Mathieu Bock-Côté : «La “démocratie” contre le peuple, la thèse audacieuse de Pierre Rosanvallon»
CHRONIQUE - Dans un entretien au Monde, l’historien Pierre Rosanvallon en appelle à la censure d’un peuple en révolte. Cette censure, il l’appelle démocratie.
Pierre Rosanvallon est depuis près de cinquante ans une figure majeure de l’intelligentsia française, et c’est vers lui que Le Monde s’est tourné pour justifier l’exécution judiciaire de Marine Le Pen, et défendre les tribunaux qui ont mené la charge. Sa thèse tenait à peu près en une formule : la légitimité démocratique des magistrats est plus grande que celle des élus. Plusieurs ont pu s’étonner : l’éminent penseur considère donc vraiment que la démocratie a bien davantage à voir avec le droit et les juges qui l’interprètent qu’avec la souveraineté populaire, qu’il réduit à la forme d’un peuple arithmétique, addition de volontés individuelles arbitrairement rassemblées par un rituel usé, pouvant se dissoudre au rythme du mouvement des humeurs travaillées par les démagogues ? Rien de tout cela, toutefois, ne devrait nous surprendre, car Rosanvallon, présenté comme un grand théoricien de la démocratie, a consacré une partie importante de son œuvre à la détacher de la figure…
CIBICHE
le
Chapeau
Babar et la Vieille Dame
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Brillant.
Georges Souriey
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On sait déjà comment s'appelle un régime qui prétend faire le bien du peuple sans discussion réelle et régulière avec le peuple via ce dispositif "primitif" du vote: la démocrature. Accessoirement beaucoup pensent que nous vivons déjà sous ce régime en France.