Une démission d’Emmanuel Macron, seule solution pour sortir de l’impasse politique ? C’est l’avis exprimé mercredi sur LCI par le centriste Charles de Courson. Pour le rapporteur général du budget, le président de la République est « à l’origine du chaos ». Sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale a conduit à la constitution d’un hémicycle divisé en trois blocs, duquel ne semble pouvoir émerger aucune majorité solide. « On est dans une crise institutionnelle, plus rien ne fonctionne », assène le député du groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires). « La situation actuelle est explosive, et souvent, on sort de ces crises par un régime autoritaire, voilà ce qui nous pend au nez. »
« Il ne peut pas tenir jusqu’en 2027 »
Même son de cloche du côté du maire LR de Meaux, Jean-François Copé. « On est tous victimes de cette dissolution qui ne ressemble à rien et dont on paye tous les jours le prix », a-t-il expliqué sur BFMTV, estimant lui aussi que la seule solution « pour résoudre le problème (est) une nouvelle élection présidentielle ».
« Il n‘y a qu’Emmanuel Macron qui ne s’est pas rendu compte - mais il va bien falloir qu’à un moment ou un autre, ses amis ou ceux qui l’aiment bien le lui disent - qu’il ne peut pas tenir jusqu’en 2027 », a souligné l’ancien ministre, pourtant issu de la même formation politique que le Premier ministre, Michel Barnier.
Changement de ton au RN
Macron démission ? « Avec notre campagne pour la proposition de loi de destitution, nous avons fait un bon travail concret d’accoutumance au thème », s’est félicité, ce jeudi matin, le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon.
Autre parti qui ne cache plus sa préférence pour une présidentielle anticipée, le Rassemblement national : « Emmanuel Macron rendrait service à notre pays en quittant sa fonction de président de la République », a déclaré le vice-président du parti, Sébastien Chenu, ce jeudi, sur LCI. Un changement de ton à rapprocher de l’éventuelle condamnation à l’inéligibilité de Marine Le Pen, le 31 mars.
Hollande à la rescousse
« Faire une élection présidentielle dans l’état où est le monde, dans la situation où est le pays avec les marchés qui nous surveillent ? Vous pensez que c’est la bonne solution ? Non, je ne le crois pas », a en revanche indiqué François Hollande, ce jeudi matin, sur France Inter. Une position que l’ancien président socialiste justifie par le besoin de laisser du temps à la gauche, hors LFI, pour préparer l’élection suprême.
Selon un sondage Elabe pour BFMTV, publié mercredi, une large majorité de Français (63 %) estime que le président de la République devrait démissionner si le gouvernement était censuré.