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L'exigence du plurilinguisme

Par CLAUDE HAGEGE

Publié le 11 février 1995 à 00h00, modifié le 11 février 1995 à 00h00

Temps de Lecture 5 min.

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LE projet, déjà ancien, de plurilinguisme européen pourrait bénéficier aujourd'hui d'une circonstance propice. La France assume depuis le 1 janvier, pour six mois, la présidence de l'Union européenne. L'occasion lui est donc donnée de proposer aux Etats membres, dans un domaine décisif pour la survie culturelle de tout le continent, une politique d'imagination. Que n'a-t-on pas fait pour affermir les bases économiques et monétaires de l'Europe unie ? Mais on ne voit pas apparaître, jusqu'ici, de projet clair, capable de donner au plurilinguisme la réalité irréfutable qui, surplombant les pieux acquiescements, l'imprimerait dans notre vie quotidienne.

Il n'a pas manqué, pourtant, d'appels lancés par tous ceux qui sont conscients des enjeux de ce débat, depuis la fondation, en 1951, de l'association Le Monde bilingue, qui vient de proposer au gouvernement français une Charte européenne de l'éducation plurilingue.

Deux principes doivent être soulignés. D'une part, il n'est pas vrai que l'apprentissage des langues, par l'effort qu'il requiert, soit autant de perdu pour les autres études. Les plus grands savants de l'Europe utilisèrent le latin ; beaucoup connaissaient une autre langue encore (ainsi, pour Leibniz, le français), ce qui, ajouté à leur idiome maternel, en faisait trois.

Il n'est pas vrai, d'autre part, que l'étude précoce de deux langues mette en péril les facultés mentales de l'enfant. Le cas, idéal et rare (mais appelé à s'étendre), de ceux qui sont issus d'un couple linguistiquement mixte l'atteste amplement. Quant aux enfants unilingues exposés assez tôt à une deuxième langue, de nombreux travaux montrent qu'ils sont en avance pour ce qui est de la capacité d'abstraire. De plus, la connaissance de deux langues facilite l'acquisition d'une troisième.

Les voies d'action : elles supposent que l'on consente à secouer les vieilles inerties. Le programme scolaire devrait, dès les toutes premières années, être enseigné en deux langues, c'est-à-dire la langue maternelle (par exemple, pour 3/5 des matières) et (pour 2/5) une autre langue vivante (mais la langue maternelle ne doit pas être éliminée des matières enseignées en langues étrangères car la connaissance, par l'élève, des données culturelles et des termes techniques locaux relatifs à son propre pays est une nécessité minimale).

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