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JO 2024 : à l’approche des épreuves de surf, la vague de Teahupoo fascine autant qu’elle effraie

Les 48 athlètes sélectionnés pour les épreuves de surf des Jeux olympiques de Paris vont se confronter à l’une des vagues les plus dangereuses au monde : Teahupoo, « le mur de crânes ». Une lame qui puise sa force au fond de l’océan.

Par  (Teahupoo, correspondance)

Publié aujourd’hui à 15h00, modifié à 17h13

Temps de Lecture 3 min.

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Et puis, l’océan s’est réveillé. Derrière la barrière de corail, la vague a gonflé. La lame géante s’est élevée en silence, avant de se casser dans un grondement semblable au tonnerre. La plage de sable noir s’est fait recouvrir par l’écume blanche qui a traversé le lagon tout entier. Une odeur iodée s’est mêlée à celle des brûlis allumés par les habitants pour faire disparaître les feuilles ramassées sur le sentier. Au bout de l’unique route bordant d’île de Tahiti, Teahupoo s’est métamorphosée. C’est sur cette scène liquide que, du samedi 27 au mardi 30 juillet, les surfeurs s’affronteront lors des Jeux olympiques.

« Quand tu pars sur cette vague, tu as une vue incroyable. Il y a les bateaux, les surfeurs et, derrière, les montagnes », décrit Vahine Fierro, membre de la délégation française aux Jeux, des étoiles plein les yeux. Une lame perdue au beau milieu du Pacifique, qui donne du fil à retordre aux meilleurs surfeurs de la planète. « Je l’appelle la Belle et la Bête », lance la surfeuse polynésienne.

Un paradoxe, à l’image de la complexité de cette déferlante unique au monde, réputée comme l’une des plus dangereuses. « Tu peux prendre les plus belles vagues de ta vie, comme celles de tes pires cauchemars. Tu peux passer beaucoup de temps sous l’eau, taper le récif. C’est très risqué », commente celle qui est devenue la première Polynésienne à remporter le prestigieux Tahiti Pro, étape du circuit professionnel, au mois de mai.

Cette lame mythique prend naissance à plusieurs milliers de kilomètres de la Polynésie française, comme l’explique Jérôme Paillet, directeur du département océanographie et dynamique des écosystèmes de l’Ifremer de Bretagne : « Elle vient de l’Antarctique, des tempêtes des cinquantièmes hurlants, dans la zone de l’océan Austral. » A cet endroit du globe, les températures polaires brassées par de puissants courants rencontrent des eaux plus chaudes en surface. La différence de température provoque alors de nombreuses dépressions, créant une puissante houle.

Mauvaises chutes potentiellement mortelles

Mais ce qui fait la particularité de « la mâchoire », comme certains aiment l’appeler, c’est aussi le fond de l’océan. Lorsqu’elle se forme, « l’onde se heurte à une pente de 50 % », qui la rend tubulaire. « A Teahupoo, l’énergie est très concentrée », explique Jérôme Paillet, faisant référence à la profondeur de l’eau qui passe brutalement de 45 mètres à seulement quelques centimètres de la surface, au niveau de la barrière de corail. La déferlante s’écrase alors sur le récif avec toute sa puissance. C’est précisément cela qui la rend périlleuse.

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