Thèse de doctorat en Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Sous la direction de Michael Lucken.
Thèses en préparation à Sorbonne Paris Cité , dans le cadre de École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris) et de Institut national des langues et civilisations orientales (Paris) (établissement de préparation) depuis le 01-10-2007 .
L’objet de ce travail est d’étudier les théories d’Ernest Fenollosa et de Tenshin Okakura Kakuzô à partir d’une problématique de philosophie esthétique, tout en proposant, ce faisant, un éclairage historiographique sur ces textes. L’hypothèse de départ est que cet angle d’approche rejoint le point de vue que ces deux auteurs pouvaient avoir sur leurs textes eux-mêmes, ce qui devrait permettre un approfondissement de leur compréhension dans les études japonaises. Mais corollairement, cette problématique fait également de ces théories un reflet d’une question traversant les réflexions de certains auteurs de philosophie esthétique actuelle : celle de la diversité des critères du jugement esthétique, et la mutation (voire la remise en cause) que celle-ci entraîne dans la structure du paradigme esthétique qui peut encore conditionner notre expérience des arts. La re-contextualisation historique des textes n’est pas seulement nécessaire scientifiquement : elle est le moteur même de cette réflexion sur le problème de l’esthétique dans ces textes. Le travail de recherche se concentre sur des documents issus des périodes précoce et intermédiaire de la pensée des deux auteurs ; en particulier sur le discours Bijutsu shinsetsu de 1882, dont est proposé une traduction inédite. Il s’agit ensuite de mettre ce texte en perspective avec des évolutions et des contradictions chez les deux auteurs, des similitudes et des divergences entre eux. Un second travail de fond est proposé concernant la question de l’hégélianisme dans leur période intermédiaire : en mettant l’accent sur une étude de leur usage de termes comme « classicisme » et « idéalisme », en produisant une présentation complète de la théorie globale des formes de l’art qu’ils proposent, on se donne la possibilité de mesurer leur part de divergence par rapport à leur modèle initial, l’esthétique hégélienne – mais aussi de mieux cerner leur position exacte dans le champ théorique du Japon de l’ère Meiji.