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Puique la #liguedulol semble demander l'indulgence et minimise les faits reprochés ("initiative individuelle", "blagues", "on était jeunes"), accordons-leur de la nuance.
Oui, Twitter était différent en 2009. Oui on était peu nombreux, on se connaissait tous plus ou moins, on était presque tous journalistes web débutants. Oui, on sortait, on buvait et on se croisait à l'Autobus, aux Unrelated, aux cafés des OS.
Oui, comme dans tout groupe social, on a sciemment noué des relations amicales, amoureuses ou sexuelles.
Oui, on était plus jeunes. D'ailleurs on était aussi plus sveltes et on avait plus de cheveux.
Oui, on racontait beaucoup plus nos vies privées sur le réseau. On balançait sans y réfléchir des photos sexys et on LT nos soirées d'ivresse. Oui, on tendait la perche à la capture d'écran.
Oui on était moins woke.
Oui il nous arrive, nous aussi, de dire du mal de nos fréquentations, parfois par des moyens de communication qui passent par internet. Oui nous avons nous aussi des groupes Facebook secrets pour échanger entre amis.
Oui, on ne peut pas reprocher à quelqu'un simplement le fait d'être un sale type.
Mais on ne s'est jamais caché derrière un soi-disant second degré pour dire des horreurs.
Mais on n'a jamais fait de photomontages, montages, et canulars insultants et publics.
Mais on n'a jamais harcelé ou cyberharcele quelqu'un.
Mais on ne profitait pas à l'époque d'une position dominante, que ce soit par notre genre ou notre situation professionnelle.
Mais on avait 25 ans, pas 12.
Vous suez un peu aujourd'hui mais pour nous c'est 10 ans de rancoeur qui remonte.
Vous raillez le féminisme mais c'est ce qui nous a appris à ne pas dépendre uniquement de votre regard.
Vous vous étonnez qu'on ne pleure pas sur votre sort, mais ça fait 10 ans que vous riez de nous.
Vous êtes des génies autoproclamés des réseaux sociaux mais vous n'êtes pas foutus de taper 6 lettres ("désolé") sur votre appli.
Ce que vous avez toutes subi est immonde. Même si certains faits sont prescrits pourquoi protégez vous les auteurs en les gardant secrets? Si vous avez des preuves des auteurs vous ne risquez pas de procès en diffamation, alors à eux de sentir l'opprobe. Name and shame svp!
C'est aux victimes de décider comment elles gèrent ça. Name and shame ça implique de devoir faire face à des conséquences qui demandent de l'énergie, du temps, de l'argent (comme l'a dit Florence Porcel), on peut comprendre donc que ce soit pas aussi simple que ça
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