« Je suis très en colère. » Le 2 juin dernier, Maxime Saada a convoqué le service rugby de Canal+, et tous les smartphones ont été préalablement déposés dans un bac pour éviter tout enregistrement. Le patron de la chaîne cryptée a présenté les résultats d'une enquête interne lancée après le licenciement en décembre dernier d'un reporter-commentateur de la rubrique pour des comportements et propos sexistes jugés inappropriés envers deux de ses collègues.
Les deux jeunes femmes s'en étaient plaintes et avaient pu montrer de nombreux messages obscènes reçus sur leur téléphone. L'une d'entre elles aurait également indiqué s'être vue proposer avec insistance de la drogue. Elles ont communiqué des captures d'écran des messages qu'elles ont reçus que nous n'avons pas souhaité reproduire ici, mais dont la teneur - « J'ai envie de te démonter » par exemple - paraît sans équivoque.
L'une des jeunes femmes qui a, depuis, changé de service, est actuellement en arrêt maladie. Le reporter à l'époque s'était défendu auprès de quelques collègues en évoquant des échanges consentis et des messages tronqués. Son licenciement faisait suite à l'éviction, à l'automne 2024, d'un journaliste en CDD récurrent sur Infosport+, la chaîne d'info sportive du groupe Canal+, cette fois pour « harcèlement d'ambiance » (blagues sexuelles). Les deux hommes, qui n'ont pas souhaité nous répondre tout comme les salariées qui ont dénoncé les faits, contestent les sanctions. Le premier a engagé une procédure aux prud'hommes et le second serait sur le point de le faire.