Face aux menaces sécuritaires, la plupart des pays ont accru leurs dépenses militaires pour renforcer les capacités de leurs forces armées, assurant ainsi la protection du territoire national et la garantie de la paix et de la sécurité des citoyens (Dunne et Perlo-Freeman, 2003 ; Christie et al., 2022 ; Bayale et Gado, 2023). Sur le plan conceptuel, les dépenses militaires englobent l’ensemble des coûts engagés par un pays pour soutenir les forces armées, couvrant l’entretien, les infrastructures, le recrutement, la formation, l’équipement, les déplacements, la nourriture, l’habillement et le logement des membres des forces armées (Laville, 2016 ; Kumar, 2017 ; Chaire Sahel de la Fondation pour les études et recherches sur le développement international [FERDI], 2021). Ces dépenses comprennent également les rémunérations, les frais médicaux et le soutien aux familles des militaires (Kumar, 2017 ; Chaire Sahel de la FERDI, 2021).
Dans la région du Sahel, les données provenant de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI)] indiquent que les dépenses budgétaires affectées aux services de défense et de sécurité sont passées, en moyenne, de 173,7 millions de dollars des États-Unis (USD) durant la période 1995-2000 à 329,9 millions et 482,4 millions, respectivement, au cours des périodes 2001-2010 et 2011-2020. Durant le même temps, le taux de croissance économique de ces pays a enregistré une hausse : il était en moyenne de 3,7 % pendant les années 1995-2000 et a évolué à 4,1 % durant la période 2011-2020, après une performance de 4,5 % pour la période 2001-2010 (Banque mondiale, 2023)…