Jihâd Gillon

Quelques éléments biographiques sur Suleimani : né à Rabor, un village de montagne dans l'est de l'Iran, peu éduqué, entre dans le corps des Gardiens de la Révolution en 1979, à l'âge de 22 ans.

(comme quoi ce récit n'est pas entièrement fabriqué dans une volonté de manipulation de l'opinion, des cadres sécuritaires iraniens de haut-rang y ont eux-mêmes cru).

Autre élément intéressant du témoignage d'Abou Hafs : lorsqu'il est débriefé par les hommes de la force Al Quds, il se rend compte qu'ils croient fermement qu'AQ n'est pas l'auteur des attaques du 11-Septembre mais l'Amérique elle-même.

C'est donc la ligne de Suleimani qui l'emporte. L'ironie, c'est que c'est sans doute la présence des éléments d'AQ en Iran, dont la CIA a eu vent, qui incite le président américain à inclure l'Iran dans son axe du mal.

Téhéran cherche alors à s'attirer les bonnes grâces de Washington, engagé à fond dans sa guerre contre le terrorisme. Le discours de Bush sur l'axe du mal, incluant l'Iran, met un terme aux espoirs iraniens - et donc à la traque des éléments d'Al-Qaïda présents dans le pays.

Or la force Al-Quds est censée travailler en étroite collaboration avec le MIRS, en particulier sur les opérations secrètes. Le MIRS comprend que Suleimani a fait cavalier seul sur cette affaire et ordonne la traque de tous les éléments d'Al-Qaïda présents dans le pays.

Mais l'imprudence de Abou Hafs, qui appelle au Pakistan le jour même de son installation à Téhéran, va mettre en péril l'opération secrète de Suleimani. Ses appels sont bien sûr relevés par le ministère iranien du renseignement et de la sécurité (MIRS).

"Cette méthode pourrait bien nous servir", répond l'interlocuteur d'Abou Hafs, qui fait remarquer que cette clandestinité protège Téhéran.

Dans un souci de transparence vis-à-vis de ses hôtes, Abou Hafs va révéler à son interlocuteur de la force Al Quds que d'autres éléments d'AQ sont entrés en Iran clandestinement, notamment Zarqaoui, le futur leader d'AQ en Irak.

Qassem Suleimani a autorisé l'installation de cadres d'Al-Qaïda, y compris des membres de la famille Ben Laden en Iran, sans en avertir le gouvernement iranien et le président iranien de l'époque Khatami.

"Hajji Qasem" est alors en poste depuis trois ans, et est déjà très proche de Khamenei. Abou Hafs, le conseiller charia de Ben Laden est l'un des premiers cadres d'Al-Qaïda à tester l'hospitalité iranienne.

Dans The Exile de Cathy Scott-Clark et Adrian Levy, quelques passages sur Qassem Suleimani. On apprend ainsi que le chef de la Force Al-Quds a été l'interlocuteur privilégié des membres d'Al-Qaïda désireux de se réfugier en Iran après l'invasion US de l'Afghanistan. Fil

Samir Ghattas évoque notamment l'accord gazier entre Israël, Chypre et la Grèce dont l'Egypte a été exclue.

Le spécialiste égyptien Samir Ghattas décrit comme un "piège pour l'Egypte" une éventuelle intervention militaire du Caire en Libye.https://twitter.com/Elhekayashow/status/1213962668312289280…

Les Etats-Unis ont mené 542 frappes de drones sous l'administration Obama, la plupart en dehors de tout cadre légal international.https://twitter.com/EdwardGLuce/status/1214007887439241217…

Un modus operandi qui s'est répété à chaque moment crucial de l'histoire du régime : mort de Hafez al-Assad, élection de Bashar, etc.

Une pratique déjà bien documentée en Syrie. Au moment du plébiscite à Hafez al-Assad en 1970, les responsables du Baath dans les usines ont eu des cars à disposition pour envoyer les ouvriers voter. Bien sûr, il n'y avait qu'un seul bulletin : celui du oui.https://twitter.com/Lina_J_Al/status/1213968964918878210…

Bon et sinon je crois qu'on exagère l'importance de sa mort.

Artisan de la guerre contre Daech, petit patron de la famine organisée en Syrie, chef de projet de massacres en tous genres.https://twitter.com/senateur61/status/1213015360481513473…

L'éclairage de @JMJalel_H sur le vote turc concernant la #Libye.https://twitter.com/jeune_afrique/status/1212765048491388928…

Évidemment, Adnan Azzam a voulu se prendre en selfie avec moi, ce que j'ai refusé. Comme quoi on peut toujours discuter - ça ne coûte rien - en sachant très bien à quoi s'en tenir avec de tels personnages.

d'une Syrie qui n'a jamais réglé ses problèmes de mémoires collectives divergentes, divisions trop vite enterrées par le Baath pour qui tout cela appartient aux musées - la preuve que non.

Adnan Azzam m'assurait en substance que les minorités ne pouvaient le permettre, sous peine d'extermination. Inutile de préciser que je considère une grande partie de ce discours comme un fantasme, mais il est révélateur

Donc je ne crois pas que cette approche confessionnelle ait d'abord été promue par la majorité sunnite. Elle est présente à l'esprit du régime avant tout. Il s'agit de tout faire pour empêcher les sunnites d'exercer la réalité du pouvoir.

Malgré les grandes envolées initiales sur l'unité des Syriens menacée par l'étranger, j'ai alors compris quelle était la perspective réelle de nombreux soutiens du régime : une lutte férocement confessionnelle pour le pouvoir.