Un député qui jongle entre les cartes SIM et prend soin d’effacer systématiquement ses messages pour ne laisser aucune trace, un chauffeur qui s’essaye au kompromat (mot russe désignant un dossier compromettant à des fins de chantage politique), un flic en rupture de ban qui invoque le secret des sources pour protéger la sienne : les investigations conduites depuis la fin juin par la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), chargée de l’enquête ouverte pour «escroquerie en bande organisée», «faux et usage de faux» et «usurpation d’identité», n’ont pas seulement permis de mieux cerner les responsabilités des trois protagonistes de la fausse affaire Garrido-Corbière. Les procès-verbaux de leurs auditions, dont Libération a eu connaissance, jettent aussi une lumière crue sur les coulisses d’un scandale politique retentissant au cœur de la dernière campagne législative, sur fond de tentative ratée de démolir la réputation d’une opposante pour garder le pouvoir.
Les 6 et 7 septembre, Anouar Bouhadjela (dit Noam Anouar), Rudy Succar et Jean-Christophe Lagarde