Avec Napoléon, voilà donc les Parisiennes interdites de ce qui caractérise l’habit masculin, pantalon et/ou culotte. Dans les années 1820, tous les hommes portent le pantalon, à quelques exceptions près, qui demeurent comme des vestiges de l’Ancien Régime vestimentaire. La robe des gens de justice et d’Église (la soutane avait été interdite pendant la Révolution) est toujours portée, mais comme un vêtement de dessus, cachant un pantalon. Pour les femmes, la mode impose des contraintes de plus en plus fortes, avivant, comme le montrent certaines utopies du siècle, le désir d’un pantalon féminin. Le socialisme et le féminisme connaissent leurs premiers développements. Pour ces mouvements d’émancipation ayant d’emblée une dimension internationale, le vêtement n’est certes pas une question centrale, mais il n’est pas non plus ignoré. Un exemple parmi cent autres, l’opinion de Catherine Barmby qui publie à Londres, en 1843, The Demand for the Emancipation of Women : « La femme est esclave des institutions politiques mais aussi serve des règles sociales : les coutumes, notamment vestimentaires, la tyrannisent. Il faut un nouvel habit pour la “free woman”. » Le militantisme en faveur de la réforme du costume et les aspirations socialistes et féministes sont, nous allons le voir, intimement mêlés.Certes, la marge de liberté des femmes est étroite, surtout sous la Restauration (1815-1830). Dans l’élan de la révolution des Trois Glorieuses, un certain libéralisme ouvre pour peu de temps le champ des possibles au tout début des années 1830. Le Code Napoléon a placé les femmes mariées sous le joug masculin…