Sauver les orques de Marineland : le combat d'une association devant la cour d'appel d'Aix

Par Bettina MAITROT

L’association One Voice s’est mobilisée devant la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence pour empêcher le transfert d’orques de Marineland au Japon.
L’association One Voice s’est mobilisée devant la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence pour empêcher le transfert d’orques de Marineland au Japon. Photo Cyril Sollier

Aix-en-Provence

L’association de protection des animaux dénonce leur mauvais état de santé, ainsi que la vétusté des infrastructures. Elle signale aussi le possible transfert de quatre orques au Japon.

Il faut sauver Inouk et Moana. Ces deux orques de 22 et 12 ans nées en captivité au parc Marineland d’Antibes semblent au plus mal. Ainsi, l’association One Voice, qui œuvre depuis plus de 25 ans pour la protection des animaux sauvages nés en captivité, en particulier dans les cirques et delphinariums, demande la nomination d’un expert mandaté par l’État, pour certifier de leur mauvais état de santé, ainsi que de la vétusté des infrastructures.

Rejetée par la justice à Grasse, l’association a fait appel de la décision. L’audience se tenait ce lundi 19 juin à la cour d’appel d’Aix, en présence d’Ingrid Visser, biologiste marine spécialiste mondiale des orques, venue de Nouvelle Zélande, ainsi que du directeur de campagne de l’association. "Nous demandons une expertise impartiale. Ces orques évoluent quotidiennement dans des bassins qui ne sont pas adaptés à leur physiologie. Le bassin est trop petit. Inouk est de plus en plus fatigué, dans un état léthargique. Il ne bouge pas pendant de très longues minutes. Il a des problèmes au niveau de ses dents, il ronge les parois des bassins. Ses dents sont abîmées jusqu’à la pulpe. Je vous laisse imaginer la douleur", commente Corinne Bouvot, coordinatrice nationale de l’association One Voice.

Captivité et reproduction interdites d’ici 2026

Depuis la loi du 30 novembre 2021 sur la maltraitance animale, la détention et la reproduction devraient être totalement interdits en France d’ici 2026. Or, d’ici là, les animaux continuent de tourner en rond et les spectacles se produisent encore. En 2028, plus aucunes orques et dauphins ne devraient être détenus en captivité.

Leur devenir serait, dans l’idéal, une remise progressive en liberté. "Nous ne pourrons pas les relâcher comme ça dans la nature. Il faudra passer par une phase de réhabilitation et un protocole pour les remuscler, envisager en premier lieu une baie de semi-liberté et surtout, leur faire confiance. Ce sont des animaux qui ont une intelligence vive. Peut-être un jour, sait-on jamais, ils retrouveront une totale liberté", poursuit Corinne Bouvot.

Marineland possède également deux autres orques de la même famille qu’Inouk et Moana, Wikie et Keijo. Samedi, l’association One Voice menait une autre action devant Marineland après qu’un lanceur d’alerte a signalé un possible transfert des quatre orques au parc aquatique Suma Aqualife Park, au Japon. "Il faut savoir que là-bas, les delphinariums poussent comme des champignons. C’est la grande mode. Marineland serait encouragé par le gouvernement pour se débarrasser de ces orques, histoire de dire ’vous voyez, nous n’avons plus d’animaux sauvages en captivité’. Bref, loin des yeux, loin du cœur. On n’aura plus aucune visibilité sur elles, ni sur la reproduction qui sera interdite en France mais pas là-bas. Elles seront certainement séparées. À savoir que les orques vivent en famille tout au long de leur vie. Sans compter le voyage et le stress de reprendre les shows à un rythme plus soutenu, expose une nouvelle fois Corinne Bouvot. Les soigneurs de Marineland aiment les animaux, mais mal. Quand on aime les animaux on les aime libres." Contacté par Nice Matin, Marineland avait cependant ni confirmé, ni infirmé cette décision, en précisant "étudier plusieurs possibilités de relocalisation".

Délibéré le 21 septembre.

Chargement...

Faites le bon clic !

Autoriser les cookies nous permet d’analyser le trafic sur le site afin d’en améliorer les fonctionnalités. La publicité personnalisée permet également de soutenir le travail des journalistes à La Provence. À tout moment, vous pouvez modifier vos choix via votre espace utilisateur.