48 heures à Poitiers

On s’y arrête souvent une nuit sur la route pour le Futuroscope. Pourtant, la préfecture de la Vienne, où vivent plus de 30 000 étudiants, mérite une halte en soi, entre ses édifices religieux chargés d’histoire, son centre-ville quasi piéton, ses boutiques d’artisans et ses adresses gourmandes, du goûter au dîner.

Jour 1

10 heures Cent clochers

N’avait-on pas baptisé Poitiers « la ville aux cent clochers » ? Ils ne sont pas cent, mais l’amateur de saintes pierres trouvera quand même largement son compte dans la vieille ville. Notre-Dame-la-Grande (1) est la plus connue de ces églises, grâce à une somptueuse façade romane, livre d’images qui court de l’Ancien au Nouveau Testament. Devant son parvis, où se tient un marché en plein air le samedi, des maisons à pans de bois veillent sur elle.

Ilot gothique en terre romane, la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers (2) est plus grande, plus large, plus haute que Notre-Dame-la-Grande, avec laquelle elle est souvent confondue. A l’intérieur, un grand orgue Clicquot et l’un des plus vieux vitraux in situ de France, datant du XII^e siècle et haut de 8 mètres, se font face.

L’église Sainte-Radegonde, du nom de la plus populaire sainte de Poitiers, mêle ces deux influences : aussi gothique que la cathédrale, elle a pourtant un chœur et un clocher proches du roman. Trois mille ex-voto l’ornent, dont un étonnant « Merci pour la grande guerre » signé P de la R pour « président de la République », Raymond Poincaré en l’occurrence. Beaucoup, très récents, remercient pour des succès universitaires.

11 h 30 Hôtels de ville

La vieille ville, en voie de piétonnisation, abrite de très beaux hôtels particuliers : l’hôtel Fumé (3), devenu faculté des sciences humaines et arts, aligne deux bâtiments, le premier plutôt sobre, le second beaucoup plus ouvragé ; l’hôtel Beaucé, ancienne propriété d’un marchand de draps, dispose de fenêtres particulièrement originales, qui suivent la courbe de l’escalier. Un peu plus loin, la grande salle du palais de justice, 50 mètres de longueur sur 17 mètres de largeur, chef-d’œuvre du gothique angevin, abrite une immense cheminée, et va servir prochainement de salle d’exposition et de spectacle.

12 h 30 Vin de messe

Pour rester dans l’ambiance religieuse, on déjeune au restaurant Les Archives (4). Comme l’Hôtel Mercure auquel il est lié, il se situe dans une ancienne église. Les amateurs de viande apprécieront le succulent tigre qui pleure (filet de bœuf mariné au soja), les végétariens l’excellente tarte aux blettes. Les suites de l’hôtel sont installées entre les boiseries qui maintenaient la cloche et les voûtes, ce qui donne au lieu un cachet unique.

Il vous reste 62.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.