Qu'était donc l'étoile des Rois mages ?

« JÉSUS étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : «Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre à l'Orient et nous sommes venus lui rendre hommage.» (...) Alors Hérode fit appeler secrètement les mages, se fit préciser par eux l'époque à laquelle l'astre apparaissait, et les envoya à Bethléem en disant : «Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant ; et, quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que, moi aussi, j'aille lui rendre hommage.» Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route ; et voici que l'astre, qu'ils avaient vu à l'Orient, avançait devant eux jusqu'à ce qu'il vînt s'arrêter au-dessus de l'endroit où était l'enfant. »

Voilà l'histoire de l'étoile des Rois mages telle que la conte l'Evangile selon Matthieu. Postulant qu'elle pouvait s'appuyer sur des faits véritables, certains astronomes sont partis en quête d'un phénomène remarquable s'étant déroulé il y a un peu plus de deux millénaires, une recherche enfantine pour qui sait manier les logiciels de cartographie du ciel présents dans le commerce. Il fallait tout d'abord écarter une comète ou une supernova, dont on aurait forcément retrouvé la trace soit dans un texte historique, soit dans les catalogues réguliers des astrologues chinois.

La traque s'est donc concentrée autour d'une conjonction exceptionnelle d'astres, et un premier résultat est rapidement apparu. Au cours des ans 3 et 2 avant notre ère - il est difficile, en de telles circonstances, de dire « avant Jésus-Christ » -, Jupiter, la planète des rois, a effectué sa boucle de rétrogradation dans la majestueuse constellation du Lion, boucle au cours de laquelle elle a frôlé à trois reprises l'étoile Régulus, que certains astrologues surnommaient à l'époque « l'étoile du roi ». Au cours de ce voyage, la géante Jupiter rencontra la brillante Vénus de si près que, le 17 juin de l'an 2 avant notre ère, les deux planètes se confondirent dans le ciel, ne formant plus qu'un point d'un éclat sans doute extraordinaire.

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