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Économie et immobilier
Pourquoi Salt s’installe dans le nouveau «quartier d’affaires» de Malley

Max Nuziata, CEO de Salt, dans les nouveaux bureaux de l’entreprise à Prilly, quartier Central Malley, 26 août 2025.
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En bref:
  • Quittant Renens, le troisième opérateur mobile suisse vient de déménager son siège à Central Malley, à Prilly.
  • Encore en chantier, le nouveau quartier construit par les CFF commence à accueillir ses premières entreprises.
  • Le CEO de Salt, Max Nunziata, explique ce déménagement, tout en rappelant que l’entreprise est ancrée dans l’Ouest lausannois depuis vingt-cinq ans.
  • Contrôlée par le milliardaire français Xavier Niel depuis 2015, Salt n’a que peu progressé en termes de parts de marché en dix ans, mais affiche ses ambitions, notamment en Suisse allemande.

Le quartier de Malley a beau être encore en chantier, Salt n’a pas attendu plus longtemps pour y déplacer son siège. Il y a quelques jours, «24 heures» révélait que l’entreprise quittait Renens – qui perd son plus gros contribuable – pour s’installer à Prilly. Alors que la société s’apprête à publier ses résultats semestriels cette semaine, le déménagement d’environ 250 employés a eu lieu la semaine dernière à Central Malley, le projet immobilier porté par les CFF.

Si elle n’est pas la première entreprise à s’installer – Ernst & Young en tout cas l’a devancée – Salt contribue à donner à l’ancienne friche industrielle un petit air de «quartier d’affaires». Une étiquette collée autrefois par les opposants à la densification.

Pour l’instant, le personnel de Salt croise encore des ouvriers casqués, dans un ascenseur et une cage d’escalier en mode «travaux». L’entreprise est d’ailleurs seule locataire de son bâtiment à ce stade. Mais une fois passée la porte des nouveaux locaux, qui occupent tout le 2e étage, il n’y a pas un câble qui dépasse, pas d’odeur de peinture fraîche et à peine quelques cartons de déménagement qui traînent.

Façon open space, les bureaux s’articulent autour d’une cafétéria et de plusieurs salles de conférences et de travail baptisées avec les noms de montagnes ou rivières suisses. Avec vue sur la gare de Prilly-Malley, et sur les tours en chantier dans le quartier, le CEO, Max Nunziata, nous accueille dans une salle appelée «Matterhorn». Clin d’œil à un sommet suisse emblématique, c’est aussi le nom de la société mère – luxembourgeoise – de Salt, contrôlée par nul autre que le bouillant milliardaire français Xavier Niel.

Le départ de Salt de Renens était dans l’air. Comment s’est fait le choix de Malley?

Nous cherchions des locaux plus agréables et efficaces pour nos employés, mais aussi plus durables. Cela a été un critère important dans le choix du quartier Central Malley, dont la certification Minergie-P-Eco est parmi les plus élevées. Il nous fallait aussi un étage entier, ce qui permet de travailler dans le style direct et entrepreneurial qui nous caractérise.

En juin, vous avez déjà déplacé vos bureaux zurichois de la périphérie au centre-ville. Y a-t-il aussi un enjeu d’image, de visibilité?

Salt a toujours eu une image de challenger sur son marché, cela résonne avec Malley, qui est un quartier en plein essor. Plus concrètement, le fait que les locaux soient en construction les rendait aussi plus faciles à moduler selon nos besoins. Une surface de 2000 m² rassemblant tous nos critères ne se trouve pas si facilement, et malheureusement pas à Renens.

Réception moderne de Salt avec des canapés gris et bleu, des plantes vertes et un logo Salt illuminé sur le mur arrière, dans le quartier Central Malley à Prilly.

Fait rare, les documents du Conseil communal de Renens dévoilent que Salt a payé 2,3 millions de francs d’impôts à la Ville en 2024. Avec un chiffre d’affaires de 1,1 milliard, cela peut sembler peu. Pouvez-vous nous l’expliquer?

Ce que je peux dire, c’est que nous payons les impôts que nous devons payer. La fiscalité n’est pas un ressort de notre succès, ni de notre présence dans la région, ni de notre installation à Prilly.

Le public sait peu que le 3e opérateur mobile du pays a son siège dans le district. Quels sont les atouts de la région?

L’entreprise est née dans l’Ouest lausannois il y a vingt-cinq ans (ndlr: en tant qu’Orange Suisse) et elle y est toujours restée. L’environnement des hautes écoles est bien sûr un bassin de talents pour recruter du personnel. Nos parts de marché sont aussi plus importantes, non seulement en Suisse romande, mais aussi dans le canton de Vaud. Nos seize années passées à Renens montrent que nous nous inscrivons dans la durée, et le siège principal de l’entreprise restera bel et bien en Suisse romande.

Salt est aux mains du milliardaire français Xavier Niel. Est-il déjà venu dans l’Ouest lausannois?

Après la reprise de la société en 2015, il venait au siège de Renens tous les mois. Je n’étais pas là à cette époque, mais les employés s’en souviennent encore. Aujourd’hui, les communications se font à distance, mais Xavier Niel reste très impliqué dans nos activités.

Il a publié récemment un livre intitulé «Une sacrée envie de foutre le bordel». Quel genre de patron est-il?

Il est d’abord un entrepreneur, soucieux d’éliminer toute bureaucratie et de viser avant tout la pertinence. Il valorise une attitude «Can do» («On peut le faire»). Par exemple, quand nous recrutons, nous ne regardons pas seulement les compétences techniques de la personne, mais aussi sa volonté d’avoir un impact.

Max Nuziata, CEO de Salt, discute dans son nouveau bureau à Prilly, situé dans le quartier Central Malley.

La clientèle de Salt augmente plus vite actuellement que chez ses concurrents. Mais avec 18%, vos parts de marché n’ont pas beaucoup bougé depuis la reprise par Xavier Niel en 2015 (16,6%). Comment voyez-vous cette décennie écoulée?

Il y a eu une phase transitoire après la reprise, mais, depuis quelques années, nous affichons les meilleurs résultats du secteur. Cela confirme que notre recette est la bonne. Dans un marché très mûr comme la Suisse, l’évolution des parts de marché n’est pas rapide, mais pour Salt, elle est positive.

Quelle est cette recette?

Xavier Niel nous a permis d’investir fortement dans la qualité du réseau. Elle est aujourd’hui très proche de celle de Swisscom, alors que l’écart était important il y a dix ans. Ainsi, Salt n’est pas un «discounter». La clientèle en a pour son argent, car notre base de coûts est faible: plutôt que d’investir dans un marketing coûteux, nous privilégions les offres à nos clients. C’est toutefois une stratégie qui prend plus de temps.

Et maintenant, quels sont vos axes de développement?

Nos parts de marché sont de 18% au niveau national, mais elles sont plus importantes en Suisse romande qu’en Suisse allemande. Nous pouvons donc progresser. Dans le domaine de la fibre optique, nous sommes présents depuis sept ans seulement, avec des offres internet et TV. La croissance est très forte, mais nous avons encore un gros écart à combler pour atteindre le même poids que celui que nous avons sur le marché de la téléphonie mobile. Finalement, notre marge de progression est énorme sur le segment des entreprises. L’enjeu est de faire connaître la qualité de l’offre de Salt.

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