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Les monuments détruits

Par ANDRÉ CHASTEL.

Publié le 22 janvier 1946 à 00h00, modifié le 22 janvier 1946 à 00h00

Temps de Lecture 4 min.

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Dans les ravages causés par la guerre sur notre sol, il y a beaucoup de réparable. S'il faut attacher tant d'importance à la reconstruction, c'est que, remis de force au chantier, les Français doivent relever sous une forme saine et moderne des villes souvent mal bâties au cours du dernier siècle, des entassements de faubourgs incohérents et parfois monstrueux. Il y a ainsi quelque chose d'heureux dans notre malheur même : nous sommes contraints au progrès dans un domaine où nous savons tout concevoir,

- nos architectes restent, semble-t-il, les premiers du monde, - et où nous avons une sorte d'incapacité nationale à réaliser.

Faut-il rappeler pourtant que tous les édifices ruinés ne sont pas remplaçables ? On peut aujourd'hui dénombrer les œuvres de l'art monumental qui ont disparu en gravats et en poussière, ou menacent de s'abîmer définitivement sans une prompte intervention que les circonstances rendent la plupart du temps improbable, sinon tout à fait impossible. Les services des " monuments historiques " ont dressé une liste des édifices d'art détruits ou endommagés par la guerre ; les " archives photographiques " établissent parallèlement un répertoire de photographies des œuvres ruinées, déjà presque complet en ce qui concerne le Calvados et la Seine-Inférieure; la " Ligue urbaine et rurale " s'efforce enfin de grouper les informations sur les monuments que les dégâts subis mettent gravement en danger. Ce triste inventaire n'a rien de frivole : il s'agit d'associer à la tâche de reconstruction un effort pour sauver dans les ruines mêmes des créations irremplaçables. Les réfugiés des villes détruites ne trouveront pas vain qu'on s'obstine à préserver aujourd'hui et demain à restaurer la cathédrale ou le château qui étaient le cœur de leur cité. Les œuvres d'art, qui semblent à certains si inutiles, ne disparaissent pas sans accroître la solitude et le malheur de ceux qui vivaient, même distraitement, auprès d'elles.

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