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PASTIS MÉDICAL

Par JEAN-YVES NAU.

Publié le 12 août 1982 à 00h00, modifié le 12 août 1982 à 00h00

Temps de Lecture 4 min.

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L'été, le pastis fait parler de lui. L'art passé, il était fabriqué en cachette et consommé en Ardèche. Frelaté, il intoxiquait et tuait. Aujourd'hui, il a changé de visage. Sans alcool, il est fabriqué industriellement. Au grand jour, il se montre, suit, dans la caravane publicitaire, le Tour de France, et, boisson à succès, vogue allègrement sur les ondes radiophoniques et télévisées.

" Sans alcool. " Peut-on véritablement vendre un produit " sans " ? C'est bien difficile assurent les professionnels de l'alcool. " A fortiori, quand il s'agit de pastis ", ajoute-t-on chez Ricard. Pourtant les chiffres sont là, surprenants, donnant sa vraie dimension au phénomène. Âgés de moins de deux ans, les pastis sans alcool connaissent le succès ; 8 millions de litres seront vendus cette année, doublant les résultats de 1981. Déjà 5 % du marché national de l'anis alcoolisé.

À l'origine, ce fut un coup de poker. Un ingénieur chimiste cherchait à placer auprès de toutes les grandes firmes spécialisées sa recette de fabrication. Il se voyait opposer des fins de non-recevoir partout. Partout sauf lors de sa dernière tentative : au siège de Bouguet et Pau. Là, dans les vieux entrepôts de Bercy où cette société " familiale ", spécialisée dans le " sans alcool " a élu domicile, on s'intéressa au projet.

Toutes affaires cessantes, les formalités administratives remplies, on lance en novembre 1980 " Blancart ", " nom de jeune fille, explique-t-on, de la femme de l'ingénieur chimiste ". La consonance avec le patronyme du géant Ricard et une certaine similitude de présentation aidant, c'est un succès. Mieux, Blancart est imité : près de trente marques proposent, en 1981, un autre pastis sans alcool. Tentatives plus ou moins heureuses, formules plus ou moins artisanales, les concurrents disparaissent progressivement.

Au printemps dernier, pourtant, le holding tentaculaire Pernod-Ricard, chef de file mondial de l'anis et numéro un du marché national des spiritueux anisés lance " Pacific ". " Un vieux projet, explique-t-on alors, réalisé à l'occasion de l'anniversaire d'un autre lancement : celui du premier pastis de marque par M. Paul Ricard en 1932. " Un cinquantenaire bien opportun.

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