Dans les Ehpad Emeis, Arpavie et SOS Seniors, des soignants toujours en sous-effectif

« Le redressement est laborieux, on le savait. » Eric Lombard dressait ce constat en décembre 2024, alors qu’il était encore directeur général de la Caisse des dépôts. Une petite phrase prononcée en privé, à propos du groupe d’Ehpad Orpea, rebaptisé Emeis. L’institution financière y a injecté 605 millions d’euros en 2023.

Depuis ce sauvetage financier, la Caisse des dépôts n’a jamais publiquement exprimé le moindre doute sur la capacité d’Emeis à « revenir à l’équilibre ». Sans toutefois préciser à quelle échéance. « La société relève d’importants défis, se borne-t-elle à déclarer, et nos équipes sont pleinement engagées autour de Laurent Guillot [le directeur général d’Emeis], dont nous saluons le travail. »

Fin 2023, la direction du groupe d’Ehpad coté en Bourse a toutefois annoncé qu’elle se donnait un an de plus par rapport au calendrier initial pour atteindre ses objectifs financiers. Malgré des résultats qui s’améliorent, Emeis peine à retrouver une rentabilité. L’une des explications est le nombre de lits vides dans ses Ehpad, encore trop important.

Ce qu’on appelle le taux d’occupation dans le jargon du secteur reste inférieur à 85 % dans les établissements d’Emeis, en France. « Notre taux d’occupation remonte progressivement en France et très largement en Europe », observe Laurent Guillot. Mais il demeure nettement plus bas que celui des autres grands opérateurs privés, qui dépasse 90 %.

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