Le chemin qui a mené Keir Starmer au poste de Premier ministre britannique, le 5 juillet, a été ponctué de nombreux coups de chance. Le calendrier diplomatique lui en a accordé deux de plus. Le 9 juillet, le nouveau chef du gouvernement et son ministre des Affaires étrangères, David Lammy, sont allés à Washington pour un sommet marquant le 75e anniversaire de l’Otan.

Et, [ce] 18 juillet, deux semaines seulement après son arrivée au pouvoir, Keir Starmer accueille la Communauté politique européenne (CPE), groupement informel d’États de l’UE et de ses environs, au palais de Blenheim, immense édifice baroque où est né Winston Churchill.

Ces deux rendez-vous, et notamment la CPE, permettront au nouveau gouvernement travailliste de signaler sans délai ce qui changera ou non en matière de politique étrangère britannique. Ils viendront aussi conforter le plus grand des changements, celui qui concerne la réputation du pays. Du jour au lendemain ou quasiment, l’image caricaturale d’un Royaume-Uni chaotique et clownesque – c’était vrai avec Boris Johnson, un peu moins avec Rishi Sunak – a été remplacée par l’image idéalisée d’un gouvernement stable, dirigé par un centriste sérieux.

Un gouvernement atlantiste

Sur la plupart des grands axes