Romain CailletVerified account

La théocratie iranienne et ses ramifications sont tout aussi menaçantes pour la région que les groupes djihadistes sunnites, ici HTS. C'est vrai que certains semblent complaisants à l'égard de Téhéran mais il ne faudrait pas tomber dans l'inverse non-plus, HTS reste le bébé d'AQ.

C'est un peu plus compliqué que ça, HTS est né de la fusion entre Jabhat Fath ash-Sham (issu d'AQ) et d'une partie des restes d'Ahrar ash-Sham même si je suis d'accord qu'il ne faut pas pour autant croire que Jolani soit devenu un social-démocrate.

Jolani vient d'AQI, beaucoup de ses bras droits aussi. Je ne veux pas paraître trop subjectif mais je pense que l'on ne peut pas effacer 10 ans de djihad irakien et de Zarqawisme comme cela. Ce groupe s'est construit sur une mémoire historique en partie commune à celle de l'EI.

Pourtant il n'en est même plus à s'opposer à Baghdadi, il a été quasiment qualifié de "traître" par Zawahiri et certains dirigeants de HTS ont appelé à punir leurs membres qui gardaient une allégeance à al-Qaïda.

Quand bien même HTS ne serait plus rattaché à AQ, ce qui est possible vu l'ampleur du groupe et son ancrage régional, ne pensez-vous pas que sa mémoire historique et ses origines issues d'AQ et du djihad irakien jouent sur sa ligne ? Le contexte a changé HTS a besoin d'appuis.

De toute façon ce sont des islamistes radicaux mais ce que je voulais souligner dans mes tweets c'est à quel point ceux qui sont hyper-critiques envers toute forme d'évolution chez les islamistes sunnites jouent les naïfs avec le Hezbollah et le régime iranien.

Là-dessus nous sommes d'accord. J'ai moi aussi remarqué cette forme d'hypocrisie plus que partisane. Mais de la même façon que certains au début de la Guerre en Syrie refusaient de voir le tournant djihadiste de quelques groupes, ils risquent de se réveiller trop tard...

Ah tiens c'est le copain de Pichon a droite. On voit qu'il est déja la dans les coms en trian de répondre, les chèques de Damas doivent être pas si mauvais que ca malgré les sanctions et la pauvreté en Syrie.

Ce n'est pas l'ami de Frédéric Pichon que d'ailleurs je ne visais absolument pas dans mon tweet.

Je viens de lire le gazouillis d’un de nos analystes patentés disant qu’il a évolué « en apparence ». Jamais on ne verra ce genre de pseudo analyse au sujet du PKK, par ex.

Sur le fond, je suis incapable de donner un avis sur la sincérité de l'évolution de Jolani mais je m'étonne que ceux qui sont les plus critiques soient autant complaisants avec le Hezbollah et la théocratie iranienne...

''les ennemis de mes ennemis sont mes amis.'' À l'instant T les rawafidh sont les amis des kuffars car ils combattent l'ennemi commun : l'islam sunnite. Enfin c'est pas la 1ere fois de l'histoire que kuffars + chiites = love. C'est pas à toi qu'on va l'apprendre.

Désolé d'être sans doute désagréable mais celui qui s'appuie sur la proposition ''les ennemis de mes ennemis sont mes amis'' à propos de ce conflit (et de pas mal d'autres) a quelques fondamentaux à revoir.

L'ennemi numéro 1 c'est tout ce qui est islamisme sunnite à l'heure actuelle. On a bien vu qu'on a pas pu faire tomber l'ennemi Bachar à cause de l'arrivée de Da'ech et dans une moindre mesure de JAN et maintenant HTS : Hors de question de s'allier à des islamistes contre Bachar

et donc au final on est dans une neutralité bienveillante (des missiles américains visant les rebelles à Idlib de temps à autres) vis-à-vis de Bachar et de ses alliés car on préfère un dictateur sanguinaire laïque qu'un régime potentiellement islamiste sunnite.

Il y a de ça, c’est à nuancer quand même et surtout visible en Libye. Mais vous ne m’avez pas habitué à parler en ces termes kuffars, rawafidhs, etc. Jolani ne le fait d’ailleurs pas dans sa conférence de presse. Que se passe-t-il ?