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Interview

«C’est étrange, de jouer à jouir»

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Festival de Cannes 2013dossier
TRIBUNE
Les travailleurs de ces grandes manifestations culturelles enchaînent les contrats sans aucune sécurité de l’emploi. Pourtant, sans eux, et sans les nombreux stagiaires et bénévoles, l’existence même des festivals de cinéma serait menacée.
Tribunes18 mai 2023
Pierre Deladonchamps et Christophe Paou : les deux interprètes de «l’Inconnu du lac» d’Alain Guiraudie
publié le 16 mai 2013 à 22h33
(mis à jour le 17 mai 2013 à 15h48)
Dans l’Inconnu du lac, présenté aujourd’hui à Un certain regard, vous êtes les protagonistes d’une passion criminelle dans un lieu de drague gay dans le sud de la France…

Pierre Deladonchamps. On a été approchés par le directeur de casting. Après plusieurs essais, on a trouvé la bonne combinaison : Christophe et moi pour le couple principal du film, et Patrick d'Assumçao pour Henri, un personnage isolé. Nous avons beaucoup répété à Paris, les premiers moments étaient assez timides. Et puis une complicité s'est créée, surtout grâce à la confiance que nous donnait Alain Guiraudie, qui a toujours respecté nos limites.

Christophe Paou. Il cherchait à mettre en scène une simplicité. On n'est pas dans un jeu baroque, mais pas non plus dans le minimalisme. L'idée était d'aller à l'essentiel. Dans une scène, mon personnage poignarde quelqu'un. Je pensais devoir incarner une certaine animalité. En réalité, il fallait être le plus simple possible, jouer avec les codes du thriller en quelque sorte.

L’acte sexuel est très présent dans le film. Quelle était l’ambiance de tournage entre ces scènes, avec la présence de figurants nus ?

P.D. Sympathique ! Les plans d'éjaculation ou autre étaient doublés. Mais, quand on tourne une scène comparable, on vit la relation sexuelle d'une certaine manière. Tout est très évocateur : les baisers, les étreintes. L'idée était de voir le sexe comme un jeu, au sens propre, «enfantin» du terme.

C.P. Le plus grand stress a été de tourner en lumière naturelle, avec la pression de louper le crépuscule pour les scènes nocturnes. A force de se préparer et de risquer de rater la bonne prise, on frôlait l'éjaculation précoce, au sens figuré. Sur le sexe, c'est étrange de jouer à baiser et jouir, ave

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