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" Je ne suis quand même pas un Ravachol... "

Le Monde

Publié le 14 mars 1975 à 00h00, modifié le 14 mars 1975 à 00h00

Temps de Lecture 2 min.

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À la seizième chambre correctionnelle de Paris, comparaissait, mercredi 12 mars, M. Marc Léger, vingt et un ans, manutentionnaire, détenu depuis le 17 juillet 1974 sous les préventions de vol, faux certificats et infraction à la législation sur les armes, tandis que M. Milorad Sugic, dix-neuf ans, Yougoslave, parti en Afrique et jugé à présent par défaut, était poursuivi pour recel de vol, faux certificats et usage.

L'origine des poursuites : la découverte, le 13 juillet 1974, à 2 h. 30 du matin, sur un chantier tout proche de la place de la Bastille, dans un coffre de bois, de deux sacs de sport contenant trente-trois cocktails Molotov. Les renseignements généraux apprirent que M. Léger pourrait être l'auteur de ce dépôt. Une perquisition opérée à son domicile, 110, rue de Montreuil, permit de découvrir du matériel destiné à la confection d'autres engins incendiaires et d'engins explosifs, ainsi que des timbres humides dérobés à une entreprise de nettoyage où il avait travaillé quelque temps pour le compte d'une société d'intérim, seize attestations d'assurance vierges prises dans les bureaux du groupe des Assurances générales et un chéquier appartenant à un automobiliste, qui avait constaté sa disparition dans sa voiture.

Devant le juge d'instruction, M. Léger a reconnu qu'il était bien le propriétaire des sacs découverts à la Bastille et qu'il avait eu l'intention de se servir des cocktails Molotov avec des camarades rêvant, comme lui, de participer à des actions révolutionnaires afin d'incendier la tribune officielle érigée en vue du défilé du 14 juillet.

Après avoir fait la grève de la faim durant plusieurs semaines en prison, le jeune prévenu s'est montré fort déférent devant ses juges :

" On a dit, monsieur le président, que je voulais faire un attentat contre M. le président de la République. Je ne suis quand même pas un Ravachol... Au niveau de l'action nous avons renoncé, parce qu'il y avait des gendarmes mobiles et que nous ne voulions pas faire de victimes.

LE PRÉSIDENT. - Mais pourquoi un si grand nombre d'engins incendiaires ?

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