Il y a deux ans, c’était la bouilloire renversée sur les cuisses de la cousine, et cette année, c’est le cousin qui a réussi à confondre ses doigts avec des chipolatas en posant sa paume sur le côté du barbecue. Par-dessus les hurlements de douleur débute la petite musique des conseils avisés. Vite, de la glace. Mais non, faut mettre un corps gras, prends du beurre. Et bien sûr : attendez, j’ai le numéro d’un barreur de feu, il est formidable…
Qu’on les appelle «barreur», «coupeur» ou «passeur», de nombreux hommes et femmes estiment pouvoir réduire rapidement l’intensité des brûlures, des douleurs, voire prévenir l’apparition des cicatrices, en mettant en application le «secret» dont ils sont dépositaires. Parfois, ils placent leurs mains au-dessus de la zone touchée ; presque toujours, ils récitent à mi-voix un texte à connotation religieuse, qui aurait la vertu de chasser la douleur. D’ailleurs, bon nombre constatent pouvoir opérer à distance – simplement par téléphone.
Tandis que le cousin douille avec sa main rougie façon steak, un convive du barbecue objecte que tout cela n’est pas bien sérieux. Son incrédulité est vite raillée : la réputation de ces guérisseurs en free-lance serait telle que dans une poignée d’hôpitaux, les patients en radiothérapie qui en font la demande se voient communiquer une liste de «barreurs». En voilà une preuve, non ? Non.
Des douleurs qui s’estompent d’elles-mêmes
Des preuves, des chercheurs ouverts d’esprits et dotés d’un semblant de méthode ont tâché d’en trouver. Les résultats de leu