442
Kurzbeitráge
LES BIJOUX COMPRIS DANS LA DOT DU FIANCE A MARI
ET DANS LES CADEAUX DU MARIAGE DANS GN. 24
M. Anbar (Bernstein) — Tel Aviv
Dans la présente étude nous voulons comparer les bijoux faisant partie de la dot du fiancé que Samii-
Addu et son fils Yasmah-Addu ont eu l'intention d’envoyer à Qatana pour prendre en mariage la fille du roi
IShi-Addu, avec les bijoux faisant partie des cadeaux de mariage qu'Abraham a envoyés, par l'intermédiaire de
son serviteur, à Aram-Nahardim pour prendre une femme pour son fils Isaac. |
~ Trois lettres des archives royales de Mari! traitent des préparations au mariage entre Yasmah-Addu de
Mari et la fille d'IShi-Addu de Qatana? :1.46; 54; 77.
1.77 est, semble-t-il, la première lettre se rapportant à ce mariage, car dans cette lettre Samäi-Addu an-
nonce à son fils qu'il à l'intention de le marier a la fille d’IShi-Addu, 1.8 et il lui dit en outre la raison de ce
mariage: “La maison de Mari a du nom, et la maison de Qatana a du nom” (bit MariK! Xumam Tu u bit Qata-
nimKl Xumam iu), 11.9-10. La lettre 1.77 étant fort endommagée, nous commençons la discussion par la lettre
1.46: La somme d’argent que Sambi-Addu a l'intention de verser pour la fille d Téhi-Addu (la terhatum) est d'une
valeur de quatre talents, 11.5-7: Il donnera trois talents d'argent en espèces, 1.9, et sur un talent d'argent il don-
nera un mandat à La’üm à Mari, 11.7-8 (cf. W. von Soden, Or.NS XXI [1952], 80; J. Bottéro, VII, p. 228 et n.
2). De ce talent d'argent on fera à Mari (afranum “lá-bas”) un anneau de nez, serretum (CAD S, 135b) et un
(des) anneau(x) d’argent HAR KÜ.BABBAR qui pèsent, ensemble, 7 5/6 mines d'argent (ce poids équivaut à 3,9
kg., 11.30s.), ces bijoux seront apportés À Qatana par “celui qui ira à Qatana”, 11.32s.. Il est fort difficile d’ima-
giner que c'est le poids d’un anneau de nez et seulement d’un bracelet. C’est pourquoi nous croyons qu'il s’agit
‘ / . n . f 4 f
de plusieurs bracelets (et d’ anneaux passés aux chevilles?)?. D’apres l’iconographie des deesses représentées àP P p pP
Les chiffres latins correspondent aux volumes d’ARM(T).
2 Cf. G. Goossens, RA XLVI (1952), 143; J.M. Munn-Rankin, Iraq XVIII (1956), 94s.; H. Klengel, Geschichte
II, 118-120. x
L'expression HAR KU.BABBAR se trouve, à Mari, aussi dans X.114.9 à côté de bagues (insabatum); ils appartien-
nent à la fille de Kibri-Dagan, gouverneur de Terqa. Dans IX.20 sont mentionnés “6 anneaux en or”, 1.7 et
“16 anneaux en argent”, 1.10. M.Birot (IX, p.319) y voit des bracelets et peut-être des anneaux passés aux
chevilles; il voit en outre (p. 351) dans ce texte un inventaire appartenant à une princesse ou & une déesse.
En comparant cette liste aux listes de dots telles que HG, 111.9;10, on peut se demander s'il ne s’agit pas ici
aussi d'une dot, donnée, peut-être, par Zimri-Lim à l’une de ses filles qu'il a mariée è l’un de ses vassaux
(pour ces mariages cf. A. Finet, AIPHOS XX [1968-72], 242s.). Le bracelet (fewer qatim) est mentionné à
Mari dans V.5.8; VII.145.7; G. Dossin, Syria XX (1939), 106. Dans VII.241.4’s. (cf. p. 321) est mentionné
“1 5% mine et 5 siecles, le poids de 2 p{etits]! bracelets’ (Jewar qatim'* T[UR]!*) et d’ “un grand anneau”
(fewer GAL). Les trois anneaux pèsent 920 gr.. A. Parrot trouva à Mari dans une tombe assyrienne un sque-
lette d'une femme qui portait cinq anneaux en bronze à chaque cheville, dont le poids total est de 3.700 kg.,
soit 370 gr. pour chaque anneau.
D'après un texte de Nuzi (R.H. Pfeiffer et E.R. Lacheman, HSS XIII. 61.1-3) un anneau passéà la cheville
pèse 17,5 sicles, soit 140 gr. Dans l'ouvrage de K.R. Maxwell-Hyslop, Western Asiatic Jewellery, Londres,
[1971] on trouve à la page XXIII, no. 172 un bracelet dont le poids atteint 250 gr. [A.L. Oppenheim, JNES
XI (1952), 133 traduit BAR KU.BABBAR.1.46.31. par “silver rings” (P1.!)].
3
Kurzbeitráge
LES BIJOUX COMPRIS DANS LA DOT DU FIANCE A MARI
ET DANS LES CADEAUX DU MARIAGE DANS GN. 24
M. Anbar (Bernstein) — Tel Aviv
Dans la présente étude nous voulons comparer les bijoux faisant partie de la dot du fiancé que Samii-
Addu et son fils Yasmah-Addu ont eu l'intention d’envoyer à Qatana pour prendre en mariage la fille du roi
IShi-Addu, avec les bijoux faisant partie des cadeaux de mariage qu'Abraham a envoyés, par l'intermédiaire de
son serviteur, à Aram-Nahardim pour prendre une femme pour son fils Isaac. |
~ Trois lettres des archives royales de Mari! traitent des préparations au mariage entre Yasmah-Addu de
Mari et la fille d'IShi-Addu de Qatana? :1.46; 54; 77.
1.77 est, semble-t-il, la première lettre se rapportant à ce mariage, car dans cette lettre Samäi-Addu an-
nonce à son fils qu'il à l'intention de le marier a la fille d’IShi-Addu, 1.8 et il lui dit en outre la raison de ce
mariage: “La maison de Mari a du nom, et la maison de Qatana a du nom” (bit MariK! Xumam Tu u bit Qata-
nimKl Xumam iu), 11.9-10. La lettre 1.77 étant fort endommagée, nous commençons la discussion par la lettre
1.46: La somme d’argent que Sambi-Addu a l'intention de verser pour la fille d Téhi-Addu (la terhatum) est d'une
valeur de quatre talents, 11.5-7: Il donnera trois talents d'argent en espèces, 1.9, et sur un talent d'argent il don-
nera un mandat à La’üm à Mari, 11.7-8 (cf. W. von Soden, Or.NS XXI [1952], 80; J. Bottéro, VII, p. 228 et n.
2). De ce talent d'argent on fera à Mari (afranum “lá-bas”) un anneau de nez, serretum (CAD S, 135b) et un
(des) anneau(x) d’argent HAR KÜ.BABBAR qui pèsent, ensemble, 7 5/6 mines d'argent (ce poids équivaut à 3,9
kg., 11.30s.), ces bijoux seront apportés À Qatana par “celui qui ira à Qatana”, 11.32s.. Il est fort difficile d’ima-
giner que c'est le poids d’un anneau de nez et seulement d’un bracelet. C’est pourquoi nous croyons qu'il s’agit
‘ / . n . f 4 f
de plusieurs bracelets (et d’ anneaux passés aux chevilles?)?. D’apres l’iconographie des deesses représentées àP P p pP
Les chiffres latins correspondent aux volumes d’ARM(T).
2 Cf. G. Goossens, RA XLVI (1952), 143; J.M. Munn-Rankin, Iraq XVIII (1956), 94s.; H. Klengel, Geschichte
II, 118-120. x
L'expression HAR KU.BABBAR se trouve, à Mari, aussi dans X.114.9 à côté de bagues (insabatum); ils appartien-
nent à la fille de Kibri-Dagan, gouverneur de Terqa. Dans IX.20 sont mentionnés “6 anneaux en or”, 1.7 et
“16 anneaux en argent”, 1.10. M.Birot (IX, p.319) y voit des bracelets et peut-être des anneaux passés aux
chevilles; il voit en outre (p. 351) dans ce texte un inventaire appartenant à une princesse ou & une déesse.
En comparant cette liste aux listes de dots telles que HG, 111.9;10, on peut se demander s'il ne s’agit pas ici
aussi d'une dot, donnée, peut-être, par Zimri-Lim à l’une de ses filles qu'il a mariée è l’un de ses vassaux
(pour ces mariages cf. A. Finet, AIPHOS XX [1968-72], 242s.). Le bracelet (fewer qatim) est mentionné à
Mari dans V.5.8; VII.145.7; G. Dossin, Syria XX (1939), 106. Dans VII.241.4’s. (cf. p. 321) est mentionné
“1 5% mine et 5 siecles, le poids de 2 p{etits]! bracelets’ (Jewar qatim'* T[UR]!*) et d’ “un grand anneau”
(fewer GAL). Les trois anneaux pèsent 920 gr.. A. Parrot trouva à Mari dans une tombe assyrienne un sque-
lette d'une femme qui portait cinq anneaux en bronze à chaque cheville, dont le poids total est de 3.700 kg.,
soit 370 gr. pour chaque anneau.
D'après un texte de Nuzi (R.H. Pfeiffer et E.R. Lacheman, HSS XIII. 61.1-3) un anneau passéà la cheville
pèse 17,5 sicles, soit 140 gr. Dans l'ouvrage de K.R. Maxwell-Hyslop, Western Asiatic Jewellery, Londres,
[1971] on trouve à la page XXIII, no. 172 un bracelet dont le poids atteint 250 gr. [A.L. Oppenheim, JNES
XI (1952), 133 traduit BAR KU.BABBAR.1.46.31. par “silver rings” (P1.!)].
3
Kurzbeitráge ? 443
Mari’, elles portent trois ou quatre lourds bracelets sur chaque main. Les femmes riches et surtout les reines et
les princesses portaient elles aussi dans des circonstance solonnelles de pareils bracelets”. Il est intéressant de no-
ter que dans aucune des iconographies féminines à Mari les femmes ne portent des anneaux de nez. D'apres I.
77.11-13 Sam$i-Addu écrit que la somme de la terhatum doit atteindre cinq talents (quatre talents d’après 1.46.
5-7); ensuite Samki-Addu parle de 1 ‘4 talent d’argent et 12 mines d'or, et encore d'un talent d’argent, 11.14s.,
la suite du texte manque. On constate que la somme de la terhatum diffère de celle mentionnée dans 1.46, et
qu'il est question d'or, ce qui n'est pas mentionné dans 1.46.
Dans la suite de 1.77 on peut comprendre que du reste de la terhatum Yasmah-Addu doit fabriquer un
objet fini, 12’ (un pectoral?, cf. 1.13”), S’il ne la fabrique pas, Samki-Addu en donnera une (à Subat-Enlil) à
La 'úm et Sin-idinnam, qui, croyons nous, l’apporteront à Yasmah-Addu, 11.9”-12”. Plus loin encore, Sam¥i-Addu
écrit qu'il veut répartir l’argent pour le pectoral, dudittum (s’agit-il toujours du même objet fini? ). Le CAD D,
170 a fait remarquer, d’après notre passage et deux autres documents, un d’Alalah et l’autre d’Amarna: “The
pectoral dudittu . . . was, at least in Mari, Alalakh and Mitanni, an essential part of the jewelry given to the
bride at the wedding”.
Enfin Samki-Addu fait mention de cent vêtements qu'il a envoyés à Yasmah-Addu ([aX]-pu-ra-kum),
qui doivent être déposés là-bas, è Mari, sans doute, pour être envoyés ensuite. Qatana, 11.14’. Dans 1.46.15-
17 Sam$i-Addu parle aussi de vétements, mais le passage n'est pas clair.
Dans 1.54 Samki-Addu écrit que comme cadeau de mariage (fübultum?), de sa part, la part de Samki-
Addu, Yasmah-Addu doit envoyer trois vetements, deux bandeaux et deux Sakapu, 11.6-9, et pour sa propre
part il doit envoyer deux vêtements, deux bandeaux et . . . (la fin de la ligne manque) Il. 10s. On voit qu'il existe
une contradiction entre les trois lettres, surtout entre 1.46 et 1.77. (Dans 1.54 on parle de la fübultum, qui est
différente de la terhatum dont on parle dans les deux premières lettres). Cette contradiction peut s'expliquer
en supposant que des intervalles de temps séparent les lettres, et que, entre temps, Samti-Addu a modifié ses
plans. Pour employer les mots de G. Goossens (RA XLVI [1952], 143): “Les négociations continuent et la
terhatum est légèrement réduite”. Nous voyons que dans les deux lettres: 1.46, 77 on parle de la terhatum et
des bijoux qu'elle conprend: des bracelets (et des anneaux passés aux chevilles?) et un anneau de nez dans
l’une et un pectoral dans l’autre.
La méme coutume qui veut que certains bijoux soient accordés á la fiancée par le fiancé ou par son
père se retrouve dans le récit du mariage entre Isaac et Rébecca, Gn. 24. Le fidèle serviteur d'Abraham va à
Aram-Naharaim vers la ville de Nahor*, v.10, pour prendre une femme pour Isaac, en son pays natal*. Le ser-
viteur prend avec lui “tout ce qu'il y avait de meilleur chez son maítre”, v.10. La suite du récit nous montre
que ces biens comprennent: un anneau de nez d'or, qui pèse un bega‘ (demi-sicle d’après Ex. 38,26), deux
bracelets de dix (sicles) d'or (v.22); des objets d'argent, des objets d'or, des vêtements, et de riches présents® (v.53).
Ces cadeaux étaient destinés à la fiancée et à sa famille. Au lieu de les donner tous à la fois au moment de la
A.
Parrot,
Palais,
MAM
11/2,
pp.
55,57,61; Pls.XII,XIII,XIV,2;
MAM
11/3,
pp. 5-8,23s.,
169-172;
Pls.
V,XV.
A.
Parrot,
Le temple
d’Ishtar,
MAM
I,
Pl.
XLV;
pp.
110-112.
Voir
MSL
V,
12,
1.39.
Je
tiens
4
remercier
le
Professeur
J.-R.
Kupper
pour
cette
référence.
La
ville
de
Nakhor
le frére
d’Abraham,
ou:
la
ville
Nahur
des textes
de
Mari.
|
L'expression
‘eres
ümöledet
est
un
éb
51a
5vów
(voir E.Z.
Melamed,
Tarbiz
XVI
[1945], 178s.) qui
correspond
à
“eres-moledet
cf.
Gn.
31.3,
13
et
32, 10 de
même
que
12.1
et
24.7.
°
Migdanöt,
ce
mot
signifie la
dot
du
fiancé d’après:
A.W. Knobel, apud
A.
Dillmann, Die Genesis, Leipzig,
61892,
305; H. Holzinger, Genesis,
Fribourg
-
Leipzig
-
Tubingue, 1898, 170; J. Skinner, Genesis,
ICC, Edin-
bourg, 71956, 346;
S.R. Driver,
The
Book of
Genesis, Londres, ?1904, 237; E.A. Speiser, Genesis,
New
York,
1964,
182. Mais
il
faut
remarquer que
le
mot
biblique pour
la
dot du
fiancé,
qui correspond
è
la
terhatum
accadienne,
est
mohar: Gn. 34,12; Ex. 22,16; 1S 18,25.
UBbvu»-
Mari’, elles portent trois ou quatre lourds bracelets sur chaque main. Les femmes riches et surtout les reines et
les princesses portaient elles aussi dans des circonstance solonnelles de pareils bracelets”. Il est intéressant de no-
ter que dans aucune des iconographies féminines à Mari les femmes ne portent des anneaux de nez. D'apres I.
77.11-13 Sam$i-Addu écrit que la somme de la terhatum doit atteindre cinq talents (quatre talents d’après 1.46.
5-7); ensuite Samki-Addu parle de 1 ‘4 talent d’argent et 12 mines d'or, et encore d'un talent d’argent, 11.14s.,
la suite du texte manque. On constate que la somme de la terhatum diffère de celle mentionnée dans 1.46, et
qu'il est question d'or, ce qui n'est pas mentionné dans 1.46.
Dans la suite de 1.77 on peut comprendre que du reste de la terhatum Yasmah-Addu doit fabriquer un
objet fini, 12’ (un pectoral?, cf. 1.13”), S’il ne la fabrique pas, Samki-Addu en donnera une (à Subat-Enlil) à
La 'úm et Sin-idinnam, qui, croyons nous, l’apporteront à Yasmah-Addu, 11.9”-12”. Plus loin encore, Sam¥i-Addu
écrit qu'il veut répartir l’argent pour le pectoral, dudittum (s’agit-il toujours du même objet fini? ). Le CAD D,
170 a fait remarquer, d’après notre passage et deux autres documents, un d’Alalah et l’autre d’Amarna: “The
pectoral dudittu . . . was, at least in Mari, Alalakh and Mitanni, an essential part of the jewelry given to the
bride at the wedding”.
Enfin Samki-Addu fait mention de cent vêtements qu'il a envoyés à Yasmah-Addu ([aX]-pu-ra-kum),
qui doivent être déposés là-bas, è Mari, sans doute, pour être envoyés ensuite. Qatana, 11.14’. Dans 1.46.15-
17 Sam$i-Addu parle aussi de vétements, mais le passage n'est pas clair.
Dans 1.54 Samki-Addu écrit que comme cadeau de mariage (fübultum?), de sa part, la part de Samki-
Addu, Yasmah-Addu doit envoyer trois vetements, deux bandeaux et deux Sakapu, 11.6-9, et pour sa propre
part il doit envoyer deux vêtements, deux bandeaux et . . . (la fin de la ligne manque) Il. 10s. On voit qu'il existe
une contradiction entre les trois lettres, surtout entre 1.46 et 1.77. (Dans 1.54 on parle de la fübultum, qui est
différente de la terhatum dont on parle dans les deux premières lettres). Cette contradiction peut s'expliquer
en supposant que des intervalles de temps séparent les lettres, et que, entre temps, Samti-Addu a modifié ses
plans. Pour employer les mots de G. Goossens (RA XLVI [1952], 143): “Les négociations continuent et la
terhatum est légèrement réduite”. Nous voyons que dans les deux lettres: 1.46, 77 on parle de la terhatum et
des bijoux qu'elle conprend: des bracelets (et des anneaux passés aux chevilles?) et un anneau de nez dans
l’une et un pectoral dans l’autre.
La méme coutume qui veut que certains bijoux soient accordés á la fiancée par le fiancé ou par son
père se retrouve dans le récit du mariage entre Isaac et Rébecca, Gn. 24. Le fidèle serviteur d'Abraham va à
Aram-Naharaim vers la ville de Nahor*, v.10, pour prendre une femme pour Isaac, en son pays natal*. Le ser-
viteur prend avec lui “tout ce qu'il y avait de meilleur chez son maítre”, v.10. La suite du récit nous montre
que ces biens comprennent: un anneau de nez d'or, qui pèse un bega‘ (demi-sicle d’après Ex. 38,26), deux
bracelets de dix (sicles) d'or (v.22); des objets d'argent, des objets d'or, des vêtements, et de riches présents® (v.53).
Ces cadeaux étaient destinés à la fiancée et à sa famille. Au lieu de les donner tous à la fois au moment de la
A.
Parrot,
Palais,
MAM
11/2,
pp.
55,57,61; Pls.XII,XIII,XIV,2;
MAM
11/3,
pp. 5-8,23s.,
169-172;
Pls.
V,XV.
A.
Parrot,
Le temple
d’Ishtar,
MAM
I,
Pl.
XLV;
pp.
110-112.
Voir
MSL
V,
12,
1.39.
Je
tiens
4
remercier
le
Professeur
J.-R.
Kupper
pour
cette
référence.
La
ville
de
Nakhor
le frére
d’Abraham,
ou:
la
ville
Nahur
des textes
de
Mari.
|
L'expression
‘eres
ümöledet
est
un
éb
51a
5vów
(voir E.Z.
Melamed,
Tarbiz
XVI
[1945], 178s.) qui
correspond
à
“eres-moledet
cf.
Gn.
31.3,
13
et
32, 10 de
même
que
12.1
et
24.7.
°
Migdanöt,
ce
mot
signifie la
dot
du
fiancé d’après:
A.W. Knobel, apud
A.
Dillmann, Die Genesis, Leipzig,
61892,
305; H. Holzinger, Genesis,
Fribourg
-
Leipzig
-
Tubingue, 1898, 170; J. Skinner, Genesis,
ICC, Edin-
bourg, 71956, 346;
S.R. Driver,
The
Book of
Genesis, Londres, ?1904, 237; E.A. Speiser, Genesis,
New
York,
1964,
182. Mais
il
faut
remarquer que
le
mot
biblique pour
la
dot du
fiancé,
qui correspond
è
la
terhatum
accadienne,
est
mohar: Gn. 34,12; Ex. 22,16; 1S 18,25.
UBbvu»-
444 Kurzbeitrage
conclusion de l’accord du mariage, le serviteur donne séparément l’anneau de nez et les bracelets à la jeune
fille, qui lui a donné a boire et qui a abreuvé ses chameaux, sans même savoir le nom de la fille, car c'était
Dieu lui-même qui avait désigné la fille comme épouse à Isaac, vv.12-22. Dans ces circonstances cette donation
a pris la forme d'un cadeau de reconnaissance pour le service rendu par Rebecca" ;mais on ne doit pas perdre
de vue le fait qu'il a donné justement les bijoux qu'il avait apportés avec lui de Canaan,sans doute pour étre
accordés a la fiancée d'Isaac. C’est seulement après qu'il apprend, sur sa demande, la bonne nouvelle, à savoir
que cette fille est une petite cousine d Isaac, v.24?.
Plus tard, après avoir reçu la consentement de la famille de Rébecca, il donnera à la famille de Rebec-
ca la reste des cadeaux, vv.49-53.
En comparant le récit biblique avec les textes de Mari, nous voyons que les cadeaux dans le récit bi-
blique, et la dot du fiancé À Mari comprennent de l'argent et de l’or, des vêtements et des bijoux (traditionnels?):
Un anneau de nez (Gn. 24; ARM 1.46), des bracelets (Gn. 24; ARM 1.46), un pectoral (1.77), (des anneaux pas-
ses aux chevilles, 1.467).
1
Les
trois
midräfim: Midrash Haggadol,
Genesis
I, éd.
M.
Margalies,
Jerusalem, 1947, 400;
Midra$
‘aggada
I,
Genèse
et
Exode,
éd. S.
Buber, Vienne, 1894,
58;
Midra¥
’or
ha
“pela,
dans
MM.
Kasher, Torah Shelemah,
Genesis IV, Jerusalem, 1934, 960, 964, n.124
et
H.
Gunkel,
Genesis,
Gottingue, [71966], 244,
255
voientdans
ces
bijoux
la
dot
du
fiancé.
2
Quand
il
raconte
son
récit
A Laban,
il
dit
qu'il
a
donné
les
bijoux après
avoir
demandé
à
la
fille
son
nom.
Pour
les
explications de
tous
les
changements
tendancieux
qu'il
fait
dans
son
récit
pour
faire plaisir
à
Laban,voir
N.
Leibowitz, Studies
in
the
Book of
Genesis,
Jerusalem, 1972, 230-236.
conclusion de l’accord du mariage, le serviteur donne séparément l’anneau de nez et les bracelets à la jeune
fille, qui lui a donné a boire et qui a abreuvé ses chameaux, sans même savoir le nom de la fille, car c'était
Dieu lui-même qui avait désigné la fille comme épouse à Isaac, vv.12-22. Dans ces circonstances cette donation
a pris la forme d'un cadeau de reconnaissance pour le service rendu par Rebecca" ;mais on ne doit pas perdre
de vue le fait qu'il a donné justement les bijoux qu'il avait apportés avec lui de Canaan,sans doute pour étre
accordés a la fiancée d'Isaac. C’est seulement après qu'il apprend, sur sa demande, la bonne nouvelle, à savoir
que cette fille est une petite cousine d Isaac, v.24?.
Plus tard, après avoir reçu la consentement de la famille de Rébecca, il donnera à la famille de Rebec-
ca la reste des cadeaux, vv.49-53.
En comparant le récit biblique avec les textes de Mari, nous voyons que les cadeaux dans le récit bi-
blique, et la dot du fiancé À Mari comprennent de l'argent et de l’or, des vêtements et des bijoux (traditionnels?):
Un anneau de nez (Gn. 24; ARM 1.46), des bracelets (Gn. 24; ARM 1.46), un pectoral (1.77), (des anneaux pas-
ses aux chevilles, 1.467).
1
Les
trois
midräfim: Midrash Haggadol,
Genesis
I, éd.
M.
Margalies,
Jerusalem, 1947, 400;
Midra$
‘aggada
I,
Genèse
et
Exode,
éd. S.
Buber, Vienne, 1894,
58;
Midra¥
’or
ha
“pela,
dans
MM.
Kasher, Torah Shelemah,
Genesis IV, Jerusalem, 1934, 960, 964, n.124
et
H.
Gunkel,
Genesis,
Gottingue, [71966], 244,
255
voientdans
ces
bijoux
la
dot
du
fiancé.
2
Quand
il
raconte
son
récit
A Laban,
il
dit
qu'il
a
donné
les
bijoux après
avoir
demandé
à
la
fille
son
nom.
Pour
les
explications de
tous
les
changements
tendancieux
qu'il
fait
dans
son
récit
pour
faire plaisir
à
Laban,voir
N.
Leibowitz, Studies
in
the
Book of
Genesis,
Jerusalem, 1972, 230-236.