Paroles d'Honneur

Le QG Décolonial, c'est fini... mais on se retrouve bientôt ! N'oubliez pas que vous pouvez nous soutenir sur Tipeee, afin que nous puissions continuer à vous proposer un contenu antiraciste autonome . https://fr.tipeee.com/parolesdhonneur 

"En parallèle, les Etats n'arrivant plus à survivre par l'Etat-providence, ils se refondent sur la base de l'Etat-racial." Hatem Bazian

"L'islamophobie est déjà passée dans son stade génocidaire. C'est la situation des Ouïghours, des Rohingyas, des Irakiens, des Syriens et des Afghans." Hatem Bazian

"L'enjeu aujourd'hui est de repenser la société dans la mesure où le Sud colonisé existe dans le Nord impérial, et que la colonisation est toujours au cœur de la politique." Hatem Bazian

"A l'époque de l'Inquisition, déjà l'Europe s'est tachée de se construire blanche, donc dans la haine de l'Autre -ennemi extérieur-. Cette idéologie se retrouve notamment aujourd'hui chez les extrêmes droites européennes et américaines." Hatem Bazian

"Israël est un projet colonial destiné à exclure les Juifs du territoire européen et à faire advenir la fin du monde -au sens Biblique-, la société occidentale devant être la civilisation suprême." Hatem Bazian

"Il y a un lien entre le discours pro-israélien et la colonisation. C'est lorsque les Empires coloniaux se sont effondrés que l'Etat colonial d'Israël est né." Hatem Bazian

"Être palestinien aux Etats-Unis, c'est subir de plein fouet la politique étasunienne et les pressions du lobby israélien." Hatem Bazian

En conclusion, nous retrouvons Hatem Bazian.

"Le discours de l'ennemi intérieur et extérieur permet à la France de justifier ses interventions militaires. Après l'attentat de Nice en juillet 2017, la France a bombardé la Syrie et a tué 600 civils. Personne n'a critiqué cela." Hamza Esmili

"Le discours de lutte contre la "radicalisation" a une emprise effrayante sur les corps. Nombre de Musulmans ont changé leurs pratiques religieuses pour éviter d'être réprimés par l'Etat." Ibrahim Bechrouri

"On a aussi oublié qu'après les attentats contre Charlie Hebdo, il y a eu une grosse répression, d'ailleurs demandée par Christiane Taubira Ministre de la justice, sur le fondement de l'"apologie du terrorisme"." Raphaël Kempf

"Alors qu'il existe nombre de collectifs de défense des militants qui subissent les assauts de la police et de la justice, tel n'est malheureusement pas le cas pour défendre les musulmans qui subissent la politique sécuritaire." Raphaël Kempf

"Il y a un paradoxe entre le flou extrême du terme de "radicalisation" et l'ampleur de ses effets concrets (enfermement, harcèlement, etc)." Raphaël Kempf

"La lutte contre les sectes dans les années 1990' a aussi influencé le discours sur la radicalisation, où les radicalisés sont aussi considérés comme des victimes de forces extérieures." Hamza Esmili

"Avec cette idéologie médicale, la contre-insurrection essaye, pour sauver le corps national, d'abord, de soigner la maladie (centres de déradicalisations, etc) mais ce qui est à craindre c'est la chirurgie (génocide)." Ibrahim Bechrouri

"La "radicalisation" est entrée dans le registre médical, et sa maladie est l'islamité. Prier cinq fois par jour en est considéré comme un symptôme." Ibrahim Bechrouri

"Il faut se battre contre le terme de "radicalisation". Les "signaux faibles" sont devenus la pratique normale de l'Islam." Julien Salingue

"Sous la colonisation, la volonté de l'Etat était de diriger le culte musulman. Aujourd'hui, sa volonté est de lutter contre son existence dans le corps national." Hamza Esmili

"Le terme de "radicalisation" dénote la crainte de la République laïque à l'égard des manifestations religieuses (prières, voile) des musulmans." Hamza Esmili

"Le terme de "radicalisation", qui manifeste un comportement dévient à la norme définie par l'Etat, provient originellement du champ académique. Aujourd'hui c'est un terme utilisé par les services pénitentiaires et judiciaires." Hamza Esmili

"Du côté de la justice, il y a une montée en puissance de la logique du soupçon. Désormais, la lutte antiterroriste n'est plus seulement sous le contrôle du juge pénal mais de plus en plus sous le contrôle du juge administratif." Raphaël Kempf

"Je me méfie du discours selon lequel la lutte contr la radicalisation ne serait qu'un prétexte pour obtenir des outils de lutte contre les mouvements sociaux en général. Il existe une singularité de l'islamophobie sur laquelle se reconstruit l'Etat-nation français." Hamza Esmili

"La normalisation de l'état d'exception antiterroriste n'est pas un accident mais une volonté politique." Julien Salingue

"Le tour de passe-passe qu'utilisent les Etats pour ne pas être qualifiés de "terroristes", c'est que leur législation exclut les Etats de la définition du terrorisme, quand bien même agiraient-ils par la terreur pour créer le trouble". Hamza Esmili

"Le concept de "radicalisation" participe à la qualification juridique de "terrorisme", alors que la radicalisation, aussi, n'est pas définie précisément." Hamza Esmili

"En droit français, le terrorisme n'existe pas comme délit en tant que tel. C'est une qualification qui s'applique à la commission d'autres délits ou crimes, mais sa définition est trop flou : c'est, grosso modo, la "création d'un trouble" au moyen de "la terreur". Raphaël Kempf

Nous accueillons Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris.

"La lutte contre le terrorisme justifie notamment les interventions militaires de pays impérialistes dans les pays du Sud global." Hatem Bazian

"La législation antiterroriste n'est pas née, aux Etats-Unis, avec le 11 septembre 2001 mais sous Raegan. Plus tard, ce sera une loi adoptée sous la présidence de Clinton qui poursuivra la lutte antiterroriste." Hatem Bazian

Troisième table ! On retrouve à nouveau Julien Salingue et Ibrahim Bechrouri, et nous accueillons Hamza Esmili, doctorant en sociologie.

"Il faut que les partis, syndicats et organisations antiracistes construisent un front contre l'islamophobie pour peser davantage dans le rapport de force." Julien Salingue

"La marche du 10 novembre a été une grande démonstration de force. Il nous faut désormais penser à l'après." Mariem Sabil

"Pour poursuivre la lutte contre l'islamophobie en France, et démontrer l'ampleur des discriminations, il faut se battre pour instaurer des statistiques ethniques." Olivier Le Cour Grandmaison

"Avec l'attentat contre la mosquée de Bayonne, les gens ont enfin compris que les discours islamophobes n'étaient pas que des mots mais ont des conséquences concrètes." Olivier Le Cour Grandmaison

"Alors que les premiers numéros du journal Politis qui dénonçaient l'islamophobie lui ont valu de perdre énormément d'abonnés et des attaques de la part d'autres médias, aujourd'hui cette problématique est entrée dans les mœurs." Denis Sieffert

"Le fait que tous les partis politiques de gauche ont participé à la manif du 10 novembre est une victoire à deux titres : 1) le mot "islamophobie" a été consacré et 2) les signataires ont tenu malgré les pressions." Julien Salingue