Un fiché S d'ultragauche qui transportait des grenades en garde à vue
Cédric D., 33 ans, considéré comme membre de l'ultragauche, a été interpellé hier à la gare Montparnasse. Il transportait de nombreuses armes dans ses bagages.
Aziz ZemouriDans le contexte de radicalisation des manifestations de Gilets jaunes et des contacts constatés par les services de renseignements entre Gilets jaunes et Black Blocs, l'arrestation à Paris et le placement en garde à vue de Cédric D. inquiètent les pouvoirs publics. Connu pour avoir été assigné à résidence durant l'état d'urgence en 2015 en raison de suspicions d'actions avec d'autres camarades contre l'organisation de la COP21, le militant écologiste est considéré comme un membre de l'ultragauche par les services de renseignements, notamment par la DGSI, qui a émis à son encontre une fiche S et par la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP-ex-RG).
Le renseignement intérieur le tient même pour « un leader de la mouvance anarcho-autonome susceptible d'inciter ou de se livrer à des actes subversifs violents contre les institutions ou les forces de l'ordre ».
Un véritable arsenal dans sa valise
Hier, en fin d'après-midi, alors qu'il descendait d'un train gare Montparnasse en provenance de Hendaye, des policiers sont allés à la rencontre de Cédric D.. En fouillant sa valise, les fonctionnaires ont découvert un véritable arsenal d'armes de maintien de l'ordre : 3 grenades GLI F4, 6 grenades PLMP, une grenade MP7, une grenade GMD, deux grenades CM5/CM6, des munitions de LBD40. Certaines de ces armes sont en état de fonctionnement, selon la police. Lors du contrôle, les forces de l'ordre ont pu constater que le militant était interdit de séjour à Paris depuis une décision de la cour d'appel de mars 2016.
Cet armement est habituellement réservé aux forces de sécurité dans le cadre du maintien de l'ordre. Lors de sa première audition, Cédric D. s'est défendu en affirmant qu'il était invité à une conférence sur les tactiques et les techniques de maintien de l'ordre. Il a refusé d'indiquer la provenance de son armement et notamment des grenades à sa disposition.
Contactée par Le Point, son avocate assure que "son contrôle judiciaire a été levé il y a deux ans". "Il est dans son droit en venant à Paris. Mon client est connu pour ses connaissances en matière de maintien de l'ordre. Il intervient en tant que spécialiste dans de nombreuses conférences sur l'armement de la police", explique-t-elle.