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L'AOP côtes-de-provence veut bâtir un véritable plan climat (5/5)
L'AOP côtes-de-provence veut bâtir un véritable plan climat (5/5)
Tout au long de cette semaine, LSA met en lumière cinq labels de qualité qui s'adaptent au changement climatique. Cinquième et dernier exemple : l'AOP côtes-de-provence. Les producteurs de côtes-de-provence expérimentent de nouvelles pratiques culturales pour tenter de faire face au changement climatique. Parmi elles, l’introduction de cépages grecs.
Marie Cadoux
\ 17h00
Marie Cadoux
1977Date de reconnaissance de l’appellation
- 20 300 hectares, la superficie de l’appellation
- 868 000 hectolitres, les volumes produits soit l’équivalent de 116 M de bouteilles
- 92 %, le poids du rosé dans l’appellation
- 4 000 vignerons installés
Source : AOP côtes-de-provence
« C’est une préoccupation quotidienne. » Viticulteur à Gonfaron, commune du Var et président de l’appellation côtes-de-provence, Éric Pastorino ne fait pas mystère des inquiétudes des 4 000 vignerons installés dans la zone géographique de l’appellation. Englobant la commune de Villars-sur-Var, dans le sud des Alpes-Maritimes, celle-ci couvre pratiquement tout le département du Var jusqu’aux portes d’Aix-en-Provence et de Marseille.
Pluie, chaleur, orage de grêle, gel… Les viticulteurs sont habitués à composer avec les aléas climatiques mais, selon Éric Pastorino, les caprices du ciel se manifestent avec plus d’intensité et deviennent réguliers. « Les vignes meurent ou repoussent difficilement l’année suivante sous le coup de la sécheresse. Avec la pluie, le risque de maladies cryptogamiques, dont le mildiou, est accru », poursuit le viticulteur. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur le plan économique : « Avec des récoltes plus petites et plus irrégulières, les exploitations sont fragilisées », poursuit le président de l’AOP. De fait, en 2023, le rendement moyen par hectare était de 42 hectolitres (hl), bien loin du rendement maximal autorisé de 55 hl par hectare.
Conserver le profil du vin
C’est dans ce contexte que l’appellation a bâti son « plan climat » autour de différents axes. Des cépages grecs, le moschofilero et l’agiorgitiko, ont été implantés depuis ces trois dernières années. « Ces cépages sont habitués aux fortes chaleurs. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions à cette expérimentation qui ne peut pas concerner plus de 5 % de la superficie de l’appellation », explique Éric Pastorino.
La principale difficulté pour les producteurs est de conserver le profil du vin. Couleur, finesse aromatique et degré d’alcool modéré (autour de 12,5 à 13°) en sont les principaux points. « Le rosé de Provence, qui représente 90 % des volumes de l’appellation, se boit très facilement, mais c’est un vin qui est loin d’être simple à produire », insiste Éric Pastorino. Pour préserver la couleur claire du vin et son intensité aromatique, les vendanges, presque entièrement mécanisées, se déroulent uniquement la nuit, lorsque le raisin est le plus frais.
« L’introduction de cépages résistants à la chaleur est une voie intéressante, mais il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions. »
Éric Pastorino, président de l’appellation côtes-de-provence
Les vignerons provençaux ont aussi travaillé sur certaines pratiques culturales et notamment le nombre de plants par hectares. L’enjeu ? Mieux gérer l’eau. « Plus les vignes sont serrées, plus les sols sont desséchés », explique le président de l’appellation. Un certain nombre de vignerons développent aussi l’enherbement entre les rangs de vigne. « Cette pratique permet de faire descendre la température du sol et de protéger la vie microbiologique mise à rude épreuve quand les températures grimpent à plus de 30°C », poursuit Éric Pastorino. La gestion de la canopée est un autre levier d’action, en laissant pousser les sarments de vigne pour faire de l’ombre aux grappes. L’ensemble de ces expérimentations sont encadrées par l’Inao. « Les vignerons ne sont pas contraints. Ce sont les premiers prescripteurs de ces mesures », conclut le président de l’AOP.
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