Un exploit de Jean-Marc Boivin L'Everest en parapente

Dix années auront été nécessaires pour que des alpinistes français atteignent à nouveau le sommet de l'Everest (8848 mètres). Malgré les conditions climatiques difficiles qui règnent en ce moment sur la chaine himalayenne, six d'entre eux ont, en quatre jours, répété la performance réalisée en 1978 par une expédition conduite par l'ancien secrétaire d'Etat à la jeunesse et aux sports, Pierre Mazeaud.

Le guide Marc Batard, qui a atteint en solitaire et en moins de vingt-quatre heures le "toit du monde" (le Monde du 28 septembre), a été suivi, vingt-quatre heures plus tard, par les guides Jean-Marc Boivin, trente-sept ans, Jean-Pierre Frachon, quarante et un ans, André Georges, trente-cinq ans, Michel Metzger, trente-neuf ans, président du Comité himalayen à la Fédération française de la montagne, et Gérard Vionnet-Fuasset, trente-cinq ans, instructeur civil à l'Ecole militaire de haute montagne. Ils ont emprunté pour cette ascension l'arête sud-est. Les Français figurent ainsi parmi les deux cents alpinistes ayant vaincu l'Everest depuis l'ascension historique, le 29 mai 1953, de sir Edmond Hillary et de son sherpa, Tensing Norgay.

Cette année, neuf expéditions, dont trois françaises, s'étaient installées au pied de la montagne : versant népalais pour Marc Batard et l'équipe menée par Jean-Marc Boivin, versant chinois pour le guide Benoit Chamoux, " patron " de l'expédition l'esprit d'équipe qui a échoué dans ses tentatives répétées sur la montagne.

Jean-Marc Boivin, spécialiste des descentes extrêmes à ski, mais aussi l'un des meilleurs pilotes de parapente et de deltaplane _ il fut le premier homme à décoller d'un sommet de plus de 8 000 mètres, le Basherbrum II, 8 050 mètres, en juillet 1985 _ s'était fixé deux défis : chausser des spatules à 8 848 mètres pour une redescente à ski de la montagne puis, après une seconde ascension, s'envoler en parapente.

C'est finalement le second exploit qu'il a tenté et réussi le 26 septembre en se posant, après un vol de douze minutes, à 6 800 mètres près du camp II de l'expédition. Pour réaliser cette première, le guide a dû tout d'abord monter à 8 848 mètres, avec un sac de près de huit kilos contenant sa voile (4 kilos) et son matériel d'alpinisme. Jean-Marc Boivin a, pour soutenir son effort, utilisé des bouteilles d'oxygène qui lui ont permis de parvenir au sommet en bonne condition physique.

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