« Hors de question d’aller tuer mon propre frère » : un déserteur russe obtient le statut de réfugié en France
Débouté une première fois, Ivan a fini par décrocher un statut de réfugié en mars, devant la Cour nationale du droit d’asile à Montreuil. La CNDA a estimé qu’en allant combattre en Ukraine, ce Russe aurait participé à des crimes de guerre. Témoignage.
Ivan (le prénom a été changé) n’avait jamais mis les pieds en France avant l’an dernier, mais il sait depuis le 7 mars que son avenir est ici. Ce jour-là, sur l’écran de son ordinateur apparaissent les mots « statut de réfugié ». « Je n’y ai pas cru, j’ai vérifié dix fois », nous confie au téléphone ce Russe de 35 ans. C’est sa sœur aînée, Aliona (le prénom a été changé), qui vit dans l’ouest de la France depuis une quinzaine d’années, qui assure la traduction. Si Ivan a décroché un sésame de dix ans, c’est parce qu’il refuse de faire la guerre en Ukraine.
La suite après cette publicité
« Un ressortissant russe appelé dans le cadre de la mobilisation pour la guerre en Ukraine est susceptible de commettre, directement ou indirectement, des crimes de guerre, à ce titre, les Russes fuyant la mobilisation et les mobilisés ayant déserté peuvent obtenir le statut de réfugié », indique la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).