« Hors de question d’aller tuer mon propre frère » : un déserteur russe obtient le statut de réfugié en France

Débouté une première fois, Ivan a fini par décrocher un statut de réfugié en mars, devant la Cour nationale du droit d’asile à Montreuil. La CNDA a estimé qu’en allant combattre en Ukraine, ce Russe aurait participé à des crimes de guerre. Témoignage.

Pour les Russes en âge d'être mobilisés et refusant de combattre comme notre témoin Ivan, la seule solution est de quitter son pays et de demander l'asile (Illustration). Alexander Nemenov
Pour les Russes en âge d'être mobilisés et refusant de combattre comme notre témoin Ivan, la seule solution est de quitter son pays et de demander l'asile (Illustration). Alexander Nemenov

    Ivan (le prénom a été changé) n’avait jamais mis les pieds en France avant l’an dernier, mais il sait depuis le 7 mars que son avenir est ici. Ce jour-là, sur l’écran de son ordinateur apparaissent les mots « statut de réfugié ». « Je n’y ai pas cru, j’ai vérifié dix fois », nous confie au téléphone ce Russe de 35 ans. C’est sa sœur aînée, Aliona (le prénom a été changé), qui vit dans l’ouest de la France depuis une quinzaine d’années, qui assure la traduction. Si Ivan a décroché un sésame de dix ans, c’est parce qu’il refuse de faire la guerre en Ukraine.

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    « Un ressortissant russe appelé dans le cadre de la mobilisation pour la guerre en Ukraine est susceptible de commettre, directement ou indirectement, des crimes de guerre, à ce titre, les Russes fuyant la mobilisation et les mobilisés ayant déserté peuvent obtenir le statut de réfugié », indique la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).

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