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« Au Niger, la pertinence des sanctions pose question dans l’un des pays les plus pauvres du monde »

Les mesures économiques punitives imposées en réponse au putsch risquent d’aggraver la vulnérabilité de la population, sans garantie de parvenir à leur objectif : le retour à l’ordre constitutionnel.

Publié le 07 septembre 2023 à 05h00, modifié le 07 septembre 2023 à 09h22 Temps de Lecture 2 min. Read in English

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Du riz ou des céréales dont le prix monte en flèche. Des coupures d’électricité qui s’aggravent. Des conteneurs de produits nutritionnels d’urgence bloqués à la frontière béninoise. Les lourdes sanctions économiques imposées au Niger par la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en réponse au putsch de la fin juillet ne sont pas sans conséquences, tant s’en faut. Mais leur efficacité et leur pertinence posent question dans l’un des pays les plus pauvres du monde.

Le débat sur le bien-fondé des sanctions est presque aussi vieux que cette arme dont l’histoire remonte à l’Antiquité grecque. Au XXe siècle, blocus et embargos ont été formellement intégrés à l’arsenal des pays occidentaux, notamment dans le pacte de la Société des nations, pour tenter d’empêcher des conflits. Avec des résultats souvent mitigés, comme le rappelle The Economic Weapon. The Rise of Sanctions as a Tool of Modern War (Yale Press University, 2022, non traduit), de l’économiste américain Nicholas Mulder.

Dans les années 1930, les mesures économiques punitives visant à réfréner l’Allemagne nazie et le Japon impérialiste ont accéléré la radicalisation de ces Etats. Plus proche de nous, l’endiguement de la Russie, fragilisé par de nombreux contournements, a jusqu’ici échoué à arrêter la guerre contre l’Ukraine et à mettre l’économie russe à genoux. Dans d’autres cas, comme en Haïti ou en Irak, les blocus ont suscité les critiques pour avoir frappé bien plus durement les populations civiles que les dirigeants.

A priori, les sanctions apparaissent pourtant comme l’outil intermédiaire le plus adapté, entre les tractations diplomatiques inopérantes et le recours à la force, potentiellement très déstabilisant. En Afrique de l’Ouest, la Cedeao s’en est largement servi depuis trois ans pour faire pression sur les militaires ayant pris le pouvoir au Mali comme au Burkina Faso et en Guinée. Outre les mesures ciblant des individus (gel des avoirs, interdiction de voyager), elle a décrété au Mali un blocus commercial et financier de janvier à juillet 2022.

« Arme automatique »

L’organisation ouest-africaine a poursuivi dans cette voie au Niger, mais avec encore plus de sévérité. Alors qu’elle avait négocié de longs mois avec Bamako avant d’édicter l’embargo, la Cedeao a sorti l’artillerie lourde moins d’une semaine après le coup d’Etat perpétré à Niamey. Cette fois, les produits de première nécessité n’ont pas été exemptés de la suspension des transactions commerciales, ni la fourniture d’électricité, que le Niger importe essentiellement du Nigeria voisin.

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