■ V > ENCYCLOPEDIE METHODIQUE, OU > PAR O R D R E D E MATIÈRES ; PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES DE SAVANS ET D’ARTISTES; PreceWe d’un Vocabulaire univerfei , fervant de Table pour tout l Ouvrage, ornée des Portraits de MM. Diderot ÔC d’Alembert premiers Éditeurs de /'Encyclopédie, NÉ T#' : ' . -.il. \ 1>" 7 "■ a n >- i 9 r \ - ; ; r ; ; C ■- : - i. i- ■ - l U &M *\ f ■ ï ï \>e a : :: . • ' . -v y; ri ~ / ■ ENCYCLOPEDIE METHODIQ UE. fl ' -■ — - - i — — ~ *** ' — — - ■ ■ ■ ■ — ANTIQUITÉS, MYTHOLOGIE, DIPLOMATIQUE DES CHARTRES, ET CHRONOLOGIE. TOME QUATRIEME. A PARIS, Ci:ez PANCKOLCKE, Imprimeur-Libraire , hôtel de Thon , rue des Poitevin ins. M. D C C, X C I I '■■■ . T.-r ~ —t - -- ' Ji , r- ~P : ■ , -l - -, ^ H EX PLI* CATION Des Abréviations qui expriment La rareté des Médailles. Le Zéro fîgnifie que la tête , ou la médaille atone on parle , ne fe trouve point en tel métal , eu en tel module. C. Que la médaille eft commune , & n’a de valeur ( iur-tout en bronze ) qu’à proportion de fa confervation. R. Que la médaille eft rare , & quelle eft d’un plus grand prix qu’une médaille commune. RR. Que c’eft une médaille précieufe ; qu’elle vaut le double ( & fouvent davantage ) d’une médaille désignée par une feule R. RRR. Que cette médaille eft d’une grande rareté , & qu’elle manque fouvent dans des col- lections nombreufes. RRRR. Que cette médaille eft unique , ou d’une rareté extrême. G. B. défigne le grand bronze. M. B. le moyen bronze. P. B. le petit bronze. O n obfervera que la collection entière des médailles de Pellerin eft réunie au cabinet du roi ; la fuite des impériales d’argent de Fabbé Rotheiin, à celui du roi d’Efpagne ; que les pierres gravées du.baron de Stofcn appartiennent aujourd'hui au roi de Prufle -, que le roi de Naples vient de réunir à la colleétion des antiques de Pompeia 8e d'Herculanum tout ce qui étoit renfermé à Rome dans les palais Farnèfe &c Farnefina , & dans la villa Farnèfe ; qu’enfin le grand duc de Tofcane a réuni à la galerie de Florence toutes les antiques de la villa Medici de Rome- M E ( Les articles compris depuis ïvlEA jufqu à MÉDAILLES, fe trouvent a la fin du troifième volume.') MÉDAILLES , \ , , MÉDAILLONS Ç Nous «nmflbns dans le même article les médaillons avec les médailles , parce que nous ne leur trouvons de différence eue dans le volume , l’ufage en ayant été le même. Nous avons emprunté des Italiens le mot médail- lon , medaglione , pour exprimer une grande mé- daille , comme celui de falon , falone , pour figrJ- fier une grande faile. Chaque pays , chaque peuple , chaque ville , ch que roi ou empereur , chaque métal ayant un article particulier pour fes médailles &: médaillons on ne trouvera dans celui-ci que des obfervatior.s générales fur les médailles 8c les médaillons. Quant à leurs caractères particuliers , voyeç Abrévia- tions fur les médailles , CONSULAIRES, DEN- TELEES , Exergue , Gauloises , Légendes , Quinaires, Inscriptions , &c. Nous commmencerons nos recherches générales fur ies médailles St médaillons par celle de leur deftmarion. Antiquités , Tome IP. toutes les MÉDAILLES , fi l'on en excepte un très petit nombre , ont' été des monnoies. Nous réfuterons brièvement Erizzo , qui a foutenu le premier que les médailles fur lefqueiles on voit des têtes de femmes , de foeurs ou de filles d’empereurs , n’ont pu être des monnoies , parce qu’on ne plaçoit fur ces dern ères que l’image du prince. Il n’a raifonné ici que d’après l’ufage des modernes , ufage qui n’eft pas même général. On voit en effet en Portugal , fous de certains règnes , les bulles des reines accolés à ceux des rois. Cet écrivain d’ailleurs n’a cité au- cun paffage d’auteur romain qui fixât exclulîve- ment à tout autre l’effigie des empereurs fur les monnoies. Nous pouvons de plus lui oppofer des médailles de princefies , de Julia Pia par exemple , & d'autres fur lefqueiles on lit Moneta Aug. Les monnoies , dit-il encore , doivent parler un langage fimple & dénué d’ornement. Nous voyons cependant fur les médailles les noms des Ccfars accompagnés d'éîoges , pater patrie. , op- A a M E D timus princeps , Sic. Elles n’ont donc pas été monnoie. On en voit même fur lefqueües des fociétés ont mis leur nom , eqnefter ordo principi juventutis , cokortium prsfeâi principi fuo , Sic. &c. Quelques-unes de plus font ironiques: telle eft félon lui la médaille de Galiien arec cette lé* nde Galliens. auguftn , Si au revers abique pax. ailleurs les fameufes lettres initiales conob , tomob , cornob , Sic. Si autres chofes inexplica- bles , n’or.t pas appartenu à des monnoits qui, deftinées à un ufage journalier, dévoient être entendues par tous les citoyens. Pourquoi enfin les médailles ne portent-elles pas ordinairement le nom de Rome , comme elles portent celui de Lyon , d'Arles, de T \ èves, de Raver.ne , d’Ofca , de Bilbilis j &e. &c ? Si elles étoient des mon- noies , Rome en auroit fait frapper une multitude innombrable qui porteroient le nom du lieu de leur fabrique. Il eil très-rare cependant de voir d.s médailles avec le nom de Rome pris dans cette acception. Telles font en abrégé les objeâions propofées par Erizzo , renouvellées par Hardouin, Si combattues jadis avec quelques fuccès par Chamülard : nos répcnfes les feront apprécier à leur juite valeur. Pour flatter les empereurs , les monétaires ont pu ^ fans bleffer aucune loi, leur donner quelques éloges , rappeîler la déférence du corps des che- valiers pour Néron j ou des chefs des cohortes ur Galiien. Mais on doit regarder avec M. l’abbé rthelémi comme des inadvertances de moné- taire le nom d’impératrice donné à ce prince , & la légende ubique pax , fî ufitée de fon temps 5 car I« règne de Galiien fut troublé par un grand nom- bre de tyrans. D’ailleurs une feule m édaille de ce genre ne prouvero t rien contre cent mille autres, qui toutes offrent le férieux & !a dignité conve- nables à des monumens publics. Difcns-en au- tant des lettres initiales conob. cornob. Sic : elles ont fait long-temps Si font encore le tourment de ceux des antiquaires qui ont la manie de tout expliquer. Obfervons feulement que ces lettres fe trouvent quelquefois fur leS médailles avec les mots cff.cina j ou II, Sic. Nous croyons que cela füffit pour faire reconnoître des monnoies. Quant à l’abfence du mot Roma fur les médailles frappées dans la capitale de l’univers connu , elle ne prouve pas davantage- D’abord cette abiènce feule auroit pu indiquer le lieu de la fabrication comme le mot urbs feu! mdiquoit Rome. On voit même quelques médailles fur lefqueües on ht Mo- nda urbis. Considérons enfuite que les villes nom- mées fur les monnoies n’en faifoient frapper que par des concefîioas du fénat, des empereurs /ou des proccnfuls 5 ce qui étok exprimé par le S. C. permijftt Cafaris , eu D. D. dtereto dtcunonu m . & c. Elles fe glorifxoieût de ces privilèges , & ies annençoient fur les menaoies : c eft pourquoi leurs M E D noms y font placés ; tandis qu’on n’y voit point celui de Rome , qui avoit effentielîement le droit de battre -monnaie. Nous croyons cetté réponfe fatisfadante ; Si nous allons donner , en faveur des médailles - monnaies , des preuves qui ne le feront pas moins. Ne feroit-ce pas une bizarrerie que de refufer le nom de monnoie à des pièces qui ont toutes les marques , toutes les divifîons & fous-divifîons de la monnoie i Les médailles confulaires ou des familles, c’eft-à-dire, celles qui ont été frappées du temps de la république , portent ordinairement fur l’argent la marque du denier X, celle du quinaire ou demi-denier V ou Q ; celle des fef- terces , II-S , & fur le bronze o. ca. oeo. eccc. une once , deux onces , trois onces , &c. Le petit nombre de médailles confulaires d’or , qui nous font parvenues font du même module & portent les mêmes empreintes que les confulaires d’ar- gent; elles ont été par conféquent deftinées aux mêmes ufages. Toutes les médailles des familles ont donc fervi de monnoie. Le même raifonne- ment s’applique aux médailles impériales de tous métaux. Quoiqu’elles ne portent plus les marques de leur valeur comme les confulaires , elles ont cependant la même forme & font compofées dans le même goût : pourquoi leur difputerok - en la même deftination ? Refufera-t-on d’ailleurs de croire fur leur def- tination des médailles qui l’annoncent elles-mêmes On lit fur les médailles de Chio : AecAHA AY0,. AccAFIA TPIA , ACCAPION , ACCAPION HMICT , aixaakon, oboaoc ; fur une médaille de Néron en argent, APAXMH 5 fur celles de Rhodes , frap- pées en l'honneur de Nerva Si de Trajan, AIAPA.X- MON , gec. Nous trouvons moneta Augufii , mo - neta Augg. fur des médailles d’Antonin , de Sep- time Sévère , de Trajan Dèce , de Trébonien Galle , de Volufien , de Vaîérien , de Galfien, de Salonin , de Poi’ihume , de Tetricus , de Claude le Gothique , de Tadte , de Florien , de Carus , de Carin , de Numérien, Sic. &c. & fur des médailles des princeffes elles-mêmes. Au défaut de moneta , on trouve fouvent aquitas Aug. avec le même type, une femme afïîfe ou debout, te- nant une balance- C’eîf au nom de moneta que- le roi Théodonc fait ailufion , dans un paffage- de CaffiodoiC, que nous rapporterons plus bas en entier. Ce pikice dit à l’intendant de fes lar- ge îles chargé de faire frapper la monnoie : Mone - tamque facis de nojtrzs temporibus fa.tu.ra f&cula commonere. « A l’aide de la monnoie , vous ap- prenez à la poftérité les événemens de mon régné ==. Après la leéfure d’an texte aiiffi forme! , peut-on s’étonner encore de voir fur les monnoies des anciens les monumens de leurs combats , de leurs victoires ,,de leurs alliances-, &c? Ne fait-on pas enfin qu’Alexandre (in Flutartho } fe moquois 5 M E D de l'attention qu’avoi: Philippe &n pere de faire repréfer.ter fur ûs monnoies les victoires qu 1. avoir remportées dans les ;eux pub.ics os la Grèce . On trouve enfin des millions de médail es con- trenrurquées -, c'elt une preuve certaine que ces pièces ont fervi de *r,onno:e , comme nous 1 avons prouvé à l'article Contremarque. Appellera- t-on d'ailleurs du nom de jetton ou de celai de médaille, pris dans l’acception moderne, l’amas prodigieux de pièces antiques trouvées en Bre- tagne il j a quelques années , 3 c dont le nombre paffoic vingt mille. On imagine à peine une col- lection de jettons auffi nombreufe. Reconnoiffbns plutôt dans cet amas étonnant de monnoies un tréfor perdu dans un marais , qui aura été deffe- ebé par la fuite , ou dans un terrein couvert , & abandonné fucceflivement par les eaux. Que doit- on penfer des dix-huit cents Probus de pérît bronze , pofféiés autrefois par l'abbé de Rothe- lin , & qui avoienctous des différences ? Perfunne ne s'obftinera , fans doute , à en faire des mé- dailles ordinaires. Il faut donc regarder les mé- dailles antiques comme de vraies monnoies , ou bien il faut admettre une merveille qui ell in- croyable , & qui fe renouvelleroit cependant tous les jours. La voici en deux mots : toutes les mon- noies antiques auroient été détruites ou perdues , tandis que des militons de médailles , de pièces de plaifir , de pièces de largeffe fe (croient con- fervées précieufement , 8 e fortiroient à chaque inflant des entrailles de la terre pour enrichir les cabinets des curieux- Cette abfurdité eft révoltante. Les MÉDAILLONS ont tous fervi de monnoie , fi l'on en excepte un fort petit nombre. Mahudel publia, en 1727, des réflexions fur les caractères & l'ufage des médaillons anuques- Il y étab.iffoit que le nom de médaillon doit être réfervé exclufivement pour des pièces plus fortes que les médailles , & dont le poids ne feroit pas multiple du poids des médailles. Nous avons été long-temps de fon avis ; mais la leéfure d'un paf- fage de Lampride , que Ai. Dupuis a éclairci , nous a fait changer de fentiment. Ce texte fervira à déterminer avec précifion la nature des médail- lons , avant d'en rechercher l’ufage. «’ Alexandre Sévère de'cria Se fit fondre les formes binaires , ternaires , quaternaires , dénaires , Ù au dejfus , les formes du poids de deux livres , & même centenaires , inventées par Elagabate 5 de forte que ces formes ne furent plus appellées que matière. Cet empereur dlfoit qu'elles forçoient un fouverain à être plus libéral qu'il ne vouloir l'être ; car en fe fervant des formes , dont une feule valoit dix pièces d'or , ou plus , il ce pou- voit donner moins de trois , cinq , dix formes , c'eft-a-dire, trente, cinquante ou cent aureus d'or j M E D tandis qu’il auroït paru aufli généreux en ne don- nant que d.x pièces d'or , quoiqu'elles r.e va'uiTsnt qu'un aureus chacune ». Si l’on eût préfenté à Mahudel des formes ter- naires & centenaires , les aurc;t-:l placées au rang des Amples médailles , ou les auroit-ii reconnues pour des médailles ? S'il ne les avoir appellées que médailles , parce que ces formes étaient m-ltrpicS de V aureus , on n'auroit plus alors de caractères fixes pour distinguer les médaillons , puifqu'ii ne tenoit aucun compte du volume : ce caractère eft cependant celui qui frappe le plus , 8c qui peut feul établir la ligne de réparation. Cet antiquaire auroit-il reconnu les formes d'Elagabaie pour des médaillons ? Alors la règle qui fert de bafe à fon fyiiême feroit détruite ; le volume feul diltiogueroit en effet les médaillons des médailles , quoique celles - ci Biffent fous- multiples des premiers. C'en; le fentiment que nous avons erebraffé , 5e le volume feul détermne notre jugement. Nous croyons cette opinion fimpte & méthodique : elle a l'avantage de laitier feules les médailles proprement dites d’or & d’ar- gent , en réunifiant pour les fuites des médaillons les pièces d'un module fupérieur , telles que les dïdrachmes , les tridrachmes, les tétradrachmes, 8c au-deffus , les ciftophores enfin , et toutes les groffes monnoies grecques , qui fe font autant remarquer par leur volume que par la beauté du travail. Grâce à cet ordre, il legnera dans tous les cabinets une uniformité que l'on n’y a jamais connue. Telle pièce qu’un amateur éclairé laiffe parmi les médailles , ne fera plus rangée avec les médaillons , félon le goût eu le caprice d'un autre curieux , comme on le voit tous les jours avec regret. Ceux cui ont adopté le fyfième de Mahudel , n'ont placé avec les médaillons que le très-petit nombre de pièces dont les fous-multiples leur font inconnus. Ont- ils cependant comparé avec le poids de leurs médaillons celui des médailles qui exiftetit dans tous les cabinets , pour pouvoir affûter qu'aucune d'elle n'rft une fous divifion de leurs médaillons ? Ofent-iis avancer que- les fous- multiples de ceux-ci n'ont jamais exifié ? Nous croyons ces difficultés infurmontables. Pour les éviter, & mettre dans les monnoies antiques un ordre clair & fîrnple , nous donnerons le nom de médailles d‘or 8c d’argent aux aureus & à leurs fous multiples , aux deniers & à leurs fous- multiples , & aux pièces analogues à celles-ci , dans quelques contrées qu'elles aient été frappées. Le nom de médaillon reliera alors affrété indillinc- ternent à toutes les pièces d'or & d'argent dont le volume ou le poids excède fenfiblement ceux des médailles. Nous ne parlerons pas du bronze , parce que les trois modules font bien prononcés 4 M E D & en fixent invariablement les djvifions. Les pièces de bronze plus fortes que les trois mo- dules , feront les médaillons de ce méta;. Après avoir déterminé le fens du mot médaillon, nous allons prouver que toutes les pièces aux- quelles en doit appliquer ce nom ont fervi de monnoie , fi Ton in excepte un petit nombre. Nos preuves fufcfifteroiënt dans toute leur force, lors même qu'on refi reindroit encore, avec Ma- hudsl , le fens du mot médaillon . Perfor.ne ne refufera , fans doute , de recon- noître des tnonnoies dans les médaillons qui font multiples d’une pièce avouée généralement pour monnoie ; tels font les médaillons g -ecs des rois , des républiques anciennes & des villes autonomes. Le nom de tétradrachmes & des autres multiples de la drachme , explique formellement leur def- tination. Les cîitophores, félon Tite-Live, étoient égaux en valeur aux tétradrachmes attiques. D’ailleurs la province d’Afie acquittoit fes tributs avec des cirtophores , feules pièces que la répu- blique romaine recevoir d’elle en paiement. I! faut donc reconnoître pour monnoies , d’abord les cirtophores , enfuite les tétradrachmes & leurs fous multiples , plus fortes que la drachme , & par analogie , tous les médaillons grecs qui font de même poids & de même forme , quoique la cifie facrée n’y fait pas empreinte. pour ce qui efi des tétradrachmes des empe- reurs , leur rareté les fait qualifier àe^hédai lions par ceux mêmes' qui refufeat ce nom aux mul- tiples des aurais & des deniers. Ainfi nous n’a- vons qu'à les nommer pour y faire reconnoître des monnoies , nous qui appelions médaillons touffes pièces plus fortes que des médailles ; tel eft ce beau médaillon d’or de l’empereur Augufte, trouvé dans Lîercalanum : il pèfe, félon ks ré- dacteurs des Manwnenti d‘ ïîercolano , i & é once de Naples, égale à S gro<; § un peu plus de France. Les aureus d’ Augufte pèlent ordinairement deux gros à-peu-près s ainfi le médaillon d’Hercuîanum efi quadruple de \‘ aurais .- tels font les médaillons d’or de Domitien, de Commode, du cabinet du roi , p-efés par M. l'abbé Bartheiemi. Ces pièces d’un plus grand volume auraient eu fans doute un nom différent se celui des mé- dailles , fi elles n’eufiènr pas été monnoie comme elles. Les romains cependant n’ont connu que les deux fynonymes nummi & numifmata. Capitolin emploie le premier, lorsqu'il dit que Lucius Verus, étant jeune , s’amurâit a jetter dans ks cabarets de très-greffes pièces- de monnoie , pour caffer les verres des buveurs (nzanmos maximos).. Il faut obferver que Marc-Aurèle, qui avoir affocié ce prince à l’empire, a fait frapper un grand nombre de médaillons 3c de médaillés du plus MED gros volume. On auro't certainement créé un . mot particulier pour ces pièces extraordinaires que jettoir Lucius Verus, fi elles euffent été autre chofe*que de fortes monno'es , & Capitolin l’au- roit fubfhtüé à celui de groiles monnoies. 11 paraît évident que ce mot n’a jamais exifré , & c’eft pour nous une preuve fans réplique. Il eft auffi difficile de répondre à l’induéMon que nous tirons en faveur de notre opinion , des types qui décorent les médaillons romains de tous métaux ; ces types & leurs légendes font abfolu- menc les mêmes que ceux des médailles. Cn trouve en effet fur les médaillons , dans le haut comme dans le bas empire , & fur-tout depuis Galiien jufques aux Conftantins, la figure de !a décile Moneta , tantôt feule , tantôt fous l’emblème de trois femmes , portant chacune une balance. Ces fymboles font accompagnés des légendes ufitées en pareil cas : Moneta Aug. Æquitas Aug. Moneta Augg. & fur un médaillon de Crifpus , Moneta urbis vejh'A. Ne voit-on pas fur les médaillons les deux lettres S. C. qui font ordinairement placées fur les mé- dailles de bronze des trois modules , & qui an- noncent l’autorité du fénat ? Aucun écrivain -n’a dit cependant que le fénat fît des largefies ou des libéralités. Les pièces qui portent la marque du fenatus - cor, fuite , quelque grandes & fortes qu’elles puiflènt être , n’ont donc été frappées par l’ordre de cette compagnie que pour fervir de monnoies. Quoique ces deux lettres S. C. ne foient pas toujours empreintes fur les médail.or.s grecs des empereurs , ces pièces ne doivent pas être exclues du nombre des monnoies ÿ car les lettres S. C. y font remplacées par ces mots : Em AN0YIIATÔY, EIH ÜPEZBEYTOY, APXONTCC, &c. qui en font les équivalens. Au refte , en cbferve généralement fur les médaillons de tous métaux , qu’ils font auffi ufés que les médailles. Cette deftruèiion a certaine- ment la même caufe , le frai , c’eft-à-dire , le frottement continuel auquel la circulation expofe toutes les monnoies 5 les médaillons fervoient donc au même ufage , quoiqu’ils fuffent beaucoup plus rares. C’eft envaîn que l’on objeâe cette rareté aux partifass des médaillons- monnoies. Exifte-t-il un peuple chez lequel les pièces du plus grand mo- dule foient , nous ne dirons pas en nombre égal , mais dans la proportion d’un à mille, avec les fous-divifions de fa monnoie? Bien loin d’affoi- bhr notre opinion , cette rareté fortifie au con- traire les rapports que nous avons établis entre les monnoies fous -multiples multiples d’une part , & de l’autre les médailles & les médaillons , Ceux-ci portent forcent encore un caractère qtâ M E D ni convient qu'aux monnoies ; c yft -a coutre- nur.rue. Nous en avons détermine plus ..au. lo&- jet , qui a toujours etc relatif au commerce dans lequel rentroLnc les médaillons , après avoir été dans leur origine ues pièces de largeffes. '[ elle a été , fans doute , leur première deftind- tion. On pqyrroit croire que ies partifaus dts médaillons- monnoies les exciueroient du nombre des pièces de largeffes ; & ne trouvant plus s ors de ces dernières, on feroir de ce vuide une forte objection contre leur fyftème ; mais nous lotnmes bien éloignés de penier ainfi. Quoiqu'on ne üfe pas fur les médaillons , libéralités 1 , 1 1 , Hl , I r S , &c. comme on le voit fouvent fur les mé- daillés nous croyons cependant qu'ils ont Servi au même uf,ge. Les empereurs les ont fart frap- per peur les diftribuer dans les jours folemnels, dans des occaiïons d'éclat , afin que leur volume rendît la diitribution plus magnifique. Les pof- feffeurs de ces pièces étoient enluite les ^ maîtres d’en faire ufage pour les befoir.s de la vie & du commerce. Nous’ tirons cette conclufion naturelle d’un texte de Càffiodore ; cet écrivain faifant l'énumération des charges de la maifon de Theo- doiic , qui étoit formée fur le modèle de la maifon des empereurs , rapporte la foimule du brevet des intendans de fes largeffes. Le prince y dit ae ces largeffes : « Vous leur donnez un nouveau " relief en gravant notre effigie fur ces monu- 33 mens , qui font d'un ufage journalier ; & a 33 l’aide de ces monnoies , vous faites paffer a la ’3 poftérité le fouvenir de notre règne. J' crum 33 kanc liberalztatem nojlram alio décoras obfiequio , 33 ut figura vultûs nofiri metallis ufiualibus impri- 33 matur , monetamque fiacis fie noftris temporibus » futura fitcula commonere 33. Les pièces de largeffes étoient donc deftinées a avoir cours avec les pièces de monnoie,, metalhs ufiualibus. On peut affurer , après des témoignages suffi précis & des raifonnemens auffi convainquans , que les médailles & les médaillons ont tous iervi de monnoie , fï l'on en excepte un petit nombre , que nous allons déterminer. Quelques MÉDAILLES particulières , les contor- niates , & quelques MÉDAILLONS fenguliers , mont pas fervi de monnoies j mais ils ont ete defiinés à des ufiages dijférens. Nous placerons à la tête des pièces de me'tal antiques qui n'ont pas été des monnoies , le ma- gnifique médaillon d’or de Juitinien , qui appar- tient au roi : il a plus de trois pouces de diamètre, & plufieurs lignes de relief ; fon volume extraor- dinaire 8e pareil à un médaillon d'or de Terriens, appartenant à la même collection , doit lui Laite MED s attribuer le même ufige. Les bélières su* iert fixées au médaillon de i reticus , nous montre B t qu’il a été deftiné pour fervir d'orner ent ; c set là peut-être un de ces dor.a militaria donnés par les chefs, & qui étoient des recomper.fes militaires. On doit mettre à la fuite de ces médaillons les pièces qui font bordées par des cercles ornes de moulure , & qui ont un volume double de celui des monnoies auxquelles leurs types font com- muns ; tantôt ies cercles font faits du même métal que ces pièces extraordinaires , & alors ils font continus avec le champ; tantôt iis font compofés d’un métal , ou plutôt d‘un^ alliage différent de celui du médaillon avec lequel ils ont été foudés avant d’être placés entre les coins. Quelquefois même le cercle fait d un métal ou d’un alliage différent , eft lui-même eufei me dans une bordure dont la matière cii itéré encore de la fiînne. On voit dans ces fingularités un deffeip arrêié de les mettre hors du commerce. Ces mé- daillons extraordinaires fervoient d’ornumens aux enftign.es militaires, fo:t qu’on Ses y pendit avec des bélières , foit qu’on ies y fixât par des treus percés au milieu de leur diamètre , soit enfin qu’on les encadrât d’efpace en efpaces ils por- toient alors le nom àl images fiacrees , & c’étoir à ces images que l’on adreffoit les fermens militaires. Peut-être employok-on au même ufage les mé- daillons qui étoient compofés de deux alliages dsfférens , & qui for.t faciles à diftinguer de ceux dont nous venons de parler ; car la légende s é- tend dans les premiers *& mord fur le métal exté- . ieur , de manière que celui-ci n’eft plus une bor- dure ou un (impie ornement. Les médaillons ex- traordinaires n'ont jamais fervi de monnoie. On en doit dire autant des pièces qui , dans le temps de leur fabrication , ont été argentées , dorées ou furdorées ; des médailles fpintriennes , qui ont été fabriquées pour fervir aux débauches de Tibère; & des médailles CONTORNIATES , qui font le fujet d'un article particulier de ce Dic- tionnaire. En réunifiant fous un feul point de vue les dif- férentes recherches qui compofent cet article , on verra que les médailles Sc les médaillons an- tiques , à quelques légères exceptions fixées ci- deffus , ont fervi de monnoies ; les cor.torniates feules ont été deftinées à d’autres ufages. Quant à Fépoque où les grecs & les romains ont commencé à mettre fur les monnoies les effi- gies des hommes célèbres , comme nous les pla- çons fur les médailles modernes , on ne fauroit Ta fixer avec précifion. On voit en effet ia tête d’Ho- mère , celles d’autres hommes il'uftres , fur d“s médailles grecottes , dont la fabrique annonce b plus haute antiquité. Chez les romains au contraire U fabrique des monnoies des familles 6 MED M E D confacxées aax hommes céIèbres,montre que I’ufage d'y placer leurs têtes ne remonte pas avant le cinquième fiècle de la république. Nous avons, parmi les médailles qui compo- fer.t tous les cabinets , des pièces qui fe trouvent antiques dans une forte de métal , ou dans une grandeur , & qu'on ne trouve point dans les autres fuites. On ne doit cependant pas conjec- turer que parce qu’on ne les a pas decouvertes jufqu'ici , on ne les trouvera jamais antiques -, la rai. on & l'expérience prouvent le contraire., puif- qu'd eft hors de doute que dès qu'on a fabriqué des médailles , foit pour un empereur , ou pour quelque perfonne de fa famille , on peut en avoir frappé dans les trois métaux, d’or, d'argent & de bronze , & meme de differentes grandeurs , quoique jufqu'à préfent il y ait des fuites où il manque plulîeurs têtes. Nous n'avons point à’Otkon fabriqué' à Rome du confentement du fénat , par la raifon que le fénat ne fe déclara pas pour ce prince : il voulut , avant que de le rcconnoître pour fon maître , & faire en confé- quence fabriquer de la monnoie de bronze à fon nom , voir terminer la guerre qui s’étoit élevée entre ce pnnce & Vitellius , fon compétiteur à l’empire ; mais cette raifon, qui.fubfifte pour les médailles de bronze , à l'égard à’Otkon & de Pefcennius Niger , ne peut avoir lieu pour les autres règnes, puifque, comme on vient de le dire, on ne fabriquoit pas une feule forte de médaii.es , & des qu on en a trouve d une efpéce, on peut en découvrir de celles qui nous ont manqué ju exécuter le projet de Ivlorel , c / ell-à-dire , faire graver plus de mille médaillons ; & le cabinet du xoi fuffiroit feul pour fournir ce nombre , & peut- être davantage , fur tout depuis la réunion de l’ample collection des médaillons & médaillés de Pellerin. On a avancé , comme un principe fixe , que les colonies n’ont jamais battu de médaillons ; mais c’elt une erreur. Vaillant a fait graver un médaillon d'Augufte , frappé à Satragcflfe ; un, de Livie , frappé a Patras ;jan de i ibère , frappé à Turiafo , aujourd'hui i arafeona en Efpagne ; & un autre d’Augufte, frappé à Cordoue , comme on l’apprend de la légende Colonia patricia. On ne trouve que très-peu de médaillons d’ar- gent, battus en Italie , qui fo:ent du poids de quatre drachmes. Il n’y a eu que les grecs qui nous aient donné communément des médaillons de ce volume , foit de leurs villes , foit de leurs rois , foit des empereurs. Vaillant rapporte , dans fon dernier ouvrage , un Hadrien de même poids- Nous avons les Vefpcjier.s avec l'époque E To-jç Nîîï Isgsa. Paiin cite des médaillons de Conftan- tin & de Confiant d’un beaucoup plus, grand volume , mais d’une bien moindre épaiffeur. Ii y a dans le cabinet du roi un Héros d'argent par- faitement beau. Les antiquaires font beaucoup plus de cas des x MED 7 médaillons que des médailles ordinaires , parce que leurs revers repré Tentent communément des triom- phes , des jeux , des cdm.ces & des monumers hîflorïqnes , qui fort les objets qu'un vrai curieux recherche davantage , & eu :l trouve avec le puis de fatisraftion ; ainfi l’on doit bien de la recon- noiffance à ceux qui nous ont tait connoitre les médaillons de leurs cabinets. Erizzo a commencé à nous en Lire voir ; Triftan en a fait graver plufieurs ; Patin nous en a donné de forts beaux dans fon Tréfor; Carcavi a mis au jour ceux du cabinet du Roi ; & l’abbé de Camps publia les fiens quelque temps après , avec les belles expli- cations de Vaillant. Le recueil de médaillons de l'abbé de Camps parut fous ce titre : Seleaiora numifmata in ere maximi moduli , è muf&o , lll. D. Francifci de Camps , abbatis SanSi Marcelli , &c concifis in~ terpretacionibus per D. Haillant , D. M. &'c. il- luftrata. Parif. lègj, 172-4°. Les médaillons de Car- pegna furent publiés d’abord avec les explications de Jean-Pierre Bellori. Dans la fuite , le nombre des médaillons du cardmal Carpegna ayant été fort augmenté , on les donna de nouveau au pu- blic avec les observations du Sénateur Ph-lippe Buonarotti : Ôbjervaçioni ifioricke fopra alcuni medalioni anticki , all‘ altéra ferenijjima di Cojl- mo 111 , grand duca di Tofcana. Rom. 1698 , grand 7/7-4". C’eft un excellent ouvrage. Médailles bifsrres. « On voit dans les mémoires de l’académie de Cortone la médaille de bronze Col-NIM , eu de Ni fines , chargée d’une excroiffance , accom- pagnée d’une difiertation du préfîdent Bon, qui en explique le fujet ; mais elle a paru fi fingu- . lière , que Cayius a cru pouvoir la préfenter de nouveau. Celle qu'il pofledoit avoir de plus un avantage qui manque à celle qui appartenait au préfident. Dans cette dernière , dit Cayius ( ne. II , pl. 98, 77°. 2 ), il faut deviner ce que repré- fente le jet de bronze qui excède ia médaille g cet excédent donne à p-.ine la forme de ce qu’on a voulu repréfenîer, au iieu que dans \z médaille que j’ai fait graver, c’efi un pied de biche très-difiinc- tement figuré. J’ai, outre cela , quelques idées nouvelles à propofer fur ce monument, mais avare que de les expofer, je conviendrai avec le préfi- dent Bon , qu’il n’tft pas douteux que le pied de biche n’ait été fondu avec le flan , c’eft- à-dire , avant que la médaille ait été frappée ; car or. voit clairement la marque du coin fupérieur , Ample- ment arrondie , Se telle que la donnent ordinaire- ment tous les coins, tandis que le mandrin , ou le coin inférieur , avoir tn: entaille pour recevoir & laiffer fortir cet excédent, teiminé & travaillé devant ou acres l’opération du coin , félon la vo- lonté du monétaire. Il me femble , en fécond lieu, que cette efpèce de médaille _ fe trouve trop ccm- S MED munément dans la ville de Nifmes , pour croire qu’ei'e aie été frappée uniquement pour être jettée dans les fondations du temple de Diane, aini: que Bon en paroît perfuadé ». « Je connois cinq ou fix de ces médailles qui ont appartenu à Mahudel , indépendamment de deux q"u’:I indique , 8 c de quelques autres, que des Anglois , félon le même Mahudel , emportèrent de Nifmes en 1739 ». c< Au refie. Bon n’explique point la médaille , 8 c il a raifon ; car elle eft décrite par-tout. Ainfi je me difpenferai d’en parler. Cependant , s’il m’eft per- mis de hafarder quelques conjectures fur ce mo- nument bifarre , lorfqu’il eft joint avec le pied de biche , voici les idées qu’il me donne ». « Cette monnoie de la Colonie eft fi commune en elle-même , que l’on en a trouvé des boiffeaux. Je croirois donc que , par une opération des plus faciles , on a ajouté à quelques-unes , en les frappant , le pied de biche en queftion : que ces pièces n’avoient pomc de cours dans le com- merce avec cette augmentation , d’autant que fi elles s’étoient répandues , on en auroit trouvé dans queiqu’2utre endroit: 8 c qu’enfin elles fe ven- doient dans la feule ville de Nifmes, pour fervir a ex-voto à Diane , pour être portées par fupers- tition , ou jettées dans la fontaine qui lui étoit cor.facrée. Ces réflexions fimples me paroiffent lever toute difficulté ». On peut comprendre fous la dénomination de ■médailles hifarres , les médailles dzntt.léss ( Voyez ce mot. ) , les médailles rxcusxs ( Voyez ce mot. ) , les contorniates , les médailles gau- iois-es ( Voyez ce mot. ) , peut-être même les médailles espxgn ozzs. Cette dénomination ren- ferme encore les médailles de bronze frappées particulièrement en Sicile , qui ont deux pinçons ,- fi l’on peut employer pour une matière fohde une expreffion qui caraétériferoic parfaitement ces deux faillies aiguës , alors qu’elles feroienr placées fur des médailles de cire ou d’argile. Médailles fausses , & médaillons ÎAUX. f Médailles de coin moderne , dont la plupart font connues fous le nom de padou aï; . Les médailles que l’on appelle en général du Padouan , font des médailles frappées avec des coins modernes , que les plus habiles ouvriers , foit d’Italie , fort d’ailleurs , ont gravés avec beaucoup d’art & de goût, en tâchant, autant qu’il étoit poffible , d’imiter l’ antique qu’ils co- pioient d’après les véritables médaillés. Nous avons une quantité prodigieufe de ces pièces mo- M E D dernes, que l’antique fenl peut effacer par fa beauté & fa noblelfe. On en peut formèr d’afîèz belles coüeétions, foit en médaillons , foit en médailles grecques , d’or, d’argent & de bronze, foit en médailles romaines , également dans les trois métaux, mais fur-tout dans les médaillons d’argent 8c de grand bronze. La plupart des mè~ daillons de bronze de l’empire roma ; n , qui font faux,onr été copiés d’après l’antique.On y a même gravé piufieurs revers nouveaux qui n’ont jamais paru fur les médaill^^k qu’on a eu foin de fonder fur des faits hiftoriq^f Les douze premiers empereurs ont été contre- faits une infinité de fois en grand bronze. On s’eft principalement attaché à imiter les têtes les plus rares en ce genre, tels que le Tibère ,l ’ Othon , qu’on ne trouve antique , que latin de la colonie d’Antioche , ou grec de fabrique égyptienne , dans les trois grandeurs de bronze; le Viteüius , le Pertinax , & les deux Gordiens d’Afrique , Y Agrippine de Claude , la Domitie , qui ne fe trouve prefque point ; les trois femmes de la famille de Trajan , YAnnïa Faujiina & la Tranquïlline. Ce n’eft pas feulement de nos jours, que l’appas du gain & l’envie d’en impofer aux curieux ont fait entreprendre à d’habiles ouvriers de contre- faire les médailles antiques. Guillaume du Choul , qui vivoit il y a deux cents ans , 8c qui eft un des premiers curieux qui aient écrit fur les monumens de la Grèce & de Rome , fit graver dans fon livre de la religion des anciens romains , deux médailles d’Agrippa; une de grand bronze, au revers de laquelle on voit le Panthéon ; l’autre d’argent , qui avoir au revers un Neptune dans un char traîné par deux chevaux marir,s,avec cette légende Æguoris hic omnipoter.s \ Ces deux médailles étoient sûrement faufiles. Antoine Lepois,qui yivoit dans le même tems , & qui a écrit ( en françois ) fort amplement fur les médailles , à la manière de fon fiècle , en cite auffi piufieurs de la même efpèce , tels qu’un Sci- pion f Africain de bronze , le pontÆlius au revers J à‘ Hadrien , & un Pefcenius Niger d’or, qu’on ne connciflbit pas alors , mais dont on a trouvé de- puis une médaille qui eft au cabinet du roi , &c. ce qui nous fait connoître qu’à-peine a-t-il paru en France , ou dans les autres états , des curieux qui ont commencé à arnafler des médailles anti- ques , qu’il y a eu auffi-tôt des fourbes qui ont cherché à les tromper. Peu de tems après , parurent en Italie ces fauf- faires célèbres , connus fous le nom de Padouan 8c de Parmefan. Depuis ce tems , Michel Durieu , de Florence , & Cogornier , fe font dilîingués ; le premier , en contrefaifant toutes les efpèces de médailles 9 M E D médailles antiques, principalement les médaillons ce bronze; ie fécond , en irr.î-.ant , er.tr autres , les r. ians , fous les régnés ce V a!cr:en Se de Gadicn. F- Hollande, Carteron %z quelques autres auffi habiles , répandirent auffi chez les curLus un r. ■•r.'.frs infini ce médailles faciles ; la plupart , à la vérité , font d’un rravari exquis : n ais e;!,s n'ap- prochent ni de la force, ni du moelleux de l'an- tique- C’eft fous le nom de Padozcan eue la plus grande partie de ces médaillés eft connue au- jourd'hui. 2 'loyer.s donnés par Beauveais pour reconnaître les médailles faajfes . II n’eft pas difficile de reconnoître les pet- douanes par le moyen des règles fuivantes , que p c ut fui re un curieux qui .n'a pas encore acquis un. coup-d'œil sur & exercé. i°. Toutes les médailles de grand bronze , qu’on appelle du paiouan , & defqueües feules il eft ici ci. ni ou , font ordinairement d’un fian bien moins e'pais que les antiques. 2°. Elles ne font ni ufées , ni rognées. 5°. Les lettres en paroiffent modernes, c’eft-i- d’re, du même caractère que celui des médailles de notre tems. 4°. Elles n'ont jamais de vernis , à moins qu’il ne foit faux , & alors il eft fort aifé de le recon- noître ; car il eft pour l’ordinaire no ; r , gras & luifant , & tendre à la piquûre , au lieu que le vernis antique eft extrêmement brillant, & auffi dur que les médailles mêmes. 5°. Les rebords en ont toujours été limés ; ce nui fe reconncît d’une façon plus ou moins fen- fible, pour peu qu’on y faile attention. 6°. Enfin , ces médailles font toujours fort ron- des , au lieu que les antiques ne le font jamais fi régulièrement , fur-tout depuis le règne de i ra- jan. Voilà pour ce qui regarde en généra! les mé- dailles de grand bronze de coin moderne. Les médaillons de même métal fort auffi aifés à difeerner , & cela par les mêmes règles. On re rlfquera d’abord rien de regarder comme L.fir.i- ment fufpeâs tous ceux qui fe préfenteront depuis Jules Céfar jufqu’à Hadrien ; on n’en trouve prefque point Je véritables pendant ces quatorze premiers règnes de l’empire romain; ainfi tous et ux de ce tems peuvent être regardes' comme des pièces fuppofées , à un très-petit nombre près , qui -e fe trouvent véritablement antiques que dans les premie-s cabinets. Antiquités. Tome IV. M ED Ceux das râgnis fuivans ne- font t'as phase tu- ci!-S a ciftlnguér ; ils pc-ren: lés mêmes marques de fa a frétée ne les méat: lies Je gra -J bronze ; c’eft li même rab ique, le même ver :s , les memes rebords, en un mot, li même coup-d’œil. Les médailles impériales d’argent ou d’or , & les médailles grecques de coin moderne , de e. to- ques métaux c. ’e'lrs f ient, nt au.li a’.Ues à reconnoître. Si le? rebords en — prfer. . q re'cue- fois davantage, les lettres décèlent uc ent^ a médaille , & c’eft la première connoLlance qu on doit acquérir que celle du caractère ; ce qui n’eft pas difficile , pour peu qu’un curieux , qui a eu penchant pour la fcience des médailles , veuf!; s'y appliquer : car de quelque faç n qu u e médaille foit faufTe, fait qu’elle boit de coin moderne , moulée fur l’antique ou fur le moderne , réparée ou martelée , les lettres en font toujours fa «U -s. C’ell-la C ! faut l’avouer ici) l’art principal ou plu- tôt unique de reconnoître une médaille fufpedle , quand on n’a pas encore acquis ce goût sûr de li fabrique des anciens , qui fait reconnoître fur le champ le vrai du faux. Des médailles moulées far celles qui font de coin- moderne \ Les médailles moulées fur celles de coin mo- derne font en fi grand nombre que tous 1- s cabi- nets, qui n’ont point été formés par d’habiles maîtres , en font remplis. I! eft en effet bien plus aifé de les contrefaire de cette façon , que fi on les mouloit fur l’antique. La plupart des médailles rares antiques , les feules qu’on a intérêt de con- trefaire , font ufées , & ont perdu une partie^de leur beauté & de leur finefle , excepté celles d’or qui font prefque toujours à fleur de coin , au heu que les médailles du padeuan font encore dans toute leur beauté. De-Ià la facilité des fauffaires C qui n’ont pas affez de t Jens pour graver ) à mouler ces fortes de médailles. Elles font quel- quefois plus difficiles à reconnoître que leurs originaux , parce qu’en les moulant , on leur donne l’épaiiTeuu qu’on fouhaite. En fécond lieu , on remplit avec du maftic 'es cavités que le fable y a laiffées. On en retouche Ls lettres qu’on répare parfaitement avec le burin , & l’on pelle fur toutes ces fourberies un verr.is oui achève de les malcuer. On re doit pas s’étonner fi la plupart des curieux , fur - tout les commençants , font trempés par ces fortes de médailles. Elles ne font cependant pas t lus d ffiriles à dévoiler que celles de coin moderne, dès c-u’on fji-xa les mêmes règles pour Es reconnu itre , | cu’on fera attention que ces fortes de médailles i font plus légères que ce les qui ont été frappées , ! par la ra fia eue le feu raréfie le met.: fondu , au i lieu que le métal battu fe ccn-ienie, & devient M E D vernis fautent a eux-mêmes aux yeux. Celles qui font moulées fur le moderne en or & ar g en t font pius aifees a reconnaître , . parce ou’on g ne peut les déguifer , ni avec le maftic n. avec un vernis fuppofé 5 el es montrent oonc, pour ainfi d«e , }eûr turpitude a decouvm * il faut qu’un curieux fou encore r,ov.c„ pour y méprendre. t a plupart des rebords de toutes les efpeces de médailles fauffes en impofent allez fouvent :j i auffi voit-on que c’eft ordinairement la premia * - par où les curieux examinent une médaillé Le plus grand nombre a pour maxime que res rebords fuft'fi^nt le champ de la médaillé & que < .e champ fert à fon tour à juftifier les reborus , mais rien de plus trompeur dans un fens % Nous avons , à la vérité , un g; and nombre de ™ d f dles d’argent , dons les records ont ete limes & a tondis du tems des romains , pour etre ernu te enchaffées dans des bagues , autour ce certains vafes , ou d’autres monumens fembraoks. Un a fouvent regardé ces pièces comme fu.pewies , & la plupart des curieux s’en méfient encore , quoi- qu’elles foient sûrement antiques. D’ailleurs une infinité de médailles fauffes ont enuyc les y — ~ j fait de la manière fuivante. On couvre les rebords d’une médaille f au fie avec de la cire , qu on pique enfuite en plufieurs endroits : les trous que la pi- euvre a faits , on les remplit d eau xorte , qui mange & mine les rebords de IzmedaiLle , autant & quelquefois mieux que s’ils étoient déjà pre- mière antiquité. Il eft donc impoffibie qu Us ’Ui- tifient dans ce cas le champ de la médaillé ; ainii , rien en général de moins décifif que les rebords, puifooe , par les raifons que je viens d apporter , une médaille qui auroit fes bords limes , peut etre antique , & que celle qui les aura mangés & ufes, telle qu’une médaille antique doit naturex.em^nt les avoir , pourra être faulfe. Médailles moulées fur les antiques. Les médailles , dont il eft ici queftion , qui font moulées fur les antiques , font moins aifees à reconnoîrre que celles du padouan , ou celles qui font moulées fur les pièces modernes , parce que , lorfqu’il s’agit de fondre ces médailles , on a foin de choifir pour l’empreinte qu moule la médaillé antique la mieux confervée qu’on puilfe trouver , & qui produife des pièces affez bien imitées pour enimoofer fouvent aux plus éclairés. On en peut fondre de cette manière de toutes les grandeurs & de tous les métaux. Quand un habile faufiaire MED a réparé ces fortes de médailles avec le burin, elles paroiffent fouvent aufli naturelles que les antiques , d’autant mieux que , comme on ne contrefait que des têtes & des revers rares , les ouvriers ont foin, pour en impofer davantage d’employer pour leur matière des médaillés an ques commune-s , fabriquées dans ie terris d-- c -‘ ^ qu’ils contrefont, afin que l’argent qu ils contre- font, foit au même titre. Par exemple , un ou- vrier voudra contrefaire V arc de triomphe de Sep- lime Sévère, qui eft un revers fort rare en argent, il aura foin de fondre une médaillé commune de cet empereur , pour en fabriquer fa piece faufife , & la rendre pius meconnoiffabie par 1 égalité du titre de l’argent. ^ Il faut convenir que ces fortes de médailles font ordinairement moins aifees a demafquei que les précédentes, parce qu ayant ete, comme je viens de Se dire , moulées fur les médaillés ar- ques les plus parfaites , elles ont conferve le goût de leur modèle , 8e ont réellement un coup- d œil qui furprend : auffi voit-on la plupart des curieux s’v tromper , principalement en fait de médaillés impériales d’argent ; c’eft l’efpèce la plus a.fee a imiter par la pemeffe du volume. Il n y aguetes de cabinets où l'on ne trouve de ca meiaiLes , te’le étoit une médaille d’argent fin de 1 impératrice Magma Vrbica , que l'on confervoit autrefois dans un cabinet de Paris. Cette médaillé en avoir impofé à plufieurs medailhftes , er.tr «a très au P. Banduri qui l’a citee dans fon cata- logue comme une pièce extrêmement rare; el.e fut cependant reconnue pour une médaillé mouiee , réparée avec beaucoup d’art & d adreffe , mais qui étoit fauffe. Les antiquaires doivent être extrêmement en gar- de fur ces fortes de médailles , par Sa reffemDlance qu’elîes ont avec les anrques. Il faut mr-tout se défier de toutes les grandes têtes en argent. Les femmes qui appartiennent à i rajan , le l erunax , le Didius Juliénas , le Pefcenmus Niger , ses «eux Gordiens £ Afrique, la Tranquilline , & sa Corraha Sucera , ont été imitées mille & mille fols , « l’on a reconnu par expérience que fur vingt mé- daillés de cette rareté , qu’on verra dans des ca- binets de province , à peine en trouvera-t-on une ou deux véritables. I! eft néceffaire-, peur reconnoître ces mé- dailles , d’examiner deux chofes , x°- les lettres, i°. le champ de la médaille. Dès qu une medault n’a pas été frappée dans un coin , comme la p u- part des médailles antiques , à l’exception de quelques-unes de bronze, dont on pariera en ion heu, les lettres en font plus irrégulières, ehes ne fortent point du champ de la médaille avec netteté 5 elles font plus pâtées , 8e U :e Durmy travaillé , on reconnaît qu’elles ont ete antre MED Il faut Cuivre une légende d'un bout à l’acm* examiner fi toutes les lettres '.ont eu ®ens- ǰu- > & uniformes , £ aucune ne c oche , 1 , Cl " fartant toutes avec ia meme ega.ite, Q ua \ - conditions ne fe rencontrent pas , la ™W*doit paraître fup-ûe. Le champ fert encore à affûter le fort ne la médaille y quand elle tft moulée .il n’eft jamais li ufé que lorfqu’une médaille a été frappée ; on y voit toujours un certain creux , 8c des cavités caufées par le fable. Ces défauts ne peuvent. fe cacher, comme fur les médailles de ^bronze , par le maftic & le faux vernis ; il faut qu’ils parodient à découvert fur les médailles d'or 8c d argent , 8c le coup - d'œil fert beaucoup à les ddtir.guer promptement , fur-tout quand on i a acquis à un point cù il n'eft guères pofiible de fe tromper. Médailles antiques refaites , & dont on change 'es têtes & les types. Voici i’efpèce de médailles qui furprendra fans doute le plus, 8e dont on a moins lieu de .*e defier. Il faut être très-verfé dans la mécanique des mé- daillés , pour ne pas s’y laiffer furprendre. Ce font des médailles antiques , auxquelles on ru&f- titue de nouvelles légendes , 8c dont on fa.fifie les têtes 8e les revers avec un art étonnant. Un curieux croît être en sûreté quand û acquiert ces fortes de médailles , dont on fe défis û autant moins , qu’elles font réellement antiques ; mais elles n’en font pas moins fauffes, en ce que ce font en effet des médailles differentes de qu elles repre- fentent. Il eft d’abord aïfé d imaginer qu il n y a que les têtes les plus rares , 8c les grands revers qu’on traveftit ainfi. La plus grande partie de ces médailles nous viennent d’Italie , où on a com- mencé à les dégnifer de cette façon , quand on s’eft apperçu que les autres médailles fauffes étoient trop connues. Alors on s’eft avifé de faire d’une médaille commune antique , une médaille rare ; de tra- vellir , par exemple , un Claude de bronze de la colonie d’Antioche en Othon y une Faujkne la mère , médaillon de Potin , en Titiane y une Julie de Sévère d’argent en Didia Clara j un Macrir. de Colonie en Pefcennius Niger y une Orbiana^ de grand bronze en Annia Faufiina ; une Marne e en Tranquilline ; le Philippe le père , ou le V alérien de grand bronze » en Emilien y ainfi du rehe. Quand les têtes ne font pas à-peu-près ref- ftmblantes , telles que celles dont je viens de parler , cette difficulté n’arrête pas pour cela la fourberie. On les fait retoucher avec le bur.n , d’une façon à les rendre femblables ; on fe fert ordinairement d'un Marc Aurele de bronze pour en faire un Pertinax ; mais comme ces deux em-; MED ii pereurs ne fe reffemblent pas tout a-*ait , en. a foin de prendre un Marc Aurele au revers ce la confécration , qui eft un revers qu’on trouve dans Pertinax y on épaiffit la barbe de Marc Aitrelc , telle que Pertinax la porto:: i on lui grcûi. >- nez ; & quand le nom eft change avec airelle , une pareille pièce, qui a 1; revers franc, & qui a d’ailleurs de vraies marques d antiquité , elt fort capable de féduire un curieux , charme d acquérir une tête de cette conféquence. Toutes ces médailles antiques , ainfi traveft » font très-communes dans les cabinets , fur tou>- dans les fuites de grand Sc de moyen bronze, que - l’intérêt des pîrfcnnes qui forment des co. sections de médailles , de s’appliquer de bonne heure a démafquer cette fourberie , qui confifte presque toujours dans les lettres ; la cliofe n eft pas anee- II y a en Italie des ouvriers qui ont employé toute leur vie à ce manège , qui pofsèdent 1 art g oter d’une médaille les lettres qui nuifent à leur defi- fein , 8c d’en graver d’autres en place , qui pa- roiffent fi naturelles , que la plupart des curieux y font trompés. On a vu de grands connoiffeurs partagés de fentimens fur une Titiane de Potin „ fabrique égyptienne , qui , dans le fond , n etoit qu’une Faufline traveftie. La Céfonie dor, ûb ca- binet de M. Lebret , étoit de cette efpece ; e!.a fut réçonnue à fon arrivée à Paris pour une Agrip- pine la mere , au revers de Caligula , dont oti avoit ôté le nom , pour y fubftituer celui de Ce/c- nie j & faire par-là une médaiiLz Cjiii en avoit ira - pofé à tous les antiquaires de province. J’ai vu nombre de médaillés des empereurs Claude 8e Néron , de la colonie d’Antioche , dé- guifées en Othon , 8e travaillées avec beaucoup d’art. Ces forte de médailles fe reconnoiffent prin- cipalement par les lettres , qu il faut examiner avec la févérité preferite à la fin de 1 article précédent. Outre les têtes , on fait de même les revers. Une médaille fera belle du côté de la tête , 8c frufte , c’eft-à-dire , gâtée du côté du revers ; fi c’eft un revers qui foit rare , 8c que la médaille foit de bronze , oa le travaille avec le burin, 8c on en fait revivre toutes les figures en creufant un peu dans le champ de la médaille y il faut obferver alors que ces fortes de revers ainfi refaits n’ont point de relief , 8c ne fortent pas hors du champ. C’eft principalement à cette marque qu’on les reconnoit. Un grand nombre de médailles (On parle en- core ici de celles de bronze. ) ont des revers rares qui fortent à fleur de coin , mais qui font t ta- lernent poftiches ; ce font encore des médailles antiques j à la tête defquelles on re touche point 12 " I E D criim'r ment. Or, eu . le fcu’eme.it !« revers , çu o re :t - rniitie c.l It ccu :.ur eue :£ i rr.? a rtc. né à : mm. .:a , 6c cu'-u a.tvchc au n ta! avec an- d: ici .. té , qu’il ne le eu :tt pas f.-rs peine. On grave ai' rs fur ce s revers es lettres , 'es figure E nu ’e_s autres omettre: s -qu’on veut y h:iï£t , cour en titre des mène: Lies rares & s. un grande ronden at n On les vern t des d -e-.. côtés, £e fies d rr dans cer t rat d’autant pius c.-p blés d’en impofier , eue l'acquéreur vyar.t cite !e cc t-é- ce la tête et: faux ne s’avife ras toujours d’exatr.intr le revers à la rigueur. Ce- perda - 1 une partie des plus beaux revers du grand bronze a été du pius au moins refaits de c.tte face; ; quoiqu’ils ne foicr.t pas tous refaits en. entier, &c qu’il yen ait beaucoup dont quelques parties, feu' s ont été retouchées , c’eft tou- jours en ce Cas un très-grand défaut dans une médaille , & qui en diminue le mérite & le pnx. Il y a peu de fuites de grand bronze où l’on ne trouve abondamment de ces médailles. Pour les re- cennei-re , i fut un g: and ufage , & s' être formé un gnu 'ûr de la fabrique des romains ; alors ces f< rres de pièces ne peuvent échapper. En at- tendant , un curieux doit le méfier d u: é médaille qu’ l verra couverte d’un faux vernis > en piqu.-r les parties les plus fufpeét s avec le burin ‘ cour voir fi eî'es rcfifter.t , ou fi elles font de maftk ; examiner principalement fi toutes les parties d’un revers forment un tout onif-rmè , tel qu’il faut imaginer qu’une médaille doit être» quand elle a été fabriquée dans un coin gravé avec art & ;uf- tefïe ; s’il s’a aperçoit de quelque inégalité, la médaille doit lui être fufpecîe. D* médailles martelées & encaflrées. Les médailles eue nous nommons martelées font à-peu-près de Lefpèce de celles dont on vient de parler. Ce font encore des médailles antiques communes qui. doivent être bien confervées j on en lime totalement les revers, & on en frappe de nouveaux en place avec un coin moderne , qui imite alfez bien l’antique ; ce qui fe fai: en pofant le côté de ia tête, auquel on ne touche point , fur piufLurs cartons , afin qu’il ne puiff. pas s’applatir ; on met en'uite le coin moderne fur le revers de h médaille , & or. lui en fait prendre i’empre-'nte à coups de marrera. Comme ces revers aùtlt martelés foirent du coin , ils f. nt très-nets & -uniformes , & imitent l'antique du P bus au moins , fur. a -t 1 habileté du cfaveur. Ces fortes de revers font pour i’ordl; aireï appr. -.s par leur rare- - , & : r "îup-art même ne fe trouvent point :ur les médailles légitimes j tels fort douas tlaudsam ex fontiluis , Src. au revers de Claude ; Ponum JE Hum. , an revers d ’ Hadrien ■ Expeditio Jiidaïfd , q ,e j a: vu au revers du mêrneeœpereur. M E D 8c d’autres menumens fetnb: ibUs. Ce .''ont donc ces médailles memes qui ir.d: ment leur : - .- , nrree qu’on doit f.voir que U imitant de ; as revers ; nt été imaginés à rlaifir 8e rfent jamais eniiié fur les médailles antiques ; ce ctr doit en- gager un curieux à concoure exact emert les n.c- --' qu'on tr- »?e antiques, p:im mai ment os ie-gènre - ' i: donne. Il eft dan e.us facile ■de G*it ;.guer celles cm fort martelées , par ia : itérer. ce toifrems fenfible de la fabrique- de ia ête à celle du revers , ce qui fai: un contnfte aifé à reconr.ostre. Après avoir parlé des médailles martel; es , il e ’ naturel que celtes que nous appelions enc- ft. érs trouvent : ci leur pince. Ce font deux m itics de médailles communes cn’ori joint eniemble & et» en font une rare ; c’eft ordiiwirëmm t fur les médailles de brnrze & d’argent qu’on exerce cette nouvelle fraude. Gn 'emploie , par exemple , un Antonin , dont en creufe le' revers dans fou entier ; on .prépare et fuite une tête ce FauJHne , qu’on japplioue d.ns ce revers, ce qui ferme une mé- daille rare : fi c’dt une médaille ce bronze , on a foin de choiiir deux médailles d’un cuivre de la même couleur & du même vernis. Il y a des médailles j; —nies de cttte façon avec tant de juf- teife , que la certitude f-ule ou on eft cu’tlies font encaflrées. peut les faire découvrir, d'autant plus que les rebords de la médaille qu’on creufe refient toujours intacts.- On a vu nombre de médailles d’argent, de la famille de Septime Sévère , qui av aient deux têtes, & qui n'éroientqii de c médailles encadrées proprement. I! faut encore une grande attention pour reconnaître ces pièces. Quand on les exa- mine avec foin , & qu’on eft prévenu , comme on le fuppofe , en découvre toujours à i’ér.tour du grénétis quelques traces qui les font découviir» Ces médailles font la plupart cc.mpofées de deux têtes; mais on en trouve suffi avec des :£Vcrs qui fort appliqués de la même façon , tel que f Amphithéâtre de Citas , qu’ n a quelquefois vu en grand bronze au revers de Domitien , &c. Quoique ces pièces fo’ent formé. s d’une tête 8c d’en levers «r tiques., e.les n’eu f ût pas plus enim,.b!es, ce font toujours des . médailles faunes ; 8c ( n doit les r- errer a--ec aurnr d mérns , que toutes les autres effèces de médailles fa-fidées. Il y a encore des médailles ' , frit de bronze, fuit d’argect , qui font «Lux den.i médailles •V.-u- dées enfe :'r,b : e par :ks o-.vrer^ r-.op m;J*a drcit& pour les er-caftrer ; n ais e-Ls fr t'eon; oiffent à la f.ule n i éctii n du re ord ui eft touicurs imé» 8: cm faut remarquera» prunier examen les deux pièces. « M E D M ED 1 3 If ne f:ut 75 s ce r. i nt confondre le? midaWes ercif rées avec une taS^té de médailles and ; . que nous av«j: s dans ies tr& - s ’ * *C tou- es le; g-anJeurs , dort ies . • • ’ *• -P.- - tiennent p me aux têtes qu -lits reprsic; *er t.\pes erreurs ont ete caillées o ns c’étoient les médecins qui compofoient les remèdes & qui fiaifoient pareillement toutes les operations chirurgicales, quoiqu’ils n’euffent encore qu’une connoiSance très-imparfaite de l’anatomie , qui n a commencé d'être cultivée que depuis environ deux Cèdes. Jdes-Céfar fut le premier qui donna .e droit de boürgeoifie aux médecins -, ÔC Augulle , pour récompenfer fon médecin Mu'a , qui i avoir tiré d’une maladie dangereufe , cxernpta tom *e corps des médecins de payer des impôts. Médecins. L?s écoles de gladiateurs avoîént des médecins particuliers , & le régime athlétiquè l’exiaeoit air.fi. On lit fur un marbre antique du temps des empereurs : EUTYCHUS. AUG.L. MEDICUS. LUDI. MATUTINI- Et fur un autre marbre de l’an 66 $ de Rome : S I L V A N O SANCTO C. AUSTURNIUS. MEDI CUS. LUDI. GALLIC. POKTIC. ET. EXEDR. ET. S I G N. Æ N. VOTG. SUSCEP. L. U. DEDIC. KAL. MAI L. k A R C I O. ET S E X. J U L. C O S. Des femmes exerçoient auffi à Rome la profef- fion de médecin , fans doute pour les femmes. L’infcription fuivante en eft garant (Grw. 5 1 1. 4.) : SECUNDA L. LIVILLAE XI E D I C A. On trouve encore medica dans une infeription publiée par Muratori ( Tkef, infeript. 958. 6 . ). MÉDÉE, fille d’Aëtès, roi de Colchide & d’Hécate. Héfiode lui donne cependant pour mère ' Idya , fille de l’Océan. Voye £ Idya. Ayant vu arriver Jafon à la tête des Argonautes , elle fut éprife de la beauté de ce prince , & en devint aufîi-tôt amouretife. Junon & Minerve, qui lui avoîent infpiré cet amour , conduifirent la prin- celfe hors de la ville , près du temple d'Hécate, dans le rems que Jafon y étoit déjà allé implorer le fecours de la Déelfe. Médée fait connaître à Jafon le tendre intérêt qu’elie prend à fes jours, & lui promet toutes fortes de fecours , s’il veut iai donner fa foi, Pcüédant à fond l’art des en- M E D chafltsmens , elle i'alfure qu elle peut le tuer ce tous les dangers auxquels allô t j’expofer la con- quête de la toifon d’or. En effet, eue 'e rendit victorieux de tous les monllres qui gardotent ce tréfor , l’en mit en poffeffion , Se s'enfuit de nuit avec lui. F~oye£ Jason. Aëtès fit pourfuivre les grecs par Abfyrthe , fon ffs , cui cérit en cette entrepnfe. H yep Absyrthe. Médée arriva h-urcu ement en Th.f- falie avec Jafon ; e le eut le fecret d y rajeunir le vieil Efon , père de fon mai , 8e de faire pérît Péiias , ufurpateur du trône de JaOn. ^oye£ Eson , Pélias. Cependant, elle 11 e put faire re- connoître fon mari pour Roi d'Iolchos- Jafon» obligé de céder fa couronne à Acalle , fils de Pélias , fe retira avec Médée à Corinthe , ou , affiliés de leurs amis , ils vécurent eux ans en repos , 3 c dans une parfaite union ; deux enfins furent le fruit de leur amour. Mais Jalon te laffa enfin d’être fidèle, & oubliant qui! devoL tour à Médée , qui l’avoir délivré d'un péril cer- tain , & qui avoit tout tacrifie pour le ftîivre , réfoiut de l’exiler avec les enfrns qui! avoir, eus d'elle , après avoir époufé à fes yeux Glaucé ou Créüfe , fille du roi de Corinthe. La vengeance qu’en tira Médée a fait le fujet oe plufieurs tragédies , dont la première eft d Euri- pide. Ovide en avoit compofé une qui n’eft pas venue jufqu’à nous , & dont Quintilien nous a confervé ce vers fi connu : Servare potui , perdere art pojfim rogas i ce Si j’ai pu le fauver , ne puis-je le détruire ? » On dit que Mécène avoit traité le même fujet ; mais il ne nous relie que la Médée d’Eu- ripide , & la Médée de Senèque. Médée , dans Euripide , fait femhlant d’ap- prouver cet hymen politique , & de vouloir même gagner la bienveillance de la nouvelle reine : & pour cela , elle demande la permiffion de lui envoyer par fes enfans un don digne d’elle, une robe très-fine & une couronne d’or, gage précieux, dit-elle, que le Soleil, mon aïeul , a 1 aillé à fa poftérité. Ces préfens font acceptés ; mais à-peine Glaucé s'efl-elie revêtue de la robe, à peine la couronne ell-elle pofée fur fa tête , qu’elle fe voit entourée de feu , & confumés toute vivante. Le roi fon père accourt à fes cris ; il fe jette fur le corps de fa fille , & le t'ent ferré dans fes bras. Les flammes fe communiquent au père ; il en eft dévoré , & meurt entre les bras de fa fille. Médée ayant appris I’ilfue de fes préfens , court achever fa vengeance , en égorgeant , en préfence de Jafon même , les deux enfans qu’elle avoit eus de lui, & puis elle s’élève dans les airs > M E D fur un char eue lui avoit donné !e Sol;i! , err,- pcrta.'t avec c le le corps de les enr**.» , ca «• va cacher, dit-elle, dans un temp.e de -/unon, pour enlever es mites relies à la tureur ae fes ennemis. Horace & Sénèque d.îer.t que ce char étoit traîne par des dragons ai.es. Euripme r.e ait rien de cette circoniiance. Médée , félon Diodore , fuyant de Ccrintne , fe rctugia chez Hercu e , qui lui avoit prcir. s autrefois de la fecourir, il jafon lui manquent ae foi. Arrivée à Thèbes , elle trouva qu Hercu.e ttoit devenu furieux 5 elle le guérit par ;es re- mèdes ; mais voyant qu’elle ne pouvoir attendre aucun fecours de lui dans 1 état eu il était , elle fe retira à Athènes auprès du roi Egée. Ceiui-ci , non-feulement lui accorda un alyle dans fes états, mais l’epoufa fur l’efpérance qu’elle lui avoir don- née , qu’elle pourroit , par fes enchantemens , lui faire avoir des enfans. Théfée étant revenu à Athènes en ce tems-là , pour fe faire reconr.oitre par fon père , Médée chercha a fane périr par le poifbn cet héritier du trône. Diodore dit qu elle en fut feulement foupçonrée , & que , voyant qu’on la regardoit par- tout comme une enrpoi- lonn: ufe , elle s’enfuit encore d Athènes , & choifit la Phénicie pour fa retraite. Depuis étant pafl'ée dans l’Afie fupérieure , elle époufa un des plus grands rois de ce pays-là , & en eut un fi. s appellé Midas , qui , s’étant rendu recomman- dable par fon courage , devint roi apres la mort de fon père , & donna à fes fujets le nom de Medes. Plufieurs anciens hifîoriens nous r,epréfentent Médée avec des couleurs bien différentes ; félon eux, c’eft une perfonne vertueufe, qui ne commit d’autre crime que l’amour cu’elle eut pour Jafon , par qui elle fut abandonnée lâchement , malgré les .gages qu’il avoit de fa tendreffe, pour fe voir fubllituer la fille de Créon. C’étoit une femme qui n’employoit les feertts que fa mère lui avoit appris , que pour le bien de ceux qui venoient la confulter , qui ne s’étoit occupée en Colchide qu’à fauver la vie à ceux que le roi vouloir fa re périr , &t qui ne s’étoit enfuie que parce qu elle avoit horreur des cruautés de fon père ; enfin , une re ne abandonnée , perfécutée, qui , après avoir eu inutilement recours aux garans des pro- meffes & des fermens de fon époux , fut obligée d’errer de cour en cour , & enfin de paffer les mers pour aller chercher un afyîe dans les pays éloignés. Médée s’étoit retirée à Corinthe , parce qu’elle avoit droit à cette couronne , félon paufamas ; effeftivement elle y régna conjointement avec Créon. Diodore dit même que ce furent ies co- rinthiens qui invitèrent cette princclfe à qu trer Iolchcs pour venir prendre poffcffion d’un trône M E D qui lui étoit dû. Mais ces peuples :ncoi*.ftans, itrit pour venger la mort de Créon , dont ils accu- ibierr Mes.se , fort pour mettre fin aux intrigues qu’elle foimoit pour aliurer :a_ couronne a .es enfar.s, les lapidèrent eux-mènêes dans ie temp.e de Junon eu iis s’étoren- réfugies. A quelque tems de-là, Corinthe fut affligée de la pefte , ou d’une maladie épidémique , qui t-hoit périr tous les enfans. L’oracle de Delphes avertit tous .es corinthiens qu’ils ne verraient la fin de .eurs maux , que loriqu iis auraient expiés .e meurtre facrilège dont ils s’étoient rendus ceupao.es. Auffi-tôt ils inûituèrent des facnfices en i don- neur des fi s de Menée , Se leur cor.facrerent une ftarue qui repréfentoit la Peur. Pour rendre en- core plus folemnelle la réparation que les ccr. .- thiens fe trouvoient obligés de faire à ces_ ma.heu- reux orinces , iis faifoient porter le deun a jeurs enfans , & leur coupo ent les cheveux jutcu a un certain âge. Ce fai: étoit connu de tout le monde, lorfque’Euripide entreprit de méttre Medée far la fcèn.e , les corinthiens firent préfent au p été de cinq talées pour l’engager à mettre fur le compte de Médée le meurtre des deux jeunes princes ; ns efpéroient avec raifon que cette fable accrédi- teroit par la réputation du poète qui 1 err.pioye- ro:t , & prendroit enfin la place d une venté qui itur étoit peu honorable. Peur rendre p;us croya- ble cette première calomnie , les poetes tragiques inventèrent tous les autres crimes dont . h.ftoire de Médée eft chargée , les meurtres d’Abfyrrhe , de Pélias , de Créon & de fa fille , i’empoifonne- ment de Théfée , &c. On la fi: auffi paffer pour une grande ma|i- cienne, parce qu’elle avoit appris ne fa mère Hécate la conr.oiffance des plantes , & plufieurs fecrets utiles , dont elie fe fervoit à 1 avantage des hommes. Enfin , ceux qui Pont chargée de târ.t de forfaits, n’ont pu s’empêcher de recorv- noître que, née vertueufe, elle n’avoft été^ en- traînée au vice que par une efpèce de fatalité, & par le concours des dieux , fur - tout de ' Vénus, qui perfécuta fans relâche toute la race du Soleil, parce qu’il avoit découvert fon in trique avec Mars.’ De-là ces fameufes paroles d’Ovide : Video meliora probccue , Beteriora feçuer . eue Quiaault a fi bien imitées en ces deusr vers : « Le defiîn de Médée eft d’être criminelle ÿ „ Mais for. cœur éteit fait pour aimer la verta ~ Voici l’explication que donne de la fable de Médée M. Râbaud de Saint-Etienne : « Medée «voit dcnr.é , dit- en , fea ccm à Sa ï5 M ED ' MED Me de. Hérodote & Paufanias rapportent eue les On y fa voit s mil préparer un feu inextinguible.» ■nùdès avorent été appelés erie.-.s avant l 'arrives ; c-u il entroit du naphte ,.qui aSôndoiï dans le pays de Médée s d'autres’ dffent que ce pays lut sn-.il qu’arrofe l'Euphrate ; & voilà pourquoi l’on ac- rommé de Mcatis , fis dé Médée & de jalon j tuev.oit à Médée d’avoir embrâfé le palais de d'antres le font venir de je ne f_ & en c. ‘et , dans rénumération des rivières edèbres , HéSode compte l 'nia : tantôt c’eit Hypfea ou j’Elevée, ce qui dé 2 gn.-ro:t les montagnes mé- diennes qui lioient la Média . plus recuite , avec la Cokh; Je : tantôt c’eit ri ara, lune des né- réides , ou la beile Eurv.yte ; enfin , eue eut aufii pour mère Hécate ou la Lune , tandis que fon père étoit fils du Soleil. Cette filiation avec Hécate avo;t rapport à 1 a puiffancc des enchan- temens qu’on attribuott à Médée . & dont i! faut chercher la raison ». « Si la Colchide & la Circaffe abondoient en pollens , la Médie étoit renommée pour de cer- tains fruits dont le fac guérilfoit le poifon le plus fubtil , & rétabliffoit la poitrine des vieillards. C’eft Virgile qui nous a laifie ce;:e tradition. Citons les vers du Virgile français : Vois les arbres du Mede j & fon orange arriéré , Qui 3 lorfque la marâtre aux fis d’une autre mère Verfe le noir poifon d’un breuvage enchanté , Dans leur corps expirant rappelle la famé. L’arbre égale en beauté celui que Phébùs aime ; S'il en avoit l’ odeur , c’eft le laurier lui-même. Sa feuille fans effort ne fe peut arracher y Sa feur réftfie au doigt qui la veut détacher ; Et fon fac , du vieillard, qui refpire avec peine , Raffermit les poumons & parfume V haleine. « Telle était la vertu attribuée aux arbres de Médie ( C’eit le citronnier, félon Ifidore. ) ■; & c’eft d’après cette anecdote phyfique que Médée paffa pour conncître parfaitement les vertus des plantes , ou pour avoir rajeuni le vieil Efon , père de Jafon. C’étoit une tradition chez les grecs que les pays fîmes à l’orient de la Mer noire produi- foient des plantes dont les hahitans connoiffoient les bonnes 8 c les mauvaifes qualités ( Natalis Corr.es , à l’article de Médée.'). Ce il là que l’on favoit compofer un breuvage corrofif & brûlant , dont l'effet étoit fi prompt , qu’il Ôtoit la vie dans vingt-quatre heures. Ors l’appelîoit, à caufe de cela, epkemaivm ; St à caufe du pays où on lê coœpofoit , on difoit que Méfiés l’a voit inventé. « La Crrcaffie , la Colchide , la Médie , furent donc cé.èhres chez les grecs par ces breuvages iuneftes & par' ces feux redoutables; & comme ces pays étoient ptrfonmfiés , on enjît les ma* gicrenn;s & .‘es empoifonneuiLs Circé & Médée. Citez les anciens, le poifon n’alioit pas fans les en thantemens. • Dans ces pratiques fuperftitieufes , on tnvoquoit L Lune , pour la faire descendre du et ij & c’eft pourquoi , entre les diverfes mères qu’on attribue à ces magiciennes , fe trouve Hé- cate ou la Lune. Ajoutons que pour completter ce merveilleux de la magie , la Médie produifoit des ferpens vénimeux , que l’on enchantoit en récitant , ou plutôt en chantant certains vers. La tradition & l'ufage s’en confervèrent jufques chez les romains. Les marfes, peuple d’Italie,, ïe vantoient de fbfpendre l’effet du venin ces ferpens par leur rituel poétique ; car c’étoit avec des chants qu’on faifoit ces prodiges & tous ceux de l’antiquité. C’étoit une fuite de l’ufage ancien , né dans des temps où le langage même étoit mufîcaL, & où la poéfîe étoit de la mufîque : c'eft de-ii que nous eft venu le mot d’ enchantement . Ovide, parlant de l’ufage des marfes, cite les ferpens de Médie comme les plus renommés : Nec Media. Marfis nnduntur cantibus argues. ( Ovid. in medicam. faàei.') » Un des plus beaux bas-reliefs antiques , eft celui du palais Rufpoli de Rome , fur lequel on voit , félon Winckelmann , Jafon donnant fa foi à Médée , affife près du dragon qui gardok la toifon d’or. Les figures de ce bas-relief ont tant de faillie , que l’on peut palier les doigts entre le fend & le col du héros. La vengeance terrible qu’exerça Médée fur G aucé & fes enfans , fait le fujet de trois bas- reliefs antiques , fur lefquels on la voit dans un char traîné par des ferpens ailés. Le premier eft dans la cour du palais Lance! lotti à Rome, & Winckelmann l’a publié dans fes Monuments ine- diti , n. $o &91. Le fécond eft une urne ièpul- chrale eu farcophjge de marbre, confervé dans la cour du palais Caucci. Le troifième enfin , placé à la villa Borghèfe de Rome, a été reftauré. B dion & Montfaucon ( Aux-, expi. t. I. pi. 40. ) 1 ont donné à Cérès , furienfe de l’enlèvement de Proferp : ne. C’eft-ainfi qu’ils ont fubftitué la mère de l' tcierpine à Médée. Médée (Pierre de), medea , étoit, fe’ou Pline , MED Pline , une pierre no : re , traverfée par des veines q un jaune d’or , de 'laquelle funte, fe'on le même écrivain , u e liqueur de couleur de faifran de qui a le goût du vin. MÉDÊON , dans la Béotie. Go!rz : us feu! i a-tri jué des médailles impériales g-ecq i.s a ceue ville. MÉDES. Pour leur ong'ne fubuleufe , voye q- MiDE£ , de pou. leurcoftume, voye £ Perses. Le? an : en autru-s grecs confondent les noms des médes y des perfes , à caufe que ces peuples via-rat à ne con.ofer proprement qu’une nation qui vivoit ioas les mêmes ;ouverains & félon les me mes : > x Les ro s de Médie , avant Cyrus , p ti (ils l’Achrmr :ès , étoien: vrais medes y mais depu s que certe race fut éteinte , les noms M'ede & Médit fc perpétrèrent avec honneur fous les perfes ou achrmé .ides. Ecbatane , capitale de M '»ii - 3 cto - , u'itfi bien que Sure, la réfidence du roi de Perfe. 11 p .(Toi: l’été dans la première , & 1 hi er dans 1 autre. Son rovaume pouvoit donc également s’apprller Médie ou Perfe , 6c fes fujets perjes ou medes Ces derniers , même depuis ia jonét on de ces deux m marchies , conservèrent dans la Grèce l’éclat de leur nom & la haute ré- putation de leurs armes, comme on le voit dans Hérodote ( LH>. VI.'). MÉDÉS 1 CARTE, une des filles naturelles de Priam , fut emmenée avec les autres captifs de Troye , & mariée à Imbrius , fils de Mentor , qui i'êmmena dans la vide de Pédéon en Aufo- nie ( Iliad . n. 175.). MÉDIALES. Voyei Hosties. MEDIAS T1NUS Aug. N. On lit ces mots dans une mfeription rapportée par Gruter ( 577. 3. ). Les mediaftini étoient des efc.aves du dernier rang , qui reritip'afioient les plus bas offices dans la maifon & aux bains ; ils étoient auflï errvjl yés à la campagne aux travaux les plus vils : Magno- per'e contcm.no , dit Cicéron , exercuum coLleHum ex fer. :0:1s defperatls , ex agrejh luxuriâ , & rufiiezs mediafiinis. il faut mettre dans cette ciaffe les aides de cuifîne, les frotteurs , les cureurs de bain , les portiers , les balayeurs , ceux qui allu- moient le fourneau. MEDIAS TUTICUS , fouveram maglftrat de Capoue, avant que cette ville fe révoltât contre les romains : Pr&erat Statius Methis , dit Tite- L'.ve ( li’o. XXIV. cap. 19.) , mi fus ab Cn. Magio Attellano , qui hoc anno mediafiuticus erat. médiateur , en grec On nomjncit Antiquités , Tome IV. MED 17 | médiateurs , fttrsla-rp.s , fous les empereurs de ! Conilantinop.e , les miniitres d’etat qu? avoient I’adtnm fixation de toutes les sffu.s de la cour. Leur chef ou leur préfijenc s'app li it le grand médiateur , p. iyas ; & c’étoit un pffle de grande importance. MEDICA (Minerve). La meme qu’H voie, Voye £ ce mot. MEDICA , 7 „ ... MED1CUS. f Voyel Medecins - MhDTE (La) eft fertde en beaucoup d’en- droits, mais principalement vers Ls p rte Caf- piennes. Il y a de gras pâturâmes , où 'on elève un grand nombre ce chevaux. Ce pays envoyoit tous les ans aux ro s de Perfe , outre in tribut en argent, tro-.s mille chev ux, quatre mil e mu- lets & cinquante mi 1 ; mouton-. Les fatrapes d’Arménie env >y fient auiïî en Perfe v ngt mille poulains tous les ans. C’eSl de la Médie qu- nous v ent cette plante fi utile pour la nourriture des chevaux, que nous app llo s luzerne, & que les anciens appel, oient medica. Elle tut d abord ap- portée en Grèce dans 1 ; temps des guerres de Darius ; de-là elle paffa en Italie , d’où elle fe répandit dans toute i’Eurcp 1 -. Cette plante elî fort célébrée par les anciens, parce q e, comme dit Coiumelle ( lib. II. cap. 1 1 . ) , 1 °. lorfque la terre en eft une fo s enfemencée , elle s’y conferve & pouffe abondamment pendant dix années ; 1°. parce que chaque année on la fauche quatre 8 c fouvent jufqu'à fix fois , 3 0 . parce qu’elle enrraîffe & fertiiife ia terre ; 4 0 . parce qu’elle engra ffe fin- guüèrement tous les beftiaux qui s’en nouriiffent j j°. parce qu’elle rend la fanté aux troupeaux malades; 6°. parce qu’un jugère en ciLure de luzerne fournit abondamment pour la nourriture de trois chevaux durant toute l’arnée , d’où il fuit qu’un arpent de France fuffiroit pour la nourriture de fix chevaux- On peut voir ce qui concerne la culrure de la luzerne dans Coiumelle, à l’endroit cité. {Métrologie de M. Pauclor.. ) Médie (Pierre de ) , lapis medus ou médinas , pierre fabuleufe qui , dit-on , fe trouvoit chez les mè.les ; il y en avoit de noires & de vertes. On lui attribuoi: différentes vertus merveiileufes , comme de rendre la vue aux aveugles , de guérir la goutte , en la faifant tremper dans du lait de brebis , &c. MEDIMNE de Sa'amine , mefure de capacité de l’Afie & de l’Egypte. Elle valoit, en mefure de France , félon M- Pauélon , 4 boiffeaux & Elle valoit , en mefures anciennes des mêmes pays , 1 §■ médimnes de Paphos & de Sicile , C M E D 1 8 ou i s éphap , ou i | rnérrétès «ï 5 ï fephel , ou j- modios. Médimne , jugère , mefure pythique pour l'arpentage. Elle valoir , en mefure de France , félon M. Paneton , tiüô d'arpens. Elle valoir , en mefures anciennes , z demi-médimnes , ou 6 heétes , ou ! i hemiheCies , ou iccoo coudées médiocres carrées. Médimne , achnra , mefure grecque de capa- cité. Eiie valo t , fn mefure de France, F Ion M. Paucton , - boiffeaux üi -££ô. Elle valoit, en mefures grecques , 6 nefteus , ou 8 tétartoa laconicon , ou i z hémrhedes , ou 48 chesmx , ou c)G xdtès. Médimne de Pathos & de Sicile , mefure de capacité de '-'Afic & de FEqypte. Elle > aîoit . en mefure de Fr tice , fe'on M. Pauâ >n {Métro- logie') , \ b oi fléaux Si ~st5. Elle valoir , en me- fuies anciennes , 1 i éphap , ou 2 f métrétès, ou 3 fephel , ou 4 ï-;rod;os, Médimne , m-fure olympique pour “arpen- tage. Voyei Pletbre. .MÉDIOMATRICI , dans les Gaules, mhdio. Les médail es autonomes de ce peuple font 5 RRR. en bronze. ..... . Pellerin . O. en or. O. en argent. MÉDION , dans FÆtoIie. On a ou ’q ies médai.lcs impériales grecques de cette ville, félon Har fo in. MEDITERRANÉE. Ou dit nu’Fdercule fé para , avec les oe u x mains 3 deux montagnes M E D nommées Cubé Si Ailla , qui, étant fîtuées entre F Afrique & l'Efpag ie , airçtoient l'Océan , & qu'auffi-tôt la mer entra avec violence dans les terres , & forma ce grand golfe qu’on appelle la Méditerranée. MED 1 TR 1 NA , MÉDITRiN AIES. On appeîloit médici- nales des fêtes qu: fe célébroient en automne le 1 1 octobre. On gorrr.it ce jour le vin nouveau & le veux en même t mps , & cela pour raifna d. fanté. On fai 'oir auffi en l’honneur de la dtelle Médnrina des libations de l'un Si l'autre vin. La première fois que l’on buvoit du vin nouveau, 03 fe fervoit de cette formule ( félon Feflus ) : Je bois du vin vieux-nouveau ; je remé ie à la ma- Ia lie v eille- ouvelie. Vêtus novum vinum bibo ; veteri novo morbo medeor. C’er. du mot Lun me- deor qu'on a f it es n ms meditrina Si médicinales - MEDIUS FIDIUS . Voyez F imus. MÉDOC- Aufi>ne appelle L côte de Médoc lit tus Meaulorum. Ses huîtres avoient alors une grande réputation : OJlrea Baiar.is ctrtantia qus. Mtdidorum Dulcibus in JLignis , rejlui maris œjius opimat ; Les romains les nommaient ofirea Burdigalenfiar, parce qu’ils les tiraient de Bordeaux. On T. -s ler- ,oit à la table, des eirper u s. Sidon us Apolii.- naris les nomme Medutiea fupeltex , & Ls friands de bonne rhè’e qui en fa oient leurs délices, Medulics. JttpelUchlis epuloncs. MÉDON , fils aîné de Codres , ayant voulu m nter fur ! e trône après la m rt de fon père, vit fes droits difpi tés par f< n fier-- Nilee , qui , fous prétexte que Médon étoit boit, ux , le rr.épii- f it Si refufoit de lui obéir. L'affaire ayant été portée à F racle de De’phes , la pyih e pronorça en faveur de Médon & lui adjugea le royaume. Ses *rèr. s ne’ pouvant di ère r cette Déférence, ié- fokir nt d'ail-r chercher fort 1 in un:' demeure hors de leur paçs , & vinrent s éf.bhr fur la côte orientale d'Alïe, où ls fondèrent Milet. Médon , fut fils de Ptlade & d'-lcéLe. MEDULICUS. Voyei Médoc. MEDULLINUS , furnom de la famille Foria. MEDUS , éto’t fils de Jafon & de MéJée, félon pjufio c ; félon Diocore, d Egée , roi d’A- thènes, de de Médée. On le fa t au eur -*es mèd s, quoique ces peuple s n' tient commencé à p..roit e que Vers le temps de la fondation de Rome „ & M E D que Médée edt vécu plus de Sx cents ans aupa- ravant. MÉDUSE , l’une des trois Gorgones , étoit mortelle , dit Héfiode , au lieu que les oeux fœurs Euriale & Sthéno , a étoient fu/ettes ni a la vieillcffe, ni à la mort. C’étoir une très be le fille ; maL de tous les attraits dont elle étoit pour- vue , elle n'avnit rien de fi beau que la chevelure. Une foule d'amans ■■’emprefserent à la rechercher en mariage. Nep une en dev.nt aufll amoureux , & s’étant métamorphofé en oife3U , enleva Me- def- , & la tranfporta dans un temple de Minerve , qu'ils profanèrent enfemble. Noël le Comte dit feulemenc que Médufe ofa difputer de ia beauté avec Minerve , & fe préférer à elle. La déelfe en fut fi irritée, qu’elle changea en affreux ferpens les beaux cheveux dont Médufe fe glor.fioit , &r donna à fes yeux la force de changer en pierres tous ceux qu’elle regardoit. Plufieurs fentirent les pernicieux effets de fes regards, & grand nombre de gens, autour du iac de Tritonis, fu- rent pétrifiés. Les dieux voulant délivrer le pays d’un fi gra~d fléau , envoyèrent Perfée p-ur la tuer. Minerve lui fit préfer.t de fon miroir , & Piéton de for. cafque. Ce calque & ce miroir avaient , dit Hy gin , la propriété de laiffer voir tous les objets , fans que ce’ui qui les portoit put et e vu lui-même. Perfée fe préfenta donc devant Médufe . fans en érre apperçu , & fa main conduite par Minerve ^ même , coupa la tête de ia Gorgone, qu il porta depuis avec lui dans toutes fes expéditions. 11 s en fervit pour pétrifier fes ennemis^, ainfi qu il en ufa à l’égard des habinns de Lille de Sénphe , qu il changea en rochers , & à l’égard d’Atlas , qui-de- vint par-là une grande montagne. Du fang qui fnrtit de la plaie de Médufe , quand fa tête fut coupée , naquirent Pégafe & Cryfaor ; & lôrfque Perfée eut pris fon vol par deffus ia Lybie , toutes les gouttes de fang qui découlèrent de cette fatale tête , fe changèrent en autant de ferpens. C’eft de-là , dit Apofiodore , qu’eft venue la quantité prodigieufe de ces animaux venimeux , qui depuis ont jnfeâé toute cette contrée, Perfée , vainqueur de tous ces ennemis , con- facra à Minerve la tête de Médufe , qui , depuis ce tems-là , fut gravée avec fes ferpens , fur la redoutable égide de la déeffe. « On voyait au mî- » lieu de l’tgide, dit Homère, la tête de la Gor- » gone , ce monllre affreux , tête énorme & for- » midible , prodige étonnant du père des immor- " tels «.Virgile la place auffi fur la cuiraffe de Minerve , à l'endroit qui çoyvroit la poitrine de la décile. il y a même apparence que c’étoit l’or- nement le plus ordinaire des boucliers du rems des héros j car Homère dît encore que cette même tête étoit gravée fur le bouclier d’Agamemnon , MED » 9 ■ environnée de la terreur & de la fuite , c çfi-a dire, qu’on y gravoit ces affreux objets pour épou- vanter les ennemis. Cependant toutes les Médufe s que les anciens monumens nous ont confervées , n ont pas ce vi- fage affreux & terrible- Il y en a qui ont un v ;age ordinaire de femmes; il s’tn t ou e meme allez, fouvent qui font très-gracisufes , tant fur i egute de Minerve , que féparément. O en voit U"e en- tr autres affife fur des rochers, accablée Je d°m ur de voit que non- feu'ement fes beaux cn'veuX fe changent en ferpens , mais aufïÿ que des f;r- pens viennent fur elle de tous tô és , & lui en- toitdlent les bras, les jambes & tout je corps. Elle arpuye la tête fur fa main gauche ; la beaute & la douceur de fon vifage font que , malgré la bizarrerie de cette fable , on ne fauroit ta regarder fans s’intéreffer à fon malheur. « Sans m’arrêter aux fab'es qu’on débite fur Médufe , dit Paufanias , voici ce que 1 hilL ire en peut apprendre. Quelques-uns difent qu elle éto;c fi le de Phorus ; au’a ; . rès la mort de fon pere , elle gouverna les peuples qui habitent aux en- v.runs du lac Tritonis; ou’elle s’exerçcic à la chafl’e , & qu’elle aîloit même à la guerre avec les L) biens qui étoient fournis à fon empire; que Perfée, à la tête d’une armée grecque, s étant approché , Médufe fe préknta à lui en batai le rangée ; que ce héros , la nuit f ivante , ’ui dreffa une emouche où elle péri: ; que le lendemain , ayant trouvé fon corps fur la place , i! futjurpris de la beauté de cette femme , lui coupa 13 tête , & la porta en Grèce, pour y firvir de fpeéta.le, & comme un monument de fa victoire ». Mais un autre hiftorien en parle d’une manière qui parcît plus vraifembiable. = il dit que , dans les lieux déferts de la Lybie , on voit allez communément des bêtes d’une grandeur &: d’une forme extraor- dinaires ; & que les hommes & les femmes y font fauvages , & tiennent du prodige comme les bêtes ; enfin , que de fon tems , on amena à Rome un Lybien , qui parut fi différent des autres hommes , que tout le monde en fut furpris. Sur ce fondement , il croit que Médufe étoit un de ces fauvages , qui , conduifant fon troupeau , s’écarta julqU'aux environs du marais Tritonis, où, fière de la force de corps dont elle étoit douée , elle voulut maltraiter les peuples d’alentour, qui fu- r rent enfin délivrés de ce monftre par Perfée. Ce qui a donné lieu de croire , ajoute-t il , que Perfée avoit été aidée par Minerve , c’elt que tout ce canton eft confacré à cette déeffe , & eue les peuples qui l’habitent font fous fa pro- reélion ». Paufanias nous apprend encore une circons- tance fingulière fur Médufe ; c’eft que l’on gar- don dans un temple de Thégée des cheveux de C ij 20 MED M E G Médufe , dont Minerve j difoit-on, fit prêtent à Céphée , fils d Aldus , en l’affurant que par-là Thégee deviendroit une ville imprenable : ce qui a rapport à ce que dit Apcllodore , que Ton âttri- buoit aux cheveux de Médufe une vertu toute particulière , & cu’HercuIe donna à Mérope , fille de Céphée , une boucle de cheveux de Mé- dufe , en lui difant qu’elle n’avoir qu’à montrer cette boucle aux yeux des ennemis pour les mettre en fuite. Voyei Gorgone , Persée. Winkelmann étant mort avant la publication des trois derniers volumes des vales étrufques de d’Hancârville , n’a pu voir !a planche 126 du 4 e volume , qui représente les Gorgones , & Perfée coupant la tète de Médufe, Les Gorgones ont un corps , des pieds & des mains de femme , avec des ailes , ies tête:- larges , hideufes , de grandes bouches très-ouvertes, avec les dents fort appa- rentes , Sr les 'angues tirées hors de la bouche. Ces grandes dents rappellent les défenfes des fan- gîiers , dont les poètes ont armé Ses bouches des Gorgones. Mais les artiftes ont rarement donné à Médufe les traits hideux qui caraélérifent les Gor- gones fur les vafes étrufques. Médufe a même été fouvent pour eux i’image de la plus haute beauté. Une liante rellaurée de Perfée , confervée au palais Lantt , porte dans fa main la plus belle tête de Médufe. A l'égard de ces mêmes tê'es fur des pierres gravées , les plus belles font un camée du cabinet Farnèfe à Naples , & une autre tête femblabie gravée fur une cornaline , dans le cabinet Strozzi. Ces pierres font toutes deux d’une plus haute beauté que la célèbre Médufe du même cabinet , marquée du nom de Solon. Cette fameufe tête, gravée fur une calcédoine , fut trouvée dans une vigne fur le mont Célms, près de l’églîfe de S. Pierre & de S. Paul. Méduse ( Tête de). Pallas orna de cette dé- pouille le champ de fon bouclier , ou de fon égi- de^pour infpirer de l’épouvante aux ennemis. ( Ovid. Metam. L. IV , Soi. ) D’après cette idée , les artiiles ont fouvent repréfenté Médufe fous un afpecl hideux & terrible , la langue pendante -hors de la bouche j les cheveux heriffés & en- torti lés de ferpens. Les anciens héros -, tels qu’Â- chiile ( Voyei deux pierres gravées par Pamphile, dai s I ouvrage du B. Stofch.) . Agamemnon‘(fib- me' II. A. 36.) , Heâor ( Winckelmann. mon', ant pl 36. ) , portoient Cette tête fur leurs beu en ;rs , fort pour !e même objet, fo r parce que, fui -tant Lucien ( In Philopatride ) , on lui attri- buoit la vertu de préferver de tout accident , Sc c’eft vraifemblablement pour cette raifon qu’or trouve un fi grand nombre de têtes de Médufe fur ies pieu es de toutes efpèces , deftinées la plupart à feivir d’amulette. _ Méduse ( Tête de ) fur les médailles , eft un fymbole de Corinthe relatif à Perfée. Cette tête eft placée quelquefois au milieu de ia triquetre de biciie , pour défia ner des colonies carir, chiennes, établies dans cette ilîe. Médufe portent des aî’es comme fes fœurs, & l’on en voit une fur les médailles de Sinope. La mort funeite de cette Gorgone ell repréfentée fur les médailles d’Amaftris , d’Amifus ", de Ca- bire , de Sincpe & de Comane ; en général, fur les médailles du Pont. Medüse eft le nom d’une fille de Priam. C’eft suffi celui d’une fille de Sténélas. MEFITIS , fur une infeription ( Gruter. 9 6. 10. ). Voyeç Mephitis. MÉGABYSE ou MÉGALOBYSE , nom des pierres de ia Diane d’Ephèfe. Les Mégabyfes étoient eunuques. Une uéefle vierge ne vouioit pas d’autres prêtres , dit Strabon. 11 s’en pré- tentoit de oifferens endroits pour occup-r ces places, & on leur port ut un très grand honneur. Des fîtes vierges parogeoient avec eux l’honneur eu facerdoee. Cela ne fut pas toujours obfervé, & dans la fuite, on garda une partie de ces cou- tumes , & on négligea l’autre. . MÉGADOMES î IQUE 5 nom de dignité & d’office à la cour des empereurs de Conftanti- nople Ce mot fign fie proprement le grand domef- tique j & il répond à ce qu’on appellent en Occi- dent daplfer , archidaplfer. .MÉGAHti hRI ARQUE , nom d’une dignité la cour des empereurs de Conftantinople. Mé- gaheteriarcha , le mégcheteriarqv.e étoit ie premier rficier des cohortes palatines que l’on appelioit fr.eterienr.es. , de iratfos , allié , parce qu’elles “oient eoœpofées de foldats levés chez les peu- ples aîües. MEGALARTIES , fêtes que Bon célébroit à ''honneur de Céiès dans Lifte de Délos. Elles to : ent ainfi nommées d’un grand pain çu’oti qu on portoit -n prreeffion. Megas fign fie en grec grand , &c an os , pain , donc c-n fit mê- g alan les. MÉGALASC 1 ÉPI ADE S , eu les grandes Af- clepiades , rcres n o: crlebto-t à E-pLiaure en l’honneur d'EfeuLpe. Voye\ Ascleiùes. , MÉGALÉ eu LA GRANDE, fltnom cu’on donnent a Juncn, pour marquer fa fupériorité f ur i- ; s autres dveffrs. On le connoit aaffi à Cybèle qui étoit la grande mure des dieux. 21 M E G MÉGALÉSIE , fête mftltuée à Rome en l’hon- neur de Cybèle , ou de la grande mère, vers ^e tems de !a fécondé guerre punique. Les oiaeies fybillins marquoient, au jugement des Décemvirs , qu’on vainctoït l’ennemi, & qu on le chaüeroit d’Italie, fi la mère idéenne eto't apportée as Peffinonte à Rome- Le fénat envoya des legati au roi Attalus, qui les reçut humainement, les amena à Peffinonte, & leur donna une pierre que les gens du pays appeiloient la mère des d eux. Cette pierre apportée à Rome fut reçue par Scipion Nafica, qui la mit au temple de la Vidoire , au mont Pa- latin, le 14 avril, auquel jour on établit une nou- velle fête à Rome , appeliée Mégaléjîe. On y célé- broit des jeux qui furent suffi nommés Mégaléjîens . Pendant leur célébration , les perfonnes de qualité s’envoyoient réciproquement des préfens , comme le pratiquoit le peuple dans les jeux infiitués en l’honneur de Cérès. MÉGALÉSIENS (Jeux). Voye^ Mégalésie. MÉGALOBYSE. Voyei Mégabyse. MÉGALOPOLIS , en Arcadie. MEr. Les médailles autonomes de cette ville font: R. en argent. O. en or. O. en bronze. Leur type ordinaire eft Pan nud , affis fur un rocher , tenant un bâton ou pedum. Cette ville a fait frapper des médailles impériales grecques en l’honneur de Sévère , de Caracalîa , d’E'agabale. MÉGALOTRIAQUE. Voye^ Mégahété- RIAQUE; MÉGANIRE ou MÉTANIRE , femme de Triptclème, croit mèredeDéiphon. V. Déiphon. Elle avoir 1 n temple en Béotie. MÉGAPENTE , fils de Prætus , régnoit à Tvt'mth : 8 fur t . te ia côte maritime de l’Argo- lide. Pcrfee , f 1 partent, ayant tué par malheur Acriûus fou gi in j-pLe , & e reprochant un par- ricide , qj’i» voit pourtant commis que par mégarde , s’ ex a Ui-mê-.e d’Argos, & propofa à Megjpertu de .hang.r d. royaume avec iui ; ce qu, tut accepte, f oye^ PersÉe. MÉGAPENTE * NiCOSTRATE, fils na- t a tels de Mé.xîas , étoienr nés d’une efclave. Après la tort le eqr pè.e , ils voulurent s'em- pa ;r de trône de Sparte , & ■: ha fièrent Hélène ; mais les l tcé.lémoniens refusèrent de leur obéir , & appelèrent Orefte , fiis d'Agamemnon , pour M E G les gouverner, préférant un petit-fi’s de i indare, leur ancien fouveram , aux fiis d’une efclave. V^cye^ Helène. MEGARA. C’eft le nom qu’on donnoit dans l’Attique aux anciens temples de Cerès , dit Pau- far, ias j parce qu’ils étaient plus grands que les temples ordinaires. Ce mot étott fynonyme de ui'/xc-.y , grand édifice. MÉGARA , en Sicile. MErA. * Les médailles autonomes de cette Ville font : RR. en bronze. O. en or. O. en argent. Leur type ordinaire eft le bœuf à tête humaine, ou un caducée. Leur fabrique les fait diftinguer aifément des médailles frappées à Megare dans l’Attique , ainfî que la légende abrégée. MÉGARE , ville de l’Attique. Les mégariens prétendoient qu’Apoilon avoit aidé Alcathoüs à bâtir leurs murailles 5 iis en prenoient à témoin , dit Paufanias , une greffe pierre qu’on voyoit près de la citadelle , fur laquelle iis affuroient que ce dieu dépofa fa lyre , loifqu’il voulut mettre ia main à l'œuvre avec Alcathoüs. «En effet, ajoute « l’hiftorieii » fi vous touchez cette pierre avec » un petit caillou , elle rend un fon tout fem- „ biafcle à celui que rendent les cordes d’un inf- « miment quand on les rince; j’er, ai été fu.pris 33 moi-même». Voye £ Megareus. Il y avoit à Mégare un temple de Diane , fur- nommée la protectrice ; en voici la raifor, , rap- portée par Paufanias. « Les perdes eue Mardo- » nius avoit amenés , après avoir ravagés tous les 33 environs de Mégare , voulurent rejoindre ieur ,3 chef qui étoit à T hèbes ; mais par le pouvoir 33 de Diane, ees barbares fe trouvèrent tout-à- 33 coup environnés de fi épaiffes ténèbres , que 33 ne'connoiifant plus les chemins , ils s’égarèrent 33 & retournèrent du côté des montagnes ; là 3 33 croyant voir l’armée ennemie à leur pouifuite, 33 iis tirèrent une infinité de flèches ; les rochers >3 d’alentour , frappés de ces Sèches , fembioient » rendre une efpèce de gétnifïement , de forte 33 que les perfes crovoient blefler autant d’enne- 33 mis qu’ils tïroient de flèches : bientôt leurs 33 carquois furent épuifés ; alors le jour revint ; 33 les mégariens fondantfur les perfes , & les 33 avant trouvés fans réfiftance , en tuèrent un » <7rand nombre ; 8c ce. fut pour perpétuer la 33 mémoire de cette aventure , qu’ils contactèrent » une ftatue à Diane-Protîéicice a. R y a plus d’apparence que le nom de Mégare '22 M E G fut donné à cette ville à caufe de fon premier temple , bâti par Car , fils de Phronée , à l'hon- neur de Cérès ( Euftathe nous apprend que les temples de cette décile éto.ent fimplement ap- pelles Msy ap a. ). Ce temple attiroit une li grande quantité de pèlerins , que l’on fut obligé d'éta- blir des habitations , pour leur fervir de retraite dans les temps qu'ils y apportoient leurs offrandes. C'eff ce temple dédié à Cérès , fous la proteâior. de laquelle étoient les troupeaux de moutons dont Diogène fait mention , quand il dit qu’il aimeroit mieux être bélier d’un troupeau d’un mégarien , que d’étre fon fils ; parce que ce peuple négligeoit de garantir fes propres enfans des injures de i'air pendant qu'il avoir grand foin de couvrir les moutons , pour rendre leur laine plus fine & plus aifée à mettre en œuvre. Du moins Plutarque fait ce reproche aux mégariens de fon fiècle. Paffons aux idées qu’on nous a laiffées des mé- gariens. Ils n’étoient pas effimés : les auteurs grecs fe plaifent fouvent à peindre leur mauvaife foi j leur goût de pCifaoterie avoir pâlie en proverbe , & s’apphquoit à ces hommes fi communs parmi nous, qui faerificnt un bon ami à un bon mot : illufion de l’efprit , qui cherche à briller aux dépens du cœur 1 On comparoir autli les belles prom.-ffes des mégariens aux vafes de terre de leurs manu- factures ; ils impofoient à la yue par leur élégance,-' mais on ne s en fervoit point , & on les mectoit en réferve dans les cabinets des curieux , parce qu’iis étoient aulfi minces que fragiles. Les larmes des mégariens furent encore regardés comme ex- primées par force , & non par de vrais fentimens de douleur ; d’où vient qa’on en attribuok la çaufe à i’ad & à l’oignon de leur pays. Les femmes & les filles de Mégare n’étoient pas plus confidérées par leur vertu , que les hommes par leur probité; leur nom fervoit dans îa Grèce à défigner les femmes de mauvaife vie, L'imprécation ufïtée chez les peuples voifîns , que perforine ne devienne plus fage aue les méaa- riennes ! n’eft vraisemblablement qu’une dérifton ou qu'une déclaration de l’opinion qu’on avoit du peu de mérite de ce peuple. Il paroît cepen- dant qu’il y entroit beaucoup de partialité, parce que la politique des mégariens fes avoit obligés d’être très-inconftans dans leurs alliances avec les divers peuples de la Grèce. Mégare , dans i’ Attaque, metapeak. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR, en argent .Humer. G. en or. C- en bronze. M E G Leurs types ordinaires font : Une preue de vaiffeau , feule ou avec des dau- phins. Une lyre, & d'autres attributs d’ Apollon. Cette ville a fait frapper des médaifes impériales grecques en l’honneur de Caracalla , de Marc- Aurèle, de Ve-rus, de Commode, de Sévère, de Do-mna , de Géta. Mégare , fi le de Créon , roi de Thèbes , fut la première femme d’Hercule. Errinus , roi des minyens , étant venu attaquer le roi de Thèbes, Hercule marcha courre les minyens , les tailla en pièces, tua leur roi , faccagea leur pays , &c dé- livra Créon de la frayeur que lu: avoient infpirée de fiers ennemis. Ce fut en reconnoiffance de ce fîgnalé bienfait que Créon le fit fon gendre ; mais ce mariage ne fut pas heureux. Après piufieurs exploits , Alcide voulut defeendre aux enfers ; & comme il ne reparoiffoit plus , on le crut mort. I! s’éleva une fédition dans Thèbes : Lvtus, chef des rébelles , tua Créon , s’emp ra du trône, & voulut faire périr toute la race d’Hercule. Le retour imprévu du héros iTanqea toute la r cè >e; ;1 délivra Mégare & fes enfans des mains de Lycus, punit ce téméraire de fon emreprife. Mais bientôt après les furies s’étant faifies de lui , par :'ordre de l’implacable Junon , le portèrent à immoler lui-même , de fis mains , ceux q 'il \e- noit d’arracher à la cruauté de Lycos. C'eff ainfî ! qu'Euripide fait mourir Mégare (dans fi>n Hercule furieux ). Mais Paufamas dit qu’Hercule ayant perdu tous les enfans qu’il avoit eu de Mégare , & croyant l’avoir époufée fous de malheureux aufpices , il la répudia , & l’engagea à époufer îolas , fon fidèle compagnon de voyage. Foyer Hercule. MEGAREUS , fils de Neptune. Ayant époufé Iphin- -ë , fille de Nifus , qui régnoit dans un canton de l’Attique, il vint , avec une armée de béotiens , au fccours de fon beau-père , affiégé par Minos dans fa capitale ; mais ayant été rué dans le combat , on lui éleva des monumens hé- roïques ; & la ville , qui s'appellent auparavant Nifa , fut nommée Mégare , du nom de ce héros. Is étoit père d’Hyppomène. Foyer Ataiante . Hyppomène. MÉGARUS, fils de Jupiter &d une nymphe Sithnide , fe fiuiva du deluge de D- ucafion en gagnant le fommet du mont Géranie. Guidé par une bande de grues qui voloient de ce côté-là , par l’ordre de Jupiter , Mégarus nagea jufqu’au haut de cette montagne , oui depuis cet évène- ment s’eft appelle le mont Gérmien , de y train , grue. - M E L MÉGARSUS , en Cilicie. MEr. & MErAKZûN. Les médailles autonomes de cette ville font: RRRR. en bronze. O. en or. O. en argent. Lear type ordinaire efl compofé de trois croillar.s MEGELLUS, furnom de la famille Postumia- M E L a? nommé Bias , auquel il procura une femme îc uns couronne. Mélée, roi de Pv'e.dans te ré.opo- nèfe , exiqeoit de ceux qui afpircieut au mariage de Fera , fa H ils , qu'ils lui ameniSent les boeufs qu lphicius nc-urruToit dans la i hriîa.ie , & qu il tjifoit ga-der par u - chien dont aucun homme n’ofoit approcher. Bias , qui afpiro - t a la main de Péro , implora e feccurs de Mélampus , qui lui n- omit d’avoir les boeufs en cueftion , apres qu il auroit et un an en priion- ()n le prit effeébve- mci.t comme il tàcho t de faire ce vol. MÉGERE , une des trois fur es dont 1rs dieua fe lervo ent pou^ pu ir les rorr.mes. Son noui fignifie envie ou aifvute i il elf eïérive de , envier , ou de «fyaAa tftç, grande contention, it oyeç Furies. MÉGIA , en Méfcpotamïe. MErt AiTféM. Cette ville a fait frapper une médaille impériale grecque en l’hunœur de irajan- MEHAH , mea , meta , dar.aeon , moi noie an- cienne de 1* Egypte & de l’Afie.- Elle Y do t i foi 8 deniers 4 monnoie ailuei.e de France , îeloi M PauCton. Elle valoir, en monnoie ancienne des mêmes pays , a pondion , en 4 pholÜS , eu 1 6 kodrantes, eu 3 1 perutah. ferment qui revient à M" HERCULES , MEJSERCULE , cette expia fïîor. : Ita me Hercules puvet. I n étoit pas permis aux femmes de jurer par Hercule, parce que , dit Macrobe (Sat i. 1 1 . ) , ii y avoir eu des femmes qui lui avoient refufe ne 1 eau :orl- qu’il étoit p elle d'une fo-f ardente , en ramena î d’Efpagne les bœufs ce Génon , ou plutôt part e quhl ne conv.enoir pas , difent d’autres auteurs, à un fexe foible & timide de provoquer pu un ferm-nt un héros vainqueur de la terre. Cette défenfr n'empêche pas uns bonne vieille , dan-, Apul e ( Métam. IV. ) , de faire le ferment re- doutable : Sano animo cfio . Mehercule , neevanis fomniorum figmtruis terrera. Voye ç EcASTOR. ÜEIAIKAI, \ y CESTE ME1LIQUES. 5 y 1 CESTE - F.1ÉLAMPUS . é tô t fils d’Amythaon & d'A- gl-.i; O) a rapporté au mot Amphiaraus la ger.éa > gie d’Amytha n ; on dira feulement ici , que les auteurs ne font pas d’accord fur la mère de Mélampus. Les uns la nomment Aelaia , d’au- tres E io è e , & ajoutent qu’elle étoit fille de Pné.ès, fils de Clétnéus. Mélampus aYoit up frère II y avoi: un an qu’il éroir en pr fon , lorfqu il entendit le bruit que fa'foienr des vers qui ror.- geoient la poutre du toît. I! leu- demanda combien ils avoient encore à ronger : ils répondoent qu’ils avoient peu de chofe- Il demanda d'etre trans- féré ; à peine l’eut-il été , que la maifon tomba. On dit que dans cette prifon il étoit fervi par un fort bon homme , marié à une fort méchante femme, de qui il avoir reçu de fort mauvais trai- tement : que les vers ayant annoncé la chute pro- chaine de la maifon , il feignit d'être malade, 8c oo.int qu’on le trapf, ortat avec f >n 1 1. Le mari fe mit devant, & la femme derrière. Dès que le lit fut dehors prefque tout enrier , la maifon tomba , & écrafa la fem me. Le mari , mftruit de l’évène- ment, le fit favoir à Iphichis , qui comprit que Mélampus étoit d-vin ; i! le mit en liberté , il lui demanda de quelle manière il pourroit avoir des enfa.os d’Aftioché fa femme , qui étoit ftérile. Le prophète promit de fa*re relier cette llénhté , pourvu qu'on lui donnât les bœufs. On les lui promit. Il t-vccua les oif-aux } un vatjîqur fe pré- fciita , qui lui dit que Phiîaque , père d’îphiclus , mutilant des béliers , avoir laide proche de fon fils le couteau tout fangianr , qu’Iphrclus effrayé avoir pris la fuite, & fiché le couteau dans un arbre où i! étoit encore ; qu’il falloir Y en retirer, en crer la rouille, & la faire boi-e à Iphiclus pendant io jours de fu ; te,dars du vin. La re- cette réunit ; Iphiclus devint père de Pardachès. Le devin emmena les bœufs qu'il fai oit donner à Nélée , fit célébrer les noces de B as 8c de Péro , & s’arrêta à Mefsèoe. Quelques écrivains ont d t eue ce ne fut pas un couteau qui opéra ce prodige , mais que Phiîaque , irrité un jour on-re fon fils , l’avoit poursuivi l’épée à la main. Iphiclus eut fî grande peur, qu’il en devint im- pur fiant & l’épée étoit rt fiée dans un poirier où Ph laque l’avo t fi hée , n’ayant pu atteindre fon fils- G’elt a nfî qu’il obtint une femme pour fon frère. Voici comment il lui acquit un royaume. Prcë- tus , roi d’Argos , avoir trois filles , qui devinrent folks , en punti m d’un acte d’indévotion. V oyeç Iphianasse. Leur fureur devint fi violente qu’elles fe mirent à courir les champs avec tout- for te s d’indécences ; elles fe croyoient vaches. V) W 24 . M E L On s’aireffa à Mélampus eu: , outre l'art de de- viner , favoit auflî la médecine* Il promit la gueri- fon , pourvu que le roi lui donnât le tiers de fon royaume. Le roi trouva d’abord que c’étoît payer trop cher la guérifon de fes filles. Le mal empira , & devint contagieux ; les autres argiennes en fu- rent tellement tourmentées, qu’eEs tuoient leurs enf .ns , & s’enftr oient dans les déferts. On offrit à Mélampus ce cu'il avoit demandé : mais il voulue deux tiers du roy.ume, un pour lui , u:i pour for. frère, & qu’.n lui donnât en - mariage une des pr.nceff.-s qu’il g .6 droit I! obtint -fa de- mande , guérit toutes les femmes , & obtint la princdie. On affuroit qu’il entendoit le langage des o‘- feaux , & que c’éto-t psr leur moyen qu il jppre- noit l’avenir. Il fut le premier qui enf.igna aux grecs le culte de Bacchus. C’tft lui qui , dans la médecine , fit ufage le premier de l’cfpèce d' ellé- bore appelée melampodium. On lu: éleva un temple célèbre après fa mort , & on célébra fa fête tous les ans. On le mit au rang des dieux de la médecine. Homère lui donne deux fils, Anti phares & Mantius. On dit que le talent d’entendre le langage des oifeaux lui {ut communiqué pa deux ferpens qui allèrent un jour lui lèche; les oreilles pendant qu’il donr.ok. Vcye^ Proe- tides. Mélampus , fils d’Atrée , fut furnommé Diofcure , avec fes deux frères Alton & Eumo’us , au rapport de Cicéron qui n’en dit pas la raifon. Mais vi rycp Dioscure. MELA.MP YG US , OU 1 Homme aux feJfeS noires , comme ce mot lignifie dans fon origine grecque. Ce furnorn fut dorme à Hercule dans une occa- fion fort extraordinaire. Achémon & Bafalas , deux frères de Pile de Pythécufe,dans la mer thyr- rénienne , étoienî II querelleurs, qu’ils attaquoient tous ceux qu’ils renccntroient. Leur mère , qui pratiquoit la magie , connoiffant leur mauvaife inclination , les a vert t de prendre garde de ne pas tomber entre les mains du Melampyge. Quel- que tems après , dans un voyage, ils rencontrè- rent Hercule qui dormoic fous un arbre , & l’at- taquèrent félon leur coutume. Mais ce héros fe relevant tout- à-coup les prit par les pieds, & les attachant à la mafïue qu’il avoit fur fon épaule , les porta la tête en bas , comme les chsffeurs por- tent quelques pièces de gibier pendues à leurs ar- mes. Ce fut en cette pofture que ces frères voyant le derrière d’Hercule noir & vélu , fe fbuvinrent du Méiampyge , dont leur mère les avoit menacés. Ah ! voilà ce Melampyge eue nous avions à trais- dre , fe difbi.-nc-ils l'un à l’autre. Hercule qui les entendit , éclata de rire à ce nouveau nom qu’on lui donnort, 2e les laiffa aller fans leur faire aucun ©ai. C’eft ce qui a donné lieu au proverbe des M E L ! grecs : Prens garde au Melampyge. Ce conte eft t>ré du dictionnaire de Suidas au mot Melam- PJge- MÉL ANCHLOÈNES qui portent des habits noirs Lime place cet ancien peuple de la Sar- -tie afiatique ( lié. f , cap. 9. ) dans les terres ût-.ves encre le Palus-Méotide &• le Volga. Hé- r do>e a dit de ce peuple: «Tous les Melun - ch.Lenes portent des habits noirs , c’eft de-Ià que leur vient ce nom. Ce font le« feuls des Sar- m.ites qui fe nourrïffent de chair humaine ». MÉLANEUS vint à la cour de Périérès, roi de Mr/nnie. Il tiroir fi bien de l’arc qu’à caufe de fon adreffe , on ie difoit fils d’Apollon. Pé.i.rès en fit t .nt de cas , qu’il lui donna dans fes états un :ec:t tt t qui fut nommé GEchalie , du nom de la ‘emme de Mélaneus. MÉNALIDE, furnom que l’on a donné à V:nus, pirce que , dit-on , Vénus cherche fou- vent les ténèbres pour fe livrer à fes penchans. Ce mot elt dérivé ae pctxas } noir, obfcur- Mélanide, fils de Théfée & de la fille de Synn s , remporta le prix de la courfe , lorfq.;e les épigonnes célébrèrent les jeux néméens , après qu’ils eurent terminé la guerre de Thèbes. _ MÉLANION. C’eft le nom qu’Apoüodore lonne à l’amant d’Atalar.te , que les autres my- thologues' nomment Hyppomène. Vcye^ Ata- lante. MELANIPPUS , fi's de Mars Scde la nymphe Tritia , fille du fleuve "l riton , prêtreife de Mi- nerve, fonda une ville en Achaïe , à laquelle il donna le nom de fa mère. Voye^ Tritia. Mélanippus , jeune homme, amant de Co- métho, prêtrdfede Diane. MÉLANTHE fut aimée de Neptune , qui., pour la tromper , fe métamorphofa en dauphin. MÉLANTHIE , fille de Deucaîion & de Pyrrha. MÉLANTHO , nymphe , fille de Protée , la même que MéLANThe. Poye^ ce mot. MELAN i HUS , fi's d’Andropompe , 8c ar- tère petit-fils fie Perycl mène, enleva la couronne :’ Athènes à Thémoëres, le dernier des defeen- •rl.ns de ihéfée , par une fupercherie qui donna oc^afîon à la fête des apaturies. Vcyes^ Apatu- ries. Il fut père de Codrus a dernier roi d’A- thèr.ss, MÊLAS , MELAS ^ fils de Phriscs &: de Calciope. Voya: Caiciope. MÉLBOSIS , une des nymphes océanides , qui , félon H3mère , jouoic avec Profe-rpine quand elle fu: enlevée. MELCARTHUS, dieu des tyrieits , en l’hon- neur duquel les îubiransde Tyr célebroier.t tous les quatre ans , avec une grande pompe , les jeux quinquennaux. Voye^ Quinquennaux. _ Melcarthus eft compofé de deux mots phéni- ciens melec & kartha , dont le premier lignifie roi , & le fécond ville , c’eft-à-dire le roi , le feigneur de la ville. Les grecs , trouvant quelque confor- mité' entre le culte de ce dieu de Tyr, & celui qu’on rendoit dans ja Grèce à Hercule, s'imagi- nèrent que c’étoit la même divinité , & , en con léquence , ils appelèrent le dieu de Tyr , l ‘Her- cule de Tyr. C’eft aipfi qu’il elt nommé par er- reur dans les Machabées , d’après l’ufage des grecs. II y a beaucoup d’apparence que Melcarthus eft le Baal de l’Ecriture, dont Jézabel apporta le culte 4e Tyr chez les ifraélites ; car comme melee-cartka , en Phenicie, lignifie le roi de la ville pareillement iaalcanha , dans la même langue, veut dire le /ri- gueur de la ville ; & comme dans l’Ecriture Baal tout feu! lignifie le dieu de Tyr , melec fe trouve aulîî lignifier feul le même dieu. Hefychjus dit Mx?.ixa,va H fax.?.ss i A fxaècZaim ; Malle , nom d’Hercule chez les amathuliens : or les amathulîens étoient une colonie de tyriens en Chypre. Veye j, pour de plus grands détails , Sanchor.iaton , apui Eufeb. de pr spar . evang. I y Bocharti , Phaleg. pan. II lié. I. c. xxxiv. & lié. II. c. ij. Selde.n, de Diis Syriis ; & Fulieri , Mifcellan. III. xvij. (D. J.) MÉLÉAGRE , fils d’CEnée , roi de Calydon , j fut un des héros de la Grèce. Dans fa première jeuneffe , il eut part à l’expédition des argonautes. 11 fut le chef de la fameufe. chiffe de Calydon. « CEnée , ro: de Calydon, faifant un jour des facrifices à tous les dieux , pour leur rend'e grâce de la fertilité de 1 i terre , n’en fit point à Diane ; de forte eue tandis que Ls autres dieux prenoienr plaàlïr a recevor i odeur des hécatombes , la feule D ane voyait fes autels huds & négligés. Soit oubli , fort mépris . elle Lntit vivement certe injure ; 8c dans la colère , la déelfe , qui fait fes dé'ices de fes traits , envoya un furieux far. £ lier qui ravagea toutes les terres d’CEnée , déracina i-s arbr?s cnirges de fruits , défcia les csm- pigiies. Le fils du roi , le br 2 ve Mêléagre , af- feir.bh , de toutes les villes voifines, un srand nombre de chaffeurs & de chiens ; car il ne fai- L»it pas moins qu’une armée contre cet affreux far.giier , qui ét-it d’une grandeur énorme Se Antiquités , Tome If?. rrionftrueulë , &: qui, par fes carnages , avoir déjà allume dans toute i’Etoüe une infinité de bûchers. Mêléagre le tue 5 maïs Diane qui n’éteit pas encore fatis faite , excite entre- les étoliens 8c les curètes un funefte démêlé pour la hure £c pour la peau-de la bête , chacun prétendant que cette glorieufe dépouille etoi: due à fa valeur. La guerre s'allume ; on en vient aux mains. Pendant que Mêléagre combat à la tête de fes peuples , les curètes, cuoiqu’en plus grand nombre, font maltraités , & ne trouvent aucun lieu pour fe mettre à couvert des farieuLs forties qu’il fait tous les jours fur eux. Alais bientôt après il fe Lfhe-- • • • & fe renferme avec fa femme , la belle Cléopâtre , outré de colère de cequ’Althée, fa mere , au défefpoir de la mort de fes frères , qu’il avoic tué dans le combat , faifoit contre lui les plus affreufes- imprécations , en frappant la terre de les mains , & en conjurant à genoux le dieu Platon & la cruelle Proferpine d’envoyer la mort à fon fils. La furie qui erre dans les airs , & qui a toujours un cœur violent Sr fanguinaire-, en- tendit ces imprécations du fond des enfers. Aufft- toties curètes, ranimés par l’abfence de Mêléagre, recommencent !eu:s acticues, & donner t e fu- rieux affauts. Les étoliens , dan cette extrémité , députent à Mêléagre les plus fages vie-fards ec les prêtres les plus vénérables, pour le conjurer de fornr les armes à la main , & de les dérendre , lui promettant un préfent considérable dans le pays de Calydon; car ils lui offroient un endos . de cinquante arpens , qu’il chcsiûrcir lui-même. Le père de Mêléagre , le roi d’Œnée , monte dans l’appartement de Ton fils , fe jette à Ls K r - _x, lui repréfente le danger .-ù H efi , & le p er. de prendre le* armes. Ses Frères joignent leurs pr.éc.s à celles du roi ; fa mère même , revenue "de fou emportement , & touchée de repenti: , le conjure avec larmes : il n’en eft que plus dur, & rejette toutes leurs Applications. Les curètes , déjà maî- tres des tours , fe faififfent des avenues au palais & vont embrâfer la ville. Dans cette extrémité, la belle Cléopâtre fe jette aux genoux de fon mari, le conjure , le preffe & touche enfin ce cœur endurci. Il demande fes armes , fort de fon pairs comme un lion , & combat avec tant de vdeur &de Accès , qu’il repouÆe les curètes & fauve les étoliens. Ces étoliens , qu’il avoit refufés fi durement , ne lui font plus "le préfent qu’ils lui avoient offert : ainfi Mêléagre fauva ces peuples 8c n'en fut point récompenfé ». Phénix dans Homère ( Ilicd. lib. IX. ) , fe fert de cet exemple de Mêléagre pour engager AchiHe à mo- dérer fon reffentiment. Homère ne nomme pas ceux qui accompagnè- rent Mêléagre dans la chaffe de Calydon. Voici leurs noms , tels qu’on les trouve dans Apollo- nius , Paufanlas & Ovide : Caftor & Pollux, Jafon , ihéfée & Pitithoiis , Toxée & plexispe. 2 5 M E L fi ères d’Akhée; Linçée , Lucippe, Acafte , Idas, Ctnee , Hippothoüs , Dryas , fils de Mars ; Phé- nix , fils d’Amlntor ; Ménétius, père de Patrcde; Télamon, pé.ée 3 Admète* lolas , Ph’lee , tiu- rithion , Echi >n 3 Lélex , Pampés , H::ée , H:p- pafe , Ncftor , Laerte , A.ncee, Amphicide , A-rph a-aiis , les deux fi s d'Aâor , les quatre fils d’H ppocaon , & U belle Atalante , l’orne- rr.en: des forêts d’Arcadie, qui bnLoit parut! la plus fiorifiame jeuneffe ce .a Grèce. ^ Ovide , & les mythologues qui font venus après Homère, ont ajouté beaucoup de circonftances à 1 hiftoire de Méléagre. Voici les principales : Méléagre ayant tué le fanglier , en donna la peau & la hure à Ata ante , qui f avoir bleffs la première. Les deux frères d* Aithée furent jaloux de cette dillinétion , & arrachèrent .à la princefle la dépouille qu’elle venoit de recevoir. Méléagre, outré de cet affront , fe jette fur fes deux oncles & les tue. « Cependant Aithée qui alloit remer- cier les dieux de la viéioire que fon fils venoit de remporter, rencontra les deux corps de fes frères que l'on portait à Gaîydon. A ce ipeétacle , elle quitte fon habit de cérémonie, ie couvre de deuir, & fait retentir toute la vd.e de fes r ris & de fes gémiffemens. Quand elle apprit enfuite que fon fils étoit le meurtrier de fes hères, elle fi: ceff.-r fes larmes , & ne fongea plus qu’à fe ven- ger. Lorfqu’e le accouc ha e Méléagre , les par- ques avoient mis dans le feu un tiion , auquel elles avoient attaché !a rkftinée de ce prince ; & commençant dè-Iois à filer fes jours , elles préd r^nt qu’ ls durero : ent autant que ce morceau de b. is. Comme elles étoient {orties après cet oracle, Aithée avoir retiré du feule fatal tifon & l’avoir enfermé , pour confère er , en ie gardant foigneufemér t , h vie de fon fil- Pénétrée de douleur à la mort de fes frè'es , elle le prit & fit allumer du feu pour Ty jetter Que ce feu, dit-elle , en tenant à la main le tifon fatal , 8c fe tournant du côté de la flamme, que ce feu con- fume mes proores entraides. Déeffes , ajeuta-t- e!k, en a J refilant la parole aux euménides , qui êtes établies pour punir le forfaits, foyez témoins du facrifice que je va s offrir : fi je commets un crime, c’eft pour en expier un autre. Eue jetta en tremblant Se en détournant les yeux le tifon dans le feu. Méléagre fe lent aufii-tôt dévore, par un feu fecret , ni lui caufe les doui urs les p ! us cruelles , il tombe enfuite clans une trille lan- gueur , jufqu’a ce que le n on éta t entièrement confumé , il rend le dernier fou r ir ». Selor. Paufanias , c’eft Phrynxus , difciple de Thefpls , qui le premier mi. fur la fcène cette fable ou tifon de Méléagre. Voici fes paroles , citées par Lbiftoren : « Méléagre , di.-J; , ne put éviter la mort. Sa cruelle «nè e mit le feu au tifon fatal ; & du même feu , ion malheureux fils fe M E L fentit cbnfurner *>. Il paroît , d’apres ces paroles, que le poète parle d’un fait connu de toute la Grèce ; car il ne fait proprement que l’indiquer. C’étoit peut-être une tradition établie depuis Homère. Cléopâtre , femme de Méléagre , ne put fur- vivre à la perte de fon mari ; 8e Aithée , qui avoir été la caufe de fa mort, fe pendit de déiefpoir. Voyeiç_ AlcyONE. « On cite ordinairement , dit Winckelmann ( Hift. de l’Art , Hv. VL c. 7 0 , comme la plus belle production de l’art fous Hadrien , la ftatue nommée improprement 1 Antinous du Belyée.ere , par la faufie idée que 1 on a qu ehe reprétente le favori de cet empereur : tous les caraèberes qu elle porte , indiquent qu’elle repréfente un Meièagre. On la range à ;ufte titre parmi ;es liatue s de la première claile , mais plus pour la beauté des par- ti.- s que pour la perfection du tout : les parties baSîss da corps, les jambes & les pieds, frit bien inférieures de forme & d’exécution au rente de la figure. La tête eil fans contredit une des plus belles têtes de ieunefif. ce I antiquité. ^Le vifage d’Apollon refpire la fierté & la majefte ; mais la phyfionomie de Méléagre t ous offre 1 'm ise des grâces de la jeuneffe Se de la beaute du bel âge , accompagnée de l'innocence naïve & du defir modère , fans l’in lice d aucune palîion ca- pab e rie troubler l’harmonie cies parties^ diverfes, & cette douce paix de Famé imprimée a tous fes traits. E; fevel.e dur s ce calme profond , 8e livrée » pour ainfî dire, à la ioufTance délié -meme, cttte noble figure indique, par fa pofïticn , ce fiience de l’ame où les fens recueillis fetnblert n’avoir plus de commerce avec les objets exté- rieurs. Ses yeux. cintrés svec un; douce inflexion , comme ceux de la déefle des amours , mais fans indiquer le defir , parlent un lançage plein d’in- nocence. Sa bouche , ctrconfciite dans un tour agréable , refpire l’émotion fans paroître la fentir. Sés joues , nourries Ôi arrondies par les grâces , formant lin bel accord avec fcnm.nton élevé & arrondi , achèvent de décrire le ci ntour gracieux de ce noble adoiefeent. Cependant fon front dé- note déjà plus que le jeune homme ; d annonce le héros futur, par la grandeur impofante qu il acquiert, comme le front d’Herc-Ce. Sa poitrine „ft pu'ffamoent élevée ; fes épaules , fes côtes & fes hanches font d'une be u e achevée. Mais fe<. jambes manquent de cttte bel e forme qu’exige un tel corps ; fes pieds iont ’u e exécution grof- fière, & fon nombril efl: a pG e indiqué». « Parmi les ouvrages chargés d’mficrptions > je cite' ai , dit WincX-imann Mzfi. de l Art , l. V. c I.), U figure ( G'uter. Infcrlpt. p. 989- n. 3.) que l’on découvrit il y a plus de deux cents ans près de S. Vite , dans fi arche, êché de Saitzbourg, MEL & que l'archevêque S c cardinal Math eu Lange fit placer dans fa réfidence. Cette ftarue , ce gran- deur naturelle , eft de bronze , êc reuenabC, pou. l'attitude , au Méléagre du Belvédère » nomme facilement Antinous. Une autre fturue de bronze , toute femblable a cei:e-;à , portant la meme ins- cription au même endroit, c eir-à dire , itu 1- cuilfe , le trouve dans le jardin d’Arairuez , châ- teau de plailance du roi d’Efpagne. Dans 1 eftarr.p , la figure de Saltzbourg tient une hache d aime , qui eft fans doute une addition moaerne ajoutée par l'ignorance ». Le prétendu Antinous du Belvédère que V, irx- kelmann a nommé Méléagre , d’après une légère reffemblance d’attitude qu’il a avec le Méléagre du mufeum Pio-Ciémentin, eft Mercure, félon Al. Vifconti , éditeur de ce mufeum. Les medai^cs d' Antinous , fur lefquelles ce favori d’Hadrien eft gravé, le repréfentent avec des cheveux bou- clés , retombant fur le front dont ils cachent une partie , & fur la nuque du cou , où ils flottent légèrement bouclés ; ainfi il ne peut être reconnu dans cette figure , dont les cheveux font très- courts , crépus & arrondis autour de la tète. D’autres la nommoïent Théfée;mais cette op'.mon n’a pas la plus légère vraifemblance. Quelques-uns enfin avoient cru reconnoître Hercule jeune. La plus légère infpeétion de la ftatue fuffit pour faire rejetter cette opinion. On ne trouve ici ni le gros cou, ni les mufcles fortement refifentis meme dans la jeuneffe du fils d’Alcmène. M. Vifconti allègue les raifons fuivar.tes pour foutenir fon opinion, & il faut avouer que le relpect dont nous fommes pénétrés pour Winckeanann ne peut nous empêcher de les trouver plaufibles- Les traits du virage de la ftatue n’ont aucun rap- port avec ceux de Méléagre , dont un grand nom- bre de bas-reliefs , confervés à Rome , offrent des portraits. D’ailleurs , on voit à la galerie Farnèfe une petite ftatue , qui repréfente Mercure & dont les attributs font aufii antiques que la ftatue elle- même. Elle reffemble trait pour trait au prétendu Antinous du Belvédère. Au moins peut-on laf- furer d’après le deilin qu’en a publié le même auteur à la fin du premier volume du mufeum pio- Ciémentin. L’hiftoire de ce héros , la mort du fargher de Calidon , la mort de Méléagre , le crime de fa mère, & les regrets d’Atalante , de fes fceurs , font repréfentés dans le plus grand detail fur un bas-relief du Capitole. Néméfis y paroît aufiT; pour venger tous les crimes atroces de cette fable célèbre. Un autre bas-relief du même mufeum offre le même héros pourfuivant le fangüer terrible. Sa mort fait le fujet d’un nés beau bas-relief de h villa Borghèfe. M EL 27 Les runéra : !!es de Méléagre, Sc 'a mort d Aithee, fa mèrr , qui fe tua près Ce fon bûcr.er , nt re- présentées fur un biS-re.îef du capttole , Sc-far un bas-reli.f du palais Barbirin. La reff-mb a. ce du mort & des Méléagre qu offrent les au.res mor.umens , amfi que les ch ens conduit, en iefTe , fervent à expliquer te fajet de ces deux marbres. Dans la col! râion du baron de Sto r ch fe trou- vent plusieurs pierres gravées relatives à .Méléagre. Sur une agate onyx on voit Méléagre debout devant un ro her fur lequel il s appuyé avec la main .auche, ayant à côté ne lui deux jave'ots & a Ses pieds un chien qui paroit boire au bas au rocher. Sur une pâte antique , Méléagre tuant le fangl.er calydon en. Sur une cornaline, Méléagre debout , deux ja- velots en main , devant une colon: e fur laquelle il y a la hure du fanglier calydoni.n , cont é laquelle fon chien aboyé. Autour on ht EL. A VG. Sur une agate onyx , Méléagre dans la même attitude , devant un rocher fur equel cft une hure de fangher. Sur une prime d’éméraude , Méléagre debout devant une petite figure de Diane Lucifcra pofée fur un rocher. Sur une fardoine , Méléagre d.-beut , deux ja- velots en main , devant une petite figure de Diane Lucifera , qui eft pofée fur un piédeftal or.ié de dépouilles de chaffe ; au bas du piédeftal font deux ch ; ens dont l’un le regarde. C cft ici le fameux Méléagre fi connu & fi admiré des curieux. MÉLÉAGRIDES. Les fœurs de Méléagre, défefpérées de la mort de leur frère fe couchèrent auprès de fon tombeau , & leur deuil dura jufqu’à ce que Diane, raffafiée des calamités de .a déplo- rable famille d’CEnée , les changea en oifeaux , excepté Gorgé & Déjanire. Ces oifeaux é coi ent une efpèce de poulets qu’on appe lo t oifeaux de Méléag'e , parce qu’on difoit que ces oüe. ux paf- foient d’Airique en Béotie , pour venir fur fi n tombeau. Dans les facrifices d’Ifis , les pauvres offroient, dit Paufanias . cette v. taille q-Acn ap- pelle oifeaux de Méléagre. Ce font les pintades , ou les poules de Numidie. MELENIS , furnom de Vénus , qui fi 2 nifir.it Vénus la noire , parce que, dit-on , les pl. ’firs aux- quels cette déeffe préfi :e, font plus du reifort de ■ h nuit que du jour. Ce£t elle qui apparut en D ij 2 g MEL fonge à la célèbre Laïs , peur annoncer ^arrivée a’un amant fort riche. Ce furnom eft le même eue celui de Melanide , eus fignifie la même chofe. MÊLÉS , jeune athénien , étoit aimé d’un étranger appelle Timagoras , Sc il ne l’aimoît point. Un jour fe laiiTant aller à fon averfion , .il lui commanda de fe précipiter du haut de la cita- delle. Timagoras crut devoir lui témoigner fon amour aux dépens de fa vie ; 8c accoutumé qu’d étoit à faire toutes les volontés de ce jeune hom- me , il fe précipita. Mêles voyant Timagoras mort, en fut il fâché, qu’il monta au haut du même ro- cher , fe jetta en bas , & périt de la même ma- nière. Des étrangers qui étolent à Athènes , pri- rent de-là occsfion d’élever un autel au géhie Antergs , comme vengeur de Timagoras. Voye^ Anter.cs. MÉLÉTÉ, une des trois mufes , dont le culte fut ir-ftîtaé par les aloïdes à*Thèbes en Béotien elle étoit mère dlxion , qu’cl'e avoit eue de Ju- piter. Voyez Muses. MÉlE i ÉTIQüb ( Mufîque infi. des anc. ). Suivant Su lin , c’étoit la même flûte que celle qu’on appeiloit en latin vafca ; apparemment qu’elle étoit d’une exécution plus facile que les autres fiû:es ; car i! a ajouté que les musiciens s’en fer voient pour faire leurs premiers efiais. D’autres veulent que la flûte mélétètlque foit. la même que la phonafea ou phcnafcica , dont les muficiens fe fer voient pour diriger les tons de la voix, & que Quintilieri appelle eonorion ,- en forte que probablement la piagiaule, la flûte appellée yafca , celle furr.ommse pkonofca , la mélététique & le tonorion ne font qu’une feule 8c même flûte. MELIâ i Terra. ). Voyez Mélos. Voyez Pholbs. MÉLIAQÜE , fille du devin Mopfus. Veve? Melies. MELIBÉE. Veye* Pérïeée, Mélibés , une des filles de Niobé. Apollon & Diane immolèrent à leur reSèntiment tous les enfans d’Amphfcn & de Niobé, à la réferve de cette jeune fille & de fa fœur Araycîe , qui feules avoient bien voulu implorer h bonté de Latone. Milité e , effrayée de la cc'ère de ces divinités, c’ avoir pu s'empêcher de marque* fa crainte par- fa pâleur ; & cette pâleur lui étant toujours reliée depuis , on changea fon nom de Mélibée en celui de Ch : ris , ou pâle ta grec- Ces deux filles , en recoHisoitïbnce de :a preteétion de la déelfe , firent bâtir, en l’honneur de Latotte à Argcs, une ftatue auprès de la déeffe. Cette hifioire eâ contraire M E L à ce que dit Homère, qu’aucun ces enfans de Niobé n’échappa à la vengeance des enfans de Latone- MÉLICERTE, fils d’Athamas, roi de Thè- bss 8c d’Ino, fuyant avec fa mère les fureu.s de fon père , le précipita dans la mer 5 mais un dau- phin le reçut far fon dos , Sc le porta dans l’ifthme de Corinthe , fur ie rivage près de Cromion, eu Syfiphe , beau-père de Laër.e , l’ayart trouvé ex- pofé , le fit enterrer honorablement : & changeant fon nom en celui de Paîémon , il infntua en fan honneur les jeux iilsiiques. Mélicerte fut honoré principalement dans l’i’e de Ténédos , où on porta 1?. fnperititioa jufqu’à lui offrir des enfans en lacri- fices. Voyei PaLEMON , P©RTTJMNUS. On voit fur une pâte antique de la coilefiion de Stolch , une figure héroïque , avec un bandeau royal , portée par un dauphin , avec des carac- tères étrufques. Cette figure paroi: être Mélicerte ou Paiemon qui fut fauve par un dauphin, quand fa mère Ino fe jetta avec lui dans la mer pour fe dérober à la fureur de fon mari Athamas, qui venoit de tuer fon fils aîné Laetcus. Les e'trufques ont adopté les faits mémorables des grecs , & en ont fait les fujets de leurs gravures. Celle ci pafferoit pour grecque , fans les caractères qui la font connôître pour étrufque. E le approche de la manière du célèbre Tydée , de la même collection , & elle doit être regardée comme un monument précieux de l’art des e'trufques. MELICRATUM , vin dans lequel on a délayé du miel, efpèce d’nydromel. On en faiHoit des libations dans les évocations des mânes ç OdyjJ . K. )I 7 . ). MELIE , fille de l'Océan. Ayant été enlevée :ve Apollon, fon frère Caauthus eut ordre de fêler chercher ; mais quand il fut qu’elle étoit en ia pu; fiance d Apol on , & qu’il ne convoie l’en tirer , de dépit il mit le feu au bois ifinénien , confier é à Apollon. Le Dieu lui décocha auffi-tôt me de fes flèches qui portent la mort. Mêl e mit au monde deux enfans, Teucrus & Ifinénus : le » premier reçut de ion père i’ivt de prédire l’avenir, i 2c 1 ancre eut 1 honneur de donner fon nom à un fleuve de la Béoîie. Koyeç Ismenxüs. Mélie fut ] encore la mère des nymphes appeîlées Méziss , j qui larmoient une des familles des nymphes marines, __ o É/.ÏNE , mdinum ( Celf. Vitruv. ). Vitruve c :ï que la mêllne étoit us' métal. 1! parle Comme :er anciens ? q'A appelloient indifféremment fr étai tout ce qui f- tiroir de la tere : car la miliae ftoit une vraie terre alumineefe & de couleur jaune , selon Dtofconde. Pline lui donne une cou- leur blanche , 8c hervius une couleur fauve. Mais M E E M EL 2.9 les modernes s’en tiennent au fer riment de ] Ovide appelle cette \\z fertile , fcrtilh eft S£s!i:*, coride ; & ce eue iss peintres arpe’ ent - . ; « I . 4 '"«■'« eofyn. Mats c etosent les h :■ tans rut , approche ‘fort de 5a defeiptioij eue cet ce: iaî-rtiiirbient. lis trava.îloieat auiS tes Lunes auteur fait de la terre méür.e. ‘Galien nomme 1 avec beaucoup de goùtj car c’tft L-cAlus que feus ce titre divetfes emplâtres oui dévoient aprerenment ce nom à leur couleur jaune. (D. J. ) MELIXUM. Les anciens donnoiem ce nom à uoe terre très-blanche , don: les peintres fe fet- voient pour p-_: dre en blanc. Or. nous d.t que cette terre écoi: légère , douce au toucher, friable entre les doigts , & qu’elle coloroir. Jettee dans l’etu , elle r : ht un petit bruit c.u une eipèce de fifflement : ei.e s’attathai: à la langue, de r. ndoit comme du b aire dans la bouche. C’eft de cette te.re eue l’on fe fervoit ancienne ru; nr pour le blanc dans ’a peinture. Depuis on lui a fubfticué le L ; me de ce.-ufe , qui a l’inconvénient de jaunir. H : : : prêté. ’d que le meliium , ou la terre donc on vient de pa-ler, eft exempte de ce defaut, Sc demeure toujours blanche; ce qui mérite d'être examiné. MELIN US colon. T r oye~ Jaune. MELISSES. C’étoient les nées de Melijfcus , roi de Crète , qui fe ch. rgèrent de l’éducation de Jupiter. Leur nom eft Adrafié & Ida. On a aufli donné ce nom aux abeilles ou mouches à mie! (de ?■>.! ■ , miel ) , qui nourrirent ce même dieu, d'où h -.ft quelquefois appelié Mclijfeus. Les poètes ont beaucoup varié fur i’éducation de Jupiter, & en ont attribué la gloire à différentes perfonnes. Voyez Acamastheh , Æx , Amalthee, Cu- RÈtes.^ Dans cette même île de Crète , la prétraité de la grande-mère fe noramoit Mélijfe. Mt-LlSS A uS. V Lyer MÉLISSES. MILITA , aujourd’hui Malte. MEAITA îJ 2 n. il A Ac» Les médailles autonomes de cette île font : C. en bronze. RRRR. en argent Tommufa. O. en or. Le^rs types ordinaires font : Une divinité ayant quatre ailes. Un trépied. Une lyre- Une cha ie ccru’e. Une tête de bélier. Ses rtsbitans or.t frappé une médaille grecque oc laune en 1 honneur du proconfal Balbus. po;te I cp’thcte de in ni géra , oont S: os Italiens l’honore. Scvlax >: 1 r.:Oe or.: trop approché c<.:te lie de l’Af -que , a laquelle ils la dor noient , aa lieu que les romains , qui la co .r.o,;; ;enc beaucoup mieux , la regard :ent ccm. une ; exe de la Sicile, dont ci e eft en effet bien plus voiitne. MEL1THIA , gâteau fait avec du miel , qu’on effroi: à Trophonius. MELITITES , nom donné par les anciens auteurs Iithologues à une efpèce d'argile compacte, d'un blanc tirant fur le jaune, & fembîabîe à la couleur du mie!. On s'en férv*-it auireto s i .té- rieuement, & on la regardoit co mme en fopo- rati. ; on l’app’iquoic suffi extéiieurcment p .ur la guérilen des ulcères. MEL1US. Hercule écoit ainlï furnommé, ou parce qu’il avoir enlevé les pommes d’or de ja d.n des Hefpérides (de , pomme), on parce qu’un bœuf qu’il vouloir immoler s’ /ta: t échappé, on en représenta un autre en petit, avec une pomme, à laquelle on ajouta des pieds & des cornes , félon la manière de ce temps-là d imiter, ou avec de la pâte, ou autrement. Us viffriir.es qu’on vouloir immoler 8c qui venoiert à manquer. MELLARIUM , vaille mi rempli ce vin , qu’on po-toir dans les fêtes de la bonne .le fi-. Or lui faifoit des libations de ce vin. , qu’on nhtppei h i: point via , mais luit ; Sc le raifleau éto.t app elié mdlarium. MELLEUM mcrrr.or , nom donné par les sn* ciens à une efpèce de marbre d’an jr.u.ie clair , de la couleur du miel. On en trous e , dit-on, en pluüeurs endroits d’Italie. MELLIÎA , fruits or. légumes confirs. su rni:-!. Le fucre ne fervoit , chez .es anciens , eue pour la médecine, 8c le -, le! ;enr tend: lieu de lucre pour tous les ccrceitibies où nous employons ce dernier. MELLON A ou MELLIONA , div'n'ré cham- tre qui p reçoit fous fa ;r->tcâ:en les abeilles le miel qu’en en droit. Celui qui voir t du miel, ou gâco t les ruches de fon vdi . s’-tti- roit , difoit on , !a colère de la déeffs MeUoaia ( Arnob . adv. Genres, lib. LU.'- MELLOPROXIMUS à rationîbus. Ce r.cai, qui r e i <. d ns une ir.ftr pt en rapportée par Gratter ( ;88. i.) , defig. e Es adjoints des proximi üuls les d'gnirés de /empire. ^ o Aî E L MELON. On voit fur les médailles de Melos un melon , qui eft proprement une armoirie par- lante. MELOBGSIS , mot grec qui lignifie celui nourrit des oifeaux. Héüotie ( Theogon. 3 } 4' > donne ce nom à une des nymphes qui prennent foin de l'éducation des hommes depuis l'enfance., avec Apollon & les Fleuves. MÉLOPHORE , furnom de Gérés , qui ligni- fie celle qui donne des troupeaux (de ftrjXo) , brebis'). Gérés M.élophore avoir à Megare un temple qui n’avoit pas de toit. MELOPHORI , en grec , foldats perfes , les mêmes que les doryphores. i_e nom de melophori leur fut donné à eaufe des pommes ou grenades dorées dont étoit orné ie bas de leurs lances , ou plutôt des vêtemens jaunes qu’ih por- toienc avec d’autres vêtemens pourpres , ainlï que le dit Eiien (lia. IX. Var. kift. c. 3. ). MÉLOS , douceur du chant. Il eft difficile de diftinguer dans les auteurs grecs le fens du mot mélodie. Platon , dans fon Protagoras , met le mélos dans les iimples difeours , Hz femble en- tendre pat-là le chant de la parole. Le mélos pa- role être ce par quoi la mélodie ell agréable. Ce mot vient de miel. Mélos j île. mhaign. Les médailles autonomes de cette île font : RRR. en argent Hanter. O. en or. C. en bronze. Leur type ordinaire, ell un melon ou une chouette. Le melon étoit une armoirie parlante. On a frappé des médailles impériales grecques dans cette île en l’honneur de Néron , de Nerva. MELOTE , Ce mot fe prend en gé- néral , félon Henri Etienne , pour la peau de toutes fortes de quadrupèdes à poil ou à laine ; mais il déiigne en particulier une peau de mouton ou une peau de brebis avec la toifon ; car fdéxat lignifie brebis. Les premiers anachorètes fe cou- vroient les épaules avec une mélote , & erroient ainfi dans les déferts. Par-tout où la Vulgate parle du manteau d’Elie , les Septante dilent la mélote d’blie. Fleury , dans fon Hijîoire ecclêjiafiitiae , rappoite que les difciples'de S. Pacôme portoient une ceinture , & defïùs la tunique une peau de chèvre blanche , nommée en grec ,«îa«7£î qui couvroit les épaules. M E L MELPOMÈNE , mufe de la tragédie. Une maffue , un mafque tragique & un feeptru , for une méda lle de la famille Pomponta, font recon- noïtre Melpoméne dans la mufe qu’elle repréie te. Ces deux premiers attributs la d’il nguoient des au- tres mufes fur la plupart des menu mens antiques ; mais plus encore fi tunique traînante , ortoficdios , fon grand manteau , palla , fes cothurnes élevés de plus de quatre doigts , & fa ceinture large , quelquefois même double & triple. Elle paroît ainfi fur le farcophage du capitile , où font fculptées les neuf mufes ; fur le marbre de l’apothéofe d’Homère i fur. le farcophage de la villa Mattéi $ au palais Farnèfe , &c. On lui donne ordinairement fur les marbres l’attitude héroïque de pofer un pied fur un objet plus élevé que le plan de la figure. Melpoméne préfidoit à la tragédie , qui étoit chantée chez les grecs. C’eft pourquoi le feholiafte d’Apollonius lui attribue l’invention du chant ; & c'elt pourquoi Phurnutus dérive fon nom de la douceur de fon chant , <«rè pvXxns. Sa fonâion principale eft exprimée dans ce vers attribué à Virg le : Melpomene tragico proclamai moefi'a boatiu Dans un tableau d’Herculanum , Melpoméne 3 les cheveux liés & raiTemblés fur le fommet de la tête 3 efpèce de coëffure fervant à dillinguet les jeunes filles des femmes mariées, qui portoient toujours leurs, cheveux liés & tombans fur la nuque du cou. Gruter ( 25. 9.) rapporte une mfeription ; peut-être unique , gravée en fon honneur : IUNONI. CLAUBIAE ET. SAN... MELPOMINE. On voit dans la collection de Stofch , pîufi nrs pierres relatives à Melpoméne , telles qu’une pâte antique, où paroît la tête de Melpoméne regardant un mafque tragique. Ceux {Wijfi num.Bodley ,p. 121.) qui expliquent cefujer, en difanrque c’eft ua oracle d’Orphée , n’ont pas cor.fulté les pierres gravées, oùcette ( Conf.mus.fi . 1. 1, c. 44. 1 il) mufe eft debout, appuyée fur une colonne, tenant & re- t gardant avec attention un mafque tragique tout- à-fait fembiable à la prétendue tête d’Orphée. Et puis , la tête de cette pâte , de même que de la gravure où l’on a cru voir Virgile & Orphée , eft fans contredit un mafque tragique, comme le démontre l’élévation fur la tête appelles (Pollax. MELPHIS , mère de Mérîon, M E M Cnom. lib. IV , fia. 15O *'/*« en grec. oV«, était une coiîrure de cheveux qu: aUo=c quelque- fois en peinte , t:mo n quantité de p:erres g. .-.ve.s, & non pas un cône , tout nu , comme un chapeau pointu, ainii que prétend Cuper{ Apotkeos. hem. p.Sz. )- — Sut une pâte antique , Melpomine ami-corps, avec l'air pe: fit. De ia ma n droite elle foutient Je vêtement qui lui couvre le fein ; de la gauche elle tient une branche de laurier, arbre coi.vacré aux mufes. — Sur une pâte de verre , dont ( Maf. Florent, t. I , tdb. XLIll , n. 1 1 ) l’original eft dans le ca- binet de ï’empere r à Florence , Melpomene , rr.ure de la tragédie. Celui qui a deiïi.ie cette pierre , a pris le volume roule qu'elle tient à la ml .1 g uch: pour une tafie 5 Se ce que la mu e tient a la mum dro te , il l'a m s tiop proche de la bouche. Le pré ôr Gori n'ea a donné aucu e explication. Vir.ckelmann prend ce que la m fe porte à la bouche & tient du b ut des doigts , pour quel- que chofe qu’elle veut manger , & peut-être eft- ce du laurier ; car les anciens croyoïent qre le laurier r-fpiroit l’enihoufiafme poétique : e’eir par cette raifon que les poëc s étoient appelles ÇLycopkr. Cajfandr. v. 6 .) AaÇvtçâ'/ot , mangeurs de laurier. — Sur une prime d’éméraude , Melpomene de- bout , appuyée fur un genou , tient un mafque dans la main droite, & dans la gauche une ba- guette. — Sur une cornaline , Melpomene debout de- vant une colonne , ayant un mafque en main. — Enfin fur une agate-onyx , Melpomene aflife tient un mafque à la main. MELPOMENOS , furnom que les Aeharniens donnoient à Bacchns ; il vient de fte^srofiai , je chenu , et fign.fie celui qui fe plaît aux chants. MÉMACTE , furnom qu’on a donné chez les grecs à Jupiter , en 1 'hoi.neur de qui on ctlébroit des fêtes appelL.es rr.émaciéries -, & le mois dans lequel ou faifoit Cette fokmr.ité, s’appclloic mé- Tnaderion : il corr.me: çoit l'hiver. On donne à ce nom plufieurs étymologes auffi peu certaines les unes que les autres. Fciru? nous apprend feu lsme.it qu «m ce jour-là on pri â t Jupiter d’être plus doux & moins turbulent dans 1 hiver. MÉMACTÉRIES , MÉMACTtRION. Vcye^ Mbmacth. MEMBRâNÆ , peaux de biebis fur lefquelles on écrivcit. Voyc J- Fergamemujc. M EM 3 1 MEMBRE. Chaque membre eu portion du corps étoit autrefois cenficrée Sc vouée a quel- que divinité ; la tète à Jupiter , la poitrine à Nep- tune , la ceinture à Mars , l'oreille^ a la mémoire , le front au eénie , la main dro te a la foi ou fidé- lité , les genoux à la miféneorde , ks foureds à Junon , les yeux à Cupidon , ou ielt n d autres , à Minerve ; le derrière de î oreiue droite a Ne- méfis , le dos à P uton , les reins à Vénus , les pieds à Mercure , les talons & les plantes des pieds à Thétis , les doigts à Minerve , &c. MÉMERCUS , un des deux fils de Jafon & de Médée , que cette marâtre égorgea avant de s'enfuir à Athènes. MEMMIA , famille romarne dont on a des médailles. C. en argent. RRR. en bronze. O. en or. MEMMIA, fécondé femme de Sévère- ’ Alexandre. SVLPICIA MeMMIA ArGVSTA. On doute s’il exlfte des médailles de cette princeffe. Goltzius en a cependant deflsné une qu’il rapporte, mais que l'on ne connort dans aucun cabinet. M-EMNON , fils Je Tithor. & de l'Aurore , vint au fe cours de iroye, vers le milieu de ia dixième année du liège , avec dix mille perfans 8 c dix mille éthiopiens d'Afie. II y vint , parce qu’étant fils de Tithon , il étoit neveu d: Priam. Vcyei Tithon. U s'y diftinuua d'abord par fa bravoure , & tua Antiloque fils de N eft or. Mais Achille vint l'attaquer ; & après un rude combat , le fit fuccomber fous l'effort de, fon bras. A ce trifte fpeâacle , dit Ovide , on vit pâlir cette couleur vive & vermeille qui brille lorfque l'Au- rore paroît , & le ciel demeura couvert de nuages. Cette tendre mère ne pouvant foutenir la vue du bûcher qui alloit réduire en cendres le corps de fon fils , alla, les cheveux épars & les yeux baignés de larmes ,fe jetrer a x pieds de Jupiter , le ccn- jurer d’accorder à fon fils quelque privilège qui le diiiinguât des autres mortels. Le père des dieux exauça fa prière. Dans !e moment, le bûcher déjà ai cmé s’écroula : on en vit fortir des rourbillcns de fumée qui ob:'c ir- ernent l’air , & des monceaux de cendres cui -s'étant condenfés , préfentèi eut d’abord un co-yS q,ï imprunt . du feu ia chaleur & la vie , & la _! é— gérer de cet ckment lui fournit des aiks. Un moment après on vit fortir de ces cendres uns M E M infinité d’olfeaux qui firent trois fois le tour du bûcher , en faifar.t entendre tous les mêmes cris. Au quatrième, ils fe réparèrent en deux bandes , 6e fe battirent les uns contre les autres , avec tant de fureur & d'opiniâtreté , qu'ils tombèrent au- près du bûcher, comme des victimes qui s’imrno lofent aux cendres dont ils venoient de forcir, montrant par la qu’ils dévoient la naiffance à un homme rempli de valeur. Ce fut au AS de lui qu'ils prirent le nom de Memnonides . Ces oifeaux ne manquent pas de venir tous les ans dans le même endroit, où , par un femblable combat, ils honorent le tombeau de ce héros. Pour l’Aurore, elle verfa des pleurs en abondance fur la mort de ion fils , & depuis le jour fatal où elle le perd:t , elle n’a point cefie d’en répandre. Ce font ces mêmes larmes dont fe forme la rofée du matin. Paufanias , parlant des oifeaux de Memnort , dit : ceux qui habitent les côtes de l*He!lefpont, affinent que tous les ans , à un jour déterminé , ces o fe mx viennent balayer un certain efpace du tombeau de Memnon , où on ne laifîe croître ni arbre ni herbe, & qu’en fifre ils l’arrofent avec leurs ailes , qu’ils vont exprès tremper dans l’eau du fleuve Efépus, Memnon eut une ftatue eoloffale à Thèbes en Egypte , au-delà du Nil. On difoit que lorfque les rayons du foleil venoient à la frapper , elle rendoit un fon harmonieux. Strabon , auteur ju dicieux , nous apprend qu’il l’a vue, & qu’il a en- tendu le brun qu’elle faifoit. « J’étois , dit- il , *> avec Eiius Gailus & une troupe d’amis , lorf- « que, confidéranr le colofïe , nous entendîmes == un certain bruit, fans pouvoir affurer toutefois » s’il vencit de la ftatue ou de la bafe , ou s’il m vencit de quelqu’un des affiftans ; car je croi- « rois plutôt toute autre chofe, que d’imaginer 3, que des pierres arrangées de telle ou telle ma- =3 nière , paiffent rendre un pareil fon. « Le père Kirker attribue ce fon à quelque reffort fecret , qu’il croit avoir été une efpèce de clavecin ren- fermé dans la ftatue , & dont les cordes relâchées par l’humidité de la nuit, fe tendoient enfuite à la chaleur du foleil , & fe rompoient avec éclat , faifant , dit Paufanias , un bruit femblable à ce- lui d’une corde de viole qui fe rompt. Cambyfe ayant voulu éclaircir ce myftère , Su y foupçon- nant de la magie , fit brifer le coloiîe depuis la ecte j'afqu’au milieu dit corps : le refte fubfifta long-temps après, gè rendit toujours le même fon. On croycit encore que Memnon rendoit par fa ftatue , un oracle tous les fept ans. Elr.et ( dans-for: Traité far la f -nation dit para- dis terrejîre) , a. exercé fon talent pour les con- jcétures fur l’hiftoire de Memnon. En la dépouil- lant de tout le merveilleux mythologique , n’en a-t-il point fait une nouvelle fable ? M E M « Jahionski & le chancelier M®sheim n’ont fa s’accorder enrr’eux , dit M. Pav. r , au fbjet d’un des coloiies qu’on voit dans ia i hébaide , en avant de Medinet Habu. Celui qui eft le plus mutilé, 8c dont on a chargé les pieds d’infcrîptic-ns grecques & latines, doit être , fuivaut Jablonski , la véritable ftatue vocale de Memnon ou d‘Amé- nopkis , dont il eft tant parié dans l’antiquité. ( Voyez fon Traite de Memnone grtco & ttgyptio kujufque celeberrimâin Thebaide fiatuâ'j j & je ne trouve que des conjectures très-vagues , très-peu fondées dans tout ce qu'on allègue pour combattre fon fentimeat. Il y a eu en Egypte • beaucoup de fouterraifts , de grottes , de galeries percees dans cette couche de pierre calcaire qui y porte la terre végétale , dont la profondeur n’eft fouveat que de trois ou quatre pieds : or , comme nous fa- voris , & par ia connoiffance du local , & par le témoignage de Paufanias , que la ftatue vbcale n’étoit point fort éloignée de l’entrée des cryptes, ü eft plus que probable qu’un rameau de ces fjuterrains paffoit diredlemenc fous le piedefta! ; de forte qu’il ne s’agiffoit que de frapper contre le roc avec un instrument de métal , pour faire réfonser le Memnon ; & ce qui décele entièrement cet artifice , c’eft que le fon ne partoit pas de la tête, comme l’infïnue Philoftrate ( Vit. Apollon, lib. VI. c. 3. /mais de la pl.-nthe ou du trône fur lequel la figure étoit aftîfe. Quand on a perdu la connoiffance de ce fouterrain , on a vu ceffer aulîi ce phénomène. Je fais bien qu’un favant a propofé là-deffus une autre explication , où il n’admet que ia force des rayons du foleil & l’arran- gement des pierres. ( Veye £ Mémoire fur les obé- lifques par le p. G. de V Oratoire. ) Mais on fe dif- penfera de réfuter cette opinion bizarre qui, pour applansr une difficu'té, en fait naître mille autres. L’excavation , pratiquée f; us la bafe du coîoffe dont je viens de parler, n’eft point une chofe fans exemple ; car, fous ia ftatue d’ivoire d’Ef- culape à Epidaure , on avoit également creufé un puits qui paroît plutôt avoir fervi à favorifer quelque fraude pieufe , qu’à entretenir l’humi- dité de l’ivoire , comme on tâchpit de le per- ftiader aux étrangers.. Le chancelier Mosheim penfoit que les prêtres de Thèbes ayant perdu l’ancienne ftatue de Memnon , en firent ré- former une autre fous le règne de 1 empereur Domitien , pour oppofer ce prétendu miracle aux progrès du chrïftianifme ; mais c’eft réellement porter trop loin l’audace de deviner dans l’hîfto’re l'Egypte , où le premier ordre fteer dotal avoit été ruiné long- temps avant qu’il fût queftion ou chriStiarufir.e dans le monde. Il eft vrai que les mfcrîptiors dont on a chargé lespie.is de Memnon, ne remontent point à une époque plus reculée que le règne de Domitien ; mais cela ne prouve autre choie , finon que les étrangers qui virent ce mo- nument d.»ns des terres antérieurs , ne jugèrent point à propos d'y écrire leurs noms , comme quelques M E M quelques voyageurs d'Europe ont grave *eur su f.mmet de la plus haute des pyramides. L'abbé Gédovn dit , dans fa Tradudios de Pau&mas (r. llï-P- zo ',. ) , qu' 1 forto t du colofle de Memnon un fan tel que celui des cornes (Cun infiniment de mufique , lorfqu' elles viennent a Je enfer. Il y a dans le teste *>S ce qui doit défigner plus pofitivement ie fon des cordes qui rompent fur une cithare ou une iyrs. La caine de pierre qui eft dans une des faîles fépulchrales de la grande pyramide , retentit fur un ton à-peu- près lemblabie , lorfqu' on la frappe avec un inf trument de métal. « Un autre ouvrage ( de baifate , ajoute Pline , ) que Ion dit aujjt confdérable que celui-ci (le Nil) > a été corzfdcré dans le temple ae Sérapis a Tneoes ; on ajfare qu'il repréfente la fiatue de Memnon , qui rend des fons tons tes jours quand les rayons du Jolcil levant viennent la frapper. Il ne faut pas con- fondre la llatue de Memnon dont Pline parle , avec celle qui fubfifte , & qui a ïnfpiré une fi grande curiofité aux voyageurs anciens & mo- dernes : non-feulement cette dernière eft co'os- fale , mais elle eft de granit ; d'ailleurs die étoit antique à l’égard de Pline , puifqu'eile étoit pla- cée de fon temps dans l’endroit qu'elle occupe aujourd’hui , c’eft-à-dire, hors la ville de Thèbes, allez pi ès des tombeaux des anciens rois d'Egypte, & qu'elle avoir été élevée avant la conquête que les Pcrfes firent de ces pays , tandis que la llatue de bafalte , que Pline préfente comme un objet beaucoup moins confidérabie , étoit confacree dans un temple de Sérapis , dont le culte n'a été introduit en Egypte que fous les Ptolémées. MÉMOIRE. Dans les cérémonies de l’oracle de Trophonius , on faifoit boire à ceux qui ve- noient confulter l'eau de [oubli & [eau de la mé- moire .- on les faifoit auffi aifeoir fur le trône de la mémoire . Voye y TROPHONICS. La mémoire a été auffi mife au nombre des déeffes , fous le nom de Mnémofine. MEMOIRES. Voye ç C o mm e -V ta suis. MEMORIA fignifioit un écrit abrégé, un pa- pier-journal. Aulu-Gelle dit dans ce fens : In veteribus mémo ras feriptum legimus. Memoria défîgnoit auffi un tombeau , un mo- nument confacré à la mémoire de quelqu'un. On lit cetre înfeription : SERVILIUS. TROILUS. SE. VIVO. C O M P A R A V I T, M E M O R I A M S I B I. ET. SUIS. MEMORIALES , hiftoriograp hes » écrivains Antiquités , Tome IV . M E M 33 qui tentaient regiitre des grandes aétons, pou* les Eft rire dans Ls aires publics , & pou: sa faire récorapenfer les auteurs. M em oki A i.tr croient suffi des fircreta'tes ces empereurs , divifés en cLftérens departemens. MEMPHIS , fils de Jupiter & de Protogéme. Memphis , dans l’Egypte- memi. & mem- OEITHC. Cette ville a fait frapper des médailles impériales grecques en l’honneur d'Hadrien , d’Antonin. « On donne , dit M- Paw , à Memphis une enceinte de trois lieues , & il ne faut pas douter qa’on n’y ait compris de grands étangs abfolument comblés de nos jours , un parc ou une quantité de bofquets d’acacia , de palmiers, de fycomores; 8c enfuite tout le palais royal des Pharaons , qu’on fait avoir été étendu en longueur d’une extrémité de la ville à l’autre, parce que c’étoit probablement un amas de diftérens logemens ou il y avoir des écuries , un ferai! & des chapelles. Au refte, Memphis ne s’aggrandit , & ne fè peupla qu'à mefure que Thèbes devint déferte ; car il ne faut point croire que ces deux villes aient été très fioriffantes à la fois , ce que la population de l'Egypte ne permetto’t point ; & fi on lit , dans l’ouvrage de M. d’Origny , que vingt mille villes ont pu y exifter fans faire aucun tort aux terres labourables ( Voye y /’ Egypte ancienne, tom. I , chap. i. ) , nous dirons que de telles affertions font des rêves , qui relïemblent à ceux que ce même homme a eus fur l’île Eléphantine , dont l’étendue lui paroiffoit être prod'gieufe, bc nous avons déjà eu foin d’avertir que cette île n’eft qu’un point de terre dans le Nil ». « L’aggrandififement de Ptolémaïs & d’Alexan- drie fit tomber Memphis à fon tour , & la même révolution arriva lorsqu'on bâtit le Caire , fur le- quel les voyageurs modernes fe font autant trom- pés, que les anciens fe trompaient touchant la prétendue grandeur de Thèbes. On peut être certain que l’enceinte du Caire n'elt pas à beau- coup près de trois lieues de jjoo toifes cha- cune ». MEMPHITE , rom donné par les anciens à une pierre , qui , mife en macération dans le vi- na gre , engourdlfïoit les membres au point de rendre infenfibie àladouieur & même à celle de l'amputation. On la treuvoir, difoit-on, auprès de Memphis en Egypte. On a donné auffi quelquefois le nom de Mem- phitis à une efpèce d’onyx , compofée de cou- ches , dont l’inférieure eft noire , la fupér-ic ure blanche. E 54 M E N MEMPHITIQÜE. Foye l Danse. MEN ou le Dieu-Mois. « Les antiquaires , dit M. le Blond dans i explication des pierres gravées du palais rcy al, font convenus de donner ie nom de dieu Lunus à une figure de jeune homme , re- préfentée fur les médailles avec différera attributs , dont les principaux font le bonnet phrygien & ie croiffant 5 mais il s'en faut bien que les antiquaires aient défini d’une manière fatisfaîfante cette pré- tendue divinité. Leu: s difcuffions , au contraire , n'ont enfanté que des doutes ou des ^ aliénions ridicules. La plupart ont cru fur la foi de ipar- tien , eue le ‘dieu Lunus n'étoit autre chofe que la Lune même. Cet hiftorien nous dit dans la^vie de Caracalla , que les habitans de la ville de Car- rées croycient, d’après une ancienne tradition, que ceux qui regardoieat ia Lune.ccmme une di- vinité femelle étoient le jouet des femmes , & que ceux au contraire qui l'honoroient comme une di- vinité mâle , triomphoienî des charmes & des arti- «fices du beau feXS , idées puériles, & bien dignes cela fupérftinoa grcff.ère qui régnoit au tems ou Spartien écriVoiî. Nous n'ignorons pas qu'on a quelquefois donné, les deux fexes à la divinité 5 mais "il ne feroit pas raifonnahie de faire ici l'ap- pl. Catien de cette doctrine, qui d'ailleurs fut celle des orientai^ plutôt que celle des grecs ». « Le mot Lunus ne fe trouve que dans Spartien, & cet hiftorien cité une fois a dû l'être mille ; telle eft la marche des philologues & des commenta- teurs, & c'eft ainft qu'à force de tranferire & de répéter fans examen & fans critique ^on parvient à confacrer les plus infignes erreurs. Pour échap- per à celle que nous combattons ici , il fuffit d’e- xanvner lesmonumens & de confuker les auteurs qui peuvent ferv'ir à les expliquer ». « Le bonnet phrygien fait affez connoître que la divinité dont il s'agit, tire fon origine de Phrygie ; & la multitude de médailles de cette province 6c des pays voifins, dont le type eft celui d'un jeune homme avec ie croiflant & le bonnet phrygien , ne laiiTe fer cela aucun doute. Non-feulement !es médailles nous apprennent que cette divinité tire fon origine de Phÿygie , mais ii y en a mime fur lesquelles fon nom eft écrit. Haim en a publié une de la ville de Sardes ( Edit. Kell. part. II. tom. XXI. ) , qui préfente le bufie d'un jeune homme avec le bonnet phrygien , le croiflant autour des épaules , & la légende MHN ASKHNOc. Sur une autre de Laodicée du Liban ( Vaillant , in Sep dm. Sevtr.) , on voit un jeune homme debout, qui rerient un cheval par la bride , avec cette légende AâoAikegn npoc aibano J'.EN. Un troifième de la ville de Tiherias ( Vaillant , in Antonin. ) offre le même jeune homme debout , avec le bonnet phrygien & la légende TXBEPIEQN mhn. Enfin , fur une médaille d'Antioche de Pifidie ( Patin , M E N Num. imperat. p. 175.), après la légende COL; CAES. ANTIOCH. , on ‘lit le mot MENSIS, qui fe rapporte à une figure femblable aux précé- dentes , avec cette différence cependant qu’aux at- tributs déjà cités , celle-ci joint une Victoire qu'elle tient de la main gauche , & un coq qui eft à fes pieds. I! paroît donc inccnteltable que la figure repréfentée fur ces médailles eft ceüe du Mois , ncn-feulement perfonnifié, mais encore déifié, hn effet , fi l'on confiai te Strabon , on verra que dans différons pays de î’A£e-Mineure,& principalement en Phrygie , on rendoit un cuite au Mois appellé MHN en grec. Selon ce géographe, k Mois flib. XII. p. y 80. ) avoir un temple entre Laodicée^ & Carrure, où on l'honoroit fous la dénomination particulière de KAPOS. Le même auteur nous ap- prend qu'entre Antioche cîe Pifïdie & Synnades, le Mois étoit encore honoré comme une divinité , & que les miniftres de fon culte y éroient en très- grand nombre : mais après la mort d'Amyntas , le temple & le culte furent détruits. Dans ce canton, le dieu Mois éroit furnommé APKAïOS. ( Ailleurs il eft nommé ASfCAios , peut-être faudroit-ii lire ASKKNCc , comme fur la médaille de Sardes citée ci defius. ) » « Non loin de la ville deCabires, appeüée depuis Sébsfte par la reine Pytodoris qui l'avoit em- bellie , on voyoit un temple célébré confacré au Mois , qui y étoit henoré fous le titre de Cjapna- KHS. Il y avoir dans ce temple piufîeurs kiérodules & un domaine facré , dont ie grand-prêtre per- cevoir les revenus. C'étoit là, dit Strabon, que les rois prononçaient le ferment royal , en fe ftr- •vant de Cette formule : Je jure par La fortune du. roi & par le mois Pharnace ( Strabonis l. XII. p. 5 yy. ). On ignore les véritables raifons qui ont fait donner à ce mois le nom de Pharnace , & qui l'ont fendu fi célèbre. Il n'y en a de trace ni dans Strabon , ni dans aucun autre auteur- Peut-être le roi Pharnace s’étant diftingué par de grands bienfaits ou par de grandes actions, vouiut-on éternifer fa mémoire , en appellant un mois de fon nom : de même que les romains, .par honneur pour Jules-Céfar & pour Augufte , donnèrent à deux de leurs mois les noms de ces empereurs (Juillet & Août, qui auparavant fe nommoient Quint Pis & Sextilis. ). Le Mois étoit honoré comme un dieu dans prefque toute i'Afîe-Mi- neure, & l’on doit préfumer que chaque Mois de l'année étoit encore révéré fous un nom particu- lier : or , c’eft dans ce fens que l'on rendoit un cuite à celui de Pharnace. Vaillant ( Reg , Partk . hift. tom. IL p. çz. ) , M. Ecke! ( Num. vet. anec- dotï tab. XI. tP. f ) & Gori ( Muf. florentin. ) ont publié des médailles du roi Pharnace, ciont ie revers préfente la figure d'un jeune homme avec difrérens attributs, &c. Ce type ^jqui a été pour eux une énigme , ne peut être autre choie que 1s mois Pharnace M E N « Il faut convenir qu’il 7 a un grand rapport Entre .'a Lune & le dieu MHS des grecs , c autant eue la plupart des a-c;ens peuples ont compt; leurs années par mois lunaires : mais ce rapport ne prouve rien contre notre opin on. L origine de la déification du àlois 3 de de ia reprefeot.it. on a\ec le bonnet phrygien & le cro llanr , vient de ceque les habitans de Pnrvgïe , après av :r adopte ou p'utô: confie é la forme des mo-s lunaires , ima ginèrent non-feulement de déifier le Mois , & de lui donner !e croilTar.t pour marque de fa dépen dance de la Lune , mais de le repréfenter encore avec le bonnet phrygien , pour s’affurer a jamais la gloire de cette invention. Son culte fut établi dans plufieurs pays , fur les médailles defqueis on le Ycit reprefenté ». « Le bonr.et phryg’en & le croiffant font , comme nous l’avons déjà obfervé , es attribut' principaux du dieu Mois. On voit cependant ion bulle avec le croiffant , mais fans bonnet , & la tète couronnée de laurier , fur une medaslie de Galatie ( Rec. de Méd. de peup. 6? de vides, lom. II. pi. XXXIX. ) . On le voit au contraire fur une pierre gravée dans le recueil du comte de Caylus ( Antiq . tom. II. fl. XL 1 X.) , avec le corno ou bonnet phrygien , & fans croiflant : en le recon- noit fur-tout à l’étoile placée des deux côtés du bonnet ; l’on doit remarquer qu'il n’a point de cou. C’ert ainlî qu’on le voit fans cou & fans croiffant fur une cornaline du cabinet du duc d’Orléans , ayant feulement un bonnet phrygien parfemé d’étoiles. Une médaille d’Anriochus Dionyfus, fur laquelle il eft repréfenté , avec le croiffant aux épaules & le bonnet phrygien , ceint d’une efpèce de diadème & orné d’étoiles ( Liebe Gotha. Kumar. p. 1 1 ï . } , ne permet pas de douter que ce ne foie la même divinité qui eft fur notre . cornaline ». « D’autres fois . cm le voit debout , habillé à la phrygienne , avec le bonnet du pays , s’ap- puyant fur une hafte , tantôt fans fer •& tantôt armée , portant fouvent une petite montagne , une Viétoire., ou tenant la patère , & ayant à fes pieds un coq & quelquefois une tête de bœuf ». f^oye^ Luxas. MENA ou MÈNE , divinité qui étoit révérée à Rome & invoquée par les femmes & les filles , comme celle qui préfidoit à l’écoulement de leur fang menftruel. Dans les dérangemens ou les fupprefîîons de cette fécrétion naturelle , elles faifoient des offrandes à la déeffe Mené. Son nom vient du grec ftt », mois , ou fur,ir, 3 lune. Que! ques philologues la prennent pour la lune elle- même. S. Auguftin parle de Mena dans la Cité de Dieu ( liv. IN.). MENADES ou FURIEUSES. On appeliok M E N ?> a'nfi les bacchantes , à caufe des cérémonies étranges qu’elies fiiioient dans leurs fêtes , ou elles fautoient , danfoient , couroient toutes eenî- velées , & faifoient ces contorsions extraor ai- n aires & des aérions vio. entes, ju.qu a tuer ceux qu'elles rencor.tr o "e n 1 , & porter leurs têtes en fautar.t. Noyé ^ Bacchantes, ihiabes. Ce mot eft dérivé de ftamiai , être en fureur. MENÆ , en Sicile, menai N QN. Les médailles autonomes de cttte ville font ; R. en bronze. O. en or. FvRR. en argent. Leurs types ordinaires font: Deux torches en fautoir. Une maffue. Une lyre. Efcuîape. V, étoffe dans un bige. Mena , divinité des arabes avant la fondation du mahométifne. MÉNAGYRTES , furnom des galles ou prê- tres de Cybèle ainfi appellés parce qu’ils alloient, à certains jours du mois , ramaffer des aumônes pour la grande mère ; & parce que , pour attra- per de l’argent , ils faifoient des tours de foü- pleffe , ce que fïgnïfie ce nom. Noye-[ Agyrtes s Metragyrtes , fynonyme de Menagyrtes s Béeisaire. Ce mot eft formé de r~u 3 mois , gc d’xyyjf v/,s } un charlatan. MÉNALE, montagne d’Arcadie , qui fut le théâtre d’un des travaux d'Hercule. Une biche qui avoit les cornes d’or & les pieds d’airain , avoit fon gîte au mont Ménale. Elle étoit fi légère à la courfe, que perfonne ne pouvoir l’atteindre. Hercule fut envoyé parEuryfthée pour la prendre ; il ne vouloit pas la tuer , parce qu’eîie étoit con- facré à Diane. Elle exerça pendant un temps Her- cule à courir après elle ; mais enfin elle fut prife en voulant palier le firuve Ladon. Hercule l’ap- porta fur fes épaules à Mycènes. Le mont Menais étoit particulièrement confacré à Diane , parce que c’étoit un terrein propre à la chaffe. Ménale étoff auffi une ville d’Arcadie , célèbre par le culte qu’on y rendoit au dieu Pan. MÉNALIPPE 3 foeur d’Antîope , reine des . amazones , fut faite prifonnière par Hercule dans E ij M E N la guerre qu’il fit à ces héroïnes. Elle fe racheta , en donnant pour fa rançon la ceinture de la reine, avec ies armes & ion baudrier. Mêianipps , une des maitreflfes de Neptune, fut honorée à Sycione , où 1 on ceîebroit en fon honneur une fête appeîlée de fon nom Meaalip- pies. Ménalippe , fils de Thélce & de Périgone. Voye^ Périgone. MBJMALIPPIES. Foye l ménalippe. MÉNALIPPUS , jeune homme , amant de Cométho. « A Patra , en Achaïe , dit Paufanias , étoit le temple de Diane-Tridaria , dont la prêtrtife était toujours une vierge , obligée de garder la chafteté jufqu’à ce qu’elle fe mariât 5 dans lequel cas le facerdoce pafloit à une autre. Or il arriva qu’une jeune fiile d’une grande beauté , nommée Cométho , étant revêtue du facerdoce , Mélanippus le jeune homme de fon temps ie mieux fait , le plus accompli , devint amoureux d’elle. Voyant qu’il en étoit auifi aimé , il la demanda en mariage a fon père. Le naturel des vieillards , dit 1 h fb- rien, eft de s’oppofer toujours à ce que fouhaitent les jeunes gens , & d’être fur-tout fort peu tou- chés de leurs amours ; par cette raifon , Ména- lippus ne put obter.ir de réponfe favorable , ni ■des parens de la fille , ni des liens. On vit en cette occafion , comme en bien d’autres , que quand une fois l’amour nous pofsède, toutes les loix divines & humaines ne nous font plus de rien ». « Mélanippus & Cométho fatisfirent leur paffîon dans Je temple même de Diane ; & le faint lieu alloit être p*our eux comme un lit nuptial , fi h déeffe n’avoic donné des marques terribles de fa colère : car la profanation de fon temple fut fuivie d’une ftérilité générale , en forte que la terre ne çroduifoit aucun fruit ; & enfuite des maladies populaires emportèrent beaucoup de monde. Ces peuples ayant eu recours à l’oracle de Delphes , la pythie leur apprit que l’impiété de Ménalippus & de Cométho étoit la caufe de tous leurs maux, & que le feul moyen d’appaifer la déeffe étoit de lui facrifier à l’avenir , tous ks ans , un jeune garçon & une jeune fiile qui excellaffent en beauté fur tous les autres. Ainfi , pour le crime de ces deux amans , on voyoit périr de jeunes filles & de jeunes hommes qui en étoient très- innocens : leur fort & celui de leurs proches étoient bien cruels , tand:s que Ménalippus & Comérho , feuîs coupables , fembloient moins malheureux ; car du moins avoient-;ls contenté Lins defirs , & les amans fe trouvent heureux de pouvoir fe fatisfaire, même aux dépens de leur vie ». M E N ' Pour favoïr comment Ccffa cette barbare cou- tume de facrifier des hommes à Diane-Triclaria , voyeç Eurypile, fils d’Evémon,& Triclaria. Ce paffage eft tout entrer de Paufanias ; & les réflexions qui y font jointes, font aufïi de cet hiftorien. MÉNALUS, père d’Atalante. V. Atalante. MÉNASINUS , fils de P lux , avoir une ftatue 3 Corinthe , dans le temple bàn en 1 hos- . neur de fon père. MENDE , en Macédoine. .MENAI H. Les médailles autonomes de cette ville font; R.RRR. en argent.'. .Pellerin. O. en or. O- en bronze. Leur type ordinaire eft Silène. MENDÈS. Ce mot défignoit un bouc dans îa langue antique des égyptiens , félon Hérodote ( lib. i. cap. 4 6. ) le grand étymologique , & Suidas, au mot Mendès. Mais Jablonski ( Panthéon Ægyp- tiorum ( lib. II. cap. i. ) n’a jamais trouvé dans les livres cophtes , le mot mondes , pour exprimer le bouc ; c’eft toujours celui de Bareit. Il en a conclu avec vraifemblance qu’Héi odote s’étoit trompé , en donnant au bouc le nom égyptien du dieu dont cet animal étoit le fymbo e ; & que fon erreur ayoit été copiée par les écrivains grecs qui l’ont fuivi. Les Grecs ont mieux connu l’origme de la di- vinité appeilée Mendies , en l’afi'ignant pour le fyrn- bole de’ la nature ou de ia puiffance créatrice de tous les êtres fublunames , & en lui affimliant le dieu Pan dont l’crigine grecque étoit la meme. Le véritable feus du mot cophte endés eft , celui qui engendre beaucoup. C’eft dans le fens de divinité productrice, que mendés étoit un des fymboles du foleil , fourcs de vie pour la nature entière. Les anciens regardoient le bouc comme rani- ma! le plus enclin à l’a&e de la génération. Ho- rapolkm {lib. II. cap. 48.) dit même que le bouc peut s’y livrer dès le fiptième jour après fa naif- fance. Ces propriétés réelles & fabuleufes le firent alfigner par ks égyptiens pour le fyir.bole de mendès , & par les Grecs , pour celui de Pan , deux divinités qui, toutes les deux , étoient l’em- blême d’une même propriété de la nature , celle de tout produire. Par la même raifon, le phallus , emblème de la génération , fut un fécond fymbole de Mendès ou de Pan , adoré dans la ville de Panopolis , fous le nom de Chemmis. M E N Un nome & une vil e appelles Mondes , & ^ tu ® s vers une ces embouchures du N:!., re " ount un cuire au bouc , & s’abftenojent , pour cette rai- fon, de maneer des chèvres. Des vers , rapportes par Srrabon ( lib. XV il. ) font mention d une ce- remonie religieufe très-extraordinaire , pratiquée par les femmes de Mendies. Celles-ci , cans te dciïein de fe rendre fécondés , fe prètoient aux approches les plus lafcives du bouc contacte au dieu de la fécondité. La divinité adorée à Panopolis fous le nom de Pan , portoit encore les nom de Mendes r , de Ckemmis , , Voye^ Ira^ GÉNIE. Les grecs & les Moyens étant en préfencç fous les murs de Troyes , prêts a combattre , Pâris & Ménélas propofent de fe battre en combat fingu- lier , & de vuider eux feuls ia querelle. On^ con- vint que fi Pâris tue Ménélas , il gardera Hélène avec toutes fes richeffes , & les grecs retourneront en Grèce, amis des troyens ; mais que fi MérJlas tue Pâris, les troyens rendront Hélène avec toutes fes richeffes , & payeront aux grecs de a leurs defeendans un tribut qui les dédommagé des frais de cette guerre. Tout étant réglé , ils entrent en lice. Ménélas a l'avantage ; mais V enus voyant fon favori prêt à fuccomber , le dérobe aux coups de fon ennemi , l'emporte dans la viiie , c eft- a- dire, que Pâris prend la fuite. Le vainqueur demande le prix du couinât $ mais les troyens refufent d’accomplir le traité , & . quriquun d'entr'eux lui tire une fieche dont il elt blelre légèrement. Cette perfidie fit recommencer les hoftilités. Après la prife de Troyes , les grecs remettent Hélène entre les mains de Ménélas , & le. laiffent maître de fa deflinée. Il eft déterminé, dit il ( dans les Troyennes a Euripide ) , a la conduire dans ia Grèce , pour l'immoler à fon refTentiment & aux mânes de ceux qui ont péri dans la guerre de Troye. Hélène demande à fe juftifier : el;e prétend d'abord que Ménélas dou s’en prendre à Vénus & non pas à elle. «= Eh ! le moyen , dit-else , de « réfifter à une déeffe , à qui Jupiter même M E N P obéit » ! Elle reproche en faite à fon époux àe s’ètre abfenté forci cor.tre-cenr.s de ion palais, après y avo:r reçu Paris, bile lai dit qu apres la mc-rt de ce ravülèur , efe tâcha plufieurs io.s de forrlr de Troye pour fe terrer au camp des grecs, & que les Sentinelles la furprirer.t quand elle voulut del’cendre ces murailles par une corde. El e ajoute que ce fut par force qu'elle époufa Uéichobé*: enfin , elle lui fait valoir comme une preuve de fa tenirtffe le faciifice qu’ehe lui fit^ce Detphobe, qui avoir fuccédé auprès d'elle à Pa- ris , Sc qui fut livré à Ménélas. Cette dernière raifon fit impreflïon fur l'époux , il fe réconcilia ce bonne-foi avec Hélène, 8c la ramena à Sparte. Paufanias fait mention d'une ftatue de Ménélas , qui , l'épée à la main , pourfuit Hélène , comme i! fi: , dit-il, après la prlfe de Troye. L’on ajoute que l'épée lui tomba des mains , dès qu'il eut vu la gorge c!e fa Tmme, & qu'il fouffrit fes embiaffe- raens & fes careffes. Ménélas n’arriva à Sparte que la huitième ar.néc- après fon départ de Troye. Les dieux, dit Ho- mère, le jettèrent fur la cote d'Egypte , 8c l'y retinrent long-temps , parce qu’il ne leur avoit pas offert les hécatombes qu’d leur devoir. Il y feroit même péri fans le feceurs d'Eïdothée & de Protée. Veye y PrOTEs. Ce fut là que Ménélas , félon une tradition rapportée par Hérodote, re- trouva Hélène, comme nous l’avons dit à fon ar- ticle. L’hiftorien ajoute que ce prince, après avoir recouvré chez les égyptiens fa femme 8c fes tré- fors , fe montra ingrat envers eux , 8c ne reconnut que par une action barbare les fervices qu’il en avoit reçus. Car vou’ant s’embarquer pour re- tourner en Grèce , 3c les vents lu» étant toujours contraires, il s'avifa d’une chofe horrioie pour découvrir Sa volonté des dieux. Il prit deux petits enfans des habitans du pays, les fit tuer, & les ouvrit pour chercher dans leurs entrailles les pré- faces de fon départ. Par Cette cruauté dont on eut bientôt connoiffar.ee , il fe rendit odieux à toute l’Egypte , & ayant été pourfuivi comme un barbare , il s’enfuit , fur fes vaiffeaux , en Lybie. Euripide fai: encore jouer deux mauvais rôles à Ménélas dans fon Andromaque & dans fon Orefie. Hermione , jaionfe de l’amour que Pyrrhus a pour Andromaque , veut faire périr cette prin- celle & fon fils : Ménélas , fe prêtant aux fureurs de fa fille , les fait Li-même conduire à la mort ; mais le vieux Pelée , père d’Achille , prend leur défenfe , fait de fanglans reproches à Ménélas , lui impute à lui feui tous les maux de la Grèce , pour racheter une furie qu’il au: oit du laiffer a iroye avec exécration, en donnant même une recompenfe à les raviffeurs , pour n’ëcre pas forcé de la reprendre de leurs mains. Ii ne ménage pas plus l’honneur de Ménélas en fait de bra- M EN 5P retire : il le repréfente comme un héros de pa- rade , revenu feui fans blefiurss , qui, bien d’enfanglanter fes armes, les a tenues foigneufe- menc cachées, & qui n’a rapporté de Troyes que celles qu’il y avoit portées, il lu; remet devant .es yeux le facrifice d’Iphigeme qu il a est: rcue a A- -memnon , far.s rousir de contraindre un frère immoler la propie fille. “ a ar.t vous appréne:;- » diez , dit-il , de ne pas recouvrer une femme » intraitable » ! Il lui fait un crime de ne l'avoir pas tuée en la revoyant , 2c de s'etre belle- ment gagner par d'artificieufcs careffes- Enfin ii le couvre de confufion au fujet de l’action odieufe qu’il veut commettre en la perforine de Molcffus & d’ Andromaque , &. ordonne enfin au père ëc à la fille de retourner au plutôt à Sparte. Orefte , après avoir tué Clytemneftre fa mère, eft pourfuivi par Tyndare qui demande ion fap- pîice aux argiens. Orefte a recours à f.n oncle Ménélas , 8c lui dit : “ Faites pour moi ce que » mon père a fait pour vous ; il sTft livré a la » guerre de Troyes pour votre querelle , :1 s’elt » expofé durant dix années. Ce ne font pas dix 3» années que je vous demande, c’eft un feui jour 33 8c quelques démarches en faveur du fi 's de ” vetre bienfaiteur & de votre frère 3>. Ménélas cui veut perdre Orefte pour envahir fes états, feint de s’inrérefîer pour lai : mais il craint , d t- il, de prendre hautement fi déter.fe, 8c effre feu- lement d’employer fes prières auprès des argiens. Voyeq ORESTE. Ménélas eut àThérsphné en Laconie un temple commun avec Hélène. Les habitans de cette ville prétendirent qu’Hélène & lui éteient inhumés dans le même tombeau. Veye p Helène. Winckelmann a reconnu Ménélas fur deux bas- reliefs antiques, l’un du Capitole, appeli è T urne a Alexandre Sévère, & l’autre de la' villa Borghèfe, publié dans les Monumemi antickz ineiiti , n°. 124. Ils repréfentent la colère d’ Achille contre Aga- meronon , à catife de l’enlèvement de Brifets. Agamemnon 8c Ménélas font affis l’un vis-à-vis de l’autre ; Ulyffe ef: placé à côté de Ménélas , cui n'a ni bandeau royal , ni feepire, ni marche- pied , comme fon frère Agamemnon, parce qu’il lui obéiffbi: dans l’armée des Grecs. MÉNÉPHRON , fut changé en bête brute , pour avoir cherché à commettre un ir.cefrs avec fa fille ( Ovid. Met. V II.'). MÉNESTHEE , fils de Péthéus , menti fur le trône d’Athènes par le feceurs des tyndarides. Il commande r les troupes athéniennes au liège de Troyes. I! n’y avoit peint d’homme égal à lui , dit Homère , pour ranger une armée ea bataille. 1 40 M U M MENtS i HO Thccis. une des filles de l’Océan 8: MENES TRATOR ab Hercul. primig. On lit dans une infcrîption rapportée par Gruter (515- 2.) ce mot , mis pour minifirator , aide , ferviteur, &c. MÉNÉTIUS , fils de Japet & frère d’Atlas , écrafé d’un coup de foudre & précipité dans les enfers, pour s’ètre fouillé de p'ufïeurs crimes, dit Héfiode, qui n’en fpécifie aucun. Ménétius , bouvier de l’enfer. Ayant voulu s’oppofer à Hercule , & défendre le chien Cer- bère , fut tué par ce héros , qui l’embraffa & le ferra tellement , qu’il lui brifa tous les os. Ménétius , fils d’Aélor & d’Egine, fut père du fameux Patrocle. Voye%_ Actor. MENI, idole que les juifs adorèrent. Les uns le prennent pour Mercure ; les autres dérivent fon nom de manoh , banquier , & en font aufli le dieu des oommerçans. On croit enfin , avec p ! us de vraifemblance , que c’étoit le Men des affyriens , c’ert à dire , le dieu du mois , ou la lune. ~ MÉNIAMBE ( Mujîq. des anc.j nome de ci- thare des grecs, qui s’accorrpagnoit avec les flûtes, ou que l’on executoit fut des flûtes. (Pollux, Onomajî. lib. I R. c. x. ) MÉNIANE. Voyei Colonne moenienne. MENIPPE , une des cinquante néréides. MÉNIPPÉE, Utyre mêlée de profe 8 e de vers. Elle fut ainfi nommée de Menippe Gadarénien , philof.iphe cynique , qui , par une philofophie plaifante & badine , fouvent aufli inftruétive que la phdofophie la plus férieufe , tournoit en rail- lerie la plupart des chofcs de la vie auxquelles notre imagination prête un éclat qu’elles n’ont point. Cet ouvrage étoit en profe & en vers ; mais les vers n’étoient que des parodies des plus grands poètes. Lucien nous a donné la véritable idée du caractère de cette efpèce de fatyre , dans fon dialogue intitulé la Nécromancie. Elle fut aufli appeüée Varronienne , du favant Varron , qui en co:npofa de fetnblables , avec cette différence que les vers qu’on y lifoît étoîent tous de lui , & qu’il avoir fait un mélange de grec & de latin. Il ne nous relie de ces fatyres de Varron que quelques fragmens , le plus fou- vent fort corrompus , & les titres , qui montrent qu’il avo:t traité un grand nombre de fujets. Le livre de Sénèque fur la mort de l’empereur Claude j celui de Bûéce , de la Confolation de la M E N ' philofophie ; l’ouvrage de Pétrone , intitulé Sati- ricon de les Céjars , de l’empereur Julien , f ort autant de Satyres ménippées , entièrement fera- blables à celles de Varron. MENIPPUS , père d’Orphée, félon quelques mythologues. MHNI2KOI , > , . MÉNISQUES, Ç P !aques rondes que ies anciens plaçoient fur la tête des lîatues , afin que les oifeaux ne s’y repofaffenr point , & ne Us- fouillalfent point de leurs ordures. On a cru , m.il-à-propos , qu’elles étoient le modèle des auréoles placées autour de la tête des fiints du chrütianifme. Mais lés auréoles repré- fentent le nimbe dsS anciens. Voye% ce mot. tout furieux , furnem MENOLE , \ MÉNOLIEN, f Bacthus , formé de g ait 0 gui 3 je fuis furieux à’oXe; , tout. ( Ciemens Alexandr Protrept.) ce 5c MENOPHANE, un des généraux de Mithri- date , comptant pour rien la religion ,. dit Pau- fanias, ofa invertir Délos, que le culte d’Apollon fembloir mettre à couvert de toute infulte. L’ayant trouvé fans fortifications ni murailles , & les ha- bitans fans armes , i! n’eut pas de peine à s’en rendre maître. Il paiTa au fil de l’épée tout ce qu’il y avoit de capable de réfifter, étrangers & ci- toyens, s’empara de leurs effets , pilla & enleva la rtatue du dieu , qu’il jetta dans la mer. Mais ■1 ne put échapper à la vengeance d’Apollon, qu- Je fit périr fur la mer, lorfqu’-l s’en retournoit chargé de ces facrées dépouilles. MEMO TYRANNUS , furnom donneà Atvs, pris pour le folei! , parce que cet aftre eft le fei- gneur & le maître de tous ies mois. V. Mois. On lit dans i’infeription d’un taurobole, rap- portée par Gruter , ce furnom , qui efè formé de p*ir , mots , 8e de ruçanoç , roi. MENS , la penfée , l’intelligence ,. l’ame. Les romi'ns en avo : ent fait une divinité , qui fuggé- roit de bonnes penfées , & détournoit celles qui ne fervent qu’à féduire & à jetter dans l'erreur. Le préteur T. Ottaciiius voua à cette divinité un temple , qu’i! fit bâtir fur le capitole , lorfqu’i! fut créé duumvir. Plutarque lui en d- nne un autre dans la huitième région de la ville. Ce dernier fut voué par ies romains , dans la confternanon où les jettèrent la perte de la bataille d’ Al fia & la mort du conful Fiaminius. On confu'ta , dit Tite- Live , les Livres fybillins ; Sc en conféquence , on promît de grands jeux à Jup'ter , & deux temples , l’un à Vénus Erycine , l’autre au bon efprit Menti. Ovide MEN Ovide rapport: cette tradition [Fafî. à la requête du tribun du peuple M. Minucius , des triumvirs 8c dts menfaires. Cette création fut occalîonnée par le défaut d'argent. En .338, on confia à de pareils officiers les fonds des mineurs 8c des veuves ; & en 34! , ce fut chez des hommes qui avoienc la fonction des menfaires que chacun alla dépofer fa' vaiffelle d’or 8c d'argent , 8c fon argent mon- noyé. Il ne fut permis à un fénateur de f; réferver que l’anneau , une once d'or , une livre d’argent- Les bijoux des femmes , les parures des enfans , 8c cinq mille ajfes , tout cela paffoit chez les triumvirs 8c les menfaires. Ce 'p f êt, qui fe fit par efprit de patriotifme , fut rembourfé ferupu- ieufement dans la fuite. Il y avoir des menfaires dans quelques villes d'Afie"; les revenus publics y étoient perçus 8c adminiftrés par cinq préteurs , trois quelieurs & quatre menfaires ou trapefetes y car on leur donnoit encore ce dernier nom. MENS ORES , efpèce de fourriers ou de ma- réchaux-des-logïs , qui avoient le foin d’aller mar- quer les logis quand l’empereur vouloit fe rendre dans quelque province ; lorfqu’il fa’loit camper, ils dreffoient le plan du camp, 8c affignoient à chaque légion fon quartier. Les menfores défignoient aufli les arpenteurs , les architectes 8c les experts des bârimens publics ; enfin ceux qui pourvoyoient l'armée de grain, fc nommoient menfores framentarii. Dans une infeription rapportée par Gruter (fif. 3.), il eft fait mention du corps des ingénieurs de l’armée : COLLEGIUM MENSORUM MACHINARIORUM. MENTÈS. Minerve , dans le premier livre de Y Odyjféc , prend la figure de Mentes , roi des taphiens , fe rend à Ithaque , auprès de Télé- maque , à qui elle dit : « Je fuis Mentès , fils du » prudent Anchialus , & je règne fur les taphiens, » qui ne s’appliquent qu’à la marine. Je fuis venu » fur un de mes vaiffeaux pour aller trafiquer fur » mer avecjes étrangers. Mon vaiffeau eft au « bout de l’île : nous foromes liés par les liens » de l’hofpitalité , de père en fils , Ulyffe 8c mon » père ; vous n’avez qu’à le demander au fage » Laërte »>. Après avoir alluré qu’Ulyfife revient droit bientôt , elle s'envole comme un oifeau. Télémaque eft faill d’étoniument 8c d 1 admiration* 42 M E N & ne doute point que ce r.e foit un dieu qui lui sit parlé. Ce Mentes, dit madame Dacier , eto t : un cé- lèbre négociant ce rï'e de Leucade , qui s attacna Homère à Smyrne , le mena avec lui , & mi fit faire tous fes voyages. Le pcete , pour faire honneur à fon ami , a coniacré fon nom dans fon pcëme. MENTHE , éto't une nymphe aimée deplu- ton. Profcrpine n’ayant pu fouffrir cette riva;e , s’en délivra en la métamorphofant en une patte de fi>n nom ; 8 i pour ne pas chagriner tout a-fait ion époux j elle laiffa àla nymphe de qu i plaire encore fous fa nouvelle forme, celî-à-dire, la bonne odeur qu’a cetie p ante , que les g(ecs appellent pour cela të-joc/us , (des mots ro-e; , agréable , êc oriir , odeur 1 , éc les latins men .ha. . MENTO , fur nom de h famille J ulia. MENTON. Les anciens avoient coutume de toucher le menton, de ceux qu’ils vouloient émou- voir ou perfuadsr. C’étoit une efpèce de careffe du : 1 s leur faifoient. Cn voit fur un marbre des Monumend inedi ti , de Winckelmann, n°. 138 , Andromaque , qu'un de fes frères cherche à con- fo'er de la mort d’Hecfor. Ce jeune homme touche le menton de l'infortunée veuve. Les grecs expri- maient cette aétion par le mot vmynuùc^uv. C ft ainfi que da.s X Iliade (K. v. 434. ) Dolon touche le menton de Diomède , en lui demandant h vie ; & que dans le même poème (©. v. 371.) , Thétis fléchit Jupiter en faveur d’Achiiie. Sur la forme du menton des ilatues antiques , voye t Fossette, MENTOR , étoit un des plus fidèles amis d’Uiyffe , & celui à qui , en s’ mbarquanc pour Troyes , il avo t confié le foin de fa m .Ton , pour la conduire, fous les ordres du bon Laërre. Mi- nerve , prenant la figure & la voix de Mentor , dit Homère, exhortoit Télémaque à ne point dé- générer de la vertu & de la prudence de fon père. Ce Mentor étoit un des amis d’rlomère , qui Je plaça dans fo*- p ëme pat r-cr-nno ifnce, parce qu’étant abordé à Ithaque, à f n ittour d’E pagne, te fe trouvant f rt ncomm dé d’une flux on fur les yeux , qui l’empêcha de continuer fon v< y ge , il fu' r çu chez ce Mentor , qui eut de lui tous les Joins .magmables. Dans 'e Télémaqut moderne. Minerve accom paane le .ils d’IÜyflc à ns: tous fes voyag-s , fous ]a figure de M ntor , & 1 i à nne des inftroct ons bien plus foli.n? & bnn plus interêfîantes que dans le poète grec. M E R MÉNÜTH 1 S ou EÜMÉTHIS , fut , félon Epîphane (irz Anchorato • 108. ) , h cemms de Car. obus, pilote de Ménélas ; tous ceux furent enterrés à Alexandrie fur le bora de la mer , 8 c tous deux furent honorés comme des divinités. Le mêmeS. Epîphane (adv. k&ref. hb- l e. ? • ■ • C93 ) dit que dans ie temple de Ménutkts les femmes étoiênt failles de fureur , & oubisoient la pudeur naturelle à leur fexe. C’eir là tour ce qu’on fait de Ménuthis , dont ie nom cophte lignifie celle qui aime les aïeux. MÉON , roi de Phrvg’e , étoit père deCy- bèle, félon Diodore. S’étant apperçu que ta fêle croit enceinte , il fit mourir Atys , avec les femmes de h princeffe, 6 c iaiffa leurs corps fans fépul- fure. Veye ç CybÈLE. MÉONÎüS. Ms-ortrus Augustws. Les médailles de Méonîus font fufpefles. Ban- duri en a rapporté une de P- B. d Egypte. On en cor.noît un coin taux de M. B. grec de Co* gormer. MÆOT 1 S , poilfon adoré à Elephantine en Egypte. MEPHIT 1 S , déefie des mauvaifes odeurs. Virgile ( Æneid . 7- 84.) , Perfc (Sur. III. ) & Tacite {iib. III. Hiftor. c. 33.) en font mention. On croit que c elb la même que Jun .n , priie pour l’Air ; parce que c’,ft par le moyen de t air que fe font fentir les mauvaifes odeurs. Cette divinité bizarre avoir un terrpîe auprès des murs de Crémère ( Tacit. Hift. 13. ). Gruter (p G. 10.) rapporte l'infcnptiou fuiVantc grayée cn fon honneur : M E F I T I E. C A E S I U S ASIATICUS VI. VI R. FLAVIALIS ARAM. ET. MENSAM DEDIT. !.. D. D. D. MER Non-feu! ment la mer avo’t des divnités qui profil ient à us eaux , n/is die -toit elle- même une grande divinité, à laque! e o; '.ai toit de fréquente* ir ai ons. On s embarcuo t rare- ment fans avoir fut auparavan t des faci fice: aux eaux de 'a mer. Lyrique le argonaute? furent . prêt? à mettre à G vole, Jafo . ordinnau fa- crifice {o! m e: pour fe ren re ia dn in te oe .3 mer favorub.e. Chacun s’empiclfâ de répondre MER aux vœux du chef de cette entrepnfe : on e'.evi un autel far !e bord de .a mtr t & , après es oa ,a- ti vis ordinaires , le prêtre répandit fur 1 u-.el ce la flea- de farine, mêlée avec du m ei 8c de Diue , immola deux boeufs aiîx cieux de la mer , & les pria de leur è:re favorable pendant leur nivisation. Ce cuire de la mer éco.t fondé f er l'u- ti ité qu’on en t roit , & plus encore lur les mer- veilles que l'on y remarquoit. L’incorrtiptibfl te de fes eaux , cauée par leur falurc & p-r ie flux reflux qui en perpétue le mouvement, 1 irré- gularité de ce mouvem-.nt plus ou moins grand da s les différées quartiers de la lur.e , comme dans les diffère: tes faitons ; le nombre prodig eux 8r la variété des monflres qu'elle er.fame , & la granfeur éi.O'me de quelques-uns de ces poif- foi.s; tout ce merveilleux produific 1 adoration de cet élément. Les éayp-iens avoient la mer en abomination , parce quYs croya ient qu'elle étoit Typhon , un de leurs anci.m tyran:. C’cft pourquoi ies prêtres s’abfleno ; ent dans leur temps de chaiieté , ou d'exercices pieux e» rats âryniats ) , de manger du fel mari 1 ( P/uearchus de IJide , p. 365. Sym- pojîsc , lib. VIII. c. 8. de IJide y p. 3 fl. )• Ils n'u- foienc que de fl gemme ou foflî.e. Végéee ( liv. 4. 59.) dit que la mer étoit fer- mée , c'eft à-dire , la navigation interrompue, depuis le 5 des ides de novembre jufqu’au 6 des ides d. mars, eu depuis le il novembre jufqu'au 10 de mars. Le jour oïl l'on commençoit la navi- gation étoit célébré par des facrifices & îles céré- manies religieufes. Apulée ( métam. lib. II. p. 563 ) parle d un ra ire neuf que l'on confacroit en ce jour par des offrandes & des libations. Vegécc fait auflt mention des fpectacles 8c des jeux que l'on célrbroic dans cette journée. Mer d’airain. La description de ce vafe ex- traordinaire doit fe trouver dans le dictionnaire de théologie ou dans celui de la bible. Cependant nous en tranferivons ici une particulière , afin de donner aux le&eurs une idée approchée de ces cratères fi volumineux , dont ii eit parlé dans les anciens écrivains. Hérodote en décrit un de la capacité de 17 rnuids ( lib. 1 . n°. 70.), & un autre ( lib. IV. n°. 81.), cfui en contenoit 33. Voye 1 Cratère. La deferiprion de la mer d‘ airain rendra plus croyable l’exiltence de ces énormes productions du luxe afiatique. « La mer d’airain du temple de Salomon étoit , dit \ 1 . Pauéton ( Métrologie ) , un grand vafe de cuivre jette en moule. C'étoît un cylindre de cinq coudées facrées , ou de dix pieds géométriques de profondeur , fur dix coudées facrées , ou vingt MER 45 (•pieds géométriques de diai être intérieur. Il étoit ! revêtu par en haut d u te ceinture ou co don de même métri, orné de fcul. tuies vu ’ur d< n' oit extérieurement la fi rm d une cou -e éva'.t e ou d un voie t onoué renveTe. Il c ot r. it d.vX mie bathas , u ben n S ml e barh n ou me- tr-etèv hébr.-i ues. Ftcit quoqut (Salomon') mare fufic deccrr. cap toram à laato uf lire cd labium ra- cundum in circuit u y qutr.que cubztorurr- clttludo ejus , & refi. cala trigiata cubitoram cingebat illud. per circuit .m. Et fcalptura fubter labium circulent il. ad decem cubitis ambtens mare q duc ordines fculp- turarum Jinatarum erant fujiles y & flabat fuper duoaecirr. baves , e qui ans très refpictcbar.t ad aaui- lor.em , & très ad occldeniem , & très ad mendiem , •> très ad orientem y & mare fuper eos de fuper erat , quorum poflcriora umverfa mtrmfecus lati tu- ba ru. Crajfîtudo autem lateris trium unciarum erat y labiumque ejus , quaji labium caticis , & folium répande lilii : duo mlllia batkos capicbat ( 111 . Reg. VII. 23. &c. ). La defcriptioii que fait Jofephe ( Ant. Jud. lib. VIII. c. i. ) de ce vafe , eil con- forme à celle qu'on vient de voir. Mais au qua- trième chapitre du fécond livre des para ipo- mènes , on lit que la mer d’airain contenoit t; ois mille batkim , que la vuigate rend par le mut métrétès ». « Suppofant donc avec les juifs le rapport du diamètre à la circonférence du cercle comme 1 à 3 , nous trouverons par le calcul que la mer d ai- rain étoit un cylindre de la capacité de 3 ~ î cou- dées facrées cubiques , lefquelLs étant multipliées par huit , donnent 3000 gomeds ou pieds géomé- triques cubiques , d'où il fuit que la cubature du pied géométrique étoit la capacité du barhim ou rqétrétès des hébreux. C'éto t donc par un calcul qui n'étoit pas parfaitement exaft , & non en dé- potant la mer d’airain , qu'on avoir évalue fa con- tinence à 3000 métrétès. Par un rapport plus exa& entre le diamètre 8e la circonférence du cercle , nous conclurons la capacité de la mer d'airain non de zoco , mais de 1094 bathos , qui valent 141» muids 8e un tiers , meitire de Paris ». Lemaître de Sacy , dans fes figures de la bible, donne à la mer , et airain la forme d'une derni- fphère , & il dit qu'elle fervoit à purifier les prêtres lôrfqu'ils entroient pour exercer les fondions de leur facerdoce. Dieu avoit donné cet ordre à Moïfe , ajoute-t-il, & ce faînt prophète avoit fait faire autrefois un grand baflîn de cuivre , qui étoit entre le tabernacle & l'autel , afin que les prêtres fe lavaffent les pieds 8e les mains lôrfqu'ils y en- troient & qu'ils en fortoient ». « Sur cela j'obferve que fi ce vafe fervoit au la- vement des pieds , il falloir que les prêtres defeen- diffent dedans ; mais auroit-il été poflïble qu’ils s'y tinffent debout & fans être exposés à tomber .file F ij 1 44 MER fond en eût été fphérique ? Auroit-on pu y pîacer 4 des lièges ? Non certainement j & la mer d'airain étant une demi-fphère , n’auroit pa ahfolument fervir â l'ufage auquel elle étoit deltinée. Au relie, ce qui a trompé M. de Sacy, c’eft que Jofephe dit formellement que la mer d’airain, étoit un hé* mifphère 5 mais cet auteur ne i’avoit pas vue, il n'en tavoit que ce que lui avoient appris les livres faints qu’il compiloit & expliquoit à fa manière ». « La mer 8c celle des afiembiées. Apres ceia il me faut » trouver au lever de Jupiter , peur prendre les » ordre.» 3 & les porter de coté 8c d'autre. Au » retour , je fers de maître d hôtel 8c quelquefois » d’echanfonj au moins faifois je ce métier avant »o J a venue de Genimède : mais ce qui m'i.icom- ,, mode le plus , c'eft que la nuit même , lorfque » tout le monde repofe , il me faut conduire un »» convoi de morts aux enfers, 3 c aflïlter à leur » jugement, co.nme fi tout le jour je n'étois pas » 'afiez occupe à faire le métier de fergent , » d'athlète , d’orateur & plufieurs autres temb a- » blés ». Maigre tant de services qu'il rendoit à Jupiter 8c à route la cour céiefte, i! ne confeiva pas toujours les bonnes grâces de fon père , gui le chifia du ciel 5 8e pendant fon exd , il fut réduit à garder les troupeaux a.ec Apol.on aufli d;P gracié. On fait de Mercure le dieu des voleurs j 8e fuivant cette idée, on lui donne plufieurs traits de filouterie. Lucien les a raflemblés dans un joli dialogue entre Apollon 8e Vulcaïn. « Apollon. As-tu vu le petit Mercure , comme il eft beau 8e fourk à tout le monde? il fait afiez voir ce qu'il fera un jour , quoiqu'il ne foit encore qu'un enfant. Apollon. L'appelles-tu enfant, lui qui eft plus vieux que Japhet en malice. V ulcain. Quel mal peut- il avoir commis, il ne fait encore que de naître? Apollon. Demandez-le à Neptune dont il a em- f orté le trident , & à Mars , de qui il a pris épée , fans parler de moi dont il a dérobé 1 arc & les flèches. V ulcain. Quoi ! un enfant encore au maillot ? Apollon. Tu verras ce qu’il fait faire s'il t’approche î Vulcaïn. Il eft déjà venu chez moi. Apollon. Et ne t'a-t-il rien pris ? Vulcaïn. Non , que je fâche. Apollon.. Regarde bien par-tout. Vulcaïn. Je ne vois point mes tenailles. Apolton. Je gage qu'on les trouvera dans les langes. Vul- cain. Quoi ! il elt déjà fi adroit , ce petit voleur l je crois qu'il a appris à \ olcr dans le ventre de fa mère. Apollon, il a bien d’autres qua- lités : tu vo s comme :1 caufe ; il fera un jour grand orateur & même bon lutteur, fi je ne me trompe, car il a déjà donné le croc en jambe a Cupidon; 8c comme les dieux en noient , 8c que Vénus le prît pour ie baifer , il lui déroba fon celte , 8e eûc emporté ie foudre de Jupiter , s'ii n'eût été trop chaud 8e trop péfant; mais ii lui e leva fon iceptre. Vulcain. Voilà un hardi petit galant. Apol.on. 11 eft aufli mulïcien. Vulcaïn. Comment cela. Apollon. Il a fait un inftrum.nt de a co- quille d’une torue, dont il joue » n perfection, jufqu’à me rendre jaloux , moi qui fuis e ni u de l'harmonie : fa mère d:t qu 1 ne doit pas mère la nuit, 8e qu’il va jusqu'aux enfers pour faire quelque butin; car il a u. e verge d'une grande veitu, avec laquelle il rap, e! e les morts à la vie , 8e conduit les vivans au tombeau ». MER 4? ApoHodore fait mention d’un autre vol que fit Mercure à Apoilon. a II sortit du berceau, dit-il , pour aller enlever les bœufs d Apoilon : il les fit marcher à reculons , pour tromper ceux qui au- raient voulu le fuîvie à la prête ; il en emmena -une partie à Pylos , 8e rrit les autres dans une caverne : il en immola deux dont il mangea une partie des chairs , 8e brûla le relie. Apollon vient redemander fes bœufs , 8e trouve Mercure dans ie berceau : il difpute contre l'enfant, le menace s'il ne lui rend pas fon troupeau ; enfin , par cempofiiion , Mercure fait préfent à Apollon du nouvel infiniment qu'il avoir inventé, 8e Apollon lui cède fes bœufs «. Cette fable fe trouve figu- rée dans un monument cù l’on voit Mercure présenter à un bœuf un bouquet d'herbe , le bœuf qui éteit couché-, fe lève , attiré par les herbes. Mercure , en qualité de grand négociateur d s dieux 8e des hommes , pone le caducée , fvnr- bole de paix : il a des ailes fur fon bonnet , & quelquefois à fes pieds , afiez fouvent fur fon ca- ducée , pour marquer la légèreté de fa courfe. On voit , dans quelques mor.umens gaulois , une chaîne d’er qui fort de fa bouche , 8e qui s’attache aux oreilles de ceux qu’il veut conduire, pour lignifier qu'il enenaînoit les cœurs 8e les efpri.s par la douceur de fon éloquence. On le repréfente en jeune homme , beau de vifage , d'une taille dégagée , tantôt nud , tantôt avec un man- teau fur les épaules , mais qui le couvre peu. 11 a fouvent un chapeau que l'on appelle pétafe , au- * quel font attachées des ailes, lî elt rare de le voir aflis. Ses diirérens emplois au ciel , fur la terre & dans les enfers , le tenoient continuelle- ment dans l'action. Quelques peintures 1 - repré- fentoient avec la moitié du vifage clair , 8c l'au- tre noire 8c fombre, pour exprimer qu i! efi tantôt dans le ciel ou fur la terre, 8c tantôt dass les enfers, où i: conduifoit les âmes. La vigilance que tant de fondrions demandoient , fait qu'on lui donne un coq pour fymbole- Le bélier eft en- core un animal qui accompagne fouvent Mercure , parce qu'il eft, félon Paufanias, le,dieu des ber- gers. Voye l CîUGPHORE. Mercure étoit la divinité tutélaire des marchands. Feftus croit meme que fon nom latin vient des marchands ou marchandifes ( Mercurius à merci - bus ). C'eft à ce titre qu'on lui met une bourie à la main ; c'eft fon fymbole le plus ordinaire , fym- bole qui étoit bien propre à lui attirer des vœux Se des hommages. C’eft pourquoi Appian appelle Mercure Je plus grand des fils de Jupiter , Si le plus admirable génie pour le gain- Les marchands de Rome célébraient ur.e fête en l'honneur ce Mercure , le 1 j de mai , auquel jour on lui avoït déd.é un temple dans ie grand cirgee. lis factiâoisnt au dieu une truie pleine, 8c 1 46 M E R Parrofoirnt de l’eau d’une fontaine appeüée aqua Mercurii , qui ét >:t à la porte Csperme , priant Mercure de leur ê;rs favorable da: s leur trafic , & de leur pardonner les fupercheries qu’il y feraient , comme Oyide le rapporte d ans faites. On voit fou vent une tortue près des images de Mercure. Lucien nous en a déjà indiqué la raîfon , qu’Apoüodore va développer : « Mercure , „ dit il , ayant trouvé à l'entrée de fi caverne » une tortue qui broutoit l’herbe , la prit , vuida » tout le dedans , mit fur i'écaiiie des cordelettes »> de peaux de bœufs , & en fit un initrument » qui fut nommé depuis tortue , parce que fa » forme approchoit affex de celle de l'écaille d'une » tortue ». Le culte de Mercure éroit admis particulièrement dans les lieux de commerce. L’île de Crète qui étoit autrefois une des plus commerçantes de toute la Méditerranée , céiébroic avec grande folemnité des Mercuriales , qui attiraient dans i'îje un grand concours d’étrangers , plus pour le commerce que pour la dévotion. Ce dieu étoit auffi particulièrement honoré à Cyllène , en E!i- de , parce qu'on croyoit qu'il étoit né fur le mont Cyllène , près de cette ville. Paufanias dit qu’il y avoir au milieu de la ville une flarue de Mercure fur un piedeftal , avec i'atcribut obfcène de Priape, On offrait à ce dieu les langues des viélîmes , par analogie avec fon éloquence , comme aufli du lait & du miel pour en exprimer la douceur. En Egypte on lui confacroit la cigogne qui étoit l’animal le plus en honneur après le bœuf. Les gaulois qui i'honoroient fous le nom de Theu- tatès , lui offraient des v étimes humaines , au rapport de Lucain & de Laéïance ; le mois de juin étoit fous fa proteâion. Mercure eut un oracle célèbre en A.chaïe , fé- lon Paufanias. Il fe rendoit de cette forte : après beaucoup de cérémonies, on parloit au dieu à l'o- reille , 3è on lui demandoit ce qu'on defiroit. En- fuite on fe bouchoit les oreiües avec les mains , on fortoit du temple , fe les premières paroles que l'on entendoit alors étoient la réponfe du dieu. Enfin, pour qu’il fut plus aifé de faire entendre, fans être apperçu , telles paroles qu’on vou- drait, cet oracle ne fe rendoit que le foi'r. Les mythologues diltinguent phjfietirs Mer. cures, w On connoît un Mercure , fils du Ciel & du Jour ( Le Jour fe met pour Dies , féminin ) , dit Cicéron ( Liv. II de la nature des dieux ) j un autre , fils de Vaiens & de Phoronis ; c'eft celui MER qui fe tient fur la terre , & qui s’appelle Tropko- ni us ; le trosfième eft £ s de Jupiter & d Maïa. C'eft de ce Mercure & de Pénélope qu’on d t que P ail naquit. Le qu .t ième eft un fils du N I "que les Egyptiens croient qu'il n’eft pas permis ae nom- mer. Le cinquième que les Phénéates honorent eft, dit-on , celui qui tua Argus, & qui pur ce moyen, obtint l'empire d’Egypte , & donna a.x Egyptiens des loix & la connoiflance des let'res. Les Egyptiens le nomment Thoic ou Tkot ; c’eft de lui que le premier mois de 1 nnée égyptienne a pris fon nom ». Laitance 1 grammairien n'eti compte que quatre ; « l’un , fils de Jupiter & de Maïa ; le fécond , du Cie!.& du Jour ; le troi- fieme , de Liber & de Proierpt.e; le quatiième, de Jupiter & de Cyllène , qui tua Argus , & qui s'enfuît ensuite, djfer.t les grecs, en Egypte, où il donna la connolilance des lettres aux Egyptiens. Celui que la plupart des anciens rec -nnoiff ,t , fe à qui les poètes attribuent toutes les a étions qui partent fous le nom de Mercure , eft le fi s de Ju- piter & de Mâïa. C’eft à lui que s'adreffoiént les vœux des anciens ». Les anciens hiftoriens , tels qu’H { rodote fe Diodove* parlent du' Mercure égyptien comme c’un des p ! us grands hommes de l'antiquité. Il fut furnommé Trifmégifte , c'eft-’.-dire , tro’s fois grand. Il étoit Lame des coifefs d’Ofîris & de fon gouvernement;!! s'appliqua à fare fleurir les arts & ’e commerce dans toute l'Egypte. I! acquit de profondes çonnoiffanees dans les mathéma- tiques , &r fur tout da's la géométrie , & apprit aux égyptiens la manière de mefurer leurs terres , dont les limites étoient fouvent dérangées par les accroiffemens du Ni! , afin que chacun pût recon- noître la portion qui lui appartenoit î il inventa les premiers caraélères des lettres, & régla, dit Diodore , jufqu’à l’harmon e des mots & des ohrafes. Il irrftitua plufieurs pratiques touchant les facrifices & les autres parues du culte des dieux. Enfin , on le falloir auteur d’un grand nombre de livres fur la rhéologie , l’aftrooomie & la médecine, qui étoient , difoit-on , perdus de- puis long-temps. Mais M. Paw ( T'ont. II. pag. 66- ) obferve avec r ifon que «Jablonski, do"t l’autorité fera à jamais d’un grand poids dans toutes ces ma- tières , a prouvé par d’invincibles argumens , que le Totk , le Mercure Trifmégifte , fHerm.cs des égyptiens, eft un fpeétre mythologique, c’eft-à- dire , un perfonnage cui n’a jamais exifté ( Pan- théon sgypt. lib. V. cap. j. ). Cependant la dif- tinélion qu’i! fait entre l’ancien Hermès 8f le nouveau , n’eft pas encore te le qu’elle devrait l’être. Tout le temps pendant lequel les prêtres ne gravèrent leurs hiéroglyphes que fur des pierres, eft le temps du premier Hermès. Les fièeles pof- térieurs , pendant iefquels ils fe fervirent de livres MER Ccrrrpofés de feuil'es de papyrus ( car iTs n’ofoient toucber des livres de pa chemin ) , appartiennent au iecond Hermès. Ces hom.nes-:a pa:.o:ent tou- jours ai égoriqu ment , tx ils « nt tron.p- *■ us i o_ chronologiftcs m dernes- C eU a- cc un p a ir mêlé Je compaiiion qu'on lit les diiputes e evees entre ce, preten.rus cale àat.urs fur le temps ou vivoi. He mes ; c’.ft rem ue fi l'on diîput »tw le tem-soù vivo t lu fée Morgane». roy‘x 1 HOT & Anubis. LcS Hermès ou Mercures à-gainc n’avoient or- dinal enent de forme .uniaine qa une tare age^ & !e m.mbre v ril relevé, fans pieds ni mams. Paufanias , cité plu; haut , s’tft abilenu d ex- p'iq ier ce bifirre attribue ; mais Plutarque & Ma- crobe lui do, ment un: came m >raie& allégorique. Le premier ( lib. an fit fini gerenda refipubliça, p. 797'. ) d t que l*o:i vouloir m nrrer par-là le genre de foutie î que la rég-ublim ■ attend des vieillards , qui ne gît .1 dans ’es mains , ni dans les p-eds , ma s dans la tête & dans la fécondité de leur radon éloquente. Macrobe rec nnoît dans les Mercures- a-gaine une :m ae du io cil » qui cft a la fois la tête & le prneipe créateur du monde , & qui asit comme la tête par une opératn n unique, fans avoir bef .in des membres qui produilent une ©pératren partiel e 8e divifee. Mercure préhdoïc aux combats d :S ath etes , ainfr qa’Herc nie. Sous ce rapport , on le nom- moit Enagomus on î’athtete. ri avoir aufii le de- partement des mornoies , d.s poids & d s rne- fures ; c eii pourquoi il paroi lur Ses as romains 8e fur plulîeurs poi is d’Hercubnum. Mercure fe métamorphofa en mouton , pour fa- tisfa ie fa piifi'-n avec Pénélope. Mais Pénélope ne fut p s a feule mortelle honorée des faveurs de Mercure ; il y eut encore Acacallis , fi le de Mines; Heifc , fille de Cécrops ; Eept demie , fille de Mirmidon , qui le rendit père de plufieurs enfans ; Antiatiire, mère d’Ech on ; Prolerpine , & la nymphe Lara, dont il eut les d;e.x Lares Voici l’explication qu’a donnée de M^ rcure M. Rabaud de Saint Etienne : « Mercure- planète , qui palfie le p’us près du foleil , cui fe tt.-nt a p-ès du père de la lumière , qui guide ie< confie! la t ion, & les conduit en q iel- q e ma ière a.irès ui , & do t ia . arche eft très rapide. Mircure fu: le melbger es dieux . & con Hii'oir 1 s a es en enfer. Il fu placé à ! a tête des figies ou du troupeau : le bélier , le pre- mier ; e ceux du Zodiaque, lui fut confacré : Tu pr : nceps , auclorque fiacri Cyllenie tant i , Per te jam coc.um in terris , jam fidera nota , Sublimes aperire xi as , &c. ( Manii. Ailron. 1 . 1 . v. 31.) MER il o Apollon Sé Mercure avoient ère bergers ou guid.s du troupeau ; Se ce fut Mercure qui , comme on fa ! t, enleva un jour la lune du ciel , lorfqui; tua Argus, ou le ciel étoilé , qui gar- doit la vache Io. Perfonne n ignore comment Junon mit les yeux d’ Argus à la queue du paon, fin oifiau taveri : par où l’on voit , pour te dire en paiTanc , que tout étoit allégorie chez les an- ciens ; 3e que fi le paon fut 1 oifeau de la reine du ce’ , c’efr pat ce que fa queue éto.lée étoit un emblème du firmament ». « La rapidité de la courfe de Mcrcure-p'ar,etc décida le s anciens à dire qu’il étoit le meflageï* des dieux : c’eft l'explication qu’en donne Fu’gence ( Mythologicon III , Quaré celer dicaturtfi). Stcharn ver o , que. çUtai grs.ee nur.cupctur , quam ei pegar.t adficribunt , ex quo etiam diei nomen invenere , tanto celerior planetis omnibus curnt , lit fieptimâ aie fiuos permeu circulos , quod Saturnus yiginti o ci o annis , & Inviter duodec.m pcjfunt ; unde etiam L .7 car us ait : Motuque celer Cyllenius ksret . Voila pourquoi Mercure tÜ le leul des dis ux qui ait des ailes , Se pourquoi le coq matinal lui étoit cou- la cré ». Mercur- A irrvTo; ou Aepitus avoit un temple fous te nom dans i’Arcad e. Ce furrsom feiott-il une contradiélion d’aWoTior , etevé. Mercure, fut nommé Acacefius par les arcadtens, de la ville du même nom , où 1! avoir une ftatue de marbre , & f ù i! avo-t été nourri & éîexé par Acacias , fils de Lycaon , félon les traditions au même peuple. Mercure- Agor sus . Voyeq^ ce mot. Mercure- Agetor ou A 7;; tu; , chef, C eft- à-dire y conduftsur de morts. Mercure-Argeiphonte. Voysq ce mot. Mer cure- Arc adi en. Il porta ce nom à caufe de l'Arcadie , où il avoir été nourri. Mercure - CadmiliuS ou Camillus. Voyc[ CA- MILLE. Mercure ■ Cerdemporus . P oye% ce mot. Mercure-Cricphore. i’ o y ce mot 8c BïLIER. Mercure- Cytiénien. V oye% C Y LLENï . Mercure-Xa^iIoT-s , qui donne la joie , ou porte de bonnes nouvelles. Mercure-Ao^ias. Mercure avc : t auprès de Pellèns une fiacue à laquelle on donr.oit ce furnnm , qui fienifie trompeur, pa^ce que le dieu n’exauçoit pas tous fis vœux qu’on lui adrefioit. Mercure-AaXix» s , ayant la lance droite. Ce fur- nom etni: relatif aux membres virils que l’on pla- çon au milieu des Hermès. 1 48 MER Mercure - Enagonius ou l’ath'ète , parce qu’il préfîdoit aux combats des athlètes. Mercure- Ëioéieç ou vialis , parce qu’il prelïdoit à ia sûreté des chemins. MER d’Alexandrie C Cokort. ai gentes , pag . ) , q , Jg . fculpteurs du plus beau temps de l'art faifoi-n. les Mercures reffemblant à Alcibiade , & Que j artiftes qui leur fuccédèrent , fuivireut 1-»,. exemple. Mercure-Ë sip.rp.ies eu diligent. Mcrcure-Ënêio; , qui perfuade. Il regardeit comme la plus belle ftatue de Mercure qui eut été confervée , celle de la viH a Ludovifi. Mer cure- Malevo lus . Feftus dit qu’on lui don- noit ce furnom , parce que fes ftatues ne regar- doient aucune boutique , & que le regard des dieux annonçoit leur protection. Les Hermès étant placés contre les murs des portiques , tour- noient le dos aux boutiques. Mercure-Nabus. Voyet^ ce mot. Mercure-Nomius. Voyeç ce mot. Mercure-Pofygius. Il y avoit à Corinthe une ftatue dédiée à Mercure avec ce furnom dont on ignore l’origine. Mercure-noft-xaic; , c’eft- à-dire , conduéteur des âmes. On en voit encore une belle de grandeur na- turelle à la villa Négroni , ayant à fes pieds une lyre d’écaiîie de tortue , dont une feule branche a été reftaürée. La bafe même eft an- tique. « On voit 3 dit Winckelmann ( Pli fl. d e L’art, liv. iv. chap. z. ) , au palais Farnèfe , à Rome * un Mercure de grandeur naturelle , qui embraffe une jeune fiile. L'arcifte moderne qui a reftauré la tete & une partie de ia poitrine , lui a donné une barbe épaiffe. Mais Homère,, parlant de Mercure ( Oiyjf. a. vers 34S. ) qui accompagne Priam dans •a tente d’Achille ^ dit qu’il prit ia forme d’un jeune homme „ c’eit-à-dire , de cet âge où un tendre duvet couvre le menton & Ies~joues ». Mercure-Promachus. Voye^ ce mot. Mercure-P ronaüs , furnom commun à Minerve & à Mercure , placés à l’entrée d'un temple de Béotie. Il lignifie dieux du veftibule. Mercure-Propylée. Ce nom qui défignoît l’en- trée de la citadelle d'Athènes , fut donné à une flatue de Mercure qui y étoit placée. Mercure- Quarré i furnom relatif aux Hermès OU Mercures-à gaine. , Mercure- Triceps . Voye £ ce mot. Mercure-Vialis. Voye 5- ce mot. D’après la defcriptlon que les auteurs grecs font de Mercure , non-feulement ce dieu doit être reprefente jeune, mais de plus avec un vifage qui annonce la gaieté. Il faut cependant que fa beauté foit un peu mâle , qu’un léger duvet lui couvre les joues , que fes cheveux blonds & crépus ex- cédent les bords de fon pétafe, lequel doit être orne d ânes piacées avec fymmétne aux deux cotes des tempes , & que fon manteau attaché au- deiius de la poitrine tombe avec grâce fur fes epauies. Tel eft le portrait qu’en fait Apulée ( Apul. apolog. ) , portrait conforme à celui qu’en ont fait les autres auteurs , ainfi qu'à prefqbe tous les monumens. Winckelmann a remarqué, d’après Clément «La jeune beauté embrafifée par Mercure ne pa- roit pas être V énus , qu’on avoit coutume , au rapport de Plutarque , de placer à côté de ce dieu, pour indiquer que la jouiilance de l’amour vouloit être accompagnée d’une converfation agréable ( Lucien , pr&cept. conjug. pag. 230. hb. XXIV. ). Ce feroit plutôt Proferpine, quf avoit eu trois enfans de Mercure ( T^eti. fchoL. lycovh . v. 6 So. j,ou la nymphe Lara , mère des dieux ( Q Vld : foft: hb. II. v. îfç.), ou Aca- caliis fille de Minos , ou enfin Herfé, une des nues de Cécrops , qui avoit eu pareillement des enfans de ce^ dieu. Je me déciderais volontiers pour cette derniere opinion , ayant de fortes raifons pour croire que ce grouppeaété découvert au meme endroit que les deux Jàmeufes co- lonnes qui décoraient le tombeau de Régilla , femme d Herode-Atticus , fur la voie Appienne. Ce qui fert d’appui à ma conjecture, c'elî l’épi- ta P“ e "f Re g ,I,a .3 qu’on voit dans la villa Bor- ghefe. Il y eft dit qu’Hérode-Atticus prétendoit descendre de Ceryx , fils de Mercure & d’Herfé ( Salmaf. not. in infcr. herod. attic. pag. 109. ). i out cela me fait croire que ce grouppe avoit ete placé dans le tombeau en quellion. Je remar- querat a cette occalîon que la feule ftatue de marbre de Mercure, qui tienne dans la main gauche ta bourfe ordinaire , fe voit dans la cave de la villa .Dorghefe ». La ftatue de bronze de Mercure, celle que l’on a trouvée la dernière à Herculanum, eft la plus excellente déboutés. Ce dieu eft affis , & ce qu’il Y a M E R y a de particulier , ce tout tes a:'es : eJ=s font attachées aux pieds , de taçcn eue l'attache des courroies fe trouve fus la plante du pied, & fous la forme d'une rofe applatie , comme fi l’on eut voulu marquer que ce d:eun eft pas fait pour marcher, ma's pour voler. « Je n'avois point encore rencontré de Mercure dans l’attitude ou nous voyons celui - ci , dit Caylus ( 3. n*. I. pi. 45. ). I/aétion Si le mou- vement font ordinairement !a difpofition que l’on donne à ce 'Dieu. Ses dififérens emplois ne per- mettent guèies de le repréfenter couché; mais fo t que ies anciens , conduits par quelqu’ailé- gorie, aient imaginé cette repréfentation poflîble , foit qu’ils aient commis cette faute , ce monu- ment bien authentique nous donne au moins une preuve des licences qu’ils on: prifis quelquefois. Celui-ci contrarie fi fort les idées qu’on a & qu’on doit avoir de Mercure -, que, fans le caducée qu’il tient , Si fans les ailes que l’on voit à fa tête & à fes talons , je n’aurois jamais ofé lui donner ce nom. Cette figure de bronze eft très-bien confervée ». De toutes les ftatues de Mercure que j’ai vues , dit Winckelmann ( Hijl. de l’art, liv. Il ch. 3 . c. ), une feule a les jambes croifées telles qu’on les voit fouvent à Apollon & à Bacchus. Elle eft confervée dans la galerie de Florence , & c’eft fur e'ie qu’a été moulé un Mercure de bronze du pa- lais Farnèfe. On en voit encore un autre de bronze dans ie même palais , qui a !a même pofition , Si qui tft de grandeur n aturelle ; mais il ne faut pas oublier que ce Mercure eft un ouvrage mo- derne ». M. d’Hamilton avoitdans fon cabinet à Naples Hii petit Mercure de bronze , armé d’une cuirafle , ayant les cuiffes & les jambes nues. Cette armure 8 c le cafque que portoit à Elis une de fes ftatues , rappellent le combat des titans , dans lequel il parut armé , félon Apollodore ( Bibliot. liv. I. pug. 10 . ). Une cornaline du cabinet de Stofch offre Mer- cure ccétfé d’une tortue toute entière , à la place de fon pétafe. Pocoke a publié une autre figure «ie Thebes en Egypte , qui a la tête couverte eu même fymbole , relatif à la lyre qu’inventa Mercure , Si qu’il forma avec l’écaide d’une tortue. 4P Les grecs & les étrufqnes repréfentèrent quel- quefois Mercure avec de la barbe. On en voy oit un de cette forte à Phere en Achaïe. Il y en a un lembhoîe fur un autel triangulaire de la villa Borghefe. Quelques M-rcures anciens portoient fans doute une barbe pointue ; car on les appel- ÎOtr t avec la barbe faite er. forme Antiquités , Tome 1 K. M E R 47 ! de coin. Cette forme de barbe reSeinb'e à c.lie des Pantalons. & elle étoic fans dou*e particu- lière aux premiers étrufques Si aux anciens grecs ou pélafges. Sur le couvercle d’un farcophage du capkole , orné de fculpture , on voit un Mercure infernal tenant de la main gauche le caducée & de la droite une verge courte. C’étoit elle qui lui fer- voit à conduire les âmes aux enfers. Le rappro- chement du caducée Si de cette verge portés enfenible , exclut l’identité de ce s deux attributs Si fixe avec précifion ce que defigne la verge de Mercure. C’eft à caufe de cette verge qu’il eft appelle Ckryforrapis par Orphée Si Mufée. Winckelmann a publié un vafe étrufque célèbre par la peinture des amours de Jupiter & d’Alc- mène. C’eft une caricature de l ’ Amohitrion de Plaute. Mercure v joue le rôle de Soiie ; il tient de la main gauebe fon caducée abailfé , comme s’il vouloir le cacher de peur d’être reconnu, & de la droite une lampe qu’il élève vers la fenêtre d’Alcmène , pour éciairer Jupiter qui va l’ef- calader. L’énorme priape que porte ce Mercure eft une allufion aux Hermès , qui en étoient ordi- nairement chargés de très-volumineux. Entre toutes les pierres gravées de Stofch , qui font relatives à Mercure , nous ne rappor- terons que les principales avec l’explication de Winckelmann. Sur une améthyfte, on voit Mercure affis fur un rocher , tenant une fimple baguette en main , c’eft-à-dire , telle qu’il la portoit avant que d’avoir appaifé les deux ferpens irrités qui s’entortillèrent autour , comme on le voit fur une autre ( Bian- ckini , hift. ur.lv. p. 230. ) pierre gravée, avec le coq , & autour des carailères étrufques. Le ro- cher fur lequel Mercure eft afiïs , défigne appa- remment un promontoire , parce que ce dieu préff’oit à la navigation, Se tel ie voit on fur quelques médailles de i ibère. On peut admettre auffi que Mercure appelle «V ux.Tias , c’eft-à-dire , fur le bord de la. mer , qui , fous ce nom , étoit adoré par les famiens , eft celui qui eft repré- fenté ici. Sur une cornaline. Mercure debout, le caducée à la main gauche , approchant la main droite vers la bouche , comme Harpocrate , avec une draperie fut l’épaule droite. On voit le même fujet dans le cabinet Strozzi à Rome. Le fiqne qu’il fait avec la main droite fignifie fans doute le Cecret qu’il dévoie garder comme tneflfaeer des dieux, & la draperie lur l’épaule, la vitefis de fes expéditions. G 1 5© M E R Sur une pâte de verre , Mercure appelle Agonies , Enagonius ou Pataeflrites , c’eft-à-dir-e , qui prefide eux jeux publics , tel qu’en le voit fur une mé- daille grecque de ia famille Annia. Ii eft debout devant une colonne pofée fur un p'.é-deftal , te- nant fon caducée renvefféj comme pour enfeigber ou corriger les jeunes athlètes , & ayant 1 attitude de Picgymnafie ou de Paedoiriba Cela fe rapporte a ce qu’on trouve dans les anciens , que ies maîtres ties gymnafes ou les agonoihètes , c cfi-à-cire , félon ( Agonifiic. lib. I, c. 19. ) la correction de Faber , les magiftrats des jeux publics avoient pris 3 a baguette à l'exemple de Mercure. Cette pâte parole avoir été tirée, d’une prime d’éméraude du cabinet *du roi de France , que Mariette ( Pierres gravées , pi. XX VIII. ) a expliquée , en difant que c’étoit Mercure , dieu des voya- geurs. Sur une prime d’éméraude , paroît Mercure affis fur un rocher , d’un côté un chien , & de l’autre . une Viâoire fur un piédeftal rond. Celle-ci tient quatre épis de bled en main. Le chien eft le fvmb.ole de Mercure , comme protecteur des feèrgers. Sur une cornaline , Mercure debout , tenant de la main droite une bourfe . & de ’a gauche le ca- ducée. I: f.mbîc eue Démpfter n\.it 'jamais vu des pierres gravé- s qui repréiente: t Mercure Svec la bourfe en u.;i ; car il tâche de l’expliquer ( Pu - rulip. ad Rofini antiq pag. 131. ) , en difant que c’eiî une tci..îui.e . \ona. Sur une corna ■ ine , Mercure debout, avec le caducée 61 la bourfe en main , un croyant &' une éto le fur b tête , & cinq antres é toi es au- tour. On le trouve auffi dans une pierre gravée rapportée par (Ant. cxpl t. I.pl. yj. n°. 4.) Mont- f.;uc«-n, a - e m croiif-.n: - la tête. Un ftvanr de Fran e ( Dijfsrt fur un Mercure ant. dans ks mém. de Trév. dan 17 4. août. pag. 828. ) , aya t a expliquer un peti. Mercure de bronze , avec le cro 'J? nt entre les aijes de fon pérafe , y c oyoit voir Mercure re tréfemé comme dieu d. s voleurs: le cr-dffint , félon lui , doit exp r mer la nuit écLirée de !i lune , comme le t mps favorable aux voleurs , & le cro liant lui ifemble eu confé qnencr le fvtnVde le plus propre a car.-ftérifer cette qualité. L’idée eft irgémeuf -, maïs tirée de loin, pour moi, je cro s voir fitnple rent dans sotie pierre Mercure envronné.de fix étoiles , comme reprefentant celle des planètes qui poite fan nom. Sur une aaathe-nnvx. Mercure debout, tenant de lamr.n droite une b urfe, de 1 . gauche le s caducée , ayant à les pieds un coq , fon fy tabule ) ordinaire. M E R jeune Bacchus fur le bras gauche , & tenant de la main droite le caducée. Praxitèle avoir re- préfenté Mercure dans la meme fonction. On voit encore le même fujet fur le célèbre vafe qui eft à Gsëtte, & un Mercure d'un bas-rebef du palais Albanie à Rome, eft aufiï dans cette attitude, avec un pétafe quarré, de manière que i un paraît copié fur l’autre. Sur une cornaline , Mercure affis , d‘un côté un bélier, & de l’autre un feorpion. Macrobe dit ( Saturnal. lib. 1 . c. 11. & c. 17. 19. ) que le feorpion repréfente la vertu du foleil , & le même auteur veut que Mercure fût auffi regardé comme le dieu du foleil même. On en peut conclure que c’eft pour cetre raifon qu’on le voit repréfenté avec le feorpion. Sur une cornaline. Mercure debout, tenant de la main droite ! e caducée , & de la gauch- une balance. Deva- 1 lui or. voir ie cancer & den ère lui les poiffons & 1 - fcorpL n , lignes du zo ua- que. On pourroit ici alléguer ces vers de Ma- niiius : Æquatâ tum iibra die cum tempore v.oBis Altrahit ardtnti fulgentem feorpion afire. Du relie , on fait eu- Mercure éto-t le gardien ( Fabrettt inferip, c. 6 . ) tes balances & des p ids. C’eft pour cette raifon qu’on trouve ( Muf. Florent. tcml II. pag.iÿp. ) des balances dor t les poids repréfentent une têre de Mercure. Il y a de femblables monumens parmi ceux qu’on a décou- verts a Herculanum. La gravure de notre pierre eft fort belle. Sur une pâte antique . Mercure berger du roi Aamète. Sur une améthyfte , Mercure à cheval fur uîî bélier , tenant la baguette en ma n. Ou voit Mer- cure avec un bel er par piubeUtS raifons , dont une eft cu’il fe transforma en béuer pour jouir de Pénéi- pe. Sur une corna! ne , Mercure un ca r que fur la tête , tenant le caducée de L main dr ite , & de ia gauche une corne -d’abondance. U a le pied dro.t appuyé fui u g obe j devant ’u - eft fou cpee crochue , appelléc harpa , & d. mère ‘ni un bou- clier. La grav re de cette p er - c ar k étiufqne. I! n’eft pas ordinaire e trouver Mercure avec la corn- d’abondance $ mas aacunr. rr.en: on la do moit à toutes les di i - tes. Le caiq .e eft plus . fngulier ; ou ne le trouve q ’à ( Muf. Etrujc. j tom. I. tei. XXXIX. ) un petit' Mercure en bronze. Sur un grenat , Mercure marchant , portant ie Sur une. cornaline taillée d’un fcaiabé;, Mercure M S R a-ec de* ta! ornières aux pie-J s » ten3 . nt *^ e 1 'v 3 n d: rite une épée en forme de faucille ; au bras gauche , il corte quelque cho r e de fnfpendu qui par. i: une bourfe, 3 e de la même main i! tient la tête d' Argus, donc iUégoutre du fang, de meme eue de !a faucille. Autour en lit un mot écrit en ancien pélafgue. Je crois voir le même fu;e:'re- prefenté fur une patère étrulque de bronze dansai a ga erie de l'Empereur à Florence. Mercure aflifte de Minerve , ayant la faucille à la main droite, ?c fa bourfe fufpendue au bras Jroit en forme de panier , met le pied fur le cou d Argus pour lui couper la tête. Fabretti ( Infcrîp. c. Vll.p. 54a- ; qui publia cette patère la prenvère fo s, l'a cxp’.i quée , en difant que c'eft Médée qui , accompa- gnée de fon fils Médon , tâche par des enchante mens de rajeunir Egée , roi d'Athènes- Il a adapte à fon exolication les noms étrulques de Minerve £c de Mercure qui font gravés à coté. La même patère a été pub iée de bouveau ( T. 1 . p. 78. ) caris V Etruria de Derrpder , mais fans qu on en ait donné la moindre explication. Notre pierre nous enfeigne en même-temps la lignification de l'efpèce de ferpette ou de cou- t au, courbé comme celles avec lefqueües les vignerons taillent la vigne, que l’on voit derrière la tête de Mercure fur un fextans roma n , que Molinet C Cab. de bibl. de Sainte-Geneviève p. 48. 7z°. 9. ) ne fichant expliquer , prend pour ’a mar- que du monétaire. C’eft la faucille avec laquelle Mercure coupa la tête à Argus. Sur une cornaline de gravure étrufque, Me'cure forme une fi: tire , dont le corps & ie cou reffem- blent à un cygne , & dont la tête eft d'une jeune fille voilée par derrière. Ce fujet eft diffid'e à expliquer; je vais pou-.tant hafarder mes idées , quoiqu'elles ne me farsfaften: pas moi - même, lia fab'e rapporte que ( Hygia. a fi r on. c. Vlll. pas- 441- inter auMores mytographos . Ed. Vemfla- vere. 7 . j Jupiter n’ayant pu fléchir Néméfis , qui avo t de la fgueur pour lui , perfuada Vénus de fe transformer en *ig'e. Jupiter avoit pris la fi gure d'un evgne , & alors Vénus fous la forme de l'a-g'e fe jetta fur lui ; le cygne tâcha d’échapper à l’aigle , & fe réfugia , comme en un af-le-, da.-s le fem de Nvméfis , où le faux cygne , Jupiter , contenta fes defirs. Néméfis accoucha en fuite d’un œuf, que Mercure jetra dans le fein de Léda , d’où naquit Heiène. Or , comme l’on voit dans cette fable , les amours de Jupiter & de Léda y font bien différentes de celles que nous avons ob- ftrvées à l’aiticie de Jupiter ; mais ii fe peut faire que les étrufqaes aient fuivi la tradition que je viens- d'expofer ; du m- ins cette figure bizar- rement co ni 00 fée y a quelque rapport. Hélène e!f née de Jupiter transformé en cygne, ce que figr.ineroit ici le corps du cygne. Mercure, ia fit éclore de l’œuf, & fur notre pierre il paroi; la modeler , & lui donner ia forme humain . MER 5Ô Sur un jafee noir , Mercure ayant des pavo c * dans ’ a main gauche, verie , d'une corne qu' 1 : ert dans la ma n dro.te , des fonges fur les hu _ main c . Mercure préfiioit au f-.mmril , 3 e on tu 1 facrifioit au iWcir ( Anche-.. Dnpr.os. Lib. I. p. 1 6’ B. ) du fouper. Sur une iardoine , Mc-cure évoque l'âne d’un mort , doitt on ne voit que ia tête. La gravure pa- roi: étrufque , & eft exécutée avec une grande finefle. Ii y a dans le erbinet de l’empereur, i Florence, une ( Muf. F. or. tom. 1 . tcb. LXX. n°. 6 . ) pierre gravée^vec le même fujet. Mercure adoré par les grecs fous le nom de Ta.fe.idc -iyjy.u y ( Dieg. L I. pag. y 1 4. /. I. ) , le receveur St d : fpe.nfateur des arr.es , avoit auflfi la même fonction parmi les ( Gori muf. m étrufc. tom. II. pag. icC.io-’. ) étrufques. Il conduifoit les âmes des morts dans les champs élyfées. Tu pias lids animas reponis Sedibus , virgâque lever 1 coerces,... ( Hor. lib. I. Oté. 10. V. 17. y I; les ramenoit par la vertu de fon caducée : Tum virgàm capit : r.ae animas iile evocat orca P clientes ( Mme. Æneid. lib. IV~. v. 242. ) Et c’eft ce que le graveur paroîr avoir voulu ex- primer i> i en faifan: mettre à Mercure le caducée fur la tête du mort , à qui de Paume main ce d-eu fait figue de monter 8c de paroître. Mercure porte ici a barbe ; les grecs 8c les étrufques le repréfenîoier t quelquefois ainfi. Sur une cornaline fciée d’un fearabée de gra- vure étrufque. Mercure , le caducée dans la main droite , po-tc fur ia gauche i’ame de Proferpine , & .! a fur l’épaule droite une tortue , ou un pétafe en forme de tortue. La fable rapporte que ( Buo- narotti. j Proferpine ayant mangé quelques graùis Je grenade dans les e: fers , elle ne pouvoir plus fo’tir de h cour de P le ton , mais que Cérès avoit obtenu de Jupiter qu’-eile n'y re ft-.roit que fis n ois de l’année , 8c qu’elle paffèroit Se relie du temps a pies d’elle. Or . Mercure cil- avoit le fo ; n de ramener les âmes des enrers, tft repréfemé- dars ceite gravure portant Prof rpine à fi mère. On croit a:-lfi trouver le meme f-ft dans un petit ( Gori muf. etrufe. t. I. tab. XXXV III. ) Mercure de brenze, eu; porte une déeile drapée-, avec le diadème. Proferpine lur notre pierre eft nue , & parti: porter un fl mbeau renverfé à la main , peut-être pr-ur fignifier les courfes que Cérès avoit faites avec le flambeau pour la chercher pat- tout. G n 1 M E R J’avois, pris d’abord !a tortue pour te chapeau de Mercure , rejette de la tête fur les épaules , comme le porte Zethus qui conduit fa mère An- tiope avec fon frère Amphion , dans un bas- relief de la villa Borgk'efe , où font marqués les noms des figures , & dans un autre bas-relief de la villa Albani qui lui reffembie. Mais une tête de Mercure en marbre dont le pétale eit formé de Fée iüe d’une tortue , me fait balancer ; on y ap- perçoit ics traces des ailes quife font perdues. De 1 même je crois voir dans notre pierre , la forma d’une véritable tortue , dont on apperçoit même la queue , au feu d’une aile de pétafe. La tête de marb- e que je cite , & qu’on peut dire uni- que, étoit dans le cabinet de M. Mengs , premier peintre du roi de Pologne , à Rome. La tortue , Comme attribut de Mercure , eft moins rare. Sur une améthyfte de madame la comteffe de Chéroffini , à Rome , ce dieu -eft appuyé contre une colonne, tenant de la main gauche une tor- tue , & à fes pieds, il y a un bélier & un coq. Mercure fit fa lyre de i’écaiile de cet animai , & on voit une lyre faite ainfi aux pieds d’une f Spen- ces Poly métis dial. vin. pag. 107. ) fiatue de Mercure de grandeur naturelle , de ja villa Ne- groni , autrefois Montalto , qui a fa bafe an. tique. Sur une pâte de verre , Mercure debout parle avec une. femme drappée & voilée, affile fur un rocher , 8c derrière laquelle on voit une branche d’arbre avec quelques feuilles- On pourroit croire que c’eft ici un commerce amoureux de Mercure. î! en avoit eu avec Acacalis , fille de Minos , roi de Crète , félon le feholiafte d’Apol- lonius , de même qu’avec Rhéa & avec Herfé , filée de Cécrops, roi d’Athènes. Mais comme le voile ne convient pas à une jeune fipe, &. qu’il convient mieux aux matrones & aux déeffés , on peut aulfi imaginer que la femme affile eft Ifis ; ce qui devient d’autant plus probable , que Mercure , félon la tradition , .étoit le confeiller & le premier minîltre d’Ifis ( Diodor. Sic. iib. I. pag t 2j. lin. z 6 . ) , pendant fon gouvernement en Egypte , comme il l’avoir été d’Ofiris auparavant. Sur le tombeau d’Ifis , il y aveit une colonne avec cette inferiotion : Je fuis Jfis , la reine de tout h pays , injlruite par Mer- 1 cure, Sic. Or, félon cette idée .comme les feuii es que 1 on voit au bout de la branche qui eft der- rière la femme voilée rtffemblent affez à celles du lierre , ce feroit-la encore de quoi appuyer notre conjecture , puifqu’Ofiris , mari d’Ifis, avoit découvert ou introduit cette plante en ilgvcte ( Diodor. Sicil. lié. I. pag. 23. ad pi. >. M E R Sur une cornaline , font gravés un pied aii.î • 8c une maffiue. Je crois trouver ici un vœu fait à Mercure & à Hercule ; car ( Feitk. ant. hom. I. I. c. 2. p. 3.731. B. in gron tkef. ant. grec. iom. VIII. les pieds étoient confacrés au premier ; & comme d’aiHeurs ( Ariflid. orat. in Herc.pag. 3,-. tom. I. opp. ) les ftatues de ces deux dieux étoient placées enfemble dans les temples , il eft probable qu’on a fait auffi des ex-voto à l’un 8c à l’autre pour les attacher enfemble à leurs ftatues. Mercure paroît fur les médailles de Regîum 8c Sybritus. Mercure ou vie- argent. La fameufe mine de vif- argent d’Almaden en Efpagne eft la plus ancienne de ce genre qui foit connue , puifque Théophrafte , qui vivoit rrois fiècles avant i’ère chrétienne, en fait mention. Pline nous dit que de fon temps elle étoit fermée , 8c ne s’ouvroit que pour en tirer la quantité fufE- fante de cînnabre que l’on envoyoit à Rome. Il paroît que les farrafins ne l’exploiterent point. Les freres Fuggers , qui l'eurent plufieurs années en ferme , en retirèrent un profit confïdérable , 8c ils laifsèrent à leurs defeendans une fortune qfi les mit en état de vivre dans la clafle des princes. Aujourd’hui elle eft exploitée pour le compte du roi d’Eipagne. Les anciens, comme on l’apprend de Pline, faifoient un grand ufage du mercure pour dorer 8c pour argenter. Ils compofoient pour cela un amalgame de mercure , de pieire ponce , 8c ü’of ou émargent. Iis employoient auffi le mercure pour extraiie l’or 3 c l’argent de leurs nrnerâis. On peut affurer qu’ils prariquoient le procédé appliqué récemment par M. de Born aux minerais de Hongrie. Pline dit en effet qu’on les broyoit d’abord dans des caiffons , in pilis , & qu'enfuite on mêloit à ces minerais pulvérifés de l’alun & du mercure. On paffoit agrès cela ce mélange , pour le purifier , à travers des facs de peaux , comme on le prati- que encore au Pérou. C’eft fans doute ce qu’a voulu dire Poiiux , en fa- ant mention de facs de peaux entre les inftrumens des mineurs. Mais les phi dogues , à qui les arts font trop fouvent étrangers , n’ont vu dans ces facs que des bcfaces pour porter la nourriture. En un mot , Ifidore dit exprefïement qu’il éto:t impoffible de dorer ou d’argenter fans le mercure : Sine hoc neque argentum neque as inan- rarï poteft. MERCURES. Les grecs appelloîent Mercures de jeunes en fans de huit , dix à douze ans , qui étoient employés dans la célébration des myftèrcs. M E R Loicâ’on alloir confulter l’oracle de Trophonius , d.-ux enfans du lieu , qu’on appeiloi: Mercures > dit Paufanias , venoient vous frotter <1 nui e , vous la voient j vous ncttoyoient , 8e vous ren- do ent tous Ses fervices néceilaires , autant eu î.s en étoient capab es. Les latins nomm ier.t ces jeunes enfans Camille , des Camilles , parce que cars les myftères de Samothrace , Mercure etoit appelé Camillus. C eft a quoi le rapporte Cet en- droit de Virgile : Matrifque vocavit léomine Cafmille . , mutatâ farte Camillum. Statius Tuüianus , cité par Macrobe , obferve que Mercure droit homme Camillus , 8c que les roma-ns donnoent le nom.de Camilles aux en- fans les plus diltingues } lorfqu’iis feivoient aux autels. MERCURIALES, fête que l’on célébroit à Roue en l’honneur de Mercure , le 14 ju l! t fé- lon les uns , ou le > y mai félon d’autres. Uoyej Mercure Efes é. oient établies d’après ceiies que céiebroient les Cretois. M'ZRCU RIALES , furnom des marchands , qui annonçoit h protection fpeciale de Mercure. MÉREAU. Voye-[ Contremarque 8c Jetton. On peut appeîler méreaux certaines tefsères an- tiques , mais non pas toutes. Ce nom défignera fort bien les marques ou fymboles dont il eff parié dans le code. Il y en avoit de deux fortes ; les méreaux qu’on diftribuoit au théâtre , ou dans les réjouilTances publiques , on les appeiloit tefferas mijftles y les autres qu’on diftribuoit au peuple en particulier , pour aller recevoir du blé eu d’autres provifiens qui fe donnoient au dépens du public , on les appeiloit tefferas annonarias . Pour éviter la confufion dans ces diftributions , on donnoit des méreaux fur lesquels étoit marquée la quantité que chacun devoit recevoir. Sous les empereurs , iis étoient inferits du nom des empereurs. On voit par quelques loix du code qu’on pouvoit vendre ou léguer ces méreaux. On a fait autrefois des méreaux d’argent Sc de cuivre pour les fetes de la cour , parce quM n’eft pas aifé de les contrefaire comme les méreaux de plomb ou de carton. Les curieux en confervenr parmi les jettons qui font du règne de François I & de la reine Catherine de Médicis , qui fie aufli , en quelques fêtes , dif- rribuer par les dames aux princes 8c aux grands feigneurs des médailles d’or , avec des devifes ou des emblèmes. ( MIxétrixil, art. des emblèmes' & des devifes . ) MERELLE. Ce jeu étoir connu des romains , ME R > > &c Ovide cr. a parié deux fois ( As te em.as.it. y Paru a tosALi tapit serr.os nuisis ce laiilùs , 1 rs auâ vicsffe cfl , ccrzzhnccjft fias. 5 c ( Trijl. i. 4 Si.): Parva fed 6' ternis infirstÜa tabella. lapillis , In qud vicijfe eft 3 continuante fuos. MEREKDA , le goûter , col!at : on , repas qui n’étoit guères en ufage chez les romains que your les artifans 8c les gens de travail , qui foupoisnt au coucher du foleii , don l’ancienne coutume: Cibus ,dt If dore , qui , déclinante dit , fumitur , & proximiis ccena , unie & ante-.œna à cusbufaam vocatur y item merendare quafi mendie edere ( ïO. Z . ). MÈRES ( Déciles ). Voye 1 Deesses Mères. MERETRICES. Foyei Courtisannes. MERID 1 ANI . . MÉRIDIENS , È Ies anc,enî ro ' mains donn.-Jent à une efpèce de gladiateurs qui fe donnoLnt en fped'tacle , 8c entroient dans l’a- rène vers midi , les beftiaires ayant déjà combattu le matin contre les bêtes. Les méridiens prenoient leur nom du temps au- quel ils donnoient leur fpeétacie. Les méridiens ne combattoient pas contre les bêtes , mais les uns contre les autres , l’épée à la main. De-là vient que Sénèque dit que les combats du matin étoient pleins d’humanité , en comparaifon de ceux qui les fuivoient. MERIDIENNE. On appelle ainfi le fommeii que l’on prend après midi. Prefque tous les ani- maux dorment auffi-tôt qu’ils font raftafiés ; c’eft l’effet d’un inftinft qui ne les trompe jamais. L’u- fage de ce fommeii eft très-ancien. On en peut juger par le paffage de l’OdyfTée d’Homère , où il eft dit que Neftor dormoit après avoir mangé. Cet ufage étoit très-commun à Rome 8c dans les pays chauds. Augufte, au rapport de Suétone, dormoit à la fuite de fon dîner. Vairon dit qu’il n’auroit pu vivre , s’il n’eût partagé les jours de l’été par la méridienne ( De re rufticâ , I. 2. ). Æjlivum diem fi non dijjinderem infititio fiosnno me- ridi'è , vivereno.n pojfem. MÉRION , fils de Moins & de Mt !ph : s , fut un des amans d’ Hélène. Obligé par ferment à prendre la défenfe de l'époux qu’elle avoit choifi # il conduiftt avec Idoménée les crétois au fiège de Troyes, fur vingt- quatre vaiftèiiix. R étoit f;m- 1 Si M E R blabie à fhomlcids Mars , dit Homère. C*cft lui cal cenJuifit le char d'Idoméoée. ïrLERITORIA. Un ancien lexique défigne par ce r om un endroit dans les camps où fe tenoient des courtifanes. Boi-fifard ( Topog. xrbis Rcm & 3 tom. I. pag. io. ) d:t eue l’on défignoic à Rome par le nom meritoria ûn hôp't iî ou une retraite pour les foldats vieux ou infirmes; iis y étoient entretenus aux frais du tréfor pabMc. Cet édifice étoit litué où eft aujourd’hui i’égiife de Sainte-Marie TranÜévérine. MzRiCEDONIUS. Plutarque ( in Kumâ. ) nous a féal c.onfervé le nom de ce mois des an- ciens romains. II étoit intercalaire , & alternati- vement de 22 & de 23 jours. On le plaçait tons les deux ans après le 2g février. Son nom étoit dérivé de celui de Merkedona , divinité qui préfidoit aux marchand: fes & aux paiemens. Merkedonias 3 dit FefiilS , dlxerunt d mercede colendâ. MERLE. Varron dit qu’on expofolt à Rome ea public , comme des objets de luxe 3 des merlei blancs j avee des perroquets , &c. MERMESSUS , dans la Troade. Golrztus feui a attribué des médailles impériales grecques à cette ville. MfcROi'E , fille de Ciofelus , roi d’Arcadie , fut mariée à Crefphonre , un des Héraclides , roi de Metfénie. ■ Elle eut planeurs en fans , entre les- quels on nomma Polyphonie , le dernier de tous. Les grands du royaume ayant pris Crefphonre en averiioa, parce qu’il. favorifoît trop ie peuple,, & que pour ne pas l’opprimer il évitoit la guerre , le tuèrent lui & fes enfans, par les mains d’Agavé & des bacchantes , & mirent fur le trône Poly- phonie. Mérope fut prefque réduite à époufér le tyran , meurtrier cta fon mari , pour fauver fes jours : elle s’en défendit long-temps, parce qu’elle avoir fauve du maflfacre un de fes fiés , qu’Arif- tote nomme .Téléphoa , & l’avoit envoyé fêcret- ternent en Etoile, ou i fut élevé , inconnu à tout le monde , & fur-tout au tyran , qui le fai- foit chercher par-tout. Elle efpércit le faire re- monter un jour fur le trône de fon père , par la faveur , du peuple , qui lui paroifidit toujours attaché a fes intérêts. Le jeune prince devenu grand 3 sec-nappa des mains de foa gouverneur îfc vint a la cour de Méfïenie , où il fe vanta d^avoïjr tue ce Téiéphor», que le tyran faifeit cnercher. Le vieillard à qui la reine l’avoit con- fie . fe renaît auil; auprès de Mérope 3 pour lui aepîcucre 1 eyafion de fon fils : elle ne clouta pais eue le jeune homme ne fût véritablement i aiïafiin de. fon Sis ; & un jour qu’elle le trouva AI E R endormi dans une falle du palais, elle fut fur [ e po nt de ie tuer d’un coup de hache , lorfque £ vieillard^ reconnut fen prince, & retint k bras de la mère en lui nommant fon fils. ils infiruilirent alors Téléphon de fa naiflàc;. & des crimes de i’ufurpateur ; si ne fut p us quef- tion que des moyens de fe venger & de recou- vrer le trône de Mefleme. Pour y parveni- Mgrope feignit de fe raccommoder avec le tyr. n ’ & de co.nfentir à fon mariage , qu'elle aveit u long; temps rejette. La reine £Si Polyphonie fe rendirent au temple avec tout le peuple, pour offrir aux dieux des facrifices traitions de grâces, & pour célébrer les noces en leur préknce. Pen- dant ks cérémonies du faciiricê, l’inconnu s’ava: - ça , armé d’une hache , comme pour frapper la vittime , tua le tvfan fur l’autel même , & fe déclara fis de Crefphonre. La îeine le fit recor- noitre au peuplé, & affeoir fur le trône de fin père. C'eil airsfî qu’Hygin (ck. 184.) raconte cette hiîtoire , qu’il dit avoir tirée d’Arlftote {Ezkic. I. III. c. 1.). Paufanias re dit rien de , tout ce merveilleux , qui a fait le fujet de deux be les tragédies ; l’une de Mtffei, en italien, donnée en 1710 ; 8c l’autre de Voltaire, ea 1740. Selon Paufanias , le jeune homme, qu’il nomme Epytt.s , h.t élevé chez Cypfclus , fon ayeul ma- ternel. Lorfqu’il fur en âge de régner, les arca- diers le menèrent en Meiîérde, à. la tête d’une armé? , ci fç remirent fur ie trône. 11 ne fe vit pas plutôt le maître , que pour venger la mort de fon père Se de fes fi ères , i! en punit les auteurs & tous cet x qu: y avoient eu quelque part. En- fuite , cai effai t les grands , libéra! envers le peuple , affable à tout le monde, i! s’acquit l'a- mour & Fefiime ùniverfelle de fes fujets , & fa rendit fi illuirre , que fes -defeendans fe fircct gloire de quitter le nem d’Héraclidcs , peur prendre celui d’Epytides. ^ Mérope , une des p'eiades ou filles c!’At!?s. tue épeufa bifyphe, qui n’étoit peint de la fàrr.ille des i itans ; tandis que fes fix i’œurs épe usèrent chacune un de ces dieux ; & comme des fc.pt étoiles q^i’on appelle phïadcs il y en a une c’u’on n apperçoit g uères depuis long - tetr ps , or» dit que c’etoit Mérope qui fe cachoit , de honte d’avo-r épotifé un homme mcrtel. Elle en eut un fils nemmé Glaucus. Septima mortali Merope , tibi , Sifypke , r.upfit. Ræn'-tet , & fdeti fcla pudore latet. • (Ovid. Eafi. Ub. IV. v. 17J.) C eft air.fi qu’Ovide explique pourquoi ©n avoir coutume de dire qu’il y a fe p t pkkdcS. quoiqu’on n’en diliingue que fix à la vuî. (impie. M E S MéROPI, fille d'(Eiopion. Orion. Msrope , in; des foeurs ae Phaeton. f °y-\ Heliaces. MÉROPS , îe plus éclairé des devins du par:: des troyens , ne vouloir pas que fcs deux ti:s , A irafté Sa Anphus , allaffent à !a guerre de Troyes , parce qu'il avoir vu qu’elle ,cur :.ro:r fjnefts J mils ils n’obétr-nt point à 1 -ur oère , car le Deitin , dit Homère, le? coièu:!-." e .. mort. Il lu: a ifli père d’Arisoa, première rernm. de Priam. Voye j Esaq je. M.EREI3 , Timragv fituée entre l’Indus & ! c Copi , , au > ei de laque l ■ et >■: buic a v i i ; de H ' a , Jour on a r ibu >:t li f ndetien à Bicchus. Lan gec 1 cett ■ m n ig e c-ant le même q.e celui je la ni è, ce-te équivoque fie n îirre la finie que di c "as avo r été renf r ne dans a c i:tTe de J JJ. e. (. Q tint. Cnn. lib. yill. Cap. . O. ). MERVEIET.ES , les fient merveilles du monde. Entre les nervei.rux eu raies de l’anriquiré , il y en avo t fe t q.u furpaiE ment tous les autres e > beauté oi ci m g i fic-nce , A' qu oi a appeilé deo t.s un grand nombre de Cèdes les fept mer- veilles du mrade O i eft allez d’.ïC cord fur le nom >:é d • fe t ; m is tous n • rapportent pas les lue .10 merveilles. Voici celer qu’on n>mme ordiua remen: : les jar ins de Bibyo e , foute- njs jar des co! nies ; ies p.’ramd s d’Egypte 5 la ftitue de Ju.iter - O y.npien ; le co ode de Ri «des; les mars de i3ab 1 ne ; le t.mplc de D me t’Ep tèo: , & .e tombeau de Mm, f*le. Q le ques-uns y oit ajoute KE:cul ip_ d’Ep daure , la Min rve d Atnè.i s , l’Apo 1 >n de De es , e ca p;t île, le temple d’Hilrieu de Cylique, bcc. MERVLA , furnom de la famille Cornblta. C • n >m ieftgfoit, ch-zle, ro nains, un p ilfon de l’-fpèce issli're,, îp e éaujouri’hu merle J mas qui eft n >ins dd ;né eu il ne le fut autrefois. MESAMBRIA , en Thra.e. mezambpiax£în. & W£TAM6'>UNÛN. L- s m daillcs autonomes d- c.tte vide font: RRR. en argent ilu/zter. RR. en bronze Pclleria . O. en or. C t:e JÏll : a r v: frapn-r des me : ai 1 s impériales grec jaes en 1 * \o neor d’Hadd n. d S t , d G 1 - i , des deux Pnilippcs , de Caiaca {Ecuriel ). M ES y? MESARNUM , impôt de la valeur de la moitié ’ur.e brebis. Il en eft fait mention ca-s une no- selle d’Ifaac Comnèr.e. MESAULON. C’eft air.fi que les grecs & les romains appclloient , félon Vitrin e, une perdre cour cui étoit entre deux corps de lcgls , & qui faifoit le même effet que font aujourd'hui dans p.ufieurs palais de petites cours pour éclairer les ganlcnb.s, efcaliers dérobés 6f autres pièces es doubles corps de logis , qui fcroici.t obfcu;s ans cette commodité. MESC 1 NIA , famille romaine dont on a des n d .files , RRR. en argert. RRR. en b;onze. O. en or. Le furnom de cet»e farmlle eft Rvrvs. Gottzii s en a pubi.é quelq es médail es incon- nues depuis lui. MESE eft dans Vancienr.e mufique le rom ce la -orde la p’us ai 1 è du fret nd 1 ttràcords ( G< ;,«£ méfon.'). Méft fi n fie mcyenr.e , & te nom fit onné à ceue corde , r on p s , c mme oit B ■ !- .ard , parce cu'cIW eft mitoyenne & c- rrn u e entre les deux oét .v.s de l'ancien fiyîïtir.e ; car elle pertoir ce nom bien avant c: e le fyfièi e fit cquis cette étendue ; mais par: e cu’etle fcriroit réuTément ie milieu entr<- le s d. ux premiers té- tr . cordes , dont ce fyiicme avoir d'abc rd été ccmpoté ( D. J. ). MESITICUM , redevance que Ton payent po'.r occuper une place ans le marché. Le arché 'ui-même eft appelle méft dans les ô lofe‘ > cryosài y fs.ici*. MÉSOCHORE , ftiirixseo;. Les mé factions étoient ch. z e« grecs te ! s romai s Es ne fi. uns :ui dirigeoici t conduiioi: nt les conce.ts . oui en reel- ier.tla m-'ure, e:’ frapp n: le pi\é avec • eur fca.billu.rn , ou fandale ferrore. Le méfjc'nore , dans les jeux pt-bbes & dans les auditores p- bli'.s ou privés, c.or.r.f -r le fierai ,.;U' les acclama inr.s , 5 fi : que tous les afixitans b.-.ttüîc: t r la-loi- des ma:ns, ME c OCOPE ( mifq. infirum. des a c . ) , el- le e fi il te d s grecs, o. t Loi ux ne apporte ue le nom , Or-cmcf ( lis 1 * . cc . x ). MÉSOCL'RE fiinxiaff , noir quel s ancie'S on.-io en: à n -_ rctric. -;c tra les cui avrit a o:: c Le j-têr ra ce. GR-tot lie jeune cic:a e ou fu .vente 5 ou n’tn fait q as dài.nra c e. 1 T S M E 3 MÉSOIDB C mujîq. des ane. > , forte de me- [ Jouée dent les chants i eu Soient lut Ses cordes moyennes , lefqueües s’appeiloier.t auffi méfoiaes- , de ia méfe ou du tétracorde mtfen. M-éfoïdes , fous moyens ou pris dans ie medium du iytlême. MÉSOPYCINI ( mufle, des une. ). Les anciens aopelloient ainfi, dans les genres épais, le fécond fori de chaque tétracorde ; aie fi les fons mêfopydni étoient cinq en nombre. MESSAGER des magiftrat? & des empereurs romains. Voye^ Licteur & Viator. MESSALA , furnom de ia famille V aleria. Il fut donné pour la première fois au Vaierius qui prit Meffine en Sicile , air.fi que ncus l’apprenors de Macrobe ( Sat. t. 6 . ) : Sic Méfia tuus , Aviene , dïclus cognomento V alerii-Maximi , qui , po fi quant Mcjjanam urbem Sicilia nobilifimam ce- pit , Mejfala cognominatus efi. MESS ALINE , femme de Claude. Vazrria Messalina Augusta. Ses médailles font : O. en or , en argent & en brome , de coin romain. RRR. en M. B. de Colonies. Patin a rapporté une méjafile latine de ce module , où Mejfaline efi au revers de Claude. RRR. en P. B. au revers de Claude. RRRR. en G. B. grec. RF. en M. B. au revers de Claude. RR. en P. B. « On voit , dit Wincke'mann , fur une corna- line de Stofch une femme drapée , affilé fous un arbre, un rameau à la main droite , appuyant fa tête fur !a gauche , dans l'attitude d'une perfonne qai eil dans une profonde rêverie ou en médita- tion. Vis-à-vis d’elle il y a un terme de Priape , dans une JEdicula placée fur deux bafes ou aure ! s qai font l’un fur l’autre. Au revers de la pierre , on voit fept Priapes rangés en cercle autour d’un limaçon qui en forme le centre , avec autant de- lettres , chacune féparée des autres par un des Priapes , qui ccmpofent enfemble le mot ixric.TA. Au-deffits on lit M-ssal , & au- defîous Clautsj. Le mot ixvicta femble une allufion à ce que dit Juvenal de la même Mejfalirre. Et î&Jdsa-viris needurr fatiata recejjpt. \ Sa t, PI. y. i iç;. ) MES » Le limaçon efi ici un fymfcole de ?a lubricité 8 c de la v .lupté j car chaque individu de ce sérié d’ar irnal a les deux fexes ; il jouit & fait jouir en même-temps , généra e partorifee. On le voit re- préfenté avec la même idée fur une pierre de la même coüe&ion ( Clajf. ll.num. 1654.). Le mot ( Athen. Deipn. liv. VI. p. 238. c . ) ûy^mi - ] a lubricité , qui exprime la propriété du limaçon , & dont lui efi dérivée l’épithète ( ibid. 7 . II. 63. /. £7. ) ùypùxîAfjÉc,; , fignifie auffi la lafeivite, & Yhyfs içiraAeiè; de ( Imag. p. 463.) de Lu- cien , efi fynonime de l’expreffion des poètes latins*: Pctrar.tes oculi , des yeux friands & con- voitans. Marc-Antoine Sabattini , cité plufieurs fois dans oet ouvrage , avoir une pierre gravée où étoit, au milieu d’une couronne de Priapes } une femme nue , affife fur un limaçon, & au-deffous le nom Mejfaiisa. Baudelot de Dairval , de l’aca- démie des inferiptions , en a donné l’explication dans une differtation imprimée in -4°. A Paris , e» 1708 ». Messaiine , troïfième femme de Néron. Statjzia Messazina .. Ses médailles font: RRRR. frappées dans la Grèce. On en cennoît une rapportée dans le tréfor britannique. Triftan en a donné une également grecque, du module du M. B. où Meflaline efi debout , au revers de la tête de Néron. MESSÈNE, fille de Trropas, roi d’Argos, fut mariée à Polycaon, fils cadet de Lelex, roi de Laconie. Cette princeife, fière de* la grandeur de fon père, ne put fouferir de fe voir déchue de fon rang , & mariée à un fimp'.e particulier ; elle ; perfuada à fon mari de fe faire roi à quelque prix que ce fut. 11 leva des troupes , & fe rendit maître d’une contrée voifine de la Laconie , à la- quelle il donna le nom de Mejfenie , es confidé- ràrion de fa femme. Mefsene introduifit dans fon nouveau royaume le culte & les cérémonies des grandes déefiés ( Cérès 8 c Proferpine ) , & reçut après fa mort , dit Paufanias , des hon- neurs tels qu’on en rend aux héros , par des of- frandes faites fur leur tombeau. Elle eut un temple- à Ithome , & une lîatue qui étoit moitié or & moitié marbre de Paros. Messène dans la Mefienie. mes. & MEccH'- NIQN. Les médailles autonomes de cette ville font : RR. en argent. R. en bronze. Q« en or. Leurs - M E S Leurs types ordinaire* fort : Un trépied. Jupiter debout. Pègafe à mi- corps. Cctre ville a fai: frapper de» médailles impé- riales grecques , en l'honneur de Septirne-Sévère , de Géta. MESSINE en Sicile, messanicn , mesze- NIQN & nEAiîriAS. Les médailles autonomes de cette ville font : C- en argent. O. en or. R. en bronze. Leurs types ordinaires font : Un lièvre courant. Un trident. Un lion p allant. Une Victoire dans un char. 'MESTOR , fils de Perfée. Voye ^ Alcmène. MESURES- L’h'ftoire &r l’ancienne géogra- phie , (lit Fréret ( mém. de T académie des belles- lettres , tom. XXIV. ), feront toujours couvertes de ténèbres impénétrables , fi l’on ne connoit !a valeur des me/ures qui étoient en uf.ge parmi les anciens. Sans cette connodEnce , il nous fera prefqu’imp flîble de rien comprendre à ce que difent les hiftoriens grecs & roma ns des marches de leurs armées , de leurs voyages , & de la dif- tanee des lieux où fe font pafTés les événemtns qu’ils racontent ; fans cette corno fïance , nous ne pourrons nous former aucune idée nette de l’étendue des anciens empires, de celle des terres qui faifoient la richefife des particuliers , de la grandeur des viiks , ni de cel e des bâumens les plus célébrés. Les inftrumens des arts , ceux de l’agriculture , les armes , les machines de guerre , les vaifleaux, les galères, la partie de l’antiquité la plus intéreffante & même la plus utile , celle qui regarde !’économ ; que ; tout , en un mot, deviendra pour nous u- e énigme, fi nous igno- rons a proportion de leurs me/ures avec les nôtres. Les mefurcs creufes . ou celles des fluides , font lues avec 'es mefurcs langues ; la connoiftance des P -ds eft liée ce même avec celle des m Jures creufes ou de capacité ; St fi l’on ne rapporte le po: ;s de leurs mon- oies à celui des nôtres , il ne te- : pss ooflib'e de fe former une idée tant foit peu exacte des moeurs des anciens , ni de com- parer leur richeffe avec la nôtre. Antiquités, Tome IV. MES j7 Cette confident! on a porté un très -grand nombre d’halües gens des deux dern ers fiée. es à travailler fur ce:t= mat ère. Ils ont rama (Te a.ec beaucoup d erud tion les pafiages des anciens qu: concer. ent les d : vifions & les fubinifions des me/ures uiïtées dans l’antiquité. Ils ont même marque foigneu ement la proportion oui fe trou- voi: entre diverfes mefurcs des grecs, des romains & des nations barbares. Mais comme p'ufieurs ne nous ont point donné le rapport de ces m.Jures avec les notes, leur valeur ne nous elt pas mieux connue. Il eft vrai que quelques uns ont détermine ce rappOit; mais iis l’onr tait avec U peu de folidité , que les éva'uat ; ons qi i réfulte-t de leurs hypothèfes rendent incroyables les chofes les plus naturelles, parce que dans leurs calcu s les villes, les pays , les monumens , les inftrumens des a’ts, &c. deviennent d’une grandeur excef- five. C’eft dommage ou’on ne puifïe excepter de ce nombre le favant Édouard Bernard , dans (on livre de forideribus & m.enfuris , & moins encore le fameux doéteur Cumberland , mort en 1708 evèque de Pétersboroug. 11 n’a manqué à M. Gréaves , dans fon excellent livre écrit en anglois fur le pied rornam que de n’avoir pas étendu fes recherches suffi loin qu’il étoit capable de ie faire. Les bornes de ce dictionnaire qui l’empêchent de renfermer la connoiflance approfondie des rapports qu’ont avec les me/ures modernes toutes les me/ures antiques , c’eft à-dire , la métrologie des anciens , me forcent à ne don-er que les réfaîtats des recherches les plus modernes. Le public doit les premiers à M. Pauéton , auteur d’une métrologie qui ne peut être mieux appréciée que par l’auteur de la fécondé métrologie , dont je ;o ; ns les réfultats à ceux de M. Paneton. Cet écrivain eftira ble eft feu de Romé de l’Ifle , qui a donne en 1789 un travail immenfe fur les poids , les me/ures & les monnoles des anciens. Je con- fie. lie s’employer fes évaluations de préférence à celles de M. Pautt n, lorfqu’elles diffèrent , parce que les réfuit-ts du dernier fe Tentent de l'imper- feéï'cn dont ne peut fe défendre l’écrivain qui ouvre une vafte carrière. On trouvera les au- tres réfultats de ce s deux écrivains aux mots Monnoies, Poids, & à chaque article par- ticulier. Extrait de le métrologie de M. P auBort. se L’invention des me/ures Si des po'ds doit être aufià ancienne que le monde ; & dès l'infant que deux frères eurent quelque partage à faire entr’eux , ils durent convenir d’ur.e mefore & d’un poids. Ce feroir donc perdre inutilement fon temps que de chercher une autre origine des me/ures en général. Mais, d'un autre côté, ce feroit une chofe allez curieufe eue de lavoir H 1 M E S eues ont été les 'législateurs gé Guêtres «i ont Ja~\i les fvilêmes métriques, lou 6 oo partie ; le pygon ou pied de Drulus, ia trois cent vingt cinq ir.ilième partie ; le pied royal ou phylétéricn , qu: eft la coudée pythique ou la coudee médiocre d’Héro dote , en e:t la trois cent millième ; Yammak ou coudee facrée des égyptiens & des hébreux en eft la ceux cent millième partie ; mais le p ed géométrique avoit une propriété qui lui étoit plus particulière. Les mefures anciennes avoïent été réglées fur les proportions naturelles d’un homme de moyenne taille, & avoient été toutes afTu;eit:es à ce pied qui étoit lui-même la mefure du coude au poi- gnet ; la feizième partie étoit la mefure d un tra- vers de doigt 5 la huitième part e appellee condyle étoit la mefure de l'intervalle compris entre les deux articulations du milieu du grand doigt ou du pouce j le quart appelle palefte ou palme étoit la mefure de l’épaffeur des quatre doigts de !a main; les -j appelles lickas étoïent la mefure de l’étendue entre le pcuce & l’index ouverts ; les yg appelles orckodorcn étoient la diftance du poignet à l’ex- trémité du grand doigt ; les | appeilés fpitkame mefuroient l’ouverture entre le pouce & le petit doigt ; les £ étoient la mefure du pied naturel de l’homme ; un pied géométrique & un quart faifoiert 1 cpygon , c’étoir la diftance du coude à la première articulation du petit doigt ; un pied géométrique & un tiers faifoient la coudée médiocre comprile entre Je coude & la naiffance du petit doigt en- dedans de la main ; un pied géométrique & demi faifoient la coudée litkzque , c’étoit la coudée prifc du coude à l’articulation du milieu du grand doigt ; deux pieds géométriques donnoient la coudée facrée qui fe prenoit de l’aiffelle à l'extrémité de la main , les doigts non compris , & fervoit fans doute pour l'aunage des étoffes & des toiles ; cinq pieds géométriques faifoient le bêma dïploun . c'eft ce que nous appelions pas géométrique ; fa moitié apoeîlée bêma uploun étoit !a mefure du pas naturel d’un voyageur , & valoir deux pieds & demi géométriques ; enfin , fix pieds géométriques faifoient la ftature de l’homme ; on l'appelloit orgye , paffus , c’étoit la bralTe ou la mefure de l’étendue des bras ouverts , & cette brafle valoir fix pieds trois quarts pyth’ques ou de mefure na- turelle. En voilà affez pour faire connoitre les raifons de la préférence que nous donnons au pied géométrique , en le faifant l’élément de toutes les autres mefures de l’antiquité. ( Métrologie de J’aucion. ) On fe.nt bien que ce ne peut être que par des M ES $9 corr.paraifors de ir.efumgcs faits ancien- e-re-t Se de nos jours fur des moitumens encore exiltans , que je puis déterminer à cotr.bi n de nos t- i.'es les géomètres de l’antiquité auioiert éva’: é un degré du mérid ; en- Or je trouve i°. que le côté de la. bafe de La grande pyramide a Egypte pris fCO fois ; 1°. que la coudée du Kilomètre ( cite aulu coudée facrée ) prife 20,CCG lors ; ,°. eu un ftaae exiftant & mefure à Laod ; cée dans 1 Afie mineure par M. Smiih , pris joo fois ; je trouve, dis- je , que ces trois produits font de meme valeur , & que chacun en particulier eft précifément la même mefure d'un degré qui a été déterminé par nos géomètres modernes. D’où je conclus , i°. que Te côté de la bafe de la grande pyramide e'toit d’un ftade jufte , tel qu’il eft défini par Marin de Tyr , par Pto émée & par Héron ; 2 °. que la coudée di/ mlomètre ( Elle fert encore aujour- d'hui à mefurer les crues du Nil. ) eft la grande coudée , évaluée à deux pieds géométriques pr Héron ; 3 0 . que le Iliade de Laodicée étant ae même grandeur que celui d’Alexandrie ou de la grande pyramide , les' mefures de 1 Egypte ne lui ctoient pas particulières , puifqu’elles fe retrou- vent dans un ftade ce l’Afîe-Mineure rr.eiuié de nos jours. « Dans tous les temps , les peuples ont fenti les inconvéniens qui réfulter.t de la mu tiphciré des étalons & des mefures de jauge differente , tels que les furprifes & i’embarras qu’eile occa- sionne dans le commerce , la perte qu’elle caufe à un état , en lui enlevant le travail d’un nombre cor.fidérable d individus occupés à en faire les réductions , & dont l’induftrie pourroit être ap- pliquée plus utilement , &c. L’unifotm té d>es mefures étoit trop vifiblement avantageufe , pour ne pas entrer dans le plan d’un habile légifiateur. Elle y eft entrée en effet ; & s’il n’eft pas dé- montré que dans l’antiquité la plus reculée , i! n’y avoit qu’u-e feule & même mefure fur toute l’é- tendue’de notre continent. Au moins eft- il facile de prouver que les états & même de grandes régions enfères contenant plufieurs états, n’a- voient chacun qu'un même & unique étalon prl— ” mordial de leurs mefures » Du temps d’Ariftide , comme il le témoigne lui-même ( Ariftid . in res fzeras. ) , tous les états & toutes les provinces de i’Afie , la Paleftine & l'Egypte même comprifes , fe fervoient des mê- mes mefures , fans aucune inégalité ni différence. Nous ne retrouvons dans la Grèce que deux étalons originaux ; l’un des mefures atrques , en ufage dans le Pélopcnèfe & l’Attique ; & l’autre des mefures pythiques , dont on fe fervoit dans toute la partie fepter.trionale de la Grèce , & dans la Macédoine &r la Thrace. Ce fut ainfi que les romains en usèrent dans tous les lieux de leur vafte empire ; tous les poids & toutes les m- fuies y étoient réglés fur ceux de la v: le capitale . S c 6c M E S prince crôvoit su nomore de iss odigâti^ns ce îe de tenir la main à lobiervation de ce régle- ment, L'empereur Julien ordonna à Prétextât y préfet de Rome 3 d'en établir de mîtes dans les provinces j pour errpw.Htr les aous i]ui s y corn - rneuoienc , en les altérant par "avidité du gain. Juft i:kn ord nr.a de même la réforme des punis & des ; mefures dans toutes les villes de l'em- pire , fur des étalons publics qui feroient gardés dans la principale égüfe du lieu. Théodofe re- nouvela ce même régiem-nt, & y aiouta que ces étalons des mefures feroient d’airain ou de pierre. Honorius enargea les gouverneurs , qu: étoient les premiers magiftrats des provinces , d’avoir une infpeéiion intime fur les poids & les mefures, & de punir ceux qui en abuferoient. L’u- nifo; mité des mefures étoit regardée comme une chofe fi efleiîtielie , que depuis la tranflation du fiège de l’empire en Orient , les empereurs en- voyôienc de Conftantinople à Rome les étalons prototypes des mefures , pour y erre con erves & y fervir de règle tous leur autorité : Acceptas ah imçeratore menfuras } vel papa , vel fenaïus , fer- vaèant *>. » On penfe que lés mefures de capacité des roma'ns pafsèrent dans les Gaules avec leur do- mination , & que nos premiers rois en confervè- rent l’ufage. Les capitulaires de Charlemagne de l’an 809 , & de Charles-le-Chauve de l’an 864 , Grégoire de Tours , Walafrède-Strabon & Aia- lard font mention du fextarius y le demï-fexcarius ou Yhémine fe trouve dans les capitu' aires de Louis-le-Débonnaire de l’an 817, &dans plufieurs anciens csrtubires rapportés par Duca ige; le qüàr- tarius , dans Grégoire de Tours dans Adalard , & dans une ancienne charte de Philippe I de l’an rop 5 & le modius , dans les capitulaires de Da- gobert II , de Charlemagne & de Charles-le Chauve. Mais ces dénominations ne prouventrirn^ & on peut les avoir appliquées à des mefures de capacité différente de celles des mefures romaines , comme cela le pratique encore aujourdhai parmi les écrivains peu réfléchis, lefquels écrivant en latin , appellent modius tantôt le boiflcau , tamôt le muids de Paris , & qui écrivant en françois , appellent boiffeau le modius romain , comme fi c’étoit la même mefure. Quoi qu'il en foit , toutes les mefures étoient ' ég iles en France fous nos premiers rois. Un dès principaux foins dont iis chargèrent par leurs or- donnances les magiftrats , étoit d’entretenir cette uniformité dans tîntes les provinces, & d’éaaler les mefures fur l'étalon on prototype qui étoit gardé dans le palais royal : Volumes ut squales m-bn- s tiras & relias , pondéra jufta & squata ornnes ha- beant fève in civitatibus , five in monafteriis , five ad dardum 11% iliis , fve ad acclpietuLitm , fie ut in lege Domïni prscepta habemics. ( Carol. Magn. an. 789. capit. reg. Fr. tom. I. col. 238. ) M E S Volumas ut unufquifque judex in fuo minifterio mess et ram moiiorum , fxtaricrum , é> feulas per fi* caria odo & corborum eo tenere habeat , feu: tn palatin kabemus. ( Idem , ann. 800. ihzd. col 3 3 3 -^ V clumus ut pondéra - vel u m sur Æ ubrquc squalia fine t> jufta. ( Idem , ann. 8 12. ibid. col ) Mar.dam.us & exprefse pmcipimus ut cornes & reipu'olics miaijiri ac c&teri fideles noftri providear. t quatenîts juftus modius dquufque fextarius , fecundhm facram feripturam & capitula prsdecejforum neftro - rum , in civitatibus , <& in vicis , & in villis , ad vendendum & emendum , fiat q & m es s u ram f e - cundiim. antiquam confaetuiinem de palatio nofiro acctpiant , & non prohac occafone a manfuariis vel ab h:s qui cenfum debent , major modius , nifi ficut cor.futtudo fuit , exigatur. f Carol. Calv. an. 864. capit. reg. fr. tom. II. col. 181. ) Ces ordonnances nous in.ft uifent de deux chofes importantes au fujet des mefures -, la première , qu'autrefo s toutes celles dont on fe fer voit en France , étoient uniform :s & ajuftées fur l’étalon qui étoit gardé dans le palais du roi. La fécondé, que fur la fin du règne de Charlemagne , & en- core plus fous celui de Charles-le-Chauve , fon petit fils , cette égalité commençoit à s’altérer j elles nous app-ennent encore que ce changement arriva , félon toutes les apparences , à i’occaiîon des cens & autres droits feigneuriaux qui prirent naiffance environ dans ce temps-là par les inféo- dations de quelques-unes des provinces du royau- me à titre de feigneurie particulière : ainfi la même radon qui a fait la différence de nos coutumes, a établi celle, de l’inégalité de nos mefures. Chaque feigneur profitant des troubles de l'etat , fe rendit affez piaillant pour introduire dans fa terre des ufages conformes à fes intérêts. Il fe trouve de ces mefures feigneuriales qui étoient plus grandes que l’archétype ou étalon royal ; d’autres qui avoient été établies plus petites ; celles-là pour tirer ne plus grands droits des vaffaux , & celles- ci peut-être cour attirer par un traitement plus doux un p ! us g^and nombre d'habftans fous fa domination. Ce fut dans ces deux vues que Charles-le-Chauve rendit cette dernière ordon- nance de l’an 864. Il veut dans la première partie que les mefures qui fe trouveront trop grandes foient réduites en règle , feion l’ancien ufage , fur i étalon royal : Ut menfuram, fecundhm antiquam confuetudinem , de palatio noftro accipiant. Et dans la féconds , il déclare qu’il n'entend pas néan- moins que ceux qui fe trouveront a-oii établi des mefures plus petites pour recevoir les droits de vaff-lage ou de cenfives , fe puififent prévaloir de cette ordonnance pour les augmenter : Non pro kac occafone a manfuariis vel ab kis nui cerfuns debent , major modius , nif fîcut confuetudo fait , exigatur. MES M E S Gi Mesures de l’Afie & de l’Egypte j félon M. Pauocon. Mcfurés linéaires & itinéraires. Esbaa, daSyle 3 travers de doigt io 12 1 6 10 24 con m tophach, palette, palme. io [O i 12 z\ lichas, coenottorn:. îf 3 1 zér'eth , tertô , fpithamè. . . . - • . pied géométrique coudée commune. . . . pi-rd philété.ien. I 7 I T coudée lithique . . ■ • i 4 | coudée facrée. Béme apioun , pas Jlmple de -voyageur bême diploun , ampelos orgye, hexapode, brafîe décapode , acène chébel , chaîne ou corde, plethre, alla 24 40 24 : 32 c 24CC ’IOC 9£>CO 12 20 I2C I•••••»»••? ’ ioccc 6 •* •5 0.2^91 0. 5^83 10020 12 6 mmmm Mefurts grecques de capacité. Pir.tes. 0 . 0405 Cy O . 0608 t 1 oxioapnon ^ tybat! 4 . ♦ , 0-243 1 6 CQt} IC y t 0.4862 11 8 2 xeit 72 2.918 48 288 7 i V>i ON 17 - <0 432- 6 864 376 144 7 a «2 2 kéramion , ftamnos > métrétè* 3 pithos 3 cados (*).... 35.0: BoiJJ'eaux. Aci 2 ciiœnix j chénï CC y fi 8 0.2 P îcd ‘ Pouces. ©.03 96 0.2378 0-3171 °-4555 0.7133 O.^JII 2.873 11. 415 17- 12 O.PJII I .JOZ 2.853 3.804 4 - 756 5 - 707 6.458 7.609 8.560 5 >. 5 II IO.462 . 11-415 68 M E S M E S Miju ■ es itinéraires. M E S M E S *9 Mefures de capacité pour les grains , &c. Lig ule , cochlear. Pintes, g O.oa 34 | 4 cyathe. once du fetier. ‘ ' ’ - ! 0.0538 I 6 * 2 acétabuls .... S 24 4 4 hémirte , truila O. 3224 | 43 12 8 1 frtier .as 0 • ^45 ? IBoiJfeaujc. 72 i3 ! I 2 3 1 i dïénlce 584 Ç>6 ; 64 16 8 îi fcnii'niodius 0.3872. 7<î3 J : gz i 123 32 \6 iof 2 | modius .j °-7744 MES MES 79 M E S J Extrait de la 2 tïéti ologie de Rome de Lille . Ce laborieux écrivain a cherché d'abord la va- leur de la livre romaine ; par elle il eft arrivé aux mefxres creufes , d'où il a déduit la cubature du p.ed romain. La valeur de ce pied déterminée lui a donné toutes les mefures romaines. Il a opéré de même fur les poids des grecs , S e une marche pa- rallèle lui a fait conclure leurs mefures longues Se cubiques. Ecoutons cet auteur exact précis : Pour obtenir la valeur de la livre romaine par celles des fous-multiples & de fes multiples , . . . . « J’ai pefé avec toute l'exaétitude poflible les monnoies romaines de bronze qui portent la mar- que de Vas ou livre romaine , & de fes fous-mul- tiples , ainfi que les diverfes réductions dé” ce? monnoies , vulgairement & fauffement défignees fous le nom de poids romains. J'ai enfuite com- paré les réfultats que j'avois obtenus avec ceux qu'a publiés Dom Bernard de Monfaucon , dans le III e . volume du Supplément a. tamia, expliquée ; j ai trouvé les uns parfaitement d'accord avec les autres , ce qui m'a décidé à les préfer.ter réunis dans un feul & même tableau. Comme les divifions de la livre romaine font marquées fur toutes ces monnoies par un certain nombre de points ou globules, rien ne femble plus facile au premier coup d'œil , que d’en dé- duire le rapport de cette livre avec la nôrré ; mais il s'en faut bien que cela foit ainfi. L’altération plus ou moins fenuble qu'ont éprouvée ces mon- noies , foit par l’ufage & les frottemens , foit par leur long féjour dans la terre parmi les autres dé- bris de l’antiquité , vient s'oppofer à l’acquilïtion de cette connoiffanee, qu'il faut chercher dans des métaux moins imparfaits & moins fujets à s'altérer que le bronze : tels font l'or & l’argent. J'ai donc pefé toutes les monnoies romaines d’or & d’argent , qui , par un degré fuperieur de confervanon , pouvoient faire- connoître leur poids légitime & primitif, & j’ai eu la farisfac- tion , parmi celles qui compofoient la riche col- lection de M. d'Ennery , d’en trouver un grand nombre , & de tous les modules , qui ne per- mettent plus de douter que l’once romaine ne fut à la nôtre dans le rapport de 7 à 8 , & le fcrupule romain du poids de ai de nos grains. Pline l'ancien nous apprend que les premières monnoies d’or frappées à Rome ( vers "l’an 347 de fa fondation } étoient telles que le fcrupule ou la vingt-quatrième partie de i'once romaine valoit 2.0 referces ou 3 deniers d'argent : Aurais nummus pop annum LX 1 I percujfus eft quam ergenteus , ita ut jcrupulum valeret feftertiis yicenis ( Nat, hift. M ES 71 lia. XXXIII. e. 3. ). Trois de ce s monroîes d'or, dont parle Pline, fe trouvo : er,t dans la fuitedes mé- dailles confuiaires de M. d'Ennery ;& de ces trois, il y en avoir deux qui ne laiiToient rien à dffirer pour la confervation. Toutes donnent le fcrupule romain du poids exaét de z 1 de nos grains , & Von peut d'autant mieux compter fur ce poids qu'il exifte non-feulement dans la pièce d'un fcrupule, & de la valeur de 20 fefterces donc je viens de parler ; mais encore dans deux autres de trois fcrupules , & de la valeur de foixante fefterces , exprimée fur ces deux médailles , îefquelles don- nent le triple du poids précédent , ou 3 6 de nos grains. Le favant Hardeuin avait oofervé le même rapport dans deux médailles d’or pareilles, dont il fait mention dans fes notes fur Pline. Voici ce qu'il dit à i'occafion du paffage de Pline, cité plus haut : « Aurei cÿufvis nummi fcrupulnm eftima- ” batur vicenis argenti fefterzns , five , quod idem 33 eft , denariis quinque. Lu.cu.lentju.rn hujus rei tetîi- » moruum prabent nummi aurei duo cuos vidimus 33 tum in. bibliothecâ regiâ , tum in mufto Sanéla « Genovefe. A.lter nummus eft unius ferupuli pen - » dere , hoc eft , granorum 2 1 ; aller majufculus 33 pondéré omnino triplo majore , hoc eft , granorum 33 3 6 ( Hardouin , inPlin.) 33 . On a lieu d'être étonné que cette connoiffanee foit demeurée fté- rile entre les mains de cet habile antiquaire , qui eût pu en déduire, comme je l’ai fait, l'exaâe évaluation de la livre romaine , évaluation qui , jufqu'à ce jour, a paffé peur un problème* info- lubîe , à caufe des vains efforts de ceux qui s’en étoient occupés. Cette évaluation efb de plus confirmée par les monnoies d’or de Conftan;in& de fes fucceffeurs ; car les hiftoriens difent que le fou a or , qui com- mença fous Conlhntin , étoit du poids de quatre fcrupules ou d’un fixième d'once romaine ; or le poids de ces fous d’or , qui étoient en grand nom- bre & des mieux confervés dans la fuite impériale de M. d’Ennery,eft de quatre-vingt-quatre grains. La même colleâion offre it non-feulement des demi- fous d’or du poids de 42 grains, des tiers de feus d’or du poids de 28 grains , mais encore une fuite très précieufe de médaili.oxs d’or du poids de 6 , de 8 , de 1 8 & de 36 fcrupules , qui tous don- nent le même rapport du fcrupule à 21 de nos grains. Il feroit trop long d'examiner 8c de difeuter en dé- tail les différens lyiïêmes des favans qui m’on-r pré- cédé dans cene carrière , il fuffira de préfenrtr ici le réfultat des apperçus de chaque auteur ; fi je ne cite point ici le P. Merfenne , Âgrîcoia, Voffius , Gronovius, Arbnthnoth, Edouard, Bernard Se plufîeurs autres auxquels on doit des recherches plus ou moins approfondies fur les poids Scttzefures 1 M CiS a ? 5 . : * ns » c'elr çae les uns fcs: d’un rentraient P' a . «î.nereBt de ceux eue l’ai rapprochés dans ce rap.eaü, & que ] ss au r r es , en évaluant les po:us j tes mefures Sc les monnoies ces anciens , 1-ï livre romaine valoir : M E S n ont point eu pour objet de les camoarer direéle- ment avec la livre de ie rapport qu’avoi: . poids de marc. Suivant Budé (de ajft 1 y 14.) 1 io o ^ rac - m es ou dénie ” J de 72 grains l’ccca suivant M. ce !a Barre ( Mémoires de ' 5 royale des Infcript. arm. :~z8 ) P 9 6 deniers de 7f grai. grains. 5 °- Suivant M. d’Han.carville (arm. 1785) 4 c apres la mefure du conge, par Auzoat 4 . Suivant M. Auzcut , d’après le conge du capitole {.Acad, royale des Sciences, an. KîSo). après un autre réfultac ou c i au meme y 0 . Suivant M. Paneton ( dans C 1 Métrologie, crm. 1780) f ’ J? '. Suivant M. Dupuy ( Acad . royale des -lnfcrzpt. ann. 1757 Y. 7°. Suivant Eiferfchmidt ( Traii & mef ares des anciens , 1708 ) 8°. Suivant de France Le 1689) ^84 deniers de 74 grains. . . itê des poids 'l „ , . ç H deniers de 74 grains. . . Blanc ( Traité des monnoies f. Suivant de la Nauze ( Acad, ravale des ■ xnjcnpt. ann. 1760} IG Su.Von._.e de i .ner refuitat prefenté dans") 96 drachmes ou déni cet ouvra gtfMétrol. de Rome de FIJle.) J gj. arains ers de Paris a livre "N v— > rs donc ron j V ! *«» I il s J a a aine Ci -t gît ici , iur avec notre Nombre de grains à la livre. S 4 — 7203 • Il 4 — 7103 10 7 12 6176 IO 7 38 6$ 02 IO 6 34 6ll6 IO 7 48 6$ll IO 7 5 urd hui conftatée , non feulement par la mefure fcruouleufe qu’en ont prife immédiatement le< lavons , mais encore par l'accord qui fe trouve entre le p oauit de fa cubature & la livre romaine évaluée per la priée des médailles. J affûte' , pour la détermination des mefures & des mon, -mies gr cques , la marche qui m’avoit conduit à la découverte du poids précis de la Jiv e romaine. J'ai p^fe non-feulement toutes les medaill.s d'argent des villes autonomes, des îles & des colonies de ia Grèce ou de i'Afîe-Mineure, décrites dans le catalogue de M. d’Ennery, mais suffi celles d’or & d’argent des rnis de Macé- doine , d'Egypte , de Syrie , de Sicile , &c. qui faifo'ienc partie de ce cabinet. Par ce moyen j’ai reconnu que ces monnoies fe rapportoier.t à dif- férentes drachmes que j'ai défignées par un nom particulier , relatif à la plus célèbre des îles ou villes qui viennent fe ranger fous une même di- vifîon. Piine & quelques auteurs anciens ayant dit que la drachme attique avoit le poids du denier ro- main , & qu’on prenoit différemment le denier pour la drachme , ou ia drachme pour le denier , la plupart des auteurs qui , depuis Budé jufqu’à M. Paucton , fe font occupés du rapport qu’avoit la drachme attique avec le denier romain, ont pris pour bafe de ce rapport, les uns la drachme de 7 a grains , les autres une drachme attique de 74 à 7 J grains , qu ils ont enfuite comparée avec un denier romain du même poids ; mais comme le poids du denier n’a pas moins varié chez les romains que celui de la drachme chez les grecs , il elt bon de rappeller ici qu'il y avoir chez ces peuples une drachme pondérale ou drachme-poids , égale à 3 fcrupules ou à la huitième pat ne de l’once romaine, & cette drachme que je défigne fous les roms de petite drachme attique ou drachme de Sa- mo s , fervoit à évaluer le poids variable des drachmes ou deniers-monnoies . C eft cette drachme,du poids de 3 fccupuies,que Antiquités , Tome ly*. ' MES 75 Diofcoride Se Galien nomment holce gu drachme ctdque 3 comme ils appedeient obole attique la iî- xieme partie de cette drachme ou le demi-feru- pule. Envam M. Paneton prétend il rejetter un témoignage auflî formel à I égard ce cette drach- me , qu’il nomme drachme ou dernier romain de dseron , parce qu’en effet tel étoit le poids du de- nier dans les dern ères années du règne ce ce prince y mais ce n elt point improprement 3 comme ii le ci:t, que ces auteurs ia deilgnent Icns les noms que je viens d ndiquer, puifqii au contraire c eto:t ia vraie dr acknu-azdque-poids , également en u fige chez les grecs & chez les romains. Quant aux drachmes monnoies , on verra par les taD.es que j en ai dreffées le rapport qu’eües eut entr eh. s & avec les deniers romains de différées poids qui ont été frappes fous la république, fous .es triumvirs & fous les empereurs. La plus foible de ces drachmes eft celle d ’Ægium ou du Péloponcfe. Elle ne pèfe que grains , tandis que la puis forte , qui eft celle è’Eg'me . en pefe 140 ou deux gros moins quat re g ra ;jj s . C’ell fur la valeur inégale de ces différentes drachmes , qu eto-t fondée, comme nous l’ao- prend Po.'ltix , la valeur plus ou moins coniîdé-! rable des différens talens. Un talent étoit compofé de 60 mines , Se cha- que mine de 100 drachmes $ mais il eft ailé de feutir que le poids & conféquemment le prx dti talent ont eu varier félon le poids des drachmes dont il étoit compofé. Prifcien nous apprend que ie poids du grand talent attique ( lequel étoit compofé de 6000 drachmes attiques du‘po’‘ds de quatre fcrupules ) étoit de 83 livres & 4 onces romaines. Le petit talent attique , compofé de 6000 drachmes du poids de trois fcrupules ne devoir donc pefer que Gz livres & demie" ro- maines , & le double de ce poids , ou 123 Jiv«- eft précifément celui que faint Epiphane dènne au talent d Alexandrie , dont le poids égal oit celui de deux petits talens attiqu.es. La livre romaine purs foib.e de quatre drachmes pondérales que la petite mine atticue , étoit donc compofée de cQ drachmes ou deniers de 63 grains ( qui étoieuc de petites drachmes attiques ou pondérales ) - de 84 drachmes ou deniers d’Augufte , du poids de 7Z grains ; de 7 3 drachmes attiques moyennes j enfin , de 71 grandes drachmes attiques, du poids d’une fextuie ou lixième d’once romaine. Ce rapport exaél de la livre romaine , telle qu“ je la donne ici , avec le poids des principaux ta- lens évalués en livres romaines par quelques an- ciens , fuffiroit feul pour démontr'er que le pro- blème de 1 exaéte déceimination de cette livre eft enfin xéfolu. K 74 lYi ±7L J— . Peur rendre p T us complettes les tables des dif- férences drachmes qui paroiffoient ici pour h pre- mière fois j j'ai cru devoir ajouter aux médailles de yilles de M. d’Ennery que j'a: pefées moi- même , un nombre encore plus confidérabie de celles du très-riche catalogue d'Hunter , beau- coup plus complet en cette partie , que ne i'étoit celai de l'antiquaire françois; & dans la quantité de médailles grecques dont M- Combe , auteur du catalogue d'Hunter , a donné le poids en grains anglois de la livre deTroy, j'ai choifi les mieux confervées , ou du moins celles que j’ai préfumé telles par la fupériorité du poids dans chaque multiple ou fous-multiple de la drachme fous laquelle ces monnaies viennent fe ranger. Il eft facile de voir par la réduction que j'ai frire du poids d'Angleterre à celui de France , que le rap- port qu’ont entr'elles ces différentes drachmes n'eft point arbitraire; que celles d'un même peuple, d'une même ville, quelquefois aufli celles d’un même type, viennent affez conftammencfe placer dans la même divifion. efpèce , qui fe rencontrent journellement dans la terre à quelques pieds au - deffous de fa furface. Enfin , comme les mefures de capacité ont ua rapport néceffa-res avec les différens pieds dont elles font la cubature , je me fuis vu conduit à examiner de nouveau tout le fyftême métrique linéaire des anciens , déjà très - approfondi par M. Pauâan ; mais cet habile métrologue a mal- heureufement confondu le pied' grec olympique avec le pied romain , en donnant le pygon pour le pied grec olympique. Il eft réfulté de cette double mépnfe une multitude de faux rapports , qui ont rendu défeâueufe une grande partie de fes calculs. Cette confidération m’a déterminé à les refaire en partie & à préfenter au public un nouveau tableau des mefures linéraires des anciens com- parées avec les nôtres, depuis le daBile ou tra- vers _ de doigt jufqu'aux plus longues diitances iti- néraires. Après avoir ainfî comparé les poids & les mon- goles des romains avec les différens talens de la Grèce & des autres peuples , j’ai cru devoir ietter un coup-d’oeil fur le rapport qu’avoient entr’elles fie avec les nôtres les mefures grecques Si romaines de capacité , foit pour les liquides , foit pour les grains. Il réfu'te des tableaux comparés que je préfente de ces mefures , que celles des grecs font en général plus petites d’un quart que celles qui leur correfpondent chez les romains ; que le p ; ed cube romain eft auffi d’un quart plus petit que le nôtre, & qu’enfin notre boiffeau compofé de 16 litrons (Notre litron tire fon nom du grec AiV(i«,qui ftgnifie livre. ) eft au moiius ou boiffeau romain compofé de 1 6 fextiers , comme 13 y eft à 9, ou 10 à_ 1 3 i ; car le fextier romain eft’ égal à A de la pinte de Paris , & 9 de nos pintes égales à J 6 de ces fextiers font jufte le modius romain. Ce rapport qu’ont avec les nôtres les mefures cubiques des grecs & des romains , nous eft d’au- tant moins étranger , que la livre romaine , G peu differente de la mine ou livre grecque, a fubfifté parmi nous fous la première race de nos rois & que la livre gauloife ou de Charlemagne oui l’a remplacée, a bientôt été fuivie de l’introduâEion de la livre de fesze onces compofée de deux de nos marcs actuels. * Les différences qui exiflent entre nos mefure* linéaires , cubiques Si pondérales , & celles ou leur étoient analogues chez les grecs & chez le; romains, étant déformais bien déterminées il ftra plus aifé d’afligner auquel de ces peuples ont ap- partenu non - feulement les différens poids de -ro.nze , de marbre , de pierre ou de plomb , mais encore les mefures de capacité & les vâfes de toute Je ne dois pas diflimuler ici le fecours que -j’ai trouvé dans les faysmes recherches fur les diffé- rents ftades qu a données M. Bailly , de l’aca- demie royale des fciences , dans le fécond volume de. fon H:fi. de fajvrom. ancienne. C’tft à lui que j ai 1 obligation d avoir renoué le fi! qu’avoit rompu M. Paudton. Ce dernier auteur n’a parlé que des quatre principaux ftades , qui font ie delphique ou ie pythique , le nautique ou perfien , l’olym- pique & I égyptien ou alexandrin. A ces ftades j en ajoute quatre autres donnés par M. Eaillv, qui font le ftade d Ariftote ou petit ftade macé- donien, celui.de Ciéomède /celui d’Eratofthène & le ftade. philétérien. D’après la réunion que j’ai faite despieds de ces quatre derniers ftades ‘à ceux qu avoit publiés M. Pauéton , il eft facile de fe convaincre que fon prétendu pied romain n’eft autre que ie pied ou la 600*. partie du ftade olympique , & que G i on ajoute à ce pied qui eft de ^7 s-rfo'gts les 14 f doigts du pied' pythique , il en remire tes 32 doigts de la coudée facrée.' On voit ae phs que le prétendu pied grec olympique de M Pauéton n’eft autre que le pygon guiHeft le pied d aucun ftade connu; car le pygon ou pf.fVfS' de M. Paneton ne peut être que le pied phiieterien , puifqu’il eft la fix-centième partie du tade phiieterien. On ne peut donc donner avec lui ou avec ceux qu il a fuivis , le nom de pied phiieterien a la pente coudée de 21 \ domts , puifque celle-ci , loin d’appartenir au ftade philé- tenen fe trouve etre la éco e . partie du ftade alexandrin. Quant au ftade d’Eratofthène , j’ai cru devoir m écarter de ce qu’en dit M. Bailly pour me conformer à ce que nous en apprend du globe MES M îgré !es mép'.ifes dans lefquelîes eft tombé M. Pautbon fur deux ou trois mefures fondarnen- taes des anc : ens , ce favant eft le premier qui nous ait fait connoître toute la beauté de leur fyftème métrique linéaire , que bon peut regarder à jifte titre comme un des chef-d’œuvres de l’efprit humain. En effet , fi l’on compare l’har- mor.ie qui règne entre ces mefures avec l’incohé- rence de la plupart des nôtres , on fera forcé de convenir que les anciens font à cet égard infini- ment fupérieurs aux modernes. Strabon , Pline & Pomponius Mêla s’accor- dent à donner un ftade de longueur au côté de la bafe de la grande pyramide. Hérodote donne à cette bafe huit pléthfes , dont chacun e'toit , dit-il , compofé de ioo pieds ( géométriques ) , ce qui fait 50 coudées du niïomètre, 8e 400 pour la longueur de ce ftade. D’un autre côté , Philon de Byfance ( De feptem orbis fpeBaculis. ) évalue cette même bafe à fix ftades de circuit. On pour- rcit le croire en contradiélîon avec les auteurs précédens ; mais il eff éVident que Philon parle ici de lîades pyth : ques ou delphiques , qui conte- noitnt 266 y coudées du niïomètre. Or , fi l’on multiplie ce nombre par 6, on aura ifioo coudées ou quatre ftades alexandrins pour le périmètre de la grande pyramide d’Egypte , & Philon eft alors Darfairemenc d’accord avec les témoignages précédens. M E S 7 > Les deux pyramides du lac Mœris avoient, sa rapport d’Hérodote , chacune un ftade de hau- teur -, mais on n’en voyoit que la moit e fupé- rieure . l’autre moitié reliant cachée dans le lac. Ce ftade, qui étoit le nautique ou perfien , n’étant compofé que de 500 coudées du nlomètre , éto*t d’un quart plus court ente le ftade alexandrin dont il s’agit ici , & qui paflbic avec raifon pour le plus grand de tous. Par la vérification faite de nos jours , tant de la coudée du niïomètre que du ftade t^exandrin , 400 de ces coudées font e'gales 3114 toifes 9 pouc. 7 ~ lignes de France , 8e 200,000 de ces coudées ( égales à 400,000 pieds géométriques ) donnent , airsfi que les mefures modernes les plus exaétes , 57,o 66 ~ toifes pour la grandeur d’un degré du méridien. Ainfî ces pyramides , que le vulgaire des écri- vains n’envifage que comme un monument de l'orgueil 8e de la vanité puérile 8e tyrannique des princes qui les élevèrent , font pourtant un des plus fuperbes 8e des plus refpeéhbles témoin* de la fcience qu’avoîent acquife les anciens fur la mefure de la terre 8e de l’application ingê- nîeufe qu’ils en firent aux mefures ufuelles de la fociété. M E S t ? 6 MES MESURES DES ANCIENS Avec leur évaluation 5 par M. de Rome de l’If le. I C I E. MESURES LINÉAIRES ou DE SUPERF j Noms des petites Mesures. V Pouces. 1 Ctnti'e- Lignes. ; mes de j lignes. 7 i* lv ti • o. »••*»•» * / 3 2 ? JJ 3. Le palme ou palefte...- 2 6 70 4. Pied du périt ftade- • 6 I 28 K. 2 5 68 7 7 8 8. Pied du flade de Cléomède . 8 2 66 •7. Pied pythique ou dslph'que 9 I 48 ;o. Pied du ftade d’Evatofthène. 9 9 49 £ t Le pied géométrique . 3 . 5 * • 2 le pied romain , . N. B. Le pied anglois eft de 1 1 3 M \i 1 . Le pied grec olympique II 4 80 ■: 4. La pysme , d’où dérive le mot -pygmée II 6 66 1 <. Le cy^on ■ I I IO 55 16. Le pied royal ou phileterien. ( On le nommoit aufïi palmîpes y parce qu il étoit oompofé du pa me & du pied géométrique. ) 12 10 18 17. La coudée pythique ou delphique. C’ell la petite d'Egypte ou de Samos \ U O 29 1 18. La^ coudee Iith'que , ou coude? moyenne d'Liérodcte . dite au4i ! coudee commune 19. La couiée royale ou oabylonienne d'Hé.odote* coudée noire des U 4 74 , i| —il arabes 1 l 7 4 * ! £.0. La coudee tacree 3 dite sufli coudée du Caire ou du kilomètre... 2.0 6 d/j. ]| M E S TA E S 77 MESURES DE L’A R P E U T A G E , ou Moyennes, N O M S des Mesures. ii. Le pas fimple ou de voyageur il. Le xvîon. ( Si , comme paroît l’indiquer l’étymo!og;e 3 cette mefure éto.t propre au bois de chauffage , elle repondoit a notre demi-corde ou voie de bois s qui ports à Paris 4 pieds de large fur autant de hauteur , les bûches ayant 3 — pieds de largeur-) 13. Le pas double ou géométrique 14. Le pas romain ou bralfe romaine ij. L’orgyie „ dite aufli hexapode , brafTe grecque j ou pas perfien L’acène 3 dite auffi décapode , ou canne commune N. B. Cette mefure fervoit aux archffeftes & aux arpenteurs La perche romaine étoit un peu plus forte ; elle valoit 10 pieds romains , qui font 9 pieds 10 lignes de France. L ’aroure étoit une mefure de fuperficie qui contenoit 100 acènes quarrées ; ce qui fait jo coudées lacrées , ou 100 pieds géomé- triques en tous fens. .7. La grande acène 3 dite auffi dodécapodej ou canne hachemiqus 18. La canne double 19. Le chebel ou chaîne d’arpenteur., ou demi-fchoène perfien 30. Le plethre ou jugère des latins 51. Le fchoène perfien * Mesures de France. ToifcS. 8 14 17 Pieds. Pouces. L Z I 3 10 4 3 4 6 5 I 8 6 10 3 . 17 1 3 * 3 I 5 ...... 7 Lignes . 2 4 5 7 7 v grandes M E S U R E S. ! N O M S Mesures de France. ! de.s Mesures. Toifes. Pieds. Pouces Lignes. ÎI 6 8 75 Si I I 9 x ; 2, j_,e pet't itade , ou itade d ririitou^ y u-acuuub • -»■ ue ftads de Cléomcde , ci-delTous N 1 3 4 7 100 $4. Le itade phyt:que ou ûeipn.que , c.-ü t ..vus • N. B. 10 de ces ftades font un mille grec égal au mil.e romain • de 7)6 toifes. x 44 ! i 36» Le itade naudcjue ou peiilen 3 dit aulli itade tipiéroiote o». 8j 9S 107- xi 4 I 7 i 54 i 35 d 3 7 20 8 4 IX ^9. Le grand itade . dit aufl'i itade égyptien eu alexandrin 3 ci-defl*>üS N°. VI II , ou ftade des fades ue Moife de Khoréne. Ses étalons font le côté de la bafe de la grande pjramide d’Egvpte & la coudée du Nilomètre ou coudée facrée, encore 9 7 A I Z 4 +1. L’hippicon. (C’était la carrière deiiuiée pour ia courfe des chevaux.) • • 2 \ 4 4 0 8 1 ■755 75<5 85 6 1.284 Ijd? 713 1070 1426 4 8 8 3 2 . 7 47. L'ancien mille européen , ou mille gaulois, d’un quart d’heurt 48. La lieue gauloife & de la Grande Bretagne 3 ou lieue d^Iriande. A ... N. B. Tels font les coff de 40 au degré. jO. La lieue de trois quarts d’heure de chemin , ou de z6 an 2J68 2855 2283 34 H 5134 10272 25680 Firfeag des perfans, farfang d’Arrnéme, pkarfac d’Arabie. >2. La lieue marine de France t ou d'une heure de chemin , 81 d* 20 au dégré s}. La lieue commune de France, de 25 au dé^ré 54. Le fehoène du delta ou de la baffe Egypte. ...» Le grand pkarfac d’Arabie j de 16 } au dégré. 55- Le fehoène de la Thébaiie ou ae la haute Egypte Gau indien , & ftatkme ou reiai d’Aiîe. s 6 . Le fehoène de i’Hepiannivie ou de la moyenne Tvoyprp. Izom ou giam d’Arabie. SI . La journée de chemin , dioeta. 58. Un dégré de grand cercle de la terre M E S M E S 19 MESURES ITINÉRAI RE S DES ANCIENS. Tableau composé de* hidt principaux Sic ides. I. Petit Stade OU 1 1. Stade I I I. S T. A DE PYTHIQUÏ OÙ % I V. Stade Stade d’Aristote. de Cléomède. DELPHI QUE. D LR AT O STHEN E- 51 t. i p. i pouc. -/oV-- diftere avec le fa vant 17 1 8 ris Il vaut 18 coudées facrées & 357 f pieds romains. C’eft le ftade d’Alexandre par Arrien. 63 t. 2 p. 10 pouc. ^£5 1. d ffère avec le fuivar.t 9 0 8 ris Il vaut 240 coudées facrées & 454 k pieds romains. Il eft au précédent comme 12 eft à 9. 7 j r. 3 p. 7 pouc. 0 1. diffère avec le fuivant 6 c 6 H Il vaut 166 j coudées facrées & joo pieds romains. Il eft de plus court que le ftade olympique. 81 t. 4 p. 1 pouc. 1. diffère avec le fuivant 3 î é 0 Il vaut 286 coudées facrées & ! 540 s pieds romains j Se de pieds géométriques f7j T. V. Y I. V I I. VIII. Stade nautique Stade grec Stade philéterien Stade égyptien OU OU OU OU P E R S I E N. OLYMPIQUE. Stade royal. ALEXANDRIN. 8f t. 3 p. 7 pouc. ^1. 9 j t. 0 p. 8 pouc. 0 1. 107 t. 4 p. 11 pouc. ol. 114 t. 0 p. 9 pouc. 7 *5 1. diffère avec le fuivant 9 i 1 â I! vaut différé avec le fuivant 12 4 3 0 Il vaut diffère avec le fuivant 6 1 10 7 Il vaut OU *34 9 ar Il vaut joc coudées facrées Se 3 3 3 f coudées facrées & 378 coudées facrées & 400 coudées facrées & 571 f pieds romains. C’efl le ftade dont fe fervent Hérodote &i Xé- nophon. ! 62 f pieds romains. Pline n’a connu que ce ftade,, qui eft de 94 toifes 3 p'eds félon d’Anville. 714 f pieds romains. Le pied de ce ftade eft de 20 doigts. 7 69 | pieds romains. C’eft le ftade employé par Prolémée. M E S MES MESURES DE CAPACITÉ oo CREUSES, Évaluées sa pouces cubiques du pied de Roi , en pintes de Paris & en livres ..... & française , d'après la pefée des médailles & la cübature du pied romain . 'omaîhe 't NOMS bes Mesures. Le cu/eus contenant xx amphores. L'amphore ou quadrantal . . . i urnes.. N. B. C’eft le pied cube romain. L'urne 4 conges. . Le conge. ...... 6 fextiers. . Le fextier 2 hémines- . L'hémine ou J fextier.. • z quartarius. Le quartarius z acétabules. L'acétabuîe. i | cyathe. . Le cyathe 4 cuillerées. Le f cyathe z cuillerées. La cuillerée ou ligule Poids romains I£>OC 80 40 10 I Pinte de Paris 0 s C", 0 2 CS C/l 0, | & fous-divilîor.s. \ Livres. 340 pintes IOÇO • • V • • • V- . e , , U i 16 3 1 6 8 •- 1 cnopine Se | poifibn . I 10 1 demi-fextier i poiflbn .... î 1 pohlon 8e \ roquille. . 2 4 . t pcificn 8e ï roquille. . ... I 5 1 f poiflon Se \ roquille... . . 6 2 f poiflbn Se ~ roouille.. 3 1 A poifîon Se ~ roquille. Poids es e tic £ rance -ru pure*. N. B. L'amphore vaîoit. . . . 1344 pouces cubiques romains. L'urne 672 Le conge. ........... 168 Le fextier z8 Le conge contenoité fextiers, 1 z hémines , Z4 quartes , 48 acétabules, 7Z cyathes, 144 | demi-cyarhes 8e 288 cuillerées. MESURES A BLED DES ROMAINS. Valeur des Mesures. Le modius valoit. ........ 16 fextiers. . . . Le dtmi-modius 8 fextiers. . . . Le fextier & fes fubdivifions . comme ci-deiTus. . Pefoiten bled , poids romam. Liv. Once rom. 24 O IZ I O 6 Poids de France. Liv. Once Or. 13 8 6 iz 13 4 Kaîïos-S Qrains,\ MES M E S Rapport des Mefures romaines de capacité aux Mefures grecques correfpondantes . évaluées en. drachmes de 6$ grains ; d'où il réfulte que la cotyle grecque ejl c l'hémine romaine comme g efl à iz, ou comme g ejt à q , tandis que le métrète ou pied cube romain nefi au métrète ou pied cube grec que comme 8 ejl à g. N O M S des Mesures romaines. Amphore ou. quadrantal (C’eft le métrète ou pied cube romain.) , valoir 8 ronges ou 8o livres Urne ou 4 conges 40. . . . Conge ou (, fextiers 10. . . . Sextier.-. .... i 1 8. L'hémine ou fextier 10. Quartarius Acétabule Cyathe Demi-cyathe. . . . Cuillerée ou ligule Myftron vétérinaire chez les grecs Cuillerée vétérinaire des grecs. . . . Drachmes de 6 5 grains. Noms des Mesures GRECQUES, de 7680 cados eu cîîo- ca , valoir 1 2 chous. . . . 3^40 3840 jmphoreus ou 6 chous. 4320 960 chous 720 160..-. xeftès. . - . 120 80 cotyle.. . . 60 40.... tétarte . . . 3 ° 20. . . . oxybaphe . 1 ? 13 T-- cyathe . . . 30 8f.. conque. . . S 3 T.. myüron. . 2 Z f. . chême. . . 2 I f.. cuillerée com- mune E Drachmes 7 1 6 3 7 » N. B. Ces deux dernières petites mefures n'étoient d’ufage que chez les grecs ; les romains n’alloient point au-delà de la ligule , comme on le voit dans le tableau précédent. Le métrète de 8840 drachmes de 63 grains , égal à 90 livres romaines ou 59 livres 1 once de France , donne au pied cube 30 pintes & un peu plus de |. Cette mefure s’éloigne un peu du métrète olympique * & paroît tenir le milieu entre la cubature de la pygme & celle du pied romain. Le chous ou conge grec contenoit 3 chenices , 6 fextiers ou xeftès , n cotyles , 24 tétartes , 480xybaph.es, 72 cyathes, 144 conques, 288 myftrons ou cuillerées romaines, 560 chêmes, & 720 cuillerées grecques. Antiquités , Tomeiy. h MET MET MESURES DES GRECS POUR LE BLED. Pefoit en bled , Poids Boiffeaux ' Valeur des Mesures. poids roma n de France. de Paris. Liv. Or.ee. Or. Liv. Once. Gr. Le médimne attioue valoir 1 ■§• métré* e ou té eheus , 3 boijfeaitx 6 hedes eu modios 108, félon Sui- 70 14 &S£. das. Litrons. Le hede ou modios valoit 1 hétaihedes 18 II 13 9 II- L’hémiheda valoir 1 f chous ou 8 xefiès • 9 S 14 4 4 t&- Le xeilès ou fetier 2 cotyles Sec. comme ci-deffus. . 1 1 4 11 6 36 5^7 96 o* Le chous ou conge grec, 3 chénîces 6 9 467 7 6£â_ J izso* Et la chénice, 2 fextiers eu xefiès 1 3 x 7 5 1 Tï\ô- N. B. On voit que le. modius grec efè au modius romain dans le même rapport de 18 a 24, ou de 9 à 12 j que nous avons trouvé ci-ddïus. J META , borne dans le cirque. C'étoient trois colonnes ou pyramides en forme de côrre ou de cyprès , autour defque'.les les chars tournoient , 8 c on les appelloit bornes : metaque fervidis evitata rôtis , à ans Horace: I! fal'oit tourner fept fois autour de ces bornes , & avoir attention en tour- nant de ne les point approcher de trop près , de crainte , en les heurtant , de s’y brifer. D'ailleurs, en s'éloignant trop , on ccuroit rifque de Te laifier couper par un concurrent qui auroit fçu profiter de cet intervalle. Ces bornes étoient de bois & l’emperesr Claude , au rapport de Sué- tone , les fit dorer : Circo maximo marmoreis car- cenbus , auratifqtte métis y qun utraque & tophina ac lignea anzc'à f aérant , exeulto ( c. ZI. 6 - ). On voit dans la colkdion de Stofch , fur une cornaline , une borne du cirque autour de laquelle courent deux bîges. Sur une pâte de verre une borne du cirque avec trois biges qui courent autour. Sur une pâte antique , quatre quadriges cou- rant autour d’une borne. Le même fuiet fur une pâte antique, avec le nom du graveur AETTONoc, fe trouve dans le cabinet qui appartenoit au comte de Tkoms. Sur une cornaline , quatre quadriges courant autour de la fpina du cirque , à chaque bout de -laquelle fo-rst placées- les bornes. Grævius ( Prtfi torii. IX. tkef. ant. rom. p. z. ) prétend qu’il n’y avoit qu'une feule meta, à- l'extrémité de la fpina, vers l'hémicycle du cirque. Sa conjedure pourroit pafler pour probable, fi elle n'étoit réfutée par cette pierre & par huit autres pièces de cette col- ledion , tant pierres- que pâtes , 8c même par des bas reliefs. ( G aller. Giujiin. tom. II. tavi 94 - 109.) Meta suttahs , fontaine fituée entre l’amphi- théâtre de Titus , l'arc de Conftantîn & les jar- dins de Sainte-Marie la Neuve. Elle avoit la forme d’une borne du cirque , de l’extrémité de laquelle l’eau jaii'iiîoit & arrofoit le bas. On en voit en- core, aujourd'hui des relies qui fuffifént peur faire juger de fa forme. Il paroît par un en- droit de Sénèque que cette fontaine exifioit de fon temps. Meta mukcia étoit le nom de la première borne du cirque , laquelle fe trouvoit auprès du temple de la déeffe Murcia. MET ABUS , fils de Sifyphe , petit-fils d'Eoîe, fonda Métapor.te , & y reçut des honneurs & us culte. C Stepk. ) MÉTACATATROPA ( Mufy. des tau.}. Ce M E T *iot grec , compofé de meta ( apres ) S; decata- tropa ( courfe ) , étoit la cinquième partie du mode des cithares , faivant la d:v:fion de Ter- pandre ( Poll-ax or.omaft. liv. IV. ckap. 9. )■ Lz métacatazropa fuivoit la c&zcttrop&a MÉTACHRONISME, efpèce d’anachronifme qui confifteà placer un fait dans un temps ante- rieur à celui auquel il eft arrive. MÉTAGITNIES (rrot formé de ^rd , près , 8 c de ys renia , voijinage. j. Les habitans de Mé- lite , bourg de l’Attique , quittèrent^ le bourg qu’ils habitoient , & fous les aufpices d'Apollon , iis allèrent s’établir dans un bourg voifin ; & parce que cette tranfougration fut heureufe, ils donnèrent à Apollon l’épithète de Métageituios , comme qui diroit protecteur de ceux qui aban- donnent leur pays , pour fe tranfparter dans un pavs voifin. L'épithete du Dieu donna le nom^ux fêtes que l’on inftitua en mémoire de cet évène- ment j & de ces fêtes il paffa au mois durant le- quel on les célébroit. MÉTAGITNION , terme de calendrier, nom du feptièma mois de l’année des athéniens. On croit qu’il répond à notre mois de juillet. Plutar- que j dans la vie de Camille , dit qu il répondoit au mois de mai des romains. Ce nom eft celui d’une épithète qu on donnait à Apollon , auquel on faifoit des facrifites dans ce mois-là. Voyei l'article précédent. METALLUM , nom générique fous lequel on comprenoir tout ce que l'on tire des entrailles de là trrre , l’or , l’argent , le cuivre , le fer , le plomb , le fable , les pierres & autres matières. Ce mot fe prenoit auffi pour la m ne ou la carrière de laquelle on t-roit quelques unes de ces ma- tières : Pecunia pjtblica que ex metallis redibat , dit Cornélius Nepos. Opas metalli étoit un travail fur les minerais auquel on cordamnok les efciaves & les criminels félon l’ufage des égyptiens , de qui les romains l’avcient emprunté. Ceux qui étoient condamnés à cette peine , ne portaient que des chaînes légères qui leur laiffoient la li- berté de tranfporter les minera s & de les travail- ler; mais il y en avoir d’autres condamnés à extraire les minerais de la mine : Damnati in metalluct. Ceux-là port rient des chaînes très-pefantes & ne fortoient jamais de la m ne. La différence des deux états fe remarque encore dans la punition qu’on exerçait envers ceux qui s’enfuvoient & qui étoient repris. Les premiers n’étoient rondamsés qu’au travail dans la mise , & les autres a la mort. MÉTAMORPHOSE. C’eft la transformation d’une perfoime , l’on chargement daps une autre MET S* forme {fitrau sigan? eft formé de la prépofition fiera qui marque changement , pafiage d’un etat a un autre, & ta-.Ge , forme.). Les métamorphofes font fréquentes dans la mytnoicg-e. II y en a de deux fortes; l’une, la métamorpkofe des dieux, comme celle de Jupiter en taureau, de Minerve en vieille , n’étoit qu’apparente , parce que ces dieux ne confervoient pas la nouvelle forme qu iis prenoie :t. Mais les métamorpkofes de Lycaon en loup , de Corcnis en corneille , d Arachné en araignée , étoient réelles , c eft-a-d;re qu ils ref- toient dans leur nouvelle forme. Oviae a donne le recueil le plus complet des métamorpkofes de la fable. « Les peuples, dit M- Rabaud de S. Etienne , qui dépeignirent , fous des figures animées , les aftres & ies confteliations , c’eft-à-dire , les égj^priens, les phéniciens , les grecs , Sec. employèrent ;a même écriture , le même langage , pour défigner leurs afpects , leurs conjonctions , leurs oppofi- tions , & tous les phénomènes journaliers qu’ils préfentent. Ils ne pouvoient s’écarter de l’ana- logie ; & parlant des aftres comme de perfonna- ees , ils durent parler de leurs rapports comme d’aventures. Le lever de ces aftres qui etoîent attendus pour régler les travaux de la campagne , leur départ de deffus l’hémifp'nère , étoient an- noncés comme une naijfance & comme une mort. Celui qui, en fe levant , en faifoit difparoîtrc un autre , le tuoit. Ce perfonr.age defeendoit dans les enfers, tandis que ceux qui régnoient en fon abfence fur l'hémifphère , y éprouvoient autant d’aventures qu’il leur arrivoit de changemen* , & ces changemens étoient appelles métamor- pkofes , mot qui en grec a précifément ce feus ». » Par une fuite du même langage , le rapport que les confteliations avoient entr’elles par leur pofition , les attributs fignificatifs qu’on leur don- noit , étoient récités en forme dirftoires que les grecs prirent enfuite à la lettre. Perfée avec fon glaive & fon égide , Cépkée avec fon feeptre , fa brune Caffiopée afifife fur fon trône , & la mai- heureufe Andromède attachée à un roc , près de la baleine qui va la dévorer , ce grouppe de conftel- lations réunies à l’œil l’ont été dans la même fable ; elles ont fervi à charger la mythologie , & C même i’hiftoire des grecs ». MÉTANIRE. Vcyei Méganire. MÉTAPONTUM , en Sicile, meta & me- TAflOîiTiNfiîi. * Les médailles autonomes de cette ville font : C. en argent. O. en or, C. en bronze, 1 ij 5* M E T Leurs typés ordinaires font ; Un épi d'orge. Trois grains d’orge. METARCHA ( Mafia, des me. ) . troiiseme partie du mode des cithares , luiv2nt ierpaedre. La métarena fuivoit ï'épankia. MET AT OR. On appelioir ainfi un tribun de chaque légion, ou des centurions , qui , lorfque l'armée étoir en marche j !a précédaient pour tracer la piace du camp , Se affigner le quartier à chaque bataillon : Metatores , dit V égèce , qui .precedentes locum elzgunt cafiris ( 17. ). Ces maré- chaux des iogis défignoient d'abord le 1 eu < ù devoir être la t: rtc' du générai de /armée , & ils y piantoiént un'éteniart ; puis ils marquoient, en traçant des filions ,1a place que dévoie occuper chaque légion , en fore que. iorfque l’armée arri- voitj chacun 'reconnoiffoit où il devoir être, & que les f. Liats entraient dans leur nouveau camp, comme dans une ville dans laquelle ils auroie..t eu coutume d’habiter. "MF. jTjF 1 metaxiJticum. f * Le trot § rec r- ÎT * l - a défignoit le fil le plus précieux , celui de foie. L’impôt mis fur cette matière fi chère pour les romains , fut appellée metaxiaticum. METELIS , dans /Egypte, methai. _ Cette ville a fut frapper d.s médailles impé- riales grecques en l'honneur d’Hadrien. METELLUS , furnom de la famille Cæcizia. ME i EMPSYCOSE , tranfmigration de l’ame dans différens corps d’hommes * d’amm ux ou de plantes. (Ce mot eft f rmé des prépofitions g-tr* . inter , tv , in , & de , ame ). Les prêtres égyptiens admettaient une circulation perpétuelle des âmes dans différens corps d’animaux ter- reltres , aquatiques , volatiles , d’où elies reve- noient animer des corps d'hommes , circuit qu'elles achevaient en trois mile ans. Cette doc trir.e étoit fondée fur l’immortalité de i’ame , fur h nécefiké de récompenfer la vertu & de pumr le vice , & fur l'origine du mal moral & du mal phyfique. Si 1 on demandoit à Pythago.re : Pourquoi les hommes font-ils doublement malheureux fur la terre , & par les difgraces qu’ils on: à craindre a£s . °b;ets du dehors , & par les inquiétudes qu’ils fe procurent fans ceffe au-deda: s d’eux- mê'.Ties ? Sa réponse étoit que cette vie eft la pu- nition d’une vie antérieure , que lame de l’hom- nre , par fes defîrs immodérés., s’ eft feparée de. M E T l’ame du monde , qui eft Dieu même , à qui elle étoit unie de fa nature. Auparavant qu’elle s’y rejoigne , il faut qu’elle fubifle plufieurs épreuves , qu’elle change foulent de prifon , qu’eîie répare fes anciennes fautes , en animant un certain nom- bre de corps. Origène , philofophe chrétien , adoptoît la même idée. Pourquoi Dieu avoit-il créé le monde i C’eft , félon lui , pour punir les âmes qui avoient failli dans le ciel , qui s’étoient écartées de l’ordre, afin que les intelligences dé- gradées , qui dévoient être enfevelies dans les corps , fouffnffent davantage. La plupart des philofophes grecs & des orien- taux croyoient que les âmes féjournoient tour-à- tour dans les corps de différens animaux , paffoient des plus nobies aux plus vils, des plus raifcn- nables aux plus ftupides, & cela fuivant les vertus qu’elles avaient pratiquées , ou les vices dont elles s’étoient fouillées dans le cours de chaque vie. Plufieurs ajoutoient que la même ame , pour fur- croit de peines, ailoit encore s enfevelir dans une plante eu dans une arbre, persuadés que tout ce qui végète a du fentiment, & participe à l’intel- tgence uhiverfcllè. Luca'n appelle cette erreur un officieux menfonge , qui épargne les frayeurs de la mort,& qu : entretient dans la douce penfée que Panse ne fait que changer de demeure , & qu'on ne ceffe de vivre que pour recommencer u e autre vie. Cette doctrine fait encore aujour- d hui le pr.ncipal fondement de la religion de finie 6c de la Chine. MÉTEMPTOSE- On fe fort de ce mot dans les traités du calendrier pour exprimer l’èquation folaire, qu’il faut faire pour empêcher que les nouvelles lunes n’arr.vent un jour trop tard? commeon nomnr tproémptofe ou équation lunaire, celles qu il faut faire pour empêcher que les nouvelles lunes n’arnvcnt un jour trop tôt. Les nouvelles lunes viennent d’un jour entier plutôt au bout de 3 1 2 ans & demi. Ainfi, par cette proèmp- tofe , on a oure un jour ous les 300 ans , & de p us tous les 2400 ans. D’adleurs , à caufe de la métemptofe , il faut fupprimer un biflextiie tous les 1343ns , c eft-à-dire , trois fois en 400. On ne fait ces changemens qu’au bout de chaque fiècle , parce que ce terme eft plus remarquable , & rend la pratique du calendrier plus aifée. Il y a trois régies pour faire ce changement d’acidition ou de fuppreffion du jour biffextile, & par confié- quent pour changer l’indice des épactes. 1 . Quand il y a métemptofe fans proëmptofe , il faut prendre i indice fuivant ou inférieur. 2. Quand il y a proëmptofe fans metemptofe , on prend l’indice précédent ou fuperieur. 3. Quand il y a proëmptofe & métemptofe , ou qu'il n’y a ni l’une ni l’autre, on garde le même indxe. Ainfi en 1600 on avoir D. En 1706 , a caufe de la .métemptofe , on prend C* En ïâoo il y a proëmptofe & métemptofe , & aiafi MET en retiendra l’indice C. En 19001! y aura encore méumptofe , &: on prendra B , qu’on retiendra én zcco ' 5 parce qu’il n’y aura ni lune ni 1 autre. Veye? Clavius cui a -ait le calcul d’un cycle de 501,800, au bout duquel temps les mêmes indices reviennent & dans le même ordre. Ce mot vient de s-i 1V7» , je tombe , &: de ««■« , après. MÉTENSOMATOSE , terme grec & dog- matique , dont on trouvera l'erp!. cation dans l’exemple qui fuir. La defimée de Lame au fortir du corps , dans le fyitéme des druides, n’elï pas une chofe facile à décider. Admetroient-ils une metempfycofe ou bien une métenfomatofe , c’e't- à-d:re , admetroient-ils le retour des âmes dans de nouveaux corps ( voilà la mérempfycofe ) , ou fimplement imaginoient-ils un pays inconnu où les aines allafEnt après la mort : Croyoient-ils à ce pays des arr.es , dont plufîeurs nations Cuvages fuppoièfit aujourd'hui la réalité i C’ell ce qu’on appelle métenfomatofe f Fénelon. ). MET 8 $ METHRÈS , petit-fils d’Agénor, & aïeul de Didon. MET H VER , ûirncm d’Ifîs , qui lignifie en cofthe pleine de force créatrice {Jablonski pont lu tgypt. tib. lll. cap. J. ). METHYDRIUM , ville d'Arcadie, dont on ne voit des médailles que dans Gokzius. I! y avoir près de cette ville un temple de Nep- tune équeffre , ou Mipvius . £e une montagne fur- nommée thaumafie , ou miraculeufe. On difoit que fur cette montagne Cybèle, accouchée de Ju- piter , avoit trompé Saturne, en lui donnant à dévorer tfne pierre au lieu de l’enfant qu’elle mit au monde. On y mostroit auffi la caverne de cette déeffe , dans laquelle on ne laiffoit entrer que les femmes confacrées à fon cuite. / METHYMNA , dans Pile de Lesbos. ma©t & MH0Y.MNAIGN. Les médailles autonomes de cette ville font : METÉOROMANCIE , divination par les météores 5 & comme les météores ignés font ceux cui jettent le p us de crainte parmi les hommes , la météoromancie dtfïqne proprement la divination par ie tonnerre & les écia rs. Cette efpèce de divination paffa des tofcar.s aux romains , fans rien perdre de ce qu elle avoit de frivole. Sé- nèque nous apprend que deux auteurs graves, & qui avoient exercé de* magiiiratures , écrivoient à Rome fur cette matière. 11 femb'e même que l’un d’eux l’épaifa entièrement ; car il donnoit une lifte exaéte des différentes efpèces de ton- nerres. 1’ circonfî ancioit & leurs noms & les pro- noftics cui s’en pouvoient ti er 5 le tout avec un air de confiance plus furprenant encore que les chofes qu’’l rapportoit. On eut dit , tant cette matière météorologique lui étoit fanaikè-e , qu’il comptoît les tableaux de fa galerie , eu qu’il faiîoit la defeription des fleurs de fon jardin. ME THANA , dans l’Argolide. mesanaiûn. Cette viile a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l’honneur de Julia Domna & de Caracalla. METHON. Voyez Met on. METHONE , dans la Macédoine. Goltzius feu’ a attribué des médailles impériales grecques à cette ville. MÉTHONIQUE , MÉTHONIEN , TON. y- ( Cycle. ) Voyez Me- RRR. en argent. O. en or. R. en bronze. Leurs types ordinaires font : Une lyre. Une diote. Un vafe. Cette ville a fait frapper , fous l’autorité de fes préteurs , des médailles impériales grecques en l’honneur de Domitlen , de Faulline jeune , de Septime Sévère , de 1 rajan , de Geta , d’A- iexandre Sévèse , de Commode , de Livie avec Aùgulîe, & de irajan. MÉTHYMNE , ville fîtuée à la partie oc- cdtntaie de File de Lesbos. Elle étoit célébré par fes bons vins ; elle l’étoit encore par la naif- fance d’ Arion , qui , jetté dans la mer , fut reçu & porté par un dauphin jufqu’au cap Ténare, rès de Lacédémone. On y voycit du temps de Paufanias fa lîatue afîife fur un dauphin. Elle avoit pris fon nom de Methymna , fille de Macaris. MET IA porta. Oa croit que c’eft la porte Efquiline , que Plaute indique fous ce nom dans :es vers fuivans (Pfeudolus , 1. 3. ) : Extra portam. Metiam currendum efi prias ; Eanios ind'è atrçejfam duos cum tintinnabulis. MÉTICHÉE , tribunal d’Athènes. 11 falloiî ZS M E T avoir paffé ?o ans , s’èire fait cofiiûierer , & n . e rien devoir à la caiffe publique, afin d’y être admis à l’adminiitration de la jttfbce. En entrant en charge , on jurait à Jupiter , à Apollon & à Cé- rès , de juger en tout fuivant iss loix ; 3 c dans le cas où il n'y auroit point de loi , de juger félon fa confcience. Le métichee fut ainfi nomme de l’architecte MeüchJus. ME TINA. Le lexique univerfe! d’Hoffmann fait mention d’une déeffe du vin adorée fous ce nom à Rome, le dernier jour de novembre 5 mai< il ne cite point fon autorité. Le diâionnaire de Trévoux , qui en parle auffi fans c;ter d’auto- rité , ajoute qu’il auroit fallu i’appeiier plutôt Méthyn , de ftiêa , du vin. MÉTIS , déeffe dont les lumières étoient fu- pérîeures à celles de tous les autres dieux & de tous les hommes. Jupiter l’époufa ; mas ayant appris de l’oracle qu’elle étoit deftinée à être mère d’un fils qui deviendrait le fouverain de l’univers, lorfqu’ii la vie prête d’accoucher, i! avala la mère & l’enfant. Le Ciel & la Terre lui avoient donné ce confei! , & l’avoient averti qu’autrement i! perdrait fon feeptre , les Deliins ayant ordonné qu’après que Métis auroit mis la fage Minerve au mon Je , elle accoucheront d’un garççn qu; régneroit fur les dieux &: fur les hoir.m s. Il devint lui - même gros de l’enfant que Métis porroit , & accoucha de Minerve. Voye 1 Mi- nerve. C’eft Héfiode qui raconte cette fable. Apel- lodore dit feulement que Jupiter , quand il fut grand , s’affocia Métis ( ftt rts , -prudence ) , dont le nom lignifie prudence , confei i ; ce eui veut dire que Jupiter fit paraître beaucoup de pruderce dans toutes les aétions de fa vie. Ce fut par le confei! de Métis qu’il fit prendre à fon père Sa- turne un breuvage qui lui fit vomir premièrement la pierre qu’il avait avalée , 8e enfoite tous les enfans qu’il avoit dévorés. Voye £ Porus. Métis , nom d’une nymphe , fiile de l’Océan & de Thétis. MET METOICIEN. ° n a PP e!l0;t tnétoiciens , fttrotx.li , les étrangers établis à Athènes. Us payoient un tribut à la république , un impôt nommé fttrotxjo*} cet impôt étoit par année de rz drachmes pour chaque homme & de 6 drachmes pour chaque femme. La lot les obligeoit encore de prendre un patron particulier qui les proté- eeât & qui répondît de leur conduite. On nom- moit ce patron mrtnxitpv^- Le pclémarque , l'un des neuf archontes , prononçoit fur les préva- rications que les métoiciens pouvoier.t com- mettre. Rien n’efl: plus fenfé que les réflexions de Xé- nophon fur les moyens qu’on avoit d’accroître les revenus de la république d'Athènes, en fafant des loix favorables aux étrangers qui viendroient s’y établir. Sans pa ler , dit-il , des avantages communs que toutes les vides retirent du nombre de leurs habitons , ces étrangers , loin d’être g charge au public , & de recevoir des penfiens de l’état, nous donneraient lieu d’augmenter r,os re- venus par le paiement des droits attachés à leur qualité. On les engagerait efficacement à s’établir parmi nous , en leur ôtant toutes ces efpèces de marques publiques d’infamie , qui ne fervent de rien à un état j en ne les obligeant point , par exemple, au danger de la guerre, & à poner dans les troupes une armure particulière ; en un mot, en ne les arrachant point à leur famille & à leur commerce. Ce n’étoit donc pas affez faire en faveur des étrangers, que d’inftituer une fête de leur nom, funixn , comme fit Théfée , pour les accoutumer au joug des athéniens ; il falloir fur-tout profiter des confeils de Xéno- phon , & leur accorder le terrein vuide qui étoit renfermé dans l’enceinte des murs d’Athènes, pour y bâtir des édifices facrés St profanes. Il n’y avoit point dans les commencemens de diftinétion chez les athéniens entre les étrangers & les naturels du pays ; tous les étrangers étoient promptement naturalifés , & Thucydide re- marque que tous les Piatéens le furent en même- temps. METGECIE , tribut que les étrangers payoient pour avoir la liberté de demeurer à Athènes. Il étoit de 10 ou 12 drachmes. On l’appello't auffi cenorchion; mais ce dernier mot eff Ykukitatio des latins , désignant plutôt un loyer qu’un tribut. Le métœcie entrait dans la caiffe publique ; lœ norchion étoit payé à un particulier propriétaire d’une maifon. _MET(ECIES, fêres célébrées par les athé- niens en l’honneur de Théfée, & en mémoire de ce qu’il les avoit fait demeurer daes une vire où il les avoit raffembléS* tous , des douze petits Leux où iis étaient auparavant àifperfés. Cet ufage fut le fondement de la grandeur des athémens ; mais à mefure que leur ville devint plus peuplée, ils devinrent mo’ns prodigues de cette faveur , 8 c ce privilège s’accorda feulement dans la fu’te à ceux qui l’avoîent mérité par quel- que fervice important. ( D. J. ) MÉTON ( Cycle de ). Voye^ Année des grecs. ,MET£2ITON. Voye £ CASQVE & VjSIÉRE, MÉTOPOSCOPE , 7 MÉTOPOSCOPIE. Ç Ces deux mots formés M E T de uî'rïKXt , vifage , & de m^ofuu , je regarde , défianoien: le rremier un devin qui p.o feffion de connoitre les inclinations &: les moeurs des hommes par l'infpeétion du \.-age, ■» cet art menfonger. MÉTRA , fille d’Eréficthon , ayant été aimée de Neptune, obtint de ce dieu le pouvoir ce. prendre différentes figures- Elle fit u.age de cette faculté pou: foulage: la faim dévorante de u n père , fe la’flant ven Ire à ditferens maures pour fournir , su prix de fa fervitu je , des alimens a Eréfîcthen. Ovide dit que Métra ayant été vendue à un maître qiii l’amena fur le bord de la mer , elle fe changea à fes yeux en un pécheur qui te noit une ligne à la main , qu elle fe dé rooa des mains de plufieurs autres maîtres fous la forme d’une géniffe, fous celle d une jument, d un oiftau ou d’un cerf. Ces différentes méramorphofes ex- priment bien la piété de cette fi le , qui mettoit tout en ufage pour nourrir fon père , après qu il -e lût ruiné par fes débauches. Api es la mort ce fon père , elle époufa Autoücus , grand père d C>yfie. Voyez Autolicus , Erésicthon. MÉTAGYRTES , quêteurs de Cybèle , qm mendioient en fon nom. Voyr. [ Bélisaire & Co- RYBANTES. MÉTRÉTÈS , rebekin , batkim , mefure de capacité de l’Afie & de l’Egypte. Elle valoit , fé- lon M. Pauéton ( Métrologie. ) , en mefures de France aa pintes & tSo? Elle valoit en mefures anciennes des mêmes pays , i j fephel , eu z modïos , ou 48 logs. Voyez à l’article Mesures les évaluations de Rome de l’ifle. MÉTRÉTÈS j fabitha de Syrie , faîtes , cypros , mefure de capacité de 1 Afie & de 1 Egypte. Elle valoit en mefure de France , félon M. Pauéïon , 1 boÆau fêzs- Elle valoir en mefures anciennes des mêmes pays , 1 | fephel , ou 2 modios. Métrétès, mefure grecque de capacité. Voyez Keramion. Métrétès , mefure de capacité pour les li- queurs des anciens romains. Voyez^ Amphore. MÉTRON , mefure de capacité de l’ Afie & de l’Egypte. Voyei Chenice 2 i Mesures, M ET S 7 Métron , mefure grecque de capacifé. Voyez Chénix & Mesures. MÉTRONOMES , v infpeûeurs des mefures dans les marchés d’Athènes. MÉTROPOLE. On lit dans une infeription trouvée à Cyzique , THS AANIÏPOTATH2 WETrOnOAEÎÎS THE AEIAE , tr'es-illufire métropole de {Afie. La province pr 3 - confu’aire d’Afie , d’une grande étendue, com- prenait diverfes provinces , qui avoient été an- ciennement féparées , la Lydie , l’ionie , la My- fie, Scc. , & qui avo eut ch.cune leur capitale. Sardes , Ephèfe , Smyrr.e , Cynique , Ôc. Ces villes au, b t eufes Sc rivales prétendoien: être métropoles de la province d'Afie ; elles fe d fputèrent les honneurs de la primauté ; on peut voir dans plu- fieurs mémoires de l’académie jufqu’à que! point ces conteftations furent portées. Les grandes villes de la province d’Afie éto'ent métropoles , non de cette province en général , mais féparé- ment chacune de fa nat.on , METPonoAElS Ta'»E v S>a», fuivant ( Dig. I. VI p. II. de excu- fat. ) le referit de l'empereur Antonin Pie. Cette décifion ne term na point les d fputes y les orateurs parlèrent envain pour ramener la concorde. Ephèf* prétendit être la feule première ville de l Afie ( Mém. de [ acad. torn. XVIJI. p. 122. j. Smyrne fondoit fa primauté fur fa beauté & fur fa grandeur. Sardes fe qualifioit première métropole de l' Afie , de Lydie &’même de Y Ionie. Suivant ce marbre , la vil.e de Cyzique prenoit fous Marc Aurèle ou fous le règne de Commode , le titre de métropole de l Afie , qui ne fe voit fur aucune de fes médailles , METPonoAEQS ths asiae ; elle y ajoutoit l’épithète de très-ïllufire , Aanxipo- TATHZ. On trouve dans les inferiptions ( Murator. pag. 5)1 r 554 - 559- S F an - voy. tom III. pag. 98.) , que des villes moins confiderabies , Me- gare , Paros , Thyatires 8c Périnthe fe qualifiaient aufiî tres-iUuftres. Voyez l’article Colonies pour connoitre l’o- rigine , les droits & les devoirs des métropoles . MÉTROPOLIS , dans l’Ionie. metpohoaei- TI2N. TQN. EN. U2NIÂ. Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l’honneur de Trajan , dgCara- çaüa , de Marnée, de Maximin , de Maxime , de Gordien- Pie, de Tranquifine , d’Ondle , de Phi- lippe fils , de Valéiien, de Gaibea, de Sulonine , de Domna. 88 M E U MEZ Lear légende fuffit pour les faire adjuger à l'Ionie. Métropolis, en Phrygie. METPOnoAEiTQîî 6> METPOnOAITQN. Les médailles autonomes de cette ville font: RRRR. en bronze Pellerin . O. en or. O. en argent. Leurs légendes fîmples fuffifent pour les dif- tinguer des médailles frappées dans les autres Métropolis. Cette ville a fait frapper , fous l’autorité de fes préteurs , des médailles impériales grecques en l’honneur de Néron, de Traian,de Marc-Au- rèle , de Commode , de Sévère , de Caracaîla , de Géta , d’Alexandre-Sévère , de Maxime , de Gordsen-Pie , de Tranquilüne , de Philippe père , d’Otacile , de Valérien, de Galiien , de Saio- pine , de Salonin , d’Hoflilien , de Valérien jeune. Métropolis , dans Plfaurie. metpoiîoaeoc Icatpqn. Cette ville a fait frapper des médailles im- périales grecques en l’honneur de Fauftine jeune , d’Elagabale. Leur légende fuffit pour les afreder à l’I- faurie. METROUM , dans la Bythinie. mhtpoe. Eckhe! attribue à cette ville une médaille auto- nome de bronze avec cette légende , & un lion aflîs entre les bonnets des diofcures. MÉTROUS , troifieme mois des bithyniens , qui répondoit à-peu-près à notre mois de dé- cembre. MET Tl A , famille romaine dont on a des médaillés. RR. en argent. O. en bronze» O. en or. ' „ MEULE poupmoudre le bled. Servius dit que les anciens romains n’avoient point l’ufage des meules , & qu’ils fnifoient rôtir le bled , pour le piie? enfuite dans un mortier : Avud majores nof- tros molarum ufus non erat , f rament a tombant y & ea ut Mots mijfa pmfebant : & hoc erat genus mo- lenit ; ind'e & pin/ores dicti , qui nunc pifiores dr- cuntur. Cependant les meules étoient connues dans 13 plus haute antiquité , puifqu 'Homère eu parie. On faifoit d’abord rouler la meule par le moyen d’un âne , d’où lui vint le nom de mola afînaria ■ puis c-n employa l’eau pour la faire tourner , 8c pour cela on l’appel’a mola aquaria. Avant tour on la fit tourner à la main , & on l’appelloit mola trufatiiis. Les grecs de même , avant l’invention des meules-k-tîu , ne fe fervoient pour moudre le bled que de mortier à bras , & c’étoient des femmes enclaves qui étoient employées à cet ufage. Les meules de moul’n antiques qui ont échappé aux injures des temps » font beaucoup plus petites que celles des modernes. Thoreshy rapporte que l’on en a trouvé deux ou trois en Angleterre parmi d’autres antiquités romaines ; elles n’a- voient que zo pouces angiois de diamètre & au- tant d’épaifieur. On en a trouvé dans les fouilles d’une ville gauloife , découverte au Châtelet près de Join- ville. Elles étoient faites de lave oh pierres de vol- can, & elles avoient à-peu-près les mêmes dimea- fions que les meules décrites par Thoresby. MELLIVIACO Deo. Muratori rapporte l’infcription fuivante , trouvée en Efpagne, 8c gravée en l’honneur d’un dieu inconnu , dieu to- pique fans doute : B E O MEULI V I A C O M. ATILIUS S I L O N I S. F. <2 U I R. SILO EX V O T O, MEZENCE. Roi des étruriens, efl appelle par Vngde (Æn. I. VII. v. 64 8. L VIII. v . 4 g;. ■ \ v - 574-) le cruel Méqence , le contempteur des dieux. Il avoir conquis la capitale des étru- nens , Si y régnmt en tyran, exerçant fur fes fujets .es plus barbares forfaits. Il prenoit pla-fir à erendre un homme vivant fur un cadavre , à joindre enfembie leurs bouches , leurs mains & tous. ie urs membres. Il faifoit ainfi , par une mort violente , & au milieu d’une affreufe infedion , mourir les yivans dans les embrafTemens des mo.ts. „es fujets , las enfin d’obéir à ce prince inhumain , f e foulevèrent , prirent les armes, egorgerent fes gardes , l’affiegèrent dans fon pa- lais , & y mirent le feu. I! s’échappa au milieu du carnage & fe fauva chez les rotules auprès de I urnus. lî combattit vaillamment contre les troyens, & après de grandes adions de valeur, il fut attaoue par Enée. Voyant venir à lui ce hé- ros , u i attend far.s .e craindre. Mon bras , dit-i! , eit mon dieu ; je l’implore ainfi que ] e trait que je M I C je vais lancer. Ils fe battirent , 8c Meqenct fut vaincu. MICA , fille de Philodème , de la ville d’Elée, fut egorgée par Lucius , fils du tyran Ariftotinm, parce qu'elle refufoit de fe rendre à fes defirs dé- réglés. On vovoit à Rome fa ftatue dorée , que l'on appelait 'M':ca. D’autres prétendent qu'il faut entendre ces mots mica aarea de la ftatue d'une ourfe, que l'empereur Valentinien aimoit avec paflion , félon le témo : gnage d’Ammien Marcellin : Ciim duas haberet urfas Javas kominum embeftrices , micam auream & inn.occr.tiam , cultu ità curabat enixo , ut earum cavcas propè cu.bicu.Lum curaret. Martial prrle aufti d une falle à manger , nommée m ; ca , qui étoit près du palais de Domi- tien ( icp. ) : Mica vocor : quid Jim , cernis : csnatio parva. Ex me Cajaraim profpicis , ecce , tkolum. MIC ATI O , ) .MICARE , > La mication eft la mourre des MICATION. 3 pays méiidionj.:x de 1 Europe. Jouer à la mourre, fe dit en latin micare digitis ; c'.ft le terme de Cicéron , pa'-ce que dans ce jeu 1rs doigts pa- rodient , micant. Pétrone fe fert du fcul mot micare , fous-entendant digitis. On joue à ce jeu en montrant un certain nombre de doigts levés a fon adverfaire , qui fait la même chofe de fon côté. On accufe tous deux un nombre en même-temps , & l’on gagne quand on devine le nombre de doigts qui font préfentés. Ainfi on n’a befoin que de fes yeux pour favoir jouer à ce jeu. Il eft très-ancien , & l’un de ceux qui étoit le plus en ufage parmi les lacéjémoniennes ; c’étoit à ce jeu qu’elles titoient au fort peur difputer le bonheur l’une contre l’autre , 8c même contre leurs amans. Il faut tomber d’accord que ce jeu, qui n’entre aujourd’hui que dans ;es divertifle- mens galans du petit peuple en Hollande & en Italie, devoit faire fortune ch z les lacédémo- niens , fi l’on fe rappelle que la perfonne qui l'inventa fut Hélène : elle y joua contre Paris , 8c le gagna. C'ell un paffage d’Hépheftion (dans Photîus j p. Z 47 . ) qui nous apprend ce trait d’Hiftoire. Ce jeu prit grande faveur chez les autres grecs & chez les romains : c’eft à ce jeu qu’ils achè- tent & vendo ent quantité de chofes , comme nous ferions au'onrd’hui à la courte-paide. Di - gr.us eft quicum in tenebris mices _ , dit Cicéron < Ojf. 4 . 19 .) : il eft fi homme de b ; en , que vous pouvez jouer à la mourre avec lui dans les ténèbres , fans craindre qu’il vous trompe j ex- Av.iqu.il éi , Terne iy % M IC S j? prefflon qui pafila en proverbe , pour peindre quelqu’un de la plus exaâe probité. (D. J.) MICHEL RHANGABÉ, I ec du nom. Michael Augustus. Ses médailles font: RR. en or. O. en argent. - R. en M. & P. B. Michel II, dit le Bègue. Michael Augustus. Ses médailles font: RR. en or. O. en argent. R. en M. 8c P. B. fur lefquelles il eft «vec fon fils. Michel III , fils de Théophile. Michael Aucustus . Ses médailles font : RRR. en or. O. en argent 8c en B. MICHEL IV ( le Papklagonien. ) Michael Aucustus Paphlago. Ses médailles ne font point connues. Michel V ( Calafate.) Michael Augustus Calatates. Ses médailles manquent. Michel VI ( Straüctique . ) Michael Aucustus. On ne connoît point de médailles de ce prince. Michel VII Dccas. Michael Ducas Aucustus. Ses médailles font: R. en cr. O. en bronze. Pelierin en a publié une médaille unique d’ar- gent. Michel VIII, Paléolcgue. Michael PazÆologus Augustus. Ducange rapporte un médaillon de bronze de cet empereur. M S 0 M I C Michel IX, Paléologue. Michael Palmologus Av g us t us. Ses médailles manquent. Michel-Ange ( Cachet de ~) , fameufe cor- naline du cabinet du roi de France , ainfi nom- mée parce qu'on croit quelle fervoit de cachet à Michel-Ange. Quoi qu'il en foit , cette corna- line eit tranfparente , gravée en creux , S c con- tient, dans une efpace de cinq à fïx lignes , treize ©u quatorze figures humaines , fans compter des arbres, quelques animaux , & une exergue , ou l’on voit feulement un pêcheur. Les antiquaires français ont beaucoup travaillé pour trouver *e fmjec" de cette pierre gravée. Moreau de Man- toue y découvre un facrihce en l’honneur de Bacchus 8 c en mémoire de fa naiffance , 8 c Bau- delot y reconnoît la fête que les athéniens nom- sioient Puanepties. Quand vous aurez vu dans YHifioire de P académie des Belles-Lettres la figure de ce prétendu cachet de Michel - Ange , vous abandonnerez T énigme , ou vous en chei cherez quelque nouvelle explication , comme a fait M. Elie Nofmann, dans fes Remarques fur ce cachet, imprimées à la Haye en 17S 2 j in-%°. (D.. J. ) Je ne puis être de l'avis de de Jaucourt. J ai examiné cette pierre gravée , qui n'eft certaine- ment pas antique -, mais elle eft ancienne , c'eft- à-dire, gravée dans le XVI e ou XVIE fiècîe par quelque habile artifte de Florence ou de Rome. D’ailleurs, on ne peut fe méprendre fur le fujet de cette gravure , qui repréfente une Bacchanale, ©e même que le vafe de Saint-Denys. MICIPPE , fille de Pélops. Voye ç Alcmène , Eürysthée. MICNÉ, mefure de capacité de î'Afie 8 c de l’Egypte. Eüe valoir, félon M. Pauâon , en mefure de France, 33 boiffeaux &^. Elle va- loir, en mefures anciennes des mêmes pays, 1 f cor , eu 2 f léthec , ou 3 f caphizos , ou 6 | væba des arabes J ou 8 médimnes de Sa/amine f ou 8 | médimnes de Paphos S de Sicile } eu 1 3 f éphap , ou 20 métrétès , ou 2 6 | fephd , ou 40 modios. Micné , mefure de capacité de I’Afie 8 c de M ï D l'Egypte. Elle vaîoit , félon M. Pauâon, en mefure de France , 45 1 pintes & rr- Eue valoit â en mefures anciennes des mêmes pays } 1 f cor, ou 2 f léthec , ou 3 f caphizos , ou 6 | væba des arabes % ou 13 f éphab , ou 20 métrétès , ou 16 \ fephel , ou 40 modios , ou 960 log. MICROSCOPE. Foyei Verre. MIDÆUM, en Phrygie. miaaeqn. 8 c mi- AAÎ2N. On a des médailles impériales grecques de cette ville, frappées en i’honneur de JuHaDomna, de Caracalla , de Gordien-Pie , de Trajan , à A- lexandre-Sévère- M 1 DAS , fils de Gordius 8 c de Cybèle , régna dans cette partie de la grande Phrygie où coule le Paétole. Bacchus étant venu en ce pays , ac- compagné de Silène & des fatyres , le bonhomme Silène s’arrêta vers une fontaine où Midas avoir fait verfer du vin , dit Paufanias , pour l'y atti- rer ; car d en ércit très-friand. Quelques^ payfans qui le trouvèrent ivre en-cet endroit , après l'avoir paré de guirlandes & de fleurs, le conduisirent devant Midas. Ce prince , qui avoir été inflruit dans les myftères de Bacchus par Orphée & par l'athénien Eumolpe , ravi d'avoir en fa pùiffance un minifïre fidèle du culte de ce dieu, le reçut magnifiquement & le retint pendant dix jours , qui furent employés en réjouiflances & en feftins 5 enfuite il le rendit à Bacchus. Ce dieu, charmé de revoir fon père nourricier , ordonna au roi de Phrygie de lui demander tout ce qu’i! fouhai- teroit. Midas , qui ne prévoyoit.pas la fuite de fa demande , le pria de faire enforte que tout ce qu'il toucheroit devînt or. Bacchus, fâché qu'il ne lui eût pas demandé quelque chofe de plus •avantageux , lui accorda un pouvoir qui âlloit lui être tout-à-fait inutile ; & le roi, qui fe crut au comble de la félicité , fe retira , très-fatisfait de la grâce qu’il venoit d'obtenir. Comme il fe défioit dlune faveur fi fing-ulière , ii p ir d'abord une branche d’arbre , 8 c elle fut auflî- tôt changée en un rameau d'or 5 il arracha quelques épis de bled , qui devinrent dans le moment la plus pré- cieufe de toutes les moiiïons ; il cueillit une pomme , qu'on auroit prife un moment après pour une de celles qu'on trouve dans le jardin M I D des HefeérUes s à peine eut-il touché les portes de fon palais quelles commencèrent a jette: un éclat furprenant; lorfqu’il fe lavoit tes nea'jf» * l'eau prenoit une couleur qui auroit trompe Ua- r.aé. Charmé d'une vertu fi extraordinaire, Midas fe livroit à tous les tranfports de fa joie , iort- cu’on vint l’avertir qu’on avoir préparé fon repas. Quand il fut à table & qu’il voulut prendre du pain , il le trouva converti en or ; il porta a la bouche un morceau de viande. Se il ne trouva que de l’or fous fa dent ; lorfqu’on lui préfenta a boire du vin , mêlé avec de l’eau , il n ava.a qu un or liquide. Surpris d’un prodige fi nouveau , pauvre & riche tout à-la-fois , il détefte une opu- lence fi funefte , & fe repent.de l’avoir fouhaitee. Au milieu de l’abondance , il ne peut ni affouvir fa faim , ni étancher la foif qui le dévore ; Sc cet or qui avoir fait l’objet de fes vœux , devient l’inftrument de fon fupplicc. « Père Bacchus, dit- *> il alors , en levant les mains vers le ciel , je » reconnois ma faute, pardonnez-ia moi, & de- » livrez-moi , je vous prie , d’un état qui n a que » l’apparence du bien ». Bacchus , touché de fon repentir , 1 envoya fe laver dans le PaAole. « Remontez jufqu a fa » fource , dit il ; & quand vous y ferez arrivé, » plongez-vous dedans , afin que 1 eau , en paf- » faut fur votre tête, puifle effacer la faute que „ vous avez commife”. Midas obéit à cet ordre ; & en perdant la vertu de convertir en or tout ce qu’il touchoit , il la communiqua au Paétoie , qui depuis ce temps-là roule un fab'e d or. Cette fable , fi agréablement contee par Ovide ( Metam . lia. II. ) , eft fuivie d’une autre fur Midas. Pan s’applaudiffant un jour en préfence de quelques jeunes nymphes qui l’écoutoient , fur la beauté de fa voix & fur les doux accens de fa flûte, eut la témérité de le s préférer à la lyre & aux chants d’Apollon : il poulfa la vanité jufqu à lui faire un défi. On prit pour juge le mont Tmo’us , qui adjugea la vi&oire à Apollon. Toute l’affemblée applaudit à ce jugement , à l’exception de Midas , qui le blâma hautement. Apollon ne voulant pas aue des oreilles fi groftieres confer- vaffent plus long-temps la figure de celles, des autres hommes , les lui allongea , les couvrit de poil , & les rendit mobiles ; en un mot, il lui donna des oreilles d’àne. Midas prenoit grand foin de cacher cette difformité , & la couvrait fous une tiare magnifique. Le barbier qui avoir foin de fes cheveux s’en étoit apperçu , mais il n’avoit ofé en parler à perfonne. Incommodé de ce fecret , il va dans un lieu écarté , fait un trou dans la terre , s’en approche le plus près qu il lui eft poflâble , & dit , d’une voix baffe', que fon maître avoit des oreilles d’âne; enfuite il rebouche le trou; croyant y avoir enfermé fon fecret , & fe retire. Quelque temps après , il fard; de ce: MI G Pi endroit une grande quantité de rqfeaux, qui étant fecs au bout d’un an, & étant agites par *e M* trahirent le barbier en répétant fes paro.es , o : apprirent à tout le monde que Midas av'oit des oreilles d’àne. Hérodote dit que Midas envoya de riches pre- fens au temple de Delphes, entr autres une chaîne d’or , d’un prix ineftimable. Midas , fils de Medée , donna fon nom la Médie. Midas étoit le nom d un coup de des trss- heureux , celui des trois fix. MIDGAR. Voyei Odin. MIEL. Les anciens offraient du miel aux dieux au commencement de 1 annee , comme un pré- fage qu’elle Croit heureufe. Ils commençoient auflî leurs repas par le miel , félon V arron : Mella principia convive. . Ls s en fcrvoienr ^aux ufages auxquels nous employons Le fucre, qu iis ne con- noiffoient pas. Avec le miel , ils embaumoient encore les morts : Mellis quidem ipfius natura talis eft , dit Pline , ut putrefcerc corpora non final , jucundo fapore , atque non afipero , alla quem faits natura. ( 1Z. 14 - ) Les grecs & les romains donnoient le nom de miel à trois fubftances très-différentes , au miel proprement dit , à 1a manne des frênes , ou miel de refée , &T au lucre, qu’ils appelaient miel d: rofeau , Xtxs&à.apqvov . Outre les confitures de fruits , melimelum , & les fyrops , les anciens compofcient pluficiirs bo : flons avec le miel; l’hydromel, ou mélange d’eau & de miel ; I’élomel-, ou mélange de vin & de miel ; l’oxymel enfin , ou mélange de vinaigre & de rniel. Les miels les plus renommés éto : ent celui du mont Hymette dans l’Attique, celui des Cyclades, & celui de Sici'e , plus connu fous le nom de miel du mont Hybla. MIGONITIS , furnom que Péris donna à Vénus. On dit qu’Hélène avoit refufé de fàtis- faire la paffion de ce raviffeur, jcfqu’à ce qu’elle fût arrivée avec lui fur le rivage de la terre ferme, en Laconie, vis-à-vis de l'ÎIe de Cransé; que pour témoigner à la décffï fa reconnoiiTance de cette faveur , il fit bâtir un temple , dans le lieu même, en l’honneur de Vénus - Migoniûs , &r nomma le territoire Migor.ium , d’un mot qui fïgnifie V amoureux myft'ere. Ménélas alla v-fiter ce temple , qui étoit un monument éternel de Ion déshonneur : il n’y fit aucun dommage , & fe contenta de faire mettre aux deux côtés de la ftatue de Vénus les images de Thétis & de Pra- xidice , déeffe des châtimens. MIHIR ou MHIR , étoit une divinité perfane que les grecs & les romains nommoient Mitkra , qu'ils ont confondue avec le foleil , & qu'ils ont cru le principal objet du culte des pertes. Mais Hérodo:e, beaucoup mieux inftruit de la religion & des mœurs perfanes que tous les écrivains qui l'ont fuivi , nous en donne une idée fort diffé- rente. Les perfes , .dit-il , n'ont ni temples , ni fiâmes , ni autels ; ils traitent ces pratiques d'ex- travagance , parce qu’ils ne penfent pas , comme les grecs , que la nature des dieux ait rien de commun avec celle des hommes. Ils facrifient à Jupiter fur le fommct des plus hautes montagnes , & donnent le nom de Jupiter à toute la circonfé- rence du ciel. Ils offrent encore des facrifices au foleil 3 à la lune, à la terre, au feu , à l'air & aux vents : telle eft , cont nue-t-il , i'ancienn. religion du pays ; mais ils y ont joint dans la fuite le culte de ia Vénus céieffe , ou Ura- ie, qu ils ont emprunté ds asfynens & des ar ibes. Les aflyriens l’app lient Mylita , les arabes Alyta , & & les perfes Mitkra. On voit , par ce paffage d'FUrodote, que le cu're Ae Mitkra étoit un cuire nou- eau, emprunt- des étrangers , qu: avoitpourobj t non 'e oleil , mais la Vén- s céieffe, principe des générations & de cette fécondité par laquelle les piant-s & les animaux fe perpétuent Se fc renouvellent. T lie eft l'idée que les anciens nous donnent de la Vénus-Uranie , & celle qui ré ond aux d ff - rens noms fous lefquels elle était délignée. ■Maouledta , dans le ly.-ien d’aujourd'hui , lignifie mere ; dans l'ancien perfan , le mot miho ou mihio figmfi? amour , bienveillance : de- là vient le mot de mitkridate , ou plus régulièrement meherdate , comme i! fe lie fur une infeription ancienne , ainfi que dans Tacite ; c'eft en perfan mikioded, amour de la jufiiee. Le nom d ‘alitta, employé par les arabes , défignoit feulement le fexe de Vénus- Uranie : ilahat ou alilaat étoit encore, du temps de Mahomet , le général des déeffes inférieures , filles du 'dieu fuprême , dont il reproche le culte à fes compatriotes. Le mihio des perfes , pris pour le nom de Y amour , fer.timent naturel qui eft le principe ce I union & de la fécondité des êtres vivans, con- vient parfaitement avec l'idée que les anciens avoient de la Vénus-Ur -nie. Porphyre affûte que le Mitkra des perfes préfïdoit aux générations , & il rapporte à cette idée les attributs joims à la repréfent3tion de Mitkra dans l'antre qui lui et it confacre j antre myftique, donc nous vov ns une image fur quelques bâi-jeliefs Si fur quelques pierres gravées. Quoîqu’à certains égards le foleil puifife être confidéré comme le principe & la caufe phyfique de toutes les générations , ou du moins de la chaleur qui leur eft néceffaire , les perfans ne l’ont- jamais confondu avec mihio ; le mot mihio n ent&Aians aucune des différentes dénominations qu’ils donnent à cet aftre ; le» mages poftérieurs proteftent que ni eux ni leurs ancêtres n’ont jamais rendu de culte au foleil , aux élémens , & aux parties de l’univers matériel , & que leur culte n'a jamais eu d'autre objet que le dieu fuprême & les intelligences qui gouvernent Puni- vers fous fes ordres. Les nations fituées à l’occident de la Perte, accoutumées à un culte dont les objets étoient greffiers & fenfibîes , firent une idole du mihio des perfans , & 1 confondirent avec le feu & le foleil. Les romains embrafsèrtnt la même erreur, & infiituèrent les fêtes appellées Mitriaques , fetes bien différentes de ce! es que les perfans ommoient Mikragan , & qu'ils célébroient foie Hi- ndi ement en {honneur de Vénus Uranie. ( D.J .) MIKIAS. Fcyeç Nilcmètre. MIL , miliaire , mefure linéaire Sc itinéraire le l’Afie & de l'Egypte. Ede valo : t, félon M. Pa> dton , Sj6 to tes de France. Ehe vaioit , en mefures anciennes d.:s mêmes pays . 7 f grands ftades , ou 10 ftades naut,ques , ou 6o pléthres , ou ico chébcls , ou 6co décapodes , ou iooo orgyes , ou iioo bernes dipîoun , ou 2400 bêmes apioun. Voyei Mesures, pour l'évaluation deRomé de 1 lue. MILES. « On lit à la fn d’une charte de l'an 697 , pour le monaftère de Limeux : Berdnus miles fubfcripfi. Berdandus miles fubfcripfi. Ma- bil.on foupçonne que celui qui a tranferit cette piece fur l'original , p.'a pas bien lu le mot miles , parce qu i! y a , dit-il , heu de douter qu’il fût en iifage de ce temps-là. Mais Bcttin & Berdand etoient deux français uniquement occupés de •'exercice des armes , comme le relie de leur nation ; eft-il d rc extraordinaire qu'i’s aient pris e titre de miles , guerrier? Ce mot a eu, dans fon origine , une fitnifîcation affez etendue c chez es anciens latins , il figmfio t un foldat ; dans le langage du X e fiècle & des fuiyans, il fignifie un M I L chevalier , & très-fouvent un noble. Il paroîr , par les aûes du concile de Limoges , tenu en 1031, que ce terme étoit alors en ufage pour marquer un gentilhomme. On donnoit dès ^e X e fiècie, en Angleterre, le titre de miles à tous ceux qui avoient quelque charge dans la maifon du roi. Ce titre fut depuis refervé à ceux qui s’étoient diftingués dans la profeflïpn des armes : c’eff la lignification la plus ormnaire dans les z£tes anciens. Muratori obferve » pour l'Italie , que chaque chevalier marchoitavec trois chevaux, fans compter les donzeis , efpèce de pages , & les écuyers , les uns & les autres à cheval *>. ( Nouvelle Diplomatique. ) MILET. Les auteurs ne font d’accord ni fur la nailïance ni fur la femme de ce prince. Les uns ont dit qu’i: éioit fils d'Apollon & de Derone ; d’autres lui donnant le même père , ont dit qu’ii étoit fi:s d'Acacal is , fille de Minos. On lit ail- leurs qu’il étoit le mari Se non le fis de cette Acacaliis. On paroît aflez s’accorder fur le lieu de fa naiffance : ce fut en Crète , d’où il fut obligé de fortir pour ditfercns motif-. Selon les lins, il n’en eut point d'aubes que de conduire une colonie dans la Care , ou il conquit une ville, à laquelle il donna fon nom. Tous les homm s qui etoient dans la ville ay mt été tués pen dant le liège , les va nqut urs ép usèrent leurs femmes & leurs fi es , & Milet eut pour f.»n partage Cyar.ée , fi L de Méandre. D’autres ont dit que Mmes fut la c ufe de cette retra te ; mais ils ne s’accordent pas fu- la nature dv. Cttte caufe. Ov.de dit q e Mu os f voya: t vieux & fans forces, craignit que Milet ne le détrônât ; celui ■ ci , pour ar> p3if*r ies inquiétudes do rot , quhta le pays. Selon d’autres auteurs , h beauté -u j u e Milet l’ex- pofa , de la part de Minus , à des v olences dont il crut de oir fe mertre à l’abri par la fuite. II fe retira en Carie auprès du roi Euiytus , dont il fe procura les bonnes glaces au point qu’il époufa Eidothée fa fille , de laquelle il eut Bibh's & Caunus. Selon d’autres , ce ne fut pas la fi. le du roi qu’il époufa , ma ; > la nymphe Cyanée , fille du fleuve Méand r e. Enfin d’autres alfurent que fa mère s’a; pelinit Arie , & d’autres la nomment Frugafia. Voye 3; Biblis. Muet, en Ionie. Mi. en monogramme, & MIAHCIÛN. Les médailles autonomes de cette ville font : C. en argent. O. en or. R. en bronze. Leur type ordinaire efd un lion debout ou cou- ché, retourna t la tête po^r regarder une étoile. Cette ville , colonie d’Athènes , a fait frapper. MIL s>* fous l’autorité de fes archontes, des médaille» impériales grecques, en l’honneur d’Augufte, de Caîigula , de Drufille , de Claude , de Néron , de Domitien , de Trajan , d’Hadrien , d’Antonin, de Marc-Aurèle, de Faulline jeune , de Verus, de Commode , de Sévère , de Domna, de Cara- calla , de Geta , de Balbin , de Gordien-Pie , de Valérien, de Galiien , de Salonine , de Piau- tille , de Pupien. MILETOPOLIS , en Myfie. MEiAHTOno- AEITQN Se MIAHTOnOAEITÛN. Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en bronze F e lier in. O. en or. O. en argent. Leur type ordinaire eft une chouette double. Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques , fous l’autorité de fes préteurs , en 1 honneur de Vefpafien , de Trajan, d Anto- nin , de Marc-Aurèle, de Lucille , de Commode, de Crifpine , de Macrin , de Gordien-Pie, de Domna , d’Elagabale. MILIAIRE, mefure linéaire & itinéraire de l’Afie & de l’Egypte. Voye 1 Mie. MîLTARÉSION , argyre , rnonnoie des ro- mains Elle val- » , félon M. Pauéton , fous le f rand Conftantin & fes fucceffeurs , I liv. y f. e France. Elle valoir , en monnoie du même peuple , 1 f lepton d’argent , ou i| denier de Néron , ou z livres de cuivre , ou 24 nummus , ou 96 affarions. Voye 1 Lepton d’argent & Monnoies » pouf l’évaluation de Romé de l’ifle. MILIARIA. Les romains défignoient par ce nom généralement tous vafesdtft nés â chauffer les liquid. s , & en particulier trois grands vafes d’ai- rain qui étaient placés dans le fallon des thermes. Ils conteno ent l’eau froide , l’eau tiède & l’eau chaude. Ils étoient tellement d'fpofés , que l’eau en fo-to't immédiatement, ou qu’elle paflbit de l’un dans l’autre à l’aide de plulieurs fyphons , Sc au gré des baigneurs. MILIAR 1 UM , milliaire doré. V oyei M.11- u^Riuje. 94 M I L MILICE des égyptiens. « Les égyptiens > dît M. Paw , etoient d;Vift» en trois grands corps , comme ce.a s ooserve encore de~ nos jours parmi les copiâtes ou les égyptiens modernes , dont les pébachers re^re- fentent en quelque forte les anciens calafires & les hermotybes , ou , ce qui efl la même choie , les familles militaires , qui pouvoient , finvanr Hérodote , mettre fur pied quatre cents dix m;i.e hommes ; mais c'eil là une de ces exagérations a laquelle il ne faut pas même s'arrêter ». w Dans un temps où l’argent y toit fort rare , on fe fera avifé en Egypte d’affigner des terres aux foldats , & bientôt il fe fera eleve ei.tr eux de grandes difputes fur le produit , qui , par la diverfité du fol , ne pouvoir être le même fur une étendue -donnée. Pour remédier à ces inconve- niens , le légiüateur ordonna que les portions militaires circulercient fans ceffe , & pafferoient d’année en année d'un foldat à un autre ; telle- ment que ceux qui en avoient d’abord eu une mauvaife, en recevoient enfuite une meilleure. Par cette opération , on ôta entièrement la pro- priété des terres au corps de la milice . pour ne lui en laitier que le fîmple ufufruit. Enfuite on défendit à chaque foldat en particulier trois chofes de la dernière importance : on leur défendit de cultiver , de commercer & d’exercer des arts mécaniques ». « Comme les hommes qui n aillent dans la Baffe- Egypte ont peut-être plus de force & de vigueur que ceux qui naiffent dans la Thébaide , on avoir tellement arrangé les chofes que la plu- part des familles militaires fe trouvoient dans le Delta , c'eft-à-dire dans la partie feptentrionale ; & on croit avoir obfervé le même arrangement aux Indes, où les familles militaires des. Rayas & des Naires habitent auffi le plus qu’elles peu- vent vers le Nord ». « Les étabiiffemens de la milite égyptienne comprennent fur-tout la ville de Sais , décorée •d’un temple de Minerve , que les foldats avoient choifîe pour leur protectrice , ainfi que nous le voyons par la figure du fcarabée qui étoit fculptée fur le chaton de toutes les bagues militaires ; car cet infefte fut toujours un des premiers fymboles de la Minerve égyptienne , qui parpît auffi armée dans quelques monumens comme la Pallas des athéniens , qui mirent également les gens de guerre fous la protection de cette divinité, comme les artifans étoient fous celle de Vulcain ». « Quant à ces termes de, calafires & àtkermo- tybes , que jamais perfonne n’a pu interpréter , & par îefquels on diilingaoit les deux corps de la milice égyptienne ( Le terme de calajîris défigne M I t l’habit ordinaire qu’on portoit en Egypte-; Se nous trouvons dans Pollux le mot d’ hémithybion pour indiquer une autre efpece particulière de tunique égyptienne. Le traducteur latin a cru que la racine de ce mot étoit grecque ; mais c’eit un terme gré- cifé & corrompu , de même que celui àlhermo- ty'bies. } , je. crois qu’ils font uniquement pris de la forme des habits & non de la forme de l’ar- mure, qui conÈftoit d’abord dans un de ces grands boucliers comme en ont eu les gaulois , & qui 5 en couvrant toutes les parties du corps, en gênent auffi tous les mouvemens. Comme les égyptiens fe rangeoient en pelotons qui agiffoient féparé- ment f l’ennemi venoit les inveftir & les ferrer les uns dans les autres au point qu’ils recevoient tous les coups qu’on leur portoit , & n’en_ dcnnoient pas à caufe de l'embarras qui provenoit des bou- chers. Céfar décrit une armure défenfive qui mit une peuplade germanique dans le même cas : elle ne put fe remuer pendant l’aéhon , & fut pat- con- féauent défaite. L’ufage des grands boucliers a été généralement réprouvé par les romains, les grecs , les macédoniens , 8e même par les chi- nois , qui font d’ailleurs très-fujets à fe cacher feus leurs rondaches j & à faire une eipece de- tortue fort bizarre ». a Les mauvais principes que les égyptiens avoient fur la ta&lque , provenoient en grande partie de ce qu’ils employoient des chars armés dans les batailles ; car fi l’on en excepte les élé- phans , rien ne peut accafionner un plus, grand défordre dans les attaques que les chars : il ny _a pas de peuple de l’ancien continent qui ne les ait effayés & qui n’y ait renoncé. Indépendamment de la confufion 8 c de l’embarras , on perd par es moyen le meilleur parti. qu'on puiffe tirer des chevaux dans des endroits fablonneux , comme l’étoient ceux qu’il importoit fur-tout aux égyp- tiens de défendre à l’orient & à l’occident du Delta , où ils ont été bien des fois battus ». « Quoique ce foit une opinion .reçue que les foldats de l’Egypte ne portoient point de calque, ce n’en eft pas moins une erreur , qui provient uniquement de ce conte que fait Hérodote y u prétend avoir obfervé du coté de Pélufe que ies têtes des perfans , répandues fur un ancien champ de bataille j étoient très-molles vers le haut du crâne 3 & les têtes des égyptiens très - dures-, parce qu’ils étoient toujours rafés , & ne por- toient , fuivant lui , aucune efpèce de coeffure. Mais ils avoient des calques de cuivre & des CUi* rafles de lin , dont quelques-unes , telles q ui celles du Pharaon Amajis , ont fait i’admi ration de tous ceux qui les virent à Sarnos & à Lindus dans i’üe de Rhodes , où la plus belle avoît ete confâcrée à Minerve. Cette armure , dont Héro- dote a décrit la broderie , étoit remarquable pat fa trame j où chaque fii avait été tordu de M I L autres , par une aüufion fingul.ère à la curée ce Tannée vague ; car Iss égyptiens ne pouvoiSi.t s'empêcher de revenir toujours aux allégories dans ks chofes mêmes ou il n en fa’.. oit point. Quoique la mil'ce g Athènes ait pris de ces cui- raffes égyptiennes par 1 ordre d Iphicrate , P-uf.- nias a eu grande raifon d’obferver qu'elles ne va loient absolument rien , puifqu’elles ne réfiftoient point aux armes pointues , mais feulement à cel.es cui tranchent ou qui brifent , comme les balles & les pierres lancées avec des frondes. Outre les armes ,les drapeaux & les inurumens de mufique, les formidables calafires de l'Egypte porccient encore avec eux, dans les expéditions , un grand nombre doiléaux de proie , & principalement des vautours , dont ils tiroier.t , fuivant leur mé thode ordinaire , des pronofiies , comme nous le favons par Orus-Apollon , qui en parle en deux diiférens endroits des Hiéroglyphiques ; & tout cela eft encore précifémenc ainfi de nos jours aux Indes , où les naires 8c les rayas ne livrent point de baraiile lorfqueles vautours qui fuivent 1 armée panifient mornes 3c tranquilles ; mais je crois que les généraux ont un fec-.et pour leur donner de la vivacité quand ils veulent , en leur faifa'nt prendre de l'cpium , ainfi que les marâtres en font avaler à leurs chevaux , ce qui les rend fi impé- tueux , que rarement Tennemi eft en état de les arrêter. Ôn prétend que dans l'antiquité les égyp- tiens avoient auffi une cavalerie très-nombreufe , indépendamment de leurs charriots de guerre , dont on voit encore la figure fculptée fur quelques monumens de la Thébaide- Mais quand on ré- fléchit au débordement régulier du Nil , il eft facile de concevoir qu’on a beaucoup exagéré le nombre des chevaux, dont les égyptiens ne pou voient fe fervir que quand ce fleuve etoit rentre dans fon lit ; & ce feul inconvénient , fans parler des canaux & des foftes qu’on trouvoit-à chaque pas , a du les dégoûter de la cavalerie, & ils faifoient confifter la force de leurs armees dans les gens de pied , comme Xénophon le dit ». « Il règne tant de contrailéPon en ce que les anciens ont écrit touchant Séfoltris , qu’on vei aifément qu'ils en parloier.t au hafard : les veulent que ce prince ait travaillé toute fa v e a énerver l'efprit militaire des égyptiens en les plo:. géant dans la molieffe , afin de prévenir ces ré voltes fi funeftes & fi fréquentes parmi les milices de l'Orient : d’autres hlftoriens prétendent at contraire, avec Ariftote , que Séfoftris perfee tionna l'art militaire , & donna une force nouvelle à la difcipüne. On' avoir fur - tout cherché dans ce pays à conduire les foldats plus par 1 honn . que uar les fupplices : üs devenaient infâmes . défobéiflant à leurs chefs , & ils recouvroL t leur honneur en donnant des preuves de bravoure mais je doute qu’ils aienr*pu fe gl rifier de leu expédition de Jérufalem , puifqu’ii éto:t très-aué M I L 95 de battre les juifs ; ce malheureux peuple ayant été battu par presque tous ceux cui ont vouiu l’attaquer ». « D'un autre côté , on a fa : t tort aux calafires 3c aux kermotybes en les aicufar.t de la dernier^, lâcheté dans des tétions où ils ne fe font point trouvés ; car , fuivant nous , toute ia milice na- tionale de l’Egypte fe retira en Ethiopie du temps de Pfammétique, Sc ne combattit jamais plus leus les Pharaons. ( Les auteurs font monter à plus de deux cents nulle hommes le nombre des So.Gj.s égyptiens cui fe retirèrent en Ethiopie. Mais quana on luppoferoit que ce nombre étoit une fois moindre , il s’enfuivroit toujours que toute la milice nationale abandonna alors fon pays. ) Ainfi cette milice ne fe trouva pas au liège d‘Az.ct , qu’Hérodotedait durer vingt-neuf ans ; £•- oepuis que le monde exifte, dit-il, il n’y a point d exemp.e qu’une place ait tenu fi long-temps , parce que lu s troupes étrangères , que les rois d'Egypte avo.ent à leur folde , ne vouloier.t point monter à Tafiaut j & on ne fait point ce qu’euffent ait, dans de tels cas , les calafires 8c les kermotybes , qui vi voient alors paifiblemenc en Ethiopie , & ils n’eurent aucune part à toutes les operations qui fuivirent ce liège , ni fur-tout à la baiai.le qu on livra aux troupes de Cambyfe. Il faut obferver ici qu on prête à ce prince un flratagême dont il ne s’eft affurément pas fervi i on veut qu en affiegeant Pélufe , il ait fait mettre au front de fon armee un rang d’animaux facrés; de forte , dit-on, que les égyptiens n’osèrent lancer aucun trait ; mais il n’y a auffi en cela aucune vérité. D’abord Cani- oyfe n’aifiégea point Pélufe , qui dût le rendre d'elle même ; enfuite les troupes mercenaires de la Carie , de Tlonie & de la Lybie , qu’on op- pofa alors aux perfar.s, fe feroier.t mifes très-peu en peine des animaux , qui n'étoient point facrés pour elles. Ainfi on voit que cette fable a été imaginée par un écrivain fort ignorant dans Thif- toire, & qui crovoit que les anciens calafires Sc les kermotybes exifteient encore en Egypte iorfque cette contrée tomba fous lé pouvoir du fils de Cyrus 5 ce qui n’eft point vrai ». « Le côté honorable a toujours été en Egypte ’a dioite : or le Pharaon Pfammétique , qui viola P bord les loix 3c enfuite les ufages , voulut mettre à l’aile droite les troupes étrangères qu'il av fit à fa folde , & rejetter les kermotybes & les calafires à la gauche ; tellement que ces maiheu- •etix fe crurent déshonorés par Tinjufte préfé- rence qu’on accordoit à des grecs faméliques & à des mercénaires fans foi : enfin iis ne voulurent plus Lrv r & quittèrent l’Egypte , malgré Tan- mienne maxime 'de cette contrée, d’où les habi- :a s ne fortoient point pour aller s'établir ailleurs , comme le remarque Clément d’Alexandrie. (Stro- mal. p. 354* ) a 9 $ M I L « Je conviens que !e récit d’Hérodofe ne s'ac- corde point touchant la retraite des foldats égyp- tiens , avec celui de Diodore , qui attribue leur mécontentement au feul affront dont on avoir cherché à les couvrir. Hérodote au contraire pré- tend qu’ils avoient été laiflés pendant trois ans dans les garnifons de la Thébaïde , d’où pfammé- tique ne vouloir pas qu’ils fortifient ; mais cela n’eft point probable , 8e cet écrivain fe trompe encore lorfqu’ii place beaucoup trop avant dans i’Ethiopie l’établiffement que ces déferteurs y avoient formé. Il paroît prefque certain qu’ils fe fixèrent fur les bords de l’Aftaboras , & y ouvri- rent même un canal qui fe dechargeoit dans la Mer rouge , fans qu’on fe foit apperçu que cette faignée artificielle faite à l’Aftaboras, ait diminué les eaux du Nil ; ce qui a cependant dû arriver, mais la diminution a pu être infenfible ». Milice des grecs. Quelques auteurs prétendent que Philippe , roi de Macédoine , 8e père d’Alexandre le grand , a été l’inventeur de la phalange ; mais ils ont con- fondu l’époque de fa perfection avec celle de fon invention. Le terme de phalange étoit connu chez les grecs long -temps avant lui, 8e il défignoit chez eux un grand corps d’infanterie pefamment armé , mis en bataille fur beaucoup de front 8e de hauteur , 8e qui ne laiffoit aucun intervalle entre fes divifions. Cette manière de ranger leur infan- terie, leur étoit commune avec les peuples d’Aiïe, avec les égyptiens , les carthaginois , les gaulois 8e les romains même , dans les premiers fiècles de leur république. Polyen attribue cette difpofition à Pan , général de l’armée de Bacchus- Mais , fans recourir au temps fabuleux , les monumens hiftoriques nous offrent allez de lumières fur l’an- cienneté de la phalange. Xénophon , en parlant des règlemens militaires de Lycurgue, fe fert du nom de phalange , dans le fens que Polyen lui donne. Plutarque en fait ufage auffi dans la vie de ce îég'flateur : il en eft également parlé dans la Cyroptedle. Les égyptiens fe formèrent en plufieurs bataillons quarrés de dix mille hommes chacun , contre le gré de Créfus , qui vouloir donner à fa phalange le plus d’étendue qu’il étoit poffible. Tous ces exemples prouvent que le mot de pha- lange a été de tout temps propre à la taélique des grecs. Deux caufes ont pu donner cours à l’opi- nion contraire : il n’y avoit point de corps parti- culier dans les troupes grecques , auquel on don- nât le nom de phalange. Depuis Philippe , il y en eut toujours un dans celles des macédoniens , qui fut diftingué par cetre dénomination. Le dénom- brement des premières ne nous montre de diftinc- tîon entr’elles , que dans la différence de leurs armes On n entendoit par le mot de phalange , que la difpofition ordinaire de l’infanterie pelante dans les batailles. Pour recevoir ce nom , il falloir MIL ’ qu’elle fut mife en ligne : elle le confervoit enfuits dans les manoeuvres qui dépendaient du premier arrangement. Chez les macédoniens , au contraire, on ne voit qu’une feule troupe , toujours remar- quable par le choix Se la quai té des foldats, & par leur expérience , qui foit ainfi nommée : mais comme la conft.tution que Ph lippe lui donna con- tribua beaucoup à fon excellence, il n’eft pas éton- nant qu’on l’en ait cru i’mventcur. Il n’embraft» point d’autre fyllème de tactique que celui des grecs j il en fit la bafe de fes opérations mili- taires. L’ordonnance foüde , unie 8e condenfée , qui fut toujours affedfée à l’infanterie pefante des grecs , 8e qui rendoit le choc de la phalange fi for- midable , eft clairement écrite dans Homeie ; & il eft aifé de s’affurer par la leéfure de 1 Iliade , que les manières de fe former , de combattre , de fe retrancher , que l’on voit chez les Grecs dans les fiècles poftérieurs , étoient pratiquées par eux dès le temps de la guerre de Troye. Ils avoient dès-lors pour armes le cafque , la cuiraffe , les grèves , le bouclier , des javelots à lancer , la pique Se l’épée. Le combat commençoit avec des cris extraordinaires , par les armes de jet , les flè- ches , les traits , les dards : on fe joignoit enfuite , foit avec la pique , foit avec l’épée ; 8e pendant la mêlée , les armés à la légère , placés derrière les autres combattans, envoyoïent par-deffus leurs têtes une grêle de traits fur l’ennemi. On apper- çoit dans l’armée des grecs , comme dans celle des troyens , une égale attention pour découvrir Se pénétrer les deffeins de l’ennemi , pour fur- prendre Se s’empêcher d’être furpris, en un mot , autant de fagacité que de courage dans l’attaque 8e dans la défenfe. Xénophon , dans fon Traité de la république de Lacédémone , nous a confervé les règlemens militaires de Lycurgue : les évolu- tions particulières , les manœuvres générales , la forme des camps , les exercices des foldats, 8e c. , tout s’y trouve ordonné avec foin. L infanterie étoit divifée en fix corps égaux , 8e la cavalerie dans le même nombre d’efeadrons. Ceux-ci étoient de cinquante cavaliers qui fe for- moient en quarré. Chaque corps d’infanterie étoit commande par un polémarque , quatre locarques ou capitaines , huit lieutenans 8e feize énomotar- ques ou chefs d’efeouade. Ces efeouades fe par- tageoient encore en trois ou fix pelotons ; chaque corps d infanterie , à ce que dit Xénophon , con- tencit quatre cents oplites armés de boucliers d airain. Thucydide leur en donne cinq cer.ts douze , 8e dit que Yénomotie ou efeouade , avoit ordinairement quatre hommes de front fur huit de hauteur. Xénophon dit que l’on mettoit la phalange en bataille fur plus ou moins de profon- deur , fuivant les occurrences , 8e que lés com- mandemens étoient faits à la voix par chaque éno- motarque , MIL ir.otaTquc , qui retnpîifïoit à cet égard les fonéticns ordinaires des hérauts. On plaçoit à la tête des files les meilleurs fol- dats. Les 'marches fe faifoient en colonne par éno- motie. L'ennemi fe préfentoit-il , chaque fection avançant , ou fur la droite , ou fur la gauche de celle' qui la précédoit , la troupe fe trouvoit en bataille , alîignée fur le front de la première éno- ; itvotie. Si l'on étoit attaqué par derrière , on oppo- foit, par une contre-marche , les chefs de file à l'ennemi. Lorfque les conjonctures l'exigeoïent , on portoit , avec la même facilité , la droite à la place de la gauche , la gauche à la place de la droite ; 8c s'il arrivoit qu'on fût enveloppé par des forces fupérieures , on faifoit auffitôt front de tous côtés , on oppofoit par- tout une égaie réfif- tance. On campoit en rond , à moins que la difpofi- tion du terrein ne contribuât elle - même à la füreré de quelque côté du camp. On étabhffoit dans l’intérieur des retranchemens des poftes d'in- fanterie pour la police & le bon ordre , 8: au- denors des gardes de cavalerie pour découvrir au loin , 8c fe garantir dos furprifes. On exerçoit les foldats tous les jours ; on com- mençoir dès le point du jour à les faire manoeu- vrer , marcher & courir , en obfervant que dans la courfe comme dans la fimple marche > ils gar- daient exactement leurs rangs. Les manœuvres finies , le poiémarque faifoit fon infpeCtion paiti- culière , après laquelle il envovoit la troupe faire le repas du matin. Les mêmes exercices fe repre- noient dans l'après - midi ; & lorfqu’ils étoient achevés , un héraut commandoit aux foldats d'al- ler prendre le repas du foir , d'offrir aux dieux un facrifice , & de fe coucher enfuite auprès de leurs armes. L'efprit de querelle & de diifention , 8c tous les vices que l'oifiveté traîne après foi , n'avoient pas le temps d'infefter les foldats tou- jours affemblés, toujours occupés, dont les aCtions les plus communes étoient affujetties à un ordre invariable- L'armée étant rangée en bataille , à la-vue de l'ennemi , le roi facrifioit une chèvre à la Diane des champs en préfence de tous les foldats, dont les armes étoient luifantes & qui avoient la tête ornée de couronnes de fleurs. Après le facrifice , les joueurs de flûtes , dont il y avoi* p’ufieurs dans les rangs , ayant commencé l’air de la chanfon de Caftor , le roi fe mettoit en marche le premier : l'armée le fuivoit, et s'avançant en cadence au fon de ces inft rumens , & d’un pas égal , fans trou- bler fon ordre , ni confondre fes rangs , elle alioit affronter la mort. La douce harmonie de la fiute tempéroit le Antiquités , Tome IV. MIL $7 courage bouillant des lacédémoniens , empêchoit que leur valeur impétueufe ne les emportât irop loin , 8c les rendoit bien plus redoutables , en les retenant unis Sc ferrés dans leurs rangs , malgré la célérité de leur marche. L'ennemi rompu & mis en fuite , il ce leur étoit permis de le pourfui- vre , qu’autant qu'il le falloir pour que la déroute fût entière & la victoire affurée. Lycurgue regar- doit comme indigne d’une nation libre 8c géné- reufe de maffacrer de fang-froid des gens épars , débandés , hors d’état de fe rallier. Cette maxime n’étot pas moins avantageufe qu’honorable aux fpartiates : ceux qui csmbattoiént contr’eux , allurés qu'en s'opiniâtrant à leur tenir tête , ils avoient tout à redouter 8c rien en fuyant , préfé- roient fouvent le parti de la fuite à une défenle trop obftiaée. Dans les beaux fîècles de la Grèce tout citoyen écoit foldat: lorfqu'd s’agiffoitdufaîut de la patrie, ou de la défenfe de fon propre pays , perforine n'étoit difpenfé de prendre les armes ; les plus vigoureux marchoient en cimpagne , les jeunes gens 8c les vieillards demeuroient pour la garde des remparts. Aufû-tôt que les jeunes gens avoient atteint leur vingtième année , le nom en étoit inferit dans les régifires publics , 8c ils devoier.t marcher à la guerre. Chez les athéniens , on les envoyoit dès l’âge de dix-huit ans dans les forts ou châteaux , où ils étoient drriTés à tous les exercices mili- taires ; cependant on ne les admettoit point dans ies armées qu'ils .n'euffent vingt ansj ce n'eft qa'à cet âge qu’on recevoit leur ferment militaire,. Tout athénien étoit obligé de le prêter, lorfqu’fl étoit mis pour la première fois fur la lifte des citoyens ; 8c pour le rendre plus inviolable , la cérémonie s’en faifoit publiquement dans le tem- ple d’Agraule. a Je jure, difoit le candidat , que je ne déshonorerai point la profeflîon des armes ; que je ne sauverai jamais ma vie par une fuite hon- teufe , 8c que je combattrai jufqu’au dernier foupir pour la défenfe de ma patrie, de concert avec tous mes concitoyens , 8c feul même , s’il le faut : j'en prends à témoins Agraule , Mars & Jupiter ». Il falloit à Sparte 'quarante ans de fervice pour être exempt de marcher aux guerres étrangères •• les athéniens jouiffoient communément de cette exemption à l'âge de quarante-cinq ans. Cepen- dant, il dépendoit quelquefois dss généraux de leur faire prendre les armes dans un âge beaucoup plus avancé. La loi du fervice perfonneî dans les armées obligeoit indiftïnctement tous les citoyens, quels queTuffent leur état 8c leur bien , & chacun s'ac, quittoit fucceflivement de ce devoir envers la patrie- Dans Athènes , le peuple régloit la forme P . . . . . . f ces levées far les repréfentations des generaux nommés pour commander 1’ armee ; apres quoi , 1 un d’entr’eux étant monte fur un tribunal eleve dans la place publique, ceux qui fe trouvoient dans le cas de marcher , vendent fe taire enre- g.ftrer en fa prefence : on en faifoit enfutte la revue dans le licée , & Ton choififfoit les plus- propres ■ pour le combat. Quiconque ne fe fût pas préfente pour marcher à fon tour , eut ete déclaré imams , & comme tel banni de la place publique & ues temples. La guerre ctoit le véritable élément des grecs 5 & lorfcu il falioit les contraindre de marcher , pbfeurs s’offroient volontairement. Les premie- res gaerres que les grecs eurent les uns contre les autres 3 fe faifoient de proche en proche : les opérations en étoient vives , promptes,& de peu de durée. Après une bataille , ou gagnée ou per- due , après quelques incurfions dans le temps de la moiffon, chacun fe retiroû chez foi , jufqu’a l’année fiiivante. Les armees n étoient alors com- pofées que de citoyens qui marchoienr à, leurs 1 dépens p quelquefois il s’y joignoit un petit nom- , bre de troupes fournies par les peuples voifins^ &- alliés. La pauvreté commune empêchoit qu.on ne pût avoir des foldats mercenaires : l’ufage d’en employer s’introduifit néanmoins d’affez bonne Meure. Les troupes des grecs ne corftftèrent d'abord qe’en infanterie ; foit pauvreté de leur part , foie que leur pays ne pût nourrir beaucoup de che- vaux v fe furent'- long -temps fans cavalerie, ou n’en eurent qu’un fi petit nombre, & fi peu expé- rimentée, qu’elle non rit d’aucune utilité dans les batailles. Les peuples du Péloponnefe ignoraient encore l’art de manier un cheval , lorfque la pre- mière guerre de Meffene commença. A mefure qu’ils devinrent plus profonds dans la taSique , iis- eurent auffi plus de cavalerie. Les grecs avoient trois fortes de fantaffins : les pefamment armés , connus fous la dénomina- tion- générale a opines ; ceux qui avoient la pelte. -pour, bouclier ; & les armés à la légère. Les armes, des peites , quoique femblables à celles des opli-; tes , étoient beaucoup moins pefantes , rien ne: nuifoit. à leur agilité.. ? Les armes défenfives de l’infanterie pefante : étoient le casque, la cuiraffe , les grèves, un grand bouclier. Les armes offenfives furent d’abord une épée affez courte, une lance & des dards.. La pique vînt . enfuite. ; mais l’ufage de celle-ci quoique connu du temps d’Homère , & la mei;- leure-arme qui 'convînt à un, corps deftihé à. faire! des efforts extraordinaires, ne s’introduifit que -fbrtriard.. Sa lon gueur , chez les grecs , étoit moin-i dre. que celle des fariffes macédoniennes 5 mais if n’y avoir rien là-deffus d’uniforme ; les uns les portoient plus longues , les autres plus courtes» Epamlnondas , qui fit le créateur de l’infanterie thébarne , ne put affujettir fes citoyens à une règ'e fixe & confiante. Plufieurs de fon temps por- tofent encore des maffues ; les arcadiens s’en fer- voient àuffi. : ■ Ichicrate fit un changement général, dans les armes de l’infanterie pefante d’Athènes. Trou-, vant les boucliers trop grands , les cuiraffes trop pefantes , les piques Se les épées trop courtes , il diminua la grandeur des boucliers, augmenta la longueur des piques 8e des épées ; enfin , au jieu de cuiraffes de fer , il en donna de toile de lin à fes foldats. Philippe arma fes phalangffîes de grands boucliers, de cafques , de cuiraffes, de grèves ,.de piques qui avoient vingt pieds de long. Se d’épées courtes & tranchantes , dont ns fe fer- voient avec beaucoup de dextérité lorfque. leurs piques venoient à fe rompre,, ou que joignant l’ennemi , l’ufage de cette arme leur devenoit inutile. - Les lacédémoniens , mieux exercés, mieux, dïfcipîinés que lès autres grecs, eurent auffi la meilleure infanterie pefante : ils onrpü fe glori- fier long-temps de n’avoir jamais- eu le deffous en combattant à pied- Chez les grecs , la meme infanterie- qui com- battoit fur terre étoit encore employée fur mer- Egalement exercée dans les deux genres de com- bat , elle confervoit fur les vaiffeaux autant de difcipiine , autant d’intrépidité qu’en pleine cam- pagne. Les armés à la légère, firent, dès le commen- cement, une portion d’autant plus effentielle-de l’infanterie des grecs, qu’ils fuppléoien.t en quelque forte au peu de cavalerie qu’il y avoît dans leurs armées- La légèreté de leurs manœuvres, la cé- lérité de leurs mouvemens , leurs attaques bruf- ques , vives, répétées & faites de loin , con- trafioient avec la lenteur , -la fermeté , Funifor- mité d’aftion des pefamment armés» Comme .fe pouvoient , par leurs armes de fer , leur nuire extrêmement, auffi leur rendoient-i!s à-peu-près autant de fervice que la cavalerie ; & cela fit qu’on ne s’apperçut pas (î-tôt de la néceffité de celle- ci. L’infanterie légère éclairoit les marches ,- éventoit les embufcades s’emparait des poftes- avancés , des défilés, des gorges de montagnes- Se des hauteurs qui lesdcminoient : elle affurojt les retraites , harceloit l’ennemi , & l’obiigcoir de fe terdr continuellement fur fes gardes ; dans- "le .combat, elle tcmboit far lui la première , fc mettoît la confufion dans fes -rangs avant qu’il put en venir aux mains. S’il étoit vaincu , elle s'aban- - donnoir fur lui, achevoit de le. rompre, Sc Y.sæ? pêchai: de fe rallier. M I L Les grecs avoient cru pouvoir remplacer leur cavalerie par des troupes années a la .egere , m.is ils ne tardèrent pas. à revenir de leur OTt- j- cavalerie ne faifoit auparavant que la d-x.eme ou la onzième partie des armees ; mais fa proportion a l’infanterie augmenta iloriqu* Alexandre eut le pro-et de détruire 1 empire, des perles. Il paüa en Aûe à la tête de trente-cinq mille nommes , {{ont cinq mille étoient de cavalerie. . Ce prince droit fi perfuadé de l’avantage que procure une benne cavalerie j- & de fa néccffité pour foutemr même la meilleure infanterie , qu’U s'attacha par- ticulièrement à en former une qui put, dans Ion genre de fervice , égaler la phalange. Il la com- pofa de la jeuneffe macédonienne la plus diitin- guée par la na ffance & le courage : il voulut ■qu’elle s’appelât par difimCtion La troupe des amis , & dans toutesdes batarlies il combattit a la tete de ce corps. Les grecs regardoient l’infanterie , dans 1 inf- tint dif choc , comme un grand corps mis en mouvement , dont , en lui fuppofant toujours une égale vîtefle , l’effort fur les obilacies^qu il ren- contre doit croître en raifort de fa malle. Sur ce principe , pour imprimer à leurs phalanges une force prodigieule dans l’attaque,. ils leur d&nnoient beaucoup de front & d’épaifletir, & tiroient ettm- tement les parties de ce grand corps, en obler- vant que les rangs & les files fuffent extrêmement ferrés. Il n’y eut jamais rien d’uniforme fur I3 lon- gueur de chaque troupe ; elle dépendait de fa force & de fa hauteur : la force changent fuivant les conjonéfures ; la hauteur , félon 1 ufage des lieux ou la volonté des généraux. Les lacedemo- niens fe mettoient ordinairement en bataille fur huit , au plus fur douze de hauteur; les athéniens fur huit, fur feize, & quelquefois fur trente. Philippe & Alexandre préférèrent le nomore de feize; celui de trente ou de trente-deux prévalut chez les princes grecs d’Afie, à mefure qiKr la dif- cipline fe relâcha y que fart militaire pencha vers fa décadence. Les grecs , dont les armées étoient prefque toujours compofées de troupes fournies par divers ■alliés, avoient accoutumé de ranger leur infan- terie par cantons , 8e iis la formoient fur une ffu.e ligne droite continue , fans avoir d’intervalles entre fes différens corps. Le front de leur batail.e fe iivifoit feulement en deux parties , i’aïle droite , l’aile gauche, & chaque aile, en deux feûions. Ils placoient toujours aux ailes tout ce qu - s avoient de meilleures troupes : c étoient .a les deux peftes d’honneur. Ils favoient manœuvrer avec tant d’erdre 8t de orecifion, qu ns craignoient peu d’étte enfoncés par Le centre, certains de .rétablir ce défavantage par la grande fupérionte M I L 99 «de kurs aîîes. Leuj. méthode de partager en quatre fectioRS le. front de leur bataiLe, etoit très-an- cienne; ceux de S’armée du jeune Cyrus combat- tirent dans cet ordre à Curtana. Chac crémation alliée torrncit fa phalange plus ou moins forte , plus otrmoins epa'ffe , ordonnée à fa manière’, & dont la manœuvre étoit Couvent différente de celle des autres; La réunion de ces phalanges fur une feule ligne , formoir enfuite la batadlè , à qui PcSn donnoit de même en généra, le nom de’ phalange. Ce fut apparemment fur ,e modèle de ces petites phalanges que Philippe forma de corps des macédoniens qu’il appelia par excel- lence la phalange ,• il ne la compofa d abord que de fix mille hommes chorfis ; par-là il la rendit au moins égale , en nombre de combattant , aux plus grandes phalanges particulières aes différens peuples de la Grèce ; mais il lui procura bientôt fur elles , par fa manière de l’exercer , une fupe- rioriré réelle- Alexandre fe contenta de doubler la phalange , mais fes fucceffeurs allèrent plus loin ; 6c l’ayant portée jufcu’à feize 8e vingt mule hommes , ils parurent s’être plus attachés à la faire nbmbreuie qu’à y maintenir 1 ëfprit de^ va- leur & de difcipline auquel cette troupe avoir dû foute fa gloire. L’ordre en phalange avoir, pour l’attaque & pour la défenfe , une force à laquehe il étoit bien difficile de pouvoir féfîfter. Lorfqu’il s’agiffoit d’attaquer l’ennemi 1, les rangs & les files fe ferroient de manière que chaque loldat n’occupoit que 3 pieds grecs de terrein. Les piques des cinq ou fix premiers rangs hériffoient le front de la phalange ; celles des autres rangs , la pointe- haute & à demi penchée en avant , fervoient à rompre la force des traits. La phalange ■ ainfi difpofée , s’avançoit en filence , d’un pas lent, égal & mefuré , jufqu’à cinquante pas de l’ennemi; alors les foldats s’animant les uns les autres par des cris extraordinaires, 8e excïtés.par le bruit des inftrumens militaires , commençoient à courir de toutes leurs forces , 8e arrivoient fur l’ennemi avec une rapidité d’autant plus éton- nante , que les parties de cette maffe n’en de- meurant pas moins unies 8e ferrées qu auparavant, la vitelfe acquife par la courfe fervoit à rendre la violence du choc plus impétueufe & plus terrible. Les cris militaires n’étoient point particuliers aux grecs ; chaque nation avoit le lien. Leur but étoit de remplir le foldat d’une nouvelle ardeur au moment de la charge , 8e d’infpirer de l’effroi à l’ennemi. Au lieu de ces cris , les grecs ont eu long-temps une force de chanfon , qu’on peut nommer leur hymne de combat. Cet hymne fe chantoit à différentes reprifes , & avoit plufieurs couplets , mis fans doute fur l’air que les inffiu- mens militaires faifoier.t entendre. Ils chantoier.t les d rem i ers lorfqu’üs alloient fondre fur l'ennemi, les autres pendant la mêlée. j co MIL Lorfque la phalange vouîoit attendre le choc d'un ennemi fupérieur en forces , les foldats fe Terroient au point qu'ils n’occupoient plus qu’un pied & demi de terrein chacun. Dans cet état de condenfation , & le front de la troupe toujours hériffé de cinq ou fîx rangs de piques , les pha- ! an g ides du premier rang croifoient encore leurs boucSers les uns fur les autres ; & fe tenant ex- traordinairement preffés , élevoient devant eux comme un mur impénétrable , derrière lequel les feldats ne portoient que des coups certains. La pofîtion de la cavalerie dans les batailles , ainlî que celle des armés à la légère , varioit fuivant les conjon&ures & la volonté des géné- raux. Ces deux fortes de troupes étoient mifes ou enfemble ou féparément , tantôt fur le front , tantôt fur les flancs , tantôt à. la queue de l'infan- terie pefanre : on peut néanmoins diftinguer des troupes où chacune de ces méthodes a été plus particulièrement en ufage. Tandis qu’il n’y eut chez les grecs que très- peu d’armés à la légère , & moins encore de gens à cheval , comme iis ne pouvoient alors rendre beaucoup de fervice dans une a&ion , on les p!a- çoit derrière les pefamment armés , fur qui feuls rouloit le poids du combat , & ils y deméurobnt comme en réferve , jufqu’à ce que la phalange «ppofée vînt à plier ; alors le v;Ctc rieux abandon- noir à la pourfuite des vaincus fes petites troupes de cavaliers ojj d’armés à la légère , pour achever de rompre & de difperfer l’ennemi , tandis qu'il fe remettoit lui même en ordre & s’aVançoit en bonne contenance , prêt à tenter un nouvel effort â l’ennemi fe rallioit. L'infanterie légère ayant été enfuite augmentée, fans que 1 on touchât encore a la cavalerie , on voulut la rendre utile pendant le combat -, & comme elle confifloit principalement en archers & en frondeurs , 8t qu’ils n’avoient aucune arme defenflv . , on le contenta de -es rapprocher du corps de bataille , à couvert duquel ils envoyoient par-deffus la tête des phaiangiftes leurs pierres & leurs flèches contre l’ennemi. Il faut avouer ce- pendant que dans cette pofiron leurs coups dé- voient être très-incertains , & non moins danee- jeux pour leurs propres troupes que pour l'en nemr ; & qu’avec quelque vigueur qu'ils fufLnt P » etar }t toujours portés de bas en-haut us ne pouvoient jamais tomber fur lui qu’après avoir : eriu la plus grande partie de leur force L expenence découvrit bientôt aux grecs ces in’ convenons, & leur apprit à tirer de l’infanterie legere un oeaucoup meilleur fervice qu'ils n'a voient encore fait: ils l'exercèrent avec un gra-d fom ; ils augmentèrent le nombre des g-n S de trait, & donnèrent à la plupart d'entr'eux d*s armes detenfiyes , peu différentes de celles des M I L phaiangiftes , mais moins pefantes. Les armés à la légère ayant acquis par ce moyen plus de confiance en leurs propres forces, ils ne crai- gnirent plus de s'expofer au danger : ils furent donc placés en premières lignes , foit qu’ils fuffent répandus fur toute l’étendue du front de la ba- taille , foit qu'ils n’en couvriffent que le centre ou les ailes ; ifs étoient chargés d’engager le combat , en faifant tomber fans interruption fur l'ennemi une grêle de tra ts , de flèches & de pierres j ils ne cherchoient pas feulement à re- pouffer les armés à la légère qu'ils avoient en face ; ils tâchoient , en tirant fur la phalange oppofe'e , de meure le défordre dans fes rangs, pour procurer à la leur une victoire affurée. Quand ils fe voyoient contraints de plier , ils cédoient peu-à-peu le terrein , combattant toujours avec leurs armes de jet, & fe retirolent par les flancs & par des intervalles ménagés exprès fur le front de la ligne , derrière leur infanterie pefante ; lorf- que ceile-ci croit aux mains, ils reffortoiem par les mêmes ouvertures & venoient fondre brufque- ment fur l’ennemi : s'il étoit enfoncé , ils s’atta- choient à fa pourfuite. Les armés à la le'gère ont long-temps fuppléé chez les grecs au défaut de cavalerie , & fait une portion très-confidérable de leurs troupes. Telle fut l’ordonnance générale des armées, lorfque les grecs fe furent perfectionnés dans la ta Clique. L'infanterie pefante , fur huit , douze ou feize de profondeur , formoit le corps de ba- taille j la cavalerie étoit mife de part & d'autre fur les aîles ; & en avant de celle- ci , les armés a la légère qui en étoient ainfi protégés. Lcrfcu'iis fe fentoient trop vivement preffés, la cavaleiie s avançoit pour I s foutenïr , & ils fe-replioient derrière les efeadrons , à la faveur de leurs inter- valles , dou ils revenoienr enfuire , pendant la mê’ée , prendre l’ennemi en flanc & en queue. La fcience militaire des grecs n’éclate pas feulement dans leurs ordres de bataille & de leurs évolutions , on l’admire encore dans leurs re- traj^es Sc dans leurs marches 5 tout leur art , Iorf- qu us fe retïroient devant un ennemi fupérieur, connftoit prefque dans l’ordre quarré , dont iis ceterminoient la grandeur fur le nombre des troupes & la nature du terrein qu'il falloir tra* verfer : ordinairement c'étoit un quarté à centre plein , quand ils marchoient fans bagages , & à centre vuide pour les y enfermer quand ils en avoient avec eux. Ils pîaçoient aux côtés extérieurs au quarré l’infanterie pefante, & au dedans de cel.e-ei leurs armés à la légère : la cavalerie droit a .a tete & a la queue de la marche. S’ils rnars- quo ent de cette arme j ils formoient une arrière- garde , corr.pofee de tout ce qu’il y avoit de jeunes gens rcouftes & courageux , & ils y ajoutoient us autre corps compofé de même & mêlé d’armés a la legere. IC i M I L Les mirches ordinaires fe faifoient commune- ; me: t fur une feule colonne ; dans cd es de jour , le rang des troupes écoit toujours réglé fur la nature des l eux ; s’ils ét oient couverts , difficiles fe montagneux , les armés a la légère s’emparoier.t des bois, des hiLtems, & de tous les poftes embarrafles ; en plaine, la cavalerie piécédoit tout, & couvroit l'infanterie. Dans l.S marches de nuit, on avait atrent on que tout ce qui fe remuait le plus difficilement fut à la tèce de i’armée ; ainfi l’infanterie pefante rr.archoit la première , après elle venoient les armés à la légère & le bagage , fuir is de la cavalerie. Soit que les grecs prétendiffent rendre la tête des marches plus alTurée , ou qu'ils voulurent plutôt prévenir le trop grand allongement des co- lonnes , chaque corps ne défi’.oit point Ses diffé- rentes troup s l’une à la fuite de l’autre , mais par p.ufieurs à-la-fois , mifes chacune fur une feule file : par exemple , fi le terrein le permet- toit , tous les ; hefs d’une troupe d’infanterie de cent ou de deux cents hommes , & dans la cava- lerie tous les commandons d’efeadrons marchoknt fur le même front , fuivis chacun de leur troupe fur une feule file. Lorfque !e ch. min devenoit plus étroit, eu qu’il falloir pafifer par un defilé, les troupes qui l’avoient en face paifoient les pre- mières , & toujours dans !e même ordre j les au- tres les fuivo ent à ieurtour, et fe reme.toier.t en front avec elles aulfi-tôt après : en obfervoit le même ordre d.ns les troupes particulières , elles déftloicnt par fi'es 8c non par rangs ; par ce moyen, les parties les p'us fortes d’un corps ou d’une troupe s’engageoiert les premières dans les en- droits difficiles , & la marche s’en faisoit p.us légèrement. Couformémenr aux mêmes principes , iis changeaient l’ordre de marche , lorfqu’ils avoient plus à craindre pour les fia. es ou la queue que peur la tête : les troupes alors formoient quelquefois plufieurs colonnes , & au lieu de dé- filer par e front, elles marcho ent par l'aile, ayant kur chef-de-fi!e fur la droite -u fur la gauche, & fe tenant prêtes à faite face de tous côtés. Les jeunes gens, chezles grecs , éroient à peine fortis de l’enfance , quhls apprenoient à fe fervir avecadreffe & avecforcedesd fférentes armes qui étoient en ufage dans ces temps-là , à tirer de l’arc , à lancer le javelot , à ma .ier la pique , l’épée &c le boucher : ils pienoier.t enfuiie des leçons de tactique chez d’au. res maîtres en- tretenus peur cet effet aux dépens du pubuc, de même eue les premiers. La danfe même conrri- buoit à leur procurer cette force Sc cette fouplefle de membres fi nécelTaire dans les combats. Iis en aveient une, c’étoit la pynhique, dont les diverfes attitudes n’étoient que la pure expreffion de tous les mouvem.cns qu’ex)geo : ent l’attaque &iadéfenfe félon les différentes armes dont on se servoit. Ces M I L exercices , auxquels préfiioient les rois 3 c les ci- toyens les plus diif ingués , embrafToient générale- ment toutes les manœuvres propres a chaque ef- pèce de troupes. Si l’on notost d’infamie le ci- toyen qui refufoit de porter les armes , jufqu’à lai interdire l’entrée des temples , l’éclat des ré- compenfes les engageoit à préférer l'honneur à la vie, & à s’expofer aux plus grands périls , par le feu! amour de la gloire. Ces récompenfes étoient telles qu’il les faut à un peuple qui ne connoît d’autre bien que la liberté , & d'autre grandeur que celle de l’ame ; des funéraires pu- bliques , des éloges , des ftatues , des couronnes. Les places , les édifices publ cs étoient remplis de peintures & de ftatues qui fervoient à étirniferla mémoire des grandes aérions ; & les environs des villes étoient couverts de menumens érigés à l’honneur des citoyers morts les armes à la main en combattant pour la patrie. Après un com- bat , on ne marquoit jamais de faire une recherche exaéte des aérions dignes de blâme ou de récom- penfe ; on donnoit à celles-ci de juftes éloges , & 1 on prononço t des peines contre les autres. On célébroit ensuite , pendant l’hiver, les funérailles de ceux qui étoient morts fur le champ de ba- taille , & cette cérémonie étoit terminée par une oraifon funèbre. Tant que des maximes fi fages animèrent Je courage des grecs , ce peuple demeura libre Sc triompha de fes volfîns ; mais une aveugle in- dolence , la paffion des fpeétacîes & la foif des riche (Tes les ayant enfin corrompus , ils fufcirent le jrug de leurs ennemis, & chaque répub, ique fuccomba , plutôt ou plus tard , félon que la dil- cipüne militaire s’étoit plus ou moins conferyée chez elle. Milice des romains. Nous cor.fidérerons , d’après Jufte-Lipfe , ou plutôt o’après l’extrait qu’en a fait Nieupoort , cinq errofes principales dans ia Milice des ro- mains ; favoir, la levée des foldsts, leurs différens ordres, leurs armes, leur manière de ranger une armée , & leur difcipime militaire. Nous aurons fur-tout égard aux temps qui ont précédé Ma- rus ; car fous lui 8e sous Jules César , ia difei- pline des troupes rut entièrement changée , comme Saumaife l’a prouvé dans fon ouvrage poftbume fur ce fujet , inféré dans le X e . tome des Anti- quités de Grævius. De la levée des fcldats, Lorfque les confu's étoient désignés , on faifoît vingt- quatre tribuns de foldats pour quatre lé- gions. Quatorze étoient tirés de l’ordre des che- valiers , & ils dévoient avoir cinq ans de fer- vice ; on en tiroir dix d’entre le peuple , 8c 1Ô2 M I L c^us-ci dévoient avoir fervi crix ans. Les encta- l; ers n’étoieot obligés qu'à dix ans de fervice , parce qu’il importoit à ta république que les prin- cipaux ctoyens Darvinffenc de bonne neure aux diWrtés. Les autres étoient obliges de fervirvmgt- nèuf ans , à commencer depuis la cix-feptieme année jufcu’à la quarante-fîxième ; & l'on pouvoir obdser à fervir ju-fqa’à-la cinquantième année ceux dont ie fervice avoir été interrompu par queiqu ac- cident. Mais à l’âge de cinquante ans, foit que ie temps du fervice fût accompli , foit qu'il ne le rut pas, on étoit difpenfé de porter les armes, ret- ienne ne pouvoir peffeder une enarge de la Vide, à moins qu'il n’eût dix ans de fervice-. Dans les commencemens ce Rome, on ne tiroir de foldats de la dernière dalle des citoyens qu’au câs d'un befoin urgent. Les citoyens de la lie du peuple & les affranchis étoient réfervés pour le fervice de mer. On vouloir que les plus riches allaient à la guerre , comme étant plus intéreffés que les autres au bien commun de la patrie. Dans là fuite , & même du temps de Poîybe , on com- mença à enrôler ceux qui avcienc feulement la valeur de 4000 livres de fonds , quatuor milita * tris . Enfin, du temps de Marins^, on enrôla les affranchis & ceux même qui n'avoient aucup revenu, parcequec'étoità ces gens là qu'il devoit fa fortune &c fa réputation. Les efclaves ne fer- voient jamais ; à moins que ia , république ne^ fût rédu’ee" à une grande extrémité , comme après la bataille de Cannes , &c. Bien plus , celui à qui il n'étoit pas permis de s'enrôler , & qui le fai- foit, fe rendoit coupable d'un crime dont il étoit févèrement puni. MIL comme Vaferius, Salvius , &c. quelquefois au® on les levoit à la hâte & fans choix , fur- tout quand on avoit une longue guerre a foutemr ; on appelloit ces foldats fubitani ou tumultuarii • ceux qui refufoient de s'enrôler, y «osent forcés par des peines & par la confifcanon.de leurs biens; diteîouefbis même ils étoient réduits en efclavage ou notés d’infamie ; mais les tribuns du peuple s’y cnpofoient dans l'occafion , quoique ce fut aux confiais à en décider , puifqae c’ctoit eux om dirigeoient les affaires de la guerre. Il y avoir quel- quefois des citoyens qui , de peur de porter les armes, fe convoient le pouce , & peut-etre eft- ce |à l’étvmologie du mot poltron dans la langue francolfe , pollex , pouce, & truncus , coupé. I! v avoit néanmoins des raiforrs légitimés pour’ s’exempter de la guerre ; comme le congé qu ou avoït obtenu à caufe de fon âge , ou de la dignité dont on étoit revêtu, telle que cel.e de magil- trat , de préteur , & comme une permnhon, ac- cordée par le fénat ou par le peuple. On étoit encore exempt d'aller à la guerre , lorfqu on avoit fervi le temps prefent , qu'on etoit malade , ou qu’on avoit quelque défaut naturel , par exem- ple , d’être fourd à ne pouvoir pas entendre le fon de la trompette. On n’y avoit pas cependant beaucoup d’égard dans une guerre imprévue 8s dangereufe. ■ Cette manière de lever des foldats ceffa fous les empereurs. Les levées dépendirent alors de l’avarice eu du caprice de ceux qui les faifoient ; à quoi on doit attribuer en partie la ruine de l’em- pire romain. Quand les confuls dévoient lever des troupes , ils faifoient publier un, édit par un héraut , & planter un étendard fur la citadelle. Alors tous ceux qui étoient en âge de porter les armes , avôient ordre de s’affembîer dans ie capitole ou dans le champ de Mars. Les tribuns militaires , fuivant leur ancienneté , fe partageoîent en quatre bandes , de manière que dans la première & dans la troifîème ils fuffent quatre des plus jeunes , & deux des plus vieux , & dans la fécondé & dans la quatrième , trois des plus jeunes & autant des anciens ; car ordinairement on levoit quatre légions. Après cette divifio? , les tribuns s’affeyoient dans le rang que le fort leur avoit donné , afin de prévenir toute jaloufie 5 & ils appelloient les tribus djns lefqueiles ils choififfoient quatre jeunes -gens à-peu-près du même âge & de même. taille en mettoient un dans chaque légion , & conti- nuoïent de même jufquà ce que les légions fuffent remplies. On agiffoit ainfi pour rendre les légions à-peu-près égaies en force ; ils choififfoient avec plâifir des foldats qui eufiènt un nom heureux , La levée de la cavalerie étoit p!us facil * ,parce que tous les chevaliers étoient écrits. fur les régif- tres des cenfeurs ; on en prenoit trois cents pour chaque légion. Il ne paroît pas qu’ avant Marius une partie de la cavalerie fût de l’ordre des che- valiers , & l’autre compofée de citoyens particu? liers qui fervoient à cheval, La levée des foldats étant faite , on en prenoit un de chaque légion qui prononçoit les paroles du ferment avant tous les autres , qui les répétoient enfuite. Par ce ferment, ils promettoient d’obéir au général , de fuivre leur chef, & de ne jamais abandonner leur enfeigne. On ne les obligea à faire ce ferment que l’année de la bataille de Cannes ; on leur demandoit feu- lement auoaravant s’ils ne promettoient pas d’obéir, &c. Les foldats alliés fe levoiént dans les villes d’Italie par les capitaines romains , & les confiais leur indiquoient le jour & le lieu où ils dévoient fe rendre. Ces alliés .fervoient à leurs dépens i M IL îes romains ne leur conn oient que du bled ; c’efr pourquoi ils avoient leurs quêteurs paqti- culiers. Il ne faut pas confondre a\ ec les a.hes Tes troupes auxiliaires qu; étoienr fournies par les étrangers. Ceux qu'on appelloit evocatz , etoient ces foldats vétérans , qui , ayant accomp.i le temps de leur fervice , retournoient a la guerre par inclination pour les commandans. Ls etoient fort confidérés dans l'armée , & exempts des tra- vaux militaires s ils portoient même la marque qui diftinguoit les centurions , c'étcit un farment. Des ordres dijfiêrens qui campofoient Lu milice - Les chefs & les foldats compofcient deux diffe- rens ordres. D'abord , il y avoir quatre ordres de fantaffins ; favoir , les vélites , qui e'toient îes plus pauvres & les plus jeunes citoyens : ce corps n’étoit pas fort conlîdére , & on comptoit peu fur lui. Après eux venoient les piquiers hafiau , fuivis des principes , jeunes gens ainfî nommes , parce qu'ils commençbient le combat. Enfuite venoient ceux qu’on appelloit triarii ou pïlani parce qu'ils fe fervoient du javelot. Les derniers s’apnelloient antepilani : c etoient les plus âges & les plus expérimentés. On les plaçoit au troi- fième rang dans le corps de réferve , & on n’y en înettoit jamais plus de fix cents. On fubdivifoit ces corps en dix compagnies appellées manipules >- manipuli- Chaque compagnie de piquiers & d enfans per- dus étoit de deux centuries de foixante ou foi- xar.te-dix hommes ; car on ne doit pas entendre par centurie une compagnie precifement de cent hom- mes , mais un certain nombre d’hommes. La com- pagnie des triariens etoit de foixante hommes feu- lement. On compofoït une cohorte de trois com- pagnies de chaque ordre , & d une compagnie de frondeurs , ce qui faifoit quatre cents vingt hom- mes > mais la cohorte ne fut pas ordinaire dans lé temps de la république 5 on ne s en fervoit que quand l’occafion Pexigeoit : d une compagnie de chaque ordre , on compofoit un corps , qui etoit à -peu -près ce que nous nommons aujourd'hui brigade. La légion étoit compofée de dix cohortes du temps de Romulus ; comme les cohottes etoient petites j la légion étoit de trois mille hommes , & elle ne fut que de quatre miile deux cents hom- mes tant que la république fut libre ; mais e.Ie devint beaucoup pius grande dans la fuite : elle ne paffa cependant jamais fix mille hommes. A chique légion , on joignoit toujours trois cents chevaux qu'on appelloit ailés , & cette aile étoit divifée en dix troupes nommées turms. ; cnaque turme étoit divifée en trois decuries ou dixaines. Le nombre des fantaffins alliés égaloit & quei- M I L *03 quefcis furpaüToit celui des romains , & la cava- lerie étoit deux fois plus nombreufe. Tous ies alliés etoient féparés en deux corps , que l’on mettoit aux deux cotés de l’armée: peut être les plaça-t-on ainS , af.a que s’ils vouloient entre- prendre quelque chofe contre les romains , leurs forces fe trouvaffent divifées. On choifiiîbit la troifième partie de leurs cavaiers, qui faifdt le nombre de deux cents , pour être aux ordres des confuls , qui de ces deux cents , appelles extraor- dinaires , tiroient une troupe pour leur ferv:r de garde. Les autres quatre cents étoierit diftnbués en dix troupes. Les Romains fe conduifoient air.fi en apparence pour faire honneur aux alliés ; mais- la véritable raifon étoit afin que les plus diirn- gués , combattant fous les yeux du général , devînffent autant d'otages & de garants de .la fidélité des peuples qui les avoient envoyés s & qu’en cas qu’ils voulurent faire quelque entre- prife contre les intérêts de la république ,. ils ne futent pas en état d’en venir à bout. La cinquième partie de l’infanterie ( ce qui faifoit 8400 fantaffins ) étoit diiîribué _ en huit cohortes de 3 36 hommes , avec une demi-cohorte de gens d’éhte , abledi , compofée de 168 foidatsr le relie étoit divifé en dix cohortes de 3 36 hommes» II eft incertain fi les alliés etoient divifés par com- pagnies 3 ce qui ell pourtant affez vraifemblable : deux légions avec les troupes des amés & ta cavalerie , faifoient une armée confulaire , qui étoit en tout de 18,600 hommes. Il y avoir des officiers particuliers & des oi£- tiers généraux : ies officiers particuliers croient les centurions qui conduifoient ies différent corps y ordinum duclcres. Les tribuns y par 1 ordre des confuls , les choififfoient dans tous- les ordres des foldats , excepté dans celui des vélites , & ou avoit fur tout égarci à la bravoure. Ces centu- rions , pour marque de leur charge , portoient une branche de farment. Chaque centurion choi- fiffoit deux fous- centurions , qui etoient^ à-peu- près comme nos heutenans , & deux enseignes , gens "diliiiigués par leur courage- Les officiers s’avançoient , en palfant d’un, ordre dans un autre j de façon que le centurion de la dixième compagnie des piquiers monto.t à la dixième compagnie de ceux qu on appeuoit principes : de celle-là il pafToit à la dixième de ceux qu on appenoit znaires . f^uanu on e.c.- parvenu à la première compagnie , un centurion , après avoir été le dixième , devenoit le neuvième,, le huitième, &c., jufqu’aii grade de premier cen- turion , ce qui 11e pouvoir arriver que fort tard : mais celui qui avoit ce beau grade étoit admis au. confeil de guerre avec les tribuns : for. erap.oî confiftoit à défendre l’aigle , d’où vient que Pline Sc Juvénal fe fervent du terme à’ aigle pour exgtu- 104 - MIL mer le premier centurion. Il recevoir les ordres du général ; il avoir des gratifications confidéra- bies , & étoit fur le pied de chevalier romain. Les tribuns étaient au nombre de trois , fous Romulus ; mais dans la fuite les légions ayant été compofées d'un plus grand nombre de foldats , on fit fix tribuns pour chaque légion. Ils furent cho fis par les rois dans le temps de la monarchie , & puis p2r les confiais , jufqu’à-ce que le peuple commença à en créer fix l'an 34^, & feize dans l'année 444. Après la guerre de Perfée, roi de Macédoine , les confuls en nommèrent la moitié, & le peuple l’autre. Du temps de Cicéron , ils furent choifis dans les camps mêmes , par les confuls ou par les procenfuis. Quelquefois les tribuns militaires avoient été préteurs. Les empereurs commencèrent à faire des tri- buns de foldats pour fix mois feulement , afin qu’ils puffent gratifier un plus grand nombre de perfonnes; il y en avoit même qu’on appelloit laùclavïi , laticlaviens , parce qu’ils dever.oient fénateurs , comme le difent Dion & Xiphi'in : d’autres fe nommoient angufliclavii , angulhcla- viens, parcequ’ilsne pou voient afpirer qu’à l’ordre des chevaliers. Les tribuns avoient pour marque diftinéHve une efpèce de poignard ou de couteau de chiffe j leur charge étoit de rendre la juftice, de recevoir le mot du général , de le donner aux autres , de veiller fur les munitions , de faire faire l’exercice aux troupes, depoferles fentinelles, &c. Deux des tribuns commandoient la légion chacun leur jour pendant deux mois ; enfiarte que dans une armée confulaire , i! y en avoit au moins quatre pour faire exécuter les ordres du général. Ceux qui avoier.t paffé par !e tribunat militaire étoient cenfés chevaliers , comme nous l'avons dit des premiers centurions appelles primipili , & iis portoient un anneau d'or au doigt. Il y en avoit trois à la tête de chaque corps de cavalerie; celui des trois qui avoit été nommé le premier , com- mandoit tout le corps , St dans fon abfence celui qur fuiyoit : iis fe choififfoient autant de lieuté- nans. Les aillés avoient leurs commandans parti- culiers, qui étoient nommés pat les confuls pour la fûreté de la république. Geux qui avoient le commandement de toute l’armée etoient le général & fes lïeutenans : le général étoit celui à qui toute l’armée obéiffoit , qui faifoit tout par lui-même , ou qui le faifoit faire fous fes aufpices. Cette coutume fut tou- jours obfervée dans les malheurs de la répu- blique , & cetoit un ufage fort ancien de ne rien entreprendre qu’après avoir pris les aufpices. Ce qui diftinguoit le général étoit le manteau ; mais h vr3ifenihÀahi£ qu il ne pofeoit ordinairement m 1 L qu’une cafaque , fagum : ce s mots du moins f e confondent foavent. Les lieutenans étoient ordinairement choifis par les généraux ; il leur falloir cependant un decret dufénat pour cette élection. Ces lieutenans étoient pour l’ordinaire, d’un courage & d’une prudence confommés : leur charge étoit auffi importante qu’honorable. Nous voyons dans l’hiitoire que i’dluffre P. Cornélius Scipîon l’Africain , q U j fournit les carthaginois , avoit été lieutenant de Lucius fon frère, dans la guerre contre Antio- chus ; & l’an js 6 , P. Sulpicius , & P. Veileius, deux hommes confulaires, furent lieutenans en Macédoine. Le nombre des lieutenans varia pîufieurs fois dans les occafions. Pompée en eut zj dans la guerre contre les pirates , parce que cette guerre s’étendoit fur toute la mer Méditerranée. Cicéron étant proconful de Cilicie , en avoit quatre j cepenaant on région ordinairement le nombre des lieutenans fur celui des légions : leur devoir étoit d’aider en tout le général , ce qui leur fit donner dans la fuite le nom de fous - confuls . Leur pouvoir étoit fort étendu , quoique cependant par com- miffion. Augufte étant généra! , & ayant les auf- pices fous lui feul , fit tout par fes lieutenans , & donna à quelques-uns le titre de confulaires ; ceux-ci commandoient route l’armée , & les au- tres qui conduifoient chaque légion , portoient le nom de prétoriens. Des armes de la milice romaine. Les armes, chez les romains , étoient défenfives & offenfives ; les offenfives étoient principalement le trait. Il y en eut de bien des efpèces, félon les différens ordres des foldats. Les foldats armes à la légère, s’appelioient en général ferentarii. Les vélitesqui furent créés vers l’an ;4t,eeffèrent quand on donna le droit de bourgeoifie à toute l'Italie : on leur fubftitua les frondeurs ,funiito- res , & les archers , jaculatores. Les armes des velites etoient premièrement le fabre d'Efpagne , commun à tous les foldats. Ce fabre avoit une excellente pointe , & coupoit des uclier ,' le cafque, la cuiraffe , étoient enrichis d’or e: d’argenr , avec différentes figures Antiquités , Tome IV. M IL' o; qu’on gravoir deffus ; c’eft pourquoi on les portoic toujours couvertes , excepté dans ie combat ou dans quelque cérémonie. Le; romains avaient auffi des bottines , mais quelquefois une feule à une des deux jambes. Les fantaffins pottoient de petites bottines garnies de clous tout autour , & qu’on appeiloit calige. , d’cù eft venu le nom de Ca.iguta, qui fut donné à l’empereur Caius , parce qu’il avoit été élevé parmi ies firnpies foldats , dans le camp de Germanicus , fon père. Dans les premiers temps , les cavaliers , chez les Romains , n’avoient qu’une efpèce de vefle , point de feile fur leurs chevaux , mais une fimple couverture. Ils avoient des piques fort légères , 8c un bouclier rond de cuir. Dans la fuite, iis emprun- tèrent leurs armes des Grecs, qui coniiftoient en une grande épée , une longue pique y un calque , un bouclier & une cuiraffe ; ils portoient auffi quelquefois des javelots. Vci’à à-peu près les armes des foldats romains, tant à pied qu’à che- val : parlons maintenant de leurs machines de guerre. Les machines que les romains employoient pour afliéger les villes , étoient de différentes efpèces. On nomme d’abord la tortue dont ils fe fervoient dans les combats , en mettant leurs boucliers fur leurs têtes pour avancer vers la muraille. Tite- Live , liv. XLIV, ch. ix , nous en fait une très- belle description : ce qu’on entend ordinairement par tortue , étoit une machine de bois qui cou- vroît ceux qui fappoient la muraille. II y avoit outre cela , les claies , craies ; les mantelets , vines. y avec d’autres claies couvertes de terre & de peaux de bœufs nouvellement écorchés 3 plutei. Toutes ces machines fervoient à couvrir les tra- vailleurs , à mefure qu’ils approchoient de la muraille. Ils employoier.t quelquefois des tours , montées fur des roues pour les faire avancer plus facilement ; & ces tours avoient fouvent plufieurs étages remplis de foldats. Ils fe fervoient encore, pour abattre les murail- les , d’une machine qu’ils nommoient bélier .- c’étoit une greffe poutre , au bout de laquelle étoit une maflé de fer en forme de tête de bélier, & c’eft ce qui lui fit donner ce nom. Cette machine étoit très - forte ; auffi quand on affiégeoit une ville, on lui prcmettoit de la traiter favorable- ment , fi on vouloir fe rendre avant qu’on eût fait approcher le bélier , comme nous pouvons faire aujourd’hui par rapport au canon. Ils avoient encore des machines qu’ils apnellcient catapultes 8c baliftes , dont la force confiftoit dans celle des hommes qui les faifoient agir. Les catapultes fer- voient à lancer de grands javelots , & les baliftes à jetter des pierres . des torches allumées & autres matières combuftibles. On a fouvent confondu le nom de ces deux machines , qui feryoient à * * 3 o j M I L . empêcher les ennemis d’approcher du camp eu des villes qu’ils vouloient affiéger. Il faut lue Folard fur ce fujet , que nous ne traitons ici qu'en parlant. De la manière dent les Romains fe rangeaient en bataille. Après avoir paré des armes & des machines de guerre des romains , il eft à propos d’expliquer la manière dont ils mettoient une armée en ba- taille. Elle étoit rangée de façon que les véiites commençoîent le combat : leur place étoit. à la tête de toute l’armée , ou entre les deux ailes. Après eux combattaient les piquiers , hefiati ; s’i s ne pouveient enfoncer l’ennemi , ou s’ils étaient eux-mêmes enfoncés , ils fe retiroient parmi cens qu’on appelloit les principes , cabien derrière eux s'ils étaient fatigués. Quelquefois ils fe retiroient peu-à-peu iufqu'aux triarïens , auprès defquels il y avoir un corps de réferve compofé des alliés. Alors ceux-ci fe levant , car ils étoient affis par ♦erre, d’où on les appelloit fulfldlarii , rétabhf foient le combat. - Les mouvemens fs fnfoient ai- fement , à caufe dès intervalles qui étoient entre les compagnies arrangées en forme d’échiquier : ces intervalles e'toient ou entre les différens ordres des foldats , ou entre les compagnies de chaque ordre. La cavalerie étoit quelquefois placée derrière l'infanterie , ce qui faifoit qu’en pouvoir l’avoir afiez promptement à fon fecours j mais le plus fouvent on la rangeoit fur les ailes. Les alliés étoient d'un coté & les citoyens de l’autre. L’in- fanterie alliée étoit ordinairement rangée aux côtés de celle des romains. La place du général étoit entre ceux qu’on appelloit triariens , pour avoir plus de facilite' à envoyer fis ordres par-tgut , étant à-peu-près au centre de l’armée. Il avoir auprès de lui une partie des lieutenans , des tri- • buns ? des préfets j & les principaux de ceux qu’ils appelioient evocati , qui étoient , à ce que je crois , une troupe d’élite. On les diftribuoit auffi.dans les compagnies , afin d’an : mer les troupes. Chacun connoiffoit fî bien le poire qu’il devoir occuper que dans une nécelîué les foldats pouvaient fe ranger Lns commandant. Voilà ce qui regarde la difpofition ordinaire de î’armee ; mais elle fe rangeoit différemment , fcîon les circonüances & la iituation des lieux. Par exemple , on fe mettoit quelquefois en forme de coin , quelquefois tn forme de tenailles ou en forme d’une tour. Les centurions aflîgnoient aux fimp'es foldats ie poire qu’ils jugeoient à propos ; celui qui s’en éloignoit feulement d’un pas , étoit puni très-févèrement. Lorfque l’armée étoit en marche , celui qui s’éloignoit affez pour ne plus entendre le fon de la trompette , étoit puni comme déferrent. • M I L Les enfeign.es n’étoient d’abord qu’une bette de foin que port oit chaque compagnie , manipula fœni ; ce qui leur fit donner le nom de manipules. Ils fe fervirent dans la fuite ci’un morceau de bois mis en travers au haut d’une pique, au - deffus de laquelle on voyoit une main , & au - de flous plufieurs petites planches rondes où étoient les portraits des dieux. On y ajouta finalement celui de l’empereur, ce qui fe prouve par les médai les & autres monumens. La république étant deve- nue très-opulente , les enfeignes furent d’argent, & les quefteurs avoient foin de les garder dans le tréfor public. Depuis Marins , chaque légion eut pour enfeigne une aigle d’or placée fur le haut d’ure pique , & c’étoit dans la première compa- gnie des triariens qu’on la portoit. Avant ce temps- là , on prenoit pour enfeigne des figures de loup, de mlnotaurë, de cheval, de fangiier. Les dra- gons & autres animaux fervoient aufli d’enfèsgne fous les empereurs. Les cavaliers avouent des étendards à-peu-près Lmbiables à. ceux de la cavalerie d’aujourd’hui, fur iefqueis le nom du généra! étoit écrit en lettres d’or. Toutes ces enfeigr.es étoient facrées pour les'romaîns ; les foldats qui les perdoient, étoient mis à mort, & ceux qui. les pn fanoient étoient punis très-févèrement ; c’eit pourquoi nous iifons que dans un danger preffant,on jettoit les enfeignes au milieu des ennemis, afin que les fl Jars, ex- cités par ia honte & par la crainte de la punition, fiffent des efforts incroyables peur les recouvrer. Le refpeâ qu’on avoir pour les enfeignes , engagea Gonftanàn à faire inferire les lettres initiales du nom de Jéfus - Chrift fur l’étendard impérial , appeiié labarum. _ Avant que de livrer la bataille, le général, élevé fur un tribunal fait ordinairement de gaffn , haranguoit l’armée. Les foldats , pour témoigner leur jote , ponffoient de grands cris , levoient leur main droite , ou frappoient leurs boucliers avec leurs piques. Leur crainte .& leur trifteffe fe ma- nifeûoient par un profond filence ; plufieurs fai— foient leur n ftament , qui étoit feulement verbal. On appelloit ces teilamens teftamenta in procinüu fait a , non firipta, fed nuncupativa , teftament de vive voix. Après la harangue du général, tous les mii rumens donnoient le figeai pour le combat. Ces inftrumens étaient des trompertes d’airain un peu recourbées , ou une efpèce de trompettes femblables à nos cors de chaiïe, & qu’on ap- pellot buccins. ioffqu’eÜes étoient petites : les romains n’avoient point de tambours , comme nous. Lorfqu’on étoit en préfence de l’ennemi , les foldats faiiOient retentir l’air de cris confus,' pour l’épouvanter & pour s’animer eux-mêmes- On jugeolt fouvent de l’ardeur des troupes par ia vivacité ce fes cris ; on en tiroit un préfage fa- vorable pour ie fuccès ‘du combat ; un autre M I L lignai , cüî anr.onçoit la bataille , etoît un drapeau rouge fufpendu au-deffus de la rente du gcnera,. Du camp des Romains. L’endroit où s’obfervo t le plus exactement la difc-pline militaire croit le camp. Les armées toma nes ne paffoient pas une feule nuit fins cam- per, 8c ils ne livre, ent prefque jamais de combat qu'ils n’eurtent un camp bien fortifié pour fervir de retraite, en cas cu’fs fuffent vaincus : ce camp étoit prefque toujours quarré ; i! y en avoir pour l’été & pour "hiver. Celui d’été éro:t que quefois pour une feule nuit , & il s’appelloit logement ; au moins dans les derniers temps , lcrfqu ils étoient faits pour plufieurs nuits , on les appeloit fiativa. Les camps d’hiver étoient beaucoup mieux munis que ceux d’été. Auflî Tite-Live, en par- lant de leur conftruéïlon , fe ferr de cette expref- fîon , éidificare hiberna ( llb . XXVI. cap. i.). 11 y avoir un arfenal , des boutiques de toutes fortes de métiers , un hôpital pour les malades , outre l’endr ic nomm c vroceftrium , où étoient les gou- jats , les valets , les blanchilleufes , & autres gens de cette efpèce. Il y régnoit un ordre & une police admirables. La forme de ces camps d’hiver a été décrite par Jufte-Lipfe. 11 nous apprend que le camp étoit fe- paré en deux parties par un chemin fort large : dans la partie fupérieure étoit la tente du général, au mi.ieu d’une place large 8c quarrée. La rente du quefttur étoit à ia droite de celle du généra! , & à gauche étoient celles de fes lieutenans ; vis-à- vis étoit une place cù 'es denrées fe vendaient , où i on s’aiTembloit , & où ;’on donnoit auuience aux députés. Les tribuns avoient leurs tentes , pr&torium , près de celle du généra! , 8c ils étoient fix de chique côté , ayant chacun un chemin qui con- duifoit aux endroits où les légions étoient portées. Les officiers-généraux des alliés étoient auflî au nombre de fix de chaque côté , 8c avoient pareil- lement un chemin qui les conduifoit vers leurs troupes. La partie inférieure du caiîip étoit divifee en deux autres parties , par un chemin qui la traver- foit , & qui des deux côtés aboutiiïoit au heu où la cavalerie des légions étoit portée. Lorfqu’on avoit parte ce chenvn , on trouvoit les triariens , ceux qu’on appelloit les princes , principes , & enfuite les piquiers dont Sa cavalerie & ! infan- terie des alliés étoient féparées. Les ventes avoient leurs portes près de la circonvallation. Les tentes, des fbldats étoient le plus fouvent faites de peaux : fao pellibus hiemâre , dans Fl_rus, l. XI. cap. xi ; c’eft camper durant l’hiver, in, les M IL tof étoient tendues avec des cordes , &r c’ert pour cela qu’on les app-lloic tentes , îentorza. Gn em- p’cyoit des planches pour les terres d’hiver , ann qu’elles réfiitaffer.t davantage. Il y avoir dans chaque tente dix foldats avec leur chef , 8c ces te: tes s'appelaient comubtrnïa. Le camp étoit environné d’une paliflùde, vallam , qui de tous côtés étoit éioignée des tentes de deux cents pas. Cette pa' ffade étoit formée d une élévation de terre & de pieux pointus par en-haut. Chaque foldat avoit coutume de porter trois ou quatre pieux , valli , & même davantage : Tite- Live (//£. XXXIII. cap. 5.) en a fait ia deferip- t:on avec exatbitude. Ces pallfades avoient tros ou quatre pieds de profondeur, à moins que l’en- nemi ne fût proche , auquel cas on les faifmt plus hautes ; elles étoient défendues par un folle de neuf pieds de profondeur & de douz-e de lar- geur. Le camp avoit quatre portes qui avoient cha- cune leur nom : la première s’appelloit prétorienne, 8c étoit ordinairement vis-à-vis de L ennemi. La porte décumane étoit à l’oppcfite : on l’appelloit ainfi parce qu’elle étoit la plus éloignée des di- xièmes cohortes, qui avoient leur fortie par cette porte. Des deux côtés étoient les portes appellées principales. De plus, il y avoit dans le camp trois rues de traverfe 8c cinq grandes : la première rue de traverfe paffoit at’-drffus de ia tente du général, & la dernière coupoit la cohorte en deux parties éga'es; celle du milieu s’appelloit principià : c’elt là où les tribuns rendoient la juftice , où étoient placés les autels , les portraits des empereurs , & les principales enfeignes- des légions ; c’étOT là encore eu’on pr étoit ferment te qu’on exécutoit les coupables : enfin on y confervoit , comme dans un lieu facré , l’argent que les foldats y avoient dépofé. Voilà la defeription de Jufte-Lipfe, dont on vante l’eXaâitude , fans laqueile-on ne peut fe former l’idée nette d’un camp des romains. J’ajoute ici que les travaux s’y faifoient fous l’inf- paétion des tribuns &r des autres officiers fupé- rieurs , par tous les foldats de l’armée. Dans le temps de la république , le général n’exemptoït que quelques vétérans de cette fatigue 5 mais dès que cette exemption vint à s’acheter . fous les empereurs , on y mit i enchère , le Camp ne fut plus fortifié , le luxe & la molleffe s’y introduï- firent , & les barbares le forcèrent fans peine 8e fans péril. Milice de mer. La milice mar'ne chez les romains étoit bi-r. inférieure à celle de terre, & jamais elle ne fut auflî honorabie ; peut- être parce que la gloire qu’on y acquiert dépend plus du hafard que du courage , 8c que les ma- telots ont prefque autant de par: à la victoire que icS M I L les foldats : sis pouvcknt aufii penfer que la fu- reur des flots & des vents étoien: des prétextes dont on pouvoit colorer fa lâcheté ; au, l'seu que fur terre , on ne peut rejetter la fuite d'un fcldat que fur ie manque de courage. Quoi qu'il en foit de ces raifons , il eft certain que le fervice de mer ne fut jamais aufli coniîdéré que celui de terre , & tous les auteurs latins s’accordent fur ce point. Nous ne citerons que le témoi-. g nage de Tite-Live , qui s'exprime ainfi : Navales s oeil , rel’Mis nuper clafilbus , ad Jpem honoraticris militis, iranfgrejfi faut. C'étuit pour cette rasion que les affranchis y furent admis long-temps avant qu'on leur permît d'entrer dans ie fer vice de terre. Les romains ne commencèrent qu'affez tard à équiper des flottes : on ne voit point qu’ils er. aient eu avant la première guerre pu- nique, c’ell-à-dire vers l’an 490 de Rome ; & , quoique tout neufs dans ce genre de combat , ils gagnèrent leur première bataille navale contre les carthaginois , qui étoient alors les peuples les plus expérimentés dans la marine. Ce premier arme- ment fut compofé de cent vingt galères , dont cent étoient à cinq rangs de rames , et le relie à trois. Peu de temps après , dans cette même guerre , ils mirent en mer jufqu’à trois cent trente galères à éperons , ayant chacune trois cents rameurs , & portant cent vingt foldats. On peut juger par ce détail de la grandeur de ces bâtimens ; ôt pour faire connoître quelles ont été leurs forces maritimes,, il fnffit de citer quelques faits. Pompée eut dans la guerre civile jufqu’à fîx cents vailfeaux , ou galères , ou bâdmens légers. é-Uirc-Aî'to'isc , a la bataille Ad-chum con- tre Augulle , eut une armée navale compofe'e de cinq cents bâtimens , parmi lefquels il y en avoir à huit & à dix rangs de rames. Âpres les guerres civiles ^ Augulle entretint trois armées de mtr en Italie , l’une au port de Misène dans le royaume de Naples, l'autre à Ravenne dans le golfe Adria- tique , Sc la troilïème à Fréjus fur les côtes de Provence. L'empereur Hadrien eut jufqu’à deux mille bâtimens légers , & quinze cents vailfeaux ou galères à trois ou cinq rangs de rames. Tous les bâtimens de mer des romains , propres pour la guerre , étoient des efpèces de galères ou ga- leaffes , parce qu’lis aîloient tous à force de James. Leur conliruâion approchoit plus de nos galeres que de nos vailfeaux , ayant tous des épe- rons de cuivre, ou de bronze comme les galères, étant longs n'ayant qu'un mât, & portant par con.equenc^ beaucoup moins d'agrêts que nos v ai fléaux. Les romains ne connurent d'abord eue Mit La marine des grecs eut aulfi des commence mens très-imparfaits ; iis n'avoient que des vaif- feaux de charge. Ce ne fut que du temps de Thémillocles que les athéniens conftruifirent des vaiiTeaux couverts & des galères ; &c après la bataille de Marathon ils commencèrent à fe ren- dre célèbres fur mer. Ils pafsèrenr depuis pour les p:us grands hommes de mer qu’il y eût au monde; & de-là vint le proverbe parmi les grecs , les athéniens pour la mer. Supérieurs en vailfeaux à tous les autres peuples de la Grèce , ils pouvoient fans peine cempofer une flotte de trois cents voiles. Telle fut celle qui fortit du port d'Athè- nes , pour l'expédition de Sicile. Leurs vaisseaux mêmes étoient toujours li bien pourvus de tout, qu'un feul pouvoit , fans défavantage fe battre contre deux vailfeaux ennemis. MlLICHIUS , furnom donné à Bacchus , par- ce que c’étoit lui , ciifoit-cn, qui avoir planté les premiers figuiers dans la Grèce , & qui avoit 'appris aux hommes à fe fervir de leur fruit contre la vapeur ciu vin. Milicha étoit l'ancien nom grec de la figue. Jupiter avoit auûi le même fur- nom. V. Diafies. MILITES a xscriptitii , étoient des foldats fans fonâion qui fuivoitnt l'armée pour rem- placer les foldats morts ou tués. II y en avoit un certain nombre à la fuite de chaque légion, & afin qu’ils ne fulfent pas totalement inutiles, on les armoit de frondes pour inquiéter l’ennemi à l’avant-garde. Milïtis caufarü , étoient ceux à qui l'on avoit donné leur congé pour caufe de maladie: ce mot fe trouve dans Tite-Live : Tertius exer- cions ex caufariis fenioribusaue T. Quintio feri- batur , qui urbi mænïbusque pr&fiidio fit. ( VI. 6.) Milites confumati , étoient les foldats émé- rites , qui avoient fait leur temps. Milites mercenarii , étoient les troupes au- xiliaires que la république faifoit marcher à fes 4 frais. Milites or dinar ii , numerarii , pr&toriani , pro- teaores. ( V . ces derniers mots.') / Milites provinciales , étoient les foldats des légions. Dans les premiers temps de Rome , avant ..«Ifoiii™ KrE “il ° I 1“ W» * .*>»* * r» . les légions remarque qu'ils étoient *”? b.feT” W“ compofees que de citoyens le premier romhsr a p / „ “" s ! r ° m — r j s > & les troupes auxiliaires fe prenoient chez, les peuples alliés de l'Italie. Les troupes auxiliaires furpalfoient , ou du moins égaloient les légionaires. Mais après que l’Italie eut obtenu le droit de bourgeome, fes habitans jouirent auüi Û£ ceiui detre enrôlés dans les légions, 8 c I es , '-j ^ 1 ‘ CU-vOlC le premier combat qu'ils livrèrent à l'armée d’Ân- tiocnus, commandée par Polixenidas. Ce ne fut que queique temps après qu'ils eurent poufle leurs conquêtes irors de l'Italie, qu'ils commencè- rent u devenu experts dans la marins. M I L auxiliaires furent pris chez d'autres peup.es aides, ou furent enrôles pour de 1 argent. Depu.S, An- tonio U Pieux , ayant rendu citoyens tous les fuiets de l'empire , on leva dans toutes les par- ties des foldats pour compléter les légions, 8c on emprunta des troupes aux liaires des barbares qui n’étoient pas encore fournis au joug des romains. Mi lites Jlationarit . croient des corps de trouves placés dans certains endroits , ppur em ~ pêcheries brigandages, les troubles, les feditions , & en traduire les auteurs aux nmgiftrats du lieu : ils furent institués par Augufte, félon le rapport de Suétone : Igitur grajfdtores difpofitis per oppor- tuna loca flationibus prohibait. ( 3 2.. e. 3‘) Milites fabitarii , étoient des foldats leves a la hâte & fans choix , fur-tout quand on avo t une guerre dangereufe à foutenir : Senatam con- fules vocar.t , dit Tite-Live , jubentar feribere exercicum , atone ui Algidum cLuccre. Dans ce cas , on enrôloit indifféremment les jeunes gens 8c les vieillards. Milites urbaai , foldats delà ville, n etoient pas les mêmes fous les empereurs que du temps de la république. Ceux-ci etoient des foldats or- dinaires, que, dans une guerre fubite , on laif- foit pour la garde de la ville, tandis que les au- tres marchoieijt à l'ennemi , & ils n avoient aucune diftinebon particulière ; mais fous les empereurs , ce fut un corps diftingué. qui ne le cédoit qu’aux prétoriens , 8c qui étoit commis à la garde de 1a ville , où il avoit fon camp , connu "fous le nom de caftra urbana. Ils étoient en grande faveur auprès des empereurs , 8c avoient la meilleure part aux legs que ceux-ci faifoient dans leurs tesramens. Ils recevoient la moitié de la paie des prétoriens , obtenoiert leur congé plus promptement que les autres , & jouiffoient de plufieurs autres privilèges. 11 étoient commandés par le préfet de la ville. MILITIIS (à). On trouve dans Gruter à militiis eandidatus cor.fu.Lis : ces mots etoient peut-etre fynonvmes de ceux-ci , qui fe voient fouvent dans "les anciennes inferiptions : a. copiis militanbus . Militiis mijfus (à). Ces mots, qu on lit dans une infeription rapportée par Muratori (810. 7. ) , défignent un foldat qui a obtenu fon congé , mijfionem. MILLET. Notions des anciens fur ce grain , recueill es par M. Pauéton , dans fa Méuologie. „ La tige , foit du millet , foit du partis , eft noueufe , concave , 8c rameufe à fon extrémité fupérieure. Les 'emences n’ayant point été pour- vues de tuniques , font fans defenfe Si exposes M IL ie$ aux mfuîtës des petits oifeaux. Le rhillet , milium , , tire fon nom latin , félon Feftus , du tr ot mille, à caufe de fa fécondité. Ses graines, atta- chées & foutenues par des fi.ets plies 8 t recour- bés , forment comme une chevelure éparpillée. Le panis . panieum , u-O.i.K , repréfente une gerbe ou une jubé d’un pied ce longueur , dans laquelle le grain eft entai! é 8c preffé par petites houpes ou "bouquets : il s'appelle ainfi , des panicules ou femmités filamenteufes & languiffamment flot- tantes qui foutiennent les graines. Il y a de plu- fîeurs fortes de panis : le mammeux eft remar- quable par fa double tête, compofée de paniculi* très-déliés , 8c qui reflemblent à deux quenouil- iées ou à deux grappes de raifin. On diftingue auflî le panis par la couleur : il y en a de Nanc , de noir, de doré & de purpurin. Il eft rare que l’on farte du pain de panis ; mais on fait du pain de millet de plufieurs fortes : ce pain peut fe manger avec plaifir lorfqu’il eft chaud 8c fortant du four- Aucun froment ne pèfe autant que le millet , Se il n’en eft point qui fe multiplie davantage a la cu:f- foa. D un modius de ce grain on fait foixante livres de pain ( 3; livres poids de marc par boif- feau mefure de Paris ) ; 8c trois fetiers du même grain détrempé pour faire de la bouillie ont pro- duit feize fetiers- Depuis environ dix ans , die Pline , on nous a apporté de l'Inde en Italie ^une forte de millet dont le grain eft noir & d'une groflèur prodigieufe. La tige de cette plante ref- iemble à celle du rofeau , 8c s'élève à la hauteur de fept pieds ( 6 pieds 8 pouces de ro,i ). Ses femmités, en forme de jubés ou de gerbes , font un grand volume : on les appelle phobes. Cette efpèce de millet , qui fe plaît dans les lieux aqua- tiques , eft la plus féconde de toutes^ car d’un feul grain de fa femence on en recueille jufqu'à trois fetiers ( environ deux pintes ) « C'eft dans la Campanie en général que le millet eft un objet de culture confidérabîe. On y en fait de la bouillie avec du lait qui eft très- blanche 8c a fiez bonne ; on y en fait auflî du pain d’une faveur douce 8c agréable. La bouillie de millet eft la principale nourriture des Sarmates ; ils en mangent meme la farine fans la faire cuire j ils fe contentent de la délayer dans du lait de jument ou dans le fang qu’ils tirent de leurs che- vaux en leur ouvrant les veines^Te la cuiffe. Les éthiopiens ne connoiffent pas d’autres grains que le millet & l’orge. Les peuples delà Gaule, & fur-tout de l’Aquitaine , font ufage du panis : les Italiens des environs du Pô en préparent aufft pour leur nourriture , mais ils y mêlent des fèves comme dans tous leurs autres alimens. Les habi- tans du Pont préfèrent le panis à tout autre mets. La farine de millet , paîtrie avec du via doux , eft bonne pour faire du levain. Les an- ciens , au temps de la vendange , avoient foin . d’en prépare! une provilïon pour toute l’aun^. 1 10 M IL MIL Le millet 8 c le panis n'aiment pas i’eair , quand ils ne font encore qu'en herbe. On dit qu'il ne faut pas les femer parmi les arbres fru. tiers , n: dans ;es vignes , parce qu’iis ufent & amaigrilfenr la terre. » MILLIAIRE DORÉ, Mil LIA.RIUM AU RHUM , comme difent Pline & Tacite ; colonne qui fur dreflee au centre de Rome , & fur laquelle étaient marqués les grands chemins d’Italie , & leurs diftances de Rome par milles. Ce fut Augufte pendant qu’il exerçoit la charge de curator viarum , qui fit éiever cette colonne & l'enrichit d'or 5 d’où elle reçut fon nom de milliaire doré. Il ne faut pas croire , d’après Varron , que tous les chemins d’Italie ayent abouti à la colonne milliaire par une fuite de nombres : cela n’étoit point alnlî .5 piu- fleurs vi les célèbres interrompoient cette fuite , & comptoient leurs diftances des unes aux au- tres par leurs milliaires particuliers : encore moins cette fuite fe rencontroit-eüe depifis Rome juf- cu’aux autres panies de L’empire, comme, par exemple , dans les Gaules , puifque l’on trouve plufieurs colonnes où le nombre gravé n'eft que d'un petit nombre de milles, quoiqu'elles foient éloignées de plus de cent lieues de Rome. La colonne milliaire d’ Augufte étoic érigée dans le forum romanum , près du temple de Saturne. Elle ne fuhfîfte plus aujourd'hui , & ce n’eft que par une vaine conjecture qu'on fuppofe qu'elle étcit pofée à l'endroit où l'on voit maintenant Péglifede Sainte-Catherine de la confolation, dans le quartier de CampidogUo , qui eft au milieu de Rome moderne. ( D. J. ) Conftantin plaça auffi dan? Conftantinople un milliarium par excellence. 11 étoic dans le. forum près de Yeéptïn ou grenier public. Une infcrip- tion fait mention de trois cochers du cirque fi- tué près de ce milliaire , ou des jeux qu'on celé— broit auprès de ce milliaire : TRES AfilTAT ORIS M I l'l I A R I I PAC T IO N IS VISEIE K o V I S CO ACTIONIB SS ET NU N Q U A M A NT £ T I T U LT S SCRIPTIS. iileng. de circo , c. 52. ) Mii.li.Aire (Cdkmne). Sur toutes les voies ou chemins des romains , étoient placées , ^ _e . . . îln . ! '' e P as en rRii -2 pas , des colonnes milliaires. On gravoic fur ces milliaires le nombre de milles dont elles étoient d liantes de Rome. De-là vinrent ces expteffions fi fréquentes chez les écrivains latins , tertio ab mie lapide , ad quartum lapidem, &e., pour marquerunediftan.ee ce trois , de quatre milles de Rome. On abrégea encore ces exp refilons latines : nous en avons de fiéquens' exemples dans 'd Itinéraire d'Anton!» ÿ dans h Carte de Peutinger , où nous voyons plu* lieurs lieux qui rie font défignés que par :e nombre des milliaires , ad vigefimum , ad feptimum , ad oc~ tavum. De-là auffi font venus plufieurs noms de lieux en frarsçois. Par exemple , à’oBavus s'eft fait le nom d'otiers , de feptimus feptefr.e , de décimas dielme , parce qu'en ces lieux étoic la huitième , la feptième , la dixième pierre ou co- lonne milliaire. ( Chorier , Hijl. de Daupk. I. IV 3 - 232. ) On confcrve encore plufieurs de ces pierres milliaires. On voit, au capitole le premier mil- faire qui fut trouvé près la voie Appienr.e. Etoic- il placé anciennement dans l'endroit eu on l'a découvert: Alors on n’autoit pas commencé à compter depuis le milliaire doré , c’eft-à-dire du. milieu de Rome au bas du capitole ; car on l'a' trouvé dans cet endroit éloigné de plus d’un mille & demi du capitole. Mais on n'auroit commencé à compter que depuis la porte de Saint-Sébaftien. On ne peut rien dire de pofitif fur cette quef- t:on ; parce que le premier milliaire qui , dans le cas contraire,- auroit -été placé dans la ville, en comptant depuis le milliaire dore , auroit pu avoir e'té tranfporté , comme une antique pté- cieufe , dans l'endroit où il a été découvert. _ La forme ordinaire des colonnes milliaires eft un fût de colonne pofé fur une bafe qhirrée, le tout d’une feule p ; er e. Quelquefois la à fiance eft gra- vée feule fur ces colonnes ; mais fouvent on y lit les noms des princes qui les ont fait élever , qui ont réparé les chemins , ou qui fe font rendus chefs à la province par quelque bienfait, Les diftances font marquées fur les milliaires de plufieurs manières ; d’abord à un feul lieu , tel que Rome, quelquefois à la ville la plus vei- fine , fouvent à plufieurs lieux voifins. C’eft en milles que font exprimées les diftances en Italie & dans la Gaule jüfqu'à Lyon : mais depuis Lyon , en allant au nord, elles font marquées en leuat , ou lieues Gauloifes, égales environ à une demie de nos plus randes lieues. Cette diftindion rappelle le furnsm 'entrée des Gaules, exordîum Gallisrum , donnéj à Lyon par Ammien Marcellin. Nous allons don- ner quelques exemples pris en France. En 175-7, on découvrit , entre Montelimart & Valence près de la PaiHaflè , un milliaire haut de près de huit pieds , fur lequel on Iifoit : Imp. Caes. T. Arl. Had. Ant. ÂüG. Pio. p. P. P . M. TR. pot. X. cos. I 1 II. VI. C'eft-â-dire : Imper atori C a fa ri Tito Ælio Madriano Arttonino Anguftq Pio Patri Patrie Pontifiez Maximo Tri - biir.it: a Pctejlate decimum Co7ifuli quartitm. Sex~ tient milliarium. Dans le cimetiere du village ds Saquenay en Bourgogne . entre Lar.gres , Tii-Châtel Se M're- be;u ", eit placée uns colonne militaire découverte en .705 ; on y lit cstrs infcription : T:. Claud. Df.usi. y. Cassas.. Aug. Gzzmaxic. Poxt. Max. TS13. potes. II. Imp. III. P* P. Coss. II. DESIGNAT. III. As. m. pp. XXII. Moreau de Mautour en publia dans le journal de Trévoux , feptembre 1705 , cette explication : Ttberius Claudius Dru fi filins C&far Augufius Germaritcus Por.tifcx Maxirr.us tribunitiâ -pote fi are fiecunditm , Pater patris. , Confiai fiecunàiim , difii- gr.atus tertiitm. Ar.iomazu.num milita paJJuttmXXll. Langres s'appella Andomatunum avant de porter le nom de Lingor.es. On remarquera dans cette infcription placée dans un endroit plus feptentrio- nal que Lyon , les milles employés à ia place des lieues. La même remarque s'applique à Tune des co- lonnes militaires confervées à Juvigny , village ddîant de deux lieues de Soiflons. On y lit : Je. vit. ab. Aug. milita, vu ab Auguflâ Suefi- fionum. A Noet ngen , village fitué près de Dourlach , on ht fur une colonne militaire , après les noms de Sévère-Alexannre , ces mots : Civ. Avr. Aq. as. Aquis. leug. XVII. que Schcepflin expli- que amfi : Civitas Aurélia Aquenfis ab Aquis leu- gts XVII. La ville de Baden fur le Rhin (Au- rélia Aquenfis ) , célèbre par fes bains , ell éloi- gnée de Noett.ngen de huit grandes lieues qui répondent aux 17 lieues gauloifes. Enfin nous citerons le débris d’une colonne militaire , publié par Cavlus , ÔC trouvé dans le Berri, près de Bruere. Voici fes paroles : “ Le plus coiifidérabîe de ces .monumens eft repréfenté fous ce numéro. 11 fait voir une pierre fur laquelle on lit cette infcription , écrite en très-beaux caractères romains : FELIÇI. AD G. TRI B. P. CO S. III P. P. P R O C O S.. A V A K. L. XI III II E D I. XII. N E R I. XXV. Cette pierre a fix pieds de longueur , un pied neuf pouces ère Alexandre ; car ces princes ont été trois fois confuls , Ces III. De plus, la beauté des caractères donne l'cxdufion aux règnes, peftérieurs ». Mais ce qui preuve que cette pierre croit une colonne miliaire , & ce cui rend ce monument précieux, c’eit que ce fragment d’infcription mar- que les diihnces itinéraires erï lieues gauloifes , depuis remplacement de cette colonne jufques à trois villes ou lieux cprfidérabfes de l'ancienne cité des Bituriges , faveir : A Avarïcum , Bourges la capitale, quatorze lieues gauloifes, AVAR Leu- gas XIV; à Medioliar.zim , C.hâteau-Meillan, douze lieues gauloifes , MEDI_XII; à Néris , vingt- cinq lieues gauloifes , NtRI XXV. MI LU ARE , \ ... - r • - , MILLIAR 1 UM, Ç ml le pa ^ us ’ mefure uaie ’ raire des anciens romains. Elle valoir 79’ toifes 8c de France, félon M. Pauclon.. Elle valoit, en mefures du même peuple , 500 decempeda , ou 1000 pafifus , ou 2000 gradus , ou qcoo pieds romains. MILO ( l’ancienne Mêles ), La terre de Milo eft une véritable craie. MILON , Crotoniate , fils de Diotîme , un des plus célébrés athlètes de la Grèce. Paufanias dit qu’il fut fix rots vainqueur à la lutte , aux jeux olympiques 5 la première fois , dans la claffe des enfans : il eut un fuccès pareil aux jeux pythiques. Il fe préfenta une feptième fois à Olympie , mais ihne put y combattre faute d'antagonifie. On raconte de lui , continue le même auteur , piu- fietirs autres chofes qui marquent une force de corps extraordinaire. li tenoit uré grenade dans fa main 5 & par la feule application de fes doigts , fans écrafer ni prelfer ce fruit , il le tenoit fi bien que perfonne ne ‘pouvoir le lui arracher. Il metroic le pied fur un difque arrofé d'huile, 8c par confé- quent fort gü'Tant ; cependant , quelqu’efifort que l’on fit , il n’étoit pas poffible de l’ébranler ni de lui faire lâcher pied. Il fe ceignait la tête avec une corde en guife de ruban , puis il retenoit fa refpi- racion ; dans cet état violent , le far.g fe portant au front lui enflait tellement les veines que la corde rompoit. Il tenoit le bi^s droit derrière le des , ii2 MI M la main ouverte, le pouce levé, les doigts joints _, & alors nui homme n eût pu lui feparer le petit doigt a avec les autres. Ce qu’on dit de fa vora- cité eft prefqu’incroyable j elle croit a peine rati- fiée de vingt livres de viandes , d autant de pain , & de quinze pintes de vin en un jour. Athénée rapporte qu’une fois ayant parcouru toute la lon- gueur du ftade , portant fur fes épaules un taureau de quatre ans , il l’affomma d’un coup de poing , 3 i le mangea tout entier dans la journée. Il eut une fois occafion de faire un bel ufage de fes forces. Un jour qu’il écoutoit les leçons de Pithagore , car i! étoit l’un de fes difcîpies les plus afiidus , la colonne qui foutenoit le plafond de la faile où l’auditoire étoit affemblé ayant tout d un coup été ébranlée par quelqu’accident , il la fou- tînt lui feul , donna le temps aux auditeurs de fe retirer , & après avoir mis ks autres en fûreté , il fe fauva lui- même. La confiance qu’il avoit en fes forceslui devîntfataîe. Ayanttrouvé un vieux chêne entr’ouvert par quelques coins qu’on y avoit enfon- cés à force, il entreprit d’achever de le fendre avec fes mains ; mais l’effort qu’il faifoit pour cela ayant dégagé les coins, fes mains fe trouvèrent prifes & ferrées par le reffort des deux parties de l’arbre qui fe rejoignirent ; de manière que ne pouvant fe débarraffer , il fut dévoré par les loups ou par un lion. Milon , puni pour le meurtre de Laodamie , lapidée au pied des autels de Diane. Voye ^ L&o- DAMIE, MIL VIN A, ( Muftq. in fi. des anç. ) Quelques auteurs anciens parlent d’une flûte furnommée milvina , foit parce qu’elle étoit faite d’un os de milan , foit parce que fon ton , qui étoit fort aigu, reffembloit au cri de cet oifeau de proie. Fetius dit que les flûtes appel îées ^divines, avoient un fon très-aigu. ( F. D. C. ) M IMALLONIDES , furnom donné aux bac- chantes , & dont on ne fait pas précisément l’éty- mologie- Quelques auteurs le tirent de Mimas , montagne d’Ionie, célèbre par le culte de Bac- chus : d’antres du mot grec ftiftéïrSat , parce qu’elles inaitoient les voyages 8 c les conquêtes de Bacchus. _ MIMAS , un des géans qui firent la guerre aux dieux. Il fut tué par le dieu Mars. MIMA ULI , acfeur des mima qui fe faifoient accompagner par des flûtes. MIMES , en grec fi‘Ksi 3 en latin mimi ; c’eft j un nom commun à une certaine efpèce de poéfîe dramatique, aux auteurs qui la compofoient , & aux acteurs qui !a jouoienç, Ce nom vient du grec M I M tiiuiîrtai , imiter ; ce n’eft pas à dire que les mimes foient les feules pièces qui repréfentent les a étions des hommes , mais c’eft qu’elles les imitent d’une manière plus détaillée & plus exprefïe. Plutarque ( Sympos . , liv. VII , probl. 8.) diftingue deux fortes de pièces mimiques ; les unes étoient appei- lées vToêio-ii; ; le fujet en étoit honnête auifi bien que la manière , & elles approchoient affez de la comédie. On nommoit les autres osalyt* ; J es bouffonneries & les obfcénïtés en faifoient le carac- tère. Sophron de Syracufe, qui vivoît du temps de Xerxès , pafle pour l’inventeur des mimes décents & femés de leçons morales. Platon prenoit beau- coup de plaifir à lire les mimes de cet auteur ; mais à peine le théâtre grec fut formé , que l’on ne fongea plus qu’à divertir le peuple avec des farces & des aéleurs qui , en les jouant , repré- fentoîent, pour ainft dire, le vice à découvert. C’eft: par ce moyen qu’on rendit les intermèdes des pièces de théâtre agréables au peuple grec. Les mimes plurent également aux romains , 8e. formèrent la quatrième efpèce de leurs comédies. Les aéleurs s’y diftinguoient par une imitation licentieufe des mœurs du temps, comme on le voit par ces vers d’Ovide (.Trifi. i. 51 y) r Scriôere Jifas efi imitantes turpia mimos. Ils y joupient fans chaufTure , ce qui faifoit quel- quefois nommer cette comédie déckaujfée ,• au lieu que dans les trois autres , les aéteurs portoienE pour chaufTure le brodequin , comme le tragique fe fervoit du cothurne. Ils avoient ia tête rafée , ainfî que nos bouffons l’ont dans les farces ; leurs habits étoient de morceaux de differentes couleurs, comme celui de nos arlequins. On appelloit cette forte d'habit panieulus centumculus. Ils paroiffoienc auffi quelquefois fous des habits magnifiques & des robes de pourpre 3 mais c’étoit pour mieux faire rire le peuple , par le ccntrafte d’une robe de féna- teur avec l’a tête rafée & les fouliers plats. C’eft ainfi qu’arlequin fur notre théâtre revêt quelque- fois l’habit d’un gentilhomme. Ils joignoient à cet ajuftement la licence des paroles & toutes fortes de poftures ridicules. Enfin , on ne peut leur repro- cher aucune négligence fur tout ce qui tendoit à amufer la populace. Leur jeu jaafTa jufques dans les funérailles , & ’ celui qui s’en acquittoit fut appellé A.rckimime . Il dévançoit le cercueil , & peignoit par fes geftes les séhons & les mœurs du défunt : les vices & les vertus, tout étoit donné en fpectacle. Le pen- chant que les mimes avoient à la raillerie , leur fai- foh mèmt plutôt révéler dans cette cérémonie funèbre , ce qui n’étoit pas honorable aux morts, qu’il ne les portoit à peindre ce qui pouvait faire leur gloire. Les M î N i_es app'a’j difii emer.s qu’on donnoit aux p vces de F ' aura Se de Térence , n’empêchoient point les honnêtes gens de voir avec plaifîr les farces mimi- cu.es , quand elles étoient femées de traits d’efprit fcc repréfentées avec décence. Les poètes mimogra- pces des latins qui fe difiinguèrent en ce genre , font Cneus Marhius » Decimus Laberius, Publius Syras, fous Jules Céfar ; Philiftion , fous Augufte; Silon , fous Tibère ; Virgïlius Romar.us , fous Trajan ; & Marcus Marcellus , fous Antonïn. ^Jais les deux plus célèbres entre ceux que nous nommons , furent Decimus Laberius & Publius Syrus. Le premier plût tellement à Jules Céfar , qu il en obtint le rang de chevalier romain & le droit de porter des anneaux d’or. Il avoir l’art de faifîr à merveille tous les ridicules , & fe faifoit redouter par ce talent. C'eft pourquoi Cicéron , écrivant à i. rébatius, qui étoit en Angleterre avec Céfar , lui dit .- Si vous êtes plus long-temps abfent j -ns rien faire , je crains pour vous les mimes de Lalerzus . Cependant Publius Syrus lui enleva les applaudiflemens de la fcène , & le fit retirer à Pouzole, où il fe confola de fa dsfgrace parl’inconf- tance des chofes humaines , dont il fit une leçon à fon compétiteur dans ce beau vers. Cecidi ego : cadet qui fequitur ; laus ejl puhlica. Il nous refte de Publius Syrus des fentences fi graves 8c fi judicieufes , qu'on auroit peine à croire qu’elles ont été extraites des mimes qu’il donna fur la fcène : on les prendroit pour des maximes moulées fur le foque 8e même fur le cothurne. (D. J.) MIMOGRAPHUS. Gruter (104. 7.) rapporte une infeription dans laquelle on lit ce mot , qui défigne un auteur de mimes. MINA , poids 8e monnoie. V~oyeq_ Mine. M 1 NARI , menacer j préfager des évènemens funelles ; exprelïion des arufpices relative aux entraiiles des victimes , fibre, menaces. ( Virgil. Géorgie. 1 . 4S4. ) MIN A TI A , famille romaine dont on a des médailles, RRR. en argent- O. en bronze. O. en or. Le furnom de cette famille eft Sjs-nl-s. MINDIA , famille romaine dent on a des •médailles , RRR. en bronze. O. en or. O. en argent. Antiquités , Tome IV~. TM I N nj MINE de métaux ou de foffiles. Vo-ye^ Or. Mine de Moïfe, monnoie ancienne de l’E- gypte & de l’Afié. Elle valoir iay liv. monnoie actuelle de France , felcn M. Paucton. Eiie valoir, en monnoie des mêmes pays , 2 f grands cefephs , ou 2 I onces d’or, ou 5 dariques , ou 15 tétraftatères, ou 30 diftatères , ou 40 hexadrachmes , ou 60 tétradrachmes. Voye^ Monnoie 8c Poids, pour connoître l’évaluation de Fcomé de l’Ille. Mine attique , poid.s 8e monnoie des grecs. Elle valoit, félon M. Paudton, en poids de France, de livre ; Se en monnoie du même pays , 100 liv. de France. Elle valoit, en poids 8e mon- noie des grecs , 5 ftatères d’or , ou 100 drachmes. Mine de Moïfe , ancien poids de l’Afie 8c de l’Egypte. Il valoit , en poids de France , félon M. Pau&on , 1 livre -Ifiéss- Il valoit, en poids des mêmes pays , 2 % mines talonudiques , ou 2. { rotules , ou 15 t. raftatères, ou 30 onces , ou 40 hexadrachmes , ou lrsU t dont les athéniens couvroient la iratue pendant mitaines fêtes , le Lavant Wmckeînaann croit qu'elle fera toujours un problème infoluble. Mir.erve-Ergane , ou laborieufe , avo't été ado- rée la première fois fous ce nom par les athéniens. Les Spartiates lui élevèrent er.fuite un temple à 1 hefpia en Béotie. La ftatue de Plutns eteit placée auprès de celle de Min.ervc-Ergj.ne. Le coq étoit confacré à Minerve- Ergane . Nous apprenons ces détails de Paufanias. F ailes 8c Diar.e , dit Winckr’mann ( Hijl. de Van , /■ 4 , ch. i, ) , font toutes deux armées de traits redoutables , toutes deux ont leur blonde chevelure nouée par-deffus la tête, Sz fort tou- jours d’an maintien grave. P allas , félon 1 idee que nous en donne Stace , eft fur-tcut l’image de la pudeur virginale. Exempte de toutes les foi- bleiîes de fcn~ fexe , elle a vaincu l’amour. Les yeux de Pallas femblent exp’iquer la dénomination que les grecs & les romains donno etu a îa pru- ne'fe de l'oeil: ceux-ci i’appeiloient PupiUa , jeune fille, & ceux-là &fi, qui a la même lignification. Cette déeffe a les yeux moins ceir.trés 8c moins ouverts que Junon ; elle ne porte point la tête haute j & fes yeux font briffés , comme ceux d’une perfonne enfevelie dans une douce méditation. Le contraire de cette attitude paroît dans les tètes de Roma , qui , en qualité de dominatrice de tant ri errpires , annonce dans fon maintien une con- fiance royale , & qui eft coiffee d un calque , air.fi que Pallas. Je remarquerai ici que la confi guration de P allas far les médailles grecques en argent de la ville de Velia e:i Lucaine, où eile po:te des ailes aux deux côte's de fon cafque , nous offre exactement le contraire de ce que j’ai dit des liâmes 8c des buftes de cette déeffe ; car fur ces mor.umens elle a de grands yeux, & elle porte fes renards en avant ou en haur. Ses cheveux attachés ordinairement fo:t bas deriière la tête, defeendent par étage en longues boucles par def- fous le ruban qui les noue. C’eil de cette ccîffure particulière que P allas parok avoir reçu ie fur- nom peu connu ce ■xttua-Ki-sy.iyfceir.. Pollux expli- que ce mot par iici~i-xiyuna , ce qui ne rend pas l'idée plus claire. Vraifemblahlement cette épi- thète fait aîiufion à ces fortes de cheveux , dont la manière de les nouer expiiquereit l’écrivain en queilion. Comme cette déeffe a coutume de por- ter fes cheveux plus longs que les autres divinités, il fe peut qu'on ait pris cccafion de-là de jtfrer ( Tibu.ll. I , Eleg. 4.-22.. ) par fes cheveux. Il n’eft pas ordinaire de voir P allas i la main droite M IN xi5» cfée fur fa tête furmentée d’un casque , affi ie cote de Jupiter fur ,e faite du temple de ce dieu. Elle eft air.fi figurée fur un tas-relief du capitole , repréfent«nt un facrifice de Marc Aurele. On la voit encore de même fur un médaillon d EladrieR , clans la bibliothèque du V atican ». Minerve emprunta le cafque de Fluton , qui rendoit invifibie (a< « i?J , lorfqu el;e fc plaça fur le char de Diomède , a côté cle ce héros, pour combattre le dieu Mars. ( Iliad . E. vers 84?.) Le cafque de Minerve eff ordinairement fur- monté d‘un panache garni ce crins ; car c’étoit ainfi qu’on les portoir dans les fiècles héroïques. (iV ttôxsm:; xtyjè is , d‘t bophocle , Ar.ngon. , v. I 17.) C’ei: ainfi qu’il ell figuré fur les médailles & les pierres gravées. Une belle Pallas de la Villa Albani , porte pour ajuftemect de tête , au lieu de cafque ordi- naire , ia peau d’une tête de chien 5 de manière que le mufeau fupéricur avec les dents tombe fur ie front de la déeffe. Sur un grand rafe de marbre de la Villa Albani, on voit Pallas chaffereffe , coiffée d'un chapeau : on fait que cette déeffe airr.oit auffi la chaffe. » Les monumens les p’us cor.fidérables , dit Winckelmann ( Eiji. de V Art, !. IT, ch. 6. ) , & l’on peut dire les feuls qu’il y eut à Rome du temps du haut ffyle, font, autant que j’en peux juger, la Pallas de ia Villa Albani ( ftatue qu’il ne faut pas confondre avec la Pallas du premier ffyle , qui s’y trouve auffi), enfuite la Niobé avec fes filles de la Villa Medicis. La Pallas eff digne des grands ftatuaires de ce temps, 8c le jugement que nous en portons peut être d’autant plus jufle que nous en voyons Sa tête dans toute fa beauté prlmi- tive : elle eff d’une fi belle confervation , qu’elle n'a pas éprouvé 'a moindre altération, 8c elle eff suffi pure , auffi brillante que fi elle fortoit des mains de l’ouvrier. La tête de cette figure, indé- pendamment de la haute beauté dont elle porte /empreinte , a les carafières que nous avons affi- gnés à ce ltyle , 8c décèle une forte de dureté plus aifée à fermé cu’à décrire. On défireroit dans fa phyfionomîe une certaine grâce cu’on auroit pu lui donner par un trait plus arrondi & plus moelleux ; 8c c’eff fans coure là cette grâce que Praxitèle , dsns Page fuivant de l’art , fût imprimer à fes figures. Niobé & fes filles doivent être regardées comme des menumens incontefta- b'es du haut ffyle. Mais les figures de ce fameux grouppe ne portent pas la marque diftinôtive de ce ffyle , cette dureté apparente qui caraôtérife la Pallas antique „ 8c qui fixe fon âge ». Cette Pallas de la Villa Albani , que Winckel* I 20 M î N rr.ann a publiée avant la reftauration dans fesmo- numensde l’antiquité, lui paroît être la plus ancienne Ita-ue de ce ftyîe- Le tour du vifage & les formes -des parties y font traités de façon que fi la figure étoit de ba faite , on la croirait de fabrique égyp- tienne. La tète de cette antique eft parfaitement femblable aux têtes de femme qui fe trouvent fur les anciennes médailles grecques ; du relie , on pourroit y trouver auffi le ftyle étrufque. A Lune des belles ftatues de P allas , cm fer - vées^à la villa Aibani , la lèvre inférieure avance infenfrbSement , pour mieux rendre i’air de gra- vité qui convient à cette déefî'e. Les artiftes doivent cbferver foigneufement de ne pas mettre fur le bouclier de Minerve la tête de Médufe avant le temps de la fable de Perfée. Le graveur d’une fardoine de Stcfch a fuivi cette maxime , & , dans la guerre des titans, ii n’a mis qu’un cheval fur le bouclier de Minerve. Cet attribut pourroit la faire reconnoître pour Minerve Hippla ; mais cette dénomination ne lui fut donnée qu’a près le combat avec les titans , félon la tradit on qu’en a confervée Paufanias. Il faut donc , par conféquent, que ce cheval foit Pégafe , qu'elle avoit dompté, & que l’on voit quelquefois sur fon cafque , comme dans une médaille de Cyrène ; parce que la fable veut que Minerve- Jîippia ou Equeflre foit née en Afrique, C’eft dans ce feu! feus que le cheval que n->us trouvons dans ce fragment, peut s'accorder avec le com- bat des géants. La Minerve étrufque portok des ailes , non- feulement aux épaules , mais encore aux pieds , comme on le voit dans l’Etritrie de Demfter ( tab. 100. & Mus, istrufe. 33. ) , & dans Ci- céron ( de natnrâ de or, l. 3,). C’efl donc b:en à tort qu'un écrivain anglois a dît qu'on ne trouve point de Minerve ailée , & qu’aucun auteur n’a parlé de cet attribut. Minerve foudroie les titans fur des médailles de Phafeüs en Lycie ( Pellerin , t. \l,pl. 69.), & fur des pierres gravées de la collection de Stofch (p. 51.). On voit fur une cornaline de Stofch Minerve debout , tenant de la main gauche fa lance & fon bouclier , & fur la main droite une chouette ; telle qu une petite figure de bronze de la galerie du college de ^Saint Ignace à Rome. Paufanias fait mention d une ftatue de Minerve qui tenoit une corneille fur fa main. La corneille étoit an- ciennement fon fymhole ; mais depuis que cet oi- feau eut accufé les filles de Cécrops , Minerve h ch aria , & prit la chouette à la place. , Oaylus publiant une Minerve portée fur un M I N char J avec une chouette pofée fur fa lance , dit : » Les monumens de tous les genres nous re- préfentenr fouvent les chars confacrés à la ccurfe ou deftinés à la guerre. Mais la chouette pofée fur la halle , offre ici une fingularité agréable pour la compofition , & qui peut nous fournir des conjectures heiueufes fur l’objet de ce monu- ment. En effet , elle prouve au mo’ns que la divi- nité qui parcourt les airs fur fon char, n’eft point Pallas ni Bellone , mais Minerve , & , félon les apparences , Minerve d’Athènes. En la voyant ainfi armée contre fon ordinaire , on pourroit croire qu’un très-vif intérêt l’anime , Si qu’elle prend une très-grande part à faction qu’on veut repréienter ( Caylus , 2 , pl. 42 , n°. 1. ) ». Les mers formoient l’empire de Pallas , aïnü que celui de Neptune. C’eif eüe qui apprit aux grecs à construire le premier navire ( Arifiid. orat . In Pallad, p. 28. p. 23. ). Elle fouiève, dans Ho- mère ( Odyjf. E. v. 109 & 383. ) les flots contre la floite des grecs à leur retour de Troie, & elle les appaife pour fauver Ulyffe. Auffi voit-on au pa'ais Rofpfgl.ozi de Rome, fa ftatue avec un monftre marin à fes pieds. Winckelmann croit qu’elle repréfente cette Minerve à qui l’on attri- buost une efpèce de puiflance fur la mer , que l’on fculptoir aux proues des vaiffeaux , & que l’on portoit à Athènes en proceflion je long du rivage de la mer. Il y avoit auffi fur le promontoire de Misène une Minerve , à laquelle les mariniers qui venoient d’Alexandrie rendoient un culte pa ticulier , en fanant' des libations de vin. Ce te ftatue devoir fans doute être diflinguée par quelqu’attribut re- latif à la mer 5 & l’on pourroit la reconnoître dans la ftarue du palais Rofpiglioyi. Dans une peinture des thermes de Titus { Mo - num. inédit. n°. 18. ), la tunique courte de Pallas eft gorge-de pigeon ; celle qui tft au-deflbus eft couleur de feu , quoiqu’elle foit ordinairement bleue. Sa ceinture eft de couleur de laque ; & le cimier de fon cafque , rouge comme fa tunique de deffous. Enjjénérul , le rouge convient à cens divinité guerrière. Vulcain obtint les faveurs de Pallas , qu’il avoir follicitées long-temps fans fuccès. ( Hygin. Fab. i±6. Tyec^. Schol. Lycophron. p. 16. a. L 5 1 .) Ce fut Pallas qui plaça une couronne de lau- rier 1 ur la tête de Jupiter vainqueur des Titans ( Diodor. apud Tertullian. de coron, milït. p. lî-!« B. ) , après l’avoir aidé à les foudroyer. On voie au Mufeum du collège romain un s Minerve cife'ce fur un vafe d’argent , qui lance la foudre fut tr.ceiade. On voit Minerve repréfentée de même fur une pierre gravée de la collection de -Stofch (?• î 1 '). Sur 121 M I N Sur un bas-relief de la villa Albani , publie dans les 3 lonumerai inedzti , n°. 1 1 1 , qui repré- fente les noces de Thétis & de. Pelée , & où les dieux viennent offrir des prefens aux nouveaux époux , on voit folles qui porte un cafque & une lance. Sur une peinture antique ( Ibid. n°. 1 1 3.) , P allas offre à Paris , pour en obtenir la pomme , un bandeau royal de pourpre , comme le fymbole de la fouveraine puiffance. Le fuffrage favorable à Greffe , que P allas donna pour départager l'aréopage fur le fort de cet illulfre infortuné (. Æfihyl . E cimenté, v. y 88.' 6S8. 738.), fait le fujet de plufieurs monumens antiques , entr'autres d'un bas - relief du palais Gmffiniani , d’un fragment de camée de la col- lection de Strozzi , & d'un beau vafe d'argent trouvé dans le port d’ Anzio ( Monument! inediti , n Q . 151.). Une cornaline de,Stofch offre Minerve & Mars debouts l'un auprès de l'autre. Leurs liâmes étoient placées de certe manière à Coronée en Béotie ( Serai . I. IX. p. 631.), pour une raifon myfté- rieufe , comme prérendoiént les habitans de ce pays j mais que l’on ne nous a point révélée. Domîtien fit bâtir un temple à P allas dans le forum du Palladium : fa frife , deffinée & gravée par Bartoli , fe trouve dans fon Recueil de bas- reliefs antiques. La figure de P allas , de grandeur naturelle j & exécutée de ronde-boffe , efl placée au milieu & au-deflùs de l’entablement des co- lonnes. Cette figure perd par la proximité dans laquelle on la. voit, aujourd’hui que le pavé efl élevé jufqu'au milieu des colonnes , & elle ne femble qu'ébauchée en la comparant aux déco- rations entaffées de l'entablement. MINER V 1 UM , temple coafacré à Minerve. Il y en avoir un célèbre à Rome , près du mont Cœlius , où elle étoit adorée fous le nom de Minerva-capita. Ovide ( Fafi . 3. v. 835.) rend plufieurs raifons de ce furnom 5 mais aucune n'elî fatisfaifante. MINES. Voye^ Or. M 1 NICULATOR , enlumineur, efclave qui écrivoit en rouge les titres des loix , qui employoit le minium dans les livres. MINIS TERIUM , buffet & vafes dont il étoît rempli. MINIUM. Le véritable cinnabre , félon Pline , étoit le fang-dragon , tiré de l'ile de Diofcoride 3 & le minium étoit , félon le même auteur , le cir.nabre ordinaire, tiré des mines de mercure: c'était celui que les romains empioyoient. On A&diiités , Tome IV. MIN apportoît cependant à Roms du véritable minium. C’étoit une préparati«n de plomb calciné ; que l’on vendoit pour le minium natif ou cir.nabre. Les peintres s'en fervoient chez les anciens pour leurs travaux , & les chirurgiens pour les emplâtres j cependant ils le confondoient avec le cinnabre , & Diofcoride particulièrement ( v. 109. ) dit que le minium fe droit d’une mine.d’Ef- pagne. Il eff évident qu’il veut parler du cinnabre, d’Almaden en Efpagne. Les empereurs romains affeCloient la couleur rouge , comme un attribut exclufîf de la fouve- raineté : c'eff pourquoi les infenfés Caligula Sc Néron firent fabler le cirque avec du minium , pour annoncer qu'ils donnoient les jeux. On peignoit en rouge avec du minium les fta- tues des dieux dans les grandes folemnités ( Eclog . 10. 27. ) , & fouvent aufiï pour empêcher la carie du bois des ftatues. C’étoit auffi avec du minium que l’on peignoit les bâtons fur lefquels on rouloit les livres. L’on faifoit des corrections fur les livres avec de l'encre rouge. Enfin les triomphateurs fe barbouill oient avec d n minium s pour fe donner un air plus martial. C'étoit l'ufage des éthiopiens , mais réfervé pour leurs chefs. MINOS , roi de Crète, étoit fils de Jupiter & d'Europe. Il gouverna fon peuple avec beau- coup d'équité & de douceur. Les loix qu'il donna aux crétois l’ont toujours fait regarder comme un des plus grands légiflateurs de l’antiquité. Pour donner plus d'autorité à fes loix , il fe retiroit fouvent dans un antre , où il difoit que Jupiter fon père les lui. diCfoit : il n’en revenok jamais qu’il n'en rapportât quelque nouvelle loi. La fà- gelTe de fon gouvernement, & fur-tout fon équité, lui ont fait donner, après fa mort , par les poètes, la fonction de juge fouverain des enfers. Minas étoit regardé proprement comme le préfident ce la cour infernale j & les deux autres juges , Eaque & Radamanthe , n'étoient pour ainfi dire que fes affeffeurs. Juges des enfers. Homère nous le repréfente avec un Cceptre à la main , affïs au milieu des ombres dont on plaide les caufes en fa préfence ; Virgile dit qu'il tient à la main & qu'il remue l'urne fatale où eft renfermé ,1e fort de tous les mortels : il cite les ombres muettes à fon tribunal 5 il examine leur vie, & recherche tous leurs crimes. On lui reproche cependant une faute qui occafionna un des douze travaux d'Hercuie. Il aveit négligé de facrifier à Neptune un taureau qu’il lui avoit promis. Ce dieu t pour l’en punir ^ envoya un taureau furieux î22 MIN nu; fouffloit le feu par les narines & qui geoit les états de Mir.os. Hercule le prit en vie- L’hiftoire diftingue deux Minas , dont Je pre- mier étoit fils de Jupiter , ou plutôt d Attenus , roi de Crète: c’eft le legtflateur • '«*«« feco ^ étoit fils du premier & peut- fils ùc Ly cafte : ceÀ à ce dernier qu'il faut rapporter les fables de I a- fi,haë, du Minotaure, de Dédale, & de la guerre contre les athéniens. Minos mourut en hic; e , cù il e'toit allé à la pourfuite de Dedate. Voye^ Androgée , Dédale , Mimotaure, I asi PHAÉ. Minos , roi de Crète. KN02IQN , Gnoffiomm. Ses médailles font : RRRR. en argent. On y voit pour types une tête ceinte d’un dia- dème , le !ab> rinthe au revers. O. en or. O. en bronzé. MINOTAURE, montre au corps d'homme 8c à tête de taureau, étoit le fruit d'une infâme paffion de Pafiph. ë pour un taureau blanc. M nps , dit la fable , Vacr.fioit tous les ans à Neptune le plus beau taureau de fes troupeaux. Il s’y en trouva un de fi belle -forme , que Minos le voulant fauver , en delbna un autre de moindre valeur pouf viâime. Neptune en fat fi irrité que pour, s’en venger , il infpita à Pafiphaë , femme de Minos , une lion - teufe paffion pour ce taureau chéri : de-Sà Sui- vit la naifTance du minotaure. Mais la plupart des p< ë es ont attribué cette paffion afiffeufe de Pafi- phaë à la colère de Venus. Minos pour cacher aux yeux du public un objet qui le couvroit d’infamie lui & fa femme , fit renfermer dans^ le fameux labyrinthe bâti par Dédale , ce monftre qu’on nourtiffj’.t de chair humaine. Les athéniens ayant été vaincus dans la guerre que leur fit Minos, pour la mort de fon fils An- drogée , furent condamnés par le traité à envoyer tous les fept ans en Crète, fept jeunes garçons & autant de jeunes filles, pour fervir de pâture au monftre. Le tribu; fut payé trois fois ; mais à la quatrème , le fort étant tombé fur i héfée , ce héros tua le monftre , & délivra fa patrie d’un fi honteux tribut. Voyc^ Ariadne , Dédale , Pasiphae, Phèdre, Thesée. Servius ( fur Virgile) explique a : nfi!a fable du minotaure : Pafi: haë , femme de Minos II , roi de C r ète , avoir pris de l'inclination pour Taurus , eue quelques - uns fort l’un des fecrétatres de Min os , & d’autres , !’un de fes iieurenans géné- raux. Dédale faverifa leurs amours 5 il leur pio- M I N cura la liberté de fe voir ; il leur prêta même f a maifon. Pafiphaë étant accouchée o ut. fils , eue les auteurs nomment Afiénus ou Ajter;on , c, n.me le père en étoit niceitam , & qu 011 pt uvcit croire ce fils de Taurus , aufli bien que de Minos, on l'appeüa Minautore. Dédale , complice des amours de la reine , en- courut l’indignation de Minos , qui le fit mettre en prifon. Pifirhaë l’en tira, en lui faifant donner un vaiffeau , où Dédale s’étant etr, barque pour échapper à la colère du roi & a la flotte qui le pourfuivoit, il s’avifa de mettre une voile & des vergues eu antennes au bout d un^ mat : Icare , monté fur un autre bâtiment , ne fut pas le gou- verner , il fit naufrage ; & le flot ayant porte fon corps dans une ifle proche de Samos, Hercu.equi s’y trouva par fcafard , lui donna la fepuiture. Minos pourfuivi: Dédale en Sicile , où régnoit Cocal us; mais les filles de ce monarque, touchers du mérite de Dédale , concertèrent ce lui fauver la vie aux dépen s de celle de Mmes. Un jour que ce prince étoit dans le bain , elles lui firent mettre î’eau fi chaude -, qu'il y fut fuffoqué , &i fa mort paffa pour naturelle. Ainfi périt , dans une terre étrangère , Minos II , qui auroit tenu une p-ace honorable dans 1 hilt oii e, fans la haine qu'Aihèncs avoir conçue contre lus. Tant i! efi dangereux , dit Plutarque , d effenfer une ville favante qui a , dans les reflources de fon ei prit , des moyens de Je veng-r. La mémoire de Minos étoit odieufe aux athéniens , à caufe du tr ,b u t éaaiement cruel & humiliant cln! leur avait ’mpofé. Les autres grecs embr-afièrent leur caufe, ,, 0 ur traveflîr IRA cire de Minos , & la crayonner Uc nluc nmréVÇ- -«nlAiirc Feftus dit que les romains portoient quelquefois pour enfeigne \e Minotaure , pour montrer que le? deffeins des généraux doivent être cachés dans leur foin , comme le monftre étoit enfev-eli dans îe labyrinthe. » D’après deux palîages , l’un de Vifg’Je & l’autre d'Ovide , p’ufieurs antiquaires ont cru re- connoître le minotaure dans le bœ; fa tuce huma’t>e des médailles de Naples, de Noie , Sec. M T la defeription de ces deux poëtrS cft t-ès-imparfute & manque de préeifi n , quand le témoignage « plufieurs auteurs fur le minotaure n’a r ier- d équi- voque , & que ce témoignage eli co- firn é par une infinité dé monumens oùeetro- Jtr eft repreien.e conftammer-t fous la même forme B : ger , U baron de Spanheim , Antoine Augvftin v & Lifbe, ont eu fur ce point de faufils i 'êes , & n- us ne c°n- cevons pas comment le jud-Cîei y St pr fi-n-i ab ~ Winckeîroaiin a pu fis adopter Su prendre pour -* minotaure îe bœuf à foee humaine qu’on voit IsS les médailles de Naples », M I N » Virgile dit feulement que le compofé de deux genres Ovide ne s explique pas plus clairement dans les deux endroits ou ’l de peint ce fru-t des amours honteux de Palïphae, mais Apollodoredat pofirivement qu il avoir une tete d. taureau fur un corps humain; de puis fur un me daillon de GnolTe'de la plus haute antiquité, lequel a pour tcpe d’un cote le labyrinthe ae l’autre \emir.otaure ; fut deux médailles d Athènes , qui repre'fentent le combat de Théfée contre le minotaure , & que Pellerin a publiées ;_fur un vafe de la colleébon d Hamtlton; fur une pierre gravee dans le recueil du baron de Stofch , où le montre paroit vaincu par Théfée ; dans une peinture *-ti cu.lanu.rn , où on !e voit e'tendu & couvert de .ang aux pieds du héros ; fur tous ces monumens , le minotaure a la tête d'un taureau & le corps d un homme. On pourroit y ajouter une pierre gravee du cabinet du roi , qui repréfente le meme fujet, & non , comme !’a cru l’éditeur , le comDat d Her- cule contre Ackélous ». (Pier. grav. du Palais-Royal. I. pag. I - 5 é famille romaine dont on a des MlhVTIA, f médaiiles , C en argent. R. en bronze. O. en or. Les furnoms de cette famille font : Thfrmvs > Avgvrihus > Rvfys. G'-ltzius en a publié quelques médailles , in- connues depuis lui. MlNUSCULAR.il , citoyens dont la fortui e ne s élevo.i pas à jo ious a or (lit. I. C. de deferj. civ. ). MINUTAI , rage ût fait de pïufîeurs fortes de comeftibles hachés. (. luven . 14.-129.) He flernum jolitus medio fervare minutai. MINUTIA , famille. Voye^ Mikucia. MINUTIA porta. On ignore où étoit placée cette porte , près de laquelle étoit bâti le peut temple du dieu Minutius. MINUTIUS augurinus. La colonne furmontée d» la ftatue de ce préfet célèbre de l’an.none , 'foi placée hors de la porte Trigemina , près des greniers publics. Mixvtius , dieu que l’on invoquoit pajir les petites chofes , pour les petites entreprifes pour les petits voyages , Sec. Feftus & Lampnde par- j. lent de ce dieu , dont le temple donnoit le nom à la porte Minutia. MINUTUM , monooie de l’Egypte 8ë de l’Afie. Toyei P ERU T AH. MIN Y A , dans la ThelTalie. mist. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR. en argent. RRR. en bronze. Q. en or. Leurs types ordinaires font un cheval & un aifin. MINYâS. Vcyep Mwéides. MIRMIDON , fils de Jupiter , & père d’ASor. Voyei ACTOR. MIRMILLON , ou fie eut or t claffe particulière de gladiateurs romains. On en voit un fur une cornaline de Stofch ; ileft nud; il tient de la main droite le bouclier , & de la gauche une iourex.- a deux pointes, nommée fuficina , comme fur un ( bon Mus. Etrus. T. IL Tab . 18S.) vafe antique ; 011 en voit ur.e à une autre mirmillon. Jufte Lipfe ( Satumal . I. H- 0. 8. p- 78.) prétend que les Reriarii n’étoient armés ni de bouclier , ni q e cafque ; mais s’.! l’a cru ainfi, fonde feulement ur quelques pafiages d'auteur qu u cite , ce.a vient de ce qu'il n’a pas vu les monumens ou 1. pou- vo'ttrou.er de quoi donner une meilleure explica- tion Pour moi, dit Winckelmann , je fuis con- v-incu du contraire à la vue d’une peinture anti- cue copiée au naturel d’après un original qui ne fe trouve plus à Rome , mais dont la copie «cille dans le cabinet du cardinal Alexandre Albani. Fde repréfente un Retiarius habille , arme û un calque & d’un bouclier de la forme d un quarre long , & de plus, tout couvert d un nier qui def- cend jufqu’aux jambes- Le mirmillon qui comba- avec lui, n’a d'autre arme qu un t fuficina St a côté de lui elt le Unifia , ou le maure des gladia- teurs, qui tient -une baguette 5 au-deffous aes figures font marqués leurs noms , Astianax » Kaeendio 0. Sur la fécondé partie de cette peinture , il y a le même mirmillon , renverfé par le retiarius ,• & on y voit ptéfent le Unifia , avec une autre figure. Au-deffus des figures eit l'infeription Astianax Vicit^ Kaeendio 0 . Suit un dernier carac- tère oui efi le même que la marque placée après vicie, une (CorfiniNot. Gnc.p.y o.) interponâion. L’infeription que le marquis^laffei donne. 12 4 M I R r>ii donc pâs la feule qui fe foît cônfervée avec le mot rctiarius , comme ii le (Muf. Véron. p. 125. ad. n. 4.) prétend. Outre cette peinture qui, par î expreflion de la figure , fupplée affez à la parole, il y a deux années qu'on a trouvé une autre inferip- tîon qui contient des noms de gladiateurs qui for- ■raoient un collège ( collegium ) de gladiateurs , dévoués au dieu Silvain du temps de l'empereur Commode. On y voit mentionnés deux retiarios veteranos & fept retiarios tirones. Cette inferip- îion eft dans le cabinet du cardinal Alexandre Æbanï ,• 8 c 1 abbé V enuti l'a expliquée. Pour revenir a notre fujet , le mirmillon qui , dans .a peinture dont je viens de parler , n'a point de boucher , en a un fur notre pierre & fur ( enuti Colkct.Ant. Tab. 94.) une lampe antique; de forte que voilà ce qui décide que le retiarïus & le mirmillon portoient tous deux des boucliers : j , ». j 0, 7 mo î ■> ce lon£ les monumens qui doivent décider -du fens des paffages des livres des anciens. Ceux ci parlent de chofes qui étoient connues de leur temps 5 iis ne font jamais auffi clairs qu'ii le tau droit pour ies bien entendre, dans des'/îècles ou les ufages & les mœurs font abfolument changés. Mais ce n eft pas ici le lieu d'entrer dans des dif- cuflions de cette nature. Le chevalier romain de Juvénal , dont parle , ‘ c ü^' 77 "' Lipfe, qui combattoit en retiarius la tete decouverte , ne forme pas une contradfe- tion avec la peinture que je cite; car 1e calque à petit oord An retianus ne couvre eue le fomrnet de la te te, ce qui pouvoir faire confîdérer comme nue une tete ainfi armeetau lieu que lesautres gladiateurs £ £w Vr ° :e f ““î? 1 » & fe garantiffoient même a ' ec la vifiere , qui etoit attachée au caf- que , ce que je vois clairement dans un autre pein- ture antique du meme goût que la précédente , qui F dan j ie r L ei R s cabinet, & qui femble avoir été Je pendant de l'autre. Les noms des combattais qu on 7 voit , font Maternus Habilis ; & au - deffus des noms , il y a l'infeription quitus pagnantious fimmaenus ferriim mifit. Simmachus %° l ) * vff* Le Cafc J ue fur C Fabrettiad Column. fCC-, la e m _°nument d'un gladiateur nommé fotm êls on'lî'ft 1 ? d£ la , v:fière - Dans le* jeux io.em.eis , on d.ftnbuoit des marques, teffen qui etoient ordinairement faites d'os ou d'ivoire * comme il y en a dans notre cabinet; & on les don’ noit aux gladiateurs, comme un témoignage qîfts avoient combattu en cuWir • J! „ , , s ° e ns avec une (fÆ? J W *T ,nCS palme. Peut-être - une aufli en pierres gravées ; luivre que la pierre ane ax * F l s en autre chofe qu'une de ces marqu™* 15 “ fer ° U Quant à Ufufiina 8 c au bouclier que notre mir vallon tient, la première de la maf M I R | cehUl avec la main droite , je ne faurois dire e { ceia eft arrive par une méprife du graveur ; car on J voit auffi fur une pierre fuivante un gladiateur combattant un ours , qui porte le bouclier fur il bras droit , & qui tient l'épée de la main gauche" pourrait bien que cette manière oppofée à 1 ufage , délignât i adreflè avec laquelle le aladia- teur faifoit palier les armes d'une main à l'autre ^e.on que cela pouvoir, lui être plus avantageux* Hedior étant fur le point de combattre contré Ajax , fe vante de cette adreffe dans l'Iliade. , MIROIRS. « M. Paw affure que les égyptien* n ont point connu d'autres miroirs que ceux £ métal , qui paroiffent même avoir tous été petits & portatifs 5 C a r j a critique dont nous faifcns, d.t-il , 1 ufage ,e pius rigoureux, nous oblige à ranger parmi les fables ce qu'on a dit de deux pro- ffigieux miroirs , dont l'un étoit fufpendu a la tour du l hare & 1 autre incliné fur le fomrnet du tempied Heuopolis , où il réfléchifloit l'ima°e uu fol en par une ouverture du toit ou de la terrafle. Je n ignore point que les anciens ont quelquefois Piace dans les temples des miroirs dont les effets etoient finguliers , & qu'on nommoit pour cria monftrueux test il eft fur qu'il y en a eu de tels dans le tempie de Smyrne : mais pour celui d’He- uopo.is , btrabon le décrit très- exactement , fans dire un feul mot de ce faifeeau de rayons qui éclai- roient q autel aux yeux des fpcébteurs , qui ne pouvoient appercevoir la fource de la lumière, n i.u ce prétendu preftige , auquel les prêtres de S.Vpfs ne pemerent jamais, n'a pas donné lieu a ce.ui quj elt aujourahui en vogue dans une eghfe des chrétiens Coptes , dédiée' à Sainte-Da- miane , ou les mornes font paroître, par le moyen ^ deux petites fenêtres baffes, des ombres contre fémur oppofe. Je crois bien , comme Varffeb fe d : t , qr° r '“ 1 - » na pas ete bâtie fuivant les vrais principes de ‘ °cn/ e J fl dans ‘ a , feu3 v vue de pomper le peuple; mal * fi Y anfl Çfj & le pere Sicard euffent été plus venes dans la phyfique , ils fe feroient d'abord apperçus que 1 apparition des ombres ne fauroit avoir fieu dans un endroit bien éclairé ( Vansleb ourr.a-. pag, 158 Mémoires des Mi fions du Levant. Tom. IL pag. 99 .), de forte qu'on peut toujours foupçonner que celui-ci a été rendu à deiiem allez fomore pour y produire cette illufion, laquede eft a-peu-près ce qu'eft l'effet de la cham- bre oofeure. Ce tour meparoît un peu moins gref- fier que celui que font de certains charlatans à iNapie - , quoiqu au jond tout ce qui tend à tromper .e peuple en fait de religion, foit également abo- minable aux yeux des philofophes ». ” Q aant au grand miroir du Phare d'Alexandrie; If e . u . ' a patience de lire ce qu'en a écrit un aca- démicien ftS Barcelone ^Amufemens philofophiquiS. M I R fax dzverfes parties des scierxes. Amvs. VI-') > Çni fuppofe eue par ce moyen on a pu appercevoir iss objets q aufl'i loin qu’on les apperçoit avec des lunettes d’aprroche s 8c ensuite il le jette dans d’inutiles déta 1s peur prouver que les anciens favoient étamer le verre, en citant un palTage d’Ihdcre , qui mourut en 6$6 , & un autre partage de Vincer^de Beauvais, qui e'erivoit vers l'an 1140. Il eft clair qu’il ne s’agifTcit point du tout ici ni de Vincent, ni d’Ilïdore : il Irai loit prouver , par des témoignages d’écrivains antérieurs à notre ère, l’ex’rtence du miroir , & enfuite raifonner ; mais Ptolémée Evergète, ni aucun de fes fucceffeurs , ne penfa jamais à une telle folie. En un mot, il Ti’y a non plus eu de miroir au fommet de la tour du Phare, que quatre écreviffes de verre pour fupporter ce batiment, qui doit avoir été plus qu’aucun autre en bute à l'imagination des exa- gératturs. Il eft vrai que Voffius , fi fameux par fon érudition , 8c iî décrié par la foiblelfe de Ion jugement , a prétendu expliquer ce fait en fuppo- faut que ces écrevilfes avoient été fabriquées d’une pierre obfîdienne , véritable ou fophiitiquée par le verre noir, donc les égyptiens favoient couler des ftrtues ( Commeutar. . ad Porr.p. Meiam.p .271-) ; mais malgré l’autorité du manuferit que Voffius doit avoir eu dans fa bibliothèque , il ne faut pas douter un mirant que cetîe fable n’ait été forgée par les arabes , qui parodient auffi avoir imaginé la table fmaragdin.e , ou cette prodigieufe lame d’émeraude fur laquelle Hermès , perfon- nage qui n’a jamais exifté , grava à la pointe du diamant le fccret du grand-œuvre ». Les grecs 8c les romains fe fervirent auflï de miroirs de métal , Se même de métal étamé ; mais iis ne connurent pas les verres étamés : au moins n’en trouve-t-on aucun veltige avant Ifîdore , qui mourut en 636- Piine dit ( 3 6. zé - ) que l’on fe fervoit de pierre obrtdienne , ou verre noir des volcans , pour en faire des miroirs que l’on incruftoit dans les murailles , après qu’Obiîdius eut fait con- noître cette fübftance rapportée de fon voyage dans l’Ethiopie. Ce verre noir , fcié en lames , 8c du verre enduit de bitume noir , peuvent feus avoir fervi à faire des miroirs de !a grandeur d’un homme, do;.t parie Sénèque ( Nat. qusfi. I. c. 17. ); peut-être -éme à faire ces miroirs convexes dont un débauché , cité par le même écrivain , fe fervoit dans fes orgies -pour enflammer fes defîrs. A la rigueur , ces miroirs convexes auroient pu être faits de métal 5 mais leur grandeur en auroi. rendu le travail 8c le poliment piefqu’im- poluble. On voit à Portici deux miroirs tirés des fouilles d Hercuianum; un rond , et un quarré oblong. Le iondpeuc avoir environ huit pouces de diamètre: M IR 12) tous deux font de métal bien poli. Bajardi .( Catal. de Mor.um. £Ercol. p. 27 X. n°. 76 S. ) nous die qu’il a trouvé dans ce cabinet deux miroirs garnis de longs manches; mais , quelques recherches que j’aie faites, dit \Vincke!mann , il ne m a pas ete poffible de les déterrer. Les miroirs des anciens etoient ronds en général t fur une pierre graves du cabinet de Stofch, Vénus elt repreientée tenant un pareil miroir par le couvercle. Iis font faits a- peu-près comme quelques-uns de nos miroirs de voyage. On reconnoit un pareil miroir de forme ronde , avec fon couvercle, fur une urne funéraire étruf- que de Volterra , dont. le cardinal Albani a fait préfent à. la bibliothèque du Vatican. On m’a envoyé d’Arles dit Caylas Ç récit. 5, 331.) trois miroirs , à l’ufage des romains , iC tous très-bien ccnfervés. Le plus grand elt g uie forme abfolument circulaire : il eft inut;. s de le deffmer , i! elt renfermé dans une boëte de forme pareille, et de. même matière. Ce miroir a quatre pouces quatre lignes -de diamètre , 8c s èmboëte encore aujourd’hui avec la p;us grande jufteue dans l’efpèce d’étui de métal dont ; ai parlé , 8c dont l’épaifleur eft de cinq lignes. On peut regarder les deux autres miroirs comme pareils : ils le font pour le diamètre , on voit feulement quelques différences dans les cercles dont ils font 01 nés. L’un 8c l’autre font parfaitement ronds Sr très- bien confervés : la. matière dont ils font çompofés, 8c l'étamage qui leur procuroit la réflexion , font travaillés avec foin. Je ne donne que le delTein de l’un des deux ; mais j’ai cru devoir rapporter le profil du numéro 6 , pour mettre en état de fen- tir la forme extraordinaire de cette efpèce de mi- roirs. Il étoit plus naturel que leur forme eût été plane. Ce qu’il y a de confiant, c’efr que ni ^ les uns ni les autres n’ont éprouvé aucune alté- ration , 8c que le premier coup-d’œil donne l'idée de nos moules de patifferie , d’autant qu’ils n’ont jamais eu de manche pour les porter , ni de trou pour les fufper.dre. je ne doute pas qu’ils n’aient eu autrefois des étuis, Sc je le crois, parce qu’ils font étamés en dedans comme en dehors , pour réfléchir également l’objet ». Caylas fit faire l’analyfe chymique d’un miroir antique ; 8c il réfulta cie ces expériences , que la matière dont les anciens faifoient leurs miroirs , étoit un alLage de cuivre , de régule d anti- moine 8c de plomb. Le cuivre dominoit , 8c le plomb en faifoic la plus petite partie ; mais on fait combien il eft difficile de déterminer avec quel- cu’exaditude la proportion des fubftances conte- nues dans ces fortes d’alliages (recA. y. v. 176. Miroir ardent. Quelques auteurs croient que les verres convexes croient inconnus aux an- I2 6 M I R cïens; mais an a cru qu’ils cônnoîffoient les miroirs concaves. Les hiltoriens nous difen: que ce fut par le moyen d’un miroir concave qu Archimede brûla toute une flotte ; 8c , quoique le tait ait ete roit contefté, on en peut toujours tirer cette conclu- Éon que les anciens a voient connoiflance de ces fores d“ miroirs. On ne doute nullement que ces miroirs ne fuffent concaves & métalliques & on eit perfurdé qu’ils avoient leur foyer par réflexion. A i egard des verres brûlans , la Hire prétend que la pierre ou le verre dont ii di parle dans les Nuees d’Ariftophane , qui fervoit à allumer du leu & a fondre la cire , ne peut avoir été concave , parce qu'un foyer de réflexion venant de bas en haut s n’auroït pas été propre , félon lui , pour 1 effet dont on a parlé ici , car l’ufage en aurait ete trop incommode , au lieu au avec un foyer de rerrac- tion venant de haut en bas* on pouvoit ahement brûler l’affignation ( Hift. aead. 1708 .). Ce fen- , timent eft confirmé par lefeholiafte d Ariftophane. Pline fait mention de certains globes de verre & de cryftal qui , expofés au foleil , brûloient les habits 8c même le dos de ceux fur lefquels tom- botent les rayons} & Laitance ajoute qu’un verre fpherique plein d’eau & expofé au foleil , allume du feu , même dans le plus grand hiver j ce qui paroît prouver que les effets des verres convexes étoient connus des anciens. Cependant il eft difficile de concevoir comment les anciens, qui avoient connolffance de ces fortes de verres ardens , ne fe font pas apperçtis en même-temps que ces verres groffiffent les objets : car tout le monde convient que ce ne fut que vers la fin du treizième fiècle que les lunettes furent inventées. De la Hire remarque que les paillages de Plaute qui Lmblent annoncer que les anciens avoient conaoiffance des lunettes , ne prouvent rien de fcmblahle } 8c il donne la folution de ces - paffages , en prouvant que les verres ardens des anciens étant des fphères ou folides ou pleines d’eau , le foyer n’étoit pas plus loin qu’à un quart de leur diamètre. Si donc on fuppofe que leur dia- mètre étoit d’un demi-pied, qui eft, félon de la Hire , la plus grande étendue qu’on puiffe don- ner, il auroit fallu que l’objet fût^à un pouce & demi d’éloignement pour qu’il parût groflîr } car les objets qui font plus éloignés ne paraîtront pas plus grands , mais on les verra plus confufément à travers le verre qu’avec les yeux. (Teft pour- quoi il n’eft pas furprenant que la propriété qu’ont les verres convexes de groffir les objets ait échappé aux anciens, quoiqu’ils connuffent peut-être la propriété que ces mêmes verres avoient de brû- ler : il eft bien plus extraordinaire qu’il y ait eu trois cents ans d’intervalle entre l’invention des lunettes à lire & celle des télefcopes. Voye^ ’TÉI.ESCOPE. Les miroirs ardens d’Archimède Zc de Proclus . M I R font célèbres parmi les anciens. Par leur moyen , Archimède , dit on , brûla la flotte des romains qui afliégeoient Syracufe , fous la condu te de Marcellus , félon le rapport de Zonare , de Gal- ien , d’Euftathe, &c Proclus fit la meme cfeofe à la flotte de Vitalien , qui affiégeoit Byzance , félon le rapport du même Zonare. Cependant, quelqu’atteftés que foient ces faits , ils ne laifïent pas d’être fuysts a de fort grandes difficultés} car la diftance du fover d’un miroir concave eft au quart de fon diamètre. Or , Kircher paffant à Syracufe , & ayant examiné la diftance à laquelle pouvoient être les vaiffeaux des romains , trouva que le foyer du miroir ài Archimède ttou au moins à trente pas} d’où ii s'enfuit que le rayon du miroir devoit être fort grand. De plus , le foyer de ce miroir devoit avoir peu de largeur. Ainfi il paroît difficile, félon plufieurs auteurs, que les miroirs d’Archimède & ceux de Proclus pûffent avoir l’effet qu’on leur attribue. . L’hftoire d’Archimède deviendra encore plus difficile à croire , fi i’on s’en rapporte au récit pur & fimple que nous en ont donne les an- ciens': car, félon Diodore, ce grand geometre brûloit les vaiffeaux des romains a la diftance ce trois {laces ; & félon d’autres , à la diftance de trois mille pas. Mais l’expérience de Dufay prouve qu’on peut porter avec un miroir plan , à une affez grande diftance , l’image du foleil , dont les rayons feront peu affoiblis ; & fi plufieurs miroirs pians étoient pofés ou tournés de façon qu’i.s portaffent cette image vers un même point, il fe pourrait faire en ce même point une efpèce de foyer artificiel qui auroit de la force. Ce fut ainfi , au rapport de Tzetzès , poète grec , mais fort poftérieur à Archimède , que ce célèbre mathématicien brûla les vaiffeaux des romains. Ce poète fait une description fort détaillée de la manière dont Archimède s’y prit pour cela. 11 dit que ce grand géomètre cifpofa les uns auprès des autres plu- fieurs miroirs plans , dont il forma une efpèce de miroir polygone à piufîeuis faces } & que , par le moyen des charnières qui unitfoient ces miroirs , il pouvoit leur faire faire tels angles qu’d vouloit; qu’il les difpofa donc de manière qu'ils renvoyaf- fent tous vers un même lieu l’image du fo'eil, & que ce fut air fi qu’il brûla les vaiffeaux des romains. Tzetzès vlvoit dans le douzième fiècle, & il pourrait fe faire que Proclus , qui v-voit dans le cinquième, eût employé uneméthode femblable pour détruire la flotte de Vitalien. Buffon, de l’académie des fciences de Paris , a exécuté ce que Tzetzès n’avoit fait que raconter , ou plutôt , comme il n’en avoit aucune connoiffance , il l’a exécuté d’une manière différente. Il a forme un grand miroir ccmpofé de plufieurs miroirs plans d'environ un demi-pied en quarré } chacun M I S de ces miroirs eft gam pir derrière de trois vis, par le moyen defcu le- .on oeur en mmns d ^ r , • i • n 1er u de manière qu .s quart u .cu-e Us p ^ ^ ,, m , îge f„eil. remuant - d , ce m iroir compo e , B “ ffo .?A P ; , ” £ eds de d fiance , & . par cet-' U b fie e ptrence , a donné un n u' eau d gre de via fembLince à 1 ’ ir o.re d'Archimede , dont d'Archimède ;-,s doutaien: dont depuis la p! p rt de*- math émana le juge.;. en; de D Uarus. MISCELLI Ldi. Voyé\ Jeux. MISÈNE , fils d’Eo’e , un des compagnons dEnée , n'e,.t jamais fon égal, c.it Virg.le , dans l'art d'emboucher la trompette , d exciter par des ts. Enee le regre-n o.au coup, 8e lu éleva u i.fuperbe moçume it fur une Jiaute montagne , qui tut depuis appsllee le cap de Mi sine. M I S 127 On écrivoit auffi Misssttus. Une infcnptioD trouvée à Nîmes en fait mention : TI. CÆSARI5. AUGUSTI. FIL. AÜGUSTI; MILES. MISSICILS. T. JUL. FESTUS. MILITA VIT. ANN OS XXV. . , . 9 On lit encore ce mot dans une mfcription pu- bliée par Muratori ( Thef. infer. bzz. z. )• MISSILE A , préfens. en argent qu'on jettoit an peuole. On enveloppoit l’argent dans des mor- ceaux de draps , pour qu'il r.e bieffaflent pas. On faifoit de ces préfens aux couronnemens. Il y eut des tours deftinées à cec ufage. Quelquefois au lieu d'argent , on diftribuoit des oifeaux des noix , des dattes , des figues. On jetta aufli .des tefsères : ceux qui pouvoient s'en fa’fir, r.lloient enfuite fe faire délivrer le bled, les animaux , l’argent , les habits défignés par leur tefsère. L'empereur Léon abolit ces foites de largelTes , qui er.traînoient toujours beaucoup de defordre. Ceux qui les faifoient, fe ruinoient : ceux qui s’attroupoientpour y avoir part , y perdoient quel- quefois ia vie. MISÉRICORDE. Les grecs 8e les romains avoient fait une décile de cette vertu , qui defigne l'indulgence , la p : né , la compaflion. J e avoir à Athènes & à Rome des autels & un temple , qui étoient des lieux d'afyle , 8e dont les privi- lèges fubfifièrent lona temps. Paufapias, en par- lant de i 'autel de la Miféricorde , qu’il avoir vu.a Athènes , dit : *■ La vie de l’homme eft fi chargée » de difgraces 8e de peines, que c eu ia deefle » qui mériteroit d'avoir le plus.de crépit. J outes » les nations du monde devraient lui offrir des facrifices , parce que toutes les nations en ont » un mutuel befoin ». Ce fut a i autel de la Miféricorde que les Héradides eurent recours., félon Servius , lorfqu'.Euryfthée les pourfuivit après la mort d’Hercule. MISSI , envoyés par les empereurs ou le fénat pour il s objets particuliers , commiiTairet On lit dans Gruter (p. n. 15. ) 1 infcnption îui- vante : Q. AQUIUS. SCAEVÆ- ET. FLAVIÆ. FILIUS. COS. ITERUM. EXTRA. SOR tek. avctôritate. c. cæsar. £T. S. C. M1SSUS. AD. COMPOSER DOM. STATUM. IN. RtELIQUUM P R O V I N C I Æ. C Y P R I. MISSICIUS , vétéran , foldat qui avoir ob- tenu un congé honorable J hqtiefiam rrJJfionem. MISSIO , renvoi , congé , exemption du fer- vice militaire que le foldat obtenoit apres avoir fait fon temps, qui étoit de vingt ans aans 1 in- fanterie 8e de dix dans la cavalerie. Les fo.dats de la flotte, air.fi que les matelots , avoient aufli un conce à efpérer ; mais leur temps de fervice étoit plus long , félon le fer.timenr de L.pfe ; Nauxicos milites détérioré conditione fuijfe , & annos Z j militajfe e lapidibus Domitiani difeas. Il y avoir deux fortes de conges , le légitimé & celui qui ne l’étoit pas : le premier étoi: honnête, & on l'obtenoit après avoir fervi tout le temps oreferît s ou il avoir quelque caufe de neceftne , comme la maladie ou la difformité , & pu i appel- loit caufaria. Voyez Milites caufarii. Une loi de Valentinien nous apprend eue les ft.ldats qui obtenoient ce dernier congé , n'étoient pas privés de h récompenfe due à leurs travaux : Alu vero qui koneftas mijfiones , fîve c au f arias corfequur.tur, finguli para boum , & quinquaginta modios utnufque frugis accipiar.t. Mrssro ir.jufta , étoit auffi de deux fortes: le congé eue l’on obtenoit par la faveur des géné- raux , & que fouvent Ls cenfeurs ne ratifient nas 8e le congé diffamant , qui confiftoit à être chafîe 8e déclaré incapable de fervir, 8e cela pour quelque crime. La formule de ce renvoi injurieux nous a été confervée par Lampride , dans la vie d'Elasabale : Quintes . difeedite , arque arma de- ponite. A ! ors on dépouilloit le foldat de fes armes » il étoit chafie du camp avec ignominie , 8e il nç tiB M I S pouvoir plus reparaître devant Ton général û le renvoi étcit perpétuel ; car s’il n’étoit c’naffé que pour un temps , il rentroit dans tous fes droits après avoir gardé {on ban. Sous l’empereur Augufte , on mit en ufage un congé appelle exauHoratio , qui rte dégageoit point le foiëat jufqu’à ce qu'il fut devenu vétéran, & ce que l’on appelloit vexillairs , parce qu’il étoit attaché à un drapeau , & que dans cet état il attendoit les récompenfes militaires. Quand fon temps de fervice étoit fini , on lui donnoit , fous Augufte , douze mille fefterces. Les prétoriens qui furent inftitués par cet empereur , au bout de feize ans de fervice , en recevoient vingt mille. Mais l’empereur Caius retrancha la moitié de ces deux femmes , trouvant à peine de l’argent pour fatisfaire à l’excès dé fon lüxe. Quelquefois , fur- tout après les guerres civiles, en lent donnoit des terres en Italie ou en Sicile. MISS ORITJM , grand plat. MISS US , fervice de table. Les romains ap- portoient chaque fervice fur des tables différentes. Missus } coup de dés, Missus , les fept tours que les chars faïfoient autour du cirque. A chaque courfe , ou miffus , on ouvroit quatre carceres , de chacune defquelles fortoit un char : ce qui en donnoit quatre par courfe. Le nombre ordinaire des courtes étoit de vingt-cinq dans un jour ; & par conféquent les fpeefateurs voyoient cent chars paffer fous leurs yeux. Le dernier miffus étoit appellé erarius , parce que , dit Servius ( Géorgie. 3. 18. ) , dans les premiers fiècies de Rome le tréfor public ne -fiaifoit la dépenfe que de vingt-quatre miffus , & eue les fpedtateurs fie cotifoient pour fournir à celle du vingt-cinquième. Cet ufage fut aboli j mais le Bom ne changea point. Missus , athlète abattu , auquel le prince ou le préfident des jeux accordoit la vie. On lit cette infeription ficilienne dans Gruter ( p . 334. n. 4.) : FLAMMA. SIC. VIX. ANN. XXX. PUGNAYIT. XXIII. VICIT. XXI. STANS. VIIII. MIS. IIII. NAT. SUS. HUI. DEUCATUS. COARMIO. ME- : renti. fecit . c’eft-à-dire , Flamma a combattu xxiii fois , vaincu xxi , partagé la viéfoire vmi ( s’arrêtant tous les deux au même moment au terme de la courfe), abattu & pardonne' mi, &c. MIS Y , nom donné par les anciens naturalises à une fubilar.ee minérale d’un jaune orangé, très- chargée de vitriol. Henckel croit que ce n’eft autre chofe_ qu’un vitriol martial décompofé , dont la partie ferrugineufe eft changée en rouf le jaune , comme cela arrive à tou: viçidf de cette M I T efpèce cul a été quelque temps expofé à Pai } ( Pyritologle , ch. 14.). Diofcoride dit que le mify de la meilleure -ef- pèce eft celui de l’iie de Chypre : il faut, félon lui, qu’il foit dur, de couleur d'or, & qtpj! brille ïorfqu’on l’écrafe , comme s’il contencit des paillettes d’or. MJ TRELLA j e{ P ece de mitre ou a£ coeffure orientale qui enveloppoit les cheveux, couvroit les joues , & s’attachoit fous le menton. On en voit une parfemée d’étoiles & bien prononcée fur une pierre gravée de Stofch , publiée par vfïnckeimann dans fes Monumtnti inediti , & qui repréfente Paris. Les femmes en portoient en Grèce de pareilles, & fur- tout les femmes âgées. Virgile dit (Ve Ccpa, n. I. ) : Copa fyrifca caput graja redimila mitella. Les romains efféminés s’en fervoient , de même que les femmes ( Cicero pro Rabir. Pofi. c. 10. ). Deliciarum caufa & voluptatis , non modo cives Romani , fed & nobiles adolefcentes , & quofdam etiam fenatores fumnîo loco natos , non inhortis , aut fubu.rba.nis locis , fed Neapoli in celebcrrrnw oppido cum mitella fepe vzdemus. Apulée ( Met. 8. p. 2.60. ) , parlant auffi d’hommes efféminés, dit : Die fequenti variis colorzbus indufiati , & deformi- ter quifque formati , facie cœnofo pigmento délita , & oculis obunciis graphïce prodeunt ,• miteilis injecli. On appeîla auflî mit elle, des couronnes liées avec des bandelettes de foie , & parfumées des odeurs les plus recherchées. MITELL 1 TA , diftribution des couronnes appellées mitelU. Néron en exigeoit de ceux dont il étoit le convive. Une de ces diftributions coûta quatre millions de fefterces. - MITHCALOS , ancien poids de l’Afie & ds l’Egypte. Voyei Drachme. MITHRA , ) MITHRAS , > « Les myftères de Mitkra MITHRIAQUES. ) très-répandus dans les premiers fiècies du chrif- tianifme , l’étoient fort peu avant fa naififance , dit M. de Sainte-Croix. Leur origine n’eft point in- certaine , & leur nom feul prouve qu’ils avoient pafïé de la Perfe dans. le refte du monde. Ils pa- rodient avoir été établis dans la Cilicie , au temps de Pompée, puifque Plutarque rapporte que ce fut aux pirates détruits' par ce général , & la plu- part réfugiés dans cette contrée , que les romains en durent la co'nnoiffancè ( Rut. Vit. Pom. t. III. p. 447 • ) ■ Ce - peuple netoit poinulors auffi em- M I T preffés d’adopter les rites étrangers , qu'il le fut dans la fui e fous fes empereurs , où le defpo- ti.'me encourageoit a fuperlriticn , & voyoit avec p ailîr fes rapides progrès. Le culte myftérieux de Mitkra. ne s'établir a Rome au’au règne de Tra- jan , vers l’an Ol de Jéfus-Chrift, fuivant la re- marque de Fréret. Ce Pavant conjecture très- bien qu’avant cette époque il n’avoir pas été géné- ralement adopté dans la Grèce & les autres parties de 1 empire ( Mead. des Infc. t. XPI. p.- 272-75. ). Il n’y pénétra que poltérieurement , comme i’atteftenr différens monumens d’Italie ( Monum. vet. Antiq.p. 1 57- 59-61 . ); d'Helvét e ( Mar- tin , Rel. des gaulois , t. I. p. 442. ) , des Gaules & de Germanie ». « On voit un bas-relief qui a exercé la. faga- cité des favans du premier ordre , 8c dont la defcriptïoa complette feroit ici trop longue. Il furE-a de dire qj’on y remarque un taureau cou- ché, faifant des efforts pour fe relever , & ayant fur lui une jeune h >mme avec un écharpe flottante & un bonnet perfaru II failît d’une main une corne de l’animal , & de l’autre lui préfsnte un poignard, ou le lui plonge près du cou. On voit eufuite une perfonne du même âge tenant un flambeau allumé. Le cancer ou feorpion, un ferpen‘, des chiens, une 1ère rayonnante de femme, des oifeaux de proie , le char du foleil , celui de la lune , font encore des objets gravés fur la pierre. Mitkra paffoit pour en être forti (Injl. Mars, contr. Typk.p. 176.) ; fable qui fait aiiu- fion au lieu où l'on célébroit fes r yltères : c’é- to : t toujours dans des antres ( Porph. de Antr. ttympk. c. 18. ). Ces réduits ténébreux de la Ripmllition dont les pères de l’églife parlent lï fouvent , & où l’on ne pouvoir être admis fans de 1 -ngues & pénibles épreuves. « Il y en avoit Je plufieurs efpèces. Elles com- mençoient par être légères , 8c finifloient par être violentes & prefqu’infupportabies. D’abord , on s’exerçoit pendant p.uiîeurs jours à traverfer à la nag“ une grande étendue d’eau : enfuite on s’y jettoit , & on ne s’en retiroit qu’avec peine. Plon- gés dans une affreufe repaire , les récipiendaires dévoient y garder îe jeûne le plus rigoureux. Enfi 1 , des tourmens de plus d’un genre , & qui alloieir toujours en croiiiant , mettoieot fouvent la vie des a p rans en péril. S’ils ayoient le bon- heur d’en échapper , ils ne pouvoient fans doute devenir adeptes , qu’après avoir porté le certificat d’un prêtre dont l’emploi confiftoit à veiller fur l’exacte obfer at on de toutes ces douloureufes pratiques ( Philip, a Torre , Monum. vet. Ant. p. 112 H-). La force qu’elles exigeoient méritoit aux hommes le nom de lion, 6 e aux femmes ce- lui d’hyène ( Porph de Ahfi. I. IP. §. 16. ) ». “ Purifiés par ces fupplices , les initiés s’îmagi- aoient êt e enfu-te régénérés par une efpèce de Antiquités , Tome IP. M I T 129 baptême , toujours accompagné d’une luflration d’eau par toute la ville 8c dans le temple ( Pcr- tull. de Bapt. c. j’. p. zi6. ). On imprimcit fur le front de l’afpirant une certaine marque ( Ibid, de Pr&fcrïpt. h s.re f. c. 50. ); ou peut-être y faifoit- on une onâlon conforme à celle des chrétiens ( Rigalt. Not. ad Tertull. p. )■ II effroit du pain & un vafe d'eau , en prononçant des paroles myftérieufes ( S. Jufl. Apolog. §. 66. p. 86. Tertull. de Pr&fcript. c. 40. ). Après cela on lui préfentoit une couronne foutenue d'une épée ou glaive , & qu’on mettoic enfuite fur fa tête : il étort obligé de la rejetter par-delfus l’épaule , en difant: C’eft Mithra qui eft ma couronne ( Ter- tull. de Coron., c. 1 5. ). A u fi 1 tôt on le déclaroit foldat de Mitkra ; fiatimque creditur^Mitkm miles. Ibid. ) , & il appeiloit les aflàftans fes compagnons d'armes ( Erubefcite , commiliton.es ejus. Ibid. ) ». v Toutes ces pratiques, qu’on regardera, avec S. Julhn , Tertidlien, b. Jean-Chryfcflôme & S. Grégoire de Nazianze, comme autant d’imita- tions des cérémonies de l ég'.ife , étoknt les feules qui ouvioient les portes du sanétuaire de Mithra, où l’on pouvoir néanmoins être élevé à difierens grades. Le premier étoit celui de foldat , & le fécond celui de lion pout Ls hommes , 8c a hyène pour les femmes. Warburton a pris ces titres pour des noms de prêtres 8c de p êtreffes d'un ordre fupérieur ( the divin. Légat, t. I. p. 21 1. not. ) ; mais il fe trompe , 8e le paffage de Por- phyre qu’il rapporte , lui eft abfolument contraire. D'abord, Tertullien appelle les initiés aux mvf- tères de Mitkra , les foldats de cette divinité ( adv. Marcion. I. I. c. 13. p. 372.). Il paroît que ce. n'étoit qu’après avoir été lion qu’on entroit dans la claffe des prêtres , celle des corbeaux ( Porphyr. de abfi. /. IP. §. 16.). Ceux-ci parvenaient à la dignité de perfe , remarquable par îe coliume de ceite nation -, enfuite à celle de bromius & à’helios , c’eû- à-dire , de miniltre chargé de reprefenter Bacchus pu un fatyre ( Hefyck. in h. v. ), & le foleil , principal obiet de leur culte. Ces derniers prêtr-esme reconnoiffoient au-defïus d’eux que les perfes , ou anciens , qui avoient à leur tête le pacer vatrum ( Infcript. ap. Grut. p. 27. n. 1. ) , le véritable hiérophante. Ces grades étoient au nombre de fept , 8e avoient rapport aux fept planètes. Les figures bizarres ou monftrueufes de ces perfonr.ages , dont S. Jérôme nous a confervé le nom , n’étoient pas ce qu’il y avoir de moins curieux dans ces fêtes , appelîées par cette raifen Leontica , Heiiaca , Coracica. , ou Hierocoracrca & Patrica ( Pandal. Pôijf. Taure bol. p. 10. & Phil. a Turre monum. vet. Ant.'). Chacune devoit être confacrée fpécraletnent à la réception des initiés dans les grades dont il vient d'être queilion. par exemple à la dernière , on devenoit pater patratus^ qui revient au pater facratus , comme différentes inferiptions nous l’indiquent. Le récipiendaire en ï 3 o M I T fcjfeir les fonctions ( Ifidor. Glojf. in v. patravit, tfc. ) , & y étoit toujours Inifallé par des céré- monies particulières à ce jour. Aux Paniques , il prenoit le nom d’aigle, au lieu de celui de lion y & les prêtres n’étoient point appelles corbeaux , mais éperviers ( P orpky r . de abfi. I. IF " . §. 16. р. 550-51.). Au Léontique 5 Peau étoit regardée comme un élément contraire j Se on ne s’y fervoit que du miel , dont on frottoir les mains & la lan- gue des initiés , pour les purifier ( Ibid, de antr. Nympk. c. 15.). Dans les Perfiques, on ne fài foit à Mithra que des offrandes de miel ( Ibid. с. 16. ). Je conclus de tout cela , qu’il devoir y avoir dans ces fêtes myftérieufes des différences marquées , foit dans les pratiques , foit dans les dénomination^généraies ou particulières ». « Le fpeétacle des griffes ou gr.ffons n’étoit attaché à aucune de ces têtes en particulier , & paroît par deux inferiptions ( Laudat. à V andal. & Phil. a Turre , l.fupr. c . ) avoir été fixé au Vin des calendes de mai. Dans i'une , nous voyons qu’Aurel. Viét. Augentius , la trentième année de fa confécration , montra pour fon fils * & avec lui , ces figures fantaftiques , qui étoient repré- fentées , comme nous l’apprend Apulée (/. XL p. 240. ) , fur les robes des initiés. Parés de cette manière , ils étoient placés derrière un rideau , qu'on tiroir tou:-à coup, & ces figures de griffons étoient eXpofées aux yeux des affiffans ce jour-là , celui de la grande initiation mitkriaque. Quoique l’auteur que je viens de citer femble n’avoir voulu parler que des Ifiaques , cependant le témoignage de Porphyre prouve que cette cérémonie étoit suffi d’ufage aux myftères de Mithra. « La per- » fonne, dit-il, qui fe fait recevoir aux Léon- » tiques , s’enveloppe de figures de toutes fortes » d’animrux ( P orpkyr. de abfi. I. IV. § 16. ) ». Cet habillement bizarre étoit appellé olympique f : Apnl . Metam. I. XL p. 240. ) , & fe portoit en- core aux Coraciques ou Hiéracoraciques , & tous - les jours qu’on faifoit voir les griffés , c'eft à-dire , les adeptes , vêtfis de leurs robes mvftérieufes , fur lefquelles on avoir peint des griffons. Tout cela étoit aux frais d’un des principaux prêtres ou anciens initiés; & l’on cenfervoit, par une inf- cription publique , le fouvenir de fa génércficé , qui s’étendoit auffi fur les facrifices ». « On s’y fervit de viéïimes humaines , fans dif- îinélion d’âge ni de fexe ; & c’étoit par l’infpec- tion de leurs entrailies qu’on alloit dans un temple, près d’Alexandrie , chercher à découvrir i’aven ; r '{Socrat. Hifi. eccl. I III. c. 2. Phot. Bïbl. p. 1446.). Hadrien défendit à Rome ces horribles cérémo- nies ( Porphyr. de abfi. I. XL p. 56. ); mais foit qu'il ne pût les abolir entlèrerr\ nt foit qu’on eût trouvé - moyen bientôt après de les faire renaître , . il eff certain _ qu’elles furent encore pratiquées fous le règne de Commode. Cet empereur immola de fa propre main , à Mithra 3 un homme, dans M I T un temps eu cette affreufe coutume étoit devenue rare, & où peut-être, comme Lampridius veut le faire croire , l’on r.'en faifoit qu’une feule re- préfentation , fans effufion de fang humain ( Al, Lamprid. vit. Commod. hifi. Auguft. ed. var.p. 4ç8.), Après ces facrifices , fuivis d’un difeours fu r i s juifice (S. Jufi. adv. Tryph. §. 70. p. 176.) , ] es hiérophantes , ou principaux miniflres , expli- quoient aux initiés les fymboles de leur culte. Le premier, & peut-être le p'us fecrec, paifqu’on ne le voit repréfenté fur aucun bas-relief, étoit celui qui avoit rapport aux étoiles fixes , aux pla- nètes , & au paflage de i’ame humaine par ces affres. Ce fymbole , félon l’épicurien Celie , cen- fiffoit en u: e efpèce d’échelle, le long de laquelle il y avoit fept portes , & tout au haut une hui- tième : la première , de plomb , étoit attribuée i Saturne , à caufe de fa lenteur ; la fécondé , d’é- tain , à Vénus , parce que ce métal eff mou & d’abord brillant ; la tro'fième , d’airain , à caufe de la dureté & de la foiidité de cette coropofitien métallique, à Jupiter; la quatrième, de fer , à Mercure , regardé comme infatigable & adonné au commerce ; la cinquième, d’un métal mélangé, à Mars , changeant & inégal ; la fixième , d'ar- gent, à la Lune ; & la feptième , d’or , au Soleil. Ces deux dernières repréfentoient amfi les couleurs apparentes de ces deux affres ( Origen. I. VI, p. 290.)». <* Cette échelle & toutes ces portes ont fans doute trait à un fyfiême aftrononuque ; mais ex* cluoit-il les allégories morales ou métaphyfiques ï Ce pafiage de Famé , dont parle Ceife , y entroit certainement pour quelque chofe , & prouve que la métempfycofe étoit la véritable doctrine des. mitkriaqu.es , comme Porphyre l’affure. Ce philo* fophe nous a confervé un fragment de Palias , qui a compofé un ouvrage particulier fur tous ces objets myllérieux. Cet écrivain, après y avoir rapporté l’opinion de ceux qui ramenoient ces fymboles à l’afironomie , ajoute : « Mais le fen- » timent vrai & exact eff , qu’on a voulu défigner, » d'une manière énigmatique 5 les révolutons » fucceffives des âmes humaines dans les differens » corps ( Porphyr . L IV. §. 16. p, iti.) ». Après leur féparation de ces corps , elles dévoient paffer dans les affres , fuivant la doârine qui s’eft per- pétuée chez les perfes. «Ils criftinguent, félon » M. Anquetil , différens deux, où les âmes » jouiffent , jufqti’à leur réfurrection , d’un bon- » heur proportionné à leur vie priïee. Celui du » Soleil , korfckid paé , eff le plus élevé ; au-deffus » eif I c gorotman , féjour d’Ormufd &'des efprits » céleffes , lequ-rl répond à la porté dont parle » Ceife ( Vie de Zoroaftre Zer.d-d- Vejia , t. IL » p. 28-29. ) »* « Avant d’entretenir les initiés de ces différentes périodes céleffes & de leur objet , il eff probable qa’on mettoit fous leurs yeux la repréfentatiea MIT de Mithra fous la figure d’un jeune homnae^ domp- tant un taureau, tan.ôt l'égorgeant , tantôt prêt . à i’ égorger, avec tous les acceüoircs dont il a uéja , été queftion. Cela fîxoit d'abord i’attentron à l’entrée de l’antre facré, qui étoit exactement tracé fur d'anciens bas-relieis. Nenfoyoas pas étonnés : le gouvernement s’etnbarraiioit fort peu que ces myftères tufient connus, puil'que le poète. Stace en parle fans crainte & d une manière très- claire ( Theb. i. 7x9. ). Porphyre dit même que Mithra , comme le taureau placé près d'e la ligne équinoxiale, eft le démiourgue, le maître eu auteur de la naififance ( de antr. Nymph. c, 24. ) 5 ce qui défigne la véritable explication de ces bas reliefs allégoriques , laquelle n'a point échappé aux re- cherches de M. Anqueti!. Selon cet académicien, ils ont particulièrement rapport aux équinoxes de p-mtemps Se d’automne , temps où 1 a rena fiance de la nature & fa fécondité annonce le triomphe de Mithra , protecteur du ju lie , & ennemi d’Ahn- man , qu'ii combat, pour diminuer fur la terre fon pouvoir , c’ell-à-dire , le mal moral ( Acad, des Infcript. t. XXXI. p. 421-22.)- Le lyllême des deux principes faifoit donc partie de la doc- trine des mitriaques : c’ell pourquoi Archéiaiis re prochoit à Manès de croire à la préfence de Mithra éclairant ces lieux myftlques. « Où tu vas , » barbare perfan , s'écriait -il , en impolèr au » peuple , 8c comme un habi e comédien , célé- » brer les rr.yftères de cette divinité ( Acta difput. « Arckel. & Manet, apr. Zacagni Monum. grue. & » Lat. p. 26-65.) ». « Eli ce une calomnie de la part d’ Archéiaiis? ou le reproche qu'ii fait à Mariés eil-il fondé ? La réponfe à cette queftion n’appartient point à mon fujet ; ii fuffira de remarquer , dans les pa- roles qu’on vient de lire , une aliufîon claire à quelque drame-pantomime ulîté dans les myllères de Mithra. Des perfonnages divers dévoient y repréfenter le fajet des bas-reliefs dont j’ai déjà parlé , & d’autres chofes qui ne font pas parve- nues jufqu’à nous- Les hiérophantes en donnoient aux adeptes des explications phyfiques ( Tertull. adv. Marciort. c. 1 5 . p. 72.) ou aftronomiques , conformément à leurs principes ». ci Mosheim a prérendu que Mithra n’avoir e'té, félon eux , qu’un fort chaffeur , qui , ayant déli- vré la Perfc du ravage des bêtes féroces, 8c rendu ainfi la tranquillité à fes habitans , avoir mérité de leur part les honneurs divins ( Stat. ad Cudw. tom. 1 . p. 424. ). Le favanc abbé Foucher a trop bien réfuté cette opinion finguüère, dans fon ex- cellent Traité de la religion des perfes ( Acad, des infcrip tom. X 9 CIX. p. 1 3 1 . ), pour que je puîné être tenté de l'adopter. Mais une conjorôure moms invraifcmblable le; oit celle eue dans les mitkriaques , comme dans les autres mvfières , on faifoit mention des bienfaits de la civilifation 8c du cruel état dont elle avost retiré le genre humain. MIT îjjï Il feroit même poffible d’expliquer , fuirent cette ; idée , une partie du bas-relief. La deferiot'on des ! défordresde lavis fauv3ge ne pouvoir eue plaire ! aux pirates, qui avoient embrafie ce cuirs pré- férablement à tout autre ( Plut. Vit. Pomp. tcm. lll. pag. 44j. ). Enfin , on ne faurort trop le répéter, jamais les anciens myftagogues ns connurent i’unite de doctrine , iis eurent d:àe- rens fyftêmes , en changèrent louvent, 8c furent toujours y adapter les allégories anciennes , qui en étoient , pour ainfi dire , le thème perpétuel >*. « Néanmoins , ce feroit étrangement abufer de cette remarque , fi l’on s’imaginoit que je veuille par-là approuver toutes fortes d’explications. Celle de Boulanger n’eft certainement pas dans ce cas , 8c n’a d’autre mérite que la fingularité. Selon lui, « tout le culte de Mithra n’eft qu’une formule » de période , qu’un planifpfcère aftronomique 8c » qu’une image cyclique , qui , par la fuite , eft » devenue la divinité redoutable des Cycles , des » Temps 8c des Périodes , à laquelle les mithria- » ques ont facrifié des viétimes humaines. En effet, » il n’eft point de dieu plus cruel que celui de la » fin des temps ; on ne fauroit fe le rendre favo- » rable que par des facrlfices très-précieux 5 puif- » qu’il détruit tout , les facrifices ont dû être bar- » bares , inhumains , defiructeurs ( Antiq. dévoit. » tom. Il p. 501. ) ». Que de gens rêvent fans être endormis ! Les favans ont eu quelquefo s ce privilège , & ils le doivent toujours à i’efprit fyf- tématique ». «Non contens de changer d’opinion fuivant le temps 8c les circonftances , les myfiagogues firent plus d'une fois un mélange bizarre de pratiques differentes. Celles des grecs 8c des romains ne pa- rurent point aux prêtres de Mithra contrarier leur eu' te, d’origine perfanne, qu’ils vouloient accré- diter parmi ces peuples. Citons quelques exemples de cette oppofition de rites Se d’op 'nions. Les abfïinences excellives que les nouveaux mitkric- ques ex geoient , étoient condamnées par la reli- gion de Zoroaltre , comme le lavant Hyde ( Hift. rcl. vet.perf. ed ttltim. p. 109. ) 8c Fréret {Acad, des Infcrip. tom. XVI. p. 283. ) l’ont obfervé d’a- près le Sadder. Les perfes rejettent également le jeûne , & leur religion efi peut-être, dit M. An- quetil , la feule dans lacu-lle ii 11e feit ni méritoire, ni même permis ( Théol. cérém. & morale de Zo- r o aire , Zend , AV eft a , tom. 111 . p. 6ci . ). La virginité 8c le célibat , auxquels les mitkriaqu.es obügeoient les perfonnes des deux fexes qui afpi- roient à ia perfection ( Tertull. de prsfcript. CXL. p. 11-. ) , n’étoient pas moins contraires aux prin- cipes des mages , qui les regardoiert comme tn étar réprouvé ( Acad, des infcrip. tcm. XVI. p. 283. ). Fréret ajoute à cette remarque, que le temps de la célébration des mithriaqu.es ne con- vient point à celui des mirhagan de Perfc. Ces premières fêtes fe célébroienc à Rome après Te- IJ2 M I T quinoxe du printcms , au lieu eue ces dernières commençoient quelques jours après le fo'irice d’hiver ( Ibid. ) De ces différences marquées , le favant académicien voudront conclure que les cé- rémonies de Mithra , telles qu'elles étoient prati- quées en Italie & dans la Grèce,, n’avoient point une origine perfanne , mais chaldéer.ne. Les preu- ves qu'il en donne ne font point convaincantes. Pour avoir ajouté à l'ancien culte, les prêtres de Mithra , répandus de toutes parts dans l'empire romain, n'en conLrvoie t pas moins Ls traces, quoiqu'il cherchaffent à les cacher , & on ne peut les méconnoître dans les détails que renferme cet article =>. *>Ce célibat, ces jeûnes, ces macérations, ce baptême, cet-.e offrande de pain , font évidem- ment des pratiques & des cérémonies que les myf- tagegues avoi.nt empruntées du chriftianifme. Elle, étoient comme autant d'armes avec lef- quelles i's s'imaginaient pouvoir le combattre avec avantage, ils profitèrent du zèle ou du dé- fefpoir des partifaras du paganifme expirant , pour tâcher de le ranimer en quelque forre par la célé- bration de leurs myftères , & de plufieurs antres fêtes inconnues dans l'ancienne religion grecque & romaine. En effet, ce n'eft, comme le remarque Fréret , qu'après Conftantin qu'on commence à trouver des inferiptions qui parlent des myftères & des fêtes ce Mithra (Acad, des ir.fcrip. tom. XVJ. p. 176-77. ). Les uns & les autres furent proferits : l'an 378 de i'ère vulgaire, & l'antre facré des Tnithriaqu.es fut aulït-tct ouvert & détruit par les ordres de Gracchus, préfet du Prétoire. Né doit- on pas regretter que quelque témoin oculaire ne nous ait pas laffé une description complette de tout ce qu’on trouva dans cet endroit , un des derniers repaires de la fuperiiitson » i ( Article tiré des Recherches fur les myftères du paganifme, de M. le baron de Sainte Cioix ). M. Dupuis explique, félon fon fyftême , le célèbre monument de Mithra, qui eft dans Y An- tiquité expliquée , tome 7 , pl. 21 $-fig. 4 . c ‘ On y voit ce génie, qui ayant le genou fur un taureau atterré , tient fon muffle de la main gauche, & de la droite lui p’onge un poignard dans le cou. Au coté droit de la figure font deux génies vêtus comme Mitkras. Chacun d'eux tient un flambeau ; 1 un i ,, e ; eve en ^aut s l'autre le baiffe contre terre pour 1 éteindre. Un chien avance vers le cou du taureau pour lécher le fang qui coule de fa pLie. Un icn couché auprès d'un ferpent , eftrepréfenté baillant 2 c fans action au-defîcus du taureau. Sous le ventre au meme taureau eft un Scorpion qui tient de fes deux pinces les tefticules de cet animal. Devant ia icte du taureau elt un petit arbre couvert de L u nes , auquel eft attachée une tor- che allumes ; au - defïcus eft une tête de bœuf. Derrière Mitkras t ou plutôt de l'autre côté , on M î T voit un arbre chargé des fruits de l'automne, fut lequel eft appuyé un autre flambeau , dort le bout qui éclaire efl tourné vers la terre. Auprès de ce flambeau eft un petit feorpion : plus haut on remarque un corbeau *>. « D’autres fymboles font le couronnement de ce bas relief 5 ils font tous pofés fur la même !i;tse droite : le premier eft un génie à tête rayonnante comme le foleil, monté fur un char tiré par quatre chevaux , prefque tous drefies , & regardant de différens côtés. Auprès du char eft un homme entortillé d'un ferpent, qui élève fa tête au-deffus de celle de l'homme. Après lui viennent trois autels flambr yans , & entre les autels autant de fioles car- rées. L’homme nud , qui vient enfuite , eft égale- ment entortillé d’un ferpent ; il a des ailes , et tient de la gauche une pique. Quatre autels flam- boyans font placés à la fuite , & féparés également par des fioles ; enforte qu’il y a fept autels & fix fioles. Le tout eft terminé de ce côté par un génie , dont la tête eft dépouillée de rayons , & dont la parure reftemble affez au croilïant de la lune. Il n’a que deux chevaux, dont il tient les rênes. Les chevaux s’abattent , et ne peuvent plus avancer. Voila quels font à-peu-près tous les fymboles de ce monument allégorique , dans lequel il ne fe trouve aucun animal qui ne foit dans les conflella- tions , & qui n’ait un rapport direct aux équinoxes & aux foHtices de ces fiècles-là /' Les points écuinoxiaux font indiqués d’ufi côté par le petit taureau , ou !a tête de taureau attachée à un arbre couvert de feuillages, auquel eftfufpenduun flambeau allumé j & defautrecôt^, par un arbre chargé de fruits , auquel eft attaché un flambeau renverfé & éteint , & au pied un feorpion. Tout cela défïgne d’une manière frap- pante , les deux flânes équinoxiaux , & l’état de la lumière , 8 c le départ du foieii ; la renaiffance . & h mort de la nature 5 les limites de l’empire de la kim'ère & des ténèbres, du bien & du mal , du règne d’Orcmaze Sc de celui d’Arhiman. Ce font ces deux génies vraifemblablement que l’on voit à droite, habillés à-peu-près comme Mitkras , & dont Lun élève un flambeau allumé , & l’autre 1 éteint. L’un eft le génie du taureau , ou de l’ani- mal dont le fang ^féconde la terre, l’autre , celui du feorpion , ou au ligne d’automne , qui fe trouve placé à côté d’un arbre chargé de fruits, & d’un flambeau renverfé. Ce feorpion eft enfuite répété fous le ventre du taureau éqtftnoxial , dont il dévore- les^tefticules ; fymbole naturel de la ceffa- tion de l’action productive de la nature , à l’entrée du foieii au feorpion céiefte , ou à l’équinoxe d’automne. Les coptes appellent encore le génie de la deflruâion,T y phanie! (Kzrk.er } (Edzp. tom. IL part.- II. pag. 234.) ; Sc c’étoit dans le feorpion qu’on p ! açoit l’empire de Typhon. Le chien que nous voyons à côté du taureau eft Sirius , génie du taureau , celui qu’Oronsaz» sveit mis à là tlîs M I T de tous les génies. & qui par fon coucher hieliaque annorçoit '.'équinoxe e's modèles en terre cmte de ^ fleures de ronde-boiTe, nous pouvons citer une pierre gravée du cabinet de Stolch , repreientaçt Promérhée qui fait l'homme , & qas fe ieit du p-omb pour mefuter 1- s proportions de .a hgur... \ De fer. 'des pierres g . du cabinet de Stofcn.p. 315. n°. 6.) Le fculnte. r opère avec le compas dans Sa ma» , & le peintre travaille avec la mefure dans l’œil ». MODERATOR urbiam campants. Dans une înfeription publiée par Muraton (1053* ' on lir ces mors , qui défignent un officier ou pro- cureur des villes de Campanie. On iit'auffiuans Gruter (44. .1.) , le n«m d’un chef ou modérateur du collège des épulons. MODIALIS , de la grandeur ou de là capacité de la mefure appeI!éeroo ou 4 conges fjeré; > ou 6 cabba , capitha , ou 8 mares , ou 1 2 chénices , ou 24 legs ^ ou 48 hémines. Ce modios ; évalué en pintes , valoir 11 pintes Modios de terre , mefure pythique pour l’ar- pentage. Voyez HectOS , du même pays. Modios j mefure grecque de capacité. V dye j Hecteus. Modios de terre , mefure olympique pour l’arpentage des terres. Voyer L Hectos olympique. Modios , mef.ire géodétiqne ou gromatique de l’Ane & de l'Egypte. Voyn Aroure. MODIUS , mefure de capacité pour les grains des romains. Elle va'oït , en mefure de Fiance» félon M. Pâu£t~n, fô^ 0 5 de boiffeau. EUe valoir, en mefures du même peuple 2 femi-modius » ou 10 | chénices » ou 16 feriers » oa 32 hémines , ou 128 acétabules, ou 192 cyathes, ou 768 ligules. Modius fur la tête des divinités. V. Boisseau, Caylus dit » au iujet d’une Fortune qui porte ^ modius fur la tête : » Il eft certain que cette allé- gorie fait allüflon au bon &: heureux gouverne-, ment. Cette flatterie » eu p'utôt cette vérité rare» n’a prefque jamais été employée' que feus es empereurs » du moins fur ies médailles. On fait que les romains n’ont adopté le boiffeau ou le mo- dius » & ne l’ont employé comme un figre ce Fabbndance» qu’en recevant 'e culte égyptien en général » & celui de Sérapis en. pasucul^r. ne l’ont admis que fous le rè -.ne d’Hadrien J » le modius état t placé fur ia tête de cette Fortune , on ne peut faire remonter plus haut 1a fabrique es ce monument ( Rech . 5. p. 187.). V -. Boisseau. MODULE, terme emprunté- de l’arc hkeéturs par les antiquaires , qui défîgne 1s diamètre d ose M O I ffiéda'I'a. Pour compofer une imte dî médaillés ; de bronze , on a réduit toutes tes granaears a t:o s modules. On les nomme pièces du grand , ni moyen 3c du petit bronze ; par abréviation : G. o. M.'B. P. B. Les médailles du petit bronze Ion: d'un moindre modifie que ce les moyen; <.e les du moyen tout d un moindre module c^e ce.AS uU grand." Les quinaires font, de toutes les medailes, celles du plus petit module. Fcyzj Quinaire. MOENIANE. Voyei Colonne. MOERIS (Lac). Voye\ G.anaux. MOEURS , partie confïdérabie de la mufîque des grecs, app.iiéc par eux hermefmenon , laquelle conüftcit à connoitre 8c choiiïr !e bsenfeant en chaque genre , & ne leur perme::o ; t pts de don- ner à chaque fenriment , à chaque objet, à chaque caraûère, toutes les formes dont ils étaient fufeep- tibîes , mais les obligeo t de fe donner à ce qui étoit convenable au fujet , à l’occafion , aux perfannes , aux circonstances. Les mœurs cônfaftoient encore à tel'ement accorder 8c proportionner dans une pièce toutes les parties de la mufîque , le mode, le temps , le rhythme , la mélodie , 8c même les cbangemens , qu'on fentît aans le tout une cer- taine conformité qui n'y iaiflat point de difparate , & le rendit parfaitement un. Cette feule partie , dont l'idée n'cil: pas même connue dans notre mufîque, montre à que! point de perrecben de- voir erre porté un art où l'on avoit même réduit en règles ce qui eft honnête , convenable & bien- féant ( S. ). MOIRE. On ignore fî les anciens ont fu ■moirer les étoffes , c'eft à-dire , les palier fous la calandre pour y former des impreflions femblables à des ondes. S'ils l'ont fu , l'explication des togs undulatA fe trouve dans la pratique de la mo : re. Dans le cas contraire, il faudra recourir à des brode- ries faites en ondes , à des bordures ondoyantes appel'ées aujourd’hui /èfftww.Ovide les dépeint amfi ( Arte amendi , l. III. 177- ) • Hic undas imitatus , hahet quoque nomen ab undis : Crediaerim r.ympkas hâc ego vefle tegi . MOIS. L°s anciens avoient fait un dieu du mois , sous le nom de mex ( Voye p ce mot. ). Iis donnoient . .fli a Attis , favori de Cybèle x le furnorn de toi ; rs rr is , menotyrannus . Chaque mois étoit fous .a protection d’..r.e divinité. La di- vfnité tutélaire de janvier étoit Junon ; de février , Neptune; de ma::. Minerve ; d’avril, Vénus; ce mai, Apollon; de iu.it , Mercure; de juillet, Jupiter; d'août , Gérés; de feptembre , Vui- ca;n ; d’câobre , M rs ; de novembre, Diane ; de décembre, Velta. Voye\ à chaque nom de mois , dar.s fon ordre , ce qu'il y a à remar- quer relativement à la mythologie. MOI ijj y Mois égyptiens, éthiopiens & romains. Foyer Ère de Dioclétien. Mois des grecs. Chez les anciens grecs , l'an- i née etoi: partagée en douze mois , qui contenount i chacun alternativement trente ou vingt-neuf jours. Mas comme les mois de trente jours précedoier.t toujours ceux de vingt neuf, en les n-mmoïc pleins , ncs.yyi; ou hxaÇtnst , comme fir.iflar.t au dixième jour. Les mois de vingt-neuf jours étoient appelles creux , x.;7>.os ; 8c comme ils finilToient au neuvième jour , on les nomrr.oit enaffnei. Pour entendre, la rr arrière dont les grecs corr.p- toient les jours des mois , il faut favoir que cha- cun de leurs mois étoit divifé en trois décades ou dixa.ne de jours , hzipc.tça ; la premièro décade étoit du mois commençant, fermes ce ycv ou tsxfctve'j ; la fécondé décade étoit du milieu du mois , fermes ftenârr «s ; la troifième décade étoit du mois fîr.iflar.t , feqros ÇCtioïïos , ou rscea Ofiive* y OU XzyovTûç. Ilsnommoient le premier jour du mois *t»foiu* 3 comme tombant fur la nouvelle lune ; ils i’appel- loient aullà ■srcs-rr, cts%ofetv3v OU içafiivos , parce qu'il faifoit le premier jour de la première décade ; le fécond jour fe nommoit ifautyo-j ; le troi- fième , TPi-ry, içxfiivoa , 5c ainfi de fuite jufqu’à otxetTti tçceuito’j. Le premier jour de la deuxième décade , qui faifoit ie onzième jour du mois , s'apoclioit srçani fumürros , ou -zr^u:r>; îzti êitccc , c’eft-à dire , le pre- mier au-deffus de la dixaine ; le fécond de cette rrlême décade fe riommoit s'earter çeze-aâyrcç , eu S'toTifte im S’ir-x. , 8c ainfi de fuite jufqu'à tlr-xt , le vingtième , qui étoit ie dernier de la deuxième décade. Le premier jour de la tro : fitme décade étoit nommé 23 -ecerr z-zruKaS'ti le. fécond , at'JTipit t-srit- x-xS'i , Se ainfi des autres. Quelquefois iis rer.verfo : ent les nombres de cette dernière décade , appellant ie premier jour IplticyTe; cix-cerr ; le feCond , (pê.'îonrsj tr~.ce.Tr, ; le troifième , çlr/cn-oç oyl'or , 8c ainfi de fuite juf- cu’au dernier jour du mois , qui fe nommoit IrcosTçtxs , en l’honneur de Démétrius Poliorcète. Avant le règne de ce prince , 8c en particulier du temps de Solon , on appelioit le den ier jour du mois Im rï >£» , le vieux Sc le nouveau, parce que !a nouvelle lune arrivant alors , une part e e ce jour tomboitfur li v eille lune , & l'autre part e fur la nouvelle. On le nommoit encore i-j.axaj, le trentième , & cela non-feulement dans les mois de trente jours , mais auffi dans ceux de vingt- neuf. A l'égard de ces derniers, on ne comptoit pas le vingt-deux, & félon d'autres ’e vingt-neuf j 140 MOI sru;s on compîoic toujours ccnftaœtnenc ie_ tren- tième. Ain fi , conformément au pian de iaic-s , ions les mois croient nommes mots cie trente jours, quoique par le réglement de Solon la moule des mois n’avoit que vingt-neuf jours. De cette ma- nière , l’année lunaire des athénien? s'appellent une année de 3S0 jours , quoique réellement elle en eût ferrement 3 >4- Comme les noms des mois étaient drfférens dans les différentes parties de la Grèce , & que nous n’avons de calendriers complets que ceux d’Athènes & de Macédoine , c’eût affez de con- fîdérer ici les mois athéniens , en mentionnant fîmplement ceux de quelques autres grecs qui leur répondent. 1°'. Hecatombion étoit le premier mois dêi’an- née athénienne : il commençoit à la nouvelle lune après le folitict d’été, & répondoît , fumant le calcul du favant Porter , à la fin de notre mois de juin & au commencement de juillet. Il avoir trente jours : il s’appelloit chez les béotiens Hip- podromus , & chez les macédoniens Tous : ton ancien nom étoit Cromus. i°. Metageitnion , fécond mois de l’année athé- nienne , qui répondoit à la fin de juillet & au commencement d’août. Il n’avoit que vingt-neuf jours , 8c étoit appelle par les béotiens Panemus , «Se par le peuple de Syracufe , Carnïus. s°. Boedromion étoit le troiiième mois del’année athénienne. Il contenoit trente jours, & répon- doit à la fin de notre mois d’août Se au com- mencement de feptembre. 4 0 . Memacterion , quatrième mois de l’année des athéniens , étoit compofé de vingt-neuf jours. Il répondoit à la fin de notre mois de feptembre & au commencement d’octobre. Les béotiens le nom- mcierst Alalcomeneus . 5 0 . Pyanepfion étoit le cinquième mois del’an- née des athéniens. Il avoir trente jours , & ré- pondoit à la fin de notre oétobre & au com- mencement de novembre. I! étoit appelle par les béotiens Damatrius „ 6°. Anthefterion étoit le fîxième mois de l’an- née athénienne. Il répondoit à la fin de notre mois de novembre & au commencement de décembre. I! avoir vingt-neuf jours : les macédoniens le noœmoient Dafion. 7°. Pofideon , feptième mois de l’année athé- nienne, répondant à la fin de décembre & au commencement de. janvier, Se contenant trente jours. g 0 . Gamdion étoit iç huitième mois de l’année M O L des athéniens. Il répondoit en partie à la fia g e notre janvier , en partie au commencement de février , & il n’avoit que vingt-neuf jours. 9 0 . Elapk&hoHon étoit le neuvième mois d e l’armée athénienne. Il éteit de trente jours , 8c répondoit à la fin de février , ainli qu’au com- mencement de mars. io°. Munyekion , dixième mois de l’aanée des athéniens. Il étoit ce vingt-neuf jours , & ré- pondait à la fin de mars £c au commencement . d’avril. 1 1°. Tkargelion étoit le onzième mois de l’année des athéniens. Il répondoit à la fin dé notre mois d’avril & au commencement de mai. Il avoir trente jours. n°. Scirropkorion étoit le nom du douzième & dernier mois de l’année des athéniens. Il étoit compofé de vingt-neuf jours , & répondoit ea pariie à la fin de mai , & en partie au commeîb cernent de juin. Telle eft la réduction du calendrier attique aa nôtre , d’après Porter ; & je l’ai pris pour mon guide , parce qu’il m’a paru avoir examiné ce fujet avec le plus de foin & d’exaétîtude, Pétau difpofe bien différemment les douze mois des athéniens : il en met trois pour l’automne , favoir, Hecatomheon , Meiagimion & Boedromion , fep- tembre , octobre , novembre ; trois pour l'hiver» Memacterion , Pyanepfion & Pofideon, décembre, janvier, février ; trois pour le printemps. Game- lion , Anthefierion & Plapheboiion , mars, avril, mai ; & trois pour l’été , Munyekion . , Tkargelion & Scirropkorion , juin, juillet, août. Mais , quel- que refpeâ que j’aie pour tous les favans qui ont entiepris d’accorder le calendrier des athéniens avec le nôtre , je fuis perfuadé que la chefs eft impoflîble , par la raifon que les mois des grecs étant lunaires , ils ne peuvent répondre avec la même jufteffe à nos mois folaires. C’efc pourquoi je penfe qu’en traduifant les anciens auteurs , il vaut mieux retenir , dans nos traductions , les noms propres de leurs mois , que de fuivre aucun fyftême , en les accordant mal ou fauffement avec notre calendrier romain. (D. J.) MOISSON. Suivant le droit romain (J. 14./. de ferûs ) , fous Ses empereurs - le gouverneur de chaque province faifoit publier un ban pour l’ou- verture de la moijfon. MOL, épithète que donnent Ariffoxène & Ptolemée à une efpèce du genre diatonique, &A une efpèce du genre chromatique , dont j’ai pai‘-£ au mot Genre. MOL A. Mcyez Meule, MOI- MOL 141 MOLA S ALS A, pâte frite de far’ne ce fro- ntcnt 8e de fel , eue l’on p açoit entre ies cornes de la viâime avant que de l’ égorger ; cérémonie qui s’apnel o*t irr.vioLo.tzo , ci ou vient le terme & immolant. Suivant îa loi de Numa ,^on ne fai- foit aucun facnfice fans y offrir de la pâte ne fro- ment 8c du fel , afin de rendre l'agriculture re- commandable par cette cérémonie religieufe. MOLES fiodrzani. V ayej Adri auzux. MOLIONE. Voyei Molionides. MOLIONIDES , étoient deux frères ; l’un fe nommo ; t Eurytus , & l'aume Cteatus. Iis étoient fis d’Aâor 8c de Molione. On a écrit qu’Aéfor n’étoit que leur père putatif, 8e que leur véritable père étoit Neptune, Quoi qu’il en fuit , le père étant incertain , on les nomma Molionides , du nom de leur mère. On les a fait naître aufli dans un œuf d’argent. Ils éroient très-braves, 8e ils furent chargés , par Augias, leur oncle , du com- mandement de fes troupes , quand il fçut qu’Her- cule ver.oit l’attattuer. Une bleffure que ce héros avoit reçu à l’expédition de Cos ( Veye p Her- cule. ) , fe rouvrit lorfqu’il marchoit contre Augias , 8e le retint malade. Il fit la paix avec les Molionides ; mais ceux-ci inflruits de la maladie de leur ennemi , fe prévalurent de l’cccafion 8e tuèrent*beaucoup de fes compagnons, entr’autres Iphicîus fon frère utérin. H-rcule , pour s’en venger, tendit dans la ville de Chone un piège aux Molionides , lorfqu’ils alloient aux jeux ifth- miques , et lès tua. Quelques auteurs n’attnbuent qu'a la valeur des Molionides , 8e non à la maladie d’Hercule , la nécefïitéoù il fur de leur tendre des pèges pour s’en défaire.’ Molione découvrit les auteurs de l’affaffinat, 8e voulut que les argiens lui livriffent Hercule : ceux-ci le refufèrent. Elle demanda aux corinthiens que les argiens fuffent déformais exclus du fpeétacle des jeux ifthmiques , comme infraéteurs des loix facrées de ces jeux : elle ne put l’obtenir ; mais elle maudit ceux des Eiiens fes fuiets qui s’y trouveraient , ce qui fit une telle imprefïîon fur eux , qu’au rems même de Paufanias, les athlètes de cette nation n’affiftoient jamais aux jeux Ifthmiques. fort adroit, la irar. ce l’un ter.oit la bride 8c l’autre le fouet. Us s’entendoier.t parfaitement, 8c jamais Hercule ne put les vaincre que par artifice. MOLO , furnem de la famille Pcmposia. MOLOCH , lire des principales divinités de ’ l’orient, étoit repréfentée fous la figure mor.f- trueufe d’un homme & d’un veau. On avoit mé- nagé vers les pieds de la ilatue , plufieurs four- neaux, dans iefeuels en jettoit des enfans-, ma’heu- reufes viétimes d’une cruelle fuperftiticn; Se pour errpêcher qu’on n’er.terdît leurs cris, les prêtres du dieu battoient du tambour. C étoit la grande divinité des ammonites , le Saturne des carthagi- nois , le mithras des perfes. Moloch fignifie rci. Les hébreux s'adonnèrent Cuvent au culte irrpie k barbare de cette idole. MOLOCHINUM. \ T . , MOLO CH IN ARI US. f L rcma:ns a P peI ' loient du premier nom la couleur qui reffembloit à celle de la fieur de mauve. Nonius dit (XVI. zi) : Molockinum a grtco color eji flori fimilis melvt. Les ouvriers qui préparaient cette couleur por- toient le fécond nom. MOI.QH , héros que les gorryniens , habitans de Crète , honoro ; ent comme un dieu. I! étoit petit-fils de Minos. ( Diod . Sicul. I. 5.) MOLORCHUS , berger qui exerça 1 hofpita- lité envers Hercule , lorfque cet héros vint tuerie lion de Némée. On donna depuis fon nom à la forêt de Némée. -MOLOSSES, dans l’Epire. moaosxhn. M. Eckel attribue à ce peuple une médaille de bronze avec cette légende & un foudre dans une cou- ronne. Ces chiens des Mclojfes étoient célèbres pour la chaffe & pour la garde des troupeaux. MOLOSS US , furnom donné à Jupiter , parce que chez les Moloffes , peuple de l’Epire , il y avoit un oracle de ce dieu , qui fe rendoit par des chênes. Voye 1 Oracle. Les Molionides avo’ent époufé les deux filles de Dexunène , roi d’Oiène. Chacun laiffa un (fis : celui d’Eurytus eut pour nom Tclpius , & celui de Cteatus s’appella Amphimacus. Ils régnèrent a jrès la mort d’Augias , conjointement avec fon fis Agaiihènes. Mais cette hiftoire eft rapportée différemment par différens auteurs. Voy. Augias, Hercule. On dit encore que les Molionides n’avoient qu’un corps à eux deux , avec deux têtes,, quatre mains & quatre pieds ; qu’ils formoient un cocher MOLOSSUS , fils de Pirthus & d’Androma- que. Dans l’Andromaque d’Euripide , Hermione veut faire mourir Molojfus avec fa mère ; elle profite de l’abfence du père pour fatisfaire fa jaloufe rage ; mais les jours du jeune prince for t défendus par le vieux Pelée. Après la mort de Pyrrhus , le jeune Molojfus fut obligé de céder le trône à Hélénus , auquel il fiiccéda enfuite. On croit que c’eft de fon nom qu’une partie de l’Epire fut appellée Moicffie , & fes peuples Moloffes» MOLUS , père de Mérion. 1^2 M O M MOLY. U'rue étant prêt à entrer dans îe palais de Ciïcé j Mercure vint à fa rencontre , fous >a forme d’un ’eune homme , lui apprit que ceux de ïcs compagne ns cui étoient entïés dans ce parais 3 y étotent enfermés comme des pourceaux dans des étables 3 & que le même fore 1 y attendent _> s ii ny prenoit garde, tnsr ême terris le dieu iui fit voir une plante qui est an excellent préfervatif contre toutes fore, : cmnns ; il i arracha de terre vO fa préience , & lui en enfeigna les vertus. « C étoit, » d:t Homère , une efoèce de plante dont la racine » étoit noire , & la fleur blanche comme du lait. xt Les dieux l’appellent moly ; il eft difSciîe aux » mortels de l'arracher , mais les dieux peuvent « toutes chofes ». Les botanifies reconno-.flent pîülieurs efpèces de moly , une entr autres , que Cafpard Bauhin appelle 'moly latifolitan iiliflorum , qàî a des fleurs blanches & une racine noire; c efl une efpêce d’ail. MOMIE ou MUMTE , corps embaumés que î’an tire des anciens fouterrdns de l’Egypte. On lira à l’article Embaumement , les manières di- verses que -l’on pratiquoit pour faire les momies ; nous n’en traiterons ici que la partie h.itonque. On trouve les momies en Egypte , près du grand Caire, aux environs d’un village nommé Sakara. Le terrein refftmble à un vafte cimetière , o:né de piufieurs pyramides. Ii y a fous terre un grand nombre de grottes ou chambres voûtées, où l’cn defeend par une ouverture en forme de puits. Les momies /ont enveloppées dans de petites bandes de toile de coton , trempées dans une cotftpofition propre à empêcher la pourriture ; ces bandes font tant de tours & de détours , qu'il y an a quelque- fois plus de mille aunes. Souvent la bande qui règne en long depuis la face jufqu’aux pieds , dt ornée de figures hiéroglyphiques, peintes en or. Il y a auflï des momies qui ont fur le vifage une feu-lie d’or appliquée fort délicatement ; d’autres ont me manière de cafque , fait de toile enduite de plâtre fur lequel on repréfente encore le vif ge de la perforine. En développant les momies , on trouve quelque- fois dai s l’intérieur de petites idoles de bronze, ou d’antres matières travaillées avec art : quel- ques unes ont une petite pièce d’or fous la langue. On voit iss' momies enfermées dans des ca’ffes faites de piufieurs toiles collées enfemble , ou de carton, félon quelques uns. Ces corps tirés des foffés ou catacombes qui fe trouvent proche le grand Caire , où les égyptiens enfsrmoient les cadavres après les avoir embaumés, font les vrais momies qu’on recherche avec tant de foin , 3 c auxquels on a tellement attribué des pro- priétés extraordinaires. M O M Mais on donne encore le nom ce momies ç g mamies , aux fquelettes que l’on trouve enterres fous les fables mouvans des déferts de la Libre qui ont été defféchés par les ardeurs du foies! 5 8c par ce moyen préfervés de la corruption. Quelques-uns croient que ce font les fquelettes des cadavres qui y ont été enterrés, afin de f$ conferver en entier fans les embaumer. D’autres penfent que ce font les fquelettes des voyageurs enterrés & étouffés fous les tourbillons de fable que les vents élèvent dans ces déferts , & qui ont été enfiiite defféchés par la chaleur du foieil. M. Paw a beaucoup parlé des momies dans fes recherches fur les égyptiens & les chinois ; il s’exprime ainfi : » L’art à’ embaumer parer: avoir été inventé par les éthiopiens , qui ne tenfer- moient pas leurs plus préeseufes momies dans des ca : ffes de bois, mais ils les envebppoient d’une matière diaphane que les grecs, comme Hérodote, Diodore , Strabon & Lucien , ont pris pour da verre , quoique ce Semble avoir été réellement une réfi; e tranfparente à-peu-près de la même nature que l’ambre jaune , qui coniervercit amli bien des cadavres humains , qu’il conferve des cada- vres d’infeefes , fi l’on avoit ’ie fecrét de le fondre 8c de le préparer. Les égyptiens qui ne trouvèrent point de telle fubflance dans leur pays , furent obligés de faire pour les momies des caiffes ce bois ; 8c ce fut enfuite fur ces caiffes mêmes qu’ils copièrent les premières fhtues , qui fe trouvèrent toutes taillées comme des figures emmaillottées. Quand on vouloir leur communiquer un peu plus de vie en écartant lesl anges , ou ce qui en tenoit la place , on laiffa toujours les pieds joints , comme ils le font dans le colofl’e de Memnon. C’eft ainfi que cet ufage s’établit , 8c les prêtres le confacrèrent uniquement pour les fymboies de la religion ». » Les égyptiens ont fait auffi pour conferver les momies des caiffes de verre , telles que celle où repofoit le corps embaumé d’Alexandre dé Macé- doine. Ils en ont fait de marbre blanc , de marbre noir , de bafaire 8c de pierre de touche (lapis pha~ latis) , telle que celle qu’on voit en France au châ- teau d’Uffé dans la 1 ouraine , & dont on trouve une defeription à la pase 329 dg recueil d’ antiquités dans la Gaule , par M. de la Sauvagère , qui dit que les égyptiens n'embaumèrent plus les corps après ia conquête de Cambyfe ; mais il y a en ce a une erreur de piufieurs fiècles , puifquils conti- nuèrent à embaumer probablement iufqu’au règr.s de Théo-iofe ». » Les égyptiens étoient un peuple fi. jaloux, qu’on l’a même accufé de craindre les embaumeurs. Hérodote croit que ces terribles hommes ;r.fu!» voient éifeétiyement à des cadavres ; mais ii faut M O M croire eut la jalouûe , qui exagère tout , y a v O!t fa:t naître à leur égard ces foupçons inj-r.eax. Ce eu t: y a de bien vrai , c eft que .e temps n i pcii t adouci la paflion doniinante des P.abttans de cette malheureuie contrée , comme on te peut voir par ce qu'en dit le chevalet d Ar.icuz, à- fur- tout par ce qu'en dit M Mail : t. (An-Uax Voyage au Lev. tom. I. page 2.0 6. A taillée Defcrtptzorz ae l'Egypte. Parc. II. v. 1 1 5 • ’-e B édit. in- 4°.) ”• « Quelques voyageurs ont prétendu qu’ancien- nement on embaumoit en éeypte avec beaucoup plus de foin & ae magnificence les c. rps des fem- mes que ceux des hommes ; mats c'eft un pur hafard qui a donné lieu à ce pfè;ugé. La p’upart des momies envoyées jufqu’à préfent en Europe , fe font trouvées en effet être des corps de femmes, parce qu’on les a prifes dans les fouterraïns ae Sakira & de Bujîris , où l'on enterroit beaucoup de perfo. nes du fexe. Si les turcs Sc Es arabes vou. oient permettre de fouiller dans des endroits où l'on fait qu'il y a des cryptes , en n’en tireroit peut-être que des momies d'hommes, dont M. Pococke a fuppofe que la fépulture fe trouvoit, pour cetce partie de l’Egypte la plus voifine de Memphis , dans les grottes cu’on voit le long de la rive orientale du Nil. ( [Defcrip ofthe Eaft. B. V. cap. q. ) Ce rw’eft donc pas fur des chofes qui dé- pendent uniquement du plus ou moins de bonheur de ceux qui fouillent dans des ruines , qu'on peur appuyer fon jugement. Au refle, je ne crots point que quelques-unes de ces momies de Sakara loien: des corps de femmes publiques , comme M. le docteur Shau le prétend ; les Cafiettes qu’on a tr uvées auprès d'elles, 8c qui renfermoïent de petites ilatues dans des attirud.s très-fibres, & enfuite des p : nceaux avec du fume ou de l’anti- monie po. r noircir les yeux , ne le prouvent pas : car dans 1 Orient l’ufage de fe peindre les yeux a été & eft encore aujourd’hui en vogue parmi les perfonnes, de !a première qualité. Quant à ces p : cités ftarues doncM. Shau & leconfu! de France ont fî mal jugé , ce font indubitablement des Ofîris avec le pha.ins ». » Quant ài'art d'embaumer les corps , i! n’exi- geoit point, ainfi que l’on s’imagine , des conr.o f- fmees chytniques fort approfondies; 8 c quelques obfer rations réitérées ont pu d’abord faire décou- vrir la durée du temps qu'il falloir laitier à l’action de l’a kali fixe pour pénétrer la peau & la chair ; & il r.’y a perfonnequi ne fâche qae ce terme avoir été fixe pour toujours à fcixante dix jours , ce qui heureufenunt ne fournit pas deux mois philofo- p nique , qui font chacun de quarante jours, fans quoi ies aichymiües euffent encore voulu décou- vrir de grands myflères. Ce qu’il y a de plus re- rria'o aabie au fujet des momies , c’eft que plus on avance vers la haute Egypte , moins on en trouve , éc encore celles que Vanslrb prétend avoir été M O M i*> découvertes dans !a Thébaaie , étofint-ehes t:ès- mal coniervtes. On fait , par le témoignage des anciens, que les couleuvres cornues repofoient après kur mort dans le temple de Thèbes ; ma>S on n’en 2 jamais deterré le moïndie débris. Et en généra' , je doute qu'on ait vu en Europe beau- coup de momies d’animaux tirées ce quelque c.-- tacoir.be firme au-delà du v-nat-iix ème degré de lati ude Nord : tandis qu’aux envi ons de biha-.a & de Bufiris on trouve par milliers des vaies qui renferment des ibis Comme les européens s étts- b isflTent fort rarement dans quelque ville ce 1 Egypte plus méridionale que le Caire , ii eft fûr que cela eft en quelque forte camé du peu de recherches ou’on a faites dans fis différons can- tons de la Thébfide : car je ne parie point de l’Ethiopie , dont les momies nous font entièrement inconnues , quoique rien ne ieroit plus curieux que de retrouver quelques corps humains enve- loppés de cette fubiiance q.:e fis anccns ont prife pour du verre , & qui peut avoir été une refîne diaphane , 5 c peut-être même une gomme qu’on fait fe trouver abondamment dans cette con- trée ; car une partie de l’Arabie , l’Egypte 8c l’intérieur ce l’Afrique jufqu’au-delà du Sénégal , produifent plus de gomme qae !e refte du monde connu, parce eue l’acacia fe plaît fingulièrement dans ccs régions brûlées , 8c ii y répand ians com- paraifon plus de fubftance gélatiy.eufe qu’on en obtient des arbres de fon efpèce plantés fous d’au- tres climats ; &r l’extrême rigueur du froid fem- ble produire un effet allez femblable fur ies arbres réfineux ». « Les opinions des favans fort partagées fur les véritables caufes de la rareté des animaux embau- més de laTbébaïde : ies uns, en faifant quelque violence au texte de Plutarque , prétendent Darda démontrer eue réellement les thébains n’tmbaa- moier.t jamais aucune bête ; d’autres penfent que les Pharaons ayant tranfporté leur cour à Mem- phis , firent placer aux environs de cette ville.» par je ne fais quelle politique , toutes fisfepuîtures drs animaux lacrés. Mais ce fentiment des moder- nes patoît auffi peu probable que tout ce que iss anciens ont dit d’un tribunal étab.i pour jug- r ies morts , Scqui ne peut avoir fubiîfte de la manière dont on le croit vulgairement- Enfin l’imagination des grecs a travaillé beaucoup fur i’hiftoire de 1 Egypte : fouveat ils entrent dans d ; s détails qûî femblent porter uri caractère frappa nt de candeur 8c de vérité aux yeux des leéleuis ordinaires , & qui s’évancuiftent comme des rêves, dès qu'on les foumec a un examen iigcureux ; 8c li l’on n’ave-i: dé.à affez. bien prouvé dans les Mémoires deT académie des inscriptions (tome XKIII.r. Se y), que de certains procédés, cu’HéiQ.dote rapporte touchant la mar.-ère d’y embaumer Us corps hu- mains, font impcfilbies cms la pratique, on. peuv roi: ici le démontrer fans beaucoup de peint. Aa 144 M O M refte , je croîs entrevoir ie véritable motif ce la rareté des animaux embaumés de la Thébaïie . dans la difficulté où l’on y a été de s’y procurer en allez grande quantité les drogues néceffaires , & dont les meilleures , comme la cédria & le bitume judaïque j étoient apportées avec les aromates par les caravanes arabes , qui ayant dépafte l’ifthme de Suez , n’ailoient pas plus loin , &c s’arrêtoient dans les premières villes du Delta. Car il n’y avoir alors aucune communicatio'n entre l’Arabie & Sa Thébaïde par la mer Rouge. Les égyptiens , loin de nayiguerfur cette mer-là , n’avoient point même fait de chemin pour fe rendre aux endroits où l’on a vu depuis les ports de Myos hormos , de pkilo- teras 8 Î de Bérénice Troglody tique. Tout cela étoit pour eux un pays inconnu ou indifférent. Et ce ne fut que- dans des temps bienpoftériéiirs à ceux dont il s’agit ici , que les Ptolemées ouvrirent les routes que les égyptiens avoient tenues constamment fer- mées. Après cela*, on peut bien concevoir qu’il en coûtoit fans comparaifôn moins pour embaumer un corps à Memphis qu’à Thèbes , où ii falloir ache- ter de la troisième ou quatrième main les drogues venues de l’Arabie ». _ On voit fur un jafpe verd de h collection des pierres gravées de Stofch , Anubis & une momie ; un croiffant 8 c une étoile font placés, entr’eux deux. MOMIME. L’empereur Julien dit dans fon IV e difcours fur le Soleil , que les phéniciens d’E- deffe donnent deux alfeffeurs au Soleil , Momime 8 c Azize. Jambüque , précepteur de Julien , difoit que Momime étoit Mercure , & Azize Mars. MOMUS étoit fils du Sommeil & de la Nuit , félon Héfîode ( Thêog. ). Son nom grec ftüpos fi- gnifie réprimande > raillerie : auffi- paffoit-il chez les anciens popr le dieu de la raillerie & des bons mots- Une épigramme de l’Anthologie ( Lié. I. c. ii. ép. 4. ) lui donne des ailes. Lucien * dans fon livre du Confeil des dieux & dans fon Dialogue des feétes , parle fouvent de Momus ; il en raconte entr’autres cette fable in- génieufe : « Son occupation ordinaire étoit d’examiner les aétions des dieux & des hommes , pour les *-®^ rner en raiiierie &c s’en moquer. Neptune . Minerve & Yulcain l’ayant choifi pour juger de L excel.ence de leurs ouvrages , ii trouva que Neptune , en faifant le taureau lui avoir mal placé les cornes^, & qu’il les devoit mettre fous tes yeux , afin d ajufter plus sûrement fes coups , ou du moins aux épaules pour les donner plus forts. La maifon de Minerve lui] parut mal conLruite , en ce qu elle n’ étoit pas allez mobile pour la pouvoir facilement tranfporter quand on M O N avoir de mauvais voiftns. Et pour l’homme de Vulcain , i! péchoît, difoit-il, en ce qu’il lui (U. voit faire une petite fenêtre vis-à-vis du cœur" pour Iaifler voir les penfées les plus fecrettes , & éviter par-là toutes les fourberies 8 c les trahif ons qui fe commettent. MONAULE. Les grecs appelîoient monaule la flûte à une tige , dont les uns attribuent l’ia- vention à Ofiris , & d’autres à Mercure. Bulien- ger, dans fon traité De tkeatro , rapporte arlfi qu’on appehoit monaule celui qui joue de la flûte feule & fans aucun autre acccmpagrement. Je penfe que le mot monaule étoit moins le nom d’uae forte particulière de flûte, qu’une épithète -ou un nom général pour toutes ies flûtes Simples ou à une tige. „ MONDAINE DES JUIFS MODERNES (Ere). Les juifs modernes fe fervent d’une ère du monde, qu’ils prétendent être fort ancienne, mais que plufieurs critiques ne font remonter qu’au XIV 3 Siècle : quelques-uns néanmoins en placent l’origine au XI e . Quoi qu’il en fcit , les juifs comptent jyiSi ans depuis la création du monde juiqu’à J. C. , de manière que leur année 3762 commence , pour le ftyle eccléfiaflique , au pnncems de la première année de notre ère vul- gaire , & pour 1e civil à l’automne fuivant. L’année des juifs eft une année lunaire com- pofée de 1 2 mois, qui font alternativement pleins & caves, c’eft-à-dire , de 30 & de 29 jours. Lorf- que l’excès de l’année folaire fur cette année lu- naire fait 30 jours ou davantage , ils ajoutent un mois , en répétant le mois Adar. Pour lors , l’an- née eft de I 3 mois , & on l’appelle embolimique. Les juifs modernes tiennent, comme nous, des anciens hébreux , un cycle lunaire de dix-neuf ans , par lequel ils divifent tout l’efpace de Lut ère. Jufqu’à J. C. , félon eux , il s’eft écoulé 198 cycles , & le 198 e a commencé à l’automne de la première année de l’ère chrétienne. Dans la révolution de chaque cycle, il fe trou- ve , comme dans celle du nôtre , fept années etn- bolimiqu.es , qui font les 3 , 6 , 8 , I I , 14 , 17 & 1 9 e ; les autres années font communes. Mais ni les unes ni les autres n’ont pas toutes le même nombre de jours. Les juifs dtftinguent trois fortes d’années em- bclimiques , dont la plus petite qu’ils nomment aeficiente , eft de 383 jours , la moyenne & orüi- naire de 384, & la plus grande qu’ils appellent abondante, eft de 385 jours. De même ils diftinguent trois efpèces d’années communes , dont la plus petite ou déficiente eft 35 ? M O N M ON 145* 3 jours , la moyenne & ordinaire de 354 . , &r la p; l=s grande ou abondante de 3 31- Les ceux taoles Suivantes repréfearnu toutes ces variétés , avec le nombre de -ours qui convient à chaque msjis , dans les (Efférentes fortes d'années , la fomme totale qui en réïulte à la fin de l'année, & les mois juliens qui leur correfpondent. I 1 Années Communes des Juifs. Années embolimique s dis Juifs. j Noms A N N E £ S Mois Noms A N N E S s . P t 5 U I b Judaïques. déficiente. Ordinaire. Abondante. correfpondans. Judaïques. Déficiente. : Ordinaire. | Abondante Nifan. 30 jours. 30 jours. ;o jours. Mars , Avril. Nifan. 30 jours. 30 jours. 30 jours. ; Jiar ou A:\i». z 9 z 9 z 9 Avril , Mai. Jiar. 19 19 z 9 Siban. 5° 3° JO Mai , Juin. Siban. 3° 30 30 Fhamuz. *9 19 19 Juin , Juillet. Thamuz. 19 19 z 9 Ab. 5° 3° 30 Juillet, Août. Ab. 3° 3o 30 Elul. i9 19 19 Août, Sepr. Elu!. 19 1 ? 2 9 Thifri. 5° 3° 30 Sept. Uctob. Thifri. 3° 30 . 50 Marchefttan. 19 19 3° Oitob. Nov. Marchefuan. 19 z 9 30 Calleu. z 9 30 JO Nov. Déc. CJalleu. z 9 30 30 Teberh. *9 19 19 Déc. Janvier. Tebeth. z 9 z 9 19 Sabath. 3° 3° 30 Janvier,Févr. Sabath. 3° 3® 30 Adar. 29 z 9 z 9 Février, Mars. Adar 1 . 3° 3° 30 Mars. Adar 2 . 2 9 z 9 19 Somme to- Somme to- s taie des jours. 353 3J4 3>5 taie des jours. 383 384 00 rTs Les juifs ont des jours de rebut , par lefquels ils ne veulent point commencer l'année , de peur que la fête de piques ne tombe ces mêmes jours là. Ils appellent Kébies les autres jours, par lefquels il eft permis de commencer l’année. Ils nomment aufii Rofck hafeana le commencement de l’année civile. Pour ne point commencer l’année , ou célébrer les fêtes aux jours de rebut , on fait une tranfiation de férié , quand le cas y écheoir. La méthode pour faire cette trarüation eft fondée fur ce proverbe , nunquam Nifan in Badu , nun- quam Thifri in. Adu. Voici quel eft le fens de ce proverbe : Badu répond à ces nombres ,2,4,6, & Adu à ceux-ci 1,4,6. Les juifs veulent donc dire par ces mots : Nunquam Nifan in Badu , qu’il ne faut jamais -faire la néoménie , ou nouvelle lune de Nifan , ni par ccr.féquent pâques , qui tombe toujours le 1 j de cette lure , aux fériés 2,4,6, & par ceux-ci : Nunquam Thifri in Adu , qu’on ne doit jamais célébrer la nouvelle lune de Thifri, par laquelle s’ouvre l’année civile , ni commencer la fête des tabernacles par les fériés 1,4,6; & comme la per.tecôte eft le jo° jour après piques , & doit par conféquent tomber à la fe'rie qui fuit celle où l’on a fait pâques , ils veulent aufli qu’on ne faffe jamais la pentecôte les fériés 5, p, 7. C’eft Antiquité s , Terne IL. ainfî qu’ils remettent ces fêtes aux jours licites , qu’ils appellent Kébies. Ayant une fois fixé la Kébie de Thifri, ifs voient de quel efpace fera l’année. Pour ce'a , ils ôtent la Kébie de l’année de celle de l’année im- médiatement prochaine , en y ajoutant 7 , fi l’on ne peut pas fans cela faire la fouftraétion ; & fui- vant que le relie eft 3 , ou 4 , ou y , ils concluent que l’année eft déficiente , ou moyenne , ou abon- dante ; & fi le refte eft r , ou 6 , ou 7 , ils difent que l’année eft embolimique , déficiente , moyen- ne , ou abondante. Suppofons donc que la Kébie d’une année foit la troiiïème férié , & que la Kébie de l’année qui vient foit la feptième férié, de 7 ôtez 3 , reliera 4 , qui fera connoirre que i’année ell commune & moyenne ( L'Art de vérifier les dates ). MON DE , mundus ( Plutarq . in Romul. ). C’eft le nom qu’on donnoit à Rom: à une grande folle, qui étoit dans l’une des places de cette vil'e, près des comices ; dans laquelle Romulus ordonna que chacun eut à jetter les prémices de routes les cho- fes dont on fe fervoit , feit pour la néceftité , l’hon- nêteté ou la vdupré. On ordonna même dans la T i 4 5 M O N fuite à chaque particulier d’y jetter quelques poi- gnées de la terre où il avoir pris naifïance , & d ou i! étoit iorti pour venu s'établir à Rome ; peut- être pour marquer par ce mélange de tant de cho- fes l’union qui devoir régner entre tous ces dme- jens peuples ainfi réunis. Monde ouvert , mandas patens , petit temple rond dédié aux dieux infernaux , que l’on nomma mundus , à caufe de fa figure : mundi nomen impo- fitum efi as eo rrtwido qui fupra efi. Il ne s’ouvroit que trois fois Pan-, le lendemain des Voîcanalts, le cinq d’oétcbre , &Te fept d.s ides de novembre. Pendant tout ce temps , on n’auroit ofé iivrer bataille , tenir des afiemmees , fe marier , ni fa re aucune affaire publique ni par- ticulière , pour la raifon , dit Macrobe , que i’enfer étoit ouvert : Mundus cum patet , deorum trifiium atque inferûm quafi janua patet ( Sat. I . xS. ) j ou jeux qui AÎONHIMEPION , \ = MONOMEKWM , § £p^ acIe rte du;oient qu’un jour. MCNERIS . du grec ftovtips , navire à un feul rang de rames , tel. que les galères modernes. MONETJ. On trouve an mois de juin dans un calendrier des marbres romains ( Gruter. rgj.) ces mots : Dedicatio. tdis Junonis rr.onet&. En voici l’explication t J unon prcndoit à la monnoie chez les romains , & elle avcit un temple fous ce nom dans lequel elle étoit repréfentée avec les inftru- mens de la monnoie , le marteau , l’enclume, les tenailles 8e le coin. MON ciceç au champ de Mars. On choififfoit pour eet emploi des hommes graves & d’une conduite irré- prochable, qui fuffenten état de joindre l’exemple au précepte. Iis avoient suffi le droit de correction fur ceux qui fe négligeoient dans leur devoir, Êç le pc été Claudien nous en repréfente un la verte à la main : Info nuit cum verberefigna magifter. Monitores étoient auffi les mêmes que no- menclatures. On appelloit encore de ce nom ceux qui venoient au fecours de la mémoire trou, blée des adieurs , que nous connoiffons fous le nom it fouffieurs , & les valets qui rappelloient à leurs maîtres ce qu’ils avoient à taire pendant la journée. ( : MONÉTAIRES , T . MO N ETALES , >Le met frânçois collectif MONETARII. ) monétaires défigne & les triumvirs- monétaires , monetaies , qui avoient la direction des rr.onnoles , & les monetarii , ouvriers des monnoies. Il fera queffion des premiers à l’article des Triumvirs. Les féconds Tormoient avec leurs femmes & leurs enfants un corps uniquement occupé à cette fonction , & ils obéififoient à des procurateurs. Leur nombre fut fi grand fous l’empereur Auréiien, qu’ils eurent l’audace de fe feuiever contre ce prince, après avoir tué un certain Félicifilrr.e , leur procurateur , & ils foutinrent une guerre qu’on eut bien de la peine à terminer- MONNOIES des anciens ( Extrait de la Mé- trologie de M. PauBon. ). Cicéron donné' une autre origine à ce furnom. Un grand tremblement de terre étant arrivé à Rome , ait-:! ( Lzv. 1 de la Divination ) , on en- tendit fortir du temple de Junon une voix qui avertïfifoir d’immoler en expiation une truie pleine. De-là vint que ce temple fut appelle le temple de Junon avertijfanîe. Il ajoute plus bas: Depuis l’a- vertiffement que Junon-Moneta donna d’enterrer une truie pleine, de quoi nous a-t-elle jamais avertis ?, On voit fur les médailles confu’aires la tête de Moneta , g e fur les impériales fa ftatue. Sur les mé- dailles impériales on voit quelquefois jufqu’à trois ftetues de Moneta jpaut défîgner fans doute les trois métaux employés aux monnoies , l’or , l’argent & le cuivre. MONILE, Voyez Collier. MONITORES , ceux qui étoient chargés de veiller far les jeunes-gens qui faïfoient leurs exer- » Dans les anciens temps, on ne faifoit point et qu’on appelle des achats $c des ventes ; on échan- eoït les marchandifes fuperfiues que l’on pcifé- oit centre les marchandifes fuperfiues cu’un aune avoir , mais que l’on n’avoit pas foi-même. Dans cet état des chofes , on ne pouvoir cosferver long-temps chez foi les productions qui sxce- doient le néçeîTaire , & l’on ne pouvoir acquérir celles que l’on n’avoit pas , qu’à proportion ce fes befoins. Dans ces terrps-ià , il étoit donc beau- coup plus difficile qu’un particulier s’enrichît en épuifant un autre particulier «. « Ce fut Bacehus , c’en-à-dîre Offris, qui, félon Pline ( l. VII. c. $6. ) , apprit aux hommes l’art de vendre & d’acheter : emere ac venderemj- tïtuit Liber pater. Ce fut donc lui qui inventa A monnoie ».Si nous en croyons Hérodote (L I- ) - £S lydiens ont été les premiers peuples qui a ,erlt commencé à battre de la monnaie d’or Se d’arg en: M O N pour :e commerce ; de même qu’ils ont inventé les jeux oui leur etoient communs avec les grecs , le jeu des dames ou des échecs , le jeu de la balle , 6c d'autres frivolités femblables. Desa en pour- roit conclure eue la monnaie de Baccnus ou d L/- liris Ti’etnir ni d or ni d argent , mais de quel- cu autre n oral , &c. Suivant Eohore Sc Strabon (Geogr. i. VIII. ) , Ce fut Phédon ou Phidou qui le premier fit fabriquer des monnaies dar- g:nt dans la Grèce- Argee ou les naxiens , au rapport d’Aglosfthènes , furent les premiers qui firent des monr.oies d’of , d’argent , de cuivre oc de fer : Ereéthée en fabriqua le premier à Athè- nes , & Xénophanes en Lydie & en Lycie : Ly- curgue fit battre le premier de la monnoie de fer à Sparte ; & Saturne eu Janus fut le premier^ qui ordonna de :a monnoie de cuivre en Italie. i:te- Live dit qu’on s’avifa fort tard de faire fabriquer à Rome de la moiuicncd argent. Nous liions dans Eutrope ( /. JA) quexe tut vers l’an 485 ; Sc dans Pline , que ce fiu- l’an 4S4 ou 48) de la fondation de Rome. Selon le même Pline , ce ne fut que l’an 537 de la fondation de Rome, que l’on fabriqua dans cette ville de la monnoie u or. Laifibns ces recherches très-incertaines , pu I- que les autorités fe croifent , far 1 époque & l’ancienneté rie l’inftitution des monnaies , & ve- nons à ce qui les concerne plus intimement. »• =3 La monnoie ell la mefure relative St compara- tive de la valeur réciproque de toutes les chofes deftinéesauxbefoins ou au luxe des hommes; mais ce n’eft que refpeéfivement aux temps , aux mœurs & aux circonftances , que i’or , 1 argent & les autres métaux mannoyés font la mefure de ra richeffe. Ce n’eft ni l’or ni l’argent qui affigne la valeur abfolue aux chofes de première néceffite ; ce font ces chofes au contraire qui aflignent du prix à l’or & à l’argent. Si , par exemple , en 1777 a la mefure de bled valoir quarante fous ; qu’en 1778 elle ne vaille que vingt fous, & que dans ces deux années la valeur des autres denrées, & de toutes les chofes néceiïaires a la vie & aux commodités de l’homme , ait fuivi la proportion du prix du bled : on pourra dire avec raifon & vérité , qu’en 1778 , l’or & l’argent ont moitié plus de prix qu’en 1777 , pulfqu’avec la même -quantité de monnoie , on a en 1778 moitié plus de marchandife qu’on njen avoit en 1777. Nous iifons dans Pline ( l. XVIII. c. 3.) , que fous plufieurs édiles , & particulièrement i’année que L. Méteiius triompha à Rome , le modius de bled n’y valut qu’un as" Là-deffus je Lis une fuppofi- t;on ; lavoir, que l’as d’alors n’étoir que du poids d'une once romaine de cu'vre , que .e aenier étoit 3 la taille de foixente-douze à la livre romaine , & valoir vingt fous; & je dis : Dans le temps qu an moiius valoir à Rome un as ou une once romaine de cuivre , il fallait trente-une onces de cuivre M O N 147 poids romain pour procurer la quantité de bled an- nueiîenécefTaireàiafubh'rianced’un citoyen. Or, >1 n’y a pas Ions- temps ou’en France le feuer de b ed mefure de Paris valoir trente livres -monnaie , 8c plus ; il faut deux fetiers de bied pour ég der trente-un modius ; foixante livres -monnoie b'c- toient donc pas plus utiles en France, lorfqoe le fe- tier de bled s’y vendoit trente livres , que trente- une onces ae cuivre poids romain , qui, a raifon de dix as pour un denier , font trois der.iers ïc un dixième , eu trois livres peu p.us , monnaie ue France, ne le furent lors du triomphe de Méteiius à Rome. La monnoie n’fcft donc que a meiure ic- lative de la valeur des choies néceiïaires à la vie de l’homme ». « La monnoie r.’étant que le ligne fyn.boîique , repréfer.ratif & conventionné! des marchandises, & n’ayant point d’autre valeur que la v sieur meme de ces marchandifes , il tft évident qu’elle ne peut nous donner une idée jufte de la richeffe , des dé- pendes , des récompenfts , des Glaires, Scc. chez les anciens , qu’autant que nous les rapporterons à la valeur intrinsèque des chofes néccifairts : l’e- xemple précédent en montre laraifen. bous le con- fulat de Mc te! lus , la prpvifîon annuelle ce bled pour une perfonne revenoit , par fuppoficion , à. foixante fous de notre monnaie actuelle ; & c.s années dernières , la meme quantité de b'ed valoir en France foixante livres ; d’eù il fuivioit eue, fous le confulat de Méteiius, celui qui jouiffoir d’un revenu de dix mille deniers romains , qui , dans notre hypothèse , vaudroiert intrrnféque- ment dix mille livres de la mcnr.o'e actuelle de France , poffédoit réellement la même fortune que celui qui a aujourd’hui deux cent mille livres livres de rentes ». « Il fembleroit , d’après ces notions , qu’il eft peu utile de réduire les efpèces anciennes aux taux des efpèces qui ont cours aujourd’hui dans le com- merce ; mais ce n'eft qu’une fuppolïtion que nous avons faite , & jamais le bied n’a été à fi bas p.-ix. Dans tous les temps , les chofes néctffa'rcs à ia nourriture & aux befoins de i’homme ont toujours eu pour mefure appréciative une quantité d’or , d’argent ou de cuivre , fort approchante de celle d’aujourd’hui. Le bled & ks autres cho; es valoienr, fous le confulat de Méteiius , ce qu’elies valent de nos jours dans les années fertiles 8e abondantes. Par conféquent , la réduction des monnaies an- ciennes aux nôtres peut fervir fufEfamment à l’ap- préciation des richefles de l’antiquité , & la con- noiffance de leur rapport réciproque ns doit pas paroitre une chofe indifférente; mais pour-con- r.oitre ce rapport , il eft néceffaire. de prendre quelques notions relatives à la fabrique des mon- naies 1 , 8e au prix aâuel de l’or , de l’argent & ou cuivre dans le commerce. Dans un état gou- verné avec religion , lagcffe 8c c cuite , les mon- r.oies Scia qualité dts métaux qui fervent a .es fa- * r T" : * iaS MON JL briquer , doivent , une fois pour tontes , être ré- glées & fixées fur un pied où ii ne fo:t plus permis de faire de changement : car les monnaies font des mefares delrinées à régler & à fixer la propriété des citoyens débiteurs 8c créanciers, & elles doivent être immuables comme les poids & les autres mefures « Les égyptiens, tous les afiatiques, les grecs & les romains , dans les beaux temps de la ré- publique , eurent grand foin de n'employer pour la fabrication de leur monnoie , que des métaux bien épurés de toute matière étrangère : ils ne met- toient en œuvre que de l'or & de l'argent affinés au degré où l’induftrie humaine peut atteindre: procédé difpendieux, qui fut néanmoins fuivi par tous les anciens peuples. Je fuis même perfuadé que la monnoie euboïque s'appella ainfî , non par- ce que c'étcit celle de 111e d’Eubée , ni précifé- ment parce qu'e’iie portoit l'empreinte d'un bœuf, mais parce que l'argent en étoit très-fin ». » Les romains furent les premiers qui apprirent au monde l'art d'altérer la pureté des métaux defti- nés à la fabrication des monnoies. Livius Drufus , tribun du peuple , mêla , au rapport de Pline ( /. XXXIII c. ni. ) , une huitième partie de cuivre avec fept huitièmes d'argent pour la fabrication de la monnoie. Livius Drufus in tribunatu plebis ocîa- vam partent &ris mifcuit argenlo. Le triumvir An- toine altéra aufli la pureté de l'argent du denier, enyfaifantentrer du fer : Mifcuit denario triumvir Antonius ferrum. Mifcuit &ri falft, monets. ( P lin. I. XXX1I1. c. 9 . Les mêmes romains enfeignèrent encore aux hommes l'art frauduleux d’altérer le oids du denier. Allie pondéré fubfrahunt : fur quoi line s'écrie : Mirumque in kâc artium fola vida, difcuntur , & falfum denarii fpeclant exemplar , plu- ribusque verzs denariis adulterinus emitur », ( Mé- trologie de Pauélon. ) Monnoie des égyptiens. » Quoiqu'une loi égyptienne rapportée par Dio- dore, dit M. Paw , ait fait croire à piufieurs favans qu'on fe fervoit jadis dans cette contrée , avant les Ptolémées , d'une monnoie d'or & d'ar- gent , il faut remarquer ici que rien au monde n’eft moins vrai 5 puifqu'on y coupoit & pefoit le métal , ainfi que nous le voyons pratiquer par ceux qui dévoient payer au " temple les vœux qu'ils avoient faits pour la fanté de leurs enfans ». » La première monnoie qu'on ait eue en Egypte y avoit été frappée par Aryandès fous la domination des perfans , qui ne mirent point un grand nom- bre de ces efpèces dans le commerce , ainfi aue Sperlmg l'a fort bien remarqué ( De nummis non eufis. ). Et il paraît même que celles qu'ils y avoient nafss , furent mfenfibleinent retirées par le moyen MON du tribut annuel : car les arabes qui cherchent parmi £s ruines de l'Egypte, & qui font même paiTer beaucoup de fable mouvant par des efpèces de tamis, n'en ose jamais découvert aucune feule pièce. On fait que toutes les médaillés qui leu- font tombées entre les mains ne remontent pas au-delà dufiècle d'Alexandre; foît qu'elles aient été frappées à la cour même des Ptolémées foi: qu'elles appartiennent à des vrilles égyptiennes qui avoient acquis le droit d'en fabriquer fous la domination grecque , comme Pélufe , Memphis , Abynus Thèbes , Hermopolis , & la grande cité d'Her- cu!e ( Vaillant Hifi. Ptolem. ad fidem numifma- tum accommodata. 104 ) ». » Parmi les différentes nations , auxquelles les anciens & les modernes ont attribué l'invention de la monnoie , on n'a même jamais penfè à nommer les égyptiens , & Pollux , qui entre là- deffus dans de grands détail?, ne fait point la moindre mention d'eux^iii n'y a pas de doute que le comte de Caylus ne fe foit trompé , iorf- qu'il a cru que de petites feufiies d'or plillé avoient fçrvi en Egypte de monnoie courante (.Recueil d‘ antiquités , r. II. p. r§. ) ». ; « Ces fortes de braéléates dont il eft ici qiref- tion , font toujours tirées du corps ou de la bouche de quelque momie ; tellement qu'on doit les envi- fager comme des amulettes , des philaélères ou de fimples repréfentations de feuilles de Perfea. La loi défendott aux marchnnds égyptiens de marquer fur les lingots un faux titre & un faux poids ; mais il étoit libre à tout le monde de fe fervir d'une baiânce , comme on le faifoit auffi dans les paie- mens par fîcles , lorfqu'on les foupçonnoit d'être trop légers. Si les égyptiens avoient eu de petites feuilles, de métal , comme le comte de Caylus l'a imaginé , iis ne fe feroient point fervis de la ba- lance pour s'acquitter des vœux par lefquels iis promettoient de donner une certaine quantité d'argent qu’on devoit pefer. Enfin il en étoit d’eux comme des hébreux, chez lefquels aucun ficle ne fut monnoyé jufqu’à la conflruéficn du fécond temple. Et ces peuples on: eu trop de hatfon entr'eux, pour que l’un eût ignoré l’ufage de la monnoie , tandis que l'autre l’auroit connu ». » Au refie , ce font les pyramides , les obe- lifques, les temples & les exagérations d’Homère, qui ont fait croire à tant d’auteurs que les anciens Pharaons étoient des princes extrêmement riches; mais la matière de tous ces ouvrages ne leur avoit rien coûté , & leurs revenus étoient plus que fuffi' fans pour payer les ouvriers, qui iadisne gagnosent pas dans les pays enauds la dixième partie de ce qu’ils gagnent aujourd’hui en Europe ». Cay.us dit ( Recueil £ Antiquités , tom. II.p s d abord pour un de ces ornemens précreux qui excitent l’avidité des arabes, & caufent la ruine des mumies. Les côtes ou fibres marquées en creux d un côté font en relief de l'autre , & paroiffent formées par un outil doublé de la longueur du trait, tandis que la grande côte du milieu eft produite par un outil fimpie & uni. Un morceau d'or auîfi mince reçoit aifément toutes les impreffions qu'on veut lui donner 70 • « Il vient peu de mumies entières en Europe. Parmi celles qu'on y voit , il en eft peu qu'on ait fouillées avec exactitude ; & quand elles l'ont été, on a du s’appercevoir de la iînguîarité qui fait l'objet de cet article. Baudelor , de l'academie des belles- lettres , rapporte ( Differt. fur les urnes égypt. ) dans un mémoire manufcrit ,-qu’i! avoir vu chez Gi- rardon une feuilie d'or parfaitement femblable à celle qui eft gravée dans cette planche , & qui avoit été trouvée fous la langue d’un corps e-m- baumé , & apporté d’Egypte. Si dans la fuite, on prête plus d'attention à l’ouverture des mumies, les exemples fembhbles fe multiplieront fans dou- te , & tourneront à l'avantage de l'opinion que je viens de propofer « Cette feuille, que j’ai mife dans le cabinet du toi, où elle doit tenir une place honorable, eil d'or ducat & du poids de dix huit grains Je la prends pour une monnoie égyptienne Monnoies des hébreux , de Babylone & d’A- lexandrie. Prîdeaux fera notre guide fur cet article , parce que fes recherches font vraiment approfondies, & que fes évaluations ont été faites fur les monnoies d'Angleterre , qui ne font pas variables comme les nôrres. La manière la plus commune de compter chez les anciens étoit par talens, & le talent avoit (es fub- divifiqns , qui étoient pour l’ordinaire des mines & des drachmes , c’eft à-dire , que leur talent étoit compofé d’un certain nombre de m’nes , & la mine d'un certain nombre de drachmes ; mais , outre cette manière de compter, les hébreux avoient encore des fides 8 c des demi-ficks ou des békas. La valeur du talent des hébreux eft connue par le paffage du xxxviij chap. de l'exode , v. 25 & 2 6. Car on y lit que la fomme que produit la taxe d'un demi-fide par tête payée par 603550 per- fonnesfair 301775- fides 5 & cette fomme réduite en talens dans ce paffage , eft exprimée par celle de cent talens , avec un refie de 1775 fides : il n’y a MON 14? qu’à retrancher ce relie , 17373 ficles , du nombre entier 30177) ; & en en divifant les 300000 qui relient par cent , qui elt le nombre des talens que cette fomme forme dans le calcul de Moife , on trouve q^’il y avoit joco ficles ou talens. On fait d’ailleurs que le ficle pefoît environ trois fehehns d’Angleterre. E^éckiel nous apprend qu’il y en avoir foixante à la mine ; d’où il fuit qu’il y avoic 50 mines au talent des hébreux. Pour leurs drachmes , Y évangile félon S. Ma- thieu fait voir que le ficle en contenoic quatre , de forte que la drachme des juifs devoit valoir 9 fous d’ Angleterre 5 car , au chap. xvij. v. 34 , le tribut que chaque tête payoit tous les ans au temple, qu’on fait d’ailleurs qui étoit d’un demi- fide , eft appelle' du nom de didrachme , qui veut dire une pièce de deux drachmes : fi donc un demi- ficle valoit deux drachmes , le ficle entier en valoit quatre. Jofephe dit auffi que le ficle valoit quatre drachmes d'Athènes , ce qu’il ne faut pas entendre du poids , mais de la valeur ou prix cou- rant : car , au poids , la drachme d'Athènes la plus pefante ne faifait jamais plus de huit fous trois huitième, monnoie d’Angleterre, au lieu que le ficle en faifoit neuf, comme je l’ai déjà remarqué. Mais ce qui manquoit au poids de la drachme at- tique , pour l’égaler à la juive, elle le gagnoit ap- paremment en finefife, & par /on cours dans le commerce : en donnant donc neuf fous d’Angle- terre d’évaluation à la drachme attique & à la juive , le béka ou le demi-ficle fait un fehelin fix fous d’Angleterre , le ficle trois fcheüins , la mine neuf livres lleiling , & le talent 450 livres flerlmg. Voilà fur quel pied étoit la monnoie des juifs du temps de Moife & d’Ezéchiel , & c’étoit la même chofe du temps de Jofephe. Cet hillorien dit que la mine des hébreux contenoit deux litres & demi , qui font juilement neuf livres flerling j car le litre eft la livre romaine de douze onces , ou de 93 drachmes : par conféquent , deux litres & demi cor.tenoient 140 drachmes , qui , à neuf fous pièce , font juilement 60 ficles ou neuf livres flerling. Le talent d’Alexandrie étoit précifément la même chofe. Il contenoit x 2 mille drachmes d’A- thènes , qui , fur le pied de la valeur en Judée , faifoient autant de neuf fous d’Angleterre , & par confequent 450 livres fterling , qui font la valeur du talent mofaïque. Cependant, il faut remar- quer ici que quoique le talent d’Alexandrie valût 120GO drachmes d’Athènes, il n’en contenoit eue 6ooo d’Alexandrie : ce qui prouve que les drach- mes aîexandrines en valoier.t 2 de celles d’Athènes. De-îà vient que la verfion des feptantes , faite par les juifs d’Alexandrie, rend je mot de ficle dans 1*0 M O N cet endroit , par celui de didrachme , qui lignifie deux drachmes , entendant par-îà des izsrachmts d’Alexandrie. En fbivant donc ici la meme mé- thode qu’on a fui vie pour le talent de Judee, on trouvera que la drachme d Alexandrie valoir le fous , monnole d Angleterre ; les deux drachmes , ou ïe fîcle, qui en font quatre d’Athènes , trois fcheliius ; la mine , qui était de 60 di drachmes ou ficîès-, neuf livres 'fterling-; & le talent , qur coh- teno : t jo minés, 4 fri livres fterling, -qui font suffi le .talent de Moïfe, & celui de Jo.ephe. . Les babyloniens. comptoient par drachmes , par mines & par talent ; la mine dé Babylone con- tenoit 1 1 6 drachmes d’ Athènes ', & le talent con- tenoit -, félon les uns ,-70 'mines , ou 8120 drach- mes d’Athènes , & , félon les autres , iicontenoit feulement -6b mines, où ’fôdif drachmes d’Athè- nes. Il réftike d’après cette dernière évaluation, qui nie paroït là plus vraifeinbiablé , qtie le talent d’argent de Babylone fait , monnole. d’Angleterre, 518 livres fterling , 1 j fchelHas ; le talent d’or, à raifon de 16 d’argent, jj 00 livres -fterling 5 mais , félon le doéieur Bernard , qui en a fa ; t l’é- valuation la plus jufte , le talent d’argent de Baby- lone revient à 240 livres fterling 12 fchellins 6 fous , & le talent d’or, à raifon de 16 d’argent, revient à 3850 livres fterling. - ' ' t . ' ' . ' ’ Tout ce que nous venons de dire ne regarde que l’argent. La proportion de i’or avec ce métal chez les anciens étoit d’ordinaire de 10 à 1 , quel- quefois de 1 à 11 , à 12 , & même jufqu’à 13. Du temps d’Edouard I , elle étoit en Angleterre , comme chez les anciens , de ic à 13 mais au- jourd’hui elle eft montée à 16 , & c’eft- fur ce pied là qu’on a fait les calculs, précédens mais iis paroxtront encore bien plus clairs par les ta- bles de ces évaluations , que nous allons joindre ici. Monnaies des Hébreux } [don Brerewsod. La drachme vaîoît. temple . Ircle • renne . Monnoie dé France. L.fihSè. S. 9 Liv. Sois. 18 l i 6 1 15 3 3 9 9 213 7 ,450 10,665 72GO 170,640 M O N Monnaies £ Alexandrie, L.fi. Sc. S. Moniîoîe de France ~Ov7s3ST r 3 ? *13 ? 10,66^ 170,643 La drachme d’Alexandrie valant 2 drachmes d’A- thènes , fur le pied cù 'cette drachme etoît en Judée . r 6 Le didrachme ou les deux drachmes , qui faifoient le ficle hébreu • 3 Les 60 didrachmes, qui fai- foient la mine .... g Les jo mines , qui iailcient le talent 45 ° Le talent d’or , à raifon de' 16 d’argent. 7200 Ceux qui délireront de plus grands détails',' pourront confulter le livre de l’évëque de Cum- berland, des mefures, des poids & de la monnaie des juifs -, Brerewood , de ponderibus & preais veierum nummorum ; Bernard , de menfitris & pon- deribus antiquis ; & autres favans anglois , qui ont traité le même fujet ( D. J. ) . Monncie des grecs. Du temps de la guerre de Troye, la monnaie n’étoit pas encore en ufagé chez les grecs, & on ne trafiquoit que par échange, du moins à ce qu’on peut conclure du iîlence d'Homère. Les richefles d’un particulier- fe mârquoient par le nombre de fes troupeaux 5 celles d’un pays par l’abondance des pâturages , & la valeur des chofes par un certain nombre de bœufs & de moutons. C’eft du moins aïoli que s’expriment Homère & Hélïode, qui ont vécu depuis la guerre de Troye. La monnaie ne fut donc mife en ufage que long-temps après ; ce fut , félon la plus commune opinion , Phsdbn, roi d’Argos, contemporain de Licurgue, qui ['in- troduisit le premier , à l’occafion de la ftérilité ce l’îie d’Egïne , dont les habitans ne pouvotent point gagner leur vie par le commerce. Ces pre- mières monnaies reffembleient un peu à de pe- tites broches de fer ou d’airain 5 & "de-là elles fu- rent appelées oboles , mot qui en grec lignifie broche.. Le nom de drachme , qui vaut lîx oboles, a la même analogie:, parce que ce mot lignifie une poignée ; en effet , il falloir lîx de ces petites ver- ges ou broches pour remplir la main. Les monnaies d’or ou d’argent ne vinrent qu’après ; ce ne furent d’abord -que des pièces informes & sans etc* preinte ,. qui avoient- feulement un certain poio* & une certaine valeur. Les plus anciennes, &■ donc i époque foit connue , font de Paufarias, cinquième roi de Macédoine , avant & en comp- tant depuis Alexandre le Grand . Quand cet ufags MON fe fut introduit , chique peuple mit fur fes mon- naies des hiéroglyphes ou des figures enigir-at. eues qui lui étoient particulières. Les athéniens y mi- rent une chouette, qui é toit 1 oit eau de Minerve, leur principa e divinité , S c qui ligrunoit .a lar.ee. Les macédoniens v repréfentoient un bou- clier , fiene de la force & de la puifiance de leur milice Tles béotiens, un Bacchus , avec une grappe de railïn & une coupe, qui étoient la marque de l’abondance de leur terroir. Monnoie des romains ( d'Hancarville . ). Pline ( Hift. nat. lib. XXIII. cap. 13. ) dit. Servius , rex primas } fignavit ss.Uintea ruai . uj us Rome Rimas tradit. Quelques-uns ont conclu de ce paffage, qu’il n’exihoic pas de monnaies en Italie avant le règne de Servius Tuiiius ; mais Tite-Live ( Lib. I. p. 12. ) , & Dems-d Fiaiicar- nalTe ( Lib. III. p. 174 ) , afiurent qu’il en exif- toit à Rome même , avant cette époque. Laitan- ce , en parlant des livres fÿhfllins , dit : Rex V re- fiduos libros trecer.tum tzureis omit. Ce roi , c etClt Tarquin l’ancien , prédéceffeur de Servius Tul- lius. Les fabins payèrent des tommes en argent à Tullus Hoft Lus ( Dyor.if ub. fupr.) Enfin Perfe parle de la monnoie de cuivre du roi iSuma ( Sa- tyr. U. v. f 8 ) : , Aurum vafa Nu ma , faturniaque impuht ira , FrfiaLfaue amas , & iktfcttm ’fi&fl*. nùuât. Cetté monnoie de Nuffla éto : t la même que celle de Janus : c’eft pourquoi le poète l’appelle as af- per. C’efl l’xi radis dent parloir Timée. Am fi , quand cet auteur dit que Servius fut le premier à marquer la monnoie , il entend la marquer avec le coin ,- ce qui ne fe pratiquent pas à R me avant lui ; & quand Pline dit : Servius rex bvium loüm- que effigie primas' as fignavît , on voit par ceci qu li entend que ce prince fut le premier des romains à employer ce S marques à la minière âc.s grecs. Les monnoies romaines paroi Soient n’avoir eu jufqu’à- lors d’autres empreintes que celles du navire & de Janus , dont la grande antiquité remontoir au temps d’Ovide, parce qu’elles étoient pr’ef- qu’effacées , ce qu’il exprime par ce's vers des Fafies : Kofeere me duplicï pojjes in imagine valiu , Ni vécus ivfa d'us cxter.uarct opus. « Romulus, fondateur de Rome , ir.ftitua , dit M. Pauîton ( Métrologie . ) , des loix telles qu’elles peuvent convenir à un peuple agrefte. li fit un partage égal des terres de fa nouvelle ville-. I. en donna à chacun des habitans une portion de deux jugères ou d’une hérédie , étendue qui revient à un peu plus d’un arpent royal de Fiance , & qui eft la T M O'N tî^i quantité de terre frrictement néceiTaire pour pro- curer à un individu iss b-efoias. La peuteiTe de ces pofîefiàons ne permettoit point aux propriétai- res d’avoir des (uperflusqu i s pufient vendre > airdï il ne devoir po nt y avoir de commerce , Sc par conféquent a monnaie auroit été inutile : aufii n en fabricua-t-on pas- Cependant Tufage de l’or & de l'argent é.toit cès-lors connu à Rorr.e. 11 y en ve- nait quelque peu des autres villes de l'Italie & des . pays «Loutre-mer , de l’illyne & d’ailleurs. Cet argent j’ignore par quels procédés & fur quels fondemens dej Hlii.ee , éroit partagé entre les ci- toyens, 86e' étoient les fénateurs qui étoient char- gés du foin d’en faire la répartition , aufii-bietl que celle des terres. Car les cent pères qui com- pol'oient le fénat de Romulus furent créés par ce prince , pour l’aider de leurs confeiis dans le gou- vernement de la république , pour diftnbuer au peuple avec égalité les terres de la campagne , Sc les femmes d’argent dont l'état fe trouvoit en pof- felfion. Patres cppcllantur , ex quibus fenatus con- fiât , quos initio urbis condit* Romulus C. delegit ; & fie appellavit quorum confiiio atque prudentiâ refpublica adminiftfaretur atque gubernSreiur : quique agrorum partes attribuèrent tenuioribus pyinde ac liberïs , acpecunias dividerent : stenim folebant jara ind'è a Romulo nummis auri atque argenti fignati ultramarinis uti : id quod publics & privât* ratio- r.es eoTr.mer.tariorutn dàccnt. ( Sextus Pompeius Ecftus., de verberum fign.ficaticne. y ». » S’il v avoit quelque commerce de marçhandifes parmi L-s premiers romains , il fc fû-foit prefque tour par des échanges : on doonoit des beiliaux cour d’autres befiiaux , pour des giaitis, pour des h.. bits . pour des inftrumens aratoires , pour des armes , &c_ & réciproquement. Peeunrojus à pecuniâ magna : pecunia à pecu : a pafiorïbUs emm ho ram vccahuiorem crigo pecus aj> eo quofi perpafeat , a quo peeuhia univerfa , qubd /n peeore pecunia titm confifiebat a pafionbus ( Varrp, , de L.L.) Lèsfalaires& les récompenfes, le pécule des efclaves , .s’eftimoir & fe payoit en mjrcnan- di fes en nature : Peeûlium ferverum à peeore item diSum . ut & pecunia patrum-fiimili «. ( Vomp. F eft. ). Les offrandes pour les facrifices , faites pour les- biens de la terre, étoient également pré- fenrées en produirions .naturelles 5 on offioi: des grains ^des fruits , des gâteaux , des belïiaux , Sot. Pecuniâ facriftcium fieri dicebatur , chm frugum fruc- tuumaue caufâ mola para cjferebatur in fccr.fic 'to , cuza omnis res fiamiharis quam nunc pecuniam di— c:mas pin his rebus conftabat ( Pomp. Refis. ). Les amena.es légales étoient tixées à un ceitajn rionv- bre de boeufs , de moutons ou d'autres- feefiiai.x. Les plus, fortes amendes impofées pour- ces vols ou pour dés injures , étoiept réglées à trente bèeuis , & les moindres à deux moutons ou bre- bis. C’êft de cet ancien ufags encore que vient k mot pis niai qui elt une c&ECufilon ou un vol « 5 2 MON des deniers publics : P eculatus furtum publzcum aict cœr-tus efi à pecore , quia ab eo initium fraudes ejje cœpit. Siquidem ante as aut argentum fignatum , ob deLiëta pœna gravijfimà erat duarum °vtum & trigiitta boum Eam legem fanxerunt T. Mene- nius Lanatus , & P. Seftius Capitàhnus confules .... Pecuiatus eft nunc quïdem qualecumque pubhcum furtum , fed inductum efi h. pecore , ut pecuma quoque ipfa. J'am noxii pecore muiàabantur quod nequc iris adhuc , neque argenti erat copia. Itaque fuprema rriulta etiam nunc appellaiùr Alias fupremus ponitur ‘ pro müxioiô , cîim duas oves & triginta boves fupremàm mullam ( Pcmp. défi.) ». » Numa Pompiiius , fécond roi de Rome , fut le premier qui fit fabriquer une efpèce de mon- naie de cuivre , & H avoir établi pour cela une compagnie de monnoyeurs appellés srarii (P Un. I. XXXIV. c. I. ). Mais cette monnaie n'avoit point encore une forme certaine ; ce n'étoient que des pièces , des lingots ou des tronçons de métal , fans marque, fans” empreinte & d'inégale gran- deur, que Ton donnoit au poids , & la balance à la main. Cette monnoie groffière s'appelait us, as rude , s s grave , rodus , raudus , raudufculus , c'eft-à-dire cuivre ou cuivre pefant. On i'appel- loit encore plus particulièrement jlips , tronçon , d'où font dérivés les mots fiipare , ftipulari . fii- pula , jlipes , fiipendium , &c. rodus vel raudus figni- fiçat remrudem & imperfeclam » Vulgusqui- dem in ufu habuit , non modo pro ire irr.perfeclo , ut Lucilius , ciim ait : Plumbi paxiilum rodus Uni- que matexam ; fed etiam pro fignats , quia in man- cipando , cùm dicitur , rudufculo libram ferito , ajfe tangitur libra. Cincius de verbis prifcis ait: Quem- admodiim omnis fere materia non defcrmata , radis appellatur , ficut veftimentum rude , non perpolitum : fie as infecium rudufculum apud idem Apollirùs as conflatum jacuit , id adruius appelLabant in ifiimatione cenforiâ as infeâum rudus appelLaba- tur Nam &s , ut Varro in libro Antiquita- tum , raudus dicebatur : atque ex eo dici in manci- pando , raudufeulo libram ferito fiipem ejfe nummum fignatum , tefiimonium efi & de eo quod datur fiipendium militi , & cùm fpondetur pecunia , quod fiipulari dicetur ... fiipem àicebant pecu- niam fignatam. , quod fiiparetur : ideo fiipulari di- citur is qui interrogatus , fpondet fiipem , id efi tes fiipatores ait ( Verrius ) diebos a fiipe quam mercedis nomine accipiant eufiodes cujufque corporis ( Fefi. Pomp. ) ». « La monnoie de Numa , toute informe 8c im- parfaite qu elle étoit , ne laiffa pas d'avoir cours pendant plus de cent cinquante ans , jufqu’au rè- gne de Servius Tullius. Durant cet intervalle , tous les comptes furent liquidés & les paiemens effectués au poids 8c à la livre ; les amendes , les falaires, Src. Tout s’acquittoit la balance à la main : Pænas pendert in eo proppie àicebant , qui peeumam MON ob deliûum folvit ; quia penfo are olim utcèantur ( Pomp.Ftfi. ). On diioit donc alors, pe fer des amen '-es , p tenus numulras pendere , pour payer des amendes, militas folvere ,• & c'eli de-îà eue font venus les mors latins imper.dere , difpenfator , ex- penfum , penfum , penfo , difper.dium , compendium, fiipendium , libripens , &c. Ce dernier mot étoit le nom de l'officier qui étoit chargé du foin du poids public , qui tenoit la balance dans la céré- monie de la paf&tion du contrat de vente appelle mancipatio , & qui pefoic l’argent qu'on donnoit aïs foldars romains. îfreftoit. encore quelques veitiges de l'ancienne coutume de pefer les métaux pécu- niaires au temps de Varron , c’eft-à-dire trente ou quarante ans avant la naiffance de Jéfus-Chrifhcar cet auteur affûte que dans le temple de Saturne on confervoit encore alors une balance qui fervoi: à cela : Per tarutium folvi folitum , vefiigium etiam nunc manet in &de Saturni , quod ea etiam nunc propter penfuram , trutinam kabet pofitam ( de L.L, ) « Cet ufage de pefer les métaux dans les comptes & les paiemens dura long-temps chez les romains ; & il avoir été connu dans la plus haute anti- quité. A Rome, vers l'an 365 de la fondation de la ville , on pefoit l'or & l'argent dans les comptes 4 e finances. Les gaulois , maîtres, de Rome , & preffant les romains , qui s'étoient retirés dans le capitole , il y eut une conférence entre Brennus leur roi , & Quintius. Sulpicius tribun militaire , dans laquelle il fut .arrêté que les gaulois fe redreroient moyennant mille livres pe- fant d'or, c'eft- à-dire , 1,087,000 livres , que les romains s'obügeoient de leur payer. Tue-Live dit que les barbares abufant de l'avantage que leur donnoit la victoire , apportèrent de faux poids, & que le tribun s'en plaignant , Brennus avoir encore ajouté fon épée aux poids , en difant : Malheur aux vaii'cus. Fefius ici s'exprime en ces termes: Va viclis in proverbium venijfe exifiimatur , curn Româ capta à fenonibus gailis aurum ex conven- tione & paclo adpenderetur ut recederent , quod iv.i- quis ponderibus exigi à barbarîs querente Ap. £{ aU ~ die , Brennus , rex gallorum , ad pondéra adqccit gladium , & dixit : Va vi 3 is. Quem pofied petji- cutus Furius Camillus , cîim infidiis circuir.-ventum concideret , & quereretur contra feedus fieri , eadem voce remuneraffe dicitur. Enfin la méthode de pe- fer les métaux comme monnoie fut trouvée bonne. On n’en employa pas d’autres , parce qu’on n en connoiffoit pas de meilleure ; & l’on s'en con- tenta jufqu'au temps ou on lui fubfiitua des P !e ces avec des caractères qui en marquoient le poids Sc la valeur , foit en cuivre , foit en argent, foït en or ». « Ce fut Servius Tullius, fixièmeroi cîe Rom* , qui le premier fit fabriquer de véritables monnoies de cuivre : Servius , rex primas , fignavit as ( Pàrn l. XXXIII, ç. 3. ). Il marqua fui cette monnoie- TempreJB £e M O N l'empreinte des animaux dont ei.e éto-.t !a valeur Kprefentative , ! a figure d’un boeur , ce.e^dun mouron, d'où elle prit le nom de pecania : jtgjta- tum eft nota -ecuium , undc & pecania appeUata ( Ibid .). Servi us rex ovzttm bountqœ ejjîgtc us 1 îgnervit (P Un. I. XP III. c. 3 O "• 00 200c 1500 6 ç 13 600 750 ,600 — 240° iBooj 90: ~ Il fJ J gran ? 2 i 2 7 2.00 ÏOO 94 2 p i 2 3 L 120 5OO ! 150; 144 mine de Moyfe , 40 5 ° c.ntar. t «lent de Moyfe. 1 \ i talent babylonien . Vi) m a ‘£d. 3 Ad. ioAd. 1 f- 8 l d. 2 f. 1 d. ; f. 2 4 d . 0.3208 ! 1 A'iv. 1 A liv. Livres. 2 A 3 1 4 î 8 f 2 5 5 ® 5 2 A I2 3 jcco 6250 75 OO MON “MON Mo N N OIES DES GRECS. J'ai fuppofé j dans ce numéraire , que le chal- eous-poids étoic fort différent . du .qhalcous-ïKOjj- noie ; au relie , il eil incertain fi les grecs avoient des chaicous- monnaie , ou d’autres monnoies de cuivre , ou plutôt iis n’en avoient point 3 fi nous en croyons Fannius qui dit ; Nam nihil his {gncis') oholove minus y majufve taiento. Je n’ai point cru devoir faire entrer dans ce numéraire le talent d’or attique & macédonien * d’après les autorités de PoSltix & d'Euüathius > qui fe font trompés fur cet objet» 'MON M O N \yi M O N N O X -E € DES B. O M A I J» S. Premier numéraire de la monnoie romaine , qui fut efi ufage jufqu à l an qS5 de la fondation de Rome. Sextula . 3 femuncia 6 2 9 * il fefci î 1 4 2 I T 18 6 0 2 2-4 8 4 if 30 IO 5 3 t fextans quadrans , triunx . if triens . ici quincunx . Uncia femis , fexanx. 7 8 1 f 9 1 1 IO if II il 12 2 fept 1 '7 unx beffis , b ss, t 1 f 1 i dodrans 1 f I i dex *î 1 1 T f I Te 1 1 1 f 1 ? deunx . i Oj ! affipondium , as , ses. l. a. v. => ° 3x 0 O IO I 3 I 8 0 16, 3 4 3)0 068 384 o 1 8 O IO O o 1 1 8 o 15 4 015 o o 16 8 018 o D’Jpondius , dupondium Seftertius , feftertiuna i re£Gs Quatruffis Quinqueflïs Sexis , fexuflîs SeptufSs. Ocluüis - . . - Nonufïis Dîcuis , decuns , decaffis - Vicefîîs , bictîlis Triceflïs Cer.tufîs cenruiTis * : L’as , évalué rigoureufement fur le cuivre , vaudroit 18 fous. 1 1 © 3 4 î 3 9 10 23 3 ° ftjg M O 3ST MON* Second numéraire de la monnaie , en ujàge depuis Van de Rome /j.85 jufqu'à Van Sd & auquel il faut ajouter le numéraire précédent. ' 1 Quatrième numéraire de la monnoie romaine, depuis Van de Rome jufquà VariS/ff* M O "N M O N Cinquième numéraire de la monnaie romaine , aepuis Van de Rome 5 a J jufqu'à Van 56o. L. i. D. j 0 0 2 as 48 fcfie O 7 6 8 . 0 15 191 16 4 dtn : er j fcxru'e d’argent I ÎO I I jZ 90 2 4 - ! 6 j once d’argent 9 JZO 80 4 o 20 ! 3 y j aureus , foliduî :92c 4 "° 240 nsi zo ! 6 ! once d’or ' 1 80 ï : Sixième numéraire de la monnaie romaine } depuis Van de Rome 56o jufqu'à l'an 58S. M O N ï MON Septième numéraire de la monnaie romaine , dénués Van 53o juiqiVau regn de C tülidi ou de Néron. Les monnoies des fept premiers numéraires font évaluées & réduites à nos monnoies fur le prix du cuivre combiné avec l’argent 3 fans avoir égard à l’or , qui 3 dans les commencemens fur-tout „ ne fut pas d’un grand ufage dans ie commerce. Dans le huitième numéraire & le fuivant, on n’a coflfidéré ni ie cuivre ni l’or,, & l’on y a évalué les monnoies fur Se pied aâuei du marc d’argent , l’argent étant alors le métal dominant J’aurois pu évaluer de même uniquement wr l’argent les monnoies du feptième numéraire , m-U s j’aurois trouvé très-peu "de différence ; favotr > 17 f. io f d. au lieu de iB f. pour la valeur du denier ; j’ai préféré un nombre rond & entier. Neuvième MON M O N i 6 £ Neuvième numéraire de la monnaie romaine. . Monnaies -du grand Con.ftj.ntbi & de fes fucceffeuTS. 48 12 AlTarion j Iepton > kodrantès } quadrans. . numrnus , plioHis s tétraffanoa. t livre de cuivre , kération d’or denier de Néron Iepton d’argenr, miliaréfion . miiiaréfion , argyre — Liv.tou.rn 0.012 60 84 s >6 1152 576© IOJOO 15000 15 288 1440 2625 5750 I i 1 4 44 2l8ç 512 k 1728 (ÎOOO 19 96 175 250 I582f 4800 mI 68 * 145 178 f 987 1 5428f 12 <îo 109; 1 864. 5000 fou d’or j nomifma — livre d’argent phollis militaire phollis ou baiantion livre d’or foortula. 72 250 T 1 9g 23 . 48 14 50 -, 787 / *75 r 111 5 61 S 27 1 19 f z 4? 5 56 On a évalué ici en fuppofant toujours que la mornoïe d’argent étoit au titre de 12 deniers : quant à l’or j il n’étoit qu’à 20 karats § , Si la livre pelant ne valoir que 939 liv. On fera les ccrre&ior.s qu’on jugera à propos. M ON N O I E S DE LA Loi SALIQUE. Denier d’argent., faiga, fcripule d’argent 12 fou d’argent . . 40 3 T 288 24 7 \ livre 2883 240 72 IO livre y poids romain d’argent., livre d’or poids romain . Antiquités , Tome IF. X it 6 z M O N M O N M o n N o i e s des Anciens , évaluées par M. de Romé de rifle , en 1 78$ ; fur les médailles, N- B. Foye^ les PoiDS , qui fouvent ont fervi de MoNNOIES aux Anciens. monnoies des grecs. Ta B L B AU comparé des differentes drachmes & de leurs talents , évalués en livres romaine & de France , avec le prix de chaque talent en argent de France. N°. I. D R A CB ME d'Æ G IU M OU D U PÉLOPONÈSE , Grains. Gr aïns. i Obole 10 f F de drachme Diobole... 20 £ Técrobole 4 ° Triobole 3c 3 Drachme 60 G : ros. Gr. Didrachme 1 48 Tridrarhme 2 36 Tétradrachme 3 24 Cette drachme , qui eft !a plus petite , pèfe 60 grains , & vaut 1 3 fols 4 deniers. Son talent con- tient 5714 petites drachmes attiques, & g|-ou|de drachme.il pèfe, poids romain, 59 hv. 6 onces 2 f drachmes , & vaut en argent de France , 4 00 ® liv- Elle donne , par ies médailles , toutes les divi- fions & tous les multiples de la drachme. N*. II. Drachme de Samo s, ou petite drachme attique. Grains. Obole -O Diobole I21 Triebole 3 1 Grains. J" Gros. Gr. i de drachme 15 f ) Didrachme 1 54 rétrobole.. .42 J Tridrachme 2 45 Drachme.... .,.63 C Tétradrachme 3 3 6 Cette petite drachme attique pèfe 6x grains, & vaut 1 4 fous. Son talent , qui eft le talent attique commun , contient 6000 drachmes' ; i'. pèfe , poids romain, 62 liv 6 onces, & vaut, argent deFrance, 4100 liv. Elle donne , par les médailles , toutes les divifions de la érachme & tous fes multiples. N. B. Avant So’on , on appellolt talent attique ou jicilien , Ykexadrachme de cette petite drachme attique. Ce talent numismatique ancien étoit fonce de l’ancienne mine attique ; car la mine attique , avant Solon, pefoiî 12 \ de ces onces ou talent 'numifmatiqites , ce qui fa{foit7J petites drachmes attiques , de même qu’ap ès Solon , la nouvelle m ; r,e , compoféede 100 petites drachmes attiques, pefoit 12 {■ nexadrachmes du n°. IX, c’eft-à-d:re 75 grandes drachmes attiques : le talent d’or num:f- matique , évalué par Poilux à trois chryfos , étoit également un hexadrachme d'er , car chaque chry- fos ou ftatère d'or pefoit un didrachme d’argent. N°> III. Drachme de Ch al ci s OU D'Eu B É E. Grains. 1 . - • - Grains. C Gros. Gr. Obole f de drachme. Didrachme..'. 1 60 Diobole .... Tétro’coie. . . . Tridrachme 2 54 Triobole. . . . Drachme T étradrachme 3 4^ La drachme de Chalcis ou d’Eubée pèfe 66 grains , et vaut 114 fous 8 deniers. Son talent , qui eft le talent euboïque , contient 628 y petites drach- mes attiques & ff 5 il pèfe, poids romain , 6 s livres 5 onces y J drachmes , & vaut , argent de France, 4400 liv. Elle donne , par les médailles , toutes »e* divifions de la drachme 8 c tous fes multiples. MON M O N X Y . Drachme de Ter ou de Phénicie. Grains. Obole . . . Dioboie . Triobole- •34 è de drachme Tétrobole Drachme La drachme tyrienne ou phénicienne pèfe 69 grains, & vaut 1 J fous 4 deniers. Son raient con- tient 6371 petites drachmes attiques, plus ÿjcu =; ii pèfe, poids romain , 68 liv. 5 onces 3 7 arac. , & vaut , argent de France , 4600 :iv. Elle donne , par ies médailles, toutes les divifions de la drachme & tous fes multiples. N. B. Carthage , la plus célèbre &r l'une des plus anciennes colonies de Tyr , avoir, comme on le voit , adopté dans fes ir.onnoies , le poids de la drachme tyrienne- Les points ou globules que l’on obferve fur quelques-unes de ces monnoies carthaginoifes , fembient «eftmés , ae meme que Dldrachm Tridrach Tétradrachm ceux des monnoles de cuivre de la république romaine, à en indiquer le poids. En effet, on voit que le didrachme ou ftatère d’or eft marqué de deux points , tandis qaM y en a trois fur le tridrachme. On voit suffi que c’eft avec raifon que l’hiftorien Jofephe dit que le ficîe hébraïque ou fa- maritaïn avoit le poids du nummus tyr ins ou tetra- drachme de T yr. Quant aux monnoies deSyracufe , on peut remarquer que toutes celles qui portent , aux revers de la tête d’ Apollon , le symbole de la lyre ou du trépied , viennent fe ranger fous cette drachme avec celles du même type , cui appar- tiennent à Tauromeniam , Zacynthe , Chalcis &- 1 Colophon. N°. V. Drachme d’É e h è s e ou d'I o n i e. Grains. Obole 1 1 Dioboie 2 4 Triobole 3*5 Grains. i de drachme i§ Tétrobole 48 Drachme 7 2 Gros. ' Didrachme a Tridrachme 3 Tétradracnme . . .4 La drachme éohéfienne pèse 1 gros ou 72 grains, &Z vaut 16 fols- Son talent contient 6857 petites drachmes attiques , plus ou 7 de drachme -, il pèfe , poids romain , ji iiv. y onces I 7 drachmes, & vaut , argent de France , .4800 liv. Elle donne, par les médailles , toutes les divifions de la drachme & tous fes multiples. N. B. Ce talent étoit égal à 24,000 fefterces ou à 6 coq deniers de 84 à la livre romaine , c’eft-à- dire, du poids de 72 grains. Talentum in quo XXIV fefiertia funt , dit Sénèque. (L16. X. Con- trovcrs. ) Is 0 . Y I. Drachme de Crète ou de C h i o. Grains. Obole 12. Dioboie a? Triobole - 37 il é de drachme Tétrobole Drachme Gros. Gr Didrachme.. 2 6 Tsidrac'nme 3 9 Tctradrachme ,..4 12 ? 3 La drachme crétoife pèle 1 gros 3 grains , & vaut 1(3 fous 8 deniers. S03 talent contient 7142. petites drachmes attiques , plus §4 ou 7 ; il pèfe , poids romian , 74 liv. 4 onces 67 drachmes, & vaut , argent de France , ycoo liv. Elle donne , par les médailles , toutes les divifions delà drachme & tous fes multiples. N. B. Les monnoies d'Athènes qui appartiennént è cette drachme font toutes antérieures au beau fiècle de Périclès , air.fi que celles de la même ville, que l’on doit ranger fous les drachmes des numéros LE & IV. Ces monnoies d’inciesne fabri- que font d’un travail plus greffier que la plupart des monnoies attiques appartenantes aux trois drachmes des numéros fuivans- Dans celles-ci , la tête de Minerve préfer.te fur fon cafque , le griffon , le panache & les autres acceffoires qui décoroier.t celui de la Minerve de Phidias , ftatue placée dans la citadelle d'Athènes. Cette même ru- deffe de travail qu’on obferve furies premières mon- noies d’Athènes, fe fait aulfi remarquer fur ies plus anciennes de Lille de Crète, er.tr’autres fur celles de Gortvne , dont le type eft relatif à l’enlèvement d’Europe par Tau^as , & félon 1.’. fable, par Jupiter , fous la forme d'ua taureau- Europe arriva dans X ij MON Tifle par l'embouchure du fleuve Léthé, qui paf- foit a Gortyne. Les grecs voyant fur cette rivière des platanes toujours verds , publièrent que ce rut fous un de ces arbres que fe paffèrent les premiè- res amours de Jupiter avec Europe. Auili voit-on M O N . fur ces médailles , Europe , l'aigle & le platane " repréfentés avec plus ou morns de finefle & de cor. rection dans le deflîn , fuivant l'époque plus ré- cente ou plus reculée de la fabrication de la nsé- daille. - N°. VIL D R A C H M E Grains. Gros. Obole [ i de drachme. . Diobole . . , Tétrobole.... Trn.bole. . 39 : | Drachme ..... A T T I QUE. Gros Gr, Didrachme 2 Tridrachme 3 jg Tétradrachme 4 24 Cette moyenne drachme attique pèfe 1 gros 6 J 49 drachmes , & vaut, argent de France, tiool. grains , & vaut 17 fous 4 den. Son talent contient j Elle donne , par les médailles, toutes les divifions 7418 petites drachmes attiqucs , plus |f ou $ de de la drachme & tous fes multiples, drachme 5 il pèfe , poids romain , 77 ii v. 4 onces VIII. Drachme a ttico-sicilienne. Grains. A , Obole 1 3 | f i de drachme j Di' bo’e..... .27 ; Ç Titrobole. £ Tncbole 40 Drachme La drachme attico-ficilienne pèfe 1 gros 9 grains , & vaut 18 fous. Son talent concert 7714 petites drachmes attiques , plusff ou * de drachme ; il pèfe , poids romain, 80 liv. 4 onces 2 f drachmes, & vaut, argent de France, 5400 liv. Elle donne , par 1- s médui les , toutes les divifions de la drachme St tous fes multiples- Takntum ne minus pondo LXXX Romanis panderibus pendctt, Tite-Liv.e. {Lib. 38.) C'efi: e talent que les Romains exigè- rent d'Antiochus III. Taler.tum. Ægy-tium pondo LXXX pat ere Karro trad.it. Pline. ( Hift . lib. 33. §• IJ.) N. B. On peut d'autant mieux compter fur le poids des monnoies grecques d’or & d’argent de ceît; dra.hme attico-fciiienne , que la plu: art des médailles qui l'ont fourni font de la plus belie-con- Gros. G r . Didrachme 2 î8 Tridrachme 27 1 étradrachme 4 3 6 fervatton , & , comme l'on dit , a fleur de coin, •Ain fi , quoique ces monnoies de villes & de rois aient aujourd'hui plus.de deux mille ans d'antiquité, il n’en efi pas moins vrai que piufieurs ont confervé leur poids légitime & primitif, & que beaucoup d’autres n'ont perdu qu'un ou deux grains de ce même poids. Cela fe fait fur tour remarquer dans l'or, ce métal étant celui de tocs qui réfilte le mieux a 1 action .'ente & corrofive du temps. Au furpius , cette belle drachme attaque paroi* avoir été cebe- des villes les plus floriiLntes de la Sicile & de la Grande-Grèce ; on voit même que fon poids fut adopté, non-feuler ent car la Cyrénaï- que & par plufieuis villes d'Ionie , de C ètc & de i'Afîe-Mineure, mais en.ore par les rois de Macé- doine, d'Epire, de Syrie, de Pont, de Pergame, &c. I O! r/e.-, "mbole. T riob: le K®. IX. Grande drachme attique ou corinthienne. Gros. Gr. Grains.' • • • • 1 4 28 è de drachme Tétrobole . . . Drachme La grande drachme attiqué pèfe 1 gros 1 2 grains, 8 ; vat.t 18 'eus 8 deniers. S n talent contient 8000 retï es dre hm. s attiqnes du n°. Il; il pèfe , poids 1 ornai n , 85 lis 40:ces', & vaut, argentdeFrar.ee, Jdcc ' v . Ede donne, par les médailles , ternes les divifions de h drachme & tous fes multiples. Cet e grande drachme attique eft égale au denier de 84 Gros. Gr. Ç ....... 11 ) Di îd ) Tr -...-..I 12 { Té Gros. Gr. Didrachme 2 24 Trid rachmé 3 36 i étradrachme. 4 48 grains ou de 4 ferupuies, & de 72 de taille à la livre romaine.. N B. Cette drachme , du poids de 4 ferupuies,' fefint pourconrtater i'exifr . n ce du grand talent atti- que de Prilci.n, & l'évaluation qu’il en a faite à 8000 petites drachmes a niques à 83 liv. 4 onces? M O N poids romain. Plufieurs favaos , parmi las moder- nes, avoient cru devoir rejetter ce talent cojnme une chimère de l’invention de Prifcien 5 mais on voit que ce Prifcien , pfeudonyme ou non, éto:t mieux inllruit eue fes critiques. Si SI- de Rome de l’ifle a de plus défigné cette drachme par l'épi- thète de corinthienne , c’eft qu on y voit ,_ pour ainfidite, réunis les peuples & les villes qui, par par l'adoption du type du cheval pégafe fur leurs monnoies , fe faifoient honneur d’appartenir à MON 16s Corinthe, ou d’en avoir reçu cue’que Colonie- Tels font Arg s & Cleones , dans l’Argohde i Ambracie , dans l’Epire ; Leucade , Anaâorium » Amphiloque, dans i Acarnanie ; lesépicnémédiens & les opontiens , dans la Locride ; Naupaâe & Lvfimachie , dans l'Etolie ; Syracufe , en Sicile ; Thurium , en Italie ; & enfin les Corcyréens , qui par la fuite eurent des démêlés fi vifs avec cette même Corinthe dont ils tiroient leur origine. N°. X. Drachme d'Abacène ou d-’Istrus. Obole . . Dobole. Triobole Grains. 15 5 ° 45 Gros. Gr. i de drachme 22 f Tétrobole 60 Drachme 1 18 ! Gros. Gr. Didrachme 1 3 6 Tridrachme 3 £4 Tétradrachme y Cette drachme pèfe 1 gros 18 grains , & vaut 1 j & vaut , argent de France , 6oco liv. Elle donne, liv. ou lO'fcus de France. Son talent cont ent 8 j 71 ; P ar les médailles, toutes les divifions'de la draeh- petites drachmes atiiques, plu |T.u jde drachmes . me & tous fes multiples , à l’exception du tétia- il pèfe, poids romain , 85 liv- 3 onces 3 j drach., ! drachme. 2 \°. XI . Drachme de Pylos ou d'É l i d e. G'ains. T Obole . . . 16 f ç de drachme Diobole 31 t Tttrobole. . . Triobole 48 j Drachme.... La drachme de Pylos pèfe 1 gros 24 grains , & vaut 21 fous 4 denier- . S ,n tal nr contient <>141 petites drachmes attaques , plus |§-ouf de d: achtr.e ; il pèfe, poids romain , 93 1 v. 2 o .ces RAPPORT De l'or à l'argent che ^ les Romains , félon M. de Rome de l'IJle ; & valeur du feflerce en monnaie de France 3 depuis l'an, de Rome 5 çj , juj, qu'au règne de Confantin. Époques. Nomb i’aur à la livre ’ Efpace de 1 3 ans , depuis Tan de I Rome 547 , juf-( quss vers 560. 96 II e . ^ Efpace de 60 ans , depuis l’an <60 , > 48 jufques vers 6 z o. J III e . IV e . V e . 'Efpace de 15 ans,' depuis environ 1 l'an 620, jufques | vers 635. Efpace de 1 5 ans , depuis environ 1 6 35, jufques vers ( l'an 6 jo. 'Efpace de 67 ans . depuis environ ! 65c, jufqu’à l'aa| 7 I 7 - C Efpace de 50 ans , ^ VI e . < depuis l'an 717, > Q jufqu’à l'an 7.^7. 3 Efpace de 54 ans , VTTc J depuis la mort! ■' d’Augufte , juf- qu'à Néron. Efpace de 148 ans,' depuis la fin duj VIII e . J règne de Néron, jofqu'à celui de j Caracalia. f Dernière époque , IX e . < f;us Conftantin- > 77 L ie-Grar.d. j ' 45 41 40 4 i 4 i 45 Nombre de deniers à la livre! romaine.: Valeur 'de Yanreus en fefterces. 96 84 84 84 84 85 88 96 100 60 à 4 f. 8 d le fefter. 100 à 4 fous le fefter. 100 à 4 f. § d ICO à 4 f.lefeft va eiu moyen ne du- fe fier ce. ICO à 4 fous le fefter. 100 à 3 fous 10 | den ICO à 3 fous ia den. 100 à 3 fous 6 den. 20 den. Nombre de efterces à la livre d’or. Rapport de l’or à l’argent. 5760 4800 4500 4200 4000 4100 4100 4500 1 a 20. I a i 4 f. 1 a 13 fi. Valeur de IC03 fefterces en argent de France. Liv. S. D. 233 6 8 200 1°? 4 I à 12 I. 2CO 200 1 a II ff. 1 d 1 1 1 |. 1 à 1 1 ff. I 5>5 9 Valeur de la livre d’or en argent de France Liv. S.D 1344 960 9 H 13 4 840 8co 793 2- 4 1440 1 à 14 f- 191 13 4 785 13 8 l 7 i 787 10 967 13 5 Antiquités , Tome 1 y. fjo MON MONNOYAGE. V. Moulées ou Virole, MONOBOLON, efpèce de faut ou d exercée du corps que l’empereur Juitinien fubihtua au., jeux de hafard , & qu'il permit Jeu! dans 1 em- pire, iuntaxat ludere liceat , (L ^“' 7 * Y. de aleator. ). Les fcholies de Ballamon expli- quent le mot monobolon par courfe , Se non par faut : Scito qubd monobolon. dicitur curjus. MON « Quant à h fécondé efpèce de monochromes | ou de camaïeux en rouge , il nous, reïte les qua- ! tre morceaux d’Hercuianum , exécutes fur des tables de marbre blanc. Ces morceaux peuvent être cité* pour prouver que ce genre de peinture primitive a été conftamtr.ent pratiqué.. La couleur rou^e de ces quatre camaïeux a noirci fous les cendres brûlantes du Véfuve, ce façon pourtant qu’on apperçoit encore par-ci par-là des traces de l’ancienne couleur rouge ». Ce nom eft formé de , foins , & de gaclus. MONOCEROS. Voyei Licorne. MONOCHROMATA. Caylus dit ( Recueil 7. ml, XLîI.) : << Certe marche de Bacchus, con- tent & triomphant , prefente une idée des mono- throm.it a , où peintures d’un feule couleur., dont Pline fait mention , & dont j’ai donné l’ expli- cation dans le XXV e . volume des mémoires de l’académie des belles-lettres , p. 149. G Ji le noir feul qui produit tout 1 effet? on a feulement réfervé des nervures blanches dans i intérieur des corps , pour les rendre plus diftin&s.Ôe p us légers. Ce goût de travail ell très-ancien ; ies étrufques l’ont connu , & j’ai rapporté u ne vi- gnette , dans le premier volume de ces antiquités , ; absolument pareille ». * Winckelmann ( Hifl. de Pan, l. IV. c. 8.) dit : « La peinture n’eut d’abord qu'une fcuie. teinte , & les figures n étoient formées, que par des lignes d’une feule couleur , qui étoit ordinaire- ment le rouge fait avec le cinnabre & le minium ». » Au lieu du rouge , on eraployoit quelquefois le blanc. Or, fait que Zeuxis peignit des camaïeux en blanc. Les tombeaux antiques des Tarquinïa , *nès de Corneto , nous offrent encore aujourd’hui Ses figures formées par des couleurs blanches couchées fur un fond obfcur. Cette forte de pein- ture s’appeîloit monochrome ; c’eft notre peinture en "camaïeux , c’eft-à-dire d’une feule couleur ». «11 paroît qu’Arifiote a voulu cara&érifer les jabîeaux encodeur blanche parle mot mu* lypaQur. Ce philofophe dit que Ses tragédies dans lefquelies en n’a pas cherché à rendre le caractère des paf- Êons , ou dans lefquelies on 1 a fait fans fucces , doivent être regardées comme ces tableaux qui manquent d’expreffion , & qui , malgré la beauté des couleurs employées par le peintre, ne tou- chent pas plus le fpefeateur que ces peintures qui font entièrement exécutées en blanc : as xtxoa. Par-là il a peut être voulu défigner Zeuxis , qui avoir coutume de peindre avec cette feule couleur , & qui n’avoit pas donné d’expreffion ou d fêv à fes figures , aiafi que notre philofophe remarqué ailleurs ». j . « Enfin les monumens les plus nombreux dans ce genre de peinture font Ses vafes en terre cuire , dont la plupart font peints d’une feule couleur , 8 c peuvent par conséquent être appellés mono- chromes , comme je l’ai fait voir au livre des Etruf- ques. C’eft ainfi qu’on peint encore des vafes dans tous les pays du monde». MONOCORDE. La Chauffe a publié un monocorde 1 il rapporte , d apres Cenformus , qu’Apollon trouva* *!e monocorde dans l’arc de fa feeur Diane ; i! paroît plus probable que le premier inftrument à corde n'a été qu’un monocorde , & celui-ci un arc. Je foupçonne que Sa clochette pendante au monocorde de la Chiuffe a été mal cornée , & que ce n’eit qu’un poids qui feryoit à tenir la corde au même degré de tepfioo. On trouve auffi un ancien monocorde dans l'édition des Harmoniques de Ptolémee , pnp.iee par valus. S; ce monocorde n’a pas ete defîine par Ptoiemeè, il l’eft au moins par quelqu’ancien eepifte ca fehohaite. Le monocorde , félon Boëce , eft un infiniment qui a été inventé par Pythagore , pour mefurer géométriquement ou par Lgnes les proportions des fons. Le monocorde ancien étoit compofé d’une régie divifée & fubdivifée en pmfieurs parties f - la- quelle il y avoir une corde de boyau ou de métal médiocrement tendue fur deux chevalets par fes extrémités; au milieu de ces deux chevalets, u y en avoir un autre mobile par le moyen duquel , en l’appliquant aux différentes diyifions de la ligne , on trouvoit en quels rapports les fons etoient avec ; lonst ; dp, cordes nui le rendaient. On appelle auffi le monocorde , règle harmonique ou canonique , parce qu’elle fert à mefurer le grave 8 c l’aigu des fons. Ptolémee examinoit ces intervalles harmoniques avec le monocorde. Le nom du monocorde efl formé des mots grecs ftltos , feul) & r , corde. MON O CRG TON , vaiffeau à un rang de rames de chaque côté. On l’appelloit auffi monens . cs n’étoit donc pas , comme on le pourroit croire j une barque qu’un feul hom me put gouverner. MON MONOCULES ( mot formé de fd»; ,feul , Sc à.’ occlus œii ) , peuples qui n avcienr qu un ceu > au rapport li'Hérodote, de Ctefîas, 8c de quelques autres' auteurs. Ces monocales fabuleux etoient les Scvthes , qui tirant continuellement de l are, tenoicn: toujours un ced fermé pour vifer plus ;ulte. Il n'y a jama s eu d'hommes qui n euffent en réa- lité qu'un œ.l. Les cynocéphales , qu on a pns pour des hommes , iont des fïeges d Afrique a longue queue ; & ces peuples , qui paffbient pour avoir des pieds fi larges , for.t les habitons de la zone g’aciale, qui marchent fur des raquettes pour franchir les neiges dont leur pays eft prefque tou- jours couvert. ( D. J. ) MOS O DI ARIA. Ce nom défigne , dans une înfcripdon publiée par Grarer ( roSf. xi. ) , une femme payée pour chanter auprès des mous l’efpèce de chanfon nommée monodla. MONODIE, , dans l’ancienne poéfie grecque , forte de lamentation ou de chanfon luaubre qu'on chantoit à une voix feule , comme l'indique aifez ce mot formé du grec y feul , & de , chant. On appelioit amiï cette efpèce de chant , par cppofition à ce que les anciens r.otn- moient ckorodics , ou mufiques exécutées par le chœur. MONOECUS , dans la Ligurie. Goltzius feuî a attribué des médailles impé- riales grecques à cette ville. .MONOGRAMME (mot formé de idns y feul, g/de lettre. ) , caraétère ou chiffre tonné de pluiïeurs lettres entrelacées , qu'il faut bien diftinguer des lettres initiales 8c des abré- viations ou fig- es ' Les monogrammes fervoient de figne , de fceau , ou d'armoirie. « Les monogrammes que l’on voit fur les médailles antiques , confiftenr ordinairement en deux ou trois lettres liées enfemble , dont la plupart font eftimees etre les initiales du nom des villes cù elles ont été frappées : mais comme il y avoit beaucoup de villes qui portoient le même nom, & d’autres dont les noms commen- çoier.t par les mêmes lettres , il en réfulte des doutes par rapport à celles de ces villes auxquelles ces fortes de monogrammes doivent être attribués. Il y en a d’autres fi compliqués , Sc fi bizarrement conftruits , qu'il n'eft pas poffible d’en former des noms certains ; on en trouve meme p-Iufieurs où l’on ne diftingue aucune lettre , de manière cuis paroiffent être plutôt des marques de monétaires , que des lettres compofant des noms de villes , de rois ou de magiftrats. Differens antiquaires qui ont tenté de donner l'explication des uns 8c des autres , fe lent trouvés n’être pas toujours M O N 17» de même avis , 8c ont interprété différemment le même monogramme. Frœlich , d'après eux , en a rsffemblé un grand nombre dans une table qu il a ajoutée avec ieur interprétation à la fin de la fé- condé édition de fes Annales des rois de Syrie. Quelles qu’aier.t été les connoiflances 8: la iaga- cité de ce célèbre auteur , i! ne paroit pas que i’on doive s'en rapporter entièrement à fes interpré- tations, dont pluiïeurs fort vifiblementarbitraires » & par conféquent inceitaines. S'il y a cueîcues- uns de ces monogrammes qui fe trouvent effecti- vement fur les médailles des villes auxquelles il les attribue , l’on en voit beaucoup d'autres tcut-a- fait différens fur d’autres médailles des mêmes villes : 8c tels monogrammes font attribues com- munément à certaines villes, comme a dans n , à Apamée , A 8c P liés à Arade , H Sc r liés à Héraclée , o dansn à Oponte , SE à Séleucie, Abc rliés fous le T àTavfe, Sc. lefquels font fré- quemment fur des médailles d’autres villes. Tout cela en rend la lignification équivoque & incer- taine ; 8c fis ne doivent être réputés appartenir véritablement aux villes fur les médailles del- queiles ils fe trouvent , qu'astant que les mé- dailles qui les contiennent , reffemblent par leur type & par leur fabrique à d’autres médailles des mêmes villes dont le nom eft exprimé dans la légende; car , quand ces monogrammes font fur des médailles contenant d'autres noms de villes , ils n’y font que comme marques monétaires ou initiales de noms de magiftrats. On pourroic penfer qu'ils y aurcient peut-être été mis pour marquer l’union des villas qui ont fait frapper les médailles , avec celles qui fonr dé-ignées par ces monogrammes ; mais c eft de quoi il feroït difficile de fournir des preuves ». ce II y a cependant des monogrammes dont l'in- terprétation ne fouffre point de difficulté , & qui doivent être regardés comme certains : ce font ceux qui fe trouvent feuls fur des médailles de villes autonomes , dont les noms font bien reconr.ofra- bîes par les lettres qui compofent les monogrammes , tels que font les fuivans : favoir , a & N liés défi- enant Antioche fur l'Oronte ; A dans le X , l’A- chaïe ; A dans n avec F liés , Patras ; T dans M 8c p furmontés du s , Smyrçe ; n 8c e liés , Pergame ; H 8c P liés , lîgma couché, Héraclée- Sintique ; T fur T & P liés , Tyr, 8c quelques autres , mais en petit nombre. Au refte , ce qui peut fervir à ‘faire mieux connoitre les villes qui font défignées par ces fortes de monogrammes y c’eft de faveir précifémer.t de quels pays les mé- dailles font venues , & dans quels endroits elles ont été trouvées ; avec cette attention , S’cn dif- tinguera , entre les différentes villes de même nom , celles qui ont employé les monogrammes qui contiennent les premières lettres de leurs noms ( PelLrin. ) ». Les peuples 8c les villes grecques qui s’ea fcc# Y ij ij 2 MO N voient pour marques diftin&Ives de leurs monnoies font entr’autres , Les Achéens, Agragas, Antioche fur l’Oronte. Apamée. Arade. Argos. __ Corcyre. Crotone. Gaza. Héraciée. Mallée. Milet. Oponte. Patras. Pergame. Séleucîe. Tarie. Tyr. Sur les me'dailies du Bas-Empire, Hardou’n allure que les monogrammes marquaient les diffe- rens tributs qu’on payait à l’empereur , du di- xième , du vingtième , du trentième , du qua- rantième , & du cinquantième. Selon lui , I marque le dixième denier, K le vingtième, M le quarantième : de même , le limple X dénote le dixième, XX le vingtième , XXX le trentième, XXXX le quarantième : mais cette opinion a été abandonnée par tous les favans. Il feroit plus raisonnable de conjeélurer que ces lettres dénotent le prix de la monnoie ; que l’I ou l’X marquent , par exemple , des oboles ou de Jetnblabks petites monnoies du pays 5 le K ou les XX vingt , &c. comme oa voit fur les ochavo d’Efpagne , ou le VIII marque S maravedis. On tr vive dans le Bas-Empire des monogrammes de villes & de fleuves , comme de Ravenne , du Rhône , & quelques autres que du Gange a re- cueillis. Tes monogrammes font parfaits, quand toutes les lettres qui compofent le mot y font expri- mées : tel eft celui du Rhône dans la médaille de Juftm, celui de Ravenne & Semblables ; telles font les monnoies de Charlemagne & de fes defcen- dans , où le revers porte Carlus en monogramme. Es font imparfaits , quand il n’y a qu’une partie des lettres exprimée ; tel eft celui de la ville de Tyr , où l’on ne trouve que la tige du T , cui eft M O N la maffue d’HercuIe , divinité tutélaire des Tv- viens. Le monogramme de cette ville eft Souvent figuré par Y. Il faut prendre garde à ne pas confondre Jj s monogrammes avec les contre-marques des mé- dailles. Les contre-marques font toujours enfon- cées , parce quelles font frappées après la mé- daille battue ; les monogrammes battus en même- temps que la médaille forment un petit relief. Pour les expliquer, il faut beaucoup de Sagacité & une grande attention au lieu & au temps où la médaille a été frappée , à toutes les lettres qu’on peut former des différens jambages qu’on y dé- couvre , & aux lettres qui font répétéss , c-ù les mêmes traits fervent deux ou trois fois- Tel eft le monogramme de Juftinien fur le revers d’une médaille grecque de Céfarée , où la première branche qu; fait I , fert trots fois dans le mot IOYCTINIANOC. Le C & la lettre N fervent deux fois. Les lettres uniques initiales cui. mar- quent le nom des villes, comme il 3 Paphos , 2, Samos, bec. ne doivent point être comptées parmi les monogrammes , ce font' de vraies lettres ini- tiales. ( D. J.) « La fignature avec des monogrammes étoit fort en ufage aux feptième & huitième iiècles. Charle- magne fe fervcir d’un monogramme dans fes figna- tures , comme plufieurs titres de ces temps-là le juftifient : il le fit même graver fur un calice dont Louis le Débonnaire , ou plutôt le Foib’e , fit préfient à S. Médard , ainfi que l’aflure l’auteur de la Translation de S. Sébaftien-: Caiicem cnm ■paiera patrzs fui magni CaroLi monograrnmate infi- gr.itâ. L’on commença pour lors , à l’imitation de l’empereur , à fe fervir en France plus fré- quemment de monogramme. Eginard rapporte que Charlemagne ne favoit pas écrire ; qu’il tenta fans fuccès de l’apprendre dans un âge avancé , & que fon ignorance fut caufequ’ii fe fervir pour fa figna- ture du monogramme , qui étoit facile à former : Ut imper itiam hanc koneflo rira fuppleret , monc- grammatïs ufum loco proprii fgni invexit. Nombre d’évêques de ce temps-là étoîent obligés de fs fervir du monogramme par la même raifon ». - ei On trouve auflî le monogramme de Charlemagne fur les monnoies de ce prince , & c’eft une preuve que Charles-le-Chauve n’a pas été le premier, comme l’a cru le père Sirmond , qui ait ordonne par un édit qu’on marquât les monnoies avec ;on monogramme ; puifqu’il eft certain que , fans l’or- dre exprès du fouverain , en n’a pas la témérité de changer la marque de la monnoie, qui eft ur.e chofe facrée. Sous la fécondé race de nos rcT, on mit prefque toujours le monogramme du prince fur la monnoie , & cette coutume dura jufque fous le roi Robert. Du Cange s’elt donné la peine de. recueil ir les monogrammes des rois de francs , des papes 2c des empereurs », M O N « Non-feultmer t les papes , les empereurs & les rois employèrent les monogrammes pour ligner leurs diplômes , & lur leurs monnoies ; mais les evêques s’en fervirent de temps en temps. La fignature de Quiriace , évêque de Nantes , eft exprimée par Icn monogramme dans un titre ori- ginal de l'abbaye de baint-Florent. Il ne feroit pas difficile d'en produire d'autres exemples. Les monogrammes devinrent arbitraires & ne fuppo- sèrertt aucune fignature. Ruban nous en a lailTé dix-huit de cette efpèce , don; feize font à croix fimple, & deux à croix double , c’elt- à-dire en étoile. On yvoitfouvent l'Y prétendu rr.yftétieux , que dom Mabillon a cru , on ne fait fur quel fondement , avoir été écrit de la main de nos rois, quoique ces monogrammes de Ruban ne fuppo- fent aucune fignature , & que quelques-uns ne foient pas même des noms propres : tels font dominas , fancius , fancîa *>. « Il faut diftinguer entre lettres liées 8 e lettres conjointes. Les lettres liées ne perdent aucun trait par leur liaifon ; au lieu que ies lettres con- jointes en perdent quelqu’un qui leur eit commun par leur conjonction. C’eft u ,e méprife de la part de Maffei , d'avoir dit qu’il ne fe fait jamais de conjonction de lettres dans l’écriture capitale. Une multitude de mo’numens antiques attellent le contraire ». « Les lettres conjointes ne fe montrent régu- lièrement qu’a la fin des lignes des manuferits de la plus haute antiquité. Nous pouvons citer en preuves le Virgile de .Vîédicis, où l’on conjoint affez fouvent l'N & le T à la fin des vers. On voit bien que cette conjonction , & autres fem- blables , ont été inventées pour contenir les vers dans i’efpace marqué , & pour ne pas porter l’ex- trérmté de la ligne fur la marge. On t ouve les mêmes conjo: â.ons de lettres dans les pindeétes florentines- Mais les lettres monbgr ammati ques y font rares. Le S. Profper de la bibliothèque du roi ne met prefque point la conjonction Æ dans le corps du difccurs , mais feulement à la fin ou vers la fin des lignes ; par la même raifon qu’on ufe de letrtes conjointes , de lettres plus petites j foit onciales, foit capitales , foit minuf- cules , vers la fin de la ligne , afin de n’être pas obligé de porter à la ligne fuivante une partie de vers. Alors on met i’U ou l’O fur la ligne pour abréger l’écriture des mots dont ces lettres font partie. On obferve à-peu-près tous ces moyens de gagner du terrein dans la profe , quoiqu’on n'y fafft pas ordinairement difficulté de rejetter à la ligne fuivante une portion de mot com- rruncé à la précédente. Les conjonctions font affez frequentes dans le S. Prudence du roi , à caufi: des vers qu’on veut finir dans une ! une. Elles ne paroiilent qu’à la pénultième fvllabe, ou à la fin de 1 a ligne , dans le S. Paui de la Ai O N I 7 j l même bibliothèque. II y en a peu dans les évan- giles en velin pourpré éc en lettres d’or de l’ab- baye de Saint-Germair.-des-Prés : on y lit I’F avec les voyelles. Dans l’écriture onciale , depuis le fixième fiècle jufau’au dixième , les conjonctions fe multiplient indifféremment vers le commen- cement , au milieu & à la fin des lignes. Il faut excepter les Heures de CharJes-le-Chauve , où i’on ne trouve guère de lettres conjointes, même à la fin des lignes. Dans lemanufcrit du roi, 11.1820, il y a des conjonctions d’cnciales avec les minuf- cules à la fin de la ligne. On y rencontre auiîî des mots terminés par des conjonctions majufcules , quoique l’écriture foit minufcule. On rencontre encore dans celle-ci la conjonction du T & de l’N au onzième fiècle. Elle n’eit pas rare dans les di- plômes de Charles le-Chauve , où nous en avons remarqué plusieurs autres. Sur le dos d’un diplôme de Louis-!e-Debonnaire , de la b bliothèque du roi, n°. 1, nous avons vu une notice ancic ne en letircs conjointes & enclavées. Elle peut bien être du dixiéme fiècle , fi elle n'elt pas du précé- dent. El e porte : Psptum domini Ludovici ympe- ratoris ad Atalanem ab. La devife V erbo Dominé coeli firmati funt , écrite dans -le cercle excentrique qui renferme la fignature de Pafcal II , offre plu- fieurs lettres conjointes monogrammatiques ( Nou- velle Diplomatique des bénédictins. ). M OXOGR A KME ; KomyjaKKjf , & monogremrrMs dans Cicércn. Il faut entendre par ce mot de Amples efquïffes, des deflins où il n’y a que le trait. Nous les appel- ions aujourd’hui des traits, & c’eit en ce Sens que Cicéron difo't que les dieux d’Epicure, com- parés à ceux de Zénon , n’étoient que des dieux monogrammes & fans action ce n ctoit , pour ainfi dire , que ces ébauches de divinités. D'Oli- vet , q'ui montre beaucoup de fagacité & de juf- teffe dans l’interprétation des auteurs anciens, s’eft trompé néanmoins en prenant \t monogramme pour une figure faite d’un feul trair. La définition de Lambin , fondée fur celle que Nonius Mar- celle s avoir déjà donnée, eft plus conforme à la pratique de Fart. Monogramme , dit-il , eft un ou- vrage de peinture qui ne fait eue de naître fous la main de i’artifte, où l’on ne voit que de fimpies traiis, & où i’on n’a pas encore appFqué la cou- leur , qtiod Jolis lineis informatum & deferiptum f/r, nullisdhm colcribus adki'oitis. MONOLIKUM , un rang ou un fi! de perles. MONOPHAGIES , fêtes en l’honneur de Neptune chez ies eginètes, en grec as.apayna. On appeiloit monopnages ceux qui célébroient cette fête, parce qu ils mangeoient enfemble, fans avoir aucun domeiî. eue pour les fervir. I! n’étoït permis qu’aux feuls citoyens & domiciliés de File d’Egine d’y pouvoir affûter. i7 4 MON MONOPODIUM , table à un feu! pied. Ces forces de tables étoient d’ufage pour le repas. D ans le temps du luxe des romains , on. en faifoit de bois d’érable , quelquefois de bois de cive, foutenues par un feul pied d'ivoire bien travaillé. On les vendoit un prix exoroîtant, fur-tout li le bois de cure étoit de différentes couleurs natu- relles. C’eft ce que nous apprennent Horace , Martial , Juvénaî , Pline & Sénèque. Cicéron en avoir une qui coutoit deux cent mille fefterces ; quatre fefterces valant, félon Bernard, fept fous & demi d’Angleterre , c’eii-i-dire , i ? .fous de France , 200,000 fefterces font environ $7,500. livres. MONOPTÈRE , forte de temple chez les anciens, qui étoit de .figure ronde fans murailles pleines, en forte que le dôme qui le couvrait n’é- toiï foutenu que par des colonnes pofées de du- tance en diftance ? ce mot eft compofé^ de tecyos , feul , & de sr'jesa» , aîle , comme qui dirait bati- ment .compofé d’une feule aîle. monohyàoî? , canots faits d’un feul tronc d’ar- bre , tels que ceux des fauvages. monoxit QN, vêtu d’une feule tunique, fvnony- me de l’expreffion moderne en ckemife. Les femmes ne portoient dans le lit qu’une feule tunique , fans autre vêtement ; elles étoient alors f^n^Tmis. Plutarque , décrivant l’entrevue d’Augufte & de Cléopâtre , dit qufil trouva cette reine couchée dans un lit très lîmple , 8 c qu’en le voyant , eiie fe jetraà fes pieds,- telle quelle fe trouveit dans le lit , , c’eft- à-dire , vêtue d’une feule tunique très-légère, MONSTRE. C’eft par ce nom qu’il faut dé- signer les êtres chimériques dont font remplies les mythologies anciennes. Tels font les Sphinx , h Chimère , les Harpies , Scylla, Cerbère, les Si- rènes, le Dauphin (fi différent du Cétacé qui porte aujourd’hui ce nom ) , les Panthères (qui différent un peu de la famille des Tigres ) , les Dragons, 8 c c. De tous les animaux fantaftiques , les marins ont le plus exercé l’imagination des anciens ar- tiftes ; ceux-ci ont tranfporté au fein des mers les chevaux , les boucs , les beliers , les chiens , & c. , en leur confervant le devant du corps , tel qu’ils l’ont reçu de la nature , & en fubftituant au der- rière dés queues de poiffon. La colîeéUon des pierres gravées de Stofch renferme piufieurs de ces animaux marins fan- taftiques, entre lefquels voici les plus extraor- dinaires. Sur une cornaline , paroît un monjlre marin compofé d’une tête, d’un cou & de jambes de jfecval , ayant une tête d’homme placée fur le M O N poitrail , & des nageoires au-deiîous. Il eft f a ; ? j d’un dauphin. Sur une cornaline, paroît un autre monflre tna* rin , compofé de tête, cou & jambe de cheval , d’une tête d’homme, d’une tête de bêl er, & d’un dauphin , dont la queue fe termine aufii en têtg d'homme ; ii eft traverfé par un trident. MONTAGNES. Les plus hautes montagnes re . çurent une efpèce de culte chez les anciens , parce qu’ils croyaient qu’elles étoient habitées par les dieux. Les nymphes des montagnes fe nommoiens Oreades. Héfiode dît que la Terre forma les montagnes. On trouve dans les infcrîptîons grecques ces mots : Bttti dx.fam; 3 zux dieux des montagnes. Ils font appelles dii montenfes dans l’infcription fui- vante ( Gratter. 21 . ) Aram J on fulgurjtori £X PRÆCFPTO BFORUM M OKTF.ÏÎ SIUM. Quel- ques interprètes croient que dii montenfes font les divinités qui préfidoient aux fept collines de Rome. M. Rabaud de Saint-Etfenne dit : « Dans le langage allégorique , les montagnes furent appel* îées les rois die pays , & dans les temps pofté- tieurs , on en parla comme de rois réels 5 fouvent elles furent peintes comme des géans, & depuis on en parla comme de geans réels , qui tiennent leur rang dans les aventures merveiileufes de cet âge. Les monts élevés furent en effet les fauveurs 8c les pères du genre humain , après les ravages du déluge ; 8c c’eft dans ce iehs , dit un poète latin , que les rochers échappés des mains de Dcuca'ion 8c ce Pyrrha furent les réparateurs de notre efpèce. Les plaines relièrent long temps défertes , &• l’on habita lut les hauteurs , d'oà ïint & cet ufage de bâtir des temples fur les montagnes , & cette idolâtrie cù tombèrent quelquefois les juifs eux-mêmes, de facrifier jfùt les hauts lieux. Les monts élevés ont donç ete réellement les pères des peuples > ceux cm ea defeendirent pour habiter les plaines , furent leurs enfans , & dans un autre fens allégorique , une montagne étoit la mère de la ville qui y etoX fondée : Jérufalem étoit ia fille de Sion «. « C’eft-là une explication naturelle & vraie fut* tout de ces ge’nealogies bizarres , où les montagnes entrèrent comme des perfonnages, & dont je vais citer quelques exemples », « En Arcadie , le mont Ménak , duquel decqu* loit une rivière du même nom , fur laquelle W- bâtie la ville de Ménale. Cette montagne fut üfi reine , fille du Ciel & de la Terre, & mèrea’4 roi Ménalos », MON « En Laconie , la montagne Taygète ( qui , par hifard , a le rr.ê.ne rom eu une des pléiades ) étoit une princeiTe , fille d'Atlas , & el.e tut mere de Eacédimon , qui bâtit Lacédémone ». «En Béotie , le mont Cytkéron étoit le premier foi du pays ». « Dsns la Thrace , étoit le mont Æmus ou Æmon , qui donna fon nom à l’Æmonie , & la cé'èbre montagne de Rodope , près de laquelle coule le fleuve Strymon. On raconta dans le ltyle du temps, que la prineefle Rodope , file de Stry- mon , avoit éooufé le roi Æmus , mats qu'ayant ofé dire qu’ils étoient l'un Jupiter &r l'autre Junon, & Te faire adorer de leurs fujets, Jupiter les avoir changés en montagnes ». « Quand Æmus éto’t appelle Æmon , i!_n étoit plus l'époux , mais le père de Rodope. Jupiter les avo t également transformés en montagnes , pour les punir de leur paflion inceftueufe. Si 1 on veut favoir de qui Æmus lu:-même étoit fils , on ap- prendra ou’il devoit le j mr au vent du Nord , à Bo'ée & à Orythie ; mais s'il s'appelle Æmon, c’eft à Deucalion qu'il doit la naiffance ; car , amii que les autres monts , il fut pour les mortels un afyle après le déluge ». « Eryx , la plus haute montagne de Sicile après 1 Etna , avoit été un homme puiffanr , fi s de Butta & de Vénus ( car Vé ms -Erycine avoir un temple fur fon fomroet ). Hercule, à fon retour d’Efpaene , pafla par-là , le vainquit au combat du cefte*, & l’enfevelit fous la montagne à laquelle Eryx donna Ion nom ». « Enfin , & pour abréger , les monts Pyrénées dévoient leur nom à la belle Pyrene, fi le de Bé- brix. Hercule , qui pafià auflî un jour dans ces cantons, en devint amoureux & l'épou a ; mais obligé de faire une abfence , Pyrène fut déchirée par les bêtes féroces. Hercule de retour l'en- fevelit fous ces montagnes qui portent encore fon nom ». « En eft-ce allez pour prouver que les anciens perfonnifioient 'es monts ? Et qui voudra croire à îa reine Ménale & à fen fils Mandas , au roi Cy- . zheron Sc Æmus , aux princeffes Rodope , Taygète \ Se Pyrène , air.fi qu’au bonhomme Strymon. Voye i encore Volcan Promontoire , Ecueils. Montagnes ou Collines de Rome. Au- üedans étoient p'acés le mont Palatinje mont Qui- tinal , le mont Ccelius , le mont Capitolin , le mont gîventin , le mont Efquilin , le mont Viminal , le mont Jan.ica.le , le mont Tefiaceo i au-dchors lé mont Sacré & le mont Vatican. On les trouvera tous à leurs articles. Ou cbfervera feulement ici que le nom de montagnes Pur a été dor.iÿ; par em- phafe ; car aucun d’eux n’égale en hauteur feule- ■ MON 17 j ment l’élévation de l’Obfervatoire de Paris au* défilas du niveau de la Seine. M OS TAXA , Diane des montagnes , furnom qui convient à une déeffe qui fait fa principale occupation de la chafîe ; c’eft pourquoi on la re- préientoit quelquefois entre des rochers. MOXTAXI , nom par lequel on défignoit à Rome les citoyens qui habitoient fur les collines ( Cicero , pro domo , c. 28. ). MOXTEXSES DU. Voye- Montagnes. MOXTINUS. Arnobe ( IV. p. 152. ) défigna par ce nom le dieu des montagnes : Quis Mon - tinum montium deum ejfe credat ? MONTOIRS. On piaçoit fur les voies romaines des montoirs de pierre , pour aider les "cavaliers à monter & à defeendre : parce que les étriers ne furent en ufage que du temps de Tnéodofe. MONT SAINT-MICHEL. Avant le chriftia- nifroe , le Mont Saint-Michel s'appeiîoit le Mont Belen , parce qu’il étoit conficré à Belenus , un des quatre grands dieux qu'adoroient les gaulois. Ii v avoit fur ce mont un cofége de neuf drifi- defies ; la plus ancienne rendoit des oracles. Elles vendoPnt aufifi aux marins des flèches qui avoient 'a prétendue vertu de calmer les orages , en les faifant lancer dans la mer par un jeune homme de vingt-un ans , qui n’avoit point encore perdu fa virginité. Quand le vaifleau était arrivé , on dé- putoit le jeune homme pour porter à ces drui iefieS des préfens plus ou moins confidérables (Ejfaisfur Paris, tom. V. p. 48. ). MONUMENS ÉGYPTIENS. M. PauRon dit dans fa Métrologie ■: «Hérodote (LU. II. c. 175-. ) raconte qu’A- mafis , roi d’Egvpte , fit apporter d'Eléphantis à Sais par une diftance de vingt journées de navi- gation ( 11 n'y a pas plus de 200 iieues. ) un édifice d'une feule pierre. Cet édifice avoit extérieure- ment vingt & une coudée de longueur , quatorze de largeur & huit de hauteur , & intérieuremeat dix-hn.t coudées &c un pigon de longueur , douze coudées de largeur & cinq de hauteur- On em- piova trois années à faire ce rranfport , qui fut exécuté par deux mille hommrs. La coudée dont il s'agit ici eft évidemment la coudée des archi- tectes , la coudée lithique. Ainfi cet édifice avoit de longueur extérieurement 25.28 pieds de roi , t6.85.ie largeur & 10.272 de hauteur, & inté- rieurement 24.182 pieds de longueur, 1 5 408 de largeur & 6.42 de hauteur. Ce bloc de pierre avoir de fond té totale 2552 coudées cubiques, qui valent 4979 pi £ ds de roi cubiques. Otant i; ij6 M O N 'capacité dé la rr.affe totale , refis a *87 pieds cu- biques cour la fclidité cies patois. Suppofan,. a préfent que la pefanteur fpécifique de cette pierre fut la même que celle du marbre commun , c eft- à-dire, 189 ou 190 livres le pied cubique , cette pierre aura été du poids ci environ 49^ quintaux. Mais cet édifice n’eft rien en Çomparaifon du fuivant : . « Il y a, dit encore Hérodote au même en- droit dans la ville de Butos , un temple d'A- pollon & de Diane , entre celui de Lafone, dans lequel il fe rend des oracles. Ce dernier temple eft grand , & il y a des portiques de dix orgies de haut. De tout ce que j’y vis , voici ce qui me caufa le plus d'admiration ; il y a dans l’enceinte con- facrée à Latone un temple fait d’une feule pierre en hauteur & en longueur. Les côtés en font .égaux ; chacune -de fes dimenfions eft se quarante coudées : la couverture de la partie fupérieure eft une autre pierre , ayant un entablement de quatre coudées. Ce temple eft de tout ce que j’ai vu la chofe la plus étonnante”. Un bâtiment comme celui-ci , fait d’une feule pierre , ayant extérieure- ment j 1.46 pieds de roi en tout fens , a dû être fabriqué fur le lieu même : auffi Hérodote ne dit pas qu’il ait été tranfporté d’ailleurs. Dans ce cas_.il n’auroit rien.de bien furprenant, puifque l’on, voit à une lieue de Fribourg en Suiffe, un hermitage affis fur un rocher , & taillé dans le rcc vif par un feul homme avec fon valet , dans l’efpace de vingt- cinq ans. L'églïfe de ce couvent a 6 3 pieds de long & 36 de large , avec fon clocher qui a 70 pieds de hauteur , une factiftie , un réfectoire, une cuifîne dont la cheminée a 70 pieds de haut , une grande falie longue de 93 pieds fur 22 de large * deux chambres à côté qui ont erifemble 54 pieds de longjdeux efca!iers,& au-deffous une cave affez grande j & plus bas un caveau où s’eft trouvé heu- reufement une fource de très-bonne eau. Devant 1 hermitage eft un petit potager qui fournit des herbages & des fleurs. L’Hermite dont il eft ici .queftion eft moit en 1708 ”. MONUMENTUM , monument, tout ce qui fert à éternifer un nom , ainfi que le définit Féf- tus : MonXLmen.tv.rn eft quidquid oh memoriam ali- cujïLS fdchum eft , ut fana , portions , feripta 6’ car- mina. Dans «n fens moins étendu , ce mot fe prend pour fepuickrum , tombeau , dans lequel re- pofent les cendres d’un inbrt çfifiîngué. Ces fortes de montanens. étoient élevés nén-feuletnent dans les enclos particuliers , mais encore près des che- mins publics, afin que les pàffans puffent- Hreilés éloges de ceux qui y étoient renfermés , & qu’à la vue de ces triftes relies. Ils fe fouvînflTent'qu’üs étoient mortels & deftinés à la même fin. Mortu- ' menta idée fecundum viam dit Varron ( Lzng-iltzt. v. 6 . ) quo prMereumès admoneant , & fefuijfe, & illos ejfe mortdlés. On les invitoit à s’arrêter par ces i formules écrites fâr le tombeau : Afpice , viator-. m o n cerne , viator , Se autres femblables. Il étoit dé. ■ fendu de vendre ou d’aliéner les tombeaux, ceux qui les faifoient corftruire , avoient prefqu e toujours foin de le défendre à leurs héritiers , fous peine d’une amende qu'ils les condamnoient à porter dans le coffre des pontifes ; c’eft ce cu’a*- teftent piuiîeurs inferiptions , dont quelques-unes nous apprennent àufli que fouvent un homme ne faifoit dreffer un tombeau que pour lui feul g, en excluoic toute fa famiile & fes héritiers ; telle étoit la formule de cette exclufîon : Hoc monu , meraum k&redem non fequitur. Toute perfonne avoit le droit de fe faire conf- truire un monument ; mais quand il étoit une fois confacré par l’ufage re'igieux auquel ii étoit def- tmé , il filioit un ordre du pontife pour le ré- tablir. C’étoit auffi un facriiège d’ufurper ou de fe fervir du tombeau d’une autre famille , & il y avoit la peine d’une amende confidérable décernée con- tre les ufurpateurs. Ces tombeaux étoient ordi- nairement de petits édifices bâtis en briques ou eu pierres , dans tout le pourtour intérieur def- quels étoient pratiquées des niches , comme dans un colombier , ce qui les faifoit auffi nommer co- lumbaria. Dans chacune de ces niches, on pouveit pheer deux ou trois urnes fur lefquellescu au-def- fousdefquelies étoit gravée l’épitaphe; mais le luxe, fuite ordinaire des richeffes des particuliers , les porta bientôt à imiter la magnificence des grecs jufques dans leurs tombeaux ; Si à leur manière, ils conftruifirent des bâtimens fouterrains, ccm- pôfés de piuiîeurs chambres ou appartemens qu’on appelloit hypogées , dans lefquels il y avoit pareil- lement des niches pour placer les urnes fépul- chrales. Ces appartemens fouterrains étoient ornés de peintures à frefque, de mofaïqüe, de figures de reliefs en marbre , d’une richeffe & d’une dépenfe finguiière , comme il paroît par celles qu’on a découvert fous terre , auprès de Rome , depuis quelque temps. Mo.vcots tu m su b Ascia. Voyez As CI A* MoNUMESTUM EXTRA SORTEM , CCS mOtS qüî fe lifent fur une infeription trouvée à Ravenne, ont fort embarraffé les antiquaires. Guichard pré- tend , & fon fentiment eft le plus vraifemblable , que cette expreffion doit fe rapporter à la diftri- bution des terres que l’on faifoit à ceux que l’on envoyoit dans les colonies. Il arrivoit que quel- ques-uns ne fe faifoient pas enterrer dans la por- tion de terre attribuée à leur famille , fors , Si ceux-là étoient cenfés enfeveiis exirà fortem. MONUNIÜS, roi de Dyrrachium. BASIAEQS, MONOYNiqr. ATPPAK. Ses médailles font: R RR R. en argent. O. en #r. O. en broSzë, MOPSIUM j M O P MOPSIÜM, ea Theffalie. MO+EI. Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en bronze PelUrin . O. en or. O. en argent. MOPSOS ou MOPSUE 5 TIA , en Cilicie. MOir'EATŒN. Les médailles autonomes de cette ville font: R. en bronze. O. en or. O. en argent. Lear type ordinaire eft un autel allumé. Cette ville a fait frapper des médaiMes impé- riales grecques , avec fon époque , en 1 honneur d'Antoriin, de Verus, de Seotime Sévère, de Caracaüa , de Piautiile , de Macrin , de Trajan Dèce. MOPSUS , devin qui exerça fes fonctions dans le voyage de la Colchide ; car on le compte au rang des argonautes- Il étoit fils de la nymphe Chioris & d Ampicus. Il eit quelquefois défîgné par le nom d ' Ampicides. On dit qu'au retour de Colchos , il alla s'établir en Afrique près de Teu- chira , dans le golfe où depuis fut bâtie Carthage. La, il fe rendit fî recommandable par fon habileté dans la divination , qu'après fa mort les habitans lui décernèrent les honneurs divins , & lui établi- rent un oracle qui fut long-temps fréquenté. Mopsus , fi’s , félon les uns , de Rhacius félon les autres , d'Apollon & de Manto, fille du fameux Tiréfias , fut auflî célèbre devin que fon grand père. Voyf[ Manto. Mopfus donna lieu par fon habi'eté à ce proverbe : Plus certain que Mopfus. 11 fîguala fon talent au fiège de Thèbes , isais principalement à la cour d'Amphimaque, roi de Colophon. Ce prince méditant une expédition importante , confulta ce devin fur le fuccès ; Mopfus ns lui annonça que des malheurs, s'il exé- cutoic fon enrreprife. An.phimaque , à qui elle te- no ; t fort à coeur , s'a Jrcfla encore à Calchas , autre de ris célèbre qui lui promit une victoire fi- gnalée. L'événement iufhfia Mopfus ; car le roi fut entièrement défait , & Cakhas honteux d’avoir fi mal deviné , en mourut de chagrin. On raconte autrement la victoire de Mopfus. Calchas étoit allé à p;ed de Troye à Claros avec Am hüocus ; & p aur éprouver Mopfus, il lui avoir deman lé , en ai montrant une truie pleine , combien elle portoit de petits , Mopfus répondit qu'elle en porto t tro s , parmi lefquels étoit une feme le ; ce qui fe trouva véritable. Mopfus de- Ar.tiquités , Tome IP. m OR 177 j manda à fon tout à Ca'chas ie nombre précis de s figues qui étoier.t fur un figuier. Calchas ne put le dire , & en mourut de regret. Quelques auteurs or.t écrit que ce fut Ca'chas qui demanda le nom- bre des figues , que Mopfus lui répondit qu'ii y en avoir dix mille , & qu'elles pourroient tenir tou- tes , à «ne près, dans une mtfure qu'il nomma. Cette réponfe vérifiée par l’épreuve , fit mourir Calchas de chagrin. D'autres difent que Calchas ne donna à deviner que le nombre des petits de la truie , & que la feule juftefle de h réponfe le tua. On lit dans d'autres écrivains que ce fait fe pafifa non à Claros , mais dans la Cilicie , d'autres à Colophon , Ville d Ionie. Une autre efpèce de conteftation fit périr Mop- fus ( Poye^ Amphilocus. ). Il fut pè:e de trois fi Ies,Rhode, Méliade & Pamphihe. Mopfus, après fa mort , fut honoré comme un demi-dieu , & eut un oracle célèbre à Malle, en Cilicie. Plutarque ( dans fou Traité des oracles qui ont cejfé ) raconte que le gouverneur de cette province ne fâchant que croire des dieux , parce qu'il étoit obfédé d'épicuriens qui avoient jette beauagmp de doutes dans fon efprit , réfolut, dit agréablement i'hif— toiien , d’envoyer un efpion chez les dieux , pour apprendre ce qui en étoit. Il lui donna un billet bien cacheté pour le porter à Mopfus: Cet envoyé s’endormit dans le temple , & vit en fonge un homme fort bien fait qui lui dit noir. Il çorta cette réponfe au gouverneur. Elle parut très ridicule aux épicuriens de fa cour. Mais il en fut frappé d’étonnement 8c d'admiration , & en ouvrant fon billet, il leur montra ces mots qu'il y avoir écrits: T immolerai-je un boeuf blanc ou noir ? Apres ce mirac e, il fut fort dévot toute fa vie au dieu Mopfus ( Origen. lib. III. adv. Celfum & Tertuliar.. de anima, c. 4 6. ). Mopsus. Ce nom efi célèbre dans les poéfies pafiora’es des grecs & des Romains. En voici la raifon : Largien Lacius , frère d'Antiphême , en- voya une colonie s'établit dans les montagnes des environs de Colophon , fous le commandement de Mopfus. Celui-ci acheta de Cylabras , berger de la contrée, une portion de terre fur laquelle il bâtit la ville de Phafélis. Antiphême de fon côté alla fonder une colonie en Sicile, y tranfporta les dieux 8vla religion de fon pays. Il y bâtit la ville de Géla, à laquelle il donna auflî le nom de Mopfus , pour conferver la mémoire de ce guerrier. De-là vient que les poètes bucoliques de Sicile & les autres à leur exemple ont chanté fi Cuvent Mopfus ( Sca- ligcri poetic. I. 4. )• , MOR. Voyeq MlRRHA. MORA t troupe, de fpartiates, compofée ou : de joo , ou de ~co , ou de 500 hommes. Les fen- timens font variés -fur cette appréciation. Il y avoi: ï^S M O R ^x mora ; chacune étoit commandée par un pôle- marque, par quatre officiers fous !e polémarqtte, par huit "fous ces premiers, & feize fous ceux-la. Donc û ces derniers avoient fous leurs ordres yc hommes , la mora étoit de 400 , ce qui réduit toute la milice de Lacédémone à 2.400 : c'eft peu de chofe , mais il s'agit des temps de Lycurgue. On ne recevoit dans cette milice que des hommes li- bres , entre 30 ou 60 ans. MORATOR lu.^1 circenfis. On lit dans une mf- Cription rapportée par Boulenger (de Circo. c.44.), ces mots : q. rapidio. q. f. lem. mülioni MCRATORI LTOI CIRChNSIS. Le mot muLio fait conjecturer que la fonction du morator , dans les jeux du cirque, confîftoit à empêcher que les chars ou les chevaux ne panifient avant le temps , ou hors de leur rang. MORB US comitialis. Voy. EPILEPSIE. MORDS gaulois. Voy. Lupata. MORETUM , hachis compofé d'ail , d’ache , de rhüë , de coiiande , d'échalote , de fromage , d'huile & de vinaigre. MORGANTIUM, en Sicile. MOPrANTiNQN. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR. en argent. O. en or. R. en bronze. Leur type ordinaire eft un lion dévorant un cerf. MORILLE. Les romains auffi voluptueux que nous , 6e beaucoup plus riches , faifoient leurs délices des morilles. Néron appelloit ce genre de nourriture un mets des dieux , cibus deorum. Elles font excellentes , dit Pline ( liv . XXII. c. 22.) ; mais elles ont été accufées de malignité dans une célèbre conjoncture. Agrippine s'en fervit pour empoifonner l'empereur Claude. II eft pourtant certain que les morilles ne causèrent pas feules la mort de cet empereur $ ce fut la violence du poi- fon dont on les farcit , qui le fit périr. C’eftpour- quoi Suétone , qui rapporte le fait dans la vie de Claude , fe fert du mot boletus medicatus , des morilles empo-fonnées. MORION , nom donné par Pline Sr d’autres anciens naturalises , à une pierre noire à l’exté- rieur 5 mais qui, tenue entre l’œil & le feu ou une flamme , paroiffoit être tranfparente & d’un beau rouge. On l'appelloit auffi pramnion. Il paroît que c'étoit un criftal ou fluor noir. M Q rions, perfonnages boiïus, boiteux ,contre- M O R faits , à tête pointue, à longues oreilles , & dephv- fîonomie ridicule, qu’on adirnttoit dans les fdllns pour amufer les convives. P us un morion étoit hideux , plus chèrement il étoit acheté. Il y a qui ont été payés jufqu’à 2cco fefterces. Martial en eft garant (VIII. 13O, iorfqu'ildit; Mario diBus erat : viginti midibus emi : Redde miki nummos , Gargiliane , fapit. MORISTASGUS. L tmorifiafgus dts gaulois paroît avoir été une divinité locale des fénonois ; car un homme de ce nom étoit roi du pays dans le temps que Céfar arriva dans les Gaules , & la royauté avoir été déjà dans fa famille. Il y a donc bien de l’apparence que ce roi portoit le nom d’un dieu particuüerdu îieu,ou qu’il étoit lui-même cette divinité, après avoir été mis au nombre des dieux par la fuperftition de ces peuples. Quoi qu'il en foit, dans les inferiptions recueillies par Reinefias, on trouve que Titus Cl. Psofeffus Niger , lequel avoir obtenu toutes les charges des cités deLangres & d’Autun , ordonna par fon teftament que l’on ajoutât un portique au temple du dieu mariftafgus , tant en fon nom qu’en celui de fa femme & de fes filles. Cette infeription a été découverte dans les ruines de l’ancienne viile d’Aléfia. ( Mém . de tAc. des infeript. tom. XXIV. p. 361.) (D. J.) MOPIOS , morius , partiel, furnom donné pal les athéniens à Jupiter. On le croit formé d partie ou membre. Etoit - ce un fynonyme de patrius. moSSIykeia. } Le P remier de C£S m0ÎS défignoit un fpeéîre , une femme 'monftrueufe , telle que les prétendues Lamies. Le fécond déli- gne des mafques de théâtre , hideux , affedés a ces êtres fantaftiques. MOROCHTUS , MOROCHITES ou MO- RO CT ES } nom donné par Pline à une fubftance minérale qui fetvoit à enlever les taches des habits. On dit qu'elle étoit très -dure , très - pelante , douce au toucher , d’un blanc tirant fur le gris & verdâtre. H;îl croit que c'eft la même chofe que la craie de Briançon ; dans ce cas , ce feroit un vrai talc. Boece de Boct donne le nom de moroch- tus à une pierre très-différente , que les allemands appellent milckftein ou pierre dmla.it , parce qujj en fort un fuc laiteux : il dit qu'on en trouve aufli de noires ; il ajoute qu'il s’en trouve auffi de ver- dâtres , de couleur de miel , de blanches & ûs grifes. D'autres naturaliftes o-:t regardé avec raifati le morocktus comme une efpèce d’argi lie durcie j et de ftéatite, & ayant une conlîftance de pierre , d'autres encore ont donné ce nom à une craie ° a marne durcie. M O R MOPeAEMOX , efpèce~de danfe des grecs , dans laquelle on imitoit les geftes & les attitudes de diffcrens animaux. ( Pollue . & Aih.cn. 14.) MORPHÉE, fils du fommei! S: de la nuit, le premier des fonges , 8e le feul qui annonce la vérité , étoit , dit Ovide , le plus habile de to.;s à prendre la démarche, le vifage , l'air Se le l’on de voix de ceux cu'il vouloit repréfenter. Le dieu du fom- meil le chargea d'aller, de la parc de Junon , ap- prendre à Alcyone la more de fon époux. Ce forge n’eft que pour les hommes ; il a pour frères , Phobetofe & Phantafe. Son nom eft dérivé de , forme , figure , apparence. Ce dieu paroît fur les monumens fous la figure d'un vieillard barbu, portant fur la tête deux peti- tes aî'es, comme Mercure, 8e aux épaules deux grandes ailes de papillon, tenant à la main une corne , d’où fe répandent les fonges 8e les illu- fio.is nocturnes. C’eft ainfi qu’on le voit affilier aux noces deTnétis 8e de Pelée, fur un bas-relief du palais Matcei (Mor.um. inediti n°. no.) ; fur un autre du mêjne palais , où l’on voit Arianne endormie dans i'ile de Naxos ; fur deux farcopha- ges du capitole , 8e enfin fur ut bas relief de la Villa Aibani , où les ailes d;S épaules de Morpkée font celles d’un aigle. Sur le farcophage du capitole ou eft repréfentée la fable d’Endymion, on voit Morpkée qui dert la tête appuyée fur fon bras gauche. Il eft vêtu d’une tunique à manches tombant jufqu’aux poignets; il a des ailes de papillon au dos , Se de petites ailes d’oifeaux à la tête. M. Vifconti, éditeur du muféum Pio-Clémen- tin , reconnoît Morphée dans un bufte d’Hermès, gravé fur une pierre avec des ailes de papillon a la tête. Winckelmann l’avoir pris pour Platon ; mais les traits n’ont aucune reffemblance avec le bufte de ce philofophe , qui porte fon nom écrit en ca- ractères antiques à la galerie de Florence. D'ail- leurs , fes cheveux & fa barbe reflemblent parfai- tement à ceux du dieu Terme, ou Jupiter-Teiaae. MORPHO , furnom de Vénus , fous lequel elle avoit à Lacédémone un temple finguîier ; c’étoienc proprement deux temples l’un fur l’autre. Celui de deifus étoit dédié à Vénus -armée, & celui de deffous à Vénus Morpho. La déeiley étoit voilée, 8 c avoit des chaînes aux pieds. “On difoit, ” au rapport de Paufanias, que c’étoit Tyndare » qui lui avoic mis ces chaînes , pour donner à » entendre que la fidélité des femmes envers leurs *> maris doit être inviolable : d’autres difoient » qu’il l’avoit fait pour fe venger de Vénus, à »> qui il imputait l’incontinence & les défordres “ de fes propres filles ; mais je ne puis le croire , »» ajoute l’hiftorien ; car il faudroit être infenfé » pour s'imaginer que l’on fs venge d’une déeffe M O R 172 » en la repréfer.tartt par une fîatue de bois de = cèdre avec des chaînes aux pieds ». MORT. Toutes les nations ont donné à la mort un port Se des attributs analogues à l’état auquel les âmes doivent être réduites , félon leurs opi- nions particulières. Les grecs 8e les Romains efpé- roienr être tranfportés dans les champs élifées. Car tous les hommes défirent d’êcre vertueux , en vivant même au fein du défordre , 8e s’occu- pent plus des récompenfes premifes à la vertu , que des fupplices préparés pour les coupables. Cette perfpective fixa l’idée des anciens fur la mort. v. Elle ne leur offrît rien d’affreux , de rebutant : elle ne fut peur eux que le pafiage de cette vie^iux régions inférieures. Auffi le fouvenir de cet inftant, loin d'empoifonner leurs piaifirs ( Pecr . c. 34.) , leur donnoït au contraire une vivacité plus piquante. Trimalcion faitapporterà fes convives un fquelette d’argent , 8c en prend occalîoa de les inviter à la débauche. Gori (Infer. Etr. t. 3. p. 6.) cire une far- doine fur laquelle font gravés en relief une tête de mort, 8c un trépied couvert de mets. Entre ces deux objets, on lit rinfeription fuivante en lettres blanches réfervées de relief. n I N E A E r E I T O r A T M M A K A I EceiE K A I II E P I K E I CO A N © E A TOtOYT OX TEINOMEQA E E A n I N H C Bois , dit cette fculpture , mange , & cou- ronne - toi de jicurs : c’c fl ainfl que nous ferons bientôt. Nous voyons dass Arr.mien Marcellin (XVI. 18.) que dans les grands repas qui fe donnoient à la fin du jour , les ferviteurs , en apportant les lumières , difoient : Il faut ufer de la vie , parce qu’on cef- fera de. vivre , vivamus , pereundum e/l. L’incerti- tude du moment où les hommes doivent être ré- duits à cet état d’anéantiffement , doit , félon les voluptueux , les engager à donner su piaifir le pré- férât , qui eft le feul temps dont iis pu fient dif- pofer. Gori ( Muf. Florent, tom. 1. Tab. 9 r . n°. 3.) décrit une fardoine fur laquelle un fquelette danfs devant un payfan affis 8c jouant de la flûte dou- ble. Prométhée ( Pierres de Stofck. pag. 314. 317.) fur un jafpe gris fait le fquelette d’un homme. On en voit deux autres dans le cabinet de Stofch. (Tcm.f. pag. 148.) Montfaucon a donné d’après Barto'i , une peinture du Sryx , qu; le repréfente comme les autres fleuves., fi l’on excepte 180 M O R un ferpent qu’il rient de la gauche , & une tete de mon placée au deffus de fa tête fur un rocher. Cette tète efè placée au ffi à côté d un fphynXj devant un phiiofophe contemplatif lur des pierre^ eravées. (Stofck. pag. 5 a. : • 4 i ^ - ) Ce lont la pr- que les feuls monumer.s où nous voyons les anciens mettre fous les yeux des fquelettes, des os de morts, & tous ces objets hideux que l’ignorance & le mauvais goût ont reproduit depuis quinze fiecies avec tant de prcfuficn. Paufanias nous a confervé le plus ancien monu* ment de fculpture fur lequel op ait tracé l'image de la mort. ( Eliac.p . 321.) C’eftle coffre deCypfeius. « On voyoit fur le «ôté gauche une femme qui o, tenoit dans fes bras deux enfans endormis ayant » les jambes croifées. Celui qu elle porcoit du cote „ droit étoit blanc , & 1 autre étoit noir. On ks „ reconnoîtroit aifément fans inferiptions. Il y en » a cependant, & elles apprennent que l’un d'eux 33 repréfemoit la Mon & l’autre le fommeil , & 33 que leur nourrice étoit la nuit =3. Les anciens la donnoïent pour mère à la Mon, 8 c immoloient un coq à celle ci. La nuit aimoit cette viéfaroe , parce que la tranquillité de fon règne étoit troublée par le chant de cet oifeau. Ils crurent honorer la fille, en lui faifant un offrande qui flattoit ia mère. Ils repréfentoient la Mort avec des aïl-s noires. Horace les a chantées , Jeu mors atris eircumvolat a lis ; & ailleurs , mors atra capiufafcis cïrcumvolat alis. Cette peinture eft extraite des anciens poètes 5 car il ne nous r fte aucun monument des arts fur lequel on voye h Mort repréfentée. Nous connoif- fons feulement des emblêmes ingénieux qui rap- pellent cette redoutable divinité. Les recueils de pierres gravées nous offrent fouvent des génies tenant des flambeaux rénverfes ( Pierres de Stofch. v. 143 & 149.) , 8e les tombeaux en font ornés ainfi que de vafes 8e de fleurs. Chaque année lesparens en allouent répandre fur les fepultures Hortos donavït. ut. ex. redditu. eo largius. rof&.Sx efes. patrono.fuo. 8 i .quandoqueftbi.ponerentur. ut.fuptrftes. rojts. Sepulcrum.jacentis. quotann. Kal. Jut. exornet. Et ailleurs Ad rofas profu- Jïones. Dans une autre épitaphe , ut quotannis rofas ad monumentum ejus déférant, &c &c. &c. tic. ( Gruteri pag. 237. 435. 733. 803. 102- , &C. ) De-là viennent les covnparaifons fréquentes d. s poètes entre la brièveté de la vie , & l'éclat paf- fager des roCs. C’étott ainfi que ks anciens lavoknt émouvoir l’ame par de douces allégories , fats choquer les yeux par des peintures dég< ûtante . La Grèce n’éleva à la Mort rf temple, ni autel ; 8c cuo que recon ue pour déeife , cette divinité ! n’eut aucun prêtres dans cette contrée fuperfii- J tieufe. Les feuls habitans de Cadix , dit Euftathe * M O R (În niai. 9.) , avoientconfacré un autel à la mbrt. On a blâmé un auteur moderne qui a reproduit ce monument fur la fcène françoife , parce ou on le'croyoit le fruit de fon irriagïnatîon. Mais B;iea 8e Denys Periégete ( Ælianus in Historia varia 8 / Dion P'erieg. ) ont parlé de cet autel comme Euf- tathe. On ne fauroit donc révoquer en doute fou exiftence. Il faut feulement rechercher quelle raï- fon particulière avoir pu engager les habitans de Cadix à donner ce témoignage public de leur véné- ration pour ia Mort. Nous la trouverons facile- ment, en examinant la pofition que 1 on affignoit aux enfers & aux îles fortunées. On les fuppofoit placés au couchant de l’Europe , & dans la mer atlantique. C’elf pourquoi on regardoit la Bétique & la Lufitanie comme les dernières portions du globe. Les habitans de Cadix paroiffoient être les derniers des hommes vers l’occident , & les pre- mières victimes de la Mort, ou plutôt dans le lan- gage poétique , les premiers fu;ets de fon redou- table empire. De là vinrent le culte fpécïa! qu'ils lui rendirent , & le monument unique qu’ils lui élevèrent pour adoucir fes rigueurs. On trouve dans Gruter 8e Muratori un grand nombre d'épitaphes avec ces invocations {pag. 819. n°. 8. pag. 995. ?z 9 . I. ) : Somno per- pétuait , fomno tternali , &‘c. Sacrum. La msrt étoit le fomrneii éternel auquel ces vœux s adref- foienr. Ils étoient accompagnés, chez les romains , de facrifices dans lefquels on immoloit des bœufs. » Multa boum cirea maüantur corporamorti ». Servius (in 11. Æneid.) expliquant ce vers, affure que la mort étoit une divinité , 8e cite en preuve Lucain Se Stace. Efchyle écrivant dix- fept fiècles avant Euftathe, 8e ne connoiffant pas l’auttl de Cad x , dit préci- fémeat que feule entre les dieux , la Mort n’asmoit pas les préfens. Elle n’avoit , félon lui , ni autels ni chants Sacrés ; perfonne ne lui offroit de facri- fices ou même de fimples libations ; elle vivoit toujours en méfi .tell gence avec ia déeffe de la Perfmfion. Que penfer , près une afLrtion auffi pofitiye , de l’encens qui lui eft ■ onfacre dans une hymne du prétendu Orphée ( Orphei fujfm. Mor- ris. ). C’étoit apparemment une allufion aux par- fums qu’on brûloir autour des cadavres. Nous rapporte; ons ce poème comme un monument de l’ancienne croyance des grecs fur la Mort : a Ecoutez mes prières , ô vous qui favez plier fous votre feeptre tous les mortels , 8e qui fai- tes lui e un j ur pur & ferein pour les ombres mêmes qui ne f nt p 1 ’ s fous votre empire. Le ! fommeil étemel que v us procurez à ceux dont ! vous connoifkz les deftïnées , rompt les liens cor- i porels dans lefquels i’ame étoit capuve. Quoique M O R vous foyez équitable envers cous les hommes , la jeunelfe arrêtée au commencement de fa courfe rapide , vous accufe de partialité & d injuftice. Vous feule , au contraire , ne faites acception de perfonne. Lés prières & les libations ne fauroient arrêter vus coups redoutables , ni prolonger la vieilleffe. Cependant , s’d étoit^permis de vous adrefler mes vœux, & de vous offrir des vlâimes, je vous fupplierois ardemment d’accorder pour récompenfe aux hommes vertueux une vieiileffe longue & heureufe ». Efchyle & fauteur de ce poème ont eu les mêmes idées fur l'inflexibilité de de la Mort. N'eft-sl pas vraifemblable que le tra gique a connu l'hymne du prétendu Orphée , & que ce poème a été compofé dans des temps bien antérieurs aux beaux fiècies de la Grèce ? La répugnance qu’avoient les anciens artiftes à peindre la Mon , a feule pu ies empêcher de s'exercer fur la £»b!e fuivante , quoiqu'elle prêtât beaucoup à leur imagination. Phérécide l'a trant- mife , & Frérct l’a rapportée pour rendre vrai- femblable la longue vie qu'il donne à Silÿphe dans fes calculs. Nouveau. Prométhée , ce roi de Corinthe fut admis au confeil des dieux , mais fans jouk de leurs glorieufes prérogatives. Il les délira bientôt. L'immortalité fut celle qui! leur envia la première , & il réfoiut de tout entre- prendre pour y participer. Enchaîner la Mort, qui feule lui apportoit une refîftance invincible , lui parut un moyen de réufïite allurée. Il abufa donc de la familiarité dans laquelle il vivoit avec les dieux de l'Olympe , attira la Mort dans une emhufcade, s'en rendit le maître, & la jetta dans une forte pnfon. Elle y languit long-temps. Pluton cependant voyoit fon royaume défert , parce que les viâimes ne tomboient plus fous les coups de la redoutab’e déeffe. Il fe plaignit à fon frère, qui, ayant af feinblé le confeil des dieux , s'apperçut de l’ab- fence de la Mort , & s'informa de fa détention. Mars fut chargé de la délivrer. Sifyphe lutta vai- nement contre le dieu de la guerre ; il fut vaincu, & le premier il devint la pi oie de fon ancienne captive. Pluton fit de cet audacieux un exemple terr.ble. li le condanna à élever fans cefie un rocher é orme ju qu'au haut d'une coilin-. Par- venu uU Commet , le rocher lui échappe , & roule avec tracas dans le fond du vallon. Le leéteuç apperçoit d’un coup d œil quel parti avantageux i ait eut pu tirer j e cere lutte & de cette délivrance. Mais i! fallo r perfonmfier la Mort , & a main & la déhcatefle des artiftes grecs s’y refusèrent toujours. La moralité de cette allégorie eft frappante. Elle apprend aux morte s que leurs efforts feront vains, lorsqu'ils entreprendront de reculer le terme fixé parles deitins. M O R i Si . Le£ anciens , c»m. e nous l’avons déjà dit , ne reprêlentoient pas la Mon comme un fquelette ; mais iis fumaient l'idee d’Homère , & la repré- fentcient comme le frère jumeau du Sommeil, & ils donnoient à la Mon & au Sommeil cette ref- femblance qui naturellement doit ex fier encre deux frères jumeaux. Sur un coffre de bois de Cypféius, placé dans le temple de Junon à Elis , on les voyoit tous les deux repréfentés comme de jeunes enfans repofant dans les bras de-la Nuit; avec cette différence que l’un étoit blanc & l’au- tre noir ; que l’un dormoit , que l’autre paroiffoit dormir. Tous les deux avoient les jambes croifées ( P aofanias , Eliac. cap. l8. p. 442. edit. Kuh. Nota.) L’abbé Gédoyn a mis dans fa traduction les jambes torfss , au li*u de jambes croifées ; mais c’eft une faute palpable. On peut citer , pour le prouver , un farcophage qui eft repréfenté dans Boiffard (Par. F. p. 115.). Gruter rapporte auffi l’infeription de ce farco- phage , & d appelle les deux génies qui l’accom- pagnent avec leurs flambeaux renverfés , Cupzdines ( Pag. 71 2. ). Mais la repréfentation du Sommeil ne peut être méconnue ici, où il fe trouve avec une jambe croifée fur l’autre. Ma ; s pourquoi la même figure elt-elle ici répétée ? ou , pour mieux dire , pourquoi eft-eile double, & faitelie pendant l’une à l’autre ? Ces deux figures représentent également le Sommeil , c’elt-à dire , l’une lefom- meil \ affliger , & l’autre le fommei! éternel ; en un mot , ce font les deux frères jumeaux, le Sommeil de la Mort. Les recueils de tombeaux de Boiffard, de Gi ti- rer, &c. , offrent plus de dix fois ces deux génies, le Sommeil &e la Mort , tenant des flambeaux ren- verfés & ayant les jambes croifées. Il faut donc regarder ce dernier caraétère comme un attribut eflentiei des deux frères. Voye ç Larves. Suivant Pop’nion des anciens , un corps mort fbuilloit tout ce qui en aoprochoit , non-feulement les hommes qui le rouchoient ou fe regardoient, mais ies dieux mêmes. La vue d’un mon n’étoit permife à aucun d’eux. C’eft ce que l’on voit par les paroles qu’adreffe dans Euripide Diane à Hyp- polyte mourant. Pour éviter cet afpeél , les dieux étoient obligés de s’éloigner même avant que le mourant ne ren- dit le dernier foupîr , comme il paroît par cès mêmes paroles de Diane. Elle quitta fon favori par la même raifon qu’Apollon dit ( chez le même poète) qui le forçoit de quitter la demeure de fon cher Admète , c’eft-à-dire , parce qu’Alcefte approchoit de fa fin. On attribuoit toutes les morts fubites à la colère a 1 Apollon Se de Diane , avec cette différence eu';::'! artiibuoit su dieu ce!!; des hommes , 8 c a la deeiTe celle des femmes, parce qu on croyoit çu'eiles étoient l'effet des influences malignes du foleil & de la lune. Les morts prématurées etoient auffi regardées comme une punition des dieux vengeurs de quel- que crime. C'eft pourquoi ceux qui fe voyoïent prêts dejnourir dans un âge peu avance, cher- choienc a prévenir les effets de ce ratai préjugé. C'eft ainfi que Titus ( Suet . c. 10. n. J.) giilant dans for. lit de mort , tourna les yeux vers le ciel , & fe plaignit de fe voir mourir il jeune , fans i a- voir mérité , fans avoir fait des a étions dont il eu: à fe repentir , une feule excepte'e : Eripi fibi vitam immerenti , neqae cnim exfiare ullum fium faSum pænitcr.dum , excepto duntaxat uno. On voit ce douloureux fentiment exprimé plus vivement dans la célèbre inferiprion d'un tombeau , rapportée à l'article Mains ouvertes : Procope manus lebo COX IRA DZUM QUI ME 1XXOCEXTEM SUSTULIT QUÆ 71 XI AUX. XX. M OR TlÆ (mis , he asus que , deæ'). On lit ces mots dans une inferiprion publiée par Grurer ( n°. jy. ). La décile Monta feroit-elle la même eue Nortia ( Voyeqq ce mot. ) ? Du moins n'en elï- ii jamais queftion dans les auteurs anciens. MOR TIC 1 NA , animaux morts fans violence & de leur mort naturelle ( Servius in Æneid. IV. y. 3.). MORTS- Lovfque les anciens introduifoient les morts fur la fcène, ils les repréfentoient enve- loppés en entier dans une vafte draperie. Euripide ( Ktretil. fur. 5-48. ) appelle cet accoutrement l'habillement convenable aux morts. MORTUALIA. Ce mot dt'fignoit tout l'atti- rail des funérailles , les habits de deuil , & les chants lugubres des pleureufes. Nævius C in Li- curgo ) dit : Palliis , petagiis , crocotis , malacis , mortualibus. 8 c Plaute ( Afin. 4. 163. ) : Hic non fiant nug& , non cnim mortualia, MOSAÏQUE. On donnoit autrefois diîerens noms à ia mofiaique , à caufe de fes variétés. Les uns i’appellsient mufaïque , du latin mufivum , & les ouvriers, mufivarii , qui lignifie en général un ouvrage délicat , ingénieux 8 c bien travaillé 5 & , félon Scaiiger » du grec povs-ov , parce- que ces for- ces d’ouvrages étoient polis. En effet , /uSn * , tuficnr & fta\K-tx.oi fe prennent en ce fens chez les grecs. Les autres î'appeiloient mufibum , comme on le voit encore dans quelques manafcrlts , & fur-tou: dans les inferiptions de Gruter 5 d’autres M O S lui ont donné les noms de mufdîeum, mufeacurr, & mcfiacum , de mufieis , comme le rapporte jean- Louis Vives (Lié. XVI. S. Aug. de Civitate Dcj). D’autres encore le font dériver du grec , mufico cantu ; mais Nebricenfis 8c quelques autres croient , ce qui paroît plus vraifemblable , qu'il dérive du grec fiôarr, , mufe , parce que , dit- il , il falloir beaucoup d’art pour ces fortes de pein- tures , & que la plupart fervoient d'ornement aux mufes. L’ufage de faire des ouvrages de mcfaïauc , eft , félon quelques auteurs, fort ancien. Planeurs pré- tendent que fon origine vient des perfes , qui , fort curieux de ces fortes d ouvrages , avoient excité les peuples voifins à en faire d exaétes re- cherches. Nous voyons même dans ies^ livres des juifs qu'Afïuérus leur roi fit conftruire de fon temps un pavé de marbre fi bien travaillé, qu il imi- toit la peinture. D'autres a (furent que cet art prit naiffance à Conftantinople, fondés fur ce que cette ville étoit de leur temps la feule dont prefque toutes les égiifes & les bâtimens particuliers en étoient décorés, & que de-là il s eft^ répandu dans les autres provinces de l’Europe, £n effet , on en rranfparta des confins de ce royaume chez les peuples voifins d'AHyiie, de-là en Grece; 8c enfin , félon Pline , du temps de Scylla , or. en fit venir dans le Latium, pour augmenter les déco- rations des plus beaux édifices. Ce qu'il y a de vrai , c'eft qu'il commerça à paraître vers letemps d'Augufle , fous le nom d'une nouvelle inven- tion. C eto.t une man ; ère de peindie avec des morceaux de verre qui demandoient une prépara- tion particulière. Cette préparation confiftoit à le fondre dans des creufets , à le couler fur des marbres pois , à le tailler par petits morceaux, foit avec des tranchans , foit avec des feies faites exprès , 8c à les polir pour les affembîer enfuite fur un fond de 11 uc. A ces morceaux de verre fuc- cé aèrent ceux de marbre , qui exigeoient beau- coup moins de difficultés pour la taille. Enfin cet art négligé depuis plufieurs fiècles , renouvelle enfuite , a été de nouveaj abandonné , fur-tout depuis que l'en a trouvé la manière de peindre fur toutes fortes de métaux , qui eft beaucoup plus durable , n’étant pas fujette comme la première à tomber par écailles. On lai donnoit autrefois le nom de marqueterie en pierre , bue l’on diiîinguoit de la marqueterie en bois ou ébénifterie ; & fous ce nom l'on comprenoit non- feulement l'art de faire des peintures par pierres de rapport, mais encore celui de faire des compartimens de pavé de différens deffins. L’art fie la peinture en mefaïque fe ccnferva à Conftantinople après Sa chute rie i’empire romain. Les vénitiens ayant fait venir en Italie quelques peintres grecs au commencement du treizième ficelé , Apollonius , i'un. de ces peintres grecs. MOS montra le fecret de peindre en mofazque à Taffi , & travailla de concert avec lui à représenter quelques hiflo'res de la Bible dans Léglife de Saint-Jean de Florence. B.eruôt après * Gaddo- Gaddi s'exerça dans ce genre de peinture , Si ré- pandit Tes ouvrages dans pluueurs lieux d'Italie ; enfuice Giotto , élève de Cimabué , & né en I z~6 , fit le grand tableau de mofazque qui eft fur la porte de l'égH.e de Saint- Pierre ce Rome., & qui repréfente la barque de S. Pierre agitée par la tempête. Ce tableau eft connu fous le nom de r.ave dei Giotto. Beccafumi, né en 1484, fe fit une grande réputation par l’exécution du pavé de l’éghfe de Sienne en mofaïque. Cet ouvrage eft de clair-obfctsr , comparé de deux fortes de pierre de rapport , l'une blanche pour les jours , l’autre demi-teinte pour les ombres. Jofepin & Lanfranc parurent enfuite , & furpaCsèrent de beaucoup leurs prédéceffeurs par leurs ouvrages en ce genre de peinture. Avant que d'entrer dans les détails qui doivent former cet article , je dois faire obfeiver qu’il y a deux fortes de mofaïque très- ddlin êtes- L'une eit la mofazque proprement dite , opus tejfellatum , celle qui étant compofée de petits cubes de mar- bre , ou de verre coloré , exprime les teintes & les nuances par des cubes colorés plus ou moins fortement, de forte que chaque teinte eft com- pofée de plufieurs rangs de cubes. La plus célèbre manufacture de cette mofazque elt celle qui tra- vaille à Saint-Pierre de Rome , 8c qui furpafTe les anciennes , témoins la Sainte Pétronille 8c le S. Jérôme du Vatican , témoin encore le S. Pierre du Guide , dans la facriftie de S. Pierre. La fécondé forte de mofaïque étoit appellée par les romains feclilia , &c par les italiens dï com- mejfo. Les françois la nomment pierres de rapport , parce que l'on y emploie non-feulement des mar- bres de toutes couleurs , mais encore des agathes, des cailloux d’Egypte , le lapis-lazuli , & même les pierres fines colorées, relies que la cornaline, le rubis , le faphir , l'émeraude , &c. Le caractère qui la diftingue de la première forte de mofaïque elt que chaque teinte elt formée par une feule ef- pèce de pierre & par un feul morceau. Les an- ciens ont connu cette fécondé forte de mofaïque , & Vitruve la ddiingue parfaitement de la pre- mière (7. I. ) : Supra nucleum , ad regulam & li- bellam exacia pavimenta firuantur , five fectilibus , five tejferis. De même Suétone ( Jul. c. 46. n. 3. ) dit : In expeditionzbus tejjellata & fetii/za pavï- menta circumtuLiJfe. On voit au palais Albani à Rome une mofaïque antique de pierres de rapport, ou di ccmmejfo , qui repréfente Hylas enlevé par les nayades ( Ciampini vet. Monum. t. I. tab. 34. ). Elle, a été détachée d’une urne dont elle faifoit partie, v afari dit encore qu’il y avoir autrefois à Rome , au portique de S. Pierre , une table de MOS 1S3 porphyre fort ancienne, oùétoient ercaôrées des pierres fines qui repréfentoient une cage. Pline parle d'un cifeau fait de différens marbres , Sc fi bien travaillé lur le pavé du lieu qu'il décrit, qu'il fembloit que ce fût un véritable oifeau qui bût dans le vafe qu'on avoir repréienté sacrés de lui ( 54. 19.). C'eft d'un pavé fait de pierres fines rappor- tées , telles que les onyx , Sec. , cu’on doit en- tendre ies vers de Lucain fur le luxe de Cléo- pâtre : Totâque ejfufus irz aulâ Calcabatur onyx. La mofaïque en marbre & pierre ce rapport , qu'on emploie au pavé des -égides & des palais , ou en incruftation & placage des murailles inté- rieures ne ces édifices , a fon fond de marbre fur un maffif de marbre blanc ou noir , ou quelquefois d une autre couleur. Lorfqu’on veut y procéder , on^ commence par calquer fur le fond le deffin qu’on veut repréfenter 3 on l’entaille enfuite au cifeau de ia profondeur d’un pouce , quelquefois même davantage 3 en remplit enfuite l’entaiiie d'un marbre de couleur convenable, après Lavoir réduit d'épaiffeur, & contourné conformément au deffin. Pour faire tenir ces pierres de rapport dans les entailles, on fe fert d'un hue compofé de chaux & de poudre de marbre , ou d’un mairie, ?. 1a vo- lonté de l’ouvrier ; après quoi on polit l’ouvrage à demi avec du grès. Quand les figures ne font pas terminées par le marbre du fond , le peintre ou le fculpteur fait des traits ou hachures aux endroits où doivent être les ombres , les gratte avec le cifeau , & les remplit avec un maftic noir fait avec de la poix de Bour- gogne, il polit enfuite le marbre & le rend fi uni , qu’il paroît tout d’une pièce. Le pavé de i’é- glife des Invalides de Paris & celui de la chapelle de Verfailles font dans ce goût. I! exifte de ces fortes d'ouvrages de toutes les grandeurs. Un des plus confidérables & des plus grands , eft ce beau pavé de l’égüfe cathédrale de Sienne , où l’on voit repréfenté le facrifice d’A- braham. Il fut commencé par un oeintre , nommé Duccio , & enfuite achevé par Dominique Becca- fumi. Il eft compofé de trois fortes de* marbres, l’un très-blanc l’autre d’un gris un peu obfcur , & le troifièmè noir ; ces trois différens marbres font fi bien taillés & joints enfembk, qu'ils font l’effet d'un grand tableau peint de noir & de blanc. Le premier^ marbre fert pour les rehauts & les fortes lumières , le fécond pour les demi-teintes , & le troîfièœe pour les embres. IV] I I! v a d-s trairs en hachure remplis de marbre noir ou de maftic , qui joignent ies ombres avec les dem'-teintes. Mais les ouvriers dans cet art ! ont encore pouffé plus avant; car comme, vers l’annee i$6z, le duc Corne de Médias eût découvert dans ies montagnes de Puera Santa un endroit , dont le deffus étoit de marbre crès-olane , & propre pour faire des ftatuss, 1 on rencontra def- fous un autre marbre mêlé de rouge & de jaune ; & à mefure qu'on alloit plus avant , on trouvo.t une variété de marbres de toutes fortes de cou- leurs , qui étoient d'autant plus durs & plus beaux, qu'ils s’enfonçoient davantage dans l'épaifleur de la montagne. C’eft de ces fortes de marbres que les ducs de Florence ont depuis ce temps fait enrichir leurs chapelles , & qu'enfuite on a fait des tables & des cabinets de pièces de rapports , où l’on voit des fleurs , des fruits , des oifeaux , & mille au- tres chofes admirablement repréfentées. Oa a mê,me fait avec ces mêmes pierres des tableaux qui ffemblent être de véritable peinture ; & pour en augmenter encore la beauté & la richeffe , on fe fert de lapis , d’agafhe , & de toutes les pierres tes plus précïeufes. Lorfcru’on veut enrichir la mofaique de pierres 8e de cailloux précieux , on les débite en feuillets d’une demi-ligne d’épaiffeur, avec une feie fans dents , comme celle des marbriers, nuis qui eft montée comme celle des menuiflers. On attache fortement avec des cordes la pièce qu'on veut feier ; on l’affermit au moyen de deux chevilles de fer qui dirigent la fiie ; & avec de l’étneri dé- trempé dans de l'eau , on ufe la pierre, on la, coupe infenfiblement , & on la partage en autant de pièces qu'on le veut. Ce procédé exige beaucoup de patience , mais moins d’adreffè que quand il faut les contourner. On met pour lors ces feuilles dans un étau de bois qui traverfe l’établi fous lequel il y a une cheville en forme de coin , pour le ferrer for- tement. L ‘archet , ou feie à contourner dont on fe fert alors , n'eft qu'un fil de laiton très mince , bandé fur un morceau de bois plié en arc , qui , avec de î’émeri détrempé , contourne peu-à-peula feuille, en fuiyant les traits du deflin qui eft fait fur du papier , & qui efl collé fur la pièce. A mefure qu\an a des feuilles préparées , cm les place avec des pincettes fur un maftic , ou une forte de ftuc , qu'on met par petites couches fur des pierres de liais qui foutiennent ordinaire- ment Cette mofaique. Si quelque pièce contournée n’a pas la figure qu'elle doit avoir , ou qu’el e foit trop grande, on la met de proportion avec la finie de cuivre ; fi elle eft trop petite , on fe fert du touret & des petits outils des lapidaires , pour couper & polie ce qu’il faut de plus pour le remphffage. Les Gobelms ont fourni long-temps les beaux cabinets & les belles tables en ce genre , qui or- nent ies appartenons de V erfaiiles. Paffons à la mof aïqne proprement dite , « forte de peinture compofée de p.ufieurs petites pierres dures , ou de plufîeurs petites pièces de verre de différentes couleurs ( Winckdm.an hift+.-dc t Art. liv. IF. c. 8. ) ». « D'après cet expofé , on voit qu’il exifte auffi deux fortes de mofaiqu.es proprement dites. Les mofaïques les plus ordinaires de la première ef- pèce font celles qui confident en petites pièces quarrées blanches & noires. Dans les ouvrages les plus fins de cette manière, compofés de fim- ples pierres , il paroît qu’on a évité les couleurs vives , telles que le rouge , le vert & femblabks , attendu qu’il ne fe trouve point de marbre coloré d’une de ces couleurs uniques dans le plus haut & le plus bas ton. Ce qu’il y a de certain , c’eft que dans le plus beau morceau de ce genre , la mofaique du Capitole repréfentant des colombes , l’artifte n’a pratiqué que des couleurs matres. Quant aux mofaiques de la fécondé efpèce , elles font de toutes les couleurs poffibles , mais faites avec des pâtes de verre , ou des verres colorés. C'cft ainfi que font exécutés les deux morceaux du cabinet d'Herculanum , compofés par Diof- corîde de Simns. On en trouvera une defeription plus bas. Cependant je ne prétends pas fbuttnir que les peintures en mofaique ne renferment pas des couleurs jaunes , rouges & autres ; ce qui fe- roit démenti par l'infpeétion des yeux , je parle feulement du plus haut degré de force de quel- ques-unes de ces couleurs >=. « La mofaique étoit fingu’ièrerrent deftmée pour les pavés dq* temples & des autres édifices. En- fuite ce genre de peinture a fervi à revêtir les voûtes des bâtimens. Ainfi que nous le voyons encore aujourd hui à une galerie fouterraine de la fameufe Villa-Adriana â Tivofi , ufage qui a éré auffi pratiqué dans ies temps modernes ; témo : n la grande & la petite coupole de Saint-Pierre de Rome. Ces pavés font compofés de pierres de la grandeur de l’ongle du petit doigt. Quand on en rencontre avec des ornemens particuliers , on en fait des tables ; auffi fe trouve - 1 il de ces tables dans plufîeurs cabinets de Rome, entr’autres à celui du Capitole. Les pierres qui compofent la fameufe mofaique de Paleftine , font de la gran- deur que je viens d’indiquer. Dans les apparte- mens M O S jrtens fomptueux , on exécutât qnelqnefois au milieu ou en d'autres endroits du pave , des ngures de différentes couleurs , fur-tout Ictfcue le relte é:o:t compc-fé de pierres blanches & noires. C eft ce cette eibèce qu’eft la mofaîque d un falion dé- couvert au-defious de Paleftn.ne , i! y a peu d an- nées. Les morceaux d’une exécution très-fine fe trouvent foutenus par le bas ic fur les cotés par de petites plaques de marbre ; ils ont été par conféquent incruftés dans le corps de l’ouvrage. C’eft dans cet état qu’on trouva les colombes an- tiques Se les deux morceaux de Dïcfcoride dans le pavé de deux failons d’un bâtiment de Pom- pcïa ». . « Pline a confervé la mémoire du peintre Sofus , qui travailloit à Pergame , & qui excd'oit dans les ouvrages de mofaîque. Il avoir repeéfenté fur un pavé les balayures amafiees , ouvrât e fait de mille petites pierres rapportées, & appeilées pour cette raifon ‘Ao-açères ôtxos , la maifon non balayée. Sur ce même pavé, & fans doute vers le milieu , l’anifle avoit figuré une colombe qui bavoir dans une jatte & qui réflechîfToit fon ombre dans l’eau, tandis que fur les bords de la même jatte d’autres colombes fe dtledioient & fe béquetcient au foleil ». « J’expoferai plus bas , dit Vinckeîmann , mes doutes fur l’opinion de ceux qui croient que la mofaîque découverte dans la maifon de campagne d’Hadrien, au-defibus de Tivoli, eft le même morceau cité -par Pline, & qui s’imaginent que cet empereur i’a fait tranfporter de Pergame en Italie pour en orner fa maifon ». « Entre les plus précieufes antiques , dît Winc- kelm.anri ( Hzji. de V Art . t. VI. ) , tirés de la villa Aciriana * on doit compter le fameux tableau en mofaîque , représentant une jatte pleine d’eau, fur les bords ce laqu elle il y a quatre colombes , don: l’une veut boire. Le mérite de cet ouvrage conftfte principalement en ceci , qu’ii n’eft com- pofé que de pierres , & de fà petites pierres , qu’il y en a jufqu’à cent foixanre dans Pefpace d’un pouce quarré du pied romain , environ dix lignes quarrées de France. Il eft peut-être l’unique de fon efpèce ; car dans tous les autres tableaux ce ce genre , on a eu recours aux pâ'es ce verre pour produire des couleurs dont les nuances font difficiles à rendre avec des pierres. D’ailieurs les loix de la perfpedfive y font bien obfervées ; ce qui prouve que les anciens ne les ignoroient pas. Ce morceau a été trouvé incrufté au milieu d’un pavé , compofé d’une mofaîque plus grofiière , & entouré d’une bande de fleurs de la largeur de la main , d’un travail auffi délicat que le tableau des colombes. Le cardinal Alexandre Albani fit in- crufter un morceau de ces bandes de fleurs dans une table d’albâtre oriental placée dans fa villa. Il fit préfent d'une table toute pareille à Chriiliun- Arttiqukés , Tome. IF. M OS i Sj Frédéric ^ pcre de l'électeur de Saxe , lors de fon féjour à Rome». « Ce tableau des colombes fut acheté pour le cabinet du cspitoie , par le pape C.émer.t XIII, des héritiers du cardinal Farietti. Ce prélat en a fait une deferiptioa dans un mémoire particulier, où li s’elt efforcé de prouver que ce morceau eft le même que celui eue le peintre Sofus avoir exé- cuté iur le p v é d’un temple à Pergame, parce qu’ils fe refiémbloient. La principale raifon qui a engagé l’ancien pofTeffeur à adopter ce fentimenr, eft que cette mofaîque a été trouvée incruftée fé- parément dans le pavé ; il a prétendu conclure de-!à qu’elle n'a pas été travaillée dans l’endroic où elle a été découverte , mais qu’elle a été ap- portée d’ailleurs. Ce fentiment perd toute fa foice,lorfque l’on conlîdère quelles difficultés il y avoit d’enlever de fa place & de tranfporter d’Afie en Italie uir ouvrage compofé d’une infinité de petites pierres. De plus , il faudrait fuppofer que les bandes de fleurs dont nous avons parlé, 8c qui font d’un travail tout a uni fini, einfent été pareillement apportées de Pergame , ce qui ne paraît nullement croyable. Mais rien ne démontre mieux le peu de fondement de cette conjecture que de penfer qu’une mofaîque d’un travail fi dé- licat n’a pas pu être exécutée ni dans le même temps, ni de ’a même manière que je pavé, qui eft d’une manœuvre plus greffiers j par conféquent, un morceau cl’une exécution auffi finie que celle de notre mofaîque , exigeait d’être travaillé à part, & d’être placé enfuice à l’endroit de fa definu- tion ». « Deux tableaux en mofaîque , trouvés dans les débris de la ville de Pompeia , attellent qu’on avoit coutume de procéder ainfî : ces tableaux étoient incruftés au milieu d’un pavé de mofaîque groflîère , de manière qu’ils étoient non-feulement garnis à l’entour, mais auffi par-deffeus, de dalles de marbre très-minces. Ces deux morceaux pré- cieux , chacun de deux palmes de hauteur ( en- viron quinze pouces de France ) , font de la main d’un même arriile , nommé Dïcfcoride & natif de Samos , comme ie témoigne L’infcriptjon itii- vante , faite de petites pierres noires : AI0SK0ÏPIAH3 ZAMIpS ET°;HEE. “ Je me flatte qu’on ne fera pas fâché de voir ici une defcnption de ces mofaiques ». « Le premier tableau fut trouvé à Pompeia la 28 avril 1763. 1! préfente trois figures de femmes & une figure d’enfant ; les femmes portent des mafques comiques fur îe vifage , & jouent de divers inftrumens. La première figure à droite repréfente une vieille femme. Se joue du tam- bourin ; la fécondé ? dont le rnafque eft pareille* A a i 85 M O S mert d’un âge avancé , frappe deux petits bafEns l’un contre l'autre; la troifième , tournée de pro- fil , eft affife Sc joue de deux flûtes , 1 eruant jou>- du chalumeau ». « Remarquons que le travail n en eft pas fï ex- traordinairement petit qu’il foit befoin de fe fervir de la loupe pour le bien voir , ainfî qu’on a cher- ché à le perfuader , tant de bouche que par e'crît. Ce travail n’approche même pas, pour la de- jicateffe , de celui des colombes iî connues du feu cardinal Furietti , que l’on voit au Capi- tole , ainfî que les centaures. La fécondé mo- f aï que Ce trouvoit, de même que la première , pla- cée au milieu d’une mofaïque groflière en p:âtre , & fut entièrement découverte en ma^préfence, le 8 fe'vrier 1764 ; de forte que nous fûmes , mes deux compagnons de voyage 8e moi , les premiers qui la virent fortir des mains des travailleurs. Cette mofaïque a un palme romain 8e dix pouces & demi de hauteur fur un palme 8e demi de lar- geur , en y comprenant le cadre étroit d’albâtre blanc j d’un pouce de large ; 8e c eft avec ce cadre que la mofaïque a été inférés dans le pavé d’une chambre dePortici. Elle eft du même maître que la première , ainfî que nous l’apprend le nom de cet artifte, AioxkoypiAhs samios ehoihse, qui fe trouve placé au haut de cet ouvrage , lequel repréfente auffi trois figures de femmes, couvertes de mafques comiques , & un jeune garçon ». « La première figure , à la droite , eft affife fur un tabouret ou liège fans doffier , qui eft couvert d’un tapis travaillé en échiquier de trois couleurs, jaune, rouge & couleur de chair, aux bouts du- quel pendent à des cordons de longues houpes ; fur ce tapis eft placé un couffin à raies des mêmes couleurs. Cette figure paroît prêter une grande attention au difcours de celle qui fe trouve à côté d’elle ; & elles, femblent fe preffer les mains l’une dans l’autre , comme on a coutume de faire dans un moment de grande furprife ou d’afïLCtion. La fécondé figure eft affife devant une belle table à trois pieds , fur laquelle eft une caffette blanche ; à côté de cette caffette eft un cratère ou une coupe fur un prédouchc à griffes de lion ; près de-là on voit un rameau de laurier. Cette figure a le corps couvert d’une draperie jaune , 8e paroît occupée à faire un récit , comme l’indique le mou- vement de fa main. La troifième figure , couverte d’un naafque qui repréfente u.;e vieille femme , tient une coupe à la main , Sc a fa draperie , qui eft pareillement jaune , paffee fur fa tête : à côté de cette dernière figure eft un jeune garçon en- veloppé dans un manteau. Aü-deffcusde ces figures il y a trois raies en forme de degrés, dont celle d’en haut eft ornée alternativement de têtes de boeufs écorchées & de néréides à double queue de poifTon : fur la raie du milieu il y a des griffons £ui tiennent un bouclier de forme ronde j la uoi- M O S iîème raie offre pour ornement des oves 8c deç ru dentures à baguettes verticales, placées alter- nativement. Ces raies ne font que d’ur.e feule couleur , & faites dans le goût de ce que nous appelions camay eu ». « Le temple de la Fortune de Prénefte , dit Winckelmann ( Hift. de L'art. 6q . ) , étoit élevé fur le penchant de la montagne , le long de la- quelle règne maintenant la ville de Paleftrine , bâtie fur Tes drbris mêmes du temple , de manière pourtant que la ville moderne embraffe moins de terrein que l’ancienne. C’étcit en montant cette colline aiïez rude , qu’on arriveit au temple pro- prement dit. De diftance en diftance on trouvoit fept terraffes dont les aires fpacïeufes repofent fur de longs maffifs de pierres de taille , à l’excep- tion de celui du bas, qui eft bâti de briques polies, & orné de niches. Sur les aires de toutes ces terraffes , il y avoir de belles pièces d’eau & de fuperbes fontaines, qu’on reconncît. encore au- jourd’hui. La quatrième étoit le premier périftyle du temple , dont il relie encore fur pied une grande partie de la façade avec des cippes ou des demi-colonnes. La place qui etc it devant forme aujourd’hui le lieu du marché de Paleftrine. C’é- toit dans ce périftyle qu’on voyoit le pavé de mofaïque qui va faire l’objet d’une difeuffion. Cette mofaïque , er.levée de Cet endroit , fert aujourd’hui de pavé à un veiîibuie du château du prince Bar- bér.ni , appe lé Palejlrina. Le temple de la For- tune étoit fitué fur ia. dernière terraffe, 8; cet -efpace eft occupé par le château du poffdïeui moderne ». « Sylia fit , au rapport de Pline , exécuter à Prénefte la première mofaïque qui ait été faite en Italie : il eft à préfumer que le grand morceau de ce travail qui s’eft confervé date de ce temps. ïl eft certain que ceux qui attribuent cet ouvrage à Hadrien , n’ont pas d’autre raifon que l’expli- cation conjecturale qu’ils en ont donnée. L’opinion la plus reçue eft que le fuiet de cette compofîtion repréfente l’arrivée d'Alexandre - le - Grand en Egypte. Mais comme on eft accoutumé à cher- cher la vérité des faits dans les ouvrages antiques, on n’a pas trop pu concevoir par quelle raifon Sylia auroit fait repréfenter cet évènement plutôt qu’un autre : d’après cetïe idée , le fujet de ce morceau devoir plutôt repréfenter un trait d’hiftoïre relatif à notre dictateur. Cela fuppofé , M. l’abbé Bar- thékmi a cru que le chemin le plus facile pour ar- river à une explication raifonnable de cet ouvrage, étoit d’établir qu’il devoir être attribué à Hadrien, 8c non à Sylia. En partant de ce principe , ce fa- vant antiquaire cherche à prouver que la mofaïque de Paleftrine repréfente le voyage de cet empe*. reur en Egypte ». « Mais pourquoi ne ferok-ce gas plutôt un fujeç M O S tiré de la fable & emprunté d'Homere r Cette conjeèlure acquiert d'autant plus de force , qui* eii prefque prouvé que les artdleS nont pas traite d’évènemens poitéri-urs au retour a Uijfle arna- que: epaque qui termine :e cercie tnytno.ogque. Ne pourroit-on pas dire que 1 artifre a repréfente les aventures de 'vlénélas de d Hélène en Egypte, Du moins , au moyen de cette conjecture , on peut rendre raifon de piaiieurs parties du taDieau. Me- nélas pouvoir être, le héros qui boit dans une corne , la figure de femme qui a verfe quelque chofe dans la corne , feroit Polydamna tenant dans fa main un fimpuium , vafe que perfonne n avoir encore pris pour tel fur ce monument. On pour- roit dire qu'elle lui fait boire du vin dans lequel elle a mêlé de cette poudre merveiileufe nommes Népenthès , poudre qu Hélène tenoit de Poly- damna j & qui avoir la vertu d’affoupir le chagrin. Euripide nous apprend qu'Hélène étant la cour d'Egypte , 8c voyant que le roi Théoclymenes étoic éperduement amoureux d'elle , conçut ie projet de prendre la fuite avec Ménélas. Pour fa- vorifer fon évafion , elle fit courir le bruit de la mort de fon époux , 8c dit que puifqu il avoir péri fur mer , il falloir qu'elle lui rendit les derniers honneurs fur la mer. Elle feignit de vouloir lui faire des obsèques comme dans les funérailles réelles , où l'on portoit le lit du mort , & où l'on pratiquoit d’autres cérémonies. C'eft ce que pa- role lignifier la longue caiffe portée comme un cercueil par quatre perfonnes. La figure de femme qui eft affile à terre devant cette proceffion pour- roit être Hélène. Pour faire ces obsèques, i héo- cîymènes lui aveit donné un va-ffeau équipé , qu’on voit auffi près du rivage. Cependant le roi d'Egypte avoit ordonné à fes fujets de célébrer d'avance la fête de fes noces avec Hélène, & de chanter les airs joyeux de l’hyménée , fête qui eft repréfentée par les figures qui boivent & fe diver- tiffent dans un berceau ouvert. On n a pas pu dé- chiffrer jufqu’ici ce que lignifie fur cette mefaîque le mot qui ell fous 2AYPOS près d'un lézard, par- ce que quelques-unes des petites pierres qui com- pofent ce nom «nt été dérangées : le mot eft lîHXTAios , 8c forme l’adje&if de ithkys , mot qui défigne la mefure d'tin pied 8c demi : ainfi il faut lire SAYPOS iïhKHYAîos , un lézard d’un pied 8c demi , qui eft juftement la longueur de cet animal ». « Du relie , le travail de ce morceau n’eft pas des mieux finis. Dans le palais Barfcénni , a Rome , on voit une autre mofdiaue plus petite , tirée pareillement d'un pavé de ce temple , mais d'une exécution beaucoup plus délicate. Eue re- préfente l’enlèvement d’Europe : on voit en haut, fur le rivage de la mer, les compagnes de la prin- ceffe failles de frayeur , 8c Agénor , le père d'tu- Scpe , accotirir d’un air troublé ». On voit au palais M affilai de Rome quelques MOS 187 morceaux de mofaïque qui représentent des courfes de chars , avec les noms des ccncurrens. On les croit du temps de Marc-Aurèie. A Ravenneon conferve deux figures en mofiïque de Jiiftinien & de ion époufe i héodora. Edes font d'auffi mauvais goût que les mofdiqv.es de Sainte-Sophie, édifice bâti par le même empereur. Les incruftations de la galerie de Sainte Sophie à Conftantinople , font des mofaïques faites la plupart avec des dés de verre qui fe détachent tous les jours de leur ciment ; mais leur coukur eft inaltérable. Ces drz de verre font de véritables doublets ; car la feuille colorée de différentes manières eft couverte dure pièce de verre fort mince , collée par-deflus 5 il n'y a que i'eau bouil- lante qui puiffe la détacher. C’eft un fecret connu, 8c que l'on pourroit mettre en pratique fi les mo~ fdiques revenoient à la mode parmi nous. Quoique l'application de ces deux pièces de verre qui icn- ferment la lame colorée foit vétiileufe, elle prouve que l'invention des doublets n'eft pas nouvelle. Les turcs ont détruit le nez 8c les yeux des figures que l'on y avoit repréfentées , de même que le vifage des chérubins, placés aux angles du dôme. On ne fait à quelle époque rapporter la mofïque fuivante, publiée par Caylus , dans fes Recueils d' Antiquités , t. III. pl. 59 . Elle repréfente un prêtre de Bacchus , tenant un thyrfe à la main , 8c recevant les prémices de la vendange , que lui apporte un âne'. Le deffin en eft lourd, incorrect ; il annonce la décadence dés arts 8c la barbarie naïffante. Cette mofaïque , autrefois peffédée par Ficorord , & trouvée i Rome , a été établie fur une brique. Les exemples de cette difpofition de travail ne font pas rares. A la réferve des cubes bleus qui font de verre , & des verds qui font d'émeraudes communes, les autres font de marbre, ou rouge d’Egypte , ou jaune, que nous appelions antique. « J'ai vu , dit Caylus {_B.ec. d’Antiq. tome III. pl. 5-9. n. 1.), quelques ouvrages de mefaîque en relief, mais ils font rares. Il eft encore plus difficile d'en trouver de la beauté S z de la correc- tion de ce bufte de femme de demi-boffs. Il joint à la jufteffe du deffin 8c à la convenance des pièces rapportées , une faillie & utve rondeur fi juftes , que je ne crains point d’avancer que ce médaillon, dont ia confcrvation eft parfaite , eft un des plus beaux que l’on puiffe exécuter en ce genre. Il fait partie des richeffes que renferme la faiie des antiques du roi. L'accord 8c la fageffe des cou- leurs font très-bien entendus. Ce bufte repréfente une jeune perfonne , que l'on pourroit regarder comme Vénus, à caufe de la difpofition 8c de l'arrangement des cheveux , feuvent traités de cette manière dans les monumens antiques ». A a ij ♦ M O S .188 M O S J’ai comparé ce médaillon avec la tête de la Vénus de Médicis , & fat reconnu une reiTem- blance parfaite. Le grand diamètre^ de ce beau médaillon ovale eir d environ deux pieds. «On a décrit plus haut, dit Cayîus (Recueil d’ Antiquités , t. Ai- pl. * 66 . n. i. ) , un médaillon qui repréfente une tête travaillée de relief & t n mofaïque, Les ouvrages de ce genre me parodient peu communs ; mais la furpnfê que plusieurs cu- rieux d'Italie m'ont témoignée fur le travail de ce monument , m'a prouvé la rareté de ces mor- ceaux , 8 c m'a engagé à faire dcüfiner le bas- relief que l'on voit fous ce numéro. Le mérite & la (in- sularité de ce monument font encore plus éten- dus ; une figure entière, drapée ou non drapée , exige toujours plus de détails qu’une tête ; l'exé- cution & le travail en étant plus compliqués , produifent avec peine une forte de fineffe & de précision dans le trait & dans le contour , fur- tout quand la proportion d'une figure eft aufli anédiocre que celle dont il eft queftion ». « Cette mofaïque eft confervée dans le cabinet du roi : j'ignore par quelle voie elle y eft parve- nue, & par ccnféquent le lieu de fa découverte s mais je fuis plus fâché d’ignorer le fujet qu'elle jepréfente. L’idée d'une mule eft la première qui s’offre à i’efprit ; mais aucun détail ne peur con- firmer cette opinion , & je ne puis reconnoître fi l'mftrument ou la fleur que cette femme tient dans une de fes mains eft une fleur ou bien un attribut. Cette figure pourroit repréfenter une des divimtés du fécond ordre , qui étoient en fi grand nombre chez les romains , qu’il étoit fans doute impoflîble au même homme de les connoïtre toutes fans une étude particulière. L’ouvrage de ce monument eft bien confervé, & l'exécution en eft belle ; je le croirois volontiers de la même main que le bufte ». La collection d’antiques, dite de S ainte-Gene- vieve , renferme une troifième mofaïque en relief, (deft un viéhmaire nmi , qui conduit un bélier. Elle joint la beauté du déifia à l'exactitude des Contours. Sa hauteur, égaie à-peu-près à celle de ja mofaïque décrite ci-deffiis , eft environ d'un pied fur neuf pouces de largeur. , V n P av t ^ mofaïque- confervé à Lyon , dans 1 ép'.ife dAifn.ii , offre une particularité bien remarquable : il eft ccmpofé de cubes coloriés d’environ fix lignes , & travaillés à l’ordinaire : 3i éto-t recouvert par deux autres qui , félon les apparences . avcient été faits pour réparer le premier dont je parle , dit Cayîus (Rec. d'antiq. ~ ■ P- Z ~G '• En effet , Ls couleurs appliquées fur k verre paroiffent ufées par le frottement dès pieds. Cependant cette raifon ce me paroît pas la feule de fa dégradation. Les cubes de verre qui la compcfent font encaftrés dans une couche de plomb, &ne peuvent par conféquent avoir, jamais eu la folidité néceffaîre pour ce genre d'ouvrage. Ce pavé ne peut avoir été établi , félon moij S 'en pofant* les cubes fur un plan exact, & le côté cui devoir être apparent : alors on cou- loir du plomb fondu fur ce revers, que l’on dif- ringuc-it par des carreaux plus ou moins grands , félon "ia chaleur néceffaîre au plomb , & l'on for- moit le pavé de ces différens carreaux , également retenus & fou.Iés par du plomb. Au relie, je ne crois pas que cette opération ait jamais été pra- tiquée en Italie ; fon peu de folidité m’empêche de le croire ». « On m’a également apporté de l’ancien bâti- ment connu à Tonloufe fous le nom de la Dorade, & dans lequel les bénédictins travaillent, des mor- ceaux de mofaïque beaucoup mieux confervés & moins greffiers que ceux d’Aifnai; & que l'on m’a dit avoir été également encaftrés dans du plomb. Je n’en ai pas la preuve aufli confiante , mais j’ai lieu de croire la vérité de ceux qui m'en ont mftruit ». » Une mofaïque trouvée à Metz en 17; f, dit Cayîus ( Recueil d'antiq. n. 2 6" 3 pi XCVllî. t. 5.), préfente une fingularité dont aucun ann- uaire n'a fait mention , en décrivant les pavés es anciens. Elle confifte dans l’arrangement don- né à des pots de terre rouge. Iis étoient deftinés fans doute à redoubler la force , du chant dts hymnes & du fon des inftrumens dans les facri- fices : car fs étoient placés dans toute l’étendue de la mofaïque , à une diftance égale 8c peu confi- dérable , & engagés dans la maçonnerie qui fou- tenoit le pavé. Ce n'tft pas tout : ils étoient pofés en fins contraire par rapport au plan, c'eft-à-dire renverfés. Cette pefîtion paroît s’oppoiVr aux idées naturelles, c'eft-à-dire rendre ces vafes moins fafcïptiblesde la vibration de l'air : cependant il faut préfumer que cette fituation éteit plus avan- tageufe pour le deffein qu'on avoir , puifqu’eîle 3 été pratiquée d’une manière o>*pofée aux fintpies apparences. Après tout , ces décidons ne dé- pendent que de l’expérience, & les modernes ont eu jufqu’ici peu d’attention pour res fortes de recherches. Non-fcu!ement les romains les ont faites , mais sis les ont pratiquées dans leurs théâ- tres- Ils parodient n’avoir ri-:n négligé pour l’aug- mentation de la voix & du fon , dans les bâti— mens qui pouvoient en avoir befoin ; & j'avoue ue je n’avois point imaginé jufqa'ici qu’on mît ans l'objet de ces recherches les temples dans un defquels cette mofaïque a été trouvée ». L’opinion de Cayîus fur î'ufage des poteries dans l’épaifleur des murs paroît erronée , lorf- u’on fut qu’on en trouve de femblabbs, mais 'un plus grand diamètre , dans les reins de$ MO S Vofites qui porter t les gradins du cirque de Cara- caLa. II eit évident qu'on ne les y avoit placées que pour décharger ces reins , & alléger par des vu les leur fardeau. La meme raifon en a fait placer fans doute fous la mofaïque de Metz. Il faut obferver foigneufement qu'on jugerait ma; du pinceau des anciens , fi Ton vouloir en juger fur les mofaiques qui nous relient d'eux. Les curieux favent bien qu'on ne rendrai: pas au Titien la juilice qui lui eft due , fi l'on vouloir juger de fcn mérite par les mofaiques de l’églife de Saint-Marc de ^enife , qui furent faites fur les deifins de ce maître de la couleur. Il eft impoflibie d'imiter , avec les pierres & les mor- ceaux de verre dont les anciens fe font fervis pour peindre en mofaïque 3 toutes les beautés & tous les agrémens que le pinceau d'un habile homme met dans un tableau où il eft maître de voiler les couleurs. En effet la peinture en mofaïque a pour défaut principal celui du peu d’union & d'accord dans les teintes, qui font afiujetties à un certain nombre de petits morceaux de verres coloriés. li r.e faut pas efpéret de pouvoir , avec cet unique fecours , qui eft fort borné , exprimer cette prodigîeufe quantité de teintes qu’un peintre trouve fur fa palette , & qui lui font abfoiument néceflaires pour la perfeâion de fon art : encore moi s , avec l'aide de ces petits cubes, peut-on faire des paffages harmonieux. Ainfi la peinture en mofaïque a toujours quelque chofe de dur : elle ne produit fon effet qu'à une diftance éloignée, & par conféquent elle r.'eft propre qu'à repré- fenter de grands morceaux. On ne connoxt point de petits ouvrages de ce genre qui, vus de près, contentent l’œil- MOSELLE (Canal de la). Voye ç Canaux des anciens. MOSTÈNE, en Lydie. MOcthnqn. Les médailles autonomes de cette ville font : FiRRR. en bronze Pellerin. O. en or. O. en argent. Cette viî'e a fait frapper de S médailles impériales grecques en 1 honneur de Fauftine jeune ( Eckkel ] ) , oe Vérus. MOSTIS , roi de Daîmatie. basiaeqs. mos- TIAQX. Ses médailles font : HR. en bronze. C. en or. G- en argent. M O T is 9 MOTHON , 2 ir de danfe chez les grecs. On î’exécutoit fur ces fiâtes. MO 1 HOME dans la Mefifénie , Moeu. Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l'honneur de Donna, de Cau- calla , de Gcta , de Fiautüle. MOTS (Nouvelle Diplomatique des bénédic- tins'). Les colonnes ou pages commençant par une lettre plus grande que les autres , taudis que les initiales des phiafes & des alinea ne paffent point celles du texte , nous offrent une indication d’antiquité , qu'on rabaififeroic difficilement au feptième fiècle. Dans les plus anciens maruferîts , on ne fi'foft nulle difficulté de porter une fin de mot à ia ligne f vivante. Plufieurs de cette nature affectent fou- vent néanmoins de terminer les mots avec les lignes. Pour y réunir , on pafife les bornes pres- crites par des lignes perpendiculaires , on emploie des lettres plus petites, on fait des conjonctions de caraétères, on réunit plufieurs de ces moyens. Les lettres conjointes n'ont coutume de fe mon- trer qu'à la fin des lignes des manuferits de lapins haute antiquité. Moins iis font anciens, à comp- ter depuis le fixième fiècle jufqu’au dixième , pîüs ces conjonctions fe répandent dans l’intérieur de la ligne, & s’avancent vers fon commencement. Indifféremment inférée au milieu comme à la tin, fans qu’on y foit forcé par un efpace trop étroit, pour terminer le vers , ie verfet", ou quelque mtt un peu long ; c’elt beaucoup , fi l’on pouffe ce figue jufqu’au fixième fiècle. Les indices , au refis , qu’on vient d’accumuler , regardent tous l’écri- ture oncia'e. La minufcule des huitième & neu- vième fiècles eft pleine d’exemples de lettres on- ciales conjointes à la fin , au milieu , Sc même au commencement des lignes. MOTYE , en Sicile , motïaion. Les médailles autonomes de cette ville font i RR. en argent. O. en or. O. en bronze. MOUCHES. Les ac-arnaniens honoraient les mouches , dit Plutarque. Les habitans d'Acca- ron ne les adoraient pas , mais ils offraient de l'encens au dieu qui les chaflbit. V. Béelzébut. Les grecs avoient auffi leurs dieux chaffe-mouches? V oye-ç MyiagAus. Ehen dit que les mouches fe retirent d’eiles-mêmes aux jeux olyruoiques , S£ paffent au delà de 1 Aiphée , avec les femmes, qui fe tiennent auffi de l'autre côté. I! ajoute que, dans le temple dApoilon qui eft à AcLum , lorf- que la fête approche, on immole un bœuf cii i po MOU un taureau aux mouches. Elles s’attachent £U fang de la vlâ me , & dès qu’elles en font railafiées , el'es fe retirent 5 au lieu que les mouches de Pife ou des jeux olympiques fe retirent d elles- mêmes fans cela „ & femblent marquer la véné- ration qu'elles ont pour la divinité- Il y avoit encore un temple a Rome , ©u ies moucn.es n’entroient jamais , félon Piine : c’étcit le temple d Hercule vainqueur. Voye* Jupiter-Apomyos. Les anciens qui habitaient les pays chauls, étoient fort tourmentés par les mouches ; & quoi- qu’ils s’aireflaffent aux dieux pou-- en être déli- vrés , ils prenoient aufti des moyens pbyfiques. Le meilleur étoït un chafle-mouche. C'eit encore aujourd’hui chez les Indiens un meuble trev -em- ployé , & quelquefois très-orné. On le fait avec une queue de cheval & un manche d’ivoire gar- ni de pierres précieufes. Ce meuble paroît dans les fculptures de Perfépoüs , où il eft porté près eu principal perfennage, avec un parafe»!. Nous voyons dans VJartia! ( 3. 82. 10 ) que les romains lui avaient fubiiitué une branche de myrte : Et afluap.ti tenue ventilât f rigus Çuvina prafino concubins, flabello , Fugatque mufeas myrteâ puer virgâ. La crédulité faifoit fans doute employer les amulettes par les anciens pour chaifer les mouches. Je le préfdme d’après le grand nombre de pierres gravées fur lefqu.eîles on voit des mouches. Dans la feule collection de Stofch , on en trouve une douzaine . dont quelques-unes font aimées & combattent les uns contre ies autres. Mouche. Les romains donnoient ce furnom aux parantes- qui devoioient les mets qu’ils n’a- voient point apprêtés. Mouche-J airain. Voyez lEuscA-Ænea. 'MOUCHOIR. On ne voit dans les monumens antiques aucun mouchoirs & les écrivains grecs & latins , avant le Bas-Empire 3 n’en ont fait au- cune mention. C’ert pourquoi Winckeîmann ( EU fi. de L art. I. 1 V~. c. y.) dit que ce les mou- choirs n etoient pas en ufage chez les anciens , du moin sachez ies grecs. On voit que les perfonnes de diftinéfion fe fervoient de leur manteau pour s'effuyerîes yeux, comme fit Agathode , frère dune reine ci Eaypte , dans une affemblée du peuple à Alexandrie ( Polyb . I. 1 y. p. jn. ). ce Arnobe paroît avoir eu en vue un mouchoir, \o rf- qu’ii dit du muccinium ( 1. p, y 9 . ) ïndicat & 9^os habitus mefiis jlragula facta jit muccinium . . Ls ? : ’ 4 S ancien texte où il Toit fait une men- p.c,p. exprefte 4 es mouchoirs . di. > f ai¥anî ] MOU r des gîofes fur les bafîliques : O don aria b aconit funt parmi long i qui & oraria vocantur quibufdam. Hdc fere qui in palatium ibant fenatores geebent illis utebantur ad emungendum & expuendum Voyez. Of.ar.ium. MOUFFETTES. Voyei Grotte. MOULE. Voysi Coquilles. MOULÉES ( Médailles). > . MOULES de médailles, j “ Aü co ™?nce- ment de ce fîède , il fe St à* Lyon , dit Cay!u S ( Recueil des Ar.tiq. I. 2.86. ) , des découvert. s d’antiques confidérables , dont Meneftrier fait mention dans une lettre inférée dins les mémoires de Trévoux ( 1704. psg. 1 21. ). Mais elles n’ont été ni deffinées ni décrites exactement , peut-être même en a-t-on diffipé la plus grande partie. Quoi- qu’on dife à tout propos, dans un fiecle aujji éclaire que le nôtre , on peut aiiurer que la race des bar- bares n’eit pas encore éteinte. Parmi ces reftes d’antiquité étoient les moules de médailles repré- fentées fous ce numéro. Je vais tacher d’en don- ner Une légère idée ». « S! l’on paîtrit deux morceaux de terre , fi on leur donne à chacun la forme d’une tablette ap- platie de chaque côté , épaiffe de quelques lignes & arrondie par les bords ; fi l’on applique enfuîte fur l’une & fur 1 autre une pièce de monnoie, i! eft viable que chacune de ces tablettes repré- fentera en creux fur une de fes faces un des deux types que la pièce de monnoie repréfentoit en relief. Qu’on joigne les deux tablettes , en les lut- tant par ies bords , & en ménageant fur ces bords rapproches un trou , une entaille par où quelque matière fufible puiffe s'introduire , on aura un vrai moule qu’on fait cuire , & dans lequel on jettera en fonte des monnoïes en quelque métal que ce foir. Dans l’opération que je viens de décrire, chaque tablette n’eft imprimée que d’un côté ; mais h Hir l’autre côté on avoir appliqué d’autres pièces de monnoie, & qu’on eût fait correfpondre ces nouveaux types gravés en creux à d’autres ta- blettes egalement imprimées , on auroit une fuite & un rouleau de moules liés enfemble , dans les- quels on couleroit a la fois plufieurs médailles, & tel eft celui que je décris. C’eft un cylindre dont la hauteur eft d’un pouce demi & la largeur d’environ un demi-pouce. Il n’eit pas entier, car le côté fupérie ur offre un revers de médaille , qui éroit relat’f a une.têce imprimée fur une tablette qui étoït feparée du rouleau. Dans l’état où il fs trouve , il eil comyofé de huit tablettes., qui for- ment autant de moules entiers qu’on apperçoit de petits trous dans la hauteur du cylindre ». f= Dès que j’eus ces moules , j’cffayaï d’y faire couler de l’étaim pour voir quel ‘ea feroir l’effet. M O U Quand je le crus fuffifamnnr.nt refroidi , je réparai tous les moules avec une lcie très-fine. Ma:s ils ne El: donnèrent que des pièces informes , parce que leur capacité fe trouve:: à demi remplie par de la terre qui s’y étoit introduite. Je cette*, ai chaque tablette en 'particulier. Je les renus chacune en leur place , les luttai de nouveau , & r ayant fait ccu’er de l'étaim , j'en retirai fept médailles bien exprimées. Jerepétai fouvent hmème expérience, le fuccès en fut toujours le même , & j'en con- clus que les mêmes moules aveient pu fervir plus d’une fois. Ceux ■ ci ccr.fervent l'empreinte de quelques médailles déjà connues , & iis paroiffent avoir été fabriqués dans l’intervalle de temps où Catacalla & Geta régnoient enfemble. Ils offrent des médailles de ces princes , de Julia Domna leur mère, U de JuSia Mœfa qui y eft nommée Ausufle 33. Voici ce que Beauvais difoit généralement des médailles moulées : « Quoique j aie avance que toutes les medaili.es antiques étoient frappées au marteau, & que celles qni font moulées doivent erre regardées comme des pièces faunes, fabriquées fur l’antique ou fur le modèle; je conviens cependant qu'il y a des médailles de bronze antiques qui ont été moulées. Je n’entends point parler ici de ces pièces d’un volume fort étendu, qui repréfentent la têtede Rome, &qui fervoient de poids chez les ro- mains , ainfi que de celles à-peu-près d’un poids femblable , où on voit les têtes des Ptolémées , rois d’Egypte , qui étoient deftinées au même ufage , & qui n’ont pu être fabriquées qu’à, la fa- veur du moule ; mais je veux parler des médailles qu’on voit dans tous les cabinets , & qui ont été moulées ; telles font la plupart des médailles de bronze égyptiennes , ou les médaillons de potin de la même fabrique , qu’on a fait fous les règnes des empereurs. D’autres , qui font grecques, de la fabrique ri Antioche ou de quelques autres colo- nies de la Grèce, font auffi moulées , majs d’un moule & d'une fabrique fi vifiblement antique, qu’il eft impoffibie de la méconnoître. Ii eft vrai qu’un nouveau curieux rejettera ces médail- les ; mais quand on s’eft formé un. goût sûr de la fabrique des anciens , elles ne font point fufpectes ». « Je ne conr-o’s dans les médailles latines que celles de Pofihume , en grand & moyen bronze, parmi lefquelles on en trouve de moulées. En effet, la plupart des médailles de ce tyran le font vifi- bîetnent , mais avec ce goût de l’antique qui raffure d’abord un connoiffeur. On ne manquoit pourtant pas alors d’habiles graveurs dans les Gaules , té- moins une bonne partie des médailles de bronze du règne des Pcfiumes ,& principalement celles d’or de Poftume le père , qui font d’un goût & è’unedélicateffe dignes des plus beaux règnes de l’empire. Il ne faut pas qu’un curieux rejette m- M O U js>î diftinâement toutes les médailles moulées , ou celles qui paroiffent l’avoir été , il eft bon d’ob- ferver eue la plupart des médailles que l’on trouve dans la terre , font couvertes ( quelque bien qu’elles foient confervées ) d’une rouille épa ii - qui couvre toute la figure. Les artiftes qui ies arhè- tenc , us mettent au reu pour .es a-ecouvrir , 6c comme s! v a de l’alliage , foît dans l’argent , Loïc dans le bronze , comme par exemple de l'étaim , ;1 arrive que le métal le plus tendre fe fond & fe d ; fiïpe en fumée , tandis que l’autre s'échauffe .Amplement fans s'ébranler : d’où il réfulte que le métal évaporé iaitïe des cavités fur la furface de la médaille , ce qui la fait- fpiipçonner d’être fondue, quoiqu’elle ne le foît pas , *»• ' long- temps auparavant., comme le prouve Fré- Ferus p al - un témoignage tiré « kerculeo Steohani t'ygnu campenfis, p. 23 a, où il k décrit amfi : “ C e : 0i ; u .n moulin dont la roue tournoie par ie moyen de I eau. Il avoir plufieurs roues dentées ^°™ me celr , es des , h ? rlo S- s r qui faifoient mouvoir a f!J- x c > ‘ l’dres d acier , entre lefquels on faifoic Ê c a J' eS OL! b, 3n aes de la monnoie, pour , aif P ofer fuivant 1 epaiffeur qu’on leur vouloir donner ». A cette imitation, Briot & Varin fi enc a j ' a Y re une forte machine de charpente en lorme d un grand travail de maréchal , qui faifoic tourner de femblables cylindres d’acier, & parce qu on les fa, foit tourner par le moyen d’une jument qu on enfermoit au milieu de la machine , cela lu» ut aufli donner le nom de jument ; on l’appelle maintenant laminoir. Ducange dit avec raifon que h monnoie au moulin a été établie en France par -nit donne a B.ois le 27 janvier 1 yyo , & que ce fat cLns la maifon de Bams , où eft aujourd’hui la la place Dauphine ; mais , fous Henri III , on fun- prima comme trop difpendieufe la fabrication au moulin , & Ion rétablit la fabrication au marteau. Deo !lt dans “ne inferiptiot! pabi.ee par Muraton ( Tkef. inferip. diatrib. col. 59- tom. 1 ) , ces mots que l’on ne peut expliquer. Mounus feroit-l! mis pour f 0 lus , & au . roit-on voulu mettre : Au feul Dieu ? MOURANS. Les anciens recueilloient avec foin les dermeres paroles des mourant. Ils croyoïent que leurs âmes fe trouvant dégagées à demi des liens terreftres, voyoient déjà l’avenir à décou- vert. G eft pourquoi les hiftoriens rapportent fï fouvent les dernières paroles des hommes ce- Lorfque les mourans vouloîent déclarer leurs dermeres volontés , ils remettoient leur anneau à celui qu ils defïgnoienr pour leur héritier. Ils s’a- drefloient a lears amis , & leur recommando-ent la vengeance de leur mort , s’ils ne la crovo'ient pas naturelle. C eft ce que fit le malheureux G- r- manicus, mourant empoifonné par l’ordre de Ti bère ; & fes amis lui ferrant la main droite j ur< f rem de mourir tous plutôt que de ne le pas venger ( Tacit. Annal. 2. 71. $>. ), 6 La tendreffe & l’amitié portoient les anciens jufqu’à appliquer leur bouche fur celle des mou- rons , pour recueillir leur dernier fouph. Q'cé-on le dit exprefférr.ent des mères ( Verr. y. A f ) . Maires mifers. pernoBabant ad oftium carceris' ' aï extremo complexu liberorum exclufa , q us . nihil ïliud orabant , nifi ut filitrum extremum fpiritum excipere jibi liceret. Virgile, en parlant d’Anne, fœur de Dldon ( 4: 684. ) : B b i M O U Extremus Jt quis fuper halitus errai , Orc legam. Les hommes donnoient aufll aux mourons cétte grande preuve d'attachement. On lit dans Aioino- vanus ( ConfoL ad Liviom , n. I 57 . ) : Sofpite tefaltem moriar 3 Nero l Tu mea condas Lamina , & excipias hanc animam ore pio. Les mourons s'occupoient de leur palfage fur les fombres bords , & ils cherchaient par des li- bations faites avec leur dernier breuvage , a fe rendre favorable Mercure conduéteur. des âmes. Valère. Maxime raconte qu'une romaise buvant une coupe empoifonnée , s'acquitta de ce dernier devoir (l. 6 .) : Poculumfin quo venenum temperotum erat , conftanti dexterâ arripuit. Thn defufis Mer- eurio delibamentis , & invocato numine ejus , ut fe placido itinere in. meliorem fedis inferna deouceret partem 3 cupido haujhi traxit mortiferam potionem. MOURRE. Foyer Micarï. MOUSTACHE 3 fcnsraxa dans Plutarque , & crifia chez les latins , barbe placée fur la lèvre fu- périeure. Les anciens repréfentoient fur leurs motrumens les barbares avec une moufiacke , & Winckelmann s’eft fervi de ce caractère pour reconnoître un foldat barbare dans le grouppe de la villa Lo- dcvifi , appellé fi improprement Arie & Petus. Les bretons du temps de Ce'far ( Bell. galL l. V- c. 14. ) fe rafoient le menton 5 & confervoient une fimple moufiacke : Capillos ac barbam radere prêter, caput & labrum fuperius. Les goths & les francs ne portoient qu'une moufiacke s appelles par Plutarque ^wjtsxss , & crifia par les latins. Clodion ordonna aux francs de laiffer croître leur barbe 8 c leurs cheveux ..pour les-diftinguerdes romains. MOUTHj nom que les anciens efpagnols donnoient à Pluton ou à la Mort, à qui iis ren- doient un culte particulier à Cadix. MOUTON. Il eft très-vraifemblabîe que les anciens employoient une machine plus forte que le marteau pour frapper les médaillons & les maffes énormes de me'tal qu'Elagabale deftinoit pour faire des largeffes. On penfe bien que nous ne voulons pas parler du balancier , dont l'inven- teur , français à jamais célèbre , vivoit fous Louis XIII. Nous croyons qu'ils fe fervoient d'un mou- ton femblable à celui qui eft employé par les bou- tonniers & par les ouvriers en acier. Cette ma- M O U chine étoit employée en France dans les hôtels des monnoïes 3 fous Henri II, fous fes trois fils , fous Henri IV Sx fous Louis XIII . lufqu es 1640. La virole fervoit alors , avant l'ingénieufe machins de Callaing, à former des lettres fur la tranche des pieds forts. Cette pièce , qui enveloppe de affujettit le flaon & les coins > étoit inconnue aux anciens j comme M. labbé Barthélémy flvlem. de Vacad. des Infcnpt. t. XXIV , p. 44.) i a dé- montré j d'après les bords de leurs médaillés y toujours défectueux. On voit des pieds forts qui ont jufqu’à fix lignes d'épaifleur 8c feize de dia- mètre. Us attellent la force du mouton , 8e nous font concevoir la manière dont les anciens s'y - font pris pour frapper les beaux médaillons grecs & les pièces de largeffe. L'impoffibiiité où ils étoient de les frapper habituellement au marteau fuffiroit feule pour leur faire attribuer l'ufage du mouton. Nous allons cependant montrer de plus qu'ils connoiffoienc cette puiflânte machine 5 ils i'employroient pour enfoncer les pilotis, Vitruve parlant d'un teirein fur lequel on veut établir des fondations , dit ; que s’il n’eft pas iolide , on l'affermira en y chaf- fant des pilotis à l'aide du mouton , folidanda fifiu- cationibus. Ii parle, encore de cette manière de fonder , dans un autre endroit. Céfar en fait suffi mention dans fes Commentaires. Il eft certain que les anciens diftinguoient deux efpèces de moutons , car ils connoiffoier.t aufll la hie des paveurs. Ces machines , qu'ils voyoient tous les jours dans les mains de leurs efclaveSj leur of- froient un moyen fimple & expéditif pour frapper les fortes rr.ovnoies qui auraient réfllté aux coups de marteau. Toutes les circonilances font donc conjeéturer qu'ils le faifirent , 8 c qu'il a produit ces chefs-d'ceuvres de l'art , qui font l’ornement des cabinets. Peut-être employoient-ils suffi à cet ufjge une preffe à vis , telle qu'on la voit dans les preffoirs de vendange , fur la médaille de Trajan-Dèce 3 frappée à Boftra en Arabie ; fut une médaille de Sévère - Alexandre ( Pelkrin 3 Peuples , tome III. page ijy.) , & fur une rro:- fième , que Vaillant a cru être de Tyr 3 & frappée pour Gallien. Cette preffe auroit été une ébauche du balancier. De pareilles machines , dira-t-on , dévoient pulvérifer des coins de bronze. I! eft facile de répondre à cette objection , en remettant fous les yeux le coin romain , que nous avons décrit à l'article Coin. Ii ne porte aucune empreinte de coup j 8c n’a aucune trace de pe’rcafilon , quoiqu'il foit très-ufé par ie travail. Les' romains ont donc fu l’employer long -temps, fans le fati- guer 3 8e cela par un moyen fort fimple : ils fe ' fervoient probablement d'une maffe ce fer ou de cuivre durci par un' fort alliage d'étain , ou en fia de quelque fuHbnce plus dure que le bronze M U C ordinaire. Cette malle étoit crenfée pour rece- voir & ferrer le coia , comme :a machine appellée mandrin par les tourneurs. Elle le recou^roit de tous les côtes , excepté celui de l’empreinte , & offrait au mouton une forte réfiftance. Ce n'eft point ici unefuppofition gratuite. De légères traces de prelEon, imprimées fur les côtés eu coin, près de fa pafe , nous ont fait naître cette idée fi fîmpîe & G. naturelle , que Cavlus ÇRec.d’Antiq. t. I. p. 284, ) avoit eue avant nous. On c'aurait pas pu faire ufage du. mandrin en frappant avec Je marteau , parce que le coup de cet inftrument, beaucoup moins énergique que le mouton , aurait trop perdu de fa force fi elle avoit été tranfmife au coin à travers un corps mermédiaire. MOUTONS. Voye^_ Brebis. MUC ClNIU M , dérivé de mue eus , mucofité du nez. Arnofee ( 2. p. 59. ) a probablement défîgné par ce mot un mouchoir, lorfqu’il a dit : Judicet , in quos habitus vejlis ftragula fada fit , muccinium. mykhz , champignon. Ce mot qui a été rendu par celui de fungus ou de champignon , fignifie une partie de l’épée ou' du fourreau des grecs , mal déterminée. Les uns entendent mal-à-propos par- la \t pommeau de l’épée, & en dérivent le nom de Mycene , ville que Perfée bâtit dans l’endroit où il avoit perdu & retrouvé le pommeau de la fienne. Mais Hérodote ( Liv. III. c. 64.) , parlant de la mort de Cambyfe, dit que ce roi montant à che- val, fe fit à la cuiffe une bleffure qui le conduifît au tombeau. Elle fat occafionnée par la chute! de la pointe ( fAx.^ ) du fourreau qui renfermoit fon épée. Celle-ci étant à nud parle bout lui perça la cuiffe. Le nom de champignon conviendrait auili bien à cette partie du fourreau qui étoit large & arrondie. Car on doit obferver foigneufement que i eoee des anciens ( paratqonium ) alloit en s’éiar- giffant par la pointe, qui étoit très-obtufe. On conçoit difficilement comment la garde d’une épée peut perdre fon pommeau , & moins encore com- ment cette garde peut percer la cuiffe de celui qui la porte , fur-tout fi Cambyfe fuivoit l’ufage des anciens grecs , qui plaçoierit leurs épées fous le bras , immédiatement fur les côtés. MV CIA , famille romaine dont on a des mé- dailles , RRER. en or. - PtRR. en argent. O. en bronze. « Les furnoms de cette famille font Coudys ScÆYYLA. M U L ipy Goltztns en a publié quelques médailles incon- nues depuis lui. MUCIAKUS , furnom de la famille Licisijl. MUETTE , divinité romaine. Voyet^ Muta. MUGE mugil , poiffon de la ciaffe des abdo- minaux. L3 première nageoire du dos a cinq ■ rayons forts & épineux. Entre les yeux & les coms de là gueule font placés de chaque côté deux offelets hériffés d’afpérité. Je ne parle ici de ee poiffon & des afpérités dont il eit garni , que pour faire connoître le fup- pliee detbné chez les romains aux hommes furpris en adultéré. On leur inférait avec force un muge dans le fondement, ou une rave, raphanus , à défaut de muge, ou tous les deux i’un après l’autre. Catulle ( ry. 19. ) dit : Q,uem attraBis pedibus , patente porta , Vercurrent rapha nique , mugilesque. Le feholiafte de Juvénal, expliquant le 217% vers de la fatyre X , • Quofdam mceckos & mugilis intrat. dit : Pificis grandis capitis , pofiremis ex i lis , qui in podicem moechorum deprekenforum fiolebat im- mitti. MUGILIANI Papizii , famille de Rome, la- quelle obtint trois confulats , autant de tribunats militaires, & unecenfure. Le dernier, qui fut deux fois tribun militaire , en 33 y & 557 , fut tué dans le faede Rome par un gaulois à qui il avoit donné un coup de fon bâton d’ivoire, parce que celui-ci avoit eu la hardieffe de faifir fa barbe , le voyant pofé comme une flatue fur fa ehaife curule. MULCIBER , furnom de Vulcain , que Feftus dérive de l’art de ramollir le fer : Mulciber Vul- canus a mulcendo fcilicet ferro didus eft ; mulcere enine mollire , five lenire eft. C’eft par la même rai- fon qu’il eft appelle duéior ferreus dans les priapées ( XXXII. 13. ) : Duâor ferreus infularis , sque Latetnz videor fricare cornu. Donat dérive le furnom Mulciber de mulcare , fynonyme de multare , immoler, tuer. Mul C avit\ dit-il fur un vers de la 2 e . fcène du premier aéèe des Adelphes, mutilavit , maceravh , mollivit atque dilfolvit , un.de Mulciber. MULET & MULE. Ces animaux que le luxe rendit précieux , devinrent plus chers à Rome eue B b ij M U L ^es chevaux , que les maifoas mêmes , fi l'on s’en rapporte à Martial ( 3. 6 z. 6 ■ ) : CM 3 a plu. ri s mula eft, quant do nus , enpta ti'bi. Les romains en firent ufage pour leurs chars ; & comme les dames s’en fervoient indiftinâernent, il y eut fous Elagabale un fénatus-confulte qui régla le rang de celtes qui pourraient fie fervir de mules , & de celles qui fie ferviroieot: d’un âne : Qutt ajitia vekeretur , que, carpento mu.La.ri ( Lamprid. *• 4 - )• Les anciens voulant les diftinguer des chevaux, leur coupoient les crins ( Cataleti . Virgil. p. 93. ). Ils les ferroient. Voyez-en les preuves au mot Ferrer. Mulet de centurie , mulus centuriatus. C’é- toît un mulet commun à toute une centurie , qui portoir les bagases des fioldais dont elle étoit eompofée ( Vopzfc. Aurelian. c. y.). MuLET-poiffon. Le mullus des romains étoit un rouget. Voye^ Rouget. MULLEUS. Voyei Chaussure. Feftus dit : Mulleos genus calceorum aiunt ejfe , quibus reges albanorumprimi ufi funt Mul- leis dein.de patricii ufi funt. C’étoit la chauffure que porroient les rois d’Albe. Romuîus la prit 5. les rois fies fucceffeurs s’en fervirent auffi. Elle fut à l’ufage des magiftrats curules dans les jours folem- nels. Jules Céfar porta le mulleus. Il étoit de cuir rouge ; il couvroit le pied & la moitié de la jambe; le bout en étoit recourbé en deffus , ce qui le fit appeller auffi calceus uncïnatus. Les empe- reurs grecs y firent broder l’aigle en or & en perles. Les femmes prirent les mulleus , & les eourtifannes fie chaufsèreut suffi de la même ma- nière. MULLUS. Voyei Rouget; car le mullus en étoit un. MULOT. Il faut que ces animaux aient fait autrefois de furieux dégâts à Ténédos , pnifique Strabon parie d’un des temples de cette île, dédié par cette raifion à Apollon Sminthien. Qui croiroit qu’Apo’Ion eût reçu ce furnom à l’oceafion des mulots ? On J es a pourtant repréfentés' f t des mé- dailles de 1 île , & l'on, fait que les Cretois, les troyens, lés eoliens les appedotent oyé&Qet. Elien rapporte qu ns faifoient de fi grands ravages dans les champs des troyens & des eoliens , qu’en ei t recours a l oracle de Delphes ; la. réponfie porta qu ris en ferotent délivrés s’ils faexifioienr à An 0 l- k>n bmmthien. r Nous avons deux médailles de Ténédos fur M ü L lefquelles les mulots font gravés ; l’une a la tê? e radiée d’Apollon , avec un mulot , & le revers repréfente la hache à double tranchant ; l'autre médail’e eft à deux têtes adoilées , le revers montre la même hache élevée , 8 c deux mulots au bas du manche. Strabon ajoute qu’on avoit fculpté un mulot auprès de la ftatue d’Apollon qui étoit dans le temple de Cryfa , pour expliquer la raifon du furnom de Sminthien , qu’on lui avoit donné , & que même cet ouvrage étoit de la main de Scopas , ce ficulpteur de Paros fi. célèbre dans rhifioire ( D. J. ). MULSA , hydromel., miel délayé dans l'eau 8e fermenté... MULSUM, miel délayé dans le vin, boifiôti par laquelle les romains commençoient les repas ( Horat. Sat. II. 4. 23. ) : Vacuis commit tere vents Nil nifi lene decet , leni pr&eordia mulf» Prolueris mtlius. Cette liqueur étoit fort agréable pour Tes r®» mains , & iis en faifoient le même ufage que nous faifons des liqueurs fortes. Les généraux triom- phans en donnoient aux foldats qui dévoient for- mer la pompe du triomphe ( Plaut. Baeck. IV,. 9. 149.) : Sed , fpéBatores , vos nunc nemtremim s Quèd non triumpko y pervulgatum eft , nikU moror. Verumtamen accïpientur mulfo milites. MULTICIUM , tunique légère & fort pré- eufe , fane .d’abord de la laine la plus fine, & -!i fuite d'une efpèce de gaze dont la chaîne étoit de lin- & ;a trame de foie ( fubfericest ). Les fem- mes richrs. commencèrent à en porter à Rome tous les.empereurs. Les hommes les imitèrent fous Auréiien ; car Vopifque dit ( Aurel, c. 12.) Pu- nie as multïcias viriles decem. Un fcholiafte de Juvénal ( Satyr . IL 77. ) dit q - elles etoient dê’laine : Multicia genus ejl veftis lunes. fubtili arte contexte. P) ici a multicia , qu'oà fit multa , & inerrabili arte expnjfa , quâ folummedo uti licitum erat innuptis puellis & viduis matronis. Cependant Sauma.ife ( M Vofipicum') zû\ixt d’après des rapprochenoens heureux , que les multicia étoient faites d'une étoffe dans laquelle il entroit de la fo e ; ce qui put arriver vers le temps d’A- lex. Sévère , où la foie_, quoique payée- au poids de l’or , fut eu ufage à Rome. ~ 9 MULTIMAMMIA , fur nom de la Diane d’E* AI U N phëfe , su rapport de S. Jérôme ; i! lignifie aplu- fieurs ma me lies. En effet , c'eft principalement par cette quantité de mamelles que la Diane d’E- phèfe eft diftinguée des autres Dianes. Voyez la raifon de cct attribut au mot Diane d’E- phèfe. ♦ MUMIE. Voyei Momie qui fe dit plus com- munément* MUMMIA , famille romaine , dont on n*a des médailles que dans Goltzius. MUNATIA , famille romaine dont on a des médailles , RR. en or. RRR. en argent. O. en bronze. Le furnom de cette famille eft P iahcvs. Goltzius en a publié quelques médailles incon- nues depuis lui. MUNDUS, jeune chevalier romain, étant de- venu amoureux de Pauline , dame romaine, après avoir employé inutilement tous les moyens de la rendre fenfible , s avifa , dit Phiftorien Jofephe (Au hv. lb de fes Antiquités.') , de gagner les pretres dAnubis, qui firent favoîr à Pauline que Je dieu défiroit quelle vînt paffer la nuit dans fon tetupie , parce qu'il étoit amoureux d'elle. La jeune dame , fe croyant fort honorée de l'amour d une divinité , les^crut, ainfi que fon mari, qui la coadu-fît lui-même au temple, dès le même loir. Quelques jours après , l'imprudent cheva- lier, ayant rencontré Pauline, ofa fe vanter d’a- voir eu les faveurs malgré elle, & lui découvrir fon ftratagême. Pau!ine,audéfefpoir de fe voir ainfi abufee par les mimftres de la religion , alla fe jetter aux pieds de libère pour lui demander juftice. L'empereur la lui rendit prompte & bonne ; car il fit brûler tous les prêtres d'Anubis, & traîner la lbtue du dieu dans le Tybre. Pour le chevalier il Ce contenta de l'exiler. MUNDUS. Voyez Monde. Munous patens. Voyez Monde ouvrer:. Mun dus muliebris. Voyez Toilette. M U N '91 Voir,parce qu i! Ce donnoit d'abord en l'honneur des morts, & que c'étoit uns efpèce de devoir qu'on rendoit. On 1 appelloit auffifarrcfrôt demi nus y & pendant tout le temps du fpeâacle , quoiqu'il ne fut cu'un fimple particulier , il avoit droit de porter les marques de la magistrature. , MUNICIPÈS , habitans des villes municipales, c eit-à-dire , auxquelles on avoir accordé le droic de boargeoifie romaine. Ils étoient appellés mu- nicipes , parce qu ils ne jouifloient de leurs pri- vilèges que par une concefficn de la république. Iis avoient donc le droit de vivre félon les lois & les coutumes particulières de leur pays , & avoient de plus part aux dignités de Rome , de meme que les colonies , & par conféquent au gou- vernement de la république. C'étoit un effet de la politique romaine , d'accorder la qualité d’alliés- aux nations étrangères , & de s’attacher les peu- pies d Italie par le titre de bourgecifîe romaine : Nunqudm enim , dît Cicéron ( pro Balko. c. 13. ïntermijfa ejé communicati o- civztatis : moyen que les romains regardoient comme très-efficace pour gagner les cœurs des peuples , & accroître leur empire. Ainfi, quand ils avoient éprouvé la bonne volonté d'une nation à leur égard, ils lui accor- doient le droit de cité ; mais non pas à toutes de la même manière. Ils le donnoient à quelques- unes avec la liberté des fuffrages , & à d’autres fans ce privilège.. Ceux qui acquéroient le- droit dans toute fon étendue étoient appelles muni- cipes , & les autres ceintes. Cette différence fub- fîfta jüfqu'à la guerre marfique ; alors prefque toute l’Italie acquit le droit dans fon entier, èc fes habitans devinrent municipes y citoyens romains,, donnèrent leur fuffrage,,& parvinrent aux magif- tratures. C’eft en conféquence de cet arrange- ment que les Curius , les ’Coruneanius , les For- dûs,, les Poropeius , les Marius , les Tullius", & d'autres familles forties des villes municipales* furent revêtues des plus grandes charges de la ré- publique. On ne les appeiloit cependantpas inge- nui , & ils n'obtenoientee titre qu’en venant s’éta- blir à Rome. Mais en reftanr dans leur ville, ils jouiffoient de tous les droits de citoyens romains à cela prés que , n'étant point inférés dans les curies , qui re fubfift oient que dans la ville, ils ne pouvoient aflïfter aux comices par curies ; dans ; îefquels, au relie, on ne traitoit que des affaires de peu de conféquence. Paulus dfftîngue trois fortes demunicipe#: 1°. | es . hommes qui venaient demeurer à Rome , & q U j ,, fans être citoyens romains , pouvoient pourtant exercer de certains offices conjointement avec les 1 citoyens romains 5 -mais ils n'avoient ni le droit de MUNER ''SJ77Ç -> ! rfonner !eur Suffrage , ni les qualités requifes-pour MUNERATOR ’ > celui qui donnoitlefpec- étre revêtus des charges de la magiftrature.. Tels- 2 ?, . ... j etoientd abord les peuples de Fond), de Formies,. de C urnes, d’Acerra* de Lavin;um, de Tufcuîum > . ( AdleBus ad) y officier choifi pour infpecter les combats de gladiateurs donnés au peupie par les empereurs , & appellés munera. tacie de gladiateurs qui étoit appelle munus , de- ipS M U N qui quelques années après devinrent citoyens ro- mains. 2°. Ceux dont toute la nation avait été unie au peuple romain , comme les habitans a Aricie , les cérites , ceux d'Agnani. - ®. Ceux qui étoient parvenus à la bourgeoi- se 3 romaine à condition qu'ils conferveroient le droit propre & particulier de leur ville , comme étoient les citoyens de Tibur , de Prenefte , de Pife , d'Arpinum , de Noie , de Bologne , de Plaifance , de Sutrium & de Lucques. Quoique I’expofition de cet ancien auteur ne Soit pas fort claire en quelques points , nous ae laiflons pas d'y voir que les municipes ne fe fai- foient pas par-tout aux mêmes conditions ni avec les mêmes circonftances. De-là nous devons in- férer que ce nom de municipes a eu des lignifi- cations différentes , félon les temps &c les lieux. Or c'eft à ce fujet qu'Aulugelle nous a confervé quelques remarques qui répandent un grand jour fur cette matière. Infenfiblement tous les municipes devinrent égaux pour le droit de fuffrage. Enfin cet ufage même changea de nouveau. Les muni- cipes , amoureux de leur liberté * aimèrent mieux fe* gouverner par leurs propres loix que par celles des romains. MUNICIPLUM, } vi! | e G > avoit obtenu !e droit de bourgeoifie romaine par conceffion de la république ; ce qui lui donnait les mêmes privi- lèges dont fouiffoient les colonies , lefquelles avoient par leur origine le droit de cité. Les mu- nicipes avoient de plus le droit de vivre félon les loix & les ufages particuliers de leur pays j elles avoient des décurions municipaux , formant dans chaque ville un petit fénat qui dans la fuite , à l'imitation de Rome , eut deux magillrats qui lui tenoieat lieu de confuls , & en faifoient les fonc- tions : on les nommoit duumvirs , par rapport au nombre de deux 5 ils étoient élus par les décu- rions , & pris de leurs corps. On nommoit en latin ces décurions honorati municipiorum fena- tores. Il falloit avoir vingt-cinq ans , & au moins la valeur de trois mille livres de rente , pour par- venir à cette charge. Ils rendoient desfentences que l'on nommoit décréta decurionum j ils avoient infpeétion fur tout ce qui eoncernoit le bien de leur ville & les revenus de la république. Les municipes , ainfi que les colonies , avoient auffi leurs cenfeurs , qui faifoient le cens comme à Rome , recevant de ceux de cette ville la forme de leur cens , 2c leur rendant compte de leur conduite. M UNIF îCttS. C’etoit ie nom que l’on don- noic aux soldats qui, n ayant aucune exemption. M U N étoient à toutes mains , & non-feulement faifoient le fervice militaire , mais auffi portaient dans is camp l’eau , le bois , & rempiiffoient d’autres bas offices : Reliqui manifices appelluntur s dit Végèce, quia mimera facere coguntur. MUNICHIUS. Voyez Mvkitvs. MUNITUS étoit fils d'Acamas 8 r de Laodice. Plutarque le nomme Munichus , mais c'eft uae faute , tous les auteurs ie nomment conftamment Munitus. Son père , après la prife de Troie , l'emmena en Thrace , où il mourut d’une mor- fure de ferpent. Voye^ Acamas. MUNUS , préfent. Quand on. alloit brûler un corps , les amis du défunt qui avoient fut- vî la pompe funèbre , jettoient dans le bûcher les habits , les armes 5 e les autres chofes que le défunt avoit le plus aimées ; quelquefois même de l’or & de l'argent, & c'eft ce qu'en appelloit les préfens. La loi des douze tables défendit cet ufage. Cependant, aux funérailles de Jules-Céfar, les foldats jettèrent leurs armes fur fon bûcher pour lui faire honneur, & Suétone les appelle en cet endroit des préfens : Pr&ferentibus munera , quia fujfeclurus dies non videbatur , pr&ceptum efi ut , omijfo ordine , quibus quifque vellet itineribus urbis portaret in campum. Muxus iruTTiALz , le préfent des noces. Le lendemain du mariage , jour où l’on donnoit le feftin apelié repotia , les amis & les parens des deux époux leur envoyoient des préfens ayec beau- coup de folemnité. La marche commençoit par un jeune garçon vêtu de blanc , qui portoit un flambeau allumé, & étoit fuivi d'une femme tenant une corbeille dans laquelle étoient les préfens ou bijoux & meubles d'ufage. MUNYCHIA , furnom de Diane, parce qu'elle avoit un temple illuftre dans le port d'Athènes nommé Munyckie , & parce qu'on y célébroit en fon honneur les fêtes dites Munyckies. Les athé- niens donnèrent ie nom d’un des ports de leur ville au bourg voîfin , à un de leur mois, à une divinité , à des fêtes folemnelîes qu'on lui avoit confacrées , & à un de fes temples qui fervoit d’afyle aux débiteurs. MUNYCHIE , Munyckia ou Munyckius portas, l’un des trois ports d'Athènes. Ce po t , pré- fentement abandonné , aveit un bourg de même nom enfermé par de longues murailles , qui s'é- tendotent jufqu'au Pirée. On voit encore affez près deseôtesdela merdes ruines de voûtes, de colonnes , de murailles, & des relies de. fonde- mens d'un temple ic'étoit peut-être celui de Diana que Thiftoire a tant célébré, & qui fervoit d'afyie à ceux qu’on pourfuîvoit pour dettes. Les deux autres fameux ports de l’Attique étoient ;e Pirée & Phalère. V-oye-^ Phalère & Pires. ( D. J.) MUNYCHIES , M S™%i * , fête annuelle qu’on célébrou à Athènes, dans le port du mêm» nom, le feizième du mois rnunychton , en i’honneur de Dizne-Mur.yckia. •+. MUNYCHION , Mzj-jzia-! , îe dixième mois de l’année athénienne} il contenoit vingt-neuf jours, & répondoit , félon Porter & Giraldi, à la fin de notre mois de mars & au commencement de notre mois d’avril. On l’appelloit munickion, par- ce que pendant ce mois on célébroit à Athènes , en l’honneur de Diane , les fêtes nommées Muni- ckies.. MUR. Voyei Muraille. MURÆNA , lamproie ( Voye £ ce mot. ). Ce fut le furnom de la famille Licinia ; & il lui vint du foin ridicule & minutieux que prirent des lamproies quelques-uns de fes membres. Muzæxa , collier d’or aïnfi nommé à caufe de fa refitmblance avec une lamproie qui mord fa queue (• Ifidor. 19. 31.). MURAILLE 5 * M. Paw ( Recherches fur les égyptiens. $r. %. p. 79.) dit : « Les égyptiens paroilTem être le premier de tous les peuples qui ait cru qu’on pouvoir forti- fier un pays comme on fortifie des citadelles : car il faut regarder le grand rempart de l’Egypte comme beaucoup plus ancien que le rempart de la Médie , dont nous indiquerons la polîtion dans l’inflant ». «Séfoftris, dont on fait fi mal-à-propcs un conquérant , tacha de mettre un peu fon royaume en état de défenfe, en élevant une muraille qui alioit , par une ligne oblique , depuis la ville du foleil , fituée hors du delta , jufqu’à Pélufe , par un trajet de quinze cents fiadss de la petite me- fure , & qui étant évalués comme ils doivent l’ê- tre , font précifémenr trente lieues de zyootoifes chacune. Ce prétendu héros vouloir principale- ment empêcher les pafteurs de l’Arabie de ren- trer ea Egypte , d’où on les avôit chaffés , parce que leurs excès y étoient parvenus à un degré insoutenable : & ce qu’s! y a de fingulier , c’eft _que les arabes bédouins , qui campent aujourd’hui infol emment fur les ruinés d’Alexandrie , ont confervé parmi eux la tradition de cette longue ■muraille t laquelle renfermoit tous les défauts imaginaoles, car elle aboutnToit , comme on vient é-y le d i r e , à Pesufe f Diodor. JBzbl. I. 1 c , y—, ) . Il es: été plus court , pour bien fermer l’Egypte , ce bâtir une muraille depuis Pélufe jufqu a la ville des héros} & j’avoïs d’abord cru que le texte de Dsodore avoir été altéré , 8 c ou’il falloir y lire au heu g HxssîreÀs# } mais d’autres confidéra tions ne permettent point d’adopter cette leçon. Ainfî si ne s’agiiïoit que de s’emparer de cette ville pour rendre inutiles tous les travaux de Sefofirss , qu on iaifibit à gauche } & on remontoir ensuite ie Ns! fans cbftacle, comme le fit Cam- byfe , & comme le fit encore Alexandre ». “ Ce grand mzzr de l’Egypte a difparu fgr.s qu’on fâche comment ; mass si y a de l’apparence cu’on le rafa lors de là conquête des perfans 5 car il s’e- xiftoit déjà plus fous Artaxerxe-Memnon , c’elf- à-d re en un temps où les égyptiens , foutenus par les troupes auxil. aires de Lacédémone ou d’Athènes , firent un dernier elfort pour brsfer leurs chaînes, qu’ils ne brisèrent point. Alors le pharaon Neélanèbe retrancha de nouveau par des murailles tout le bord du Nil le long du bras Pélufiaque ; & Chabrias , qui commandoit fous lui les grecs , couvrit une fécondé fois les avenues de Pélufe d’un boulevard qu’on nommoit le Charax Chabrii ( Corn. Hep. in Vit. Ombriez. Strabo geegr. I. 17. ). Mass il ne refte non plus de vefîige de ces ouvrages que de ceux de Séfoftris } en ne les retrouve que dans l’hiftoire & dans la carre qu’on a dreffée, afin d’en donner au leéteur une notion précife ». M. de Maillet prétend qu’on découvre dans l’Heptanomide quelques pans d’un autre rempart conlïruit par les égyptiens , & qui doit avoir eu plus de vingt-quatre pieds d’épaiffeur } ( Defcrip- tzon de f Egypte , p. 3x1 ) mais l’exiflence en a été inconnue à tous les auteurs ». “ On a foutenu que cette idée de fermer un pays par des murailles , étoit due aux égyptiens ; il faut démontrer ici que cette idée eft venue à toutes les anciennes narons policées qui ont eu dans leur vosfinage des barbares ou des nomades , qui ne cultivant pas la terre , font le fléau de tous ceux qui la cultivent. Car la vie paftorale , que des hiltoriens qui n’étoierit point philofophes ont cru être le véritable état d’innocence , excite tellement au brigandage , qu’il n’y a prefque pas de diffé- rence entre le terme de nomade 8 c le terme de voleur , parce que dans cette vie pafiorale le droit des gens pèche fingulièrement ». » Un grand mur , affez bien imaginé fi l’on n’en confidère que la pofîtion , eft celui qui fermoit la vallée, entre le Liban & l’Antt-Liban pour arrêter les arabes fcénites. Cet ouvrage avoir été prodi- gieufement fortifié ; mais il n’exilîoit déjà plus au temps de Pline, qui en parie comme d’un monu- ment dont on confervoit feulement la mémoire } mais on peut en voir une defeription plus déta-.i- 2 co M U P, lés dans Dlodore de Sicile £ P un. I. y . c. io... fjiodor. I. XIV. c. il ) ». « On fera furprls que des jujfs aient auffi en- trepris de bâtir une muraille longue de cent cin- quante (rades , & déployée depuis ia ville de Joppé jufqu’à la ville d’Ântipatris_ ( Jofepk. Ant. jadai. I. XIII. c. 25 . )• Ce rempart fut comme tous les autres, d'abord renverfé; &ies juifs qui préten- ôoient le défendre contre Antiochus, s'y laiisèrent battre de la manière la plus infâme ». « En «liant de Joppé toujours le long des côtes de la Méditerranée , on rencontroit le grand mur qui environnait toute la province de Pam- phylie & une paitie de la Pifîdie. Des voyageurs faifanr vers ia fin du dix-feptième liècie , le tra- jet d’Amhùie à Smyrne , découvrirent les débris de cet immenfe bou’evard {Sport. Mifcell. érudit, atitiquitat. feSio VI. in-folio. ) , dont aucun au- teur ancien n’a parlé ; tellement qu'on ne fait ni par qui, ni quand il a été confirait ; mais il n'y a pas de doute qu’il n’ait été defiiné à défendre la Pamphylie contre les habitans de l'ifaurie , qu’il a toujours été difficile d'accoutumer au re- pos. Leurs montagnes étoient fort arides , & ils eukivoient mal , aimant mieux entreprendre des courlis par-tout ou il y avoir quelqu'efpoir de pouvoir piller. On les appelloit les voleurs par excellence , parce qu’ils faifoient encore mieux ce métier que les juifs & les arabes , & prefqu'auffi bien que les algériens font la piraterie. Les ro- mains lès châtièrent plus d’une fois; mais ils rede- vinrent formidables fous le règne de V alens & fous celui de fes fucceffeurs : de forte que, fans entrer dans de plus grands détails à cet égard , on peut regarder le rempart de la Pamphylie comme un ouvrage du Bas-Empire , & nous en indique- rons d’autres qui répondent à la même époque ». « En paffant de-ià dans le centre de l’Afie , on trouvoit la grande muraille de la Médie , allon- gée à peu-près du Tigre à l'Euphrate. Xénophon, le feul hiftorien qui ait parlé de cet ouvrage comme l’ayant vu , au moins dans fa partie orientale , en fixe la longueur à vingt parfangues ( Expedit. des Dix-mille , l. 2 ) , mefure qu’on ne peut guères accorder avec celle de Lucius AmpéLus ( de Mi - rdbilibtLs , c. 9. ) . Les trente milles romains qu’Am- péims donne à la muraille de la Médie ne font que dix parfangues. Aïnfî il faut corriger fon texte, & foixantt milles, qui font les vingt parfangues de Xénophon à trente toifes près. ïdais ce qu’il y a d impardonnable dans Ampélius,, c’eil d’a- voir placé ce rempart au rang des fept merveilles du monde ; il étoit élevé à la vérité de cent pieds grecs , & en avoir au moins vingt d’épaiffeur; et -ïi n *i'^ re i0 , ut ce î a 3 ce n’étoit pas une mer- veiiÆ eu monde ; comme on l’avoit cimenté avec «ü bitume , on pouvoir auffi par le moyen du j MUR bitume l'entamer, en y appliquant des gâteau* allumés , pour calciner les endroits qu’on fe pro_ pofoit d ouvrir. Aitaxerxe , dans la vue de pré- venir de tels accidens , avoir fait tirer en avant de larges foffes dans lefquels le i igre dérivoît ,- telle- ment que , pour protéger un ouvrage très-foible il en avoir entrepris un autre qui n’étoit pas plus fort ». « On voit clairement que ces prodïgieufes forti- fications , donc il n’efi refié aucune ruine fur la face de la terre , avoient été faites dans le deffein d’affurer Babylone & la partie méridionale de la Babylonie contre les invafions d’un peuple qui habitoit les confins de l’Arménie & de la Méso- potamie ; & ce peuple ne peut jamais avoir été fort nombreux , car il occupoit des montagnes auffi ftériîes que celles de l'ifaurie 5 & je crois que les sarchiis qu’on trouve vers le Senjar en font un rtfte ». « Comme c’étoit la folie des grecs & des ro- mains d’attribuer à Sémiramis toutes les conf- truéfions qu’ils rencontroient au-delà de l’Eu- phrate, fis n'ont pas manqué de lui attribuer auffi le mur de la Médie. Mais fi cela étoit bien vrai, il s’enfuivroit que les affyrïens, qui trembloienr alors devant une petite nation fauvage, n’étoient point en état de faire trembler L Alîe à leur tour en la cou- vrant d’armées innombrables. Mais louvenons- nous toujours que cette h ftoire des affyriens & de Sémiramis n’a été écrite que par des philofophes ». « Avant que de parvenir au Van-ly de la Chine, on trouvoit jadis à l’onenc de la mer Cafpierme deux murs , qui ont fait partie de la chaîne de rerranchemens dont on a environné prefque route cette prodigieufe portion du globe que nous appelions la Tartane , comme les anciens l’ap- pelloient la Scythie ; & quoique cette dénomina- tion foit fort impropre , il n’efi: guères poffibie d en trouver une plus commode pour défigner une foule de nations prefque toutes nomades ou'lmbu- lantes ». « Parmi les déferts de l’Hyrcanie , qui font fa- bîonneux , il y a un canton privilégié d^une ex- trême beauté , & qu’on connoit dans la géogra- phie fous le nom de Margiane. Alexandre en fut fi charmé, qu’il réfolut d’y fonder une ville; mais ce projet , qui n eut pas lieu de f in vivant , fut repris par Antiochus, fils deSéîeucus N catcr, qui s apperçut bien que toutes les terres qu’on y dé- fricheront feroient ravagées par les Scythes , fi on ne les arrêtoic d’une manière ou d’une autre : là- d^iïus il fe détermina à envelopper tonte la Mar- giane d’une muraille d quinze cents ft.-d s qu’on ne fauroit évaluer à moins de quarante-cinq ieues; & c’etoit par conféquent un ouvrage q, i n’a point du échapper à nos recherches { Strabo geograpk. I. XL ) 20 I* M ü R /. XI. ). Quand on fait que cette ville , fondée par Antiochus , a été depuis piliée , faccagée Se brûlée plus d'une fois par les tartares , alors i: eft fupernu d’obferver eus ce boulevard de la Mar- gune rentre dans le cas de tous les autres par fon inutilité la ptus complette ». » Sons le quarante-deuxième degré de latitude nord a exifté le grand mur de l’Ihk ; déployé depuis le mont Shabaleg jufqu’à l'extrémité de la vallee d’ar^ish , diftance qui peut être de vingt grandes lieues. Pour peu qu'on ait quelque notion du local , il eft aifé de voir que cet ouvrage avo t eré entrepris contre les voleurs deTurkeftan, dans la vue d'afliirer la vide de Tcncai & fes en- virons , qui , lorfqu’ils croient cultivés au qua- torzième iiècie , fermaient un grand jardin entre- coupé de mule canaux. La nature , dit Abul- ' féda, n eft- nulle part au monde plus belle que dans cet endroit tout couvert de verdure , de Sears Ôe de fruits. ( Locorum omnium que. Dcus creavit . amœràffimus , dit le traducteur d’Abul- feda. Defcnpt. Ckoraf. Mawaralnakre. p. c r. zn ~ 4- ) Mois le voiiïnage des tartares erra r, s a ou diminuer beaucoup ces agrémens de Toncat, dont les environs font prefque convertis aujourd'hui en un défert. Quelques autres villes considérables de la MaWar-al-ennar , comme Samarcand & Bochara , ont eu auffi d’immenfes enceintes murées , qui enveloppoient tout leur territoire & tous leurs champs labourés à plufieurs lieues à la ronde ; car c’eft principalement les les champs labourés qu'il importait d'y préferver contre des peuples pafteurs qui croient avoir le droit de fourrager par-tout : & cette prévention eft fondée fur leurs maximes , fui vaut îefquelles ils ne reconnoiffent pas la propriété qui réfulte de la poffèflîon des terres «. cc Le nombre des provinces fortifiées par des murailles dans l'ancienne Europe a auffi été très- grand ; & lî l'on n'y a pas vu des ouvrages com- parables à ceux de I'Afie par leur étendue , on peut au moins les leur comparer par leur inutilité. D'abord, des colonies athéniennes , envoyés dans ia Cherfonèfe de Thrace fous la conduite de Mii- tiades , enfermèrent l’ifthme par un mur que les grecs nommoient le macron teichos. ( Herodor, l. VI.... Plia. I. IV. c. XI. ) Il alloic depuis Paétie jufqu'à Cardie ; & dans le Périple de Scy- lax , la diftance entre ces deux villes eft indiquée de quarante ftades. il paroît que cette conftrudion fut bientôt percée , enfuite réparée & augmentée encore de deux bras , dont ii n'exifte plus de vef- tiges » “Après tous les travaux dont il eft tant parlé dans îes auteurs de l'antiquité pour ouvrir l'ifthme ae Corinthe, on fe détermina enfin à le fermer ; mais ceiui qui le ferma le mieux fut Manuel ?a- Antiquités , Tome IV. M U R léobgaa ï il y fit conftruire un mur très-épais , auquel les grecs croyoient que le fa*ut de leur pays était attaché. Et cea eût été vrai comme iis ie croyoient , s'ils y avoient témoigné plus de bra- voure , & Lit de meilleures difpofitions : mais cette muraille , derrière laquelle iis fe cachèrent , Ls empêcha de combattre , enfuite elle les em- pêcha de fuir. Les turcs ne firent jamais plus de pnfonmers en un jour, qu'au jour qu’ils forcèrent la muraille de la Morte , a ue les vénitiens ont été aftez laborieux pour relever : ce quia une fécondé fois donne aux muftumans la peine de la raier. Car , s’ii importoit beaucoup aux vénitiens que ' rilhme de Corinthe fût fermé , il importoit bien davantage aux mufulmans qu'il fût ouvert *>. « H faut maintenant indiquer le troifième macros, teiacos , ou le long mur d’Anaftafe , placé à neuf ou dix Leues en avant de Conftantincple. Zonare affine cu'iî commençoit à Sélembrye ( An- nal. in Anafiaf. Dicor. ) ; mais les débris qui en refîent , & qui en indiquent mieux la direction , prouvenc.qu'i! commençait un peu au-delà d'Héra- cîéf ». & qu’il; abputiflbit à DefCon ; de façon qu'il qccupoit tout S’efpace qu il y a 4 e ' la Pro- pontide au Pont-Euxin, èfpace qu’on évalue à quatre cent vingt ftades. Un auteur eccléfî iftique nommé Evagre infirmé que derrière ce boulevard on avoït creufé un canal par lequel les navires pafifoient au travers du continent de Sa Propontide dans le Pont-Euxin : mais cet Evagre eft fi peu judicieux , qu’on ne fauroit faire aucun fond fur fon témoignage. Cofiftantiiiople , dit-il , qui a voit toujours été lituée dans une pénmfnle, fe trouva alors dans une île ( Eva-gr. I. III. c. 38. Suidas Nicepk. I. XXXIX. c: 16. ). N’eft-il point hon- teux qu’il ait fallu bâtir un tel rempart fi près de la capitale de l'empire d’Orient pour arrêter la ca- valerie des bulgares , celle des thraces & celle des feythes ! Mais'Anaftafe n’avoit lui-même aucune cavalerie en état de fe préfenter devant l’ennenai ; tellement que pour conferver fa capitale, il fe vit dans la néceffité de fe dépouiller de tous fes états en Europe ; car ce qu’il poffédoit en Europe, fe réduifeit réellement au peu de terrein compris entre le grand mur g 1 l’enceinte de Conftanti- nople ; ce qui formo.it à peine une feigneurie,. Au-delà tout éroit à la difcrétîon des barbares , qui avoient ouvert depuis long-temps les gorges du mont Hémus , murées fous Vaïens , & qui ouvrirent bientôt auffi le macron teichos , que les turcs ne trouvèrent p lus en venant affiéger Conf- tantinepie ». « En vain fouhaiteroit on de pouvoir donner quelques éclairciffensens fur un quatrième macron teichos , plus grand encore que celui d’Anaftafe , & dont on trouve des vertiges dans la Bulgarie , aux environs d’une ville connue fous le nom de Dry fia. Tout ce qu’on peut en dire, c’eft que la 202 M U R conftruftion décèle l’ouvrage d’ùn empereur grec, cui oppofa encore inutilement cette digue aux inondations des barbares. Il ne faut pas s étonner au r eîte que nous foyions aujourâ hui il p^u îpi- truits far un monument caché clans ur.e région prefque fauvage ; car nous n en favons pas eiavan tase fur la muraille du Valais, dont il exiite de grands relies entre le Rhône & le Burgberg : on ignore fi elle a été élevee a 1 imitation du rempart que fit faire Céfar pour arrêter les fuifies , qu J n’arrêta cependant point , ou il eue e.ft antérieure aux temps même de Céiar , ce que je ne raurcis me perfuader ». « Il règne auffi beaucoup de confufion dans rout ce cu’on a écrit touchant les ouvrages en- trepris & exécutés par des empereurs romains dans la Grande-Bretagne , & les auteurs marnes de ce pays font difficiles à concilier ; mais on tâchera d’applanïr toutes ces difficultés en quelques mots. Agricola , qui connoiffoit bien la Bretagne , étoit d'avis que pour s'y maintenir il falloir con- ferver le détroit entre la rivière de Clyd & le Firtk of Forth. Cependant Hadrien , au lieu de choifîr ce terrein , large feulement de. 3a milles , en chcifit un autre, large de So , & ii faut ob- ferver que fur les voies militaires de cette île. le mille eft évalué à 420 pieds plus que fur les voies du continent : cela engagea alors les roma ns à faire un valium ou un rempart de pieux & de gazon une fois plus long qu’il • n'auroit dû l'être. Ce rempart de l’empereur Hadrien ne refila pas : l'empereur Antonin-Pie en fit faire un autre , qui fut encore biemôt renverfé. L’empereur Sévère en fit faire un troifièmë , qui fut encore renverfé. Enfin fous Valentinien III, Aëtius fe mit dans fefprît que tous ces ouvrages avoient péché.par leur conftru.éfion , de forte qu’il .fit élever en An- gleterre une véritable muraille , e'paiffe de vingt pieds. 5 mais ce qui prouve qu’Aëtius s’étoit pro- digieüfement trompé, c’eft que Ton rempart rélifta moins que les autres ; car il n'étoit achevé que depuis cinq ans lorfqu'on le força à Gramfdick , & enfuite on le força par- tout. Buchanan aifure que ce ne fut que de fon temps qu’on ep re- trouva les ruines , qui ont au moins fervi à quelque chofe , puifqu' elles ont fervi à bâtir des marfons. ( Bach., lib. 1 V. in Rege VJ ..... Rohdor. Virgil. lié. I. Ilifi. ) ». « On voit par ces faits , & par d’autres circonf- taîtees qui y ont rapport , que c’eft au règne d’Hadrien qu'il faüt'Taire remonter l’origine de la puiffance des barbares. La Manière dont on fe fortifipit contre eux , leur apprenoit le fecret de leurs forces ; car plus les romains resràtichoient les limités de l’empire , & p'us la difeipiine mili- taire -dé'généroit parmi eux; & je crois qu’elle a dégénéré dans tous les pays qu’on a tâché de fermer par des murailles , fans même excepter la Chine ». M U R : «On ne fut pas en état,, comme fibns lEvetiÿ fait vo r , de défendre un feu; de tous les remparts de la Bretagne , qu’Agricola avoit fu tenir f 0Us j e joug par la feule difpofition de fes po.ftes .8c de fes cantonnemens. Au refte , tout ceci n eft pjj comparable à ce que les romains ont fait dans la haute Allemagne , où ils avoient une efpèce de Van ly , rempli d’autant de défauts que celui de ■ la Chine, &' auffi difficile à défendre que celui de la Chine. Une carte de la Germanie antienne, dreffée par M. d’Anviiie, le fait commencer vis- à-vis d’Ober-Weftl , y repréfente de grands in- terftices , & en affigne la prlncipa ! e force dans fendroit où étoient les travaux de Valentinien , fur le bas-Necker. Mais cet arrangement n’eli point te! qu’on pu.ffe l’adopter ; car ii s’agit cer- tainement d’une ligne non interrompue , & égale- ment fortifiée dans toute fon étendue. M. Han- feimann , qui a très - bien décrit ce monument dans .un ouvrage allemand, dit. que la tradition confiante du pays en rapporte l’origine au règne d’Hadrien , & la continuation aux empereurs fui- var.s. En effet, la dernière branche , qui aüoit vers le Danube , y avoit été ajoutée par 'Probes ; & les médailles de ce prince , qu’on y a décou- vertes, en font foi (Voyez D&derlein Vorfiellung des altem R&mifcken Vaili und Landwehr , III. Abfch. On peut confu'ter auffi l’ouvrage de M. Hanfelmann , dont le but eft de rechercher juf- qu’ou les romains ont pénétré dans la Souabe &: la haute Allemagne ) ». « Ce rempart s’élevoit fur la rive du Rhin , vis- à-vis de Bïngen , où lés romains ont eu , dès le temps d’Augufte, un camp retranché ; de-là il s’étendoit dans le comté de Soims , où il formek un grand coude pour pouvoir fe replier fur le Mein. Enfuite il s’enfonçoit dans la forêt d’Otton eu l’Odenwald , traverfoit la comté de Holach , touchoit au Necker, s’éîevoit de-là jufqu’à Hall en Souabe , & venoit par Eicftadt & W erfîe.n- bourg fe terminer à Pfeurring dans le territoire de Ratisbonne ; de forte qu’il n’exiftoit point de paffage entre le Rhin & le Danube , toute, cette immenfe étendue de 'pays ayant été fermée par la même barrière. I! paroîc , par les ruines qu’on en déterre , que des citadelles entières y avoient été enclavées , & qu’on en avoit fortement mure toutes les tours ». « La caufe des finuofîtés que décrîvoit cet ou- vrage nous eft bien connue : les romains étoient alliés de la manière la plus étroite avec quelques nations tranfrhénanes , comme les maniaques , de façon qu’fis furent obligés d’envelopper auffi le territoire de ces aiilés-là ; mais quand même on eût conduit ce rempait par le chemin le plus court, & avec toute la régularité pcffible , il n’en aurore point été pour cela plus propre à remplir l’objet qu’on fe propofoit , & qui étoit de contenir I e * M U R cattes & toutes les peuplades germaniques, cu’on iîo nmojr ambulantes , c’efl-à-dire , ceiles qui n’ayant pas de patrie > en cherchoient toujours une dans le monde entier , qui marchoient avec leurs troupeaux , comme les tartares , & fe bat- toient comme eux , en paffant avec une facilité étonnante de l’état de berger à i’état de foldat. 11 y a eu dès la plus haute antiqmté , dans la Ger- manie j de ces hordes plus inquiètes que les au- tres , 8c qui erroicnt toujours , ou qui fe tranf- plantoient (pavent. Les peuplades fédentaires ne trouvèrent d’abord contre ce s aifauts imprévus d’autre remède que de faire autour d’elles une valte folitude ; & cetre méthode, encore adoptée du temps de Jules-Céfar, eût à jamais entretenu la barbarie. Mais depuis * les germains s’étant ; procuré de meilleurs ioftrumens de fer pour abattre le bois & creufer la terre , fe fortifièrent les uns contre les autres par des ouvrages qu’ils appelaient landwekr , & dont iis parodient avoir pris l’idée dans la Gaule, où on en découvre les premières traces , quoiqu'en général ce foit là la pratique de toutes les nations qui veulent quitter la vie fau- vage ou la vie paftorale , pour entreprendre de cultiver régulièrement la terre dans des contrées où leurs voifîns ne la cultivent pas encore ». « Il fuffira ici d’avoir indiqué un rempart ou un vallum romanum , allongé depuis Vidin jufqu’au petit Waradin , & quelques autres ouvrages dans le même goût , mais conllruits par les goths ; car de tous les barbares qui parurent alors , les goths incünoient le plus à fe policer. Ce qui, dans le nord de l’Europe , mérite quelque confédération , c’eft le danewerk élevé par ! es normands , lorfqu’ils commencèrent à fe faire connoître fous le nom de danois. Pour n’être pas inquiétés dans la Juthie par les Taxons, ils tâchèrent de la fermer en la couvrant d’une terraife conduite jufqu’au bord de la mer Baltique , 8c c’eft fur cette digue même que Wa!demar-ie-Grand fit depuis bâtir une mu- raille , qui eft moins ruinée de nos jours que l’on auroit du s’y attendre =*, Murailles (Longues). C’étoient celles qui embraffoient tout le Pirée , & le joignoient à Athènes ; on les. nommoit fiar-çx. «ix?. Elles étoient longues de 40 ftades , qui font cinq mille pas , hautes de 40 coudées , & fi larges , que deux chariots y pouvoient palier de front. On n’avoit employé à leur conftruétion que de groffes pierres de taille jointes enfembie avec du fer & du plomb fondu. Ce fut Cimon qui en jetta les fondemens , au rapport de Plutarque , & Périclès les fit achever. Murailles des villes. Romu’us établit une loi par laquelle les murailles des villes étoient un objet facré , un objet de culte ; & c’eft pour cela , dit Plutarque ( Qu&Jli. Roman. 27. ) , que ce roi i ü R 20 j tua iV frère qui avoir profasé la falnteté ces murs de Rome. Voyez. Poueeuust. Néron revenant vainqueur des jeux de la Grèce, ne abattre une partie des murailles de Rome , afin d y entrer par U brèche , comme le pratiqu. ienr dans leur patrie les .vainqueurs des jeux publics de Grèce. De lîmples particuliers relevoient que!quefo r s a Lu s frais les mu rs ou une partie des murs d’une ville, & l’on annonçait cette munificence par des infcriptrons. En voici une trouvée à Car- thagène : C N. CORNELIUS. L. F. GAL. CINNA. II. VIR M U R U M. LONG. P. C I I EX D. D. F. F. I. Q. p. Cneius Cornélius , Lucii jUrus , Gai. Cinna duumvir , murum longum pedes Cil ex- décréta decurionum fieri feçit idemque probavit ( Nicol. de Jiglis ver. c - 3 °:>- MURALE, épithète que les romains donnoîent à la couronne dont ils honoroient ceux qui les prenrers avoient fauté fur les murs des ennemis. C etoit un cercle d or crenele , qui repréfentoit les créneaux dune muraille. Sur les monumens , les divinités & les génies tutélaires d’un pays por- tent des couronnes tourelées ou crénelées. Les figures de femmes que l’on voit fur les médailles pour repréfenter des villes , des provinces ou des royaumes , font auffi repréfentées avec la cou- ronne murale. MURC1 . On-appe!Ibit ainïï ceux qui, dans la crainte d’être obligés de porter les armes , fe coupoient le pouce , pollicem , ufâge qui paroît être l’étymologie du mot de. poltron ou pollice trunco , dans Ta langue françolfe. Quand ils étoient ainfi mutilés , ils ne pouvoient plus manier l’épée , & par-là étoient exempts du fervice. Ôn les appella murcos , par allufîon à la déeffe Mur- cia , divinité de la pareife & de l’olfîveté : Nec eorum aliquando quifquam , dit Ammien Marcel- lin , ut in Italiâ , munus martium pertimefeens , pollicem fibi prœcidit , quos jocaliter murcos appel- lant^Xr. 12.). MURCIA , déeffe de la pareffe , qui avoit u* temple à Rome fur le mont Aventrn. C ctoit la divinité favorite du beau fexe, au rapport de Plutarque. Mais je crois qu’il confond cette di- vinité avec V ér.us furr.ommée Murtia. Ml&CUS , furnom de la famille Statia. MURENA , furnom des familles Licikia 8 c Tzrentia, C c ij 404 MUR MUREX ferreits. Voyez. Chausse-TRAPe. Murex 3 coquillage qui fs r voit a faire !a cou- leurpourpre par le moyen d’u.ne iîqueur renfermée dans foa corps. Pline dit qu on s efforçoit de le prendre vivant , parce qu ii perdoit ce fuc ayec la Vie * V iv o s ccp£T6 con&nduïsc ? quia cilttl vitù fuccum ilium evomunt. Voyez. Pourpre. MURGANTIA , sans le Samnium. MïPrÀiî- TIA en caraderes étrufques. Pellerin a publié une médaille de bronze auto- nome avec cette légende. MURI A , eau dans laquelle on avoir dilïous da fel marin. Les romains en fervcient fur leurs ta- bles, pour la mêler avec les mets., comme nous faifons du fel fervi dans les filières. Iis plon- geaient dans la muria les poifÜons' & les viandes qu’ils voulaient ccnferver. On les appelloit alors muriatica {Riant. Poen. i. 2 . 3Z. ,). Ilsappeîîoient muria dura une eau faturée de fel marin , au point de n’en pouvoir plus dilïbucke. Columelle ( XII. 6 . ) .enfieigne le moyen d’obtenir la ''maria dura. Elle fervent pour leffiver les olives. Les médecins faifoient un grand ufage de la muria poor laver les plaies, pour prévenir la-gan- • grène , &c. La muria là plus recherchée étoit celle d’An- tibes , de Thurium ( Plin. 31. 8. ) & de la Dal- matie. On la faifoit avec le fang & les autres li- queurs qui s’écouloient des thons après leur mort, ôn la mêioit au garum pour le rendre plus fluide, & en . faire un afTaifonnement parfait appelle faujfe-noire. • ■ - Pollux ( VI. tç), ) & Athénée ( X: ) racontent qu’on prepefoit des énigmes, grypkos , dans les repas , que l’on donnoit un plat de viandes à celui qui les devinoit j mais' que ceux qui ne les expïi- quoient pas , étoient condamnés à mêler de la muria dans leur boiflbn , & à en avaler une CGupe fans prendre haleine. * MURIATICA. Voyez Mu f *? a , MURIER. Vaye^ ThisBÉ. MURILEGULI 3 pêcheurs employés à re- cÆeillir les- murex dont on tiroit la pourpre. MURINES, M U PUNITES , f Vlîl dans lequel en faifoît difîbudre de la myrrhe. Les romains .praKnt des grecs^ ce goût bizarre , & les coünifinnlf lui' -at- tribuèrent une vertu excitative qui . la leur -faifoit rechercher. Muninum mihi adfit t dît une d’e'ies M U R dans un ancien comique, quo virilibas armzs occur ■> ram fortiufcula. • MÜRRINS ( Vafes), MURRATA, MUR. RINA, dérivés de MURRA, pierre avec laquelle on les croyoit fabriqués. P^rmi les riches dé- pouilles que Pompée , vainqueur de Mithndate & maître d’une partie deJ’Afie, fit voir à Rome, lorfqu’il obtint le triomphe , entre une infinité de bijoux de toute elpècê, de pierres précieufes , & d’ouvrages ineitimables où Part le diiputoit à la- nature , on admira pour la première tas plufieurs de ces beaux vafes appelles vafz murrhina. C’étoit une nouveauté pour les romains, une nouveauté de matière fragile, & qu’on leur préfentoit comme une chofè auffi rare qu’elle étoit parfaite ; on en voulut à tout prix. On vit un ancien cenfuî y confumer tout fou patrimoine , acheter, un feuî de ces vafes 70 ta- îens, qui font plus de 150 mille livres de notre monnoie, & boire , tout brifé qu’il étoit , fur fer bords , avec la même fatisfaStion , & peut-êire encore plus de délices , que quand il était entier. Mais Néron , & Pétrone le miniftre de fes plai- llrs'j allèrent bientôt au- delà , & l’on n’ofe écrire les femmes qifils y de'pensèrent , on craint de hêtre pas cru. Une pareille folie étoit digne d’un empereur, qui, après avoir .raffemblé autant qu’il avoir pu Ae ydfes de cttte efpèce , &.en'avoir en- richi klthéâtre fur lequel iLofoit faire à la vue de toute If capitale , le perfonnage d’a&ur, nerou- giifoit pb-iîiE de recueillir jufqû’aux débris de ces vafés , de leur pre'parer un. tombeau , & de Ses y placer , à la honte du fiècle , avec le même appa- reil que s’il fe fut agi de rendre un honneur fem- blable aux cendres d’Alexandre. ,11 en couta à Pétrone pour acquérir un baflîn j trulîiim mttrrhiniùn ± 300 talées , qui réduits à' leur moindre valeur font la fournie de' 720. mille livres ; & Néron en dépenfa autant pour un vafe à "deux ar.fes de la même matière. . Pline , qui ■ s’eft attaché à décrire l’augufte cé- rémonie du tribraphe de Pompée, d’après les fêtes mêmes qa’iLavoit eus en - communication , nous parlé .de vàffs faits avec de l’or Se avec les pierres, les plus précieufes , qui ornèrent ce triomphe , & qui étoient en grande abondance. C’ étoient les vafes de Mithridate , mais cet écri- vain ne tarde pas à nous avertir que ce fut en cette oecafîon qu’on vit paroître les premiers vafes mur- rhins , vafes qui furent reçus avec une admiration mêlée , fi on peut le dire , de- refpecl , jufqfte-Ià que Pompée crut qu’il étoit de for. devoir d’en confacrer au moins fix dans le temple de Jupiter- Capitolin. . Ces vafés étoient précieux par leur belle foribe. M U R Uur éclat , leur tranfpcrence en plufienrs endroits. On r»’eft pas d'accord iur leur macère ; mais en conçoit bien qu’eile n’eccit pas de myrrhe , fubftance réiînc-gômmeufe ; cette idée feroit ri- dicule. Plufîeurs favans ont jugé que ces vafes étoient d’une forte d'agate , comme , par exemple, de celie que Pline nomme attachâtes ; mais Cctre conjecture très-vraifetnblable offre des difficultés apparentes. Ces vafes murrkins étoient d’une grandeur confidérable, ayant une même crfpofî- tïon de figures , avec des ornemens de couleurs différentes du fonds ; or la nature produit rare- ment des morceaux d’agate d'une certaine éten- due ; on n’y trouve jamais les mêmes difpofiticns de figures; il eft centre le caractère de l’agate d’être litée en fens contraire , comme il le fau- drait , p'our rencontrer dans le même morceau des ornemens d’une couleur différente du fonds. Ces raifons ont déterminé quelques favans à penfer que les vafes murrkins étoient des procédés de Part, 8 c c’eft peut-être le feul fujet fur lequel Jules Céfar Scaliger & Jérôme Cardan fe - foi tnt accordés. Ils ont avancé tous les deux que les vafes murrkins ve. noient de l’Inde j & qu'ils étoient de porcelaine. Mariette a adopté la même opinion, & s’eft li bien attaché à la faire valoir dans fon Traité des pierres gravées, que Caylus avoue que fes preuves l’ont convaincu. _El!é$ ont paru au chevalier de Jaucourt d'autant plus vrarfembla- bles , que Properce dit pofititivement que les vafes murrkins fe faifoient au moyen du feu : Myrrheaque in parthis pocula coclafccis. Voici l’opinion du favant Winckelmann fur les vafes murrkins . Il explique une cornaline de la -coüeciion de # Stofch , fur laquelle eft gravé un vafe murrkin. a anfes , auquel un dauphin placé au milieu de deux épis de bled fe rt de fupport ; furie vafe eft un oifeau. «J’appelle, dit-il, ce vafe un vafe murrkin. parce que nous avions dans notre cabinet un beau fragment d’un ftmbîable vafe à anfe , qui reflembloit allez à celui que reppéfehra cette gravure. Nous y reconno-ffcns tous les ca- raétères que Pline donne aux vafes murrkins ( LU. XXXVII. 8. ), & qui font ceux de la belle forte d’agate , appellée fardontque , parce qu’elle eft compofée en très grande partie de ( Joan. de S. Laurent délit pietr.pref. degiï ant. Diff. I. c. pates de verre, avec lefquelles on pouvoir tromper de temps en temps ceux d’entre ics romains qui n’étoier.t point de grands connoif* ieurs 5 mais* on trompoir infailliblement par ce moyen des nations allez grcffières 8c barbares , comme ies moicopnages , gc toutes celles qui ha- bitoient le long de la côte orientale de l’Afrique, depu, s la hauteur du quinzième degré, j-.fcu’aCX environs de Bérénice Epi-dires ou le cap Rasbel. rtu.n voyons-nous que la majeure partie des faux mignns p ilioit dans les ports du golfe Arabique y * erzpl. Mer. Erythr. p. 145. ) , où les vaiffeaiix s en chargeoient pour les porter à ces peuples août je viens de parler , 8c auxquels ces valès pouvoient fervir à contenir toutes fortes de ii- queuis , pourvu qu’elles ne fuffent ni bouillantes ni trog chaudes ; car on peut bien croire que les taux murrins ne réfiftoient pas aux mêmes épreuves que les véritables , qui doivent avoir difparu entiè- rement par les invalîons des barbares qui en au- ront enleve 8c bwfé une grande partie ; 8c on peut foupçonner que ce qu’il y a eu de plus pré- cieux en ce genre à Rome a pafle enfuite à Conf- tannnople , où ii feroit impoffible aujourd’hui de retrouver un feu! débris de la ftatue de verre co- loré, dans le goût de l’émeraude, cu’on y voyoit au temps de ! empereur Théodofe , 8c qui étoit de même , fuivant la tradition confervée dans Cé- drène {page 312.) , un ouvrage exécuté en Egypte fous Séfoiiris. Si des monumens d’un tel volume ont été anéantis , il eft aifé de fe figurer quel aura été le fort des vafes murrins , prefque aulfi fra- giles que le verre ». MURHA. Voyez Myrhe. MURROBA 1 xIARII. V. Mtrobathb.as.ii. MURTEA , > . , MURTIA , f m rnorn donne a Venus , à caufe du myrtke qui lui étoit confacré. MUSA, reine de Bithynie. I! faut confuiter Maffei 8c M. Eckhel fur cette reine 8c fur la médaillé qu’ils lui attribuent. Musa, arbre dont les feuilles ferment la cou- ronne d’Ifis. LVyiy Isis. 2 oS M U S M U S MUSA , déefle dés payens, qu*oa «r.yôquoit, & à laquelle on facrifioit , pour empêcher les méd: fiances ; on la nommoit autrement Tacha. On ia difoit fille du fleuve Ahr.on. E le avoit été très-caufeufe , & elle avoit rapporté à Junon les amours de Jupiter avec Jutuma. Ce dieu en fut fi irrité , qu'il lui coupa la langue , Se ordonna à Mercure de la conduire aux Enfers, parce quelle étoit indigne de voir le jour. Mercure , en la con- daifant , fut touché de fa beauté, la féduifit, Se ia rendit mère de deux enfans nommés Lares , qui furent les dieux tutélaires , otr les génies , qu’on croyoit être les gardiens des hommes pendant leur vie. Il ne faut pas la confondre avec Mtiiimus , dieu du lilcnce , dont il fera parié ci-après. MUSAGÈTES , ou le conducteur des mufes- Ce nom fut donné à Apollon , parce qu’on le re- préfentoit fou vent environné ou accompagné de ces doctes fœurs. Hercule eut le même fumoirs. Le culte de i’Hercule mufagetes fut apporté de Grèce à Rome par C. Fulvius qui lus bâtit un temple dans le cirque de Flaminias , où étoient a u fit les neuf fœurs. Il les mit fous la protection d’Hercule , parce que Je héros doit procurer aux mufes du repos en les protégeant, & les mufes doivent célébrer la vertu d’Hercuie. L’Hercuie mufagète eft défigné par une lyre , qu’il tient d’une main , pendant qu’il s’appuie de l’autre* fur fa maflue. MUSAICUM. Voyez Monique. MUSARAIGNE. « Entre les fuperftitions égyptiennes , dit PaW, il en eii quelques-unes dont on ne découvre d'abord ni la caufe pro- chaine, ni h caufe éloignée. Telle eft , par exem- pte , la dévotion envers les Musaraignes , qu’on révércit dans la ville d’Athrihis , & qu’après leur mort on embaumoit pour les porter à But© où étott leur fépulture , quoiqu’il y eut plus de dix-neuf lieues de dillaace de Buto à Athnbis ». '« Comme dans ce petit animal les yeux font prefqu’aufll cachés que dans la taupe , "Plutarque prétend que les égyptiens le fuppofoient entière- ment .aveugle , & lui trouvaient quelqu? rapport avec i’affoi b liflement de la lumière dans ia* lune cui décroît, & avec YAtkoroa cet attribut de la divinité qu’on avoit perfonaiSé/ous ce nom ia, 8e qui rfiétott autre chofe que l’incomoréhenfibilité de Dieu, comparée aux plus épaifîes ténèbres de mii i àu eaho s. Mais avant quon- ait pu par- vemr à as firmlitudes fi forcées , fi compliquées enfin , il faut bien qu’on ait reconnu dans la Mafà- raignc quelqu autre propriété beaucoup plus natu- relle i & j ai toujours foupçonné que les égyptiens rangeaient cet animai , tout comme les naturaliftes gri_.cs , d*ns la cialîe des belettes, qu’on ne tuoit son plus que les ichneumons, que nous fayons T avoir été confacrés à l’Hercule égyptien , qui ns fut jamais qu’une feule & même divinité avec Hercule de Thèbes en Béotie.. ( Les grecs nom- maient ia Mufaraigr.e fouris-belette , parce qu’ils la croycier.t compofée de ces deux efpèces : Sc elle reffemble beaucoup à la belette , & point du tout à une araignée }. Mais , comme dans la Béotie on ne trouve point d’ichneumons , les thébains a voient cru pouvoir , fans aucune difficulté , les remplace? par les belettes, auxquelles ils rendaient un culte religieux. Et quoiqu’ils foient grecs de nation , dit Eiien , ils ne méritent pas moins d’être à jamais l’objet de la nfée à cauîe d’une dévotion fi impertinents* Thebani , quamvis natione gr&ci , ri fa faut obrnendi , qui mufiellam , ut audio , reli - giose cohint ( De tiat. animal, lit). XII. cap. y, V Mais la guerre que ces animaux font fans ceflfe aux rats & aux fouris , avoit porté les égyptiens à les mettre fous la proteétion des loix ; & il leur a fuffi de trouver dans la Mlufaraigne quelque chofe qui reffemblât tant foit peu à la belette , pour imaginer enfuite toute la doctrine fymbolique dont on vient de parler ». MUSC. « En falfant percer , dit Captas ( Reci r. p. 48. ) devant moi un petit trou dans, le def- fous de ce fragment d’albâtre égyptien, pour le pofer fur un ptedefhl , le conferver & le voir plus aifément , le premier coup d’outil le divifa ea deux parties égales , & dans toute fa longueur. Je re doutai pas d’une caffure ; mais je fus étonné de voir que ce morceau avoir été travaillé dans cette intention , c’eft-à-dire évuidé à de'ffein , & qu’on avoit enfuite employé du gypfe ou des ma- tières calcaires très fines , pour réunir les deux pièces. Cette opération avoit été fi parfaitement exécutée , que malgré l’attention avec laquelle j’avois examiné ce morceau , je n’a vois apperçu aucune apparence de réunion ; ce qui prouve que l'ouvrage avoit été terminé après une opération, dont l’objet étoit l’introduâion du mufc. En effet je le trouvai encore placé dans l’efpace d’un quarré long d’environ fîx lignes. Ce mufc ea poudre exif- toit donc quand les deux parties fe féparèrent. Je le fis tomber en l’examinant , & fon parfum avoir conferve toute fa force. L’odeur pouvoir s’exhaler autrefois par les pores de cet albâtre , ou peut-être par des petits trous faits àcedeffein, & que la * craffe ou les ordures ont bouché dans la fuite $ peut-être auiîi que l’excefiîve ardeur du foSeil , à laquelle on expo.foit ce monument , ou même une chaleur artificielle , fervoient à flatter la fùperfti- tton par l’odeur qui fe comrr.uniquoit. Je croirois aflfez que l’on préféroit le dernier moyen. Car en faifant recol'er quelques-unes de ces petites figures égyptiennes de terre cuite , & d’efpèce de porce- laine recouverte d’émail , elles ont rendu une odeur de mufc , quand en les a préfentées au feu néceffaire à cette petite opération , & j’ai répété cinq ou fix fois cette expérience ; mais je Val point M U S po:nr recorna eue le mufe eue été introduit dans uns chambre ou cellule , comme je l'ai trouvé dans te Çhinx de ce numéro ». MUSC A , mm fous lequel on défirnoh à Rome u paraître, c eir-a-dne , un homme qui recherche les bons repas , comme les mouches recherchent les Viandes ( Plaute, Poen. 3. 3. 77. ) : L\C. Hojpitium te ajunt quirltare. Col. Qu&rito. Ll C. La zlli aixerunt, qui hïnc h. me abieriint modo, 1 e quaritare a mii'cis. Col. Minime gémi um. Lyc. Qu ta :ta ? CoL. Quia à mufeis fi mihi kof- p:t:um qu&rerem , -Adveniens hue item in. carccrem recta viâ. M' r scA æxza , jeu d’enfâns en ufage chez les grecs , qui s'introduit chez les romains , & qui eit \ e.iu tufqu à nous fous le nom de collin-mail- lart. l ullux explique la manière dont ce jeu fe jo aoir : Mufca &nea : Fafciâ pueri oculos obligantes hic quidem convenitur clamans , eneam venabor mujeam. Hivero refpondentes , venaberis , fed non captes , funiculzs ipfum cetdunt , ufque dùm aliquem arnpiterit ( IX. 7. 1 MUSCARII. Vitruve appelle de ce nom des clous qui pono:ent aufli ceux de capitati & de bdU. I.s etoient tous les trois relatifs aux divers ornemens qui en formoient les têtes. Le premier lur-tout exprimoit les fommités des fleurs de cer- taines plantes , relies que l'anïs , le fenouil , &c. que^ I on appeiloit mufearium , à caufe de la ref- ie.nolance avec les chaffes-meuches employées dans les pays chauds. On en vint jufqu'à fculprer en relief des mouches fur les tètes de clous , & i aciandi en avoir acquis un à Rome peur le comte Oay.us. On voit dans la coîleâion des antiques du roi ûtux clous à tête large & travaillés , que ion croît avoir fervi aux portes de bronze du i antheon. MLSCARIUS , furnom de Jupiter. Il lUnifle Il meme chofe qu Apomyius, Voyez ce mot. MUSCELLUS. Le fchoiiafle q'Ariftophane rapporte qu un oracle ayant ordonsé à un certain Mufcellus de bànr une ville au lieu où la pluie le prendrait dans un temps ferein , cet homme dé- fefperoit de pouvoir jamais obéir à loracle, parce quil lavoir bien qu'il ne pouvoir y avoir de pluie ians nuages; un jour qu'il étoit en Italie, & le promenoit fort inquiet.une femme cui éroit avec lui fe mit a pleurer , & à verfer des torrens de „ renrpS étoît alors fort P ur & fort ferein, &. Mufcellus ne manqua pas de prendre ces larmes pour la pluie dont 1 oracle avoir voulu parier. 11 bart en ce heu une ville de fon nom. Antiquités , Tome IV. ~K T l'rl. U S 200 Le mufculi OU TKUjCLLUS f MUSCüLARII . MUSCULE , MUSCULUS. etoit une machine de guerre des anciens , que fai- lOlentagir les mitfcuiarii. Céfar {De beilo ci-cil. L II. c. 10. ) décrit une de ces machines eue fes foliars conirruiilrenr pendant le liège de Üarfeille , pour aller à couvert jufqifau pied de la muraille & la fap- per.\ igenère,dans fa traduction de Cefar, l'appelle un mantdet de charpentier. C etoit comme un oerteau de charpexr.e couvert de terre, de tuiles , fie peau crue, &c. Végèce ( Lh. IV. 16. ) dé- crit la même machine; mass il dit qu'eiie fervoit aux foidats qui porcoient de la terre &: des pierres pour frayer le chemin aux tours roulantes. Le mufcule dt s anciens étoit une véritable tortue , fort baffe , d une très - grande longueur & en combie aigu. Nous l'appellerions au'ourd’hui une galerie de charpente ; il fervoit pour aller à la murame , & pour la renverfer par la fappe. foldat ou travailleur faifoit avancer devant lui cette machine par le moyen des roulettes fur lefquelles elle étoit foutenue. Céfar diiîingue fouvent la tortue du mu feule. r-e chevalier Folard dit que c'étoit une efpèce de mantelet-eu gabion , fait en demi-cercle , fervant pour 1 ufage dont on vient de parler , par le moyen des roulettes , & il fe mocque de ceux qui en font une boîte carrée, renfermant un reffort quon faifoit jouer par le moyen d'une manivelle, pour dégrader & miner les murs de la ville af- iiegee. L Académie mu feule , &• c’eft le mot que ■ on emploie ordinairement, à moins qu'on n'aime mieux fe fervir du mot latin mu/cu/us,‘ MUSE. Voye 1 Muses. MUSEARII , ouvriers en mofiïque. MUSÉE , bâtiment deftiné aux fclences & au- arts. Voyez Muséum. MUSÉES .fête que célébroient les thefpiens iur le mont rieiicon , en l'honneur des mufe< On es célébrait avec toutes fortes de jeux & de fo- lemmtes. Elles duraient neuf jours , à caufe du nombre des mufes. Les macédoniens célébroient aufli les Mufes f 8 ”"*: “ donneur des mufes & de Jupiter \ reur roi Archelaiis avoir inftitué ces fêtes. MUSEIAR IUS ( Gruter. jS5. 3 . ) , oir mofaïque. ' . rier en MUSES. Ces déeffes 5 cé'èh' -res chez les D d pec- 2 I0 M U S £e c, étoient filles de Jutiter&de Mnémofioe , oit Héfiode. Quand elles étoient dans l’Olympe, êlks chanroitnt les merveilles des dieux. E.. es connoiffoient le pafle, le pretôr.t & 1 avenir , & rien ne réjouiflbit tant la cour ceiefie , que leurs roix & leurs concerts. Il n’y eut d abord que trois mufes > au rapport de ïkiiianias > qo nt ±e culte fut établi dans ia Grèce par les aioides , qui les nommèrent Méiété, Mnémé & Asdé , c'efi- à-dire la Mémoire , la Méditation. & le Chant: d’où il’eft-aîfé de juger qu’en donnant ces noms aux mufes , on ne falloir que penonnifier ^ les trois chofes qui fervent à compofer un poème. Héfiode eft le premier qui ait compté neuf mufes. Varron donne une raifon fingulière de ce nom- bre de neuf : « La ville de Sycione, dit-il , donna ordre à trois fculpteurs de faire chacun trois ftatues des mufes , pour les mettre au temple d’Apollon , & les offrir à ce dieu , & cela dans le deflein de les acheter de celui des finaipteurs qui jes aurcit le mieux travaillées ; mais s’étant rencontre que toutes celles des trois fculpteurs étoient également belles, ia ville les acheta pour les dédier à Apol- lon. Il a plu à Héfiode d’impofer des noms à chacune de ces fiâmes. Ce n’eft donc pas Jupi- ter/continue Varron , qui engendra neuf mufes ; mais ce font trois fculpteurs qui les ont faites. Il ne faut pas dire que cette ville avoir ordonné de faire ces trois ftatues , parce que quelqu’un d’en- tr eux les avoit vues en fonge , ou parce qu’elles s’étoient préfentées à fes yeux en ce nombre ; mais parce qu’il n’y a que trois fortes de fons & de manières de chanter , favoir de la voix & fans infiniment , du feufle avec des trompettes & des flûtes , & de la pulfation avec des cithares , des cymbales & d’autres inftrumens fembiables ». Voyez une autre raifon du nombre de neuf, au mot Piérüs. Dîodore donne encore aux mufes une autre ori- gine. Ofiris, dit-il, aiœoit la joie , &'prenoit plaifir au chant & à la danfe 5 il avoit toujours avec lui une troupe ce muficiens , parmi lefquels étoient neuf filles , inftruïtes de tous les arts qui ont rapport à la muficue ; c’eft les grecs qui les ont appelle les neuf mufes /.elles étoient conduites par Apollon , frère du roi. M. Leclerc ( dans fes Notes fur Héfiode ) croit que la fable des mufes vient des concerts que Jupiter avoit établis en Crète , & qui e’toient compofés de neuf chan- teufes ; que ce dieu n’a paffé pour le père des mufes, que parce qu’il eft le premier parmi les grecs qui ait eu un concert réglé , & qu’on leur a doncé Mnémofine pour mère, parce que c’efi ia Mémoire qui fournit la matière des vers & des poèmes. • L’opinion commune efi donc qu’il y a neuf S M U S mufes , qu’ Héfiode a nommées en cet ordet Qio; Euterpe , Thaiie , Melpomene , i nerpfichore 3 Erato‘, Polymnie, Uranie & Calliope , la p| as favante d’entr’eiies. «On les fait préfider , oit en- core Dîodore , chacune en particu ier à différens arts, comme à ia mufîque , à la poéhe , a la danfe , aux chœurs , à l’aftrologie & à plufîeurs autres. Quelques uns difent qu’elles font vierges , parce que les vertus de 1 éducation font inaiteraDies ( I| n’y en a prefque pas une à qui differens auteurs n'aient donné des enfans. ). Ehes font appeilées mufes , d'un mot grec ( , infiruire^ des chofes fecretes ) , qui lignifie expliquer les myfteres , parce qu elles ont enfeigne aux hommes des chofes très-curieufes & très-importantes , mais qui font hors de la portée des ignorans. On dit que chacun de leurs noms propres renferme une^ allégorie particulière. Clio , par exemple, a été ainfi ap- pellée parce que ceux qui font loués dans les vers acquièrent une gloire immortelle ; Euterpe , à caufe du plaifir que la poéfis Evente procure à ceux qui ‘l’écoutent ; Thaiie , pour dire quelle fleurira à jamais s Melptmène , pour figniSerque la mélodie s’infînue jufque dans le fond de Lame ■ des auditeurs; Terpfichore,pour marquer le plaifir que ceux qui ont appris les beaux arts , retirent de leurs études ; Erato fembie indiquer que les gens favans s'attirent l’eftime & l'amitié de tout le monde ; Polymnie avertit pat fon nom que plu- fieurs poètes font devenus illuftres par ie grand nombre d hymnes qu’ils ont confaerees aux dieux. Cn fe fouvient , en nommant Uranie , que ceux qu’elle inftruît élèvent leur contemplation & leur gloire même jufqu’au ciel. Enfin , la belle voix de Calliope lui a fait donner ce nom , pour nous ap- prendre que l’éloquence charme l'efprit , & en- traîne l’approbation des auditeurs ». On verra d'autres allégories dans l’article de chacune des mufes. Les mufes furent non-feuî'ement furnommées déeffes ; mais elles jouirent encore de tous les honneurs de la divinité ; on leur effroir des facn- fices dans plufleurs endroits de la Grèce & de !â Macédoine. Dans l’académie d’Athènes , elles avaient un autel fur lequel on facrificit fouvent. Lermont Heîiccn dans la Béotie , ieur écoit con- facré , & ies thefpîecs y célébroier.t chaque année une fête en •l’honneur des mufes dans laquelle i! y avoit des prix pour les muficiens. Rome avoit auffi deux temples des mufes dans la pre- mière région de la ville, & un autre des camènes dans la même région. Mais perforine ne les a tant honorées que les poètes , qui ne manquent jamais de les invoquer au commencement de leurs poè- mes , comme des déeiîcs capables de leur infc pirer cet enthcufiafme qui eil fi effentiel à leu* art- Clio préfidoit à l’hiftoîre , Meipomène à la tra gédie , Thaiie à la comédie , Euterpe à la flûte & M U S aux autres rnSrumens à vent; Terplïchore avoir in- venté la harpe, Erato la lyre Se le 'uth,Ca'liope les vers héroïques; Uranie étoit la déeffe de l’aftrologie, & Polvmnie de !a réthorique. On les appelloit Aga- nippiaes , de la fonta ne d’Hyppocrène qui avoir le nom â’Aganippe y Aonides , des montagnes d’Ao- nîe ; Camccm , à canendo , chanter; Cafialid s , de Cad a lie , fontaine du Parnaffe ; Héücormdes , d’Hélicon , montagne de Béotie ; Méonides , de iMéonie ; Olympiades , du rhont Olympe ; Pégafi- des , à caufe du cheval Pégafe qui , d'un coup de pied 3 fit fortir FHippocrène ; Piérides , du mont Piérius , où elles fe plaifoient à habiter ; Tkefpia- des , de Thefpie , ville de Béotie, où elles étoient fînguîièrement honorées. Les mufes 8 c les grâces n’a voient le plus fouvent qu’un même temple , pour défigner l’union intime qui régnoit entre ces divinités. On ne faifoit point de repas agréable fans les y appeller les unes & les autres , & fans les honorer de libations com- munes. Héfiode , après avoir dit que les mufes ont éta- bli leur féjour fur l’FIélicon, ajoute que l’amour & les grâces habitent auprès d’elles. L’amour n’y étoit pas déplacé; car plufîeurs d’entt’elles cédè- rent à fon pouvoir. Orphée étoit fils de Calliope. Platon ( Sympof ) parle des amours de Polymnie & d'Uranie. Quelques anciens dérivoient le nom d’Erato , «*-<>' tS f«£v , de fes amours. Les Sirènes, félon Apollonius (IV. ) , étoient ifiùes de la vio- lence que fit à i erpfichore le fleuve Achélciis. « On peut , dit Winckelmann ( Hift. de l’art. 4. 2. * ) , juger affément de la beauté que les anciens artifles affedtoient aux mufes. On les voit repré- fentées fur differens monumens avec bien plus de variété dans le mahitien , ainfî que dans la poiition & dans l’adion , que les autres nymphes. Mel- pomène , la mufe tragique , fe diftingue de Thaiie, la mufe comique , indépendamment des attributs qui la caradérifent ; & Thalie , fans défigner nommément les autres mufes , .fe diftingue d’Eraio & de Terpficore , qui préfident à la danfe. Le caraftère & le maintien de ces deux dernières mufes auroient du donner d’autres idées à ceux qui ont fait une déeffe des fleurs de la fameufe ftatue qui eft dans la cour du palais Farnèfe, & qui relève de la main droite fon vêtement de défions, à la manière des jeunes danfeufes. Induits en er- reur par l’addition moderne d’une guirlande de fleurs qu’elle tient dans la main gauche , ils en ont fait une Flore , & elle n’eft connue que fous ce nom. Sans autre examen , cette dénomination a fervi en fuite à faire donner le nom de Flore à toutes les figures de femmes , dont la tête eft couronnée de fleurs. Je fais. bien que les romains avoient une déeffe Flore ; mais cette divinité étoit inconnue aux grecs , de qui nous admirons i’art M U S si i ! dans ces fortes de flatues. Or, comme i! fe trouve j plufieurs mufes beaucoup plus grandes que !e na- i tu r el , parai, icfquelles celle quftété mets morpho- fée en Uranie, fe voit suffi au palais de Farnèfe, fi je fûts afiùre que cette prétendue Flore repréfente ou Erato ou Terpficfcore». « Comme il eft difficile , dit Winckelmann , de diftinguer la grâce fubiime de la grâce attrayante , il faut obferver avec foin la première dans une mufe , p.us grande que le naturel , & confervée au palais Barberini , & tenant dans fes mains une grande lyre nommée barbitou. Je crois que cette ftatue eit de Sa main d’Agéiades, maître de Po- Ivclète , & faire par conféquent avant Phidias. Tandis que vous aurez i’efprit encore rempli de cette figure , tranfportez-vous au jardin du Pape fur le Quirinal, & coatemplez-y une autre mufe , portant une lyre toute femblable & ayant un ajuftement pareil à la première. Après avoir com- paré l’un avec l’autre, vous trouverez la grâce attrayante imprimée à la belle tête de cette der- nière figure ». « Une des plus anciennes flatues de l’art grec , qui foit à Rome, & qui date environ de la 77 e Olympiade , eft une mufe qui tient une grande lyre , & qui fe trouve au palais Barberini ; cette figure, deux fois grande comme nature, porte tous les cara&ères de cette haute antiquité. En veitu de ces caraétères , elle pourroit être une des trois mufes exécutées par trois grands artiftes : l’une , de la main de Canachus de Sicyone, tenoit deux flûtes ; l’autre , faire par Ariftocle , frère de Canachus , avoir une lyre nommée ckelys ; & la troifième , qui étoit un ouvrage d’Ageiadas d’Ar^- ges , portoit une autre lyre appellée barbytos. Cette notice nous a été confervée dans une épi- gramme d’Antipater (Antkol. i. IV. c. 1 z. p. 354.). Si cet Antipater eft de Siion , comme ii le paroît par une autre épîgramme faire fur un Bacchus placé à côté de la ftatue d’un Pifon , & compofée fans doute à Rome , il y a grande apparence que cette épigrarr.me a pour objet les trois mufes qui étoient à Rome , & que notre poète Sidonien a vécu dans cette ville. Ceci pourroit fervir à prou- ver l’opinion que je cherche à établir ; du refte , il n’eft pas poiïible d’indiquer pofitivement la différence des divers inftrumens de mufique que nous défignons dans les langues modernes par le terme de lyre. Les auteurs anciens même confon- dent iyra avec ckelys ; de forte qu’ils en attribuent l’invention tantôt à Mercure , tantôt à Apollon, l! s’enfuit .toujours de- là que lyra & ckelys ont été fîtron Je même infiniment , du moins très- reffemblant. On voit la lyra dans Iss mains d’une mufe des peintures d’Herculanum , avec cette inf- cription : TEl’riXOFH ArpAN ; c étoit une. petite lyre , & faite vraisemblablement comme celle cui fut fabriquée. par Mercure avec l’écaiHé d’une D d ij 512 M U S tortue , & qui s’appclloit de-ià ckelys : c’eft fous cette forme qu’on vpit cette ivre aux pieds de ia itatue de Mercure dans la vida Négrcni ; de-Ià vient qu’Aratus no nme ckelys la petite lyre ( Fkœnomen.. 264- ) , pour la diitinguer fans doute de ia grande lyre , nommée barbytos ; & cela, non comme fe l'imagine. le fcholiaite de ce poëte , parce qu'elle a peu de front. Quant à la lyre de la mufe à u palais Barberini , elle eft de la grande efpèce, & reffembiante à celle que tient Apollon dans un autre tableau d'Herculanum (t.II. tab. 1 .). Ii paroît que cet inilrument eft le même que celui qui s’appelle barbytos , & que Pollux nomme barymzcos , c’eft-à-dire , garni de gtoffrs coi des ", « En conftquence de cette conje&ure , je me figure que la mufe d’Ariftocle aura tenu une petite lyre nommée ckelys , & celle de la main d'A- géiadas une grande lyre appellée barbytos. Il s’er, fuivroit de-là que la mufe Ba-.berini feroit un ou- vrage de ce dernier fcuipteur. Suidas fe trompe lorfqu'il nomme l'auteur de cette mufe Geladas , au lieu d'Agéiadas , faute que Kufter n’a pas re- levée dans ia dernière édition du lexicographe grec ». « La mufe du palais Barberini offre une fingula- ’rité qui fe voit auffi à la tête coloffale d'Antinoüs de Mondragoné, près de Frefcati. A la tête de cet Antinous , la prunelle eft faite de marbre Palombino,très-bIanc, fous le bord des paupières, aînfi qu’aux points lacrymaux , il eft relié la trace d’une plaqué d’argent très-inmce , qui fervoit , félon toutes les apparences , à revêtir entièrement la prunelle , avant qu'on eût mis ce’le qui exifte aujourd’hui. L’obiet qu'on fe propofoit étoit d'imiter , par l’éclat de l’argent , la véritable cou- leur de cette tunique brillante & blanche qu'on zppelle la. cornée. Cette plaque d'argent eft dé- coupée tout autour, depuis le devant de la pru- nelle jufqu'au cercle de l’iris. Au centre de cette partie colores de l’œil , il y a un trou encore plus profond , tant pour marquer l’iris , que pour indi- quer la prunelle ; ce qu'on aura fait avec deux différentes pierres précieufes , afin de repréfenter les diverfes couleurs de l’œil. C'eft de la même manière qu’ont été incruftés les yeux de' la mufe Barberini , ainfi que nous en pouvons juger par la bordure d’argent qui règne tout autour des pau- pières ». Jamais on n'a vu les mufes avoir le feîn décou- vert. Ces divinités font toujours repréfentées yetues avec Sa plus grande décence ; tandis que aes nymphes font toujours peintes derai-nues. On peut les diitinguer par ce caractère. On voit les mufes fur les médailles de la famille Pomponia, où elles font allufion à fon furnom Mufa. Elles font fcu’ptées fur un farcophage du M U S Capitole , fur un fécond de la villa Mattéi , ou- blié par S.pon , Gronovius & Montfaucon, cui en a fait graver deux autres du mufeum Gruftip.iani • fur un troisième' de Sainte-Marie fur l’Avèndn du prieuré de Malte à Rome, &c. Le pics fouvent les mufes y paroiifent vêtues de longues tuniques & de manteaux très amp es, & portant une ou deux j? urnes droites dans leur cheve t:: e, furie milieu du front, à la 0 alliance des ch: veux. plumes font une allufion aux ailes qu’elles prirent pour échapper à la violence de Pierius , r m de Thrace , eu plutôt aux ailes des fïtènes , qu'elles leur coupèrent après les avoir vaincues par leurs chants. On vo:t très-dilf.râement ces plumes fur un bas-relief du palais Barberini , au mufeum du Capitole {tome III. tab. 39. ) , & à la vida Alb.ifii. PhurnutJS (de natura Deor. c. 14. p. iO.) leur dont.e des couronnes de palmes ou de branches de paim er. Sur un tombeau étrnfq’ie , publié par Gori (Infer. étrur. t. III. pi. 33.), on voit les mufes qui tuent les filles de Pitrius. Ces neuf déeiies portent un diadème auquel font fixées deux plumes au-dellus & au milieu du front. 1. Euterpe tiert ceux Eûtes , eft vêtue d’une longue robe avec de gr mdes manches, & une ceinture large fur le nombril. 2. Uranie a une fphère à fes pieds : on ne peut diftinguer fon habillement. 3. Polymnie, enveloppée daus un grand man- teau, tient de la main gauche quelque chofe de peu diftinâ , peut-être une partie de fon manteau , ou plutôt un volume roulé. 4. Thalie. On n'en voit que la tête, & le unique qui eft à fes pieds. 5. Terpfîchore joue de la lyre avec un pleBrum ; e;!e porte une longue robe attachée avec la cein- ture des femmes , & ayant des manches jufqu’à la moitié de l’avant- bras. 6 . Calliope n’a aucun attribut , porte un man- teau plié en baudrier autour de fon corps : elle tient des deux mains une Piéride. 7. Clio ou Erato n’a aucun attribut , ne porte qu’une fimpîe tunique avec un amiculum , fans manches , & une ceinture : elle rient des deux mains une Piéride. 8. Erato ou Clio 'eft vêtue comme 7 : elle tient deux courroies , & de la gauche une Piéride qu’elle châtie. M U S S>. Melpomène eft enveloppée dans un grand manteau , & tient un poignard pointu. On voit dans la coîleftion des pierres gravées de Scof:h , fu' v.rrs ;. à re antique , la tête de Mei- pomène , mu/e de la tragédie , regardant un mafque tragique. Ceux qui expliquent ce fujct en difant que c’cft un oracle d'Orphée , n'ont pas confiilté les pierres gravées , où cette mufe eft debout , appuyée fur une colonne, tenart & regardant avec attention un mafque trag'que , parfaitement reffenribtant à la prétendue tête d'Orphée. D’ail lents , ia tête fur cette pâte , de même que fur la gravure , où on a cru vo r Virgile & Orphée , eft fans contredit un mafque trag que , comme démontre la touffe de cheveux elevée fur la tête , appelée lyr-e; en gr ; c. d'y**! étoit une coêffure de cheveux qui alloit quelquefois en pointe, té- moin quantité de pierres gravées , & non pas un cône tout nud , comme un chapeau pointu , ainfi que le prétend Cuper. Sur une pâte antique , Me’pomène paroît à mi-corps , avec l'air per.fif. De la ma n droite eile fourrent le vêtement qui lui couvre le fein , & de la gauche eile tient une branche de laurier, aibre confacré aux mu/es. Sur une pâte de verre , dont l'original ( Mu/. Florentin, t. I. tab. XLI’l. n. il.) eft dans la ga- lerie de Florence , parcit Melpomène , mu/e de la tragédie. Celui qui a deffiné cette pierre , a pris le volume roulé ; qu'elle tient à ia main gauche , pour une taffe ; & ce que la mu/e tient de ia main dro te , il i’a mis trop près de la bouche.^ Gori n'cn a donné aucune explication. Winckelmann prend ce que la mu/e porte à la bouche, & tient du bout des do'gts, pour quelque choie qu’elle veut manger , & peut-être eft-ce du laurier ; car les anciens croyaient que le laurier infpiroit Penthoufiafine poétique : c'eft par cette raîfon que les poètes croient appelés Sx./r.tpàym , mangeurs de laurier ( Lycopkr . Cajfandr. v. 6. ). Sur une prime d’émeraude, Melpomène debout, appuyée fur un genou , ayant un mafque dans la main droite , & dans ia gauche une baguette. Sur une cornaline , Melpomène debout devant une colonne , ayant un mafque en main. Sur une pâte antique, Terpfichore debout, tenant la lyre en main. Sur une autre pâte antique , la même mu/e accordant fa lyre. Sur une cornaline , la même mu/e affife , accor- dant fa lyre. Sur une pâte de verre , la même mu/e ayant une îyre ornee d une tête de Cupidon , appuyée fur “ n ar „, e 5 * fon côté eft un. amour qui joue des deux Suces. M US a i % Sur une prime d'émeraude , Euterpe jouant des deux flûtes ; à fes pieds d'un côté eft un bâton paftoral , & de l'autre une flûte à pluiieurs tuyaux. * Sur une fardoïne , la même mu/e. On y apper- ç©:: fur les flûtes , comme dans d’autres gravures de Ja même colleétion , des éminences eu des elpeces de petits tuyaux qui font placés fur les trous {Bartkolzn. de Fibus , p. Sur une faruo ne , Poiymnie , mu/e de la rhé- torique , tenant a la main un volume roulé. On ne peut alléguer d’autre raifon de cette dénomi- nation que le rouleau , parce que dans les ftatues & bas-reliefs antiques on le voit ordinairement à ta main des rhéteurs & cle ceux qui haranguoient. Une des mu/es de l’apothéofe d'Homère, prife fans fondement par Schort pour 1a Py hie , tient ce rouleau , en faifant le gefte d’un orateur. Une figure de femme dans la même attitude , qui eft debout contre une colonne , fur une médaille de la famille Vibia ( Vaillant , n. io. Pembrocke , p. i. pi. 7 . ) , tient un rouleau femblabie, & a été prife pour Vénus avec le feeptre , peut-être parce qu'elle eft nue jufqu’aux cuiffes. On voit encore fur une médaille de Prufias ( Teutam. Num. P ■ / 97 • ) une figure femblabie , à la différence près de la feuille qu'on prétend y trouver; & Frœlich en a voulu faire une Sybille ou une prê- • treffe^ ée Cybèle. Notre mu/e a fa robe reirouflee de même au-deifous de ta ceinture, & jufques là elle paroitroic nue , fans quelques petits plis de draperie qui prouvent le contraire. Jq crois que les figures des médailles citées font habillées comme la nôtre , qui a fon vêtement étroitement joint au corps. Sur une fardoïne , la même mu/e debout auprès d’une colonne , tenant un rouleau. Sur une fardoine , la même mu/e affife , avec un rouleau en main. Sur une fardoine , Clio , mu/e' de l’hiftoire , debout auprès d’une colonne, lifant un volume déroulé , qu’elle tient en main. Sur une fardoine ,. Clio , courbée & appuyée fur le genou gauche , le pied pofé fur un chapiteau d’ordre ionique : elle lit un volume où l’on voie des caractères tracés ; à côté font les lettres MA S- Sur une pâte antique , le même fujet. Sur une cornaline , Calliope , mu/e de la poéfîe héroïque , les bras enveloppés dans fon vêtement, & appuyée fur une colonne. Sur une pâte de verre , Uranie , mu/e de Paf- tronomie , affife devant un globe , au-deffus du- quel il y a un croïffant & une étoile (Voyez Cau/ei Gemma, tab. 107 . ). ai 4 M U S Sur uns prime d’émeraude , Thsüe , mufe de la comédie , aflfife fur un autel , derrière iequ£i il y a une colonne ornée de lettons ; elle rient un mafque de la main droite , & derrière^ e.is on voir un pedum , pour dtfgner i origine ae la comédie , qui commença chez les bergers. Sur une agâthe-onyx , I halle alîife , tenant en main un mafque & un bâton paftoral. Sur une cornaline , Thalie affife , tenant de la main droite un mafque & de la gauche un thyrfe. Sur une cornaline, Thaiie affife, avec un mafque eu main , devant une colonne , fur laquelle elt placé an terms de Priape. MUSÉE , lieu de la ville d’Alexandrie en Egypte, où l’on enrretenoit aux dépens du public un’certain nombre de gens de lettres diftingués par leur mérite j comme l’on entretenoit à Athènes dans le Prytane les perfonnes qui avoient rendu des fervices importans à !a république. Le nom des raufes, déciles & proteéhices des beaux arts, étoit inconteiïablement l’origine de celui du mufée. Le mufée fitué dans le quartier d’Alexandrie appelle Bruchion , étoit, félon Strabon, un grand bâtiment orné de portiques & de galeries pour fe promener , de grandes falies pour conférer ou converfer fur des matières de littérature, & d’un failon particulier où les favans mangeoient en- femble. Cet édifice étoit an monument de la ma- gnificence des Ptolémées , amateurs & proteéleurs des lettres. Le mufée avoit des revenus particuliers pour l’entretien des bâtimens & de ceux qui i’habi- toient. Un prêtre nommé par les rois d’Egypte y préfîdoit. Ceux qui demeuroient dans le mufee , ne ccntribuoient pas feulement de leurs foins à l’utilité de la bibliothèque , mais encore par les conférences qu’ils avoient enrr’eux , iis entrete- noient le goût des belles -lettres , & excitoient l’émulation. Nourris & entretenus de tout ce qui leur étoit nécefïaire,i!s poüvoient fe livrer tout en- tiers à l’étude. Cette vie heureufe & tranquille etc it la récompenfe , & en même- temps la preuve du mérite Se de la fcicnce. On ne fait polîtivement fi le mupe fur brûlé dans l’incendie qui confuma la bibliothèque d’A- lexandrie, lorfque Jules-Ccfar afSégé dans le Bru- ch ! on, fut obligé de mettre le feu à la flotte qui étoit dans le port voifin de ce quartier. Si le mufée fut enveloppé dans ce malheur , il tft certain qu’il rut retend depuis^ car Strabon qui écrivoit fa loas 1 y ° ère , en parle comme d’un édifice îùbfiffant de fon temps. Quoi qu ü en fo:t, les empereurs romains de- venus maîtres de l'Egypte , fe réiervèreot le droit M U S de nommer le prêtre qui préfîdoit au mufée ; comme avoient fait les Ptolémées. L’empereur Claude fonda encore un nouveau mufée à Alexandrie , & lui donna fon nom. Il or- donna qu’on y lût attentivement les antiquités d’Etrurie & celles des carthaginois qu’il avoir écrites en grec. Il y avoit donc des leçons réglées 8 c des conférences faites par des profefîeurs, très- fréque'ntées , & auxquelles les princes mêmes ne dédaignoient point d’aflifter. Spartien nous ap- prend qu’Hadrien étant venu à Alexandrie, "y prepofj des queflions aux phdofoplus , & ré- pondit à celles qu’ils lui firent , & qu’il accorda des places dans le mufée à plufieurs favans. La ville d’Alexandrie s’étant révoltée fous l’em- pire d’Auréhen , le quartier de R-uchion où étoit placée la citadelle , fut afuégé & le mufée détruit. Depuis ce temps-là le temple de Sérapis & fon mufée furent le refuge des livres & des favans. Mais, fous Théodofe,Théophile, patriarche d’Ale- xandrie , homme ardent , fit démolir le temple & le mufée , enforte que la réputation de cette dernière école fut tout ce qui en fubfifta jufqu’à l’année 630 de Jéfus-Chrift, que les farrafins brûlèrent ies ; reftes de la bibliothèque d’Alexandrie ( Mém. de l’acad. tom. IX.). Musée ( Géog. anc. ) , colline de l’Attique dans la ville d’Athènes. On la trouve aujourd’hui au fud-cueft de la citadelle. Cette colline avoit tiré fon nom de l’ancien poète Mufée , fils d’Eumolpus. Une infeription trouvée par Spon dans ce meme lieu , dit que le tombeau de ce poète étoit au port Phalère , & Paufanias écrit qu’il étoit à la colline mufée. L’Ilitîus paffe au pied de cette colline 5 mais il efl prefque toujours fec dans cet endroit , à moins que les pluies ou les neiges du mont Hy- mète ne lui fourniffent de l’eau 5 car les turcs en . ont détourné le lit. Ce n’efi: pas de cette colline d’Athènes , mais du fameux bâtiment d’Alexandrie, que l’on a pris i’ufage ce nommer muf&um le cabinet des gens de lettres , ainfi que tous les lieux où l’on s’ap- plique à la culture des fciences & des beaux arts ( D. J- )• MUSICA. Minerve la müficienne avoit pris es ce nom d’une ftatue que Démétrius lui avoit con- facrée, où les ferpens de la gorgone qui fcrmoser.t fon égide, réfonnoient comme une cythare. iorf- qu’on les frappe::. M USICARÏUS ingeniojijfimus. On Ht dans une infeription recueillie par Gruter (654. 1. ), cet éloge d’un muncien. MUSICIENS ( Habillemens & conduite ces ). Voye £ CiTiiAiUEBus. Les jeux ou l’on difpetoïc M ü S C:< prix de muficue, a voient des loîx particulières dont on ne pouvoir s'écarter impunément. Un muficlen , par exemple , quelque fatigué qu'il fût , n'avoit pas !a liberté de s’affeoir ; il n’olbit eiTuyer la lueur de fon vidage qu’avec un bout de fa robe. Il ne lui étoit pas perm s de cracher à terre , Sec. 1 acite ( Anjzal . 16. ) repréfente l'empereur Néron fournis a ces loix fur le théâtre ^ 8c affectant une véritable crainte de les violer. MUSIQUE. Nous dirons peu de chofe de la mujique , parce qu’elle aura un dictionnaire par- ticuiier. Les écrits qui nous relient de l'antiquité, & les recherches des modernes ne fufEfent pas pour nous taire décider de la quafté & du mérite de la mujique des anciens. D'un côté, le peu de ma- numens qui fiibfîftent ne nous permet pas de juger jufqu’où ils ont pculfé cet art. De l'autre , toutes les probabilités nous portent à croire qu’ils l'ont porté au plus haut point de la perfe&ion , ainii que les autres arts dans lefquels ils excellolent , & principalement ceux qui confiiloient dans l’i- m taiion. foyeq Accords. La mujique. chez les anciens faifoit partie de l'éducation , comme on le voit dans Platon , qui, piefcr.vant la manière dont les enfans doivent être élevés dans fa répu- blique , ordonne entr’antres chofes de les apoli- quer à la mufique pendant trois ans. Non feu- lement elle faifoit partie de l'éducation des enfans , & elle étoit l’objet des études des plus favans hommes , mais on voit encore que ceux qui en faifoient une profelïîon particulière , éroient quelquefois élevés aux plus grandes di- gnirés j témoin cet Ifménias , dont parie E.ien ( Var. kijl-lib. I . c. 21. ) , qui fut envoyé ambal- fadeur en Perfe ; témoin le poète Tirtée qui fervit ü heureufement les Lacédémoniens dant une ba- taille contre les Mefféniens. Cela pourroit fa ; re croire que les anciens favoient tirer de la mujique des fecours que nous ignorons , & qu’elle dévoie leur fervir pour ces chofes plus importâmes que de fim- pLs divercifiemcns- Au relie , en coniidérant la mujique feulement du côté de l'agrément , il y a lieu de croire qu’ils en faifcientun fréquent ufage; elie régrroit dans toutes leurs fêtes ; elle aecom pagnoit prefque toutes leurs poélies , & mêlant fon harmonie propre à celle des vers , elle dormoit une nouvelle force au Cens des psroles. Audi les grecs fur-tout étoient- iis paffionnés pour 3a poéfie Sc pour la muji-que. Le judicieux Polybe nous dit que la mufique croit nécelfaire pour adoucir 'es mœurs des arca- diens , qui habit lent un pays où l’air eff trille & froid, que ceux de Cynète qui négligèrent la mu- Jique , ru: i.afsèrc; t en cruautés tous Tes grecs , & qu il n y avoir point de ville cùl’on eût vu aurai t de ennemis. At 3 ier.ee nous allure qu’autrefois. tontes M US si s .es lois divines & f amai-es , les exhortations à la v f rcu , 'a cor.no Stance de ce qui concernoit les dieux & Ls hommes , les vies & les aidions des perfonnages illaftres , étoier.t écr.tes en vers. Se chantées publ quement psr un choeur, au fon des initrumens. On n’avoit point trouvé de moyen plus efficace pour graver dans 'refont des hommes les principes de la morale , & la ccnr.oiffance de leurs devoirs. La mufque faifoit partie de l’étude des an- ciens pythagoriciens, lis s'en fervoient pour ex- citer l’efprir à des aâions louables , 8c pour s'en- flammer de l'amour de la vertu. Selon ces philo- fiophes , notre ame n’étoir , pour ainfi dire , for- mée que d'harmonie , & iis croyoient faire revivre par le moyen de la mufque l'harmonie primitive des facultés de l’ame , c'eft-à-dire l’harmonie qui, félon eux, exiftr.it avant qu'elle animât nos corps," 3 c iorfqu'elie habitoit les cieux. La plus ancienne mufque des grecs étoit fage, pâle , réglée , propre à former les mœurs, & inipirer le refpedt des dieux. Elle ne connoiffoit que trois modes , qui étoient à un ton de diilance i’un de l'autre , le dorien qui étoit le plus grave, le lydien qui étoit le plus aigu, 8c le'pbrygæn qyf tenoit le milieu- Le premier étoit employé à la guerre & dans les cérémonies , le fécond dans les emerremens 8c les cccafions de triftefle, & le troifième dans tous les myiîères de la religion 8c dans ceux de l'amour. Enfmte on ajouta deux au- tres. modes, qui furent Y ionien , pheé entre Je dorien 8c le phrygien , 8c f éolien , entre le phry- gien 8c le lydien. Enfin , on établit dix autres- nouveaux modes , foit du côté de l'âpre, foit de celui du grave. Les cinq d'en haut furent délignés i par l’addition de la prtpofiticn hyper qui veut dire fur, 8c les cinq d’en bas par la prépofition hypo- qui lignifie fous. Mais Ptclémée réduilit ces quinze modes à fept , qui furent /’ kypo-dorien , tnypo- pkrygien , tkypo-lydien , le dorien , le phrygien , le lydien 8c le mixo-lydien ou V hyper- dorien. Alors la mufique des grecs étoit à Pufags des théâtres , Se , par les c'nangemens qu’on y fit, elle ne fut plus guères propre qu’à exciter les pallions les plusVo- luptueufes, MUSIVAB.II , ouvriers en tr.ofaïcue. MUSSID 1 A famille romaine dont or. a de* médailles , RR. en or. C. en argent. RR. en bronze. Les fur noms de cette famille font Levers, Priscvs- Go'.tzias en a publié quelques médailles , in- connues depuis- lui. 2 1 5 Al ü T M U T MUSTACEUM , gâteau fait avec de la farine & du vin doux- Le jour des noces , on en en- voyait aux parcns & aux amis ; ulage auquel Jti- vénu! fait aÜuilon , lorfqu’il exhorte a ne pas époufer une femme de moeurs déréglées ( Su. 6 . 202. ). . Ducendi nitlla videtur Caufa ; nec ejl quare cœnam & muflacea perdus. De-!à vint auffi le proveibe : Liureolam ht muf- taceo qmrere , chercher de la gloire dans une en treprile frivole , par allufion à la partfle des Pi- nariens , qui * étant arrivés trop tard au facrifice que leur fini 'Ile ctrroir à Hercule, conjointement avec les Potitiens , ne trouvèrent que le laurier dont on couvroit le gâteau offert à ce dieu. Ainfi Cicéron , en parlant de Bihulus qui étoit arrivé après l’entière défaite des habitans du mont Ama- rras , écrit à Atticus qu’il étoit venu in mujiaceo laureolam qui irere ( Lib. F. 20. ). MUTA , déefîe du lîlence chez les romains. Ils célébroient fes fêtes le 12 des calendes de mars , c’ell-à-dire , le 18 février. Muta étoit la même divinité qu'Agérone ; ou plutôt Muta étoit-eüe la déeffe "du lîlence en général , & Aqérone cel'e du lîlence fur le nom fecret de la divinité tuté- laire de Rome ? MUTA TIONES ,ûûtlons, polies, la même chofe que manfio. C’étoient des endroits fixés dediltance en diîlance,où les couriers publics s’arrêtoient pour changer de chevaux & pour fe repofer. On"évi- toit ordinairement, de les mettre dans des villes 5 mais on choifiifoit des villages & des bourgs non fermés , afin que de nuit comme de jour le fervîce fe fit avec plus de facilité , & qu'on put aifémenc changer de chevaux pour continuer fa route. Il n’y avoir qu'une différence entre les polies qui étoient appelles rnutationes , & ceux qui étoient connus fous le nom de manjian.es ; c’eft que les premiers n'éteient deffinés qu’à la courfe publi- que , au lieu que les derniers , outre cet ufage , croient encore faits pour le logement des foldats : Eas ejfejiadones, in quas fe milites expeditionis tempore quiefeendi caufâ recipiebant . LŸail’eUrs , les manjiones ne fe trouvoient que d'une*journée à l’autre, & les mutationes auSi fouvent qu’il falloir changer de chevaux. tyberinâ regione facere paravit hyemales. Te! l 'ufage des papes qui quittent le Vatican pendant l’été , & viennent demeurer au Quirinal , pa- lais aue dans ce lens on peut appclkr leur mu- tatorium. MUTH, furnom d’Ifis, que Plutarque dit avoir lignifié mère, il convenoit parfaitement à cette déeife que les égyptiens confondo'ênt avec la na- ture. Jabionski , recherchant l’origine du mot Math, dans la langue des coptes, a trouvé qu'il . vouloir dire celle qui tire de l'eru , & qif j( étoit analogue à l’humidité fi néceffahe à l’Egypte, que l’on croyoit obtenir difis. MUTIMUS. Turnébe (jdverfar. lib. XFII.) dit que c’etoit le dieu du file.oce , ainfi nommé de mu.ure , parler bas , ou parler entre les dents, comme font ceux qui n’ofent déclarer ouvertement leurs penfées. Mais on ne trouve ce dieu Mutimus ni dans les poètes ni dans les mythologues. C’eff une divinité créée par quelques modernes, à moins qu’ils n’aient voulu parler du dieu Mutinus , pris dans le fens d’une divinité qui préfîdoit au fecret des actions cachées. Lucillius en fait mention dans ces vers : Sed quid Mutino , fubjecloque kude opus figtlo ? Ut lucraretur lardum , & carnaria furtim Patrum conficeret. MUTINUS , . , „ . MUTUNUS Ç nom at:n ° u * nape des grecs etoit dérivé de fcurqà; ou ^vosynoms par les- quels les éoliens & les ficiüens défianoient le fexe des femmes. Cette infâme divinité avoit à Rome, dans le quartier des Véliens un temple & une fta- tue très-obfcène , fur les genoux de laquelle on avoir coutume de faire afîeoir les nouvelles ma- riées la veille de leurs noces , pour détourner les enchantemens. Arnobe & Laâance reprochent cet ufage aux payens. Le premier (IF. p. 1 3 1. ) dit : Etiamne Mutimus , cujus immanibus pudendis , hotrer.tique fafciho , vejiras inequitare matronas , & aufpicahilt ducitis & optatis ? Le fécond ( I. 20- ) dit 2 U fil : Mutinus , in cujus Jinu pudendo nu- bentes prsfdent , ut illarum pudicitiam p/ior deus j deliberaffe videatur. MUTATOHIUXI Csj'uris , étoit , félon Rufin 2 x Victor , une ^miiion que Céfar , étant grand pondfe 3 habita dans le premier quartier à la porte Ç*P ene 3 & dont Suetone parle : Poft autem pon- tifie a tum maximum in facrà via domo publicâ. Se- Ion d’autres auteurs , c’étoient des mâifons agréa- bies ou ;es empereurs romains fe retiroient pour ,, V e a v 5 r Sf cnan ger d’air , telles que les Thermes b Aurciien dont parle V opiïcus 1 Tkermas intrans , Si 1 on fe rappelle que le membre viril étoit chez les. anciens le fymbole de la fécondité, & de la puiffance génératrice de l’unîvers , on re- gardera cet ufage avec plus de pitié que.d’indi- gnation. M UT 1 TA Tl O , coutume établie chez les ro- mains , qui corfiiloit à inviter pour le lendemain cnez foi ceux qu’on avoit eus pour convives chtz un autre. MYCALESSUS M Y I MYCALESSUS , dans Ja Bœotie.wr. Eckhel attribue à cette ville une médaille d’ar- gent autonome , avec la légende ci-deiîus 2c le bouclier bœotien. M Y L 217 MYCÈNE. Voye l mtkhs. MYC ON US , île. mtkoniqn. Les médailles autonomes de cette île font : RR, en bronze. ®. en or. O. en argent. Leurs types ordinaires font : Deux épis d’orge. Un railîn. On a frappé dans cette île , «ne médaille im- périale grecque en l’honneur d’Augufte. MYCONE , île de la Mer Egée , l’une des cy- clades , fervit , comme Gyaros , à affluer !a fitua- tion de Délos j auparavant flottante ; elle a environ trente-fix mille de tour ; on n’y trouve que deux montagnes peu élevées . quoique Virgile l'appelle etlfa Mycone. Les poètes avoient fait de cette île le tombeau des centaures défaits par Hercule , d’où étoit venu chez les anciens le proverbe , tout à Mycone , qu’on applique à ceux qui dans un difcours veulent parler de tout 3 ramenant à leur fujet des ma- tières tou t-à- fait étrangères. MYGDON % frère de l’amazone Hippolyte, fut tué par Hercule. Voye £ Hitpolyte. MYGDONIENNE , fumom donné à Cy- bèle , à caufe du culte fameux dont on l’honorcit dans la Phrygie , pays auquel appartenoit la Myg- donie afiatique. Mygdonienne, efpèce de fldte des anciens , propre au mode phrygien, à ce que dit Bartholin dans fon traité De tibiis veter. MYGDONUS , frère d'Hercuîe & père de Coræfus , qui pour cette raifon fut appelié Myg- donides. Voyez Cassandre , Coræsus. MYIAGRUS. Les arcadiens, dit Paufanias , ont des jours d'afïcmblées 2c de foires en l'hon- neur d’une certaine divinité qui eft Minerve , félon toutes les apparences. Dans ces occafions , ils facrrfient premièrement à Myiagrus , adreflanr leurs vœux à ce héros, & l’invoquant par fon nom. Avec cette précaution , ils ne font jamais incommodés des mouches durant leurs facrifices. Antiquités, Tome IV. Ce Myiagrus eft un génie imaginaire , dont le nom elt forme' de ftdix , mouche , & ÿàr/^x, cap- ture , parce qu’on lu: attribuoit la vertu de chaiTèr Es mouches pendant le facrifice. On trouve auffi ce ncm attribué à Hercule. Voyez A?o 2 itius , Mouches. Le peuple romain honsro’t suffi cette divinité imaginaire fous le nom de Myzo.des , parce que les mouches s’appellent en grec Pline 'rapporte qu esies deto!o:ent les affiftans aux jeux olympi- ques , mais qu’elles s'envoloient par nuages , & fe jettoient ailleurs, auffi-tôt qu’ils avoient facrifié un taureau au dieu Myîodes. Cependant on ne lui faifoit que rarement cet honneur à Ojympie,& feu- renient une fois dans le cours de plufieurs années. Les éliens , au contraire , encenfoient avec conf- iance les autels de ce dieu , perfuadés que s’ils y manquoienc , des flots de mouches viendroient in- fefter leur pays fur la fin de l’été , 2c y porter la pelle 8c la défolation. L’incommodité de tous ces infedles , que nous appelions mouches , moucherons , coufins , eft S grande dans les pays chauds , que la fuperftitron s’eft imaginé fans peine qu’il ne falloir pas moins qu’un dieu pour les châtier , ou les faire périr 5 & comhae il y avoir a Rome des expolitions avaiita- geufes où l'on étoit moins incommodé de ces fortes d infeéles ailés , que dans d’autres quartiers, ce qui fe trouvoit également vrai dans "plufieurs villes ; le peuple fe perfuada devoir cette faveur aux bontés éclatantes d’une divinité particulière, qu il nomma Myîodes , Myiagrus , Ayomyos fuivant les lieux & les pays. ( D. J. ) 3 MYIODES , nom que Plme donne au dieu chaffe-mouche ou Myiagrus. Voyez ce mot. MYLASA ou MYLASSA , ville de la Carie ' à §0 lîades de la mer , félon Paufanias. Elle étoit fîtuée dans une riche campagne , au rapport de Strabon , 2c ehe pafïoit pour une des trois prin- cipales villes de la province. 11 n’y en avoir point dans toute l’Ionie qui fut décorée de plus d» temples, de portiques & d’autres édifices publics I parce qu’elle avoir dans fon voifinage une fameufe carrière de très-beau marbre blanc. Jupiter Carien y avoit un temple célèbre ; fa ftatue tenoit à la main , au lieu du foudre,!a hache d’amazones,qu’Hercu!e avoit rapportée de fon expédition contré ces guer- rières. On voit encore cette hache à deux tran- chans fur les médailles de Mylafa ,- mais elle eft mieux repréfentée fur un bas relief , où Jupiter Carien eft nommé Dolickenus , du nom d’une île voifine des côtes de la Carie. Mylasa , en Carie, myaacceqn. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR. en bronze, Ee M Y O si 8 O. en or. O. en argent. Leurs types ordinaires font la bipenne & le trident. Cette ville a fait frapper fous l’autorité de fes Tentes des médailles impériales grecques en 1 don- neur d’Augufte, d’Hadrien, de Caracalla, de Géra , d'Eiagabaîe , de Septime Sévère. MYLITTA. Les affyriens donnent_ le nom de Mylitta à Uranie ou Vénus eélefte , félon Héro- dote. Elle avoit fous ee nom à Babyîone un tempie où fe commettoient des abominations autornees Sc ordonnées même par les loix du pays. Héro- dote (Le. i 31. ) dit que Mylïtta étoit ia meme divinité qu 'Alitta des arabes & Muhra des perles ^ Strabon. 16.). MYlÔTHROS , dérivé de , meule. Euftathe ( lllai. p. 1 324. ) dit que c’étoit une chanfon propre à ceux qui ra-oient agir la meule. Etoit-eile la même que l’épiaulie ? MYNDÜS , en Carie. MTNAIQN. Les médailles autonomes de cette ville fonf: RRR. en argent Pelleria. O. en or. R. en bronze Hanter, Leurs types ordinaires font r Un aigle éployé fur un foudre. Un foudre ailé- Un trépied. Un arc & un carquois. Cette ville a fait franper > fous l’autorité de fes archontes , des médailles impériales grecques en l’honneur de Vérus 3 de Sévère", de Domna. MYNÈS , mari de Briféïs. fyyeq Bkiseis. MYNITUS, un des fept fils de Niobé , qui périrent fous les traits d’Apollon, félon Ap-ol- lodore. MYOMANCIE, mot formé de fouris, 8e de ftcttrun , divination. Il lignifie manière de prédire les évènemens futurs par le moyen d’une ieuris. Quelques auteurs regardent la mycmancie comme une des plus anciennes manières de de- viner , & croient que c’eft pour eda au’Ifaie ( Lfv. XVI. 17. ) compte la fouris parmi les abo- minations des idolâtres. Mais outre qa’ii -n-’eft pas certain que le mot hébreu employé par le prophète fignifie UBS fouris jileft évident-’- que le prophète M Y R 1 ne parlé point en cet endroit ce deviner par fe moyen de cet animal , mais de I’abomination-que commettoient contre la loi de Moyfe ceux qui mangoient des fouris, abominationem G murent, porte la Vulgate. Les fouris ou les rats entroient cependant cour quelque chofe dans le fyftême général de l a divination parmi les romains, & l’on droit des préfages malheureux ou de leur cri ou de leur vo- racité”. E'ien ( Liv. I- ) raconte que le cri aigu d’une fouris fuffit à Fabius Maxi.nus pour fe dé- metire de fa diâature ; & , félon Varrcn, Oflius Flaminius quitta la charge de général de la cava- lerie fur un pareil préfage. Plutarque , dans la vie de Marceüus , dit qu’on augura mal de la dernière campagne de ce confuî , parce que des rat, avoient rongé l’or de Jupiter. MYOPÂRO. Cicéron ( De republïcâ , ?.} parle de ce navire de corfaire : Nam cîan qutreretur ex. eo , que ftdere impulfus mare haberet infefium uno myeparone , eodem, inquit , que tu orDem terre l MYRA , dans la Lycie. mtpeqn. Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l’honneur d’Antonin , de Plau- tille,- de Gordien , de Tranquilline. MYRIANDROS , dans la Crlicie. mypian- apitük. — . Cette ville a fait frapper des médailles impé*- riales grecques en l’honneur d’ Antonio , de Marc Aurèle. MYRINA , en Æolie. mypinaisn. Les médailles autonomes de cette ville font t- C. en argent. O. en or. R. en bronze. Leur type ordinaire efi ou une femme détour tenant une patère & une branche d’arbre , ou us vafe. Cette ville a fait frapper des médai:fes impé- riales grecques en l’honneur de Sabine , d An- tonin , de Marc Aurèle, de Tranquilüne, dEla*- gabaie. Apollon , honoré d’un culte particulier à J %" rina , en prit le furnom de Myrznien . MYRIONIME , on qui a mille noms. On-ap- pelle ainlî Ifis & Ofiris , parce qu’ils ren-fermoient difoit-on , fous différens noms, tous les dieux da- paganifme. Ifcs étoit , félon ces auteurs , !a^ à er re ’ Gérés, Junon , la Lune, Minerve, Cybè!e, J ê ' nus Diane , toute la Nature en un mot. De meme M Y R M Y R Oiîr's efl Bacchtts , le Scie:! , Sérac-s , Jupiter , P. .tan, Pan, A. ts , Adonis. Myrl anime ei: formé de fcvAos 3 iz.7iQTBoF2.zie j ir.fi. lï j & de orcfea , | no.TJ. MYRLEA , depuis Animée , en Bythinie. a-rr?. Les médailles autonomes de cette ville font : RwRR. en bronze FeUerza. O. en or. O. en argent. temps ayant ru-né les fortifications qu'on avc-ic fartes a a pillage des ihérmopiles, d’un cote pat la vide d'Hc-radée, & de l'autre par ce fe de My- ro-cLt , qu: eft proche de ce paffrge. Juflinien répara les fortifications ce ces deux places , & é.eva un mur très-foüde , ou le moyen duquel il brucha cet endroit , qui étoit auparavant ouvert. Les Lcedémoaiens furent invincibles tint eue Sparte n eut point de murailles ; & dès que Jcffnren eût fin: tant de beaux ouvrages décrits par Procope -, les barbares les détruisirent , pé- nétrèrent de toutes parts , & firent écrouler i’em- p:re ( D. J. ). MYPMHKES. Voyez CESTE. . M f RMIDONS , peuples de ThelLIie , des en- virons ctu fleuve Penee , qui fuivirent Achille au flège de I roye. Iis avoient pris leur nom d’un de leurs rois , appel. é Myrmidon. On appël'a aaflî mytmidons les habitans dont Pile d’Egir.e fut repeuplée par la merveille ra- contée par Phi'oflrate ( in Heroicis ). La pelle ayant défo'é ce pays , & fait périr prefciue tous les hab tans , Eaque qui en étoit roi , pria Ju- piter de détourner ce fléau , & de remédier à la dévaflation qu’il avoir caufée. Il vit alors en fonge fortir du tronc d’un vieux chêne un grand nombre de fourmis qui , à mefure qu’elles paroifioient , •étoient changées en hommes. Le lendemain matin à fon reveil on vint lui annoncer que fes états étoient plus peuplées qu’ils ne l’avoient été avant la pefte. Voyez Eaque. Le nom de ces peuples vient gu grec ou ftvffios , fourmi. MYRRHA 3 fille deCinyrâs, roi de Cypre devint fi éperduèment amoureufe de fon père, qu'il tnt fut impoflible de réfilter à fa pafiion. Les uns ont dit que la colère du foleiî fut caufe de cette paffion ; d'autres l’attribuent à Vénus irritée de c y eue Cénchré s , mère de Myrrka , avoir pré- féré la bsaute de fa fis le à celle de la décile, ou ce que Myrrka elle-même , en peignant fes cheveux , avoir dit qu'ils étoient plus beaux qus ceux de Vénus. On raconte diverfement fon aven- ture. Sel- n quelques-uns , Cynnor ou Cyniras , iand-pète d’Adonis, s’éar.t un jour enivré , s’en- ormit d'une manière indécente ; Mar ou Myrrka, fa bru , femme d’Amman , l’ayant vu dans cet état , avec Adonis fon fiis , en avertit Ammon foa marn Celui-ci , quand l’ivreffe de fon père fut pafiee , l’en reprit , & ce vieillard en fut fi indi- gné, qu’il chargea de malédictions fa bru, foa petit-fils , & les chafla de chez lui. Myrrka , avec ion fiis, fe retira en Arabie , & Ammon en Egypte où il mourut. Le furnom de myrmidons ou de fourmis fut donné , à ce que l’on conjecture , aux éginères , parce qu’ils creufoient Sa terre pour y enfouir & .confier:- er les grains. D’autres l’attribuent à l’ufage où ils ttoient de fe cr uferdes demeures fous terre, à défaut de matériaux de construction. D’autres ont dit que Myrrka ét-oit fille de Ci- nyras, & que, pour fatisfame 'a pafiion qu’elle avo-ic conçue pour fon père, elle l’avoir ennivré, 8c profitant de l’état de déraifon où elle l’avait ré- duit^, elle avoit commis avec lui i’incefle qui donna naiiïance à Adonis. MYRMILLON. Voyez Mirmiilon. m . M YR OBJ THRARJI , J , n , M Y 11 GBRECHARil. f KJn ll£ dans Iiaute X AuluL 3 - 5 - 37-3 : Aiti'munulearii , aat murrobathrarii. Lambin corrige ce texte , & reftitue myrobre- ckarii , parfumeurs , ou ceux qui répandent les parrains. MYkON , natif d’Eîeuthère en Béotie , fit une vache d’airain qui imitoit tellement la nature que les taureaux s’y trompoienr. MYROPOLE , vd!e de Grèce , près des Ther- mopd^s , vis-à-vis d’Héraçlçe. Procope dit que le Ovide ( Metam. io. ) raconte cette fable diffé- remment ; il ait que Myrrka éperduement amou- reufe de fon père , combattit fa pafiion de toutes forces, & que ne pouvant la vaincre, elle avoir pris le parti de fe pendre. Elle étoit déjà attachée au fatal lacet , quand fa nourrice, attirée par le bruit , entra da:.s fa chambre, coupa la corde, & déchira le nœud qui alioit e’trrngler Myrrka. A force de follieitations , la nourrice arracha le fe- cret de la princeile . & lui promit de lui faciliter les moyens de contenter fes deflrs. Elle choifit le temps où l’on célébroit les fêtes de Cérès, qui duroi-ent neuf jours , pendant lefqueis les femmes n’approch lent pas de leurs maris. La nourrice propofa à Cinyras de lui procurer pendant ce temps la compagnie d’une jeune fille de l’âge de la fience. La propciîtion acceptée , Myrrka fut io- E e ij 220 M Y R troduite plufieurs nuits de fuite dans le lit defoii père , fans qu il la connût. 11 voulut enfin voir fa mai trefle ; & ayant découvert un flambeau qu’il avoit caché , il reconnut fa fille & fon crime. Saifi d’horreur , il fe jette fur fon épée , fa fille lui échappe , & les ténèbres la dérobent à fa ven- geance. Elle erra pendant neuf mois. Fatiguée en- fin de tant de couifes , & encore plus de l’inco.n- dite' de fa grofftfie , elle s’arrête dans le pays des fabéens. Elle demanda aux dieux la punition qu’elle méritait s mais, pour n’être pas i’opprobte & le fcandale de la terre , fi el'e y reftoit, ni la honte & l’effroi des ombres, fi elle defcendoit aux En- fers , elle demanda d’être bannie de l’un & de l’autre empire , & par- un prodige nouveau , de n’être ni morte ni vivante. Eile fut changée dans l’arbre réfîneux qui porte fon nom , Se qui n’a celle de pleurer le crime qui avoit occalïonné cette métamorphofe. Cependant le fruit de fon incefte exifloît fous l’écorce , Se ne fortit qu’au terme. Ce fut Adonis. Voyei Adonis. Sur une cornaline de Stofch , on voit Myrrha qui vient follicirer au crime fon père Cinyras. MYRRHE , fuc réfino gommeux qui découle d’un arbre cultivé feulement en Egypte , en Ethiopie, en Abyffinie Se au pays des troglodytes, autrement dit la Côte d’Abex. Cet arbre étoit originairemsnt Finceftueufe Myrrha , félon la fable. Les anciens employèrent la myrrhe pour la mé- decine 8e pour les parfum.-. Ils pouifoient la fen- fualité jufqu’à en donner l’odeur à leurs boif- fons 8e à leurs vafes à boire s ce qui fit croire à quelques-uns que certaines pierres ou agates dont étoient faits ces vafes , avoient naturellement l’odeur de la myrrhe, ^ Mit RRHÉ ( Vin ) , myrrhinum vinam. C’étoit chez les anciens du vin mêlé d’un peu de myrrhe pour le rendre meilleur & le conferver plus long- temps. Suivant Aëtius ( Tetrab. 4. ferm. 4.1. pag. .123. ) , on en faifoi't grand cas , ainfî que de quel- ques autres boifibns myrrhées. Pline ( Liv. XIV. ctiap. 13-) ts dit aufli : LautiJJlma apud prifcos vlna erarit myrrha odore condita. Les lois des douze ta- bles défendoient d’en répandre fur les morts. Ce h etoit pas de ce vin de myrrhe fi prifé qu’on ofirott à boire chez les juifs aux fuppliciés, pour amortir , à ce qu’on croit , en eux le trop vif fient: ment de la douleur. Le vin myrrhe qu’on leur donnoît etost une liqueur affoupiffante , dans h- queue R entrôit beaucoup cie myrrhe qui ]a ren- doit amère. Apulée ( Métam. li v . VIII. ) raconte qu un certain, homme sëtoit prémuni contre la Violence d>s coups par une potion de myrrhe. M Y R Apparemment que c’étoit dans cette vië çu s cn croyoit devoir donner du vin myrrhe aux fiiippliciés chez les juifs. Ce vin étoit fans doute très-amer puifque S- Mathieu rapporte que c’étoit du vin mêle de fiel. Le fiel de S. Mathieu & la myrrhe de S. Marc ( ch. 1 y. r. 2y. ) ne défignent qu’une même chofe , c’eft-à-dire , une hoiffon très-amère au goût. Th. Bartholin , de vino myrrhato , dom'e de plus grands détads fur cet article ( D. J. ). MYRRHINITE , nom donné par quelques au- teurs à une pierre qui avoit l’odeur de la myr- rhe. Etoit-ce une odeur naturelle ou un effet'de l’art ? c’efi ce que nous ne pouvons décider au- jourd’hui. MYRRHITES , nom donné par les anciens naturalifies à une. pierre jaunâtre & demi uanf- parente , que l’on foupçonne être une agate jaune. MYRTE, arbrlffeau odorant & toujours verd. 11 étoit confacré à Vénus, parce qu’il lui avoit été un jour d’un grand fecours. La' déeffe étant fur le bord de la mer, dit Ovide {auli v . iy w des Fafies )_, occupée à fécher fes beaux cheveux qu’elle avoit mouillés dans le bain , apperçut de loin des fatyres , troupe pétulante , & qui ne refpeâe perfonne. Aüffi-tôt elle alla fe cacher fous des myrtes touffus qui la dérobèrent parfai- tement à tous les yeux. En mémoire de cet évè- nement , elle affectionna cet arbriffeau * & voulut que les dames dans. le bain fufient couronnées de myrte. Les couronnes de myrte fe donnoient aux dieux Lares , du moins dans les maifons peu accommodées de la fortune, félon Horace (L. III, od. 23. ). A Athènes, les fupplians & les magiftrats por- taient des couronnes de myrte , nufiS bien que tous les vainqueurs dans les combats des jeux iflh- miques. _On s’en couronno't auffi dans les feftins. Les triomphateurs à Rome étoient couronnés de myrte ( Aline , iy. 29. ). On ne portoit jamais de myrtke dans le temple de la Bonne-Déeffe , parce qu’elle l’avoir en hor- reur. Plutarque en donne pour raifort que le dieu Faune. ayant un jour trouvé fa femme prife de vin, il la fouetta tant avec des verges de myrte , qu il la fit mourir. S’étant enfuite repenti de la cruauté dont il avoit ufé a fon égard , il la mit , pour la dédommager , au rang des divinités , fous le nom de Bonne-Déejfe. Voyez Fatua, Le myrtke étoit confacré à Vénus , & c’étoit un motif de plus pour i’éloigner du temple de Fatua , qui fe flattoit d’avoir févèrement gardé la foi conjugale : Itaque myrtum ut yeneri facrutn , (tbomin'antur. M Y S Myrte. Le génie ce la ville de Myr'ne tient 3 fur quelques médailles, un rameau de myrte , par aliufion à fcn nom grec ( G c lczj.it* 3 Grec. tab. 14 ). MYRTE A , fiirnom de Vénus, à caufe du myrte qui lui étoit coaLscré. ^ M’Y RTIL , fils de Mercure , étoit cocher n (Enomaiis , toi de Pife , & par lui- même un homme confidérable 3 car la qualité d’écuyer 8e de cocher étoit honorable en ce temps-là j & louvent les rois eux-mêmes , ou quelques princes de leur cour , conduifoient leurs charriots. Mynil conduiloit les chevaux du roi avec tant d’adreffe , dit Paufanias , que fur la fin de la courfe fon maître atteignoit toujours ceux qui pour avoir Hippodamie ofoient entrer en lice avec lui , & auffi-tôt il les perçoit de fon javelot. Mynil , devenu lui-même amoureux de la princtfle , Sc n ofant difputer contre fon maître , continua les fonâ: ons d’écuyer ; mais on dit qu’il trahît (Eno- maiis en faveur de Pélops, après avoir fait pro- mettre à celui-ci qu’il le lailïeroit jouir d’Hippo- damie- -durant une nuit. Pélops enfuite , fommé par Mynil de lui tenir fa prcmeffe , fut fi indigné de fon audace , qu’il le jetta du haut de fon navire dans la mer. On ajoute que fon corps , pouffé par les flots , fut recueilli par les Phénéates , qui lui donnèrent la fépulture derrière le temple de Mercure fon père , & qui célébrèrent tous les ans fon anmverfaire durant une nuit entière. Paufanias-, parlant ailleurs de ces fameux défaffres arrivés aux Pélopides , ajoute ce s mots : S’ils ont paye la peine du. crime de Pélops , & fi les mânes vengeurs de Myrtil les ont pourfuivis jufqu’à ce point, il faut avouer que rien ne montre tant la vérité de ce que la Pythie dit un jour à quelqu’un qui la confultoit fur un faux ferment : Que qui- conque fe paÿure , attire la colère du ciel fur fis enfans & fur leurs deficendans. Vcye^ HlPPODA- mie, (Enomads , Pelops , Taraxippus. MYSIE d’Afie. Les habitans de cette contrée ont fait frapper des médailles grecques en l’hon- neur de Domitien. Paufanias ( lié. II. c. iS. ) nomme auffi Myfie une petite contrée du Péloponnèfe , où étoit' un temple fameux dédié à Cèrès , & où l’on céié- broi: les Myfies. Le nom de Myfie donné à ce canton , droit fon^ origine d’un certain Myfius , que les habitans d’Argos difoient avoir été hôte de Cérès. ^^SIES , fetes en 1 honneur de Cérès , qui . c élébroient dans le Péloponnèfe pendant trois jours ; eu troifième, les femmes chaflbient du temp.e de h deeffe les hommes & les chiens , 8c s y ren.ermoienc pendant la journée avec les c le.ines. Le lendemain , elles rappelloient les M Y S 22l hommes , Sc cette journée fe paffo’t dans la joie 8c les feftins. Vôye^ Mysie. MYSTAGOGUE , ptv ïctyo'/ôç 3 étcir pf-prô- ment, chez les anciens, celai qui inrrodu’folt les autres dans la connoiffance des mvlEères.j mais dans Cicéron , ce mot défignoit celui qui montroit les tretors 8c les autres raretés des tem- ples des dieux. ,MY STE. On appel. oit myfies ceux qui êcoienc initiés aux petits myftères de Cérès , 8c ils ne pouvoient entrer que dans le veftibule du temple. Il leur falloir au moins un an pour être -admis aux grands myftères 8c pour entrer dans le temple même. Au moment qu’ils jouiffoient de cette pré- rogative , on les appelloit époptes , infpeéieurs , ou, comme nous dirions , confrères. Alors on leur montroit toutes les chofes faintes , excepté quel- ques-unes , qui étoiènt réfervées pour les prêtres feuis. Il étoit défendu de conférer en même-temps à perfonne les deux qualités de myfie 8c à'épopte . On ne viola la loi qu en faveur du roi Démétrius, qui , dans un même jour , fut fait initié 8e con- frère. ( D. I.) MYSTÈRES. Les grecs fe fervoient des mots tAîtv , oç yia s pour exprimer les céré- monies fecrettes de leur culte. Cafaubon ( Exerc. ad Annal. Baron. XVI. ) & quelques autres favans dérivent le premier de miftar ou mifior , lequel lignifie dans la langue hébraïque chofe cachée. Mais Albert Schultens a réfuté cette étymologie , & il n’eft point nécef- faire d avoir recours aux langues orientales pour expliquer un terme grec. Clément d’Alexandrie dérive celui-ci tS feùnsg , exécration ( Protr. p. 12. ) , a caufe de Bacchus , ou uuro MyayvTo? 3 nom d’un athénien qui périt à la chaffe , fiufiout différant peu de ftoQ-jpia 3 chofes relatives a la chaffe ( proprement fabule, venatice , ibid. ). Il eft facile de s’appercevoir que ce favant Père n’emploie ces étymologies que pour tourner en ridicule les ob- jets les plus facrés de la religion grecque. Les conje&ures d’Iambfique 8c de Cornutus' ne mé- ritent pas plus de crédit : le premier fait venir les myftères â-zrè ra> fcvây , parce que la magie qu’on ex-erçoit par le moyen des rats étoit la plus ancienne ( lambL. de amor. Rkod. & Sim. ap. Pkot. cod. XCIV. ) ; le fécond , de fsvmây , rajfafier ; l’agriculture qui nous nourrit étant due aux myfi tères ( Cornutus , c._ XXIII. ). Ces opinions font ridicules ; celle qui dérive ce nom de fcôits 3 ell également fauffe ( Etym . magn. in v.~). Le mot myftère eft un fubftantif dérivé du verbe çijiiv . fermer , d’où fe forme naturellement filence , K itn , qui a la bouche fermée (Euftatk. ad Homtr, Lliad. I. XXIW.p. 1492.). .22 2 M Y S Far. orgits ,• os entendoi t . en générai à es cèré- mcnfes têîigièafés ( Serv.. ad ? irg. Æit. i. VI. col. ioj~.) i ce nom «cligna enfarre plus particulière- ment ;es fêtes de Bacchus. li continua -cependant d'être employé, même fur les.monumens (jChandL In! crin. I. CXXIII. p. 78. fiée. ). .pour défigner les my flores de Cérès :. c’eit pourquoi Clément kxis, le cercle mythique ou le cours de toute la fable. C ell de ce. le- là feule qu’il va êtrCqueliion dans cet article. Quant aux mythologies des barbares , tels que les égyptiens, les étruf-ues, les gaulois, les celtes, les germains , les kctateurs d Odin , Sec. on les cherchera aux articles de ces peuples. La mythologie , félon Evhémère 8e Banier , ell le culte'.qui a été rendu à des hommes par autorité publique, & qui a fait une des principales fcurces de 1 idolâtrie. Iis ont p .-nfé qu’il y a eu des hommes auxquels on a rendu véritablement les honneurs divins ; que les grecs n’avoienr même guères d'au Ey* cieux que des hommes déifiés. Diodore de Sici.e fuppole par-tout que les dieux ayoient été . Antiquités , Tome IY, M Y T aes hommes ; •! parle de Saturne , de Jup'ter d’Apoilon , de Bacchüs , & de tant d'autres ’ comme d hommes il.ullres ; il entre dans le détai üe leurs actions 8e de leurs conquêtes, de leur’ amours & de leurs malheurs, fans oublier I hif-r toire de leur naiiïànce, de leur mort , Se fouvent me me de leur tombeau. Les anciens poètes , Homere 8e Hefiode , qui font la généalog e de U plupart des dieux, font les, plus anciens témoins de la tradition, qui portoit que les dieux avoient été des hommes. Les grecs 8e les romains ne font pas les feuls qui ont déifié des hommes ; les égyp- tiens Se les phéniciens , les plus anciens peuples du monde, en avoient donné les premiers l'exem- ple. Ils avoient, félon leurs hiftoriéns , de deux fortes de dieux ; les uns étoient immortels , comme le Soleil , la Lune , les Altres 8c leS Elémens ; les autres, mortels, c’eft-à-dire, les grands hommes qui , par leurs belles actions , avoient mérité d’être nus au rang des dieux immortels, &r avoient, comme eux , des temples , des autels , un cuite religieux. L auteur du livre de la Sagefle , parlant des fources de r idolâtrie , cite , comme une des prin- cipales , le regret 8c l’amour d'un père qui a perdu fon fils dans un âge peu avancé : pour fe confoler d- la mort, :I fait frire la figure de cet enfant , 3c lui rend, dans ia famille , les honneurs qui ne font dus qu’à fa divinité. De fa famille, >e culte fe répand dans la ville ; 8c d’un dieu particulier , on en fait bientôt une divinité publique. C’ril amfî que la plupatt des dieux du pagar ifme fe font formés ; car il ne faut pas croire qu’ils ne doivent leurs divinités qu’à l’imagination des poètes , ce furent les peuples, les pontifes , les villes entières, qui firent leur apc-théofe. Mais qui -furent ceux qu’on déifia air.fi ? ce furent. i°. les anciens rois ; 8c comme on n’en connoififoit pas avant Uranie 8c Saturne, c’eft pour cela qu'on les a regardés comme les plus anciennes divinités ; z°. ceux qui avoient rendu aux hommes des fervices confidé- raoles , ou par l’invention de quelque art récef- fa:re à la v e , ou par leurs conquêtes 8c leurs victoires ; 3 0 les anciens fondateurs des villes ; 4°. ceux qui avoient découvert quelque pays , ou y avoient conduit des colonies ; & tous ceux en un mot qui étoient devenus l'objet de U recon- noiffance publique ; 5*. ceux enfin que la flatterie éleva à ce rang , 8c de ce nombre furent les em- pereurs romains dont le fénat ordcnnoit Lapa- théofe- Dans combien d’erreurs font tombés nos meil- leurs auteurs , en voulant perpéîu 'lement expli- quer les fables 8c les conciier avec l’hifloire an- cienne des divers peuples du monde. L’un , en- têté des phéniciens , les trouve par tout , 8c cherche dans les équivoques fréquentes de leur langue , le dénouement de toutes les fables : l’au- tre , charmé de l’antiquité des égvptiens, les regarde comme les feuls pères de la théologie 2 c Ff 226" M Y M Y T cL I- . •• des grecs , & croit découvrir l’ex- o!;cùdon°de leurs" fables dans 'es interprétations c.\a v!c _l- es de quelques hiéroglyphes obf. urs } d a :r.< . sppercevar.t car s U B: bis quelques vef- t jts dé i'ar.ciea héroïfme, placent i’origme des fables dans l'abus prétendu que les pr êtes firent des livres de Moyfe , qu’ils ne connoiflbient pas ; & fur les moindres reiTemb'ances , font des pa- rallèles forcés des héros de la fable & de ceux d. l’écriture fainte. Tel de nos favans reconnoît toutes les divinités du paganiftne chez les fyriens ; tel autre chez les celtes ; quelques-uns jufques chez les germains & les fuédois ; chacun fe conduit de la même ma- nière que fi les fables formoient chez les poètes un corps fuivi , fait par la même perlonne , dans un même temps , dans un même pays , & fur les mêmes principes. Atnfi nos écrivains fe font jettés dans mille erreurs différentes , pour vouloir nous donner des explications fui vies de toute la mythologie. Chacun y a découvert ce que fen génie particulier & le p'an de fes études l’ont porté à y chercher. Que dis-je ! le phyficien y trouve par allégorie les myf- rères de la nature 5 le politique , les rafinemens de la fagefte des gouvernemens ; le philofophe , la plus belle morale ; l’alchymifte même , les fecrets de fon art. Enfin, chacun a regardé la fable comme un pays de conquête , où il a cru avoir droit de faire des irruptions conformes à fon goût & à fes intérêts. Mythologie expliquée par M- Dupuis , de F académie des Inficriptions 6’ Belles-Lettres. M. Dupuis a donné , dans Y Aftronomie de M. de Lalande ( tom . IV. p. 421 & fuiv.) l’ex- plication de la mythologie par les conftellations. Nous allons faire connoître (on fyftême, en tranf- crivar.t fes preuves les plus claires & les plus convaincantes. « L’aftronomie & la fable , nées d’une fource commune , mais à des époques d fférentes , unies dans leur marche pendant pluficurs fiècles , fe font enfin divifées en deux branches , de manière à laiiTer ignorer aux âges fuivans le point de réu- nion ou de départ. Ce n’eft qu’en franchiffant un efpace de plufieurs fie, les, que nous pouvons voir l’ aftronomie faire éclore de fon fein la poefie , qui à foa tour prête à la première fon éclat & fes grâces, & p-uple l’Olympe de dieux. Ce fut là, pour ainfi dire , le luxe de l'astronomie, 8c peut- être l’écueil de fa grandeur : les fiâîons ingédeufes plurent infiniment mieux que les observations exactes ; & le ciel phyfique fut oublié 8c méconnu fous le voile brillant de l’allégorie ». que les apparences céleltes St ses pher.c mères ce - :a nature , afiegprilés Se enr.beuis a - virus de ia poésie. Mani.ius (1 ib. II. v -,;t: Horum carir.inihus nikil eft ni fi fabula coelum. «On trouve de ces fables aftronoT.iques jufques chez les arabes ; les étoi'es y font nommées par leurs noms , mais elles y font perfonn fiées. N, us en a- ons en exemple dans Albufarage (jpecimen kifioriarum , cum notis Pococke , p. 131.} & dans Ulug-Beigh: Siiius & Proc>on font deux fœurs, qui ont pour frère Canopus , qui époufe Orion 5 Canopus tue fon époufe , & lui-même elt pour- fuivi par fes fœurs ». « Ce roman aftronomique eft tout entier fondé fur l’ordre & la fucceffion des levers 8e des cou- chers. Auâî le même auteur (page toi.) remar- que-t-il que les arabes s’occupoient beaucoup d’obfcrvations de cette nature : Noté illis erant flellarum ortus & obitus , item quinam ex illis ita oppofitA fir.t , ut oriente hâc , ilia occidat. La fable du mariage d'Atias & d'Hefpérie, d’où naiffent les pléiades, eft de cette nature ; celle dlAtlas , ou duBootès, pétrifiés par Perfée, ou détrôné par Chronus 5 la pétrification d'Ariadne par le même Perfée dans Nonnus, &c. font fermées fur ces oppofitions des levers & des couchers. Il en eft de même des filiations que les grecs établie» foiert entre les dieux; des mariages, des morts qu’on chantoit dans les poèmes aflronomioues ; mais ce qui nous en refte dans les mythologues grecs , fe réduit tout au plus à des fragmens : ce font les titres d’anciens poèmes fur l’année Sc les faifons , dans lefquels on faifoit entrer les conftel- lations , qui les annonçoient & fembloient y pré- fider. Tels étoient les chants fur les hyades, far Arâurus & fur les ourfes , dont nous parle Vir- gile à la fin du premier livre de fon Enéide. Ce poète , pour fe conformer aux ufages du fiècie dans lequel il faifoit vivre fon héros , fuppofe qu’à la fin du repas la rei: e de Carthage fait des libations aux dieux , accompagnées de chants fur les étoiles & fur la nature. Citharâ crinitus Iopas Perfonat auratâ , docuit quem maximus Atlas. Hic canit errantem lunam ,folifçue la bores ; Ur.d'e hominum genus & pecudes p und'e imber & ignés p Arclurum^pluviafique kyadas , geminofique triones « ( Æneid. liv. I. v. 744- ) « Certainement ce n’éto’t point car des chants fur les étoiles qu’on terminoic les feftios d’Augufte; mais Virgile , fe tranfportant dans le fiède de « Les fables anciennes ne font donc autre choie M Y T DHon , a cru devoir peindre !es mœurs de foti fiècle. En effet, nous remarquons que plus nous remontons vers r origine des fciences, plus nous trouvons les noms des étoiles employés dans les poëmes. Les fanons & les heures de la nuit n y font ordinairement défignées que par des levers & des couchers, & des hauteurs d’étoiies, comme nous le voyons dans Homère, Héfiode , Théo- crite , Anacréon , Euripide , &c. C’étoit un refie de 1 ancien langage poétique , dont nous ne trou- vons plus de vefiiges dans les écrits de nos jours. Mais il eft aflez naturel d’;maginer que fi les an- ciens , comme nous le ferons voir , révéroien: les aftres comme génies 3e agens de la divinité , fis ont dû chanter les étoiles ; en les chantant , fis célébraient les intelligences dépofitaires d'une partie de la force motrice de l'univers : c'éto’.t la matière de leurs hymnes facrés & la bafe de leur religion. Aufll Virgile place- 1- il ces chants au moment où les tyrier.s & les troyens font une libation à Jupiter ou à l’ame du monde , comme dit Macrobe, & conféquemment à la fuite d'une cérémon e religieufe. On attribuoit à Orphée une aftronom'e & une théogonie , parce que la liaifon de ces deux fctences étoit fi intime , que chanter les étoiles c'éto t chanter les dieux : de là font venues fans doute , dans la Grèce , toutes les thé agonies aftronomiques & les cofmogonies allé- goriques ». « On n'imagine pas aujourd'hui ce qu’on pour- voit dire fur un fujet en apparence auffi ftéiile qu un lever ou un coucher d'étoiles ; & cepen- dant on verra que le génie fécond des orientaux a tiré de ce fonds aride les fichons les plus variées, & que les débris de ces si ux poèmes font encore aujourd’hui le dépôt le plus nche où la poéfie, la fculpture 8e la peinture prennent les idées des grands tableaux qu'elles nous préfentent ». « Au refis, les anciens Gmblent nous en avoir averti. Lucien ( de Afirologiâ, t. I p. 9 2. ) nous dit: Licet potiftintum ex Homeri poete Hefiodique carminibus intelligere prifeorum fabulas cum aftro- logiâ confentire Nam quecumqite de Veneris & Martis adulterio dixit , deque deteSlione , haud aliunde , quiim ex kac jcientia fient confecta. On -crovoic que certaines avanrures de Mars & de Vénus ne peuvent s’expliquer que par les appa- rences célefies : donc ce s divinités font elles- mêmes au nombre des corps célefies ; & par une conféquence aflez naturelle , on y doit trouver auffi les autres dieux avec lefquels Mars & Vénus figurent dans les anciens poëmes, 8e avec lefquels i.s ont une filiat'on commune. Auffi voyons-nous que toutes les fois qu’Héfiode parle des dieux dans fa Théogonie, il nous dit qu’ils font les enrans du ciel étoilé. « Chantez , d.t-il , ô mufes! " !“ s d'eux immortels, enfans de la terre 8e du ” ciel étoilé , nés du fein de la nuit , 8c alimentés M Y T 227 » parles eaux de l’Océan ( Réfiod . Tkéog.-v. icç.)». Eit-ii poffible de mieux caraétérifer la génération de pareilles divinités , que de les faire naître Se fe nourrir au lein même de l’élément duquel le foleil & les aftres fèmblent fortir chaqu jour , & d'ap- pellet ces dieux- étoiles les enfans de la nuit? N’eft-ce pas dire clairement : les dieux que je vais chanter , & dont je donne la théogonie , font des aftres? En effet, on en remarque p’afieurs cui ne font évidemment que le loleil la lune, unis à des idées alL-goriques fur L-s faifons. On y voit Crios au nombre des fils d’Utanus ou du Ciel ; celui-ci eut pour fils , fuivant Aprilodore (J-iv. I.) , Afiérus , qui , ayant époufê fa confine Aurore , fut le père des aftres 8e des vents : tout le refis eft du même genre ; 6 c bien des auteurs l’ont foupçonné fans pouvoir le prouver , comme je crois être en état de le faire par le Gcours de l’afironomie ». On a dit fouvent que les prétendues abfurdités de la théologie 8e de la mythologie des anciens n’étoient que des allégories ; mais perfonne n’a employé la clef aftronomique 8 c la théorie des levers 8c des couchirs d’étoiles, 8 c le paffage du foleil dans les différentes confteliations , pour ex- pliquer les monumens , les fymboles fimples ou compofés des divinités , 8e les fables de l'anti- quité; ii fa"oir, fur-tout pour cela, faire ufige de la preceffion des équinoxes, qui, déplaçant tout , & changeant les afpeéts des cieux , a dû varier les ailufions , multiplier les génies , 8e chan- ger les caractères de l’écriture hiéroglyphique ». « Cependant les phéniciens , & les égyptiens eux-mêmes , nous ont dit que c’étoit -là leur théogonie , & la bafe de leurs myftères 5e de ie.urs fables- Sanchoniaton dit que ce font des allégories phyfico - cofmiques ; 8e lamblique ( Epifiola ad Annebonem aPorpkyrio allata') nous cite l’autorfié de Chérémon 8e des plus favans prêtres égyptiens, qui difoient que leur rel'gion 8e leurs fables facrées rouloient fur des levers 8e des couchers d’étores. Cheremon ahique multi , nil quidquam agnofeunt ante mundum kunc afpeciabilem , ncc alios Ægyp- tiorum in ipfis feriptorum fuorum exordiis ponant deos , prêter vulgo dicïos planetas & \oiiaci figna , &• ftellas (imul cum his in confpectum venientes , fecliones âecanorum & horofeopos. — Quippe videbat enim qui folem univerfi architechim ejfe dicerent , ab iliis non ea tantum que. ad Ifidem & Ofiridem per- tinent , fed etiam quidquid facrarum fabularum erat , partim in ftellas , partim in lune varietatem , partim in foiis curfum , vel in diurnum aut noclur- nium kemifpkerium , vel in NHumfuvium , cuncias denique in tes naturales , nihïl in natures corporeâ mole carentes viventefque conferri », « Ce paffage eft fondamental pour mon fyftême ; 8e je vais faire voir la vérité de ce que difoit F f ij \ 22'S M Y T Chérémon , eue les fables anciennes ne contien- nent qu'une théorie phyfico-aftronomique , & ont pour objet les afpeâs céleftes 6c les agens de la nature. Cependant il paroit que les anciens n ont pas borné là leur cuire 8c leur adoration ; leurs fables , queiqu’expliquées en caractères aftrono- miqaes , fuppofent toujours des intelligences unies aux corps céleftes , une aine motrice de la r-.it re , émanée elle-même du fein de la divinité. C’eft fur cette ame répandue dans toutes les parties de la nature , & qui varie lés formes à l’infini , à raifon des effets qu’elle produit 8c des êtres d'fférens qu’elle organife , que roule toute leur théogonie allégorique. Macrohe ( Somn. Scip. I. II. c. p) difting ic les difrérens degrés de l’Etre fuDiêne : Aut enim Deus fummus efi , aut mens tx eo nata , aut mundï anima Et il dit plus haut {cap. a.), que c’eit fur cette ame , lource de toutes les autres âmes , & les puiffances éthé- rées , que font faites les fables; c’eft -à -dire, qu’elles ont cour objet le monde vifible & la force motrice qui l’anime : Sciendum non in omnem drj'putaîionem philojophos admittere fabulofa , fed kis uti folent^cîtm vel de anima , vel de aëris mkerifve gotefiatibus , vel àe ctteris diis loquuntur. C&terum cum ad fummum & principem omnium deum tractatus fe auiet attollere , vel ad mentem quam grstei vS j appellant .exfummo natam , & pro- fie clam deo . . .Nikïlfiabulofium penitîis attingunt. . . . qui fupra naturam funt , quo râhilfas efi de fabulis pervënire de anima non fr ultra fe , nec ut ob- tëüent ad fabulofa coavettunt ; fed quia fciunt ini- Tnicam. effe nature, apertam nudamque expofitionem fui Que à prudent: bus arcana jua volait per fabulofa traüari. Les fables , félon lui , n’étoient donc que le voile ingénieux qu’une main prudente avoit jette- fur ies opérations de la nature; c’elt donc la nature qui en fournit le fonds , 6c c'efi par elle qu’il faut les expliquer. Tout ceci fera développé beaucoup plus au long dans l’ouvrage dont ce Mémoire n’dt qu’une efquiffe. En atten- dant , je donnerai ici quelques effais fur la théc- . logk ancienne , expliquée par des principes : on les trouvera dans ce Débonnaire aux articles Bacchus , Cadmus, Chymère , Hercule, Janus, Phaeton, &c. Les fîatues & les images des génies étoiles , continue M. Dupuis , doivent être également la reprefci.tanon des conliellations. Synéfius nous dit en effet que c’étoit avec des fphères que Es prêtres égyptiens formoient les fiâmes - compofées de leurs génies ; ce paflage efi précieux , je vai< ■ n extraire une partie , d’après la trad. latine : Apud *gyptlos prophète vilzum & profanarum rerum artifi- cibus minime permittunt formare fimulachra deorum ne fali C et in opéré tr anfgrederentur . Ipfi verà defien- dam m jacra antra , ubifecretè rem peragunt. Habent tmmcomaftma, que arcs: funt , quafdam , utaiunt, occultâtes fpheras , quas fi vuL-us confpiceut , mo- M Y T i ! lefte ferret. Nam , quoi. intéüeBa facilümum efi defpicit , C“ prodigiofis ei opus efi mendaciis. Neqfie aLter fieri poteft , ciim fit vulgus ( S) neiîus in Cal- vitio. )• L’évêque de Cyrène , qui nous atte fie c» fait, avoit vécu avec es prêtres égyptiens • g, orfqu’ii nous parie de ces génies , il nous dit cu’il eft défendu d’en dire davantage , rra ; s q Ue ce , JX qui font initiés 'entendent. Si c’etoit " f ur ^ fphères que les prêtres égyptiens compofoient les iiatucs fymboliques de leurs dieux , c’efi avec des fphères qu il faut les déccmpofer ; fi les fables facrées , comme le dit Chéiémcn, étoient faites fur le mouvement du foieil & de la lune , fu r jE douze figues du zodiaque, fur les afpéfts des cotf- teilations entr’elles , & fur leurs rapports avec le foieil , la lune, la terre, le nd , ii faut donc prendre un globe , le monter à la latitude du pays où elles furent faites , fixer le point équinoxial à l’endroit du zodiaque étoilé où il dut être, & a i 0 - s obferver à l’horifon quels afires par leur lever ou leur coucher annonçaient le foir & le matin , l’en- trée du foieil dans chaque ligne , & fur-tout ceux qui fixoient les équinoxes & ies foiftices. C’efi Dar des obfervations de cette nature , faites fur ‘un globe & comparées avec les hiftoires des différentes divinités , avec les attributs qu’on leur donnoic & ies noms allégoriques qu’elles ont porté , 8c celui des confîeilations que je fuis parvenu à "lire dans l'écriture facrée , dont les coiiftellations contiennent pour ainfî dire l’alphabet. Le culte rendu à l’ame de la nature , uni au culte du foieil, de la lune, des afires & des autres agens de !a divinité , a formé la religion de pief- que tous les peuples de l’univers. Les grecs , dès la plus haute antiquité, n’adoroient que le fo- ieil , ia lune & les étoiles , fuivant Platon. Hé- roiote affure que prefque tous les dieux de la Grece venoient d'Egypte , où , fuivant Chéré- non , on aaoroit les affres. Le même Hérodote nous dit que cette religion étoit auffi celle des per.es , c eff-à-dire , d’un peuple conquérant oui avoir fubjugué une pairie de l’Afrique & prefque toute l’Afie que c’étoit celle des africains , & ed.e des feythes qui occupoicnt une vafte étendue de pays au nord de l’Afie. husebe affure que c’étoit la religion des phé- n d ns, qui l’avoient poitée aux extrémités de univers , a la faveur d’un commerce qui em- braiioit tout le monde connu t P keenzees quidem £ gypt-os omnium principes fioli luns ac fitllis clivinitatem tribuiffe , vulgatum efi , iifique Jolis te utn omnium ortûs & interitûs caufam ajfignajfe ,* deinde vero , qus. p a film ubique jaclantur , Otosrmct; uxi Gioyosiccs , in mundum mvexifie. Eutèfce dit donc que_ la plupart des théogonies répandues dans l’antvers étoient venues des phéniciens & . aes égyptiens, & que ces peuples adoraient comme aïeux le foieil , la lune & les affres , & les regar- M Y T dolent comme les caufes uniques des générations ; & nés deftrucïions qui s'opèrent dans la nature. J Il eft donc clair que c’cft par le fol ci! , la lune & J les aiîres , qu :I faut expliquer les théogonies de ces peuples , & cel'es de tous les autres peu- ples qui ont emprunté d'eux leurs fables in- génieufes. Application des principes de M. Depuis a la théogonie des chrétiens , par M. V olnej ( Ruines , in-S°. pag. 295. ). « En conftituant un peuple féparé , Moïfe avoit vainement prétendu le defer.dre de l'invâfion de toute idée étrangère ; un penchant invincible fondé fur les affinités d’une même origine , avoir fans ceife ramené les hébreux vers le culte des nations voifines ; & les relations indifpenfables du commerce & de la politique qu'il entretenoit avec elles, en avoient de jour en jour fortifié l'afcendant. Tant que ? e régime national fe main- tint , la force coercitive du gouvernement & des loix s'oppofant aux innovations , retarda leur marche; & cependant les hauts lieux étaient pleins a idoles , & le dieu Soleil avoit fon char ïx fes che- vaux peints dans ies'palais des rois , & jufques dans le tempie à'Yâkouk ; mais lorfque les conquêtes des rois de Btnive & de Babyione eurent dilïous le lien de la puiffance publique , le peuple livré à lui-même, & lollicité par fes conquérans,ne contrai- gnit plus fon penchant pour les opinions profanes, & elles s'etab irent publiquement en Jucée. D'a- bord les colonies aHÿriennes , tranfportées à la place des tribus, remplirent le royaume de Sa- marie des dogmes des mages , qui bientôt péné- trèrent dans le royaume de Juda. Enfuite Jerufa- lem ayant été fubjuguée , les égyptiens, les fy riens , les arabes accoururent dans ce pays ouvert , y ap- portèrent de toute part les leurs , & la religion de MoiTe fut déjà doublement altérée. D'autre part, les prêtres & les grands tranfportés à Babyione , & élevés dans les fciences des chaldéens, s'imbu- rent , pendant un féjour de 70 ans, de toute leur théologie , & de ce moment fe naturalisèrent chez les juifs les dogmes -du génie ennemi ( Satan ) , de ï archange Michel , de V ancien des jours (Ormuzd ), des anges rebelles , du combat des deux , de F ame immortelle & de la réfurreclion toutes cllofes inconnues à Moïfe , ou condamnées par le filence même qu’il en avoit gardé. De retour dans leur patrie , les émigrés y rapportèrent ces idées , & d'abord leur innovation y fufeita les difpures de leurs partifans , 'es pkarijïens , & des repréfentans de l'ancien culte national, les faducéens ,- mais les premiers , fécondés du penchant du peuple & de fes habitudes déjà contractées, appuyées de l'au- torité des ptrfes leurs libérateurs , terminèrent par prendre f aicéndant , & les en fa ns de Moïfe confacrèrent la théologie de Zoroafire ». M Y T a2j? . "Une analogie fortuite entre deux idées prin- cipales favorifa fur-tout cette coalition , & devint la baie d'un dernier fyitême , non mcvns étonnant dans fa fortune que dans les caufes de fa for- mation ». « Depuis eue les affyriens avo'ent détruit le royaume àcSamarïe 3 des efprits ju dicieux , pré- voyant la même deftmée pour Jérufatim, n'avoient celle dè Y annoncer , de la prédire ; & leurs pré- dictions avoient toutes ce caractère particu ier , d'être terminées par des vœux de rétabïjftment à de régénération , énoncées fous la forme de pro- phéties. Les hiérophantes, dans leur enthoufiaffne, avoient peint un roi libérateur qui devait rétablir la nation dans fon ancienne gloire ; le peuple hébreu devoit redevenir un peuple pui (Tant , conquérant & jerufalem la Capitale d' un empire étendu fur tout l univers », " Les événemens ayant réalifé la première partie de ces predi étions, l a S e & règne du mal , le termirîoit au bout de Jlx autres mille ». « Par ces récits , les premiers auteurs avoient entendu paner de la révolution annuelle du grand M Y T orbe célefie , appelle le monde ( révolution com- pofe'e de douqe mois ou figues , divifés chacun en mille parties ) ; & les deux périodes fyftématiques de Y hiver & de 17r«r, compofée chacune égale- ment de mille. Ces expreflions toutes equi- voques ayant été mal expliquées, 8c ayant reçu un fens abfiolu. & moral, au lieu de leur fens p kyfiique & afiro logique , il arriva que le monde annuel fut pris pour un monde féculaire ; les milles de temps pour des milles d’années ; 8c fuppofant , d'après les faits , que l'on vivait dans l’âge du malheur , on en inféra qu'il devoir finir au bouc des fix mille ans prétendus ». « Ot , dans les calculs admis par les juifs , on cominençoit à compter près de fix mille ans de- puis la création ( fiâi.ve j du monde. Cette co-in- cidence produifit de la fermentation dans les ef- prits. L'on ne s'occupa plus que d'une fin. pro- chaine ; on interrogea les hiérophantes 8c leurs livres myfiiques , qui en alignèrent divers termes ; on attendît le grand médiateur , le juge final ; on le' délira pour mettre fin à tant de calamités. A force de parler de cet être , quelqu'un fut dit l'avoir vu , & ce fut affez d’une première rumeur pour établir une certitude générale. Le bruit po- pulaire devint un fait avéré ; L'être imaginaire fut réalifé ; & fur ce fantôme , toutes les circonfiances des traditions mythologiques venant à fe raffem- bler , il en réfulta une hîfioïre authentique 8c com- piette , dont il ne fut plus permis de douter ». « Elles portoient, ces traditions mythologiques , que , dans Y origine , une femme 8c un homme avoient par leur chute introduit dans le monde le mal & le péché ». «Et par-!à, elles indiquoient le fait afiro.no- tnique de la vierge célefie & de Ykomme bouvier { Bootès ) , qui , en fe couchant héiiaquement à Y équinoxe d’automne , livroient le ciel aux conf- tellations de Y hiver , & fembloient, en tombant fous î’horifon , introduire dans le monde le génie du mal, Akriman.es , figuré par la confteliation dti fierpent ». « Elles portoient, ces traditions : Que la femme qvoit entraîné , féduit t homme ». « En effet, la vierge fe couchant la première , fernble entraîner à fa fuite le bouvier : « Que la femme l'avait tenté en lui préfentaht des fruits beaux a voir & bons à manger , qui donîloient la fcience du bien & du mal ». « En effet , ia vierge tient en main une branche de fruit , qu'elle fernble étendre vers le bouvier j & le rameau , emblème de l’automne , placé dans le tableau de Miikra , fur ia frontière de Y hiver & de Y été, fernble ouvrir fa porte. Si donner la fcience , la clef du bien & du mal », M Y T « Elles portoient que ce couple avait été ckajfi du jardin célefie, & qu un chérubin , à épée flam- boyante , avoit été placé a la porte pour le gar- der ». « Et en effet , quand la vierge & le bouvier tombent fous i horifon du couchant , Perfie monte de l'autre côté, & , l'épée a la main, ce génie fernble les chaffer du ciel de Y été , jardin & règne des fruits 8c des fleurs». « Elles portoient que de cette vierge devoit naître & fortir un rejetion , un enfant qui écraferoit la tête du ferpent . & délivrerait le monde du pé- ché «. » Et par-là elles défignoient le foleil , qui, à l’époque du foilbce d 'hiver , au moment précis où les mages des perfes tiroient l'horofcope de la nou- velle année , fe trouvait placé dans l’étable du bouc ( capricorne) au méridien intérieur à minuit, au moment où la vierge-célefie montoit à l’orient fur l'horifon , 8c qui à ce t ire étoit figuié dans ieurs tableaux alrrologiques , fous la forme d’un enfant , allaité par une vierge chafle , & dev noit enfuite à. l'équinoxe du printems , le bélier ê" /’ agneau , vain- queur de la confteliation du ferpent , qui difparoif- foit des cieux ». « Elles portoient que dans fon enfance ce répa- rateur de la nature divine OU célefie vivroit abaiffé , humble , obfcur , indigent ». « Et cela , parce que le foleil d’h : ver eft abaijfé fous l'horifon , & que cette période , première de fes quatre âges ou faifons , eit un temps à’obfi. curité , de difefte, de jeûne , de privations ». « Elles portoient que , mis à mort par des mé- ckans , il étoit rejfufdté glorieufement , qu'il étoit remonté des enfers aux deux , où il régneroit éter- nellement ». « Et par-là elle retraçoit la vie du foleil , qui » terminant fa carrière au folftice d’hiver , iorfque dominoient Typhon 8c les anges rebelles , fembloit être m's à mort par eux , mais qui bientôt apres renaiffoit , rejfurgeoit dans la voûte des cieux où il eft encore ». « Enfin ces traditions , citant jufqu’à fes noms aftrologiques 8c myftérieux , difoient qu’il s'appeî- loit Chris, c’eft-àdire, le confervateur ( & voila ce dont les indiens ont fait leur dieu Chrïs-en ou Chris-na , 8c les chrétiens grecs & occidentaux leur Chris-tos , fils de Marie. ) ,• & tantôt qu’ù s’appelîoit Yès , par la réunion de trois lettres , lefquelles , en valeur numérale , formoien: Je nombre 6cS , Lune des périodes folaires ; 8c voilà ô européens l le nom qui , avec la finale latine , eft devenu Jès-us ou Jefus , nom ancien & caba- M Y T îiftique 3 attribué an ; euns Bucchus , fils c-.andefiin ( nocturne ) de h vierge Minerve , lequel , dans toute 1 hiftoire de fi vie. de même de ia mort , retrace l’iuftoire uu Dieu ce s chrétiens , c'eft-à- dire , de Yufire eu jour , dont ils iont tous les deux l’emblème ». AI. Rubaud de Saint-Etienne a ajouté aux prin- cipes de M. Dupus phifîeurs idées très-ingé- meuGs & très folides. Il dit ; « On a cru jufqu’à préfent que la mythologie éteit un corps d’hirtoire mêlé de fables ; & ia thèfe que j. pofe , c’eft que tout en elt fabuleux. D’abord on ne peut me nier qu’il n’y ait dans la mythologie beauc up de plantes , d’oiieaux , d’in- fectes métamo: pholès en hommes , & defcuels elle nous dit que ce font des hommes qui ont été changés en ces animaux. Nous ne croyons pas , ians doute , à ces rr.étamorphofes ; mais on a eu quelque raifon de faire ces hiftoires, & il ne peut y en avoir d'autre eue celle que j’ai dite , que dans un certain âge on peignit fous les figures al- légoriques les divers objets de la nature, & que l’on parla de ces figures comme fi elles avoient de i’asie & de la vie. Nous commençons donc à pofer ici pour règle , cu’il ne faut pas admettre fans examen tous les perfonnages de la mythologie , & qu’il y en a certainement qui n’ont point exiiié du tout ». “ Après cela , fi nous regardons ces métamor- phofes ou changemens de formes comme une fuite du langage figuré , bien loin de croire que Daphné ait été changée en laurier & Progné en hiron- delle , nous croirons au contraire que c’eft i’hi- rondeile & le laurier qui ont été métamorphofes en femmes. De-là naît une vue féconde , ou , fi l’on veut , ce foupçon , qu’il faut prendre les métamorphofes au rebours; & qu’au lieu de croire que tel prince ou telle princeffe aient été changés en montagne , c’eft la montagne qui a été changée en prince ». « Les métamorphofes nous feront donc très- fufpeétes. Quand on nous donnera une lifte de princes & de rois qui ont été changés en fleuves , en montagnes ou en oifeaux , nous jugerons que ces perfonnages entrent dans le catalogue des êtres fabuleux , ou du moins nous demanderons des preuves plus certaines de leur exiftence. Il ne fer- vira meme de rien que nous trouvions ces per Tonnages dans une hiftoire , parce que nous juge- rons que rhiftorien s’eft trompé , plutôt que de croire une abfurdité. Une fable n’eft pas moins fable pour être dans un livre ; & tout ce qu’il pourroit arriver , c’eft que nous dirigeaffions notre critique, fur ; fvftorien lui-même ; car a rès avo r examiné une hiftoire fufpeâe , je ne puis me dif- pei.fer d examiner jufqu’a quel point celui qui la raconte eft digne de foi ». MIT 2 3 ï « Les hiftoriens font venus après les poètes , ; & us les ont copiés. Ce qui prouve qu’ils les ont copiés , c’eft eue ies poètes chantent les avantures & les héros que les h-ftoriens ont mis en proie. Lors donc que nous iifons les hiltoricns, nous ne liions que les poètes ; mais fi ces derniers on: conté des fables , quelle foi peut-on ajouter aux premiers ? " Cependant , dans la même époque où s’opé- rèrent les métamorphofes que je ne crois point , il me feroit difficile d’admettre des métamorphofes que je cruffe ; car les premières ne furent imagi- nées que d’après une certaine tournure d’efprit propre aux hommes qui les firent ; & s'ils appli- quèrent ce génie à une certaine quantité d’objets phyfiques , iis purent l’appliquer à un plus grand nombre d’objets. Non-feulement ils le purent , mais ils le durent , puifque c’étoit’leur génie , & que leur langage' & leur écriture étant figurés, ils ne pouvotent .éviter d’appliquer leur aénie à tous les objets qui font du reifort de l’écriture & du langage. Tout ce qui a été écrit dans i’âge alphabétique , a été écrit félon l’alphabet ; tout ce qui a été écrit dans l’âge allégorique , dut l’être en allégories ; car l’alphabet n’txïftoit pas ». “ Toutes les fois donc que nous trouverons un prince dont l’exiftence n’eit fondée que fur une métamorphofe ou une allégorie , & que nous verrons dans la nature l’être qui lui eft analogue , ceiui dans lequel il a été changé , nous ferons le raisonnement, que j’ai dit : ce prince n’a pu être métamorphofe en rivière , donc c’eft la rivière qui a été changée en prince r & fi en parcourant toute la Grèce je trouve par-tour de ces chan- gemens de figures , & que je me rappelle ce que je fais du génie de ces peuples , ma" furprife ne fera plus de ce que je trouve de tels rois* fur ma route , mais de ce qu’ils ne font pas tous dans le même génie, puifqu’ils font tous contemporains , parens , amis ou ennemis les uns des autres ». 3 “ De même , je ne crois point que les géans Encelade , Typhée, Briarée aient exifté ; je ne crois pas non plus qu’ils aient été changés en montagnes , & , félon le principe que j’ai pofé , je conclus que ce font les montagnes qui ont été changées en géans : cette figure même me paroît belle ; elle eft grande , fans contredit , & digne de fon objet. Mais fi ce ce font que des géans allégoriques , je ne croirai ni à leurs pères , ni à leurs mères , ni peut-être aux héros qui les combattirent ; & marchant touiours entre les per- fonnages allégoriques & les êtres phyfiques'qui leur correfpondent , il naîtra pour moi une con- viétion que rien ne pourra ébranler». « S: , pourfuivant mon examen fcrupuleux , je trouve que les êtres auxquels je ne croîs plus 2 3 t M Y T odc dos relations de parenté ou d’aventure avec des perfonnages auxquels je crois encore , ii eff certain que je dois m’arrêter & me deSer oe l’exillence de ceux ci. Je ne crois pas que Progne ait été changée en hirondelle , ni Ph lomète^ en rolfignoi ; mais que ferai-je de PanJion leur pcre , &z de Térée , époux de l’une & beau-frère de l'autre? Il i-ft démontré pour moi que telle mon- tagne n'a pas été un roi; mais pourrai je croire à îi femme & aux enfans de ce roi prétendu ? Et fi je vois que cette femme & ces enfans^ font une fontaine, des rivières & des villes voifints , je ne douterai pas que parenté, en ftyle allégo- rique, ne fignifie voifnage. Je retranche encore ces rois de l'hilroire ». « La queftion n’eft donc pas d'examiner fi les princes de ce temps- là purent donner leurs noms & ceux de leurs enfans aux royaumes , aux pro- vinces , aux villes , aux fleuves , aux fontaines , aux montagnes , aux prairies , aux grottes : la quellion cft de favoir s’ils le firent ; car fi, après avoir porté la lumière dans toutes ces familles, nous avons été forcés d’écarter beaucoup de pères & d’enfans dont Pcx flence eit abfolument faufle , il fe préfente une queftion bien différente à exa- miner ; c’eft de favoir fi les princes qui reftent ont une exüience plus réelle que ceux que nous avons expulsés de cette hiiloire prétendue ». « I! y a lieu de croire que non , parce que la multitude des perfonna ies fabuleux s’tft tellement accrue par mes recherches , que la fable eff déjà prefque tout, & que je ne vois plus de vérité; & comme fable eit ici allégorie , je vois dans la mythologie un corps d’hiiioire allégorique , ce qui me fero t volont é s préfutner que dans ce recueil ancien il n'y a pomt d’hiitoire du tout. En effet, i! y a plus de raifon de conclure ici d’une ex flence fauffe à une exifler.ee faufle, qu’à une exiftence vraie. Quand je trouve tant d’êtres allégoriques , je fuis fondé à croire que ceux auxquels ils ont affaire font allégoriques comme eux; mais il eff impoflîble qu’un être allégorique me conduife à îa connoiffance d’un être réel ; car i! rfy a nulle liaifon entre ce qui n’eff pas & ce qui eff ». On trouvera dans ce Diélionnaire un grand M Y T nombre d’articles extraits de l'ouvrage de M. bau.i de Saint-Etienne. Les voici : Céphee , Chro- nologie , Circé , Cycle , Cy dopes , Cycnus , Ecueils Eridan , E/ymantke , Fleuves , Fondateurs } Géo- graphie , Gémeaux , Hyades , Jafion , Jaforz J u _ piter , Mars , Marfyas , Médée , Mercure , M.I. tamorphofe, Montagnes , Nzoié , Nymphes , Orion Ofimandias , Pélafge , Perfée , Pkaéton , Pleïades Port, Promontoire , Soleil , Sphères, Taureau Thé fee , Toi fonder, Vénus, Volcan. MYTHOS , la Fable. Dans l’apothéofe d’Ho- mère , la Fable ert perfon.iifiée & repréfentée fous la figure d’un jeune homme qui affilie à mi facrifice en qualité de Camille , tenant d’une main un préféricule, & de l’autre une patère. Comme le mot fev6oç en grec eft mafeulin, on a peint la Fable en garçon. MYTHRAS. Vcyer Mithras. MYTILÈNE , dans l’île de Lesbos. Mïti- ahnai. Les médailles autonomes de cette ville font ; R. en argent. O. en or. C. en bronze. Leurs types ordinaires font : Une lyre. ; Un terme. Un trépied. On a des médailles impériales grecques de cette ville , frappées fous l’autorité de fes prêteurs en l’honneur de Céfar, de Livie , de Tibère, de de Csliguia, de Germanicus, d’Agrippine mère, de Julie , feenr de Caügula , d’Hadrien , de M. Aurèîe, de Vérus, de Commode, de Crifpine, 3 de Domna, de Caracaila , d’Alexandre-Sévère , de Vaîérien, de Gallien, de Salonine, de Matidie, de Pîotine, d’Antonin, de Sévère. MYT1LUS , furnom de la famille Papi.4, N, O N peut divîfer en fix gra ndes fe'rfes les N des marbres , des médailles & des manufcrits. La première grande férié de N eft diftinguée par k jambage gauche , qui defcend plus bas que le droit ; elles fe réclament fpécialement des trois premiers liecles , excepté celles de la quatrième fous-férie , & quelques figures de la cinquième , particulières aux huitième , neuvième & dixième i a . jambage gauche oblique, 2°. courbe en dehors, 3°- je droit coupant le mitoyen , 4 0 . perpendi- culaire , tranché , 5 0 . rabattu en forme de M , en s grecque , &c. La fécondé grande férié eft à jambages à-peu- près égaux , un peu irréguliers 5 elle règne depuis iept fiècles avant J. C. jufqu’au V e . i°. jambages obliques, 2 0 . courbes, &c. 3 0 . tortueux ou bri- fés , 4 0 . détachés. La troifîème férié fe reconnoît par les excédens de fes jambages ; i°. côté droit prolongé en deffirs , 2 0 . courbé , 3 0 . plus étendu en delïous , 4 9 . haut du gauche fupérieur au jambage mi- toyen , &c. 5 ». celui-ci par le bas plus long que le droit, 6°. toujours en fe courbant, 7®. plus haut que le gauche , 8?. terminaifon en courbe, 9°. plus long que les deux autres jambages , io°. gauche plus court qu’eux. Cette férié eft du reffort des plus beaux fiècles 5 nous ne voyons *que quelques caraâères de la troifièms fous-férie qu'on putfTe reftreindre au VIF. La quatrième grande férié contient les N ordi- naires ou tranchées ; elle s'étend depuis deux fiè- cles avant J. C. jufqu'aux derniers temps. L 'anti- quité ne tombe guères que fur les premières de chaque fous-férie ; i re . peu uniforme, 2 e . jonc- tions aiguës , 3 e . carrées , 4 e . N pattées , &c. Les N de la cinquième férié approchant de la figure de l'H ; i°. à tranfverfale, defcendant de gauche à droite , fréquentes du IV e . au IX e . fiè- cle ; 2. 0 . à traverfe , commençant en horifontale ; 3°. fupprimée , &c. entre les VIII e . & XI e . ; 4°. s’abailïant de droite à gauche , depuis le X e . , 5°. en Z rares. Ceî'es de la fixième férié font minufcules , & commencent au III e . fiècle ; i°. fans bafe ni cour- bu-e éminente au pied , 2“ côté droit recourbé de bas en-haut, 3®. paffanc par-deffus le haut de 1 autre , 4®. en h aux VIII e . ou IX e . fiècles ; les IS suivantes généralement depuis le XIII e . P. a d- Antiquités, Tome IV, platies en deffus , 6 °. en R , D, B, &c. 7 0 . en p , q, &c. 8 e . n à rebours, 9 0 . à pèces déta- chees,angu:eufes 8 c gothiques {Nouvelle diploma* tique , t. 11 . p. 325. ). Dans la mînufcule , des manufcrits fur-tout, il regnoit aux XIV & XV e . fiècles une fi grande confufion entre l’n & l’a , qu’on fubftitua fouvent I une à 1 autre. De-là Nemanfum pour Nemaafum , Antijiodorum pour Antifiodorum , &c. La diftinc- tion entre ces deux lettres eft quelquefois fi diffi- cile , qu’on ne fait à quoi s’en tenir. Dans le go- thique, même majufcule , l’n ufuroe ordinairement la place de I’n. Mais dès le XII e . fiècle , elle al- tère un peu fa figure , en fubftituant à fa courbe une S contournée, qu’elle ne fait partir qu’un peu au-deffous du fommet de fon jambage très- perpendiculaire ( Nouvelle diplomatique. ). Dans les jugemens , ces lettres N. L. fur la ta- blette des juges annonçoient qu'à leur avis l’affaire n’étoit pas affez éclaircie ; elles étoient les ini- tiales de non liquet. Les permutations de la lettre N étoient fré- quentes chez les anciens. N fe changeoît quelquefois en L ; ainfi , dans Hérodote , on lit Labunitus , & Nabunidus dans Bérofe ; ainfi Perna pour perla , vr'Ailfoioi pour , lympka pour r.ympha , ullus pour unus 3 catella pour catena , 6’r. N prenoit quelquefois la place de M s ainfi on a dit ocinum pour ocimum , htutïM pour feittiicM a nappa pour mappa. N fe changeoît quelquefois en R : ainfi de yiâ- (*■* on fit groma , de rivos torus , de p.ivôs merus , de Jïtris diras , &C. N s’eft auffi changée en V 5 ainfi Narifts. ou Va- rijis , o •ja.sis-Tùi de Ptolemée font les Ncs»(Waa de Dion. N fe changera toujours en r devant un autre r, témoin une pâte de verre deStofch,dont î’orieinal était entre les mains de la comteffe de Lunéville à Naples. On y voyoit la tête de Pompée le grand avec un peu de barbe , mais autant feulement que l’on en voit à un homme qui ne s’eft pas fait rafer depu ; s quelques jouis. On y iifoit le nom du gra- veur a r a e a N r E A o T , qui dcvrcit être écrit afa- OArrEAOY, l’N fe changeant en r devant uü M N autre r. Mais ( Star. Stepk. parahp. §ram. g. & index gram. ai Gruter . ir.Jcr. lit. S . ) on s eit cifpenfé quelquefois d obferver cette euphonie. Les jurifcon fuîtes romains , fe proposant des quefiions de droit à refondre, pour les mieux par- tie ularifer , introduifokm des perfonnages înu- sir, aires , à*qui ils donnoient les noms vagues de Tit'us , de Sempronius , &c. Nos anciens francs en uioient à-peu-près de meme. C eft amfi que Eckhard entend Neftigans & Neftigantius , au titre Liil du pafte de la loi faüque, nombre 2. Il funpofe ce met forgé par les barbares pour nef ■ r c’eft-à-dire , pi ur une perfonne inconnu! ue eu incertaine. En difant un te . , on de.igne que,- qu’un dort on ne veut ou dont on ne peut pas encore déclarer le nom. Les formules de prières ou d’actes énoncent depuis long temps ces fortes «Je noms par une feule N. Auparavant elles les Tendaient par ille , ilium , zllos , & p:us ordinaire- ment encore par leurs abréviations uL Comme l’N leur fut fubftitüée , on demande quelle fut l’époque de ce changement. Nous ap- prenons , dit Èchard , d’une lettre du B. V entunn de Bergame, qu’au quatorzième fiècle les notoires , fuivanT une ancienne coutume , employoient la lettre N , pour marquer un nom propre quelcon- que, & qui ne commençoit point par cette lettre. Êiie’éîoit auffi depuis long temps invariable dans les livres eccSéfiaffiques. Hugues Ménard , dans fes obfervations fur le facramehtaire de S. Gré- goire , ne fait remonter cet ufage qu’un peu avant le onzième fiècle. Qu’il fut déjà pratiqué dès ie neuvième , Mabillon le prouve par divers manuf- crits , & fur tout par les lettres imprimées de Frothaire , évêque de Toul ; mais ne pourroit-on pas accorder Ménard & Mabillon , en fuppofant que le fécond auroit parlé du commencement de i’ufage de Î’N , avant qu’il eût banni celui d 'ille ; & que le premier auroit emen vue le même ufage devenu plus général , lorïaue celui du pronom ceffa d’avoir cours, ou plutôt d’être ordinaire? An neuvième fiècle, on trouve beaucoup d'exemples fi il!. Du reüe , au lieu de chercher l’origine de cette N dans nefligantius', OU nefeiens , ou nefeio quis , ne feroit-il pas plus fimple de l’attacher au m-ot nomen ou nominatur ? Alors i’N marqueront la place où il faudrait mettre ie nom de la per- fonne délignée en général , Icrfqu’il fetoit connu, f Nouvelle diplomatique. Pour connoître les abbréviations , ou figîes for- mées par la lettre N feule ou jointe à quelqu’autre. 'Voyez Abréviations, Consulaires, Le- <æns£S 8e Lettres. N fut fouvent retranchée, quand elle n’étoit pas finale , par les grecs & les romains. Us difoient Morte fus } OfT-ftss, pour Mortenfius , Q?r-ç NABIS. Voyei ANTUBEL; NABLE ou NÉBEL. C’efî la même chofe que nablum ,• on le nomme encore quelquefois naulum. Quoique quelques auteurs hébreux prétendes! que le nable droit une efpèce de cornemufe ; ce- pendant la plus grande partie & les plus favanS s’accordent tous à en. faire un inftrnment à corc.e, que l’on pinçoit ou que l’on touchoit avec ua pleclrum. Calmet , d’après les Septante, rend ie nable pis N A B pfakéricn. Dais es cas , il diffère de îa^ chnare ou afur qui , fuivant Is rr.eme auteur , n étc:t autre chefs eus la harpe, il en différé , dis-je , en ce que Ion ventre creux éto;: en haut , & au on tea- choit par le bas les cc-.des tendues du haut en bas. Mais Kircher donne dans fa Mufurgie une toute autre figure au nc.iL ; cette figure prouve que cet infiniment écoit à-peu-près le pfaltérion moderne; car pour en jouer il falloir le pofer à plat , les cordes en haut , & frapper ces cordes avec une baguette ou plectrum , ou les pincer avec les deigts. Cette dernière façon de jouer du pfaltérion moderne ou tympanon eft encore ufitée , en Italie. Au relie, JCircher affûte avoir tiré fa figure du nébel d’un ancien manufcritdu Vatican, & c’eir ce qui feroit préférer fa figure à celle de D. Calmet, qui ne tire la fie.nne que de defcriptîons afiez va- gues , & qui fuppofe prouvé que le nabL 8c le pfaltérion font ie même infirmaient. Il paroît par différens auteurs que le ncble avoit tantôt plus, tantôt moins de cordes. Dans le feiilte Haggiborim , on lui en donne vingt-deux , faifint trois oétaves.L’hiftorien Jofephe ne lui en donne que douze. ( F. D. C. ) NABOetf NEBO, grande divinité des baby- loniens , laquelle tenoit le premier rang après Bel. Il en eft parlé dans Ifaïe , ch. xlviij. Voflius croit que Nabo étoit la inné 8c Bel le foleil ; mais Gro- tius penfe que Nabo avoit été quelque prophète célèbre du pays , & ce fentiment feroit conforme à l'étymologie du nom , qui , félon S. Jérôme , li- gnifie celui qui préfiide à la prophétie. Les chal- déens & les babyloniens , peuples entêtés de i’aftrologie , pouvoient bien avoir mis au rang de leurs dieux un homme fupérieur en cet art. Quoi qu’il en foit , la plupart des rois de Babyione portoient le nom de ce. dieu , joint avec le leur propre , Nabo-Naffhr , Nabo-Polaffar , Naba- Sardan, Nabu Chodonofor, Sec. Au refte , le Nabahas des helviens étoit le même dieu eue Nabo ( D.J.'j . NABONASSAR (Ère de). Rien n’eft plus fameux dans les tables des anciens aftronêir.és que Père de Nabonafihr , fondateur du royaume des babyloniens. Ptolémés eft celui qui en a fait le plus d’ufage. Ses obfervarons font appuyées, pour la plupart , fur cette époque , & ceux qui l'ont bien examinée , remarquent qu’elle a dû commencer un mercredi (ou férié 4) , 26 février de l’an 747 avant J. C. Les années dont elle eft compofée , font ces années vagues de 365 jours , fans intercallsuon à la "quatrième année, de même que celles des anciens égyptiens ; ce qui produit, comme on ! a dît ailleurs , une année de moins fur les 1460 années juliennpes. De-ià vient que Cen- N Æ N 23 f fonn,dans le paffage que nous rar sortons de lu? à , article de 1ère des Séleucides, cemote à Pan 13S de Père chrétienne, 986 ar.s de l’ère de Nabo- ~- c jJ' ar > quoiqu’il n’y ait que 9S5 années juliennes. Nous n’en dirons pas davantage fur cette époque,- eus eft moins d’uface > 3 *-» rKrAnftlorrta nmiv î -*r- — _ nées qui ont fuivs J. précédé ( N art de vérifier les dates. ). en chronologie pour les an- C. j eue pour celles qui ont N ABUS. Mercure étoit adoré fous ce nom 3 a Cyzicue. C'eft ie nom que les fÿriens donnoienc à ce dieu. NACOLIA , en Phrygie. NAKOÂE02*. Les meüaLles autonomes de cette ville font ; RRRR. en bronze. Pellerin , O. en or. O. en bronze. Cette ville a fait frapper des médailles imne'riaîes grecques en l’honneur de Trajan, deCaracalla, de Gordien , de Domitien. NACRASA , en Lydie, kakpa ceon 8c na« KPACITniü. Les médailles autonomes de cette ville font: RR. en bronze, O. en or: O. en argent. Cette ville a fait frapper, fous l’autorité de fes préteurs , des médailles impériales grecques en l’horneur de Doiniticn , de Domitia^de Trajan, de Marc-Aureîe, de Vécus, de Commode, de Sévère, de Fauftine jeune. NÆNIA , vers funèbres que chantoient à la ioaange des morts des femmes nommées prsfica , qui fe Iouoient pour cette cérémonie : N&nia ejl carmen, à itFeftus, quoi infunere, laudandi gratid , cantatur ad tibiam. Le métier de ces femmes éioit de faire des lamentations fur la mort du dé- funt , & en pleurant , elles chantoient fes louanges fur des airs lugubres , 8c d onnoient le ton à tous les autres. Chez les grecs , il y avoit trois efpèces de chanfens triftes & lugubres , favoîr : la lamen- tation, qui fe chantoi: dans des occafions de mort; Y lalemos , que l’on chantoit dans le deuil , & le linos , qui fe chantoit pour marquer la trifteffe. Isania était auffi la déeffe qui prenoit fous fa protection ceux qui étoient fur le point de mou- rir : In tutelâ fiant N&ni& , dit Arnobe (,1V. p. 131.), quihus extrema fiant tempora. Le mot de Nsnia fe prend encore peur un chant joyeux, pour des vers frivoles , & pour des chant$ G g ij i 3 ^ N A I ennuyeux & propres à faire dormir. Ce mot vient d'un jeu badin qui étoit fort en ufage parmi les enfans de Reme, dans lequel on faiioit roi celui qui réufîîiToit le mieux. Horace en parle ( Epijl. I. I. éi. } : llofcia 3 die [odes , melior leX an puerorum efi h saiia , qua regnum reS'e facientibus ojfert. NÆ VIA , famHie romaine dont on a des mé- dailles : C. en argent» RR. en bronze. O. en or. Les furnems de ce-te famille font Balsvs , Fezla Svrvistvs , S vra. Ca~ NAGER. Chez les anciens , Fart de nager ou la natation faifoit une partie fi elTentieile de «édu- cation , que , pour défigner un homme groffier & mal élevé , on difoit qu'il n avoir appris ni à. lire ni à nager. Les romains s'accoutumoient dès la. jeunefife à nager , & c'écoit un des exercices du Champ de Mars. Les parens eux-mêmes formoient les enfans a cet art, comme Plutarque le. raconte de Caton : F ilium fuum pr&zvit G* do cuit ipfe jhiminum verti - cofaaut rapidiora natando fuperare ac tranfmittere . AuiTî les foîdats de la république n'étoienc jamais embarraffes , quand il s'aguToit de franchir un fleuve ou une rivière, parce que, comme le dit Vegece : Romani veteres Campum Martîum viciman 1 iberi delegerunt , in quo juventus pofi exercitum armorum , fudorem puiverenzqae dilutreî , ac laffi- tuaïnem cur J us , na lundi laoore deponeret ( i . 10. }. NAGIDUS , en Cilicie. NAriA, M. Combe attribtte à cette ville une médaille mations d'Eckheî. M. Neumann Nagidus.. en a publié use fenablable de N A I | de vin , de miel & d'hui'e ; plus fouvent on îè contentoit de leur préfenter du lait, des fruits' âe des fleurs ; mais ce n'étaient que des divinités- champêtres , dont le culte ne s'étendoit pas juf-. qu'aux villes. On diiiinguoic les naïades ( Ce mot vient de yaiiv , couler. ) en naïades potamides ou des fleuves , & en naïades limnades ou des lacs, Voyei Crenees, Limnades Nymphes , p E l GEES , PoTAMiDES. NonnüS dit que les naïades étoient mères des faty res . Priape avoi: auffi une : naïade pour mère.. Les naïades étoient des prêtreffes de Bacchus félon Strabon ( Liv. X. ). La couleur verte convient aux habillemens des naïades , ainfi qu'à ceux des fleuves. On les voit ainfi repréfentés fur le deflïn colorié d’une peinture antique , confervé au Vatican. Stace ( Sylv. 2. G. 6 c®. ) fait habiter les naïades dans les champs ély.fées , fur les bords du Lé- thé , où elles font occupées à réjouir les attics- heureufes : » Autilliper amena filtntia Letkes Forfan. avernales aLludunt undique mixu Najades, NA INS & NAINES ,\ • . . NA NI & NANÆ , f P £tIts homnies & P £ * tires femmes fort au-deffous de la taille ordinaire: parvâ nimis ftaturâ , dit AuSugelle (19. 13. ) ,. brtvi atque humilï corpore komines , pauliim fupr'à terram extantes. Ces petits monlires entroier.t dans . les platfirs des grands de Rome qui Te pîaifoient à. en avoir auprès d'eux, & ie luxe barbare avoit fait une profeffion de- la vente de ces petites fi- gures iufques-là qu'il fe trouvoit des hommes allez cruels pour en faire commerce , & en multi- plier i'efpèce ( Longinus ,[ecl. 39») , en nourrifïant dans des coffres des enfans qu'ils emmaillotoient étroitement pour arrêter les- progrès de la nature. Il y en avoir un dans le palais d’Augufce , qui: autonome de bronze de Hunter , malgré les récla- s-fervort à divertir fa petite filie Julie. Ct nain s'ap- rn ”‘ ! " rc pelloit Cancpas , & n'àvoit que deux pieds & un palme de haut (24 pouces de France. ). Suétone- remarque cependant qu’A.ugufte ne pouvoir fouf- frir ces difformités de la nature : Pumiios atque diftortos & omn’-s generis ejufdem, ut ludibria natur i: malique ontihis abhorruijfe (c. 83.)» . Goltzius feu! lui a attribué des médailles impé- riales grecques. NAHiriS , nem que les mages de Ferre den- Eo;ent à Vénus. . NAiADES. C etoient les nymphes qui préfi- xent aux fontaines & aux rivières. On 'les peint allez ordinairement verfant i'eaiz d'une urne', ou tenant une coquille à la main. On leur offroic des îaennees 5 c’étoit quelquefois des chèvres & des agneaux qu’on leur immoloit , avec des «bâtions _La plupart de ces nains venaient de Syrie & d'Egypte. On en a trouvé de bronze antique-; Kîrchet ( (Edip. Ægygt. t. II. pag. y 2 2. J en a publié um. Caylus en polfédoit un bien confervé , qui fe voit à Paris au cabinet des Antiques nationales { Kec. tfAr.tiq, VI. pl. 88. ni. 1. 2. ). On a. donné à Augufie ce nain remarquable N A I P extrême grandeur du membre viril , c’eft-à-d:re eu on a voulu qu’il lui ait appartenu , on ne fait fur quel fondement ; car fi l’on en cro t Suétone,, auquel on peut s’en rapporter fur les événemens de la vie de ce prince , il dit : Antmt iaxandi caufâ j modo pzfeabatur kamo , modo talïs aiu ocel- iatis , nucibufque ladebat cum putrïs minutes , quos fade & garrulitate amabiles undique conquirebat , vrteipue mautos & fyros J nam. pumilos atout dif- tonos } &c. Le paffage de Suétone eft pofitif fur les délaffe- mens qu'Augufte pouvoit prendre. Il eil trop cir- conllancié & trop accompagné de détails , pour qu’il foit permis de croire que ce prince , avec une pareil.e averfion , ait voulu , dans aucun temps de fa vip , avoir fans celle devant les yeux une fi- gure qûe Suétone femble avoir choifie pour le modèle des deferiptions critiques des nains. Il faut cependant convenir que Suétone dit dans un autre endroit , & toujours à l’occafion d’Augulle ( In Augujl. c. 43 . ) •• Pofteà nihil fane prsterquam ado- lefccmulum Lucium honeftè natum habuit tantum , ut ojienderet quod erat bipedali minor ( moins de 1 Z pouces ) } librarum feptemdecim ac vocis im- menfa* La taille de ce Lucius convient allez au nain dont Caylus rapporte la figure ; mais l’âge de ce petit adeur & les idées que donne l'épithète d‘a- dolefcentulus , n’ont aucun rapport avec les idées eue l'on peut prendre de cette figure. Un paffage de Plutarque fort'fîe cette opinion. Il dit ( In M. Antonio ,pag. 943. ) que Sarmentus étoït un de ces enfâns dont Augufte fe divertilîbit & que les ro- mains appelioient delicis. I! femble en effet que Sarmentus & fucius préftntent le même carac- tère , & qu’ils ont l’un & l’autre le même objet. Dans la vérité , il eft impofSble de retrouver aujourd’hui le propriétaire de ce nain ; prefque toutes les femmes confidérabies de Rome avoient une de ces efpèces d’hommes dans leurs maifons , comme el'es onr en Europe des linges & des chiens ; elles les comptoient même pour fi peu de choie , qu’ils étoient ordinairement tout nues , & cette nudité ne les empêehoit pas de les parer de pierres précieufes & des autres ornemens defiinés à l’ufage particulier de leurs maîtreffes. Les turcs ont confervé un goût au fil bizarre. Les nains font recherchés pour les amufemens du grand- feigneur ils tâchent de le divertir par leurs fingerïes » & ce prince les honore fouvent de quelques coups de pied. Lorfcu’à fe trouve un naj.n qui eft ne fourd & par conféquent muer , il eft regardé comme le phénix du palais 5 on l’ad- mire pus qu on ne feroir le plus bel homme du monde . fur-tout II ce magot efi eunuque- Cepen- N A I 237 dant ces trois défauts qui devraient rendre un homme mépri fable , forment , à ce que dit Tour- nelort 5 la plus parfaite de toutes les créatures aux yeux & au jugement des turcs ( D. J. ). ; NAIS j mère du centure Chiron , félon Pline. Ii y en a qui la font aulfi mère de Giaucus. Voye\ Glaucus. _ NAISSANCE ( Jour de la ). L ejour de la r.aif- fance étoït particulièrement honoré chez les ro- mains. Des mouvemens de tendreffe & de religion copfacroient chez eux une journée , où ii fembicit qu’ils recevoient les enfans des dieux mêmes 3 & pour ainfi dire de la main à la main. On les faluoit avec cérémonie , & dans ces termes : Hodie nate , falve. Ils invoquoient le génie comme une divi- nité qui préfidoit à la nativité de tous les hommes. La folemnité du jour de cette naijfar.ee fe re- nouvelloit tous les ans , & toujours fous les auf- p.cesdu génie. On drefïoir un autel de gazon , en- touré de toutes les herbes facrées, & fur lequel on immoioit un agneau. On étaloit chez ies grands tout ce qu’on avoir de plus magnifique , des ta- bles ^ des cuvettes ^ des balfins d’or & d’argent , mais dont ia matière étoït encore moins précieufe que le travail. Augufte avoir toute l’hiftoire de fa famille gravée fur des meubles d’or & d’argent. Le féneux d’une cérémonie reügieufe étoït égayé , par ce que ies fêtes ont de plus galant. Toute la maifon étoit ornée de fleurs & de couronnes. & la porte étoit ouverte à la compagnie la plus enjouée. « Envoyez-moi Philis, dit lolas à un berger, dans Virgile j car c’efir aujourd’hui le jour de ma naiifan- cej mais peur vous , ne venez ici que iorfaue ; im- molerai une géniffe pour lesbiens de la terre ... Les amis ce jour-lâ ne manquoient guères d’en- voyer des préfens. Martial raille finement Ciyté ^ qui, pour en avoir, faifoit revenir le jour de fit naijfance fept ou huit fois l’année : Nafceris obiit s in. an, no . On célébrait même fouvent la naijfance de ces grands hommes dont la vertu cou Acre la mé- moire , & qui enlevés aux yeux de leurs contem- porains , fe réveillent pour ia polrérité qui en cor- noît le mérite dans toute fon étendue . & quel- quefois les dédommage de i’injuftice de leur fiê- cle. Pourquoi T dit Sénèque } ne fêterai-je pas le jour de la naijfance de ces hommes isluftres i Pline,, dans fe troifième livre de fes épitres , rapporte que Si ius Italiens célébrait le jour de la naijfance c 'e Virgile plus fcrupuleufement que le fieu même. La flatterie ne manqua pas de foleamiftr la- na- N A P »)g N A M tïvîté des perfor.nes que la fortune aVoît tris dar.S les premières places , & par qui fe diflribuoient les grâces & les bienfaits. Horace invite une de fes anciennes maitreffes à venir célébrer chez lui la naijfance de Mécène , & afin que rien ne trouble la fête j, ii tache de la guérir de la paffion qu'elle avoir pour Telepkus. « Philis , j'ai chez moi , dit- il j du tin de plus de neuf feuilles ; mon jardin me fournit de i'ache pour faire des couronnes. J'ai du lierre propre à relever la beauté de vos cheveux. L'autel eft couronné de verveines ; les jeunes gar- çons & les jeunes filles qui doivent nous fervir , courent déjà de tous côtés. Venez donc célébrer le jour des ides qui partage le mois d'avri! , con- facré à Vénus ; c'eft un jour folerr.nel pour moi , & prefque plus facré que le jour de ma naijfance y car c'eft de ce jour-la que Mécène compte les an- nées de fa vie =-• On voit dans cette ode une image riante d’une fête deftinée à la célébration d’un jour de naif- . fanez y il ne s’agit pas de favoir fi elle étoit con- forme à S’efprit de i’inftitution j fans doute que ce vin délicieux , cette parure galante 3 cette pro- preté j ce luxe j cette liberté d'efpric que le poëre recommande à Philis , plus dangereufe que la paffion meme ; enfin , cette troupe de jeunes filles he de jeunes garçons n 'étoient guères appelles dans les fêtes rellgieuies où on fongeoit férieufement à honorer les dieux. Le jour de la naijfance des princes étoit fur-tout un jour confacré par la piété ou par la flatterie des peuples. Leur caradère , la diffnction de leur rang & de leur fortune , devenoient la mefure des honneurs & des réjou-iffances établis à cette oc- casion. La tyrannie même , bien tain d'interrompre ces fortes de fête s, en rendoit l'ufage plusnéceflàire, & dans la durée d’un règne où chacun craignoit de lailTer échapper fes fentimens 3 on entroit avec une efpèce d’émulation dans toutes les chofes dont on pou voit fe fervîr pour couvrir la haine qu’on portoit _au prince. Tous ces lignes d’amour & de refpect étoient fort équivoques & cependant les empe- reurs en étoient extrêmement jaloux. Suétone re- marque que Caliguia fut fi piqué de la négligence des cor, fuis qui oublièrent d’ordonner la célébra- tion du jour de fa naijfance, qirtj les dépouilla gu confuiat j & que la république fut trois jours fins pouvoir exercer l’autorité fouvetaine. Ces honneurs eurent aufit leur contrafte ; on mit quelquefois avec cérémonie au rang des jours malheureux le jour de la naijfance , & c'étosc la . masque la plus fenfîble de l’exécration publique. La mémoire a Agrippine , veuve de Gennanicus 3 fut expofée à cette flétriffure par l’injuftice & la Cruauté de Tibère. JsAJfA SmaESSÎO (Gruter, 34. 6») , mots barbares relatifs à Mithra, écrits fous fa fi ?arg fur un marbre antique. NÀNÉE- C'étoit la Lune ou la Diane des perfes , du moins la même divinité qu’Anaîtis. Antiochus VII , fils de Démettins Soter,, étant paué en Perfe dans l’intention de piller le temple de la déeffe , il déclara quoi venoit i’époufer’Se recevoir les richeiTes qu’elie pouvoir avoir , g? qui dévoient faire partie de fon douaire. Alors les prêtres de Nanêe feignirent d’entrer dans fes yu«s l’admirent dans l’enclos du temple , cù étoient les tréfors de la déeffe 5 & en ayant fermé les portes , ils l’affommèrent , avec quelques-uns des gens qui l’accompagnoient , d’une grêle de pierres qu’ils firent pleuvoir fur eux par une ouverture du lambris : Cecid.it in templo fi ânes. 3 conplio de~ ceptus facerdotum Nanes. C’eft auifi que l’auteur des livres des Machabées raconte la mort de ce orince ( U b. II. c. 1. v. 13. & feq-) y mais les hiftorîens profanes , Appien , Juftin & autres , rapportent qu’il fut tué dans un combat contre les parthes , l’an 130 avant Jéfus-Çhrift. ( D.-J.y NANTIS. Les romains empruntèrent des grecs cette dénomination d’un vafe pour te'nir l’eau , creux , & peu élevé. Feftus nous l’apprend : Nanum grsci vas aquarium dicunt humile & con-s cavum , quod vu/go vacant fitulum barbatum. On ignore à quelle particularité de ce vafe étoit rela? rive l’épithète barbants. NAPÉES , nymphes qui préfido’ent aux forêts & aux collines. Voifius croit qu’elles étoient les nymphes des vallées feulement , parce qu’il tire leur nom d'un mot grec ( lAas ou Avtf , bocage , lieu ombragé j qui lignifie lieu humide , tel que font les vallées. On leur rendoit ù-peu-près le même culte qu’aux naïades. On lit dans Gruter ( 1074. !•) use inferiptiog Nafæis , & C » NAPHTÉ j nom de la Victoire chez les égyp? tiens. NAPHTE , bitume blanc qui fumage à !’eau } & très-inflammablg. On le tirait de la Babylonie & de la Chaînée. A une lieue de l’endroit où font , près d’Aftra- can y les puits d’où l’on tire le naphte y eft un lies appelle Bakul , où le terrain brûle perpétuelle- ment. C’eft un efpace qui a environ un demi-quart de lieue de tour. Le terrein n’y paroît point vin- blement enfhmmé ; pour s’appercevoir du feu, i! faut faire un trou d’un demi-pied de profon- deur , St alors on n’a qu’à y préfenter un bouchon de paille , il s’allumera fur- le- champ. Les gaures» ou euèbres , ou perfans , qui adorent le feu S? qui fuiyent ja religion de Zorcajlre , vieaeent ta N A K cet endroit pour rendre leur culte à D:ea , qu'ils adorent fous i’emb’ème du feu C'eft là le feu perpétuel de Perfe ; il a cela de particulier qu’ii ne répand en brûlant aucune odeur , & cu'i. ne laifle point de cendres. Ce détail elt tiré u une lettre allemande , datée d’Attrakan le z juillet 173J, & inférée dans un ouvrage de Zimmer- mann , intitulé Académie minéralogique. NAPLES , NAPLOUSE , > Voyez Neapolis. NAPOLL ) NAPPES. Les philologues ne font pas d’accord fut le nom latin de nappe ; les uns dilent mappa , d’autres mantiLe. Il eft: vrai que quand -ces deux mots font enfemble , le premier fignifie une nappe , Sc le fécond une ferviette ; mais quand on les a employés féparément , on leur a donné indiffé- remment l’une & l’autre lignification. Mappa fignifie en général tout le linge de table que devoir fournir le maître du repas, c’eft à dire , les nappes qui couvraient les tables , quelquefois les lits & les ferviettes dont on fe fervoi: pour s’eifuyer les mains avant que de fe mettre à table ; car pour ce qut eft des ferviettes que les convives avoient devant eux pendant le repas , l’ufage étoit que chacun les apportât de chez, foi , comme il paraît par deux épigrammes , l’une de Catulle & l’autre de Martial. (£>./.) NARÇEA , furnom de Minerve , pris d’un temple qui lui fut bâti en Eiide par Narcée. NARCÉE, fils de Bacchus & de la nymphe Phyfcoa, fe rendit fort puiffint en E ide , infirma le premier des facrifices en l’honneur de Bacchus fon pere ; & en l'honneur de fa mère , il inftitua un chœur de mufique , qui fut long-temps ap- pelle dans 1 Elide le chœur de Phyfcoa. On char- gea de ce chœur les feize nations qui avoient la dtreélion des jeux olympiques. Comme la fageffe eibi ame du bon gouvernement, quand il vit fon autorité affermie , ï! bâtit un temple à Minerve, a laquelle il donna fon nom. , NARCISSE , jeune homme d’une grande beau- té , étoit fiis du fleuve Céphife & de la nymphe Liriope. Il fe regardoit fans ceffe dans une fors- tame } & ne comprenant pas que ce qu’il voyoit n étoit autre chofe que foi image, ii fe laiffa con- fumer d’amour & de defirs fur le bord de cette fontaine. Comme il n’avoit marqué que du me pris pour to.-.tes les femmes qui' avoient conçu de là tendrefîe pour lui, on dit que c’écoit i’Amoi.r Coi s etcit vengé de fon indifférence en le rendant amoureux de mi-même. Cette folie l’accompagna, A-z la fab.e, jutques dans les enfers, ou ;1 fe regarde encore dans les eaux du Styx. Paufanias .i. apres ie récit de cette fable : « C’eft un conte N A R 2.39 » qui rfce paroît peu vraifembîa'o! e. Quelle aopa- 33 rence qu’un homme foit allez privé de fens ” pour être épris de lui-même comme en Ldi » d'un autre , & qu’il ne fâche pas dilLnguer ” Vo ™ b ?t d’avec le corps ? Auffi L y aune autre 35 traaition , moins connue à la vérité, mais qui 33 a pou: tant lès parti /ans. On dit que Narcijfe ” avoir une fœur jumelle qui lui reiTemblcit par- " faitemcns j c’étoier.t les mêmes traits , la même 53 chevelure ; fouvent même iis s’habilloien: !’ua " comme l’autre , Se chaffoier.t enfemble. Nar- » cijje devin: amoureux de fa fœur ; mais ii eut ” le malheur de la perdre. Après cette affiiébon, ” livré à_ la mélancolie , il venoit fur le bord 33 d’ur.e toncaine , dont l’eau étoit claire comme 33 un miroir , cù il prenoit piaifir à fe contem- 33 pler , non qu’il ne sut bien que c’étoit fon » embre qu’il voyoit s mais en la voyant , ii “ crbyoït voir fa fœur , cc c’etoit une confo'a- ” tlon pour lui Quant à ces fleurs que l’on » appelle narcijfes , elles font plus anciennes que 33 cette aventure j car long-temps avant que Nar- 33 cijje le thefpien fût né , la fille de Gérés cueil- » loir des fleurs dans une prairie , lorfçu’eîle fut » enlevée par Pluton ; ik ces fleurs qu’elle cueil- 33 lo’t , & dont Piuton fe fervic pour la tromper , » c’éroient . félon Paraphas , des narcijfes , & non 33 des violettes -n. Ovide dit que Narcijfe fut chan- gé en cette fleur qui porte fon nom. On dérive ce nom de »***? } , qui fignifie ajfoupiffement. Voyez Echo. On pourront croire que le nom de la fontaine appellée vttÿdz. -e «rr/ï , qui étoir dans le village d’Hédonacon , fur les confins du territoire des thefpiens , & citée par Paufanias ( lib . IX.) , a pu donner iieu à inventer la fable de Narcijfe. ___ Une pierre gravée de Stofc’n , publiée par Wir.ckeimanrt, repréfente Narcijfe fe regardant- dans le baffin d’une fontaine. L’Amour , debout devant lui , l’obfctve attentivement , & derrière lui eft une petite ftatue de Diane , reconnoiffable à fes torches & à la tête d’un cerf, pendue en guife à* ex-voto. On voit au cabinet de S. M. I. à Florence, une fardoine repréftntant, félon l’explication de Gori, Narcijfe qui fe mire dans l’eau. Le chapeau , at- taché à un arbre qu’on voir derr ère lui , eft fem- blable à celui d’une tête .es médailles dis étoiiers, qu’on croit être celle de Méléagre ( Beger ,obferv. in nam. p. 2. ) , & à celui que fur d'autres mé- d-illes de la même nation on trouve derrière le dos du bufie ( Spanhem , ep. ad Beg. p. i 34. 142.). Au rc-fte , le chapeau dédié 8e appendu à Hécate, étoit le vœu d’un voyageur ou d’un curfor ( Ce- phaU , Anîholog. grec, epigr. 4Ç4 ) , & le maître d'un gymnafe me trait fon chapeau parmi les autres attributs & fymboies de fa profefijçn {loid. 24 o N A R epîgr. )• Le iecïeur ajourera à ceci ce que nous dirons au fujet du chapeau de Zethus. Narcisse, fleur chérie des divinités ihfer- naLs , dit Sophocle, à caufe du malheur arrivé au jeune Narcijfe. On offroit aux furies des cou- ronnes & des guirlandes de narcijfe s , pa-ce que , félon le commentateur d'Homère , les furies en- gourd uoie.nt les fcéiérats , félon l'etymologie du mot de Narcijfe. _ NARCISSITE, pierre dont Pline fait men- tion , & dont il ne nous apprend rien , linon que l'on y voit des veines ou taches qui reffem- bloient à des narciffes. NARD , plante de la famille des graminées, avec laquelle les anciens compofoient une effence dont l’odeur étoit fort agréable. Les femmes de l’Orient en faifoient un grand ufage. ce Le nard *> dont j’étois parfumée , dit l'époufe dans le » Cantique des Cantiques , répandait une odeur « exquife La boîte de la Madeleine , quand elle oignit les pieds de Jéfus (Marc , c. 14. v. 3. Luc , c. 7. v. 57. Jean , c. iz. v. 5. ), étoit pleine de nard piftique , c’eft-à-dire , félon ia plupart des interprètes, de nard qui n'étoit point falfifié, du mot grec snW fides , c’eft-à-dire, du nard fidèle, fans mélange ni tromperie. Les latins ont dit nardus , f. nardum , n. Le premier lignifie communément la plante , & le fécond la liqueur , l ejfence aromatique. Horace ( hv. N. ode XIII. ) donne au nard l'épithète èlachimenia , c’eft-à-dire , de Peife , où Achemène 3 voit régné. Nunc & ach&meniâ Perfundi nardo juvat. ce Ne fongeons qu’à nous parfumer des effences » des Indes». Les indiens vendoient le nard aux perfans , & ceux-ci aux fyriens , chez qui les romains alioient le chercher ; de-!à vient que dans un autre endroit Horace l’appe.le affyrium. Mais après l’année 7Z7 , où Augufte co.nqu t l'Egypte, les romains allèrent eux-mêmes aux Ind-s Cher- cher les aromates & les marchandifes du psys , par le moyen de la flotte qui fut établie pour cela dans le golfe arabique. NARES , décharge d’un conduit ou d'un aqueduc (Vitrwve , 7. 4.). NARNI , petite ville de trois mille âmes , à S f milles de Rome , bâtie en amphithéâtre. Pline l'appelle Narnia ; mais il dit qu’on l'appelloit au- trefois Nequinum , à caufe de la férocité de fes habitans , qui aimèrent nfeux égorger leurs enfans quç de les donner par compofitioa à des ennemis qui alioient prendre leur ville. NAS On y avo : t percé un aquéduc de 1 ? milles dg long , au travers des montagnes , qui fourniffoit de i'eau à plufieurs fontaines. On ne voit plus que les reftes du pont magnifique bâti par Augufte pour joindre deux collines. On trouve dans quel- ques voyageurs que l'arche du milieu a 160 pieds. M. de Lalande , qui l’a mefurée en 176 f , n’en a trouvé que 8 y. Martial en parle dans une épi- gramme à Quintius (lié. Vit. v. 93.). On en a publié à Rome , en 1675, une defeription in- 4 0 . Ce pont eft bâti , fans ciment , de larges blocs d'une pierre blanche dont eft formée ia montagne de cette viile : elle reffembie au marbre blanc. NARTHECIUM , boîte de médïcamens. Ce nom eft formé de narthex , férule , piante dans la tige de laquelle on renfermoit des me'dicamens après en avoir ôté la moelle. NARWAL ou NHARWAL. Les danois 8 c les autres peuples du Nord vont à la pêche d'un très-gros cètacé, appelle narwal , dont les dents font plus eftimées que celles de l’éléphant, parce qu'elles font d’un ivoire d’une grande blancheur, & qui n'eft pas fujet à jaunir. Le même poiffon a les deux côtés de la mâchoire inférieure armés d’une, très-longue dent d'une forte d’ivoire , qui peut avoir jufqu’à fept à huit pieds. Ce iont ces dents que l’on trouve dans les cabinets des cu- rieux , & qu’on a fait paifer fi long-temps pour des cornes de licorne , animal chimérique qu’on n’a pas encore pu trouver. Ce cétacé eft aufli connu fous le nom de licorne de mer : Urùcornu marinum , unicornu monoceros. L’ivoire que fournit ce poiffon eft très-blanc, & prodigieufement dur : c’eft pour cela que les dentiftes l’emploient pour fafte des dents & des râteliers poftiches. Ii eft rare de trouver la mâ- choire du narwal garnie de fes deux dents ; il en manque prefque toujours une. NASAMMONITE , ou du pays desnafamons, en Afrique , vers ia Sy rte. Pline appelle de ce nom des_ pierres qui étoient d’un rouge de fang, & remplies de veines noires. On ne fait fi c’étoit jafpe ou agate. NAS CIO ou NATIO , déeffe qui préfidoit à la naiffance des enfans : on l’invoquoit au moment qu'ils voyoient le jour. Les femmes, dans leurs couches , avotent âuffi recours à elle. Elle avoir un temple près d’Ardée. Son nom venoït du latin nafci , naître. Cicéron en parle dans le troifième livre de la Nature des Dieux ( c. 18. ) : Que. quia partus matronarum tueatur , à nafeentibus natio nominata efi. NAS h ERNA , va fis ou aiguière à an fes & a large goulot (Non, e. 1 §. £3. ). ' N AS IC J, 2 4î NAS NAS ICA, furnom de la famille Cobjtezia. NASIDIA , famille romaine dont on a des médailies , RRRR. en or. RRR. en argent. O. en bronze. NAS O , furnom de la famille Axia. N A SONS j branche de la famille Axia qu'O- vide a rendu célèbre. En- 1674 , on découvrit près de Rome , fur la voie flaminienne , le monu- ment des A aforzs ou leur tombeau commun. Il ét°it remarquable par les peintures que Bartoli a publiées. La villa Aibani conferve un morceau des peintures antiques tirées du tombeau de la famille des Najons , conjointement avec plufieurs autres pemtures, gravés par Pierre Santé Bartoli. Ce morceau repréiènte (Edipe avec le fphins. On croît allez généralement , mais à tort , que toutes ces peintures font détruites, opinion que Wrigt a adoptée comme les autres. Dans la partie fucé- ntiure de ce tableau on vo-'t un homme & un àne , que Barton" a fur primés dans fa gravure comme des hors-d’œuvre : & cet âne cependant e A ce qu il y a de plus favant dans la compofi- t:on. La fable nous apprend qufEdipe enleva le fpninx , apres qu'il fe fût précipité du rocher , ?mj e , char g ea fur un âne; c'eft ainfî qu'il arriva a i hebes , portant avec lui ia preuve de la folu- tion de l'énigme. Du refte, il ne faut pas s'étonner de n'y point voir le fphinx , tout le tableau ayant été re- touché. NASSICA. La vîiîe de Calaguris en Efpagne pottoitL- furnom de Naflica, qu’elle avoir emprunté ae Scipion Nafîca. On voit ce furnom fur les médailies des colonies. NASTRANDE. C'eft ainfi que les anciens celtes feandmaves appeJoient 1e fécond enfer ou le iéjour malheureux, qui , après l'embrâfement du monde & la confommation de toutes chofes , étoit deftiné à recevoir les lâches, les parjures \ ^ eS 'y-eurtners. Le naftranie ou rit ace des morts ei - déent a an s 1 edda des irLnoois. li y a un bâti- ment vafte & infâme dont la porte eft tournée vers le nord ; i* n eft coiiiîruit que de cadavres de ferpens , dont toutes les têtes font tournées vers l’intérieur de la maifon ; ils y vomifleni tant de venin , qu'ils forment un long fleuve empoifonné; c eft dans ce fleuve que flottent les parjures & les meurtri, rs , & ceux qui cherchent à déduire les femmes d autrui ; d’autres font déchirés par un loup ueyorant ». Il faut diftlngucr I'erftr appelle neftrajdc dont nous parions , de celui que ces Antiquités , 1 cme I ÿ. NAT peuples arpelloient nipekeim , qui étoit deftmé à fervir de féjeur aux méchans jufqu’à la fin du monde feulement. Voyt[ Nifleheim , & r oye%_ I Edda des irlandais , publié Dar Mallet , pag. HZ. NATALIS , furnom donné à Junon , parce qu'elle préfidoit au jour de la naifiance. N at A-L is Salis invicli , naifiance du Solei-. On lit ces mots au décembre fur un calendrier des rnarores du Capitole , gravé avant le chriftia- nifme. A ' atalis Jigr.orum vexillariorum , la fête anni- verfaire des e.ifdgres d’ur.e légion. On lit ces mots dans une infcription publiée par Muratori (356.3.). N at ali s dits. Voyez Naissance (Jour de la). NATALIUM ludi. Voyez Jeux. NATATION. Voyez Nager. N ATI O, déefîe. Voyez Nascio. NAlRON. La fubftance que Pline appelle ni ire , n'eft pas le ni ire des modernes proprement dit. C'eft le natron àcs anciens, i'alktli bjfe du fel marin , le fei fixe qu'on extrait des plantes qui croifienr fur les bords de la mer; c'eft enfin le fel de la fou le. Qu'on fife attentivement Pline 8 c fur tout le chap. 10 de fou trente-unième livre , on verra que le nitre dant il parle, eft toujours Pal— kali fixe qu'on appelle encore natron dans la Bafîe- Egypte. Si l’on fait attention aux propriétés qu'il attribue à ce qu'il dénomme nitre dans différens endroits de fon hiiioire naturelle, on fe convaincra qu’elles ne peuvent convenir qu’à un fe! alkali , &* nulle- ment au nitre proprement dit. Dans le iivre 3 r , & au même chapitre 10 déjà ciré, il veut qu’on rende le nitre caufticue avec la chaux ; ce qui n'eft poffible que pour un fel alkali , & non pour le nitre , lequel , en fa qualité de fei neutre, eft incapnhle.de caufticité. Voici les termes dont il :e fert : Adulteratur in Ægypto calce , deprehenditur gnfla ,- fiaccrum enim facile refolvitur , adult.ratum. pungit Urilur in teflâ , ne exaltet ; alias igni non. exilit nitrum Sal nitrum fulphuri cc-n- cretum in Lapidem vertitur. c< On le dénature en Egypte par la chaux ; on le diftingue au goût; quand il eft pur , il fe difibu: aifément ; quand il eft dénaturé , il pique. . . . On le chauffe dans un pot de terre, pour empêcher que l'ébullition ne verfe ; le nitre ne pétille pas au feu. ... Le fel de nitre combiné avec le foufre forme une o : erre ». K h * ^42 NAT Le nitre de Pline eft un alkali fixe qui fert de Fondant au labié dans la compofition du verre. Il lui attribue cette propriété dans le ch. 16 du livre 3 r : Jam vero & in Vultumo mari Italie arena alla nafcens .... mollijfima eft , pila molâque teri- tur. Deinmifcecur tribus partibus ni tri pondéré vel mer Jura , ac lituata in alias f ornâtes confunditur. loi fit majfa que. vocatur ammonitram , et que hec re- eoauitur , & fit vitrum purum , ac mcjfa vitri can- dide. « En Italie , le fabie blanc de la mer de Naples fe broie aifément avec des pilons, ou avec une meule. On le mêle à trois parties de nitre , prifes foit en poids foit en mefure. Lorfqu'ii eft en fufion , en le jette dans un autre fourneau , où il fe met en maffe .appellée ammonitrum. Cette malle doit être recuite , pour que le verre de- vienne pur j & que la maffe foit entièrement un verre bianc ». Cette ccnfufîon de noms duroit encore du temps a Agricole & de Ferrante Impcrato. Ils ap- peiloient nitre ce que nous nommons communé- ment alkali marin. Les carthaginois avoient chez eux le natron na- tif auffi commun que l'ont aujourd'hui les habitans d'Egypte „ de Tripoli & de Tunis. La découverte de i'exiftence de ce fei dans les cendres des plantes marines,, n'eft venue que bien tard. Depuis en- viron deux fiècies feulement nous favons que le natron eft la bafe da fel marin , & que nous le trouvons prefqu'en tous lieux. NATTA , fkrnotn de la famille Phtariâ. Il avoir pour fondement quelque tumeur ou excroif- fance de chair. NATURALISATION. Voytp Cité & Ci- toyens. Voici à ce fujet un paffage de Tacite fi Annal. XII. ) bien précieux, « Nous repentons- nous d'avoir été chercher les familles des Balbes en Espagne , & d’autres non moins iüuftres dans 3 a Gaule Narbonnoife ? Leur peftérité fleurit en- core parmi nous, & ne nous cède en rien en amour pour la patrie. Qu'eft-ee qui a caufé la rurne de Sparte & d'Athènes qui étoient fi fiorif- fantes ? C'eft d’avoir fermé l’entrée de leur répu- blique aux peuples qu'ils avoient vaincus. Rcmu- h’s , notre fondateur , fut bien plus fage de faire de les ennemis autant de citoyens dans un même jour ». Le chancelier Bacon ajoutoit : « On ne dn:t pas tant exiger de nous; m;is on peut nous dsre : Naturaiifez vos amis, puifque les avan- tages en font palpables ». , NAT ÜRE- Chez les poètes , la nature eft tan- tôt mere , tantôt fi, le , de tantôt compasne de Jupiter. La nature étoit repréfentée par les ffrn- boles de la Diane d Ephefe. Les anciens phîlofo- phes creyoient que la nature étoit le dieu" de i'u- N A V nivers , ou I’affemblage de tous les êtres , ou fe Pan , c’eft-à-dire ,, le tout. NAVALE ( Couronne ) , corona navalis chez les anciens romains, étoit une couronne ornée figures de proues de vaifleaux > on la donnait î ceux qui dans un combat naval avoient les pre- miers monté fur le vaiffeau ennemi. Quoiqu'Aulugelle femble avancer comme une chofe générale , que la couronne ( Liv. V. ig, ) navale étoit ornée de figures de proues de vaif- feaux : cependant Jufte Lipfe diftingue deux fortes de couronnes navales, l'une fimp’e , l'autre garnie d'éperons de navires ( Milit, rom. lit. y. c 17. ). Selon lui , la première fe donnait communé- ment aux moindres foldats ; la fécondé , roftrale beaucoup plus glorieufe , ne fe donnoit qu'aux généraux ou amiraux , qui avoient remporté quelque vidloire navale confidérabk. (Charniers f (D.J.). NAVALE. Ce mot avoir pîafieurs lignifications differentes; il fignifioit un port , un havre , quel- quefois le lieu da port où l'on conftruit les vaif- ieaux , comme à Venife, ou le baffin dans lequel ils font confervés & entretenus , comme au Ha- vre-de-Grace > mais ce n'eft point là le principal ufage de ce mot. I! y avoit des villes qui étoient affez importantes pour exercer un commerce ma- ritime, & qui néanmoins n'étoient pas fituées affez près^ de la mer pour faire un port. En ce cas , on en choififfoit un le plus près & le plus commode: qu il etoit poffibie. On bâtiffoit des maifons 3 l'entour , & ce bourg ou cette ville devenoit le navale de l'autre ville. C'eft air.fi que Corinthe , fituée dans l’ifthme du Péioponèfe , avoit deux ports, duo navalia , favoir, Lechaeum dans le golfe de Corinthe, & Cenchrées dans le golfe Saro- nique. Quelquefois une ville fe trouvait bâtie dans un lieu qui n'éteit pas un port fuffifant pour fes vaiffeaux , parce que fon commerce, auquel aes barques avoient fuffi d’abord , étoit devenu plus fiorriiaat , & demandoit un havre où de gros batimens puffent entrer ; alors quoique la ville eût déjà une efpèce de port, elle s'en procurait un autre plus large , plus profond , quoiqu'à quel- que diifance, & fouvent il s'y fermoir une colonie auffi floriffante que la ville même. C'eft une erreur de croire que le port ou navale fût toujours con- tigu à. la ville dont il dépendoit ; ii y avoit quel- quefois une diftance de plufieurs milles. A Rome , ce qu'on appelloit navalia , étoit un quai où les vaiffeaux abordoienr & dépofoienc leurs marchandifes. Il étoit fur le Tibre auprès da pont Sublicien , & félon Denys d'Halicarnaffe , -Ancus M ardus l’avoiî fait cosftrui/e. Auréfien N A U fut le premier qni fongea à enfermer de murs cet endroit , de crainte que dans un cas d’incurfion , les marchandifes qui y étoïent en réferve ne tom- baffent entre les mains des ennemis : Cîim vzderet ( -■ 21. ) , dit Vopifcus , pC'Jfe fieri ut aliquid taie iterum quale fub Gallieno evezzerat , proveniret , ad- kibito conjtlio fenatûs , muras urbis Rcmz dilatavit. Car fous Galüen , les goths & les fcyriies avoient fait de fréquentes irruptions fur toutes les terres de l'empire romain. NAVALES fociz. Cette expreffion , dans les auteurs latins , fe prend fouvent pour remiges , comme en convient Servius ; Quidam focios pro remiges accipiunt , fed illi focii navales appellantur. Tite Live qui lui donne ce fens , la prend auffi dans un autre , & lui donne la même lignification qu au mot clajjîd , comme dans ce paffage ( 26. 48. ) : Duo coronam muralem profejji funt Q. Trc- bellius y centurio legionis quartz , Çf Sag. Digitus focius navalis. Navalis porta. Voyez Porte. NAïapxoi. C’étoient les amiraux des grecs ; Tpitpœpxoe étoient chez eux ce que font aujour- d hui nos capitaines de vaifleaux. Les triérarques étoient neceffairement en très-grand nombre ; mais celui des navarques étoit borné à deux , trois j quatre, jufqu’à dix. Quelquefois même il n'y en avoit qu’un feul. NAVARCHUS , chez les romains, comman- dant d un vaiffeau , qu’on appellost d’abord ma- gifter navis. Voici quelles étoient fes fonctions, relon Végece : Singulz liburnz firzgulos navarckos , îd ejl , quaji navicularios kabebant , qui exceptés cz- teris na'ltarum officiis , gubernatoribus , atque remi- gibus , & militibus exercendis , quotidianam curam & jugem exhibebant induftriam (/. V. c. 2,). C'étoit auffi lui qui donnoit l'ordre, & régloit toutes chofes dans le combat. NAUCLARE or; NAUCRARE, officier de tribu cnez les athéniens. Les nauclares furent établis à Athènes par Solon , ou l'étoient même avant lui. Iis avoient la même jurîfdidtion ou les memes fondions que ceux qu'cn appella dans la fuite démarques, ou chefs du peuple, infatués par Caihfthène. Héfychius dit qu'il y en avoit douze de chaque tribu, & qu'ils avoient foin de lever îes importions fur le peuple. NAUCLARIE ou NAUCARIE , douzième partie d’une tribu attîque. Sarouel Petit , dans fon commentaire fur les ioix attiques ( L. III. tit. 4. ) , croit qu i! faut dire naucarie , & dit que c'étoit la douzième parue d'une tribu ; de forte qu’il y en avoit douze dans chaque tribu , & que ces parties ue înoii fuient appellées tiaucaries , parce que N A V chacune devoir équiper un vaiffeau , en grec rccvç. NAUCRATIS, ville d'Egypte dans le Delta,’ au-deffus de Métélès , en remontent le Nil. On a des médailles impériales grecques de cette ville, frappées avec la légende NATKPATlc en l’honneur de i rajan & de Marc Aurèie. Naucratis faifoit un grand commerce de nitzp ou plutôt ce natron & de poteries. Elle étoit an- cienne , & fut bâtie par les miléfiens , félon Stra- bon 5 mais il ne s'accorde pas avec lui-même , & il y a bien des raifoxis , dit Bayle , qui combattent fon fentiment , outre que Diodore de Sicile ne lui eft point favorable. Si nous avions l’ouvrage d’A- pollonius de Rhodes fur la fondation de Naucra- tis , nous pourrions décider la queftion. Ce qu’il y a de^ bien certain , c'eft que certe ville a été fort céfobre par fon commerce , qui fut tel qu’on ne fouffroit pas en Egypte qu’aucun navire mar- chand déchargeât dans un autre port. Cette pré- rogative lui procura un grand concours d’étran- gers & de courtifannes , qui, au rapport d’Héro- dote , y prenoient un foin extrême de leur beauté. Rhodope y gagna des femmes immenfes, & Ar- chidice, qui eut un fi grand renom dans toute la Grèce , vint auffi s’y établir. Enfin , cette villa prétendoit avoir bonne part à la prote&ion de V énus , & fe vanto.t de pofféder une image mira- culeufe de cette déeffe , que l’on avoit cenfacrés dans fon temple. Origène remarque qu'on y honoroit particuliè- rement le dieu Sérapis , quoiqu' anciennement on y eut adoré d’autres dieux. A.he'née, Julius Poî- lux, Lycéas & Polycharme ne font pas les feuls auteurs dont A 'aucratis foit la patrie ; car , félon quelques-uns , Ariftophane & Phiiiftus y naqui- rent auffi {D. J.). NAVET. « Les médecins anciens font deux claffes du navet , napus , l'un maie, l’autre fe- melle. Les navets mâles font ronds , les navets femelles font plus gros, raccourcis & creux ; ce font ceux qui ont le plus de faveur. Les anciens difîinguent également cinq fortes de navets , le navet corinthien, le cîéonée, la liothalaffe, le béo- tique & le verd. C’eft le corinthien qui devient le plus gros de tous 5 fon tubercule conique eft prefqu'entièrement nud & à découvert. C'eft la feule efpèce de ce genre, dont la racine tende à fortir de terre ; les autres au contraire aiment à s'y enfoncer plus ou moins. Le navet liothalaffe ne re- doute pas les gelées ; quelques-uns l'appellent navet de Thrace. Le navet béoticjue eft d’une fa- veur douce & agréable; i! eft remarquable par fa forme ronde & raccourcie , au contraire du cléo- née oui eft fort long. Les navets dont les feuilles H h i j 244 N A V font petites & douces au toucher , font les plus doux & les meilleurs j ceux au contraire dont les feuilles font âpres, anguleuies & piquantes , font les plus amers. F y a encore une efpèce de navet fauvage , dont les feuilles reffemblent à celles de la roquette. Les navets les plus renommés à Rome étoicnt ceux d’Amiterne 5 ceux de Nurfîe tenoient le fécond rang , & enfin ceux des potagers de Rome le troifième ». (Métrologie de M. Pauéton , qui a extrait cet article des auteurs de re ruf- ticâ. ) NAUFRAGI. Ceux qui avoient tait naufrage , chez les anciens , fe rafoient la tête , & fufpen- doient dans un temple de Neptune leurs habits , avec un tableau où étoit tracée Lhiltoire de leur nauffrage. Ceux dont la mer avoir englouti toutes les richelies , aüoieat mendier ayant un pareil tableau attaché au cou , pour émouvoir la charité du public par le fpedac'e de leur défaftre. Juvénal fait allufion à cette coutume , dans ces vers ( Sat . XIV. v. 3CI . ) : Merjiî rate naufragus ajjem Dam rogat , G pi ci a fe terr.pefiate tuetitr. Ceux qui étoient tellement ruinés qu'ils n’a- voient pu fe procurer le tableau , fe contentoient de porter un tronc orné de bandelettes , & ra- cor.toient leur hiftoire. Martial dit (XII. 57. 12.) : Necfafciato naufragus loquax trunco. N A V fouvenir du lufus naviandi. Il dit : Æs ita fgnatam hodiequt intèlligitur in aies, lufu , cum pueri denarios in fublime jaSantes , capita aut na* viam j Lufu tefte vetufiatis , exclamant. NAVICULAR.il, les mêmes que lesNAVARcm. NAVIRES. Les poètes attribuent à Neptune '/invention de fart de naviguer ; d’autres ILttu- buent à Bacchus ; d’autres à Hercule ; d’autres à Jafon ou à l^rométhée ; quelques-uns à Mi- nerve, qui avoir d rigé la conllru&ion du navire Argo ; d’autres enfin à Janus , qu'on difoit avoir monté le premier navire. Athénée ajoute en fa- veur de Janus , regardé aulfi tou rne inventeur de la mon.noie , qu’il y avoir un navire gravé fur les plus anciennes monnoies de Grèce , de Sicile Se d’Italie. Les hiltoriens attribuent l’invention de cet art aux éginètes , aux phéniciens , aux tyriens ; quel, ques-uns même aux habitans de la Grande-Bre- tagne. On dit que les inventeurs des navires en prirent l’idée fur la forme d’un poiffon ; qu’ils trouvèrent dans la figure de fon dos la carène du navire , h proue dans la forme de fa têre, la poupe dans fa queue , & les rames dans fes nageoires. Quelques écrivains affuroient que les navires avoient été faits à Limitation des oifeaux , dont chaque mem- bre avoit fourni l’idée d’une partie analogue dans le navire. On trouvera dans Pétrone la defcription des cérémonies fuperftitieufes que pratiquoient les anciens lorfquhls fe croyoient près de faire nau- frage. Iis adreffoient d’ardentes prières aux Vents & à Neptune. Iis coupoient leurs cheveux , & fufpendoîent à leurs cous des pièces d’or , ou queluu’autre objet précieux , pour récompenfer la piété de ceux qui trouvant leurs cadavres après la tempête, leur donneroient h fépulture (Sy ne- pas , epifi. 4.). N AVI A, N A VI ARE. }l k romains appeîloient lufus naviandi le jeu des enfans que nous appelions croix ou pile. Les anciens as avoient pour types d’un côté !a tête de Janus ou de Mercure , & de l’autre une proue de navire. Les enfans jettant en l’air les as , difoîent : lequel appeliez-vous , de la tête ou du navire ? Capita aut naviam ? Ils c .nfervèrent ia même exprçffion en fe fervant des deniers, quoique ceux-ci portaffeiu d’autres types. Les français ont eonfené de même i’exprefïion croix ou vile , qui convericit aux pièces d’argent de la fécondé race de leurs rois , marc-uées d une croix & d’un péryftile , ou de colonnes appeiiées alors des piles. Macrobe ( Satura . 1. 7. } nous a confefvé le Quittons la fable & les régions des chimères ; cherchons auquel des anciens peuples on doit la navigation. Perfonne fans doute ne proposera les égyptiens. « Ce qu’il y a d’étrange , dit M. PaW , c’eft cette flotte de fix cents vaiffeaux longs que Séfuf- tris fit bâtir fur la Mer rouge. On place de teis prodiges dans un temps où' l’ignorance des égyp- tiens, par rapport à la marine, étoit extrême, parce que leur averfîon pour la mtr étoit encore alors invincible, & l’on voit que cette averfion eft une chofe très-naturelle dans les principes de leur religion & dans les principes de leur poli- tique. Les prêtres ne pouvoïent approuver le commerce extérieur 5 & ce qu’il y a de bien fin- guüer, iis avoient raifon dans leur fens 5 car quand toutes les infritutions d’un peuple font relatives à fon climat, comme l’étoient les inflitutions des égyptiens, il convient de gêner le commerce ex- téiieur, & d’encourager l’agriculture : maxime dont les prêtres ne s’éloignèrent que quand ils y furent forcés par des princes qui ébranlèrent l’état». « D’un autre côté , le bois de conftruébon manquait tellement en Egypte , qu’on y fut d’a- . bord embajraffé pour complet ter le nombre des N A V barques employées fur îe Nil & fur les canaux , £c ce ne tue qu'après beaucoup d elïais fans doute qu’on parvint à en faire de terre cuite , ce eu au- cun peuple du monde , que 5e lâche , n a ofe imi- ter. Juvénal (Sur. XV. v. izy.) dit de ces barques : Parvula ficlilibus folitum dure vêla phùfelis , Et brevibus piété. remis incumbcre zelie. Audi la méthode de cuire ces vaiffeaux au feu, de leur donner une certaine foiidité par des pro- portions exadtes de les bien ve rniiier 8c de les revêtir de joncs , eît -elle aujourd’hui au nombre des chofes inconnues , & peut-être par rapport à nous au nombre des chofes inutiles. Quand les Ptolémées voulurent faire le commerce des Indes par la Mer rouge, le défaut de bois les obligea suffi à fe fervir de mauvaises barques , cousues de jonc 2 c de papyrus , qui ne pouvant porter que de petites voiles 8c des équipages très-foihles, marchoienc mil , & fe défendoient mal contre les pirates : encore piroic-ii qu’elles étoient tou- jours conduites par des pilotes grecs ; car les égyptiens n’entendoient pas !a manœuvre , quoi- qu’en dife M. Ameilhon , qui sdmagne que les égyptiens étoient fort habiles dans la marine , parce qu’ils defeendoient , dit-ii , la cararadte du N il en canot ( Hijtoire de la navigation & du com- merce des égyptiens feus les Ptolémées , p. 119. ). Mais la defeente ce la plus forte cataracte, dont la chute n’eft pendant les crues que de Sept ou huit pieds , comme M. Pocoke l’a vu 3 n’a pas le moindre rapport avec les connoilfances qu’il faut polTéder pour bien naviguer en mer =». Cependant les hiftoriens nous repréfentent les phéniciens , 8c particulièrement les habitans de Tyr, comme les premiers navigateurs 5 ils furent, dit - on , obligés d’avoir recours au commerce avec les étrangers , parce qu’ils ne poffédoient le long des côtes de la Syrie qu’un rerrein ftérile 8c de peu d’étendue ; de plus , ils y furent en- gagés parce qu’ils avoient deux eu trois excellens ports ; enfin , ils y furent poufies par leur génie , qui étoit naturellement porté au commerce. Le mont Liban 8c d’autres montagnes voifînes leur fournïffoient d’excel’ens bois pour la coiif- truction des vaiffeaux : en peu de temps , ils fe virent maître d’une flotte nombreufe, en état de foire dr des voyages réitérés. Augmentant par ce moyen leur commerce de jour en jour , leur pays devint en peu de temps extraordinairement riche & peuplé , au point qu’ils furent obligés d'envoyer des colonies en d fférens endroits , prin- cipalement à Carthage. Cette dernière ville, coniervatit toujours ie goût des phéniciens pour le commerce, devint bientôt non- feulement éaale, ma : s fupérieore à Tyr : elle envoyoit les flattes par les colonnes d'Hcrcule (aujourd’hui le détroit N A V 247 ce Gmra.tar ) , le long des côtes occidentales de 1 reurope & de l’Afrique ; même , fi l'on en croit que.ques auteurs, jufques dans l’Amérique même, dont la découverte a fait rant d'honneur à PEf- pagne placeurs fîècies après , 8 c jufqu’aux lies Britanniques, où iis ailoier.t chercher fc-tain. La viile de Tyr , don: les riche-us & ie pouvoir immenfe font tant célébrés dans les auteurs facrés & profanes , ayant été détruite par Aiexar.dre- ie-Grand , fa navigation & fon commerce furent transférés par ie vainqueur à Alexandrie , ville que ce prince avoir bâtie , admirablement fîtuée pour le commerce maritime , & dont Alexandre vouloir faire la capitale de l’empire de l’Afie , qu’il méditoit. C’eft ce qui donna naiffance a la navigation des égyptiens , rendue fi floriffante par ies Ptolémées : elle a fait oublier celle de Tyr , même celle de Carthage. Cette dernière ville fut détruite, après avoir long -temps difputé I empire avec ,es romains. L’Egyute ayant été réduite en province romaine après la" bataille d’ Aérium , fon commerce & fa navigation com- mencèrent à dépendre d’Augufte ; Alexandrie fut pour iors inférieure à Rome feuleme/it : ies maga- fîns ne cette capitale du monde etoient remplis ces marchandées de la capitale de l’Egypte. Enfin , Alexandrie eut le même fort que Tyr 8 e Carthage : elle fut furprife par les Sarrafins , qui., malgré les efforts de l’empereur Héraclius^ infeftoient les côtes du nord de l’Afrique. Les marchands qui habitoient cette ville la quittèrent peu-à-peu , 8 e le commerce d’Alexandrie devint de jour en jour plus languiffant , quoique cette ville foit encore aujourd’hui la principale où les européens faffent le commerce dans le Levant. La chute de l’empire romain entraîna après elle non-feulement la perte des fciences 8 e des arts, mais encore celle de la navigation 5 & les barbares qui ravagèrent Rome , fe contentèrent de jouir des dépouilles de ceux qui ies avoient précédés. Les colonies des phéniciens & des égyptiens apprirent aux grecs l’art de la navigation. Cécrops, Cad mus , Inarhus 8 t Danaiis condufirent ces co- lonies . Mais les athéniens oublièrent bientôt les connoiffances que Cécrops leur a volt apportées. Plutarque raconte en effet dans la vie de Théfée , que quand ce roi voulut paffer en Crète , il ne trouva parmi les athéniens perfonne en état de I> conduire. Il fut obligé de faire venir de Saiamine un pilote nommé Naufithée , & un autre ma- telot nommé Phéax , pour être à la proue du vaiffeau. ^ Le navire qui porta Jafon eft le premier vaiffeau ^ OR S i -> & pat conféquent guerrier , qui ait été confirait dans le chantier de la Grèce ; car les 2 4 S N A V N A V grecs , corn "ne Iss phéniciens , défignèrent par bât: mens ronds ou longs les navires marchands ou ceux qu’on deftineit à combattre. Le vaiiîéau de Jafon fut fans contredit le plus vafte & ie plus fu- perbe qui eût encore paru dans cette contrée. Un décret public défendit à d’autres que ce héros de mettre en mer aucun vaiffeau avec plus de cinq hommes. Lui feul eut le droit de défendre les cô- tes , 8 c de combattre les pirates. On lui en donna même une commifïion expreffe. Quelque hardiefîe que fuppofe l’expédition des argonautes , on ne peut s’empêcher de convenir que les grecs , à cette époque, n’avoient encore de la mer que des connoiffances. très-imparfaites , quand on les voit perfuadés que les Cyanées , fuite de rochers vers l’entrée du Pont-Euxin , éto : ent mobiles, & fe rejoignoient pour brifer les vaiffeaux qui ofoient afpirer à les franchir. Cette « ignorance fe perpétua long-temps , 8 c dans » le fiècle même d’Homère , on ne leur voit » encore que des idées abfurdes fur les pays fîtués *> au-delà de la Sicile. Ils y plaçoient des cyclo- “ pes , des leftrigons , les portes du jour & de la 5= nuit , le féj.our des âmes , 8 cc. ». ( Mém. de ï açad. t. XVIII. v- 9$. ), La guerre de Troye eft pofférieure de trente ou quarante ans à l’expédition des argonautes, ï— armement des grecs étoit compofé de vingt- huit flottes , commandées par foixante & neuf chefs, & renfermant onze cent quarante-trois vaiffeaux. La Béatie en fournit cinquante , Sparte foixante , T Arcadie foixante, Pylos foix ante-dix , Mycène , Corinthe & quelques autres villes ceat , &c. On voit dans cette guerre plufieurs trirèmes conduites par les rhodiens & les phocéens. Après ce liège fameux , les grecs , en retournant dans leur patrie , eurent une navigation malheureufe. Diomède & Mené! a s furent jettes- par les vents en Egypte; Ulyffe erra long-temps avant de revoir fés foyers. Les grecs ne B rent pas de grands progrès dans la navigation , parce qu’ils ne connurent point la bouffole , cette belle invention moderne. Ils ne fe régloient fur mer dans la conduite de leurs vaif- f-sux , que par î’infpe&ion du foleil pendant le jour , & par celle des étoiles pendant la nuit ; ce qui les jettoit dans de grands embarras , lorfque D temps devenoit gros'&t obfcur ; ce qui les em- pechoit par conféquent d’entreprendre des voyages de long cours , & encore plus de tenter, comme en a fait après eux , de nouvelles découvertes à travers des mers inconnues. Dans leurs voyages maritimes , ils fe condmfcient parla grande ourfe , ou IleLice , conftellation qui , ne montrant le nord que d’une manière vague , devenoit pour leurs pi- lotes un guide peu fur. Ils ne connoiffoient pas î’ufage des cartes marines, & ils ne fe fervpient d autre moyen pour connoître les îles & les côtes - que du vol de plufieurs oifeaux qu’ils portoient avec eux dans leurs vaiffeaux, pour leur indiqué» [ e L terres où ils vouloient aborder; ainfi il s |j e îaiioient que cotoyer les rivages. . 1 hucydide dit que les navires dont on fe fervit à la guerre de Troye n’avorent point de pont, & qu'ils étoient conftruits comme de fimpies bat- teaux. Cependant, fuivant la traduction de ma- dame Daçier ( Odyjf. tom. II. fol. 2.3 5 . ) , h fC dreifé un lit à Ulyffe fur le pont. Il fe peut qu’Ho- mère ait attribué aux phéadens cette particularité inconnue aux autres grecs ; ce qui feroit allés conforme à tout ce qu’il dit des premiers. On ne eornoiffeit point alors les navires à plufieurs ran°s de rames. Les phocéens, qui fondèrent Marfeiile & qui vainquirent fur mer les carthaginois , ne fe fervoient que de_ vaiffeaux longs & fimpîes avec un feul rang de cinquante rames. II parcît par le témoignage de Thucydide , que peu avant la guerre des perfes & la mort de Darius, fucceffeur de Cambyfe , les habitans de Corcyre 8c les tyrans de Sicile avoient plufieurs navires à tr f :s Cependant ce ne fut qu’au temps de Thémiftocle ( Tkucyd. ) que les grecs & fur-tout les athéniens, à f3 perfnafion , armèrent ces na- vires pendant la guerre qu’ils faifoient aux égi- netes, 8c en attendant la venue de Xerxès ; aufll durent-ils à ces navires le gain de la bataille de Saiamine ; mais alors il n’y avoit peint de pont. 1 Les romains ne connurent la navigation que lors de la première guerre punique. L’an 490 'de Home , iis mrent rorcés d’équiper une flotte par les fucces que donnoit aux carthaginois leur fupério- rite fur mer , 8c il arriva que, quoique tout neufs (.sans ce genre de combat , ils vainquirent leurs adversaires qui étoient alors les peuples les plus expérimentes dans la marine. Leur manière de combattre étoit de prendre en flanc le bâtiment qu’ils attaquoieut , afin que du choc violent de 1 eperon , ils puffent Tenir ouvrir , & le couler à fond , ou bien Je rafer de près pour en. rompre les rames , ou i accrocher avec des mains 8c des crochets de rer qu’i's jettoient pour le joindre & auer à 1 abordage. Quand ils fe préparaient à un combat , ils élevoient dans leurs vaiffeaux des tours de charpente qui fe montoient 8c fe démen- toient lâchement , & d ou ils jetto.ent avec avait» tage des pierres & des traits fur leurs ennemis. i:S fe fervoient encore pour cela des machines, telles que de groffes arbalêtres placées en différens endroits du vaiffeau,qui Iançoient des pierres allez groffes & des lances à feu. Ges derniers étoient de gros dards garnis de poix 8c d’autres matières combuiftoles qui , étant enflammées , mettoient le feu aux vaiffeaux. Comme ils n’ayo-ient point encore Tufage de h N A V touffole j ils fe conduifoient la nuit par les étoiles ; & le jour par la vue des cô:es ou des îles dont iis avoienr connodTar.ce , & qui fervoient à guiaer le pilote ; c’eft ainfi qu’ils navigeoient fur la Mé- diterranée j qui étoit la feule mer fréquentée alors , & où Ton r.'eft pas long temps fans découvrir quelque terre. Ils ne ccnnoiffoient d’autre navi- gation for l’Océan eue le long des côtes. Ils avoient i’ufage des ancres pour arrêter le vaiffeau , Se celai de la fonde pour connoitre le fond ; mais ils ne connoifioiert pas allez la fcience de la navi- gation pour s’expofer à un gros temps 5 s’ils en étoient lurpris , ils cherchoient pour s'en garantir la terre , à deifein de fe faire échouer , & sis ob- fervoient la me., e manœuvre quand ils étoient pourfuivis de trop près par un ennemi fuperieur. Lorfque le danger éto t paffé , on remettoit la bâtiment en mer à force de bras Se de leviers. Les qualités propres à un bon va : ffeau étoient chez les anciens 1®. une grandeur raifonnable ( Curt. 4. z. ) Nidefir.e ut navigia qus. modum ex- cédant , régi nequeant ? Ce fut l’inconvénient des Vaifleaux des carthaginois qui s’embarafsèrenc dans leur propre grandeur , quod ipfum exido fuit 3 dit Florus ( z. z. 34. ). z°. La légèreté , pour pou- voir manœuvrer plus aifément. C’étoit l’avantage d=s va< fléaux romains , ainfi que nous l’apprend le même Florus ( z. z. 3 y ) : Romana clajfis prompta 3 devis , & quodam genere cafirenjis , fie remis auafi habenis agebatur. 3C II faut encore obferver la qualité de bois qui ne doit pas être coupé indiffé- remment en tout temps 5 car le bois coupé rr,al-à- propos eft fujet à être rongé de vers : Tempore imponu.no cil fis. arbores ( irt Georg. I. ) , ditServius, terenides, facïunt. Le bois le plus propre à conf- trnire des navires eft le fiipin , parce qu’il eft fort leger , ainfi que le d.t i héophraite : Triremes ac majores iongas naves ex abiete levitatis caufâ } fa- ciunt. L’aulne , le cèdre , le cyprès , le pin font encore propres à cet ufage ; le même auteur Tat- tefle des deux dern : ers : Pinus , cedrus , ut gene- ratim dicam , Ligna fiunt ex quibus naves fabri- cantur. On fe fervoit anciennement de clous de fer pour to ndre les a fférentes parties du vaiffeau ; rr ais V égèçe ( Ig- 34-) allure que -les clous de cuivre font préférables , parce que ce métal eft moins fu;et à fe rouil.er dans Teau que le fer: utilius eneis devis qu'am ferrei s compingenda. On a trouvé près de Florence un bateau anti- que qui «oit doublé de plaques de plomb a-ta- chees avec des d°ps de cuivre. V. Doublage. i.es i^ntes du bordagé étoient remplies d’étoupes & de po:x- refine. vaTTeaux prenolent 1 i°. de Tarage auquel sur dénominafio on les dellinoit i / go- par ! N A V a 47 I exemple , lis s’appelloient framentaris, , lorfqu’ils ■ étoient deftinés au tranfpo-t des bleds , & pi fia-, tons , quand iis l’étoient à la pèche ; z°. du nom- j bre des rangs des rameurs , tels que les birèmes , les trirèmes 3 ks quadrirêmes , &c. Ils avoienr chacun un nom particulier tiré de leur fyinbole , Se l’ufage très-ancien de donner aux vaifleaux le nom des animaux. qui étoient re- préfentés fur la proue, a , félon quelques philolo- gues , enrichi la mythologie. Eile ne dit point que Perfée voyageoit fur un vahTeau , mais qu’il étoit monté fur un cheval ailé. Dédale s’enfuît de Crête • fur un vaiffeau à voiles , qui aüoit plus vite que le 1 vaiffeau à rames qui le pourfuivoit. Voilà les ailes j avec ie quelles il s’envola. Minerve en conftruifant le vaiffeau des argonautes , avoît employé au gouvernail un des chênes de la forêt de Dodone , qui rendoit des oracles ; & cette fable n’eft fon- dée que fur un mot phénicien qui eft équivoque , Sequi fignifie également la parole ou un gouvernail. Virgile n a garce ce dire groffièrement queTurnus b:û;a la flotte ae fon héros dans le port. Il trans- forme les vaifleaux d’Enée en des déeffes immor- telles. On voyok déjà , nous dit- il » voler les ti- iop.s ardens & les torches enflammées de Turnus. Déjà une epaiffe fumée s'éievoit jufqu’aux aftres , lorfqu une voix redoutable fe fit entendre : iroyens , dit elle ,jie vous armez point pour la defenfe de mes vaifleaux ; Turnus embrâfera plu- tôt les mers que cette flotte facrée. Navires , na- gez & devenez déeffes de l’Océan , c’eft la mère des dieux qui i ordonne. Aufti-tôt chaque navire briie fes cables , & comme des dauphins fe plon- geant dans le fein de Tonde, ils reparoiffent à i’inftant , 8e offrent aux yeux autant d’océanides. Ces nouvelles déeffes fe fouvenant des dangers qu elles avoient couru , préfentent depuis iors une main fecourable à tous les vaifleaux menacés du naufrage , excepté aux vaifleaux des grecs...... Que d’idées ingémeufes 8e brillantes dans ce feul endroit de l’Enéide ( D. J. ). Les marins ne s embarq noient jamais fans adreffer à Neptune & aux autres divinités de la mer des vœux ardens pour obtenir un heureux voyage & un prompt retour. Horace a chanté le dépare de fon ami Virgile ( Od. I. 2. ) dans une Bel e ode où i! le recommande aux vents. Nous '■Tons fur un marbre antique ( 'Tomafius de dona- nis , c. 25.) .- NePTUNO. TT. SIS. AQUATISISa PRO. SAS U V . ZT IN CO SU MIT . SIM. QUART. SZ - eu nd in. Ils immolaient des victimes à la mer, 8 c les engloutiffoient dans fes flots ( Cher, natur . deor. 3. 20. ) : 1 \ ofiri duces mare ingredientes , im- molât e fiuBibus hofitam eonfuevtrunt. Avant que de s’embarquer , ils baifoient le rivage qu’ils al- louent quitter ( Valer. Place. 4. 373. ) : Ultimajam pains, {tiens dédit oficula ripst. N A V Enfin les matelots aidant les paflagers à monter fur le navire , employoient cecte formule reli- g'cufe : Confcer.de , quoà ber.e vertat. Lcrfque tout l’équipage étoit monté fur le na- vire , on le dédioit, s’il étoit neuf, à quelque di- vinité , avec de grandes cérémonies ; on le cou- ronnoit de fleurs , & tout l’équipage s’en cou- ronnoit auffi. On agitfoit de même, à la dédicace près , lorfque le navire n’étoit pas neuf, pour ob- tenir une heureufe navigation. Arrivés au port dé- liré , les autels fumoient de nouveau , on cffroit les facrifices d’adtions de grâces. C’ell ainfi qu'E- née promet ( ÆneiçL . V. 23 5a ) aux divinités ma- ritimes de leur immoler à fon arrivée un taureau blanc : Di , quibus imperium efl pelagi , quorum &quora curro , Vobzs Iscius ego candentem in. littore taurum Çonftituam ante aras voti reus . On lit suffi à Rome fur un cippe ( Tomafl de donar. ç. Zy) / Castori. et. Pozzucü sacrum. OB. FEZICEM. IN. PATP.IAM. REDIT 'JM. TOT . SU- PERATIS. NAUFRAGII. PRRICULTS EX. VOTO. CUM. S O CHS. Z. M, P. C. VaLERIUS. C.F. Acellus Le nom de chaque navire étoit écrit fur une ta- blette appeliée ptychis , que l’on clouoit à la proue. Aux deux côtés de la proue, fortoient en faillie deux forts madriers, appelles ipotides > qui fervoier.t à défendre le navire du choc du rivage & des navires ennemis. La proue étoit de bronze , & garnie d’un 011 de plufieurs éperons deftinés à percer le flanc des navires ennemis. L’acroftole étoit un ornement élevé au-deflus de i’épéron , & s’élevoit en fe recourbant vers le navire. Le chénifque, ou col & tête d’oie , étoit l’ornement de la poupe qui faifoit le pendant de l’acroftole , & qui le re- courboit vers la mer. Lcrfqu’iî y avoit des châ- teaux à la proue & à la pouppe , on les nommoit TiaçctfiMfex. Le pont s’appelloit K «rdqjagsçe. Au plus grand nombre des navires fcuiptés fur les monumens antiques , on volt la proue figurée en forme de tête de poilfon , ou du dauphin des anciens , avec des yeux exprimés très-diftjn élément des deux côtés. Cet œil ferait - il la pièce ronde apoeliée cQÉxXfios , œil , que Po'lux 8c Euftathe difent avoir perte le nom du vaifleau. Il y avoit de chaque côté du navire , un , quelquefois même deux gouvernails. Cecte pièce paroît renfermée, à fa forée du navire , dars une efpèce de coffre faiiîant , cui fervoit fans doute à faire manœuvrer le gouvernail perpendiculairement à la mer par des manoeuvres de renvoi. N A V Ee fymbole qui donnoit le nom att navire , étoit placé à ia proue j mais la divinité protectrice avoit fa il a tue & fon autel placés à î a P? u PPe- La pouppe du vaifleau d’Abos ( Æneid. -X. 171. ) portent une ftatue d’Apollon. C’eft ici le lieu de traiter la queflion fi fouvent agitée des rangs de rameurs & de la forme , : ; cS rames. La colonne trajanne (fol. 39. 60. ) des peintures antiques 8c d'autres monumens attellent queues rangs des rameurs étoient placés les uns au-deflus des autres , conformément au fens d’ua paffage de Paufanias , lequel, comme l’a traduit Bayfe ( L . Bayfius , de re navali , fol. 144. parle d’un vaifleau , qui , depuis ’e pont jufqu’à 1 eau , avoit neuf rangs de rames. Ce paffage s’ac- corde avec Appien d’Alexandrie ( Liv. V. fol. P f ) > qui dit qu’ Agrippa fendit le vaifleau de Papia 3 en lui donnant un furieux coup d'éperon , & tous les rameurs des rangs cC en-bas furent noyés. Les navires qu’on apperçoit fur les monumens ont aulfi les rames placées ies unes au-deffus des au- tres ; mais l’intervalle entre les rangs ne fuffit pas à l’efpace que dévoient occuper les hommes , . première difficulté. La p ! us forte efl de fe repré- senter pomment trente rangs de rames pouvoient etre difpofés ainfi, L’hilloire cite cependant de pareils navires ( Pline , liv. VII. 'ch. y 6 . ) . Quelle irrtmenfe longueur dévoient donc avoir les rames du rang fupérieur pour arriver jufqu’à l’eau ? Cette difficulté a paru niompher jufqu’à préfent détourés les conjectures. Venons-en aux propor- tions : Philopator ( L. Bayfius , de re navali , fol. 41. rapporte ce pajfage d’ELien. ) fit ccnflruire un vaifleau à quarante rangs de rames , long de 280 coudées, large de 38 ; depuis le 'pont jufqu’au bas , il avoit 48 coudées de haut , du fommet de pouppe jufqu’à l’eau 53 coudées. Les rames les çluss longues avoien: 38 coudées : leur poignée étoit garnie de plomb pour contrebalancer l’ex- trême longueur. Le vaifleau avoit quatre gouver- nails de 30 coudées , Si recevoir 4000 rameurs. Ces grands bâtimens étoient par leur volume peu propres au fervice ; aufiî ne fe fervost-on ordi- nairement que de navires à deux , à trois , 8e au plus à cinq rangs de rames. Une peinture antique ( Tournbu.il à treatife on anc'ient painting , tab. zy) & un monument rapoorté par Bavfe, repréfentert ces navires à trois rangs, remarquables par les feules ouvertures ou paillages des rames placées oblique- ment les unes au deflus des autres , de manière que le premier rameur du troisième rang fe trou- vait perpendiculairement au -de flous qu fécond rameur du premier , & ceux du fécond rang » au-c’effus des rameu-s du quatrième , s’il y avoit un quatrième rang. De-là on fent que quatre rangs de rameurs ne prenoient pas plus d’efpace en hau- teur que n’en ferolent deux pofes rerpencücu-ai- ; ernen t i’un au,-deiïas de l’autre. Du refie , L? monumens N A V monumens cités paraîtront peut-être encore in- fuiEians , par le peu d'efpace cui^ Te remarque entre les ouvertures ; m3is il faut faire attention que la plupart des monumens pèchent par defaut de proportion , foit qu'ils repréfentent des navires, des maifons , des temp es , des portiques , & d'autres bâtimens fe nblables. Quant aux rames , celles d'en haut étoient alïurément très-longues , auffi avoit-on attaché une plus forte paie à ces rameurs ( L. Bayfius , de re navali , fol. 14 6. ). Le comte de Cay!us(f ïecueiL tf antiquités , t. IV. fol. 246. ) penfe que c'écoit le nombre d'hommes emph.yé iur chaque rame, ou deftiné à la manier tour-à-tour , qui d . ternunoit le nom gu vaiffeau , & non le nombre des rangs , comme nous le penfons. Les fava.ns ne font pas d'accord fur un pafiage de l'inrerprète d Ariftophane. Winckelmann pré tend que la plupart des favans n'ont pas bien compris cet auteur, qui , félon lui , ne contredit pas la difpofiron des rameurs les uns au-deifus des autres ( Monum.en.ti ant. ined. t. II. fol. 278.) ; mais eut-ii , icion Bayfe ( de re navali , fol. 147.) & autres , divrfé les rangs, d’une trirème dans le fens de fa longueur, le premier à la poupe, le fécond au milieu , Sc le troifième à la proue ; on demandera toujours à quoi fervoient les quatre rodie rameurs pour quarante rames , fuffent-eîies de chaque coté , & des rames de trente-huit coudées , comme on en a vu plus haut ? Et pour- quoi les vailfeaux à cinq rangs étoient-ils plus hauts que ceux à quatre (Tite-Live, c té par Bayfe, de re navali, fol 42.)? Il paraît par Thucydide que les rameurs d’en haut portoienc des armes , & qu’au befoin ils étoient de la claîT; des foidats. Winckelmann ( Monum . anticki inedi ti , t. II. fol. 277. ) , en parlant des rames , a prétendu qu'elles n’étoient pas toujours droites dans toute leur longueur , mais qu'elles formorent un angle près du point d’appui ; ce qu’il fiut entendre comme fi le bout de !a rame empoigné par Je ra- meur n’eût prolongé fa direction droite qu’à une petite diftance hors de la galère , puis ie pro- longement de la rame eût fait un angle jufqu’à l'eau. Winckelmann a pris cette idée d’un navire fculpté fur un marbre confervé à Paleftrine , au- quel le fcuîpteur , pour éviter le trop grand relief qu'auroient eu les rames d’une galère repi éfentée de profil , a collé pour a:nfi dire ces rames contre le bâtiment , ce qu leur fai: faire e t angle 5 mais dans le fait, il ferait impcfîîble que cela fût, parce qu’en levier quelconque perd fa force lorf- qu i! eft coupe par un angle trop près du point d’appui. Le navire fcu;pte fur le marbre confervé à Antiquités , Tome 1 V. N A V 2 Palcirrme , efl de I’efpèce à deux rangs appelée htrêmes - le s rames font ornées d’une efpê.e de cance de fleur à l’endroit où elles Portent du navire. Le iculpteur^ n’a point marqué les ouvertures qu on voit très-grandes à une peinture du Virgile de la bibliothèque du Vatican. Les navires des anciens alloîent également à la voue & à la rame. Télémaque ( Odÿjf. ) dit 3 les compagnons : Mes amis , préparer vos rames , déployé^ vos voiles. Winckelmann remarque ce- pendant, après Dicn Carlius ( lib. L. p. 4,0.), quel c S vaifleaux (. Monum. ant. ined. t. Il foi 280 J dif-ofés pour le combat n’avoient ni voi es ni antennes. Les plus fameux navires de l’anriouité font C p U1 Ptolémee Phdopator , qu éroit long de rao coudees , large de 38, haut de 48 , & oui du naut de la poupe jufqu’à la mer en avoir <4 porrcit 400 rameurs , 400 matelo s & 3000 loïdats. Ceiui qu il fit peur naviguer fur L? Nil eten long d un demi ftade , & larve de 30 cou- Ifu-'- : 115 CC n e ^. r!en en compar.iifon du navire p' er on , conttruit fous h conduire d’Archi- meae , de la fabrique duquel Mofchion , au rap- port de Sneiuus , a écrit un livre entier. On y employa le bois defliné à faire foirante navires ordinaires , & trois cents ouvriers , fans les manœuvres. Le dedans étnit fi bien diflribué qu il y avoit une loge pour chacun des rameurs \ des matelots , des foidats & des paflaeers. Il y avoit aulfi plufieurs faîies à manger, chambres promenoirs, galeries, jardins , viviers , fours 1 ecunes , cuifines , moulins , un temple de Vénus des bains , des faites de converfaticn , &c; ou'ie , a >,ij Y avoi t un rempart de fer, huit tours, deux^a la proue , deux à la poupe . les autres fur es cotés , avec des murs & battions , fur lefquels eto-enc placés plufieurs machines de guerre , dont une jettoit une pierre du poids de 300 Lyres , ou une flèche de douze coudées , à la portée de éoo pas, avec plufieurs autres merveilles dont Athé- nee a fait mention. ^Maxime deTyr nous a donné la deferiprion a un va; fléau d’un roi phénicien , qui s’e* ferv't oour faire un voyage à Troye : c’étoit un palais flottant , divife en pnjfieurs appartenons riche- ment meublés. I! renrennoit des vergers aflez ipacieux , remplis d'orangers , de poiriers " de pommiers, de vignes , & d’autres arbres fruitiers. Le corps du bâtiment étoit peint de diverfs cou- türs , St i or & 1 argent y brilloient de toute part. Les vauTeâux de Caîrgula étaient encore plus .i.ig. .. noues que celui-ci. Lot Se les p erreries enrichifibient leurs pouppes 3 des cordes de loie Là 3ÇO N A V N A V de différentes couleurs en formoient les cordages ; & la grandeur de ces bàtimens croit telle , qu'ils renfermoieRt des faites & des jardins remplis de Sears , Sc des vergers & des arbres. Caliguîa xnonror: quelquefois ces vaiffeaux 5 & au l’on d'une fÿrnph nie formée de toutes fortes d'inS ru- inais, il parcouroit les côtes de Titube (Suetoa. in Csligul. ). Cet emperesr avoir encore fai: conftruire des feàtirners qui ont été célèbres dans l'antiquité par- ieur énorme grandeur ; tel a été celui dont il fe fervit pour faire venir d'Egypte l'obéîrique qui fut placé dans le cirque du Vatican , & que Sué- tone appelle le grand ohélifque. Ce fît le plus grand vaiffcau qu'on air vu f ur mer iufqu’au temps de Time. On dit que quatre hommes pouvoient à peine emfcraffer le pin qui lui fervcir de mât. Les empereurs romains faifoient conduire dans les amphithéâtres des navires qui s’onvroient d’eux-mêmes , pour donner ri Tue aux bêtes fau- vages & aux divers animaux que l’on y avoit ren- fermés pour fanaufement du peuple. Les anciens ont eu des navires de plufîeurs for- tes. Il y en avoir qu’on faifoit naviger fort vite, par Je moyen de 10, zo , 30, 40, yo, & même ÏOO rames d'un & d’autre bord , naves aSuaris. Ceux qui avoient la proue garnie d'un éperon de bronze , -2e qui étoient employés à percer le fLnc ennemi , s appelloient &rat& ou &ne& ,* ceux qui apporteront des vivres , annoztna eu frumentaria y ceux qui avoient été conftruits dar.s l’année ho mm i ne y ceux qui avoient à l’arrière & à la- vant deux tiila.s feparés par une ouverture ou vuide placé entre deux , alerta, y les combattais étoient placés fur ces tillacs ; ces bàtimens étoient communément à deux rames, ou même plus. pe- tits ; les rameurs s'appelaient thranitg. y ceux qui étoient à voiles ou à rames, & qui n’alloient dans je combat qu’à rames , armata y .ceux dont on ufoit fur le Tybre, & qui étoient faits de plan- ches épaiffes , caadicaria ou cedicaria ; ceux dent le trllac occupoit tout le dffus de l’arrière à l'a- vant , confirma y ceux où l’on aveit pratiqué des appartetr.ens & toutes les autres commodités d’une marfon , cubzculcta y ceux qu’on n’employoit que fur les rivières , lentrta , pontones fiuviatiles ; ceux qui , faute de t îlac , étoient fort légers, levés y ceux qu’on avoit c nftru.ts pour porter un grand nombre d’hommes , longs y fs étoient tous à rames; ceux fur iefqacls on fe promenoir, 8e qui Envoient de navires d’- bfervation , luforia. Les vaiflèaux appelés milita, -es étoiert les mê- mes que les vaiffeaux appelles longs. Les vaif- feaux de charge étoient' à rames & à vorks , oneraritt ; les vaiffeaux côtiers, oraria , trabales \ littotariî y les vaiffeaux conftruits de bois & de eu vre , & qu’on pouvoir défaffembrer & porter par terre , plUatiles y ceux qui préeédoient lès Hottes , prtcurforia y ceux qui étoient longs , vîtes légers & à l'ufage des pirates , pradatorU , -pr&da- tics, y ceux qui p.-rtoitnt les amiraux , preuorU ■ ris étoient grands &- forts ; on les difcernoit à une banderole & à une lanterne ou fanal ; le pavillon rouge placé fur le navire ( P lin. XX. 1. ) d An- toine à Aétium , fut le lignai du combat ; ceux fur l.fquels étoient les gardes avancées de la flotte propkalaS ori& y ceux qui fe compofo-ent , fe dé- compofoient , prenoient différentes formes , laif. (oient échapper de leur flanc à l'amphithéâtre des bêtes féroces , naves folutiUs y Néron fit orome- ner fa mère dans un vaiffcau de cette efp’èct ; le vj i fl eau fe décompofa, mais Agrippine fe fauva à la nage ; ceux qu'on envoyoic reeonnoîire l’en- nemi , fpeculatoria y ceux qui deuneuroient fixés 4 l'ancre , fiationaris y ceux qui étoient tiffus de ferres baguettes , & revêtus de cuir , futiles y ceux qui étoient légers , & qu’on détachoit de la flotte pour aller annoncer fon approche , tabellarU y ceux qui étoient creufés d’une feule pièce , tra- baris , lin très y ceux qui portoient deux tours , Tune à l’avant, i’autre à l’arrière , turriu , &c. i Navires SACRÉS. On appeiloit navires facrés chez les égyptiens . les grecs & les romains , des bàtimens qu’on avoit dédiés aux dieux. Tels étoient chez les égyptiens i°. le vaiffeau qu’ils dédioient tous les ans à liis ; 2 0 . celui fur lequel ils nourriffoknt pendant quarante jours le bœuf Apis , avant que de le transférer de la vallée du Nil à Memphis, dans le temple de Vulcain; 3 0 . la naede nommée vulgairement la barque d Charon , & qui n etoit employée cu’à porter les corps morts du lac Acné tufs ; c’eii de ‘cet ufage des égyptiens qu'Orphée prit occafion d’imaginer le tranfport des âmes dans ks Enfers au-delà de TAchéron. Les grecs nommèrent leurs navires facrés , (se>- çi^.s ; mais entre les bàtimens facrés qu’on voyoit en differentes villes d-. la Grèce, les auteurs par- lent fur-tout de deux navires facrés d’Athènes, qui étoient particulièrement deflinés à des cérémonies de religion, ou à porter les nouvelles dans les preflans btfoius de l’état. L’un fe nommoit l.i parale ou la gafere para- her.ne , v*»s I! emprunta fon nom du héros Paradis , d nt paile Eurip’de, 8e qui joint a Thsfée fe fignah contre les Thébains. Ceux coi men- toi nt ce navire s’?ppel!cie*..t paraliens y L ,r paie étoit plus forte que celle des autres rrCupeS de marine. Quand L fander eut battu la flotte athé- nienne dans l’Helkfpont , Ton dépêcha le 'na- vire paralien , avec ordre de porter au peuple cette tr.fte nouvelle. L’autre va ffeat; , dit le falamini en , yav> .te- filnti, prit , félon les uns, fa dénomination de la N A V * bataille de Sahroine , & , félon les autres , de ï^aulitheus , fon premier pil' te , natif de Sah- mine. C'étoir ce fameux navire à trente rames , fur lequel Théfée paffa dans I’île de Crête , ét revint victorieux. On le nomma depuis délzaque , parce qu'il fut conûcré à aller tous les ans à Déios porter les offrandes des athéniens , à l'ac- quit du vœu que Théfée avoir fait à Apollon Dé- lien pour le fuccès de Ion expédition de Crète. Paufanias affure que ce navire étoit le plus grand qu i; eût jaisus vu. Lorfqu’on rappella de Sicile Alcibiade , afin qu'il eût à le juftifitr des impiétés dont o:i l'accu.'oit , on commanda pour fon tranf- poït le navire faîaminien. L'un & l'autre de ces navires facrés fervoient aullî à ramener les géné- rau' .es 5 & chfl en ce fens que Pitho- laü‘ ■■-. » ic navire paralien la majfue du. peizr.it. Les athéniens confervèrent le navire faîaminien pendant plus de mille ans , depuis Thefee juf- qu'au temps de Ptolémée Philadtlphe. Ils avoient très grand loin de remettre des planches neuves à la place de celles qui vieiüiffoient ; d'où vint la difpute des philofophcs de ce temps-ià , rapportée dans Plutarque , favoir fi ce vaiffèau , dont il ne reftoit plus aucune des premières pièces , étoit le même que celui dont Théfée s'étoit ftrvi ; ■qtiefhon que l’on fait encore à préfenr au fujec du Bucertaure , efpèce de galéalfe facrée des vé- nitiens. Outre ces deux vaiffeaux facrés dont or vient de parler, les athéniens en avoient encore plu- fieurs autres , favoir , i ‘Antigone , le Demetrius , i Ammon , & celui de Minerve. Ce dernier vaiffèau étoit d’une efpèce fingulière , puifqu’il étoit def- tiné à aller non fur mer, mais fur terre. On le confervoit très-religieufement près del’Aréonage, ainfi que le dit Paufanias, pour ne paroître qu’a la fête des grandes panathénées , célébrées tous les cinq ans le 23 du mois hécarombéon , qui, fclon Potter , répondoit en partie à notre mois de juil- let. Ce navire fervc.it alors à porter en pompe au temple de Minerve l’habit myftérieux de ia déeffe , fur lequel étoient repréfentées ia viâoire des deux fur les géants , & les actions les plus mémo- rables des grands hommes d’Athènes. Mais ce qu'on admiroir le plus dans ce navire , c’efi qu'il voguoit fur terre à voile & à rames, par le moyen de certaines machines que Paufmias nomme fou - termines , c’eft-à-dire, qu'il y avoir à fond de calle des reflforts cachés qui faifoient mouvoir ce bâti- ment , dont la voile, félon Suidas, étoit ie man- teau de Minerve. _ Voici les monumens qui fervent de preuves aux difrerentes affertîons renfermées dans cet article fur les navires des anciens. La plupart font tirés de la coileôion des pierres gravées de-Scofch. Winc- N A V 2 ;i kelmann donnant la defeription de cette belle fuite, a feparé en un livre particulier toutes ies pierres aont :es fujets font relatifs à la navigation & aux navires des anciens. J'en ai extrait les principaux, St notamment ceux qui fervent de preuves à quelques points de cet article. Minerve préfidant à ia conftrufition du navire Argo , enfeigne aux hommes à fe fervîr de voiles pour la navigation , fujet qui fert ce fleuron aux Monument i , & qui s'y trouve expliqué. L’offgi- na ! , qui efit un bas-relief de terre cuite, fe voit à la villa Asbani. On y voit Argo qui travaille à creufer le navire avec un cifeau 8c un marteau- Typhis arrange ia voile fur le mât, & Minerve affile lui en montre la manière. La chouette placée fur une colonne fait reconnaître Minerve. Porphyre , en appuyant fon fentiment de celui de Numénius, nous apprend que les divinités égyptiennes ne pofoient pas le pied fur la terre, ferme , mais fur un navire. Suivant la Tocfrine des égyptiens , ie père du jour , îe Soleil , ainfi que toutes les âmes , nagent fur l'élément fluide. (Teff d'après ce fyftême que le même auteur a voulu expiquer le fameux paillage de Moïfe fur la créa- ron : L'efprit de Dieu étoit porte fur les eaux. Telle étoit suffi la doifrine du v hi .ofophe Tnaiès , qui fouttnoit que la terre flottoit fur les eaux comme un vaiffèau, doéltine qui fe préfente fur quelques monumens. A la vffa Ludovifi . i! y % une petite Ifîs de marbie- dont ie p'ed gauche re- pofe fur un vaiffèau & fur des bafs arrondies ; à ia villa Mattéi, Ton voit une- repréfentaricn du culte égyptien adopté par les romains , où il y a une figure dont les deux pieds portent fur 'un vaiffèau. Mais rien ne donne une idée plus com- plette de cette doéhine des égyptiens, que le Soleil qui , accompagné de !a Lune perfonnifie'e , eil monté fur un char traîné par quatre chevaux , tandis que le char roule fur un vaiffèau. Cette re- préfenta-ion du Soleil , peinte fur un vafe de terre cuite , fe voit à la bibliothèque du Vatican , & fe trouve difcütée dans les monumens de l'antiquité de Wiisckelmann. Sur une corn dîne , on voit une barque fous la forme d’un dauphin , dont l'extrémité de la gueule forme l’éperon ; le devant de la tête , ia proue ; le corps , la carène & les borda ges'; & la queue , la pouppe avec trois rameurs dedans , & ie gouvernail. Sur l’éperon efi un lièvre dans i'a- tion de s'élancer en courant ; fur la barque, par- deffis les rameurs, un grand lévrier courant de toutes fes forces; 8-r enfin , fur la queue du dau- phin , qui s’élève en forme A'aplujire , & au-deflus des deux timons, un autre quadrupède dreffé fur les jambes de derrière , qui avec celles de de- vant paroît jouer des deux flûtes. Cette pierre fingiiliite doit être ie fymboie de l’invention & de 2 J 1 2 NA V N A V la pratique de l’art de naviguer. Tous ces animaux confédérés en général repréfentent que les hom- mes , avant que de naviguer , commencèrent à paffer les eaux fur les quadrupèdes. Mais comme, après ces premiers eff.iis , ils en vinrent à fe fervir des bois flottans , & qu’ils cherchèrent à imiter les poiffons qui vivoient dans l’eau , Leur élément naturel , où ils les veyoicnt nager avec tant de fa- cilité . il fut dans l'ordre des chofes que pour na- viguer, i s prirent leurs modèles fur les poiffons. C’eit ainfi quï le dauphin fervant ici de vaiffeau , paroi: dcfîgner que , parmi les poiffons , le dauphin fat ce modèle même, & fa forme l’y rend propre par-d.ffus celle de tous les autres poiffons. n J 3 prevue pas fait attention dans le mufeur jlorentinum. J eutn C eft maintenant de ce point que nous parti-onc pour ranger les vaiffeaux à voile , & Ion verra d’a- bord que l’art de naviguer avec des voiles étant encore imparfait dans les coromencemers , on ne fe fervoit fans doute de la voile eue idrfque U vent étoit favorable. Ce ne fut qu’avec le temps qu’on pût arriver à s’en fervir , même lorfeu 'il étoit contraire , comme on fait aujourd'hui & comme Pline nous apprend qu’on faifoft déil H- fon temps ( P Un. I. 11 . 48. ) ; Ifdem aunm vends 171 contran um navigatur prolatis pedibus , ut noble pleritmque adverfa vêla concurrent. Au reffe , nous plaçons ici d’abord les bâtimens à rames , parce que ce furent les premiers dont on fe fervit , avant qa Icare ou Dédale inventaf- fent les voiles. Ce n'eff pas que , dans tous ceux que nous allons voir, nous croyons qu'il n’y en ait pas eu qui a îafient à la voile ; ce ferait une er- reur que de donner du, s cette idée. Homère nous apprend dans pîuûeurs endroits de (es pcèmes, que dans la guerre de i roye , les mâts n'étoient pis fixés dans les vaiffeaux, mais qu’on les mettoit & qu’on L-s otoit félon le befoin ( lit ad. & Odyf .) , à- peu près comme on fait dans nos felouques & autres petits bâtimens. Sur une agate-onyx , un vaiffeau léger à rames , la proue garnie d'éperon, & la pouppe d’un apluftre, l’un & l’autre affez élevés. On remarque qu’i! ne s’y trouve qu’un feul gouvernail fous la pouppe , avec au-deffus un affemblage de char pente compofé de montins & de traverfes qui pouvoient fervir au pilote pour faire agir le timon. Cette machine ne feroit-elie pas ce que Pline (lib. VII. cap. 57.) appelle adminicula gubernandi , & dont il attribue l’invention à iyphïs ? Sur une pâte antique , un vaiffeau léger à r mes , dont la proue eil terminée par un chéniff 1 en forme d’un long cou decycogne, précifémei a la place du mât & de la voile de mifaine , dei grandes voiles étendues propres à prendre le ven difpofées pour voler. La poupe eft terminée par L autre chémfque prefque femblable , au-deffoi duquel on voit l’affemblage de charpente obfen ci-devant , avec trois hommes armés de lonmu piques & de boucliers ronds. Cette pâte eft p r < cieuie , puisqu’elle explique clairement la fabie c Dedate & ( PUn. lib. VU. v . Pauf. in Bcet. d icare. Ces aues appliquées au vaiffeau font 1 fymbole de l'invention des voiles , qu’ils ima-r nerent pour donner plus de viteffe à leur bât nient; ce qui fit que les poètes composèrent un fable fur ce fonas reel. Dans la galerie de S. M. I a Horence , il y a une gravure { tom. II tP XLlJk. j. ) femfalabie fur une fardoiae ; mais o Sur une pâte antique, un cercure (. Aul . Gell. noB âme. l. X. c. zy. ), avec quatre rameurs’, une cabane a la pouppe , rerafinée par un apluftre en forme de queue, deux gouvernails qui paroiffent lies avec des cordes pour les régler , & un mât a avant îans voile. Sur une cornaline , un vaiffeau léger à rames avec un feul gouvernail fous la pouppe , ornée a un apluftre ; deux épotides ou poutres ( Mont - fauc. ant. expi. t. IV. part. II. I. 111. c. ç. ) à la proue, aux deux côtés de l’éperon, & un mât d avant fixé proche de la proue par une pièce de charpente. Sur une cornaline , un vaiffeau couvert , ou catapkraBe , 3 rames & avec un mât de mifaine i^ns voue , dont la proue prend l’eau profondé- ment , & fend en avant les flots fort bas par fa ( royei la rapide dans Montfauc. ant. expl. t IV. p. II. I. ni. c. b-) tropide. La forme du bâti- ment par .a courbe de la pouppe fort alongée , pareic indiquer un cercure. C-n y voit un grand gouvernail , 8e les rames y font placées fort au- deifous du pont. Sur une cornaline , un vaiffeau couvert à r3- m^s , avec le grand mât & la voile au vent ; le vaiiieau a trois éperons , & la voile qui e ft qtiar- ree , elt cuvifee en petits carreaux.. Les anciens a voient quelquefois leurs voiles de couleur bleue, sis ont porté le luxe iufqu’à ( P lin. lib. XIX. y. L ° e ‘" ' ca P' 57* ) jes avoir teintes en pour- P r '-.’ peut-etre en ont-ils eu de deux couleurs à P e ^j‘ s carreaux, comme on en voit parmi nous. Les voues 3 carreaux bleus & blancs 'font ordinaires dans ies felouques & les gondoles. Pline dit dans un endroit : Tentatum eft tingi linum... In Alexan- dri magni primum clejftbus , Indo amne navigantes , Cl t rri ç r u ~"~ e . s ac pr&fe&î îtl certamine quedam vet- rzajjen t trzfignza navium ; ftupueruntque littora f.atu ver[icalorta implente. Sur une pâte antique , un vaiffeau à rames al" lant à pleines voiles , avec deux hommes occupés à Ja manœuvre , sc un dauphin nageant auprès de la proue qui a trois éperons. Sur un jafpe rouge , un vaiffeau couvert à ra- mes , avec le grand mat , & la voie à-demi appa- reillée j à la manœuvre de laquelle travaillent deux hommes placés fur les châteaux d’avant & carrière. La ferme de ce vaiffeau, avec ces deux châteaux d’avant & d'arrière , eft très - remarquable , & mérite qu’on y faffe quelqu’attention 5 elle nous feroit croire qu’il eft probablement un de ceux que l’on appelloit ( A ni. Gtll. r.oez. attic. I. X. c. 2$. Feji. v. kippagin.es. Vid. P Un. I. VII. y-,) hippagln.es , Sc qui fervoient à transporter les che- vaux des armées. Car, félon ( ln Pyrrko. ) Plu- tarque , il partît que c’étoient des bâtimens cou- verts , Sc cela pofé, en réfiéchiffant fur le peu de facilité qu’avoient les anciens dans leur manœu- vre , pour mettre les chevaux dans les entre- ponts , comme on fait parmi nous ; il femble que les deux châteaux que nous trouvons dans notre pierre , ne peuvent fervir à rien de plus propre qu’à les y mettre & qu’à les y tenir commodé- ment. Nous ne devons pas non plus omettre que le bout du mât eft taillé en forme de fourche , entre les branches de laque.le paffent les cordes , par où eft fufpendue l’antenne. Sur une cornaline brûlée, un vaiffeau long à rames , avec deux mâts femblables , allant à la grande voile feulement- On n’y remarque qu’un feul gouvernail fous la pouppe, qui eft ornée d’un bel apluftre. Sur un jafpe verd , un vaiffeau de charge fans rames , allant à toutes voiles , tant du mât d’a- vant que du grand mât , au haut duquel eft une banderole. Il femble même qu’au deffus de l’an- tenne il y ait une hune ou gabie , où abeutiffent les cordages Sc une échelle de cordes 5 ce qui dès- îors fait reconnoitre ce vaiffeau pour un de ceux qu’on appelloit ( A. Gell. noS. attic. I. X. c. 2.5. P eft. v. cor bits. ) corbits . , c’eft- à-dire , à mon avis , bâtimens de gabie ou de hune ; car ils tiraient ce nom corbits . , de corbis , le panier, c’eft- à-dire, la gabre , la hune , qui les diftinguoit. A la pouppe, on voit l’entrée d’une cabanne ou chambre , à côté de laquelle font placés les deux gouvernails. Cttte gravure eft très-remarquable. , Sur un jafpe rouge , un autre beau vaiffeau de enarge , fans rames , qui peut paffer , comme le précédent , pour un corbite , & qui va à toutes voiles du mât d avant & du grand mât. La tête de Jupiter Serap s , qui eft fur l’extrémité de la pouppe marque que ce navire étfcit fous la pro- tect.on de ce dieu ( Montfanç. av.t. expi. t. IV. T crt - U. liv, IV .ch. 4. ). ( Ovid. epift. Pariais , v. IIX. ) : Acciptt G? pictas puppis adzinca. deos. Sur un jafpe rouge , un vaiffeau de charge fans rames , avec le grand mât & le mât d’arcimon , allant à toutes voues. Le gouvernail eft en forme d’éperon , & feroit pris pour tel, lî on ne voyoït au-deffus l’affemblage de charpente obfervé ci- deffus , qui fe trouve conllamment à la pouppe , au-deffus du gouvernail. Nous croyons devoir faire cette obfervatïon , parce que c’eft ici le premier mât d’artimon que nous ayons vu avec fa vofe , & qu’il nous parok effer.tiel de ne rien omettre de ce qui peut établir fon exilitnce , qui eft prouvée auffi-tôt qu’on le voit placé vers la pouppe. Sur un jafpe verd, un port de mer, dont le baffin creufé^ en forme de croulant renferme un vaiffeau^ à 1 ancre. Nous remarquons qu’il s’y trouve à côté du phare une branche d’arbre à l’entrée du port. Peut-être qu’elle défigne i’ufage qui exiftoit dans quelques ports d’élever des mâts couronnés de laurier pour fervir de lignai & de guide aux pilotes , comme Rutiiius Numantianus le dit du port de Vada : Incertas geminâ difcrimitiat arbore fauces , Defixafque offert limes uterque fades. ILlis proceras mos ejî alnecitre lauros Confpicuas ramis & fraticante coma. Sur une fardoinebrûle’e , deux liburnes à rames , qui parodient jointes enfemble , fur lefqueües on voit une enfeigne militaire Sc une machine inconnue. Sur une pâte antique , une efpèce de 1 burne à rames , très-remarquable en ce qu’elle femble compofée de trois vaiffeaux jo'nts enfemb'e 5 li du moins on en peut juger aïn/ï par deux efpèces de chénifaues qu’on y voit à ia proue. On y remarque un mât de mifaine fans voile , mais avec des cor- dages attachés à la pouppe. Sur le milieu du vaif- feau, eft une efpèce de tour qùarrée de maçon- nerie , avec une grande porte , comme on en voit une dans un des vaiffeaux ( Ant. expl. t. IV. p. II. pi. 142.) des bas-reiiefs du duc d’Âfcala, cités par Montfaucon ; à la différence près que les trois créneaux qu’on obfervedans celle de ces bas-re- liefs, femblent plutôt être ici des efpèces de vafes. Seroit-ce des vafes remplis de matières combufti- bies, propres à être jettes fur les vaiffeaux enne- mis, comme ( Pib. IV. cap. 4’. ) Végèce nous apprend qu’on faifoit dans les batailles naval s ? Un autre objet , qui dans cette pâte peut mériter attention , c'eft une efpèce de mat , ou d’antenne 2*4 N A V qui eft fufpendiie perpendiculairement à côté de la tour vers la proue, & qui , à chacune de fes ex- trémités , paroit terminée par une petite tr^verfe. Seroit-ce encore là une machine de guerre , celle que {Lib. IV. cap. 44.) Végèce appelle ajfer , qui éroit formée d’une longue poutre , fembiable à un antenne ferrée par les deux bouts , Sc dont on fe fervoit , comme d’un bélier , pour frapper à droite & à gauche dans les vaiffeaux ennemis , 6 1 y caufer du ravage ? Sur une cornaline , une liburne dont la proue ornée d’un grand taureau iculpté lui avott fans doute fait donner le nom de taureau. Ce bâtiment e d fort tond , fans rames, orné tout autour d’une galerie , avec le grand mât plié au milieu, & la voile pliée fur l’antenne 5 il eft chargé de cinq tours rondes de maçonnerie , favoir de deux grades à la proue & à la pouppe , de trois plus petites qui font entre deux , Sc enfin d’un grand bouclier qui couvre la pouppe. Ce bouclier lui fert de ( Veget. IV . cap. 37. 46.) rempart, Sc peut-être eft là principalement pour garantir le gouvernail contre les entreprifes de petits bâtimens ennemis qui rodoient en cachette autour des Sottes , & qui fe jettarrt fecrettement , quand ils pouvoient, parmi les gros vaiffeaux , tâchoient de couper les cordes de leurs gouvernails. Au furplus , ces li- burnes ainfi fort, fiées étoient , félon l’expreffion ( Sed armai & clajj'es imponiint Jlbi turrium pro- pugnacula , ut in mari quoque pugnstur velut e ma- ris. Lib. XXXI 1 . i. ) Pline, des fartereffes de mer. Sur une cornaline , une belle hburne fans rames, avec le grand mât & la voile pliée fur f antenne , te avec fîx tours rondes , rangées dans l’ordre- fui- vant ; la p;us greffe qui eft de maçonnerie, avec des créneaux , eft a la proue j deux autres tours de moyenne groffeur , au, fin de maçonnerie , cou- veites^ de coupoles , & qui communiquent de 1 un al autre par un pont , font placées fur la pouppe; enfin les trois dernières, qui font les plus petites , routes trois couvertes aufli de cotmoles , Sc Goût deux ont une fenetre , fe trouvent atte- nantes aux premières, rempliffent tout Pefpace qui refte entr'elies. Sur une cornaline, un timon avec Sa traverfe crochue , qui fert a i attacher à la corde , pu à la piece de charpente néceffaire pour gouverner un va, -.eau avec plus de facilité, admin.cula gubçr- njLnit. Cette traverfe eft apparemment une efpèce de clavus. r Sur un jafpe rouge , paroît un amour monté fur un dauphin , avec le fouet à la main ; c’eft ainfi piass fans fouet, qu’on le voit fur les médailles des famffes ( Vaillant num.fam. t. I. pl. 4f . ) Cardia & , louL t.jJ. tab. 8 J.)Ixtcretza y & f ur U n camée fC U comufle Ckerofîm s Rom?, avec 1 inipription N A V EYITAOI , c'eft-à-dire , à l'keureufe navigation. Le mot ( Plutarch. paradox. Jioic. pag. 194’. Edit Her.ric. Stepkani. ) lezrXna était l’enfeigne d“ quelques navires des anciens. Un beau camée du baron de G Lichen , chambellan de fa majefté da~ aoife , repréfentoit le même fujet. Navire ( On voit un navire ou une proue de ) fur les médailles d’Afcalon , de Sidon , de Tyr, de Magnéfie en Theffalie. Le navire eft ordinaire- ment le fymbole des villes maritimes ; auflî le voit- on fur les médailles de prefque toutes les villes de la côte orientale de la Méditerranée. NAVISALVIÆ. Muratori ( 96. 3. Thef. ) rap- porte une infeription gravée en l’honneur de la mère des dieux &r de Navifalvia. Celle-ci étoit- elie une divinité protectrice des navigateurs ? NAVIUS. Vcyei Accius. Nous ajouterons ici quelque chofe à ce que nous avons déjà dit de cet augure. Cicéron rapporte qu’Accius ou Atius Navius étant jeune fut réduit par la pauvreté à garder les pourceaux , qu’en ayant perdu un , il fit vœu que, s’il le retrouvolt, ü offriroit au dieu la plus belle grappe de raifin qu’il y avoir dans toute l’étendue d’une vigne. Après avoir partagé i’hori- fori en quatre , Sc après avoir eu dans les Trois pre- miers quarts le préfage des oifeaux contraires, dans le quatrième, il trouva une grappe de raifin d’une merveilleufe groffeur. Cetre avtn-ure fut bientôt fçue , & alla jufou’aux oreilles de Tarauin , qui le fit venir devant lui , & qui voulant éprouver ce qu’il favoit en matière d’augure , lui demandait la chofe à laquelle il penloit alors pouvoir fe faire. NavLs prit fon augure , répondit' qu’elle fe pour- rit faire ; & Tarquin ayant déclaré au’iî fongeoit non pourront couper un caillou avec un razoir, 1 augure en nt fur le chamo 1 epreuve , en préfence du roi & de tout ie peuple , & le caillou fut coupé en deux. O apres ceia le roi retint Navius pour fon auguie ; & , depuis ce temps , tout le peuple s adreffoit a lui dans les moindres occafions. Ci* eéron., après avoir rapporté ce conte dans le pre- mier livre de la Divination , le réfuté au fécond parles mots :« Ne me parlez point du caillou 33 d .-itius Navius. Les fables ne doivent pas avoir » piace dans les queftions de philofophie ». Sur un médaillon d’Antonin , on voit cet auaare coupant une pierre avec un razoir. N AL LA GE , ou le droit de paffage de la barque a Charon. Dès qu’on eût une fois imaginé que Cnaron ne paffoit perfonne gratis fur le rivage des morts , on établit la coutume de mettre fous t a ,angue du deruntune pièce de monnoie que les latins appelloient naulam , & les grecs da.-ixm > pour ie droit du paffage , autrement dit naulage. Cette coutume venoif des égyptiens , qui don* noient quelque chofe à celui qui pafloit les morts au delà du marais Achérufe. Lucien affure eue î’ufage de mettre une obo'e dans la bouche des morts , pour payer le droit de naulage , étoit gé- néra. chez irs grecs & les romains j on ne cennoit que ies htrmomens qui s’en difptBfoicnt , parce cu'i’s ne croyoient oas qu'ii fût néceffaire de rien payer pour îe voyage. Mais Charon n’y perdoit pas grand chofe ; car . fi ce peuple ne lui payoit pas ies émoiumens , les athéniens prétendirent qu ii faho t donner quelque chofe de plus pour les gess riches , afin de les diftinguer du vulgaire» ;!s mirent dans leur bouche jufqu’à trois pièces d or. Eaque ramafloit ce tribut , félon Lucien. Il importe de remarquer «u’on ne fe contentoit pas de certe pièce de monnoie » mais qu’afin de mieux affurer le pafiage , on mettoit dans le cer- cueil du défunt une attellation de vie & de moeurs. Nous avons pour garant de ce fait fïngulier Euftathe fur Homère & le fchohafîe de Pindare. C'tte atteffation de vie & de mœurs étoit une efpèce dé fauf-conduit aj’on requéroit pour !e défunt. Un anc en auteur ( Fab. Cel. lib. III. An- thol. ) nous a confervé le formulaire de cette at- teftation : Ego Sextus Aniclus pontifex , teftor hune horiefte vixijfe ; mânes ejus inveniant requiem : * Moi » fouffigné Anicius Sextus pontife» j'attelle ” qu’un tel a été de bonne vie 8r mœurs ; que 5 = fes mânes fuient en paix ». Il partît par ce for- mulaire , qu ..fia que cett aneiîation fût reçue dans l’autre monde , i fal Oit que le pontife lui-' même l'écrivît ou la fîgnâ:. ( D. J.) NA UM CH IA étoit à Rome l’arfenal où l’on dépotoir tout ce qui fervoir à équiper les navires quand ils ailoient en mer ; il éto;t placé dans l’en- droit où l’on débarque aéhteüeme n e vin qui ar- rive d'Oftie par le Tybre , pour et.e vendu à Ripetta. NAUMACHIARII , prifonniers & criminels que l’on forçoit à combattre dans ies naumackies. NAUMACHIE, repréfemation d’un combat naval » qu’on d nna l'abord à Rome dans un lac creuié tou. fi n Renient près du il ybre. Item navale prjLÜum , d t Suétone ( Aug. c 43. ) , circa Tybe- .rim cetvato folo. Dans la fuite , le p'afir que les romains prirent à ces for es de fpeétacles » les engagea à faire coairuue av.c arc, & décorer des endroits faits exprès pour !-s repré fers ter , appelles naumackies. Cn les repréfentoit auflî quelquefois dans l’amphithéâtre & dans le grand cirque , à caufe de la facilité que . donnaient les canaux d’en inonder tout le bas , & d’en former une efpece le lac. Les empereurs firent des dé- penfes énormes pour ces fûtes de combats. On y voycit des nymphes , des moniires marias ; & du temps de Claude , Suétone car'e d’un triton d'ar- gent qui , par le moyen d’une machine , étoit pouffé fur le lac, & qui de fa conque marine ani- moit les comb2ttans. L’eau entroit dans ces lacs parades canaux avec tant de rapidité , que les '.peefateurs n’avoient pas le temps de s’en apper- cevoir , & elle en forroit de même . pour laiffer la place libre à un autre divertiffement. Ces repréfentat.ons furent d’abord Imaginées pour exercer les fol Jars aux combats de mer» comme dans îe temps de la première guerre punique , lorfque les romains voulurent former une flotte pour réfifter aux carthaginois ; mais dans la fuite, les naumackies ne fervirent qu’à l’ainufemcnt da peuple. Jules Céfar ayant trouvé un endroit favorable fur le bord du Tybre » & affsz proche de la vil’e , le fit creufer , & y donna le premier îe divertiffe- ment d’une naumachie. On y vit combattre des va : ffeaux tyriers & égyptiens ; & les apprêts qu’on fit pour ce nouveau fpeâacle, piquèrent tellement la curiofité des peuples, qu’il fallut loger fous des tentes les étrangers qui s’y rendirent pref- cu’en même temps de tous les endroits de fa terre ( Suétone y vie de Céfar , ck. 39. ). Enfuite Lollius , fous le règne d’Augnfte » don- na , pour lui faire fa cour , le fécond fpeéiacle d’un combat naval , en mémoire de la viétoire d’Aâium. Les empereurs imitèrent à leur tour cet exemp'e. Dans la naumachie de Claude , qu’il donna fur le lac Fiicin , il fit combattre douze vaiffeaux contre un ^ pareil nombre, fous îe nom de deux frétions , l’une rhodienne & l'autre tyrienne. Elles étoient animées au combat par ies chamades d’un triton , oui fortic du milieu de i’eau avec fa trempe. L’empereur eut la curiofité de voir paffer devant lui les combatcans , parmi lefqueis fe trou- voient plufieurs condamnés à mort. Ils lui dirent en paffant : Seigneur , recevez le falut des troupes qui vont mour r pour votre amufement : Ave, im- perator , moritun te falutanc. Il leur répondit en deux mots : Aivete , vos , & le combat fe donna, Néron fit exécuter une naumachie encore plus horrible & plus confidérable ; car ii perça exprès pour cet effet la montagne qui fépare le lac Fucin de la rivière de Lyre. II arma des navires à trois & quatre rangs, y embarqua iqm-liecombattans, &• fi: paroître fur l’eau toutes fortes de monilres matins. Cependant la plus fîngullère de toutes les nau- mackies , & Sa plus fameufe dans l’hilfoire, eft celle que donna l'empereur Dominer), quoiqu’il ne fit paroître dans ce combat naval que trois mille combattant , civiles en deux partis » dent il ±$6 N A U appella l'un celui des athéniens , & l'autre celui des fyracufair.s ,- mais il entoura tout ie fpeCtacIe de po-tiques d'une grandeur prodigieufe & d'une exécution admirable. Suétone ( dans la vie de cet empereur , ch. yi.) nous a confervé la defcript;on de cette naumachie ; & les curieux la trouveront repréfentée dans la iîxième planche de l'effai hif- torique d'architeCture de Fifcher. ( D. J. ). NAUPACTUS , en Ætolïe. nay. M- Combe attribue à cette ville une médaille autonome d'argent de Hunter , avec les lettres ci deffus & le pégafe volant. Pelierin en avoir déjà publié une femblable. NAUPLIUS , fils de Neptune & d'Amymone , une des danaides , fut roi de Pile d’Eubée. Ayant époufé ia belle CJymène , félon Apoilodore ( Bi- lliot. lib. I. & Ii. ) , il en eut plufieurs enfans , entre ’efquel? furent Palamède j un des pr.nces grecs qui allèrent au fiège de Troie. La mort malheureufe de ce héros , qui fut l'effet des arti- fices d’Ulyffe, aliuma dans le cœur de Nauplius un grand ddir de vengeance. Il fe mit , dit-on , a parcourir toute la Grèce , & à attirer dans la dé- bauche un grand nombre de jeunes gens , avec les femmes des principaux chefs de l'armée qui af- fiégeoit Troye , efpérant par-là mettre la haine & la diffenfion parmi ces jeunes gens , qui re man- queroient pas , en s'entretuant , de venger la mort de Palamède. Après la orife de Iroye , la flotte des grecs revenant en Grèce , fut battue d'une furieufe tempête, qui en difperfa.une partie, êc jetta le rdie fur les côtes d'Eubée. Nauplius en ayant eu avis , fit allumer la nuit des feux parmi les rochers dont fon île eft environnée , dans le deffcin d'y attirer les vaiffeaux des grées , & de les voir périr contre cet écueil ; ce qui ar- riva en effet. Les vaiffeaux fe brisèrent , & une partie des équipages fe noya ; l'autre partie ayant gagné la terre avec grande peine , fut affommé par ordre de Nauplius. Mais le principal auteur de la mort de Palamède échappa à la vengeance de Nauplius , parce qu'il aveu été rejetté en pleine mer par la tempête , de quoi ce prince fut fi fâché qu'il fe jetta dans la mer , félon Hygin ( fi abul. 116. ). t Dans la lifte des Argonautes, i! eft fait mention d’un Nauplius. Plufieurs doutent que ce fait le même que le père de Palamède. Les enfans de Nauplius héritèrent de la haine de leur père contre les chefs de l'expédition de Troye: ils s’unirent à Egyfthe pour le foutenir contre Agamemnon ; & lorfqu’Orefte attaqua le tyran , ceux-ci coururent àr foi fecours ; mais piiade foütînt leurs attaques . pendant que fon ami étoit aux mains avec Egyfthe ” & les tua. NAUSICAA , fille a'Aîciaoüs , roi des phéa- N A U ciens , étoit, dit Homère parfaitement femblab* aux déeffes , & par les qua'ités de l'efprit, & p ar celles du corps. Minerve lui infpira pendant ur. c nuit le deffein d'aller le lendemain matin à la ri. vîère avec fes femmes , pour y laver fes habits. Ulvffe qui venoit d’échapper fenl à un naufrage * ayant pris terre dans l’îie des phéaciens , s'étoit couché fur le bord du fleuve , & accablé de laffi- tude , il s'y étoit endormi. Au bruit que firent les femmes de Nauficaa , il fe réveilla; mais i! étoit tout nutf, & fi défiguré par l'écume de la mer, que les compagr es de la princeffe en furent épou- vantées ,& prirent la fuite. Pour Nauficaa , raf- furée par Minerve , elle l'attendit fans crainte. UlyfTe , lui adreffe- la parole de loin , lui de- mande des habits pour fe couvrr , & la prie de lui enfeigner le chemin à !a ville. AUt/rcaa rappela fes femmes, envoie des hab ts à Ulyffe, & le cou- dmt elle même au palais ou roi fon père ; mais elle lui confeiile . en a ;pr chast de la Aile , de fe ré- parer d'elle , & de ne la û.ivre que de loin , nour prévenir les médifancts. UlyfTe n'arrive au palais que fur le foir ; il eft préfenté au roi par Nauficaa , qui, fur fa bonne mine, avoir pris des feruimens très-favorables pour lui. «Plaife à Jupiter , difoit- » elle à fes femmes , que le mari qu’on me def- 53 tine fait fait comme cet étranger; que celui-ci » vou’ût s'établir dans cette île , & qu'il y fût » heureux 33 ! Quelques auteurs ont dit qu’elle époufa Télémaque , fils d’Ulyffe , 6c qu'elle en eut un fih. Nausicaa, nom d’une femme inconnue, que l'on trouve fur les médailles de Mytilène. NAÜSINOUS & NAUSITHOUS , deux fil* de Caîÿpfo & d'Ulyffe. Nausithous , fils de Neptune & de Pérhi- bée , fut père d’Alcir.oüs , roi des phéaciens. A T ^Z 77 M,mate'otqui fait la manoeuvre du vaif- feau. Dans les premiers temps de Rome,il n’y avoir, au pilote près , d’autres matelots que les foldats; mais depuis , lorfqu’on eut perfectionné ia navi- gation , on fit un corps à part des matelots , dont les uns furent employés à la rame , & les autres à diverfes fonctions. Végèce {IV. 3. ) en diftingue trois efpèces, à chacune defquelies il attribue une qualité propre : la nantis diligentia , in gubema - toribus peritia , in remi gibus virtus eligitur. Dans les premiers temps où l’on équipa des flottes à Rome , les chevabers fe chargèrent de la paie Hes matelots , qui depuis la reçurent du t ré for public. On ne fait à quoi elle fe montoit ; mais i! n’y a pas d’apparence qu’elle fût auîfi forte que celle des troupes de terre , à raifen de la différence que les romains ont roujouts mife entre les deux fervices. II eft cependant certain que leur paie dev»£ N AU devint plus ferre fous les empereurs ; & nous lifons que , fous l’empereur Anaftafe , les mate- lots aveient cinq nummits d or appelles foiidi. Dans une tempête, les matelots avoient recours à Caftor & Pollux , dont les étoiles leur étoiént favorables, & c’eiï pour cela que dars la Samo- thrace ces dieux avo-ent un temple fur le port , cà les mate’ots échappés au naufrage a’ioient s’acquitter des vœux qu'ils avoient faits dans les dangers. Sur une pierre gravée de Stofch , publiée par Winckelmann ( Monum . inediti , n°. 158.), on voit un matelot ou nauta revêtu d’un gros fur- tout garni de capuchon , fembîable à ceffii des matelots de la Méditérannée, excepté les manches. Lncl's DATUS DECRETO 2 ? AU T ARUM ARAR.I- eotuM , c’eft à-dire , que la compagnie des navi- gateurs de la Saône avoir défigné par décret rem- placement de la ftatue, dont la bafe portoit i’inf- cription dont on lit ici le relie ( Caylus , VU. F a g- 265-.). Le mot nauta défigroit non feulement un mate- lot , mais auffi un marchand , un riche négociant qui équippe des vai.ffeaux à fes frais , & fait un commerce confî lérable. Il paroît même par quan- tité d’inferiptions que les nauta compofoient un- corps , dont des mag:flrats 8 c des chevaliers ont fouvent fait partie. Les nauta étoient dans Paris d’honorables ci- toyens , unis & affociés pour faire le commerce par eau. Les inferiptions trouvées dans le mois de mars 171 1 , en creufant la terre fous le chœur de Notre-Dame de Paris , nous apprennent que , fous le rèane de"T:bère , la compagnie des nauta établie à Paris , éleva un autel à Efus , à Jupiter , à V u'eain , à Caftor & à Pollux. Voye ç unedijfer- tation de M. Leroi , mife à la tête du premier volume de l’hilloire de Paris , par le P. Féiibien. Il eft aflVz nature! de préfumer que les mercato- res aqui ■par'fîaci,ic.?.î il eft parlé fous les règnes de Louis le Gros & de Louis le Jeune , avoient fuccédé , fous un autre nom , à ces anciens com- merçans. Voyei Nautonier d’Athènes. NAÜTÈS , un des compagnons d’Enée. Mi nerve lui avoir infpiré la fageffe , dit Virgile, ( Æneid. lib. 11 . ) . & avoit pris eile-mém- !<• peine de î’inftruire. C’étoit à lui quel' g.ir e du Palladium nvot ètéfconfîée; & Domède, après l’av >t n’evé, craignant la colère de Minerve , rendit fa rtatoe à Naût'es , qui !a tran r porta en Ira- li ‘. C eft d >urcu .i fes drfceidans furent toujours chari.és de ve l'-r à -a garde de ce tréfer ; S du -ems A Au; ufte, iis i.ouiffoient d- s mèn e honneurs. Ce Na ut es paüoit suffi pour devin. Antiquités Tome IV. N A X 257 Lorfcue les vaifleaox d'Enée furent trû es au port en Italie, N actes avertit Enée que ce mal- heur étoit arrivé par la haine de Junon, cui voa- loit empêcher les troyens d’aborder en Lalie, 5c il l’exhorta à tenir ferme contre la mauvai e :or- tune. Vcyei Palladium. Virgile paroît avoir créé cet être fabuleux,pcur donner une brillante origine à la famrile NAUTIA , qui tenoit un rang diftingué dans Rome , 8c dont on ne trouve des médailles que dans Goltzius. NAUTODICE , officier fubalterne chez les athéniens. Les nautolices terminoient les diffé- rends furvenus entre les marchands, les matelots 8c les étrangers , dans les affaires de commerce maritime. Leur audience générale fe tenoit le der- nier jour de chaque mois. NAUTONNIER d’Athènes. Les nautonnîers T Athènes étoient clés matelots expérimentés , em- ployés au trajet de cette ville à Salamine. Si quelqu’un d’entr’enx cuîbutoit fa barque , la loi ne lui permettoit plus de remonter fur mer. « Vous , Mefiïeurs , dit Efchine dans fa harangue contre Ctcfîphon , qui avez établi cette loi fage, afin que nul n’expofe légèrement la vie des grecs, ne rougiriez-vous pas de permettre que celui qui a culbuté volontairement Athènes & toute la Grèce , ofe reprendre le gouvernail de l’état ? NAXOS ou NAXUS-, une des îles Cyclades. Bacchus y avoit un temn'e célèbre ; on difoit qu’il y avoit été nourri. Naxos étoit furnommée Dyonifia , & l’on y célébré it les ogys avec grande fo'emr.ité. .On y a recueilli de tout temps d’excellent vin ; & de là naquirent toutes ces fa- > blés relatives à Bacchus, & à Ariadne fon époufe. Naxos Naxus , NAEIL2N. Ses médailles autonomes font : R. en argent. RR. en bronze. O. en or. Leurs types ordinaires font tous relatifs à Bac- chus , que l’on difoit y avoir été élevé. Ce font : Un rsiïïn. Une dicte. Silène. Les habitans de cette vil’e ont fait frapper des médailles impériales grec nues en l'honneur de Sévère, de Damna , de Gota. Vinckelmann a reconnu la tête d’Ar'adne fur K k N E A 2^§ N E A une pâte amicue de la colleâion de Stofch. " J 4 fonde, dit-il , ma dénomination fur ia parfaite reffembiance de cette tête avec celles que t on voit fur quelques médailles de 1 i e de Naxos , ou cabinet des médailles du roi de Nap.es , tx de celui de 1 * empereur à Florence ; elles ne font pas meme differentes dans la maniéré 5 car le deiu de toutes ces têtes eft en même temps fort rude , peu favar.t , & paroît fe reffentir de la plus haute anr'quité. Mais celles des médailles femblent des coptes d’une tête de Fart naiffant , puifque celles- ci n’ont pas Fantiqu.té que lar tête montre , li on en excepte une en argent, qm eft la plus rare de toutes. On voit dans certe_ dernière , d un cote cette tête, & de Faune Hercule avec licorne d’abondance, q i n’eft pour ainfi dire qu’ébau- chée , mais q .en reconnoit au moyen u une autre médai le en bronze de ia mente île , qui eft peu commune aufli. Ces deux médaiiles étoient dans le cabinet des médailles grecques de M. Caja- nuova , vénitien , p i ure , penfionijaire du roi de Pologne s Rome. Celle d’argent porte le nom de Vîle de Naxos , écr t de la main droite a .a gau- che. Peur revenir à notre tête elle eft couronnée de lierre , & couverte p.r derrière d'un voi e qui n’empêche pas qu’on n’appe-çoive les pendants d’oreilles dont elle eft ornée. D’autres médailles ae Naxos rep.éfentent une fort b. Ile tête de femme couronnée de laurier qu;: ( Ehef. Brand. tom. 1. pag. 41 z. ) Beger prend pour ce je de Bac. hus. Nonnius . Ad ~Golt'i. Gr&c. p. 24 A. NEAcn. des médailles impé- riales grecques en l’honneur de Titus , de Domi- ne n, d’Antonin, de Ma-c Aurèle , de Fauffine jeune , de Commode , d. Caracalla , de Macrin, de Diaduménien , de Maximin , de Mœfa , de Volufien , de Trébonien Gallus , de Philippe père, de Verus , d’Alexandre Sévère. Néapoeis , en Carie, neait. M. Combe attribue à cette ville une médaille autonome de bronze du cabinet de Flunter , ave-s les lettres ci-deffus & un raifin. Néapolis , en Macédoine, neo. Les médailles autonomes de cette ville font: R. en argent. O. en or. O. en bronze. Leur type ordinaire eft an mafque. Néapolis 3 en Italie, neoiioaitqn. neouo- aiths. Les médailles autonomes de cette ville font » C. en argent. C. en bronze. O. es 0 ï. Leurs types ordinaires font : Le bœuf à tête humaine , entier ou a mi-corps. L T ne lyre. Un cava'.ier ga'oppant. Un trép ed. Une corne d'abondance. NEBEL , mefura hébraïque , qui contenoit trois bâches , c'elt à-dire, quatre- vingt-fcpt pintes, ch >rne, denv-feprer , deux pouces cubes, & de pouce , mrfurede Paris, fuivant i'éva- îu -tion qy'cn donne Calmet, à la tête de fon Dic- tionnaire de !a Bible. NÉ8RIDE , ïsô^fî , peau de cerf ou de faon. NÉBRITES , nom que les anciens donnoient à tire p: rr_ don: on ne corno.t point la nature ; on nous apprend fiulemen qu elle étoit rougeâtre ou d’un îaune brun , comme la peau des faunes ou faiyres , & au'elie étoit confacrée à Bacchus. Cependant Pline die que cette pierre étoic noire. NECESSÂRIUS A U GG. ET CGMES PER EXPEDIE iQlsES. On lit dans une in'cription reçue. l ie ( 270. 6. ) par Gruter ces mots , qui dé- fïg’n nt un co irt fan admis dans la plus grande inti- mité des Augulles. NÉCESSITÉ. I! y avoir dans la citadelle de Corinthe un petit temole dédié à la Néceffté &- à la Violen ce, dans lequel il n'étoit peinais à per- sonne d’entrer , excepté les m nHres de ces d-eh- fes. La Néceffué eil fouvent prife chez les poëres pour 1 : Deft n , la Fatalité à qui tout obéit. C'efl: en ce fens ou ils ont dit que les parques étoient filles de la fatale Nécejfté. Les dieux mêmes lui etoient affujettis. Horace la fait compagne de la Fortune , 8e lui donne pour attribut de grands clous Se des coins qui fervent fans doute à fixer les deffinées des dieux Se des hommes. NEKPOAEintîoN , repas des morts. On voit fur une améihitle de Stofcd deux amours , dont l'un porte un fl unbeau re verfé , 8e le fécond tenant d'une main l'arc & la flèche, préfente de l'autre un bocal à celui qui eft vis-à-vis de lui. Cette gravure pourron être une allulicn aux réjouïffances que les pirens fa : fo:ent après l'enterrement d'un défunt. L'amour avec le flambeau renveTé , eil lefymbolc de la mort. Aux funérailles des f éclats & des ma- giiîrats , on porcoit les piques & les faifceaux d’ar- mes rem. e fts- Le bocal que l’aurre amour préfente , pourtoit 'fignifier ce que les grecs appelaient f Potter. Arec aeol. g. tom. IJ. chair. 8. p-g. 23'.. ) * , >«(.«&<*-»* , rifes , en latin çirçam- '■ foiaziç. j NÉCROMANCIE , forte de divination par laquelle on prétenioit évoquer les morts p ur les conférer fur l'avenir, par le minifière .ces mânes , qui faifoient rentrer les âmes des mo ts dans leurs cadavres , ou faifoient apparcitre à ceux cui les confu toient, leur ombre ou fimu- lacre. É le étoit fort en ufage chez les grecs , 3c fur-tout chez les tbeffafiens. Ils arrofoient de fang chaud le cadavre d'un mort , & prétendoient qu’enfuite il leur donnoit des réponfes certaines fur l'avenir. Ceux qui les confultoien: devaient auparavant avoir fait les expiations preferites par le magicien qui prtfidoit à cette cérémonie, 8e fur-tout avoir appaifé, par quelque facrifice , les mânes des défunts, qui, fans ces préparatifs, demeuroient conftamment fourds à toutes les qudlions qu’on pouvoir leur faire. On fent allez , par tous fies préliminaires , combien de reffourv.cS & de fubterfuges fe préparo-ent les impolteuis qui abufoient de la crédulité du peuple. Delrio , qui a traité fort au long cette ma- tière , dïfiiugue deux fortes de nécromancies j l'une , qui étoit en ufage chez les thébains , Sc qui confilloït Amplement dans un facrfice & un charme ou enchantement , incantado. On en attri- bue l'origine à Tirêfias- L'autre étoit pratiquée par les theffaliens , avec des ofiemens des ca- davres, 8c un appareil tout-à-fait formidable. Lucainfh VI. ) en a donné une deferiptien fort étendue , dans laquelle on c mpte trente-deux cérémonies requifes pour l’évocation d’un mort. Les anciens ne condamnoi nt d'abord qu’à l’exil ceux qui exerçaient cette partie de la magie ; mais Conftantin décerna contre eux la peine de mort. Tertuüien ( dans fon livre de i‘ ame) dit férieuff- ment qu'il ne faut pas s’imaginer que les ma- giciens évoq affent réellement les âmes des morts, mais qu’ils faifoient voir à ceux qui les co.nfui- toienr, des fpeétres ou des preffiges ; ce qui fe faifoitparla feule invocation , ou que les démons paroiffoitnt fous la forma des perfonnes qu’on defiroit de voir , & cette fort? de nécromancie ne fe faifoit point fans effufionde fang ». D'autres ajoutent que ce que les magiciens & les prêtres des temples des mânes évoquoient, n’étoit pro- prement ni le corps, ni l’aine des défunts , mais quelque chofe qui tenoit le milieu erre le corps & l’ame , que les grecs appelloient uS'afoi , les latins fmulacium , imago , umbra tennis. Ainfi , quand Patrocle prie Achille de le faire enterrer , c'eft afin que les images légères des morts , uê'teXx xurrovrani , r.e l'empêchent pas de prffer le fleuve fatal. Ce n'étoit ni l’ame , ni ie corps qui de'cen- d dent dans les Champs Elyfées , mais ce 1 idoles. U vffe voit l’ombre d'H: rcule dans les Champs Elyféer , pendant que ce héros elt lui' me- e dans ’Ol mpe avec !ts dieux immortels ( Delrio , lit. IV p. J40 G? f42. Mémoires de lacaà. des keUes-leitres , tom. fil. p. 30. à 2 NÉÉTINI, en Sicile. Les médailles autonomes de ce peuple font : O. en or. O- en argent. Unique en bronze Torremufa. NEGOCIATOR. Voyeq la différence decemot avec ceiui de mercator , à l’article Mercatores. Dans les infcriptions , le mot negociator eft joint à l’art qu’il exerçoit. On trouve dans le recueil de Muratori ( 5) y y. 7.) aeris negociator ; dans celui de Gruter, Negociator stiris argex- TARIE , ucyjçopoito; , , &C. NEFASTE. Mot formé du latin nef u fins. Les romains appelaient jours néfafies , les jours pen- dant lefquels il n’étoit pas permis d’agir en juftice , ni au prêteur de prononcer ces trois mots folem- nels , ou ces trois formules de droit , do , dico , cddico ; c’eft-à-dire , je donne , f ordonne , j‘ ad- juge ( Ovid. fafi. ). llle nefhftus eût , per quem tria. Verba f.lcntur. Enflas erit , per quem lege licebit agi. Ces jours néfafie . r étoient marqués fur le ca- lendrier par la lettreN. ou par N. P. , c‘eft-à-d;re, nefafius primo , quand le jour étoit néfafie pour le matin feulement. Les jours néfafies croient ceux qui étoient confacrés au repos, & dans lefquels il étoit défendu par !a religion de travailler aux affaires publiques. Ce terme défîgnoit également les jours de fêtes folemnelles qui étoient accom- pagnées de facnfices ou de fpecéac'es , &r ceux de deuil & de trifteffe, condamnés a j’inatiion, & regardés comme malheureux , à caufe de quel- que difgrace arrivée au peuple romain. L’anniver- faire de la journée de Cannes étoit un jour néfafie. NEGRE ( Roi) /de Numidre & de Mauritanie. Ses médailles font: RRRR. en bronze Pdlerm. « O. en or. O, en argent. 2 NÉÉTINI, en Sicile. Les médailles autonomes de ce peuple font : O. en or. O- en argent. Unique en bronze Torremufa. NEGOCIATOR. Voyeq la différence decemot avec ceiui de mercator , à l’article Mercatores. Dans les infcriptions , le mot negociator eft joint à l’art qu’il exerçoit. On trouve dans le recueil de Muratori ( 5) y y. 7.) aeris negociator ; dans celui de Gruter, Negociator stiris argex- TARIE , ucyjçopoito; , , &C. NEFASTE. Mot formé du latin nef u fins. Les romains appelaient jours néfafies , les jours pen- dant lefquels il n’étoit pas permis d’agir en juftice , ni au prêteur de prononcer ces trois mots folem- nels , ou ces trois formules de droit , do , dico , cddico ; c’eft-à-dire , je donne , f ordonne , j‘ ad- juge ( Ovid. fafi. ). llle nefhftus eût , per quem tria. Verba f.lcntur. Enflas erit , per quem lege licebit agi. Ces jours néfafie . r étoient marqués fur le ca- lendrier par la lettreN. ou par N. P. , c‘eft-à-d;re, nefafius primo , quand le jour étoit néfafie pour le matin feulement. Les jours néfafies croient ceux qui étoient confacrés au repos, & dans lefquels il étoit défendu par !a religion de travailler aux affaires publiques. Ce terme défîgnoit également les jours de fêtes folemnelles qui étoient accom- pagnées de facnfices ou de fpecéac'es , &r ceux de deuil & de trifteffe, condamnés a j’inatiion, & regardés comme malheureux , à caufe de quel- que difgrace arrivée au peuple romain. L’anniver- faire de la journée de Cannes étoit un jour néfafie. NEGRE ( Roi) /de Numidre & de Mauritanie. Ses médailles font: RRRR. en bronze Pdlerm. « O. en or. O, en argent. N E H NEGREPONT , nom moderne de lHe d’Eubee. Toyfq Eubée. NEHALENNIA. Cette déeffe , adorée dans le fond feptentrional de !a Germanie , étoit r out- à fait inconnue , lor'que le 5 de Janvier 1646 , un vent d’eft foufBant avec violence sers la zé- lande , le rivage de la mer fe trouva à fec proche d’Oèsbourg , dans Hle de Valchren , & on y apperçut RO SE ET SUIS VOTUM SOLVIT, El SENS JX^RITOÿ Càr il n’eft pas douteux que ce ne foit le nem de Né- halcnfiia en abrégé. Mais quand on voudroit n’en pas convenir , il eft sûr du moins que cette déeffe étoit honorée en Angleterre, puifqu’on y a trouvé une infeription où fon nom eft écrit en entier. On prétend encore qu’une image en mofaïque déterrée à Nîmes, la répréfente : mais la chofe r.’eft rien moins que certaine. Comme Neptune fe trouve trois fois joint aux figures de Kéhalennia , en penfe que cette déeffe étoit auffi invoquée pour la navigation ; & cette opinion eft confirmée par une infeription d’An- N E I *5* gleterre , dans lacuelle Secondus Sylvanus dé- clare qu’il a accompli le vœu qu’il avoir adreffé à cette déeffe pour l’heureux, fuccès du commerce de Craie qu’il faifoit. On ignore cependant ce qu’étoit la déeffe Ne - hahnnia ; les uns la prennent pour la I une eu pour la nouvelle Lun* ; d’autres pour une des déeffes mères ; Se les fymboles dont r.ots avons parlé à leur article, lui conviennent allez bien. Comme on a découvert des îronumens de ces déeffes champêtres en France, er, Angleterre, en Italie , en Allemagne , il re feroit pas étonnant qu’on en eût trouvé dens la Zélande. NEHERA, mère deTriptolême. Voyt\ Trip- TOLÉME. NEIGE. Les romains rafraîchïlïbient leurs boiffons avec de la neige , comme on le pratique encore en Italie. Ils épuroient cette neige , en la laifant palier à travers un Colum vinarium. Voyez ce mot. NEITH, ) NEITHA , > divinité principale de Sais 8 c de NEITHE, ) la Baffe- Egypte. Elle étoit honorée d’un culte li célèbre , que Paufanias appelle la divinité elle- même Sais ( lr. bœoticis ubi de Minervâ tkebanâ ). Platon ( In. Timæo. ) dit exprefiement que Neitk de Sais étoit la Minerve des athéniens. Eratof- thène , cité par le Syncelle , dit que la reine de Babylone , célèbre dans Hérodote, Nitocrispor- toit un nom qui fignifioit Neztk viétorieufe ou Minerve viélorieufe. Hyde & Reland ont donc eu grand tort de confondre la chafte Neitk avec l’impudique Anaïtis ou Vénus. Nous voyons dans Horus-Apollo ( Hieroglyph. lib. I. c. 12.) , que Neitk & Vulcain ou Phtha , les premières des divinités , étoient à-la-fois mâles & femelles , & que le fearabée étoit le fymbole de Neitk. A l’entrée du célèbre temple de Neitk à Sais , on lifoit cette infeription ( Proches ,/ib. I. in 7 ï- m&um.') : « Je fuis ce qui eft, ce qui fera , ce qui a été. perforine n’a foulevé mon vêtement, le fruit que j’ai produit eft Je Soleil ». D’après cette inf- eription, on trouve quelqu’analogie entre Neitk &Ifis. Neitk feroit la caufe productrice de l’univers 8 c du foleii en paiticuiier. Le fearabée défîznoit en Egypte un feld.it y c’eft pourquoi les foldats en*faiicient graver ua fur leur anneau ( Ælian. de ar.im. iib. IX. c. 15.6” Plutarck. de Ifid. &- Gfir. ). Cet anima: étoit auffi. le fymbole de Neitk. De-là vint qu’on l’appeüa comme Minerve , ç-o.m ç&s 2 e çti-f&ixtfu* , décfe * ' I les , avec des pieds de b.che , veye? Médaillés NÉLÉE fut fils de Tyro , fille de Salmonée 9e j bifanes. de Neptune. Voye £ i yro. Nélée ayant été expofé I dès fa «alliance , fut trouvé par des bergers qui en J NÉMÉE , ville célèbre d’Achaïe dans les temps prirent foin jufqu à ce que devenu grand , il fe fit j héroïques , & par la viéioire d’Hercule fur un ter- reconnoitre par fa mere, & fe mit en polîeflion, I riblelion, & par les jtux néméens. Dans une fo- avec fon frère Pélias, des états dont elle avo’t [ rêt , auprès de Némée 3 étoit , dit on, un lion d’une hérité en Elidé de Salmonée. Nélée fut bientôt j groffeur prodigieufe , qui fsifoit d’horribles dégâts après chalîé d Iolchos par Pélias , & oo'igé de fe j dans le pays. Hercule envoyé à l’âge de feize ans réfugier chez Aphareus , fon parent, qui non feu- j pour garder des troupeaux, attaqua ce lion. II Iement lui donna retraite dans fes états , mais lui ! épuifa fon carquois contre cet animal dont la peau abandonna même toute lacère maritime, où il y I étoit impénétrable, & il brifa fur lui fa malïue avoir plufieurs vihes ,& entr autres Pylos. Nélée j couverte de fer , ou toute de fer, félon quelques- choilît Pylos pour le lieu de fa réiidence ; elle de- uns. Enfin , après avoir fait des efforts inutiles , il vint fi florilfante fous fon règne, qu’Homère l’ap faifit ce lion , le déchira de fes mains, & lui enleva pelle par excellence la ville de Nélée. La grande ri- avec fes ongles la peau , qui fervit depuis de bou- cheffe confrlioit alors, dit Paufanias , à avoir une clier &■ de vêtement à ce' héros. Tel fut le pre- grande quantité de bœufs & de chevaux. Nélée en j mier des douze travaux d’Hercule. fit vcn : r un grand nombre de Theflahe, pour les I fa : re multiplier dans fon nouvel état; & l’on mon- I NÉmée , fille de Jupiter & de ia Lune , donna «oit comme use curiofité les étables de Nélée. fon nom à une ville de i’Argolide. Quand il fut bien établi, il fe rendit à Ortho- j mène , pour y époufer Chloris , fille d’Amphion , NÉMÉENS ( Jeux). C etoit une des quatre dont il eut douze enfans , onze fils & une fille, I forte de grands jeux ou combats célèbres chez les qui augmentèrent beaucoup fa puiffance. Fier d’une j grecs. Voye^ Jeux. fi nombreufé famille , il ofa faire la guerre à Her- I cule,& fe liguer avec Aug-as contre ce héros; j Quelques-uns difent qu’Hercüle les infb'rua mais il vit faccager Pylos , & fut tué lui-même J après avoir tué le lion qui ravageoitla forêt de Né- avec onze de fes enfans. Voye £ Périclymène. J mée , où on célébra depuis ces jeux en mémoire Le jeune Neftor fut feul épargné , & mis en pof- j de ia viéloire de ce héros, feiïion du royaume de fon père , parce qu’il n’avoit j fpas été du complot de les frères. On donne un * D’autres rapportent que les fept chefs qui -ma?» N E M fhèrent contre Thèbes, fous la conclure de Po- lynice , étant extrêmement preifés deiafoif , ren- contrèrent Hypfipüe de Lemnos , qui tenoit dans fes bras Ophilcès , fils de Lycurgue , prêtre de Jupiter & d'Euridice. L'ayant prié de leur enfei- gner un endroit où ils puffent trouver de l’eau , Hypfipile mit l'enfant lur l’heibe, & les mena vers une fontaine ; pendant fon abfence un ferpent tua l'enfant j la nourrice fut accablée de défef- poir. Les chefs , au retour de leur expédition , tuèrent le ferpent, brûlèrent le corps d'Opheltès, & po.r diffiper la douleur d'Hypfipile , ils initi- tuèienr les jeux néméens. E!:end : t que ces jeux furent , à la véfté , infti- tués par es fcpt chefs envoyés pour afliéger Thèbes j mais que ce fut en faveur de Phronax. Pau'anias en attribue l’inftitution à Adrafle, & le ret-ib iffeuient à fes defccndans. Enfin Hercule , après fa victoire fur le lion de N émet , augmenta ces jeux , & les cop.facra à Jupiter nêméen, dans la cinquante-unième olym- piade. L'ouverture des jeux néméens fe faifoit par un facrificc que l’on offroit à Jupiter; on lui nom- moit un p-étre , & on propofoit des récompenfes pour ceux qui feroient vainqueurs dans ces jeux. On les célébroit tous les trois ans , dan? le mois appelles par les corinthiens , panémos , 8c par les athéniens j boédromion. Les argiens en étoient les juges , & étoîent vêtus de noir pour marquer l’origine des jeux. Comme ils avoient été inflitués par des guer- riers 3 on n'y admettoit d'abord que des gens de guerre , & les jeux n'étoient que des combats équeitres ou gymniques. Dans la fuite, on y admit indifféremment toutes fortes d'exercices gym- Biitiques. Les vainqueurs furent couronnés d’olivier juf- qu'au tems delà guerre des grecs contre les mèdes : un échec qu’ils reçurent dans cette guerre leur £r changer l’o ivier en ache , plante funèbre: D’ autres croyent cependant que la couronne étoit originairement d'ache , à came de la mort d'Ophel- tès, autrement appe lé Archemore : on fuppofo-t que cette plante avoir reçu le fang qui couloit de lablcfïure que le ferpent lui avoir faite.. NÉMÉQNIQUE. C’étoient les vainqueurs dans ies jeux néméens. Piédare , dans fon troiiième livre ne célèbre que les néméoniques. Ce mot eft formé de , Némée , 6e de victoire. cS E M NEMERTÈS ou NEMERTIS. Ceftla der- nière des Néréides dans le dénombrement qu’en fait Héfiode ( Tkeogon, i6z. ). Elle étoit fille de Nérée & de la nymphe Doris. NEMESÉES , fêtes en l’honneur de Némê~ fis : elles étoier.t funèbres , parce qu’on croyoit aufit que Néméfis prenoit feus fa protection les morts , 8c qu'elle vengeoit les injures qu’on faifoit à leurs tombeaux. NÉMÈSES , divinités qui, félon Hygin ; étoient filles de l’Erèbe & de la Nuit. Paufanias raconte qu'Alexandre-le-Grand , en châtiant fut le mont Pagus , fut conduit par la châtie près du temple des Némeses. Fatigué , & trou- vant une place fur le bord d'une fontaine , il fe coucha & s'endormit. Là, durant fon fommeil, les Némèfes lui apparurent ; elles lui ordonnèrent de bâtir une ville en ce lieu même , 8c d'y tranf- férer les habitans de Smyrne. Ces peuples en ay„nt été avertis, envoyèrent auffi-tôt à Cia- ros pour consulter i’oracle fur ce qu'ils avoient à faire ; la réponfe fut qu'ils feroient très-heureux s'ils alloient habiter le mont Pagus au delà du Mêlés ; c'efl: pourquoi iis changèrent volontiers de demeure. On croit que ces Némeses étoient les mêmes que les Euménides. On les repréfen- toit avec des ailes , 8c elles étoient en grande vénération à Smyrne. On voit fur un médaillon de l'empereur Macrin, des Némeses avec le t mon , comme la Fortune ( Buonaroci ojferv . fepra alcunï medagliord p. 12$.}. Pour plus de détails , voyez Némésis, dont les Némèfes n'étoient qu'une répétition. NÉMÉSIS , étoit , félon Héfiode ( Tkéogcn , 235 . ), fille de l'Océan & de la Nuit, & félon Hygin , fille de la Jultice. Elle étoit prépofée pour examiner les aCîi >ns des humains , pour ven- ger i’imoiété & récompenferles aCtions vertueufesi Elle étoit , dit Ammien Marcellin , l’arbitre dans toutes les affaires , & fille de la Juftice : elle avoir l’œil à tout ce qui fe faifoit fur la terre. L’antiquité lui donna des ailes qui mar- quoient la vîtefTe avec laquelle elle fuivoit tous les hommes pour examiner leurs aétions. Pour conr.oître la divinité que les égyptiens chargeoient du même emploi que Néméfis , voyez Bubaste s Tithrambo. Néméfis avoir à Rhamnufia, bourg de l’Attique , un temple célèbre. « C’elt de toutes les divinités celle qui s'irrite le p’us de l’in 'o'ence des hommes, dit Paufanias : on dit que fa colère fe fit fur-tout fentir aux Perfes , qui débarquèrent à Marathon. Ces barbare* , fiers de leur puiiïanec, mt prifeient les forces d’Athènes , & croyant marcher à uns victoire ceitame , ils avoient déjà fait verni du 2 NE M N E M marbre de Pâros , pour champ de bataille ; mais ufage b T en différent. Phidias l’employa à une itatue de Néméfis , qui fut élevée à Rhamnufia. La déeiTe a fur la tête une couronne , furmontée de cerfs te de petites victoires > elle rient de fa main gau- che une branche de pommier fauvage , de la droite une coupe , ou font repréfentés des Ethiopiens ». La Itatue de Némé/w-Rhamnufîa étoit d’une grande beauté : elle avoit dix coudées de haut, & étoit d’une feule pierre. Piine dit qu’elle avoir d’abord été ébauchée pour une Vénus ; que deux difciples de Phidias , Agoracrite & Alca- mène , avoient travaillé tous deux à l’envi à faire une Vénus pour Athènes. Quand les lîarues furent finies, les athéniens, pour favorifer A!ca- mène, leur concitoyen ; donnèrent la préférence à fa ftatue , fur celle d’Agoracrite , Parien ; quoi- que ce dernier eut mieux réuflï que l’autre. Ago- racrite , indigné de cette injuftice , la vendit, à condition qu'elle ne feroit point dans Athènes , & qu’elle porterait le nom de Néméfis : elle fut placée à Rhamnufia. Voye p Rhamnusia. Néméfis eut anffi un culte établi à Rome. On lui facrifioit dans le Capitole; mais fans lui don- ner de nom latin , comme le dit Pline ; & quand les romains partoient pour la guerre , ils avoient coutume d’offrir un facrifice à cette déeflfe , & de donner en fon honneur un fpeétacle de gla- diateurs , pour montrer qu’ils n’enrreprenoient jamais que des guerres juifes. Mais alors Néméfis étoit prife pour la Fortune , qui doit accompa- gner & favorifer les guerriers. Cette opinion pa- ra ffoit fondée fur la roue & le timon, qui ac- compagnent quelquefois fes fia tues. Le nom de Néméfis eft formé de , je m’indigne. Platon dît que cette déefTe avoit une infpeéiion particu ière fur les offcnfes faites aux pères par les enians. Néméfis , félon quelques anciens poètes , fut aimée de Jupiter , qui la rendit mère d’Hélène ( Hygzn. Poet., afironom. I. n. VIII. ) ; & filon d autres , elle étoit fille de Jupiter & de la Né- ceffité. Elle fut furnommée Adrafiie, d’un temple que lui avoit é’evé un héros A irailée , qui elf d’ail- leurs abfolumsnt inconnu. On donne àcefurnom une- autre origine , & ôn la puifi dans l’étymologie. Adrafiia peut avoir été formé des mots an èçàv , toujours agiilante , ou de Vd privatif, & do éfia ou è ià p as-yen ^ je fuis : divinité donc on ne fauroit fuir la vengeance. ars des anciens ont confondu Leda avec Paufanias dit que Léda n’étoit point U mère d’Hélène , mais feulement fa nourrice. Phi- dias fe conformant à cette tradition , repréfe.ta Léda de telle forte fur la bafe de la itatue de Néméfis , qu’elle femblo t amener Hélène à cette déeffe. D’autres enfin ont dit que ce fut Néméfis qui pondit l’œuf , & que Léda l’ayant trouvé , ie couva , & en fit éclore Caftor, Pollux & Hé- lène. ( Voye £ le mot Hélène , cù l’on expofe les différentes traditions touchant cet œuf myf- térieux ). L’ufage a ccnfacré la dénomination de LéJa pour toutes les femmes qu’on voit oareffées par un cygne, de quelque mamers qu’elles foiert repréfentées : peut-être feroit on plus fondé à leur donner le nom de Néméfis. Nous trouvons cependant un cara&ère diftinc- tif dans la fable ; elle nous apprend que Jupiter deguifé en cygne , & pourfuivi par Vénus , mé- t." morphofée en aigle , alla chercher un afyle dans le fiin de Néméfis. Cette déeffe recueillit i’oifeau fugitif, qui en jouit pendant l'on femme 1, 8 c s’envola à fon réveii. On pourrait donc appeî- ler Néméfis les femmes qui fout repréfentées en- dormies fur les monumens antiques, & careffées par un cygne. Le nom de Léda appartiendrait ex- clufîvement aux femmes qui feroient repréfentées avec le cigne , mais éveillées , eu dans toute autre attitude que couchées. Les anciens donnoient à Néméfis une roue pour attribut. Elle étoit le fymbole des impré- cations que les amans lui adreffoient contre les perfonnes qui ne. répondoient pas à leur amour. Ils tournoient une roue , en fuppliant Néméfis de faire tomber l’amant dédaigneux à Lur porte, & de le faire rouler Jur lui-même comme la roue toumoit fur fon axe. Ce font les termes de la ma- gicienne -de Théocrite ( Idyll. z. v. 56. ). Néméfis , c mme fille de la Juftïce , vengecit toute forte d’injure , & les amans ( Lucîan. dial, meretric. 6. ) juraient par cette divinité vengerelle. Properce ( Eleg. G. v. zG. Eleg. 8. v. 7. ) fai? Couvent aliu- fion à la roue de Néméfis. Cette roue a Cuvent fait confondre fes figures avec celles de la For- tune , dont elle tient auiii quelquefois le gou- vernail. E le eft quelquefois coëffée avec des tours, comme Cybèle , c’eft ainfi qn’ede eft repréfin- tée fur un médaillon de Macrin , dans Buonaroti ; ( CJf. fopr. aie. med. p. 22.3. ). Les anciens lui rendoient un cube narttcuüer afin qu’e'i'e les préferva d'orgueil ( Macrob. Saturn. I. 1 . c. ;2. ). Ce cuire confiftoît , félon Sénèque ( Efi.fi . io- ), à fe réduire volonta re.r.ent 2 la mendicité , &c à contrefaire les pauvres. Suérare ér'ger un trophée furie | Pluff ce marbre fervit à ua | Néméfis N E M dîtqu’Augufte pratiqucit tous les ar,s _> pendant on jour entier , cette fuperftitioo. \v jnckelman le reconnoit dans une ftatue appsLce fauneoient Bellsaire. Voy*î ce mot. La figure de cette déeffe eft fouvent placée fur les médailles & 'es pierres gravées ; maisonn'en connoit qu'une feule ftatue de marbre , qui eft à la villa Albani. Elle eft très-reconnouTable à fon attitude ordinaire , qui eft d’élever avec la main gauche un pan de fa robe vers fon menton , comme pour cacher fon vifage. Néméfis cherche à éviter la vue des crimes , qu'elle punit cependant tôt ou tard. Peut-être auffi les anciens ont- ils voulu exprimer par cette atticude , l’origine de Néméfis , que quelques-uns font naître de laNuir. Ce bras plié devant le fein lignifie aufli qu’elle mefure (examine) les hommes ; car la mefure ordinaire des grecs s'appeüoit s-sy*>, efi-aiée. i & elle fe prenoit depuis la fécondé jointure des doigts jufqu’au coude. C’eft ceque nous enfeigr.e un ancien hymme de Denys fur cette déeffe: T -ara 'zrîjfc'j* c&ù fitoroy uîr^elç. a. Vous mefurez toujours la vie avecla coudée ». Néméjîs regarde ordinairement en bas vers fon fein avec un air auftère, comme nous la dépeint le même poëre. N îâst; tfî vzro ZiXsrov ctù kztu oÇçor. « Vous baiffez. toujours vos fourcils vers votre fein ». On voit cette divinité redoutable fur le bas- relief du Capitole , qui repréfente la mort fatale de Méléagre. Elle eft reconnoiffable à fon bras droit élevé j à la roue fur laquelle eft pofé fon pied gauche , & au rouieau qu'elle tient de la main gauche. Néméjîs regarde avec attention ce trifte évènement, & paroicen menacer les auteurs avec fon bras droic qui eft levé. Dans la colleâûon des pierres gravées deStafcb, on voit fur une onyx un buftr de Néméjîs avec des ailes , élevant d’une main le bout de fon voile un peu au-delfus de fon fein, & y fixant fes regards. Sur une pâte antique le même fujet , mais fans ailes. Sur une fardoine Néméjîs debout avec de grandes ailes . qui de la main droite fe découvre un peu îa gorge de la même façon qu’elle eft repréfentée fur des médailles , & qui de la maîn gauche tient comme (Pau fan. lib. I. p. 8l. 1. 14. conf. Suidas. V’ oynq PctfcnvTt*. ) E Néméjîs de phi-d»as , un ra- meau de pommier Sauvage , appelle en grec MU? ou du bois duquel les anciens faifoient Leurs (Conf. Eufîath.adl. S.p. 2$2.. o. 13.) piquas • Antiquités , Tome ly. N E N 2 . 5 $ &r leurs javelots. C’eft-ii probablement un attribut qui doit marquer La dureté inexorable de cette déeffe. Deux autres Néméjîes femblablesàla nôtre font au cabinet Stro^i à Rome , & au cabinet qui appartenoit au comte Thoms. Tournefort ( Mém. de l'acad. des infer. t. IV. p. 187. ) ayant trouvé la ftatue d’une femme drappée , farrs tête & fans bras , la prenoit pour une Néméfis qui pourfuit quelqu’un ; mars cette déeffe n’a jamais été repré- fentée dans l'aciion de courir. Sur une prime d’émeraude, Néméjîs debout dans la même attitude , mais avec une roue à fes pieds , & tenant de la main gauche une bride au lieu de rameau. Sur une prime d’éméraude, Néméjîs debout de ns îa même art tude, tenant de la main gauche la bride & le rameau , 6 c ayant à fes pieds laroee & une quenouille des Parques. Sur une pâte antique imitant la fardoine , Né- méjîs debout, tenant fon voi e élevé de ia mais 1 gauche , ôz ayant la main droite fur une roue ’ qui eft fur une colonne vis-à-vis d'elle. Au p : ed de la colonne on voir un petic amour tirant une corde qui paflè fur la roue , & dont Néméfis t ant fans doute l'autre bout ; image qui peut lignifier que Néméfis eft fupérieure à l'Amour, & peut chârer fon orgueil. Sur un jafpe rouge deux Néméfis , dont l’une ayant la roue à fes pieds, refit un bâton delà main droite & tin poignard de la gauche ; & l'autre nommée ( Bugnarroti offtrv. fopr. aie. Meddgl. p. 123. ) Adrajlea , a en main une fronde lâchée. Sur une cornaline deux Néméfis , au-deffiis des- quelles font placées la Fortune & la Victoire. NE MES TRJNUS , divinité qui préfidoit aux forêts , & qu’on regardoit comme le Souverain des Dryades , Hamad-yades , Faunes , Satyres & autres dieux habitans des bols. Arnobe ( Con- tra genres lib. 3. ) eft le feu! écrivain oui ait parlé de cette divinité , dont le nom paroi: formé de nemus , forêt. NEMORALES , fêtes qu; fe célébrèrent dans îa foret d’ Aride, en l'honneur de ia déeffe des bois. NEMORE N SIS , Surnom de la Diane Â&ICINIA. NÉNIATON. Polltxx (Ckap.X , du liv. IN , de ionomafi. ) dit qu'un des airs fpondées ou fpon- daücues , fe nommait néniaton , & foupçonne que U 2.65 N E O N E O c’eft le nér.ia dont il eft parle à l’article fuivant. Puifque c’etou un air fponriée » ii droit composé de notiS longues & égaies; ce qui peut égale- ment former u.i air trille & un air propre à endormir les enrahs ( F. D. L. )* NÉN1ES. Voyei Njexi.4. NÉNUPHAR. Voye^ Ntmfkæj, ■ NÉOCCESARÉE, dans le Pont, neoicaica- PEÎC & NEOKAIcAFEQN. .Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques, avec foa époque , en l'honneur de Tibère , de Caligula , de Marc Aurèle , de Septime Sévère, de Domna , de Géra, d'Alex. Sévère, de Domitien, de Fauftine jeune, de Valérien. A- M. Eckèl en a- publié' une médaille, autonome de bronze. Neocéfarée fignifie en grec Nouvelle-Céfàrée. NÉOCCRE^' “ ïndépendamment de fout ce que Vaillant. % écrit dans fon, recueil intitulé: Numijbiata impersuorwn Grs.ee loquentia , dit Pel- lerin ( Mélanges. IL i6‘6. ) , au fn-;et .du ' titre , de Néocore , que plufieurs villes -grecques ont pris fur leurs monnoies ; il a encore traité pareillement cette matière dans une differtafipir -poftérieure , cui eft imprimée dans le tome II des mémoires des inforiptions & belles-lettres. Il y a rapporté ce que différées auteurs ont écrit fur la ligni- fication du mot Néocore dans ion origine. & fur celle jqui dans la fuite lui fut donnée par extenfion, lorfqûe des villes fcilicitèrent &. obtinrent ce titre des empereurs romains , titre dont elles ne jouirent d’abord qu’en vertu de décrets du Sénat, il fait enüuite mention de leurs différentes opi- nions, tant fur les prérogatives que le néecorat leur donneit, 8e furies obligations qu’il leur im- pofoit en même tems , que fur la manière d’in- terpréter les médailles qui marquent, un fécond & un troifième néocorat , & même un quatrième, que l’on trouve feulement fur quelques-unes de la ville d’Ephefe, Depuis Vaillant, le favant abbé Mazzoleni , bénédictin , a traité suffi la même matière ; & après avoir difeuté le fen ti- ntent de tous ceux qui l’avoient précédé , il a donné le lien , qui fe réduit à fuppofer que le nombre des néoccrats étoit relatif au nombre Se à l’efpèce des principaux privilèges que fes villes obtenoient par degrés , èç propprtiannément à la pompe Se à la magnificence qui accompagnoient leur culte religieux , de forte que le premier néo- torat confiitok dans le titre de facrées , Se dans lé droit d’afyle.qni , félon lui, .en étoit infepj- Ktfcîe ; le recond néocorat , dans le privilège ; d’im- m unité ; 'e troifième ou le quatrième en d’autres prérogatives qu’il ne fpécifie pas. Mais cette in- terprétation , fujette d’ailleurs à beaucoup d’eb- jeétions, ne levant pas mieux les difficultés que préfentenc les médailles dont il s’agit , que les interprétations qui ont été données par les autres antiquaires, on a cru- pouvoir en propofer une nouvelle explication, qui femble concilier d’une manière plus vraiiemblable, ies contrariétés appa- rentes que ces médaillés contiennent ». » Ces contrariétés c on liftent, d’une part, en ce que desviiies qui avoie-nt obtenu deux & trois nés- cratt, ont quelquefois employé enfuite le fimple mot N£GKO?£iN far leurs monnoies; &: qu’aprèsy avoir marqué .leur troiiï èrrn- -néecorat , eues n’y ont marqué que le fécond , & ont cependant re- pris le titre du troifième dans des tenus : pcfté- rieUrs. Telle eft entr’autres la ville de Nîcomédie , qui, après avoir marqué fur des médailles de Caracaiia fon-, fécond & fon troifième néacora : , s’a maraué que le fécond fur les médailles des em- pereurs fuivans , jufqu’au règne de Valérien , fur les médailles duquel il. eft fait mention de nouveau de fou troifième néocorat . » Une autre contrariété non moins frappante eft que des villes ont marqué leur deuxième Se retir troifième néocorat fur • dés médailles de la même année. Telles font celles de Caracaiia s- frappées.à Sardes , fous la magiftrature d’Annius Rufus, 8e celles de Gordien, frappées dans la même ville , fous la magiftrature de RuHnr.s. Ces médailles , qui ont été rapportées par V ail- lant, ont pour légende Aie. NE£2KO?i2N dans ies unes , & TPic. NEûKOP-ûlS dans les autres., i Comme la magiftrature ce celui qui mettoit fon nom fur les monnoies étoit annuelle , il s’enfuit .que les médailles de Caracaiia, dont i! s’agir, ont été frappées dans le- courant - d’une année, • ainfi que celle de Gordien. On n’a point conçu, ni pu expliquer comment la ville de Sardes pou- voir avoir marqué fon fécond Se fon troifième néocorat fur fes monnoies , dans une même année , fous les règne des deux empereurs dittérens »- » Vaillant n’a point parlé de ces médailles ,. mais feulement de celles des villes qui ayant mar- qué leur fécond néocerat fous un empereur , ont pris le titre de NE£2KOP£2N amplement fous ies empereurs fuivans. Il paroît douter qu’il y ait ses médailles où le fécond néocorat fou marqué fous des règnes poftérieurs à ceux des empereurs , fur les médailles defqueis on trouve le troifieme néocorat. Il foupçonne que ces fortes de médailles ont été mai lues-, & dit qu’ft faudroit les voir I pour en juger. Elles fontcependant.afiéz fréquen- tes , & il en a publié lui-même plufieurs de ' Nicomédièroh le fécond néecorat eft marqué après de règne de Caracaiia > oui aveit accordé le trot- N E O flétris à c^t' 1 yl'îe , comme il fera coforve ci- après ; & d’antres de U vi le de Sardes , qui marqua auffi le fécond a cocorai après le règne de Gordien , de oui elle avoir paie! lemeht obtenu le troifième. ifconciu: par dire que comme TR. POT. fur des médailles latines de quelques em- pereurs ne fig'ifie pas toujours ’a première puif- fance de tribun, les villes .mëjtoient fimpletnent NE£2KOF£2X fur leurs monnoies , après avoir mis auparavant fur d’autres Aie. Sc tpic. NÉQKbjPûN. Il eft évident que cette allégation ne décide point laqueftion, fans qu'il foit befoin d’en dire rien de plus », « Avant que d’expofer pourquoi , Sc à quelle ôccafion les villes dont il s’agit ont marqué fu far leurs monnoies le premier néocorat apres ie deuxième, Sc le deuxième après le troifième, i‘. eft à propos d’expliquer ce que c’étoit que le néocorat qui leur éroit accordé par les empereurs , Sc con- firmé par ces décrets du fénat. Il faut d abord lé diftingüer du néocorat particulier des tempies des divinités dont le culte étoit établi dans chaque ville où chaque temple avoic fon néocore , ( mot formé de vis; y temple , 8c de Z'-'r- x >j e balaye. ) , qui en étoit comme l’intendant , & veïlloit à et qnë le temple confié à Tes foins fût entretenu, & defîervi convenablement. Ce n’étoit point cette efpèce de néocorat que les empereurs conféroient Les néocorats que les villes àmbitionnoient , & qxïi contnbuoiént à leur donner de l'il ullration, confiftoient non-feulement dans la faculté de bâ- tir des temples pour ces empereurs , mais auffi dans l’obligation d’y offrir des facrifices folem- nèls , & de célébrer" en niême-tems des fêtes 8c des jeux publics en leur honneur. Ces temples étant confacrés à des empereurs, elles en prenoien: le titre de néocores des empereurs , comme on le voit par des médailles qui ont pour légende'NEû- KPÛN. TÛN. cEBAcTHN. D’abord chaque néocorat étoit attaché, pour ainfidire, au temple confucré a l’empereur qui l’avoit accordé ; mais l’on ne trouve point que toutes les villes qui étoient néocores , aient érigé des temples à tous les empereurs pour lefquels elles offroient des facrifices , accompagnés de fêtes 8c de jeux publics. Elles fe fervoient alors vraisemblablement, pour offrir ces facrifices, des temples confacrés aux précédens empereurs , ou de ceux des divinités dont le culte étoit établi dans ces villes. On ne trouve point non plus que les anciens auteurs aient marqué en quoi con- fiftoient les fêtes & les jeux qu’elles avofent fait célébrer en obtenant chaque néocorat ; mais il y a to.-.t lieu de préfumer que l’efpèce en étoit différente , & que chacun des trois néocorats étoir diftingué par des fêtes particulières. Comme elles étoient toutes célébrées avec grand appareil , & beaucoup de magnificence, elles caiifoient con- féquemment des dépenfes très-confidérables. Auffi n’y eut-il que les villes les plus peuplees Si les N E O 2^7 plus opulentes cvî obtinrent un troifième n.:jcor.:r ; ravoir, Epkïfê , .Smytné 'Sériés , Pcrg.tmt Nz- comédir& Tkejfaîokiqae. II n’en fut i accordé qu'un -.euxième aux villes du fécond ordre , & un feule- ment aux moindres villes , qui étoient toutefois en état de furporter les dépenfes que ce r.êocyrot exigeoir. Les empereurs & le fénat avoient fans donte en cela égard aux facultés des vrles , Si n'accordoier.t ces titres qu'à celles qui pou- vofent fournir aux. dépenfes des fêtes & des jeux , farts trop charger les peuples , dont il falloir në.cefTairement exiger des contributions pour y pourvoir. I s s'y foufnettolent volontiers quand elles n 'étoient pas exceffives, parce qu'iis aimoient paffionnément les fêtes S: les fpeefacks , que . on vanoit , Se qu’on multiplient même fréquemment pour fatisfaire leur goût à cet égard ». <* On ne fait point fi les villes qui étoient fim- plemer.t néocores , reriouvelloierrt tous les ans les facrifices folemhels 8c les fêtes que ce nêdeorat leur donnoit droit de fa’re célébrer. Ces fêtes étoient apparemment plus ou moins fréquentes, 8c plus ou moins fplendides , proportionnément à leurs facultés. Mais les médailles frappées dans les villes qui avoient obtenu’ un fécond 8c un troî- fième néocorat , fembient faire connoître qu’elles en ont célébré tous les ans en l’honneur de plu- fieurs empereurs, 8c même" que c quelques-unes en ont célébré de deux efpèces dans une meme an- née , en differens temps. C’étoit fans doute ^pour ne pas donner toujours la même fete , qu elles faifoiènt célébrer tantôt les unes , tantôt les au- tres, fuivant les circonftances & fuivant le defir du peuple, à qui la variété p'afoit. C’eft pour- quoi elles lui en donnoient auffi quelquefois de celles qui étoiénr appellées" OAYMI7IA , îiY©lA , ahmhtpia , & p lu fieu fs "autres. Les villes qui n’étoient pas néocores , faifoiènt celebrer plus fou- vent ce s dernières, avec la permffiim des gou- verneurs des provinces ; 8c comme elles ne mai-- quoient pas , 'dans le temps de leur célébration , de faire battre des monnoies fur lefquelles il en étoit fait mention , les villes qui étoient néocores en faifoiènt frapper de meme pour les fêtes qu’elles donnoient ordinairement , & elles y fai- foient marquer le néocorat qu’elles exerço ent alors, lequel défignoit l'efpèce de la fête & des jeux, à l’occafion defquels ces monnoies avoient été fabriquées ». « Par confisquent, les médailles qui n’ont que le mot NES 2 KOPHN joint au nom des villes , ont été frappés pour les fêtes & les jeux q e le pre-, mier neocorat leur.- donnoit droit de célébrer; 8c c’eft à l’occafion dés autres efpèces de fêtes & de jeux , que le fécond & le troifième neocorat leur permetroit auffi de ce!eb r er , qu elles ont ,a rt f apper les médailles fur Iefqiieües or> trouve Aie. 8c T Pic, NfiBROPÛN . Ainfi le nombre des néocorats L 1 ij. 2.61 N E O qu’elles y faifeient marquer , éto'r celui qu’elles ; excrçoient dans le temps de leur fabrication. Si l’on en trouve quelques-unes qui, avec les titres de Aïe. 3c de TPïc. ixeçkopgn , marquent les noms des fêtes ou jeux appelles o at Mm a , mc- e^A 3 ah.mhtPIA , & autres de cette forte, c’eft que ces villes , pour augmenter la fplendeur des fêtes ordinaires , y joignaient quelques-ur.s de ces différera jeux, Par la même raiion , les villes qui n’étoient pas nêoebres , en faifoknt repréfenter asTez fouvent planeurs e n le aih! e,comtn e on le voit par une médaille de Péri rare , qui a pour légende AK.TJ A. nT0îA. $iAAAEArs9Ts»p« comme on le voit dansu.-e de fes médailles : ce qui revient à ce que dit Plutarque de Marc- Antoine , que ce prince fut appelle en Egypte, le nouveau Bacchus , & que Cléopâtre ayant pris un habit facré d’ifis , fut nommée la nouvelle Ms. NÉPENTHES , plante d’Egypte dont Ho- mère ( Odyff.lV , 120. ) dit que Hélène le fer- vil pour charmer la mélancolie de fes hôtes , de Télémaque en part culier, St pour leur faire ou- blier leurs chagrins. Télémaque étant à table chez Ménélas , & entendant parier des aventures de fon père Ulyfle fe mit à pleurer , & tous les con- vives l’imi èrent. La belle Hélène pour ramener la joie , « imagina, dit le poète , qu Ique chofe qui fut d’un grand fecours. Elle mêla dans le vin qu’on fflrvot à table, une poudre qui affbu- piffoit le deuil , calmait la colère , & faifoic oublier tous les maux. Celui qui en avoir prs dans fa boiffon n’auroit pas verfë une feu'e larme dans toute la journée , quand même fon père & fa mère feroient morts , qu’on auroit tué en fa préfence fon frère ou foii fils unique , & qu’il î’aurort vu de fes propres yeux. Telle était la vertu de cette drogue que lui avoir donnée Pc- lydama , femme de Théocris , Roi d’Egypte Après qu’Hélène eut mêlé cette merveilleufe dro- gue dans le vin , elle dit aux conviés : le grand Jupiter mêle la vie des hommes de biens & de maux , comme il lui plaît , car fapu'fiance eft f ans bornes ; c’eft pourquoi joimïez préfentement du pîailtr de la tablé, & divertilTtz-vous à raconter des hiftoires qui puîffent vous amuferj je Vi s vous en donner l’exemple , Stc ». Il faut remarquer que rJpetuh.es n’eft pas le nom de la plante , mais une épithète qui fîgnifie re- mède contre la trifteffe & la douleur. Piufieurs auteurs , comme Diodore, Théophrafte , Fi ne expliquent cet endro't d’Homère à la Lttre)& parlent toujours àanépcnthèi comme d’une plante qui étoit en Egypte , & dont Homère a exaeéré la vertu. Diodore dit même que de fon rems , c’eft-a-dire , du tems d’Augufte , auquel les ro- mains faifoient un grand commerce avec les égyp- tiens , les femmes de Thèbes , en Egypte , fe vantoient de composer une boiffon qui , non- feniement faifoit oublier tous les chagrins , mais qui calmoit les plus vives douleurs & les plus grands emportemens de colère , & il ajoute qu’elles s’en fervoient avec fuccès. Pline parle d’une plante appeliée hellenium ( du nom d’Hélène , vraifem- blablement ) , qu’il croit être le népenik'es d’Ho- mère , & à laquelle i! attribue" la même vertu de réjouir & de diffiper la trifteffe quand on la prend avec du vin. Madame Dacier, après Plutarque , Athénée , Macrobe , Phiîoftrate , dit que cette drogue n’éffi autre chofe que les contes agréables qu’elle leur fit s car il n’y a rien de plus capable ce faire oublier aux plus affligés lé fujet de leurs larmes , qu’un conte bien inventé & accommodé aux tems, aux lieux & aux perfonnes. Le mot népentkès eft formé de la particule né- gative v.f & de jrfyfsj, deuil , douleur. NEPHÉLIES , facrifices qui s’accompliffoient fans vin , ce qu? marque Se mot même qui ligni- fie en grec fobriété. On y facrifioit avec de 'hy- dromel. Les athéniens célébroint les népkélies en l’honneur de Mnemofine , de l’Aurore , du Soleil, de la Lune , de Vénus, d’üranie , & des Nymphes. On ybrulo't toutes fortes de bois, excepté celui de Sa vigne & du figuier. C’eft tout ce que nous en apprennent Poliux & Suidv . NEPHELE, fécondé femme d’Atrumas, roi de ihèbes, donna à ce prince deux énfans , Phryxus & Helié. Comme elle étoit fujette à des accès de folie , le roi en fut bientôt dégoûté, & reprit Ino , fa première femme. Les er.fins de Néphélé eurent parta la difgrace deleur mère; ils furent perfécutés par leur marâtre & ne durent leur falutqu’à la fuite. On dit qu’un oracle , forgé par les artifices d’Ino , demanda eue. les enfanS de Néphélé fuffent immolés aux dieux ; & que dans le moment où on ailoit exécuter ce barbare N E P N E P 271 facriiîce , îa mère fe changeaen nuée, enveloppa fes drux enrans , & ;es chargea fur le dos d'un mouton à toison d'or. Cette fable a été com- posée d'après le r om de NépkéU , qui , en grec , lignifie nuée. La mère trouva moyen de faire en- lever fes er.fans avec les tréfors du roi , & de les faire paffer dans la Coichide. Voyes^ Atha- aias , Ino , Phryxus , Toison d'or NEPHELIM. C’eft un nom qui lignifie égale- ment géans ou brigands : ainfi l'on peut crosre que les géans dont parle fouvent la fable , n'é- toient que des brigands qui infeftoient fouvent les pays où ils faifoient leur demeure. Ou trouve ce nom donné quelquefois aux centaures , à qui il conven.oit bien dans les deux fens. légitime époufe , Tvohon lia un commerce amou- reux avec Tkueris . Voye\ ce mot. NZPOS , dans les auteurs delà bonne latinité , fe prend pour petit-fils 5 mais d;ns les auteurs de la baffe , il fe prend peur neveu. C’étolt ausiî un furnom commun à p’ulieurs familles de Rome, fur - tout à celle des Metelias. On appelioit en- core ne-potes les gens perdus de débauche , 8c qui s'étoient ruinés par leurs excès , par allufion fans doute à la coutume qu'ont les grands-pères de garer leurs petits-fils. L'Empereur Hadrien ordonna des peines afflictives contre les diffius- tears de ce gen-ej il les faifoit fouetter publi- quement au milieu de l’amphitéatre, & après cela on les laiffoit aller où iis vouioient. Sïïrî,’ } femtP - e d£ r >'P hon > v5vant trop familièrement avec Ofiris , fon beau-frère , excita la jalouiîe de foa mari, & occafionna les guerres qu’il y eut entre fes deux Frères , & qui fe terminèrent par le détiônement & la mort d'Oâris. Plutarque dit que îa terreur que Népkté eut de Typhon , lorfqu'eiie fentit que fon intrigue étoit découverte , la fit accoucher , avant terme, d’un fils , qui fit depuis la même fonôion auprès des dieux que les chiens font auprès des hommes. Ce fils fut Anidiis. Elle étoit fi. le d'Athor. On lui rendait un cuite particulier dans certaines villes d'Egypte ; fouvent on plaçoi: fa repréfenîation fur les Affres. Plutarque { de lp.de. ) dit expreffément qttedans le langage facerdotal on appelioit nepkthys l'ex- trémité déferre & inculte de l'Egypte que baigne la mer Rouge. Son adultéré avec Ofiris défignoit les inondations extraordinaires du Nil , qui le faifoient refluer & couler dans la mer Rouge. Après fa retraite, on voyait croître quelques pianres 8c fur-tout le mélilot , dont une couronne laiffée par Ofiris fur la couche d e Nepkthys , avoir, félon le langage facerdotal , fait découvrir à Ifis , fin- fidélité de fon époux. NtPOTIEN , tyran de Rosse fous Magner, œ- F LAS- VU S P O PT L! US N VP O TI ATT US , OU Fl. AP VIUS NePOTJAX US. CqXSTaXT IXl s jLug USTUS. Ses médailles font : O. en or 8c en argent. RRR. en M. & P, R. On le trouve plutôt en moyen bronze c-u’e-n petit , ou plutôt , le module- peut-être placé dans les deux fuites. NEPTUNALES , fêtes de Neptune , qui fe célébroient à Rome le aj de juillet. Elles étoient différentes des confuales , quoique celles - ci fuffent aulfi célébrées en l’honneur de Neptune. On les célébroit fous des cabanes de bran- chage , que i’en conffruifo.c fur les bords du Tibre. On immoîoit un taureau à Neptune. Les grecs célébroient des neptunales le hui- tième jour de chaque mois. Cette partie aride de l'Egypte étoit appellée l'Arabie égyptienne & Nepkthys , tandis que la partie fertile traverfée par le Nil, s’appeüoit Ifis. De-ià vînt l'antipathie qui régnoit entre ces deux dlvnités. L'Arabie égyptienne étoit le règne ( Hefychius Açaîix.ij ttso »;, ;; Taÿtmxn) du vent brûlant d'Orier.t; c'elt-à-dire, de Typhon ; de- là vint fon' mariage avec Nephthys, Les égyptiens fixaient en effet pour demeure à Typhon les en- virons de Péiafe & du Ac Serbonis. L'etymoIogie copte ou' mot nèphtkys confirme cette explication : il veut dire expofé eu vert, & L Confère ou l'extrémité. Outre Nepkthys 3 fa Pendant les neptunales les chevaux & les mu- lets étoient couronnés de fleurs , de branchages, & ne faifoient aucun travail. NEF i UNE étoit fils de Saturne & de Rhé.i , & frère de Jupiter & de PA . on. Rhéa . ayant- accouché de Neptune . le cacha .Ans une bero-e- rie de l’Arcadie, & fl.: accroire enflure à Sa- turne quelle avoit accouche r un poulain, qu’elle iiii donna à dévorer. I: f siuîiniuS ? tr. racontarc cette fable , c oure ces mots remarquables*!, •-dû» nous appre c: comment pesfoient’les genschn- fés- du pagm :me. v. Autrefois , ' dit-ii, iorfqüe* i } avais a rappoirsr cas-iertes de fables inventées i par- les grecs, je iss. trouves ridicules & pi- 272 N E P loyautés ; mais à préfent j'en juge autrement ; je crots que les fages de la Grèce nous ont caché d'importantes vérités fous des énigmes , 3c que ce que i’cn dit de Neptune , elt de cette nature. Quoi qu'il en foit, pour ce qui regarde les dieux , il faut s'en tenir à ce qui eft établi , & en parler comme le commun des hommes en parle ». Dans îe partage du monde entre les trois frètes, l’empire des eaux échut à Neptune. Il avoit pour fceptre un trident , c'efi-à-dire , une efpèce de fourche à trois branches. Apollodore ( Bibûotheca . ) raconte que fous le règne de Cécrops, chacun des dieux voulant choi- sir une ville & un pays où il fût particulièrement honoré, Neptune vint le premier dans l'Attique, êc qu'en frappant !a terre de fon trident, il en fit fortir une mer. Minerve y arriva enfuite , & en préfence deCécrops, elle planta un olivier, qui fe voyoit encore , dit Apollodore , dans le lents de Pandrofe. Ces deux divinités, à raifon de leurs bienfaits , fe difputoient l'Attique. Ju- piter les voulant mettre d'accord , leur donna pour juges, les douze dieux , qui adjugèrent Athènes 3c toute l’Attique à Minerve. Neptune eut une femblab’e difpute avec ia même déelfe au fujet de Frtzène, au rapport de Paufanias, qui ajoute que Jupiter les mit 'd'accord , en parta- geant cet honneur entre l’un & l'autre , en forte que les trézéniens honorèrent Minerve fous le nom de Poiiade , 3c Neptune fous celui de roi ; & ils mirent fur leur monnoie , d’un côté , un trident, & de l'autre une tête de Minerve. Il y eut encore un différend entre Junon ècNeptune pour la ville de Mycènes. Noyé p Inachus ; 3c entre le Soleil & Neptune , du fujetde Corinthe. Noyé ç Isthme. Neptune ayant été chsfTé du ciel avec Apollon , pour avoir confpiré contre Jupiter, s'occupa à bâtir les murailles de Tropes pour le fervice de Lacmédon ; 3c enfuite ayant été frullré de fon falaire, il fe vengea de la perfidie du roi en renverfmt les murailles de cette ville. Noyei Apoljlon, Laomédon. Ce dieu eut pour femme Am-.hitrite ; mais on lui donne une infinité de maîtreffes ; voici les noms de quel- ques-unes : Alcyons, Alopé , Amymone , Celé no , Chyone , Hippothoé , Médufe , Ménalippe & beaucoup d’autres. Il favoit, comme Jupiter, fon frère , prendre différentes figures pour tromper ies déeifes 3c les mortelles, Vcy. Àiuon. Neptune a été un des dieux du paganifme des plus honorés : les lybiens 'e regardèrent comme Igur pjus grande divinité. II y eut en Grèce, & dans l’Italie , fur-tout dans les lieux maritimes , un grand nombre de temples élevés en fon hon- neur,ayec des fêtes & des jeux. Les jeux ifthmiques & ceux du cirque , à Rome , lui furent particu - I-’lteiiisnt çonfgçrés fous le nomd’Hippius , parcç NE? qu’i! y avoit des courfes de chevaux. Les remp- avosent tant de vénération pour ce dieu , qu‘oa--e les neptuna'es qiiils cé’ébroient en fon honneur au mois de juillet , ils lui avoient ene re cen! facré tout le mois de février , pour le prier de- vance d'être favorable aux navigateurs , cui dès le commencement du printems , fe difoofojer* aux voyages de mer. Ce qu',4 y avoit de fin dé- lier, c'eft que comme on croyott que Neptune avoir fermé le premier cheval , les chevaux les mulets couronnés de fleurs , demeurcient fans travailler pendant ies fèces de ce dieu, 8e jouixToient d’un repos que perfonne a’ofoit troubler. t Les viétimes ordinaires de ce dieu étoient le cheval & le taureau- Les arufpices lui offroientle fiel des^ victimes , par la raifon que l’amertume "de ce vifcère^convenoit à l’eau de la mer. Platon' dans fcn Critias , nous apprend que Ne rm* avoir un temple magnifique dans i’île atlantique^ où l’or, l’argent &les plus précieux métaux bril- loient partout. Des figures d'or repréfentoient le dieu fur un char traîné par des chevaux ailés. Cette île atlantique, ajoute-t-il , étant échue à Neptune , il eut d'une fiile de Ciiton & de Leu- cippe dix enfans qui peuplèrent enfuite tout ce pays. Hérodote parle d’une ftatue d'airain haute de fept coudées, que Neptune avoit près de l’jfitime de Corinthe. On attribuoit à ce dieu 'es tremblemens & autres mouvemens extraordinaires oui arrivoient iur la terre 8c dans la mer, & les changemens confidérables dans 'e cours des fleuves & des ri- vières.^ Auffi les theffaiiens , dont le pays avoit été inondé, ne manquèrent pas de publier, lorfque les eaux furent ecoulees , que c’étoit Neptune qui avoir ouvert un canal aux eaux pour fe renier. “ Q cert£S > dit Hérodote à cette occafion , leur ” Sentiment eft raifonnabie; car tous ceux qui ” e[ -iment que ce dieu fait trembler la terre , 8c » que les gouffres qui fe fo ment font des ou- 33 vtages de ce dieu , n’auront pas de pe ne I “ f r ° :re du e Neptune avoir fait ce canal , qu nd » iis le verront ». Vosci^ la belle defeription que Virgile a faite au cortège de ce dieu , quand il marche fur ia mer : « Neptune , dit-ii ( Æneid. lib. N. ) , f it » atteler fes chevaux à fon char doré , & leur » abandonnant les rênes, ii voie fur la furface de » 1 onde, A fa préfence , les flots s’appianiffen: , » & les nuages fuient, Cent monfires de la mer fe » raîTemblent autour de fon char ; à fa dro’te , la » fuite du vieux Glauçus , Palémcn , les légers » Tritons; à fa gauche, les Néréides », Homère fait tirer !e char de Neptune par des chevaux aux pieds d airain ; fproit-ce pour exprimer leur grande légèreté ? Neptune NE? Neptune fut furnommé Afpkahon , Confus , 'Eaoutes ou InfptBor , Equefrts ou hsppi^i , Sus, GenethlLs , Onckcfiius , Pkytalmius , For- tuims , Profclyftlus , Tèrutrien. Voyez ces mots. Il fat suffi furnommé Hippocurius , qui élève ou produit le cheval. Domazitcs OU AattxtWns , qui bâtit. Il aVOït Un tempie fous ce nom à Lacédémone ( Paufan. La- conie.'). Ce furnom éto t peut-être relatif aux mu- railles de Troye , qu'il bâtit avec Apollon. Heliconius. Sous ce furnom, Neptune avoir un temple Se un culte célèbre à Hélice, dans 1 Achaie près d’Egé. Ce culte fut porte dans 1 Ionie 3 c a Téos ( Paufan, Ackaic. ). Ifth-nius. Près du monument d’Aratus , on voyoit à Corinthe un autel dédié à Neptune- Ifthraien. m Père. On voyoit. à hleufis un petit temple con- facre à Neptune- Père ( Paufan. Attic. ). Roi. Neptune étoit appelié Roi à Trèzène ; on en a vu la raifon plus haut. Ennofg&us , Hvvcnyciios OU E yonfoy , qui ébranlé la terre . On atttibuoit a Iseptune les tremo^mens de te.re, & fon furnom tut formé de E concufïio , ÔC de yaia, terra. Juvenal {Sat. X , 182.) dit : îpfam compedibus qui vznxerat Pnnofg&um, Redux pour reducens , qui ramène à bon port. Les matelots lui offroient des facnfices d action de grâce- fous ce furnom. L on a trouve à Olhe ce^te inferiptioà antique : N E P T U N O. REDUC SACRUM Q. MANLIUS Q. F. PAL SEVERIANU S y I v I R. AUGUST. ET ELAM T I T I A L. V. S. L. M. Sifichton , 2 s ixixiôy , qui ébranle la terre ; furnom formé de , j eoranle , 8 c de y, i : ' , terre . Les ftatues antiques de Neptune font de la plus grande rareté. On en voit une belle au muféum Pio-Clémentïn , dont la triple pointe du trident & le dauphin font modernes. La forme quarrée du manche de ce trident excluoit l’idée du feeptre, & n’admertoit que l’attribu: de Neptune ou de JPIuton. [Niais la nudité de la ftatue & l'air du Antiquités } tome IN, N E P vitase empêchoient c’y recorr.oître le dieu ces enrers , qui paroi" toujours vêtu 8c avec un a.r farouche. «Selon toutes les apparences, dit Winckeimarm ( Hifi. de Hart. liv. VI. ch.. 5. ) la grande Sc belle ftatue de Vfcptune , tirée des ex cas irions de Co- rinthe vers le milieu de ce fiècle , fut exécutée lors de fon rétabiiffement par Cefar. La forme des lettres de l’infeription qui fe lit f r la tête d’un dauphin placé au pied de la ftatue , fembloit indiu quer ce temps. Voici cette infcript.on : n. AIKINIOC n F e 1 c k o c I E F E Ï c. . . Elle dit que cette ftatue avoit été érigée pat Publius , membre du college des prêtres. En effet , il n’eft pas rare de voir le nom de la per- forine qui a fait élever un monument à côté de celui de l’artifte qui l’a exécuté ». « La configuration de Neptune , dit Winckel- mann , dans !a feule ftatue de ce dieu qui foit à Rome , & qui fe trouve à la villa Médicis , eft un peu différente de celle de Jupiter. 11 a la barbe plus crépue , & il y a une différence conlîdérable dms le jet des cheveux qui s’élèvent au-defi’us de fon front ». « A ce propos je me rappelle un paffage mal en- tendu de Philoftrate , où ce rhéteur, en faifant la defeription d’un tableau de Neptune & d’Arny- mone , s’exprime ainfî : hus y«e rfv ?,e&Tcwrai Tov yuuav y TXuvkov tçt 3 x,ou 74 yf,c/.^o 7 rov 3 ttoçOv covy cTs a'jTov c Iloreiàav y^ctOst Ç P ai lo fi rat. liv . I. Jeon . 7. p. 77J. ). Oiearius , dans les remarques fur Phi- loftrate , a interprété le dernier membre de la phrâfe par un cercle d’or ou par une auréole au- tour de la tête ce Neptune. Il reprend à cette oc- cafion le feholiafte d’Homère , qui rend le met KoçÇvçtes par obfcurus. Cet interprête fe trompe dans l’une & l’autreaffertion. Philoftrate dit : La mer commence à former des ondulations , x.’jçtou- rxi, 8 c Neptune la colore d’une teinte de pourpre. Cette defeription eft fondée fur une remarque qu’on a faite , favoir , que la première agitation de la mer méditérannée , après un calme profond s offre dans le lointain un éclat rougeâtre , de forts que les vagues paroiffent alors de pourpre ». S’il nous étoit parvenu quelque peinture antique de Neptune , ce dieu y porteroit fans doute un vê- tement verd-de-mer ou céladon , comme le por- tent les néréides ( Ovid. art, L 111 . v. 178, ). Sextus Pompée , fils du grand Pompée , ayant ( Dio. Caf. L XL NUI. ) "emporté une viétoire fur mer , & battu la Sotte d’Augulle , prit des habits de couleur céladon , croyant être un iiis.es M ni 274 N E P Neptune. Marcus Agrippa ayant gagne une vî&oSre navale fur le fils de Pompée, fut à fon tour gra- tiné par Augufte d'une enfeigne couleur verd-de- mar ( S net. Aug. c. 25 . ). Winckelmann {II. claf. n°. 417.) a cru recon- noître fur une pâte antique du baron de Stofch la tête de Neptune , quoiqu'elle ne foit accompagnée d'aucun attribut. Il n'a eu d'autre fondement pour ranger cette tête , qui eft fort belle , parmi celles de Neptune , que la manière dont les cheveux font agencés. Ils tombent fur le cou en boucles per- pendiculaires & parallèles , ce qui parcît avoir été particulier à Neptune ; car lorfqu'on lui a fait des cheveux fiottar.s , on a difpofé ( Golt 7. mag. grttc. tab. III. n. S. XIX. n. 4. XXXIV. n. 8. Beger. tkef. br. t. II. p. J74. Vaillant, num. imp. t. III. n. 6 . Maria, n. 1. Pojlk. n. 1 . n. 7. ) fa barbe de la même manière que les cheveux font traités fur cette pâte; quelquefois auffi fa barbe & fes cheveux ( V aillant, num. fam. cscil. n. 7. Falv. n. 6 . Mucia. n. 1 . ) font arrangés de la même façon. «On trouve fouvent , dit M. Eckel , des fi- gures antiques debout , un pied pofé fur terre & l'autre fur une groffe pierre ou quelqu'obiet élevé. Les antiquaires n'ont pas manqué d'obferver que les anciens prétoïent fréquemment cette attitude à Neptune fur les médailles & fur d'autres monu- mens ; cependant quoiqu'il foit évident qu'ils aient eu l'intention d'y renfermer cuelqu'al'égorie, je ne me rappelle pas que perlonne fe foit donné la peine d'en rechercher le fens. J'ai déjà fait re- marquer que l'attitude de pofer le pied fur quel- que chofe étoit en général un ligne de propriété. Or , fi l'on juge de l'attitude de Neptune d'après cette obfervation , il paroîtra bien vraifemblahle que les artiites ont vouiu par là faire allufion à la puiffance de ce dieu fur la terre , comme ils défi- gnoient ordinairement fa domination fur la mer par le trident ou Je dauphin. En effet, ce double emp-re eft prouvé par nombre d'anciens témoi- gnages , entr’autres par une Belle épigramme , où Neptune eft nommé roi de la mer & " maître de la Terre ( Brunch, analeü. t. III. 1 1 7. ). Il y a tout lieu de préfumer qu'en fait partager à Neptune. l'empire de la terre, parce que", dans l'opinion des anciens , c'stokxe dieu qui caufoit les tremble- ir.ens de terre ; de-là vient qu'il eft nommé eW/- yaioc , c'elt-i-dire , qui ébranle la terre. Ajoutons que fi Neptune étoit particulièrement révéré par les s n hilaires & les habitans des cotes de la mer, il ne l'étoit pas moins par les peuples qui habi- teient l'intérieur des terres , tels que les phrygiens qui , félon Strabon , cherchoient à fe le rendre propice , afin d'être préfervés de ce terrible fléau ( f • XII. p. m. 8 . « Le cabinet du Capitole renferme une tete très-belle &: très-rare de cet empereur. 1! eft faux, ainfi qu’on i’a avancé , que cette tête foit un ou- vrage de l’AIgarde ; 1! n’y a eu d autre part que d’en avoir reftauré le bout du nez , l’extrémité da l’oreil!e & de l’avoir traitéfe avec tant de circonf- peélion , qu’il s’eft fait fcrupule d’enlever la terre nichée entre les cheveux. Le cardinal Albani, des mains duquel cette antique a.paffé au Capitole, la tenoit du prince Pamfili. Mais le marquis Ge Ron* dinini pofsède un bulle avec fon focle d une con- fervation parfaite ; c’eft fans doute suffi un por- trait de cet empereur, & du nombre des tetes rares dont le nez n'eft pas endommagé « Suivant Fui vins Urfinus , ce feroit du temps de Nerva que dateroit une figure moitié grande comme le nature! , & placée dans la cour du palais Aitieri. L’infciiption irfife fur fon focle nous ap- prend que cette ftatue fut érigée à M- Mettius Epaphrodite, par fon frère. Ce favant croit qu elle peut repréfenter un Epaphrodite de Cheronée , qui , félon Suidas , fleurit fous Néron & fous Nerva «. NER ULINUS , furnom de la famille S uizlta. NER VL' S , lien de bois que l’on mettoit aux pieds , aux mains & au. cou. Il y avoit cinq trous par kfquels en faifbit palier, les cinq membres: Quinque foramina hab'éns , quihus pedes & manus G cervix injeruntur. La fituaticn dans laquelle le criminel étoit ainfi attaché étoit très- gênante , puifque , tou]ours courbe , fa tete pui- foit pre r qu'entre fes genoux. NÉSÉE, uns- des néréides que Virgile donna pour compagne à Cyrene , mere. û Arifthee. Son nom fignifie la nageufe ( de rm ,je riage. ). NÉSIBIS. Voyei Nisibe. NÉSIS , ville de Campanie , prèsdePoazzole, dont Pline vante les afperges. NESSÜS , centaure , qui fut tue' par Hercule pour avoir voulu enlever Déjanire. Il étoit fils d’Ixion & d’une Nue. Veye ç Centaures , Dt- janire , Ixion. ' NESTÉES ou JEUSNE. C’étoit un^ jeune établi à Tarente , en mémoire de ce que. h vrue étant aîfiégée par les romains , les habitans ne Rhégio , pour leur fournir des vivres , réfojuren- , de s’abltenir ds manger tous ks dixièmes ]ou» 5 p 27S NES .& ravitaillèrent aînfi la ville , qui fut délivrée du fiége. Les tarentins , pour îaiuer un monument , tan: de l’extrémité où ils avc-ient e'cé réduits , que du bon office que leur avoient rendu les rhégiens , initituerent cette fête ou ce jeûne. Son nom eft formé de >ir.s , qui eft a jeûn. NESTOR , un des douze fils de Néîée , n'ayant pris aucune parc à la guerre que Ton père & lès frères firent à Hercule én faveur d’Augias , relia feul de toute fa famille, & fuccéda a fon père au royaume de P'yios. Il étoit fort âgé îorf- qu’i! alla au iiége de 1 ro*e , où il commanda les mefféniens. Un jour Heéïor étant venu entre les deux armées défier tous les grecs au combat , Neftor voyant que personne ne fe préfentoit pour combattre contre le prince troyen , s’écria ( Iliad. 1 ■ VII. ) « Ah ! grand Jupiter , que ne fuis-je » dans la fleur de la jeuneife où j’étois lorfque » les pyliens & les peuples de l’Arcadie fe fai- =3 foient une cruelle guerre fur les rives du Cé- » ladon. Le vaillant Ereutalion paroiffoit comme » un dieu à la tête des troupes d’Arcadie , & =3 déficit les plus vaillans ; mais perfonne n’ofoit » paroître devant lui- Honteux & las de fes ifl- == fuites , quoique je fulfe le plus jeune de l’ar- « mée , je me préfente pour le combat ; il mé- » prife ma jeuneffe; mais je combats avec tant » d’audace qu’enfin Minerve fécondant mes ef- » forts , j'abbats à mes pieds ce redoutable en- » nemi. Que n’ai-je donc les forces que j’avois « dans cette floriffante ieuneffe î Heétor me ver- _® roit bientôt voler à fa rencontre pour me me- » furer avec lui ». Les reproches du vieillard furent fi efficaces, que neuf généraux grecs fe pré- fentèrent auffi-tôr. Neftor raconte ( Iliad. L 11 . & I. ) ailleurs les fuccès qu’il eut dès fes premières années dans la guerre des pyliens contre les éiéens. Mass au fiége de Troye , il n’étoit plus que pour le confeil. I! y perdît fon fils Antiloque ( Voye^ ce mot. ). Auflî Homère dit que c’étoit l’homme le plus éloquent tfe fon lîècle. Les paroles qui fortoitnt de fa bou- che étoient plus douces que le miel ; elles étoient pleines de vérité, & marquoient fa grande fa- geiïe. . Neftor avoit déjà vu deux âges d’homme, c'on- tinue le poète, & il régnait fur la trosfième gé- nération. Hérodote & d’autres auteurs évaluent un âge d’homme ou une génération à trente ans ou environ , & pour lors il n’y aura rien d’extraor- ,dinaire dans la longue vie de Neftor , qui peut avoir vécu au-delà de quatre-vingt-dix ans ; ce qui fe juftifie par la date des évènemens que Neftor avoir vus s car il dit qu’il étoit fort jeune du temps de la guerre des lapithes avec les cen- taures , & que cependant il étoit en état de don- ner des eonfeils. Il pouvoir donc avoir dès-lors NET environ vingt ans. On compte environ foixart» ans de la guerre des lapithes à la prife de Troye ^ anfi Neftor au fiége de Troye, pouvoir avoir plus de quatre-vingt ans. Mais Ovide fait dire à Neftor : « Perfonne n’a vu autant de chofe que » moi , puifque j’ai déjà vécu deux fiècles , & » je cours maintenant le troifième». Hygin ajoure que Neftor jouit d’une fi longue vie par le bien- fait d’Apollon , qui voulut tranfporter fur kj toutes les années dont avoient été privés les en- fans de Niobé, frères de fa mère Chloris. Cette fable a donné origine à cette coutume des grecs quand ils voûtaient fouhaiter à quelqu’un une tangue vie , de lui iouhaiter les années rta Neftor. Philoftrate ( Liv. IL ) peint Neftor vêtu de dra- perie rouge. Athe'née ( Lib. II. ) dit que les anfes de la coupe de Neftor étoient formées par deux pigeons. On voit fur une fardoine de la coi’eéfion de Stofch , un vieillard avec une forte barbe, armé d’une pique , d’une épée & d’un bouclier rond , parlant à un jeune homme armé de la même ma- niéré. Ce pourroit être Neftor qui perfuade à Pa- trocle ( II. A. v. 6 y 4. Jeq. ) de retourner combattre contre les troyens. La gravure efi de la première manière de l’art. NETE. C’eft aînfi que s’appelîoit chez les grecs la plus aiguë ou la quatrième corde du troi- fième & du quatrième tétracorde. Quand le troifième tétracorde étoit conjoint avec le fécond, c’étoit le tétracorde fynnemenon, & fa néte s’appelloit né te fynnemenon. Ce troifième tétracorde portoit le nom de dia- leugménon , quand il étoit disjoint d’avec le fé- cond , & fa nece s appelloit aulfi néte diaqeug- ménon. Enfin, le quatrième tétracorde portant toujours e nom êé hyper boléon , fa néte s’appelioit auffi tou- jours néte kyperboléon. Nete , dit Boëce , qnaft ntute , id efl , infericr. Car les anciens , dans leurs diagrames , mettoient en bas les fions aigus & les graves en haut ( 8 ). NÉTOIDES, en muftque , fons aigus. Voyez EPSIS. NÉTOPION, en grec ytTotrim , nom donné par les ancien? à un oignement ou onguent pré- cieux & très-odoriférant, compofé d’un mélange de fines épices , comme le fpicatum , le comagenum & ie f uft nam : les dames romaines en ufoient par N E X luxe. le prefcrit afl« fifcuemîr.er.t dat s- es maladies de la matrice 5 il le conienle auif; co: tre la Surdité , cuar.4 elle eft caafee par des 1. :.i-eurs sroffières & vifqueufes raffemo.ees dans - ?rerr.:ère chambre de lorei.ie. Le mot se- topioa d-fkne quelquefois Y onguent cgypttatzqdc , & ouelc :ii fois suiii l 'huile £ amendes douces ( D. J. ). NÉTOS. Vcyei Espagnols Sc Netys. NETUM, en Sicile, nehtîîn. Pellerin a publié une médaille autonome de bronze frappée dans cette ville. NÉVÉRITE , Neverita » Martianus Capella la place dans la dixième région du ciel. Quelques manufcrits portent Nérite au heu de Nevertte ; ri’oü quelques ctitiques ont conjedure que ce pourroit être Nérzne. On trouve cependant dans les glofes : Neverita , reverentis. dea , deeffc du rcfpeét. NEUF. Ce nombre étoit confacré aux expia- tions ( Ovid. met. U X. v. 434. ^ draper, i. II. eleg. 24. ). NEVROBATÆ. Voyez Danseurs de corde. NEYPOSiiASTA. Voyez Marionnettes. NEXUS , contrat entre les citoyens à deniers découverts , 8c en préfence de témoins & de celui qui portoit la balance. C’étoit une formalité du droit romain , par laquelle les citoyens contrac- toient enfemble , & vendoient ou acquéroient le droit de propriété fur une chofe , en préfence de cinq témoins , avec la balance 8c 1 argent comp- tant. Tous les biens qui pouvcient s'aliéner , c'eft- à-dire , palier d’un maître à un autre , étoient appelles res mancipi , Sc cettealrenation fe faifoit par la formalité du nexus ; & cette formalité , félon le jurifconfulte Caius , s’exécutoit de cette man ère : Mancipatio eft imaginaria qusdam ven- ditio , quod ipfumjus eft romanorum civium , coque res ita agitur , abhibitis non minus quinque teftibus civibus romanis puberièus , & pr&tered alio ejufdem conditionis , qui libram aneam teneat , qui appel- Latur libripens. Celui qui achetoit la propriété , ajoute cet auteur , tenant fon argent , parloir ainfi : Hune ego homir.em ex jure quiritium meum effe aio , ifque mihi emptus ex hoc ere aneâque librâ. Enfuite il tonchoit la balance avec fon argent qu’il donnoit au vendeur , comme le prix de la chofe qu’il achetoit. Selon la loi des douze ta- bles , conclut le jurifconfulte , il n’y avoir pas d’autre manière d'aliéner un bien. Ce droit du r.exus n’avoit lieu qu’entre les citoyens romains. Nexus 3 c’eft-à-diiÊj attaché par efclavage à N E X *79 for. créancier peur dettes. On appelloit r.exi che 2 les romains ceux qui ayant contraire des dettes Sc ne les pouvant acquitter au jour marque , de- veno-ent les efclaves de leurs créanciers , qui pouvcient non-feulement les faire travailler pour eux , mais encore :es mettre aux fers Sc les tenir en piifon : Liber qui fua opéra in fervitude pro pe- cuniâ quarr. débet , dum folvcret , dat , nexus VO- cacur , dit Varrcn. La condition de ces débiteurs , appelles ad- dicti , étoit d’autant plus miférable , que leurs tra- vaux 8c leurs peines n’entroient point en déduc- tion de leurs dettes ; mais lorfqu’ils avoient payé , iis recouvraient avec la liberté tous leurs droits ; car cet efclavage étoit différent du véritable efcla- vase, en ce que les nexi pouvoient, malgré leur maître j fe délivrer de la fervitude,, en payant leurs dettes, Sc en ce qu’ils n’étoient pas regardés comme affranchis après être fortis de fervitude, mais comme; citoyens iibres, ingenui 3 puifqu’ils ne perdoient pas la qualité de citoyen romain , pouvant même fervir dans les légions romaines : Servus cum ma- numittitur fit libertinus ; addicius , receptâ liber- tate eft ingenuus. Servus, invito domino, libertatem non confequitur; addiEius folvendo , citra voluntatem domini , confequitur. Ad fervum nulla lex pertinet , addicius legem kabet propria liberi , qua nemo habet nifi Liber , prtmomen , nomen , cognomen tri - buni habet hue addicius. Ce font les termes de Quintiiien. Cette coutume fut en ufage à Rome jufqu’à l’an 419 . 8c elle donna cccafion à plufîeurs tumultes de la part des plébéiens ; ils la regardoient comme une véritable tyrannie , qui obügeoit les enfans mêmes à fe rendre efclaves pour les dettes de leurs pères. Un jeune homme nommé Caius Publilius » ayant été maltraité cruellement pour n’avoir pas voulu condefcendre aux defîrs infâmes de Lucius Papirius fon maître, à qui il s’étoit donné comme efcîave pour les dettes de fon père , cui cum fe C. Publilius ob es alienum paternum nexum dedijfet , il excita la commifération des citoyens , Sc fut caufe de la loi qui ordonnoit que les biens des débiteurs répondraient à l’avenir de l’argent prê- té, mais que les perfonnes feraient libres : Pétunia crédita bona debitoris , non corpus obnoxium effet ; ita nexi foluti , cautumaue in pofterum ne necte- rentur , dit Tite - Live , lib. VII. cap. xxviij, (D. J.) NGE , prince inconnu» Ses médailles font : RRRR. en argent» O. en or- O. en argent. NICASIA , île fporade , jadis Icarja. aSd N I C On a quelques médailles impériales grecques frappées dans cette île , félon le P. Hardou n. Strabon (hiv. XIV. p. 658.) alïure qu’il y avoit dans Nicaria un temple de Diane , appelle tauropoiium ; & Callimaque n’a pas fait de dirE- culté de dire que de toutes les îles il n’y en avoir pas un de plus agréable à Diane que celle-ci. Goltzius a donné le type d’une médaille repré- fentant d’un côté une Diane chafferefife * & de l’autre une perfonne affife fur un taureau , avec cette légende 1 On pourroit prendre cette perfonne pour Europe ; mais , félon la conjecture de Nonius, c’eft plutôt la même Diane j le tau- reau marquant l’abondance des pâturages de Pile j 8c la protection de cette déeiTe. NICATES ou nifits. , peuples de l’Ethiopie , au-deflus de l’Egypt», félon Pline (Z. VI. c. 30 .) , qu! dit que ce mot lignifie des hommes qui ont trois ou quatre yeux ; non-que ces peuples fuffent tels , mais parce qu’ils appliquaient toute leur attention à bien lancer leurs flèches. NICATORIS j près de 1 -Euphrate en Syrie. _ Goltzias feul a attribué des médailles impé- riales grecques à cette ville. ^ NICE. C’eft le nom grec de la Viaroire, qü’Hé- îiode dit être fille de Pallas & du Stvx , & com- pagne in réparable de Jupiter. Ce mot eft la racine du nom de plufieurs hommes & de plufieurs villes- NiCÉE , naïade, fille du fleuve Sangar. Bac- chus i enivra y dit-on , en changeant en vin l'eau Q une fontaine où elle buvoit ordinairement , & la rendit mere des Satyres. V oye^ Satyres. Nîcée, en Bichynïe. nikaeiœn. neikaeiqn. Les médailles autonomes de cette ville font: O. en or. RR. en bronze. ..... . Pellerin » O. en argent. Elle a fait frapper plufieurs médailles de famille, & des médailles impériales grecques , fous l’auto- rite ae fes proconfuis , en l’honneur de la plupart des Auguftes , depuis le facceffeur de Ct'far jufqu'à Salonine, Valérien jeune & Macrien jeune. . ^vl. Keuman en a publie une de Zvlâinée. Nicee , dans 1 Afie-Mineure , près de Cilbia- nus. NEIKAIEON TQN En KIABIANI 2 . Cette ville a fait frapper des médailles impé- Ïiales grecques en l’honneur de Douma, de Géra, g? Goraen-Pie, NIC NICÉPHORE I. N ICEPMORUS AuGUSTUSi Ses médailles font : RR. en or. O. en argent & en B. C’eft fous ce règne que les médailles grecques qui ont cdle depuis Galère Maximien , le rétro g, vent jufqu’à la fin de l’empire. Nicéphore Phocas ou IL NlCRPHORV S AuGUSTUS* Ses médailles font : RRR. en or. O. en argent. RR. en M. B. Nicéphore III ou Boroniate.' Nicephorus Augustus , Ses médailles font : RRR. en or. O. en argent & en B. Nicéphore , fils d’Artavafde. Nicmphorus Augustus. RRRR. en or où il eft au revers d’Artavafde, Cette médaille eft au cabûiet du roi , & on en trouve une autre dans le cabinet de Peixrin. NICEPHORIUM , dans la Méfopotaruie. NIKHOOPIfiN. _ Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l’honneur de Gordien-Pie. N 1 CETERIES. Les anciens appelloient nice- teria le prix d’une victoire , une réjouiifance pour une victoire. On célëbroit une fête à Athènes nommée nicéteries , en mémoire de la viéîoire que Minerve remporta fur Neptune dans la difputé qu’ils eurent enfemble , pour favoir quDdonneroit le nom à la ville,, nommée depuis Athènes. NICHES. Les bains de Dioclétien , qui fub- fiftoient encore en grande partie, il y a deux fiè- cies, éteient alors la principale école des archï- teéfes pour la partie de l’élégance. Chambrai ( c. 16. & 29.) en a repréfenté deux morceaux. C’eft d’après les niches , avec les. colonnes des deux côtés & la corniche au-deflus , que San Galio fît le premier des ernesnens pareils à ceux des anciens , aux fenêtres du palais Farnèfe. Les archivoltes des niches étoient ornés d’une efpèce de çoquSie. Le plus ancien ouvrage auquel ‘ c?; N I G cet ornement fe foit confervé , e2 un bâtiment ci ; cul aire en forme de théâtre , lequel a proba- blement appartenu au forum de Trajan. Cette coquille fe trouve auffi dans les niches de Palmvre & au temple de Rome , auquel on a fauflement donné le nom de temple de Janus. On voit fou ver. t fur les pierres gravées de pe- tites ftatues de divinités placées dans des nickes faites de planches , que l’on appelioit ( Priap. carm. 13. 49.) facelis. ou tentoria. NICOCRÉON. Voye l Arsinoé. NICOLAI , Ni Ktxàai. C’eft le nom qu’ Augufte donna aux dattes fameufes que produifoit la vallée de Jéricho. Il n’y en avoir point de pluseftifnée's; & l’empereur, pour les diftinguer dés dattes or- dinaires , les appeila du nom de nicolas , ainfi qu’ Athénée nous l'apprend ( L. XIV . c. 18. ). Plutarque en parle en ces termes , félon la verfion d’Amiot ( Propos de table , l. VIII. quefi. iv. ) : “ S: la palme produifoit en Grèce les dattes comme elle fait en Syrie ou en Egypte , ce feroit bien le plus beau fruit que fauroit voir , le plus doux que l’on fauroit favourer, & il n’y en auroit point d’autre qui lût digne de lui être comparé ; c’eft pourquoi l’empereur Augufte aimant finguliè- rement Nicolas , phi'ofophe péripatéticien, appeila les plus belles & les plus grandes dattes nicolas , & jufqu’aujourd’hui encore les appelle-t-on ainfi ». Photius ( Bibl. coi. 189. ) prétend que les ni- cola'i n’étoient point des dattes , mais des efpèces de gâteaux que Nicolas de Damas envoyoit en préfent à Augufte. Euftathe , Suidas & Héfychius font du même avis. Spanheim conjecture que les dattes faifoîent le principal mérite de cette pâtif- ferie ; mais l'abbé Sévin paraît en avoir mieux jugé dans les Mém. de l’acad. des infcript. : « Malgré mon refpeft, dit il , pour ce favant homme ( Spa- nheim ) , je ne ferai point de fon avis , & cela avec d’autant plus de juftice , que les paroles de Plutarque & d’ Athénée ne font pas fufceptibles d’une femblable explication. Ces auteurs rappor- tent que les dattes de Nicolas de Damas,fupérieures aux autres & par leur grofièur & par leur bonté , furent appeliées nicolaï ; ici il n’eft point mention de gâteau ; & dès-lors le parti que prend Spanheim doit paraître infoutenabie. Quant à moi , je ne me ferai point un fcrupule d’abandonner Héfychius & Suidas , lorfque leur autorité fera combattue par des témoins auffi refpedables que le lent ceux dont on vient de parier ». Grotius préfère auffi l’autorité d’ Athénée , de Plutarque & de Jofephe à celle des auteurs plus modernes , tels que Pho- tius , Suidas & Héfychius. (D. J.) NICOMAQUE. La ville de Phère dans le Péloponnèfe lui bâtit un temple , & plaça au rang Antiquités , Tome IV. NIC 281 des dieux ce fils de Machaon que l’on invoquoi c dans les maladies. NICOMÉDE I, roi de Bithynie. BAsiAEûE nikomhaot. Ses médailles font : RÈ.R. en bronze. Oi en or. O- en argent. o Nicoméde II , roi de Bithynie. - Ses médailles font : RRR. en argent. RRR. en bronze. O. en or- Nicomêde 111 , roi de Bithynie. Ses médailles font : RRR. en argent. t* O. en or. O. en bronze. NICOMÉDIE, en Bithynie. nikomha. Les médailles autonomes de cette ville font : R. en bronze. O. en or. O. en argent. Cette ville a fait frapper fous l’autorité de fes gouverneurs & de fes préteurs ces médailles impé- riales grecques en l’honneur de la plupart des Auguftes depuis le premier jufqu’à Valérie* jeune ; & des médailles de famille. NICON. Ce mot lignifie en grec vainqueur, Augufte s’avançant vers Adtium, pour livrer ba- taille à Antoine , trouva un homme qui conduifoit un ane ; l’homme s’appelloit Eutychus , qui veut dire en grec bien fortuné & l’âne Nicon , qui veut dire vainqueur. Il prit cela pour une marque de fa victoire future ; & après, qu’il l’eut remportée , il bâtit , au même lieu où étoit fon camp , un temple dans lequel il mit la figure de l’âne S c de l’ânier- Nicon , fameux athlète de Thafe , île de fa mer Egée , avoit été couronné vainqueur jufqu’à quatorze fois dans les jeux "folgmnels. .déjà grèce. Un homme de ce mérite nemanqin pas d envieux. Après fa mort , un de fes rivaux ir fuira fa ftatue > & la frappa de plufieujs coups , peut-être pour fe 2§2 N I c venger de ceux qmii avoir reçus autrefois de ce.ai quelle repréfentcit ; mais la ftatue , comme- û eile eût été fenlible à cet outrage tomba ae_ .out f hauteur fur hauteur de l’»f le tua. Us Sis de l’ homme écrafé pouriuivirer.t la itame en ]u»:ce comme coup-ble d’hom.ade & puirrffcb.een ve.tu d’une loi de Dracon. Ce fameux ‘égwteUT U A thènes , pour ir.fpirer une plus grande hprte-w^ie l’homicide, avo t ordonné qu'on exterminât tes chofes même inanimées, qui pourrorernieocda- iîonner !a mort d’un homme. Les tn.afiens ,con formément à cette loi , ordonnèrent que ia itatue leroit renverféet avec .ignominie,»: jettee danrla mer. Mais quelques années apres , étant amsges d’une grande famine, ils firent confirmer i.oracie de Delphes , qui leur répondit que , pour le deu- vrer de ce fléau, il falloir qu us retaohflent Watue de Nicon en fon premier état- Iis nren; donc re- pêcher la ftatue , & la placèrent dansée .ieu ie pais honorable , ne la regardant plus qu avec une ex- N ï F { facrêè Nicopoiis ; Se l’autre a la tête d’un fmglîer ! percée de deux Sèches , avec ce mot autour ,~n £/ - , Nicovoleos. C’étoit la tere du langner caiydomen , qui étoit gardée à Tégte dans Se temple de Minerve, Se qu’Augufte fit transporter à Nicopoiis , pour punir ceux de Tégée d’avoir fuivi le parti d’Antoine. Nrcoriotis , fur l’Ifter ou Drnube , dans la Mœfie. îîikqiïoaic & NiKonoAiTQN. Cette ville a fait frapper , fous j’ autorité des gouverneurs de la Thrace, des^médaiiles impé- riales grecques en l’honneur de Trajan , de Crif- pine, d’Hadrien', de Sévère, de Domna, de Ca- racalla , de Plautille , de Géra, de Macrin , de piadumenien , d Elagaoaie , de Moeia, d Aies, Sévère , de Gordien-Pie. On trouve fur ces médailles Tîio pour eiii, ainfi que fur celles de la Thrace. irême vénération. NICOPOLIS , ville de la viâoire , ou ville fondée à caufede la vieftoire , formé de «**, vie- tbire , & de ssoAis , ville. ~ ■ Romulus , Bacchus & Caftor bâtirent des villes dans les lieux où ils avoient triomphé, ou. éta- blirent des colonies dans les lieux dont ils avoient c’naffé les anciens habitans ; c’eft ce que Pompee , Céfar .Augufte, Titus, Trajan & autres^ empe- reurs imitèrent, en donnant aux villes qu üs le- vèrent le nom de Nicopoiis. C’eft pourquoi nous trouvons dans l’hiftoire plufieurs villes de ce nom. Nicopoiis, fur le Meftus , dans la Thrace, NIKOnOAE£IC. Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l’honneur de Ciifpine , de Ca- racalla j de Géta , de Commode. Nicopoiis , dans la Séleucide. NiKOliOAEOc & NEIKOnOAEITilN CEAETKIAOC. Cette ville a fait frapper des médailles^ impé- riales grecques en l’honneur de Fauftine mère, de Sévère- Alexandre. L’époque de ces médailles les a fait attribuer à la Paleftine. Nicopoiis , en Epire. neikohoaeqc & sn- XOnOAEfîC. Les médailles autonomes de cette ville font r RRRR. en argent. \ Vellerin. RRR. en bronze. J Nicopoiis , dans l’Egypte. Goltzius feul a attribué des médailles impériales grecques à cette ville. NICOSTR ATE , fils de Ménélas. Voye % Mé- gapente. Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l’honneur de la plupart des Auguftes , depuis le fucceffeur de Céfar jufqu à Salonine. Elles portent fon nom ou un A dans une couronne j cette lettre eft initiale dAXTïA, jeux qu’Augufte y avoit inftitués. Cette ville doit fa fondation à Augufte, qui la fit bâtir pour être le monument de la yiétoire qu’il avoit remportée fur Antoine à la célèbre journée d’Aétium. Ce fait hiftorîque eft marqué par ^ deux^ mé- dailles ,.qui représentent toutes deux d’un côté la tc-te . d’Angufte , avec -cette infeription grecque, '2é t Szs~ro; x-Ttits , Augufiè fondateur ; & au revers, l’une a au milieu d’une couronne à becs de vàif- feau une palme avec ces mots , rfj* ntâinXis , fa N1CTÉE. Voye\ Nyctée. N1CTIMÈNE. Noyei Nyctimène. ■ NIELLE , en latin rubigo ou robïgo. Les ro mains en avoient fait une divinité , qii’ils invo- q oient pour empêcher que la nielle n’infectat leurs bleds Ils lu! avoient ér'gé un temple dans la cinquième rég'on de leur ville. NÎFLHEIM,nom que les anciens feandinaves ou go;hs donc oient à leur enfer. Ce mot lignifie dans la langue gothique fejour des feelerats. Ils difoieni qu’au m lieu de ce lieu terrible étoit une fontaine nommée Auegelmer , d’où découloknt les fleuve* fui vans , l’Angoiffe , l'Ennemi de la joie , le Séjour de K mort , laTerdhion , le Goufre , la Tempete, k Tourbillon , le Rugiffsment , le Hurlement * le N I G Vaftc ; celui qui s’appelle Brayant coule prcS des grilles du Séjour de la mort. (Edda des irlandais. ) NIGER , furnom des familles Catcni a & V ALERTA. NIGER ( C. Pefcennius ). C. Pescexxizts Niger Jüstus Auc. Ses médailles font : RRRR. en or. Il y en a une au cabinet du roi, on la regarde comme unique. RRR. en argent. C’eft la plus rare des têtes impériales en argent, quoique Ton en connoifle plus de vingt reveis differens. Il y en a douze dans le cabinet du roi , environ autant dans celui du roi d’Efpagne. Pel- lerin en avoir auffi plufieurs. RRRR. en médaillons grecs d’argent. Il y en a d’un coin faux , auxquels il faut prendre garde. O. fabriquées à Rome & dans les colonies. On voit au palais Barberini une ftatue de bronze unique , repréfentant Septime - Sévère. Mais la ftatue de Pefcennius-Aiger , que l’on voit au palais Altieri , feroit encore plus rare que celle de Sé- vère , fi elle pouvoir repréfenter véritablement ce généra! , qui , ayant difputé l’empire à Sévère, fut défait & tué par ce dernier. D’ailleurs la tête de cette itatue reffemble beaucoup à celle de Sévère. C’étoft de bafalte , dit Winckelmann (-HT/?. de Van. liv. II. ch. x. ) , & de la forte la plus com- mune qu’étoit la ftatue de Pefcennius Niger , que Spartien dit avoir été faite d’une >pierre jioire , & envoyée à cet empereur par un roi de ihèbes. Du temps de l’écrivain que nous venons de citer , on voyoit encore cette ftatue placée au faîte de la maifon de ce prince à Rome , & accompagnée d’une infcription grecque. _ La couleur de la pierre étoit une ai'ufion fymboüque au nom de Niger. Du relie , l’Egypte n’avoit point de roi alors 5 l’on ne peut donc entendre ce paffage que d’un gou- verneur romain qui réfîdoit à Tbèbes comme vice- roi , ainfi qu’on l’a explique avant moi. NIGLARIEJN , nom d’un nome ou d’un chant , dune mélodie' efféminée & molle /comme Aris- tophane le reproche à Philoxène , fon auteur. Poilux ( OnÔinafi'.^Uv. IV. cnap. là- ) 'Ait que le chant niglarien étoit un air de flûte ; & Cœlius Rhôdiginus ( LeSion. antiquar. lib. V. cap. II. ) ajoute qu’il étoit propre à exhorter quelqu’un. ( F.D.C .) NIGRINA ( Arrid ) , femme de Carinüso N I L 285 Aéria Nigrtsa Augusta. Les médailles de cette prnceffe ne font connues que dans le recueil de Go tzius. NIGRINIEN , fils de Carinus. D irus Nigriakus. Ses médailles ne le repréfentent qu’ayec fa con- fécration ; elles font : O. en or. RRRR. en argent. RR. en M. B. RR. en P. B. NIHIL credas mihi divini 6? humani ,*fonnule de fermenc en ufage chez les anciens , par laquelle on confentoit à n’être jamais cru , fi ce qu’on di- foit actuellement n’étoit pas vrai. Nihtl vos moramur , formule dont on fe fervoît pour congédier le fénat ; c’étoit celui qui l’avoit convoqué oui faifoit finir la féance en ces termes : Pères confcripts , notes ne vous retenons pas da- vantage. NIL , fleuve d’Egypte. L’utilité infinie que ce flruve a toujours apporté aux égyptiens , le fit prendre pour un dieu , & même pour le plus grand des dieux. Il étoit appelle chez les éthyopiens Siris , ce qui l’a fait confondre mal à propos par quelques modernes avec Ofiris , dont le Nil n’é- toit qu’une émanation. On le faifoit père de toutes les divinités égyptiennes , auxquelles on n’en donnoit pas un particulier- Apis étoit un des fymboles du Nil. On céiébroit une grande fête en fon honneur vers le folltice d’été , à ciufe que ce fleuve com- mence alors à croître & à fe répandre dans tout le pays. Cette fête fe céiébroit avec plus de fo- lemnité :8e de réjouilïance qu’aucune autre , & pour remercier d’avance le fleuve des biens que fon inondation alloit produire , on jettoit dedans, par forme de facrifice , de. Lorge , du bled & d’autres fruits. Mais , par une affreufe fuperfti- tion, on enfauglantoit une journée qui dévoie être toute confacrée à la joie, par le facrifice d’une jeune fille qu’on- noyoit dans le fleuve, « L’eau du Nil, dit.M. Paw , a réellement la qualité dé produire des pullules fur la peau de ceux qui la boivent pure , & fur-tou t pendant les premiers jours de fa crue (Voyez Pococke Def- cription of the EASt. B. IV . cap. y. Cette eau occafioinne auffi des defcer.tes & des dyffenteries. Conftlltez la Relation de Granger. pag. ZI.). C’eft un motif qui a obligé les indigènes de cette con- trée à fe procurer une liqueur fatii.ee , une bierre ou rythum , qui fut dépouillée par la cuilfor. & le Nn il 28 % hi I L levain de cette propriété irralfariant'e, qm provient du natron ou de î’aikali fixe ». « Tout ceci explique naturellement une choie qu’on n’a pu concevoir. Les prêtres égyptiens , qui paroilîbient avoir tant de vénération pour Peau du Nil, en huvoient fort rarement. On dit qu’i.s poffédoient un puits particulier pour leur ufage à Memphis : mais ce récit porte tous les caractères de l’allégorie , puifqu’iîs buvcient probablement du i ytkum , comme le refie de la nation ». « M. Hafîelquift a , pendant fon féjour au Caire , éclairci quelques parties de l’Hifloîre Naturelle de ,’Egypte , & envoyé fur- tout à l’a- cadémie de Stockholm une description fort dé- taillée de cette démange aifon produite par l’eau du Nil. Or nous ne doutons pas que ce ne foit Jàl’origû e de IElephantiafe , qui s’aigrit plus ou moins } fuivant ILxaéfitude avec laquelle on s’abf- tient d aiimens qui lui font contraires , de forte que le pr ête Lucrèce a dit avec aiïez de vérité : Tfi elephas m or bus , qui propterf.um.ina Nili Gignitur Ægypti in medio , neque pr&terea ufquam. cc Les prêtres ont fu tout cela ; mais ce qu’il y a de finguiier , c’eft qu’ils ont tenu ce fait , par rapport aux eaux de leur fleuve , fi caché aux yeux des etrangers , qu aucun auteur grec ou romain ne 1 a découvert. Car dans les obfêrvations en grand nombre que nous avons recueillies à ce fujet , il n en eft jamais parle ; Sr fi quelqu’un en avoi: eu connoinance parmi les anciens , c J eut fans doute été Plutarque , qui , dans un Traité compofé tout exprès, tâche de développer le motif qu’âvoiem ceux qui naviguoient fur le NU, de n’en puifer de 1 eau pour la boire , que pendant la nuit & non pendant le jour. Cette fable répandue parmi les coptes ou les égyptiens modernes touchant une rofee ou une goutte, qui tombe du ciel dans le & le fait fermenter , paroît être une tradition allégorique des prêtres , laquelle s’eft confervée jjufqu à préfent dans le pays ; car ce fait que tant de voyageurs & fur-tout le père Vanfîeb ont cru rce. ne 1 eft apurement pas (Nouvelle relation en. forme de journal d un voyage fait en Egypte en 1672 & 73, pag. 67. ). Le Nil, fans fermenter, a ^ ou °‘ e P ar un effet néceflfaire de -l’inondation , & les eaux fe rempliflent alors tellement d’infecfes & de fucus , qu’on ne faiiroit Its boire , fans les faire précipiter avec de la pâte d’amende ou du lait ». « De tous ces éclairciffemens ; il réfuhe que les habttans d’une telle contrée ont da fe foumettre à un régime diététique , dès qu’ils ont voulu être entièrement à i’abri des maux qui les menaçoient. ■Auflfi nulle part au monde les loîx civiles n’eurent en rapport ni plus dirtd , ni plus intime avec la N I L fente s tellement qu’un égyptien qui obfervoit b*«j fes loix , étoit déjà en quelque forte médecin ; & voilà pourquoi ils ont eu tous la réputée on de 1 être , comme Plutarque ie dit ( Au Traité eue la animaux ufent de la raifen. ) ». « Tandis que le caraâère fombre des égyptiens les portoit vers une mélancolie invincible * leur imagination étoit très-vn e. Allant fans celle Vune extrémité à l’autre, & ne fachant jamais trouver de milieu, elle produihje ou des. coioffes prodi- gieux , ou des iîatues infiniment petites , telles que celles qu'on portoit en proceülon dans des châffes faites comme des bâteaux, &. telles oue celles qui fous la forme des pygmées , repréfen- toient les feize coudées de la crue du N I. Ce font les fculpteurs grecs qui ont changé ces figures de nains hauts d’une coudée en feize enfans du Nil comme dans h fiatue décrire par Pline , & une autre dont il eft fait mention dans Montfaucoa ( Dior. Italie, cap. XX. ) ». “ On croit que 1 e fiyle allégorique des prêtres de h Egypte a donné lieu à la fable des pygmées ■ d'Eihiopie , & de leur combat avec les Ibis , qui ■ s’éloignent ou s’approchent du Nil à mefure qu’il croît & décroît ». - Diodore de Sicile ( lib. I. ) dit que le Nil avost été anciennement appelle aigle. % Le Ntl eft repréfenté fur les monumens antiques, entr’autres fur les médailles , comme une des premières divinités des égyptiens; mais entré les monumens qui lui furent confacrés, il n’y en a pas de plus majeftueux que la fiatue coîoflale de ba- falte , que l’on voit au capkole , & dont il y a une belle copie dans le jardin des tuileries à Paris. Pline fait mention de ce chef-d’œuvre de l’art, & nous apprend que l’empereur Vefpafien le fit placer dans le temps de la paix. On a eu foin de faire cifeier autour de cette fiatue les principaux fymboles du Nil , tels que fort l’Hippopotame , le Crocodile, l’Ibis , l’Ichneumon , la plante da bftts , celle de papyrus , & feize enfans qui fo- lâtrent à i entour du dieu , depuis les pieds juf- qu’au fomrnet dé la tête, pour défigner la crue du Nil à feize coudées , hauteur qui annonce s PEgypte l’année la plus fertile qu’elle puiiTe fou- haiter. La fiaruede ce fleuve tient uflî une corne d’abondance > figne de la fertilité qu’il procure à l’Egypte. : ■ Une- médaille de grand bronze de l’empereur Hadrien , frappée à Alexandrie , nous a confervé la mémoire d’un débordement dti Nil à la hauteur de feize coudées , qui arriva la douzième année de l’empire de ce prince. ( D. J. ) Nil, père de. Mercure, félon Cicéron, qui dk que les égyptiens croient qu’il n’eft pas permis N I L «35 le nommer , fans doute à cauis eu grand ref- pcCt qu’lis lui portoïenr. N1LLÉE, fils de Codrus, & frère de Mc- don. Voyez MeDON. KILOMETRE. La coudée, di: M. Pauctm ( dans fi métrologie ) , nommée au Caire déyakk , iirt principalement à mefurer la crue du Nil. Elle eft marquée fur une ancienne colonne de marbre fliiant partie d’un édifice appelle mckkias ou mikkias ( ce mot fignifie mefiurej , placé dans 1 lie de Rodda , au milieu du Nii , entre le Vieux-Caire & Gizé. On y obferve effeétivement chaque jour, par le moyen de la colonne graduée , I’accroilfe- ment ou la diminution des eaux du Nil , & c’eft fur celi que les crieurs publics fondent les pro- clamations qu’ils font de ces événemens , à diffe- rentes heures , par la ville. «Ce dévzkk eft la me- fure la plus authentique 8c la mieux conftrvee qui nous relie de l’antiquité. Ce point mérite d’è- tre prouvé. On me pardonnera , dit Fréret , li je m’y arrête ; & li je tâche de donner un nou veau jour aux preuves de cette opinion , qui m’eft commune avec de favans hommes qui ont écrit fur les mefures anciennes ». » Perfonne n’ignore que le Ni!, groffi par 1rs pluies qui tombent tous les ans en Ethiopie, lorf- que le foleil s’approche du tropique , inonde l’E- gypte régulièrement au temps du folliice , 8e que la fertilité dépend de cette inondation, qui non feulement engraifle les terres , mais qui rempÜffant les canaux & les réfervoirs, fournit aux habitans les eaux néceflaires pour arrofer leurs champs , dans un pays où la plu.e eft un phénomène rare ». » La hauteur à laquelle s’élèvent les eaux du Nil, lors de fa crue, détermine l’étendue des pays qu’elles doivent inonder ; & par une con- séquence néçeflaire , elle règle l’efpérance de la récolte. Des deux bords du fleuve on a tiré des canaux qui portent l’eau dans les endroits les plus éloignés; & quand les eaux du fleuve baillent , on ferme les canaux avec des digues , que l’on n’ouvre q:.e dans l’inondation , mais feulement à proportion de la hauteur du Nil , pour ne faire eou'er dans les canaux que l’eau qu’ils peuvent répandre fur les terres ». « Par-là on voit qu’il doit y avoir un rapport conft nt entre la hauteur du Nd 8c la quantité d’eau que peuvent recevoir les terres. Ce rapport n’a pu être connu que par une longue expérience, dans laquelle on s’eft toujours fervi de la mêrre tnefure. Un changement dans la mefure en eût produit un dans le rapport, 8c il aùrorfaliu mar- quer un autre nombre de cou lées pour donner celui qui promettoit une récolte abondante. Si, par exemple , feize coudées d’ augmentation dans N 1 L 28 ? la crue du Nil füffifoitnt pour donner l’efpérance d'une aimée fenile; en changeant la grandeur de l'ancienne coudée , ce nombre de feue n’auioit plus marqué la même augmentation des eaux eu Nil- Ce principe eft, ce me fembie, inconcil- iable , 8c de-là je fuis en droit de conclure que fi le nombre des coudées r.éceftaire à la hauteur des eaix du Nil pour donner l’abondance à l'E- gypte , n’a point changé depuis le temps d’Hé- rodote , la grandeur de cette coudée eft encore aujourd’hui la même qu’elle étoit de fou temps. Dicdore de S ; c!îe , écrivain aflez inftruit de ce qui concerne l’Egypte , dit formellement dans fon fécond livre , que les rois avoienc foin de pu- blier par toute l’Egypte la quantité de coudées 8c de doigts de la crue du Nil ; par-là , ajoute-t-il, le peuple eft inftruit de la quantité de grains de I 3 re'co’te prochaine ; car les obfervations de ce rap- port entre la crue du fleuve 8 c la fertilité de la terre , ont été mifrs par écr.r avec grand foin pendant plufieurs générations , 8c l’on a établi des principes 8c des règles là-ddTus ». »Pour‘ouvrir les canaux du Nil voifin du Caire , Se par conféquent du lieu où éroit autrefois Mem- phis , on attend que le Nil fe fort élevé de feize dévakhs , à ce que nous apprennent Thévcnot 8c Moncoms , voyageurs curieux , 8e dont les obfervations ont été faites avec exactitude. Si les eaux du fleuve s’élèvent à une moindre hauteur, il y a beaucoup de canaux que l’on n’ouvre pas , l’année eft mauvaife,- 8c comme la récolte eft à peine fuffifante pour nourrir les habitans, on fait une remife de la plus grande partie des impofitions ». » C’eft par cette raifon que l’on annonce au peuple la crue du Nil jufqu’à ce qu’il foit à la hauteur de quinze dévakhs : alors en ouvre les canaux ; & quoique le Nil croifle encore d’une coudée dans les bonnes années , c’eft-à-dire ,que fes eaux montent jufqu’à feize dévakhs , on n’an- nonce plus cette crue ». » El Edrifîî , géographe arabe du douzième fiècle , nous apprend que de fon temps l’accroifîe- ment ordinaire 8c convenable pour la ple'ne ré- colte, étoit de feize coudées de vingt-quatre doigts ; quand il pafloit dix huit coudées il caufoit de grands ravages; 8c que quand il ne pafloit pas douze coudées , il y avoir famine ». » Nous voyons, par la cinquantième lettre de l’empereur Julien , que de fon temps on pubîioit l’inondation du Nil dans toute l*Egyote , lorfqu’if s’étoit élevé à quinze coudéesi 8c que les habitans des lieux voifins de ce fleuve, annonçoi.-nt cette importante nouvelle à ceux qui en ét-ient plus éloignés »- » Pline bous donne un détail très-circor.ftanc:è zSS NIL de l’effet que produifoient les divers degrés de hauteur à laquelle s'élevoient les eaux du Nil. Jufium incrementum eft cubitorum fexdecim ; minores cqns, non omnia rigant ; améliores détint nt tardius re- cedendo. In duodecim cubitis Ægyptus famem fen- îit , in iredeeim etiamnum efurit. Qiiatuordecim hi- larharem afferunt , qnindecim fecuritatem , fexde- cim ddicias. La hauteur convenable des eaux du Nil étoir-ei!e de feize coudées , il y avoit alors pleine récolte: fi les eaux ne s'élevoient pas jui- cue-là , elles ne pouvoient être portées par-tout ; fi elles montoient plus haut , elles féjournoient trop long-temps fur les terres. Lorfque la crue du Nil ne paiîoit pas douze coudées , la récolte manquoit ; à treize & à quatorze, il y avoit une mauvaife récolte , & il en falloir au moins quinze pour donner l'affurance .'d'une récolte fuffifante. C’étoit donc la même ehofe au temps de Pline & de l’empereur Julien , qu’au temps d’El Edrifii & qu'au nôtre ». » Hérodote dit la même chofe pour fon temps ; il nous allure que dans les bonnes années le Nil s'élevoit de feize coudées , ou au moins de quinze. Par eonféquent le rapport n’a point changé entre fa fertilité des récoltes de l’Egypte & le nombre des coudées de la crue du Nil; par eonféquent la coudée qui fervoit de fon temps étoit la même que celle d’aujourd’hui. St l'on eut changé cette coudée, il faudroit fuppofer qu'il ferait arrivé un changement proportionnel dans la quantité de l'eau des pluies d'Ethiopie, qui caufent la crue du Nil , ou dans la hauteur & l’étendue des terres d'Egypte. Je dis un chan- gement proportionnel ; car il faudroit que ce ■changement eût été proportionné à celui de la coudée, fans quoi le même rapport n'eut pu fubfifter. Or bien loin de pouvoir fuppofer un tel changement , il n’y a pas même lieu de fuppofer qu'ii en foit arriyé aucun ». » Les pluies d’Ethiopie font un phénomène cof- mique 8 c dépendant des loix générales de l’u- nivers. L'approche du foleil produit tous les ans ces pluies réglées , dans les pays fitués entre les tropiques, lorfqu'il approche de leur zénith. Elles font à peu-près les mêmes toutes les années, & il n'y a aucun lieu de croire qu'elles foient au- jourd'hui plus ou moins abondantes que du temps d'Hérodote. Je fais que d'une année à l'autre il y a quelque différence, ce qui caufe l'inégalité de l’inondation & celles des récoltes ; mais cette différence ne peut être prife pour un changement conftant_& régie, par lequel la quantité de ces pluies aille continuellement en augmentant ou en diminuant. Elle eft tantôt plus grande, tantôt plus petite; la variation eft *très-fenfibîe d’une année à l’autre , & ne dépend que du concours des caufes accidentelles, qui modifient la caufe générale ; nsais on n'a pu encore y apperceyoir N I L aucune règle , loin d'y pouvoir fuppofer un pro- grès confiant & fucceffif». « On ne peut pas fuppofer non plus qu’il foie ar- rivé un changement fenfible dans la fîtuation du terrain de l'Egypte. Ce pays eft une longue vallée bornée à droite & à gauche par deux montagnes de roc : le Nil coule au milieu , & s’il y dépofe un limon pendant l'inondation , la rapidité que fes eaux ont alors, fait qu'elles enlèvent quel- ques parties du terrein fur lequel elles coulent; en forte que les terres quelles amènent avec elles , ne font que rendre au fol de l’Egypte ce que ces eaux lui avoient ôté , pour le porter dans la mer ». » Sur ces raifons & d'autres encore que Fré- ret rapporte dans fon mémoire , il fe croit en droit de conclure qu'y ayant le même rapport entre la hauteur des eaux & la quantité des terres inondées , ce rapport ne peut être exprimé par le même nombre de coudées , fi la grandeur de cette coudée a changé : donc cette ancienne cou- dée d’Hérodote eft la même que le devakh ac- tuel du niiometre ou mokkias , qui elt près du Caire ». « Pour prouver démonftrativement la vérité de l'affertion de Fréret , il faut en premier lieu con- noître quel eft le rapport du dévakh à notre pied de roi. M- Gréaves , qui a donné en anglois un ouvrage fur la grandeur du pied romain , ayant mefuré actuellement fur le lieu cette coudée avec une très-grande exa&itude, l’a trouvée de 1814 millièmes parties du pied d'Angleterre ; ce qui revient à 20 f§ pouces du pied de roi , ou très- exaCiement à 1. 712 pieds de roi. Voyons à pré- fent fi par le moyen de cette coudée nous trou- verons la mefure de la terre prife par les anciens conforme aux mefurages modernes. Je remarque en premier lieu que quatre cent de ces coudées me donnent un ftade de 684. 8 pieds jufte, ou de 114. 1 3 toifes , & enfuite que cinq cent de ces ftades donnent 57066 § toifes pour la grandeur d’un degré de méridien. Or ce degré, félon Ptolemée, étoit de 2000CO coudées ». Le niiometre étoit repréfenté par une coudée, ou pierre taillée fous la forme de la mefure ap* pelîée coudée. On en portoit de femblables avec grande pompe dans toute l'Egypte pendant jes fêtes reügieufes. Pendant l’automne , l'hyver & le printems , faifons où l'on n'avoit pas heu d’ob- ferver la crue du Nil , on dépofoit le niiometre à Memphis, dans le temple de l'ancien Sérapis, le plus grand de tous les dieux , la fouree de tout bien ; mais lorfque le foîftice d’été apprcchoit , temps où le Nd crouToit , on plaçoit le niiometre dans le temple d'Apis, fitué dans une île:, au milieu du fleuve, vis-à-vis Memphis, pour cbferver N I M & annoncer la quantité de coudées dont le Nu s'élevoit. Conftant’n abolit les facrfices eue I on otfroic au Nil , Si ri: placer le nilométre, dans une égaie voirine du temple de Serapis. L empereur Julien le replaça dans le temple de Sérapis , où il refta jufqu’au règne de lhéodoie qui fit abattre ce temple. NIMBE ou LIMBE , cercle que l’on voit au- tour de la tête de quelques empereurs & des di- vinités. Le grammairien Servius qui coromentoit Virgile du temps des fils de Théodofe , le défi- niflbit ainfi ( Æneid. II. 590. ) : Proprie nimbus ejl , qui deorum vel imperantium capita quafi elara nebula ambire videtur. On trouvera au mot Limbe l’énumération des monutr.ens, autres que les médailles fur lefquels paroît le limbe. Il faut y ajouter ceux ci. Entre les ouvrages de Canochus , on fera mention de deux fiâmes d’ Apollon , toutes deux femblabies & toutes deux faites d’or &c d’ivoire , l’une pour Milet, l’autre pour Thèbes. Ces deux figures por- toient fur la tête quelque chofe que Paufamas nom- me qui n’a pas été entendu par les inter- prètes., dit Winckelmann. « Je préfume, dit -il, que c’étoit un limbus ou une auréole , cercle de lu- mière que nos peintres mettent autour de la tête des faints. Dès les temps les plus anciens, l’au- réole fut donnée aux figures de Phébus comme au dieu du foleil. C’eft ainfi qu’un vafe de terre cuite de la bibliothèque du Vatican , nous offre le foleil avec la lune placés tous deux fur un char. J’ai publié ce morceau dans mes monumens de l’antiquité. Par-là nous expliquons aufiî l’éclaircif- fement qu’Héfychius nous donne du mot de sa- xos , & qui a toujours été fi mal entendu. Il dit que c’elt üsxAos mi toxo; xopoÇïjS xuxXotiJits >1 ou d’ailleurs , au lieu de , il faut mettre le mot rwiros, comme chacun peut voir. Sans doute k tête de la première ffatue de la Fortune, que le ftatuaire Bupalus fit pour la ville de Smyrne , étoit furmontée d’une pareille auréole. Il y a grande apparence qu’il en étoit de même de la tête d’une Pailas de bois , de la main d’Eudochus, an des plus anciens artifies «. Quant aux médailles, la plus ancienne que nous connoifîïons , fur laquelle on voye le nimbe , eft d’Antonin Pie , & rapportée par Oifelius ( Tkef. nurri . tab. 67. n. 1. ). Ce prince eft repréfenté fur le revers debout , en habit militaire , la main droite étendue, tenant de la gauche une kafte fans fer , avec un nimbe fur la tête. On trouve enfulte le nimbe fur une médaille de Faufta , & fur une médaille de Confrantin , publiée par André Morel ( Specim. tabul. 4. n. 4. tab. 7. n. I. ). Ce nimbe devint encore plus commun fous les fuc- ceifeurs de ce prince. N I N 287 On peut confulter fur le nimbe des divinités , des empereurs & des faints , nr.e differtation inti- tulée : Dijquijîtio de rimais antz quorum , irr.agi- nJbus deorum , imperatorum olim , & nunc Ckrifti apofioiorum , a J par. ne A tcolai , J en s. 1699. zn-ll. Sc les obfervations du fénateur Buonarotti , fur ies verres antiques trouvés dans ies cimetières de Rome ( Vouez Offerva y. fopr. fragm. di vetr. p. ) 9- )• ( D. J. ) NIMBUS , voile ou bande que les femmes ceignoient auteur de leur front : ÈJlfafciola tranf- verfa ex auro affûta in lintco , quod eft in fronte fœ- minarum ( Ifdcri. 19. 51. ). Comme le petit front étoit une marque de beauté , les femmes qui l’a- voient trop grand, en dimmuoient l’étendue par le moyen de cette bande , & elles le faifoient avec tant d’art, qu’il étoic difficile de s’en appercevoir. Nimbus étoit auffi le nom qui défignoff des pièces de monnoie chargées de types obfcènes , que l’on jettoit aux fpedfateurs dans certains jeux de Rome. Martial le dit expreffément ( VIII. 78. 9. ) : Nunc veniunt fubitis lafeiva numifmata nimbts ,* Nunc dat fpeÜatas tejfera longa feras. Cet écrivain dtfigne peut-être les monnoies ou médailles fpintriennes. Nimbus défigiioit , outre ces monnoies de lar- geffe , le jet même de ces monnoies , & le vafe avec ~ lequel on les jettoit. Martial en eft té- moin ( De fpeclac. 3.8.) : Et cilices nimbis his maduere fuis. & ( IX. 3 9- f): Lubrica corycio quatnvis fint pulpita nimbo . NIMES. Voyez Nismes. NINIVE. Nous parlerons ici de Ninive relati- vement à l’évaluation des mefures antiques. M. Paufton dit : « Selon Strabon ( Lib. XVI. ) , la ville de Ninus ou de Ninive étoic beaucoup p'us grande que Babvione. On lit dans le prophète Jonas que Ninive étoit une grande ville de trois jours de chemin : Ninive cïvitas magna itinere trium. dierum. I! paroît que l’on entend ici que cette ville avoir de longueur ou de traverfée trois jour- nées de chemin. Ce qui confirme cette opinion . eft ce qu’on fit encore dans Jonas : Et cœpit Jonas introire in civitatem itinere diei up.ius , & clama- vit , & dixit , &c. & Jonas s’étant avancé d’une journée de chemin dans la ville , &c. Je crois avoir lu quelque part ailleurs , dans quelque com- mentaire de la Bible, que la traverfée de cette ville étoit d’une journée de chemin. Quoi qu’il es foit, cette ville bâtie par Ninus étoit un parallèle- 288 N I N g-amme ou quarré long. Si longueur , au rapport cte Diodore de Sicile ( Lié. II. ) , étoit de i yo ftrdcs & fa largeur de 90 5 ce qui fait en tout 480 ftades de circuit. Les murailles avoient 100 pieds de haut , & trois chariots pouvoient paffcr de front fur leur épaiffeur. Elies étoient encore fortifiées de quinze cent tours , don: chacune avoir a 00 pieds de hauteur ». « Cette ville n'auroit pas eu plus de périmètre , 2 e auroit été beaucoup plus petite que Babylone, s'il s’agifioit ici de ftades nautiques ; mais nous avons vu ( Voyeç Babylone. ) que Diodo e donr.oit les mefures de Babylone en grands ftades afiatiques , & l’on doit préfumer qu’il donne les mefures de Ninive exprimées en la même forte de ftades. La longueur de cette ville étoit donc de 7 5 lieues , qui pouvoient faire une journée de chemin ordinaire 5 fa largeur étoit de 4 | lieues , fon circuit' de 14 lieues , qui peuvent valoir trois journées de chemin , chacune de 8 lieues ; & fon aire contenoit 33! lieues quarrées , ou 1 30849 ar- pens de France. Diodore ainfi que Strabon re- gardent cette ville comme la plus grande qui ait jamais été, & je crois qu’ils ont raifon. Mais fans doute que la plus grande partie du terrein renfermé dans fes murs confiftoit , comme à Ba- bylone , en terres labourables. Je penfe d’après cela qu’on peut expliquer Jonas, en difant que l’enceinte de Ninive étoit de trois journées de chemin ; & Jonas entrant dans la ville , & em- ployant un jour à la traverfer , crioit & difoit : Encore quarante jours , & Ninive fera détruite ; & c’eft probablement le fens du texte. Phi'on de Byzance ^ qui , fur le témoignage des plus anciens hiitoriens, donne 360 ftades à l’enceinte de Baby- lone , ajoute que c’eft le chemin que peut faire un voyageur dans une journée entière. Un voya- geur ordinaire ne peut point faire 18 lieues dans une journée entière ; mais c’eft en confondant le grand ftade afiatique avec le ftade pythique , qui étoit celui du pays de Philon , que cet écrivain dit que Babylone avoit une enceinte d’une grande journée de chemin. Les 360 ftades pythiques va- lent 12 lieues , & peuvent être parcourus dans un jour ; mais 360 ftades afiatiques grands va- lent 1 8 lieues , & deux journées de chemin 3 cha- cune de 9 lieues de vingt-cinq au degré. ( Métro- logie de M. Peuclon. ) ». On croit que cette ville , entièrement détruite aujourd’hui , étoit placée fur le Tigre , vis-à-vis de l’endroit où étoit fituée Moful. NINNO , dans les Gaules, ninno. Les médailles autonomes de cette ville font: E RR. en argent. P s lia i n, O. en or. O. en bronze. N I O NIO, île de l’Archipel, l'ancienne Ios. Elle avoit été ainfi nc-mmée par les ioniens , qui fha- b.tèrent les premiers. Sa célébrité vint du tom- beau d’Homère qu’elle renfermoit dans fon en- ceinte. Ce fameux poète paffant de Samos à Athènes , vint aborder à Ios. Il y mourut fur le port , & on lui dreffa un tombeau , où l’on grava long temps après l'épitaphe rapportée par Héro- dote j à qui on attribue la vie d’Homère. Strabon , Pline & Paufanias parlent de ce tom- beau ; ce dernier ajoute qu'on y montrait auffi celui de Climène , mère de cet excellent homme , & affure qu’on lifoit un ancien oracle à Delphes, gravé fur une colonne qui foutenoit une ftatue d’Homère. Il paroilfoit par cette infeription que fa mère étoit de l’ile â’Ios. On ht le même oracle dans Étienne le géographe , qui a été fuivi par Euftathe fur Homère & fur Denis d’Alexandrie ; mais Aulu-Geüe ( No3. attic. liv. III. çk. ni.) prétend qu’Ariftote a écrit qu’Homère avoit pris naiffance dans l’ÎIe dont nous parlons. Quoi qu’il en foit , on cherche inutilement les reftes de ce tombeau à Nio autour du port. On n’y voit qu’une excellente fource d’eau douce , qui bouil- lonne au travers d’une auge de marbre , à un pas feulement de l’eau faiée. Pour les médailles de Nio , voyez Ios. NIOBÉ , fille de Tantale & d’une des pléiades , & fœur de Pélops , époufa Amphion , roi de Thèbes , celui qui bâtit la vide au fon de fa lyre, & en eut un grand nombre d’enfans j Homère lui en donne douze , Héfiode vingt , & Apoliodoie quatorze , autant de filles que de garçons. Les noms des garçons étoient Sipylus, Agènor, Phœ- dimus , Ifménus , Mynitus , Tantalus, Dama- fichthon. Les filles s’appelloient Ethoféa ou Théra , Cléodexa , Aftioche , Phthia , Pélopia , Afiyératéa , Ogygia , Mélibœe , Amycle. Niohé , mère de tant d’enfans , tous bien nés & bien faits , s’en glorifioit , & méprifoic Latone qui n’en avoir que deux ; elle s’oubiioît jufqu’à lui en faire des reproches, 8 e à s’oppofer au culte reli- gieux qu’on lui rendoit , prétendant qu’elle méri- toit à bien plus julle titre d’avoir des autels. La- tone , offenfée de l’orgueil de Niobé , eut recours à fes enfans pour s’en venger. Apollon St Diane, voyant un jour , dans les plaines voifines de Thèbes , les fils de Niobé qui y faîfoient leurs exercices , les tuèrent à coups de flèches. Au bru.t de ce funefte accident , les fœurs de ces in- fortunés princes , accourent fur les remparts, & dans te moment elles fe fentent frappées , Sc tom- bent toutes fous les coups invifibles de Diane , à l’exception de Mœlibée & d’Amye'e. Enfin, la mère arrive outrée de douleur & ce défefpoir ; die demeure afiîfe auprès des corps de fes chers enfass ; elle les arrofe de fes larmes 5 fa douleur N I O la rend "ramobile , elle ne donne plus aucun ligne de vie ; !a voilà changée en rocher. Un tourbillon de vent l'emporte en Lydie , fur le fommet d'une montaere > où elle continue de répandre des lar- mes , qu'on voit couler d’un rocher de marbre. Amphion , à la nouvelle du défaftre de fa famille , s’étoit percé d’un coup d'épée qui lui avoit ôté la vie. Ces enfans demeurèrent neuf jours fans féptr- ture , parce que les dieux avoient changé er? pierres tous les thébairs ; mais les dieux eux- mêmes leur rendirent les devoirs funèbres le dixième jour. Voye\ Amphion, Ismenus , Me- lîbcîee. Voici l’explication que M- Rabaud de Saint- Etienne a donné de cette fable: ecNiobé, dit-il, ou la femme qui pleure. Il y avoit en Méonié une montagne furmontt e d'un rocher qui fe voyoir de loin , 8c qui repréfentoic la heure d’une femme cui pleure ( Paufanias in atticis.). On la nom- moi t le mont Sipyle ; & dans les temps antérieurs où elle jcttoir des flammes , elle avoit été appelée mons Keraunius , le mont fulminant ( Piutarck. de montra, çf flum. ). Au pied du mont S pyle étoit une ville du même nom , & qui autrefois s’étoit appellée Tantalis ( Plia. L V . c. 29 . ) , la fille de Tantale. Peut être étoit-ce une colonie de la ville de Tantale, fituée à quelque diftance de-là fur le Méandre , 8c dans un marais , où , après de cruelles caiallrophes , elle fe vit environnée d’eaux , fans qu’il lui fût poffible de boire ». k Pline raconte ( Plin. ibid. ) que la ville de Sipyle fut engloutie par un tremblement de terre. & qu’en fa place il fe forma un étang d’eau falée. Strabon ( Geograph. Lib. I. ) , en rapportant le même fait , dit que, fous le règne de Tantale , il eut de violens tremblemens de terre en Phrygie. s’y forma de grands lacs , la ville de Sipyle fut engloutie, & Troye elle- même fut fubmergée (ce qui nous rappelle la fubmerfion de Troye , fous le règne de Laomédon). Et ce fait, dit ailleurs Stra- bon , n’elt point une fable ; car , dans les temps poiîérieurs , il y a eu de grands tremblemeRS de terre dans ce canton ( Strab. Geogr. lib. XII , fur la fin. ). Ce que nous avons dit de la montagne de Sipyle, qui fut un volcan, confirme cette anecdote ph;. ficus. La forme même du roc décharné qui la couronnoit , ell analogue aux effets bizarres que produifent les éruptions volcaniques. Du fommet du roc de la femme qui pleure découloit une eau continuelle, & qu’en langage figuré l’on appeiloit fes larmes : Liquitur , & lacrymas etiam mené marmora manant. Ovib. Metana. 1 . VI. Avant que le tremblement de terre eût renverfé la maiheureufe ville de Sipyle, & formé ce lac falequi prit fa p:ace , il couloit de la montagne Antiquités Tome IV~. N I O aS* une quantité de fources qu’on pertoit au nombre de douze': Geminis Kiobe corfumpta pharetris Squallida , b i frênes Sipylen deduxerzt urnes. Stat. Theb. VI. La ville profitoit de ces belles eaux ; fans doute elles contribuèrent à fa population & à fa richeffe, 3c elles furent les caufes de l’orgueil qu’on lui leprocha. Le tremblement de terre détruifit tout : a ville fut renverfée , la montagne ébranlée ; fes eaux fe perdirent, & un écang d’eau faiée prit la place de cette ville fuperbe ». « Voilà I’hifloire phyfique prouvée par les té- moignages des anciens , par l’analogie des noms 2c par la conformité des rapports. Ori a vu plus haut cette même h'ftoire racontée dans la langue figurée & mythologique ». « Eft-il difficile de reconnoître dans la fable l’hiftoire figurée d’un grand & mémorable événe- ment? Cette roche fuperbe, fille de Tantale 8c de celle qui domine au loin ( Euru-Anafra lignifie mot à mot celle, qui régne au loin. ) , cette mère de Si- pvlus ( Sipylus étoit un des fils de Niobé ; les roms de fes filles étoient évidemment des noms de rivières.) elt pétrifiée de douleur. Elle pleure de voir autour d’ede le pays inondé fie détruit ; fes fources , filles frperbes qui arrofoient le pays , entièrement taries; fes fils, les villes voilïnes , engloutis par la colère des dieux. Ah ! fans doute elle avoit péché contre eux. La voilà maintenant plaintive fie dëfolée. Immobile fur les débris qui l’environnent, il ne lui relie plus de fon ancien état que fa forme Se le trille pouvoir de verfer des pleurs. Qui méconnoîtroit ici le ftyle oriental, dont nous avons tant de précieux monumens dans les livres hébreux ? On croit entendre les can- t’ques lugubres des peuples échappés à cette fu- nefte cataltrophe ; on fe rappelle que Jérémie a déploré dans le même llyle les malheurs deJéru- falem : « Comment la grande ville eli-elle reftée » afrife & feli taire ? Elle pleure pendant la nuit , Sc » les larmes inondent fes joues Jérufalem » a péché , c’eft pourquoi elle a été tournée en » dérifion. Tous ceux qui i’honoroient l'ont mé- » prifée , parce qu’ils ont vu fa nudité. Elle-même » en a fangloté , 8c elle a de'tourné la tête ; fa robe » avoit été fouillée b. Que nous aurions maavaife grâce à gâter ce cantique vraiment fublime , 8c à conter froidement que Jérufalem étoit une princeffe , fille de la reine Sion ; qu’elles fe rébelièreut contre les dieux ; que ceux - ci , pour s’en venger , changèrent fa mère en mon- tagne ; qu’ils tuèrent le roi fon mari , & la rendirent veuve ; & qu’enfin l’ayant dépouillée de (a robe , ils la condamnèrent à relier 3flîfe dans uu défert , où elle pleure toute la nuit ! Je vous de- mande pardon, monfîeur ( M. Bailli à qui l’ouvrage' s $5 N I G eft adrefle ) , de vous mettre fous les yeux une suffi plate parodie 5 mais vo:là precifément com- ment ont été écrites la plupart des mhoires grimi- tives des grecs ». « Il eft curieux de voir les explications qu’ont données les anciens de la fable ne A uobe , & toutes celles quont imaginées^ les modernes. r s ont tout dit hors la vérité. Ce n’eft, point aux peuples qui parlèrent ce langage anime qu il laut s’en prendre de ces erreurs ; c’eft a 1 oubli de ce langage , à l’ignorance des peuples qui leur fucce- dèrent , & su changement qu’occalionna dans refprit humain l’ufage de l’écriture alphabé- tique ». « S’il étoit befoin de plus de preuves pour éta- blir cette vérité , il ne me feroit pas difficile g en trouver dans les orïg nés grecques, & dans^ cer- taines hiftoires afiatiques. Les grecs tranfporterent celles-ci dans leur pays, ou peut-etre elles leur furent apportées; & ils les confondirent avec leurs propres hiftoires routes les fois que les noms Via- tiques & les noms grecs leur préfentèrenr les_pius légers raooorts. C’eit ainfi qu’il y avoir une Niobe thébàine /fiile de Pélops & de Taygète, ou bien de Phoronée & de Laodice ; elle lut l’époule de Zéthus , ou d’Amphion , ou d’Alaicoménæus , & fondateur de villes en Béotie ; elle fut mère d’Ifménus. , fleuve de Béotie ; d'A rgus , qui fonda Argos; d’Amyclas /-.qui fonda Amicla en^ Laco- nie ; de Genna, qui fonda la ville de "Gênes en Ligurie. Les grecs mêlèrent la fable théhaiîie a la fable méonienne ; tous ce's enfans de deux mères furent confondus; Pélops le grec père de l’une, fut le fils de Tantale méonien ,,père de l’autre. Dans cette confufion de fables évidemment géo- graphiques , il n’v a que la géographe qui puiffe nous guider ; & fi je ne me fuis point trompé dans les explications que j’ai données, &_dans les^ prin- cipes que j’ai pofés , cette clef fervira à expliquer une bonne partie des fables grecques ». La punition de cette orgueiüeufe mère,& la mort de fes enfans font repréfentéès fur un bas-relief de la villa Borghèfe , publié par Winckelmann { Momum . inediti 3 n°. 89). Sur un bas-relief, dit Winckelmann ( Pierres de Stofch , ?age 394 , ou 3 e . clajfe , n Q . 339. ) , qui étoit autrefois à Rome , repréfentant Niobé & fes enfans tués par Apollon & Diane, on voyoit la mère avec un de fes fils qui fé jettoit dans fon fera. On en trouve le deffin dans le cabinet du cardinal Alex. Albani. On voit au palais Ronlinini à Rome un bas- reîief repréfentant un guerrier couvert d'une. cui- raife , la tête nue , élevant fon bouclier & regar- dant le ciel. Il tient de la main droite un jeune bonasse nud & mourant- . L’abbé Guattani, qui l’a N I O publié ( Moman . inedi ti , 1787, décembre.) , croit y reccnnoître : Amphion , mari de dstobe , & un des fils de ces infortunés époux. « On n’eft pas d’accord , dit Winckelmann ( K: fi. de l'Art , liv. 16. ch. 2.), fur l’auteur de la fameufe Niobé , & des figures qui l’accompa- gnent j réunies aujourd’hui dans une falle de la galerie de Florence, autrefois dans le jardin de Médicis à R.ome : les uns l’attribuent à Scopas., les autres à Praxitèle. Une épigramme grecque la donne à ce dernier ftatuaire. Si la Niobé qui s’eft confervée eft la même que celle dont parle Pline , la vraifemblance femble pencher du côté de Scopas, lequel a vécu un temps allez cor.fi- dérable* avant Praxitèle. Il eft certain que la fim- pliciré de la draperie des fii.es de Niobé , eft une induction en faveur d’un temps antérieur. Mais fi l’on aimoit mieux luppofer, que cet ouvrage eft une copie des ttarues de Scopas, attendu que Rome nous cffreîa répétition de plufieurs figures ces enfans de Niobé, on aura eu foin d’imiter ex- actement le ftyle de l’original, & dans ce cas-ià, mon opinion eft auffi recevable que dans le pre- mier. Nous favoris d’ailleurs , qu’on voyoit an- ciennement à Rome une Parue de Niobé de la même grandeur. Se vraisemblablement dans la même attitude, ainfi que nous l’apprenons pirle plâtre d’une tête, dont le marbre eft aujourd’hui égaré. Cette tête porte le caractère d’un ftyle poftérieur , applicable au temps de Praxitèle. Les os de l’œil & les fournis, qui font rendus dans la Niobé de marbre par une faillie tranchante, font tenus dans la dernière tête avec un àrron- ! diflement fenfible, comme dans celle du Méléagre au belvédère : ftraragême qui produit p'us de grâ- ces , & dont Praxitèle étoit l’inventeur. Les che- veux y font auffi d’une exécution plus foîgnée, ’ deforte qu’il fe pourroit bien que cette tête de Niobé fût le fragment d’un ouvrage de Praxitèle, dont il eft parlé dans l’épigramme grecque. » « Ce grouppe devrait être compofé , indépen- damment de Niobé & d’Amphion fon époux , de fept fils & de fept filles ; maïs des deux côtés il manque des figures. Il y a grande apparence que les deux fameufes figures, connues feus le nom des lutteurs de la galerie du grand duc deTofcaneà Florence, font deux fils de Niobé; auffi furent-elles regardées comme tels lorsqu’on en fit la découverte, & dans le .temps qu’on n’en avoit pas encore les têtes qui fe trouvèrent en- fuite. Car c’eft sous la dénomination des fils de Niobé, que ces figures fe trouvent indiquées dans ur.e eftampe fort rare de l’année 1557 ; & je con- jecture que, puifque la découverte de ces deux ftatues date du même temps que celle des autres figures du grouppe de Niobé, elles ont été tirées du même endroit comme nous i’attefte auffi Flaminio Vacca, dans fes notices fur les découvertes faites N I O de fon temps. La fable même donne nn nouveau déa-é de vraifemblance a ma conjecture; e e nous apprend que les fils aines furent tues par Apol- lon, lorfquhls s’amufoient à raire des courtes de chevaux dans une plaine, & que les plus jeunes périrent au moment qu’ils s’exerçoient a ia lutte. L'art confirme autlî cette opinion par la reliem- b'ance du ftyle & de l’économie de la manœuvre, avec les autres figures de A zobe. Ce qui prouve encore, que ces deux figures ns fa Broient etre des lutteu's des jeux publics, c’eft la forme ne leurs oreilles qui ne font pas faites comme ceues des pancratiaftes; d’ailleurs les lutteurs oiü.nai- res , ou les pancratiaftes, avoient coutume de le terrafîer, tandis que les athlètes de Florence com- battent Sc luttent debout. On peut appeler ces fils de K Lobé , un fymplegma, c ell- à-dire, un groupoe de lutteurs qui s’entrelacent ; c eft ainii eue ‘Pline nomme deux fameux grouppes de deux lutteurs, l’un de Céphiffodore , dont ^ dit Ç u . e les mains paroifioient entrer plutôt dans la cnair que dans le marbre, Sc l’autre d Fléüodore, Sc repréfentoit la lutte de Pan & d Olympus. Mais on ne peut pas donner cette dénomination a deux figures placées l une à côté de^l autre, comme Gori le crut. Le chcVa! qui e.xnte encore appartient à un des fils aînés : celui qui 1 a reftaure s'eft attaché à rendre la pouffiere que l'anima! fait lever en galoppant fur la pierre qui lui fen d’appui. La figure d’un homme âgé, ajuftée d un habillement étranger , eft celte du pédagogue , ou du gouverneur des enfans : c’eft ainfi que font vêtus deux figures femblables fur un bas-reue. de la Villa Bo.ghefe, qui repréfente la même fable , & que j’ai publié dans mes monumens de l’antiquité. Cet habillement défigne des domef- tiques & des efcLves étrangers, parmi Lfquels on choififfoit ceux qui étaient deftinés à avoir- l’infpeétion fur les enfans. i el étoit Zopyre, que Periclèsmir auprès d'Alcibiade. » « Dans les ru'nes des anciens jardins de Sallufte à Rome, on avoir trouvé quelques figures de ronde boife qui repréfentoient pareillement la fable de NLobé. Pietro Ligorio, qui rapporte cette anecdote dans Tes manufciits de la bibliothèque du Vatican , allure que ces figures étoient d'un beau travail. Un bas-relief, confervé dans la ga- lerie du coirte de Pembrock, à Wi'tôn en An- gleterre , offre le même fujer. Il paroir par le cata- logue de cette galerie, qu’on a voulu apprécier la valeur de cette antique par fen poids : on y re- marque qu’elle cefe près de trois mile livres, poids d’Angleterre. Cette même fable étoit encore exé- cutée en bas relief fur la porte d’ivoire du tem- ple d’Apollon, qu Augufte fit bâtir fur le mont PalatÎD . » « K’obé Sc fes filles, dit Winckelmann, doivent être regardées comme des monumens incontef- KIO 25 1 tables du haut ftyle. Mais les figures de ce fameux grouppe ne portent pas la marque difnnéxive de ce ftyle, cette dureté apparente cui caradfcérfe la Faites antique & qui fixe fon âge. Les principaux traits qui leur font aSàgnés , & qui dénotent le haut ftyle, font d’abord cette notion pour amfi- dire incréée de la beauté, ènfuite cette ^noble fimplicité , foit dans les airs de tête , foit dans les contours, foit dans la draperie, foit dans l’exécu- tion. Cette beauté eft comme une idée qui nai- troit fans le concours des feus dans un efpnt fu- périeur, dans une heureufe imagination qui aurcic la force de s'élancer intuitivement jufques à la beauté divine : elle brille par une fi grande fim- plicité de formes & de contours , que loin de pa- raître avoir été enfantée avec effort, elle femble avoir été conçue comme une peniée , & produite par un foufffe. C’eft ainfi que la main facile du grand Raphaël, prompte à exécuter les concep- tions de fon efprit , formoit d’un feui trait le plus beau contour d’une tête de vierge , & le fixoïc de maniéré qu’il n’y avoit rien à corriger pour l’exécution. « «Les anciens, dit Winckelmann, exprimèrent fur leurs monumens la douleur avec dignité, & fans grimace ni contorfion. Les groupes du Laoo- coon & de Niobé , fervent de preuve. L’un nous offre cependant l’image de la mort , & 1 autre le tableau de la douleur Sc des fouffrances pouffes à leur comble. » « Les filles de Niobé , contre lesquelles Diane a dirigé fes Sèches meurtrières , font repréfentées dans cette anxiété indicible, dans cet engourdif- fement des fens , que l’on éprouve par^ la pre- fence inévitable de la mort , qui ravit à l’ame juf- qu’à la faculté de penfer. La fable nous donne une image de cette ftupeur, de cette privation de tout fer, riment , dans la métamorphofe de Niobé, en rocher : d’après cela Efchyle, dans la tragédie de Niobé, la fait paraître gardant un profond filence. Une pareille firuation, qui fufpend le fentiment & la réflexion, & qui reffemble prefçu’à l’mdif- férenee^ nVitcre point ies traits de 13. pli.fionom-c» par conséquent, le favantartifte pouvoir imprimer à fes figurés la plus haute beauté , amfi qu’il l’a fait. Au ifi Niobé Sc fes filles font, Sc feront toujours les modèles du vrai beau. » Niobé , fille de Phoronée , a été, dit Homère,' la première morteLe aimee de Jupiter, comme A-cmène fut la derniers- L amour ce Jupiter pour’ Niobé donna naiffance à Argus {Paufan. Corinth. )• NIORD éteit dans la mythologie d neuoles du Nord ie d eu qui ppéfiioit * £ . r • Ipc VPT des anciens lit aux mers & aux lacs ; il étoit le nv-itre des vents , & _ ap- paifoit les eaux Sc te feu. Il cemeurou, fusant r U o ij 29 2 N I S les celtes dans un lieu appelle noetun. On I’hjvo- quoit pour rendre heureufe la navigation , la chafTe & la pêche , & pour obtenir ries tréfors. Comme Niord préfidoit au plus perfide des éié- tnens » les celtes ne croyoient point qui! fût de la véritable race de leurs grands dieux, qui defcen- doient d’Odin. Les gaulois connoifibient cette même divinité fous le nom de Neztk , & Mailet nolfs apprend que dans le lac de Genève il fe trouve un rocher qui lui étoit coniacré , & qui porte encore le nom de Neiton ( Edda des ir- landais. ). K1IPHATE. Voyez Caucase. N I S Au refis , le nom ni fan étoit inconnu avant la captivité de Babylone , & ; s - ::s font fervis que depuis le temps d’Efdras dire , depuis qu’ils furent retournés d= i ? r-'*' dée en Judée. Le rabbin Ella Levi croitVue c’ï un mot chaldaïque ou perfan. ^ NISIBE , dans la Méfopotamie. CEII. KOAQ, NE2IBI. Septimia Colonie Vifil- Cette colonie romaine a fait frapper d d ailles grecques en l'honneur de Juba Pan], j- S A? e ' Sévère , de Gordien-Pie , de Philippe père tacille, de Tranquilline, de DéceL “0- NIQUISCIVIT , nom d’une centurie établie par Servius Tullius, dans laquelle fe rangeoient, pour donner leur fulfrage , ceux des citoyens qui F.e l’a voient pas donné dans la leur. Son nom dé- fignoit l’ignorance où l’on étoit du nombre & des individus de cette centurie : Niquificivit ou ni fi quis fcivit * dit Feftus. NISIROS , île de l’Afie - Mineure cm f formée du corps du géant Polybotès. Foyer pdf lybotès. Cherchez fes médailles à Nisyros NISMES. Pour connoître fon fondateur & r es - médailles, voyez les articles Crocodile & Nemausus. NIRÉE, fils de la nymphe Aglaïa & du roi Canopus. Nirée étoit le plus beau de tous les grecs qui aiièrent à Troye, excepté Achille , dit Ho- mère. Il conduifit fur trois vaififeaux les troupes de l’île de Symé , ou fon père régnoit. Cette île eft entre celle de Rhodes Se celle de Gnide. NISA, nourrice de Bacchus fe voyoit, dit Athénée, fur un char particulier, dans la magni- fique pompe de Ptolémée Philadelphe, roi d’E- gypte , dans laquelle Bacchus étoit repréfenté avec toute fa troupe. Ni s A , en Sicile. Les médailles autonomes de ce peuple font : O. en or. O. en argent. RRRR. en bronze. NISAN ; Ce mot veut dire êtendart , mois des hébreux qui répond à une partie de notre mois de mars & à une partie d’avril , félon le cours de la mne. Aujourd'hui les juifs commencent le mois Nifah au feptième avril. C’étoir le premier mois de leur année facrée à leur fortie d’Egypte. « Ce « mois vous fera le premier des mois; ce fera M P?*L r v ° us !e P/emier mois de l’année ( Exod. Je feptième de leur année civile. Moife I appelle abib. On faifoit la Pâque l e quatorzième jour de ce mois; le feizième, on ofïroit la gerbe des épis d’orge ; le vingt-fix , on commençoit les prières pour demander les pluies du primeras ; & le vingt-neuf, on célébroit la snemorre delà chute des murailles de Jéricho Ni fines a vu renouveller dans ce fiècle la f a - vante & ingénieufe opération par laquelle Adrien Auzout, de l’académie des fciences de Paris" avoir dans le fiècle dernier rétabli finfeription de l’arc de Sévère , placé au bas du Capitole. Les lettres de bronze de cette infeription a soient été arrachées ; & Auzout les devina toutes les par les trous qui en avoient autrefois reçu les tenons. Le bâtiment que les habifans de Ni fines ap- pellent la maifion quarrée , efi un édifice des ro- mains qui forme la plus belle des antiquités ce cette ville & la plus confervée. Le rapportée con- venance de toutes les parties de l’édifice , la pro- portion des colonnes, la délicateffe des chapiteaux & des ornemens le font admirer des perfonnes de goût. Le periftyle qui y donne entrée préfente une façade ornée de fix colonnes d’ordre corinthien, dont 1 entablement & la corniche rampante du fronton font décorés de tout ce que i’architeéhire a de plus recherché. La frife de cette façade eft lifle ; elle n’a point de bas-relief ni aucun de ces ornemens aux autres côtés ; de petits trous qui femblent mis au hafard , la percent dans toute fon étendue , & ces mêmes trous fe remarquent en- core fur une partie de Parchiteéture. La forme de l’édifice lui a fait donner le nom qu’il porte ; c’eft un quarré long ifolé. La tradition ne nous a point tranfmis fon nom primitif; de-ià naiffent les doutes & les conjectures des favans qui en ont parlé; mais ce qu’on en a dit a plutôt fervî à le faire méconnoître , qu’à nous fournir des éelaircifïemens fur fon Véritable ufage. C’e- toit , prétendoit-on , un capitole , une maifcfl N î S confulaiie , un prétoire , un palais pour rendre la juftice , ur.e baliiique * un temple confaeré à Ha- drien. Enfin Séguier, dans une lavante Dijfertenion , imprimée à Paris en 1759 , in. S°, a détruit toutes ces faulTes idées , & a rendu à ce magn fique édi- fice Ton ancien nom ( le nom primitif qu'il portoit il y a plus de dix-fepr f.èc’es ;. I! a plus fait ; il a prouvé quel étoit le véritable ufage de la maifon quarrée. Elle paffoit pour un temple auprès de ceux qui jugeaient fans prévention ; efe en a la forme & l'ordonnance 5 mais il n'étoit pas facile de fe dé- cider fur la divinité ou fur le héros qui y étoit vé- néré. Il ne para (Toit aucun veftige de l'inferiptiorr qui pouvoir Pindiquer ; l'on étoit perfuadé que , s’il y en avoit eu , les révolutions des temps 8e les barbares qui les ont occalicnnées , l'avoient fait difpaioitre, & en avoient effacé jufqu'à la moindre trace- Malgré ces préventions * il y eut au commen- cement du fiècie dernier un homme qui , par la fupérioiité de fon génie 3 e la pénétration de fon efprit , entrevit des traces de l'ancienne inferip- tion dans les trous qui reftent à la façade. C'eft le favant Peirefc qui , au moyen de femblables in- dices , avoit deviné à Affife l'infeription d'un temple dédié à Jupiter , & à Paris 1 s nom grec d'un ouvrier 3 atcaché par de petites pointes à une améthyfte où il ne reftoit que l’empreinte des trous. G affendi 3 l'écrivain de fa vie, rapporte qu'il fe fiattoit de pouvoir interpréter de même la fuite des trous de la bafilique de iïifmes , qu’on nomme la maifon quarrée , auflî-tôt qu’il en auroit une copie exaéte. Voici Ses paroles de Gafftndi 1 Sic fe interpretatum dixit for aminci quidam qui vi- jebantur Ajjifii in antiquo nefeio quo tempLo. Ciim enim nemo dicere pejfet ecquid ilia fignificarent 3 di- vinavit ipfe inferiptionem effe , feu dedicationem factum IOVI. OPT. MAX. idque demonftravii per lineas forarràna connecientes. Sic fperavit fe in- terpretaturum feriem quamdam foraminum nemau- fenfis bafilia , quam quadratam domum vocant 3 ubi eciypum obtinuijfet . Il y a grande apparence que Peirefc n’eut point cette copie exaéte ; car il ne faut pas douter qu'ii n'eût réuifi à la déchiffrer. 11 étoit naturel de penfer que c'étoient les reftes d’une infeription , & que ce temple avoit cela de commun avec quantité d'autres où l’infeription fe voit encore. C'étoit la coutume du fiècie d’Augulle de fe fervir de lettres de bronze pour les inferiptions des temples Se des autres édifices <1 une grande magnificence. Le temple de Jupiter tonnant, qu'on attribue à cet empereur, en avait une ; l'arc de Sufe élevé à fon honneur par M. Jul. Cotius, commandant des nations alpines , en étoit auffi décoré. Dans les fiècks fuivans , 8e jufqu'au temps de Conltaniin 3 oh c#nferva fe même ufage. Les arcs de i :tus , de Seprîme Sévère, eurent ! infeription entière ce meta! ; au lieu que celui de Conftantm n'en eut que les glorieux titres de FUNDATORI QV 1 ETIS & de UBERATORI \ RBIS , fous le paffage du grand arc. Mais , fans aller chercher des exemples fi loin , "pus pouvons produire les refies d'un bel édifice , qu'en a découvert depuis quelques années aux environs de la fontaine de Nifnes , où l’infeription étoit en bronze. Chaque lettre etoit d un aiiez grand relief pour relTortir au- delà du mur. De petits tenons ou crampons déberdoienr par derrière au-delà des jambages de chacune pour les fixer &: les tenir attachées aux trous où elles dévoient être fcellées. C'tft l'idée qu'on doit s'en faire, & ne pas fuppofer qu’il y avoit à la frife une longue planche de bronze , fur laquelle on avoit gravé l'infeription , enforte que les trous qui reftent ne foient que ceux des cram- pons qui la retenaient. Ces fuppofitiens arbitraires ne font pas con- formes aux uiages des romains. Quelle grâce au- raient eu ces lettres ? Lorfque le bronze étoit terni, on n’auroit pu les lire que de près 8e avec peine. On n’épargnoit pas ié bronze pour orner les temples.. Sans parler ici des fiatues des dieux & des trophées qu'on plaçoit au faîte des bâti- mens , dont le métal augmentoit leclat 8e la ri- chelîe , l'on fait que l’cn s’en fervir pour les portes de ces temples & les chapiteaux des co- lonnes. On fait que l’arc de Conftantin à Rome, & celui de Trajan à Ancône, en étaient ornés. Rien n'égaloit la grandeur & la magnificence de ces maîtres du monde. Les provinces'les plus éloi- gnées fe piquaient d’être les émules de Rome j les princes fecondoient toujours leurs defirs. • La méthode que l’ouvrier fuivit pour attacher les lettres à la frife du temple de Nifnes , n’a pas été fouvent pratiquée par les romains. Aux autres édifices , les lettres à demi-gravées dans la pierre y étoient retenues dans un petit canal ménagé au- deffous. Ici il n'y en avoit point ; elles pofoient à plat fur le mur où elles étoient fcellées en plomb. Quoique la première méthode fût plus sûre que l’autre , on a cependant enlevé un grand nombre de ces lettres dans les temps où l’empire a fou- vent changé de maître , & où les barbares fe fai- foient une gloire de détruire les plus beaux édi- fices des romains. Mais du moins alors, quoiqu'on les eût arrachées , ou qu’elles fuffer.t tombées d’eiles-mêmes, le canal qui reftoit en confervoic la trace, & l’on en a toujours pu lire les inferip- tions. A K if mes , dès que les caractères ont dif- paru , il n'eft refté qu'une multitude de trous , dont l'application a paru très-incertaine 8e la combinaifon encore plus difficile. Il n'y a pas lieu de douter que depuis le renou- vellement «es letties , & fur - tou: après que - *$4 N I S GafTendi eut" fait connoître qu'au moyen des trous on Dourrou deviner l’infcnption ,il ny ait eu quantité d'habiles gens qui ont tenté de faire pour celle-ci ce que Peirefc fit pour celle d’Affife. Es fe feront rebutés apparemment par la quantité de trous mutilés, qui font des méprifes raanifeftes des ouvriers, inexactitude qu’on ne devoir pas même foupconner chez les romains. La différente ma- nière de cramponner les lettres , qui n’a pas tou- jours été confiante, & qui dépendoit des ou- vriers, eli une autre difficulté qui dérange les idées qu’on s’en eft fait fur d’autres bâtr.nens,& qui devient encore plus embarraffante , îorfcu’à la même infcription on a fuivi , «omme dans celle- ci, des arrangemens différetts pour les mêmes lettres ; méprifes , fi l’on doit les appeüer ainfî , dont il n’efi aifé de s’appercevoir qu’après la dé- couverte de l’infcription. M. l’abbé Barthelemi étant à Rome l'an I7f 7 , examina l’infcription de l’arc de Sévère , & refti- tua , par le moyen des trous , les mots de cette infcriotion quf/concernoient Géta , effacés par l’ordre de Garacalla. Il engagea Séguier à faire les mêmes tentatives fur i’infcription ce la maifon quarrée. Séguier le fit & découvrit ( Voyez fa Divination. ) , à n’en pouvoir douter , qu’il y avoît anciennement fur la façade de ce temple l’infcription fuivante , favoir à la première ligne fur la frife : C. CAESARI- AUGUSTE 'F. COS. L. CAESARI. AUGUSTE F. COS. DE- SIGNAT.O. & à la fécondé ligne fur l’archi- trave : PRINCIPIBVS. IVVENTVT1S. Cette infc : "-'on appartenoit aux fils adoptifs d’Augufté j Sc tout ce que les anciens mo- ntv .gs nous apprennent de c:s princes, nous confirmé d’une manière authentique les titres Si N I S les qaalite's qu'ils portent dans l’ fcription de Nifmes. II ne faut pas s'étonner que l’on a : t pouffé ! a flatterie jufcu’à é ever aux fils d’Auguîle . temple de leur vivant , puifque leur père en avoir pi a . fleurs ; ainfi des enfans qu’il aimoit tencrenient ( fes héritiers préfomptifs ) dévoient partager avec lui les mêmes honneurs. Enfin l’édifice de Nifmes fervoit à cette ville de moyen pour faire la cour à Augufte , en honorant la mémoire de deux princes fi chers à l’empereur , & enlevés à la fleur de leurs ans. Séguier parle enfuite du bronze , des crampons ou tenons des lettres , de la façon de les fceüer-. en plomb , de l’impreffion que le métal a laiffée en certains endroits du mur, des trous qa’on a faits pour l’attacher ; détails dans lefquels nous ne pouvons entrer ici , mais qui font connaître que l’auteur a. étendu fes recherches a tout ce qui pouvoit le mener à la vraie connoiflance de l’inf- cription. H finit fa Dijfertntion en obfervant que, malgré la magnificence du bâtiment de Nifmes , les carac- tères "de Finfcfption n’ont point cette élégance 8c cette belle proportion que l’on remarque dans ceux d’un âge qui fuccéda bientôt à celui-ci * quoique les médailles de ce temps en offre de meilleur goût. ( D. J. ) On trouvera à la page ci-contre un Alphabet de trous ou de crampons , extrait de l’infcription de l’arc de Sévère. 11 n’y manque que H , Z & K , lettres peu ufîtées chez les romains. On y voit la lettre I représentée de deux manières ; le premier I montre les trous des crampons , le fécond I eft la lettre même de bronze. Le point fe voit après les lettres, au milieu de la dernière ligne. 2$ S alphabet DES lettres DE BRONZE. employées dan Avec l’indication des N. B. L’arrangement de S LES INSCRIPTIONS AN TI QUJtS , TROUS DANS LES MURS } QUI RECE VOIENT LES CRAMPONS. ces trous a fait reftiruer plufieurs infcriptions antiques. 2 $$ N I X NlSO. (Ab). Murateri (921. J. Thés. ) , rapporte les relies de I’infcription fuivante, gravée en l'honneur de l’affranchi d’une impératrice, qui était chargé du foin de fon oifeau appelle Ni fus , en italien Fagiano : M N E S. ATTALI U G U S T A £. L. L. T A. AB. N I S O. NISO, une des cinquante Nereïdes. JNISUS, frère d’Egée, régnoit à Mégare, ville voifine d’Athènes , lorfcue Minos pour venger la mort de fon fils Androgée , vint rava- ger l’Attique , & aftîéger Mégare. Le fort de ce prince dépendoit , dit la fable d’un cheveu ronge qui étoit mêlé dans fa chevelure: Sylla la fille, ailo.it fouvent fur une tour de la ville, dont Apollon avoir rendu les pierres harmo- nseufes-, pour fe donner le platfîr d’en entendre les fons. De là, elle vit Minos, dont elle de- vint amoureufe. Elle coupa le fatal cheveu de Nifiis , tandis qu’il dormoit, & le porta à l’objet de fon amour. Minos eue horreur d’u n e aétion fi noire, & profitant de la trahifon, fit chaffer de fa préfence cette perfide princeffe. De défefpoir elle voulut fe jetter dans la mer, mais elle fe fentit fufpendue en l’air, les dieux l’avoient déjà changée en alouette. Ni fus fon pète qui avoir aufît été métamorphofé en épervier , l’avant ap- perçue du milieu des airs, fondit fur elle, & la déchira à coups de bec. ( Ovid. Metam. lib. VI IL) . NISUS , fils d’Hirtaeus , fort! du mont Ida , es Phrygie , fuivit Enée en Italie. Son amitié pour le jeune Euriale qu'il voulut fauver, en fe livrant à la mort pour lui, eft célébrée dans Virgile. ( Voyei Eoryale , IX e liv. de L'En, ). NISYROS, île de l'Afie. ni. & niet. Les médailles autonomes de cette île font : RR. en bronze. O. en or. O. en argent. Leur type ordinaire eft un dauphin. NITRE des anciens , V. Natron. Il entroit dans les préparations de là toilette des romaines. Ovide ( De Medic. fac. n. 73. ) dit: Nec certifia tibi t nec nitri fpuma rubentis Défît NIXES. \ , .. NIXI, NIXIl. f ies dieux Nexes, prefïdoient i Rome aux accouchemeni , & les femmes les N O B invoqueient dans les douleurs de l’enfantement heftus oit eu on voyoïtau Capitole, devant ! a c ha' pelle de Minerve , trois fiâmes agenouillées' & dans la pofture d'accoucheufesC Ces fiàtues avoient été apportées de Syrie, après la défa : *« d’Antiochus par les romains. . Le nom de Nixil vient du verbe niti , n - tor nixus fum , accoucher. ’ N OBILES , nobles. On appe’loit alnfî à Rome ceux qui pouvoient montrer une longue fuite de portraits de leurs aïeux ; car le droit des images n’étoit autre chofe que le droit de la mb!efTe" 6 & l’un fe prend fouvent pour l’autre. Ainfî ce n’étoit pas la naiffance qui donno t la noblefïè , mais les charges qui , en procurant le droit des images", rendoient- conféquemment nobles ceux qui” les pofiedoienr. D’abord il n’y eut de nobles eue les patriciens, parce qu’i’s furent les feuis revêtus des charges qui donr.o ent la r.obleffe ; mais ils firent depuis un corps à. part ; 8e on appella nobles ceux qui , fins être des plus anciennes maifons de Rome, avoient exercé ptr eux-mêmes, ou par leurs ancêtres , quelques charges curule». Les premiers d’une famille qui y parvenoiert, étoient appellés novi homines , hommes nouveaux , comme étant ceux qui cpmmerçoient la nobhffe de leurs familles. C'eft le- reproche que Cat 'ira fit à Ci- céron, îorfqu’il fut préféré pour le confulat, parce qu'efteéhvement il étoit le premier noble de fa famille. NOBILIOR , furnom de la famille Fvzrix. NOBILISSIME , titre de la plus grande dif- tinéfcori fous les empereurs. Il donnoit à celui qui en étoit honoré ( Zcfim. 2. ) les plus grandes pré- rogatives, & fur-tout le droit de porter la rabe de pourpre ornée d’une bordure d’or. Confiance releva encore de beaucoup cette dignité, en or- donnant par une loi que les nobilifiîmes feroient affis avancées préfets du prétoire. NOBILIS. CAES. \ ... . , NOBILISSIMUS , f <3^hfication des aines des Céfars ou des empereurs. Il eft à préfumer que Léunclavius fe trompa , lorfqu’il dit que les feuis puînés de l’empereur: furent qualifiés du titre de nobiliftmi Cs.fa.res , puifque cette qualité fe trouve feulement attribuée par les empereurs à leurs aî- nés , aînfi qu’il refaite des médailles & des inf- criptiops antiques. Le premier des enfans d’em- pereur qui porte ce titre fur les médailles , eft M. Julius Phifippus , fus unique de l’empereur Philippe , & aiïocié à l’empire avec lui ; enfuite Décius , avec fes deux fils, Etrufcus & Numé- rianus ; enfin Carus , avec Carinus 8e Numérianus fes enfans , partent indifféremment ce titre fat leurs médariies. Er. général , le nom de Céfar étoit N O C étoit donné à un prince qui , Qns être parvenu à l'empire , y é:oi: deftire. Cette prétention lui fo t prendre dns quelques unes de fes medun.es le titse de r.obUifrr.ns Cefiar & à'Auguftus , par le droit aa’ii avott à l’emp re. Biron: us en c'te tire cjuî donne !x quiiitc ti- tiod 1 ifiv.'Tiz xj fa s ^ de Ciras 3 e:i ces mots : ViSoriofifi-no principïjuven- tutis, M. Aurelio Canna , nobilifuiio Cefiari. Quelques antiquaires font une diftinâîon qui n'eii peut être pis fondée. Iis prétendent que no- bili finie pris adjectivement étoit accordé aux Cé- fars j & marquait une déSgnation à l'emp : re; mais que nobiiij’sm.e pris fabitantivement étoit une dignité inventée par Confiant!"! > qui donnoit le pas après les Ce'fars , 8c le droit de porter^ ia pourpre. ( D. J.) J d Cr ies médailles. Voye[ Eu- NOBi-Ebbc., 5 <î£NiH* NOCES aldobrandines. Vays ç Aldosran- dines. Noces. Voye^ Epoux , Mariage , Scc. NOCTILIES. Voyei Nyctelies. « NOCTULIUS , dieu de la nuit. Il étoit repré- fenté fous h forme d’un jeune homme , vêtu à- peu-près comme Aiys , éteignant fon flambeau , ayant à fes pieds une chouette , qui eft un oifsau nocturne & un des fymboles de la nuit. Muratori ( y 8. 4. ) rapporte une mfeription fur laquelle on lit Noctulio. NODINUS. Voyez Nodotus . NODOTUS , dieu des romains , qu’ils invo- qnoient quand les bleds commençoient à fe nouer. Son nom étoit formé de nodus , nœud. Arnobe ( IV. p. 1 5 1 . ) en fait mention ( Nodotus dicitur deus , qui ad nodos perducit res fuas. ) comme d'une divinité qui conduifoit les entre- prifes à leur fin. S. Augufiin ( De Civit. 4. 8. ) en paris dans le fens où nous l’avons défini : Prefecerunt gerâculis , ncdifque culmorum deum A odotum. NODUS ia acie , et que nous appelions le gros de £ armée : Nodus preprie eft des fa peaitum muL- titudo , fient turma equitum ( Ifidor. IX. 3. ). Nodus toge , le meme qu 'umbo & umbilicus. Voyez ces mots & Toge. ^ I^ODUTERENSIS dea , divinité qui préfidoit à Tact on de battre ou fouler les bleds. Arnobe Antiquités , Tome 1 V. N O I 597 ( Lier. 4. ) en fait feu! mention : Que p%:ft f-u- gions terer.dis , Nodetcrenfis. NCEUD gordien. Veye- Gordien. NOIR, couleur , ater color. Voyez Ater. Noir - ANTIQUE , en itaien 3 titra anzieo , ma-.bre très noir , fort dur, 8c prenant un t:ès- ; beau poi: Les romains l’appeiiaient luculleum marmor. Pour ccnrroître les ftatues antiques ce ce marbre , voyez ies articles Marbre , Rois captifs. • Obfervons ici en général que les ftatues < ?e marbre noir , ont été plus mutilées que cédés des pierres d'autre couleur , à caufe des idées fuperf- titieufss des prerr.hrs chrétiens , & du rapport du noir avec les d-.mons. NOIRE ( Couleur ) pour Je deuil. V. Deuil. Ajoutcz-y ce qui fuit : « Quant à la couleur des vêtemens de deuil , il eft confiant qu'en général , c hez les grecs , elle étoit noire ou brune. Plutarque dit , dans la vie de Théfée, que ce héros, à fon départ d'A.thènes pour alier combattre le Minotau-e , avoir des voiles noires à fon vaiffeau. On Tait que dans i'en- thoufiafme de fa victoire , Théfée oublia à fon retour de les fupprimer , pour leur fuhftituer les voiks blanches que fon père lui avoir remifes , & que ce vieillard allarmé , croyant que fon nis étoit mort , fe précipita de défefpoir dans la mer, qui depuis a porté fon nom. 1! falloir donc que le noir fut ia couleur du deuil. Plutarque dit encore , dans la vie de Périclès , que ce grand homme re- gardoit ccmme une des chofes dont ii avoir le plus à fe féliciter, l'avantage de n'avoir jamais fait prendre l’habit noir à perfonne ». « Winckslmann, auquel on doit accorder d'au- tant plus de confiance , qu’il peut être cité comme un des plus favar.s hommes qui aient étudie' l'anti- quité , fes monumens 8c Es ni âges , rapporte, d'après Homère, que Théts, plongée dans la t Lite ffe à caufe de la mort de Patrocle , fe couvrit du plus noir de fes vêtemens. Au dix huitième chant de l'Iliade, la mère d'Achille va deminder à Vulcain une armure pour fon fils. « Thét s s'a- *> vance ( Traduction de M. Bitaubé. ) 5 l'époufe « de Vulcain, la cheve’ure ornée, le belle Charis » la voit , court au-devant d'elle ; 8c l'embraf- » Tint : O dédie vénérable 8c chérie , dit-elle , « quelle conjoncture t'amène , fions ce long voile , » dans notre palais « ? Ce long \ ode n'éto t autre chofe que le térifiron , qui étoit d'un riffu fi délié qu'on voyoit au travers ; ildefo-t plus ou moins ample , fuivant le plus ou moins de facu'tés du performage qui s'en couvroit ». ( Ccftum.es de M. Ckéry. ) 2zj?f NOI NOI^ ( Jeu des ). Ovide , eu l’auteuf du poëme de Nuce attribué à Ovide , décrit plu- tieurs jeux de noix. Dans le premier , on affem- bloit trois noix , on en plaçoit une quatrième au-deffus , & bon s’efforçoit de renverfer ces pe- tits châteaux 3 cafiellatas nuces , avec une cin- quième. Le joueur s’approprioit les châteaux qu'il abattoit : Qu.attu.or in nucihus , non ampliùs , aléa tota eft , Ciim tibï fuppojitts additur una tribus . D ans le fécond jeu* chaque joueur plaçoit des r.ojx au-bas d'une table inclinée , & enfuiie il en laiffoit couler une le long de cene tab.e pour toucher !ej lienr.es qu'il reprenoit dans ce cas : Per tabula clivum labi jubet aller & optât , Pangat ut e multis qualibet una fiuam. Dans la troisième , on traçolt un delta A , que l’on putageo't par des Signes tranfverfales -, on plaçoî; un nombre convenu de noix fur chaque trarfvrrfale ou virga , 8e l'on lançoit une noix dans le delta. Le joueur gagnoit toutes les noix placées fur les tranfverfales que fa noix avait par- courues, dans le delta , avant de s'y arrêter- S'il ne s'y arrêt it pas , ii perdoit fon coup t Fit^iuoque de Cretâ , qualem cœlefie figurant Sidus , & in gratis littera quarta gerit. Hac ubi diftincla eft gradibus , qua confiait intus , Quoi tetïgit virgas , tôt rapit Me nuces. Dans le quatrième jeu de noix , on s'en fervoit pour jouer à pair ou impair. Dans le cinquième enfin , on plaçoit des noix dans un vafe ou dans un trou fait en terre , 8 c l’on jettoit fa noix dans ce vafe ou dans ce trou , pour gagner les noix qui y étoient placées , îorf- qu’on réuffiifoit : ) Vas quoque fkpe cavum , /patio di fiance , locatur , In quod mijfa levi nux cadat una manus. Cette habitude qu'avoient les enfans de joutr avec des noix , avoir fait naître l'ufage des nou- veaux époux qui en jettoient aux enfans de la noce , foit pour leur fournir des jouets , foi- pour . annoncer qu'ils quittoient l'enfance , 8 c deve- noient hommes * en abandonnant les jouets de leur jeune âge. Pendant les jeux des céréales , on diflribuoit aux romains des pois , des noix , &c. Noix ben ( La ) croît en EfpagneL en Arabie , en Ethiopie & dans les Indes. Elle a été connue des grecs, des romains , des arabes , comme il pa- NOM ' roît pat les écrits de Théophrafte.de Diofccr’de; de Pline & de Mefué. Ils l’ont nommée jSaAa,»? (lof s-yî)3( , u-jçcgci/.uïs; } glans agyptia & glans un guentaria. L’huile qu’on en retire par expreffion , oleum balanicum , ne rancit prefque jamais, 8e n’a ni goût ni odeur 5 eile eft très-utile aux parfumeurs pour prendre l’odeur des fleurs , 8e en faire des elfences agréables. Les dames s'en fervent auffi pour adoucir la peau , 8c on la mêle avec du vinaigre 8e du nitre pour guérir les petits boutons , 8e cal- mer les démangeaifons. Horace appelle cette huile balanus : Prejfa tuis lalanus capillis . Jamdudîim apud me eft. « J’ai auffi , dit-il à Mécénas , de l’effence de « ben y que j’ai fait tirer exprès pour parfumer » vos cheveux =■. Les parfumeurs romains fa- voient très - bien exprimer de cette noix une forte d’huile qui faifoit un parfum exquis ; mais la plus eftimée, au rappcit de Pline, venait àtPétra, aujourd’hui Grac , ville d’Arabie. Mé- cénas étoit l’homme du monde qui aimoit le plus les parfums , & qui y faifoit le plus de dépenfe ; c’eft fur ce foin qu'il avoît de fe parfumer, qu’eft fondé le lion mot d'Augufte qui , pour dépeindre le caraftère du ftyle de fon favori , l’appelloit ftoçZêçtfcu; y ajufté comme fies cheveux. ( D. J. } NOLA , en Campanie, nîîaaiun. Les médailles autonomes de cette ville font: RRR. en argent. O. en bronze. O. en or. Leur type ordinaire eft le boeuf à tête humaine. NOLLE faBum ejfe ( Terent. Adelph. 1. l8. Plaut.Amphytr. 3.2.6.) formule d’exeufes que fou faifoit à quelqu’un cu’on avoir infulté, & ce com- pliment fatisfaifoit l’infufté. Ceux qui , après avoir _ reçu un outrage , n’exîgeoient pas cette fatis- faâion , paffoient pour des lâches qui n’ofoient pas demander vengeance, eu pour des criminels qui ne trouvoient plus de reifources dans les loix. NOM. Voye^ Noms. NOMADES, nom générique donné à divers peuples qui n’avoîent point de demeure fixe^, Sc qui en changement perpétuellement pour cher- cher de nouveaux pâturages. Ainfi ce mot ne de- ligne pas un peuple particulier , mais le genre ce vie ds ce peuple ; c'eit ce qui fait que les’ anciens écrivains parlent de nomades arabes, numides, fcythes,&c. Il eft probable que ces peuples furent j ainfi appelles à permutandis pabulis , à cauk qu as NOM N O M changecier.t de pâturages , en grec *v<*. A ia vé- rité .dans r édition de P.ine faire à Parme, on lit a permatandzs papilionibus , & ce.ie .eçon i^o.c fupportable ; car on appA'-oir ancenneme..t P a V 1 ^ liones des tentes pour fe loger a la campagne & - guerre; & c’elt de-làque les François outrait leur mot pavillon. Nomades arabes. Après les déferts palmy- réens , dit Pline ( L. VI e. 58. ) 3 fuivent du cote de l’Orient les nomades arabes , & ils s étendent du coté du Midi jufqu'au de la du lac AfphaUce. Nomades numides. Les numides^ furent ap- pellés nomades par les grecs, félon Pline (L. V. c. 5. ). Polybe place dans la Numidie les nomades maflyles & les nomades mafcaTyliens- On ne peut dbnc nier que dans l’Afrique & même dans la Nu- midie , il n’y eût des nomades , c’eft-à-dire , des peuples qui changeoient de lieu à mefure que les pâturages venoient à leur manquer; mais 1] ne feroit pas aifé de décider lî le nom de Numidie a une origine grecque ; il ell à croire qu un pays barbare a eu un nom barbare. Nomades feythes. Pline ( L. IV. c. 1 1. ) les place à la gauche de la mer Cafpjenne , & dit-que le fleuve Panticapes les féparoit des géorgiens. Strabon ajoute qu’ils habitoient fur des chariots. (£>./•) NOMARQUE , nom qu’on donnoit dans l’an- tiquité au gouverneur ou commandant d’un nome. L’Egypte étoit divifée autrefois en différentes ré- gions ou quartiers qu’on appelloit nomes , du grec wteos , prenant ce mot pour lignifier divifion. L’of- ficier à qui le roi donnoit le gouvernement d’un de ces nomes ou nomos ^ toit appellé nomarque , du grec voMor & de commandement. NOMBRE D’OR- Voyei Cycle lunaire & Calendrier lunaire. NOMBRES grecs gravés fur les médailles , avec leur explication : A. marque *• B » 2. r r 3. A - 4. E f- b-Ç 6 - Z 7. H 8. © 9. I 10. '2jî fC . — A ft . N. . O . n . q 90* p 100. T . . . -i y, . <ï> X * Si Nombres des romains. Il fe paflfa près de trois fiècles à Rome , fans que l’art du calcul fût connu, & le clou d’airain que l’on attachoit tous les ans à la mura l e du temple de Jupiter au Capitole , le jour des ides de feptembre , c’eft-à-dire, le treizième, avoit été originairement inventé pour fuppléer à l’ignorance de ce peuple, qui n’avoit qu’à jeteer les yeux fur le nombre de ces clous pour connoître celui des années. Peu à peu , & par le commerce que les romains eurent avec les grecs , ils apprirent la fcience des nombres , &' employèrent comme eux pour les marquer les lettres de leur alphabet qu’ils difpofoient ainfi : I. Un. V. Cinq. X. Dix. L. Cinquante. C. Cent. 10. Cinq cent. CIO. Mille. 100. Cinq mille. CCIOO. Dix mille. 1000. Cinquante mille, „ CCCIOOD. Cent mille. Telles étoient les figures des- nombres des ro- mains avec leur lignification & leur va'eur. Pline remarque qu'ils n’avoient point de nombre au delfus O M 3 co N de cent mille ; nuis, pour compter plus haut , ils mettoicnt deux ou trois fois ie nombre . comme bis , t^r , quater , qnhrquies , decies center.a milita &c- ,• ur quo: i'i Saut obierver i°. qu'il n'y a*‘que cmq figures différentes , qui font les cinq pre- mières , & que toutes les autres font compo.ées de l'I & du C j en force eue le C eft toujours t urne vers l'ï , fort qu'il fott devant ou après ; i°. que toutes les fois qu'il- y a une figure de moindre va- leur devant une. plus haute, eile marque qu’il faut autant rabattre de cette dernière , comme IV , 4 ; XL ^ 40; XC, 90 ; d'où il fu:t qu'il n'y a po;nt de nombre que l'on ne pudTe exprimer par les cinq premières figures. Il faut obferver 3 0 . que dans tous les nombres , les figures vont en croiffant par proportion quintuple, & puis double, en forte que la deuxième vaut cinq fois la première , & la troifième deux fois la deuxième, & ainfi des au- tres. Enfin , on voit que les figures commencent toujours à fe multiplier du côté droit, en forte que tous les C que l’on met de ce côté-là fe comptent pour cinq , comme ceux qui font de l'autre côté fe comptent par dixaiaes , & qu'ainfi l'on peut aifément trouver un nombre quelconque. De tout ee détail il faut conclure que cette manière de compter vient de ce que les hommes ayant d’abord commencé à compter fur leurs doigts , ils ont compté jufqu'à cinq fur une main ; puis y ajoutant l'autre main , iis en ont fait d x qui elt ie double j voilà pourquoi leur progrefuon dms les nombres ell toujours d’un à cinq , puis de cinq à dix. Quant à la manière de compter des anciens , ils fe fervoiert de petites pierres plattes , cahuli , poires & arrondies , & qui leur tenoient lieu de jettons. Ils les piaçotent de la gauche à la droite.'Ps avoient encore une tablette arithmétique fingutière ; c’étoit un cadre long , divifé par plu- fieurs cordes de bronze qui étotent parallèles. Chacune de ces cordes en'îlott une égale quantité de petites boules d'ivoire , ou de bois , ou de bronze , qui étoient mobiles comme nos grains de chapelet. La difpofition de ces boules & le rapport que les inférieures avoient avec les fupé- rieures en marquant des nombres de meme genre en diverfes clafies , fervoient à faire toutes fortes de calculs : c'étoit ce que les romains appeiloient abacus , nom qu'ils avoient pris des grecs. Voye ç Abacvs , Arithmétique & Notes. Les romains n’employoient que cinq lettres pour leur numération ; mais dans les bas fiècles , ceux de barbarie , en y jAgnoit prefque toutes les lettres de l'alphabet. Voye j fur cette addition moderne la lettre E & la lettre D , où cette dif- îinciion eît établie par preuves. - Nombres. On fait que les pythagoriciens appliquèrent les propriétés arithmétiques des nombres aux fciences les plus abftraites & les plus N O M I fèreufes. On va voir en peu de mots fi leur fbîi^ rr.érstoit l’éclat qu'elle a eu dans le monde, & il le titre pompeux de théologie arithmétique que iuî donnoit Nicomaque , lui convient. L’unité n’ayant point de parties, doit moirrs- paller p: ur un nombre , que pour le principe géné- rant' des nombres. Par-là, diloient les çythagorï- ciens, el.e eft devenue comme l'attribut effenttel le car.idtère fubbmt , le fceau même de dieu. On le nomme avec admiration celui qui eft a/z,-‘c'eft. le Lui titre qui lui convient, & qui le diiti; o Ue de tous les autres êtres eut changent fans celle & fans retour. Lorsqu'on veut repréfenter un- royaume flcrüiant & bien policé , on dit qu’un même elprit y règne, qu'une même ame le vivifie, qu'un meme reflort le remue. Le nombre 1 défignoit fuivart Pythagore, îe mauvais principe, & par conféquent le défordre , la conrufion & le changement. La haine qu'on portoit au nombre 2 s’étendoit à tous ceux qui commençoknt par le même chiffe, comme zo,2.co,aoc0, &c. Suivant cette ancienne pré- vention , les romains dédièrent à Piuton le fé- cond mois de l'année > & le fécond ji ur du même mois ils expioient les mânes des morts. Des gens fuperftltieux voulant appuyer cette dosftrine, ont remarqué que le fécond jour des mois avoit été fatal à beaucoup de lieux ’ & de grands hommes, comme fi ces mêmes fatalités n’étoient . pas également arrivées en d’autres jours. Mais le nombre 3 plaifoit extrêmement aux pythagoriciens, qui y treuvoient de fubhmes myftères, dont ils fe vantoient d’avoir feuls la clef; îls appelle ient ce nombre £ harmonie parfaite. Un italien, chanoine de Bergame , s'eft avifé de recueillir les fingularités qui appartiennent à ce nombre ; il y en a de philofophiques , de poétiques , de fabuleufes , de galantes , & même de dé- votes ; c'eft une compilation auffi bifarre que nul affortiei Le nombre 4 étolt en grande vénération chez, les difciples de Pythagore ; ils difoient qu'il renferm.oit toute la religion du ferment, & qu'il rappellent l'idée de Dieu , & de fa puifîance ; infinie dans l’arrangèmentLde l'univers. Janon, qui préfide au mariage , protégeoit félon Pythagore, le nombre 3, parce qu’il eft com- pofé de deux , premier nombre pair, 3 e de trois, premier nombre impair. Or ces deux nombres réunis erfemble pair & impair, font cinq, ce qui eft : un emblème eu une image du mariage. D’ailleurs,- I le nombre cinq eft remarquable, ajoutcJtnt-ils , par un autre endroit, c'eft qu’étant toujours multi- plié par lui même, ejeft-à-dire, cinq par cinq, le produit cent vingt cinq par cinq , ce fécond N O M produlr encore par cinq, &c. il vient toujours Un nombre cinq, à l'endroit du produit. Le nombre 6 , au rapport de Vitruve, dévoie tout fon mérite à l’ufage où étoient les anciens géomètres de dï.ifer toutes leurs figures, même celles c i étoient terminées par des lignes courbes en fix p.rt es égales} & comme l'exactitude du jugement & la rigidité de ia méthode font efien- tiCles à la géométrie, les pythagoriciens , qui eux-mêmes faifoient beaucoup de cas de cette fcience , employèrent le nombre fîx pour carac- térifer la juitice, elle qui marchant toujours d'un pas égal, ne fe laiffe féduire ni par le rang des perfonnes , ni par l’éciat des dignités , ni par l’at- trait ordinairement vainqueur des richeffes. Aucun nombre n'a été fi bien accueilli que le nom- bre- ; les médecins y croyoient découvrir les vicif- iîtudes continuelles de la vie humaine. C'eit de-là qu'i.s formèrent leur année clinuâérique. Fra- Pao’.o , dans fon kiftozre du Concile de Trente , a tourné plaifamment en ridicule tous les avantages prétendus du nombre fep;. Le nombre 8 étoit en vénération chez les py- thagoriciens , parce qu'il dtfignoit, félon eux , la loi naturelle , cette loi primiûve & facrée qui fuppofe tous les hommes égaux. Ils confîdéroient avec crainte le nombre 9, comme défignant la fragilité des fortunes humaines , . prefqu’aufli-tôt renverfées qu'établies. C'eft pour cela qu'ils confeilloient d’éviter tous les nombres où le 9 domine,, & principalement 81 qui eft le produit de neuf multiplié par lui-même. Enfin les difciples de Pythagore regardoient le nombre 10, comme le tableau des merveilles de l’univers, contenant éminemment les prérogatives dés nombres qui le precedent. Pour marquer qu'une chofe furpaffoit de beaucoup une autre, les pytha- goriciens difoient qu’elle étoit dix fois plus grande, dix fois plus admirable. Pour marquer Amplement une belle chofe, ils difoient qu'elle avoit dix dégrés de beauté. D’ailleurs ce nombre paffoitpour un ligne de paix, d’amitié, de bienveillance }.& la raifon qu’en donnoient le» difciples de Pytha- gore, c'eft que deux perfonnes voulant fe lier étroitement , elles fe prennent les mains l'une à l'autre & fe les ferrent , en témoignage d’une union réciproque. Or, difoient ils , deux mains jointes enfemble forment par le moyen des doigts le nombre XO. ( D. J. ). NOME, en g^ec »«,««, en latin nomus , can- ton, province, ou plutôt préfecture. Ce terme étoit employé dans li divifion d’Egypte, que l'on partageoit en plufieurs nome r. U paroît plutôt être de la langue égyptienne que de la langue grecque. K O M 3 ci L J Egypte_, dit Pline , ( L. V ck. 9 ) , eft divifée en prelediures de villes appeîiées nomus. Cyrille d’Alexandrie dit qu'on appelle nomus chez les égyptiens, chaque ville avec fes bourgs 8c vil- lages- Trajan ayant demandé à Pline de quelle pré- fecture , ex quo nomo , étoit fon pariumeur, Pline lu; répondit qu'il était de la perfeélure de Mem- phis, MirÇtrtxri. Le nombre de ces perfec- tures en Egypte, n'étoit réglé, félon les appa- rences que d’après le caprice du fouverain , qui diitribuoit fes états en plus ou moins de préfec- tures, fui van t qu’il le jugeot à propos. Strabon, par exemple, compte neuf préfectures ou nomes dans la Thébaide , Pline deux , & Ptolémée treize. Il en étoit ainfi des autres grandes parties d’Egyp’e. En général, chaque ville un peu confî- dérable formoic un nome avec fon territoire, de chaque nome portoit le nom de fa ville capitale. Nomes de l’Egypte qui ont fait frapper des médailles en l’honneur d’Hadrien avec l'époque de la XI e année de fon règne. Voye p Ptllerin , Vaillant & l’abbé Bellei, dans les mémoires de l’académie des inferiptions, Antæopolis. Apollonofolis. A R A B I A. A. R S I N © I T E S Athribites, Bubastites. B U S I R I T I C U S. Cabasites. Canopicus. C OPTITES. Cynopolites. Diospolis Magna. DlOSP-OtlS Parva. HeRMO POLITES. Hermonthides. Heliopolites. Heracleotes. H e R O O P O L I T E S, Hypseliotes. Leontopolites, Letopolites. L I e Y A. Lycop otites, Mempbites. 3 02 N O M- Me NBESIBSi Menelaites. îl E T E I I T ï S. O N U P H I T E S, OxYRINCHlTEÎ. PANO POLITES. Pelusium. Pharbætites. Phtheneotes. P I N A M U S. Prosopites. S a I T E S. Sebennytes ou SebecnyTes. T A N I T E S. Tentyrites. T H I N I T E S. X O I T E S. Dans M. Pellerin , on trouve encore Batra- > chus avec XIX. No-ME. Tout chant déterminé par des règles qu il n'étoit pas permis d'enfreindre, portcit chez les grecs le nom de nome. Les nomes empruntoient leur dénomination ; ou de certains peuples , nome éolien , nome _ ly- dien ; ou de la nature du rithme, nome orthien, nome daftyüque , nome trochaïque : ou de leurs inventeurs , nome hiéracien, nome palymneftan ; on de leurs fujets , nome pvthien , nome comi- que; ou enfin de leur mode, nome hypatoïje ou grave , nome nétoide ou aigu , &c. Il y'avoit des nomes bipartites qui fe chantoient fur deux modes : il y avoir même un nome appelle tripartite , duquel Sacadas ou Clonas tut l'inven- teur , & qui fe chantoit fur les trois modes , favoir ; le doiien , le phrygien , & le lydien. NO MEN. Quoique ce mot nomen fe trouve employé dam tous les bons auteurs pour tomes fortes d'engagemens par écrit, foie qu'ris poitent intérêt ou non, la jurifprudencé romaine en faifoit une différence , & n’empîoyoit proprement ce terme , que pour lignifier ce que nous appelions un billet ou une promejfe de payer qui n'elt ac- compagnée ni d’intérêt , ni d’ufure. I! y avo ; t des gens qu: l'on nommoit parant ou proxenete. , qui faifoient profeffion de procurer des ciéan- eiers de bonne volonté à ceux qui cherchaient à emprunter de cette forte. Ces billets ne laif- foient pas d'être inferitsfur ces regiâres publics , mais différsns de ceux où l’cn in&iivoit les cbli- N O M gâtions qui portaient intérêt. Ces derniers re- gillres s’appelicient calendaria , parce que les intérêts fe payoient tous les mois, & même le premier, que i'on nommoit le jour des ca- lendes. ( D. J. ). NOMENCLATEUR, nomenclator , en grec ovcf/.aro?.oyos 3 difeur de noms . Le nomenclateur étoit celai qui difoit le nom de chaque citoyen au can- didat, lorfqu'il venait folliciter les fufFrages du peuple pour la charge qu'il défîroit d’obtenir. Il faut favoir que dès que le mag’ftrat avoït permis à un candidat de fe mettre fur les rangs pour quelque emploi , alors le candidat fe ren- doit fur la place en robe blanche lufirée, pour fe faire voir & flatter ie peuple ; cela s'appelloit prenfare honores , parce qu'il ne manquoit pas de prendre les mains de chaque citoyen , & de lui faire mille carefFes; c'efi pourquoi Cicéron nomme les .candidats , les gens les plus polis du monde, officiofam nationem candidatorum. Le candidat courtifoit ainfi le peuple deux ans avant que la charge qu'il défîroit fut vacante. Le jour des comices arrivé , il faifoit fa demande dans les formes ; 8c conduit pas fes amis , il fe plaçoit fur un monticule, appelle collis hortu/orum, vis-à-vis le champ de Mars, afin d'être vu de toute l'îffemblée. Comme c'étoît une marque d'ef- t me de nommer chacun par fon nom en le fa- luant, & que les candidats ne pouvoient pas eux- mêmes favoir le nom de tous les romains qui donnoient leurs fufFrages, ils menoient avec eux des efclaves, qui n'ayant eu d’autre’ occupation toute leur vie que d’apprendre les noms des ci- toyens , les favoient parfaitement , & les difoient à voix baffe aux candidats. Ces efclaves étoient appellés nomenda.teu.rs ; c’eft d'eux qu'Horace parle dans fon épitre 6 . L. I. v. 49: Si fortunatum fpecies & gratia prsjiat , Mercemur fervum qui diôiet nomina , Isvum Qui fodiat latus & cogat trans pondéra dextram Porrigere } hic multum in fabiâ valet , ille velinâ. « Si c'eft le fade 8c le crédit qui peuvent vous rendre heureux , achetez un efclave qui vous ap; prenne les noms de ceux qui fe préfentent, & qui vous tire doucement par le bras, peur vous avertir de tendre la miin à ceux qui paflent, même au mi- lieu des plus grands* embarras, & qui vous dife tout bas : celui-ci difpofe des fufFrages dans la tribu Fabienne, celui là eft tout-puilfant dans la tribu véline ». Difons tout aufiî , puifque nous fommrs fur cette matière. Les candidats , pour mieux réuffir dans leurs entreprifes , aveient outre les nomendateurs , d’autres gens à eux , appellés uif- tributeurs , divifores , qui diftribuoieEt de l'argent N O M N O M 505 à chaque citoyen pour obtenir fa voix. Ils ; aboient encore des hommes inteihgens appelles féquefires ou entremetteurs , en grec u.=. , je garde. NOMENCLATOR cenforius étoit celui qui déféroit aux cenfe-urs les noms 8c les biens des ci- toyens qui n'ailoient pas eux-mêmes porter leur déclaration , félon l'ufage des romains , pour être compris dans le cens. I! y avoit auffi chez les grands des nomenclateurs chargés d'inviter 8c de faire placer les convives. NOMION , chanfon d'amour , chez les grecs , que ia chanceufe Etiphanis compofa en faveur du cruffeur Menalque , dont elie etoit éperdument amours ufe. NOMIQUE. Le mode nomiqite , ou le genre du ftylc mufical qui portait ce nom, étoit confacré chez les grecs à Apollon, dieu des vers 8c des chanfons , & l’on tâchoic d’en rendre les chants brillans , 8c dignes du dieu auquel ils étoient contactés. NOMISMA , monnoie des romains , fous Ccnftantin 8c fes fuccelfeurs. V 0 ye\ Sou d’or. fnrnom de Mercure. Il lui étoit N0MI02) 3 3 donné , ou à caufe des règles de l’éloquence que ce dieu avoit établies , ou parce qu’il étoit le dieu des paileurs (De vàf&ts , Loi , ou de 10p.i1 , pâtu- rages. ). An fiée fut auffi furnommé Nomius. Apollon porta le même nom, depuis qu’il eut gardé les troupeaux d’Admète. Cicéron (Lié. III. de NOMOPHIL ACES , 1 NOMO rhodiens , fculpteurs du PoLYDORE, ) grouppe de Laocoon. Apollonius d’Aithènes , fils de Neftor, fculp- teur du torfe d’Hercule en repos. Apollonius d’Athènes, fils d’Archias , fculp- teur d’une tête de bronze trouvée à Heicu- lanum. Apollonius , Tauriscus , T fculpteurs du taureau Farnèfe. Apollonius dePriene, fcuîpteur de i’aporheofe d’Homère. Menelas , fcuîpteur d’un grcuppe de la viila Ludovifi , appelle improprement Papirius arts fa mire. Qq 3od NOM C S ix on , \ ^Athènes , fculpteurs des Carya- Nicolas , ) , • c - rides , trouvées en 1766 dans .a v:gne Mrozzi , fur la voie Apprenne. Leocharès d’Athènes , fur une bafe de ftatue à ia villa Médicis. Lysippe , non le célèbre Lyfippe de Sycione , fur un Hercule du palais Pitti à Florence. Eutychès de Bithynîe , fculpteur d’un monument fépulchral confervé au Capitole. Glycon d’Athènes , fculpteur de l’Hercule- Farnèfe. ZÉNON , fils d’Attis d’Aphtodifium , fculpteur d’un fénateur de la villa Ludovifi. Dioscoribe de Samos a fait deux mofaïques trouvées à Pcmpeia. Aristéas , \ d’Aphrodifium > fculpteurs des ■Papias, 5 / . _ . , centaures de marbre noir au Capitole. Ménophante , fculpteur d’une copie antique de la Vénus de Troas. Callimaque , fculpteur d’un bas-relief au Ca- pitole. Phidias , ") fculpteurs d’un finge de bafalte Ammonias , y au Capitole. Alsimus , peintre d’un vafe étrufque. Cléomène , fils d’Apollodore , athénien , fauffe infcription qui fe lit fur la bafe de la Vénus de Médicis , bafe qui n’eft point ia bafe antique de la ftatue. Eraton , gravé fur une bafe à la villa Albani. Nous ne faifons point mention des noms d’ar- tiftes étrufques , parce que la lecture en eft douceufe. Les artiftes grecs étoient dans î’ufage de graver leurs noms fur leurs ouvrages , pour les faire paffer à la pofiérîté. Phidias grava le fien au pied de fon Jupiter olympien ( Paufan. lib. VI. )- Le char at- telé de Quatre chevaux de bronze, que Dino- mène , fils d’H^éron , roi de Syracufe , fit conf- truire à la mémoire de fon père , portoit pour inf- cription deux vers qui apprenoîent qu’Onatas avoir fait ce monument ( P au fan. lib. VIII. ). Ce- pendant cet ufage ne fut pas affez confiant pour pouvoir conclure de l’abfence du nom d’unartifte, que des ftatues du premier mérite foient des pro duétions des derniers temps de l’art. Gédoyn ( Hifi. de Phidias , pag. 1 99. ) a cru fe diftinguer de la foule en foutsnant cette opinion ; & Nixon., écrivain anglois, qui avoit cependant, vu Rome, N O M a adopté fans reftricHon cette opinion ( EJfay os a flepïng Cupid. p. 21. ) Pouvoit-on , dit Winc- kelmann , attendre autre chofe de gens qui n’ont vu Rome qu’en fonge, ou qui n’y ont fait, comme il arrive fouvent , qu’un féjour d’un mois. On doit examiner avec autant de foin les noms des artiftes gravés fur les monumens , que ceux qui font gravés fur les pierres ; car on en a fon- vent ajouté , non-feulement depuis la renaifiance des lettres & des arts , mais encore du temps d’Augufte même , comme nous l’apprend fon af- franchi , Phèdre le fabulifte ( Fabul. lib, V. prol. 1. ) : Ut quidam artifices ncfiro faciunt f&culo , Qui pretium operibus majus inveniunt , ncv? Si marmori adfcripferunt Praxitelem fuo , Myronem argento. Plus vetuftis nam favet lnvidia mordax , quant bonis prsfentibus. Il faut obferver encore que Dicn Chryfofiôme reprochoit aux grecs de fon temps ( fous le règne de Trajan ) de mettre des infcriptions modernes à d’anciennes ftatues , ce qui pouvoit s’étendre juf- qu’aux noms des artiftes. Il dit que ces grecs vou- lant honorer quelqu’un , lui décernoient une fta- tue ; mais qu’au lieu d’en faire fculpter une , ils en choififibient une parmi celles que leurs ancêtres avoient déjà consacrées à quelque héros ou ma- giftrat , ou athlète , & leur mettoient des inf- criptions qui annonçoient leur nouvel emploi , fans faire aucune mention du premier. Nous ajouterons que les mauvais fculpteurs des derniers temps de l'art affectaient conftamment de placer avec emphafe leurs noms fur des ouvrages qui ne méritent aucune attention pour le travail. Quelques urnes fépulchrales , ornées de bas-re- liefs , en offrent des exemples. Dans l’enfance de l’art, on gravoit le nom de l’artifte fur la ftatue même , & le plus fouvent fur la cuifie; plufieurs ftatues étrufques en font foi. Par la fuite , d’habiles fculpteurs confervèrent cet ufage. Cicéron le dit de Myron ( Verr. IV. 43. } : Signum Apollïnïs pulckerrimum'ciqus in farine lue- rulis minutis argenteis nomen Myronis erat ir.y criptum. Noms des divinités. Nous ne connoifions les égyptiens que par les écrits des grecs , & ^ceux-ci ont traduit dans leur langue par des équivalens te, s quels les noms des divinités égyptiennes ; ce c-ri les rend très-difficiles à reconncître. Sens les ftto- lémées , la langue grecque s’établit en Egypte , & l’ancienne langue égyptienne , dont la range* copte eft un ieûe* s’abolit infenfibieœenr. Le* N O M N O M prêtres la confervèrent feuls , Sc s’en fervîrent pour leur de ccrine fecrerte 3 dans laquelle furent compris les anciens noms des divinités. On leur en fubltirua d'autres analogues à la langue grec- que; ce qui eft une des caufes de i’obfcuritê qui règne dans la théologie des égyptiens. Les grecs , qui tenoiert une partie de leur théologie des égyptiens; "rr, itèrent leurs myftères 3 leurs initiations , leur fïience inviolable fur les noms fecrets des divinités , toujours cachés au vulgaire. Cette coutume de donner aux divinités des noms fecrets & mystérieux , dliférens des noms qu'elles portoient en public , s'établit auffi chez les romains. L'ufage des évocations ( Voye ç ce mot. ) pratiquées par les affégeatis , relative- ment aux divinités des villes affiégées, engagea plus fortement à couvrir -d’un profond myftère les véritables noms des divinités. Le grand pon- tife & un très-petit nombre d’autres prêtres fa- voient feuls le nom fectec & caché de la divinité de Rome. Noms fur les médailles grecques. Voye\ Mé- dailles. Noms & Surnoms fur les médailles confu- laires. Voye^ Consulaires (Médailles). Noms fur les médailles impériales. Voye ç Im- périales. Noms fur les médailles des colonies. Voyei Légendes. Noms des morts gravés fur leurs monumens. Les anciens paroîfient avoir attaché une grande importance à la confervation de leurs noms y & à ce delfesn , ils les avolent le plus fouvent fait graver fur leurs monumens fépulchraux. On en trouve cependant quelques-uns fur lefquels on n’a point gravé de noms , & qui rappellent ce mépris phiiofophique de la renommée exprimé dans ces vers d’Aufone, deftinés à fervir d’épitaphe : Non nomen 3 non quo genhtis , non unde . quid cgi i Mutas in sternum y fum cznzs 3 ojfa , nihil. Non fum. , nec fuerum , genitus tamen ex nihilo fum j Mute , nec exprobres fi ngulu s tcüs erzs. Voici pîufleurs des épitaphes qui ne renfer- mer: point de noms , publiées par Fabrecti ilnf- crkt. p. il. ) ; 307 MANES S A C R V M DIS M A N I B V S S A C R V M INFELIX. ANNOSA V I R O. N A T AE Q. SVPERSTES D. M A MICA AM ICO CARISSIMO B. M. P NE. TANGITO O. MORTALIS REVERERE MANES. D E O S HIC. S E B I V O. OMNI BV S. SVIS. BENE F E C I T O. TV. Q V 1. M V L T A S HOSPES. LVSTRA VERIS. VRBES. D I C. Q V O. V I D I S T I S T E M M A T A. P L V RA. L O C O ■ Ce Mépris de la renommée étol: trop con- forme aux principes du chriftianifme , pour que fes feéiateurs ne l’aient pas pratiqué. Aufïî Fa- bretti ( Jnfcript. pcg. jqy. ) cite t- il un t-ès-peti: nombre de leurs épitaphes avec des noms -, tandis -5 o 8 NON que les catacombes en renferment des milliers qui ne portent pour înfcription que le monogramme de XFxSTfiS , c'efr-à-dire, x .. ou cemonogramme placé entre l'« Se I’« , de cette maniéré a r q, NON A G ENARI US clajfis vr&toris, Mifenaùs f Elarazori , Tkef. infc. 8c6. i . y . Le r.onagenarius étoit-iî un officier militaire , comme le centenarius Sc le ducenarms ? N O R On n’ofoit fe maiier le jour des noms, Augufte n’entreprenoit rien de furieux en ces mêmes jours., parce qu’lis étoient confacrés aux morts ( Suetcn - Aug, c. 91- n. 6 .) : Obfervabat & dits quofdam , r.e aut pofiridie jiundinas qu.oqna.rn proficijceretur , a ni nonis quicquam rei feriez incfioatet. Les nones caprotines ou de juillet étoient en- core plus maiheureufes. Nones caprotines. Voye^ Caprotines. NQNA.RIA meretrix. Un ancien commentateur de Perfe, expliquant le vers fuivant dit que l'on sppelioit de ce nom les courtifanes 3 que Ton ne laùîoit exercer leur infâme profeffion qu’après la neuvième heure, afin que la jeuneffe employât la matinée à fes exercices fans diftraâion : Nonaria dicta meretrix , quia apud veteres à nonâ korâ pro- fitant , ne mane omijfâ exercitatione illo zrent ado- iefcentes ( Perf. Sat. 1 . 133.) : Si cynico barbam petulans nonaria vellat, NONES. C’étoit dans le calendrier romain le cinquième jour des mois de janvier , février , avril , juin , août feptembre , novembre & dé- cembre , & le fepriètne des mois de mars , mai , j- il’et & oétabre. Ces quatre derniers mois avoienr fix jours avant les nones , & les autres quatre feu- lement j fuivant ces vers : S ex maïus nonas , oclober , jttiius &' mars ; Quatuor at reliqüi. Voyez Calendes. Ce mot efh venu apparemment de ce que le jour des nor.es étoit le neuvième avant les ides , comme qui diroifc mono idus. Voyez Ides. Les mois de mars , m3i , juillet & oéïobre , avoient fix jours avant les nones , parce que ces quatre mois étoient les feuls qui } dans l'année de Numa, euffent 31 jours ; les autres n'en a voient que dix-neuf; mais quand Céfar réforma le ca- lendrier, & qu’il donna 31 jours à d’autres mois, il ne leur donna point 6 jours avant les nones. V oyez Calendrier , Année , Mois , Sic. On omptoit les jours depuis les nones en ré- trogradant , comme depuis les calendes , de forte que le premier jour après les calendes , ou le fé- cond du mois s'appeüoît frxtus nonarum , pour les mois qui avoïent lix jours avant les noues , &r quartus nonàmm. pour ceux qui n'en avaient que quatre. Les nones n avoïent point de dîvin'tés cui 1 piéfidât pendant toute l'année. Ovide le dit ( Fa Nonarum tuiela deo caret. NONIA , famille romaine dent on a des mé- dailles : RRR. en argent. RRR. en bronze. O. en or: Les furnoms de cette famille font asprizcas ; QviNCTIlIANTS , StRASO, Goltzius en a publié quelques médailles , in- connues depuis lui. NONIANUS , furnem de ia famille Coiisidia, NON LIQUET, Les juges fe fervoiem de cette formule pour fe difpenfer d'abfoudre ou de condamner, ils d'foient alors , l’affaire n’eft pas affez éclaircie , non iiquet. NONUNCJUM , mon noie , divin on de la livre pondérale , mefure d’arpentage , mefure de ca- pacité, mefure linéaire des romains Voyez Do- DRANS. NONUS , femis femuncia jîcilicus } monnoie de compte des romains. Elle éroit repréfer, tée par ce ligne : XS^3. Elle va’o’t : 6 | once de compte. ou 5> 2s effectifs. ou 13 | demi-onces de compte. ou zj sicili ues de compte. ou J4 demi ffciliques de compte. NONVSSIS , monnoie des anciens romains. E le valoir , depuis la fondation de Rome juf- qu’à l'an 485, 9 livres, mennoie a&ueiie de France. NORBA, en Efpagne. C. F. I. N. CoLonïa victrix Julia Norba. I N O R C. C. N. C. Colonia concordé norienfis a fa- rzana. Cette colonie a fait frapper ure médaille auto- nome avec h première légende , & avec la fé- condé , une médaille impériale en 1 honneur de Caias & de Lucius, Cxlars. Fierez & Peilerin ont reftitué la fécondé à Car t n ac o nova. , NORBANA , famille romaine dont on a des médailles ; RRR. en or. C. en argent. O- en bronze. Le furnom de cette famille eft Flaccvs. Goltzius en a publié quelques médailles , in- connues depuis lui. NORCIA. Voyez Nortia. NORMANDS ( Rois ) , en Sicile. Leurs médailles font : C. en bronze. NORNIRS. Les anciens danois avoient ima* giné trois filles dépositaires de la deftinée des hommes; favoir : Urdr , Vzrdan.de , & Skulde : tous trois enfemble étoient appeliées Nornirs. Elles avoient fous elles un grand nombre d’autres nornirs , qui étoient chargées de fe placer auprès de chaque mortel dès l'inftant de sa naifiance, & de fixer la durée de fes jours. NORTIA, NORCIA, NURSIA & NURTIA. Marcianus Capella ( Lia. i. j dit que les étruf- ques & les habitans de Vu'finium, en particulier rendoient un cuite à la fortune ou à Némefis, fous ce nom : Qaam alii Sortent ajferunt , Nerne- fi tique nonnnlli , Fhyckenque quamplures y aux ÎSor- tiam. Dans le recueil des inftriptions de Maratori .( no . 8 .) on ;;t ces mots : Deæ Nortiæ Magxæ. Tite iive ( L. VU. c. 5.) fait mention de Nortia. Juvena! (Saf. 10. v. 74.) dit en parlant de la chute de Séjan , qui était né dans i’Etrurie : idem populos fi -dort. a j. ujco F avijf et , t’c N tafia ou Norcia avoir de même que Rumlia , le foin des petits enf.-.ns. Vv incite laaann lui aaro t attribué une pâte antique 4 e itofch, rtprçfentant N O T B c 9 une femme qui allaite un enfant , fi la gravure eu: été étrufcue. NOSSA. Voyei Odinî NOSTUS. Voye l Ednostds. NOTÆ , dont chacune valoir un mot. Voyc\ Notes de Taon. Notæ Crssoriæ , étoient la réprimande que faifoL-nc 1rs cenfeurs : réprimande qui ne faifoit aucun tort à la réputation, & n’étoit pomr re- gardée comme un jugement porté contre celui qui étoit air.fi réprimandé; ainfi cette note étoit fans flétriffure, & il n’en reftoit qu’un peu de confu- fion, elle pouvoir même être levée par les cenfeurs fuivans , elle n’empêchoit pas que l'on ne fût élevé aux charges de la république; comme il arriva à C- Géra , qui ayant été rayé du nombre des fenateurs en 659, fut fait cenfeur dans Le lu lire fui van t, c’dt à-dire cinq ans après. Il y avoir quatre genres de notes de la parc du cenfeur. La première confilloit à omettre le nom d’un fénateur de la lecture des catalogues , ce qui témoignait que le cenfeur ne le regardoit plus comme fenateur. La deuxieme étoit d'ôter à un chevalier le cheval public , ce qui arrïvoitlorf- que le chevalier avoir de mauvaifes mœurs, oa lorfqu’il n’avoit pas foin du cheval qui lui étoit confié , ce que l’on appelloit faute de négligence, culpa incurie. Troifîemement, le cenfeur faifoit quelquefois fortir un citoyen de fa tribu pour le faire paÛcr dans une autre, & augmentent fa taxe d’impôt, ce qui le faifoit appeller Ærarius. Enfin, la cinquième & ia plus redoutable note du cen- feur, étoit de reléguer quelqu’un dans la ciaffe des Cœrites, qui étoit ia dernière de toutes, & com- pnfée des habitans de la ville de Cœra c?u Cété. Voyt\ Cerites. Le cenfeur pouvoir noter ainfi les citoyens fur la fimpîe déclaration d’un feu! homme ou fur fa connoiffânce particulière; car il ne rendoit compte de fa conduite à qui que ce fût. Notæ jueiciariÆ , dont les jugas fe fervoient pour prononcer leur jugement; elles étoient de trois fortes , l’une d’abfolutioa marquée par la lettre A; l’autre de condamnation que défignoit la lettre C; & la troifième de plus ample infor- mation, exprimée par les lettres N & L, qui fignsfioier.t qu’il n’étoit pas clair : non liquet; & cette dernière avoir lieu, lcrfque les juges étoient Incertains s’ils dévoient abfoudre ou condamner. Notæ svTeragatoriæ. , pour donner fon fuTrace, furent mifes en ufage par b loi tabeUaria , eue porta L. Caffius Longmus, par laquede^ u fut réglé que déformais le peuple , pour eue plus 3 l o' N O T libre dans fan furfrage, !e donnèrent non de vive voix, comme-cela avoir été pratique jufqu en 61 4, mais par avis fur des tablettes, l^es notes confif- toient en points ou en lettres. V oye% P usez a. NOTAPELIOTES, Nwaj-tterw , vent qui {buffle entre l'Eiî & le Sud } c’eft ie Sud-Eft, l ‘Parus ou le Vu.Ltarn.us des latins. Son nom étoir fermé de N«V«r, Sud, & de fous le foleiî. NOTAIRES. Ariftote ( Lîv. V I. de [es polit, ck. s. ), faifant le dénombrement des officiers né- cefiaires à une cité, y met celui qui reçoit les fentences & contrats dont il ne fait qu’un feu! 8c même office 5 il convient néanmoins qu’en quel- ques républiques ces offices font féparés , mais il les conüdére toujours comme n’ayant qu’un même pouvoir & autorité. Les athéniens paffoient auflî quelquefois leurs contrits devant des perfonnes publiques, comme celles que l’on appelloit à Rome argentarii ; c’é- toient des banquiers & changeurs qui faifoient trafic d’argent, & en même temps négocioier.t les affaires des particuliers. Cher; les Romains, ceux à qui ces argentiers faifoient prêter de l’argent, reconnoiffoient avoir reçu la fiomme quoiqu’elle ne' leur eût pas été encore payée, comptée, & délivrée; ils écrivoient le nom du créancier & du débiteur fur leur livre, qui s’appeiioit kalendarium , lequel étoit public, & faifoir foi en juftice. Cette fimpie inferiprion fur ce livre étoit ce qu’ils appeiioient litterarum fi u nominam obligatic . Cette façon de contrader avoir ceffé d’être en ufage dès ie temps de Juitinien, comme il eft marqué au commencement du titre zz des infti- titîes de iizttr. eblig. Us étoient obligés ce communiquer ces livres à tous 'ceux qui y avoient intérêt, parce que leur m'niilère étoit public, comme le remarque Cujas; & s’ils le refufoient on les y contraignoit , aciione irt factum prœioria , qui avoir été introduite fpé- cfalement contre eux à c^t effet , comme dit ô- îombe: en /es varatitles (if. de edendo ). Cujas ( Ad leg. XO, ad leg. aqu.il. lib. 3 , Pauli ai edicl. ) dit que, fi faute par l’argentier de repré- fenrer fes 'livres, quelqu’un perdoit fon procès , l’argentier étoit tenu de l’indemnifer du principal & des frais ; mais l’argentier n’ étoit tenu de mon- trer à chacun que l’endroit de fon regiftre qui ie çoncerr.oit , & non pas tout le regiftre entier. Tout ce qui vient d’être dit, avoit lieu suffi contre les héritiers, quoiqu’ils ne fuffent pas ar- gentiers , fut quoi il faut voir au dtgeâs le titre de N O T tderJoy 8c la novelle 136, de argentarii contrat* tihus • La forme requife dans ces livres étoit que le jour & le confinât, c’eft-à-dire l’année où l'affaire s’étoit faite y fut marquée. Ceux qui avoient remis leur argent en dépôt, avoient un privilège fur les biens ces argentiers ; mais il n’y avoit point de femblabie privilège pour ceux qui avoient donné leur argent, afin qu’on le fît profiter & pour en tirer intérêt, comme il eft décidé dans la loi fi ventri f , de rebus autant. jud. pojjid. Pancirole ( Var. âu&fl. hb. 1 . ch. 51. ' affûte que fi on ajoutoit foi à leurs regiftres, ce n étoit pas comme Accurfe a prétendu, parce qu’ils étoient choifis & nommés par le.oeuple, mais parce que leur fondion étoit d elle-meme toute publique, & ob publicam caufam , étant d ailleurs permis à tout le monde de l’exercer. - Everhard ( Def.de infirum. cap. j. n.j 4. ) affure au contraire qu’il y avoit deux fortes d argentiers, les uns établis parla ville en certain lieu où chacun pouvoir finement porter fon argent , d’autres qui faifoient commerce de leur argent pour leur compte. Il y a apparence que les premiers étoient les feuls dont les regiftres fiilent une foi pleine & entière , ceux-là étant les feuls qui fuffent vrai- ment officiers publics. Les argentiers pouvoient faire exercer leur commerce par leurs enfans , & même par leurs efcîaves; ceux-ci pouvoient auffi exercer en leur nom jufqu’à concurrence de leur pécule, mais ks femmes n’y étoient pas reçues. ïl paroît au furplus que les argentiers ne rece- voient pas indifféremment toutes fortes de con- trats , mais feulement ceux qui fe faifoient pour prêt de part , ou pour autre négociation d'argent. En effet , il y avoit chez les romains, outre les argentins, plufieuis perfonnes qui rece voient les contrats & autres a êtes publics 5 favoir des notai- res , tabellions & autres perfonnes. Les fondions des notaires & tabellions ont tant de connexité avec celles de greffier, que dans les loix romaines, ces termes fcrib& & tabularii font communément joints enfembîe , comme on le voit ail code de tabulants , feribis & logograpkis j 8C quoique dans l’ufage fer il a fe prenne ordinairement pour greffier, Se tabularius pour tabellion, il eft néanmoins certain que dans les anciens textes le. terme de fcri'ba comprend auffi tous les praticiens en générai, & particulièrement les tabellions auffi bka qiiis (:s greffikis,. témoin la vingt- unième N O T «pitre de Caffiodore ( Liv. XII. •varier. ) , écrite aù feribe de Raver.ne, où Ton voit qu :i étoit à la fois greffier & tabellion; auffi dans le Férus glojfarium , lit on, tabulerais five taoeiLo cL.itur fcrïba publiais ; le ternie de r abularius eit auffi fouvent pris pour greffier. Peur ce qui eft delà qualité de notaire, elle éto;t commune chez les romains à tous ceux qui écrivaient fous autrui , foit les fentences , loit les contrats, fuivant ce que dit Lampride dans la vie d'Alexandre Sévère , où il rapporte qu'un notaire , notarium, qui avoir falfifié un jugement rendu dans le confeil de l'empereur, fut banni après avoir eu les nerfs des doigts coupés , afin qu'il ne pur jamais écrire. Loifeau perde que par le terme de notaire on entendoit proprement ceux qui recevoient & fai- foient le plumitif des fenteftees ou contrats , & que l’on dilb.nguoit des fcribes & tabellions par le titre d 'exceptores ; on comprenoit même fous ce terme notaires ceux qui recevoient les contrats fous les tabellions , & en général tous ceux qui avoient l'art & l'induitrie d'écrire par notes 8c abréviations : notas qui didicerunt proprie notari : appellaniur , dit S- Âugufiin ( Lib. II , de dcSrina ckrifti ). Ces notes n'étoient point compofées de mots écrits en toutes lettres, une feule lettre exprimo.t tout un mot; on fe fervoit même de fignes particuliers , que Juftinien dit avoir été ap- pellés de fon temps fignes , dont il fut obligé de défendre l'ufage, à caufe de diverfes interpréta- tions qu'on leur donnoit. Ces fortes de notes furent appellées notes de Tiron , du nom de celui qui en introduifit l’ufage à Rome. On appella donc notaires à Rome , ceux qui avoient l'art d'écrire par notes & abréviations ; comme on s’adreffoit à eux pour recevoir toutes fortes d'atlej , c'eft de-!à que le nom de notaire eit demeuré aux officiers publics qui exercent la même fonction. Les notaires romains étoient auffi appelles cur- fores , à caufe de la rapidité avec laquelle ils écrivoient. Il étoit d’ufage à Rome de faire apprendre aux jeunes gens, & principalement aux éiclaves chî avoient de l'intelligence , cet art d'écrire en notes , afin qu’ils fervlffent de clercs aux greffiers & ta- bellions. Tous les fcribes publics, foit greffiers, tabel- lions ou notaires , étoient même au commence- ment des efclaves publics (c'eft- à- dire appartenant au corps de chaque vil ! e ) , qui étoient employés à faire ces fortes d'expéditions , afin qu'elles ne coutalTeat rien au peuple : cela étoit il ordinaire N O T 311 alors , qu’en la loi derniere au code de ferais reipüSlict , en met en queftion fi l'efclave d'uné ciré, qu république ayant été affranchi , & ayant depuis continué i'txercice du notariat de cette ville , n'avoit p3S dérogé à fa liberté. Mais il faut bien prendre garde que les efcîayes qui , dans ces premiers temps , faifoient la fonc- tion de notaire à Rome, ne peuvent être comparés aux notaires d'aujourd'hui : en effet, ils n'étoient point officiers en titre , ils n'étoient proprement que les clercs de tabellions , & leurs écritures n'é- toient point authentiques ; ce n'étoient que des écritures privées. Bien loin que la fonction de tabellion & de notaire eût quelque chofe d’ignoble chez les ro- mains, on voit que les patrons fe faifoient un devoir & un honneur de recevoir ks contrats de leurs cliens. En effet, Catrou & Rouillé dans leur grande Hifi. rom. ( liv. I , p. 66 de l’édition de 1725 ) , remarquent d’après Plutarque & Denys d'Hali- carnaiTe, que Les plus riches & les plus nobles ci- toyens eurent le nom de patron; que par-là ils tinrent un rang mitoyen entre les fénateurs 8é la plus vile populace; que les patrons fe chargèrent de foutenir & de protéger chacun , certain nombre de familles du plus bas peuple , de les aider de leur crédit & de ieur bien, & de les affranchir de l'oppreffion des grands ; que c étoit aux patrons de drcjfer Les contrats de leurs cliens , de démêler leurs affaires embrouillées , afin de fubvenir à ieur igno- rance contre les rufes de la chicane. Si le commiffaire de la Mare , qui a parlé de i’o- rigine des notaires dans fon traité de la police , n'eût pas été pouffé de quelque jaîoufie contre les notai- res , il n’auroit pas manqué de rapporter ce trait d'hif- toire, qui jultifie que la fonction de recevoir des contrats a toujours été regardée comme impor- tante & honorable, & que l’on a mal- à-propos comparé les clercs des greffiers & tabellions ro- mains, avec les notaires d’aujourd'hui, qui n’ont rien de commun avec eux que le nom. Auffi voit-on que les empereurs Arcadius &Ho- norius défendirent de prendre des efclaves pour remplir les fonctions de greffier & de notaire , de forte que depuis ce temps on les éifficit dans les villes, de même que les juges; c’eft pourquoi les fonâians de notaire étoient alors comptées entre ks charges municipales. Les notaires , greffiers & autres particuliers étoient du nombre des mniffres, ces magiftratsj ils faifoient néanmoins un ordre féparé de celui des miniirres inférieurs appelles appariteurs : la fonction des greffiers & dès notaires étoit eiumée ^i2 NO T beaucoup plus honorable , parce que les actes publics croient confiés à leur fidélité. Les fonctions de notaire étoient exercées gratui- tement , comme des charges publiques & ordi- naires, que chaque honnête citoyen exerçoit à ion tour; arffi étoient -elles regardées comme fi oné- reufes , que plufieurs pour les éviter quittaient les vides 8c s'en ailoient à la guerre , ou bien fe faifoient officiers donneftiques de i 'empereur; ce qu'il fallut enfin défendre par une loi expreiïe. I! ne faut pas confondre les notaires des romains avec d’autres officiers, appelles aeluariz ou ab aclis ; chaque gouverneur en avoit un près de lui, pour recevoir & enregistrer fis aâes de jurîfdic- tion volontaire , tels que les émancipations , ma- pumiffions, & fingjîièrement les contrats 8c tef- ramens qu'on voulait infinuer , publier & enre- giftrer , qui eil ce que l'on appelloit, mettre ( ipud acia. Le pouvoir des tabellions 8c notaires étoit grand ch. z les romains, ne même que parmi nous- Jufti- nien , dans la loi juber/ius au code de facro fanSs. eccl. les appelle juges canalaires ; ils font en effet tout à-la-fois, la tondlion de greffier 8c déjugés; 8c dans quelques provinces ce France, ils ont confervé l’ufage de mettre: qu’fis ont jugé & ion- damné les parties à remplir leurs conventions. Cuffiodore, en fa formule des notaires , élève même ceux-ci beaucoup au-deffus des juges, parce que ces derniers ne font que juger les procès , ?u lieu que les notaires les préviennent, 8c qu’il n'y a pas d'appel de leurs jugtmens. On voit dans la novelle 44, que la méthode des romains , par rapport aux a&es qu'ils pafîoient devant notaires , étoit que le notaire ou clerc du tabellion écrivoit d'abord l'acte en note : cette minute ou projet de l'aéte s’appelioit Scheda; l'acle n'étoit point obligatoire ni parfait jufqu’à ce qu’il eut été écrit en toutes lettres, 8c mis au net, ce que l’on appelloit in pnrum ou in mundnm rédiger. Cette opération qui revient affez à ce que nous nommons greffe des contrats, fe faifoit par les tabellions, 8c s’appelloit completio contrarias ; c’eft pourquoi , en la loi çontraclus au code de jide inf- trnm. Il eff dit que les parties pouvoient fe ré- tracter jufqu’à ce que le contrat fut mis au net Si confirmé par la foufcriptîon des parties. ^ Cette foufcriptîon n’étoit pas un feing manuel d« leur nom ; elle confiftoit à écrire au bas du contrat, que les parties l’avok-nt pour agréable, & accordoient ce qui y étoit contenu ; & à l’égard de leur feing , appelle ffgnum , ce n'étoit autre ehofe que l’appofition dè leur fceau ou cachet particulier, dont ils uloient communément outre la fQufcription, N O T Lorfque les comraètans ne favoient pas écrire; un ami étoit reçu à fouferire pour eux, ou bien le tabellion; ceiai-ci ne loufcrivoit pas le contrat, il falloir feulement qu’il récrivît tout au long, li n’étoit pas non plus néceiTaire que les témoins fouferiviffent i’aéîe, il fuffifoit de faire mention de leur préfence , excepté dans les donations faites par l’empereur qu’ils dévoient fouferire. Ce que les parties Sc les témoins foufcrivoîent 8c feelioient de leurs fceaux n'étoit pas la note ou minute du notaire , c’étoit la groffe appellée completionem. En effet, fuivant la loi contraclus ; il eût été inutile de ligner uv,t Jchede 3 puifquelle n’étoit point obligatoire : d’ailleurs le tabellion délivroit fa groffe fans être tenu d’en faire regilîre ni de conferver enfuite la note fur laquelle il avoit expédié la groffe , en forte que cette note n’étoit plus regardée que comme un brouillard inutile ; car ce que l’on appelloit en droit brèves , brévia * brevicula , n’étoit point les notes particulières écrites brièvement. Tous ces ufages pafferent dans les Gaules avec la domination des romains. Les formules de Marculphe 8c celles qui ont été depuis recueillies par les plus célèbres auteurs, contiennent divers contrats , où il eft fait mention qu’un notaire a été appeîlé pour les écrire ; mais tous ne font conçus qu’en terme d’écriture privée; on y trouve même la foi mule de l'aâe d’apport , par lequel le magiftrat , fur le requifitoire des par- lies , ordonnoit que des écritures feroient re- gülrées apud acla , pour les rendre authentiques Se exécutoires. NOTARII. On trouve dans les inferiptiers re- cueillies par Grurer ( 55? 1 . ç. & 464. 8.):A r o- TARIUS PRÆTORIANUS , 8C NOTARIUS ET TRI- BUN US. C’étoit le nom des feribes ou des greffiers , qui écrivoient par notes. On appelloit antiquaires ou libraires , ceux qui tranfcrivoient en beaux carac- tères ce qui avoit été écrit en abrégé. Ces notes étoient différentes des chiffres , qui étoient chez les romains les mêmes dont on fe fert encore au- jourd’hui fous le nom de chiffres romains , 8c qui ne font compofés que de lettres de l’alpha- bet. C’étoit affez ordinairement l’emploi des efeiaves. NOTES de Tiron. «Depuis un demï-fiècle, dîfent les favans auteurs de ia Nouvelle diploma- tique , les favans ont fait des efforts prodigieux pour reffufeiter ia lanrue , l’écriture 8c la litté- rature des anciens étrufques ; 8c l’on peut dire que ces efforts n’ont pas été fans fuccès. Prefque per- fenne n’a travaillé à déchiffrer les notes de Tiron , : Quoiquç quoique leur ccnnoiffance pu’ffe produire des avantages bien plus grands à la république des lettres, qu’on n'a fujet d'en attendre de la langue étrufque ». « Nous avons des livres entiers écrits en notes , des diplômes où à peine trouve-t-on quelques mots qui ne fo:ent point en cette écriture , des manuf- crits dont ug. Nombre de pages excitent notre curiofité & s’y refufent à-la-fois , parce qu'il ne s elt prefque point encore trouvé de favr.ns qui n'aient été plus épouvantés du travail néceffaire pour les déchiffrer./ qu'animés par refpoir d’y réuffir. Combien d'autres m-mufcrits , où des notes tironiennes , fort en marge , fait interii- néaires , nous annoncent peut-êire des fccrets que perfonne: ne tente d'approfondir ! Combien de lettres, où la crainte de fe rendre trop ime’iigible à ceux qui pouvaient las intercepter , a fam em- ployer des notes dans les endroits les p ! us .critiques & les plus déiicats , & même dans qu. Iques-uns affez indifférens pour mieux cach.r le n yiière ! Enfin , prefque tous les anciens diplômes de nos rois & des empereurs renferment au milieu des parafes des notes de Tiron , qui ont fait ia croix , pour ne pas dire la honte des plus grands hommes, _qui fer font vus hors d'état de les déchiffrer. Les uns les ont regardées comme des traits de csprice qui ne fîgnifioient rien ; d'autres ont fait femblant de ne les point voir. Les plus éclairés les ent re- connues pour notes de Tiron , & les ont en meme-tems regardés comme du fruit défendu , auquel il n'étoit pas permis de toucher. Quelques antres, d'ailleurs très-habiles , ont cru y faire la découverte des chiffres arabes , & n'ont pas craint d’en conclure qu’ils étoient connus dans leur pays dès la IX ou X e fiècie. Ii lemble que cette por- t on de littérature ne dc-vroit pas être fi négligée. Le plan de notre ouvrage nous oblige d’en donner au moins quelques élémens; il doit nous füiEre d’ouvrir cette vafte carrière, puifqu’ii ne nous eft pas oermis de la fournir. Un fiècie, où l'algebre la plus fubl me eft cultivée , doit avoir produit bien des têtes capab’es d’épnifer cette algèbre d'érudiron ; mais avant que d’examiner la nature des notes romaines, & d’expofer la vraie mé- thode de les expliquer, il convient d’en donner d’abord 1 hiftorique ». « Quoique poftérieure aux figles, les notes re- montent à ia plus haute antiquité , mais leur in- vention ne fut pas portée à la perfeâion tout d'un coup. C'eft fur quoi tous les favans font ahrmr d’asc ird , qu’ils font partagés fur les premiers inventeurs de l'art des notes. Un V xte de S. Ifi- dore, mai rendu par les éditeurs fait toute la diffi- culté; on a cru y voir le faint en contrad ébon avec lui-même , & avec "les auteurs qui ont écrit a va- 1 - î, pendant qu'il eft parfaitement d'accord Antiquités , Tome iy. avec eux. Bcxhorne ayant puifé la véritable leçon dans un ancien manu.crit , a fait difparoître toste apparence de contradiction. Selon le texte corrigé, Ennius inventa le premier onze cent notes ; c'étoit peu de choie en comparaifon de celles dont on avoir befom. S. Ifidore, a-mès avoir déclaré l’u- ftge qu'on en faiioit, ajoute qu’à Rome Tullius tiro affranchi de Cicéron , non-feulement en in- venta un plus grand nombre, mais encore qu'il régla le premier comment les écrivains en noces dévoient fe partager, & l’ordre qu’ils dévoient obferver pour écrire les discours qu'on pr no Ç'-it en public. Ap*ès lui, Perf.vim fut ’e tnilième inventeur de notes , mus feuhine- 1 de ccl! s qui étoient néceffaires pourexpri t e- les p-éc t fit ons. Philargyrus & Aq - il ■ affr nCn: de Mrcéne, in augmentèrent le ro bre. S néque en ajouta d’au- tres, 8 c les ayant t' ut\ s 1 hffemb é s & mifes en ordre, i! en fit un recueil de Am m lie Séné rue le philofophe r.e fa t ut onhFm^r ce é it de S. Ifidore, lorfqu'i! non e d s. eéc’av s ( ffran- chis ) pour înventeuis des notes b.égées & ex- péditives. On doit dire (a meme ,hofe dEufébe, qui dans fa chronique d-.me r Tiron intention de cet art. Si Dior C-iif us en fait ho: n ur à V'ecér.e , c'eft que dar.s le langage or. i a re , -n attribue feuvent au rrsirr.- c. que fe> affranchis ont fait par fes offre?. Où eft J o; c maintenant ia diverfité & la corfufi des fenumens, que l'on trouve chez Us anciens, fur les premiers inventeurs de.s nous » ? « Après le commencement du III e fiècie, S. Cy- prien évêque de Carthage augmenta le nombre des notes communes, en y ajoutant celles qui ccnvenoient à l'cfage particu i.-r des chrétiens. Gruter qui nous a dorné Us notes , «dont les » romains fe fervoient pour écrire auflî vite que » l'on parle, cite de Tnthème, que celles qui » étoient pour les chofes de la religion chrétienne » av ient été ajoutées par S. Cvpnen , à celles » dor.t ’es payens fe fervoient, & do: t on attrî- » hue l’invention à Tiro , cé’èbre affranchi de » Cicéron & à Sénéquc. Il femble que Trirhème » ait trouvé dans un manuferit de notes , ce cu’ii » dit fur cela de S. Cyprien. Les anglais l'ont » marqué dans l'édition d’Oxford , comme une » choie qu’ils croyoïent *>. « S’il étoit vrai , comme le prétendent l’abbé Tr- thème & Vig-: : nére, que Cicéron eût com- pilé un ouvrage fur les notes , on pourrait le placer avec Ernius, à la tête des inventeurs de cet art admi able ; mais i! eft plus que probable que nos d.ux auteurs attribuent au maître ce qui a pait enr à Tullius Tiro fon affranchi. Quoi- qu’il en foit, Cice on tft le premier cui s’en foie fervi à Ro - e. LoTqué Ca’on fît un riifeours pour combattre l'avis de Jules-CTar, au fuies 5i4 N O T de la conjuration de Catilina , Cicéron a ors con- ful , poila en divers endroits du fénat des écri- vains habiles à écrire promptement , & auxquels il avoir aporis l’arc des nous , qui étant com- p o fées de caractères menus & abrégés, avoient la valeur de beaucoup de lettres. Ces écrivains ou femeiographes , comme Plutarque les appelle, écrivirent la harangue de Caton -, à mefure qu il la prononçoir, quoiqu’il parlât fore vite. Ce ,ur la première fois que parurent les écrivains en nous, & cet événement commença à les mettre en VO^ue : y oeç y.TKisy ava' zxsxïJzïtq t»jç ysvç crspcîtQyçc&tpGvs u?iXet tôt z tt fooroy tU ti kcc- taéiyai teyrjm. L'art d écrire par des notes lî abrégées & fi expéditives, qu’on pouvoir écrire, un difeours aufli promptement qu on le pronon- çoit, commença donc à Rome du temps de Ci- céron. I! s’en lervit lui-même, comme il paroît par une de fes lettres à Atticus ; ceux qui 1 exer- cèrent depuis furent appellés nozarii , comme l'obferve S. Augufttn. Les mêmes notes ayant été en ufage dans les minutes des aètes publics, nos notaires en ont confervé le nom , qu’ils portent aujourd’hui » œ Pour peu qu’on examine les anciens carac- tères , dont ces notes font comparées , on con- viendra que plufieurs font purement grecs ; c’eft ce qui donne lieu de préfumer que les romains ont appris des grecs à écrire en notes. Si Xeno- phon émule de Platon & difciple de Socrate n’en fut pas l’inventeur , il eft le premier des grecs qui s’en foit fervi , comme l’attefte Diogène Laërce , qui a écrit les vies des anciens phiîofcphes. Les grecs firent grand ufage de ces notes pendant plu- fieurs fiècles. S- Bafile en parle dans (on épitre 178 à un notaire. Dans tout l’empire , on montroit aux enfans à écrire de la forte, comme l’on enfeigne l’écrkure ordinaire. Theodoret dit que Proto- gène, prêtre d’Edeffe, fort habile dans l’art d'é- crire en notes . , l’enfeigna aux jeunes gens , qu’il jnitruifoit dans le lieu de fon exil ; il leur fit écrire en çes caractères ou lignes abrégés les pfeaumes de David qu’il leur difta. S. Jean Chryfoftome ïi’ignoroit pas cet art. Après fa mort , Confiance , prêtre de l’égiife d’Antioche, trouva parmi fes papiers les homélies fur l’éoitre aux hébreux , écrites feulement en notes. S, Epïphane à la fin de fon Vanariam dit que cet ouvrage suffi bien que fon Ancorat , avoient été écrits en notes , par un certain Anatole, & qu’ils furent enfuite mis §u net par le foudiacre Hypace » « La plupart des auteurs veulent que l’empereur Jultinien ait défendu l’ufage des notes tironienes, fur-tout dans les livres des loix , écrits en latin. Mais peut-être les confondent-ils avec les chiffres & les figles , auxquels le nom de notes a été donné par les anciens. Voulus eft perfuadé que Juftmien N O T n’a banni des livres de droit que ces dernières ; mais n’eft-i! pas plus vraifemblable que fon inten- tion étoit d’en écarter toutes les efpèces d’abrévia- tions , qui ouvrent un vafte champ à la chicane , par l’obfcunsé & l’équivoque qu’on y voit régner allez fréquemment » ? ce Les notes tironienes furent d’un ufage très- étendu en Occident. Les empereurs , comme les derniers de leurs fujets , s’en fervoienr. On les enfeignoit dans les écoles publiques , comme nous l’apprend le pcete Prudence dans les vers faits à la louange de S. Caffien, célèbre martyr du IV e fiècle : Pr&fuerat fîudiis puerilibus , & grege multo Sep tus , ma gifter lutter arum fédérât , Verba irons brevüus comprendere multa peritus i Raptimque punctis dicta propetibus fequi. « On écrivoit en notes , les difeours, les tefta- mens & les autres aâes publics, avant que de les mettre au net. S. Augurtin nous fait connoître lui-même que fes auditeurs recueilloient en notes ce qu’il difoit en chaire. Les évêques avoient à leur fervice des écrivains inftruits de cette tach graphie. On en a tme preuve certaine dans la lettre qu’Evode écrivit en 415 à S. Auguftin, & qui eft la ^$8, parmi celles de ce faint doéteur de l’églife «. J’avois 33 auprès de moi , dit Evode , un jeune homme 33 fils d’Arménus , prêtre de Melone Il avoir 33 été auprès de l’homme de lettres du Proconful , 33 & il écrivoit fous lui Affidu au travail , il » écrivoit très-vîte en notes 33. S, Genès d'Arles & S- Epiphane de Pavie , exercèrent cet art avec difiinétion dans leur jeuneffe. Le premier paroît avoir été un de ces excepteurs ou greffiers publics, dont la fonction étoit d’écrire en notes les in- terrogatoires des criminels & les fentences des juges 33. « Quoique cette forte d’écriture abrégée fut à la mode, elle n’ étoit ni affez commune, ni affez fûre pour qu’on put fe paffer de l’écriture ordi- naire. Lorfque les notaires avoient écrit à mefure qu’on parloir , il falloir enfuite tranferire tout ce qu’ils avoient écrit ou noté , afin que l’on put ■ s’en fervir dans les affaires publiques. C’eft ce que l’on voit dans les aâes de la grande conférence tenue à Carthage ie vendredi 2 de juin de l’an 41 1 , où les donatiftes demandèrent , qu’on tranf- crivît les aâes de la. conférence précédente écrits en notes 33. « Les notes vulgairement appellées tironienes , furent cependant employées à tranferire des livres entiers, tels que les pfeautiers de Strasbourg, dont parle Trithéme, de la bibliothèque du roi è N O T eftimé du X* fiècle, de l'abbaye de Saint- Ger- main des- Prés , beaucoup plus ancien, & ce.m de S. Remi de Reims. Au IX" fiée e, S. An.cnarre, moine de Corbie au diocèfe d Amiens, apo,ie de Danemarck , premier archevêque ce Ham' bourg , 8c enfuite évêque de Brème, écrivit de fa propre main plufieurs gros volumes en notes. Eckhard le jeune, chapelain de l’empereur Otton I. donna des preuves de fon habileté dans 1 art ue la tachygraphie , en écrivant en notes les confé- rences des Ottons touchant l’élection de 1 abbé Notker. Le cardinal Bembo dans fa lettre à Jules IL rapportée par Gruter , parle d’un ma- nufcrit en notes envoyé de Tranfilvanie'à ce pape, 8c qui contenoit une partie des commentaires d’Hygin fur le cours des aflres. Le célèbre An- toine Loifel , dans fes mémoires de Beauvais , fait mention d’un manuferit de la loi falique écrit en notes , & gardé de fon temps parmi les manuferits de la cathédrale de cette ville. La bibliothèque ambrefienne de Milan compte parmi fes ri- cheffes, plufieurs manuferîts en cette écriture antique. Il y a dans les bibliothèques du roi 8c de S. Remi de Reims , des reçues. s de notes fuivies des mots latins qu’elles expriment. Ces manuferits ne different point de relui, dont Janus Gruter s’eft fervi pour donner au public les notes qu’il attribue à Tiron 8c à Sénéque : on ne cro't pas quelles foient toutes de ces deux auteurs. On y trouve trop de mots barbares, tels que gehenna , arckifynagogus , apofiata , cathecki^atus , &c. On y lit tous les noms des Céfars jufqu’à Antonin, qui régna jufqu’en 161. Reinefîus regardon cette lifte de notes expliquées, comme une pièce du V e fiècle. Saumaife plus hardi la croyoit fabriquée fur la fin du VT fiècle ; ce qui paroit certain , c’eft que plufieurs perfonnes y ont mis la main en divers temps ». « On voit des manuferits , dont les feuilles de parchemin qui tiennent à la couverture, & celles qu’on a coutume de iaififer en blanc, font pleines de notes de Tiron. On rencontre des lettres écrites en partie en ces notes , 8c en partie en écriture ordinaire. Ce qui eft en notes eft vifiblement une efpèce de chiffre qui renferme des chofes, qu'on a voulu cacher au public dans le temps même : elles font par-là plus propres à piquer notre curio- fité. Telleeft une lettre trouvée au Pui-en -Vêlai par l’abbé Lebeuf. Il eft très-commun que des manuferits renferment en notes marginales ou in- terlinéaires plufieurs oburvations, que les favar.s mêmes regardent comme non-avenues , par i’im- poffibilité où ils font de. les expliquer. C’eft au- tant de perdu pour la république des lettres , faute d’auteurs qui fâchent les lire ». « Il y a dans.les bibliothèGues , fur-tout .dans çelle du rci, des recueils de Diplômes, ou plutôt N O T 31* de Protocoles , ou formules en notes de Tiron. Carpentier en a publié cinquante quatre, appar- tenant au règne de Louis ie Débonnaire, fans parler d’un célèbre capitulaire de cet empereur. Comme anciennement chacun fe taifoit fes formules pour 'le befoin, fur-tout les notaires 8c ceux qui étoient obligés de dreffer des aSTtes , ils les prenaient où ils pourvoient les trouver ; les premières pièces qui ieur tomboient fous la main leur fervcie.it de règle ; quoiqu’ils euffent dû en retrancher ies faits, fou vent is en laiffoient habiliter plufieurs, dont l’hiftoire peut profiter ». ce Si les notes de Tiron furent employées pour faire des obfervations fur les manuferits, on en fit à-peu-près le même ufage fur les diplômes. C’étoit d’abord fans doute pour avoir plutôt fait , qu’on s’en fervoit préférablement à l’écriture ordinaire. Dans la fuite peut-être prétendit-on en ufer comme d’une efpèce de chiffre ; ce fut apparemment lorfque l’art d’écrire en notes vint à tomber, ce qui arriva en France fur le déclin du IX e fiècle, 8c en' Allemagne vers la fin du XL Les diplômes de nos rois mérovingiens & carlovingiens , & ceux des rois 8c empereurs d’Allemagne jufqu’au XT fiècle, renferment dans la ruche ou à côté, des notes de Tiron ; on en trouve encore dans les pri- vilèges des rois d’Efpagne donnés au XIII e fiècle. Les plus anciens diplômes contiennent des re- marques à la marge 8c dans d’autres places vuides, en caractères tironiens ; on a en France des char- tes privées du X e fiècle , où ils font employés dans les fignatures. Tout cela fera-t-il donc tou- jours mis parmi les chofes perdues ou indéchif- frables » ? « I! n’eft pas furprenant qu’on ait fait fi peu dz progrès dans la connoiffance de cette ancienne tachygraphie. Dans la ffience des notes tyro- nienes comme dans tous les autres , il n’eft pas poflibîe de réuflïr, fi l’on ne découvre une bonne méthode pour les expliquer par principes. Il faut favoir d’abord qu’elle eit la nature des lignes conf- titutifs de ces notes , enfuite ies diftinguer les uns des autres , les décompofer 8c les anatomifer. La ferme perfuafion où l’on a été jufqu’à préfent, que la plupart ne font pas des lettres, mais des fignes purement arbitraires, au moins dans leur première inftitution , a été caufe que l’on s’eft^ contenté de rechercher leur lignification dans quelques anciens manuferits où elles font rendues en latin , 8c d’en compofer des liftes alphabétiques, fans expliquer ni pourquoi ni comment telles 8c telles figures ont r la valeur des lettres qu’ elles expriment , 8e des mots qu’on leur fait lignifier ». cc- A la vérité, plufieurs anciens auteurs ont déclaré que les notes ns font pas des lettres- Notés f tripla tabula, dit Paul jurifconfulte , non tonif R r ii $16 N O T r.er.tur edicio : quia notas litteras non ejfe Pedius tibro XXV. ad edictum fcribit. II fercit fuperflu de rapporter ici les autres textes des anciens * qui difent la même chcfe & rien de plus ; mais a-t-on laifi leur penfée? Par le mot de lettres ils ont entendu une fuite d’élémeps formant ur.e écriture régulière j au lieu que par le terme de notes ils ont voulu lignifier des lettres ifolées & privées «le leurs fuivantes ; on prouve cette dillinclion par les anciens jurifconfulte-s même. Lucius Titius miles , dit un des plus célèbres, notario teftamentum fcribendum notis diclavit , & antequam litteris per- - fcriberetur defunclus eft. Il eft évident que les lettres lîmpkment dites , fe prennent ici pour une écriture ordinaire , & que fuivant cette acception , les notes ne font pas des lettres , parce quelles refont pas accompagnées de toutes celles qui com- pofent les mots écrits fans abréviation. Aliud eft notis diiîare teftamenîum^aliud perfcribere : non per- fcribi dicuntur -cerba, qus litteris omnibus exarantur. Perfonne ne refulera la qualité de lettres aux fîgles : cependant les anciens afiùrent également que celles-ci ne font pas des lettres; donc, lorfqu'ils difent la même chofe des notes cela n’empêche pas quelles ne foient des lettres véritables pour la plupart ». « Les anciens ont eu de bonnes raifons pour distinguer les notes des lettres ordinaires. Plufieurs de celles qui entrent dans la compolmon de l'é- criture tïroniene remontent à, la plus haute anti- quité. Il y en a qui diffèrent de celles, dont on fe fervoit au temps des jurifconfukes qui en ont parlé; les unes font defdtuées de leurs traverfes, & les autres de leurs jambages ; la plupart font conjointes, monogrammatiques, couchées, ren- VerCé-S en fens contraires; quelques unes font £ abrégées, qu’elles font réduites à des points & à de petites lignes , telles qu’on en trouve dans les pand -étes de Florence, & dans le fameux Vir- gile de Médïcis; on a donc pu dire que les notes envifagées fous ces divers afpeéts, ne font pas des lettres, mais des demi-lettres quafi littera , des lignes de lettres o-r h u.üa yfavcearm, des images de ces lettres , imagines litterarum , des lettres abré- gées qui tiennent lieu de lettres entières, cnmpert- ■dia litterarum. Mais fous un autre point de vue, elles font de véritables lettres ; auifi l’antiquité n’a-t-e;le pas fait difficulté de leur en donner le nom , vo tu. tu '/s agfiura ec Si l’on veut ^bien faire attention à ce que nous allons dire de plus particulier fur c«s no- \ tes , c-n conviendra fans -peine qu’elles font pour la plupart de vraies lettres antiques, tintât en- tières , tantôt mutilées, & valant fouvent un mot entier , & toujours une ou plufieurs £yl- îabes ». _ " « Abréviations ordinaires > ïlgles eu lettres N O T uniques lignifiant un met, monogramme , lhl~ fons & conjonctions de lettres , rer.verftmtns _ & pefitions de caraétères latins en toutes fortes ‘de fens , retranchemens de quelques - unes de leurs' portions , mélanges de lettres grecques av-c les latines , de majufeuies 6c de minuf- cules avec les cutfives , enfin lignes arbitrai- res , partie déjà introduits dans l'écriture ro- maine pour abréger, partie inventés de nou- veau pour corr.pletter ; voilà les vraies fources où il faut chercher l’origine des notes de Tiron ». “ Dès qu’on parle de monogrammes , de ligles , de üaifons , de conjonctions de lettres & d’abréviations , on comprend qu’à cet égard les notes tïronienes ne font pas des lignes pu- rement arbitraires, encore moins des caractères d’idées & de penfées , tels que ceux des chi- nois & de plufieurs indiens ; mais des éie'mens , de vraies lettres pour la plupart. Il ne faut donc pas s’imaginer qu’il fut indifférent de lire en françois ou en grec un morceau de notes. compofe en latin. Cn ne peut lire qu’en cette langue fans le traduire. Outre la situation na- turelle des lettres latines qui entrent dans les notes , tantôt on les voit plus ou moins pen- chées , ici vers la droite , là vers la gauche ; tantôt on les trouve fort couchées , foit ren- verfées , ou placées à cohtre-fens , & cela en bien des façons différentes. Si l’on n’y prend bien garde , on peut fouvent les meconnoître , fur-tout à_ calife des jonctions d’autres traits , ou des aifemblages de caractères qui parodient les défigurer. II ell même difficile en généra! de ne- pas s’y méprendre , quand la valeur des notes où elles fe trouvent , n’eli pas encore connue. Il relie pourtant un nombre de lettres fi ' maftifefie- mti.it conformes aux nôtres, qu’il fsudreit être r aveugle pour ne les pas diliinguer. plus commu- nément ces lettres fe rapportent aux onciales & jftix capitales. Les minufcuîes & les curfives ne laiffent pas pourtant de s’y faire remarquer plus ou moins d.fficilement. On peut même y ajouter que les exemples en font fréquens , lî on les cher- che , non dans les notes inchoatives , mais dans les finales ou les médianes ». Quoiqu’un nombre confidérable de lettres ordinaires ne foient pas toujours fort reconnoif- fabies , la d : fficuité augmente par une opération des inventeurs & autres. Notes pondérales des romains . » • • Granum ; Teruncius Libella . Simplium . Seftertius , Numus Scriplulum, Scripuium^Gram Yiéloriatus > Quinarius Hemifefcia .... Denarius., dracbma . Sextula, fefcla, exagion^ flag Semificilicus . . . Sicilicus , fefquifextula Duella , binæ fextulæ Semuncia .... Uncia , ougxia 5 ouggia Sefcuncia .... Sextans . . . , . Quadrans ; . , ; Triens Quincunx . ; . . on ma gr- T..: V- v - Q- x. X-'u. v. Z- O-' 3- O 9 ■ ?• Xx- uu - io- vSL-E. n. r,s.p.Tris.?«; ►h. «.o. oo. z, I. ooo. OGCO, N O T N O T Semiflis , Semis , Seiibra Septunx . Beffis,Bes . Dodrans Decunx, Dextans Deunx V9 S. SS* s s— — S — .S; S — :i. SZ. S: i. Libra , litra , pondo , as, monas L (\ y j I Dupondium BP. H. LL. Notes pondérales des grecs . Cbalcous . xx*<; Keration 9 JiLiqua . . Ke n - Hemiobolon . . î o-Z z - Gramina .... ys Obolos . ; ; . . \— r- Diobolon . . . CO co. * . Triobolon , Tropaïcon T - 1 Tetraobolon . . . Ç i Drachme, un gros , holce 2M.- 2L*oC.3 Ouggia , uncia ±o\ §^*jL Mna , Mina M.tr - Litra, Libra . . * A- 'V**- Talanton , talentum . T. 9 z:. ,Z:J* Notes menfurales des romains. Cyathus i ; Quartarins . Hemina , libra menfuraiis Sextarius Congius . . , . , K. K v . C. Cv. TL x> U - Q.O/.t^ . os.;. H. • o- %■ s - F . E.g,. 520 N O T Demodius : i . i Mcdius ..... Urna ...•»« Quadrantal , amphora Manipulas, une poignée Paxiilus , une pincée . N O T ]^J. Ms. c?35. M. m s - Shf- M. P. Notes menfurales des grecs . hemé ÎCoclearicn, Ligu.ra Myftron K '/arc s .... / Oxybaphcn , BapLion Kotile , Tryblion . Xeftes .... Choînix, Cbœnix . Chous .... Medimnos . . . Kexamion , Métretres cados . X KX- m- . & lé. y~v. j/t> ■ JA-lA' ^ p.lo. T*. o. ~i_o: VCn.lrJL ç : C T NéN / ' ^ “ ér-r . Ÿz ./~v— • jus.' K/- K *- Autres abbréviations des médecins d'aujourd'hui. TP , lignine preneg, • Rac. . . . Racine, CochL . . tf/ze cuillerée ) c’efi- à-dire * le poids d’une demi-once environ, f. . : ; : faites, f. 1. . . yê/o/z Van, q. f. . . . quantité fuffifantei Ça, a, . , de chacun . ffloTES N O T N O T 32 Notes numériques des arabes , des grecs 3 cC des romains h Chiffres arabes. X 2 3 4 5 <5 7 8 9 10 20 3 ° 40 5 ° 60 70 80 90 100 200 300 400 500 600 Chiffres grecs. I ce iS' / y ii ni mi i nr r . ni y rai îj 3' X. d 1 F nui ram A AA AAA AAAA •K A AA AAA _A V P 1 T 700 800 900 TT v-z jV|AAAA H. P. F. E. HH t HHH » HHHH T

MMM. I33MMMM. CCipD.CXO. 3 -C.pMCX. % r XX. XXX. XL. _ ÏODD- L * LX. LXX. LXXX. xc. ccciddo. /Cïîv CCCCID 33 D. 00. Y* Plufieurs des cara&ères précédons ne fe trouvent que dans les înfcriptions gravées fur d’anciens monumens , & dont on trouve d’amples collections dans les ouvrages de Gruter , de Villa!» pandus , de Reinefius & de Spon. ( Métrologie de Paneton, ) N O T Notes de mufique (Les) font généralement j tous les caractères dont on fe for pour 1 ecnre ou pour la noter. Mais ce terme s applique pius pte- j cileaient à ceux de ces caractères qui i^figneu. * immédiatement les foas , leurs divers degies de grave à l'aigu , 8c leurs différentes durees. Les grecs fe ferToient ces lettres de isur^ al- phabet pour noter leur mufique ; or , comme u> avaient vingt-quatre lettres , te que leur piua grand fyttème qui , dans un même mode , n croit que de deux octaves , n’exceâoit pas le nomore de feize ions , i! fembleroit que l'aiphabet dévoie être plus que fuffifant pour les exprimer, Mais n faut remarquer en premier lieu que Ses deux^ mê- mes fons étant tantôt à l'extrémite, & tantôt^ au milieu du troifîème tétracorde , ieior. le heu °c h faifoit la disjonction. Voye j FetracoROB. yon leur donnoir à chacun des noms qui tsaïquomnt ces diverfes circonftances j L condensent que ces feize foas n’étoient pas tous les mêmes dans cha- cun des trois genres, qu'il y en avoir de com- muns , & qu':! y en avo.it de différens ; il Ldloit par conféquent des notes particulières pour ex- primer ces différences ; troifiètnensent , que .a mufique inftrumentale Ce notait d’une autre ma- nière que la mufique vocale ; il falioit conc en- core ici des dilbnébons de caractères ; enfin , que les anciens ayant au moins quinze modes , feion le dénombrement d’Alypius , il fallut approprier des caractères à ces modes-là , comme on le voit dans les tables du même auteur. Toutes ces di- verses modifications exigeoient une multitude de figues r.éceffaires , à laquelle les vingt - quatre lettres étoient bien éloignés de fuffire. De-la la néceflité d’employer les mêmes lettres pour plu- fieurs fortes de notes ; ce qui obligea de donner a CcS lettres différentes Heurtions , 6e de les mut-i^i en divers Cens. Par exemple , la lettre pi écrite de toutes les manie; es n , n, G , L L expriment cinq différentes notes. En combinant toutes ;es modifications qu’exigeoient ces diverfes circonf- tances , on trouve 1610 notes en tout ; nombre prodigieux qui dévoie rendre l’étude de la mufique grecque de la dernière difficulté. Auffi l’étoit-elie, félon le témoignage de Platon , qui veut que les jeunes gens fe contentent de donner deux ou trois ans à h mufique pour en apprendre les rudimens. Cependant ies grecs n’aveient pas un fi grand nombre de caractères d frérens 1 mais la même note avoir différentes fignifications , félon les occa- sions. Àinfi cette <î> eft dans le genre diatonique le licanos-'nypnton du mode lydien & Y hypate-mefon gu mode phrygien , &c. Les latins qui , à l’imitation des grecs , notèrent auffi la mufique avec les lettres de leur alphabet , retranchèrent beaucoup de cette quantité de no- tes. Il paroit que Boéce établit i’afage de quinze lettres feulement ; 3 c même le pape Grégoire , N O V 323 confidérant eue ies proportions de fons font ies mêmes d'un octave à l'autre , rédu fi: encore ces quinze nous aux fept premières lettres de i al- phabet j que Ion répétai: en différentes formes d’une oâave à l’autre. Enfin , dans l’onzième fiècle , un benediél a d’Arezzo , nommé Guy , fu'oftitu3 à ces lettres Ls fyliabes dont nous nous feivons au-ourd hui , avec des points pofés fur différentes lignes parallèles; dans la fuite , on groffit ces poxx.ts , & on s avi’a d’en diftribuer auffi dans les efpaces compris entre ces lignes. NO TOR , caution, qui répond djun autre, qui affirme le connoître. Sénèque dit ( Ep -jl. 59- ) : Q. u i notorem dat , ignotus efi. Cicéroa ( V~err. j. éy. ) défigne les notores par le mot cog- ni tores . NOTORIA , accufation , charge , délation faite aux juges. Apulée dit de lui ( Met. V fl. pag. 208. ) : Sed ille qui commodam falfatn de me notoriam pertulerat. NOTOZEPHIRUS , vent de Sud-Oue£ ap- pellé par les latins afriats. Le mot notorepkirus eft formé de n«t-cs , Sud, 8c de ZtÇu^sç , Ouejt - NOTUS , NaraV, le Sud , vent du midi. NOVEMBRE, neuvième mois de l’année de Roiuulus , & le onzième de la nôtre. II étoit fous la protection de Diane. Aufor.e le personnifie fous la figure d'un Ç^être d’Ilis , habillé de toile ds lin, ayant la tête chauve ou rafee, appuyé contre un autel , fur lequel eft une tête de chevreuil , animal qu’on facrifioit à ia déeffe. Il tient un fiftre à la main , inftrument qui fervoit aux iliaques. Tout le rapport qu'il y a entre le perfonnage 8c le mois , c’eft qu’aux calendes de novembre on cé~ lébroit les fêtes d’ifis. Le y du moisjon célébroif les neptunaîes ; le 1 y, les jeux populaires; le 21 , les libérales 5 8c le Z7, les facrifices mortuaires. L’empereur Commode le fit appelier Exupera- torius , comme il fit nommer Commodus le mois d’août. Hercule le mois de feptembre, invincible le mois d'oétobre , Ama-^onius le mois de dé- cembre ; mais ce langage , auquel s’étoit accou- tumé la flatterie pendant la vie de ce prince, ceffa après fa mort , & les mois reprirent leur ancien nom. Novembre , chez les athéniens , poirtoit le nom de pyanepfion , parce que l’on y cé’ébroit les fêtes d’Apollon, appel ées pyanepfion , c’eft- à-dire les fêtes où on offre des fèves cuites ; en en effrois effectivement alors à ce dieu. Chez les inacédos siens, il s'appellent appdlacns. S L tj KO VEMDIÂLIA , facrificss que faifoisnt les romains pendant neuf jours , lorfqu’un prodiae fèmbloir les menacer de quelques malheurs. Ce fut Tulles Hoftiiius , feion i ite-Live , qui inf- titua ces facrlfices , lorfqu on lui apporta la nou- velle d’une grêle prodigieufe qui tomba fur ie mont AlbairT, dans le pays latin , & dont la grof- feur & la dureté firent croire que c’étoit une pluie de pierre. On appeüoit encore novemiialia les facrifices - que l’en falloir !e neuvième jour apres la mort , jour où l’on renfermoit les cendres. Voye% F UNE.- .railles 8e Jeux. NOVEM-VIRS j furnom donné aux archontes d’Athènes , parce qu’ils étoienc au nombre de neuf. Il y a grande apparence que ce furent les romains . qui leur donnèrent ce nom après la con- quête d’Athènes ; car ce mot eft latin, & fem- blaisle à ceux de triumvir , fextumvir , decemvir , Oc. que les romains tiroient du nombre des ma- giitrats qu’ils défignoient par ce titre.^ On fait qu’ Athènes déclina de ion ancienne puillance , & foumife aux romains , conferva toujours la liberté d’élire fes magiftrats Sc le droit de fe gouverner félon fes ioix. Enfin , dans toute l’antiquité grec- que , on ne voit pas que ie titre de novem-virs ait été donné aux archontes. NOVENDILES ( Jeux ). C’étoit les mêmes que les jeux novemjiales ou funèbres qu’on don- noit à la mort des grands hommes ou des empe- reurs. Voyéi No VEMDIALES. NOVENSILES , dieux des fabîns , que les ro mains adoptèrent , & auquel le roi i atius fit bâtir un temple. Leur nom lignifie dieux nouvellement arrives ou nouvellement connus. D’autres pre tendent que ces dieux étoitnt ceux qui préfidoient aux nouveautés &: au renouvellement des chofes. Selon quelques roythologifles , leur nom vient du nombre neuf, novem , parce qu’on en comptait autant , favoir : Hercule , Romulus , Efculape , Bacchus , Enée, Ve il a , la Santé , la Fortune & la Foi. D’autres enfin ont cru que c’étaient les neuf mufes. Mars tous ces auteurs ne nous ont point appris ce qtiejces dieux novenfîles a voient de commun entr’eux , ni ce qui les difïinguoit des autres divinités. N ODEUR d’aiguillette , terme vulgaire par le- quel on entend un prétendu fortiîèje , qui , fans bieffer les organes de la génération d’un homme bien ccnftitué , en empêche i’ufage au moment qu’il s’y attend le moins. Les anciens ont attribué cet état fortuit à,des= filtres ou à des enforceliemens magiques. Platon avertit les nouveaux, mariés de tâcher de s’en garantir. Virgile déiigne clairement le nouemet, de r aiguillette dans fes vers de la huitième églogue : Terne tibi h te vrimum tricha diverfa colore ■Lisiu circumdo » Les fables d’Apulée ne parlent que des enchan- temens qu’employoît Pamphila , fameufe magi- cienne, pour procurer l’impuifiance au m : !ieu de l’amour. De-la vient que Minuties 'Félix difio:: aa payen Ccecilius que fon Jupiter même n'a, citjas toujours eu le pouvoir de délier Es charmes de la ceinture de Junon. Numantina , femme de Pl . a- tius Syîvanus , Et accufée d’avo:r par fcr.il ège rendu fon mari imputant. : Injecijfi carmmibus & venefs,cïis vecordiam tnarito , pour me fervir de l’expreiiîon délicate de Tacite ( Annal. I. ly. ). Il paroît que les jurifconfultes romains ne dou- toient point du fuccès de l’art magique pour pro- duire le nouement de l aiguillette ; car PauîllS cite une loi qui défendoit d’ufer de ligature. Pompo- nîus Sabinus & Servius condamnent ia pratique de ces fortes de nœuds enchanteurs. Enfin , les hifte- riens en citent des exemples qu’ils croyoient très-concluans. Atn-ifis , roi d’Egypte , dit Hérc- dien, ne put eonnoître fa femme Laodicée, parce qu’il avoir été lié par la magie. Sozomène ( Xûv VIII.) rapporte MH en or ms , fils de Théodofe, qu’après avoir époufé la fille de Stilico ,une for- cière lui noua l’aiguillette , & î’empêc’na par ce moyen d’accomplir le mariage. NOUGAT. Voyei CoptA. NOV 7, hommes nouveaux. On appelîoit ainfi ceux qui , fans aucune recommandation de h part de leurs ancêtres , poffédoient Us premières charges curtlîes : Novos komines vocare folent eos , dit Appien ( Bell, civil. ) , qui non majorant gloriâ , fed Cuâjcte virtute înclcr aérant. Ai fi le père de Caton fut un homme obfcur ; Caton fut un homme nouveau , parce qu’il pofféda des charges curu’es ; & fes defcendnns , à qui il fit pai'fer la no- b’effe qu’il avoir aequîfe , furent des hommes nobles ; car la nouveauté étoit intermédiaire entre la roture & ia noblcffe. K O VIA famille romaine dont on a des mé- dailles : RR R. en bronze. O. en or. O. en argent. KO VIT II , nouveaux foldats, par- oppofiticQ 'avec les vétérans. NOURRICE, natrix , femme à qui l’on confie N O U N U D 52 > ■un enfant pour l’allaiter. Chez i anciens 3 .es j nourrices ne quittoient les U. les queues a\0!cr.î | élevées j eue dans le moment on ei.es c.o.e . , priT-r au pouvoir d’ur. époux, &: e.les les gerdoient avec la plus fcrupuleuto attention pour mettre leur virg nité à couvert des sttaqücs eu détord -es de la je méfié. De là i'e formoit efftre la nourrice & ton élève un commerce de tenirene & d’amour , don: les anciens auteurs nous ont ccn- fervé des monumens dans leurs écrits, qui font pleins de -ces temoignagr.es d’arrudé qu’on croiroit devoir être réfervés à I amour maternel. C'eft donc avec raifon cu’un auteur s’exprime airii : Mettre non inferior fsp'e dilecho nutricis. C tîî ai: il en conféquence de cet ufage , que , dans les tra- giques grecs 3e latins., or. ve t toutou s des nour- rices accompagner les héroïnes de la pièce ; ce qui fe remarque encore plus dans ‘es poet.s comicues. A Rome, on les trouve auili à la fuite de lents élèves mariées j & lorfqu’une dame fortoxt de la j maifon , ton cortège ne manquoit jamais cl être : grofli par fa nourrice , comme nous apprend Ju- | vénal ( Sut. 6 . 552.): Ut fpeBe: ludos, ccnducit Ôgulnia veflem ; les airs affectés d’un efclave à qui for maire faifoit jouer dans une tragédie le rôle c’Atrée . dre ( Epijî. 8c. ) : lile qui in feeni Lucius incedii , & h esc refupinus aicit : Superbus Argi régna mi liquit Pelovs ; Qui Porto ci PLelies doue cb Iomo mûri Urgetur Ifihmos fervus eji , quinque ir.odlos cccipit , & qui r. que denarics. NUBERE , dît s fon fer.s propre 3 e naturel, figriiie couvrir d'un voile , & c’eff de-là qu’il a li- gnifié fe marier , parce que les nouvelles maiiêes svoïent coutume d’avoir la tête couverte d'un voile, lerfqu’on les conduifoit à leurs époux : Vir ducit , mulier subit , quia palis o obr.ubit caput fuum ger.afqttc. Ce voile dont en couvroit les jeunes mariées s’appeüoit fiammeum* NUCER 1 A , ! NUCRINUM , Ç en lettres étrufques , en Italie. NUCRINUM & NOTKPINCN. Conducit comités , fe liant , cervical , arnicas , Les médailles autonomes de cette ville font: Nutricem , & flavam , qui det mandata ,puellam. RRRR. en argent-,,.»* Humer. Chez- les orientaux , qui ont ccr.fervé une partie des moeurs des temps héroïques , hs femmes nour- rirent elles mêmes leurs entons ; mais iorfque des circonftances forcent d’appelier une nourrice , on ne la regarde point comme une étrangère. Elle devient membre de la famille , & pafîe le refte de les jours au mi'ieu des enfans qu’elle a nourris. On l’honore & on la chérit comme une fecor.de mère. Nutrix affa , dans Juvénaî ( Sat. 14. 208-) , fignifie une fevreufe , une nourrice qni n’a plus de lait, & qui ne peut donner aux enfants que des foins 8e des attentions. Sïccam nutricem , dit un des commentateurs du prête , qus lac non potef isfantibus , fed feiam diligentiam & munaiûüm adhibet. NOURRITURE des efclaves. Par nourriture , nous entendons ici l’entretien , le defnenfum des romains. Cet entretien étoit du temps de Sénèque par an de 60 modius , & de foixante deniers d’argent. Evaluons avec M. Pauâon ( dans fa Métrologie ) le modius à environ f- au bo.fîeau de Paris , & ie denier à 18 fous ; nous aurons en ar- gent J4 livres , 8e en bled 48 hoixTeacx ou 4 fep- tiers , valant 80 livres Iorfque !e feptiern’elt qu’à 20 livres. L’er.treten annuel d’un efclave n’étok donc en tout que de 134 livres. En voici une preuve ; Sénèque , voulant peindre RR. en bronze, O. en or. Leur type ordinaire eft r Un homme r.ud tenant un cheval j ou un che« val j ou un chien. NUCLEUS , fécond lit, ou lit intermediaire des pavés chez les romains. C’étok celui qui por- toit immédiatement le pavé apparent. Il étoitfâit de btiques pilées & de chaux. NUDIPEDALIA -, fête extraordinaire qu’on rie céiebroit à Rome que fort rarefnént , & toujours par opdoanar.ee du magsfirat. On marchoit nues pieds dans cette fête, pour fe mortifier à 1 occa- fion ce quelque calamité publique , telle que pefte > famine , inondations , féchereffè , Se autres rr.ai- rheurs pareils. Iorfque les dames romaines avaient à offrir de grandes fapp'ications 2 h déeffe Vefia». elles faifoier.r leurs proeefSons nuis pieds dans le temple de cette divinité. NUDITÉ , caraâère qui diiiingua les fiâmes des dieux, des héros grecs, toutes celles enfin oui étaient- fufceptildes du beau idéal , des fiâmes romaines. Pline affigr.e très-expceiTérne.it cette différence : Gnca r:s efi nilvelare. C’cfi pourquoi Caylus (Sec. 3 . p. 134. ) dit d’un monument an- tique : « I! parokroit aux babil emens &a:a barbe que ces ôgureè feroisnj. romaines , ce travaillées 325 NUI depuis les Antonins -, mais les philo fophes grecs Bortoient leur barbe, & les grecs n'ét*ient point fans vêtement dans leurs villes- La nudité qui fert à recornoître les monumens de cette nation , n’é toit confia rte eue pour les dieux , les héros , & pour tous ceux qui pratiquoient les exercices du corps ». NÜDS , nudi , nudus. Ces mets ne désignent pas toujours dans les auteurs latins des perfonnes nues , mais fsuvent des perlonnes couvertes d’une feule tunique , & dépourvues de pallium ou de toge. C’eit ainfï que L. Çüinctms Cincinnacus , eue les envoyés du peuple romain vinrent tirer de fa charrue pour en faire un diâareur , étoic nu- dus , c’eft-à-dire , en tunique & fans toge, mais non aofoiument nud dans le fens du mot François. .Aurelius Victor ( De viris iiluftr. c. 17.) dit: Quem nuium arantem trans Tiberim cjfenderj.ru ad eum mijfi legeti. Mais Tite-Live donne à en- tendre qu’il n’étoit pas vêtu décemment pour re- cevoir un meffage auffi ëiftingué , & qu’il envoya fa femme chercher fa toge à la maifon ( Lib. 111 . 26. ) : Togam proper'è è tugurio proferre uxorem Raciliam jubet. NUÉES. Jupiter, dit Homère , couvrit l’ÎLç de Rhodes d'une nuée d’or , d’où il fit pleuvoir fur la terre des richeffes infinies, parce que les rho- riiens furent les premiers qui facrïfîèrent à fa chère fille Minerve ; fable allégorique , pour marquer que les dieux ont foin de ceux qui cu’tivent la fageffe. Voye-^ Ixion , Minerve ,Néphélé. NUIT. La plupart des peuples anciens ado- roient la Nuit. Sanchoniatoa , eue par Eusèbe ( Przpar. Evangd. lib. I. c. 10.), i’aflure des phéniciens. Les arabes lui rendoient un culte fous le nom d ‘ Alilat ,- les égyptiens , fous celt.i d ‘ A- thor (Voyez ce mot.). Les orphiques étendirent le culte de la Nuit. On voyait à Delphes un «racle de la déefî c-Nuit , très-ancien ( AnSor ar- gumenté pythiorum Pindarï , p. 83". Edit. Pauli Sttvhani. ). Il y en avoir un autre à Me’gaie ( Paufan. in attïcis. ). Cette Nuit adorée par les peuples orientaux , E’érok pas dans l’origine de fon culte le paiTage . altersatU & diurne du jour aux ténèbres 5 c’étoit les ténèbres confidérées abftraclivement & avant l’exiftence du monde fublunaire 5 c’étoit propre- ment le_ cahos. Tout ayant été tiré de celui-ci, on Je faifoit créateur de tout ; & dans ce fens la Nuit étant le principe de toutes les cnofes créées , tn:ri:o:t un culte de reconnoiflance. Cette doc- trine eit extraite d’Héfiode ( Tkeogon. 12. 3. Gper. i’ dies 17. ) ; d’Ariffophane ( Avibus , pag. y-3. Edit. Gtnev. ) , qui lui fait produire l’œuf don fort ït l’Amour } d’Arillote ( Metapk. lib. XII. cap. u. ) , N U ï La Nuit , adorée d’abord par les égypfes® comme le cahos, principe des choies créées , de- vint ( par la fubftit ution poftérieure des idées phyfiques aux idées métap '.yfîques ) l’hérrjfphère ténébreux oppofé à l’hemifphère éclairé par le foie:* & enfin la nuit proprement dite , ou l’ir- rervafe de temps qui fépare le coucher du foierl de fon lever. Les orphiques ik les initiés confer- vèrent chez les grecs la première doctrine , toute intellectuelle j mais le vulgaire s’adora la Nuit que fous le dernier afptCt , &c le plus matériel. Héiîode a fait de la Nuit une divinité , & la plus ancienne de toutes , parce que la Nuit a pré- cédé la lumière. E’ie étoit , félon lui ( Tkeogon. ) , fille du Cahos. L’auteur que nous avons fous le nom d'Chphée , l’appelle la mire des dieux & des hommes.- Th éocrite dit qu’elle étott montée fur ua un char & précédée par les affres. D’autres écri- vains lui donnent des ailes , comme à Cupidan S c à la Vidoire. Enfin , Euripide la dépeint vêtue , couverte d’un grand voile noir , montée fur un char, 3 c accompagnée des affres. C’eff la manière la plus ordinaire dsnt elle eft repréfentée. Quel- quefois on la voit fur fon char , tenant un grand voile tout parfemé d’étoiles , étendu fur la tête. D’afltres fois on la trouve fans char , ayant auâi un grand voile qu’elle tient d’une main , & tour- nant de l’autre fon flambeau vers Sa terre pour l’éteindre. La Nuit avoît des enfsns, don: le père étoit l’Erèbe , au fendraient de quelques auteurs , rap- portés par Cicéron ; c’étoit l’Æther & le Jour. Outre cela , la Nuit toute feule , & fans le com- merce d’aucun dieu , engendra, dit Héfiode , l’o- dieux DeiHn , la noire Parque , Néméfis , 1 s Mort, le Sommeil & tons les Songes, la Crainte, ta Douleur, l’Envie , le Travail , la Vieilleffe , iâ Misère , les Ténèbres , là Fraude , l’Ofaflination , les Parques , les Hefpérides ; en un mot , tou: ce qu’il y avoir de fâcheux & de pernicieux dans U vie , pafîbit pour une production de la Nuit. Enée, avant de defeendre aux Efifers , immola une jeune brebis noire à la Nuit , comme mère des euméaides. t Sur le célèbre coffre de Cypfelus , on voyoït ( Paufan. Æliac. ) une femme tenant dans fes bras deux enfans , l’un blanc qui fait fembiant de dormir , l’autre noir qui dort. Une infeription ap- prenait que c'étoit la Nuit avec fss nourrifToas, le Sommeil & la Mort. Les éphéfiens avoient confacré une ftatue à la Nuit , 6 c les amphtffieks fuivirent leur exemple ( Paufan. P hoc. ). Sur us bas-relief de la rllla Borghèfe, qui repré- N U M fcnte Mais & Vénus furpris par Vukain , en Vbh h Nuit avec des ailes de papillon C Monum. int- iiti. n°. Zj. ). On facrifioit à cette divinité pendant la nuit, & on lui immoloit un coq , parce qu li en uoudk ie repos ( Ovid. Fa.fi. I- 48. ) • NoBe des NcBi crifi ut us ceditur clés , Quod tepidum vigili provocst ore iurrt . Nuit. Les romains , ainfi que les grecs , la di- vifoient en quatre parties égalés , compofées cha- cune de trois heures qu’ils appelioient veilles ,• comptant par première , deuxième , troifième, & quatrième veille , félon l’uiage ofafervé a 1 armee , ©ù 13 garde fe relevoit quatre fois pendant la nuit : Noaem quadripartite dividebunt ; idque tef tatur fimilitudo militaris , ubi dicitur , vigilia pri- ma , item fecunda , tertia &* quarta ( Cenforin. de die natali. c. 23. ). Nox intemoefia étoit cette partie de la nuit pendant laquelle on ne peut rien faire. Les germains compto r ent le temps par nuits. Les gaulois les imitèrent , & cela , dit Célar , parce qu’ils croyoient tous être defcendus de Platon. NUMA. La famille Pomponia prétendoit être fortie d’un fils de ce roi de Rome -, c’eft pourquoi les triumvirs monétaires d^ cette famille ont mis Numa fur leurs médailles. Dans la colleétion des pierres gravées de Stofch, on voit fa tête avec le litutis fur une cornaline, & Sans licuus fur une pâte antique. NUMANCE , en Efpagne. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR. en bronze. O. en or. O. en argent. NUMELLA q lanière de cuir qui fervolt à lier les criminels & les animaux. Feftus dit : Efi gémis vinculi quo quadrupèdes alligantur j J 'oient ea fieri nervo , aut corio crudo b avis ut plurimum. NUMERA fenatum , expreffion dont fe fervolt celui qui vouloit empêcher un décret da fénat. Comme il y avait urr certain nombre fixe, qui étoit néceflàire pour qu’on rendit un décret, quand on vouloit s’oppofer à ce qu’il rût rendu, on difoit au maaiftrat qu< fe préparoit à taire le rapport : Comptez les fénateurs , numéro fenatum. Selon la loi de Cornélius, tribun du peuple, portée l’an 68 6 de Rome , il falloir que les fénateurs fuffenc N U M toujours affemblés au nombre de deux cent j tr.ah Auguite , dans la .vue d'affoiblir peu-à-peu l’au- torité du fésat , ordonna qu’un fénatus-confulre pourrcit eue fermé par un plus petit nombre da fénateurs. NUMÉRALES ( Lettres). Voyei Nombres, & Notes. NUMERARIUS , calculateur, officier chargé des comptes- I! y en eut quatre fous les empe- reurs , qui étoient fubordonnés au tréforier des domaines pro'pres du prince , cornes privatarum rerum , & au tréforier des libéralités du prince , cornes largiiienum. Ces officiers étaient obligés de faire le décompte des deniers qui dévoient entrer dans les coffres du prince , foit de fes propres revenus , foit de fes oétrois & des impôts. Il y ayoit aulfi de ces numerarii dans les ar- mées , dont la fonction étoit de faire la lifte des foldats qui a voient été de garde chaque jour , qui avoient veillé chaque nuit , ou qui avoïent rem- pli queiqu’autre devoir militaire , afin que l’on pût faveur exactement ceux qui devoïent les remplacer. NUMERI eft dans Varron ( De liber, educ . ) une divinité qui hâtoit les accouchemens , & qu’invoquoient les femmes en travail : U t qui con- trit celeriter étant nati , fere mimera prénommé étant , quod qui cita faBurum quid fe oftendere vo- letât , dicebat , numéro id fore , quod etiam in. partu. precabantur Numeriam , quant deam folent indigi- tare etiam pontifices. NUMÉRIE, divinité dont parle S. Augufîin ( De civit. De:. 4. 11. ) , qui préfidoit à l’art de compter , comme l’annonce fon nom , dérivé de numerus , nombre. NUMÉR1EN , fécond fils de Carus. Mar eus Aurzzivs Numsriarzus Augustus, Ses médailles font : RRR. en or. Il y a des revers plus rares, RR. en argent quinaire. RR. eh médaillons de bronze. RR. en M. B. C. en P. B. de coin romain & d’Egypte. NUMERIUS , prénom de la famille des Fa- bius , que les auteurs latins défignoient par la feule lettre N. Valère Maxime nous apprend que le feul des Fabius qui échappa au maffacre de Crémère , ou il en périt 306 , époufa la femme d’un Numerius Otacilius , à condition que le fils S 2Ê N ü M eu :! en suroît , portsroit le prénom de Nu- merius. L’origine de ce prénom Te trouve dans l’article NuMZRIA. NUMERUS &, Nù'MERI , mots qui défi- gneient quelquefois une cohorte & des cohortes. Les foldats des cohortes furent aafS appelles nu- merarii. Numxrus , nombre. Voyc^_ Nombre. NUMIDES. Vcyei Mauritaniens. À T U MIDI C US , furnom de ia famille C aala. NUNTIATIO. Ce mot latin défigne en géné- ra!, rail-on d'ancoacer une chofe; ma : s il délî- ^noic particulièrement chez les romains la décla- ration faite car un augure for ce qu’l! avoir obier , é dans les aufpices. Le rappoit des mauvais préfaças par les augures fe nommait ohnunciatlo , & Ci- céron nous apprend qu’un tribun du peuple fit une loi qui dêfèndoit d’acquiefcer aux augures , & de pronoltiquer des malheurs futurs, obnitn- ciare , dans l’intention de rompre les a trem- blées 5 c les réfolutions qu’on v pourrait prendre. ( D. J. ) N UN DINA ou NONDINA, déeile qu’on invoquait chez les romains , le neuvième jour après ta nasffunce , jour où l’on fai toit les luiba- t!oss , & où l’on donnoit le nom à l’enfant. C’eft de ce neuvième jour qu’eft formé le nom de la décile : Nundinam dcam , dit Macrobe j d r.ono die nafcenûicm nuncupatam. NUNDINÆ, jours de marché à Rome , ap- pelles ainfi parce qu’ils revenoient tous lés neufs jours. Les lup'tans de la campagne venoient à la ville ces jours de marché , pour y porter des den- rées , pour y recevoir des ioix y 8 c même pour y travailler à leurs procès, depuis la loi hortenfia ; car jufcues-Sà , ces jours avoîent été né fa fies. C’eft ce que nous apprend Denys d’Haücarnaffe (Lié. VIII. }. Nvndins. romanis , nono quOque die célé- bra-, s.- quando ad urbem plebs agreflis cor. f tiens , res vénales permutabat , D jure inter fe âge bat , & f u jf ra g za fereb.u de rebus pubiieis , de quibus vcl leges permutèrent et arbltrium . , vcl fenatus dc- ferret. Par rapport à ce qui concerne les fufnages , il paro:t que Denys parle de ce qui fe faifoit dans les commencemens 5 car Pline ( Lib. XVIII. ) dit qu’il n'y avoit point d’affemblées du peuple aux jours de marché . Nandinie urbem revifebant , & zdeo comitia nundinis k abc ri non li-cebat , ne plebs rv-fti C a avccaretur. Il efit vraisemblable que ce fut Romuîus qui înititua ces foires ou jours de mar- ché , quoique quelques auteurs prétendent que ce fut Servius. Elles fe tenoient dans les places de Rome , & comme nous l’avons dit d’abord , les jours auxquels elies étoient indiquées étoier.t ne- frfl es , c’eft-à-d:re , des jours où le préteur re RouvOTt ex.rcer la juftice : mais la ici konenfa fit changer cette difpofition & mettre les jours de foire au nombre des jours fajles auxquels le préteur pouvoir prononcer ces trois mots : Do , Dico y A.ddico , qui renfermoitnt toute la jurifdic- tion : fed lege sortis si a ajfeclztm efi , dit Ma- crobe ( Sat. 1 6. ) , ut fajia ejjfent, ubï rufiici ^ cui nundmandi caufâ , itt urbem veniebanz , Etes com- portèrent. C’étoit d’abord le fénat cni permertoir 1 établ firment de ces foires; depuis ce furent les •empereurs- Aatiquités Tome IV, N U N 5 - 2:9 NüMélNALES ■ nur.dino.hs , c’eft le r oirr eue donnoient les remains aux huit premières lettres de Talphabet » den t iis faifbier.t u'age dans leur calendrier. La faire des lettres A , B,C,D, f, F, G, H, Y, cto ; t écrite en colonne, & ré- pétée fuccefiivemert depuis le premier jour de l’année jufqu’au dernier. Lire ce ces lettres mrr- quoit les jours de marché eu d’affembiée, qu’on apptlloit nundïr.a. quefi novem.dics , parce qu’ils revenoient tous les neuf jours. Le peuple de la campagne, après avoir travaillé huit jours de fuite , venoit à la ville le neuvième jour pour vendre fes denrées, & pour s’infiruire de ce qui avoit rapport , fort à la religion , fort au gouvernement. Lorfque le jour nundinol tomboit, par exemple, fur la lettre A, il arrivoit le r , le 9 , le- 17 fc le 2 ÿ de janvier & ainfi de fuite, de neuf jours en neuf jours, & la lettre D étoit pour- l’année fuîv'anre ladettre nundin.de. Ces lettres nundincles ont une grande refifem- blance avec nos dominicales, à cette différence près, que celles-ci reviennent tous les huit jours. création des confuls fous NUNDINIUM , 7 NUND 1 NUM y f les empereurs , ainfi appellée par alluficn’ à l’ancienne manière d'afficher pendant trois jours de marché les aflcmblées dans lefquelles en devoit procéder à l’élection, des confiais , & à l’ufage des candidats , qui pendant autant de jours de marché, venoient fe préferter au peuple & mendier fon fufîrage à force de polit. fié. Le droit d’élire les confuls ayant pafie du peuple aux empereurs, il paroit queks afpirans conferverent toujours la même coutume de fe faire voir en public pendant trois jours de marché , & que c’eft ce qui donna lieu d’appeller leur élection nundinum. Ce fut encore pour garder quelque chofe de l’an- cienne manière, que l’on élut toujours un conful aux calendes de janvier, depuis le changement arrivé fous les empereurs. On appeiloit ce confiai ordinarius , au Feu que les autres s’appeiloient fijfecli; confules vel ordir.arios , vel fujfecïcs , ex fenatûs fententiâ nomir.avijfe, dit Vopifcus (C 23.), en pa-lant d’Alexandre Sévere, & vetera nundinia ex ordine injütitijfe. NUNNiE. C’étoit chez les grecs la chanfoa particulière aux nourrices. Voyeq_ chanson. NUNTIA TORES. Accufateurs. NUNTIUMremittsre ou libel'.um répudié mittere, chez les romains, lignifiaient déclarer le divorce. NUNT 1 US. Le. même dans les tragédies ro- maines que le «yy&as des grecs. Vcye$ ce mot. a t 1 N Y G ez Noi TI '• 33O NV RS IA NVRTI. NÜTRITIUS. Pédagogue , : nftituteur des jeu- nes romains. ï } v »: NUTRIX. Voyez Nourrice. NUX ocelUaa. Voyez Ocslzata. Nus pinça. Voyez Pomme de pin. NYCTELIES OU NYCTILÉES. Fêtes de BacchUi qui fe célébroient la nuit, & dans lel ouelies on portent des torches allumées, fanant une efpèce de proceffion dans ks rues d Athènes. Ceux qui y afisitcient portotent des coupes & autres vafes à boire. Au retour de b proceflson , ils faifoient à Bacchus d’amples 1. battons. St : Au- curtln remarque dans fa Cité de dieu ( Lib. X/Ul. c M-)j qu’il n’y avoir point de débauches ni d’impureté qu’on n’y commît. Les ny folies croient célébrées à Athènes tous les trois ans, au com- mencement du printems. Les nyctelies fe cè^c- broient auffi en l’honneur de Cybele , & avec tant de diffclution , que le fénat de Rome les défendit. Ny Belles eft formé de Nu| r.uit. ■ NYCTEMERÔN. Nom par lequel les grecs défi^noient le jour naturel , c eft-a-dire , la révo- lution' diurne 3c apparente du foleil autour de la terre. Ce mot eft formé de , nuit , Se de r.Mzoa 3 jour» NYCTÉUS. Père de Nyétimène Se d’Antiope. Nyctéus. C’eft le nom d’un des quatre che- vaux de Pîutcn , félon Claudien , qui nomme les trois autres Orphnéus , Aéthon Se Alaftcr. NYCTILEVS. Surnom de Bacchus , pris des "NYCTELIES. Voye-[ ce met. Ovide {de Ane amandi I. J 67 . ) dit : Nyélzleum que patrem NYCTYMÈNE, fille d’Épopée, roi de Lef- bcs, ou de N\ éteus , ayant eu le malheur d inf- pircr de Tamour à Ton propre pere , & ce *e la ik r furprendre, alla fe cacher de honte dans le fend des forêts, 8e fut changée en hibou. NYCTIMUS, pere de Philonomé, 8e époux d’Arcadie- Voyeq Philonomé. N YCTOSTR ATÉGES , n»*t<>î , offi- ciers chez les anciens , prépofés pour prévenir ks incendies pendant la nuit , eu pour les éteindre. A Rome , ils avoient par cette raifon le comman- dement de ia garde, Se en conféquence de leur N Y M charge Se de leur nombre, on les appela triumyis de .nuit , ncchurnï triumvm : 8e p r iftctz vigilurn , préfets des gardes de nuit. nymphæa. nymphæum. elles fe retiroient. "j- Antres des nymphes , Voyei Cavernes. ou Nymphæa. Plantes. Voyei Nymphes. NYMPHAGCGÜE , »u«?>sv»v« , nymphago - BUS, ce’ui qui étoit chargé de conduire la nouvelle tpoufe de la maifon paternelle, dans celle de foa épeux. NYMPHARENA. Pline défîgne par ce nom- une pierre qui fe trouvait en Perfe, 8 c qui ref- fembicic aux der.ts de l’Hippopotame. C’étounc el’es-mêmes fans-doute. NYMiH, lafcjfate du menton. Voyez MENTON, NYMPHE. Voyei Nymphes. NYMPHÉE, Nympkium , édifice public, où venoient célébrer, félon Zonare (H Leone magne}, leurs noces , ceux qui n’avoient pas d’apparte- mens allez grands pour les faire chez eux. Le plus grand nombre des philologues aflurent avec raifon que ces nymphe, a , n’etoient autre chofe que des fontaines corfacrées aux mufes & aux nym- phes , remarquables par la quantité d’eau quelles fournilfoknt , ai.ffi-bien que par la richeffe des marbres qui les décoroiet.t. Les noces en effet , * fuivact le témoignage clés écrivains de Rome, fe célébroient dans h” ma-.fon des particuliers, ou dans une Bafilique publ que , & on n a jamais vu que les nympkées ferv Sent à cet ufage , non plus qu’aux bains, comme quelques critiques iont af- furé. I! ne nous refie aucune vefb'ge des anciens nympkées . Le nympkêe d’Alexandre Sévere étoit fitué dans la y 5 région, l'Efquihne. Le nympkêe ce Gordien étoit fi tué en eft au- jourd’hui S Laurent , in Damafo , comme on peut le conjecturer par une mfcription qui y a été trouvée. Le nympkêe de Jupiter étoit placé dans la ’f région. On ne fait où étost fitué le nymph.ee repare par Flavius Phiüppus , 8 c dont ii eft fait mention dans l’infeiiption antique. Le nymphes de Marcus éro't fitué entre les monts Coelius 8 c Palatin , près du Septizone ce Sevère. NympbLéi Promontoire d’Egira, fur la mer N Y M ïoinene , dans le territoire d’Apolîonie. Dans ce lieu facré, dit Plutarque, on voit fornr perpé- tuellement co~medes veines de feu du ronf-u une vaüée 8 c d'une prairie. Dion Caffias (au livre IV de fon kzjloire ) , ajoute que ce feu ne brûle point la terre d’où il fort, eu il ne la renu pas meme plus aride. Enfuïte il parle d’un oracle d’Apollon eus étoit en ce lieu, bc explique la manière dont les reponfes s’v rendoient s celui qui le conful toit prenait de l’encens , & après avoir fait fes prières , il jettoit cet encens dans ie feu. Si l’on devoir ob- tenir ce que l'on fouhtitoit , l’encens e'toit d abord embraie , même dans le cas où il n’étost pas tombe dans le feu; la flamme le pourfuivoit 8c le con- fumoir ; mais fi la chofe ne devoit pas rétiffir , l’encens ne fondoic point dans le feu , il. s en re- tiroit même & fuyoit la flamme- Il étoit permis de faire des queftions à cet oracle fur toutes fortes de fujets, excepté fur la mort & le mariage. NYMPHEES. Voye\ Lotus j Colocasia. ce I! fau droit, dit M. Pa\v, defeendre dans des détails immenfes, qui ferment ici fort déplacés , fi l'on vouloir faire connoître diftinâement toutes les plantes alimentaires que les anciens égyptiens ont cultivées avec un fuccès qui prouve autant leur induflrie que leur amour pour l’agriculture. Mais on r.e peut fe difpenfer de faire quelques obfervations fur leurs différentes efpeces de nym- phéa ou de lotus , dont i’hirtoire iong-temps très- confufe aux yeux mêmes des Botaniffes , eft ac- tuellement bien éclaircie ». ce La nympkée dont la racine produit laco!ocafe,& qui porte des femenccs groffes à peu-près comme des fèves, dont chacune eft renfermée. dans un lo- gement féparé, loculis monofpermis , ri a jamais ete une plante indigène ou naturelle de la baffe-Egvpte, mais on l’y femoit ; & dès qu’on a ceffe de la femer, elle a difparu au point qu’il n’en refte plus une feule tige dans tout ce grand diftriil de pays , qui eft entre le Caire , Alexandrie & Tineh , où les rives du Ni! & les bords des canaux en étoient anciennement couverts & mêmes couronnés, ce que l’on nommait proprement la parure de l’E- gypte »: « Outre cette nympkée , les Egyptiens en ont cultivé une autre appelée parles latins Lotomîtra & dont la graine très-menue fervoit à faire une forte de pain connu fous le nom dè Cace , & que Pline a tant vanté, qu’on pourrait être à cet égard tenté de faire des effais en Europe , & il y a quelque apparence qu’on tireroit plus d’avantage de la graine que de Sa racine ». » Ce Lotometra qui s’étoit fort perfeâ'onné par la culture, a suffi difparu, de forte que les turcs & les arabes n’om puis quelx nymphéi fan- N Y M i vage , qui croît d'elle- même dans les eaux du N I , & dont on mange au Caire !a racine; ele a ét; connue des anciens, fous le nom de Corjîum ». « De tous les monument Egyptiens dans les- quels on reeer noît la rymphee à Co’.c-cafe, 1 n’y en a pas de plus caraâériftiqne que celui d’une offrande Cite par des prêtres à une ftatue d’O- firis, ou’on corder .e au palais B irberini à Rome : là on difltngue les feuilles, l=s fl urs , le ca'ice, la capfule , 8c toutes les parties de la fuétincatron , au point qu’il n’eft pas poffîble de s’y tromper , dès qu’on a étudié la botanique. ( Cette plante ne diffère en rien de la nympkzj.-nelu.mbc de Lin— naras n°. 6/3. & Tcurnefort 261.) ». « On pourrait ici témoigner de la^ eurefité fur ce que peut avoir été c tte firguüère expé- rience qu’on faifoit tous les ans en Egypte , avec les femences des plantes alimentaires , & dont Palladius eft le feul auteur agronome qui en ait confervé le fouvenir. Grzci afférant zgyptios hoc more preventum futuri cujusque feminis expenrz . Aream brevem loco fubacto & kumido nitnc excolunt : in câ divifis fpatiis omnia frumenti vel leguminum femina fpargunt. Deinde in ortu caniculz qui apud romanos quarto decimo caltndarum auguftarum die tenetur . explorant que. femina ortum fidus exurat , que illéfa euftodiat. His al fl ment $ ilia procurant , quia indicium noxœ aut bénéficié per annum fiutu- rum generi unicuique fidus aridum prs.fen.ti exitio vel falute przmifit, (De re rujlica in J un- IA. ) . c< I! paroit que la plupart de ces graines avoient déjà germé au lever de‘ la canicue, & que vers le f>ir de ce jour ià on examinoit celles dont le germe s’étoit brûlé ou defféche. Au mois de juin en expofoit des échantillons de toutes ses diffé- rentes efpèces de graines à l’air libre, ou on les laiffoit jufqu’au lever de la canicule : alors on exa- minoit l’état dans lequel on les trouvoi: plus ou moins defféchées , & on diftinguoit à de telles marques celles qui donnoient une bonne récolte, d’avec celles qui ne profpéroient pas cette an- née-là ». « Mais je foupçonne , non fans. beaucoup de raifor. , que ce que PaSiadius ou les grecs qa il cite nous ont donné pour une expérience . a été un ufage religieux ou politique par lequeMe gou- vernement arrêioit, quand il vouloir la culture de certaines plantes, comme celle du raphanum & du pavot,* fur lefquels i' y ; avo : t fouvent plus à gagner que fur le b.ed ou lolyra , te principale- ment dans b Thebaide, ou 1 on tiroir nu pa-ïOt l’opium le meilleur, fans contredit- qui fe foit fait dans le monde entier , & cela.. e ft encore à peu-près sînlï de nos jours On a. meme ^prétendu que les fucs concrets de cette nature , cu’or. reçoit de la Cappidoce , de. la Paphlagonie & de 1 Inde j T t ij. 33 ^ N Y M NT V M se pruduifent point i beaucoup près des rêves aiiifi agréables & aufii raviffans que ie véritable opium de Thébes ; quoique Méad, qui a écrit fur cette matière un traité très-inté reflanc, ne pareille foire aucune diftinéf ion entre ces narcotiques. Ce- pendant il peut en erre de cela , comme des diffé- rentes efpèces de vin qui ne produifent pas toutes la- meme ivrelTe La- fleur des nympkees & de toutes leurs parties , eft celle qui fe remarque le plus ordinairement fur les monumens égyptiens; ce qui vient du rapport que ces peuples croyoient qu'elle avoir avec le feleii j à l'apparition duquel elle fe montroit d’a- brrd fur la furfase de l'eau , & s'y replongeoit dès qu'il étoit couché; phénomène commun à toutes les espèces des yympkées. C'étoit là l’origine de la ccnfe'cr u tion que les égyptiens avoient faite de cette fleur à cet aitre, le premier Sc le plus grand des dieux qu'ils aient adorés. De-là vint la coutume de la représenter fur la tête d’Onfis , fur celles de leu: s autres dieux, fur celle même des prêtres, qui croient à leur fervice. NYMPHE j 'HvfiÇy.. Ce nom, dans fa fignif ca- tion naturelle j lignifie une fille mariée depuis peu ; une nouvelle mariée. On l’a donné dans la fuite à des divinités fubakernes qu'on repréfentoit fous la figure de jeunes filles; félon les pcèies, tout l'univets étoit rempli de nymphes ; il y en avoit qu’on appelloit uranies ou celeües , qui gouver- noient h fphère du ciel; d'autres terreftres ou épigies. Celles-ci étoient fubdivifëes en nymphes des eaux, & nymphes de la terre. Les nymphes des eaux étoient encore fabdivifees en plufieurs claffes; les nymphes marines , appeiiées Gcéanides , Nereides & Mélies.. Les nymphes des fontaines; OU Naïades, Crénées , Pégées ; nym- phes- des fleuves & des rivières , ou les Potamides ; les nymphes, des lacs & des étangs, eu. ksLym- nades . Les nymphes de la terre fbrmoient auflî plufieurs claffes , les nymphes des montagnes que l'on ap- pelioit Oréades , Orefiéades. ou Orodemnzades ; \e s nymphes des vallées, des bocages, ouïes Nspées ; les nymphes des forets, ou les Dryades & Ûama- drtadeso. Il y avoir- des nymphes -, même dims les enfers, Uvide dit que Orphné étoit une des plus belles nymphes, intercales. Vvyerp Orphné. On trouve encore des. nymphes-, avec dés noms pris ou de .eur pays, ou de leur origine, comme les nymphes ammSadës ou amnifides, les ambides, les canbtdes , les corycides , les cithérionades , les dodonmes les heuades, les héréfides-, les jonides, tes ipmeiudes. Iss Jélégeides, les !y.ii sc ks, les E4C - toîides , les fîthni des, les fphragitides, les fht. ûiifiiadcs , les iiberiades. Sec. Enfin on a donné Se nom de nymphes , ncp _ feulement à des dames ii’uftres, dont on^pôml noir queiqa'avetiture, mai, même jufq - à de fitnpLs bergèies , & à toutes fcs belles perfoanes que" l- s postes font entrer dans le fujet de leu, s rcërY L’idée des nymphes peut être venue de ! cn'- nio.n où l’on étoit avant le fyilème des chatnes élifées & du tarcare, que les âmes demearÔitnr auprès des tombeaux, ou dans les jardins & les bois délicieux qu'elles avoient fréquentés pendant leur vie; on avoit pour ces leux un refoecl re- ligieux, on y invoquait les ombres de ceux ou'on croyoit y habiter, en t Échoit de fe les rendre favorables par des vœux & des ùcrifices. De-là eft venue i' ancienne coutume de facr fier feus de» arbres verds , fous iefquels on croyoit que lés- âmes errantes fe plaifeûnt beaucoup. De plus en croyoit que tous les aftres étoient animés : ce que l’on étendit enfuite jûfqu’acx fleuves & aux fon- taines, a x montagnes & aux val.ées, en un mot,, à tous les êtres animés auxquels on afiigna dts- dieux tutélaires. On confiera un culte particulier aux nymphes r On leur offrait en facrifice de j'huile, du lait & du miel; quelquefois on leur ifnmoloit des chèvres, on leur confacroit auflî des fêtes. En Sicile, ors célébroit tcas les- ans des fêtes folemneîles en , 1 honneur des nymphes. Selon Virgile ( Edog . j.) , Oh n'accorcfoit pas une immortalité abfolue aux nymphes , mais on croyoit qu'elles vivoient très- long-temps. Héfiode les fait vivre plufieurs milliers d'années ; Plutarque en a déterminé le nombre dans fon traité de la eelïaticn des oracles, & il a. fixé la durée de leur vie a neuf mille fept cent vingt ans, par un raifonnement auflî pitoyable que le calcul qu'il a fait pour cela. Vcye7 C U à l'article Hama-drvade s .. Les lieux contactés aux- nymphes étoient quel- quefois de petits temples; mais le plus fou vent des antres naturels ou creufés & ornés à deflîn^ appelles nympkees. Ces lieux facrés étoient finies ordinairement auprès des Fontaines & des fources des ruiffeaux, ou des petites rivières. Sur le chemin de Sic/one à Phîins , on rencon- troit un bois appeîlé Pyrée, avec un temple con- facre a Gérés & à Proferpine. Les hommes y entroient fsuls pour célébrer les fêtes; mais les femmes facrifioient près de ce bois dans un petit tetnple,nommé par Pa.fan'ias {Corimkiac.) Tsupé im 3 . nympBée , ou chambre des- nymphes. Gn y voycitr les portraits de Bacchus, de Gérés & de Pro- ferpiue,.do.ct -on ne pouvoir diftinguer .que; les» N Y M viîVffes , tss sa'.-oiTct. Cette réunion des divinités , à l'honneur delquers on ceiebro t ies myüères * rappelle ici que !es nympkées 3 ou les antres des nymphes étotent ordinairement cnoms pour leur célébration. Chaque divinité fupériture de l’un & de l’autre fexe, a voit fis nymphes * au rang defquels il faut suffi mettre les mules * qui font les nymphes d’A- pollon. Les plus connues font en premier lû-u les nymphes de Diane., eu les oréades, les nymphes des arbres* ou les hamrdryades, &en fécond ;eu les nymphes de la mer* eu les néréides avec les firenes. Voici l’explication cu’a donnée M. Rabaud de Saint-Etienne * de la fable des nymphes. « Ce fut la coutume de perfonnifier tous les êtres de la nature, qui fit imaginer les dryades* les hama- dryades* les oréades, & ce peuple de jeunes nym- phes cachées difoit-on* fous l’écorce des arbres* tandis qu’elles étoient elks-mêmes comme une écorce légère* fous laquelle l'allégorie étoit ingé- nieufement enveloppée. Ce fut ia coutume de parler de tous ces êtres allégoriques* comme s ils euffent exifté réellement, qui fit que les fiècles pofi teneurs tombèrent dans des erreurs reiigicufes qui amenèrent l’idolâtrie * & dans des erreurs hiiiori- ques qui ont tout brouillé & tout confondu « Les nymphes des arbres & des montagnes ne jouent pas un rôle aâif & brillant dans les ori- gines grecques* parce que les êtres qu’elles figu- roient avoient moins de rapport avec les hommes. Mais les noyades* les charmantes nymphes des eaux remplilïent toute cette hiftoire * & c’ell à leur compiaifance pour les fleuves leurs voifins , ou à leurs liaifons avec les monts d’où elles déeca- loient * que nous devons la plus grande partie des princes & des héros de la mythologie- C’eft que les grecs primitifs étoient accoutumés à les appcller les mères des bourgades qu’ils avoient conftruites fur leurs bords * & qui fouvent portoient le même nom, B ; enfaitrices du pays, elles furent appeilées quelquefois les nourrices des dieux * comme elles étoient les nourrices des hommes; & nous voyons huit fontaines en Arcadie * qui fous le nom de nymphes * paffoient pour les nourrices de Jupiter ». Les nymphes font toujours repréfentées à moitié nues* tandis que les mufes font toujours peintes vêtues très-décemment ; c’eft un caractère diftinc- tif des unes & des autres. Sur les monumens* les nymphes des ruilTeaux & des fontaines tiennent ord nairemeat , pour at- tribut diftinctif* une urne*, d’eù s'écoule la fon- taine ou le ru fléau. N Ÿ M 53 3 aurojt un vêtement verd de mer eu céladon* comme on avoir coutume de peindre les néréides. Enfin tout ce qui avoir rapport aux dieux marins *- jufqu’aux animaux qu’on leur facrifioit* portoit des bandelettes d’un verd de mer ( Vaier.jlac . argon. L. I. v. 189. ). C’eft d’après cette maxime que les poètes donnent aux fleuves des cheveux de la même couleur ( Ovid . art. L. I. v. 224 . ). En générai, les nymphes qui tirent leur nom de l’eau K’jxtpé * lympka , font aînfi vêtues dans les pein- tures antiques ( Ovid. art. L. III. v. 178.). Le deiTm colorié d’ur.e peinture antique confervée à la bibliothèque du Vatican, & publié dans les monumens de l’ antiquité ( Monum. ont. inéd. n°. 18. ) * offre une des naïades avec une tunique fine de couleur d'acier* comme Virgile décrit la- figure du tibre : — Eam tenais glaueo vtlabat amichi Carù a fus. Mais dfoiileurs fa draperie eft verte* comme celle des fleuves chez les autres poëres ( Sw.v Theb. L. IX. p. 354. ). Du refis, ces deux cou- leurs étant fymboliques* désignent l'eau ; la verte fur-tout fait allufion aux rives bordées d'arbrif- féaux. Deux ftatues de femmes couchées * plus grandes que nature, une au beivedere & l'autre à la villa Medicis, portent le nom de Cléopâtre* parce qu’on a pris leurs bracelets pour des ferpens. Elles rejpréfentent vraifemblablemcnt des nymphes en- dormies , eu le repos de Venus * ainfi qu’un Avant l'a obfervé il y a long-temps ( Stepk . Pigh. in fckotti itirt. ital. p. 326.). Par conféquent ce ne font pas des ouvrages qui puififent famé juger de Kart fous le règne d’Augufte. On dit pourtant que- Géopatre avoir été trouvée morte dans une atti- tude pareille ( Gaien. ad Pifon. de tkeriaeâ , c. 8. p. 941. Edit. Charter, tom. XIII.'). Du. refie , Sa- tête de la première figure n’a rien de remar- quable ; elle eft même un peu de travers. La tête de la féconds , que quelques-uns vantent comme- une merveille de l’art* & qu’ils comparent aux plus belles têtes de l’antiquité ( Richardjon * traité de ia peinture , tom. II. p. io 5 - ) * efi indubitable 9 * ment moderne , & de la main d’un artifte qui n’a* jamais eu d’idées nettes * ni du beau de la na- ture , ni de celui de Part. Au palais Odefoalchi * on voyoit autrefois une figure toute ferobiable àr ceik-ià * & comme elle au-deifus de ia grandeur- naturelle ; elle a paffé en Efpagne avec les autres ftatues du même cabinet. Les nymphes ailées, compagnes de Diane , que' l’on voit fur une urne fépuîchrale du Capitole * &£- fur un bas-reîiefde la villa Borghèfe à Rome, fonc probablement des figures dues à i’iraagnaùçn des- aackns grecs - } ou des çtrofques. Nepome^fi fa figure étoit parvenue en tableau. 1 ’nî nys Knifp.Ts YAs.ciLss.is. On lie dans une infcrlp- tion recueillie par Muratori ( 87» J- ) ce nom de quelques divinités topiques. NYPHÈLE , nymphe de la fuite de Diane. NYSA, en Carie. NlcASQN. Les médailles autonomes de cette ville font : O. en or. RR. en bronze Fellenn. O. en argent. L’abfence des mots EN. riAin. fuffit pour les dillinguer des médailles de Nvfa , en Paeonie. Cette ville a fait frapper , fous l’autorité de fes feribes , des médailles impériales grecques en N Y S l’honneur d’Augufte , de Vefpafien , de Dona- tien 3 de Sabme , de Marc Aurèle , de Fauftine jeune, de Sévère , de Caracalia , de Maximin , de Maxime , de Gordien - Pie , de Valérien , de Galhen. NYSA , en Paeonie. Nïza. EN. rrAin, Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en bronze P ellerin. O. en or. \ O. en argent. Nysa, en Syrie, nyza cky©oîioaïc. Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l’honneur de Néron , de Géra , de Gordien. O. JL e s srecs fe fervirent lorg- temps^ de 1 O feui pour exprimer l’O long & i O brer. Seulement ils écrivoient OO pour exprimer 1 j O longs mais ils introduifirent dai s leur alphabet un fécond ca- ractère £2 peur défîgner cet O long , & i’O fîmple n'exprima plus que l'O bref. Cette dernière lettre fat nommée O bref ou petit , ifuzçe* ; 8 c l’O fut appelle O long ou grand, On ne fait pas pofîtîverrent l’époque de l'intro- duction de l’O , 6 c l'on ne peut pas la conclure des médailles , ni des inferiptions. La même mfcrip- tion montre quelquefois des O des £2 pour des O longs. Les plus anciennes médailles grecques oî- frent fouyent i’O pour i’£2. Cet ufage a duré même après la naiilance de Jéfus Chrift fur les médailles. Les latins fe fervirent quelquefois indifférem- ment de l'O pour LA. On lit Opioni pour Apionï dans le code C Lib. XXVI. de loc. & coud.). Une infeription antique, trouvée fur le chemin d'OÛie, offre Torquitius pour Tarqultius. On ht dans une autre ( Gruter. lo6çj. n. Ç). ) Oriculo peur Grieula. O pour AU eft fréquent fur les médaiLes des familles ; on lit indifféremment Plautia 8c Plotla. Sur cefes de la famille Pompeia , on voit Fcftulus pour Fauftulus , nourricier de Romulus. Ondifoit indifféremment oricm pour aurum , orata pour au- ruta y 8c oricula pour aurieula. Les romains , en adoptant des mots grecs , changèrent quelquefois l’O en I ; aïnit de -Ai s» (X de rdns ils firent trichilium 8 c cinis. Ils fubftituèrent aufïi quelquefois LO à LE. C’eft ainfi qu’on lit fur d’anciennes inferiptions Pellictcr pour PoUinclor , 8c vorto pour verto. Ma's de toutes les fubliitutions , celles de l’O pour l'V fut la plus fréquenie. Dès les temps de l’empereur Augutïe , on difoit généralement epif- t ula. Cette orthographe paroic dans un grand nombre d’ïnfrriptions romaines. Sur le déclin du VI fîècle de Rome , on commença à fubft’ruer i’O à l’U 3 & l’on écrivit epijïoia au lieu à'epijtA.a. Voyez les antiquités de ia ville de Horta ( Lib. L c. 8. p. i)'7- ). Quintilien attefre la fréquence de cet ulage ( i . 4. ~) : Quid O atque V permutais, in- vitera ? Ut Hecoèa G notrix , Culchides & Pulixena fcriberer.tur ; ac ne id in. gr sois tantum notetur . de deront atque probaveront. Sic 6'2'atnrsv; , quem iS'ucr n»fecerunt Æoks , ad Uiyjfem dtducius efi. Aufïi lit-on dans les inferiptions [Gruter i& aiior.) : Aequom, aoreiius, compafcuos ager, dederor.t,duom- vir , erodita, vives , falvos , V oleanus , (de. pour Æquumj Aurelius y GY. Les auteurs qui aiïurent que les latins écri- vaient toujcuis O peur OU , & les menumens dont ils appuient ce fait , font peftérieurs à d’au- tres , ou l’on trouve également O pour OU , mais fur lefquels on voit aufïi des V en grand nombre. On ne connoît aucun monument des la- tins , queiqu’ancien qu’il puiffe être , où i’V ne fe montre peint. S’il en eid quelqu’un dont il parodie exclus , on ne prouvera jamais qu’il fo't d’uns an- tiquité fupérieure à ceux où l’V eft empL yé. L'V ne remonte pas moins haut chez les grecs. L’£2 eft remplacée par ? fur quelques .médailles de Lîpari , fur une médaille d’Acmonia , en Phry- gie , frappée en l’honneur de Néron ( Neumann ,) , & par un Q fur celles de Neapolis , dans b Campanie. On peut divifer en quatre grandes fériés tous les O des marbres, des médailles 8 c des manuf- crits. ( Nouv . diplom. ). « Les O de la prem'ère grande férié s’arren- diffent régulièrement , foit en cercles , foie en ovales; i ù . en ovales couchés; a 3 , obliques; droits; 4 0 . en cercles. Couchés, ces ovales re- montent à ïa plus haute antiquité ; lt s autres Suivent de près fans pouvoir être renfermés dans des bornes fixes ». « Les O de la deuxième férié fe font remarquer par leurs angLs. De plus, des ouvertures fré- quentes y parodiaient avant i’ère vulgaire, & dans les Cèdes les plus voifins; 1®. ouverts en deffus ; 2°. en deflfous; ;°-é,n deux endroits; 4 0 . O en Q } y®, en d & en à ; 6 °. en ogive; 7°, prefque en cœur ». « La troifième férié montre des O compofés d’une ou plufieurs lignes droit- s. Ses quatre pre- rnières fous- fériés font plus anciennes que ! ère vul- gaire ; fes autres ne conviennent qu’au moyen âge, excepté quelques cirsttères des fîxième & hui- tième renvoyés aux derniers temps Première en D 3 deuxième en Q. &c. Troffème , autre ?ngu- letfes à une feule ligne dr< ; te ; quatrième a deux 5 "cinquième à plufieurs irrégu hères ; lixtè ne en Pfange; feptième tra chée > u pto'ongée; huitième en polygone m.ffivemciit g thiq.e, neuvième ea carré ; ajxième en triangle ». 35^ O B « La quatrième grande férié à figures arrondies, fouvent avec des extenficns, eft prefque toute réduite au moyen âge , excer-té la uptième fcus- férie reléguée au gothique. r°. f igures prolongées en croix ; 2°. par" deux traits inferieurs ; dou- blement arrondies ; 4 0 . fans ouverture ; Sc. j°. en oméga; 6 °. en étoile; y°. farcies; 8'°. en tk faxon ». O dans les bas fiècles devint lettre numérale, & il fîgninoit onqe , fuivant ce vers: O ttumerum gejtat qui nanc undccimus extau ■ Chargé d’un tiret , o valoir on\e mille. O ANTRES, divinité des babyloniens. On le tepréfentoit fous la figure d’un animal à deux têtes, ayant le refte du corps d’un poifTon , exc ep;c que de fa queue il fortoit deux pie-as fembiabies a ceux de i'homvne ; ii avoir auffi la voix d’un homme. Ce monüre for toit, dtfoit-on, tous les jours au lever du folei! de la mer Erythrée & venoit à Babylone, & tous les foirs il s’en re- to-utnoit à la mer. C’étoit lui qui avoir appris aux hommes tous les arts , les lettres, l’agricul- ture , l’architecture , la confécratsoa des fieux faints, les loix, & tout ce qui concerne la vie civile. Seldenus ( De dits fyris , fynt. II. c. 3, ) ne doute point que ce ne foie le même que Djgon. Apollcdore rapporte d’après Bérofie , qu’il avoir paru en d fférens fiècles quatre oanr.es, tous fortis de l’Océan érychrée,- & qu’on avoir nommés An- ttedotos ; & que fous le roi Aédorach j qui réguoit avant le déluge, il en parut un fetnblable qu’on •mmrBa Odagon. Seîden appuie fa conjeâure de cette autorité. Il fe fonde encore fur la figure de ce dieu , moitié homme , moitié poirTon. O AXIS.. Ville de l’ifle de Crète fur I : côte fep- tentriona’e, félon Hérodote (Lib. IV. ç. ci v,\ Varron dirqu'OÆ**, fils d’Apollon & d’Anchiale bâtit en Crète une ville qu’il appelia de fon nom. Servius aflure la même chofe, en expliquant la première églcgue de Virgile où .eft ce vers : . . . Et rapidum Crets. venitmus Oaxem .( D. J. ) . OB. Patin rapporte une médaille frappée à î’honneur de l’empereur Hadrien (peut-être à caufe de la connoiifance qu’il avoir de la médecine ; mais plus vraifeniblablement en mémoire de quelque convalefcence ) , où l’on voit d’un côté Efculape avec Hygéia, & de l’autre Télefphore avec cette infeription autour ; HEPrA. eîîî. KE<ï>AAAinNOZ. Auprès de Télefphore on voit ces Lttres ob ; l’antiquaire explique les premiers mots de cette manière , pergamenorum fuS cepkalior.e , ajoutant en caractères italiques Telefpkorus. Il dit er.fuite d’a- près Paufanias, que Télefphore émît une divinité ces pergaméniens , qui avoir été ainfi nommée par O B E le commandement de l’oracle , & c e quelques- uns rraduifoient ce mot par celui de dévia ou de ventriloque. Vo’ci comme en parle Selden : « On traduit or- dinaiieinent le mot ob par celui de Pizkon eu de magicien y mais Ob était un eipnt ci; un démon, qui donnait fes réponfes , comme fi l.s paroles étoient fortics des parties que l'honnêteté r.e per- met Pis de nommer, ou quelquefois de la tète, ou quelquefois des aiffeiies , mais d’une voix fi bTe , qu’il f.mb oit qu’elle vînt de quelque cavité pro- fonde , de même que fi un mort eût parlé dans fan tombeau , en focte .que celui qui le conftiltcit ne i’entendoit fouvent point du tout , ou plutôt en- tendait tout ce qu’il vouloiî. OBÆRA TI, endettés. Ceux qui étoient chargés de dettes à Rome* n’étoient pas à la vérité par ce titre ftul réduits en fervitude ; mais ils avoier.c lieu de la craindre , parce que les loix romaines permettoient aux créanciers de fe faire adjuger pour efclave celui qui n 'avoir pas dequoi payer. Secum ducito , dit la loi des douze tables , incita nervo & compedibus. En conféquence , fi le dé- biteur , dans les premiers trente jours depu : s fa condamnation , n’exécutoit pas le jugement qui le condamnoit à payer , le préteur le livrait à fon créancier , pour lui appartenir en toute propriété comme fon efclave : Nexus creditori addicebatur. Celui-ci pouvoit le retenir prifonnîer , jufqu’à ce qu’il fe fût acquitté ou en argent ou par fon tra- vail. Ainii, pendant ces trente jours, ils étoient oharati , déclarés infâmes , comme ayant manqué à leur parole. Us perdoient les bonnes grâces de leurs patrons , qui ne Leur permettoient plus de ies f.iluer , de les accompagner , & de leur rendre les autres devoirs de ciier.s ; en un mot, comme ie air Tite-Live ( LU. VI. 34. ) , fis étoient famâ judicaà. Mais fi après ce délai , ils ne payoient pas la Comme qu’ils dévoient , alors ils étoient fournis à toute la rigueur de la loi ; Etcorpore , continue cet auteur , creiitoribus fatisfaciebant. La différence donc qu’il y avoir entre nexi & cbs.- rcti , c’tll qu il n’en coûtait à ceux-ci que leur réputation , au lieu qu’il y alloit de la liberté pour les autres. C’ell ce qui paraît clairement par un autre paflâge du même auteur : Acrlores ans alieni ejfe ftimulos , nec eg.eJiatem modo , atquc ïgnominiam minari , fed nervo ac vinenhs corpus libérant terri tare y par OÙ l’cn voit que 1 ite-Live dillingue l’ignominie des liens ; la première ne pouvoir regarder que ceux qui avaient été con- damnés à payer dans les trente jours , & la prilon regardoit visiblement ceux qui , dans cet inter- valle , n’auroient pu fatisfaire. QBÉLE , obtins , petite ligne femblable à une aiguille , d’où lui eft venu le notn à‘ obtins , IcO.os } qui fianifie aiguille en grec. Ce 337 O B E Ce mot efi prlncipahment d’ufage, en parlant ■des hexaples u’Orisène. Cet auteur ayant dittingué par un sftérique ou étoile es fuppléaiens qu'il avoit aoûtés au texte des Septante dans les en- droits oû iis n'ont point entenau ! hebreu , & ayant marqué d'un obéle ou oe la petite gne ( ) les endroits , où ce q i fe trouve dans les Septante n'eft point dans l'hébreu. S. Jérôme dit quel 'obéle fe trouvoit feu’emer.t dans les endroits où on a oit retranché quelque chofe des Septante comme fuperfl. , & l'alténque dans ceux où ;1 manquoit quelque chofe. Ces figues ou marques fe rencontrent fréquemment dans tes an- ciens manuferits. Ordinairement 1 'obéle eft accom- pagné de deux points, l'un au-ddfus , l'autre au- ceffous de la l : gne (-^-) , & l'allérique efi une crotx de Saint-André , accompagnée de quatre « points : • * • OBELIAS , Qarte de pâtifferie que les anciens fervoient à la fin du repas, & qu’ils trempoient dans du vin cuit- C'eft à-peu-p;ès ce que nous ap- pelions oublies OU gaufres. OBÉLISQUE , ma fie de pierre qui s’élève en diminuant d'épaiffeur à une très grande haut; ur,& qui cil fouvent enargée d'infcnptions & d'hiérogly- phes. La différence quil y a entre Yobélifque & la pyramide, c'eft que la bafe du premier eit fort étroite, au lieu que celle de l'autre -ft extrêmement large. Püne -dit que les égyptiens ta; lloîent les obéüfques en forme de rayon lolaire , &. qu'en égyptiên ce met fignifioit rayon. Cet auteur ( 56. S. ) nous ap- prend auiii que le premier qui en. fit Lire fut le roi Mythrès : Primas omnium id influait Mytkres , quia in Solis urbe regnabat , Somnio jujfuS , & hoc inferiptum eft in eo ,- ce qui prouve que les obéüf- qu.es font plus anciens que les pyram.des, & qu'ils étoient deftinés dans l'intention de leur auteur à un ufaae p us noble, c’eft-à dire, à tran’mettre à la poftérité les grandes aérions de ce roi , au lieu que les pyramides tenoient lieu de tombeaux. Séfoftris , roi d'Egypte , apres s’être rendu maître de la plus grande parue de l’Afie .& de l’Europe , s'appliqua fur la fin de fon règne à élever ces ou- vrages publics pour l'ornement du pays 8 t pour Futilité des peuples. Entre les plus confidérables de £es ouvrages , on compte les deux obéüfques que ce prince fit élever dans la ville n'HellopoUs. Ils font de granit , -pierre très-dure, tirée des carrières de la ville de Sienne en Egypte , tout d'une pièce , & chacun de 12.0 coudées de haut. Augufte , après avoir réduit l'Egypte en pro- vince romaine , & fa t t anfporter à Rcme ces deux obéüfques , en fit dreffer un dans le grand Cirque , & i'autre dans le Champ de Mars, avec Antiquités , Tome I V. O B E cette infcffption fur la bafe : Ctf D. F. Ai _ Pont. max. lmp. XII. Cof. XI. Trib. Pet. XI' . Ægypto in poteflatem populi rom. redact. foii donum dédit. Le corps de ces obéüfques efi tout chargé de figures hiéroglyphiques ou écritures fymboiiqnes, qui marquent , félon Diodore, la grande puiffance de Séfoftris , le détail des tributs qu'on lui payott , & le nombre des nations qu’il avoit vaincues. Un de ces obéüfques efr aujourd'hui rompu en pièces & couvert de terre ; i’autre, qu'Augufte avoit fait placer dans le cirque, avec la même infcriptïon , a été mis par le pape Sixte V à la porte del Popolo , 1 an 15 §51. Le fucceffeur de Séfoftris, nommé psr Héro- dote Pharon, & par Pline Nimcoreus , fit élever deux obéüfques , à l'imitation de fon père. Ils avoient chacun cent coudées de haut , & huit coudées de diamètre. On voit encore de nos jours un de ces obéüfques à Rome , devant l'églife de Saint-Pierre, où i! a été élevé par le pape Sixte V. Caligula l'avoit fait venir d'Egypte fut un vaifleau d’ur.e fabrique fi fingulière, qu’au rapport de Pline , on n’en avoit jamais vu de pareil. Cet obéüfque eit tout uni , fans aucun hiéroglyphe. Ramefsés , autre roi d'Egypte , crut devoir corfacrer au Soleil un obéüfque d’une grande hauteur. On dit qu’il y eut vingt mille hommes employés à le tailler , & que le jour qu'on de- voit l’élever , le roi fit attacher fon fils au haut de Yobélifque , afin que les ingénieurs difpofaffent leurs machines avec affez d’ex2tSicude pour fau- ver la vie au jeune prince , &r pour conferver en même-temps un ouvrage fait avec tant de foin. Pline , qui rapporte cette fable , ajoute que Cambyfe ayant pris la ville d’Héüopolis , Sc y ayant fait mettre le feu , il le fit éteindre , dès qu'il s'apperçut que l'embrafement avoit gagné jufqu’à Yobélifque. Augufte , ayant fournis l'Egypte, n'ofa toucher à cer obéüfque , foit par religion , foit par la diffi- culté qu’il* trouva à tranfporter cette grande maffe. Conftantin ne fut pas fi timide ; il l'enleva pour en orner la nouvelle ville qu'il avoir fait bâ- tir. Il le fit descendre le long du Nil jufqu’à Alexandrie, où fe trouvoit un bâtiment confirait exprès pour le tranfporter à Conffanrinople. Mais fa mort, qui arriva dans ce temps-là, fit dif- férer cette entreprife jufqu’à l'an 357 de 1ère vulgaire. Confiance l'ayant fait mettre fur un vaiffeau , il fut amené par le Tibre jufqu'à un village à trois milles de Rome, d'où on le fit venir avec des machines dans le grand cirque où il fut élevé avec celui qu'Augufte y avoit placé long-temps auparavant. Depuis le temps de Confiance , il y avoit donc deux obelifques uans le Cirque , 3 c c efi 538 O B E de ceux-là dont parle Cafîîodore avec affez peu d' exactitude , cuand il dit qu'il y en avoit un con- sacré au Soleil 8 c l'autre à la Lune , & que les ca- ractères qui y font gravés font des figures chal- daïques qui marquent les chofes facrées des an- ciens. Ce difcours fent bien l’ignorance du Bas- Empire. Enfin, cet cbélifque qui étoit tombé, a été re- levé par le pape Sixte V, devant l’églife de Saint- Jean-de-Latran , l'an 1589, 1231 ans depuis qu’il avcit été amené par Confiance , & 2420 ans de- puis qu'il avoir été taillé par les foins de Ra- mefsès. Hermapion avcit autrefois donné en grec l’in- tetprétation des figures hiéroglyphiques qui font gravées fur ce monument j ce qui marque que ce fon temps on avoit encore l’intelligence de ces figures. On peut lire cette interprétation dans Ammien Marcellin qui nous en a confervé une partie. Elle contient d’abord les titres pompeux du-.roi : « Ramefsès , fils du Soleil , & chéi i du » Soleil & des autres dieux , à qui ils ont donné » l’immortalité , qui a fournis les nations étran- » gères , & qui eft le maître du monde , &c. « Mais outre ces titres flatteurs , cet obélifque con- tenoit une hiftoire de fes conquêtes. Il en étoit de même de tous les obélifques en général. Voici ce que dit Diodore de Sicile : Sé- foftris éleva deux obélifques d’une pierre très-dure, de cent vingt coudées de haut , fur lefquels il fit graver le dénombrement de fes troupes , l'état de fes finances , 8 c le nombre des nations qu'il avoit foumifes. A Thèbes , fuivant Strabon , i! y avoit des obè- Ufqu.es avec des infcriptions , qui conftatoient les îicheffes & le pouvoir de leurs rois J l'étendue de leur domination , qui embraffoit la Scythie , la BaCIriane , l'Inde , & le pays appellé aujourd'hui lonis ,• enfin , la grande quantité de tributs qu’ils xecevoient , & le nombre de leurs troupes, qui montoit à un million d'hommes. Procîus , dans fon commentaire fur le Timée , nous dit que les chofes paffées font toujours nou- velles chez les égyptiens j que la mémoire s'en conferve par l’hiftoire ; que l'hîiîoire chez eux eft écrite fur des colonnes , fur lefquelies on a le foin de marquer tout ce qui mérite l'admiration des hommes , foie peur les faits , foît pour les nou- velles inventions & pour les arts. Germanicus, au rapport deTacite, alla voyager en Egypte pour connoître l'antiquité. Il voulut voir les ruines de l’ancienne ville de Thèbes ; il n'y avoit pas long-temps qu’elle étoit ruinée ; car elle ne le fut que fous Augufte par Cornélius Galles , premier gouverneur d'Egypte. On voyoit encore , du Tacite, fur des colonnes, des lettres qui O B E marquoient les grandes richefîes des égyptiens ; Si Germanicus ayant demandé à un prêtre du p ays de lui expliquer ces hiéroglyphes , ce prêtre lui dit que ces lettres marquoient çu'ii y avoir eu au- trefois dans la ville fept cent mille hommes en âge de porter les armes , & que c'étoit avec cette armée que le roi Ramefsès s'étoit rendu maître de laLybie, de l'Ethiopie, des mènes, des perfes des bactres , de la Scythie , de la Syrie , de l'Ar- ménie, & de la Cappadoce ; qu'il avoir étendu fon empire jufque fur les côtes de Bithvnie & de Ly- cie. On lifoit auffi fur ces colonnes les tributs qu'on levoit fur ces nations , le poids de l'or de l’argent , le nombre des armes & des chevaux l'ivoire & les parfums,ie bled & les autres tributs que chaque nation devoir payer , qui n'étoient pas moins magnifiques , ajoute Tacite , que ceux que les parthes ou les romains exigent au- jourd’hui. En un mot , les obélifques nous ont îaiffé des veliiges fi étonnans de l'opuleuçe des rois d'E- gypte , & l'explication que les prêtres donnent dans Tacite , répond fi bien aux figures que nous voyons gravées au fomrnet des obeiifques qui nous relient , fingulièrement de celui élevé à Thèbes par Rarriefsès , qui eft actuellement dans la place de Saint-Jean-de-Latran , qu'il nous paroîtroit déraifonnabie de révoquer en doute une puif- fance dont il relie tant de témoins & de mo- numens. I! femble même que les romains aient été ef- frayés d'imiter les obélifques des rois d'Egypte. Ces beaux ouvrages ont été pour l'Italie des bor- nes facrées. La grandeur romaine a cru , en les tranfportant , faire tout ce qu'elle pouvoir, 8 c n'a pas ofé en conliruire de nouveaux pour les mettre en parallèle avec les anciens. La pyramide de Ceftius prouve à la vérité qu'une famille particu- lière a tenté un modèle de ces pyramides fi fu- perbes & fi exhaufiees des rois d’Egypte •, mais la circonftance fingulière que perfonne n'a imité la Itruëhrre des obéüjques , conllate pleinement que les empereurs eux-mêmes ne fe font pas hafardés d’oppofer des ouvrages de ce genre à ceux de ces monarques. Iis tiroient leur granit d'une carrière unique dans le monde. Cette carrière étoit fituée près de la ville de Thèbes & des montagnes qui s'étendent vers le midi de l’Ethiopie & les cata- ractes du Nil. Cinq obélifques d’Égypte , relevés par les foins de Sixte V , fervent à juftifier la ma- gnificence de Séfoftris & de Ramefsès en ce genre. Cependant le nom de Dominique Fontana qui les rétablit , eft encore célèbre à Rome , tandis que celui des artifles qui les taillèrent & les trans- portèrent de fi loin , eft pour jamais inconnu. « Je place au nombre des plus fortes exagéra- tions de Ctéfias, dit M. Pa\v, &c de Diodore- de Sicile 3 iÿbélifque qu'ils attribuent à Sénairanus 3 O B E & que perfcnne n’a jamais vu (Jackfon prouva dans fes antiquités chronologiques , que C£t obél-jque n'a jamais ex.fté à Babylone.), pendant que tout le monde connoit les obéi; fqu.es de 1 Egypte. 8c 51 doit en avo:r exilée plus de quatre vingt de ia première grandeur , dont 1 ereétion n etoit pas une chofe aufii difficile qu on fe 1 imagine , cnez J n peuple, qui à force de tranfporter de telles aiguilles , avoit acquis beaucoup d’expérience, Fontana, qui manquoit d’expérience , puifqu’il operoit fur de tels blocs pour la première fois , y employa beau- coup plus de force qu’il n’en avoir befoin ; car il attacha à l’ obélifque du Vatican fix cents hommes & cent quarante chevaux : la réfiftance des cabies & des cabeftans étant connue, on a évalué que cette puiffance eût élevé l'aiguille, quand meme fon poids eût excédé de cinq cents dix mille livres fon poids réel , y compris l’armure. ( Epiftola de obeüfco Roms i y8G ) Or les égyptiens n’ayant pas affis ces monumens fur des baies auili hautes que celles qu’on leur a données fort mal à propos à Rome, ils ont pu avec quatre cents hommes 8c quatre-vingt chevaux lever quelque obélifque que ce foit, en fuppofant même qu’ils ne fe ioient fervis que de cabeftans. Il ne faut point croire ce que difenr quelques auteurs , d’un Pfraraon qui y employa vingt mille hommes , & lit attacher fon propre fils au fpmtnet de la pierre pour engager les ouvriers à erre fur leurs gardes, abfurditéqui ne mérite point qu’on la réfute ». « Ce qu’il y a de bien plus important à favoir, c’eft qu’on fe" trompe généralement aujourd'hui au fujet des obélifques , qu’on dit avoir fervi en Egypte de Gnomons. Il fuffit d’examiner attenti- vement leurpofition 8c leur forme, pour s’apper- cevoîr qu’on n’y a jamais penfé : les égyptiens élevoient toujours deux de ces aiguilles l’une à côté de l’autre; à l’entrée des temples; & lors- qu'il y avoir trois grandes portes, on y pîaçoit jufqu’à fix obélifques. Tout cela fe voit encore de nos jours dans les ruines du temple^de Phylé , dans celui de Thebes 8c à l’entrée de ce qu’on prend pour le tombeau d’Ofimendué, mot vifibîe- ment compofé de Mend'es 5 c à’Of.ns ». « Par-là on peut déjà s’appercevoir qu’il n’eft point du tout queftion de Gnomons, qu il feroit abfurde de pofer fi près les uns des autres que leur ombre fe confondit. D’ailleurs la partie Su- périeure de ces aiguilles, cu’on nomme le Pira- midiutn ne fauroit donner aucune indication pré- cife , hormis qu’on n’y ajoure un globe , comme l’on fit à Rome fous Augufie Sc fous Confiance. Et voilà cependant ce que les égyptiens .n ont jamais fait ; puifqu’aucun auteur de l’antiquité n'en a parlé, Sc on voit par les tableaux tirés des ruines d ' Herculanum , 8c beaucoup mieux encore par la mofaïque de palefirine , que les obélifques y font toujours tepréfentés fans globe. Aufii n’a- O B E 3 39 t- os pas trouvé dans la têts de ces monumens la moindre excavation pour y inférer le ftyle ou la barre. Et quand un romain nommé Maxime, qui étoit préfet de l’Egypte , voulut mettra un globe fur l ’ obélifque d’Alexandrie, il en fi: trôner. ar le fommet ou la pointe; ce que les véritables égyptiens enflent envifagé comme un facrfege. Amfi les membres de l’académie des infcriptions de Paris étoient fort mal informés, iorfqu’ils firent leur rapport à i’académie des fciences , qui vouloir être inftruite exactement fur l’antiquité des globes fupportés par les obélifques. ( Mém. des inf triplions , tome III, page 1 6 y. ) Nous répétons encore une fois que ce n’a jamais été l’ufage des égyptiens ». cc II eft manifefte qu’on a abufé d’un paffage d’Appion le grammairien , qui prétendoit que Moïfe avoit piacé des hémifpheres concaves fur des colonnes au lieu d’employer des obélifques ; mais iL parloir de ces chofes-là d’une manière qui prouve qu’il ne favoit point ce qu’il vouloir dire ; 8c le juif Jofephe encore plus mauvais rai- fonneur 8c plus ignorant phyficien qu’Appion, le réfute par des argumens pitoyables. Kirker compte quatorze obélifques célèbres entre tous les autres. Celui d’Alexandrie , qui étoit des plus petits; celui des Barberins; celui de Conf- tantinople , haut de 30 coudées ; celui du mont Efquilin ; du champ flamir.sen taillé vers le com- mencement des olympiades , 8c apporté à Rome par les foins d’ Augufie; celui de Florence qui n’étoit pas des plus hauts; celui d’Héliopolis proche de Matarée , village d’Egypte voifin du Caire ; celui de la villa Ludovifi; celui de Saint- Mahut, & celui de Médicis, l'un 8c l’autre petit ; celui du Vatican; celui du mont Cœlius ; celui du palais Pamphili , tout chargé d’hiéroglyphes. Ajou- tons qu’il y a un bel obélifque à Arles en Provence, qui fut trouvé dans le jardin d’un particulier ; il à cinquante deux pieds de haut , fur fept de bafe , d’un feul bloc de granit. Les confuls de la ville d’Arles le firent tirer de terre, 8c élever en 1676. Il eft terminé en haut par un globe chargé des armes de France , 8c farmonté d’un foleil avec la devife de Louis XIV : nec pluribus impar. Ce t obélifque a cela de particulier, qu’il eft tout uni & tout nud, fans aucun hiéroglyphe qui rails connoître fon antiquité. La plupart des obélifques font de granit, ou pierre thébaique. Les prêtres égyptiens nommoient les obélifques les doigts du foleil , parce qu’ils reffembloient aux rayons avec lefquels i! touche la terre. Les arabes les appellent aujourd’hui aiguilles de Pharaon. Les figures placées à la pointe des obélifques les plus élevés font exécutées, dit Winckelmann, Y v ij ^^.3 O B O d’une manière aufiî foignée que celles qui font faites pour être corsfidérées de près : c eft ce qu on peur voir à l ’ obélifque Barberini, & fur tour. 3 celui du foleil , couchés tous deux à terre. A ce dernier,on remarque fur tout l’oreille d’un fphynx travaillée avec tant de fi' effe Sc d’intelligence , que les bas- reliefs grecs ne nous offrent pas dr travaux plus, parfaits par rapport à cette partie.. CBS Pour connoîrre l’évaluation de Rome D enfle voyer Monnoie. On trouve ferles médailles de Chio des oboles* avec leur nom OECAOe gravé ; n ats on n’y voit point de broche , îS-.Âas 3 & elles n’ent point la forme de broche , comme l’ont préterdu ceux qui dérivent le mot de efecx*?. Les archîteéïes modernes font- dans l’üfage d’é- lever des obélifques chargés d’ir.fcripticns dans les endroits où ils veulent conferver la. mémoire de quelques faits remarquables.. Je leur ferai cb- ferver que cette prat'que a été inconnue aux g'ecs & aux romains j; mais qulils élevoient dans ce cas des cippes ou des colonnes fans chapiteaux , fur lefquefi.es ils gravoient les infcriptbns. Je ne eonnofs aucun palfage d’écrivain ancien qui parle a obélifques- élevés par ces deux peuples , & je n’ai vu aucun de leurs monumens- qui rappellâr l’idée des obélifques ». OBLIQUE j As? ts - , fumom d’Apollon , relatif aux détours du zodiaque * & à i'obliquité des ©racles de ce dieu.. OBNUJS TIARE a un fans tout oppofé à an- nuntïare , félon Donat : Qui malam rem nuntiat , cbnuntiat ,* qui bonam , annuntiat ( In Terent. Adelph. 4. t. 8. ). C’étoit un terme confacré aux augures , quand ils avoiant apperçu quelque mau- vais préfage & qu’ils en rendoient compte à celui qui vouloit propofer quelque chofe au peu- ple ; car. ils prétendoient qu’alors il n’étoit pas permis de traiter avec lui , parce que le ciel n’é- toit pas fàvorablè.-Il falloir donc renvoyer Faffem- blée à un autre jour j Sc telle étoit la formule de l’augure qui rendoitréponfe i Alio die. Le peuple romain étoit fi fervilèment attaché à cette fupet- ftition s,, que ,. foit que l’augure fît un rapport vrai ou faux- , il ne paffoit pas- outre , & que l’aflem- blee étoit rompue. Le rapport que faifoit l’au- gure, appellé obnuntiatio fut confirmé par les loix Ælia 8 c Fufà , lefquelles eurent fieu pendant près de cent-; mais elles furent enfuke abolies par la loi Clodia - OBOLE , poids & monnoie dès grecs. Elle valoît en poids de; France, félon M-Pauc- îon {'Métrologie. ) iq. grains & Et en monnoie t; 5 fols & f- Ehe valoît en poids 8c monnoie des 1 grecs t % dé drachme;. sué: chalcous». Obole féminité, ancien poids de l’Ane & de. l’Egypte- Elle valoît en poids de France - félon M..Pauc« ton ( Métrologie, y t io grains g. Elle valoît en poids- des mêmes pays t; i - dan ic; ou 2 kikkabos- ou 3 kération. ou G chalcous. ou n ntarion- Obole, monnoie de TAfie & de l’Egypte-,. Voyei Gerah.. OBRIZUM aurum, nom donné dans l’anti- quité à un or qu; avoir été purifié plufieu s fois par le feu- Pline, dit ’.-Auri experimento igms eft,. ut fimili colore rubeat quo ignis , atque ipfum obri— \um vacant -, c’efi-à-dire , c’efe.le feu qui peut fer- vir à éprouver l’or , & quand , en le faifant rou- gir, il devient de la même couleur que le feu, orv l’appelie obriçum ( Plinii hift*. naît lib, XXXIII, cap. 3. J. OBSCÈNES (i R.epréfentations ), Voye^ Or»- PHI QUE S. OBSECRATIONES : , prières ordonnées- lorf- que la république étoit affligée de quelques maux- Ceux qui avoient foin de les faire exécuter,, étoient les duumvirs qu’on avoir créés-pour cela & c’étoit fur-tout alors que l’on ordonnoit des leétiftemes, qui fe faifoientpar l’ordre des quin— decemvks -.Sacris faciendis. Il y avoit pour ces prières des formules écrites qu’il falloir fuivre à la; lettre ayec i'attention la plus fcrupuîeufe. OBSECRO. Les romains attacfioîentà ce mott i une idée fuperftitieufe. Ils cro'yoient que celui qui le prononçoit , lioit par ee!a feul fon inter— ■ locuteur , de même que S ce dernier fe fut fié lui- même par un ferment. Lcrfque le mot obfecro s’a- dreffoit à une perfonne que Ton devoir refpeéler ou que l’on vouloit laiffer libre dans fa ré- ponfe & dans fon jugement , on fe hâtoit de la; i délier , en prononçant le mot refecro. Plaute O B S iAuluL 4. 7. 2. ) nous en fournit on exemple re- marquable : . Xun c te obfecro , Fcc meTUtonem ctitn avurtculo , TTiC-Zc r mec « Refecroque , mater , quod dudum obfccraveram. Celui que l’on prétendoit lier par la prononcia- tion du mot obfecro , avoir auffi la liberté de dé- truire l’effet de ce lien , en prononçant lui-même le mot refecro pour réponfe ( Piaut . Perf. 1. 1. 49 - > : To. Obfecro. So. Refecro . D’après ces idées fuperftitieufes , le magiffrat avoit foin de faire prononcer le mot refecro à un accufé , Iorfque celui-ci fe défendant devant le peuple affemblé en comices * l’avoit conjuré par les dieux de lui être favorable. Le mot refecro prononcé par cet accufé rendort au peuple la li- berté de jugement que fon obfécratlon lui avoit êtée. Feftus le dit expreffément : Refecrare , fol- •Vtre religione , utique cum reus populum. comitiis eraverat per deos , ut eo periculo liber arttur , ju~ bebat magiflratus eum refecrare . OBSIDIENNE ( Pierre ) , lapis obfdianus ou marmor obfidianum , nom donné par Théophrafte , Pline & les anciens naturaliftes , à un marbre noir } très-dur & prenant un très-beau poli. Ils le tiroient de la Haute-Egvpte & d’Ethiopie r on en trouvoit auffi , fuivant Pline , aux Indes , en Italie & en Efpagne. On prétend qu’il fe trouve en France , dans le Rouffillon , des fragmens d’une pierre noire & luifante , qu’on regarde comme de la même nature que la pierre obfidienne ; mais les carrières n’en font point ouvertes. Les anciens , à caufe du beau poli que prend ce marbre , en fai- foient des miroirs de réSeéïion. Saumaife & Hill croient qu ‘obfidianus ell venu par corrupiion du mot grec •■î't; , la vue. Quelques auteurs ont regardé cette pierre comme la vraie pierre de touche. On croit avec plus de raifon que c’eft un verre noir de volcan , depuis que l’on a trouvé ce verre taillé en miroir dans les tombeaux des Incas , au Mexique y où on l'appelle pierre de Gallinaffe. OBSIDIONALE ( Couronne). Cette couronne s’accordoit pour récompenfe à celui qui avoit obligé les ennemis à lever le fiége d’une ville ou d’un camp qu’ils affiégeoient ; elle n’étoit com- po r ée que de gazon, pris dans le lieu même où ion avoir fait lever le iiége. Pline ( Lib. XXII. «• 34. } dit que cette couronne , toute méprifable qu’elle étoit en apparence , étoit préférée à toutes les autres couronnes »• quelque précieufes qu’elles fiilünt , parce que les troupes la donnaient au : O B S 53. 1 général qui les avoit délivrées , 8 c que les autres couronnes étoient difttiouées par le général aux foldats , ou par les foldats à leurs camarades. (P. 7.). Obsidionale (Monnoie). On appelloit a’nlï des pièces de monnoie frappées tiers une ville affiégée , pour fuppléer , pendant le liège , au dé- faut ou à la rareté des elpèccs. Ce mot eu dérivé du latin obfidio , qui lignifie fige d’une plate de guerre. L’ufage de frapper des monno.es particu- lières , qui pendant le liège s : cours d u ; les villes affiégées, doit être fort ancien , dit de En» ze 3 puifque c'elf lanéctfïité qui l’a introduit. En effet , ces pièces étant alors reçues dans le com- merce pour un prix infiniment au-deffus de la va- leur intrinféquCjC’elf une gfande relfource pour les commandans , pour les magiftrats, & même pour les habitans de la ville affiégée. Ces fortes de monnoîes fe Tentent ordmaire- ment de la calamité qui les a produites ; e des font d’un mauvais métal & d'une fabrique grof- fière. Il y en a de rondes y d’ovales , d; quar- rées , d’autres en lofa.nges , & d’autres en odto- gone , en triangle , & c. Leurs types & leurs inf- criptions n’ont pas des règles plus certaines. Les unes font marquées des deux côtés , mais cela ell rare 5 d’autres n’ont qu’une feule marque. On y trouve quelquefois le nom de la ville affiégée ou de fes armes 3 ou celles du fouverain 3 ou celles du gouverneur j avec le milléfîme, & d'autres- chiffres qui dénotent la valeur de la pièce. Les plus anciennes monnoîes obfidlonales qu’on- connoiife, ont été frappées en Italie au commen- cement du XVI e fiècle.3 aux lièges de Pavïe & de Cremone . fous François premier. On en frappa depuis à Vienne affiégée par Soliman 3 & à ÏSy- colîe 3 en Chypre , affiégée par les turcs en 1 fjo.- Dans les guerres des Pays-bas, après leur ré- volte contre l’Efpagne, on en frappa à Harlem , à Leyde , à Middelbourg, &c. Celle de Canapen en 1378 eft marquée des deux côtés, & porte, dans l’un & dans l’autre le nom de la ville , fe miiléfîme , la note de la valeur de la pièce au- deffus ces mots : Extremum fubfdiitm ; ce qui re- vient allez au nom de pièce de nécejfué qu’on leur donne en Allemagne, Au relie , ce ne font pas proprement des monnoîes autorifées par la loi & i’ufage ; elles en tiennent lieu à la vérité pendant quelque temps > mais au fond on ne doit les regarder que comme des efpèces de méraux , ou de gages publics de !a foi & des obligations contraélées par le gouver- neur ou par les magiltrats dans des temps auffi difficiles que ceux d’un fiége. Elles peuvent donc être marquées du nom & -?42 O B V des armes d’un gouverneur ; ftiais H farcît plus convenable çTy mettre le nom du prince , comme le prat quêtent deux gouverneurs^ -d’Aire , l’un efpaanol & l’autre François , qui firent mettre le nom de Louis XIII 8e celui de Philippe IV fur la monnaie qu’ils firent frapper dans cette ville pendant les deux différens fieges qu’elle foutint en 1841. Il faut fe donner de garde de confondre ce qu’on appelle monnoie objidionale avec les mé- dailles frappées à l’occafion d’un fiége, de _fes divers événemens , ou de la prife d’une ville ( Mém. de lacad. des Utiles- Lettres , tom. I. ). OBSIGNARE , cacheter , imprimer un cachet fur de la cire. C’étoit l’ufage des grecs comme des latins de cacheter ce qu’iis vouloient fouftraire à h connoififance du public , comme leurs con- trats j leurs teftamens , leurs lettres & autres acles. Iis avoient pour cela des anneaux qui for- moient leur cachet. Avant i’ufage de ces fortes de cachets . ils fe fervoient , pour former des em- preintes fur la cire , d’un morceau de bois ver- moulu : Priufquàm enim figna effent inventa , dit Hefychius au mot êç&Te; , veteres lignis à vermibus exefis objlgnarant. Ils formoient leurs lettres à-peu-près comme nous le faîfons aujour- d’hui , à cela près cu’ils les entouroienr par le haut de fil ou de lin , & qu’enfuite ils appliquaient par-deffus la dre fur laquelle ils imprimoient la figure du cachet., après l’avoir un peu mouillée avec la falive ; c’eft ce que Juvénal appelle gemma uda . Ils ufoient de cette précaution pour leurs cel- liers , leurs coffres , leurs armoires , l’office cù ils renfermoient les provisions de leur famille, 8e tout étoit fcelié avec leur cachet : Obfiignate cellas , refertt armuhim ad me , dit une mère de famille dans Plaute ( Çaf. z. /./.}. OBSÎGNATOR.ES. On appelloit ainfi les té- moins qui étoient appelles pour ligner un tefta- ment & y appofer leurs cachets. On ne pouvoir ouvrir les teftamens qu’en préfence de ces té- moins. Ils venoient pour recannoître leurs ca- chets : Tabella tefiamenti aperiuntur hoc modo , dit le jurifconfulte P"auius , ut tefies vel maxima -pars eorum aikibeantur , qui fignaverint teftamentum , m ita agnitis fignis , ruxito lino , aperiatur G recitetur . OBSONATOR , nom de l’efclave qui alloit à la provifion , qui achetoit les vivres ; ces efclaves confultoierit dans leur achat le goût de leur maî- tre , afin de ne rien prendre qui pût leur déplaire: Adjiçe obfcnatcres, dit Sénèque ( Epifi. -47.) , quibus dominée! palati notztia fiubtiiis efi , qui fciunt cujus ffi ilium fiuperexcitet , cujus dehetet afipe&us , &c. PB VERS. Quelques antiquaires fe fervent de O C C ce mot pour dé/îgner le côté d’une médaille op- pofé au revers , lorfque la médaille ne porte point de tête. Ce mot mérite d’être accueilli. OBVAGÎJLATIO , bruit, charivari que les loix romaines permettoient à un homme de faire à la porte de celui à qui il demandoit une chofe , quand il n’y avoir pas de preuve pour autorifer fa demande. Par exemple , Pierre prétend que Paul a dans fa maifon un effet qui lui appartient , 8c celui-ci refufe de le lui rendre , parce que I3 premier ne peut prouver qu’il l’a ; dans ce cas a les décemvirs permettoient à Pierre , après avoir demandé fon effet pendant deux jours , d’aller la troinème avec des témoins à la porte de Paul , 8c de lui faire fa demande à grand cri : Vagulatîo „ dit Feftus , in lege IZ tabularum , fignificat queftio- nemcumconvicio. Cui tefhmonium def 'uerit,is tribus diebus ob portum obvulgatum ito. Cet auteur ex- plique lui-même le mot de portus par domus „ OBULCO , en Efpagne. obvlco. Les médailles autonomes de cette ville font î C. en bronze. O. en or. O. en argent. Leurs types ordinaires font : Une charrue , avec un épi d’orge au-deffous» Un taureau debout. OrtCOZ. Poliux ( Onomafticon , Il b. III. fe et» 133.) dit que c’étoit une çoëfrare artificielle, un toupet poftiche. On voit fur une pâte antique de !a colleâioa de Stofch , une tête de Melpomène , mufe de la tragédie 5 ceux ( Wife num. Bodlej. p. 1x1.) qui expliquent ce fujet , en difant que c’eit un oracle d’Orphée , n’ont pas confulté les pierres eravées , où cette ( Confi. mufi.f.. 1. 1 . t. XXXX 1 V. n.i.j mufe eft debout , appuyée fur une colonne, te- nant & regardant avec attention un mafque tragi- que , tout-â-fait femblabie à la prétendue tête d’Orphée. De plus, la tête fur notre pâte., de même que fur la gravure où on a cru voir Virgile & Orphée , eft fans contredit un mafque tragique , comme le démontre l’élévatron de cheveux fur le r front, appeliée «y*«. Ce mot défîgnoit une coiffure de cheveux qui s'élevoit le plus fiouvent en pointe , comme il paroît par plufieurs pierres gravées, mais qui ne formoit pas un cène détaché comme un chapeau pointu , ainfi que le prétend Cuper {Apotkeos.Hom. p.81.). OCCABUS , terme d’inferiprion , que -de -Bofe croît être la même chofe que le & le ‘ des grecs, qui répond au circulas ou à O C C Yarrûlla des romains 5 & en ce cas , 1 occalus eft un ornement de ccu ou de bras , un collier ou un bracelet garni de pierres précieufes , & d oii pen- doient quelques pentes chaînes , que les facnnca- teurs porroient dans les ceremonies éclatantes , 6c fur- tout dans celles du T aurobcle. OCCASION. Les grecs avoient fait un dieu de l ' Occafwn , qu'ils nommoient Xaiscs , Se qu un poète a dit être le plus jeune des fus de Jupiter. Les éiéens lui avoient érigé un autel. Les romains en firent une déeffe , parce qu’en latin fon nom eft du genre féminin. On repréfen- toit ordinairement cette divinité fous la forme d'une femme nue & chauve par derrière , n’avant de cheveux que fur le devant de la tête. ES.e avoir un pied en l'air & 1 autre pofe iur une roue , un rafoir d'une main , félon Aufone , & un voile de l’autre. On explique aïnfi ces fyinboles : Elle eft chauve par derrière & chevelue^ par de- vant j pour nous apprendre qu'il faut faifir 1 Oc- cajlon aux cheveux quand elle fe préfente , de crainte qu'elle ne nous échappe ; car elle eft vo- lage & toujours prête à s’enfuir ; voilà pourquoi on lui met un pied en l'air & l'autre fur une roue. Quant au rafoir qu'elle porte, il fignifie que , quand elle fe préfente à nous , il faut re- trancher tous les obftacles , pour la fuivre où elle nous appelle. Aufone en a fait une belle def- cription dans fa douzième épigramme. OCCATOR , dieu qui préfîdoit au travail de ceux qui herfeni la terre , pour rompre les mottes , ët la rendre unie. ( occare , veut dire herfer). Il y avoir chez les anciens un grand nombre de divi- nités , dont les noms étoient pris des chofes auxquelles on les faifoit préfider. Ssrvius ( Georg. Lu.) dit : Nomzna numlnum in iruligitamentis , id eft in libris pontzficalibus zn- veniuntur , qui & nomina deorzim , & ratio nés ip fo- rum nominum continent : verbi caufa , ut occator deus ab cccaiioite dicatur, OCCENTARE oftzum. Chez les anciens . c’étoît faite un grand bruit à une porte, la charger d'in- jures & d'imprécations, ce qui étoit un ufage affez généra! : Occentare, dit Feftus, dicebant pro convicium facere , cum id claré & cum quodam clamore fier et , ut procul exaudiri pojjït, OCCUPARE forte, mot employé dans les jeux du cirque , où l'on droit au fort la place que les chars dévoient occuper devant la barrières car il y avoir des places plus avantageufes les unes que les autres , & d’où îl y avoir moins d’efpace à parcourir pour arriver au but. Ainfî, celui à qui le fort faifoit écheoir ia première place , primum pfiium j aYoit plus d’efpérance que celui qui fe O C E 3 4 $ «étroit à la fécondé s ce dernier i que celui qui fe mettoit à la tromème, & c. Les chars partoiern: de quatre portes qu’on appelloit , Carcerts ou pri- mum , fecur.dum , tertium , quartitm oftzum ; Si comme ce n’étoic pas une chofe indifférente pour la viftoire , que de partir de celle-ci plutôt que de celle-là, les cochers tiroient au fort qui leur aflignort chacun leur place, c'eft ce qu’on appelloit acca- pare oftzum farte. A moins d’une mal-adrelTe grof- fïère, ou de quelqu'événement imprévu, celui qui occupoit primum oftîum , étoit fur de la vic- toire , parce qu'il étoit bien plus près de la borne que les autres. V oila ce que l’on avoir écrit fur cet obier jus- qu'au milieu de notre fiècle ; mais alors la décou- verte du cirque de Caracalla ( [ Voye^_ ce mot), a démontré que tous les oftzum étoient également placés , & tous les cochers aufïi favorifés les uns que les autres. OCÉAN. Les poètes avoient perfonifiéT océan'. ca terre, dit Hefio de ÇTkeog. 40.) , eut de fon mariage avec Vramis, V océan, aux gouffres pro- tonds. Enfuite on a dit que V océan étoit le père, non-feulement de tous les dieux, mais encore de tous les êtres , ce qui doit s'entendre en ce fens , que l’eau contribue plus elle feule à la produâion & à la nourriture des corps, que tout le refte de la nature ; ou bien , fuivant la doctrine du phiîo- fophe Thalès, que l'eau étoit la matière première dent tous les corps étoient compofe's. Homère , fait faire aux dieux de fréquent voya- ges chez ï Océan , où ils paffoient douze jours ce fuite dans la bonne chère & les feftins. Le poète fais allufion à une ancienne coutume de ceux qui demeur oient fur le bord de l' Océan atlantique , qui, au rapport de Diodore, célébroient dans une certaine faifon de l'année, des fêtes foîem- nelles , pendant lefquelles ils portoient en procef» fîon la ftatue de Jupiter & des autres dieux, leur offroient des facrifices , & faifoient en- leur hon- neur de grands feitins. Ce que les grecs difoïent de Y Océan, les égyptiens le difoient du nil, qui a porté chez eux le nom a Océan. Quelques an- ciens écrivains comptent Océan au nombre des Titans. Les mythologues lui donnent pour époufè Thé-' tis, qui le rendit père des fleuves, des fontaines , des nymphes océanides. L'Océan rendit P-allante & Styx mères de Nice, de Cratus, de Zeîa 5c de Bia; c'eil-à-dire de la vidtoire, de la force, de l’émulation & de la violence. L’attribut propre de ce dieu , eft formé de deux pattes d'écre ville, qui font placées fur fa tête comme ceux cornes. Les poètes les ont transfor- | mées en cornes, leifqa'ns ont chanté Océan ou O C E Keptune. WOcéan paroit a vec cet attribut Air un autel rond de la vilIa-Borgbefe , pubiié par Wlnckelmann ( Monum. ined. ° ■ il- )» fur deux pierres gravées du mufeum de Florence. ( Tom. II. lab. 2. n. X. tab. 51. ). Il le porte encore fur deux ftatues du palais Farnèle , que Fabretti & Gori pris raal-a-propos pour deux ftatues du Cet attribut paro’t avoir été donné à l 'Océan. & à fon époufe Amphitrite , pour exprimer Fur pouvoir lur les ports de mer; car le mot %£>.«< , qui exprime les pattes d’écreviffe , veut dire auffi les deux langues de terre, ou les deux moles qui forment un bon port, OCÉANIDES. C ’étoient les filles de l’Océan & de Thétis. Héfiode compte foixante & douze nymphes cçéuuidet , dont il donne les noms- Acaf- te, Admète, Amphiro , Afie, Ca'lyrhoë , Ca- lypfo,Cercéïs, Climène, Clytie, Crifie, D:one, Doris, Eleétra, Europe , Eury nome, Galaxture, Hvppo, Janie, Ianthe, Idie, Melobefis, Mé- nefto , Métis , Ocyroë , Paiythoe , Perféis , Fe- trée , Pitho , Plexaure , Piuto , Poiydore , Pnm- no, Rhodia, Stvx , Téleftho , Thoé , Tyché , Udote , Uranie , Xante , Zenao , &c. Apollodore dit qu’il y en avoir trois mille , & il n’en nomme que fept : Afie, Styx, Doris, Eury- nome » Amphytrite & Métis, OCELLÆ. Petits yeux , furnom de la famille des Servius, qui leur venoit fans doute de ce que quelqu’un d’entr’eux avoit de petits yeux. OCELLATA. Mot qui fe trouve dans Suétone, & qui a donné de l’exercice aux commentateurs. Animi laxandi caufd ( C. 83. n. 2. ) , dit cet hifto» rien ; en parlant d’Augufte, modo talis , aut ocel- latïs , nueibufque ludebat. Quelques uns expliquent ce mot octllatis , par une efpèce de noifette qui a la forme d’un œil , & dont les enfans fe fervoient dans leurs jeux ; d’autres du noyau de ja pèche amfi appeîlé , parce qu’il a plufieurs petits trous. Il y a encore plufieurs autres explications qu’il feroit inutile de rapporter, puifqu’i! eft plus fim- ple de dire que le texte de Suétone eft corrompu dans cet endroit , & qu’il faut lire ocdlatim qui lignifie un jeu ufité parmi les enfans , & qui com- pile à fe cacher , en mettant la main fur les yeux , &c à reparoître ie moment d’après : jeu que fit Socrate pour toute réponfe à un homme qui lui demandoic ce que c’étoit que la vie. Il fe cacha derrière un mur & reparut auffi- tôt, voulant faire entendre que la vie n’eft qu’un jeu d’enfant; c’eft ce jeu dont Horace parie ( Od. 1. 9. 22.) , gratus puellî ri fus ab anguio. O Ci O X AK ON' , \ p intérieure du bouclier OXANH, j ^ Cw Comme on ne trouve point ces mots dans Ho- mère, il paroît qu’elle n’etoit pas encore en usage au temps de la guerre de iroye. On fufpenioit les bouciiers au col avec une longue courroie , appellée V^oyet B o u eu h B. . OCHIMUS. Voyei Héliades. OCHLOCRATIE , obus qui fe gaffe dans le gouvernement démocratique, lorfque la vile popuîaee eft f.ule maitreffe des affaires. Ce mot eft formé de multitude , &c. 8 C de puijfan.ee. L ’ ochLocratie doit être regardée comme la dé- gradation d’un gouvernement démocratique ; mais il arrive quelquefois que ce nom dans l’app! cation qu’on en fait, ne fuppofe pas tant un véritable défaut ou une maladie réelle de l’état, que quel- ques paffions ou mécontentement particuber, qui font caufe qu’on fe prévient contre le gouvernement préfent. Des efprits orgueilleux qui ne fauroient fouffrir l’égalité d’un état populaire , voyant que dans ce gouvernement chacun a droit de fuffrage dans les alfemb ées où Bon traite des affaires de la république , & que cependant la populace y fait le plus grand nombre, appellent à tort cet état une ochLocratie ; comme qui diroit un gouverne- ment où la canaille eft la maitreffe , & où les per- fonnes d’un mérite diftingué, tels qu’ils fe croient eux-mêmes, n’ont aucun avantage par-deflusjes autres. C’eft oublier que telle eft la conftitution effent:elle d’un gouvernement populaire, que tous les citoyens ont également leur voix dans^les af- faires qui concernent le bien public. Mais dit Cicéron, on auroït raifon de traiter à’ocklocratie, une république où il fe feroit quelqu’ordonnance du peuple femblable à celle des anciens éphéfiens, qui en chaffant le philofophe Hermodore, décla- roient, que perfonne chez eux ne devoir fe dif- tinguer des autres par fon mérite. Nemo de nohis unus excellât ( Cic. Tufc. quejl. Hb. V , cap. 3 6 .). N. ment '. B. Quoique cet article s’applique exaéle- ...w.t aux circonttances préfentes ( 1792.)» & r ^' fute vivement les ennemis de la conftitution fran- çcife , il 2 cependant été compofé mot pour mot , tel que je le donne ici pour l’ancienne Encyclo- pédie par de Jaucourt , il y a plus de vingt ans. OCII, dans les Gaules opli. Les médailles autonomes de ce peuple font : R.RRR. en bronze ........ P ellerin. O. en or. O. en argent. OÇELLATIM ludere. Voyez OceliatA. OCNUS. O C T OCNÜS. G’étoit un homme laborieux, dit Paufar.ias , qui avoir une femme fort peu ména- gère , de forre que tout ce qu n pouvoir gag ne - fe trouvoit auffi-tôr dépenfe. Dans ^e fameux ta- bîeau de Polygnote, il eft reprefente affis , tarant une corde avec du jonc ,& une ane ^ qui auprès , mange cetre corde a mefure > & J e “- ainfi mutile tout le travail du coraier. Cetre re- présentation donna lieu à un proverbe chez. l£S grecs, pour dire que c’etoit de ;a peine peruU.., on disait , c’ell la corde aOcnus. Ocnxjs , fils du libre 8c de la proph-.tene Manto. OCREA. Voyei Bottines. OCTACORDE, inftrument ou fyftême de mufique, compofé de huit fons ou de Sept degres. U accorde ou la Ivre de Pythagore , cOmprenoir huit fons > c’eft-à-dire deux tétracordes disjoints. OCTAÉTERIDE. En grec «pW, c’e'toit chez les grecs un cycle , ou terme de huit ans , au bouc defquels on -ajoutoic tro s mo s luna-ics. Ce cycle fut en ufage mfqu à ce que M.eton reforma le calendrier , en inventant le nombre d’or , ou le cycle de dix-neur ans. OCT A VIA. famille romaine dont on a des médailles : O. en or. O- en argent. RRR. en bronze. Goltzius en a publié quelques médailles incon- nues depuis lui. OCTAVIE, quatrième femme de Marc An- toine. Voye\ ce mot. Octavie l Claudia) , femme de Néron. Claudia Octavia Augusta. Ses médailles font : O en or, en argent & en bronze de coin romain. RR en médaillons de potin d’Egypte. RR en M. R- de Colonies, avec fa tête affrontée avec celle de Néron , ou au revers de Néron. RRRR. en P. B. avec fa tête feule. On en voyoït une de ce module dans le cabinet de Pellerin , qui avoit pour légende, octavxæ au g. c. i. y. ( Coloiûa Ju.Ua Félix ) ,• au revers de la tête de Néron, couronnée de laurier, zéro. Antiquités , Tome IV, . OCT 34 ? CLAVD. CÆS. AUC. AltSt. C. Il II. Médaille CUJ peut être regardée comme' unique : RR. en M. B. grec. RRR. en P. B. OCTOBER eqttus , cheval qu’on immoloît aux ides d’oâobre , au dieu Mars , dans le champ qui porte fon nom à Rome : OSober equus appellatur , d t Feftus , qui ii 2 ccrr.po Mardi in. menfe . oSobri immolatur quotannis Marti. Le peuple s’imaginoit que l’on facrinoit cet animal par relfcntunent de ce que les troyens, de qui les romains croyoient defcer.dre , avoient été furpris par les grecs enfer- més dans la flatue d’un cheval. OCTOBRE. Ce mois le huitième de l’année romaine de Romulus commençant en Mars , d'où il a pris fon nom , eff le dixième de celle de Numa. Il étoit fous la protection du dieu Mars,- à qui l’on facrifioit alors un cheval. Les fèces de ce mois étoient les Méditrirtales le 1 1 j les Au- guftales le 12 j les Fontinaies le 1 3 5 8e l’Aimiluftre le 19. Ce mris étoit perfonnifié par un chaffeur qui .avoit un lièvre à fes pieds, des oifeaux au-defîus de fa tête, 8e une etpèce de cuve auprès de lui. Ce qui répond aux quatre vers d’Aufone dont voici le fens : « Octobre fournit les lièvres : c’eil lui qui donne la liqueur de la vigne, & les oifeaux gras; nos cuves écument, le moût bout avec violence, & les vailfeaux font pleins de vin nou- veau Ce mois a toujours gardé fon ancienne déno- mination , malgré les divers noms que le fénat & les empereurs romains ont voulu lui donner j car Domitien lui donna le fien. Commode celui d’In- viclus , 8 c le fénat le "nomma Faufiinits en l’hon- neur de Fauftine , femme de l’empereur Antonin. Mais après la mort de ccs. princes .octobre reprit fon premier nom , & comme le dit Macrobe (S, pubLant on petit monument relatif aux oculijles , s’exprime ainfi : « Smétius elt, je crois , le premier qui ait publié des monumens femblables à celui-ci. Il en fit graver deux ( Pag. 28. ) dans le iiyre qui il a intitulé les Antiquités de O C U Nzmégues , en avouant cu'il épuifo’t en vain toutes fes conjectures. Spon ( MS fiel . erad. aiuiq. 257.) en eifaya l’explication , & s’étant apperçu que les mots écrits fur ces pièces défignorent des maladies des yeux , ou des remèdes pour les gué- rir , i! conjeétura qu’elles avoient fervi de cou- vercles à des boîtes où des médecins oculijles rerr* fermoier.t leurs collyres. Il n’avoit pas fait atten- tion que les lettres étoient tracées dans un fens contraire, à leur état naturel , & qu’elles étoient defhnées à former des empreintes fur de ia cire ou autre matière molle. AufS l’abbé le Bœuf, qui en i 725? fut confulté fur une de ces p : erres que je rapporterai bientôt , la regarda comme un moule qui fervoit a marquer fur la cire les drogues d‘urt médecin romain , ou comme une formule de recette pour la confection d'un médicament. Dans le Mei- cure du mois d’OCtobre de 1734,1a Roque ayant eu occafion de parler de cette pierre , obferva de même qu 9 elle avoit été ainfi fculptée pour fervir d‘ émp; cinte a quelquufage particulier , 8 C rejetta le fentiment du marquis Maffei , cui venoit tout ré- cemment de publier une pierre de ce genre , 8 c qui, à l’exemple de Spon , l’avoit regardée comme un fimple couvercle de boîte ». « Pour moi , ie fuis perfuadé que ces pierres étoient deflinées à garantir l’authenticité des re- mèdes que les médecins oculijles préparoient. Se que fur la drogue qu’ils diflribucient, ils appii- quoient l’empreinte qui y avoit rapport. Pour donner plus de jour à cette opinion , & mettre le leéïeur plus à portée de juger de ces fortes ds menumens , je vais rapporter ici tous ceux qui font venus à ma conno’ffance , foit qu’ils aient été publiés , foit qu’ils ne l’aient pas encore été : & j’y joindrai les explications que Falconet , de l’a- cadémie des Belles-Lettres , a bien voulu me communiquer. Je devrois commencer par celai qui fait l’objet de cet article ; mais j’aime mieux le renvoyer à la fin , par la raiion que les autres ferviront à éclaircir quelques (Insularités qu’il préfente. Voici les deux pierres que Smetius avoit fait graver , & que Spon a expliquées à quelques mots près : M V EPI HERACLETIS -STRATIOTICVM M VLPI HERACLETIS DIARODON AD IM. M VEPI JÏERACLETIS CYCNARIVM AD IMF. M VEPI HERACLETIS TALASSEROSA Uoculijle qui avoit fait graver cette pierre , fs nommoit marcvs vlpivs keracles, & fort nom fe trouve fur les quatre côtés de Sa pierre. Le mot STRATIOTICVM défignoit un collyre à l’u- fage des foldats expofés dans leurs marches à la pouffière , à la fumée , &c. cfuTidmc , firatiotes , foldat. Scribcnius Largus en parle , 8 c ion copifie Marcellus Empiricus dit : Collyrium ad caligir.em oeu £> afr -'■■tldinem , quoi ftratioticum dicltur. BIA- ROÊ; S 4 B IM qui doit être écrit par diARRho- dox , collyre fait avec des rofes rôti. Il ■ én avo't de plufieurs efpeces ; Galien & Alexandre Traihen en parlent, impet vs figmSe ici inflammation ou fluxion fut les yeux > çycna- imp. ^ cciiyre blanc fait avec ces arc- gués adoaciflàntes. Galien & Paul Æginète en parlent. Alexandre Trallien l'appelle gnus, evgne. TALASSEROSA ; ce mot eft corrom- pu , & mis pour thalasseron , collyre où fans doute il entroit de l'eau de mer, ou qui peut-etre éto t de la couleur de l’eau de mer , de tùxas-- tu. , thalaffa , mare , coüyrium hermophili , cité par Galien. Aëdus & Paul Æginète en parlent auffi ». « Je paiTe à la fécondé pierre , rapportée par Smetius St par Spon : iîARCl VLPI HERACLETIS MELINVM MARCI VLPI HERACLETIS TIPINVM MARCI VLPI HERACLETIS DIARICES AD MARCI VLPI HERACLETIS DIAMYSVS «Le nom de Yoculifte eft le même fur cette pierre que fur la précédente ; ce qui prouve que chaque oculifie avoir plufieurs pierres, Suivant la quantité des remèdes qu'il avoit à diflribuer. ME- linvm. Galien rapporte deux collyres de cette efpèce. Il y entroit’du vert-de-gris , d’où il pre- noic une couleur qui lui donnoit ce nom ; MELI- NVS color , gilvus inter album & jaficum. TIPINVM eft apparemment un mot corrompu. Faiconetna pu deviner ce que ce pouvoir être, diarices , mot corrompu, mis peut- erre pour diacrocon , collyre fec, fait avec le crocus , fatran. Celfe.en parle. Il y a d’autres diacroca dans Aëtius & Paul Æginète. diamysvs. Il faut écrire diamy- SY , collyre fait avec le mify , mat ère minérale , inconnue au;ourd hui , qui approche eu vitriol rouae ou colcotar nature! j dans Marceh. Empi- ricus diamisyos ». « Voici la troifième pierre rapportée par Spon , d’après un manufcrit de Peirefc : c cap sabiniani diabsoricvm ad calig. sabiniani cheledon ad cla c. cap sabiniani nardinvm ad impetvm SABINIANI CHLOP.ON AD CLAR « diabsoricvm doit ê:re écrit diapsori- cvm ; dans Marcclius PSORICVM , collyre pour les ophthalmies féches ad fcabiofos ( pforicos , 4 ,a p< e, pfora , feabies ) ocidorum afelîus , prun- tum , afpericatem , &c., félon Trallien. Marcellus parle aulïï d’un ftratiotUum pforicum , & Scribo- nius Largus avant lui. caligo , proprement di- O C U 547 minution de lumière . 8 c par rapport à l’œil * afFoibliiTement de la vue , fur-tout par un com- mencement de paralyfie du nerf optique , appel.ée goutte fereine. CHELEDON. C’eft CHELIDONIUM , collyre de plufieurs efpeces ex nardo dans Aëtius & Paul Æginète. chloron , collyre , efpèce de diarrhodon , a colore viridi ». « Voici la quatrième pierre trouvée àG’oceftre en Angleterre , & rapportée par Chishuii dans fa Diflërtation fur une médaille d’Ephèfe : Q. IVL MVRANI MELINVM AD CLARITATEM Q. IVL MVRANI STAGIUM OPOEALSAMAT AD « Chishuii qui n’avoit vu que l’empreinte de cette pierre , ne dit pas fi l’infcription étoit dis- tribuée fur les quatre bords ou fur deux feulement. Il n’y bft fait mention que de deux remèdes , dont l'un paroît mal défigné ; au lieu de stagiv® opobalsamat , il faut peut-être lire stactvm opobalsamat ; formule que l’on trouvera bien- tôt fur une autre pierre, stactvm o» stacton eft un collyre qui fe diftille dans les yeux. Scribo- nius & Galien en parlent. Aëtius l’appelle ewwcr»», er.fiacion, de y fia^o , difiillo. OPOBALSAMVM qui fignifie la liqueur de la plante appellée baume , entreit dans plufieurs collyres , comme dans le stacton appellé opobalfamatum , ainfi que dans d’autres inscriptions ». « La cinquième pierre a été trouvée en Nor- mandie , dans le diocèfe de Coutance , & rap- portée dans le Mercure de juîn 1719, & dans celui d’oétobre 1754- Outre les infcrïptions gra- vées fur cette p’erre , on y voit la reprefentation de certaines plantes , ou partie d’animaux qui pourroient bien être celles qui entroient dans la compofitioa des remèdes : qvintiliAni stactAdclà qvintiliAni D 1 a l e p 1 d q cAer qvintil ani diAsmyrn qvintiliAni C R O C O D rc J nom de cet oculifie etoit Quitttus C&realis Quint; lianus. Voici les remèdes qu’il diftiibuoic : dialepidivM , collyre qui devoir être mordant & déterfîf , fait avec la plante appellée lepidium , ou piperitis , paffer 3 ge. Falconet n a point trouve d’auteur où il en foit parlé, diasmyrn. C eft 2^3 O C U collyre DIASMYRNES de Scribon;i:s , ex myrrha , qui fnryma grs.ce. Galien & Aëtius en parlent , & rappellent diafmyron. crocod , c eft-a-dire , cro- codilium , plante , & non croeodilus , ammai. Dioi- coride & Pline parlent ce crocodiLion , comme d'une plante de même qualité à-peu-près que je lepidion , & ces deux plantes lent enfemble dans une de cqs inferiptions que Schœpflin m'a envoyées. Dans celle-ci , le graveur a placé par gentillefle ou par ignorance une tète de crocodile à côté du mot =». « Voici la fixième pierre. Elle a été trouvée à Dijon , & rapportée par le marquis Maffei ( Gall. ant. p. 1 J. ) : ït IVL CHARITONIS ISOCHRVSA AD CLAR M IVL CHAR 1 T ONIS DIAPSA M IVL CHARITONIS DlARHOD AD FER Y Ü IVL CHARITONIS DIASMYRN DE « i sochrvs A , nom grec qui lignifie de même prix qie l’or , épithète que Ton donnoït à certains collyres. Falconet ne l'a trouvée eue dans cette ïnfeription ; mais dans Aëtius & dans Æginète , en trouve le collyre dïasmyrnvm appelle ifo- theon , comme égal à Dieu, c’eft-à-dire divin , & d'aures drogues qualifiées de même pour en re- lever Ja vertu, diapsa. C'eft le diapsoricvm. ( Voyez la troifième pierre ». « Septième pierre découverte à Befançon en 175 a , & rapportée par Dunod , dans for. iniftoire des féquanois ( Pag. 20 y. ) : G. SAT. SAEINIANI DIACHERALE c< diacherale. Falconet ne favoit ce que c'é- toit ; cependant il ajoutoit que c'eft peut-être la cendre du hériffon brûlé , mêlée avec du^ miel, dont la vertu, félon P.ine , eft d'empêcher les cheveux de tomber , & qui pouvoit fervir de col- lyre > , cher y echinus. C'eft le fécond fenti- inent propofé par Dunod; car pour le premier, qui fait venir diacherale de K^iri , mor arabe , gerofiier, il n'eft pas recevable ». « Les pierres fuivantes n'ont jamais été publiées. Celle-ci , qui fait la huitième , eft à Befançon , chez Dunod , & Scœpfiin m'en a envoyé l’em- preinte , avec quelques remarques qu'il avoit faites à ce fujet : 1 . SACCI MENANDR. CHEL 1 DQNIM AD. CA. L. SACCI MENANDR. MELINVM ■ DELACR X. SACCI MENANDRI THALASSEROS DELAC L. SACCI MENAND, DIASPHORIC. AD SC « cheliboni YM a été expliqué plus haut. AD. O C U CA. al caligîntm. MELINVM DELACR , nelintta de la c rima t arc , difti’lé. THALASSEROS DELAC , autre collyre diftillé. diasphoric. C’eft le dief- pkoricum du neuvième article mal écrit, ad sc. C'eft l'abrégé de feabiem , à laquelle convient le diafpkoriciiTn ». « La neuvième pierre a été trouvée à Man- deure. C'eft l'empreinte que Scœpfiin m'a en- voyée : C. SYLP. HYPNI STACTVM OPOB. AD C. KYPNI CROCOD DIALEF 3 D Ad ASPRI HYPNI LISIPONVM AD SVPFYRA- T ION EM HYPNI COENON AD CLARITATEM cc STACTVM OPOB AD CL. , flaclum opobalfa- matum ad afpritudinem. Âfpritudo , afperitudo , af- peritas , eft la féchereffe de l'intérieur des pau- pières par l’obftruction des glandes qui tapiffênt cet intérieur, 6e qui doivent fournir l'humeur deftinée à lubréfier le globe de t'œil , & à faciliter par-là le mouvement, lisiponvm , au lieu de lysiponvm , collyre , remède qui procure d» calme ; Auns-sw lyfiponos , folvens dolores ; le même peut-êt e que celui de Trailien, x mitigans. coenon, collyre commun, vulgaire, à plufieurs ufages , K otvo; , commuais ». La dixième pierre eft un fragment confervé au cabinet des antiques du roi. Elle étoit plus épaiffe qu'elles ne le font ordinairement. Sur l’angle qui fubfifte, on lit ce qui fuit : .... PLAVTANI M L E N E M AD VDINEM ocvl° D t C M I P A N I COLL M I X T V M C « Le prénom decmi eft pour decimi, parce que Fl eft renfermé dans la lettre M. P. eft l'initiale du _ nom de famille- Les lettres ponélaées (ont celles que j'ai cru devoir rétablir ainfi : DECMI P. F L A V I A N I COLLYRIVM L E N E M AID ASPRITVDINEM O C U L © DECMI P. F L A V I A N I COLLYRIVM M 1 X T V M C. ODE « 1SNEM peur lene , le même peut-être que le coiîvre , fine rr.cnfu , ArsAs» , molli , chez les médecins grecs =. « La onzième pierre ei: celle eue je pofsède , Se que j'ai fuir graver fur b planche. Le nom du médecin ou du charlatan ne fe trouve fur aucun de R s bords; peut être étok-il dans le milieu d'une des faces fur laquelle j’ai déjà averti qu’on voyoit }ts traces dé quelques lettres. Je répète ici l'iiaf- cription pour la commodité du lecteur : ODE en l’honneur de Marc Aurèle , de Commode , cle Sept. Sévère , de Caracalla , d’Ebgabaie , dj Aks. Sévère, de Gordien-Pie, de Salonine, de i rajan. mot dérivé .du grec »'*•■>; , vite, & de ssï , /£ coule. Avant la confrruélicn du grand théâtre d’Athè- nes, les muficiens & les poètes s’affierobloient dans Ccdeum pour y jouer & repréfenter leurs pièces, d’où le lieu fut nommé Q’JsîA. On avoit placé à l’entrée une ftatue de Bacchus pour rap- pelier l’origine de la tragédie qui commença chez les grecs par des hymnes, en l’honneur de ce dieu. On continua de réciter dans 1 ’odeum les nouvelles pièces, avant que de les repréfenter fur le théâtre. Comme l’édifice étoit valle & commode, les archontes y tenoient quelquefois leur tribunal, & l’on y faifoit au peuple la diftri- bution des bleds Se des farines. Ocyroe, une des nymphes océanides. Voye^ Phasis. OCYTHOE , une des harpyes. ODENAT, fouverain de Palmyre : Odenatus AuCUSTù’S. Les médailles d ’ Odenaz font regardées comme fauffes : on n’en conçoit ni en or ni en argent. Beau- vais en avoit une de M. B. grec qui paroiffoit antique, mais de vrais connoifîeùrs l’ont rejettée. ODENSDAG , étoit le jour confacré par les peuples du Nord, à Odin; il répondoi: à notre mercredi. V oye % Odin. ODESSUS, dans la Moéiîe. oahcceitcn. Cette ville a fait frapper des médailles impériales Ce bâtiment fut brûlé l’an de Rome, 66 , 886 ans avant i’ère vulgaire , pendant le fiége d’Athè- nes par Sylla. Ariftion qui défendoit la ville pour Mithridate, craignant que le général romain ne fe fervît des bois & autres matériaux de Yodeum , pour attaquer l'acropole ou le château, y fit mettre le feu. Dans la fuite, Ariobarzane Phi- lopator, fécond de ce nom, qui régna en Cappa- doce depuis l’an 6ÿo de Rome, jufque vers l’an 703 , fit rebâtir Yodeum. Ce prince n’épargna aucune dépenfe pour rendre à cet édifice fa pre- mière fplendeur. Stabon , Plutarque , Paufanias , qui ont écrit depuis le rétabliiïement de cet édi- fice, le mettent au nombre des plus-magnifiques ornemens d’Athènes. Le rhéteur Hérodes Atticus, qui vivoit fous les Antonins , ajouta de nouveaux embeiiiflfemens à Yodeum. Athènes, il eft vrai, n’étoit plus la fouveraine de la Grece, maïs elle confervoit encore quelque empire dans lesfciences & dans les arts 3 titre qui lui mérita l’amour a le refpea & la bienveillance des princes & des peuples étrangers. L’édifice d’Ariobarzane étoit d’une grande fo- lidité , fi l'on en juge par les veftiges qui fubfif- tsnt ■ encore âpres diX'huii. îiecles V oici lâ d£i. criptionqae W téler en a faite dans fou voyage é’ Athènes. « Les fondernens , dit-il ^ font de prodigieux quartiers de roche taillés en pointe cie d amans 3 & bâtis en demi-cercle, dont !_e diamètre peut être de cent quarante pas ordi- naires ; mais ces deux extrém : tés fe terminent en angles obtus fur le derrière , qui eft entièrement taillé dans le roc 3 & élevé de cinq a fîx pieds. On y monte par des degres, 8c a chaque cote font des bancs cifelés , pour s’affeoi rie long des deux branches du demi-cercle Ainfî l’édifice de forme demi-circulaire , pouvoir avoir dans fon diamètre, fuivant notre mefure, ;yo pieds ou 58 toifes. Whéler prouve , d’après le témoignage de Paufanias, & par les circonftances locales, que ce monument , dont i! donne le plan , eft Yodeum d’Ariobarzane. On ne doit pas le con- fondre avec le théâtre qui s’appelle encore le théâtre de Bacchus, & dont notre favanc voya- geur anglais a fait aufli la deicripuon.. Il y avoit quatre bâtimens à Rome , portant le nom à'odeum. Ils fervoient à inftruire les mufi- cier.s & les joueurs d’inftrumens , ainfi que ceux qui dévoient jouer quelque perfonnage aux comé- dies & tragédies , avant que de les produire au théâtre devant le peuple. ( D. J. ) On en voyoit un fur l’Aventin, dont parle Ci- céron dans une lettre à Atticus ; un autre entre le Palatin & le Cœlius , dont Sénéque fait men- tion; un troifième près du théâtre de Pompée, dont parle Amrmen Marcel! :n 5 & 1 - quatrième , qui étoit un des ouvrages qui illuftrèienr le rogne de Domitien; Suétone en fait mention: Excitnvit tempùim Flavii gentis > & jladium & odeum. ODIN, étoit la principale divinité desanc : ens peuples du Nord , & principalement des feandi- naves : ce C’étoit le dieu terrible & févère, le pare du carnage , le dépopulateur , l’incendiaire, l’agile, le bruyant, celui qui donne la viéfoîre , qui ranime lecourage dansle combat , qui nomme ceux qui doivent être tués. Il vit & gouverne pendant les fiècles , 2c dirige tout ce qu; efî haut gc tout ce qui eft bas , ce qui eft grand 2c ce qui eft petit. Il a fait le ciel 8c l’air, 8c l’homme qui doit toujours vivre ; 8c avant que le ciel 8c la terre fulTent , ce dieu étoit déjà avec les géans ». Telle eft l’idée que ces peuples avoient de leur principale divinité ; c’eft Mallet qui nous i’a tranf- xnife d’après leurs livres mythologiques, dans fon introduction, à Miifloirc de Dannemarck r 8c c’eft d’après fon ouvrage que nous allons donner ici O D I un tableau raccurci de la religion des anciens peuples du Nord. Les guerriers avant d’aller 3U combat, faifoieut vœu d’envoyer à Odin , un certain nombre d ames qu’ils lui confacroient; c’étoit fon droit. Les deux partis l’invoquoient également,. l’on croyoït qu’il venoit fouvent dans la méiée animer la" fu- reur des combattans , frapper ceux qu’il deftinoir à la mort, 8c enlever leurs âmes dans fa demeure célefte. Odin fut honoré d’abord en pleine campagne, 8c fans temple. On trouve encore ça 8c là ea Dannemarck, en Suède 8c en Norvège, au milieu d’une plaine, ou fur quelque colline , des autels, autour defquels font prefque toujours des pierres à feu , car tout autre feu que celui qu’on tiroir d’un caillou , n étoit pas allez pur pour un ufage fi faint. A mefure que ces peuples formèrent des lïaî- fons avec les autres peuples de l Europe, ils ap- prirent à élever des temples, dont le plus fameux fut celui d’Upfal en Suède. L’or y brilloit de tous côtés ; une chaîne de ce métal faifoit le tour du toîtj- quoique fa circonférence fût de 900 aunes. Il y avoit encore un autre temple près de Drontheim , qui ne cédoit guères à celui d’Upfaî. Il y en avoir encore deux fameux dans l’iüande , l’un au Nord, l’autre au Midi de i’fie. Dans chacun étoit une chapelle particulière , qui étoit regardée comme un lieu lacré ; c’eft-là que les idoles étoier.t pla- cées fur une efpèce d’autel autour duquel c-n ran- geoit les viélimes qui dévoient être immolées. V is- à vis étoit un autre autel revêtu de fer , pour que le feu qui devoir y brûler fans ceffe ne le détruisit pas. Sur cet autel , étoit placé urt vafe d’airain où l’on recevoit le fang des vi&imes , 8c à côté un goupillon dont on fe fervoit pour arrofer de ce fang les afïïftans. Il y pendoit auifi un anneau d’ ar- gent , que l’on teigr.oit de ce fang , & qu’il falloir tenir dans fes mains quand on prétoit ferment pour quelqu’affaire. Dans, un de ces temples , ii y avoit auprès de la chipelie un puits profond où l’on précipitoit les victimes. C’eft encore Mallet qui nous fournit cette defeription d’après un au- teur iilandois. Dans le temple d’Upfal , Odin étoit repréfenté avec une épée à la main. Thor étoit a fa gauche , 8c Frigga étoit à la gauche de Thor. On parlera de Thor en fon lieu , 8c de Frigga dans la fuite de cet article. Pour honorer Odin , prefque tous les peuples’ du Nord ont donné fon nom au quatrième jour de !a femaïne. On le nOmm?,futvant les differens da- leétes , Ode nf du g , Onfdag , Wodenfdcg & Wed- nefday , jour d ‘Odin; & comme ce dieu pailoit i au (fi pour être l'inventeur de la magie, 8e 1 auteur ’ de t®us les arts , oa crut qu’il répondc-u 22 O D I Mercure des crées & des. romains; Se l'un dé- figna le jour qui lui étoit con facré, par ie nom de jour de Mercure OU de mercreai. Entre les fêtes célébrées par les fcancinaves , il y en avoir trois folemneües , la première en ! hen neur de Thor; la fecor.de en l'honneur de Frigga , femme d" Odin ,* St la troifième en l'honneur d ’ Odin lui-même ; celle-ci ie céiébroi: au com mencement du printems, pour obtenir du dieu des combats d’heureux fuccès dans les expéditions projettées. Dans les commencemens , les facrifices qu’on lui offrait étoient tout fimp’es ; c’étoient les pré- mices des récoltes & des p us beaux fruits de la terre. Dans la fuite , on immola des animaux ; ceux que l’on facrifioit à Oiin étoient des che- vaux , des chiens j des f.ucons, des coqs , des taureaux gras. Quand on eut imaginé que le fang des animaux appaifoit la colère des dieux, & que leur juft.ee détour noie fur ces victimes inno- centes les coups qu’elle defiinoit aux coupables , on alla facilement jufqu’à croire que plus la vic- time éto’t précieufe, plus elle pouvoir expier de fautes ; de- là les viétimes humaines. Le tems de ces victimes étoit toujours déter- miné par une autre opinion fuperftitieufe , qui fal- loir regarder chez les peuples du Nord le nombre de trois comme un nombre facré , & particuliè- rement chéri des dieux. Ainfi chaque neuvième mois., on renouvelloit cette fanglante cérémonie, qui devoir durer neuf jouis , & chaque jour on immoloit neuf victimes vivantes, foit hommes, doit animaux. Mais les facrifices les plus folemneîs étoient ceux qui fe faifoient à Upfal chaque neuvième an-' née. Alors les rois , le fénat , & les citoyens de quelque diftinétion , étoient forcés d'y aflifter & d’apporter leurs offrandes dans le temple. Ceux qui avoient des raisons pour fe difpenfer de s’y rendre , envoyoient leurs préfens par d’au- tres , ou en envoyoient la valeur aux prêtres. Les étrangers y accouraient en foule , St l’accès n’en étoit interdit qu’à ceux dont l'honneur avoit fouf- fert quelque tache , & fur tout à ceux qui étoient accufés d'avoir manqué de courage. En temps de guerre , on choififfoit parmi les captifs , en temps de paix parmi les efclaves , neuf perfonres pour être immolées. Les fuffrages des affiftans combinés avec le fort , régloient ce choix. Les malheureux fur lefqüels il tomboit , étoient traités avec tant d’honneur par toute l’affemblée , on les entkou- fiafmoit tellement par -des careffes aéluelîes & par des promeffes pour la vie future , qu’ils fe féli- citoient quelquefois eux-mêmes de ieur fort. Mais le choix ne tomboit pas toujours fur des têtes viles. Dans les grandes calamités , dans les . O D I famines , par exemple , fi les peuples fe croyoienc tondés a en imputer la caufe à leur roi , ris l’im- moloient fars déliter , comme le plus haut crix dont i's puffent racheter la bienveillance Aviné. C a: nfi que le premier roi de Veimelande fut bruie en 1 honneur d 'Odin , pour faire ceiler une grande difette. Les rois à, leur tour n’épargnoient pas le fang de leurs fit jets ; pidieitrs’même ont îépandu celui d? leurs propres er.f,ns. Un Haquin , roi de Nor- vege , offrit les fiers en fâcrifice, afin d’obtenir d Olin la viétoire :ur fon ennemi Harald. Aune, roi de Suède , facrifia à Odin fes neuf fils , pour que ce dieu prolongeât fes jours. L’ancienne hif- toire du Nord eft fécondé en exemples pareils. Ces facrifices abominables étoient accompagnés de du ver fes cérémonies. Dès que la victime étoit choifie , on la conduifoit vers l’autel, où brûloir jour & nuit le feu facré ; il étoit environné de vafes de fer ou de cuivre , parmi lefqueis il y en -voit un remarquable par fa grandeur , & deftiné à recevoir le fang des viciâmes. Quand on immo- ioit des animaux , ils étoient tués promptement au pied de l’autel ; en ouvrait leurs entrailles pour y lire l’avenir , comme cela fe pratiquoit chez les romains , & l’on en faifoit enfuite cuire la chair que l’on fer voit dans les feflins préparés pour 1 affemblée ; celle de cheval n’eto t point re-. jettes , & les grands en mangeoienr comme le peuple. Mais quand c’ étoit un fâcrifice d’hommes que l’on vouloir faire , les viébmes étoient couchées fur une grande pierre , où ces malheureux étoient étouffés ou écrafés. Quelquefois on faifoit couler leur far.g, & du plus ou moins d’impétuefité a\ ec laquelle il jailliffoit, les prêtres en inféraient le fuccès que devoir avoir I’entreprife qui faifoit l’objet du fâcrifice. On ouvrait aufiî leurs corps pour confulter leurs entrailles , y lire la volonté des dieux , & les biens préfens & à venir. On les brûloit enfuite , ou on les fufpcndoit dans un buis facré , voifin du temple ; on répandoit le fang en partie fur le peuple , en partie fur le bois facré ; on en arrofeir les images, des dieux, les autels, les bancs & les murs du temple , tant intérieurs qu’extéiieurs. Ces fictifices fe faifoient quelquefois d’une autre manière. Dans ie veifinage du temple étoit un puits eu une fource profonde ; celui qui étoit chosfi y étoit précipité ordinairement en l'hon- neur de la Terre. S’il alioit d'abord au fond , i-a viétime étoit agréable à la décile , & elle l’avo.t reçue ; s’il furnageoit ior.g-ttmps , elle le refufoir, St on le perdoit dans la forêt facrée. Près du temple d’Upfal , il y avoit un bois de cette efpèce dont chaque arbre & chaque feuille pafioit pour la ebofe la plus feinte. Ce bois appelle U bois 3 5“ 2 O D I d’Odin , étoit rempli cîes corps des animaux 3c des hommes qu’on avoir facriîrés. On les enievoïC enfuite pour les bru er en 1 honneur as bnOi. $ quand la fumée s’élevoit fort haut , on étoit cer- tain que l’holocaufte lui étoic agreame. De quelque manière cu’on immolât les hom- mes , le prêtre avoit toujours foin , en offrant la vûftime , de prononcer quelques paroles , comme : Je te dévoue a Odin , je t’envoie a OdIN , ou JE TE DÉVOUE LA BONNE RECOLTE, POUR LE RETOUR DE LA BONNE SAISON. La cérémonie fe terminoit par des feftins , où l’on déployoit toute la magnificence connue oans ces temps-là. On buvoit immodérément ; les rois & les principaux feigneurs portoient les premiers des fantés en l’honneur des dieux. Chacun buvoit enfuite en failant quelque vœu ou quelque prière au dieu que l’on invoquoic ; de-ià cet ufage des premiers chrétiens de la Germanie & du Nord de boire à la fanré de notre Seigneur , des apœ très & des faims , ufage que S’egïife a fouvent été obligée de tolérer. La licence de ces feftins & l’indécence des gelles & meme des aétions fut enfin pouffee à un tel excès , que les plus fages refufoient d’y affilier- L’ouvrage de Mallet ne nous eft tombé entre les mains, que lorfque l’impreflïon de celui-ci étoit fort avancée, ce qui fait que plusieurs ar- ticles concernant la mythologie des anciens peu- ples du Nord, ne font pas placés dans le rang où ils dévoient fe trouver. On va remédier à ce défaut , en donnant ici une notice de cette mytho- logie , & les mots qu’il eil encore temps de mettre en leur rang, s’y trouveront. La principale divinité des anciens danois après Odin , étoit figga ou fréa , fa femme j c’étoit la femme par excellence : fréa en langue tudefque , fignifie femme. Frigga étoit la dée/Te de l’atnour Se de la débauche, c’étoit la Venus du Nord 5 on s’adrelfoit à elle pour obtenir des mariages & . des accouchemens .heureux ; elle difpenfoit les pla : firs , le repos , les voluptés de toute efpèce. Elle accompagnoit fon mari Odin. à la guerre, & partageoit avec lui les âmes de ceux qui avoient été tués , car la déeffe du plaifir ne devoir pas être privée du plaifir des combats fi chers à fes adorateurs. Par une fuite de la même opinion , le fix-ème jour de la femaine lui étoit confacré fous le nom de Freyiag, qui répond au jour de Venus, aies V erteris , ■vendredi. On a déjà dit que frigga étoit repréfenté dans, le temple d’Upfal , à la gauche d’Odin & de Thor. Elle avoit les deux fexes , & divers autres attributs qui faifoient reconnoître la déeffe de la volupté j elle étoit invoquée comme la mère des O D I pUîfirs de l’amour 2e du mariage. Sa fête eni étoir une des trois folemneiles du Nord, arriveit dans le crciffant de la fécondé lune de. l'année , & le pourceau le plus grand que l’on pouvoir trouver'" étoic la viclime qu’on lui immoloit. La troifiènis d.vinité principale des anciens feandinaves , fe nommoit Thor! Vcye^ ce mot en fon rang. Les trois divinités dont je viens de parler, com- pofeient la cour ou le confeil fuprême des dieux '& étoient le principal objet du cuite 8c de ia vénération de tous les feandinaves , mais ils n’é- toient pas également d’accord entr’eux fur la préférence que chacun méntoit. Il paroît que les danois honoroient particulièrement Odin. Les nor- végiens & les illandois s’éroient mis fous la pro- tection immédiate de Thor , & les fuédois avoient choifi pour leur divinité tutelaire, Freya, divinité inférieure, qui préfidoit aux faifens de l’anrée, 8c donnoit la paix , la fertilité 5c les richeffes. On en va bientôt parler. Les divinités du fécond ordre étoient au nom- bre de douze dieux & douze déeffes, qui, quoi- qu’ayant chacun un certain pouvoir, étoient ce- pendant obligés d’obéir à Odin , le plus ancien des dieux, 8c le grand principe de toutes chofes. Tel étoit Niord, le Neptune des peuples du Nord, fil d’Odin. Voyez Niord. Balder étoit un autre dieu fils d’Odin, fage, éloquent, Sc doué d’une fi grande majeffé, que fes regards e'toient refplendiffans : c’étoir l’Apollon des grecs. Voye £ Tyr. B ragé étoit le proteéleur de l’éloquence & ce la poëfie. lduna fa femme, avoit la garde de cei- taines pommes, dont les dieux goutoient quand ils fe fentoienc vieillir, & qui avoient le pouvoir de les rajeunir. Heindal étoit fils de neuf vierges qui étoient fœurs. On l’appelloit auffi le dieu aux dents d’or, parce que fes dents étoient de ce métal. Il étoit le portier des dieux. Ils avoient fait un pont qui communiquoit du ciel à ia terre, & iis en avoient confié la garde à Heindal. Voyez Pont. Frey étoit fils de Niord 8c de Skada, & avoit pour iceur Freya. Frey étoit le plus doux de tous les dieux 5 il gouvernoît la pluie & le foleil^Sc tout ce qui naît de la terre. Freya étoit la puis favorable des déeffes. Elle alloit à cheval par- tout où il y avoit des combats , & s’attfibuoit la moitié des morts ; l’autre moitié appartenait a Odin. Quand elle fortoit de fon palais, elle étoit aflîfe fur un char traîné par deux chats. Elle exauçoit favorablement les vœux de ceux qui l’invoquoient. Elle aimoit beaucoup les poefies galantes , 8c i! étoit bon de la cultiver p our être heureux en amour. TT , ODI Hoder étoit un dieu aveugle , mais extrêmement fort. Les dieux & les hommes auroient bien voulu ne jamais prononcer fon nom ; mais fes exploits ie rappelloient toujours à leur mémoire. Vider , Vile ou V ali , & U lier , marchoient en rang après les dieux dont on vient de parler. Voye ç leurs articles. Le douzième dieu enfin étoit Forsete , fils de Balder. Tous ceux qui le prenoienr pour juge dans leurs procès, s’en rerournoient réconciliés; fon tribunal étoit le meilleur qu’il y eût parmi les dieux & les hommes. Quelques-uns mettoient encore Loke au nombre des dieux , quoiqu’il paroît qu’on le regardoic comme le principe du mal. C’étoit le calomniateur des dieux , le grand artifan des tromperies , l’op- probre des dieux & des pommes. Il étoit beau de figure ; mais fon efprït étoir méchant , & fes incli- nations inconilantes. Perfonne ne lui rendoit les honneurs divins. Il furpaffoit tous les mortels dans Part des perfidies & des rufes. H a feuvent expofé les dieux aux plus grands périls , & les en a fou- vent tirés par fes artifices. Il avoit pour femme Sïgnie , dont il eut Nare & quelques autres fils. De la géante Augerbode, mefiagère de malheurs, il eut trois enfans le loup Fenris , le grand fer petit de Mygdar , 8c Hela ou la Mort. Les dieux n’ignoroient pas les maux qu’ils dé- voient attendre ce ces trois enfans ; leur origine maternelle étoit d’un mauvais augure , & la pa- ternelle encore plus. Le père univerfel dépêcha donc des dieux pour lui amener ces enfans- I! précipita le ferpent dans le fond de la grande mer ; mais ce monftre s’y accrut fi fort , qu’il cei- gnit , dans le fond des eaux , le globe entier de la terre, & qu’h put encore fe mordre lui-même l'extrémité de la queue Hela fut précipité dans Tes enfers, ou on lui donna 1e gouvernement des neuf mondes , afin qu’elle y diftribuât des loge- mens à ceux qui meurent de maladie ou de vieil- leffe ; car on a vu qu’un fort plus gioiieux atten- doit ceux qui mouruient dans les combats : Cimbri & celtiberï in acie exultabant , tar.quam glorios'e & féliciter vitâ excejfuri ; limentabantur in morbo quaji turpiter & miférabiliter perituri ( Val. Ma- xim, cap. 6 ). Hela poffedoit dans les enfers plu- fîeurs appartenons fort bien confiants & défendus par de grandes grilles. Sa falie étoit la douleur , i fa table la famine , fon couteau la faim , fon valet le retard, fa fervante la lenteur, fa porte le pré- cipice, fon vellibule la langueur, fon lit la mai- greur & la maladie, la tente la malédidion. La moitié de fon corps étoit bleue , 8c l’autre moitié revêtue de la peau & de la couleur humaine- Elle avoit un regard effrayant qui la faifoi: aifément feconnoître. Antiquités , Tome IV. ODI A i'egard du loup Fenris, les dieux "élevèrent chez eux y & T yr étoir ie feu! qui cfat lui donner a manger. Cependant, comme iis appercevoienr qu’il croifloit prodigieufement chaque jour ,& que [es oracles les avertiffoient qu’il leur fereit un ■ jour funtfte , ils réfolurent de î’erch i er; mais il rompit deux fois les chaînes énormes qu'ils a voient faites eux-mêmes , 8c dont ils lai avoiert perfbadé \ ûe fe iaifltr ber. Enfin le père univerfel envoya Skyrner , le meffager du dieu Fney , dans le pays des génies noirs , vers un nain , peur qu’il fît un nouveau lien. Celui-ci étoit uni & Couple comme un fimple cordon. Les dieux prièrent le loup d’efifayer de le rompre; il craignit de n’en pou- voir venir à bout , & ne confentit à I'effayer cu’à condition que l’un d’entr’eux mettroit fa rrirn dans fa gueule pour gage de- fa délivrance, s’il ne pouvoir rompre la chaîne. Tyr lui confia fa main droite. V oyeq_ Tyr. Le loup ne put fe dégager. Les dieux le voyant pour jamais airècé, prirent un bout de foh lien , & le firent pafLr par le milieu d’un grand rocher plat , qu’ils enfoncèrent bien avant dans la terre , 8c pour s’en affurer eqcoie mieux , ils attachèrent le bout qui reltoit à une grolfe pierre qu’ils je ttèrent encore plus bas.Tandîs qu’il faifoit des efforts pour les mordre , ils lui lancèrent dans la gueule une épée, qui lui perçant la mâchoire inférieure, s’enfonça jufqu'à la garde, en forte que la pointe atteignit jufqu’au palais. Depuis ce temps, la rage lui fait fortir l'écume de la gueule avec tant d’abondance, qu’elle forme le fleuve Vam , ou ie fleuve des v'oes. Mais il eil dit qu’à la fin du monde ce monftre rompra fes chaînes. . Telle étoit la race de Loke. Quant à lui, après avoir long temps fatigué les aïeux par fes fourbe- ries, 8c par fes combats contre eux , ils fe faifirent enfin de lui, 8c le traînère nt dans une caverne. Iis fe faifirent suffi de fis fils, dont le premier changé en bête féroce , déchira 8c dévora fon frère. Ses intellins fervirent à faire des chaînes , avec lefquelles Loke fut lié à trois, pierres aiguës , dont l’une lui preffoit les épau'es, l’autre les cô- tes , 8c la troifième les jarrets ; & ce s ’iens furent enfuite changés en chaînes de fer. Skada fufpendïc fur fa tête un ferpent , dont le venin lui tombe goutte à goutte fur le vifage. Sïgnie fa femme efi aflîfs à côté de lui, 8c reçoit ces gouttes dans un bafiîn cu’elle va vuider quand ii eil plein. Pendant cet intervalle , le venin tombe fur Loke ; ce qui le fait hurler 8c frémir avec tant de force, que c’eit lui qui caufe les tremb'emens de terre. Il y reliera jufqu’à la fin du monde ; mais alors il fera tué par Heimdal , l’huiiner ces dieux. Tels éto’en: les dieux des anciens peuples da Nord. A l'égard des déelfes , la principale ét-ffit , comme on l’a déjà dit, Frigga , femme d’Odir- La fecor.de étoit Saga. Eira faifoit la fonétion de Yy O D I médecin des dieux, Géii ne étoit vierge . & pre- soir à ion Urvice toutes les filles chattes apres leu - mort. Fylla, QU! étoit auifi vierge , portoit fec b= ux c^ev ux flottans fur fes épaules ; fa tête etc'"- ô' née d’un ruban d’or ; & elle étoit chargée de Sa toilette & de la chaufïure de Frigga , dont eüc étoit en même-temps in confidente , & Q' Jt n-avoit rien de caché pour elle. Frcya était la puis jiiuiire des déciles après Frigga. Et Se avot epoufe Oder, dont elle a\ot eu biojfa , fille fi belle que ]'on appelloit de Ion nom tout ce qui eft beau & précieux. Oder l'avoit qu ttée peur voyager dans des contrées extrêmement éloignées. Deya depuis ce temps-là n’a ceiTé de pleurer , & tes lar- mes font d’or pur. Elle avoit plufieurs noms , parce qu’étant allée chercher, ion mari dans pm- fieurs pays, chaque peuple lut a donné un rm différent. Elle portoit ordinairement une chame d’or. Voye.\ Siona , qui eft la feptieme deeffe. Lovna étoit fi favorable , fi bonne , & répondent li bien aux vœux des hommes , que par un pou- voir particulier quelle avoir reçu à Odin de Frisga , elle pouvoir réconcilier les amans' les plus défunis. Voye^ SyniA , VarA , V ERA- La dou- zième déelfe fe nommait Lyna. Elle avoit la garde de ceux que Frigga vouloir délivrer de quelque péril. Outre ces déeflés , on comptoir encore Snotra ( Vcyr\ ce mot. ) ; Gna , melfagère de Frigga , #ui avoir un cheval qui couroit dans les airs & fur les eaux. Voye ^ auffi Parques , Valkxries. La cour des dieux fe tenoit ordinairement fous un frèse , ta plus grand de tous les arbres. Les branches couvroiei.t la furface du monde ; fon femmet touche au plus haut des cieux. Il eft fou- tenu fitr trois grandes racines , dont une defeend jufqu’au neuvième monde , ou aux enfers. Un aigle , dont l’œil perçant découvre tout, repofe fur fes branches. Un ccureuiL y monte , & en defeend fans ceff; pour faire fes rapports. Plufieurs ferpens attachés à fon tronc , s’efforcent ce le détruire ; fous ms autre racine , coule une fon- taine où la fageffe eft cachée. Dans une taurce voifine, qui eft la fontaine des chofes paffées, trois vierges puifént continuellement une eau pré- cieufe , dont elles arrofent le frêne. Cette eau en- tretient la beauté de fon feuillage ; & après avoir rafraîchi fes branches,elle retombe fur la terre,ou elle forme la roee dont les abeilles compofent îeur-miel. Les pois vierges fe tiennent toujours fous le frêne; ce font elles qui difpenfcnr les jours & les âges des hommes- ; chaque homme a la fierme , qui détermine la durée & les événe- mens de fit vie ; mais les trois principales fe nom- ment le Pajfé , le Prefent & l 'Avenir. Voyez Parques. On parlera au mot Pontifxx des prêtres qui prtüdoicnt au cuite de ces divinités. O D I Pour donner une idée plus exaûe de la reli- gion des anciens peuples du Nord , on va copier ici , dtaprès Mallet , un morceau de leurs ae- cicnnes poéfies , qui contient i’hiftoire de la créa- tion du monde. « Dans l’aurore des fiécles , y eft- il dit , il n’y avoit ni mers , ni rivages , ni zéphirs rafraîch’fîans ; on ne voyok point de terre en bas, ni de c:el ea haut ; tout n'étoit qu'un vafte abîme fans herbes & fans iemences. Le foleil n'avoit point de palais ; les étoiles ne connoiffoient pas leurs demeures ; la lune ignoroît fon pou- voir ». « Alors il y avoit un monde lumineux , brû- lant , enflammé du côté du Midi , & de ce monde s'écoutaient fans ceffe dans la lune, qui étoit au Septentrion , des torrens de feu étincelans , qui, s’éloignant de leurs fources , fe congeloient ea tombant dans l’abîme , & le rempléfoient de feo- ries & de glaces. Ainfi l'abîme le combla peu-à- peu ; mais il y refteit au-dedans un air^ léger & immobile, &"des vapeurs glacées qui s'en exis- taient fans celle , jerfqu'à ce qu'un fouffie de cha- leur étant venu du Midi , fondit CcS vapeurs , & en forma des gouttes vivantes , d’où naquit le géant Ymer. On raconte que pendant qu’il dor- moit, il fe forma de fa fueur un mâle & une fe- melle, defqueis eft defeendue la race des géants ; race mattva fe 8e corrompue , aqffi-bic-n qu’Ymçr, fon auteur. I! en naquit une meilleure , qui s’al- lia avec celle du géant Ymer ; on appelloit celit- ci la famille de Bor , du nom du premier de cette fami.ie , qui étoit père à.‘ Odin. Les fils de Bor tuèrent le grar.d géant Ymer, 8t le fang coula de fes bleffures avec une fi grande abondance , qu’il caufa une inondation générale où périrent tous les géants, à l’exception d’un féal qui s’étant fauve fur une barque , échappa avec toute fa famille. Alors un nouveau monde fe forma. Les fils de Bor, ou les dieux traînèrent le corps du géant dans l’abîme , & en fabriquèrent la terre. De fon fang ils formèrent la mer & les fleuves , la terrer de fa chair , les grandes montagnes de fes os , les rochers de fes dents, & des fragmens de fes os brifés. Ils firent de fon crâne la voûte ciu ciel , qui eft foutenue par quatre mains, nommées Sud , Nord , Eft & . Oueft. Ils y placèrent des flambeaux pour éclairer , & fixèrent à d’autres feux les efpaces qu'ils dévoient parcourir, les uns dans le ciel, les autres fous le ciel Les jours furent diftingués , &c les années eurent leur nombre. Fs firent la terre ronde , 8e la ce : gnirent du pro- fond Océan , fur les rivages duquel ils placèrent les géants. Un jour que les fils de Bor ou les dieux s'y promenoier t , ils trouvèrent deux mor- ceaux de bois flottans , qu’ils prirent, 8c dont us formèrent l'homme & la femme. L aine des fiiS leur donna i’ame & la vie ; le fécond , l>. mou- vement & iu-fcierce ; le tretheme lui fit prefent de la parole > de Fouie & de la vue ; à quoi » O D I ajouta la beauté & les habillement. Ceit^ de ce* homme & de cette femme , nommes Askus & Embl a , qu'ell defcendue la race des hommes qui a eu la permiflion d’habiter la terre ». Quint à la fin du monde , vo ci ce qu en d’.feîit leurs livres facrés : « 1! viendra un temps, un âge barbare , un âge d’épée , où le crime infectera la terre , où ies frères fe fouilleront du fang de leurs frères , où les fiis feront les a fia Oins de - leurs pères, où l’incelte & l’adultère leront communs, où perfonne n’épargnera fon ami. Bientôt un hîver délolant furviendra ; la neige tombera des quatre coins du monde , les vents fouffleront avec furie, la gelée durcira la terre. Trois hivers fem- biables fe pafferont fans qu’aucun été les tempere. Alors il arrivera des prodiges étonnans ; alors les monltres rompront leurs chaînes & s’échapperont, le grand dragon fe roulera dans l’Océan; 8c par fes m mvemens , la terre fera inondée , elle fera ébranlée ; les rochers fe heurteront : le loup Fenris déchaîné, ouvrira fa gueule énorme qui touche à la terre & au ciel; le feu fortira de fes yeux & de fes nazeaux ; il dévorera le foleil , & le grand dra- gon qui le fuit, vomira fur les eaux 8c dans les airs des torrens de venin. Dans cette confufion, ies étoiles s’enfuiront , le ciel fera fendu, & l’ar- mée des mauvais génies 8c des geans , conduite par leur prince , entrera pour attaquer les dieux. Mais Heindai , l’haiflier des dieux, fe leve. 8c fait réfonner fa trompette bruyante; les dieux fe ré- veillent & s'affembknt ; le grand hêne agite fes branches; le ciel Scia terre font pleins d’effroi. Les dieux s’arment, 1 s héros fe rangent en bataille. Odin paroît revêtu de fon cafque d or 8c nt les parjures, les aflifiàns , & ceux qui féduifent les femmes ma- riées. Un dragon noir & aile vo e f ;ns cefie autour , & dévore les corps des malheureux qu: y font renfermés ». Suivant cette mythologie , il y a voit deux de- O D Y meures différentes pour les bienheureux , Si ceux pour les coupables. La première étoit îe palais d'Oain , nommé Vaikaila. Ce dieu^y recevoit tous ceux dont le far.g avoic été verfé dans les com- bats , depuis le commencement du monde , juf- qu’à la révolution qui devoir être fuivie d’une nouvelle création. Dans ce féjour, les héros ont tous ies jours le pla ; fîr de s’armer , de palier en revue , de fe ranger en ordre de bataille , 8c de fe tailler en pièces les uns les autres. Mais dès que l'heure du repas approche, ils vont à cheval , fans aucune bleffure, dans la falle à‘Odin, 8c fe mettent à boire 8c à manger. Quoiqu'il y en ait un nombre infini , la chair d’un fang’.ier leur fuffit à tous ; chaque jour on le fert, 8c chaque jour il redevient entier. La bière 8c l’hydromel font leur boiffon ; une chèvre feule, dont le lait elt de l’excellent hydromel , en fournit allez pour enivrer tous ies héros ; leurs \ erres font les crânes des ennemis qu'ils ont tués. Odin feu! , affis à une table particulière, boit du vin pour tours nourriture. Une foule de vierges fervent les héros à table , Si remplilfent leurs coupes à mefure qu'ils ies vuident. Tel étoit l’heureux fort qui ateendoit les peuples du Nord , Ôc dont l’efpé- rar.ee les a rendus fi ardens à la guerre, qu'ils ont conquis toute l’Europe. La fécondé demeure qui attendoît les bienheu- reux , étoit le palais couvert d'or , qui devoit re- naître après la deitruéiion du monde; c’eft la que les héros dévoient fe réjouir éternellement après ie renouvellement de toutes chofes. 11 y avoir égalemeat deux feux de fuppliees ; le premier nommé Niflkeim ( c elt a-dire :e fejour des fcélérats ), ne devoit durer que jdqu'su renou- vellement du monde ; 8c le fécond, qui rui fucce- doit pendant-tous les fiècles , fe nommoit Nafîrond ( le rivage des morts ) , 8c l’on vient de voir , dans la defeription de la fin du monde , 1 idee que s en rormoient les anciens peuples du Nord. ODONTISME. Uodontifme faifoit partie ds i’iambe , troifième partie du nome pythien , fui- vant Poiîux. OD } P ar ^ urns > croiffoient principalement dans l’Arabie. Arabie, edoriim fer- tilitate nobilis regzo , dit Quinte-Curce ( Lia. F. 16. \ Les ancienss’en fervoient dans ks fie ificrS, dans les théâfres , dans les feftias , principale- ment dans les funéra l es_, bar.t ( in Aeneid. X. 24. }. C’cft par la même raifon , qu’à Rome, fur le pont Fabrieius, on «voit écrit cæravit , pour curavit. OEA , en Afrique e. a. o. a. t, Colonia Âelia Oea , ou Oeenfîs Augufla Félix. Cette -colonte romaine a fait frapper des mé- daillés latines » en l’honneur d’Ancontn , félon Vaillant, Mais il a ma! lu la vraie légende. GO. AE. CA', qui annonce Aelia Capitolin a ( P e lier in. M . 1 . 278. ). (EAGRE , fui l’époux de la mufe Calliope, ! d’où naquit Orphée. Voye^ Orphee, GEBALUS , Jïls de Télon, roi de Caprée, & de la nymphe Sé bathis , fut un des- alliés de Tur- nus contre les troyens. ■ (Ebaltjs , rot de Sparte, époufa Gorgophone, ruie de Perfée, de laquelleil eut Tyndarè, Hip- pocoon & Arene. Après fa mort, on lui confacra un monument héroïque. Voye? Gorgophone, Tyndare. ŒBOLüS fut père d’Hyacinthe, ŒEOTAS , fut le premier des aehéens qui fe diitingua à Olympre. Paufanias rapporte que fés compatriotes n’ayant honoré fa viâoïre d’aucun monument public, il en fut fi indigné, qu’il fit des imprécations contre tous ceux qui difputeroient le prix apres Jui j & un dieu, dit-on, l'exauça. Les açheenssen apperçurent enfin, lorfque, fùr- P ris de ce qu’aucun d’eux n etoit couronné aux ] j l: ?v 0 5 f' pIqUts > iîs envo >® ! ent ccnfulter Poracle de Delphes, pour eu apprendre la raifon. Alors (E D l ils firent ériger une ftatue à Œbotcs , dans Où-ns pie, & lui décernèrent plufieurs autres marques d’honneur. Aulli-tôt après, Sofirate de Pelline fut pro-, clamé vainqueur dans la clafie de la jeuneffe , & depuis ce temps-!à, les aehéens qui vou’oient combattre aux jeux olympiques , eomroerçoient d’abord par honorer (Èbotas fur fon tombeau & couronnoient er.fuite fa fiatue, lorfqu’ils étoient viéiorieux. (ECUS, mot grec, qui fign ; fie mafony mais le mot latin fe prend ordinairement pour une grande falle où l’on manaeoir. C’eft dans ce fens que s’en fert Vitruve ( Lié. VI. ) ; Ad merediem vero fpeclantes secos quadratos , lam amp la magni- tudine , ut faciliter in eis tricliniis quatuor fiatis minifiratiomim ludorumque , operis locus pojfît elfe fpatiofus. Il y avoit auflï chez les grecs , de ces- grands appartemens appelles (Eci, qui étoient dars l'end; oit le plus reculé de ia maifon , & cù les dames demeuraient occupées à travailler à différ rens ouvrages des mains, ŒDIPE, fils de Laïus roi de Thèbes, & de Jocafte. Ses crimes, fés malheurs & ceux de fes .fils, étoient une fuite delà fureur de Junon, contre les defeendans de Cadmus. Laïus étoit fils de Lab- baeus, petit fils de Polydore ; & Polydore étoit fils de Cadmus. Larus en fe mariant , fit demander à l’oracle de Delphes , fi fon mariage ferait heu- reux. L’cracle lui répondit que l’enfant qui en devoit naître , lui donnerait la mort y ce qui l’obli- gea de vivre avec la reine dans une grande réferve y mais s’étant un jour enivré il la rendit mère. Quand elle fut accouchée. Laïus, Pefprit troublé de la prédiction , ordonna à un domeitiqus affidé , d’aller expofer l’enfant dans un fieu défera , & de l’y faire périr. Celui-ci le porta fur le mont Cithé- rors , lui perça les pieds , 8c le fufpendit à un arbre; ce qui fit donner à l’enfant le nom d ’ Œdipe. ( Mot formé de nom , pieds , & de îAia , je fuis enâé ). Par hafard , Phorbas, berger de Po- lybe, roi de Corinthe, eonduifit en ce lieu fe» troupeau, & aux cris de l’enfant accourut, le détacha & l’emporta. La reine de Corinthe fe le fit montrer, 8c comme elle n’avoit point d’en- fant , elle adopta celui-ci , 8c prit foin de fon éducation. Quand (Edzpe fur devenu grand, il voulut favoir de l’oracle qu'elle ferait fa deftinée, & H en reçut cette réponfe : « Les defiins portent qu ’ Œdipe fera l’époux de fa mère y qu’il mettra au jour une race exécrable, 8c qu’il fera le meur- trier de fon père. » Frappé de cette horrible prê- chât on , 8c voulant éviter de l’accomplir, i! s’exila de Corinthe : réglant fon voyage fur les affres , il prit la route de la Phocide. S’étant trouvé dans un .chemin étroit qui menoir à Delphes , il zen- (EDI contra Laïus , monté fur fon char & efcorté de cinq perfoimes feulement , qui ordonna avec hau- teur à Œdipe de lui lailTer le pafîage libre : ils en vinrent aux mains fans fe connoitre , & Laïus fut tué. Œdipe arrivé à Thèbes , trouva cette ville dans la défoîation des maux que lui faifoit le fphmx. Le vieux Créon, père- de Jocafte, qui avoir repris le gouvernement après la mort de Laïus , fit pu- blier dans toute la Grece , qu'il donnerait fa fille 2e fa couronne à celui qui affranchirait Thèbes du honteux tribut qu'elle payoit au monftre. Œdipe s^ofrrit pour difputer contre le fpninx, le vain- quit & !e fit périr. Voye^ Sphinx. Jocafte, qui étoit le prix de la victoire, devint fa femme. Se lui donna quaire enfans, deux fils, EtéocleScPo- lynice; 5e deux filles, Antigone Se Ifinène. Plufieurs années après , le royaume de Thèbes fat défolé pat une pelle très-cruelle : l'oracle, re- fuge ordinaire des malheureux, eii de nouveau confiné. Se déclare que les thebains font punis pour n'avoir pas vengé la mort de leur ro: Laïus , 2e pour n'en avoir pas même recherché les au- teurs. Ce fur par toutes les perquifîtions qu' Œdipe fit faire pour découvrir cet alTaflin , qu'il dévoila enfin le myftère de fa nailfance , fe reconnut l’au- teur du parricide Se coupable de l'incefte. « Hé bien ! deftins affreux , vous voici dévoilés, s'écrie- t-il ! ( Dans l’aéte quatrième de Y Œdipe de So- phocle. ) je fuis donc né de ceux dont jamais je n’aurois dû naître ; je fuis l'époux de celle que la rature me défendoit d'époufcr : j’ai donné la mort à celui à qui je devois le jour Mon fort eft accompli. O foleil, je t’ai vu pour la dernière fois ». En effet , après avoir vu Jocafte , qui venoit de s'ôter la vie , il s'arracha les yeux de défefpoir , & fe fit conduire par fa fille Antigone , dans l'Attique , où il ne ceria de déplorer fes malheurs. Quoique la volonté qui fait le crime, n’eût aucune part dans les horreurs de fa vie, les poètes ne biffent pas de le placer dans le Tartare avec Ixion, Tantale, Sifyphe, les Danaï- des & tous ces fameux criminels de la fable- Voye ç Antigone, Eteocle, Jocaste, Laïus. Telle eft l'h'ftoire d’ Œdipe , fuivant Sophocle, qui pour mieux infpirer la terreur , la pitié , & les autres grands mouvemens du théâtre, a ajouté plufieurs circonftances à l'hlftoire véritable de ce malheureux prince. Car, félon Homère & P3U- fanias, qui citent d'anciens auteurs, Œdipe époufa véritablement fa mère , mais il n'en eut point d'enfans , parce que Jocafte fe tua aurii- jôt qu'elle fe fut reconnue mère de fon époux ; î'incefte n’eut point de fuite, St les dieux, dit Ho- mère , abolirent bientôt le fouvenir de ce malheur. Œdipe, après la mort de Jocafte, époufa Eurî- ganaée , mère de quatre enfans, régna à Thèbes avec elle, & y finit fes jours. Il eft vrai qu'on (EDI 357 moRtrci: fon tombeau à Athènes, dit Paufanias, mais il falloir que fes os y eufient dans la fuite été portés de Thèbes : car , ajoute-t-il, ce que Sophocle a imaginé delà mort à‘ Œdipe, me paroit peu croyable. Mais ne nous plaignons pas des imaginations du poète tragique , puifqu'elks ont fait naître la plus belle S c ia plus touchante tragédie qui ait paru lur le théâtre des anciens ; S c depuis Sopho- cle , tous les poètes tragiques qui ont traité ce lujer , ont fuivi ia même tradition. Euripide a fait auffi un Œdipe ; mais il ne nous en reite que des fragmens qui ne luflîlent pas pour le faire con- notre. Senèque a fuivi, ou a prétendu luivre So- phocle dans la conduite de fon Œaipe. Sophocle a donné un fécond Œdipe , fous le titre d ' Œaipe à Colonne ,- c'eft la fuite de Thiltoire de ce malheureux prince. Œdipe aveugle , exilé de ion pays , & contraint d'errer de contrée en con- trée , alla par hafard vers Athènes j conduit par les ceux hiLs , ii s’arrêta à un lieu nommé Co- lonne , près du temple des euménidts. Là , il fe reffouvint d’nn oracle que lui avou rendu Apol- iOn , qu ii y mourrait , 8c que fon tombeau ferais un gage de la victoire, pour le peuple d'Athènes , fur tous lès ennemis , particulièrement fur les thébains , s'ils ofuient l'attaquer. Il demanda donc un alyle aux athéniens. Théfée , roi d’Athènes , vint lui offrir tout fon pouvoir pour appui , & fes états pour retraite. Dans ces entrefaites , arrive Ciéon , à la tète des thébains, qui redemande Œdipe , 8c qui le fupplie d’oublier tout ce qui s'étoit palfé , de revenir à Thèbes, Se de dé- rober l'opprobre de leur famille aux regards de toute la Grèce. Œdipe fe doutant bien que ce n'eft qu'un artifice de Créon , qui veut lui ôter la protection des athéniens , pour le réléguer dans une terre inconnue , rejette fes offres , & a recours à Théfée pour s'oppofer à la violence que les thébains veulent lui taire. Délivré de leurs mains, il entend un grand coup de tonnerre. Œdipe , eu homme infpiré , regarde ce bruit comme un au- gure de fa mort prochaine , il annonce à Thélée, avec un aîr prophétique, que ies dieux l'appellent par la voix des foudres & des vents. Il va , cic- i! , marcher fins guide , tout aveugle qu’il eft , vers le lieu où il doit expirer. « Je fens que les » dieux 8c les deftins me preffent d'arriver au lieu » marqué ; partons, & mettons bas toute crainte. » Suivez-moi , mes filles ; car. je vous fervirai de » guide , comme vous avez été le mien jufqu à ce » jour Qu'on me lailfe. ...... Qu'on ne » m’approche pas Seul , je trouverai Ten- » droit où la terre doit m'ouvrir fon fein.. » C’eft par-là , fuivez-moi. Mercure & la décrie » des enfers font mes condti&eurs O fu- » mière du jour , qui m’es déformais devenue » invifible , je te quitte pour a 1er aux enfers». Œdipe , arrivé près d’un précipice , dans un chc- 3*8 (EDI rnin oartagé en diverfes routes, s afteoit fur on fîtge de pierre, met bas fes vetemens de deuil ; & après s'être purifié, fe revêt d une «obe telle cuon en donnoit aux morts, fait appeler Th..- - |-'i e à qui il recommande fes deux hiles , qu U Srit* éloigner -de lui; la terre tremble Se s en- trouvre doucement , pour recevoir G idtpe , lans violence & fans douleur, en préfence-de Tkefee, qui feul a le fecret du genre de fa mort & du heu de fon tombeau. C'eft a.nfi que Sophocle fait mourir ion héros dans Y Œdipe à Colonne. On voit Œdipe & fes deux fils chaffés de Thè- bes , fur un fragment de farcophage , au palais Rond nmi à Rome , & publié par Wiackehnann dans fes Monument î inediti , n Q . 105. La villa- A-lbani a acquis de la villa Aitîeri , & elle conferve encore un morceau des peintures anti- ques t»rées du tombeau de la famille des Nafons , avec plufieurs autres peintures gravées par Pietre Sacre Bartoli. Ce morceau reprélente Œdipe avec le fphinx. On croyoit affez généralement que toutes ces peintures étoient décrû tes, opinion que Wrigt a adoptée comme ies autres. Da as la parre fiipe- neure de ce tableau , on voit un homme & un âne que Ba toli a fupprimés dans fa gravure comme des hors-d'œuvre , & cet ace cependant eft ce qui mérite plus d'attention dans la compofiti>>n. La fable nous apprend qu ‘Œdipe prit le fphinx , après qu'il fe fut précipité du rocher, & le char- gea ftrr un âne'. C'eft ainfi qu il arriva a Thebes , portant avec lui la preuve de ia folution de i’é- nig*. ( fckoi. lycopk. v. 7. ). Une urne d'albâtre du mufeum Pio-Clémentin repréfente Œdipe tuant Laïus qui a refufé le paf- fage à fon char- La furie qui eft au pied de cet in- fortuné parricide, félon lufage des étrufques , a fit trouver dans ce fujet une guerre d'amazo- nes , tandis que Pafleri a cru y voir GL.omaiis tué par Péjopa. On trouve dans la colieéfion des oierres gra- vées de Stofth plufieurs gravures d' Œdipe & du fphinx. Sur une .pâte antique , on voit Œdipe qui tu fon père Laïus , derrière lequel eft placée une colonne furmor.tée d’un fphinx. Sur une pâte de verre, on voit un fphinx, ur pied de devant fur une tête de mort. L’original de cette pâte étoit dans le cabinet du marquis Riccardi à Florence. Un grand fphinx de marbre dans la villa Negroni à Rome , pofe fon pied droit fur une tête de bœuf. Sur une pâte antique , on voit le fphinx terraf- fant un homme qui n'a pas fçu donner l’explica- tion de l'énigme. Sur une pâte de verre, paroît le fphinx qui ' ) : Ergo nec lacrymas matris moritura vzdebo ? Nec mea qui digitis lumina çondat , erit ? Les pères & mères à leurs enfairs (Iliad. A. 457. ) Lucain (3. 731. ) dit : Tde caput labens , & jam fangtentza colla , Fifo pâtre , levât y Vax fautes nulla folutas Profequitur y tacito tantum petit ofcula vultu , Invitât que patris claudenda ad lumina dextram . Les enfans à leurs pères & mères ( Albinov. ad Liv. n. 1J7. & 93". ) , & les frères i’ua a l’autre : Atque utinam. iDruJi manus altéra , & altéra fratrus ïormarent oculos , comprimerentque tneos. • * Œ I L Lamina ct'ulea jamjamque natamia morte , Lamina fraternasjam fubitura manus. On ouvroit les yeux des morts , après les avoir placés far les bû Jiers , parce qu'on ne les avoir fermes qu'à i’inftant du trépas , afin que les yeux dès mourans ne fulïent pas v us par des hommes à ce fatal moment. C'ett Pline ( Lib. II. 37.) qui nous donne cette raifon : Morientibits oculos ope- rire., rurfufque in rogo pattfacere quiritnm magno ritu facrum eft y ïta more condito , ut neque ab homïne fupremum fipectari fus fit , & cceio non ofi- tendi nefas. On juroit par les yeux. Voyez Jurement. L'explication de quelques pierres égyptiennes de Stofch, développera les opinions d.s égyp- tiens fur Y œil & fur les hiéroglyphes, dans lef- queis,. il entroit. On y voit un fragment de Jade, ou pierre Néphrétique, avec des caractères hiéroglyphiques, entre iefquels on diftingue l'or- bite d'un œil , qui fe rencontre fréquemment fur les obélifques ; on voit le même hiéroglyphe pla- ideurs fois répété fur les baies de deux fions, qui font à la fontai ,e Felice à Rome , & fur celles des deux fphinx dans la villa Borghefe. U oeil étoit ( Diod , Sic. lib. I , p. 10. a Plularck. de Is. Ofir. , p. 3 y y. a. Macrob. Satur. lib. 7 , c. Il p- 248. Eufieb. Prtpar. Evangel. lib. I, p. 18. lib. XL ) le fymboie d’Ofiris, le dieu à piu- fieurs yeux ; & figmfioit la providence. Les égyp- tiens ( Clem. Alex. Strom. lib. V p. Gyl , 1 . 1 , lib. VII, p. 853- I. 1.) confacroïent dans les tem- ples de leurs dieux des yeux travaillés de matière précieufe, pour marquer que dieu voit tout , & qu'il eft tout œil , deus totus vifus , comme dit (Hifi. nat. lib. 1 , c. 7.) Pline. Les romains nous ont laiffé des lacrimatoires , fur Iefquels on trouve l'empreinte de l’orbite d'un œil, & quelquefois des deux yeux. Fulvius Ur- finus a fait d affiner quelques-uns de ces monu- mens , & l'on en peut voir les deffins dans la bibliothèque du Vatican. On voit fur un lapis lazuli , taillé en forme de fearabée , un œil avec fes fourefis , au-deffous duouel font attachées une aîle de l’oiieau , nommé Avis numidica , & une main qui fort de l’orbite de l’œil. Nous avons vu ce que figmfioit Y œil chez les égyptiens ; Clément d’Alexandrie nous apprend que l’.iïie indiquoit ( Strom. lib. V , p. 668. L x.) la vUefië & la prefence d’efprit ; & quant à la main, e le peut repréfenter ici l’aétion qui réfulte ce la conception de l'efprit , comme l’effet oui vient de la caufe. Kircher ifiS-dip. Aegypt, tom. III.) Œ I L 5.59- parle d’une œotfcie , fur laquelle fe trouve un œil peint comme celui que nous offre la pierre dont nous parlons, & l’on voit at-ffi Y œil avec fes four- cils fur Pobélifque barberin augleffous de fa pointe. Au relie . on ne trouve dans tout ceci aucune reffemblance avec le prétendu Phallus Oculatus , dont Schaw , qui a fuivi l'opinion de ( Ibid. , t. II. p. l6y. ) Kircher, a parlé après cet auteur; ( Tab. Ifiac. p. 31. 32.) Pignorius pour ap- puyer ce fentiment , parie d’une pierre gravée qu'il n'a jamais vue, toutefois l’infpeâion de celle- ci , & la confrontation que l'on a faite avec plu- fieurs autres monumens , font d’un bien plus grand poids que toute fon érudition. En effet , les feur- cils qui font dans nos pierres la même inflexion & le même contour que dans !a nature , font tirés chez Pignorius en ligne droite; & dans l'endroit où il voit la forme des tefiicules, on diftingue ici une ai e longue & trop bien caraâèrifée, pour qu’on puiffe s'y méprendre. On convient cepen- dant que le Phallus étoit aufiî un {Diod. Sic. lib. I , p. 19. D. P lutarch. toc. cit. p. 28 y. B. Eufieb. I. c. lib. I. p. 30. /. 16 d? lib. 11 , p. 3 Z» l. 10.) fymboie d'Ofirs. Sur un jafpe verd , on voit un œil avec fes fourcils , de l’orbite duquel il fort un objet in- connu fermé en coin , & reifemblant à un reffort qui y eft attaché. L’œil travaillé de cette manière , fe voit fur la tête d’une ( Tab. Ifiac in Pignor. tit. S. ) figure de la table Iliaque, où une autre figure le porte fur la mam. Ce qui eft g-avé fur une {Recueil t£ antiq- tom. II. pl. 10. n. 3. ) pierre de M. le comte de Caylus , qui croit y voir la proue d'un vaïfîeau, ou une machine de guerre reifemblant à cet œil. Nous trouvons le même œil fur I'ohéiifque barberin vers fa pointe , au-deffus des préfens que l'on offre à un roi aiïis. Au furplus , notre œil eft entouré d’un ferpcr.t, qui mordant fa que; e, parcît avoir été le fymboie de l’éternité chez les égyptiens, comme il l’étoit chez grecs ; le mot i-na-ufic , l’année {P lato. Cratyl p. 410.) fign.fie une chofe qui retourne en foi- même. — On voit encore dans la même collection fur une prifmc d'émeraude, taillé en fearabée, un œil formé de la même manière. cc Les veux, dit Wïnckeîmann {Hifi- de l'Art liv. IV. "c. 4. ) , font une partie plus tifentielle encore de la beauté que le front. Dans i'art il faut les confidérer plus d’après leur forme, que d'après leur couleur ; parce que ce n’eft pas dans la cou- leur, mais dans la forme que réfide la belle con- formation , à laquelle la couleur variée de l'iiis ne change rien. Quant à la forme des yeux en gé- néral, il eft inutile de dire que les grands yeux font plus beau eue les petits ; je ne répétera; pas non plus ce que d'autres ont cbfervé {Exc. de $66 . ). En effet, nous trouvons de la juiteffe dans cette comparaifon , lorfque nous confidérons les douces inflexions des belles paupières , qui fe manifeftent finguhèrcment aux têtes idéales du premier rang , tel qu'à celles d’Ap^oüon , de Niobé, 8c fur-tout de Vénus. Aux tetes^ colof- fales , comme à celle de la Junon de la villa Lu- iovifî , cette courbe circu'aire eft encore plus dif- ti.iéie St plus fenfible- Aux têtes de bronze^ du cabinet d’Herculanum , les boras des paupières nous offrent des indices que les poils qui les corn- pofent, fiMÇaftS'ts , n'y ont pas ete pratiqués avec l'outil. Voyeç Sourcils ». Caylus ( Rec . aantiq. I , pag. 70. ) dit : «Les deux figures d'Harpocrate que j'ai fait graver , nous apprennent que les égyptiens ont donne l’exemple aux autres peuples, de mettre aux fi- gures de bronze des yeux d'une autre matière que celle qu'ils employoient pour la figure même. Celle du n e . 1 paroit encore avec les yeux^ d ar- gent, l’autre a perdu ceux qu'elle avoir. J'avoue que cet ufage, qui n'a rien de naturel ni d a- gréable, m’a toujours révolté, que je ne pu s comprendre le motif qui l'a fait recevoir. Eft-ce magnificence ? elle eft déplacé. Eft-ce un goût de fingularité ? il eft mauvais. Il faut convenir qne la mode & l’habitude ont une force inexprimable * & qu’elles ont exercé dans tous les temps un empire trop abfoîu fur i’efprit des hommes 5 car enfin, les égyptiens eux-mêmes n’ont pû y re- fifter. Commept ces peuples qui voyoient fi jufte. m i r 8c don; :a façon de penfsr étoit fi grands 8c fî dîf- tinguée , ont-ils foutenu avec quelque pla'fir la vue d'un ornement fupîrfiu, qu un meiLeur examen aurc-it dû ieur rame rejetter comme tou: à-fait hors d’œuvre? Ne devoie:,t-i!s pas fenrir que quelque peu d’étendue qu’eut cette addition , elle tranchoir avec îe refte de la ligure , 8c en Lttcr- rompoit totalement l'accord ? 8c ce qui produifoit encore un effet plus mauvais, c’eft que par fon brillant, cetce petite portion d’or ou d’argent , attiro't les regards, 8c empêchoit de remarquer l’ordre 8c la proportion qui étoit entre les par- ties, dont ie julle rapport devoir famé toute la beauté « J'ai ru quelques figures égyptiennes, dont les yeux étoient d’or: à la vérité, ta couleur ba- lance des hahitans de l’Egvpte , donnant plus d’éclat au blanc de leurs yeux , pouvoir autorifer l’uf;ge que je viens de blâmer ; mais le reproche fuoîiiie en entier pour les étrufques, pour les grecs 8c pour les romains. Cependant, quoique j’aie vu peu de oronzes grecs avec cette prétendue parure , Paufanias nous affure non-feulement- !e fait , mats il dit de plus, que les grecs donnoient encore des ongles d’argent à leurs figures. Quoi qu’il en toit, les romains, qui les ont fervi'ement imités dans les arts, ont abufé de cet ufage; iis ont même poufie le ridicule jafqu’à mettre des prunelles de rubis ou d’émeraude à des llatues , & à placer des pierres ou des verres de couleur, pour former U s yeux de piufieurs animaux repré- sentés même en marbre ». « Ce linge , dit-;' encore ( Rtc. d’Antiq. 3. pi. 6 . n, 1. 3. ) , a dts yeux de verre , inftant parfai- tement l'agate-onyx de deux couleurs, .& par conféquem Ses prunelles. Cette imitation de la nature eft fi grande par rapport à la pierre , que j’ai été obligé de les faire toucher par un lapi- daire , pour m’affurer que ces yeux n’étoier.t point d'agate. Au relie, ils font placés avec une jufteffe & une égalité merveideufes , 8c i'on ne peut'cl.ou- ter qu’ils ne foient collés j car il eût été impof- iibk d’établir aflez fondement un métal pour les fertir. Ces travaux recherchés dans les ouvrages des égyptiens , ces connoiffances particulières , cette exécution compiette pour des Cèdes fi re- culés , doivent exciter notre admiration , & étendre nos idées fur l’antiquité des arts , dont piufieurs parties ont été, en differens temps, perdues & retrouvées Winckelmarm auroit cru omettre quelque chofe d’effenriel , en décrivant h ps rie mécanique de la fculpiure des anciens ( H! fi. de lare. liv. IP " . ck. y.) , s’il eût paffé fous fiience yeux incrnftés qui fe trouvent à piufieurs têtes de ma.bre ou de bronze, « Je ne parle pas , dît ii , des yeux d’ar- gent mis aux petites figures de bronze, dont !c cabinet d’Herculanum nous offre des exemples Antiquités , Tome l V , ® I E 3 Si divers, ni des pierres fines incruftées dans h pru -ede de quelques têtes de bronze, pour imiter ia f°b’ £ur l’Iris , ainfi qu’on nous i’apprend de ;a i-isias de Phidias en ébène ( PU:, hipp. maj. F‘ 549 - i- 7 - 0 , 8c d’une autre Palhs , du temple de \ n cain à Athènes, figure qui avoit des yeux bleus ( P aufa.n. T^xsxxs tsî e U«l: p. 70 7. L 27.). Ce qui prouve encore mieux cette pratique des anciens, ce font différentes têtes du cabinet d’Herculanum ; on y voit non-feule- ment le' plus grand des deux’ bulles d’HercuIe avec des yeux femblables , mais aufiî u::e tête plus petite d'un jeune homme inconnu , a : nfî qu’un bulle de femme , & celui qu’ils ont nommé fans raifen une tête de Sénèque. Ces bulles font ceux qui ont été publiés. On a découvert enfuite une rête avec de pareils yeux. Sur le terme de marbre qui portoit cette tête , étoit fçulpté ie nom f ui— van: 1 c.\ T . ngrbami. soricis ==. « La tête coloffale de l’Antinous de Mondra- gor.é , près de Frefcati , tête de la plus haute beauté , fait voir une efpèce particulière de ces yeux , ainfi que la mufe du palais Barberini , plus grande que le naturel. A la tête de cet Antinous., la prunelle eft faite de palombino - ; & fous le bord des paupières , ainfi qu’aux points lacrimaux , il elt relié la trace d’une plaque d’ar- gent très-mince , qui fervoît , félon toute appa- rence , s revêtir entièrement la prunelle , avant qu'on eût mis celle qui exilîe aujourd’hui. L’objet qu’on fe propofoit étoit d'imiter , par l’éclat de l’argent , la vraie couleur de cette tunique bril- lante & blanche qu’en appelle U cornée. Cette plaque d’argent e(l découpée tout autour , depuis le devant de la pfunelle jusqu’au cercle de l’iris. Au centre de cette partie colorée de Y œil , il y a un trou encore plus profond , tant pour marquer l’iris , que pour indiquer la prunelle 5 ce qu’on ura tait avec deux déférentes pierres précieufes, afin de repréfeuter les différentes couleurs de. Y œil. Cl 'eft de la même façon qu’ont été in- crufiés les yeux de ia rrmfe du pa.ais Barberini , ainfi que nous en pouvons juger par la bor? 3ÜÎ2 ratiquée par le moyen du vin defiiné aux liba- ions. On en obfervoit la couleur & ie mouve- nent , pour en tirer des préfages. Virgile en fait nention dans i Enéide ( LU. IV. v. 45-3. ) : Vidii tkuricremis dm dona imponeret ans , ( Horrendum dicîu ) latices nigrejeere facros , Fufaque in obfaenum fe vertere vina cruorenu Dans le Thiefle de Sénèque 3 on trouve un pré- fage à oenomantie de la fécondé efpece : Admotus ipfs Bacckus d labris fugit , Circaque âictus ore decepto eÿluit. (ENÉIDE, nymphe aimée de Jupiter, qui ia leudit mère de Pan, félon un -ancien poète. Les perfes étoient fort attachés à cette et' vkiation» fut père d’une très-belle fille , nommée Hippodamie. li ne vouloir pas la marier , effrayé par un oracie qui lui avoir prédit qu’il feroit tue par fon gendre. Pour écarter une fouie d’amans qui l'ob-édosent , il leur propola à tous une condition fort dure , pro- mettant ia prir.ceffe à celui qui le furpsfferoit a la ; courfe , ajourant qu’il tueroit tous ceux fur qui il au oit l’avantage. L’amant devoir courir^ le premier , & le roi~, 1 épée à la main , le pourfin- voit. Pindare & Paufanias en nomment dix-huit à qui il en coûta la vie , Acrias ; Alcathoüs fils de Parthaon ; Ariftomaque ; Capetus ; Chaxo- don ; Cronius ; Crôtalus ; Ejonée . petit - fils d’Eole ; Eoiius ; Euritheus , petit-fi.s d’Atharnas ; Euryulus ; Eurymaque ; Lafius ; Lycurgue ; M.r may ; Pélagon ; Plias , & ïricoloous > f' s Lycaon. Iis eurent tous U même defânée > vaircus à la courfe , ils furent immolés a la cruauté du vainqueur. GEnoma'ùs , pour tout honneur , le contentoit de les faire enterrer les uns apres iss autres fur quelqu’éminence ; mais Rc ; ops les^ ho- nora enfuite d'un magnifique tombeau , ce qu il a: autant pour la gloire d’Hippodamie que pour la leur. Peut-être aufiî r.e fut-il pas fâché de la fier un monument de ia victoire qu’il avoit remportée fur lin prince lameux lui même par tant de victoires- Pélops , tant qu’il régna à Pife , alioit chaque année les honorer fur leur tombeau. (Enomaüs fut vaincu par Pélops , 8c mourut de fa ehûte. Voye £ Hïppodamie , Mirtil , Pé- lops , Taraxippüs. L’infortune d’ (Enomails eft repréfentée fur un . bas-relief de M. Brafchi , & pub’iée par M. Guattani dans fon jouinal d’Antiquités , l’an 178). Il elt étendu à terre, & tient une roue de fon char. CENONE , fille du fleuve Cébréne, en Phry- gie , au pied du mont Ida , bergère d’une extrême beauté, prédifoit i’avenir & connoiffofi la vertu -des plantes. Apollon lui avoit fait préfent de ces dons', en reconnoiffance des faveurs qu’il avoit obtenues d’elle. Paris, dans le temps qu’il étoit fur le mont Ida , réduit à la condition de berger , le beau Pans fe fit aimer d '(Enone, & en eut un fils qui fut nommé Corithus. Lorfqu’ elle eut appris qu’il alioit faire un voyage en -Grèce, elle fit tout ce qu’elle pût pour l’en détourner, lui prédifant tous les malheurs dont feroit fuivi ce voyage; ajoutant, qu’il feroit un jour bleffé mortellement, qu’alorsl il fe f.uviendroit & (Enone pour en être guéri,: mais qu’il âuroit vainement recours à elle.. En; gérer, lorfque Pâris eut été bleffé par Phildétèts , , re & de Phœbé ; & le peuple ” croit que c’eft l’œa/’dont accoucha Léda». dur d’Ofirii. L es égyptiens racor.toient , au rapport d'Hérodcte , qu’Oiîris avoir enfermé dans un œuf douze figures pyramidales blanches , pour marquer les biens infinis dont il vouloit combler les hommes , mais que Typhon , fon frère , ayant trouvé le moyen d’ouvrir cet œuf , y avoir intro- duit fecrettement douze autres pyramides noires , & que par ce moyen le mal fe trouvost toujours mêlé avec le bien. C’eft fous ces fymboles que cet ancien peuple exprimeit i’oppofition du bien & du mal qu’il admeîtoit. fSüF d Orphée. C’étoit ( J Extrait de Tjiïftoire critique de la pkilofophie. ) un fymbole myftérieux dont fe fervoit cet ancien poète philofophe , pour défigner cette force intérieure , ce principe de fécondité dont toute la terre ell imprégnée,, puis- que tout y pouffe , tout y végète , tout y renaît. Les égyptiens & les phéniciens avoient adopté le meme fymbole , mais avec quelques augmenta- tions ; les premiers , en repréfentant un jeune homme ( Cneph ) avec un œuf qui lui fort de la bouche ; & les féconds , en repréfentant un fer- pent dreffé fur fa queue , & tenant auffi dans la bouche un œuf II y a apparence que , préfomp- tueux comme étoient les égyptiens , ils vouloient faire entendre que toute la terre appartient à 1 homme , 8c qu elle n’cft fertile que pour fes be- îoins. Les phénicens , au contraire", plus retenus , fe contentoient de montrer que , fî l’homme a fur les chofes infenfîbles un empire abfolu, cet empire du moins ne s'étend qu’en partie fur les animaux, dont p'ufieurs même difputent avec lui de force, d ad reffe 8c de rufes. Les grecs refpeéloient trop Orphée pour avoir négbgé une de fes principales jdees ; iis alignèrent de plus à la terre la figure e un OYaleî ^mythologique. « Hercule, dans le fyftême se M. Dupuis, n’étoit autre choie que le sénie du tempsp. Herculerr. ô’ tempus xocar.i , c’eit-à-Jire , 1 aftre qui par fon lever & fon coucher er. fixcit la plus importante époque ; c’écoit un géme créateur qui avoir formé l’univers,repréfenté fous .'emblème d un grand œuf. Oxum illud mundum interpretamur , nous dit Eusèbe , en parlant ce ce génie à figuré humaine , qui etoit regardé comme le créateur de la nature , tel que l'Hercule célelle , ccnlleilaticn qui annonçoit ie printemps par fon lever achrc- nique ou du foir ». A “ Cet œuf fymbolique étoit confacré dans les fetes de Bacchus, comme le type de l’univers Sc la vie qu’ l renferme ( Macroh. Satur. liv. VII. c. 6 . ) : Confule ir.itzatos facris Libefi patris , in quibus hâc veneratioae ovu m colitur , ut ex forma fpkerali atque undique xersùm claufâ , & ir.clu- aente mira je xitam , muridi fimulachrum xocetur ÿ mundum. autem conftnfu omnium confiât univefitatis ejfe principïum. On le piaçoit en Grèce à côté de lame du monde , peinte avec les attributs du Taureau équinoxial , honoré feus le nom de Bacchus , fuivant Plutarque ( In Sympofio , lib. II. probl. 3. ) : Sacra oratio omnium in unïverfim re- rum principium ovo attribuit Ideo in orgiis Baccki confecratum , ut exemplum omnia gigntntis &■ in fe continenzis. Au Japon , on -le place devant un bœuf d’or qui le brife avec fes cornes , 8c fait éclore l’univers. Dans le ciel , i] dl placé à côté de l’Hercule, ccnfteliation qui porte encore ce nom , ou peut-être d’Qjfshiuchus ; car Lame du monde fut auffi peinte avec les attributs de cette ccnfteliation , qui a été un génie équinoxial du printemps ». « L’univers forto't de Y œuf échauffé 8c fécondé par l'ame du monde , à qui a théo’ogie ancienne attribue!: i’aûion créatrice : Anima ergo creans condenfque corpora , corpora ilia divir.a xd fupera } cœli dico & fiderum , que. prima condebat , anima- vit , &c. Ipfa mundi anima viventibus omnibus xi- tam min fi rat ( Lib. II. c. 3. ) : III ne kominum , pecudumque genus , &c. L’ame du monde agiffante fous le cygne célefte- en afpeél avec les gémeaux, ancien figne éqir- noxial , féconde Y œuf d'an forter.t Caftor 8c Poi- lux , fuivant la fable du cygne de Léda. Corneille le Brun ( Tom. I. p. 191. ) dit que le 20 mars les perfes célèbrent la fête du nouvel an , & Cs donnent mutuellement des œufs colorés -, ou voit quelle cft l’origine de cette ancienne cé- rémonie ». (Euf de ferpent. Une des fuperfiitions des druydes étoit Y œuf des ferpens. Ces infeétes ie formoient, difoit-on, de leur bave ou fa’ive, lorf- qu’ils étoiest plufieurs eutoitiliés eoftnible. Dès \4é U F CU.» cet csuf-è toit formé , ii s’élevqït en l’air au fif- -flement des ferpens , & « falloir, pour conferver fa veru 1<* recevoir dans les mains y tomboit /de peur qu’il ne touchât a terre. Ce u. qui l’avoir ainfi reçu , montoit d abord a chev a. pour s’enfuir , & s'éloignait au plus vite , parce que les ferpens , jaloux de leur production , ne rnanauoient pas de courir apres celui qui A icft enîevoit , jufqu’à ce que quelque riviere arrêtai leurs pourfuites. Quand quelqu’un avoit ete allez heureux pour avoir un de ces ceufs , on en tadoit l’eflai en le jettant dans l’eau , entoure a u:> petit cercle d’or ; & , pour être trouve oon , U falloir -qu’il- fürnageât. Si l’expérience reuùiUoit, cet oeuf avoir , dit on , la vertu de procurer ca... de caufe dans tous les différends qu’on pouvoir avoir , & par fon moyen encore on obtenoit un libre accès auprès des ro.s. Les druydes recherchoîent avec grand foin cet œuf , fe vantoient fouvent de 1 avoir trouve , & en vendaient même à ceux qui avotent affez de crédulité pour ajouter foi à toutes leurs rêveries. Pline ( LU. XX' X. c. y.) , qui allure avec raifon que tout ce manège n’étoit qu une vaine fuperf-i- tion , nous apprend que i empereur Claude rit mourir un chevalier romain du pays des vocon- tiens ( confins de Dauphiné & de Provence ) , pour' cette feule raifon qu'il portoit un de ces œufs dans fon fein , afin de gagner un- procès qu'il avoir. On croit voir la cérémonie de prendre cet œuf , fur les monumens celtiques trouvés dans la cathé- drale de Paris. Cet anguimAn fi célèbre chez les druydes , étoit peut-être du à la cofmogonie des égyptiens & des phéniciens , qui regardoient-1 œuf comme le principe de toutes chofes , & qui lé peignoient fortar.t de la bouche du ferpent. Sur plufiêurs pierres gravées de Stofch , on voit , comme far le monument gaulois , deux ferpens à crête dreffés fur leur queue , dont l’un paroxt tenir Y œuf à fa gueule , Si l’autre fêmble le fa- çonner avec fa bave. ŒUFS. Les romains ayoier.t pris des. grecs, qui le tenaient fans doute des égyptiens , i’ufage d’offrir des ceufs aux divinités , iorfqu’iis vou- laient fe purifier. Juvenal dit ( Satyr . VI. v. 518.): ........... .N if fe centum lufravsrit ovïs. Ovide ( Art. amandi , 2. 32p. ) : Et veniat qu& luftrat anus , lectumque lo clinique , Frsferat & tremulâ fulphur & ova manu. . Ils en plaçoient auffi pour purifier les morts. O F F dans les renas des funérailles. Juvénal (Saur. 84. ) dit : Sed tibi dimidzo confirlBas cammarus ovo PorJtur , txigua feralis çcena patellâ. Les romains fervoîent les œufs au commence- ment du repas; de-là vint le proverbe, cantare ab ovo ufque ad mala , pour dire, chanter depuis je commencement jufqu’à la fin. Œufs du cirque (Les), c’étoient des œufs -de bo:s , au nombie de fept, places fur les pointes de la borne, dont à chaque tour, on en levoic un de peur de fe tromper dans le nombre des fept tours que les chars étoient obligés de faire autour de la borne. Dion ( -Z.il». XXXXIX.) en at-nbue l’invention à Agrippa, Cum viderez in circo homints f&piiis errare circ'à numerum Jpatio- rurr. decurrendorum deiphinas & ovales fabriecs confit ait , quibus circuitus curricuiorum notarer.tur , ac numerarentur. Mais il paroît que cet auteur fe . trompe, puilque Varroti fait mention.de Yœuf; Quoi luiis çîrcenjikus novtffimi curriculi , finem faciekat quadrigis . Ces œufs fervoier.t donc avant Agrippa , à marquer les tours que les chars, fai- foient autour de la borne. Quelques-uns préten- dent que les œufs étoient placés fur autant de colonnes; mais il importe peu de (avoir ou iis étoient; ce qu’il y a de certain , c’eft qu’ils fer- voiênt à l’ufage que nous avons dit, & au’après que le premier tour étoit fait on rethoit un œuf , après le fécond , un autre œuf , & ainfi des autres, jufqu'au dernier. Peut-être auffi ne les piaçoit-on en évidence, qu’à mefure que les tours fe fai - foient ; ce qui reviendroit au même. OFFENDIX. Voyez Fanon. OFFER ÜMENTUM , offrande dans le jargon myftérieux des pontifes romains. Plaute a joué agréablement fur ce mot dans le vers fuivant ( Rud . 3. 4. 48.), où il eft quefiion des traces de coups de fouet reçus par un efclave. Ni ojferumentas kabebis pliures in tergo tua. OFFICIER militaire des anciens. Nous favons en général, que les égyptiens avoient de nom? breufes troupes fur pied , qu’elles alloient ordi- nairement à quatre cens mille hommes, , & que l’armée de Séfoftris étoit de feize cens mille corn- battans. Nous voyons les rois d’Egypte à la tête Je leurs armées ; mais autant il feroir abfurde de dire qu’un feul prince , un feul homme comman- doit feul en détail cette multitude , autant eù-jl raifonnable depenfer qu’il a voit fous lui des of.~ ciers- généraux , & ceux-ci des fubalternes diftn? bués avec plus qu moins d’auco-iii dans *??. corps, O F F Dans les temps héroïques de 3a Grece , nous voyons toujours des rois & des princes à la tète des troupes- Jalon eft le premier des Ar- gonautes; fep: chefs font ligués contre Thèbes pour venger Polynice ; & dans Homère, les grecs confédérés pour détruire Troye, ont tous leurs chefs particuliers à chaque nation ; nu : s Aga- memnon eii le généraliffime , comme Heétor l’eil chez les troyens, quoique différens prm.ces com- mandent les troyens même , & d'autres leurs alliés, comme Rbcfus les thraces, Sarpédon les lyciens, &c. Mais l'hiftolre, en répandant des lumières fur les temps pofiérieurs de la Grece, nous a con- fervé les titres 8c les fonctions de la plupart des officiers, tant des troupes de terre, que de celles de mer. A Lacédémone, les rois commandoient ordi- nairement les armées; qu'ils eufifenc fous eux des chefs, cela n’eft pas douteux, puifque leurs trou- pes éroient divifées par bataillons , & ceux-ci en trois ou quatre compagnies chacun. Mais les hüiorie is n'en donnent point le détail Comme ils éroient puiffans fur mer , ils avoient un amiral & des commandans fur chaque vaiffeau ; mais en quel nombre, avec quelle autorité, c’elî encore fur quoi nous manquons de détails néceffaires. Il relie donc à juger des autres états de ia Grece, par les athéniens, fur le militaire defquels on ell mieux inliruit. A Athènes, la république étant partagée en dix tribus, chacune fourniffoit fon chefchoifi par le peuple , & cela chaque année. Mais ce qui n'elt que trop ordinaire , ia jaloulie fe mettoit entre ces généraux, & les affaires n’en alloient pas mieux. Ainfî voit-oa que dans les temps de crife , les athéniens furent attentifs à ne nommer qu'un général. Ainfî à la bataille de Marathon, on déféra à Milriade le commandement fuprême; depuis lui. Conon, Alcib abe, Tnrafybule , Pho- cion, &c. commandèrent en chef. Ordinairement le troifième archonte qu'on nommoit le polemar- f u f ou Yarchifiratege , étoit généralifCme , & fous iui fervoitnt divers officiers diftingués par leurs noms & par leurs fonction,. L Hipparque avoit le commandement de toute la cavale’ie. On croit pourtant que comme elle étoit divifée en deux corps, compofé chacun drs ca. abats des cinq tribus , Ale avoir deux hipparqc..;s. Sous ces offi- ciers éroient des pki/arques , ou commandans de la ca- ilcrie de chaque tr bu. L'infanterie de chaque tribu avoit à fa tête un taxiarque , &r chaque corps d'infanterie de mille hommes, un ckilz arque chaque compagnie de cent hommes étoit parta- gée en quatre efeouades , & avoit un centurion. Sur mer il y avoit un amiral, ou généra iifEme , appelle ou trrvarzyos 8c fous lui IcS vadfeaux éroient commandés par des tnér arques , O F F 5^7 citcverts cnoîüS d entre les plus riches cui éroient obligés d'armer des gaieres en guerre, & de les équiper a leurs dépens. Liais comme le nombre de ces citoyens riches qui s'uhffbient pour ar- mer une gaiere ne fut p,s toujours fixe , & que depuis deux il alla jufqu’i feize, il n efl pas radie de aecider , fi fur chaque gaiere :i v avoit plufieurs ■.rierarques , ou s il n y en avoir qu’un féal. Pour va manœuvre, chaque bâtiment avoir un pilote, qui commando:: aux matelots. A Rome, les armées furent d’abord comman- dées paroles rois , S c leur cavalerie par le préfet âes célères , pr&fectus cderuçi. Sous la répu- blique, le dictateur, les confiais. Us proconfu s, ms préteurs & les propréteurs avoient ia première autorité fur les troupes , cui recevoier.t enfuite im- médiatement les ordres des officiers appelles legad , qui ter.oient ,e premier rang après le général en chef, & lervoient fous lui , comme parai nous les lieutenants- généraux fervent fous le maréchal de France , ou fous le plus ancien lieutenant-gé- néral. Mais le dictateur fe choifiiîoit un général de cavalerie, magrfier equitum , qui pnroit avoir eu, après le dictateur, autorité fur toute l'armée. Les confuls nommoient ainfî quelquefois leurs lieu- tenants-généraux. Us commandoient la légion , & avaient fous eux un préfet qui fervoir de juge pour ce corps. Enfuite éroient les grands tribuns , on tribuns militaires , qui commandoient chacun deux cohortes ; chaque cohorte avoit pour chef un petit tribun ; chaque manipule ou compagnie , un capitaine de deux cents hommes, ducentarius ,- fous celui-ci deux centurions, puis deux fuccen- turions , ou options , que Polybe appelle ttrgi- duBeurs , parce qu’ils éteient poftes à la queue de la compagnie. Le centurion qu’on appelloïc primipile , étoit le premier de toute la légion , conduifoit l’aigle, l’avoit en garde, la défendo.t dans le combat , & la donnoit au porte-enfeigne ; mais celui-ci ni tous les autres, nommés vexillani, n’étoient que de Amples foldats , & n'avoicnt pas rang d’officier. Tous les grades militaires furent conferves fous les empereurs , qui y ajoutèrent feulement le préfet du prétoire, commandant en chefla garde prétorierne; & en outre ies con« fuis eurent des généraux qui commandoient fur les frontières pendant tout le cours d’une guerre, tels que Corbulon en Arménie , V cfpafîen en Judée*, &c. Dans la cavalerie, outre les géné- raux nommés magifter equitum , & prsfcBus cele - rum , il y avoit des décurions , nom qu'il ne faut nas prendre à la lettre , dit Eiien , pour des_ ca- pitaines de dix hommes , mais pour des chefs de divifion, de cinquante eu cent hommes. Les trou- pes des alliés , tant d’infanterie que de cavalerie, étoient commandées par des préfets, dont i te- Live fait fouvent mention fous le titre d epr&fiai fociorum. Dans la marine, outre le commandant générai de la noue, chaque vailfeau avoir le ma 5 £8 O F F particulier j & dans une batadle, les differentes divifions ou efcadres , avoient leurs chefs comme à celle d’A&ium. Voyei Marine. OFFICINA. On lit fouvent fur les médailles du bas-Empire , offic. b, ou c, &c. On explique ordinairement les A , B , C, Sic. par Monetaria c (freina prima , fecun.dc , tertia , Sic. Nous aimerions mieux dire ( Nouv . Diplom.) tout Amplement, que ces lettres marquent le numéro de la monnoie ou de Tes matrices de dif- férentes grandeurs. Par exemple, la monnoie que nous expliquons actuellement, & qui eft marquée B, eft plus grande que la fuivante, marquée C. On peut donc faire lignifier à ces lettres : monnoie de la fécondé, de ia troifième efpèce ou grandeur. Cette opinion des fa van s bénédictins n'a pas été adoptée. Officina lignifie généralement un atelüer , dans lequel fe font les ouvrages qui fe vendent enfuite in taberr.â , avec d'autrqs raarchandifes. Officina manette étoît dans le capitole ; mais elle fut depuis transférée au temple de Saturne. Officina panarie. , il y en avoir dans tous les quartiers de la ville, & "l'on y expofoit le pain fur des efpèces de gradins , félon ce que dit Pru- dence ( Cont. fymm. 1583. ) : Et quem partis alit gradibus difperfus ab altis. OFFICIOSI , les mêmes que les falutatores , étoient les ciiens qui venaient dès le matin faire la cour à leurs patrons , & s'arrêtaient dans leur anti-chambre pour fe mettre à leur fuite quand ils fortiroient. Cet aéte de fourmilion s'appcüoit cjficium , Si ç'éteit celui dont les patrons éto : ent le plus jaloux , parce que ion jugeoit de leur crédit par le grand nombre de ciiens dont iis étoient entourés. Ou appelioit aufii offrcium , la vifîte que le fénat 6 le peuple rendoient aux confuls le jour ou'iis enrroi<.nt en charge, ,& cette vifite skppeila depuis procejfus eonjulaiis. Offidum nuptiale étoit les vifxtes de noces , 8i raffiffaace à ces noces. Offrcium fer a'e , afiàftance aux funérailles Si VÏfïtcS de deuil. OFF1CIOR U M magifier. Voyez Magister. OFF1CIUM.. Voyez Officicsi , Si Magisiff. ejfrcicrum. OFFPJNGERE ttnam. lui donner k fécond O G V labour. Varron ( Dere Ruftica 1, 19. ) dit : Ter~ ram cum primîtm arant , profeindere appellent : quum iterum , offringere dicunt. Dans le premier labour, on foulevoit les mottes de terre, 8c dans le fécond on les brifoit , frange tant. OGÉNUS, dieu fort ancien, dont le nom à caufe de cela, avoir palTé en proverbe. C eft pourquoi on trouve quelquefois les anciens ou vieillards appelles Ogénides, à ce que rapporte, Etienne de Byzance-. orKOS. Voyei après Obcico, OGGA. Voyei Onga. OGMIOS ou QGNIOS , nom que les gaulois donnoienr à Hercule, & qui lignifie en langue celtique , puiffant fur mer. Ils le repréfentoient fort différemment. des Hercules ordinaires: c’étoit un vieillard prelque chauve , décrépit, de couleur olivâtre , bafané 8c ridé comme un vieux mari- nier ; il portoit la malTue de la main droite, l’arc de la gauche, & le carquois fur l'épaule; de fa langue pendoient de petites chaînes d'or & d'am- bre, avec lefquels il entrainoit une multitude d'hommes qui le fuivoient volontairement. C'eft un fymbole de fon éloquence, à laquelle perfonne ne réfiftoit. Il paroît d'après ce portrait, que les gaulois regai doient Hercule, non comme un dompteur de monftre & un redrefîeur de torts , mais comme un dieu, d’une éloquence douce Sc perfualive. Lucien qui nous a donné ce détail dans fon traité fur l'Hercule ogmios , ajoute qu'on le peignoit avancé en âge , parce que l’éloquence ne montre ce quelle a de plus vif, que dans la bouche des vieillards. OGOA, nom que les Cariens de la ville de Milalfe donnoient au dieu de ia mer. Il avoir un temple fous lequel on croyost entendre paffèr la mer. Les prêtres, pour concilier plus de ref- peél-au dieu qu’ils fervoient , favoient faire monter l’eau par le jeu de quelques pompes , fans qu'on s'en apperçûr, & en inondoient quelquefois ceux qui fe trouvoient dans le temple. Une de ces inondations fut fi fnnefte à Epythus, fils d'Hip- pothoüs, qu’il perdit la vue, & peu de jours après, la vie meme. ( Paufan . Arcadie. ) OGFLNIA , famille romaine dont on a des médailles : RRR. en argent. RR. en bronze. O. en or. On voit fur une pâte antique de la coîleftion de Stofch , Quint us O gui ni us , ambafiadeur ro- maia-j envoyé à Epidaurç pour chercher le dieu Eft. u'ape , OIE Efcuîape, quî apparat aux ambafîadsurs fous la forme d'un ferpent. Auprès du ferpent v y a une femme nue jufqu'à la ceinture , qui eft cou- chée fur une urne i elle paroit être Coronis , mere aEfculape, qui fut tuée par Apollon j au defifus d'elle eft un corbeau- OGYGES, premier roi connu de Ia.Grece > & îîlas ancien que Deucalion , étoic fils de Neptune, félon les uns 5 félon d'autres, il étoit fi:s de la terre. Les grecs a'ppelioient de fon nom Ogyg'es , tout ce qui étoît d'une fort grande antiquité , ou qiu paffoit les bornes ordinaires- De Ion temps il srn'va dans la Béotie une grande inondation , à laquelle on a donné le nom de déluge d’Ogygée, Sc que ion place environ deux mille ans avant 1ère vulgaire , & deux cents cinquante avant celui de Deucalion. Son règne fert encore d'é- poque à un phénomène arrivé dans le ciel , comme nous l'apprenons de S. Augulln (dans la cite de dieu ) , d'après un ancien hiftorien, On vit dit- on, la planète de Vénus changer de diamètre , de couleur , de figure 8 c de cours. On croit qu j! eft ici qucftion d'une comete. Ogyg'es époufa Thébé, file de Jupiter & de Jodame, dont il eut planeurs enfans. OGYGIE, île de la mer Ionienne, renommée dans la fable par la demeure de la nymphe Ca- lypfo, qui y reçut U.iyffe après fon naufrage, & î'-y retint pendant fept ans._ C'eft une île aufii imaginaire que la nymphe qui y régnoit. ( Odjff. hli. , vii. & xiiL ) Ogygie, eft aufii le nom d’une des filles de ’Niobé, qui périrent par les flèches de Diane. I Soyez Niobé. OHE ch et les latins, défrgnoit le dégoût. OI- Les noms grecs qui commencent par Oï, fe trouvent ordinairement écrits en françoîs par ŒL. OICLÈS, pere d'Amphiaraüs , fuivit Hercule dans fon expédition contre le roi Laomédon. OIE. Les jougs des boeufs & des chevaux, croient terminés par des têtes d'oie, d'où leur vint le nom Le joug du char de Diane eft ainfi terminé, fur un beau bas-relief du marquis Rondinim à Rome,. ( Monum . ined. Wir.ckelmann , Tom. II. pag. 51.) Les navires avoient pour ornemens des cols & têtes a oie , appeilés Chenisques. V oyeq_ ce mot. Oie. Les égyptiens facrifioieut des oies à Ifis , quoique cette déeffe en eût fait fes délices ( He- radot ,. lib. II. ). On trouve ce facriftce fur quel- Amiquizés , Tome 1 V. OIE > qnes monumens égyptiens. Juvénal en a fait men- tion ( Sut. VI. J40. ) : Ut veniam culte, non abnaat , anfere magna Scihcet , 6? tenue popano corruptus Ofiris. Les romains facrifioîent des oies à Priape comme on le voit dans Pétrone. Les oies ayant fauve le Capitole par leurs cris , au moment de l’aftaut donné par les gaulois , fu- rent chères aux romains. Ils en nourrirent tou- jours depuis dans le Capitole ; on en portoit une enprocefllon fur un brancard en grande pompe, à certain jour , en mémoire du fiége du Capitole. On en renfermoît aufïï la nuit dans les temples, pour avertir des entreprifes des voleurs. Arncbe ( G. pag. 20). ) nous l'apprend : Indigna res eft , cîim aliquam qusras prohihendts formidinem fu - ribus , non ab ipfis { diis ) petere , fed in anferunt ponere , & collocare gingritibus. Oie ( Foie d’ ). Les grecs & les romains faî- foient grand cas des foies d’oies blanches qu'ils engrailToient. Pline le dit expreflement ( Lib. IX. c. 20. ) I Noftri fapientiores , qui eos jecoris boni~ taie notera , fartilibus in magnam amphtudinem crefcit ; exemptum-qttoqaeiacie mtdfo augetur. Nous avons encore un paffage d'Horace pour le prou- ver ; c’eft darfs la fatyre de Nafidienus, homme riche & avare , qui fe met en frais pour régaler Mécénas. Il lui donne dans un des plats le foie d'une oie blanche , qu'on avoir nourrie de fi-, gués fraîches : Pir.guibus & ficis paftum jecur anferis albi. Les grecs apoelloient ces foi } en latin ficata. La manière de préparer les foies d’oie étoit la même en Italie qu'en Grèce. On les fervoit rôtis ou fris à la poêle , & enveloppés de Xomen- tu m , membrane que noos nommons la coiffe. C'eft fur cela qu'eft fondé le bon mot d'une ai- mable courtifanne , qui croyant, étant arable, prendre un foie dans un pat, & ne trouvant fous l’enveloppe qu'un morceau de poumon , s'écria : A sraAfflXs , xtnX. ai feaXuray cc Je fuis perdue ! cette maudite robe m’a » trompée , & me fait mourir ». C'eft un vers d'une tragédie grecque , qui eit dit par Aga- memnon ! que Clytemneftre & Egyfthe tuent après l’avoir embarraffé dans üne robe fans ou- verture. L'application en eft fort jolie , & nous, prouve que les courtifannes de ce temps, fa- voient les poètes par cœur; elles enchnnotent Ls hommes les plus fages par tro.s pmiTaas A û à ÿjo O I G moyens , la beauté , t’efprit cultivé & les talens. ( iX A) OIGNON. Schmidt a très-bien diftingué Tef- pèce àY oignon ou d’ad que les égyptiens avoient en horreur. C’étoit la fquille eu fciiie rouge qui ■ étoit confacrée à 1 yphon , le mauvais génie. Ils fnangeoîent indiftinéfement de toutes les autres efpèces d ‘oignon ou d’ai! ; ce qui concilie les paf- fages des anciens écrivains -, qui paroiffent fi précis fur Tubage de cette plante. En reftreignam à la fciiie l’horreur que quelques, uns d’eux attribuent aux égyptiens pour les oignons , & en étendant à toute Tefpèce , hors la Teille , i’ufage que faifoit des oignons et même peuple , fdon d’autres écri- vains 3 on atteindra la vérité. Les pé’ufîotes , qn’ habitoient les contrées in- fectées par le fouffie fie le vo finage de Tvphon , c’ell-à-dire , les bords de ia mer, étendirent cette horreur pou: la fcdle à toutes les efpèces d Joi- gnons 8c d’ails. Comme la fupe.fhtion n’a point de bornes, iis rendirent un culte à toute la fa- mille des oignons , 3 is.fi que les peuples fauvages en rendent enccre un aux divinités ou aux êtres mal-faifans. Auffi tft-ce aux péh.fietes ftuls que Lucien ( In love tragœdo , cap. 4 z. ) , Sextus ( Lib. III. cap. 24. ) Sc Aülu-Gelt ( A ‘oB. attic. lib. XXVIII. ) attribuent le refpeél pour les oignons. M. Paw s’expl’que ainfî : « Diodore de Sicile dit que le régime des villes & des provinces comprenoit auffi différentes efpèces de légumes & de plantes huibeufes , qu’ri affine avoir été défendues dans quelques endroits, & permifes dans d’autres. Mais c’eft-là un point très-difficile à éclaircir ». « Sur la rive orientale de la bouche Pélufia- que , canton qui n’a jamais été réduit en forme de préfecture , mais qui paroît avoir dépendu du Nome Séthroïte , on avoit élevé un temple , dans lequel on rendoit un culte à Y oignon marin , & vrasfemblablement à cette forte de fciiie donr les racines font rouges. ( Ornithogalum marinum feu f cilla radice rubrâ. Tournefort 378. Voyez la D:f fertation de M. Schmidt, intitulée de Cepis & Al- las apud ngyptics cultis , où il prouve que le terme employé par Lucien en parlant des pélufiotes , doit s’entendre de la fciiie. Cet écrivain paroît avoir ignoré que l’ail eit une plante qui ne croît pas en Egypte , quoiqu’en dife Diofcoride ; on T y apporte d’ailleurs. ) Or , il eût été ynutile de faire une loi pour interdire dans les aümens Tufage d’un végétal, dont aucun homme n’a été tenté de le nourrir , & qu’on ne peut même employer en médecine qu’avec de certaines précautions. Cependant on s’eft imaginé que les habitans de Pélufe s’abftenoient par cette xaifon de toutes les plantes bulheufes t comme de OI G V oignon de jardin que les autres égyptiens fat- foient entrer dans leur nourriture ordinaire; mais il paroît qu’on a pris dans le régime facerdotal une pratique particulière pour 3 ’appliquer à une ville , ce que les faulfetés manifefres , qu’on trouve dans Juvénal, dans Prudence & dans beau- coup d’écrivains ecdéfitffiques , nous autorifent à penfer ». “ On conçoit bien qu’il ne doit pas être aifé d’expliquer la raifon d'une chofe auffi étrange que i’eft îe^culte rendu à la fciiie ou à V oignon marin. Auffi peut on dire avec certitude, qu’au- cun favant n a jamais penfe feulement à l’entre— prendre ». , “ P-lufe , comme fon nom même l’indique , etoir fituée dans un terrain fort marécageux , & le vent , en fouffiant de l’Orient , y chaffoit en- core les vapeurs, qui s’élevoient du fameux lac Sirbon tout rempli de bitume . & tout rempli de foufre ; de forte que quelques habîtans de cette ville paroiffent avoir été fujers à une maladie par- ticulière du genre de la tympanite , laquelle nou- bloit leur raifon , & les port oit à fe croire ridicu- lement polie dés. On fait qu’il fe trouvoit auffi beaucoup de ces poffedés-la dans les environs du lacilfphaitite , dont les brouillards n’ont pas été moins étouffans , ni moins pernicieux que ceux du Sirbon “ C’eft à Pélufe qu’ont été faites ces petites ftatues. égyptiennes, qu’on voit dans quelques ca- binets , 8c qui ne repréfentent pas , comme on l’a cru , des dieux , mais des démons , dont tout le corps , & fur-tout le bas-ventre eft extrêmement enfié. pour fe guérir de cette maladie, il n’y avoit pas de plante plus propre que ia fciiie ou Y oignon marin, préparé comme il devoir l’être. ‘Quoique Trafyle, cité par Stobée, dife que les égyptiens y employoient auffi une petite pierre noirâtre, qu’ils ramajfoient le long du Nil ( Scrmo XCIII de morbis Il eft vrai que Trafyle dit qu’on fe contentoit de mettre cette pierre 'fous le nez pour calmer les vapeurs des énergumènes „ comme ©n le failoit en Judée avec une racine qui n’étoit probablement que la fciiie. Mais il n’y a que î’ufage intérieur de ces drogues qui ait pu produire de bons effets.) , & qui ne peut avoir été que la plus ferrugineufe des attires ou des pierres d argse , aor.t on trouve des morceaux entiers au-deffcs_de Terané, à l’Occident du Delta ; la poudre impalpable de l’ætite étoit également bonne pour dinrnuer les obfiruâions de poi- trine , qui troubloient l’efprit de ces prétendus démoniaques ». « Des mendiants de l’un & l’autre fexe , qui fe fvifoient paffer en Ita ie pour des prêtres & même pour des prêtrelfes d’Egypte , menaçoient ceux qui ne vouicknt pas leur donner l’aumône , de les rendre aveugles au nom d’Xiïs , ou de les affiiges? O I L cette terrible tympanlte de Pélufe y ce qu’on anpelioit en latin : Incutere deos infantes corpora. Ces miférables qu’on a encore vus de nos jours en Europe, & qu’on noramoit bohémiens en France & lige.ner en 'Allemagne , fe faifoient également paffer , comme on fait , pour des égyptiens ; ceux-ci menaçoient de la lèpre quiconque leur re- fufoit quelqu’argent pour fe fane dire la bonne aventure. Je neTals fi les fanatiques de i Europe ont été fort effrayés par les menaces de ces pré- tendus égyptiens , qui ne font cependant pas des manichéens de l’Arménie , comme le veut M- Peyfonnel ( Obfervations kifioriqu.es & géographi- aues fur plufieurs peuples qui ont habite Jur les bords du Danube & du Pont-Euxin. C’eft en Bavière que ces gens qu’on nommoit bohémiens , avoient le plus effrayé les fanatiques, au point qu on n o- foit pas Ses toucher , & on les laiffoit voler im- punément , comme le dit Âventin clins fes An- nales fur l’an 1439 : Adeo tamen vajia fuperftitio hominum mentes invajlt , ut eos nefas violari pu- tent , atque grajfari , furan imponere pajfirn , im- puné finant. ) ; mais je fais bien qu’anciennement le petit peuple de Rome craignoit beaucoup les imprécations, & quelques fuperftitieux, pour s en mettre à l’abri , faifoient effectivement ufage de l’ail ou de la fcille ». « Après ce’a , le culte rendu à une telle plante, n’eft plus une chofe auffi obfcure qu’elle l’a été jufqu'à prêtent ; & fur-tout lorfqu’on confidère que ce cuite ne s’étendoit pas au-delà de Pélufe & de Cafium qui fe trouvoient dans les circonf- taoces locales dont j’ai rendu compte ; Cafium étoit meme encore plus près du lac Sirbon , & par conféouenc dans un des endroits les plus uul-fains de toute la contrée ». Il dit ailleurs : « Les prêtres feuls n’en man- geoient jamais ( Plutarck . de Ifide & Ofir. p. 650.) , patxe que leur àcreté , qui cft cependant moindre dans ce pays îà que par-tout ailleurs , blelfe ies yeux. On n’a pu comprendre jufqu’à préfent pour- quoi qu-Jques mythologues ont d-t qu’Hercule re- jetta conllamment cette plante bulbeufe , qu’on lui offrait parmi plufieurs autres ; mais il ne faut pas douter que cette fable-là ne foit une allé- gorie, par laquelle les prêtres donnoient obfcu- rément à entendre que de tels végétaux pouvoient fort bien convenir au peuple , mais non à des hommes comme eux , qui dévoient fans ceffe faire de grands efforts pour éviter tous les a!i- mens fbmuîans , & tout ce qui peut aigrir l’ophthalmie. C’eft par des raifons à-peu-près femblables qu’ils s’abflenoient de certains an - maux qu’on permettoic dans le régime popu- laire ». OILEE , père d’Ajax, fut un des compagnons d’Hercule dans fes travaux. En donnant la chaffe OIS 37 1 aux oiieaux cfu iac otyrrphale , ii fut dangereu- fement bleffé. Hygm le compte au nombre des argonautes. OINOMANTIE. Voyez GSnomantis. OINOPHORE. Voyez QEnophore. OIPHI, mefure de capacité de l’Afie Sc de l’Egypte. Voyez EfhAP. OISEAUX des égyptiens. Le refpecf que cet ancien peuple avoir pour les animaux en général , s’étendoit particulièrement fur les oifeaux. lis avaient foin de les embaumer , & de leur don- ner une fépulrure honorable. Éüen dit avoir vu le fépulchre d'une corneille près du lac Moëris. Nos voyageurs modernes parlent d’un puits aux oifeaux qui fe voyoit dans le champ des Mu* mies. En descendant dans ce puits , dit Corneiüe- le-Brun , on trouvent fur les côtés plufieurs gran- des chambres taillées dans le roc , pleines de pots de terre cuite couverte de même matière , dans lefqueis on confervoit embaumés dis oifeaux de toute efpèce j il n'y avoir qu’un oifeau dans chaque pot. On y trouva auffi des œufs de poule tout entiers , mais vuides & fans aucune inauvaifa odeur. On peut voir au cabinet d’antiques de Sainte-Geneviève un de ces pots qui renferme une ibis embaumée. « On ne faurok , dit M. Paw , deternrner exactement le nombre des animaux défendus par le régime populaire des égyptiens , parce qu’à cet égard les monumens manquent , & i! rfeft guères poffiible de les remplacer par des conjec- tures. Nous fommes feulement ir.ftnfts fur vingt à trente efpèces , parmi Icfquelles il faut d’abord compter tous les oifeaux de_proie de jour & de nuit, depuis l’aigle de la ihébaïde jufqu’à la chouette du Saïs, depuis le vautour ou 'e chapon de Pharaon jufqu’au petit faucon du Delta ; en- fuite les ibis , les grues , les courlis , les cicognes , les huppes qu’on appelle en général purificateurs - de l’Egypte «■ « C’eft des égyptiens qu’eft venu l’ufage de confacrer aux dieux tous les oifeaux de proie. Voici comment ils étoient diftribaés : Anapitres' fiifiributi funt autem & confecrati variis dus. Per- dicarius & oxypteros Apollinis minijiri Junt , ut ferunt; oftfraga & harpe faert funt Minerve Palum- bario Mer curium deleâari aiunt. Jur.oni dedicatur tanyfipteros y Diane, buteo ; matri dcâm mermnus ; alii denique aliis diis ( Ælian. lib. XII. cap. 4. ). L’atele étoit contecré en Egypte au dieu Ammorr de la Thébaïde , qui eft le Jupiter des grecs. Les corbeaux étoient dédies a Aius ». Oiseaux de l’ile d’Aréeie. Une tempête cept Aaa y 57 2 OIS trâgnk les argonautes d'aborder dans l’îîe d’A- récie , qui étoit à l'entrée du Pont Euxm. Là , iis eurent un rude combat à efluyer , le ion Apo.lo- n:us de Rhodes , contre certains oifeaux qui leur iançoient de loin des plumes meurtrières. Oiseaux de Diomède. Ce prince grec , au re- tour du fiége de X roye , fe vit obligé d’aban- donner fa patrie , & d’aller chercher un étahlifie- ment en Italie. Pendant la navigation , plusieurs de Tes compagnons ayant tenu des difccurs mé- prifans contre Vénus qui perfécutoit Diomède, en haine de ce que ce héros avoit fa't contre elle au fiége de Troye , ils fe virent tout d’un coup changés en oifeaux , lefquels prirent en même- temps leur efïor , & fe mirent à voltiger autour de leur vaiflfeau. S: vous me demandez, dit Ovi- de , en quelle forte d ’ oifeaux ils furent méta- morphofés , je vous dirai que fi ce ne font pas des cygnes , ils leur reffemblent beaucoup par leur blancheur. Phne ajoute à la fable que ces oi- feaux fe reffouvenant de leur origine , careffoient Jes grecs , & fuyoient ceux qui n’étoient pas de cette nation. Oiseaux de Memnon. Voye ç Memnon. Oiseaux du lac Stymphale. Voye* StyM- PHALE. Oiseaux. L’aufpice fé prenoit du vol & du chant des oifeaux ; quelquefois auffi on en prenoit l’augure. Voyt\ Augure, Auspice. Les oifeaux dont on obfcrvoit plus exactement le chant, croient l’a : g!e , le vautour , le milan , le h : bou , le corbeau &■ la corneille. Le chant des oifeaux an- nonçoit l’avenir chez les anciens peuples du Nord, comme chez, les romains. Oiseaux (Deux) fcuîptés ou peints fur les tombeaux &c les fépultures des premiers chré- tiens , délignotent le mariage & apprenoient que le mort étoit époux ou époufe. On croit que ces deux oifeaux étoient des tourterelies ou des colombes. ^ Oiseau volant , fur les me'daiiles de Cafifope, d Eubée , de Maiée & de Seriphus. OISI yETÉ. Les égyptiens , les lacédémoniens , les lucaniens a votent des lolx contre Yoifiveté. Là , chacun étoit tenu de déclarer au magiftrat de quoi il vivoit , à quoi il s’occupoit ; & ceux qui fe trou- votent mentir, ou n’avoir aucune profefiîon, etoient châtiés. Les athéniens entrèrent encore dans de plus grands détails pour prévenir Yoifiveté. Ne devant pas obliger tous les citoyens à s’occuper de chofes iemoiabies , a caufe de l’inégalité de leuis biens , O L B ils leur firent embraffer des profeffions conformes à l’état & aux facultés de chacun. Pour cet effet , ils ordonnèrent aux plus pauvres de la république de fe tourner du côté de l’agriculture & du né- goce j car n’ignorant pas que Yoifiveté eft la mère de la pauvreté , & que la pauvreté eft la mère des crimes , ils leur preferi virent de s’attacher à Part de monter à cheval , aux exercices , à la chaffe & à la phtlofophie , étant perfuadés que par-là ils porteraient les uns à tâcher d’exceller dans quelqu’une de ces chofes , & qu’ils dé- tourneraient les autres d‘un grand nombre de déréglemens. C’eft à Yoifiveté que l’on doit attribuer la plu- part des troubles & en partie la chute de la répu- blique de Rome. Publius Nafica fit conflroire , fans qu’il en fût befom , les chofes n-éceifaires à une armée navale pour exercer les romains. On craignoît déjà Yoifiveté plus que les ennemis. OISON. C’étoit un des animaux particulière- ment confacrés à Junon. OLBA , dans la Pifîdie , aux confins de la Pamphiiie. COL. J VL. AVG. OLBABEN. Coionïa Juiïa Olbabenorum. Cette colonie romaine a fait frapper des mé- dailles latines en l’honneur de Maefa , de Gordien- Pie. La ville a Olba que Strabon nomme Olbé , étoit célèbre par un temple de Jupiter , qui fut bâti par Ajax, fils de Teucer. Les grands-prêtres de ce temple étoient princes du pays ; ils faifoient battre monnoie à 'eur coin, & exerçoient dans l’étendue de leurs états les droits de fouveraineté. On fait que , dans^ la plus haute antiquité , les' rois & les princes étoient les pr miers miniftres de la religion. La même perfonne portoit le feeptre d’une main, & de l’autre offroit des facnfices a ! Etre-Suprême. Cet uftge établi dans les premiers temps chez prefque toutes les na- tions , fubfiitoit fous la domination romaine dans plufieurs provinces de l'Afie. Les pontifes de Zéla &des deux Co.nanes jouifîoient d’une efpèce de fouveraineté dans le Pont & dans la Cappa- dcce. Le grand-prêtre de Jup-t r Abré’onien avoir le titre & l’autorité de f uverain dans la Myfie. Tous ces princes & ponbfes , au rr.fiiea des provinces romaines , étoient libres , &C vi- voient fuivant leurs propres loix. L’hiftoire des princes d ’ Olba remonte jufqu’au temps de la guerre de Trove ; mais elle eft peu connue dans le détail. Strabon ( Lib. XIV. ) nous apprend feulement que le facerdoce & la princi- pauté étoient héréditaires dans une même fa* OLE mille ; que les états de ces princes furent dé- membrés ; que la famille facerdotale fut tota- lement dépouillée , & qu elle fut enfuite ré- tablie. Les médailles nous donnent le nom de trois de ces princes , l'étendue de leurs états, le titre facré XE PA, dont leur capitale étoit décorée , & plu- sieurs autres faits intéreffans, dont aucun écri- vain ancien n'a parlé , mais fur lefquds il faut eonfulter les Mémoires de V acad. des Infcript. tom. XXL Je remarquerai feulement que Ÿ étendue des états du prince d ’ OLba pouvoit être de vingt lieues d'Orient en Occident. Son pays , quoique fîtué dans les montagnes , étoit très-fertile. L3 race facerdotale fut maintenue par Augufte dans la pofLffion de la principauté; elle étoit encore florlffante fous le règne de Tibère ; mais nous Savons aucun monument des fiècles fuivans qui faffe mention des princes d' OLba ; car quoique fujets de l’empire, ils étoient par la fituation de leur pays , prefqu’indépendans de l’empereur. Il eft probable que le culte de Jupiter , & que l’autorité des pontifes fubfiftèrent à OLba jufqu’au règne de Théodofe. OLBASA , en Pamphilie. OAEAcA. Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en bronze Vellerin. O. en or. O. en argent. OLBIOPOLIS j dans la Sarmatie. OAbio. Les médailles autonomes de cette ville font : des danaïdes , avoir époufé Léthé , qu’il aimoit avec paffion , & dont ii étoit également a : mé. Léthé . par un L miment de vanité allez ordinaire au beau fexe , ofa prêté; er fa beauté à celles des immortelles mêmes, & s’attira leur indignation. Elle fut condamnée à être changée en rocher. Ol'ene , défefpéré du fort de fa chère époufe , voulut fe charger de tout le crime , &: en porter lui feul la peine. Tout ce qu’il obtint, fut de la partager , en forte, qu’ils furent tous deux méta- morphofés en rochers fur le mont Ida. OLENUS. Voyei Calenus. OLIGARCHIE , OLIGARCHIQUE , ad}. On donne ce nom à la puilLnce ufurpée d’un petit nombre de citoyens , qui fe font emparés du pouvoir, lorfque iuivant la conliitution d’un état, ce pouvoir devoit réfider foit dans le peuple, foit dans un confeii ou fenat. Il eft difficile qu'un peuple foit bien gouverné, lorfque fon fort eft entre les mains d’un petit nombre d’hommes , dont les intérêts diffèrent . & dont la puiffance eft fondée fur l’ufurpation. Chez les romains, le gouvernement a plufieurs fois dégénéré en oli- garchie. Il étoit tel fous les décemvirs, lorfqu’ils parvinrent à fe rendre les feuls maîtres de la république. Cet odieux gouvernement fe fit encore fentir d’une manière plus cruelle aux romains, ious les triumvirs, qui après avoir tyrannifé leurs concitoyens, avoir abattu leur courage, & éteint leur amour pour la liberté , préparèrent la voie au gouvernement defponque & arbitraire des empereurs. Ce mot eft formé de oxr/o y, peu t g c de } je règne. OLIVE (huile d’). Quant aux égyptiens, Voyei Huile. RRR. en argent. "î RR. en bronze. 3 O. en or. Vellerin. Leur type ordinaire eft un aigle pofé fur un poiffon. OLE A , oXasa , mot qui veut dire Y olivier & Y olive. Plutarque parte de ceux fontaines de la Béotie auprès de la montagne de Délos , dont l’une s’appelloit »xaia , & l’autre la palme ou le palmier. C’étoit près de ces fontaines qu’on difoit qu’Apollon étoit né. OLEARII afrarii. Gruter ( 426. 5. ) rapporte une infcription dans laquelle on lit ces mots , qui défignent félon lui les marchands de l’huile ré- coltée en Afrique. GLÈNE , fils de Jupiter 3 c d’Anaxithée , une L’huile d ’ olive étoit fort eftimée à Rome, & fe vendoit fort cher. Les marchands qui la débi- toient, fe tenoient dans le Veiabre, & ils s’a c- cordoient à la mettre à un prix très-haut De-là eft venu le proverbe rapporté dans Plaute : In velabro olearii , pour défîgner des gens qui conf- pirent & agifi’ent en commun. Dans les commen- cemens de la république, on regardoit I’huiie plutôt comme un objet de luxe, que comme une chofe néceffaire à la vie , & c’eft pour cela qu’on ne la diftribuoit point au peuple. Ce n’étoit que dans des cas extraordinaires qu’on lui faifoit cette gratification , comme lorfque Scipion Y africain commença ion Edilité Curule : conghim olei in vicos fingulos dedit,àit Tke-Live. A fon imitation , Agrippa fit fous Augufte de pareilles diftributions d’huile. Elles devinrent plus fréquentes lous les empereurs , & Sévere en fit venir à Rome une fi grande quantité, dit Spartien ( c. 22.): Ut p tr quinquennium non folum urbis uf bus , fed & toeius 574 O L I Italie ; art, oleo egeret, fl. {Secret. Alexandre Sévere en fit même donner pout t’ufage des brins. Ces riiilributions fe faifosen: par Tordre du préfet aes vivres j qui employoit des fubaiternes a les faire. Ceux-ci fe fervojent pour cela 4 ê vafes appelles capula , d'où leur vint le nom de miniftri capu- latorts. La portion que chacun recevoir, s’appel- ! loir menfa olearia ; c'étoient non-feulement le j peuple & les foidats qui avoient part à ces libé- ralités ; mais les officiers mêmes de l’empereur , recevoient leur contingent- Ceux qui prenaient les bains fe frottoietu le corps d’huée , ainfi que les lutteurs, pour fe procurer la foupleiTe nécef- faire dans leurs exercices. Après s’être huilés , ils fe rculoient dans la pouffière & fe couvraient de fable, ou ils s'enduifosent le corps de la beue même de la paleftre. Par le moyen des onctions faites avec de l’huile feule, ils efquivoient. faci- lement les mains de leurs adverfaires , que l’huile & la fueur faifoient gliffer fur la peau. Avec i'ef- pèce d'onguent qui fe formoit du fable & de la pouffière , mêlée avec l'huile, ils eîTuyoient la fueur , & en donnant plus de prife à un anta- gonifte , ils avoient plus de gloire à fortir de fes mains. Ce font les raifons que l'on apporte de cette coutume, OLIVIER , arbre confacré à Jupiter , mais plus particulièrement à Minerve , qui avoir appris aux athéniens à cultiver cet arbre, & à exprimer l'huile de fon fruit. Voye\ MiïnERYE. piodere ( lié. J.) attribue çe fait à Mercure. L 'olivier eft le fymbole ordinaire de la paix * les romains la repréfentorent fous la figure d’une femme qui tient un rameau d 'olivier. La douceur de fon huit carsétérife la douceur de la paix. Une couronne ou une branche d’olivier faifoit rcconncître chez les grecs les ambafiadeurs qui venoient demander ou apporter te paix ÇStat. Tkebaid. 2. 389. ) ; . Ramus manifefat olivA Legatum , caufafque vis , ...... Les vainqueurs aux jeux olymp'ques , étoienr couronnés à‘ olivier fauvage. C'étoit d’olivier que les athéniens couronnaient les vainqueurs des jeux & des guerres. Aux ides de juillet, à la pompe des chevaliers romains,cîux-ci portoientdes couronnes d ‘olivier. Ç’eft-ià, dit Line (ij, 4.) 5 ce qui donne une fi grande confidération à l'oli- vier ; suffi .ajoute-t-il ( x j. $9. ) , n’étpip il pas permis de 1 employer à des uûges prophanes, ni même à allumer lç feu fur Iss autels des divinités. Les nouveaux époux portoient des couronnes ÿ olivier. o l y On couronnojt d'olivier les morts que l’on -oor- toit au bûcher , peur apprendre, dit Ar-émido:e qu'ils étoient vainqueurs des combats de la vie humaine. Un olivier frappé de la foudre , annonçoit , félon les augures , la rupture de la paix. Olivier fauvage. Un berger de la Fouille, dit Ovide, ayant infulté des nymphes qui étoient fous la protection du dieu Pan, fut changé en olivier fauvage , -arbre dont le fruit marque , par fon amertume , toute l'aigreur & la rufbeité du berger. On ne fait pourquoi Y olivier fauvage étoit confacré à Apollon. La mafïue d’HercuIe & des héros, ainfi que les feeptres des rois , étoient faits d' olivier fauvage. On plantoir Y olivier fauvage devant les temples j on y fufpendoit les offrandes ,3c les vieilles armes. ( Ariftoph . Plut. 4. 3. loi.) oakas , navire de charge , bâtiment de trans- port, OLLA, tombeau des gens pauvres. I! y en avoir de grands & de petits. Les premiers ne contenoient que les cendres , dnerarit. Les autres les os, ojfaris; & ceux-ci n'étoient d flingues que par l’urne. Ces tombeaux ainfi que les urnes, étoient ordinairement de terre cuite. OLLOUDIO ( Marti). On lit dans une inf- cription, recueillie par Spon & Muratori ( 1981. 3. ), ce furnom de Mars 3 feroitdl formé du grec ôaa’jui , je détruis. o’Amos, vafe à boire fait en forme de corne de bœuf , & reffembiant beaucoup au Rhyton. OLMOUS , nom d’une des parties des flûtes des anciens, probablement de i'embouchure. Voye ^ Bombyx, & Flûte. OLOPHYRME. Au rapport d’Athence , on appelloit ainfi les chanfons dont les anciens fe fèrvoient dans les événemens rrilles & funèbres, (F. D, C.) OLUS , en Crète oàontiœn. M. Combe attribue à cette ville une médaife autonome d’argent de Hunter-, avec la légende ci-deffusj St. Jupiter afïis, pour type. OLYBRIUS. Amours Oi.tss.uts Avgvstu?, . O L X Ses médailles font : RRR. en or. O. en argent & en B. OLYMPE , difcip'ine de Marfyas. Voye j Marsyas. Olympe, montagne de la Macédoine, que Ptolémée tait de 40 minutes plus orientale que k mont Üff? ; c’elt moins une montagne qu'une chaîne d ■ montagnes , entre ia Picrie & la Pélaf- giotide. H mère dit que c’eft la demeure de Ju- piter & des dieux , & qu'il n'y a point de nues au-deffus : fon nom moderne eft Lacka. Brown , qui alla dans ce fiècle fur cette mon- tagne, n'y vit point de neiges en feptembre , tandis qu'il y en a toujours fur le fommet des Alpes , fur le haut des Pyrénées & des monts Krapadcs; cependant cette montagne eft apperçue de fort loin, môme à la diftance d'environ 24 lieues. L'étendue qu'elle a principalement d'O- rient en Occident-y fait que les habituns qui font au pied de ce mont du côté du Nord & du Midi, ont une température d'air aufli différente , que s'ils vivaient dans des pays fort éloignés. Lu- cain le remarque dans fa Pharfale ( Lib. VI. v. 34 1 -); l'Vec metuens imi Borean kabitator Olympi Lucentem totis ignorât noSibus arcion. C'eft après quelque féjour au pied de cette montagne , que Paul Emile , conful romain , défit le roi Perfée , c k fe rendit maître de la Macédoine. Lorsque îe roi Antiochus affiégea la ville de Larifle , Appuis Claudius lui fit lever le fiége , par le moyen de plusieurs grands feux qu’il alluma fur une partie du mont olympe. Antiochus , à la vuv de ces feux fe retira-, dans l'idée que toutes Ls forces des romains aiioient fondre fur lui. Ovide Sa Properce placent le mont Offa , entre l^Péiicon Sc Y Olympe ; Horace met le Pélicon fur Y Olympe ; Virgile difpofe encore ces trois monta- gnes d'une manière différente : les poètes ne font point obligés dépeindra les lieux en géographes. La connoifiance des aurores boréales , a donné heu d'expliquer une fable qui eft très-célèbre dans la mythologie des anciens. Il s'agit de l’appari- tion des dieux fur Y olympe ; dès qu'on a une idée de la Situation de cette montagne, qui en- veloppe la Macédoine du côté du Midi ; alors on fe permade aifément que c'eft ia clarté ou pôle a; clique qui a occafione tous les phé- nomènes qu on a pris pour les décorations de la cpur célefte , & pour les rayons mêmes des dieux , 51 S O L Y îorfqu ils ter.oient un confeii , dont les dieu* avouent cependant peu befoin. Les grecs voyaient 1 olympe en fe tournant au Nord, de laiuetir qu ils y appercevoient de temps en temps, paroît leur avoir tait- ies opufcules ce Mairan , imprimés dans la collec- tion de l acad. des inferiptions , & féparément au Louvre, en 1770, on trouve l’empreinte d'une lardome du, cabinet du roi, qui repréfente Nep- tune plonge dans 1 Océan jufqu'à la moitié du coips, & tenant au-deflus de fa tête une efpèce de voile qui forme un arc , fur lequel Jupiter eft affis avec ia foudre en main. Alairan foupçonr.e que ce voile figure le fegment obfcur de l'aurore boréale, telle qu'elle a dû paraître à ceux qui 1 obier voient du bord de la mer, ce qui peut avoir donné occafion à quelques mythologues de faire^ fupporter le trône de Jupiter par Neptune. Quoique cela foit peu conforme à la doétrine commune des grecs, cela l'eft beaucoup à la doétrine des orientaux, fur-tout à celles des in- diens , qui s'imaginent qu’avant la création , dieu fe promenoir toujours fur, la face des eaux, qui étoient par conféquent déjà créées , & il repré- sente encore aujourd'hui Bramah, couché fur une feuille de palmier qui flotte au gré des vagues, comme l'on peut le voir dans l'ouvrage de Holv/ell. OLYMPIADES, « L'opî nion commune des chronologiites , fait concourir la première année de l'ère vulgaire de l'incarnation, avec la pre- mière de la 195 e olympiade. Par conféquent la cinquième année de J. C. répond à la première de la 196 e olympiade, & ainfi des autres. 11 y a cependant une obfervation à faire ; c’eft que les années des olympiades commencent au folftice d'été, ou au premier Juillet , d’où il fuit que les fix premiers mois d’une année de l'incarnation , correfpondent à une année des olympiades , & les fix derniers à une autre. Par exemple, quand on dit eue la première année de l'ère. chrétienne fe rencontre avec ia première de la i9y e olym- piade , cela ne s’entend que des fix derniers mois de celle-là ; car les fix premiers répondent à la dernière de la 194 e olympiade. Ainfi ia deuxième année de la 19s' olympiade , ne commence qu'au premier juillet de la deuxième année de J. C- , de même pour les années fuivantes. Chaque année olympiadique , marquée dans notre table chro- nologique , commence donc au premier juillet de l'année de J. C. placée vis-à-vis, & finit au dernier juin de l’année fuivante- Telle eft la règle ordinaire, mais il y a des exceptions ». « En effets il fe trouve des auteurs qui con= fondent l'année olympiadique avec l’année civile B1 6 G L Y des grecs, en les faifant partir l’une &r l’autre du premier feptembre. C’eit la méthode d Eufebe , dans fa Chronique ; c’eft auffi ceile de S. Jerôme, qui a continué cet ouvrage juiqu à la mort de l’empereur Valens, arrivée le 9 août de l’an de J. C. 378. Ce pere compte à cette époque 11 y y années olympiadiques , quoique félon la iupputa- tion ordinaire , il n’y en ait que 1134, commen- cées depuis quarante jours feulement. Mais les dix mois . dont il antlcboit fur nous à cet égard , dévoient opérer la différence d’une année entre fon calcul & !e nôtre. L’hiftorien Socrate eft en- core de ceux qui s’écartent de l’ufage commun dans la minière de fupputer les olympiades. Calvifius &■ Petau , l’acculent- de ne garder aucune règle en cette partie , & de brouiller tout , jufqu’à fe contredire fouvent lui même. Mais Pag: fait voir que les endroits où la contradiction eft réelle , font c 'rn.mpus , & qu’ailieurs cec hiftorien fuit fidèlement le calcul d’Eufébe & de S. Jérôme ». ec Une troifième manière de compter les olym- piades , eft celle de Jules Africain , de George Synceile & de quelques autres anciens chrono- graphes, qui en dévancent l’époque vulgaire de deux années. Le premier, fuppofant que la paffioti de Notre Seigneur arriva l’an 29 de lere chré- tienne, fous le confulat de Géminus, rapporte en conféquence à la leconde armée de la 202 e olym- piade, la fameufe éclipfe dont parle Phiégon. Ce- pendant, au mois de mars ce la 29' année de ^incarnation , ce n’étoit que la quatrième année de la 201 e olympiade qui couroit. Il eft vrai que dans un autre fragment, rapporté par Synceile £p. 323 ),*# afiigne cette éclipfe tantôt à l’une, tantôt à l’autre de ces d-. ux époques. Mais en cela, loin de tomber en contradiction avec lui- même, ii montre qu’il peffédoit les deux maniè- res ue fupputer ; & il les emploie , l’une & l’autre pour rendre la chofe plus cidre. Ii en eft de même, lorfqu’il ajoute, tantôt que J. C. b offrit la qu nzième année de Tibère , tantôt qu’il fouf- frit Tannée luivante. C’eft pour s’accommoder aux differentes manières de commencer les années du règne de ce prince, foit avec l’année civile, foie avec le jour de fon inauguration, qu’il en afe ainlî ». <■ George Synceile fuir plus uniformément fon calcul des olympiades , &. ne laifTs appercevoir dans là façon de les fupputer , aucune apparence de variation. On doit mettre dans fa cl.ffe un ancien chroniqueur , dont l’ouvrage , rapporté dans le fécond roaie de Gandins, débute par la O L Y création. Cet anonyme compte jufqu’à la mort de l’empereur Alexandre 233 olympiades , ou 1012 ans : fan: , dît-il, ufque ad annrnn XIII Alex an* ri Csfaris olympiades CCLIII , que funt anni MXII. Alexandre mourut en l’année de J. C. 235 , de fon règne la 13 e révolue, fous le confulat de Sévere & de Quintien. Mais la 233 e olympiade s fuivant l’époque vulgaire, ne finit que Lan 237 de J. C- C’eft donc une anticipation de deux années dans notre anonyme, fur le modèle de Jules Africain & de Synceile ». « L’établiffement de l’ind'âion donna, dit-on, l’exciufion aux olympiades .dans les aétes publics. Cependant Cédrenus attefte qu’elles ne furent aboLes que la feizième & dernière année de Théodofe le grand. T une olympiorum , dit-il , défit fefiivitas quarti cujufque anni exitu folita cele- brari. csperuntque numerari indiclion.es . Quoi qu’il en foit , on voit encore depuis Théodofe des auteurs particuliers , qui font ufage des o 'ym- piades. Il ne faut pas néanmoins toujours prendre à la lettre ce terme dans la leéture des écrivains du moyen âge. Souvent ils ne l’emploient que pour marquer abfolument une durée de quatre ans, fans aucun rapport à la fuite des révolutions qu’ils de'fîgnenr. C’eft en ce fe.ns que Sidoine Apollinaire, répondant à Orofe, qui lui avoit demandé des vers, dit qu’il y a déjà trois olympiades , c'eft-à- dire, douze ans qu’il a pris congé des mufes. S. Colomban , dans une pièce de vers , adrefîée à Fédolus, déclare qu’il a déjà atteint la 18 e olym- piade : N une ad olympiadis ter fins, venzmus annos. ce qui lignifie qu’il étoit alors dans fa foixarte* douzième année. Quelques aétes des VIII & IX e fiècles, appliquent auffi dans le même fens, la date des olympiades au règne des princes fous lef- quels ils ont été paffés. Ethelrede, roi d’Angle- terre, fouferit ainfi une charte, rapportée dans Spelman : Confentiens fgno fanSs crucis infcripfi olympiade IV regni mei. Cette 4 e olympiade eft la feizième année du règne d’Ethelrede. (N. Tr , Diplom. t. IV , p. 703 , & t. V c p.j$ 6 .) » De même, lorfqn’Ovide dit : quinquennis olym - pias , c’eft: une exprdfion badine , par laquelle il a voulu défigner un luftre ou une efpace de cinq ans. Ce poète venoit de traverfer la Grèce pour fe rendre au lieu de fen exil 5 & en conféquence il a voulu réunir pîaifamment les deux manières de compter des grecs & des romains. 11 auroit pu dire auffi-bîen : Lujlrum quadrinum , pour lignifier une olympiade. TABLE O L Y TABLE DES O RAPPORTÉES AUX ANNÉES Ann. av. t ère vulg. Olympiades. Ann. Vainqueurs. 776 L 1 ConhiLS. - 771 2 774 5 77? 4 - 774 II 1 Antimachus , ■ 771 2 770 ï 769 4 758 III 1 Androclus. 7^7 2 7 66 3 76 f 4 764 IV 1 Polyckarès. 7éy 2 7éz i 761 4 * 7*o V 1 Æf chines. 7f 9 2 758 5 777 4 7)6 VI 1 (S ho tus. 71f 2 714 3 7n 4 7f4 VII 1 Daïclès de Mefsène. 7fî 1 750 5 749 - 4 743 VIII 1 Antic’-ès. 747 2 - 7h6 ■* ? 741 4 744 I X 1 Xenocfès. 743 2 74 1 ? 74i X 4 740 I Dotad’ès. 739 2 7?3 737 XI 4 '736 1 Léjckarès, 735 2 734 3 75 3 Antiquités , Tome ly. 4 lympiades AVANT L'È R E VULGAIRE. Fafles de l hificire grecque. Archontes d'Athènes , &c, La première olympiade vulgaire commence f fefosi les marbres d'Arosde!, en 807 de l’ère è’A- thenes. C étoi: la fête la plus célèbre de 1s Grece. Naiffance de Romulus. Théopompe fuccède à Ton 'aïeul Charilas, au royaume de Lacédémone. Abaris vient de la Scythie feptîntrronale en Grece cette année, dans le temps que prefque tout l’univers étoit affligé de la pefle : quelques- uns mettent fa venue plus tard. On fait à Athènes des trirèmes, c'eft-à- dire des galères ou vaifleaux à trois rangs de rameurs. Le roi Théopompe établit cinq éphores à Lacé- démone , pour réprimer l’excès de l’autorité royale A & pour être les cenfeurs de l’état. Alcméon , treizième archonte perpétuel d’Athè- nes, gouverne deux ans. Charops , premier archonte décennal d’Athènes. Fondation de Rome, félon Vatron. Daïclès eft le premier couronné aux jeux olym- piques. Les peuples de la ville de Miléf, dans i’Afie mineure . fe rendent puiflfans fur la mer. Æfimedès , deuxième archonte de'cenna! d’Athè- nes , ou de dix ans. La même année commence l’ère de Nabonaflar, célèbre parmi les ailronomes. Guerre de vingt ans des îacédemonîens & des mefleniens , pour les filles de Lacédémone , violées par les mefivn:ens. Bataille des lacédémoniens & des mefléniens. Clidicus, troifième archonte décennal d’Athènes. Guerre .des lacédémoniens Sr des argiens. L’ac- tion fe donna entre trois cens hommes de chaque nation : tous y périrent, hors deux argiens. B b b 378 O L Y Ann. av. Olympiades . Ann. FainquearSi 1 erc vulg . 73 z XII I Oxithemis , 73 £ 2 750 3 729 728 727 XIII 4 1 2 Diodes de Corinthe. 726 3 7^5 724 XIV. 4 1 Dafmon & 7 Z 3 ■ , 2 Hypemus de Pife. 722 3 Vf| CC Oi t .0 721 720 XV 4 1 Orfippus. 719 2 718 3 7 i 7 716 XVI 4 1 Pythagoras , 7 iy 2 714 3 7 G 4 PoluSi 712 XVII 1 7 i T - 2 710 3 7 °9 'j, ; * 4 708 XVIII 1 Tellis. 707 2 70 6 3 705 4 Menon, 704 XIX 1 703 2 ■ 702 3 701 700 XXj 4 r Atheradas. 699 2 698 3 6 97 4 S 696 XXI 1 Pentacles, C 9 S 2 694 3 693 4 PentacVes - 692 XXII t 69 1 ... 2 derechef. 690 3 É89 4 688 XXIII 1 Jcarius, 687 - 2. é?6 3 «85; 4 1 O L Y Fafies de thi foire grecque. Archontes d‘ Athènes , &c. Syracufe en Sicile > eft bâtie par Archias de Ço-î rinthe- Bataille très-fanglante des lacédémoniens contre les mefténiens, proche d’Ithomène. Hippomène, quatrième archonte décennal. Les lacédémoniens entrent en guerre, Se font battus par les mefténiens. Cette olymp. eft double , y ayant deux vainqueurs. Fin de la guerre des mefténiens 3 après qu'elle eut duré vingt ans. Orfippus eft le premier qui ait couru tout nud aux jeux olympiques. Il y a eu cette année une éclypfe de lune le 8 de mars, à xi heures 10 minutes. Léocrates , y e . archonte décennal d’Athènes.* Quelques-uns ont cru que le Pythagoras, vain- queur des jeux olympiques , étoit le même que le philofophe ; mais le célèbre Dodwel a com- battu & détruit cette opinion. On croit que la ville d'Aftac en Bithynie a été bâtie cette année par les mefténiens. Elle 3 depuis été nommée Nicomédie. On prétend néanmoins que ce font deux villes féparées, mais très-voifines. Afpander , lîxième archonte décennal d’Athènes. On croit que le célèbre mulicien Terpandre parut en ce temps 5 Eusèbe le met à la XXXIV e olymp , Les corinthiens envoient une colonie dans i'Se de Corfou dont ils fe rendent maîtres , & y hâ- tiffent une ville. Quelques auteurs ont cru que le célèbre poète ly- rique Archiloque avoir commencé à parcitre dans ce temps ; d'autres le mettent plus tard. Crixias , feptième archonte décennal dAthènes. Les cimmériens , qui font une efpèce de fcythes, ravagent la Paphlagonie & la Plrygie vers le temps de la mort du roi Midas ( Strabo. lib. I. ), Quelques auteurs rapportent à cette année la fon* dation de la ville de Gela , en Sicixe. Après les archontes de dix ans , il y eut une anax- chie à Athènes qui dura trois ans. Seconde guerre de Mefsène 75 2 674 673 672 3 A XXVII -T I Euryiates, 671 2 670 3 669 4 Charmis. déS XXVIII 1 667 2 666 3 66) 4 Chionis. 664 XXIX 1 662, • 7 2 661 3 66 1 4 Chionis pour 660 XXX 1 6j$ 2 . la deuxieme fois . 6fS 3 6)7 ■ -4 -iz ta ':l-u 6ÿ6 65 ) XXXI 1 : Chionis. pour . 4 la treâJTeme fois. 6 t 4 3 655 4 651 XXXII 1 Çratinusl 6yi 2 6jo 3 ■ 1 649 4 6 48 XXXIII 1 Gj § h,. 647 2 646 3 ' d 4 y 4 6 44 XXXIV 1 Stornas} 64I 2 », H 2 3 641 4 Sphstrusy 64O XXXV 1 559 2 3 4 F 2j 'les de l’hijloire grecque. Archontes d‘ Athen.es , &c. Cr éon.j établi premier archonte annuel d’Athè- nes - . Ces archontes fervent à régler fhiitoire grecque. Arch. Lyfias , félon les marbres d'Arondel. Arch. rîélîas. C'eft dans cette olympiade que l’on introduifit la courfe desxhevaux attelés à un char ot, dont le premier vainqueur fut Pagondas de Thèbes. Etabliffement des jeux Carniens , à Lacédémone en 1 honneur d'Apollon-Carnien. C’étoit U’ e- repréfentation des exercices militaires, iis da- rdent neuf jours. A'cman , poète lyrique, patoît. Arch. Leoftratus, félon Denys-d’Haiycarnaffe. Arch. Pififtratus , félon Paufanias. Arch. Anthofthènes , félon Paufanias, qui met à cette année la fin de la féconde guerre des la- eédémoniens & des mefféniens. Arch, Miltiades, félon Paufanias, ou Archinjèdes, Combat naval entre les corinthiens & les habit tans de Pile de Corcyre , aujourd'hui Corfou. Arch. Miltiades II. Cypsèle fe Fait tyran de Co- rinthe. On rapporte à cette année la fondation de By- fance , aujourd’hui Confiantinople , par les argicns. Quelques-uns’ mettent ici la tyrannie de Cyp- sèle à Corinthe; nous en avons parlé trois ans- plus haut. Demarate, citoyen de Corinthe , fe retire à Rome j & y devient père; de Tarquin l'an- cien , qui enfuite fut roi. On bâtit , à ce qu'on dit , la ville de Séîinunts en Sicile. On dit que la ville d'Hymère eft bâtie e% cette année. On vit à qette olympiade un géant de plus de fix pieds , nommé , Lygdamis , de Syracufe en Sicile , qui fut vainqueur d'un exercice de ces jeux. Arch. Dropiles , félon les marbres. Pentaléon , roi de Pife, voulut cette année fe rendre maître aux jeux olympiques, à l’exclufion des Eléens qui feuls avoient droit d’y prélïder. ^rch. Damafias , félon Denys - d'Halycarnaffee Î^JaiiTance de Thalès. P b b il 580 ° 1 , Y An.:, cv. Olympiades. Ar.n. Vainqueurs . l’ere vutg. 656 XXXVI I P kryr.on. *15 2 3 4 XXXVII 1 Euryclides. 6^1 2 - 630 3 6 29 4 628 XXXVIII j ■ OZyntkeus. 617 - z 616 3 É -5 4 XXXIX 1 Rhipfolcus t ^23 1 611 3 611 4 éio XL 1 Olyntheus 619 s derechef. 618 ■ 3 617 4 616 . XLI ' I ■ - Cleonides. 6ij 1 614 3 él 3 ■ . 4 612 X L 1 1 1 Lycotas. Au 2- . 6 10 3 6oÿ 4 Ao 8 X L 1 1 1 3 Cleonis. 607 2 606 3 60 f 4 0 . 604 X LI V I Gelon. 603 2 601 3 , 6oi 4 600 X LV 1 Anticratis , 599 X 598 3 597 4 556 X L V I I Ckryfamaxus , 595 1 594 3 4 593 4 O L Y Eafles de i’krfioire grecque. Archontes d' Athènes 3 &c. Arch. Epeenetus. Le Phrynon , athénien , qui cft vaincu- ur ici , fe rendit dans !a fuite fort célé- bré , & tut tué dans un duel par Pittacus tyran de Mytilène , dans l’île de Lesbos. Les éiéens firent paroître dans cette olympiade des en fans exercés à la. courfe^ auxquels on pro- pdfa un prix. Cvpsèle meurt. Périandre fe fait tyran de Co- rin he. On prétend que Synope , ville principale de la province du Pont ^ elt bâtie cette année. Arch. Dracon ; i! donne fes loix fanguinaires aux athéniens ( Clemens Alex. lib. I. Eufebius } in Ckrortico ). Thraiibule fe fait cette année tyran de Milet ville de rionie. Dyrrachsum ou Epidamne , efl bâtie. Narflance de Xenophane , poëce-philofophe. Haliateq deuxième roi de Lydie, père de Créfjs^ règne cette année , & gouverne 57 ans. Arch. He'ncchidès. On croit que la ville de Cy- rène, dans la Lybie', eft bâtie par Battus cette année ou la'fuivante. Panœtus fe fait tyran de Sicile ; il eft le premier qui ufurpe l’aUtorité dans cette île. Pittacus , qu’on regarde comme un des fept fag es 3 aidé du poëte Alcée & de fes frères , chaffe Mélandre tyran de Mytilène., & y ufurpe es- fuite la fouyeraine autorité. C’eft à cette année qu’on rapporte l’ufurpation que fait Pittacus de l’autorité a Mytilène. Arch. Ariftoclès manque dans les marbres d’A- rondel. Arch. Crixias. On r pporte à ce temps les pcëres Alcee j ArcniLque , & la famtafe Sapho qui a inventé les vers faphiques. Arch. Mégaclès. MaiTacre de Cylon & des cyîo- nites , qui s’étoient réfugiés à l’autel des Eumé- nides , ce que l’on fit contre La parole qui leur avcit été donnée ; crime qu’il fallut c'nfuite faire expier par Epiménùjes. Arch. Phiiomfcrotus ou Ciéombrotus , félon Plutarque-. -, -, - Arch. Solon y qui donne fes ioix aux Athé- niens. Arch. Dropides IL O L Y r Ann. av. Olympiades, Ann, Vainqueurs. L’ere ’Julg. • 592. X L V 1 1 t Eutycûs. 19 1 2 59° 3 J 89 4 Glycon. 5 88 xiym 1 5% 7 2 c86 ? ■ 585 * 4 Lycinus, J .Q 504 XL I X j 535 2 582 5 581 4 580 L 1 Epitelidas, 57 2 2 578 3 577 57<5 ’ L I 4 1 Eratoflhenes . 575 2 174 3 175 17* lu 4 i Agis. S7i 2 S JO •* 0 lui 4 Agnon. 568 1 567 2 5 66 5 565 56 4 LIV 4 1 Hippoflratus . 5^5 2 562 5 j6t 4 < 63 LV 1 Hippoflratus 519 2 derechef. 558 3 55 7 4 5) 6 L VI 1 Phédrus. m _2 55 4 555 L V 1 1 .y 50 Ladronius, 5 51 T 55° 3 549 • L vin 4 . ‘ H’8 ’ X Diegnttus, 547 . 2 546 3 545 LIX 4 544 "r Archilocus, 545 2 , 542 3 54 i 4 OLY 58i Rafles de thiftoire grecque. Archontes d‘ Athènes , &c. Ai ch. Eucratès. Anacharfis vient en Grèce. A.rch.Simcri. Les jeux pythiens font étabi s & cé- lébrés pour la première fois à Delphes. Kior.t-de Périandre , tyran de Corinthe. Arch. Phœnîppus. ' Le confeil ces amphiéh'ons rétablit cette année la liberté de l'oracle de Delphes. A;ch. Dam a lia s II. On célébré peur la fécondé 101s les jeux pythiens, qui recommencent tn- fiute tous les quatre ans. Péntathlus de Cnide conduit une colonie de fes concitoyens en Sicile. Arch. Archeftratides. Orphée , poète épique de Crotone, dans la grande Grèce, paroîtj il a écrit un poème fur Ls argonautes. On croit que Phalaris fe fait tyran d’Agrigante , Sc gouverne pendant feize ans -, d’aubes le piacetit à Pan yji. Arch. Aritlomenes. On croit que le célèbre philofop'he Pythagare eft né cette année. Voyt j Dodwel. Arch. Comias. Arch. Hippoclides. Arch. Hégéfiârate. Piftftrate fe fait tyran d’A- thènes. Mort d'Efope à Delphes. Mort de Solon , âgé de 79 ans. Naiflance de Simonides, poète. Arch. Entydémus. Créfus règne en Lydie. Pi- filtrate afurpe pour la fécondé fois la tyrannie d’Athènes ? elt efcaifé dan» l'année , & refte onze ans exilé. Arifté«,poë:e & philpfophe.cotntnence à paraître. Arch. Erxiclides. Lé temple de Delphes eft brûlé, & la même année .Créfus eft défait , 8 s pris par Cyrus qui fe rend maître de la ville de Sardes. . Pifift-rate s'empare pour la troiftème fois d’A- thènes , après onze ans d’exil. Créfus eft battu 3c pris par Cyrus, 5 g 2 O L Y Ann. av. Olympiades. Ann . Vainqueurs, l ire vulg. O L Y Faf.es de tk'fioire grecque. Archontes d‘ Athènes , &c. y 4 o LX A.pel!aus. 539 2 53b 3 537 536 L X I 4 1 Agatarckus. 535 2 53 + 3 533 4 Çrixias. 5 32. LX 1 1 1 531 2 533 3 ■ : ‘ jrîC 529 52 s L X 1 1 1 4 X P armênides 527 2 526 3 52 5 | 2 + L X I V 4 1 Evander. J23 2 522 3 y il 4 520 LX V 1 Apçckas. 5 ; 9. 2 Jl 8 3 5Î7 5 lb LX VI 4 1 Ifckirus. 5H 2 5*4 3 515 LX VII 4 51 e X Phanas . 2 JfO s* 2 5 C 9 L X V I II 4 5-08 1 Ifchomacus . 5°7 X '506 3 5*5 L X I X 4 Ifchomacus jc-4 ? 5*3 2 , derechef. 502 3 501 ' L X‘X 4 Ific&fas. 'jao 1 499 2 49§ 3 497 L X X I 4 49b 1 Ti fi crm es» .495 2 49+ 3 493 L X X 1 1 4 492 X Tificratès 49 1 2 derechef. 49® 3 #1 4 Xenophane , phîlcfophe ,* commence alo-' à pa~ roître. Cyrus j roi des perfes , prend Babylone. Arch. Alcæus. Arch. Athénée. La première tragédie repréfer, tée à Athènes par Thefpis. Cyrus maître de F Aile, Arch. Hipparchus, Arch. Héraclides. Policrates devient tyran de Samos, avec fes freres Soiyfon & Pantagnote. Mort de Pififtrate , tyran d’Athènes. Hipparque, fiîs de Pilai rate , tyran d’Athènes? mais il gouverne avec beaucoup de modération. & de juftice. Naiffance du poète Efchyle. Arch. Mütiades. Mort de Polycrates , tyran de Satsos. Naiffance du poète Pindare. Darius, fils d.’Hiftafpe, eft élu roi de- Perfe. Hipparque , fils de P,fiilrate , tyran d’Athènes^ eft tué par Harmodius & Ar ftogiton , après treize ans de règne : fon frère Hippias lui fuccède. Arch. Clifthenès. Hippias & les autres Pififtra- tides ehaffés d’Athènes la quatrième année après la mort d’Hipparque, Milon de Crotone défait les fibarites. Arch. Lifagoras. On croit que les athéniens én,i trent en guerre avec les lacédémoniens. Arch. Aceftorides. Heraclite &Parménîde, phtfi lofophes, commencent à paroître. Les peuples de File de Chypre fe révoltent contre les perfes , & fe mettent en liberté. Arch. Myrus. Les perfes aflîégent & prennent la ville de Milet, & par-là foumettent det rechef Flonie & la Carie. Naiffance du poète Sophodes. Arch. Hipparcus. Arch. Phiüppus ou Pithocritus , félon Ie$ marbres. Arch. Phiüppus ou Lacratîdes. Arch. Thémiftocles, Arch, Diognetus. Arch. Phænippus II. Arch. Ariftides. Bataille de Marathon , les perfes battus. Arch, Ariftides ; Miltiades échoue à Paros, O L Y du. Olym.pia4.eSt: Ann. Vainqueurs^ 1ère vulg. 488 L XXIII I AJiyalus. 487 2 48^ 3 48Î 4 484 L X X I V 1 Aflyalus 483 2 'derechef. 48 a 3 481 4 480 LXXV 1 Aftyalus pour la troifième 479 2 fois. 478 3 477 4 476 LXX VI 1 Scamander. 47 5 ■ 2 f * 474 3 473 * 4 472 L X X V 1 1 1 Dartdès. 47 * 2 470 3 469 4 468 LXXVIII 1 Parmeoridas. 487 2 466 3 465- 4 4^4 LXX I X I Xénopkon, 463 2 462 3 461 4 460 LXXX 1 Tyrimmas. 419 2 458 5 417 4 4 '56 L XXX I I Polymnofiès, 453 2 454 3 453 4 45* LXXXII i Lycus , 45 1 2 45° 3 • 449 4 O L Y Faftes de Vhifioire grecque. Arcktntcs d'Athènes , &c, Arch. Anchifes. Arch. Philippus. Arch. Phiiocrats. Xerxès fuccède à fon pert Dariiis. Arch. Phaedon. Arch. Lec-ftratus. Arch. Nicodemus. Ariftides eft envoyé en exil. Arch. Achepfion. Arch. Callias. Bataille de Salamine. Arch. Calliades. Bataille de Salamine contre les perfes. Arch. Xantippus. Bataille de Platée contre les mêmes. Arch. Timofthenes. Les athéniens rentrent dans Athènes. Arch. Adim'antus. Ar.h. Phœdon. Paufanias, chef des Grecs prend Byfance. Arch. Dromoclidès. Arch. Aceftoridès II. Arch. Menon. Arch. Charès. Hiéron fe fait tyran de Syracafe. Arch. Praxïergus. Themiltccles eft exilé. Arch. Apfephion. Arch. Phaedon. Les perfes font battus. Arch. Théagenidas , félon les marbres , eu Àr’f- tides II. Paufanias eil mis à mort à Lacédét mone , pour crime de trahifon. Arch. Lyfiftratus. Arch. Lyfanias. Arch. Lyfithus. Arch. Archidemides. Ai ch. Tlepolemus , ou Enthippus , félon les marbres. Arch. Conon. Arch. Evippus. Arch. Praficlès. Différend entre Lacédémone & Athènes ; les athéniens font défaits par les corinthiens. A'rch. Philoclès. Arch. Bion. Arch. Mnefithidès. Mort du poète Efchyle. Arch. Callias II. Les athéniens font une incur- fion dans le pays de Lacédémone, &: y catu- fent beaucoup de ravage , de même que Tannée fuivante. Arch. Sofiilratus. Arch. Arifton. Arch. Lyficratès. Arch. Charephanès. Arch. Anaetid'otus. Le X £ livre de Diodore de Sicile finit à cette année j 8c le XI e commence au même temps. Arch. Enthydemus. Arch. Pédicus, O L Y Ann. a> 1 . Olympiades, Ann. Vainqueurs , V-cre vu 45-3 L X X X 1 1 1 I Crijfort . 447 , 1 444 3 44f 4 444 LXXX IV 1 Crijfon derechef.' 443 z 44 Z 3 4fi 4 440 LXXX V 1 Crijfon pour 4i9 2 la troifième fois. 458 3 437 • 4 43 <5* LXXX VI 1 Theopompe. 435 2 43 4 3 4J3 4 432 lxxxvii 1 Solpkron. 4SI 2 430 3 419 4 428 LX XXV III 1 Symmaque. 4-7 2 4 1 4% 3 42> 4 424 LXXXIX 1 Symmaque A-- derechef. 423 2 421 3 411 4 .420 xc 1 Hyperbius. *4î9 2 418 3 4X7 4 416 XCI r Ex agent us. 415 Z . r' 4X4 » 3 4 x 3 4 * O L Y Fajces de l’hijloire grecque. Archontes d' Athènes , etc. Arch. Phüifcus. Les mégariens quittent l’alliance ides athéniens. Arch. Tifnachidès. Arch. Callimachus. Naiffance de Timothée Mi- lélîen. Arch. Lyfimachidès. Arch. Praxitelès. Les athéniens envoient uae colonie pour peupler la ville de Sybaris. Arch. Lyfanias IL Arch. Diphilus. Arch. Timoclès. Arch. Mirrichidès. Arch. GSancidas. Les athéniens afïïégent les fa- miens ; on croit que ce fut alors que l’on mit en ufage les machines de guerre. Arch. Theodorus. Arch. Euthimenes. Arch. Waüfimaclius ou Lifîmachus. La ville de Pothidée fe révolte contre les athéniens, à la folÜcitation des corinthiens. Arch. Antilochidès. Arch. Charès. Arch. Àpfendès. Arch. Pythodorus. Arch, Eutydemus. La ville de Platée furprife par les thébains. La guerre du Péloponefe com- mence. Arch. Apollodorus. Arch. Epaminondas. Arch. Diotînus. Périclès meurt cette année, deux ans & demi apres le commencement de la guerre du Péloponnefe. Thucydide. Arch. Euciidès. Arch. Eutydemus. Arch. Stratoclès. Arch. Ifarchus ou Hipparcus. Les athéniens récf- fiflent cette année dans leurs errtreprifes fur le Péloponnefe contre les thébains & contre Mé- gare. Arch. Amynias. Arch. Alcaeus. Arch. Ariiton. Arch. Ar.’ftophiius ou Allyphilus : douzième année de la guerre du Péloponnefe. Arch. Archias. Arch. Antiphon. Quatorzième année de la guerre du Péloponnefe. Arch. Euphemus. Arch. Anllomneftus. Les habitans de Byfance entrent & caufent dudéfordre dans laBithynie. Arch. Chabrias. Arch, Pifander. Arch. Cléocritus ou Cléarchus. Les athénien^ battus à Syracufe. " 4 I£ O L Y Ann. sv. Olympiades. Ann. Vainqueurs', l’ere vulg. 4 11 XCII I Exagentus 411 2 derechef. 4T0 3 4 °9 4 408 XCIII I Eubotas. 437 2 406 3 40 j 4 404 XCI V I Crocinas. 403 2 402 3 401 4 400 xcv I Menon. 399 . 2 358 3 397 4 39(3 XC VI X Eupolemus. 391 •2 394 î 393 4 392 XC VII 1 Terinœus, 39 1 2 390 3 389 4 3S8 XC VIII 1 Sojîppus. 3S7 2 386 * ? 381 4 CO XCIX 1 Dlcon. 383 2 382 3 3 8r 4 380 c 1 Dionyfioior.es. 379 2 373 3 377 4 576 CI 1 Damon. 37 ? 2 374 3 373 4 ■ 372 eu X Damon 371 2 derechef. 370 - 3 369 4 Ami fuites Tome. IV O L Y 585- Fajîes de l'hifioire grecque. Archontes d‘ Athènes , &c. Areh. C allia s IL Arch. Th eopompus ou Euâemon , félin les mar- bres. Denys l'ancien fe rend maître de la ty- rannie de Syracufe. Arch. Giancippus. Arch. Dioclès. Arch. Eudtemon. Arch. Antigenes. Arch. CaHias III. Mort du poëte Sophocles. Arch. Alexius. Arch. Pithodcrus II. ou Anachodorus. Arch. Euîidès. Les 3 o -tyrans gouvernent Athènes. Arch. Mycon. Arch. Exœnatus eu Epcenetus, ou Xcenetus. A: ch. Lâches. On place à cette année la mort du philoïbphe Socrate. Arch. Aristocrates. Arch. Ithiclès. Arch. Lylïadës. Arch. Phormio. Arch. Dlophantus. La Grèce fe ligue contre La- céde'mone. Arch. Euhuüdès. Arch. Demoftratus. Arch. Philoclès. Les lacédémoniens font battus par les arhéniens. Arch. Nicotclès. A'ch. Demoftratus ou Demofihènes. Arch. Amipater. A- ch. pyrrhis eu Pyrglon. A ch. Théodotus. Les lacédémoniens font la paix avec le roi de Pçrfe ; ce qui cD-Üge les athé- niens à faire aufîi la paix. Arch. Myftichidès. Arch. Dexitheus. Arch. Diotrcpb.es. On croit qu Ariftote e£t ne cette année. Arch. Phancftratus. Arch. Evander ou Ménander. Arch. Demop’ndus. Arch. Py-heas. . , . . Arch. Nicon. Maufofe 3 roi oe Carie, régné. Arch. Naufis icus. Guerre des béotiens & des lacédémoniens. Arch. Caillas IV- Arch. Chariancîef. . , _ „ Arch. Hippodamus. Le roi de ! erie procure fa paix generale dans toute ta Grece. Arch. Socratidès. Arch. Afteius ou Arifteus. Arch. Akhiftenes. - , . Arch. Fhraficüdès. Bataille de LeuAtes , ou res lacédémoniens font battus par les thebams. Arch. Dyfnicetus. Arch. Lyftratus IL C c c O L Y Ann. av. Olympiades. Ann. Vainqueurs i P ère vulg. 5 . 2 298 3 2-97 4 296 CXXI 1 Pythagoras 2 - 9 S 2 derechef. 294 3 293 4 292 CXXII 1 Ant'gonus , 291 2 290 3 289 4 288 CXXIII 1 Aniigonus 287 2 da echef. 28(3 5 4 ° L Y 587 Fafles de l kifioire grecque. Archontes d‘ Athènes y & ce. Arch. Evtycritus ou Etycrates. A'exandre pour-; f -it B dits , prend & le fait mourir. Arch. Chrcmès ou Hégénon. Arch. Antic'es ou Chremès. Arch. Auticlès ou Sofidès. Arch. Hégénras. A'exandre meurt à Babylone/ Arch. Cephifodorus. Ar.h. Phüoclès y Polyclès ou Diodes. Arch. Archippâs ou Apollodorus. Aichippus ou Neæchmus : Ptolémée, roi d’E» gypte y foumet la Phénicie 8c la baife Syrie. Arch. Apollodorus II. Arch. Phocîon ou Archippus. Arch. Demogenès. Arch. Démoclidès. Antigenes déclare la guerre à Eumenes , & Panne'e fuivante à Séleucus.’ A ch. Praxibulus. Ar:h. Nicodorus. Arch. Thé< phraftus II. Arch. Polémon. Aatigonus veut rendre la liberté aux grecs. Arch. S'nv'n'desT Arch. Hiéromnemon. A ch. Démétrius Phalsreus , ou de Phalère.' Arch. Charinus. Agathocle tyran de Syracufe 3 ' veut atta-uer les carthaginois. Arch Anaxicrarès. Arch. Corœbus ou Xen r us. A. ch. Xenippus ou Euxenippus. Arch. Phereclès. Arch. Léoftratus. Démétrius rend la liberté ans a'hén:ens. Arch. Nicoclè?. Arch. Caliiarchus. Arch. Hegemachus. Ftolémée fe rend maître dè Syrie Sc de Chypre. Arch. Euétemon. A ch. M lefidemus. Arch. Anthiphatès. Arch. Nicias. Arch. Nicoftratus Démétrius attaque les lacé- démoniens. Arch. Olympiodorus. Arch. Ph hpcus ou Diphilus. Les archontes de cetre olympiade font inconnus : Demérri ,s fait le fiège de Thebes. Guerre de Démétrius contre les étoüens 8 c centre Pyrrhus ro. d'Epire. Mort du Phi’ofophe Théoph ade. Arch Phi ppus II. , pt démée cnoifit pour fucceffeur Ptolemee lhi- Iaadphe. C c c ij 588 O L Y Ann. av. Olympiades . Ann. Vainqueurs. V 'ere vulg. 284 CXX.IV I Philotnelus. 283 2 182 3 281 4 280 cxxv I Ladas . *79 2 278 3 277 4 27 6 C X X V I 1 Idms, *75 2 *74 ~i *73 4 *7* CXXVI I 1 Périgenes . 271 2 270 3 269 4 268 C X X V 1 1 1 T Seleucus . 267 2 ; 2.66 3 2 63 4 264 CXXIX 1 Phïünus. 263 2 262 3 • 2él 4 260 CXXX 1 Philinus *59 z. derechef L 238 ? *57 4 2 CXXXI . 1 Aiïimonius *55 2 *54 3 *53 4 2/2 CXXXII 1 Xenophane s, * 5 * 2 250 3 249 4 24.8 CXXXIII 1 Symilus . 247 2 246 3 245 4 244 CXXXIV 1 Alcidas . *43 2 242 3 24 1 4 240 C X X X Y 1 Eraton, *39 2 «3S 3 *37 *• 4 O L Y Fuji es de rkifioire grecque. Archontes d‘ Athènes , &c. Etabliftement de la république des achéens. Commencement du royaume de Pergame en Afîe. Arch. Gorgias, Les tarentîns implorent le fecours de Pyrrhus contre les romains. Arch. Ânaxicratès. Arch. Démodés. Nicétas, tyran de Syracufe, efr chaffé par Tbynion. Pyrrhus déclare la guerre aux carthaginois. Hiéron fe fait tyran de Syracufe. Pyrrhus , roi d'Epire , fait palier des troupes en Italie. Pyrrhus attaque Corinthe , & y eft tué par une tuile. Archonte Pitharatus. Hiéron eft déclaré roi de Syracufe. Alexandre, fils de Pyrrhus, déclare la guerre aux Macédoniens. Arch. Diognetes , fous qui les marbres de Paros ont été faits. Mort de Zenon de Cizique , chef des philofophes ftoïciens. Bérofe publie fon kiftoire des chaldéens. Annibal eft vaincu fur mer par Duïiïius. L'île de Corfe & la Sardaigne attaquées par tes romains. Antigonus , roi de Macédoine , rend la liberté aux athéniens. Afdrubal , chef des carthaginois, eft battu par Métellus Ptolémée Philadelphe fait la paix avec Antioehus Deus , roi de Syrie. Aratus, chef des achéens, fe rend maître delà, citadelle de Corinthe. Amilcar abdique le commandement des troupes- car thaginoifes. Hiéron , roi de Sicile, vient à Rome» O L Y Arsn< av - Olympiades. Ann. Vainqueurs . 1 ère vu!g. O L Y 5 s* Fc fies de fkiftoire grecque. Archontes d'Athènes , &c. 256 CXXXVI 1 22 C i 2-34 2 133 4 232 CXXXVII I 25't 2 230 î 229 4 225 CXXXVIII X 227 2 226 3 22J 4 214 CXXXIX 1 223 2 222 3 221 4 220 C X L I 219 2 218 3 217 4 216 C X L I x 2IJ * P y choc les. Menefikeus.. Démétrius. lolaidas . Zopyrus. Dorotheus . 214 213 '212 21 I 2 ÏO 2C9 203 2©7 20S 20J 204 203 202 201 2O0 I ?9 198 197 X96 3 - CXLII 1 2 3 CXL 1 II t 2 3 CXLIV 1 Z 3 C X L Y 1 2 3 CXLVI î Eratès. Héraclitus. Héraclidss. Pyrrkias. Micion. 193 2 194 3 Amücar, pere d’Armibal entre dans l'Efpagne, qu’il foumet aux carthaginois , & mène avec lui fon fils Annibai , âgé feulement de 9 ans. Les athéniens -font des mouvemens , & par le moyen d’Àratus, iis recouvrent leur liberté. Les peuples dTilyriê attaqués par les romains. Afdrübal , gendre d'AmilcSt , commande les troupes carthagineifes en Efpagne pendant huit ans. La république des achéees fe défend par fes propres forces, contre les lacédémoniens. Afdrübal eft tué par un gaulois, huit ans après qu’il eut commandé en Efpagne pour les car- thaginois ; il a pour fucceffeur le célébré An- nibai. Antiochus fait la guerre contre Prufias. Hiéron meurt âge de 90 ans. Hiéronymus , fon petit fils, régné en fa place en Sicile. Antiochus, roi de Syrie, défait Ptolémée Phi- lopator, & fe rend maître de la Judée. Attalus , roi de Pergame , 8 c Sulpitius , préteur des romains , feccurent les étoliens contre Phi- lippe, roi de Macédoine. Ptolémée philopator , roi d’Egypte, meurt & dé- clare roi fon fils Ptolémée Epiphane, qui rfavcit alors que 4 mois La paix étant faite avec les carthaginois , les ro- mains entreprennent la guerre centre Philippe, roi de Macédoine- Titiqs CJuintius rend la liberté aux grecs , de la part des romains. Nabis, tyran de Lacédémone > envoie des am- bafladeurs à Rome pour faire la paix. 193 192 CXLYÎI 4 1 Agemackus. 191 ~ 2 I 90 189 l88 CXLVIII 3 . 4 i< Adjîlaüs. 187 2 l 8 8 3 97 4 56 CLXXI 1 Parmenifcus. 93 2 94 3 S 2 4 O L Y 5 $i Fafies de thiftaife grecque. Archontes d‘ Athènes 3 &c. Simon 3 grand prêtre des juifs j eft tué pat Prolé- mee ion gendre. Attaie donne en mourant fes états aux romains; La guerre des efclaves eft terminée en Sicile. A: ironique j fî.'s naturel d’Attale 3 roi de Per- 5-ime. derait le coniuî Licinius Craffus. Le philofophe Cameade 3 meurt âgé déplus de ô) ans. Ariftonique eft étranglé J Rome dans fa prifon, par crare du fénat. Mort de Mithridate Evergete, roi du Pont & de 1 Arménie mineure. Artiochus ro: Grypus 3 de Syrie , oblige la mere Cléopâtre , à prendre le poifon qu’elle avoir préparé pour ie’ faire mourir. Bataille entre Antîochus de Cyzique & Antiochus Grypus 3 pour le royaume de Syrie. Le confu! Carbon défait les ambres. L’armée romaine eft entièrement défaite par les fcordifques 3 les plus cruels de tous les thraces. Métellus défait deux fois le roi Jugurtha. Jugurtba eft fait prifonnier par Sylla 3 & deux ans après on le fait mourir à Rome. Les afcaîcnîtes obtiennent la permiflion de fe gou- verner par leurs propres loix. Les lufitaniens font fubjugués par Dolabella. Les romains font la guerre en Efpagne avec fuccès. Mort de Ptolémée Appion 3 roi de Cyrène 3 qui donne fes états au peuple romain. Arïobatzane 3 roi de Cappadece., eft rétabli dans (es états par Sylla, Ô9 2 0 L Y Ann. ai/. Olympiades . Am . Vainqueurs. £ 'ere vulg. e,z CLXXÏI 1 Eudamus. Pi z 9° 3 S 9 4 88 C L X X I II 1 P armenifeus derechef. 87 2 e. 26 3 3> 4 84 CLXXIV 1 Manque. 35 ■ z 82 3 Sx 4 80 CLXXV I Dion. 79 Z 73 y 77 4 j 6 c l x x v 1 1 Jîécatomnus. 75 z 74 3 75 4 ÇLXXVII 1 Diodes. 7i z 70 3 6 ç> 4 63 C LXXYIII r Anirsas. 67 z 66 3 6 î 4 64 CLXXIX I Andromac-hus 65 z 62 . 3 61 4 60 CLXXX 1 Lsmachus . 59 z 5° 3 57 4 5^ CLXXXÎ 1 Attteflon, 55 z 54 3 55 4 52- C L X X X I ï 1 Tkéodorus. 5i z SO 3 49 4 48 C L X X X 1 1 1 1 Theodorns . 47 z derechef. 46 ? 45 4 O L Y Tapes de £ h! flaire grecque. Archontes d‘ Athènes &c. Mithridate fe rend maître de la Cappadoce. Atiobarzane eft fait roi de Cappadoce. I! eft chaffé par Tigrane. Mithridate fait alliance avec Tigrane. Mithridate fait tuer les romains dans toute l’Afie, Cinna & Marius font maitres de Rome. Muaskires commence à régner chez les parthes. Guerre dé Carbon & de Cinna contre Sy lia. La Syrie défcîée par les guerres civiles „ fe fouftrait à Séleucus ^ & reconnoît Tigrane pour roi. Guerre entre Sy lia 8c Sertorius. Sinatrokès , âgé de 20 ans , règne chez les parthes. Mort de Nîcodêmej roi de Bythinie, qui laiffe fes états aux romains. L’île de Crête 8c la Cihcie fubjuguées & réduites en provinces romaines. La guerre des efclavcs finit par la mort de Spar- tacus j leur chef. Mort de Synatrokès , roi des parthes. Les pirates font entièrement défaits par Pompée. Pompée rend le royaume de Caopsd~.ce à Ario- barzane 8c à Tigrane celui d'Arménie. L’ère de Philadelphie commence cette année. Commencement de Père de Gaza. Triumvirat de Pompée , Craffus & Céfar. Arch. Hérodes. Les helvetiens vaincus par Célar. Les belges 8c les nerviens vaincus par Céfar. Les venètes fubjugués par Céfar. Les germains fournis par Céfar. Les bretons fournis par Céfar. Craffus eft défait par les parthes. Les gaulois fubjugués par Céfar. Caffms défend la Syrie contre les parthes. Epoque des fyromacédoniens , le 24 feptembre» La bibliothèque d’Alexandrie brûlée. Alexandrie reprife par Céfar. Guerre en Afrique contre Juba. Céfar eft créé dictateur perpétuel. 44 O L Y Ann. av. Olympiades. Vire vulg. Ann. Vainqueurs. 44 CLXXXI V I Arijion . 45 2 42 3 41 4 40. CLXXXV X Scamander . 39 Z 38 3 37 4 36 CLXXXVI r Lopater,. 3f 2 34 3 33 4 3 2 CLxxxvri r Manque. 3 r 2 3° 3 19 4 28 CLXXXVIII 1 Afclépiadcs. 2 x 6 3 z S 4 24 CLXXXIX 1 Aufiius. 2 5 2 22 3 ZI 4 20 cxc 1 Diodotus. ï9 z 18 3 2 7 4 16 CXCI 1 Diaphanes. 15 2 H 3 13 4 h CXCI1 1 Arthémidorus. 1 1 2 10 3 9 4 8 CXCIII I Demaratus. 7 2 6 3 5 4 4 CX CI V 1 Demaratus 3 2 derechef. 2 3 I 4 O L Y 393 Fajles de l‘hi foire grecque. Archontes d‘ Atken.es 3 &c. Céfar affaffiné le i y mars dans le fénat. Commencement du triumvirat d’Octavien. Antoine & Lépidus 5 & bataille de Philippe cotttrs Cafftus & Brutus } meurtriers de Céfar. Céfar & Antoine partagent entr’eux l’empire de Rome. U ère d’Efpagne commence cette année. Archélaiis eft fait roi de Cappadoce. Toute l’Arménie eft foumife par Antoine. Guerre d’Augufte contre Antoine & Cléopâtre. Bataille navale d’Actium , où Antoine eft défait. Mort d’Antoine & de Cléopâtre. Juba eft fak roi de Mauritanie. Le fénat donne à Oétavien le nom à‘Augufte. Les cantabres & les âfturiens fournis. Augufte eft fait par le fénat tribun perpétuel du peuple romain. Augufte paffe dans la Grèce. Les parthes rendent à Augufte les aigles romaines à & les indiens font alliance avec ce prince. Augufte e'tablk à Rome les jeux féculaires. Augufte envoie Agrippa en Syrie. Augufte rétablit la paix dans ies Gaules. Agrippa va dans le Pont & au Bofphere. . ^ Augufte eft fait grand prêtre. Agrippa revient à Rome. Mort d'Agrippa. . , Les dalmates & les pannoniens vaincus par i mere. Hérodes bâtit Sébafte en l’honneur d’ Augufte. Drufus marche contre les cartes Scies cherufques. Mort dé Mécénas. Augufte vient dans les Games. Tibere triomphe des germains. Augufte donne à Tibere la puiftance de i ribun pour cinq ans. Mort d’Hérode vers la fête de Pâques. Caïus Céfar eft envoyé en Orient. Guerre d’Arménie, 'Antiquités , Tome IV. D d d 3 P 4 O L Y Ann. de Olympiades. Ann. Vainqueurs .’ Fera yulg. I cxcv X Pammenes. 2 Z 3 3 4 4 s C xc VI 1 Ajiaticus . 6 2 7 3 8 4 9 CXC VII 1 Diaphanes. 10 2 11 ‘ 3 Ï 2 4 1 i CXC VIII 1 Æfckines. 14 2 15 3 16 4 17 C XC IX 1 Polimon. 18 2 - 19 3 20 4 21 CC 1 Damajias . zz 2 *5 3 24 4 CCI 1 Hermogenes, z6 2 . 2-7 3 - 28 4 DL Y Fajles de î hiftoire grecque. Archontes d‘ Athen.es 3 &c. Lucius Céfar meurt le 20 août, âgé de 17 ans. Conjuration de Cinna. Augufte adopte Tibere, Tibere marche contre les germains & les panno- niens. Tibere eft rappelle par Augufte. La Dalmatie foumife aux romains. Guerre de Dalmatie terminée par Tibere. Tibere a dédié le temple de la concorde. Tibere & Germanicus vont en Germanie. Tibere triomphe des dalmates & des pannoniens. Augufte .fe charge de la république pour dix an?? Augufte meurt à Noie le 19 août. Germanicus fait la guerre contre les germains. Tibere interdit les habits de. foie & les vafes d'or. Germanicus triomphe des Germains. Germanicus vifite les villes de Grece. Il va en Egypte & y meurt. Pifon accufé de cette mort fe tue. Révolte des gaulois. Tibere fait Drufus tribun du peuple. Séjan cherche à monter fur le trône. Tibere fe retire pour toujours en Campanie. Les frîfons fe révoltent contre les romains. Les faftes confulaires fuppléent à la fuite des Olympiades 3 qui cefsèrent d'être employées générale- Bient dans les premiers Cèdes de l'ère vulgaire. ' v O L Y Oî YMPI AS fontaine voifins du mont olympe en Arcadie } Paufanias dit VeT- rativement de Peau d une annee a 1 autre, c eL à- dire qu'clie couloir penaant une _ an.«e , & cu’elle ne couloir plus i annee d apres. Dans le voifinage de cette fontaine, il forto;t de terre des tourbillons de flammes : les arcadiens regar- doient cela comme une fuite uu combat des s. tans contre les dieux. OLYMPIE ou OLYMPIA , ville du Pélopo- lîèfe , dans l'Elide-, auprès de l’Alpnee. On y vov’cit un temple confacre a Jupiter Olympien , oui y rendait des oracles. Cet endroit devint fa- meux par ie concours des peuples qui s y aiiern- bloient pour voir la célébration des jeux & le couronnement des vainqueurs. Voyei Olympi- ques. OLYMPIEN , furnom de Jupiter, qui avoir un magnifique temple à Olympia en Elidé. Le temp e & la itauie de Jupiter furent le huit des depouu.es G ue les éléens , remportèrent fur les h abitans de pifs, dont ils faccagèrent la ville. Le ^ tempe étcit tout environné de colonnes : on n y avou employé que des pierres d'une beauté fingunere. L'édifice avoir foixante-hmt pieds grecs de hau- teur, quatre-vingt quinze de largeur, & ceux cents trente de longueur. 11 étoit couvert, non de tuiles , mais d'un beau marbre pentéhque , & taillé en forme de tuiles. Aux deux extrémités de la voûte , ou voyoit deux chaudières d or faf- peniues, & dans le milieu une victoire de bronze doré , fupportée par un bouclier d or. La fratue du dieu , ouvrage de Phidias , fameux fcu’pteur d 1 Athènes > éto;t ci or & d yvo re : ^ u- piter y paro.iïoit afïis fur un trône, ayant lut ra tcte une couronne de feuille d'olivier ; tenant de la main droite une victo.re auffi d’or & d’y voire, ornée de bandelettes & couronnée ; & de la gau che un fc.eptre, furie bout duquel repofoirun aigle , 8c ou reiuifoient toutes fortes de métaux. Enfin le trône du dieu étoit tout brillant d'or & de pierres précieufes ; i’yvoire & î’ébene y fai fant par leur mélange une agréable variété. Aux quatre co.ns il y avoit quatre victoires qui fem- bloient fe donner la main pour danfer,_ & ceux autres aux pieds de Jupiter. A 1 endroit, te plus élevé du trône, au-defilis de la tê:e* du dieu, on avoir placé d'un côte les grâces , 8c de I autre les heures, les unes 8c les autres comme filles de Jupiter. Cette defcription du temple de Jupiter Olympien eft extraite de Paufanias , qui ajoute à la fin : « l'habileté de l’ouvrier eut Jupiter même pour approbateur; car Phidias, apres avoir mis la dernière main à fa ftatue , pria le dieu de mar- quer , 'par quelque figne, fi cet ouvrage lui étoit agréable ; & l’on dit qu’auffi-tôt le pavé du tem- ple fut frappé de la foudre fans en être endbm- O L Y magé ». On confier voit dans le temple digieufe quantité de très-riches préfens non-feulement par les princes grecs , des afiauqucs memes. 3 >> une pro- , envoyés mais par Le même hiflorien rapporte une merveille de 1 autei ue Jupiter Olympien ; c’eft , dit-il, que les milans, qui de tous les oîfieaux de proie font les plus camaciers , refipeétent le temps du fa- crifice. Si par hazârd un milan fe jettoït fur les entrailles ou fur la chair des victimes, on en droit un mauvais augure. Veye j Apomyiüs. Dans le même temple de Jupiter, les éléens ayoient érigé fix autels à douze dieux ; en forte que l’on^facnfioît à deux divinités tout-à-la-fois fur le même autel : à Jupiter 8c à Neptune fur ie premier ; à Junon 8c à Minerve fur le fécond ; à Mercure & à Apollon fur le troifîème; aux Grâces 8c à Bacchus fur le quatrième ; à Saturne & à Rhéa fur L cinquième; à Vénus Sc à Minerve Ergane fur ie fixième. Olympiens ( Les dieux ). On dohnoit ce nom à douze divinités qu’on appeiioir autrement Con- f entes. Ils avoient un autel à Athènes qu'on nojn? moit l'autel des douze dieux : on les appelioit auflt Amplement les dou-^e. Il y avoit fîx dieux 8c fix déelfes. Voyey_ au mot Cpxszxtzs , où nous avons rapporté leurs noms, li faut cependant remarquer que Martianus Capella dans fon pre- mier livre ne met point Jupiter parmi les dieux consentes ou olympiens , mais au- deffus de tous 8c hors de rang, Sc ceux-ci immédiatement après lux. OLYMPIENNE, furnom donné à Junon, pa- trone des jeux olympiques des femmes. OLYMPiCNEQüES. CLft ainfi qu’on appel- loir ceux qui ëtorent viétorieux dans les jeux olympiques. Les -olympîo niques -étoient extrême- ment honores .-ans feux patrie, parce qu'ils étoient cernés -lui faire beaucoup d'honneur. Les athé- niens, fur tout,, faifoient tant de dépenfes en r réf. n> pour les - oiyrngicTtiqu.es , leurs compatriotes, que -Solon; crut* que les font dévoient y mettre des bornes. Sa loi- porte que la ville ne donneroic aux pdympioniquès:p,oe. cinq cens dragmes d’argent , p’étou un peu piqM e - neuf marcs de notre poids} ce qui ne fait pas une groiîe. fomsr.e. .. OLYMPIQUE. Voyei Lücine. Oby.mpi.QUHS. Les jeux olympiques étoient les plus célébrés de la Grèce. Voici ce que Paufa- nias. dit en avoir appris fur les lieux mêmes des éléens, qui lui ont- paru les plus habiles dans, l'étude de l'antiquité.. Selon eux, Saturne eft le premier qui ait régne dans le ciel; 8c des 1 âge O L Y d’or il avoit déjà un temple à Olympie. Jupiter étant venu au monde. Rîiéa, fa mère, en confia F éducation à cinq Dactyles du mont Ida, qu’elle fit venir de Crete en Efide. Hercule , l’aîné des cinq frères, propofa de s’exercer entr’eux à la courfe, & de voir à gui en rémporceroic îe prix, qui était une couronne d'olivier C’eit donc Hercule Idéen qui a eu la gloire d’inventer ces jeux, & qui les a nommés olympiques : & parce qu'ils étoient cinq frères, il voulut que ces jeux fufiènt célébrés tous les cinq ans. Quelques- uns difent que Jupiter & Saturne combattirent enferoble à la lutte dans Olympie , & que l'em- pire du monde fut le prix de Sa victoire. D’autres ■prétendent que Jupiter ayant triomphé des titans, infirma lui-même ces jeux , où Apollon entr'autres, -signala ion adrefie , en remportant le prix de Sa courfe fur Mercure , & celui du pugilat fur Mars. ■C’en pour cela, difent-ils, que ceux qui fe dif- t-nguent au pentathle ( mot compofé de *■»«, cinq, 8c de âè/ios 5 combats c’eft-à-dire, les cinq eux ou exercices des cinq jeux. ) , danfent au fon des flûtes, qui jouent des airs pythiens , parce -que ces airs font corifacrés à Apollon, & que ce dieu a été couronné le premier aux jeux olym- jtiques. Ils furent fouvent interrompus jufcu’au temps de Pélops , qui les fit repréfenter en l’honneur de^ Jupiter, avec plus de pompe & d'appareil qu’aucun de fès prédéceffeurs. Après lui ils furent encore négligés ; on en avoit même prefque perdu le fou venir lorfqu’Iphîtus , contemporain de Ly- curgue le légiflaceur, rétablit les jeux olympiques. La Grece gémuToit alors , déchirée par des guerres snteilines, & défoîée en même-temps par la pefie. -Iphitus alla à Delphes pour eonfuker l’oracle fur des maux fi preffans- Il lui fut répondu par la py- thie, que le renouvellement des jeux olympiques feroît le falut de la Grece ; qu’il y travaillât donc avec Ses éîéens. On s’appliqua aufu-tôt à fe rap- peller les anciens exercices de ces jeux ; 3c à xnefure qu’on fe reflbuvenoit de quelqu’un d’eux, on l’ajoutoit à ceux qui avoient été retrouvés : c’eft ce qui paroît par la fuite des olympiades ; car des la première olympiade , on propofa un prix de la courfe, 8c ce fut Corœbus Éléen qui le remporta. En la quatorzième on ajouta la courfe du itadé doublé ; en la dix-huitième le pentathle K c eft-à-dire les cinq exercices , qui font le faut, la courfe, le palet, le javelot & la lutte.) fut entièrement rétabli ; le combat du celle fut remis en ufage en la vingt-troifîème olympiade ; dans la vingt-cinquième, la courfe du char à deux che- vaux ; dans la vingt-huitième, le combat du pan- crace , & la courte avec des chevaux de felle ; en fuite «es éleens ir.fèituèrent des combats pour fe écrans, quoiqu’il n’y en eût aucun exemple «ans 1 antiquité, Ainfî , en la trente - fèptième «olympiade , il y eu: des prix propofés aux en fans O L Y pour la courfe & pour la iutre. En îa trente-hui- deine , on leur retrait le per.rathSe potier 5 mais les inconvéniens qui en réfu itèrent , firent exclure les enfans pour i’avenir de tous ces exercices vio- lées. La foix ante-cinquième olympiade vit intro- duire encore une nouveauté ; Des gens de pied , tout armés , députèrent le prix de la courfe j cet exercice fut jugé très-convenable à des peuples belliqueux. En la quatre-vingt-dix huitième , on courut avec deux chevaux de main dans la car- rière ; & en la quatre-vingt dix-neuvième , on attela deux jeunes poulains à un char. Quelque temps après , oa imagina une courfe de deux pou- lains menés en main,& une courfe de poulain monté comme un cheval de felle. Quant a 1 ordre & à îa police des jeux olympi- ques , voici ce qui s’obfervoit félon îe même his- torien 1 On faifoit d'abord un facrifice à Jupiter, enfuite on ouvroit par je pentathle; la courfe a pied venoit après , puis îa courfe de chevaux qui ne fe faifoit pas le même jour. Les éîéens eurent prefque toujours la. direélîon de ces jeux , 6c nommoient un certain nombre de juges pour y préfïder , y maintenir l’ordre , & empêcher qu’on n'ufât de fraude 8c de Supercherie pour remporter îe prix. En la cent deuxième olym- piade , Cal’ipe , athénien, ayant acheté riefes antagomfîes le prix du pentath'e , les juges éîéens mirent à l’amende Caliipe & fes complices. Les aihéniens demandèrent grâce pour les coupables; & n’ayant pu l’obtenir , i s défendirent de payer cette amende. Mais iis furent exclus des jeux c/y, 72 - piques , jufqu’à ce qu’ayant enyo yé confuiter ib- racle de Delphes , il leur fut -déclaré que le dieu n’avoit aucune réponfe à leur rendre , qu’au préa- lable ils n’eulTent donné fatisfiétion aux éîéens. Alors ils fe fournirent à l’amende. Ces jeux, qu’on célébroi: vers le folfiice d été, duroîent cinq jours; car un Lu! nVuroit pas fufS pour tous les combats qui s’v donnoïent. Les athlètes combattoient tout nu is depuis la trer.te- deuxième olympiade , où il arriva à un nommé Orcippus de perdre la viéroire, parce que , dans le fort du combat , fon caleçon s'étant dénoué , femharraffa de manière à lui ôter la I.berté des mouvemens. Ce réglement en exigea un autre ; c’eft qu’il fut défendu aux femmes & aux filles, fous peine de la vie, d'aSiiîer à ces jeux, & même de paffer l’Alphée pendant tout le temps de leur célébration ; & cette défenfe fut fî exadie- ment obfervée , qu’il n’arriva jamais qu’à uns feule femme de violer cetie loi- l^cye? Callî- patira. La peine impe-fée par cette loi étoit de précipiter les femmes qui ofero ; ent "enfreindre* d'un rocher fort efearpé qui étoit au - delà de l’Alphée. Les vainqueurs xecsvoient une .couronne d’ache. O M B d’ olivier ou de laurier > & quand ils retoutnoieut ■dans leur patrie, en abattoir une partie des mu- railles de la ville, pour les faire entrer tnomphans fur un chariot. Dans la même viiie a Olymp e , les filles célébraient une fête particulière en "hon- neur de Junon , & Ton faifoit courir dans le ftade les filles diftribuées en trois claffes. Les plus jeunes couroient les premières , celles d'un âge moins tendre les deuxièmes , & après toutes les autres les plus âgées. En confidération de^ leur fexe , on ne donnoit que cinq cent pieds à l’é- tendue du ftade qui en aveit liait cent dans fa longueur ordinaire. OLYMPUS , en Lycie. OAYM. Les médailles autonomes de cette ville font : R.RR. en argent. O. en or. O. en bronze. Leur type ordinaire eft une lyre. Olympus , dans le langage facré des augures, étoit une fotTe creufée avec des cérémonies reli- eieufes , & d'où l'on commençoit à tracer le fxllon qui devoir former l’enceinte d'une ville nouvelle. OLYRA. « L’olyra d’Hérodote peut avoir été , dit M. Paw , comme Gaiien l’a cru , une efpèce d’épautre , ou une efpèce de feigle. Quand on confidère la manière dont les égyptiens fai- foient le pain qu’ils nommoient Kollefie , où il falloir ajouter beaucoup de pâte fermentée , ce •qui lui commtmiquoft un goût acide . comme Athénée le dit ( Lib. III. cap. 16. Pollux Or.omaf ticon , lib. VI. cap. ri.), alors on s’imagine qu’ils employoient le feigle ». Ils avaient une grande vénération pour ïolyra. Voyez Bled. OMADIUS. Voy-ei Qmophagius. OMAN ou OMANUS , divinité des perfes qui eft toujours jointe avec ÀNAITIS s & comme cette déefte étoit prife pour la Lune ou fon fym- bole , il eft à croire que le dieu Omanus étoit le Soleil ou le Feu , image du Soleil. Tous les jours , les mages aüoîent dans le temple d ’ Omanus chan- ter des hymnes pendant une heure devant le feu facré , tenant des verveines en main , & ayant en tête des tiares, dont les bandelettes leur pen- doient des deux côtés le long des joues ( Strabon. lib. XV. & XI, ). O M B 3 > 7 fines ; que les habitans de la dernière ( embits ) adorent le crocodile , & que les tentyriies le pourfuivem à la nage , & le coupent par morceaux & le , mangent. Cette diverfîté de fentimens a donne lieu a Juvenaî de peindre la guerre des ombites & des tenu, 'rites à ce fujet ; 0 ' Immortale odium , & nunquam fanabile vultius , Ardet adkuc Ombos & Tenlyra fummus utrinque. In.de juror vulgo , quod numina. viciaorum Odit uterque locus , cîan folos credat habendos Ejfe deos quos ipfe colit. ( Sat. XV , verf. 34 & feq. ) « Leur haine eft Immortelle , & cette plaie eft incurable. Ils font animes de rage l'un contre i autre , parce que l’un adore un dieu que l’autre detefte ; chacun penfant que la divinité qu’il refpeûe mérite feule d’être adorée». ( D. J.) OMBRES. Dans le fyflême de la théologie païenne , ce qu’on appelioit ombre n’étoit ni le corps ni i’ame , mais quelque chofe qui tenoit le milieu entre le corps & l ame , qui avoir la figure Si les qualités du corps de l’homme , & qui feivoic comme d’enveloppe à Lame. C'eft ce que les grecs appel lofent ubàÂot ou phantafma , & les latins umbra , fimulacrum. Ce n’étoit donc ni le corps ni l’ame qui defeendoif dans les enfers , mais cette ombre. Uiyffe voit l'ombre . d'Hercuie dans les champs éiilees pendant que ce héros eft: dans les cieux. I! n’étoir pas permis aux ombres de pafier le Styx , avant que leurs corps euffent été mis dans le tombeau r mais elles étoient errantes , & vohi- geoient fur le rivage pendant cent ans, au bout defquels elles paflbient enfin à cet autre bord fi defiré. Voyeq Chah on. Omeres^, umbra. -C’eft ainfi qu’on appelioit chez les romains les convives qui fe préu-ntoient à table fans avoir été invités. Un convié avoit la liberté d’amener avec lui un ami s on nemmoit ce surnuméraire ombre par allufîon à l’ombre qui fuit le corps ; de même qu'on uommoit mouches ceux qui venoient d 'eux-mêmes fans être demandés ou amenés par quelques uns des conviés , faifatit pa- reillement aiiufion à ces infectes qui font incom- modes. Horace emploie plufieurs fois cette exorefiloa ( Epijt. 1 . j. 28. ) : ......... Locus efl & -plttribus itmbrîs. OMBI , ville d’Egypte , capitale du Nome , auquel elle dennost le nom Ombites Nomos. Pline ■en fait mention , & dit ( Lib. VIII. c. 34. ) que Tentyns & Ombi font deux villes d’Egypte voi- & (Sat. II. 8. 32- ) : ...... Quos Alcecenas adduxerat ambras. Le quatrième lit de table . étoit affeété tmx O M E 3*8 ombres ( Dio . Gj. ) ; & Hadrien s'y pîaçoit quel- quefois pour conveffer avec les gens de mérite qu'il choifififoit pour ombres. OMEN , préfage bon ou mauvais que recevoir celui qui prenoit les augures chez les anciens , fok par le vol ou par le chant des oifeaux , fuit par l’infpcécion des entrailles de la victime que i’on imtno'oit, foit par Lafpeét du ciel eu d'une autre chofe quelconque ; car tout chez ces peuples fuperftitieux écoit un fu; et de divination, & leur fotte crédulité ne fecondoit que trop bien i’im- poiture des prêtres , qui leur faifoient accroire que Ls dieux déclaroient leur volonté dans les chcfes les plus indifférentes , comme les paroles fortuites appeliées voix divines , quand elles pa- roiifoient venir des dieux, & voix humaines , quand elles vtnoisr.t des hommes. Les rencontres imprévues y les meuvemens de ceitaines parties du corps , comme le tieflaiilement du cœur , des yeux , des foureds , du pouce de la main gauche , les étetniiemensd'engourdiffement du petit doigt, les tiaremens-d’oieilles ; des noms qui pouvoient avoir une lignification heureufe ou défcgféable , &c< Du temps d'Homère , les éternuerrsens de la droite pu de la gauche étoient pris pour un bon augure. Depuis , les feuls éternuemens à ia droite furent regardés comme des lignes heureux. Omxs pr&rogativum fe difolt chez les romains du fo if rage de ia première tribu ou centurie dans les comices. Quand on propofeit une loi , ou qu’on devoir faire une eietbon , on donnoit à certains officiers une urne dans laquelle étoient les noms de chaque tribu, ou centurie, eu curie, félon que les comices dévoient fe tenir par tribus, par cen- turies , ou par curies. Quand on droit les billets , celle des tribus , ou centuries , ou curies, dont le nom venoit le premier , étoit ’appeîîée tribu, ou centurie prérogative , parce que V etoit celle qui yotoit la première. Le fuccès dêpendoit principa- lement de cette première centurie , que les autres fuivoient ordma rernent. Le candidat nommé par la piemiere centurie avoir Yotnen prerogativum , c'eft-à-dire, le premier & le principal filtrage. OMENTUM. , épiploon , membrane graifîeufe qui co.nferve les inteftins. On l'appelle coiffe dans les animaux. Les (acrificateurs envêioppoiert dans la coiffe les parties de la victime qu’ils vouloOt brmer , & ils nroient des préfages de la manière dont briiiost cette coiffe ou Y omentum. Catulle ( 89, 3.) dit : Omentum 111 flamma pingue T.quefaciens. OMETIDES , couffins dont les femmes trop maigres fç fei voient pour faire paraître leurs O M O épaules plus graffes. Ovide feul en fai-: mention ( Art. amandi , 3. 373.} dans levers fuivant, où quelques philologues ont mieux aimé lire analtc- iides qu’ ometides : Conveniunt tenues feapulis ometides altis. OMNES , omnes , formule dont on fe fervoîc pour former un fénatus-confulte : Hac orctione & Tachas ipfe vekementer efi motus , & totus fenatc- rius or do coneuffus , fiadmque acclamatum efi : Omnes , omnes ( ffopifc. in Tacit. c. 7 . ) 5 c? qui lîgnmoit qu il étoit inutile de propofer d’autres avis , pufaue le premier propofé palfoic tout d’une voix. OMQNOIA. La plupart des villes de la Grece décernoient la peine de mort contre ceux qui co.ntrefaifoieur , altéraient , ou dîmimioient les minnoies. ( Demofi . Leptin. & Timocrat. Locht. ) Il étoit défendu de transporter celles d’Athènes hors de fon territoire, excepté pour l’achat des bieds eu a autres denrées défîgnées par les ioix. Une confequence naturelle de ces ioix, étoit que les monnoies en Grece ivavoient pas cours d’un peuple à un autre ; c’eft je crois la vraie caufe , pour laquelle prefque routes les villes de la Grece eurent leur monnayage particulier. On peut trou- ver une preuve de ceci dans ie fécond des marbres ae la collection des marbres d’Arondel, publié ÿar Selden : il' confient un traité d’alliance entre la ville de Smyrne & celle de Magnéfîe fur le Méandre. En accordant à celle-ci rocs les droits ae citoyen, Smyrne Jiatue par un article fpécial, que fa monnaie fera tenue peur légitime cheq_ les magnéfiens ( Marm . Oxon. p. 20. ) ; c’eft-à-dire qu’eile aura cours chez eux comme fa leur même. Ainli avant ce traité , paffé vers l’an 240 avant notre ère, les monnaies deces deux villes, malgré ieur grande proximité , n’avoîenc aucun cours de i. une _à i autre , & comme elles n’y étoient pas admîtes par la loi , on ne pou voit les prendre qu au pojds & pour, la valeur du métal Ce qui fe pafioit à Smyrne & à Magnéfîe, nous montre ce qui fe pratiquoit dans les villes grecques, entre leiqueües i! n’exîftoît pas de pareils traités j & i on voit que le cours des rconnoies étant arrêté par-tout, il devoir y avoir peu de commerce & de communication entre ces villes. Ces cbfervatîons peuvent fervîr à expliquer ce S ue lignifient far les médailles les noms de deux viiies réunies. Dans une même légende , comme dans celle des rnennoies de Ourses en Campanie , ■ on y lit avec fon nom celui d : Linternum : cette réunion de noms indique un traité entre ces villes, pareil à celui qui exlfioit entre celles de Smyrne &_de ^Magnéfîe, en vertu duquel leurs mon- noies devenoient communes. Le mot omonoia par lequel on expriment Lu- O M P r.Ion de deux villes, ne fuppofe peut-être pas toujours cette communauté de c li o l'es , niais fim- plement une alliance particulière d’amitié & de bienveillance. Les noms de deux villes placées à î’oppofé l’un de l'autre, fur la furface & le revers d’une mé- daille, comme dans celle où fe vovent les noms de Crotone & de Siris, ou de Pandofîe , montrent la domination de la première de ces vides fur les deux autres : domination , en vertu de laquelle fes monnoies avoient cours à Siris & à Pandoiie . au taux où elles étoient à Crotone même, tant que ce droit fut réciproque; ce qui eH exprimé parla différence des légendes de ces médailles, avec celles qui marquent la communauté des îoix. On trouve rarement le mot omootoia fur les médailles grecques d’Europe : il paroit fur celles des theffaiiens. ( Pellerin . Md. z. 294.) OMOPHAGES , nom fous lequel les anciens géographes défignoient certaines nations, telles que les kythes , qui fe nourriffoient de chair crue. Son étymologie eil la même que celle du mot Clivant. OMOPHAGIES , fêtes qui fe célébroîent dans les îles de Chio S 11 oubnant fon courage & fa vertu , i! r.e tciigit pas ^ de filer auprès d'elie pour lui plaire, j- oUwis qu Ompkale portoit la & la peau O M P s 99 de lion, dit agréablement Lucien , Hercule pc-r- toit une robe de pourpre, travaiUck à la laine, & fouitroît au Ompkale lui donnât quelquefois ces coups de fa chauffure. On trouve en effet plufieurs anciens rnonumens qui nous repréfeatent Ompkale & Hercule , dans l'attitude que leur donne Lucien. ^ Cette faole a donné heu à beaucoup d’ailufions, fort morales , foit galantes. Si cependant elle n'a d autre fondement que l'aventure rapportée au mot lapera. des , ce n’étoit pas la peine de faire tant ne bruit d un {impie amufement de deux époux bonne intelligence , &r qui donna lieu à une feene comique. Au relie, il peut bien. G faire que, quand on a dit qu’Herc.ile étant chez Om- pkale y fe vêtit en femme , apprit a nier, & fe fournit aux coups de fouliers , par lefqueis ia princeffe l'avertiffoit de fa mal-adreffe , on ait voulu exprimer la vie voluptueufe eue le héros mena chez Ompkale II en eut tu- fils nommé Agélaiis , d’où l’on fait defetndre Créfus. On lit dans le recueil de Muratoij (9$. 1.) l’infcription fuiyante : OMPAL. H E R C U L ï S C A S S I A M. A N T I T I A PRISCILLA F £ C I T Winckelmann expliquant une pierre gravée du roi de France, fur laquelle on voit un bu de voilé avec une étoffe très- fine , qui couvre Se bord du vifage iiifqu’au nez ( Hiji.de t An liv IV, c. 4) dit : « Phi'iofirate nous apprend -que les lydiens faîfoient le contraire des grecs , & qu’ils cou- vroient d'une draperie légère les parties du corpus que ceux-ci montraient nues { Pkilofir. Liv. i. c. 30, p. 808.). D’ailleurs, au rapport de Stra- bon , les poètes tragiques confbndoieut les ly- diens avec les phrygiens, & l’on commit à la viila Negroffi une tête de Paris , qui eil voilée comme celle du roi de France, de forte qu’en confidéranc ces deux indices, ma conjecture ne fauroit paroitre deiiituée de fondement; & je crois recon.ooître fur la pierre, Fiercuie attache au fervice è! Ompkale reine de Lydie *>, « Du relie, Philoftrate n’a pu faire lui-même cette obfervatsoiî fur la mode cies lydiens ; de for. temps ce peuple n’exiitoit pas pius que les phrygiens. Dès lors: les mœurs des ha b tans oe ces contrées, de i’Afie mineure avoient. pris une autre forme; il faut par conséquent qu’un écri- vain antérieur , mais qui ne nous eil pas connu , ait fait mention de cette façon de fe vouer des ico G M F ydiens. D'ailleurs Euripide parle d’un ufage fem- blable des phrygiens, lorique dans Ta tragédie d’Hé- eube il introduit Agamemnon , qui demande à !a reine de Troie, à la vue du corps de Polydore fon fils, étendu devant fa rente : Quel eft ce troyen mort j car ce ne peut pas être un grec , fon corps étant couvert d’un vêtement. (Fecuà. v. 732.) Or ii n’eft pas queftion ici du linge dans lequel on avoir coutume d’enfevelir les morts., mais d’un ajuftement particulier des phrygiens , différent de celui des grecs. Du refte, fi l’on veut entendre ce pafiage , comme concernant le vêtement troyen en général, il faut regarder ma remarque comme fuperfiue “ Cependant je ne dis pas cela par défiance de m.r conjecture , au fujet de l’ufage ordinaire des lydiens de fe voiler le vifage. Quoi qu’il en foit , fe crois donner un nouveau poids à mon ex- plication de cette pierre, par- ta defeription d’un vafe de terre, cuite , qui fe trouve gravé dans la collection des vafes de M. d’Hamilton. ( Tum. I. pag. 71. } ». « La peinture de ce vafe repréfente fans-doute Hercule , vendu à Qmphale qui eft afllfe ici avec trois autres figures de femmes. Cette reine s’eft enveloppée, dans une draperie mince & rrar.fpa- rente, pafiee par ueilus la tunique , cette draperie voile non-feulement toute fa main gauche . mais elle remonte fur la partie inférieure du "vifage julqu au défais du nez, comme nous voyons la tête d’Hercule fur la pierre du roi. Si i’artifte avoir voulu montrer toute la ftatue de ce héros fur cette pierre , il l’auroit habillé d’une manière femblable. Les hommes en Lydie portoient auffi îin vêtement qui leur defeendoit jufqu’aux pieds, & qui s’appelicic bafara. ( Poil. Onom. L. FIL fegm. 60. ) On l’appeüe en général lydios , avec - i’adrhtion Uvtos , mince : c’eft ainfi qu’il faut lire Arhenée ( Atken . Deipn. L. VI, pag.'ic/S / un ) contre le femiment de Cafaubon ( in ' Atken. ' c- 1 ^ 3 P a S- 4) 1 • ) 5 paffage qui fe trouve éclairci par mon explication. Hercule oui naroit devant Ompkale , laide repofer la mam droite fur la maffue , & porte la main gauche fur fes genoux, félon l’ufage des fupplians. Entre ces deux perfonnages plane une petite figure d’homme qui parère etre un génie, & qui pourroit être i.±e^ure, charge de vendre Hercule à la reine ( Sopkoçl . Traékin. v. 282. Apollod. f V '■ L pa ë- 73 ’ -S.) 5 toutefois ce feroit le feul monument antique qui repréfenteroit ce dieu avec de longues ailes attachées fur le dos. Cet enfant qui eit aae & tout blanc, pouvoir être aufü i ame d Iphitus, tué par Hercule, qui pour expier ce meurtre , fe fournit à être l’efelave à’Ôm- f a e > le!on l orac,e d’Apollon. ( Diod. Sic. O M P entretien, pour l’engager à recevoir le jeune héros qui fera bientôt l’objet de fa tendreffe. Une femme affife aux pieds de la reine, porte des cheveux courts comme ceux des hommes ; cette manière de porter les cheveux contre la coutume de fon fexe, doit avoir une lignification particu- lière. Qu’on me permette de hafarder une con- jeéiure. Cette perfonne ne repréfenteroit-elle pas une jeune fille eunuque , les lydiens ayant été les premiers qui ayenc cherché à dénaturer ainfi le lexe des remmes ? On attribue cette découverte a Anuramitus roi de Lydie ; ce prince fut le qua- trième roi qui régna fur ce peuple avant Omphale. L avoir recours à cette caftration , pour fè fervir d eunuques femelles au lieu d’eunuques mâles. (Atnen. Deipn. L. II, p , p ar quelies marques pouvoit-on défîgner ces fortes de per- fonnes , fi ce n’eft par les cheveux courts , tels que 1 fou 8 deniers , monnoie aduelle de France, félon M. Paudon ( Métrologie'). Elle valoir alors en monnoie du même peuple : 2 femuncia; ou 6 fextula. N. 8. Voyer Monnoies pour connoître Ses évaluations de Romé de Fille , relatives à cet ar- ticle & à tous ceux qui le fuivent. Once de Pas, monnoie des romains. Elle valut, depuis Fan de Rome 537 ;ufqu'à l'an 544 , 3 deniers , monnoie aduelle de France , fé- lon M. Paudon. Depuis l’an 544 jufqu'à l’an j8 6 , 2 deniers en- viron de la monnoie aduelle de France. Depuis Fan j8d jtifqu’au règne de Claude ou de Néron, 1 deniers |, monnoie aduelle de France. O N C Depuis le règne de Claude ou de Néron jufqifà celui de Conftantin , 1 denier environ , monnoie aduelle de France. Once pefant de cuivre , monnoie des romains. Elle valut , depuis Fan de Rome 537 jufqu’à Fan 544 , félon M. Paudon , 1 fou 6 demers , monnaie adue’le de France. Elle vaioit alors en monnoie du même peuple, 6 onces de l’as. Depuis Fan j8 6 jufqu’au règne de Claude ou de Néron , 2 fous 3 deniers , moi.noie actuelle de France. Elle vaioit alors 2 as ou 24 onces de Fas. Depuis le règne de Claude ou de Néron jufqu’à Conftantin , voye p Sesterce. Once d’or, litre d'argent, monnoie ancienne de l’Egypte & de i'ASe. Elle vaioit jo 3i -. , monnoie adueüe de France, félon M. Paudon. Elle vaioit en monnoie des mêmes pays : 2 dariques. ou 6 tétraftatères. eu 1 2 diftatèrès. ou 16 hexadrachmes. ou 24 tétradrachmes. Once d’or, monnoie des romains. Elle valut, depuis Fan de Rome 544 jufqu a Fan )6o , 180 liv. , mom ie aduelle de France, feion M. Paudon. Elle vaioit alors en monnoie du même peuple s 6 aureus. ou 10 onces d’argent. ch 1 20 deniers, ou 240 quinaires, ou 480 feflerces. ou 1920 as. Elle valut, depu’s l’an de Rome y 60 j’ufqu*à Fan 5 86 , 144 liv., monnoie aduelle de France. Elle valoir alors en monnoie du même peuple t 4 aureus. ou 16 onces d'argent, ou 9 <5 deniers, ou 192 quinaires, eu 384 feiterces. O N C Elle valut , depuis l’an 38^ jufqu’au règne de Claude & de Néron, 7 S iiv - 12 fous * monnoie aétuelie de France. - Elle valoir alors en monnoie du même peuple : 3 î aureus , folidus. ou n onces d'argent, ou 84 deniers, ou ic8 qainaires. ou 33 6 fefterces. ou 672 onres pefant de cuivre, ou 1 344 as. Elle valut , depuis le règne de Ciaude ou de Néron jufqu’à Conftantin, 75 liv. , monnoie ac- tuelle de France. Elle valoir alors en monnoie du même peuple : 3 ïf aureus , fo’idus. ©u 1 a ences d’argent, ou 9 6 deniers, ou 191 quinaires, ou 384 fefterces. ou 1 336 as. Once d’argtnt pur , monnoie de l’Egypte & de l’Aile. Foyei Distaterë. Once pefant d’argent , monnoie des romains. Elle valut, depuis l’an de Rome 337 jufqu’à l’an 544 , 9 iiv. , monnoie aétuelle de Fiance. Elle vaioit alors en monnoie du même peuple : 6 dénié s. ou ii quinaires. ou 24 fefterces. ou 60 as. ' • ou 1 20 onces pefant de cuivre. ou 720 cnces de l’as. Voyei Denier. Elle valut j depuis l’an de Rome 344 jufqu’à l’an 586, 9 hv. , monnoie actuelle de France. Elle v aloit a'ors en monnoie du même peuple : ; 6 deniers, ou 1 2 quinaires, ou 24 fefterces. 4 °S O N C ou 96 as pefant de cuivre, ou 1132 onces de l’as. Elle valut, depuis l’an 586 jufqu’au règne de Ciaude Se de Néron, 6 liv. 6 fous , monnoie ac- tuelle de France. E!ie vaioit alors en monnoie ancienne du même peuple : 7 deniers, ou 14 quinaires, ou 28 fefterces. ou 36 cnces pefant de cuivre. ou r 1 2 as. ou 1344 onces de l’as. Elle valut , depuis le règne ce Claude Sc de Néron jufqu’à celui de Conftantin , 6 liv. 4, monnoie aéluelle de France. Elle vaioit alors en monnoie du même peuple : 8 deniers. ou 16 quinaires. • ou 32 fefterces. ou 128 as. ou 1 536 onces de l’as. ONCHESTIUS, furncm de Neptune qui avoit un temple &r une ftatue dans la ville à’Ônchefte , en Béotie. Homère, dans for. Iliade, célèbre le bois facré de Neptune Onchefiius . ONCIALES (lettres & écriture ). Voye £ Ecriture. Lettres ou grands caractères, donc on fe feryo't autrefois pour les ir.fcriptions & les épitaphes , 6c même pour les manufcrits. Littert, uticiaUs. Bianchini a publié un ancien pfeautier grec & latin , d’après un manufcrit de l’égîife ca- thédrale de Vérone. Il eft écrit en lettres on- ciales , ce qui marque qu’il eft d’une grande an- tiquité; ce caractère n’ayant été en ufage que jufqu’au feptième fiècle. ( Journ. des fav. de 1784 , i/z-12, p. 367.) Ce mot vient du !at*n uncia 3 qui étoit la dou- zième partie d’un tout , & qui en mefure géomé- trique vaioit la douzième partie d’un pied, c’efî- à-dire un pouce ; & telle étoit la grandeur de ces . lettres. ONCTION , l’on&ion d’oindre , de frotter le corps d’huile. C’étoit la coutume des anciens de (e frotter & de fe parfumer le corps avec de. l’huile & des efTences au fortir du bain. Chez les grecs , comme chez les romains, il y avcic 40 ^ ONG O N G dans tous Iss bains , un lieu particulier deftiaé à cette opération. On Fappeüdit cher, lés grecs, deothefium r & chez les romains, ùkSua- riant hypocaufion. Cet ufage était aulfi obfervé par les athlètes & par tous ceux qui s’exerçoient aux jeux gymniques ; ils fe mettoiènt nuds, fe faifoient frotter d'huile » & après s'être roulés dans la poirfEère, iis fe préftntoient à l’exercice. Le combat fini, ns revenaient dans 1 ’ hy p o en. ujdo n . , & on les décraffoit avec des frottoirs. L'huile droit la matière ordinaire dont on fe fervoit pour oindre le corps : quelquefois on y mêloit de L'eau, pour délaffer davantage, & fouvent c'étort un mélange d’huile, de pouüEère '& de cire, que Loti rppelioit stroma, Dar’s les bains & dans les jeux , si y avoir des enclaves qui étoient chargés , fiiÇ d Apollon, donna fon nom- à un cr.ntork.de i pbrcad.e : . i; avort de fort he'ks- cavales. CéiLs, paùaat par î Arcadie, infpira de l’amour a , a'h-ptune ; & pour fe dérober aux pourfuites eu dieu , fe transforma en jument , & paffa quel- que temps parmi ies cavales àEOncus. INf.eptuiie df couvrit le llratagême , ilpntla figure d’un che- vrU & alla chercher fa. belle cavale, d’ou naquit Ile cheval Arion 3 au . profit d Oncus , qui gn ht enfüite préfent à Hercule. Voye-^ Arion, OfvpES. Les- anciens fculpteurs tepréfento-'ent les ondes fur ies marbres, les médailles ,. & lès wafes peints par une fuite de S liées, fuccefsjè- îaent i une à l'autre». ONillKOCiU l Un. Voye £ O-NIROCRITIE» Ghl£.RARlA^( na.vu .). , .vaifleau. de charge eu. marchanda Cetpièht en général des bârimen profonds, & qpiportoienr beaucoup- de marchan dties. C.eil par cette raifon qu’ils tiroient beau couples eau & qu’sis, avoient fur certains navire des lnocs &: de la mer ronge l’avantage de na vigm-r avec trois fois plus de vîtelfe , ainfi en i ooierve x une, par ies raifons qu’expofe fi cîai rement 1 auteur, de i’Efprit des ioix, ( L XX £:. 6 . ) \ - ON.vaÀ , OeéA^, Onga-. «A cinç cens pas. dit Oy-K (.Sec, a Anty, L P. é4 .) . du temps g Apollon - Amycteen > Foarmonr découvrir y- antre peut temple, dont il a donné la deferio dans ses memosre&de l'académie des. Briks Lettres. ( Tom.JXK, p. 4 oz. ) Une inicript’on en caractères très-anciens , tracée fur le froi.tif- pice , nous apprend qu’il avait été çorfacré à la déefie Onga par Euro tas , r-. i de Lacédémone près de ijeo ans avant Jéfus-Chtift. Il p.iroît que fous le rom d ’Onga les phéniciens adoroient la même divinité que ies grecs_, fans le nom de Minerve ( Ste;L d'ykmas. Hefyckins ' d'y fa ).. Nous favions que fon cuite avait été établi de très bonne heure, & peut-être par Cadmas dans- la ville de Thèbes (Scâoliajl. Æj.chy!. y. i’o. Edit. StanfeL). Mais nous ignorions' qu’il fe Eût introduit dans la. partie Méridionale du Pélnpo- nefe j 8 c comme il n y a pas d’apparence cii’i! y ait paffs de la Beofie, c'eft une très forte pré- fomption que les phéniciens l’ont apporté dans ce canton ». - c - Deux bas-reliefs trouvés dans le temple a Onga , & représentant des vafes , des couteaux*, des pieds, des mains, & d’autres parties du corps, rendent fouçonrer qu’on immoioit à cette dérife des viéhmss humaines : ils nous apprennent dit moins que fon temple étoit deffervï par des prê- trefles. On lit fur un de ceis bas-reliefs : AA YATETA. ArsTIîïATPOY IEPEI A : Layagéte, fiLle d Aruipater , prêtrejfe ». ^ « Je n’avoîs fait qu’indiquer , ajoute-t-il ( Uea. d' Antiq. Il , pl. 5. j, dans le premier volume,, un des rnonameps les plus finguîiers qu’on pudTe rencontrer, je me contentois de dire à l’occaficn de la déeffe Onga , ce que deux, bas-reiiefi trouvés » dans Se temp e d'O.-ga, & repréfentant des » couteaux, des- pieds, des mains, &- d’autres- pirties au eprps, &c- &c. ». il m’a paru que- c’était pr.éfenter une idée trop vague d’un monu- ment rare & curieux , dont aucun auteur n’a donne , je crois , le deffin , ni bazardé i\x-plica- tion. J ai donc. cru devoir faire ,:e nouvelles re-i enerenes .aans le recueil des Infcrtpdons , qu’on garae dans la bibliotrtèque du roi , & que. Four- mont a rapportées de la Grèce , où- il avoir yopagé ; par or are du roi. j’y ai trouvé ies deux en cuef- tion, & je les ai fait graver dans cette planche avec la plus grande exactitude. Oei lit fur le ma-, nuferit de M.. l’abbé Fourmont : SclavcckarL C cjtn eit 1 ancienne Amyc.es } m templo Ong& ». ® J ai obfervé dans le. premier volume , que !c-s- laceaemonn ns adoroient Minerve fous le nom de- là deetle Onga... Je renvoie le lecleur aux mé- moires 1 academie ,. ou ils pourront voir le fen- timent particuiser de Fourmont , & l’uke qu’il’ donne du temple dans lequel il a fait la découvèrter de ces deux bas- reliefs. Ce favant académicien n&- s’eft point expliqué fur la grandeur de ces mar- bres, ni fur leurs objets» Sa mort nous a privé de tous les details qu’il' aurait pu nous fournir > mais- un de fes neveux , qui La fùivi dans feSTioya- ges ,,ra’a affuré que ces., momsmens. éîoiect glacés. ONG ces ceux cités , c'eft-à-dire , !’an à droite , & l'autre à gauche de la porte de .l'enceinte , ou fanâuaire , où fs langeoieat les prêtres dans les anciens temples de ia Grèce ». «On lit far le bis-relief, n°. i , AAYAFHTA AKTinATFOY IEPEIA , Lay agite , fille £ Antipater , prêtrejfe ,- & fer le bas-relief^ n°. 2 , anqoxch AAMAIüïEtQT TUOCTATPIA , Antkufe , fille de Humains te , hypofiatria ou fous-prêtrefie. Ce der- nier mot eft rapporté ici pour la première fois , & ne le trouve ni dans aucun auteur , ni dans aucune inscription ». I! eft difficile de parler fur un ftmbiable monu- ment. Cependant , en confultar.t la langue , ky- •pofiatria oppofé à kisreia , . désigne i’efpèce de prètreffe qui foutenoit le vaiSéau qui recevoir le fa.ng de la victime que la prêcreffe klereia ou fa cripcatrîce égorgeait.- Ainfi les fonctions feroient feules la différence de c es deux noms. J’obfer- verai encore que les membres épars , les couteaux , les plats , les oliemens répandus fur ces bas- reirefs, peuvent avoir autant de rapport à des opéra- tions de chnurgie qu'à des facrificès .humains, que je croyois être indiques par cette compofîtion bi zarre. On ne voit aucune trace de cette barbarie dans le- culte de Minerve. J'ajoute que les ca raeï e-res ce ces ceux infcripcions indiquent par leur forme un temps récent , & dans lequel on peut encore moins admettre une pareille idée ». cc Sréphanus écrit que les phéniciens connoif- fcient la deefie Onca , On regardoît comme un mauvais préfcae de cou- les ongles for un-vaiffeau, hors le*” temps de ■ a .e.u F ete ( P.etron, 6p. ) : Audio: non 'licere eut quant mortalium in nave lingues depenere , ni S cum p e La go venins irafcïtUr. Les arn.ans paffbiéRt YongU fur leurs ouvrages poui voir a u y feroit' arrêté par quelcue fente ou quelque afpémé. Les grecs défianoiéne c.--tte‘ pratique par le m t De-là tint- J'ex- prefnon u riorace, home fnSus ai unguem , r 0 ur aengner un homme tout rond, fans façon, tout uni, &c. . Les Romains ( V oyetj Barbier, ) , tendent . _urs c.-, gus tort p: opres , & avoient grand fort . ae îes couper. Horace , dans la lettre fectiètne .m premier livré. ^ de f s Epitr.s , fait mention: u U \ 1 v uk . ei “ s ? Cr '- l ir public de fen métier , lequel - apies avoir ete rafe chez, un barbier, coupoit tran- quillement fes ongles. Conjpexit , ut aïu'nt Adrafum quemdam , vecuâ tonforis in ambra ,, Cultûio proprios purgàntem leniter ungu.es. rtt dans la première épître du même livre, |f ‘ ait: « Vous grondez, parce que je n'ai pas les ongles bien faits » : Et grave feShim fiom.ack.aris 00 unguem-. Le même dit dans fon ode fixième du premier livre , qu'il chante les combats des vierges qui: coupent leurs ongles , pour ne pas bkffer leurs--, amans en les repouliant : ISos prs.Ha virginum Seciis in juvenes unguibus ■ acrium Cantamus.. ONIRCCRITIQUE, ) ONElftOSCOLIË, >Mots formés de IhUh ^ ONEÏROMANTiE, > < fonge , de jugement, de •/.) ONOCENTAURE , monllre dont parle Eliea ( De animal ,7,9) mode homme & moitié âne. Cetoit un bulle d'homme, depuis la tête jufqu'à la ceinture, enté fur les épaules d'un âne* à la place de h tête & du col de cet animal. , ONOCROTALE. ( Voye^ Pélican. ) ONOMANCIE, ou ONOMAMANCIE , ou ONOM ATOMANCIE , divination par les noms, ou l'art de préfager par les lettres d’un nom d’une perfonne, le bien ou le mal qui lui doit arriver. Le mot onomande , pris à la rigueur, devroit plutôt lignifier divination par les ânes que par les noms, puifqu’«w en grec lignifie âne. Audi la plupart des auteurs aifent-ils onomamancie & ono- matoman.de , pour exprimer celle dont il s'agit ici, & qui vient d’avo^w , nom , &C de ftayrtra , di- vination. L’onemancie étoit fort en ufage chez les an- ciens. Les pythagoriciens prétendoient que les efprits , les adtions & les fuccès des hommes , étoient conformes à leur deftin , à leur génie & à leur nom. Platon lui-même fcmble incliner vers cette opinion , 8c Aufone l’a exprimée dans ces vers : Qualem cravit mordus , JuJjh vocari nom i ne Mundi fupremus arbiter. Le même auteur plaifante l'ivrogne Meroé fur ce que fon nom fembloit lignifier qu’il buvoit beaucoup de vin pur, merum merum. On remar- quoit aulîi qu’Hyppoiite avoir été déchiré & mis O N O en pièces par fes chenaux, comme fon nom le portoit. Ce fut par h même raifon que S. Hyp- p>!i:e, martyr j dut à Ton nom le genre de lup- plice que lui rît fouffrir un juge payen , félon Prudence. Ide fupinatâ rejîdins , cervice , quis biquit , Di citur? affirmant dicier Hyppolitumj Et go fît HyppoUtus , quatiat , turbetque Jugules Intereatque feris dilanzatus equis. ONU 407 parce que les lettres numérales comptifes dans le nom a Achille forsioîent une fomme plus grande que cehe du nom d’Hector. C etott fans doute fur un principe femUl.ibîe que, dans les feitius oa les parties de pfoifir , les jeunes romains buvoient à ia fuite de leurs maîtreOcs autant de coups euhi y avait de lettres dans îe nom de ces belles. C’eft pourquoi on lit dans Martial : Dévia fex cyathis , Jeptcm Jafiina bibatur. De même on difoit d’Agamemnor que, fuivant fon nom, il devoitrefter long-temps devant Troye ; & de Priam qu’il devoir êtie racheté d’efclavage dans fon enfance. C’eft encore ainfi , dit-on, qu’Augufie , la veille de la bataille ri’Aéiium , aj^ant rencontré un homme qui conduif ir un âne , & ayantappris que cet animal fe nommo't nicon , c efi-à-dire , victorieux , & le conducteur Eutyches , qui fignifie heureux , fortuné , tira de cette ren- contre^ un prefage de la viétoire qu’il remporta le lendemain , & en mémoi e de laquelle il fonda une ville fous le nom de Nzcopolis. Enfin on p ut rapporter à cette idée ces vers de Claudius Ra- tifies : Domznibus certes credcm decurrere mores ? Moribus aut poilus nomina certa dari 1 C’eft une ohfervation fréquente dans l’hiftoire que les grands empires ont été détruits fous des princes qui portoient le même nom que ceux qui les avoient fondés. Ainfi la monarchie des perles commença par Cyrus , fils de Cambyfe , & finît par Cyrus, fils de Darius. Darius, fils d’Hy fi- la fpes , la rétablit; & fous Darius, fi.’s d’Ar- farms, elle paiïà au pouvoir des macédoniens. Le royaume de cein - i avoit été confidérable- rnent augmenté par Philippe, fils d’Amyrtas; un autre PhLppe, fils d'Anrigone, le perait entière- ment. Augufle a été le premier empereur de Rome, & l’on compte Auguftule pour le dernier. Confiai: rin établit l’empire à Conftintinople, & un autre Confiantin le vit détruire par l’invafion oes turcs. On a encore obfervé que certains noms font conftamment malheureux pour les princes , comme Caïus parmi les Romains Jean en France" en Angleterre & en Ecoffe, & Henri en France. Une des règles de Yonomancze parmi les pi- thagonciens , étoit qu’un nombre pair de vovelles dans le nom d’une perfonne fignifioit quelqu’im- perfeclion au côté gauche, & qu’un nombre im- pair des voyelles fignifio t queîqu’imperfcétion au core dro-r. I s avoient encore pour règle , que de deux pe. formes, celle-, à étoit la plus heureüfe dans Je rom de laquelle les lettres numérales ajoutées enfemble formoient la plus grande femme ; aimi, diloient-ils j Achille avoit vaincu H téter , E:,fi,i, on peut rapporter à Y onomancie tous Us prci3ges qu on prétendent tirer pour l’aveni r de s noms,, fait coniidérés dans leur ordre naturel i foit GecompofeS & réduiis en anagramme ce qu’Aufcne appelle : • • Noznen eomponere , que d fit Fortune, , morum , vel rzecis indicium. , Cælîus Rhouiginus nous a-dormé la defcr’ption d une efpece d ’ onomancie fort fingukère. 11 dit que Théodat , r?i des Gots, vr.uiant faveur quel feroic le fuccès de la guerre qu’;! projetoit cojtre îes^romains, un juif expert dans Yonomancze, lui ordonna de faire enfermer un certain nombre de cochons dans de petites étables , & de donner à quelques-uns de ces animaux des noms romains, à d autres des noms de goths , avec des marques pour les diihngucr les uns des autres , & enfin de les garder jufqu’à un certain jour, lequel étant arrivé, on ouvrit Ses étables , & l’on trouva morts les cochons qu'on avoit défignés par les noms des goths , tandis que ceux à qui l’on avoit donné des noms romains étoiert pleins ne vis, ce qui fit prédire au juif que ies eoths feroier.t défaits (X>. J.). - ONOMATE, fête établie à Sycione en l’hon- neur d’HercuIe, lorfqu’au lieu de fimples hon- neurs dus aux héros , qu’on lui rendoit aupara- vant , il fat ordonné par Pheihis qu’on lui facri- fieroit comme à un dieu, & qu’un lui en donne- roit le nom. ONSDAG, îe même jour que Odensdag, ONUAVA, divinité des anciens gaulois , que i’en croît être la Vénns-Ctlefie- Sa figure portait une tête de femme , avec deux ailes éployées au- dêfius>ÔC deux larges écail!es\juî fortoier.t de l’en- droit où font les oreilles; cetre tête étoit envi- ronnée de deux ferptns , dont les queues allaient fe perdre dans les deux aîics. OiNUBA , en Efpagne. on vba. Les médailles autonomes de cette ville font ; RRR. en bror.ze Flores O N Y 4'-s O. en or. G. ers argent. ONUPHIS état: 'le nom (Tan bœuf facré des égyptiens. Elkn ( De anima'. Lib. XII. cap.. l 1. ) d~t qu’il etoit noir , 8c que fes poils êroient à contre- Dns ; ce , qui , dit Maçrobe iSatu,n. I. cap. il , i’avo’t fait choifir pour une .image du Soleil brillant dans i’hémifphère inférieur. Ma- crobe ajoute qu’il changeok de couleur d’heure en heure , & qu'il était gardé à Hermuntis , dans un t envoie magnifique dédié su Soleil. Scn nom, en langue cophte , lignifie bon génie. Gétoit.ie troliîème bœuf adoré en Egypte , mais très- diitind de I’Apis de Memphis & du Mnévis d’Héliopclis. Macrobe' l’appelle Bacis , & félon d’autres «oanufcnts Pabacîs. En langue cophte , ce dernier nom fïgmfie de la ■vide , en - fous-entend ;iit divi- nité tutélaire- Ç’étoit fans doute le nom particu- lier que lui donnaient les habitans à'Hermomis ou Hermuntis. Hermuntis , appellée aujourd’hui Arment { Po- cok lib. IL cap. 4. ) , étoit fitiiée rur le Ntl, dans la Thébaïde ,*& elle confervoit un nüomètre dans le temple d ’ On.upk.cs , comme les habitans de Memphis dans celui d’Apis. On voir encore des ruines de ce temple avec la figure d’un bœuf. ONUPHIS , nome d’Egypte. O mot. Ce nome a fait frapper une médaille de bronze en l’honneur d’Hadrien. ONYCOMâNCIE, efpcce de divination qui fe falloir par le moyen des ongles. Elle fe prati- quoi: avec de l'huile & de la fu:e,donton frottoit les ongles d’un jeune garçon , qui préfentoit , au fo’ei!, fes ongles, aihn frottés, fur lefquels on pré ten doit voir des figures qui faifoûnt comoître ce qu’on vouloir favoir. Ce mot efl formé de it »% , ongle & de fiaiTiia , divination. Ds-là les 'chiromanciens modernes ont donné le nom d ‘onycomaraie à la partie de leur art , qui eonnite à deviner le caractère, & la bonne ou •maùvaife fortune d’une perfonne » pat i’mfpection de Es ongles. ONYX. Les anciens ont donné le nom (Yonyx à. deux fortes de pierres. La première appellée .autrement alaba fiâtes , venait des carrières de la Cannanie , aujourd’hui le Kerman, province de perte ; on en tiroir aufli de la montagne d’Arabie , & l’on ne s’en fervent d’abord que pour mettre des O N Y silences, & former des rafles 5 c’eft pourquoi Horace invitant Virgile à fouper, lui d,t : Hardi parvus onyx tiieiet cadum. » Vous aurez une grande cruche de vin, en « échange de votre petite caffoiette d’effence ». L’ùiage d’employer cette pierre d onyx , pour ren- fermer les efil-nces , fit palier ce nom dans la fuite à d’autres fortes de phioies St de boites. La fé- condé forte d'onyx étoit une véritable agate. Appien dit que tous les vafes de MichriJate étaient d'onyx-, Se après la défaite de ce roi du Pont, les romains en trouvèrent dans une de fes villes un riche affemblace , au nombre de deux mille enrichis d’01, -qui furent portés à la fuite de Pompée , entrant victorieux dans Rouas , 8 c augmentèrent l’éclat de for, triomphe. Mais, quoi cu’en dife Appien, ;i n’eft nas poiïible que tous les vafes de Mithndate tuffent dune feule & même efpèce , & l’on ne peut l’imaginer pat rapport au véritable onyx , qui n’offre que très- rarement , & encore dans de petits morceaux , de ces accidens heureux , dont un artifte peut tirer parti pour faire un ouvrage ùnguüer. Il elt donc vraifemblable , que cet hifiorien voulant nous donner une idée générale des vafes qui fai— foient la richeffe de Mithridate , s'elr cru permis de nommer indiftinâement tous ces vafes, des vafes d'onyx , parce que de même que les vafes de cette dernière efpèce, iis étaient tous diver- ïîfiés de couleur. Onyx ( Agate- ). On donne le nom i’onyx- agatt à des agates mêlées de différentes teintes colorées & opaques , mais de même' nature. Ces pièces cachent le plus fouvent fous une couche blanche & allez mince, une maffe noire, rife on rougeâtre, qui paroit fous cette efpèce e peau, comme la chair au travers de l’ongle, & que le graveur découvre, pour peu qu i! en- fonce fon outil. De cetie manière, la gravure en creux prend, de la couleur , elle fe détache en brun fur un champ blanc, & elle fe trouve encore environnés d’un cercle brun qui lui fert de bordure 5 car il faut fuppo'er que l’agate aura été abattus en talus , Se qu’il ne refis plus de blanc fur fes bords j c’elî ce ctfon ne manque guère d’observer. Cependant, quelqu’avantageüfement qne fe préfentc une telle gravure, une agate-onyx réiiflk beaucoup mieux dans la gravure de relief, c’dl-Sà fa véritable deftination 5 félon Mariette, il doit fe trouver dans une belle agate onyx , entre quelques lus de différentes couleurs, un ht blanc également répandu dans toute l'étendue de la pierre; mais pour produire un effet heureux, 8 c dont on puiffe tirer parti, la couleur de chaque lit doit trancher net, & ne fe peint confondre avec DOS avec la couleur voifîne. Quand il en arrive autre- ment , 8c qu'une couleur en boit une autre ( ainfi qu'on s'exprime en termes de l'art ) ; c’eft la p us grande imperfcdion qu’on puuî: reprocher à une agate-onyx. Ses différens lits font prefque toujours difpofes par couches , qui , fuivant toute la ligne horifontaie , fe fuccèdent les unes aux autres 5 quelquefois, ce qui eft plus rare, & ce qui eft aufti plus agréable, le lit b ! anc circule dans la pierre, & y décrit un cercle ou un ovale; mais lorfqu’avec cette précificn & cette régularité de forme, les quatre couleurs, le noir, le blanc, le bleu & le roufsâtrc , parfaitement diftinâes , & d'une égale épaifièur, fe trouvent réunies dans la même pierre ; qu’elles marchent de fuite fans aucune interruption, de la même manière que les couleurs de l’arc-en-ciel, & qu’elles forment piu- fieurs cercles infcrits l’un dans l’autre; on peut dire que c’eft une pierre fans prix. Les romains eonnoiffoient tout ce qu’elle valoir. C'étoit Pu- blius Cornélius Scipion, furnommé l’Africain, qui le premier, félon Pline ( L. XXX VU c. vj. ) avoit mis chez eux cette pierre en honneur; les plus régulières & Ls mieux colorées viennent de l'Inde. U agate- onyx porte le nom général de Camée, lorfque la pierre eft travaillée , & que l’artifte y a gravé quelques figures; on réferve cependant ce nom pour les pierres travaillées de relief, en nommant pierres gravées celles qui le font en creux. Quand une raie blanche traverfe la pierre , ce qui Vient de ce que Y agate-onyx , 2 u lieu d'avoir été fciée horiibnralement , l’aéré verticalement par rapport à cette ligne; i’agate prend le nom d 'agate- harrée. On ne comprend pas pourquoi les anciens ont fouvent gravé fur cette dernière efpèce d’agate; j car elle n’ett sûrement point faite pour plaire à l’œil ; & ce qui eft de plus important, les figures gravées s’y diftinguent mal ,& paroiffent même, s'il faut le dire , en quelque façon rompues & eftropiées. Les agates-onyx qui font taillées en talus ou en glacis fur le bord , font appellées agate a hifeazt ; c’eft une façon qu’on leur donne , afin qu’elles fe préfentent avec plus de grâce. Si c’eft le rouge qui fait le fond de Y agate-onyx , c’eft alors une cornaline onyx, & c’eft une fardoir.e- or.yx , lorfque le champ en eft jaunâtre ou fauve. Mariette, (il). J. ). Onyx fignifîe ongle chez les grecs, qui ent feint que cette pierre avoit été formée par les parques , de la rognure des ongles de Vénus, que Cupidon lui coupa avec une de fes flèches. OOMANTIE, \ , , ,. . . OOSCOPIE , j orte “ e divination qui le faiioit en cbfervant des lignes ou des figures qui paroifloient dans les œufs. Si nous en cioyons Suit.as , Orphce avoit compofé un livre fur cette Antiquités , Tome IX. OPE matière. On peut veir dans Suétone un exemple de cette divination , employée par Livie , qui pour favoir fi elle devieniroit mère d’un aarçoâ ou^d une fijle , échauffa e.le-même un œuf, juf- qu à ce qu’elle eut fa : t éclore t;n oouiet ayant une fort belle crête. Ces deux mots 'font formés de , œuf , S c de f iuituu , divination , ou de i rx.zxTog.at j j e confédéré. OPALES ou OPALIES, fête qui fe céléb-o't à Kome en l’honneur de la déefîe Ops , un des jours des faturnales. Va- ron dit que cette fête fecélébroit trois jours après l’expiration des Eaturnaies. Selon iVIacrobe , on la célèbre it le 19 décembre , qui étoir un des jours des faturnales. I! atout e que i'oa ceiebroit ces deux fêtes dans le même mois , à caufe. que Saturne & Ops étoient époux , & que c etoit a eux qu on devoit l’art de femer le bled & cultiver les iruits; celr pourquoi i on necélébroit les opalies qu’après la moilfon & l’entière récolte des fruits. Le même auteur remarque que l’oa faifolt des prières à cette déeffe en s’affeÿant fur . les r-rres , pour montrer qu’e'ie étoit la terre, & la mère de toutes chofes, & cu’on faifoit des feftins aux efclaves qu’on avoir occupés pendant l’année aux travaux de la campagne. OP AS , nom que les égyptiens donnoient I Vtilcain , qu’ils riifeient être fils du Ni! , & fous la protection duquel les dieux avoient mis l’Egypte. ^ OP El MI A , famille romaine dont on a des médailles : RR. en argent. R. en bronze. O. en or. OPERA , ouvrages , travaux. Les travaux étoient la fécondé partie des exercices militaires , chez les anciens ; & c-ux des foldats romains étoient fort pénibles, ainfi que le dit Tite-Live : Jam in opéré quis par rima.no miles ? quis ad tole- randum laborcm melior ? Et cet auteur parle ainfi, après avoir comparé les romains aux macédoniens qu’il met bien au-d.eff ;us des premiers. Ceux-ci , en effet , faifoient des chofes ii.croyabl.s qui pa- roiftoient excéder les forces humaines. Dans les fiéges, ils étoient cb! gés de faire des circonvalla- tions , de creufér des foffés ; & durant la paix , on leur falloir faire des chemins, conftruire des forts,, d'autres édifices , bâtir des vil es entières , fi on en croit Dion Gaflius , qui l’affure de la ville de Lius. I! en eft ainfi de la ville d’Ausbourg dans la Sousbe , &c dans la Grande-Bretagne de cette grande muraille dont il y a encore des reftes , & d’un grand nombre de chemins magnifiques , qui étonnent encore ceux qui Us voient. On peut lire F fi 4io OPE dans Céfar les travaux que firent les foîdats ro- roa’ns au fiege d’Alife. Ops*a , dans le jargon pontifical , e'to't un fa- CTÏfice ( Afran. apud Non. il. 21. ) : Solvo opérant Diane. ' OPERÆ. Ce mot défignoit chez les latins les ouvriers employés à queîqu’onv'rage , comme nous le voyons dans Servais : Si autan fœminino généré Sxerimits opéras , ipfas ferfonàs que. aiiquid fa- dunt , Jlgnif.camus (Æneïd. II. 183.)' Opsræ campefires. On appeüoît ainfi des gens oui s’attâchorent aux candidats dans le champ de Mars , &- qui travailloient pour eux auprès de ceux qui dévoient donner leurs fuffrages. Miror C. Gdlaviiim , dit Suétone ( Aug. c. 3. ) , a non- milüs inter opéras campefires proiitum. De même on appeüoit les avocats opéra forenfes. Opcra puhlïca ( Ah ). Gruter ( 624. £>. ) rap- porte l'épitaphe fuivànte , dans laquelle on lit ces mets ; on croit qu’ils défigntnt un mfpeâeur de travaux publics. d. M. E U V O D O P U B I. I C O R U B RI A, N O. AB OPERA. P U B L I C A ET. F O R T U N A T AE DELICIO. BARBIA S E C U N D A. F E C. OPERARI , facrifier, dans le jargon pontifical. Virgile fe fart de ce mot ( Georg. 1 : 3 39. ) : ........ . . Lacis cperatus in herhïs. Voyeq Opéra. OP ER ÂRIVS , payfan , qui ruri facit opus 3 comme. dit Térence { Phormio. 2. 1. 20.), OPERE Minerve (A~). On lit dans une inf- eription rapportée par Muratori (497. 2.), ces mots , gui défignent probablement un brodeur ou chef de brodeurs. OPERTANÉE. Nom que l'on donnoit chez les romains à quelques dieux. Martianus-Capdla qui en parle (/. ), ne dit point quels étoiertt cesdieux. Pline, ( L. X y C,p 6 .) fait mention des fecrifices qu’on leur offroit. ; Ce mot vient S opertus , qui fignifie couvert 5 caçbét Peut-être twient-ce les dieux fouterrains , O P H ou infernaux, eu ce qui paroit le plus vraifeni- blabie , on dennotr ce nom aux dieux qui avoient aes myftères , des cérémonies fecretres, aux fa- crifices defqutis l’entrée n’étoit point perrr.ife à tout le monde . Opertanei. Et l’on nommoit Oper~ tanea , les facufices qui fe faifoient en des feux fecrets, cù bonne recevoir pas tour le monde. OPHELTE , fils de Lycurgue. Veye? Arche- more , Neméens. O PHI AS, pere de Combe. Voje^ Combe. QPHICÀRDELON. Pline donne ce nom à une pierre qu ii d:t erre noire & renfermée entre deux parties blanches. Voye^ ( Plinii hi-fi. nat. iib, XXXVII. c. 10 ) OPHIC 1 ISpetra . c’eflle nom particulier d’une forte de marbre dont les veines approchent de la figure des ferpens 5 ce qui la fait appeiier ainfi. OPHïOGENES. Anciens peuples qui occu- poient l’ifle de Paros. On donna suffi ce nom à une famille qui habitoït anciennement Ihfle de Chypre. Les Opkiogènes pafioier-t parmi les an- ciens , auffi bien que ies marfes , célébrés peuples de l’ancienne Italie, & les pfyîies , peuples de l’Afrique , contrée de la Lybie , pour avoir la propriété de guérir les piqûres venimeiifes des ferpens. Il a paru fur ce fujet en 1745 , à Léipuck , une differraden qui a pour titre , de pfyilorum , marforum & opkiogenum adverfus ferpentes eomm- que ictus virtute d'.fiputatio. OPHIOLATRIE . culte des ferpens. Les babyloniens , les égyptiens autrefois ; & au- jotu d’hui quelques peuples d’Afrique , font opkio- l dires. GPKIOMANCIE , divinatton.par les ferpens. Ce mot eît formé du grec tps , ferpent , & de ftaiTua , divination. ophiomancie étoit fort en ufage chez les anciens ; elle confîftoit à tirer des préfages bons ou mauvais , des mouvemens qu’on voyoit faire aux ferpens. On en trouve piufieurs exemples dans les poètes : ainfi., ( Virgilii entid .. L. V. ) Enée voit fortrr .du tombeau d’Anchife • un ferpent énorme , dont le corps fait mille replis tortueux ; ce ferpent tourne autour du tombeau & des autels , fe g'iife entre les vafes & tes coupes , goûte de toutes les viandes offertes’, & fe retire enfu'te au fond du fépulrre , fans faire aucun mai aux affiftans. Le hères en tire un heureux préfage pour le fuccès de fes deffins. Rien n’étoit fi fimp’e que l'origine de cetre divination. « Le ferpent, dit M. Piuche, Cym- bale de vie &de fanté , S ordinaire dans les figures facrées , favfar.t » fcuvtnt partie de la coéfcre O P H dTfis ^toujours attaché an bâton de Mercure & d’Efcüîape , infeparable du coffre qui conteno:t ies myftères, & éternellement ramené dans le céré- monial , paiîa pour un des grands moyens de con- noître la volonté des dieux. On a voit tant de foi , ajoute-t-il, aux ferpens & à leurs prophéties , qu’on en nourrifïbit exprès pour cet emploi ; & en les rendant familiers , on étoit à portée des prophètes & des prédictions. Plusieurs expériences , faites depuis quelques an- nées par nos apothicaires & par la plupart de nos botanistes, auxquels i’occafion s’en préfente fré- quemment dans leurs herborifations , nous ont appris que les couleuvres font fans dents , fam piqûres & fans venin. La hardieîfe avec laquelle les devins & Ses prêtres des idoles manioient ces animaux, étoit fondée fur l’épreuve de leur im pudlance à nui taire ; mais cette fecurité en im pofoit aux peuples, & un mmillre qui manioit impunément la couleuvre , devoir fans doute avo:r des intelligences avec les dieux. ( Hiftoire dis cid , tom. I.psig. 447)- Les tmrfes , peuple d’Italie , i'e vantoient de p.olTéder le fecret d’endormir & de manier les ferpen? les plis dangereux. Les anciens racontent la même cnofe des pfylles , peuoie d’Afrique: & l’on pourro't même regarder comme une efpèce à'ophiomancie , la couru ne qu'avoient ceux-ci d’expofer aux céraftes leurs enfans , lorfqu’iis étoient nés pour connoître s’ils ëtoient légitimes qn adultérins. Car, dit Lucain, traduit par Bré- beuf. U enfant par les ferpens confiamment refpeüé , D'un pur attouchement prouve la pureté ; Et lorfque fa naijfance eft un préfent du crime , De ces monfres cruels , il devient la victime . On trouve fur cette matière une dijfertation très- cùrieufe de Souchay , dans les mémoires de l’aca- démie des belles-lettres , tom. VII , p. 273. OPHIONÉE , célèbre devin de Mefienîe , qu : étoit aveugle de nauTance: voici la minière dont il exerçoiti’a t de deviner au_rappdrt aePaufanias. It demandoit a ceux qui venoient le confalter ,. de quelle .manière ils s’éto.ient gouvernés ; foit en public , fait en particulier ; Si fuivant , leurs ré- posfés , il prédifo'.t ce .qu’il leur devoir arriver. Anftodême , général des mefieniens , ayant con- futé le dieu de Delphes , fur le fuccès de ia guerre qu’il avoir contre les lacédémonieris , il lui fut répondu .que, quand deux yeux s’ouvriroient à ia lumière, .& fe refermeroient peu après , alors ce feroit fait des mefféniens. O P I 41 1 Ariftodeme apprit peu dé 'tetris après que le oeyin Ophionée avoir recouvré 1a vue d’une" mr n ere fort extraordinaire. Il fe plaignit durant quel- ques jours de v miens maux de tête ; & au. uiotaenc où a en fut délivré, il vit clair. A quelques jours de-ia , on vint annoncer à Ariùodéme, qdOpkio- nee étoit redevenu aveugle comme auparavant, u comprit alors le fers de forât le j & pour né pas furvivre à fa patrie , il fe tua. OPHITES. Les anciens naturalises , ont don- ne le nom d aphites à des marbres gris , tachetés de noir; ils en difhnguoierît tro:s efrèces , le noir > le b:anc & le cendré ou gris. Ils ont 2uffi appelles- ophttes une efpèce de porphyre que P me a nom- me ophites nigneans duras & memrhites , hk. XXXVI , cap. vij , dont une efpèce fe nommoir tephrias , nu opk. tes cirtfreus. ( Em.mcndé-s d'a-cojla. Ri fi. nat. of fojjils. OPHIÜCUS , ou Le Serpentaire , confie!- lation boréale : ce rr.ôt fîgmfi £ qui tient un ferpent ; on i appelle auivi firpentarius , ftrpentinariùs- , cn~ gulfer , ang-iâtenens , carnabeus ou carnabas , trio- pas , hercules , ccfius , five glaucus ( dieu marin ) Efculapzus , Phorbas , Cadmus , Jafon , E fucus , Laocoon , Arift&us. On rapporte communément cette confteilatjoti à Efculape le meffénien ou l’ëpidaurien , père de, Podalyre & de Machaon , célébré comme un des inventeurs de la médecine. Ii fut un des argonautes, ilreffuftita Andtogée ,ou , félon d’autres , H ppo- lyte, parle moyen d’un herbe qu’un ferpent lui apporta. Ce ferpent qui eft fans doute le fymbole delà fageffe & de ia pénétration d’un fi célèbre médecin, eit représenté dans fes mains, ce qui lui a fait donner le nom de ferpentaire ; mais les différens noms qu’on a donnés à cette coi .ftelladon, montrent allez que les anciens ne l’ont pas rap- portée à un feui perfonnage- Triopas étoit' un roi- des Perrhébéens, qui fut tué par Carnabas. G au- cuseftle même qa’Androgée ,. qu’on dit avoir été reffufeité par Efculape. Phorbas étoit un thcflàlien qui nomma fes peuples lapy des du nom de fon père: il étoit roi des argiens Se fils de Triopas, félon Servius. Adirée eft célébré dans le quatrième livre des géorgiques de Virgile. OPHRYNIUM , dans la Troade. 0 <êpy. Les médailles autonomes- de cette Ville font : RRRR. en bronze. O. en or. O. en argent. OPICONSIVES , fêtes qu’on cc'ébroit à Rome, le 25 d'aout, en •l’honneur. d'Ops^, fur- nommée Confîva , du ( Voyei CousiV-A. ) mot confero', je feme , conféra ; , j’ai Crtnê ; parce que Frf ij 4*2 O P ï cette déeffe préfidpit aux biens de la terre ( Varro lirtg. latin. Lié. V. ). OPIGENE ^ celle qui perte du fecours : les dames romaines honoraient Juxion fous ce titre-, parce quelles croyoient en être affiliées & fe- courues dans leurs couches. Ce furnom efl formé ries mots latins opem genre, porter du fecours { Fejlus OPIFICES , ouvriers. Iis étoient difiribués à Rome en plusieurs collèges, félon le réglement de Numa ; & quoiqu’on les regardât comme faifant la portion la moins coniïdérée des citoyens , ils avoient ne'anmoins le droit de fuffrage; & les ambitieux qui briguoieat les honneurs, leur fai- foient la cour, parce qu'ils ne iaiffoient pas que d’avoir beaucoup de crédit dans les affenablées du peuple. Quelques-uns mêmes parvinrent aux hon- neurs comme Terentius Varro, qui fut fuccsfil- vement Qudleur, Edile, Préteur & Confui i quoiqu’il eût été gnçon boucher dans la boutique de fon pere ( Lïvius lib . XXII , c. $6.). OPIMES ( Dépouillïs ). On nommoit ainil les armes confacrées à Jupiter Férétrien, & rem- portées par ie chef ou tout autre officier de l’ar- mée roma-'ne fur le général ennemi , après l’avoir sué de fa propre main en bataille rangée. les armes, les drapeaux, les étendars, les bou- chers remportés fur les ennemis dans les combats, -étoient de brillantes marques de la viâoûc. L’on as fe contentait pas de les mettre dans Ses temples, on les expofoit à la vue du public, on les fiifpen- cloit- dans le lieu le plus fréquenté de la mai- foîi , & i! nétoît pas permis de les arracher , gnê -ne quand on vendoit la maifon , ni de les ■fuiprndre une fécondé fois £ elles venoient à îember. Il ne faut pas confondre ces fortes de trophées TOilitaires avec les dépouilles d’argenterie , de ■meubles & d’autres effets du pillage des vüies ; ces dernières étoient un gain, un profit, & non pas -un honneur. Fabius Maximus fut loué pa^ •tous les gens de bien après la prife de Tarente, d’avoir laiffé aux tarentins les’ tableaux & les liât u es des dieux; c’eft à ce fujet qu’il dit ce mot qui -n. a jamais ère oublie : » laiffons aux tarenrns leurs dieux irrités ». En effet, ftiivan* la lé- üexioR du fige Polybe , les ornemens étrangers, dont ^en dépouille les villes, ne font qu’attirer i»a h.ane 8c ^ l’envie fur ceux qui les ont pris, & 3a compiffion pour ceux «oui les ont perdus. Ip’ ailleurs c’eft nous tromper groffièrement , con- nnse-t si , que de nous perfnader que les dépouffis •des villes ruinées , & les .calamités des autres âsiknt la gloire & l’ornement de notre pays. OPJ Mais h gloire de tuer dans le combat le chef des ennemis , & de lui enlever enfuite les pro- pres armes , étoit regardée comme une aftion également honorable & utile , parce qu’elle étoit la plus propre à affiner le fuccës de la viéroire; auffi liions-nous dans Homère qu’Enée défendit de toutes fes forces Pandarus , attaqué par Diomede , Se qu’il auroit lui même fticcombé à la fureur de ce redoutable ennemi, ü Vénus veillant fans ceife pour le falut de fon fils , ne l’eut pris entre fes bras , & ne i eût couvert d’une partie de fa robe divine, Fel’tus cite une lot de Numa Pompillus , qui diftingue trois fortes de dépouilles opimes. Il or- donne que les premières foient confacrées à Ju- piter Férétrien, les fécondés à Mars , 8e les troi- irèmes à Qnirinus. Il veut que ceux qui les ont remportées aient le premier jco as, le fécond 100 , Se le troifième ico ; mais les feules dé- poulies qu’on nommoit par excellence du nom a opimes, étoient les premières qui fe gagnoîent en bataille rangée par le générai! , gu tout foldat romain , qui tuoit de fa propre main le générai des ennemis. Le mot opimes lignifie rzchejfe , puilfance , excel- lence. Dans Cicéron ager opimus , & dans Virgile arva opima , font de s terres fertiles & d’un grand rapport ; ainil opima fpolia défignoient des dé- pouilles par excellence. Ecoutons ce qu’en dit Plutarque dans la vie de Marcellus. « Le fénat , dit-il, lui décerna l’honneur du triomphe après avoir défait les gaulois , Se tué de fa main leur roi Viridemare ; fon triomphe fut un des plus merveilleux par la magnificence de tout l’appareil î mais iefpeétacle le plus aeréable & le plus nouveau fut Marcellus lui-même , portant à Jupiter l’armure du roi barbare ; car ayant fait tailler le tronc d’un chêne , & l’ayant accommodé en forme de trophée , il le revêtit de ces armes en les arrangeant proprement Se avec ordre ». « Quand la pompe fe fut mite en marche , il monta fur un char à quatre chevaux; 8e pre- nant ce chêne ainfi ajufté, il traverfa toute la ville, les épaules chargées de ce trophée qui avoir la figure d’un homme armé, & qui faifoït le plus fuperbe ornement de fon triomphe. Tours l’armée ie fuivoît avec des armes magnifiques, en chan- tant des chanfons compofées pour cette céré- monie , & des chants de victoire à la louange de Jupiter & de. leur général ». « Dès qu’il fut arrivé dans cet ordre au temple •de Jupiter Férétrien, il planta ce trophée & le confiera. Voilà ie troifième & dernier capitaine qui ait eu cet honneur chez les romains. Le pie- CPI ttiler qui remporta ces fortes de. dépsuiÇe? -opines fut Romulus apres avoir" tué Acron» roi aes cé- niaéens , & fon triomphe a été l’origine & le modèis de tous les autres triomphes. Le fécond qui remporta les dépouilles opimes , fut- Ccr- âélius Coflus , qui défit & tua i oUimsius , roi des 1 ofeans ; & le troifiême fut Matcellus , après avoir tué Viridomare, roi des gaulois ». Le même hiftorien allure , dans la vie de Ro- mains , qufi! n'y a que les généraux d'armée ro- maine qui ont tué de leur mai.) le général des ennemis , qui aient eu la permistion de confa- crcr à Jupiter les dépouilles opimes : mats il fe trompe , ce n’étoit point une condition néceflaire que celui qui prenoit ces dépouilles , & qui tuoit •de fa -main le général ennemi , commandât lui- même en chef,; non-feulement un officier lubal- terne , mais un lîmple foldat pouvoir gagner les dépouilles opimes , Sc en faire l’offrande à Ju- piter Férétrien. Varron l’affure , la loi de Numa le dit, & finalement ce fait eii .confirmé par l’exemple de Cornélius Coiïus, qui tua Tolum- nius ,_roi des Tofcans, 8c gagna les dépouilles ■opines, n'étant que tribun des foldats , car le généra! étoit Æmiims. C'e-ff à la vérité Tite- Live qui a ietté Plutarque dans l'erreur en en •nommant Coiïus conful , d'après une infeription •qui ne lîgnifioic autre chofe , finori que Coflus «toit enfuite parvenu à la dignité de confuiat. Tite-Live fe conduiiît aïnfi , moins par erreur que par flatterie pour Augufle, dont le but étoit cf.étouffer la tradition immémoriale, que les par- ticuliers pouvoient prétendre au grand honneur du triomphe par les dépouilles opimes ( D. J. ). OPI MI À , famille romaine -dont on n'a des médailles que dans Goltzius. OPîMIENjviru Sons le confuiat de L.Opimlus, •&de Quintus Fabius Maximus , l'an nie. avant ; l'ère vulgaire j les différentes faifons, au rapport •de Pline 3 ( Lzb. XIV } cap. LX ) furent ii .fa- vorables aux biens de la terre, que l'on .n'avoit - jamais -vu les fruits fi beaux 8Hi bons, fur-tout les vins qui furent fi exquis &ii forts, qu'on en garda pendant plus d'un fiè-cle. C’efi-Ü le fameux -vm que les poètes ont immortalifê fous le titre ■de Vin opimïen , qui lin fut donné du nom du ' •premier de les confiais. ( D, J. ) pPINATEÜRS , opinatores ; cVtait dans la ! m.ii.ce romaine ce que nous appelons des Vi- vriers. J; s fôurniübieEC l'armée de pain , de vin & de fourrage » ou du mdns iis veilioient à ce que cette fubfïftan-ce n'y manquât pas-j an les ïappello'it encore peracur stores , Aftimatcres ; ils ^voient aufS le foin d’examiner la qualité & la «quantité des vivres» OPI 4 1 % OPINANT , opiner < V oy e l Ot-inion ). OPINER de la main. Manière d ‘opiner chat ■es athéniens * en étendant la main en forme de ngna! veis le magifirat qu’ils élifoiént., ou vers i orateur dont l’avis plaffoic davantage,- cette ma- nière a opiner par Pextcnfion des mains , fe nom- m°n en an îtui rnot *«f«rerMs } & c ’efl pour cela que îes magii rats élus de la forte s’anpéîioient «^^ntè âoient Ses pylagotes. Xénophon 1 h reV ‘ Hellcn ; ) raconte que la nuit ayant lurpns ie peuple d'Athènes , affemblé pour' un Cïet important, il fut obligé de remettre ia déli- bération a anoure jour, de peur qu’on eut trop P a,ïe a demeier .es mains èc leurs mouvemens. Cicéron fe moque fort de cette manière d'opiner qui produ-foit les décrets d'Athènes : tels font dit-il ces beaux décrets athéniens , qu'ils fai- otent former v. haut ; décrets qui m'écoierit point formes fur oes opinions & des avi-s des ja^es , ni affermis fur des fermens ; .décrets enfin °çmi n avoient pour bafe que les mains étendues, & .es clameurs redoublées d une populace tumul- tueufe; ils étendent les mains, & voilà un dé- C.et eCiOS , porrigunt nui nus CS pjep h ijin û. nutum ejl. ( Cicer. in oratio pro Jlacccs )., Il eft vrai, cependant, -qu’il falloir au moins éooo. citoyens pour former le décret, pfepkijhuz, dont Cicéron fe moque. On i’innttiioit du nom ’ ou de l’orateur, -ou. du fénateur dont l’opinion a voit prévalu, on mettait avant sont la date dans laquelle entroit premièrement le nom de. l’Ar- chonte; enfuite le jour du mois, Si finalement le nom de la tribu qui étoit en tour de préluder. Voici ia formule de ces fortes de décrets par où l'on pourra juger de tous les autres .: » Sous 1 Archonte Muit phllej le trentième jour du mois hécatombéon , la tribu de Pandion étant en exer- cice, .on a décerné i&c, ( D. J.j OPINIONS font les avis de chaque juge qui fervent à former le jugement. La manière de re- ceuiHir & de -compter les opinions , n’a pas tou- jours été la même chez les anciens» Chez les romains on .opbtdit , .par 1s moyen de tablettes que l’on jettoit dans une boite r oa en do.nnoTt trois à chacun ; une marquée d’un A , qui fignîfioit abfolvatur ; une marquée N L qui fignifioit non liqueij & la txoiflème .d’un C s pour dire condemnétar.. Les aréopagjîftes voulurent que leurs opinions fuffent données en fecret & par bulletins, de peur que les jeunes, au heu de dire leur avis par -eux-mêmes , fe -contentaffent de ûii-vre edui des anciens. T. Arius , ayant appelle Céfar avec d’autres* fr f ~4t O P I pour- juger Ton propre 'fils y pria que chacun opinât par écrit j de crainte qae tout le monde ne fut de llavis.de Céfar. Ce fut dans cette vue , qu’au procès de Metclius , Tibère dit ion avis tout haut , mai? Pifon lui en fit fentir l’inconvénient. On opinait donc ordinairement , par écrit , à Rome, & fur des tablettes, comme chez les grecs; & comme chaque décurie avoir fes tablettes dif- férentes, on favoit qui avoir été la plus révère. Dans les affemblées du peuple, nu! ne difoit fan avis qu’il ne lui f-t demandé par celui qui pséfidoit. Le droit d’opiner le premier s’ appel- loir prérogative , quafi priiis erogare fententiam : Ce terme a depuis été appliqué à toute lotte de préé- minences. Cet honneur d’opiner avant tous les autres appart .noit à la tr.hu appellée Veturia , qui fut aulfi furnommée de- là tribus pr&rogativa. On droit au fort laquelle d s centuries opineroit la. première , & fon Suffrage étoit fort recherché- Au. fcr'.at , l’on opinait au commencement fui- vaut i’anciènnetê de l’âge , comme en fa-foir a Athènes, à Lacédémone & à Syrucufe. Dans la fuite on ? demanda l’avis à chacun, félon le ram? qu’il ter. oit dans le fenat ; jufqu’à ce que Céfar fe. donna la liberté de demander l’avis à quatre per perfonnes hors de leur rang , Auguflre ne fui vit phis de règle , demandant l’avis de chacun , dans tel ordre qu’il iutpîaifoit, afin que les fuffrages fuilent. plus libres. CaMguIa voulut qu’entre les confulaires on fuivît le rang d’ancienneté , ce qui fut confirmé par les empereurs Théodofe & Arcade. OPIS , une des-, nymphes,. compagne de Cy- rène , mère d’Ariftee, félon Virgile. Voyeq_ Hê- caherge^Lucine, Opïs fut suffi une nymphe.,. compagne de Diane ( 'Attiédi 12, 5J2, ).' OPIbTHODOME , la partie pofîériettre d’un temple sV< V< f* parli!X i appelle ainfi en g. ec , q e meme qu en français , fe du *n latin opo- panacum ; c eu un fuc gommeux , réfineux -, eut nous vient en grumeaux, environ de • hr . groffeut a un pois 3 : tantôt plus grands , tantôt plus petits . rouda£res_- en-dehors , d’un jaune: I blanchâtre 'eu- eedans-, fort amers , âcres , de : ntsùvafte odeur . a un goût qiu excite un peuda r.aaiee, gras- & ce- pendant friables. On apporte Xopopanttx d’Otfent ; mais nous ne lavons point du tout de quelle plante il vient. îi a ete connu des grecs. On Se tire , félon Galien , du •ganax ueracleus^ dont on coupe les racines & les tiges ; mais ii n y a rien de certain dans ies auteurs H . ° P anax heracleus ; c’éft une plante qui nous elt inconnue. _ L opopanax s’enflamme comme les réfines ; il fê difiout dans l’eau comme les fubftances gsmmeu- lSS 5 ma . ls I 1 ren< l ‘"eau laiteufe à caufe de fa grande quantité d’haile. OPORICE, o-zràgtrJ,. C’eft un remède fort va.ité , que fiéne ( u.zv. éXJÜJR, ch. 14. -) nous dit etre compofé de quelques fruits d’automne. I! y entroit cinq coins, autant de g?ênjdes,du fumach de Syrie & du fafran. On falloir bouillir le tout d..ns un conge de vin blanc , jufqu’à conüftance du miel. Ce reniede étott employé pour ies diffen- tenes & pour les débilités rie Lèftomac. Le met oponce eiî dérivé du grec izrriçn , qui \ eut- cire automne ou ie fruit de cette fanon. ANNO. AB. IM MA NI. ATROPO. E MITA REGIS D. FU SCA. MATER. AD. Î.UCTÜM. ET. GEMITÜM. RELICTA. EUM. LACRïMIS. ET. OP OSAI SAMO. UDUM. HOC. SEPULCRO. Or OS O THECA , endroit eu l’on renfermo't ;es trui.s d automne. Varron {De re rufiie. I. çç. ) décrit la .manière dont il faut difpôfèr Ÿcvcrotheca. Ce mot eit forme de , automne , & de . dépôt. C O N D I D I T. On dépofet avec les cendres les petites fioles qui avoient contenu ce fuc précieux ; petites bouteilles appelles fi improprement lacrymatoires par les modernes. Voye^ Lacrymatoires. OPOCARPASUM ou OP OC ALFAS UM , fuc végétal qui reffemhloit à h meilleure myrrhe liquide , que l’on mêlait fbuvent avec elle par l'a- mour du gain, Sr dont on ne pouvoir facilement la diftinguer. Ce fuc caufoit l’afibupi Sement & une efpèce d’étranglement fubit. Galien rapporte qu’il a vu plusieurs perfonnes mourir pour avoir pris de la myrrhe dans laquelle il y avoir de Yopc- earpafum , fans qu’ils le fuffent/ Aucun des an- ciens r.’a pu nous apprendre de quelle plante , de quel arbre ou de quelle herbe étoit tiré le fuc que l’on appelloic opccarpafum , & aucun auteur mo- derne ne le fait encore aujourd’hui. OPOS. Ce nom grec indique chez >es anciens médecins le fuc des plantes , foit qu’il découlât naturellement ou par incifion ; mais Hippocrate emploie ce mot pour cîéfigner ie fuc du Silrkium , qu’on nornmoit ie fuc par excellence , comme nous appelions aujourd’hui i’écorce du quinquina, Amplement Y écorce. GPPIA, famille romaine dont on a des mé- dailles : O. en or. O. en argent. R. en bronze, OPPïDVM. Ce mot latin dé-figue ordinaire- ment une retite ville , fbuvent ce que nous appel- ions un bourg ; niais les anciens , fur- tout ies poè- tes j employaient indifféremment les sots urbts ^i6 OPS & oppida. D’un autre côté , Tes auteurs en profe , Tes orateurs eux-mêmes , ont employé ces deux mots indiftinciiement , ce qui montre qu ils les ont regardé comme fynonymes. Cicéron dit qüe le mot oppidum venoïc du fecours que les hommes s croient promis naturellement en demeurant ies uns auprès des autres : Oppida quod opem du- rent. Les habitans étaient nommés oppidani. ( D. J. ) Ofptvum On appsîloit ainfi toute l’extrémité du cirque où étoient les barrières, carceres : Op- pidum dicïtur & locus in circo , unde quadrige, mittuntur. OPPONERE , fe difo't d’un cocher du cirque qui , ayant paffé tous fes concurrens , fe voyoït vivement preffé par l’un d’eux qu’il ne pouvoir arrêter qu’en rangeant fon char de manière que celui de ton adyerfaire vînt fe brifer contre lui , eu du moins fe heurter fi vivement , que le cocher fut culbuté de fon fiége. C’eft cette aêhon que l’on expriment par le mot opponere, OPS., la même divinité que Rhea , ou Cybèle , eu même la Terre , que l’on a furnommée Ops, à caufe des grands fecours que l’on en tire peur la vie, ou peut-être parce que toutes ks richefies (en latin opes ) viennent de la terre, comme dit Cicéron au livre II de la Nature des dieux. On repréfentoït Ops fous les traits d’une matrone vé- nérable qui tendoit la main droite , comme pour offrir fon fecc.urs à tout le monde , & qui , de la main gauche , donnoit du pain à des pauvres. T. Tatius , roi des Sabins,fut le premier qui voua & bâtir un temple dans Rome à cette divinité ; on y dépofoit le tréfor public. Tulius-Hoftilius lui en bâtit un autre , conjointement avec Sa- i turne.Ceüx qui facrifioient à cette déelfe , étoient affis pendant le facrifice , pour marquer la fiabilité de la terre. On lut immolofi , au mois d’ Avril , une vache pleine & des truies. Dans une înfeription rapportée par Gruter (P. z6. 5. ) , il cft dit que fous le confulat de L- Mu- natius Verus St de C. Tercntius Félix , on défigna un emplacement pour un temple a Ops 8c de Sa- turne ; & j ce qui efi fînguber , Ops eft nommée avant Saturne. Une autre infcriptiojn faite fous Pertsnâx ( Ibid. n. 4. ) . lui donne le titre de di- vine , & lui adjoint la Fortune : OPI BIVINÆ ET P O R T U N Æ P R I M I G E N 1 AE S A C R. &C. O P T S. Augufiin qui , à l’endroit cité , réduit tou» les dieux & ies déelfes à lame ou l’efprit du mon- de , animas manda , en tant qu’il a quelque pro- priété , dit que cet efprit du monde , en tant qu’il prêce fon affifiance aux femmes en couches , & qu’il reçoit leurs fruits fur le lein de la terre , efi: appeiié Ops. OPSONOME , nom d’un magiftrat de police à Athènes. Il y avoir deux ou trois opfonomes , que l’on avoir tirés du fénat ou du confeil. Leur office éto.t de veiller fur la poilfonnerie , ou le marché au poiifon , & d'avoir foin que tout s’y fît dans l'ordre & félon ies loix. (Samuel Petit, Comment, ad leg. ait. I. V, tit. 3 . ) S 1 :q’ t Ptcfent eue l’on faifoit à un fois qu’on le voyoit. Ce mot OPTERES , OPTÉRIE: enfant la première vient du grec o-rrropui . je rois. Opterie fe difoit auffi des préfens qu’un nouveau marié faifoit à fon époufe , quand on le condmfost chez elle , & qu’on le lui préfentoit ( Foye 1 Bartholin , de puer, vettr. ) , & du prix des places au thearre. OPilLÉiîS, furnom de Minerve, & qui li- gnifie la désjfe aux bons yeux. Ce furnom efi formé du mot ’isrrlMs , qui , en langue dorique , figmfie oeil. OPTIMATES , terme dont on fe fervoit au- trefes pour déligner une des portions du peuple romain , qui etoit cppofée à populares. Voyez Populaire. Selon la dtfiinction des optimates & des popu- lares , donnée par Cicéron , optimates étoient les meilleurs citoyens , 8c ceux qui ne cherchoient dans leurs aidions que l’approbation de la plus faine partie ; 8e les populares au contraire, fans fe foncier de cette efpèce de gloire, ne cherchoient pas tant ce qui étoit jufîe & bon en foi , que ce qui était agréable au peuple, & qui pouvoit leur être utile â eux-mêmes ( Cicer. pro Sexto , c. 45. )- D’autres difent que les optimates étaient ies plus atdens défenfeurs de la dignité des premiers ma- gftrats j & les plus zélés pour la grandeur de 1 état , qui ne s’embarra fioie; t po ; nt que les mem- bres inférieurs de l’état fouffrriïent , pourvu que cela fervît à augmenter l’autorité des chefs j & que les populares , au contraire , étoient ceux qui recherchoient la faveur du bas peuple , 8c qui l’excitoient à demander les plus grands privilèges pour contrebalancer la puiffance des grands. Ce font les deux feules infcriptïons que l’on trouve gravées à l’honneur de cette; déelfe fous le nom J’ Ops. ( Voyeç Varrots ,de L. L. lib. IV. c . S . Der.ys d’Halicarnaffe, l. II. & l. III. S. Auguf- tm , de civit, lib. IV, c. II.) OPTIMUS , furnom de Trajan. Le titre &op- timus princeps fe trouve fur les médailles de 1 ra- jan , tantôt fur un côté , tantôt fur l’autre. Lors- que ce titre n’eft que fur le revers , ii efi toujours placé à la fin de la légende , & ce n’cit que le fénajt O P U fénat & le peuple qui le donnent à l’empereur : S. P. Q. R. optirrzo principi. Auffi ne fe trouve- t- il placé de la forte que dans ies premières années de fon règne ; mais quand le mot optimus eft du côté de la tête, c’eft un véritable furnom , un nom diftinétif de Trajan , qui fe faifoit honneur de le mériter , & oui permettoîc qu’on le gravât fur les médailles. Alors Trajan non-feulement le joignoit à fes autres titres , mais il le plaçoit même avant le titre d’Augufte , qui précédoit toujours les furnoms de Germanicus , Daciciis , Partkicus. Auffi fon fucceffeur, Hadrien , qui, en vertu de fon adoption , avoit droit à tous les noms que i rajan, avoit portés , a fait graver plufieurs de fes propres médailles , & fur-tout celles cù on lit le mot ad op t io , avec cette légende partagée fur les deux côtés de Sa médaille : imp.cæs. trajan. HADR.IAN. OPT. AVC. CPR. DAC. PARTHIC. DIVI. trajani. auc. F. P. M. tr. P. cos. pp. On ne doit pas accufer Trajan de vanité pour avoir adopté un titre fi flatteur ; il le fit plutôt pour déférer aux volontés de fes fujets, & pour prendre avec eux une e fpèce d’engagement public de ne jamais ceffer de le mériter. OPTIMUS-MAXIMUS. C’eft le nom le plus ordinaire que les romains donnoient à Jupiter, comme étant celui qui caradlérifoit le mieux la divinité dans fes deux principaux attributs , la fouveraine bonté & la fouveraine puiffance. OP TÏO ") OPTION f lieutenant que le tribun des foldats donnoit au centurion pour l’aider dans fes fonctions , & que l’on nommoit fuccenturion ou option , parce que dit Feftus : Centurionibus per- mififum efi optare , & nomen ex faBo fortitus efi. Ils prirent ce nom , parce que , dans les conamen- cemens , ies centurions eurent la liberté de fe les choifir ; mais depu ; s , ils étoient obligés de les recevoir de la main des tribuns. Ces officiers s'appelaient auffi accenfes. O R 4*7 Les médailles autonomes de ce peuple font : C. en argent. O. en or. RRR. en bronze. Leurs types ordinaires font : Un homme nud , cafqué , debout , marchant , tenant une épée & un boucher. Une diote. Un raifin. Une étoile. OR- A l’article des mines j’aî renvoyé à celui* ci quelques recherches fur les mines des an- ciens. Les voici. Les égyptiens & les phéniciens font les pre- miers peuples qui aient exploité les mines. Les féconds ont étendu leur induftrie jufqu’à celles de l'Efpagne , & ce fut la fource d'une grande partie de leurs richeffes. Les perfes poffédoient abondamment de l’or & de l’argent, comme il paroît par les récits des hiftoriens , & la mention fréquente qu’ils font des mines d’or des Perfes. Ils tirèrent, fans dou- te , de l’Inde , les métaux précieux , ou des pro- vinces limitrophes de l’Ane-Mineure. Les grecs exploitèrent foigneufement les mines d’argent de l’Attique. L’or fut toujours étranger à leur territoire. C’étoient les macédoniens & les thraces qui le tiraient ( Hérodot. 7. ) du mont Pangée & des autres montagnes de la Macé- doine, des Noriques, de la Pannonie , de Pro- connèfe , de l’Illyrie &c. C’eft pourquoi les médailles d'or des villes & des isles Grecques font fi rares; tandis que l'on en a abondam- ment des rois de Macédoine. Optio earceris { TJlpian. lib. VI. jf. de bon. damn.) , aide du geôlier & du bourreau. Optio fabrica , chef ou infpeéteur d’une fa- \ brique. Optio tabelhiriorum fiationis marmorum. On lit 1 dans une infeription rapportée par Gouthier ( De offic.Dom. An gu fi. 3. 19.), ces mots qui défignent peut-être le chef des écrivains commis à un enre' giftrement. Optio , dans Procope ( Perjic. 3. j , défigne 1 un officier chargé des details domeftiques de l’empereur. OPUNTII , dans la Locride. onoNTlCN, < Antiquités , Tome IV. Il paraît que ies grecs exploitèrent des mines d’Efpagne ; car le plus grand nombre des mots employés dans ces mines , étoient grecs d’ori- gine. Tel agogœ, galeries ; arrugia ou arugia or tiré des mines par oppofition à Ver des ri- vières.' Arugia vient probablement de fojfe , excavation , & agoga de iqceyr, , tranjport. Les carthaginois, maîtres de l’Efpagne , tirèrent le grandes richeffes de fes inépuifables mines : ufqu’à ce que les romains s’en emparèrent & ;n firent une des principales branches de leurs revenus publics. Iis y employèrent un noir. Dre prodigieux de travailleurs. Polybe dit qu n n y en avoit pas moins de 40,000 dans les mi&ts feuls 4 e Carthago nova. G g g 4*î3 O R - 3 - Le Piémont renferment des mines que les Ro- mains exp’oitoient foieneufemert. Mi’s H;ne 33. 4.) dit que, Ton fit une loi pour empêcher employer plus de j,coo ouvriers a cclie de VerceiL Les phéniciens dès les temps les plus recu- lés, a: oient jufqu’aux isies Bntann ques pour en rapporter l’étain, d >r.t ces isies .embknt être la patrie naturelle. Ils recevoient aulfi fur des côtes des 'Gaules, l’orque leurs habitons ramaf- fosent dans les fleuves. On 'fait combien la con- quête d; s gaules preduiflt de ricneifes -métalli- ques à Céfar. Les anciens fe fervi-rent pour exploiter les mines-, à peu-pi ès de tous les moyens employés au, out d'hui. Tantôt ils rttiroient i or du iab.e des rivières au: itérés, tantôt ils creuOient les flancs des montagnes , tantôt ils travaillaient à ciel ouvert, tantôt avec le fer, tantôt avec le feu & le vinaigre, &c. L’amalgame du mercure éto t employé par eux pour la féparation des métaux riches , l'alun & le vitriol martial pour l’affinage, &c. Les mines et. ient fous la*protection ce PIu- ton , & l’on a déterré dans la vigne du marquis Beiloni , à Rome , l’infcription fuivante qui fait reconn- îtré Platon, ou le Jupiter-Inférieur, à cette atnioution. J O V I CUSTODl. ET. G E N I O THESAXJRORUM A R A M. C. JULIUS. A U G. L I B. S A T Y R U S. D. D Pour ccmpletter cet article , voyez chaque métal & demi - métal en particulier. Voici ce qui regarde i’or. À l’article Monnoie on trouvera le rapport de Ver à l’argent , chez les romains , depuis l’an de Rome 547 , jufqu’au règne- de Conlratitin. Le commerce que les égyptiens faifoient avec les éthiopiens , dit M. Paw, étoit for: avantageux aux marchands de l’Égypte qui recevoient par- à beaucoup de poudre d’or, dont une partie pr.fïe encore ce nos jours à la côte occidentale de l’A- frique: une autre reflue en Barbarie, & le relie vient encore au Caire. Mais c'en: une exagé- ration très-grofhère de ia part de Al. Maillet , d’avoir évamé à douze cents quintaux l’or que les caravanes Nubiennes déchargent annuellement en Egypte. Bofman dit bien poils tivernent qae de Ion temps toute la côte de Guinée ne den- O R - riolt que fept teille marcs : ainfî on pourront 'oupçon.-ier que M. Maillet ou fon rédacteur 1 abbé Mafcrier a converti les marcs en quin- taux. C eli à peu près dans ce fens que les an- ciens ont exagéré tout ce qu’ils rapportent de 1 Arabie heurenfe, qui eil un pauvre pays, dont on a fou vent envie le. fort , fais lavoir qu’e-n auroit prodgieufement perdu au change. » » Rien n’eft moins certain que i’exiittnee des mines d’or, eue les rois d’Égypte doivent avoir polfédées ïk dont Hécacée a évalué le produit , Errant fa méthode ordinaire, à une tomme in- croyable ; elles étotent fi tuée s , dit Diodore , iur les confins de l'Arabie, de l’Éthiopie & de l’Egypte, (Lib. IV.) & par conséquent vers i endroit où eft la mine des émeraudes. Mais dans l’antiquité ia domination des égyptiens ne s’étendoit point jufques-là : car ce diîtnâ appar- tenait ou aux trogiodites ou aux éthiopiens ; & c’tft réellement des éthiopiens qu’on recevoir Vor qui avoit été tiré du fable des torrens & des rivières , ou exploité de la même manière qu’on le fait aujourd’hui dans lTnterieu: de l’Afrique. »’ » Cn ne doit point prendre Iorfqu’on parle des anciens, d.t M. Paw , en considération ia différence qu’on voudroit imaginer dans la valeur des efpèces : car , Suivant nos principes , il n’y a point de différence notable entre la valeur d'a- lors & celle d’aujourd’hui , par une raison qu'on comprendra aifément pour peu qu’on y réftechiiTe. La quantité de l’or & de l’argent eit maintenant bien plus grande ; mais en revanche Ces métaux font auflï plus répandus ^ & circulent dans une étendue immenfe. Au temps de Phiiadelphe , l’or & l’argent avoient à peine que’que cours en France , en Efpagpe , en Angleterre , ils n’en avoient aucun en Allemagne , en Pologne, en Suède & en DajJnemarck. Comme les efpèces itoient alors concentrées entre Tes peuples qui habitoient les côtes & les îles de la Méditerranée , cette abondance mettoit un cbftacie à l’augmen- tation de là valeur ». « Voici maintenant comment on peut démon- trer par une preuve diridte, qu’on a beaucoup ex géré tour ce qu’on dit d.s immenfes richelfes des anciens Pharaons. Hérodote donne m e fp déi- fication des tiibuts que Darius, fils d’Hftafpe , levoit fur les contrées qui lui étoient foumiicS, l’Aiïyrie, en y comprenant Babylone, payoit mille ta enSj ik fourni floit encore annuellement au ferai! cinq cens en fans châtrés , tandis que toute l’E- gypte , Barca , Cyrène & un autre canton de l’A- trique ne payoient enf.-mble que iept cens taiens. La-dedans on ne comprenoit , à la v-tiité , point les livraisons en grains qu’il falloir fane à cent 8 s- vingt mille perfans , ni l’ârger.t q.i provenoiç d® ia pêche du iac Mérls ; mais cet article ne peut O R avoir été auffi cpnfidérable que les grecs fe îe font imaginés., oc ce qu'ils en dirent eft puérile. Au relie , ce tribut de l'Egypte étoit très-modique en comparaifoü de ce qu il auroit dû être , fi le's Pharaons euifent eu des revenus énormes ; car Darius avoit lûrement mis un rapport quelconque entre les importions & les revenus des contrées refpectives ». « Ceux qui ont écrit jufques à prêtent fur l'hïf- toire de l’Egypte , prétendent qu'eile fut prodi- gieufenient enrichie par les dépouilles que Sé- fcftris avoit rapportées de fon expédition, pendant laquelle il rançonna tout le monde habitable. Mais ce font les interprètes qui, en montrant aux étran- gers les temples & les monumens de l'Egypte , leur ont débité ces fables , qui allèrent en croif- fant de bouche en bouche. Diodore dit que quand Séfoftris vouloir fe promener dans les rues de la capitale , il faifoit atteler à fon char les députés des rois de la terre ; 8c Lucain dit déjà qu'il y attelott les rois mêmes. Voilà comme les Sérions fe répandent , & comme on exagère enfuite ce qu’on a rêvé ». «Ce font réellement les trois premiers Pto- lémées qui ont enrichi l'Egypte en fixant le centre •dsi p’us grand commerce qu’on’ ait fait alors dans l'ancien continent. Et c'eit parce que ce com- merce étoit fur-tout fondé fur un luxe deiiruci-f, que quelques habil.-s politiques de Rome Appo- sèrent l’oracle fyb.lln qui intrigua tant le féitat , & par lequel il étoit défendu aux romains de porter leurs armes en Egypte ; car cet oracle étoit fuppofé , ainjî qu’un autre fur le même fu- jet , qu’on prétenioit avoir été découvert à Memphis : Haud equiaem immerito Cum.am carminé vatis Caution , ne N Hz P elu.fi a tangeret arva Hefperizis miles. Ces vers de la F H irfafe fort uns paraphrafe des q istre mots tuivans . au ou difo t être extraits des üvr s lybillins : MILES ROMANE , ÆGYP- TUM CAVE ». « Ce cerf, dit Caylus ( II. pl. 1 1. ) , efl d’or , ma.s d’un titre fort-bas , St allié d’argent ; ce qui joint à d’autres raifons tirées du trava i , me cer- ' fuade qu’il n’a point été fabriqué en Eg/pte. L’or de ce pays m'ayant paru fort fupéiièur dans tous les monumens que j'ai vus ». Il fut un temps où l’or étoit fi commun à Rome, que l’argent lui fut préféré , même pour les an- neaux. Pline , qui nous en allure ( Lié. XXXIII. -c.il.), en p triant d Are ins , chts'aiier romain, ajoute que 1 excès du luxe alla au point qu’on cou- vrit d'argent les armes des foldats. Or des romains ( métrologie de M. Paufton. ). 0 R 4Î * ~ a , n î^ï -de la fondation de Rome on trouve a peine dans le tréfor public mille livres u o, ( i ,057,000 !iv. ) , pour remplir les conditions ■ du traite avec Brennus 5 i’an <86 , après la défa'te p -1 er ia tnafife de Ver eft augmentée ; Paul- tmUe la groffit de trois mi le livres pefant >- ?Voî,ooo iiv.). L’an 59 4, fous le confinât de exius-Juhus 8c de Lucius-Aurel; us , on ne trouva ans ,e trefor que fept cent vingt-fix livres pefant .f.r. c 7 % 9 >i 6 i\iv. ) ; les deux premières guerres puniques 1 avoient épuifé ; on y trouva néanmoins de plus 92,37,- livres pefant d’argent (6,928, 12 y uv..;. l an 663., au commencement de la guerre ionale , fous le confulat de Sextus-Julius-Céfar 8c ce Lucms-Martius Phdippus , on ne trouva dans ie treior public , fi les calculs de Pline font exacts , que 746 livres pefant d ‘or ( 91 y, 60s liv. ) ; appa- remment qu’il avoit été pillé. L’an 672 , la répu- blique ie trouva en poffefïion de vingt-huit mille livres pefanj d’or ( 30,436,000 liv. ), & de cent vingt-deux mille livres pefant d’argent ( 8,677,500 hv.) Enfin, I an 703 , au commencement de la guerrè^civiie , Caïus-Céfar enleva du tréfor vingt- fix mi.Ie trois cent liv. pefant d’er. Pline ne parle •point cie 1 «rgent ; mais il ajoute que jamais la ré- publique ne fut plus riche cu’à cette époque. V oyei cet auteur ( Lib. XXXIII. cap. 1 & 3. ). La meme progrefiron fe fait obferver par rapport a la proportion des métaux. Dans les premiers fic- elés de la république, le cuivre , comme l’obfeive fort bien M. Dupuy, étoit prefque la feule mon- noie^ qui fervit aux befoins ordinaires de la fo- ciété. L’argent étoit rare par le défaut de com- merce, & d’un pi ix extrêmement Supérieur à celui du cuivre > mais il en perdit à me fore qu'il devint abonnant. AbjeSa finit deinde hue , & fordefeere ess - père , & aun argenzzquè nimium fuit. Son ufage de- venu général l'avilit en quelque forte , 8c redonna du prix au métal qui avoit fuffi à la noble médio- crité des premiers romains. Les différentes muta- tions que fubit la monnoie à chaque refonte , nous montrent la marche de ces viciiïitudes progrefitves du prix relpectif de l’argent & du cui vre. La pre- mière & la fécondé époques nous font voir une once d’argent appréciée à cent vingt onces de cuivre ; la troisième , une once d’argent appréciée à quatre-vmgt-fcize onces de cuivre > ’aquatrième » une once d’ argent appréciée à cinquante-fix ©nets de cuivre ; & la cinquième époque enfin , une once d’argent appréciée à trente- deux onces de cuivre ». ■ Or des romains ( Métrologie de M. Paneton. ). Son rapport avec l’argent. « Pline dit (Di- XXXI II , cap. 1 .) que pen- dant long-temps il n’y eut point cl’or à Rome, fi ce n’eft en très-petite quantité. Lorfque Brennus prit la ville i’an 364 de la fondation, en eut bien de la peine à y trouver mille livres pefant a or pour G g g ij remplir les conditions du traité que les romains avoier.t conclu avec ce générai. Je fais bien? • ajoute l’hiftorien, que M. Craffus étant conful avec Pomnée pour la troifieme fois, enleva du temple de* Jupiter Capitolin, deux mille livres pefatit à’»r qui y'zs oient été dépôfées par Camille, ce oui a donné lieu à plufieurs de ctoii.e que la femme ttipu'ée étoit de ceux mille livres, & qu'elle avoir été effectuée par les romains ; mais les mille livres qu’on trouva de plus , vendent du- butin que les gaulois avoient fait, tai t à Rome, en dépouillant les temples dans la partie de la ville dont ils étoient maîtres, que datas d’autres villes , & que Camille leur reprit. Rome ne pofiéda donc . en tout dans ce temps-là , que deux mille livres pefant d’er. Res romains dans la fuite, ne s'oc- cupèrent pas beaucoup à augmenter chez eux la truffe de ce métal : car, comme l’obferve encore Pline, en ïmpofant des tributs aux nations vain- cues, ils en exigèrent piéfque toujours de l’argent & jamais de l’or. On ne doit donc pas être étonné , fi à l’époque où i’on commença à fabriquer à Rome de la monnoie d’or, la proportion entre le le prix affigné à l’or & ceiui de l’argent , s’éloigne un peu de celle que nous fuivons aujourd’hui. Ii dût arriver à l’or refpedHvement à l’argent , ce qui étoit arrivé à l'argent refpecdïvement au cuivre. L’or étant rare par rapport à l’argent qui étoit commun, dût être d’un prix fort fiipéricur à ce dernier métal. C’eft ce que nous allons exa- miner « Pline dit que ce fut 61 ans après la première fabrication de la monnoie d’argent, que les ro- mains firent frapper des monnoies d’or. Cette époque remonte donc à l’an 547 de la fondation de Rome , ou à l’an 207 avant l’ère vulgaire. La proportion établie alors fut qu’un fcripule d’or vaudrait vingt fellerces ou vingt fcripules d’argent, car alors le fefterce d'argent étoit du poids d'un fcripule. Aurais nummus poft annum LX1I percujfus eft quam argenteus , ita ut fcripulum valet et fefter - tûs vicenis ( lib . XXXIII. III.). L’auteur ajoute : Quod efficit in libras , ratione feftertiorum qui tune étant , fefiertios DCCCC 3 mais il faut lire : fefter - tios DDCCLX ; ou bien dtnarios CI3CCCXL; car fans cela il faudrait corriger le mot vicenis ; i’nne ou l’autre correftion étant néceffaire , puifque la livre contient 288 fcripules ; mais le mot vicenis eft exad, comme nous allons le prouver; par conféquent la première correction doit avoir lieu. La Nauze, dans une differtation fur la valeur de 3 ancienne livre romaine ( Mem. Acad, des Infcrip- tzons , tom. XXX, p. 3^9.), produit, d’après les obfervations de M. l’abbé Barthélemi, pla- ceurs monnoies romaines d’or, du temps dont nous parlons. Une première avec le numéro XX , pefe 20J grains du poids de Paris ; une fécondé avec le même numéro XX, pefe 20^- grains. On voit évidemment quç ces deux pièces ont été frappées du poids d'un fcripule «chacune. Une 3 = pièce avec le numéro XXXX, pefe 40^ grains; cetie pièce eft indubitablement de deux fcripules. Une quatrième avec le numéro \JX , pefe grains. Enfin une cinquième avec le même nu- méro VJ X , pefe 64 grains. Ces deux dernières pièces font chacune de trois fcripules. Mais que lignifient les caraétères que nous venons de voir? Comme la note caraétériffique du denier romain tft X, parce qu’il valut d’abord dix as, j’avois imaginé que les figures ei-deffus fignifioient deux deniers, quatre deniers, fix .deniers. Mais com- parant enfuite ces idées avec l’affertion de Pline, comme je n’y trouve aucune analogie , & que d’ailleurs dans ce cas la proporrion de l’argent à for ne ferait que comme 1 à 8 , j’ai mieux aimé fuivre les fentimens de Savot & de Hardouin, qui difer.t que ces marques lignifient 20,40 & 60 felterces ; parce que felcn eux,cette dernière "^TX défigne quinze deriets, apparemment fur l’opinion que cette figure eft l’abrégé de celle- ci XJX. Cette explication néceffite donc la correction que nous avons faite au paffage de- Pline , puifqu’il en re- faite qu’un fcripule d’or valoit vingt fefterces ou vingt fcripules d’argent. Cependant ce paffage de Pline & Ses monnoies produites par la Nauze, ne nous apprennent qu’une chofe : favoir que la proportion de l’argent à l’or étoit comme 1 à 20; mais il n’en demeure pas moins incertain quel étoit le poids de Yauréus , & combien il valoit de deniers. Car fi l’on a confervé jufqu’à ce jour trois pièces d’or de ce temps-là , ce n’tft pas à dire qu’on les pofféde toutes ; & celles-ci ne font probablement que des parties du véritable auréus qu’on appelloit auffi foiidus & foldus , parce qu’il étoit regardé comme l’entier & l’unité des monnoies d’or. Ce qui me paraît de plus vraifem- blable , c’tft que Yauréus fut frappé à cette époque de même poids que le denier qui avoit cours , c’eft-à-dire, que Yauréus fut à la taille de 72 à la livre , ou du poids de quatre fcripules , & valut vingt deniers, de la même manière que fon quart, qui étoit du poids d’un fcripule , valut vingt fef- terces. Je m’en tiens à cette conjeélure jufqu’à ce qu’on puiffe donner des raifons meilleures & plus pofitÎYes «. tc Selon les obfervations de la Nauze & de M. l’abbé Barthélemi , les monnoies d’or dont nous venons de parler , eurent cours depuis l’an de Rome 347 , jufque vers l’an %6o , c’eft-à-dire, durant l'efpace de dix-fept ans. Mais depuis en- viron l’an 360 jufque vers l’an 620, Yauréus fut de quarante huit à la livre, car on en conferve encore aujourd’hui en qui on retrouve le poids de 1207, 130, 1 3 5 13^x1* grains ; ils dé- voient pefer 131I grains lorfqu’fis étoient neufs: Pline dit : Poftk&c placuit XL. M. fed fignari ex auri lïbris. Il faut donc encore corriger Pline, & O R écrire: Vofihœc piacu.it XL VIII , &c. Mais que! fur alors le rapport de l'or à l'argent? c'eft ce qu'on ne fait pas. Je le fuppofe par conjedure comme 16 à î , de manière que la livre de l'ar- gent valut trois auréus , l'auréus 24 deniers ou c)6 fefterces, le denier étant encore de 72 à la livre ». k L'auréus qui eut cours depuis l'an de Rtme 610 , jufque vers l'an 6 35 , fut de 45 ou 4 6 à la livre , parce qu'ii ptfe aujourd'hui 136 grains^. Cette époque conviendroit à celle dont parie Pline en difant : Paulatimque principes imfninutre pondus : minutijfimus vero ad XLV. L'auréus qui eut cours depuis environ l'an 65 y , jufque vers l'an 650 , pefe 1467 grains , & dut être de 42 ou 43 à la livre- L'auréus qui courut depuis environ l’an 6 jo, jufque vers l’an 717, pefant aujourd’hui 1337 grains j étoft de 40 ou de 41 à la livre. Depuis l’an 717 jufqu’à la mort d’Augufte en 767, Y auréus fut de 41 ou de 42 à la livre , pefant aujourd’hui 1 4P 7 grains. Depuis la mort d'Attgufle jufqu'aux dernières années de Néron, Y auréus varia pour le poids ». « Depuis les dernières années de Néron, jufqu’aux dernières années deCaracaüa, l'auréus fut de45 ou de 46 à !a livre, pefant aujourd'hui 136^- grains. Cette époque s'étend encore jufqu'à la mort de Tire. Sous le régné de Domitien , & jufqu’aux deux premières années du règne de Trajan, Yau- reus fut de 43 ou 44 à la livre. Les autres mé- dailles d’or du règne de Trajan & d’Hadrien font de 43 ou de 46 à la livre , avec quelques varia- tions. Tite-Live qui vécut avant & après le règne d’Augufte, raconte fur la foi de Valérius- Antias ( Lié. XXXVIII, c. 55 ) , que Scpioh africain fut accufé d’avoir reçu d’Antiochus fix mille livres pefant d'or, & quatre cens quatre-vingt livres pefant d’argent, au-delà de ce qu i! en avoir dépofé dans le tréfor public : Scipio & A. Hoftiïius legatus , & C. Furius damnati , quo commodior pax Antiocho daretur , Scipionem fex milliapondo auri , quadringenta oBoginta argenti plus accepijfe , quant in serarium reiulerit. Mais il eft plus vraifemblable, ajoute l’hittorien > que la fortune d'argent étoit plus confidérable que celle d'or, & cu'il faut plutôt évaluer cette fomme totale à quatre millions de fefterces , qu'à vingt quatre millions : Similius emm vert eft , argenti quam auri majus pondus futjfe , 6’ potiiis quadragiés quam ducenties quadra - giés litem ccfttimatam : c’eft-à-dire que la fomme que Scipion s'appropria , fut plutôt compofée de quatre cens quatre-vingt livres d’or & de fix mille livres d'argent , valant enfemble quatre mil- lions de fefterces, que de fïx mille livres d’or & de quatre cens quatre-vingt livres d'argent, fai- sant enfemble vingt-quatre millions de fefterces ». “ Cette combinaifon faite par Tite-Live , fi elle a été faite exactement, peut nous -devenir tres-ntue pour la connoiffance des mc-nnoïes du t e in p s d Aügufte ; car il eft très -probable que cer hiftorien a fait fa réduction plutôt fur ie pied de la monnore qui avoir cours de fon temps , que fur celles du temps eù vivoit Scipion. Ce calcul peut donc nous apprendre quel étoit le rapport du prix de 1 or a celui de l'argent au temps de Tite-Live, & fervir a nous faire connaître combien on tail- loir de deniers à la livre d’argent. Soit donc a=6ccp , 3=480, 0=24000000, d=4o;.oocO, x'=’a livre d or , & 7= la livre d’argent j on aura *■ — av-D ■> ot Le problème réfolu , on trouve que la livre d'or valoir fous l’empire d’Au- gufte 3972 fefterces Sr & la livre d’ar- gent 348 fefterces & gf. Les deniers aaroient donc été à la taille de 87 à ia livre, & le rap- port du prix de l’argent à celui de l'or eût tté comme 1 a nj environ; mais ces fractions nous prouvent que fhiftonen avoir négligé quelque chofe pour n'employer que des nombres ronds, & il eft aifé de. le rectfier là-deffus : car les au- teurs de ce temps-là , Celte & Scribonius-Largus , aflurent que Ses deniers étôient à la taille de qua- tre-vingt-quatre à ia livre. D’ailleurs y nous avons des auréus du fiècle d’Augufte , lefqueis pefent 14Ç7 grains, poids de marc; aïnfi ils étoient de quarante deux de taille à ia livre romaine. Nous concluons aufîî de la foiution du problème pré- cédent , que les prix de Y or ck de l’argent étoient entr’eux comme u à 1 , d’où il fuit que Y auréus valoir vingt-quatre deniers ou quatre-vingt- feize fefterces, & la livre à'or ico8 deniers eu 4032 fefterces; par conféquent, fix mille livres pefant d’or & quatre cens quatre-vingt livres d’argent , valoient 24,3 53,280 fefterces ; quoique Tire Live n’en compte que 24.coo.cco; & ouat e cens qua- tre-vingt livres d’or & fix mille livres d’argent., ne valaient que 3, 8j 1,360 fefterces , quoique Tite- Live, pour plus de précîfîon dans Son récit, en ait compté jufqu’à quatre millions ». « Enfin Y auréus fut fournis à un nouveau rap- port avec le dernier & le fefterce. L'auréus valut 25 deniers & 100 fefterces. On ne fait l’époque de ce nouveau réglement que par approximation 3 mais cette époque , quelle qu’elle foit , va fe perdre certainement dans celle ou le dernier fut réduit à la taille de 96 à la livre, & que nous croyons devoir rapporter à l’empire de Néron. Voici les autorités qui confiaient ce nouveau chan- gement. Didyme allégué par Prncien , donne à dix auréus la valeur de mii e fefterces : T« di yJ'/jx. c-jfffcria ■zrciü é'iax.iiricc «•es'Tîjxsvtbs oità-suc àf/afà , iizxê't xp’jc-x 1 éîario p-l >. As vavçeftoas Çœcri. Martial ( Lid. X. epigr. 24. ) , adrefi’ant la parole aux dieux. Vc : ci , dit-il, ia cincuante - fepnème of- frande annuelle que nous préiertors fur vos au* tels. Ajoutez - y , je vous conjure, fi pourtant il eft néceffaire , deux fois neuf années , afin qu’exempt encore de 1 incommodité d'une infirme 42 a O R vieiîieffe , Sf que content d’un âge de trois au- réus , j’aille habiter le féjour fortuné des bienheu- reux. Si vous me permettez de parcourir cette carrière , je ne voudrois pas vivre un jour de plus : Quinquagefima. liba , feptimamqtie Veftris addimus hanc foczs acerram ; His vos , fi tamen expedit , roganti Âr.nos addite bis , precor , novennos , Ut nondùm nimiâ piger feneclâ , Sed vite, tribus aureis peraciis , Lucas Elyfiz petam pue lie. ; Paft hec tempora , r.ec diem rogabo. Martial , né en Efpagne, alla à Rome à l’âge de ai ans , où .1 en demeura 3 3 , damé & confidéré , fous les règnes de Galba., fucceffeur de Néron, d’Qthon , de V te. lins , de Vefprfien , de Tue , de Domitien & de Nerva. Se voyant négligé par Trajan , il retourna dans ion pays, où il mourut cinq ou iîx ans après. C’elt donc vers Tan 97 ou 98, c’eil-à dire , au commencement de l’empire de Trajan, que cette épigranune a été compolée , & Y aiité us étoit alors de 2 3 deniers ; mais on ne .fait pas depuis combien de temps ». « L’empereur Claude , prédéceffeur de Néron , règle dans Tacite (Annal. XL c. 7. ) l'honoraire d’un avocat à dix mille iefterces ( 213 2 ou 1933 liv. ) : Vt minus décora hue , ira haudfrufira dicia princeps ( Claudius ) ratas , capiendïs pecuniis po- juit modum , uf que ad de n'a jefiertia, que egrtjfi re- yetur.darum tenerentur. Ulpien ( Lia. l.pag. 12. de extraord. cogr.it. ) évalue cette fomme à cent au- rais : Licita autem quantitas intelligitur. pro fin- guiis caufis ufique ad centum auréos. il réiulttroit ce là que , fous l’empire de Claude , Y àuréus va- loir 23 denier, ; mus efti: bien certain que Tacite & Ulpien qui vivaient , le premier fous l’empire de Vefpafien , de T ! te & is fous les empereurs , elle devint une efpèce de tribut ou de don gratuit. Aurum Gt.mmatum , or garni de perles , c’eft- à-d:re vafes ou des coupes, dans lefquelies ©n a voit tnchafle des. perles ou des pierres r récieuies. Le iuxe a’ia au point , dit Pline . ut.multi gemmas di.gitis detracias poculis inférèrent. ( 37. 2- ) Aurum Glesalr , tr : but mis fur les biens fonds : Aurum Lustrale , fe payoit tous les qu.tre arts; on l’appeilo t suffi comparaticium U negotiatiorum. C’eft un impôt rois. par Çohttantin fur t; us les négocians , fi nous en croyUas Zozime : Aurum Itiftralc ; -awrl argent ique collationem impo- fiuit omnibus ubiqus lerrarum negotiaziones exeteen- tibus. (2. 38.) Aurum Vicesimarium , étoit un impôt que l’on pay. it en or, au moins dans les premiers temps de Rome , & qui éto.t dépofé dans le temple de* Saturne : Aurum vicefimarium , dit Tite Live ( 27. 40.) , quod in fanciiore erario ad ultitnos cafius jeryabatur promï plaçait . C’etoit le vingtième des O R tiens des affranchis , dont la levée avoir été orô on né: ,:ai k ai Cn. Manlius pendant qu'il affié- gccic ii-.ik ün appeiioit Vicefimarii ceux qui lvVOi€iic Cet impoi. J'ajourerai j dit Winckelmar.n (Hèji. de L’Art , liv. 4. c. y- ) j aux differentes étoffes qui entrent dans i ajultemuit des Icmmes , les étoffes d'or, quOiqu'ehes' ne foLut pas proprement de notre réiiorc : c'en: pour remarquer toutes les forces d'habits , car ü'aitieurs il n'y a point de figures peintes en drap d or. Les riches étoffes des anciens r/éioietit pas iaDriquées comme celles des moder- nes, d'un fil a 'or ou d'argent très-mince , fi;e fur une tian-e de foie» mais elles étoiènt tiiîues dun or fans aucun alliage. C'tft ce que nous apprend Pline, lorfqu’cn parlant d'Agrippine époufe de Claude, d dît. que cette pnneefie affilia à une naumachie ou au fpcCfacie d'un combat naval , vêtue d'ut: paludamentum , tifïu d'or pur. Nos vi- dé mus Agrlpinam Claudzi principis ,- e dente to na- vales prcziii fpeSaculum , indutam paludamento aura textili ,Jine alia matériel ( Pzin. L. jCXXIil , c. 19, p. je». Dio. Cajf. L. LX, p. <$87-). Ce même auteur rapporte que Tarquimus Prîfcus ou Tarquin l’ancien , avoir céja porté une robe d’or. Tunicam aureàm. Depuis mon féjour à Rome on a découvert deux urnes funéraires dans lesquelles il y avoir des habits faits d'un or pur, que les poli: fleurs fi ent fondre fur-k- champ. Les peres du collège Ciementin , dans la vigne defquels on a trouvé ta dernière urne de bafake verdâtre, ont avoué avoir tiré de lems habits quitte livre s d'or ; mais il eit probable qu’ils n'ont pas accufe jufte. Quelques pièces de ga.ons d'or du cabinet d Her- cuianum, peuvent nous donner une idce de Cette foi te d'étoffe i ces pièces font pareillement fabri- quées a'or pur ». Voye[ Bracelet , Denier. « Dans les médailles antiques il y a, dit Jobert, ditîerens ors , loir or fui , toujours plus pur , & d'ut plus bel œil que le nôtre, fuit or mêlé, plus pale, dun alioi plus bas, 8 c ayant environ lur quatre parts un cinquième d'alliage, foie enfin or notablement plus altéré, tel que' nous le voyous dans certaines gothiques. Il faut obfer.ver que quoique bévere Alexandre eût donné la pcrmif- fion de fe fervir d’aiiiage dans les monnoies, cela n’a point empêché que les médaillés de ce prince & de ceux qui lui ont fuccédé, même dans le bas empiie, ne îtdïenr ordinairement d’un or au k pur & aufli fin que du temps d’Auguite ; le titre ne fe trouvant proprement aitéié que dans ks go- thiques ». L’or des anciennes médailles grecques eft extt rm-mtnt pur ; l’en en peur juger par celles i hil-ppe de jviacéd'». Cofmas écrivoit fa topographie chré- tienne , où ce récit eft contenu , vers la quinzième année de Juômien ; ainfi, fuivant les apparences, l'aventure de Sopater a dû arriver fous l’empire d’Anaftafe , ou fous celui de Zénon , & c’étoit une pièce d’or frappée au coin d’un de ces deux petnees, qu’ii préfenta au roi de Taprobane. G R Or de T ouï ou fe, aurum Tolofzr.am , c’e'toit au rapport d’Anlu-Gelie, un proverbe chez les romains , .pour défigner un b en qui entrainoit la perte de celui qui le pofiedoit. L’origine du proverbe eft la prlfe de Touloufe dans les Gaules, par Quintes Cépion. Il y enleva du temple d’Apollon cent mille marcs d’or, 3 z cent dsx mille marcs d’argent qui provenoient du pillage clé l’ancien temple de. Delphes , par les tectolàges. Le îénat de Rome manda à Cépion d’envoyer tout cet argent à Marfeilie, ville amie & alliée du peuple romain j les conducteurs furent a (l'affinés fur la route , & l’argent volé. On fit de grandes recherches, de Cépion fut accufé d’a- voir lui-même fait affaflîner fesgens, & de s’être emparé du tréfor. Ayant été banni de fa patrie avec toute fa famille, il mourut de mifère dans fon exil : cependant Cicéron affure qu’on fit un crime à Cépion de ce qui n’éteit que l’effet du caprice de la fortune, & que fon défaltre n’eut d’autre principe , que la haine du peuple qa’on avort féduit. II fut jugé dans la dernière rigueur, parce qu’il eut pour juge les chevaliers qui le haïSToient mortellement. Leur haine venoit de ce que Cépion, dans fon confulat avoit partagé la connoifïsnce des caufes entre le fénat & cet ordr« de gens qui en étoit feu! en pofftffion depuis la loi de Gains Gracchus, & qui en jouit jufqu’au temps de la loi plautia. Quoi qu’il en foit, l’or de Touloufe paffa en proverbe pour marquer quel- que chofe de funefte. Les romains, pour le dire eu pafïant , eurent encore dans la fuite un autre proyerbe, qui revetioit au même fens que celui de l’or de Touloufe. Iis difoient d’un homme qui finiffoit fa vie d’une façon miférabie , qu’il avoit le cheval de Sèjan , parce que tous ceux à qui ce cheval avoit appartenu, étoient morts d’une ma- nière tragique. Or (âge d’) , âgé heureux oùrégnoient l’inno- cence &t fa juftice, où jamais le fouffle emooifonné des foucis rongeurs ne corrompît l’air pur qu’on refpiroit! Dans, cet âge le fan g humain n’étoit point formé de chair immonde. L’homme étranger aux arts cruels de la vie, aux rapines, au carnage, aux excès, aux maladies, étoit le maître, & non le bourreau des autres êtres de l’univers. Le crépuscule éveiüoit alors la race heureufe de ces hommes bienfaifans : ri ne rougiffcit point , comme aujourd’hui , de répandre fes rayons facrés fur des gens livrés à l’empire du fommei!, du luxe & de la débauche. Leur affonpifTement léger s’é- vanouiffbit encore plus légèrement ; renajffans en- tiers comme le Coleil , ils fe levoient pour admirer h beauté de la nature. Occupés de chants, de danles. Se de doux p aifîrs , leurs heures s’éc-ou- foient avec rapidité dans des entretiens pleins de douceur O Pv douceur & de joie ..tandis que dans le vallon fesse ce tofes , l'amour faifoit entendre fes foupirs en~ fantins; libres de toutes inquiétudes, ils ne con- noiffoient que les tendres peines , qui rendent îe bonheur encore plus grand. Ces fortunés en- fans du ciel n’avoient d’autres loix que la raifon & l’équité : aufff la nature bienfaifante les trakoit- elle en mere tendre & fatisfaite. Aucuns voiles n’obfcurciffoient le firmament : des zéphirs éternels parfumoient l’air des préfens de Flore j le foieil n’avoit que d;s rayons favo- rables : les influences du ciel, répandues en douce rofée, devenoient la graille de la terre. Les trou- peaux mêles enfenabie bondiffoient en fureté dans les gras pâturages , & l’agneau égaré dormoit tran- quillement au milieu des loups. Le lion étincelant m’allarmoit pas les foibles animaux qui paiffoient dans les vallons; conlîdérant d’abord dans fa re- traite fombre le concert de la nature, fon terrible cœur en fut adouci, & fe vit forcé d’y joindre le tribut de fa trille joie ; tant l'harmonie tenoit toutes chofes dans une union parfaite : la fiute foupiroit doucement; la mélodie des voix fufpen- doit toute agitation. L’écho des montagnes répé- toit ces fons harmonieux; le murmure des vents & celui des eaux s’unifïbient à tous ces accords. Les orages n’ofoient fouiBer , ni les ouragans ' garoître ; les eaux argentines couloient tranquille- ment. Les matières fulfureufes ne s’élevaient pas dans les airs pour y former les terribles météores. L’humidité mal- faine & les brouillards encore p'us dangereux ne corrompoïent pas les fources de h vie- Tels étoient les premiers jours du monde dans fon enfance. Alors, pour m’exprimer dans le langage des dieux : La terre féconde & parée Marioit l’automne au printemps ,• L’ardent Phœbus , le froid Bcrée Kefpecîozent l'honneur de nos champs. Par-tout les dons brillans de Flore Sous les pas s’ emprejfoient déclore Au gré des £ éphyrs amoureux ; Les moijfons inondant nos plaines , NT étoient ni le fruit de nos peines , Ni le prix tafdif de nos voeux. Alors l’homme ne cherchoit pas fa félicité dans se îuperfiu, & la faim des richeffes n’allutnoit pas en iur des defirs infatiables. Mars bientôt ces temps rapides & innocens ont fart place aux fiedes de fer. Drfciples de la nature, ous connorlfez cependant encore cet âge bril- Antiquttes , Tome IV. 6 U K A 4 ^> !?"; q “f îes P° è ’ tes °, nt Paginé. Le ciel, i! e ft cïeuLsZT % da “ les Y aliées déli- “ - a î he ^- :! e , d ou I âge d or rira fou o i me, mais du moins la vertu vous fait trouver le 3 ““Pérance 3 le piaîfîr dans (D J y & 1C bonneur dans la modération. ORA , une des' maitrefTes de Jupiter , qui la rendit mere d un fils nommé Colax. bord d un vetement , z°. le cable qui boit un navire a .a terre ( Quindl. pr&f ad Trypkon. ) t rermittamus vêla vends , & oram folvendbus ben'e prec^rnur i 5°. un efpace. Virgde dit (Æneid. IX. Et mecum ingtntes aras evolvite belli ; a i imitation d’Ennius , dont on lit ce vers dans Macrobe (Saturnal. VI. 1. ) ; Quis potis ingentes oras evolvepe belli ? ORACLES, c’étoïc la plus augufie & la plus rehgieufe efpèce de prédiction qui fût dans 1 antiquité. Les oracles avoienc pour but un commerce immédiat avec les ..dieux , pour en obtenir des. lumières dans les affaires épineufes, & le plus fou vent la co.nnoiffance de l’avenir. A peine furent ils établis qu’on ne connut bientôt plus d’autre façon de fe décider. Falloit-il dé- clarer la guerre, introduire quelque nouveauté dans le gouvernement , impofer une loi, on in- terrogeou 1 oracle , & fa réponfe éroit inviolable & facrée. Jupiter étoit regardé comme le premier moteur des oracles , & la première fource de toute divination ; îe livre du deftin s’ouvroit à fes yeux,_& il en révéloit plus ou moins, félon fon bon plaifîr , aux divinités fubairernes. Les oracles les plus accrédités & les plus multipliés, étoient ceux d’Apollon; Jupiter s’étoit déchargé fur ce dieu du foin d’infpirer toutes fortes de devins & Je prophètes. Entre les oracles d’Apollon , celui de Delphes éroit renommé, moins encore par fon ancienneté que par fa préc fîon & la clarté de fes réponfes : les oracles du trépied payaient en proverbe pour des vérités claires & infaillibles. Le privilège des oracles fut accordé , dans la fuite , à prefque tous les dieux & à un grand nombre de héros. Outre ceux de Delphes & de C'aros , en l’honneur d’Apolion ; & ceux de Dodone 8c d’Ammon , en l’honneur de Jupiter; Mars eut un oracle dans la Thrace ; Mercure , à Patras; Venus, à Paphos & dans l’île de Cy- pre ; Minerve, à Micènes; Diane, dans la Col- chide; Pan, dans i’ Arcadie ; Efculaps, à Épi- daure & à Rome ; Hercule, à Athènes & à Gadès; Sérapis, à Alexandrie; Ttophonius en H h h eût un célèbre dans la Béctie ; il n’y eut pas , jufqu’aa bœuf Apis, qui n’eût ion oracle en Egypte. Pour confüîter Y oracle , il falloir choifîr le temps où l’on croyoït que les dieux en rendoient; car tous les jours n'étoient pas égaux. A Del-' phns, i! n’y avoir d’abord qu’un mois de l’an- née, ou la pythie répondît à ceux qui yenoient confüîter Apaüon. Dans la fuite, ce fut un jour de chaque mois que le dieu rendait fis oracles. Iis ne fe rendaient pas non plus tous de la même manière : ici c’étoit la prêrrefie qui répondoit pour le dieu que l’on confultoit : îà c’étoit le dieu lui-même qui rendoit Y oracle ,• dans un autre en- droit on recevoit la réponfe du dieu pendant le fommeil > & ce fommeil même étoit préparé par des difpefïnons particulières qui avoieiit quel- que chofe de myftérieux, Quelque fois c’e'toit par des billets cachetés : ou enfin on recevoir \‘ oracle en jettant des forts., comme à Prénefte , en Italie. Il falloir quelquefois, pour fe rendre cligne de Y oracle, beaucoup de préparations, des jeunes, par exemple, des facrifïces, des luftra- tions , Sec. D autreLis les dieux étoient moins difficiles , & le confuitant recevoir la réponfe en abordant, l'crsc/e, comme il arriva à Alexandre, qui aiia canfulrer Jupiter-Amman. Les anciens peuples du nord avaient suffi leurs oracles , comme les peuples d’Italie & de Grèce ; te ces oracles rf étoient ni moins révérés, ni moins célèbres. C’étoit ou les dieux, ou les déeflés, ou les parques , qui les rendoient dans leurs temples. Celui d’Upfal étoit fameux pour les oracles , comme pour les facrifïces (voyeç odin). II. y en avoir auffi de renommés en Dalie , pro- vince de Suède en Norvège , & en Dannemarck , « C’éroir, dit Saxon le grammairien, une cou- » tume des anciens danois , de confüîter les =» oracles des parques, fur la future deflinée des ^ enfans qui venoient de naître. Auffi Fridleif , » voulant favoir celle de fon fils Olaüs, entra » dans le temple des dieux pour prier , & ayant » été introduit dans le fanctuaire , il voit trois « déeiTes fur autant de fièges. : ( c 'étoit les trois « parques). La première, qui étoit d’un natu- ” rel bienfaifant accorda à l’enfant la bonté 35 & le don de plaire ; la fécondé lui donna un » cœur libéral, mais la troffième, qui étoit en- =>- vieu.e 8e meenante , pour détruire l’ouvrage m de fes feeurs , lui imprima la tache de i’ava- » rice». Les idoles, fi l’on en croit les an- ciennes chroniques Iflandoifes, rendoient les ora- cles verbalement. On y trouve qu’un certain Indrid étoit forti de chez-mi , pour aller atten dte Thorftem fon ennemi. « Thorilein , étant ® arrivé , entra dans le temple ou il y avoit 50 une pierre qu’il avoir coutume d’adorer : i! f e » proflerna devant elle, & l’invoqua. Indrid qui étoit dehors , entendit la pierre chanter » ces vers : c’eft pour la dernière fois , c'eft » avec des pieds qui touchent au fépulcre » que tu es venu dans ce lieu ; car il e ft « certain qu’ayant que le folqjl fe lève, le cou- regeux Indrid te fera fentir fa haine.» Les idoles rendoient auffi les oracles par un geffe par un ligne -de tête. On lie dans i’h.iftoire'd'Ôîaus, roi de Norvège) qu’un feigneur, nommé Ecquin* entra dans un temple, & fe profternS devant une idole qui tenoit un bracelet d’or. Hacurn, voyant bien que tant que l’idole ne lui abandonner©: t pas le bracelet, elle ne fèroit pas reconciliée avec lai; & ayant fait de vains efforts pour le lui ôter, il fe mit a prier de nouveau, & à fui offrir des préfens. S 'étant levé une fécondé fois, l’idole lâcha le bra- celet, & il s en alla fatisfait. Il feroit trop long de détailler toutes Ls efpèces à! oracles qui captivoient la crédulité des peuples du Nord ; il fuffit d'aver- tir qu’ft n’y a aucune différence effentieüe entre la manière dont ils fe fout rendus dans le Midi & dans le Nord de l'Europe, & dans l’Afîej 5e û le luxe des grecs , des romains, & des afiatiques » les orna de plus de pompe, que n’en comportoit la fïmphcité des habita.ns du Nord, ceux-ci n’en eurent pas moins de vénération pour leurs oracles , que les autres. Il faut en dire autant des devins & devinereffes. Les uns avouent des efprits familiers qui ne les quittoient point , & que l’on confultoit fous la forme de petites idoles. D’autres évo- quoient les mânes de leurs tombeaux , & for» çoient les morts à raconter les deftinées. C’eft * ainfî qu’Odin lui-même confultoit les morts, fur ce qui fe pafloitdans les pays éloignés. Les poètes de profeffion avoient suffi la faculté d’évoquer les âmes, pour apprendre l’avenir par la force de cer- taines chanfons qu’i.s fçavoient compofer. Les caractères runtques avoient auffi des propriétés merveilleufes : par différentes combinaifor.s de ces lettres, on o'btenoit la vidoire, on fe préfervoit du poifon , ou guériffoit les femmes en travail , on chaffoit les mauvaifes penfées del’efprit, on diffi- poit les chagrins, on fléchiffoit les rigueurs d’une maîtreffe. Les plus favans paffoient pour favoir même refiufciter les morts. 'il failoit, suivant les différentes occafîons, écrire, ou de la droites la gauche, ou de la gauche à la droite, ou du haut en bas, ou en cercle, ou contre le cours du foleil, &c. On lifoit auffi l'avenir dans les entrailles des viChm.es , dans le chant des oifeaux ; en un mot , les augures avoient autant de crédit, étoient autant confuhés, & réglaient autant de chofes dans la Scandinavie qu’à Rome. ( Tout ce qui concerne ici Ls oracles des peuples du Nord, eft t ré de l’întroiu&ion à Lhiitoire du Dannemarck* par Mallet. ) Deux célèbres qaeftidns fe font élevées de nos jours fur ccttr matières favoir la y entière, s’il y a eu véritablement des oracles , rendus par Topé- O R A ntion des démons , ou fi tous les oracles dont les anciens nous parlent, étoient une pure impofture des prêtres , des prophètes & des autres minières de lâ religion païenne. La fecor.de quellion, qui a beaucoup de rapport avec la première , eft de favoir fi les oracles ont ceffé à la naifiance du chriftianifme. Celle-ci parole décidée pour la né- gative fur les témoignages de l’hiftoire xjui rap- porte un grand nombre d'exemples a oracles , con- fukés jufqu au quatrième fièc'e, & piufîeurs loix des' empereurs chrétiens , Théodofe, Gratien & Valentinien, contre ceux qui interrogeoient en- core les oracles : preuve certaine que la ceffation des oracles n’ a eu lieu en Europe & en Afie, qu'avec celle du Paganifme, plufieurs fiècles après père vulgaire. Voye £ Ammon , Aphacite , Claros, Delphes, Sorts, &c. On pourront prouver invinciblement que les oracles n’étoient rendus que par des prêtres , en dévoiiant leurs artifices , & le détail n'en feroit pis ennuieux ; mais il faut, pour abréger, nous refirsindre à des généralités lur cet article. Remarquez d’abord que les pays montagneux, & par conféquent pleins d'antres & de cavernes , fe trouvoient les plus abondans en oracles , Telle étoit la Béotie, qui anciennement, dit Plutarque, en avoit une très-grande quantité. On fait d'un autre côté que les béotiens paffoient pour être les plus fortes gens du monde ; c’é toit-là un bon pays pour les oracles ; des fots & des cavernes ! On n’imagine pas cependant que le premier éta- bliffement des oracles ait été unepofture méditée j mais le peuple tomba dans quelque fuperflition qui donna lieu à des gens un peu plus rafinés d’en profiter ; car les fottifes du peuple font telles afiez fouvent, qu'elles n’ont pu être prévues, & quel- quefois ceux qui les trompoient , ne fongeoient j à rien moins , 8c ont été invités par lui-même à le tromper. Ainfi on n’a point mis d’abord des oracles dans la Béotie , parce quelle eft montagneufe : mais Y oracle de Delphes ayant une fois pris naif- Jance dans la Béotie^, les autres que l’on fit à fon imitation dans le même pays , furent mis dans des cavernes , parce que les prêtres en avoient re- connu la commodité. Cet ufage enfmte fe répandit prefque par- tout. Le prétexté des exhaiaifons divines rendoit les cavernes neceffaires : & il femble de plus que les cavernes infpirent d’elles-mêmes on ne fait quelle horreur , qui n’eft pas inutile à la fuperflition. i eut etre la fîtuauon de Delphes a-t-eile bien fervi a !a faire regarder comme une ville fainte. Elle bâ?h bî emm ds la m ° n tagne du Parnaffe, vic*s nui r t€rtre 5 ^ environnée de préci- La mrf’ lT tlfi0,ent fans ,e Recours de l’art. La parue Q£ la montagne qui étoit au-deffus. O R a 427 avott a-peu-prês la figure d’un théu- jv i ces nommes % r- n a- * cris plioient dans les rochers. ‘ es trom pettes fe maki- à ce défaut de leuVfituation Au°ï-u ? naturelles , on en faifoit d’artifkielLs Æft T deces anctsulres qui étoient Ê elg | t ‘u ° krcT 1 C:e ^ ent k divin ‘ té > & oudal- q ■- l-S pierres n entroient jamais. Dai,s ces fanâuaires ténébreux étoient carhfLu toutes les machines de.s prêtres, & ils y entrô ent par des conduits fouterrains. Rufin nous décrit le -mm 6 e ^ era P :s P ie in de chemins couverts A & Sri:,™ témoignage encore plus foï n.nt-ds pas comment Daniel découvrit lfimoof- ture des prêtres de Belus, qui favoient bien rerSer fecrettement dans fon temple, pour prendre les viandes qu on y avoit offertes ? U s’agit là d’un des mirac.es au paganifme , qui étoit cru le plus universellement, de ces vfébmes que les dieux prenoient la peine de venir manger eux -mêmes Combien , apres tout , devoit-il être plus aifé de perfuader aux peuples que les dieux defcendoient dans des temples pour leur parler, leur donner des infini crions mutiles , que de leur perfuader ou’ils venoient manger des membres de chèvres & de moutons ? Et fi les prêtres mangeoient en la place desjiieux , a plus forte raifon pou'voient-ils parle 1- aufli en leur place. Les prêtres, pour mieux jouer leur jeu, établi- rent encore de certains jours malheureux , où il n’étoit point permis de confulter Y oracle. Par ce moyen , ils pouvoient renvoyer les confuitans , lorfqu’üs avoient des raifons de ne pas répondre; ou bien pendant ce temps de fîlence , ils prenoient leurs mefures & faifoient leurs préparatifs. A l’occafîon de ces prétendus jours malheureux , il fut rendu à Alexandre un des plus fpirituels ora- cles qui ait jamais exifté. Il étoit allé à Delphes pour confulter le Dieu ; & la prêtreffe , qui pré- tendoit qu’il n’étoit point alors permis de l'inter- roger , ne vouloit point entrer dans le temple. Alexandre, qui étoit impérieux, la prit par le bras pour Fy mener de force; & elle s’écria : Ah '.mort fils ,on ne peut ce réfijter ! — Je rien veux pas davan- tage , dit Alexandre , cet oracle me fujfit. Les prêtres avoient encore un fecretpcurgagner du temps , quand il leur plaifoit- Avant que de con- fulter Y oracle , il falloir facrifier ; & fi les entrailles des viéïimes n’étoient point heureufes, le dieu H h h i, 4i S O R À O R A n’étoit point en état de répondre : & qui jugeoit des entrailles des victimes ? les prêtres. Le plus fouver t même j ainfi qu’il paroi t par beaucoup d’exemples , iis étoient feuîs à les examiner : & tel , qu’on obligeoît à recommencer ;e lacriSce , avoit pourtant immolé un animal dont le cœur & le foie étoient les plus beaux du monde. Les prêtres firent mieux encore, ils établirent certains my Itères qui engageoient à un fecrernvio- Lbk ceux qui y étoient initiés ; il n’y avoit per- sonne à Delphes qui ne 'fe trouvât dans ce cas. Cette viile n'avoit point d’autre revenu que celui de fon temple , & ne vivait que d 'oracles : or , les prêtres s’aiTuroitn: de tous les habitans en fe les attachant par le double lien de l’intérêt & de la fuperftition. On eut été bien reçu à parler contre les oracles d’Apollon dans une telle viile ! Ceux qu’on initioit aux myltères donnoient des afiurances de leur diferétion. Ils étoient obligés à faire aux piètres une confeffion de tout ce qu’il y avoit de plus caché dans leur vie ; & c’étoit, après cela , à ces pauvres initiés à prier les prêtres de leur garder le fecret. Ce fut fur cette confeffion qu’un lacédémonien , qui s’ailoit faire initier aux myftères de Samo- thrace , dit brufquement aux prêtres qui l’inter- rogeoient : «Si j’ai fait des crimes, les dieux le favent bien ». Un autre répondit à-peu-près de la même façon : « Eft-ce à toi ou au dieu , qu’i! faut confeffer fes crimes? G’ell au Dieu, dit le prêtre. Eh bien , retire-toi donc, reprit le lacédé- monien , je les ccnfefferai au Dieu ? Ces deux iacé- démoniens , qui , a coup fur, ne furent pas reçus , penfoient précisément fur la confeffion des crimes qu’exigeoient les prêtres , ce que les anglais pen- fent fur la confeffion des péchés dans ie chriftia- nifme. Mais fans s’étendre davantage fur les artifices des oracles , il vient naturellement dans l’efprit une queftion difficile à réfoudre ; lavoir , pour- quoi les démons ne prédToient l’avenir que dans des trous, dans des cavernes S: dans des lieux obf- eurs ? Et pourquoi ils ne s’a vifoient. jamais d’ani- mer une ftatue , ou de faire parier une prêt refie dans un carrefour , expofée de toutes parts aux yeux de tout le monde ? On pourront imaginer que les oracles qui fs ren- doient fur des billets cachetés , & plus encore ceux qui lé rendoient en fange , avaient befoin de dé mon s -, mais i! nous feroit aifé de faire voir qu’ils n’avoient rien de plus miraculeux que les autres. Les prêtres n’étoient pas ïcruruleux jufqu’au point de n’ofer décacheter les billets qu’on leur apportons il falloir qu’on les laifiat fur l’autel, après quoi on fermoit le temple, où les prêtres favoîent rentrer fans qu’on s’en apperçut ; eu bien il falloir mettre ces b iiets entre les mains des prê- tres , afin qu’ils dormîfîent & reçuffent en fenqeia réponfe. Ôr, dans i’uis & l’autre cas , iis avouent le ioifir & la liberté de les ouvrir. Il; favoîent pour cela plufieurs fecrets , dont quelques uns furent mis en pratique parle fameux prophète ce Lucien. On peut les voir dans cer auteur même, fi l’on eft curieux d’apprendre comment l’on s’y pre- nait pour dccacheter les billets fans qu’il y parût. Les prêtres qui n’ofoient fe hafarder à décache- ter les billets , tâchoient de favoir adroitement ce qui amenoit les gens à l'oracle. D’ordinaire c’étoient des perfonres confidérables méditant quelque def- fein , & animées de quelque paffion afiéx connue. Les prêtres avoient tant de commerce avec eux , à l’occafion des facrifices , avant que Y oracle parlât , qu’il n’étoit pas trop difficile de tirer de leur bou- che ou du moins de conjecturer quel était lé fujet de leur voyage. On leur faifoit recommencer facri- fices furfaciifices, jufqu’à-ce qu’on fefut éclairci. On les msttoit entre les mains de certains officiers du temple , qui, fous prétexte de leur en montrer les antiquités , les fiâmes , les peintures , les offran- des, avoient l’art de les faire parler fur leu;s affaires. Ces antiquaires, pareils à ceux qui vivent aujourd’hui de ce métier en Italie , fe trouvoient d„ns tous les temples un peu confidérables. Ils favoient par cœur tous les miracles qui s’v étoient faits ; ils faïfoient bien valoir la puiffance & les merveilles du dieu ; ils comoienr fort au long l’hifioire de chaque préfent qu’or. lui avoir con- facié. Sur cela , Lucien dit allez plaifamment que tous ces gens-là ne vu oient & ne fubfiftoient eue ce fables ; & que dans la Grèce , on eût été bien fâché d’apprendre des vérités qui n’euiîtnt rien coûté. Si ceux qui venoient confuker Y oracle ne parloient point, leurs domefiiques fe taifeitnt-ils î Il faut favoir que dans une ville à oracle , il n’y avoit prcfque que des officiers de Yoracle. Les ur.s étoient prophètes & prêtres ; ks autres poètes , qui habiiloïent en vers les oracles rendus en prefe; les antres fimples interprètes ; les autres petits facrificateurs , qui immoloient les vïétimes & en exair, moient les entrailles ; les autres vendeurs de parfums & d’encens, ou de bêtes peur les facri- fices ; les autres antiquaires ; les autres , enfin , n’étoîent que des hôteiiiers , que le grand abord des étrangers ennehifïeir. Tous ces gens étoient dans les intérêts de Yoracle & du dieu j & fi , par le moyen des dou-.eftiques clés étrangers , ils décou- vroient quelque chofe qui fut bon à favoir , vous ne devez pas douter que ies prêtres n’en fuffent avertis. Le nombre eft fort grand des oracles qui fe renlo’ent par fong-is : cette manière n’étoit pas plus d'Ifficde que ies autres dans la pratique ; mais comme le plus fameux de tous ces oracles était O R A celui deTrophonius dans îa Béotle , voye^ Tro- PHONIÜS. Nous obferverons feulement ici qu'entre les oracles qm fe rendoient par les fonges , il y en svcit auxquels il falloit fe prépayer par des jeûnes , comme celui d'Amphiaraiis dans l’Attique. Si les fonges ne pouvoient pas recevoir quelqu’mrerpréta- îion apparente, on vous faifoit dormir dans le temple fur Bouveaux frais 5 on ne manquoit jamais de vous remplir l’efprit d’idées propres à vous faire voir des fonges où il entrât des dieux & des chofes extraordinaires. Enfin , on vous faifoit dormir le plus fouvenr fur des peaüx de vidâmes , qui pou- voient avoir été frottées de quelque drogue propre à étourdir le cerveau. Quand c’écoit les prêtres qui , en dormant fur les bdlets cachetés, a voient eux-mêmes les fonges prophétiques , il efl: clair que la chofe eft encore plus facile à expliquer. Dès qu’on éto:t allez ilu- pide pour fe contenter de leurs fonges & pour y ajouter foi , il tfétoitpas befoin qu’ils laiifaffenr aux autres la liberté d’en avoir. Ils .pouvoient fe réferver ce droit à eux feuls , fans que perfonne y trouvât à redire. Un des plus grands fecrets des oracles , & une des chofes qui marquent clairement que les hom- mes les rendoient , c’efl l’ambiguité des réponfes , l’art qu’on avoit de les accommoder à tous les évènemens qu’on pouvoir prévoir. On en trouve un exemple dans Arrian , liv. VII , fur la maladie d’Alexandre à Babylone. Mac robe en cite un autre fur 1 rajan , quand il forma ie dédain d’aller attaquer les parthes. On porta pour réponfe à cet empereur, une vigne’ mile en morceaux. Trajan mourut à cette guerre ; & fes os , reportés à Rome ( fur quoi l’on fit tomber l’explication de l 'oracle), étoient affurément la feule chofe à quoi Y oracle n avoit pomt penfé. Ceux qui recevoient ces ora- cles ambigus , prenoient volontiers la peine d’y mufter l'événement , & £e chargeoient eux-mêmes de 1 m juftifier. Souvent cè qui n’avoit eu qu’un fens Sans l’intention de celui qui avoit rendu Y ora- cle , fe trouvoit en avoir deux après l’événement ; & le fourbe pouvoir fe repcfer fur ceux qu’il du- poit , du foin de fauver fon honneur. P n’eft plus quefîion de deviner les fineflVs des prêtres , paries moyens qui pourroient eux-mêmes paroitre trop fins. Un tems a été qu’on les a dé- couverts de toutes parts aux yeux de toute la terre j ce fut quand la reîigton chilienne triompha hautement du paganifme , fous les empereurs chrétiens. O R A 4 2 9 Egesen Ciücie , on en chaffa, dit Eufebe dans îa vis üe cet empereur , non pas un dieu , ni un dé- mon, mais le fourbe qui avoit iî long-temps impofé a sa crédulité des peuples. A cela, il ajoute en général que dans ksfimuîacres des dieux abattus , on n y trouvo. t rien moins que des dieux ou des démons , non pas même que'cues malheureux fpe&es obfcars & ténébreux , mais feulement du foin , de îa paille , ou des os ae morts. paganifme enveloppa néceffairement les oracles dans fa ruine, lorsqu'il fut aboli par ie chrhiian-fme. D’ailleurs , il ed certain que le cnrftïanifme, avant même qu’il fut encore îa religion dominante, fit extrêmement tort fax oraecs . parce que les chrétiens s’étudièrent à en défa- bufer les peuples, & à en découvrir i’i'mnoiture. Mais indépendamment du chrliüanifme, les oracles ne iaifîoient pas de décheoir beaucoup par d’autres caufes , & a la fin us euffent entièrement tombé. On commença à s’appercevoîr qu’ils dégéné- rèrent dès qu’ils ne fe rendirent plus en vers. Plutarque'a fait un traité exprès pour rechercher la caufe de ce changement s & , à la manière des grecs, il dit fur ce fujet tout ce qu’on peut dire de vrai & de faux. Entr’autres raifons vraifembla- bles , il prétend que les vers poétiques fe dé- crièrent par l’ufage qu’en faifoient de certains charlatans , que 1e menu peuple confultoit le plus fouvent dans les carrefours. Les prêtres des tem- ples ns voulaient avoir rien de commun avec eux , parce qu’ils éroient des charlatans plus nobles & plus férieux , ce qui fait une grande différence dans ce métier. Mais ce qui contribua le plus à ruiner les oracles , fut la foumiffion des grecs fous îa domination des Romains , qui , calmant toutes les divilîons qui agitoient auparavant la Grèce, l’efclavage produ faru la paix, ne fournit plus de matière aux oracles. Si les romains nuifirent beau'oup aux oracles par la paix qu’ils établirent dans la Grèce , ils leur nuifirent encore plus par ie peu d’eftime qu’ils en faifoient. Ce n’étoic point là leur folie ; iis ne s’attachoient qu’à leurs livres fyb-JLns & à leurs divinations étrufeues; c'eft-à-dire , aux arufpices & aux augures. Les maximes & les fen- timens d'un peuple qui domine , paffent aifément dans les autres peuples, & il n’eit pas furprenant que les oracles , étant une invention grecque , aient fuivi la deilinée de la Grèce, qu'ils aient été floriffans avec elle , & qu’üs aient perdu avec elle leur premier éclat. Théodoret dit que Théophile, évêque d’Alexan- drie , fit voir à ceux de celte ville les ftatues creu- les 5 ou les pr erres entroient par des chemins ca- chespour y rendre les oracles. Lorfque, par l’ordre «c Uoaitanun , on abattit le temple d’Èfculape à La fourberie des oracles étoir trop groffiere pour n’être pas enfin découverte par différentes aven- tures , & même oar quelques aventures feanda- leufes , qui délibèrent les yeux ; Les dieux deve- noient quelquefois amoureux des celles femmes , 43o O R A pu! venaient confulter leurs oracles. Alors on envcyoir ces belles femmes paffer des nuits dans les temples de la d vinité , parées de la main même de leurs maris, & chargées de préfens pour payer le dieu de ces peines. A la vérité on fermoir bien les temples à la vue de tout le monde , mais ©n ne garantilfoit point aux maris les chemins fou- terrains. Nous avons peine à concevoir que de pareilles choies aient pu être faites feulement une fois. Cependant Hérodote nous affure qu’au huitième fk dernier étage de cette fuperbe tour du temple de Bélus à Baby'one , étoit un lit magnifique où ccuchoit toutes les nuits une femme choifîe par le dieu. ‘Il s'en faifoic autant à Thèbes en Egypte ; & quand la prêtreffe de l 'oracle de Pa- tate en Lycie devoir propnétifer, i! falloir au- paravant qu’elle couchât feule dans le temple où Apollon venoit l’infpirer.- Tout cela s’étoit pratiqué dans les plus épaiffes ténèbres du paganifme , & dans un temps où les cérémonies payennes n’étoient pas fujettes à être contredites ; mais à la vue des chrétiens , le Sérapis d’Alexandrie ne lailfoit pas de faire venir les nuits , dans fon temple , teile femme qu’il lui piaifoit de nommer par la bouche de Tyrannirs , fon prêtre. Beaucoup de femmes avoient reçu cet honneur avec grand refpeét. Il s’en trouva une à la fin qui, ayant couché dans le temple, fit réflexion qu’ü ne s’y e'toit rien paffé que de fort humain , & dont Tyrannus n’eut été allez capable ; elle en avertit fen mari , qui fit faire le procès à lyrannus. Le malheureux avoua tout , & ce fut un grand fcandale dans Alexandrie. Les crimes des prêtres , leur infolence , divers événemens qui avoient fait paroître au jour leurs fourberies j l’obfcurité , l’incertitude &la ’fauffré de leurs réponfes , auraient donc difcrédité les oracles , & en auraient caufé la ruine entière , quand même le paganifme n’auroit pas dû finir; mais il s'eft joint à cela des caufes étrangères. D’abord de grandes feéles de philofophes grecs qui fie font moqués des oracles ; enfiuite les ro- mains , qui n’en faifoient point d’nfage ; enfin les chrétiens , qui les déteftcieat, & qui les ont abolis avec le paganifme. « Il y a des raifons très-naturelles qui nous expliquent , dit M. Paw , pourquoi les oracles ont eeffé dans quelques endroits de l’ancienne Europe & de l’Afie ; ma ; s ils ne ceffent pas & ne celferont jamais dans quelques endroits de l’Afrique; on en connoît aujourd’hui deux à la côte occidentale , qui font aufli fameux qu’a pu l’être celui de Delphes. C’eft par une ignorance prefque impardonnable de l'hiftoire moderne , que Van Daie & Fontenelle accordèrent à leurs propres adverfaires, que les oracles fe font réellement O R A ÎUS, ce qui eft une famTeté démontrée par les relations de quelques voyageurs qui vivent encore" & fur-tout par celle de Rt.ëmer ». Oracle de Clitumne. Pline le jeune décrit ainfi Y oracle de Clitumne , dieu d’un fleuve d’Ombrïe. « Le temple eft ancien & fort refpeété ; Clitumne y eft repréfenté habillé à la romaine. Les forts; marquent la préfence & le pouvoir de la divinité. Il y a à l’entour piufîeurs petites chapelles, dont quelques-unes ont des fontaines & des Durees, car Clitumne eft comme le père de p’ufieurs autres petits fleuves qui viennent fe joindre à lui. 11 y a un pont qui fait la réparation de In partie facrée de fes eaux d’avec la profane : au-deflùs de ce pont or. ne peut qu’aller en bateau; au-deflous iUft permis de fe baigner ». On ne cornoît point d’autre fleuve que celui-là qui rendît des oracles. (D. J. ) Oracle de Delphes . V. Delphes, (oracle de ) Oracle de Doione. Au rapport d’Hérodote , Y oracle ' de Dodone , le plus ancien de la Grèce , & celui de Jupit. r Ammon dans la Lybîe , ont la même origine. Ls doivent tous les deux leur étabiifTement aux Egyptiens , de même que pîu- fieurs autres antiquités de la Grèce, Voici l’en- veloppe Dus laquelle on a caché ce trait d’hiftoire. Deux colombes , difoit-on , s’étant envolée de - Thèbes , en Egypte , il y en eut une quralla dans la Lybie , & l’autre ayant volé jufqu’à la forêt de Dodone, dans la Chaonie , province de l'Epire, s’y arrêta , & apprit aux habitans du pays que l’intention de Jupiter étoit qu’il y eut un oracle en ce lieu. Ce prod-ge étonna ceux qui en furent les témoins , 8e Y oracle étant établi , il y eut bien- tôt un grand nombre de confultans. Servius ajoute que c’étoit Jupiter qui avoir donné à fa fille Thébé -ces deux colombes , & qu’elles avoient le don de la parole. Hérodote, qui a bien jugé que cette fiétion renfermoit l’évènement qui donna lieu à l’établiffement de cet oracle, en a recherché le fondement hiftorique. Deux prêtreffes de Thèbes, dit cet auteur, furent autrefois enlevées par des marchands phé- niciens : celle qui fut vendue en Grèce établit fa demeure dans la forêt de Dodone , où ion alloit alors cueillir le gland qui fervoit de nourriture aux anciens grecs , & elle fit conftruire une petite chapelle au pied d'un chêne , en l'honneur de Jupiter, dont elle avoit été prêtrtffe à Thèbes, & ce fut là que s’établit cet ancien oracle , fi fa- meux dans la fuite. Ce même auteur ajoute qu’on nomma cette femme la colombe , parce qu’on n’en- tendoit pas fon langage ; mais comme on vint à le comprendre quelques temps après , on publia que la colombe avoit parlé. OR A Souvent 3 pour expliquer les anciennes fables , Iss grecs, qui n’entendoient pas la langue des peuples de l'orient , d’où elles leur écoient venues, en ont débité de nouveiles. Le favar.t Bo- chard a cru trouver l’origine de celle dont il s'agit , dans l’équivoque de deux mots phéniciens OU arabes , dont 1 un lignifie colombe , & l’2Utre prêtrejfe. Les grecs , toujours portés au merveil- leux , au lieu de dire qu'une prêtreffe de Jupiter avoir déclaré la volonté de ce dieu , dirent que c’étoit une colombe qui avoit parlé. Quelque vraifemblable que foit la conjecture de ce favant k>mme , l'abbé Sailier en a propofé une qui parqît Deere davantage , il prétend que cette fable elt fondée fur la double lignification du mot zriXtteu , lequel délignoit des colombes dans 1 Atticue &r dans plufieurs autres provinces de la Grèce , pendant que dans iedialeéte de BEpire , il vouloir dire de vieilles femmes. Servius , qui avoit bien compris le fens de cette fable , ne s’efi trempe , en l’expliquant, que parce qu’il a changé le nom appellatif de Pélias en un nom propre. I! y avoir , ait-il , dans la forêt de Dodone, une fontaine qui couioit avec un doux murmure, au pied d-un chêne: une vieille femme, nommée Pélias , interprëtoit ce bru.t, & annonçoit fur ce murmure , l'avenir à ceux qui ver, oient la con- fîilter. Si Yoracle de Dodone fe manifelta d’abord par le murmure d’une fontaine, -ii paroît qu'avec le temps on y chercha plus de façons ; mus comme perfonne ne pénétrait dans le fanétuaire de l’o- racle ,ox\ ne s'accorde point fur la manière dont celui-ci de^rendir dans la fuite. Ariftote , au rap- port de Suidas , ait qu a Dodone il y a deux colonnes, fur l’une desquelles eit un baffin d’ai- rain , & fur 1 autre la llatue d’un enfant qui tient un fouet, dont les cordes, étant aufli d’airain, ’ 0nc i:, u bruit contre le balïin , lorfqu'eües y font pouiiees par le vent. 1 Démon , félon le même Suidas, prétend que \ oracle de Jupiter Dodonéen eti tout environné ee bafiins, qui, aufll-tôt que l’uneft pouffé contre autre , fe communiquent ce mouvement en rond, & tont un bruit qui dure affez de temns. D’autres ai ent que c etojt un chêne raifonnant qui fecouoit UT & . f f S feUlI es ’ lorfqu il étoit con- trées 'il Tv fl * C ar ° St H‘ s , v o !on «s par des prê- le Qeta| l qu’ü n’y avoir que dehors"’ '’. CQ!Î1 a!it 5 Parce qu’on l'entendoit de dehors , mais comme on ne voyait point le dedans V ^ T V /» r 1 o du lieu ■ li fe rt or par conjectures , w. qui caufoit le Kr> on ne favoit que ■ port infidèle , 'ce On nomme, de Dodone ; . oracles en Vfr “ es du t mple ;ido;er . leurs ~ne le recueil o R A °£ cl f qui fut* bien° r fun V eHe Un à fa^pr^reffl deslhnÆr i r Æ?s nd ' nt \ ^ allèrent confier lW&de Dodone! & " pS fuccès eU s'i! rep0I T !C qU ’ lls 2Ur ° !en t un heureux fucces , s ils agiffoient ^en impies. Les envoyés ’’ “ ” vouloir fs., que la prêtreffe iges , dont des béotiens , perfuadé If tr ° n ;P e Q P 0Ur kvorifêr. les e le defcendoit , & qui étoient allies des thrac-s prirent cette femme & la firent brûler vive “f ceueâûffn qU l' qUe manière qu ’ on inEer prêtât- mfte S i?' r P 2 P® UVOit êcle trouvée que u.te. En effet, fi ia pretrefle avoit eu deffeh <-'e ” ttompsr, elle étoit punie de fa fourberie • fi e M& avoit parle fincerement, ils n’avoient fait cu-’exé- cuter oracle à la lettre. On ne fe cette raifon ,on fefaifit des envoyés ; mfis ccm^ on n o. oit pas les punir fans les avoir jugés au- paravant, on les conduifit devant les deux prl reffes qm refirent, car il devoir y en avoi* trois alors a cet oracle , félon le récit de Strabom. Les aeputes ayant réclamé contre cette conduite on leur accorda deux ’ • nr 5 rr /r. c V-TT, ,!0mmes P &ur juger avec les. pretrdics. Celles-ci ne manquèrent pas de con- damner es envoyés, mas les deux juges leur furent plus favorables ; ainfi les voix étant par- tagées, ns furent abfous. . Tite Lire ( Lb. VIIL c. XXIV. ) cite la ré- ponfe ambiguë de Y oracle de Dodone , qui fit périr Alexandre , roi d’Epire. Ce prince , méditant- une defeente en Italie , fe rep.iffoit des plus, grandes efperances de fuccès , lorfque fur fa con- uiltation l'oracle lui recommanda feulement d’é- viter la ville de Pandofîe& le fleuve Achéron. Il crut que Jupiter lui ordonnoit de quitter fes ter- res, & qu’il lui promenoir des conquêtes fans bornes, dès qu’il pafferoit fur des rivages étran- ger?* Ce fut apparemment dans cette occafîos qu’il fit frapper une médaille , où l’on voit d’un côté la tête de Jupïter-Dodonéen , au revers un foudre furmonté d'une étoile , & au-deffus une efpèce de lance , avec ces mots : aaehanafot tôt NEOnTOAEMOY. Cependant, trois ans après* ralliant fes troupes auprès du fleuve Achéron , il fut percé d'un javelot-par un transfuge , & tomba dans la rivière , dont le courant l'emporta chez les ennemis , qui traitèrent fon corps avec la der- nière barbarie. Nous favons auffi quelle fut la fin de Yoracle de Dodone. Dorimaque , au rapport de Poiybe, brûla les p rtiques du temple , renverfa de fond en comble le lieu facré de Yoracle , & ru na out P .tôt pilla toutes les offrandes. \* oracle de Do- tj ;.e a', o.t etc établi par ks péiaiges , & nous. O R A pouvons places la véritable époque de fon com- mencement environ 1400 ans avant Jéfus-Chrift. (£>• j. y Oracle d’Efculape. Outre Yoracle célèbre d’Efcuiape à Epidaüre , dans I’Argoîide , fur le golfs S .ironique , ce dieu rendoit encore fes cracles dans fon temple de l’iie du Tibre. On a trouvé à Rome un fragment de table de marbre , où (ont tracées en grec les hifioires de trois mi- racles d’Efculape ; en voici le plus confidérab e traduit mot à mot fur Einfcripcion : « En ce même » temps , il rendit un oracle à un aveugle nommé » Caïus ; il lui dit qu’il allât au faint autel , qu'il 33 s’y mît à genoux , & y adorât ; qu’enfuite il =» allât du côré droit au côté gauche , qu’il mît » les cinq doigts fur l’autel , & enfin qu’il portât 33 la main fur fes yeux. Après tout cela l’aveugle » vit, le peuple en fut témoin , & marqua la joie 33 qu’il avoir de veir arriver ds fi grandes mer- » veilles fous notre empereur Antonin ». Les deux autres guérifbns font moins furprenantes ; ce n’écoit qu’une pleuréfie & une perte de fan g , dé- fefpérées l’une & l’autre à la vérité ; mais le dieu avoic ordonné à fes malades des pommes de pin avec du miel , & du vin avec de certaines cendres , qui font des chofes que les incrédules peu- vent prend* pour de vrais remèdes. Ces infcriptîons , pour être grecques , n’en ont pas moins été faites à Rome; la forme des lettres & l’orrographe ne parodient pas être de la main d’un feu:, tour grec. De plus, .quoiqu’il £oit vra; que les ro.r .ins éerivoient leurs infcrip- tions en : , ii ne larifoirn: pas d’en écrire quel- ques-unes en grec , lorfqu’il y avoir pour cela quelque rai fon particulière. Cr il eft allez vrai- fembhble qu’on ne fe fervoit que de la langue grecque dans le temple d’Efculape , parce que £ étO;t un dieu grec, Sr qu’on a\ oit fait venir de Grèce pendant une épidémie très-funefte. Oracle d’Héiiopoüs. C’étoît un oracle d’A- pollon placé dans cette ville d’Egypte. Ce dieu , au rapport de Macrobe ( Saturn. lia. I. c. 23. ) , ren- doit fes réponfes de même que Jupiter-Arr.mon : « On porte, dit cet auteur, la liatue de ce dieu de la même manière qu’on porte celle des dieux dans la pompe des jeux du cirque. Les prêtres accompa- gnés dcs_ principaux du pays , qui affilient à cette ceremonie la rêterafée, & après une longue conti- nence , n avancent pas félon qu’ils pourroiert le vouloir , mais félon le mouvement que leur im- prime U dieu qu iis portent, par des mouvemens' femblables a ceux des forts ou des fortunes o.’Arnium ». Oracle de Mercure à Pharès. Un des oracles les plus finguliers étoit celui de Mercure à Pha-« * v $ e d’Achaïe , duquel parle Paufar.ias dans O R A fes archaïques , Uv. VII. c . zi. ). Après beaucoup de cérémonies, dont le détail n’elt pas ici nécef- faire , on parloit au dieu à i’oreiile , & on lui de- mandoit ce qu'on avoit envie de favoir ; enfuite on fe bouchoir les oreilles avec les mains, on for- toit du temple : & les premières paroles qu’oa entendoit au fortir de-ià , c’étoit la réponfe de Mercure. ( D. J.) Oracle de Sérapis. Ce dieu des égyptiens avoir deux oracles célèbres ; l’un à Canope , qui éioit le plus fameux de toute l’Egypte, & l’autre à Babyione. Selon Strabon , il n’y avoir rien de plus gai dans toute la teugion payenne, que ies pèlerinages qui fe raifoient en l’honneur de Sérapis. « Vers le temps ^de certaines fêtes, dit-il, on ne fauroit croire la multitude de gens qui dtfcenden: fur un canal d'Alexandrie à Canope , où eft ce- temple j jourAcnuitce ne font que bateaux pleins d’hommes & de femmes , qui chantent & qui danfent avec ' toute la liberté imaginable. A Canope , if y a fur le canal une infinité d’hôtelleries qui fervent à retirer ces ^voyageurs & à favorifer leurs divertif- fernens ». Le temple de Sérapis fut détruit par l’ordre de l’empereur Théodofe- Le fophiile Eunapius, payer, , paroî: avoir grand regret à la démolition qui fut faite de ce temple , & nous en décrit la fin maiheureu'e avec afiéz de. bile. Il dit que des gens qui n’avoient jamais en- tendu parler de la guerre, fe trouvèrent pourtant fort vaiüans contre les pierres de ce temple, & principalement contre les riches offrandes dont il ' étoit plein ; que dans ces lieux fiiints , on y plaça des moines, gens infâmes & inutiles, qui , pourvu qu ils enflent un habit noir & mal propre , pre- noient une autorité tyrannique fur l’efprit des peu- ples; & que ces moines, au lieu des dieux que 1 on voyoit par les lumières de la raifon , donnoient à adorer des têres de brigands punis pour leurs crimes , qu’on avait falées pour les conferver. C’eft ainfi que cet impie traite les moines & ies religieux ; il falloir que la licence fût encore bien grande du temps qu’on éerivoit de pareilles chofes fur la religion des empereurs. _ Ruffin rapporte qu’on trouva le temple de Séra- pis rempli de chemins couverts & de machines difpcfées pour les fourberies des prêtres. Il nous apprend , entr’autres chofes , cu’s! y avoir à 1 orient du temp'e une petite fenêtre par où en- troit , à certains jours , un rayon de foleii qui alloit donner fur la bouche de Sérapis, Dans le même temps , on apportoit un fimulacre du foleii qui étoit de fer, & qui, étant attiré par de i’aiman caché dans la voûte , s’élevoit vers Sérapis. Alors on difoit que le foleii faluoit ce dieu ; mais quand la fimulacre de fer retomboit, que le rayon fe reti- rait de delîus la bouche de Sérapis , le foleii lui avoit O R A avoit aflez fait fa cour , & il allait vacquer à fes affaires. L 'oracle de Sérapis à Babylone , rendoit fes reponfes en fonge. Lorfqù Alexandre tomba fubitement malade à Babylone , quelques-uns des principaux de fa cour allèrent palier une nuit dans le temple de Sérapis, pour demander à ce dieu s’il ne ferait pointa propos de lui faire apporter le roi, afin qu’il le guérît. Le -dieu répondit qu’il valoit mieux pour Alexandre qu’il demeurât où il étoit. Sérapis avoit raifon;; car, s’il fe le fût fait apporter, & qu’Aiexandre fût mort en chemin, -ou même dans le temple , que n’eut-on pas dit ? -Mais fi le roi recouvroit fa fanté à Babylone , quelle gloire pour l’oracle? S’il mouroit , c’eit qu’i: lui étoit avantageux de mourir après des con- .quêtes qu'il ne pauvoit augmenter ni conftrver. -Il fallut s’en tenir à cette dernière interprétation , 'qui ne manqua pas d’être tournée à l’avantage de -Sérapis , fîtôt qu’ Alexandre fut mort. (£>. J.) Oracle de Trophonius. Trophonius , héros félon les uns , brigand félon les autres, étoit frère d'Agamedès , & tous deux fils d’Ergius, xo: des archoméniens. Leurs talens pour l’archi- teftu e les fit rechercher de pluiieurs princes, par l’ordre defquels ils bâtirent des temples & des palais. Dans celui qu’ils conflruifîrent pour Hyri- cus , ils- ajutfèrent une pierre de manière qu’elle pouvoir s’enlever la nuit , & ils entroicnt par là pour aller voler les tréfors qui .y étoient renfermés. Le prince , qui voyoir diminuer fon or, fans que les ferrures ni les cachets fufTent rompus , drelfa des pièges autour de fes coffres; & Agamedès s’y ^trouvant arrêté, Trophonius lui coupa la tête, ‘de peur qu’il ne le découvrît dans les tourmens qu’on lui auroit fait fouffrir fi on l’avoit pris en vie. Comme Trophonius difparut dans le moment, on pub'ia que la terre l 'avoit englouti dans le ; même endroit ; & la fuperfiition alla fur une ré- ponfe de la pythie de Delphes , jufqu'à mettre ce -icélérat au rang des demi-dieux , & à lui élever un temple où il recevoit des facnfices & pronon- >çoit des oracles es Béotie , qui devinrent les plus pénibles & les plus célèbres de tous ceux qui fe Tendoient en forge. Paufanias, qui avoit été lui— tneme le consulter , 8c qui avoit pdlé par toutes ces cérémonies , nous en a laiffé une defcriptton fort ample , dont je crois qu’on fera bien aife de trouver ici un abrégé exaéL O R A 4?î & 03 ne vivoit ** chairs facrifiées. chofe I rfallof-^^'r’l"^ d’autre /-« -a- h confulter les entrailles de toutes Que V | C on m nV f P ° U ' V ° Û Tro P honms trouvoit bon q on defcenGit aans fon antre ; mais quand aies auronnç été toutes les plus heureufes du j v j'-’ Ce . n ? Colc enc °re rien , les entrailles qui : ' 1 ^ nt et ? IeD f Cf bes d’un certain bélier qu’on immoioit en dernier Leu. Si elles étoient favora- bles on vous menoit la nuit au fleuve Hircmas. L deux Jeunes garçons de douze ou treize ans, vous ™nd°Y nt t0 r l - , COrpS d hui!e ; enfulte or * ous conduifoit jufqu a la fource du fleuve , & on vous y faifon bmre de deux fortes d’eaux, celles e e J efraçoient de votre efprit toutes les peniees profanes qui vous avoient occupé aupara- vant, &ce.les de Mnémofine, qui avoient la v rta de vous faire retenir tout ce que vous deviez voir dans 1 antre facré. Après tous ces piéparatifs , oit vous fa doit voir h ftatue de Trophonius , à qui vous faifiez vos prières; on vous habillait d'une tunique de lin ; on vous mettoit de certaines ban- delettes -facrees , & enfin vous alliez à Y oracle. L oracle étoit fur une montagne dans une encefftte C pler ^ e .^la nc ^ e j fdr laquelle s’élevoient des obelifques d airain. Dans cette enceinte étoit une caverne en forme de four, taillée de main d’homme. La s ouvroit un trou où l’on defeendoit pat de petites echelies. Quand on y étoit descendu , oh trouvoit une autre petite caverne dont l’entrée étoit affez étroite. On fe couchoit à terre ; on prenoit dans chaque main de certaines compofi- tions de miel ; on paffeit les pieds dans "ou- verture de la petite caverne , & pour lors on fe fentoit emporté au - dedans avec beaucoup de vîteffe. Avant que de defeendre dans l’antre de Tro- phonius, il falloit palier un certain nombre de jours dans une efpèce de petite chapelle qu’on ap- pelloit de la bonne fortune & du bon génie. Pendant ce temps , on recevoit des expiations de toutes les fortes ; on s’ablienoit d’eaux chaudes ; on fe lavoit fou vent dais le fleuve Hircinas ; on facrifioit à Trophonius & à toute fa famille, à Apollon , à Jupiter^ furnomme Roi , à Saturne à Junon » à une Céres-Europe qui avoir été nourrice de Tro- Antiguites Tome C’étoit-1 à que l’avenir fe déclaroit, mais non pas à tous d’une même manière. Les uns voyoient, les autres entendoient ; on fortoit de l’antre cou- ché par terre , comme on y étoit entré , & les pieds les premiers. Auffi-tôt on vous menoit dans la chaife de Mnémofine , où l'on vous demandoit ce que vous aviez vu ou entendu. De-là on vous ramenort dans la chapelle du bon génie , encore tout étourdi & tout hors de vous ; vous repreniez vos Cens peu-à-peu , 8c vous commenciez à pou- voir rire ; car jufques-là , la grandeur des myiières & la divinité dont vous étiez rempli , vous en avoient empêché. Paufanias nous dit qu’il n’y a jamais eu qu’un homme qui foit entré dans l’antre de Trophonius, & oui n’en foit pas forti ; c’etoitun cerain efpion que Démétnus y envoya pour voir s il n’y avoit pas dans ce lieu faint cuelque chofe qui hit bon à piller. On trouva loin de là le corps de ce malheu- reux , qui n avoit point étéjetté dehors par l’ou- verture facrée de l’antre. Iis 454 O R A. Voici les réflexions fenfées dont FonteneÜe ac- compagne ce récit. «Quel ionir , dit-il , n avoient pas les prêtres pendant tous ces ciifférens facnfices qu’ils fâifoient faire , d’examiner fi on étoit propre à être envoyé dans 1 antre ? Gat afturement Tto- phônius choififiot Tes gens, & ne recevoir pas tout le monde. Combien toutes ces ablutions & ces expiations , 8c ces voyages noâurnes , & ces paffagès dans des cavernes obfcures resnpliffoient- ■eiies i’efprit de fuperftition , de frayeur & de crainte ? Combien de machines pouvoient jouer dans ces ténèbres ? L’hiftoire de l’efpion de Dé- métrius nous apprend qu’il n’y avoit pas de surete dans l’antre pour ceux qui n’y apportoienppas de bonnes intentions : & de plus, qu’outre 1 ouver- ture facrée qui étoit connue de tout le monde , l’antre. en avoit une fecretee qui n’écoit connue que des prêtres. Quand on s’y fentoit entraîné par les pieds , en étoit fans doute tiré par des cordes , & on n’avoir garde de s’en appercevoir en y portant les imins , puifqu’e'les étotent embarral- •fées de ces compofitions de miel qu’il ne fadoit pas lâcher. Ces cavernes pouvoient être pleines de parfums & d’odeurs qui troubloient le cerveau. Ces eaux de Léthé & de Mnémofine pouvoient être auffi préparées pour le même effet. Je ne dis rien des fpeaacles & des bruits dont on pouvoir être épouvanté ; & quand on fortoit de là hors de foi , on difoit ce qu’on avoit vu eu entendu à des gens qui , profitant de ce défordre , le re- cueiiloient comme il leur plaifoit , y changeoient ce qu’ils vouloient , ou enfin en étoient toujours les interprètes. ORAISON FUNEBRE. Difcours oratoire en l’honneur d’un mort. Ces. fortes de difcours fem- b'er.t n’avoir commencé en Grèce qu’après la ba- taille de Marathon, qui précéda de feize ans la mort de Brutus. Dans Homère , on célèbre des jeux aux obsèques de Patroc'e , comme Hercule avoit fait auparavant aux funérailles de Pélops; mais nul orateur ne prononce fon éloge funèbre. Les poètes tragiques d'Athènes Tuppofoient , il eft vrai , que Théfée avoit fait un difcours aux funérailles des enfans d’Œdipe; mais c’étoit une pure flatterie pour la ville d’Athènes. Enfin, quoi- que le rhéteur Anaximènes attribua à Solon l’in- vention des oraifons funèbres , il n’en apporte aucune preuve. Thucydide eft le premier qui nous parle des oraifons funèbres des grecs. Il raconte dans fon fécond livre que les athéniens firent des obsèques publiques à ceux qui avoient été tués au commencement de la guerre du Péloponèfe. Il détaille enfume cette folemnité , & dit qu’a- près que les olïenasns furent couverts de terre , le perfonnage le plus iliuftre de la ville , tant en éloquence qu’en dignité , pafla du fépulcre fur la tribune , Si fit Yoraifon funebre des citoyens qui étoient morts à la guerre de Samos. Le pexfon- O R A nage iliuftre qui fit cet éloge , eft Périclès, g célèbre par fes taiens dans les trois genres d'é- loquence , le délibératif , le judiciaire & le dé- monftratif. Dans ce dernier genre , l’orateur pouvoir fans crainte étaler toutes les fleurs & toutes les ri- chefiès de la poéfie. Il s’agifio't de louer les athéniens en général fur' les qualités qui les diftin- uoient des autres peuples de la Grèce , de céié- rer la vertu & le courage de ceux qui étoient morts pour le fervice de la patrie , d’élever leurs exploits au-cleffusde ce que leurs ancêtres avoient fait de plus glorieux, de les prepefer pour exemple aux vivans ; d’inviter leurs enfans & leurs frères à fe rendre dignes d’eux , & de mettre en ufage , pour la confolatioji des pères & des mères , les raifor.s les plus capables de diminuer le fentiment de leurs pertes. Platon, qui nous préfente l’hom- mage d’un difcours parfait dans le genre dont il s’agit, l’avoit vraifemblablemest formé fur l’éloge funèbre que Périclès prononça dans cette oc- cafion. Il plut tellement , qu’on choifit dans la fuite les plus habiles orateurs pour ces fortes à’ oraifons-, on leur accordoit tout le temps de préparer leurs difcours , & ils n’oubüoient rien pour répondre à ce qu’on attendoit de leurs taiens. Le beau choix des expreftïons , la variété des tours & des figures, la brillante harmonie des phrases faToienc fur l’ame des auditeurs une impreffion de joie & de furprife , qui tenoit de l’enchantement. Chaque citoyen s’appïiquoit en particulier les louanges qu’on donnoit à tous ies corps des citoyens; & fe croyant tout-à-coup transformé en un autre homme , il fe paroiiToit à lui-même plus grand , plus refpeâable , & jouiftoit du plaifir flatteur de s’imaginer que les étrangers qui afïiftoient à la cérémonie , avoient pour lui les mêmes fen- timens de refpeét & d’admiration. L’împrefiïon durcit quelques jours , & il ne fe détachoit qu’a- vec peine de cetie aimable illufiori» qui i’avoit comme tranfporté en quelque forte dans les ifles fortunées. Telle étoit, félon Socrate , l’habileté des orateurs chargés de ces éloges funèbres. C’eft ainfi qu’à la faveur de l’éloquence leurs difcours pénétroient jufqu’au fond de l’ame. Se y caufoient ces admirables tranfports. Le premier qui harangua à Rome aux funérailles des citoyens, fut Valérius Publicola. Polybe ra- conte qu’après la mort de Junius Brutus, fon collègue , qui avoit été tué kjour précédent à la bataille contre les étrufques , il fit apporter fon coros dans la place publique , Se monta dansja tribune , où il expofa les belles aétions de fa vie. Le peuple touché , attendri , comprit alors de quelle utilité il peut être à la république de ré- compenfer le mérite , en le peignant de tous les traits de l’éloquence. Il ordonna fur le champ que nO K A le même ufage feroit perpétuellement obfervé à la mort des grands hommes qui auraient rendus des fervices importais à l'Eta Cette ordonnance fut exécutée , & Quintus Fabius Maximus fit Y oraifon funèbre de Scipion. Souvent les enfans s'acquittaient de ce devoir , ou le fénat choififtoit un orateur pour compofer l'éloge du mort. Augurte, à l'âge de douze 2 ns, récita publiquement l'éloge de fon ayeul , & pro- nonça celui de Germanïcus , fon neveu , étant empereur. Tibère fuivitle même exemple pour fon fils 3 & Néron à 1 egard de l'empereur Claude , fo« prédéc, fleur. la fin de la république, l'ufage s’établit c - es romains de faire Y oraifon funèbre des tï». r. un res qui mouroient dans un âgeunpeu avance, ,_a première dame romaine qui reçut cet honneur f..t i'opdia , dont Craffus , fon fils , pro- nonça l ' oraifon funèbre. Céfar étant quefteur , fut le premier qui fit celle de fa première femme , morte jeune. Cicéron écrivit auffi l’éloge dePorcia, fœur de Caton 5 mais il ne le prononça pas. Il réfulte de ce détail que l'invention des orai-r fons funèbres paroït appartenir aux romains ; ils ont du moins cet avantage d’en avoir étendu l'u- fage avec plus de juftice & d'équité que les grecs. Dans Athènes , on ne louoit qu'une forte de mê- me, la valeur militaire; à Rome , toutes fortes de vertus étoient honorées dans cet éloge public ; les politiques comme les guerriers , les hommes comme les femmes , avoier.t droit d'y prétendre ; & les empereurs eux-mêmes ne dédaignèrent point de monter à la tribune pour y prononcer des orai- fons funèbres. Après cela , qui ne croirait que cette partie ce l'art oratoire n’ait été pouffée à Rome juf- qu'à fa perfection ? cependant il y a toute appa- rence qu’elle y fut très- négligée, les rhéteurs Dtins n'ont Iailfé aucun traité fur cette matière, eu n en ont écrit que très-fuperfidellement. Ci- céron en parle comme à regret , parce que , dit-il , les oraifons funèbres ne font point partie de î'é- soquence : 1\ oftr & Laudationes fcribuntur ad fune- brem cor.cionem , que. ad orationïs laudem minime accomodata eft. \_ss grecs, au contraire , aimoient pafiionnément à s exercer en ce genre; leurs fa- vans ecr; voient continuellement'; les oraifons fu- nehres de i héimftocle , d’Aiiitide , d’Agéfilas, d’Epaminondas , de Philippe , d’Alexandre , & d’autres _ grands hommes. Epris de la gloire du bel eiprit , ^ sis laiffoieot au vulgaire les affaires & les procès; au lieu que les romains, toujours attaches aux anciennes mœurs , ignoraient ou meprifoient ces écrits d’appareil. ( D. J.) ^ ^ ^ 4 ?> vés MH«^ >?a - rCe j Ue( ! e toas Iss morutnens é’e- oKlf 'Tl ? 5 dan - S ks Gaul£S 3 c’eft un des pm, d.gnes de 1 attention des curieux nuoT-ffi’ foit impoffible d'en donner une ex^caS^Ùi s accotas bien avec l'ivftoire. Nous n'avcns pas meme ae bon deffin de ce monument. On en connoîr trois, dont l’un eft très-peu exaét & fort imparfait. C’eft celui que Jefephe de la I de en a donne dans fon hiftolre d 'Orange ; Tatur» qu - nous , trouvons dans le voyage de Spon eft encore plus imparfait ; car ce /en eft qu F u ne très f ê % C c i 9 U! * ie > !e troifième eft meilleur & plus exaét. On le trouve dans la colieâion deMon-- -aucon , grave a après celui qui avoir été fa : t ffir ff !eux P ar Mignard , parent du célèbre peintre de ce nom; mais ce n’eft qu’une partie du mcnu- Sona!e Car “ ** ^ prefente que ia fa Ç ad e méri- te ^ €ur Maurel , habile peintre , en a fait , y^ rs Df °.> le plan & le deffin par ordre de fontaine , intendant du Dauphiné. On v ht cette infcription , que Gruter croit fépulcrale. L>. oextio. Victori. Legionis. MlN£RVI Æ signifero. TU. Filius hospes. Ce monument etott autrefois renfermé dans l’ancienne enceinte range , ce il fe trouve aujourd hui à cinq cents pas des murs de la ville , fur le chemin qui con- duit a Saint-1 aul-trois-Châteaux. I! forme trois arcs ou paffages, dont celui du milieu eft le pTs grand , & les deux des cotes font égaux entre eux. L'éd.fice eft d'ordre corinthien , & bâti de gros quartiers de pierre de taille. On y volt des colonnes très-élevées, dont les chapiteaux font d unoon goût. Lafcifpture des archivoltes, d-s pieds-droits &des voûtes, eft auffi bien travaillée, ï! a dix toifes d'élévation , & foixante pieds dans (â longueur. Il forme quatre fzc ts ^ fur chacune defqueiles font fculptées diverfes figures en b«-.s- reliefs ; mais en n'y voit nulle part aucune inf- cnption qui puifîe nous en apprendre la dédicace. . Sur la façade feptentrionaîe qui eft 1a plus an- cienne & la piusriche, on voltau-deffus des deux petits arcs des monceaux d'armes antiques, tels que des épées , des boucliers ( fur un de ces bou- cliers on lit diftincteir.ent Mario , fur un autre Oacudo , fur un troifième ...iuM Curi o, fur un quatrième Sacro ) . dont quelques-uns font de forme ovale, & les autres de forme hexagone , & fur planeurs defquels on voit gravés en lettres ca- pitales quelques noms romains; des enfeignes mi- litâmes , les unes furmontées d'un draeon , & les . autres d’un pourceau ou fanglier. Au-delTus de ces mêmes arcs , après les frifrs & les corniches, font repréfentés des navires brifés, «es ancres, ces proues , des mâts, des cordages , des rames , 1 —— - J- - y - — j « «-* V-C 1 Itilllt J J des tridents , des bannières ou ornemens de vaif- feaux connus fous le nom d' aplatira ou avluCtria , i ij ij f3 Q R 4 Plus haut encore on voit, au-ièflbs d’un de ces petits arcs, fculptés dans un quarré ou tableau, une afpergiie , un prétericu’e ou vafe de facri- fice, une patère, & enfin un Litaus. ou bâton augurai. Au deffus de l’autre petit arc paraît la figure d’un homme à cheval , armé ^.fculptée de même dans un grand quarré. Entre ces deux ta- bleaux eft lepréfentée une bataille , où font très- bien marquées des figures de combattans à che- val, dont les uns combattent avec l’épée , & les autresavecla lance, des foldats morts ou mourans, étendus fur le champ de bataille , des ; chevaux échappés ou abattus, La façade méridionale eft chargée à-peu-près des mêmes figures & ornemens qui font placés dans les mêmes endroits ; mais toute cette partie eft aujourd’hui extrêmement dégradée. Sur la façade orientale font repréferttés des captifs , les ma : ns attachées derrière le. dos , pla- cés deux à deux entre les colonnes , & furtnontés de trophées , au-deflus defquels eli la .figure d’un pourceau „ ou d un fanglier avec le labarum des romains , élevé fur une hafte & garni de franges autour. Sur la frifie font fculptés divers gladiateurs qui combattent^ au-deflus de. cette fnfe eft un bufte , dont la tête eft rayonnante , environnée d’étoile , & de plus accompagnée d’une corne d’abondance de chaque côté. Les deux extrémi- tés du timpan fouslequeleft.ee bufte , foufiennent chacune une fîrene. La façade occidentale nleft chargée que, de fem bjables figures de captifs & de trophées. Sur cette façade , dont l’angle fe détacha en 1640 ,jon lifoit le nom-de TwtoboçJms . Quant à l'intérieur de ce monument , quîéeft furmonté d’une haute tour , ce qui l’a fait vul gairement qppeller dans . le pays la tour de l'arc : il eft ccmp'ifè jufiqu’au fommet de voûtes de pierre de taille , placées les unes fur les autres, ornées d’une feuîpture d'un travail admirable ; on voit dans toutes des rofes , & plufieurs autres ftgurs^.en compartiment. Les murs font ornés de colonnes. Tel eft cet éd. fiée , fur l'explication duquel onm’a- formé que des conjectures ; . mais il faut voir dans le Recueil de 1‘ académie des Belles- ïittres -, le mémoire de M. Ménard, tom. XXVI , dont j’ai, tiré cette defeription , .qui eft la feule exaCte ; qu’en ait encore donnée de ce. monument de l’amiquité. Tous -les favans ont tâché de l'en- tendre , .& croient-y être parvenus. Les uns ont rapporté l’arc, de trie tnphe dont nous parlons à Ç. Marius &: à Luratius - Catuius , confiés ro- mains ; mars il règne une é’égance dans la fcu'p- îure de cet édifice, qui n’étoit pas- encore connue au,fiè.çle de G, Marins, _ ^çquçs-iSrpîiQviûs, V adiatus, JfaaePoatanBS- , O R M Jean Frédéric Guib & M. de Mandajors , rap»- portent ce monument àCo- Domitius Ænobarbus; & à Q. . Fabius Maximus ; mais ce fentiment- pèche contre la chronologie Se les, notions géo- graphiques,. Le baron de Baftie l’attribue à l’empereur Au— gufte ( Journal de Trévoux , août, I730 ). j mais.: il n’eft point dit dans l’hiftoire que ce-prince ait fondé, la colonie & Orange-, & l’on ne voit rien dans les figures 8e les ornemens de cet arc qui. caraCtérife Augufte d’une manière particulière. Le marquis Maffti - croit que l’are & les an- tiquités à’ Orange reffentent- la manière du temps- d’Hadtien ; mais en tout cas , on ne connoît dans- ; la vie de cet empereur , aucune bataille navale 3 . donnéepar lui ou par fes généraux , à laquelle on; jpuiffe rapporter ces figures de-firènes ,de tridens Æ , de navires... M, Ménard a fait enfin revivre l’ancienne opi- . nion de ceux qui ont peofé que Y arc d. Orange avoit ; été érigé en l’honneur de Jules-Céfarj mais cette opinion ne concilie point toutes les figures & tous-, les ornemens pelle ne s’y rapporte qu’en partie,.. Les noms de Marius , .de Jugurthi & de Sacro-- vir , n’ont point, de relation à Jules-Céfar > & fie l’on fuppofe que cet arc fut élevé fous fa dicta- ture, il faut en même-temps ajouter que ce fut ;à la gloire de la nation romaine.en général qu’on , l’érigea. ( D. J. ) . ORARIUM, linge à effüyer le vifage, & mou- choir. Les meilleurs écrivams grecs •& latins l'ap- pellent indifféremment orarium , femiàridtium , Ju- darium , Glüieièxnt 3 Qavârioy , (p.ia, décider les intérêts de la république, & ob- tenir les charges >ï Auffi, à l’imitation, des grecs, ies romains ie rendirent-ils l’éloquence familière O R A 437 r parvenu à ce dégré de perfeébon ;fr„ n 9 & rhab C 7 ,fiderabI V P end “® loque! la néceffifé Su dî dC ce P ar!er r en Public, leur tinrent , . d éloquence. v,e ne fut qu’après avoir eu de* relations avec les grecs, que charmés de la beauté des ditcours de leurs- orateurs, ils voularent- apprenare les- règles de- cette fcience , & firent venir pour cela des martres de la Grece. Ce fur .fous Ce* maîtres que fe formèrent ies grands ora- teurs qui firent voir que ies romains pouvaient a”e<- de pair pour i éloquence avec les grecs. Le goik en etoit devenu- fi general vers la fin de la vie de |V^ r ? n » ^ uc - le beau ftre roêrne en faifüit gloire 1 hitroire nous en fournit un exemple dans la per- forine d Hortenfia,. fille du fameux- orateur Hor- tennus ; nous avons encore le difccurs oii'ells pro- nonça en public-, pour faire exempter les dames romaines de la taxe que les triumvirs avouent im= polee fur quinze cens d’cntr’eües , & qui b delît- noient à le ver des troupes contre Caffius & Bonus,- Outre cette obligation de parler en public pour les: affaires de t état qui fie traitoient ou dans 1; fénat , - ou devant le peuple affemblé, il y en avoir encore une particulière à ceux que le peuple avoir cb-. fis pour fies parrons , qui, -en cette qualité . étoîenc engages à défendre leurs chens, & a piJder ou taire, plaider par leurs amis, -fans qu'fi leur en revint autre chofe que la gloire de foutenir les 'intérêts de ceux qui étaient fous leur proîeâion, - I elle était la noble fonâion de l'éloquence à Rome, dans les beaux jours de la républ que. 13 : n'en fut ras de même fous les empereurs , comme- nous le citons au mot Patr’ons-; Les grecs -con-- noifibient toutes les beautés de la plus parfaite- éloquence , commele prouvent ceux de leurs ou^ vrages en ce genre,, cui font parvenus jufqu'à* nous; mais les orateurs ne s’épargneîent point :entr'eux, & fe difoient toutes fortes d’injures- A’- Athènes, fur- tout ils renr>! Soient leurs harangues:’* d’inveâives les uns contre les autres-, & s'entre- déchiroient fans ménagement. Nous avons un 1 exemple bien frappant de cetie rr iierable coutume, , dans la harangue a*Efchinevcontre Crefiphon', &> .'dans-ceMe de Démofthène en faveur-de celui-ci, I! n'eft forte d’injures & d’inju-es même les- plu égreffières , que ces deux célèbres orateurs baient? vomies l’un contre l’autre, • ORATOR. Gruter ( toçé. i:) rapporté nnâ.e=’ jinferipnon dans laquelle on lit ce mot qui déâgne " ■une dignité ou un office femblabie à ce ! ui- de -fetfeur. On lit en effet dans le recueil de Mtrratâri < ( Thefaur. infeript: 1019. 2. ) : Q.mtor Âieiliita*' tium. . , , . . Atkenarumi \ aæ-Aî-A-, fêtes champêtres ’ célébrées aa'^prsR*- temps. Sûr une cornaline de la- colle étiotr- de- Stofch , on voit «ne -femme debout} qai- tient: dé- fia main droite un-p’ardeifrui -s , & de la -gauebe ^quaVie têtes -de pavott' itasEît' fitee ©nasîs: 43^ O R B uns offrande dés prémices de la récolte, que Ton préfentoit dans les fêtes appeliées ORBANE. Voyeq_ Orbone. QR.8IANA , troifième femme - d’Akxandre- Sévère. GNEIA SEIA HERENNîA. Sallustia Barbia Orbiaxa Augusta. Les tro : s premiers prénoms ae fc trouvent qüe fur les médailles grecques. Ses médailles font * - - • RRRR. en or ; il y en a une au cabinet du roi. R. en argent. R. en G. B. de coin romain. R. en M. B. O. de colonies. ^ RRR. en G- B. grec , de la ville de Sida , en Pamphilie , 2 IAKTS 2 N. Vaillant n’auroit pas dû la mettre parmi les colonies. RRR. en M. & P. B. RRR. en M. B. d Egypte. Vaillant a rapporté un meoatlion latin de bronze, d une grande rareté. ORBITE , état des époux cui n’cnt jamais eu d'enfans. Nous citerons ici ce que Juyénai ( Sac. IX. 8a.) dit de ceux qui, chez îg romains vouloient éviter L’infamie & les peines de lorbité* Chez eux un homme qui n’avoit point eu d’en- fans_, n’étoit ni honoré dans les Ypeéhcles . ni admis aux dignite's , ni inftitué héritier, de forte que fouvent il cherchoit dans le fecours d’autrui I honneur de la fécondité ; & c’efr un reproche que ce poete fait à un faux père par la bouche d un ami qu’il avoir défobligé : NU nuÏÏ U m ë ° merhum eJi = in ë rate ac Qnod tihi Uiolas , v el.filia nafcit-ar ex me ! J. oLlis tram & lions aclorum fpargere garnies Argumenta viri. Foribus fufpende coronas , Jampaeer es ; iedlmus qaod fana oyponere pofis. Ce trait n’eft point une Edion agréable d’un FoTlèc»--- n / CPr « Che féri£U , X d “ ^rdre de fon hedc , dont les exemples font communs dans tous les temps. ORBONE ( Amob. i. ) & ORBANE ( P’i n 2 . 7- ) , decffe «es romains. Elle avoir fou, des enftworphehtw , qu'on appelle en latin orki - or. b pareMtbus - Elle a vert un autel à Rome /près O R C f f* tem P le Lares. Pline parle de la déeffe G- I bons ; mais i! n eft pas vrai qu’il ny ait qUe pCTT qui en parle , comme Pintianus le dit fur rR I droit de Pline , & par conféquent il a tort de ’î' regarder comme une déeffe fuppofée , & ; n “f 4 aux anciens. Il n’avoit pas confuité Arn 0 h= o** 6 toit félon quelques-uns, une déeffe qufftdfnt mourir les ofans. Elle étolt invoque? pï ] & P ° Ur §2rantlr !es enfans de fj ORCA , nom d’une pierre dont parle Pline melee de noir, de jaune, de hhnr a ■ î ( Plinii kifi. nat. lib. XXXV IL c io. ) ^ ^ c .9 R Çf- > , va , fe , de * erre à deux anfes, où Ion faifoit faler le lard, & où l’on gardoit des du vin. Lorca etoit p us grande que Ytmpkora .mais en ignore de combien. Orca étoit encore le cornet a jouer aux dez. ORCHESTIQUE. C’étoîtun des deux genres qui compofoient les exercices en ufage dans î.» s gymnafes des anciens. I/autre genre d’exercices étoit la paleftrique. Voye j Palestrique. Le genre orckeflique avoit trois efpèces: i°. ! a danfe j i°. la cubiffique , ou l’art de faire des culbutes ; j°. la fphériflique , ou la paume, qui comprenait tous les exercices où l’on fe fervoit d’une balle. Voye i Danse , Cubistique , Sphe- ristique. , ORCHESTRE ou ORQUESTRE , partie du théâtre deftinée aux aéfeurs chez les grecs. C’étoit chez les romains ia place des fénateurs & des veftales. Quoique Vonkeftre eût des ufages différens chez ies deux nations , la forme en étoit à-peu-près la même en général. Comme elle étoit iTtuée entre les aeux autres parties du théâtre 3 dont Tune étmt circulaire 8c 1 autre qttarrée , elie tenoit de la forme de l’une & de l’autre , & occupoit tout 1 efpace qui étoit entr’elles ; fa grandeur varioit 1 par conféquent lusvant l’étendue des théâtres ; mais ia largeur étoit toujours double de fa lon- gueur^, à caufe de fa forme , & fa largeur étoit précisément le demi-diamètre de tout l’édifice. C’étoit la partie la plus baffe du théâtre , & l’on y enrroit de plein-pied par les paffages qui étoient fausses degrés, & qui répondoient aux portiques de 1 enceinte. Son terrem alioit un peu en talus chez les romains , afin que tous ceux qui étoient - aûîs, puffent voir le fpeéfac'.e les uns par-deffus les narres ; mais chez les grecs elle étoit de niveau , 8e avoit un plancher de bois pour donner du ref- fait aux danieurs : & comme ils avoient deux fortes de danfes qui s’exécutoknt en différens en- OR€ droits sle cét emplacement , favoir celles des mi- mes & celles des chœurs , & que d'ailleurs les muficiens & les joueurs d’inftrumens y avoient auflî leurs places marquées 5 cette fécondé partie de leur théâtre fe fubdivifoit en trois autres par- ties, dont la première & la plus confidérable s'ap- pelait particulièrement Yorckeftre , èçzis-rçx , dé- rivé gu met grec ^«5^ darfe. C'étoit la partie affectée au-x mimes , aux danfeurs , & à tous. les aâeurs Subalternes qui jouoient dans les entr’ac- tes , & à la fin de la repréfentation. La fécondé s’appciloit , parce qu’elle étoit quarrée & faite en forme d’autel 5 c’étoit le polt-e ordinaire des chœurs , & l’endroit cù ils vendent exécuter leurs danfes. Enfin , la troifîème étoit le lieu où les grecs plaç-oient leur fymphonie , & ils i’appelloient Bar»®»?»/», , parce qu’il étoit au pied du théâtre principal , qu’ils nommoieiit en général la fcène ; je dis en général , car il ne faut pas s’imaginer que fût au pied de la fcène proprement dite , c'eft-à-dire-, de l’endroit où étaient placées les décorations. Les inûrumens auroient été trop reculés des danfeurs , 6c hors de la portée des fpeftateurs , au lieu qu’en les plaçant au pied du vkckt&svsoi , fur le plan même de I 'orckejlre , 8 c aux deux côtés du Q*[h\k , ils étoient juftement au centre du théâtre , & également à la portée des mimes , des chœurs & des acteurs. V orckejlre des grecs étoit plus grande que celle des romains de toute l’étendue du èopiXv & de I uzrorx-tuci ; mais , en récompenfe , ce s deux par- ties fe prenoient fur la largeur de leur fcène , & n’en étaient à proprement parler qu’un retran- chement. Ainfi , leur étoit plus étroit que celui des romains , & la raifon en eft bien naturelle. Il n’y avoir à Athènes que les aéteurs de la pièce qui montaffent fur le théâtre , tous les autres repréfentoîent dans 1 orckejlre. Chez les romains , au contraire , Yorckeftre étoit occupé par les fénateurs , & tous les asfteurs jouoient fur le même théâtre. Il étoit donc nécefïaire que leur profcenium fut plus large que celui des grecs. Il falloir a u fil qu’il fût plus bas 5 car s’il eût été élevé de dix pieds comme à Athènes, les fénateurs qui etoient aflis dans Yorckeftre , auroient eu de la peine a voir le fpeétacle. Mais ce n’étoit pas en- core affez qu ils euffent réduit la hauteur à cinq pieds , s ils n’euffent laififé quelqu’efpace entre le proscenium 8 c Yorckeftre ; c’eft pourquoi ils la bor- nèrent a quelque diitance de là fcène par un petit mur qui en faifoit la féparation , & qui n’avoir qu un pied & demi de haut. Ce petit mur étoit orné d efpace^ en .efpace de petites colonnes de trois pieds , c eft ce que les latins appelloient po- czum. On ne fait pas au juffe à quelle diftapce il eteit du projcenium mais il eft certain qu’il y O R c 455 avoir encore entre ce mur & les premiers rangs de i orcneftre un autre efpace vuide ©ù les magifoats p.açoient leurs chaifes curules Se les autres man- ques de leurs dignités. ; # Ce fut du temps de Sapion-l’Afncain que les îenateurs commencèrent à être féparés du peuple d„,ns 1 orckejlre. L’empereur mit enfuite fon trône .J e Podium. Les veftales, les tribuns & l’édile, qui faifoient les trais' du fuecftacle, furent auflî places dans 1 orckejlre. De là vient que Juvenal dit orchejirem & populum , pour diftinguer les patrie Ciôns d avec la populace. t Y orckeftre parmi nous ne reffemhlé en ries à ce.ui des^ grecs & des romains. Ce n’cft autre cno ‘ e < 3 U un pstit & chétif retranchement fait au devant du théâtre , & dans lequel on place la îympnome. ORCHOMENÉ , ffis d’Athamas & de Th<*- mifto. f ^.Athamàs^Themisto, Tityüs. ORCHOMENUS , dans l’Arcadie, oîxome- NIHM. On a des médailles impériales , grecques , de cette ville , frappées en l’honneur de Sept.' Sévére, de Caracaila , de Domna. ORG 1 NI lïberti. On appelîoit ainiî les efclaves qui A étoient affranchis par le teftament de leurs maîtres : In recul; O Proferpine & cr ci famille, nurr.e- ratorum , comme le dit Apulée. Orctxi fenatores. Voy. Sénat us. ORCUS peregrinus , mot que l’on lit dans une ancienne infcription trouvée à Naples , s. m. TERTIO. FRA TRI. SOROR. BENEMERENTI. RECIT . TI XI T . ANNIS. ELUS. MINUS. XXXI. ORCO. PERE- grino. ( Gruter . 8,2. 5.) Feftus dit que Orcus étoit un dieu , & qu’il avoit un temple à Rome. De bons critiques penfest que les mots orcus peregri- nus , lignifient un tombeau étranger. Orcus , en effet , qui lignifie Y enfer 3 fe prend auflî pour fépul- cre. Il y avoir à Rome trois efpèces de tombeau : les communs , où l’on mettait indiftinclement tous les gens du peuple ; les propres. , qui étoient réfer- vés pour un homme feui ou pour fa famille ; 8 c les étrangers , peregrina , où l’on admettoit , foit par amitié, foit par honneur , foit par néceffité, quel- qu’un qui. n'étoit pas.de la famille de ceux à qui le tombeau appartenait , comme Ennius , qui fut enfeveli dans le tombeau des Scipions 5 & c’elt par cette raifon qu’on les appelîoit orci peregrirâ. ORCUS , dieu des enfers ou Platon. Les poè- tes employeur affez fouvent ce nom peur défigner les enfers en général. C’eft ainfi que , dans Virgile (Geerg. 4.) , Ch s; en eft appelle portitor orci ^ le 44 ® O R D nocher des ênfers. Or eus avoir un temple à Rome , dans le dixième quartier de la ville ., fous le nom à'orcus quutalis ( Fellus ) , le dieu qui apporte le repos & qui le donne à tout le monde. Les cyclopes avoient donné à Pluton un cafque qui le rendoit ânvifîble; c’ell le célèbre cafque dont les anciens ifont mention fous le nom d ‘orci galea. On dérive le -mot orcus du grec sïçya ,je renferme , parce qu'on difoit quorcus recevoir tout, dévoroit tout, ren- fermait tout;» OR DINAR IUS. Dans la milice romaine ., /c’étoit proprement celui qui conduifoit un corps , cOrdïnijS duSor. Il fignifioit aulli un foldat légio- nnaire , qui fervoit in. ordine , dans le corps. Mais Vegèce donne ce nom aux foldats qui faifoient Lavant-garde , & qui , dans P origine , avoient été appel! és principes , jeunes gens ainfi nommés parce qu'ils commençaient le combat : Sed ante ftgna , fl circa figna , neç non etiam in prima acte dimi- cantes , principes vacabantur , hoc efi, ordinarîi , cæterique principales. Du temps de la république , c'éroit une loi- de la difcip'ine militaire , que les haftaires combattiffent à la .tête, enfuite les princes Sc les triaires à la queues mais l'ordonnance de ba- taille ayant changé par la fuite , on appella princes les foldats qui avoient de l’âge & de l'expérience, que l’on mettott à l’avant-garde- ORDINATIO . ordonnance de bataille, ma- nière dont une armée eft rangée quand il faut com- battre. Quoique l’arrangement des troupes dépende 4 e la ntuation des lieux, des circonitances , des occafions & de la difpofidon même de l’armée ennemie, cependant.chaque nation avoit fa manière particulière. Les romains avoient la leur s & , pour en juger, nous rapporterons la manière dont Sci- pion Y africain , au rapport de Polybe , difpofa fes troupes à la bataille qu’il donna en Afrique, con- tre Afdrubal. Il mit . fuivant la dtfciplinc romaine, les feailaires à la tête , enfuite les princes & les triaires à la queue. Il plaça à l’aîîe droite la cava- lerie italienne , & à la gauche les numides .3 ce qui fait voir que telle étoit parmi les romains la manière de difpofer les armées fur trois lignes , dont la troilieme faifojt l’arrière garde ou le corps de ré- ferve. Les légions romaines -formoient toujours le corps d’armée , & otcupoient le centre , la plus ancienne légion ayant la droite. Les alliés & les troupes auxiliaires compofoient les deux autres aî 4es« La cavalerie romaine 5 diviféepar brigades, étoit p.aeee ue manière qu'elle couvroit l’aîle droite , & cede des adies la gauche : chaque aile étoit commandée par un lieutenant. A la bataille de rnarfale, 1 armee de Pompée étoit ainfi rangée fur trois lignes : chaque fanta/Tm occupoit cinq pieds romains de terrein, pour pouvoir fe remuer avec fes armes & agir. On avoit foin de iaiffer un certain terrei^ entre les baftaires & les princes qui forrnçignt is deuxième rjng , f c tenant moins O R © ferrés & occupant plus de terrein, afin que fi îe , halbires «oient enfonces & qu’ils fuffenf obi g de reculer , ils puffent fe retirer parmi les prmees fans y apporter : de confufion ni troubler les ran« La meme ebofe s obfervoit à l’égard des triait qui etoient au troifieme rang.: on plaçoit les vélites dans les efpaces qui ecoient entre les bataillons de ch aque ligne j c etoiem eux qui savançoient d’abord pour eicarmoucher , A pour cela ils étoient armés à la légère & portoient ues frondes. Le général fe plaçoit au centre, encre les princes & l es triâtes accompagné de lès gardes &c des vétérans , qui * à la pr.ère du général , fervoient encore fous lui* C’eil pourquoi on les nommoir evocati , rappelles.* Quelquefois on les diiinbuoit dans les rangs pour animer ôt loutenir les nouveaux foldats. Avant que de commencer l’aâion, le général faifoit un dif- cours aux troupes, pour les engagera bien faire • la harangue finie , les trompettes fonnoient là charge , & auffitêt les foldats jettoient , en figue d’ailégrefife , un grand cri que l’on appelait le cri de guerre. OR DO. Il y avoit trois ordres de citoyens ro- mains , félon la diflribution qu’en fit Romulus j le fénat, Y ordre équeftre , &: le peuple. Valere Maxime rappelle ces trois ordres de l'état , à l’occafion de Scipion : Scipio fenatum totum , Cf univerfum equefirem ordinem ., cunctam plebem comi- tem kabuit. (3.7. i. ) C’efl ce qu’Aufone a ren- fermé dans ce vers ( Eidyll . XI. 78.) : Mania Roma triplex - equitatu , plebe , fenatu. Voyeq la defcrîption de chacun de ces ordres à leur article particulier. O Roo Terum juiicandarutn , l’ordre des jtige- mens particuliers. Voici comment on yprocédoir. Le demandeur fommoit fa partie de comparaître devant le prêteur, & fur fon refus, il le traînoic par force , en prenant un témoin ; il expofoit fa prétention, & demandoit la permifiîon de pourfui- vre fa partie. Après cela , î! ex-geoit , par une for- mule preferite , que le défenfeur s’engageât , fous- caution , à fe préfenter en juftîce à un certain jour ; & fi celui-ci ne comparoiflo:t pas , il éteit con- damné, à moins qu’il n’eût desraifons bien légi- times pour exeufer fon défaut de comparoir. Si les deux parties fe trouvoient à l’audience , le deman- deur propofoit fon aéfon conçue félon la formule qui lui convenoit , & il prioit le prêteur de lui donner un tribunal ou un juge- Le magiftrat nom- moit alors un juge eu un aibitre, le tribunal des commiffaires appelles recuperaiores , ou celui des centumvirs ; & la procédure commençoit, de la part des deux parties , par préfenter les cautions de payer les jugemens , & de ratifier tout ce feroit ordonné. Enfuite venoit l’expofincn du dif- férend , faite par les deux parties , après laquelle chaque plaideur a$gnoit fa partie adverfe à jours ORD jours ou au furlendemai > Ce jour-là , il y avoir un ju ,em- nr rendu , à m ms qu’une maladie fé- rieufi n u; e . pè^he le uge ou l'un des plaideurs à fe trouver à l'audience : dans ce cas, on pro- longeoit ledéi i . dies diftmdebatur. Si une des par- ties nr nq . r. « Parmi les têtes d'HercuIe, avec des oreilles portant ces caractères , je puis citer les tuivantes : celle du capitole , du palais Barberini , de la villa Albani; mais la plus belle de toutes ces têtes, eft celle d'un hennés du comte Fede , antique trouvée à Tivoli dans les ruines de ia villa Adriana ». k Les favans qui ont préfidé à la publication des antiquités du cabinet d'Herculmum , auraient pu confirmer la vraie repréfentation des oreilles des lutteurs , s'ils avoient voulu faire plus d'attention ■à celles des deux buftes d'HercuIe de grandeur naturelle & de bronze , attendu que ces têtes étoient allez reccnnoifiabies par leur configuration & par leurs cheveux. Faute de faire des obferva- tions fur les caractères en queftion , ils nous ont donné de fauiTes notions de ces antiquités, ers faifant pafîer la première, qui eft dans l'adolef- cence, pour un Marcellus , pet t-fils d’Augufte ( Bror.qi , Ercol tav. 49. fO. ) ; la fécondé , qui eft dans l'âge viril , pour un Pcoiémée Philadeiphe ( Ibid. tav. 61. 6l. ) ». « Il y a apparence que quelques-unes des plus belles ftatues de l’antiquité qui repréfentoftnt des pancratiaftes , & qui étoient des ouvrages de My- ron , de Pythagoras & de Leocharès, ainfi que le bel Antolycus , ont été caractérifées par de fera- Diables oreilles. Nous voyons aufli que Yoreille droite du prétendu gladiateur de la villa Borghèfe a cette forme , ce qu'on n'ayoit pas encore re- marqué, parce que l 'oreille gauche a été reftaurée. A la vilia Albani , on voit une ftatue repréfsntant un jeune héros qui a des oreilles de cette forme ; il en eft de même d'une autre ftatue héroïque , qui étoit autrefois au palais Verofpi, & qui fe trouve maintenant au cabinet de M. Jennings à Londres ». « C'eft à de femblables oreilles que je crois re- connoître dans i’Hermès ou le terme d’un phi- .ofophe , à la villa Albani , le fameux Lycon , F Kkk ij 444 O R E fiiccefîeur de Strabon , de la feéle péripatéti- cienne > car ce Lycon , comme nous 1 avons dé;à vu , avoit été dans fa jeunefie un fameux pancratiafte , & il ell, à ce que je croîs , le feul phiiofophe qui fe foit diftingué par ce genre d’exercice. Or 3 comme ce phiiofophe, au rapport de Diogène Laërce , avoit des oreilles écrâfées , & qu’il c-ffroit encore , après avoir re- noncé aux combats , toute !a taille a’un lutteur , fftfîwï aèx q~izrViv i'üTLtyaijcûy , je crois rendre allez probable par-li ma dénomnation de cet Hermès. Je conclus de plus que le beau bulle de bronze du cabinet d’Herculanum , repréfentant un jeune homme avec de femblables oreilles , fous I3 forme d’un Herires , & portant en infeription le nom de l’artifte, Apollonius, fils d’ArchiaSjathénien, nous offre ici la figure d’un jeune lutteur , & non pas celle de l’empereur AuguAe dans fa jeunelfe , a ec laquelle ce bulle n’a aucune reiTen blance ( Bron^i , Ercol. tav. 45. 46. ). Peur conclulion , je remarquerai encore qu’une ftatue du Capitole , con ue fous le nom d’un pancrati fte , ne fauroit être un pareil perfonnage , n’ayant pas les oreilles de la forme que je viens de leur affigner ( Muf. capit. tom ; III. tav. 6 1. ). « Dans cette indication des têtes avec des oreilles percées & avec des pendans d ’ oreilles , je n’ai cité.» dit Winckelmann , que des figures de di- vinités & des beautés idéales. Mais pour ne pas faire croire que j’adopte le fentiment de Buorar- roti, qui foutient qu’on ne voit que les figures des divinités avec des pendans d'oreilles ou avec des oreilles percées ( Buenar. Off. Sop. ale. ve- tri.p. r fd. ) , je citerai des portraits & des dames romaines 3 telles qu’Antcriia, époufe de Drufus , le bulle d’une femme âgée dans le cabinet du capitole , une Matidia dans la villa Ludoyilî , qui ont toutes des oreilles percées ». ORESTE 3 fils d’Àgamemncn & de Clytem- neftre ,, étoit encore enfant lorfque fon père fut afTafllne. II - auroit éprouvé le même fort, lî Eleétre , fa foeur , n’eût pris foin de ie de'rober aux fureurs de fa mere , en le fada: t conduire fe- crettement à la cour de Strophius , roi de Pho- cide , foi oncle. Orefte y fut élevé avec fon cou- fin Pylade , ce qui forma entr’eux cette am ; tié cé- lèbre qui les rendit inféparables. Quand il f : de- venu g r an.l , re.o u de venger la mort— de fon père 3 il eut d’abord recours à l'oracle de De hes « Vengez- v 0;.s{ dans t Electre de Sophocle, Acï. I. ) * lu: d £ i'orac.e , mais f ns bruit ; que l'cdreffe » & le fêcret vous tiennent lieu d’armés de de » troupes». Sous les aufpices de cet oracle, il r *? crett ' ment * Argos , accompagné du feul Pylade. R s’arrêta J’aborJ au tombeau d’ fe.OB ufchyle ( dans fes Coèghores ) Agamemnon , , pour rendre O R E aux mânes de fon père d? p : eux devoirs II » rencontra fa fœur Eleftre , qui y étoit venue pour le meme fujet. Après quelques entretiens iis fe reconnoiffent , prennent enfemble des m =! fures pour affurer Kur vengeance, & f e confirment dans l’hoirible réfolution de tuer eux-mêmes Jeu- mère. Orefte & Pylade s’introduifent d.ns le palais d'Egyfthe , feus le nom d’étrangers. Ils trouvent le t } ran occupé à un facrlfice , & le percent du même couteau qui avoit immolé la vuftime. 0y- temneftre étoit peur lors abfente. Orefte eft com- battu par fes remords. «Apollon , dit-il , ( dans 33 i‘ Electre d'Euripi e ) , que tes oracles font in- ■ 33 juftes ! tu m’ordonne s de tuer une mère & la na- » ture me le défend je vais commettre un 33 attentat horrible , un crime exécrable à toute == la nature ; mais les dieux l’ont ainfi vouhi : ie 33 fort en eft jette 33. Efchyle lui fait dire qu’A- pollon l’a menacé des plus cruels fupplices , s’il n’ôtoit le jour aux aiTaflins de fon père; qu’en le faifant même il feroit livré aux Furies , frappé de lèpre , ièparé du commerce des hommes , & obligé de traîner une vie languiffante. Voilà Orefte également criminel en obéiffunt & en n’o- béiifant 'pas. I! fe réfoud donc à facrifier une mère parreide, & lui p’or.ge lui-même le poignard dans le fein. Voye 1 Electre. A peine Orefte a t-il commis le crime , qu’il fent fa raifon fe troubler : il croit voir les Eu- ménides avec les ferpersqui fifflent fur leurs têtes, & des yeux qui diftdlent du fane. Il fe fent tour* menté per les Furies : « O ma mère 3 s’écne-t i! , 3) ( dans f Orefte d' Euripide , acl. I ) n’armez plus >3 contre moi ces filles de l’enfer avec leurs redou- 33 tables ferpens. Ah ! ce font elles- , je les vois 33 frémir autour de moi.... O Apollon, ces 33 monftres, ces gorgones, ces prêtreiîès infernales -3 en veulent à ma vie . . , . qu’on m’apporte mon >3 arc & mes flèches ; que j’écarte ces fières Eu- 33 ménides qui ne me laiifent pas refpirer ..... 33 oui , je vais les blcif r fi elles ne fe retirent 33 Entendez-vous le bruit des traits qui fendent » l’air Les voyez-vous ? A L-i, noires » déeffes : pour quoi bala cez- vous ? . uyez , vo- >= lez , & n’accufez qu’Apal’on Ah ! la force 33 m’ahand nn<* , je ne refpire plus 33. Cependant les argiens", irr tés du cr me d’Grefte , ou plutôt animés par fes cru. émis , les par «fit ns d’Egyfthe , tiennent une affersbîêe puu; 1? condamner à mort. Se font garderie paLis pour s’empêcher d’échap- per au fupplice. I! fe d termine à aller lui-même plaider fa caufe dev .nt e peuple I! sh rtend con- damnera mort , &’ obtient, avec peine, d'éviter i infamie du fuppüce , en prou .et.- art que û main exécuterait l’arrêt prr no cé. Mas Apo’lon le fou f- trait à cem.dheur, ordonne qu’il toit exilé perdant un an j & qu’il ailL à Athènes fubir le jugement de l’aréopage: le deu fe char g : de g uverner lui-même l’état d’Argos , jafqu’à ce qu 'Orefte y •ja » O R E revienne régner en roi paifible & glorieux. Tel eil le fuiet & le dénouement 5 mère pour venger un père mort? Oui , dit » le dieu, car la mort d un héros & d’un roi « doit être confijérée avec d’autres yeux que celle *» d’une indigne époufe ». Mineive ordonne qu on aille aux voix : les fuffrages pour & contre fe trou- vent en nombre égal ; & la déefle , qui a atiffi droit de filtrage , donne le lien à O refis , & le renvoie abfous ; il fut même expié par ie'roi Dé- mophoon. Malgré ce jugement , les Furies ne le quittent point, & ne celfent de le tourmenter. Défefpéré ce fa firuation , il retourne à Delphes, réfo'u de fe donner la mort, fi le dieu , qui étoit caufe de fon malheur, ne devenoit l'auteur de fon falut- Apolon lui ordonne d'aller dans la Tauride, d'y enlever la ftatue de Diane defcendue du ciel, & de la porter à Athènes , promettant qu'à cette condition , il fera délivré de fes fureurs. Orefie exécuta l'ordre ; 5c à fon retour , les Furies l'ayant quitté, i! vécut en repos , & remonta paifiblemert fur le trône de fon père. Voye\ Chryses , Eu- ménides , Iphigénie. Orefie époufa Hermione , fille de fon oncle MénéLs , & joignit le royaume de Sparte à ceux d'Argos & de Mycènes. Euripide le rend encore coupable de la mort de Pyrrhus , à qui il enleva Hermione. Voyeç Hermione. Après la mort d'Hrrm one , Orefie épnvfa Engoue , fa fcear utérine : elle étoit fille i'Egyfthe & de C'ytem- nefire. Il en eut un fils , nommé Penthile , qui lui fuccéda. Orefie vécut quatre-vingt-dix ans , dont il en régna Frisante dix : il mourut , dit-on, dans un vos âge qu'il fit en Arcadie. Paufanîas nous appren d encore une circonftance finguiièrede ' hlfioired 'Orefie. Non content d’être - abfous pat le jugement de l'aréopage, i! alla en- core chez les trtz nie ns , pour fe foumettre à la cérémonie de l'expiation 5 en y arrivant , il fut loge dans un lieu fol t aires oùii demeura comme féparé des au'res hommes , aucun trézénien 'ayant voulu le recevoir ch.:z lui jufqu'à ce u il fût lave .e la tache qu'il, avoit contracté , du 1 hdtorien, en trempant fes mains dans ie fang or 1 : de fa mère. Cependant on prenoit foin de le nourrir & de le purifier tous les jours , & Ton obfervoir d enterrer, auprès de fa maifon , toutes les cno.es qui avoient été à fon ufage , & qui avoient fervi à fa purification. Lorfque toutes les ceremonies furent accomplies, il fortitde ce même endroit un laurier qui s'eft toujours confervé de- puis , d'foit cn. Les defcendans de ceux qui furent commis a la purification à' Orefie, mangeoient tous les ans , a certains jours t en ce même lieu, 1 on montra long-rems , à Frézène , le vieux logement d Orefie. Paufanîas ( Corintkîac. ) dit encore que dans un temple de Junon , bâti près de Mycène , on voyott une ftatue qui , de fon temps , portoic ° & 1 infcription d'Augufte , mais eue la tradition du pays attribuoit à "Orefie. Cette fubfti- tution ne doit point efonner, lorfqu'on fe rappelle que les grecs , fournis aux romains , ne faifoient plus élever de nouvelles flatues à ceux qu'ils vouloient honorer ; mais qu'ils inferivoient leurs noms fur d'anciennes ftatues de héros , dont ils leur atfribuoient le monument, quoiqu'il fût beau- coup plus ancien. On voit à la villa Pamphilî de P,ome , un groupe fauffement appelîé Papirius avec fa mère, que Wïnckelmann a dénommé , avec plus de vraifembiance , Orefie & Eieâre. Voyez-en les raifons à l'article Electre. Le prétendu Ciodius de la même Villa eft , félon le même antiquaire , E'eétre. Les raifons en font expofées à l'article Clodius. Orefie n’étoit âgé que de onze ans lorfqu’il fe fauva des pourfuites d'Egifthe ( Sopkoc. E le cire v. 11 .). Il fit l'offrande de fa première cheve- lure au fleuve Inachus ( Æfckyl. Choepkor. v. 6. ). Winckelmann a publié dans fes Monumenti inediti , plufieurs bas-reliefs , fur lefquels Orefie eft représenté. .On voit au n° 15 1 le jugement de l'aréopage fur fon parricide ; au n? 149, pris du palais Accorimboni à Rcme , Orefie & Pilade en Tauride , prêts à être immolés par Iphigénie , & conduit par Thoas ; le même Orefie tourmenté car les furies, & les deux amis s'embarquant pour la Grèce avec Iphigénie & la ftatue de Diane taurique. On voit enfin au n° 14 *^ rm vafe de terre cuire, fur lequel font repréfesrés Orefie & Pilade faifant des libations fur le tombeau d’Aga- merr.non. Caylus dit ( Rec. ddanùa. 2 . pl. 44 - n °- 2 - ) « îe .fujet de ce beau camée , traité far une agathe de trois couleurs , eft l'expiation eu î'abfôiution d‘0- refie. On die que Minerve donna fa voix en faveur du héros , & c’eft l'aâion dans laquei.e eLe eft ici repréfentée. Elle met une = fève dans un Vâft y dont ;-?f taunqae y eft .placée fous un arbre, auquel fyJ attachées iestetes des h ommes qu'on venoù d'irn moler a la décile , & au bas du pieddlai de a ftatue, si y a une tablette garnie d’un De tit bora a 1 entour pour marquer les todlciW 0 ù .a lettre par laquelle Orefte fe fit reconnoître a fa foeur. Orefte & Pylade vont à l’autel , les mains liées derrière le dos , accompagnés du roi Thoas qui eft habillé comme les rois barbares 5 & après avoir embarqué Iphigénie , iis s'avancent en com- battant pour fe fauver avec elle. « Cette fable eft encore gravée de relief, dit Winckelmann ( Hift. de ï art. liv. VI. ck. y. ) , fur une coupe d’argent d’environ un palme ( fept pouces de France ) de hauteur, & qui pourroit , être attribuée au célèbre cifeieur Zopyrus , dont " parle Pline ( iib. .3$. c. yy. ). Comme cette coupe, qui appartient aujourd’hui au cardinal Coriîni , a été trouvée fous le pontificat de Be- noît XIV, dans le port de l’ancienne ville d’An- tium, lorfqa on le rétablit , il eft à croire qu’eile n’a pas été exécutée à Rome ; mais qu’ayant été apportée- d’un autre endroit , vraifemblabiement de la Grèce, elle périt dans ce port par queiqu’ac- cidest. Je fuis le premier qui ai publié & fait graver ce morceau rare dans mes monumens de l’antiquité ( Monum. ant. ined.n 0 . 151.). Dans la defeription que j’ai faite de ce vafe , i’ai mon- tré qu’il rëffemble, pour la forme , à la coupe de Neftor dans Homère. Ce vafe eft double. La çifelure qui fait l’ornement extérieur du vafe , luifert en même-temps d’étui, de forte que cette coupe fe décompofe , & les parties s’adaptent fi bien , qu’il n’elt pas facile d’en découvrir le double travail , à moins qu’on ne le fâche. Par-là j’explique ce qu’Homère nomme ««pirsraÿ , coupe ou gobelet double ». v L’efpèce de manteau court qu’Ariftophane donne à Orefte , & que ce jeune héros porroit , étoit fans doute replié fur l’épaule gauche : c’eft ainfî qu’il eft repréfenté fur le vafe“ d’argent du car- dinal Nerini Corfîni , iorfqu’ii paroît devant l’a- reopage pour peindre fon état de triftefiê & d’a- bailiemeiit ( Monum. ant. med. n°. 1 3 1 . Cette manière de porter le manteau eft 31r.fi exprimée par Plaute , conjicere in collum pallium , & collecto pallia », On voit fur une pâte astique de la colieaion de tofch , Orefte & Pylade liés auorès d’un au- îel Qour être facrifiés à Diane taurique par Iplu- ORESTES , furnom des familles Âtfidia ; Av RELIA. ORGANUM , nom général des inftrumens de mufique ; mais qui devint le nom particulier des inftrumens de la même efpèce que les orgues mo- dernes ( Ifidor. 3. 20. ).Lucrèce( 1. 412. ) appelle orgenieos les joueurs de lyre, & Juvénai fe fer: du mot organa (Sat. 6.4x2.) pour défigner les lyres. ORGE. « Après le triticum , la ftügo & la far y la culture la plus utile eft celle de l'orge, hordeum ou ordeum ; c’eft en Italie un froment d’hiver que l’on sème vers le tems du coucher des pléiades , c’eft-à-dire , vers la fin d’oétobre. Il lève le feptième jour après qu’on l’a nvt en terre. Du plus gros bout du grain fort la racine de la p’ante , & du moindre la tige , le -èui.iage & te fleur. La tige eft divifée par huit nœuds. Les feuilles font rudes au toucher. Le grain n’eft point enveloppé dans des tuniques , il eft nud comme dans Yarinca & l’aveine. Son ép: eft barbu & plus piquant que celui du triticum. Son grain eft i® plus léger des fr mens, il eft rare qu’un mo- dios artique a orge paffe quinze litres attiques ou livres romaines ( 17 | livres de Paris le boifleau ). On doit le fermer , autant qu’il eft polîîble , dans une terre neuve , ou dans une terre reftible. Il y a piufieurs efpèces de cette plante. Il y a l'orge à deux rangs de grains fur l’épi , hordeum diftinc - tum ou galaticum ; c’eft celui que l’on appelle en France à deux quarts. Il y en a à quatre quarts Si à fix quarts. C dernier fe nomme hordeum hexaf- tichum ou cantkerinum. U orge hexaftique étoit ef- timé des anciens , tant parce qu’il eft excellent pour la nourriture des beftiaux , que parce que uans un temps de difette & de cherté , d peut fervir d'aliment à l’homme même. L’efpèce d'orge appellée diftique ou galatique a le grain compacte, pefant Sc d’une agréable blancheur. En le mêlant avec du triticum , on en faifoit de très-bon pain O R G pour les efcîaves chez ies romains» Comme d 7 plufieurs efpèces d’orge , on remarque aufll quel- ques différences dans îa forme , !e poids 6c ia cou- leur de ce grain. Il eft tantôt plus long, tantôt plus court ou plus rond, tantôt plus Diane , tantôt plus noir ; quelquefois même il tire fur la couleur de pourpre. C’eut avec Y orge qu’on faifoit en Egvpte la ptifana , cîeft-i-dire , le gruau ou Y orge mondé , apparemment. Pline dit que la ma- nière de faire cette préparation de Y orge eft con- nue de tout le monde- Aujourd’hui nous ne favons précïfément pas ce que c’eft. La polenta eft un orge réduit en farine , & préparé pour fervir d’a- liment, Pline explique la manière dont elle fe fai- foit. ( Métrologie de M. Paneton. ) Voye^ Maza. On en fit ufage pour la première à E'eufîs , ville de l’Attique , où il fervoit de récompenfe au vainqueur qui avoit été couronné dans les jeux établis en cette ville. Cele’oratur ïllic Agon , dit un feholiaite de Pindare , Proferpine & Cereris , qui vocatur Eleufina , cujus premium erat menfura hor- dei. Les romains en nourriffoient leurs chevaux , & pour punir les foldats de quelque faute, ils leur en donnoient pour toute nourriture ; ce qui étoit une tache pour eux, comme nous l’apprenons de Plutarque : Concïone demijfâ , cohortibus que terga dederant , j ujjit pro tritisp koràeum dari. On voulait leur faire entendre par- là qu’ils étoient indignes de recevoir la nourriture ordinaire , & qu’ils mériroient d’être réduits à celle des ani- maux. Cependant , par une inconséquence dont on ne peut rendre raifon , les mêmes romains fai- foîent de Y orge une récompenfe qu’ils diftribuoient fous le nom de hordearïus mijfus , à ceux qui avoient remporté le prix de la courfe aux jeux du cirque. O R G 447 & dans prefque tout le monde connu. Dans les commencemens, les orgies étoient peu chargées de cérémonies : on portoit feulement en proceflîon une cruche de vin, avec une branche de far ment, puis luivoit le bouc qu’on immoloit comme un animal odieux à Bacchus , dont il ravageoit les vignes. Mais cette première fimplicité ne dura pas long-temps , & le luxe qu’inrroduifirent les ri- cnefles , paiia dans les cérémonies religieufes. Le jour deftiné à cette fête , les hommes & les femmes couronnes de lierre , les cheveux épars & prelque nuds, couroient à travers les rues, criant comme des rorcenes, evoke Baccke. Au milieu de cette troupe on voyoït des gens ivres , vêtus en fatvres , en faunes , en fiiènrs, faifant des grimaces & des conrornons , où la pudeur étoit peu mé- nagée. Venoit enfuite une troupe montée fur des ânes , qui étoit fuivie üs faunes, de bacchantes, de thyades , de nymphes, de mimallonides , &c, ielquelles iaifoient retentir de leurs hurîemens tous les lieux par où elles paffoieîit. A leur fuite on portoit des autels en forme de feps de vignes cou- ronnés de lierre , & fur lefquels fumoient l’encens Se les autres aromates. Toute cette proceflîon étoit fermée par une troupe de bacchantes couronnées de lierre , entrelacées de branches d’if & de fer- pens. Il n’eft pas furprenant que la licence fe foit introduite .au milieu d’une telle fociété ; auffi les hiiloriens nous affûtent qu’on fe porta aux derniers excès , aux débauches les plus infâmes , & à tous les crimes que peuvent autorifer l’exemple, l’i- vrefle & l’impunité. Ce qu’il y a de plus furpre- nant , c’eft qu’on s’avifa fort tard d’y remédier ; ce ne fut que l’an de Rome jôS , que le lénat rendit un édit qui interdit les orgies , dans toute l’étendue de la république romaine , fous peine de mort. V oye% Mystères. Ofo ge fur les médailles. On voit un grain a orge fur les médailles des Léontins- On en voit des épis & des grains détachés fur les médailles de Metapontum , de Myconus & d’Obuico. ORGIASTES, femmes qui préfidoient aux orgies. ORGIES, on donnoft ce nom aux fêtes qui fe célébroient avec beaucoup de bruit, de tumulte & de confbfion ( orgies vient de «gysj, fureur , colere , ) ; telles étoient les fêtes de Bacchus , de Cybèle & de Cérès. Les orgies de Cérès &r de Bacchus alloient fouvent enfembls. Mais c’étoit principalement en l’honneur de Bacchus qu’elles fe célébraient, &.en mémoire de fou voyage des Indes. Elles prirent naiffance en Egypte , où O fi ris fut le pre mier modèle du Bacchus grec. De-îà elles paflèrent en Grèce, en Italie, chez les gaulois , ORGIOPH AN i ES , prêtres ou minîftres des orgies. On lit dans une inferipnon recueillie par Muratori (1019. 5 . ). O & giofkaxt a maximus , ORGUE hydraulique. Voye 1 Clepsydre. On rend ordinairement par ces deux mots , I’inf- trument des anciens appelle organum hydraulicum , tel que ceux dont parie Vitruve & Athénée. Les monumens n’en offrent aucun modèle ; mais un bas-relief de la villa Pamphiii, publié par Winc- kelmann , au n°. 189 des menumenti inédit i , nous a confervé la figure d’un infiniment analogue à I’w£a«-hydraulique , s’il n’eft pas le même. On voit un enfant agenouillé, devant lequel eft placé un grand globe monté fur une bafe quarrée. Ce globe eft percé de plufieurs trous , qui font bouchés par ■.les efpèces de petits entonnoirs , ou d’embou- chures pareilles à celles des cors de chaffe. L en- fant tient un de ces petits tubes de la main gauche. La droite eft cachée derrière le globe > & parext occupée à agiter l’eau, qui produifoit par ce ntou.- O R G O R G vement un courant d'air, deftiné à former divers fons par la diverlîté des ouvertures qui le laitToiet t échapper. Ces ouvertures déterminoient p3r kui nombre l’efpèce de i’inilrument, de forte que ce- lui du marbre de la villa Pamohii elîr un hexacorde Xiphilin < Nev. p. 184.), & Lampride ( Heliogab. P • 112. ) nous apprennent que les orgues -hydrau- liques furent admis fur les théâtres du temps de Néron. Athénée ( Deipn. /. IV. ) dit que Yorgue h draulique refLmboit à un .autel rond, qu'il étoit garni de petits tuyaux. Il ajoute qu'un enfant fai- fort remuer l’eau qui rempliffoit fa cavité, & qui produifoit les fons. L’empereur Confiantin Copronyme fît pré ent en 7J7 au roi Pépin , d’un orgue que l’o 1 fuppofe avoir été hydraulique. Conliantin Curopalate en envoya un autre à Charlemagne, vers l’an 81 z , & Cours le Débonnave en fit conftruire un f.mblable dans fon palais a A'X-îa-Chapehe , par un prêtre vénitien. Si l’on ajoute à ceux-là Yorgue qui exif- to;t en Angleterre dans le douzième fiècle du temps de Guillaume de Mamelsbury , on aura une notice exacte des orgues hydrauliques, dont les auteurs ecdéiiaüiques ont fait mention. Quoique connu dès le temps de Néron, l’ufage en fut perdu , & Ce conferva feulement chez les grecs , d’où il revint fous les empereurs françois dans les VIII e & IX e fiècies. Mais quelle en étoit la conflruéhon ? Le vent étoit-ii produit par une chute d’eau comme dans les trompes des forces ou par un courant d eau qui faifoit tourner une roue , principe du mouvement des fouffiets , ou enfin par la vapeur de l’eau bouillante comme dans la pompe à feu , eu leoüpile? Ce fl fur quoi nous ne trouvons dans les anciens aucun renfei gnement. Vitruve qui décrit un orgue hydraulique eft fi obfcur , que Kircher & Claude Perrâut croyant 1 éclaircir, ont donné chacun la defeription a une machine de fon invention plutôt que de Ver- gue de Vitruve. D’ailleurs, le mot orgznum fi équi- voque chez les romains qu’il exprimoit un concert de voix , un concert d’inffrument , un infirmaient a corde & un milrument à vent . n'a pas peu con- tribue a cette obfcurité. , ^7 a vent etoit connu dès le temps des or/wa hydrauliques . comme il paroît par un paffage de S. Augulun ( Pf. «6.) duquel on peut conclure qu ii n a vu que celui là. Le premier orgue à fouf , s ’ ians eau, dont on ait une époque certaine eft !f OU ‘ S ^D^onnaire fit conftruire pour !e s !,fe d Aix-ia- Chapelle, & qui étoit différent de 1 orgue hydraulique confirait par fes ordres & place dans le palais impérial. Cette machine : ’ in- connue jufqu alors fixa l’attention des allemands toujours portes vers la mufique. Ils réuflîrent fi ma a Limiter, que p ou 40 ans aptes la mort de Louis fe débonnaire, Jean VIII s’ad^ff, a eveque de leur imtion, pour lui fournir „„ \° n orgue & un art fl.* cap bie de le bien gou- ert? ^ el* probablement le premier qu’aiert v„ v ' fis de Rome : car i! eft vfîbiement L ux ‘cu- Ç I* pape V itaiien en au jamais fait corihuir- T * e moines u Italie chez qui le travail d s m inV ' • en recommandation , s’appliqu, iei t à a VabSf de 1 orgue fL dans le dixième fiècle un abbé de France s a dre fia au célébré mécanicien ( cm tefc etoit p mr lors la fignificat-on du mot mathén a - nc.en qGerbert, abbe de Bcbio dans le Milanais pour lui en demander un. L mage s’en répandit ir- fenfibiement dans toutes les égiifes d Occident , ^ cesle quinzième fiecle ds étoient très communs en fiance , en Angleterre & en Allemagne. Jufou’à cette epoque, les tuyaux aveient généralement été faits de cuivre , a l’exception de quelques efîàis îa.-.s en or & en argent, mais on commerça à les conll; u ire en plomb & en étain } & cet alliage a toujours paru depuis fi avantageux , qu’ ; j a°été adopté univerfellement : car on ne doit tenir aucun compte d’un orgue dont tous les tuyaux, tant à bouche qu’a anches, font faits avec des cartes à Jouer, félon Rédos, & de celu' dontpafle Mam- Ius, qui avoir été fait en entier d’a bâtr , Ls tuyaux & le clavier, & qui avoir été donné au duc de Mantoue Frédéric. Pour avoir une idée des premiers orgues, qu’on Le h defeription de celui de Weltminfbr au dixième neclc;. ^11 ecoit campofé de quatre cens tuyaux, & il fah ic vingt- fix fouffiets pour les faire par.cr , tandis que nous Liions jouer aujourd'hui un orgue de aeux ou trois mille tuyaux avec quatre ou cinq fouffiets feulement. Soixan:e-dx hommes vigoureux avoient beaucoup de peine à les mettre en mouvement. On voyoit encore dans le fiècle dernier a Hafberlîat un orgue 3 vingt fouffiets mus par dix hommes. Ces fourbe ers avoient leurs pieds ».xes au fouffiet , & fe tenant fufpendus à une perene horizontale , d un pied ils élevoient un loumet , & ils fou'oient le fuivant de l’autre. Les prenveis claviers étoient fi durs , qu’on ne tou- chait . orgue qu a coups de poings 5 & les touches avoient cinq ou fix pouces de largeur , quand I 0 gue ei oit réduit a une eélave. On les rétrécit en donnant a 1 infiniment plus d’étendue. Les allemands inventèrent le cromorne, le hautbois, is ballon , & la plupart des jeux d’anches. Un nomme Bernard , de la même nation , inventa les pedales qu’il faifoit jouer avec de petites cordes. K-u d’années avant _ 1615-, Timothée , faâeuî d orgues , raccommodant celui de Wurtzbourg , y plaça les premiers regiftres connus. Voilà les noms de tous ceux qui ont Lit dans cet infiniment quel- que changement confidérable , & dont on ai: confervé Lufage. Au feizième fiècle , Yorgue hydraulique étoit encore O R î çncore en ufisge. Un paiTage de Montaigne pourra jetter quelque jour fur cette, matière. Il rapporte dans fon voyage d'Italie en 1 581 , qu'à Pratolino, maifon des dues de Tofcane, il eft des ligures que Peau faifoir mouvoir , & entendit une mufique dont l'eau étoit le mobile. Tivoli offri: à fon ad- miration chez le cardinal de Ferrare des jeux hy- drauliques de toute efpèce , des orgues , des trompettes , des chants d’oifeaux, des bruits de moufqueterie & de canon, produits par des chûtes d J eau qui agicoient i'air , 8e le pouffoient dans les tuyaux- ORGYh , hexapode, brade , mefure itinéraire & linéaire de i’Afie 8e de l’Egypte. Elle valoit 6\ pouces & ToJ^de France , félon M. Pauâon. Elle valoir en mefures' anciennes des mêmes pays : 1 bême dipionn. ou 2. j bême aploun. OPJ A , canot , très-petit bateau ( F ulgent. ex- pofiit. fierm. ant. §. ; y . ) : Oriam dicunt navicellam modicam pifcatoriam. On Et dans Plaute : M.alo hune dlligari ad oriam , Ut fiemper pifeetur , etiam fit tempefias maxima. ORI 3 ATES. C’eft un des noms que les anciens donnaient aux danfears de cordes & aux faifeurs de tours de force ( Firmicus , lié. V. ). ORICHÂLCUM Quelques-uns écrivent auri- ch.alcu.rn , parce qu'ils prétendent que c'eft un mélange d'or & d'airain. Au.ricka.lcum , dit Feftus, quidam pmant compofitum ex &re & aura , (ive quod colorent habeat aureum. YJ orickalcum étoit un vé- ritable métal félon les grecs , qui i’appelioient opzi%abx & dit qu’il était fans celle occupé dans les enfers à poarftuvre les bêtes féroces , voulant défigner par-là qu’il avoir été un célèbre chaffeur ; car dans l’autremonde, fuivant la théologie des anciens, chacun s'occupait aux mêmes exercices qu’il avoir aimés pendant fa vie. Du temps d ’ Orion, la pelle affligea la ville de Thèbes ; on alla confulter l’oracle , reffource or- dinaire dans les grandes calamités , 8c on eut pour ; réponde que la contagion cefferoït lorfque deux pnneeffes du fang des dieux s’offriraient volontai- rement à la colère céidle , pour en être les viéti- mes. Auflî-tôt les généreufes filles d ‘Orion , qui tirolt fon origine de Neptune , fe dévouèrent : pour le falut de leur patrie avec une fermeté & un courage au-defius de leur fexe. L’une , dit Ovide ( Metam. Iib. XIII. ) , préfenta la gorge à celui qui devoir l'immoler , pendant que l’autre s'enfonçoit un poignard dans le fein. Le peuple , qu’elles vendent de fauver par ce facrifice , leur fit de magnifiques funérailles , & plaça leur bâ- cher dans l'endroit le plus éminent de la ville. Afin qu’un fi beau fan_g ne pérît pas avec ces héroïnes , on vit fortir de leurs cendres deux jeunes hommes avec des couronnes fur la tête , qui firent eux-mêmes les honneurs de la pempe funèbre , & qui dans la fuite portèrent le nom de Couronnés ( en grec XrtÇcijoipiçot ). Diane , affligée d'avoir ôté la vie au bel Orion , obtint de Jupiter qu'il feroit placé dans le ciel , où il forme la plus brillante des conilellations ; elle y occupe un très-grand efpace du ciel , félon cette expreflîoa du poète Maniiius , magni pars maxima cceli. Les arabes font, dans leur fable, de cette onftellation , une femme très-délicate , tandis ue les grecs en font un héros vainqueur des êtes féroces, & qui dans fes ga’ a menés s'était mdu redoutable aux Cages nymphes 8c aux •vêtes déefies. Diane , dit Hygin , eut- peine a ; fauver de fes mains. Lorfqu'ii eut été tranf- orté dans le ciel auprès des pléiades , fon voi li- age parut encore fi redoutable a la divine Eiec- ;a , que ce fut pour échapper à fes pourfattes, i-£ I i ïj 4 ? 2 ORî qu’elle abandonna fes fcears , & çu eUe ulA Te cacher au pois aréique. Fourmont a donne' {Mùn. de l Acad, des Infcript. tom. Xi A. in- 4 °. ) un mémoire cù i! rapporte la fable à’Oricn à i’hiftoire corrompue du pa- triarche Abraham- Ce mémoire eft plein d’érudi- t :on , mais auffi de conjectures & de fuppofiuons £ recherchées , quelles ne peuvent contreba- lancer le fendaient de ceux qui perlent que l’an- cienne Grèce ne tenoit rien des patriarches du peuole de Dieu* & qu'elle ne les connoiffoit point. La fable â’ Orion a été mieux expliquée par M. Rabaud de Saint-Etienne. « Lorfque le foleïl palfe du ligne du verfeau dans celui des poififons, ii fort des ondes une coniieliation gipntefque, que les anciens redoutoient infiniment , à caufe des funeftes influences qu’ils lui attribuoient : on i’ap- peüoit Nimbofus Oriort , & fon lever annorçoit des tempêtes. Cette confteüation occupoit beau- coup de place dans le ciel , auiii i’appdioit-on le géant; & dans les énormes fphères dont fe font fervis quelques aftronoaa.es anciens , i! devoir avoir près de quarante pieds de hauteur ». « Selon ce que j’ai dit ailleurs , que les relations des conftciiations croient racontées comme des avantutes , on doit trouver dans fhiftoire d 'Orion, toutes les confteilations avec lefquelks il a des rapports. Je dois donc commencer par dépeindre mon héros &lesperfonnages célçftes avec lefqueis il a affaire. Le cercle équinoxial, dit Hygin , coupe O non à la ceinture : ii eft placé de manière qu’il combat avec le taureau. Sa ma : n droite eft armée d’une mainte, ii eft ceint d'une épée, & fon vifage eft tourné vers l'Occident. Quand il fe couche, la queue du fcorpion & enfuite le fagittaire fe lèver.t ». « Ajoutons d'autres traits , d’après les antres mythologues. Ce que tient Orion dans la main gauche eft un voile ; il porte un glaive de la droite ; à fes pieds eft un lièvre ; derrière lui font les deux chiens qui le fuivent. Son pied gauche nod plonge dans le fleuve célefte ; fon pied droit repofe auprès du lièvre. Au vis-à vis de lui & dans le front du taureau, font les hyades. Ces cinq étoiles étoient fœurs; elles étoient repréfentées fous la figure de jeunes filles , & difpofées de cette manière : il y en avau «ne fur chaque corne du taureau $ une a fon front, &c une cinquième fur fes nafeaux ( Germanie. Cs.far. in arati pheenem.). Ces filles dévoient être d’une petite taille en comparaifon du géant Orion. Tel eft le héros dont on nous a tranfmis 1 hfftoire j voila fa pofition phyfique dans le crel ; voici le détail de fes aventures ». K Ce géant énorme, difentles mythologues , eft un ckajfeur terrible qui pourfuic les animaux ; il O R I nourrit des chiens pour l'accompagner. Il aie p# a . voir de marcher fur la terre & fur l'eau. Quand il craverfe le Gin de Nérée, les ondes ne lui vont pas à la ceinture. Le voilà qui ofe pourfuivre les 'hyades pour leur faire violence ; elles ne peuvent lui échapper qu’en fe précipitant dans les ondes. Il attaque le taureau, lui- même, qui le frappe de fes cornes. Le voile qu’il tient dans la ma : n eft celui de Diane : cet audacieux morte! a olé le lui enlever en ehaffant avec elle , & la menacer de fes atten- tats j mais la déeffe indignée a fart fortir de de feus tem , un fcorpion qui l a tué, jùfte punition de fes. crimes ». « Voilà une hsftcire qui eft naturelle dans îa pcefie du firmament ; elle leroit extravagante fur. la terre j & s’il étoit potllble qu'il y eut jamais eu en Béotiî un géant de cette trille, auquel ii fut arrivé de pareilles aventures, j’avoue qu’il nie paroît impoffible d’imaginer une raifon plaufible, pour qu’on ait fongé à mettre fa figure dans le ciel, avec tous les animaux qui fervent à corapofer fon hiftoire. Il eft donc évident que -c’eft ici une hiftoire aftronomique, & les rapports font trop frappans pour qu’il [oit pofllble de. le nier » « Les animaux dont Orion eft fuivi , lui ont fait donner le nom de ckajfeur ; fa taille énorme !’a Lie appeller le géant ; ii n’a jamais combattu d’autre taureau que le taureau célefte ; & les hyades qui fe jettent dans l’eau pour échapper à fes pourfuites, n’ont jamais vécu fur la terre. L'eau qu’il paffe, & au-deffus de laquelle il s’élève, c’eli ÏEridan , le fleuve célefte, fils de Nérée félon Héfiode. Sri a enlevé le voile de Diane , c’eft que la lune étoit peinte dans le figne du taureau, & que ce ligne étoit fon domaine. S’il meurt de la piqûre d'un fcorpion qui fort de dejfous La terre , c’eft que la queue du fcorpion fe lève quand Orion fe couche. Voilà la vie de cet homme extraordinaire; & fi quelqu’un perfiftoit à croire qu’ Orion a réellement exifté , j’avoue que je n’aurois rien à lui dire ». « Les variantes de cette hiftoire, & les circenf- tances que j’ai écartées. Viennent fe réunir pour confirmer une vérité qui n’a pas befoin d’être con- firmée. Orion fut doué du don de courir fur les eaux, félon Hygin; c’eft qu’il court fur l’Eridan. Il vou’ut faire violence à Minerve, & lui enleva fon voile; mais Minerve n’eft autre chofe que la lune. Il fut nommé Vrion , & enfuite , d ; t Ovide, la première lettre fut changé par modeftie, & on l’appeîia Orion. Urion en grec lignifie rrûnaor , urineur , quia rr.ingit in cœlo ; mais cet emblème, lbus lequel ii fut dépeint, désignant les pluies que fon lever occafionnoit , & le fleuve qui coule à fes pieds, étoit l’effet dé eette opération naturelle. C’eft à cette peinture qu’il faut attribuer ce que l’on raconte des violences qu’il voulut faire f Diane , à Minerve , & aux cinq filles qp h pourfmt ». O R I «* C'eft encore à ce titre aürion ou Mine- tor , qu’il faut attribuer fa naiffance bizarre. On dh'ok que Jc-piter & Mercure étant venu ch;z un nommé Hyrieus , celui-ci les traita fort bien ; qu’ils lui demandèrent ce qu’ils pourroient faire pour {‘obliger , & q n Syriens , qui n’avoit point d’enfins , leur demanda un fils. Alors Jupiter & Mercure prirent le cuir d’un taureau qa’Hercule avoir immolé , & le couvrirent de leur urine , minxerunt fuper illud ; ils l’enterrèrent fort propre- ment , & au bout d'un certain, temps , Orion naquit. Tout cela fignifie qu’Orion , qu; fe lève après ie taureau, eft engendré de lui; & ce taureau , im- molé par Hercule, eft en effet le taureau céleile ». « Orion étant devenu célèbre dans l’art de Vuî- cain, fit un palais fouterrein pour Neptune fon pere ( car comme il fort de la mer, il étoit fils de Neptune auffi ) ; l'aurore, amouieufe de lui, l'en- leva & s’emporta dans l’iîe deDéios ou de l’ Appa- rition. C’eil l’hiftoire du coucher de cette conf- téDatian : elle fe bâtit un palais fouterrein dans l'empire de Neptune. Elle reffort cinq mois après vers l’Orient , enlevée par l’aurore; elle fe montre & fait fon apparition ( Dé/os , en grec , celle qui paroîr, apparition. Voilà pourquoi l'on dit qu’elle avoir paru tout-à-coup. ). Les fables fur Liie de Déios roulent , pour la plupart, fur ce jeu de mots , & c’eft un ufage , dans toutes ces hif- - roi res , de mettre -le lieu de la fcène dans quel- que pays dont le nom joue avec la chofe. Ain.fi Jupiter enfant fut caché dans un lieu fecret, dans la ville de Lycius , qui lignifie en grec lieu fecret. Et pour citer un exemple tiré de la fable même que j’examine , Orion qui fait fes exploits quand le foiei: eft dans le ligne du taureau , Orion étoit né en B lotie , dans le pays du btsuf. Les hyades croient du même pays , & les hyades font fur Je front du taureau. Europe , enlevée fur le dos d’un taureau , étoit fœur de Cadmus ; celui-ci , qui la cherehoit par-tout , ne la retrouva qu’en B iode ; car l’oracle lui avoir ordonné de la chercher juf- qu’à ce qu’il rencontrât un bœuf ,- ce qui arriva. Pour le dire en paffant , cette géographie pré- tendue eft la clef de beaucoup de fables ». «On attribue toujours la mort a Orion à Diane, mais d’une manière différente ; elle le perça, dit- on , d’une fièche , à caufe de fon infoience ; mais fi 1 on obferve qu amfi que la queue du feorpion , la flèche du fagittaire fe ieve quand Orion fe couche , & que Diane préiîdoit au fagittazre , on verra que c’eft ici une mort aftronomique. Ma- nilius ( Lib. IL ) dit : V enantem Diana virum , fed partis équin. Le mois du fagittaire eft l’époque la plus favo- rable pour la chaffe. C'eft ce que fignifioient la Üeche que ie fagittaire avoir à fes pieds , celle O R I 4?3 qu’ri ’ançoit , & le gibier dont il étoit cha eé T - bete qu .■! tient eft le fanglier deim.cteur des h! gnes , & qu ri va immoler fur Faute'. La lune eui prtiiJoit à ce mors , étoit Diane chafièreftè ». ' i 'VΑ. me ^ ue c ’ en £ ft aftez pour prouver qu Orion n a jamais exifté fur la terre ; que les farts qu on lui attribue font ridicules félon le cours des a frai: es humaines; mais qu’ils font tout- a-ft:t ranonnabies dans le ciel , fi l’on fe prête a I anegorie ; & qu on a eu tort de nous donner ceia pour de Lhifiorre. Auffi je ne m’arrête pas à re.ever , abfurdité de la naiffsnce d’ Orion, de fes voyages à Ckio & à Déios , des aventures d’un homme avec la Lune, de fon audace avec des étoiles ; & je ne veux pas avilir la critique au point de prouver que Je raifonnement ni les faits ne permettent de croire à l’exiftence de ce héros ». i c ^j aC j ûe .î?® n ^ e . r 5 cr °y°ft fermement que m-vn - ue , 1 ftiftoire gsecque étoit vrai, adopta i .hiiioire d’ Orion , félon la méthode reçue d’ô-ter les aventures & de garder l’aventurier. Cette hif- toire orne-t-elle du ridicuie : ii le retranche tout fimplement , & ne garde que ce qui. lui plaît. Oa dit^qa Orion étoit un géant ; il faut entendre qu’ù étoit très-bel homme. Il éievoit fa tête au- cefius des ondes ; cela veut dire qu'il était fouvent juriamer dans quelque vaijf eau. Diane lui perça la tête d’un coup de fièche, c’eft-à-dire , qu’il mourut dans un de fes voyages maritimes. L’hiftoire abfurde du palais fourerrain, des amours de l’Au- rore & de l’enlèvement- à Déios , fignifie qu’il aimait pajjior.nément la ckajfe , quil je levait de f ajid matin, & quil alla s’ établir dans Vile de /'os. Il mourut de la piquüre d’un feorpion, c eft qu’if était mort quand le floleil était dans ce flgne. Et pour l’hiftoire de fa nai fiance , il rr’y a qu’à la retrancher, car c’eft évidemment une fable. On apperçoit là des explications arbi- traires , & qui n’ont abfôlument aucune bafe , aucun rapport entr’eiles. Il n’y a point de raife-n pour préférer l'explication de l’abbé Banïer à vingt autres que l’on pourroit imaginer. Quand on explique un monument , une hiftoire , on part de faits connus & de principes inconteftabîes ; mais d’où J’abbé Banier favoit-il qu ’ Orion ailoit quelquefois fe promener fur l’eau ? & quel droit a-t-il de raccourcir la taille d' Orion , quand toute l’antiquité lui dit que c’étoit un géant énorme ? Avec cette manière facile d’interpréter les fables , on prouveroiî la vérité infaillible des hiftoires de Gargantua & de la Barbe-Bleue ». La grandeur de la fphère primitive permettoit d’y mettre un grand nombre de lignes que les modernes ont retranché. Il y a lieu de croire que toutes les étoiles importantes étoîent peintes fous des figures, & qu’un afte'rifrne étoit chargé d’autres aftérifmes , une figure d’autres figurés. Le taureau 474 O R î feu! en portait douze , cinq fur la tête , & fep? Cîv le dos j les fept pléiades. Le . charretier était chargé d’une chèvre 8e de deux cnevreaux , ce font trois étoiles. Le feorpton pottoit 13 creche & les deux dnons; fon cœur étoit une chauve fourU ; il y avoit deux népkélés ou nuées 3 l’une fur la tête du bélier , l’autre fur î'épau'e du centaure ; au pied du centaure , une flèche ; fur l’aile droite de la vierge , un vendangeur , nommé Protygeter , &c. Ces figures font entrées dans plusieurs hif- toîres qu’on ne peut expliquer qu’en faifant re- vivre les figures & les perfoanages. Qrion , nom du dieu de la guerre chez les panhese ORITES , pierre dont parle Pline , & dont il ne nous apprend rien , finon qu’elle eft ronde , 8e qu’elle ne fouffre aucune altération dans le feu. ORIPPO, en Efpagne. o?irro. Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en bronze. O. en or- O. en argent. ORITHYE , fille d'Ere&hée, fîxième roi d’A- thènes , & fœur de Procr:s , jouant un jour fur les bords du fleuve IlHTus , fut enlevée par le vent Boré'*, qui la tranfobrta en Thrace, & la rendit mère de deux fils , Calais & Zéthès. Ovide dit que ce furent les premiers enrans qui naquirent ü‘ Orithye avec Borée ; mais d’autres écrivains leur donnent trois feeers nees avant eux. Ovide dit eue Borée, devenu amoureux &’ Orithye, fit tout fon pofîible oour 1 obtenir de fon pere , par fes affiduités & par fes foins ; mais voyant qu’il n’avan coït rien par cette voie , parce que je, pays froid où il régnoit, & le fouvenir de Terée, mettoient obftacîe à fon bonheur , il fe la 'lia em- porter à cette fureur qui lui et! fi naturelle , & s’étant couvert d’un nuage obicur, n porta par- tout l’agitation & le trouble ; balaya la terre, & fit fouiever de tous cotés des tourbillons de poufiiere , dans un defquels il enleva Oritkye. Platon dit ( in Ph&dro ) que cette fable n’eft qu’une allégorie, qui nous apprend ie malheur arrivé à la jeune princeiTe , que le vent fit tomber dans la mer , où elle fe noya. Mais il eft certain , par l’hiftoire que Borée, roi de Thrace, epoufa la fille da roi d’Athènes. V °y c i Borée. Orithye, une des nayades. ORIX, animal cruel & farouche, fabuleux vraiftmblablement. Appien , qui ne l’avoit pas va j l’a décrit. Ariftote, qui ne l’avoit pas vu O R N davantage , plate uae couronne au milieu de fus fronr, Pline lui donne ua poil renverfé de la queue à la tête. Albert-ie-Grand lui donne de la barbe au menton. Appien le dit fupe’rieur aux tigres & aux lions. Béîon a prétendu cependant que. c’eft la gazelle , la foible & timide gazelle. ORIVNA , épeufe du tyran Caraufius. Orivna Avgvsta. RRR. en argent , dans le cabinet du roi. « On croît devoir dire , au fujet de cette têre, que ce pourrait bien être celle de la Fortune, à laquelle la légende ferait relative, en fuppofant que la première ^ lettre fe trouverait manquée par la fabrique ou détruite par le temps. Cette idée a été prife à l’infpecllon d’une médaille de Ca- raufius , gravée dans fon hïftoire par Génébrier , où l’on voit la tête de ce prince accolée à une autre, & au revers le type ordinaire de la For- tune , avec fa légende , dans laquelle le T eft pré- cifément figuré comme un I , enforte qu’en re« tranchant la première lettre du mot FORTUNA , il ne doit refier que celui d’ORîÜNA , dont le codeur Méad aura jugé à propos de faire la femme de Caraufius, pour rendre cette pièce plus intérefTante ( article de Beauvais ) . ORNAMENTA. Voyez Ornemens. ORNATR 1 X , ccëffêufe, cfclave chargée dn foin d’arranger les cheveux de fa maîtreffe. 11 en eft fait fouvent mention dans lés inferiptions antiques. On ht dans le recueil de Gruter , or- natrix d tutulo , celle qui arrange le bonnet ap- pelle tutulus ( V oye^ ce mot ). Ornatrix auriçU pour auricuU , celle qui plaçoit les boucles d’o- reilles; ornatrix gales . , celle qui arrange les cher veux de la manière appellée galea , &c. On lit , dans le recueui de Muratori , ancille ornatrix, Os.natr.tx Dianæ , coëflreufie delà ftatue de Diane. Qp lit ces mots , dans une infcnption re- cueillie jfiir Muratori ( 104. 4. ), ORNATOR gzasr. ri. Ce s. C’eft-à-dire 3 ornator glabrorum Tiberii Çsfaris , coëffeur , va- let des enfans deftinés aux débauches de Tibère , glabrorum ( Gruter. 578. S. ) ORNÉE, furnom que les corinthiens donnoient autrefoisau dieuPriape , Szqui veîtoit ( ainfique fon culte peut être ) è Y Ornée , ville du Pélopon- nèfe. Ils célébroient fes fêtes, & faifoient des faerifices , qu’on appeilcir auffi ornées. C'était près de Colophon , ville d'Ionie , que l’on céîé- broit avec pius de fpîendeür les ornées. Le Die» O R N n’avsit alors pour min-lires que des femmes mariées. ORNÉES (Lettres). Voyez Lettres his- toriées. ORNEMENS, ornamema , marques de dif- tin&ion , ce qui car actérife la dignité de quel- qu’un. Les ornemens des grands édiles étoient la chaife curule , le bâton d'ivoire , la robe prétexte , le droit d’images & des efclaves publics. Les ornemens des confuls étoient douze liâeurs avec des faifceaux & des haches, ia chaife curule , la robe prétexte , le bâton d’ivoire. Sous les em- pereurs , cette puiiîance fut diminuée , & l’ex- térieur n’en fut que plus taftusux j les confuls prirent la robe peinte > du laurier dans leurs faif- ceaux & l’épée. Les ornemens de la dignité impériale étoient de faire toujours porter devant foi du feu dans un braiïer , & des faifceaux entourés de îa»riers ( pour tes diifinguer de ceux des principaux ma- giltrats ), d’être couverts du diadème, de la pourpre , de faire peindre les images fur les éten- dards. Les ornemens ou les marques de dignité -du pré- teur étaient fix liâeurs avec des faifceaux , la prétexte qu’il prenost dansie capitole le jour de fon inftallation , la chaife curule placée fur un tribunal , la lance qui marquolt fa juridiction , & l’épée, qui marquait le droit de quefiion. Les ornemens des Sénateurs étoient la lati- elave, c eft- à-dire , la tunique ornée d’une large banie couleur de pourpre , la chaufîure noire qui leur couvrait le pied Se la moitié de ia jambe ; us croiffan: ou un G d’argent attaché fur cette chauffurè , 8c une place dtitinguée dans les fpec- tacles , près du théâtre & dans l'arêne, appelié Yorqueftre. Les quefteurs avaient pour ornemens le bâton d’iv'oire & ia chaife curule. Les tribuns du p*up’e avoienc pour ornemens !a chaife curule , 3s droit de délivrer un prifon- nier, & de le fouftraire au jugement prêt d’être rendu contre lui , d’aflembler le peuple , d’em- pêcher les délibérations du Sénat, & ils jouiffoient de piiifîeurs autres prérogatives que l’on peut lire à leur article. Les ornemens du triomphateur étoient la robe triomphale que l’on nommoit palmata , par-defïus une toge, que l’on appeüoit peinte , qui étoit de pourpre rayée d’or ; la couronne de laurier fur la tete : il étott monté fur un char magnifique , attelé de quatre chevaux blancs , & conduit en CRN 455 pompa au capitole., à travers 1a ville , précédé ce Sénat & d’une foule immenfe de citoyens ; tous habillés de blancs. r Ornemens des militaires. « Les ornemens ryaeles .o.dats & les cavaliers romains portoient fur leurs armes & fur leurs chevaux, préfentenr, dit Cay’us, ( 4-i 7 - 3 1 9- ) des formes variées à l’infini. On com- pien.d avec peine honneur à celles d'Homère ». Les hymnes tk. autres poéfies que nous avons aujourd’hui fous le nom lV O rphée , ne font pas de lui , au jugement O R P 1 de tous les làvans , mais de plulîeurs auteurs qui font venus long-temps après lui. L’extftence è‘ Orphée eil , depu s long-temps, c0 P jblême pour les favans. Voici l’opinion du chevalier de Jaucourr. cc Arlllote a eu grand tort de traiter Orphie de perfonnage imaginaire : ii eil vrai que Fend; sic ou ils s’expiiquoit a cet égard, n'exifte plus aujour- d’hui j on ne fait même dans quel traité ou dans quel livre il a eu occafîon de s'en expliquer; mais un paiiage de Cicéron ( de nat. dtor, ) nous a confervé le texte de ce ohilofcphe, qui ayant long-temps Séjourné dans la Macédoine, a pu, s'il a voulu , y recueillir beaucoup de connciffances relativement a la Thrace, qui en cil limitrophe; mais nous verrons bientôt ce qui l’a induit en une erreur fi grolfière ; car enfin , il rfy auroit plus d hifloire,fl l'on porto; t le pyrrhonifme hiflorique jufqu au point de ranger Orphée parmi les êtres pu- rement mythologiques. Sa réputation s’efi trop conftamment foutenue dans i'antiquité : on a vu une feéte dhommes porter fon nom, c'eil- à-dire, les orphéotelafles : on fe fervoît de quelques unes de fes maximes dans les myfières : on avoit même dans les écoles quelque refpcét pour fon fyllême touchant la nature des corps célelles , & fur tout , touchant la nature de la lune , qu’il regardoit comme une terre habitée, opinion qui de'cele plus de connoiflances & de réflexions qu'on ne feroit tenté de le croire ». « Il faut bien obferverici qu’un égyptien dontil eft fait mention dans les éiiaques de Patu'aniaSjfou- tc-noic qu Orphée étoit né en égyyte, tour comme Héliodorey fait naître Homère. Cette circonftance fingulière a donné lieu à M. Schmidt d'analyfec enfin ce mot d' Orphée, & il a trouvé qu'il ell com- pofé d’éle'mens purs, pris du cophte ou de l’an- cienne langue de l’Egypte , de forte qu'il ne ligni- fie autre chofe que fils d‘ Orus. ( L'Orus des égyp- tiens eft indubitablement i'Apollon des grecs : aulfi le fcho’ialle d'Apollonius de Rhodes, Ménechme & Pindare appellent-ils Orphée fils d'Apollon.) Ceux qui ont examiné avec attention le canon des rois de Thebes par Eratofthene , ont*du s’apper- cevoir que c’étoit une coutume allez- générale parmi les égyptiens, de donner aux perfonnes de l'un & de i'autre fexe , le nom de leurs dieux & de leurs dédies indigènes. Mais fi Orphée eil né en Egypte , que! motif a pu l'engager à quitter fa pa- trie, ce pays fi fertile & fi policé, pour aller 'ha- biter parmi des fauvages, qui mangeoient encore des glands, &c qui parioient une langue dontil n’eût pu comprendre un mot. 1 eut cela, quoi qn’en puiflè dire M. de Schrrfidr , eft inconcevable. Mais fi l'on fuir l'opinion de Diodore de Sicile , ce s difficultés difparoitront, & nous parviendrons à un degré de vraisemblance, où perfonne n’eft par- O R P venu jufqu’à préfent. Il faut perfifter à croire qu "Orphée a pris naiffance dans la 1 hrace : c’eft !e fentiment univerfei & confiant de l’antiquité , contre lequel l’autorité d’un étranger cité par Pau- fànias ne iîgn : fie rien ; mais l’idée de fe faire inf- truire drrs les fciences de l’Orient, le détermina, comme D.'o dore le d t, à voyager en Egypte; & on fait que. ces voyages étoient très fréquens parmi les gr.cs : arffi rien n’efi-ii plus conforme à la tra- dition inférée dans les Argonautiqu.es , où l’on in- trodu’t Orphée qui y parle de lui-même , & qui y déclare deux fois de la manière la pius pofitive , qu’il a féjourné en Egypte ;qu’ii y a vu -Memphis , 6’ Us -.-i lits Ocrées a Apis , environnées par les bras du Ni/. leetts t i ■xl'AVjtt,', An tae; , as mpt N iù.es eeçcep’sies tnQcdœTcct. On ne connoit maintenant qu’un feu! endroit de l’Egypte , où il y eut un bœuf appellé Apis , qui avoir Ion temple à Memphis même. Mais une ville, fituée au-deffus du lac de la Maréote , portoit auffi le nom à’ Apis ». «Pour gagner la confiance des prêtres de ce pays, il falloir fe réfoudre à refter plufieurs années chez eux; & on fait que Pythagore, Eudoxe & Platon , eut dû y faire un long féj cur : ainfi Orphée a pu pendant ce temps là , ou prendre un nom égyp- tien , ou les prêtres lui en ont impofé un en l'ini- tiant à leurs myftères, dont il rapporta le fecret & les dogmes dans la Grèce, de fo:te que défi par une impropriété d’expreffion qu’on appelle ces myftères orphiques , au iieu de les appeller égyp- tiaaues , quoique nous ne pre’tenaions pas dire que les hiérophantes grecs n’aient altéré ia dcârine primitive, foit en y ajou:ant quelques articles, (oit en en retranchant quelques-uns ». « On voit maintenant qu’il eft poffible qu’Af.f- tore , en fuppofant qu’il a fait des recherches dans la Thrace , n’ait pu y trouver quelque indice tou- chant un homme nommé Orphée , puifque ce ne fut qu’ap.- ès fon de'part de ce pays qu’il prit ’e titre de fils d'Orus ou d : Apollon , que Pindare lui donne auffi dans une de fes odes. Enfin les thraces ont pu dire avec vérité à Ariflote, que jamais ce mot dé Orphée n’avoit été connu dans leur langage. Tout cela arrivercir de même aujourd’hui , fi l'on entreprer.oit en quelque endroit de ia Tartarie que ce foit, des recherches fur les opinions & la per- fonne d’Anacharfîs , qui portoit certainement un autre nom dans fa langue maternelle St parmi fes compatriotes ». « Nous ne tenterons point d’expliquer toutes les fa oies qu’on a inventées pour il'uftrer l’hiftoire d Orphée , personnage d'ailleurs affez illuftre , 6c qui a indubitablement contribué à policer les grecs ; ce qui le rend plus refpeâable aux yeux d’un O R P 4 frottiez avec de la boue 8c du (on. Après la 55 purification , vous les faifiez lever & entonner >5 ces paroles : J'ai fui le mal , et j'ai trouvé le » mieux ». » Il faut remarquer j d’après Strabon , que ces mots hies attés , étoient ufités dans les fêtes fabaf- fennes, & dans celles de la mère des dieux ( Strab /. X ,p. 325.) , d’où les orphiques paroilfoient les avoir empruntés. Cela prouve qu’ils étoient venus de l’Afie-Mmeure, dans la Thrace & les contrées voifines du Bofphore j que de-là ils fe répandirent dans la Grèce. Etoient-ils les feuls qui fe fervirent du fc-n & de la boue dans les purifications ? Ufl article du lexique d’Harpocration , nous porte à croire que l’ufàge en étoit commun à tous les myftères; qu’ii y avoit prévalu fur celui du plâtre, dont les titans fe couvrirent pour fe déguifer , lorfqu’ils maffacrèrent le jeune Jacchus. ( Harpo - crat. in V oc. A’xep.v.xlœii. ) Toutes ces pratiques étoient également relatives à l'état des profanes dans Pautrevie, 8e à celui dont les hommes étoient fuppofés avoir été retirés dans celle-ci , par l’adop- tion d’un nouveau culte ». « La manière dont Théophrafte 8c Démofthènes parlent des orphiques , montre alfez combien ils étoient décriés. Les écledtiques tentèrent de les reffufciter, pour ainfi dire , & s’unirent à eux pour ne former qu’une même fe£te , qui fit des progrès incroyables dans les premiers fiècies du chnfhanifme. « Tous les défenfeurs du paganifuie, » foi-d-.faqj, pythagoriciens ou platoniciens , n’é- “ toient au fond , comme le remarque très bien « Fréret , que de véritables orphiques ( Acad, des 02 Injeript. t. XXIII. p. 2.tSo.) ». Afin de juftifierla religion vulgaire , ils imaginèrent de faire de Bac- chus , fous le nom de Phanès , le plus grand des dieux ( Acad, des Infcrip. t. XVI. p. 20. ). D'après cette idée., ils annoncèrent que le règne de Jupiter devoir cefier un jour , 8c qu’alors régneroit à fa place Bacchus , non le fils deSémélé, mais celui dé jà Lune ( Cicero de nat. deor. lib. III. i. 13. ). Suivant eux , « le fceptre de l’univers avoit d’a- » bord été entre les mains de Phanès , qui le re- « mit à fa filieja Nuit. Enfuite régna Ouranos ou 52 le Ciei. Saturne ufurpa par violence la couronne ,2 de ion pere. Son fils Jup ter devenu le plus* ” fort . la lui arracha à fon tour. Après celui-ci, » Bacchus fera le iixième fouverain ( Procl. in » s im. Plat. I. V. p. 291. ) » ; c’eil-à-dire , comme 1 exprime Fréret, que Phanès, fous le nom de Bacchus , viendra reprendre l’empire du monde, & qu il en fera le dernier fouverain, comme jl en a été le premier ( Acad, des Infcrivt. ' z> XXI il. p . 265. ) . " Y raifemblablemenc à la fuite de cette prédic- £ion » myftagogues lécitoientle fameux hymne , O R P j connu fous le nom de palinodiejFOrphée, dont |. plufîeurs pères, juftin martyr, iatTen, Clément d’Alexandrie , Cyrille patriarche de cette vi lie , 85 . Theodoret , ont rapporte des fragmens , & qu’Eusèbe nous a conferve en entier , d’après Ariftobule ( Pr&p. Evang. I. XIII. c. 1 2. p. 66;- ). Le chantre de la Thrace y efl fuppofé l’a- pôtre de l’unité de Dieu ; mais ce dogme impor- tant faifoit-il réellement partie de la doctrine des orphiques ? En affurant que Phanès ou Bacchus suroit l’empire de l’univers , fans néanmoins re- jetter les divinités fubalternes , auroient-iis donc voulu affluer que ce dieu étant un n'exiftoit que par lui-même , comme on le lit dans cette pièce ? Cela eft trop conforme au fentiment des hébreux, pour ne pas croire qu’ Ariftobule , juif de nation, dédiant fes écrits à Ptolémée Philadelphe ou à Ptolémée Philométor ( P rideaux , fiifi. des juifs , ■ t. I. traduit, franpoife , p. 74-75. ) , & ayant pour but de montrer que les payens avoient puifé de pareiftes vérités dans les livres de Movfe, n’ait lui-même ccmpofé ce prétendu hymne d’Orphée. C'eft l’opinion de Cudworth Ç Syfi. intell. t.I. p. 430. ) , qu’on n’accufera certainement pas de pré- vention à cet égard , puifqu’il n’a rien oublié pour r découvrir dans le paganifme d.s traces du dogme de l’unité de Dieu. D’ailleurs , en admettant l’au- thenticité de cette palinodie, pourroit-on êtreper- fuadé avec W arburton , quel e étoit dans la bou- che de tous les initiés , même à Eleufis ?Le témoi- gnage de Clément d’Alexandrie dont il s’appuie, ne lu: eft point favorable. Ce favant père dit ex- preffément qu’Orphée , après avoir établi les myf- tères , & y avoir enfeigné le culte des idoles , fe rétraàa, mais trop tard ( Protr. p. 63-64. ) , dans la pièce dont i! s’agit , fabriquée par Ariftobule , ou par quelqu’autre hufîa ire , altérée en pafîant dans les mains des premiers , 8c peut être adop- tée , da moins en partie , par les écleéb’ques , ou nouveaux orphiques. Si elle a été récitée quelque part , ce n’aura jamais été que dans les aifemblées reiigieufes de ces phiiofophes où ils célébroieiit la puiiiance future de leur Phanès ». « Les hymnes que nous avons fous le nom d’Orphée , ont été, dit-on , publiés à différentes époques. Ce ne feroit donc point la fource où l’on devroit même chercher les opinions des derniers orphiques. Au'moins font-elles répandues dans des fragmens anciens , dont les pères de l’égüfe s’é- toienr fervï pour combattre le polythéifme 5 cet œuf f mbclique, cette triade métaphyfique , ce dieu triforme & multiforme , &rc. , célèbres de leur temps , étoient relatifs à Phanès ( Demafc. de princip, fragm. XIII. cp. Wolf , anecdot. t. III. p. 252-53.3, qui eft repréfenté portant 1 1 phallus par derrière ( Nanti, ad Greg. Na ç. Not. Efeheub. adv. 15 orph. argon.). Mais l’explication qu'on j donnoit de ces emblèmes & de toutes ces figures , étoit plutôt le fruit des rêveries des écleéiiques , que qaè la véritable doôrine eofeigncç- dans les an- ciens myftères orphiques , ou Ohris prenoit le nom de Phanès ( Aufon . ep. XXIX, ubi feg. P hanecetn pro Phanacem ) , comme celui de Dîonyfus dans lés orgies ou bacchanales facrées ». « Avant que de parler de ces derniers , qu’on me permette une courte digreflîon fur tant d'objets & de pratiques obfcènes dont furent fouillés tous les anciens myftères , & en particulier ceux de Bacchus. J’obferverai d'abord que la pudeur n’eft point une vertu de convention ; nous la devons 3 la nature , qui s'en fert pour rendre la beauté plus touchante , 8 c la laideur moins infupportable , quelquefois même intéreffante. La garde de nos moeurs femble être confiée à cette pudeur innée fi favorable à la propagation de notre efpéce , & que le vice s’efforceroit envain de grimacer. On dira fans doute que la religion avoir confacré ces indécences ; qu'y étant accoutumé de bonne heu- re , l'imagination n'en pouvoir être émue ; enfin , qu'il ne faut pas juger des mœurs des autres pays par les nôtres. Ces frivoles raifons font détruites par i'expérience & les faits. N'en citons qu'un , dont il fera facile d'étendre les conféquences. Rien de plus accrédité aux Indes que le culte du Lin- gam. Il eft néanmoins condamné avec force dans un ouvrage précieux, très-authenrque, & compofé dans cette contrée. L'auteur , indien lui-même , & dès l’enfance famiüarifé avec ce fale objet , le re- garde comme une œuvre infâme , qui fera pour jamais l'opprobre de U rai fon humaine ( E^our- Vcdam , l. Kl. c. 4. ) ; enfuite fous la perfonae de Chumontor , s’adreffant à Biache , homme fort attaché aux pratiques fuperftitieufes , il s'écrie : « Comment ofes tu engager les peuples à hono- =» rer , par cet a&e de religion , ce qu'il y a de » plus méprifable ? Le Lingam eft ia partie hon- » teufe du corps. Tous les hommes le cachent par » pudeur ; & toi , malheureux, tu portes l'infamie » jufqu'à leur perfuader de lui offrir des facrifi- » ces , & de lui rendre des honneurs qui ne font » dus qu’à la divinité. Un efprit gâté par i'impu- »= reté , qui ne fe nourrit que d'idées obfcènes , » doit fon encens à des ob y ets de cette efpèce. » Rien ne lui en paroît plus digne que ce qui fert » d'inftrumens à la volupté {Ibid. L Kl. c. y. ) ». En lifant ce partage , il faut fe rappeller que Chib ou Routron , dont le Lingam eft le fymbole , a de grands rapports avec le bacchus des grecs ». -( Ar- ticle tiré des Recherches fur les myftères du paga- nifme , de M. de Sainte-Croix , ) ORPHNÉ , nvmphes des enfers & mère d'Af- calaph e. Koyei Ascalaphe. QRPHNÉE ; c’eft le nom d’un des chevaux de Pluton daris Claudien ; il lignifie le téné- breux ( ZçÇyî , ténèbres. ). Koye £ AlASTOR. Antiquités , Tome LK. ORRA, en Sicile, ck en Italie, orra. Les méda.iles autonomes de cette ville font : RRR. en bronze. O. en or. O. en argent. Leurs types ordinaires font : Un foudre. Un aigle éployé tenant un foudre. Cupidon marchant & jouant de la lyre. ORSI , dieu des anciens mages de Perfc. ORSILOCHE, furnom de la Diane qu’on ada- rsit dans la Cherfonèfe-Taurique ; il lignifie , dit-on, Diane l'hofpitalière, par ironie, à caufe du traitement que l'on faifoit à tous les étrangers qui avoient le malheur d'aborder en ce pays , & qui devenoiènt autant de victimes qu’on immoloit à la déeffe. ORSILOCHUS , fils d'Idoménée , fuivit fon père à la guerre de Troye , & s'y diftingua pat plufietirs beaux exploits e mais ayant voulu s’op- pofer à une récompenfe qu’UIylfe demandait , il fut tué par ce prince; ORSO. Koyei Vrsentum. ORTHAGORÎA , en Macédoine , depuis Sta- gîre. oreAroPECtN. Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en argent .Pellerin. O. en or. O. en bronze. ORTHA.NNES , diviaité dont Strabon ( lîb. 13.) fait mention. ORTHÉSIE, ORTHIS ou ORTHIENNE , furnom de Diane chez les iacédémoniens. C'étoit devant l’autel de Diane orthienne que les jeunes Iacédémoniens cotnbattoient entr’eux à qui rece- vait le plus de coups de fouet fans fe plaindre. Koyeq_ Diamastigose. Ce nom lignifie celle qui dirige , qui aide à bien faire. < *&*• , diriger , exciter ). ORTHIEN. Le nome orthien, dans la mufique grecque, étoit un nome dactylique, inventé, félon les uns . par l’ancien Olympus le phrygien , 8 c félon d'autres par le myfien. C'eft fur ce nocr e orthien , difenr Hérodote & Aulugelie , que chan- toit Arion , quand'il fe précipita dans la mer. N n n O R T ORTHîENNE (Diane). Voy. Orthésie.' ' ORTHIONE , ïurnom de Diane , qui lui fur donné à caufe cela févéricé avec laquelle elle puniffoit celles de fes nymphes qui ne gardoient pas une exaéte chafteté , il lignifie dur , inflexible ; c'eût peur- ctre le même furnorri que celui A‘Or- tkienne. ORTHODORE , mefure grecque. Elle avoir pour longueur l'intervalle, qui fe trouve depuis îe carpe ou poignet, jufqu’au bout du doigt du milieu. L ’ orthodofe s'appelle quelquefois palme droit j il a onze , travers de doigt de longueur. ORTOGRAPHE des manufçrits ( Nouy. di- plomatique). « Si Y ortographe d’un manufcrit en caractère oncial , comparée aux autres fe trouve allez ré- gulière, fi leur différence ne fé fait remarquer - qu'en trois ou quatre mots par page-, fi les cban- gemens de lettres fe réduit prefquë à des e pour: des i , à des b pour des u , à des d pour des t , à ces o pour des u , & réciproquement ; fi dans les compolés à’ ad le d fe maintient fouvent, a l’excîufion du p devant, le p & dans les mots , où la prépofiron in. entre ; fi Yn conferve toutes les mêmes prérogatives , tandis que Ym devant Yn efi préférée au d , comme ammoneo pour admoneo : fi l'on découvre à. peine quelques folé- cifmes ou barbarifmes dans ce manufcrit , tous les autres caractères d'antiquités préfupofés ou du moins non contredits, on aura une forte con- jecture pour le porter jufqu au cinquième fiècle = 3 * « Un manufcrit p’ein de folécifmes & de bar- barjfmes , dont les fautes d ’ ortographe fe repro- ; duifent à chaque ligne , & d'ailleurs en caractère oncial, ou différant du minufcule ordinaire, pourra fe renfermer à-peu-près entre le milieu du feptième fiècle , & le déclin du fuivant, -A proportion que ces défauts difparoîtronf , fon antiquité fera re- connue plus grande « Au contraire , donnez - nous un manufcrit dont 'Y ortographe paroiffe fi parfaite aux yeux vulgaires, qu'on n'y puiûfe découvrir d'autres fautes que celles qui nécessairement échappent à l'hu- manité', dont le texte en minufcule fo : t orné de titres en onciale à gros œil biert tranché ; on ne balancera pas à le déclarer du neuvième fic- elé. Les moyens tirés de Y ortographe , des folé- cifmes & barbarifmes , peuvent convenir à tous les manufçrits. ORTHONA , divinité particulière aux athé- niens , doilt le culte avoir quelque rapport avec Celui de Priape. ORTHOP ALE , efpèce de lutte , dans laquelle O R T on combattoit debout , & l’on vainquait en rens verfant fon sdvemire. Ce mot étoit formé de oçfa;, droit , & de •7ru>.r l , lutte. ORTHOSIAS, en Carie, opô&sieqn. Les médailles autonomes de cette ville font j RRR. en bronze Pel/erin. O. en or. O. en argent. On les diltingue des médailles d "Ortkofias ea Thénicie , par l’abfence des attributs qui cartc- térifent ces derniers. Cette ville a fait frapper une médaille impé- riale grecque en l’honneur d’Auguife , quePdie- rin lut a refiituée. ORTHOSIAS, en Phénicie. orsnciEfiN. Les médailles autonomes de cette ville fonte RRR. en bronze. O. en or. O. en argent. On les difiihgueaes médailles frappées à l’autre Ortkofias , par des époques, ou.une'tête tour- relée, ou un bige de panthères. Cette ville a fait frapper des médailles impériales grecques avec fon époque, en l'honneur de Vef- pafien , deTrajan , d'Hadrien, de Sévère- Alexan- dre., d'Antonin , de Marc Aurèle , de Caracalia , d’Eiagabale; Vaillant avoir ajouté Àugufte ; mais Peilenn l'a reftitué à Ortkofias de Carte. OPeoSTA AiOS , qui fe tient droit. Les grecs donnoient ce ncm à une efpèce de tunique qui couvroit le corps depuis le col jufqu'à terre, & qui étoit par-tout d'une largeur égaie , félon Hé- fychiûs i d’où vient, que les latins l'appellèrent droite , recia. On la pouvoir porter fans cein- ture , parce qu’elle- ne fe retréciffoit pas à la taille comme les autres tuniques. C’eft pourquoi Polhix ( llb. VIII. cap. 4S. ) 'd.t que Yortofiadios n’ëtO't pas fait pour aller avec une ceinture ; ce que Severus explique d’après Héfychtus , en obfervant que cette efpèce particul.ère de tunique n tx- cluoit pas la ceinture , mais qu’elle n’étoit point taillée pour en- recevoir une. On voit P ortofiadios aux ftatues d’Apollon , joueur de lyre, ou palatin , ou aétiaque , à fes repréfentations fur les médailles , aux figures des mufes tragiques & d’aélfeurs tragiques ; mais on y remarque ordinairement que Yortofiadios avoir O R Y contre l’ordinaire des tuniaues , des manches , qui defcendoient ju-fqu’aux poignets, comme celles des phrygiens & des barbares. On y obferve auffi le plus fouvent une ou deux larges ceintures, qui ne fervoient que d'ornement à Vortofiadios. ORTHUS ; le chien qui gardoit les troupeaux de Gérion , & contre lequel Hercule eut à com- battre dans fon expédition contre Gérion. Il étoit né, dit Héfiode , du m.onftre Echidna , comme Cerbère , ia Chimère, le Sphinx, l’Hydre de Lerne, & le Lion de Némée. H°ye^ Echidna , Gérion. C’eft pour n’avoir pas mis affez d’attention aux fujets pareils à celui qui eft repréfenté fur une cornaline du palais-royal ( tom. I , pl. 8f. ) , que la plupart des antiquaires y ont vu Hercule enchaînant Ctfbere. Le chien Cerbère , félon la fable , avoit trois têtes ; Hercule ne le rua point ; il ne fit que l'enchaîner; d'ailleurs fur cette pierre le chien n’a que deux têtes, lefqueiles fe reffcm- blent j ce n’eft donc point Cerbère , car celui-ci en avoit trois,. & elles différaient entre elles, c’eft le chien qu : gardoit les troupeaux de Géryon ; Ü fe nommoit Ortkus ( Euftath. ad Iliai. eo.pag. 1352 & ibid. p. 1967. ) , Orthius C é/ 7 . ital. pun. t. 13.V. 845. & Coint.Sm.yrn.lib. 6. v. 2)2.) , Gergitus ( Pollux , Ho. j ,fegrri. 4 6. ). Servi US ( ad Æneid. lib. 7. v. 661. p. 494. >lui donne deux têtes 8c le fait frère de Cerbère. On le voit fur une cornaline de la colkéticn de Stofch. ORTONA, en Italie optona. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR. en bronze P die r in. ORTYGIE, petite île près de Syracufe, où étoi: la fontaine d’Aréthufe. « C’eft là , dit Virgile ( Ænéidos lib. 111 . ) , que le fleuve Alphée , qui arrofe les champs d’Ehde , amoureux de vous, ô fontaine d’Aréthufe, fe fraye une route fecrette fous la mer, & fe rend dans Y Ortygie , pour y mê- ler fes eaux avec les vôtres ». L'ile de Déios eft quelquefois auflï appeilée Ortygie , à caufe de l’a- bondance des cailles qu'elle nourrit (de «£n>î, caille.'). ORUS. Voyei Horus. OR.YGMA, opvypœ, nom donné par les athéniens, à la foffe qu’on appelloit le plus communément Baratkron. C’étoit une forte de précipice téné- breux hériffé de pointes au fommet & au fond , afin de percer de toute part ceux qu’on y jetcoit, pour les faire périr. Le maître des œuvres chargé dfi cetfe exécution , en prenoit le nom , « *wi ri» ■ DSC : ( Boiter archcel. grue. L. I , ca „ P - 134- (D. J.). ORYX. Voye^ Chevre. 4$ 7 zs.t.l. Go, ofa Les anciens avoient coutume de ran- porter dans leu; patrie , les os de ceux qui étoient morts en pays étrangers, de même que ceux des loiaats qui avoient été tués à h guéri e , parce qu’ils îegardoient comme un acte de piété, de les enle- veu^dans ie tombeau de leur famille. Cet ufaae qui etoit auffi obfervé à Rome, ne le fut pas par rapport aux foldats depuis la guerre italique, parce que ie ienat , par un décret, ordonna que défor- mais les corps des foldats feraient inhumés dans 1 endroit ou ns feraient morts , à caufe de l’impref- fion çe tnfteffe qu’avoir faite fur ie peuple le corps du conful qui avoit été rapporté à Rome ; dit . Appien, ad eorum confvedum rdiqui fegniores ad ■ mihciam fièrent C’eft une queftion qui a fort em- barrafîe les lavans , de favoir comment les reftes d un cadavre que 1 on Drüîoit , pouvoient être fé* parés des cendres du bûcher , Se nous en ayons parié à l'article des Cendres. On mêloit dans une même urne les ô* de deux perfon es, quand elles I’avoient defiré. On lie dans ie recueil. d’infeription de Giuter (7if. 10 > la fuivante ; o s s A. M E A. I N. ARAM. MIXXA. C U M. FIDI AE. ÜNA. REQUIESCUNT. On prariquoitpour les cendres le même mélange (Suet. dorr.it. c. 17. n. Martial (D. L II-, ditauffi: r 5 ' Hoc tegitur cito rapta fuis Âiituüa fepulcro : Hoc erit AntulU mi fi us uterque parens. OSCA, en Efpagne osca. Y. V. OSCA. Urbs vzcîrix ofca.yB.'B. Vie. OSCA, Ce municipe a fait frapper des médailles datines en l’honneur d’Augufte, de Tibère, de Gôermani- cus, de Caligula. OSCHOPHORIES , fête que Théfée infîitua. en reconnoiffance de ce qu’il n’avoit pas été dévoré, par le minotaure, & de ce que par la mort de ce. monftre , il avoit délivré Athènes , fa patrie, de l’indigne tribut que le roi de Crète lui avoir inipofé. Les uns difent que les ofehophories furent inftituées. en l’honneur de Minerve & de Bacchus , dont la protection avoit rendu Théfée vainqueur. Plutarque veut que ce fut en l’honneur de Bacchus i > qui lignifie une branche de vigne chargé de raifins, & de çlf a , je porte, ou de «pop», fruit d'un arbre, ce qu'il parte. OSC 1 LLÆ , mafques que les payfans mettoient fur leur vifage pour fe rendre plus ridicules dans leurs jepx. On en faifoir d'écorce d'arbre , comme l’indique Virgile dans fes georgiques ( Lib. z. v. 586.). Oraque corticibus fumunt korrenda cuvât! s. Quelques auteurs prétendent que ce mot ofcllU défigne de petites figures d'ozier , qu’Hercule reve- nant d’Efpagne, fubftitua aux tiélimes humaines que l'on offroit à Saturne en Italie. On trouve auffi dans oj cilla , le jeu que l’on appelle aujourd’hui efiarpolette , balançoire, dont Servius (loco citato) fait remonter l’crigine à un temps de pefte chez les athéniens qui, ayant confulté i’oracle, eurent pour réponfe , qu’ils ne fe défi vreroient de ee terrible fléau, qu’en trouvant les corps d’Erigone & Icare. Après bien d=s recherches inutiles , les athéniens prétendirent prouver leur docilité à exécuter l'or- dre de l’oracle , en attachant à des arbres des cordes , fur lefquels ils fe plaçoient & s'agitoient dans i’air , comme pour chercher les corps perdus dans un autre élément. Mais tombant aiîez • fré- quemment par le défiut d'habitude , ils s'avisèrent de fubfbtuer à leur place de petites figures qu'ils remuoïent à leur gré, & de là vint le mot ojcillt : quod in hls cillerentur & moverentttr ora. Ce jeu devint depuis un fpeélacîe moral , que les anciens repréfentoient comme une image de la vie humaine, qui n'efi qu’un mouvement perpétuel , un change- ment de fcène où l’on voit alternativement le petit s’é ! ever & r le grand s'abaiffer. C'étoit fur tout aux fériés latines , que les romains fufpendoient à des arbres ^ces petites figures. Servius explique encore cemotad’une chofe honteufe , & que l’on fufpen- «doit entre deux colonnes , pour détourner les en- thantemens : alii dicunt ofcilla ejfe membra virilia de fioribus fatta qua fufpendebantur per interco- iumnia, OSCILLATION , cérémonie des ofcilla ; ef- pèce d'efearpoiette, ou de balancement dans l’air, qui faifoit une partie des purgations ou expiations des perfonnes {Servius Ænùd. £. 741.). Les anciens fe fervoient encore de X ofcillation , pour donner une apparence de fépulture à ceux qui OSC fe défalfoient eux- mêmes ; car on croyoit que leurs mânes ne pouvoient jouir d’aucun repos, & i'o n y remédioit par V ofcillation , qui confilloit à atta- cher à une corde, une petite figure qui repréfentoit le mort; on balançoit enfuire cette figure dans l’air, 8c enfin on lui faifoit des funérailles- Dans le beau tableau de la prife de Troye par Poiignotte, on voit, dit Paufanias, Ariadne affife fur une roche. Elle jette les yeux fur Phedre fa (œur, qui, élevée de terre & fufpendue à une corde qu'elle tient des deux mains, femble fe balancer dans les airs. C'eft ainfi, continue l’hiftorien, que le peintre a voulu marquer le genre de mort , par lequel on dit que la malheureufe Phedre fiait fes jours. OS CINES , ceux d'entre les oifeaux par le chant defquels on prenoit les aufpices , tels que le cor* beau, la corneille, le hibou, 8cc. Nunc de fecundo ordine dicamus fin duas dividitar fpecies, dit Feftus, ofeines & alites ; illcrum generi cantus oris . OSCI 7 LUM , balfer de devoir, différent du ba- fium i qui étoit un baifer d’affediom, & du fuavium , qui étoit un baifer de paffion : ofiitla cfficiorum^ ’bafia pudicorum affectuum , fuavia Ubifiapm. C'eft pourquoi Servius , dit que le premieCfe dorme aux enfans, le fécond à une époufe, SCL troifième à une courtifanne. Cependant les anciens auteurs ont employé affez indifféremment ces trois termes. Jacere ofcula , baifer la main, la tendre à celui que l'on veut faluer, était un témoignage du plus pro- fond refpeâ : c'eft ainfi que les anciens honoroient leurs dieux, les empereurs & leurs images, ainlî que ceux à qui ils vouloient rendre un hommage particulier. Les cochers, dans le cirque , faluoient aufll le peuple en baifan: leur fouet : venerabatur inferiorl flagella , dit Kiphilin , & ce baifer s’ap- pelloit ofculum labratum. Les baifers à la bouche & aux yeux étoient forE en ufage parmi les romains , pour fe faluer ou fe faire compliment fur quelque dignité, ou fur quelque heureux événement. Les efclaves baifoient la main de leurs maîtres, les fol- dats celle du général. Les empereurs faluoient par le baifer leurs principaux officiers , ou les perfonnes d'un mérite dift ngué, & Suétone fait un crime à Tibère de ce que paucos admodum in digrejfa ofeu- latus fuerit. Il y avoir encore une manière de baifer quelqu’un en le prenant par les oreilles, & Plaute eft le premier des auteurs latins qui en faffe men- tion : fine te exorem fine te prendam auriculis , fine dem fuavium. Ce baifer s'appelloit alla , parce que dans cet a de forte que le Soleil lui - même fut adoré fous le nom de <î>FH , dans le temps eu ies egyp~ tiens réglèrent leur année fur fon cours , & fur- tout dans la ville d’Héhopclis. Par la fuite . ! s prênes deThèbes particularisèrent le cuit ; général 47*5 O S I rendu an Soleil, fous le nom A’ Ojîris, d’Ammon, de Sérapis , d’Horus , &c. , & ils lui rendirent uh cuite prefqu’exclufîf fous le nom cl Ojsrts. Ce culte prévalut à la longue , & fut fubititué à celui de li'p-H, Mais le culte d ’ Ojîris s’affoibüt suffi peu- à-peu, depuis que Sérapis de Sinope eût é/;é apporté en Égypte , fous Ptolemée. Ce nouveau Sérapis ré- veilla le fouvenir de l’ancien Sérapis égyptien , & réchauffa fon culte aux dépens de celui d ‘OJîris. On vit ce dernier s’éteindre peu-à-peu fous les rois grecs ; de manière que , fur les médailles im- périales d'Egypte , où l’on voit la plupart des’ divinités égyptiennes , 0 (iris ne paroît jamais. Depuis cette époque , il eft même fort rare de voir fur les monumens grecs 8c romains quelque mention d ’ Ofirîs & quelque trace de fon culte , fi Ton excepte i’arc d’Orange , & quelques inferp- tions recueillies par Gruter, Fabrstci (pag. 487.) Ofiris & fes prêtres tiennent quelquefois unbâton fourchu , dont voici l'explication. On lit dans ie traité de Plutarque fur Ifis & Ofiris , qu’au mois paopL; , c ell-à-dire, à l'équinoxe d'automne , on célébrait en Egypte la fête du bâton du Soleil, Antiquités , Tonte IV. O S I 471 comme fi cet aftre étant dans fon détours, céc en j befom d’être foutenu. Quant a l'attribut triangulaire que l’on a pris pour un fouet , d’après les idées m : . th .-logiques ces grecs fur le foieii , en voici une explicatijR plus vraifemblabie. , L attribut angulaire, cette efpèce de compas a une ou a pluficurs Hanches toujours droites , que tiennent les figures a Ofiris , a été pris pour un Huet. Cette opinion eft devenue fi générale que nous ferions taxés de témérité en ofint Sa coin attie , fi nous n avions , pour nous autoi;- ler, I exemple des antiquaires du dernier iîèçle , do A nt ics içrmimens etoient encore partagés fur ce mente objet. Kir cher ( (Edip . Ægypt.vag. 490. j I e Ç*P°“ r lm foue L qui , joint à un croc, fer voie a châtier les m ilins efprtts & les divinités infer- na.es. D.e-Ià vient qu'il donna aux figures qui en etoient armees , !e nom grec dirortayruiot , rendu en latin par celui d ‘averrunci , réfervé pour les di- vinités qui éloignent les maux ou les malheurs , & qui repouffoient les mauvais génies : Et ne Typko- nu potefiates denuà nonnihil contra Gfiridis ccr - P u f , itt efi , Nilum vel immodicâ ficcitate , aut ku~ miditate fuffocativâ , in damnum totius Ægypti mackinarentur , ftatuam kanc uncinis & karpago- nihus uti & reti tembiletn avrin^oy Jîatuerant , ut fymbolis potefiate eorum contrariis , a nocendo U- dendoque defifierent , magne , ut votant , ad tas cokibendas efiicacia. Cette opinion, au relie, ét it celle que les grecs , & entr’autres Proclus , dans fon hymne au Soleil , ont prêtée aux égyptiens qui enveloppoient fous cette écorce leurs anciennes traditions, pour les rendre impénétrables aux étrangers. Le favant antiquaire Spon , après avoir rap- porté l'opinion établie par Kircber fur un pré- tendu fouet à trois branches , qui défignoit , feion lui , l’empire fur les mânes, attribué à Ofiris par Plutarque, le compare fous ce point de vue aux fouets 8 c aux torches des furies chez les grecs 8 c les latins. Mais cette opinion le fatisfait fi peu , qu'il dit aufii-tôt que ce prétendu fouet feroit plus vraifembiabiement un inftrumenc de mu il que des anciens égyptiens. Ce doute de Spon ne forme encore qu'une lé- gère objection contre l’opinion de Kircher , fi on le compare aux incertitudes du comte de Caylur. Cet académicien plus célèbre encore par fon zèle & fa munificence pour les artsfqae par fon illuftre naufance , a parlé plufieurs fois dans fes recueils d’antiquités ae cet attribut d ' Ofiris ; mais il la fait à chaque occafion d'une manière ü différente , qu’ti eft facile d’appercevoir combien il avoir de doute fur cet objet. Tantôt c’eft une efpèce de hache ( Recueil V. pl. 5. n°. 24.), qui paroit molle & formée par des cordes nouées ou dss O oe £74 OS I r ofeaax. Tantôt c’eft un fouet ( Rec. VI. pl.-i. no . i & i. ) que portent OJiris & fcs prêtres. « Je ” veux croire , dit ici !e comte de Caylus, que 55 cet attribut de la divinité d 'Ofiris peut avoir ” par rapport à lui quelques objets métaphyfîques ” pareils à ceux que non-feulement les antiquaires ” ont admis dans l'explication générale de fa fi* 13 gure , mais que j’ai moi-même adoptés. Cepen- ” dant je crois qu'on pourrait faire une difiinéticn 3:> fur cet attribut. Hérodote dit que pendant que ” la victime brûle , les prêtres fe fuftigent. Cet M infiniment de leurs fuperftitions ne feroit-il » pas fouvent une preuve de cet ufage , prin- ■*> cipalement quand il eft porté par un prê- *» tre ? Une vraifembîance n'eft point à négliger ** quand les détails font aulfi obfcurs ». Tantôt enfin cet illufire comte l’appelle un fléau ( Rec. v - F 1 - 3 - )• Les grecs ont très-peu approfondi les traditions anciennes de l’Egypte 3 & fs ont admis fouvent pour des vérités les expî cations fauffcs & les al- légories détournées , avec îefquelîes les prêtres myftërieux de ce royaume fatisfdfoient leur cu- riofîté. Iis prirent l'emblème dont nous cherchons ici le véritable objet , pour un fouet , & ils furent condui s à cette explication par la rdTemblance légère qu'ils y trouvèrent , avec i'inftrument dont ils armoient lut leurs monumens le Soleil condui- iant fon char attelé de quatre chevaux. Peut-être même ne donnoient ils au Soleil un fouet que pour completter fa reffemb’ance avec GJîris , qu’ils prenoient pour cet aftre perfonnifié. Quoi qu’il en foit de cette conjecture, nous obfervons femement que jamais cet attribut des divinités égyptiennes n'a eu de véritable rdTemblance avec le fouet. Aucun de ceux que nous avons examiné dans le cabinet du roi , dans celui de Sainte-Geneviève , & dans les différens recueils d'antiquités , n'a des branches flexibles 8c fînueofes , ou terminées eft pointes ^telles que les offriraient de véritables fouets. Tous , au contraire, font formés par des branches droites , fohdes , 8c qui fouvent même vont en s’élargiffant vers l’extrémité inférieure. Quelle refïembîance trouvera- t-on entre un rauet 8c l'attribut oue tient fouvent de la main gauche ^figure d Ofiris , quand la droite eft pla- cée vers l’organe de la génération ? Cette double ; attitude fe trouve conftamment fur plufieurs fta- tues égyptiennes du cabinet du roi. Toutes les 1 fois qu edes ont la main droite ainfî n'acée elles tiennent de le g „che , & p'=, le fo™H de 1 angie , le oretendu fouet. Nous ne fau- rions rendre radon de cette fingularitéj, fans nous perdre dans des conjectures plus faciles 'encore à detrume qu a f >rmer ; mais nous ne devons point la palier fous filence. W' ' . ■ • . - ' .. Peut conclure deto'iît cT'qu^’^jT yc nons OS I de dire fur cet attribut , que ce n'eft poi nt Dn fouet. De plus , ce n'eft pas un infiniment de mu- fique ^ emblème de l’art agréable qu'O/rA avoit inventé, puifqu'Ifis , Horus , Harpocrate , Men- dès , & prefque toutes les divinités de l’Egypte en font ornées très-louvent , ainfî que lui. Il ne nous refte plus des opinions rapportées à ce fujet , oue celle du fléau indiquée par le comte de Caylus- Elle nous paraît auffi la plus vraifemblable , parce qu'elle rappelle un autre emblème de l’agricul- ture , dont les égyptiens fe croyoient redevabits'â Ofiris. La multiplicité apparente des bras du fléau que tiennent quelques figures égyptiennes , ne forme pas contre notre opinion une objection fo- lide 5 car on peut croire que ces dieux portoient deux ou plufieurs fléaux. Nous donnerons ailleurs la caufe de cette ampliation des attributs confacrés aux divinités de l’Egypte 8c de l’Afie. Une difficulté plus férieufeen apparence s'élève contre l’opinion qui reconnaît cet attribut pour un fléau. Il n’y a , dira-t-on, aucun témo gnage , aucun monument qui nous apprenne G les égyp- : tiens fe fervoient de cet inftrument pour extraire les grains de leurs enveloppes. Des textes précis difenr au contraire qu’ils faifoient cette extraction comme la plupart des habitans des pays chauds; c'eft-à-dire , en les foulant dans une aire décou- verte , à l’aide de charriots pefans , armés par- deffous de dents aiguës & de pointes tranchantes, appellés depuis par Virgile tribula 8e trahi. Les africains ernpioyoient encore du temps de Servius 1 cette machine que Varron ( De re rufiicâ , 1 . cap. 50.) appelloit plauftrum pœnicum , chariiot car- thaginois 5 8c les égyptiens modernes s'en fervent aujourd’hui pour fouler le bled 8c le riz -, mais ils emploient suffi les pieds des bœufs & des mulets. Obfervons cependant que cette pratique n'éto't pas en ufage dans les pays froids ou humides ; dans ceux enfin où les pluies empêchoient de battre le bled en plein air. Strabon ( Lib. IV. p. 401.) le dit expreffément des peuples qui habi- toient les îles Britanniques , d'après le rapport d’un célèbre allronome de Marfeilie. « Pythéas » ( mû parle Strabon ) dit que ces peuples » n'ayant pas de jours fereins, tranfportent & bat- » tent les épis dans de vaftes édifices. Sans cette » précaution la privation des rayons du foleii SC » les pluies détruiraient les grains ». On ne pouvoir battre ainfî le bled dans les granges qu’avec des baguettes ou des fléaux. Pline ( Hift. lib. VIII. cap. 50. ) a parlé de cette pra- tique : Mejfls ipja alibi tribulis in area } aêïbi equa- rum grejjlbus exteritur , alibi pertieis flagellatur . Elle n'étoit pas étrangère aux romains , quo que habitans des pays chauds ; car Columelle l’a dé- crite aufli prefque dans les mêmes termes que O S I Strabon ( lib. II. cap. 21. ). « On peut , dit-i! , M battre les épis pendant l'biver avec des bâtons “ ou ies faire fouler aux pieds des animaux. Spi- » c& pojfunt per hyemem vel baculis excuti , vel ex- » teri pecudibus Et plus bas « Les épis font mieux dépouillés en Les battant avec des fléaux Ip/à autem fpica melius fujiibus tunduntur. Ce n efl pas afiez d'avoir prouvé directement que ies anciens conno:lToient l’ufage des fléaux , & par induction que les égyptiens avoient pu s'en fervir. Il faut apporter des témoignages plus p:é- cis. Mais avant que de les ttanfcrire , nous ferons obferver que les bleds feuis font fufceptibles d’être foulés -, c’eft-à-dire, dégagés des épis par le moyen des pieds des animaux., ou par le moyen des charriots. Les efpèces de grains , appellés com- munément petits bleds , les avoines & toutes les plantes légummeufes , pois , fèves ou lentilles feroient écrafés fous ces pefans fardeaux. Ils exigent des agens moins lourds & plus faciles à diriger : aufli les bât-on dans quelques provinces de ce royaume avec des fléaux dont la branche mobile ou bâte formée par une planche allez pe- fante fe termine en s’élargiflant, comme le plus grand nombre des prétendus fouets des divintés égyptiennes. Cette diiïinction s’applique parfaite- ment au texte des livres des juifs que nous allons citer. On fait que les pratiques d'agriculture & les procédés des arts employés dans i’Afie , fur- tout dans la Palelline & dans l’Egypte , contrée qui a toujours confervé avec les afiatiijues des rap- ports immédiats , étoient d’un ufage prefque gé- néral , mais conftamment les mêmes depuis les temps les plus reculés. Nous pouvons donc fup- pléer, d’après ces confidérations , au fîlence des égyptiens , par le témoignage des Juifs, ce peuple, qui étoit leur voifîn , & qui devenu autrefois leur efclave , fembloir avoir appris chez eux , & tranf- porté fur les bords du Jourdain les arts & leurs pratiques. Haïe dit ; Gitk tribula non trituratur , nec rota plauftri fuper ( cap. 28 , v. 27. ) gyminum volvitur ; fed baculo gitk excutitur £> gyminum virgâ. a On ne foule point le gith avec le traîneau , 13 & la roue du charriot ne roule pas fur le cu- » min , mais en bat avec le bâton le gith , & le » cumin avec des baguettes ». Voilà cenamement la diiïinction que nous avons établie plus haut, prouvée ici complettement , ainfi que l'ufage du ileaa chez les juifs j car $• Jérôme, qui avoit féjourné long-temps à Jérufalem , & dans la Pa- leftine , afin d’apprendre les mœurs & les cou- tumes de leurs habitans , ajoute à ce paffage d’I- faïe que par les mots baculo ’ic virga il faut en- tendre les fléaux, Virga exçufiuntur & baculo , qua vu/go flagella biçuntur. On voit allez que le fléau ordinaire eft la réunion ou l'équivalent de la baguette & du bâton. tes égyptiens cultivoient , outre le froment. O S ?v 47 ' plu fleurs efpèces de petits bleds, quelques te u g s - lK k °" IIes Accipe niliacam , pelufia. mimera Lntcm; ( Eib. XIII. Epig. c). } *“ k Pr '“' r liWe d “ Nec petufiaca curam afpernabere lentis. L’Egypte , qui en fourniiToit alors l’Itaîie , en- voie encore tous les ans des navires chargés de f* r C u, eg “f a Çonftantinople & dans toutes les Echelles { Savan. tom. III. des lettres fur CE- gypt.). c.ss petits bleds , les lentilles & quelques autres plantes légumineufes , faifoient donc une grande parr.e des moiffons en Egypte. On ne pou- en e - xtra,re . de leurs épis avec les charriots , & il falloir employer des fléaux. C’efl donc en- coreun fymbcle de l’agriculture que nous trouvons dans les mains des figures égyptiennes & d’ O Cris en particulier , ce dieu , qui paffoit , félon Dio- dore , pour avoir inventé toutes les pratiques de cet art utile. r GjQUES, OSCI , ancien peuple d’Italie, dans la Campanie , entre Capoue & Naples. On les appelloir egalement ofci , opjgi , çpiç i, obfci, -e mot obfcene , obfçenus , vient de ce peuple, dont la corruption étoit extrême, & fon langage' etoit contorine a fes mœurs : il s’abandonnoit 3 de honttufes débauches , & c’eft ce qu’Horace appelle morbus campantes. Perfonne n’ignore la defeription que nous ont Iaiflfée ies anciens des délices de Nap'es , d ? Atel!æ & de Capoue, qui étoient les principales villes du pays desofqpes , &leféj.our deia volupté. Ofce loqui fignifioit également , chez les 1 atins , parler d‘une maniéré dijfolue 8 c employer de vieux mots. C’efl d’Atella, municipe des ofques , que vinrent ces petites farces que les jeunes gens de qualité jouoient à Rome, entre les aétes des grandes pièces & quelquefois à la fuite. Ces peuples ne favo'ent pas parler latin , mais ils avoient un certain lan- gage naïf qui plaifoit beaucoup aux romains ; & après qu’ils furent entièrement éteints, ce lan- gage continua d’être en ufage à Rome, OSRHOÈNE, Les rois de cette contrée fc trouvent à l’article d’EDESSE , fa capitale. L ’Ofrkoene étoit fîtuée dans h Méfopotamie, le long de l’Euphrate , depuis le mont Tatirus au nord, jufqu’au Çflaborras au miJi, & à Toi lient. O O 0 ij 475 O S S L 'Ofrkoene 8c l’Adiabène fuient foumifes a 1 em- pire romain par Lucius Verus ; êe ce royaume fut éteint vers i’an 116 par Caracal'a , qui mit une colon e à EJefTe. OSSA , montagne de Theffalie , fameufe dans Jes fables des poètes- Virgile dit des Titans ( Géog . liv. I. v. 281.): « Trois fois ils s’efforcèrent » de mettre l’OJfa fur le Pélion , & l’olympe fut » l'Ojfa, trois fois la foudre de Jupiter renverfa » ces montagnes vainement entaffées. OSSELETS ( jeu des ) , en latin Indus talorum , ou Amplement tali. Horace dit : Nec rcgta vînt for titre ta lis, «Tu ne joueras plus aux ojfelets la royauté des félons Sui vant Homère , le jeu des ojfelets étoît connu des grecs dès le temps de la guerre de Troye. Es lui donnoient le nom a âsrpâyaXei , d’un os qui qui eft dans le pied des animaux , 8e qu’iis era- plôyoieut à cet ufage ; cet os eft le premier des os du rarfe; il eE gros, inégal , convexe en certains endro'ts, concave en d’autres, & nous le nommons encore àjlrcgale . Les ojfelets n’avoient proprement que quatre côtés fur lefquels ils puflent s’arrêter; les deux extrémités étant trop arrondies pour cela. Ce pendant la chofe n’étoit pas imporfible; on appel- îoit ce ccup extraordinaire talus reclus. De ces quatre côtés, il y en avoir deux plats 8e deux larges , dans l’un valoir Ex ; il éto't appelle fenio par les latins , 8e x.a>k par les grecs. L’autre oppofé ne valoir qu’un ; en lui donnent le nom de canis ou vulturius-, c’eil le même que les grecs appelaient ou y-vu * , d’où étoît venu le proverbe dï°s rpos x-^cygun u fix. Des diUx côtés plus étroits l’un etoii convexe, appelle fuppum ou Juppinum , qui valoit trots ; L’autre concave , appelle protium , valoir quatre-. Il n’y avoir ni deux, ni cinq dans les sfftleis. On joii oit ordînairemert avec quatre ojfelets , ce qui ne produ t que j f coups ; favoir , 4, dans lefquels les qn ure faces croient fen.blabics , i8 dus lefque's i! y en avoir 2 Je pareil nombre; il d.ins lefquels il y en avoir trois égiux , & tin coup turque lorfque les ojfelets étoient différens . f entends de différent nombres ; c’eff-à d.re , qu’i! talion faire un es , un 3 , un 4 & un 6 ; c’a it 'f co f? le çLiS favorable appclfé Vénus , en grec acppoèirsi. Les g'ecs a voient donné les. noms des meus , dus héros , des hommes illutlres & ine'tne des courti faunes fameufes , à ces coups d.ff re: s. Le coup de Vénus étoît auffi nommé bajîlicus , parce qu’il falloir l’amener pour être le roi de la table. Le coup oppofé étoit les quatre as-, O S S appelles damnoft canes. Eare les autres coups T ii y en avoit d’heureux , de malheureux & d'm- .différens. C’étoit un ufage reçu parmi les joueurs d’invoquer les dieux ou lems maxtreffes ' avarit que de jetter ies ojjelets. Pour empêcher les tours de main, quelques philologues perdent que l’on fe fervoit de cornets par leiquels on les faifoitpafler. Ils étoient ronds en ferme de pentes tours , plus larges en bas que par le haut , dont le col étoit étroit. On les appeiloit titrris , turricula , orca . pkr-jgus , phimus. Ils n’avo ent point de fond , mais piülieurs degrés au-dedans , qui raifoitnt faire aux ojfelets pluüeurs cafcades , avant que de tomber fur la terre. Àlternis vicibus quos précipitante rotatu ^ Fundura exciji per cava buxa gradus. Cela fe faifet avec grand bruit, & ce bruit faifoit encore donner au cornet le nom de fritillus. Les ojfelets n’étoient au commencement qu’un jeu d’enfant chez les grecs; c’eft pourquoi Fhraates toi des parthes , envoya des ojfelets d’or à Dé- métrlus , roi de Syrie, pour lui reprocher fa lé- gèreté. Cet amufement devenoit cependant une affaire férieufe dans les divinations qui fe faifoiertt au fott des cez ou des ojfelets : c’elt air.fi qu’on corfuîtoit Hercule dans un temple qu’il avoir en Achaïe ; & c’tft air fi que fe rendoient les ora-/ c'es de G St von à la fontaine d’Apone près de Padoue. ' Il ne faut pas confondre le jeu des ojfelets, ludum talorum , avec le jeu de dez , ludum tejfe- rarum ; car en jouo - t le premier avec quatre ojfe- lets, Se l’autre avec trois dez ; les ojfelets , comme on l’a dit, n’avolent que quatre côtés, cui étoient marqués de quatre nombres , toujours oppofés l’un à Lautre ; f2voir , du trois qui avoir quatre pour côté oppofé, & d’un as, dont le côté cppofé étoit Ex. Les dez avôient fix faces , dont quatre étoient marquées de ia même manière que Es quatre des ojfelets , & des deux autres l'une avoir un 2, & l’autre un y , mais toujours op- pofés ; de forte que dans l’un 8e l’autre jeu le nombre du côté inférieur 8e ce ! ui du côté fupé- rieur fa Tuent toujours 7 , comme ceia s’cbferve encore aujourd’hu 1 . Les coups des ojfelets ne pou- vaient être variés que de trente- cinq manières ; "ies dez ry. nt Ex faces , produifoient cinquante- fix manières , favoir, 6 rafles , 30 où 1! y a deux dez femblabîes, 3 e 2c où les trois dez font différens. Tout ce qui regarde les jeux de dez &• des ojfelets chez les anciens, a été amplement dif- cuté par Meurfitrs , dans fon livre de Ludis Grt- corum , 8e par Daniel Soutenus dans fon Pà~ lamedes, ( D. J, } O s s On trouve dans les recueils d'antiquités de Ciy us, des ojfdets de bronze, d’ivoire, d’agate onentaie, &c. « Il y a à Portici, dit Winckelmann ( oui appelle dés, les ojfdets ) une affez g t aride quantité de dés faits d’os, dont ies points font marques comme fur les nôtres. Le grand nombre qu’on a trouvé de ces dés faits avec les atlragales de cabri, ou les ofelets qui forment l’articulation entre le pied & la jambe . de l’anima! , que les latins appellent talus & les grecs «fgctyaZur ; le grand nombre de ces dés, dis- je , qu’on a trouvés à Hercularsum , nous prouve combien cette efpèce de j-u étoit commun. Har- dion, dans fon traité fur les jeux de' hazard des anciens ( Mémoires de l'acad. des infer. r." j.) , n’a parié ni de la fituation de ces ojfdets , ni de l’ani- mal ch z qui on les trouve. Tous les quadrupèdes à pied fourchu en ont. Le grand cafaubon a con- fondu ces aiha'galts avec les dés ( Ad Teopkr. char. c. V . p. yy. cd. V eedh.),8c il penfojt qu’on fe fervoit d.e cornets pour jetter ies p: emiers de même que les autres. li y avoir deux manières de jouer avec ces aftragules; la première manière & la pii s commune , avoir beaucoup d’analogie avec celle que^ra tiquent ies enfcns en Allemagne, la-ueile connfte à jetter en l'air de petites pierres polies & à en ramaffer pendant cet intervalle une ou plufieurs autres, pofées à terre, pour ies y replacer tnfuite toutes de la même manière. C’eft de cette façon que jouent avec des aftragales ou des talons, deux jeunes hiles d’un tableau d’Hércu’aminL, defïiné fur marbre , avec le nom do l’artifte, lavoir Alex- andre d’Athènes. La fécondé manière de jouer avec ces ojftlets , étoit de les jetter avec h main comme nous avons coutume de jouer avec nos dés; & cha- que côté de l’ailragaîe portait un nombre différent. C’eil à cette elpèce de jeu que font occupés deux enfans en marbre , que rny'ortî Hope acheta il y a deux ans à Rome. Celui qui gagne efï affis fur un fccle, & marque un air joyeux ; celui qui perd fe tient debout d’un air trifie. Il fe pourroit bien que ces deux enfans repréfentaifent l'Amour & Ga- nymède, qu? Apollonius fait jouer avec des aftra- gales {Argon. L. III , v . 117. ), h defeription qu si eu donne, retTemble parfaitement à cette re- préfentation en marbre ». 9 - Les endroits les plus fréquentés de Rome fous Vefpafien, furent les jardins de-Saüufte. C’étoic là qu’il demeurait de préférence & qu’il donnoit au- dience à tout l’univers ( Xipkil. Vefp. p. zoç.). D’après cela il eli à croire qu’il aura embelli ces jardins d'ouvrages de l’art. Auffi a-t on toujours trouvé en fouillant ce terrein, une grande quantité de liâmes 8 c de bufte.s ; & iorfqu’en tyôy on y ouvrait une nouvelle tranc hée, on découvrit deux figures très-b'en confervé.s, à l’exception des tê- tes qui manquoient , & que l’on n’ajamats trouvées. Ces figures repréfentent deux jeunes filles habillées O S S 477 âroi-e 'Tfrf l eg i re ’ f t détlch ^ * J’épaule El es Vf ]U U 3U ITl:l!eU du bras fi»Pér !Cu :. &■ u ‘ ro ;L tes <>eux couchées fur une lonei-e p inthe arrondie , le haut du. corps foulevé , & elle (anFrï'T* n T e , t,! ’ as gauche, ayant un arc détendu j . ' S ‘ . s del j x figures relïèmblent parfaite - ff nt a u ? e j eune , ^ îe qui joue aux ojfdets , &■ qui V j OIt dan n la collection du cardinal de Poli- jj “’h* “*î a cédes-la comme dans celle ci la main. J"»**" ,3bre J eft étendue & ouverte pour J-C er \zs offticts, dont pourtant en ne découvre aucun veftige. Le général de Walmoden , fe trou- vant 2 ors a Rome , fit l’acquifîtion de ces figures, & en fit reftaurer les têtes. ' OSSEMENS. ffoye^ Géants. OSSET , en Efpagre osset. St oset. Les médaillés autonomes de cette ville font : RR en bronze.- O. en or. O. en argent. Leur type ordinaire eô, un homme nud , debout, tenant, un ratfin, OSSILAGO , ou OSSIPANGA , dédfe ro- maine, dont la charge iétoit de confcdider les os des enfans, de guérir ies entorfes & les fractures Uès os ( Amob. adv. Genres , lia. 211 & 1 V. ) . OSSILEGIÜM , l’aâicn par l 'ruelle on ramaf- fi-vt les os des cada\ res qu’on avoir biu.és fur le bûcher; c’éè oient les p'us proches parer s, ou les héritiers qui prenoient ce foin; Lorfque c’ étaient des morts opulens , afin que leu- s cendres ne hiifeiit pas confondues avec ceilesdu bûcher, on avoitu précaution d’envelopper le corps du défunt dans une toile d’amiante, que les grecs appelaient asbef- tosj qui eft încombuftibfè-, & qui venoit des Indes. Les parens, chargés de cette cérémonie, éto'sft en fimple tunique & fans ceinture, tunicati & dij- cinBi , & ils avo-ent eu foin auparavant de fe laver les mains : rigatu perfufsque prias ante iïquore ma- nus, comme dit Tibulîe. On lavoir enfuite ces cen- dres & ces os avec du lait & du vin; & pour les placer dans le tombeau de la famille , on ies enfer- moit dans une urne de matière plus oa moins précieufe, félon l’opulence ou Sa qualité du défunt ^ & qu’on appelloit ojj atrium. ■x On trouva en 1732 , dit Caylus ( Rtc. d’antiq: IV , p. 2 CO. ) , dans line rnailoti de campagne fituée fur la via Appia , une efpèce de columba- rium , qui renfermoit plus de trois cers petits vafes de terre cuite , âè deux pouces de hauteur; ils étoient chargés de caraifères, & tous parfaite- ment femblab’es ; ils portoienr tous la date du jour ; 4-78 OSS .Ante dïem 1 . Calend. octobres . Ante diem E , Id. inartil 3 vel maii. Ante dient V 111 % Calend. februarii. On a publié piufieurs de ces petits monumens. Lu- pi , jéfuite y eft le premier qui en ait parlé dans fon ouvrage ( Epitapkium S. Seven Martyres illufira- mm. §. XI. p. 86-) y il eft perfuadé qu'ils ont ren- fermé des parfums pour honorer la mémoire du mort, défigné par l’infcription, ou qu'ils fervoient de lacrymatoires pour le même objet ». « Entre les autres auteurs qui ont écrit fur cette matière , & qui font d'un avis différent , le P. Bal- dini . dans une dififertâtion de l'académie de Cor- tone ( Tom. IJ. Dijfert. EU!. ) , obferve qu'on a trouvé dans chacun de ces petits vafes , un mor- ceau d'os , d’où il conclut qu’ils n’ont pu fervir à reufermer des parfums, ni à recueillir les larmes j mais il croit que quand on avoit brûlé le corps, on fâuvoit des flammes quelques offements, que l’on dépofoit dans un vafe de cette efpèçe , avec le nom du défunt , & la date de fa mort ». « Pafferi , dans une differtation fur Yojfilegium des anciens ( Tom. 1 . Mérjiorie délia focieta colum- baria , dijfert. II.) , examine auffi l'ufage de ces petits vafes : il prétend qu’ils renfermoient les os des foidats romains morts à la auerre_, ou de ceux qui finiffoient leur vie loin de Rome, & à la fuite des empereurs, quand ils voyageoient : on avoit foin, félon cet auteur , de prendre une petite por- tion de leurs os , pour la porter à Rome dans les tombeaux deôinés à cet ufage. Cette opinion ex- plique bien cette loi des XII tables : Homini piortuo ojfa ne legito ..... Extra, quam fi belle endçve mortuus efeit d’après cela , il pa- roit que le fentiment de Pafferi eft le mieux fondé 35. Tibulie ( Lié. III. eleg. i. vtrfi. 9. ) décrit dans les vers fuivans les plus petits détails de Yojftlegium -, c’eft pourquoi nous les rapportons W ? Ergo ego ciim tenuem fuero mutât us in umbram Candidqque ojfa fuper nigra fivilla teget. Ante meum veniat longos incompfa capi llo s , Et fieat ante meum mafia Nesra rogum. Sed veniat char a matris cotnitata dolore , Mœreat ksc genero , lugeat ilia vira. Y rsfat s ante meos mânes , animamque, rigqte, P erfufaqu: pias ante liquore manus. Y f''i qu& folq met fuperabit corporis , ojfa IncinBs. nigra candida yefie legan(. Et primum annofo fpargant collecta Lyaeo , Msx etiam niveo funden laSte parent. O S T Pofi base carbafeis kumorem tollere vent h , Atqtte in marmorea ponere ficca domo. lllic quas mittit dives panchaia met ces Eoique arabes , dives & cjfyria. Et noftri memores lacryme. fundantur eodem ; Sic ego componi verfius in ojfa velitn. OSSIP Ahit&A Voyez qssilago. OSS V A pour ossa. On lit à Rome dans la villa Albani, î’infcrintlon fuivante ; r p R 1 M as p o m p E 1 AS O S S V A. H E I C. ? O R T O N A. SPOHDET, M V L T A MVLTIS. PRAESTAT NEMINI. VIVE. IN DISS ET. HORAS. NAM. PROPRIVM. EST. NIHIE. SAEVIVS. E T. £ R O S. DAN T. Le favant Winckelmann l’a publiée avec fes fautes ( Pag. ai8 de fes lettres fur Hercuianum, à Paris, chez Barrois. ). OSS UARIJjM , \ , , „ OSSARIUMy f urne dans laquelle on ren- fermoit les cendres les reftes des offemens que le feu du bûcher avoir épargnés. Les grecs l’appel- loient & ôsth>xtiei. On çonnoit deux mi- criptions dans lefquelieson lit les mots ojfuarium & ojfarium . . . . . . jueia. ivscikia. ossuaxivm, VJVA. SISI, RECIT & OSSAB.IUM. M. MAKKEI, EXQUIS. OSTIA y ce mot dans les cartes géographiques dreffées en latin, défigne les embouchures d’un fleuve, qui entre dans la mer par piufieurs ouver- tures. Ofiium , au fingulier, défigne Y entrée y la porte d’un pays, d’un lieu ; & à l’égard des détroits & des rivières, il défigne Y embouchure. Les anciens ont nommé le bofphore de Thrace ofiium cya- neum , à caufe des îles Gyanées qui font voifines de l’entrée de çe détroit. OSTIA in circo. Voyez Caxcsr.es in çirco , OST 1 ARIUM , impôt que l’on avoit mis a Rome fur chaque porte, dont Cicéron fait men- tion ( Famil . 38 ). Capicum atque ofiiariorutn indu - cerentur fumptus minime neçejfam. OSTIE (porte 8c VQÎe d’ ). yOIE d'ofiie d Voyei Porte ^ v. O S T OSTRACISME j loi par laquelle le peuple athénien condamnoit , fans flétriffure ni déshon- neur, à dix ans d'exil les citoyens dont il crai- gnoit la trop grande puifîance , & qu'il foupçon- noit de vouloir afpirer à la tyrannie. Cette loi fut appeîîée ojlrccifmc 3 du mot grec qui fign fie proprement une écaille ou une coquille y mais qui , dans cette occafion , eft pris pour le bulletin , s'il m’eft permis de me fervir de ce terme , fur lequel les athéniens écrivoient le nom du citoyen qu'ils vou'oiem bannir. Peut- être que ce mot délïgnoit un morceau de terre cuite , fait en forme d’écaiile ou de coquille : d i moins les latins ont traduit le mot grec par Qeftula. Le ban de Y oftracifme n'étoit d’ufage que dans les cccafîons où la liberté étoît en danger, s’il arrivoir , par exemple , que la jaloulie ou l'am- bition mit la dhcorde parmi les chefs de la ré- publique , & qu'il fe formât d fférens partis qui fiffenc craindre quelque révolution dans l'état le peuple alors s'affernbloit 8c délibéroit fur les moyens qu'il y avoit à prendre pour prévenir les fuites d’une divifion qui pouvoir devenir funefte à la liberté. U oftracifme étoit le remède or- dinaire auquel on avoir recours dans ces fortes d'occafïons , & les dé! bérations du peuple fe terminoient le plus fouvent par un décret qui indiquoit à certain jour une affemble'e particu- lière, pour procéder au ban de Y oftracifme. Alors ceux qui étoient menacés du bannifternent ne né- gligeoient rien de ce qui pouvoir leur concilier la faveur du peuple , &!e perfuader de i'injuiiice qu'ri y auroit à les bannir. Quelque temps avant l'affemblée , onformoit, au milieu de la place publique , un enclos de planches , dans lequel on pratiquoir dix portes , e'eft -à-d!re , autant de portes qu'il y avoit de tribus dans la république , & lorfque le jour mar- qué éroit venu , les citoyens de chaque tribu entroient par leur porte particulière , & jettoienr au milieu de cet enclos la petite coquille de terre fur I iquelle étoit écrit le nom du citoyen qu’ils vouloient bannir. Les archontes & le fé.nat pré- fidoient à cette affemblée , & comptoient les bulletins. Celui qui étoit condamné par fix mille de fes concitovens étoit obligé de fortir de la ville dans l’efpace de dix jours y car il falloir au moins fix mille voix contre un athénien pour qu'il fut-, bannî par Y oftracifme^ Quoique nous n'ayons point de lumières fur l'époque précife de l’inftttution de X oftracifme , i! eft vraifemblable qu'il s'étabiit après ia tyrannie des piiîitratides , temps où le peuple athénien ayant eu le bonheur de fecouer le joug tle la tyrannie , commençoit à gputer les douceurs de la liberté. Extrêmement jaloux de cette liberté , O s T 47i> c >ft alors fans, doute qu si dut redoubler fo n atten - non pour prévenir & éloigner tout ce qui pWo't y donner la moindre atteinte. Quoique Pififtrate eut gouverne la république avec beaucoup de douceur & d équité , cependant, la feule idée un mac.re eamoit une telle horreur à ce peuple , qu il crut ne pouvoir prendre d'affez fortes pré- cautions pour ne plus retomber fous un joug qui 1 UI . pa , r ? lij0!t infuppor table. Attaché par goût a la^ démocratie, il jugea que l'unique moyen d affermir & ds conferver cette efpèoe de gou- vernement , etoit de maintenir tous les citoyens dans une parfaite égalité ; & c'eft fur cette égalité qu il fondoit le bonheur de l’état. Çr te, S motifs que les athéniens e. apurent 1 oftracifme , aii rapport d’Androtion, eue parHarpocration. « Hipparchus , dit-il, étoit parent du tyran Pififtrate , & il fut le premier que ! on condamna au ban de Y oftracifme y cette 'oi venoit d'être établie à caufe du foupçon & de ■ a crainte qu'on avoir qu'il ne fe trouvât des ^ e i ns capables ^ imiter Pififtrate , qui ayant été a la te te dès affaires dé la république , & générai d armée , s'étoit fait tyran de la patrie Les athéniens prévirent fans doute les incon- veniens de cette lô: y mais ils aimèrent mieux , comme 1 a remarque Cornélius hlépos , s'expofer a punir des innocens , que de vivre dans les alarmes continuelles j cependant , comme ils fen- nrent oue I'injuiiice- adroit été trop criante, s'ils avaient condamné 4e mérite aux mêmes peines dont on avoir coutume de punir le crime, ils adoucirent, autant qu'ils purent, la rigueur de Y oftracifme i ils en retranchèrent ce que le ban- mifement ordinaire avoit d’odieux & de désho- norant par lui-même. On ne confifquoit pas les biens de ceux qui étoient mis au ban de Yofirc- cifme ; ils en jouiifoient dans le lier, où ils étoient relégués. On ne les éloignoit que pour un temps limité , au heu que le banniffement ordinaire étoit toujours fnivi delà confiscation des biens des exilés, à qui , d’ailleurs , on ôtoit toute efpérance de retour. Malgré les adoucÜTemens que les athéniens ap- portèrent à la rigueur de leur loi , ii eft aifë de voir que fi d'un côté elle étoit favorable à la liberté de l’autre elle étoit odieufe , en ce qu’elle condamnoit des citoyens fans entendre leur défenfe , & qu'elle abandonnait, le fort des grands hommes i la délation artificieufe, & au caprice d'un peuple inccnltant. Il eft vrai que cette loi auroit été avantageufe à l’état, fi- le même peuple qui l’avoir établie , eût toujours eu affez de discernement & d’équité pour n'en faire ufage que dans les occafions où la liberté auroit été réellement en danger y mais l’hiftoire de la république d'Athènes ne preuve que par trop O S T d'exemples i’abus que le peuple fît de l'ojira- cijrr.s. Cet abus ne fut jamais plus nyrqué que dans le banni dement d'Ariftide. On en peut juger par ce qui lin arriva dans l'affemblée du peuple , le jour même Je l'on banniffement. Un ciroyeq , qui ne lavoir point écrite , .s'adrefla a lui , comme au premier venu , pour le prier d'écrire lui fou bulîérin le nom d'Àriliide. Arjftitje étonné lui dema ida quel mai cet homme lui avoic fait pour le bannir. Il ne m’a point fait de mal , répondit-il ; je ne le connais même pas ; mais je fuis las de l’en- tendre par-tout nommer le jufie. Anilide écrivit fon nom fans lui répondre. Ce fage fut banni par les intrigues de Thémif- tocle qui , débarralîé . de ce vertueux rival , dë- meura maître du gouvernement de la république , avec' pitis d’autorité qu’auparavant. Mais il ne jouit pas long-temps de l’avantage qu’il avait remporté fur fon émule , il devint à fon tour l'objet de l’envie publique ; & malgré fes victoires & les grands fervices qu’il àvoit rendus à l’état , il j fut condamné au ban de Yoftrâçifne. I! eft certain que la liberté B’avoit pas de plus dangereux écueil à craindre que la réunion de l’autorité dans la main d’un feu! homme ; & c’eff cependant ce que produilît Yofiracïjmè , en aug- mentant le crédit & la puiffance d’un citoyen par l’éloignement de fes concunrens. Pénciès en fut tirer avantage contre Cimôn '& Thucydide , les deux fettls rivaux de gloire qui lut refioient à éloigner, pour- tenir 4é timon -de l’état. lî faut pourtant convenir que ce même peuple , très-éclairé fur les inconvéniens de Yofiracifme , fentit plus d’urte fois le tort que fon abus avoir fait à la république. Le rappel d’Ariftide & de Canon, avant que le terme des dix ans fût expiré, en eft une preuve éclatante. Mais quelques raifopsque les athéruens euffent de rejetrer une loi qui avoit caufé pltifkurs fois un grand préjudice à l’érar , ce ne furent pas ces motifs qui les déterminèrent à l’abolir ; ce fut une raifon toute oppofée , & qui elt vraiment fîngulière ; nous en devons la connoif- fance à Plutarque. I! s’étoit élevé , dit cet auteur , un grand diffé- rend entre Alcibiade & Nirias ; leur méfînteiih gence crôilîoit de jour en jour , & le peuple eut recours» à'tofiracifmc. Il n’étoit pas douteux que le fort ne dût tomber fur l’un ou l’autre de ces chefs. On déreifoic les moeurs diffolues d’Alci- biade /& Son craignoit fa hardiéffe ; on envioit à Nicias les grandes richeffes qu’il poffédoit , & l’on n’aimoit point fon humeur auftère. Les jeunes gens , qui defîroient la guerre , vouloient faire! tomber le fore de Yofiracifme fur Nic ias , les vieil-; lards, qui aimaient la- paix, foüicitoient contre O S T Alcibiade, Le peuple étant air.fî partagé , -««». bol us , homme bas & méprifabie, mais ambfoeùv de entreprenant , crut que cette division étoit pour lut une occalïon favorable de parvenir aux pre- miers honneurs. Cet homme avoir acquis parmi u peup.e une efpèce d’autorité ; mais il ne la devoir qu a .on impudence. Il n’avoit pas fieu de croire que l- o,t raafme put le regarder ; il ftntoit bien 3U e la bafieffe de fon extraction le rendait indignede cet honneur ; mats if efpéroit que fi Alcibiade ou fsictas eto.t banni , il pourroit devenir le concur- rent ae celui qui refteroit en place. Flatté de cette eiperance , il témoignait publiquement la jo ; e qu il avoir de les voir en difeorde , & il animoit ie peuple contre eux. Les partifans-d’Alcibiade & de Nicias ayant remarqué l’infoLnce & la lâcheté de ce: homme fe donnèrent le mot fecrettement fe réunirent & firent .en forte que ie fort de Yofira- czfmc tombât fur Hypetbclus. Le peuple ne fît d’abord que rire de cet évé- nement ; mais il en eut bientôt tant de honte & de dépit qu il abolir la loi de Yofiracifme , la regar- dant comm.- dç»no.iorée par la condamnation d’un flamme auifi méprifabie. Par l'abolition de cette loi, les tathtnçns voulurent marquer le repentir qu'ils ayoten: d ayoïr confondu un vil délateur , & de condition ervile , avec les Arifide, les Cimon Se les Thucydide ; cequ: fait dire à Piaron le comique, parlant d Hyperbolus , que ce méchant avait bien mérité d être; puru , a caiife de fes roauvâifes mœurs s mais que le genre de fugpLice étoit trop honorable pour lui , trop au de {fus de fa baffe ex- traél.ion , &■ que Yofiracifme n’avoit pas été établi pour des gens de fa forte. Finirons par quelques courtes réflexions. Je re- mai que d aboid que 1 ojîracifme ne fut point par- ticulier a Athènes -, ma s que toutes Ls villes où le gouvernement étoit démocratique, l’adoptèrent; eeftAriftote qui le dit. On fait qu’à l’imitation des athéniens , ia ville de Syracufe établit le péta- lifme. PfoyqypETALISMc. Le bï'l appelle à‘ atuinier en Angleterre, fe rapporte beaucoup à-Y ojîracifme. Il viole la liberté co ure un feu! pour la garder à tous. L ’ ojîracifme confervoit la liberté ; mais dl eût été a fouhrter qu elle fe fût maintenue par quelqu’autre moyen» ( D.J .) OSTREARIUM , vivier, ou parc pour con- ferver & engraiffer les huitres. Les romains fai- foien: très-grand cas des huitres, & les fervorent au commencement du repas. Ils aimoLnt :ur-rout celles du lac Lucrin. Ils avoient pouffé le raffine- ment de la bonne chère jufqu’à en nourrit dans des viviers , pour n être pas expofés à en manquer. Macrobe attribue cette invention à un n mmé Sergtus Orata , à qui il donne peur motif, moins la OTA îa aeîicateffe que l'avarice : Ofirearum vivarîa pri- mas omnium Sergias Orata invenit in bajano , State L. Crajfi oratoris , ante marficum bellum , nec guis caufâ , fed avarias , magna veéligalia tali ex in°e- nzo fuo percipiens ( IX. J 4. ). OSTUR j en Efpagne. ostur. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR. en bronze. O. en or. O. en argent. Leur type ordinaire eft un fanglier. OTAC1LIA SEVERA , époufe de Philippe pere. Marc t a Otacilia Severa Avgvsta. Ses médailles font : RRR. en or. A^DDDn” ’ 3 p0Ur Σ S en de fecuritas orbis , Cu KrlRR. C. en argent & RR. avec fa tête des deux cotes. Ri\R, avec la légende fœcunditas temporum su revêts , dans le cabinet de Peiîerin. O T H 4 St TTi' «■>«* <= rapto fe fœdusbnlïZr' d™ datur °bfis , pro citoyen roma-'n /£■ T î idi p cr ^ nerit er dun #■ Sri I. i r ' : c ■>“ ^ =* co„.™ le' que les «Si',’ “Sie” 0 ”' 0 **#»«*.«» du dre* iiÜ' ' P0U,0 " nt >»"* aorhLlG le" * dU lu guerre chez les cemot. “ me "“ q “ C,i " & Oom. (% OTHIN , ]' /e mem£ üieu que Obin. Faree, ce mot. RR. en médaillons d’argent , frappés en Svrie. rcllerin en a publié un. C. en G. B. de coin romain. Quelques revers ion: rares. C. en M. B. R. en G. R. de colonies. R. en M. B. RR. en P. B. Ni rares , ni communes dans les trois modules frappées dans les villes grecques. On trouve de cette impératrice des médaillons “tins Se grecs de bronze ; mais ils font fort raies. OTAGES, objides , gages que fe donnent les rois ou les peuples qui contraélent erifemble. ïl n etoit pas permis aux otages de s’enfuir, quand ils avoient donné leur parole de ne pas le faire, pour avoir plus de liberté ; mais ils pouvoient profiter ou moment de la recouvrer, iorfqu’ils n 'avaient pas engage leur foi > parce que ia ville qui les envoyoit coafentoit feulement à ce que l’ennemi fut en droit de îeur ravir 1a liberté, fans exiger qu’ils fe facr- fiaffent eux-mêmes; c’eft par cette raifon qu’on peut jüftiuer I action de Cleiie. Ceoendant , fl cette romaine n'étoit pas. en faute, Rome Veut pas été excufable de la garder, & félon le droit des gens,' Antiquités , 2 ome iy . ° OTHO , furnom de la famille Saivîa. OTHON. Marcus Or ho, Cæsar Auguste Ses médailles fsnt : RR. en or. R. en. argent ; quelques revers font RR. RRR. en médaillons de potin d’Egypte. ^en bronze de coin romain. tn M. B. de la colonie d’Antioche, eues panent ordinairement pour le grand bronze.- Séguin en a publié une médaille grecquede M. B. avec la rête radiée d’ Otkon , & polir léaend“ AfAF£iNÉiTt 2 N , avec le bufle d’un jeune homme. RRR. en P. B. frappées à Céfsrée. Il y a au revers le mont Argée. RRRR. en G. B. d’Egypte. RRR. en M. & P. B. On n’a connu jufqu’à préfent aucun othon latin de grand bronze , & ceux qui fe font vantés d’en poffé- der oud en avoirvu, ont été trompés par médail'es fauffes ou refaites. On n’en conneît pas non plus, .avec la marque de l’autorité du fénat S. C. Si vous en exceptez ceux de moyen bronze, où ces deu-x P pp 4«2 O T H lettres fe trouvent au revers , dans une couronne de laurier ; mais tous les antiquaires conviennent que ces médailles ont été frappées a Antioche < Vaillant. Num. col. t. I.p. ll<) & Rardum. opp. fil p 7i o. ), & par conféquent on ne fauroit les appeiler proprement bronze latin , puifque ce nom. ne fe donne qu’aux pièces de ce métal, qui opt été frappées à Rome, ou dans l'Italie , par l'autorité du fénat. Il y a plufieurs autres médailles à’ othon, £fi movén bronze , frappées dans l’Orient & en î.oypte'j & Henri-Thomas Chifftet, chapelain de la reine de Suède , a été obligé d'avouer qu’il s e- toit trompé, lotfqu’i! avoir foutenu dans une diller- tation {de Otkonib. Ær ait. ifijé. in- 4. ) , im- primée vers le milieu du fiècie paffé , cu’il n'y avoit abfolument aucune médaille de cet empereur en bronze. Huit ans après que la difiertation ae Cmi- flet eut paru, un médecin de Boulogne nomme Jean Caponi, en fit imprimer une autre (Joan. Capon. de nam.fuo Othon. &r. dijf. bon. 1664. in- 4. ) a la tête de laquelle , il fit graver un othon en bronze , qui venoit d’entrer dans Fon cabinet ; cette médaille a palîé depuis dirtis le cabinet du roi; mais elle n’eft que de la fécondé grandeur. Jean Domi- nique Tiepolo, noble vénitien, fit aufiî graver en 16-8 , un othon de même métal , ou’il venoit d’ac- quérir ; & ajouta cette efpèce d’éloge à la planche ou’il fit graver , & diftribuer. Othonis pra excellen- xipimis montrais hic accuratijfime imprejfus , mag- nitiiiinis , ac cor.fervationis in Europâ ufque adhut incognitos , Joannis Dominici Tkeupoli P atricii ye- neti cïmelinm nobilijftme exornat. Cependant cette médaille que Vaillant ( Num. pr&ftant. 1. 1 . p. 25.) a auffi fait graver , n’eft que de la fécondé gran- deur, approchant de la première. C’eft une de celles qui furent frappées à Antioche. Parmi les coins gravés par les padouans, on trouve une tête latine à' othon , avec deux revers la- tins diîtérens avec le S. C. On ne connoît aucune ftatue d’ Othon. Plufieurs pierres gravées repréfentent fa tête, reconnoîffabie a la frifure de fes cheveux, qui reffemblent à une faufTe chevelure. Au capitole & à la villa Aîbani , en voit plufieurs de fes têtes de marbre. OTHONÉE , fille d’Erechtée , roi d’Athènes. Voyei Erechtêe. nnonr?^’ Arr’en faifant l’énumération O0ONION. y des objets de commerce, que les anciens afioient chercher dans l’Inde , parle fouvent de l’»So»;«» & de fes différentes efpèces. Nous dirons feulement ici, que c’étoient des moufoelines &r des indiennes , ç’eft à-dire des tories de coton , byjfus & xylon , & gajfypium , filées avec autant de fineiïe que nos mouffelines, suffi tranfparentes qu’elles, & peintes avec des mordans , comme Us indiennes que O T H l’on imite en Europe ( P lise , liv. XXXV , c ka Py Ce que nous difons ici de 1 ’«»«««, s’applique au fondait , qui n’en étoït peut être qu une variété, jyl. Forfter {de byjfo antiquorum } explique le nom cophte du fyndon ( Jkontnes ) , par une toile de coton d bords repliés , ou a ourlet , by jpnum com- plicdtum ou fimbriatum. Voyez BVSSUS, Syndo. OTHREUS , roi de Phyrgie , père de Coitco- pis. Voyeç Thoas. OTHRYADE. « On voit fur une chalcédoine de lacoileéfion de Stofch , Otkryade de Sparte, avec un autre foldat bleffé comme lui ; il tire la flèche de fa poitrine , & ’.l écrit en même temps avec fort fan g fur un bouclier qui eft devant lui , le mot grec NIKAI, d la victoire. Ce mot, dit Winckelniann , eft en djakcle doiique, qui étoït aufii celui des fpartiates ; c’eft le datif, au lieu du nominatif nika. Une jambe de l’N ne paroit prefque plus , on n’en voit eue la fin , & le héros commence a tracer a\ ec un petit bâton ou quelqu’ autre chofe de fembla- ble, le K qui n’y eft pas encore : mais l’intervalle entre le premier I & i’A, indique qu il y devoir être. Il faut remarquer que ce met .eft écrit de la main droite à la gauuie , félon 1 uiage des p us an- ciens temps ”, « Dans la guerre que caufa la prife de la v : I’e de Thyrée, dont les fpartlares s'emparèrent fur les argiens , ces deux peuples convinrent que chaque parti "choiliroit trois cens guerriers pour combattre enfemble, & pour décider ainfi le différent, fins en venir aux mains avec toute la nation, us ces fix cens guerriers il ne furvecut que deux arafins , & le feu! Otkryade , de fon coté , eut quoique b:e!ié mortellement, fit les derniers efforts pou: fe fou- ttnir, & pour dépouiller Ses argiens de leurs armes. Il y réuflit, & en confie ruifi.t un trophée. Cette guerre arriva au temps de Crœlus. Les auteurs (parmi lcfquels Hérodote (À I - 0. 28.), eft te premier ) , qui parlent de ce fait, ne font pas d ac- cord entr'eux. Lucien {Lucian. contemplant. c.Ijl. p. yit. Ed. reiep. eid. rhetor. prsutept. c. iS. p. 20. Val. max. I. IÜ. c. 2. eft. 4. ) & d’autres difènt en général , cu’îi écrivit alors fur fou bouc ber, & Plutarque {Paralld. yqq. 2.) , eu il y traça ce s deux mots Ail TroïlAiOYXLiï. C’effà-dire, a Ju- piter qui emporte les trophées , le meme c\mc Jupiter feretrius chez les romains. Selon Strabyti (L. VU > p. 576. c.) Otkryade commandoic i’armée des Ip'O* dates. Si l’on veut s’en tenir à ce que dut Piutar^ que, notre graveur s’eft difpenféde le faivreexa. bernent, il s’eft contenté de mettre un feui mot qui donne la même idée, & ne rend pas le fujetequi voque : car aucun héros n’a fini fa vie d une tpan 1 ®*. femblable. Cette pierre repréfentant donc ; ndu J* tabîement Othyrade , elle peut nous fournir _ ques idées, qui contribueront à étendre aos co noiffances fur "art de l'antiquité dès fa première origine ». « H faut prévenir le leéteur que la gravure en elî âme avec beaucoup d'attention, l’expreffian n'y manque pas , & on y reconr.oit plus de propor- t on que dans les gravures etrufques de la meme manière. On voit bien que celui qui l'a faite , ne favoit pas mieux faue : mais qumd meme il n eut été qu'un des médiocres graveurs de fon temps, l'effentiei du deffin & les maximes générales d’une certaine période fe reconaoiffent toujours, même dans des ouvrages inférieurs ». « Le deffin y a tout le caractère de la plus haute antiquité Sc il eîl fembiable à celui de la manière étrufque : il eft plat , fec ; les contours font droits & rouies , l’attitude des figures elt génée & fans grâce; mais l'idée de la tête d 'Otkryade eft plus belle qu e celle des cinq héros de l’expédition contre Thébes, d'une autre pierre célèbre appartenant à Ja même collection ». cc Otkryade étant contemporain de Crcefus & de Cyrus , on peut fixer fon époque entre la cin- quantième & la Soixantième olympiade , & Phidias fteuriff-.it dans l'olympiade LXXXIII. Otkryade vécut donc environ un fiècle avant Phidias qui porta dans la Sculpture l'art au fublime- Suppofons que la mort héroïque dé Otkryade ne fut pas daPord un Sujet fur lequel travaillèrent les artiftes , il eft certain que leur deffin devoir être encore tres- imparfait quelque temps après Crcefus. Si nous convenons enfuite que le progrès de 1 art en Grèce , a devancé celui des etrufques , le i ydée de la même collection qui eft beaucoup Supérieur à Y Otkryade par le deffin & l’intelligence , ferait en conséquence de date pofterieure. Ii eft pourtant probable que ce T. ydée n’a ete grave que peu de temps avant Phidias , ou peut-etre , fi 1 on veut , peu après lut ; car tout ce que nous trouvons d ou- vrages étrufques ne lut peuvent être comparés, & je crois qu'il fut gravé, lorfque 1 art etoit arrivé chez cette nation à fon plus haut degré. Les ca- ractères de fon nom ne feroient donc pas des plus anciens. La manière de notre Otkryade etoit donc celle du tempsti’ Anacréon, comtemporain deCrœ- fus. Mais l'art de la Sculpture ne marcha pas dès le commencement d'un pas égal avec la poéfie , & le peintre auquel Anacréon diéta tous les traits du portrait de Bathylle , n’aura pas répondu aux idées du poète. Il s’enfuit de tout cela qu’il faut fe fi- gurer -l’art encore plus imparfait au temps d Ho- mère , qui vécut près de deux fîecles avant Anacréon , & que l’imagination d’Homère nous aura peint fur le bouclier d’Achiîie , ce qu d croyoit poffible , mais non pas ce qu on pouvoir exécuter alors ». « A la vérité , il y a des pierres gravées grec- ques & plufieurs même dans notre cabinet, qu’on ce peut ranger que fous le titre général d’ou- . vrages ce ia première manière , & qui font beau- coup plus parfaites en deffin & en travail que notre Otkryade ; cependant on ne iaiftè pas que d y trouver de la féchereffe dans les contours & des parues reftenties, plus qu’il ne conyient à l'i- dee du fiecle de Phidîâs 5 ce feront donc des ou- vrages faits , lorfque Part commençoit à prendre un certain effor , c’eft-à- dire , peu avant Phidias. Ur , félon cette époque que je viens de fuppofer , n elt Viiiole que l’art a fait en Grèce pendant l’ef- pace d un fiecle, ce que la tragédie fit tout d’un coup. Des pièces peu réglées d'Efchyle & des phraies trop chargées , Sophocle éleva la tragédie du vivant niême d’Efchyie , au plus haut point de fa perfection. Le progrès de l’art ne fût pas fi rapide ; il a paffé dans le fiècle avant Phidias ^ par tous les degrés pour arriver au fublime ». Sur une cornaljne , le même fujet , mais dont la gravure eft peut-être poftérieure de quatre fiècles à la précédente ; car Otkryade y écrit fur fon bou- clier en latin ce que dans l’autre il écrivoit en ancien grec. On y lit le mot vici. Cette gravure eft médiocre , & elle eft du temps auquel l’art commença à décliner. Sur une ( Muf de F/or. t. II. t. LXI. n°. 4. ) pierre du cabinet de l’empereur à Florence , il y a le même fujet, & fur le boucher eft écrit victor. Sur un pâte de verre tirée du cabinet du prince d’Orange , paroît le même fujet. Natter ( Pierr . grav. pi. 11.) !’a publié , mais avec peu d’exaéli- tude ; les cuiffes y font trop pendantes , & far l’original elles font couchées prefqu’horizontaie- ment fur le bouclier ; ce que je dirai feulement en paffar.t , pour ne pas entrer dans d’autres détails» Sur une cornaline , Otkryade dreffe le trophée. Cette pierre a été publiée par Natter ( Pierres gravées , pl. 11 ). OTHRYONÉE, prince qui voulut époufer Caffandre. Voye ç Cassandre. OTIUM hifpaniim recenjendum ( Ad). On ’ir , dans une infeription publiée par Muraton (1099. 6 . ) ces mots , qui défign eut peut-être un officier chargé du foin des femmes deftmées aux fêtes 8i aux jeux dans l'Efpagne. OTRUS & OTRÆA, enPhrygie. otfohn.qn. On a des médailles impériales grecques ^ de cette ville frappées en l’honneur de Sévère- Alexandre & de Domna. OTUS &EPHIALTE , fils de Neptune. Voy. Aloides. _ P pp 13 *6* O V A O VA cItcI. Voy. Œufs du cirque. OVATION., ovatio , petit triomphe qui ne confiftoir qu'en une sfTcz modique pompe , com- parée a celle du grand triomphe. Ici le vainqueur , vêtu feulement d’une robe blanche bordée de pourpre , marchoit à pied ou à cheval ( Dio. 5-4. Symmac. Epifi. 10. zx. ) , à la tête de fcs troupes , fans autre marque de fes fuccès que les acclama- tions populaires, que quelques couronnes de myr- rhe , & qu’une partie de fon armée qui le pré- cédoit au fon des Sûtes. Le fénat , néanmoins , les chevaliers & les principaux citoyens affiftoient 2 fon triomphe , dont îa marche fe terminoit au capitole , cù l’on facrifioit aux dieux des brebis blanches ; mais dans le grand triomphe , le vain- queur, monté fur un char, étoic couronné & précédé de lauriers, il p.trcouroit la ville jonchée de heurs , & fe rendoit au capitole , où il facrifioit lin taureau. Cependant , la même liberté qu’nvo’ent les foldats de brocarder leurs généraux dans les grands triomphes, régnait auffi dans les ovations. Le confiai Valérius ayant fait des levées malgré la faéfion de Ménénius, tribun du peuple, & ayant repris par fa valeur une fortereffe fur les enne- mis,, le fénat lui décerna l’honneur du pet : t triomphe. Il crut devoir le lui accorder , quoi- qu’il fût mal voulu du peuple & de l’armée, tant a came de l’oppofinon qu’:l avoir faite à la loi agraire, propofée par le même tribun Méné- nus , que parce qu’il avoir mis tout le butin dans le tr.éior ue l’épargne. Le fcidat ne manqua pas , «ht Tite-tive, dufirde fa licence ordinaire , & «le brocarder fon général dans des chanfons grof- jîeres , ou il affeéïa d’élever le mérite du tiibun par une infinité de louanges auxquelles le peuple q-.u eteit accouru en fouie, répondit à l’envi sur ^es acclamations. Les nouveaux applaudiflcmens ou peuple j errèrent p'us d’effroi dans le fénat , que n avoir fait l’infolence du foidac à l’égard du cenfui. Le périr triomphe a été nommé ovation, dit Llenys d Halicarnaffe ( lib. 8. ) , d’un mot grec q»:e les romains ont corrompu: le mot grec dont syenys d Halicarnaffe prétend que les romains inent celui d ovatio , efl îuu epe; , qui lignifie cla- ™ ur ou cri de joie , que pouffent les foldats après L 8 a!n £ üne bataille. La corruption de ce mot fit changement de l’e en 0 , qui n’eft pas ex- tracrtiînaiie chez les grecs. Ce fentiment eit appuyé Pa! r CK u S : Qeajî vero romani , dit Cet auteur, , Grzcorum vccem que. ciamorem fwnVcat \ ovMtioms nomme voluerint irait ari. ce Comme ” 11 ' es fomarns , dit il , euffent voulu imiter des “ f, recs £ . 8 ‘“ r I SMÎ a fignifie cri de joie , par celui ^ a ovation. r ■ Pouf «'•onpsr encore une interprétation plus O V A pre’cife du mot grec , ou i vttTT ^ , les romains formèrent le mot ovatio -, q u 5 -p, C * u favans croient pouvoir le tirer de l’sncien cri d $ joie «« ou wi, que les grecs faifoient retenir dans les bacchanales en l’honneur de Bacchus Le romains , dans ce nouveau genre de triomphe S empruntèrent ces mêmes termes £ W, £lf „V ‘ p~T lefquels ils applaudiffoient au vainqueur ; & P o U - en conlerver l’origine , ils le nommèrent evàtig ' &r de même que les grecs firent le mot EVjn * pour fignifier applaudir , les latins firent pareille- ment celui d ’ovari , pour lignifier la même chefe. D’où vient qu’on lit dans Virgile , 1 1V . VI de Y Enéide Evantes orgia circum Ducebat pkrvgias. Enfuite du verbe evan les romains firent le nom evationes , pour rendre Vsvy.ruis des «mecs. Enfin , par une coirupticn qui fit perdre de vue l’ancienne étymologie , ils firent le mot ovatio. Plutarque, dans la vie de Marcellus , donne une autre origine du mot ovatio ; d prétend eue les romains l'ont tiré du latin avis , parce eue , dit- il , ceux à qui l’onaccordoit le petit triomphe," n’immoioient à Jupiter qu’une brebis , tandis que ceux qui avoient les honneurs du grand triomphe, facrifioient un taureau. Cette étymologie de’Piu- tarque eii la plus généralement approuvée. Quoi qu’il en foit , Pofihumius Tubertus fut le premier conful pour lequel on établit, vers l’an a j -j de Rome , ce nouveau genre de triomphe , qu’on appella ovation j on le lui décerna pour la viétoire qu’il remporta fur les fabins. Le fen2t voulut mettre quelque d-flin&ion entre lui 8e fon collègue, qui eut les honneurs du grand triomphes pour lui faire fer.tir le mauvais fuccès de fa pre- mière entreprife. Dans la fuite , on n’accorda que Y ovation à ceux qui avoient rempoité la vic- toire fans grande perte de la part des ennemis , fans terminer la guerre, ou qui n’a voient défit que des rebelles , des efclaves , des pirates , en un mot, des ennemis de peu de ccnfécuer.ce pour la république ( Aulu-Grtk. 5. 6 - ). Enfin, on décerna quelquefois Y ovation à ceux qui n’é- tant chargés d’aucune magifit rature, ni d'aucun commandement en chef, rendoient à l’état des fervices importans. Nous trouvons, par exemple, qu’un particulier obtint cet honneur l’an de Rome 800. Je parle d'Aulus Piautius qui , fous les au pires de Claude , réduifit en province la parte méridionale de la Grande-Bretagne. L’empereur lui fit décerner le petit triomphe, vint au-devant de lui le jour qu'il entra dans Rome, i’accempagaa pendant la cérémonie , & lui donna toujours U main. lime femble qu’on ne connoir peint d'ovation pollciieure à «elle de Piautius. ( D. J- ) O U R OUBLI. { Fleuve d’ ). Foyq Lsthé. Surnorn de Q. Fabius Maximus , qui lui fut donné à Ctufe de la douceur de fes moeurs : Ovicula etiam puer diclus eft ex manfuetïs & gravi h us morihus , dit Plutarque. O VILE , place à Rome dans îe champ de Mars , ©à le peuple éiifoir les magillrats. Elle étoit ainfi nommée, parce qu’elle étoit renfermée dans un re- tranchement comme les brebis dans leur Dergerie , ou plutôt parce qu’avant que Lépïde entourât cette enceinte de portiques de marbre , on ren- fermait de barrière de bois. Voye £ Septa. O VIS , brebis qu’immoloient ceux qui n’a- voient que les honneurs de l’ovation , parce que c’eft un animal doux & pacifique 5 & c’eft de-ià que le petit triomphe fut appelle ovation. O U R ( Hèftoria animal, in voce UnV. ) , puifque re K e peut avoir été qu'a ceux de la Lybie , qui f c rr.r.n- trent encore de temps en. temps dans la Baffe- p'gypiQ 3 qu on accorrioit la fcpulture vraîfèxnbia- olement à Eapremk. Paprémis étoit une des villes du Typhon auquel Y ours partit avoir été confacrc. On ignore la poiîtion précife de cet endrr it 5 mais il ne peut avoir été dans tin grand éloignement du nome nitrioîique , ou ou défert de S. Macaire , le ieu! canton de i Egypte eu l’on voie aujourd’hui des ours ». Les romains ncurrifïoient dans les ménageries des ours & des lions apprivoisés ( Scnec. de ira , I » 31.): Afpice zntra demum urforum leonumaue or a pLacida trcclantîbus , adulantefque dominant feras. On trouve fur des marbres le nom des en- claves qui en prencient foin 5 ils étoient appelles urfarii. Ovrs adafia , vieille brebis qul-vient de mettre bas. A pic a , celle qui n'a point de laine fous le vmtre. Bidens , brebis de deux ans, ou, félon Feftus , celle qui a deux dents plus longues que les autres. Bidentes ho fis. duos dente s ctteris longiores habent. Delicnla, celle qui périt de vieil- leffe ou de maladie. Ovis pellita , brebis que l’on couvroit d’une peau pour garantir la laïre des injures de l’air , ce qui fe faifoit principale- ment dans les environs de Tzrente. Pufula, celle qui eft attaquée de la maladie que l'on appelle feu fuuvage : Eft infanalilis facer ignis quem pufuLam vocant paftores , dit Coiumelle : il ajoute, que l’on enterroit toute vive à l’entrée de l’étable , la brebis attaquée de ce mai , & que l’on cbtigeoit tout le troupeau à piffer fur la foffe ; ce qui chaffoit Infailliblement le ma! contagieux. OUPIS , fils de Borce & d’Or'thie: ‘ OVRAnIa , } P artie ds Ia fphérift : que des anciens , ou jeu de balles très-ufîté parmi eux , & dont Homère fait une defeription au livre VIII de l’Odylfée. Ce jeu , fuivant Burette ( dans fa Diflertation fur cette matière ) , confiftoit en ce que l’un des joueurs fe courbant en arrière , jet- toit en l’air une balle qu’un autre joueur râchoit d’atrapper en fautant , avant qu’elle retombât à terre , & avant eue lui- même fe retrouvât fur fes pieds ; ce qui demandait une grande jufUffe de ia part d; celui qui recevoir cette balle, & cui devoir pour fauter prendre prccifément i’inftant où la balle qui retomboit put être à une juite portée de ta main ( Mêm. de I Acad. tom. I. ). OURS. « Il n’y a pas d’apparence , dit M. Paw , qu’oti ait fait venir en Egypte les ours , qu’on comptoir probablement par- mi les quadrumanes , de l’Ethiopie , où Gef- ncr dit qu’on en trouvait un grand nombre Sur des jampes romaines , on voit des charlatans qui conduifent des ours , Sc un entr’autres qui eft monté fur une échelle. Ours coiffé. Voyez Ursvjs pileatum. OURSE , la grande otirfe , la petite ourfe, deux eor.ftellations bptentrionales. Voye y Calisto. Nous ajouterons ici une remarque fînguliète d’un mythologue moderne (Philippe Céfius de Zéfen, auteur du Cælum aftronomico-pceticum , ftve my- thologicum. ) , qui rend raifon de la méiâmorphofe de Califto en ourfe. Cette nymphe étoit confie rée à Diane , déeffe de la chafteté. IJ ourfe eft le ivm- boie d’une fille châtre ; cet animal fe tient toujours caché dans les bots ou dans les cavernes ,& ne quitte fa retraite que lorfque Sa fa un b fait fortir “pour chercher à paître. De même , une fille , dit-il , doit relier renfermée dans la nsaifon pater- nelle , & ne fe montrer que dans la néceffrté. C’eft en fuivant cette idée que Poilux (dans fon One- tsafticon ) , parlant des nymphes qui é: oient adn miles dans ia compagnie de Diane, fe feit d'une expreflten qui fignifie qu’elks étoi nt changées en curfes. Euripide , dans fon Hypfipiie , & Aris- tophane , dans fon Lyfifirate, nous for.t voir que les jeunes filles, citez les athéniens , avoient le fnrnom il ourfe. Euftathe , le commentateur d’Ho- mère , raconte que les athéniens ayant trouve dans une chapelle de Diane , une ourfe qui y étoit née , & qui étoit confacrée à la déeffe , ''en- levèrent de firetraûe, & la tuèrent. La déeffe vengea cette mort par une fanv'ne , dont elle affli- gea la viiieq£Athènes. Cer-e ourfe, dît Céfius, étoit affurément une jeune fille qui avoir confstré fr virginité a ia déeffe , & qui vouloir vivre dans là“l;etraite à l'ombre des autels , d’où les athéniens i’arrachèrcEt peut-être pour la faire marier. Cicéron bit mention de trois nymphes de l’Ar- cadie , qu’il nomme N :da , i tfoa l< Hagn© , îcf- O U T quelles , après avoir nourri Jupiter , furent cnan- gées en ourfies. Voyer^ Néda & Cynosure. OUTRE, oeau de bouc, de breb : s , d’âne, Src. , que l'on coût pour les remplir de vin ou d’huile , afin d’en faciliter le tranfport fur les bêtes de fournie. On tranfporte l’eau fur les cha- meaux dans des outres. Les anciens ont employé les outres foufïlées ou p'eines de farmens, en guife de pontons , pour faire traverfer les rivières à des troupes ( Xénoph. expedit. cyri. lib. III. ). 11 paroît, d'après les monumens , que l’on _ fai- foi t auffi des outres avec de petits quadrupèdes , tels que lièvre , lapin , Src. Elles étoient plus lon- gues que larges, & c eft de celles-ci qu’il eft queftion dans les articles des Thyrses Sc des Vases. Les anciens laifïbient quelquefois le poil aux peaux dont ils formoient leuis outres. C eft un fait dont Lucien fournit la preuve dans fon hiftoire de l'âne ( Cuylus , 3. pag. xll-). Sur une pâte antique de la colledion de Stofch, gravure cle la première manière, on voit Baechus avec de la barbe & drappé. Il foutient de la main gauche le bout de fa drapperie , Sc de la droite il porte fur l'épaule fon thyrfe , auquel en voit , comme prefqu'à tous les thyrfes , deux efpèces de bandelettes femblables à cédés de ces rubans ap- pellés lemnifci. On y en portoit quelquefois de la ( Atken. Deipnof. I. V. p. 210. & l. XII. p. 54 O. C. ) longueur d'un homme. Cependant il faut ob- ferver que les deux pièces attachées au thyrfe de ce Bacchus font un peu renflées , Sc que de leur extrémité qui finit en rond , il pend un bout de corde ou dé ficelle , de forte que ces deux pièces reffernbient à une bourfe qui feroit liée à fon bout. Je me doutois, dit Winckelmann, que ce poüvoit être des outres attachés au thyrfe , & voilà que ma conjecture eft foutenue par quatre grands bas-reltefs d’excellente manière qui font dans la villa Negrcni. Ils repréfsntenc deux faunes qui, preflfaac des raifîns, boivent en même-temps le jus ( qui en fort , Sc qui tombe dans un vafe- Au-defïiis d’eux il y a deux thyrfes places en fautoir , où font attachés des outres longues , dont les bouts liés Sc ferrés comme ceux de notre pierre , font de la lar- geur de la main. Dans le cabinet Bracciano à Ro- me , autrefois Odcfckalchi , il y a ( Muf. Odefck. tab. 25. ) une cornaline avec une figure qui ref- femble un peu à celle de notre (pâte 5 on la donne pour un prêtre de Bacchus. On voit auffi «ne figure ftmblable fur une agate dans Béger ,( T nef. B niât. pag. 32.). Sur une améihyfie , un vafe cannelé en en-haut & par en-bas , avec des bandelettes attachées aux O U T anfes, ou peut-être, fi je ne me trompe , dit Winckelmann , des outres longues, comme celles du thyrfe cité plus haut ; ce qui indiqueroit appa- remment que c'étoit un vafe dont on fe fervoit à quelque fête de Bacchus , peut-être celui avec le- quel , félon (In Atken. I. II. p. 36. D. ) Panyafis on buvoit dans les repas la première Sc la fécondé fois à Bacchus. Sur une fardoine , un calice dont la bouche eft couverte par un couvercle pointu , ou qui fe ter- mine lui-même en pointe,i« modum ambicum ( Lib. XII. p. 480. D. L 40. ). Les anfes qui y font at- tachées vers le_ milieu du corps , defeendent beaucoup au-deflfous , ayant prefque la forme des outres longues dont nous venons de parler. Ne feroit ce point là un caractère diftindtif des vafes qu’on appeiloit ( Ibid. L II. p. 37. F. ) l e trépied de Bacchus ? Et jultement le pied de ce vafe pa- roît avoir une forme triangulaire, qui repréfente- roit les trois pieds ( Ibid. p. 38. B. ) que dévoient avoir en général tous les trépieds. Dans les com- bats de Bacchus ( Ibid. p. 37. 38. B. ) le prix du vainqueur étoit un trépied , Sc on fervoit ce genre de vafe pour mêler le vin. Sur une cornaline , un vafe femblabje au précé- dent, dont les anfes font difpofées différemment, & font ornées de bandelettes , où d'outrés longues. Sur une cornaline, le même fujet , où les outres longues font plus diftinétes. Sur une cornaline , le même fujet , où les outres longues parodient attachées avec des bandelettes. Le corps du vafe eft enrichi d’une belle guir- lande , & autour on lit le nom L. VEC. Sur une pâte de verre, un beau vafe de même forme, dont le col eft plus large, & du pied du- quel il naît un fleuron qui ernbraflfe prefque tout le co;ps du vafe. On y voit encore plus diftinéte- ment que dans les pierres précédentes les outres longues attachées avec des bandelettes j on y ap- perçoit jufqu’aux nœuds avec iefquels ils font liés à leur bout. Sur une fardoine , une coupe de Bacchus cou- verte avec quatre anfes Sc deux outres longues. Le corps eft orré d'une gu'rlande -, d.s deux anfes de la coupe qui font les plus petites , pendent les deux outres ; 8 c fur le couvercle les deux anfes qui fervent à le fa'fir , font formées par deux boucs qui rappellent ie paflage de Juvenal : Et fiantem extra pocula caprum. Sur une cornaline brifée, un faune qui danfe, tenant le pied droit fur une outre , ayant un flacon dans la main droite. t) X f Cette pierre qui ell très- bien gravée, nous re- préfente une fête que les psyfans de l'Antique cé- lébroient en l'honneur de Bacchus. Avec la peau de la viéhme qu'on venoit de lui facrtfier, on fai- fo’t une (Pollux or.omafi. Lib. II,feii. 1 94. f, 118. L. IX feS. izx , p. 1 106. ) outre qu'on rempliffoit d'huile ou de vin. On fautoic defîiis avec un Cul pied, & celui qui, le premier y reiloit ferme, emportoit le prix qui étoit l'outre même. Cette fête prenoit fon nom de cette manière de fauter, Ao-x,aàta , ktto tou eurx.taXiùÇttr , fauter fur une outre. « Il paroit auffi d'après un autre monument antique ( Gori infcript. Etr. t. Il , pag. 104.) qu'on fe fai- foit un jeu de jouer de la lyre, étant couché fur une outre. Le flacon a ici la forme de ceux qu'on voit à des C Jcoroni. Rom. mod.p. 68.) ftàturs de la villa Negroni à Rome. Sur une pierre gravée de ( GorUi daByl.p. 2 .n. 302. conf. mercurial. Gymnafi.p. 164. Edit, amf.) Gorléus, on trouve un vieux faune fautant des deux pieds fur une outre. OUVANE , déefie desaüobroges. Fs adoroient Minerve fous ce nom. Jofeph Scaliger dit qu'Oa- Vune portoit dans quelques infcriptions le nom de Belifarae. OUVRAGES de pièces de rapport. Voye^ Mo- saïque , fécondé forte. OUVRIERS. Voyei Artisans. OXÉE, fils d'Oënée , roi de Ca’vdon. Voyez Calybon. O paffer par hafavd morte 0nc. Crefphonte, X X > 47 fur un mulet qui étoit bor- des heradicies, félon fs Faufanias , comprit que ce pour oit et.e les tro.s yeux deiîgnes par l'o r acîe - rV4 pourquoi ils affocièrent cet homme à leur’entre- vnle.Oxdus s’embarqua avec eux, 8c les aida à ■f ™ eare en pcffcfl;on dli Pélcponnèfe , après quoi fn?r'S" da ’ ?° !îr f a fécompenfe, l’Elide, qui lui iut cedee a titre de royaume. Oxiius attira dans .011 nouvel^ état , une grande Quantité d’hommes des pays circonveifins , agrandir Elis fa capitale, & en nt une vi le très-floriffante. Un jour qu'il confiihoit 1 oracle de Delphes , le dieu lui ordonna de cho fir un defeendant de Pélops , 8c de l’afl'ocier au gouvernement : Oxiius choifir Agorius, arrière petic fils d Orelte. Eoye ^ Iphitus. OxiLUS. V oye^ HAMADRYADE. P^jPrCNI, adj. pîur. C’ell le nom que don- noient les anciens dans le genre épais, au troifième ion , en montant de chaque tétracorde- Ainfi les fons oxipicni étoient cinq en nombre. OXY. Voyei Oxr. OXYBAPHON, OXYBATHON, mefure grecque de capacité. Elle. -valoir en mefure de France : ïflts de p-nte , félon M. Pau qui êtes des impies, vous ptriffiez plutôt, » lorfque vous aurez irrité les dieux, en violant » es luix de l’hofpitalité , 8 c que vous ne veniez 33 plus importuner Ls oracles fur vos affaires ». Les cuméens ne voulant ni fe rendre criminels , envers Pactias , ni attirer fur leur ville les armes des Pcrfes , l’engagèrent à chercher retraite dans Lille de Lesbos. PACTOLE , fleuve d’Afie , dars la Lydie ; c’eft le Ludon , Lydon fiumen de Varron , & le Lydius amnis de Tibuile. Il prencit fa fource dans le mont Tmoltis, mouiiloitla v ile de Sardes, & fe jsttoit dans V Hermus , qui va fe perdre dans le golfe de Smyrne, félon Prolémée ( liv. P”, c. !■% & Strabon ( L XI. p. y 6 . ). Son lit eft étroit Sr fans profondeur , fen cours très-borné 5 mais le canton qu’il traverfe eft un des plus beaux de la orovince. I! pjffe aujourd’hui près des ruines de Sardes’; autrefois jl conloit au milieu de cette ville , l’une des plus anciennes & des plus riches de l’Aile mineure. Le Pactole , à peine remarqué de nos jours PAC dans les lieux qu’H arrofe , étoit jadis fameux par plufieurs chofes , dont la plus co.nfidérable eft lin mélange de parcelles d’or avec le fable qui rouloit dans fon lit. Les auteurs anciens parlent de ceite fingularité; les poëces fur-tout l’ont célébrée comme à i’envi . & les continuelles allufions que les modernes'font au Pactole , lui confervent en- core une réputation qu’il ne mérite plus depuis long-temps. Le Pactole a reçu le nom de Chryforrohoas , épithète commune autrefois à plufieursl rivières , dont les e3üx bienfaifantes ferniifbient leurs bon Le Pactole Sa méritait à ce titre. & par une raifon plus force ; les paillettes d’or qu’il entraînoit juf- ti'noient à fon égard le furnom de Ckryforrkoas , lequel , pris à la lettre , déligne une rivière qui roule des flots chargés d’or. Suivant Ovide , Hygin & Planciades , c’eft à M.idas , roi de Phrygie . que le Pactole a dû fes rïchefles. Ce prince avoir obtenu de Bacchus le don de convertir en or tout ce qu’il touchoit , don funefte , dont il fentit bientôt les affreufes conférences. Pour s’en délivrer, il implora la pitié du dieu . qui lui dit de fe baigner dans le Pactole , dont les eaux , en le recevant , acquirent la propriété qu’il perdit. Nous rapportons cette tradition fabuleufe empruntée des grecs par les mythologues latins, pour montrer qu’il fut un rems où le Pactole paflbit pour n’avoir point roulé d’or avec fes eaux ; mais quand a-t-il commencé ? C’eft ce qu’il eft impolfible de déterminer. Hé- fiode ne fa ; t aucune mention du PaBole , quoi- qu’il ait donné dans fa théogonie une lifte de la plupart des rivières de l’Aile - Mineure , dont quelques-unes n’ont qu’un court très-peu étendu. Homère n’en parle jamais ; ce poète étoit géo- graphe : auroit-i! ignoré que dans le voifinage des lieux où il place l’Iliade , & de ceux mêmes , où , félon quelques écrivains , il avoit pris naif- fance , couloir un fleuve , qui , pour nous fervir de l’expreffion de Virgile , arrofoit de fon or les campagnes de la Lydie ? Ht s’il ne l’ignoroit pas . auroit-il pu négliger cette Angularité , fi fufceptible des ornemens de la poéiïe ? Cê fut donc long-temps après que les eaux An Pactole commencèrent à rouler de l’or, & nous favons feuiement que Xerxès I en tiroir de ceite rivière : elle en fournifloit encore du temps d’Hérodote ; mais la mine s’épuifa infenfiblement , & long- temps avant Strabon , qui vivoit fous Tibère, le Pactole avoit perdu cette propriété. PAC la 4 ££ Si l’on demande de quelle nature étoit cet or , nous répondrons avec l'auteur du traité fur les fleuves, & le fcholiafte de Lycophron , que c’écoient des paillettes mêlées le plus fouvent avec un fab'e brillant , & quelquefois attachées- à des pierres que les courans d’eau enlevoient ‘de mine. Au rapport de quelques anciens , d- Vairon, entr’auues , & de Dion Chryfoitôme^ la quantité d’or de ces paillettes étoit comparable a celui qu on retire des mines les plus abondantes. Le Pactole , à les entendre, fut la principale fource des richefl'es de Créfos ; .il en tira la ma- tière ne ces briques d’or d’un fi grand prix , dont i‘ enn " c h;-t le temple d a Apo!Ion; mais gardons- nous de prendre au pied de la lettre ces témoï- § n -f? e . s de deux écrivains qui n’ont confuité qu’une tradition vague , ces plus exagérées par les grecs. Iis apprirent avec admiration qu’un métal que la nature leur avait refufé , couloitaiiieursdans les fa- bles dune rivière; Angularité frappante, fur-tout pour ces hommes épris du merveilleux : de là vint la gloire du P aSo e.JLong-temps après la découverte des mines de la ihrace . le pillage du temple de Delphes , & fur-tout les conquêtes d’Alexandre, rendirent l'or plus commun dans la Grèce : mais la réputation du Parole étoit faite; elle fubfifta fans s’affoibhr , & dure encore , du moins parmi nos pc êtes , dont le langage eft l’afyie de plufieurs faits profcrits ailleurs. Rabattons donc infiniment du récit des anciens, pour avoir une jufte idée des richelfes du PaSole , qui toutefois étolent confidérables. Si ceite rivière n’avoit que détaché par hafard quelques parcelles d’or des mines qu’elle traverfoit. elle n’auroit pas mérité l’attention de Crœfus & de fes ayeux ,' moins encore celle des rois de Perfe , fucceifeurs de Crœfus. Les fouverains s’attachent rarement à des entreprifts dont la dépenfe excède le profit. Le foin avec lequel les rois de Lydie ramafloienc !’or du Pactole 5 fuffit pour montrer que la quan- tité en valcic la peine. Le peu de profondeur du Pactole & la tranqmî- ité de fon cours, faciütoient le travail néceffaire pour en retirer les parcelles de ce métal précieux ; ce que les ouvriers hifioîent échapper alloit fe perdre dans l’Kermus , que les anciens mirent par cette raifon au nombre des fleuves qui roulent, l’or . comme on y met parmi nous la Garonne , quoiqu’elle ne doive ce foibîe avantage qu’à i’Arièae , -Aurigera , qui lui porte de teins en temps quelques paillettes d or avec .es eaux. Au refte , celui du Pactole étoit au meilleur titre ; car l’auteur du traité des fleuves lui donne je nom d’or darzque , monrioie des Per fes qui étoit à 23 karats : d’où il réfultoit que l’or du Pactole, avant que d’être mis en œuvre , n’avoit qu’une vingt- quatrième partie de matière hétérogène. Ajoutons a voit dans ft que les cyg ^ la gloire du Pactole que I on trou- es eaux arge mines une espèce de cryftai ; nt autant que dans ce!- les du Cayftre es s'y pSaifoie Se du Méandre - & que .es oords Qqq la Flore du Capitole. Alexan- dre Sévère défendit aux femmes de s’en fervir dans la ville , & ne la leur permit que dans les voyages : Matronas irara urbemp&nulis uti vernit , in itinere permifit. ct La blore du Capitole , dit Lens (Ccjlumes des anciens") , porte fur ia tunique une efpèce d'habil- lement ou de robe, dont nous ignorons le nom. Cet habillement eft rond, fermé à l’entour , & fans manches , à la place defqueiles il y a des ou- vertures des deux, côtés pour paffer les bras. Le bras droit de la Flore pafle par une de ce s ouver- tures , & de l’autre elle relève le bord inférieur de fa P&nula. Cet habillement, que Bottari n’a pas affez examiné [Mufeum , capit.'^ t f 0 l 94.), r.e fe voit fur aucun monument des grecs ; il eft proba- blement d’invention romaine. On le voit à une autre ftatue de marbre dans la villa Borghèfe, dont ia tête & les mains de bronze font rtftaurées & modernes. Ses bras pfLn trous deux par les ouver- tures , manière de le porter différente de la pre- mière; elle a de plus une efpèce de ceinture, qui defeend de l’épaule droite fous le bras gauche; elle fert à fixer la p&nula près du corps : cette p&nula eft moins longue que ia tunique , fa forme 4P 6 P Æ N eft ronds par en bas ; les côtés fupérienrs font joints , à l'une & à l'autre ftatue , par de petits boutons ; les côtés inférieurs font coufus. On trouve encore cet habit à une figure d'homme , fur un petit bas-relief de te galerie de Florence , reprefenunt un fujet de l'hiftoire romaine ; & c'efl ce qui me porte à croire que c'efl la p&nula , habit qui fut commun aux hommes & aux femmes- Comme cet habillement ne s'introduire que tard à Rome , on le rencontre rarement fur les m >nu mens ; mais il n'y a pas moins lieu de l’attribuer aux romains. Néron ( Suétonius ) , abandonné de tout le monde , s’enfuit nuds pieds , avec une tunique , fur laquelle il mit une p&nula de couleur brur-e , & monta ainfî à cheval : Ut erat nudo pede , atque tanicatus , p&nulam obfoleti coloris fuperindu.it. Cicéron nous apprend (Pro Milone ) que la p&nula étoit d'ufage pour voyager. Les tribuns du peuple , fuivant Elius Spartianus ('Ait a Adiiani) , s’en fer- voient en temps de pluie. Les fénateurs en ufoient quelquefois en pareil cas , d'après la permiiTion que leur en donna Alexandre Sévère ; mais jamais îesempereurs. Cet habit, dont on faifoit ufage contre le froid {Horace , épifi. n , liv. i .) , ne pouvoit pas être bien ample , puifque C'céron , Tacite ( De caufis corrupte, cloquent in) ou Qtilntiüen , le dépeignent comme un habillement dans lequel on étoit con- traint & ferré. Ferrarius (De re , hv. z , pars z , c. 7. Bankoli Bartholini , & Joan. B. Doni , &c.~) le croit rond , & fermé à l’entour du corps ; il cite une figure de Mercure * que d'autres auteurs ont également cru vêtue de la p&nula , quoiqu'on la puiiîe prendre également pour la lacerna , coufue enfemble par en haut fur la poitrine. Il y a d’autant plus de vrai- fembiance , que cette dénomination convient à l’habit de la figure citée , qui ell garnie de la cappe qu'on attribue à la lacerna. Après tout, quelle preuve peut fournir une figure de Mercure peur l’habillement romain ? La forme que Daeier (. Com- mentaire fur le vers. i§ , épifi. Il, lib. I , Horatii. ) donne à la p&nula , efl bien plus extraordinaire ; il en fait une mantille de cuir , telle que la portent tes pèlerins. On remarque fur un petit bas-relief de la galerie de Florence, repréfentant, à ce que l'on préfume, la leéture du teilament de Cæfar , une figure d’homme avec un habillement femblable à celui de te Flore du Capitole, femblable au fil à celui d'une figure inconnue de la villa Borghèfe , citée plus haut. Nous ferions autorifés à prendre cet habit pour la p&nula , d'autant plus qu’étant pro- pre aux femmes ( OJJervafoni fopra alcunifram- raenti di vafi anticki di vetro ,fol. 176.) comme aux hommes (Suétone , en rapportant que Caligute ne poTtoit ni l'habillement de fes ancêtres , ni même P Æ N l'habit d’un homme , ajoute auffi-tôt qu’il portoït !a p&nula , la cyclas , & c.) , les figures ci-deffjs fembient parfaitement convenir à l'idée qu’ont donnée de cet habillement Cicéron , Ulpien & Trebellius, On objectera peut-être que fa fineffe & les ouvertures le long des bras , ne conviennent point au deffein de garantir des injures de l’air i mais auffi cette fineife, cette recherche de cou- leurs , ces ouvertures & ces boutons qui four Bif- fent l’objeélion , ne font point nécefiaires à i ha- billement lui -même. Il fuffifoit que les femmes l’eufTent adopté, pour changer un vêtement folide & nécefîaire en un habillement de luxe & de parade. La p&nula devint fort commune , à mefure que la toge ce fia d'être en ufage. Quintüien (De caufis corrupt& eloquenti&) nous donne à connoître que de fon temps , les orateurs en étoient vêtus lorfqu’ils paroiflbient devant les juges : donc i'ufage en de- voit être prefque général fous Vefpafien. C'étoit, du temps de Saint Auguftin ( Confejjionum , l. 1.), l'habiiiement ordinaire des grammairiens & de ceux qui enfeignoient les lettres à ia jeuneffe. Il étoit alors d’uu ufage habituel parmi le peuple , & donnoit un air humilié, dit Quintüien , bien diffé- rent de ia majefté delà toge qui avoit été autrefois l'habillement des orateurs. La p&nula ne convenoit point à la guerre, puif- que Cicéron ( Oratio pro Milone') fait valoir cette circonftance , que Milon avoit été obligé de la jetter pour fe défendre : c'efl donc mai-a-propos que Pollux ( Hifiorica Difquiftio de re vefi. kom. facri , fol. 136.) la confond avec la lacerna, puif- que celle-ci étoit un manteau militaire. Rubens a avancé la même erreur (De Laticlavia , 1 . 1 , c. 6 .'), fur ce qu'Ifidore & l'ancien Schoiiafte de Perfe (1 fi do ri , lib. 19, n°. 24. Salmafius in Tertuliani , lib. de Pallïo not& , fol. 1 25.) donnent des franges à la p&nula comme à la lacerna ; ils les fuppofent toutes deux de même forme. On portoit la p&nula au théâtre, lorfqu’i! faifoit froid ou un temps pluvieux -, & l'on ne fortoit les mains de defîous cet habillement que pour applau- dir un aéleur, à l’ariivée de l’empereur ou de quel- qu’autre perfonnage diftingué- (Suet. Gala. , c. 6, n°. 3 .) Solemni forte fpeclaculo plaudentes inkibuit , data teffera , ut manus p&nulis continerent, La matière de la p&nula fut le cuir &r la laine. Celles de cuir , fcorte& , ne fervoient que dans tes temps fort pluvieux. Martial (14. 130.) en fak mention : Ingrediare viam ceelo li'cet ufque fereno , Ad fubitas nunquam feortea défit aquas. Celles de lLne étoient rares, & Canufium les fourniffoit 497 F Æ S PAG foHrmff'jit à Rome. Leur couleur était rouiïatre ( Martial. 14. 1 17. ) : Eac ti'oi turbato Canujina f.millima mulfo Manuscrit , gaude ; non cita fiet anus. la fécondé forte de psnula 3 faite de laine, avoit de longs po:is , cUft-à-dire , qu'elle Lrûtoit avec la laine les fourrures. Ou les appeüoit gaitfa- pins . Leur blancheur les rer.doir précieufes , & on ne s'en revêtoit que dans les froids fecs ( Martial. 1 4.14,'.): îs mïhï candor ittefi , villorutn gratta tanta efi , l Jt me vel mediâ fumere mejfe velis. PÆON éroir le médecin des dieux. Ün méde- cin eft appelle quelquefois km ») en grec. Cette ville fut pillée par les farrafîr.s en 950 , faccagée & prefque détruite par les Guifcare.s eu :o8o; Robert Guifcard démolit les anciens éii- fices , 8r enleva les màan'fiques colonnes de marbre vert antique .“pour èn décorer e'gîifes depuis ce temps elle ne s’eft point relevée de fes ruines, un fsu! fermitr 1 rs fèrÿüfe & s’y eft établi. Le !i- b 'aire Jombett a imprimé d Paris , les ruines de Pefit avec dix-huit plans, en 1760, (D. J.) C'eft au cStéhonnaire d’architeâure à faire con- noître en détailles monumens de P&ftum. Je dois feulement cire ici que c'eft là qu'ont été retrou- vées les vér.t^bles proportions de l'ancien ordre dorique; c'eft-à-dire , des colonnes fins bafe , & s élargiilant du haut iufques au bas. On a prodigué depuis quelques années ce ftyle dans prefque tous les nouveaux édifices de Paris. PÆONIENNE, furnom donné pat les grecs à M ir.erve. Se qui avoir la même lignification que fort furnôtn latin médita , parce au elle préudoit à la médecine. Voyet' Pæoh. } village à dix-huit lieues de PÆSTUM, PESTI, N-aples, dans le golfe de Saîerne, où l’on trouve de- très-beaux relies d’antiquités long-temps igno- rés, parce qu'ils font détournés de la route or- dinaire. Pefium , enfuite pojfïdonia , étoit à l’extrémité occidentale de la Lucarne , & donnoit fon nom au golfe j p&ftanius Jinus. Solon dit que c'étoit une ville des anciens dotisns ; d’autres difent qu’elle avoit été fondée par les fibarices. Strabon parle d’un fameux temple de Junon , fondé par Jafon , à l’embouchure du Silo 3 qui eft à deux lieues du Pefii, Sz il nous apprend que cette ville- fut envahie par les famnites. Grodey raconte qu’un jeune élève d’un peintre de Naples, fut le premier, qui en 17M , réveilla l’attention des curieux fur les relies précieux d’ar- ehiteélure qu’on y voyou. Morghan, en 1767, les a fait graver en fax feuilles , dont M. de la Lande a donné un extrait en une feule planche. La troifième feuille de Morghan repréfente les trois temples , vus de près par un obfervateur. Les temples font découverts en defîhs; il y a encore des colonnes tout autour ; les eotablemens , les frontons même, font encore en place: l’architec- ture qui eft du meilleur goût & du plus beau temps de la Grèce, peut aller de pair avec les monumens d Athènes, dont M. le Roi de l’académie royale d’architeéhire , nous a donné les gravures, & qui ont été publiées pofléneurement en Angleterre. On vient de publier encore à Londres de belles gra- vures des monumens de Paflum , avec des explica- tions , en 1767 ( Voyage d’Italie , tom. VU. ), Antiquités , Tome IV. PvES TUM, en Italie ITAISTANO. &nAls. & IIAE. depuis Possidonia. Les médailles autonomes de cette ville font : C. en bronze. O. en or. O. en argent. Leurs types ordinaires fefit : Un homme ailé, à cheval fur un dauphin. Une corne d’abondance. Un dauphin. Un far.glier entier, ou à mi-corps, ou percé d’un trait. Un trident. Une ancre. Voyei Possidonia. PÆTINVS , furnom de la famille Fvlvia. PÆTUS , furnom des familles Ælia , Ait to- it/ a, CoNsmiA , Fvlvia. PAGÆ, dans l’ Afrique, îiArAïQN. On a des médailles impériales grecques de cette ville, frappées en l’honneur de Septième-Sévère, de Commode, & de M. Aurèie. Pagæ, tombeaux fans inferiptions : memoria fine titulis ( IJîdor. ). PAGANALES,ou fêtes de village, que célé- broient les habitans de campagne au mois de jan- vier, après que les fematiies étoient faites. Ils mar- choient en procefîson autour de leur vtilage , & iaifoient des luftràticr.s pour le purifier ; enfuite ils R rr PAG ^.§8 PAG apportaient fur les autels de leurs dieux des gâ- teaux pour les offrir en ficrifice. Ce fut Servius- Taliius, fixîème roi de Rome , qut établit les pagi- nâtes (ce mot vient de pagus , village.) par un principe de po itiquè. Tous les habitans de chaque village éroient tenus d’affifter à ces fêtes , & d'y porter Ç Dionys. I. IV '. ) chacun une petite m snnoie de differente efpèce , les h- mmes d'une Valeur, les femmes d'une autre , 8c les en far. s d’une autre encore 5 en forte qu’en mettant à part chaque différente efpèce de monnoie, & en les comptant » celui qui piéfi ioit a ces facr:- fices, connoiiîbit tout d’un coup le n ambre, i’-àge & le fexe de chacun ( Ovid.faft. i. v. 66ç>.) PAGANI. Voyez Pagus. PA GANI CA pi la. Voyez Paume. PAGâRQÜE , nom donné dans l’antiquité aux ma tu if rats de village, ou à ceux qui avoient qtjel- q> l'autorité dans ia campagne, tels que pouvofént être les b ïllis & les procureurs fi fcaux des •unfdiC- tloiis ftigneunales à la campagne. Is en eft fait mention dans les nove.ies , & leur nom vient de vif/os, Village, 8C aapx>! , puijfance , comman- dement. PAGASE, Pagafa ou Bagafe. , ville maritime de la Magnéfie , félon Apollonius. Strahon dit que e’étoit autrefois le port de la ville de Phere. , qui en étoit éloignée de ^ojfadrs. Il nous apprend que les habitans de Pdgafe turent transférés à Démé- triade avec tout le commerce qui fe faiioit aupara- vant dans la première de ces villes. Ce fut à Pagafe, difoît-on,quc les argonautes s’embarquèrent pour aller à la conquête de la toifou d’or. Properce le dit dans fa vingtième élégie duliv. I. v- 17 . JJamqueferant olim Pagafs navalibus Argo Egrejfam longe Phapios ijfe viam. Dp dote de Sci’e appelle cette vil’e Pages. Karpocraûon & Pline décrivent fa fituation & les dépendances. On croit que Volo df l’ancien Pagafa. PAGE. « On compte entre les marques de la plus haute antiquité ia forme prefque carrée d’un maimfcr t, & la difpofit’on de les pages en deux coonnes. Il s’en faut b'en néanmoins, que l'un 8t l’autre de ces caraclères foi; nt décififc, 11 dl des manofcrits très anc e s , qui n’ont qu’une colonne par rage. lien Ht de très-écens, où chaq e page proc ède toujours par deux olo. n -s. Le nombre des modernes II fans contr edit le plus grand. On rencontre aufii d s manuferits carrés , fans qu’uis foient pour cela fort ancien- . Tomefo s cornu» l’antiquité produit plus fréquemment des manul- cri*s prefque carrés , ce figue n cft à jufie titre an préiugé favorable, bes coio. nés ne iemLieot i --- ricer attenti n , qu autant qu e :ts fou-, écrites er cela & 'commuta. Chaqtle ligue alors répond t. ut au plus à un demi metnb-ç. Souvent e’ : e ne c- n- fiftè qu’en un mot. Pareil m ice , qui n’a lieu eus par rapport > l’écriture fai te , annoncera du moi. s le commencement ' du fixème ficelé ». ( Nouvelle Diplomatique ) PAGÉENS, peuple dont les guerres avec les geraniens ont donné lieu, félon quelques-uns, à h fable des Pygmées. Un fanant allemand , nommé Vonderat, en expliquant cette’ fable , dit qu'Ho’- mère fait allufion à l’hiüoire des guerres des pa- géens avec .es geraniens , en la repréfentant fous le iVmbi le des grues & des pygmées ; fe f nda t en ceia fur la refiemblan.ee de- nom'. Les p».ëtes , pour donner le change à Lui s lecteurs, fe fervoienc fou vêtit dé femblabies figures, & l'artifice de ia poésie coniifloit alois à tranfporter Lhiftoire des peuples connus dans des pays éloignés. On ne aoic cependant pas faire beaucoup de fond fur ente opinion de Vonderat , parce qu il B apporte pas de preuves pour i’écabiir. PAGUS. Ce mot a divers fens , & vient lui- même de tsieytt y mot dorique , pour mip/r, , fon- taine ; parce que, dit Feftus , les pag 1 pren- nent à une même fontaine l’eau dont ils ont b c foin. Pagus diffère de viens , en ce qu’il n’exige pas une difpofition en forme de rue , & qu il fuffît que les maifons aient un rapport de voifinage en- tr’elles , quoique difperfées ce rangées confufc- ment. Le pages des grecs veut dire une colline , & par conséquent n’ett point la même choie que ! t pagus des latins. Ainfi , if Us , veut rare ùz colline de Mars ; c'étoit le rom qu’cn d n o i à i’areo- page d’Athènes, parce qu'il était fur une ; calme confacrt-e au dieu de la guerre. On peut voir , dans Aide Matîucc pib. 111 depus.pt , epift. 7 .) , la dif- férence qui diltinguc , fe ou lui, les mots ccflellum, pagus , viens , oppidum , urbs & villa. PAGANUS , dans fa lignification primitive , fîanifie un homme qui demeure à la campagne , où il s'occupe à l’agriculture , en un mot , un pay- fm. Comme les gens de la can pagne n’ont po nt cette poîitcfle qui règne dms les villes , i! fembîe que la groitléreté foit leur partage; c’efi dans ce Ans que Perfe fe qualifie lui - même de demi - payjan. . .lpfe femipaganus Ad facra vatum earmen adfero noftram. Varron (de lingua lat . , lié. V.) appelle p û g a ~ PAG aîciferii , certaines fêtes communes aux gens de la campagne ; au lieu que paganalia étoient des fê:es particulières à chaque village. Pline (lib. XK VI II , c. z. J nomme pagana lex , une loi par laquelle il étoit défendu aux femmes qui étoient en voyage de tourner un fufeau , ni de le porter à découvert , parce que l'on croyoit que par cette aétion , on pouvoir jetrer un maléfice fur la cam- pagne , 6c nuire aux biens de ia terre. Dans les anc ; c-”S temps de la république romaine, l'agriculture & l'art militaire n'étoient pas incom- patibles, & on voyoic les premiers hommes de l'Etat conduire eux-mêmes ia charrue de la main qui vtnoit de gagner une bataille : mais, avec le temps , le luxe augmenta les poftefTtons , & !a vanité peupla les champs d'hommes ferviles, que l'on chargea du travail des terres ; il ne demeura avec eux dans les villages que les pauvres gens qui n'a voient pas de quoi fubfifter dans Iss villes. Comme ces gens n'étoient point enrôlés dans les armées roma nes , de-là vint ce contrai! e que l'on trouve entre les mots miles, un homme d® guerre , & paganus , un homme qui ne va point à la guerre. Cette opposition efl fréquente dans les jurifconfultes ; tuais elle eft bien expreffement marquée dans ces vers de Juvénaî {S ai. 1 6, v. $z. ) : CitiiiS falfum producere tejlent Ccàtra pagamim pojfès , quant vera loauentem Contra fortunam armati =» Le fold.it trouvera bien plutôt un faux témoin contre le villageois, que le villageois n'en trouvera un véritable contre le foldat De paganus , nous avons fa-t les mots ie paye n & de paganifme , parce que les gens de la campa- gne étant occupés d'un travail pénible , & defti- tués des fecours de l’éducation qui prépare l'efprit aux matières de raisonnement , ils font toujours plus attachés que les autres aux fentimens qu'ils ont fucés avec le lait ; 6 c il arriva , iorique ia reli- gion chrétienne eut fut de grands progrès dans les villes , que les gens de la campagne confervèrent Y idolâtrie long-temps après la conversion des villes. Les mots vaganus 8c idolâtre devinrent alors fyno- nymes ; 8c nous avons adopté le premier , en '“ac- commodant à notre langue. Ainfi , nous appelions payens les jdoüties , & paganifme l'idolâtrie, qui eft la religion des payens. t Nous avons auflî adopté le mot pagus , mais dans un fens que les anciens lui donnaient auflî , 8; nous en avons fait le mot de pays. Les romains l’ont employé dans le fens de canton ou contrée. La . a hrace & 1 Arménie étoient divifees en ftra- tégies ou préfectures militaires, la Judée en topar- - P AI 4 99 chies ou fefgnetrrîes , l'Egypte en nomes, de même la Gaule & la Germanie étoient partagées en vagi, cantons ; c'eft fur ce pied-là que Juies-Céfar dit que les fuèves , peuple de Germai ie , étoient divi- fés en cent cantons , cer.tum pagos. Samfbn divife les peuples en grands & en petits. Les grands peuples étoient ce que les anciens ont appelle civitas , & chaque civitas ét it divifée en pagi mais il faut auflî remarquer que les grands cantons, nommés pagi , étoient eux mêmes divi- Ç«.en aes cantons ou pays fubalternes , qui en faifôient partie. Amu , pagus P ici av us , le Poitou , comprenoit pagus Laufdunenjts , le Loudunois ; pagus i oarcenfis , le pays de Thoaars 5 pagus Ra- tialenfîs , le duché dé Rets, &t. A,n!î , les grands cantons ou pagi du premier ordre ne f n; point différons des cantons appelles civitas , c'eft-à-dire., des grands peuples 5 mais les minores pagi , c'eft - s-jdire, tes petits cantons , en différoient beaucoup. P AID 0 P Hi LE , furnom qu'on donnoit à Cérès. I! figniSe qu’elle aime les en Paris , & qu’elle les entretient ; c'eft pourquoi on repréfente quelque- rois cerre déefié ayant fur fon fein deux petits en- fans , qui tiennent chacun une corne d’abondance, pour marquer qu’elle eft suffi la nourrice du genre humain. PAINS des anciens. I! s'eft confervé , à rïer- culanum , dit Wiockdmarm , Atax pains entiers , de de même force , c’eft-à-dire , d'un palme & demi de diamètre , & de cinq pouces d'épaifleur. ious les deux ont huit entailles fur le déifias» c'eft-à-dire , qu’ils font d'abord divifés en croix, & que ces quatre parties font divifées de nouveau ; cette même divifî ;n s'cbferve fur deux pains repré- ientés dans un tableau d'HerccSanum. (Pict. Ere . , t. ij , p. 141.) Celui de ces deux pains qui a e'té trouvé ie premier , fut gravé en taille-douce dans les mémoires donnés fur Hercuîanum par un ano- nyme , que Gori a fait imprimer. ( Noti^. fupra L Ercol. dans les Symb. litter.) C'eft a.nfi que les pains des giecs, dès les prenrers temps , étoient marqués; & c’eft de-là qu’ils fuient appellés , par Hciîade , ô~ràp?.œfiet , c'eft-à-dire, comme quelques - uns l’expliquent , à huit entailles ; nuis quelquefois ies pains n'étoient divifés qu’en croix , 8c c'eft encore par cette raifon qu'un fem- blable pain s'appeiioit quadra ( Scalir-er. not. in Moret. in cataleci „ Virg. , p. 410 , édit. Lugd. 1572. SL): Et mihi dtviàao findetur munere quadra & chez les grecs «7ç<érç. « L’ufage des cribles , des tamis 8 c des bluteaux étoit connu des anciens. Les gaulois les faifoient de crin de cheval , les efpagnols de fil de lin, & k$ égyptiens de papyrus & de jonc ». « Il n’y eut point de boulangers à Rome jufqu’au temps de la guerre de Perfée , c’eft-à-dire , juT- qu’à l’an 580 , depuis h fondation de la ville. Les citoyens fahrîquoient eux-mêmes leur pain. C’étclt l’ouvrage des dames romaines , comme P A I cela fe pratique encore chez les peuples qui n’ont pas été corrompus par le luxe & les pré- jugés ». » Les romains faifoient un grand ufage du mil- let pour la compofition du levain.; ils metîoient ce .grain dans du vin doux , où ils le jaiffoient fer- menter durant un an. Iis fe fervoknt également des recoupes du froment, qu’ils faifoient macérer pendant trois jours dans du vin blanc doux, & qu’ils metroient enfuite fécher au foîeil ; ils en. délayoient quelques paflilîes lors de la fabrica- tion du pain ils les laffoient fermenter dans une certaine quantité de fine farine, qu’ils mê- Ioient enfuite dans la malle totale. Ils croyoient cette méthode la meilleure pour faire d’excellent pain *>. Les grecs avoient établi comme une règle gé- nérale , que fur deux derr.i-modios , . c’eft-à-dire , fur un hedtos ou dixième de médimne de farine ,;rl falloir employer deux tiers de livre de levain; c'eft ■9 f livres poids de marc pour un fetier de fa- rine. Tous ies levains précédera fe préparoient dans le temps des vendanges ; mais on préparoit en tout temps une autre forte de levain, ün prenoit deux livres de pâte d’orge , que l’on fai- foit chauffer jufqu’au degré de l’ébullition pairie moyen d’une platine de terre cuite appliquée fur des charbons ardens; au fortir du feu , or; l’enfer- moit dans des vafes , oiVon la faifoit aigrir pour le befoin. Quand on vouloir faire du pain d’orge , on en faifoit fermenter la pâte en mettant deux livres de geffe fur cinq douzièmes de médimne de farine d’orge ». «Apréfent, dit Pline, on tire !e levain delà pâte même que l'on a préparée pour faire du pain on prend un tourteau de la mufle totale, avant que d’y avoir mis le fel ; on le iailfe aigrir, & fans autre apprêt, on peur en faire ufage dès le lendemain. Les gaulois & les efpagnols , après avoir réduit le froment en boulon , en prenoient l’écume , qu’ils gardoient pour faire lever la pâte ; auffi leur pain étoit-il plus léger qu’il n’a cou- tume de l’être chez les antres peuples. Il étoit auffi plus fain ; car le pain, bien levé contribue à procurer de la fanté & de la force à l’homme qui s’en nourrit. J cbferverai ici que les parifiens ont confervé cette méthode des gaulois , puif- qu’aujourd’hui encore ils excitent la fermentation dans la pâte , en y mettant une certaine quantité de levure ou d’écume de bierre ». « Le pain de munition , pour la eonfommation des troupes romaines , fe fabriquait à raifon de quatre livres de pain pour trois livres de bled , en forte que le fetier de Paris , pefant 140 livres , prodüiroit 320 livres de ce pain de munition, 8 c le boifleau 26f..Le meilleur froment é-eit celui qui prenoit , à la boulangerie , à raifon d’un conge d’eau pour un modius de bled , tant chez P A I les grecs que chez, les romains. De ce principe il fuit que le fetier du meilleur froment doit prendre éo pintes d'eau à la boulangerie , & le boiffeau 5 pintes ». II y a des bleds , celui , par exemple , des îles Baléares , qui rendent par modius jufqu'à 30 per.do de pain ; le fetier de Paris rendroit à proportion 318 livres de pain ». « Il y a certains mélanges de bleds , comme celui que l’on fait du bled de l’île de Cvpre , & du bled d’Alexaadrie , d’Egypte , dont le modius ne pèfe guères plus de 10 pondo , 212 livres ie fetier.. Le bled de Cypre n'eft pas d'un beau blanc",- il fait le pain noir ; c’elf pourquoi on le mêle avec celui d’Alexandrie , qui efl d'une blan- cheur parfaite. Le modius de ce mélange de bled produit 25 pondo de pain , c’eft.263 livres de pain p.-.r fetier. Le bled de Thèbes en Egypte rend un pondo de plus par modius ; le fetier de ce bled auroit par conséquent rendu 27 j ^ livres de vain. Le plus excellent pain fe faillit de l’efpèce de bled appellé filigo ; la fîligo d’Italie î’emportoit fur toutes ks autres , mais principalement le mé- lange que l’on compofcit de celle qui croiffoit dans la Campanie avec celle du territoire de pife dans î'Etrurie ; celle de la Campanie eâ d’une couleur qui tire fur le jaune ÿ celle de Pife eil très- blanche ; mais la filigo dont la couleur tiroir fur celle de la craie , éteit la plus pefanre. Le grain de la Campanie rend régulièrement , pour un modius , quatre fetiers de farine affinée , qu’on appelloit fil. go ; ou bien cinq fetiers de farine de première quai. té , mais fans affinage, & outre cela un demi modius de farine commune appeîîée fios , quatre frtieis de -recoupes , & quatre feters de fon. Le grain de Pife rend cinq fetiers de farine affinée , & le rgfte comme le grain précédent. Les bleds de Clafium & d’Arezza produifent un fe- tier de farine affinée de plus ». « Si , au lieu de farine affinée , on fa'foit réduire le modius de grain en-farine de ménage , appelés pollen, on en retirerait feize pondo de pain 3 trois rte pain bis-, & un demi- modius de fon. Sur ce pied, le fetier de bled , mefure de Paris, auroit produit 1 6p y- livres de bon pain , environ 32 li- vres de gros pain , & un demi fetier ou une mine de fen ». « Les différences dans la mouture en occafion- nent dans la quantité du pam. Le bled moulu bien fec rend plus de farine ; le bled qu’on a fait ma- cérer cians l’eau faiée , rend la farine- plus blanche, ma:s il en relie davantage avec le fon. Un modius de ia farine du bed appelle filigo rend dans la Gaule 21 por.do fie pain, fco Italie , il produit deux ou tïd',% pondo rie plus en vain cuit dans les tour- tières 3 car, en pam cuit au four ; tous ces bleds P A I £Oi donnent deux pondo de plus. Le fetier , mefure de Pans de cette farine , auroit donc produit ea Gaule 233 livres de cette farine de pain cuit dans des tourtières, & 254 livres de pain cuit au tour. Le fetier de farine de bled d’Italie auroit rendu au niuins 254 livres de pain cuir en rour- tières , 6 c 273 livres l de pain cuit au four ». .“On tire du froment une farine très-eftimée , u’on appelle fimilago. Le modius du froment Afrique (du territoire de Tunis) rend un demi- modius de cet-e farine fine , -fi de la farine ap- pelée pollen , -fi de recoupes ou de greffe farine , & -fi de fen , ce qui fait en tout If ’de farine & de fon , ou bien de farine centre fi de fon -, c’eft- à-dire , qu’un fetier , mefure de Paris de bled d’A- frique, rendait 6 boiffeaux de la plus fine farine, appeilée fimilago , 3 f boiffeaux de farine de moyenne qualité , 3 boiffeaux de greffe farine ou de recoupes , & 3 boiffeaux de ion ; ce qui fait en tout 12 f boiffeaux de farine & 3 boiffeaux de fon , en fomme 15 fi boiffeaux de farine & de fon ». “On fait 122 pains d’un modius de la fine farine appeilée fimilago , & 117 - pains d’un mo- dius de la farine plus commune , appeilée fios. Sur ce pied , le fetier de fine farine produirait 1890 de ces pains ou galettes des anciens romains, qui probablement étaient de X \ onces de poids romain , ou d’un peu plus de 2 t onces , poids de marc ». . « Le prix d’un modius de farine , au- temps de Pline, était, -année commune , de quarante as; or le modius de bled , lorfqu’il eit moulu , pro- duit , comme nous venons de le voir y-ff de mo- dius de farine en total , qui par conséquent doi- vent valoir 41 \ d’un as ; donc le fetier de bled moulu auroit alors valu 63S f-as , qui reviennent 332 litres , & c’étoit le prix du produit d’un fe- tier de bled moulu , dans le fiècle de Pline : Efi & alla difiinciio . Similago l. , pollen autem xvij, pondo partis reddere vifia , tritici xxx. cum iriente & fiecun- âarïi partis auinas fieitbras , totideni cihant & fiur- fiurum fiextarios fiex. La plus fine farine rend 5 pondo de pain par modius , la farine de moyenne qualité 17 pondo 5 le modius de froment rend 3 3 -§- pondo de bon .pain , 2 f de gros pain , autant de pain bis , & fix fetiers ou fi de fon. Cet endroit paraît corrompu. Voye\ au Surplus Pline-, lib. XVI IL cap. VII , IX, X - & XL ( Métrologie de M. Paucion. ) Ce ne fut qu’en 580 , qu’il parut à Rome des boulangers publics : mais il ne firent un corps que fous Trajan, qui, pour mettre cette grande ville à l’abri de la difette de pam , ér.i.b'L le col- lège des boulangers, &: réprima amfî favioité des particuliers qui metcoienî quelquefois ie paia a un prix excdSL }C2 P A I P-^-w ajiroîoglcits , était une forte de patifiTerie, des gaufras , des baignets. P axis artoplitïus r étoit un pain cuit dans une tourtière , & qu'on faifoit pour des gens délicats. P axis atkletarum. Voyez CoLLIPHIA. P JX T s aatophyrus , un gros pain de ménage dont on n'a rien ôté. P axis atqymus , un pain fans levain , que Ceîfe d t être bon pour l’eilomac : Stomacko apt as punis fine fermento. P axis cacabaceus , un pain qui avoir un goût que courra éloit l'eau qu’on faifoit bouillir dans une marmite de bronze. P axis civzlis , efi le pain qu’on diftr’buoit au peuple r< .main % à la place du bled qu’on lui donnoit auparavant. Get ufage ne commença guère que fous ÀursiieB-, félon le témoignage de Vopifcus: Commis- eum feciffe de panibus , qui nunc fiUgimi vocsntur , & fingulis quïbufiqut donajje , ita ut fili- g me uni jaum toto fiuo ævo tir unusquifque reciperet , & pojhds fuis demitteret. Le même auteur nous apprend que ce pain étoit de deux livres , & que depuis , Auréden y ajouta une once ; ce qm faifoit en tout u o pain de vingt-cinq onces queîe peuple re- cevoir chaque jour par tête. Les empereurs fui vans l’augmentèrent jufqtt’à trente fix onces, & fous Théodore on fit les pains plus petits, 8c on en donna fix de fix onces chacun, ce qui revenoit au même poids pour le peuple- Ces pains éioient ronds, & c e fit à caufe de leur forme, que Vopif- cus les appelle coronas. P axis fificalis , étoit un pain difiribué au peuple aux dépens du tréfor i le même qu’on appelloit co- co e difpcnfatorius & civil’ s , & gradilis, parce qu’on le donnoit d’un ILu élevé , ou parce que le peuple étoit rangé fur les degrés de l’amphithéatre , ou fur des degrés qu’on avoit fait conftruire dans la place de Rome , comme le grand Conftantm en fit faire à Conflantinople pour le même ufage. P axis mudidus , pâte dont les romains fe fer- vosent pour entretenir la fraîch.-ur du teint, & qu’ils m.ttoien: fur leur vifage en forme de mafque ; ce qu: i’a fait appeüer cutoria par Juvenai : Tandem aperit vultum & cutoria prima rependit* Le voluptueux Othon aveit coutume de s'en fervir , ainfi que nous "apprend Suétone : Faciem quotidie pans madtdo hrtere confiteverat, Cette pâte étoit faite de farine de sève & du froment le plus pur. P A I Fax i s militaris , étoit un pain greffier, ma" fait & cuit fous la cendre, que les foldats faifoîent eux- mêmes, Sc dont iis avorent broyé le grain avec des meules portatives, ou qu’fis avoient écrafé entre deux pierres On fe contentoit de leur fournir le bled , & ils ne fàifoient pas d’autre façon pour le préparer. Hérodien rapporte que l’Empereur An- tonin Caracalla ne mangeoit d’autre pa-n quand il étoit à l'armée, que celui qu’d avoir fait lui-même : Tnttcum enirr. fuâ manu molens , quod irfi fatis effet , majfamque ex eo conficiens , & in carbonibus coquens , eo vefeebatur. P axis fiecundus, dont i! efl parié dans Horace, vivit fliquis & pane fe'cundo , eft le pain qui venoit apres celui qu’on apneiloit fi&gineus , qui étoit fait de fleur de farine, & du froment -le plus beau. P axis fordidus , eft le plus mauvais pain , celui qu'on donne aux chiens. LAI R ou non , ludere par imper. Les anciens jouoier.t à ce jeu avec des fèves ; avec des pois , avec des calculé ou jetrons , & enfin avec des noix, Celui qui devinoît gagnoit toute la mfie de fon adverfaîre ; celui qui manque, it à devi- ner , payoit une quantité égale à la inife de fon adverfaîre. Ovide ( De mise t v. 79.) le dit exprefîément : Efl et 'tam , par fit numerus qui dicat , an impur , Ut divinatas auferat augur opes. PAIX. Les grecs St les romains honoraient la Paix comme une grande déeffe : les athéniens lui e'rigè-ent des fiâmes fous le nom de Elle fut encore plus célèbre chez les romains, qui lui éri- gèrent le plus grand & le plus magnifique temp-e qui fut dans Ro r e. Ce temple , dont Scs suines, & même une partie des voûtes fubhftent encore au bas du Capitole, fut commencé par Agrippine, & depuis achevé par Vefpafien. Jofeph dit que les empereurs Vefpafien & Titus, dépofèrent dans ce temple de la Paix , les riches dépouilles qu’ils avoient enlevées an temple de Jérulalem. C’étoit dans le temple de la Paix, que s’affembloient ceux qui profeflojent les beaux arts, pour y difputer fur leurs prérogatives , afin qu’en préfence de la déeffe de la paix , mute aigreur fût bannie de leurs cif- putes. Ce temple fut ruiné par un incendie aa temps de l’empereur Commode. Chez les grecs, la Paix étoit repréfentée en cette manière : une femme portant fur fa main le dieu Piutus enfant. Sur une médaille de Titus , on voit la Paix ap- puyée du bras g niche fur une colonne; de ia meme main elie tient une branche d’olivier , & de 1* P A L d-’te un caducée de Mercure au-deffus -de ’& euiffe d'ism; viiîiiT»- , pofée fur un petit autel. Cette et- ‘pcce d’hoitie Sert à indiquer que la Pa-x ne veUî point de lucr.fice cruel.. C’étoit au dehors du temple de ci tredéeffe qu’on imm sloit les viâtmes , & l'on ne portoit fur fon autel que les cuiffes j afin de ne le point touiller de Un g. La Paix eft ordinairement repréfer.tée tenant une branche d'olivier & un caducée de Mercure j c’eft de cette manière qu’on la voit fur une médaille de T tus , eu tffife fur ua liège placé fur un amas d’armes & de trophées , rend qu’on la voit fur une médaille de Drufus. Quelques médailles de Tibère & de Vefpaùen reprefeatetrf Sa Paix oc- cupée à brûler des armes. Chez les roma'ns » c’étoit aux généraux à qui l’on demandoit la paix. Ceux-ci en écrivoknt au fénati qui , lorfqu’ii l' approuvent , en falloir le rapport au peuple , pour lavoir s'il troc. voit bon qu'on fit alliance avec telle ou telle ration 5 car rien de ce que les généraux concluoier.t avec l’ennemi , ne pouvoir être exécuté, fi le fénat & le peupie ne l’avoient ratifié. PALA , "ZÇivSinj , chaton de bague. PALÆOGRAPHIE , connoiflûnces des an- ciennes écritures Ce mot tir formé de ■xahxUs , ancien , & de yg«ip* , Lettre. On trouve ceite connoiifance deve oppée aux articles Ecriture, Lettre , Diplomatique, S 1 fur-tour à chaque lettre en particulier; mais c-n ne p-.-rdri jamais de vue que tontes les règles de la paléographie foüf- frent de nombreufe-s exceptions. P A L ÆO M A G A D E . Au rapport d’ Athénée ( Lia. V. Deipnofoph. ) , c'étoit une flûte oui rendo : t un fon grave de aigu, par conféqoent , cette flûte avoir une grande étendue , foit-di -iro- niquement , luit par faut, comme le flûte t de Provence , ou bien c’étoit une flûte à deux tiges, dont l’un était grave & l'a tre algue. Bien ou’A- tnep.ee dife que la pal&ontagade 'était la rnême chofe que la magade , il patoit pointant qu’il n’y avoir pas la même incertitude fur la première. ( f , D. c.y PALÆSTRA , PALÆSTiTA , PALÆS TR OPHYLAX. Palais. Vcyeç P alatjüm. PALAIS ga'i.-nne, nom d’un relie d’amphi théâtre que i on voit près d Bordeaux, à la‘d-T- pn-e d’envir-n u.rre cents pas. Il «.ft le mo ns j?V.n tonfe ve d " tous ceux qui font en France , fi i un excepte celui de Lyon : ce qui a été détruit ' PAL- 5-05 fallait près des trois quarts de l’édifice ; ce eut tufte peut cependant fane juger de ion ancienne beauté- L étOit bâti de petites pierres fort dûtes , toutes ta liées, de trois pouces de haut S: cuur.t de large fur 1 ; parement dr la mutai Ile, en rentrant en dedans d’envi: on cinq à f,x pouces. Çe pare- ment ttoit entre-coupé d’un rang de trots greffes briques , qui régr.oit tout à-I’sntoür de chaque coté. Les arceaux des portes écoier.t anfis entre- coupés de br ques ; ce qui , pour la couleur , con- traftoit agréablement avec la pierre ordin-iiie ; 3c i.s prétehioicnt un coup d’œil fym -trique & varié. Ces matériaux étoienc fi foitcmenc unis enfi mble par leur aifemblige & pur une certaine efpèce dé- ciment , que depu s p; es de douze fiècès ;i ne s’eft détach.- aucun-.- pierre de tout ce qui relie d’entier. Li folidité donc on juge que cet édifice revoit etre , fait croire que nous l’aurions encore dans fon premier état, fi l’on n’eût travaillé exprè- à le détruire. Sa forme était cHiprqi e ou ovale. L y ayoït fix enceinics , en y comprenant l’aréne , c’eit-à-dre, le lieu où le donnoient ks combats d hommes ou d’animaux. On a tiouvé que fa lon- gueur devoir être de zi6 pieds, & fa largeur de 1 66 . Comme on n’a découvert aucune înfeription qui paille fixer l’époque de ce monument , on ne peut aflurtr rien de pofitif à ce fuj.-.t. Le nom de Palais ga.lie.mc qui lui c ft relié, pourrait don- ner heu île- croire qu’il fut élevé fous le règne de l’empereur Gallien. Une fable confeivée par Roder’c de Tolède , attribue la conflruétion de ce prétendu palais à Charlemagne , qui le deftiua , dic-d , à Galienne , fon époufe, fiüe de Gabfbée , roi de Tolède ; mais l’ignorance feule des demie t s fièc’es a pu accréditer ce conte. La firme du monument ne iaifle aucun lieu de douter que ce ne fioit un amphithéâtre. Outre cela, dTnckns titres latins de i’éghfe de Samt Séverin qui en eil voiiine , & qui ont pltls de 500 ans d'antiquité , lui don- nent le nom À' Arènes , que la trad tien hui avait fans doute confervé. Voy. le recueil de liitérat. , tom. XII , in- A. ( D . J.j PALAMÊDE , fils de Nauplius , roi ce Fisle d'Eubée & d’ Amymone , cotwhandoit lés eubéens au fiège de Troye. Il s’y fit ce i fi iérer par fa pru- dence, fon courage & fin habileté dans l’art mili- taire ; on dit qu’il apprit aux grecs à former des balad ons & à les ranger. On lui att-ibue l’origine du mot du guet , l’invention de différens jeux , comme des dez & des échecs qui fe.rvirent à amu- fer également l’officier & le foidat dans l’ennui d’un 1 ng fiège. Pline croit qu’il t tou va aufS plu- fi -tirs lettres de l’alphabet grec, favoir, e, E, C, X, T ; & on ajoute fur cette dernière , qu’ULfïe f= rr.o- Voye^ PalÉ. $ 0 $ p à i; grues sa forment en volant. D*e-îà vient qu’on a nommé les grues oifeaux de Palamede , comme le dit Martial" (Lf«. 13 , Epig. 3 f .) Euripide, cité par Laërce , le loue comme un poste rrès-favant 5 & Suidas allure que Tes poërnes ont été Opprimés par Agamemnon , ou même par Homère. XJlyffe . pour s’exempter d’aller à la guerre de Troye, s’étoic avifé ne contrefaire i’ir.fenfé. Pa'a- mede découvrit que fa folie n’étoit qu'une feinte , & l'obligea de fe joindre aux autres princes grecs } ce qui , dans la fuite , lui coûta la vie. On raconte d’une autre manière le fujet de ia querelle de ces deux princes.. UiyiTe , dit-on , ayant été envoyé dans ia Thrace , afin d’y amafier des vivres pour l’armée ; Se n’ayant pu y réufïir , Palamede l’accula devant tous les grecs, le rendit comptable de ce mauvais fuccès j & pour juftifier fon accufation , ii fe chargea de pourvoir l'armée des munitions , en quoi ii fut plus heureux qu’Ulyffe. Celui ci , pour fe venger , eut recours aux artifices ; ii fit enfouir fecrettement une fomme confidérable d’ar- gent dans la tente de Palamede , & contrefit une lettre de Prïam , qui le remercioit de ce qu’il avoir tramé en faveur des troyens , &: lui envoyoît la fomme dont ils étaient convenus. On fouilla dans la tente de Palamede , l’argent y fut trouvé, Pala- mede convaincu de trahifon , & en conféquence condamné par toute l’armée à être lapidé. Paufa- nias femhle démentir cette hiftoire , quand il dit: “ J’ai lu dans ies cypriaqties , que Palamede étant » - allé un jour pêcher fur le bord de la mer, 33 Ulyffe & Diomède le pouffèrent dans l’eau , " & furent caufe de fa mort». Nauplins vengea la mort de fon fils. Phiîoftrace dit que Palamede fut honoré comme un dieu , & qu’on lui érigea une flatue avec cette infcription : -Au dieu Palamede. f ' oy . Nauplius. PALARIA , efpèce d’exercice militaire en ufage chez les romains s ils plantoient un poteau en terre, & les jeunes foidits étant a-fix pas de d fit an ce , s’avançoient vers ce poteau avec un bâton au lieu d’épée, faîfant toutes ies évolutions d’attaque ou de défenfe , comme s’ils étoient réel- lement engagés avec un ennemi. On peut traduire P a tari a par palan es. Les pieux enfoncés en terre , étoient environ de ia hauteur de fix pieds. Chaque foldat muni d’une épée de bo:s & d’un bouclier trtffé aofier , entreprenant un de ces pieux , l'attaquait comme un ennemi , lui portait des coups fur toutes les parties , tantôt avançant , tantôt reculant , tantôt fautant 5 il le perçoit auifi avec le javelot. Il y avoir des femmes qui prenaient quelquefois l’épée de bois & le bouclier d’efisr , & qui fs batoient contre les pieux ; mais on avoir ©effleure opinion de leur courage & de leur vigueur , que de leur honnêteté. PALATEE , déeffe , fous la protection de P A L laquelle les reautins" avaient placé le mont Palatin. (Rojin. , lib. 3 , cap. ij.j C’éroic ia même que Palaïua. P AL ATI AR ,, - . , PAL AT U AR Ç sacr nce q^e i on omoit à Mars fur le mont Palatin. (Fefias.) PALAiïN, adj. Nom donné à Apollon par Attgufte , qui ayant fait bâtir fur le mont Palatin un temple confacré à ce dieu, lui donna le furnora aÂpollo P alatinus , parce que ies augures lui avoient déclaré que telle étoit la volonté d’Apol- lon. Ce temple fut enrichi par le même empereur, d’une bibliothèque nombreufe & choifie, qui de- vint le rendez-vous des favans. Lorfque l’académie françoife fut placée au Louvre, elle fit aîiufion à cet événement , en faîfant frapper une médaille où. l’on voit Apollon tenant fa lyre , .appuyé fur le trépied d’où fortoient les oracles 5 dans le fond, paroît la principale façade du Louvre , avec cette légende, Apollo P alatinus , Apollon dans le palais d’Augufte. Palatin mont , P alatinus morts , l’une des fept collines furlefquelies la ville de Rome étoit bâtie. C’étoit celle que Romulus environna de murailles pour faire la première enceinte de la ville. Il choi- fit ce fieu , parce qu’il ÿ avoit été apporté avec fon fiere Remus par le berger Fauffulus, qui les avoit trouvés fur les bords du Tibère 5 & parce qu’il vit d’ailleurs douze vautours qui volaient fur cette montagne , au lieu que P,emus n’en vit que fix fur Se mont Aventin. Les uns veulent que ce mont fut appelle Palatin. de Pales , déeffe des bergers , qu'on y adoroit : d’autres le dérivent de Palatia , femme de Latinusf & d’autres , des P allantes , originaires de la ville de PaiSantium , dans le Péloponèfe , qui vinrent habiter dans cet endroit avec Evandre. La maifon des rois , qu’on a appellée de-là Pala- thim , cdû- a-à\ït palais , étoit fur cette montagne. Paufanias (LU. TÎII . v. 5 2. y) dit que les lettres L & N ayant e'té ôtées du mot pallanüum , on forma le nom de cette maifon. L’empereur Héüogabale fit faire une galerie foutenue' de piliers de marbre , qui joignoit le mont Palatin, avec le mont Capitolin. On y a vu dix temples magnifiques, feize autres petits, & quantité de fuperbes bâtimens , dont on admtroit l’architeâure, entr’autre celle du palais d’ Augufte ; mais ce quartier de la ville n’a plus aujourd’hui eue quelques jardins qui font affez beaux, & entrCu- tres ceux des Farnèfes. ( D . J.) PALATINA , une des mferiptions deProvencç, appelle PAL -appelle Cibèle la mère des dieux, la grande idéenne ■palatine. PALATIN!. On donnoit en général ce nom à tous ceux qui fervoiem dans le palais & auprès de la perfonne de l’empereur qui étoient de ü maifon. Ainfî les troupes de fa garde , de fa maifon , s’appelioient Paiatini Sckoiiafis. , par opposition à celles qui étoient dans les armées , & qui fervoient au-dehars , appellées Caftrenfis. PALATINS , jeux palatins ; c'étoient des jeux qui furent inftitués par l’impératrice Livie , pour être célébrés fur le mont Palatin en l’honneur d'Augiüte. Les douze prêtres de Mars , ou Saliens , furent suffi furnommés Palatins. P ALATI 1 \TJS Apollc. Vov. Palatin, PALATIUM , maifon des empereurs, depuis cu’Augufte eut fixé fa demeure fur le mont Pala- tin j ainfî quelque part quils allaflent habiter, on r mmmoh palatium leur maifon. Celui d’Antonin Caracaüa, étoir fur l’Aventin ; celui de Confian- te, auprès de leglifede S. Jean de Latran ; Dèce deraeuroit fur le mont Viminal, ainfî que Dioclé- tien ; Gordien fe bâtit un palais magn-fique auprès des thermes qui portent fon nom ; celui de Latran avoir vue fur le champ de mars , & étoir adofifé aux murs de la ville , où l’on en trouve encore des traces. On croit qu’il fut rafé par Belifaire, pou: la fureté de la ville , lors de l’irruption des goths. Nerva bâtit le fien fur la place qui porte fon nom, & Vefpafîen en fît conllruire un hors la porte Capène. K Augufte fut le premier qui fe logea au mont Pa- latin, faifanc fon palais de la maifon de l’orateu Hcrtenfîus , qui n’étoic ni des plus grandes ni des mieux ornées de Rome. Suétone nous la dépeint quand il dit : Habitavit pofiça in palatio , fed edi bus modicis Hortenfiaais , neque cultis , ntqùe ccnfpicuis. Ce palais fut enfuite augmenté par Tibère, Caligula, Alexandre fils de Mammée, & autres. Il fubfiftajufqu’au régne de Valentinien III fous lequel n’étant ni habite ni entretenu , îi vint a tomber en ruines. Les feigneurs romains avaient leurs palais n plutôt leurs hôtels, fous le nom de Damas, ou refïembloient par leurs grandeurs à de petite- Villes, damas cognoveris , dit Salufle, in Urbiun mcdum édifient as. Ce font ces maifons que Sénéqut appelle édifie ta pnvata, laxitatem urbium magna- rum vincentta. Le grand feignent de Rome s’efli- ? gC 3 1 é ’ ro,t » fl fa maifon n occupon dnatus d pijne e ’- qUe i “ r f rres îaboura bles de Cin- aues üns P v a °- U lorf S u>ü que quel- PAL ÿor viviers & des caves fî vafles, qu’elles paffoient en etendue les terres de ces premiers citoyens de Rome que 1 on éievoit de la charrue à la didts- ture. Ces palais contenoient divers édifices qui rormoient autant d’.ppartemens d’été & d’hiver, ornés chacun de gsleries, failes, chambres, cabi- nets , ^oams , & tous enrichis de pentures, doru- res, flatues bronzes, marbres, & de pavés fu- peroes ae marqueterie & de mofaïque. On voit des refies du palais des Céfars fur le mont Palatin. Dans le jardin de la maifon Farnèfe. On montre deux cabinets fouterrains voûtés, ap- pelles bains de Livie • L un eft orné d’arabefques en or fur un tond blanc , l’autre d’arabefques* & de bas-reliefs peints en or fur un fond d’azur & d’a- zur fur un fond d’or. Panvini a publié un plan de ce palais , qui eft très incorrect ; celui de B an- chim efr plus exxâ. Mais en 178 f , M. Guattani en a publié un très-précieux dans fen journal d’antiquités. Ce plan eft double ; il offre le de dm du rez -de- chauffée ,& celui de l’étage fouter- rair. , deftiné à défendre des grandes chaleurs de l’été. On y apperçoit avec fatisfaélion que les anciens ont connu , aufti bien que les modernes , la d.f- tnbutios agréable & commode des appartemens. Les pa(Tag;s fecrets , les cabinets particuliers, les cabinets même ddlinés à foulager les befoins les plus groflî.rs , y font orne’s de marbres, d’ara- befques ou de mofaïques. Au cabinet de h der- nière forte etl adoffée une pifeine , dont l’eau fe d ftribuoic par de petits robinets aux différens fîeges , & que les peuples du nord n’ont fait que renouveller. P ALATUA , décile eu: préfîdoit au mont Pa- ladn, & qui avoir fous fa tutelle le palais des empereurs. Elle avoir un prêtre particulier, n ma- rné pala.tu.alis , & les facrifices qu’on lui offroit , s’appelloîent palatualïa. PAlEMON eft le Méhcene des phéniciens §c le Portumnus des latin.' . Leï corinthiens £gna : ant leur zèle envers Méiicerte, dit Paufanias j chan- gèrent fon nom en celui de P Démon , & inftit lièrent ies jeux ifthmiques en fon honneur. Il eut une chapelle dans ie temple de Neptune , avec une itatue , & fous cette chapelle , il y en avoir une autre où l’on defeendoie par un. efcalier dérobé. Palcmon y étoît caché , difoit on ; & quiconque ofoit faire un faux ferment dans le temple , fok citoyen , fot étranger , étoir aullî-tôt puni de fon parjure, V çye j Mélicerte. PALES , dans i’île de Céphaionie. n. & via, M. Neumann attribue à cette ville i°. les mé- dailles autonomes qui portent ces lettres , & que § SS PAU l'on avoir donné quelque fois à Panormus; i° . celles d’argent fur lefquelies on iit : KEAou KEOAAO , avec un homme alfis fur des rochers , tenant un long bâton. PALES , déefle des^ bergers ; les troupeaux étoient fous fa tutelle. Elle avoir une fête appeiiée palilïa , qu’on céiébroit tous les ans, le 19 avril , dans les campagnes. Ce jour-là les payfans ave ient foin de fe purifier avec des parfums mêlés de fang de cheval , de cendres d’un jeune veau qu’on fai- foit b.ùlcr, & de tiges de fèves. On purifient acfli les bercails & les troupeaux avec de la fumée de fab ne & du foutre ; en fuite on effroit des facrifices à la déeffe ; c’étoit du lait , du vin cuit & du' miliet. La fête fe termmoit par des feux de paille, & h s jeunes gens fautoient par-deffus au fon des flûtes, des cymbales & des tambours. C’eil Ovide qui décrit au long toutes ces cérémonies , 8c qui croit que c’étoit ce jour-là même que Rome avoit été fondée. Servius ( In I. verfu libri II. georgic. ) dit que l’on corrfondoit quelquefois Paies avec Vefta ou avec Cybèle. Vairon fait un dieu de Pales , & dans fes ou- vrages Pales eft toujours du genre mafcuün. PALESTE 3 ■xctXù’sçr , , mefure grecque , que les lat : ns 3 au rapport de S. Jérôme , nommaient paimus. Pollux nous apprend que la palefie étoit compofée des quatre doigts de la main joints en- femble 3 & qu’en y ajoutant le pouce dans fon état naturel 3 on avoit la fpitame , autre mefure que S. Jérôme nommé en latin paima. En deux mots 3 la palefie équivaloir à quatre travers de doigts, & c’étoit la même mefure de longueur que le dochme ou le doron. Veye ^ Mesures des grecs. ( D. J. ) Pour connoître l’évaluation de la palefie grec- que 3 félon de Romé de Lille 3 voye £ Mesures. Pour connoître la valeur du paimus des latins , voye £ Palme. Pa leste 3 palme , mefure linéaire de la Phoci- de 3 de l’Iüyrie , de la Theffalie , de la Macédoi- ne, de la Thrace , des phocéens en Aile, & de Marfeille en Gaule. Elle valoir en mefure de France , félon M. Pauéton : • i pouces & ï% ? 0 4 0 -- Elle valoit en mefure des mêmes pays : 4 daétyles. Paleste 3 palme , mefure itinéraire & linéaire de l’Afiè & de l’Egypte. V.oye\ T ophach. PAL Paleste , palme , mefure linéaire de PAt- tique , du Péloponèfe , de la Grande-Grèce , de la Sicile. Elle valoit en mefures de France , félon M. Pauébon : 1 pouces Sc yoZ 5 - Elle va'oit en mefures des mêmes pays -; 4 daétyles. PALESTÈS 3 fumom donné à Jupiter , parce qu’Hercule s’étant préfenté au combat de la lutte , & n’ayant trouvé perfonne qui ofàt fe mefurer avec lui, pria Jupiter fon père de lutter contre lui, & le dieu eut la complaîfance d’accepter le combat , & de fe laiffer vaincre pour accioïtre la gloire de fon fils. Vcyei Hercule. PALESTRE , paUfira , lieu où les anciens s’exerçoient pour la gymnaftique méd cinale & athlétique , à la lutte, au palet , au difque, au jeu du dard & autres jeux femblables ; ce lieu d'e- xercice s’appeiioit paUfira , du mot v»xoutts} , la lutte. Le terrein , defliné à cet ufage , chez les grecs 8c les romains , étoit couvert de faale & de boue, pour empêcher que les athlètes ne fe tuaf- fent en fe renverfant par terre. La longueur de la palefire étoit réglée par ftades , qui vsloieni cha- cun 125 pas géométriques , & le nom de palefire s’appüquôit à l’arène fur laquelle on ccuroit.Vitruye nous a donné dans fon architecture (L : v. V. ch. 11, ) , la deferiptsen 8c le p’a.n d’une palefire. Les combats même où l’on difputo't de la courfe & de l’adreffe à lancer un dard , ont été nommés palefira par Virgile ( dans fon Æneid. lié . VI. verf. 642. ) : Pars in gramineis exercent membra palefiris. Et quand i! veut dépeindre dans fes Georg. (LU. Il.v. 531.), les jeux de ceux qui habitent la cam- pagne , il dit que le laboureur propofe au berger un combat de flèches qu’on tire contre un but attaché à un orme , 8c que chacun d’eux quitte fes habits pour être plus propre à cette T a ' lefire : Pecorifque magifiris Velocis jaculi certaminapon.it in ulmo , Corporaque agrefti nudat pr&dura palefirâ. Mais ce qui n’efi point une fiftion poétique , & ce qui étoit particulier à Lacédémone, c’dt que les filles s’exerçoient dans la pal. fit e aufli-bieii que les hommes. Si vo*s en voulez voir une belle def- : cnption en vers , Pioperce vous la donnera dans PAL une rte fes .e’égies du troifième livre. Vous n’en trouverez peint de peinture plus élégante en profe, que celle qu'en fait Cicéron dans (es Tuf- cuianes , où après avoir parié de la molleffe avec laquelle les autres nations élevoient les filles , il peint les occupations de celles de Sparte. Il leur ed bien plus doux , di:-ii , de s'exercer dans la palefire , de nager dans l'Eurotas , de s’expofer au foiesi , à la pouffière , à la fatigue des gens de guerre ; qu'il leur feroit flatteur de reffembter aux filles barbares ! Il fe mêle , à la vérité , de la douleur dans la violence de leurs exercices ; on les choque , on les frappe , on les repouffe 5 mais ce travail même eft un remède contre la douleur. Pyrrhus a une fois employé bien heureufement le mot palefire au figuré. Comme il ne pouvoir fe rendre maître de la Sicile , ii s'embarqua pour l’I- talie j & tournant la vue vers cette île /il dit à ceux qui l'accompsgnoient : « Mes amis , quelle palefire nous bidons là aux carthaginois & aux romains ». (D. J.) Ces palefires , chez les grecs , étoient des efpéces d’académies entretenues aux dépens du public ; on les appelloit encore gymnafis , & elles étoient compofées de différentes pièces , dont voici les principales : les portiques extérieurs qui étoient le lieu où les mathématiciens, les philofophes,les rhé- teurs, les maîtres des autres fcienccsjfaifoieiît leurs leçons publiques ; l'epkeheum , où fe rendoient les jeunes gens , pour y apprendre en parrieuher , & hors du public , leurs exeicces ; il s'y affem- bloeit toujours de g'and matin ; le gymnafierion , ©ù l’on gardoit les hab ts de ceux qui al o ent aux bains ou aux exercices ; Y uncluarium , où fc fai- foænt les onctions qui précédaient ou qui fui voient la lutte ou les bans; le conifterium , où l'on ie couvrait de table pour fécher 1 huile ou la fu ur ; la .palefire propi ement dite, où f; farinent les exercices de la lutte, du pugilat, du pancrace; le fphœrifierion , qui étoit proprement un jea de paume deii’né pour les exercices où Ton fe fervoît d'une balle ; : es xiftes qui étoient des portiques où les athlètes fe livraient à leurs exercices quan J ii faifoit mauvais t mps , ou pendant l'hiver. Le fiade faifoit encore, partie des palefires ou gym- nafes ; e'étoit un grand efpace de terrain fabié, & de forme demi-circulaire ; il y avoit des degrés tout autour , où fe plaçoient les fpeâateurs D des exercices. PALESTRIQUE ( Exercice ). Les exercices palefiriques étotent au nombre de neuf, favoir , la lutte , le. pugilat , le pancrace , la courfe , I ho- plqmachie , le faut , l’exercice du difque , celui du trait 8c ceiui du cerceau , crochus. On les nemmoit paUfinques , parce qu’jls avoient prefque tous P 0 ! 1 ’ feene cette partie des gymnafes apDellée paufire } qui droit foa nom de la lutte , en PAL grec 5r«eA)?, Lun des plus anciens de esces. î°? ces ex.r- PALESTRIKE , ville fituée à 8 lieues de Rome ; c etoit autrefois Prénefie. Elie eft célèbre par la mofaïque que l'on y a trouvée dans le tem- ple de la Fortune. On en verra la defeription & 1 explication au mot Mosaïque. PALESTRITA , celui qui fait les exercices de la palefire. PAi-ES 1 ROPHYLAX, officier fubalternï des palefires ou gymnafes , qu'on 'a mai-à propos con- fondu avec ie chef ou directeur du gymnafe , qui , dans les anciens , n'eft jamais appelé Que gymnafiarque ou xyflarque. Le palefiropkylace ne peut donc être exactement rendu en notre langue que p3r concierge de la palefire , comme le porte le mot , dont fon nom eft compofé , 8 c qui a la lettre fignifie garde ou gardien. Les anciens n’auroient pas donné ce titre au gymnafiarque qu'ils regardoient comme un perfonnage impor- tant , & dont les fondions paiToient pour être très-fatigables. PALEUR. Les roma'ns avoient fait un dieu de la pâleur , parce qu’en latin pallor eft du mafeu- 1 lin ; c’étoit une divinité i sfernale. Tuiius Hofti- lius , roi d : R me , dans un cont rat où fes troupes prenaient la fu te , fit vœu d’éi ver un temple à la Crainte & à la PaLur. (Je temple fut, en effet, élevé h >rs de la ville. On lui donna des prêtres , qui furent app liés palloriens , &• on lui offrait en ficrifice un chi.n & une brebis ( Th. Liv. 1 c. ij . Lacianc. lr.fi. I. 1 . c. 20. ). On voit fa tête avec les cheveux hériffés fur les médailles des familles. PALICA , ville de Sicile , félon Diodore & Etienne ie géographe. On en voit les ruines fur une hauteur au nord oriental du lac appelle pâli - cinus fons & palicorum lacas ; c’efi Cela que les anciens appelloient ftagnum palicorum. Ils èprou- voient îa vérité des fermens, en jetrarst danscelac des tablettes fur lefqueUes le ferment de celui qui jurait , était écrit. Si ies tablettes s’enfonçoimt , on le regardoit comme un parjure, & fi elles fur- nageoient , fon ferment pafffit pour véritable. La^ville de Palica prit fon nom d'un temple bâti dans le voifînage , & dans lequel on rendoit un culte aux dieux Polices. PALICES, divinités de Sicile. Près du fleuve Symète en Sicile, Jupiter rencontra la nymphe Thalie,- fille de Vulcain (d’autres la nomment Ethna ) , & en devint amoureux. La nymphe crai- gnant le reffeatiment de Juaon, pria fon amant de la cacher dans-les entrailles de la terre , ce qu’elle obtint. Lorfque le terme de fon accouchement fut S s s ij t P A L PAL arrivé, on vit forcir sis la terre deux encans, qui furent appelles Pâlîtes , du grec xu?a,ir,csai , venir une fécondé fois , comme n l'on difoir : enfans fortis delà terre où ils étoient entrés. (V oyez Adr ANUS. ) Les Polices furent tres-révérés en Sicile : ils eurent un fameux temple dans le voifinage de ia ville d’Eryce, dans lequel on immoloitdes viétimes hu- maines. Près de ce temple, il y avoir deux petits lacs d’eau bouillante &c fulphureufe , d’où on croyoit qu’ils étoient fortis à leur naifTance. On avoir grand refpedl pour cette eau ; c’étoit là qu’on veuoit faire les fermens folemnels, & les parjures y étoient, dit-on, punis fur le champ par les di- vinités qui y préfidoient. I! y eut, outre cela , un oracle dans le temple des Polices , auquel les fici- liens avoient fouvent recours. L’autel des Polices étoit î’afyle des malheureux , & fur tout des efclaves fugitifs. PALIKANUS, furnom de la famille Lollja . i . Varron nous apprend que l’on fe fervoit d’un- éponge pour tffjccr : Si difpli cebit tibi tant latum mare , Tantum parato fpongiam deletilem. PALINODIE. Ce mot grec fignifioit feulement chanter derechef , & c’elï pour cela que l’on a donné le nom de palinodie à toutes les fortes de poèmes, qui contiennent une rétraéiation en faveur de la perfonne que le pcëte avoir cffenfé. On die que le poëte Stéfichore eft le premier auteur de î a palinodie. Il avoir mal parlé d’Hélène dans un poème fait à deifein contre elle. Caftor & PoI!u x vengèrent leur fœur outragée , Se le poëte fatyricue perdit la vue , qu’il ne put recouvrer qu’en chan- tant la palinodie. L’ode VI du premier livre d'Horace, laquelle commence par ces mots , O matre pulchrâ ! eit une véritable palinodie , très-fine 8e très-délicats.. PALrLRbS f fêtes ainfî appellées deladéeiTe Paies , quod & ferin ei des. funt 3 dit Varron. On pratiquoit ce jour là différentes cérémonies 8e di verfes expiations. Le peuple de Rome fe purifioit avec une pâte compofée de chaumes de fèves , de fang de cheval, Se des cendres d’un veau qu'on tiroit du ventre d’une vache , Se qui avoir été brûlé par les veftules, le jour des fordicides. Les bergers purifioi. nt auffi leurs troupeaux dès le grand matin, en le faîfant promener autour d’un grand feu fait de branches d’oüvier, de pin, de laurier, dans lequel on jettoit du fouffre. Enfuite on faifoic à la déefîë un facrifice avec du lait , du vin cuit Se du millet : on la prioit de c nferver les troupeaux & de leur procurer la fécondité} puis on fe mettoit à manger. Se la folemnité du jour finiffoit par de grands feux de paille, par-deffùs lefquels on fau- to;t. Ces fêtes , comme nous i’avons dit, fe fai- foîent auffi pour célébrer l’anniverfaire de la fonda- tion de Rome, comme nous l’apprend Suétone. De cretum aatem ut dies quo c&pijfet imperium, pa- lilia vocarentur , velut argumentum rurfus condits urbis ( Calig. c. 16. n.° 13. ). PALIMPSESTUS , fubftance fur laquelle on pouvoir écrire Se enfuite effacer l’écriture pour écrire daffus une fécondé fois. Ce nom étoit grec. Se formé des mots srâxr/ , derechef, 8z j efface. Cicéron ( Fam . 7.18.) en fait mention. Nam quod in palimpfefio, laudo equüem Parfmoniam: fed miror , quid in ilia chartula fuerit , quod delere maiueris quam exferibere , nifi forte tuas formulas. Catulle (20. y.) : PALINTOCIE, f. f. Ce mot formé du grec, figmfie deux chofes: i°. Enfantement renouveiié’ fécondé naiffarce. Ainfi la fécondé naiffance de Bacchus fortant de la cuiffe de Jupiter , étoit une palintocie. 1°. Palintocie veut dire , répétition- d’ufure ou d’intérêts pavés. Les mégariens ayant chaffé leur tyran , ordonnèrent la palintocie-, c’eft- à-dire, ils firent une loi, qui ordonnoit aux créais ciers de rendre à leurs débiteurs les intérêts qu’ils avoient tirés de l’argent qui avoit été placé fur eux. Voyez Plutarque en fes queftions grecques, z. 8. Ce mot vient de srùxti , de rechef, de nouveau , Sc de riras 3 dérivé de rîxTja , j enfante , je mets au monde , je produis , d’où riras fignifie enfantement , & intérêt d’un argent placé, parce que c’eff la fomme que cet argent produit. Le mot de pa- lintocie ne doit être employé qu’en matière d’é- rudition. PALINURE , pilote du vaiffeau d’Enée. Mor- phée , après l'avoir endormi , le jeta dans la mer, dit Virgile ( Eneid. liv. VI.) 5 il fut trois jours à la merci des flots, & le quatrième il fut jeté fur la côte d’Italie, où les habitans , croyant s’enrichir de fa dépouille, le maffacrèrent. fClais les dieux prirent foin de punir cette inhumanité par une vio- lente peite dont cette côte d’Italie fut affligée. Elle ne ceffa qu’après qu’on eut appaifé les mânes de Palinure par des honneurs funèbres, & par un monument qui lui fut élevé au lieu même où il àvoit été maffacré , & qui fut appelle cap de Pa- linure , nom qu’il conferve encore aujourd’hui. V irgi'e dit que ce fut Er.ée qui lui fit élever ce tombeau. Nec fie , ut fit , in palimpfefio , PAUSSAIRE ( Couronne ) , plus fouvent appeliée Vallaire. On la donnoit pour récom- Relata, PAL 1 penfe à celai qui forçoit les paliiïades des en- nemis- PALISSADES grecques. Les grecs ont connu de bonne heure l'ufage de fortifier les camps arec des palijfades , comme le pratiquoient les romains ; avec cette différence (au moins du temps de Phi- lippe , roi de Macédoine , Décad. 4 , liv. III. Tite- Live) , qu'ils coupoient le bots plus gros & plus branchu. Aufli un foldat pouvoit-ii à peine porter un pieu ; & quand l'ennemi en arrachoit un feui, il faifoit une ouverture confîdérable , au lieu que chez les romains, les pieux étoient plus légers, plus ferrés, plus entrelacés, & plus difficiles à détacher en brèche. P ALLA, fynonyme du peplos des grecs. C’étoit le manteau, ou 1 habillement extérieur des romaines. Servius ( Ænéid . XI. 37 6.) dit que la palla étoit proprement un habit de femme qui defeendoit juf- qu’aux pieds. Elles la plaçoient fur la ftola & s'en entouraient le corps fans l'agraffer 5 'comme les hommes le pratiquoient pour la toge , à qui la palla reifembloit parfaitement, excepté peut-être un peu moins d'ampleur. De même que la toge , la palla faifoit beaucoup de plis & de froidement j de- là, vienc que Varton tire ion étymologie du grec ît«a- Aa, je remue, je frémis. De même que la toge, la palla , & la longue tunique appellée ftola , étoient les attributs des dames romaines, & les diftin- guoient de la populace. Ulpien dit que les hommes ne pouvoient décem- ment porter la palla ( Lib. XXIII. ff. de auro Ù ar- gento ) : viri non facile uti pojfent , fine vitupéra - tione. On peut conclure de-ià, que la palla ne différant pas de la toge par la forme , elle de- voir en différer par la matière & les ornemens- Elle étoit ornée de broderies en or & en argent. C’eft ainfi que la peignent Virgile ( Æneid. I. èja ) : Ferre jubet pallam fignis , auro que rigentem . Ovide ( Amor . 3. 15 .) : Et teget auratos palla fuperba pedes. { Métam . 14 . z 6 z. ) Pallamque induta nitentem , Les feuls hommes qui portaffentla^el/a étoient les joueurs de lyre ( Voyei Citharoedus.) . Apollon joueur de lyre & les auteurs tragiques. La palla étoit un attr.but fi particulier à ceuxLci , que l'on défignoit la tragédie par le feul mot palla. Ovide 1 a fait en peignant fes elfais dans le genre tragique {Amor.z. 18. 13.): Sceptra tamenfumpfi curaque tragediânofirâ Crépit • huic ope;i quatnli'bet aptus eram. PAL Rifit amor , pallamque meam , piclofque cotkumos y Sceptraque privât a îam cite fiumptâ manu. ( Ibidem 3 . 1 . 1 z ) Venit & ingenti violenta îrageàia pajfa , Fronte coms. torva , palla jacebet humi. Vairon appelle \z palla, le pallium de la tunique ; ce qui prouve évidemment qu'on ia plaçoit lur la tunique, comme le pallium des grecs. Ferrarius a confondu la palla avec ces deux pistes quarrees liées fur les épaules par desagraffes que les femmes mettoient fur leur gorge & leurs épaules , appellees par les grecs , - riens. Diofcoride & Solon ont. Amplement repré- senté la petite figure du palladium , terminée en gaine , c'eft-à-dire , les jambes non féparées (ce qui lui donnerait une origine égyptienne), tenant une hafte un peu inclinée’, portant un bouclier rond, derrière lequel le corps eft caché, & ne i aillant voir que la tête cafquée de la figure qui paraît vue par le dos. La dilpofition de celle que préfente ce numéro , eft bien dans l’attitude que lui donne Apollodore ; mais elle e-ft vêtue & dra- pée à la romaine » elle me paraît point cafquée , & ne porte ni hafte , ni bouclier , ni quenouille. Les artiftes commettent donc depuis long-temps des fautes contre le coftume ». « L'en'èvement du palladium a été répété mille fois par les feuipteurs & les graveurs de pierres- On fent aifément quelles impre fiions a pu faire une figure envoyée du ciel , & devenue la fureté & la fauve garde de la ville de Troye, qu’Homère a rendue célèbre. Auflî on peut admirer l'art avec lequel ce grand poète a pris foin de reunir le courage & l’adreffe , en réunifiant Uiyffe & Diomède , pour fe rendre maître d’une fia- tue dont l'enlèvement devoir entraîner la prife d’une ville attaquée par tous les grecs». - PAL « Les pierres gravées du roi préfentent une très-belle copie de cet enlèvement , faite d'après Diofcoride , dont l'original que nous avons eu long-temps en France , a paffé depuis quelques années dans le cabinet du duc de Devoashire , à Londres. La même compofition , & traitée fans aucune différence par Solon , mais en relief, fe trouve rapportée dans 1e- premier volume de ces antiquités. ( PL XIV . ) ». Entre les pierres de Stofch qui repréfenrenc l’en- lèvement du palladium , nous choififlons les fui- vantes- Sur une pâte de verre . on voit Diomède pre- nant avec la main droite le palLadïum , qui paroît encore pofé fur fon piédeftal , quoique le he'ros loit dans l’attitude de marcher. La fhtue paroît incliner la tête comme pour confentir à fon enlè- vement. Une fembiabfe inclination de tête étoit réputée par les anciens un figne d’approbation des dieux. Jupiter ayant accordé àThétis fa demande, lui dit (II. A. , v. 14. Conf. II. O. , v. j$.) : Je te ferai un figne de tête pour t en ajfarer. Diomède prend la détffe par les genoux j car toucher les (fl. H . , v. 5 00 . P lin. , l. XI, c. 103 , p. 619 ) genoux des divinités , c'étoit un acte de dévotion des fupplians- Un autre Diomède de M. Chrétien Dehn , demeurant à Rome , pofe un genou en terre devant le palladium , auquel il touche les genoux. La gravure de la pierre dont la pâ:e a été tirée èft de la première manière , mais telle qu’on pour- roit fe figurer que ce fût l'ouvrage d’Eladas .& d’Agéiade», les maîtres dePhid-.as & de Poîygnote. Le potfrffeur de l’original a , fans contredit , dans ce morceau un des plus précieux reites de l'art des anciens. Sur une pierre du cabinet de S. M. I. , à Flo- rence (Muf Flor . , t. II, tab. XXVIII, n. 1 .) , Dio- mède paroit affis fur un autel tenant le pallaaium , & vis-a vis de lui Ulyffe qui lui montre une des gardiennes du palladium étendue morte à fcs pieds : au milieu eft une perte figure fur une colonne. La fardoine qui apputtenoit à myladi B ary -Ger- main , avec le même fujet Sc le nom de ( Stofch . , pierr. grav. , pl. XXXV.) Calpurnius Severus , en grec , eli plus grande. Chez. les héritiers de l’évê- que d’Aichltœdt , de la famille Knæbel , il y a une cornaline avec le même fujet, mais d’une compofi- •tion différente : la gardienne étendue morte y eft plus diftincïe que fur les autres pierres , & on voit que c’écoit une jeune fille. Sur une pâte de verre, Ulyffe feul , dans la même attitude que dans la pierre précédente , mais fans le corps de la gardienne tuée. Ulyffe fur une (Muf. Floren.., t. II , tab. XX VII , n°. 3.) fardoine du cabinet de l’empereur , à Florence , eft fembiabi e à eeiui-ci. Agi» fini (P. J, n, j 7 1 . ) pal y i î a pris cette figure pour un prêtre de Bellone , & il lui a faitjetterde l’eau d’une main pour y trouver la lufiration qu’il imaginoit. Sur une pierre du cabinet du duc de Devons- hire, avec le nom du {Stofck^pierr, gr. y pl, XXIX,') graveur AIOckofjaot , Domède paroît ailïs fur un autei le palladium dans la main , & la gardienne tuée a les pieds. Devant lui eft Minerve fur une colonne , qui lui tourne le dos, comme elle fit (Strab. , i. VI , p. Z6 4 ) , dit-on , pour r/ê:re pas témoin du fucriiège. L/eft ainfi que la ftatue de C Atken . Deipn . , l. XII , p. 52.1.) Junon , à Syba- ris , avo:t détourné la vue , iorfqi.e les fybarltes , fecouant le j mg de la tyrannie de Théfis , maffa- crèrer.t jufqu aux pieds des autels , tous ceux qui avoient eu quelque pa t à fon gouvernement. Le Pouffa , par une licence hardie , a employé une fiéfon fembiable dans un deflîn du cabinet du cardinal Alexand e Albani , où Méde'etue Es deux fils. Ce peintre i; génieux y a mis une ftatue de Minerve qui fe couvre le vifage avec fon bouclier, pour ne pas voir cette exécrable fcène. Le plus grand & le p’us beau de tous les Dio- mèdes dans la même attitude , étoit autrefois au cabinet du grand duc à Florence, avec les mets Laur. Med. ; mais il n’y eft plus. Il étoit gravé fur une chalcédoine. Palladium (les) des vaiffeaux , nra.X'kà.hu y étoient destitues de ba s doré , placées dans une ruche à la pou ope , parte des navires qui étoit fous la protect on immédiate de Pallas. (Arifi.Acham. s v. 34 6 & Suid. ) Palladium (le) d’Athènes étoit l’endroit oô l’on iugeoit les meurtres fortu ts & involontaires. Les juges éto ent au nombre de cent. Démo- phon y fut jugé le premier , on ignore pour quel crime. PALL ANTE , un des géans qui- fi ent la guerre aux dieux. Minerve combattit contre lu; ; & après l'avoir vaincu , elle l’écorcha tout vr, & fe fit de fa peau, un bouclier dont elle s’aima toujours depuis. On a dit qu'il étoit père de la viétoire. BALLANTE UM , ville du Latium, dont les habitans avoient appris , d-ifoit-on , d’Evandre leur fondateur , à renfermer leur année dans le cercle étroit de 3 mois (Selon Macrobe , liv. I , ch. il. Pline , hb. 7 , ch. 49.), & dans 4 mois , félon Plutarque , dans la vie de Numa. PALLAN i IDES- C’étoient les fils de Pallas , frère d'Egée , qui vou urent détrôner leur oncle j mais Thefée , ayant découvert la confpirarion , les prévint 5 & par fa viétoire fur eux , il -affermit le uqne chancela .t de for. père : cependant , iis ji2 PAL reprirent le deffus après la mort d'Egée , Sr cc, a- traigr.irent Théfée d'abandonner Athènes. U oyeq_ Thésée. PALLANTIUS , furnom donné à Jupiter dans la ville de Trapezunte , en Arcadie. PALLAS , déeffe de !a guerre : les uns la dif- tînguent de Minerve, le plus grand nombre la confond avec elle. C'eftla guerr’ère 7 allas qu'Hé- fîode fait fortir du cerveau de Jupiter; il l'appelle la tritonienne aux veux bleux. Elle eft vive & vio- lente, d’t -il , indomptable , aimant le tumulte , le bruit , la guerre & les combats ; ce qui ne con- vient pas beaucoup à la déeffe de la fageffe , des arts & des fciences. Cicéron , reconnotffant plu- fieurs Minerves , dit que la cinquième étck filie du géant Pallas , dont elle prit le nom , lorfqu’elle tua fon père , parce qu'il la vouloir déshonorer. Voy. Minerve. Pallas paroît fur les médailles : — Affife ou debout, tenant une viâo : re , fur les médailles des rois de Cappadoce, d'Apamée de Syrie. — Affife , tenant un bouclier 8c une halle , fur les médailles des rois de Pergame. —Debout, fur les médailles de Pella, de Rhe- gium , de Smyrne, des theffaîiens, ce Thyatire, de Nea. — Sa tête pareît feule fur les médailles de Co- rinthe, d'Alexandre le Grand. Tallas , fils d'Hercule 8c de Dyna , fille d'E- yandre , ou félon Virgile, fils d'Evandre même. On raconte que fon corps ayant été déterré près de R.ome , du temps de l’empereur Henri III , c'eft- à-dire dans ie onzième fîècle, on ie plaça debout le long du mur de cette ville , & qu'd le pafToit de la tête. On ajoute qu'on vvsyoit encore à fon côté la bleffure que lui avoit faite Turnus, qui le tua, félon Virgile, & cette bleffure avoir quatre p.eds de largeur. D’après ces contes , il falioit queTor- nus fut auflî un géant 5 car une lance qui étoit ca- pable de faire une fi large ouverture, ne pouvoir être portée que par un géant. La prétendue décou- verte dp fils d’Evandre, n'eft qu’une fable en- fantée dans un fiècie d'ignorance. Pallas, un des géants qui fit la guerre à Ju- piter, Pallas, frère d’Egée. Voyetq Pallantides. Pallas , le plus puiffant 8c le plus riche des affranchis de l'empereur Claude : £es biens étoient irameafes , Sc ils excitèrent îa cupidité de Néron , qui, pour s’en emparer , empoifonna celui qui les PAL poffédoit : Eodem anno dit Tacite , ( Annal. I4 ; 6 1. 1. ) libertorum potentijfimum veneno interfecijfe créditant , Pailatttem ; auod immenfam pecuniam longâfeneSâ dettneret. Cet affranchi avoit fait corf- truire des jardins fuperbes qui prirent fon nom. Il fut enfeveli fur le chemin de livoh, à un mille de la ville , & Pline le jeune ( Epi fi. 7. 29. 2 .) nous a confervé l'inicription fuivante gravée fur Ton tom- beau : Haie fenatus , obfidem pietatemque ergapatro- nos , ornementa pr&ttmfi decrevit , & fefiertium cen- tres qttïnquagies , cujus honore contentas fuit ( 3 mil- lions de livres de France.). PALLENE, dans i’Achaïe iiaaàhnqn. On a une médaille impériale grecoue de cette ville , frappée en l’honneur de Damna. PALLEMDE. Minerve fut anfi furnommée de fon temple bâti entre Athènes & Iviarathon (ifero- dot. I. 1 , c. zi. ). P ALLIAS TRUM , manteau ufé 8c vieux, tel que celui des cyniques. Apulée dit ( Met i.p. 11.) ecce Socratem contubernalem meum conjpicio. Humi fedebat fcijjtlz palliafi.ro femiamicîus . Cicéron {Talc, qus.fi .5. 23.) employé le mot palliolum dans .e meme fens : f&pe efi etiant fub palliolo fordido fia- pientia. P ALLIAT A comoedia , ou crépi data , les comé- dies compofées par des romains , dans lelquelies le fujpt 8c les adteurs étoient grecs. Ces acteurs por- toient le manteau & la chauffure diitinctifs des grecs , appeiiés pallium & crepids. PALLIOLUM, manteau p'us court que le pal- lium àcs grecs , qui couvroit la tête , une partie du vifage 8c les épaules. Les courrifannes s'en fer- voient , parce qu’elles ne mettoient point de P alla , ni de tunique longue, de forte que l’on apperceyoït fous ie palliolum léger la forme de tous les membres. Martial ie donne à entendre, en mettant en oppofition le palliolum avec la palis. & la fiola qui couvroient les dames romaines , 8c qui cachoient les défauts de leur corps ( 9. 3 J. 1.) : Hanc volo , qus faciiis , qu& palliolata vagatur, • Le palliolum éroit d'ofage pour fe garantir de la pluie 8c du foleil , 8c les malades l'employoient à cet ufage ( Senec, Nat. qu&ft. IV. 13.): Ÿidebis quofdam graciles , & palliolo fio colique tircumdatos , patientes & Agros. Ovide (De art. 1 . 733. ) en parle dans la même occafion : Arguât & modes animum ; nec turpe putaris , Palliolum. nitidis impofuijje camis. Voilà l'acception du mot palliolum donnée psr tous PAL tous les philologues ; mais j’oferai lui en fu'oftituer une qui rue paroit plus vraifernblable. Pa.ili.olum eit le nom de ia partie poilérieure du pallium , de la toge 5 c de la palla , que Ton ramenoit fur la tète , & non un petit manteau ou un capuchon. Une des ra-fons qui me le font croire , c’efî eue 1 on ne trouve aucun monument fur lequel on voie un paUiolum.' allez petit pour ne couvrir que la tece & les épauies. L’autre raifon eff prife des textes nombreux , dans iefqueis les écrivains la- tins^ ont employé' le mot pallium, pour fe couvrir ja^tete , foît en cas de maladie, foït par defir de n erre pas reconnu. Sénèque parlant de Mécène , a qui ia moÜelïe & la fenfuaüté avoient fait adop- ter habituellement & en public . le coftume des malades , dit ( Epift. 1 14. ) ; Hune ejfe , qui in tri - bunali , in roftris , in omni publico cætu fie appa- ruerit , ut pallia velaretur caput , exclufis utrinqae aurions , non aliter quant in mimo divitis fueitivi Jcltnt. 0 Plaute ( Cure. 2. 3. 9. ) ; Tant ifii gr&ci palliati , capite operto qui am- oulant. PALUVM habillement extérieur qui fe met- tent fur tous les autres , pallium extrinfecus ha- bitus. I! ne fut d’abord en nfage que chez les grecs , comme la toge i’étoit chez les romains, & ^uetone rapporte qu’entr’autres lois Àugufte en fit une pour permettre aux romains de s’habiller à la grecque , c eü à-dire , de porter le pallium , & aux grecs de porter ia toge, c’efi- à-dire, de fe Vêtir a la, romains : Lege propojît'â ut romani gr'&- co , gr&ci romano habita uterentur , id efi , gr&ci cum tegâ , romani cum pallio ïncederent. Juiqu’a- lors , en effet , il n’y avoir eu que les citoyens romains qui euffent le droit de porter la toge , & aucun romain ne pouvoir porter l’habillémen/des grecs ^ comme nous le voyons dans la harangue pour Kabirtus , où Cicéron ert obligé de le j u if i— fier de ce que komo confiularis habuerit & pallium. Les grecs riches le portolent dè couleur blanche, parce que c’etoit la couleur la plus naturelle & la plus fimple. Les grecs le portolent quelquefois traînant ; mais c étoit piutot l’ufage des hommes efféminés , que celui des gens fages & modeftes. Les manteaux dont fe fervoient les macédoniens , reffembloient à-peu-près à nos chappes d’églife ; iis aüoknt peu-à-peu en s’étreci/Unt également. Sur la tunique , on portait le pallium , manteau quitté ( Suetonius , fol. 117. ) , & l’habit dif- tinétif des grecs, ce Hélas ! dit un matchand d’ef- claves , dans_ Plaute ( dans le Rudens , aâe 2 , fcène é, v. (>>.), ;e fuis réduit à ceite feule tu- nique, &^a ce miferabie pallium ». Il avoir perdu j tout ion oien dans un naufrage. Suétone , Pé- ! trône , Appien , Alexandrin ( Liv. H. ) . Denis i Antiquités , Tu me IV. PAL su d Haljcarnaîîe attellent tous cette forme quarréé da pallium , qui étoit commune au pallium des .iommes & à celui des femmes , mais fabriqué Q uns étoffe plus folide pour les hommes, il étoit auiii pius ample , à en juger par les monumens qui représentent rarement une femme tout-à-fait cou- vai te au pallium. Avoit-ii quatre coins ou angles? j * l' e / pourroi: faire que les hommes en eutïenc porté avec deux angles obtus , c'eft-à-dire , ayant la ligne d’en-bas d’une forme plus circulaire que cei.e au pallium des femmes. On le croiroit d’a- près les monumens qui ne montrent pas toujours les angles , qu on ne peut que difficilement cacher dans un manteau parfaitement quarté. Peut-être amii les nommes portoient-ils quelquefois ia chla-r myde fans agraires , & agencée comme le pal- lium ; ce qui a dû les faire confondre l’un avec 1 autre. . Il ell impoffible de déterminer une manière pré- cife de porter ce manteau j les monumens indi- quent une variété fans réglé , dont on ne peut fe former une idée ;uife que d’api ès ce que les an- ciens écrivains en ont dit. Saumaife-( 'Salmafi. in. Tertuhani libro de pallio nota , fol. 1 1 5 , 1 14 , il y , Suetonii note, , fol. 3 1 3 . ) , fuivi par Dacier ( Remarque fur le f. 23. épit. 17. liv. I d’Horace.) attribue au pallium l’agencement le plus bizarre j il allure^ qu’on le portoit ferré avec une agraire autour du col , & rejetté des deux côtés en ar- riéré. Saumaife a recueilli beaucoup, de. conjec- tures St d explications fur le pallium , dans fort commentaire fur le livre de pallio de Tertulien.j mais nous prévenons ceux qui auront le courage de lire cet ouvrage, très-favant d’ai!leurs,que l’infpec- tion d une feule Parue antique leur en apprendra davantage. L’ampleur du pallium n’étolt pas limitée 5 les magifirats & les perfonnes d’un rang diftingué , le portoient plus ample , & defeendant jufqu’aux talons ; ce oui fe prenoit auffi pour une affeâation de fafte ( Quintilian. inftit. XI. 3. ). Archippus ( r'iutarq. vie des hommes illullres.) reprochoit au fils d’Alcibiade de marcher comme un efféminé , avec un manteau . eaînant pour mieux reffembler à fsn père, qui fe promenoir dans la place pu- blique , traînant ur, long manteau de pourpre. Un anonyme prétend ( Hiftorica difquifino de re vefi- tiariâ kominis facri , fol. 33.) que le pallium étoit un hamt court & ramaife 5 mais les monumens détruifent. cette opinion. Plutarque ( Vies des hommes illuftres.) nous apprend qu’il étoit d’ufa^e & de la bienféance de marcher dans les rues les mains cachées dans le manteau. Le pallium ordi- naire n’avoit pas d’autres ornemens que les glands ou des houppes attachées aux quatre coins. Pline ( Lib, XXXV. . cap. 9. ) dit feulement que Zeuxis portoit un pallium fur lequel fon nom e'toit écrit en lettres d'or ; & Carlo Dati ( Vite de pittori anticki ,fol. 19. ) a fait de faborréufes & icutiies Ttt recherches , pour lavoir de quelle façon ce nom pouvoir erre placé. La ftatue de ba.danapal trouvée depuis peu , les lui auroît épargnées. Les grecs portèrent ordinairement fur. la tunique un autre habillement ou un mante u. I. y en avoir de différentes tfpèces , en commençant par ie ■pallium, qui étoit un marteau quatre u 1 habit d ftinél f des grecs, félon le témoigna.. e unanime de .tons les auteurs. Le vailïum , autant que ia différente façon de îe porter permet de U co 'î-C- ttirer , avoir la forme d'un eu .rré Jonc. W înckel- mann ( Ri fi. de l'art, tom. '-fol 34° ) a fuppofe Je pallium de forme ronde. Ferrarius ( De re vef- tiariâ , pars fecunda , hb. IV-, c. 4- ) le Lait aemi- çircuïaire. Ht comme -différer, s paffages des an- ciens ne laiiTen: aucune équivoque fur ia forme q arrée de ce manteau , il a cru concilier ces paf- fa tes en attribuant ,'e pallium quarté aux afia tiques & aux rations plus orientales que les grecs. 1 fa pofe ce dernier manteau attaché par deux agafe aux angles Supérieurs & Liftant flotter au ha eto.t relevée fur . épau e droite, & enveloppoit quelquefois non feulement tout ie bras, ma s encore toute la partie de î’effomac* en venant fe joindre aux autres plis qui r mon- ument de delfous le bras droit for i cp ;u!e gauche, qu’on nommoit balteus. Ce n eft pas que ce man- teau dût à ia rigueur former le balteus , Yumbo. 8t ie fines , Comme la- toge romaine ;. quoiqu’il foie confiant que la manière d’agencer la toge for. le corps ait été pnfe d'après celle que les grecs -ton- no ter; t 811 parlium ; ma s cela démontre que ce; habillement vaxioit à i'L.fim dans la manière : d’être agencé. Quand il fkfoit froid, quand il pîeuvoh, ott i pour raifort de ianté , or lek-vott. ’e centre de Sa Fgne oblique dont nous venons- de. parler , peur s’en couvrit la tête. Or en v.o t u e preu-.e for I une figure vieux. Prram , basLnt b main d A- t chi'le ,. en lui redemandant le c- tps du héros de- Troye ,, dans un ba.-refiefde la vida Borghèfe , f api' orté par \V ne kclmaan 02 s les monuments ineaiti. On en voit .nco;C un autre éxerripi dans e beau bas rclkf de la villa Médicis. Àdà'hsu- r ufement .es têtes des figures qui composent ce ch f-d’eeuvre font en pa cie ombres. Sur l’une d’e les o;s r marque que ie manteau eit un peu ra- mené fur l’épaule droite. On fa c que , par prit* c ; pe de modeftie , les jeunes ge;.s portoîent , ir.fi leurs manteaux ; auffi cette figure cil elle ;euns. La fécondé a le br is entièrement couvert , a-nfi. que la tête, & la troisième a ie b; as & 1’ ava.it- bras entêtement enveloppés dans ie manteau.. Pallium ïmperatonum eft le manteau impé- rial, celui dont les empereurs du Bas-Empire pa- roitfent avoir fait ufage , & dont parle Commode dans une lettre à. Clodius A'binus : S.anï ut tibi infigne aüqucd imperirdis majefiatis actedat , hahebis ut.endi coccm.ei pallie fay°? e \ ûiESÜ R2s romaines, pour cennoître ^valuation de Romé-dg-LIftA,. q, u e ft pli« Palme , ünefure dont on fait encore ufage en certains lieux. Les romains en «voie, ;t de deux for- tes. Le grand palme était cleia longueur de aman, & conteneur douze -doigts où neu? pouces- de r u ' bt iC pzûtpaime , eu travers de la main-, étort ,+e quatre doigts ou trois pouces. -Selon' Masgi- le -panne antique-romam netoit que df huit pouces six Ugnes & demie. Les grecs difiL-g udient in palme grand & un panne petit : le premier cotnpri» nuit cinq doigts , & le petit quatre doigts val inc trois pouces. I! y avait outre cela le double palme grec , qui comprenoit huit doigts. Pour 1 s palme grec , voy. Pal es te. Le palme eft différent aujourd’hui , fe' on les lieux ou il eft en ufage. Nous fai f , ns conr.oîtrelcl ces lieux & ces -,-.e fures. rapportées au pied de roi , parce quelles font employées dans pîufieurs ou- vrages fur l’antiquité , ceux de Wirickeimann en- tr autres. Palme, appellé pan pu empan , dont on fe fut en pîufieurs endroits du Languedoc & de la Provence , eft de neuf pouces neuf lignes. Palme de Gênes , eft de neuf pouces neuf lignes. Palme de Naples ,*eft de hait pouces fe.pt lignes. Palme de Palerne , eft de huit pouces cinq lignes. Palme romain moderne , eft de ftouze onces e qui font huit pouces trois lignes & demie. Palme , mefure linéaire, de FAttique , du Péloponnèfe , de la Grande-Grèce, de la Sicile. V oy. Paleste des mêmes pays. Palme, mefure linéaire des anciens romains. Elle valoir 2 pouces St AJA de France , félon Pauagn , dans fa. métrologie;. Il ne faut pas confondre paimus & palma ; ce font deux chofes différentes : paimus , comme nous venons de le dire , eft de quatre doigts , 8 c répondoit à la palefte des grecs ; palma eft le dou- ble , c’eft-à-dire de huit doigts. ( Greaves , on'tke roman foot. ) Palme , Palmier. La palme ou !a branché * T £ t y $i6 PAL le rameau du palmier , étoit le Symbole de la fécon- dité, parce que le palmier fruét.fie continuellement jufqu'à fa mort. C'eli pourquoi nous en voyons fur des médailles d'empereurs, qui ont procuré l'abon- dance dans l'Empire. La palme étoit auffi le fym- bole de la durée de l'Empire, parce que cet arbre dure long-temps. Enfin , la -palme étoit le fy mbole de la vïétoire , parce qu'aux jours de triomphe , le vainqueur portoit une palme. On dit que Céfar étant fur le point de livrer bataille à Pompée , apprit qu'il étoit forti tout-à-coup une palme du pied de la ftatue qu'on lui avoit dédiée dans le temple de la Viétoire,çe qu’il prit pour un heureux préfage. Les anciens peignoient la Viéloire avec une palme à la main, & iis l’appeiloienr dea palmaris. C’eft auffi pour cela qu'ils couronnoient les vainqueurs avec des branches de palmier , ufage qu’introdùifît Théfée , au rapport de Paufanias {Arcadie.') : Tke- fium aiwnt e Cretâ reducem , ludos Apollini feczjfe , •viBorefque palmâ coronajfe. Le peuple en couron- noït auffi les gladiateurs qui avoient combattu avec plus d'intrépidité. Les écrivains & les poëtc-s s'en couronnoient eux-mêmes ; & Virgile dit ( Géorgie. 3. 12. ) : Primas in idum&as referam tibi , Mantua , palmas. Les anciens , avant l'invention du papier , écri- vaient fur des feuiiles de palmier , comme nous l'apprend Pline , d'après Varron {XIII. 2.) : In palmarum follis primo feriptatum. Les feuilles de palmier paroiffent d'abord trop rudes 6i trop rabo- teufes pour avoir jamais fervi à cet ufage, mais peut-être que les anciens favoient les polir 8c les rendre unies. On voit, fur une calcédoine de Stofch, lus debout , fous la forme de Momie , dont on dé- couvre les langés. Elle reffemble à ( Raccolta del. Majfei , tab. XCV.) la ftatue du palais Barberm , avec cette différence que le-ferpent eft ici placé perpendiculairement depuis l’eftoinac jufqu’au bas de la figure. D'un côté de cette Ifis , ii y a une couronne , & de l'autré , une palme. On croit (Horapol. hierogl. , 1. 1 , e. 3.) que le palmier reoré- fentoit l'année, parce qu’on affurçùt que c'étoitle feu! arbre qui , au changement de chaque lune , pouffât une nouvelle branche : enforte que', dans le palmier , l'année étoit figurée par fes douze branches. Dans le cabinet de l'empereur , à Flo- rence, il y a une pierre grav.ée avec une Ifis , rèpfé- fentée de la même. façon , avec les mains formées en pattes de crocodile -, 8c cer animal grimpe le long de la figure , comme le ferpent dans cette pierre. Les égyptiens ont rendu un culte à diverfes efpèces de palmiers. (Paw. , tom. 17 , p. 13 y.) Dans Pille de Délos , on rendait auffi un culte PAL au palmier fous lequel on croyoit que Latone éoG. accouchée de Diane & d'Apollon. !£ PALMIER, fur les médailles , eft le fymbole de la Phénicie. On le voit auffi fur les médailles de Carthage de la Cyrénaïque , dTIierapytna . de Prianfus de Tyr , de Tenos , de i ripolis en Phæmcie. J „ PA LMIPES , mefure compofée d’un palme & d’un pied , ou de cinq palmes. PALMUS. V oy. Palme, mefure. PALMYRE , en Syrie. üaamtpa. Pellerin en a publié une médaille automone en bronze , unique. Cette ville a fait frapper une médaille grecque en i’honneur de Zénobie , fa fouveraine -, elle eft : RRR. en bronze. Les autres rois de Palmyre , dont on a des médailles , font : Athénodore avec Aurélien , Vabalathe feul avec le titre CEB, & Vabalathe avec Aurélien. Pour les ruines de Palmyre , voy. Balbek. On a trouvé à Palmyre plufieurs inferiptions écrites à -la -fois en grec & en palmyrenien. M. Barthélémy, de l’académie des inferiptions de Paris , a retrouvé l'alphabet palmyrenien , en comparant les inferiptions , qui font abfolument parallèles. Quant aux dieux de Palmyre , voye% Agli- BOLUS. Pour ce qui eft du coftume des habitans , vey. Orientaux. PALMYTES. On lit ces mots , dans Efychîus : TïaApvTyjÇ , cLyb-rrrisç Xos , P almyîes , divinité des égyptiens. Saumaifc croit qu'il y a une faute de coprfte , & il fubftitue à Palmytes , le mot Paamiles. (Voyez ce mot.) Mais Jablonski conferve l'an- cienne leçon , & trouve dans la langue cophte que ce fnot fighifie : qui . fait produire des fruits. II le prend pour un furnom d'Ofiris. {Panthéon Ægypt. ) PALOMBINO. ( Marmo. ) Lé marbre auquel les italiens donnent ce nom , a la blancheur du lait , & non celle d’une belle peau humaine. Ce dernier caractère eft celui du marbre de Paros. Voy. Antinous. PALTOS j dans la Syrie, iiaathngn.; Cette ville a fait frapper des médailles impé- PAL riales grecques', en l’honneur de Caraca'iîa, de Domna. PALUDAMENTUM , manteau de guerre, femblab e à celui que (es grecs nommoient ckla- mjde , oui fe mett it par-dcffl,s la cuiraffe , & qu s attachoit avec une boucle fur l'épaule droite ; enforte que ce côté étoit tout découvert , afin que le mouvement du bras fût fibre, comme on le voit dans les ftatues antiques : de-ià vient qu’on nommoit quelquefois paludati les cens de euerre en général , quoiqu’il n’y eut proprement que les chefs qui portaient le paludamentum. Ce manteau étoit de lame, comme tous hs autres habits des romains, avant qu'ils connuffent l’ufage de la foie & du lin ; & il n’étoit ddtingué que par la couleur , que par la qualité de la laine , qui étoit beaucoup plus fine. Quand un général partoit pour l’armée, il aîloit au Capitole prendre le paluda- mentum. Après avoir fini fon expédition , il qui;- toit ce manteau à la porte de la ville , & y entroit avec la toge. Cet ufage étoit fi bien établi , qu’on regarda comme une nouveauté & un adte de ty- rannie de Viteljius , d’être entré dans Rome avec cet habillement de guerre : Urbem denique ad claf- ficum intruïii paludatus , dit Suetone. (C. l. n. i.) manteau étoit blanc ou pourpre ; & Valere Maxime met au nombre des lignes qui annoncè- Ttnt la. fur.efte expédition de Crafius , que ce généra! partit avec un manteau noit : Pullum eï traditum eji paludamentum cum inpr&liwrn euntibus , album aut piirpureum dari folerent. (i. 6. II.) _^Le paludamentum , introduit à Rome par Tarquin l’ancien ( Florus , lib. I. c. y.) } étoit ( Plinii , lib. XXII , ch. z. ) le manteau mili- taire des empereurs & des généraux. Céfar (Saé- tonius ) fe retirant à la mge vers fes vailfeaux , mouillés près d’Alexandrie , traînoit avec des dents fon paludamentum ,- & il ne le quitta pour reprendre la toge , que lorfque tout fut tranquille. Viteliius de même ( 'Idem .) , entra dans Romeavec le paludamentum. Ce manteau, quant à la forme , S appedoit au Ch fagum , fagulum , ou cklamys. Juftin le confond en effet avec ce dernier, en donnant le nom latin (Lib. 10.) aux manteaux de Caiior & de Pollux, dansieur apparition en faveur des locriens , qui combattoient contre les croto- . mates. D’ailieurs, Eutrope (Lié. 9,) appelle chla- wgde de couleur de pourpre , l’habit diftinctïf des empereurs. On objeélera contre cette reffesiblance de la tklamyde avec le paludamentum , que Valere-M ixime (Lio. III , cap. 6 ) dit'qu’on voyoit au Capitole la ftatue de L. Scipion avec la cklamyde & la chauf- fure grecque appedée crepida , parce que ce romain avoir paru quelquefois habille de cette manière 1 de même que Sylia, qui, étant général, imper atot, s etoit montré dans Naples avec la chlamyde & k , PAL y 1 7 chauffure grecque. I! fembleroit réfuîter de-là une différence confidérable entre le paludamentum & la cklamyde , puifqu’on avoit trouvé fingu ier que leux généraux romains euffer t po-té ia dern ère , qui peut cependant avoir été prife , par Valcre- Maxime, pour le pallium 3 puifque Trte-Live nous apprend (Lib+19 , cap. 19 ) que Scipion fut accufé d avoir fréquenté ks gym. aies à Syracufe , avec ;a chauffure grecque , & vêtu du pallium. D’ail- leurs , une ftatue de Sylia, qui eff dans la villa iNegroni Me repréfente ponant le pallium , avec une chaufiure romaine. De plus, à quoi auro ent îcrvi les deux cents chlamydes , corr me dit Plu- tarque ( Hommes illujlrl) , ou les cinq mille, flii- vant Horace (Lib. 1 , epifl. (fi) , que Lucullus avoit chez lui, fi elles éteient différentes, parla forme, du paludamentum ou autre habillement en ufage alors chez les romains ? Le paludamentum différoit , à la vérité , par la couleur , lorfqu’un, général d’armée le portoit ; mais , excepté cette couleur de pourpre , c’écoit la chlamyde des grecs , comme il eff prouvé par les p affliges d’Eutrope & de juffin. Le paludamentum couleur de pourpre ne conve- nait donc qu’aux généraux ; il étoit même de leur dignité de le porter , fans imiter la complaifance de Scipion (Hirtius bell. Afric. , c. 57.) pourjuba, en faveur duquel :1 prit un paludamentum blanc , afin de biffer au roi feul la couleur de pourpre. Le fils du grand Pompée ( Appian . , lib. j.) affec- toied’en porter un bleu, après le naufrage de la flotte de Céfar. Au refte , la pourpre du paluda- mentum différoit de celle de la trabea (Plinii , lib . 11 , cap. 1.), en ce que le premier étoit fait avec ie coccus , inférieur en beauté, & plus rouge que la pourpre du murex. (Il paroît que les anciens nemmoieut également pourpre , les couleurs qu’on diftingue aujourd’hui en écarîatte , violet & pour- pre ; chacune defquelies eff encore fubd.vifée en différentes efpèces. ) Le paludamentum de couleur naturelle, bu teint d’une autre couleur que la rouge , étoit appelle fagum , eu lacerna , ou chlamyde ; c’étoit alors , pour la forme , le même habillement que ces efpè- ces de manteaux dont il étoit d’ufage de fe fervir, foit à la guerre , foit en voyage ou pour monter à cheval , comme on le voit à la belie ffatue équeftre de Marc-Aurèle, dont le manteau eff cependant moins ample & moins long que celui d’Auguffe , ftatue placée fous les portiques du capitole , du côté des failes des confervateurs. Ce dernier n’a point d’agrsffe , il eff noué fur l’épaule droite ; ce qui ne fait point règle , puifque les ftatues & les buftes des empereurs les repréfentent ordinaire- ment portant le paludamentum attaché avec nne agraffe. Un double bord qui paroît à quelques endroits du paludamentum d’Auguffe , peut flairé P s P A fcupçooner qu'il étoit doublé , pamcuiarit^u'on ne rencontre pas aux autres fbtues. Mais hne feroit point étonnant qu un nomme affez effemine pour porter quatre tuniques , eut encore iaii dou- bkr foi i mantsau» « Le -paluda.mcn.tum , dit Wincketmann (#//£• c’a F Art. <• }, étoit pour les romains, ce que la chiamyde étoit pour les grecs. Sa couleur était de «otu-M-e C étoit le vêtement de l ordre equeitre , L« ( Xiphil. Aug. 94 , /• ///•),& le manteau que portèrent d'abord les généraux , & ensuite les empereui s romains. Cependant nous apprenons que les empereurs avant Galhen , ne paroilioiem pas à Rome avec le palùàamentim, mars qu us ne s y montroient qu'avec la toge. Nous en découvrons la rai -on dans les remontrances qui lurent laites a Vitc-Hius par fes amis, lorfqtul voulut taire ton entrée dans Rome avec ce manteau fur les epaurest Ccl ajuikmenr , lui dirent-ils , feroit croire que vous voulez traiter Sa capitale de l'empire romain comme une ville ptife d’affautj & à ces repréfentanens n prit la toge confulasre. Septiffle Sévère obferva la meme cérémonie avant fon entree fuperbe dans Rome : vêtu en imperator, à s’avança à cheval juf- cues aux portes de la ville , où étant defeendu , jl prit la toge , & fit 1 er elle du chemin à pied ( Xiphil. Scver. p. z 94, l. III.'). Je fuis furpns comment en académicien tratiçois a pu laitier la queftion inde ciie . favoir h le paiudamentum de* romains étoit une cuiraffe ou un manteau ( Mém. de Faccd ces ïdfcAp. T. XXI, p. z$<). )■ C’étou un pareil man- teaiî tifij» d'or , que portoit Agrippine, femme de Claude , lüftQu’clle affilia au fpeâacic d'un combat pavai *>. I! faut obfetver en générai pour les manteaux , tant des figures d’hommes que de ceaesdes femmes, qu’on ne les trouve pas toujours mis ni arranges de la même manière, comme le font les autres vête- rr.ens. On peut fe convaincre par la fimple infpec tion", qu’ils font ajuftés fuivant 1 idée ou la conve- nance de fartifte* Cela ell fi vrai, qu’une ftaïur impériale affilé confervée à la villa Albani, & fur- montée de la tête de Claude, porte le paludamen- tum , ou Sa chlamyde , de manière qu'il traîneroit à terre, fi la figure étoit debout. Le ilatuahe qui avnit fait ce morceau , jugea à propos , dit Winc- keimann ( H:fl. de F Art. 4. 5. ) , de jeter une partie du manteau fur les cuiffes de la figure , pour fe procurer de beaux plis, & pour ne pas Jaillir les deux jambes découvertes , ce qui auroit caufé de la monotonie» PALÜDATUS , général revêtu de l'habit œi- Îiîaire. PAL US capreæ , dans le champ de Mari, fut un lieu fatal à Romulus. Y faifant la revue de fon praiée , il fut mis en pièces par ksfénateurs, jaloux PAN de fon autorité ; «nais il pa-fia pour*avoir été — » PALUS P os - ti x a , étoit unirais en ps rt : navigable, qui s’tt ndoit depuis le Forum jufqu'au temple de For mie , près Terracine. A»™ qui fit taire le < liemin cui pr»te foniiom , fut ob‘;C - de prendre un long détour iufqu’à i enracine, Da>c~ qu’il fe voyoit gêné par c.s marais. Les voyageurs* pour abréger, avo;ent coutume de parler ce marais fur une barque pendant ia nuir, pour arriver à Ter- racine, & de prendre la voie Apprenne. Horace avoir fait la route , & la décrit avec fon agrément ordinaire dans les fatyres. Ceux qui alioient de Terracine à Rome, traversaient également le ma- rais fur une barque qu 1s prenoient au marché d’Appius. Trajan deffécha ;en partie ce marais & y fit une chauffée magnifique qui continua le ch. - rrvn en drostute, par le moyen de plufienrs ponts : Trajanus icfdem temporibus , dit Dron , ftravif palu- des pomptinas lapiàibus, extrUxttque juxtd lias eedi- fisia , pontejqùe magnificat {Fb. LXFill. ), PAM.VHLE. Voyei Paamylè. PAMMILIES, les fêtes pammilUs , fêtes en l’honneur d’Ofiris. Cn dit cu’une femme ce Thè- bes , nommé Pammiîa , étant fie tie du temple de Jupiter pour aller chercher de l'eau, -ne- une- voix qui lui ordonnoit de publier eue i grand Off- ris écci: né; que ce feroit m pr*ncc , auquel l’Egypte auroit de grandes oblfg • T.ntrvla, flattée de cette efpérance , ntun- • &: eu va Offris» En mémoire de la nourrice , : n innhiu une fête, qui de fon nom, fut appellée par. s:. ï .■ on y poc- toit une figure d’OSris allez feu; : - a à celle de Priape , parce qu’Olîris étoit regarde comme le dieu de la génération & de toutes les productions.. Voye 1 Paamyle, où ce fajet eii traité avec plus de vérité. PAMPHAG US , furnom J’Hercule., qui lignifie mange tout. Ce nom lui fut donné à caufe de la grande voracité. Foyer Polyphagus. FÀMPHILÎE , fille du devin Mopfus. PAN chez les égyptiens. Foye ç Mendës. Pan chez les grecs , le dieu des bergers , des ch..ffeurs, &i de tous les habitans des campagnes. Il y avoit plufîeurs ocinions fur fa narflance. Les uns qui le diioient fils de Mercure déguifé en bouc , & de Pénélope, attribuoient , à ia metatnot- pnofe de fon père , les cornes qu'il a fur ia tête, & la conformation de la 'partie inférieure de fon corps, qui reffemb'e à celle d’un bcuc. Les aortes ont écrit qu’il étoit le fruit des compiaifaRce- de Pénélope pour tous fes amans , & qite fon nom, qui en grec fignifie tout, exprimoit qu’il avait eu pour pères tous ks amans de fa mère» D’autres 1 ont PAL dit fils de Jupiter & de Calyfto , & par conséquent frère jumeau u Areas. D autres le font fils de i A;r & d'une nei trie : d'autres de Jupiter & de ia nym- phe CEnexde; ou enfio au Ciel de ue ia Terre. Quoi qu’.i eu soit de fa na.ffuice , on le repré- fonte ordinairement, Ses ch.-veux & la barbe négli- gés, i.ec des cor .s, de- cuilics, des jarnbes Se des piens de bouc, en un mut »jl différait fort peu i'uO faune ou d't.n Satyre. On dit que ce fut Venus qui ie rendit ii ia.d, ta punition a'un juge- ment -.,uM avoit prononcé contre elle ( Veye p Achille , fils de Jupiter.). Il tient fbuvent ie Bâ- ton paiiotjl ou pedum , comme dâu des bergers, & une fuite à plusieurs tuyaux j qu'on appelle ia flûte de pan y parce qu'on croit qu'il en fut l’inven- teur ( Voyez SyrxNge. ). Il po.te ordinairement une couronne de pn, en mémoire de ta nymphe Pithys , qui fut changée en cet arbre ( Veye z Pi- thy'. ). On le crovoit auiïi dieu des chalieu.s , mais plus fouvent occupé à courir après les nymphes, dont il étoit i 'effroi , qu'aprçs les bêtes fauves. Pané toit principalement honoré en Arcadie, cü il eut un oracle célèbre» On lui offrait en faciifice du lait de chèvre & du miel, & on. célébrait en fon honneur les luvercales.. c.vàndre Arcadien porta en Italie le culte de ce dieu, & fes fêtes y furent célébrées comme, cédés des autres d eux. Les ro- mai.nsle connoifloîer.t auflî fous lejnom,de Eafcinus* de Lapercus ,. & le confondorent a v ec Faunus (Voyez Fascinus , Lupercl s-.). Mais c’efi chez, les égyptiens qu’ii faut chercher l'origine de ce dieu & de fon eu. te» Pan égyptien étoit regardé comme un des huit grands dieux, qui formoient ta première clafié. Selon les h -fio tiers. Pan a voit été un des généraux de T .limée d'Oiins : ii combattit avec vigueur contre I y. h on. S; n armée ayant été forp.’ifc une nuit dans une vallée, dont les iiDies étoient gardées par fes ennemis, il inventa un lîratâgême qui le tira d’affa ire.. Ses oldats eurent ordre de pouffer tous er,fem5!e des cris & des hurlemens épouvantables, que les rochers & Us. forêts o.uîtipi èrent encore, enf-rte eue fes é'.nerirs en furent fi. effrayés cu’ils prirent auiïi-tôt la fuite ; ce qui donna lieu dit-on , d'appeiler -ans L fuite , terreur panique y. cette crainte vaine. &. Vbite qui fur prend. Poiyen, dans fon traité des fîr.tagê ■■•-.s, d-t que Pan avoit in- venté i’or ;rc de batadle , & h manière de ranger les troupes en phala. grs & à. donner à une armée -une aîle droite & une aîle 6 au he ,.ce que les grecs & les lac s appellent le' c-'-rnes d'une armée, & que c’eû pour ce; a qu'on regréfentoit-iPaa avec des Cornes. _ Hygm rapporte une rai r on pour laquelle les égyp- tien s r -préfe: toient leur dieu Pan fous la figure d un b . uc» Pan ayant trouvé en Egypte les dieux éenappés les mai; s dès géans, Par confeilia, pour R être point reconnus, de fc revêtir delà figure de I PAL ÏPP differens animaux r & pour leur donner l’exemple, il prît lu: -même celle d'une chèvre. Les dieux, pour. le récompenfer de fon bon confeil , le placè- rent _dans le ciel, où. il forme la confïelLition du capricorne. . ^' an êrcnt en fi grand honneur chez les e'gyp-- tiens , qu on vryo-.t fes ftatues dans prefqùe tous ies temples, & qu’on avoir bâti en fon honneur cans la Thebaide, ia ville de Chemnis, oui fignifie ville de Pan. Dans la fuite, la fable de Pan fut allégorifcer on le rit peur le fymoole de la natu-e, fui vaut ia {/gn.ficatio.i de fon nom (ne , veut dire univerfel. )„ L.es cornes qu on lui met fur la tête, marquent, dit-on , les rayons du.fole:! : la vivac té & la rou- geur de fon teint , expriment l'éclat du ciel ; la. peau de chevre étoffée qu'il porte fur l'cftomac, les étoiles du fiim ment : ie poil dont la- partie infé— r eurc de ion corps eft couverte., défîgne ia partie: intérieure du monde, la terré , les arbres, les plantes , &c„ ti . Quant a la fable gu grand Pan , vcicF ce que Plutarque en rapporte ( dans fon traité des oracles qui ont ceffé.),: Le vaiffeau du pilote Thamus.» é ant un foir vers de certaines îles de la mer Egée, h vent ceffa tout-à-fait. 1 ous les gens du vaiffeau eto'ent bien éveillés , la plupart même paffoient le temps à boite, lorfqu’on entendit tout d'un coup une vo’x qui venoit des Tes , & qui appeiloitTha*- mus. Thamus fe laiffaf appeîler deux fois fins ié— pondre , mois à. la trelfième ii répondit. La voix li?i commanda que , quand il feroit 'arrivé à u.v cer- tain heu, il criât que le grand Pfiœéroirmrrr.Ilm'y eut perforine dans le navire qui ne fut fi: fi de frayeur. & d’épouvante. On déübéroit fi Thamus devoir obéir a la voix , maisTham-i s-conclutque fi, quand ds fondent arrivés au lieu marqué , il faifoit allés de vent pour paffer outre, il ne falloir rien dire ÿ, mais que fi un calme les arrêtait îài, ii falloir s’ac- quitter de l'ordre q u’ds avoienr reçu. Ii ne man- qua point d’être furpris d’un calme en: cet endroit;; là, & aufli-tôt il fe mit à crier que le grarntPam étoit mort- A reine avoit-il ceffé de parier , que lion entendit de tous côtés des plaintes & desgé- miffemens, comme d’un grand nombre de per— fonnnes furprlfes- & affligées de cette nouvelle» Tous ceux qui étoient dans le vaiffeau , forent té- moins de l'aventure. Le bruit s’en répandit en- peu; de temps iufqu'à Rome ;; & l'empereur Tibère,, ayant voulu voir Thamus lui-même ,,affëmbla des; gens favans dans la théologie païenne pour appren- dre d’eux qui étoit le grand Pan y & i! fut conclu que c’étoit le fils Mercure & de Pénélope..... Celui qui raconte cette hiiroire dans Plutarque, dit qu’il la tient- d’Epitherfès, fon maître de grammaire',, qui étoit dans 1e vaiffeau de Thamus , lorfque la. choie arriva»,. Voici les réflexions ce Fcattirejk (en fônhiffo.fe ;p!> PAN des oracles , prem. diff. ch. 4. ) fur cette hiffoire deThamus. «Elle ne peut, dit-;!, recevoir un fens raifonnable ; fi ce grand Pan étoit un démon ; les démons ne pouvoient ils fe faire fa voir la mort les uns aux autres , fans 7 employer Thamus? N’ont- ils point d'autres voies pour s'envoyer des nou- velles j 8c d'ailleurs font ils fi imprudens que de révéler aux hommes leurs malheurs Se la foibleffe de leur nature ? Dieu les y forçoit-, direz-vous. Dieu avoit donc un defiein; mais voyons ce qui s'enfuivit. Il n'y eut perfonne qui fe défaburât du paganisme , pour avoir appris la mort du grand Pan. Il fut arrêté que c’étoic le fils de Mercure & de Pénélope, 8e non pas celui que l’on reconnoif- foic en Arcadie, pour le dieu de tout , aînfi que fon nom le porte. Quoique la voix eut nommé le grand Van, cela fe dit pourtant du -petit Pan-, fa mort ne tira guère à conséquence , 8e il ne paroît pas qu’on y ait eu grand regret. Si ce grand Pan étoit Jéfus-Chrift , les démons n'annoncèrent aux hommes une mort fi faluraire, que parce que dieu les y contraignait. Mais qu’en arriva-t-il ? Quel- qu’un entendit-il ce mot de Pan dans fon vrai fëns ? Plutarque vivoit dans le fécond fiècle de i’églife , & cependant perfonne ne s’e'toit encore avifé de dire que Pan fur Jéfus-Cbrift , mort en Judée ». C’eft Eufèbc , évêque de Céfarée , qui s'en eft avifé le premier. Les romains furnommoient Pan Arcadius , à càufe du lieu d’où fon culte leur avoit été apporté: Arcadio pinus amata deo , dit Properce ( I. 18. IO ). Capripcs , en grec «V/vîLv? & ai"//™, furnom donné à Pan, à caufe de fa conformation bizarre. Properce (3. 15. 34. ) dit : Capripedes ca]amo Panes hiante tanunt. Lyc&us 8e Teg&us , furent des furnoms donnés à Pan , à caufe des lieux où on lui rendoit le culte le plus célèbre. Probus, dans fon commentaire fur les géorgi- ques ( 1. 17.), dit que les latins donnoient encore à Pan ie nom à’ Inuits , formé du verbe inire, à «aufe de fon penchant pour ja lubricité. Pan eft appelle , par Pindare , le plus parfait des dieux, TtXtàrarov 6 sâ». ( Ap , Arijiid. Orat. Bacck. , 0 pp. , t.i , p.73.). Les grecs rendirent un culte particulier à Pan , apres la vldtoire de Marathon , dont ils attri- buoient le gain à fa protection. ( Herodot. , l. 6 .) 4. oiîen ( Stratag . , l. 1. 62.) lui faifoir honneur de invention de ia tactique Se de la phalange. Les cheveux & les poils de la barbe de Pan font droits & hérilTés , comme les poils d'un bouc : PAN de -là vient qu’il efl furnommé r dans Cal- limaque. ( Hymn . Diatt . , v. 90.) « Du temps de Lucien , on s’étoit fi fort écarté du véritable efprit de l’anciennne mythologie que Pan, Siiene 8c res fatyres etoient regardés comme une troupe de payfans & de pâtres , dont pour groffir fon cortège , Baccnus avoit fakautânt de dieux. Momus s'en plaint aux divinités affem- blées. L’un, dit-il, aies cornes, les oreilles "les cuiffes , les jambes & les pieds d'une chèvre (Pan); l’autre eft vieux , chauve , camus 8c toujours monté fur un âne" (Silène.) Quant aux fatyres ils font chauves auffi , ont des oreilles droites & pointues , 8c une queue au bas des reins. Ceci nous fournit la preuve de la grande influence que les artiftes eurent de tout temps fur le cuite; car les poètes réuniffoient ou difperfoient indifférem- ment 8c à leur gré , fur toutes les divinités de la famille de Pan , les caractères 8e les attributs de ce dieu ; mais les peintres Se les fcu’pteurs fuivi- rent une autre marche ; ils reprèfentèrent commu- nément & Pan 8c L s fatyr res avec les cornes , les oreilles 8c toutes les parties inférieures de ia chè- vre , 8 c donnèrent à Silène, aux Faunes 8c a x Sylvains la forme entièrement humaine', avec cette différence cependant que les premiers avoient quelquefois des oreilles pointues , que celles des féconds fétoient toujours , qu’ils avoient de plus une queue au bas des reins , & que les derniers étoient conformés abfolument comme tous les au- tres hommes. (Pierres gravées du palais-royal, I, pag. 249.) ». Les monumens authentiques du dieu Pan font fort rares. Voici tous ceux que Winckelmann a cités. Pan eft armé de la foudre dans le cabinet du col ! ège romain, où l’on voit cette petite ftatue de bronze. ” Le chef des divinités d’un rang inférieur eff -, dit Wincke! man , Pan , que Pindare appelle le plus parfait des dieux. (Ap. Arifi. orat. Aacck. opp. V- 63.) On n’avoit point jufqu’à préfent d’idées juftes de ce dieu ; je crois avoir découvert la vraie conformation de fon vifage fur une belle médaille du rci Antigone , que je décrirai bientôt. C’eft une tête couronnée de lierre , dont le s traits annoncent de la gravité ; fa barbe épaiffe reffem- b'e , dans fon jet, aux poils de chèvre : de-là Paît s’appelle q^ir-ar-ouis , au poil hériffé. Au cabinet du Capitole, il fe trouve une tête de cette divinité, fort peu connue 8c d’une grande exécution. Elle eff caraâérifée par des oreilles pointues ; mais la barbe eff moins hériffée Sc ref- femble à la barbe de quelques philoiophes, dont l'air de réflexion eff marqué par des yeux enfonces à la manière d’Homère ». PAN 35 ATégard de la médaille d’Amigone, que Je pcileJe , je l’ai publiée & expliquée dans mes monumeas de l'antiquité ( îned. n°. 41.)» après qu’elle eut paru ailleurs, affez mal deiïinée & tout auffi mal expliquée. (P. Fr&lich , Annal. Rtg. Syr. , ta.b. 1,5.1.) On s’eft imaginé que les feuilles de lierre qui ornent les cheveux du vieil- lard reprefentoient des feuilles de jonc; fkencon- féquence de cette imagination , ona cru que cette tête figurait un Neptune , pendant que l’Apollon , affis fur la proue du vailleau , qui eft fur le revers ce la médaille j a été méttmorphofé en Vénus armée. Mon fentîment eft que la tête en queftion nous offre le fîmuiacre du dieu Tan ; que l’Apol- lon placé fur la proue du vaiifeau , avec le dau- phin qui eft au-deffous, peut faire alluficn à AiXÇmo; } qui eft un des furnoms de ce dieu, parce qu’il s’étoit métamorphofé en dauphin , lorfqu’il conduîiit fur un navire Cretois la première Colonie dans Délos. ( Hom. Hym. Apol., v. 49 y) Auffi Euripide appeLe-t-il Apollon n«m«, c’eit-à-dire le dieu de la mer, qui conduit fur les flots fes chevaux attelés à fon char. ( Eurip. Androm . , v. 1009.) Or , comme les athéniens attribuaient au dieu Pan la victoire de Marathon , il fe pourroit que notre médaille eut été frappée en mémoire d ûne bataille navale , dont le roi Antigone a cru devoir le gain à l’affiftance de Pan 8 c d’Apollon ». cc Un bronze antique de la colleétion de Stofch , repréfente un faune, ou pour mieux dire le dieu Pan. qui joue du chalumeau devant un autel , où i! y a du feu allumé, au-deffus de l’autel eft une étoile, & devant l’autel un bouc dreffé fur les pieds de derrière , qui s’y appuyé avec ceux de devant. Tout autour font les douze lignes du zo- diaque. Les anciens regardoient le dieu Pan comme le type de l’univers , te Apollon & Pan étoient adorés comme la même divinité , par la même raifon que les cornes & les poils de la peau de celui-ci croient regardes comme les rayons du foies!. Le^ griffon étoit auffi. le fymbole de Pan, comme d’Apollon , & l’harmonie de i’univers fe régloit au Ton de la flûte de Pan : Apttov'.xv KOGjuoto %.pîz.&v Çtï.ûTratyfzovi fcoXmj. Marmonzam mundi pulfans amante, jocos cantu , - ( Orph. hym. Pan. ) C’eft donc la raifon pour laquelle on pîaçoit le dieu Pan au mil : eu du zodiaque. Le cha’umeau ou la flûte dont il joue fignifie , fdon ( Satum. hb. I. c. n.p. zgi.) Macrobe , l’inégalité de l’o- pération du loleil. Le feu fur l’autel ( Paufan.lib. VIH. p- 677- Un. 24-’ ) né ligne le feu éternel qu on lui confacro.t- On trouve le même fujet fur des pierres gravées du cabinet (. Mariette , p. grav. 4 P ) du rôi de France , & de celui de (Muf. florentin, tom . 11 . tab. 88. nurn, z. ) l’empe- raur a Florence r Antiquités Tome ÏV. , , Sur uns pâte antique de la même col'eéHon , Si- iene parojt couronné de lierre , habillé à la ma- nière des philoioph.es , marchant appuyé fur un oàton , & portant en main un vafe. .11 reffemble à ceiui qu on voit , plus ivre encore , fur une pâte ( Lucern. ara. p. 1 j . fig. 2.1. ) ce Bellori. Il con- vient de remarquer à ce fujet que le Pan en marbre eu Capstole, & deux autres Pans de la même rorme & grandeur de la .villa du cardinal Ale- xandie .Albani font enveloppés d J une draperie ou manteau qui Us couvre jufqu’aux cuiftes. ^ l!r nne cornaline , un fatyre , ou , pour mieux cire , le dieu Pan , enfergne à jouer de la nûte au jeune Olympe. On voit le même fujet plufieurf fois (Majfsi raccoltc di ftatue ,tab. 64.) répété en marbre ^ p? me 3 c auffi ie fujet d’une des meilleures (Bitture d Ercolano tav. 9. ) peintures antiques d Herculanum. Pan eft affis fur les médailles des arcâdjens , de Mégaîopolis. PANACÉE , une des divinités de la médecine, étoit fille a Efculape 3 c d’Epione , ou Lampétie. Son nom fignifie celle qui guérit toutes fortes de- maladies. I! eft formé de -z-ay , tout , & de «*£«/<«« , je guéris ( P lin. 24. 14. ). PANAGÉE , furnom donné à Diane , parce qu elle couroit fans ceffe de montagnes en mon- tagnes, & de forêts en forêts ; parce qu’elle chan- geoit fouvent de demeure , étant tantôt au ciel , & ^tantôt fur la terre, ou dans les enfers ; & parce qu’enfin elle changeoit de forme Se de figure. Pa- rtagée fignifie celle qui voit tout. Il eft formé de ■z-xy , tout , 5 t de âyaéopat 3 je vois ,j admire. PANARIUM , panier lequel on porte des pains. Stace parle des diftributions que Dornitien faifoit au peuple dans les fpectacles , dit ( Sylv . i a 6 . 28. ) : Ecce autem caveas fubit per omnes Injtgnîs fpecie , décora cultu , Plebes altéra , non mïnor fedente. Ht panaria , candidafque mavpas Subvenant , epulafque lautiores , PANARIUS , boulanger. PANATHÉNAIQUES , qui appartient aux panathénées. On donnolt ce nom à de grands vafes de vin qui tenoient plus de deux congius , comme on ie voit dans Athénée. PANATHÉNÉES , anciennement athénées. Les panathénées , sefyyctia , étoient des fêtes y v ? célébrées à Athènes en l’honneur de MinerVe. E.les furent d'abord inftituées en Grèce par brichto- nius j fils de Vulcain, ou, comme d autres le prétendent , par Orphée. Divers peuples , depuis Cecrops & fes fuccef- feurs jufqu’à Thèfée , haoitercnt les differentes bourgades de l’Attique ; rhaque bourgade avoir fes magillrats, & dans chaque endroit la police & la juftice s'adminiftroient fars nulle dépendance ré- ciproque j on ne reconnoiiToit Athènes pour ville principale qu'en temps de guerre. 1 héfée parvenu à la royauté , entreprit de lier ces ^ parcelles de gouvernement , jufque la fort détachées ; il réuflit dai s fon projet j les villes fubalternes s'incorpo- rèrent dans une feule , & l’auteur de cette réunion mémorable réfolut d'en éternifer la mémoire, en rétabdlf. nt les panathénées . Que ques auteurs me- me alïurent que ce f-t lui qui les müitua. QuH qu'il en foit , on recevo-t à ces fêtes, fu- vant l'intention de Théfée , tous les peuples de l'Attique , dans la vue de les habituer à recon- m ître Athènes , r ù elles fe célébroient , pour la patrie commune Ces fêtes dans leur fimplicité & dans leur première o igine , ne duroient qu'un jo r ; mas enfuire 1 ur pompe s’accrut, & on leur donna un terme plus long. On étab it'aWs de grande? 8c de petites pana- thénées ,• les erw es f : e eé-ebr-- i n: tous es cinq ans , le 23 du mois hécafombèon , 'Si les p ti es fe folemni o ent tous 1rs tois ans, u plutôt tous les apc , !e 20 du moi? îhnrg.l . Ç -,aque vi le d- l’Ar ,: q -e , il) q: e colon e athénien:- e , dans ces ■«>■. c dions , dcvoit eu forme de t> bir ur. : œ f à Mi erve. La ctéeffe avoit l'honneur de i h tombe. Si le peuple en avo : t le profit ; la ch.tr des viétimes fe voit à régaler ies fpeéfateurs. On prepofoit à ces fêtes des prx pour trois fortes de combats; le premier qui e fa f ir le feir , & dans leq uel les ath êtes portoient des flambeaux , ét -it 'originairement une courfe à pieds ; ira : s depuis elle devint une courfe équef- tre , 8c c'eft ainfi quelle fe pratîquoit du temps de Platon. Le fécond cctnbat étoit eym: ;que , c'eft-à- dire , que les athlètes v co r.battoient uds ; & d avoit fon flide paiticuber , coiftruit d'aberd par Lycurgue le ihéteur, pu s rétabli magnifiquement par H r.-des At.icus. Le trofième combat , infti- tué par Périclès , étoit deftmé à la poéfie & à ia mufique. On voyoit difpuier à l’envi d'exceilens chan- teurs , qu’accompagnoie; t des joueurs de flûte & de cithar ; ls chant oient les ! uanges d’H rmo- dius , d'Arifiog ton & de Thrafi bu!e. Des poètes y fa foient représenter des pièces de tneaire juf- qu’au nombre de quatre chacun , & cet aiîèm- blage de poëmes s'appelait tétralogie ;I e prix de & combat étoit une couronne d'olivier 8c un b a d'huile exquife, que les vainqueurs, p ar une grâce particulière accordée à eux feuls , pouvofint faire tranfporter où il leur plaifoit , hors du ter i- toire d’Athènes. Ces combats . comme on vient de le dire , etoient fuivis de feftins publics & de facrifices qui terminoient la fête. Telle étoit en général la manière dont fe célé- broient les panathénées ; mais les grandes l’empor- toient fur les petites par leur magmfi.er.ee , par le concours du peuple 8c parce que, dans cette fête feule , on conduifoit en grande & magnifique pompe un navire orné du reclus de Minerve. Après que ce navire , accompagné du plus nom- breux cortège , & qui nalioit en avant que pat des machines , avoir tait ptufi urs dations fur la route , on le ramenoit au même lieu d'où il étoit parti , c'eft-à-iiire , au Céramique. Le peplus de Minerve étoit une draperie blan- che , formant un carré-long , brochée d’or , où etoient rtpréfemées , non feulement les mémo- rables aét or. s de c ttc deefife , mus encore celles de Jupi.er , drs héros , 8c même cie ceux qui avoient rendu de grands ftrvlces à la répnb.ique. A cette procrflian alfifioierit tou- es fortes de gens v eux & jeunes , de l'un 8c de l'autre fexe , por- tant tous a la main une branche d'o!ivier pour ho- notr 'a de elfe , à q i le pays étoit redevable de cet arbre ut:!e. Tous 'es peuples de l'Attique fe f , fo ent un point de religion de f? trouver à cette f êre j de la vient f.sn nom de panathénées , comme fi 1 ou oil.it les athénées de toute 1 ‘ Attique. Les romains les c-élebrerenc à leur tour ( fous le nom de quinquatris. ) , ma s leur mîtation ne fervit qu’a relever davantage l'éclat des vrais panathé- nées. ( D. J. ) “Cette tefsère d’ivoire très-bien confervée , fur ! quelle on lit nANA©HN. \A , n. us rappelle une dse confiante des panathénées. C ét .it le fcul j,.ur auquel il fût ç erm s de port r les armes dans Athènes. Ce monument til très- bien confervé; mais il n’a pas le mérit- de remonter au temps de la hhe- té des grecs. Le revers p-efnte le ch ffre XV en c .r éitre romain ; ce qui prouve la con- quête de la Grèce ; je ne fuis pas alluré eue ‘e caraâèie que l’on voit au-deflous , y correfpcnde; je le pren.irols pour un ornement. Si je ne me trompe , c'eit un gamma , qui fign fie 3 , ou un upfilon , qui veut dire 400. Cette ! çon coi firrr.e- roit l'idée de ia réunion des deux nations , les ch-ffres ou les numéros des places é-arn indiffé- remment donnés dans les deux langues ( Caytus , IV. pl. 3-4 n°. 3. ) ». PANBÉOTIES , fêtes qui fe célébroient dans toute la Béotie, d’où elles ont pris Lui nom- On PAN n’en fait aucun détail , finon que l’on s’a/Tembloît pour leur célébration , près de Chéronée , au temple de Minerve ionienne. PANCARPE , fpeétacle des romains» où cer- tains hommes forts » hardis 8c exerces , combat- toient contre toutes fortes de bêtes , moyennant Une fomme d’argent. Le mot pancarpe fi g n fie pro- prement un compofé de toutes fortes de fruits » de •wâv , tout , & de x«p îrâs , fruit. En fuite on 1 a ap- pliqué à ce qui contenoit toutes fortes de fleurs , puis à ce qui étoit compofé de diverfes chofes , enfin» par métaphore, à ce combat public, ou l’on faifdit paroître des animaux de differentes efpèces. Le heu de Ce fpectacle étoit l’amphi- théatre de Rome ; & ces fortes de -eux ont duré jufqu’au temps de l’empereur Jullinien , qui ré- gnoit dans le fixième fiècle. Quelques auteurs confondent le pancarpe avec la fylve ; mais il y a cette différence entre ces deux divertiffemens publics , que le pancarpe étoit un combat contre les bêtes , qui fe falloir dans l’amohithéatre » & que la fyhe étoit une cfpèce de chaffe que l'on repréfentoit dans le cirque. Dans le pancarpe » c’étoient des hommes gagés qui combattoient , & dans la fyhe , c^étoit le peuple qui chaffoit au milieu d’une forêt artifi- cielle. ( D. J. ) PANCHÉE,’} î!e de / 0céan ’ P roche de l’Arabie. Diodore de Sicile ( L. V. c. 41 . ) dit qu'elle étoit habitée par des naturels du pays , ap- pellées panch&i , & par des étrangers océanues , indiens, Cretois & fcythes. Il place dans cette île une ville célèbre , nommée Panara , dont les ha- bitans étoient les plus heureux hommes du monde. Malheureufement Panara , le bonheur de fes habitans , 8c l’îie même de Panchée , ainfi que le temple magnifique de Jupiter-Triphyüen , ont été forgés par l’ingénieux Evhémère , que Diodore de Sici:e a copié, Evhémère peignit Cette île C 'mme une terre délicieufe , un paradis terreitre , où fe trouvoient des richeffes immenfes, & qui n’exhaloit que des parfums. Callimaaue , prefaue contemporain du phiîo- fophe mefl'énïen ou Thégéates , & fur tout Era- torthène, mirent eux-mêmes la Panchée au nombre des fables , & prouvèrent que c’écoit une pure fic- tion. Poiybe en étoit pleinement convaincu. Plu- tarque déclare que l’île Panchée avoit échappé ju r qu'’à fon temps aux recherches des navigateurs grecs 8 e barbares. _ Mais les poè’ces n’ont pas cru devoir manquer d orner leurs ouvrages de cette région imagLa.re; pan ,,, j’en ai pour témoins ces beaux vers de Virgile dans fes Géorgieues : Sed ne que medorum fylve ditijfima terra , A te pulcher G anges, atque aura turbidus Hermus , Laudibus Italie, certent , nec Baclra » nec Indi, Totaque tkuriferis Panckaia dives arenis. Cependant ni l’opulente Médie , ni le pays ar- rofé par le Gange , ni les bords de I’H.rmus dont les flots rou ent de l’or , ni l’Inde, ni le pays des baétriens , ni la fertile Panchaïe où cr.ît l’en- cens , n'approchent pas des campagnes d’Italie. PANCERESTAR1I , pât’ffiers , co fifeurs, ceux qui faifeient une forte de gâteau appeilé panchrtftum.- ou tout-bon , mot "foi me dejrav, tout , & de , bon. PANCHRESTUM. Voye^ l’article précédent. PANCLAPIE , fête célébrée par les rhodiens au temps de la taille des vignes. Ce nom eit formé de Tttti , tout , & de kXuw , je brife. PANCRACE , exercice gvmnique , formé de la lutte fimple & de la lutte compofée. Dans cet ex rcice , l’on ra foit effort de tout fon corps, comme l’indique le mot grec. A ; nfi la ’ure & le pugilat réunis , formoier.t le pancrace. Il emprun- toit les fecours & les contofions de la lutte» 8c pr non du pugilat l’art de porter les coups avec iuccès & celui de les éviter. Dans la lutte , il n’étolt pas permis de jouer des poings » ni dans le pugilat de fe colleter. Dans le pancrace , au con- traire , l’on avoit droit d’employer toutes les fe« couffts & toutes les rufes pratiquées dans la lutte; on pouvoir encore y ajourer pour vaincre , le fe- cours des poings & des pieds, mène des dents & des ongles ; & l’on fent que ce combat n’étoit ni moins dangereux » ni moins terrible que les deux autres. Arrichion ou Arrachion , pancratiafte aux jeux olympiques, fe fentant près d’être fuffoqué pat fon adverfaire qui l’avoir faifi à la gorge , mais donc il avoit attrapé le p ed , lui cafia un des orteils î & par l'extrême douleur qu’il lui fit , l’ob igea à demander quartier. Dans cet inflant même, Arra- chion expira. Les aganothètes le couronnèrent , & on le proclama vainqueur, tout mort qu’il étom^. Philoftrate a fait la defcripiion d’un tableau qui repréfentoit cette aventure. Le combat du pancrace fut admis aux j ux olym- piques dans la vingt-huitième olympiade ; & le premier qui en mérita le prix » fur le fyracu.aia Vvv ij P 4 Lygdanius , que fes compatriotes mettoient en parallèle avec Hercule pour la taille. Paufanias parle, dans fes Eliaques , d’un fameux pancratiafte nommé Softrate , qui avoir été cou- ronné douze fois , tant aux jeux neméens qu’aux, jfthmiques , deux fois aux pithyens & trois fois à Olympie, où l’on voyoit fa ftatue du temps de cet hiitorien. ( D . J.) « On ne paroît pas avoir donné une explication fatisfaifante de cet exercice du gymnafe. Hermo- laus dit que le pancratiafte étoit i’atniète vainqueur dans les cinq exercices gymnaftiques ; & il s’ap- puie du témoignage de Suidas , qui dérive le nom grec de pancrace , Am tou mai-rot ê'elrlai y-faro us , de toutes les manières de combattre 5 c’eft-à-dire, ajoute Quintilien (fi b. 2. Infiit. Orat .) : Ab omni- bus viribus , & omni reffiendi genere , quod in hifct eenaminibus ath et& ejfundebant , & manibus , pedi- bufque , & cubitibus pugnantes interpretatur » Sur une urne cinéraire qui fert de pifcine dans la facriftie de Saint-Etienne in Pifcinola de Rome, on voit deux lutteurs qui appuient leurs ma ns les unes contre les autres , 8 c éièvent leurs pieds pour les frapper , comme les enfans battent la femelle dans leurs jeux. Peut-être eft-ce là le véritable pancrace , c’eft-à-dire la lutte qui fe fai- foit avec les mains, les pieds , les coudes , enfin avec tous les membres «. 05 On ne voit pas comment il peut être queftîon des combats des pieds dans la lutte ordinaire , le faut , je cefte , la courfe & le difoue , dont la réu- nion formoit le pancrace , félon Hermolaus. ( M. Guattani , journal d'Antiq. , an. 1785.) ». P ANCRATI ASTES, athlètes qui s’adonnoient particulièrement à l’exercice du pancrace. On ap- pellent quelquefois pancratiafles ceux qui éto ent vainqueurs dans les pancraties. Voye^ l’article fuivant. Quant à la forme particulière des oreilles des pancratiafles , voyez OREILLES. PA NCR ATI E, c’eft le nom que les grecs don- noient aux cinq exercices gymniques qui fe prati- que)! ent dans les fêtes publiques ; favoir , le com- bat^ coups de poing , la lutte , le dif.jue , la courfe & la danfe. Ceux qu: faifoieht tous ces exercices etoier.t nommés pancratiafles , mot formé de -mai , tout , 3 e de , force. -‘ -X N 1 ) A , deefie oui rend les chemins hb r -s qui ouvre les chemins. ('Du mot latin pandere , ou- vrir.) i anus voulant , dit Arnobe (IV. 28.) , fe rendre marne du Capitole, invoqua la divinhé qui pouvoir lui en ouvrir le chemin. Lorfqu’ii y f u - arnve, il rendit grâces à cette divinités & ne 554 N PAN “ j A , f- < , . nner > 11 1 honora fous U °m de Panda. Elle devint la déeffe des voyagé i.a deeffe de la paix fut auffi appellée de ce nom parce quel.e ouvroit les portes des villes ( Glo/T c kdox. Panda , «» e «« ttis. ) que la guerre tenir fermées. Varron croît que Panda n’eft cu’un fn? nom de la deeffe Cerès, qui vient à Pane dandT celle qui donne le pain aux hommes f V arr / vit. Pop. Rom. 1.) ^ arr > de PANDARE , citoyen de Milet, ayant été com- plice d un vol que 1 antale fit aux dieux ( Voyez ^ L£ )t «eut pas de longs jours , dit Homère (Gdyffee hv. 19.) en punition de fa faute. I[, 1tîi!2. o€S nues orphelines y dont Vénus prit foin & que les autres déeftès comblèrent de faveurs! Junon leur donna la fageffe & la beauté, Diane y joignit l’avantage de la taille. Minerve leur apprit à faire toutes fortes d’ouvrages qui conviennent aux femmes. Quand elles furent nubiles , Vénus alla prier Jupiter de leur accorder un heureux ma- riage ; mais pendant l’abfence de la déeffe "les harpyes vinrent enlever lesfiiles, & les livrèrent aux furies , qui les firent defeendre au royaume de Piuton. Strabon parle d’un héros , nommé Pandare , qui étoit honoré à Pinare , dans la Lycie. PANDARÉE d’Ephèfe avoît deux filles : l’une nommes Aédo , qu'il maria à Polytechne, delà la ville de Colophon en Lydie ; l’autre appellée Cheiidome. Les nouveaux époux furent heureux, tandis- qu iis honorèrent les dieux; mais s 'étant vantes un jour qu'ils s’aimoient plus que Jupiter & Junon , cette déeffe , offenfée de ce dtfccurs, leur envoya la difeorde, qui les eut bientôt brouil- lés enfemble. Polytechne alla chez fon beau-père lui demander fa fi ie Chélidcnie , que fa fœur avoir envie de y° !r ; & l’ayant conduite dans un bois , d lui hr violence. Celle-ci, pour fe venger , apprit a Aëdo l’infulte qui lui avoir été -faire , & l’une & 1 autre refolurent cie faire manger au mari Itys 1 an fils unique. Polytechne , informé de cet atten- tat , pourfuivit fa femme & fa befte-feeur jufques chez Pandarée leur père , où elles s’étoient reti- rées s & 1 ayant chargé de chaînes , :1 le fi: terrer au milieu des champs, après lui avoir fait frotter tout ie corps de miel Aëdo s’étant tranfpoitee dans le lieu où étoit fon père, tâcha d'éloigner les mouches & les attires infeâïsqui le dévoraient} 8 c une aéfcon fi louable ayant été regardée comme un crime , on alloit la famé mourir, lorfque Jenner, touché des malheurs de ct-tte famiPe, les cha- g a tous en oifeaux , comme dans la f.ibid de Progné & de Philomèie. C’eft ainfî qu’Antonius Libéralis conte cette fable, qui n'eft qu'une copie de celle de Tirée j mais voyez là autrement rapportée a» mot Aedo. 'Voyez aujfî Edone. PAN PANDARUS, fils de Lycaotv, un dés chefs de 1 armee troyentie, étoit fi habile à tirer de l'arc, qu Homère , pour l'exprimer , dit qu'Apollon lui- même lui avoit donné fon arc & fes' flèches. PANDATARIE , «fie d'Italie dans la tnerTvr- rhène, félon Pline. (Liv.III , c. 6 . & Strcb.,l. V.) C étoit autrefois un lieu d'exi! , où Augufte fit ren fermer Julie. Agrippine y fut aufli reléguée par XiDere , & y mourut. D- Mattheo Egitio prétend que cette file fe nomme auiourd hui Vemotente. (D. J.) PANDEMIE , furnotn , qui fignifie la popu- laire , ou la deeffe après laquelle tout le monde court. Le nom tft forme de -arm , tout , & de b~^u.oe, peuple. PAN DEMON 3 fynonyme des athénées & des panathénées. Voye^ ces mots. PANDICULARES dits , jours auxquels on fa cnfioit à tous les d-eux en commun , & que l'on appelioit auffi communicarii , ainfi que nous l’ap- prenons de Feftus : Pandicularis dicebatur dzes , idem, d* commuai cari us , in quo omnibus dus com- muniter facrificabaîur. PANDIE, fête établie à Athènes par Pandion , en l’honneur de Jupiter. r PANDION , fils de Phinée & de Cléooatre. Voy. Phinée. Pandion , roi d’Athènes , fuccéda à fon père, & îaifla le trône à Erichtonius , fon fi s. Voyez Erecthée. Sous fon règne , Bacchus & Cerès vinrent vifiter 1 Attique qu'ils comblèrent de biens. Le fecours que i crée , roi de Thrace , lui donna contre un roi de Pont , l'engagea , par re- connoiuance , a faire une alliance étroite avec ce prince , en lui faifiant époufer là fille Progné. Mais la brutalité du gendre remplit de défotdre la fa mille de Pandion, & ’e fit mourir lui-même de chagrin. Voye^ Progné. PANDORE , c'eft le nom de la première femme , félon Héfiode. ( Tkeogon. ) Jupiter , irrité contre Prométhée de ce qu'il avoir ‘eu là har uefie de faire un homme , & de voler le feu du ciei pour animer fon ouvrage, ordonna à Vulcain de former une femme du limon de la terre , & de la p éf-nter à l’aiTemblée des dieux. Vulcain l'y amena lui même , après lui avoir mis un voile & une couronne d’or fur la tête. Tous les dieux admi- rèrent cette nouvelle créature , & chacun lui fî: fon préfear. Vénus lui donna la beauté ; Apollon les talens i Mermre , la douceur du làn»a*e \ Minerve, la fag effe- Pour Jupiter, il lui fit cré- fent a une koiie bien clofe & remplie de tous les PAN maux, en lui ordonnant dé la portera Prométhée. Ve!ui-ci , fe défiant du préfent , ne voulut point recevoir Pandore pour fa compagne ; il la renvoya. Mais npiméthée , à qui elle fe préfenta , en fut fi charmé qu'il l'époufa auifi-tôt , &T en eut Pyrrha , ■emme de Deucauon.' Il accepta aufli la boite, & voulut voir ce qu il y avoir dedans ; & fur le cnpmp il en iortit ce déluge de maux , qui ont de- puis ce temps- ià^ inonde toute la terre. Il voulut à, r ^' J ermê »' J mais il n'y rtftoit plus autre chofe que ! Efpérance, qui n’avoit pas eu le temps, M s evader j c elt le feu! bien qui refis, aux mal- heureux morteis. Pour le punir de fa curiofité, les dieux le métamorphosèrent en fînge. Le nom de Pandore fait ailufion aux préfens qu'elle reçut de tous les dieux j il tft formé de -nui , tout , de Leçon , préfent. Pandore , mère de Deucali^n. Pandore , inflrument. 'de mufique. Voyez t'ANDUREf , „ J x PANDOSIA , en Italie. ïianao. P elierin a publié une médaille d’argent avec le nom de cette ville , & celui de Crotone , fon alhee. PANDROSE, > PANDROSIE , f n:Ie ’ de Cecrops. Pandrofe e!:o,t: joeur d Aglaure & d'Herfé. Minerve avant confié aux trois fœurs un fecret, Pandrofe fût là feule qui demeura fidtlle à là déeife ; & les athé- niens , en récompenle de fa piété, lui élevèrent un temple auprès de celui de Minerve. Cette prin- ceffe avoit été aimée de Mercure , & avoit eu de lui un fils, nommé Céryx. Voye^ Aglaure , Céryx , Erictiionius. Les athéniens établirent en fon honneur la fête des pandrofe s , qu'ils céiébroient dans fon .temple, élevé auprès de celui de 'Minerve. PAN DURE. Dans Athénée on trouve tantôt pandore , tantôt pandure ( partdura') , & pandurutn . Cependant il ne paroît pas mettre de différence en- tre ces inirrumens. Il dit feulement que Pythagare rapporte dans un traite fur la mer rouge , que les trogiodites font ia pandure C petndura ) de cette es- pèce de laurier qui croît dans la ruer 5 dans ce cas , ce pourroit bien être la flûte aopeliée hyp- pophorbe par Poliux. Pîuiïeurs auteurs appellent pandure ( vandura ) ou pandore ( pandorium ) , ia fyringue ou fifflrt de Pan , à caule de ion inventent- D’autres entendent par pandore i'inftrument appelle autrement tri- ckorde. PAN C’eft apparemment la fyringue , nommée par quelques auuurs pandorum , qui a fa’t dire dans le Diâionn. raif. des fciences , {art. PANDORE ) que Pan fut l'inventeur de la panaore. Au relie , je fuis affez porté à croire que l’inftru- ment à corde , appelle anciennement pandora , pa.ndu.ra , pandurum , reffembloit à notre pandore-, i°. parce que le monochorde , prouve que les an- ciens avoient le principe de cette efpèce d’inftru- mens à cordes s 2°. parce que tous les inftrumens de ce genre ont commencé par être garnis de très-peu de cordes ( Le luth n'en avoit d'abord que huit qui étoient deux à deux à l’uniiîon. ) , & qu’ainfi la pandore pouvoit b en être furnommée par quelques-uns tpicorde , à trois cordes. ( F. D. C.) PANEAS. Comme Pline ne connoit point de ville nommée Panéas , mais feulement une contrée ou tétrachie qui avoit pris fon nom de la fontaine Panéas , d’où le Jourdain prend fa fource, & qui l'avoit communiqué à la ville de Ccfarée, Hardouir. conclut que Panéas eft le nom de la conirée dans laquelle étoit bâtie la ville appellée Céfarée de Phi- lippe. Il convient pourtant que cette ville fut nom- mée CéfaréeP anéas. , du nom de la fontaine Panéas, & il rapporte à cette occafion l’infeription d’une médaille de Marc-Aurèle , où on ht : KAIZ. ZEB. IEP. KAI. AZY YII. IIANEIQ. Ainfi conclut Hardouin , la contrée Panéas pa- roît avoir pris fon nom de la fontaine & de la mon- tagne d’où fort la fontaine ; car Eufèbe appelle cette montagne Tianlov , c’eft- à-dire la montagne Panius ou Panium. (D. J.) PANÉGYRIARQUES , mag : ftrats des villes grecques qui préfidoient aux fêtes folemneües & jeux panégyriques. Les panégyriarques étaient auffi des affemblées, des fêtes ou des efpèces de fuites qui fc renoient à Athènes de cinq ans en cinq ans ( Pkilojlrat. 8. y )• PANÉGYRIQUE , difeours public à la louange d’une perfonne illettré, d’une vertu fignaiée, ou d’une grande aCtion. Ce mot eft grec, rrcefàyupis m formé de rrS.1 , tout , & d’«V“f ts, ajftmblée , parce qu’autrefois chez les grecs , on prononçoit les panégyriques dans les cé- rémonies publiques & folemneües, à i’occaficn de quelques jeux ou de quelques fêtes qui attiroient toujours un grand concours de peuples. Pour rendre les anciens panégyriques plus fo'em- r.e’s, on avoit coutume de les commencer par l’é- P A N | loge de la divinité en l’honneur de laquelle en ç £. lébroit les fêtes ou les jeux. On paffbit enfuite aux louanges du peup e ou du pays qui les célebroit, puis à celles des princes ou des mag ftrats qui y préfidoient ; & enfin l’orateur nommoit les athlètes & les vainqueurs qui avoient remporte le prix dans les exercices du corps. PANEGIRIS, navctyjpiç , attemblée des grecs, qui répondoit exactement aux foires des romains. PANEGYRISTE , maeiftrat dans les villes grecques , qui célébroit au nom des peup’es con- voqués & affemblés, les fêtes St les jeux o donnés en l’honneur des dieux 3r des empereurs , & qui étoit chargé de faire les harangues & les éloge' de- vant l alfemblée. C’étoit le même que Je panégy- riarque. PANELLÉNIEN , furnom d" Jup : ters il li- gnifie le proteCleur de tous les peuples de la Grece. L’empereur Ha rien fit bâtir à Athènes un temple à Jupiter- Pane lié nien , & c’étoit lui-inê e qu’il prétendoit déligner fous ce nom. Il i ilitua en même temps des fêtes bt des jeux appcliés padé- nies ( de sr«? , tout , & de «Axé» . un grec. ) , que toute la Grece devoit célébrer en commun. Lorf- que l’Attique fut affligée d’une grande fécher. lfe , en punition de la mort d’Androaée, Eaque inter- céda pour les grecs , en offrant des facrifices à Ju- piter P anelléràen , ditPaufirias , d'où il paroît que ce nom eft beaucoup plus ancien qu’Hadtien, que ce prince ne fit que le renouveler , & qu’il rebâtit un temple qui avoit autrefois fublitté à Athènes. PANELLENIES. Voye ç l’article précédent. PANEMOTICHUS, dans la Pamphylie, rrA- NEMOTEIXEITGN. ^ Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l’honneur de Julîa Domna. PANÉ ME ou PANÉ MO S. C’étoit ie neuvième mois des macédoniens , des grecs d’Afie , des éphéfîens , des habitaris de Per- game,&c. Il répondoit pour la plus grande partie, au mois de juin (Fabricius , Menolog. p. 42. ). Le mois panémus étoit le neuvième de l’année des fyro-macédoniens , des habitans d’Antioche, de Gaze, de Smyrne, des arabes, &c. , & répondoit au mois de juillet ( Id . p. 44.). C’étoit auffi le neuvième des tyriens, mais il ne répondoit qu’au mois d’août ( Id.p. 46. ) ; & au mo's de feptembre chez les fidon ens & les lyciens , chez qui il étoit auffi le neuvième mois de l’année ( Id . p. 47-). Pour les achéens, c'étoit le feptième , & il répon- doit au mois de juillet ( Id. p. 48.). Le hu tième pour les thébans & le béotiens, & i! répondoit au mois d’avril ( Id.p . 58. ). A Corinthe , c’étoit PAN îe huitième mois de l’année , qui rêpondoît au tr.ois d’aoû. de l’année julienne (Id. p. Go. ). } V ° y e l Paniques. ✓ PANICUM. Voyez Millet. PANIER. Voyei Calathus. Panier de Minerve, Calathus Minerve, comme difoient les latins. Les poètes n’ont pas moins cé- lébré le panier de Minerve, que fa quenouille. C’étoit la, difent-iis, que la déeffe mettoit les pe- lotons de laine qu’elle avoit filés de fes mains im- mortelles. Virgile parlant de Camille, reine des volfques, dit: ...... Non ilia colo , calatkifve MinerVA , Fœmineas ajfueta manus. Cette efpèce de panier, que Pline, liv. XXI , c. J, compare à la fleur de lys, dont les feuilles vont en s'évafant à mefure qu'elles s’élèveçt , & qui etoit lait ordinairement de jonc, ou de bois fort léger , fervoit aux ouvrières à mettre leurs lames , & ii étoit fpécialement confacré à Mmerve déelfe des aits , fous la protection de qui les troyens fe cro\ oient deftinés à ies cultiver dans une paix profonde. PANIONIES , fêtes qui fe célébroient dans Plonie. Panionium , dit Fléiodote (liv. I. c. I48.) , eft un lieu facré de Mycaie , dé Lé par tout le corps des ioniens à Neptune Héliconien. Mycale eft un promontoire de l’Ionie , qui regarde Sarnos , du cô é du vert du zéphr. C eft fur cette montagne que s’alfembloient les ioniens pour offrir un facri- fice , & c lébrer la fête qu’ils appelloient panionies, c’clt a-dire de toute l’Ionie. Pellerin a publié tire médaille autonome de Smyme , fur laquelle il paroit que l’on fait mention des panionies. Une chcfe remarquable dans cette fête, e’eil que fi 'le taureau dclbné à être immolé , vt noit à meu- gler avant le facrifice, ce mug ff. menr palioit pour être un préfage de La faveur fpéciale de Neptune ( Potier arck&olog. grstc. tom. I. p. 4.23 . ). PANIONIUM, ville de l’Ionie, fur le bord de la mer, p ès d’Ephefe < 5 c de éLm s. C eft à Panio nium que s’aftcmblo.ent les douze principale* villes de l’Afie mineure , auxquelles Smyme fur enfu re ajou-ée , qui tut a treiz cme. E voici les noms : E; '^ c "r , maintenant Ajajaioukÿ M : iet, aujourd'hui rolatjcha , Myus & Ltbeaos , détruites depuis L-ng-tci'-ps} 1 éos, village n<,m • Segeffÿ Colophon Ce cnene, qui ne paroifiène plus; ï hotte, à pre- . PAN S27 fent Pauafoja ; Erythres, à préfent le village de ^rejme ; CLzomenes , village de Vouria ou de Ke- HJman y C kios , Samos & Smyme , qui retiennent eur ancien no n. L’aflemblée de ces vîfles d’Ionie s’appelloit auflî - anionium , qui tft un mot compofé de »■«», tout , de de 1 ainec,Ionie,comme qui diro:t ajfemblée de tous les ioniens. On celébioit une fête en 1 honneur de Neptune ^Héliconien } Ht les facrinces qu’on y fai- !uit a ce dieu,etoient auflî nommés panionies. Cette fece, & par conféquent 1 union des treize villes 4u’on vient de nommer, fubfiftoit encore au temps de l’emperrur Trébonianus Gal’us, c’eft- à-dire, 1 an 1 y [ de Jelus-Chrilt. On a une médaille grec- que de ce prince, cù la fête eft repréfentée par un autel, auprès duquel eft le taureau qui doit être immole , Ce qui eff environné de treize figures qui parodient tenir chacune un flambeau. ( D. J. ) PANIQUE , terreur panique. Voye 1 Pan. C’eft ainn, dit ftaufanias (Pkori:.) , qu’oa appelle ces frayeurs qui n’ont aucun fondement réel , parce qu’on les croit infpirées par le dieu Pan. Bre.mus ayant fait une irruption dans la Grèce, à la tête d une nombrtufe armée de gaulois, la deuxième année de la cent-vingtième olympiade, s’avança julqu a Delphes. Ltshabitans confternés s’étant réfugies vers l’oracle , le dieu leur déclara qu’ils n’avoient rien à craindre , & les alïùra de fa pro- tsélion. En effet,continue l’hiftorien , on vit tout- à-coup des lignes évidens de la colère du ciel, contre les barbares. Car en premier lieu ,'tout le terrein qu’occupoir leur armée , fut agité d’un vio- lent tremblement dr terre; enfuite il y eut un ton- nerre & des éclairs continuels , qui, non-feulement effrayoïent les gaulois, mais qui les empêchoient d entendre les ordres-de leurs généraux. La foudre tomboit fréquemment fur eux , & ne tuoit pas feulement celui qui en étoit frappé; une exhaiaifon enflammée fe communiquoit à ceux qui étoient auprès, & les réduifoit en poudre, eux &• leurs armes Mais la nuit fut encore plus fârheufe pour eux , car ils eu: ent une terreur panique : l’hor- reur de la nuit leur fit prendre une fauffe albrrne : la crainte failit d’abord un petit nombre de foldats, qui crurent entendre un bruit de chevaux , & avoir l’ennemi derrière eux; mais bientôt elle fe commu- niqua aux autres, & l’épouvante fut h générale, que tous prirent les armes , & fe divifant en plu- sieurs pelotons, ils fe battoient & s’entretuoient, croyant fe battre contre des arecs.... Cette er- reur, qui ne pouvoir être qu’un effet de la colère des dieux, dit encore Paufa.nias , dura toute la ;uit, & caufa aux barbares une perte de plus de d:x mille hommes. On dit que cette expreflîon eft fondée far ce que Pan , au rapport de Polienus, dans fes ftratagêrms, îut i’un des capitaines de Bacchas , lequel mit en PAN Lite ies ennemis , par le moyen au grand bruit a d— * \ /' i î _ . « « »* v ~. ^ f 1 f û " i ^ r» i n c échos; ce qui ne croire qu i s ""“.e grand nombre, de forte que les ennemis s enfuirent fans combattre. De-’à vient que 1 on appelle toutes les frayeurs mal fondées , terreurs paniques : c elt suffi ce qui a donné lieu a la fable qui dit que la nymphe écho a été aimée du dieu. Pan. Cette exprelfion vient, félon d autres, de ce que dans la guerre des titans contre Jupiter , Pan fut le premier qui jeîta la terreur dans le cœur de ces géants. Theon , interprête du poëre Aratus, dit que ce fut en faifant grand bruit avec une con- que marine , dont il fe fervoit comme de trom- pette, & dont il étoït Pinventeur. Nonnus ( Dto- nyfiac. io.) arme auflï Pan d’un fouet qui excite à la fureur ( Ange Politien , Mifcellan. c . i8.;. Il y a des auteurs qui prétendent que panique fe dit pour punique , & que terreur panique vient d’une terreur cui-s’éleva à Carthage , & qui mit toute la ville en défordre. PANIS. Voyez Millet. PAN 1 UM. I! y a une caverne de Syrie, qui porte le nom de Panium. Elle eft fituée dans la montagne Panéus , près la foiirce du Jourdain ; c’eft-ià qu’Hérode-le-Grand fit bâtir un temple de marbre blanc en l’honnetir. d’Aiuufte , félon le récit de Jofephe ( Ant. Jud. Uv. V. c. 13.). PAN MACHION , r:u'>çcv.yj'i , nom donné par quelques auteurs à l’exercice du pancrace. Ils ont appelle en conséquence les combattant ireupâzet ( Potter. archsoi. grsc. l. II, c. 11. tom. I. p. 444. ) ÇD.J. ). PANNICULUS , habillement léger. Juvenal ( 6. 161. } dit : Pis. funt qus tenui fudant in chlamyde , quarum D Aidas & panniculus bombyeinus urit. , P ANN ONIC US pileus. Voyez Bonnet. PANOMPHÉE,! r _ . ' , HANOJ»Aios , f furnom sue les grecs don- noient à Jupiter , parce qu’il étoit adoré de toutes les nations , qu’il entendoit les voix , les langues de toutes les nations qui lui faifoient des vœux ; ou , comme dit Euftathe , parce que ies voix de toutts les nations fe tournoient vers lui. Ce furnom eft formé de **•> , tout , & de «V-pjj' , voix , langue. Ovide ( Metam . 2. 198. ) dit : PAU PANOPE ou PANOPIE , fille de Nérée & de Dons , etoit une des divinités marines qu“ 1 matelots invoquoiènt le plus fréquemment ne- 5 dant la tempete , avec GSaucus & Mélicerte. Son nom grec lignifie celle qui donnoit toute forte de fecours ; ttm , tout , & oms , foin , fecours. PANOPOLIS , en Egypte, ©eoï. iianoc nANon. " 06 Les médailles autonomes de cette ville foaç ; RRR. en bronze. O. en or. O. en argent. Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l’honneur d’Hadrien. PANORMUS & GONIPPUS , deux jeunes hommes de la MeiTénie , beaux & bien faits , étoient liés d’une étroits amitié. Dans 1a guerre des melféniens contre les lacédémoniens , ils fai- foient /ouvert enfemble des courfes dans la La- conie , d'où ils rapportoienï toujours quelque bu- tin. Un jour entr’autres que ks lacédémoniens célébroient la fête des Diofcures dans leur camp, & qu’après le repas du facrifice , i ! s étoient tous en joie , les deux jeunes melféniens , vêtus de tu- niques blanches, avec un manteau de pourpre, montés fuperberoent , un bonnet fur la tête , & une pique à la main , fe montrèrent tout à coup devant le camp des lacédémoniens. Ceux-ci les voyant ainli paraître à l improvifte , ne doutèrent pas que ce ne fulïent les Diofcures eux-mêmes qui venoient prendre part aux réjouilïances que i’on faifoft en leur honneur. Dans cette penfée , ils vont au-deV 3 nt d'eux, & fe profterqant , ils leur adrefsèrent leurs vœux 8e leurs prières. Les deux melféniens les ayant iailfés approcher,firent auffi-tôt main-baffe fur eux , .en tuèrent un bon nombre ; 8e après avoir ainft infulté à la religion de ces peuples, s’en retournèrent en Melfénië. Les Diofcures furent fort indignés de cette im- piété., Se s’en vengèrent fur les melféniens, dont ils causèrent la ruine. Voye £ Dîoscures. Panormus , en Sicile, iîanofmitan. Les médailles autonomes de cette ville font î RRR. en or 8 c en argent. C. en bronze. Leurs types ordinaires font : La triquètre , au centre une tête ailée. Un aigle éployé, tenant un foudre. Un foudre. Artt. P gnomph.40 vécus e(l facrata Tonanti , Une proue de ailfeau. CecîC Cette viiie a fait frapper des médailles im- périales grecques ea l'honneur d’Augufte & de Tibère. PANORMlTANORUM. Cette légende paroîc fur les médailles latines que Panormus , devenue colonie romaine, a fait frapperen l'honneur d'Âu- gutîe , de Livie. PANSA , furnom qui défigne des pieds iarges & plats , pedes panfos. II défigne fur les médailles la famille V ibia. PANTALIA & PAUTALIA , en Poeonie. ÏIANTAAEÎ2. EN. HAU2. & nATTAAIÛTfiN. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR en bronze. O. en or. O. en argent. Cette ville a fait frapper , fous l’autorité des gouverneurs de la Thrace , des médailles impé- riales grecques en l'honneur d’Hadrien , d’Anto- n»n , de M. Aurèle, de Faufhne jeune, de Vérus, de Commode , de Sévère . de Domna, de Cara- calla, de Geta, de Plautille. PANTHÉES. On appelle ainfi des ftatues com- pofées des figures ou des Symboles de plufieurs divinités réunies enfemble. Les llatues de Jur.on avoient fouvent rapport à pluficurs déeffes : elles tenoient alors quelque choie de celle de Pallas, de Vénus, de Diane, de Néméfis, des Parques, &c. On voit dans les anciens monumens une fortune ailée , qui tient de la main droite le timon , & de la gauche la corne d’abondance, dont le bas finit en tête de bélier. L’ornement de fa tête eft un? fleur de lotus qui s'é’ève entre des rayons' , fyml-*ole d’Ifis &r d Ofiri . E'ie a fur l’epau’e la trouffe de Diane , fur h poitrine l'égide de Minerve , fur la corne -d’abon lance ’e coq , fymbnle de Mercure , & fin la tête lu bel er un oibeau , fymbole d’Apollon. 0 1 trouve beauco p d’aucres figures panthées parmi les antiques. Ces d : eux étoLr.t -infi repréfentés enfemble, parce ou plufieurs croyoîent que ces divinités , que l'on hon r»'t fépirément, n’étoient réelle- ment que la même chofe ; c'eft là l’opinion de que 1 u -s moietn--s, fondée furie fentiment de Macrobe , oui prétend que tous les différens noms de Jupit r , de N ptune , ce Mars , Sec. fe dm -e n r -pporter au SoLi! , &r eue c’éroit lui qu’on dev-'it h no et dans tous les autres. D’autres croient ce a doit fe rapporter à la dévotion Antiquités , Tome IV* des particuliers qui vouloient honorer plufieurs dieux à-la-fois. Peut-être y a-t-il d’autres raifons inconnues de ce culte. Selon la lignification du mot panifiée , de s-â* , coût , 8c de ©ses , Dieu.. Ces figures devtoient en eff.t repréfenter les fymboles de tous les dieux. Mais on n’en a pas encore vu qui aient des marques de tous les dieux , fans exception. Une pâte antique de la colieâion de M. Tovrn* ley offre une de ces figures , qui repréfentoient les dieux principes de tout, dont les qu alités furent exprimées par les différens noms & attributs qu’on donna à tous les dieux ou déeffes. Cette figure porte les aîles que l’on voit fouvent à D-ane , à Apollon & à Bacchus ; l’arc d’Apol ion , le trident de Neptune . le caducée de Mercure , la peau du lion d’Hercule , &c. C’eft-Ia fans doute la divinité univerfelle , le tout-dieu , le pantkeus , en l'hon- neur duquel font gravées des inferiptions ( Grutcr . I. 4. & Muratori , 106. f. ) avec ces mots : Dira PANTHBO PAXTHEO. « L'ufage des figures qu’on appelle panthées , dit Caylus ( Rec. d'antiq. IP. pi. 16. n. I. 2. ) , ou chargées des attributs de différentes divinités , ne me partît point avoir été pratiqué anciennement dans l’Egypte. Le travail en rel-ef du numéro précédent ôc de celui ci eft très-oppofé à la façon de penfer 8c d'agir des égyptiens. Le gcût de la compofirion s’accorde avec cette idée, & ceitifie un temps plus moderne que ce ui du p’us grand no bre des monumens de cet ancien peuple , que le temps nous a confervés. Le commerce des au- tres nations , peut-être même celui des romains, peut avoir introduit celle nouvelle fuperftiti sn ; car les étrufques & les grecs re me paroiffenc point avoir pratiqué cette réunion de plufieurs cultes fur le même objet. Je conclurons de ces réfiexions,que cet ufige n’exiftoit point en Egypte dans le temps de la première communication de ces peuples ; car il n’eft pas douteux qu'ils i’au- roient adopté avec tous ceux dont ils ont pro- fité ». La déeffe Syrienne ( Poye\ ce mot ) eft une des figures panthées la plus chargée d’attributs. Les médaiHes nous offrent suffi des panthées , ou des têtes ornées d. s fymboles de plufieurs rféï- tés. Telle eft: celle qui fe trouve fur la méd i le d’Antonin-Pie & de la. jeune Fauftine , qui eft tout enfemble Sérapis par le boiffeau qu’elle porte; le foleil par la cha'eur des rayons ; Jupi- ter- Ammon par les deux cornes de bélier ; P'uton car la greffe barbe ; Neptune par le trident ; E cu- 1-pe parle ferpent entoitillé autour du manche. Vaillant les appelle panthéons. Baudelot , dans fa differtation fur les dieux la- res , dit que les panthées doivent leur origine a la X XX 5 3 o P AN PAN fuperfîtîtion de ceux qui ayant pris pour protec- teurs de leurs maifons plufieurs dieux , le s réunff- foient tous dans une même llatue qu'ils ©rnoient de différens fyn.boles d - chacune de ces déifiés. Il en a fait graver plufieurs, pour fervir d’exemple & de preuve. V oye * auffi fur les figures qu’on ap- pelle par.tkées , la didertation de t’Abbé Nicaiie , de nummo panthto Hadrtani Augufti , Ltigd. 1694 . *n- 4°. ) ( D. J. ) F AN 1 Hhlu M , lieu de ! Attique, a d’imiiis. C’clt là que croiif .it l’olivier ^nomai eailiftépkane , dont on fe fervoit pour couronne les vainqueurs des jeux olympiques. PANTHEON , temple en l’honneur de tous les dieux , comme l’exprime fon nom grec. Le plus fameux panthéon fut celui que fit bâtir M. Agrippa , gendre d’Augulte , & qui fubiifte en- core à préfent dans fon entier , avec cette mfcrip- t:on : m . agrippa l. f\ cos. tss.ti’u m fecit. Il cil de figure ronde , ne recevant le jour que par tin grand trou percé dans fe milieu de ia voûte. Il y a autour de ce temple fix grandes niches , qui étoient deftinées pour les fix principaux dieux. Et afin qu’il n’y eût point de jaioufie entre les dieux pour la préféance , d t Lucien , on donna au tem- ple la figure ronde. Pline en 'donnoic une meil- leure raiibn ; c’elb parce qüè îé coiiVeXé de fa voûte repréfente le ciel , la véritable demeure des dieux- Le portique qui ell devant Ce terrible, efi plus furprenant que le' temple même. Il elt com- pofé de feize colonnes de granité ,* d’une énorme grandeur, tV toutes d’uri feui bloc. Chacune a près de cmq pieds de diamètre fur thème fep’t pieds de haut , f’.ns la bafe & le chapiteau. La couverture de cet édifice é'toit dë lames d’argent , que Conf- tanrin , fils'd’Hérâclius , fît tranfpo-ter dans fa nouvelle Rome. Ce magnifique temple a été de- puis confacré par les pontifes romains , en l'hon- neur de la vierge & des martyis. Il y avo't à Rome un autre Panthéon , dédié particulièrement à Minerve-Médecine , Mtner-va medicA. Ce Panthéon étoit en dedans de figure dë cagone , ou à d x angles bien diftingués. Il y avoit vingt deux pieds 8c demi d’un angle à l’autre; ce qui donne en tout deux cens vingt-cinq pieds. Entre les angjes, U y avoir par-tout des chapelles rondes en voûte , excepté d'un côté , où étoic la porte. Ces neuf chapelles étoient pour autant dé divin tés; Sa ftatue de Mmerve étoit en face de la porte ; & occupoit la première place. On cro t que le temple de Nifmes , qu’on dit être de Diane , étoit Un Panthéon. Il y avoit douze niches , dont fix fubfiilent encore. C’étoit un tem- ple confacré aux douze grands dieux , que quel- ques-uns ont appelle, pour cela Dodécathé on. Les portes de bronze du Panthéon : ’Agri étoient ornées de grands clous d. même ma:;è;e; Ebyfç Clou. Panthéon d’Athènes. Le Panthéon d’A'hènes ne le cédoit point au Panthéon de Rome , bâti par Agrippa. Celui d’Athènes a été releve environ 1 20 ans après paT Hadrien. Les 1 hrétie: s grecs en firent enluite une églife c nfacrée à la vi rge, fous le nom de Panegia. Enfin le s turcs ont changé cette églife en mo’quée. Les che aux de ’a main de Praxitèle, très - gâtés ma h ureufement par l’iniure des temps , s'y voient e c-rre. Hadrien les y fit placer ; mais ils foi t eeiLme..t de Praxi- tèle , c’elt tout dire. (D. J.) PANTHÈRE , panthera ou pardallis , animal quadrupède très-féroce , qui diffère du tigre & du léopard par les taches qui font fur fi n poil ; au lieu d’avoir fur tout le corps des taches rondes comme le léopard , u des tuch s longues comme le tigre; il a fui le dos des taches fondes , & fur le ventre des taches longues. Cet anima! étoit très-commun en Afie , fur-tout dans la Carie & dans la Lic e ; c’elf de-!à qu’on en faifoit ven r our les jeux du cirque. Scaurus 3 pendant fon édilité , fut le premier qui en four- nit, & il en parut cent cinquante. Pompée en produifit quatre cent dix, fe.on le rat port de Pline ( 8. 7. ) , & A.uguûe quatre cent vingt. C’eft l’amma! favori de Baccbus , & on le trouve fou ent repréfente fur f s tnor umens , parce que , dit Fhïloftrate \ I-nag. I. ) , des nour- rices de* ce d eu avoie t été changée? en panthères, ou , félon d’autres , cà-cè eue cet anima! aime les raifins. La panthère eft aufïl un fymboie de Pan ; on cr-it même que fou nom en a été formé. (D. J.) Panthèrf (Pierre de), efpèce de jafpe oa t d’agate , rem edet che rores , rou.es, jau* nés , vertes , §rc. Les a ciens iu attribuent beau-; coup ae vertus fabuieufes. PANTICAPÆUM , dan* ’aCh-rfonè e Tau- nque. n. &• iian. & LIANT 1. ü hantika- IÏAITQN. Les médailles autonomes de cette ville font ; RRR. en cr. RRR en argent. R. en or. Ses types ordinaires font : La chimère. . - Un trépied. PAN Un griffon à mi-corps. Une proue de vaiffeau. Une tête de bœuf. Un taureau frappant de la corne. Pelierin lui en avoir attribué une , qu’il a refti- tués depuis à Argos-Amphilochium. PANTOMIME. On appelloit pantomimes , chez les romains , des aéteurs qui, par des mou vémens , des lignes, des geftes & fans s’aider du di'fcours , esprimoient des pallions , des caractères & des évènemens. Le nom de pantomime , qui fîen’fie imitateur de toutes chofes , fut donné à cette efpèce de comé- diens qui jouoient toutes fortes de pièces de théâ- tre fans rien prononcer ; mais eîi imitant & en expliquant toutes lortes de fujets avec leurs geftes , foit naturels, foit d’infhtution. On peut bien croire que les pantomimes fe fervoient des uns & des . autres , & qu’ils n’avoient pas encore trop de moyen pour fe faire entendre. En effet , plusieurs geftes d’inftitution étant de lignification arbitraire, il falloir être habitué au théâtre pour ne rien per- dre de ce qu ils vouloienr dire. Ceux qui n’étoient pas initiés aux myftères de ces fpeétacles , avoient bef in d’un maître qui leur en donnât l’explica- tion : l’ufage apprenoit aux autres à deviner infen- fïblement ce langage muet. Les pantomimes vinrent à bout de donner à entendre par le gefte , non-feu- îeme t les mots pris dans le fens propre, mais même les mots pris dans le fens figuré : leur jeu muet rendoit des poèmes en entier, à la diffé- rence des mimes , qui n’étoient que des bouffons înconféquens. On n’entreprendra point de fixer l’origine des pantomimes. Zozime , Suidas & plufieurs autres la rapportent au temps d’Augufte , peut-être par îa raifon que les deux plus fameux pantomimes , Pylade & Bathylle, parurent fous le règne de ce prince , qui aimoit palîionnément ce genre de fpeCtacle- On n’ignore pas que les danfes des grecs ; avoient des mouvemens expreflîfs ; mais les romains furent les premiers qui rendirent par des feuls gef- tes , le fens d’une fable régulière d’une certaine étendue. Pvlade y ajouta plufieurs inftrumens , même des voix &r des chants, & rendît ainfi les fables régulières. Au bruit d’un chœur compofé de mufique vocale & inftrumentale , i! exprimoit avec vérité le fens de toutes fortes de pcè'mes. Il excelîoit dans la danfe tragique , s’occupoit même de la danfe comique & de ia fatyrique, & i! fe diftingua dans tous les genres. Bathylle' fut élève & rival ce Pylade , 3c il n’eut fur lui que la prééminence dans les danfes comiques. L’émulation était fî grande entre ces deux ac- F A N n* teurs , qu’Augnfte , à qui e’ie donnoît quelquefois de l’embarras , cru: qu’il devoir en par’er à Pylade, & l’exhorter à bien vivre avec foh concurrent , qae Mécénas protégeoit. Pylade fe contenta de lui répon ire , « que ce qui pouvoir arriver de mieux à l’empereur , c’étoir que le peuple S’occu- pât de Bathylle & de Pylade ». On crô t bien qu’Auguffe ne trouva p i. t à propos de r piiquer à cette réponfi. En effet, ce! étoit alors'U goût desplaifirs, que lui feu! pouvoir faire perdre aux romains cette idée de liberté fi chère à leurs ancêtres. Il falloit que ce peuple fût perfuadé que l’opé- ration qu’on feroi: aux pantomimes pour les rendre eunuques , ,'eur conferveroit dans tout le corps une foupîeffe que des hommes ne peuvent peint avoir-. Cette idée, ou , fi .l’on veut , le caprice , fin foit exercer fur les enfans qu’on deftinoit à ce métier , la même cruauté qu’or. exerce dans quelques pays fur les enfans dont on ne veut point que la voix mue. Lucien obferve que rien n’étoit plus diffic le que de trouver un bon füjet pouf en former un pantomime. Après avoir parlé de la tail'e , de la loupleffe, de la légéreté & de I’orei'le qu’il doit avoir , il ajoute qu’il n’tft pas plus difficile de trouver un vifage à-la-fois doux & majtftueux. Il veut enfuire qu’on enfeigne à cet aéteur là mufique, l’hiftoire & une infinité d’autres cho- fes capables de faire mériter le rom d’homme de lettres à celui qui les auroit apprifes. Nous avons nommé pour les deux premiers inf- tituteurs de l’art des pantomimes , Pylade & Ba- thylle , fous le règne d Augufte ; ils ont rendu leu’snoms auffi célèbres dans l’hifto : re romaine , que le peut être dans l’hiftoire moderne le nom du fondateur de quelque étabhfferr.ent que ce foit. Pylade exceiloit dans les fujets trag ; ques , & Bathylle dans les fujets comiques. Ce qui paroîtrl furprenant, c’elf que ces comédiens qui entrepre- noient de repréfenter des pièces fans parler , nè pouvoient point s’aider du mouvement du vifagè dans leur déclamation j ils jouoient mafqués , ainfi que les autres comédiens : ia feule différence étoit que leurs mafques n’avoient pas une bouche béante, comme les mafques des comédiens ordinaires , & qu’ils étoient beaucoup plus agréables. Macrobe raconte que pylade fe fâcha un jour qu’>l jouoit le rôle d’Hercule furieux , de ce que les fpe&ateurs trouvoient à redire à fon gefte trop outré , fuivant leur fentiment ; il leur cria donc , après avoir ôté fon mafque : « Foux que vous êtes , je repréfente un plus grand fou que vous ». Après la mort d’Augufte , Part des pantomimes reçut de nouvelles perfections. Sous 1 empereur Néron , il y en eut un qui danfa fans mufique inf- trumentale ni vocale , les amours de Mars & de X x x ïy T 32 PAN Vénus. D’abord , un feul pantomime repréfentoi: pîufieursperfonnages dans une même pièce j mais on vit bientôt des troupes corop’ettes , quiexécu- îoient également routes fortes de fujets tragiques & comiques. Ce fut peut-être du temps de Lucien que fe formèrent ces troupes de pantomimes , & quïs commencèrent à jouer des pièces fuivies. Apulée nous rend un compte exact de la repréfentation du jugement de Paris , donnée par une troupe de ces pantomimes. Comme iis n’avoient que des geftes à faire j on conçoit afément que toutes leurs aérions étoient vives & animées. Auffi Caiîàodore ( Var. 4- fi.) les appelle des hommes dont les mains difcrtes avoient, pour ninfi dire, une langue au bout de chaque doigt 5 des hommes qui parloient en gardant le fiknce, &qui favoient faire un récit entier fans ouvrir la bouche ; enfin, des hommes que Polymnie, mufe qui préfidoit à la mtifique, avo.t formés, afin de montrer qu’il n’étoit pas befom d’articuler des mots pour faire entendre fa penfée. Ces fortes de coméd’ens failbient des impref- fions prod gieufes fur les fpeélrteurs. Séneque le père, qui exerçoit une profeffion des plus graves, corsfefte que Son goût pour les repréfentations des pantomimes etoir une véritable paflion. Lucien , qui le déclare auffi zélé parîifan de l’art des panto- mimes , dit qu en pleuroit à leur représentation comme a celle des autres comédiens. Saint- Au • guftin & 1 ertuiiien font suflà l’éloge de leurs ta’ens. Cet art auroit eu fans doute beaucoup plus de peine à réufftr parmi les nat.ons fc-ptentriônales de... î Europe, que chez ks romains, dont la vivacité eli fi fertile en geftes qui lignifient prefque autant que des parafes entières. Nous ne Tommes peut ecre pas capables de décider fut le mérite des gens que nous n’avons pas vu repréfenter ^ mais nous ne pouvons pas révoquer en doute le témoignage de tant d’auteurs de l’antiquité, qui parlent de i excellence Se du fuccès de leur art. PAN Enfin , i! eft certain que leur art charma les mains dans fa nailjaace , qu’il paifa bientôt dans les provinces de 1 Cm pire les plus éloignées de la capita.e , & qu il fubfiiU auffi long -temps que 1 empire meme. L’hffi.ire des empereurs romains tait plus fouvent mention des pantomimes fameux que des orateurs célèbres. Augufte fe plaifoit ex- tremement à leurs pièces , & Baihylle enchantoit Mec eue. Les romains, épris de te us les fp^âacles du theacre, preferoient celui-ci aux repreftntations des autres comédiens- Dès les premières années du régné de Tibere , le fénat fut obligé de faire un règlement pour défendre aux fénateursde fréquen- ter nn de re cibariâ 1. 24. ) ; pulchritudinis admiratio, percujfus , occidentï gravijfimas panas intermina- tus eft. Vairon {de re ruft. iib. III , cap. 6 .) traitant de . éducation 8c du produm ries paons , d t que Q- Hortenfius fut le premier qui fervi: ces oif.aux dans les repas dé cérémonie , ce qui bientôt après les fit tellement rechercher de tous ! es grand-, de Rome , que l'œuf du paon fe ve .d t cinq der.it rs , & le paon cinquante ; en forte qu’au rapport ri'Al- butius, un troupeau compofé' de cent paons fè- meiles , rendoic au moins quarante m ile f, fine s (c’ell en fuppofant deux p.tsts à chacune), & foixante trille, lorfqu'rlles avoiént trois petits: primas kos f pavanes ) Q. Hortenfius augura i adji- ciali c&nâ pofuiffe dicitur , qued protiniis faSturh tam luxuriojï quam fieverï boni viri iaudabunt. Qutm cuo Jecjtti multi extulerunt eorum pretia , ha ut ova eorum denarïis veneant quinis, ipfi facile quinquage- ais , grex centenarïus facile quadragena millia fef- tertia ut reddat } ut quidem A.butius aiebat ; fi in fin- gulos ternos exigera pu'llos , pefici fixageaa. pojfe. Ce pafifage prouve l'identité du flfiertium & du feftertius ; caron fait qu'il faut quatre feftertius pour égalerun denier, 8c ici iî faut quztrt feftertium peur égaler le même denier, puifque deux cens jeunes paons à cinquante deniers chacun, font icooo de- niers, 40000 fefterces, ou ocoo liv. C'eft 45- liv. pour le prix d’un paon : 8c Varron a raifon de dire au même endroit, que jamais brebis ne fut d’un fi grand rapport. - Marcus Aufidius Lurco imagina le premier le moyen de les engraiffer, métier cù il gagna de grandes fommes. Le goût pour cet oifèau ada fi loin , que l'œuf feul valoit cinqdenieis d'argent; ce qui fait fatre cette exclamation à Macrobe : Ea res non admiranda fiolum , fcd pudenda, ut ova pa- vonum quinis àenariis veneant , qus kodie non dicam vïlius , fed omnino nec veneunt C Sat. 3 . 13.5).- Les grecs avoient eu la même fureur , puifqu'on reprochoit à Périclès' ( Aiken. 14. 20.) d’eiever des paons. .... . : ’ Paon (le) fut l’oifeau favori de Junon, 8c il l’accompagne ordinairement dans fes images : c'eft fon fymbole d;ft;néiit , comme l'aigle l’ett de Ju- piter. Les cent yeux d'Argus furent t anfportés par Junon fur la queue de cet oifeau. Foye^ Argüs. Le paon montre, par fa queue, une image du mois de mai, tant elle eft. chargée de fleurs*, que la nature y a peintes. C'eft pourquoi lorf- - qu'on perfonihoit ce mois , on peignoir uB'pao# ■ à les pieds, ■ .-. Sur les médailles de Sàmos ,- on voit pour type un paon eut- rappelle le cuite particulier que les habitons de cette ville rendoient a Junon. Sur les médailles impériales St des colonies , le paon défigne le plus (ouvert la confécration des prmeeffes , comme ! aigle marque celle des princes. On croit que les oiftaux favoris de Junon & de Jupiter portoient les âmes des pri: ces dans le ciel : efft pourquoi on les voit quelquefois au- dellus d’un bûcher. Le paon n’eft pas toujours le fymbole de îa confécration des prsnceffes: on voit l'aigle employé, dar s ce fens .iur 'es médailles de Pic tine , de Mat-ana , de Matidie 8c de Sabine ( V ai II. Num. Pr* fit ) , PAONAZZO (Marbre). I! efl violet. Quand Paufanias pa le de deux flatues de l’empereur Hadrien qu’ n veyoit à Athènes , l’une faite de marbre de i’île de Thafe, 6c l’autre de marbre tt Egypte ( Paufi. l. 1. p. 42 . L. 34 . ) , il veut dite fans doute que celle-ci etoit de porphyre , & la première de marbre tacheté ( P/in. L XXXVI. c. mots relatifs à l’enfance. Papa ' PAPAS , 3 etoit la mammeile de la nourrice , ainfî nommée par mignardife > c’etoit auffi la bouiiiie q-;i la rem- plaçoit. Manger la bouiiiie ou de femblables mets déheats étoit papare. papias , dans fon gioilatre, dit : Papare puerorum eft , ficut manducqre virorum. Le gouverneur ou conducteur des eiifans , leur pere nourricier s’appeiloit papas. On lit dans Ju- vena! ( Sut. 6. 6 32 .’) : Mordeat ante aliquis quidquid porrexerat ilia Qu& peperit , timidus pr&gufiet pocula papas. Et Ifidore dit dans fon gloiïaire : Papas p&da- gogus , qui fequitur Jhidenies. P AP AVE R. « Au onzième fiècle , on trouva dans le tombeau de S. Florentin une infcriptibn , énonçant ion nom &-!e jour de fon martyre. Or à prendre à la lettre les termes de l’hilloire de fa translation , cette jnfcriptîon etoit en pavot : Erat autem feriptum in papavere. Une ancienne charte mife à la fuite de la chronique d Upial de Jean S'cheffer , pag. iji , fait mention de dalmatique , de chapes , de d’-aps & d’autres ornemens de papavere. Les robes , toge papaverata , éto'tnt connues des anciens , 6c f mmirent matière à que'que trait fabrique de Luciüus contre Tor- quata. Voffius fuppofe ces étoffes tiffues de fin lin. Saumaife ( far Solin ) prétend qu’elles P A P étoierTt tiffues d’une efpèce de chevelure ou de laine qu’on tiroit de L p urpre , du b cc:n 8c de quelques autres coquillages. Le P. Hardouin en- tend par ce renne les toiles , qu’on réndoit éclat- tantes avec un certain p vot. Pline, à la vérité* parlant d’une for e ae pavot , du que fa fémence en e-té donne.au lin de l'éc.at ; plulieurs auteurs y ajoutent , de ia blancheur. Que les anciens aient bien ou mal p is. l’etôtfe papaverata pour une toile de h in, appe.lt byjfinus ; i; n’efi guères poffible d’en faire i’app -cation aux shapes , aux da'matî- ques , à 1 snfc option dort on a parié. D’un autre coté , les anciens ont entendu o.r ou. papayer une partie du corps de la pourpre. Ainfi nous fe- rions fort portés à croire que ces ornemens des bas fiècies défîgnés fous le nom de papavere , étoient teiiits en violet ou bien en pourpre , mais d'un degré, inférieur à la belle & vraie pourpré des anciens. L’infcrh tion pourro t donc avoir été écrite avec une liqueur pourprée , eu fur une étoffe ou du vélin de cette couleur. Perm.s auffi de rapporter les expreihons papaverata , de papa- vere , inpapavere , moins à ia teinture qu'à L ma- tière de l’étoffe , ou tosle tirée de 'a pourpre ou d’autres coquillages ianugf e„x ( Nouvelle Diplo- matique. ) ss.. PAPHIENNE , furnom donné à Vénus à caufe du culte particulier qu’on lui rendoit àPaphos,cii elle avoit un temple faméax. PAPHLAGONIE , province d’Afie, d’ab ri appeliée Pylemenie. L’égyptien Phynius s’en em- para j & fon fils F’aphlagon lui don a On nous eau nom- Il y avoit îîx villes dans ce pays , Gangra, Amoftra , S or a , Dad. bra , lonopolis & Pompeio- pclis. Pirlémon , roi de ce pays , en ayant été chaiTé par Mithridate, fut rét .bit dans fon royaume par les romains qu’il infin ua fes héritiers après fa mort. Les peuples de ce pays paffoient pour des gens foit'fots , foie imprudeps & fort médians; & leur nom . chez les grecs , éto : t une injure groffière. Ludibrio ei fuijfe , dit Quinte-Curce a rufticos komines , phrygatfque & paphLgoncs appel- latos ( 6. 2 . 4 . ). PAPHOS , dans l’île de Chypre. nd-MiXV. Goîtzius 8c M. Eckhel attribuent à cette ville des médailles autonomes de bronze , -avec la lé- gende ci-deffus 8c Apollon affis. Cette ville de l’île de Chypre etoit conia- crée à Vénus encore plus part.culièrement que le refte de ! lie ; elle y avoit un temple magni- fique, où cent autels lui écoient dreffés, dit Virgile (lié. X.verf. 2 ar.r que les Hollandois fe fuffent rendus maire de Cette tfle. Le manuf- ent Bram-n , en !an u Xnlî gienr-e , envoyé à Oxford du fer: S. Ge rg^s , dl écrit fur" des feuilles d un PalmLr de Malabar. He:man parle d un autre palmier des montagnes de ce pavs-îi, qui porte des fi utiles pliées , & larges de quel- ques pieds ; les habitans écrivent entre les plis de ces feuilles en enlevant la f/peifi ie de la peau. *( Knox , Hijî. de Ceylan , L. III , P kilofoph. tranf. n. Ijy & î4(S. Hors. Ind. Malab. ) Aux ifles Maldives, les h rbirans écrivent aufli fur les feuihes d’un arme appelé Macaraquean , qui font longues de trois p eds , & larges d'un demi-pied Da? s differentes contrées des Indes orientales , les feui'les du Mufa ou bananier , fervoient à l’écnture avant que les nations com- merçantes de l’Europe leur eulfent enfeigné l'ufage du papier. Ray, (Hift. plant, tom. II, Hv. 32 ) nomme quelques arbres des Indes & d’Amérique , d nt 1 s feuilles font très propres à l’écriture. De fubftance intérieure de ces feuilles on tirs une membrane blanchâtre , large & fine c- m ne la pel rcule d’un œuf, fur lacuefe on écrit pal- fabiemen: ; cependant le papier fait par art , meme le papier grofiter , eff beaucoup p us commode. Les Siamois , par exemple , font de l’écorce d’un arbre qu’ils noatment Pliokkioi , deux fortes de P A P Je papiers , l’un noir & l’autre blanc , tous deux rudes" & mal fabriqués ; mais qu’ils plient en livre , à-peu-près comme on plie les éventails 5 ils écrivent des deux côtés fur ces papiers » avec un poinçon de terre grade. P A P S 5? : r es p!p s grandes croient probablement de toile. Leur largeur étoit de 10 pieds romains , & elles fervo’ent de logement à huit foldats. Ouvertes par devant & par derrière, avec les pentes relevées, e:!es offfoient la figure d’un papillon volant. Les nations qui font au-delà du Gange, font leur papier ce l’écorce dejîlufieurs arbres. Les autres peuples Afîatiques de deçà du Gange , honnis les noirs qui habitent le p’us au midi , le font de vieux haillons d’étoife de coton ; mais faute d’in- telligence , de méthode & d’inftrumens , leur papier eil fort lourd & fort groffier. On ne doit pas mettre au même rang les papiers de la Chine & du Japon ; car ils méritent tous nos regards par leur finefTe , leur beauté & leur variété. On garde encore dans de vieux cloîtres quel- ques fortes de papiers finguliers manufcrhs , dont les critiques font fort embarraffés de déterminer la matière ; tei étoit celui de deux bulles des an- tipapes , Romanas & Formofe , de l’an 891 & 895 , qui font dans les archives de l’églife de Gironne. Ces bulles ont près de deux aunes de long , fur environ une aune de large ; elles pa roifient composées de feuilles ou de pellicules collées enfembîe tranfverfalement , & l’écriture felit encore en beaucoup d’endroits. Les favans de France ont h a fardé plufîeurs conjectures fur la nature de ce papier , dont l’abbé Hirant de Beimont a fait un traité exprès. Les uns préten- doient que c’ell du papier fait d’aigue- marine , d’autres de feuilles d’un jonc appelé la bagua , qui croît dans les marais du Roufli Ion , d’autres de Papyrus, d’autres de coton , & d’autres d’é- corce. ( Voyei les mem. de Trévoux , fcptembre 171 1 . ) On les a reconnus depuis généralement pour du papyrus. Enfin l’Europe , en fe civiüfant , a trouvé Fart ingénieux de faire du papier avec du vieux linge de chanvre ou de lin ; & depuis le temps de cette découverte , on a tellement perfectionné cette fabrique du papier de chiffons , qu’il ne relie plus rien à délirer à cet égard. Papier d’Egypte. ( Voye^ Papyrus. ) Papier de chiffons. ( Voye^ Chiffons. ) Papier de coton. ( Voye ç Coton. ) Papier d’écorce d’arbre. ( Vove ç Ecorce. ) PAPILIONES. La troifieme efpece de tentes romaines , appellée papiliones à caufe de leur refiemfclance avec les ares des papillons, efl: pro- bablement celle qu’on trouve fur la colonne an-, tonine ( Fol. 24. ). Ces tentes étoient quelquefois de cuir ( Cefar . de bello gallico , lib. lïl. ) ; mais Antiquités, Tome IV. PAPILLON. Voye'p PsycHÊ. Le papillon étoit . fvmbole de^ i’ame. Lorfqu’il elt pofé fur une tête de mort, il expiime l’immortalité de Lame, comme on le voit fur une pâte antique de la col- lection de Stofch. Un phiiolbphe y paroîc affis , tenant un volume , méditant fur la mort & fur 1 ^immortalité de Famé, ce qui efl exprimé par une tête de mort qui eil à fes pieds , & par un ( Conf. gorl. dactyl. p. 2. n. 490. ) papillon , qui ell fur cette tête. Les vrais phiiofophes , dit Sïmmias dans ( Ph&d. p. 64. -R. ) Platon , èavaras-i 3 font occupés de la mort.; & la vie d’un phiiofophe , dit un autre , n’eft qu’une méditation continuelle de la mort. L e papillon eiî pofé fur la tête de mort , pour marquer ce dogme de Platon ( Diog. Laert. Plat. I. 3. fegm. 67. p. 20 y. ) « Rationalem » anime, partem fitam in capite ». Sur une cornaline de la même collecïion , on voit un vaifièau à rames, fous la forme d’un coq, dont la proue repréfente le devant du corps de cêr oifeau ; la poupe , la queue ; & l’éperon qui eil double , les jambes ; au-deffus du vaiffeau , en voit un papillon. Ce papillon peut repréfenter le zéphyre , forte de vent à qui on donnoit les ares de cet infe&e. Ii femble nous annoncer que la na- vigation va commencer à fe fervir du fecours des vents , puifque le vent appelle tgéphyre étoit un vent doux, que l’on confondoit avec le favonien, qui étoit iï propre à naviguer fans danger ; Cétose celui-ci. qui ouvroit les mers aux navigateurs, & qui ( P lin. L 1. 47. ) , félon Pexpreflion de Pline, ammolliffoit la rigueur du ciel d’hiver. On voit à Rome un bas-relief de marbre, repré- fentant an jeune homme étendu fur un lir, & un papillon , qui femble, en s’envolant, fortir de la bouche du mort ; parce que les anciens croyoient ainfî que le vulgaire de nos jours, oue Famé fortoit car la bouche; c’eil ce qui fait dire à Homere, au îiv. IX de \ Iliade , que quand Famé a psffé une fois la barrière des dents, die ne peut plus rentrer. Sur un bas-relief antique, Pa’las préfente à Pro- méthée qui vient d’achever la ilatue de l’homme, un papillon , c’eil- à-dire , une ame pour lui donner la vie. PAPIRIA , famille romaine dont on a des mé- dailles. RRR. en argent, C. en bronze. J3S P A P Les furnoms de cette famille font : Car.bo , Matho, Türbus. Goltzius en a publié quelques médailles incon- nues depuis lui. P APIRIUS ( prétendu grouppe de) avec fa mère, à la villa Ludovifi. Voyt Electre. PAPPÉÜS. C’eft: ainsi que les fcythes appel- îoient ( Grigen. lib. V,adv. Cslfum.') leur Jupiter le -fouveram des dieux, à qui ils donnoient la tc-ire peur femme. PAPPUS, furnom de la famille Æmilia. ' PAPREMIS , feule vdle de la baffe Egypte ( ILiouot. 2, 71.) , oùrplippopatame étoit l'objet d'un, culte furtiadio-r». Le même hiftorien ( t. S 9 * f>4- ) d t que Mars ét « la d vinité, en l’honneur de laquelle les hâbi- tans de Papremis véréroien-t l’hippopotame. J.b- loli; ki ( Pantk. Aeg. lib. V , c . 2-> croit qu’ici le Mars d'Hérodote eft le typhon des égyptiens. P AP US, furnom de la famille ÆmïLïA. PAPYRUS. Le papyrus eft une efpèce de canne eu de rofeau, qui reffèmble un peu a notre tvpha. li nak dans les marais d’Egypte, dar.s es eaux dor- mantes du Ni! , dans les lieux bas, d’oîi ce. les de l’inondation annuelle ne font pas totalement reti- rées, où elles font tout au plus réduites à la hau- teur de trois pieds. C'e'ft des courbes ou enve- loppes intérieures de la tige de cette plante, qu’en fabriquait le papier à Egypte ,fi célébré chez les anciens. Ses rat in- s font li ligt.eufes » que les égyptiens s’en chauifoieut, & quelles ont Auvent fait donner au papyrus les noms de bois & d’arbre. Elles ont peur 1 ordinaire dix pieds de long. Sa t-ge- eft triangulaire, & n'excède pas !a ha iteur de deux, coudées ; en tant qu’elle s’élève au-defïus des eaux. Mais d..ns fa totarté, communément el'e en a quatre, & jamais plus de f?pt, fuivant le témoi- gnage d'un auteur, qui examina la p'ante fur les lieux en connoiffeùr habile. Profper Alpin, autre, témoin oculaire , fait pourtant ékver la t ge de cette plante de Ex. en ftpt coudées au-delfus de: Peau» Pour en faire du papier } en commençait par re- trancher, comme inutiles, fes deux extrémités. La tige ail il mutilée &c réduite à deux, trois, quatre pieds ou environ , étoit coupée en deux parties égales , fuivant fa longueur. On féparoit fes différentes enveloppes ou tuniques , qui ne paiîenti jamais le nombre de vingt : fi pourtant tes paroles, de Pline , itunquam phares feapà , -qudm vicene , • doivent s'entendre , ooo de la main de -papier j P A P maïs comme le prétend Gulandini , des couche* ou lames , qu'on- pouvoir détacher de chaque t «e Âu papyrus, dont on avoit coupé les deux^bouS Plus ces tuniques approchaient du centre /plus elles avo enr de fineîfe & de blancheur, & n£ s elles étoient eflimées. Celles au contraire , qui S ÎES eloignoient, i’étoient moins à proportion» ^ Après avoir étendu ces feuilles, on en retran- chait Es irrégularités, puis on les eouvroit d’eau trouble du NI, laquelle en Egypte tenoit heu e la colle , dont on fe fervoït quand on façonnoic ailleurs ce papier. Sur la première feuille préparée de la forte , on en appliquoit une fécondé po/ée de travers, Ainii les fibres de ces deux feuilles cou- chées l'une fur l’autre fe coupoient à angles droits. En continuant d'en_ unir pfufieurs enfemb’e , on • formoit une p ète de papier 5 en la mettait à la preffe, on la faîfo't féch-r : enfin l’on battoir le papier avec le mirtc au , & on le poliffoit, au moyen d’une dent ou d'une écaille. Voila les préparations par lefqueîles il devoit paifer, avant que les écri- vains en puifent faire ufige» Mais quand on vouloit le .tranfroittre à la poftérité la plus reculée, on avoit l’attention de Se frotter d'huile de cèdre, qui lui commuiiquoit i'ir.corruptib.lité de l'arbre du même nom, a C’cfit 3Up ès de Damiette ( dit M. Savary , lettres fur P Egypte. î. 322.), que j'ai vu des forets à& papyrus , avec lequel les miens, égyptiens fai. foivEt ie papier. Le jonc triangulaire , haut de huit 1 neuf pieds, & gros comme le pouce, fe couronne d’aane touffe lanugineufe. Strabon , qui le nomme b b lus , en dorme une description propre à le faire : econcoître. » Le papyrus,, difok cet écrivait, feus » le règne d Argutie , vient nature lie ment dans la 55 baffe Egypte. J’en ai vu fur les bords du lac « Maréotss. C'ut un jonc dont latigè rue s’élève 33 à dix pieds _ de haut. Elle porte.au foo-.met une » aigrette lanugmeufe. Les publicains qui ont .» afferme cette branche de commerce, ne le laiffent » croître que dans un petit nombre de lieux , afin 3= d’en augmenter le. prix , &.nuifei.t ainfi . à l uti- .3 Eté publique 33. C’eft à leur avidité ,c'eft au foin qu'ils avoient de le détruire, que l’Egypte doit aujourd’hui la rareté du papyrus. Je n'en aï ren- con-ré que dans k-s environs de Damiette, & du lac Mentale qui i’avaifme. La plupart des voya- geurs qui n'ont point v fîté cette p.-.rtie intércflànte de 1 Egypte, n'en ont point parle'. D’autres mens ciico .fpeéts ont nié ion exiftence, & ont débité des fables à ce fujet =3» Le papyrus ou rofeau d’Egypte , a- été auiff. nommé delcos ( AsArs? ) , de la contrée où il crcif- o;r ie plus abondamment. A préfent, cette plante eft nommée par les naturels du pays Berd {de plant. Egypt. c. 3 6. ). El'e étoit parncuLièreroent propre a JAEgyprej mais fdon Sîrabon, on eftaya de a P A P c ,.] I-er en Italie, cù depufs elle s'eô entièrement. c «râac. Targioni , médecin de Florence , fe trompe bfen quand il croit ( Viaggipu y , p. 3 79.) que j e j 0 nc qui fert à faire des narres & à revêtir les fheons de verre,, peut avoir fourni la matière du papier dont les anciens faifoient ufage. De tous ceu* qui oftt voy.gë en Egypte , Alpin e;t ie feul qui ait fait une defcript on exacte de cette plante : Pococke S: d’autres l'ont p (fé feus filence. Elle croît far les rives du Nsi & idlns ces lieux marécageux , & la tige qu’elle porte s’élève de dix coudées ( Cubhi ) au-deffus de l’eau , au rapport 'de Pline. ( lib^XlII , c, 21.) , cm s appuie furie témoignage de i héophralîe ( iiè.I V mais, fuivant Àlpinüs, elle a fix & jufqu’à fept aunes de hauteur : fa tige elt triangulaire, & eft terminée par une couronne, qui imite une cheve- lure ; les anciens comparaient cette couronne à un. thvrfe. Ce rofeau vulgairement nommé égyptien,' étoit d’une grande utilité pour les habitans du pays ; la .moelle de la tige leur fer voit de nourri- ture , & de la tige même i’s cohfiruifoient des vaifTeaux , que nous voyons figurés fur des pierres gravées 8e fur d’autres menumens égyptiens ; on fai loir pour cela des faifeeaux de ces* ges , comme on en fart avec le jonc , & les ait .chant enfem- ble, on parvercsir à. donner aux "barques ou aux vaiffeaux la firme & la fohdi é qui leur écqjèftt néceffairss. Hérodote ( 2. 57. ) dit que les prêtres égyptiens en faifoient leurs chauffures. La princi- pale utilité de cette plante étoit celle t~u’on reti- rait d’une pellicule mince qu lui fervoit d enve- loppe , & fur laquelle on écrivoit. Maineureufe- ment les récits des anciens écrivains , par rapport à ce dernier ufage , ne font, pas allez clairs, & ne fatisfont pas autant qü'on pourrait le- deîiféf. De- là vient que quelques auteurs , comme Vousus ( Inetymol. V. papyrus. J, ont conjecture "que' le' papier pour écrire étoit pris des f.-u-ues ce cette plante. D’autres , comme Y'eff.hg ( De plant. &gypt, ad Profp. Alpin? Patàv.. I&78, in-jp.'). ont. avancé une prop ’fition encore plus dénuée" dé" preuves , en prétendanj que le papier etqi.t pré- paré avec la racine de cette plante ; quoiqu’il foit de fcîence certaine que les racines de toutes les plantes font fermées de - pentes fibres ii- . gneufes, qui ne peuvent fe prêter à être rouieés en feuilles minces. Auffi ce dernier auteur peri- foit-i! que la racine avoir été cuite & réduite en ' pâte liquide, capable de former le papier, à- ; peu-près de la même manière qu’on fait aujour- d’hui le papier dé chiffon. Sâiimâifé & Guiilan- ' dini , qui ont écrit fur ce fujet , ont approché un peu plus -de la vérité ,■ lorfqu’iis annoncent que les feuilles du papy, -us étoient tirées de la tige qui peut fe féparer eu pellicules , & que celles qu'on tiroir le plus près de" la moelle , déni. oient le meil- leur pagicr , tandis que les extérieures eu foür- • niffoietit de plus greffier. L’infpedien des ma- P A P "nufcrlts d’Herculamim cou firme cette opinion ; us font co.hpofes de. feuilles larges de quatre doigts , lefquelîes , autant que l'on ers peut juger , mdjqueht la circonférence de la . tige. Audi Winckelmanh étoif-il affez porté à croire que le texte de Pline eft altéré dans l’endroit où il dit que la différence dans le prix de ce papier con- fine dans fa largeur ; le meilleur , dit-ii , a treize pouces de. largeur; celui qu’on, nommoit kùra- uça , en avait- onze ; la fanniand t dix ; celui de Sais en avoir moins , 8c ie plus commun de tous ne portoit que fix pouces. Selon" fa cocjê&urc , il faudrait mettre a la p ace du mot largeur celui de- longueur ; car la tige de la plante n’a pas dsî varier beauco-'p d’épaififeur , & il ne pouvoir s’i- maginer que dans le.-, unes elle ait eu treize pouces de circonférence , & feulement fix pouces dans ! e‘s autres ; la lafgeur du papier devoir néceffaire- mént être égale à la cir.çonïérence de*Ia tige; & quant à la longueur , elle devoir Cuivre celle” de ia tige, "qui n’étoit jamais limitée. Mais comme .il, n’a point voulu fubftitaer des conjectures à des notions claires , il adopte volon- tiers ce que Pline dit de quelques écrits de deux , S même de trois feuilles collées enfemble , d’au- itant que GuilSandini affure avoir vu de fémblabies manuferits fur le papyrus d’Egypte. Ceux d’Her- culanum ne font compotes que d’une feule feuille. Le comte de Caylus a amplement difeuté cette matière , dans, une differtation qu’il a fait imprimer en 175-9 , & qui fë trouve, dans le volume XXVI des’ mémoires de l’Académie des Infcrîp.tions & • Belles-Lettrés. ÏI y démontre que Pline s’eif t ; r-è$- Ibiee expliqué touchant la fabrique du papi«r , &- * qu’il n’y a rien à changer dans fon texte. " « Du nom de papyrus eu rofeau d’Egypte , £*- £>.«s j fur lequel oh écrivoit, on a fait, dit Yy inc- kejmahn , par le chaqgement d’une lettre., le mot • i livre, pSXu. Qh treûve.néanmoifiS .quelquefois ce ■mot dans'fon fens, primordial , comme on le voit J à i’infcriptidn Tuîvanté', 'trouvée en iy8 dan* un endroit appelle -la Côlonrià, à environ douze mille dé Rome , lavée. "la belle & l’unique ffatuè qu’on connoiffé de-Ternperèür Dômitieh , placée actuel- lement dans la vida Albani : A AS O S MEN: MOTS A I S I E FO N ' APTE TOT T A NA KEJ20AI TAS B TB AO Y S AEtHAS TAS II AP A TAIS II A A TA N OIS H MAS AS éPOUEIN KAN TNHSI OS E N © A À EPASTHS E À © H Tû K I S SG T O I T O N A NA S TE $OKEK Y yy ii îéO P A P cc Dîtes que ce bois eft confacré aux mufes , 8c 55 montrez les livres qui font près de ces platanes. » Di tes que nous les confervons , fie que nous 33 couronnons de lierre tous les vrais amans qui 33 viennent ici “ L’opinion que la pellicule déliée qui fe trouve deffous l’écorce des arbres peut fervir à écrire , paraît probable , non-feulement par le mot liber , qui figmfïe la peau , mais auflf par les vêtemens faits d’une pareille pellicule d’arbre ( rjâs-o , que portoient les indiens qui fervoient dans l’armée de Xerxês , du moins eft-ce ainfî que l’interprète Hérodote ( Liv. vij.p. 258. I. 6.)- Ce même hiftorien remarque ( Lib. v. p. 194. Ed. H. Stepk. ) que étoient nommés par les plus an- ciens ionrens hqhça , c’eft-à dire, la. peau , parce qu ils fe fervoient , dit-il , de peaux de chèvre & de mouton , faute àt papier d’Egypte ; & pluiîeurs peuples , ajoute-t-il , écrivent encore actuelle- ment fur des peaux = 3 . Les bénédictins , auteurs de la nouvelle Diplo- matique j ont traité cette matière à ne laider plus rien à défirer. L’extrait de leur ouvrage terminera cet article. On peut, difent-îls , confidérer 1 1 papyrus fous deux rapports , fa longueur fa largeur. Nous entendons par fa longueur , précifement la même chofe^ que M. Mabillon entend par fa hauteur. Conféquemment à cette notion , dans fon langage, la longueur & la largeur. font /cuvent prifesTune pour 1 autre. Eu égard à ft ldngueur j il n’avo't point de mefuré fixe. Il en étroit d’une feuille de papier , comme d’une pièce' d’étoffe. ôü de toile', qu’on peut faire plu's oU moles longue , fié dont on ; coupe autant qu’il eft nécefïaire à l’ufage qu’on fe propofe- Mais au lieu que la toile eft tÏÏfue de fis entrelaffés, les uns en long Sciés autres de travers ; lé papier étoit en tout fens çotapo/éde membranes- doubles de papyrus \ .dont lcs unes- étoient cou- chées , fuiyanr la longueur de la pièce, & les au- tres fui vant fa largeur. Or ,-en continuant d’appii-' quer ainfi des couches les unes far lès 'autres ; ‘en. donnoit aux feuilles de papier la longueur qu’oir fouhartoit. Il n’en alloif pas. der même de fa largeur. Elle avoir des bornes qui çaraçtérifoient fesHifférentes efpèces. Les plus larges n’ex'cêdbiènf jamais deux pieds, i out papier dont la. largeur s’éfendciit- au- delà de treize pouces étoit cenfé maczccole .- dé- nomination tirée de fa grandeur 8 c dè fon çuir , félon Guillandini, affez d’accord en ceiâ avec Henri Eftienne, & de feheda ou cédule, félon Scaliger , ( qui s’eit fait un devoir dë contredire le premier lur tous les points , où à â crii-trouver rnatière à fa critique.) Mais.ŸofpqS donne également le tort à tous ces auteurs , & io lurent: que -protocole & j P A P macrocole font dérivés de la colle, qui entroit dans a compolition du papier, & qu£ l es Grecs a tÏÏ 5 lent KoAhet. ‘ ‘vpc*- Le même papier fe ferait de plus nommé royal, s il en falloir croire Guillandini. Mafer au co-, tratre fait venir cette qualité, plutôt de la fineffë que de fa largeur. S rl eut jetré un cou P -d’œi! fûr les ongmes de S. Ifidore , 1, aurait changé fa con jeétureen certitude. En effet cet évêquf y donne le nom de royal, au plus fin de tous les papiers en (appliquant au papier augufie. Mais ce favant critique ne parait pas même avoir Ai la r-fon pour laquelle ce, papier i’emportoit fur tous les autres, du cote de la fineffe. " Connu d abord fous le nom d’hiératique ou Sa- cerdotal il etoit refervé pour les livres qui trai- raient de la religion. La flatterie lui fit dans (a {vite impofer le nom d’Augufte. Celui de Livie fon époufe, fervit de même à relever le prix de la fé- conde efpèce de papier. Ces innOvatons dégra- dèrent l’hiératique, & ne lui co.nfervèrent Ion nom que pour le faire defeendre au troiiième rang. Comparé au papier augufte , qui avoit pris fa place & fa qualité - il paroiffoit un peu p : us coloré comme 1 obferve S. Ifidore. C’eft-à-dire , 'qu’il n’étoit pas de là même blancheur, parce qu’il n J é- toic compofé que des troifièmes feuilles dura- pyrus . A 1 occafîon de la différence de ces papiers, îes philologues fe font partagés : les uns ont prétendu ; avec Tùrnebe , que ç’en font-fà trois fortes : les autres ont fôuténu avec Guillandini , que ce fon: feulement trois noms du même papier. La quef- tipa fera décidée fans appel par un texte de S. Ifidore , que nous rapporterons bientôt. Vc/îius prétend , fans beaucoup de fondement, quelle i papier hiératique étoit un genre , qü i rënfermôit 1 %s lui trois efpèces , les papiers augufte , îivien fié le ficerdotal nouveau. Lé papier augufte n avoit que douze pouces de , largeur. Cômpoié des enveloppes les plus inter- nés, par confequent les plus minces du papyrus , ‘il réuniiToit la fineffe & îa'blahcheur , dans le de- gré le p' s pariait. Il n’étoit pourtant pas fans défaut. On y remédia par l’invention du papier Ciaudien , fous l’empereur Claude I , dont il em- prunta le nom. La largeur de celui-ci excédôit de deux pouces celle du papier facerdotal , qui n’en avoir que onze. A entendre Guillandini, il étoit compofé de trois feuilles , appliquées les unes fur les autres, Mais quoique cetitahen airpubüé un commentaire plein & même fufchargé d’érudition fur les trois cha- pirres, ou Pline l'hiftorien traite du papier d’E- gÿpte, îî'a eu toïtde s’élever avec tant de vivacité P A P contre Turnebe , pour n'avoir compofé le papier Clauiien , comme tous les autres , que de deux feuilles At papy rus. Le texte de Pline , malgré tous fes efforts , n'en annonce pas d’avantage. V oici ce qu’l) porte : Secundo coriofiatum.ina.faBa funt e primo fubtegmine. La première & fécondé pelli- cule du papyrus pouvoient-eiles être plus ciaire- irient désignées ? Èft-il ici queilion d’une troiftème ou de plus de deux membranes de différentes qua- lité ? Mais cette méprife étoit une fuite de celle qui lui avoit fait confondre en un feul , les papiers angufte , iivien & facerdotai. ^ Ifidorede Séville diifingue évidemment ces trois papiers en autant d’efpèces. La première était coropofée de deux pièces de l'enveloppe la plus in- time" du papyrus. Deux pareilles de la fécondé for- moient le Iivien , deux de iatroifième compofoient l'hiératique , Seainfides au res. Cette observation échappée à tous les modernes , que nous avons lus , leur a'fouvent fait prendre le change. On di- roic, félon eux , que toutes les diverfes membra- nes du papyrus , ou du moins les premières fer- voient indifféremment à toutes les efpèces de pa- pier. Mais Pline , mieux entendu , fait difparoitre cette erreur. Ce qui mettoit de la différence entre les trois premiers papiers & le Claudien , ne ve- noic donc pas des trois prétendues teuihes quon v faifoit entrer ; mass de ce qu il empruntoit une de celles , qui étoient propres au papier auguite , & une de celles qui détonent au papier Iivien. A Tilt , fans prefquerien perdre de la blancheur & de la fineffe du premier , il parpopoit à lafoadite du fécond : il acquéroit une qualité, qui empê- choit que l'encre ne pénétrât ue i autre cote , comme il arfivoit au papier augulle , réferv'é par cette raifon pour les lettres . dont il étoit d u.age de laiffer en blanc le revers. Voilà pourquoi le nom d ’ épifiolaïre fut ajouté à ceux d auguite & de royal. Nous initiions exprès fur un point , qui n a point encore été bien développé j parce qu il eft important pour la diplomatique, de fixer une bonne fois le nombre des feuilles , dont chaque efpèce de papier d’Egypte étoit compofée. C’til le feul moyen de vuider une question , qui iufqu’à préfent a caufé tant d’embarras aux plus habiles antiquaires. Nous voulons dire la difficulté de dis- cerner le papier d'Egypte de celai d’écorce d’ar- bres. Il s’en fuivra qu’on ne fauroiî diftinguerplus de deux feuilles dans le premier. Mais qui pourra fe perfuader , qu’on n’auroit compofé le fécond que de deux lames lî minces , cu’elles dévoient ac-procher de la fineffe du réfeau le plus délié ? Abfi la multiplicité des lames qu’on aura fait con- courir à fa fabrique , prouvera invinciblement qu'il n'a rien de commun avec le papier d’Egypte , fi ce n'eff la pofition tranfverfale de fes couches , & la colle qui fervcit à les unir. Ainfi l’on ne courra P A P plus rifque de prendre pour du papier Claudien , celui qui laifferoit appercevoir un compofé déplus de deux feuilles. En un mot , quand on voudra faifir le caractère propre aux diverfes fortes de.pa- pier d’Egypte , en ne s’attachera plus qu’à fa fineffe 6c à fa largeur. Outre Î 2 différence que l’art mettoit entre le papier fannien ou fannîaque & i’amphithéatrique ; ce dernier avoit un pouce de moins que le précé- dent , dont la largeur étoit de dix pouces. Selon V oûius l’amphithéatrique n'avoit que huit pouces, quand en l'apportoit à Rome. A force de le battre , on lui en donnoit un de plus. Le faïtique n’attei- anoit pas à la largeur de i’amphithéatrique. Celle du téniotiqae devoit encore être d’un à.- gré infé- rieur. Enfin l’emporétique n’avoit que fix doigts de large , & ne fervoit que d’enveloppe aux mar- chandifes , comme fon nom le porte. Ifîdore de Séville ne fait nulle mention ni du claudien , ni du fannien , ni de i’amphithéatrique. Mais il y fubihtue le cornélien , inventé pendant la préfecture d’Egypte de Cornélius Gallus , qui vivoit du tems d’Augufle. La main de papier d’Egypte étoit de vingt feuilles du tems de Pline. Si l’on en croit Calmet , elle fut dans la fuite réduite à dix. L’antiquité du papier d’Egypte remonte fi haut qu’il n’eiï pas poffible de fixer l’époque de fen in- vention. Varron i’avoit voulu placer au tems des victoires d’Alexandre le Grand. Mais Pline i’hif- torien combat cette prétention par la découverte des livres de Nuira, & par le témoignage de Mucien , qui avoit été trois fois conful. Cet illultre Romain rapportoit , qu’étant gouverneur de Ly- cie , il y avoir vu dans un temple , l’original , en papier d’Egypte , d’une lettre de Sarpédon, écrite de Troie. Ce qui prouverait & i’ufage & le com- merce de ce papier bien établis au loin , avant les tems hiftoriques de la Grèce. Guillandmi démontre d’ailleurs par une fouie d’autorités, qu’avant Alexandre le Grand , l’ufage du même papier étoit général. Outre Hérodote , dont le fuffrage eft décifif , il s’appuie entr’autres fur ceux d’Ifaïe, d’Héfiode ùi d’Homére. Prefcue toutes les différentes largeurs que nous avons aflignées au papier d’Egypte , fe montrent dans les diplômes , qui font un des grands orne- ïïtens des plus célébrés archives. 11 iembîe fur- tout , qu’on- y reconnoit fans peine ceux que 1 an- tiquité qualifia macrocole , claudien , auguite , ivien , ‘facerdotai > fannien, ampfathearnque. Maffei , pour n’avoir point confulté Ifidcre , ni ete ; n formé de la largeur des diplômes ae papier d’Egypte, gardés en France, car, coït de ceux qu’il avoir y a S& eu- & largeur avoit 542 P A P changé depuis Pline, que les degrés 8c les diffé- rences qui ie diftinguoient avaient cdTé, que celui qui s’eft confervé <>a nature furpaiîe par fa largeur les efpeces de papier , dont cet ancien a donné ia defcrpcron , & que tout eft aujourd’hui d’une qualité uniforme. A i contraire , les chartes 8des MSS. que nous avons examinés , nous en offrent au moins de trois qualités très- marquées , indépendamment de leur largeur . qui les caraûérife encore mieux, Ifîdore de Sévil'e , qui fleurifïoit au Vile, fiècle , diiîin guoit de fou tems fept efpèces de papier d’Egypte. Ce qu; prouve allez ( qu’on cor.tin aoit alors d’en fabriquer de qualités & de grandeurs différentes. Toutes ou la plupart des anciennes chartes en papier d’Egypte , de l’abbaye de S- Denis en France , nous ont paffé par ies mains. Toutes font de la même matière , de la même ürudure , de la meme confiftance. Mais comme elles font au- jourd’hui collées fur des toiles , il n’eft pas facile de s’affurer , fi elles font toutes de lamême finefie. Les feuls caractères du papier d Egypte s’y mani- feftent. On y obferve fans variation deux feuilles , p nfées à contre fens ou de travers. Les fibres de l'une font dirigées de haut en bas ou de bas en haut, & celles de l’autre, de côté ou tranfver- falement ; de forte que l’une eft toujours perpen- diculairement couchée fur l’autre. Ce même ca- ractère fe retrouve dans les pièces en papier d’E- r pte de la bibliothèque du roi , & dans celle de Gernnam-des Prés. Jamais compofùion de p’us de deux fe.iil.es , jamais diverfité de matière. Si une feule de ces chartes eft de papier d’écorce , h n’en refte aucune en France qui foit de paoier d’Egypte. i La longueur , ou fï l’on veut la hauteur des chartes St bulles en papier d Egypte , actuelle- ment exiftantes, furpafîe pour l’ordinaire leur lar- geur de plufieurs pieds. Quelques unes néanmoins en ont environ deux de largeur fur un de longueur. On voit des diplômes en forme de rouleaux de douze pieds , & même déplus de vingt de long, quoiqu iis n’aient tout au plus qu’un ou deux pieds de large. Il ne s’eft peut-être' confervé nuîies chartes de papier, d Egypte en leur entier , ou fans quelque altération plus ou moins grande : altération uni- quement caufee par le tems 8c les accidens qui en font la fuite. Il eft peu de ces diplômes qui n’aient des lacunes , meme dans le corps de ia pièce. Tous les fceaux de ceux de l’abbaye royale de S. Denis fe font perdus , & n’ont au plus biffé que la marque du lieu où ils furent appliqués. Sans parler des archives de Ravenne , qui feule contenoient autrefois plus d’anciens ades en papier d Egypte , que tout Je refte de l’Italie ; Mafreinut P A P valoir ceux qu’on garde à Milan , à Sien- 3 Mantoue , a Vérone , à Padoue, à Genève!' \As par marheur-ces pièces ne portent plus d’indicés certams du tems , auquel elles ont été dreffée*. Ce ne .ont que des fragmens fort courts, & dont on ne fanroit prefque rien conclure. Hors de la France, il n eil point de ville où le papier d Revote foir moins rare qu’à Rome. Outre ies diplômes qui font entre ies mains des curieux , la f cU !e bi- b iot-eque vancane renferme un allez bon nombre de titres de cette matière. J’ai vu moi même, dit A.iac.us , des mftrumens de donations & de pri- vilèges , écrits fur des rouleaux de papyrus 3 q«jj ie confervent aujourd’hui dans la bibliothèque du Vatican, —Je a fait depuis de grandes acquifitjons en ce genre. Au dénombrement des villes d’Ita- lie , qui le glorifient d'avoir eu, dans ces derniers tems ., des diplômes & autres monumens en pa- pier d Egypte, en pourroit en ajouter quelques- unes , & notamment celle ce Venife. Du refte, il n eft pas ^inutile ddbferver qu’une feule char e de cette efpèce fe trouve partagée en fept , & que plufieurs morceaux d'un même acte ont été ré- pandus en diverfes cités d’Italie, comme autant de reliques. A ce compte il n’eft pas fort furpre- nant d’y voir tant de villes iiluftrées par ces pré- cieux oebns de l’antiquité. Si l’Italie a fur la France , en fait de papier d Egypte, quelque avantage du côté de l’anti- quité , celle-ci ne lui cède point du côté de l’a- bondance. A.vouons-le néanmoins, ÎVIafFéi n’en paroit pas trop convaincu. Zélé pour la gloire de fa patrie, enchanté de fes richeffes , il paroît per- fea iéqu un voyage d’Italie fuffiroitpour défabufer certains François, qui ont cru, dit- il, 8c qui croient encore que le papier d’Egypte n’a pu fe conferver fi long. tems. Ce n’eft pas qu’il ne juge, en homme équitable , des diplômes de cette na- ture , garde's dans les archives de S. Denis. Mais comme il ne fsmble occupé aue de trois chartes de Clotaire II , de Dagobert' I & de Clovis II , j! n a peut-être pas fait attention à plufieurs au- tres des deux derniers princes, à celles de leurs fu-ceflenrs 8c de quelques perfonnes de la pre- mière diftinâion qui s’y trouvent également ren- fermées. Amfi il demeure toujours pour confiant , qu il n eft point au monde de chartrier, fi riche en diplômes de papier d’Egypte, que le tréfor de S. Denis. Les mêmes archives , celles de S. Bénigne de Dijon , deToumus & de Corbie nous offrent des bulles pontificales de papier d’Egypte, à commencer depuis ie feptïème fiècle jufqu’au dixième. Hécombi.-n d’autres monument diplo- matiques delà même matière, la France ne pour- roit elle pas nous fournir : La bibliothèque du roi en pofféde un des plus beaux & des plus rares que les archives de Ravenne nous aient confervés. Ce n'eft pas le feul morceau en papier d’Egypte P A P j ont elle eil décorée. Elle garde encore précieu- fcinent un manufcrit de S. Avit de Vienne , dont -la madère eil la même , & dont i’antiquité re- monte du moins au VI e . fièc:e. La bibliothèque & les archives de S. Germain-des-Prés nous of frentauîfi d’anciens monumens en papier a’£gypte. On y voit fur-tout un manufcrit incomparable en cette matière. Au rapport de Paradin , l’églsfe de Lyon pofsèie un allez beau commentaire fur les Pfeaumes en papier d’écorce : il a voulu dire appa- remment en papier d’Egypte. La bibliothèque impériale de Vienne tire auiïi une partie de fon ludre des d : p ! ômes de papier d Egypte , qu’on y raffemble avec grand fom. In- fenliblement elle s’enrich t d-_s plus précieufes dépouilles de l’Italie. I! n’y a pas encore bien d^s années , que le cavalier Garelii , premier médecin & bibliothécaire de l’empereur Charles VI, y tranfporn un ancien diplôme grec , apparemment le feu! en papier d’Egypte que l’Italie eût fouftrait aux injures du rems. En 172.3 , le même y fi: en- trer un autre monument diplomatique , de" papier d’Egypte , trouvé avant lui à Prague par Lambe- cius. C’eft encore un aéte grec : & ce qui en re- haufle le pr x , on y voit trente -fix foufcripaons originales du fix.ème concile général. Nous ne devons pas biffer ignorer que tous les autres diplômes du même pap:er , qui font aujour- d’hui l’ornement des archives , des bibliothèques & des cabinets font tous latins ; excepté celui que le public eonnoît par le fupplément de la diclo- matique & la paléographie. Inutilement D. Ber- nard de Montfaucon fe donna- t-il des mouve- mens extraordinaires pour en déccuv.ir d’autres. Ses voyages en France & en Italie ne lui procu- rèrent pas la vue d’un féal diplôme grec. Cela feroit bien ferprenant , fi l’on avoir pris autant de peine pour tranfporter chez les Latins les chartes des Orientaux, qu’on a témoigné d’ardeur depuis .quelques fièclcs pour les dépouiller de tant d'ex- Ccilens manuferits qui enrichiffent nos bibliothè- ques. Ce n’eil pas qu’on ne trouve en papier d’Egypte plus d’un titre de la premièie antiquité , où du moins une partie des témoins lignent en caractères grecs. Mais leurs fc ufc.iptions , à très- peu de chofe près , n’en font pas moins latines. Les diplômes en papier d’Egypte , quoique or- dinairement écrits fuivant leur largeur , le font a u fîi quelquefois fuivant leur longueur. Un des côtés eft toujours biffé en blanc. En quoi ces char- tes ne fe diiiinguent pas beaucoup de celles qui font en parchemin , & dont l’écriture n’occupe que rarement le revers. Non feulement les diplômes de papier d’Egyptr; mars tes manuferits mêmes ne furent quelque lois écrits que d un côté. Or. ciaignoit que l’encre pé- P A P J4? nétrant de part en part , ne caufât des deux côtés une confufion générale dans i’écrinire. C’tfi au moins ce qui atrivoit au papier augufte , & même aux autres elpèces , iorfqu’edcs n’étoient pas d'ur.e bonne qualité j ou qu’elles étoien mal collées. On ufoit encore d une autre précaution pour mieux conferver les manuferits de papier d’Egypte ; c’é- toit de faire Servir de couverture à chaque cahier de papier d Egypte une feuille de parchemin , qui etott également écrite des deux côtés. Il exilte pmficurs manuferits où l’on remarque ce mé- lange. Quand les hiftoriens auroient oeffé de parler gu papier d’Egypte depuis J. C. , Ls monumens en cette matière prouveroient la continuation de fon ufage; & fi ces monumens veno ent à ne us manquer, les feu: s tuteurs fuffiroient pour l’éta- blir avec la plus parfaite évidence. Ici les uns & les autres fe réunifient. Mabillon i’a démontré avec tant de fuccès , que toute l’Europe en eil demeurée convaincue. Il ne peut donc plus relier de difficulté que fur la durée de ce papier, ou fur le tenis auquel on a d feontinué de s’en fervir. C’ell ce que nous allons examiner , après avo : r fait quelques obfervatrons fur les degrés, par le f- quels il tomba dans un diferédit , qui caufa enfin la ruine totale de les mànufaélures. Prefque toutes les plus anciennes chartes origi- nales de France 8c d’Italie , fout fans contredit en papier d’Egypte. Mafféi , qui en a publié plu- sieurs des V , VI & VII e fiècles , ne en it pas même qu’il s’en foit confervé une feule de pa che- min , antérieur au VIII e . > en quoi il s’eft trompé. L’ufage du papier d’Egypte, pour les diplômes , eut le même cours dans 'es Gaules , que dans 1 Orient 8 c l’Italie. Il étoit tellement à la mode fous nos rois Mérovingiens , que le parchemin n’y fût prefque point employé pendant plus d’un fiéde. Mais fur la fin du feptième , ce dernier y acquit le créd-t que le papier perdoit tocs les jours- On s’en dégoûta de plus en plus durant le huitième fîèc’e. A peine peut - on nommer une charte des Carlos ingiens ea papier d’Egypte. Quoique la faveur où le parchenvn étoit alors n France , au préjudice de ce papier , fe fut rendue au-delà des monts , quoique les ro;s Lom- ards , 8 c fur-tout le dernier femblaffent lui dou- er la préférence ; î’ufage du papier , par rapport ux lettres- miflives , fe Cuitenoit en L H comme uparavant. Le pape Adri-m s’en fervoit pour errre à Charlemagne. Magir.aire , depuis aube , t pour lors juge - eommiflaire , dépoté -lans ies rov nces , adreffa d’Italie au meme pnree , une îttre écrite fur ce papier, dont les ajxmves u« . Dents confsrvent i’ original- Au usc.e Mwmt 544 P A P les papes l’emp'oyoient encore, lorfqu’ils’accor- dolent des privilèges. Appuyé fur un texte de Pierre le Vénérable , Adrien de Valois, au rapport de Mafféi, faifoit durer l’ufage du papier d'Egypte iufqu’au rems de cet abbé : Fln.o a fuo tempo , cioe ah’ undecimo Jicolv centinuajfe. L’iiluftre Italien a voulu dire fans doute le douzième fiècle , auquel fioriiToit Pierre le Vénérable. Dans la perfuafion que l’u- fage du papier d'Egypte céffa depuis le neuvième, ce favant cite comme les derniers munumens , connus en cette matière , une bulle de Pafcal I , confervée à Ravenne , un diplôme de donation du même , dans la bibliothèque vaticane , une bulle de Léon IV , un privilège de Benoît III , tin autre de Nicolas I , un troisième de Jean VIII dans les archives de Corbie. Selon lui , on ne fauroit indiquer de pièces plus récentes en papier d’tgypte , ru conféquemmenc en prolonger la durée au-delà du neuvième fiècle. Et parce que dès-lors le papier de coton prit faveur j c'en une raifon qui achève de le convaincre de l’abolition du premier. Mais quelque intérêt que nous publions avoir à nous ranger de foa avis , nous en avons un bien plus grand à ne. nous jamais écarter de la vérité. Ne diffimulons donc pas ies preuves par iefqueiies Mabilion fait voir que le papier d'Egypte continua d’être de quelque ufage en Italie au dixième fiè- cle & même après le milieu du onzième. Il les tire des balles de Jean XV, d'Agapet II & de VidorlI. Aux autorités recueillies dans fa diplo- matique & fon fupplé.nent , il en ajoute une autre dans fes annales , également déçifive pour le dixième fiècle. Un privilège de l’an 972 , en pa- pier d’Egypte la lui fournit. Il fut accordé à l'ab- baye de Mouzon par le pape Jean XIII , à la prière d’Adaîberon , archevêque de Reims. Légipont & Muratori confirment l'opinion de MabJlon , fur la duree du papier d'Egypte , par les nouvelles preuves qu'ils en apportent. Mais nous ne favons pourquoi ce dernier ’, voulant nous convaincre qu'au dixième fiècle i’ ufage du même papier fe foutenoit encore à Rome , f&calo etiam decimo Roms, in ufu fuijfe papyros , cite deux bulles en cette matière : l’une du pape Formofe & l'autre oe 1 anti-pape Romain ; comme s'ils n’avcîent pas occupé le faint-fiége avant ia fin du neuvième fiècle > Ces diplômes confervés jufqu'à nos jours dans les archives de Girone , font venus à la coanoiffance du public par la voie des Mémoires de Trévoux , du mois qe iepterabre 1711. Mu- ratori ^nous dédommage auffitôt de cette lévère méprife , par la preuve foîide qu'il nous donne ^ ce la continuation de l'emploi du papier d'Egypte jufqu'en.viron le milieu du onzième fiècle. "il la trouve dans des bulles de Benoît IX. , de l’an P A P ro 4i J vu p. s -> £Xal ™nées & déchifrées par unhif- tcnen de Sienne , mort vers le commencement du leizieme iiecle. Ses ouvrages manufcrits font foi que les bulles pontificales , dont il s'agit, étoCnt en papier & qu'elles appartenoient aux archives ne iegiife de Soana, fuffragante de celle de Sienne. Quoique Muratori les croie de! papier d Egypte , fuffifsmment caraétérifé par le terni» papyrus , il n'ofe cependant l’affurer d'une manière aofoiumenr décifive : Ægyptiacas pkilyras nominz papy n defignatas puto . Les bulles de Jean XV d'Agapet II & de Vi&or II , renouveilées avau’ le milieu du treizième fiècle , énoncent par i a même expreflion , quelle étoït la matière de leurs originaux ; & l’on auroit véritablement quelque ranon, ou du moins quelque prétexte, de les fuppofer de chiffe ou plutôt de coton , fi le nont papyrus n 'avoir pas été confacré pour fignifisr L papier d’Egypte. > Mais ce qui eft d’une évidence, à laquelle il n’eft pas polîîhle-de le refufer , Ottoear , roi de Bohême, en 1224 renouvella une bulle de Jean XV , accordée au monaftère de Sainte-Margue- rite , auprès de Prague , en 995. Or le même pnnce dit & répète p’ufieurs fois , que ce di- plôme étoit en papier de jonc, c’eft à-dire d’E- gypre. Le terme de jonc n'étoit feulement pas employé en Allemagne pour exprimer du papier d Egypte , on s'en fervoit auffi en France. L'au- teur du cartulaire de l’abbaye de Bourgueil , Greffé en io6y , obferfe au bas d’une bulle de Sylveftre II , qu'elle étoit écrite en jonc ; voulant faire entendre qu’elle étoit en papier d’Egypte. Concluons donc que ce papier étoit encore ordi- naire , au moins en Italie , fur la fin du dixième liècle , Si même au commencement du onzième, & eue fi l’ufage commença dans là fuite à s’en perdre , si ne cefia pas totalement iong-tems avant le douzième. Voici fut ce fujet quelque chofe de plus ré- cent : «On m'a affûté, ainfî parle Montfaucon, ” que dans la chambre du tréfor , il y a encore ” quelques actes écrits du tems de S. Louis fur ” du papier d’Egypte. » Quant à ce fait , il ne nous paraît guère croyable. On aura pris appa- remment le papier de chiffe ou de coton pour du papier. d’Egypte. Mabilion, après avoir reconnu ce papier , dans une lettre des Hurons , infînue qu’on n’en a pas difeontinué l’ufage en Amérique , & peut-être en quelque contrée d’Orient : fup- poiition qu il eil 'difficile d’ajuirer avec la chute des manufactures de ce papier , atteftée par Euf- ' ithe. Après tout , que la conjecture de Mabilion foit fondée ou qu’e'.ie ne le foit pas, l’ufage du pa- pier d Egypte, absolument aboli en Europe avant le treizième fiècle , confond fans reffource l’accu- fation PAR fatlon de ceux qui donnent- une origine plus ré- centes aux pièces confervées en cette matière. Simon , Raguet Sc Germont font de ce nombre. La chaieur de ia difpate ies emporte quelquefois jufqua repréfenter des archives refpedtabks , comme fe rempl: fiant tous les jours , "depuis un fiècle j de nouvelles chartes en papier d'Egypte. Hardouin fait remonter au quatorzième fiècle lî fabrication des diplômes , qui ont trait aux rois de ia première ou fécondé race. Selon lui , routes les chartes de France, en papier d'Egypte, feront convaincues de faux , par cela féal qu'elles fe rapportent à nos anciens rois , & qu'eiles fup- pofent Texiflence de ces monarques. Syftême d’autant plus infoutenable , qu’on n’a pu fabri- quer, depuis quatre cents ans, des pièces recon- nues pour être effectivement de cet ancien pa- pier, par les ennemis les plus déclarés des archi- ves. Car comment a t-on pu forger des diplômes en papier d’Egypte fans en avoir ; Comment a-t-on pu en avoir fi long-tems après que les manufac- tures , où ii fe fabrique! , étoient entièrement tombées , & qu’ii ne s’en trouvoitplus dans le commerce ? N'eft-il pas de la dernière extrava- gance , d’imaginer qu’on en aurolt fait des ma- gasins , pour préparer à des fucceffeurs , éloignés de plufîeurs fiècles , la matière fur laquelle ils dévoient fuppofer une foule de faux titres ? Selon Mafféi, il y a fept cents ans que le pa- pier d Egypte n’efl: plus d’ufage , pas même chez les Orientaux. Mais quelque parti qu’on em- bralTe , on ne fauroit nier que dès le treizième fiècle , l’art même de le fabriquer ne fût ab-falu- ment eteint : é Ti-rpy àpn âirqteisrrœi , ars jam de- relicla.eft. C’eft ainfi qu’Euitathe , qui vivoit fur la fin du douzième , s’en explique dans Ton com- mentaire fur le XXI e . livre de l'Gdyffée. Ce feul trait fuffit fans doute pour difSper les fou rçons in;uftes 3 c les prétentions chimériques des auteurs que nous combattons. PARABASIS , terme de théâtre des anciens , qui figmfîe un epifode , une dgreffion ; c’étoit îe tems où les adeuts ayant difparu , le chœur - s’adreiToit au peuple pour lui débiter quelque fen- -ence , eu - peur faire quelque cenfure. PARABATÆ , terme des jeux du cirque , par lequel on défignojt ceux qui, après avoir couru fur un ciiar conduit par'un cocher , couroient en- core a pied : Finito enim equorum certamine dit Eenys d’HaMarnafife (Lib.j.) , curfores in ptddï l carrions dtfdienus , quïbus und cum aurigis vèSti £ran<. , quos poet& parabatas , athenienfes ezpobatai vocant yCiirfu fiadii inter fe zpfi certant. P ARA-BOL AN ou P A RA BOL AIN. Chez iss An.iiqu.iis , Terne iy , PAR *4ÏÎ anciens , c’étoit une forte de gladiateur qu’on appellou aufii corfeSor. Voy. Confector, ,Ç e no . m ieur fut donné du grec msxgT.e; , de /S^Aa , je précipite , parce qu’ils fe précipitoient eux-mémes dans le danger de mourir. 1 arabolans ou parabolains , nom que les auteurs eeclefiaftiques donnent à une efpèce de clercs qui fe dévouoient au fervice des malades . & fpecialement des peftiférés. On croit que ce nom leur fut donné à caufe de la ronchon périileufe qu’ils exerçoient car les grecs appelloient s-«3 **ea Ask & les latins parabalos & parabolarios , ceux qui , dans les jeux de l’amphithéâtre, sexpofoient à combat- tre contre les bêtes féroces. I! y a apparence qu’ils furent inftitués vers îe temps de Conftaniin, et qu’il y en eut dans toutes les grandes égiifes, fur-tout en Orients mais iis n’étoient nulle part en fi grand nombre qu’à Alexan- drie , où ils formoient un corps de joo perfonnes. Théodofe le jeune l’augmenta encore de 100, & les fournit à la jurifdiétion du préfet augufiat, qui étoic le premier magiiirat dé. cette grande ville. Cependant , ils dévoient être choifis par l’évêque „ & lui obéir en tout ce qui concernoit le miniôère de charité auquel iis s’étoient dévoués. Comme c’étoientpour l’ordinaire des hommes courageux, famiiiarifes avec l'image de la mort j.les empereurs avoient fait des i-oix extrêmement févères pour ies contenir dans le devoir , & empêcher qu’ils n’exci- taffent des féditions , eu ne ptiffent part aux émeu- tes, fur-tout à Alexandrie, où elles étoient fré- quentes. On voit par le code th'éodofien que leur nombre était fixé, qu’il leur étoit défendu d’aflif- ter aux fp.-cheies & aux affémblées publiques, ou même au barreau , à moins qu’ils n’y enflent quel- qu’affaire perfor.nelle , ou qu’ils ne fuflent procu- reurs de toute leur fociété; encore ne leur étoit-il pas permis d’y paroître deux er.femble, & beau- coup moins de s’attrouper. Les princes & les ma- giftrats les regardoient comme une efpèce d’hom- mes formidables , accoutumés à méprifer la mort* & capables dés dernières violences , fi fortant des bornés de leurs fonctions, ils ofoient s’immifeer dans ce qui regarde! le gouvernement. On en avoiteu dés exemples dans le conciliabule d’Ephèfe, tenu en 440 , où un moine iÿrien, nomm é'Barfumas, fuïvï d’une troupe de parabolains armés , avoit commis les derniers excès , & obtenu par la ter- reur tout ce qu’il avoit voulu. Cette expérience avoit fans doute donné lieu à la févérité des loix dont on vient de parler. ( Bingkam . or-g. eccl. 3 tom. II , /. UI ; £• 9 > §. I , 2 , 3 , 4 *) PARABYSTE , un des cinq principaux tribu- naux d’Athènes. Le yarabyfie étoit fitué dans uà Z z& S 4^ PAR iieu obfcur, & l’on n’y traiaoir que des moindres affaires de police. I! y avoir deux chambres de ce Doin , que Sigonius place au-deffous de l’héliée, dans le même corps de bâtiment. Lesundécemvirs en étoient les préfidens -, on en tiroir un de chaque tribut , & on leur donnoit un greffier pour adjoint. Ils jugeaient les petits voleurs , les maraudeurs , les coureurs de nuit & les filoux. Quand les cou- pables nioïent les faits , on les traciuifoit à d’autres tribunaux ; quand ils les avouoient ou qu’ils en etôîent convaincus par la dépolîtion des témoins, alors les undécemvirs décidoîent du châtiment , mats il ne leur étoit pas permis de juger d’une fomme au deffiis d’une dragme d’argent. Quoi qu’en dife Guillaume Pofte! , dans fon Traité des ma gif- trats athéniens , le tnbunai des avogadors de Venue ne répond pas exactement au parabyfie d’Athènes. (D. J.) r PARACHRONISME , erreur que l’on commet caris la chronologie ou la fupputation des temps , en plaçant un évènement plus tard qu’il ne doit être pincé. Ce mot eft formé de «rieg* , au. delà , & de temps. Le parackronifne eft oppofé â Ya.ra- ckronifme , qui place un évènement plutôt ou’ii n dt arrive. nAFAICAATSieYPON, chant plaintif qu’exécu- tcienr , en s’accompagnant de la flûte ^ les amans à ia porte oe leur maîtreffie. Théocrite en fournit un exempte aans fon idylle 24. moA?u A x C ® MÜMENE PARAKî- j r ’ . nom Q li ° officier de l’empereur de Confiant nopie ; c étoit le grand chambellan. Les ionci;ons etorent partagées entre deux per- fonçes j 1 une s appeiloit le chambellan de F anneau U I autre le chambellan de la chambre : le premier repoDsioit a notre garde des fceaux. PARADA , en Afrique. C. I. P. Cozoxta J u lia Parada. Par •!>[ ^ OLONI -- Caufestris Julia Cette Colonie a fait frapper, en l’honneur d’A- gnppa. dAu-ufie & de Tibère, des médailles a.tnbuees fauffement a Canhage. PASADIAZEUXIS , dans la miifique grecque eff, «u rapportent vieux Bacchius, l’intervalle -Vun T/Z?? ent er T C lis de " x «rdes homoioàues de deux terracordes ; &c’eft l’efpèce de disjonà on ÏLSî,ie"S„|TSr r,i ° & ie PARADISUS, mot gtec f g „; 6 , * betes fauves. Poiïux prétend ( 9 . ,.V 0 , ie ? cp *1 S£â à»* h languèycU'&^J vient des perfes : Sed paradifi barbarhum nomes, videtur} confuetudme autem in ufum gracum verw ,. rut , ficuti & multa alla perjica. Ce lieu étoit tout plante d arbres , & les rois de Perfe prenoient pki» nr a s y retirer pour fe deiaffer des fatigues de h royauté. On y nourtiSoit toutes fortes de bêtes fauves pour le plaifir de ces monarques. PARADOXES. ■) T I 7 apaaoeonikai. 5 ^ es 8 recs 1 pour fiSire plus d’honneur aux athlètes qui avoient remporté P prix de la lutte & du pancrace en un même jour, rès hmefa mi a ha ah kai nArKPATifx avoient coutume de les appeller vainqueurs mefperes , ou paradoxes. ( Plutarck. vit. Cimcr ) HAFAAOEONIKAS xecXovauy. La ville qui a fait graver une infcription , confervée avec les anti- quités du roi , a célébré la gloire de l’athlète Oams , qui non - feulement avoit été deux fois vainqueur enjeux villes différentes , mais qui avo-t remporte en un même- jour une double cou- ronne. ( Caylus 2 , page 250. } PARADOXOLOGÜES , > PARADOXES, f efpèce de f ar - h»aL C it eZ A S f nc:ens a !e d;:fetir de fadaifes & de 0-„atei!es. On les aommoit autrement ordinaire apparemment parce que çes farceurs parlant fans ■' ■ uoe & ans réparation , iis étoient à tous les tours & tou ]oll rs prets . p n les appeiloit encore mycologues , comme qui diroit difeurde contes cl v.nfans , & cretaiogues , aâ ? , T f venu> pafce jj," , par * ole r ,t beaucoup de leurs merveilleufes üftr‘‘f S & aes ra J ens rares qu’ils prétendoient pO'.eder , comme .ont les charlatans. Le feholiafte f '’- a f vena! 3 S, ae Saumaife, en fait mention dans fes notes fur Tertuiiien , de Pallia. PA-RAENÎEN. Mathefon , fav«it -mufîde» anemand prétend qu’il y avoit un nome fur- qm n ‘ étoir mhmique. rrS A ?C T0Nî F lV ^ vi ] le d ’ E 8yî»e. Ptolemée lYpC.f) ia place dans le nome de Lybie „ entre Apis & « ytkis extrêma. Strabon (Lié. XVII V“g- 793 ) J:t que cette ville avoit un pon .v nue que quelqtves-u; s l’appelloient Ammonia. C’eô-Ià qu Antoine & Cléopâtre îaifôrent comme en dépôc leurs enfans & leurc tréfors, après la battu! ’e o . v.-., m. jultimen fit fortifier P erst onium pour arrêter i s incmfîons des maures ; mais ce prince n a -j. ait. que fe ruiner en fortifications inutiles, ( D de | i ) upler fes Eta:s ? ar an zèie furieux. Goltzius feu! attribue des médailles impériales grecques a cette ville. P A R PARAGAUDÆ , bandes de foie brodées au bas des habits , galons de foie , d’argent- ou d’or- , oui faifoient corps avec l’habit. Quand on ne bro- choit qu’une bande , l’habit s’appelloit monolares ; quand il y en avoir deux , dilores ; trois, trilores , &c. : c’ett ce que nous apprenons d’un paffagede Vopîfcus (Aurel. , c. 46.) : Etqu.idema.lii monolores , aliis dilores , trilores aliis & ufque ad pentelores duales kodie line&funt. Le mot paragauds. vient des parthes , chez lefquels ces orriemens étaient en ufage, & de qui les romains l’empruntèrent vers le temps de Gallien. Cette mode de brocher les habits ou de les galonner, devint bientôt commune à Rome pour les' hommes & pour les femmes ; mas les empereurs Valentinien Se Valons la défen- dirent par une loi. PARAGON , nom donné par quelques natu- raliftes à un marbre noir , qui peut fervir de pierre de touche. Ce n’eft point un marbre , mais une pierre argilieulé. PAR A LE; vaififeau qui, chez les athéniens, étoït en fingulière vénération , parce que ce fut le feu! qui fe Cuva de la défaite de ia flotte athé- nienne par Léandre, à la journée d’Ægos Potamos. Ceux qui le montoient s’appelioient par diftindtion paraliens , & leur p2ye étoitplus forte que celle des autres troupes de marine. PARALIENS , athéniens qui habitèrent le quartier du port, le quartier maritime. Lorfque , du temps de Solon, les athéniens cherchèrent à donner à leur ville une forme confiante de gou- vernement, les diacriens, ouïes habitans du quar- tier de !a colline , vouloient l’ariftocratie ; les para- liens demandoieat un gouvernement mêlé d’arifto’ cratie & de démocratie; les pédiens, enfin , qui habitaient la p'aine entre la colline & la mer , .déliraient la démocratie pure. Ces trois quar- tiers formèrent le plus fouvent trois factions dif- tincies, PARALLELES. Il paraît , par quelques pafïages des auteurs de l’antiquité , que les tranchées , les parallèles repétées, & les lappes couvertes, dont les modernes s’attribuent l’invention , font unique- ment dues aux anciens; & Mahomet II, qur lepre- mier les remit en ufage , auroit bien pu les avoir pri- fes chez eux. Il eft e'trar.ge qu’or. ait ignoré jufqu’au- jourd’hui que les anciens fe fervoient de tranchées dans leurs fièges, pour communiquer faas péril, du camp à leurs batteries de jet , qu'ils drefîbient dans leurs -parallèles , & de là à leurs béliers. Tous les auteurs qui ont écrit fur la milice des anciens (dont Julie Lipfe, après Philandre, peut être re- gardé comme le chef) en attribuent ia gloire aux modernes. L’auteur de la milice françoife décide , en plufieu rs endroits , que les approches des an- ciens ne fe faifoient pas par tranchées ; mais cette P A R 747 décifion n’ell: point fondée , & nous voyons par un très -grand nombre de pafïages grecs 5c latins , que i fs approches par tranchées'' ou par o:\vAtsparaUeus croient en ufage chez les anciens. “ n , vo ' c * un de Céfar , qui ie prouve fans réplique : Céfar ayant fait entrer les légions à couvert dans la tranchée, les encouragea à cueillir ie fru,t de leurs travaux, &. propofa un prx à ceux qui mor.tercient _ - premiers lut la mura lie : Legioaes intra vineas ia occulta, expcdttas exhortants , ut aiiquando pro tantis labonbiLS fruclum vi&eris. perciperent , iis qui Zîj'ô’Tzr murum afcendijfent , xr&mia propoftiit. C’eit du fîège de Bourges , dont il s’agi: ici. La vinea eft ici tout autre chofe que ce que Lipfe & tous les autres commentateurs en ont dit. Voy. Vinea. Les approches par vineas ne font pas moins formelles dans ie fiége de Narour , dont Cé- far fait ia defcripttondans fon second livre. Ce fa- meux conquérant pariant de ce’ui de Marfedie , dit que les aflîégés étoient fi bien fournis de machi- nes , & particulièrement de baliftes, qu’elies lan- çaient d’en-haut des folivaux de douze pieds de long , ornés par le bout d’une pointe de fer , qui pei cotent quatre rangs de claies, & s’cnfonçoient dans ie$ terres. Ces claies étoier.t donc furpluficurs rangs , par intervalles Se par parallèles. On voit , par Jofephe , que les romains n’em- ployoient pas feulement les claies & les fafcinages pour fe couvrir, mais qu’ils fe fervoient encore°de gabions. Les Romains , dit il dans fa defcrîp-ion du fiège de Jofaph.it , couvraient leurs travailleurs de claies de gabions : on ne pouvoir fe difpenfer de remplir ces gabions de terre , & on ne pouvoir ie faire qu’en creufant des fofîes & en fe terrifiant. Les tranchées font vifibîes dans Tire Live ; il y a certaines approches qu’on peur appeller par galeries hors de terre : onles trouve dans Grégoire de Tours * elles font fort fingulières , Se il neparoît pas qu'au- cun auteur en ait fait mention ; il dit qu’au fiège de Comminges , Landégéfîie , général de l’armée de Gontran , roi de Bourgogne , ayant invefti cette place 8e pre'paré toute chofe pour l’attaquer , fe trouva fort embarrafie pour approcher de la ville & la battre avec le bélier ; il ne trouva pas de meil- leur expédient pour le mener à couvert, que de ranger deux files de chariots joints bout-à bout * on couvrit l’ertre-deux d’als en travers , avec des claies par-defius , ce qui formoit une galerie , à la faveur de laquelle 6n pouvoir marcher fans danger jufqu’auprès de la ville, Se dont LandéeéfileVe fervit pour conduire le bélier & les choies nécef- faires pour faire le fiège. Philippe de Macédoine employa ces fortes d’ap- proches au fiège d’Egine, mais il n’en fut pas l’in- venteur; car Diodore de Sicile nous fournit un fait pareil dans fa description du fiège de Rhodes par Démétrius Poliorcetes. Il dit que ce guerrier cc-Iè- Z Z Z 2 54 $ PAR bre fit confVruire des tortues & des galeries creu- fées dans terre , ou des fappes couvertes, pour communiquer aux batteries- de béliers., & ordonna une tranchée blindée par-d a ffus , pour aller en fu- reté & à couvert du camp aux tours & aux tortues , & revenir de même. Les gens de mer furent char- gés de cet ouvrage j qui avoir quatre ftades de lon- gueur. On trouve les approches par parallèles , creu- fées dans terre & par blindes , dans p'nfïeurs en- droits de la colonne Trajanne, & dans l’arc de Sévère. Si les hiftoîiens grecs & latins n’expliquent tes approches que par certains termes génériques , c’eft qu’ils fuppolentque perfonne n’ignore ces for- tes de chofes , comme nos écrivains le fuppofent suffi dans les lièges qu’ils rapportent. Végèce n’en parle pas , mais c’eft: un abréviateur ; d’ailleurs , il n’a écrit que dans les temps d’ignorance & de barbarie , où l’on ne voyoit prefque aucune trace des anciens ufages. ( VJ ÎTAPAAOYPFE 2 , -rr aga’siypi & 7 raçv$£S. Pol'lUX (-7. 13.) dit que ces trois mots défîgnent un vête- ment garni des deux côtés de clavus de pourpre. Hef, ’chius dit fimpiement qu’il était garni de pour- pre des deux côtés. Ces deux côtés font-ils le de- vant & le derrière , ou feulement la droite & la gauche du devant ? J’inclinero : s pour la première explication, parce que les orfrois ou parement des habits facerdctaux catholiques pendent devant comme derrière. P ARAMERIUM. Voy. P arazonivm. PARAMESE, dans lamufiquedes grecs, corde dédiée à Mars s c’étoit la première corde du tétra- corde diezeugmenon. Il faut fe fouvenir que le îro-fième tétracorde pouvoir être conjoint avec le fécond : alors fa première corde étoit la mefe ou la quatrième corde du fécond , c’eft-à-dire que cette mefe étoit commune aux deux. Mais quand ce troifième tétracorde étoit dis- joint, il commencent par la corde appelles para- mefe , qui , au lieu d’être commune avec ja mefe , fe trou voit un ton plus haut : de forte qu’il y avoir sn ton de diitance entre la mefe ou la dernière corde du tétracorde mefon , & la paramefe ou la première du tétracorde diezeugmenon. l7«|«jKs«î figrf fie proche de la mefe , parce qu’en effet ta paramefe n’en étoit qu’à un ton de diftamee, quoiqu’il y eut quelquefois une corde entre deux. RARAMMON étsk un fumera- de Mercure , PAR Comme fils de Jupiter Ammon. Les éléer.s lui faifoient des libations fous ce nom , au rapport de Paufanias. PARANETE , lîxième corde de la lyre dédiée à Jupiter. Plufieurs anciens ont donné ce nom à la troifième corde de chacun des tétracordes fynemenon , diezeugmenon & hyperboleon. Ainfi * la troifième corde du tétracorde hyperboleon eft appel’.ée , par Euclide , paranete hyperboleon ; & hyperboleon diaton , par Ariftoxène & Alypius. PARANITES , nom dont les anciens natura- lises fe (ont fervis pour delïgner une améthvüe d’un violet très-clair & prefqu’infenfible. PARANYMPHE. Les grecs appeîioient para- nymphes ceux qui conduifoient l’ép.oufe dans la mâifon de fon mari 5 ils donnoient le nom de nymphes aux époufées. Les romains qui obfer- voient la même cérémonie dans la conduite de l’époufée , appeîioient pronubus le conducteur , & pronuba , fi c’étoit une femme qui eût cet emploi. Feftus a dit : Fronubœ adhibebantur nuptiis , ou& femel nupferunt caufi aufpicii , ut fngulare perfeveret matrimonium ; & Ilïdore ( [Lib . IX. c. 8.): Pronuba dicîa efi eo quod nubentibus praefi , qu&que nuban- tem viro conjungit , ipfa efl & paranympka. Cette conduite fe faifoit avec des circonftances £n- gulières. Les cérémonies ulîtées dans les fiançailles & les facrifices étant accomplis fuivant la coutume ; le jour ayant cédé la place à la nuit , on fe mettoit en état de conduire l’époufée chez fon mari. On commençoit par renfermer les hardes de l’époufée dass un panier d’ofier , que Feftus appelle cume- rum ; le porteur étoit fuivi de plufieurs femmes tenant dans leurs mains uns quenouille avec le lin qu’elles mettoient fur on fufeau. Les parens , les amis & l’epoux marchoiént enfuit e, fuivts de trois’ jeunes garçons , vêtus d’une robe blanche bordée de pourpre , que l’on appeîloit patrini , matrimi & paranympki ; L’un des trois portoît un. flambeau allumé, & qui étoit fait d’une branche d’épine blanche, parce que félon de témoignage de Var* ron & de Feftus , cette efpèce de bois étoit heu- re ufe, & ch affût les enchantemens que les Ro- mains craignoient beaucoup dans cette occasion. Si nous en croyons Pline, ( lib. XVI. c. i8.) on portoît plufieurs flambeaux , que les amis com- muns tâchoiént d’enlever , de crainte que les ma- riés n’en fuient un ufage de mauvais augure , & qui préfageoit la mort prochaine de l’un ou de l’autre. Ce n’eft pas encore tout ce que l’on pratiquât, Pline & .Virgile nous apprennent que 1 epoufe étant arrivée s la porte de la naaifon , les psreo* PAR S ’e mari jettoient des noix aux enfans qui àccou- roienc dans la rue. Tibi ducitar uxor j Sparge 3 marne- 3 nu.ce s ......... C’eft Virgile qui le recommande dans fon Egîo- gue huitième , & Servius en a donné pluiîeurs rai- fons. Les no ! x , dit-ii., étoient confacrées à Ju- piter ; on en jettoit aux enfans pour marquer que le mari abanionnoit les jeux enfantins’ 5 pour s'appliquer aux affaires férieufes. ( D. J. ) Le nom de paranymph te eft employé fouvent dans l’hiftoire byfantine 3 pour défîgner l’officier chargé par l'empereur de conduire & remettre les princefîes impériales , mariées à quelques prin- ces étrangers , fur les terres ou entre les mains de leurs époux; & Grégoire dé Tours * {Hb. VI. c. 4;. ) donne le nom de patanympke au duc Bo- bon j qui fut chargé de conduire en Efpagne la princeffe Pugunthe , fille de Chiïpéricl^ mariée au roi des Vifigoths. Il eft encore fait mention du patanympke dans les capitulaires de Chiriemagne, dans les loix des Lombards & dans les enchoioques des Grecs- JIAPAIiKXT» Veye £ TlœeciAaw/lê'is. PARAPEGME , machine agronomique em- ployée par les Syriens & les Phéniciens pour in- diquer les folftices par l'ombre d’un ftyle. PARAPHONIE , efpêce de confonnance qui ne réfulte pas des mêmes fons , comme l'uniffon qu'on appelle homophonie , ni de la répliqué des mêmes fons , comme i’oâave qu’on appelle anti- phonie ; mais de fons réellement différens , comme la quinte & la quarte, A l'égard de la iîxte & de la tierce les Grecs ne les comptoient pas pour des paraphonies , parce qu’ils les regardoient comme des dîffonnances. ■ De paraphonie on a îvxpcra- phone j fort pardphone 3 paraphante 3 exécutant la paraphonie. PAR Si 9 -trabc-n 3 ,2 fixent à 30 ftades , d’autres lui en aonnent 40 & d'autres 60. Le favant Dodwet remarque qu’avec ie temps on tranfporra le nom c.e Je h œ ne à la parafange. En effet ,'paifqu'il y avoir oes lcucenes de 30 ftades, qui fonda mefure de *? P ara fan.ge dans fon origine , il y eut des para- janges At 60 ftades 3 qui font la mefure originelle au iCiicene. Cafaubon cite un fragment de Julien arcniteéte, cù 1 on voit que la plus ordinaire des parafangès de fon tems , étoit de 40 ftades. II elt tres-probab!e qu’on ne fixa la parafange à 4® ftades , qu après que les Romains fe furent intro- duus dans 1 Orient. On la préféra fans doute pour la racilité d’évaluer leurs milles en parafangès 3 & pour éviter les fractions ; car une parafange de 4 ° ftades ( en fuppofant que par le ltade on en- tend *2. y pas géométriques , ) répond préeifé- ment à_ cinq mille pas romains , ou des para- fanges de 25 , de 30 , de 60 ftades font nécefiai- remerit des fraébons toujours incommodes dans les calculs. _ Enfin , comme c'eft i’eftisaatîon des peuples qui réglé la valeur des mefures de dif- tance , elles ne peuvent manquer de varier fans celle. Quand les Macédoniens régnèrent en Perfe, ils abolirent toutes les anciennes mefures 3 Sc y fubftituèrent ies leurs. (D. J. ) PARASANGE , mefure linéaire 8e itinéraire de l'Afie & de l'Egypte , elle valloit 256 8 toifes de b rance 3 félon M. Paucton. ( Métrologie . ) Elle valoir en mefures anciennes des mêmes pays. 3 mille. ou 2i| grands fiades. ou 30 ftades nautiques, ou 180 pléthre. ou 300 chébeî. on 1800 décapodes, ou 3000 orgyes. ou 26 03 berne d'ploun. ou 7200 berne apioun. P ARAPSJS { Voye ç Paropsis. ) P ARARII , cavaliers qui courroient à deux chevaux dans les jeux du cirque. On donnoit suffi Se nom de pararii 3 aux courtiers d’affaires 3 aux entremetteurs. PARASANGE , mefure itinéraire. La parafange «1 parefatsgue étoifune roefure fort en ufage chez les Perles. Cette mefure étoit originairement la moitié ànfckœne, c’eft-à-dire, de trente fades, dont chacun en de 600 pieds grecs. Mais Pline fe plaint d- ce que ses auteurs ne s accordent pas fur l’é- teuûue que aoit avoir ta parafange. Les uns 3 dit Voyer Mesures , pour connoître l’évalua-' tion de Rome de LT ie- PARAS CÆK 1 UM. C’ércft chez les Romains une place derrière. le théâtre , ou Ls acteurs fe retiroient pcur s'habiller, fe déshabiller. Sic. plus fréquemment appelles pojlfcenium. P ARASÉ M UM 3 v'elura ifasa^uev ; c’ét. oit chez grecs & ies romains une figure peinte & feuiptte à la proue des vaiffeaux pour les d fhnguer les tins des autres. Cette peinture pu fculptare re- préfentoit ordinairement quelqu animai , tel eu un cheval 3 un bon , un taureau , eu quelque choie PAR inanimé», corsais une montagne * tnt arbre, une Stur. PARASITE. Ce nom efl odieux depuis long- *emps ; mais il étoit autrefois très- honorable ; ii a eu le même fort que celui de fopkifte , & le mau- vais ufage que Ton en a fait les a également décré- dités. Ceux que les athéniens appelîoient iss romains les nommaient epulon.es , par rapport à leurs fondions qui étoient les mêmes. Le fentiment intérieur que tous les hommes ont eu d’une divinité àiaquelle ils étoier.t redevables des produirons delà terre, introduifit l’offrande des premiers fruits que l’on recueilloit , pour marquer la reconnoiffance. Pour recevoir ces offrandes dans les temples, il fallut pre-pofer des perfom:es qui auraient foin de les conferver , ne les diftri- buer au peuple , & de s’en fervir pour les feftms confacrés à certaines divinités. PAR Quoi qu’il en foie , ils s'avilirent en fe ména^ géant l’entrée des grandes maifons par de baffes flatteries- Alors en nomma parafites les flatteurs & les compiaiians , qui , pour s’y procurer une fub- fiflance agréable , faciifioient fans honte Seladé- licateffe & la probité. Les romams, en les recevant à leurs tables, u (osent du droit de les ridiculifer , de les baffouer & même de les battre. Auffl Gnaton ,'faifant allu- fion au traitement ignominieux dont on les acca- bloit, dit dans YEunuque de Térer.ce : Ego infïiïx , neque ridiculus ejfe , Neque plagas peti pojfum. ( D. J. ) Les par aptes portoient le nom de la divinité à laquelle ils étoit nt confacrés. On lit fur une an- cienne infcrt'ption ( Muratori , 659. iz. ) : Para - SITUS Apozlikis. Les grecs nonmoient ces prémices hf»s une fairtte pâture , parce qu’elles conlîftoient prin- cipalement en bled & en orge; & celui qui étoit prépofè à les recevoir , fut appelle’ n apanTo; , pa- rafite , de naïu. , autour , & de tfi-ras-, bled , celui qui a foin du bled, minifhe prépofé à recueillir celui qu’on deflinoit au culte facré. Ces parafites croient honorés, & avaient part aux viandes des lacrifices. Athénée ( Liv. VI. ) , & après lui Samuel- Petit ( ln leges atùcas') , ont remarqué que pref- que tous les dieux avoient leurs parafites , lefqueîs faifoient aafli certains facrifices avec les femmes qui n’avofent eu qu'un mari. Enfin le lieu où l’on enfermait les grains offerts aux dieux , étoit ap- pelîé zr«f ufirioi. Les romains fui virent l’ufage des grecs de re- cueillir les premiers fruits & de les porter dans les temples , pour être employés , comme ils i’é- toient à Athènes , aux feftins des dieux & à la fubfiftance du peuple. La loi 1 8 du titre de armais iegatis nous en fournit un exemple. Un teftateur ordonne que celui qui ferait fon héritier donne , après fon décès , au prêtre ou gardien-du temple. libertis , une certaine quantité de grains de ceux qui feroient dans fe s greniers. Petit prétend qu’il faut entendre le mot libertis des parafites , parce que dans le temps auquel vivoit ce jurif- confulte , les parafites des temples étoient déjà méprifés. On ne donnoit cet emploi qu’aux affranchis ou à ceux qui étoie-.t defeendus d’un efclave affran- chi ; mais il eft difficile de découvrir quand & comment ces parafites , dont les fonctions entroient j dans le culte du paganifme , commencèrent à dé- j générer & à tomber ‘dans le décri ou ils ont été I depuis. ] PARASITIUM \ . ... _ . . . TiAFAXiTîON f" §tenier tru 1 nn rauembmit les grains confacrés aux divinités ( Athénée , 6 . 7 - >• PARASOL , u\U, , umbella , umbraculum. Ce meuble etoi: connu chez les grecs., & les femmes de diflinition en faifoient porter d’ivoire fur leur tête ; ils i’appelioîent tkolium , ainfî que nous l’apprend Poliux : Tkolium réticulum quodiam fa f- tigiatum & fornicatum , quo pro umbellâ mulieres utur.tur (7. 33.4.). Les romains en ufoient auffi , fur-tout au- théitre , pour fe défendre des ardeurs du (okil ; Martial en parle ( XI. 74. ) : Umbdiam lufict , lygde , feras , domina.. On appeüolr umbellifera les efclaves qui por- taient ces parafols fur la tête de leurs maitreffes. On a pris mal à propos le pileus & 1 epetafius , pour un efpèce ds parafiol de peau de chien marin ; car le pileus ou le petefie theffaiien , avoit un bord pour garantir . du foieil. [Anfielm. fialerius de pileo , fol idé.)Elïen parle (bift. div. î. 6. c. 1.) despara- fols que les filles des citoyens d’Athènes, faifoient porter au-deflfus d’elles dans les cérémonies fa- crées par les femmes des e'trangers domiciliés dans cette ville. On en trouve de la forme des nôtres fur les rao- numens de Perfepoüs , & fur un vafe étrufque qui repréfente un facrifice. ( Dempfieri de etruria regali , tom. 1 y tab. 64, fol. 38} J. Ces parafols étoient faits d’étoffes légères ou de toiles étendues fur des bâtons légers , comme le montre le vers fuivant d’Ovide ( Art. am. 2. zoc) ) : Ipfe tene difienta fuis umbracula virgis . PAR Peut-être ces toiles pendoient-elles, de manière à envelopper ou couvrir la tète & les épaules , fi Ton en juge par ces vers de Martial : XIV 28 ) : Jiccipe qu& nimios vincant umbracula Joies : Si'luxt & venais te tua vêla tegent. On voit fur un tombeau de la Villa Aibani , qui rec-réfents les noces de fhétis & de Pelée , un pe- tit- amour monté fur un dauphin & portant un pa- rafai très-convexe , de i’efpèce appellée ©«a/*. ( jYlonum. inédit. W inckelmanti n”. III. PARATILME ,r.om donné à une forte de châ- timent impofé aux adultères nui étoient pauvres & hors d'etat de payer l’amende ordinaire en pareil cas. II confiftoit à les faire marcher en public avec une rave enfoncée dans Panus , ce qu’ils appel- loient Tœff atpctnl'oe-i; ; ou à lui arracher jufqu’à la racine !e poil des parties naturel!e?,ce qu’ils appel- aient irai etrrAfto'îjde déchirer, ajracher. PARATRETE , Polîux au chap. 10 du lîv. IV de Ton onomaflicon , nous apprend que la flûte ap- pelée paratréte , convenoit au deuil & à la trif- reffe : on en jouoit lentement , le fon en étoit , ahu. ( F. D. C. ) PAR AZONIUM ou PARAMERIUM. «J’ai fait graver , dit Cayius ( Rec âlandq. 2. pi. 93 ) , fous is n® 1 une de ces épées courtes , connues en grèce fous le nom de paramerium ou paraqo- nium , & en latin fous celui de vugio ; on les ap- peboit suffi gladius kifpanienfis , parce que appa- remment on les avoir empruntées des espagnols- Dans la fu te l’ufage en devint général chez Ses ro- mains. ils les attachoient à la ceinture du coté droit; & cette arme n’excîuoit pas les épées plus : longues qu’ils portoient du côté gauche. Jufte- Lipfe [de mil;:, rom. p. 75 . ) en parle fort au long, & Jofephe liv. III , dit que cette épée n’a jamais eu que douze doigts de longueur. ( Le doigt ro- main efl d’environ un ponce de fonce ). Polybe allure que la pointe étoit fort courte, ou plutôt 1 arrondie. Le poignard que je préfente eft beau- coup plus pointu , en cela ii ne refîembie pas à ce- lui que l'on voit fur la ftatue dumiimilion ou du gladiateur mourant ». "Ce bel ouvrage dans lequel un artifle crée a immortalifé un ufage romain , préfente une épée de la même longueur que celle-ci , mais dont la poin- te n excède que médiocrement le milieu delà lame. Cette forme eft à la vérité plus dans le goût des épées romaines , parmi lelqueües je n’en ai point vu us pare'lse à iam enne. Mais cette différence ne ni erv.peche pas de la mettre dans ’aclîfTe des para- %anisim. Peut être a t-eiie cté fabriquée à l’iœita- P A R tron de celles* d’Efpagne. Il fembleroit par ces vers de Martial, quel eparaqonium étoit une arme qui diiti.iguoit les tribuns. [Lié. XIV. 52. Para\o- nium ). Milititi decus hoc & gtati nemett honoris ; Arma tnbunitium cingere dignalatus. Quoiqu’il en^foit, cette épée a été trouvée dans les ruines d’Herculanum. La poignée a été fondue avec la lame : on diftingue les trous dont eüe etort percée pour retenir la monture , qui étoit apparemment d’une matière trop légère pour orr pareil fier a 1 injure du tems. i^a largeur de cette foie ( pour parler félon notre ufage } “répond à i idée que Pt 1 be nous donne de la force de cette arme t & idum utrinque validum , quoniam lamina, ejus firma 6’ ftabilis ». /‘La lame de cette épée de bronze, nfa paru oien trempée , & très bien travaillée. Les filets qui accompagnent le milieu de ia lame ne peuvent être m p’us exa&s-, ni d’une p’us belle exécution. La CnaufTe ( Mus. rom.pl. VIL pas. 751.} rapporte un înftrument femblable, & croit qu’il étoit def- «né pour h- S facrifires. I! appuie fon opinion fur de très-bonnes raifons; & j’exhorte les leâeurs à voir tes autorités qu’il cite. Je ne puis cependant être de fon avis , ni même de ce!tr‘ du P. Mont- faucon , (eut. expliq.pl. LXVI. Tom IL part, t.) qui place un morceau pared dans le rang des inf- trumens propres pour les facrifices. Il eft vrai que le poignard dont il parîç., diffère un peu du mien; il eft de fer, il le nomme d’après Fefius fecefpita, & per.fe qu’il fervoit pour égorger les victimes. L'épi: gravée dans cette planche à dix-fept pouces jitc lignes dans toute fa longueur, en y comprenant ia poignée de quatre pouces . » 53 Sans doute que les tribuns portoient une épée plus ornée que les fîmples fcîdats ; c’eft dans ce fens qu’il faut entendre les vers de Martial cités plus haut , & non d'un poignard ou autre arme diilin-cle de l’épée, »' » Winckelmann a toujours entendu le mot pa- raqpnhim d’une épée , comme on le voit par fes « Sur un tableau d’Herculanum on voit un poète tragique , tenant de la main droite uns halle, & de is gauche le parazonium , ou la dague à la hauteur de la hanche , couverte d’une dra- perie rouseâtre volante, & qui tombe fur le fiège cù il eft affis : le ceinturon de ia dague eft verte. » r> Dans un des tableaux d’Herctuanam parott Achille aiiîs. Contre 1 un des pieds de fon liège on voit ub paraqoniam Je fix pouces ât ïoug , PAR fiupendu par deux anae aux à une ceiature verte.» ( iVinck. 2.-6, ) L'acception du mot paraqonidtn, (en grec, au- tour de ia ceinture) eft décidée aujourd'hui pour tous le s antiquaires , & iis l’appliquent tous à une épée courte , dont la lame va en s’éLargifiànt de la poignée vers la pointe très-émoulFée. Cepen- dant je dois rapporter les r liions de ceux qui pen- foient ie contraire. Un feeptre arrondi par les deux beats, comme un bâton de commandement , étoit appelle par le commun des antiquaires paraçcnium , ce qui veut dite un. poignard , ou une courte-épêe , que Ton rte à la ceinture. Cependant la forme de ce ton & la manière dont on le tient , ne difent rien moins que cela. I! n y a qu’à confulter la mé- daille Honor eT V-'RTUS, de Galba , où l’hon- neur tient ce prétendu para^orâum en l’air, un bout appuyé fur ie genou ; celle de 1 ite & de Dominen , où l’un 3c l’autre le tiennent appuyé fur le flanc 8e nullement attaché à la ceinture. On trouve une médaille d’Antonin Pie dans Patin , où le para^ànium , qu’il appelle en ce iieu-ià feipio , eft placé en travers fur les deux épaules en forme de carquois. Dans les revers même de Vefpafien , où Rome armée ports le para\onium , il n’eft point lacé à la ceinture , ni de forme à pouvoir être tre attaché. On ne voit pas non plus qu’on le puiffe aifément manier , ni qu’il y ait ce que nous appelions en françois la garde de l’épée , 8c que les latins nommoient capulus. D’ailleurs , on ne fait de quel ufage auroit pu être une pareille arme , s’il eli vrai , comme on le dit, que c’étoit une petite épée fans pointe. Car malgré la belle moralité qu’on en tire ; faveir , que ie prince doit être modéré dans fes châti- mens , & ne pas punir avec la dernière rigueur , l’épée n’eft donnée que pour percer & pour tuer. D’ailleurs, que devient ce beau fendaient , fi on leur met à la main un javelot très-pointu, 8c quel- quefois même par les deux aoûts , comme dans la médaille d’Antonin Pie , 8c dans celle d’Ela- ga’oale ? Pourquoi les médailles ne donnent- elles jamais d’épée ni aux empereurs ni aux foîdats mêmes , lorsqu’ils font repréfentés en habit militaire j car on ne peut pas dire que cette forte d’armure fût inconnue aux Grecs 8c aux Romains. On répon- drait à la vérité, que c’eft par la même raifon qu’ils n’ont jamais .mis d’éperc-ns à leurs liantes équef- tres ; mais ce n’eft qu’éluder la difficulté. Ce qu’il y a de . plus vraisemblable , malgré la pré- vention , c’elt que le pura-çoniam eft un bâton de ^commandement , tel qu’eft parmi nous le bâton de Snaréchal de France.. WoiU pour ce qui regarde lé jperaçonim. des PAR j médailles ; car on ne fauroit nier quedars les reurs ce mot . ne défigoe quelquefois le pugi Q% l’épée efpagnole , gladias h.ifpanienfis , qui devint d un ufage affez général chez les Romains, 8c qu’on attachoit à la ceinture du côté droit. (D. J.) PARCHEMIN. ( Voyei Cuir. ) Le vélin très-blanc 8c fi mince , que fes feuilles fe roulent ou fe recoquiiien: d’eiies-mêmes , à la feule cha- leur de la main , préfente un caractère d’antiquité très certain, Jamais nous n’avons rien vu de ftm- biable dans des manuferits poftérieur-s au ftxième fiècle 8c antérieurs au dixième^ moins qu’on n’eut tiré ces feuilles de manuferits plus anciens , pour en former de plus recens. Si quelques-uns de ces ■ tems ont du vélin fufceptlble des mêmes, proprié- tés , on pourroit affigner de part 8c d’autre'biea des différences , par rapport à la qualité de la matière. Mais le feu! coup- d’œil découvre une diffemblance énorme entre des manuferits fi éloi- gnés d’âge. On ne peut donc jamais courrir aucun rifque de les confondre. ( Nouvelle diplomatique ,) ( Koyei PergAmenuM. > , PAREDRES , ■xa.fiS'gti. Les paredres e'toientdes gens confommés dans les affaires. Quand l’ar- chonte, le roi ou ie poiémarque n’étoient pas, attendu leur jeunefTe, auffi verfés dans Saconnoif- fance des loix 8c des coutumes de leur pays qu’on pouvoir -le délirer , chacun d'eux choÆffoit deux perfonnages d’âge , de favoir & de réputation , pour fiéger avec eux fur le banc 8c les diriger dans leurs jugemens. Ces puredres ou affeffeurs étoienï obligés de fubir les mêmes épreuves que les au- tres magiftrats , foit pour préfî-ier aux affembiées publiques , foie pour être admis dans le féfiat. Il falloir en conféquence , après l'expiration de leur charge , qu’ils rendirent compte de leur conduite dans, le polie qu’on leur avoir confié. ( Potier 3 Arcktol. grac. T . I. p. 77. ) ( D. J.) Paredres, afTefTeurs , furnom des demi-dieux 8c de quelques divinités. Hefychius dit que. ce mot eft fynonyme de ceux-ci , s’aifeyaRt-enfemblf, demeurant enfemble , ayant ie même liège t TrupceKctêifc sve? %a^au.viûèi , tnniêsûni. De- venir paredre lignifie, félon Tertuliien, entres* dans l’affemblée des dieux, 8c être admis dans leur collège: Synodum àeorum fieri , & collegio eorum adjeribi : ce qui regarde les hommes déifiés^ Les dieux du premier rang avouent aufîj des pare~ dres attachés à leur perfonne individuelle ; 8c ces paredres étoient alors des divinités du fecon-d rang. Jupiter avoir pour paredres douze divinités, fis mâles 8e fix femelles , appeliées d’un nom, col* leéiif Confentes : Cybeîe avoir les daûyles Ideens * Efculape avoit Hygie , Jafüs 8c Téiefphore, 8ec* hapeut, joues d'un cafque. PAR PÂREMPHIS dans "Egypte. Goltzius a feuî attribué des médailles impériales grecques à cette ville- PARENTALÏA, les parentales , fêtes établies pour appaifer les mânes des ancêtres ; elles furent inftituées parNuma , & fixées au mois de février. On faifoit ce jour-là un repas folemnel en l'hon- neur des morts , & c’étoit une efpèce d’anniver- faire de ce qu’on avoir fait lors de leurs funé- railles. PARERGA , ornemens d’un ouvrage ( Quint il. ittfiit. 2. 3. ) qui ne font pas nécefiftire pour fon ufage , tels que des bas-reliefs fur un cafque. Les artiftes anciens les ont ordinairement traités d’une manière fort négligée ; de crainte qu’ils ne détour- naient l’attention da l’objet principal. PARES. ( Equi ) En grec àpiwn , ne font pas un couple de chevaux defultorii , comme Boul- langer Se d’autres écrivains le prétendent ; mais tous marchant de front; car l’on courroit fur quatre , fix , dix, même vingt chevaux difultorii y & par conféquent pares equi devoir défigner fuc- ceîïîvemenc ces différens nombres. On fait de plus qu’un couple de chevaux s’exprimoit par ces mots : par equorum. PARETONIUM , nom donné p:r les anciens naturahftes à une argiiie très-blanche, lifïe &pe- fante , douce au toucher , friable ou facile à écrafer entre les doigts, fans les colorer ; elle ne s’attache que légèrement à la langue , & fe diifout adément dans la bouche ; elle eih tort vifqueufe lorfqu’elie a été mou. liée. fi fe trouve de !a terre de cette efpèce en Angleterre, dans la principauté de Galles , ainfi qu’en Normandie. Elle feroit très- propre à faire de la porcelaine. Voyep Emmanuel Mendes d’Acofia , Natural kifiory of fojjils, Pline a cru que cette fubfiance fe formoit de l'écume de la mer congelée Sc devenue Solide , parce qu’on la trouvoit fur les rivages d'Egypte & de Tifie de Crète. Il y a lieu de croire que la mer, en baignant des couches de cette terre, la porte fur ces côtes. PARFUM. Les anciens regardèrent les parfums non-feulement comme un hommage qu’on devoir aux dieux; mais encore comme un figne de leur préfence. Les dieux , fuivant la théologie des pcëtes , ne fe manifeftoient jamais fans annoncer leur apparition par une odeur d’ambrosfie. Auifi EiippOiite expirant , & entendant une voix qui lui parloit , ( c etoitla voix de Diane , fa protectrice ) s écrie dans Euripide : « O divine odeur 1 car “ j ai se t> , dédie immortelle , que c ôtoie vous qm me parliez ». f Antiquités , Terne IF, PAR Les Grecs de l’Egypte, dit M. Pauw paroif- avolr dirige leurs recherches principales vers tout ce qui concernoit les drogues propres à h medecine , & de certains parfums très-précieux , oe dont queiques-uns furpafibient le prix de i’or au poids , à en juger par les précautions qu’em- p oyo,ent. les marchands d’Alexandrie pour em- pêcher leurs ouvriers de voler ; car le foir ils ren- voyoïent ces ouvriers-!à tout nus ( At hercule Aie- xandrU ubi t'aura iraerpolantur , nitlla fatis enfouit diligent la ojpcznas. Subbgarza fignantur opzfici. Perfona aajicitur capiti dtnfufque reticulus. Nud : emittuntur. Plia. lib. XII. c îp . i 4 .) , exactement comme les i^ipagnois en agiifent avec leurs Né- gres qui exptOîtenc les mines r & avec ceux qui pêchent les perles , auxquels iis fervent de violens vomitifs, dès qu'ils les foupçonnent d'en avoir avalé quelques-unes. On ne conçoit pas comment ie prix des pàrfkms a pu être' fi exorbitant en Egypte , s i! eit vrai , comme on le dit , que les Ptolémées y avoisnt tranfpianté de l’Arabie l’arbre qui produit l’encens; de même que Cléopâtre v tranfplar.ta les baumiers ; & c ell là la feule ac- tion louable , qu’on découvre dans l’hiftoîre de fi vie , d'ailleurs affez chargée devénemens pour en remplir un volume. Unguentaria , l’art ce fibre lis parfums a tou- jours été cultivé par les Romains , qui le portè- rent à Sa plus haute perfection. Pline dit que cet art r.’étoit pas connu du tems de la guerre de iroyes, & qu’il ne fut en ufage que fous Darius Codoman , roi de Perfe : Primum quoi equidem inveniam , caftris Dani Regis expugnatis , in re- lique ejus apparatu , Alexander cepit fcrinzUm un- guemorum. (13.p1.) Cependant i! eft certain que l’ufage des parfums remonte bien plus haut , & qu’on en trouve des vefiiges dans Homère. Quoi qu’il en foir , les Romains en firent un tel abus , que non content de parfumer leurs cheveux , & toutes les parties du village , ils oignoient suffi leurs pieds de parfums & d’eiTences i;s plus ex- quifes. Ils les prodigaoient même fur leurs habits, leurs têtes , les murailles de leurs maifons , & c’étoit fur- tout dans les feftîns qu’ils les ména- gées ent moins. L’eau même avec laque’ e fie la- voient les conviés , étoit parfumée. Dans lests débauches de table , les parfums étoient autant un préfervatif contre i ivrogneiie , qu’un objet de lènfualité , & il n’y avoir pas jufqu’à leur vin t qui ne fût mêlé de parfums , comme nous l’ap- prend Pline i At Hercule , jam quidam etiam in potus aidant ( 13. 3.). On arrofe-it auifi les cada- vres fur les bûchers avec des liqueurs propres à répandre une bonne odeur; & Cicéron qui appelle cette coutume fumptuofam rêfperponem , dit qu cite fut défendue par la lo: des douze tables. On répandoit. atiffi des parfums fur les tom- beaux pouf honorer la mémoire des morts; ainS A a a % jr?-* PAR Aufone recommande de répandre far Ces cen- dres du vin, des herbes odoriférantes , & de mêler des parfums à l'agréable odeur des rofes. ( Sparg-2 mero cintres , & odoro perlue nardo , kofves ; & adde rofs balfama puniceis. ) Anacréon avoir dit long - tems auparavant, ( Ode IV.) «A quoi bon répandre des efiences » fur mon tombeau : Pourquoi y faire des facri- » fi ces inutiles ? Parfume\-xtto\ plutôt pendant que m je fuis en vie , mettez des couronnes de rofes fur » ma tête. *> ( D- J. ) PARFUMEURS. Les unguentarii étoiënt les parfumeurs de Rome ; ils avoient leur quartier nommé viens thurarius , dans la rue Tofcane , qui faifoit partie du Véh.bre. Elle prit fon nom des Tofcans qui vinrent s’y établir , après qu’on eut defleché les eaux qui rendoienc ce quartier inha- bitable ; c'ait pour cela qu'Horace appelle ies parfumeurs , tufei turba impia vici ; parce que ces gens-là étaient les min diras de tous les jeunes dé- bauchés de Rome. (D. J.) P.ARHIFPUS , troifième cheval que l’on ajou- toit dans une courfe extraordinaire aux deux qui traînoier.t le chariot de pofte. Dans le bas Em- pire, il étoît défendu de faire porter au parkippus plus de igo livres romaines de poids. Un texte de Caffiodore ( Varier, f. j. ) apprend ces détails : Et de illis quoque pari feveritate cerf émus { Tkeo- doricus Rex ) qui fupra eveclionum numerum cur- fuales equos ufurpare prefumunt. Parkippis quin etiam non ultra quant centum lihras jubimus imponi. PARHYPATE , nom de là corde qui -fuit im- médiatement l'hypate du grave à l'atgu, Il y a voit deux parhypates dar s le diagramme des grecs 5 fa- vo;r , la parhypate hypaton & la parhypate mefon. Ce mot parhypate fign.fie fous -principale ou proche la principale. ( S.) PARIAMBE , quelques auteurs prétendent qu'il y avoir anciennement une flûte appeilée pa- riambe, parce qu’elle étoît plus propre que les autres à accompagner les - ers ïambes. Poîlux met i’iniïrument appelle pariaw.be au nombre des jnfirumer.s à cordes. ( F. D. C. ) PARIAMBIDES , nom propre aux petits joueurs de cithare, fuivant Polîux. ( Onom. liv. IV. chap. 9.) Poilux dans le ckdp. 10 , dit encore • que le pariambide étoît un nom de cithare qu'on areompagnoit de la flûte, ou qu'on exéculoit fur cet infiniment, ( F. D. C. ) P A RI ARE , paria facere , pares facere ratio- j & s > pares habert paginas. Ces çxpreflîons fy- P A R nonymes désignent un compte dont la mife écai# précifément la recette. “ * PARïCLES. {Chartes. ) «Les contrats en gé- néra! & ceux d'échange en particulier , donnèrent nadiances aux chartes pari des. Elles tirèrent leur dénomination de ce qu’on déüvroit aux corsrrac- tans autant d'exemplaires d'une même teneur qu'il y avoir de perfonnes intéreffées à l’adie qu'on ve- noit de dreffer. Delà les noms de charte ' paricU charte paricoU , ou Amplement paricuU , charte, divife & partit e , contraBus per chartas parti, tas 3 8ec, « Ce n'étoient pas feulement les contrats d’é- change & autres adtes conventionnels , dont ou rruictplioit a in fi les copies : c’étoit encore quel- quefois le fort des préceptes royaux , des dona- tions, des tefta-mens & des fentences même, qui renvoyoient les parties hors de cours & de pro- cès ; parce qu’elles n’avoient remporté nul avan- tage l'une fur l'autre. On voit quelque chofe d'ap- prochant dans I3 plus ancienne des chartes en Es- pagnol , repréfentée au naturel , qui fort venue à notre connoiflance. C'eft un jugement rendu en 1 243 , par Ferdinand „ roi de Caftiüe. I! ordonna qu’onen drefferoît'deux chartes , pour être gardée par chacune des parties. Et preuve que ce n’é- toient que des chartes -paricles ; c'eft qu’on ne remarque point de lettres coupées dans la plan- che qu’en a gravé D. Chrifioval Rodriguez d. « Les chartes -paricles fe transformèrent avec le tems en chartes divifées par des lettres , paroles ou fentences coupées par la moitié & délivrées aux contraéians. Ces pièces fe changèrent à leur tour en endentures, & celles-ci en chartes ondu- lées. Les unes & ies autres eurent principalement cours dans les échanges. Rarement en conclut- on aucun , qui ne fit éclore quelqu’une de, ces chartes ; quoiqu’elles ne S'expriment pas toujours. Il s'agit maintenant de conitater l'un & l'autre u&ge , la règle générale 8c l'exception , par rap- port aux chznts-paricles , & de marquer les noms fous lefquels on ies défignoit. » » Les formules de Marculfe ne leur en donnent point d'autres , que ceux de çoncambium ou de commutatio. Mais ie corps de i’aéte porte expref- fément , qu’on tiroit deux chartes d'une même teneur de ces contrats : dua inter fe ur.o tencre chartas confcripferunt . Les formules Angevines énoncent une claufe femblablè. Celles deSirmond fublhtuent commutatioms à chartas. Cédés de Jé- rome Bignon ont en titre concamiatura , & dans le texte , duas epifiolas pariçiâas uno tenore confertp - tas. Les formules d'Ifon , moine de S. Gai , /ap- portées à la fin de celles de Baluze, nous offrent une pièce intitulée , charta commutationis , Mais les deux chartes -p arides ^ qui dévoient être délR PAR ifrécs aux parties contractantes font appeiiées, dans ie corps de l'acte , jimilU firmitaîes pariqne tcr.ore confcriptA , cambïi & firmitads emiffon.es, *> » Au dixième fîècle nous voyons plufiCurs échanges, où l’on ne marque point , qu’on en retienne deux exemplaires ; quoiqu’il ne paroiffe pas douteux qu'on ne le fit. Les termes cohcam- ’biam , 8c quelquefois epiftola , commutatie , car ta , procambium , concaifibïi traditio , font employés dans le texte des pièces , pour défigner les char- tes mêmes. » » Le nom d ’ epiftola mis en ufage , pour fîgmfier des contrats d’échange , nous avertit de les dis- tinguer des lettres de change, appelées litter* cambitorit , 3c quelquefois * precatorium ; parce qu’elles étoient conçues en forme de prière.’»- P À R. jec jjroquêmfnt les uns aux autres. Les fyngraphu croient d’un ufage ordinaire parmi les Grecs , avant qu’elles p a (Ta ffent cher les Romains. La foi de ces engagemens étoit inviolable. On regardoit comme un trait de la plus lâche perfidie de les mécos- rronre, » >> Il en étoit à-peu-près de même des cklrc- grapkes. Rien de plus honteux , que de violer un engagement de ce genre. C’eitpar cette perfidie , que Praxéas s’attira les reproches de TeitulÜen. L'héréfiarque , contre qui il écrivoît , avoir aupa- ravant renoncé à fes erreurs; & les catholiques confervoient encore le ckirographe de fa rétracta- tion. De nique caverat prifitnum decior de emendd- ziom fuâ , & manet chyrograpkurn. apuà Pfycklcos f apad quos gefia res efi. » » Outre les noms des chartes d’échange , dont il a été fait mention ; les paricles en prenoient encore p’ufieurs autres. Tels étoient concambe- ris . , concamnia , concamii , cambitioms , carte cemmutatiords , Jcampfaris , feambiaria , concam- i'aris, 3 chartuls commutations , carte, confcam- èiaris. Lorfque les échanges fe faifoient avec les rois ; ils avoient foin qu'on en expédiât des pré- ceptes , prscéctiones ou precepta ad medum com - mut adoras, >, m Si dans le bas 8c le moyen âge ckirographum fut confacré , pour défigner les chartes dente- lées & divifées par des lettres capitales; l’ancienne acception de ce mot n’avoit nul rapport à cette idée. Il figniSoit ordinairement une obligation lignée du débiteur , 8c remife entre les mains du Créancier. On l’appellcit auflfi antapocha. Au rap- port de Maffée , Spartlen appelé fyr.graphe les obligations , & Plaute les chartes d 1 attefladon 3 âuiîi bien que les permiffions des naagiftrats. On diltinguoit le fubftar.tif ckirographus , chirographa , ckirographum de cet autre fubftantif fyngraphus , ’• fyngrapka , fyngrapkum , par divers caractères ; mais fur-tout en ce que ckirographum mat cuoit une obligation (ignée & dépofée entre les mains de ceiui avec qui l’on s’étoit engagé. Syngrapha dé- notoit au contraire un aéte fouferit de la main du débiteur Sc du créancier 8c gardé par tous les deux. Ainfi ces. pièces étoient de véritables chartes- paricles, » Une antre différence entre les ckirograph.es & les fyngrapkes y c’eft que les premiers n’éacn- çoîent que ce qui s’étoit paffé entre les contrac- tai : au lieu que les autres exprimoientdes faits , qui fans être véritables , ne laiffoient pas d'etre luppofés téls. Freificr , cité par Herman Hugue , prétend que fyngrapka étoit un engagement con- tracté & muni des fignatures de ceux qui l’avoient &it drefîêr. Spîegelius ajoute , qu’il étoit écrit de ktir propre main , S c qu’ils fe la doaaoIerK réci- » Quelquefois les notions de ckircgraphèintüt de fyngrapka font confondues : quelquefois en entend par ie premier un 3 autres prétendent que les parûtes croient des fêtes en l'honneur de la fondation de F,ome. P A RIS fut un des fils de Priam , roi de Trove. Hécube, fa mère, étant enceinte, eut un fange funciie : n lui fembloit qu'el.e poitoit d.ns fan fein un flambeau qui devoir un jour embtâferi'em-- psre des tro^ens. Les devins , confiâtes fur ce rêve j dirent que le fils que cette princefïe me.troit au monde ferait z caufe de la defoîation de fa partie. Se.cn d autres écrivains , cette réponfe fut rendue par for-.de de Zéiia , petite ville au p ed du mont Ida. Sur cette réponfe , auffi-tôt cu'il fut né, on .e h. expdfèr far le mont Ida , où quelques bergers le non rirent fous le nom d'Alexandre, qui fut fon premier tivrr». On raconte e core autrement le motif qui détermina Priam à expofer fon fils. Voy. Esaque. Quand Pâris fut devenu grand , il fc_renc.it fameux parmi fes compagnons , par fon efpn.t & par fon adrefïe. Il fe fit aimtrpar une belle Cfc$ cantons , qu’il époufa. Voyez Mais 1 aSion qui l’a rendu plus célèbre, c’eff for. jugement à l'égard des trois" déeffes. Tous les dieux avount été invités aux noces de Pélée & de Phétis La Ducor. e feule en Fut exdufe de peur qu elle n y çaufât du defordre. Indignée de cet affront , ehe chercha les moyens de s'en ven- ger, & en inYcnta en çfftt un, P3r le moyen duquel tt'.e y joua un rôle fans paraître. Au milieu du itf PAR tin elle jetta une pomme d'or qui portoït ce.r.* infcnption : A la plus belle. I] n 'v em i , des déefles qui d'abord ne prétendit l'emporter fur fes rivales ; cependant elles cédèrent enfm te | Junon, a Minerve & a Vénus. Ces trois déefe demandèrent des juges. Jupiter lui-même terminer ce différend crut devoir les envoyer fous la conduite de Mercure , furie mont Ida devant^ le berger Alexandre , qu, avoir la réputa- tion d erre connoiffeur en beauté. Chacune fit en particulier de grandes offres à fon juge, s ',l vouloir prononcer en fa Uveur. Junon , dont le pouvoir s etenaost iur toutes les richeffes de l'univefs nr C _ rmt.qu'die le combleroit de biens. Minerve" lui offrit la fageffe comme ie plus grand de tous les biens ; & V enus lui promit de le rendre p offeffeur de la plus bel e fifinme ce l’univers. Jum n s'ha- biuak plus magnifiquement qu'il lui futpoflibje- Minerve & Venus en firent autant : êc celle-ci n oublia pas fo i celle. Paris leur déclara qu'avec leurs habits, il les trouvait également beik s toutes les trois ; & que pour juger , si falloir qu i! les vif nues. La fuperbe junon fut obligée de fe faumet- tre , comme les autres , à paraître dans cet état de- vant un fimple mortel; & ia c’nalle Minerve ne putVyrefufer. Soit que l'offre de Vénus fût plus ag éabi t zPârzs , foitqu’il la trouva: < fftCtivement plus belle que les deux autres , fi lui adjugea la pomme, junon & Minerve jurèrent de fe verger de cet outrage, & travaillèrent de concert à° la ruine destroyer». Cet affront fait à la beauté de Junon , joint au rdfennment qu'elle confcrvoic toujours de la faveur ou Ganymede étoit auprès de Jupiter , fit de cette de'efle une ennemie imp'a- cabie pour les troyens. Une aventure qui arriva peu de temps après , S* reconnox-.re & rétablir Alexandre dans fon rang. On devoir célébrer à Troye des jeux funèbres en l’honneur de quelque prince de la famille royale. Les fils de Priam combanoient dans ces jeux , ëe le pr x de la v âoire étoit un taureau. Le beau ber- ger du mont Ida fe préfenta à ces jeux, & ofa combattre contre fes treres, qu’fl vainquit les uns après les autres. Détphobe, honteux de fa défaite, voulus tuer Alexandre , lorfque celui ci produifit les langes avec îefquels il avoir été expofé , & fut reconnu par fa mère. Priam le reçut avec beaucoup de joie ; & croyant que l’oracle qui avoir prédit les malheurs que ce fils devoir lui caufer ava- t cu’il eut l’âge de 30 ans, que cet oracle , dis-je, étoit faux , puifqu’il avoir les 30 ans accomplis , le fit conduire au palais & lui donna le nom de Paris. Priam l’envmya eafuite en Grèce, fous prétexte de facrifier à Apollon-Daphnéen ; mais, en effet, pour recueillir la fucceffion de fa tante Héfione. Il débarqua. â Lacédémone , ©ù Mendias le reçut avec honnêteté & le logea dans fon p.iLis. Mené- las avoir peur époufe Hélène , -la plus belle femme PAR i e l'univers , & qui, en cette qualité , devait, faivant !a promcffe de Vénus , appartenir à Pans. p en devint amoureux , & fut payé de retour. Ménélas eut l’imprudence de fa-re un voyage en C'ète , & de latffer fa femme entre les mains de Pâris ? qui profita de l’abfence d’un époux confiant pour l’emmener à Troye. Quelques auteurs ont juftifié Hélène, & ont dit qu’elle étoit attachée à fon mari , & qu’elle réfifia coBlfamment à Paris ; mais que Vénus , qui ne pouvoir pas manquer à fa promeife , changea la figure de Paris en celle de Ménélas, & que la malneureufe Hélène , trompée par cette refiemblance, le luivit jufques dans fes vaiffeaux, croyant fuivre fon mari. D’autres au- teurs , fans parler de ce déguifement de Paris, ont dit que l’infidélité d’Hélène ne fut confommée que fur le rivage de la terre ferme , qui eft vis- à-vis rifle de Cranaé ; & que Paris témoigna à Vénus fa reconnoiffance de cette faveur, en lui faifant élever un temple dans le lieu même. Pendant le liège deTroye , un jour que les deux armées étoient en préfence , fur le point de com- battre , Paris , femblabie à un dieu , dit Homère {lirai . , 1 . 3.), s’avança à la tête des troyei.s, cou- vert d’une peau de léopard , armé d'un are & d une épée; & avec une contenance fière & menaçante, il définit îes plus braves des grecs. Ménéus ne l’eut pas plutôt apperçu qu’il courut à lui , fs pro- mettant de punir fa perfidie; mais Pans , eu le voyant , fut faifî de frayeur , & s’alla cacher^ au milieu des bataillons troyens. Heéfor , roug fiant de fa lâcheté , lui en fait de fangùns reproches. « Lâche, lui dit il , tu n’as qu’une mine trom- » peufe, &tu n’es vaillant qu’auprès des femmes. » Perfide féduéfeur , put aux dieux que tune f-fies >5 jamais né , ou que tu fulies mort avant ton fu- » ndle hymen. Quel bonh-ur n’auro t ce pas été » pour m :i , & quel avantage pour toi-meme , 33 plutôt que de re voir anfi la honte & 1 oppro- »> bre des homm.-s ! &c. ». Paris , ranimé par les reproches de fon frère , fe préfente de nouveau au cimbat firgulier avec Ménélas; mais étant prêt à fuccomber fous les coups de fon ennemi , : fut promptement fecouru par V énus , qui l’enlève dans un nuage, & l’emporte à Troye. Hélène le vient trouver, & lui fait ces cruels reproches. « Hé bien , voi s voilà de retour du combat. ! » Plut à dieu que vous y tuffiez mort fous les 33 coups de ce brave g terrier , qui fut mon pre- = 3 mier mari. Vous vous vantiez tant que vous » et ez plus fort , plus adroit 8e plus brave que 33 Ménélas : a''ez donc le defier encore 33 Ah ! que ne fuis-je au m ins la femme d’un » plus valant homme, qui fut fenfible aux af- » fronts, 8e ml re pou fiât les reproches des hom » mes ! Au lieu que ce ui oue j’ai été allez mal- 5i heureufe de fuivre, n’3 nui fendaient, & n’en » firuro t jamais avoir. Audi jouira-t-il b entôt des « fruits- de fa lâcheté». Cependant, Hélène fe par if 7 radoucit ; 3c par des paroles a , JT" *** • & d * ^-^Îret“ On avoir promis, fi Paris étoit vaincu 5 Anté à MénékS ^îène, avec tolS/rK ter'k^bf P ro P° fe confeil de Priant d’exécu- 6 P°, Ur f aIre B PÎ r k S uerre i -aïs Paris OU don’il & d T lare qU d ne rendra point Héiene, a amerées d F A UUTe amVer j quant aux richeflés qu’il L T “ d Ar ê° s ayec elle, il offre de les rendre L?/ v ?JJT er mcæe beaucoi 'p d ^> 11 1« Accepté contenter ; ce qui ne fut pas Dans une autre occafion , Paris fe tenant caché dernere Ja co.onpe du tombeau dTlus , apperçoit Diometse occupe a dépouiller un mort qu'il avoir tue. Aufli-tot il lui décoche une flèche , qui perce e P :ed , O-'omède & entre bien avant dans la terre, çu elle ie tient comme cloué. En même - -- - '-‘vue. meme temps il le Jrve de fon embufcade , en riant de toute ia force , & en fe glorifiant de ce g-and exploit. Diomède, Tans s’étoner, lui crie (lirai . , Liv. II. ) : « Malheureux archer , lâche eff -miné ” S u j ne qne fri fer tes beacx cheveux & fé- » duire les femmes , fi tu avois le coursge de m’ap- » procher & de mefurer avec moi tes forces , tu 33 verrois que ton arc & tes flèches ne te feraient 33 pas d’un grand fecours. Tu te glorifies, comme » d’une belle aéfion , de m’avoir effleuré le pied » moi , je compte cette bleffure comme fi une 33 femme ou un enfant me l’avoit faite- Les traits « d'un lâche ne font jamais redoutables ; ils font 33 fans force & fans effet. ...... Les poètes qui font venus après Homère , ont dit que Paris avoittué Achille , mais en trahifon, y vy £ x Achille. Pour lui il fut bl-.fle mortelle- ment de la main de Phil ctète , gc alla rendre les: derniers foupirs fur ie Mont-Ida , entre les bras d’QF.none. Voye £ QSnone, Ovide , parmi fes héroï-des a donné .deux épîtres , Lune de Paris à Hélène , & l’autre en ré- ponfe d'Hélène à Paris. Il fuppofe que Paris , ayant d’abord gagné le cœur de la reine de Sparte , ne pouvoir cependant laiffer paraître tout fon- amour , parce qu’elle étoit fans ceffe emmurée de fes femmes : il trouva oonc le moyen de lui écrire une lettre , où il n’oübüe rien de tout ce qui peur tenter l’efcr t d’une femme ambitieuie & portée à la galanterie. Hélène, en répondant, fe painc d’abord de l’it-dîfc- étion de l’amant dont elle feint d’être fort c-ffenfée ; m is bienrôt elle î’exeufe pourvu que fon amour foit véritable ; enfuite elle le tient en füfpr ns enrre i’efpér.ince & la crainte^ tantôt lui la {Tint entrevoir qu Iques moyens pout parvenir a fes fins ; tantôt lui oppofant des obfta- clcs qui fembteht invincibles ; & au mi'ieu de tout cela on apperçoit eu elle fe defenc i foib.etnsct^ 5-vS PAR Paris efi repréfenté fur plufieurs manumens an- tiques où il eit reconnoiffable à Ton bonnet phry- gien -ou à fa mitre phrygienne qui lui enveloppe la tête & le cal jufqu’à la bouche comme le cafque des pals lins , iorfque ia vifière en étoit abattue. Ç’efi de la nfcre qu'eft coëffée une tête de Paris confervée à Rome à ia villa Negroni. On voit la ftatue au palais Lancelloti 8c elle a les jambes croifées. La villa Lydovifi renferme un bas-relief fut lequel eit fculpté Paris jugeant les déciles -, 8c la nymphe (ESnone fa maitreffe , y P irait à fes côtés avec une flûte à plufieurs tuyaux. Sur une peinture antique , copiée par Battoli j & publiée par Winckelmann ( inana.rn.ined.it . n Q ij.) on voit PaHas offrant à Paris un diadème de pour- pre j fymbole de l’empire univerfe!. Dans la colleclion des pierres gravées de-Stofch, on voit fur une pâte antique la tête de Paris avec le bonnet phrygien : elle reffembie à celle de la belle ftatue ( Mejfei raccolt. tav. 124 ) de Paris , qui eit au palais Alternat à Rome. Sur une pâte antique , le même fujet. Sur une ■ pierre que poffédoit'M. Chrétien Dehn à Rome , il y a deux têtes accolées fort belles de Paris 8c • d'Héièae. Sur ufte pâte de verre , le jugement de Paris. Les trois déeffes n'y font pas entièrement nues : la draperie de Venus defcend fur le dos , & pafle entre les cuiffes. Minerve tourne le dos dans l'at- titude de fe couvrir de fon vêtement ; Paris eft affis fous un arbre fans le bonnet phrygien. Sur une pâte ahtique , les trois déeffes drappées que Mercure préfente à Paris , qui eft aftîfe fous un arbre ; Minerve a lé cafque en tête. Sur Une pâté antique , le même fuj'et reffefnblant (Mus. fior. t. 11. taé. XXIV. n. r.) une amé- thyfte de ia galerie de Florence. Sur une pâte antique Paris habillé & ayant un «janteau , comme on le voit à la ftatue du palais , . Aitempi. Il s'appuie de la main droitefur un autel où il regarde une petite ftatue qui y eft pla- , cce. Ceci poürroit nous donner lieu de remar- quer ce que dit Pâufanias ( L. lit. vag . 260. conf. L. II. p. 185. ) que ce prince bâtit un temple à Venus conjugale dans l'endroit où pour la pre- j mière fois il aYoit obtenu les faveurs d'Hélène. Son I attitude eft trop nonchalante pouf convenir à un I facrifice , & peut-être défigne-t-eile un caraéïère | mol & efféminé ; Car on ne trouve les jambes croi- f fées j comme il lésa, qu'à Bacchus , ordinaire- I aï£nt i' & rarement à Apollon ou aux héros. * FAR M. Chrétien Dehn à Rome, poiTédoft la d 4« antique d une pierre graves , où Pâns e ft dans U meme attitude devant une petite fimne & où voit que fon vêtement lui ferre étrekemencle corps & qu il eft lace fur la poitrine. il ne fera pas hors de propos de faire à ce foW une autre obfervation générale : c eft q«e ouani une figure paroît placés fur un autel , ce cuo.i Ôrend pour autel , n’eft fouvent eu un piédeftai • & paf conféquent plufieurs piédeihux anriques font pris à tort pour des autels , quoiqu'ils en aient la forme mot papa qui lignifie un autel , fe prend auffi pour toute forte de fupport, fur lequel on peut placer queiqueéhofe ; c'eft {ad. il. v .p. y 11. L ■> < ) Eullathe qui nous l'eu feigne au fujet aun pâifa-e (il. v.p. 421.) d’Homère. Sur une pâte antique , imitant la Sardolne , oa voit fenlevement d'Hélène, dans lequel Paris nud, le bouclier fur le bras gauche, emporte Hé!è; e qu'il tient embraffée avec le bras droit ; tandis que celle-ci lui tourne le dos , pour marquer fa crainte d'être furprife dans la fuite telle a cependant le regard fixé fur lui : car félon St 'fichore , Ea **•»«« «îfo Hélène fe prêta à l'enlevement. ( lit fulv. urfirt. carat. IX.fem. & lyr.p. 79. ) Natter adonné une pierre gravée (pl., V.) fo s le nom de l ' enlevement d’ Hélène , mais fon explica- tion ne paroît pas fuffifammer.t fondée , & cere pierre n’exifte pas dans la coile&ion de Stofeh comme il l'annonce» PARIS. Nous ignorons le tëms de fa forma- tion & celui de fes premiers aggrandifîemens ; ce- pendant Raoul de Prefies nous fournira fur ctS objet quelques faits curieux. Grégoire de Tours nomme feulement les fondateurs des deux égiifes de Saint-Pierre & de Saint- Vincent : de forte que fi l’on peut tirer des écrits de cet auteur quel- ques éciairciffemens fur Tetat ancien de la ville de Paris , ce n’eft qu'en rapprochant des p.af- fages épars çî 3 r là , en les comparant entre eux 3 & avec ce que nous apprenons des écriv ins qui ont vécu de fon feras a ou qui font venus après lui. On lit dans les Commentaires de Céfar, iiv. VI , le premier des auteurs anciens qui ait parlé de Paris , qu’il transféra l’aifetrbiée générale de la Gaule dans la ville de Liste ce des Parifiens , Lutetia P arifiorum. Céfar la nomme oppidum : ce qui prouve q/clîe étoit déjà la capitale d’un peu- ple , avant que ce grand capitaine en eût fait la conquête. Le tranfport de l'aflemblée de ia Gaule à Lurecs , marque que cette ville avoit pour lors une cercaiue cônfidérâtion & dès facilités de fub* fiftance , par la fertilité du pays. Auflï les Luté- ciens fe conduÜîrent avec beaucoup de courags \ PAR centra l’armée de Labienns- Ce général s’étant approché de Lutece , les habitans mirent le feu à’îa ville , c’eft-à-dire , elon les apparences , aux maifons qui étoient près de la rivière , rompirent ks pents & campèrent fur 'es bords de la Seine, ayant la rivière entr’tux & le camp de Feriîsemi. Strabon & Ptcîemée, qui ont écrit depuis Céfar , honorent aufS Lutece du nom de vide. Il efi yraifembiable que Lutetia, eft un pur nom gaulois ©u celtique. On a découvert une infcripnon du te ms de l’empereur Tibere , fur une pierre qu’on trouva en 1710 fous i’égiife métropolitaine de Notre- Dame. On y lit ces mots. NatjtÆ Parisiaci ; ce qui doit s’entendre des marchands ou nauto- fiiers de la province des Parifiens , qui formant un corps de communauté à Lutece , avaient cor,- facré ce monument pour conîerver à la poftérité la mémoire de quëiqa’ événement fir.gu ier arrivé fous Tibere , ou pour quelques aérions de grâces à Jupiter. Voici l’infcription : Tib. Cæsare. jlvg. Javi. Optimq. Maximo. Nautæ, Pa- ïusiai. Pubjlîce. Pgsuerunt. Les L réciens étoient les habitans de la capi- tale de la province des Parifiens 5 mais on ignore le rems où le r.otn de la province .eft devenu celui de la capitale. Les auteurs qui dérivent le jnot Par: (si ce & d’Iœw , peuples fous la prcuSion a Ifs , débitent une pure fiction ; la déetîe Ifis n'avoit samris- .été adorée dans Ja province des Parviens , & i'on n’a pas un feu! auteur ancien qui le di£e. L empereur Julien cherchant un afyle dans les Gaulés ,• choifit Paris pour y faire fa demeure ordinaire voici ce qu'il en raconte lui-même dans ie Mifopogon. « i é rais , dir-il , en quartier d’hiver dans ma chère Lutece ; c’eft ainfi qu’on appelle dans les Gaules la petite capitale des Parifiens. Elle oc- cupe une île peu confidérable 3 environnée de mare .es, dont la rivière baigne le pied. On y entre des deux côtés par des ponts de bois. Il eft rare eue la rivière fe reffente beaucoup des pluies de l’hiver ou de la féchereffe de l’été. Ses eaux pures font agréables à la vue & excellentes à Boire. Les habitans auraient de la peine à en avoir d’autres , étant Etirés dans une île. L’hiver y eft affez eux..,. On y voir de bonnes vignes & des figuiers même , depuis qu’on prend foin de les revêtir de paille , & de tout ce qui peut ga- rantit les arbres, des injures de l’air. Pendant le féjour que ! ’y fis , un froid extraordinaire couvrit ta rivière ce glaçons Je ne vouV.s point ici on écnauftàt la chambre ou je couchais , quoi- ru en ce pays-i^on échauffe, par le moyen des çov ;..e;:, v; la plupajî des appartemens , & que PAR 559 tout fût difp.ofé dans le ni-. n peur me procurer cette commodité. .... Le froid augmentoit tout les jours ; cependant ceux qui me fervoient ne purent rien gagner fur moi Je leur or- donnai feulement de porter dans ma chambre quelques charbons allumés. Le feu , tout mé- diocre qu’il étoit , fit exhaler des murailles une vapeur qui me porta à la tète & m’endormit. Je penfai être étouffé. On m’emporta dehors , & les médecins m’ayant fait rendre le peu de nourriture que j’avois pris, furie loir je me fentis foiiîagé. J’eus une nuit tranquille , 8e fus dès le lendemain en état d’agir », Il eft probable que ce fût du tems de Julien qu’on bâtit le palais des thermes ou des bains „ dont on voit encore quelques veftiges à la croix de fer , rue de la harpe. Clovis après avoir tué Aiaric, roi des Vifigoths , y fit fa réfïder.ce en fo8 , félon l’abbé de Lcnguems. Son palais étoit fur la montagne aux environs du lieu où i’on a bâti depuis le collège de Sorbonne. S. Louis, dans fes lettres , témoigne que ce lieu étoit ante valatium Thermarum , devant le palais des ther- mes , d’où l’on voit que ce dernier fuhfiftoit en- core dans ce tëms-îà , de manière à mériter la dénomination de .palais* ... PARIUM. C’étoit une ville de PAfie mineure, fituée fur la Propontide , entre Lampfaque & Pria- pus, dans un territoire fertile , & qui produifoic des vins eftimés : elle avoir un bon porr. On fait remonter fon antiquité jufqn’aux. temps fabuleux. On a dit qu’elle avoit pris fon nom de Parias , ftis de Jafîon ; qu’il y habîtoit une race d’hommes ophi* gènes , c’eft-à-dir e , defeendus d’un héros qui avoir été ferpen: ; & qu’ils avoient la vertu de guérir la morfur.e d.es bêtes venimeijfes, comme les pfylles d'Afrique. Ce qu’il y a de certain, c’eft que cette, ville fut fondée par les miléfiens, les érytbréens & les habitans de l’île de Paros , d’où elle a pris fon nom. Elle s’accrut des ruines de la ville d’A- draftée; & fous les rois de Pergame , une partie, du territoire de la ville de Priapus lui fut foumtft, îîapïANOI , fur les médailles défîgne les habi- tar.s de Parium ,- elle étoit de la province procon- fulaire d’Afie ; Augufte en fit une, colonie, Pline, (AF", thap. u. ) ne l’a pas oubliée ; mais il parole l’avoir confondue avec Adraftéë : ehe jouiffoit du drok italique , comme Alexandria Troas, Cette ville , ainfi. que les autres colonies , éîotr gouvernée par un fénat ou confeii compofé de dé- cimons- Ses duumvirs font marqués fùr unernédaiiie frappée fous Galien. Pîufieurs types des médailles de Par 'mm, font relatifs à l’établiuement de la colonie,' Strabon nous aperend que le culte d Apollon Sî de Diane fut transféré de la ville d’Adpiiée | $6o PAR P ariam , 8 c qu’on leur éleva un autel d’une gran- deur & d'une beauté extraordinaires ; c’étoit l’ou- vrage du célèbre Hermocréon. Pline parle auffi de la ftatue de Cupidon , placée dans cette ville ; elle étoit de la main de Praxitèle , 8 c elle égaloit en beauté la Vénus de Gnide. La colonie rendit les honneurs divins à Jules Céfar & à Augufte : on en trouve la preuve dans mie infcription , rapportée par Spon & par ¥e- he'er. La même ville donna la naiiTance au fameux Pellegrïn , dont Lucien a décrit la mort. Les habi- tans de Parium lui drefferent des ilatues ; ils lui attribuèrent la vertu des miracles, &c de rendre des oracles. La ville de Parium étoit dépendante du gouver- nement de l’Afîe proconfulaire ; mais ce gouver- nement ayant été divifé en plufîeurs provinces fous le régne de Dioclétien , Parium fut comprife dans la nouvelle province d’Hellefpont.. Parium, en Myfie, iiapianûn. Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en or .... M. Eckhel. R. en argent. RRR. en bronze. . . ..Pellerin, Leurs types ordinaires font : Un mafqtie ccëffe' de ferpent, La vidoire marchant tenant une couronne 8 c une palme. Un bœuf tournant la tête. On les diftingue par la légende des médailles de Paras, fur lefquelles en lit toujours üapi.QN. COL. PARIA. IVL. AVG. Colokia Pa • g.1 AK A JuLLA AuGUSTA. C. G. I. H. P. CoLOKTA GeMELLA JuLIA Ha- sriaka Pari aka: que Vaillant avoir mal rendu par Coloxia Gemella Julia Hiepo Pi a. Cette colonie romaine a fait frapper des mé- dailles latines en l’Honneur de Nerva, de Marc- Auréie , de Commode , de Caracaila , de Géra , de Gordien-Pse , de Philippe pere, de Vaiérien, de de Cofèelia Sapera , que l'abbé Beiley lui a reîtituée; de Trajan, d'Antonin , de Macrin, de Sévère Alexandre, d’Aerrulien , de Gallien, de 5 alanine. PARJURE, faux fermem, Ce crime chez les anciens , n’étoit point du reffurt de la jufticç.civile , 6 iis laiifoient aux dieux le foin de fe venger eux» PAR mêmes. Dtorum injurias dûs ejfe cura., coma» J. dit i acné ( Annal. 1-75.4.); mais celui qu j toit parjure une fois , n’avon plus le droit d’êtr» cru : Ubi femel quis perjuraverit , dit Cicéron (p'o rakirio pofi. c.13.), ei créai poftea , & fi per p l u . res deos jurez, non oporcet. L’empereur Juilinien, fut le premier qui fournit à une peine les parjures * & les condamna à mort : Si quis per ctpiüum dei vel caput juraverit , vel alio modo blafiphemiâ contra deum ufus fuerit , officio prsfccti urbïs , ultimo fup- phcio fubjiciatur ( novell . confiitut.ji.). Celui qui avoir juré par le génie de l’empereur, & qui violoit fon ferment , étoit frappé de verges ,fuftibus cafii- gatus dimittitur ( Ulpian. l.fi. duojffiquis. ). PARLAIS, dans la Lycaonie coz parlais . 8 c nAFAAI£2N. On a des médaües impériales latines de cette colonie, frappées en i’honueur de Julia Domna , & une grecque pour Gallien. P ARMA , bouclier rond affc&é chez les ro- mains à la cavalerie & aux vélites , ou troupes lé- gères ( Polybe . 6 . 20.). Tite-Live (58. 21.) lui donne la forme ronde 8 c trois pieds romains de diamètre : P arma & firmitatem habet a firuchira , & magnitudinem , qu& ai defenfionem fufficiat : quippe cui figura rotunia , diametrum habet tripeàalem j dit Polybe. Les argîens chez les grecs , portoient la parma , : ou le boucher rond , mais plus petit que la parma des romains. On l’appelloit auffi clypeus , pour la distinguer du fcutum , bouclier ovale, ou quarré long , ou quarré-long courbé en tuile, ou enfin , quarre'-Iong convexe , avec les angles échancrés en rond. On attiibuoit l’invention de la parma aax thra- CCS :parma Ggax.ix.ls èVxov , dit le Glojfiarium vêtus. De-ü vint que les gladiateurs romains appelles , thraces , étoienr armés de la parma. Tite-Live qui donne aux vélites une parma de trois pieds de diamètre ( 58. zi. Hic miles tripeda- lem parmam habet ) , dit { 2 6. 4. ) que la parma des cavaliers étoit plus grande que celle des vélites : Eis parmi breviores , quam equefires. Celle eies ve- lites feroit donc le bouclier rond appelle parmula , Se parma fera un bouclier rond de près de quatre pieds romains. Un porte-enfeigne de la colonne Trajane (Joh §é) porte fous fon bras la parmula , qui ne peut le cou- vrir que depuis le col iufqu’aux genoux. La parma des cavaliers fur lamême colonne & Sur les monu- mens, couvre les mêmes pairies de leurs corps, 8 c de plus les jambes > ce qui en démontre la grande furfacç. P A R « Le travail de cetre agaths-onyx , dit Cav’as (Rec. d’Anslq. 3 pl. 42 , n. 3 .) , gravée en creux , elt lâche & mauvais. Le.fujet fait voir un cheva- lier romain à cheval , 8 c dont la tête eft cafquée. Il porte dans la main, dont le bras eft chargé du bouclier, les deux javelots que l'on voit rarement fur les monumens de cette nation , & dont j'ai parlé dans le fécond volume , à l’occafion d'un vafe étrufque. Ce bouclier couvre la figure prefqu'en entier, & diffère, pour la grandeur, de ceux que les auteurs anciens ont coutume de donner à la ca- valerie romaine : celui-ci eft au moins auffi grand que celui des légïonaires. Le bouclier nommé parma étoit plus petit, & convenoit mieux par fon mé- diocre volume , & par fa légéreté , aux mouvemens & à l'aélion du cavalier : au relie, je ne fais ce que veut dire la ligne d'aplomb, qui traverfe ce même bouclier, dans toute fa hauteur ». PAR <;$i P^R^OPIUS , furnom donné à Apollon dans 1 Atnque , parce qu'il avoir délivré le pays des fau- rerdles dont i! étoit infeété. Les athéniens en re- conhoiffànce de ce bienfait , lui élevèrent une fta- tue de bronze, faire de la main de Ph dsas , avec cette infcripdon : A Apollon Parnopius. En grec n açvovraç , e ft l e nom des fautereiles. Dans le dialeéle Eolique Tiu^exian , fignifie , rat, cetmn , moucheron , & autre animal incommode, dont on croyoït qu'ApoLon délivroit les contrées. PARO , barque j de-ià vient myoparo , qui fe lit “^l^elluS ; & pa.runcu.tus , petite barque dans le G.ofîaire de Papias. Abbon a fait mention du para ( 1. 248 & 4 f 7 -) : ’ Nil r cl: qui rapiente fuga retulere para ni. PARMENISQUE de Métaponte fut puni pour avoir forcé l’antre deiTrophonius. Voyetq L atone PARMULA. Voyez Parma. PARMULARII. C’étoit le nom que portoient ceux qui, dans les jeux du cirque, fe déclaroienc pour jes tkreces , efpèce de gladiateurs armés du bouclier appellé parma ; car chaque faélion avoit fes partifans, qui prenoisnt le nom du parti auquel ils s'étoient attachés. On appelloit venetiani , ceux qui favorifoient la faction bleue ; Prafmiani , ceux qui fe déclaroient pour la verte, & Parmularii , les partifans des gladiateurs armés de petits bou- cliers. PARNASSE, fils de la nymphe Cléodore, avoit deux peres, comme tous les autres héros , dit Pau- fanias; l’un mortel, c’étoit Cléopompe : l’autre immortel , c'étoit Neptune. Le mont Parnajfe & la forêt voifine prirent de lui leur dénomination. On dit qu’il trouva l’art dé conneître l'a venir par le Vol des oifeaux. Il bâtit une ville de fon nom, qui fut fubmergée dans le déluge de Deucalion. ( Pau- fan. Pkocic. ) Parnasse , la plus haute montagne de la Pho- cide; elle a deux fommets, autrefois très fameux, dont l’un étoit confacré à Apollon & aux rhufes, & l'autre à Bacchus- Les fontaines Caftalie, Hîp- pocrène, Aganippe, y prennent leur fource. Il fe prend au figuré, peur la pcéfie & pour le ïejour des poètes. Les mythologues difent qu’au temps dû déluge , Deucalion & Pyrrha Ce réfugièrent fur le parnajfe. On verra dans l'article Parnasse qui précède, l'origine de la dénomination de la montagne. j PARNASSIDES, furnom dônné aux mufes, à J caufe de leur demeure fur lï mont Parnajfe, * Antiquités , Tome 1 V, PAROCIÎIA , étape , endroit où l'on étoit obligé de donner aux magiftrats', & à tous ceux qui voyagroient par autorité publique, les iub- fîftances & tout ce qui étoit néccfture pour con- tinuer leur route. Voyeq_ ParOchüs. PAR.OCHUS , Lîoràcë. (Sac. i. ç. 45.) dit: Proxima Campano ponti que. villula tectum Pmbu.it, et parafai } qui iebent ligna. , falemque, Varron cité par Nonnius(i. 139. ) dit auffi: Idem facerdos , pr&tor, parochus denique , idem.fena- tus , idemque populi capuc. Les Parocki étoient ceux qui à Rome fournif- foient aux princes & aux ambaffadeurs étrangers, ce qu'on leur donnoit aux dépens du public pour leur fubfiftance ; & ceux qui , dans les provinces , fournilfoient , aux magiftrats qui voyageoient, le fel , le bois , le foin , &c. C’eft pourquoi Cicéron , dans une de fes lettres, appelle Sexrius, parockum , un hôte banal , parce qu’il s’empredfoit ordinaire- ment pour loger chez lui les étrangers de diftinc- tion qui venoient à Rome. ( Attic. 13. 1 . ) Les dépendes que faifoîent les parochi , doit â Rome, foit dans les provinces , pour défrayer es ambaffadeurs ou ceux qui voyageo : ent par auto- rité publique ,. fe prirent d’abord fur l’état , en- duite on établit un impôt public pour y fubvenir. Ces fortes decommiffaires furent nommés parochi , d’un mot grec , qui fignifie fournir. Le même terme déiîgne auffi dans les auteurs un hôte qui loge qui traite , qui fait les frais d’un feftm. Horace dit dans cette acception Ç Sat. i, 8 ) . Tum. parochi faciem nil fie timentis ut acres P stores . B b b b 3 - PARODIE ( la ) a été inventée par les Grecs, de qui nous tenons ce mot, dérivé de &de &c n , chant ou poéfie. On regarde la Batrachomio- mac’hie d'Homere comme une parodie de. quel- ques endroits de l'Iliade, & même une des plus anciennes pièces en ce genre. L 'abbé Salîier , de l'académie des belles-lettrés, a.donné'un: ; difcours fur l’Origine Se le caractère de la parodie , où il dit en fubiîance que les rhé- theurs grecs 8ç latins , ont distingué différentes fortes de parodies. On peut, dit Cicéron, dans le fécond livre de l'orateur , inférer avec grâce dans le difcôürs, ïirî vers entier d'un poète ou une partie de vers, toit fans p rier, changer, foi: en y faifant quelque' léger’ changement. Le changement Ü’tm feuî mot'fufHt pour 'paro- dier un vers ; ainfi le vers qu’Kcmere met dans la bouche de Thétis , pour prier Vuicain de faire des armes pour Ach’He , devint une parodie dans la bouche .d'un grand philofophe oui , peu con- tent de fes effais de poéiie, crut devoir en faire tin facrifice au dieu du feu. La déefe dit dans Hcrnere : ■A moi y L'aie ain , 1 hé tps implore totifeeours , ‘ Le changement d'une feule lettre dans un mot devenoit une. parodie. 'Ainfi , Caton parlant de Marcus Falvius:Nobiliof , dont Üyoüioif cenfurer k.c\i;actcre inconiîan: , changea fan Turncm de Noii/ior en Mobilier. v. . . _ _• çUnecroiiîème efpèce de- parodie- etoitr l'appli- cation toute fimpie , mais maligne de quelques vêts connus, ou d'une partie de ces vers fans y rien' changer. On en trouve des exemples dans Demofthènes. & dans Ariftoghane. . On trouve dans Hépheffion x dans Deoys d'Halicâmaife une quatrième efpèce de parodie , qui cor}fiftoit à fatse des vers dans'Ie . gour & dans le ftyfe.de certains auteurs peu approuvés.; .1 . .. / . Enfin , Ta dernière & la principale efpèce de parodie , eftun ouvrage en vers, compofé fur une pièce entière , mi fm une' partie confiderable d'une pièce de poéfîe connue , qu'on .détourne à un autre’ftaiet & à un autre fens par le chan- gement de quelques. 'exprèSIons q'c'eft. dê cette efpèce de parodie que ks ar.Cietis parlent te plus Ordinairement ; nous avons en ce géhVe snes de parodies, Bégémon dé Tafos', îklde : tiem_ O.ymprade , lui parcît inconreftabfemer* auteur de lz.paroa.ie dramatique, qui étoit à-o-r* prcs.dans le .goût de celles qu'on donne aujouï d hui fur nos théâtres. 1 r On vo:t a l'article Alcmène la parodie d?* un°vïïe étrug;! 1 ^ ^ fur PAROhNlE. Suivant Poilus il , ■ , flûtes appellées P aroknies , dont 4fe fervolt d ns ks it flans : on Jouoit de deux de ces ifiû'es rri etorent courtes ;& égalés. Quelques auteurs dfienr encore que c etotem des chantons bachiouï - mats u y a apparence qu'ils fe trompent, t cul reur erreur vient de ce que Pojlùx parle des fuVs paroemes on paroemennes J dans le paragraphe des chantons ©u nomes. ( F. D. Cf) 6 ^ . PAROLE. Vcyei Arcs Locuxxvs. PAROLES DjyMAyyAls Aügere. male omi- nata versa. Les Grecs avoient une crainte toper. uitïeufe tor .certaines’ paroles de mauvais- augure. Proférer des paroles de cette efpèe.e, s’appello-V Cette luperibtion régnoit parVcu'ié- rement dans les facrifices, où le héraut avoïc grand foin d'avertir de s'abftenir de tout mot qui portât malheur. C’eil ce que l'on doit entende par f avéré Gngias , qui lignifie autant saèfienirde tout ièrfnè m'alencôH'treux , que fe taire. L'atten- tion à n'en point laiffer échapper s'obfervoiT ail- leurs qu'au .temple, Démofhènes , -dans fa ha- rangue contre Leptine , parlant de l’ancienne fpîendeuf d’Athènes , emploie le mot dont il s’agit ici dé déterminer la vraie figr.îfica- tion. L'orateur Athénien dit : ce Alors la'répu- » blîqué Jbüîfïbit‘ d'ane’ pleine -opulence; mais ”. . aujourd’hui , elle doit feulement, fe promettra " qu-qn four elle en iouirà ; , car t'éft ainfi qu’il ,J faut psrkf , Se non prefsgër rien de fimltre. m Le fcholiafte grec l’explique de la forte ; *& ce-' pendant Wpifuis trad.uit.ÂA^f ^Tï , p 3r couvé- ciarî , ï n v eêtiÿ èf ’; mais Cafaubon redréiTe jufte- ment le traducteur. Nous; aurions' le catalogue' dej attachôli: .ton mauvais; augure , Suetoré a Voit compofé, ÏJé maté onunatis perdis. fût parvenu jufqu’à nous. On peut j fauté de mieux , confulter fur ce point Ariémidore ^ h‘vv Ilï , c’nap. 8. C'elt peut-être ce genre de fu- perflitîbn'qùr „ pour éluder le mot de mon, a créé en faon . les formules , Si quid humanités contigeriï ; pviverd déferît. Nous difons aul5 , Ü Dieu l’appelle à. lui „ S- Dieu difpofe d-e; hiî ; feas- il faut en w,Q.ivtx/ïfil a 'vécu , harpies où J’ufagé ! ii Tcnvr s une autre grâce que le terme françois j il eft mort. (S. /.) PAR OPSIS , vafe à fervir les mets. PAROS , île ha pia n. Les médailles auto mon es de cette île font : R. en argent. O. en or. R. en bronze. Ses types ordinaires font ; Un bouc. Un foudre aîlé. Les types & la légende HApi ou va flan diflin- guent les médailles de Paros, de celles qui ont été frappées à Parium. Le marbre de Paras , fi célèbre dans l’anti- qu:té, était d'une blancheur femblabie à celle d ‘.une belle peau , & non à celle du lait. Ce der- nier caractère eit celui du marbre Pa'Lombino. Vcye[ Marbre. On ne voit plus à Paras que de miférables fai- feurs de falières & de mortiers, à la place de ces grands fcuipteurs St de ces habiles architectes qui ont autrefois rendu le marbre de cette île plus célèbre que celui des îles voifines. Cette belle pierre n’eft pas moins commune à Naxie & Tine ; mais on y manqua pendant un certain teins d'habiles gens pour le mettre en .œuvre, au !Lu que le marbre de Paras dévint h fameux , que les plus habiles fcuipteurs n'en employèrent pas d’autre. Strabon ( liv. X. ) , a raifon de dire que c’eft une excellente pierre pour faire des itatues ; & Pdne ( liv. XXXVI 3 c k. y.) admiroit qu'on en fût venu chercher d’Egypte , pour en décorer le frontifpice du célèbre labyrinthe , qui paffoit pour une des merveilles du monde. _ A l'égard des ftatues , les plus habiles gens con- viennent que le marbre d’Italie eft préférable à celui de Grèce. Pline fondent , avec raifon , que celui deLuna eft bien plus blanc. Le marbre grec eft à gros cryftaliins , qui font de faux jours, & qui fautent par petits éclats , fi on ne ie ménage avec foin; au lieu que celui d'Italie obéit au ci- feau, parce qu’il a le grain beaucoup plus fin & plus uni. Peut-être ie marbre grec ferok-il plus doux , fi on creufoit à Paros jufqu'à une certaine profondeur. Ou trouve auffi dans ces quartiers là une pierre fort dure , femblabie au porphyre ; mais dont les taches font paies. Il eft vrai qu’j faudrait approfondir ces carrières pour en con- naître k-s -beautés". Qui laarok jamais cru-qu'om trouvât une re préîeïitation de Silène- dans.celks ■ d* Paras- , fi l’on n'a voit fouillé bien ayant pont j; découvrir cette merveille.! Vôyt\ Carrare. PAROS , ( chronique de ) Voye ç ArondeI , ou vous trouverez i’hiftoire de cette célèbre chronique , gravée fur du vrai marbre il y a plus “ e Geux mille ans , & confervéè fur ce marbre prefque entière jufqu’à nos jours. 1 C eft un monument dont l’autorité mérite la plus grande confidératien , non-feukmeut à caufe de fon antiquité , qui n’eft que de cent cinquante ans moins reculée que celle des plus anciens htf- oriens dont les ouvrages nous foient parvenus; mais encore parce que c’eft un original , auquel on ne peut reprocher les altérations ui', dérivé de fsyifoycu , je partage , ren- ferme ces diverfes fonctions. .Tout étoit emblématique dans ces trois ciyi- P A R nités , 8c tout avoit rapport avec la fiallTance f* vie & la mort des humains. C’efl pourquoi Es anciens allégorifles avo ent donné à la prenfière Parque le nom de Vénus-Uranie , eu cél'efte ' qu j prédifoit àla naiiïance. Paufanias ( Atdca P ag\) ) a confervé cette tradition. Il parle d’uhe ftatue de Vénus , terminée par une bafe quarrée comme un hermès. Elle étoit placée dans le temple qui lui étoit confacré dans le quartier d’Athènes an- pellé les jardins. Quoique le peuple racontât p'u- fieurs fables fur cette Vénus , Paufanias s’attacha à l’inferipuon qui l’appdloit Vénus célefte , ou la ^première des Parques. La fécondé, félon le même auteur, (Attisa pag. 4 ji. ) étoit la For- tune , & on la croyoit plus puiftante que fes feeurs, 11 avoir puifé ce dogme dans Pindare , qui donne auflî pour compagne aux Parques Ilithye , fur- nom de Diane. Olen de Lycie a fait cependant d’Iiythie une Parque même , & lui a donné î 'épi- thète de fiieufe , cuZiyoy. Mais Paufanias re- marque avec raifon , que cet ancien poëte n’a pas mieux dilringué Ilythie de la deftinée elle-même connue fous le nom particulier de Cal- limaque explique cette contradiction apparente dans 1 hymne de Diane , en difant que les Parques fe démirent en faveur d’Ilythie ou Lucine, de là fonction de préluder aux accouchemens qu’elks avoienc exercée auparavant. La mort étoit chez les premiers Romains la troi- fième Parque , elle ne portoit même que le nom de morta. Cefeiius Vindex appelloit les Parques , Nona , Décima & Morta ; & Auiugelîe qui le cite, (Noâi. Attic. lib. 3.) rapporte à l’appui defonopi- nion un vers de l'ancien poète Livius. « Quando dits advenir , quando profata morta efi. 33 Quant au nom latin Parcs , les amateurs d’étymologie re- cherchée adopteront furement celle que lui donne Albricus , (De Veor. imagin.) Parcs per Antiphrafin , eo quod nemini parcant. S’ils veulent lui donner une origine reculée & plus chargée d’érudition , qu’ils le faflent venir avec le Clerc ( in Héjïodum ) du mot phénicien parka , rompre. 'Nona Se Décima font fondés fur l’opinion des Romains qui plaçoient l’accouchement aux neu- vième & dixième mois de la gtftation. Plaute ( Cifiellaria.) & Virgile l’ont fixé au dixième feui. Le premier dit : Decimo pojl menfe exaiïo hic J£- périt filiam , Se Virgile : Matri longa decem tuhrunt fafiidia menfes. Les Parques demeurèrent toujours vierges , & Lycophron leur donne l’épithète de vieilles filles; perfonne ne fut alfez hardi pour chercher à leur plaire. C’eft peut-être la raifon pour laquelle feules entre toutes les divinités, elles \ écurei.t dans une amitié & une union inaltérables. « Concordes fia - bili fatorum numine Parcs. ( Nirgilius . ) Le por- trait affreux qu’en ont fait les poètes, juflifie P A- R î’averfion que l’on a toujours eue prur elles. Héfiode ( Sent. Hercul. v. 248. ) les repréfente noires j grinçant les dents, ayant un régir J ef- froyable , des mains armées d’cng'ies crochus , avides de fang & de carnage. Paufanias ( Eiiaca .) décrivant le coffre de Cy pie lus , e.i fait la même peinture. L’hymne de Mercure attribué a Ho- mère , parle de leurs ailes , de la blancheur de leurs cheveux , & leur afiïgne pour demeure les vallons qui entourent le parnafie. Le poème du prétendu Orphée fur le corail , appelle la Parque noire , & cependant Stace ( Sylv. lïb. 4. ) don ie à Atropos l’épithète d ‘ alba. Cette blancheur doit s’entendre de leur chevelure , qui eft appeliée par Chuiien (Rapt. Prof. lib. 1.) canitiem feveram , & qui eft nouée , felon’Pindare , ( Pindari Olimp. ) avec une bandelette dorée. Au portrait hideux qu’en a fait Héfiode , on doit ajouter qu’elles étoient boiteufcs. Ainfi les a appellées Lycophron ( Alexandra 144. ) Catulle ( Epithal . Thetldis & Pelsi.') les peint de la ma- nière fuivante : Cum interea infirma quatientes corpora metu } Veridicos Parce cœperunt edere camus , Sis corpus tremulum Euftathe voit dans cette difformité une allé- gorie relative à l’inégalité & l’incertitude des deftinées. Un interprète plus raffis n’y verroit qu’une infirmité, apanage ordinaire de la vieii- leffe. Les Parques n'avoient , félon l’opinion la plus commune , d’autre occupation que de filer les jours des mortels. Un feul vers exprime la part que chacune d’elle prenoit à cet emploi. Clotho colum retinet , Eachefs net , & Atropos occat. Leur quenouille étolt chargée de fils noirs & blancs , Lycophron feul y en ajoute d’une troi- fième couleur. Elles égayoient la monotonie de leurs occupations , en chantant les deftinées des humains. Nous l’avons vu plus haut dans les vers de Catulle , ceux d’Horace le difent auffi for- mellement. ( Carm. Sec. ) V'ofque veraces cecinijfe Parce , Quod femel diclum efi. Lucien feul a placé Clotho dans la barque de Charon , c’eft une licenee du fatyrique ; carPin- dsre ( Ifim. G y. 24- ) appelle cette même Parque oùiS-çaics , affile fur un trône élevé. Avouons ce- pendant que les monumens ont dérogé à cette tradition , ainfi que Lucien s’étoit permis de le faire. Un petit nombre d’entre eux reprcfeate les PAR S 6$ Parques. Froench (Notitta Elementaris numifn. cap. j. p. 63.) décrit vaguement les trois Parques debout , tenant l’une un tufeau , l’amrc une ba- ls ce , la troinème porte la main droite à fa bouche , & tient un fouet de la gauche. Sur une médaille d'or de Dioclétien rapportée par Lièbe , on voit trois femmes en itoie , debout , tenant des gouvernails Se des cornes d’abondance, avec 1 înicriprion , I’atis victricimus, S. C. La même légende fe trouve fur les médailles de Maximien , ainfi que Ls trois femmes en ftole, mais elles fe tiennent par la main. On y reconnaît avec Span- heim, ( tom . 2, pag. 639.) les Parques aux- que les les Romains avoient élevé un temple dans forum , fous le nom de trza f ata ; nom qui , félon Pracope , étoit à Rome le nom des Parques, On ne les a jamais repréfentées fous l’emblème d une figure à troi, têtes, ou d’une tête à triple vifage , comme les furies , & elles n’ont jamais perdu 1 epithete de , tricorporest que leur donne Efchyle. ( Prometkeus. ) Quelquefois à la vérité Iss monumens antiques n’en offrent qu’une feule. Un defiîn de Pietro-Sante-Bartholi inféré dans le précieux recueil des peintures antiques du comte de Caylus (fig. 27.) , préfente « une vieille « femme ainfe à terre & fe repofant : une que- « nouille qui efi entre fes bras, lui a fait donner le ” nom d'une des Parques. » On retrouve la même vieille fur une pâte antique du cabinet de Stoch. ( Pierres de Stock, pag. 85.) Une Parque feule eft fur un tombeau etrufque. (Muf Etrufc. tab. iz y.) A;ax y eft debout , l’épée à la main , arrachant Caffandre de l’autel de Palias , que tient embrafîe cette infortunée princeffe. Les ailes déployées , la Parque y plâne au-deiïus du guerrier ; 'elle a les bras 8e les pieds nuds , & fa robe eft ceinte deux fois. Ses cheveux font drefies d’horreur à la vue de ce facrüège , & de la main droite elle menace le profanateur, de la colère de Minerve. Les étrufques repréfentoient ordinairement les Parques fous l’emblème de vierges ou de matrones , ha- bulées de longues robes, la tête découverte & quelquefois voilées. C’eft ainfi qu’elies s’offrent fur un tombeau de piefre décrit par Gorï. ( Muf Etrufc . tab. 84, n= . 1 . ) Elles marchent au devant d’un jeune homme monté fur un cheval qu’elles conduifent puT Sa bride , en lui montrant le chemin. Les anciens romans françoîs donnent un arc à Atropos, Dans celui du chevalier délibéré com- pofé pdr Olivier delà Marche, en trouve cette Parque qui ptéfide au combat de debiie ( la mort ) contre Philippe de Bourgogne , il la repréfente : Tenant un dard de défiance Contre tel qui guéres nypenfe. Jean ie_ Maire , qui écrivoit peu après h mort $64 PAR de cet auteur (en i ji3) , a compofé les contes de Cupido & d‘ Atropos. Il feint que l'amour dans une rencontre avec la Parque se fi mécompte , & en a pris r horrible & cruel arc. Telle étoit , félon lui, l’origine des affreufes maladies quidévaftoient l’Eu- rope depuis les guerres d’Italie fous Charles VIII , & que Fracaftor a chantées dans fa Syphilis. PAR tlatius Capella des Parques. ( De nupt. philoèoA, à mercure 1 , hb. i .) S entent ias J avis ortogra. pfiisftudio ventatis excipiunt , ut pou librari! perum, arcUivique cufiodes Stilos adcuunt cerasque Cependant, le fcholiafte d’Horace expliquant !e poëme féculaire, dit de ce poète- Inyocat autem P areas P cft Apollinem , quia Apoll'o faits prsefi K unde & forulegus vocatur. Apollon eft in nommé chef des Parques , ainfî que Juniter. I t r-incii-o»*- •»■>« _ I • j 1 . ! on a;ou- Nous terminerons ces recherches fur le portrait des Parques , en donnant un abrégé de l’allégorie qui remplit le dixième livre de la république de Platon. Les trois filles de la nécefïité , Lachéfis , Ciotho & Atropos, tournent au lieu de fufeau l’efllea du monde & des huit deux. Ces déeffes font vêtues de blanc & affifes fur des trônes , avec des couronnes brillantes. Elles font placées à des diliances égales fur les arbres qu’elles balancent îk remuent. Une firène eft placée auffi fur chaque arbre , & le fait retentir defon chant. Les Parques leur répondent , & les différentes voix ne com- pofent qu’une feule & même harmonie. Lachéfis J Superosque movet qui rumpere quemquam chante les chofes paffées , Ciotho les événemens 1 Ii faudrait lui joindre encore Pluton , tou foi à Amphiaraiis , qui parle ainfi au iouveraïn des enfers. {S tnt. Tkebaid . , liv. 8.) ISam tibi prefagi quis jam fuper auguris ufus t Cum parcs, tua jujfa trakunt ,, Ovide (Métam . , lib. ij.) s’exprime avec plus d exactitude, lorfqu’il peint les dieux eux-mêmes fournis aux loix du deftin ; il dit de Vénus : préfens , & l’avenir eft le fujet des chants d’A tropos. Arrivent enfuite les âmes , & elles reçoi- vent la diftribution du fort heureux ou malheu- reux , &c. , &c. , 53 Le relie de cette longu ue allégorie n’a pas fembié allez compliqué à quel- ques écrivains , ils l’ont encore furchargé d’or- nemens. Les habits des Parques ne fe reffemblenr pas félon eux. Ootho , vêtue d’une longue robe de différentes couleurs , & couronnée avec fept étoiles, tient une quenouille qui remplit l’in- tervalle de ia terre & des deux. La robe de Laché- fis eft parfemée d’étoiles fans nombre , & un mon- ceau de fufeaux eft placé auprès d’elle. Atropos , enfin , vêtue de noir , tient des cifeaux , & fe pré- pare à couper des fils qui garnirent plus ou moins des pelotons félon la longueur ou la brièveté de la vie accordée à chaque mortel. Les dieux & les hommes étoient fournis aux loix que leur impofoient les Parques , & rien ne pouvait les fouftraîre aux arrêts de ces divinités inexorables. Héfiode { Thêogon. F. 2.13.) le dit expreffément. Elles diliribuoient aux humains , à l’inftant de leur naiffance , le bien & le mal. Elles pourfuivoient les crimes des dieux & des mortels, & leur colère ne s’appaifoit que par la punition des forfaits. Cependant Jupiter étoit appelïé Mat- f ayims, conduéleur des Parques , &dans l’Arca- die , on le voyoit fous cet emblème à côté des Parques ( Paufan . arcad. pag. 5-14. ). Elles-mêmes étoient placées à Mégare avec les Heures fur la tête de Jupiter - Olympien. Paufanias ( Attica , p a g- 71 ■ ) ajoute que les Parques obéiffoîent à Ju- piter , & que les faifons ou les heures dépendaient ds fa volonté. Tel étoit le fens de cette allégorie que tout le monde comprenoit, félon lui. JjJIe a fans doute donné lieu à ce que dit Mar- Ferrza non pojfunt veterum décréta fororum. Jupiter dit lui-même à la mère des amours : Sola infuperabile fatum Nata , movere paras ? Intres licet ipfa fororum Tecla trïum , cernes illic molimine vafio ±.x sre & folido rerum tabularia ferro. Qus neque concurfum cæli , nequefulminis iram J Nec metuunt allas tuta atque sterna ruinas. Invenies illic infculpta adamar.te perenni Fata tui generis. Legi ipfe animoque notavi 3 Et referam , ne fs etiamnum igr.ara futuri. Cet aveu eft conforme à tous les anciens tnonti- mens de la mythologie , & nous en devons con- clure que le furnom de conducteur des Parques étoit un fimple titre d’honneur. Quoique ces déeffes ne fuffent chargées que d’annoncer les arrêts du fort , elles ont fouvent aidé à les exécuter. Nous les voyons , dans la guerre contre les titans ( ApoUodori bibliotk.lib.i .) , faire caufe commune avec les dieux , s’armer ce mafïlies , & tuer le géant Agrîus. Elles prêtèrent leur fecours à Hercule dans le combat contre l’Hydrèr ( Lucian . Jup. trageedus ) Pluton voulant partager fon trône avec une jeune beauté, & n’en trouvant aucune dans l’olympe ni fur la terre qui voulut accepter le feeptte du royaume fombre, enlève Proferpine. Jupiter irrité, menace d’ébran- ler l’univers dans fes fondemens. Mais , dit Clau-* dien {Rapt, preferpin . , lib. 1 .) : Parcs mttuere minas , orbique timentes PAR \Ar.te peàes , foliumque ducis fadere feytram Canitiem Conformément à cette tradition que Gaudien » eu en vue dans cet endroit , les habit ans de 1 Etrune ont fait aflifter les trois Parques à l’en- lèvement de Proferpine ; mais elles parciflent tres-aftagées fur un marbre de ce pays. ( Infcript . ezrufc. Gori. , tom. 3 , hb. 25.) L’une d’elles élève les mains vers le ciel pour exprimer fa couleur: une fécondé arrête Minerve dans fa courfe , & s’oppofe au paffage du ravi fleur. Elles lui defti- n oient cependant malgré elles , & contraintes par l’ordre invariable du fort , la fille de Cérès. Candida tartareo nuptum Profierpina régi Jd.mdu.iiim décréta dari ! Sic atropos urget. Jupiter ayant appris de Pan la retraite de Cérès après cet évènement , lui envoya les Parques. (Pau fan. Arcad. ^ pag. y 23.) Leurs prières appai- fererit la mere affligée. Elle confenrir à revoir la lumière , & à fe présenter devant le fouverain des dieu*-, - qui jura de lui rendre -fa fille. ( Métam. . Lb, 5.) Lege tamen certa , fi nullos contigit iilic Ore cibos. Nam fie Parcarum feedere cautum efi. Le refte de cette fable elt trop connu pour le rapporter ici y mais nous devons en extraire ce qui efi relatif aux Parques. C'audien (Ibidem.) dit qu’elles cédèrent leurs travaux pendant le temps des noces de Pluton : Stamina non rumpit Lackéfis. Elles furent chargées enfuite de ramener fur la terre Proferpine , lorfqu’arrivoit l'infant où le defiin lui permettent de revenir dans les bras de fa mère. Orphée a confervé cette tradition dans l'hymne des heures ; &Hyg : n (Hyg'mi fubuL,z y 1 .) a pris occafion de ce pafiugc , de èes faire prélider au retour de tous ceux qui., étant defeendus fur les; foonbres bords , -a voient obtenu des dieux la permiifion d’en revenir , tels que Bacchus, Her- cule , Efcuhpe , Src. &c. Le retour des enfers étoit en effet très-facile à ceux que les Parques favorifoient ; mais il étoit im- poffible aux infoi tûr.és qu’elles poùrfui voient. En vain les divinités s’intéreiforent-elies à leur fort: V énus veut faire revivre le berger Darhnis , mais les Parques ne doivent plus filer pour lui. ( Tnto- triti , Idyll. 1.) Lorfqu’ Achille combat contre' Memnon, d euxParques , félon Quintus de Sm/rne (F arahp. , Ub. 2 , v. yo8.}, s’approchent dés guer- jiets. L’une porte tous les lignes du deuil & de la triiteffe : l’autre, gaie & ioieufe , fe place auprès d Achille. Les dieux qui étoie.nt partagés fur le fort de ces héros . jettent un grand cri à la vue des idivinités infiexioles. Le chagrin faifis les ups p h r y Ï7 tandis que le cœur des autres nage dans la joie. Le même poète nous peint le défefpoir des divi- nités favorables aux troyens , lorfqu’elles virent llron devenu la proie des flammes. Iis ne pou voient, dit Quintus ( Paralip . , lib. 14, v. 93.), malgré ;eur zèle , lui porter aucun fecours ; car Saturne îui-meme , le plus ancien des dieux & leur père, ne faurcit éloigner les redoutables Parques , iorf- que le defiin a prononcé fes arrêts. Tibullef£%, 7 , lib. 1.) parie le même langage : Hune cecinere diem Parcs, fatalia nentes Stamina , non ullt dijfolvenda Deo. Nous les avons vu remettre à Diane le foin de prélider aux accouchemens : cependant, elles rac- compagnèrent aux couches de la nymphe Evadftl* Apollon 3 îelon Pinoace {Qlymp. 6 y v.ji.) 3 les -pria d y affilier pour régler les deftinées d’Hvarnus, qm devoir être un jour le chef des hyamîdes , ces prêtres fameux du temple de Jupiter à Pife. On les vit encore à la naiffar.ee de Méléagre. (Métam., Jb. 8. ) Cloîho lui promit le courage , Lachéfis la force , & Atropos une vie auffi longue que la durée du rifon offert par nafard a fes yeux > car en attri- bue allez généralement à cette dernière l’influence fur la longueur ou la brièveté de la vie. (Stat. Sylv , hb. 4.) G etoic au moment de la naiflati.ee que les grecs fixoïent 1rs decrets decs-P arques furie fort du nouveau-né. Homère (lliad. lib. 20.) dit d’un de fi-S héros , qii h fouffrira tout ce que la Parque lui a delfine à 1 inftant où il a vu le jour. Les romains reculoient cet inftant jufqu’au ftptlème jour après la naiflance ; ils croyoient que les Parques atten- daient pour ce fatal moment, que fix jours fe fuf- fent écoulés. Nous l’apprenons de Tertulüen. (De animâ .) D'uni per totam hehdomadam Junoni menfa proponitur , ditm ultima die fat a feri- benda advocantur . Voila î origine de la féerie & des dons merveil- leux. Elle efi encore mieux expliquée dans Thé- miltius. (Oratio. 33..) Cet orateur exprime fi net- tement 1 opinion des anciens fur le pouvoir des Parques , que nous nous croyons obligés de le tra- duire ici. . « On croiroît fauffement que la » vertu des parenseftla caufe du bonheur des en- *> fans , ou que ceux-ci deviennent les vidtmes de | » l’impiété de leurs pères. Les Parques feules & • >= la néceffté fixent leurs deftinées par des fils & « des noeuds indiffoiubks. S’il exiftok en effet j ” quelque influence des uns fur les autres , Lam- » procie, fils du jufte Socrate , eut-i! péri d’une ; » mort prématurée ? Hippias eftt-il fuccédé à la « tyrannie de Pyfiftrate fon père : Je l’ai déjà dît , . « Ciotho Atropos & Lachéfis , fille s redoutables 53 de la Nécefiité, exercent feules un pouvoir fans ‘ « bornes far les enfans. Lorfque ces deeffes ont" S 33 tourné à droite fe fufeau facré , ceux qu’elles * » ifavoxifent échappent aux dangers qui «ffiègem PAR « 5 'homme à I’inftant de la naiffance ; i’s prennent „ une force , un accroiffement fubic , 5 c devien- „ nen t enfuite pères d'une paftérité auffi nombreufe » que les effaras des abeilles. Une vie T ngue & =» fortunée voit accumuler fur leurs têtes les titres » honorables, avec les doux noms de père, d’aïeul « & même de bifaïeul. De quels chagrins , au con- » traire , de quels maux ne font pas affaillis ceux „ pour qui les Parques ont tourné leur fufeau à » gauche ! La iïérilité & l’opprobre les frappent » tour-à-tpur. Le vrai bonheur n'eff en un mot « deffiné qu’à ces mortels pour qui les divinités » inexorables ont trouvé un fil léger , couvert de « fleurs , deffiné enfin à être rompu d’un feul ef- » fort.” Cette dernière faveur des Parques , la mort fubite , étoit l’objet des vœux les plus ardens peur les grecs. Dans l’Agamemnon d’Ef- chyie (v. i4f8. ) , le chœur fouhaite que la Parque favorable le plonge fubitemenï& fans douleur dans un fommeil éternel, plutôt que de le voir Languir fur le lit des fouffrances. Les Parques accordoient une proteétion fingu- îière aux poètes dont le nom devoir furvivre à leur fiecle & à leur patrie. C’eft pourquoi Pindare ( QÏimp .) leur fait hommage de fes talens & des faveurs que les grâces lui avoient auffi accordées. L’idylle cinquième de Bion eft entièrement confa- crée su même objet. Horace , qui fe faifoit gloire de marcher fur les traces des poètes grecs „ a imité foigneufement leur vénération pour les Parques, & leurs chants de reconnoiffance. . . . .Mihi. . . . fpiritum grain tenuem camxn& Parca non mendax dédit. Un infâme Giron ofe , dansJuvénal (Satyr. 9,) , attribuer aux mêmes divinités fon goût pour les débauches dont la nature s’indigne. C’étoi: ainfi que les anciens s’excufoient de leurs crimes fur la fatalité , & faifoient hommage aux Parques du bien qui leur arrivoit ( Juvenal , XII , v. 64. ) : . . . Po(l quant Parcs, meliora benignâ Penfa manu ducun.t hilares , & fiaminis albi harJfics... Mais l’inftant où ils reconnoiffoient mieux leur pouvoir , étoit celui du trépas. C’étoic elles qui le fixoient en rompant le fil de la vie- Sénèque ( Ludus de morte Claudii .) , parlant de La mort de Clau le , dit que Gotha ouvrit la corbeille qui renfermoit fes fufaaux. . .... . Et turpi cojivolvens fiaminafufo Abrupit flolids regalia tempera vit&. On ne fauroit compter tous les témoignages des anciens qui attribuèrent aux Parques cette fonc- tion redoutable. ( Au fon. in parental de forore de Luciolo , &c.) Cependant, , il y en a beaucoup qui leur ont fubftitué Proferpine 8e Orcus. Apulée (Afin, Aur. lib, III.) appelle des gens comdamnés PAR â mort, k douaire de Proferpine S: la d Orcus. Le dernier, quoiqu’il 'bit un être embiê manque , aete introduit fur la fcè ne par Eutioide* pour couper à Alceffe le fatal cheveu. Vira le lui a iubiUtué Iris , meffagere de Junon , en parlant de la reine de Carthage. On fait que Proferpine étoff Juno inféra. C'eff à ce titre , fans doute , qu’ell» a été fubffituée aux Parques dans les vers fui vans (S tat. Sylv. 2.) : Jam complexa manu crïnem tenet inféra Juno ( Luc anus , lib. 6 .) Ilia comam Lva morîenti abfcïdit Ephebo. ( Statius de Amphiara. ) Nondum UE fiavum Proferpina vertice crinem Abftuterat , fîygioque caput damnaverat Orco. ( Horat . Serm. , lié. 2.) Imperiofa trahit Proferpina. ( Tibull. Eleg. y , lib. 3.) At mihi Perfepkone nigram denuntiat horam. ( Horat. Carm . , lib. 1.) Mixta fenum ac juvenum denfiantur funera , nullum S sv a caput Proferpina fugit. Et dans l’épitaphe fi connue & fi touchante d’une nouvelle époufée ( Gmteri , page 843 , «°- 3 -) : Ingrats Heneri fpondebam munera fupplex , Perfepkone votis invidit palhda nofirïs , £-e. Terminons cette longue énumération par une épigramme de Martial ( Ad Lentinum ), qui eff des plus ingénieufes ; elle s’adreffe à un vieillard qui couvrait fes cheveux blancs avec une perruque noire. Non omnes fallis , feit te Proferpina canum ; Perfonam capiti detraket ilia tuo. Quoique cette énumération paroiffe faffidîeufe , elle étoit cependant néceffaire pour prouver que Proferpine annonçait le moment fatal. Cette déeffe s’accordoit pour cela fans doute avec les Parques , qui , dans les enfers , étaient à fes ordres & à ceux de Pluton , comme fur la terre à ceux de Jupiter J c’eff-à-dire , pour faire honneur à ces divinités fu~ pérîeures. Les combats fourniffoient aux Parques > une moïffon abondante : au fit les poètes grecs n ont- ils jamais chanté de batailles fam y placer ces aeef- fes. Ils les repréfentent ordinairement vêtues de robes fanglantes , volant au-dtffus des morts pour en fucer le fang, & fe difputant même les cada- vres qui refpiroient encore. Paufanias ( EHac. , P a ë'- PAR fag. $14.) décrivant Ses bas-reliefs du coffre dans lequel Cypfelus avoir été caché à l’inllant de fa naiflance , dit qu'on y voyoit le combat des fils d'CEdipe. Ecéocie étoit près de percer Poîynice tombé fur un genou. L'artille avoir placé auprès du gtouppe de ces parricides , une femme debout , effrayante par fes dents aiguës & fcS ongles crochus. Lbnfcription du ccffre apprenoit, félon Paufanias , que c’étoit ia mort , une des Parques y & fa pré- fence montrait que Poîynice fuccomboit à la rigueur du dd'tin , mais qa’Etéocle méritoit îa mort. Héfiode les n chantées deux fo’s dans fon poème du bouclier d’Hcrcule. Tantôt ( ver/. 157.) il en repréfente une couverte du fang des combattans , lançant des regards furieux, faisant retentir Pair de fes ens , fàififfant les bieffés , traînant les morts par les pieds , & n’épargnant pas même les guerriers que la mort refpeéloit encore : tantôt lyerf. 248.) on les voit fur ce bouclier merveilleux peintes fous les mêmes traits , fe difputer entr’el- îes les cadavres des bieffés pour en fucer le fang, les faifir avec leurs ongles crochus , hâter la def- çente des âmes aux enfers , déchirer les corps , en arracher les entrailles , .& jetter au loin les ref- tes inanimés. A peine raffafiées , elles retournent avec précipitation dans la mêlée , 6e s’acharnent toutes avec une égale ardeur fur le même corps ; elles fe regardent avec fureur , fe difputent cette affreufe proie , & aiguifenties unescontre les autres leurs ongles & leurs dents. Quintus de Smyrne , qui a voulu glaner dans les champs ck Homère avoir cueilli une moiffon fi précieufe , n’a pas fait des Parques des portraits aufli révoltans. (Paralipom . , lib. S,v. 312 ; lib. 12, v. 339; Hé- 2, v. 506.) Là il les repréfente péné- trées de joie à la vue d’une bataille, ainfi que la Mort & la Discorde : ailleurs , elles parcourent avec les Furies les rues de Troye embrafée 5 elles accourent , enfin , dans le champ où le combat d’Achille & de Memnon partage 1 Olympe , & va caufer entre les divinités une querelle funeSe. L’une , trille & enveloppée de ténèbres , entre dans le cœur de Memnon , qui va perdre la vie. Achille , au contraire , efl affilé par une Parque joyeufe & propice. Les combattans ne fauroient les appercevoir pmaîs les yeux des immortels per- cent les nuages qui les cachent, & leurs cœurs deviennent , félon leurs affeétïons , le partage de la joie ou de la douleur. Oppofons à ces peintures affligeantes le fpeclacîe des I 5 arques attendries. Elles rendirent la vie à l’in- fortuné Pélops ( Pindar . Olymp. I , v. 40, P kilo f- tratus. ) , & Ciotho lui donna une épaule d’ivoire , pour remplacer celle qu’avoir détruite i’avidité d’une déeffe. Nous lès voyons pleurer la mort du bel Adonis , chercher parleurs chants à le rappelle: 1 Antiquités Tome 1 V~, PAR 569 à Is lumière ; mais en vain ; Proferpine ne fe laiffa point fléchir. Les fons de ia lyre d’Orphée les atten- drirent encore ; elles négligèrent leurs Tufeaux pour l’entendre , & redoublèrent enfuite de vittiTe , crai- gnant d’avoir trop allongé les defhnées. Iterata dit Stace ( Thebaid. L b. VIII. ) , pen fa fore mm. La fécondé naiffai ce de Bacchus les contraignit à lui filer une nouvelle vie ( Ovidius. ). Parc ê? fa ta U a mutes Stamina , bis genico cecinêre Ex u lape enfin , fi l’on ajoute foi à Martial {de Æfculapio ) , obtint fou vent' de ces déeffes quelques trêves en faveur des malades que fon art foulageoit. Mitibus kerbis P arc arum, exor as pen/a, brevesque colos. Quoique les Parques duffent trouver affez d’oc- cupation dans les deftinées des hommes , les poètes les ont encore chargées d’autres emplois. Pindare ( Olymp. 10, v. 61. ) les fait affifter à la première célébration des jeux olymp. -.pour donner ungrand luftre à cette fête. Fulgence-Pianciade ( Vojftus de 4 an Vous popul. cap. z.) leurattribue l’invention de fept lettres grecques. On ne voit pas trop fur quel fondement il enlève cette gloire à Cadmus , pour la tranfporter à des divinités qui n’en dévoient pas recevoir un grand relief. Peut-être a-t-il voulu mettre en action le paffage de Marcianus Capeüa , déjà cité, dans lequel les Parques font appellées /i- braris, fuperâm , archivique euftodes. Nous les voyons encore dans Quintus de Smyrne filer pour des courfiers, qui à la vérité étoienteeux d’Achille. Après la mort, du héros ils verfent des larmes fclon notre poète, & ne veulent plus de- meurer dans le camp des grecs. Ces courfiers im- mortels brûlent du deiîr de traverfer l’Océan , & de regagner les bords où Zéphir & la divine Po- dargé les avoient engendrés. Mais les deftins en avoient ordonné autrement, Sciis dévoient habiter le camp des grecs jufqu’à l’arrivée du fi’s d’Achille. Au moment de leur naiflance , les Parques avoient annoncé leurs deftins. Elles avoient prononcé que malgré leur origine immortelle, ils feroient domp- tés par Neptune , enfuite par Pelée : qu’après l’é- poux de Thétis, Achille les atteleroit à fon char, & que Néoptolème fuccéderoit à fon pere dans cette glorieufe prérogative. De-!à les Champs-E!i- fées dévoient les recevoir : carrelle étoit la volonté du fouveiain des dieux. Des divinités qui préfidoient à ia naiffan ce , à tous les événemens de la vie, & à la mort, méri- toient un culte particulier. Les grecs leur en ren- dirent un très-étendu. PaufuiLs parle fouvent des temples des Parques 8c de leurs Hautes. Nous avons C c c c <7 o PAR parlé du Jupiter O'ympien de Mégare ( Attira , pag. 7 > • ) •> c i u< - portos fur fa tête les Parques & le s heures. Ou ne voyait que deux ftatues de ces déciles dans le temple de Delphes ( Pkocia. pag. 656. }, & la place de la troifième étoit remplie par celles de Jupiter & d’ Apollon, Moércgetes , leurs cendu&ears. Le même Jupiter fis accompagnoit da»s un temple fitué près d'Acacefium en Arcadie (Arcadica, pag. 514.)- Un autel lui étoit confacré fous ce nom dans le itade d’Olympte ( Elîacorum 1 , pag. 515-.), auprès de la barrière qui renfermoit les chars. Dans ia Béotie ( Bæctica pag. 37%. )> Thémis, les Parques & Jupiter avoier.t un temple commun , dans lequel Thémis & Jupiter féal «voient des fiatues. Ces divinités inexorables étoient adorées fur F Acre- Corinthe ( Corinzh. pag. 9$. ) : on y voyoit un temple qu'elles partageraient avec Cérès & Proferpine, & dont les fiatues étoient ordinairement couvertes. Les ficyoïrens Gitroient tous les ans aux Parques des facrifices en plein air, fur l’autd qui leur était confacré auprès du fleuve Afopus, dans le bois des Euménides { Corintk . pag. 1 9. ). Ils leur immoloient , ainfi qu’aux.furies des brebis pleines, leur faifo çnt des libations de miel , & portoiei.t des fleurs au lieu de couronnes. Les Parques étoient fculptées à Amy- cîe ( Laconia pag. 196.) en Laconie fur un autel , & avaient un petit temple dans la même contrée auprès de Lacédémone, non loin du tombeau qui renfermoit les cendres d’Orefte. Enfin, nous ap- renons d'Apollonius de Rhodes que les phéaciens s honoroient d’un culte particu ier , & d’Æütn (De anima/, lib. X. pag. 39. ), que Ses tourte- relles blanches étoient confacrées aux Furies & ÊUX Parques. Les étrufques pqrroient à ces dernières un grand refpeéU Gori ( Mufeum etrufe. pag. 189 ) penfe avec raifon qu'ils les honoroient fous les noms de matrum ou matnmonium , tendus dans les traductions par celui de déejfes-mens. Le -tréfor de Gruter & les autres recueils d’antiquités ren- fermèrent un nombre confidérabîs d'autels & o’inferiptions fous ce titre. Elles y paroiffoient drapées comme les autres divinités de l’Etrurie. On les voit fous ce même habillement , dans les marbres trouvés à Nifmes, à Vérone, à Milan , en Efpagne, &c colonies des étrufques. Il faut avouer cependant que ces peuples ont auffi confacré des autels aux Parques, avec l’infcription parais ou fans. Il partit qu'ayant perdu de vue l'o- rigine primitive des déelfes-mères , les uns leur donnèrent ce dernier nem, & les autres leur con- fervèrentTancien. -De recueil des infcrîptions étrufques ( Tom. I. pair. 9jj y préfente un tombeau fur lequel eft gravée une quenouille , attribut excfuêf des Par- ques. Sur la face intérieure d’un fearabée ( Muf. etrufe . toi. xgS. ). talifiaâaiqûe , travaillé dans PAR l’Etrur'-- , on voit trois femmes affifes fur des chai fes curuies, tenant des haltes pores & avant tes cheveux noués & retrouffés c< mue ceux des vier- ges. Ce font , comme dit Gori , les .iéetfes mères ou les Parques qui préfidoient à la ’^aifîa ce des humains. Les fix cavaliers galopant en rond te formant les raies d’une roue, par la réunion des jambes de leurs chevaux , expriment les fix âges de l’homme. Ils font précédés par. le génie que les éirufques croyoitnt préfider aux serions des mor- tels. Originaires de l’Etrurie , les romains élevèrent à leur exemple un temple aux Parques . dans le fo- rum { LaBatit. dlvinit. infiitut. cap. 2. ) auprès du fénat , fous le nom de triafata. Car c’eft ainfi qu’ils les appelaient félon Procope. AufTi trouvons-nous une foule d’épitaphes avec ces :nfcr. prions : finis fatis fatalibus S Farcis ; Parcis -A-ugjàft orum ,& leurs dérivés; parcarum dits ; fatalis dits Ces déciles partageoietit encore le culte cu’on rendoit àpiuton, pendant les nuits des jeux fécu'a re.s , ainfi que le preferivoient les vers des Sy billes ( Zonmi . h.fiori. iib. II. ). box brevîor tenebris terras ubi texerit atris y Solque fuum jubar abdiderit ; tiir/i victima parcis Caprarum atque oviam pariter cadat oceamnis. Il ne nous refie plus qu’à chercher l’origine des Parques, pour avoir dit tout ce que i’antiquité nous a labié forces déeffes. Les mythologues fe font ac- cordés jufqu’îci à la voir dans tes allégories morales, & le chemin leur avoir été frayé par Platon, cet écrivain qui avoit une imagination vive & bridante. Il dit ( Epinomis Jive phitofopk. pag .- 982.) eue l’arae de l’ univers ie gouverne par des loix invaria- bles. Les dieux ont chargé les Parques de veiller à leur obfervation. Cette allégorie do : t , félon lui, apprendre aux hommes que les afires & tour le fyfiême planétaire ayant une marche confiante, font régis par une intelligence pa-fcolière. S. Au- gustin ( contra Fauflum , lib. XX. J dit fie les Par- ques ne dévoient leur existence qu'aux trois temps par tèfquels notre vie fil partagée. Le pjffé eft déj* roulé fur le fufirau , le préfent s’écoule co me le fit entre leurs doigts, le lin qui eft encore enr-r illé fur la quenouille , eft l’emblème du futur. C’étoic ainfi qîi’Amt'.fe s’étolt déjà expliqué. & il a été fuivi dans cette opinion par les pères des premiers fièctes en’tr’autres par L élance fir Eusèbe / Divin, infiitut. lib. II. cap. PrApar. evangel. lib. FI. cap. 8.;» Le pirrhonien Sextns Empiricus ( Adv. Mattiem . pag. 1 66.), & le fi-vant Bochart ont trouvé aux Parques des origines bien différent- s , qui an- noncent clairement la folie des étymologifies. «La- » fcience , bit le premier, a pour ba r es ordinaires » des vérité, & oes erreurs } car t rates ros opi- « nions font véritables eu erronées. C’efi-là ce « qui a fait imaginer trois Parques. Atropos £& PAR » analogue au? chofes intelleéiue'les qui ne peu- *> vent rarûr; C.otho aux vérités fenfibits , & » Lachcfis eft l'emblème des propositions dou- » teufes & paradoxales ». Bochart n'a imaginé rien de moins extraordinaire ( Chanaan , li 'b. 1 . eap. 7. '. Voici fes paroles : Neque poetarum Farcis allunde fuit origo , qu'am ex tali modo locuendi ( hebraice ) in fine fili defecerunt aies mei ( Job. 7. 6. ). Pour nous qui croyions l’imagination un guide très infidèle dans les recherches mythologiques , nous recourons , au défaut d'écrits égyptiens, aux premiers poètes grecs & aux monumens étrusques, comme les plus voisins des fources du pagansfme. Tout y prouve que les Parques 3 e les Furies re font qu'une feule & même efpèce de génies , dr- vifée en deux claffes par les peintres & les prêtes. Confu’tons d’aho-d le bel hymne à la nature du prétendu Orphée. Nous îe'verrons appeiler Parque fatale , K^SreffUin aima , l’être rout-puiftart qu’il chante. Cette application vague du nom As Parque, n’annonce pas une détermination fixe & arrêtée , attachée à ce nom. D-- plus , l’obfcurité répandue fur la naiffance de ces divinités annonce que les grecs avoient reçu d’aiileurs ce dogme de la reli- gion , & qudis en avoient déjà perdu le vrai fens , dans le temps où chantoient leurs plus anciens postes. Les uns leur donnent pour pàrens le Chaos, d’autres l'Océan , quelques-uns la Néceffité, être allégorique, le plus grand nombre, enfin, la Nuit. On a vu les mêmes variations fur l'o: igine des furies, & Héfîydo lui-même a va-ié fur as deux tfpèces de divinités. Quant à la Nuit & à l'Océan , ils produiioient ordinairement dans l'ancienne mytho- logie tous les êtres d'une tuiflance obfcureou équi- voque. Tedc n 'eft pas Cns doute l'origine de Jupiter, de J urion , 8 cc. & des grands dieux. Tous les,écri- vains s’accordent fur leurs parens, & très-peu fur ies parer, s dts Eumenides & des Parques , premier Cara&ère commua aux unes ik aux autres. L^s pbë nés du prétendu Orphée leur afiignent âtifit le même fejoar , une caverne placée fur tes bords d'un flruve. Il précoit aux unes & aux autres des -îles , &ies peignoir voyageant partout l’uni- vers. L’hymne de Mercure, attribué à Homère , a fuivi cette tradition commune aux deux efpèces de divinités. Héfiode , comme nous l’ayons vu , donne aux Parques les mêmes ronchons qu'aux furies < Tkeogon . v. Z ' O.) j c'eft-à-dire , dé pouf- fu-vre la vengeance des crimes commis. -par.- les dieux i les hommes, & de ne s’sppaif. r qü’après leur punition. Les Parques font appelées ( Argo - naut . , lib. 4.) , da.is Apollonius "de “Rhodes , S-vF.<>Ze?xi , mer.tem votantes , comme les euménides avoient été nommées par Homère. ( II: ad. T. ) Ap llonius fait plus, il leur donne dans le même enu.oic l’épithète de chiens de Piuton j & iong- P A P, temps avant lui , :e comique Ariftophane avc.it défeg ;é les furies fous le nom de chiens du Corvte. Que de traits communs aux deux tab es , x i Qui- tus de Smyrne, peignant l'Incendie de Troye, nous repréiêrite les Parques courant dans les places de cette malheùreufe cité. A joutons à tant .le preu- ves la communauté du culte encre les unes & les autres , qui ex droit encore après que les peintres & les p’ êtres eurent établi une diftinéHon formelle. Les ficyomens , félon Paufanias , offroienc les mêmes facrifices aux Parques & aux euménides > & EL en nous aftWe que les tourterelles b'anches éto-.ent confacrées à ces deux efpèces de nivimtés. i -'ut anno nce donc qu’elles n'étoient pas réeUeas>at' diftinéits. Quoique notre opinion paroîff: déjà démontrée t nous rapporterons cependant encore le témoignage des émtfques, qui tft ici d'un grand poids. Oiî fait eue Démarare de Corinthe , fuyant la tyrannie, de Cypfélus , quitta le Péioponè.e & s’étabKt dans TEtruiie , où il devint père de Tarqaia l’ancien.' il apporta aux étrufques les cérémonies des famo-. thraces& les fuperltitions grecques. Comme elles n’étoient. encore que fo b ernent altérées , & que' les habitans de l’Etrûiie paro.Iïent avoir retenu inviolablement leurs dogmes religieux fans les cor- rompre , leurs momimens nous eafeignent toujours la mythologie primitive. Qn a expliqué ci-deyant ce qu’ils entendement par les. dérides mères j c'étoiebt les Parques.. Ils ont pu leur donner ce nom, qui eft -fyno'iyme avec celufde grandes dédies , affecté dans les vryilères d’E-eufis à Gérés & àFfdîerpine; car l.-s Parques fouvènt partage.;, lent Fur culte. Nous voyon- , en effet , les CÔrinth’êns ( Paufan . Corim , , pjg. 93. ) élever un. temple commun aux Parques , a Cé-ès &r à.Lépqufe.deTiuton-. La manière do. t les étruf- ques repréfentrdent es Parques &les furies, n’aide point à les diftînguer. Le, unes & les autres oat in liiTéreuiment lés ..cheveux épars & retroufiés. Toutes portent 4ïi ailes , -ailifteet aux noces > aux combats & aux Lj'éra.Les. Nous avons vu les fu riês.étriifques conduire ies couchers d’Amphia- raus'i La planche Sa- Je Dempfter (Ecruria Regalis ) nous offre Ics-Pyrg^ASéOjOt aufù.ia bride du che- val que monte -un jeiin.e.. ét ulque. Le vafe qui pirpîc à 'fes pieds.'ani. ohcej.es Fondions prinerpa-, les des Parques , celle de d itribuer les forts que les anciens jetto eut dans une un e. E les oondui- fent fans dbu:e l ame de ce cavalier aux criamps- él ifçes eu aux jardins des hefpérides , que Straboa confond avec eux. :: ;v_r •• i- ' -* 1 <7- '• - • Nous trouvons dans le mùfæum dé Guarnaci© (Tqi>, i. 6 , /r°. îz,), une. preuve encore plus. frap- pante de 'là conformité des traditions étrufques avec . celle des. égyptiens. Iis ont repréfepté , fut Un mafbïé j police' immolé devant ‘un autel p« Ç c c c % 57 2 PAR Pyrrhus. La Vift’rne, expirant fous îe glaive du héros grec , fait des efforts pour arracher une roue des mains d'une Femme qui eft préfente au facrifice , & P rte fur fon vifage les marques de l'horreur & de l'indignation. Cette femme , vêtae comme les étriifques habilloient les Parques Scies furies, fem- b'e être une des prenrères. Gori reconnaît dans ia roue l’emb e ne dont fe fervoient les égyptiens pour exprimer la vie humaine. Plutarque (In vita niLmà) les a imitis en comparant les vicilicudes &t ï’mftabi iré de noire vie au mê ne fymbole. Ana- créon (Oi f 4 .) s'étoir fervi de cetre comparaison, que Pcrfe à employée depuis. Nam quamvis prope te , quamvis temone fub uno Nertentem fefe frufira feBabtre cantkum : Cum nota pofiérior carras , & in axe fecundo, D après tant de témoignages , il paroît incon- teflab’t que les Parques & les eiunénides n'ont pas été diiiinguées dans les premiers âges de la mytho- logie. Eiles etotent donc d origine égyptienne , & repréfentoient , comme nous l'avons dit en pai- lant des furies , les génies fubalternès que les p ê- tres ie M . mphis croyo ent être prépo es à ia garde des mortel.. La d >ct-ine des génies tft aufil ancienne q ie le g’obe.^ Au fil la retrouve-t-on chez tous les peup'es de l’Afie; 6 c la religion chrétienne, en 1 aaoptant , en a alluré ja propagation. V Les Parques , d t Wincke’mann , que Catu’ls nous a repr; .Tentées fous la figure de trois f.njmes accablé, s de viedleffe avec des membres trem- blas , le vifage ridé, le dos courbé & le regard fevère, font le contraire de cette defai. tion :ur plus d'un monument. Communément on trouve les Parques afllftint à la mort -de Méiéagre. Ce font de belles vierges avec de' ailes, & auifi.fans ailes fur la tête ; on les diffingue par les attri- buts qu'on leur donne. L'une d'elles eft tou- jours dans l’attitude d écrire fur un rouleau. Quel- quefois les Parques ne Ce trouvent qu’au n mbre de deux , & c'eft air.fi qu’on les voyoit figurées par deux fratues, placées dans le pénible du temple, d'Apollon à Delphes ( Paufan. I . îo.p. 8;8.)». Dans la collection des pierres gravées de Stofch, on vo:t fur une pâte antique une Parque nue au ddlus de la cemrure , appuyée conti e une colonne : elle t eut de la n'urn droite une quenouille, & de îa gauche le fufeau avec lequel elle file. Il y a dans la galerie’ du palais la^berin , une peinture antique qui repréfente une vieille affile, ou plutôt arc ou Pj e ■> & Slant avec une quenouille.’ On croit que c’eft aiiffi une Parque. Sur une cornaline, paroît Lachefîs , une des Parques ^ aflife fur uu mafque comique, & ayant devant elle un mafque tragique en profil ; elle file PAR àla quenouille la deftinée de l’homme ; & deHè-e el.e il. y a une autre quenouille. Banier (diff. fur les Parques. P Si.) fe plaint de ce qu'il ne nous- refte aucune figure des Parques. Mais c'eft m a i-A propos : caria figure ( Banoli admirand. tab".GG . fig. U. ) à une Parque fur une urne fameufe, qui eft maintenant au capitole, n’eil point équivoque Le graveur de notre pierre, manquant d’efuare n a pas donné des ailes à fa Parque , comme {H orner. hymn.in M.erc. v. JJo. ) Homère peint Ls fœurs des defiins, pourmarquer leur viteffe ; mais il lui pouvoir mettre des ailes à îa tête , comme à la Para que qui eft fur une grande. ( donii infer. tab. XII. ) Villa Borgkefe , où eft représentée la mort de Mé- -eagre. Les deux mafques de notre pierre , peuvent lignifier, que la Parque diCpofe des deflins des héros dont le mafque tragique eft le fymboïe , également que de ceux des iimpies mortels , dont la vie privée eft figurée par le mafque comique. Parques de l'Edda. , Les peuples du nord avoienî suffi leurs Parques; c etoie; r trois vieraes , qui demeuroient toujours ous e frêne fous lequel 'les d-'eux tenoient ordi- naireiT.ent leur cour. ( Vcy. Odin. )Efes puifoient continuellement l'eau prèçieufe de la fontaine des choies paffées, dont elles arrofbient îe frêne. Elles difpenfüient les jours & les âges des hommes: chaque hommeavoit iaficnne , qui détermirtoit la durée & k-s évènerasns de fa vie; mais les trois prin- cipales fenomrr.oient Urda , le paffé ; Verandi , le prefen- ; & Skulda , l’avenir. Ces déeffrs avoient L-s temples où cl es rendaient des orat les: c’étôienc même les divinités fur lt.fqueües on faifoit le plus de fond pour connaître l'avenir. PARRA. oifeau dont le chant droit de mau- vais augure. C’eft tout ce que l’on apprend de ces vers d’Horace ( od. 3. 27. 1. ) Impies parrs. recinentis omet. 1 Ducat , ..... Lorfqu il voloit à droite, fon apparition étoiî d un bon augure. ( P/aut. afin. z. 1. j - . ) Picus Ù corruxefi abl&va , corvus , Parra ab dex~ ter a , Con/uadent... ^ PARR ASIA , ville d’Arcadie , célèbre par. Ces fêtes établ tes en l’honneur de Jupiter Lycicn. PARRHASIUS, fils de Mars & d? Ph iônomé , fut nou-ri par une louve avec fon frère Lycaftus. Voyeq LYCASTUS. PARRICIDE, il n’y avo’r point de !o? contre ce crime à Athènes , Solon' n’ayant pu croire que psrfonne fut capable de ls commettre, il n’y en PAR PARTHE. Fbyfç Parthes. >73 PAR avoir pas encore à Rome avant l’an 6?z de fa fon- dation ; q oi qu’on trouvé qu’un Lucius- Hoftius le commit peu de tems après la première guerre punique , fans que Plutarque qui rapporte ce fait , en dife la punition. Selon Paufanias , cette punition eft d'avoir dans l’autre monde fon propre père qui l’étrangle ; il y avoit un tableau de Pclygnote, qui repréfentoLt ainfi le fupphced’a , füs dénaturé , qui avoir maltraité fon père. Mais l’an £>cz de Rome , Puhlicius Maîeoius ayant tué fa mère, donna occa- Iïon d’en regLr la peine dans ce monde ; ce fut d’abord d’étre noyé , coufu fimplement dans un fac de cuir de boeuf. Ce genre de fupplice avoit déj a été ordonné par Taquin le Superbe , pour un prêtrequi avoit révélé le fecret des mystères. Appa- remment qu’on i’aopliquoit aux parricides pour les diftmguerdes autres criminels autant eu ils dévoient 1 e.re, en les châtiant comme les plus grands im- pies ; car l’impiété chez les romains , étoit le.man-v. que de refpeéi pour fon pè:e & fa mère. Enfin Pompee , confu! pour la fécondé fois , en confir- m tnt a loi qui a o t régie cette peine, y ajouta ou on metroit un chien, un coq, un linge & des fèrpens vivans , d ms le même fac avec le criminel, avant que de le noyer. Quoique le nom de parricide s’appliquât pro- pr ment chez fis romains à ceux qui a . oient tué leur père ou eur mère , il faut fàvoir qu’une loi de Numa avo t étendu ce crime jufbu’à ceux qui, de mai, va f foi, & de propos délit -éré , ôteroient la vie à qudqu ho me que ce fût; c’eft pourquoi Cicéron donna cette odieufe épithete a Cariiina , à caufe des tram s criminelles qu’il braffoir pour anéantir fa patrie , qui étoi- la mère commune de fous les citoyens romains. (D. j. ) PARRTCIDIUM, nom donné par un décret du J fénat aux ides rie Mars , jour où les conjurés avoient poigna-dé Juies-Céfar qu’on avoit appelle père de la patrie, pater pat ri a. Une inferipnon que nous a confér ée Reinefius au fujet delà mort de Caïus Agrippa , que la colonie rie Pile avoir choifî pour fon protecteur, fait co jeélurer eue le fénat avoir ordonné qu’a pareil jour t ut le monde prît le deuil : que les temples , les bains publ.es , les cabarets fuffent fermes; qu’il fût défendu de fore des noces , des feltips , & de donner des fpecïa des ; de plus , il enjoignoir aux .lan-.es de mener grand deuil , & aux magiftruts d’offrir un facrifice foie.m el aux mânes du défunt. Il .eft confiant que fi la colonie de P'ife honora a nfi la mémoire du petit fi’s d’Augufte, le décret du fi nir pour la mort de Cefar , mentionné par Suétone , ne dut pas obli- ger les romains à de moindres témoignages de regret. , 1 , père .d’Oënée» Roi de Ca!y- don. Toye^OHNÉE. . PARTHENIE, ou LA VIERGE, de^ê^, viejge, furnom qu’en donno t à Minerve, parce qu on prétendoit qu’elle avoit toujours confervé fa virginité. Les athéniens lui consacrèrent fous ce rorh , un temple qui étoit un des plus magnifiques édifices qu’il y eût à Athènes : il fubfïfte encore aujourd’hui peur la plus grande partie, au rapport de Spon qui dit l’avoir vu. On l’appeiloit le* Par- tkénon , c’eft- à-dire , le temple de la déeffe-viecge s ou bien i hécatompédon,oule temple de cent pieds, parce qu ii avoir cent pieds en tout fens. La ftatue de la deefie étoit d’or & d’ivoire, dans l’attitude d une perfonne debout & comme droite, tenant une pique dans fa main, à fes pieds fon bouclier , fur fon eftomac une tête de Médufe , & auprès d’elle une victoire , haute d’environ quatre cou- dées. 'Parthekie : ce furnom eft suffi donné quelques fois à Junon , quoique mère de plufieurs eiTans , à caille delà fable qui difoit que cette dé. fie, en fe baignant tous les ans dans la fontaine de C.mathos, recouyroitia virginité. Voye^J unoN. Fable com- pofée fur les myftères fecrets qu’on céiébro t en l’honneur de Junon. Vcye^ Canathos. On den- noir encore le nom à l’ifle de Samos , parce que Junon y avoit été tlevée. PARiHENIEN (enfant). Ce mot a plufieurs lignifications, que l'on peut voir dans iesdction- naircs grecs ; mais i! fignifie dans Diodore de Si- cile, les enfers nés en L abfcnce des maris. L’hif- toire grecque nous appr-nd que les iacédtmo- menr.es ne fe croyoient pas deshonorées de donner des citoyens à la patrie en i’abfence de leurs maris , quand ils y confcivtoient eux-mêmes. Juftin {L III) dit que les foldats retenus au fetvice par leur fer- ment, envoyèrent a leurs femmes ceux de leurs camarades qui n’avoient pas juré comme eux. C D. J. ) _ PAR I HENIENNE-, nom d’une flûte au fon de laquelle danfoient les vierges grecques. Pollux ckap. io , liV. IP' de L Onomafiicon ( F. D. C. ). PARiHENIES, hymnes eu cantiques, ainfi nommés, parce qu'ils étoient compofcs pour des chœurs ou des troupes de jeunes fil es ( rapitrot ) qui les chantoient clans certaines fê-es foiemnclles, de en particulier dans les daphnerhories qu on cé- 1 broit tous les ans en Béotie en l’honneur d’Apoi- 1 n Itruérien. Dans ces fêtes, des choeurs de je uni. s fil.es mar.holeutet! proceffion,portatit des bran- h- s de laurier, & chantant Atspartkénies en habit de fup- pbanres. Ces partkénies n’étoient ras l'ouvrage des mauv.i s prêt -s; les p‘ us. fameux lyriques, tels que A’cman, Pindare, Simcni e, Bacchylide. les com- pofoient à i’enyi. Il eft parié de ces partkétiies dans 574 PAR îa comédie des oifeaux d'Ar'ftophane, dans Pia- tarque fur la mefiqus & aileuis. (D. J.) PARTHENIUS , fleuve de I’A fie mineure, qui arrofoit tes campagnes d’AmeiirP. On lui donna le furnoin de vierge , à caufe de Diane, qui fe plaifoir, dit-on , a chaîner fur les bords, & qm y e'ioit auifi particulièrement honorée. PARTHhNON. Ce mot fignifie proprement V apparemment des filles, qu : , chez les grecs, était Pendrait de la maifon le pics reculé; mais on donna le nom de parthenon au temple de Minerve qui était dans la citadelle d'Athèms. On le nom- moît ainfi parce que Minerve étoit par excellence frapBivofj vierge. Le parthenon avoir coûté dix mille miens attiques , c'eft-à-dire, plus Je quarante mi lions de France ( à raif -n de 187 liv- fterhng Xo fchellins , le talent. ). { D- J. ) Parthenon, le neuvième des mois célell.s de Methon , d'Éuâemo. e & de Calippe, ainii appelle du figne où étoit alors le foleii. Lzpartké- no a éio t le mois de la vierge. PARTPIÉNOPE , c’eft le nom d'une des fyrè- ces relie avoit fixé Cor, féjour dans la baye de Napks ; d'où vient que cette ville fut autrefois appeilée Parthénopé. Str-abon die que la fyrène. Tarthénope fut enterrée à Dicéarchie , qui eft la ville de Pouzzole d'aujourd'hui. Elle s'étoit préci- pitée dans ia mer, de douleur d'avoir vu U!) fie ï飣ter aux charmes de fa voix. PARTHENOPE, fils de Méléagre; d’autres dlfent de Ména’ion-, & d'autres de Mars, & de la belle Àtalante , fut un des fept chefs de l'année des argiens , qui firent le fiége de Tiaèbes : il étoit arcadien d'origine , mais il fut é’evé dans i'Argo- lide. Voici le portrait qu'en fait Euripide {dans fies fupp liantes , acî. 4.); cc II fm plan e aux citoyens & à l'état par fes grâces , fa douceur , & fj réferve dans fes paroles : éloigné de tout efprit de diipure êc de hauteur, choie fi peu fupp«rtable dans un citoyen , & fur-tout dans un étranger, les armes à iaroain ; i! défendait les intérêts des argiens , moins en étranger qu'en citoyen. Adoré du Axa, on ne lui vit jamais oublier la pudeur de fon âge , ni flétrir fa vertu ». I] fut tué devant Thèbes par le .Vaillant Pénclymène. Voyt\ Atalante. PAR a HrçNOPEL , fille d'Ancée & de Sainia , qui reconnodioit pour pere le fi.-uve Méan re : elle fut aimée d Apollon , qui la rendit mèie d'un fiaS appelle Ly corne de, PARTHENOPOLIS, dans la Bithynie. Cette ville a fait frapper des médailles impéria- les grecques, félon Goltzms fciil. PAR PARTHES (les), peuples d'Afieqifi p 3rtîe A. rent 1 empire o.e Lun vers avec ! s roman s, étomnt Originairement des bann-s du pays des feythès comme le prouve leur 1 om qui, en langue fey-h- 1 fignifie bannis , exilés. Loifque Ls aff, riens' & fes mides étoient les maî rss de l'Afie, les porches et.uent à peine connus , *: ils ne le furent guère davantage , quand l'Empire p ffa aux pertes. Ès furent fournis aux macédoniens ou: fubmg èrent tout l'Orient; & après la mort d'Aiexand e,conitn« au- un des généraux de ce grand roi ne datenaleur commander, ils fe fournirent à a-' certain Satanor, & continuèrent à jouer un rô e allez ,.-b;cur jufqu'i Arfaces , homme d'une origine inconnue , mais d'une valeur éprouvée , qui fe fit nommer roi de ce pats, dt commença la monarchie des porches ou des arfacides. Orodes , l'un de fis fuccdteurs , dé- clara la guerre aux romains , & ru na entièrement uns de leurs armées , dont CraiTtis, Se généra! , fut tué avec fon fils. Pacorus, envoyé par f'«i père à la pourfaite des fuyards, fit de grands progrès dans la Syrie; mais ayant été rappe lé par Orodes, qui devint jaloux des fuccès de fon fils , il laiifa fou année à la merci des romains, qui , f ms la conduite de Crafliüs, Quelle ur de*CraffuS , la taillèrent en pièces. Les porches prirent le parti de Pompée contre César , 8c celui des aflfaffins de ce dernier , auxquels ils envoyèrent des troupe?. Après la défaite de Ph lippes , Pacorus fe mit à la tere de ce qui reftoit des pa-tifans de Pompée, & vint fondre fur la Sy- rie , dont il fe rendit maîire ; mais il péri: dans un Combat que lui livra Venti.fi s Balii s, généra’ ro- main. Quel tue temps après Orodes lut aff Ifiné par fon fi: s Phraatcs. qui s'empara du royaume, S z qui , tout fier c.e la victoire qu'il remporia fur Antoine , traita fes f#;ets avec orgueil & tyran- nie. Ceux-ci , ias de fa cruauté , le chafsèrent &Z élurent pour roi un certain Ty ri date , qui fut bientôt chafie à fon tour par Primâtes , que les armes des feythes remirent fur le r ône. Ce prince p -ur s y affermir , par la protection J Aug-.lîe , lui rcnv. ya tous les captifs & les étendaits pris fur Crailus & fur Antoine , & donna en même- temps pour otage fes fiis& fes peuts-fils. Phraates étant morts , un de fes fils lui fiiccéda fous le même nom , & fut remplacé par Orodes qui fut b'entôt après alfaffiné , & on lui fiifcftit .a Vono- nes , l'aîné des fi's du premier Phraates , que iss parthes firent venir de Rome ; mais il ne tarda pas à être chaiïe du trône fur lequel monta Artaban , qui déclara a guerre aux romains , & fut vaincu par Vitellius , lieutenant de Syrie 5 ctlui-ci fit roi des parthes , T- f date , prince royal du fang des Arfacides. Artab.n ayant tiouvé le moyen de re- couvrer fon royaume , ’e perd t avec la vie , que lui arra; ha fon irère Gotharze , qui vainquit aulfi Mcherhate , fon concurrent , que l'empereur Claude fuutenoit. A celui-ci fuccéda Vonones» PAR qu* ne régna que peu de temps , & biffa îe royau- me a Vidogcfes , prince fameux dans l'hiftoire de R me. li eut en effet une guerre très-iongne à foüt;n-r contre les romains . dans laquelle il fut non-feulement leur égal , mais fouvent même leur vain tueur. Il leur enleva "Arménie fous "empire de Néron , & fit paffer deux légions fous le joug. II iaiûa pour fucceffeur fon fis Vo'ogefes , dont les hdloriens ne donnent aucun détail , après le- quel le . royaume paffi à Chofroës. Trajan fit la guerre à ce dernier à qui il enleva l’Arménie , la Méfopotamie & la Syrie , & qu’il chaffa du trône pour y placer Parthamafpate. Quelque temps après , Chofroës y remonta , 8e le la-ffa à fon fils Vologefes , qu ! eut à combattre contre les empe- reurs Marc-Aurèle & L. Verus. Enfin , Anaban fuccéda à Voloaefes, 8e fut le dernier roi de la race des ariackies. Il fit la guerre aux empereurs Se-'ire , Caracalla & Maqrin ; & fous l’empire d’Alexandre , avant été attaqué par Arraxe:c£s, roi d:. i'erfe . il fut vaincu trois fois, perdit fon royaume & la vie. Atoiî la monarchie des parthes fut de nouveau tranfportée aux perfes , de la di- rnfitie d‘S iaffanides, 473’ ans après fon fondateur Ar faces. Lorfqse la Panhie, province de l’ancien royaume de Ferfe 3 eut les rois & compofa une puïfîance particulière , on vr auffi l'art prendre une autre fo;me chez les Parthes. Les Grecs, qui dès le tems d A exandre, hab>to : ent des villes dans la Cappadoce fAppian. Mitkridat. p. 116. I 16.') te qui dans des rems plus reculés encore s’étoïent ét blis dar-s la Colchide, où on les nommoit , les Achée s Scyth cncs ( Ibid, p . 139. tiv. Zÿ,p. I 5-3. I. 16. ) , s’étendirent egalement dans la Panhie & y introduisirent leur Un eue. Audi voyons nous les rois -es Parthes faire repréf-nter à ieu- cour des fpeèiiclcs Grecs. f ld. Panh.p. 194 L ij. feq.) Artabâzes , roi d’Arménie , beau-père de Pa- eorus , fi's d’Or -d s , avoit même compofé en grec des' tragédies s de tnfto res Sectes harangue* Cette inclination d.-s rois Parthes pour les -grecs & pour leur langue, s’étendit aufS fur les arrifl-s grecs ; &* il eft pr Labié que les médailles de ce* rois , avec des inlc>. bti. s grecques , on été frap- pées par des arniles grec* , é gués St inftruîts fans doute parmi ces nation. . II cil c. rtair. que le co ; r de ces méda lies a quelque chofe d’étranger, St l’on peut dire même de barbare. Lis Parthes en guerre, faon Plutarque ( Hommes ïiluflres , tom. V. fol. 127.) , St félon Appien A^xandrin portoient des c. fqaes d’un acier mai- gjen , très étincelant, kurs chevaux étoient bar- dés de fer & d’atrâitj. Panciroli ! [Nctiiia dig.-.ita- tum utriufque imper. Comment. foL. Ç7.) & B iiori { Colorai. Trajan. fol. 11. ; appellent tes Ca. alors Cataphratli ; cependant, félon Stewechiu, , (in .. PAR Vigetii Comment lih. I . cap. 20. fol. 34.) Cata- pkracla ne lignifie que cuiraffe 5 celles-ci étoient fabriquées de petites lames de 1èr en formes d’é- carlies de poïfîbn , ou fui van t Lexpreffion de Juûin ( LiL 41 fol.. 4 )6 ), les Pankes & k-urs che- vaux étoient couverts de cuiraffes faites de lames en formes de plumes , Lorica plumaia , qui leur couvroient tout le corps. Ils avoient des boucliers ronds , leurs arcs étoient de jonc, ils fe fervoieat ■le courtes piques ; ils ne s’animoient point an com- bat ( Plutarque , Hommes illufires ; Appien Alexand. fol.. 127. ) parle fon des corps ou des trompettes î mais par le bruit confus d’une infinité d’mltrumens creux , tymvanum , couverts de peaux & garnis de fonnettrs d’airain , avec lefquels ils faifoîent un bruit fourd & terrible ; pour fe rendre plus effroyables iis retroufïbient leurs cheveux ’ fur le front. Leur habileté à lancer des flèches éroit paffée en proverbe chez les Romains. Mais c’étoic dans h fuite qu’elle brüloit davantage. Auffi feigpoient- ils fouvent de fuir, & alors quoique leurs che- vaux courulîentau galop, ils accablaient de traits meurtriers ceux qui les pour fui voient, trop impru- demment. Les foidats romains redoutoient moins les Parthes en bataille rangée que dans la fuite. Arface , qui donna fon nom à la dynaftie des rois Parthes . étoit Satrape de la Bactriane & il engagea 'es Parthes à le reconnoître pour fouve- rain , parce qu'il fe difoit defeendu d’Artaxercès xdnémon , f innommé Arface , ancien roi de P c rfe. Ayant vécu iong-terhs fous le gouverne- ment des Séleuc des, au nom defquels il poffédoit ia Satrapie de la B.ânane , & voyant les Grecs répandus en grand nombre dans fes états , le pre- mier r- r des Pankes parut far fes médailles fans barbe comme les Grecs , & coëffé d’une mère fort fimple entourée du diadème. Son frère Tiri- dar&, appellé Arface II , lorsqu'il lui eut fuc- cédé imita fa condefcendance pour les Grecs en ne iaiffant pas croître fa barbe. IL fe coiffa auffi ie la mitre à fon exemple , pour reffembier aux rois de Perfes , "dont tous les deux voulaient faire . roire qu’ils étoient defeendus. - Devenus fouverains de la plus grande partie de ,’Afie & même de la Perle dont les rois leur ebéif- foient, les fuccelfeurs des deux Arf&ces s’éloi- , èr. nt de leur modrltie. Ils prirent les titres faf- tueux de roi des rois , de frère du foleil & de la une J frater folis & lune , comme no’ s l’appienons YAmmien Marcellin {lié. 17.) ; & ils dirent qu’fis -artuipoient de la nature célefte , comme les an- ciens tais de Perfe , participes fiderum. Delà vint q-i’iis adoptèrent , à l’exemple de ces rois, la longue baibe' treffée avec des lames d’or, les boucles de cheve x épaiffes & multipliées , le double diadème , la mitre 3 c’eit-à-üiie , le bonnes 576 P A R bas terminé en pointe très-obtufe & furchargé de p:erres précieufes , le liège royal des Achémé- l'.ides 3 enfin leurs habil emens longs & couverts d'or & de broderies. Delà vinrent auffi les étoiles & les eroiffans répétés fur les médailles des Ar- facides. La coiffure royale des rois Partkes fervoit à les diftinguer des autres feuverains de l’Afie , de ceux en particulier qui régnèrent fur POfrhoène, fur l'Arménie , fur la Perfe &: dans Arfamofate. Les médailles d'Abgare & de fon fils Mannus , rois d’Ofrhoène , les repréfentent tout deux coif-, fés d'une tiare ronde & élevée- Celles de Tigrane & d’Àrtavafde, nous ont confervé la thiare des rois d' Arméniens ; elle eft élevée , carrée & ter- minée par des pointes 3 comme les couronnes ra- diées. üne.cidarïs fimple & penchée en arrière dïiHngue de ces fouverains les rois d’ Arfamofate , Arfamus & Xerxès. Nous reconnoîtrons les rois Perfes qui obéilToient aux Arfacides & les •Saffam.des leurs vainqueurs à la thiare crénélée furchargée d’un globe. Tels furent les fouverains de l'Afie j qui portèrent fur les médailles des aoiffures particulières ; mais toujours différentes de la thiare des Partkes. Celle-ci étoit proprement une coiffure de pa- rade 3. les Arficides ne s'en fervoient que dans les folemnite's & dans les occafions où ils étaloient une g-ande pompe. Leur eoîffure ordinaire & journalière étoit la cidaris- Leurs fujets en por- tcient une femblable j comme nous le voyons fur les médailles d'Augulte j où des parth.es rappor- tent les aigles enlevées à l'armée de Craffus fur celle de î rajan qui donne un roi aux Partkes , &c. Les Parthes y parodient ordinairement vêtus de tunrques courtes & ce manteaux courts , bien d frire ns des longs habits perfiques , & coiffés de la cidaris courbée en avant comme le bonnet phrygien , mais plus élevée. L'ufage habituel de ia cidaris les St furnommer pilcati par les Romains; comme on le voit dans ces vers de Martial ( lib. 10 . épig. 72 . > Frujlra blanditi& venitis ad me , Ad Partkos procul ite pileatos , Et îurpes 3 kumilefque , fuppliçesque 3 Piciorum fola bajîate regum. Les étoffes \ fleurs dont étoient faits les babil lemens des rois Partkes , font défîgnées dans, ces vers par le mot piciorum. On fait que les Grecs & les Romains l,vff fient aux coartifanes & aux hommes efféminés ce luxe afiatique. C’eft fans doute par la même raifon que Bacchus étoit ap- pelle a Athènes & à Patras âvèias , fleuri , à caufe de l’étoffe à fleurs dont il étoit vêtu lorsqu’on le jepréfentoip en vainqueur des Indes. On apper- P A R coït ct'ilrn élément ces broderies fur les médailles des rois Partkes. Les deffins de Morel , gravés dans les arfacides de Vaillant 3 y ont fubflitué mal-à propos un mélange inexplicable de lettres grecques & de caractères inconnus. Je terminerai cette digreflion fur les médailles des arfacides par des réflexions qui trouveront bientôt leur application. Les têtes de ces rois ne font point accompagnées de légendes; leur coif- fures, lorsqu'ils en portent une, n’elt jamais fur* montée d'un globe ; les légendes du revers font ordinairement grecques. De plus les types des revers peuvent fe réduire à deux principaux ; Pan repréfente un roi coiffé de la même mûre que porte la tête de la face , d'ailleurs -enveloppé d'ha- biliemens & affis fur un liège parfaitement fem- blablé à ceux des bas-reliefs de Perfépolis. L'autre type commun aux médailles de tous les Arfacides & des premiers en particulier , repréfente uti homme fans barbe 3 ceint du diadème , affts fur ie liège' royal ordinaire , & tenant un arc. Son man- teau taillé à pans a ; gus fe termine vers le milieu des cuifles ; il iaiffe voir en entier les longues chauffes , & la chiuffure liée avec des courroies très-apparentes & d'une longueur affc'âée. Vail- lant croit reconnoître ici Ammynafpe ( pag. 8». Arfarc.) 011 queîqu'autre roi de la Br âriane donné pour chef aux Partkes par le vainqueur de Da- rius 3 Se dont Arface fe glorifioit de defcendre. On voit fur un bas -relief encaflré dans l'arc de triomphe de Conflantin 3 Trajan présentant le diadème à Parthamafpates ou Parthamafpare , roi des Parthes , fuivi de fes compatriotes. Celui- ci a pour habillement une tunique & la chlamyde qui defcend très-bas, par-devant 8e par derrière; mais d’une forme moins circulaire que la chlamyde des Grecs. Ces Partkes portent des caleçons. Se excepté la tunique , ils fe rapprochent beaucoup du roi barbare du Capitole. Ils différent aufli très- peu de l'habillement des Arméniens fur l’arc de triomphe de Sevère , fi ce n’eft qu’il - portent la chlamyde plus longue & plus richement ornée de franges. On trouve fur deux médailles différentes ( Tkef. Brand. pars 2 , fol. 570. ) un Partke qui vient rendre les enfeignes romaines : il elt vêtu d’une tunique , d'une petite chlamyde avec des caleçons exprimés très-difiinétement. Parthes dans l’Afie , rédifits fous la domi- nation des Romains , ils ont fait frapper des mé- dailles impériales grecques en l'honneur de Trajan. Les rois des parthes dont on a des médailles j font : A R s A c e I. A R S A C E II. Arsace 577 PAR Aksaci VI. A R S A C E VIL A R S A C E IX. A R S A C E XL A R S A C E XII. A R S À C E xm. A R S A C E XIX. A R S A C E XXL A R S A C E XXV. A R s A C £ XXVI. A RS ACE XXVIII. A R S A C £ XXIX. T I R I D A T E. Mithridate I. P H R A A T E IL M I T H R I D A T E IL Sanatroece. Phrahate III. Mithridate III. B a r d a n e. Artabane III. Chosroes. VOIOGHSE IL VOLOGESE III. Artabane IV. PARTHIQUE. Les empereurs Romains qui Vainquirent ies Parches furent furnommés 3 Par- tkicus . Trajan reçut le premier ce furnom ( Dio 68 .) ; après lui Marc-Aurele & Vêtus. ( Capitolin. c ' 9- )• Leurs fucceffeurs le prirent enfuite très- fréquemment. Labienusqui avoit combattu pour Pompée con- tre Céfar . fe retira chez les Parthes & les con- duifit contre les Romains , en fe faifant furnom- sner le Pankique par ( Dio 68- ) dérifion. Les fourrures Pankiques croient fort recher- chées par les Romains. Hadrien infirma les ]z\ix part niques en mémoire de lavîâorre de Trajan fur les Parthes. lien efi fait mention fur les marbres d'Arondel. PAR. TI CARI I j marchands de fourrures par- thiques. ^ Antiquités , Tome IV. PAS TARTICULOlSiES 3 cohéritiers* PARTIES ^Chartes.) Voye^ cirographe. • , mcjt augurai , confacré à la fonc*» non de 1 augure 3 lorfque aflis & revêtu de la robe appellée toga* auguralis , ou trabea 3 il fe tournoit du coté de 1 oncnt ^ & dé^îgnoit avec Ton bâton augurai que I on nommoit îztuus 3 une partie du ciel. Cette partie s appel i-oit templum t & cette Façon de divifer ie ciel ( partiri ccelum ) étoit exprimée par ces mots t&bern&culuTTi capere* P AR TUNDA 1 , . Parunda j f divinité romaine qui prelidoit aux accQUcbemens. ( De partus , accouchement. X Il ne faut pas la confondre avec Pertunda. C "était peut-être un furnom de Lucine. P ARUNDA. V oyeq Partunba. nArrH. Pollux ( l. y. 14. ) confond la avec la bordure des habits ; mais Euftathe ( Odyjf. 2. p. 83. ) dit que c’étoit un ornement qui ne fe plaçoit pas au bord des habits , mais fur quelque autre partie de l'habillement. Les glofes l’expli- quent de même : ■srœswpr , prstextum. C'étoient des bandes ou galons de pourpre , ou de brocard confus du haut en bas fur les habits , comme le latîclave , comme les orfrois des habits facerdo- taux. Voye^q J J ce; u?.'rA/iü:g. PAS fimple de voyageur, mefure linéaire & itinéraire de i'Afie & de l'Egypte , voir, Béme- Aploun. Pas de voyageur , mefure itinéraire des Ro- mains. Voy; 1 Gradus. Pour connoître l’évaluation du Pas, deRoms- de i'Ifle. Voyc ç Mesures. P AS CE R E L 1 NGUAM , expreflîon employée dans les facrifices , pour empêcher que l’on ne dît des paroles de mauvais augure. Lorfqu’on com- inençoit le facrifice , un héraut impofoit filence par cette formule : Pafcito linguam 3 comme le dit Feftus , pafcito linguam in facrificiis dicebatur , id ejl c te rcet-o , contineto , taceto. PASCHAL. (terme) Voye £ Caiendier lunaire. Paschal. ( Cycle. ) Voye% Cycle paschai, PASCUA. Voyei PATURAGES. PASIPHAÉ , fille du foleii 8 c de la nymphe Perfé.s , époufa Minos , fécond roi de Crète. Vénus pour fe venger du foleii » qui avoit éclairs D d d d 57 S PAS se trop près fon commerce avec le dieu Mars , infpira à fa fille un amour défordonné pour un taureau blanc , que Neptune avoir fait fortir ae la mer- Selon un autre mythologue , cette paf- Éon fut un effet de la vengeance de Neptune contre Minos , qui ayant coutume de lui facrifier tous les ans le plus beau taureau de fes troupeaux, en avoit trouvé un fi be|U qu'il voulut le fauver, & qu’il en dcftina au dieu un autre de moindre valeur. Neptune irrité de cette tromperie , rendit Pafi- ^ïâeambureufe du taureau que Minos avoit voulu conferver. Dédale , qui étoit au fervice de Minos , fabriqua pour la reine une belle- vache d’airain creufe , dans laquelle elle fe mit pour jouir de fon amant. : De -ce commerce naquit le minotaure. Pafipkaé étoit lavante dans la connoiffance des Amples. & dans la compofition des poifons & des charmes. On dit qu’elle faifoït dévorer par des vipères toutes les maîtreffes de Minos , lorfqü’il s’approchait d’elles , ayant frotté le corps du roi avec une herbe qui attiroit ces animaux. Voye j Minotaure. Pafipkaé eft le nom d’une des pleyades, groupe d’étoiles placées fur le dos du taureau. Cette po- fition a fans doute donné lieu à la fable de Pa- fipkaé. On voit cette princefTe infenfée fur un bas-relief de la Villa Borghéfe , ( Monum. ant. n° . 93. ) qui ■s’entretient avec un jeune homme qui garde des troupeaux de bœufs. Un petit amour ailé fernble la confoler , & vouloir lui ôter toute répugnance pour fon inclination bizarre. Un bas-relief du palais Spada ( Ibid. n°. 94. ) offre cette malheureufe princefTe avec Dédale & le taureau de bois , ouvrage de ce célébré artifte. PASIPHAE. Caffandre fut appeliée de ce nom après fa mort , au rapport de Plutarque , parce qu’elle manifeftoit les oracles à tout le monde. {De irafiv à tous, Sc de çalna faire paroître, découvrir, briller.) PASITHÉE , fille de Jupîtet & d’Eurynemé , étoit , félon quelques-uns , la première des trois grâces , ayant pour fœurs Euphrofine & Eg'ale. Junon ayant quelque chofe à demander au Dieu Somme , lui promit avec ferment , de lui donner en mariage Pafithée , la plus belle des G aces , s’il fatisfaifoit à fa demande. Cicéron, (auliv. Ide îa Divination,-) dit que Pafithée avoit un temple proche de Lacédémone , dans lequel les magif- tra»:s de cette ville alfeient de tems en tems s r en- fermer la nuit, parce qu’ils croyoient qu’on y re- cevoir, durant le fômraeil, des oracles très-vé- ritables. Pasithée , eft auffi une des cinquante Né- Kides» PAS d’EthmJ”^ ' Cft £nCOre UE£ filIe d'Atlas & ' D p ASQUIN, eft une flatue mutilée quon voie a Kcme dans une encoignure du palais des Urfins • eue tire fon nom d’un cordonnier de cette ville * fameux par fes railleries & fes lardons , dont il boutique etoit le rendez-vous d’un grand nombr- de faineans , qui fe divertiffoient à railler les pahans. Apres la mort de Pafquin , en creufânt devant fa boutique , on trouva une flatue d’un ancien gladiateur , Dien taillée 5 mais mutilée de la moitié de fes membres : on i’expofa à la même place où on l’avoir trouvée , au coin de la boutique de Pafquin, & d un commun confentement en lui donna ie nom du mort. Depuis ce tems-Ià on attribue à fa flatue toutes les fatyres & les brocards ; on les lui met dans la bouche , ou on les affiche fur lui , comme fi tout cela venoit de Pafquin relfufcité. Pafquin s’adrefTe le plus fouvent à Marforio , autre flatue dans Rome , ou Marforio à Pafquin , à qui on fait faire la répliqué. Les réponfes font ordinairement courtes, pi- quantes & malignes: quand on attaque Marforio, Pafquin vient à fon fecours; & quand on l’atta- que , Marforio le défend à fon tour 5 c’eft-à-dire , que les fabriques font parler ces flatues comme il leur plaît. Sur le cafque de cette flatue mutilée que l’on nomme aujourd’hui Pafquin , eft gravé Hercule en- levant les chevaux de Diomède. . PASSALE & ACHÉMON, fils de SeW nide , deux frères qui s’étoient affociés pour exercer publiquement leurs brigandages. C’étoient deux voleurs publics , qui appelaient leurs ra- pines les récempenfes de la valeur 8e de la force. Hercule les ayant furpris , les écrafa contre terre. PASSER, moineau, furnomdu romain Marcus Petronïus , peut-être le même qui , ayant fuivi Caton , que Céfar faïfoit conduire en prifon , fur ce que celui-ci lui reprochoit de fortir avant que le fénat fût congédié , lui répondit qu’il aimoic mieux être en prifon avec Caton , que dans le fénat avec lui , Céfar. PASSIENA, famille romaine , dont on n’a de médailles que dans Goltzius. PASSIONS. « En général , dit Wînckeîmann i ( Mift. de V Aét. liv. 4. ch. $ . ) on peut affiner que l’art des anciens avoit banni toutes les paffions PAS Violentes desmonumens publics. Ce précepte reçu comme démontré , pourra fervir de régie pour diftinguer le vrai antique d’un ouvrage fuppofé ; & on peut d’abord l’appliquer à une médaille dont le champ repréfente un palmier , auprès duquel on voit un Aflyrien & une Aflÿrienne fur le point de s’arracher les cheveux , avec cette infcrïption : ASSYRIA. ET. PALÆS TINA. IN. POT EST. P.. R. RED AC. S. C. La faufîeté de cette mé- daille a été démontrée par le mot Palaestina , qui ne fe trouve fur aucune médaille romaine avec une infcrïption latine 5 mais au moyen desobferva- tions que je viens de rapporter , on auroit pu faire la même découverte , fans recourir à tant de fa- vantes recherches. ( Valois. Obfi. far les médaill. de Me^jabarba , p. 151. ) Je ne déciderai pas fi , par exemple , une femme peut être repréfentée fur mi tableau , s’arrachant les cheveux dans fon affljétïon ; mais je foutiendrai toujours que cette adtion ne fauroit jamais être convenable à une figure fymbollque, foit fur une médaille, foit fur un monument public : elle ne ferait pas , r-ara , comme difentles Grecs. Un bas-relief de l’abbaye de Grotta Ferrata , nous offre Hécube traitée conformément à cette maxime. La tête courbée vers la terre , elle porte la main droite à fon front pour marquer l'excès de fa trifiefTe, ce qui paroît être chez elle un mouvement machinal. Plongée dans une morne douleur , elle eîl auprès du corps défiguré d’Heétor fon fils ; elle ne verfe point de larmes, parce que les larmes, quand l’affliâion touche au défefpoir . ne peuvent plus couler. De-là Sénéque fait dire à Andromaque (' Seneca Troad. v. 411.): Levia perpeffa fumas , fi fienda patimar. « PAS Elle vaîoit , en œefures du même peuple ; 2 . gradus. ou 5 pieds romains. Vdyei ^Mesures , pour conr.oître l'évaluation de Rome-de-l’ille. PASTEL. Voy. Guéde. PASTEURS. C’efi une erreur très-grave, dit M. Paw ÇReck. fur les égyptiens , &c.,t. 1^.146.), de ia part des niftonens modernes , d’avoir répété tant de fois que les égyptiens avoient de l’averfion & meme de 1 horreur pour les bergers de leur pays , puifqu ils ne détefioient fincèrement que ces brigands de l’Arabie , qu’on nomme arabes pafteurs ou bédouins , parce qu’ils marchent avec leurs troupeaux , & volent par-tout en marchant. Ces mœurs étaient celles deshebreux, iorfqu’üs entrè- rent en Egypte ; & on voit qu’ils avoient encore de telles mœurs, lorfqu’üs en fortirent. Il n’eftdcnc pas fort étonnant que les égyptiens ayent témoi- gné^ quelque ayerfïon pour des hommes de cette efpece ; & il in y z qu a lire avec attention toutes les loix attribuées a Moife , pour s’appercevoir quelles tendent à changer les hébreux en un peuple cultivateur, & a corriger abfblument le vice inhé- rent a la vie paftorale & ambulante. On verra encore mieux par tout ce que je dirai dans la fuite, combien cette manière de vivre incite au vol & au brigandage. Voy. Cochons , Bergers. PAS TILLARIÎ/Maratori Tkef lafcr.^zj.-fi), marchands de pafti.îes. PASSOIRE. Voyei Colum. PASSUM , vin fait avec des raifîns à demi cuits au foleil fur les vignes. Pajfam nominâbant , dit Varron (De Vit. pop. Rom. il) , fi in yindemiâ uvarn diutius c-oclam legerent , eamque pajfi ejfent in foie aduri. Columelîe nous indique la manière dont on faifoit ce vin : on étendoît les raifîns au foleil jufqu’à - ce qu’ils fuffent réduits à 3 a moitié du poids, enfuite on mettoitles- grains ainfi defféchés dans un tonneau où il y avoir du moût; & lotfque les grains s’en écoient bien imbibés , on les jettoir fur le prelfoîr , & on en tiroir une liqueur excel- lente. Quand on vouloir faire un fécond vin , on remettoit fur le marc autant d’eau qu’il en étoit forti du premier vin ,*& on en exprimoit une liqueur potable, à i’ufage furtoutdes femmes. L epajfum le plus eftimé à Rome venoit de Crète. PASSUS, pas ou brafle, rnefure itinéraire des anciens romains. Elle valoir Tais de toiles de France , félon M- raucton. ^ P AS i ILLES. On en fait de bonnes à manger $ d’autres ne font propres qu’à brûler pour répandre une odeur agréable. Les anciens aimoientles paftilles ; iis avoient des perfonnes qui en trafiquoient. Martial (Liv. 1 , Epig. S S.) fait mention d’unCofmus, fameux par fes pafiilles. Ne gravis hejlerno fr agrès , Fefcennia , v/,,, P afiillos Cofmt luxuriofa voras. Il ajoute qu’il ne fert de rien d’avoir dans ia bouche des pafiilles pour corriger la mauvaife odeur de fon haleine , S: qu’il fe fait un mélange qui la rend encore plus infupportable- Quid quo/Tolet gravius mixtum diapafmate viras Atque duplex aiim& Icngius exit odorl * Cette apoftille n'eft pas vraie , parce qu’il y a des pafiilles de bourhe qui adoucirent la mauva.iê haleine , & qui fervent à la fanté. Telles font les vafiilus de cachou. CD, J.) D d d d i j f §a PAT PASTCsUM , hoyau à deux fourchons , quî ferc à fouir la vigne ' &c. Co’umelle Cy.'-ifc.) en fi t mention : Paftiaum votant agricole, ferramen.- lam bifurcum , quo ftanlna panguatur. PASTOPHORES (!es) étoient des efpèces de prêtres , aiaiî nommés par les grecs , à. caufe de leurs longs manteaux , ou parce qu'ils étoient em- ployés à, porter le lit de Vénus , trasès , dans cer- taines cérémonies mais ris pratiquement la méde- cine en Egypte. Clément d'Alexandrie dit., en par- lant des quarante deux l.vres fàcrés de Mercure, égyptien , qu'on gardo : t avec tant de foin dans les: temples d'Egypte , qu'il y en avoit iîx appartenant à la médecine , & qu'on les faifoit étudier aux pafiopkores pont l'exercice de cet arr. Les palîa- pkorcs 3 félon Diodore de Sicile, promettoient de £e conformir aux préceptes de cet ouvrage fa.cré i alors fi le malade périrait, on ne leur en at-tri- booit point 'la faute 5. mais quand ils s'étoient écar- tés des ordonnances , & que le malade veno.it à mourir , on les coisdamnoit comme des meurtriers. Les autres trente-fix livres de Mercure ne regar- dolent point la médecine 5. ils ns concernoiént que Sa pbilofophie égyptienne, les facnficatears & ks prophètes en faifoient leur étude-. PASTOPHORIE , en grec On dérive ce mot de xasess, atrium , th lamas , par- viens , portique , chambre , veltibule; ou de v.etsàt , qui ftgoifie un-grand voile que l’on mettoit aux por- tes des temples , fur-tout en Egypte. Les prêtres, qui avoient foin de lever ce voile pour faire voir la divinité , étoient appelles paftopkores ; &c les appartemens où ils logeoieat, attenant- le temple , P,afiopkoria, Le nom de pafiopkorîe 2 ..encore dlverfès accep- tions. Cùper prétend que c'étoit une habitation ©u demeuroient les prêtres deftinés à porter en procelïîon la chafle , l’image ou la repréfentation des dieux. D'autres ont cru que c'étoit une petite niaifbn où demeu: oient- ceux- qui avoient la garde des temples. On convient généralementquec'étoit, chez les payens comme chez les chrétiens , une ce! lui# à côté des temples, ou l’on portait les offrandes , & ou l'évêque les dillribuoit. (D. J.) PATAEQUES (dieux}.. Voy. Pataiqjîes.. PATAGIARII , fabriquans de patagium. On OC mot dans Feiius ^.quir i'éxplique ainfi,.. lit PATAGIUM, clou i d’or , ou pièce de brocard dont on ornoit les habits : Patagium 3 aureus clavus qi'i. preli o fis veftjbus immitti folct. ( Non. 14.-19. ) Cleti de-là.quel on difpit tunicu patagiàiis 8 c pat a- giata , pour dé ligner une tunique fur laquelle il y avoit de fembSabiss. clou .is p c’écnit pour les fem- mes.es que. k clavMS- éxoic pour les hommes,. Xel PAT efi le rentraient ^de Nonius , qu j e ft réfuté celui de Feftus. Ce dernier prétend , avec p ! us de ràifoiî , que le- patagium- n’étoit qu'une broder : e d'or dont on otnoit le haut de la tunique vers le COU : Patagium eft quoi ad fummam tunicam afuê folet. Au relie, on peut accorder ces deux auteurs,, en difant que cet ornement , le même oourle fond * ttroi t fes deux noms des deux places qu'il occupoin Le clavus- defeendoiten droiture le long des habits^ au lieu que \c patagium, était placé tranfverfaleÊ ment. Ainfi, c etoit toujours deux bandes qui or~ noient ia tunique de différente façon. PATAIQUES, divinités des phéniciens. Usera, plaçoient les fia tues fur la poupe des- vaiffeaux... Ces dieux rtflemb'oiént , quant à la figure, à des.- pygmées ; & iis étoient fi mal faits ,. qu'ils attirè- rent le mépris de Cambyfe, lorfqu’il entra dans. ie- tcmp-le de Vukain. On mettoit toujours- fur la poupe l'image d’un de ces dietix , qui étnit regardé comme le patron & le protedeur du vaiffeau : au lieu qu’on ne met- toit fur la proue que l'image de queiquanimal ou, de quelque mcnllre , qui donnoit for, nom au navire- Les favans expliquent le mot vataique , qui eft phé- nicien , par celui de confiance en ia protedion de ces dieux. Hérodote ( lib. 4.) parle des pataiques -, ai n fi- ent Paufanias , qui leur donne un pied de. hauteur.. On lés confond .quelquefois avec les cabires-,. Vojiei ce mot„ P AT ALÊNE, Y,. - . .. , rj . PATELÈN E V cilVJnite romaine qui prefidoia aux bleds lorfqu'ils commencent: à faire paroître leurs épis. ( Auguft. . Civit. Dei , 4.- 8.) Sa fcnétiom étoit d’avoir foin que les épis fortiffent bien & heu- reufemenr. Arnobe (JU ,p. 1 51.) parle d'une divi— . nité à-peu-près femblabie-, qu'tl fait double. Il les nomme. Patelin- 8 c PattUana : l'iine avoit foin des chofes qui doivent s'ouvrir, fe découvrir; & l'autre^ de celles qui l'étoient déjà. ( Du mot latin patin s'ouvrir , être ouvert. ) P AT ARE , dans la Lycie. HATAPEGN,. Cette ville a fait frapper des médailles imperia? les giecques en l'honneur de Gordien-Pie- Son nom grec lignifie coffre.- De -là vient fur fes médailles le coffre eu la corbeille ronde firme nrée du corbeau , fymbole d Apollon a fa. di- vinité tutélaire.. Quand les auteurs font mention de l’oracle d’Ai-- pollon Lycéen , eeia doit toujours s'ertenfre de Patarejm Lycie, où ce cleu zs oit un oracle £jmeüxj: PAT adans ces vers \Horat. Qnl Lycie. tenet Dumeta , natalemque Sylvam Deizus ë Pataréus Apollo. C etoit une pretreflè qui deffervcit cet oracle; éc ehe ne devoir avoir aucun commerce avec les hommes * félon Hérodote. (Lib. i.\ *cpreKMre aeoout en habit long , & tenant d- 1 man arorte un rameau de laurier. Devant lui e un corbeau pofé fur un globe , & on voit derrièr un trepied entouré du ferpent avec la hGend Hatape^n. Apollon , comme le remarque" tre< bien fiiftan a plutôt l’air d'une déefiè ou d’un mule que d’un dieu. Cela vient- de ce qu’il eft re prefenté en habillement long & flottant des citha roeaus v V V - ce nîotj^ou joüsdr de lyre. Acéfée, brodeur de Patare , s’immortalifa par Dn an relie à 1 aiguille. C’efi lui qui fit le manteau ou «a*** , pour la Minerve d Athènes ; c’eft en- core lui qui fit l'ouvrage de ce genre que les del- P n “- ns confacrerent a Apollon : de l’on écrivit dif- fus que Minerve elle-même, par fa faveur divine* avoir du igé le travail de l’ouvrier , & avoir conduit fes mains. (D. JA) PATAVINITÉ, chez lès critiques, c’eft une faute- qu on reproche à Tite Live , & qu’il a tiré de P ad eue fa patrie, qu’on appelloit autrefois g-atavzum, Afimus Po llen , comme nous l’apprend ^uintiîier» , a repiocne a Tire-L-ve fa patavinité . Les cr. tiques fe font donné des peines infinies peur fa voir en quoi confiflxH* cette patavinité . Paul Béni , profeffêur d’éloquence dans l’univer- £&• de Padoue, croyait que cemot doit s’entendre du penchant que cet hulohen avoir pour le parti 1 ompee.. ivlaîs x oiiîon iiu auroit-il reproché un dose U. a etoit pas- cxtmpc lui- meme i P A T , 8l Pignorius penfoit que la patavinité cor.lîfte en ce que i ;te-Live a retenu l'orthographe vitieufe de les compatriotes de Padoue qui écrivoient fibe & qaafe pour fibi Se quafi ; ce qu’il prouve par piu- fieurs infcnpîions. Rapin regarde la patavinité comme une mau- va le prononciation qui choquoit les oreilles déli- cates de ceux qu: étoient à la cour d'Augufle , Se qu: ftntoic la province. Morthofcroit que c’étoit une certaine tournure de fiyîe, 8e quelques phrafes particulières aux pa- deuans. JJ c . ut ce < 3 ue nons favons de certain , c’efi que c ctoit une faute de langage reprochée à Tite- Live , mais non un défaut de intiment ou de mœurs. Près - probablement , c’efi une de ces- délicateffes qui font perdues dans une langue morte. Dannl-Georgé Morthofa fait un traité intitulé r De -paiavinhate Liviaruz 3 imprimé à Kiei en 163 > ^ où il- explique do élément fui barète & la pérégri- nité de la langue latine. PATE de verre. Voy. Pâtes. PATÉLÈNE, Voy. Patalène, P ATELLA , petite ecueüe dans laquelle on 1 fervoit des légumes ; c’étoit un vafe à l’ufage des- pauvres : de-îà vient que Perfe dit qu’il eft à l'abri- des malheurs qui fuivenc la grandeur. ( Sat. i. 3 «- ) • • ...... Cuhrixque foci fecara patella. . On s’en fervoit pour faire des offrandes aux divinités domefiiques , les lares Se les pénates, quf jouiffoïent d’une moindre confidération que les divinités majores & minores. F. fins le dit : 'Patelle vafa parva-picata , fzeris faciundis apta , que erant forma velus capidula qutedam. PAiELLARll DIT,, nom que les romains don- noient aux dieux du dernier ordre , tels eue les lare? & ies pénates , auxquels on faifoit des of- frandes dans Ses snodefies patelle , &• non dans- les patères. On lit dans Plaute ( Ci fl. i. :> 4 ^- ) = ' " . DU me cmr.es magni minutique & P'atellarii. Varron (Non. i$. 6 .} d*t: Oportet bonifia civtrrr legibus parère , & deos colere , in patellam dure y.ir.fd-1 ryta;. {Paululum. carnisr) PATEtlA f, !a mangeoire d’un râtelier de che- vaux. f Veget. de rt veurin. 1 . gl .) PATENElt. Proclus (Lié. i* in Tim&umdf ?8z P A T ‘ ar!s d/un prêtre de Sais , qui portoit ce furnom. L a dignité de Pateneit étoit celle du premier prêtre ou premier prophète de Neith , ou Minerve des égyptiens. C’eft ce que nous apprend Clément d’Alexandrie. ( Stromat . lib. i. 'de Terra Gofen , diffère. 8.) PATER , nom donné à tous les dieux dans leurs facrifices particuliers. Laftance le dit expref- fément (JV. 3.) : Jupiter a précautions pater voca far , & Saturnus , & Janus , & Liber , & ceteri dein- eeps ; quoi Lucilius in deomm concilia irridet : Ut nefno fit noftrum , quin pater optimus divâm : Ut Neptunus pater y Liber , Saturnus , Pater , Mars , PAT » tant lu? j auxquels il eft obligé de pourvoir v v un P ere derrière, avec lequel il peut délibérer» Le pater patratus etoit élu par le fuffrage du col* ege d es finales ; c’étott lui quon envoyoit pour les traites & pour la paix , & qui livroit aux'enne- m:s les violateurs de la paix & des traités. A caufe du vioiement du traité fait devant Numance di" Cicéron pat un déctetdu fifnat, \t pater patratus livrai. Mancmus aux numantins. Voy. Feciales Clarigatio. '’■> P AT TR sacrotum, nom que "on donnoitaux pretres de Mirhras. On lit tous fes titres dans une infcnption publiée par Muratori : Pater facrorum invieti mttkra Taurobolinus Magna Deum Matris Ides. , & Attidis Minoturani. Janus , Quirinus pater nomen dicatur ad unum. Aulu-Gelle (y. -12.) dit auffi \Jovem Latini veteres a jurando appellavere, eumdemque , aliovoca- ïulo junclo , patrem dixerunt. Namquod eft in elifïs , ans immutatis quibusdam Litteris Jupiter , idplenum atque integrum efi Jovis patep. Sic'& Neptunus pater conjuncle dicius efi , & Saturnus pater , & J anus pater } & Mars pater. m Pater patrzæ , père de la patrie , nom glo- rieux que Cicéron obtint le premier, ainlï que nous l’apprend Pline : Cicero primas parens patrie, appel- latus efi. (7. 30.) Depu's lui , Céfar l’obtint par flatterie, après avoir détruit ia liberté de fa patrie. Augufte , à plus jufte tirre, Vefpafîen , Pertinax , & quelques autres empereurs, afin, comme l’écrit Dion ( Lib . y 3.) : Ut firent datant fibi patriam po - teftatem que. ejl temperatiffimo , liberis corfulens, fua- que pcft illos reponens. Mais la flatterie difpenfa ce titre honorable, autant que ia vérité, puifque nous liions eue Tibère & Néron , ces deux monftres de cruauté & de diffolution, le refufèrent. P ATER P AlRATUS , c’étoit le chtf des feciales , qu’on appelloit ainfi chez les romains. Voici comme Plutarque en parle dans fesqueftîons romaines (61.) : «Pourquoi le chef des féciales eft- « il appelle pater patratus , ou le père établi , nom qu’on donne à celui qui a des enfans du vivant » de fon père , & qu’il conferve encore aujourd’hui » avec fes privilèges ? Pourquoi les préteurs leur 35 donnent-ils en garde les jeunes perfonnes , que *> leur beauté met en péril ? Eft-ce parce que leurs æ enfans les obligent à fe retenir, &que leurs pères » les tiennent en refpeét, ou parce que leur nom a, même les retient .? car patratus veut dire parfait ; & ii femble que celui qui devient père du vivant » de fon père même , doit être plus parfait que les » autres^ ; ou peut-être eft-ce que comme, félon « Homère, il faut que celui qui prête ferment & » tait Sa paix , regarde devant *& derrière, celui-là V peut mieux s’en açquitter , qui a des enfans de- PATERCULUS , furnom de la famille Strz- PI CTA, PATERES , inftrumens des facrifices , qui fer- voient a pmfieurs ufages. O11 les employoit à rece- voir le lang des taureaux & autres viétimes qu’on immoloic, ou à verfer du vin entre les cornes des viéhmes.^ C’eft ainfi que Didon , dans Virgile* , tenant d une main la patère , la verfa entre les cor- 1 nés de la vache blanche. II paroit par-là que Icspaté- res dévoient avoir un creux capable de contenir quelque liqueur. Macrobe ( Satum . y. -21 .) les dé- crit ainfi : Paiera , ut & ipfum nomen indicio eft } poculum ptanum , ac patens eft. PATER A filicata , patère ornée de feuilles de fougère , fculptée ®u gravée. P ater a hederata , ornée de feuilles de lierre. Il n’y * voit pas de maifon chez les romains qui n’eut une patère & une acerra. Cicéron dit , dans la quatrième Verrine , c. 21 , qu’avant les concuf- fîons de V errès , on voyoit chez chaque ficilien une patère incruflée en argent. On a trouvé , à Herculanum , dit Winckeî- mann , des coupes de facrifices (P ater si) , qui fer- voient pour ies libations 5 elles font en très-grand nombre, & la plupart de métal blanc, travaillées au tour avec toute la précïfion poffible , foft par dehors , fo:t en dedans. Dans quelques-unes , ou a cifelé au milieu une efpèce de médaillon en relief, &, autant que je puis me le rappeler, une viéloire fur un quadrige. Ordinairement le manche efi rond, cannelé dans fa longueur , & terminé par une tête de bélier : quelques autres font terminés par une tête & un cou de cygne. Une des plus grandes & des plus belles de ces patères , eft placée auprès da beau trépied de Pompéii : le manche eft formé par un cygne, dont les pieds étendus fervent à l’atta- cher au corps de la coupe. Jufqu’à préfent , ies coupes de cette efpèce avoient été regardées comme dépendantes des lacjifîces 3 mais paria découverte PAR s;u on a faite icf , il eft prouvé qu’on employoît hans les bains des vafes de cette même forme : on a trouvé, en effet, un paquet de frottoirs ( Strigiles ), joint avec une patère , qui avoir une iarge queue : le tout étoit paiTé dans un anneau de métal plat, pareil à ceux que nous employons pour porter des clets 5 ces efpèces de vafes fervoient fans doute à verfer l'eau fur le corps. D’autres coupes , mais p:us profondes , emmanchées d'une large queue , étoient des uftenfiles de cuifine, & ont beaucoup de reffemblance avec les couvertures de nos caf- feroles. Un z patère , dans laquelle mange un ferpent, ef le fymbole ordinaire d’Hygie , fille d’Èfcu- Jape. On n’a pas encore expliqué le motif qui pouvoit engager les^anciens à repréfenter une divinité por- tant elle-même la patère , c’eft-à-dire le fymbole de fes offrandes. Cette aérien paraît, en effet , un ccntre-fens dont il eft difficile de rendre raifon , à moins qu’on n’ait voulu par-là rappeller aux hom- mes le fotivenir des facrifices qu’ils dévoient à leurs dieux. Les patères que nous voyons , portées par les figures antiques & romaines, méritent quelques observations , puïfqu’en effet elles ont des objets dffiérens , c’eft-à-dire que les divinite's les présen- tent comme un attribut ou plutôt comme un témoi- gnage des facrifices qu'on leur offrait» & que les prêtres &: les prêtrefTes ne les portant que comme un témo gnage de leurs fondions , la différence du maintien , de la forme & de la difpofîtion de la dra- perie, ôcc. rendoient les miniftresdes dieux recon- noiffables aux romains , tandis que nous confon- dons néceffairement ces objets. s *> Indépendamment , dit Winckelmann (Hift.de P Art , hb. 5 , ck. 2. ) , de l’art de graver fur les pierres fines , les artïftes étrufques ont montréleur adreffe à cifeler le bronze , fait qui eft attefté par pkiiîeiirs patères. On fe fervoit de la patère -, que nous appelions auffi vafe de facrifice, pour les liba- tions d’eau & de vin, ou pour verfer du miel foit far 4 !’autel , foit fur ia vidime. Les patères font de différentes formes : 1a plupart de celles que nous trouvons fur des bas-reliefs romains, repréfentant des facrifices, reffemblent à des taffes rondes fans anfes. Cependant , fur un bas-relief de la Villa Albani, on voit un e patère dans le goût étrufque, façonnée comme une affiette platte &-garnie d'un manche. Mais le cabinet d’Hercuianum offre plu- fieurs patères , qui font des. taffes rondes creufées autour , & qui ont des anfes terminées fouvent en tête de bélier . Quoi qu’il en foit , les patères étruf- ques , du moins celles qui portent des figures cife- lées , font comme une affiette entourée d’un petit rebord , & ont un manche de manière que la plu- part de ces manches portent une peignée d’une ; PAR 5S5 autre matière , parce qu’ils feraient trop courts fans cela». PATERNUS , furnom de la famille F.e- bricia. PATES de verre. Les artiftes & les antiquaires employeur le mot pâte , qui eft le terme dent fie fervent les italiens pour exprimer ces empreintes de verre, nommées par les anciens objîdiamm vi- trant. La langue françoife ne fournît pas d’autre terme propre , & celui de pâte eft confacré. Quel- ques-uns néanmoins les appellent des co mp oftt ions de pierres gravées faBices . Pft tes _ de verre , à la matière près, ont de quoi fatisfaire les curieux autant que les originaux, puifqu étant moulees deffus , elles en font des co- pies tr-es-fideiles. Ceux qui ont cru que c’éroic une invention moderne, font dans l’erreur. Un lapidaire ayant eu l’imprudence de vendre à l’impératrice, femme deCaliien, des p.erres fac- tices Ponrde véritables pierres précieufes, fut con- damne a etre expofe a un lion. L’empereur avoit ordonné en fecret qu’on lâchât de la cage un cha- pon au lieu a un lion : une impofture ne méritant pas , dit Gallien , d’être punie autrement que par une impofture. ( Pollio . Gallien . c. 1 1.) Les pâtes de verre antiques fons auffi rares que les pierres gravées antiques , & auffi belles- Le baron de Stofch en poffédost une grande quantité , & d'un grand prix. 53 Les chofes les plus utiles qu’on connoifiè en antiques de verre , font , dit Winckelmann ( Hift „ de F Art , i , ch. z.), les empreintes Se les moules des pierres gravées , tant en relief qu’en creux , avec les ouvrages de demi-beffe de plus grande forme , dont il s’eft confervé un vafe entier. Les pâtes de verre des pierres gravées en creux imitent fouvent les veines & les bandes de diverfes cou- leurs qui fe trouvoient fur les originaux ; & piu- ûeurs pâtes moulées fur des pierres gravées en relief, offrent les mêmes couiems qui fe vovoient fur le camée original , fait attefté auffi par Pline. ( Plin.~ L 3 y , c. 30.) Deux morceaux très- rares dans ce genre, offrent la faillie des figures, relevée par des feuilles d'or ; un de ces morceaux repréfente la tête de l’empereur Tibère, & appartient à M.Byres, architecte à Rome. C'eft à ces pâtes que nous de- vons la confervation de plufieurs belles antiques en pierres gravées , dont les originaux n’exiftent plus ». 35 Comme l’extrême rareté des pierres précîeu- fes , dit Manette , & le vif empreffement avec le- quel on les recherchait dans l’antiquité , ne per- mettoient qu’aux perfonnes riches d’en avoir & de s’en parer , il failut emprunter le fe cours de 5 §4 PAT l'art pour facisfaire ceux qui, manquant de facultés, n’en étoient pas moins poflédés du défit de paroî- tre. Le verre offrit un moyen propre à remplir ces vues. On n'eut pas beaucoup de peine à lui faire imiter la tranfparence du crilla! ; & bientôt, en lui alliant divers métaux , en le travaillant & en le fai— faut palier par différens degrés de feu, il n’y eut preique aucune pierre précieufe dont on ne lui fit prendre la couleur & la forme. L’artifice fut même quelquefois fe déguifer avec tant d’adteffe , que ce n’étoit qu’après un férieux examen que d’habiles jouaiüiers parvenoient à difeerner le faux d’avec le vrai. L’appât du gain rendost les fauffairesplus in- dullrieux, & accéléroit leurs progrès ; car, félon Pline {lïb. 37 , c. il .) , aucune profeffion n’étoit au fil lucrative que la leur : Nu.Ua fraus vus, lucrofîor. Pour en impofer avec plus de facilité & plus fière- ment , ils a voient trouvé le fecret de métamorpho- fer des matières précieufes en des matières encore plus précieufes. Iis teignoient le criftal dans tou- tes les couleurs, & fur-tout dans un très-beau vert d’émeraude. Jufques dans les Indes, on imitoit le béril avec le criftal. D’autrefois , on produifoit de fauffes améthyfîes , dont le velouté pouvoir en im- pofer , même à des connoiffeurs ; ce n’étoit cepen- dant que de l’ambre teint en violet ». » Le verre ainfi coloré ne pouvoir manquer d’être employé dans la gravure ; il y tint en plus d’une occafion la place des pierres fines, &il mul- tiplia eonlidérabîement l’ufage des anneaux. L’on montre toujours de ces verres antiques colorés, appeliés aujourd’hui pâtes , fur lefqueîs il y a des gravures en creux; & l’on en voit auffi qui rendent parfaitement l’effet des camées. Je ne mets point en doute que quelques-uns de ce s verres n’ayent été travaillés à l outil , comme les pierres fines ; car Pline dit que l’on travailloit les verres au tour : Torno teritur. Mais je n’en fuis pas moins con- vaincu que les anciens ayant fu mettre le verre en fufion , ont moulé des pierres gravées avec le verre, à-peu-près comme le pratiquoit le duc d’Orléans , régent , & Homberg fon chimifte ( On trouve fes procédés dans les mémoires de l’académie des fciences , an. 171a.) , & quec’el! ainfi qu’a été for- mée cette quantité de pâtes antiques qui fe confer- vent dans les cabinets ». _ « C’efl à cet article qu’il faut joindre la deferîp- tion d'un vafe du palais Barbeiin à Rome , qui eft l’échantillon des pâtes antiques le plus grand & le mieux confervé. Il a été trouvé rempli de cendres dans le tombeau d’Alexandre-Sévère 8c de Julie Mammée fa mère , fous un petit tertre nommé U monte digrano , aux environs de Rome. La Chauffe i a publié à la fuite de fes pierres gravées , & l’on ne peut pas! y trouver déplacé. Que fa matière foit de 1 agathe, ou que ce ne foit que du verre , ce n'en fiff pas moins un camée. Les figures du bas-relief qui circulent autour de ce vafe dans fa partie infé- P A T rieure , & qui repréfenrent, dit-on , les amours de Jupiter Se d Olympus , mere d’Alexandre, fe déta- chent en blanc fur un fond de couleur , comme dans tous les camees. c-e vafe a environ dix pouces de hauteur, 8e fon diamètre eft de plus de fix pouces dans la partie la plus renflée, d’où naiffent les deux anfes , qui , en remontant , vont embraflèr le col du vafe». » Il n’eft pas impoffible de rencontrer un mor- ceau d’agathe de ce volume ; mais de prétendre qu’il s’en foit trouvé un naturellement enveloppé dans toute fa circonférence d’un lit de couleur blanche , qui fe replie encore fous le pied du vafe , 8 c que ce lit ait fourni par-tout à l’ouvrier une matière égale pour tailler fon bas-relief, ç’eft fup- pofer une merveille hors de toute vraifemblance. On ne le perfuadera qu’à ceux qui veulent s’épar- gner la peine de l’examen. La Chauffe, Pietre- Sante Bartoli , 8 c plufîeurs autres encore , ont pu être féduiis ; mais cela n’empéche pas que la ma- tière du vafe qui eft tranfparente 8 c couleur d’amé- thylle, ne foit de la nature du verre, & que les figures qui y font appliquées ne foienr d’une autre matière blanche 8 c opaque , qui efl de la véritable porcelaine. Il n’eft pas moins certain que ces figu- res, après avoir été modelées, ou avoir étéjettées en moule & rapportées fur la furface du verre , ont été cuites au même fourneau que le verre ; que ces deux matières ont été foudées enfembie au feu , & qu’enfuite les figures ont été travaillées & réparées avec foin au tour 8 c fur le verre , qui lui-même y a reçu une forme régulière ». » Si l’on vouloit , ajoute M. Mariette , me con- tefler ce que je viens d’avancer , je pourrois faire remarquer qu’on n’a pas toujours été psrfuadé dans le palais Barberin que ce vafefût d’agathe. Le témoi- gnage du comte Jérôme Tétio , qui a fait, en 1642, la defeription de ce palais, ne doit pas être fufpeéf; cet auteur , panégyrifte perpétue! , dit pofitive- ment ( Ædes Barbering , edh. 1642 , p. 16. ) que c’eft un ouvrage d’e'mail , mais qui imite fi parfai-, tement l’agathe qu’il eft facile de s’y méprendre. Les anciens ont fait fouvent de lemblables ouvra- ges ; & fans qu’il foit befoin de fe tranfporter à Rome pour voir ce camée faélice , qui a été rap- porté par le Bartoli , 8c dont le fujet eft un Gany- mède (Dernière planche du livre , Gli fepolcri ait- tichi. ) , ni la bacchanale du cardinal Carpegna (. Medaglioni , &c. dal Buonarotti , pag. 437.) , au Capitole: on trouvera parmi les antiques du roi de quoi fatisfaire pleinement la curiofité fur ce fujet. On y conferve le fragment d’un grand camée , qui repréfentoit Perfée délivrant Andromède , & que le comte de Caylus a publié fur un deflîn de Bou- chardon ; 8c moi-même, je poffede uîietête d’Au- gufte qui eft précifément de la même matière , 8C exécutée dans la même manière que le vafe bar- berin ». Voici PAT Voici I opinion bien mieux fondée de Winckel- nvan.n .ur ce tombeau & fur le vafe du palais Bar- bern qui y étou renfermé, » A l'égard de ia grande urne fépulcrale, dit-il ( Hifi . de L'Art, L y, ch. 8.), du cabinet du Capitole, fur le couvercle de laquelle or, trouve représentées les figures de deux époux de grandeur naturelle , elle a été prife long temps pour celle qui renfermoit les cendres de cet empe- reur. On a cru voir fon portrait dans la figure d'hom- me qui s'y trouve; mais il faut pour plus d’une raiion qu'elle renferme les cendres d'une toute autre perfonne : cette figure , qui porte une barbe courte, reprefente une perfonne de plus de cinquante ans ; &r s^on fait qu Àlexandre-Sévère fut maffacré près ce Mayence par fes foldats révoltés, n'ayant pas encore trente ans , après en avoir régné quinze. Pour ce qui regarde la figure de femme , dont la reflembiance avec Mammée,mère de cet empereur, a donné Jieu à la fauffe dénomination de ce momi- ^ n£ ü lt c * e ^ ûns contredit le portrait d'une -épeufe à côté de fon époux. En fuppofant cette dénomi- nation , il nous reste à parler des figures de relief du beau vafe de verre qu'on a trouvé dans cfette urne. Au lieu de regarder ces figures comme fai- sant allufion au nom d’Alexandre-Sévère , il n'y a qu'à les appliquer à la génération d'Alexandre-le- Grand. Ce n’eft pas ici l’endroit d'expliquer au long les figures de relief de ce vafe ; je renvoyé le lecteur à la représentation de cette antique , ^qae Sante-Bartoü nous a donnée dans fon ouvrage des fépulcres anciens. ( Bartoli , fepolcr. Tav. 8 5.) Je me contenterai d'indiquer feulement, en deux mots , que le fuiet de ce vafe repréfente , fuivanttoutes les apparences , la fable de Pélée & de Théris qui -s'étoit métamorphofée en ferpent pour fe fouftraire aux pourfuites de fon amant. Ce même fujet étcit repréfenté fut le coffre de Cypfélus : la jeune Thé- tis^ un ferpent dans fa main, veut effrayer Pélée prêt à l'embraffer. (Paufan. , lib. 3 . pag. 413", L iz. ) ». 53 Ces deux verres, ditCaylus {R.ec. dJantiq. I } 283 .) , font ornés de têtes en relief qui me paroi fi- rent avoir quelque mérite : auffi je les ai rapportées de face & de profil. L'une eft de la p'us belle cou- leur verte, imitant l'émeraude. La tête eft très-bien de'fimée, & tout auffi agréable dans fon trait que dans l’agencement de fa coétîure & de fa compo- fition. L autre nniie encore plus parfaitement la turquoife. I: fe pour roi c même qu'elle ne fût point romaine. La fingularûé de fon travail eft ce qu'il faut fur-to.it remarqu r. Ces deux petits mor- ceaux n’ont qu'un peu plus de neuf lignes de dia- mètre , & je crois qu’ils ont fervi de parures dans les divers habillemens ». P A T 5^5 coopération chim-ique qui doit fie trouver- dans le -Jictioizjzaire de Chimie^ auquel nous renvoyons, reprendrons compte du progrès & de Tétât pre*entdes pâtés ~ en tant qu’employées à ma!- tipuer & à conierver les empreintes des pierres S r -P ‘-f ces carrl -ées , objet intéreffant pour les art î tes ’ ,£S antiquaires , les favans , les gens de P- lr conséquent .trouver place dans notre Dictionnaire d’ Antiquités. . -^ e B ran d prix que mettoient les anciens aux pierres gravées par les célèbres artiftesde la Grèce,' dut leur fusgerer de bonne heure l’idée d’en mul- tiplier le nombre par le moyen d’empreintes faites en cire, en foufre , en plâtre ; ( Voyeq l’artxïe Empreintes. ) mass fartout e.n verres colorés , ou fubftances vitrifiées , communément appeliées pâtes. Comme les empreintes faites en pâte font du- râmes , & imitent les couleurs & l’éclat des pierres fines elles en tiennent Heu iufqu’à un certain point. L art de faire ces empreintes fut en ufage non- feulement chez les grecs , mais encore chez toutes les nations qui adoptèrent le goût des grecs. Piufîeurs des plus belles pierres gravées de .antiquité font perdues , & ne fe trouvent plus que dans les empreintes qu’on en a faites fur des pâtes antiques; c eft ce qui rend ces pâtes d’ur.e fi grande valeur. Les amateurs en ont fait de nom- breufts coüeélions. On en trouve de cette efpèce dans !e mufée de Florence , dans l’ouvrage de Scotch fur les pierres antiques , avec les noms des graveurs , dans le catalogue deferiprif du cabinet de Stofch , par Wmkelmann ,& dans la belle colleélion de M. Charles Tounley à Lon- “f es ‘ A’art de faire des empreintes en pâte paroît n’avoir pas été inconnu aux fiècles d’ignorance. Heraelms , qui vivoit probablement au onzième fie de a laiffe un livre de Colcnbus & artibus Romanorum. I! y enfergne , en termes clairs ma's peu élégans , la manière de les Faire. Quelques perïbnnes d'alors , maîtres de cet art, fe préva- îoient de l'ignorance de leur fiècle & vendoient ces pâtes pour les pie- res originales, & même pour des pierres fines. ( Voyez Effai critique fur i art de peindre à i‘ huile ; Ehéqphilus de crie pin- genài ; Herachus de artibus Romanorum , publié par R. ,E. Rafpe , Londres , 1783, in. 4. ) Auffi la fameufe èméraade de l’abbaye de Rit hemon , près de Confiance, préfenr de Charlemagne , eft re- connue aujourd’hui pour n’étre qu'un morceau de verre. (Voyez Lettres d‘ Andréas fur tadSuiJfe ) . . C’eft amfi que le célèbre vafe d’éméraude, Extrait de l ouvrage de Ai. James Tajjie fur les dans la cathédrale de Gên s eft auffi démontré Pâtes. London , 1786. n’être autre chofe qu'une pâte. ( Voyez le Mit moire de M. de la Condamine , dans la collection L, art ce taire les pâtes ou verres colore's , eft j des mémoires de U académie royale des Sciences. } Antiquités , Tome IV, Eeee 5-86 PAT Les génois eurent ce vafe à la prife de Céfarée , Lan i io-i comme un équivalent pour une groffe Tomme d'argent , fans qu’on y foupçonnât de ta fraude; car en l’année 1519 ils le mirent eux- ntêmcs en gage pour 1,20a marcs d or. Mais cet art ingénieux , renouvelle en Italie du tems de Laurent de Médicis & de Léon X , ne fut cultivé en grand- que vers le commencement de ce fiècle. On peut, à jufte titre , regarderie duc d’Or- léans , régent de France, comme le reltaurateur de l’art de faire des pâtes. Le godt de ce prince pour les beaux arts eft bien connu. Il s’amufoit avec Hombert , célèbre chimifte , à faire des empreintes en péu d;S pierres gravées qui fe trouvoient dans la coliefbon du roi , dans la lîenne & dans d’autres collections. Clachant l’aîné, graveur, françois de réputa- tion , qui mourut à Paris en 1781 , apprit cet art de S. A. R. , lui ^ ou fon père ayant eu quelque place dans fa maifon. Mlle. Feloix , rue de l’arbre fec à Paris , a cultivé cet art bien des années & le cultive en- core. Elle l’ avoir appris de fon père , qui en qua- lité de garçon de chambre du régent, avon fou- vent affilié au laboratoire de fon maître , & avoit appris ce qu’il en favoic. Cette dlle. a une col- lection de 1800 articles. Le baron Stofch , pruffien de nation , avoit voyagé par toute l’Europe , pour chercher des pierres gravées originales , & des empreintes des pierres gravées antiques , pour l’ouvrage ( Pierres gravées avec les noms des graveurs de Stofch. ) qu’il a donné fur cette matière avec des gravures de Picart. Il conno:flb:t fièrement cet art ; il l’aeoit enfe gné à fon dorneiiique Chriftiano Dehn, qu; s'établit à Rome , centre des beaux- arts , où il f.iifoit & vendoit fes empreintes , en foufre bien connues & fes pâtes. Il avoit ra- maffé 2500 articles. Francifco-Maria-Idolce les a m:f s dans un ordre fcient .fique , & en a donné la dcfcription dans un catalogue raifonné. C’eft en conféquence de cette collection de Dehn . que le goût pour les empreintes en foufre & en pâtes eft devenu général. Ces empreintes font devenues des objets de recherches, & exi- gent f-uvent une grande érudition pour les expli- quer. Elles ont, fans contredit, fervi à étendre & à perfectionner l’art de graver fur les pierres, & ont été d’une grande utilité aux peintres, aux fculpteurs , aux au res ardftes , ainfi qu’aux per- fonnes de goût , & qui s’adonnent à l’étude des auteurs claffique-s de l’antiquité. Il eft tiès-difficile de faire des modèles qui PAT imitent parfaitement des camées diverfement co- lorés. Ün ne le Luron faire m avec de U c>re ni avec iefoufre , ni en plâtre , ni avec du ve'rre d une ieuie couleur. Ces difficultés viennent de la grandeur de la forme & de la nature des dif- férentes efpèces de verre qui ne s'unifient pas bien dans les différentes couches. Le fuccès le plus complet dans la partie chimique & mécha- nte de l’art ne produifoit pas un fuccès fuppor- table. Les modèles ou imitations faites fans laide du burin du graveur ne réufliffent pas , parce que la forme concave & afiez profonde d’un grand nombre de pierres originales , demande d’être remplies dans les endroits creufés obliquement en-ddfous , avec de l’argile ou de la cire ; pour ' que les modèles en puiiîent être enlevés fans les endommager. De-ia vient que les empreintes faites fur ces originaux ont de la dureté & manquent de déiicateffe, de fine fié dans le contour, pfqu’à- ce que ces endroits cteufés aient été réparés à l’outil. M. Reiffenftein à Rome , a vaincu, par fon génie x fa perfévérance , avec l’aide d'habiles ar- tfilcs , toutes ces difficultés. Il a réufli au point qu’il a produit des modèles de camées diverfement colorés , que l’on a de la peine à difiinguet des originaux. M. Lîppert, vitrier de Drefde, né avec du ta- lent & du zèle pour les beaux - ans , a cultivé cette branche avec certain fuccès. Mais ne trou- vant point alfez d’encouragement , eu peut-ê.re rencontrant des difficultés locales qui l’cmpê- choient de bien fabriquer ces pâtes de verre co- lorées & à bon marché , il a ceffe d’y travailler. Il y fubftitua des empreintes , non de plâtre ou : d’argile , comme on le dit dans l’encyclopédie d’Edimbourg, niais d un albâtre gypfeux ou de gyps criftaliifé. De telles empreintes quand on les a fait tremper dans une folution de favon blanc de caftiile , üc qu’enfuite on les iaiffe lécher & qu’on les fror.e avec une brofie molle , prennent un très-beau poli. L’ouvrage y paroît plus avan- taaeufement que dans des feutres blancs ou rouges ; mais ces empreintes ne font pas fi du- rables. Elles font fujettes a être gâtées par les frottemens. M. Lîppert de Drefde , ^uoiia trors différentes collections de ces empreintes, chacune de 1000 articles , & outre qu’il augmenta îe < nombre des articles donnés dans les collections de Dehn & de Mlle. Fel. ix , qui fe retroment toutes entières dans 1 s fiel nés , il employa de favans allemands pour les cLfler & en donner la defeription. La première col cét on fut envoyée & décrite par le piofcit u Ch'ift à Leipiîk. ( Daclyliotheca Lippartiana , etu.ore Chrijîlo. Lip- Gn ,' 4 °. ) La fesondv & la ûoifîème , p.r le pro- feffeur Heine , de Go t nguc. ( iJaBylictheca Lippartiana , Myrias II & 111. auéîore Hejne. HT Lipjîa , 40. ) M Lippert ns s’en tînt pas là ; voulant rendre l'étude de l’antiquité plus facile & plus agréable aux artiftes , dans le nombre entier de 5000 articles, formant fa coileéfion , il choifît 2.000 des mieux faits & des plus inftructifs , dont il donna lui-même une defcription en allemand. ( Lipperto Befchraibung Seiner Daâlylioteck. Leipzig ley Breitkopf , 4°. ) Mais de tous les artiftes qui ont fait des em- preintes de P. G. en foufre & en pâte , aucun ne paroît avoir porté cet art à un plus haut degré de perfection que M. Jacques Taffie , natif de Glafcow en EcofTe , e'tabii à Londres depuis J J GG. Ses connoiffances dans les différentes branches des beaux arts , fur-tout le deffin , l’ont naturelle- ment conduit à ce degré de perfeélion. Les por- traits élégans qu’il modèle en cire, & qu'en- fuite il exécute en pâte , & qui reffemblent parfai- tement aux camées , font avantageusement connus du public. M. Taffie ptofitantde toutes les autres chofes publiées dans ce genre, & en ayant trouvé auffi dans plufieurs cabinets , tant en Angleterre que dans d’autres pays ou d’autres artiftes n’a- voient pu pénétrer , a porté à fes frais & avec une grande induftrie , fa colleéiion de pâte d’an- tiques & modernes, jufqu’au nombre de 12000 articles. C’eft la plus grande coileéfion de cette efpècequi ait jamais exitié , & qui répond parfai- tement à tout ce que peuvent defirer les artiftes , les antiquaires, les favans , les connoiffeurs & même les philosophes. Le grand débit de ces pâtes fat occafionné au commencement par les jouailliers de Londres, qui les mirent à la mode en les en- chnffant dans des bagues , des cachets , des bra- celets , des colliers, ikc . La réputation de cette collection étant parvenue à l'impératrice de Ruffie , toujours emprdfée de favorifer les arts, elle donna fes ordres à M. Taffie , pour exécuter une fuite complette de fes empreintes , faites de la manière la plus parfaite & de la matière la plus durable. Il PAT 587 a rempli les intentions de cette princeffe à fa plus grande fatisfaébon , & les tablettes dans lefquels les empreintes font arrangées fe voient maintenant dans fon palais de Czarsko Zelo. M. Taflîe en exécutant fes ordres, s’eft pré- valu de tous les avantages que lui fournifforent les progrès que l’on a fait dans la chimie , les arts agréables & les connoiffances de notre fiée e. Les empreintes ont été faites avec une pâte d’un beau blanc luifant , qui n’eft pas fujet à fe retraire ni à fe former en bouillon , qui fa t feu au briquet & prend un poli vif, qui montre chaque branche de 1 antique dans une plus grande perfeétion que tout autre fubftance. Quand les couleurs (impies ou mélangées 5 e la nature des originaux peuvent être déterminées, il les imite auffi parfaitement que l’art peut les imiter. De forte que plufieurs pierres gravées & plufieurs camées faits de ces pâtes , ont approché de fi près d-.s originaux , que les artiftes eux- mêmes ont avoué ne pouvoir prefque pas ks en difhnguer. Quand on ne pouvoir fixer ni la cou- leur ni la nature des pierres , les pâtes étoient exécutées avec une fubftance de couleur agréable & le plus fou vent tranfparente. On a eu la plus gran.le attention de conferver le contour, les ex- trémités , les attributs Se les infcriptions. Ce que nous venons de dire eft extrait du petit ouvrage de M. Rafpe , intitu'é : De l'Etat préfent G de l’ arrangement de la çolleciion des pâtes & empreintes de pierres antiques & modernes faites par M . Taffie, 17-86. L’arrangement de M. Rafpe eft à peu-près le même que celui de l’abbé Winkelmann dans la defcription de Stofch. Mais comme quelques ou- vrages modernes ont été inférés dans cette collec- tion , il a été obligé d’y faire quelque change- ment & d’y ajouter quelques divifîons , comme on verra par ce profpeétus que nous allons copier. E e e e ij P A T .5 8 S P A T arrangement D UNE COLLECTION DE PIERRES GRAVÉES , Oü D’EMPREINTES DE CES PIERRES, I e - CLASSE. BARBARES. Egyptien. Hiéroglyphes. Animaux facrés Eperviers , ibis . Anges , fphinx , Crocodiles , Bcc. DiVlr)lteS Lls 3 Horus & Harpocrate , Apis , Sérapis , Ofiris , Canope, Anubis , &c. Piètres. Basiiidiens , Gnostiques , &c ........ Abraxas , talifmans & amulettes. f PerfepoÜs, Perfes, P<.r:hes, phéniciens, arabes, 8î Orientaux & Barbares anciens.. . . . ) de barbares inconnus. Quant aux étrufques , leur J conformité avec le premier ftyie des grecs , les {. fait placer avec leurs ouvrages. II e . CLASSE. GRECS & ROMAINS. A. Mythologie ou siècles eabuleux. Saturne , Temps & les Saïfons» Janus. Cybèle , Villes , Atys , &c. VeAa Se Veftales. Olytrpe & groupe de divinités, Jupiter, :on éducation ; chèvre Amalthée; Corybantes j olympien, tonnant , capito- Ln, mufcarius , pacifique, confervateur , cafius , 8ec. Ses attributs foudre, Heures , Joie publique , Juftice , Liberté, Mort , Squelette , tête de mort , Némélis , Nuit, Nuifia ou Rumilia , Paix, Providence, Rome, Génie de Rome, Sici e , Sommeil. Cérémonies religieufes , augures ,.aufpices , autels , devins , héraults ; facr-ifices indéter- minés, inftrumens facrés , vœux. B. Siècles héroïques avant la guerre de Trqye.. Prométhée, Epiméthée, Pandore, Pélops , Cadmus , Œdipe & Sphinx, Orphée 2c Euridice, Zethus & Amphion , Phrixus & Hellé , Argo & Argonautes , Jafo i , Mé- dée & Efon, Théfée, Pirithoüs, Centaures, Mlnotaure, labyrinthe, Ph,ïa, Ama- zones , Dédale & Icare, Léandre & Héro , Méléagre & Atalante, Narciffe , Perfée & Andromède, Médufe , Bellérophon , Pégafe, Chimère, Arimafpes, Griffons & Pigmées ; guerre de Thèbes, Tydée, Capanée , Pélée. C. Siège de Troti. Prîam , Pâtis & jugement des déefies, Hélène , H'eélor & Andromaque , Iphigénie, Phi- îoéfète , Laccoon , Achille, Ciiiron , Eur.pyle , Patrocle , mort d’Achilie , Ajax 8c UlyiTe , Ajax fils de Télamon , Théano , Diomède, cheval deTroye, Caifandre, Ajax fils d’Oïlée, Poiixène , Pyrrhus , Ulyffe, Sirènes, Enée 2c Didon, &c. D. Siècles historiques. 1. Hiftoire de Carthage , carthaginois , Hannon , AnmbaL, Maffiniffa , Juba. 2 . Hiftoire grecque , Othryades , Chabrias , Alcibiade , Phocion , Thémillocle, Epaminondas , PAT 59 ° PAT Alexandre & Oïympias *, Pyrrhus , roi d Epire ; Hiéronyme , roi de Sicile ; Antiochus , roi de Syrie ; Mithridate , Prufias, Ptolémée , Cléopâtre. Rois & reines inconnus. Philofophes, orateurs , lég'fliteurs , fondateurs des villes , poëtes; Hommes illuftres , grecs & romains , par ordre alphabétique. Philofophes inconnus. 3. Hiftoire de Rome. Rois & temps fabuleux ; Romulus , Tolus , Tarpeïus , Tatius » Huma, Ancus, Sibylles, Claudia, Tuccia , Curtius , 8ec. Têtes de confulaires & d'hommes d'iiluftres > par ordre alphabétique.' Triumvirs. Empereurs depuis Céfar jufqu’a Julien. Têtes inconnues , enfans , confulaires , têtes couronnées. 4. Traits d'hilioire inconnus. E. Animaux fabuleux ex chimères. F. Vases et urnes. R T . B. Les amateurs qui voudraient réunir les pierres modernes ou leurs empreintes aux antiques qui précèdent , pourront les divifer en fix ferions Première , fujets pris de l'ancien & du nouveau teftament , ou relatifs à la religion chrétienne. II e . Portraits de fouveraîns. III e . Portraits de perfonnes illuftres , rangés par ordre alphabétique. IV e . Portraits inconnus. V e . Devifes & emblèmes. VI e . Chif- fres , armoiries , mélanges , relatifs à l' hiftoire moderne. 0 PAT PATHMOS j île. On a frappé dans eetîe île une médaille impériale grecque en i honneur de Sept. Sévère, félon quelques écrivains. Mais iis ont mal lu la légende ? AB a® MO, , donc ils iai- foient iiaqmîîn. PAT1BULUM , gibet, croix, fourche , infini- ment de fuppiice pour les efclaves , qu’iis étoient obligés de porter eux-mêmes , & qui leur valut le nom àefurcifer : c’étoit un gros morceau de bois avec une traverfe en forme de croix : on attachoit le corps des coupables à la tige , & les mains aux deux branches : dans cet état , on les faifoit pro- mener & pendant la marche , on les déchiroit a coups de fouet , jufqu'au lieu du fuppiice , où le plus fouvent ils étoient mis à mort : ainfi vatïbuhim le prend pour la fourche que traînoient les elcîa- ves , & qui avoit deux cornes comme la lettre Y; il fe prend auffi pour une croix véritable de [a forme d'un T , à laquelle on auachoit les crimi- nels. Le premier Conftantin , par iefpecf;pour 1 sn- fhument fur lequel Jéfus-Chrift émit moi t, dé- fendit que déformais on y attachât les mairai- tears ; & à la place de la croix , il introduit cette forme de gbet qui eft encore en ufage aujourd’hui, & qui refîèmbie à la lettre grecque r. PATIENCE. Voyei Angérone. PATINA, Xsrrà? , vafe dont les anciens fe fervoient pour mettre les ragoûts , le poilfon & autres chofes de cette efpèce , à la différence du plat appelle lanx , vrha% , qui n'étoit que pour les viandes rôties. On Ses faifoit ordinairement de terre , & ils étoient deftinés à contenir les mets les plus exquis. Le luxe des romains s'étendit juf- qu’à ces fortes de vafes , & on ne lit qu'avec éton- nement que Vite.lius en fit faire un qui coûta un million de fefterces , & pour la façon duquel il fallut conftruire un four tout exprès , ïelon le témoignage de Pline ( ij 12.) : At hercules , Vitdliiis , in principatu fuo , decies fftercio condidit patinam , cui facienda fornax in. campis ex&dificata erat , quortiam eo pervenit lu.xu.rl a , ut etiam fichlia vluris confient , qaam murrkina. Un autre auteur prefque contemporain , Suétone nous apprenti ce que contenoit ce fuperbe plat ; c'étoit des foies de fcarre & de failans , des cervelles de paon , des langues de flambant , des laites de lamproye que l'on avoir pêchées dans les deux mers. Inkac fcarorum jecinora^phafianorum & pavonum cerebeLla , linguaS phcenicopterum. , mur snarum. I actes a car- patkio ufque , fretoque hifpaniA , per Piavarchos ac trirtmes petitarum commifcuit. { c. 13. n ° . y. ) Patina , Tyrotarichi , mets fort profiler, dont fe neurriffbient Ls gens delà campagne , & qui étoit compofé de fromage & de drogues fi- lées , comme. le porte l’étymologie ; mais ce mot PAT 591 fs trouve pris au Egaré dans plufieurs endroits de Çicéron , pour lignifier une table frugale. PA TINE. Il n’y a point d’autre mot français pour exprimer cette belle & brillante couleur de verd- de-gris que le cuivre ar.cien prend fouvent. L'a- grément de cette coulent pour l'œil & la difficulté de la rencontrer (car tous les cuivres ne s'en char- gent pas également ) , la rendent très- recomman- dable aux italiens , qui la nomment patina , comme on ofe ici le faire d'après eux , & à l'exemple du comte de Caylus. « 11 doit être permis , dit-il avec raifon, d'adopter un motétrangrr , au moins dans la langue des airs ». Or , i’Encyciopédie en eft le dictionnaire ( D. J. ). «Je ne dois pas négliger d’avertir, dit Winckeî- mann, que le plus grand nombre des ouvrages de bronze , tirés d Hercu’anum , que l’on voit dans le cabinet de Poitici ont été reitâurés, & que pour y parvenir il a fallu les mettre 2u feu ; ce qui leur a tait perdre ieur rouilie antique bc respec- table , cette pellicule verdâtre , qui en italien eft; désignée par le mot patina, il eft vrai qu'on leur a fait prendre une pareille couleur verdâtre & fac- tice , mais qui ne rend point l’ancier.ne patina , & qui même fait un très-mauvais effet fur quelque^ têtes. Témoin celle du beau Mercure, qu'on dit avoir été trouvée en m : ! e morceaux , c'eîi-à-dire , extrêmement délabrée. La moindre nouvelle fou- dure, en paieil cas , fait détacher du bronze an- cien , une première pellicule ; il s’y forme des gales ou des croûtes; Se quand on veut rétablir la couleur & le teint. ( L’auteur veut exprimer la fu- perSciè unie qui , dans un bronze , imite ceile de la peau. ) de i’antique , on ne fait qu'un travail raboteux touc-à-fait défagréable à voir ». PATISSERIE. On voit dans le cabinet de Por- tici une grande quantité de ces fermes qui fer- voient à- faire de la pâdfferie , dont plufieurs ont la figure d'une coquille fitriée, & d’autres ceile d'un cœur. Elles ont été tirées d’Herculanum. ( Finch. HZ. J PA i (ECL > y 0 y e7 Pataiques. nATAK.01. f J 1 PÂTRÆ, dans l'Achaïe. ITATPAOT. & Iîa- TPEI 2 N. & nATPE en monogramme. Les médailles autonomes de cette ville font: RR. en argent. O. en or. C. en bronze. Cette ville a fait frapper fous l’autorité d un proconful des médailles impériales grecques en l’honpeur de Claude , de Néron. <0 2 P A i COL. A. A. PATRENS... Coionta Av- G 'CST a Aroe Patrensi-s... C.A. A. P.. OU..C. P,.. Cclonïa Patriksis... COL. NER. PAi..* colonia Nercniana Patrensis. Cette colonie romaine a fait frapper déS rné- tJaiîles latines en i’honneflr d’Augufte , de Livie , de Claude , d'Agrippine - jeune , de Néron , de Galba , cie Donutien , de Nervi , d Hadrien , d'Antonin, de M. Aurele , de Verus , de Com- mode, de Sévère, de Caracalla , d’Elagabale , de Gordien-Pie , de Fauftir.e-jeune , de Ca iguia ; on doit lui rapporter les médailles fur lefquellcS On lit : DIANA LAFHRI-4. Son premier nom fut Aroa ou Arœ. Lorfque ?a- treus l'eut agarandie , elle prit le nom de fon bien- faiteur , en confervant néanmoins fon ancien nom, car ils fe trouvent joints enfemole fur .es médames avec le titre de colonie romaine. Nous avons une médaille d’Augufte, fur la- quelle on lit coi. A . A. Patrons ; ce qui lignifie , colonia Augnftâ aroê Patrenfis. Les écrivains de î’hiftoire by famine nomment cette viilePurrÆ veteres pour la di’ftinguer d'une autre ville que Grégoras & Nicétas appellent Pairs, novs. Paufanias parle d'un théâtre & de plufïeurs temples qui etoient à Pairs , mais il n'e'n refte pas même des ruines. Sa citadelle étoit célèbre par le temple de Minerve Panachaïde , c'eft-à- dire , protectrice de Y Achaïde, dont Patrs étoit la principale ville. Elle avoit proche du port un temple dédié à Neptune , & un autre à Cérè-s. Ce dernier étoit remarquable par une fontaine où lion aîloit confuîter l’événement des maladies , ce que l'on faifoit en fufpendant un nfroiravec une ficelle. Le derrière du miroir touchoit l'eau , & le coté poli fioîtoit deffus. On regardoit alors dans le miroir , & 1 on y voyait differentes ima- ges , félon que le malade devait guérir de fon .mal ou en mourir. L’oracle du forum ctoit quelque çhofe de p;ùs finguiier ; c'étoit une ilatue de Mercure & une autre de Vefta ; il falloir les encenfer , & allumer les lampes oui pendoient tout alentour ; enfuice en dédtoit à la droite de l'autel une médaille de cuivre du pays , & l’on interrogeoit la ftatue de Mercure fur ce que l’on vouloir favoir. Apres cela l'on en apprcchoit de fort près , ^ comme pour écouter ce qu’elle prononçôit , & 1 on s en aîlcfit jufque hors du forum , les oreilles bouchées avec les mains. La première voix que l’on enten- doit alors étoit la réponfe de l’oracle. La ville de Pairs avoit plufïeurs autres temples; favo : r , de Vénus , de Minerve , de Diane Lfnna- ttde & de Bacchus , furnommé Calydonien , à «afe que fa ftatue avoir été apportée de Calydon, * PAT qui étoit une petite vide vis-à-vis d’Aroa. Le nom moderne de Pain tft Patras. (D. J.) PATREUS. iiatpaoy , fur les médailles de Patras. Patrée donna fon nom à la ville de Patres. PATRES, Pères, c'eft le nom qu'on donna 3ux cent fénateurs que Romulus choifit, & qu'on appeiia ainfi par refpeâ pour leur mérite & leur âge, & parce qu’ils dévoient être les peres. du peuple, comme on donne le nom de pere aux vieil- lards dans les campagnes,& qu’on appe le feigneurs , Jeniores , quelques perfonnes de dithnâion. Peut- être les appella-t-on ainfi , parce que Romulus n'avoit choifi que des gens mariés & peres . pour les charger des afffires de i’état. Denys d’Halicar- naffe dit (/ri. H. ) que le premier roi des romains fit deux clafiès de fes fujets; que dans la première ét.oient ceux qui avoient de la naifLnce, du mérite ou des richeffts ; que dans la fécondé, il mit ceux qui n’avoient aucune de ces trois choies. &r qu’il les appe’iia plébéiens ; mais que ceux de la première claffe , il les nomma peres : five quoi State antetrent alios , five quoi haberent libéras , five propter clan — tatem generis , five propter hsc omnia. PATRES conferipd , Peres conjcrits , nom que l'on donna à ceux qui furent tire's de l’ordre des chevaliers , pour remplir le nombre des fénateurs : Qui ex equeflri ordine patribus adfcribebantur , dit Feftus , ut numerus fenatorum impleretur (lib. II. I ■). Tarquin le fuverbe ayant fait mourir un grand nom- bre de patriciens & de fénateurs , & ayant épuifé cet ordre, à la manière de ceux qui, pour établir leur defpotifme & un pouvoir fans bornes, font toujours ennemis du fénat , & font tous leurs ef- forts pour l'anéantir ; Junitis Brutus ou P. Vale- rius Pubiicoîa, choifit les plus diftmgttés de l’ordre des chevaliers qu'il fit ïnferire dans la lifte des fé- nateurs, & dont il remplit le fénat ; de-là le nom d t peres confcrits , qui leur vint de ce qu’ils avoient été inferits avec Ses anciens : nom qui enfume devint commun à tous les fénateurs; car c’eft ainfi qu’on les nommoît en leur parlant, lorfqu'ils etoirnt affemblés. D’antres auteurs prétendent que ce nom remonte aux deux choix que fit Romulus , qui a’a- bord appel Sa peres les fénateurs, puis, en ayant augmenté le nombre, les nomma peres confcrits , & c’eft le fentiment de Plutarque principe patres tantum ; pofi , numéro amplifiçato , patres conferiptos appellavere (Ï7Z Romul.'). Ceux qui compofoient anciennement le confeH. de la république, die Sallufte , avoient je corps affoibli par les années ; mais leur efprit étoit fortifie par la fagefie & par l’expérience. Il n’en étoit pas de même au temps de cet hîfto^ tien ; PAT l'ert ; Tous les rois, le nom de pereshonfcripts n'ap- partsnoitqu’à deux cens fénateurs , qui s'accrurent tellement dans la luire, que Ton en comptoir juf- quà neuf cens fous Jules Céfar, au rapport de Dion. PATRICE, PATRICIAT , PATRICIEN, titres d'honneur St de dignité, qui ont été la fource de la nobleffe chez plufieurs peuples. L’inftitution du titre de -patrie è , vient des athé- niens , chez lefquels , au rapport de Denys d'Hali- carnaffe , le peuple fut féparé en deux claiTes, l’uhe qu'il appelle èo&xTçlàti r, patricios , i autre , c'eft-à-dire populaires , le menu peuple. On compofa la claffe des patriciens de ceux qui étoient- dilfingués par la bonté de leur race , c eft- à-dire, dont la famille n’avoit aucune tache de fer* vitude ni autre , & qui étaient les plus considérables d'entre les citoyens , foit par leur nombreufe fa- mille j fait par leurs emplois & par Jeufs richefies. Théfée leur attribuais charge de connoître des cho- fes appartenantes au fait de la religion, au feryiee de dieu , & d'enfeigner les chofes faintes y i! leur accorda suffi le privilège de pouvoir être élus aux offices de la république, & d'interpréter les loix Solon ayant été ehoifî pour réformer l'état des athéniens, qui étoit tombé dans la confufiôn, voulut que les offices 8e les magiftratures deméuraffent entre les mains des 'riches citoyens; il donna pour- tant quelque part au menu peuple dans le gouver- nement, & diftingua les citoyens en quatre claffes. La première compofée de ceux qui avoiefit joo mefares de revenu, tant en grains qu'en fruits li- quides. La fécondé de ceux qui en avoient trois cens, & qui pouvoient entretenir un cheval de fervice ; c'eft pourquoi on les appélU. ch&vàlkrs. Ceux qui avoient 2O0 mefares foraioient la troi- sième claffe, & tout le refte était dans la quatrième. Romulus , à l’imitation des athéniens, dtflingua fes fujets en patriciens & plébéiens. Après avoir créé des- magifttats, i! établit au-deflus d’eux le fénat, auquel il donna l’infpecrion des affaires pu- bliques : il ccmoôfa cette compagnie de cent des plus difhngués & des plus nobles d’entre les ci- toyens. Chacune. des trois tribus eut la faculté de nommer trois fénateurs , & chacune des trente curies qui formoient la tribu, fournit suffi trois perfonnes habiles & expérimentées. Romulus fe réferva feulement le droit de nommer un fénaceur qui eut la première place, dans le fénat. Les membres de cette auguïle compagnie firent appelles fenatores ( a fenectute') , parce que i’on avoir choifi ceux qui, par rapport à leur grand âge , étoient préfumés avoir le p ! us d’expérience. On leur donna auffi le titre de patres , pejes , fait Antiquités > Tome IK, PAT par refpeéü pour leur âge, foit parce qu’on les re- gardoit comme les peres du peuple; de ce titre patres , fe forma celui de pafriczi que i'on donna aux cent prtmiers fénateurs., & félon d’autres aux deux cens ou trois cens premiers , & à Jours dtfeen- dans j on les mptWoït penricii quafi qui ô“ patrttn &• avum ciere poterant. Ils étoient les feuls auxquels Romulus permit d’afpirer à la magiffrature ; 8c ils exercèrent feuls les fondrions du facerdoce j ufqu’en l’année 495 de la fondation de Rome. Ls étoient obligés de fervir de patrons aux plébéiens, & de les protéger dans toutes les occafions. Les cruautés exercées par les patriciens contre les plébéiens, pour fe venger de ce que ceux-ci tachoient d’anéantir leur autorité, donnèrent lieu à la loi agraire, concernant le partage des terres. La loi des douze tables avoit de'fendu aux patrie ciens de comraéter mariage avec des plébéiennes ; mais cette difpofition fut bientôt fupprimée par le peuple. Il fut feulement défendu par la loi pap ïa p appela aux patriciens d’époufer celles des plébéiens qui n’étoient pas de condition libre, ou qui exerçoient des métiers vils & déshonorans, tels que celui de comédienne, les filles qui fe profrituoient ou qui favorifoient la proüitution, les filles furprifes en adultéré avec un homme marié. Scies femmes répu- diées pôur le même crime. Le nombre des familles patriciennes , qui n’éto.t d’abord que de cent, s’accrut dans la fuite confi- dérablement par les diverfes augmentations qui furent faites au nombre des fe'nateurs. Romulus lui-même, peu de temps après l’éta- bîiffement du fénat, créa encore cent fénateurs; d’autres difent que ce fut Tullus Hoftiims. Quoi qu’il en foit, ces deux cens premiers féna- teurs furent appeüés pâtres majorum gentium, chefs des grandes familles, pour les diftinguer de cent autres fénateurs qui furent ajoutés par Tarquin l’ancien, & que l'on appella patres minorum gut- tium , comme étant daefs de familles moins ancien- nes 3c moins’confidérabies que les premières. Ce nombre de trais cens fénateurs fat long-temps fans être augmenté ; car Brutus & Publicola , après î’expuifion des rois , n’augmentèrent pis le nombre des fénateurs; ils ne firent qu’en remplacer un grand nombre quiteanquoient. Ceux qui furent choifis par Brutus depuis lui, furent appelles patres confcripti , pour dire_ que leur nom avoit été inferit avec eeiui des premiers ; & infenfiblement ce titre devint commun à tous , lorsqu’il ne relia plus aucun des anciens fénateurs. G tac chas étant tribun du peuple, doubla {q nombre des fénateurs , en 7. mettant trois cens che- valiers. Sylla y fit encore une augmentation. Céfar en porta le nombre iufqu’à neuf cens, & apres .a mort les duiynvirs en ajoutèrent encore ; de force qu’il y en avoir jufqu à nul.e ou douze cens du temps d’ Augufte , qui les reduifit à lîx cens. D11 mot patres , qui éto't le nom donné par Ro- mukis aux premiers fénateurs, fe forma' celui de pairicii, que l’on donna aux défcendans des deux cens premiers fénateurs, ou félon quelques écri- vains des trois cens premiers. Dans Us affembiées du peuple, ils étoient appelles chacun en particu- lier par leur nom & par celui de l’auteur de leur faim, le. - Les familles fénatoriennes, autres que celles qui _ defcendoient des deux cens premiers fénateurs , ne tcnoient pas d’abord le même rang; cependant infcftfiblement tous les fénateurs 8c leurs defcen- dans furent mis dans l’ordre des patriciens. Au moins Tite-Live, hiftorien exaft, marque que les . chofes étoient fur ce pied du temps d’Augufie. Quant aux privilèges des patriciens , Romuîus avoit attribué à eux feuls le droit d’afpirer à la magillrature , & les patriciens portoient feuls le laticlave. Ils exercèrent auffi feuls les fondions du facer- doce, jufqu’en l’année 495 de la fondation de Rome. Les patriciens tiroient la confidération dans laquelle ils étoient , de deux fources; l’une, la bonté & l’ancienneté de leur race, ce que l’on ap- pelloit ingenûitas & gentilitas ,- l’autre , la nobleffe , laquelle chez, les romains ne procédoit que des grands offices; mais cette nobleffe n’étoit pas hé- réditaire , elle ne s’étendoit pas au de-là des petits enfans de l’officier. Peu-à-peu les patriciens déchurent de prefque tous leurs privilèges; les plébéiens, qui étoient en plus grand nombre, firent tout décider à la plura- lité des voix, fe firent admettre dans le fénat , & même aux plus hautes magiftratures, & aux char- ges des facrificateurs. De cette manière il ne refta plus d’autres prérogatives aux patriciens que l’hon- neur d’être descendus des premières & des plus anciennes familles, & la nobleffe, à l’égard de ceux qui étoient revêtus de quelque grand office , & qui étoient enfans ou petits- enfans de quelque grand officier. • La chiite de la république , & l’établiffement de l’empire , affoiblirent & diminuèrent néceiîaire- ment l’autorite des familles patriciennes, dans les affaires politiques ; mais cette révolution ne les dé- grada point d’abord, & elles ie foutinrent à-peu- près dans toute leur pureté & leur confidération, jufqu’au temps où les grecs d’Europe, d’Afie & PAT d’Alexandrie inondèrent Rome; il fe fît alors une étrange confufion des familles romaines avec les étrangères. Cette confufion augmenta encore lorfque les empereurs ne furent plus de familles proprement romaines. Tacite dans le liv. Xlde fes annales , rapporte que l’empereur Claude mit au nombre des patri- ciens, tous les plus anciens du fénat, ou ceux qui avoient eu des parens diftingués;il ajoute qu’il reftoit alors bien peu de ces anciennes familles que Romu- ius avoit appellées patres majorum gentium ; que même celles qui y avoient été fubilituées fous Céfar par ia loi Cajfia , fous Augufte par la loi Brutia , étoient aüffi épuife'es. On voit par-là com- bien il s’introduifit de nouvelle nobleffe, tant fous Céfar Augufte , que par la création de Claude. Les guerres civiles qui agitèrent l’empire entre Néron ôc Vefpafien, achevèrent fans doute encore de détruire beaucoup d’anciennes familles. Sous l’empire de Trajaa, combien d’efpagnoîs, fous Septime Sévere , combien d'africains ne vin- rent pas s’établir à Rome ! S’y étant emichis, ils firent par leur fortune difparoître les nuances qui féparoient le patricien & le plcbéien. Les guerres civiles occafionnées par les difrérens prétendans à l’empire , & qui épuifoient le plus beau & le plus pur fang de Rome : ces hordes de barbares que les divers concurrens appelloient imprudemment à leur fecours , qui ayant fournis enfin ceux qui les avoient employés à foumettre les autres, devinrent les maîtres de ceux dont ils auroient toujours du être les efclaves : la baffeffe des fujets qu’une ar- mée élevoit tumuituairement à l’empire, & qui montés fur le trône donnoient les premières charges de l’état aux compagnons de leur ancienne fortune , nés comme eux dans l’obfcurité : enfin l’anéantif- fement de la dignité de confui , qui ne fut plus qu’un vain nom depuis la chute de la république, fur- tout depuis lesAntonins jufqu’à Juftinïen, ces places étant d’ailleurs fouvent occupées par des grecs, témoin Dion l’hiftorien, Cafiîodore 8e au- tres : tout cela fit infenfiblement éclipfer les familles patriciennes de Rome, à mefure que les honneurs paffoient aux étrangers. Mais la principale époque de I’anéantiffement des familles patriciennes , fut la prife de Rome par Totila, roi des gots, l’an 546; ce barbare fit abattre une partie des murailles de cette ville, for ça le peuple à fe retirer dans la Campanie, & em- mena à la fuite de fon armée toute la nobleffe , c’eit-à-dire, toutes les familles qui étoient alors réputées patriciennes. Rome fut abfolument déferte pendant plus d’un an ; Bélifaire y ramena des habi- tans , mais le fécond fiége par Totila en fit encore périr une grande partie ; ce qui échappa de citoyens P A T diftingués, fe retira à Conftantiftopîe auprès de Juftinien. Enfin pour repeupler Rome dans les pre- miers temps qui fuivirent ces défaftres , les pontifes & les magiftrats furent réduits à yrappeller indif- féremment j juifs, gorhs, huns, lombards, Sec. Il eft bien difficile après tant de ravages & de mjlfacres ftiivis d’un tel mélange, de reconr.oître encore les relies des anciennes familles vraiment patriciennes. Sous les empereurs , notamment iorfque le fiége de l’Empire fut transféré à Conftantinople, Conf- tantîn le Grand ÇZo^ïm. i. 40.), pour remplacer les anciens patriciens , inventa une nouvelle dignité de patrice , ou pere de la re'publique, qui n’étoit plus attachée à l'ancienneté ni à l’jliuftration de la race ; mais qui étoit un titre perfonne! de dignité que l’empereur accordoit à ceux qu’il vouloit honorer. Ce patriciat ou cette dignité patricienne furpaiïoit toutes les autres. Les empereurs donnoient ordi- nairement aux patrices le gouvernement des pro- vinces éloignées. Lors de la décadence de” l’empire romain, ceux qui occupèrent l’Italie n’ofant pren- dre le titre d ‘empereur , s’appeiloient patrices de Rome ; cela fut très-ordinaire jufqu’à Àugullule, & à la prife de Rome par Odoacre, roi des héru- les. Il y eut auffi des patrices dans les Gaules , & principalement en Bourgogne & en Languedoc. Quand les francs conquirent les Gaules , ils y trou- vèrent la dignité patricienne établie. Aètius qui Combattit Attila 3 eft appellé le dernier patrice des Gaules ; le titre de patrice fut envoyé à Clovis par l’empereur Anaftafe après la défaite des Vifigoths. Le pape Adrien fit prendre le titre de patrice de Rome à Charlemagne , avant qu’il prît la qualité d’empereur. Les rois Pépin , Charles &Carloman, furent aufii appeliés patrices de Rome par les papes. Ceux-ci ont auffi donné le titre de patrice à quel- ques autres princes & rois étrangers. Depuis Conftantin, cette dignité quoique dé- chue de fa première fplendeur, ne laifla pas d’être très-confîJérable, puifqu’elle donnoït l’entrée dans le confeil du prince, après qu’on avoit pafïé par toutes les charges curules. Elle prit une nouvelle forme fous Juftinien , & les princes en décorèrent ceux qui les avoient bien fervis. Cafïiodore ( Var. 3. j. ) nous a confervé la formule par laquelle on donnoit le patriciat : Tôt parentum lau.de decoratus , tôt etiam morum luce confpïcuus ,fume pojl confulares fafees emeritos , praticiatûs injlgnia, tuarum munus plcnarium dignitatum , & cani honoris infulis adul- tam , cinge c&fariem , gui meritorum laude ntatis ju- dicia fuperafti. Un enfant n’étoit plus fournis à la pu'ffance abfolue du pere, quand il avoit obtenu la dignité de patrice ; ce qui prouve l’éminence de cette dignité , puifque le confulat même ne donnoit pas ce privilège. PATRICES (dieux). On appelloit patrlcti dii les huit dieux fuivans : Janus , Saturne , le Génie , Pluton , Bacchus, le Soleil, la Lune 8c la Terre , qu’ils croyoient chargés de gouverner l’univers. PATRICIA ( Colonia ) , en Efpagne, CoLOHÏA PATRICIA.. .... • Col. pat. Cette colonie romaine, que l’on croit être Cor- doue , a fait frapper des médailles en l’honneur d’Augufte. PATRIE (dieux delà). Diipatrii fervatedomumÿ dit Enée dans Virgile. Les anciens nommoient ainfî les dieux particuliers de chaque ville, ceux qui y avoient été toujours adorés, & dont le culte' n’y avoit point été apporté d’ailleurs, comme Minerve à Athènes , Junon à Carthage, Apollon à Delphes. (D. /.) PATRIMES & MATRIMES (aftçièaxiïs) 3 font ceux dont les pères & mères font encore vi vans : Matrimes & patrimes dicuntur , quitus patres ma- très adkuc vivunt. (Feftus.) Dans les facrifices Sc les fupplications , on choihfToit ceux qui étoienc dans ce cas pour leur faire chanter des hymnes , parce qu’il eut été de mauvaife augure ae faire chanter des jeunes gens qui auraient perdu ou leur père ou leur mère ; on les choififloic auffi pour conduire la nouvelle mariée dans la maïfon de foa époux. PATRIMONIO (a). Gruter (61.4.) a publié une inferiprion dans laquelle il eft fait mentioa d’un officier de la.maifon de Nerva, qui eft défîgné par ces mots. Il étoit fans doute chargé de veiller ■ au patrimoine de cet empereur. PATRIQUES , facrifices que faifoient autrefois les perfes en l’honneur du dieu Mythra. Le s vain- ques étoient la même chofe que les mytkriaques. /Vry.MYTHRiAQüES. Ces fêtes s’appellèrent^Æ- triques du facrificateur , auquel en donnoit le nota de pater. ' PATRIUMPHO , idole des anciens pruf- fîens. Ils nourriffoient de lait un ferpent à l’honneur de ce dieu. ( Sarmat. Europe, Gagui, Véron. ) .. ' i l . - ' ' ' PATROCLE étoit fils de Ménétius & de Sthénélé. Voy. Âctor. Ayant tué le fils d’ Am- phidamas dans un emportement ce jeuneffe caulé par le jeu , il fut obligé de quitter fa patrie , &; fe retira chez Pelée , roi de Phthre , en Theffahe , qui le fi; élever par Chiton avec fon fils Achille : de-là , cette amitié fi tendre & fi confiante entre ces deux héros. Pendant la retraite d Achille , les troyens ayant eu de grands avantages fur les grecs, Patrocle , qui voyoit Achille toujours-inexorable 3 Fff f ij ? A T lui demanda du moins fes armes pour aïïef telttre l«s troyens. « Envoyez-moi , lui dit-:l , tenir votre » place, & ordonnez à vos troupes de me suivre, * pour voir fi je ne pourrai pas faire >uirç quel- « eues rayons de lumière aux grecs. Permettez » eue je prenne vos armes : peuc-etre que ,-s » troyens , trompés par cette reffemblance , & « méprenant peur vous, fe retireront effrayes, » & bifferont refpirer nos troupes *>. Achille y confent, mais à condition que dès qu il aura re- peuffé Ses troyens du camp des grecs , il fera une prompte retraite avec fes theffaiiens, & latffera les autres troupes continuer ie combat dans ;a plaine. « Hé , pluraux dieux, ajoute-t il ,qu’ aujourd'hui =. aucun des troyens ni des grecs n'évite la mort , qu'ils périffent tous dans le combat les uns o, par les mains des autres , afin que nous deux , » demeurés feuls , nous ayons la gloire de renver- 33 fer la fuperbe Troye 33. P atreele prit donc, les armes d'Achille , excepte la pique 5 car ede eton il. faite &fi pefante , qu'aucun des grecs ne pou voit s'en fervir : il n'y avait qu’ Achille qui put ^ la lancer. Quand les troupes virent venir à eux les theifalers & Patrocle couvert des armes d’Achille, iis ne doutèrent point que ce ne fut Achide iuî- ■jn'ême ; ils perdirent courage, & le défordre com- mença à fe mettre parmi eux. Patrocle les pourfui- -vit jufqües fous les murs de Troye ; & les grecs , en le fui van t , fe feroient infailliblement rendus maîtres de la ville , dit le poète , fi Apollon lui- même ne fe fût préfenté fur une des tours pour s’oppofer à fes efforts, irois fois Patrocle furieux monta jufqu’aux créneaux de là muraille , & trois fois Apollon le renverfa , en repouffant fon bou- clier avec fes mains immortelles. Patrocle , plus ardent , revient i laffaut pour la quatrième fois , fembiable à un dieu 5 & alors le redoutable fils de Latone lui dit d'une vox menaçante » Retirez- 33 vous , généreux Patrocle ; les defbnees n'or.t pas 3, réfervé la ruine de Troye à votre bras , ni 33 même au bras d’Achille , qui eit plus vaillant 33 ^ que vous 33. Patrocle fe retire des murs de la ville 3 & va combattre dans la plaine} il fe mêle par trois fois avec les ennemis , dont il fut un horrible carnage ; & à chacune de ces charges , : 1 immole de fa main neuf héros. Enflé de ce fu.ccès 8c infatiable de fang, il en fait une quatrième ; & alors genereux Patrocle, la fin de votre vie fut fixée par les defti-ns. Apollon , enveloppé d'un épais nuage, s’ar, 3 ê:e derrière Pa- trocle ,- fedu plat de fa main , il le frapp- fur le dos .entre les deux épaules. Un ténébreux vertige s'empare en même-temps de lui, fes yeux font cbfcurcis. Apollon délie fon cafque & fa cuiraffe, qui roulent aux pieds des chevaux : fa piqué, toute forte, toute pefante qu'elle eft , fe rompt entre fes mains ; fsn bouclier, qui le. couvroit tou: entier , fe détache & tombe à-fès pieds : alors la frayeur lai glace les efprits , fes forces l'abandonnent , il P AT defflei’re immobile. Heétcr le voyant en cet étàr 5 court à lui , le perce de fa pique, & l'inhibe avec des paroles amères.P^rrne/emourant,repoufi; cette infinie ; & attribuant fa défaite, non à la valeur d'Heétcr, mais à la colère des dieux : ’= Si vingt » hommes tels que toi m’avoient attaqué fans 33 leurs fecours , mon bras leur aurait bientôt fait 33 mordre la p outil ère 33. Patrocle ayant été tué, il fe St un grand combat pour fon corps. Heétor , après l'avoir dépouillé , al' oit lui couper la tête, lorfqu'Ajax & Méné’as arrivent, fort retirer Heétor, &, après de grands efforts , emportent le corps vers leurs vaiffesux. Les chevaux immortels d’Achille qui étoient éloi- gnés de la bataille, entendant dire que Patrocle avoit été rué, pleurent amèrement fa mort-: leur guide fait tout ce qu’il peut , & de la voix & de la main ; iî employé- les careffes & les menaces , pour les faire marcher : ils fe tiennent immobiles , la tête penchée vers la teire, & les crins traînant vers la pouffîère. Achille apprend la mort de 'Pa- trocle , & donne les marques les plus feniibles de fa douleur -, il s'engage à ne point faire fes funérail- les qu’il ne lui ait apporté la tête & les armes d’Heclor , & qu’il niait immolé fur fon bûcher douze des plus illufires enfanscies troyens , qu’il égorgera de fa propre main pour affouvir fa ven- geance. Cependant , Lame de Pat'ocle lui apparoir , pour le prier dé hâter fes funérailles , afin que les portes des champs élifées lui foient ouvertes. Il lui demandé une autre grâce : «Donne ordre, lui dit-il, qif'a- 33 près ta mort , mes os foient enfermés avec les >5 tiens. Nous n’avons jamais étéféparés pendant 33 notre vie : depuis le moment que j’ai été reçu 33 dans le palais ds Pelée , nous avons toujours 33 vécu tnfemble ; que nos os ne foient donc point 33 féparés après notre mort 33. Achille donne ordre aufiî tôt pour les funérailles de fon ami ; il fait égorger un nombre infini de viébraes auteur du bûcher ; il jette au milieu qua- tre de fes plus beaux chevaux , & deux des meil- leurs chiens qu’il eût pour la garde de fon camp ; il immole les douze jeunes troyens , & termine les funérailles par des jeux funèbres. Wi-nckeimann a publié ( Morum . Ined. n°. I 2 q.> an camée du plus beau travail , fur lequel on voit Ai.ti'oque annonçant à Achille la mort de fon ami Patrocle. PATRON , celui fous la proteélton -duquel cp fe mec , & qui eft amfi appellé , parce qu’il fait l’office de oère : Si enim clientes qua.fi colentes fiu.nt 5 dit une loi des douze tables , patroni quafi patres ; taritumdem eft clitntem qudfi filium f altéré, C’eft à Romulus qu’on attribue l'ufage où étojt le . peuple f â r il e Rome de ?s choifir des patrons eu protecteurs parmi les fénateurs & !a ncbleffe. Les protèges^ fe norr.rBoienr clients , à caufe de i affidmté avec la- quelle ils cultiyoient leur bienveillance. Romulus eut en. vue , par-la , d'entretenir i’unicn entre les deux.ordres/en les rendant néceffaires l'un à i'au-, tre. Cet établiffement donne une idée avantageufe des taiens politiques de ce prince, qui trouva moyen par-là de mettre les foïbies à l'abri des violences & du pouvoir exorbitant des grands. En effet , les patrons étoien: obligés d'aider de leurs confeils & de leur crédit, &i de défendre leurs cliens , abfens comme préfens , de prendre fait 8c caufe pour eux , fi on leur fai foi t quelqu'injuftice ou qu'on les citât devant les juges, & de faire pour eux tout ce que fait un père pour fon fils j iis héri- taient de leurs cliens morts al intejlat , & fans héri- tiers : il étoic également défendu aux patrons & aux , cliens de s'entr'aceufer en juftice, déporter témoi- gnage ou de donner leur fuffrage l'un contre l'autre, & de fe mettre les uns 8c les autres dans le parti de leurs ennetrvs. Si quelqu'un étoit convaincu d'avoir fait une de ces trois chofes , il étoit fujet à la loi portée par Romulus contre les traîtres ; 8c apres la correction , il étoic permis à chaque citoyen de Je tuer , comme une viîtlme dévouée à Pluton , dieu des enfers : Si patronus clienti fraudent faxit , facer efio. Les devoirs des cliensenversleurs/iarroni a’étoient pas moins étendus. Voyez le mot Cliens. Sous les empereurs, le peuple n'ayant plus de part aux élections des magiftrats, ni auxaffairesd Etat , ni aux fugemens qui furent alors réfervés aux ma- giilrats & à l'empereur ; il ne refia plus quelesfeuls noms de patron. & de client deffîtues refpecïive- inent des obligations qui y étoient auparavant atta- chées. Le nom de patron, demeura aux perfonnes riches & puitfantes , qui faifoient diftribuer à leur porte la fportule à ceux qui les accompagnoient dam la ville pour groffir leur cortège. Il n’y eut que le droit'ne patronage fur les affranchis qui lubfifta réellement , félon Tacite , parce que les affranchis, quoique devenus citoyens romains , ne jouiffoient pas des mêmes prérogatives que les libres, ingenui ; & la loi les aSuiettifîoit envers leur patrons , à des devoirs qu'ils étoient obligés de remplir, fous les peines les plus rigoareufes. Quand la qualité de patron étoit relative à celle d'affranchi , on entendoit par-là celui qui avoir donné la liberté à quelqu'un qui étoit fon efclave , lequel , par fon moyen, devenoit affranchi. Quoique l’affranchi fût libre , celui qui étoit auparavant fon maître confervoit encore fur fa perfonne quelques droits , ce que l'on appelloit patronage. Ce droit étoit accordé zupatron en con- fédération du biehtait de la liberté qu'il avoit donnée à fon efclave. .Ce droit s’acquéroit en autant de manières que l'on peut donner la liberté à un efclave. FAT "Le patron devoir fervirde tuteur 8e de détenteur à fon affranchi , & en quelque façon de père > & c'eft de -là qu'on avoit formé le terme de patron. L'affranchi devoir à fon patron foumilfron , ho a* neur & refptdt. I! y avoit une loi qui autorifok le patron à re* prendre l’affranchi de fon autorité privée , loifqus celui-ci ne lui rendoit pas fes devoirs affez affidue- ment; car l'affranchi devoir venir au moins tous les mois à la maifon du patronlm offrir fes fervices, & fe préfenter comme prêt’à faire tq.ut ce qu'il lui ordonneroit, pourvu que ce fût une chofe honnête & pofiîb’e. Il ne pouvoit auffi fe marier que fuivanc les intentions de ion patron. Il n’étoit pas permis à l’affranchi d’intenter un procès à fon patron , qu’il n'en eut obtenu la per- miflion du préteur ; il ne pouvoit pas non plus le traduire en jugement. Le droit du patron fur fes affranchis étoit tel c^u'il avoir le pouvoir de les châtier , & de remet- tre dans l'état de fervitude ceux qui étoient réfrac- taires ou ingrats envers lui. Pour être réputé ingrat envers foft patron , il fuffifoit d'avoir manqué à lui ■ rendre fes devoirs , ou d’avoir refufé de prendre la tutèle de fes enfans. Les affranchis étoient obligés de rendre à leur patron trois fortes de fervices ou oeuvres , opéra t les unes appellées officiales ou obfequiales ; les au- tres , fabriles. Les prenrères étoient dues naturel- lement en reconnoiffânce de la liberté reçue ; il il Falloir pourtant quelles fuffent proportionnées à l'âge , à la dignité , aux forces de l'affranchi , & aubefoiaque le parVonDou volt en avoir : les autres, appellées fabriles , dépendoientde la loi ou conven- tion faite lors de l’affranchiffement ; elles ne dé- voient pourtant pas être exceffives au point d'anéan- tir en quelque forte la liberté. Les devoirs , olfequia , ne pouvoient pas être cédés par le patron à une autre perfonne , à la différence des œuvres ferydes , qui étoient ceflibles. Le patron devoît, enfin, nourrir & habiller l'af- franchi pendant qu’il s’acquittoit des œuvres fer- viles , au lieu qu'il n'éroit tenu à rien envers lui peur raifon des fîmpîes devoirs , obfequia. Ce n'étoit pas feulement les particuliers qui avoient des patrons : les colonies , les villes alliées, les nations vaincues , fe choîfifîoient pareillement quelque patricien pour être le médiateur de heurs différends avec le fénat. Chaque corps de métiers avoit asiS feîî patron. 59$ P A T Plufieurs d’entre ces patrons exercèrent tou- jours gratuitement leur miniftère. Leurs cliens leur faifoient pourtant quelquefois des préfens, lefquels n’ayant d’autre fource que la libéralité & la recon- noiffance , furent appellés honoraires. Mais il y en eut qui rançonnèrent tellement leurs cliens , fous prétexte des avances qu’ils avoient faites pour eux , que l’on fût quelquefois obligé de faire des règlemens pour réprimer l’avi- dité de ces patrons. La Sicile s’étoit mife fous la protection des Marcellus , qu’elle appelloit fes patrons ; Lacédé- mone , fous celle des Claudius ( Suet. Tib. c. 6 . n. z. ) ; Bologne , fous celle des Antoines ( Ibid. Aug. c. 19.); Herculanum , fous celle des Bal- bus 5 Tifernum , fous celle de Pline, 8cc. PATRON^avocat. L’obligation impofée chez les romains aux patrons de défendre leurs cliens & de plaider , ou de faire plaider pour eux , fans qu’il leur en revînt autre chofe que., la gloire de fou- tenir les intérêts de ceux qui étoient fous leur pro- tection , fut l’origine de la profeffion d’avocat. Dès que les empereurs eurent ôté air peuple le droit d’élire fes magiltrats & fon fuffrage dans les jugemens 8c les délibérations publiques , le patro- nage 8c Se droit de client fe trouvant ainfi mutuel- lement inutiles , cefsèrent d’avoir lieu. Les parti- culiers n’ayant plus de patrons pour défendre leur caufe-, les confièrent aux citoyens qu’ils jugèrent les plus éloquens 8c les plus verfés dans les loix. L’éloquence défintéreffée jufqu’alors , & animée .par l’amour du bien public & de la gloire , devînt par la vénalité la fource d’une baffe cupidité. Ju- vénal , dans fa feptième fatyre , fait voir le ridi- cule des avocats de fon temps , qui affeCtoient de paroître publiquement en litière , avec de beaux habits & une grande fuite , & qui pouffoient le fafte jufqu’à faire briller des bagues de prix .à leurs doigts , en plaidant , afin de paffer pour être extrêmement riches, & pour fe faire payer plus largement de leurs parties. Ils vinrent à en exiger de fi grandes fommes , qu’on fut obligé de faire des règlemens pour les fixer. Dans les premiers temps de la Grèce , les par- ties parloient pour elles-mêmes ; mais , dans la fuite , on permit aux avocats de fe charger de leur défenfe , & de plaider leur caufe ; on les reftrei- gnit néanmoins dans les bornes du récit d’un fait fimple 8c fuccir.â , 8c on leur interdit l’u- fage des exordes , des péroraifons 8c des figures. Le falaire de ces avocats , même pour les caufes publiques , n’étoit qu’une feule drachme ; dans la fuite encore , il fut réduit à trois oboles , pour quelque caufe que ce fût. On fe fervoit dans le . barreau d’une clepfydre , pour fixer le temps que dévoient durer les difcours 8c les plaidoyers ; PAT tant que l'eau couîoit , les orateurs pnuvoïenï parler; mais l’eau écoulée, ils fe taifoient; on fufpendoit néanmoins l’écoulement de l’eau pen- dant la leéture des pièces qui ne faifoient pas la corps du difcours , comme la teneur d’un décret, le texte d’une loi , ou la dépofition des témoins. PATRONUS fodalitii. C’étoit le nom du chef du grand collège de Sylvain à Rome. On gardpit dans ce grand collège les dieux Lares 8c les images des empereurs. Les temples 8c les autres lieux confacrés à Silvain étoient ordinairement dans les bois , dans les forêts. PATRONYMIQUES. On appelle noms pa - tronymiques ceux qu’on donnoit chez les grecs , à une race , 8c qui étoient pris du nom ce celui qui en étoît le chef. Ainfî les Héraclides étoient les defcendans d’Hercule ; les Eacides , les defcen- dans d'Eacus. On les donnoit auili aux enfans immédiats , comme les Atrides pour les fils d’A- trée, les Danaïdes, ou les filles de Danaiis. On a étendu encore plus loin la lignification de ce terme , 8c l’on appelle noms patronymiques ceux qui font donnés d’après celui d’un frère ou d’une fœur , comme Phoronis , c’efi-à dire , Ifis , Phoronei foror ; d’après le nom d’un prince à fes fujets , comme Thefeides , c’elt-à-dîre , atke- nienfis , à caufe de Théfée , roi d’Athènes ; d’a- près le nom du fondateur d’un peuple , comme romulides , c’eiî-à-dire , romains , du nom de Romulus , fondateur de Rome & du peuple ro- main. Quelquefois même, par^ anticipation , on donne à quelques perfonnes un nom patronymique , tiré de celui de quelque illuftre defcendant , qui eft confîdéré comme le premier auteur de leur gloire , comme Ægid & , les ancêtres d’Egée. Ce mot eft formé de •arwrçts , du père , 8c de cve pa, nom, PA. TRO US , furnom de Jupiter. Ce dieu avo ; t à Argos , dans le temple de Minerve , une ftatue en bois, qui , outre les deux yeux, tels que la na- ture les a placés aux hommes , en avait un troi- fième au milieu du front, pour marquer que Jupi- ter voyoit tout ce qui .paffoit dans les trois parties du monde , le ciel , la terre 8c les enfers. Les ar- giens difoient que c’étoit le Jupiter Patrons , qui éroit à Troye , dans le palais de Priam, en un heu découvert ; que ce fut à fon autel que cet infor- tuné roi fe réfugia après la prife de Troye , 8c au pied duquel il fut tué p>ar Pyrrhus. Dans le partage du butin , la îtatue échut à Sthenelus , fils de Capanée , qui la dépofa dans le temple d’Argos. PATVLCIUS , furnom de Janus, dont parle Ovide dans fes filles ( Lié, I. v. 127.) ( de pateo. P A V fe fuis ouvert. ) On le lui dorinolt, ou parce qu'on ouvroit les portes de fon temple pendant la guerre., ou plutôt parce qu’il ouvroit l'année £k les failons , c’eft-à-dire , qu'elles commençoient par la célébra- tion de fes fêtes. PATURAGES , lieux où l'on fait paître les btftiaux. Les romains polfédoient plusieurs pâ. ta- rages dans l’Italie & les provinces de leur empire : les principaux étoient dans la Pouiüe & dans tou- te cette partie de l’Italie où elle eft fîtuée , en- tr’autres la forêt Scanda , la fauffaye de Mm- turne , le mont Gaurus. La république tiroit un grand revenu de ces pâturages qu’elle affermoit à des bergers qui y coniuifoienr leurs troupeaux. Ce fut pendant long-tems ie feul fonds que l’on portât au tre'for public ; cependant , au commen- cement , on n’étoit pas fi exaét à empêcher les particuliers de profiter de ce s pâturages publics, 8c chacun y conduifoit afftz librement les troupeaux; mais les édiles du peuple pourvurent à cet abus, en faifant porter une loi qui condamnoit à l’a- mende les contrevenans , 8e on fut très-rigide à la faire exécuter , comme nous le voyons par plufieurs exemples de l’amende payée que rap- porte Titc-Live. Dans la fuite on afferma les pâ- turages à des particuliers qui les louoiènt à tous ceux qui en avoient befoin. Les empereurs avoient suffi dans les provinces , des pâturages en propre , cù ils nourrilloient un grand nombre de chevaux pour leur ufage. Le furplus des pâturages qui ne leur étoit pas néceffaire , ils l’affermoient à des particuliers qui y faifoient paître leurs troupeaux avec ceux du prince que l’on appelîoit greges do- miniez, 8c l’argent qui en revenoit étoit porté dans leur tréfor. - PAVE', pavimentum , terme qui chez les latins fignifie le fol d’une place , de quelque matière qu’il foit fait , plâtre , terre , fable , gravois , cailloux , briques , carreau de terre cuite, marbre 8c autre nature de pierres , pourvu que ledit fol ait été affermi , battu , frappé 8c consolidé fur la fuperfîcie de la terre ou d’un plancher , pour en produire une croûte 8c un plan ferme , fervant à porter ce qui doit repofer ou palier par-deffus : pavimentum enzm , dit Vitruve, eft folidamentum five incruftatio quam ' grddiendo calcamus. Selon Ifîdore , ( i f. 1 6. ) les carthaginois ont été les premiers qui aient pavé leur ville avec des pierres ; enfuite à leur imitation , Appius Clau- dius Caecus fit paver la ville de Rome , 1 88 ans après l'expulficn des rois , Sc un chemin que l’on nomma la voie Appienne, Enfin les romains entre- rirenc les premiers de paver les grands chemins ors de leur ville , & infenfiblement ils ont pouffé cet ouvrage prefque par-tout le monde : per om- nem perde orbem vias difpofuerunt , dit encore Jfidore. P A V ÇÇt) j t Les romains eurent deux manières ciff. rentes ae paver les grands chemins; les uns étoient 'pavés avec des pierres Se les autres étoient cimentés de fao;e Sc de terre g’aife. Les premiers étoient for- mes de trois rangs , à ce que l’on a obfervé dans .-es vertiges qui en font refiés ; celui du milieu qui .et voit aux gens de pied , étoit un peu plus élevé que les deux autres , de façon que les eaux ne s’y j £ - nL ar ;^ ter - Ou le pavait à la rüftique ; c efta-dire , ce gros carreaux de pierres à joints incertains ; les deux autres rangs étoient couverts de fable lies avec des terres graffes . fur quoi Ls çnevaux marchoient fort à l’aife. ©'un intervalle à l’autre , on trouvoit fur les bords de çroffes pierres dreflées à une hauteur commode, quand on vou- loir monter à cheval; parce que les anciens n’a- voient pas 1 ufage des étriers. On trouvoit encore res colonnes milliaires fur lesquelles on vovoi: gravées les diftarces de tous les.iieux, & le côté du chemin qui meno.t d un lieu à un autre ; ce fut un invention de C. Gracchus. Les chemins pavés de la fécondé manière , c’eft- à-dire, feulement avec le fable & la terre étoient formés en dos d’âne , de manière que l’e.îu ne s’y pouvoit arrêter ; 8e le fond étant aride 8c prompt à fécher , ils demeuroient toujours nets 8e fans pouffière. On en voit encore un dans le Friou! , que les habitans nomment le pofthume \ lequel va dans la Hongrie, & un autre fur le ter- ritoire de Padoue , qui partant de la ville même aboutit aux Alpes. Aureiius Cotta eut la gloire de faire paver la voie aurélienne l’an «I<5 , evfcnl* 8c éfsrase ». Le jeu nommé aporrhaxis , abrumpo , frargo , & dont Poîlux nous a confervé la defcription , coniiiloit à jetter obliquement une balle contre terre , ce qui la faifoit rébondir une fécondé fois vers l’autre. côté , d’où elle étoit renvoyée de la meme maniéré 8c aînfi de fuite., jufqu’à ce que queïqu un des joueurs manquât fon coup , & l’on avoit foin de compter les div ers bonds de la balle. Dans le jeu appelle ourania ,. l’un des joueurs fe courbant en arrière , jettoit en 1 air une balle qu’un autre tâchoit d’atraper en fa . tant avant qu’elle retombât à terre , & avant que lui- meme fe trouvât fur fes pieds: ce qui demanrioit une grande jurteffe de la part de celui qui recevoir cette balle , 8c qui devoit pour fauter , prendre précifément Imitant où la balle qui retomooit ptu être à la portée de fa main. Uharpafton a fon nom dérivé d’àsawi» , rapzo 3 oai-ce cu’on s’y arrachoit la balle les uns aux au- I très. Pour y jouer , oh fe dïvifoit en deux troupes , qui seioignoient également dune ligne nommés PAU Wop«s 1 que Ton traçoit au milieu du terrain & fur laquelle on pofoit une balie. On tiroit derrière chaque troupe une autre ligne , qui marquent de parc 8c d’autre la limite du jeu, tnfuite les joueurs de chaque côté couroient vers la ligne du milieu, & chacun tâchoit de fe faifir de la balle , &c oe la jetter au-delà de l’une des deux lignes qui mar- quaient le but ; pendant que ceux du parti con- traire faifoient tous leurs efforts pour dcrenare leur terrein , Se pour envoyer la balle vers ! autre ligne. Cela caufoit une efpèce de combat- fort échauffé entre les joueurs qui s arrachoient la balle , qui ia chaffoient du pied & de la main, en frifant diverfes teintes , qui fe pouffoient les uns les autres „ fe donnoient des coups de poir.g & fe renverfoient par terre. Enfin le gain de la partie étoit peur ia troupe qui avoir envoyé Sa baiie au- delà de cette ligne qui bornoit le terreur des an- tagoniftes. On voit par- li que cet exercice tenoit en quel rue façon de la courfe , du faut, de la lutte Se du pancrace. L’exercice de la greffe balle étoit different des précé.lens , non feulement' à ra.fon du volume des bahes que l’on y employoit, mais auffi par rap port à la fïtuatïon des bras j car dans les trois principales efpèces de petite fphérifiique , dont on vient de parier., les joueurs cenoient toujours leurs mains plus baffes que leurs épaulés | au. heu. que dans ceile-ci , ces mêmes joueurs eie voient leuis mains au-deffus de leur tête , fe dreffant meme fur la pointe du pied , & fanant divers fauts pour atraper ies balles quipaffoient par-deffus leur tete. Çet exercice devoir être , comme i’on voit, d un fort grand mouvement , & d’autant plus pémole, qu’outre qu’on y mettait en œuvre toute )a force des bras pour pouffer des bades d une groffeur confidérable à une grande d'ftance , ies coutfes , les fauts & les violentes contorfions que l’on s’y donnoit , contribuaient encore à en augmenter ia fatigue. La troifième efpèce de fpheriftiqne connue des grecs , étoit l’exercice du ballon , appelle sç>>? , dont nous favons peu de circonltances , fi ce n’eff que ces ballons étoient vraifemblabiement faits comme les nôtres , qu on leur aonnoit une groffeur énorme, & quels jeu en etort dimcile & fatiguant. L’exercice du corycus qui etoit la quatrième efpèce de fphérifiique grecque , la féiilè dont Hip- pocrate ait parié & qu’il appelle , qui eft la même chofe que le x.a>?vz-oÇoXix , du médecin Aretée , confiftoit à fufpendre au plan- cher d une falle , par le moyen d une corde , une efpèce de fac que l’on remphffoit de farine ou de graine de figuier pour les gens foibks , de fable pour les robuftas, & qui defeendoir jufqu a la hauteur de la ceinture de ceux qui s’exerçosenr. Ceux-ci preffant ce fac avec .les deux main? , .e PAU 6o$ portoient auffi loin que la corde pnuvoits’étendre; après quoi , lâchant ce fac iis le fuivoient , & îorfqu’il revenoit vers eux , fis fe reculoicnt pour céder à la violence du choc ; enfuite le reprenant à deux mains , ils le pouffoient en avant de toutes leurs forces , & tâchaient malgré l’impéruofité qui le ramenoit , de l’arrêter foit en oppofantles mains, fo.t en préfentant la poitrine, ayant les mains placées derrière le dos ; en forte que pour peu qu’ils négligeaffent de fe tenir fermes , l’effort du fac qui revenoit leur, faifoit quelquefois lâcher le pied 8c les contraignoit de reculer. Il réfultoit , félon les médecins , de ces diffé- rentes fphérifîiques divers avantages pour la faute. Ils croyaient que l’exercice de la gr ffe & de la petite balle étoit très-propre à fortifier Es bras , arili b : er. que les mufeies du dos 2c de la poitrine, à débaraffer la tête , à rendre l'épine du des plus foupîe parles fréquentes inflexions , à affermir les jambes 8c ies coiffes. Ils n’eftimoi nt pas que le jeu de ballon fut d’une grande utilité, à caufe de fa difficulté 8c des mouvemers viole ns ou il exi- geoit 5 mais en généra! ils croyoient tor s ces exer- cices contraires à ceux qui étoient fujets aux ver- tiges , parce que les fréquens tournoicmens de la _tête &des yeux , néceffaires dans la f. kérftique } ne pouvoient manquer d’irriter cette indffp ficion. Pour ce qui concerne l’exercice du corycus ou de la bai e fufpendue , ils le jugeoient très-conve- nable à la diminution du trop, d’embonpoint , Oc à l’afferrniffement de tous les mufeies du corps ; perfuadés que les fecouffes réitérées que la poi- trine 8c le ventre recevoir nt du choc de cette balle , n’étoient pas inutiles pour maintenir la bonne conftitution des vifeères qui y font renfer- més. A rétés en confeiüoit l’ufagé aux lépreux; mais on le défendoit à ceux qui aveient la poitrine délicate. Après avoir parcouru les efpèces de fpkériJU- qttes en ufage chez les grecs , examinons préfen- tement ce que ies romains ont emprunté d’eux par rapport à cet exercice , 8c ce qu’ils y ont ajouté de nouveau: On ne trouve dans l'antiquité romaine que quatre fortes de fpkérijtiques ; favoir iê ballon , appelle foliis ; ia baiie. furnommée tagonaûs ; la balle villageoife, pila pagar.ica , & Y karpefium. Cœüus Aurélie us ies défigne toutes par l’exprefùon générale de fp fiera italien , paume italienne. Le pcëte Martial les a routes coinprïlês dans ces vers : Non pila , non folli s , non te paganica tktrmii Préparât , autnudi ftipitis iclus kebes : Vara nec mjeczo esremate brachia tendis , Non harpafta va gus priver nient a rapts. Le ballon étoit de deux efpèces, sa grattas Si G g g g i] é04 PAU ^3. petite. On pouffoic !eS grands ballons avec le bras garni , comme nous l’avons d:t en parlant du ballon des grecs. La petite efpèce qui étoit le plus en ufage , fe pouffoit avec le poing , d'où elle recevoir le nom d efollis pugillaris oupugillatorius. La légéreté de ce ballon le mettoit plus à la portée des perfonnes les moins robuiles , tels que font les enfans , les vieillards & les convalefcens. La paume appellée trigonalis , fe jouoit avec une petite balle nommée trigon , non pas de fa figuie qui étoit ronde 8c nullement triangulaire, mais du nombre des joueurs qui étoient ordinai- rement trois 3 difpofés en triangle , 8c qui fe ren- voyoient la balle tantôt de la main droite, tantôt de la gauche. Celui qui manquoit à la recevoir, & la Lnffoit tomber, perdoit la partie. Trois expref- fions latines ont rapport à ce jeu , & méritent d’etre remarquées. On appelîoit raptim ludere , lorfque les joueurs faifoient en forte de prend: e la balle au premier bond. Datatim laden fe difoit d’un joueur qui envoyait la balle à un autre , & qui accoiripagnom ce mouvement de diverfes fein- tes pour tromper les j meurs. EnSn, expulfum lu- dere s’appiiquoit à l'action des joueurs qui fe re- pouffoient les uns les autres pour attraper la balle £e la renvoyer. La paume de village , appellée pile i paganica , n’étoit pas. tellement abandonnée aux pi y fans qu’elle ne fut aufli reçue dans les gymnafes & dans les thermes , comme il eil facile de s’en con- vaincre par les vers de Martial cî-deffus rapportés. Les bailes qu’on en ployoit dans cette force de paume et ient fait, s d’une peau remplie de plume bien foulée & b. en entaflée , ce qui donnoit une dure té confidérable à ces balles Elles furpatloient en gr. fié r ces bades trigones 8c les ballons ro- mains. La dureté de ces balles jointe à leur vo- lume , en rendoit le jeu plus difficile 8c plus fa- tiguai. t- La dernière efpèce de fphériflique en ufage chez les romains & nom née harpaftum , n’étoit en rien d frère' te de lharpaflon des grecs , de qui les ro- mair s i’.ivoient empruntée ; ainfï , fans répéter ce qui a été oit , on remarquera feulement que l’on s’exerço t à ce j u fur un terrain fable, que la balle qui y f. rvoit étoit de la perte efpèce , 8c que l’on y employott plutôt les mains que les pieds, comme il par ît par cette épigramme de Martial fur des karpafles ; Use rapit Ant&i velox in pulvere Draucus , Grandia qui vano colla labore facit. Et par ces vers du même pcëte : Sive harpafia manu pulverulenta rapts.,., lion har t af:a vagus . u.vertnta ravis. P A V L’antiquicé grecque 8c romaine , ne nous fournit rien de plus louchant les d ff. rentes efpècts de fpkérijïiques ; mais on en découvre ure tout à fait fingu-ièrc , le jeu de balles de verre , dans une ancienne infciipnon trou ée à Rome en 1^91 , fous le pontificat d’innocent XI , 8c que l'on voit encore aujourd’hui attachée aux murs du Va- tican. C’eft le Lui monument dont rous ayons connoiifance , qui faffe mention du jeu de la balle de verre inconnue jufqu'au tems d'un Urfus Togatus , mentionné dans l’infeription , lequel s’en dit l’inventeur. Il eil difficile de devirer pré- cisément en quoi confifto t ce jeu, 8c ii faut né- cefiairement , au défaut d’autorités fur ce point , hazarder quelques conjeélures. Burette , dans une dififertation fur la fpkériftique des anciens, inférée dans le recueil des mémoires de l’académie des inferiptiens, 8c dont nous avons tiré cet article , a de la peine à fe perfuader que' les balles de verre qu’on employoit fuffent foüdes : car, dit- il, fi l’on veut leur attribuer une groffeur proportion- née à celle de nos balles ordinaires, elles enflent été d’une pefanteur incommode Sc dangereufe pour les joueurs j fi au contraire on les fuppofe très-petites , elles enflent donné trop peudeprife aux mains , 8c euffent échappé aux yeux. Il y auroit donc lieu de croire que ces balles étoient autant de petits ballons de verre que ks joueurs s’envoyo : ent les uns aux autres j l’adrefife dans ce jeu confîftoit fans doute à faire enforte que ces ballons fuffent toujours fontenus en l’a'r par les diverfes impulfions qu'ils recevoient des joueurs qui les frappo : ent de la paume de la main , 8c à empêcher qu’ils ne heurtaflent contre les murs , ou qu’ils ne tombaffent par terre , auquel cas ils ne manquokrit guère de fe bnfer. Ce qui achève de motiver cette opinion ell un paffage de Phne le naturaliile , qui emploie l’exprelSon de pila vitrea dans une occafion où ce ne peut être qu’une bou e de verre creufe : cum , additâ aquâ , vitres, pila foie adverfo , in tantum excandejcant , ut ve[ies exurant. « Les boules de verre pleines d eau 8c expofées aux rayons du foleil , s’échauffent jufqu’au point de brûler les habits *>. Vo la du moins ce qu’on a penfé de plus vraif mbiable par rapport à cetté dernière efpèce de fphériflique , fi peu connue d’ailleurs, 8c qui m-. r terO't certai- nement d’être plus particuliérement éclaircie. P AV O. Voye^ Pa on. Firceli'us fut furnommé Pavo , à caufe des foins qu’il fe donnoit pour élever des paons. PAVOPv , la peur. Les romains en avoier.t fait une divinité , ou’ds difoient être cotnpîvne de Mars. Tulîus-Hollilius , roi de Rome , lui érigea une llatue , comme au dieu Palier. Voye ç Pâ- leur. P A V PAVORIENS , on don noie ce nom à une par- i! tie d=s fa -tes ou prêtres de mars , ceux qui étoient débinés au cuite de la décide Paver. P AV OT , piante dont les femences font pro prps a afioupir les ;ens , à faire dormir. On pei- gnoir le dieu .i . fommeil couché fur des gerbes de pavots. Parmi les épis qu'on donne à Cérès on mêle de» pavots ; parce qu’elle s étoit utile- ment fervie de pavots pour appaifer la douleur qu’elle avoit relie:, tie de l’enlèvement de fa fi le. Le pavot étoit le fymbole de la fécondité, à caule de li grande quantité de graines qu il pro- duit. C’eit pourquoi on voit fur plufieurs monu- mens l’Efpérance tenant des ép : s de b-led d. pavots. ( Grater. injfcript. p. loi ) C eft pont- el même rasfon que les impératrices romaines tien- nent fur les vnonumens les mêmes plantes. Les égyptiens avoient une forte de vénération pour le pavot. Voyet[_ en les rations à i article Nymphees. Sur un jafpe rouge de la . collection de Stofch , on voit une tête àe pavot entouree d uu-ferpent. Lepavflt étoit chez les anciens un fpéçifiqueconire p'iüfieurs maladies. ( Plia. L 10. c. ~G.jlq. ) Pavot , ( Tête de) fur les médailles de Pe- rinthus. Pavot , velin ou parchemin. V oyei Pa- paver. PAUPIERES. - Y - «Les anciens , dit Winckelmann , Ç H' fil. de P Art , liv. 4. en-. 4. ) parotffent avoir dévoilé tous les myltères de la oeauté , jùfqù’aujeu des pau- pières j car l’expreffion tin coB^sç/àpo; d’Héltode feimble défigner une forme particulière de paupières. La foule des grammairiens poftérieurs inte rprète ce mot d’une manière diffufe par xaiAiaÇaocç, c’eft-à-dire , avec de belles paupières ; tandis que le fcholiafted’Héfiode , qui pénétre Se fens caché de cette expreffion , nous apprend qu’elle carac- térife des yeux dont les paupières ont un mouve- ment ondoyant, que le poète compare au jeune ceps de la vigne. ( Striiys , voyages, t. Il, p. 75.) En effet , nous trouvons de la juftdTe dans cette comparaifon , lorfque nous confidérons les douces inflexions des belles paupières , qui fe manifestent fitig ùi èrement aux têtes idéales du premier rang * tel 3 qu'à celle d’Apollon , de Niobé, & fur tout de Vénus. Aux têtes coloflales , comme à celle de la Junon de la Vi'la Ludovifi, cette marche circulaire eft encore plus diftinde & plus fenfible. Aux têtes de bronze du cabinet d’Herculanum les bords des paupières offrent des indices que les poils qui les compofent 3 n’y çnt pas été pratiqués avec Voutii ». PAU fc 5 On n’eft pas maître du mouvement des paupières y auffi eft- ce avec raifon qu’àutrefois à Rome oa prit pour un prodige la fermeté d’un gladiateur qui retenoit le mouvement 'de fes paupières , & ^’empêchoit de ftller les yeux à volonté, lorsqu'on lu ; portot des coups au vifags ; car quoique le mouvement des paupières foi; libre , il devient à la longue nécefEhe , & très- fouvent involon.- taire. PAUSÆ. \ Y- r. PAüSAIRE. j v °y e \ Pau sa rii. PAUSANIAS ,rcide Macédoine. TîATcaNIA. Médaille un'que d’argent au cabinet 'du roi. Elis porte les caractères de la p! c s brute antiquité , des empreintes eh creux , qui étant en faillie fur le coin fervoier.t à le fixer , au défaut de virole. PAUSANIES , viortntU , Têtes accompagnées de jeux cù'les feuls citoyens de Sparte éto-ent admis peur difputir le psix. Cette fête tïroit fm nom de P.aufianias , gé ’éral des fpartiates , fous les ordres duquel les grecs vainquirenr Ma donius ! à la farpeufe bataille de Platée.. .Depuis, ce rems il y eut toujours un difeours en T honneur. de ce grand capitaine. {fiPbit&ri -Afchétol. gr&c.like il. cap. 10 , tom. I. pag. 424. ) (D. J. ) P^4I/S^ Xl1 '^ ( Muratori-, fi8. i.)ÿSpattien dit de iComrnod.e ( e- 9- ) fiofrïs Ijidis commodat adio deditùs pfuit fi uififi capjtt. raderel ,..ô“ Anu&im portaret , & ' paufas egergf, : ] ; „ f On appeîloi r. paufiarii à Rome des gens qui dans les pompes , ou, ;fi l’on peut- ainfi parler , Ls procefïions d’Ifis , fai foie nt les paufies , & avoient foin de tout ce q-ui étoit ôcèefîajre pour cela.1 Dans ce s fortes de cérémonies , on s’arrêtoit quel- quefois , & l’on préparait -des lieux, où pendant ces paufies _ on oépôfoit les ftatües d’Ifis & d’Anu- bis-j à-peu-près; comme en fait des repofoirs dans ies proceffions du faint-facrement chez les catho- liques. Ceux qui faifoient ces repofoirs , appelles manf.ones , & qui avoier t foin des paufies , 6c- de tout ce qui étoit néceffaire alors, s’aopelloient paufiarii. Une infeription rapportée par Saumaife» dans fes notes fur la vte de Caracaüa par Spar- tien , nous apprend qu’il y avoir a Rome un corps de paufiarii que i’infeription joint au corps des argentiers. . : . f -, ' Gn appelloit auâî paufiarius celui qui donnoit le fignal aux rameurs d'une galère , & leur marquent les teins & les paufes , afin qu’ils alîaùent tous de pair 3 & qu’ils ramaSent tous, enfembîe. Gela fe, faîfoit avec un inftrumeat , comme aujourd’hui les comsuafldeingns fe donnent fur les gaièrss à 6o6 PAU coups de fifSets. Hygin dit que fur le navire Argo, c’étoit Orphée qui le donnoit avec fon luth. PAUSEBASTOS , pierre précieufe confacrée à Vénus , que l’on appelloit auffi paneros ; il ftm- ble que c’étoit une très-belle agate. PAUSIAS , peintre grec , naquit à Sicyone, & fut élève de Phamphde ; d vivoit dans la cent feptième olympiade , c’eft- à-dire environ 3 y 1 ans avant Père, cht etienne. Paufias fut le premier qui entreprit de peindre les lambris & les voûtes des palais. Il devint éperduement amoureux de la bouquetière G'ycère , & dans un de fes tableaux il !a repréfenta afiife compofant une guirlande de fleurs. Ce tableau étoit fi. eftimé , que Lucullus en acheta fort cher une copie qui étoit confervée à Athènes. c ~ : . PAUSICAPE , 5 ruvtniçuxj , inftrument- de fup- plice chez les athéniens, C’étoit un tambour rond & large , dans lequel on inférait la tête du cri- minel , de manière que fes mains ne pouvotent plus atteindre à fa tête. PAÜSILYPPE > , montagne fituée le long du baiün de JSIaples, qui. lignifie en grec cdfation de mfiejfé , nom qui répond bitn à la beauté de fa fituation. La grotta eft un chemin creufé au tra- vers de la montagne, de 430 toi fes , ouvrage admirable attribué aux romains , mais qui paroît plus ancie'n . qus la domination romaine : cette grotte a "y b pieds de hauteur et zc de largeur. Deux' fioupirànx pratiqués dans la v û:è v répan- dent un peu dejour. LadireéLon de la grotte percé eft telle , que vers la fin d’oétobre le folei! cou- chant l’éclaire dans toute fa longueur; d’où i' fuir qu’elle fait un angle de iS degrés vers le fu : avec ia. ligne de Poueft , ou de 72 degrés avec h ligne du midi du côîé du couchant. Le tombeau de Virgile eft fur cette colline ■au-deffas même de l’entrée de la grotte. C’eft le tombeau que charstoit Stace , lorfqu’il s’applau- dilïoit d’ê.re à Naples. PÀUSUS , dieu de la ceflation du travail , le dieu du repos, oppofé à Mars Se à Br lone. C’tft Arno'be ( Adv . genres iib. 1 .) qui en fa-lt men- tion : Qui fautios , qui fatuas , civitatum que ge- Tiios , qui Paufos reverentur atque BclLonas. PAUTALIA. Voye^_ Pantaiia. PAUVRETE. Il paroît , par le Plutus d’Arb ftophane f A 3 . z.fcen. 4. & y.), qu’elle avoir été mife au rang des. dieux. Les habitans de Gad.r.i i’honoroier.r d’un culte particuIL-r , parce qu’ils Sa regardoient comme la mère de i’mduftrie & de pus les arts, Piatsn lui donne l’amour pour fils. P A Y Y oyeç Amour. Plaute l’a fait fille de la débau- che , parce que ceux qui s’y livrent , aboutif- fent afiez fouvent à la pauvreté. PAYE de la mil: ce romaine , folde en argent que la république donnoit par jour à chaque foliar, cavalier ou centurion romain. L’hrftoire nous apprend que, jufqu’à l’an de Rome 347 , tous les citoyens romains avaient été à_la guerre à leurs dépens : il falloir que chacun tirât de fon petit héritage de quoi fubfifter , tant en -campagne que pendant le quartier d'hiver ; & fouvent quand la campagne durcit trop long-tems, les terres , furtout celles des pauvres plébéiens , demeuraient en friche. De là étoient venus- les emprunts, les ufures multipliées par les intérêts & enrbite les plaintes & les féditions du peuple. Le fénat pour prévenir ces déforores , ordonna de lui-même, 8 e fans, qu'il en fut follicité par les tribuns, que dans la fuite les fcldars feraient payés des deniers publics ; & que pour fournir à cette dépenfe, il fe feroit une nouvelle impofîtion , dont aucun citoyen ne feroit exempt. Trois ans après , l’an de Rome 3 jo , en afftgna une folde particulière pour les gens de cheval , & ce fut la première fois que la cavalerie commença à être payée des deniers publics. A l’égard des alliés ils étoi nt obligés de fervir fans folde, mais on leur fournilfoit le blé & l’orge gratis. La paye d’un fantaflin étoit de deux oboles par jour , c’eft- à dire , environ y fous de frar.ee. Les centurions avt ient double folde , & les cavaliers erevoient une drachme, valant 18 (ous de france. Les troupes fur cette paye étoient obligées de fa routrir & de fe fournir d hifcits ; en lorte, dit Pô- le be , eue fi les foldats recevoient quelque chofis du qu.fteur , on ne m.mquoit pas de le leur ra- battre fur leur paye. Dans la fuite , environ l’an ooode Rome,C. Sempronius Gracchus, pendant ion tribunal , fit une loi par laquelle on fournit aux troupes des habits fur le tréfor public. Jules Céfar qui avoit b e foin de foldats pour fes vues anbitieufes, leur fit de nouvelles faveurs. Enfin, â ugulte porta la folde des fantaflîns à un denier , 18 fèus de france , & donna le triple , 54 fous de france. aux cavaliers, lirons une réflexion de ce détail. Un foldat romain avoir donc un denier par jour fous Augufte , e’eft-à-d:re, environ dix-fept à dix-huit fous de France,' Les empereurs avoient communément vingt-cinq légions à leur folde j ce qui à raifort de cinq mille hommes par légion , faifoît cent vingt cinq mille hommes. De cette manière, la paye annuelle des armées romaines n’excédeit pas la tomme de 39,600,000 livres de france, ou de 18 cent m lie livres fterlings. Ce- pendant b parlement d'Angleterre dans la guerre PEA âe 1700 , accoràoit communément deux millions jco mille livres fterlings pour la folde de tes troupes j ce qui fi.it 700 mille livres fterhngs au df-’à de la dépenie de Rome. Il eft vrai que ies officiers romains recevoient une très-petite paye , puifque celle du centurion étoït feulement le dou- ble de la paye d'un foldat , qui d'ailleurs étoit obligé de fc fournir d'habit, d'armes & tentes , objets qui dimmuoient confidérablement les autres charges de l'armée : tant ce puiffant gouverne- ment dé-penfifit t eu en ce genre» & tant fo.n joug fur le monde entier étoit facile à fupporter ! Cette réflexion nous femble d'autant plus vraie, que l’argent , après la conquête de l’Egypte , paroît avoir été à Rome en auffi grande abondance qu’il pe„t l’être à préfent dans les royaumes les plus riches de l’Europe. ( D. J. ) PAYNI , dixième mois de l’année égyptienne qui répondoit à-peu-près au mois de juin. On le nommoit auffi paoni. Les coptes rappellent baune, bouna 3 c paoni, PAYSAGE, les anciens ont beaucoup deffiné dans ce genre , & avec autant de grâce & de goût que ies modernes. Pour en juger , on peut examiner celui que Winkelrnann a publié au der- nier numéro des Monurrîenti inédit : , & tous ceux que* l’on a confervés dans les Monument d‘Her- culanum. PÉAGE , portorium , impôt que l’on perçoit fur les marchandises qui font tranfportées. Cet impôt n’stuit certainement pas connu à Rome dans les commencemens de la république, où ies romains n’avo : ent point, ou avoient très peu de commerce avec les étrangers. Cet état même dénué de ports, ne donnoit aucun accès aux commerçans , & on ignore fi Ancus Martius , qui en fit conlhuire un à Oftie , imagina de mettre un impôt fur les mar- chandifes; cependant on conjecture que ce tribut eut Ifiu fous' les rois fes fucceffeurs,' puifque Plu- tarque nous afl’ure qu'entre les avantages qui revin- rent aux peup’es de i'expuluon des rois, Valerius Publico’a y comprit l'exdnétion des impôts. C’efi auffi ce qu'affirme Tite Livc : Portoriis quoque & tributo ptebe Liberatâ , ut divites conferrent , qui oneri ferendo effent. Dans la fuite les befoinsde la ré- publique augmentant à proportion de fon étendue, en rétablit le portorium , impoi-tion qui comprenoit ee qu’on levoit fur les marchand fes qui entroient da>,s ies ports d’Italie, & ce tribut fut un des prin- cipaux revenus de l'état. Cette iropofition fut abolie dans toute l’Italie , par une loi que porta Cecilius Metellus , ainfi que nous l’apprend Dion : Quia Véciigalia urbem 6? reliquam Italiam vehememer ajqïi- geéant , Itx quA ea toUebct , omnibus gratijjima trat ( lib . XXX Kl I. ). Mais fi cette loi fut agréable au peuple, elle déplut au fénat & aux grands, qui pour s’en venger, firent des efforts mutiles pour 'P E  607 foufiraire à Metellus l'honneur de l’avoir publiée. ; L’auteur ajoute que ce ne fut pas tant l'impôt en ; lui même qui engagea Metellus à le fupprimer, i que les vexations inouïes de ceux qui le îevoient, | don: tous ies citoyens avoient à fie plaindre. Avec | le portorium., la loi anëantiffoit auffi un autre im- j pot appeiié fcriptura , qui étoit une redevance que j payaient ceux qm tenoient les terres conquîtes,, qu’on avoir réunies au domaine de la république. Si l’on ajoute à cela le partage des terres que le peuple avo t obtenu, il fie trouvera que Rome n'a- voit d’autre revenu que les imp- fitions qu’elle !evo : t fur les provinces; elle demeura dans cet état jus- qu’au temps des empereurs , qui rétablirent peu-à- peu les anciens impôts, ou en fubitituèr-nt de nouveaux. C’efi: ce que Dion rapporte d’Augufté : Vechgalia partim prias abrogata renovaverit , par- tira nova extogitata inflituerit (47). Les autéU S ne s’accordent pas fur la va'eur du portorium , da temps de la république, & il paroît que la manière de le lever, n'étoit pas uniforme, qu’elle va: oit félon les loix particulières de chaque ville , ou Dion la volonté du cenfeur qui l’impofoit. Par exemp l e, en Sicile, c’étoit le vingtième des, marchandées qui y abordoient. Les notions font plus daims fous les empereurs, & on peut affigner à-peu-pres la manière dont limpofition éto.t perçue C’etoit le quarantième de toutes les marchandifes qui en- troient dans les villes. V~oye j Quads,agesima. Portorium , étoit auffi un impôt mis fur le paflage des ponts & fur les grands chemins ; Hén - dien nous apprend que l’empereur Pertinax aboi t cet impôt qui étoit très-onéreux au peuple, & qui félon cet auteur, avoit été imaginé par la tyrannie : Sub tyrannide ad contrakendas pecunias excogitata. Perque vias & itinera remifil & in antiquam liberta- tem revocavit ( Herodzan . 2. 4.). PEAU de queîqu’affmal. Les anciens avant l’u- fage des étoffes, n’avoier.t point d’autre habit que des peaux de bêtes qu’ils ajufioient de leur mieux ; elles leur fervoient auffi de marelats , de couver- tures , cle tapis, pour couvrir leurs fiéges. Ces peaux pouvoient fe mettre & s’enlever comme on vouloir; enfuit? on s’avifa de les rendre fiables en les clouant après les avoir garnies par-deffous, de paille d’a- voine , de feuilles de jonc , de bourre ou de laine , en guife de couffin. Les foldats s’en fervoient auffi pour faire des tentes, & les romains empruntèrent cet ufage des grecs. Dè-ià vient l’expreffion latine , fab peüibus kyemare , camper durant l’hyver- On falloir affeoir la nouvelle mariée fur une peau de mouton avec fa laine, foit pour rappeîler l’ancien ufage de s'ha- biller , foit pour l'avertir qu'elle devoir travailler. Avant l’invention des Telles, on employoit encore les peaux à couvrir Ses chevaux que ’f on devoir monter. Chez, ks grecs, les peaux des animaux 6oS P E C immolés , fervoient d’ornement aux flatues des j dieux 5 quelquefois auffi, on les atcachoit aux mu- i railles , & or! les fufpendoit aux voûtes des temples. { De plus les prêtres fe couchoient fut les peaux des agneaux , des brebis & des. béliers, que l'on avoit égorgés pour viétimes , 8e ils y dormoient. Apres leur fommeti, iis annonçoient leurs fonges, 2 c les expliquoier.t en forme d'oracle. Sur une pâte antique de la colleélîon de Stoch , on voit Eurypyle affis b’effé , les bras appuyés fur les épaules d'une figure tenant une pique, qui eft derrière lui, Sc qui le foutient ; celie-ci paroît être Neftor : car dans ce même moment il venoic de donner ordre à Patrode d'aller trouver Achille ; preuve qu’il fe trouva là préfent pour affilier le bleffé. Eurypyle eft affis pour faciliter l'opération de Patrode, qui lui coupe le javelot hors de la chiffe. Vis-à-vis de lui eft une autre figure auffi ap- puyée fur fa pique , comme Neftor. Ce fujet ne fe trouve représenté ni fur la table iliaque, ni ailleurs. Homère dit qu'Eurypyïe e'toit étendu fur un lit pendant cette opérations mais la figure couchée n’auroit pas fait valoir le graveur qui pour le relie s'eft précifément attaché à ia narration du poëte. Car Patrode fit mettre le b!effé fur des peaux de bœuf ( 11 . A vers 842. ), comme on voit ici des peaux fur iefqueîiesil eft affis. Celui qui paroît être Neftor , eft auffi revêtu d'une peau de lion , comme l’étoic Agamemnon ( il. H venr 2 3 . ) , 8e comme s'en revêtoient les autres héros de l’antiquité. PECHEUR 5 " l'aétion de pêcher. La pêche étoit un amufement pour lequel les romains avoient beaucoup de goût ; ce qui pouvoir venir de ce qu’ils ne croyoient pas faire bonne chere , s'ils n’avoient du poiffon. C'étoit pour cela que leurs maifons de campagne n’étoient efîimées qu’autant qu'il avoir des réfervoirs d’eau pour du poiffon ; outre que l'agrément d’avoir de i'eau eft fort eftimé dans les pays chauds. Dans les marfons de campa- gne ficuées proche de la mer , on en faifoit conduire l’eau dans des réfervoirs , où l’on eonfèrvoit pareil- lement le poiffon de mer. Ils -pêckoient avec des filets & à la ligne. Les grecs connoiffoient auffi l’ufage de la pêche aux filets, & elle étoit très- ancienne chez eux. Tous les cinq ans ( Fefius ) on célébroit à Rome des jeux pour les pêcheurs. Neptune étoit la grande divinité des pêcheurs ; mais iis honoroient encore Priape d'un culte parti- culier, comme dieu des ports & des rivages (An- tholog. lih. I. c. $ 6 , epigr. 4.). Ils offroient des poiffons à ce dernier. Néron ( Sueton . c. 30. n. 9.) s’amufoit à pêcher avec des filets d’or 8c de pourpre. P E C PECHINIENS, peuples d’Ethiopie, au-deffus de -'Egypte. Ptolémée ( ûb . IV, c. 8.) ies'place entre le fleuve Afiapode, & le mont Gatbatus. Les pêckiniens , félon toute apparence , font les pygmées d'Homère. II y a lieu de croire que c’dt la reffemblance du nom 8 c la petite taille de ce peuple, qui ont donné occafiôn aux grecs de les appeller pygmées , du moivuyp.r, , le poing, plutôt de celui de ■zrvyàv , qui fignifie une coudée , & qui a tant de conformité avec le nom des pêckiniens. Les poètes n'cnt pas toujours cherché des rapports auffi marqués , pour en faire le fondement de leurs fables. Ils avoient appris par le récit de quelques voyageurs , que les pêckiniens étoient d'une petite taille, que les grues fe' retiroient en hiver dans leur pays , & que ces peuples s’affefnbloient pour les détruire. Quel fond avoit un pcëte grec pour créer une fsble auffi jolie que celle des p : gmées 1 mais ce n’eft pas a feule conjecture cu ; pu fie éta- blir cette opinion; beaucoup d’autres très fortes, qu’il feroit trop long de rapporter , contribuent à faire voir que tout ce qu’on a publié des pigœées, convient parfaitement aux pêckiniens. iihxys. Voyei Coudée, Némésis, NiïsQ- METRE. PECTEN de la lyre, ou pleBrum. Voyez P les - TKUM. PECTINATUM ( Tecîum ) , toit anguleux par oppofition aux toîts plats ou en tarraffes. Tels étoient ceux des temples. On les appelloit peStinata, parce que les chevrons qui defcendoient fur l’en- tablement avoient la forme .d’en peigne. PECTIS , inflrument à corde des anciens, & particulièrement des lydiens. Le peôiis avoit deux cordes, comme !e prouve Athénée , liv. V . Deip- nofopk. Probablement c’étoit l’inilrument appelle difeerde , & ce dernier nom n’étoit qu’une épithtte CD. J.). PECTORALE , xa.zè'totpéxaZ , armure pour la poitrine ; c’étoit une demie cuiraffe, faite de cuir, comme nous l’apprend Varron ( de ling. latin, lih. IV. 24) : De corio crudo pecioralia faciehant ; ou de lames de cuivre, ainfî que le dit Polybe ( ils le leur donnoient , eu pour le garder Amplement , ou pour le faire valoir. Les plaid, urs confign oient entre les mains des pontifes l'argent néceflaire aux frais du procès qu'ils, allaient in- tenter , & cet argent, parce qu’il étoit dépofé dans un lieu facré,. s’appelloit facramentum. Les foldats & les officiers mettoient le leur dans l'endroit où étoleat plantées les aigles , comme dans un afyle affûté,’ & îe porte-aigle en était le gardien. Ce qui fait dire à Végèce ( ». 20. ) , que le foldat fâchant que tout fon bien étoit avec les er.feigaes , fe croyoït plus intéreffe à com- battre pour les défendre : Miles deindé qui j amp tus fuos fait apudfigna depofitos de defermdo n:l cqgi~ tat , mugis diligit figna . , pro Mis tn acte fort i us di- mitat. Cependant l'empereur Donatien dérendît qu’on y confignât au-delà de mide. pièces dorj H h h a 6 ïo FED arce qa’fl attribua la révolte de Lucius Antonms la facilité qu’îl avoir eue ce dilpofer des femmes confidérables qui étoient en dépôt chez las porte- aigles de£ légions qu'il commandott. PECUNTÆ fpeculatores , infpe&eurs de la monnoie , autrement dits triumvirj nummularii , étoient des magiftrats à .qui l'on préfentoit les pièces de monnoie pour les examiner, Se pour’en faire l'épreuve. PECUNIA. Arnobe ( Lib. VI.) & Saint-Au- guftin ont reproché aux gentils d’avoir mis l'ar- gent au nombre de leurs divinités , & de l'avoir invoqué pour fe procurer de l'argent en abon- dance. Cependant Juvériai, dans fa première fatyre, dit que l'argent ft'a voit encore ni temple , ni autel. *e Rien n’eft plus en vénération parmi nous que la =3 Richeffe. H eft vrai , funefte Richsffe , tu n’as » point encore de temple parmi nous j mais il ne « nous manque plus que de t’en élever & de t'y =3 adorer , comme nous adorons la Paix., la Bônne- » Foi , la Victoire , la Venu , ia Concorde 33. Juvénai a pu ignorer qu'il y eût une décile Pe- cunïa ; car Varron dit qu’il y avoir des dieux, des facrifices & des cérémonies que les favans même ne connoitToient pas. Pétunia étoit, félon Saint- .Auguôîn .( De civitate Del , c. zi.), un furnom de Jupiter. PÉDAGOGUE. Voyez Pæba GO G U S 9 PÉDAIRE , fénateur. On nomtno’t fénateurs pédaires les jeunes fénateurs qui fuivoient un fenti- ment ouvert'par les anciens , & qui fe rangeoient de leurs avis. Les fénateurs pédaires étoient ceux qui n’avoient point pafTé par les magistratures curules. Comme ceux qui avoîent eu cet honneur opinoient les premiers , les pédaires ne fqr, -noient point ordi- nairement d’avis , & fe oontêntoient de marquer leur opinion , en fe rangeant du côté de celui dont iis fuivoient le fentiment ; ce qui s’appelioit peiibus in fententiam ire ; auffi difoit-on qu’un avis pédaire étoit une tête fans langue. Je dis que ces fénateurs n’cpinoieht point ordi- nairement , parce que cet ufage a eu fes excep- tions. On lit dans une lettre de Cicéron , eue Ser- viiius le fils , qui n’avoit encore été que quefteur (ce qui étoit le premier degré de magiftrature ) opina. Se que fur fon avis particulier on ajouta un article au fénatus-confulte. Baffus j cité par Aulugelle , dit que les fénateurs pédaires allaient au fénat à-pied, au lieu que les autres s’y faïfoient porter dans, leurs chaifes cu- ru’es 5 cela fe peur. Mais , outre l'autorité de Var- ron & de Feftus , il parcît par Cicéron que tous les fénateurs alloîent au fénat à pied ; ceux qui étoient incommodés s'y faifoient porter en litière. P E D & Céfaï même , Iorfqu’ii fut didt.teur , n’y alîoit point autrement. Enfin , Aulugelle prétend que les fenatores ré- iaru avoîent croit d'entrer an lenat &d'y opiner, quoiqu ns ne fuffent point e ncore proprement fé- nateurs , parce qu'ils n'avoient point été agrégés à ce corps par les cenfeurs ; mais cette idée ne s'ac- corde pas avec la lignification du mot vedariz. De plus , comme Dion nous apprend que les cenfeurs avoîent agrégé au fénat tous ceux qui av oient paffé .par les magistratures, il s'enfuit qu’il n'y auroît point eu alors de fénateurs pédaires ; & cependant on ne peut pas douter qu'il n'y en eût , puifque nous apprenons de V-icéron, que ce furent pro- , premer.t les fénateurs pédaires qui formèrent le décret contraire à Atticus , 8e cela contre l'auto- rité des cônfuîaires. ( D. J. ) PEDANÉE , juge inférieur à Rome , qui n’a- voit ni tribunal ni prétoire. Les juges pédanéès étoient chez les romains des commiüàires choifîs dénommés par le préteur, pour juger les diffé- rons des particuliers , îorfqu'd ne s'agiffait pis d’une affaire importante. On les appélloit péda- ntes , parce qu'ils étoient affis en jugeant fur un Ample banc ou liège fort bas , qui ne les diitln- guoit point de ceux qui font fur leurs pieds ; ainli on les nommoic pedanei judices. Ils n'avoient ni le caractère , ni le titre de magiftrats. Ceux qui étoient revêtus de la magistrature jugeoient fur une efpèce de tribunal élevé , & cetie manière de rendre la juitice faifoit connoître la différence qu'il y avoir entre le magiiirat & le juge iédanée. Aulugelle a confondu les juges pedanées avec les fénateurs pédaires , -qui donnoient leurs avis fans rler , mais en fe rangeant du côté de ceux. dont fuivoient l'opinion. Voye ç Pedair.e. (D. J. } PEDâNIA , famille romaine dont on a des médailles. RRR. en argent, O. en or. O. en bronze* Morel en a publié une de plomb très-dots» teùfe. Le furnom de cette famille eft Costa. PEDASA , dans la Carie. Gokzius feul attribue des médailles impériales grecques à cette ville. PEDÂTURA , ce mot dans les antiquités ro- maines , défîgne un efpace proportionnel d’un certain nombre de p’eds peur le campement des troupes. Hyginus dit dans fon traité de Cafira- FED P E G 6n nutation : Meminerimus ztaque ad comtutatio- nem cohorcis equitat*. milliaria pedaturam ad mille trecttttos jexàgînta da: i debere. Or 3 \àpéda:xre étoit un efjace qu'on accordoit à une compagnie de troupes d;s provinces , formées de cavaliers & rie fantaflïns : mais cet espace n’étoit pas égal à celui d'un corps uniforme d'infanterie du même nombre d'hommes ; i! devoit être moins grand, félon Hygin, de 3 60 pieds. : Air fi la proporfon ca’d établit de la différence d’efpace qu'ça doit donner à un cavalier vis-à-vis d'un fantafiin , dans la formation d'un camp , eiî comme deux St demi à un. ( D. J. ) PEDIA , famille romaine dont on n'a de mé- dailles que dans Golfzîus- PE DES , fantaffin , foldat qui combat à pied. Dans les commencemens de la république* la force de la milice romaine confiitoit dans i’ir-fan- terie ; &. la cavalerie n'y entroit guère que pour un dixième. La raifon en étoit fans doute , qu’.l y a plus de difEcu’té à lever des cavaliers que des fantilfins. Mais les circonftances & les teins chan- gèrent las chofes, & comme on eut à faire à des ennemis d nt la force conSSoit en cavalerie , il fallut leur oppofer une force égale; de forte que fous les empereurs de Conltaminople , les armer s romaines étoient plus fortes en cavalerie qu'en infanterie. Cependant ce changement ne s’opéra que par degrés ; Se tant que fubiiita la république , meme fous les premiers Céfars , l’ufage établi du tems des rois prévalut ; il y eut beaucoup plus de fantaffins dans les troupes que de cavaliers. Ceux-ci avaient d’abord paru moins néctffdres que. les premiers , lorfque la république étoit ref- fer fée dans un terrein étroit St montueux. C’cft ce qui fit que Romains , en compofant fes trou- pes , fur trois mille hommes d'infanterie, ne leva que trois cents cavaliers , dix de ceux-ci pour cent des premiers. PEDIÉEN ) c : toyen d’an des quartiers d’A- fhèn.s. Cette ville étoit divifée-en trots quartiers difFérens ; une partie étoit fur le penchant d’une colline j une autre fur le bord de la mer, & une autre dans un lieu plat, limée entre les deux pre- mières. Ceux qui habnoiênt dans ce qùaitier du milieu s’appelloient Htfosts , pédzens ou comme dit Ariftote, védiafques. Ces quartiers formoier.t fouvent des factions différentes. Pin&rate fe fervit des v édiens contre les diacriens , ou ceux du quart er de la colline. Du tems de Solon , quand il fallut choifîr une forme de gouvernement , les diacriens vouleiènt qu’il fût anftocratique , les pi Oins demandoient une démocratie, & les paraliens , ou ceux du quartier du port , défiroient un gouvernement mixte. Ce mot vient de eu J»» , une plaint , un Heu. plat , parce qu’en effet ce quartier étoit un lieu plat. PEDNELISS US , dans la Piüdie. iisanb- AICCEtiN, On a une médaille impériale grecque de cette ville , frappée en l’honneur de Maxime* PEDDLES ( Fafd& ). Voyeq Bandelettes , à la fin de l'article. PE D UM. Voyez AAr£2BOAON. Le pedum , ou bâton paftora! , recourbé par un bout , étoit le caractère diftinéiif des adreurs comiques ; parce que Tnalie , mufe de la comédie, étoit aufli la mufe de l’agriculture. PEGASE , cheval aî!é , qui naquit du fang de Médufe , lorfque Perfe'e lui eut tranché la tête. Dès qu’il eut vu la lumière il s’envola , dit Hé- fiode , dans le féjour des immortels; & , félon Ovide , il s'envola fur le montHéücon , où , d’un coup de pied, i! fit fourdre la fontaine Hypo- crène. La déelle Minerve le dompta & le donna enfuite à Beiiérophon , qui le monta pour com- battre la chimère. ( Veye ç Pirène. ) Mais ce héros ayant voulu s'en fervir pour s'élever au ciel , fut précipité en terre par l’ordre de Jupiter , & pég 'afe fut placé parmi les affres , où il forme une oonffeüation. Ovide le fait encore monter à Per- fée , pour fe tranfporter au travers des airs , en Mauritanie, chez les Hefpérides , 2 e combattre le moudre d’Andromède. L’explication de la fable de pégafe fe trouve- dans les rapports de la cor.ftellation du pégafe avec les autres que l’on a fait entrer dans fon hiftoire. Voici cependant l’explication tirée des étymo- logies phéniciennes", .qu’en a donnée Fourmcns dans fes Mémoires de littérature , tom. 3. Médufe n’étoit autre chofe qu’un des cinq vaif- feaux de la flotte de Phorcîs , prince phénicien, roi d’Ithaque. La têt; de Médufe étant une fois coupée , c’eff -à-dire", le commandant du vaifleaa tué ', il fortit du vaiffeau Cryhfaor , célèbre ou- vrier en métaux & le pégafe. Le chef de la Médufe, en achetant de l’or des africains , avoir attiré de chez eux un ouvri; r qui fut le mettre en oeuvre ; cela étoit fort à fa place. Le pégafe eft en ancien grec pagajfe : de von; nous l'aller chercher bien loin ; & pendant q ;’ eff la finale grecque , dire avec Bochart & le Clerc , que pagafos s’eft forme de pagafons , jxni equus ; ce qui eft encore contre les règles de la gram- maire phénicienne ou hébraïque , eu: n admet H h h h ij 6 ix PE G point uüe fe-nbiab’e tranfpoîtlon ? Pagajbs , Tans détour & fans violence , eft nunifeftement le pacaffe. Lorfçue les romains virent pour la pre- mière fois P éléphant , ils l'appel! èrent bos -, de meme parafe fôrti de la Médufe , parce qu'on l’avott "apprivoifé , & que i’on montoit defîus comme fur ies chevaux , fut appelle cheval. Les dénominations empruntées potirles chofes extraor- c nrires , font de tous les tems & de toutes les langues 5 St une marque que c’étoit un animal fauvage , c’eft qu'ii s'échappa , qu'il ne fut ra- trappé que par Ôellérophon , qu'il le bleffa lui- même ir , la tête de pêgafe avec des aî ; es entre les oreilles. Sur une agithe onyx , pêgafe eft vu à mi-corps. Sur une cornaline, pêgafe bridé. Sur une cornaline , pêgafe auprès d'un rocher, fur lequel eft placée une adicula. Sur une cornaline , font gravés deux pègafes. Les aftiOnomes ont frit de pêgafe une conftel- Jation célefte entre l'équateur & k nord ; ils lui donnent vingt étoiles : ils difent que ceux qui naiftent fous cette confttiLtion ont en partage l’amour des arm. s, la gloire & beaucoup de taleus pour la poéfie. Pégase. L'auteur de la Science des médailles a remar géqv-tpégafe eli le fymbole de Corinthe, où Minerve, le donna à Beüé'Ophon pour combattre 3a chimère ; il fe trouve âuffi fur les médailles ■ des villes d'Afrique , & fur Celles de Sicile de- • puis que les Carthaginois s'en furent rendus mai- ! très j' parce qa’on crojoit que ce cheval étost né j da fang je Médufe- qui ét at africaine. Syracufe i en particulier , qai avoir une étroite alliance avec j P E G Corinthe, gravok fur fes médailles ur. pêgafe i (.D. J.) Pêgafe eft . le fymbole de Corinthe & de fes colonies, de Syracufe en particulier. On le voit fur les médailles d’Antioche , de Carie , d'Amphilorh a , ri’Anaâonum , de JLeucade , d'Argos en Acarnanie ; de Corcyre , d'Emporiæ, d'Entella, d'Ambracir en Epire , des Locnens- Ozoles , de Meifene , de Roma, de Taurorne- nium , . d'Aâium , de Dyrrachium , d'Alyzia, de Theffalonique. PEGASIDES , furnom des mufes, pris de cheval pêgafe , qui fut , cemme elles , habitant du THélicon. PEGASOE , cap de la Magnéfie , ainfi nommé, dit le feobafte d’Apollonius, de ce que le navire Argo y fut corftruit ; h y avoit en cet endroit un tem.-le d'Apollon , qui avoit fait donner à ce dieu, par Héfiode le nom de Pégajîen. Ce fut là queles argonautes s'embarquèrent ; & le lieu où fe fit rembarquement, a depo s porté le B om d' Apkotœ, air.fi que le difent pofkivement Straboa & Stéphâ- nus. (D- J.). PÉGÉE, une des Jonides. Pégées , nymphes des fontaines ; c'eft la même chofe que les nayades, & leur nom a la même ori- gine que Pêgafe , de •srcyà , fontaine, PEGMA, machine de théâtre chez les anciens, à-peu-près femblable à celles qui fervent dans nos opéra pour le changement des décorations. Ces machines qui a’ioiem par le moyen des poids , s'a- baiifoient ou s’é’evcient au gré de c-.lui qui les dingeoit, comme le dit Cîaudien ( Conful . Mail , n°. 324.). Mobile pondérions defeendat pegma reduciis. I! y en avoit de p’uneurs fortes chez les grec-s. Sous les portes dts retours du théâtre, on en pîa- çoit pour introduire les divinités des bois & des campagnes, & celles de la mer. Au-deffiis de la fcène, il y en avoit pour introduire les dieux cé- leftes, & fous les théâtres pour les ombres, les furies, & le refte des divinités infernales. Les ma- chines qui étoienr fous les portes des retours , tour- noient fur elles-mêmes, St avoient trois differentes faces qui fe tournoient d'un ou d'autre côté, feion les dieux qu'elles dévoient introduire. Les machi- nes qui fervoicnt à defeendre les dieux du ciel, répondoient affez à celles de nos Ccintres, & ü y en avoir de trois forte s 5 les unes qui tiaverfoient feulement le théâtre fans defeendre jufqu’en bas; les autres qui fervoier.t à defeendre les dieux juf- ques fur la fcène ; & les troifièmes qui élevoient ou foureneieat ea l’air ks perfonces qui paroifibient F E C Voler, enfin les ma; h’n;s qui venoient de défions le théâtre , étoient des machines, dont la force confiftoit en des cordes, des roues Se des contre- poids, 8e qui fervoient à élever les auteurs furie imheu delafcène, 8e à îesdeicendre furie théâtre. Les romains donnaient quelquefois en fpeélaele une forte de machines mouvantes, appellées peg- mata; c'éroient des échaffauds ciiverfcment ornés, qui avaient Quelque reifemblance avec ceux de nos feux d'artifice. Ces échaffauds étant des machines qui jouoîe- 1 en bafcules , ils lançoient en l'air la matière dont iis étoient chargés, & entr’autres des hommes, que l’on facrifioit ainfî aux amufemens du public; ou bien iis les précipitaient dans des trous creufés en terre où ils trouvoient leur bû- cher; ou mcore iis les jettoient dans les antres des bête s féroces. On apprlloit pegmares , non feulement les infor- tunes que l’on facrifioit ainfî, mais encore ceux qui conftruifoient les machines, & qui les faifoient jouer. Suivant Cafaubon, on mettoît le feu à l'écha- faud ; & les pegmares étoient obliges de fe faaver à travers les flammes & les débris de la machine. Lipfie dit feulement que les pegmares étoient certains gladiateurs, qui combattoient furies écha- fauds que l'on élevoit dans cette intention ; on les appellent petaurifta , c’eft-à-dire_, hommes qui volent en l'air. Séneque ( Epifl . 88.) décrit les diverfes fortes de pegma employées dans les théâtres de Rome : Mis annumeras licet machinatores qui pegmata per fe furgentia excegitant , & tabulata tacite in fublime crefcentia , & alias ex inopinato variantes , aut de - hifeentibus , qu& coh&rebant : aut kis , que, difiabant , fua fponte coeuntibus : aut his , que, eminebant , pàullatim in fe refidentibus. J.fephe (Bell, judaic. 7. 14.) parle de pegmata qui avoient trois étages de hauteur. On plaço'rt des criminels fur ces hautes machines four y combattre encr’eux à la vue des fpeéiateurs, comme ils l'auroient fait dans i'arène du cirque. Tantôt ces criminels par l'ouverture fubite p u dernier plancher de la machine, étoient précipités dans la divifion inférieure , où des bêtes féroces attachées ^lisiblement, les dévoraient à ia vue du peuple : tantôt ils étoient précipités, par le même moyen, dans les feux allumés dans la divifion in- férieure, où ils étoient bru és vifs fous les yeux des romains barbares. Par le m yen de ces machines cruelles, on repréfentoirCTur le théâtre les fcèoes les plus atroces de la mvtno'.ogie. Strah.cn (6. p. 188 ) dépeint de cette manière a mort du brigand Siiurus, déchiré fur le théâtre pat ! s bê'es : Eum in foro ludis gladiatoriis commijjis difeerpi a beftiis •pidimus. Pefztus enim in tabulait) fublimi , tanquarr. P L G ly in Ætna , sompagibus folutis , eo fubito ccllapfo délavas éfl in caveas, in quihus tefiie. ïta erant Ugats, ut facile folverentur , infra tabulatum dedita opéra paratas. Claudien ( Mail. Tkecd. n. décrit les peg*- mata deflinés à représenter quelque embrâfemer.t: Jaque cltori fpeciem fpargentes ardua fammas Seena rntet : varias effingat Muletier orbes Per tabulas irrtpune vagus ,picte.que citato Ludant igné traies , & non permijfi morari Fida per ïnnoçuas errent incendia turres. Moyeç Machines de théâtre. PEGMATA. Voyei Tablettes. PEGMARES , gladiateurs, criminels machi- niites Sont il tft parié dans l'article précédent. PEGOMANCIE, mot compofé de -xk/n . fon- taine. 3e de fearfit», divination , divination par l'eau des fontaines. Elle fe faifoit de différentes manières , foit en y jettent un certain nombre de pierresjdont onobfervoit les différensmouvemens, foit en y plongeant des vafes de verre, & en exa- minant les efforts que fai Corn l'eau pour y entrer, en chaffant l’air qui les remplrffoit auparavant; mais la divination par le fort des dés, à la fontaine d’Apon , près de Padoue, étoit la plus célèbre des efpèces de pégomancie . . A cette fontaine, un feu! coup de dé décidoit des bons & des mauvais fuccès pour l'avenir, félon le nombre des points plus ou moins forts qu'on riroît, Ce fut laïque Tbere conçut les plus hautes efpérarces, avant que de parvenir à l'empire : car à fon paffage pour II Syrie , étant venu confukef fur fes deftmées l’oracle de Gérion, qui éroit auflî dans le voisinage de Padoue , ce dieu le renvoya au fort de la fontaine d'Apon, où ayant jeté des dés d'or, iis >ui présentèrent au fond de l’eau le plus haut nombre de points qu il pouvoit aefîrer. Suétone remarque enLiite , qu’on voyoit encore ces mêmes des au fond de la fontaine. Clauditn allure qu’on y apperccvoit aulS , de fon temps, les anciennes offrandes qu’y avoient liiffées que qu-.s princes. Func omr.em liquidi vallem mirai ere fundi , Tune vettres kafts. regia dona micant . Lucain donne le titre d ' augure an prêtre qui en avait l’intendance. Théodonc g roi d'Italie , fit depuis fermer de mùraihes le iieu ou étoit cette fontaine, à caufe de fa grande réputation. Oi> Ica ceUbntatém , dit Caiüodpre. ( D. J - ) oi4 P E G \ pecien. Le pétoncle eft re- r qui eit un des- meilleurs de la mange cuit. Toit qu'on le. mange je. cto: s ce ce %'er teitace , quand il dit que Tarente , fê- le vante d-avoir les pétoncles les plus délicats. TcBinlhus patuiis jaaat fe molle J arentnm (Sat. 4 , l. II-). Le r efttn de Tarente eft celui que les Italiens appel lest romia , qui a deux coquilles cannelées & ouvragées. PEINES chez les romains. H y avoit différens genres de peines civiles qui étoient en plage chez ■ les romains ; nous avons promis de les détailler en parlant des jagemens publics 5e particuliers de leurs tribunaux. Les veines ou punitions ufîtées chez ce peuple , retrardoient , ou les biens comme l'amende , en ia- îln dûmnum, autrement mulcla ; ou le corps * comme là" pnfon , le fouet, ou la peine du talion ; ou le droit, comme f ignominie, i exir S c la Servitude ; quelques unes alloient jufqu a la mort. L’amende ne fs prenait dans les premiers temps, que fur les moutons & fur les boeufs ; mais comme cette punition d’amende étoit inégale, parce qu’on amenoit des bœufs & des. moutons, tantôt d’un grand prix , tantôt d’un prix très vil ; dans la fuite, par h loi âteria, on fixa dix deniers pour chaque mouton, & cent deniers pour chaque bœuf; de forte que la plus forte amende de ce temps étoit de ifoo as à i■ ce châtiment s'appei- loi" fyjruariism. Les foldars mettoient à mort; à coup de bâton , eu de pierre, un de leur camarade qui avoit com- mis quelque grand crime, tels eue le vol, le par- ’ure, une r.écompenfe obtenue fur un faux expofé, a défertioD , la perte des armes ,'enfin la négligence des fentinelies pendant la nuit. Si la baftonnade ne devoir pas aller jufqu’à la mort , on fe fervoit d'un farm^nt de vigne pour ies citoyens, d’une autre baguette , ou même de- verges pour-les alliés. S’il y avait un grand nombre de coupables, on les décimoir, ou l’on prenait le vingtième, ou le centième, félon .la grisveté de la faute; quelquefois on fe cornent oit feulement de les faite coucher hors du camp , & de leur donner pour nourriture , de forge au lieu de froment. Gomme les punitions qui emportent avec elles plus de h&Bte que de douleur , font les plus con- venables à la guerre, l'ignominie étoit auffi l’une des plus grandes. Elle confiftait, par exemple, à donner de l’orge aux foldats , au lieu de bied ; à les priver de toute la paye, ou d’une partie feulement. Cette dernière punition étoit infligée principale- ment à ceux qui quittoiént leurs enfeignes ; on leur retranche it la paye pour tout le temps qu’ils avoient .fervi avant leur faite. La troifième efpèce d’igno- minie étoit d’ordonner à un fol dut de fauter au-delà d’un retranchement. Cette punition étoit celle des poltrons : on les puni Soit encore en les expofant en public avec leur ceinture détachée, & dans une pofture molle & efféminée. Cette expofition le fa^- foit dans la rue du camp, appellée prhdpia , c’eft là que -s’exécutoient auffi les autres châtimeiss. Enfi ;, pour comble d’ignominie, on les faifoit paffer d’un ordre fupérieur dans un autre fort au- deffous , comme de triariens dans les piquiers ou dans les vélites. Il y avoit encore quelques autres puni-dons très-peu ufîtées, dont • Jufte-Lipfe (de militia ronar.a.') donne le détail. Veye? aujjl l article MILITAIRE , difeipline des romains. PEINTRE, PEINTURE. Voye[ le diction- naire des Beaux-Arts . Caylus ( 1 pag. 108 ) fait des réflexions fur la peinture , qui doivent trouver place ici. - » Je croirois que les romains plus amateurs dé la peinture que de la fculpture , avoient encore plus recherché les tableaux que ies Itatues ; c’eft-à-di.e toutefois , à proportion du petit nombre que la Grèce poffédoit de ces premiers : car Paufanias ne parle que d’environ quarante - trois portraits, & de quatre vingt- huit tableaux, ou morceaux exécutés à frefque. Et quand on ajoi-teroit à ce j nombre celui des peintures , dont Pline fait mention ■ Phi '615' & qui failciént Posément de la ville de Rome -Jars * e temps qu'il éenvoit , il efc coiffant au’on tr- u- vercic un nombre peu proportionné entre les ou- v rages de fctripture & ceux de peinture , quoique ceux- ci ayent toujours été d’une exécution plus plus facile. li n’en faut cependant pas conclure Que ses grecs meprifoicnt la peinture ; elle entroii dans lesûécoranor.s des tetnples,des peniques-des tom- beaux : mais d me paraît prouvé qu’lis l’ont moins cultivée que les autres ai ts. Car, outre la rareté de morceaux de ce genre que Paufanias rapporte , il ne fait mention que de quinze peintres , tandis qu’il dtfiingue de la manière la plus claire cent fc ixante & neuf fcidpteurs. Il faut cependant convenir que Pline fait mention de cent trente-trois peintres grecs, bons ou médiocres 5 il ne luit point entrer dans ce nombre les femmes de la même nation qui paroif- ient avoir excellé , ni le peu d’artfles cités par le même auteur, & que les romans ont produits dans ce genre. On pourroit répondre pour conci» lier Iss deux auteurs, que Pline a parlé de tous les peintres de la Grèce, de î’Afîe mineure, de* la Si- cile, & de ce qu’on appéfoïtla grande Grèce &c. & que Paufanias n’a pas même vifité toute la G: èce proprement dite, qu'il n'écrivoît point l’hiftoire des artifles , & qu’il parloir feulement de ceux dont il avoir vu les ouvrages ; ouvrage dont le nombre étoit encore diminué par l’avidité des romains , qui dévaftoient ce pays depuis environ 80 ans., à compter le tems qui s’étoit écoulé depuis Pline jufqu’à lui. Il réfultera toujeûts de ce calcul qu’il y avoit plus de itatues que de tableaux dans la Grèce ». Dans les peintures tirées des fouilles d’Hercula- nuai , on voit la mufe de la peinture , tenant fes pinceaux & un tableau auquel elle travaille. Sur une pâte antique de la collection de Stofch , on voit un jeune homme debout, courbé & nud pardevant, deffinant une têre placée à fes pieds, fur une petite table qu’il tient de l’autre main. Sur une pâte antique de la même coüeéfon , aroît un peintre affis devant un chevalet femblabie nos chevalets modernes & à celui d’un (In front, ■vet. fepulcr. bellorii ). bas- relief où la peinture femble animer V arron à achever la vie des hommes iiluftres. PEINTURE tes toiles , Nous dirions au- jourd’hui, teinture des toiles ; mais je me fers du mot de Pline , qui finit le chap. xj de fort XXXV e . livre par nous apprendre la façon dont les égyp- tiens peignoient des toiles , ou faifbient des toiles peintes. Rapportons d’abord lepaffage latin qui eft fort curieux. Pj ngunt & vefîes in Ægypto inter pauca mira- bili généré , candi da vêla pcfiquam attnvere ïllinen- tes non coloribus , fid cclorem forbentibus medi-ca^ 6i6 P E I mes-tzs. Hoc eum facere , non apparet in ve/s y fed in cortirtam pigmente férventis merfa , pofi mortier tum extrakuntur picla. Mrrumque eum fit anus in cor- tïna colas , ex. illo alius atque alias fit in vefie , accipientis medicamenti qualitale mutants . Necvofiea ablui poîeft y ita cordna non dubie confafura colores , fi piêros acciperet , digerit ex imo , pingîtque dum coquit. Et adufitz. veftes firmiores fiant , quam fi son urertntur : Voici la traduction ; « Dans ie nombre àes arts merveilleux que i’on *> pratique en Egypte, on peint des toiles blanches 3= qui fervent à faire des habits , non en les.cou- 3, vrant avec des couleurs, mais en y appliquant des a mordans. Lorfqtfiis font appliqués iis ne paroif- 33 fent point fur l’étoffe ; mais ces toiles étant pion- 33 gées dans une chaudière de teinture bouillante , 33 font retirées un inftant après colorées. Ce qu’il 33 y a d’étonnant , c'eftque quoiqu’il n’y ait qu’une 33 couleur, l’étoffe en reçoit différentes , félon la =3 qualité des mordans , & les couleurs ne peuvent 33 enfhite être emportées par le lavage. Ainû , une 33 liqueur qui n'étoit propre qu’a confondre 33 les couleurs, fi la toile eût été peinte avant que » d être plongée, les fait naître toutes d’une feule; 33 elle fe difinbue , elle peint la toile en la cuifant, 33 pour ainfî dire , & les couleurs de ce s étoffes 33 teintes à chaud. font plus foiides que fi elles étaient 33 teintes à froid =3. Cette pratique pour exécuter la teinture des toiles , efi en ufage dans l’Europe & en Orient. Il eff à préfumer que l’Inde a tiré originairement ce fecrec de l'Egypte. La Chine cënnort auiïi la prati- que de teindre les toiles , où nous l’avons trouvée établie dans le tems de ta découverte, plus on approfondit lesarts, du moins quant à la peinture, & plus on obferve que les anciens n’ignoroient pref- que rien de ce que nous favons , & de ce que nous pratiquons. ( Mém. des înferip. tom. XX H ). CD. J.) PEIRA , la prem’ère partie du nome Pythien félon PüîiliX ( Onomafiic ). PEIRQE, dans I'Athae. ïïeipq. M. Combe attribue à cette ville quatre médailles autonomes d’argent , de Hunter , avec les lettres ci-deüus 8 c une chouette éployée. PÉLAGIE, venue - de - la - mer , furnom de Vénus. PELAGON , un des prétendans d’Hîppodamie, tué pat CEnômàüs. PeLARGE , tiile de Potnéus , ayant rétabli à -Thèbesje culte des dieux Cabires ; mérita qu’a- jprés fa mort, en lui décernât les honneurs divins. P E I par ordre même de l’oracle de Delphes. Paufanlas nous apprend qu’on ne lui facrifioit que des vic- times qui avoient été couvertes par le mâle. PÉLASGES. Anciens peuples d’Achaie , qui s’emparèrent de la Theffaiie , & la partagèrent en trois parties , qu’ils appelèrent du nom de leurs chefs ,Phthiotie, Aehaie 8c Pélafgiotie. Quelques écrivains aiîurent que ccspélasges , au contraire for- tirent delà I beffalie. Sa mère commune de tous les grecs, & vinrent s’ établirdans l’Heliei.ie, 5c dans le Péioponèfe , ou ils portèrent le nom des villes & des rivières de leurs pays, voye £ pelasges. PELASGUS , fut le premier homme qui parut dans le pays d’Arcadie , fulvant la tradition des -àrcadiens , d;t Paufanias , qui explique cette tra- dition en difant : « félon toute apparence , ils 33 rie _ veulent pas dire qu’il s’y foit trouvé 33 feul, car fur qui auroit j! régné? Je crois donc, 33 pourmoi, qasPélasgus étoit un homme extraor- 33 dinairement avantagé du ciel , qui furpaffolt les 33 autres en grandeur, en force, en bonne mine, ■ 33 en toutes les qualités de l’efprit & du corps 33. Il apprit aux arcadiens à fe faiye des cabanes qui pûffent les défendreide la pluie, du froid & du chaud; ea un rcot, de l'inclémence des faifons : il leur apprit auffi à fe vêtir de peau de fanglïers. Jufques-là ils ne s’étoient nourris que de feuilles d’arbres , d'hcrb.s & de racines, dont quelques unes, bien loin d’être bonnes à manger, étoient numbles. Il leur ccnftilla l’ufage du gland; cette nourriture leur devint fi ordinaire, que long-tems après P elafgus , les lacédémoniens étant venus con- iulter la Pythie fur la guerre qu'ils vouloient faire aux arcadiens ; pour les en détourner , elle leur répondit : un peuple qui vit de gland ell terrible dans les combats. C’eit du nom de Pétafgus que les grecs font Souvent appelles Pélafgi. =’ Il n’y a point eu de roî Pélafgus , dit M. Ra* baud de Saint Etienne , 8 c ma rafon ell qu’il y en a trop. Selon l’abbé Barder, il y a eu jufqu’à fept rois nommés Pélafgus : mais je compte auffi de mon côté , fix pays qui ont porté ie nom de Pé- lafgie y 1 ‘ Arcadie , la Thrirce , la ’Theffalie , la Ci- licie y la Troade & iîfle de Ltfsos. Or, ou Pélafgus a régné dans tous ces pays-la , ce qu-.’ii feroit ah- furde de fuppofer, & par conféquent il ne leur a pas donné foi? nom ; ou les noms des Pê.afgies ont -fend à ciéer les noms des rois Pélafgus , félon î’ufage générai de ces tems; & c'eût ee que ;e fou- ' tiens. Ce roi elt dore un perfonnage chimérique ; on fait en effet que les anciens grecs furent appe- lés Pelafges ; ëx quelque foit l'étymologie de ce nom , fs le durent à toute a=,tre ch:;fe qu’à fix ou Sept rois placés à trente , quarante ou cinquante lieues les uns des autres 3,. 33 Je poarrois examiner I’hiftoiré à* Areas changé en PEL en ours Si devenue conllellation , & celle de Ll- saon t' n n 1? , changé en loup ; mais je renvoie tes di feu lii ons à un autre lieu. Lorfque les grecs étoiem nommes Pélafges , ils menoient une v:e errante , dans les forêts, fans arts,, fans agriculture, & n. vivantque de glands , c’eft-à-dire de fuies fau\ li- ges- Ce ne furent pis eux, par conséquent, qui créèrent le roi Pélafgus , car ils n'avoiei.t aucune idée de la royauté. Depuis l’époque où les g.ecs erroient dans s bois , jufqu’à celle où leurs fjc- ceffeurs écrivirent des annales, il duc s'écouler un te,;;s allez confîdérabie ; ce fut alors que l'on créa des rois antérieurs , formés tout Amplement fur P H L 617 les noms que le pays av >it fuccefii-'ement porté- e Pélafgus imagi aire n'a pas rua ûrun fils réel; i-'.nc Areas n'ell pas fils de P é la/g _s , mais un rot orge ur le no n de L’ Arcad e ; & Lyeaon fi>n fils a ris le lien de la Lycaonie : Aqani il orge- fur l A- {unie, Aphiàas far / Apkiaantie , & ainfî des ali- c es 4i « Enfin , pour mettre dans tout fi n jour , TaS- urdité de cette chronologie , je me fev rai du mène moye'> qu a employé i’abbe Ranie pour eil I établir h ve-.iré. Je fera- un tableau de ces pre- i miers règnes ; félon l'ordre des filiations. Pélafgus a pour fils Areas , père de cinq Sis. Lycaon , qui a vir.gr- cinq fils , fondateurs de 2 y vides. A^an Aphzdas Sxymphalus , a pour fils a pour a pour fils Clitor. fis Cercys. Apeus. Etalus a pour fils Cyllen . I! refaite de cette chronologie que, trois géné- rations après Pélafgus , finis lequel les grecs me- noient la vie fauvage , l'Arcadie eut quara te v iles fondées par quarante fi s de rois. Qui pou a digé- rer de pareilles abiurdités ? Cependant t ut? ’ hif toire primitive d s grecs elt ainfi comp >fee ; & trois ou quaire gétn ratio; S après Pélafgus , ou Deucalion , ou Ogygés , t->ut.s .es vi le- ! m bâ- ties; il y ex fte es princes, - s pnrcefTe- & des cours brilla, t-s; & .leux certs couii.is germains ont entre eux mille âvantures n.ficuies. Ta dis que fis vi gr-cinq p_t.es i-eve.x de Pélafgus fon- de t ehacu ic une vide, Kemnond’Egrfthe,de Clytemneftre, d’OreÙe retracent àl’efprit les plusfangiantes catafirophes. PEU PÉLOPIES , fêtes en l’honneur de Pé'.ops , qui fe célébraient chez les Eléens. Hercule fut le premier, dit Paufamas, qui facrifia à Pélops dans une foffe un bélier noir, comme on faifoit aux divinités i.-fcrnales; & dans la fuite les magiftrats d’Elide alloient tous les ans à Pélops, dans la meme fuffe > une pareille viéi.me. PÉLOPONNÈSE. Les médailles autonomes de fes habitans réunis font : R. en argent. O. en or. RRR. en bronze. Leurs types ordinaires font une tortue & une feuille de platane à laquelle reffcmble cette con- trée , de meme qu’à ia tortue , ayant les pattes déployées. ( Strab . 8. p. Z31.) Le P elovonnéfe avoit pris fon nom de Pelops & des Pélopides. On donna le nom de guerre du Pêloponnéfe à celle que les peuples de cetre prefqu’île entrepri- rent contre les athéniens. Cette guerre célébré dura depuis la deuxième année de .la 87 e . olym- piade , 431 ans avant l’ère vulgaire, jufqu’à la 94 e . olympiade , qui elt l’an 404 avant l’ère vul- gaire que la ville d’Athènes fut ptife. ( D . J.) PÉLOPS , fils de Tantale , roi de Lydie, ayant été obligé de fouir de fon pays à caufe de ia guerre que lui fit Tros, pour venger 1 enlèvement de Ga- nymèdei fe retira à Pife en Elide, où il vit la princeffe Hippodamie, & fe mit au nombre de fes prétendans; mais il fut plus heureux qu’eux tous. Avant de combattre contre (Enomaus, père de la princeffe, il fit un facrifice à Minerve-Cydonia ; & par fa protection il refta vidorieux, pofleffeur de ia princeffe , & roi de Pife. Voye ç Hippoda- mie , (Enomaus, Myrtil. A la ville de Pife il joignit celle d'Olympie, & plufieurs autres terres dont il agrandit fes états , auxquels il donna le nom de Peloponnèfe. C’eft avant fon mariage avec Hippodamïe , que Tantale fon père, régala les dieux chez lui; & ce fut lors de ce repas que Neptune l’aima, & l’enleva pour remplir auprès de lui les mêmes fondions que remp iffoir Ganymède auprès de Jupiter. Mais l’in- diferétion de Tantale fon père, qui avoit dérobé i’ambroifie & révélé le fecret des dieux , les déter- mina à renvoyer Pélops fur la terre , & à le rendre à la mortalité humaine. Quand il fallut combattre pour la pnffeflion d'Hippod^mie , Neptune , qui avoit toujours de P E L 623 l’affefticn pour Pélops , lui fit préfent d’un char & de .leux chevaux ailés, avec lefquels il ne pouvoir manquer de vaincre à ia courfe. Ceux qui donnent au fupplice de Tantale une autre caufe que fon indiscrétion , difent que les dieux étai t allés loger chez Tantale, ce prince vou- lut éprouver leur divinité; & .pour cet effet leur fit fervir le corps du jeune Pélops fon fils, mêlé avec d’2utres viandes. Cérès, qui avoit trouvé ce mets très-agréable , en avoit déjà mangé une épaule , lorfque Jupiter découvrit ia barbare curiofîté de Tantale, il redonna la vie au jeune prince, après lui avoir remis une épaule d’ivoire à la place de celle qui avoit été mangée, & précipita fon malheu- reux père dans le fond des enfers. Une aventure racontée par Paufanias peut avoir donné occafion à cette fable. « Les devins de l’ar- mée grecque, dit cet écrivain, ayant déclaré que Troye ne pouvoir être prife, qu’aup.sravant les grecs n’euffent envoyé chercher un des os de Pé- lops ,-auffi tôt omdonna cette commiliïon à Phi* ioéfète, qui étant allé à Pife, en rapporta l’omo- plate de Pélops. Mais le vaiffeau , en revenant joindre les grecs , fit naufrage à la hauteuf de l’île d’Eubee ; de forte que l'os de Pélops fut perdu dans la mer. Plufieurs années après la prife de Troye, un pêcheur, nommé Démarmène, de la ville d’Erétrie , ayant jeté fon filet dans cette mer, en retha un os Surpris de ia greffe ur prodigieufe dont 1] étoit, il le csfcha fous le fable, &c remarqua bien l’endroit. Enfuite il alla à Delphes, pour favoir de l’oracle ce que c’étoit que cer os, & que! ufage il en feroit. Par un coup de ia providence (c’eft toujours Phiftorien grec qui parle) , i! fe rencontra que des éiée ns confultoient en même-temps l’ora- ~ c!e fur les moyens de faire ceffer la pefte qui défo- loit leur pays. La Pythie répondit à ceux-ci , qu’is tâchaffent de recouvrer les os de Pélops , & à Dé- marmène, qu’il reftituât aux éléens ce qu’il avoit trouvé, & qui Icurappartenoit. Le pêcheur rendit aux éléens cet os, & en reçut la récompenfe : il obtint entr’autres cnofes pour lui , & pour fes def- cendans, la garde de cet offement précieux, qui fut confacré à Cérès. Dans ia fuite, les. pélopides portèrent ia figure de cet os dans leurs enfeignes. Quelques- uns difent que ce fut avec cet os qu’ Aba- ris fabriqua le palladium. VoyzzlABARis, P alla D1UM. Il y avoit, près d'Olympie, un temple & une efpace de terre affez confidérable confacré à Pélops ; car les éléens plaçoient autant Pélops au-deffus des autres héros que Jupiter au-deffus des autres dieux. C’eft Hercu’e qui avoit confacré cette portion de terre à Pélops , de qui il delcendoit par quatre degrés de génération. C’eft lui aufll qui avoit facrifie le premier à ce héros : &, à fon exemple , les archontes ne manquèrent pas , dans ia fuite , de lui faire un facrifice avant d’entrer en charge. Mais 6it P E L ce facrifice avait cela de particulier» qu °n n ® mangeoit rien de la victime immoiee a le tops ù quelqu’un en mangeo:t , l’entree du temp e de Ju- piter lui étoit interdite. Foy^EMATURiES. Quant su fceptre que Pélops reçut de Nlercure 6c qu* psii^ à Agamemnon. V oye\ ScepiRE. Pélops eut d’Hippodamie fa femme» entr’autres enfans Alcathoüs , ayeui d’Ajax Téiamonien » Atrée , Lyfidice , mère d’Alcmène » Pfifiène & Thyefte. ~Voye\ Anaxabie,Hippodamie,Myr- til , (Enomaüs , Tantale. II eut encore d’au- tres enfans d’une maîcreffe. Voyez Chrisippe. P £ N - Cornélius Nepos ( 61 . z . 4.) &* Diodore ce Sicile (//A XV.), difent qu’Iphicrate fubftitua chez les athéniens» la pelte aux grands bouchers dont ils fe fervoient auparavant, à l’exemple des autres grecs» & avec lefquels ils ne fe remuoient qu’avec peine. L’utilité des grands bouchers étoit trop vifîbie pou- qu’on en abolît entièrement l’u- fage. Audi l’invention d’Iphicrate ne fut adoptée qu’en partie dans le relie de la Grece ; & dès-lors on appel'a pefamment armés, ou. Amplement opines, les fantaffins qui confervèrent l’ancien bouclier. L’on donna aux autres le nom de peltafi* tiré du nouveau bouclier dont ils étoïent armés. PELOR, un des hommes nés des dents d’un dra- gon femées par Cadmus. V oyez Cadmu s ÇPaufan. Bœotzc. ). PELORIEN (Jupiter). Voyez l’article fui van t- PÉLORIES, fête célèbre chez les thefia'iens , sffez fcmbiable aux faturnales de Rome. Un cer- tain Pelorus étant venu le premier avertir Pelafgus, que, par le moyen d’une ouverture dans la vallée de Terapé, les eaux, qui incndoientle pays, s’é- toient écoulées; ce prince en conçut tant deplaf- fir, quil regala magnifiquement Pelorus , & voulut même le fervir à table. A cette occanon, il inllitua une fête en l’honneur de Jupiter -Pélorien, où l’on falloir des banquets publics , en faveur des étran- gers & des efclaves mêmes qui étoient fervis par *eurs maîtres ( Atken . Deipn. lib. XIV.). PELTASTA, foldat qui portoit le bouclier ap- :llé Pelte. Voyez ce mot. L forte de bouclier des anciens- pel PELTA, \ r PELTE, f C’étoit un petit bouclier ie'ger, & très-maniable. La pelte & la cetra avoient quelque reffemblance. La pelte étoit le bouclier dont fe fervoient les ama- zones. -Moreau de Mautour , de l’académie royale des Infcriptions & Belles-Lettres, sîell fervi du mot françois pelte , dans un difcours fur ces femmes guerrières. Il dit que c’eil un bouclier arrondi & échancré. Xénoph~n , cité par Julius Pollux ( Ono- jnafticon , 1. 1. c. io.) , dit que la peltt des amazones étoit reffemblante à une feuille de lierre. Pline, en parlant du figuier d’Inde (L. XII. c. y .) , dit que la largeur de fes feuilles a la figure d’une pelte d’amazone. Servius (fur fie vers 494, du premier livre de l’Enéïde) dit que la pelte avoit la forme de la lune à fon premier quartier ( Outre les auteurs cités, Voyez Piérius, L XLII. Jufte-Lipfe, ana- le%a ad millt. Rom ■ L III. Dial, j . ), Il réfulte de tous ces témoignages, que la pelte , ou le pelta (car il vaudroit mieux conferver le mot ) , n’a pas toujours eu la même forme. Les thraces , les macédoniens , les africains , les efpagnoîs & les crétois fe fervoient de la pelte. Les amazones portent toujours la pelte, PELTÆ , dans la Phrygie. nEÀTHNaN, M. Eckhel a publié une médaille autonome de bronze , & une médaille impériale grecque d’Ati- tonin , frappées dans cette ville. PELUSIUM , dans l’Egypte, ithaoy. Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales grecques en l’honneur d’Hadrien, PELYX , fuivant Pollux- Le pelyx étoit un inf- trument à cordes ou de percuffion ; car il dit que c’étoit un des inftrumens des chanteurs ; & il eft clair qu’un chanteur ne peut s’accompagner d’un infirument à vent. ( F. D. C. ) PÉNATES- Les dieux pénates étoient regardés ordinairement comme les dieux de la patrie 5 mais on les prenoit auffi fort fouvent pour les dieux des maiSons particulières; & en ce fens-îà, ils ne dif- féroient point des lares. « Les romams , dit Denys d’Halicarnaffe ( Uv. I de fes antiquités), appellent ces dieux, les dieux pénates : ceux qui ont tourné ce nom en grec, les ont appelles , les uns les dieux paternels, les autres les dieux originaires, les autres les dieux des pojfejjions , quelques ur.S les dieux fe- crets , ou cachés , les autres les dieux défenfeurs. Il paroît que chacun a voulu exprimer quelques pro- priétés particulières de ces dieux; mais, dans Iq fond , il femble qu’ils veulent tous dire la même chofe ", Le même auteur donne la forme des dieux pê- nates apportés de Troues, telle quon îavoyoit dans un temple près du fo"um rom in ; c etoit , dit- ji deux jeunes hommes sflis , armé, chicun d’une pique. Les pénates tr y ns , Tt Mactobe, avoient été transportés, p?r Dardarus , de la Phrygie dans la Si i.othrace; Ènée les apporta depuis de Troye en Italie. Il y en a qui croyent que ces pénates P E N étoîefit Apollon & Neptune; mais ceux qui ont fait des recherches pins exactes, difent que les ■pénates font les dieux par iefqueis feuis nous refe- rons, defquels nous tenons ie corps & famé, comme Jupiter qui eft la moyenne région éthérée ; Junon, c'eir-à-dire, ia plus baffe région de Tair avec la terre , & Minerve qui eft Sa fuprême région ( éthérée. Tarquîn , instruit de !a religion des famo- thraces , mit ces trois divinités dans le même temple & fous le même toit. Ces dieux famothraciens, eu les pénates des romains, continue Macrebe, s’ap- pelloient les grands dieux, les bons dieux, & les dieux puhfans. Dans la fuite, on appella plus particulièrement dieux pénates , tous ceux que l'on gardoit dans les nraifons. Suétone nous dit que, dans le palais d’Augufîe il y avoir un grand appartement pour les dieux pénates. Une palme, dit-ü, étant née de- vant fa maifon , dans la jointure des pierres, il la fit apporter dans la cour des dieux pénates , & eût grand foin de 1a faire croître. Comme il étoit libre à chacun de choifir fes pro- tecteurs particuliers , les pénates domeftîques fe prenoient parmi les grands dieux, & quelquefois par- . mi lesjrsommes déifiés. Par une loi des douze tables, il étoit ordonné de célébrer reiigieufement les facri- fices des dieux pénates & de les continuer fans interruption dans les familles , de la manrère que les chefs de ces familles ies avoient établis. Les premiers pénates ne furent d'abord que les mânes des ancêtres que l’on fe faifoir un devoir d'honorer; mais , dans la fuite, on y affocia tous les dieux. On pîaçoit les ftatues des pénates dans le lieu le plus fecret de la maifon qui étoit appelle penetrale. Là , on leur élevoit des autels , on tenoit des lam- pes allumées , & on leur offroit de l’encens , du vin , & quelquefois des victimes. La veille de leurs fêtes, on avoit foin de parfumer leurs ftatues, même de les enduire de cire pour les rendre lui- fantes- Pendant les faturnales , on prenoit un jour pour célébrer la fête des pénates ; & de plus tous les mois on deftinoit un jour pour honorer ces divi- nités domeftiques. Ces devoirs religieux étoient fondés fur la grande confiance que chacun avoit en fes pénates , qu'il regardoit comme les pro- tecteurs particuliers des familles ; jufques-là qu'on n’entreprenoit rien de considérable fans les con- fu: ter , comme des oracles familiers. On donne f plufieurs étymologies du mot pénates , que l'on tire du grec ou du latin penus , en quoi l’on fe trompe évidemment , psifque c'étoit des famo- îhraces & des phrygiens que venoit le nom , ainfi que le culte & les myftères de ces dieux. Voye % Lab.cS , Pénates. Pénates fOa voit les } fur les mé- P E N 623 daîllf s des familles A n x 1 a , SuztieiA & F O N T E I A. PENDANTS d’oreille. Voye 1 Boucles d’o- reille, PENDELI , nom moderne du mont Pen- TELICUS. Voye^ ce mot. PÉNEE , fils de l’Océan. On le donne à Cyrène pour père. Voye p Cxrène. Pénée , fleuve de Thefiaiie , dont la fourca eft au Pinde , & qui coule entre les monts Offa & Olympe , & arrofe la vallée de Tempé. La fable dit que Pénée étoit père de Daphné 8 e de Cyrène, mère d'Ariftée. Voye^ Cyrène, Daphné’. PÊNÉLÉE^ roi de Thébes , commanda la flotte que les 1 hébains mirent en mer pour aller à Troye , mais il fut tué ayant d'y arriver. Voy . A.RCÉSILAS, PENELOPE , fille d’ïcarius , frère de Tyn- dare, roi de Sparte, fut recherchée en mariage, à caufe de fa beauté , par plufieurs princes de la Grèce. Son père , pour éviter les querelles qui auraient pu arriver entre ies prétendans , ies obli- gea à en difputer la poffeffion dans des jeux qu’il leur fit célébrer. UiylTe fat vainqueur, & la princefle lui fut accordée. Apollodore prétend qu’UIyffe obtint Pénélope de fon père , par la fa- veur de Tyndare, à qui le roi d’Ithaque avotc donné un bon confeii fur le mariage d Hélène. Voye % Hélène. Icarius voulut retenir à. Sparte fon gendre & fa fille , mais ÜSyife , peu après fon mariage , reprit le chemin d’Itaque , fuivi de fa nouvelle époufe. Voye 5 Icarius. Ces deux époux s’aimèrent tendrement, de forte qu’Uüfte fit tout ce qu’il put pour éviter d’aller à ia guerre de Troye Ç mais fes rides furent inutiles ; il fut contraint de fe féparer de fa chère Pénélope , en lui biffant un gage de fon amour. Elle fut vingt ans fans le revoir , & pendant une fi longue abfence , elle lui garda une fidélité à l’épreuve de toutes les follicitations. Sa beauté attira à Itaque un grand nombre de foupirans_, qui vouloient lui perfuader que fon mari avoir péri devant Troye, & qu’elle pouvoir fe' rema- rier. Selon Homère , le nombre de fes pourfuî- var.s montoit à plus de cent , fuivant le compte qu’en fait Télémaque à Uîyffe. « Il y en a cin- quante-deux de Duüchium , dit-il , qui ont avec' eux fix officiers de cuifine ; de Samos , vingt- quatre ; vingt deZacynthe , & douze d’Ithaque. Un d’entr’eux lui faïfoit encore ce -beau compli- ment : Si tous les peuples du pays d’Argos avoienr le bonheur de vous voir, fage Pénélope , vous; veniez dans voue palais ua bien plus grand- £24 P E N nombre de pourfuivans ; car i! n’y a point de femme qui vous fait comparable , i-i en beauté , ni en fageffe , ni dans toutes les qualités de 1 ef- prit ». Pénélope fut toujours éluder leurs pourfuites, & les amufer par de nouvelles rufes. La pre- mière j qu'un dieu lui avoir infpirée , dit Homère, pour la fecourir, fut de s'attacher à faire iur le métier un grand voile , en déclarant aux pour- fuivans que fon nouvel hymen ne pouvoit avoir lieu qu'après avo r achevé ce voile , quelle def- tinoit pour cnvelop. er le corps de Ion beau père Laërte quand il viendroit à mourir. Ainfi elle ies amufa pendant trois ans , fans que fa toile s'a- chevât jamais , à caufe qu'eiie défaifoit la nuit ce qu'elle avoit fait le jour : d‘où eii venu le proverbe , la toile de Pénélope , dont on le fert en pariant des ouvrages qui ne s'achèvent ja- mais. Ulyffe avoit dit à Pénélope en partant, que s’il ne revenoit pas du liège deTroyes, quandfon fils feroit en état de gouverner , elle devoir lui rendre fes états 8c fon palais , & fe choifir à elle-même un nouvel époux. Vingt années s'étoient déjà écou- lées depuis l'abfence d'Ulyffe , & Pénélope étoit preflee par fes oarens même de fc remarier ; enfin ne pouvant plus différer , elle prop< fe aux pour- fuivans , par l'infpiration de Minci ve, .'exercice de tirer la bague avec l'arc, & promet d'epoufer celui qui tendra le premier l'arc d'Uliffe, fera paifer le premier fa Sèche dans plufi. urs ba- gues difpofées de fuite. Les princes acceptent .a proposition de la reine. Piufieurs effayent de ten- dre l'arc , mais fans aucun fuccès. Ulylie feul , qui venoit d'arriver déguifé en pauvre , y réuf- lit j il fe fert de ce même arc pour tuer tous les pourfuivans. Quand on vint dire à Pénélope que fon époux étoit de retour, elle ne vou ut pas le croire : elle le reçut même très-froidement au premier abord , craignant qu'on ne voulût la îurprendre par des apparences trompeufes ; mais après qu'elle fe fut affurée par des preuves non équivoques , que c’étoit réellement Ulyffe, elle fe livra aux plus grands tranfports de joie & d'a- mour. On regarde communément Pénélope comme le modèle le plus parfait de la fidélité conjugale. Cependant fa vertu n'a pas laide d’être expofée à la médifance. On a dit que tou-- f.s amans eu- rent part à. fes bonnes grâces , & qu'fs la rendi rent conjointement mère du dieu Pan. Ce. en- dant la pus commune opinion, à ce. égud , eld que Mercure , déguifé en bouc , la furprit , !orf- qu'étant encore fille , eüej.irdoit les troupeaux fon père fur le mon: iaygère, & la rendit mère de Pan , qui , à caufe de la figure que Mer cure avoit prife en l'engendrant , eu. des pieds de bouc. D'autres ont dit que quant Ulyffe arriva , P E N e! ! e étoit greffe d'un fiis qui fut nommé PoH* porte , & qui étoit le fuit des c mpLif.r.c-s de Pénélope pour tous fes amans ; mais ce fiU e o pus généralement regardé comme fis d'Ulyffe! Pénélope fervécut à fon mari , 6c époufj en fé- condés nô'es Telégone., fils d Ulyffe 6c de Cireé. Voyei TÉLEGONE. La première des héro’ides d'Ovide tft de Péné- lope à Ulyffe. Le p été uppo q u e Pénélope voyant tous les grecs retour de Tr ye , & n'ayant aucune nouvelle de fon époux , charge tous les navigateurs d'une lettre a U yffe , pa- reille à celle - ci , dans laquelle font exprimés avec beaucoup d'art &- de déheateffe , les foins empreffés & la tendre impatience d’une femme qui aime ardemment fon epoux. PENETRALE , petite chapefe que l’on dé- dioit dans les maifons aux dieux Pénates : Pene~ tralia funt Deorum Penatium facraria {P 'aullt-s'). C'étoic uiT'Iieu facré, & où don cacho t, o mne dans un azile fur , ce qu'on avoir de plus pré- cieux. PENICULUS , éponge longue & nfnce oui fervoit à nettoyer les tables. Plaute donne ce fo- biiquet à un parafite. ( Men . i. x. i. ) Juventus nomen fecit peniculo rrJki s Ideo quia menfam , quando edo , detergeo. PÉNIE , la déeffe de la pauvreté : Platon dit que les dieux donnant un l'our un grand feftin , P rus , ou le dieu des neneffes , qui av ut un oeu trop bu , s'endormit à la porte de la Elle. Pénie qui étoit venue là pour recueillir les relies da ’eft i , -'étant approchée de lui , en eut un enfant qui fut l'Amour- Fable al!éeo r , oue qui veut dire apparemment que l'amour unit fouvent les deux extrêmes. Voye^_ Amour. PENINUS, ou PENNINUS , ou PENNIUS , di mité gauloife , honorée autrefois s hez les ha- bitans des Alpes - pennïnes. On repréle; toit ce dieu fous la figure d'un jeune homme nud., qui n'avoit qu'un œil au milieu du front. On lui donnoit l'épithète de Deus optimus tr.axirrius J comme >1 paroît par l'mfcription fuivante 3 rap- portée par Gudius. ( pag. 54 . , n°. 6 - ) LUCIUS lucullus DEO PENNIO O P T I M O U A X 1 MO D D. PENSIO , tribut annuel , de deux fortes: l'un conluto iî P E N P E N 625 confiftoît en une taxe annuelle par tète , qu: était égale pour le pauvre comme pour le nene , & l'autre fe payoic en proportion des biens dont l’eftimation fe fai foi t par le cenfeur. Tüelui qui n’avoit point de terres étoit exempt de ce der- nier impôt : mais la pauvreté même n’exemptoit pas du premier j qui étoit une capitation. PENSION , l’ufage où font les fouveraîns d’ac- corder des récompenfes pour des fèrvices impor- tans f eu même fans aucun fervice , eft fort an- cien dans le inonde ; il n’y a que la manière de gratifier qui ait varié. Les rois d’Orient , au lieu de penfioTi donnaient des villes & des provinces qui devaient tout fournir pour l’entretien de ceux qui en étaient gratifiés. Les tributs même que les rois exigeoient des villes & des provinces , avoient chacun leur deitinadon particulière. Une telle province payoit tant pour le vin , une autre tant pour la viande ; celle-là tant pour les menus plai- firs & celle-ci tant pour la garde-robe. Dan i les provinces deftinées à fournir la garde-robe d’une femme , l’une étoit pour fa ceinture , l’autre pour fon voile , l’autre pour des habits , & chacune de ces provinces portoit le nom des parures qu’eiîe fournîffoit, Artaxerxès donna àThémiflocle la ville de Magftëise fur le Méandre , pour fon pain. Thucydide prétend que ce capitaine grec en tiroir cinquante talens , c’eft-à-dire , au moins cinquante mille écus. Lampfaque , le plus beau vignoble d’Afie , étoit pour fon vin, & Myontê, fx fertile en pâturages & en poiffon , lui fut donnée pour fa table. Mais une chofe remarquable , c’eft que du terris de Plutarque , les défcendans de Thémiftocle jouiffoient encore par la faveur du roi de Perfe 5 des prérogatives accordées à Thé- miftocle même, il y aveit près de fix Cents ans. (D. J.) PENS TJM , étoit proprement une certaine quantité de laine qu’on donnoit chaque jour aux fileufes pour leur tâche ; on la pefoit , & c’eft de-ià qu’on l’a nommée penfum , mot qu’on a de- puis étendu à ce qui eft impofé comme un tra- vail réglé & ordinaire- PENTACHORDE, Mufonius, au ckap. 7 de fon traité de Litxu Gr&corutn , rapporte que les cordes de cet infiniment étoient des lanières de peau de bœufs , & qu’on les pinçoit avec la corne du pied d'une chèvre, en gui le de pleHrum. Scaliger ( Poetic. lib. 1. c. 48. ) dit que les Ef- pagnols font encore de femblables pleSrum , & qu’ils s’en fervenr pour toucher le pfa’itérion. On entçndoit encore par pentachordes un ordre ou fyftêm: formé de cinq fons : c’eft en ce der- nier fens que la quinte ou diapente s’appeiloit quelquefois pentachorde. ( S , } Antiquités^ Tome IV% PENTACOSIOMEDIMNES. Voyez Hir- PADES. PENTAPROTIADE, (mot formé de s-si«, cinq, & de s-paro? , premier) dignité des cinq premiers offices de l’empire grec. PENTATHLE , l’exercice des cinq jeux des grecs réunis dans ce vers : è.Xp.a , 7tûeax.îii , Sine» , ànctfct , i raXf.t. ( Anthülog. lib. 1. cap. I. epigr.%. ) : le Lut , la courfe -, le difque , le javelot & la lutte. Les athlètes qui excdloient en ces genres , & qui.rem- portoierst le prix , étoient appelles du même nom peruathles : ils étoient les plus eftimés de tous. Cette forte de combat fe donnoit dans la mati- née ; le refte du jour étoit employé aux autres jeux. Là , il n’y avoir qu’un feui prix , & on 11'é- toit couronné qu’une fois ; pour être déclaré vainqueur , ii falloir avoir vaincu fon antagonifte dans les cinq exercices qui formoient le penta- tkie , fans quoi on n’ étoit pas couronné. PENTE COMARQUE . mot formé de , cinq , àt y-dp.it , bourg , & de comman- dement ) gouverneur de cinq bourgs. PENTECONTARCHA , commandant d’une pentécontore. Voye^.cz mot. PENTECONTORE , vaiffeau long , à cin- quante rames , vingt-cinq d’un côté & autant de l’autre. Les écrivains grecs en attribuent l’inven- tion à Danaiis , lorfqu’ii s’enfuit d’Egypte à Argos ; & le nombre des rames répondoit au nombre des filles qu’il avoir. On appeüoit pr.-zte- contarcha . , celui qui commandoît cette forte de navire. Stace ( Theb. verf. 423.) dit que le na- vire Argo étoit un pentécontore. : ■ Quinquaginta illi tralibus de more revinchs , Eminus abrupto quatiunt nova littora faltu. On 'donnoit le plus fouvent le nom de vailïéaux lonas aux pentecontores. Polybe ( Except. Légat. 57.) nous apprend que la conftrudion & i'aime- ment d’un pentécontore , tel que le roi Ptolémée en promettoit dix aux achéens , coûtoient un ta- lent, 15,600 livres de France , s’il s’agit ici d* grand talent attique. Pentelicus , aujourd’hui PENTELICIEN. > PENTELICUS. f Pende II , montagne de l’Aï tique près d’Athènes', d’où l'on tiroit le beau marbre blanc , appellé de fon nom , pentelicien , veyeq-er. la defcriptioK a . l’article Marbre. Kk k k <525 P E N PENTESYRINGÜE , machine de bois à cinq trous , où Ton entrevoit cnez. les grecs les jam- bes , les bras & !a tête des criminels ,_afin qu’ils ne puflent fe remuer. Ariftote , ( liv, III , ch. x.) en parlant d’un orateur célèbre, nommé Peufippe, qui j quoique paralytique , tâchoit de brouiller l'état - ajoute :T il eft étrange que cet homme ar- rêté par une maladie pire que la pentefyringue , ait l'efptit fi remuant ». PENTHÉE , fils d’Echion & d’Agavé , fille de Cadmiis , fuccéda à fon grand père maternel au royaume de Thèbes. Ce prince a toujours été représenté comme un impie. La première preuve qu'il ait donné de .fon incrédulité , fur les myf- tères de la religion, c’eft d'avoir méprifé les pré- dictions du devin Tiréfias , auquel il reprocha même , & fon aveuglement & le fujet qui lui avoir attiré cette punition. Tiréfias lui répondit qu'il feroit trop heureux, lui Penchée, s’il avoir auffi perdu l’ufage de la vue , & qu'il ne fut pas en état de •voir les Têtes de Bacchus. Il lui prédit qu'il refii- feroit de rendre à ce dieu le culte qui lui droit dû, & qu'en punition , il feroit mis en pièces. Penchée outré de ces paroles , chafij Tiréfias de fa pré- fer.ee. L'événement confirma bientôt la prédidtion. Bacchus arrive dans le pays avec fon cortégettout le monde , hommes , femmes, grands, peuple , court à fa rencontre, pour lui rendre les honneurs divins', devoir des myfrères jufqu’alcrs inconnus. penchée , par les ■ difeours , veut les arrêter ; toute fon éloquence eft inutile: Il prend le parti d ordon- ner à les officiers d’aller arrêter Bacchus , & de le. lui amener chargé de fer. Toutefois les repré- fentacioos de Cadmus fon ayeui , d'Atharnas fon oncle, furent inutiles , ou ne fervirent qu’à l’aigrir davantage. Les officiers revinrent couverts de fang , & quand il leur demanda s'ils lui amenolent Bac- - chus ; non , lui dirent-ils ; mais nous vous amenons un de fes compagnons. Ce compagnon étolt Acérés, qu : raconta à Penchée l’hiftoire qui a été rapportée au mot Ace tés. La déiivrance-mîraçuîeufe d’Acétès ne fit qu’aug- menter la fureur de Penchée. Il fe rend fur le mont Cithéron, où les bacchantes célébroientleurs myf- îères. Pendant qu'il y examincit les cérémonies de la fête , fa mère, qui étoit au nombre de ces fem- mes fur:eufes,rapperçoit,appeile tous les autres & les exhorte à lemaffaçrer. Autonoé fa tante accourt la première ; elle lui arrache un bras , & Agave , mère de cet infortuné , fui arrache en même- teins l'autre , & enfuite la tête , qu’elle montre aux bacchantes,quî fe jettent fur ce malheureux, & le déchirent eu nuilè pièces. C'eft ainfi qtï'Ovlde ra- conte l'hiftoire tragique de Penchée. D’autres écrivains ajoutent que , voulant favoir ce' qui fe pafToit dans les ihyftères que les- bac- chantes celebroisnt en i’honnsnr du dieu , il monta ' P E N fur un arbre du motft Cithéron , d’où il découvrit tous les myftères. Mais les bacchantes l’ayant ap- perçu , s’en vengèrent fur le champ , & le mirent en pièces. On dit encore que l’oracle avertit les corinthiens de chercher l’aibre où Pentkée avoir monté, & quand ils l’suroient trouvé de l’honorer cotnmele dieumême. C’eft pourquoi ils firent deux ftatues de Bacchus du bois de cet arbre , qu’on expofa dans la place publique de Corinthe. Euripide dans fa tragédie des Bacchantes intro- duit Pentkée , qui fe plaint que , fous prétexte d’ho- norer Bacchus , les dames thébaines fe livroient à des excès de vin & de débauche qui l’ont fait frémir d horreur : il jure qu’il les punira de même que fa mère Agave : il parle fort légère- ment de la divinité de Bacchus. On lut raconte envahi les merveilles opérées par ce dieu & par les miniftres ; il s’en irrite davantage. Son châ- timent commence par la peite de la raifon , car il s’habille foi-même en bacchante, fous le nom d’une fille du roi de Thèbes , & vient fe mêler avec la troupe qu’il détéftoit auparavant. Dans cet égare- ment d’efprit où il fe trouvé : « je croîs,s’écrie-t-il > " voir deux foîeils & deux Thèbes ». Ce que Virgile ( Eneld. Lïv. 4. , v. 469. ) traduit prefque mot à mot , quand il dit : « Ainfi Penchée , dans » les accès de fa fureur , voit autour de lui des » troupes d’Euménides , deux foieiis , deux villes » de Thèbes »: Le poète grec fait faire à Penchée beaucoup d’autres extravagances. Par exemple ; on lui fait demander s'il ne pourra pas enlever le mont Cithéron avec les bacchantes ; & on lui ré- pond qu'il le peut , mais qu’ii doit par pitié épar- gner cette demeure de Pan & des nimphes. Cela le détermine à fe contenter d’ufer d’artifice pour fur- prendre les bacchantes , tandis qu’elles feront en- dormies. Il fe rend pour cela au mont Cithéron , grimpe fur un arbre 5 mais les bacchantes l’apper- cevant aufli tôt, font pleuvoir fur lui des pierres , déracinent l’arbre , & l’ayant renverfé , Penchée tombe , & fe trouve au milieu des bacchantes-, qui en un inftant le mettent en pièces. Au refte , fes malheurs n’ont eu d’autre fource que la co;ère de Junon , contre la maifon de Cadmus. Voyet^ Cadmus, Sur une pâte antique de la coîleébon de Stofch on voit Agavé qui porte la tête de fou fils Pentkée , telle qu’elle eft peinte dans ces vers d Ovide ( m'etam. vers yïj. ) Avulfumque capitt dtoitis complexe! entends Clamai : io comités , opus hoc victorianoftra eft. PENTHÉSILÉE, célébré amazone qui vint au fecours des troyens , à la tête d’un bataiilond’a- mazoneSj armées de haches 3 c de boucliers. Cette bellioueufe fille, dit Virgile, ceinte d’une echarpe d’or/ 8e le fein découvert, paroiffoit dans-la meiee P E N ofant attaquer tous les guerriers. Elle fut tuée par AchiLe. On voit dans la colledion des pierres gravées ce Stofch , fur une pâte antique , Penthéfilée , reine des amazones, foutenue par Achille qui vient de !a tuer ; elle eft fur fes genoux , & Achille la foudent fous les bras. Le même fujet fe trouve fur ( T. II. T ah. XXXIII. N. 13. ) deux pierres gravées du M.ufeum forent tnum , & c'étoit une des peintures dont (Paujan. L. V. p 2. 402 l. 20) Pa- nène frère du célèbre Phidias , avoitorné une ef- pèce de portique du temple de Jupiter Olympien à Elis - Sur une pâte antique imitant la Sardoine , on voit le même fujet, mais dans une attitude diffe- rente. Sur la pâte précédente Penthéfilée eft à genoux ; fur celle-ci , Achille la reiève & la tient debout en pailânt fon bras droit autour du cou de cette reine , dont il fait pofcr fur fes épaules le bras gauche. Leurs boucliers font à leurs pieds. Penthéfilée renverfée de fon chèval,& foutenue par Achille , fe voit encore fur un" beau camée de M. Diering , amateur anglois. Il ne fera pas hors de propos de remarquer suffi à ce fujet , que dans un bas-reuet de la Villa Borghéfe , dont perfonne n'a fait mention, on reconnoit Penthéfilée qui vient avec fes ama- zones à Troye , pour offrir fon fecqurs à Pnam , qui la reçoit à la porte de la ville. PENTHILE , fils d’Orefte & d'Erigone , fuc- céda à fon père. Voye^ erigone. PENTICAPÉE. Voyez Pen T IC AP (EU M . PENULA. Voyez. P cen vl a. PENUS. Provifion de bouche, ornne quoi vef- cuntur homir.es , ainfi que le définit Cicéron. {de Natur. Deor. l. 27.) Auhigelle (4. I. ) ajoute que ce mot fignifie des provifions pour long- tems, que Ton renferme , qui ne font pas fous la main Ex co qaod non impromptu fint , fied ititus & peni- tîis kabeantur penus dioia fiant. Ce mot fignifie encore un lieu retiré dans le temple de Vefta que Ton n'ouvrok qu'à certains jours de l'année; ce cu’on appelloît aperire venus Ve fis. : ces jours ètoient les 7 & 17 de juin. I! y avoit deux parties dans Se penus de Vefta, la par- tie extérieure qui renfermoit les inftrurr.ens pour faire les gâteaux facrés ; & l'intérieure appeilée proprement penetrale où l'on confervoit le feu éternel , le palladium & les pe'nates de Rome. IIE2A infitita. Voyez Segment vu. P E P 617 PEON , fils d’Endymion. Voyez eeeus. PÉON , étoit le médecin des dieux. Voyez MARS. PEONIE , le feul roi de Péon ie dont on a it médailles eft avdoléon. Voyez ce mot. PEPARHE TUS , île. üeiîaphqiqn. Les médailles autonomes de cette île font : O. en or. O. en argent. R. bronze. Leurs types ordinaires font r Une -chouette. Un Vafe. On a frappé des médailles impériales grecques en l'honneur d’Augufte. Peparethus eft une île de la mer Egée fur la cô:e de la Macédoine , feion Pto'émée , liv. III , c. 1 3 , qui y place une ville de même nom. Elle produifoit de d'excellent vin 8e de très-bonnes olives. Pline, liv. XIV , c. 7 , dit que le médecin Apoiiodore donnant des corsfeils au roi Ptoîémée , fur le vin qu’il devoir boire, préféra celui de Peparethus. Ovide, Meuan. I. VU , v. 470 , fait l'éloge des olives de cette îie : Etgyaros , uitid&que ferax Pr- paretkos oliv*. Des géographes modernes appellent cette île Lemene^ Saraqumo , & Osula. Dioclès né dans l’île de Peparetke , eft le premier des grecs qui ait écrit -de l'origine de Rome. Il vivoît avant la fécondé guerre de Carthage; car Plutarque ( in Romulo ) nous apprend que cet au- teur avoit été copié en plufieurs endroits par Fabius Pidor. PEPERÏN, f. m. Sorte de pierre grife calcaire, dont on fe fert à R.ome pour bâtir. PEPHON. Ville de Laconie, félon Etienne le géographe. Paufanias, liv. III , c. 24 , qui en_fait une ville maritime , la place à vingt ftades de X ha- lami, 8c ajoute qu'il y avoit en avant une petite île formée d'un feul rocher, & oui s'appelloit de même nom. Il eft étonnant que Paufanias ait donné le nom d'îie à un fort petit rocher, dont le fbmmet n'a pas plus d’étendue que ce qu'il y a de terre- plein au haut de Montmartre ; mais ie pays natal de Caftor & de Pollux méricoir d'être ennobli , & voila pourquoi Paufanias en parle magnifiquement. (D. J.) PEPHREDO, uns des Grées. Kkkk ij 6 î.8 P E P PEPLOS. S PEPLUM. ') Ce mot a deux acceptions qui PEPLUS. y caraâériient la forme de l’objet qu’il dtfigr.e. Dans la première & la plus générale/:! fïgnifi-ê une étoffe, ou tapis de forme carrée, plus longue que large. Dans Sa fécondé acception, ie peplus elt un babil iement. Homère, Euripide & Efchyle l’ont rm~h yé fou- vent dans l'acceptipn de tapis; c’eft ainfi u. les lièges d’Aiciaoüs éto ; ent couverts de ptplus ne même que les chars. Les effemms d’Hercule fu rer.t enveloppes dans un pépias-, le corps de Pa- trocle, félon Ê. chyle dans Agamtmnon fut couvert d'un pépias Simple & tout un ; ce'u- d’LLéior , prince barbare, fut enveloppé dans un peplus de pourpre, &c. on ét.n.ioit des peplus fur le paffage des p .-nonnes de diftiuéüon j on les élevoit en guife de rtdeau , &c. La fécondé acception du mot pépias , défîgne un habili em'ent de même forme , c’eft- à-dire , de £.v me carré long, qui r.e pouvoir .fe mettre que fur tous les autres vêtemens, uiiTcex, 0 manteau. Lapa ZD des latins était félon î’obfervation de Servius ( ad Aendd. I. vers. 484. ) , la, même chofe que le peplos des grecs. Cet habillement des grecs étoit toujours extérieur, bc prenoit fous le même nom deux figures différentes. Tantôt le peplos était un manteau long & ample, que l’on mettait fur tous les autres habits. Tantôt un habillement plus court que la tunique, & qui s'attachât avec une âgraffe , portait auffi le nom de peplos , félon Poi- lus ( VIL. 49 ) & le fchoüafte o'H >mère(II E. 734.). Cette fécondé forte de peplos reffen.bloit beaucoup à la tiimcue ,!a longueur exceptée ; c’eft pourquoi- Poiiax cité plus haut, dit que le peplos étoit un manteau & une tunique, x,at , X.S&1 %irav. Les auteurs qui ont écrit fur les habits des an- cens, ont beaucoup ciifpu.é fur la différence qui exift it entre la fiole & 1 - péplum. W nckelmann , fi bon juge dan. cette matière, croit que le péplum étoit 1 habit de femme le plus long. C’étoit en eff t dans la Grèce l’habdlcment des vierges, & il tr.-î- noit à terre déjà dirtemps d'Homère : car ce poète donne aux femmes de Troye le nom de" femmes a péplum traînant , Tel eff le manteau , ou p'utôt l’habit de d (fus de Niobé. Quelquefois et ptplus eft compofé -de deux pièces agraffées fur les ép iules, dont celle de derrière elt plus longue que celle de devant, & prefque traînante ; mais i! eft toujours ouvert des deux côtes, ce qui ie dift.ngue de la ftola , tunique traînante. La préten- dus Flore du Capitole en porte un de cette forte. Quant aupeplus carré-long, devenu la palla des romains, les liatues de Niobé & de les filles , celles P E P de la plupart des impératrices , nous en fourniflent de nombreux modèles. femmes der- Au refts , ces deux efpèces de peplus des fer ne s’agraffoient pas toujours fur l’épaule i la nière fur-tout. La pudeur, l’afflicE; n , la dévotion, falfoient relever une partie du pep*us fu: la tê»e & eu rabattre même une paît e fur le -nfage - de- là lui v;nt ie nom d voile. Les modernes & quel rues anciens même i’o=-t donné au. fa.neux peplus de Minerve. Vir 6 ie a d t : Taie dea vélum folemni in tempore portant. Nous en parlerons, dans l’article f/vant. Par la même rai on Porp'vre appelle le ciel peplos , c’eft- à-dirè , le voile des dieux. Quelques philologues ont fait du peplus une tu- nique; mais ils font contredits, par la forme -du peplus tapis, par celle du peplus drap mortuaire, enfin par celle du peplus ne Minerve, qui fervoit de voile au vaiffeau athénien que î 011 traîrort le long du Céramique. Toutes ces accept ons du mot peplus excluent l’idée de couture & d’ouver- tures , telles que les exige une tunique. Cette forme confiante du pépies ou morceau d’étoffe plus longue que large , fans pii , ni cou- ture, nous fait encore comprendre dans quel! fens des pallium à i’ufage des hommes , c-nt pu erre ap- pelles peplus : car on fait que le pallium grec , la ch'am-yde, la toge même n’étoient compoies que d un feu! morceau d’étoffe , abfo'ument femblab’é au peplos pour la forme , avec des différences feu- lement dans les proportions. Dans Sophoc’e , le manteau fatal que Déjanire envoie à H rcule , y cit fouvenr appelle du nom de peplos , & Euftathe qui en fait la remarque , cite à ce fujet Eurypi ie. E chyle parle des ptpii du roi de Perfe , & Xénoph- n de ceux de l’arménien Tvaranes ; Sv ne fi us defigne par le nom de peplos , la robe triomphale des romains. 11 ne cit rien du peplos des époux & des époules. Du. refte, nous favons que ces pepli étoient d’or lu aire blancs. On ies fa foi' - dans l'Orient de bvffus vu coton , & ils fo moient une ét: ffe très- legère. I! faut encore ajourer u’oi» ks faifofe de di . erfes cou'eurs, r e jkolores. Dans H rr ere, la me e d Hedtor s'eny. r-fe d’ ff-ir a Minerve celui qui fe tr. uvercit erre 1 plus grand &• le plus bigarré ; c’eft aufr. ce que s a t H; lène à î é- gar i de Télémaque , dans l’Odyffée. De 1 vient q . Efchyle d- fign un peplus par te n ot ttoLuo.fçcc, à caufe de fa bigarrure , variis lieds telles. Indcp n- damment de la couleur, ]c peplus étoit d’ordinaire ï biodé, & trffu d’or & de pourpre. Quelquefois ils PER V ttoient garnis de frange , fur-tout les pepll barba- rie ï , dent parle Efchyle , & qu'il peint fort d - férèns de ceux qui étoient uficés en Grèce, pepU dorici. Aêéfée , fameux brodeur o'e Patare en Lyc>e , fut celui qu; nt pour a P alias des athéniens le soi e faevé que les grecs nommoient pepîos. C’é- toit un -bon cire adm. râble en fon genre. Minerve elle-même , difoit-on , avoit donné à fes mains une - grâce divirie. Peplus de Minerve. Liiez ce qu'ors a d;t au mot pep tus ; i'aj uterai feulement que le peplus -le Minerve étoit une étoffe blanche , toute brochée d’or, fu- laquelle ou vqyoit repréfentéct les gran- des aétmns de la déeffe , de Jupit. r , & d s hères. On portoir ce peplus clans les procédions des gran- des panathénées, qui fe fa.foient tous las cinq ans ; ou plutôt on tranfportoit ce voile célèbre fur un vaille :u le long du Céramique , jusqu'au temple de Gérés ; dû ù '-n le traofp rtoit aufli- tôr , pour 1 ce Ici ver dans la citât le. Les da- mes romaines imitèrent lVfage d Athènes , en offrant tous ses cinq ans en grande pompe un peplus magnifique à Minerve. FERA , furnom de la famille Juki a. PERÆQUATORES. p'-épofés à la r%pirt : t on égale des impôts fur ies campagnes. On les . p- pelloit suffi inf ecteurs.' PERAGERE , conduire une accufation iufqu’à la condamnation , ou l abfclution d'un accule. Tacite ( A-mal. 4 lï. 5. )' dit: Caterorum , qua muha cumul j.banî ur^r ce tpt us efi nus , neque P malins ob moriem opvcrtunam . PERCHE , poiff n. «Les hab’tans du nome La- topolirain , ht M. Paw, s’alifencient n fait que la rime chofe arrive en Eu ope à qu 1 . u s poif- fo.ss de la plus grande efpèce. PERCHE , mefur r l'arpentage, pertica 3 r de- eempeda. Elle corne .o : t chez les n m ins >0 de leurs iieds, en.iron 9 pieds 1 pouce défiance. PER 6x9 PERCUNUS , fi l’on en croit Hsrtfnck ( Dif- féré. X. de cultu deor Prujf. ) c'eût ie nom d'un dieu des anciens prufiîens. Ces peuples . dit-il , entretenoienc un feu perpétuel à l'honneur de ce dieu ; & le prêtre qui en étoit chargé, étoit puni de mort , s’il ie iaiffint éteindre par Ta faute. Les pruShetiS croy oient que quand il ton voit , le dieu Percunus parloir à leur grand prêtre , qu'ils nonrs- mo e; t K rive. Alors ils fe proilernoient par terre pour adorer cette divinité , & la prier d’épargner leurs campagnes. Ce qu -î y a de vrai , c'eft eue nous n'avons aucune connoifT-mce de la relig-.on des bon suhens, ou anciens prufiîens , fi tarit cfl qu'ils euilVnt une religion ; nous ne fo 1 mes pas plus éc a rés ur leurs mœurs & fur leurs ufages. On raconte comme tu e m rvcdlc , que fous l'em- pire vie Néron , un cheval-er roma n eut p ii ; de Hongr e dans ce pay» là pour y acheter de l’am- bre. Ainiî tout ce que Hartfnock dit de ces peu- ples & dé leurs dieux , d fit être mis au nombre des tables de fan imagination. (D. J.) PERDICCAS III . , roi de Macédoine nsx>- AIKKA. Ses médailles font : RRR. en bronze. Unique en argent. ... . P e lier in Sc le Blond. O. en or. PERDIX, fœu- de Dédale, vit fon fils changé en perdrix. Voye^_ Talus. PERDOTTE, dieu des anciens hibitans de Prude : c’éto t leur Neptune ou leur dieu de la mer; d'où vient qu';! étoit bon ré ungulf rem.nt par les matelots & les pêcheurs. I s lui offraient de, poifions en facr.fi e; enfuie leurs prêtres tiro eut les aufpices , examinant les vents ,'üe leur prédifoienc le j -ur & le lieu où ils pourroient Ere une heureufe pêche. Hmnock ( Diffère. X, de cultu deorum pruffiorum) a forge tous ces contes. PERDRIX. Ees pygmées montaient des per- drix -jour combattre les grues. ( Athen . Deipnos . Lia 9. Eufiatfï. ad ILiad. III • , puff. 377 ' é. i 7 -ù PERDUELLIO , crime d'Etat, dont'fe rend coupable celui qui entreprend qu !que chofe de contraire aux intérêts de la répub'ioue : Quiper- duellionis reus efi , dit Uipie», hcfiili an.ïmo ad- verfus temrublicam , vel principem animatus. Ch Z- lcs anciens , le mot n’emporte pas le feus , 8c -pe-, - duetlio n’ étoit autre chofe qu’un traitement fait à un en yen r main , contre 'a difpofction des ,® :X - Ai fi battre de verges un citoyen romain , 1 ac- ta. her en croix , c’ét it fe rendre coupable dur- ■ crime proc-îé perduelho- » de v e it r opprcffeiiE i de h liberté affurée à chaque citoyen romain » 6}o PER par les lois Ssmpronia 8 c Porcia. La première établie Tan de Rome > 56 , par P. Porcius Lecca, tribun du peuuie , dérendoit de battre eu de tuer un citoyen romain ; la fécondé delendoit de déci- der de îa vie du même citoyen > fans l’ordre du peuple , qui avoir un droit légitime de fe referver cette connoiffance , & c’étoit un crime des plus atroces que d’y donner atteinte. Ils diilinguoient dope entre crime d’état 8 c crime de lèze-majeité'. On fs rendoit coupable du premier , en traitant un citoyen romain comme un étranger , en lui faïfant , par exemple , fubir un jugement réfervé aux efclaves ; en afpirant .à la royauté & à l'op- preffion de la liberté 5 & on étolt cenfé coupable du dernier j fi on avoit excité une fédition dans l’armée , fi l’on avoir déclaré la guerre de fon chef, fi l’on avoir refifté au magiftrat exerçant fa charge ou fait autre chofe femblable ; la connoiflance du premier crime regardait le peuple aSembié par cen- turie j c’étoit un droit qui lui avoir été accordé par une loi des douze tables que Cicéron rapporte dans le livre des loix ( 3. 4. ) Décapité civis , nîjiper maximum comitiatam , ellofque , quos cenforés in ■partïbus populi locajfent , ne feruato. Le crime de ièze majefté était réfervé a un préteur particulier qui affocioit au jugement, des juges qu’il- tiroit au fort , du nombre de ceux qui avaient été nommés cette année-là pour rendre ia juftice. Dans les commencemens ceux que l’on avoit convaincus de des. deux crimes étoient mis à mort , traînés par la ville avec des crochets , Se précipités dans des puits appelles gemonie ou dans le Libre. De- puis on fe contenta de tes priver de fépultupe , cha rment que les gracques fubirent après leur mort , ainfi que ledit Valere-Maxime. (6. 3. ) Sed quia [latum civitatis cornai erant conveliere , infe- pulta cadavera jacuerunt , fupremuf que kumans. con- ditionis honos fiiiis Graçchi & Nepottbus africani défait . PERD UELL 1 S , qui d’abord ne fignifioit qu’un ennemi , s’employa pour défigner un criminel d’é- tat, pour adoucir une chofe fi honteufe, dit Ci- céron , par un mot moins odieux : Perduellis vo - cabatur , lenitate verbi trifiitiam reï mitigante. PERE. Les anciens , dit Paufanias , refpePoient la quaiité. de père,i& de mère /bien autrement qu’on ne fait aujourd’hui ; & pour le prouver , ii cite un fait finguiiet. C’eit , dit-il , l’exemple de ces citoyens de Caiane , en Sicile , qui firent une aétion fi pleine de piété , qu’ils en furent furnom- més les pieux enfans. Les flammes du mont Etna ayant gagné la ville , ces généreux enfans , comp- tant pour rien du tout ce qu’ils pouvoient avoir d’or & d’argent, ne Longèrent qu’à fauver ceux qui leur avoient donné le jour ; l’un prit ion père fur fes épaules , l’autre fa mère. Quelque diligence qu’ils filLent , ils ne purent éviter d’être atteints par i’embrâfsmsnt j mais ils ce s’en mirent pss PER moins en devoir de continuer leur chemin , fans vouloir abandonner leur fardeau. On dit qu’ators les flammes s’étant divîfiées , leur laifsèrent lepaf- fage libre , & que les pères & les enfans forment heureufement de îa ville. On rendit dans la fuite de grands honneurs à C ata ne , à la mémoire. de ces illi fires citoyens , qui s’appelioient Amphi- nomüs 3 c Anapius. Père Patrat , &c. Voyei Pater , 8 cc. PERE GRINI TAS , étoit l’état -d’un homme que l’on avoit dépouillé du titre de citoyen ro- main : Splendidum virdm inferegrinitatem redegit , dit Suétone. ( Claud . c. 1 6. y. ) Celai q\n prenoit le titre de citoyen romain , fans l’avoir effective- ment , e’toit cenfé rpus peregrinitatis , & la puni- tion conflit oit à être vendu : Czvitatem peregrinus ufurpar.s , veneat ( Calp. fiacc. déclam. 17.) PEREGRINUS , étranger. Un grand nombre d’étrangers fe rendoient à Rome, les uns pour leurs, affaires particulières , d’autres chargés de celles de. leurs pays; quelques-uns par -un par motif de cnriofité , & d’autres pour s y établir. Comme les auberges n’auroienc pu fuffire à cette multitude de gens qii’attiroient différentes ra fons dans la plus grande ville de l'univers , ou leur avoit affigné un lieu pour y loger , que 1 on appel - lo t Caftra Peregrinornm. Ces étrangers ne joui!* foient pas du droit de la cité, n’avoient point ce droit aux charges , ne pouvoient ni hériter ni por- ter la toge ; en un mot ils étoient exclus de tous les privilèges attachés au titre de citoyen romain : maisaufii ils ne payoïent pas l’impôt du vingtième, iis héritoient de leur famille , fans être obi gés de payer le droit au tréfor , & iis jmufioient d’autres franchifes qui les dédommageoient d’un titre qu’ils n’ët oient point tenté de rechercher. Cependant Pline dit: ( Panegir . 37. y.) qu’il s’en trouyoit de fi 2élés pour le nom romain, qu’il ne faifosent pas de dffieuîté de facrifier tous ces avantages pour l’acquérir 1 Inveniebantur tamen quibus tan * tus amor nofsri tiominis . inejfet , ut romanam civi- tatem , non modo v'gejims , fed etiam affiaitatem dam.no , hene compenjari pu.ta.rent. Lan 510, la multitude des affaires fit créer un fécond préteur peur rendre la juftice .entre les c.teyens & les étrangers, & on Fappeiia préteur étranger , pere- grinus prêter. En 688 le tribun Papius publia la lot papta , par laquelle tous les étrangers, tarent chaf- fés de Rome , comme indignes d hapiter avec des citoyens romains. Loi follement barbare, que Cicéron déîaprouve avec ration : Male qui pere- grinos urbibus prokibere , eofque exterminante ut primas apuupatres nofsros Papius nuper. Les étrangers ne jouiffoient pas à Athènes d’une plus grande confidératien qu’à Rome , ils n’avoient point de part au gouvernement, n’étoient admis PER à aucune charge , St revoient point de fuffrage dans les afièmfaiées. Ainfi ce n'etoient pour îa plu- part , que des gens de commerce ou de métier ; iis étoient obligés de fe mettre fous la protection de quelque citoyen qu'ils, prencient pour leur pa- tron 3 & celui-ci répondoit de leur conduite. Ces étrangers avoient beaucoup de rapport jx cliens ce Rome , obligés de rendre certains devoirs & certains fervices à leurs patrons. Chaque étranger payoit à Tétât un tribut annuel de douze drag- aiis -, c'eft-à-dire environ onze livres. Peregrihus , furnom de îa famille aria. PERES conscrifts. Voyez patres, PERFE GTISSIMATUS , dignité que les em- pereurs romains accordoient à certaines perfonnes. Elle étoit au-deffus du clarijfimat , & ce fut un des titres imaginés par le grand Conllantin , pour ré- compenfer ceux qui Tavoient bien fervi , comme le dit ( De vitâ Confiant. 4. 1 . ) Eufèbe porro per - fecrijfimani , & aiiis plurimis ejufmoài dignatum ti- tulis , inv.umer asiles atïi donabantur : r.amque impe- rator quo plures honore aff.ceret , varias dignitales excogitaverat. On appeloit perfsüiffimi , ceux qui étoient revêtus de cette dignité ; ils étoient infé- rieurs à ceux que Ton nommoit illuftrijfimi , fpec- tabiles jclarijjimi ; mais au-deffus des Egregii. Ce titre s’exprimoit parces deux lettres initiales, V. P. vir perfe aifflmus . PERFE CT1SSIMUS. Voyez perte CTISSI- MATUS * PER 63 1 élevés } en mémoire de la hauteur dés murs de i roie. PhRGAME en Myfle. Le feul roi de Pergame t d' nt le nom foit gravé far les médailles, eft un Ph.iletœre. Le type ordinaire de fes méda.lits , eft Pui.as aiiiic tenant un bouclier Se.une lance. PERGAME , en Mvfie. ÎIEPf A.MKKQiS?. Les médailles autonomes de celte ville font : RRRR. en or .Pelle-in. C. en argent , &r en ciftophores. C. eu bronze. Leurs types ordinaires -font : Un ferpent forçant de la Cille facrée. Efculape. Teîéfphore for. fils. Une tête de taureau , vue de profil. On a des médailles impériales decetteville frap- pées fous l'autorité de fes préteurs , en l'honneur de la plupart des Auguites , depuis Céfar jufqu'a Saîonine. Lyfimachus , Tun des fucceffeurs d'Alexandre, renferma fes tréfors dans Pergame & en confia le gouvernement à Phiiétaerus , qui profitant des con- jonéturés.s'en appropria la poffeflïon . Pergame de- vint dans la fuite la capitale des rois Eumènes & des Attaies. PERFICA , divinité romaine qui rendoit les plaifirs parfaits. Son nom fut formée de perficere , achever , accomplir , rendre parfait. PERGA , en Pamphyiie. HEprAïQN & apte- miaos. HEPrAiAs & nEprAiEQN. Les médailles autonomes de cette ville font : RR. en argent Pellerin. O. en or. R. en bronze Cette ville a fait frapper des médailles impé- riales en l’honneur de Domitien, de Trajan, d'Ha- drien , d’Antonin , de M. Aurèle , de Vérus , de Sévère, de Domn2, de Càracâüa-, de Geta, de Diaduménien, d'Alex. Sevère , de Marnée , de Maximin, de Pranquilüne , des deux Philippes, de GalîuSjde Volufien , de Galiien , de Saîonine, d’Etrufciile, d’Otacilie. PERGAMA ,} Servius C Æneid 1. 99). dit que les grecs appeloient Ptrgama tous les édifices La magnifique bibliothèque que les rois de P er- gs me dreiièrentl, & le temple d'Efculape , furent les principaux ornemens de cette ville : Plutarque nous apprend que Marc-Antoine fit prêtent à Cleo* atre de la bibliothèque de Pergame , formée par umèns, & dans laquelle il y avoit deux cents mille volumes. Le roi d'Egypte qui vivoit du tems d'Eumèns , vit avec chagrin que les foins du roi de Pergame étoient capables d'effacer la gloire de la bibliothèque d'Alexandrie ; & l'émulation de ces princes fit naître piufieurs impeftures en fait de livres. Pour ce qui regarde Efculape , il eil nommé Per- gaméen dans Martial , ( Epi g, xvij. I. 4. ) & nous apprenons de Tacite ( Annal . I. III. c. Ixiij ad annum 775 ) que quand on fit à Rome la recherche des faux afyles , les preuves de i'afyle de TEf- cuîape des pergaméens fe trouvèrent valables. ■ Pergame fit bâtir un temple à l'empereur Au- gufte & à la ville de Rome. Strabon , ( liv. XIII. pag. 419) fait l'énumération des hommes iliuf- tres dont elle fut la patrie. On fait que Galien <5|s PER & Orlbaze , tous deux grands médecins } font du nombre. Le royaume de Pergame commença vers l’an 470 de rome par Philétaecus * dont nous avons déjà parlé ; mais ni Lui ni Ion fucceffeur , ne prirent le nom de rois. Attale I. fe donna le premier ce titre , & il crut le pouvoir faire fans arrogance , après la gloire qu’il avoit acquile en gagnant une bataille contre les gaulois. Attale III. mourut environ l’an 621 -, 8 c comme il n’avoit point d enfans , il inftitua pour fcn héritier le peuple romain. Ainsi finit le royaume de Pergame , qui dans l’efpace de de ; yo années étoit devenu fort puif- fant , & où la magnificence fut fi éclatante , quelle paffa en proverbe. Il fûffic de lire les poètes & leurs commentateurs j pour n’en pas douter : Attalicis condition! a us Numquam dimoveas. C’eftHorace qui parleainfî des richefifes d’ Attale» Properce en d:t bien davantage : Nec miki tune fulcro fiernatur leBus eburno , Nec fit in Attalico mors mea mixta toro. ( Eté g. xiij , L II ). Aîtalicas fupera vefies , atque omnia magnis Gemmea fini ludis , ignibus ifta dabis. ( Eleg.xviij 4 III. ) Les Tapifferies ne furent connues à Rome que ' depuis qu’on y eut tranfporté celles d’Attale. Ce prince fut l’inventeur de la broderie d’or .- aurum intexere in eâdem afiâ , inven.it Attalus rex. Enfin » on ne doit pas oublier de dire que l’é- mulation de Ptolémée roi d’Egypte, & d’Eumènes roi de Pergame , à former la plus belle biblio- thèque , fut caufe que le roi d’Egypte fit interdire le tranfport du papyrus : mais l’on trouva à Pergame l’art de préparer des peaux, c’efi-à-dire, le par- chemin pour y fuppléer. C’eft donc encore à cette ville de Myfie qu’eft due la gloire de l’in- vention d’une chofe qui allure aux hommes une forte d’immortalité. PERGAME , c’étoit le nom de la citadelle de Troye , qu: étoit fituéeau lieu le plus élevé de la v;i!e ‘Virgile prend allez fouvent ce nom pour i roye. PERGAMENUM, parchemin. Voyez cuir et PARCHEMIN. PERGAMUS 3 fils d’Andromaque & de Pyr- ! PER rhus. Paufanias dit qu’il fe retira en Aile , avec fa mère Aadromaque ; qu’il tua Aréüs . prit: ce de Pheuthranie , s’empara de la fouverainetS ; & donna Ton nom à la ville. Il ajoute qu’on y voyoit encore fon tombeau avec celui de fa mère. Voyez ANÜROIvIAQUE PaRGASE , une des démarchies de l’Atdque. Elle fe trouvoit dans la tribu érechtéxde. PERGE. Voyez pzrga. PERGEE , furnom de Di ane, pris d’une ville de Pamphilie-, où cette déeffe étoit honorée. La Diane Pérgée étoit repréfentée tenant une pique de la main gauche , & une couronne de la droite j à fe* pieds ell un chien qui tourne la tête vers elle , & qui la regardé comme pour lui demander cette cou- ronne, qu’il a mérité par fes fervices. Le temple de Diane de Perga étoit placé fur une hauteur voisine de cette ville. Il étoit fort an- cien '& on l’avoir en grande vénération, aîr.fi que i’attefte Cicéron. Perg& fanum antiquijfimum & JanSiJJimum Diana ficimus cjfe , ex ipfa Diana qued kabebat auri detraélum , atque ablatum ejfie dico ( Orat. 6 . in verrem. ) Qt o : que la Diane d’Ephèfe furpaliât la Diane de Perge , celle-ci étoit cepen- dant un grand objet de vénération. Il s’y faifoit tous les ans une nombreufe affern* blée ; c’eft alors fans doute que l’on y chantoit les hymnes que Damophüa comtemporaine de Sapho, avoit conlpofees en l’honneur, de cette déeffe , & qui fe chantoient encore au terr.s d’Apollonius de Tyane. Il y a plufieurs médailles qui parlent de la Diane de Perge, TUy/am PERGRÆCARfi boire avec excès, à la manière des grecs , que Ses romains n’imitèrent que trop dans leurs débauches. On lit dans Plaute ( Mofi . i. 1. 11. Dies , nocïefque bibite , pergracamini. Il dit aulïi dans le meme fens, congrtzcare ( Bac- ck. 4. 4. 91 ). Quod dem f sortis , quodque-in lujirzs comedim , & tangrarem. On litrians Horace ( Sut. 1. î. 10 ) gre.ca.ri : vel fi romana fatigat Militia ajfuetum grecari. que l’ancien feh diafte explique ainfi : gfacari , pa- tare conviviïs operam dure gracorum more. PERGUBRIOS , divinité des anciens lithuaniens pruffiens, félon Hartfaock ( Dijferti , de feftis yeter* PER veter. prujjîorum'). Cet auteur, aont tout 1 ouvrage rs.’eft que le fruit de fon imagination , dàt que Per- gubrios préfidoit aux fruits de Sa terre. Les pruffiens céiébroient en fon honneur une fete ie ai mars; ils s’asTembloient pour cela ; ils faifoient venir un ou deux tonneaux de bierre ;!e pretre chantait à la louange d s.P ergubrics ; enfuiceil rempiifïcît une taiTe de bierre , la prenoit avec Ses dents pour la boire, î’avaloit en la tenant 'ainâ.puis la jettoït par- deifus fa tête , fans l’avoir touchée des mains. Ils recommençoit plufieurs fois ce: exercice à l’honneur des autres dieux qu’il invoquoit , pour en obtenir une bonne année & une abondante récolté, fous les habitans faifoient la même cérémonie en chan- tant les louanges dq Pergubrios , 8e il paüoient la journée en réjowflances & en feftins. PERGULA, le lieu le plus élevé de la maifon vulgairement appelé galerie. C’étoit dans cet en- droit que les maîtres publics donnoient leurs le- çons 5 c’eft ce qui le fait appeler magifiralis par Vopifcus ( faturnim . c. 10 y : Rcm&frequentaverat pergulas magijirales. Les grammairiens, les mathé- . maticiens , les peintres , & tous les profeffeurs des arts libéraux , donnoient leurs leçons dans les gale- ries des maifons qui leur étoient affighées. Dans Plaute, Pergula lignifie le balcon d’une maifon où les couruïannes fe plaçoient pour être plus facile- ment appercues. On le prend encore pour une ca- bane où les pauvres fe retiroienr. « Pergula étoit,dït Winckeîmann , dans la ligni- fication la plus ufite'e, ce que nous nommerions un berceau de verdure , &-ces berceaux , dans les plus beaux pays d’Italie , font ordinairement faits avec élégance 8c formés par des rofeaux liés en croix; fur quoi je ferai obferver que les rofeaux de ce pays font beaucoup plus forts & plus longs que ceux d'Allemagne , & des autres pays au - delà des Al- pes : non-feulement parce que le terrain eft plus propre à ce genre de production; mais fur-tout parce qu’ils font cultivés , qu’on laboure la terre ou ils font plantés, & qu’en général on en a plus de foin qu’aùieurs : au (il regarde-t-on un champ de rofeaux comme un fonds néceffaire dans une mé- tairie; car à Rome 8e dans les environs, on attache & l'on fondent la vigne avec des rofeaux. V cyeç CABARET. PERGUS ou pergusa , lac deSicile, a f milles de îa ville d’Enna , du côté du midi. Les poètes difentque c’eft près de ce lac que Platon ravit Pro- ferpine. Comme les anciens avoient beaucoup de vénération pour le lac de Pergus , on croit que c’eft de ce iac doat Ciaudien entend parier dans ces vers : -, Adn}itùt [in altum Cernenteis oculos fi? late pervius humoï Antiquités Tonte ip~. ? PER • 633 Vticit inerfenfos licuido fui gurgke vifus . Imaque perfpicui prodit fecreca profanai , Ce lac a quatre milles de circuit ; & au lieu qu'il fe trouvoit autrefois au milieu d’une forêt , aujourd’hui fes bords font plantés de vigne : on n’y voit point de poilfcns , mais on y pourroit pêcher une prodigieiife quantité de couléintes; ( D J. ). PERIBÉE , fille d’H i'pponoüs,^’ étant laiflee fé- duire par un prêtre de Mars , attesta vainement à fon père que c’étoit le dieu lui - même qui étoit devenu amoureux d’elle; Hipponcüs , pour la punir de fa faute , l’envoya à CEnée , roi de Ca^ Sydon , qu’il chargea de ta faire mourir; mais ce prince, qui vsn.oit de perdre fa femme Althée , ’& fon fils Méléagre , par un cruel accident , chercha à fe confoler avec Péribée 8e l’époufa. Il la ren- dit mère de Tydée , père du fameux Diomède. PERTBÉEn’eft connue que par Alcinoüs, roi des phéacièns, fils de Naufithous j oui reconnoifibic pour auteur de fes jours Neptune & Péribée. PÉRIBÉE, fille d’Alcathniis fils de Pélops , & roi de Mégare , époufa Télamon fils d’Eaque, & en eut le fameux Ajax Télamonien. Les auteurs femblent beaucoup varier fur le nomds cette prin- cefle ; les uns la nomment Mélibée , d’autres Pké- rébée ; & d’autres enfin Eribée. Mais les meilleurs critiques nous affurent’ que cette différence n’eft venue que de la faute de quelque copiste , qui oublia une lettre , ou qui en mit une de trop au commencement du nom de la mère d’Aiax. Ceux qui copièrent cet exemplaire gardèrent la faute ; & chaque auteur s’eft conformé à l’exemplaire qu’il a acheté- Quoi qu’il en foit , Péribée était une des filles que les athéniens furent obligés de livrer à Mines. Ce roi , épris des charmes de Péribée , voulut 'lui faire violence. Théfée s'y oppofa , 8c eut à cette occafion ; une querelle avec Minos, dans laquelle il prouva , par un miracle , qu’il étoit fus de Nep- tune. Voyez Thssee. Théfée remaria errfuiteavec Péribée. I! p;:ro:t qu’il la répudia fans en Avoir eu d’enfans. Télamon , riifgraclé par fon pète , s’é- tant réfugié à Mégare , féduifîc Péribée , & prit la fuite , pour fe mettre à F abri de la fureur du; roi. Lorfqu’Alcathoiis s’ape çut de cette évafion , ü crut eue c'étoit un deTes fnjets qui en étoit l'auteur & donna ordre à un de fes gardes d embarquer Péribée fur un vaiffeau , pour Sa jetter a la mer. Le garde touché de compaffion aima mieux - vendre cette malheureufe prïnceffel ; 8c pour cet effet , l’envoya à Salamme, où- ieiamom e.oit retourné. Télamon reconnutfamaitreffe,! acheta^ &.i époufa. 654 PER. Après la mort d’AIcathoüs , Pèribée réclama ‘‘es droits fur la couronne de Megare , & la fi: piiîer à Aja fon fils, qu’elle av.oic eu de Téiamon. Voyez A.JAX, télamon. PER 1 BOLE , efpace de terre planté d’aibres & de vignes , qu'on iarifeie autour des temples : il étoit r nferméparun tnur conficré aux divinités du lieu ; & les fruits qui en provenaient apparte- naient aux prêtres. C'efi ce que les latins appelloient templi corteeptum. (Les notes deSaamaife fur Solin.) P eribolus étoit le même que Sa.cdlu.ir. , lieu far.s toit & confacré aux D.eux. Denis de Byzance , p. 10, dans fa defeription du Bofphore cie Thrace , dit eu’après le bois *d’ A- poilon on trouvoit le Périodes , c'a les rhodiens attachoient leurs va i île aux pour les garantir des tempêtes. Il ajoute que de fon rems on en voycir trois pierres j Se que Je refie étoit tombé de vitii- leife. L e mot rrsjir «oAdj & P eribolus dans la deferip- tron dont Denis de Byzance l’accompagne , fem- bient dire que c’étoit un mole, une muraille, ou un quai revêtu. Pierre. Gilles ( de Bofpkoro thrac. I. 11 . c. vii'j ) juge que ce lieu efi le même que les pê eheurs nomment aujourd’hui rhoetacinion j & il fonde ce jugement non- feulement fur le rapport des noms, mais encore fur la fituation des lieux ; Denis de Byfance plaçant le lieu où les rhodiens attachoient leurs vaifleaux, précifément dans l’en- droit appelle aujourd’hui Rhodacinion. ITEPÎXAAINIEE 2 TAI. Suîdss dit que ce mot dé- fignoit l’action d’envelopper tout le corps dans fon manteau. C’étoit ’e gefie de gens plongés dans une affliction profonde , ou dans une méditation féneufe. Tel eft Parthénopée , l’un des fept hér rcs de l’expédition contre Thèbes fur le beau fea- rabée étrufque de la collection de Stofch ( n°. 10;. Monumenii inediti. ). PERICLÈS. Voyez Anaxagore, Foudre. PERICLYMENE fut 3 e dernier des douze en- fans de Nélée. Ce jeune prince avoir reçu de Neptune , fon_ aïeul , le pouvoir de fe méramor- phofer en plufiem s figures. Pour éviter les coups du redoutable Alcide, il fe chargea en fourmi, en mouche ^ en abeille , en ferpent ; & tout cela fut_ munie. Il crut pouvoir mieux s’échsper des marns de fon ennemi , en prenant la fleure d’un aigle ; mais avant qu’il pur s’élever en l’air , Her- cule i’affemma d’un coup de fa tnaffue , ou félon un autre mythologue , il l’atteignit en Pair i^b 11 fut un des" argonautes { Qvid. Met, Xi J. verf. $ 5 6.). P ERIC LYS IS , TTif.KXvr.g , bordure d'un vête- ment , d une étoffé. Ce mot vient de ■sregt^^u» eircumiuere , couler à i’entour. Anaiîe le biolro- PER thécaîre , dans fes vies des papes , dit fou vent que tel pape donna à telle égide un vêtement ou un voil* Dorde de pourpre : Habentem periclyfim in circu.hu de biattin , bordé d’étoffe de foie, teinte en- pourpre , ce 0 Lover o ; bordé en brocard d’or, ha- bentenz periclyfim m chryfoclcvo ; orné d’une bor- oure a ia grecque, c’eft-à-dire , d’ornemens faits en- forme d équerre , ou de gamma majufcüies , currt gammadiis ; ornées de portraits ronds , brodés ou appliqués , figiliatarn. iiûPiAsnNGN. Dans la collection des pierres gra*- vees de Stofch, on vo t fur «ne . améthyfte deux amours, dont i un porte un flambeau renveifé > Se l’autre tenant d’une main l’arc & la Sèche , prefente de i autre un bocal à celui qui efi vis-à- yis de lui. Cette gravure pourroir être une ailu- fi°rî aux îéjoaftïances que les parens faifoient après i enterrement u’un défunt. L’amour avec le flam- beau renverfe eft le fymbole de la mort ; & aux funérailles ces foidans & des ma-ifirats, on pc-r- toir les piques & les faifeeaux d’armes renverfés. Le bocal que l’autre amour préfente , pouiroit fiyn r.er ce que les grecs appelloient ( Potttr ar- chaeol. Gr. f. i i. ch. 8 . p. 2jO. ) ■sneybutru'i »c- «Joéfranrtfv , tÔÇcs , en latin circumpotatio. PERÎDOT , c’eft le nom que les jouailiers irarçois donnent à une pierre précieufe , d’uns couleur verdâtre , qui tire un peu fur le jaune» Quelques-uns ont cru que cette piene étoit le prafius des anciens $ d’autres avec p us de pro- babilité , ont conjeéture que le peridot étoit la chryfoprafe. Quoi qu il en foit de ces fentimeris , Lehmann , de ! académie de Berlin , a publié en. DD 3 un mémoire dans fe recueil de cette aca- démie; il y fait voir les erreurs des auteurs fut i3 pierre que les anc.ens appelloient: chryfoprafe > qu’i!s_ ont confondue avec là chiyfohte , le chry- ioberille, le profits y ou le prafilis , l'émeraude , les topazes , &c. Enfuite , il nous aoprend avoir trouvé en Siîéfie , près d'un village 'appelle Ko- femitz> une pierre à qui il prétend que convient le nom de chryfoprafe. Cette pierre eft d’un verd céladon ou verd pomme ; elle n’a que très peu de tranfparence ; elle eft ordinairement remplie de taches blanches qui nuifent à fa pureté , & la. couleur en eft en général trouble. Au relie , cette pierre prend un très-beau poli , & fe taille à fa- cettes. Cette pierre , que Lehmann appelle chry- foprafe, fe trouve dans des couches en morceaux détaches ou fragmens , qui font ordinairement renfermés dans del’asbefte , qui leur f.-rt d’enve- loppe ou de matrice j & ces fragmens font accom- pagnés de pierres d’un beau verd, un peu ten- dres , & mêlées d’une terre verte : ces pierres ne prennent point le poh. Voyez les Mémoires de r Académie de Berlin , année 17 D, p. loi. Il eft certain que la pierre que Lehmann appelle P E R chrÿfoprafe , eft d une couleur verte très-agréable ; mais l'on peu de tranfparence , & les aefau.ts aont elle eft remplie , l’empêcheront d erre eltunee des jouailliers. PÉRIDROME. C’eft dans un péf ptère , l’ef- pace , la galerie , l'allée qui règne entre i=s co- lonnes & les murs. Les péridromes étoieru cas promenades chez les grecs. V< oye%_ SaumAise sur Solin. PÉRIÉGÈTE. Lespériégètes^sftvyiTà&oKnt des m;n litres du temple de Delphes. Ce terme doit être confervé , parce que le mot ü mterp.e.c n'exprime pas entièrement le mot grec ; le mot ce guide ne l'exprime pas non plus. Ces mmiltres étoient guides & interprètes tous enfemb e. Ls s'occupoient à promener les etrangers p*r toute Ja Ville de Delphes , pour les défennuyer du long féjour qu’ils étoh-nt obligés d y faite : Ls leur montrèrent les offrandes que la ptéte^ des peuples y avoit confacrées , i.s leur apprenoient par qui telle ftatue , tel tableau avoit été donne , quel en et oit l'artifte , dans quel tems ,&à quelle occa- {ion on l'avoit envoyé ; enfin c étoient des gens pleinement infirmes de toutes les antiquités de la ville & du temple. P E R 6 3 5 leur promettant avec ferment , que s'ils lui ren- daient ce fervice , elle ne les arracheroit ni ne ■es brûlerait jamais, i héfée l’entendit , 1 appela , & lui donna la parole que non-fsplement il ne lui feroit aucun mal , mais qu'il prendro-t fom d eüe ; Périgone fe laiifa -perfuader , Si vint fe rendre à Théfés, qui charme de fa beauté , l’époufa, & eut d'elle un fils , nommé Ménalippe. Il la maria enfuice à Déjonée, fils d'Eurytus ,roi d'Oécalk : d’où naquit loxus , chef des Ioxides , peuples de Carie , chez qui se confetva la coutume de n'arra- cher & de ne brûler ni les afperges ni les rofeaux » mais d’avoir au contraire pour eux une efpèce de religion Se une vénération particulière , en mémoire du vœu de Périgone. Eiie eut auffi de ce fécond mari , Dia , femme d’fxion. PERIGUEUX, M. Le Bœuf rapporte au tome IX des Mémoires de V Acad, des infeript. édit, in - n , neuf infcriptions anciennes encaftrées dans les murs des cafernes de cette ville : laplus curieufe eft ceC le d'une colonne milliaire , dreffee pour marquer la première lieue gauloise de la capitale du pays , à l’endroit où elle étoit placée : domin. orbis ET V A C ï S I M P. C» On a donné encore ce nom dans l’antiquité aux géographes , furtout à ceux qui déenvoient les côtes, parce qu'ils fembioient conduire les leéleurs par la main, autour des terres. Denys 1 cpériégete a donné une géographie en vers grecs hexamètres, qu’Eufthatius a aufli commentée en grec. PÉRIÉRÈS, fils d’Eole , époufa Gorgophone, dont il eut deux fils , Apareüs & Lucippe. U régna en Meffénie , & fes deux fils après lui régnèrent fuccefiîvement. Vcyei Gorgophone. PÉRIGNAT, bourg de l'Auvergne , près de l'Ailier , à trois lieaes de Clermont , fur le chemin de cette ville à Lyon. On y a découvert une co- lonne miiliaire pofée du tems deTraian, Bergier en fait mention , liv.III, ckap g8,<& [es Mémoires de [Acad. des infeript. tom. XII, edit. in- 1 2, -I790, pag. 257- ( C. ) PERIGONE , fille du géant Sinius. Ce géant étoit furnommé le Ploÿeur de Pins ; parce qu'il fai- foit mourir tous les paffans qui tomboient entre fes mains , en les attachant à deux Pins qu'il piioit par la cime pour les faire joindre^ & qu'il abandonnoit enfuite à leur état naturel. Thélée le fit mourir du même fuppîice. Périgone , voyant ion pere mort, avoit pris la fuite, Ce s' étoit jettée dar.s un bois épais, qui éto : t plein de rofeaux & d'aiperges , quelle invoquoit avec une fimplicité d’en’ant , comme s’ils l'euffent entendue , les priant de la, bien cacher & de l'empêcher d’être apperçue & M. ANNIO EEO R I A N O. P. F. I N V. A U G. P. M. T. P. P. F R O C O S P. E. Cefi l’unique infcriptïon que ^ l’on connoifTe , qui porte le nom de l’empereur Florien , S c elle ne fè trouve dans aucune colieêtion. Cette extrême rareté des monumens deFlonen vient de Sa brièveté de fon règne , qui ne fut que de deux mois & demi , Probus l'ayant vaincu & forcé de s'ouvrir les veines : ou félon Vopifcus, avant été tué pat fesloldats a Tarie en Ciiicie, en x- 6 . On drelTa à la mémoire de cet empereur, com- me à celle de Tacite > fon frère de mère , un céno- taôhe à Terni en Italie , dont ils étoient origi- naires. Le titre, de Dominas orbis & pacis eft fînguber , quant à la première partie : pour la deuxième il s’accorde avec les médailles de ce prince , dans les- quelles on lit Pncator orbis , pax Aterna , pax A#— gufii. Ces légendes ont rapport aux victoires de Florien fur les Barbares qui troubloient la paix de 'empire ; les deux lettres P. L. nous apprennent l’ufaae de cette colonne , & lignifie Prima Leuga . La table tkéodofienne fait mention de trois routes qui conduifoient de Pérîgueux à Saintes , à Bordeaux . 1 1 i 3 f 3 <5 PER a Limages. La maison du féminaîre de Périgueux , °u la colonne a été autrefois tranfportée , eft à l'ex- trémité de la cité , fur la route du Nord-Oueft qui conduit à Saintes. Il eft -probable que cette colon- ne etoît placée au bout de la plaine , vers la four- ce du ruiffeau de Toulon , à demi-lieue de la cité , félon notre manière de compter aujourd'hui , qui qui eft d'évaluer une lieue gauloife à une denos de- mi-lie ues. Le Bœuf rapporte au même endroit l'explication d'une table pafchale, gravée fur le mur du chœur de l'ancienne cathédrale . d'une ftruéture d'environ l’an 1 100, Ce favant fait remonter, contre le fen ri- ment de Scaiiger,cette infcn'ption à l'an 1165 1 où Pâques fe trouvoit le 24 de Mars. ( C ). ^ PERïMÈDL j magicienne fameufe , que l’on fait aller de pair avec Médée & Circé; & qui félon quelques-uns , etoît TAgamède dont il eft parlé dans i'Ihade. ( Tkéocriti Idil, 2. Propert. i, z E!eg. ;r. vers. 25 ). . P-tiRIMELE , fille d'Hippodamus , s'étant !aif- fée féduire par le fleuve Achéloüs , fut précip-tée, par fors père , du haut d'un rocher , dans la mer , dans le temps quelle étoit prête d'accoucher. Son amant , qui fe trouva heureufement fur le rocher , la foutint entre fes bras -, & invoqua Neptune Pour lui donner un afyie dans fon empire. Le dieu la changea aufti-tôt ëri une île , qui prit le nom de Périmele. C’eft une des cinq Efchinades qui fe trouvent à l’embouchure du fleuve . Achéloüs. Voyei Eschinades. (Ovid. 'Metam. lié. VIII.) PERINTHUS j en Thrace. HErixsiriîï. Les médailles autonomes de cette' ville font : R. en brenze. O. en or. O. en argent. Leurs types ordinaires foat : Un taureau debout. Une lyre. Une fleur de pavot & deux épis d’orge. PER firent alors aux peoniens 5 ils les appelèrent en trois fortes de duels, l’un d’homme , l’autre de chevaux, ie troineme ne chiens : & comme iis fe réiouif- foient en chantant l’hymne de la vi&oire , cu’ils avment déjà remportée dans ie premier & ie fécond v .’ les Pf omens profitant du moment favorable ks pinmkUns croient plongés dans Tivreffe oc ia fe eu rite jes taillèrent en pièces , & fe ren- dirent maitres.de leur capitale. Philippe ayant formé le projet de fubjuguer la ÿiece, ravagea les terres des périntkiens , & tacha de s emparer de leur capitale ; mais les athéniens iecoururent vivement/wD^ & Philippe fut obligé ■d abandonner cette entreprife.Ceftà ce fujet oue ies pcrir.ta.uns firent en faveur des athéniens , leurs -.icTua-tsurs , un décret des plus honorables dont Demoithenes a donné ie détail dans fa harangue. PERIODE , en chroriolgie fignifie une époque ou intervalle de tems par lequel on compte les années, ou une fuite d’années au moyen de laquelle 'f.yjy 113 £ ^- naefuré-de differentes manières 3 dans Ciiierentes occafions 8c par des notions différentes ; teues font les périodes callip.ques & œéthoniques, qui etoient deux differentes corrections du calen- drier grec j la période julienne inventée par Jofeph ocaiiger; hpériode victorienne. PÉRIODE callippique, ainfi nommée de CaHlppus fon inventeur , eft une fuite de 76 ans, oui re- viennent continuellement , & qui étant écoulés , redonnent les pleines & les nouvelles lunes au même jour de l’année folaire. La période callippique a été inventée pour per- itctionner la période méthonique de 1$ ans 5 cette cermère période, ne fe trouvant pas afïlz exade Caljippus , athénien la multiplia par'4 , & forma ainfi ia période callippique. PERIODE confi-antinopolitaine , eft la période dont fe fervent les grecs : elle eft la même que la période julienne. période dtonyjsenne ainfi appëllée de Denys ie petit ion inventeur , eft la même chofe que ia pé- riode victorienne. Vaye^ période viSorienne. Qtixz ville a fait^ frapper , fous l’autorité des gouverneurs de ia Thrace , des médailles imné- mles en l’honneur de la plupart des Ausuftès depuis Claude jafqu'à Galiien. > Ce fut cette ville qui réfîftaia première aux per- fes-, 8c donc U priée facilita à Mégabife , lieutenant de Darius , la conquête du relie de la Thrace. Hé- rodote rapporte quai ne put s'en emparer que‘par le fecours des péofilcns, qui l’attaquèrent à Tini- pjoviite. On fait ie piaifune defirquê tes-périnthiens- PîRiODE d Hypparque , eft une fuite de 504 années foi aires qui reviennent continuellement, & qui îelon hypparque , redonnent en revenant jes pleines & les nouvelles lunes au même jour de Tannée folaire. Cette période n‘eR autre que.Ia période ca'lippique multipliée par 4. Hypparque faifoit Tannée folaire de 365 joursy heures, -j iz" -, & de là U.concinoit qu en 3 04 I 3 reri ode callippique de vroit errer T ; n jour en. entier. C eft ce qui -l’engagea à multiplier PER eett z période par 4, & à ôter d a produit un jour. î Mais cette correction ne fait pas revenir Ses pleines J & les nouvelles lunes au meme jour de la période : . car li en a qui anticipent d'un jour B heures , ; 25 iO iJ . PERIODE JULIENNE. La période julienne eft une ere fictive , Imaginée par J.ofeph Sca!iger,pour faciliter la réduction des années , de toute époque donnée.aux années d'une autre époque, telle qu’on voudra la donner. Cette période réfuite du produit des cycles ce la lune , du loleil & des indiâions , multipliés les uns par les autres. Amu multipliez 19 , qui eit le cycle lunaire , par le nombre 28 du cycle foiaire , le pro- - nuit fera 532, lequel étant multiplié à fors tour par xj , qui eft lé cycle des mdiétions , donnera îa fomme de 7980 années , qui cosftttue la période julienne. La première année de notre ère vulgaire eft placée l'an 4^14 de la période julienne , d'où il fuit que pour couver une année quelconque de l'ère vulgaire dans ceît a. période ,ai faut ajouter 471.3 .à cette année. Par exemple , pour -savoir à quelle année de la période julienne répond l’an 1770 de l'ère vulgaire , ajoutez à ce nombre , 4713 , & vous aurez 6483 , qui eft l’année de la période ju- lienne que vous cherchez.- La première année de l'ère de Conitantinop’e -, eit L’an 79), avant la période julienne. Ajoutez cette fomme à 4714, & vous aurez y 509 , qui concourra, avec ia première année de l'ère vui- gute. La première année de l’ère d’Ifdégerde eft l’an 534.5 de la période julienne 3 ce qui refaite fde la iommede 632 ans, ajoutée à ceiie de 4713. La période julienne eii d’un grand fecours pour ks années qui .précèdent le teins de [‘incarnation 3 mis depuis cette époque, on en fait moins -d’a- fage. ■ Chaque année de la période julienne qui com- mence au pre mier janvier, a fon cycle foiaire , . & fou cycle d’in. lierions' particulier j de forte cu ti f.’v a pômt : dfts toute l’étendue d'e cétie période ^ déux année? tjlii aient à la fois lê même, cycle fo- L;re, le même cycle lunaire , Sc le mê'rnè' cycle ftindictions ; d’où il s’enfuit que toutes; les années de la période julienne font dülinguees les fîmes des eut 1 es. Elle s’accorde avec l’époque ou période corltam'inopoütaine , qui. droit .en ufage parmi les ecs'j avec cette différence que les cycles folâtres L nairés , Si ccL-.i des indiftioDS , s’y comptent diiff rïrnm.èr.t', & que la première fannée^de ia-pft rioue jplienne. dlSks ds celle de la période çonftaa- iîiftîpdiitai'rfè'; **• PER 63 7 période ou cycle méthodique, appelée aufû cycle lunaire et: une fuite de 19 ans,’, au bout, des- quels les pleines oè les nouvefes iur.ès fjiit .ilip- pofées revenir au même jour de l’année folâtre.^ On a appelle cette période méikonioue du nom de foa inventeur Méthon. Voye[ métKonîQ'ué» Voyez auffi cycle. -période victorienne, eft un 'intervalle de 532 années juliennes , au bout dëfquéîlés lès nouvelles &: Ses pleines lunes reviennent, au. même jour de de l'année julienne , félon lé lent! ment de Viéfo- rinus , ou Victor-us , qui vivent fous le pape Hi- laire. Quelques auteurs attribuent cit r .e période à Denis le petit , & l'appeüent pour cette raifon , période ■dionySenhe. D'autres rappellent grand 'cycle pàf- chaiy parce quelle a etc inventés pour trouver le teins delà paque, Si - que dans l’ancien calen- drier, la fête de Pâque, au bout de 532 ans, tombe au même jour. La période victorienne fe trouve en multipliant le cycle lunaire 19 par le cycle folâtre, 28 ; Le produit de ces deux - t1019br.es . eft >32. . Mais il s’en faut quelquefois d’un jour 1 6. heures, : j8 ! , 59", 40 //; , que les pleines & les nou- velles lunes ne retombent au même jour dans cette période. PERIODE chaldaïque , VoyerSA. ROS. : PERIODIQUES ( jeux ),Les jeux périodiques éreienteeux qui L çelébrofent toujours après une certaine révolution d'années . x • comme les jeux olympiques , les pythiéns, les sfthmiens & les né- méens. , PÉRIODONIOÜE. (cOMBA.Tj) OU. PÉRIODI- QUE , ce mot précédé de çER fê trouve en abrégé çer. per. fur-cuelques, médailles de Sidon. Vaillant & Spanheim prétendenjt.qa’i.îs ft-gn inenr certaminz periodonica-, & qu'ils déftgnent des .jeux auxquels étoient admis exciulivernent à tous autres- les.feuls athlètes périodiques ? c’eft- à-dire ceux qir a voient déjà remporté ia victoire dans; leSJquatre anciens jeux facrés .dè Sa : Grèçe , .f-iyol.t d’O’vm jie , de Delphes , de Nemée & de Püt-ame de Gox::. rhe ; avantage que les anciens, grecs- exprimaient par ces termes , ytxSa ivutnere le le tour , vaincre le période. }yl jrieH-f combat cette idée de Vaillant & Spanheim , & .pen’s.oue ces mots CER PER nSiVifi int ç eria'ri en çeriodic im , $c qu’ils marquent ftmplement des jeux inftttücS à Sidon , à ! ‘imitation *h ceux des gr es ft&'iqui leur r.e(ïênvb!oienc dans J es- principaux 'pf«..:,s_-Qn pejutlir-e fes niions, da* fs. V niftaire de l-iAurdémèe'iie's Beîies-Ûttres } tom. iîi. pag. 415 itl- ia.4 & ce- pendant tenons-nous en à l’opinion de V ai hast 6}8 PER & de Spanheim fur les athlètes phiodoniqu.es de la Grèce. En effet , quand Paufanias nous apprend qu’Ergoteiès fut pcriodonique , il veut dire certai- nement qu'il remporta des prix dans les quatre jeux foîemnels de la Grèce , les grecs défignant ces jeux par le nom de période. Ergotelès fut double- ment digne du titre glorieux de pcriodonique , car il avoîtété deux fois vainqueur dans chacun; nufiî lui éléva-t-on , dans les bo;s de pife, une iïatue magnifique de ia main de Ly lippe. ( D. J. ) PÉRÎPHAS . roi d’Athènes régna,dit-on, avant Cécrops. lî mérita , par fes belles 2élions , 8t par les bienfaits dont i! combla fes fujets , d’être honoré de fon vivant même., comme un dieu, fous le nom de Jupiter confervateur. Le père des dieux , irrité de ce qu'un mortel ioufFrît qu’on lu; rendit de pareils honneuis, vouloir d’un coup de foudre, le précipiter dans le tar tare jirais Apollon intercéda pour périphas , en faveur de fa vertu; en forte que Jupiter fe contenta de le métamorphofer en a ; g'e : il en fit même fon oifeau favori , lui con- fia le foin de garder fon foudre ; -.1 lui donna per million d'approcher de fon trône , quand il vou- droit , & voulut qu’il fut le roi des oifeaux. La reine fouhaita d’avoir le fort de fcn époux , & obtint la même métamorphofe. Cette fable eft eft tirée d’Antoine LibéraLs. PÉRIPKERES , termes de la mufique grecque qui fignifie une fuite de notes tant afcendantes que defcendantes , & qui reviennent , pour ainiî dire , fur elle-même. La péripkeres étoit formée de l’A- naçamptos S e de l’Euthia. p PÉRIPHETES , fils de Vulcain & d’Anticiia étoit toujours armé d’une maffue, d'oü il fut furnorr.mé le porteur de maffue. C’étoit un géant, ou plutôt un grand brigand , qui s’étoit cantonné dans le voifînaged’Epidaure , & qui attaquoit avec fa maffue, tous les paffans. Théfée , qui alloit de Troëzène à l’Ifthme de Corinthe , fut arrêté , par ce brigand ; mais il fe défendit fi vigoureufe- ■ ment qu’il tut Peripkeus & s’empara de fa maffue , dont ii s’arma toujours depuis , comme d’un mo- nument de fa viétoire. Apollodor , Hygin. PÉRIPLE. Ce mot veut dire journal de naviga- tion autour d’une mer , ou de quelque côte ; nous connoiffons en ce genre ie périple âeScyhx,lepérip/e d’Hannon, I epéripie de Pythéas, & le périple d’Ar- rien , qui décrivit toutes les côtes de la mer noire , après les avoir reconnues en qualité de général de l’empereur Hadrien à qui ii en dédia la defcription fous ie nom de périple du Pont-Euxin. PERIPSEMA , œ-sçi fyif/ec* 8 c , deux mots grecs fynonynr.es , qui expriment le der- : nier mépris, & lignifient baiaveures, exécration , i fardeau de ia terre. " PER . Jean ou Ifaac Tzetzès , a décrit en vers les ce- ! thermales dans fes chilirdes hiftcriques , imprimées par Fabricius, ( Bièiiot. groec. tom. i. p. 419.) . Voie; , dit ce poète , quelle étoit la viâime ex- piatrice , j'aSàgp.tt , qu’on offroit iorfque , par ia coiere d^s dieux , une viile étoit défoiée par ■ quelque malheur, foit pelle, foit famine, foitquei- qu autre fieau. On fe ’faififïoit de l’homme le plus iaid qu’ii y eut dans la cité , afin de fervir de remède aux maux qu’on foufFreit. Dès que cette ; victime , qui devo.t bientôt être immolée , avoit été conduite dans le lieu deftiné à fa mort, en lui met toit à la main un fromage , un morceau de P aie _ êe des figues ; on le battoir fept fois avec un taifceau de verges , fait avec une efpèce d’oi- gnons , de figuiers iauvages , & d’autres brandies d’arbrifteaux, de même nature ; on le brûloir enfin dans un feu de bois d’arbres fauvages, & on jettoit fa cendre dans la mer & au vent. Tout cela fe fai- foit pour l’expiat on de la ville affligée ; us Zttiuey.01 ms ■sroè.tcg ms yy mm. Les deux expreffions 3e zs-t^l-ipr.px ont été indifféremment dites l’une & l’autre , de ces nommes qu’on immoioit aux dieux irrités. Le for- mulaire étoit, que cette viétime foit propitiation pour nous i n i(«»> ytv» ! ( D. J .) i . PERIPTERE , f. m.- Lieu environné de co- lonnes , & qui a une aîle tout autour ; le mot eft grec , car , fignifie proprement I’erdre des colonnes qui eft au portique & au côté des temples, ou de quelqu’autre édifice. Ces périp- teres étoient des temples qui avoient des colonnes de quatre côtés , & qui étoient différentes du pé- riftyîe & de i’amphiproftyle , en ce que l’un n‘en avoit que devant , 3: l’autre , devant & derrière & point aux côtés. Perrault, dans fes notes fur Vitruve, remarque , que le périptére eft proprement le nom d’un genre qui comprend toutes les efpèces de temples , qui ont des portiques de colonnes tout autour , foit que ce temple foit diptère ou pfeudodiptère , ou fimpiement périptére , qui eft une efpèce qui a le nom du genre & qui « en ce cas , a fes colonnes diftantes du mur d’un éntre-colonnemenr. 11 y a des péripteres quarrés & des ronds ; ie portique de Pompée , la bafiliquë d’Antonin , le feptizone de Sevère, étoient des péripteres. PERÎRRANTERION , , vafe qui contenait l’eau luftrale chez les grecs. Ce mot eft corr.pofé de mgt i circum , Se de ça-yn , afpergo. On mettoit ce vafe, félon Cafaubon , dans le vefttbuie du temple , Sc félon d’au- tres , dans le fanéfuasre; peut-être ie plaçoït-on, dit Tcmreil , dans l’un & dar.s l’autre de ces en- droits. Totjs ceux qui eacroient,fe Iavoient eux- PER mêmes de cette eau facrée ; s’ils n’aimoient mieux s’en faire laver par les prêtres , ou par quelques tninifties fubakernes. Ce n’ était pas feulement dans les temples qu’on mettoit ces fortes de vafes 5 on en pofoic auffi aux avenues de la place publique & dans les carrefours ; mais fur-tout on ne manquoit pas de placer ces vafes à la porte des maifons particulières , lorfqu '1' y avoit quelque mort dans les familles. Poilux ap- pelle ces fortes de bénitiers mortuaires , àyht-iov -, HéfichillS , , 8z Arîftophane , urrçazoy , On arrofoit de l'eau qui écoit dans ces bénitiers mortuaires , ceux qui aflîftoient aux funérailles , & l’on fe feivoit d’une branche d’olivier pour faire ces afperfions , ramo feücis cliva. , dît Virgile. On confacroit cette eau en trempant dedans un tifon ardent, tandis qu’cn brûloir la viérime. Au relie , cette eau lulirale fervoit à deux fortes de purifications} l'une qui fe bornoic aux mains feules; & fe norr.moit , de , main , & .de VlTTTu} y JC lave ; l'autre s’étendoic à tout le corps, & s’appelloit ■xtftfox.vw; , mot dont nous avons donné la ra.ine. ( J 3 .-X-). PERISCELIDE,efpèce de bracelets.ou de jar- retières dont on ornoit les jambes au deffus de la cheville du pied. On en voit plufieurs fur les rno- numens , & en particulier aux jambes d’un petit au» mr qui eft fculpté fur un bas- relief de la villa Aibani. Les glofes définiffent ainfi les périfcélides ornamenta fint , vel circuit aurei /tint crurum mulie- brium. On peut appeüer autîî périfcélides les bandelettes qui fe croifoient fur le coude-pied & jufqu aumo îet pour fixer la chaulfure. Ovide ( fafi. 1. 52.3 ). les appelle armilU : Fregerat armillas r.on ilia ad brachia faclas Scindebant magnes vincula parva pedes. Les bacchantes portoîent les périfcélides au-deffus du coude-pied ( Antkolog. I. 6. c. ç. ep. 5. & fui- das voce Aicynms. A deux viéloûse peintes , fur un vafe de terre cuire de M. Mengs , cette bande faifeit cinq fois le tour de la jambe. Toutes les femmes de l’Orient portoîent de ma- gnifiques jarretières. Cetufage paffa dans la Grèce & dans l’ Italie, où les femmes g -J an tes fe piquaient d'avoir des jarretières fort riches} mais c’étoit suffi un ornement des filles les plus fages , parce que leurs jambes étant découvertes dans les danfes pu- bliques, leurs brillantes jarretières fervoient à ks faire paroître & à relever leur beauté. PERISCYLACISME, ««s , PER 639 c'efl-à-d ire , expiation par un renard , qu’on fa- ciifioit à Proferpine } àj terrier. iLes.ù défis adoptèrent- ce mois ea mé- moire AiexaiV.îre le grand ; eu plutôt les macé- doniens l’incrotktjftrem chez ce peuple après l’avoir Subjugué; de- même qu’iis impoiêrenc à la plupart «ses voies & des rit -ères de Syrie , le nom des vs:i .s--& dasùMtve? de Macédoine. PERLES ,\es perles écoîentun ornement part’eu- - ; sr a Venus: -Jules.' O' far fit fabriquer une cüi- ru& avec des perles pêchées en Angleterre , pour en faire un hommage à Vénus genfcrix. Plufîews antiquaires ont donné 3 e nom de cette déeffe à plufieurs têtes de femmes , uniquement parce qu'el- les étaient ornées de perles. Mais on doit obfer- ver que Cérès , Diane & la Junon des médailles de Crocone. , portent aafii de ferâblables col- liers. Les femmes à Rome portoient des colliers & des bracelets. ( Pline, liv. 33. chcp. 3. ). On voit un de ces colliers à la Roma du palais BaroerinL Caylus a publié deux colliers antiques ( Recueil d‘ Antiquités , tcm. ? , pi. 85 , t om. 7. ?[■ 70 , l’un comp ofé t de -fauffé s pierres de couleur bleue, attachées à un entrelas d’or , eft d’une lon- gueur capable d’entourer le col. Le fécond formé parades prifmes d’émeraude , & des perles brutes enchaînées par un fil d'or renoué , eftde la longueur d’un pied & demi ; ainfi il dévoie pendre fur la gorge, Vojei boucles d’oreilles. Les perles de Cléopâtre diffoutes dansle vinaigre pendant le court eipsce'de tems d'un-feul repas, , & avalées enfuite par cette pnneeîTs avec leur dif- foivant , font des faits que fa chimie détruit. Le vinaigre ordinaire ne diffout point les perles ; & le vinaigre radical qui ponrroit les attaquer eft trop violent pour fervir de haillon. PERMARINI. Voye^ lares. l-'i.RMEbSE, petite rivière qui pr-ene'tfe foarce dans l’Hélicon, & qui , pour cela , fut regardée comme confacrée à Apollon & aux mules. Les poè- tes anciens & modernes font fouvent mention des rives du Permcflle , comme étant le lied où retrou- vent les bons vers. Les mufes- font aaffi quelquefois furnommées Permeffides étant cenfées.habiter fur les bords àaPermeffe , d’oà elles inipirént -les poètes. On le nomme aujourd’hui permefo. PERMESSIDES. Voye? L fermesss. P R R MIS S U S pontificHm , un decretumpentificum, caafentement des pontifes fans lequel on ne pou- voir , chez les romains, rien déranger dans un lieu facté. PERNA. Jambon , eniiTe d’un cochon , partie de P E R 'ce qaelfs latins snpelloi entpetajo , qui comprenait ,:aC‘ \ épaula ; Quoutam pitcfoiiis pars uni. cuique appojita eft quampernam vacant , dit Athérme 14 ) Une autre différence , c’eft que les an- ciens mangeoient le petr.fo tout frais; au lieu cu’ils laioient ieperna & le mértoiçnt s la fumée pendant ceux jours y comme l’indique Caton ( de re rufi. \ Cl . l6 î iv.és l'avoit-trempé d’huile & de vi- naigre , ns ;e luipendoient dans le garde-manger, pour le servir au fceîbm : Eas biducm in fuma , cçe:° è> cleo ccmrruflo perunStas incarnaria fuflendi . iis faîfoient.-grand cas cia jambon qu’ils praçoienc aux premiers services pour, exciter l’apgetit , & meme au dernier pour irriter ia feif. PERO . chauffure de cuir non âpreté , eut cou- yroit une grande partie de la jambe, ( comme nos dclUp.cs ) , 8 c que les romains & les Sécateurs mêmes portoient au commencement de la rép.ub! que, II n y avoit qqe'ceux qui avoientpaiïepaf les charges curules ,qui. euffent le droitde porter une chauffera puis b a fie , rouge ou jaune, de peau molle, & ap- prête? , o.o*:t iis ne faiioient meme ufage que dans les jours folemneis. Cette chauffure était très-haute & très - larse , & les gens de la campagne s’en ferviren; long -rems pour fe garantir de la boue. Son nom qui vient de fera , beface , prouve fa grande largeur. Virgile. ( Æne-d. 7. 689 ),nous apprend que les berniques, peuples d‘Italie,n’avoient pas d’autres chaufTisres à a guerre: crudategit altéra pero , & qu’ils avoient un pied nud , à la manière des étoliens , de qui iis- -avoient reçu 1 ufagede cefoulier. Les romains dop- te^ent cette chauffure comme nous l’avons dit. Se d’abord elle ne fut que d’un cuir grofller. & fans apprêt; mais elle ne fervit bientôt plus que pour f s gens du commun , & lés nobles ne tardèrent pas a fe chauffer d’une -manière plus élégante. Feflvs d.ftmgne trois fortes de chaüffures dans ks cornmencemens de ia république ; calcei mnllei , étoientpour les patriciens, uncir.ati , pour les gens de moindre considération , Cf péronés , pour le peu- ple : qui ma.grflr.atum curulem ctpijfct , dit cet au- teur , calctos mulLeos , alu tincinatos , ccezeri péronés ( :n malle o ). PERO , rôle de Néiée, fut recherchée en ma- riage par plufieurs amans , à çaufe de fa beauté. Son père déclara qu’il vouloir ,pour lepréfenr des époti- jailies, qu’on lui donnât les bœufs d’Iphicfus , qui étoient les plus renommés alors pour leur force & leur beauté. C’étoit la coutume en ce tems-la , que le gendre achetât , pour ainfi dire , fa femme, par un préfenr confidérable qu’il falloit faire aux parens -de la fille. Homère nous fournit plufieurs exemples decetufage- Voye^_ mélampus. PERPENNA j tyran fous i rajan Décs. M. P E R if. AVFIDIVS PERPENNA LICIFîlANVS AYGVS- T VS. Goltzius a fait graver une' médaille de ce tyran , avec la légende ci-defTus ; mais quelques recher- ches qu’on ait pu faire , on ne l’a jamais décou- verte dans aucun cabinet. JP ERP ET U US A U G US TUS. On trouve ce titre dans Se Bas-Empire , après Léon & Zenon. Ducange rapporte une médaille de Julien, d. n. Julianus seïæper aug. 11 en rapporte encore une de Conftantius F. l. JUL. constantius. •Perp. aug. Mais cela n’eft pas uniforme dans toutes les médailles de ces empereurs, comme on le voit dans les monnoies de ceux qui fuivent Anaf- tafe. Ce n’eft que cette uniformité que Jobert attri- bue ai; Bas Empire : car on ne fauroit dire que ce titre eut été inconnu dans le Haut Empire , putf- qu’il y a des médailles de Nerva avec le perpétuas azgufius. PERPERENA, dans l’Æolide. xiep fief hnon. Cette ville a fait frapper , feus l’autorité de fes préteurs , des médailles impériales grecques en l’honneur de Néron , de M. Aurèle , de Commode , de Sept. Sevère , d’Otaciiie, de Caracaila. P ERPERNA, famille romaine dont Goltzius feul a publié des médailles. PERROQUET. Les grecs & les romains fai- foient un grand cas de cet oifeau qu'on leur appor- tent à grands fraix de l’Inde &de i’Âtrique. On en porta plufieurs avec d’autres raretés dans la pompe bacchique de Ptolémée Phiîadelphe. Du tems de Varron , on les expofoit à Rome en public comme des objets de iuxe , avec des merles blancs & d’au- tres femblables curiofités. Pline parle auffi des effets que le vin produifoit fur cet oifeau étranger: in vino pr&cipuel afci v a . U paroi: être le fymbole de l’ivro- gnerie fur une cornaline deStofch. On y voit une plante de pavot au milieu de deux féaux corinthiens fur chacun defquels eft placé un perroquet. Les anciens ne connoiffoient qu’une efpèce de perroquet , celle dont le pennage étei: entièrement verd & qui avoir un collier couleur de ver- millon. PERRUQUE. Voyez cheveux. PERRUQUIERS. Voyez barbier. PERSA , PERSÉE ou PERSÉÎS , était une nym- phe , fille de l’Océan. Elle fut aimée du foleil , qui la rendit mère de Circé. Voyez circé. PERSANS ( année , mois & jour des) Voyez GELaléene ( Ere ). Antiquités , Tome IP. PER 641 PERSE. Voyez EURYBIE. PERSE. Voyez ferses. PERSEA. I! y aune efpèce de lotus cfteles bo- taniftes appellent perfea , qui croît aux environs du grand Caire Se fur la côte de Barbarie ; elle a des feuilles femblables à celles du laurier , mais un peu plusgrandes ; fan fruit eft de la figure d’une poire , qui renferme une efpèce d’amande ou ce noyau , ayant le goût de là châtaigne. La beauté de cet ar- bre qui eft toujours verd , l’odeur aromatique de fes feuilles , leur reftemblance à une Lingue & celle de fon noyau à un cœur , font la fonree des myf- tères que les égyptiens y avoient attachés. Ils l’a- volent confacré à Ilïs , & ils plaçoient fon fiait fur la tête de leurs idoles, quelquefois entier, d’au- trefois ouvert, pour faire paroitre l’amande- Cette deferipnon approche beaucoup de celle que Po- iybe a donnée de cette efpèce de lotu:. L’auteur grec ajoute que quand ce jfruit eft mûr on le fait féchcr, & on ie broyé avec du bled : en le broyant avec de Peau , on en tire une liqueur qui a le goût du vin mêlé avec du miel. C’eft cette liqueur qui parut fi agréable aux compagnons d’U- îyfle , qu’ils ne voulurent point quitter le pays qui produifoit cette précieufe plante. Voyez lotus. Sur un héliotrope de la coîleéh'on de Stofch ,on volt Aüarté , ou Vénus phénicienne portant fur fa tête , comme Ifis , le Perfea. Les romains avoient fait une Ici très - fage qui s’eft confervée parmi les monumeriS de leur jurif- prudence, 8e par laquelle ils défendoient bien fé- vérement de couper ces beaux arbres nommés Perfea , qui éteient fi utiles à l’Egypte , 8e qui y profpéroient mieux qu’ailleurs. Voyez la loi de perfetis per Ægyptum non excidendis vel vendendis . ( Cod. Lib. i. ). Cependant aujourd’hui il n’eft pas facile d’en retrouver quelques-uns. Plufieurs figures égyptiennes 8e mêmes des fi- gures fculptées fur les caifies des momies , ont le perfea attaché au menton. Comme cet arbriffeau étoit confacré à Ifis, on en a conclu que l’initiation aux myftères des iliaques étoit annoncée par ce bizarre ornement. Cay’us ( Rec. aAntiq. ï. 37). dit : « cette fi- gure de bronze dont la hauteur eft de 8 pouces moins deux lignes , repréfente , félon moi , un prêtre dont le bonnet eft orné d’un ferpent. De fes mains jointes & rapprochées , il tenoit quelque chofe qui ne fubfifte plus. La courroie ou l’étoffe qui lui attachoit la plante perfea au menton , eft très - bien marquée, & fert à nous faire, compren- dre de quelle façon cet ornement poftiebe étoit arrêté. C’eft ce que je n’avois pomt encore vu , M m m m 6iz PER & qui cft toujours fuppofé dans ces fortes de fi- gures. PERSE, poë e fatvriqne de Rome. Wtnckel- mana ( îlïfl . de l' art. iiv. 6 } chap K 6). dit : «un pro- fil de demi-holfe , qui appartenoit autrefois au cé- lèbre cardinal Sadolet, lequel prétendoity trouver le portrait du poète Perfe. Cn fait que cet iüufire fatyrique mourut fous Néron à l’âge de vingt-neuf à trente ans. (Sente. Ep. 83 ). Cette tête d’un mar- bre b:anc,nommé Paiorabir.o, porte avec !a tabie fur laquelle elle qfi exécutée de relief, un peu plus d’un palme , dans toutes fes faces , & fe trouve à la- villa Albasi. Ce oui avoir fait croire à Sadolet que c’étoit le portra t de Perfe . c’eft la couronne de lierre qui ceint fa tête,& un air certain demodefbe qu’il s’imaginoit découvrir dans fa pbyfionomie,air o ne le pîviîofoph ; Cornatus relève comme une qua- lité dominante dans fi n élève. La couronne de lierre rend très-vraifemblabie que cette tète nous offre ie portrait d'an poète , mais ce ne peut pas être Pefe, parce que le morceau de marbre , repréfente un homme de quarante à cinquante ans & que la barbe longue, fur- tout à un homme de trente ans, re s’accorde pas avec le temps de Néron. Du refie, c’eft d’après le marbre qu’il faut juger cette figure, & non pas d’après la planche gravée qui 3a repréfente beaucoup plus jeune. Cet ouvrage fuffit pour prouver avec combien peu de fonde- ment cn a donné des noms à quantité de têtes, regardées comme lesportrairs des hommes iüuftres. L’image da.ee prétendu Pefe eft connue du public, ayant été gravée pour être mife à la tête de fes fasjres ». FERSÉE , étoit fils de Jupiter & de Danaë. Voye i Danaé. Ayant été expofé fur la mer avec fa mère dans une méchante barque , il fut jetté fur les côtes de la petite ville de Sériphe , l’une ses cyclades; Polydefie , qui en étoit le roi, le reçut favorablement , - i& prit foin de Ion éducation. Mais dans la fuite , étant devenu amoureux de Danaë , i! cnercha à éloigner Perfêe , & lui or- donna d’aller combattre les gorgones , &c de lui apporter la têre de Médufe. Perfêe , aimé des dieux , reçut , pour le fuccès de fan expédition , de Minerve fon boucher , de Pi u ton fon calque , & de Mercure , fes ailes 8e fes tal&nnières. II vainquit , en effet, les gorgones , & coupa la tête de Médufe. Voye^ Gorgones , Méduse. Perfêe, monté fur Pégafe, que Minerve lui «voit prêté , fe traiîfporta à travers la vafte éten eue des airs , dans fa Mauritanie , où régnoit le célèbre Atias. Ce prince , qui avoir été averti par un oracle de Ce donner de garde d’un fils de Jupi- ter-, refufa à ce héros les drq’ts de ? hofpiîaÎKé $ mais il en fat p-u.-.î fur l’heure. La tête de Médufe qs&tPerfeeïtiï myesra* ie pétrifia, & ie changea PER en ces montagnes qui portent aujourd’hui fon nom. Poyei Atlas. Il enleva enfuite les pommes d’or du jardin des Hefpérides. Voye j Hesperides. De la Mauritanie , il paffa en Ethiopie, où il délivra Andromède du monftre qui ailoît ia dévo- rer ; &: après avoir époufé la princefle , qu’il lui fallut acheter une fécondé fois par un combat contre Phinée , i! revint en Grèce avec elle , fie la ^ rendit mère, de cinq fils. Perses, Alcée , Sthénélus, Meftor & Eleéxryon. Ii en eut auffi une fille , nommée Gorgophone. Voye j chacun de ces noms ; voyei aujji Alcmène, Andro- mède , Phinée. Quoiqu’il n’eût pas grande obligation a fon grand père Acrife , qui avoir voulu ie faire périr en nailtant , il le rétablit cependant fur le trône d’Argos , d’où Preetus l’avoit chafie , fie tua î’u- furpateur. Mais bientôt après il eût îe malheur de tuer lui-même Acrife d’un coup de palet , dans les jeux qu’on célébrort pour les funérailles de Poly- deéte. 11 eut tarit de douleur de cet accident, qu’il abandonna le fëjour d’Àrgos , & s’en alla bâtir une nouvelle ville, dont ii fit la capitale de fes états , & qui fut nommée Myc'ene. On dit qu’il fut auffi caufe de la mort de Poly- decle 5 Perfêe lui apporta la tête , fuivant l’ordre qu’il en avoir reçu , & fe garda bien de la montre? d’abord au rci , à caufe des terribles effets que preduifoit la vue de ce monftre. Mais un jour que Poiydeéte voulut , dans un feüin , faire vio- lence à Danaë , Perfêe ne trouva pas de plus court moyen pour fauver l’honneur de fa mère , que dç préfenter la gorgone au roi , qui fut pétrifié. Perfêe , après la mort de fon aïeul Acrife , fit un -échange de fon royaume d’Argos avec Méga- per.te , fils de Preetus , contre le territoire de My~ cène. L’échange étoit avantageux pour Méga- pente; mais notre héros vouloir fe réconcilier avec lui par cet a-éte de générofité. Celui-ci n’en fut point touché ; il fe fervit même de fes bienfaits pour le perdre ; il lui dreffa des embûches , & ie fit pérît en haine de ce qu’il avoir tué Preetus fon père. Les peuples de Mycène & d’Argos lui éle- vèrent des monumens héroïques ; mais, il reçut de plus grands honneurs dans I’îïe de Sériphe, & à Athènes , où il eut un temple. Hérodote , dans fon Euterpe, parle encore d’un temple de Perfêe , pâti à Cher mis en Egypte, qui étoit carré & environné de palmiers. Sur le vefti- buie , bâti de grofies pierres , croient deux grandes ftatues 5 dans le temple etc : celle de Perfêe y les cbemnites «fifoienrque ce héros leur apparoiffok fouvenr j & le plus ordûisircîaent dans ce temple j Us difôfest aniTï qu'il fe crmivoît chez eux un des fouiiers qu'ii poftoit , lequel- avait deux cou- dées de long. Perfée fut encore placé dans !e ce! parmi les eonfteilations feptentrionaks avec An 1 remède , f m époufe, Cafllopée & Cêphee. V oye\ A crise , Cassiopée , Cépkée , Froetüs. Voici l’explication de la fable de Persée , de M. Rabaud-de-Saint-Etienne. « Il y a peu de héros auffi célèbres que- le vaillant P erp e , peu d’hiftoire auffi bien prouvée que celle de ce brave cavalier - Sa généalogie antique remon- toir en droite ligne à Inackus , neuve de l’Argoli- de , qui fut père de la célèbre vache lo ou Ifis , de laquelle Perfée defcendoit en droite ligne. Mais fcn origine déjà iliuftrée par les amours de Jupiter avec lo ffin ayeule au neuvième degré , acquit un nouveau luftre , en ce que Jupiter ne dédaigna point, environ deux cent cinquante ans après , de recher- cher les faveurs delabelle Danaé, à laquelle notfe héros dût la naiftance ”. » La vache lo avoir eu pour propre frère le fleuve Pkoronée ; elle eut pour fils Epapkus , qui bâtit la ville de Memphis en Eaypte- Il eft vrai que les dif tances font un peu confîdéràbles , & que cette vile fembie devoir être beaucoup plus ancienne ; mais ces contradictions ne doivent pas nous arrêter (felon Diodore de Sicile, c’eft Uc&oreus , huitièmendefcen- dant d ' Gjymandue, a ui bâtit Memphis. Selon d’au- tres, ce fut Mènes , premier roi d’Egypte. Selon la vérité ,oh ne fait rien du tout du fondateur de Mem- phis. ). Epaphus fe maria avec Lybre, qui donna for. nom à la Libye , enforte que le bon Inackus , qui avoit, dit-on , retiré les grecs de la vie fauvage , eut de fi beaux fuccés , qu’il pût voir fon petit fils bâtir la capitale de l’Egypte, & régner encore fur l’Afrique ». „ Le refte des origines de Perfée répond à ce beau commencement ; & comme les hiftoriens fa- vent pofitivement en quel tems vivoit lo , il _eft évi- dent qu’ils ont pu calculer en quel terris vivoit le brave Perfée , qui en étoit évidemment defcen- du ». » Pour parler férieufement , les origines àe Per- fée font fabuieufes îufqu’à la fin. Il eft fils de Jupi- ter , comme tant d’autres héros du planifphère : fon hiftoire eft dans le planifphère auffi ; & comme il tient néammoins fa place dans la chronologie grecque , dans la lifte des princes d’Argos , j’ai choifi cet exemple frappant pour montrer eue cette hiftoire ne s’ eft jamais pafiee que dans le ciel , où nous pouvons la lire encore ». » Près de la région fuhlimedu pôle , les anciens placèrent un roi & une reine * leur fille & leur gen- P E R | dre ; c’eft ce génère. qu’on a appelé le Cavalier ou Perfce en oriental , à caufe du cheval B 4 g?fe qui eft auprès de lui «. « Cépkée, qui dv le rot, étoltfiîs -L Jupiter : ilavoit le vifage noir; il avoit régné , difoit oh, en Ethiopie. Cajpojpee son époufe , qui était affi r e auprès de lui fur un trône doré, a les bras étendus en crcrix\ & les aftro- nomes anciens obferventque les etoies decette conC tellation , qui font en petit nombre , étoient difpo- fées en forme de tau ou de croix égyptienne. Quand on deffina une figure furect aftérifme , on lu» pla- ça les bras en croix ; c’eft l’unique raifon de cette fingularité. Cajfiopée tient à la main une palme , ce qui annonce encore uneprincefte africaine ou phé- nicienne. Il y a lieu de croire qu’elle avoit auffi le vifage noir. Le trâduéleur d’Aratus dit que quand la lune eft dans fon plein , Cafflopée a le vifage af- freux , konida vultu , c’étoit ia couleur du vifage foudroyé de Sémélé, qui n’eft autre chofe que cette même cor.ftellation ( Nonn. Dyonif. Z. 8, in 'fine ). Enfin Cxjjidpée tournant avec le pôle , plonge la tête dans la- mer. Si l’on veut favo:r pourquoi elle endu*e ce iuppi;ce,on l’apprendra durs Hygin, ( C&l. afir.poet. I. z. ) qui nous dit qu’elle a voit ofé fe vanter d’être p'us belle que 1rs Néréides. 33 E;!c defeend dans l’eau , la tête la première , « comme un plongeur , dit Aratus; mais pouvoir- » il ne pas lui arriver de grands maux , d’avoir ofé » fe comparer a Dons ék à Panope «. On peut fe refîouvenir que Ca iflo ou la grande ourfe n’a- o ; t pas voulu fe baigner avec les nymphes , çareli. ne plonge jamais dans. la mer : voici une autre fe mme qui ne mètquela tête dans l’eau ; ce font les nym- phes encore qui en font la caufe. Comme il c'y a jamais eu de Néréides avec qu les reines aient pu avoir de. pareilles difptues, cette petite hiftoire n .eft furement jamais arrivé- ., & i on ne. peut nier .qu’elle ne foit aftronomique *>. « Perpendiculairement au Aqfifous de Cafiopée , eft fa fi lie Andromède; ellea les bras étendus, i fixés à des rochers auxquels elle eft enchaînée Dans le planifphère ancien, l'on peignoit c. s rochers , & nous les avons ccnfervés dans le nôtre. Un poijfon : énorme dont te corps écaillé , fe recourbe en pks tor- tueux j ejlprêt à la déparer,; p Intentant morftm t fimilis jamjàmque ttnenù ».• 33 Son vafte corps pefe fur les flots. { Manil. afl. T Cette gorgone horrible porte 1 1 te> re r da"S le fein de la belle Andromède. ( Ibid, fugiendaque go: gonis ora ). Le Pcijfon boréal , do tîl s’ag t ici , occupe près de quinze degrés dans ’e c cl , & par qui comraandoit la ville. A quelques milles de dillance , des monticules taillées en plate-forme ferment les avenues de la plaine > & offrirent aux fondateurs des emplace- mens préparés par la nature même pourfervir de fortereifes 6c renfermer de petites armées d’ob- fervarion. Tout concourut donc à faire choisir la plaine qu'arrofel’Araxe poury conftruire une ville forte ât puülante. L’nifleire fê tait fur fon exif- ten.ee au tems de Séfoftris. Mais les ruines de cette ancienne cité attellent encore à ceux qui Scs favent interroger , que les égyptiens y firent un long fé- jour , & y élevèrent de fuperbes édifices modelés fur ceux de Thèbes & de Memphis. S’ils ne fu- rent donc pas les fondât: urs de Perfépoiis , ils y laiiièrer.t du moins les empreintes de leur goût pou'- le gigàntefque & le merveilleux. Et à quelle autre époque qu’au règne brillant de Séfoftris, pourroit-on fixer une émigration fi oppofée au caraélèiedts habi- tans de i’E.;ypce,ài un féjour allez long pour avoir pu •prüiruire des monumens auiii folides & atsfii vaites. Les fucceffeurs de Cyrus {Strabo.jîeph.pag. eiZ) fonc nommés les pretniers,entre ceux qui ont donné quelque célébrité à Perfépoiis. Ils i’avoient choisie n ur leur iéjour. Cet honneur étoit refer vé à Saie, icbatane , à Babyiohe de à Perfépoiis ( Achat. Iib. 11. p. m. J13. m. 73a. c. ) Ils pailuient f au- tomne dans cette dernière. On imagine facilement à quel excès de profufîon & de luxe , les defpotes qui rég lèrent après Cyrus, fe livrèrent dans cette ville, ils y amafïèrent des ricneiïes immenfes , & y renfermèrent les tributs qu’ils levoienc fur toute i’Afîe. ( Diod. fie. iib. 17. cap. 7. ) Cambyfeentr’autres,ravageantî’Egypte& brû- lant fes temples , s’occupa de Perfépoiis & de fon embélilfement. Il arracha tous les ornemens d’or , d’argent , d’ivoire , les pierres mêmes qui avoient acquifes à Thèbes & à Memphis , une fi grande célébrité {Idem. Iib. i.p. 34. Wechtl).\.ts artirtes qui favofent les employer furent chargés de les conduire dans la Perfe. On affuroit que les palais de Sufe & de Perfépoiis avoient été conf- truits 8e embellis avec ces précieufes dépouilles. Quoique ce tranfport nous paroiffe extraordinaire & prefqu’impofïibie , un coup d’œil jette fur l’A- frique orientale 8e fur l’Afïe le rendra vraifembla- ble. On fait que les égyptiens voituroient par eau les tnaffes énormes de leurs obélifques. Leurs ar- îïfies étoientfamiliarifés avec cette navigation lon- gue & périUcufe. Pour obéir au monarque fa- P E R | rmitfca , ils nVa/ent donc qu'à embarquer fur h i mer rouge ses vUieouiCs uc s Itrypte , il leur fut alterne côtoyer' 1 Arabie , d'entrer dans .e Golfe Perfiq-üe 5 : se remonter .enluite jufqu’â PerfipolU • i araxe qui fe jette dans Se g >'fe. Ces nabitansde Memphis trouvèrent à Perfépoiis des traces de leurs ancêtres & des édifices conf- truits à ^Egyptienne. Ils y p'acèrent feulement les ornemens enlevés à ieur patiie. Les rois qui portèrent le feeptre de la Perfe après Cambyfe, fe fixèrent comme lui fur les- rives de l’araxe & dans ie palais de Perfépoiis ( loco citato ). Le tré- for qu’ils y formèrent devint fi riche , l’édifice qui ie renfermait devint fi beau , fi vafîe ; la vTIe même de Perfépoiis devint fi grande & fi céièore que Dio- dore n’en parlost qu’avec admiration. C’étoit fous 1 infortuné Darius, la ville la plus riche que le fo- leii éclairât dans fa carrière. Les maifons mêmes des habitans brillolent de toures parts de l’or &des pierreries, qu’une longue fuite d’années tranquilles & heu renies y avoir vu accunm'er. L’hiftorien grec n’héfite pas à la nommer la capitale du vafte em- pire des perfes. Lorfqu’Aiexandre , après la défa-'te de Darius, eut pénétré dans la Perfe, il s’arrêta & harangua Es foldats à la vue de Perfépoiis. Il leur fit envi- fager la capitale de la Perfe , & les fit reflouvenir qu’eile l’emportoit encore plus fur les autres villes de i’Afîe parla haine invétérée de fes habitans pour les grecs , que par fes rkheffes immenfes. Pour en faire un exemple mémorable , il leur en permit ie pillage, & n’excepta de cette profcriptîon que le palais des rois, /mimés par cette courte, mais ptiiffsÉfe te exhortation , ies macédoniens fondirent fur la ville qui leur fut ouverte par Tindate. Ils maffacrèrent tous les citoyens & pillèrent les ma : - fons, dont les ornemens & les richeffes paffoient toute vrai fern blance. On tes voyoit courir, !e fer à la main, dans les rues de cette capitale , devenue en un feui inflant , un fpeâacle de pitié & d’hor- reur pour l’univers qu’elle avoir étonné autrefois par fa magnificence. Le tréfor & la fortereiTe de Perfépoiis furent ré- fervés à Alexandre. Il y trouva une immenfe quan- tité d’or & d’argent amaffée par Cyrus 8c fes fuc- ceffeurs. Elle fut évaluée à centmilie ta!ens,c’eff-à- dire , à 600,000,000 livres tournois ( Métrologie p. }66) fi le talent éfoir d’argent & artique. On fit venir de la Baby Ionie & de la Méfopotàmie trois mille chameaux , auxquels on joignit un grand nombre de mulets , pour tranfporter ces richeffes dans différentes vdles défienées par le roi , entre îefquelles on comptoit celle de Sufe. Car fa haine pour les habitans de Perfepolis étoit fi forte , 8e l’envie qu’il avoit de réduire leur ville en un affreux défert étoit fi grande , qu’il ne voulut pas lailfer dans leurs murs c,e tréfor , dont il deilinoit d’aiL PER i eurs une grande partie à payer les fr'aix de la guerre. Alexandre conduifît enfuire fes foldats à une expédition qui .dura 30 jours. Puis étant de retour à Perfépolis il offrit aux dieux de la Grèce des fa- crifices d’actions de grâce. Cec aéte de religion fut fuivi d’un feftin fomptueux , auquel il invita fes amis & une troupe de courtifannes. On s’y livra à la débauche la plus grofîière :1a folie la plus inconsidérée régna dans les actions & les paroles. Une courtifanne athénienne nommé Thaïs , fa-fît ce moment de fréntfie pour propdfer au roi de Macédoine un projet qui devoir à fon avis le cou- vrir de gloire , & furpaffer tout cè qu’i! avoir fait encore de grand dans la Petfe. I! confîflost à met- tre le feu en fortant du repas au palais de Darius ; afin qu’un édifice fi célèbre fut détruit par les mains des femmes. Les jeunes convives échauffés par le vin , faifîrent avec avidité ce projet ridicule. Ils s’en difputèrent l’honneur & réfolurent de ven- ger parla l’incendie des temples de la Grèce. Cesce fatale extravagance fut donc accueillie par des ap- plaudiffemens & dé grands cris : mais on convint unanimement que la gloire de l'exécution devoir être réfervée au monarque. Il ne s’y réfuta pas, & fe leva de table pour célébrer une fête en "hon- neur deBacchus. Tous ks convives imitèrent fon exemple, & s’armèrent de torches allumées. Précédé par des mufiekns , cette troupe furi- bonde de macédoniens & de courti fanes s’avança en danfant vers les murs au palais : Thaïs marchoic à leur tête,& Alexandre fuivoit cette femme perdue. Il jttta le premier fon flambeau dans l’intérieur de l’édifice ; Thaïs jetta enfuite !e Sen , & le refte de la troupe porta fur îe champ la fiannne dans toute l’étendue du palais. Diodore de Sicile inter- rompt ici fa narration pour faire remarquer l’en- chaînement des faits qu’il rapporte. I! eft faits d’ad- miration en voyant au milieu d’un feffin une femme athénienne, punir les perfes après tant d'années & par îe même fléau , du Jeffein qu’avoir autrefois formé & exécuté Xerxès , de brûler la citadelle d’Athènes. L’armée grecque qui campoit hors de la ville, ayânt apperçu cet incendie, & croyant qu’il avoir été allumé par quelque imprudence, ou par une caufe imprévue secourut pour l'étein- dre ( Quint- Cur. Ht- < tnp. 7. ). Mais étant arri- vés au veftibule du a lais , les foidats virent leur roi qui lançoit lui-même les feux. A cette vue , ils fettèrent l’eau quiîs avoient apportée, & fai- fi fiant à leur tour des matières combuitibles , ils hâtèrent la deürucîion de ce palais. Plutarque ( de vitâ Alexandre ) , nous apprend la caufe de leur empreilement à augmenter i’in- cendie. C’étoit la joie de prévoir leur retour en macédoine» Car le prince témoignoit ouvertement PER 647 par cette conduite , qu’il ne vcuîoit pas habiter le palais des rois de Perfe ni leurs érats. Les lambris de ce palais étant de cèdre & d’an- très bois précieux , le feu caufa les ravages les plus prompts. En un inftant ils furent réduits en un mon- ceau de cendre. « Ainfi fut anéanti , dit empha- » ttquement l’hiftbrien latin , le palais des fouve- « rains de tout l'orient ; cet édifice dans l’en ceinte » duquel des nations innombrables ven oient de- » mander des losx & en recevoir 5 qui avoir pu fsui » porter la terreur dans la Grèce, qui avoir équippé » mille vaiffeaux à la fuis , & couvert l’Europe de » fes armées, qui avoitenfin enchaîné la mer par des' » ponts immenfes, & lui avoir ouvert des routes -j à travers ies rochers ». Cet événement mémo- 33 rable arrivala 1900 e annéede l’ère de Califlhène, ( Hifl. anc. Per/. ) félon l’auteur de l’hiftoire des hommes ; l’an 4385 de la période julienne ; & 330 ans avant notre ère , félon la chronologie du Quinte-Carce ad ufum delphini. Les fureurs du vainqueur de Darius Différent dans Perfépolis des empreintes éternelles. Cette malheureufe ville ne recouvra jamais fon ancienne grandeur , & elle perdit pour toujours Se premier rang qu’elle occupcit dans l’Afîe. Ceft-Ià fans dou- te ce quia fervide fondement à la defeription exa- gérée que Quinte-Curce fait de fon annéantïffemenr total. Il affure en effet que fi l’Araxene baignolt fes ruines , on n’en fauroit retrouver la trace. I! ajoute que les habitans de cette contrée confervoient «ne tradition très vague , qui pîaçoit Perfépolis à vingt Aides du fleuve , ( le grand iiade étant de 114. 1 . toifes ( Mé trologie ) , cette diftance eft de 22.82 toiles , une petite lieue de France ). Tandis que les autres villes de Péris , qui étoient tom- bées avec elle fous le joug des macédoniens , jouiffeient félon lui, d’un fort plus heureux fous la domination des parthes. iy , cap. 3. ) fe hâter de la réduire focs ion obéif- fance. .Ce capitaine d’Alexandre devenu un de fes fucceffeurs., après s’être emparé du tréfor d’Ec- batane , fit une marche forcée pour réduire cette ancienne capitale delà Perfe ( SamMicy ) , que l’hiff tc-rien grec qualifie encore de ce nom , malgré fon prétendu anéanriflement. Il ne pilla cependant pas fon tréfor, Sr il ne la traita pas avec la même rigueur que la ville d’Ecbatane, car i’an 164 avant notre ère”, c’efl-à-dire deux fiècles après Alexandre , Antiochus-Epiphane roi de Syrie effaya de s’empa- rer des richeffes qu’ Alexandre avoir confacrées dans fon temple. L’auteur du premier livre des Maehabées dit que ces offrandes confiftoient en voiles d’or, & en boucliers eue le fes de Philippe y avokdépofés-U ajoute que h vtue efie-aiesne se&- 6 4 § PER fermait une grande quantité d'or & d’argent ( cap. 6, v.i. ). Les habitans de Perfépolïs ayant été inftruk-s des projets d’Antlochus fe foulevèrent contre lui. Ils Ppb! mèrent à fortir de leur ville , & à s’enfuir avec honte dans la Babyîcnie. Cet événement eft raconté prefque dans les mêmes termes par l'auteur du fécond livre des Machabées cités plus haut . dans lequel cette ville eft nommée Elymais. Ce premier hvre en effet a été écrit en Hébreu ou en Syriaque , & nous n’en avons plus que ia verfion grecque. L’auteur de cette traduction aura fans doute confervé le nom fyriaque à’Elymaïs. Exami- né dans fa propre lignification , il a lé même fens que Perfépolïs : c’eft-à-dire la ville des petfes. Elam étoiten effet chez les hébreux l'ancien nom de la Perle ; & Eiymaïde devoir être celui de la ca- pitale. Perfépolïs fubfifta encore long-tems dans un état af- fezobfcur; mais fuffifant pour qu’elle mérite d’être cirée par des écrivains poftérieurs à notre ère. Le géographe Ptolémée a déterminé fa latitude , dans Je fécond fiècle. Arrien fbn contemporatn en parle dans fon hiftoire d’Alc-xandre , comme d’une ville qui exifioit au temsoùii écrivoit. Verslafin du quatrième fiècle , Ammien-Marceîlin place Perfé- polïs an nombre des premières villes de la Perfe; & fort contemporain , l’auteur de la célèbre table de Peutinger , nous apprend qu’elle étoit encore à cet- te époque le centre du commerce de ce grand royau- me ( Perfépolïs commercium perfarum). Elledcvoit cette prérogative à fa fituation fur les bords de i’A- raxe, qui fe jettant dans le golfe perfique, favo- rifoit le tranfportdesricheffes de i’Inde. Le dernier auteur ancien qui parle de Perfépolïs d’une manière pofitive , eft Etienne-de-Byzance. Ce géographe vivort dans le cinquième fiècle. Il faudroit après lui recourir aux hiftoriens arabes, c’eft-à-dire aux compilateurs des fables orientales. Nous ne les rapporterons point , parce qu’elles re- culent la fondation de Perfépolïs à plus de cinq mille ans. On peut les juger d'après cette époque. Ces hiftoriens font mahométans j car la Perfe fut envahie au feptième fiècle par les califes. Sous leur domination & long-tems après , Perfé- polïs fut encore habitée; en voici une preuve incon- teftabie. On voit fur la rampe d’un des efcaliersde Chelminar ( nom moderne du palais des rois de Perfe ) , des Cs ntences pieufes, arabes & morales, tellesqueles mahométans en prononcent & en écri- vent fouvent. ( Voyage dé Arabie de Niebuhr. tom. 2, pag. 114. ) Elles font datées des années 1422, 1464, 1476, &c. On ne fauroit les attribuera quelques voyageurs pieux. Caria grandeur & la beauté des caractères exécutés fur une matière fi dure excluent cette opinion. Ces dé vots perfonnages PER n’auroient eu dans un endroit defert, ni afifez de faciuté, ni affezde loifir , pour graver de fi magni- fiques infcriptîons. Chardin vient à l’appui de cette conjecture- Au premier fiècle du Mahométifme , félon ( tom. 5 % pag. 158. ) lui; & fous le califat de Mahuvié, les arabes établirent un vice-roi à Efthakre , bourg éloigné de Chelminar de deux portées de moufquer. Ce vrceroi y fit bâtir un château fort. Les écri- vains ptrfans affurent que la ruine totale de Perfé- polïs a été l’ouvrage de cet arabe , & des hordes mahométanes , auxquelles fon territoire a appar- tenu dans la fuite. Quelque grande que fort aujour- d'hui l’horreur des mahométans pour les ftatues , les bas-reliefs & tes fculptures p'attés qui repré- fentent des figures humaines ; elle l’ étoit encore davantage dans la première ferveur du Mahométif- me. Cette horreur les porta à détruire ces riches monumens de fculpture & d’architedture. Le célèbre poète perfan Ckeïc Sady qui floriffoit vers 1362, en .parle fouvent dans fes ouvrages, & les appelle feulement Chelminar : peut-être parcs qu’à cette époque les arabes n’y avoient laiffé fub- fifter que quarante colcnes , nombre exprimé par le mot Chelminar. Legrand abb.isqui favorifoit les fcierices & les arts , fembla excepter les ruines de Perfépolïs de ce. te faveur. Il fixa fen féjour à If- pahan , & s’efforça de relever l’éclat de cette ca- pitale par des hâtimens riches & fomptueux. Il en- voyoit jtifqu’à Chelm’nar arracher des blocs de marbre & d’autres ornemens , pour décorer fon palais & la grande Mofquée. A fen exemple, Intan-Coulican , généralifiime de fes troupes & gouverneur de la province de Schiras, enleva de Chelminar quantité de précieux débris , pour les trànlporter dans la capitale de fon gouvernement, où il faifoit bâtir. L’énorme grandeur des pierres qui compofoient ce vafte édifice , fbrmojt encore un obitacle puif- fant à fa deftrucrion ; Iorfque le fucceffeur de cet Imem-Cculican acheva de détruire Perfépolïs , & la réduifit au trifte état où cette ancienne ville eft aujourd’hui. Une fordîde avarice le pouffa à cet excès de barbarie & d’ignorance. Le grand Abbas aimoit beaucoup les européens , & avoir toujours à fa cour quelques arr.baffadeurs & grand nombre de voyageurs de cette partie du monae. Trois motifs les appelaient auprès du monarque perfan la guerre contre les turcs, 1 étabîïffement des truffions, & les relations de commerce. Aucun d’eux r.e vouloir fortir de Perfe , fans avoir paye aux ruines de Perfépolïs , un jufte tribut d admira- tion , & ils y faifoient tous quelque féjour ; il eft d’ufase dans cette empire de fournir gu trefor- royal toutes les dépenfes que peuvent faire les envoyés & les étrangers appelés à ia cour. Chaque PER Chaque ville ou village qui fe trouve fur leur paffagt, les défrayé, & porte cette dépenfe fur l’é- tat du roi , donc les intendans font les révifeurs (Chardin ). Le v iir de Schiras , qui fuccéda à îman- Codücàn ap'ès la mort d’Abbas I fuc fatigué , de ce concours ; étant a ailleurs ennemi par religion des images is. de leurs adorateurs ( c eft ainlî qu ils ap- pelaient les européens). Recevant donc les comp- tes d ; fa province , & voyant que la dépenfe faite à Ettakre pour les étrangers , étoit montée dans line feule année à douze cents écus , il entra en fureur. « Que le diable emporce , s écna-t-il , la » curiofite de ces Frangul ; je les empêcherai bien » de faire des pèlerinages à Chelminar ». I! expédia fur le champ un ordre au régent de Msrkaskôn , autrement appelle Eftakre , de détruire ces ruines. Après avoir dit dans ce commandement que 1 a vraie religion confiftoit crans 1 extirpation dé i ido- lâtrie, il lui ordonuoit d’envoyerfoixante hommes pour renverfer tout ce qui etoit encore entier , & principalement les pierres chargées ae figures. Les habirans de Mîrkaskon tiroient un trop grand profit du concours des étrangers & des curieux peur exécuter cet ordre barbare avec célérité. Ils procédèrent au contraire avec lenteur , & firent révoquer l’ordre par le roi , auquel on repréfenta que ces antiquités entichiffoienr fes états , en y attirant des curieux de toutes les parties de l’U- nivers. Mais ce que la fureur du Vifir n avoit pu achever, a été exécuté chaque jour depuis lui par les hahitans des bords du Bendemir , ( i’Araxe ). Ils arrachent fans crffe les débris de Perfépolis , en détruifent & enlèvent les feuiptures, les ?m- ployent à toutes fortes d’ufage ; mais fur tout à faite des tombes. La crainte du Chacal, cet ani- mal carnacier qui déterre les cadavres pour s’en repaître, fait entaffer les pierres fur les fiépultu- res , & caufe lentement la ruine totale de Chel- irdiiar. Nous terminerons cet expofé fidèle de tout ce que les mûnumens hiftoriques nous ort appris de 'Perfépolis . par un vœu qui nous fera fans doute commun avec tous les amateurs de l’antiquité. Pu-ffent ces fi vans & riches Anglois qui ont hérité du *oû+ des Wooti , des Daukains , des Pokock , fcc? &c. , fair le voyage de Perfe ,& nous donner Chelminat une de cô v o o aulh exaéte 5e aum déta llée que Celles de Pa’myre , de Balbek , de Sp? ! at-o, êec. &c. 1 C’eft à eux à faire revivre Perfépolis , que les arabes ont achevé de défigurer, en lai donnant le nom vague de Chelminar , ou s nombre de quarante eft pris dans un fens insère. - miné , pour exprimer la quantité des colonnes qui fubfiüent au milieu de fes ruines Caylus a prouvé avec la plus grande évidence que !-s édifices je Perfepoiis étoient l'ouvrage des égyptiens. Voici les rai fins fur iefquelles il appuie Antiquités , Tome 1 V. PER 649 fon opinion. L’efplanade qui porte les ruines a de furtace vingt arpens. Pour la coutruire d a fallu abattre le pied de la montagne q :i eft de roc vif. C’eft ainfi que les égyptiens ont radié au cifeau le rocher qui fert de bafe à la grande pyramide. Ou connoît les travaux intérieurs de cet te dernière , & les fouterrains qui y aboutiffent au travers du rocher de la bafe. Ils ont fervi de modèles aux ca- naux qui coupent en tout fens l’efpianade 8 c la montagne de Perfépolis. On en voit quelques - uns dont l’élévaticn et! de lîx pieds , fur une largeur de deux , & d’autres qui n’ont que deux pieds en tout fens. Ces derniers a’ont pu être taillés que par des tranchées ouvertes par le haut. Ne recon- îioit-on pas ici le goût & la patience des égyp- tiens ? Les reconnoît-on moins dans la grandeur des blocs de marbre qui ont été employés i Perfépolis ? Les marches du grand efcalier ont vingt - fept pieds fept pouces de largeur; elles font toutes for- mées d un feul morceau , & fit ou fept d’entr’e des font taillées dans le même bloc. Les appuis des efcaliers de Chelm nar font chargés de bas-reliefs femblables à ceux que l’on voit fur ies monumens égyptiens. Ce font de longues files de figures hu- maines de deux pieds neuf pouces de hauteur, fculp- tées à la fuite les unes des autres , & féparées par des efpèces d'a>bres taillés en pyramides. Ces ar- bres font p'acés de diftance en diftar ce , comme les plantes & Ses fLurs da- s la table iliaque. Cay- lus obferve dans cette comparaifon deux feules différences. La première eft avamageufe pour les égyptiens. Car iis taîiloient en creux leurs figures, & leur affuroienr par-là une très-grande durée} tandis que celles de Perfépolis facilitent par Lur relief les ravages du temps. Mais celles-ci ont les jambes féparées , & elles l’emportent en cela fur les figures égyptiennes, qui manquent én général de vie , de mouvement. Les eaux amenées par les conduits fouterrains étoient vraifemb'abîement reçues dans une vafle cuve qui fubfifte encore. Longue de vingt pieds , elle en a dix f-pt & plus de largeur , & a ét“ tail- lée dans usie feule p f. ) des amuletes qui ont cependant été travaillées en Perfe. Ce favant rapporte encore plufieurs traces des anciennes communications entre les Egyptiens & les autres peuples. Comme elles n’appartiennent point à l’h ftoire des perfes , nous les pafferons fous filenee. Nous finirons ici l’extrait fidele de fon mémoire > U nous allons détailler les ne»- PER. veaux points de eomparaifoa que aoas avons trou- vés. Le premier trait de rc fie nabi an ce qui nous a frap- pé auroit sûrement été faifî par cet académicien , s'il avoir étudié la description de Koempfer. On y apprend que les murs de l’efplunade font orientes exactement , & correfpondent aux quatre points cardinaux ( Amœnit. Exodes. /.e-4°. pag. 3 _l 8 . )• Ii faut en excepter ie côté oriental feul qui étant formé par la montagne elle-même , décline avec elle un peu vers le nord. Les quatre faces de la grande py- ramide font orientées avec exactitude ; parce que rien n’a gêné les conltructeuts. Ainfî l’intention des perfépoiitains 8c des Egyptiens a été évidem- ment la même. La baie de la pyramide n’occupe qu’un efpace égal à ia moitié de l’efplanade de 3 ?er- fépolis , qui a plus de quatre arpens. Les habitans de Paris auront une idée approchée de cette efpla- nade, en apprenant qu’elle eft à-peu-près égale à la moitié du jardin des Thuilenes ; & mieux encore aa terrein qu’occupele vieux Louvre , joint à ce- lui que retifermetoit tout ie nouveau Louvre , s il étoit achevé. Pour fe former en un mot l’idée la plus jullede cette vaile piatte-forme, qu’ils jettent un coup d’cei! fur l’fle S r . Louis qa’elle égale en fur- face , & dont les quais repréfenteroient les murs de revêtement j s’ils étaient formés par retraites & par faillies.. Confidérons er.fuite la grandeur des cercueils des perfes. On y reconnaît l'envie qu’ont toujours eue les Orientaux , de laiffer à la postérité des tailles gigantéfques- Les Egyptiens femblent avoir eu ce défit au degré le plus vif. La grandeur de leurs monumens en fait foi. Séfcftr.s un de leurs rois les plus célèbres, & le conquérant de l’Afîe entière , fit élever fuivant Hérodote , devant le temple de Vulcain, deux idatues de trente coudées qui le repréfentoient avec fon époufe , & quatre autres de" vingt coudées pour fes enfant. Les colonies que Séfoftris établit dans fes con- quêtes ne perdirent point ce goût merveilleux. On trouve encore dans leCorafan (l’ancienne bactrian- ne) en'creufar.t dans le fable des momies ( Chardin *0-4®. fl, pag. 15 ; 111 , pag. 1 36.) embaumées avec le piffafphaïte , comme celles de l’Egypte. Elles ont jufqu’à fept ou huit pieds de longueur , qu’elles doivent fans doute à l’arrangement médité des bandelettes avec lefquelles elles font emmaillo- tées. Le même efprit qui a fait ainfî allonger les mo- mies , aura fait agrandir les cercueils dans la mê- me proportion. Si les tombes cics pyramides font petites ; nous l’avons déjà dit ; c’eft quelles n’ont point été taillées fur le lieu même, comme à Peifé- polis , & qu’on a cherché à les rendre plus courtes , afin de les tranfpotter plus facilement. Les monumens de Kirmonka fauffement attri- P E R 65 1 bues à Séœiramis & ceux que les parthes ont taillés fur les rochers , refpirent la même ardeur pour le merveilleux. Alexandre dont l’ambition auroit dû être raffaffiée par des victoires 8c des conquêtes innombrables , eut la même fciblsflê. Afin eue la peftérité le crûtainfique fes foldats & feschevaux , d’une taille gigantefque , ii fit dreffer en mémoire de fon voyage aux Indes , douze grands autels de pierre , des lits d’une proportion beaucoup plus forte , 3 e des mangeoires de chevaux plus hautes qu’à l’ordinaire. La manière des fculpteurs de Perfspolis tfl la même que celle des égyptiens. Elle a été jugée par Le Brun qui étoit peintre ( Le Brun, pag. 179.) , & qui connoilïcit les principes des arts analogues 3 la peinture. Les figures de Chelminar ont peu de mouvement & de vie. On n’en a deffiné avec foi» que lescontours; ce qui les fait paroître roides & guindées. Les mufcles ne font point exprimés dans les nuds , & les draperies font lourdes & maffives. Les proportions feules ont été obfervées dans les grandes & les petites figures ; & les ornemens ont été prodigués fur les lièges 8c les marche-pieds. L’on reconnoît enfin dans tous ; es reliefs les goûts égyptiens , 8c l’imitation ferviie d’une nature qui demandoit à être embellie. Si les figures ne portaient ni barbes ni longues chevelures , & n’étoient couvertes que de drape- ries courtes 8c retrouffées, on nedifiingueroit qu’a- vec peine les monumens perfes des ouvrages égyp- tiens. L’on voit au relie fur les murs d’un efeaiier , à la fin des bas-reliefs , auprès du combat d'ani- maux , un homme demi-nud portant une efpèce de balance, accompagné de figures vêtues suffi légè- rement que lui- Il reiîen.ble ( Pierres deficc'npag. 29. Hiji. de Part, in 8°. p. 123. ) parfaitement aux petits monumens apportés d’Egypte , qui ont les jambes réparées. Au refia le favant Winckhelman a fait un excédent parallèle de i’architeéture des égyptiens Sc de celle des perfes. Les perfes confervèrent toujours des relations avec les égyptiens ; fans doute à caufe de leur ori- gine commune. C’eft-Ià auffi la fuie manière d’ex- pliquer le paffage d’ Athénée ( h b. 2. pag. 6 -j. ), où il dit que les rois de Perfe Te faifoient apporter tous les ans de l’Egypte du fel ammoniac & de l’eau du Nil. Ces monarques cependant ne buvoient d’au- tre eau que celle du fleuve Chafpe. L’eau du Nil n’étoit donc point pour leur ufage ; mais elle effro t un fymbole de kur ancienne alliance avec les égyp- tiens , dont iis étoit nt originairement une colonie. D’après toutes ces confidératicns , il eft démontré , autant que le peut être un point ael’hiltoire an- cienne , que les égyptiens ont bât: Perfépolis. On ne fauroit placer l’époque de cette çQnfbuâiiH après Cyrus ; elle doit donc lui être antérieure. Avant lui , les annales du monde ne confervent la N a a a 1 j 65* PER mémoire que de Séfoftris , fous lequel les perfes aient pu commun quer immédiatement avec les égyptiens. Ce# donc à Séfoftris ou aux colonies étabres par ce conquérant dans la Perfe , que nous attribuons Sa conftruébon de ce s magnifiques édifi- ces. Puiffions-nous déterminer avec autant d’évi- dence leur cklîinanon 1 Corneille Lebrun a rapporté fort en détail les raifons qui lui ont fait reconneîrre ua palais dans les ruines de Cheiminar. Edes Serviront de bafe à nos conjectures. Car après avoir adopté avec Caylus les deferiptions de ce prince , préférablement à celles des autres voyageurs s nous n’aurons garde d’en rejetter avec lui les explications. Le Brun fixa fon féjour à Cheiminar pendant trois mois entiers qu’il employa à faire les deflins & à prendre les raclures de fes fameufes ruines. L’habitude de les voir & de les comparer , lui donna une efpèce de iiét & lui inlpira fans doute des idées , qu’un coup d’œil rapide, ou de légères efquifTes ne pourroient donner aux autres. Quoique Caylus ne penfàt pas comme le Brun , îl a fait cependant des aveux bien favorables à l’o- pinion de c? peintre. « Dans tous les temps connus 53 de la Perfe j la religion s’oppofe à laconftruâion » d’un temple de l’efpèce de celui-ci ; on ne peut 33 fe difpenfer d’admettre deux Zoroaftre, comme » Foucher l’a démontré par des preuves incontef- 33 tables -, le premier eft antérieur à Cyrus; mais le » cuite établi par l’un & renouvellé par l’autre , 33 n’admettoit point de temple ; il eft donc difficile 33 de concevoir les motifs pour lefquels on 33 fait une dépenfe fi conhdérabie & travaiî- 33 !ée pendant tant d’années à Perfépolis contre 33 le préjugé de la religion dominante , & dans le 33 pays même eu elle avoir pris naiilance. îl eft vrai 33 que depuis Alexandre les grecs ont eu plufieurs 33 temples dans la Perfe ; mais outra que l’inter- 33 valie entre ia mort de ce conquérant jufqu’au fou- 33 lévement d’Arfacèse't trop court pour l’exécu- 33 tion de tous les ouvrages dont nous parions ici, 33 cette architecture s’éloigne infiniment du goût 33 des grecs ; auroient ils copiés fur ces monumens 33 jttfqu’à l’habillement des Perles? A quel mo- 33 narque, à quel fiècle faut-il donc rapporter cette 33 fuperbe entreprife »? De quelle force eft un pareil aveu dans la bou- che d’un favant qui faifoit des recherches fur Per- fipolis ! Comment a-t-il pu s’obftiner à y voir un temple , apiès de fi fortes difficultés ? Les deux pillages des livres des Machabées mal - entendus l’ont indu : t en erreur. Il y eft en effet queftion d’un temp’e célèbre de Perfipolis que vouloir piller Antiochus Epiphane. Diodore & Juftin parient auffi d’un temple de Belus dans la province d'E- ïymaïs , qui excita la cuHofîté de ce roi. D’autres auteurs difen* que ce temple étoitconfacré à Diane ! PER Tacite (Ann. III. c. 6 i). affure meme qu’il}’ a volt dans I3 Perfe un temple de cette divinité. Stra- bon enfin l’appelle Zara. Que pourroit-on con- clure de ces autorités contradictoires ? Rien. Si l’on veut cependant en faire ufage on y appren- dra feulement qu’il y avoit à Perfipolis un temple célébré. Pour celui de la province d’Elymaïs , & celui qui étojcappei!éZara,i!s neprouventni pour n: contre. Lne ville auffi grande ôc auffi riche que Perfipolis , la capitale de l’AJie , n’avoit-elle qu’un feui édifice digne d’être appelle temple ? D’ailleurs les ruines de Cheiminar ont-elles des caractères qui doivent leur faire donner néceffidrement ce nom ! Le favant académicien a femi la force de ce raifonnement, & n’y a répondu qu’en confidérant les ruines de Cheiminar , comme celles de p'ufieurs temples : il lui auroit peut être été difficile de citer un autre exemple de cette réunion des temples d’une même ville, non- feulement dans un féal quartier , mais encore fur le même terrein. Il trouve fort étrange l’opinion de ceux qui re- connoiffent les ruines de Cheiminar pour les dé- bris d’un palais & d’une forte reffe. L’abord facile offert par le grand efeaiier , par le peu d’élévation des murs de revêtement , & par les collines aux- quelles Perfipolis étôit adoffé : toutes ces confi- dérations lui paroiffent autant de préjugés con- traires à notre opinion. Mais fans parler des pof- tes & des -paliffades d’airain , hautes de vingt cou- dées qui défendeient Sa fortereffj de Perfipolis ; nous voyons fa fureté & fa force place'es dans les monticules qui dominent fur toute la pùaine. Alexandre fut obligé de les attaquer l’une après l’autre & de combattre fucceffivement les fofdats qui y étaient retranchés pour défendre les ave- nues de la ville. La fureté de Perfipolis dépendoit entièrement de ces poftes avancés. Car à peine le roi de Macédoine s’en fut-i! emparé que le gouverneur de la ville lui offrit deî’y introduire. Voyanrqu’e’le alioit infailliblement augmenter le nombre de fes conquêtes , le lâche Téridate voulut fe faire d’a- vance un mérite d’un dévouement, qui devoir bientôt ne plus être volontaire. Nous croyons cette réponfe péremptoire. Mais ce n’eft pas affez. d’avoir appuyé notre opinion fur des preuves négatives en combattant l'iilaftre Cay- lus pour qui tous les amateurs ce l’antiquité doi- vent avoir ia plus grande considération : nous allons l’établir fur des preuves diredies. Il eft d-fficile d’en trouver une plus forte que le filence de Diodore fur le prétendu temple ; & que l’emploi fréquent qu’il fait des noms de palais & de fortereffe ", en parlant de Pefipoiis. Cet hifto- nen affigr.e de plus quatre plethres pour i’irter- valie qui féparoit le palais , des tombeaux & de la montagne royale qui les renfermoit. M. Pauéîon évalue le piethre afiatique , lorfqu’il exprime une ? E R mzfiure linéaire , à quatorze toifes & près de deux pieds. Ces quatre mefures donnent trois-ctnt- qua- rante-deux pieds , ii Ton néglige les pouces. La façade méridionale de l’efplanade a , fur le plan géométral de Chardin , trois-cenz cinquante & un pieds. Cet accord prefque parfait entre Chardin , & Diodore lequel m'écrivant que fur des mémoi- res a pu négliger quelques légères quantités , offre une dtmonitration merveilleufe. Nous n’en difons pas autant des trois encemtes décrites par l’hiftorien grec. Quinte-Curee , Stra- bon & Arrien n’en font aucune mention. C’eft pourquoi nous ne nous perdrons pas dans de vai- nes hypothèfes pour affigner leur place ; parce que nous n’avons pas la manie des écrivains fyf* tém 3 ?iques , celle de vouloir tout expliquer. Ayant reconnu ce s ruines pour les débris d’un- travail égyptien , leur Lee doit y faire trouver un palais. Les fortereffes ou les palais ( ce qui étoit une même chofe ) des anciens rois d’Egypte à Memphis étaient fitués fur une hauteur , ou fur le penchant d’une montagne, en defeendar.t vers la vtîie qui cccupoit la plaine. Strabon ( lib. 17. in fin. ) nous l’apprend lorfqu’il parle des antiquités de cette ville qui fubfiftoient encore de fon temps. Les habitans des pays chauds cherchaient fans doute à fe procurer par une pefition élevée de la fraîcheur 8c des courants d'air. Chel- minar efl encore appelle le temple des vents 3 par les habitans du pays. ( Chardin ). Les mêmes hab'tans donnent pînsfouvent à Chel- mînar le nom de palais de Darius ; & cette tra- d tien réel! pas fans autorité. En effet lorfqu’une tradition nationale répugne aux témoignages hif- torques,ou lors même qu’elle elt ifolée, on doit la rejetter avec mépris. Mais fi les hiftonens viennent à fon appui , & fi les convenances morales & phy- siques Sont pour elle ; alors h voix du peuple eff l’organe de la vérité En faiûnt à la tradition du palais de Darius l’application de ces ces régies de critique , on fendra de quel prix elle doit être à nos yeux. « Mais fi ce pa’ais , d : t Cayîus, a été =, brûlé par Alexandre , n'y découvriroit-on pas encore des traces du feu ? Après l'incendie du •*> grand temple d'Ephèfe,i! fallut gratter les pierres » qui portoient les empreintes de cet incendie mé- morable ». Cette obieétion du favant acadé- micien ne pourroit avoir lien , qu en admettant , dans toute fon étendue , l’emphatique récit de Quinte- Curce. Nous avons travaillé ci-dtvant à Se réduire à fa jolie valeur ; & nous croyons après cela que les poètes feuls en voudront faire ufage. Plutarque dont la fageîfe & la fidélité font recon- nues , nous affure qa’ Alexandre fe repentant de fa brutale débauche , en fit arrêter les funefres pro- grès. Ce fait étoit connu de tout le monde, ajoute Plutarque. Ii fervira de réponfe à ia difficulté de P E R 653 Caylus. Nous ajouterons encore une te fl x-on plus convainquante. Si les marbres oe Perfiépolis ont été attaqués -par le feu , iis ont ê.é difp.ofés par cette calcination à céder aux alternatives de la chaleur & du froid , & de la féthereffr 8c de l’humidité. Plus de deux mille ans écoulés depuis Alexandre , auroient fuffi pour détruire les vefiiges de l’incendie. Ainfi cette difficulté prife dans le fens qui feroitlep’us favorable à Caylus , -tombe d’elle-même & s’anéanti:. Le fujet des bas-reliefs fera plus facile à déterminer} & l’opinion des écri- vains qui y reconnoiffent les apprêts d’un facrifice fera moins difficile à combattre. Pour décider cette quefiion importante fans pré- vention , nous avons étudié les deffeins de le Brun avant d’avoir embraffé aucune opinion fur Chel- minar. Voici le réfultat de cet examen imparti?/. Il ne porte que fur le numéro 1 16, parce qu’il mé- rite Lu! de fixer l’attention , le numéro 117 étant trop informe. On peut partager le numéro 116 en neuf divi- fions conaplettes , & en deux légèrement incom- plettes. Des arbres taillés en piramide féparent ces onze divifions- C L’envie d’être clair & précis nous force à répéter fouvent le mot de divifion ). Les figures de chaque divifion font toutes habil- lées de même , excepté ia première figure. Les habükmens de toutes les divifions font abi'clu- mer.t différons. On peut regarder comme demi- nues les figures de la dernière divifion. Toutes les figures déboutés les divifions, fi l’on excepte à chacune les deux premières, portent dans leurs mains quelque chofe allez défiguré par la vêtufté , ou con- duifent quelque animai. Dans chaque divifion com- pte , la première figure toujours habillée d ffé- remment du relie de la divifion, tient parla main ia fécondé figure; & celle- ci efl conftamment ha- billée , à de légères différences près, comme les autres figures de u divifion. Voilà tout ce cu’un observateur dépourvu de préjugés appercevra dans ces beaux reliefs , eue le rems & les barbares ont mutilés. Nous ne réfléchirons que fur ces données fixes & arrêtées. Les écrivains qui reconnoiffent ici la marche & les apprêts d’un facrffice, prennent pour les of- frandes ce que ies figures portent , les* animaux Telles conduifent , & les hommes que les premières gures de chaque divifion tiennent par la main. Cependant ils ne peuvent citer aucun auteur peur prouver que les anciens perfcS aient eu des tem- ples en qu ils aient immolé des victime s humaines. Ces rnalheureufes viébmes auroient d’ailleurs été défarmées & habillées de la même manière. Quel- ques-unes ont des poignards . des boucliers ; & routes font confirmaient habillées comme ks fi- gures qui les Clivent dans leurs divifions. Il eff donc ridicule de voir ici des prêtres & des apprêts ae faexifee. 6 y 4 PER Toutes les contradictions s'évanoaiffent , lorf- qu’on reconnolt dans ces reliefs un triomphe ou uns des fèces du jour anniverfaire de la naifiance d'un ancien roi de Perfe. ( Atken liv. IV. i 46. hb. Xil. pag. j!4 ). Dans ccs deux fuppofitions , le temple difparcît & ne nous laiffe voir à Chel- minai que le palais des anciens maîtres de la Perfe avant Cyrus- Nous allons prouver en détail ia fé- condé de ces deux fuppofîticns ; parce que fes rap- ports avec la première font fi frappans , qu'ils exigent à peine pour être faifis une légère réflexion. Les rois de Perfe confommoient chaque jour pour leur ufage &z celui de leur maifon des mil- liers d’animaux , qui étoient fournis par leurs fu- jets & leurs tributaires. Athenée nomme entr'au- tres des chevaux , des ânes , des bœufs , des bre- bis &c. &c. Cet auteur l’avoit appris des écrivains perfes , dont les ouvrages ne lont pas parvenus julqu’à nous. Aux cerfs près, qui étoient peut-être fculptés dans les reliefs détruits , on retrouve les mêmes animaux fur le monument que nous expli- quons. Les nations innombrables foumifes par Sé- foilris depuis la Méditérannéejiifqifàrindus étoient diftinguces par une grande variété d'habillement & d’armes. Nous retrouvons cette variété dans les onze divifions. On reconnoit même dans la dernière les habitans de l'Inde , qui n’ont encore pour tout vêtement qu’une large ceinture. Une légère reliera - blanee Ce trouve feulement dans les premières figures qui tiennent les fécondés par la main. Loin de voir dans ces dernières contre toute vrai- ftmblance , des viâimes qui n’ont point l’air affligé, qui portent des armes & confervent d’ailleurs fidè- lement le çoitume de leur divifîon, reconnoiffons- y des otages préfer, tés au roi. Tous ces bas-reliefs s'expliquent alors d'eux mêmes. Chaque divifîon reprérenie les députés d’un des peuples de l’Afie fournis aux anciens perfes , qui viennent offrir des préfens & des otages aux fcuverains de l’Orient. Les premières figures de chaque divifîon portent pour ia plupart, ur. habillement différent de celui de la divifîon , maistrès-reffemblantà l’habillement des figures qu’on reconnaît pour les gardes du roi dans les fcuipturcs des portiques. Elles présentent les otages 3 e les offrandes. Les otages portant l’habillement de leurs compa- triotes , nous font connoîtreda raifon pour laquelle les prétendues vi.âimes font vêtues d’une manière différente les unes des autres. Notre explication eft fi fimple (x fi naturelle que, fi l'on répugne à les reconnoitre pour des otages , elle fubfiftera encore dans toute fa force. Si en effet ces figures que l’on tient par ia main ne font pas des otages garants de la fidélité de leurs compatriotes , eilqs représente- ront les chefs de chaque dépuration. Dans ce der- nks cas , elles doivent encore potier 1 habit de leur P ER I nation & être préfentés par les grands de la Perfe ou par les gardes qui les conduifent par la main. Tout fe lie & s’enchaîne parfaitement dans no- tre explication. Les grandes figures fculptées furies portiques & qui font feules affidés, repréfentent le roi objet de tous ces hommages. L ( P 'erres de Stock n. 3 ) eil repréfenté de même fur l'obéiifqne Bar- berin , où il reçoit auffi des préfens. On reconnok encore fes gardes ou les gardes de fa cour dans les hommes qui font places au-defious ; & qui toujours debout, portent des piques ou des boucliers &Z des carquois. Ces gardes font diversement habillés & armés, pour faire connoitre les peuples chez lefqueis ils font nés. Les combats d animaux faifoient fans doute par- tie de ces fetes ; c eft pourquoi ils accompagnent les^ autres deffirs. Us font abfolument du même lîyle qu’un médaillon d’argent attribué par M. Hun- ier à ia vide d’Achantus en Macédoine. M. Pellerin en a rapporte quatre de cette ville avec les mêmes types & les mêmes revers formés par un creux divifé en quatre parties. Mais la comparaison que nous avons faite d;S uns & des autres nous a montré une d : fférence fenfible dans la manière dont y eft traité le même Sujet. Ce combat eft entière- ment Semblable s ceux de Perfépoiis , dans le def- im de l’antiquaire anglais. Ainfi il faut acculer fon deliin d’inccrreéhon ou admettre une identité de goût dans ces monumens, auxquels nous n’ofons cependant affigner ia même patrie. Quant aux combats des hommes contre divers animaux fantaftiques qui y font auffi gravés ; nous en laiderons chercher l’explication aux amateurs de ch.meres, jufqu’à la découverte du veritaoie Cens des hiéroglyphes. Concluons donc que les ruines de Chelminar font les débris d’un palais bâti par quelqu’une des colonies égyptiennes que Séioftris établit dans l’Afie après" fes con- quêtes, PERSES , fils de Ptrfée & d’ Andromède. C eft de lui, fuivant Hérodote, que les Perfes ont tiré leur nom. PERSES. La religion des anciens perfes eft décrite fort an long dans Hérodote; (Dans Ciio chav. J, 31. ) : te Ils n’ont, dit- il, ni ftatuës, » ni temples , ni autels : chez eux cela pafîb'c pour une folie que d’en avoir ou d’en faire, » parce qu’ils ne cr.oyent pas, comme les -Grecs, » que les dieux aient une origine humaine. Us » montent fur les plus hautes montagnes pour » facrifier à Jupiter; c’eft ainfi qu’ils appellent » toute la rondeur du ciel. Us facrifient auffi au foleil , à la lune , à ia terre , au feu, à l'eau » & aux vents. Us ne cosnoiftosent pas ancien- nement J/autres dieux que ceux-là». Il paroît. PER par ce récit d'Hérodote , que I objet du culte ancien des perfes étoit i'uaivers & toutes .cS parties. - Us ont appris depuis ce tetnps-la , » pou: fuit Hérodote , des affynens & des arabes, » -à facrifier à Uranie ou a \ enus celelle. . • • Lesfacr fices des perfes fe font en cette for.e^ 55 ils n’érigent point d’autels, ne tont pointas J5 feu ; i! n’v a chez eux , ni libations , ni joueurs 55 de flûtes , ni couronnes , ni farine ; mais celui » oui fait le facrifice mène la viétme dans un 55 Heu pur & net , & invoque le dieu auquel 55 il veut facrifier, ayant fa tiare couronnée de « myrrhe. 11 n’eft pas permis au facnhcateur de » prier pour lui en particulier j mais il doit avoir 55 pour objet , dans fcs prières , le bien de toute 55 fa nation : ainfi il fe trouve compris avec tous 35 les autres. Après qu’il a fait cuire les chairs »5 de la Viétime coupée en plufieurs morceaux , « il étend de l’herbe ‘tendre & fur-tout au trefle , 35 & il les met delfus. Enfuite un mage chante » la théogonie , efpèce de chant reug eux , & » après cela , le facrificateur emporte la vittime « & en fait l’ufage qu’il veut >5. Strabon qui copie Hérodote , ajoute quelques autres circonl- tances. Selon lui, les perfes dans leurs facrinces , ne iaiftent rien pour les dieux , difanr que Dieu ne veut autre chofe que lame de 1 hoirie, iis facrifient principalement au feu & à 1 eau ; ns mettent dans le feu du bois fec fans ecorce , fur lequel ils jettent de la graille & .de 1 huile ; & ils allument le feu , mais ians fouiller , faiiant feulement du vent avec une efpèce d eventau. Si quelqu’un fouffle le feu , ou s il y je; te quelque cadavre ou de la boue , il eft puni de mort. Le facrifice de l’eau fe fait en cette manière : Iis fe rendent auprès d’un lac, ou d un fleuve , ou d’une fontaine , 8 c font une foffe oü ns égorgent la victime , prenant garde que leau vo'fine ne foit enfanglantée i ce qui la rendroit immonde. Après cela ils placent ks chairs fur du myrthe 6c du laurier , enfuite les mages y mettent le feu avec de petits bâte ns, & répandent Jeurs libations d’huile î mê ! ée arec du lait & du mie! , non fur le feu ni fur l’eau , mais fur la terre. Enfin , ils font leurs er.chantemens 1 eipace d’une heure , en tenant un faifeeau de verges a la main. Voye^ feu , mithras, soleil. Cof.tties des perfes. Pour connoître les coftumes des perfes , il faut les diftinguer par les tiois dynafties de leurs fouverains. La première eft celles des acamt- ®ides, succeffeurs du grand Cyrus. u a leçon de , peu connue à la vérité , eft celle des rois par- ticuliers qai régnèrent dans differentes provinces delà Perfe après la mort d’Alexandre , & qui furent tributaires des arfacides. La tro lieme commence au perje Ardfchit fils de Safïin , appene par les grecs Artaxerxès ou Artaxare. Ce héros vainquit les parthes & les arfacides leurs fou- verains. 11 régna enfuite paisiblement fur la perfe où il fonda la tioifième dymftie des rois , appellée faffanides , du nom de Ion ayeul. Je vais décrire les coftumes des perfes fous ces trois dynafties. On rendra cet article complet en y joignant celui des parthes. Quelques médailles très-rares attribuées aux rois de Perfe, fuectffeurs de Cyrus, appelles achéménides , font les feuls monumens de cette dynaftie parvenus jufqu’à nous. Je place aù premier rang un médaillon d’argent publié par Pellcrin au commencement de fen recueil des médailles de rois. ( pag. 1 , d la vignette, ) Ce favant antiquaire en poffédoit quatre femblubles,. dont trois avec des iettres phéniciennes & fans légendes. « Ps paroiflent, dit il, être des mon- 55 noies que Ls rois de Perfe firent frapper en »5 Syrie du temps qu’fis en étaient pofkfTeurs 55 avant le rèans d Alexandre. Il eft du moins » confiant qu’ils ont été trouvés en Syrie ce 55 que les caractères qu’ils contiennent font 55 phéniciens ». La modeftie de cet écrivain ne lui faifoit propofer fon opinion en 1761 que comme une conjefture. Ma s aucun des iavans qui ont combat u quelques-unes de fes aiTeitions, n’a attaqué celle-ci ; elle peut donc etre regardée comme avouée par les antiquaires. Si jamais on parvient à une connoiffanee par- faite des lettres & de Sa langue phénicienne, on fixera les époques de ces méfiai ions & l’on décidera auxquels des rois achéménides ou fuc- cefleurs de Cyrus ils appartiennent. Je ne les ccnfidère ici que comme des monumens gravés fous les rois de cette dynaftie. Je ferai de même ufage de trois autres mé- dailles qui ont été frappées fous les rois aché- ménifies , fans fixer leurs époques refpeéhves , parce que cette recherche n’entre^ point dans le plan de mon travail. Elles rep-éfeutent des perfes armés d’arcs & quelquefois de lances. Ces archers donnèrent leur nom aux mon- noies dont ils fbrmoient les types , & ns cc- cafionnèrent un bon mot d’Agéulas.. Rappelle de ricnïe à l’ér>oque où il y obtenoit les plus briShns fuccès ‘, ce généreux iacédémomen re- connut dans fon rappel l’effet, des femmes con- fidérables répandues dans la Grèce par, le roi de'Perfe. Il fe plaignit alois d’avoir été chaiie de l’Afie par trente mille archers. Ces médailles nous montrent que les perfes fous ks achéménides avoient ordinairement ia tête couverte & qu’ils portoient meme a la guerre des habillemens longs & ampies. La pre- mière de ces obfervations eft conforme au récit d'Kércdote qui attribuoit la molkffs des cisnes 6^6 PER des foldats perfees tués en Egypte , à l’ufiige ha- bituel des bonnets ou tiares La tiare pleine eft placée fur la tête du roi ferfee gravé fur h première niédai ie. L officier qui ie fuie en -porte une femb'able ■& mous ; levée; fur d'autres méL. liions ii eiï coëfré d’u. e m t;e ou d’une ctdaris ; fon bâton furmonté d’un or- nement repré-fênte_ fur les deflins de Peilerin une tête d'animal, mais en examinant ces mêdail.ons au cabinet du rot , je n’ai point vu de tête , & ce bâton m’a paru entièrement femblable au chaüe-aiouche des bas-reiiefs Ge Perfcpolis. Le vafe que cet offi.ier t ; ent de !a main gauche fur la médaillé , leroic-il la marque de la ’d.gnité d’échanlon ? Je propofe cette conjiâure comme un fimple doute. Le roi Perfes eft enveloppé dans une draperie qui lui laiffe ie~ deux bras nuds. C’eft air, fi que Xé- nonhon dépeint Cyrus : T*s éi %thas ï%a rm %d- tUt ; il avoit les mains dégagées de fes man- ches. I! porte, aTifi que l’officier qui le fuit, une baroe & des cheveux longs & frifés. Cette che- velure , par_ comparaifon avec celle des grecs, jointe à la cidaris Sc aux longues chmfËires , ca- riétérfie chez Hérodote ies perfes ( Lié. V. pag. 49. ). A rtft agoras les décrit air, fi dans fon entretien avec Cieotnène , roi de Sparte : « Ils viennent au « combat avec un arc , & un jave'ot court , des » chauffes longues & des cidaris « : T«*|« xdi a i z . Attfefiïts ft ïx/MTts isras xat eVi t if ti Ke0ax>i. 409. ). Trois d’entr'eux font armés de javelots ou de lan- ces très - courtes , en cornparaifon des lances grecques dont la longueur furpaffoit au moins la hauteur du foldat. Tons les quatre font vêtus d'une longue tunique liée par une ceinture , & font couverts de tiares. On remarque à ces tiares des efpèces de créneaux ; ce qui rappelle Pex- preffion de Strabon , qui déflgne le bonnet des loidats perfees par ces mots , 7 ri>xg,a rr vp/aTt» en fopnc de tour. Une d'elles eft plus «chauffée Se p.us ornee," mass elle coaferve toujours la forme de tiare. . Aux quatre médailles que j’ai citées , je vais jomure un paffage d Hérodote, c.ui rendra com- pter* les notions que je recueille ici fur le cof- tuœe des tois Aehémenides & de leurs fi.jets. L'hiftoffen grec y décrit l'armure des perfees , proprement dits , qui Combattirent dans l’armée Xerxès î — Iis av’oient , 3 ches & les chauffes longues font très-commodes 35 dans les contrées froides & feptentr ion aies , » telles que la Médie ; elles ne le font nullement » dans les méridionales Mais cet appareil de 33 la royauté ufité chez les mèdes vainqueurs , pa- 33 rut noble & avantageux aux perfes vaincus. C'ell 33 pour cela qu’ils renoncèrent a l'ufage des vête- •33 mens courts & légers qui les couvraient à peine, » pour adopter & la tunique longue affeélée ailleurs » aux femmes , S~4^oçoxüv , & des habillemens qui *> les enveloppoient tout entiers > 3 . Voici le rapprochement & l’extrait de ces dif- férons pairages, &c’eft de Poüux que je l’emprunte . 33 Les habiilemens qui caraâérifent les perfes , » font : i°. La Candys , efpèce de tunique attachée 33 fur les épaules , faite quelquefois de peau , mais >3 ordinairement teinte' avec la pourpre marine “ pour les rois , & pour les autres avec la pourpre ’3 végétale. i°. Une tunique à manches placée fous » la Candys, appelée Capyris. $°. L’Anaxyris , ef- »3 pèce de chauffes longues. 4°. La tiare impro- » prement d re , qui porte le nom de Cyrbafia , 3» de Cidaris 8c de bonnet » ( lié. VU , cap. H- ). Ces notions me ferviront à rendre aux rois Achéménides lesimmenfes bas-reliefs de Perfépolis feuis,à l’exciufion de ceux de Nakfchi-Ruftamdont dont je parlerai plus bas. Quelques voyageurs ont cru reconnoître dans ces bas-reliefs le ffyie des monumens égyptiens de même qu’on le retrouve dans l’archireéture ; mais il fuffit pour détruire cet- te opinion de faire le parallèle des bas-reliefs égyp- tiens & de ceux de Perfépolis. Les égyptiens fetn- blent avoir eu pour objet principal la grandeur des formes , & ils ont fou vent repréfenté des figures rues ou prefque nues. Les trai-.s du vifage des figures égyptiennes reffembler.t à ceux des Nègres ou des habit ans de l’intérieur de l’Afrique ; elles ont des lèvres enflées , des nez larges 6e peu failSans ; & le creux de l’oreille eff élevé à la hauteur de î’ceil. Enfin les égyptiens nous ont laiffé autant de .figures de femmes que d’hommes. Sur les monumens de Perfépolis & fur les pier- res gravées qui offrent le même fin ie , on ne voit au contraire jamais de femmes , jamais de figures demi-nues , & encore moins de figures dépouil- lées de tous vêtemens. Les écrivains grecs attef- tent que les perfes avoient une figure avantageufe & de beaux traits. Cette obfervation cft confir- mée par les monumens de Perfépolis , 8e en par- ticulier parles têtes que Corneille-le-Bruyn a deffi- nées en grand d’après les figures de Perfépolis. Ce parallèle fera complet , fi Ton obferve encore Antiquités j Tome IK. ' PER 657 que les vêtemens des figures égyptiennes font fou- vent très-minces & à peine v bibles : tandis que ceux des figures de Perfépolis font roides, lourds ,- & annoncent des matières de laine ou d’autre ma- tière épaiffe. Après cette comparaifcn peut-on trouver en- core dans les bas-reiiefs de Perfépolis quelque rap- port avec la feuipture & le fiyie des égyptiens. Ces monumens étant rendus aux perfes , je vais montrer qu’ils repréfentent les perfes. teis qu’ils étoient habillés & armés fous la dynaftie des Aché- ménides. Je me fer virai pour cet effet des débits de Niebhur, comme plus exsâs que ceux de Cor- neille le-Bruyn. Les premiers de ces bas-reliefs que j’expliquerai , feront ceux qui font fculptés fur les côtés des portails , & qui font le moins endom- magés. On y voit une figure principale affife au plus haut rang ( Niébhur pianck . XX V~, X. XI , XXII, XXIX& XXX. Bruyn. planch. 1 26, 1 5-7, 14^, I7r f°’ L - 1718. ) fui un fiège élevé entièrement femblabie à celui du revers des médailles frappées par les rois parthes arfacides. Elle feule eft aftife , & toutes les autres figures de chaque bas-relief dirigent vers elle leurs regards & leurs pas : ce caraéfère défigne un prince ou un roi , fur-tout fi l'on fait attention à fon marche-pied , meuble affeôté par les anciens fculpteurs aux perfonnages difiingués. Cette fi- gure principale cft d’ailleurs accompagnée de figu- res fubakernes, occupées à la couvrir avec un pa- rafai , lorfqu’elle eft repréfentée debout , & à faire tourner au-deffus de fa tête, lorfqu’elle eft aflife, un meuble reffembiant aux chaffe-mouches , tels qu’on les fait encore aujourd'hui pour les grands de la Peife , où|i’on emploie à cet effet, félon ie- Bruyn , des queues de l’efpèce de mode , appeHée cheval-marin , enchaffées dans des manches ornés de pierres précieufes. C’eftdonc un roiaffis fur le fiè- ge royal, peut-être fur ce fameux fiège d’or, enlevé aux parthes par Trajan, & dont la reftitution fit fou- vent un article des traités conclus avec eux par Ha- drien & par Antonin, fans que jamais cette reftitu- tion fût effectuée (Spàrtianus in Adriano &• alibi. ). Ce roi eft coëffé & vêtu de la même manière ( Niebhur 3 planch. XXX , tom. II. ) que celui de la médaille première , leurs tiares font femblables. Tous deux ont les cheveux longs ainfi que iabarbe , & tous deux portent un habillement qui laiffe les bras du premier découverts , parce qu’il eft relevé vers les cpau'es , 8e qui couvre ceux du fécond prefque jjfqu’aux- poignets. Ce font les longues manches qui diffinguoient les tuniques des perfes ^ , & qui tantôt fe rejettoient hors des bras , & tan ôt fervoient à envelopper les bras 8 c les mains en en- tier. Xénophon ( de rébus gefizs grccorum , hb. 2 , circa initium. ) raconte que le jeune Cyrys punit de mort l’audace d’Autobiface 8 c de fvlitrée qui s’étoientpréfentés devant lui , fans lui rendre les O o o o 6)8 PER honneurs réfervés au roi feu!, c’eff à-dire , fans Cacher les mains dirs leurs manches. » Car , ajou- =’ te l'écrivain grec , ces manches font beaucoup M p’"s longues que le bras & i.i main ; de force « qu'on ne peut agir en aucune manière , Jorfqu’on » rient Ls mains cachées dans les manches ». Ces longues manches font encore en üfage chez les afiarque» dont la pofmre refpeâueufe eft auflî celle que le jeune Cyrus exigeoit de ceux qui i'ap- P’ochoient. Sur les trots bas-rehefs , le principal perfonnage tient d’une maih un bâton furmonté d'un globe 8c de haut ie un efpèce d’attrbut extraordinaire qui rcfîembie à une hache droite ou mieux encore au c.dle-tê*e des peuples de la mer du fud. Le bâton Qu'il tient de la main droite , efl évidemment un f cptre ; car entre la multitude des figures qui com- p dent les faas-rehefs de Perfépoüs , aucune autre 'ti’en a de femblable. Sa chauifure eft très baffe , ainfi que celle des autres perfonnages. La tunique defcend jufqn aux pieds ; & depuis la ceinture au bas elle paroit rayée eu chargée de longues bandes. Les manches en font largues & très-amples. Tou- tes ces circonilances réunies m’engagent à y recon- noître un io ; Achéménide recevant les hommages ou les tributs de f? s fujets. Ce font eux oui com- poffntces vattes bas renefs, Sr ce fontleurs aimes & leurs habiüsmens que je vais décrire. On peut d vifer en trois ciafîes tout ce qui refie des figures de Perfépoüs , les trois principaux pei- fonnages ou rots exceptés. La première ciaffe com- prend- les heures dont la tunique longue à larges manches r,ffembie à celle du roi fans aucune dif- férence apparente de forme ; js ne parle pas des couleurs , parce qu'elles ne peuvent être escrimées par Ls fculpteurs. Leur tiare a la même figure que ceile du roi j mais elle eil moins haute d'un tiers, & on y voit toujours des rues perpendiculaires s tandis que la tiare royale eil unie fur deux bas-reliefs & mouchetée fur un autre. Les cher eux 5c la barbe f?nt longs & fr fés cvnme ceux, du roi, ce qui s'ob.'erve confiamment dans toutes les trois ciafîes; t: elt pourquoi ?e n’en fera! olus mention. Gnn’ob- jeSera pas contre cette obfe vation , de ux ou trois perf images dépourvus de barbe ; parce que leurs traits les font reconnoîrre pour des Nègres, efpèces d nommes qué la nature a privé de ce caractère dif- tmftri du fexemafcul.n. Toute cett : première cLffe porte des chauffures plates , de mê ne que le prin- cipal prrfonage, \ armure de la première ciaffe var e beaucoup ( /?/. de Niebkur ). Ceux qui la comptaient , font tantôt armes de lances feulement, tantôt de a - ce- , d’ ocs 5c de carquois , tantôc de lances àc oe n n iche s , tantôt enfin de cet inftrume st court & pyran; i il qu -ls tiennent par le milieu lapante enuis; & que j’ai comparé à une hache droite ou PER au caffe-tête de quelques peuples fauvages. La rortion ue ce dernier inftrument qui s’élève au- deuus de la main , au lieu de s’élargir , eil auel- quercis arrondie en boule, & telle que l’on en Voit aum entre les caffe-têtes de ces mêmes peuples. Iis portent enfin un poignard attaché à a ceinture.' Ta iOrrne de leur bouclier varie ; il reffemble en gé- nérai au boucher échancrédes béotiens, ou P : u fôt aux ancdia des médailles romaines j mais le plus fouvent il a une forme longue & rhomboïdale , dont ies feuis pians parallèles font égaux. Cerre première ciaffe fe tient tantôt en armes au- près du fiege royal , & ce font alors les dorïpho- rcs , ou e. ie fan vis-à-vis des figures de la fécondé Ci. «es >.les r on dirons d’introduéteur auprès de ce meme liège. Ces occupations , cet habillement & ces armes annoncent des perfonnages diftmsués „ & rappellent les chefs des parfis , mftbnt t décrits o.ans un pafî.ige de Srrabon rapporté plus haut. Les tra ts avec ic quels il earactérife en fui te le peuple , Tt>te »■«**«« , conviennent suffi ex. élément aux fi- gures de la fécondé ciaffe. Strabon dit que i h b.liement de la multitude criez KS perfes confiftoit en deux tuniques qui def- cendoient jufqu’à la moitié des jambes, & dans unep ece de toile roulée autour de la tête. On voit ces tun ques courtes ( pi. iç, de Niebkur. ) & créé coërfure baffe (relativement à la tiare&à lacidaris..) au Dius grand nombre des figures delà féconds ciaffe , armées de lances, de boucliers , de poi- gnards attachés à ia ceinture & tombant fur la cuif- fç droite , comme l’a obfervé d-deiîus Hérodote ; elies font n.êlées , ou pofées alternativement en femir.eüe auprès du liège royal avec les figures de la première divifion. Mais quand elles parodient con luites par les mtrodu&ars, elles n’ont point de lances , quelquefois même nr lances ni boucliers » & le plus fouvent elles portent différens objets, qui par leurs formes variées reffembient à despréfens ou à des tributs effet ts en nature. Leurs têtes font couvertes à’efpèces de calottes grandes & rondes fans pointes , fans bords ; mais accompagnés de fanons très-courts & pendants. C’eil-id fans doute la pièce de toile roulée autour de la tête , qui forme encore aujourd’hui le tur- ban Ample ne quelques orientaux , & dont les bouts pendent auffi par derrière. Quelques-unes de ces figures portent par-deffus la tunique courte , une finarre ou le deliman des perfîms d’aujour- d'hui , dont les manches longues & étroites flot- tent hors des bras. Cette fimarre n’étant point fixée par une ceinture , ne peut être attachée qu’aux épaules ; ce qui la fait rrconnoître pour la candys, ca aôérifée , dans le paffage de Pollux rapporté i deffus , par cette manière d'être affujettie aux épaulés , x-ci-ra tûvç apovs îïa-srro p-i'io;. Ne la voyant point aux figures placées en haies PER auprès du liège royal , & ne îi trouvant que parm j celles qui font conduites par les introducteurs; ne peut-on pas la comparer au cafetan , robe de dn- tinéfion envoyée par le grand feigne tir aux personnes qu'il veut honorer , &c à ceux qui paroiûent a fon audience ? Les grouppes des figures de la troisième claiîe font (La pi. zi de Niebkur ) conduits alternative- ment , par une figure de la première , & par une figure de la fécondé. C elle-ci fait alors les fonéb«ns de fous-introdudceur. relativement à des perfonnes étrangères & tributaires de ia Perfe. Toutes les fi-, gures de chaque greuppe font coèfées , vêtues, chauffées , armées de la même manière , & chargées de p relie ns de même efpèce. Mas chaque g.ouppe diflère de ceux qui ie précèdent & qui le fuivent. J’ai reconnu parmi eux quelques uns des peuples qui compofoient l'armée innombrable de Xerxès , & dont Hérodote a décrit les armes & les habi’.le- mens. Je n’en ferai cependant point ici une men- tion détaillée, d’abord, parce que nous n’avons pas les de ffi ns de tous les bas-reliefs de Perfepois, dont plufieurs même de ceux qui relient ont été dégradés ou rendus R-éconnoiffables par les ci féaux des fcul- pteurs mufulmans; enfuite parce que je n'en ai pu reconnoître qu’un petit nombre. Tous ces bas-reliefs de Cheîminar paroi fient avoir un feu’ objet , celui de repréfenter un rbi de Perfe Achéménide recevant en grande pompe les hommages de fes fujets, & les tribu-s des peuples fournis à fon empire- Corneille- Îe-Bruyn ( p a g. 2.-1. ) dit que chez les perfans , il eft encore d'ufa- ge que le fophi fe montre une fois l'année, je 20 mars , en grande pompe à fes fujets; & qu’il re- çoive en cette occafion dés préfens des diftérens ordres ie l’état, qui les lui apportent avec de grands refpects. Cette pompé eft de même célébrée tous les ars dans la capitale du Mogol , cù le monarque fe fait voir un fétu jour chaque annéeàfes peuples nom- breux. Les bas-reliefs de Nakfchi-Ruftam appartiennent aux rois perfe s de la dynallie des Safianides , com- me M. De Sacy l’a dit & i-rouvé , en expliquant plufieurs des infcriptionsqui font gravées- audefious. C'eft pourquoi j’en renvoie l’examen à l’endroit de cet article où je parlerai des faffamdes. Les monumens des Achéménides , marbres & médailles que j’ai décrits , ne nous -montrent que la forme des habillemens des perfes ne peu- vent rien nous apprendre fur leurs différentes cou- leurs, Les écrivains cités plus haut rem.pl tort ce vuide , & feront connaître en fon entier le ce Hu- me de l’infortuné Darius & de fes prédécefleurs. Plutarque racontant la manière dont Artaxerxès PER 6 59 déclara pour fon fucceffeur Darius , fon fils aîné, dit Amplement qu’il lui accorda le privilège de porter ia cidaris droite. Le lacedéraorsb n Dema- rate demanda au grand Xerxès la permiiiion d nier une fois dans une entrée publique du même puvdé- ge. On peur conclure deces deux faits , que lesrois às Perfe n’avoient dans rufage ordinaire de la vie civile, d’autre attribut diftirétifque ia cidaris droi- te, &que tous les perfes la portoient inclinée. Leur habillement étoit plus remarquable dans les iclem- nités & dans les fêtes pal iqués. Je vais le déçr.re, Pollux dit que la candys ou 1 '. tunique de deflus des rois ft uls étoit teinte avec la pourpre marine , & par conféquent d’une couleur reuge mêlée ce violet ; mais que cede des aunes perfes étoit teinte avec la pourpre végétale , c’ell-à-dire , qu elle étoit écarlate su d’un rouge beaucoup plus clair. Hérodote ajoute que cette tunique de deifus étoit de plufieurs couleurs. Xénophon la décrit rouge mêlée de blanc ; & Strabon dit qu’elle étoit d’une étoffe à fleurs. Sous cette tunique brillante , Stra- bon en place une blanche. Elles étoient ferrétstou- tes les deux par une ceinture , qui chez les rois , comme Quinte-Curce ( Lib. 5. ) le dit de Darius , reffembloit aux ceintures des femmes , par la n- cheffe delà matière & par ia beauté du travail. L a- doption de cette ceinture & dç la longue tunique blanche reprochée à Alexandre par C'ytus, caufa ia mort de ce court! fan- Pè même qn yoyoït les pierres précieufes , & l’or bnher lur la tunique des rois de perfe , en telle quantité qu Eiagabde ayant porté cet habit perfique : U jus & turdça de gemmis perjîça ( Lamprid. îîeiiog. c. 2.V ) fe plai- gnit du poids énorme dont ie chargeait le luxe de l’Aile ; gravari fe diceret or.tr e voluptatis. Les rois de Perfe & les grands de leur royaume mettoient fur leurs deux tuniques un long manteau de pourpre , brodé en or 8e chargé de picnes précieufes. Les grecs donnèrent à cet habit exté- rieur le nom du leur , c efl-a dire , qu ils appeiie- rent cklamyde ou fir.urn , la tunique extérieure ces foMats perfes. Mais la forme particulière cite nous lui vovons fur Ls monumens de Perfepoi s & fur h première médaille citée ne permet pas de doutée qu’il n’ait eu des différences trè-fcnfibks. Son ampleur étoit plus grande , & il étoit garni ae manches , de foi té- qu*i! avoir beaucoup de ref- femblince avec l’habit de diffus , appelle dolimar chez les turcs. Les bas - reliefs de Perfépolis ns font pas tra- vaillés avec afTez de fineffe pour y pouvoir diftingu. r les petits détails. On n’y voit pas les chauüures longues , ou la triple artaxyris qui defeendeit juf- qu’à la cheville du pied ; parce qu’elles font cachées fous les vi s de ia longue tunique. Celle de Cyru-S éi-o-t félon Xénophon , de couleur de lierre , ««*- Nous les trouverons plus bas daus O o 0 o ;j * 66 o P E R Iss bas-re’iefs de Nakfehi-Ruflam ; de même que la chauffure perfique. Strabon dit que cette chauffure et it douhle & très baffe. Les orientaux en portent encore une femblable , qui cordîfte dans une bottine peu élevée , & dans une pantoufle qui recouvre tout le pied de la bottine, à l’exception du talon. comeur delà chauffure perfique eft indiquée dans 1-ohux (fii. VU. cap . zz.) ; elle étoit blanche, S -‘r 5 counl f anes de la Grèce i'avoient adoptée, HejVchius caraètérife d'ailleurs cette chauffure par fa tegereté. Les uens de la cnaufTure des perfes qui étoient tîü us d’or, félon Denys Peritgère ( V. jocp ) ne font pas vifibîes à Perfépolis ; mais nous les trouverons plus bas fur un monument des faffanides. Le meme écrivain décrivant l'armure , l'habille- ment ues penes , & les harnois de leurs chevaux dit, que depuis le pillage des fardes & de la Méc- n:e - c f s divers objets croient couverts entièrement ou meme fabrigués du plus riche métal. « Les piè- 33 ces ae leur armure, dit-il, qui s’appliquent fur la * P SoU A font d or. Les mors de leurs chevaux font de « .a meme matière. L’or brille fur les liens de leurs ” Çhauffures. L'abondance de ce métal répandu chez * i£S P"fi s eft înouie *>. Quinte-Curce dépeint à peu près dans les mêmes termes ce luxe des perfes ■' kl’ & ! fP arie .de leur collier d'or,auqucl Am- mien Marcellin ( Lié. 23. c. 6.) , joint des bracelets ou des anneaux de même métal , armillis mi, moni- Libujque auras , & gemmis affuefaBi pojl indiam vicram &> Cufum. Les deux trous que' l'on voit à 1 erlepolis , 1 un au-deffus & l'autre su-deffous du poignet d'une des figures de roi , ont été regardés les voyageurs comme ddfhnés à retenir un bra- ce>et d'or que la cupidité des perfans ou des mu- ftntnans aura détaché. Quant aux colliers d'or,nous ff ^ T*** fur les bas - reliefs de Nakfchi- je ne parlerai pas de la couleur des tiares & des ciaaris des pirfes , parce que je n'ai rien trouvé oe précis fur cet objet dans les anciens écrivains ; nous Lvons feulement que celle de Darius étoit ernouree d un diadème de pourpre. Saumaife à cru avoir plus de lumière fur la nature des étoffes ce leurs hajinemens , il afldre Que les grecs appel- ioient hgpit perfe un habit de foie ( in tertuWani v f ho 3i9)- Cette riche matière oui ?■' 11 c , n :, z !es romains eux-mêmes , fervoit à Gc ? habuiemens tranfparens ; & elfe fert à ex- pliquer la nature de ceux que Juftîn ( libh 2. lié. 4.1 1 do -ne a Alexandre, lorsqu’il eut adopté les orne- mens des rois Achéménides ; car cet écrivain les earadenfe pat ,eur tranfparence en particulier, pclluadum , par leur longueur , fiuidum, & D ar l’or f. la P? ur P re dont ils étoient couverts. Mais on fait aufli que les indiens ont fabriqué de tout tems avec iC coton des étoffes tranfparentes. * j£s pnnces qui fuccédèrent au vainqueur de PER Darius, ne furent pas long-temps maîtres de laPerf» Arface, fondateur de la monarchie des parthes* la leur arracha. Mais il s 'éleva prefqu aufù- tôt dans cette contrée piufieurs rois particules , qui n ! furent cependant que les grands vaffaux des arfa- cmes : btrabon en nous apprenant ce fait : ilbXV v a fourni au favant Pellerin le moyen d'exDliquer trois petites médaillés de bronze très - imgu’ières HL fuppiément pl. 1 . N*. 9, 1 o, & 11 ) f & Je les rendre a ces to\s perfes. Leur fabrique eiî à -la vente la meme que celle des médailles dés rois pm- thesj mais elle ne peuvent cependant leur apparte- nir par les raifons fuivantes. D'abord , fur ces trois menâmes routes fembiables, aux époques près à ce.le qui eft deffinéeici , les tètes des ‘rois h.e font pas couvertes des mêmes ornemens q e celles des rois parthes arfacides ; mais leur tiare furmontée d un globe refiemble à celle des faffanid-s. ( la planche II. du III. fuppl. de Pelierin). Je trouve un plus grand nombre de menumens de la purffance des faffanides. Ardfchir , appelle par les grecs Artaxerxes ou Artaxa» e , régna d'a- bord obfcurément dansquelque province de Perfe rut fournis comme: fes prédéceffeurs aux rois par- _t,ies. 11 ofa bientôt fe révolter contre fon feigneur ,uzeram Ardevan,nommé par les grecs Ai tabah f V ; cinq ans après que celui-ci eut accordé à l'empe- reur Macrin une paix dont les conditions honteufes flétrirent la gloire des aigles romaines. Cette audace mt couronnée d'un plein fuccès, & la Perfe vit ranger les parthes fous fe s loix. A cette époque , commença une nouvelle dynaftie de rois de Perfe’ que 1 on déirgne par le nom de Saffan ayeul de fon fondateur. Les médailles^des faffanides fe trouvent err- affez grand nombre. Elles fe rc-ffemblent toutes plus ou rnoins , aux légendes près , q.-i accompagnent les têtes & dont les caractères perfîques font aufiî difficiles à tracer qu’à expliquer. Ces légendes dif- tingue, t les médailles des faffanides de celles des arfacides; car les tetes de ces derniers ren pliffent feules ie champ de leurs médailles. D'ailleurs la coëffure des uns & des. autres eft différente ; les arfacides portent une mitre ornée de p ; erres pré- cieuses & d'un diadème double. Cetie mitre eft quelquefois femblable à un cafque dépourvu de cimier; mais on retrouve fur la tête des faffanides feuis 1 ancienne tiare des achéménides , fur chargée à la vérité de piufieurs ornemens que nous avons déjà vus fur la tiare des rois perfes fournis aux parthes. Cette tiare qui eft ordinairement créneiee- & en forme de tour ( nixrpa n u^ya-z-h de Stra- bon ) defeend ie plus Cuvent fur les joues- Les bouts du diadème qui l'entourent flottent derrière la tête fur les groffes boucles des cheveux. Un fécond diadème plus petit que le premier fe détache du milieu de la tiare au-deffous du globe qui la ter- mine , & fur »e globe en apperçoit des lignes cit- PER culaires qui reffemblent aux cercles de la fphcre. Ce fymboie, ainfi que le croiflant don: il elt fou- vent accompagné, fit le double diademe rappeue.it les titres faftueux que prenoit Sap r III dans les lettres à l'empereur Confiance ( Atanuah. Marcel- lin. lib. 17.). Rex regum Sapor , paniceps ftderum , fraitr Jolis & lune . , (donflantio Csfari , fratri meo . falutem plurimam dico. Les types du revers des médailles perfiques ne peuvent appart-nir aux parthes en aucune manière, lis font tous relatifs au culte au feu, fi ancien ch z les perfes 8c qu'Ardfchr ( Hy- àe , de reli. vet. per f p. 276. & feq.) afifâa de rétablir dans fa pureté en le dépouiiant des ac ceffoires étrangers introduits dans la Rerfe p a r les arfacides. La tète d’homme qui ell_ au milieu de ce feu fur une médaille , porte un tiare baffe femblable à celle des rois achéméniàes. On y vo’ r auffi ordinairement le feu facré gardé par deux P er fcs armes de lances , ou de longs barons terminés chacun par une & le piusfouvent par deux pointe s - Ces deux gardes rappellent par leur tiare crénelée 3 par leur cutraffe , par leurs chauffes lon- gues £5 c par 'es manches pendantes hors des bras , la defeription que Strabon a donnée des foldats perfes. Sur une de ces médailles tirée de !a pl. II. du III fuppl. de PeSierin , un feul des deux gardes , reffembîe aux deux du N°. u 5 l’autre en ditrere par la forme de la tiare , qui efi Surmontée nan globe comme celle des rois. Agathias, c Agath.z. p. 64. & 65. Edit. reg. ) dit que la garde du feu facré étoit confiée aux mages} 8e Strabon, cite plus haut, nous apprend que les chefs des perfes zyetiônss , portoient. la même tiare que les mages. Cette figure fingulière efî donc un de ces miniftres du culte rendu au feu. On u en avoir point encore trouvé fur les monumens. J’ai infifté fur la defeription des médailles attri- buées par tous les antiquaires aux rois dé la dynaf- tie des faüanides , parce qu'elles m’aîderont à ex- pliquer les bas-reliefs de Nakfchi Ruftam , ceux de Nakfchi Radjah, & le monument des faffa- îiidts que j’ai reconnu dans les tréfors de l'abbaye de Saint- Denys, dépofé aujourd’hui dans le ca- binet des antiques nationales , rue de Richelieu, to’cft àinfi que )’af prouvé ci-devant, parlacompa- ràifoa clés médailles frappées fous ies achéménides , que les bas reliefs de Perfépolis repréfentent des rois de cette ancienne dynaitie. A deux petites lieues de Chejminar , c’eft-à-dlre , de l'ancienne Perfépolis , on voir des figures gigan- tefaues fculptées en demi - relief fur un rocher taillé à pic , dans toute fa hauteur. Les pet fans ies appellent , Nakfchi Ruftam ( Bruyn.pl. 1 70. Niebhur fl, 33. ) portrait de Ruftam pparce qu’ils croient y reconnoître ce héros fabuleux , l’hercule de la Perfe. Mais M. de Saci en expliquant l’infcripcion grecque gravée fur ce bas-rdkf , nous a fait voir PER 661 évidemment qu'il appartient à Ardefchir, petit fils de Babec , le fondateur de la dynaftie des faffa- nidés. « C’eft ici , dit l'infcr:ption, la figure du 53 ferviteur d'Grmufd , du dieu Ardefchir, roi des » rois de l’Iran , de la race des dieux , fils du dieu 33 BabeC roi «. D’après cette explication , M. de Saci voit fur ce bas-relief le combat d'Ardefchir contré Ardevan ou Artaban , dernier roi parthe ar- faesde. Ils y difputent un diadème & tous 1-sdeux ont fous ies pieds de leurs chevaux un bufte coèffé de même que le cavalier. Né pourroit-on pas re- connoître plutôt ici deux princes faifant un ferment commun en tenant le même anneau } comme il fut d’uiage en Europe dans les fiècies de la chevalerie notamment dans le nord. Voyez la mythologie àfOdin ( dans f introduction de Mallet à fon hti- toire du Danemarck). « Dans un temple d’Odin » en Illande , étoit fufpendu un grand anneau 33 d'argent , que l'on teignoit du fang des victimes 33 & qu’il railoit tenir dans les mains , quand on 33 prêtoic ferment pour quelque affaire. Un fécond bas-relief du même endroit , appelle auffi ( B ray ri pi. 168. Niebhur. fl. 33. ) Nakfchi Ruftam repréfente le même Ardefchir toujours à cheval , tenant par la main dioice un homme debout , nue tête , habillé d’une fimple tunique & d’une ceinture qu’il femhle relever. Auprès de cet homme , il y en a un fécond presque agenouillé qui tend les mains à Ardefchir. Il porte comme le premier une tunique très-courte ferrée par une ceinture. Mais il a de plus un manteau court femblable à la chlamyde ou au fagum , & une cidaris fort baiîe ornée d’un diadème. II eft très vraifemblable. que cet autre bas-relief de Nakfchi Ruftam , repréfente , comme l’a dit M. de Saci , les fuites de la victoire d'Ardefchir fur Ardevan , & ce dernier age- nouillé demandant grâce au vainqueur. Deux autres bas-reliefs fculptés fur un rocher entre Chelminar & Nakfchi Ruftam , font encore des monumens des rois fafianides. Sur l'un , ( Bruyn . fl. 1 69. Niebhur fl. 32.) qui eft foit endommagé, paroiffent a p ed les deux cavaliers dé ; à cités, avec la même diftinétion de coëffure, 8 e’ fe députant auiïi un diadème : l'explication donnée ci-deffus convient très-bien à ce premier bas-relief , que les perfans appellent Nahfki Radjah , ou portrait de Radjah autre héros fabu- leux. Ils donnent le mente nom au fécond bas- relief du même endroit ( Niebhur . pl. 32) f ur lequel paraît une figure gigantefque, à cheval, tenant une épée nue , vêtue comme celle de la planche 168 de le Bruyn déjà citée & fffivie de plufîeurs figures pédeftres. Malgré cette reffem- bknee d’habillement & de coeffure , on ne peut reconnaître ici , comme ci-deffus ie roi Ardef-.hir , parce qu’une infeription qui y eft jointe Rappel e | Sapor. fils de cet Ardefchir. La voici telle que e>Si PER i'a traduite M. de Saci : « C’eft ici la figure « du ferviteur d’Ormufd , du dieu Saper roi =3 des rois de l’Iran & du Touran , de la race « des dieux , fils du ferviteur d’Ormufd , du ” dieu Ardefchir roi des rois de l’Iran , de ia race » des dieux , petit-fils du dieu Babecroi ». Les habil'emens des figures qui paroiffent fur ces bas reliefs, nous les feront reconnoître peur les rois perfes de la dynaftk des fafifanides. De forte que j’arriverai par le moyen de ces habilletnens au même but que M. de Sacy a atteint , en expliquant les inferiptions d e s ba$- reiiefs ; l’évidence doit fortir de ce double travail. En général on ne peut méconnoitre les perfes fur les marbres de Nakfchi Ruiîam & de NaKfchi Radjab. Les vaftes & longues chaudes, la cha.uffure baffe , la riche ceinture , la tunique à longues manches, l’habit extérieur à manches fiorantes & fixé feulement fur les épaules, ia barbe & les cheveux longs & frifés , l’es colliers précieux, la tiare enfin ; tout ici caraâérife les habitans & les rois de la Perfe. De plus, ces rois font ch s fafijnides ; car ils portent la tiare crénelée furmomée d’un globe , ornée d’un ou plufkurs diadèmes avec les bouts fl o ta ns. Cette coëffure ell abfolutnenr ia même que celle des médailles reconnues plus haut pour les monnoies des faffanides» Le globe placé fur la tiare , coëfrure particu- lière des fa Bannies & des fouveraips de la perfe leurs prédéceffeurs immédiats, fournis aux arfaci.ies , fut conftamment leur attribut ejclufif de tout autre attribut des rois d’Afie , même des an tu: ides j comme je l’ai fait voir ci-deffus' . La cidaris , coëffure balTe , différente de la ttsre , 2e u cidaris fans g’obe étoit la coëffure des rois parthes , fucceffeurs d’Arface. Le bas- relief expliqué ci devant par M. de Saci à l’aide de S’infcription , auroit pu i’étre de même par la différence des coiffures que portent les deux combattans. Celui qui eft placé' à ia droite du fpeéiateor eit csraccerife par une tiare crenelée chargée des veftiges d’un ornement que le temps a détruit . mais q«e l’on peut fuppiéer par la plan.he 168 de îeBruynqui repréfente une figure absolument Lmblabie. Un vafte globe expriirù très - dift: n&eineK t fqrm-nte la tiare crénelée. Ces deux tiares réunies défignent un roi f.ffanide. Le cavalier p aré a la gauche du fpeétareur por e une cidar s baffe , entourée d’un diadème ax-ee des bouts flotans & des fanons rabanus. Cette coeffure défigne un arfacide; car l’efpèce de globe qw paroit au-deffus de ia cidaris , en eft abf dûment détaché j il tient au bâton %i>e poEte la troiiième figure , & repréfente un para- P E R fol ; meuble dont j’ai parlé ci-devant dans la defcripnon des bas-reliefs de Perfépolis. On ne connoît point de rivalité ou de combat plus ^célébré entre un roi partie & en r d .afianade , que la vi&oire d’Ardefchit :ur Arde.an; victoire qui mit fur le trône de Perfe le fils de Safian, le redoutable Araefchir. Tout concou- aTk 7 a. a pT îi?er J 1>e!tpi,catlon bj s- relief d. hakfchi Ruflam , donnée par M. de Saci. Le icuipteur ne ce _ monument femble même avoir prevu a difficulté de fon explication , en répétant pour la faciliter , ks attributs diftin&ifs des cavaliers. L a place en effet fous les pu s de leurs ch; vaux des bufles dont la tiare firnple & la ciuaris caradérifent encore de nouveau tes perfes & les parthes. Les figures du fécond bas-relief de LLkfchi Ruflam portent les mêmes attributs diftînétîfs. Le cavalier cft coëftê de h tiare crénelée fur- montée d’un globe , c’eft donc un roi faffanide. La figure agenouiîlee qui femble lui demander grâce , a^ les cneveux cachés fous une cidaris ornee . d un diadème très-apparent , c’eft donc un roi parthe. I! y remercie un roi faffanide de la grâce que ce roi vient de lui accorder en la perfonne de fon envoyé , relevé de la rofture ^e fupphant par le vainqueur adouci. C’eft la fuite de la victoire d’Ardefchir , & l’on doit ce me femble le reconnoître dans ces deux bas-reliefs attribués fans vraifcmb'ance par ks perfans à Ruftam , le héros de leurs fables modernes. Radjab , autre héros des fables perfanes , eft celui auquel ks habitans de la Perfe attribuait aujourd hui ks deux bas-reliefs très endommagés que l’on voit entre Chelminar & Nakfchi Ruflam. Ces deux monumens repréf , ôtent , félon eux , un combat &r un triomphe de Radjab. Mais I infeription qui ell gravée fur le cheval même du triomphateur, l’a fait reconnoître par M. de Saci pour le fils d’Ardefchir, pour le roi Sapor. Comme fen hab ilement ne diffère en rien d’im- portant , de celui d’Ardefchir ; je n’ai pas cru d.-voir publier de nouveau ce monument des faffanides j fur lequel d’ailleurs en ne peut plus diiimguer les traits du yifage de Sapor- Je ferai obferyer feulement eue ce roi porte un très-riche collier , ce qu’Ammien Marcefin , cité plus haut, a dit des rois perfes ; & de plus, qu’il a un poignard attaché à fa cuiffe droite , ufage établi chez les perfes dès le temps cù écrivoit Hérodote. Le fécond bas-relief de Nakfchi Radjab , quoique dépourvu d’infcrîptiors peut encore être expliqué par le combat d’Ardefchir avec Ardevan. Ce roi parthe paroit encore y difputer le dia- dème delà Perfe au fils de SaSanj mais ils font PER à pied tous les deux. Le roi perfe porte une tiare fans globe ornée d un diadème ciont ies bouts font longs & pendans , & une tunique courre , fans manteau ni tunique fîotante. La c daris du roi parthe & celles des ligures ^qui l'accempagnen: , font un attribut trop caracté- ristique de cette nation pour eu on puiffe la méconnoître, enSn 1 on voit ;ci tres-diftmcfcemènt la lia: fon de ce corps arrondi qui paroit au-defîus de la cidans du roi parthe, fixé au bâton que porte un perfonnage de la lutte. C’eft évidem- ment une efpèce de parafol ; meuble qui , avec le ch dignumque feita legendum , vel ad magnum ah.qu.id & memorabile conjultandum verfa- bat. ( Hifi, divers, lib. XI A. cap. 12 ). M. PaW fait fur ce pillage les réflexions fuivantes : « On s’imagine ridiculement que les empereurs de Turquie doivent eux-mêmes apprendre un mé- tier fuivant les ioix fondamentales de l’état. Le prétendu travail de ces princes s’eft toujours borné à faire avec un couteau des cure - dents , ou des anneaux à tirer de l'arc. Et il n’y a qu’à lire avec attention un paffage d’Elien pour fe convaincre que les empereurs de perfe s’occupoicnt tout^de même- Ainfi ce qu’on a pris pour un métier n en eft pas un , & ce qu'en a pris peur une loi parti- culière aux turcs eft un dfage immémorial de tou- tes ies cours defpotiques de i’Afie , ou les princes font ordinairement auffi imbécil es que lesenfans, de forte qu’ils ne peuvent s’a mu fer que comme des enfans. Nous avons quelques rem n: rances faites par un muphti au fuiran Mahomet IV oui n’ai- moit aucune efpèce d'occupation manuelle. Or, dans ces remontrances, il n’eft queftion d autre chufe , PER ehofa 3 finon du danger de l’oifiveté. Lorfque le chevaiier d’Arvicux rendit vifite à un des plus grands princes de l'Arabie , ii le trouva occupé comme î’étoit l’empereur de Perfe dont parle Elienj c’eft - à - dire qu'l! découpoit un bâton avec fon couteau. Ce feroït fe moquer du monde , fi Ton fourenoit féricufement que ce miférable Arabe avoir appris un métier 3 ou qu’il en exerçoit un ». Les artîftes per/es étoient fupérieurs aux égyptiens dans ie defiîn des têtes , mais iis leur étoient in- férieurs dans la connoiffance des proportions du corps. On ne voit dans leurouvrage que des figures habillées prefque routes de la même façon , fans aucune variété & toujours avec des plis droits & roides. On peut en conclure que leur manière de s’habiller & leurs coutumes particulières ont em- pêché le développement de l’art du deffin. Les perfes ne paroiffoient jamais nuds, & la nudité paf- loit chez eux pour être de mauvaife augure. Leurs artilres manquoient donc d’occafion d’étudier le nui. , qui eft la partie de l’art la plus belle 8c la plus difficile. Comme ils ne voyoient & ne fai- ioientque des figures drapées , elles péchoient tou- jours par les proportions. De plus l’habit des perfes étoit un drap coupé & coufu , qui rendoit tous les habiüemer.s uniformes & ne laifïoit pas même loupçonner le nud. Les grecs au contraire jettant par-deffus leur habit de deffous une fimpie drappe- rie , que chacun agençoit à fa fantaifie , elle étoit fufceptibie de beaucoup de variétés dans les arran- gemens , & pouvoit même faire entrevoir le nud. Cette différence nous apprend la raifon pour la- quelle les perfes occupés fans ceffe à tracer des figures habillées toujours uniformément , ne fai- foient dans toutes leurs draperies que des plis pref- que toujours parallèles & placés dans la même direCEon. Voyez à l’artic!e des médailles des rois de Pefe, deux autres raifons de cette imperfection. PERSES. (Médailles des rois) Pellerinen a pu- blie une fans nom d’un roi perfe- Achéménide, & quelques-unes deroi spefes tributaires des arfacides depuis Alexandre , vers l’an îij de l'ére vulgaire. Les parthes &C Lur roi Artaban IV furent chaffés de la Perfe par Safan, qui commença la dynaftie des faffanides. Elle a fourni 28 rois depuis Safan, jufqu’à Gfman, Calife des farrafins. Les noms de ces rois font parvenus jufqu’à nous, ainfi que piu- fieurs de leurs médailles ; mais comme les carac- tères des légendes font inconnus , on ignore auquel de ces rois ces médailles fe rapportent. Pellerin en a publié un affez grand nombre , dans l’efpérance que les fav ans qui s’appliquent à l’étude des langues orientales , pourront un jour pénétrer le fens des caractères dont elles font accompagnées , & déter- miner quels font les rois qui y font nommés. Par les types de ces médailles on peut conjecturer que les perfes modernes , dont nous parlons , avoient confervé une partie des «fage$j des pratiques reîi- Antiquités , Tome IV. P E P, 66 5 gieufes & du langage des anciens perfes ; il paroît auffi qu’ils fe fervoient des mêmes caractères 5 ce qui jette un grand intérêt fur leurs médailles & les autres monumens dece genre. Les favansnefe font point encore exercés fur cette matière , mais Pel- !enn a fait à ce fujet des réflexions très-judicieufes. isous nous bornerons ici à indiquer pour caractérifii- i ue des médailles perfes , le globe placé fur la tête des rois 3 & leur chevelure qui eft façonnée en bou- cles ou er treîfes longuesj, ainfi que leur barbe. (M. deSaci, de l’Académie des ïtifcriptions 3 a déjà dé- chiffré quelques-unes de ces médailles en 1791 ). Les médailles 8e ies pierres gravées font les feuis monumens des perfes qui nous fo : ent parve- nus ï & à ne les confidérer que du côté de l’art , ils ne doivent pas faire regretter les autres, puif- qu’ds ne fervent qu’à nous faire connoïtre en quel état de dégradation , ou plutôt de langueur 3 les arts furent toujours dans ces malheureux climats. On ne doit peint s’en e'tonner , dit M. Leblond ; le gouvernement en Perfe étoit defpotique , 8e le defpotifme defféche tous les germes du génie ; d’ailleurs les perfes , adorateurs du feu 8c du ciel vifible , ne permettoient pas qu’on re- préfentât les dieux fous une forme humaine ; en voilà plus qu’il n’en faut pour rendre un pays inaccefiîble aux beaux arts. PERSIL, apium 3 efpèce d’ache. Voyez ache? & PERSIQUE. ( Diane ) La Diane pefique étoit la divinité que les perfans nommoient anaètis * & qui avoit des temples dans toute la Cappadoce. Il n’ étoit pas permis de Iaiffer éteindre le feu facré qui brûloït fur fes autels. Le temple principal de la Diane perfique étoit à Zéla ( D. J. ). PERSIQUE. (ordre) Les architedes carac- térîfent ainfi un ordre qui a des figures d’efclaves perfes , au 1 eu de colones , pour porter un enta- blement. Voici l’origine de cet ordre. Paufanias ayant défait les perfes , le, lacédérr.oniens , pour fignaier leur victoire , érigèrent des trophées avec les armes de leurs ennemis , 8 c ils représentèrent des perfes , fous la figure d'efclavesqui loutenoient leurs portiques, leurs arcades , leurs cioifunSj 8èc. ( D.J . ). PERSONA. Voyez . MASQUE. PERSONA. étoit auffi le rôle que jouoit Pac- teur y perfona primarum partinm , étoit le premier rôle ; celui qui 1e jouoit , revenoit fouvent fur la théâtre ; fecundarum, tertiarum , le rôle de ceux qui paroiffoient plus rarement. Chaque aCïenr avoit des habits conformes aux perfonnages qu’il jouoit 5 un foidat , un parafite , une courtifanne . un jeune débauché , avoient des habits analogues à leurpro- feffion 3 de forte que les fpeCtateurs pouvoient aî- fément les diftinguer du premier coup-d’œil : ies 666 PER noms même ëtcient adaptés à Lut roler unefciave fidèle s’app ] ! oit Pamteno ou Saujias y un vaurien Syrus & Geta ; un jeune débauché Pamphile. Un des plus agréables divcriiflemens ch.z les "recs , étoi: de fe mafquer après Couper , Se de cou- rir les rues avec une troupe de jeunes garçons & de jeunes filies,quichantoient, danfoient Se jouoient des inftrumens. On alloit avec ce cortège viiîter les dames galantes , & rendre hommage à Cornus., le dieu des feftins. PERSPECT IVE. Les anciens l’ont cotinue|& pratiquée quand ils l’ont jugée néceiiaire. Voje^ le dictionnaire desBeaux- Arts au itkkperspecti Y e, celui d’architecture au mot bas relief. PERSUASION,, une des divin' tés qui préfî- doient au mariage ; t’étoit elle qui , triomphant de la pudeur de l’époufe , la rendait docile aux em- prelfemens de l’époux. Paufanias ia compte au nombre des grâces. Les romains l’appeüoient Suada , & les grecs Pitho, Vcye^ ce mot. PERTICA. Voyez Perche. Les romains fe fervoient de la perche , pertica , pour partager les terres dans letabliffement des nouv'elles colon- nies , où lorfqu’après avoir chaflë les anciens ha- bitans d’une contrée dont ils s’etoient rendus maîtres ils vendoient à l’enchère les terres après en avoir fait la divifîon. Properce appelle ce par- tage triftis perfioa avec raifon , puifquc les anciens propriétaires fe voyoient dépouillés de leurs biens (4.T. IJO. ) : Nam tua mm multi verfarent rura juvenci , Abfiulit excuitas pertica trifiis opes. Le mot pertica fignifioit non-feulement ce bâton long de dix pieds , avec lequel on mefuroit les terres , mais encore le fonds mefuré & confiné 3 comme nous l’apprenons de Sieulus Flaccus , de Prontin , & de plufieurs autres auteurs que Cæ- fius a recueiiiis , & qu’il a expliqués par des notes très-néceiTaires pour leur intelligence. ( D. J. ) PERTINAX. Pubzzus Hezvjus Pe&tznax Au g. Ses médailles font : RRR. en or. RRRR. en or, avec fa confécration , 8 c au revers l’aigle, dans le cabinet du roi. Egalement rare avec le bûcher , dans le cabinet de Peileiin. RRR. en argent. ïi y a des revers très-rares , tels que fa confé- Cïaîiea , liheratis c.ivibùs & menti laudandi. RRRR. en médaillons d’argent d’Egypte. Vaillant en a rapporté un. PER RRR. en G. B. de coin romain. Il y a des re- vers qui font RRRR. 5 tels que la libéralité de plu- feu s figures ôefes confécrations, -RRR. en M. B. Quelques revers RRP.R. RRR. en P. B. O. de colonies & en G. B. grec, RR. en M. B. grec. RRR. en P. B. d'Egypte. Vaillant a rapporté deux médaillons latins de bronze de Pertinax-, on ignore s’ils font antiques. On en voit un grec gravé dans le cabinet de l’ab- bé de Camps. PER.TUNDA , une des divinités qui préfidoient au mariage : on plaçoit fa iiatue dans ia chambre de la nouvelle époufe , le jour des noces, & elle entreit en perfonne dans le lit nuptial avec les époux. La pudeur ne permet pas d’expliquer qu’elle étoit fa fonction 3 voici ce qu’en dit St. Auguibn eruhefeat , eat foras ; agat aliquid & maritus : Vaine inriomfium efi ut quod vocatitr ilia , zmpleat quif- quarn niji ille ( De civit- dei , li'b. 6 , cap. 9. ). Ar- uobe ( lié. 4-)d;t aufli : Etiamne pertunda . que, in cubiculis prefio efi , virginalem feraient ejjodien- tibus maritis ? PERVERS A ( feuta ). Les foldats romains s’af- femblant pour quelque confpiration , ou pour tramer queiqu’entrepnfe fecrette , portaient ieurs bou- cliers fous leurs bras 3 afin qu’ils fufient apperçns moins facilement. Cette manière de les porter étoit défignée par ces mots feuta perverfa ( V aies, not. in A.mmian. I. 16 cap. ç.p. 4 69. ). P ERVIG 1 LIUM., nui entière employée aux fêtes de Cérès , de Vénus , d’Apollon & de la Fortune. Dans les vigille on ne veilloit que pendant une partie de la nuit. Martial (9. 6y. 10.) annonce cette diftinébon. Nam ■vigilare leve efi , pervigilare grave. Viteüius célébra des pervigilia 8c des bacchana- les fur le fommetde i’Appennm ( Sueton Vitell c. to , n. 8. ). in appennini qpiidem jugis etiam pervi - giliam egit . On eonnoit le charmant poème intitu- lé pervi gilium Ventris. FER VT AH , pruta , lepion , minutum , femu- na y monnaie ancienne de l’Egypte & de Elle vaîoit futvant M- Pauéton ( Métrologie. ) t§i - e denier de France. PES , mefure itinéraire des romains. Voye\ . PIED ROMAIN. PESCENNIUSNIGER. Voye^ Niger. PESAI A, capuchons faits de peaux d’agreau., félon Feftus : Pefcia in filiari carminé Æ lias St il» dici ait capitia expelliéus agninis fabl a > quoi gr&ci v oçcnt pelles , ■nurx.r,. PET PESON. Voye^ Balance romaine. PESSINUNTE , métropole des galates tolif- îoboges. IXEcOîîîOYNTIQN 5c VAA. TOAc. nEcCÏNOTN- TU2N. On a des médailles impériales grecques de cet- te v;ile , frappées eç l’honneur de Néron , de Trajan , de M. Atirele , de Faufbne-jeune , de Ve tus, deCaracaila, de Géra , dePoppée, de Domna. Le fleuve Sangarius eouîoitaupès de cette ville- Elle étoit célèbre par fon temple dédié à Cybèle , & paria ftrtue naturelle de cette divinité qui étoit tombée du ciel ; c’ étoit une pierre noire qu'on gar- doit précieufement. Rome étant affligée de mala- dies populaires & d'autres calamités publiques , envoya aux peffinununs une ambaiïade , pour leur demander cette Üatue de Cybèle. Ses prêtres avec tout l’attirail du cuite de la divinité vinrent eux- mêmes la remettre aux romains. On chargea la vefiale Clodia de la p : erre myftérieufe , qui fut por- tée en proceflion au travers de la ville de Rome. La fête ordonnée pour Cybèle à ce fuiet f= re- nouvelloit tous les ans , & on alloïc laver fa fti- tne dans le petit fleuve Almon. Ov ; de, Fuji. IV. nous apprend cette dernière particularité. Eft locus in tibcrim qua lubricus infinie Almo , Etnomen magno perdit in amne minor : llhc pwpurea canus cum vefie facerdos , Almonis iominam facraq-ue lavat aquis. Dénys d’HalicarnaflV , qui raconteen détail i’hîf îoire de cette tranflatïondeCybè e remarque que Su- pion Nafica étoit le chefde l’ambaliadedes romains FESTI. Voyeç Pisstum. PET. Les égyptiens , peuple fu perdit 'eux ado- roient jufqu’au Pet. On montre aujourd’hui . dar-s certains cabinets, desfiguiesdu dieu Pet. Voyez CREFITUS. PETA. , divinité romaine, qui préfidoit aux de- mandes que l'on avoit à faire aux dieux, & que l'on confultoit, pour favoir fl ces demandes croient jutles ou non. Du verbe petere , demander , on avoit Lit le nom Peta. An obe ( 4- p- 1 ? 1 • ) dit : £>ea Pau, qua prs.fi o oral rebus petendis. ' PETALISME. La crainte que l'on avoit à Athè- nes des citoyens trop pu iPins , & dont le créd r sVrabi iT àr auprès du peuple , fit introduire dans cette républ que l'rftracifme (V oye% O/iracifnze. )■ Unuf a- femblable fut établi à byratufe , or 'e nomm péta ifme , patee qu’on écrivoit le nom de celui qu' n v >u’o t baonr fur une fcuilie d’OLvier. C mot vie t lu mot grec jrtvaAa». Le pétaüjmt étoit une initkution beaucoup plus raque & ri- P E T 667 goureufe que l’oflracifme même , vû que les 'prin- cipaux citoyens de f yraeufe fe banniitoiert les uns les autres , en fe mettant ut.e feuille d’olivier dans la main. La l >i du pétai, finie parut fi dure , que ia plupart des citoyens d llingués de Syracufe pre- naient le parti de la fuite , aufiî-tôt qu’ils cra- gnoier.t que leur mérite ou leurs ikhrffes ne fîffer.t ombragé à leurs concitoyens j par là , la républi- que fe trouvent privée de fes membres les plus uti- les. On ne tarda po nt à s’appercevoir de ces ir con- véniens , & le peuple fut obligé lui-même d’abolir une loi fi funeiie à la Codété- ^ PET AMIN AIRE, ou PETAMENAIRE f. rr. Ce nom qu. fignifie proprement un homme qui voie en l'air, fe donnoit autrefois à ce.x qui faifoient es fauts périlleux, des tours de foupleffe dange- reux & f rprenms , aux voltigeurs , aux fauteurs , Sic. Ce mot fe trouve dans Salvien , ( L. III de providentiâ ) & dans Firmicus, (Liv. VIII-, c. ï 5 .). On lifoiv autrefois dans le premier Petaminartas , mais Saumaife l’a fo;t bien corrigé par Firmicus. Ce mot vient de xirauxt , je vole ; Tt-.ra.uncc, qui vole. Quelques-uns croient qu’on poarroit auffi dire petiminarius , en le tirant de petimen , qui félon Servius , fignifie la boffe d’an chameau ; & qu’on le donnoit aux fauteurs parce qu’en fautant 5 c vol- tigeant, ils client tout le corps & le mettent en ùolfe. La première étymologie eft plus naturelle. PETALE , ch .peauou bonnet garni de bords 'jour garantir du foled , à la différence du pihus ' onnet fans bords. V oye\ Bonnet. Le pétafe ailé efi le fymbole de Mercure. Les grecs portaient ordinairement en voyage le petafe , appelle auffi pilent thtjfai:cus. Les voya- geur romains en ufnienr de même ; comme nous I ippruions de Cicéron ( Ep. fiant. 1 y , 17 ) , qui s exeufede n'avoir point écrit de lettres en certaine occafion , fur ce que lesp- r eues ( ou couriers ) ne lui en avoient pas donné le terr.s « Iis fe préfet! - « tenta moi , vit i! , loifqu'ils font prêts à partir » ôc en h. bits de voyageurs S Cl petafiuti ve~ 33 niant : comités ad- portant ex-'tchare dicur.t «. C’efI pourquoi Suétone ( Au gu fi c8i- n a- ) retnar» que d'Augulle , comme u e ch fe ex raoidinaire vu’ 1 portoit lin pétafe dans fon palais , L.rfqu il >’y ivom'-no t à l’air. Ce qui ar.n mee que le pétafe ne fervoit qu’aux voyageurs , ou à ceux qui fiufo.ent aans les rues de longues m arches. P bt asus défi -noir auffi tout ce qui avoit la for- me (Pmi petafe , tel qu un toit ronuavec des bords applatïs. PETAS O. Voyez Pzs.it a. PETa U RI S TA , "î Ca ,r lus ( Recueil d'anti- P ET AU RU M, f ^ J , v quités , tom. J- pU 86. b 6 . 2 - ) ; ' • y ? p p v I 668 PET « La gravure dont je donne ici la repréfen- tation , eft exécutée fur une cornaline. L'ancien artifte, homme d'un talent médiocre & peu favant dans, l'art de la compofuion , a voulu fans doute exprimer l’exercice du petaurum dont les anciens fe font beaucoup amufés ; mais qu'ils ont indiqué fi 1 gerement & avec tant d’obicurîté dans leurs écrits , qu'on ne doit pas être furprisde trouver tant de contrariétés dans les auteurs modernes qui en ont traité. Quelques uns s'appuyant fur ce vers de Ma- nilius ( Afironom . lib. 5. vers 489.) : Corpora que valido faliunt excujfa petauro : ont cru que le petaurum des anciens étoit une machine de bois qui , par Je moyen de certains refforts , élançoit en l'air le fauteur qui les comprimoit ; & le monument que je rapporte femble confirmer cette opinion. On y trouve en effet une machine conlîruite en charpente, qui, fembiable à une tour ou à une colonne , s'élève en hauteur , s'élargit par le bas , forme fur un des côtés un allez large empâtement , porté par quatre pieds , fous chacun defqutls il eft permis de fuppofer des roues pour promener la machine dans tous les lieux où l’on vouloit donner le fpeâacle ; des échelles font pofées fur le haut & fur un des côtés , & dans la partie oppofée , on voit un homme qui paroît fe précipiter du haut de la machine en bas. Cette figure eft certainement beaucoup trop grande , & n'a aucune proportion avec la machine. C'ell une de. ces erreurs trop fréquentes dans les ou- vrages des artrftes médiocres de l’antiquité , & pour lefqueîles il faut ufer d'indulgence. On remarque entre la figure de l'homme & la ma- chine, une efpèce de corps étoilé , que je foup- ëonne être un groupe de lames d’épées, difpo- fées comme les rayons d'une roue. Le fauteur les trouvoit en fon chemin dans fa chute , & il étoit obligé de les franchir fans fe bieffer avant que de parvenir à terre & de reprendre fon équilibre. Peut-être qu'à la fuite de cet exercice, & après avoir fait fur les échelles divers tours , il en fai- foit encore d'autres fur l’empâtement de la tour, qui pouvoît renfermer les refforts dont il em- pruntoit les fecours pour mieux s'élancer en Pair. Le danger qu'il couroit en approchant des epees etoit évident, & il faut croire que, pour s'en garantir , il lui étoit permis d'oppofer fon bouclier , puifqu’on lui en voit un pafte dans le bras droit. Ces mouvemens demandoient autant , PETERE en termes de gladiateurs fîgnifioîs attaquer, porter un coup. PETELIA 1 PE Tl LIA 3 Ç en Italie, üethaimgn. Les médailles autonomes de cette ville font : R, en bronze» O. en or. O. en argent. PETILIE, ville d’Italie dans le Brutïum , à I'en- tréedugolphede Tarente, mais dans les terres. Vir- gde en attribue la fondation à Ph:loélète,compa2non d’Hercule &roideMélibée en Theffalie , quiaurr- tour du fîège de Troye vint ssétabiïr tn Italie» . R nous repréfente Pétillé comme une petite ville; eile étoit telle dans fa naiffance , mais elle fortit dans la fuite de cet état de médiocrité & fut re- gardée comme la plus forte place de Lucanie. Dans la deuxième guerre punique , elle fut, comme Sa- gonte, viétime de fa fidélité envers les romains : Infehx fidei , miferâque fecunda Sagonto . ( SlL. ITAL. lib. XIII }. Pétille étoit bâtie dans un lieu appelle aujourd’hui StrongoLl, auprès du Noto dans la Calabre ultérieure, PETILIEN fLe bois) , petellnus lucus. C eft en ce lieu que Camille, au rapport de Piutarque ( in Camïllo ) , tranfporta le tribunal lortqu il fe futapperçu de l'effet que îa vue du capi- tole produifoitfur lès juges de Marcus Manlius Ca- pitohnus. Ce bois devoit être près de Rome , à la gauche duTibre, puifque Tite-Live ( Lib. VI. ch » 20. ) le place hors la porte Pluoiente ( D. J- )• PETILLIA 3 famille romaine dont ©n a des mé- dailles. RR. en argent» O. en or; O. en bronze. Les furnoms de cette famille font Cxtitoljnus^ SiuJUHVS* PET PET Goitzîus en a publié quelques médailles incon- nues depuis lui. PETIT-MAITRE. Quand Rome affervie r/eut plus de part aux affaires du gouvernement , elle regorgea àe. petits-maîtres & de petites-maïtreffes , enfans du luxe, de i’oifîceté & de la molefle des fybarites. Ils étoient fard & caffolette depuis la tête jufqu’aux pieds ; c’eft un mot de Sénéque : INofti H/os juvenes , dit-il, ( Epift . ) barbâ & coma nitidos , de capfulâ totos. Mais j’aime frngulièrement le trait qu’il cite d’un ■petit-maître de Rome qui , ayant été porté par les efclaves du bain dans une chaife à porteur , trouva bon de leur demander d'un ton que nous nous imaginons entendre , s’il était ajjis , regar- dant comme une chofe ati-deflbus de lui de favoir ce qu’il faifoit. Il convient de tranfcrire ici tout le paffage en original. Audio quemdam ex delicatis , fi modo déliera vocanda funt, vitam & confuetudi- nem humant m dedifcere , cum ex balneo inter manus elatus , & injellâpoftus ejfet , dixijfe interrogando , jam fedeo?... Nimis hurràlis & contempti hominis ejfe videtur quid faciat. ( de brevitate vite. , cap. 12.). N y auioit-il point de nos aimables qui euffent fait paroli à ce petit-maître romain 5 pour moi je crois que oui ( D. J. ). PETITOR ( Militia. ), On lit ces mots dans une infcription recueillie par Muratori (794. 7.). Ils défîgnent un foldat furnunjéraire , ou un vo- lontaire. PETONCLES. Voyei Pecten. PETORRITUM , chariot découvert à quatre roues. Âulugelle ( XV. 30. ) & Feflus difentque le mot & la chofe venoient des gaulois. Ces chariots étoient ordinairement découverts , à la différence du p tient um qui droit couvert 5 & I fi dore le donne clairement à entendre iorfqu’ii donne pour fynonyme àpilentumlc petorritum conteéium. (XX. 12.)/ Les femmes fe fervoient ordinairement du pilentum 3 c les hommes du petorritum qui étoit traîné par des mules , comme nous l’apprenons des vers fuïvans d’Aufone ( Epifi. VIII. y. &;XIV. rj.). Cornipedes rapiant ïmpofta petorrita mula. . . Male nota petorrita vîtes : P eten-ridom de n? ne encore aujourd’hui en flamand le petorritum des gaulois. PETRA , dans la Marmarique. nETPA. Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en bsoaze . . . . . Peileria. 66 9 O. en or- O. en argent. Petra, dans l’Arabie. Cette ville a fait frapper des médailles impé- nales grecques en l’honneur d'Hadrien, deMarc- Aurèie ^ de Sept. Sevère , de Geta. Petra pertufa eft un rocher que l’on a percé pour ouvrir la voie flamufîenne , & donc parle ( ch. 9. n°. io- ) Aurellus Viéior : Tune cavati montes per ficminiam funt prono tranfgrejfu , qu& vulgariter pertufa petra vocitatur. C’eft une partie de l’Apennin , près ce l’endroit nommé Furco. Cette roche fut percée en forme de voûte par l’empereur Vefpafien dans l’efpace de deux cents pas géométriques. Une infcription rapportée par Gruter , & qui eit gravée à l’entrée , conferve le nom de cet empereur. PETRE1A , nom d’une femme qui précédent les autres dans les cérémonies publiques, & qui contrefaifoit i’ivrogneffe : Petreia vocabatur , dit FeftUS , que pompùm procédons in coloniis , dut munieipiis imitabatur anum ebriam , ab agri vitiis , ftilicet pétris appeilata. PETROL , naphte noir. Voye % napkte. PETRONE MAXIME , tyran fous Théo- dofe IL Petroztius Maximus Augustus. Ses médailles font : RRR. en or. RRR. en argent. RRRR. en P. B. dans la colle&ion de fea d’Ennery. PE TRONIA , famille romaine dont on a des médailles ; R. en or. R. en argent. RR. en bronze. Le furnom de cette famille eft TvrpiiiaKvs. Petrosia aqua eau qui coule dans le Tibre , rivière qui fe jettoit dans ce fleuve , au-deflus de YAnio , Sc dont Feftus parle en ces termes : Petro - nia amnis eft in Tiberimprofiuens , quam magiftra- tus aufpicato tfanfeunt , cum in campo qu:d agere volant , que d genus aufpicii peretme Vocatur. Cette rivière couloir entre le capitole & le champ ce Mars , mais il feroit difficile de déterminer fa fit taasion. 6jo PET PETTEIA. ( Mufiq. des anc. ) Suivant EucHde dans fort introduction harmonique , ia petteie coniif- to:t dans ia répétition réitérée du meme ton. (F. D. C.) PÉTULANTS (Fête des). Quelques auteurs appellent fête des pêtu'Lans , une fête qui fe célébroit en Grèce pur des facrifices & des cérémonies que les hommes fai foie t en habit de femmes, & les femmes en habit d'hommes , pour honorer Vénus, dont on faifoit un dieu ou une dédie , ou l'un & l'autre. Macrobe parle de ces facrifices dans fes fatur- naîes (A. III , c. 8. ) au commencement. Ou bien c’étoit une fête qui fe célébroit à Argos & pendant laquelle les femmes s'habillaient en hommes, & infultoient à leurs maris, 'es traitoient avec hau- teur , avec empire , en mémoire de ce que les da- mes Argiennes défendirent autrefois 'eut patrie avec beaucoup de valeur contre Cléorr.ènes & De- naratus Rondehacé. Plutarque le rapporte dans fon traité des belles aérions des femmes. Il vaudrait mieux appeller ces fêtes les Hybrifiica , en con fer- rant leur nom grec, fans lui donner ia forme fran- çcC.Te. PEUCRON. Nom d’un homme que les fables cifent avoir été fils delà Palus-Méodde. Il fut rué dans la guerre de la Co!ch:de.(P r aler. Flaccus , l'.b. 6 . v. 564. ) PEUPLE. Les Grecs & les Romains qui fe con- noifïbient en hommes, fasfoieut un grand cas da peuple. Chez eux le peuple donnait fa voix dans les élections des premiers magistrats, des généraux, & les décrets des proferiptiohs ou des triomphes , dans les réglesnens des impôts , dans les dédiions de la paix ou de ia guerre , en un mot , dans toutes les affaires qui concèrnoier.t les grands intérêts de la patrie. Ce même peuple entroit à milliers dans les vaftes théâtres de Rome & d’Athènes, don: les rô.res ne i-.ntque des images maigres 3 & on le cr y

ai & #a. 8c 4 >. Les médailles autonomes de cette vide font : C. en argent. O. en or. R. en bronze. PET 6 7 i Leurs types ordinaires font : Hercule combattant l’hydre. Un taureau dans différentes attitudes. Un chien. PHAETON , fils du Soleil & de Clirr.ène, ayant eu un différend avec Epaphus , qui lui repiocha de n’être pas le fils du foied, comme il s’en van- toit , alla s’en plaindre à fa mère, qui le renvoya au foleii, pour apprendre de fa propre bouche la vérité de fa na’Tance. Pkaeton fe rendit donc au palais du foleii , lui expliqua le fujet de fa .venue , & Le conjura de lui accorder une grâce , fans la fpécifier : le foleii, tranfporté de l’amour.pàternel, jura par le ftvx de ne lui rien refufer. Alors ie jeu- ne téméraire lui demanda la permifiion d’éclairer le monde pendant un jour feulement, en condui- fant fon char. Le foleii, engagé par un ferment ir- révocable, fit tous fes efforts pour détourner fon fils d’une entreprife fi difficile ; mais inutilement. Pkaeton , qui ne connaît point de danger , perfide dans fa demande , & monte fur le char. Les chevaux du foleii s’apperçoivent bientôt du changement du conckéfcenr ; nereconnoiflant plus la main de leur maître , ils fc détournent delà route ordinaire; & tantôt s’élevant trop haut, ils mena- cent le ciel d’un embrâfement inévitable ; tantôt defeendant trop bos , ils tariffent les rivières & brû- lent les montagnes. La terre , deffechee jufqu aux entrailles, porte fes plaintes à Jupiter, qui , pour prévenir le bouieverfement de l’univers, & appor- ter un prompt remède à ce dé for dre , renverfe d’un coup de foudre le fils du foleii , & Je précipite dans l’éridan, fuivant Ovide. Voye-^ Ei.ectb.ide. Plutarque ( in Picrko ) dit qu il y a eu ventabie- ment un Pkaeton qui régna fur les Moloffes , 8 c qui fe noya dans le Pô; que ce ptince s’étoit appli- qué à i’aftronoroie, & qu’il avoit prédit une cha- leur extraordinaire, qui arriva de fon tems. & qui eau fa une cruelle Emilie dans fen royaume & dans ‘ toute la Grèce. Voilà comment cet écrivain expli- quoit la fable de Pkaeton. cc J’ai avancé, dit M. Rabaud-de- Saint Etienne, aue les anciens faifoient voyager lesconit effacions , & que ces voyages extraordinaires éroient l'hif- toire naïve de leurs coutfes aeriennes , i ~ v i . s exp - fer l’hiftoire d’un voyageur infortuné , qui a laiite après lui des traces enflammées de ta route , & des monumens éternels de fon imprudence & cie fa chute. Je vais raconter l’hifioire de Pkaeton « C’eft dans les vers enchanteurs d’Ovide qu il faudroit lire cette hiftoire. C’eft-là qu on voit le fils du Soleil le conjurer de lut confier fon ci.ar , les vœux impatiens du jeune homme , oc ksjultes 6ji PET craintes de fon père , forment us combat inté- reftant. Mais de foicii avoir juré par le Styx d’ac- corder à fon dis fa demande. Il cède à fes prières , il lut confie fon char brûlant. Pkaéton y monte le cœur palpitant de j oie ; il n'écoute point les inf- truéfions de fon père, il s'élance en imprudent dans cette route dangereufe. Mais quand il eft lancé dans la carrière, Srqueduhaut des deux il voit les conf- teilations autour de lui , le globe fous fes pieds , l'effrayante immenfité de l'efpace, il fe trouble & ne diftingue plus les obiers. Bientôt le Scorpion , qui étend devant lui fes bras hideux, l’épouvante & le fait ffiffonner. Ses chevaux, conduits par une main mal-habile, s'écartent de leur route ordi- naire; ris errent dans les plaines du ciel, s'élevant tantôt à une hauteur ccnfidérable , & tantôt s'ap- prochant de la terre qui fe deffèche, & qui adrefîe à Jupiter les plaintes les plus touchantes. Le dieu qui tonne vers le pôle, prend fes foudres, & il rerraiîc le jeune téméraire qui , embrâfé de feux , tombe dans YEridan. Les Héliades , fes Cœurs , pleurent fa perte , & Cygnus , fon parent & fon ami, eft fi touché de fa mort, que les dieux en ont pitié , & le changent en cygne. Les bords de l'Eridan por- tent encore des preuves de cette aventure : le cygne fe promène encore fur fes ondes, & fait retentir les échos de fes fons plaintifs. Les Héliades font changées en peupliers , & leurs larmes fe conver- tiffent en ces goûtes confolidées, connues fous le nom à.' ambre ou cl électron , en mémoire A’Ekcira , l'une d'entre elles ». Œ On jugeroit impoffible d’imaginer que per- sonne ait truque cette hiftoire foit jamais arrivée : cependant les grecs l'ont crue, & l'abbé Banier l'a également adoptée, en en retranchant, félon fon ufage, le merveilleux, c’eft-à-dire , enrerran chant l’hlftoire elle-même. J'avoue , dit-il, qu'il eft difficile de ramener cette fiction à fa véritable origine ; mais le fond n en efi pas moins kifiorique , & il s'y agit de perfonnages tris-réels , dont L‘ antiquité nous a tranfmis la généalogie. (T. IV. p. IJI , édit, ïn- 12 . ) Et quelle généalogie ! Pkaéton eft fils du Soleil & de Clymcne ,àt cette Clym'ene qui eft fem- me de Japet 3 être allégorique comme fes maris. Ou bien il eft fi s de Céphalc , qui eft le chien , te de Y aurore. Ou bien il eft fils de Thon , fils de Cé- phale ; & l’aurore les ayant époufés tous les deux, comme chacun fait , celle-ci eft la mère ou la grand' mere de Pkaéton. Et là deftus , l'abbé Banier éta- blit que Pkaéton a régné précifément iy8z ans avant l'ere vulgaire, &que Cécrops , roi d'Athènes, étoit Ion trifaieul. Cépkale , enlevé par i aurore , alla s'é- tablir dans le levant-. Pkaéton , fon fils, régna peut- être en Epire , peut-être en Italie , peut être en Pruffe , car il y a un Eridan dans tous ces pays là; mais dès qu’il eft fils du Soleil ou de Céphale il eit évident que c’eft un être réel. Voilà à quoi’ fe réduifent les raifonnemens & les preuves de l’abbé Banier ». PET f p u> ^ u . S ° n ne m£ dif e point que les erreurs de I l abDé Banier ne prouvent rien, & qu'on eft difpo- fe à m'accorder que ceci eft une fable ; caron m'ac- cor Jero t beaucoup plus qu’on ne croit. Les erreurs de 1 abbé Banier font celles de plus de vingt fièdes ; ce font celles de Leclerc, de Gautruche & de tous les mythologues dont on nous enfeigneles princi- pes dans les collèges. Le faux fyftèrredu trop favant aobé , que le fond de ces fables efl kifiorique , eft le fyftème reçu jufqu'à préfent & le contraire de la vérité ; que ces fables ne font que des fables De plus, fi l on me die qu'on a reg >rdé ceci comme une fic- tion pure , on confient à ne pas admettre Pkaéton dans l’hiftoire. Mais s'il n'a pas exifté , fes trois pères & fes deux mères n’ont pas exifté non plus , & nous ne pouvons les admettre dans la chronolo- gie , ni le prince Cygnus, fo.i coufin, ni les Hé- liades , fes foeurs. bi nous examinons encore cette généalogie, toujours fur les preuves de i'abbé Ba- nier , nous trouvons qutt Pkaéton étoit petit fils de Cécrops du côté des femmes , car Cécrops eut pour fille Herfé, mère de Céphale ; mais fi Céphale & Pkaéton n’ont point exifté , Céphale le chien , & Phaétfin-\e- cocker n’ont eu ni aïeul ni trifaïeul. . . Enfin, il nefuffit pas de dire de chaque fable qu’elle eft une fable ; mais il faut dire quel e fable c'eft, d ou elle eft venue , & fur-tout expliquer ces pré- tendues hiftoires de tous ces perfonnages par une feule & même clef, puifque leurs fiiiaûons prou- vent que c'eft une feule & même hiftoire , une grande fable compofée d'un millier d'autres ». « Je r ai dit, le voyage de Pkaéton efl un voyage aftronomique. 11 eft le cocker célefte, fe ! on tous les anciens ; le char qu’il conduit , eft le char célefte ; la fauffe route qu'il prend eft la voie lactée , au fom- met de laquelle il eft placé. Les perfonnages qu'il rencontre font des confteüations placées dans la voie laùiée ; tel le Scorpion qui lui fait peur , le Cygne , fon coufin St fon compagnon , les Hyades ou Héliades, dont l’une eft placée à fon pied fur la corne boréale du Taureau , & une autre fur la corne auftrale, & enfin le fleuve célefte , 1‘ Eridan , qui fe couche avant lui , & dans lequel il va tom- ber en fe couchant lui-même ». « Cette explication fe trouve mot à mot dans Claudien. ( Claudian. de VI. Conf. Honor. ) « Un » manteau , dit-il , couvre les larges épaules de » Phaéton : monte' fur le char de fon père , il ein- » brâfe fes habits azurés de fes propres feux : l'ur- » ne étincelante qui appuie fon fein , eft un mo- » nmnent de fa gloire ; car Titan a mis dans l'O- » lympe les preuves de la douleur qu’il éprouva , le veiilard changé en oifeau, & fes fœuîs chan- gées en arbres , le fleuve où elles lavèrent fon cadavre. Le cocher eft fixé maintenant fur le » Pôle glacé ; les Hyades fuivent encore les traces « de leur frère , 8c le cercle de lait baigne les ailes » étendues du cygne fon ami. Cependant l’Eridan » étoilé , PET » étoilé , erre en détours finueux vers le midi qu ii *> arrofe , & lave à flots brillans le pied d ' Oridon *> fi redoutable par fon glaive ». V ■. rye\ Prin- temps. L'infortune de cet audacieux eft fcuîptée fur un tombeau étrufqire ( Infcript . Etrur. tom. a . tab. 37. ) où l’on voit Cygnus déjà changé en oifeau , & fur quatre bas-reliefs de la villa borghèfe, dont un ell rapporté & expliqué dans les monument! anticki de Winckelmann, n°. 43. PhaetoNj fils de l'Aurore & deCéphaie, fé- lon Héfiode , fut chargé en un génie immortel , à qui Venus confia la garde de fon temple ( Tkéo- gon. vers. 984.). Pautanias (_auic . ) en fait mention. I PHAETGNTIADES , ou les fceurs de Phaé- ton a changées en peupliers , après avoir pleuré long-temps la mort de leur frère. V. Heliades. Leurs larmes devinrent de l'ambre ou fuccin. PHAETÜSE & L AMPETIE, fille du Soleil & de Sa déeffe Nééré , avoientftin des troupeaux im- mortels de leur père dans l'î.e de 1 rinacrie ou Si- cile ( Voye^ L AMPETIE. ). Phaëtufe fignifie la lu- mière du Soleil , comme Lampétte fignifie la lu- mière de ia lune, pour défîgner le jour & la nuit. Elles font filles du Soleil & de Nééré. Nééré figni- fie la jeuneffe , parce qu'elles ne vieilliffent jamais , & que la lumière eft toujours la même. Phaetuse , l 1 aînée des foeursdePhaè'ton. Voy. HELIADES. PHAGESIES, ou FHAGESIPOSIES , fêtes de Bacchus , dans lefquelles on faifoit de grands fef- tins; ce que fignifie leur nom , formé de çaytï* , manger. PHAGRE. Dans le nome phagroriopolitain, qui appartenoît à la baffe Egypte , & à Syene la ville ia plus reculée de la haute , on ne mangeoit point du Phagre, confondu mal à-propos avec le Rouget de Pythagore, ditM. PaW ; il faut le rapporter au même genre dans lequel Artédî a compris 1 e /parus rubêfcens, ( Lkthyol. gen. 5 6) qui n'a d'autre con- formité avec le Surmulet que la rougeur de fes na- geoires , caraâère qu'on ne fauroit employer dans î’hiftoire naturelle ) mais qui , dans le langage fym- bolique des prêtres, a pu défigner des efpèces lur lefquelles ils avoi=nt recueilli de certaines obferva- tions, qui font refiées cachées fous le voile myflé- rieux de leur phyfiologie. Au relie, on découvre aifément que la couleur rouge dans les nageoires aes poiffons , dans leslracines des plantes , dans le poil des quadrupèdes, a été à leurs yeux une marque fî- niilre, qu'ils avoient étendue jufqu’atix hommes à cheveux roux , pour lefquels leur averfion ne pou- voit être plus grande ; & ce n’tft pas fans quelque Antiquités Terne IV» pet 6 73 furptife qu’en retrouve cette même antipathie ch et les chinois , qui la portent auifi jufqu’à l'excès ( T rzgau.it exped. ayud. fînas , Li . 1 , cap. 8. Duhal- de, f. zp. 94. ). Mais , quand même Dio.lore de Si- cile ne fauroit pas dit, i! feroit facile de concevoir eue parmi les vrais ndsgènes de l'Egypte i! ne mif- foitprefque jamais des hommes roux , & que leur horreur à cet égard toncernoitles étrangers , com- me les habitans de la Grèce , dont le teint a beau- coup changé depuis , & encore les habitans de la i hrace , qui étaient alors des pirates. Il en eft de même des chinois : dans leurs mauvaifes cartes géo- graphiques ; ils nomment l’Angleterre & une par- tie’ de l'Allemagne , Hongtchai , ou le pays des roux ; quoique les habitans y foient blonds , fans être pirates. « Elien dit que les pkagres an- nonçoient par leur venue la crue du Nil ». Voye » LATOS. 3 >ainomhpiAez , dont on voit les cuiffes. Les tuniques des lacédémoniens , qui étoient ouvertes furies cmffes leur firent donner ce furnom. {Pollue. J'egm. jp.). . PHALÆ ,ou FALÆ. Servius ( Æneid. IX, 705 ) dit que c'éioir des tours élevées dans le cirque entre l'euripe&les bornes pourles combats que l'on don» noir dans les jeux. PHALÆSIA , dans l'Arcadie. Goltzîus feu! a attribué des médailles impériales grecques à cette ville. PHALANGÆ. Voyez falaxcœ. PHALANGARII. Voyez palakcarii. PHALANGE fia) chez les grecs étoit un corps d'infanterie compofé de foidits armés de toutes piè- ces , d'un bouclier & d'une fariffe , arme plus longue que n'étoientnos piques , qui avoient douze pieds. Chaque file étoit de feize loldats , & elles étaient jufqu'au nombre de 1024. Ainfi la phalange étoit une elpèce de bataillon de 1024 de front fur 16 de hauteur, c’eft- à-dire , de 16384 foldats pefamment armés. On y joignit la moitié de ce nombre de trou- pes légères , c'eft-à dire , que ces troupes étoient de 8192 hommes, lorfque la phalange étoit de 16384. A l'égard de la cavalerie , elle étoit la moitié de ce dernier nombre , ou de 4096 cavaiieis. Ainfi dans les armées des grecs , le rapport des pefamment armés aux troupes légères étoit celui de 23 1 & celui de toute ^infanterie a la cavalerie de 6 à 1 , enforte que la cavalerie faifoit la feptse- me partie de l’armée. Le nom de phalange paroît avoir été donné chez les grecs, à tout corps d’infanterie pefamment ar- & Q q q q - 6 74 P H A ir.éj mais Philippe père d'Alexandre s’appliqua à en former un corps régulier, qui fubfifra chez 'es ma- cédoniens jufqu’à ia défaite de Perfée par les ro- mains. Polybe attribue la défaite de la phalange par les romains, à l'avantagé de leur ordre de bataille » qui était formé de piufïsurs parties plus petites que la phalange, & qui fe mouvoien: plus aifémenr. L : s généraux romains fçurentl attirer dans des lieux «dif ficiles & raboteux , où la phalange ne pouvant con- ferver ce te union qui en faifoit la force , ils pro- firoier.t des vuides qu’elle l.iiiToit à caufe de l'inéga- lité du terre. n, & ils ia combattoient aicfi .avec beaucoup d'avantage. Folard ajoute encore une autre raifon à celle de Po lybe. Selon cet auteur, la longueur des fariffes ou des piques des foidats de phalange , fut la principale caufe de fa -défaite, parce qu’il n'y avoit guère que les piques -du premier & du fécond rang dont on pût fe fervir dans ia défenfe 5r dans 1 attaque , fe que celles des autres rangs reffo-ent comme immobiles & fanseff.t, elles fe trouvaient toutes ramaffées en faifeeaux entre l’intervalle de chaquefüe , fans qu’il fût prefque poflible aux piqaiers du tro : fième rar-g ( car le rd’te ne fervoit que d’appui ) , fe même au fécond, devoir ce qui fe paffoit hors du premier rang, ni de remuer leurs longues piques , qui fe «ouvraient comme enchaffées Sc emboîtées entre Icsfiles , fans pouvoir porter leurs coups à droite euà gauches ce qui donnoit une grande facilite aux romains de fuwnonter un obftacle redoutable en apparence, & au fond très méprifable. Les romains employaient indiftinâement le mot phalar.x pour défîgner un bataillon carré , ou une troupe ferrée , même celle des barbares tels que les germains {Bell, gallic. c. 5 2 . }. At germani cele- riter ex conCuetudine fuâ , phalange faclâ , ïmpetus gladiorum exceperunt . PHALANNA , en Theffaîie. aaa. Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en argent Pellerin. O. en or, RR", en bronze. PHALÂR1CA. Voyez FALAJtiQUï, PHALASARNA, en Crête. <î>a. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR. en argent Pellerin, O. en or. O. en bronze. P H A PHALERA , efpèce de collier différent de celui qu'on appellcic torques , en ce que ce dernier étoit rond & l’autre plat, que le premier tombent fur îa poitrine, & que l’autre feiroit étroitement le col ; en ce que celui ci étoit d’or, au lieu que ia phalera étoit firnpk ment garnie de clous d’or. C’étoit la récompenfe ordinaire des cavaliers qui s'étoîent diftingués dans le fervice rrflitaire : imperator , illi qui koftem proftraverit , dit Poiybe , & fpolia detraxerit , pedïti quidem phialam , equiti ■vero pkaleras. Ce mot fe prend ai ffi pour les caparaçons fe autres ornemens de chevaux , & c’eft ie fens que lui donne Perfe , lotfqu’i! dit : ad populunt pkaleras , ego te intus & in ente novi ; « faites parade de ces avantages extérieurs à la popu- lace ; ma's moi je vous connois ». Le poète attaque le chevalier romain qui fe vartoit de fa qualité , & if lui dit que fa noblefie fans venus perfonnelles ne la rend pas plus eifimable , que le feroit un cheval richement enharnaché qui ce tromperait que les yeux de ceux qui ne s’y connoiffent pas. PHALLIQUES , fêtes que l’on célébrait à Athènes en l’honneur de Bacchus : elles furent inrtituées par un habitant d’Eleuthère , nommé Pégafê , à l’occafion qu’on va dire : Pégafe ayant porté des images de Bacchus à Athènes , s’attira la rifée & le mépris des athéniens. Peu après , ceux-ci furent frappés d’une maladie épidémique qu'ils regardèrent comme une vengeance que d'eu droit d’eux. Ils envoyèrent aufîi-tôt à l’oracle , pour avoir le remède au mal préfert , & pour réparer l’injure qu’ils avoient faite à Bacchus. On leur répondit qu’ils dévoient recevoir dans leur ville ce dieu en pompe & lui rendre de grands honneurs. On fit faire des figures de Bacchus qu’on porta en proceffion par toute la ville , & on attacha aux thyrfes des repréfema- tions des parties malades, comme pour marquer que c’étoit au dieu qu’on en devo t la guérifon. Cette fête fut continuée dans la fuite unîjour par année. Voyez phallus. PHALLOPHORES , miniftres des orgies, ceux qui portoient le phallus dans les fêtes de Bacchus. Ils couroient les rues avec ce phallus , barbouillés de lie de vin , couronnés de lierre ; fe danfoient en faifant d’horribles contorfïons. PHALLUS. Tiphon ayant tué fon frère Ofîrïs, mit fon corps en pièces, & en fit djfperfer les membres. Ifis les recueillit avec foin pour les ren- fermer dans un cercueil : quant à ceux qu’elle ne put recouvrer , elle en fit faire des repréfentations qu’on appella phallus . Ce font ces parties repré- fentées que l’on portoit dans les fêtes d’Ofiris. On porta de même » dans les fêtes de Bacchus, P H A des représentations de membres humains } comme nous Lavons dit au mot pka.iliqu.es. Ces fortes de figures occafionnère.nt des inîames düTounons. TTyeÇCLEF, ORPHIQUES J PHALLUS OCULATUS, ŒIL. PHALYSIUS , citoyen de Naupa&e, dans la Phocide , ayant mal aux veux jufqu à en erre prefqu' aveugle , le dieu d’Ep f daure lui envoya par Anité , femme que fes poeiî. s avoient rendue célèbre , une lettre cachetée. Cette femme avoit cru voir en fonge ELculape qui lui donnoit cette lettre ; & en effet , à fon reveil elle fe la trouva entre les mains. S’étant donc embarquée , ei e arrive à Naupaéie , va trouver Ph.alyp.us lui dit de décacheter la lettre & de la l:re. D abord il croit qu’on fe mocque de lut; puis au nom d’Efculape i! conçoit quelqu'efpérance ; il rompt le cachet , jette les yeux fur Sa lettre , & recouvre fi bien la vue , qu’il ht ce qui lut étoit écrit. Tranfporté de. joie d’une guérifon fi nvracuieufe , il remercie /mité , & la renvoyé après lui avoir c ompté deux mille pièces d’or , fuivant 1 ordre contenu dans la lettre. ( Paufatt . in fine pkoci- corum. ) FHALORA, dans la Theffalie. Goltzius feu! attribue des médailles impériales grecques à cette vi le. PHANAGORIA , fur le Bofphore Cimmé- fien. Les me iailles autonomes de cette ville font : RRRR. en bronze Pelierin. O. en or. O- en argent. PHANÈS , fumons de Bacchus. Voyei or- phiques. PHANEUS. Les peuples de Pille de Chïo ho- soroient Apollon fous le nom de Lhanéus , c eft à- dire , celui qui donne la lumièie. De luire , éclaire r.C’éudt auâi le nom d’un promontoire,d’où Latone , dit-on, avoi: apperçu l’:üe de Délos. PHANT ASE , un dss trois fonges , en fans du fomnieii : c’eft lui , dit Ovide , qui fe méramnrphofe en terre en rocher, en rivière & en tout ce qui éft inanimé.. Son nom eft pris des phantômes que forme l’imagination. Voye^ morpHée. PHANTÂSMÂ. Voyei OMBRES. PHANTOMES, Les dieux s'amufoient quel- quefois à former des phantômes pour tromper les hommes : c’eft ainfi que Junon , voulant fauve* P H A 675 Turnusqui s’expofoittrop, &le tirer de lamêlée , forme , d’une épaiife nuée , le phantônae d’Enée , auquel elie donne les armes , la démarché & le f n de voix du prince troysn E'ie préfente ce ph?.n- tôme devant Turnus , qui S’attaque auffi tôt. Le faux Enée s’enfuit; Turnus le poursuit jufques dans un vaiffeau qui fe trou voit su porc : alors la dé fie pouifeie vaiffeau en pleine met , & fait difparoître le rival imaginaire du prince Rurtde. Les anciens prêtes- fourn'ffctit beaucoup d’exemples -'de ces phantômes. PH AON de M’tylène , dans i’fle de Lesbos , étoit un fort bel homme, qui charma les lesbiennes. Les poètes ont feint que cette beauté lui avoit été donnée car Vénus , en récompenfe des fervices qu’elle en avoit reçus lorfqu'il étoit maître de na- vire : i! la prit un jour dans fon bâtiment . quoi- qu’elle fût déguifée en vieille femme , & la porta avec une grande promptitude cù elle voulut. Il ne demanda rien pour fa récompenfe; mai s il ne biffa pas d'être bien payé. Vénus lui fit préfeut d’un vafe d'albâtre, rempli d’un parfum dont il ne ferut pas plutôt trotté , qu’il devint le plus beau cîetous ies hommes, gagna le cœur de toutes les femmes de Mityiène. La célèbre Sapho l’aima comme les autres; mais elle épr uva fi peu de retour, qu’elle s’en- défefpéra & courut fur la montagne de Leu- cade , d’eù elle fe précipita dans la mer. Phaon y en mémoire de cet événement , fit bâtir un temple à Vénus fur cette montagne Pkaon ne futpasin- fenfibîe aux vœux de toutes les femmes ; car ayant été furpris en adultère , il fut tué fur la place. PHARANGIUM, fortereffe de la Pcrfe armé- nienne. Procopi ( Liv. II. chep. XXV.) dans fon hiftoire dé la guerre contre les perfes , dit qu’il y avoit des mines d'or aux environs, Sr que Cavade, à qui le roi de Perfe en avoit donné la direélion , livra le fort de Pharangium aux romairs, à la char- ge qu’il ne leur donneroit rien de l’or qu’il tiroit des mines. Procope dit plus bas ( Liv. II c. XXIX. ) que le fleuve Boas prend fa fource dans le pays des arméniens qufhabiîent Pharangi um , proche des frontières des Traniens. ( D. J. ; PHARATHUS dans la Galilée. Goltzius féal a attribué des médailles impériales grecques à cette ville. PHARBÆT1TES , nome d’Egypte, oapbai. Ce nome a fait frapper des médailles impériales grecques en l’hoffineur d Hadrien. PHARCADGN en Theffalie. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR. en argent,... Pellerin. Q q q q n F H A 676 O. en or. O. en bronze. PHARE , tour confiante à l’entrée des ports ou aux environs , laquelle, par le moyen des feux qu'on y tient allumés , fert fur mer à guider pen- dant la nuit ceux qui approchent des côtes. Ces tours étoient en ufage dès les plus anciens terns. Lefchés, auteur de la petite Iliade , qui vi- voit en la trentième Olympiade , en metteit une au promontoire de Sigée , auprès duqflel il y avoit une rade ou les Vaiffeaux abordoient. Il y avoir des tours femblahles dans le Pyrée d'Athènes & dans beaucoup d’.ums ports de la Grèce- Elles étoient d’abord d’une ltruâure fort iîmçle ,• mais Ptolémée Prilade'phe en fit faire une dans l’üe de Phares , fi grande & fi magnifique que quelques- uns l’ont comptée parmi les merveilles du monde. Cette tour, élevée Pan 478 de la fondation de Rome , prit bientôt le nom de 1 île ; on l’appeüa le Phare ,. nom qu: depuis a été donné à toutes les autres tours fervant au même ufage. Voici i’hif- toire des Phares d’après un mérnoiie de Ber- narci-de-Montfaucon » inféré dans le recueil de lit- térature , £ 0 / 72 . VP Les rois d’Egypte joignirent lue de Pharos à. la terre par une chauffée &t par un pont qui ailoit de 3 a chauffée à l’ile. Elle avoit un promontoire ou une roche contre laquelle les flots de la mer fe brifoient. Ce fut fur cette roche que Ptolémée fît bâtir de pierres blanches la tour du Phare , ayant plufieurs étages voûtés , à peu près comme la tour de Baby- lone , qui étoit à huit étages , ou plutôt comme Hérodote s’exprime à huit tours l’une fur l'autre- Pepkare tP Alexandrie, qui communiqua fon nom à tous les autres , leur fervitauftî de modèîe.Héro- dien nous apprend qu’ils étoient tous de la même forme. Voici la defeription qu’il en donne àl’occa- flon des catafalques qu’on dreffoït aux funérailles des empereurs. «Au-deffusdu premier quatre il y a » une autre étage plus petit, orné de même , & » qui a des portes ouvertes; fur celui-là ilÿ en a un » autre, & fur celui-ci encore un autre , c’ell-à- » dire, jufqu’à trois ou quatre, doritles plus hauts » font toujours de moindre enceinte que les plus » bas , de forte que le haut efl le plus petit de tous; » tout le catafalque efl femblabie à ces tours qu’on voit fut les ports & qu’on appelle phares , où l’on » met des feux pour éclairer les vaiffeaux, & leur » donner moyen de fe retirer en lieu sûr ». Il y a eu plufieurs phares en Italie. Pline parle de ceux de Raven ne & de Pouzzole. Suétone fait auffi mention An phare de i’ÎIe Caprée , ou’ un tremble- ment de terre fit tomber peu de jours avantla mort de - îbere. il ne faut pas douter qu J on n^en aïs fait { encore bien d’autres. r 1 PMA ^Denys de Byfancefait fa defeription d’un phare célèbre , fittié à l’embouchure du fleuve Chty.or- rhas,qtn fedégorgeoitdans le Bofphore de Thrace. Au fommet de la colline , dît-il au bas de laquelle coule le Chryforrhas , on voit la tour Timée d’une hauteur extraordinaire, d'où l'on découvre une grande plage de mer, & que l’on a bâtie pour la fu- reté de ceux qui navigeoïent , en allumant des feux 1 à fon fommet pour les guider g ce qui étoit d’au- - tant plus neceflaire que l’un 8e l’autre bord de cette mer efl fans ports, & oue les tncres ne fauroien: prendre à fon fond ; mais les barbares de la côte alhrmoient d’autres feux aux endroits les plus éle- ’• es des oords de la mer , pour tromper les marins 1 & profiter de leur naufrage , l'orfque , fe guidanr par ces faux fignaux , ils alîorent fe brifer fur la- côte ; à prêtent, pourfuit cet auteur,. la tour efl à- demi-ruinée , & l’on n’y met plus de fanal. Un des plus célèbres phares que l’on connoifle & qui fubfifloit encore en ié43ÿc’efl celui de Boulogne fur mer, Bononia qui s’appelloit âufiî autrefois Gejforiacum. Il fernble qu’il n’y ait pas- lieu de douter que cene fo:t de c tphare dontparle : Suétone dans la vie de l’empereur Caïus-Caligulï qui le fit bâtir. If y a d’autant plus lieu de le croire,, que i’hiftoire ne-fait mention que d’un phare bar fur cette côte , & qu’on n’y ajamais remarqué de trace d’aucun autre. Cephare étoit appelle, depuis plufieurs fié cl es , turns ordans -, ou turris ordenjls. Les BouïonnciS i appeîloient la tour d ordre. Plufieurs. croient, avec ; affez d apparence , que turris ordans ou ordenjis venoit de turris ardens , la tour ardente ; ce qui i con venoit parfaitement à une tour où le feu paroif- : foit toutes les nuits. Comme il n’y a point d’ouvrage fait parla mala- des hommes qui ne périffe enfin , foit. par l’inji.re du terns, foit par quelqu’autre accident, la tour & la fortereffe tombèrent l’an 1644, le 29 de juil- let » en plein midi. Cteft encore un bonheur qu’un boulonnois, plus curieux que fes compatriotes , nous ait confervé le deffein de ce phare ; il Proie à fouhaiter qu’j! fe fût avifé de nous inllruire de même fur fes dimenfions. Ce phare bâti par les romains, éclairoit les vaif- feaux qui paffoient de la Grande-Bretagne dans les Gaules. Il ne faut point douter qu’il n’y en eût aufli un à la côte oppofée , ptnfqu’il y étoit aufîî néceffaire pour guider ceux qui paffoient dans l’ile... Plufieurs perfonnes croient que la vieille tour qui (ubfifte aujourd’hui au milieu du château de Dou- vres, étoit le phare des romains ; d’autres penfent que ce phase étoit finie où efl le grand monceau de pierres de chaux qu’on voit auprès du château de Douvres, & que les gens du pays appellent h goût s du diable . P H A L’archevêque de CarttorBéry envoya au ceièbre Montfaucon un plan de ce qu’il croyo.it erre ;£ ■phare de Douvres. En fouillant dans un grand monceau de mafures , par i’ordre de cet archevê- que, on trouva un phare tout a fait iemblaD'.e a celui de Boulogne , fans aucune différence , ce qui fait juger que celui qui elt encore aujourd’hui fur pied , ne fut fait que quand l'ancien eut été ruiné. PH ARÈS , ville d’ Achats , où Mercure & Vef- ta avoient conjointement un oracle célèbre. Au milieu de la place publique éto;r la ilatue du dieu en marbre - ', avec une grande barbe. Devant Mer- cure immédiat; ment étoit une Vcftaaufhde marbre. La déefle étoit environnée de lampes de bronze , attachées les unes auxautres. Celui qui vouloir con- fuker l'oracle, faifoit premièrement fa prière à Vefta , il l’encenfoit , verfoit de l'huile dans toutes les lampes, &: les aîlumoit ; puis, s’avançant vers l’autel , il mettait dans la main drcke de la ilatue une petite pièce de monncie t enfuite il s’appro- choit du Dieu & lui faifoit à l’oreille telle queftion qu’il lui plaifoit. Après toutes ces cérémonies , il fortoit de la place en- fe bouchant les oreilles avec les mains : dès qu’il étoit dehors, ;! écoutoit les paifans, & la première parole qu’d entendoit , lui tenost lieu d’oracle. Près de la ilatue du dieu, si y avoir une trentaine de groffes pierres qaarrées , dont chacune étoit honorée par les h ibitans , fous le nom de quelques divinités. Cette ville avort été fondée par Pharis , fils de Pbilodamie , & petit fils de Danaüs. PHARIS, fils de Phüodamée & de Mercure. I! fut père de la belle Télfgone. PHARMACOPOLE. Le pharmaeopcle étoit chez les anciens tout v endeur de médicamens. Mais il faut entrer dans quelques détails de ia médecine ancienne, pour donner une idée juste de la diffé- rence qu’il y avoit entre un pharmacente, un phar- macopole , un pharmacotribe , un herborille , & autres mots qui concernoient chez eux la matière des médicamens. Ceux qui s’attachèrent à la pharmaceutique ou à la médecine médicamentaire , furent appellés ph.armaeeu.ts, , car le pharmacop&us fe prenoit alors en mauvaife part , & fignifioit dans l’ufage ordinaire , empoifonneur : il étoit fynonyme à çaepar-os, & i papfzoKz};, dérivé de Çaopard,, mot générique pour toutes fortes de drogues, ou de compofttion bon- ne ou mauvaife , ou pour tout médicament , ou poifon , tant firnple que eompofé. Les latms en- tendoient auffi par medieamentum , un poifon , & par medi camentarius , un empoifonneur , quoique le premier lignifiât encore un médicament & le der- nier apothicaire. Les pharmacopoles ( pharmacopoh') furent en- P H A 677 cote chez les anciens hn corps différent des pre- miers- En général onappeüoit de ce nom tous ceux qui vendoient des médicamens , quoiqu’ils ne les préparaient point , en particulier ceux que nous nommons aujourd’hui charlatans , bateleurs, g- ns dre fiant des échaffauds en place publique , allant d’un lieu en un autre , & courant le monde en diltribuanfdés remèdes 5 c’eft de-là que dérivent les' dénominations de circulatores , circuitoresdi cir- cumforanei. Ils avoient encore celle à’agyrte. , du mot àyùfTa ) , -qui ajferrihle ; parce qu’ils aflembloient le peuple autour d’eux , & que la populace tou- jours avide du merveilleux , accouroit en foule, auifi crédule à leurs promeffes , qn’elle l’eft encore' aujourd’hui à celles des charlatans qui les représen- tent. C’eft par la même raifen qu’on les appelle; c lyjKar/aydi . On leur donnoit enfin le nom de mé- decin Sédentaire, cellularii medici, , affrs fur leurs boutiques. Ce futle métier d’Euda- mus , d’irn certain Chariton, de qui Galien a tire quelques deferiptions de médicamens , &à qu; il donne l’épithète d’o’x>-a'/s ; & Clodius d’Ancô- ne, que Cieeron appelle pkarmacopola cireumfo- raneus. On ne fait fî les pharmacotrites , pharmacotrits. , ou mêieurs , broyeurs de drogues, étoient les me- mes que les pharmacestes , pkarmaceuts ; ou û ce nom ne convenoit qu’à ceux qu; eompofoîent les médicamens fans les appliquer. Ces derniers pour- roient bien n’avoir été que les valets des drogutftes , ou ces gens appellés par les latins fsplajiarii pigmen- tariï , & par les arecs îrçor«ri»A«i x«toA;xoi, ou ven- deurs de drogues; & dans les derniers tems de la, Grèce , my ■■ t , terme dérivé du latin. Les boutiques oh magazinsds ces marchands ’ s’appeiloïent feplajia au neutre pluriel & ,eu- metier feplajia au féminin fingulier. Ils ven- doient aux médecins , aux peintres , aux pan Li- meurs & aux teinturiers routes les drogues tant fimples que compofées , dont ils avo;ent befoim Ls étoient aînft que les cnarlatans , fort fujets a débiter des compofitions ma! cond;t:onees , & mal faites. Pline reptochoit aux médecins de fon tems de négliger la cou il o liane e des drogues, recevoir les compofitions telles qu’on les leur don- noit , & de les employer fur ia bonne foi du mar- chand , au lieu de fe pourvoir des unes & compc- fer tes autres , à l’exemple des anciens médecins. Mais ce n’étoit pas feulement des droguiftes que les médecins achetoient , fs tiroient les plantes communes des herboriftes , herbarii en latin , en grec, P| ou coupeurs de racines , & Be-rato- y.oydt ou B oTctytJcût , cuezlleurs d tierhes , & non pas Bc?-«viV«i,nom propre à ceux qui mondoient les oleds, ou qui en arrachoient les mauvaifes herbes. Les ner- boriftes pour faire valoir leur métier , affeâoient fuper fritte ufement de cueillir les {impies en de cer- 678 P H A taînS tems parneuliers , avec diverfes précautions te cérémonies ridicules Iis étoient fort attentifs à tromper les médecins , en leur donnant une herbe ou une racine pour une autre. Les herborises , Se ceux qui exerçoient la phar aiaceurique , avoient des lieux propres pour pla- cer teurs plantes , leurs drogues &e leurs compofi- tions ; en appelloit ces lieux en grec apotkece , d'on nom générai qui fignifie place où Ion renferme quelque chofe. Les boutiques des •- hirurgien* fc nommoient en grec 'ta-fiia . , de Yarfa, médecin.; parce q- e rcus ceux qui fe rsêioient de quelque partie de la mé- decine que ce fût, s’appeîloiert médecins , & que tous les médecins exerçoient anciennement la chi- rurgie. Plaute rend le terme ia-tfit* , par ce ui de medecina ; & comme de fon temps la médecine n’étoit p Jnt encore partagée , & que le médecin , le chirurgien , l'apothicaire & le droguilte n'é- toient qu'une feule perfonne , ce nom s'étend dans ce poëte à tomes les boutiques en généra! , feit qu’on y pan fît les bieffes 5 qu'on y vendît des drogues & des méd etmer s , fost qu'on y étalât des plantes & des herbes ; de même que médiats lignifie dans le même poëte un vendeur de médicamens. Le partage de la médecine , comme on vient de l'expofcr . eft celui qui fubfiftoit au temps de Cdfe. L'ufags changea, dans la fuite j les uns ayant empiété fur la proRffion des autres , ou en ayant exercé plus d'une les mêmes noms relièrent , quoique Si s emplois ne biffent plus les mêmes. Quelques siècles aprèsCelfe j ceux que î’on nontmo’t en arec tctyst&irn^ù , & en latin pimen- tant ou piimentarii , qui dévoient être drogu ftes , faifoient au fit la fonét on d‘apoth ; ca : res ; ce que l'on prouve par un pafifaee d’Olympsodore , an- cien commentateur de Platon. « Le médecin , 35 dit-il , ordonne , & le pimentarius prépare tout s» ce que le médecin a ordonné 55. On ne peut marquer avec exactitude la date de ce change- ment ; mais Olymp oiore vivoit environ 400 ans après Celfe. ( D. J. ) PHARMUTI , nom du huitième mois de l’année égyptienne ; il répondoit au mois d’avril de l’année julienne. 1 héon dit que le temps de la moiffon tombait vers le 25 de ce mois. (D. J.) t ■ PH ARN ACE I , roi de Pont. BA2IAEQ? $APNAKOT. Ses médailles font : a RRRR. en or. RRRR. en argent. O. en bronze. P H A V Echel fur ce roi. PHARNAC1A, dans le pont polémonuque, ^ArN'AKEfîN. Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en bronze....... Pellerin , O. en or. O. en argent. PHAR.NAK. dieu adoré dans le Pont. Strabon nom apprend que le dieu adoré fous ce nom dans l'îbrrie & dans le Pont , était le même que le dieu Lunus ou que l'intelligence qui préfidoit au cours de la lune. Ce dieu avoir un temple célèbre à Cabira ou Sébafbpo- lis , fous le nom de Mi» 3 te les iermens qui fe faifoient en joignant ion nom à celui du roi régnant , pafTotent pour inviolables. Strabon ajoute que ce dieu Lunus avoir de? temples en Phrygie & en Pafidie , fous le titre de M fleuve- V Phasis. P H A PHASELIS , en Lycieou en Pamphilie. Les médailles autonomes de cette vide font : RR. en argent Hanter. O. en or. RRRR. en bronze Pellerin. Cette ville a fait frapper des médail’es impé- riales grecques en 1 honneur d’Antonin , de Gordien. On voit fur fes médailles Pallas foudroyant les Titans. PHASELUS , petit bâtiment à voile 8c à rame. PHASELVS , Voyez haricot. PHASIS étoit fils d'Apollon & d’Ocyroë, une des océankles. Ce jeune homme ayant furpris fa mère en adultère , la tua , dit- Plutarque ( en fon traité des fleuves ) ; mais les furies s'emparèrent de lui 8c le tourmentèrent à un te! point, qui! s’alla précipiter dansun fleuve qui s'appellent alors Arâurus , & qui , de fon n m, fut appelle Phafe. Ce fleuve traverfe la Coichide 8c Ce jette dans le Pont-Euxin. On trouvoit fur les bords de ce fleuve une plante nommée leucopkyllus , qui avoit une vertu admirable ; elle préfervoit les femmes de l'adul- tère. On la trouvoit au point du jour au commen- cement du printems , lorfque les my fl ères d'Hé- cate fs célébroien:. Les maris la cueilloierit & la jettoient autour de leur lit , afin de le conferver pur& net. Si quelqu’un , étant ivre, s’approchait du lieu où cette plante croiffoit , il perdoit l’en- tendement , confeiToit tous les crimes qu’il avo t commis , de tous ceux qu’il avoit deffem de com- mettre. Onfe laifüïoit de lui, on l’enveloppoit d’un cuir, & on le jettoit dans un trou rond , qui s’ap- peiloît la per te bouche des impies, & qui reffem- b-loit à un puits. Le corps rie cet homme , trente jours après , paroiffeït dans le palus méotide , rempli de vers , & aufii-tôt il étoit dévoré par des vautours , qu’on n avoir pas vus auparavant. Ce qui a encore beaucoup contribué à rendre le Phafe célèbre, c’eft que les argonatres firent obligés de le remonter pour fe readre maître de la toifon d or. Les deux embouchures du Phafe forment une île. Mrs on n’y trouve aujourd’hui aucun vefiige du temple de Rhra , qu'ArrLn dit qu’on y voyoic de fon temps. On cherche avec auffi peu de fuccès les ruines de l’ancienne Sébafle, qu’on dit avo.r été bâtis à l’embouchure du Phafe . . Tout ce qu’on y remarque de conforme à ce que les anciens ont P H E 679 écrit de cet endroit de la Mer-Noire , c’eft qu’il y a beaucoup de faifans » & qu’ils font plus gros & plus beaux qu’en aucun autre endroit. Martial p étend que les argv nautes apportèrent de ces oifeaux en Grèce où on n'en avoit jamais vu au- paravant , 8c qu’on les appelii Çamaiei , en latin P hc fiani , parce qu’on les avoir pris fur le bord du Phafe. PHASS ACHATES , nom donné p ar les anciens à uns agate dont ils ne nous ont tran finis que le nom. Cependant Hill prétend que c’eft ia même pierre que les anciens nommaient auffi ltucachate % agate blanche , ou periieucos. Il dit que Se fond de la couleur de cette agate ell d’un gris pâle & bleuâtre ou goige de pigeon, &que fouvent on y voit des veines noires & blanches qui forment des cercles allez concentriques ce qui fait que ies mor- ceaux de cette pierre reüfen-.blent à des onyx. Il s’en trouve aux Indes orientales, en Bohême, & en planeurs endroits d'Europe. Vcytp_ Hill, natur m hiflory of fojfils. PHAYE , nom d’une iaye des environs de Cromyon , bourg du territoire de Corinthe , laquelle faifoit de grands ravages dans ia campa- gne- Théfée entreprit de lui donner iachaffe, & vint à bout d'en dé ivrer le pays : mais ce terrible animal en iaiffa après lui un autre plus terrible en- core , car la fable dit que cette laye étoit la mère du fameux fanglier de Calydon. Plutarque parle dans la vie de Théfée d’une femme de ce même endroit appelîée auftî Phaya , ou Laïa t laquelle fe prollituoit à tous yenans , & vivoitde meurtres St de brigandages. Théfée la fit mourir. Sur une calcédoine de la collection de Stofch , on voit Théfée agenouillé qui tient devant lui la corps de ( Piatarc. in Thef pag. 9. /. 4. ed. Stepk. ) Phaye ou Laye , femme de Cromyon , qu’il a tuée à coup de nraflue. Sujet unique , & qui fe diftinçue fort bien de Théfée qui tient l’amazone tuée entre fes bras 3 car il n’y a ici ni bipenne , ni bouclier, ni cafque. PHEA , dans l’Elide. <î>ea. Les médailles autonomes de certe ville font s RR.RR. en bronze. Pdierin. O. en or. O. en argent. PHÉACIENS , peuples qui habitoient i’ile de Corcyre , aujourd’hui Corfou. Ils vivoient , dit Homère , dans le luxe & dans l’abondance , au milieu des fefEns & des fêtes continue’les. Le poète fait demeurer Ulylfe quelque temps parmi 68o P H E ie peuple , pour mettre fa vertu^ à toutes fortes d'é’preaves. Les pkéaciens , apres avoir comble Uiyffe de préfens, le font conduire a Laque 5 la on l’enleya tout endormi du wffeau , on 1 expofa fur le rivage , & le vaiffeau repartie enfiute fans qu’ii fe fût réveillé. Neptune, irrité de ce que \es pkéaciens avoient tranfporté à Itaque un homme qu'il haiffoit, & à qui* il préparoit de nouveaux travaux, réfolutde fe venger dkux. A peine ie vaiffeau de retour fur- il à la vue du port , qu il fut tout a-coup change en rocher. Les phéaciens qui étoienrtous furtis de la ville , étonnés de ce prodige ,fc difoient l’un à l'autre , grands dieux i qui eft ce qui a lié notre vaiffeau fur la mer , à la fin de fa courfe ? car le vaiffeau paroiffoit tout entier. Alors Alcmous fe rappella d'anciens oracles que fon père lui avoir annoncés : il fe reffouvint que Neptune étoit irrité contre les phsacier.s , de ce qu ils e.Oi^nc lès meilleurs pilotes qu'il y eût au monde, & eu ils fembloient ne pas relever de lui : qu’un jour ce dieu devoit faire périr au milieu des flots un de leurs meilleurs vaiffeaux qui_ reviendroit de con duire un mortel dans fa patrie. C eft pourquoi il ordonna que , pour appaifer Neptune , on lui immolât douze taureaux choifis, & qu on lui pro- mît de n'éconduire jamais aucun étranger qui arriver oit chez eux. V B y e \ Alcixo U S Nausi- CAA , CORCYRA. PHÉBUS. Voyei Phcebus. PHÈDREjfille de Pafiphaé & de Minos,roi de Crète , iœur d'Ariadne & de Deucalion , fécond du nom , époufa Théfée, roi d'Athènes. Ce prince avoir eu d’une première femme un_fi s , nommé Hippolyte, qu'il faifoir élever à 1 rézène. Cet Hippolyte fut l’inftrument dont Vénus fe fervit pour affouvir la colère qui lui faifoir perfécurer rous les defeendms d'Apollon , du nombre def- qaels étoit Phèdre. Voye^ Pasiphae, Vénus. Elle la rendit amoureufe d’Hippolyte. V oye% Hippolyte. Selon Euripide , Phèdre fait d’abord tous fes efforts pour étouffer cet amour naiffant. « Dès « que ie fends les premiers traits d une crimi- » neite flamme , * dit-elle , ( Hippolyte , adl, z. f c . 2. ) je n’eus d’autre vue que de lutter avec „ fermeté contre un mal involontaire : je com- „ mençai à l’enfévelir dans un filence profond B ie me fis enfuite un devoir de me vaincre , & « d'être chafte en dépit de Vénus- bnfin mes 35 efforts, contre cette puiffante divinité, deve- 33 nant inutiles , ma dernière reffource eft de 33 recourir à la mort.... l’honneur, fondé fur la 33 vertu, eif plus précieux que. la vie. =3, Mais la malheureufe confidente qui lui avoir arraché le ferai fecret de fon amour , fe charge de ie faire P H E réufiir & d’efi faire la déclaration à Hippolyte; Celui-ci eft faüî d'horreur a cette affreufe* propoè iïiion, & veut s’exiler du palais jufqu'à l'arrivée de fon père. La ieioe inftruite des fentimens d’Hip- polyte , & au défefpoir de fe voir diffamée,* a recours à un lâche artifice pour fauver fon hon- neur : « j’expirerai , dit-eik, fous les traits de » l’amour , mais cette mort même me vengera , Se 33 mon ennemi ne jouira pas du triomphe qu’il fe 33 promet ; l'ingrat , devenu coupable à fon 33 tour , apprendra à réprimer la fierté de fa fa- 3. rouche vertu >=, Eile fe donne la mort, mais en mourant, elle tient dans fa main une lettre qu’eiie écrit à Théfée , par laquelle elle déclare qu'Hip- poiyte avoir voulu la déshonorer, & qu’elle n’a- vok évité le malheur que par fa mort. Dans le fameux tableau de Polygnote, Phèdre émir peinte élevée de terre & fufpendue à une corde qu’elle tenoit des deux mains „ femblant fe balancer dans les airs ; c’eft ainfi , dit Paufanias , que le peintre a voulu couyrir ie genre de mort par lequel la malheureufe Phèdre finit fes jours : car elie fe pendit de défefpoir. Elle eut fa fépulture à Trézène , près d’un myrrhe, dont les feuilles étoient toutes criblées ; Ce myrthe, difoit-on, n’étoit pas venu ainfi ; mais dans le temps que Phèdre étoit poffédée de fa paffion , ne trouvant aucun fou’agement , eîie trompok fon ennui en s’amufant à percer les feuilles de ce myrthe, avec fon aiguille de cheveux. On '/oit à la ville Ludovlfî de Rome un grouppe de Phèdre & d'Hippoîyte fauflement appeiié, Papirius avec fa mère. Voyez-en la defeription à l'article Papirius. La déclaration d’amour que la nourrice de Phèdre fit à Eiippolyte de la par: de fa msîtreffe, eft le fujet d’un bas relief de la villa Albani publié par Winckelmann ( Monum. inediti. n°. 102.), & de deux peintures antiques , l'une confsrvée dans la colleéiion d'HercuIanum ( Pire. Ere. t . tav. ty. ), l'autre trouvée dans les thermes de i iras , gravée par Santé Bartok ( Pitt. ant. tav. 6. ) , & prife par Bellori pour les amours de Vénus & d’Adonis. PHÉGÉE. Voyei Aecméon. PHEGONÉE, Jupiter de Dodone eft quel- quefois appellé Phégonée (De grana- père de Perfée- PHENEOS dans l'Arcadie. SENEaN & 4 >ENEATt 2 N. Les médailles autonomes de cette ville font : RRR. bronze, O. en or. > O. en argent. Leur type ordinaire eft un cheval paillant. Cette ville a fait frapper des médailles ^impé- riales grecques en i'honneur de Marc-Aurele , de Plautilie , de Caracalia. Pkeneos étoit lîruée près de Nomarus , & Stra- bon ( Lib. 8. ) place entre ces deux villes îe rocher d'où coule l'eau du Stix. Virgile ( Ærûd. 8. ) fait entendre que Pkeneos avoir cte lâ demeure :ent en général d'une grande réputation de fagefte. Les R r r r & 3 i P H E fcientes fioriflbient déjà chez- eux , lorfdueîés grecs étoient encore barbares, & Ton prétend que Mpf- cnus (Str'ab. geogr.ï. i6.p.J5j.D~.) deSidon a en- ieigné k fy dème des atomes avant !a guerre de.TroJe. S’ils ne font pas îes inventeurs de i’aftronomie & d& [’arithmétique , ils., ont du moins conduit ces fciencesà un plus haut point de perfection qu’au- cune autre-nation. Mais c’eft principalement par Jes découvertes dans Ses arts , que les phéniciens fe font rendus célèbres ( Ccnf bockart-. : phal. & can. i. 4 '- r ?5 .)i& c’eft pour cette raifon qu’Homçre appelle les fîdopiem de grands artiites (Il *.74$.), Nous favons que Salomon fit venir clés maîtres phé- niciens pour bâtir le temple du Seigneur & lamai- içn du roi. Nous favons aufîî que les romaissiai- foieat faire leur,s plus beaux meubles d bots par deseuyrierscarthaginois : de- là. vient que leurs an- ciens écrivains parlent quelquefois de lits y de fe- nêtres & de prefles puniques ( Conf fiai., in V.arron de re rujî pag. 16 1 , z6l)p. .f L’abondance eft la mets des arts : perfonne n : rgnore ce que les prophètes ont dit de l’opulence & de la magnificence de Tyr.Strabon rapporte que de ion tems il y avoir à Tyrdesmaifons plus hautes qu’à Rome. Appièii dit expreffément que, dans la partie intérieure de la ville de Carthage, appeüée Byrfa , les maifons avoient jufqu’à #x étages ( Ly- byc.p. 58. I. 2. ) On voyoic des ftatues dorées dans les temples : tel étoit l’Apollon de Carthage ( Ibid. T a §- 57- l- 40- ). On parle même de colonnes d’or & de ftatues d’émeraude. 1 ite-'.ive fait mention d’un bouclier d’argent , du poids de cent trente livres-, fur lequel on voyoit le portrait d’Afdrubal , frere d’Annibal ( L. 2j| \p. 30-.). Ce bouclier fut en- fuit e agpeada au capitale »«. « -Les phéniciens étendirent -leur commerce fur toute la terre & vraisemblablement les ouvrages de leurs art-ftes auront été tranfportés par-toat. Us eonftr u : firent- mêm e des temples dans les îles delà Grèce, qu’ils polïédoient dansks tems les ph-s re- culés : tel étoit dans i île de Thafe le temple d’un Hercule, beaucoup plus ancien que l’Hercule grec i-Herodoi. IfZ pag^ 6j. liv. 34. ). D’après ces ob- fervations, ii eft allez apparent que les phéniciens , qui ont introduit - les Sciences dans laGrèee , ont au ifi ■ t r an fpl a n t é les -.rts-dans ce pays. I! eft à remar- quer qu’Ap i-.n ( Lybic. p. 4 5.-/. §. ) parle de-co- loBnes-d ■ -rdr’e ionique , en décrivant l’arfenal- du p<»rt de Can-hage.- Les phéniciens avoient encore de plus grandes ILîïbus avec les émifques (He'r-o- . do-P. I. 6. p. 114. 1. ai.-) j qui étoient alliés des car- tfeagino s- iorfque ces derniers perdirent une ba- î?iJlejiaya!e contre le -roi Hiéron devant Sy rac-uTe ». « Lesdi Vrn'teï-ailé'es font communes à ces deux rv. n-o; s. Ai .ns -les divinités 'phéniciennes f >nt elle. -s à-Ja façon égyptienne yckft à-dire, que leurs aî’es . -fçfit attachées. aux hanches & que , dvïcendanîaleià P H e: Jufqu’âux pieds , elfes ombragent toute !d partiels» féricure de la figure. C’eft c- que ; ou s soyons f u *l les médaiiks, de.ilîfe de Maithe ( Dfiript des pierr.grav.ducab: de Stofch. préfip. 18.), dont W carthaginois étoient polieileurs ; de forte qu’d y , a quelque apparence que les phéniciens om pmfé des connoilîances chez les égypthns. Cependant ies artixles carthaginois o t bien pu aufiî fe former le gout .par i'iHfpecti.on des ouvrages grecs, eke- V'-sà la Sicile, & portes â Carthage , d où ScipiQn les renvoya en Sicile après la prife de -cette, ville ( Appian. libyc.p. 59, /. 38, ) ». . ct Quand aux ouvrages de l’art -rphénicien -, . if ne nous eit parvenu, que des médailles carthaginoifes „ frappées en Efpagne,à Maithe Sç.en Sicile. .En' médaillés delà première efpèce, i! s’en trouve dix de la yilfe de Vakn.ceodass le cabinet du Gsmd- Duc à Florence * toutes pièces qui peuvent être: comparées . aux plus belles de la - Grandes-Grèce. ■(.Narres, leu. 6.8. pag. 213. ). Celles- qui -ont été. frappées en Sicile, font dfen travail fi exquis-, qu’on- ne peut ies diftinguer des meilleures médailles grec- ques que. par . l’iafcription punique. L’évêque de.- Girgenti , M, Lucchefi , poflèdoît quelques-unes de leurs médailles d’or d’une gpande rareté. Quel-, ques pièces d’argent portent la tête de Proferpine,, & au revers une tête de cheval avec un palmier (Gc/ç. ma gn. grec. tab. 1 z.n. 36 ).Ii yen a d autres . fur iefqueiles on trouve la figure entière d’un cheval avec le palmier. Du rdt.e Gekzius ne rapporte point de médailles de cette dernière efpèce; maison en voit dans le cabinet impérial de Florence & dans . la coÜtéfon royale de Naples. L’antiquité cite un art . fie carthaginois, nommé Bcëthus (Paufan.l. f. ■v. 419. 1. 29. ) qui .avoir cifelé des figures en ivoire pour ietemple de Junon entlide. En fait de pierres gravées , je ne connois que deux têtes avec le nom delà perfonne en caractères phénicien. : j’en ai parlé dans la deferiptton des pierres gravées .du cabines de Stofch ( Préface, pag. 16. ) »... Les phéniciens occupoient une grande partie deè la Syrie , ils peuvent donc fjppîéer à ce qui nous : manque de connoifiances du vêtement fyrierr. Phi- loftrate dit-, f Enn. apud.Gcll. naci. aitic.J. 7, c. 1,2.) j que les phéniciens lèfervcent de tuniques longues, à longues manches, comme les porto ent les peuples . qu’on apae.icit . barbares. Dans l’ancien- -raanuf- crit-.de Terencequi appartient au Vatican, on “- oit : un marchand phénicien qui parte une tunique rayée. Dans le Virgile du Vatican, les cirthaginois qui . étoieh tpfièbiciens d’origme , font r prefentés avec -des tuniques-longues.- Ssumaife peouve { Ad -{Ter- tiill. de Pallio p. 53. ) , par piufieurs paffages de Plaute, qu’anciennemejit les car.rhaginoi&portoient : des tunfeues longues j à longues manches. Du tgms de Tért-ii’tÊii, ce vêtement teffcmbloit-à la' daims- - tique, c’eft-à dire, qu’il 'étoit d’une Dragueur mé- - diocïc- &ifàü*-£««8ure* Les êgiaines-ÀVi&e pays*» » ? H t P H E 65} 'éto'ctît à peu près vêtues tomme 'es 'femmes grec- j eues Dans les deffins du Virgi.e du Vatican dort j nous ve. o. s de parier, Did?n, allant à ;a cnalfe s -ufift peinte avec une tunique ou 100e de pourpre , attachée- par une ag- affe d’or. Cet habillement ne- to:t pas celu d nt les fenmes-le fervoient commu- nément; c’é'o t, luivant Servies 8 c les autres com- cientateurs- 3 un équipage de châfie; ce qui eft prou- vé par la chlamyde que porte Didon , & qui eft un manteau de voyage. Cette ch'arqyde -eit -de pourpre , jH&r, & Us cher -:ux de laprmcdfe font noues avec des rubans de fi. d’or QJtnerd. lia. I h . * vers 157 •& x ). On .peut tirer quelques lünières pour le coftu- tne des phéniciens , de deux médailles d Eîagabale qui affedtoit de porter leurs habidemens. Il eit . repréfenté facrifiant au foieil fur l’une de ces mé- dailles . portant une tunique longue à-manche , attachée par devant avec une efpèce d agraffe. Sur. l’autre médad e il porte une tunique lembable, mais • avec cette différence , que les manches font courtes & qu’il porte la-chlamyde au- deffus. 11 eft dans- 1 at- titude de verfer.de l’encens & quelque liqueur Sur le feu , & i! tient une palme dans l'autre main.^Le retfouffd ment partie ulier de fa-robe étoit peut-etre un diiîinêtif des prêtres. La peritetTe des médailles empêche dé difhnguer les détails de cette tunique, ou d’appereevoir de quelle manière les plis fe dé- cident fur les reins. Peut-être eft-ce un morceau d’étoffe qui enveloppe feulement le bas du corps comme on a vu chez les égyptiens. Selon Héro- dien , Eîagabale étoit vêtu d’une robe qui lui def- cendoit jufqu’ aux talons, avec de grandes manches , à la mode des barbares ; il avoir une chauflure qui prenoit depuis les pieds jufqu à la ceinture , avec un-hssit de deiTus,, couvert de handes- de pour- pre & brodé d’or, & fur 4 a tète une couronne en- richie de pierres précieufes. ÇHENIC 0 PTÈRE. Phoenicoptere. : PHENINDE, jeux des anciens, appelle suffi la petite paume & kàrpafius ( Voyei ce mot. J. On . ne sait pas trop en cuoi confilfoit ce jeu-, comme l’a remarqué V c.ffius ^Gymnafi. c. III. f. 05.). Scaliger prétend qu’il étoit très-pénible. 11 fe jouoit 2vec une petite balle ou oa ion que ies joueurs ie pouffoient l’un à l’autre en tâchant de fe tromper & de fe Surprendre , en faéant Semblant de le.jetter à l’un pour le jetter à l’autre-. Le nom à ka-rpajhis que lui donne Pollux , femble dire qu’on tâchoit de s’arracher, ta balle ou le baljon 'les uns aux autres ; car ayz-uÇav figmfie arracher , ôter , ravir-, PHÉNIX, -fils d! A gêner 8c frère de Cadenas. W^oye^ AgÉNOR. PHÉNIX, fils d’Amyntor , roi des Dolopes , «sEpiïê. Pour fatisfeite le reffcntknent de fa mère , cul éteît méprifée du roi , pour une püne perfon- ne , nommée Clytte, qu’il aimoit paffi innéramt » & dont il n’étoit point aimé , -Phénix fe rend t le rival de fon père , & n’eue pas de peine à fe faire écouter préférablement au roi qui étoit-âgé. Amya- tor s’en étant apper-çu s'emporta à in tel exces-, qu’il fit les plus horribles imprécations contre fon fils-, le dévoua aux cruelles Furies j 8 c fi nous en croyons Apoliodore , ii IuLçreva Ses yeux-. Phénix dans le défefpoîr où il fut réduit , penfa à commet- tre le plus grand de trus les eûmes-, en -tuant Ton père. Mais quelque dieu -favorable le retint dans fa fureur, & lui infpira la réfo'ution de quitter le pa- lais de fon père , pour n’être plus expofé a fon ref- fentiment. 11 s’ex la suffi de fa patrie , & vmreher- cher-un a-fyie à Phthie , chez Pelée qui le reçut avec bonté, & 4 e fie gouverneur de fon fils Achille. î^qyei Achille, Dès ce jour Phénix s’attacha à Achille avecîs plus grande tendrélfe , Scie jeune prince eut une : i! grande affeâuon pour lui , qu’il ne pouvoir s’en Cê- parer- « Je ne vous préfenterai p«nt , dit Phénix. » à Achille < dans l’Iiiade !iv. 9. ) , combien vous » avez été difficile à élever , & ce que j’-ai eu -à » effuyer de cette premièr-e enfance t les peines , 53 les foins , les affiduit-és-, les complaifances^qn’II » falloi-t avoir pour vous ; je les avorê avec un très. » grand plaifir , 8c je penfois en moi-même que,, » puifque les dieux m’avoient refufé des enfans -, » j’en avois trouvé un en vous 5 qu’un jour vous fe- » riez maconfolation 8 c mon appui-, & que vous =3 éloigneriez de ma vielleffe tous les déplaifirs & ,3 tous les malheurs qui pourraient la menacer'". Phénix accompagna fon élève au-fiègede i roye y Jupiter, dit Hoir ère, cor.duifit i’ambafîaae pour la protéger. 11 fit un fort long difeours à Achille» pour le porter à vaincre fon ■reffer.timerit , mais il n’y réufEt pas. » Phénix , mon cher père , lui ré- 3= pond le jeune prince , vous qui m’êtes vénéra- 3-3 ble , fie par votre âge & par votre vertu , pour- 33 quoi venez-vous ici m’attendrir .par vos larmes 33 pour faire plaifir au fiis-d’-Atrée'? Ceffez de pren- ,3 dre, contre moi, ie -parti de mon plus c-ruei en» 33 nemi , fi vous, -ne voulez que l’atnmé que 'j’ai 33 ©our vous ne fe change en vérftab -e haine : vous 33 ne devez avoir d’autres intérêts que les miens s Sc vous êtes obligé d’offenfer qui fn’offcnïë. Phénix-. » Les égyptiens, dit Hérodote ( dans 33 fen Euterpe ) , ont un oifeau qu’ils dûment fa- 33 cré , que je n’ai jamais vu qu’en peitrure.^Au-fH 33 ne le voit-on pas fouvent en Eajqrte , puifque fi 33 -l’on en c-roi: ies habitats d Héhopolis , ii ne pa— =3 refit chez eux , que -de cinq en ejaa fiec^es^, & 33 feulement quand' fon père eft mort. Ils crü-ïtp 33 ou’ii eft de la grandeur d’un Aigle, quûa une ; 33. belle htspe fur la tête 5 ksph?mes du col Gotees» p. r r r îj 68j. P H E » la queue blanche , mêlées de pennes incarnate? * ” des yeux étincelans comme des étoiles «. Lorf- que , chargé d'années , il voit fa fin approcher, i! fe forme un nid de bois & de gommes aromatiques , dans lequel il meurt. De la moelle de fesos , il naît un ver, d'ou fe forme un autre Phénix. Le premier foin de celui-ci eft de rendre à fon père les hon- neurs de lafépu'ture ; & voici comme il s'y prend félon le même Hérodote : « 1 ! forme avec de la » myrrhe une maffe en forme d'œuf. I! effaye en- ». fuite, en la foulevant , s'il aura aflèz de force « pour la porter : après cet eilii , il creufe cette » maffe , y dépofe le corps de fon p* r e , qu'il cou- « vre encore de myrrhe ,& quand il la rendue » de même poids qu'elle étoit auparavant , il porte « à ce précieux fardeau àHéiiopolîs, dans le tem- « pie du Soleil «. C'eft dans . les défeîts d’Arabie qu'on le fait naître , & on prolonge fa vie jiïfqua cinq ou fix cent ans. Les anciens hilloriens ont compté quatre appari- tions de Phénix: la première, fous le règne deSéfof- tris; la fécondé, fous celui d'Àmafis ; la troifiéme, fous le troffième des Ptolémées. Dion Caffius don- ne la quatrième pour un préfage de la mort de Ti- bère. Tacite place cette quatrième apparition du phénix , en Egypte fous l'empire de Tibère ? Pline la rapporte à l’année du confulat de Quintus-Plan- cjus , qui revient àl'anjéde Père vulgaire : & il ajoute qu'on apporta à Rome le corps dec e phénix, qu'jl fut expofédans la grande place , & que la mé- moire en fut confervée dans les regifttes publics. _ Rendons jufîice aux anciens qui ont parlé de cet oifeau incomparable : ils ne l'ont fait que d'ur-e ma- tière fort douteufe, qui détruit fout ce qu'ils fem- blent avoir établi. Hérodote après avoir raconté l'hiftove du phénix, ajoute qu’elle lui part îc peu vraifemblab’e. Pline dit que perfohne ne doute à Rome , que ce ne fut un faux phénix qu'on y avoit fait voir, & Tacite donne la même conciufion à fon récit. P H E les chinois , dit le P. du Halde, dans fa defcnV non de la Chine , iîsn ont pas été fi renfermés eh* z eux, qu'ils n’aient emprunté plufieurs opinions des égyptiens , des grecs bc des Indiens : i ! s attribuent à un certa n ojfeau la propriété d erre unique &de renaître de fes cendres. 33 33 33 » CaylüS dit ( Rec. d’ant. V.pl. 23 , n°. y. ) l £ travail de ce Jafpe , marqué de rouge, & gra- ve en creux aes d. ux côtés , ne peut être attribué a un téms fort ancien dans! Egypte «. y On vo:t fur 1 une des faces de la pierre , le phénix en pied , dont b tête eft rayonnante , 8c tel qu’on le voit tepiéfenré aux revers de plufieurs mé- da-He- & l'on fait combien cet oifeau , confacré au Soieil , étoit révéré dans la ville à'Héliopolis. . Phénîx ( le ) fur les médailles défigre "éter- nité de l’empire, ou l'éternité du- bonheur des princes mis au nombre des dieux. On voit fur les medauks depuis Piéhonien-Gai e une figure de- bout qui tient un phénix fur fa main , avec la légen- de Æternïtas aug. . PHEOS, nom donné par i héôphrafle , Diofco- nde & autres , à une puntc : o”t ù- fervoient les foulons pour apprêter leurs draps. C’eft peut-être le gnaphali.um des modernes ; m is le< anciens don- noient auflî lenom de phsos au filàgo c'eft à dire à notreherbe decoton.üs èmplovoie-K cette d rniére à faire des matelats de L-ù-sTrs, &- empaqueter eur poterie pour l'empêcher de fe cafter. 1 PHERÆ, enThelTaiie. 3>£rAiaN. M. Combe donne à cette ville une médaille au- tonome de bronze deHunter, avec la légende ci- dnfTus, & une femme tenant une torche, nffife fur un cheval qui galoppe; d’après Eekhel Gohzius feul a attribué à cette ville des médailles impé- riales grecques. Plufieurs des père? de ! eglife , St. Cvrille , St. Epiphane, St-. Ambroife &■ iertullien', ont em- ployé i'ivlîoire du phénix reçue pàr les payer, s ,• pour confirmer la réfurrèétHh des" corps; ce u'ell pas qu'ils crufEnt cette hift- ire ; mais ils faifoieht ufage des principes que ctux-ci adoptoienc. Cette vieille tradition, fondée fur une fav.fleté évidente, a pourtantetibfi un. ufrge commun dans prefque toutes les 'argues, dê donner le nom de phénix à tout ce qui eft fiuguHer tk rare dans fon ef- èce : rara avis in terris , dit Juvenal , en par- lant delà difficulté de trouver une femme accom- plie en tous points ; & Sénèque en dit amant d’un homme de bien. L’opinion fabuleufe cio phénix fe trouve suffi chez PHjiRE. (- Diane de. ) Voye^ Diane. . PHÉREBÉE. Voye 1 Péribée. PHERÉPHATTE , porte-colombe , furnom forme de l’Attique , colombe , & de tpîoa , je porte. C’étoit le premier nom de Proferpine & celui fous lequel on céle'broir en fon honneur les fêtes appellées phéréphaties , chez les cyzicéniens ( P lut ar ch. in. Lucu.Uo & Appian. in Mitriduticis. ). PHÉRÉPOLE , ou celle qui porte la ville ou la ton- : Pindare donne ce furnom à la fortune , pour marquer que c'eft elie qui foutient l’univers & qui le gouverne. La première ftatue delà fortune cui fut faite pour ceux deSmyrnej la repréfea- P H I toit ayant une tour fur la tête , & une corne d’a- bondance à la main. PHÉRÈS , fils de Créthéus & de Tyro. Voyez Ai.lPHIARAus , PeeIAS. PP1ERON, roi d’Egypte, devint aveugle pour avoir oie tirer une flèche fur les eaux du nil , qui étoit trop débordé. 11 fut dix ans privé de la vue , & apprit d’un oracle que le temps de ton malheur alloit expirer , pourvu que fes yeux fuflent lavés de l’urine d'une femme qui n'eût jamais fa t d infidé- lité à fon mari. I! fe fervst de celle de fa femme , fans en tirer aucun avantage; il employa ce. le de beaucoup d’autres , & ne trouva fon remède qu’après en avoir eiîayé d’un très-grand nombre. Il fit conduire dans une certaine^ ville , toutes les femmes dont il avoit employé l’eau inutilement , les fit brûler , & la ville auffi , époufa celle à qui il devoir fa guérifon , & confacra dans les temples plufienrs monumens de fa reconncilTance envers les dieux, nommément deux obéiifques dans le temple du fokfl , hauts de cent coudées, & larges de huit. ( Hcrodotus .) PHERUSA , une des cinquante néréides. PHÉSIBÉE. Voyez Alméon. PHETRIUM. On ignore la lignification de ce mot qui fe lit dans l’infcription fuivante confervée à Rome. ( Gutker . de vet. jur. pontif. 5.6.) SIG N. GENIO VESBINUS. AU G. E. PHETRIUM AUGUSTALIBUS r C U M. A R. G E N I MU N IC. CÆR-IT D O N U M DEDIT PHI AL A, OI A' AH. Les anciens donnoient ce nom à une efpèce de coupe plate avec deux anfes. Elle étoit particuliè- rement affeêlée à Bacchus. On en voit dans le ca- binet de Ste. Geneviève de Paris, parmi les vafes étrufques. Ce nom a été donné à plusieurs lacs ou réfer- voïrs d’eau, à caufedeleur reffemblance avec la ■phiala remplie jufqu’au bord. PHIALÆ , dans l’Arcadie. «DIAAEQN. On a des médailles impériales grecques de cette ville frappées en l’honneur de Sept. Sevère, de Doom» 3 de Caracaiia , de Gsta , de Plauùl'e. PHI 685 PHIDITÎES. Les phidities éto : ent des repa s publics qui fe donnoient en Grèce. Ils furent infit" tués à Lacédémone par Lycurgue. Ce légifliteur voulant faire plus vivement la guerre à la molieffe & au luxe, & achever de déraciner l’amour des richeffes, fit l’étabhfieirient des repas publics. Il en écarta toute fam.ptuofîcé & toute magnificence : i! ordonna que tous les citoyens mângerotent en- fcmble des mêmes vlan les qui étoient réglées par la loi ; & il leur défendit exprelfément de manger chez eux en particulier. Les tables étoient de quinze perfonr.es, un peu plus ou un peu moins ; & chacun apportait par mois un boiffeau de farine , huit mefures de vin , cinq livres de fromage , deux livres & demie de figues, & quelque monnoie pour acheter de la viande. 11 eft vrai que quand quelqu’un fatfoit chez lui un facrifice , ou qu’il avoit été à la ch fie , il envoyoit une pièce de fa viélime ou de fa vtna:- fon , à la table où il étoit ; car il n’y avoit que ces deux occasions où il fût permis de manger chez foi , faveir , quand on était revenu de la chafis fort tard , & que l’on avoit achevé fort tard fon facrifice; autrement on étoit obligé de fe trouver au repas public. Cette loi s’obferva fort long- temps’ avec une très-grande exaétitude, jufques-14 que le roi Agis qui revenoit de l’armée, après avoir défait les athéniens , & qui vouloir foupet chez lui avec fa femme , avant envoyé demander fes portions dans la falie , les poiémarques ’es lui refufèrent ; & le lendemain Agis ayant néglige par dépit d’offrir le facrifice d’actions de grâces , comme on avoit coutume après une heureufe guerre, ils le condamnèrent aune amende qu’il fut obligé de payer. Les enfans même fe trouvoient à ces repas , & on les y menoic comme à une éco e de fageffe & de tempérance. Là , ils er.tendoient de graves dif- cours fur le gouvernement , ils voyoien: des maîtres qui ne pardonnoient rien & qui rail- :oi;nt avec beaucoup de liberté y ils apprenoient 3 railler eux-mêmes fans aigreur & fans bafieffe , & à fouffrir d’être raillés ; car on trouvoit que c’étoit ur.e qualité digne d’un lacédémonien , de fuppor j ter patiemment la raillerie. S’il y avoit quelqu’un qui ne pût la fouffrir, il n’avoit qu’à prier qu’on s’en abittnt , & l’on ceffoit fur l’heure. Amefureque chacun entroit dans la fille, le plus vieux lui dlfoit en lui montrant la porte , rien de tout ce qui a été dit ici ne fort par- la. Les riches furent extrêmement irrités de cette ordonnance, bc ce fut à cette occafion que dans une émeute populaire , un jeune homme , nommé Alexandre, créva un œil à Lycurgue & üs ne -demandèrent q-u’à : ' P H I aller en want : ils poufsèrent jufqti’aux portes fia Phigalie, où s'étant battus avec la garnifon lacédé- monienne, ils vérifièrent l’oracle de point en point, car ris périrent torts jufqu'au dernier ; mais les fpartiares furent ch allés , & les pkigalUns f e re- mirent en poffefilon de leur patrie. Goltzius feu! a attribué des médailles impériales grecques à cette ville. PHILA ,, un des noms de Vénus qui convient à la mère de l'amour. Il -eit formé de çtxîi* * aimer. PHfLACHIS & PHIL ANDRE, fille d’A- pollon & de la nymphe Acacaliis , furent allaités par une chèvre dont on yoyoit la figure dans le temple de Delphes. Voyeg_ Acacallis. PHILADELPHIE , nom formé de , amateur, & d , frire. Il fut donné comme une marque de diftinction par ies anciens à quel- ques princes qui avoient marqué beaucoup d’ atta- chement pour leurs frères. Le plus connu eiî Ptolemée-Phiiadelphe , roi d’Egypte , dont ia mémoire ne périra jamais , tant que dureront les lettres qu’il honora toujours d’une proteélion éclatante, en fom nt la magnifique 'bibliothèque d’Alexandrie , comp fée de 400,000 , & feioa d'autres, de 700,000 volumes. Chamiliard avoit une médaille d’une reine de Comagene, avecie titre de Philadelphie , fans au- cun autre nom, & Vaillant dit que Philippe, roi de Syrie , avoirpris le même titre. PHILADELPHIE , en Lydie, ^iaaaea^eck, &'4>IAAAEA<î>ïA. Les médailles autonomes de cette ville font î C. en bronze. O- en or, O. en argent. Leurs types ordinaires font Diane d'Ephèfe» E feu lape. Palla-s. Apollon. Une lyre» Un cerf. Un foudre. On les difflngue des médailles frappées en Syrie par î’abfence des époques, Cette ville a fait frapper Dus l’autorité de fes ar- P H I «Kofifesies médailles impériales grecques en 1 iîôn- neur de Néron , de Donatien , de i rapn , de 1 o- îine , d’ Antinous , de M. Aurele-, de Commode, de Sept- févère , de Domna , de Caracaila de Géra, de Mcefa, de Gordien-Pte , de Phi'ippe-pere, d’Ht rennius , de Vaiérkn, d'Alex -Sévère , de Mimée. Philadelphie dans - la Cœléfyrie. #iaaaea- Les médailles autonomes de cette ville font: ERR.R~en bronze... Pdierin, O. en cr. O. en argent. La fabrique fyrîérme 8e les époques le; diftinguent des médaillés de Philadepkiet n Lydie. Cette ville a fait frapper des médaillés imperia'es grecques-avec. fon époque en 1 honneur de i itus , de.Domitian , de Domitia , d’Hadrien , .d’Anto- rvin, de M. Aurele, de Verus. P H 1 6 S 7 yUttntùi. Les deux temples couronnés patcifîent fur une autre médaille de Sardes, avec la tête de Julia Domna, .mère des Jeux princes. Aurefiè ces vœux ftirentbten inutiles. Caraea l;â» peu. après la mort de Sepnme , tut 1 inhumanité monfirueufe de poignarder Géta entre les bras ai l'impératrice , leur mère $ St fi les deux terrpies- font encore représentés avec leurs couronnes iur une médaillé cieGaracaiia ,..cn n'y lit plus ie titre' de $ iXciè'îXÇua: PHlCÆUS. Vcyei Eurysâces. PHILAMON, fils d'Apollon & de Chione. II naquît le même jour & de la même mère qu’A-rto— • lïcus, fils de Mercure. On le distingua de for; fr-ere par l'es inclinations, qui croient les mêmes que celle s de fon père ; i! fe diftingua par fa voix A: ras fa lyre. Il "fut un des argonautes. Voye p Aut olicüs, , ChiGNÆ. PH IL ANDRE. Voye i Phi la ch rs. P H LL AD E L P H I ES, c’eft atnfi.qibori nommoit des jeux infbtués à Satdes, pour célébrer l’unton de Caracaila 8e de Geta , fils., de Septime-févère. PHILANTE , aveu! maternel de Tlépolème fils d Hercule & d’Àfiioché. Voyey_ T. lépOleme^- PHILE", enfant de Jupiter 8e d’Adamantis.- Les Sardiëns ayant élevé un temple en l’Honneur dè Septime & des princts , tes tnrar.s , ils y offri- rent des facrifices , &. célébrèrent des jeux foîem- r.els qu’ils nommèrent pkiladelpkies , pour engager les deux- frères à la concorde ,, ou plutôt^ pour de- mander aux dretix- cette union tant défirée , qui étoit l’objet principal des vœux. de 1 empereur leur père. Sur un médaillon , frappe à Sar.ues fous Sep-- rime , la Concorde paroît debout entre Caracaila & Géta avec cette légedne : Fsri £sri7£ïst.’s rapéïévfflv As q>iXœ£{X médaille, en efi une preuve vifible, Se même ces feux font exprefiêmest nommés pythiens fur une me d ai ! e de pérmxhe , 4 >ïAa&X mires de leur pays, ils convinrent de choifir deux - rrmaies de chacune ie ces : c - v es, orner par- - iraient dans le même tenus pour le rencontres, xa-i P H I 688 P H I chemin, & qu'au lieu où ils fe rencontreroienr, on piantercit des bornes , pour marquer la réparation des deux pavs. Il arriva que ies philenes avoient avancé allez loin fur les terres des cyrénéens , lorfque la rencontre fe fit. Ceux-ci , qui étoient les p'us forts , en eurent lin fï grand déplaifir , qu'ils réfolurent d'enterrer vifs ces deux frères , s'ils ne reculoier.t. Les philenes aimèrent mieux fôuffrir cette cruelle mort, que de trahir les intérêts de leur pati ie. Les carthaginois , pour immortaliser la gloire de ces deux frères, firent élever deux autels fur leurs tombeaux , & leur facrifièrent comme à des dieux. PHILETAERE , roi de Pergame. 3>iAETAiroY. Ses médailles font avec les couronnes de laurier : R. en argent. — Avec le diadème : RR. en argent. ■ — Avec des cafques : C. en bronze. O. en or On connoît p'ufieurs monnoyes des rois de Per- game, fur le quelles on 'it le nom’de Phüécère , <î>tKîTaisr> autour de differentes têtes. 11 feroit bien finguher que ces monnoies fuffent toutes de Phzlétere, premier roi de Pergame, 8 c qu’il ne refiât aucune monnoie des rois Atta’es & d'Eu- menes, princes riches & puÆtns. Quelques anti- quaires croient que les fucceffeurs de Philétère prirent fur leurs monnoies le nom de OIAEtaipoy , comme les ro>s d'Egypte adoptèrent le nom du premier Ptolémée ( Caylus i. P . 23 5. ). PHÏLÉTÈRES ( les ) formoientà Cyzique une fociete de plufieurs per r onnes qui avoient une ef- pecede magiifrature; mais on en ignore les fonc- tions. PHILÉTÉRIEN (Pied. ). Foye l n ED . PHILETO , une des Hyades. PHILIPPE II, roi de Macédoine , père d’A- lexandre oiAinnoY. Ses médailles font communes en tous métaux. I! paroit que fes monnoies d'or font les philippi , il célébrés dans l’antiquité, & qui avoient cours chez ie* grecs & chez les romains. Les mines d'or que pkîlippe découvrit , lui fournirent cette quan- tité de médailles d’or qu'aucun autre roi , fi l’on excepte Alexandre, fon fils , n'a fourni. Ses médailles font : RR. en argent. C. en bronze. O. en or. Ce Philippe , père de Perfée , a touiours pris fur fes médailles le titre de basiaegs , ce qui peut les faire difiinguer des médailles qui appar- tiennent à Philippe , père d'AIexandre-le-Grand PHILIPPE , Epîphane , Phiiadelphe , roi de Syrie. Ses médailles font. C. en argent. O. en or. C. en bronze. Philippe père , empereur romain. Marcus Julius Philippus Augustus. Ses médailles font : RRR. en or. C. en argent. RRR. avec les têtes d’Otacüia 5 c de Philippe, ie fiis, au revers. RRR. avec la tetede Philippe, le fils, au revers de ceile de fon père. , Il y a en outre des revers rares. RRR. en médaillons latins d'argent. C. en G. B. de coin romain $ il y a des revers rares 8 c de très-rares. . en M. B. On trouve en cemoduledes revers R. en G. B. de colonies , excepté de Fimina - clum. R. en M. &P. B. C. en G. & M. B. grecs. RR. en M. B. avec les têtes en regard de Phi- lippe & d'Otacilia-Sévéra. R. en médailles d'Egypte. RRR . en médaillons latines de bronze : celui ou l'on voit les têtes des deux Philippes & celle d’Otacilia-Sévéra , eft infiniment rare. Les médaillons grecs fe trouvent plus aifément. Philippe fils. PHILIPPEIII, fiis de Démétrius, roi de Ma- cédoine. Marcus Julius Philippus Augustus. Ses médailles font ; RRR; P H I RRR. en or, t Le revers qui 2 pour légende plans augg. eft RRRR. C. en argent , excepté avec la tête nuë fans couronne. C. en G- B. de coin romain : il y a quelques revers un peu rares ; celui où Ton voit le cheval marin , eft le plus rare. C. en M. B. On trouve en ce module quelques revers rares. RR. en G. B. de Colonies, excepté d’Antioche. RR. en M. & P. B. RR. en G- B. grec. C. en M. B. Il y en aune de ce module frappée à Antioche , au revers de laquelle font les trois furies. C. en P. B. Peilerin pofledoit une médaillegrec- que de ce module , où Philippe 3 le fils, eft ap- pelle Julius Ssverus Auguflus , ce qui ne fe trou- ve fur aucune autre de fes médailles. Les médaillons latins & grecs de bronze font rares. PHILIPPES, monnoie ancienne. Voyei Phi lippe II. PHILIPPES, \ ville de Macédoine aux con PHLfiPPI; y fins de la Thrace, célèbre par la bataille qui s'y livra l’an 712 de R >me entre Brutus , & Caflius & les troupes d’OéLvien. PHILIPPI , en Macédoine. <î>iAinn£2N. Les médailles autonomes de cette ville font: RRRR. en or Eckhel. RRRR. en argenr. RR. en bronze. Leur type ordinaire eft : Ln trepied. COL. A VG. IVL. PHILIPP. Coloria , Au- gu[ia , Julia , Philippenfis. Devenu Colonie romaine, PhiLîppi a fût frap- per des médailles latines en l’honneur de Claude, de Vcfpafien , de Donmien , d Hadrien , de M. Aurée , de Commode, de Caracalla , d Aug’-ne , avec la légende ci-deftiis. PHILIFPOPOLIS , dans la Thrace. «siAAin- nonoAEOc , & en oiAinnonoAi , & *iAin- nonoAEiTQN. Antiquités , Tome IV. PHI ^ 6B 9 Cette ville a fait frapper , fous l’autorité du gouverneur ( Hysfwos ; de la Thrace , des médailles impériales en l'honneur de Demi tien , d’Hadrien , d’Antonin , de M. Aurèle, de Fauf- t : ne jeune, de Commode , de Cnfpine, de Sept.- Sévère, de Douma , de Caracalla, d’Elagabale, de Salonine, de Geta. Phlippopolis dans l’Arabie. oiAinnonoAiTiiN. koaiïniac. Coloria Pki - lippopolitanorum. Cette colonie romaine a fait frapper des mé- dailles grecques en l’honn.utde Philippe-père, de Marin. PHILIPP US , furnom de la famille Ma rci a. FHILISTIS, reine dansia Sicile. BASIAI2ZAS OIAIZTIAOZ. R. En médaillons d’argent» O. en or. O*, en bronze. cc L’hiftoire ne nous dit rien de Phillfils : fans les médailles & une infer ption nouvellement dé- couverte, nous ignorerions julqu'à fonexifttnee. Le paradoxal Hardôuin a fait de cette princefte une reine d’Epire; Biudclot a été du même fen- t ment. Havercairp a cru que Pkiliflis étoit reine de Syracufe, en ajoutant que cette princefte n'é- toit autre que Démarate , époufe de Gélon. Mais la plupart des antiquaires qui ont publié des mé- dailles de Phillfils , n’ont eu garde de la confondre avec aucune autre Princefte de ce pays. Cepen- dant à quelle époque a-t-e.le régné? A-t-elle été fou ver aire , ou l’époufe de quelqu’un des fouve- rains de cette île ? C’eit fur quoi le défaut de mo- numens ne nous permet pas de prononcer. Nous n'avons que très peu de détails fur l’hiftoire de la Sicile, & ce qui nous en refte , ne fert qu’à mieux faire fentir l’importance de ce qsi nous manque. Cicéron fait ment on d’un temple de Mi- nerve où l’on voyoit vingt-fe.t tableaux représen- tant Ls portraits des rois ou tyrans de la Sicile : or de ces viugt-fept rois, il n’y en a que feize dont les noms nous aient été traufmis ». « Quoi qu’il en foit , il paroît certain aujour- î’hui que P kilt fils fut reine de Sici!e;on n’en peut uère douter , fur-tout après la découverte d'une nfcrîption trouvée fur les dégrés de i’ancienthea- re à Syracufe , &r publiée par le prince deTorre- nuzza s on y lit les mots BAS IAI2ZA2 CIAIS- 'iAOS. Cette inscription confirme ! opinion du ce- èbre Scipton Maffei qui feupçonnotr qu en effet i ht lift i s avoir régné en Sicile) g' CB PHI ‘‘erticudeh coup-dure de Frœück qui , fur îa fa- brique desmidaiiles de Pki lift is & le type du qua- drige qu’on voit au revers , avoir jugé qu’el!e« ne pouvoient appartenir qu’à la Sicile ou à la Grande- Grèce o De tous les mon amen s que nous connoif fons de PkiUftis , le plus précieux, fans doute, eft une médaille publiée par M. Swinron dans les tram Gelions philofophiques. Cette médaille, fembia- ble pour le type & pour le llyle de la gravure à celle de 1 île de Goze , préfente d’un côté une tête de femme voilée, avec la légende B-aziàissas • de l’autre , trois figures égyptiennes avec la légende «&IAIZTIAOS ( Pierres gravées du Palais-Royal. 2. z 5 ). Dans la colleétion de la galerie de Florence & dans celle du Palais-Royal on voit des portraits de cette reine, parfaitement femblables à ceux des médailles. C’IAEAAkn , ami des grecs. Les rois des parthes pi rent ce f i i n ■ : ri pour gagner la bienveillance des grecs répandus en grand nombre dans toute leur domination , depuis la conquête qu’en avoit faite Alexandre le Grand. PHILLIS. Vcye 7 _ Phyllis. ^PHTlLO, fi le du héros Alcimédan, fut aimée d’Hercule, & en eut un fils. Aieimédon , aufiî- fôt après les couches de fa file, fit expofer la tnere & 1 enfant furie mont Oitracine, près de Ph g die. Une pie, à force d’entendre crier l’en- fant , apprit à le contrefaire : de manière qu’un jour Hercule paffanr par-là, & entendant la voix de la pie, crut entendre les cris d’un enfant, i! fe détourna , vit la mère & fon fi s, les reconnut & les délivra du danger où ils étoient. L’enfant eut pour nom Ecmagoras ; & une fontaine voifine fut appe.ieeu fontaine delà pie ( A^.y). THILLYRE. Voye j Philyre. PHILO , furnom de la famille Vetvria. PHILOBIiz. Voye ç ÂCAMAS. PHILOCTÈTE, fils de Pœan , avoir été de, compagnons d’H .rcule & fon confident : héros , en montant , luilaiffa fes flèches pour 1 tirage , A- .su fi p omettre, avec ferment , de jamais reveler l’endroit où fes cendres feroû depofees. Lu ! grecs , prêts à partir pour Trov ayant appris de l’oracle qu’ils ne dévoient pp eiperer de finir heureufement cette guerre moms qu fls n’eufientles flèches d’Hercule/t i.es t-c- pures a PkiloBéte , pour apprenc eC °i ent L cachées les cendres de nuos , & fes redoutables flèches. Pkiloüete , c p ini eut horreur de faire un parjure , en révélant un fecrer qu’il avoit promis aux dieux de ne dire jamais , eut la foibl&fîe d’éluder fon ferment, pour ne pas priver les grecs de l’avantage qui devoir leur revenir de ces flèches : il frappa du pied à l’endroit. où il avoit mis ce facré dépôt. Les dieux l’en punirent ; car, comme il pafloit dans l’îls de Lemnos , voulant montrer aux grecs ce que ces flèches pouvoient faire contre les animaux , fl laiiîa tomber, p2t mégar Je , de l’arc une flèche fur ie pied qui avoir été i’inihument de fon ind ; f- crétlon , & en reçut une bleflfure d'autant plus dangereufe que les flèches d'Hercule avoient con- fervé tout le venin de i’hydre de Lerne, dans lequel elles avoient é:é trempées. I fe forma un uicère qui jet: oit une puanteur capable de fuffoquer les hommes les plus vigoureux : toute l'armée eut horreur de le voir dans cette extrémité , on en conclut que c’étoît une jifte punition des dieux; ic l’on réfolur , fuivant le confeil d’Ulyffe de l’abandonner dans File. Philüctete demeura donc, pendant prefque tout ie firgede Troyes , dans cette île déferte , feul., fins fe cours , fans efpérance , fans foulagement , livré à d horribles douleurs , & expofé nuit & jour à la tuteur des bêtes farouches. Une caverne na- turellement formée dans un rocher lui fervoit de demeure; de ce rocher fortoit une claire fontaine qui fervoit à fa boilfon ; & ces flèches , avec lef- qut-lles il tuoit les oifeaux qui voloient auteur de ici , lui fourniffoient de quoi fe nourrir. _ Cependant , après la mort d’Achille , les grecs virent qu’ils ne pourroient prendre la ville de Troyes fans les flèches que PkilocTete avoir em- portées avec ; ut a Lemrros. Ulyfle, quoiqu’il fût celui de tous les grecs que Philcdéte haifioit le .plus, fe chargea de l’aller chercher avec Néop- toièœe eu Pyrrhus, fils d’Achide, & eut l ait de l’emmener au camp. Sophocle fait intervenir Her- cule fur un nuage , qui lui ordonne de la part de Jupiter, d aller à Troye : «Ta y guériras, lui ” dit-:l ; ta valeur te donnera le premier rang dans K l’armée ; tu perceras de mes flèches le fier » Paris , auteur de tant de malheurs ; tu renver- » feras^Troye, & tu enverras à Pœan, ton père, » les dépouillés choifies qui feront le prix de ta « bravoure.... J’enverrai Ëfculape pour te guérir » a Troyes Zvlais feuvenez-vous , ô grecs , =3 quand vous détruirez cette fuperbe ville , de 33 refpeéler la religion; le relie meurt, elle ne 33 meurt jamais ». Tel eil Je dénouement que Sophocle a donné à fa tragédie de Philocléte , une des plus belles , fans contredit de tout le théâtre grec. Philociéte , arrivé à l’armée des grecs , fur guéri par Machaon , fils d’Efculape. Voye £ Lemnos. Après la prife de Troye, il ne voulut pas re- P H I tourner en Grèce , foie parce que Ton père ètoit mort , foit pour ne pas fe retrouver dans des heux où ii avoir vu mourir Hercule fon ami ; alla donc chercher un établiifement dans la Calabre , avec quelques theffaliens qu’i! avoir amenés de Grèce , & il y fonda la ville de Pétdië. Ce héros avoir été un des argonautes. Selon Homère , il se fut pas blefle d'a e flèche , mais de la piqûre d’un fer- pent eu d’une hydre. Les artiftes de l’antiquité ont toujours préféré de repréfenter Philociete plutôt d’après ies prin- cipes de ia fageffe que d’après les images de la pcëfie. Les poètes le peignent : « s’exhalant en » plaintes , & faifant retentir l’air de cris , de » pleurs , de fanglots & rie gém-fiemens. ». Quod ejulatu , queftu , gemitu , fremiti'ous rcfonar.do mul- tum , ftebiles voces refert. ( Ennius ap. Cic. de fin, l. X. ç. 29 . ). Pendant que Iss figures de ce héros , exécutées en marbre & en pierres gravées , nous i’effrent avec une douleur concentrée , comme le prou- vent celles qui font publiées dans les ( Numéros 1 18 & 119) monumens de l’antiquité. ( IVznckel- mann his . de l’ Art, lïv. LP" ch .-y. ), Dans la colleéfion des pierres gravées de Stefch on voit une faïdoineypiérre fort rare, tant par rap- port à fa gravure qui efl de la première manière de l’art , que par rapport au bfiex.P hllocûte y eltrepré- fenté mordu par un ferpent, lorfyu’il alla chercher ( Sophocl. PhiloB. v. 169. Phi loft-, Pur,. Icon. XVII. p ■ 889. confi. Meurs, comment, in Lycophr. V. 911 ) l’autel que Jafon , dans %) expédition de Colchos , avoit élevé à Chryfe , promontoire dg l'île de Lemnos. Philodète paroît ici avec fon arc à la main eauche, le dos courbé & la tête baillée , dans Pàtfîtude d’une perfonne qui cherche quelque chHe ; de la main droite il montre l’autel de dif- fus lequel le ferpent fort en fe dreflant, & en élevant la tête vers fa jambe droite. Sur une cornaline on voit PhiloBhe blefle à la ïambe droite , qui efi liée avec des bandages ; il £>. soutient d’une main fur un baron , & tient de l’autre l’arc & le carquois avec les flèches d'Her.- cule. Ce*te pier r e nous rend ce héros tei qu il eft peint par Sophocle , qui lui fait raconter fes mi- sères à Néoptolème , & la gravure paroît copiée cette tragédie inimitable , & fupéneure a toutes celles qui ont été faites depuis ( Verf. 286. )• Oportuit me zpfummi/ii parare ■viiï.um , Querr, arcus hic invenit feriens columbas : P H I 6ft Etji quzd prnicrea fagitta tetigtrat , Ipfie mijer reptabam ad illud petendum. Homère fait marcher les chefs des grecs blefle s , appuyés fur ( II. vers 38 ) leurs épées. Sur une cornaline , Philociete paroît affis fur un rocher , la tête appuyée fur fa main droite, tenant de la gaurhe l’arc & le carquois d'Hercuîe; il a encore !e pied Se la jambe liés avec des bandages. La fardoine & la première cornaline ont été publiées dans les Monument} atitichi de Winckel- mann , numéros 1 1 3 & 119. En Angleterre, le duc de Malboroug pofsède une pierre gravée fur laquelle Philociete affis à terre, chaffe avec des plumes les mouches qui s’attachent à fa plaie-. <î>iAOKYMAiON , ami de Crimes. On lit cette épithète donnée à un romain appeilé Labécn fur un marbre trouvé dans cette ville. ✓ Les villes accordoïent quelquefois le titre à’ ami delà patrie , ŒlAonATrix , à d’illufl res citoyens qui avoiént rendu de grands fervices à la patrie. On envoie des exemples fur les monumens. Le roi Archék iis de Cappad -ce r.e refufa pas ce titre glorieux qui lui fut déféré p r fes fujets. Le fénat & le . peuple de Cumes honorèrent Labéon du titre d’ami de Cumes , en recoanoiflance de fes largêffes envers la ville ( Caylus , II. pag. 188.). PHILODA.MÉE, l’une des filles de Danaüs , fut a’mée de Mercure , & en eut un fils nommé Pharis , fondateur de la ville de phares èn Meffé- nie. PHILOGÉUS. C’eft le far nom d’un des che- vaux du foleil » il fignifie qui aime la terre (de çtte» j’aime, & de yê terre. ). 11 prend fon nom du fo- ieil à fon coucher , où ii femble tendre vers la terre. PHILOLAUS. Efculape avoir un temple près de la ville d’Afope , dans b Laconie , où il étoit honoré fous le nom de P kilo lads , c’eft- à-dire , ami du peuple. Il ne pouvoir avoir un furnom plus glo- rieux. PHILOLOGIE. \ Dans une infcriptïonpu- PHILOLOGUE. 5 büée par Murarori ( 89(3. 6.) on lit ces mots : Philologus Aug. La philologie eft une efpèce de littérature uni- verfelie qui traite de routes îts fcknces, de leur origine , de leur prt grès & des auteurs qui les ont cultivées , &cc. La philologie n’efl autre chc-fe que ce que nous Sfff i] 6$z P H I appelions en France les belles lettres , & ce qu’on nomme ci ins les univerfiîés les humanités , kuma- niorcs Huer*. Elle faifoit autrefois la principale & la plus belle partie de la grammaire. PHILOLOGUE, f. m. On appelle ainfï qui- conque tmbraffe cette littérature un : verfe!!e qui s’étend fur toutes fortes de fciences & d’auteuis. i e!s font ceux qui ont travaillé fur les anciens au- teur s pour les examiner, les corriger, les expliquer & les mettre au jour. Eratofthène , bibliothécaire d’Alexandrie, fut le premier qui porta le nom de philologue , fi l'on en croit Suétone, ou celui de critiquent Ion Clément Alexandrin. I! vivoit du tems de Ptolemée Phila- delphe , & mourut fort âgé dans la cxlvj olym- piade. On compte parmi les philologues fameux dans l’antiquité , Varron , Afconius , Pedianus , Pline 1 ancien, Lucien , Auîugelle, Athenée, Julius , I olîux , Solm , Phdoidrate , Macrobe , Donat , Ser- vies, Stobée , Photius, Suidas, &c. Entre les modernes, les deux Scaliger, Tur- nèbe, Cafaubon , Lambin, les Voflius&ies Hein- üus , Erafme , Jude-Lipfe, Sirmond, Petau , Ra- pin , Gronovius, Spelman &c. fe font fort diftm- gués dans la philologie. Elle eii très-cuhivée en Angleterre, en Allemagne 8c en Italie. Notre aca- démie de belles lettres s’efforce de la remettre en vigueur parmi nous, & rien n’y eft plus propre que les mémoires curieux dont elle enrichit le pu- blic. PHILOMÈLE & PROGNÉ, filles de Pan- dion , roi d Athènes , étoient extrêmement belles. Térée , roi de Thrace, époufa Progné : cette princeffe fâchée de fe voir féparée de fa fœur, qu'elle aimort tendrement, pria l'on mari d’aller à Athènes chercher Pkiloméle pour la conduire en Thrace. Pan dion n’y confentit qu’avec beaucoup de répugnance , comme s’il eût prévu le malheur qui alloit arriver à fa fille. Il la fit accompagner par des gardes pour veiller a fa conduite. Aufli-tôt que Térée fe vit en poffeflîon de cette beauté , qu’il 2Îmoit déjà éperdument ; ii ne fongea qu'à fa af- faire fa paffion , & dès qu’il eût pris terre , il f e défit de tous ceux qui accompagnoient la prin- cefîe, laconduifit dans^ un vieux château qui lui appartenoit, & fe livra à fa paffion. Mais défefpé- ré des reproches fanglans qu’elle lui faifoit, il lui coupa la langue, & la laiffa enfermée dans le châ- teau fous la garde de perfonnes affidées. Après de tels forfaits , Térée eut i’aiïurance de fe préfencer devant fon époufe, & affeébntun air trifîre , lui dit que fa fœar éto’t morte dans le voyage. Progné le crut, pleura Pkiloméle comme morte , & lui drefla un monument» P H I Un an fe paffa ians que Phiioméle put informer , rœur f° n malheureux état; elle imagina enfin ., tracer fur la toile, avec une aiguille de tapifferie, i attentat de Térée, & la fi.uation affreufe cù il a voit réduite. Progné reçut la toile , & fans s’a- mufer a répandre d’inutiles larmes, ellene s’occu- pa que de fa vengeance. Profitant d’une fête de oicchus, pendant laqutfeii étoir permisaux fem- mes de courra travers les champs, elle al a au cfiateau où étoit fa fœur, l’emmena avec elle , I enferma fecrettemenr dans le palais, tua le fils qu elle avoir eu de Térée (Il s’appelloit Itys. ). Ayant fait cuire fes membres , elle le fervit dans un tehm qti elle donnoit à fon mari à l’occafion de la rete. Pkiloméle parut à la fin du repas, & jetta fur a ta ble la tete de i’enfant. 1 érée, à cette vue, transporte de rage , demande fes armes pour tuer les oeux fœurs. Comme elles s’enfuyoient , Pkilo- ”î e :f ^ changée en rcffignol, & Progné en hiron- del!e -, i eree qui les pourfuivoit , fe vit auffi méta- morphofe en Huppe, & Itys, fon fils, en char- donneret. PanAon ayant appris la nouvelle d’une aventure fi funefte, en mourut de chagrin. Voyez Pandion, Térée. PHILOMELIUM , en Phrvgie. OIAOMHA, & ^IAO.MIAECN. Les médailles autonomes de cette ville , font : RRR. en bronze. O. en or. O. en argent. Leur type ordinaire eft formé par deux cornes a abondance. Cette ville a fait frapper des mêdafilesîmpéria- les grecques en l’honneur de Caracalla , de Géra ,* d Alex. Severe, de Severe,de Domna, de Gordien. PHILOMETOR r qui aime fa mère , mot for» mé de ÇiZuy , aimer & de , mère. Ce fur- nom fut donné à Démétrius III du nom, 24 e . roi de Syrie: &àPtoléméeVI , roi d’Egypte, PHILONOME , fille de Nyflimus &■ de la Nymphe Arcadie , fuivoit ordinairement Diane à la chaffe. Mars prenant la forme d’un berger , ga- gna les bonnes grâces de Pkilonomé , & la rendit mère de deux enfans jumeaux. Craignant l'indi- enation de fon père , elle les jetta dans l'Erimanthe. Le Dieu , leur père , prît foin de les fauver , au rapport de Plutarque. Voye £ Lycastvs. Philonomé , fille de Craugafus , renouvella envers Ténès, fon beau fils , l'hifioire de Phèdre à l’égard d’H-ppolyte. Voye\ Crocus , Tenés. PHILONOMUS & CALLIAS , deux frères de Catane en Sicile , qui félon Elien cité par Sto- P H I PHI 695 fcée, emportèrent fur leurs épaules leur père & leur mère , pour les arracher aux flammes de l’Etna. ^D'autres écrivains nomment ces deux généreux frères qui fervent de type à des médailles de Ca- tane , Amphinomus , 2ê Anapius. PHILOPATOR , qui aime fon père , formé de ] çîï.oç , ami j 8e de rturif , père. Ce glorieux furnom a été donné à un Ptolésnre, roi d’Egypte, à un Séieucus, roi de Syrie, 8e à trois Aniiochus, rois de Syrie. <î>lAoro>tAiOH , ami des romains. Ariobar- zane, 8e quelques autres ro s de Cappadoce pri- rent ce furnom pour plaire aux maîtres de l’uni- vers. PHILOSEBASTE , «maosebastox, ami d’Au- gulie. C’étoit un titre que des princes 8e des villes prenoient pour témoigner publiquement leur atta- chement à quelque empereur. Ce titre fe trouve fur des marbres deCyziqueSe fur d’autres inferip lions. Ii ne faut pas s'étonner que la ville de Cy- zique s’en foit décorée, pnifque l'empereur Hadrien l’avoit comblée de bienfaits. Il y a dansMuratori ( P. DXC. 1. ) une inferiptien qui montre que la ville d’Ephèfe avoit auflî pris la qualité de philo- fébafle. Plulïeurs villes & pîulîeurs princes ont pris femblabîement la qualité d'ami des romains , ipiÀo- touxio; , & d ‘ami de Céfar , Çi?>ùKxarxf> , &€. (J5.J.) PHILOSOPHES. Tout ce que Pline ( L. XL 1 V. c.B.) rapporte aufujet des pkilojopkes dont on re- cherchoit les portraits à Rome avec tant d’emprelfe- ment, ce qu’il dit de la quantité d’artiftes uniquement occupés de ce genre de travail , doit nous perfuader que les romains étoient délicats fur la refïemblance de ces portraits qu’ils plaçoient, foit à leurs doigts, foit à leurs cols, foit enfin fur leurs parures, 8c dont on voyoit de plus les bulles dans leurs bi- bliothèques 8e dans leurs galeries. Par ces mêmes raifonsnous devons être étonnés que ces fortes de morceaux ne foient pas encore plus commuas au- jourd’hui fur-tout que lés portraits d’Epicure foient auifi rares. Car Pline dans un autre endroit s’étend beaucoup fur le refpeêt que l’on avoit à Rome pour ce philofophe , 8i fur l’affe&ation avec laquelle on vouloir porter fon image ( Caylus 2. p. 133 -)»* Les antiquaires font convenus d’appel!er/>Æ/éo- fophes des fiatues ou des buftes qui n’ont d’autre vêtement qu’un manteau fans tunique , 8c dont la poitrine eft entièrement découverte. Quant à la barbe àzsphilofephes. Voye j barbe. On trouvera à chaque philofophe dont on a de véritables portraits, la deferiptionde ces marbres. PHILOTE, f.f., l’une des filles de la nuit , félon Héfiode dans fa théogonie vers 224. Ce poète a entendu par Pkilote , l’abus du penchant que les deux fexes ont l’un pour l’autre. Rygin a Tendu ce mt>t par celui d'incontinence. PHILOTËSIE, f. f. C’ell aînfî que s’appelait chez les grecs la cérémonie de boire à la fanté les uns des autres. Elle fe pratiquoi: de cette ma- nière. Dès que le roi du feftin , ou celui qui don- no:t un grand repas , avoit verfé du vin dans fa coupe , il en repandoit d’abord en l’honneur des dieux ; enfuite , après l’avoir portée à fes lèvres , il préfentoit la coupe à fon voilin ou à la perfonne à qui il vouloir faire honneur , en lui feuhaitant toutes fortes de profpérités 5 celui-ci en buvoit , la préfentoit enfuite à un autre , & ainli la coupe palfoit de main en main , jufqu’à ce que tous les conviés eneulfentbu. Les philotéfies fepratiquoienc encore à l’arrivée de quelque hôte , mais il n’é- roit permis qu’aux étrangers , de boire à la fanté de la femme du roi du feftin. A l’égard des autres règles de cette cérémonie de table , on peut confulter la lettre de Fronteau à M. de Bellièvre. Le met veut dire amitié ( D. J. ). PHILOTHERA , dans la Coéiéfyrie. Goltzius feul a attribué des médailles impériales grecques à cette ville. PHILTRE. Depuis que la phiîofophie a défa- bufé les peuples, les gens inftruits ne croient pas plus aux philtres qu’aux revenans. Ils: faveur que l’on doit attribuer à l’imagination feule les effets prétendus des philtres , ou breuvages pour donner de l’amour. Mais ils favent auflî que les forcières de Theflalie & de Rome étoient fouvent des em- poîfonneufes dont les prétendus philtres deftinés a procurer des maladies ou la mort 3 etoient de vé- ritables poifons naturels. PHILUS , furnom de la famille Furia. PHILYRA , fille de l’Océan , fut fi fenfible aux déclarations d’amour qui lui furent faites par Saturne, quelle lui accorda fes faveurs. Rhéa , femme de Saturne , y fut trompée quelque rems ; mais enfin fe doutant dequelque intrigue , ede éclai- ra de fi près la conduite des deux amans , qu elle lesfurprit dans un rendez-vous. Saturne , pour fe cacher , prit la forme d’un cheval, & s enfuit a toutes jambes, en faifant retentir tout le Pelion de feshenniffemens, ditVirgile {Georg. hbMl.v. 91.). Mais Pkilyra fut fi confufe, quelle quitta le pays , s’en alla errer fur les montagnes des 1 elasges , où elle accoucha du centaure Chiron. Le regret P H i qu’elle eût d’avoir mis au monde un tel enfant, COsnpofé.de la, nature du cheval & de la nature hu- maine, l’obligea à prier ics dieux de la raeumor- phofer élle-mé-.nè. lis exaucèrent fa prière , &- la métamorphofèrent en tilleul ( p.’Afj* eft - le nom grec de tilleul.)* Un commentateur de Virgile dit que Saturne , pour cacher fon intrigue à 'Rhéa , prit la figure d’un cheval , & donna à fhilyra celle d'une jument ( Servius in lib. 3 . Géorgie. ). PHILYRA ; peau déliée , qui eft entre l'écorce & l’aubier de l'arbre appelle tilléol, dont les ajn- cieris fe fervoïent pour écrire : P np crâneur ex eo ckarta, dit Pline (1 5. 2.) : Divifie. ttcü iii preténues , fedquam ladjfimas vhilyras. Ils enduifoientlégère- ment. cette- peau d’une couche de cire , fi; r la- quelle ils traçorent 'es lettres avec ûn poinçon de fer, dont la tête fervoit 'à effacer ce qu’on avoit écrit. Oh fai foie autTi des couronnes entières avec cette petite peau, pour mettre fur la tête des con- vives ; & des bandelettes pour lier les autres cou- ronnes. On en treffok auflî des cordes , comme avec le fpart. PHINÉE , fils d’Agénor , régnait à Salmtdefle dans la Thracé : il avoir époufé Cléobule ou Cléo- pâtre , fille de Borée & d’Orkhie, dont il eut deux fils, Piexippe& Pandion ; mais ayant répudié dans la fuite cette princeife pour époufer Idea, fille de Dardanus , cette marâtre , pour fe défaire de fes deux beaux fils , les accüfa d’avoir voulu la dés- honorer, & le trop crédule Pâmée leur fit crevtr les yeux. Les dieux, pour l’en punir, fe fervirent du miniftère de l’Aquilon pour l’aveugler. On ajoute qu’il fut en même tems livré à la perfécution des h irpyes qui enlevoient les viandes fur la, table de Bkiaée , ou infeétoient tout Ce qu’elles touchoiënt, & lui firent foufirir une cruelle famine. Les Argo- nautes étant arrivés en ce tems-là chez PAzizA , en furent favorablement reçus , & en obtinrent des guides pour les conduire au travers: des ro- ches Cyanées. En reconnoiffancepls le délivrèrent des harpyes, auxquelles ils donoèran t la ch'aile. Dio- dore dit qa’Hetcuîs fblÜcita la liberté des jeunes princes que P binée tenoit en iprifon , & eue n’ayaht pu le fléchir, il l’emporta de force, te a le père , & partagea fes états aux deux enfans. Voyez Ca- IA1S, BARPYES. PHINEE , frère de Céphee , j àlonx de ce que Perfée lai enlevoit fa nièce Andromède j qui lui avoit été promife en mariage , refolat de troubler Ja foîemhité de leurs nôces : il rafifemb'a fes amis . entra dans la fille -du feftin , & y porta Se carnage & l’horreur. Perfée aurait fuccotr.be fous ie nom- bre , s’il n’eût eu recours à la têiePdë Méipfê , dont la vue pétrifia Vhinét St fes compagnons; P H L PHlNTIA-yfontaine.de Sic ile. Pline raconte d*a* près App-en , ma s fans en rien croire , eue tout ce qui y étoit jette furnageoic. PHINTJAS , roi de Sicile. Ses médaillés font : RRR. en bro nze. O. . . . en or. O - .. . .. en,argent. PHLEGETON , fleuve d’enfer qui rsuloit des torrens de flammes . & environnoit ce toutes parts la prifon des méchans. Son nom eft formé de Çteyiirêa , je brûle. PHLÉGON. C’eft le nom d’un des chevaux du Soleil , félon Ovide; i! lignifie le brûlant, & dtfîgne le folcil en fon midi. Son étymologie eft !a même que celle du mot précèdent; PHLÉGRA , ville fur les confins de la Macé- doine & ce ia*Thffia!ie. Les poètes difent que les éants combattirent les dieux, & furent foudroyés ans les champs qui entouroient cette ville. PHI.EGYÀS , fils du dieu Mars & de Chryfa , fille d’H'aîmas , régna dans un canton de la Béo- tîe , qui fut nommée de fon nom Fhlégÿade. Il n’eut qu’une fille, nommée Coronis , 'qui s’étant laiffée féduire par Apollon , devint mère d’Efcü- lape. Phtegyas , pour fe venger de l’injure que lui avoit faite le dieu , réfolut de mettre le feu au tem- ple de Delphes. Apollon , pour l’en.punif , le tua i coups -de flèches ,& il fut précipité dans le tar- ta'rë , où il eft dans une’ cruelle appréhenfion delà chuté d’un rocher qui lui pend fur la tête. Voys\ Phl'égyens. ’ PHLEGYENS . peuple Belliqueux de la Beotie, formé détour ce QaéPhltgyàs pût ramaffer déplus brave dans toutes Ls parties de lagrèce. Cepeupïe porta- fon au jacÿJMir Pàufiniàs, jofqu’à marcher contreDêlbhes yéf'à vôubîf -piller le temple a’Ap- pollon. . . . -Mais ilÿfûretît'enfin-extetminés par ie feu-du ciel, par sé’s trem&iêmons de terré conti- nuels & parla pefte.;Ün- critiqué moderne prétend due c’eftaux Pniégyéns , & 'fous leur nom £ tous les impies ou facriièges que' s’idreffe le confeil que Théfée donné dans ie Tartare , en difônt : appre- nez par mon exemple', à n’être point n-juftes, &à pas méprifer les dieux , ( Enéfd. iiv. 6 i v. 620), Cette explication adoptée dans la derniçre traduc- tion de- Virgile ; fë trouve contredite par d’âutres ojffagés fahs' équivoque. Vaierius Plaçais , -dans f'o.-v poème- des argonautes -(/inj.. 2. V.- ï 90V nous repréfentc la fHr-ië Tifiphoneft ‘tenant auprès des. viandes que l’on p.réfentoit à Théfée Se à Ph!é- | ayasv & .y goûtant ia première, afin de leur en P H O ionner de i’horreur, quelque faim qu’ils euffent; Stace a exprimé cela encore plus clairement dans fa Thébalie ( Liv. l.v. 712-)- PMLIUS dans l’Achaïe. AîA2I£2N. On a des médailles impériales grecques de cette vîüe frappées en l’honneur de Sepume-Sevère , de Domna , de Caracalia. PHLOÉE , Phloea , nom ‘d’une divinité. Hé- fychius dit que les iacédémoniens defianoient Pro- fe.rpine par ce fui nom. De même que les rom uns appel! èrent depuis Bacchus Liber , & proP ruine Libéra. Les grecs appelloier.t suffi fyrLLs le pre- mier , & .»«£ , nugator ,nugax ftul- tiloquu ? , un badin, & de yfàços , ) écris. Phlya- cographie n’efl autre que compofition badine , ou pleine de badineries & de fadaifes. Ces fortes d’i- mitations ne font en effet que des fadaifes qui ne fauroient produire aucune gloire à leurs auteurs. PHOBÉTOR, le fécond des trois fonges, en- fans gu fommeii. Son nom fignifie épouvanter ( , j’épouvante ) , parce qu’il épouvantoit en prenant !a reffembiance des bêtes fauvages, des ferpens & d’aurres animaux qui infpirent la terreur. Voyei Icèle , M-orpkée. PHOCÉE, ville d’Ionie. Les anciens habitans de cette ville prirent le parti de la quitter , plu- tôt que de -tomber entre • ks mains des perfes qui leur faifoient continuellemèOt ia guerre. Ckildelà & non d’ailleurs , que fort-irent- ces riombreufes peuplades qui s’établirent dans quelques aies d’Ita- lie & fur les côtes de la Lucanie , de la Ligurie , de la Provence, du Languedoc, du Rotifidion & de la Catalogne, oùiis bâtirent plufieursvilies St y por- tèrent les iciences de leurs pays ainfi que leur commerce. ïi ne faut pas confondre ces phocéens d’Afie, avec ks peuples de la Phocicle en Europe; Les premiers s’appellent en latin Phocei ou pko~ cœenfes , & les derniers pkocenfes : on s’y vit trom- pé plus dffine fois. La ‘première traiifinigratibn des phocéens arriva la i6'4 £ _année de Rome ; ii s’en fit une aurre l’an 210 de Rome. Les trarsfmigrations fuivantes ne fe trouvent point dans i h: Hoir e. C D. J.) PHOCÉE en Ionie. <î>o. & «okaiqk. & KAEQN. Les médailles autonomes de cette ville font : C. en bronze: O. en or. O. en argent. Leur type ordinaire efl un griffon à nai- corps. Leur légende, Cybèle, Minerve , Hercule & les Diofcures auxquelles elles ont rapport , les uiii.n- guent des médailles de la pnocids. Cette ville a fait frapper fous l’autorité de fes préteurs des médailles impériales grecques en: hon- neur de V efpafien , d’Hadrien, de Sabine , 4 - M. Aurèîe, de Commode, de Domna > ff racalla , d’Alex. -Sévère , de Maxirrun de Gor- dien-Pie , des deux Phihppes, d Anton.n , ae Marnée. 696 P H L PHOCÉENS j de la Phocide. «fcOKEQN. & 4>QKI, Les médailles autonomes de ce peuple font : R. en argent. O. en or. R. en bronze. Leurs types ordinaires font : Une ou plufieurs fêtes de taureau, vues de face. La tête d'Apollon. Leurs légendes et leurs types les diftinguent des médailles de Pkocée en Ionie. PHOCUS , fis d'Eaque & de la Néreide Pfammate , jouant un jour avec Pelée & Té!a- mon j fes deux frères du premier lit, le palet de Télamon lui cafta la tête & Je tua. Eaque, infor- mé de cet accident, & ayant appris en mêmetems que ces jeunes princes avoient eu auparavant quel- que différend avec leur frère, & qu'ils avoient commis cet afiaflinat à l'initigarion de leur mère , les condamna à un exil perpétuel. Voyeq_ Endéide. Pelée & Télamon. PHftEBADE. C’eft le nom qu'on donnoit à la pretreffe d’Apollon à Delphes, & à tous iesmi- fiiîires de fon temple. PHftEBÉ. On donne ce nom à Diane , confs- derée comme la îur.e , qui emprunte fa lumière du foieil, ou comme fceur d’Apollon. La mère de Lator.e s’appelloit auftà Pkæbée , fceur de Saturne & de Rhéa. Voyt\ Latone. PHftEBÉ & HILAIRE , femmes des Dîof- cures. V ?ye\ Hilaire. PHGEBUS. C’eft ’e nom que les grecs donnoient à Apollon, pour faire aliufîon à la lumière du fo- ieil & à la chaleur qui donne la vie à tomes cho- fes , comme iî 1 on difoit çls tq-j B:ov , lumière de la vie. D’autres difent eue le r,om de Phœbus fut donné à Apollon ipztPkccbé , mère de Latone. N. B. Tout ce qui fuit eft tiré d‘ une differtation de M. le Blond qui a mérité le prix de V académie } des infcriptions & belles- lettres en. 177a. Ce qui avoit rendu Apollon une divinité très- importante^ c’eft: qu’il excelloit dans quatre- arts principaux dont ii pafioit pour l’inventeur chez les Grecs, comme chez les Romains , favuir la di- vination , la nautique jointe à la p< elle, la méde- cine 8 c l’art de tirer l’arc. Les poètes nous le re- préfentent ordinairement avec un ou pîulîeurs des attributs dépèndans de ccs arts, & quoiqu’ils P H L ne foient pas rangés dans le même ordre par tous les poètes qui les ont décrits , cette différence ne peut venir que de la mefure des vers , ou de la fantr-fîe du poete. Dans Callimaque , c’eft l’art de tirer Tare qui tient le premier rang , enfuite iapoë- fte, la divination & la médecine. CalLim. hymn . in Apoll.v. 44. Pindare qui fembîe avoir compris la îégiflation dans Ls arts dont Apollon étoit l’inventeur, n’a point fait mention de celui de lancer des flèches. ( Pind. pytk. oi. v. ) Dans la defeription de ces arts, perfonnen’a imité l’élégance & la précifion d'Homère comme Ovide. C'eft amfi qu’il fait parler le dieu lui- même. ( Métam . 1. y ij. } Per me qnod eritque fuit que , Eftque patet : per me concordant carmina nervis . Certa quidem nojira eft } noflrâ tamen una fagitta Certior , in vacuo qui Vulnera pectore fecit. Inventum medicina meum eft ; opzferque per orbetn. Dtcor, & herbarum fubjeéia poteraia nobis . Ce fut vraifemblablement en corfîdératîon des quatre arts dont Apollon paffoit pour l’inventeur, qu’il étoit représenté chez les Lacédémoniens ( Hefichius Kaçîé'ies 6? K xnàç Sojibius apud Ze~ nob. i. ç4_ ) avec quatre oreilles & autant de mains. On voit fur une médaille de Gordien frap- pée à Theffa'onique Apollon figuré avec le fym- bôle de chacun de fes arts ( Pell. fuppl. 4. ) ' C’eft peut-être la feule où ils foient ainfî tous réunis ; ce qui la rend par conféquent très-pré- cieufe. Parmi tons les oracles aucuns ne furent plus fameux & n'acquirent autant de crédit que ceux d ‘Apollon. Ce fut la célébrité & le nombre de fes oracles qui le firent regarder comme le d eu de la d vination , & qui lui méritèrent toutes les épithètes relatives à cet art qu'ort lui donna. On croyoit que Jup’ter le premier & ’e prin- cipal dieu des oracles, s’etoit repofé fur lui dsl foin d’inftruire les mortels par cette voie, qu’il l’avoit conftitué fon prophète, & quM lui avoit enfeigné la divination. ( Æfchyl. Eumen. v. 19. ) D’autres difent qu’il avoit été înftruit dans cet art par ( Apollodor. lib. 1 . ) le dieu Pan fils de Jupiter & de !a nvmphe Thymbrs. >> Je fuis le 13 fcul de tous les dieux , dit Apollon dans Ho- mère , quiconnoiiîe les deffeins de Jupitei. ( Hymn, in mcrc. v. 554 , 535. » Ii pafioit pour tout favoir 8 c pour être incapa- ble P H $ ble de tromper, deux raifons Aiffifantes pour exciter la confiance qu’on sy >it en lui. Chiron le Cent rare étonné f Pir.d. Pytk. od. IX. ) des queftions que le dieu lui fait far l'origine de la nymphe Cyrène & fur le fuccès des proje s qu’il ferme iurelle , lui répond en ces termes ; « Vous que le men fonge ne peut approcher, c’eft votre douceur naturelle qui vous fait tenir ce difeours. O r i , vous m’interrogez fur l’orgme de cette nymphe , vous qui prévoyez la fin dernière de toutes chofes , qui comptez les feuilles que la terre produit au ptintems, ainfi que les grains de Fable qu’âg'tent les vents & que rou’ent les flots, vous qui connoiif.z fl bien les caufes & les évt- ïierneas. » C’eft par ia connoiflance des caufes & des évé- tiemens qu 'Apollon félon Pïndare ( Pyth. od, III. ) découvre l’infidélité de Cororais. PH® <$ 97 A«sdans Oppian ( Oppian. de Ven. Hb. x.) 3 c de dans Paufanus ( Paufzn. attic. ) font également relatifs aux oracles & à la divination. Apollon felcn le dernier auteur avoit un autel fur le mont Hymette en Attique ou il étoit adoré fous le titre de ■n-çoo-^us qui défignoit fa çonnoif- fance de l’avenir. Le laurier confacré à Apollen avoit rapport à la fable de Daphné qu; fuyant pour fe dérober à es pour-fuites , fut changée en Cet arbre. Dies- dore de Sicile dit qu ‘Apollon fut [e premier qui trouva cet arbufte, & félon Nicandre ( Alexipharm . v. zoo. ) c’eft lui qui le premier en a été cou- ront'é. Virgile a fuivi cette tradition, quand il a dit : ( Egl. III. ) Pkocbo faa femper apud me Mènera funt laurl. » Telle Coronis par un coupable égarement « reçut dans fon lit un héros étranger , que » l’Arcadie avoit vu naître. Apollon connut fon » crime. Dans le temple de Delphes oui! règne. » où les viâimes lui font < £f_-rtes , fon intelligence » le ui découvrit , il en crut ce témoin irrépro- » chible à qui rien n’cft caché , que le merfonge » n’approche point & que ne peuvent tromperies » nommes ni les dieux. La prefcience d’ 'Apollon lui fit donner les épi- thètes de cry.nzo; 8 c de ivnconroç ; fa véracité lui méritl Celle de Mavro u-ipaèr ,; , de ivr.gxo; & de *e?.ïêr.i ( Pindar. Herodot. Æfckyn. CaLli. Try pkiod.) On voit ce dieu defigne fous le nom de 2 mh uç dans un paftage d Efchyle , épithète tirée de l’ambiguité ries oracles ; i! reçut au fil comme préfi ierit de ces mêmes oracles , celle de Aoy.-or qu’on lit dans Philoitrate. ( Sopk. apud Philoflr. lib. IV. cap. IZ. I! a été furnommé pour la même raifon uqnirœ? , ( Hefychius. Szrabo. lib. 9 ) comme on le voit da: s Homère , qui l’appelle ainfi en parlant des f cheffes du temple de Delphes. ( Homère, lliad. IX. v. 404. ) Et quoique cette épithète pnifle fe rapporter aux rayons lancés pir le foleil ( ab emlttendis radiis ) le poète l’employant à l’occafion de ce qu’il dit du temple de Delphes femble en fîxçr l’acception pour les oracles. Le fer. s du furnem de , qu’on Ht fur une inferipnon de Muratori, n’ett pas douteux, il exprime très- bien h vertu prophétique du dieu, f Murator. inf- tript- p. Z Î-. I. ) Les furnoms de qu’on lit d. ns Apol- lonius ( A.poll. arg. liv. Z. V. 495. ) de t-îs dans Efchyle ( ÆJchy. Chaeph. ) de Antiquités , Tome i/. Le laurier, félon Pline , étoit agréable à ce dieu , parce qu’il en crcifibit beaucoup fur iePar- naffe. Eufèbe ( Prepar. evangel. ) afîure eue le laurier étoit conîacré à Apollen , parce que cet arbre étant pîem de feu, le bruit vif qu’il rend , lorfqu’on vient à le brûler , produit la vertu de deviner. La pretreffe du temp ! e de Delphes en mâ.hoit des feuilles pour exciter en elle l'eivthou- fiafme avec lequel elle rendoit fes oracles. { Pro- clus apud Pkat. p. 987. ) Enfin il y avoit des fêtes nommées que l’on celébro t en Béotie tous les neuf ans en l’honneur d * Apollon ifrnénien & gdaxien, dans lefquelles les prêtres portoiert des rameaux de laurier. 11 n’en falloir pas d’avantage pour faire donner au d;eu le furnom de qu’on lit dans Anacréon. ( Od. XIII. ) Plufieurs monumens nous préfentent îè laurier comme attribut d ’ Apollon ; on le voit fur un mé- daillon de Commode , frappé à Magnéfie fur le Méandre. ( Cabin. de M. Pellerin. ) La mufîque eft vénérable en toute manière, dit Plutarque ( platarch. de mafia. ) puifqu’clle eft une invention des dieux. Ce n’eft pas d'un homme , ajoute-t-il , que nous tenons cet art précieux , c’eft à’ Apollon lui-même , ce dieu orné de toutes les qualités les plus ettirr.ables. Que hue plufieurs auteurs ( Paufan. Edit. Kunk. p. 767. ) attribuent l’invention delà lyre ( V oye\ Lyre) à Mercure ; il eft confiant felooPlutarque , qu 'A- pollon eft l’inventeur de la Sure & de ta cithare; d’ailleurs il paroît que l’on a quelquefoi- confondu 1a lyre avec ia cithare , & c’eft ce qui a fait don- ner au dieu tantôt l’épithète de comme dans l’hymne d’Orphée , celles de Xv^oyAns & de d .ns d’autres aureurs , & tai.tot ce .e de süffiocM.’i. C Epier, nonn, Dion^s.epigr. lib. 2,} * - 1 £ Tttt 6^8 P H CE Quoi qu’il 'en foit , il étoit regarde comme le dieu principal de ia mufiqus. C eft _ a:nfi qu h-.-uiert nous le peint en p'uiieurs endroits acfes ouvrages DansThvmne euM ?• 'compofé en 1 honneur de ce dieu \ -le pcëre le lepréfente- au milieu aes dieux avec i’aopareit le plus brillant & !a démarche la plus majefheufe , touchant d’un pledrum ou d’une lyre de laquelle ii tire des fons enchanteurs. Il faut remarquer qu’Hptxière dans cette def- crioîion fait deux fois mention de la magnificence des habits à 3 Apollon qui répandoit , dit-il , une odeur délicieufe. Ovide le repréfente à peu près de même. ( Anior. hb. i. £-ieg. V tll, v. 59. ) 'Jpfe deus vatumpcllâ fpeBabilis aureâ TraBat ina.ur.ata confona fila lyrt. Selon Properce, il étoit suffi repréfenté avec un habit long au frontifpice du temple qu Au- gufte lui fit élever à -Rome: V dn.de inter matrem , deus ipfe , inîerauefororem Fythius in lor.gâ car mina vefie fonat. C’eft peur cela que l'habit longé, nommé palla chez les latins , étoit en quelque forte devenu l’habit dès comédiens & des joueurs d’inftrumens,. comme -il paroît par ce paflàge de Cornificius f Lib. IV.) : Uti cithàreedus , chm procedit optime vejiitus , pallâ inaurSlâ indutus , cura chlamij.e purpvreâ colonbus vartis zp.texîâ / eu plutôt cet habit des joueurs d'inftriimcns avoit été adapté au dieu. Les tnonumens confirment 3a defcrïption des poètes. On voit fur des médailles le dieu en ha- bit long, tenant la lyre de différentes manières, air.fi ou’Ovi ie Tibulle & Properce le repréfen- tent. Sur une médaille de Colophon ( Ree. depeupl. & de vil!, tcm. II. pl. LV 1 IÎ. 30. ), il eft figuré avec la lyre, ie P/eBrum & en habit long Sur une antre delà viTe à’ Imbrus, il tient de la droite une patère, de la gauche une lyre, & il a ie même habit. Cet habit , nommé rj» dans Calli- maque ( Ilymm. in Avoll. v. jj.Jeft affczfembîable à celui d'une femme , & ce qui porteroit à croire eu * Apollon étoit vêtu quelquefois comme une femme, c’eft un paffage d’Hygin , dans lequel Niobé reproche à Apollon 8e à Diane leur goût ir- régulier à ce fojet , & dè ce qu’ils changeoient l’un & l'autre l'habillement qui étoit propre à leur fexe, la première s'habillant à la manière des hom- mes, & l’autre prenant des habits de femmes ( Tab. IX.) : N:obe procreavit libéras fieptem , totidemque filias. Qùem partum Niobe-Laton*. antepofiu.it fiuper biufique locuta efi in Apollinem & Dianam : quod ilia c incia viri cultu ejfiet , & Apollo veficm demijfam habsret. En effet cet habit avec lecue! Apollon eft quelquefois repréfenté fur les médailles &les autres P H (S monument, eft défigné foifs le nom "de moliehîs veflibus par -les ' antiquaires. Pkfieuts d’entr’eu* ''-Vnt obfervé ; mais aucun que je cobnoiife, Va donné la raifon de cette Angularité. Ce qu'il y a de plus remarquable , c’eft que les ceanx che- veux , la délicatefle des membres , en un mat , lès charmes de la beauté & tontes les gr'aces’qùe Iibulle donne à ce d:eu, & qui le lui font com- parer à une jeune fille , font exprimées fur des mé- dailles des pierres gravées & d’autres monument anciens. Je n’en citerai que quelques exemples. Sur une médaille d’Antiochus ( Vdill. kifi. règ. fy r - % v- 2/9*) > r °i de Sy rie , les proportions d’A- polion qui y eft repréfenté nud , aporochent tant -de celle d’une femme , que Nonnius (In Goic- l'mn.p. 79. ) , en décrivant le type de cette mé- daille, a pris le dieu pour Vénus. Sur une pierre gravée , publiée par le comte de Cayius ( Red, d'antiq. ) , on prendroit au premier coup d’œil pour une belle femme Y Apollon qui y ef| figuré files attributs du dieu ne le faifoient allez con- r :°A c . re P our ne *’y pas tromper , enfin fur des mé- dailles de Myrina ( Rec. depeup. & de VU. tom, II.pl. 5-4.) on voit Apollon, divinité de cette ville » avec une gorge de femme très-bien formée. Je crois qu’il fero't difficile de donner la rrifon de ce caprice, finon en difant que les anciens , fs formant èd Apollon l'idée du jeune h> mme le p;us beau & le mieux fait , ont cru qu’il dev.ot parti- ciper aux beautés particulières des deux iexes , & l’ont par conféq tient repréfenté de la farte , amfi que Bacchas. C’eft peut-être un femblable caprice qui leur a fait imaginer l’hermaphrodite, dont nous connoiffons de fi belles ftatu- s , quoique ce ne foie qu’un être idéal , 8e que s’il eut jamais txifté unfu- jet réunifiant à la fois les deux fexes , ce n’auroit été qu’un monitre , bien loin d’avoir été d’une fi grande beauté que celle qu’on lui prête. Apollon jouant de la lyre, n’eft cependant pas toujours repréfenté avec un habit, ni avec de< ca- ractères de femme. Il y a au contraire piufieurs médailles fur lesquelles il paroît nad avec les mar- ques de virilité , & c’eft le plus grand nombre. Ces attitudes font très-variées. Une médaibef Rec» de peupl. & de Vill. tom. II. pl- IX AI II . ) ne ia ville de Calenderis en Cilicie le repréfente nud , debout, le bras gauche appuyé fur une colonne fur laquelle eft pofée la lyre ; delà gauche d tient le pleBrum. 1! eft représenté de la même manière fur des médailes de Lampa en'Ctete (Aid. tom. jJI. vl. XCIX. ) , de Mytilène dans ! ne de Lesbos ( 4 , v l CUL 20 ) & à’ Al œ fia en Sici e ( Et pl. vî T - > à cuelques différences près ; fur une d’Hadrii ^('ibid.tom. 111 pi CXXV 1 IL g) il ;ft nud, debout, tenant de h gauche une ,yre a^pu'ée fur un trepied entrelacé d un ferpent , 8 c de la gauche le pleiïrum. parière lui eft une ce- P H CE P H CS' 699 lonne far laquelle on voit une petite ffatue de Diane. Voyeq LTKI. L'affinité entre la mufique & la poëfie étant tres- grande.& certains vers étant faits pour être chantes au fon de la lyre, Apollon fut suffi regarde comme le dieu delà poëfie (Lia. IV. od. 6 . Horat. ). Spiritum Pkæbus mïhi , P’nœhus artem Carminis , nomenque dédit poetts. plus . Ctft pourquoi Hippocrate ( Jusjurànd , Hip pc-cr . ) jure par Apollon médecin , par Efcuiape a Hygrée & Panacée. CaUimaque a faivi la tradition dé fon tems, lorf- qu’ii d:t que c’eft de la Panacée { Efpece déplanta d’imufage merveilleux , félon Pline & f heophrafi*.") même que découlent des cheveux à' Apollon, & que ces gouttes précieufes répandent la faiübrtté' par- tout où elles tombent ( Hym. in Apoll. v. 39.). On ne doit donc pas être étonné de tous les éloges qui font donnés à Apollon par les poètes. Iis l’ont repréfenté à la tête des mufes & comme leur chef. Homère le peint fixant l'attention des dieux charmés ou fonde fa lyre & de fes chants , & les mufes. lui répondant en chœur (Hymn. in Apoll. v. 188.). De-îà lui vint le furnam*u»ut, tenant delà droite un rameau d'olivier , & de la g niche une lyre. Sur d’autres médailles du même prince _ Apollon eit qualifié du titre de con- Jlrvator , & figuré de différentes manières , comme on peut le voir dans Banduri. Ces deux épithètes du dieu ne fe trouvant que fur des médailles de ce temps, & principalement fur celle de Trébonien- Gaiie , il devoit y avoir quelque raifon particulière de la repeter. Ainsi , un médaillon- fingulier de cet empereur a donné occalîon à Pelierin d’en expli- quer la caufe. Il repréfente au revers la figure d Apollon debout fur des roches élevées en forme dem- magnes ; tenant d’une main un grand rameau d’olivier, 8c de l’autre un arc détendu. La légende du champ ARM. Asi. ( Rec. de peup. & de Vill. î . III. p. 5 x }'?.), contient le commencement de deux noms de villes d’Ombrie , Artia & Affmino qui etoiect vorfines & qui avoient fait ériger à fra x communs la fktue 8 Apollon fur un lieu élevé pour qu put etre vu au loin & invoqué par tous les peuples des environs. Il régnoit en Lalie une pefte violente du temps de Trébonien- Galle, & ce prince avoir donné des ordres dans toutes les provinces de l’empire pour cu’on yoffrîr des facri- fires à :ous les dieux. I; n’y a pas lieu de douter que les p, up’es & les i les né fifife :t alors des vœux à ceux des dieutx pour kfquels ils avoieat le plus de vénération j & I on conçoit aifément qu’ils im- plorèrent fur-tout Apollon qui étoit regardé particu- lièrement comme un dieu fecourab’e & falutaire qu on invoquait même fous le nom de médecin lui attribuant d’avoir inventé la compofition des remèdes lpéciiiques pour les différentes maladies. On voyoit à Rome un temple dédié à Apollon fous le titre de médecin : Ædem quoque Herculîs & fpei Livius haie loco {Extra tri geminam portant. \ affignare yidetur , ut & Apollinis medicï que. om~ nia adillius ornamentwm extruciafuerunt opéra , quoi Ere appellent' um e mari defeenfus effet h'ardini Roma vêtus. Les médecins adreffoient des vœux à Apollon commeà leur dieu tutélaire ainfï que le prouve une infeription publiée par Tomafîln ( De donarvete ). Sur une autre infeription , i! réunit les titres de falutarïs Qc de medicinalh ( Mus* Florent, tom. III* P * }• Virgile à l’occafîon de ce qu’il dit delà mort d’Hippolyte & des foins de Diane pour le rappel- lera la vie, ajoute que Jupiter indigné foudroya- Efcu'ape, & il l’exprime ainfi : ( Æneid. L. VH. y Ipfe repenoremmedicint talis & ams Fulmine Phtzbigenam Jlygias derrujït adtutdas. C’eft fans doute par licence que le poè’te nomme Efcukpe inventeur de L médecine ; mais quoiqu’il ne le fût pas réellement „ cependant en qualité de fils d’ Apollon qui lui avoir appris tous Ls fecrets de cet art , il fut révéré lui même comme le princi- pal dieu de la médec'ne , après fon père. C’eflpour cette ra fon qu’il elt fouvent reprêfenté fous la fi- gure d’un ferpent.. Le ferpent étoit le fymbole de la médecine , non-feulement parce qu’il fe rajeunit pour amfi dire , en changeant de peau tous Ls ans ; mais en- core parce que entre les différentes efoèces defer- pens , i! y en a qui fervent à la eompofition des remèdes falutaires. Sous ce rapport, iîeftfréquetn- ment figuré fur les monumens comme aîtiibut à* Apollon. Il peut néanmoins convenir à ce dieu re- lativement à la fable du ferpent Python. L’arc étoit pareillement un de fes attributs , parce qu’iî l’avoir inventé & s’en étoit fervi pour tuer le fer- pent. Nous allons rapporter les furnoms que f©n adreffe dans l’art de tirer de l’arc lui fît donner. Je me contenterai de remarquer que les grecs ont toujours interprété par Apollon la divinité nom- mée Horus chez les égyptiens ( Jablonsk. p unité. £ gyP : -y> laquelle étoit chez ces derniers peuples la même que le fojeii , fuivant quelques auteurs. J’obferverai- atsflî que le fymbole de l’épervïer qui fe rapporte an foleil fur les anciens monumens des égyptiens, efi également chez eux celui d'Horus » Cet oifea-u étoit confacré au foleil à caufe de la rapidité de fort vol , félon Eulîathe (In Uiad. A. ):. i Parce que plus le foleil brille , plus i’épervier s’é- 1 lève en Pair , félon Eufcbe ( Pr&par. evangJiv.III * 7 01 ; P H (E c. 12. ) cum quia incitatijfvno motufertur, tumquia alta uki lucis plurimum , veiando petere folet. Or , Enen ( De animai. lib. X, c . 14- ) nous apprenaque les épïrviers étoient confacrés à Apollon & que les prêtres g»! étoient chargés de les nourrir étoient nommés cesuxoSa s-ms. Chez les égyptiens , les grecs & les romains , le corbeau étoit undesoifêaux que I on donnoit au foleil pour attribut & nous apprenons du même-, Elien ( Lib. IL c. 18. ) que c’étoit auiTi loifeau d’Ap lion; il lui e'toit confacré, dit cet auteur, parce qu’il eft en quelque forte doué de 1 efprit prophérique , & qu’il prédit les orages. C’eft ce qui fait dire à Virgile ( Georg. 1. ) : Tum corn.ixplenaplu.viam vocat improbavoce. On lit dans Porphyre que l’épervier & le cor- beau étoient deux orfeaux confacrés à Apollo-n. {De abftment. c. j. ) Le cygne étoit confacté à ce dieu ainfi qu’au foleil à caufe de fit blancheur , félon Euft ithe , { Ad îliad. A. p. 449) qui dit adleurs que c’étoît l'oifeau à' Apollon pour les fois propriétés qu’il réunit , le chant , la divination & la blan- cheur. Enfin les griffons qui’étoient confacrés au foleil, comme perfonne ne l’ignore, font encore un des attributs à' Apollon. Le comte de Caylus ( Rec. d'Ant. VII. p. 2.8 r. ) a publié une cornaline gra- vée en creux repréfentant ce dieu qui ne peut être méconnu pour fa difpoficicn & pour ta lyre placée à fon côté ; on voit à fes pieds un griffon & un autre oifeau qui pourroit bien être un corbeau. Une médaille de Tranquiliine frappée daps( Peil. Med. tom. 11 .p. 203.) la ville d’Aphrodifias pré- fente Apollon nud, debout , tenant de fa main droite une branche de palmier & de la gauche une lyre pofée fur un trépied entouré d’un ferpent. Derrière eft un arbre & à fes pieds un griffon. Les auteurs font en cela conformes aux monumens , ainfi qu’on peur le voir dans Claudien & Philof- trate. Sidoine invoque Apollon en ces termes: ( Sidon. Apollin. carm il. V. 3 ©7. ) Nunc aies , a Paan , tauro cui gryphas ohuneos Docla lupata iigant , quoties pe r frondea lora T le élis penniferos hederis lîcoloribus armos. L’idemsté à’ Apollon avec le folci! pa oît donc en quelque forte étabfie par la reffemblance de leurb fymboles. La quelUon paroît être abfolument dé- cidée par une ftrophe de l’ode d’Horace pour 1 s jeux féculaircs Les jeunes garçons qui adreffent leurs vœux à Apollon , l’invoquent ainfi t Aime fol, curru nïtido iiem qui 'Promis & celas } aiîusque & idem P H (S Nafceris , pojjis r.ihil urbe E.omd Vifere majus. D’ailleurs fur un très grand nombre de médailles de villes où l’on adorait Apollon ce dieu _ft re- préfenté fous la forme d’un jeune h imme , h tête radiée, comme l’on peut le voir fu- d:s médail- les de l’ifle de Rhodes , fur une de L fie de C’nio & fur planeurs autres. Les artiftes' doivent ob- ferver que ces rayons naiffent de h tête même , & qu’ils ne font point appliqués ainfi que ceux que l’on voit à la couronne radiale de quelques em- pereurs. Gn a représenté le foleil fous la figure d’un jeune homme d’une grande beauté , parce que , dit Ilidore , ( O ri g. V III. ) il reparoît tous les jours en donnant une nouvelle lumière, quoudie oriatur & nova luce nafeatar , ou félon PhumuruS { Myth. ) pour fîgntfier par la jeuneffe qui eft le plus bel âge de la vie , qu’il n’y a rien de plus beau dans la nature que le foleil , ou encore félon Ful- sence , parce qu’après avoir été à fon couchant, il femble rajeunir en reparoiffant le lendemain, avec un nouvel éclat : quia occidendo & renafeendo femper eft junior ; ce qui a fait dire à un poète ancien : Sol femper juvtnis , rapidum qui iividis axent. Dans d'autres deferiptions on lui donne tantôt la forme d’un enfant , tantôt celle d’un jeune homme 8c enfin celle d’unvieillard. Martin nus Ca- peila nous le repréfente de la for:e ; ( lib. 1 . ) Facie autem mox ut ingrejfus eft puen renidentis , incejfu medio juvenis ankeli , in fine fenis apparebat occidui ; defcriptîon par laquelle Fauteur a voulu- fans doute indiquer trois parties du jouz, le matinv le midi & le foir. Ainfi quoique fur les monumens Apollon foie prefque toujours repréfenté comme un jeune homme d’une figure agréable ( Callim. Hymn. zrt Apoll. v. 36. ) ( Lucian .. de facrif. ) ( TibutL- Eleg. lib. 1. el. IV. ) dans la vigueur de l’âge , & que les auteurs lui accordent une jeuneffe per- pétuelle ; cette règle néanmoins peut fouffr ir queî- qu’exceptson. On voit des exemples dans Lucien y ( Lucian. de deâ Syrâ') dans Macrobe ( Macrob^ Satur. lib. 1. c. XVII. ) & fur une médaille- à’Alefa où ce dieneft repréfenœ avec de la barbe-, ( Princip. dï Torremuqa. ) Les p êtes ont quelquefois confondu Pbæbug avec îe foleil , 8c ce nom eft devenu plutôtun fyno- nyme qu’une épithète de celui A' Apollon : Homère les joint très-fouvent enfcmb’e. Quand it dit que le d eu Invoqué par Chr/sès defeen J du cfel, armé de ion arc , & portant fon carquois, pour venger fonpœtre de l'injure des Grecs , il réu it les noms de Fh«bus & àl Apodo-n t ( Iliade A. y. 4 3 * ) On 702 P H (S en trouve plufieurs autres exemples dans Tes ouvra- ges & dans fon hymne en l’nonreur à‘ Apollon. Or les grammairiens décompofant ie nom de Phœ- hus , ÇaSo; difent que c’eft la même chofe que ÇaSias dont l'étymologie feroit Ças &c fiiùç , La lumière & la vie', & Phœbus félon eux figr.ifie pur 3 brillant , qui donne la vie , ce qui peur très- bien s'entendre du foie:! & ce qui a engagé vraï- femblablement pindare ( Olymp. od. VII. ) à le nommer «yvas isos. Le mot ysvféAjo? rend très- bien la vertu produc tive du foleil que d'autres auteurs ont attribuée à Apollon en l'appellant ysvijrs^. On l'invequoit fous ce nom à Délos , où ii avo't un ^utel , dont un auteur cité par Macrobe fait mention : ( Cloa- tius. Grdin. lib. u. apud Macrob. Saturn. lib. 111 . c. VL ) Deli ara & Apollïr.is ’/tzsrropos , in qitâ nullum animal facrificatur-, quant Pyikagor im velut invzolatam adoraviffe produnt. On n'y immo'kut aucunes viâtmes , on y faifut feulement de? prie - res & des offrandes, d'où Macrobe a cor.jeéluré que Virgile a voulu parler de l'autel d ’ Apollon y t- yirrap ( Ænéid. III. v. 85. ) Cet autel efi clairement défîgné dans un paffage cte Caton ( lue liber, educandi .) Vhitrix h&c omma fiaciebat in verlenis ac tnbis fine hofilâ ut Deli -ad Apollinis genitivi aram. Enfin on trouve ce fur- nom àî Apollon dans Vaîerius Flaccus : ( Argonaut, Rb. V.) Ventum efi fhcebi gemtoris ad aram. Les interprètes qui ont voulu expliquer pourquoi en n'immoloit pas des victimes fur l'autel & Apol- lon ye* r,T*>p , ont remarqué que le foleil & Apol- lon étant la même divinité , il étpit bien julle de ne point enfanglar.ter par la mort des viétimes l’autel d’un dieu qui donne la vie à tout. Dans i enumeratson que fait Callimaque ( kymn. in ApolL v. 31. ) de l'habillement d ’ Apollon , on ne voit qu'or briller ; fon vêtement efi d’or , fon arc , fon carquois, fa chaufiure même efi de ce meta! , 8e le pcete termine fa defeription en difant qu'il efi tout refplendiiïant d’or, & doué de. toute forte de richeffes. Ovuce femble- avoir Imité Callimaque lorf- Gii’il dit : ( Met. lib. 2. ) Aureus huit axis y . tertio aurais , aurea fiumma Çurvatura rota , radiomm argenteus ordo. Peut-on donner à cette allégorie un meilleur fens , qu en l’entendant du foleil, dont l'or F, imite que très-foi Elément l’éclat, & oui par fa cnaieur fécondant en quelque forte la natu-e procure foutes fortes de biens ? L’épithète de P H Œ fert à expliquer toutes les autres qui en font formées. Ce' le dzxptrttap qu’on lit dans Ho- mère | Hymn. in ApolL v. 123. Orph. in. Argon. Hefiod,' Tkèogon. ) Orphée , Héfiode , Pindare & qui à la lettre marqueroit l’épée d’or dont ces pcetes décorent Apollon , ne veut rien fignifier- autre chofe que les rayons du foleil qui font plus perçans qu’aucune épée. Les peë f es & les mythologues voulant défi- gner les rayons du foleil ont feint que cet afire avoir une chevelure dorée : S dis auguftum capue radiis. perfusum , dit Martiântis Capeiîa {Lib. 1. de Nupt. philo’. ) circumachim. flammantibus veluti auratam aifatiem rutuli véniels imitatur. C’efl ce’ qui aura forme ie furnom qe je.&tnr&x.afAqç donné par Pindare a Apollon, f Olymp. od. Vil. ) La behe chevelure conftitue un des attributs de ce dieu, il efi toujours repréfen’té avec de longs cheveux, & c’eft pour cela que les grecs l’ont fur nommé axaifoxofitis pour marquer que fes che- veux n avoient point été coupés. On trouve ces épithètes dans Pollux { Pollux 1. de tom. ) Philof- trate ( Pmloftr. in Heroic. j) , Hefychius. Les- latins ont cru defigner aiTez clairement Apollon' par la feule épithece &' intonfus. On ne peut s'y méprendre en iifanc dans Horace le vers : Intonfium pueri dicite Cyr.tkium. Et cet autre de Properce : ( Properr. 3. ) Dum petit ir.tonfi pythia régna dei. Voila donc des traits de convenance b ; en mar- ques entre le foiei! & Apollon par les effets na- turels du premier & les épithètes du fécond. On en trouve encore d’auffi frappans dans la cona- paraifon que 1 on fait des rayons du foleil avec les fieenes d Apollon , Sc l'habileté de ce dieu dans 1 art de tirer de j’arc. Lucien dit ( De afitrol. ) eue ies traits du foleil ne font autre chofe que l’effet que produifent les rayons de cex afire. Selon Fulgence ( Lib. 1. Mythol. ) on a donné un arc & des flèches au foleil parce que fes rayons font en quelque forte lancés comme par un arc , amfi que des flèches : arcum vero huic fiagittasque conficribunt , quod de circulo ejus radii in medum fagittarum exiliant. C’eft pourquoi le foleil efi furnemmé fiagittarius & vulnificus , félon Martia- BUS Capella ( Lib. 1. ) huic quoque fiagittarius 3 huic quoaue vulnificàs , quod pojftt radiorum jacuiis icta penetrare. Les rayons du foleil qui font nom- més pour la même raifon tela diei par Lucrèce » font appeilés par Prudence fipicnla ; & pour expri- mer la même penfée, nous difons communément en François que le foleil darde fies rayons. De-là . les épithètes tr-'fiaï.oç , tY.x.TiZsXirrt , ‘.x.zçy'/o; s données fi fouvent par.Honsère d; d’autres poètes à Apollon, PHŒ Les autres épithètes «Aursrol »?, ' roro %*s , açyvçtroles > employées par Homere & par Pindare * celle à 3 arcitenens dont le i£tt Uvme en pariant d J Apollon ont toutes le meme prin- cipe. En effet félon l’opinion communs des grecs i a;c étoit un des attributs de ce dieu * parce qu il Fa voit inventé , & qu'il s’en etoit fervi pour tuer ks enfahs deN;obs( Apollodoe. lib. IIi. ) , .es Gyclopes & pour beaucoup d'autres exploits. I» s'en fervit pour faire remporter quelquefois des vidoires à des armées qu'il favori foit , en y _ com- battant fans être vu ; & d'autres fois pour lancer fur la terre des flèches empoifonnées qui repan- doiêr.t la pefts en des lieux dont les peuples ou les chefs avoient commis des crimes qui offenfoient les dieux. Mais ia principale raifon pour laquelle on repréfente Apollon avec un arc & un carquois , c’eft la défaite du ferpent Python, viéioire qui le renaît célèbre & lui mérita le furnom Tl-Aia; , qu'on lit fur des médailles. Sur une de Néron ( Med. de Potin d'Egypt. ) entr 'autres on voit le bufie du dieu , la tête couronnée de lauriers avec le carquois fur l’épaule , & la légende nreios AiiOAA ivs. Cette épithète ainfi que "celle de pytkius dans les auteurs latins eft très-fréquente & tellement propre à Apollon qu’il eit quelquefois défigné par ce feu! nom. ( Voye^ Python. ) PHGSNICEUS color. Voyez Chataing. PHŒNICOPTERE ou FLAMMANT. Cet oifeau étoit confacré à Ins. Elle paroit fur une pierre du cabinet de Stofch , coiffée avec deux plumes , qui appartiennent fans doute au pktzni- copt'ere. Voyei Flammant. Les gourmands de Rome faifoîent g-and cas ce fa langue , comme l’attefte Sénèque ( Epift. no.) : Quod non dejîderas milliarios ûpros , nez Unguas pkœnicopterorum , nec alla portent a. luxurii. Ce fut un raffinement du fameux Apicius , qui n’aveit d’efprit que pour imaginer des morceaux déli- cats. Pkœnicopteri linguam , dit Pline ( Lib. X. 4§- ) 3 pracipuz faporis ejfe dccu.it Apicius , nepo- tum omnium altiffimûs gurges. Il indique ia ma- nière de l’accommoder dans fou traité de re co- cidnariâ . Cet oifeau eft aftf.z commun dans les marais de Provence & de Languedoc ; & fi nous penfons comme les anciens fur la beauté de fon plumage, nous ne fommes pas de leur avis fur la qualité de fa chair qui cft très-fade. PHGSNîX, infiniment à corde des anciens, dont , au rapport de Muffcnius les rois de Thrace fe fervoient dans leurs f ilins. Quelques auti u> s en attribuent l'invention aux phéniciens. P K O 703 apparemment à caufe de l'analogie des noms, (F. D. C.) PHOLLIS , afiar , affanon , taflugon , chaî- cor.s monnoie ancienne de l’Egypte &c de l’Afie. E:ie vaîoit y deniers &~, monnoie a&ueile de France , feion M. Paucton. Elle valoir en monneie aaciennne des mêmes pays : 4 kodrantès. ou 8 perutsh. Phollis ou Ballantion , monneie des ro- mains. Elle valut , fous Conftantin 8e fes fucceffeurs*, félon M- Pauéton ( Métrologie . ) , 195 livres tour- nois 8e Eile valoir alors en monnoie du même peuple ; 1 ~ phollis militaire, ou 2 f§ livres d’argent, ou 13 xï f°us d’or, ou 156 i miliaréfîon. ou 178 f iepton d’argent, ou 2yo deniers de Néron, ou 32a f livres de cuivre, ou 37JO nummus. ou îjcco afTarion, Veye 1 MonNoîe des romains , pour recon- noître l'évaluation de Rome de Lille. Phollis militaire, monnoie des romains. Elle valut, fous le grand Conftantin, 8e fis fucceiïeurs , félon M. Pauéton , 1-36 livres tour- nois Se Elle valoir alors en monnoie du même peuple ? 1 livre d’argent, ou 9 yi fous d’or, ou 109 f miiiaréfion. ou la y Iepton d’argent, ou 175 deniers de Néron, ou 218 \ livres de cuivre, ou 2625 nummus. ou icyoo affanon. PHOLOÉ, montagne de ia Thejffaiie, où 7^4 P H O Quirtus de Smyrne, dit (LIS. 7.) qu’Hercule tua !e centaure Hyiaar- PHOLUS , un des centaures, fils de Sdénus & de Milia. Hercu’e allant à la chaiïe du fan- glier d Erimanthe , logea en paflam chez ie^ cen- taure pholas qui le reçut humainement , & lui fit b -nne chère. Au milieu du fefiin , Hercule ayant vou'u entamer un rmiid de via qui appaitenoit aux autres centaures , mais que Bacchus ne leur avo:t dor né qu’à cond tien d’en régaler Hercule, quand il pafferoit chez eux : ceux-ci lui en refusèrent l’u- f3ge 5 ils l’attaquèrent même vivement ; les uns armes de gros arbres avec leurs racines , les autres de groîTcs pierres , les autres de haches , ils fon- dirent tous enfembie !ur Hercule : le héros , fans s’étonner , les écarta à coups de flèches , & en tua p'ufeurs de fa maffue- Son hô-e ne prit aucune part à ce combat , Sinon qu’il rend t aux morts les devoirs de la fép- lture s comme à fes parens ; mais par malheur une flèche qu’il arracha du corps d’un de ccs centau-es , le bldTa à la main , Sc quelques jours après ii mourut dé fa blcffure. Hercule fit à fon ami de magnifiques funérailles , & l’enterra fur la montagne appeliée depuis Phoioè, du nom de Pkolus. Voyei à ^article d’FlERCüLE l’explication aftro- nomique de cette fable. PHONASCIE. L’art de former la voix de l’homme. Phonasâa. On avoit établi en Grèce des combats pour la vo.x , comme pour toutes les part es de la gymnallique. Ces combats duroient encore du temps de Galien , & ils mirent la pko- nafeie er>. recommandation , parce çu’on fe faifoit exercer par \cs phoncfques , comme on s’exerçât aux autres exercices par les gymnafies. Ces mots viennent de cparé , voix. PHONASCOS , ds certains malîres que l’on prenoit chez les anciens pour apprendre a gouverner fa voix. Les phonafqu.es formobnt la' voix j & apprenoient l’art delà bien manier. Ceux qui fe dellinoietît à être orateurs , ou chantres , ou comédiens , fefervoient de ccs maîtres. Augufte C Suet. c. 47. n. 6. ) prenoit fouvent ■de 1 curs leçons . Dabat cfîidue pkonajco operam.f er- ' tuliien appelle un pkonafque , ( De pci!,, c. y. ) edornator vocis. Varron ( Apud Non. 2. 82A.) parie ainfi d’un phonafque. Phonafcus fum , vocisque fu.fcj.tabulu.rn , Cantantiumque gallus gallinaceus . OOPAAHN orifixia ou xeptÇuv , inter manus auferri. Ces expreifions fynonymes défignent la ma- P H O nière dont les foldats tranfportoient leurs cama- rades morts, au bûcher. PHORBAS , chef des phlégiens , homme crue! & violent, s'étant faifi des avenues par lef- queiles on pouvoir arriver à Delphes, contrai- gno’t tous les paffans de fe battre contre lui à coups de pomg, pour les exerçer, difoit-il, à nvepx combattre aux jeux pythiens ; après les avoir vaincus , il les faifoit tnrudr cruellement. Apollon , pour punir ce brigand , fe préfenta au combat déguifé .en athlète, & affomma Phcrbas d'un coup de coing. On le croit père d'un Aétor & d'Augias. Vcye^ Actor. PHORBEIOM , c’elt ainfi que l'on peut fran- cifer ie mot grec phorbàa , qui üenifie une efpèce de bandage de cuir do' t les anciens joueurs de flûtes s'entouroient la tête, Les latins l’appelloient capiftrum. Le phorbeiot 1 étoit placé devant la bouche dumufirien , vis-à-v : s de laquelle étoit une fente par où p riToit l’anche de la flûte. Le pkorbeion empêcho't les joues & les lèvres du joueur de fouifrir , & merto t ce derrner à même de mieux gouverner fon haleine , qui ne pouvoit s’é- chapper. I! fernb'e que ceux qui jouent des inftrumens à arches , tels que le baffon, le hautbois, la clari- nette, &TC. devroient tous fe fervir du pkorbeion . Un c'e t?u> s plus grands défauts , & pourtant un des plus ordinaires, étant de laifler échapper le vent à côré de i'anche ; ce qui provient de la ten- fion continuelle des joues , tenfion qui va jufqu’à la fouffrance , r ur-:out pour les commençans. Le pkorbeion remédieroit à rout. ( F- D. C. ) Plutarque ( De zrâ cohibcndâ ) dit que Marfyas en fut l'inventeur. Dans un tableau d’Hercuianum ( Pitt. tom . /H.), on voit un homme jouant de deux Ames d'égale longueur , qu'il tient à la bouche , laquelle efl couverte du bandeau appelle S royant , propre à ménager & rem érer le vent qui conrr buoit à former les fons. CLs flûres font compofées de pluficurs morceaux , comme on peut s en convain- cre par d flftrentes pièces de fiâtes en ©s qui font dans le meme cabinet , & qui n'ayant point d’entaille, ne peuvent pas être emboîtées les unes dans les autres. On ne pouvoir les joindre enfemble que par le moy .n d’un tuyau de métal ou^de bois fur Ii que! on fixoit les pièces de la flûte L on voit en effet un pareil morceau de flûte qui eil refle fixé dans un tuy r au de bois , & qui même y a été pétrifié. Sur un autel triangulaire du capitole , on voit un faune qui joue des deux flûtes & qui porte le phorbeion. PHORONIDE, PHORCYNIDE, fille de Phorcys, Toutes les files de Phorcys nspoltoient pas ce nom. Unie donnoit plus particulièrement a trois. Les pkorcy- nides n avoienc qu’un œil pour elles trois , dont ehes fe fervoient tour-à-tour. Palxphatus réfuté cette fable dans fort chapitre 32. PHORCYS , nom d’an dieu des anciens grecs. Il étoit fils bu Pont, c’efi-à-dire de l’océan & de la terre ( Hejîod . Theog. vers. 2 37.). Varron dit qu’il étoit fils de Neptune & de la nymphe i hé- fée , ou comme d’autres difent , Tnoofe. Il eut plufieurs filles, les Phorcynides , les Gorgones, Médufe , Schœnon & Euryale , de plus la nymphe Thoofe qui eut de Neptune le cyciope Poîyphême. Il fut encore père du dragon qui gardoit les pom- mes des Hefpérides ( Héfiod. v. 233. )■ Il eut en- core Scylla d’Hécate ; Palatphatus, e. 32, veut que ç’ait été un roi de Sicile & de Sardaigne, qu’Atias vainquit dans un combat naval, & qu’il y fut fubmergé. PHORMINGE, , , • PHORMÏX Ç Poaux mes la pkorminge su nombre des iaûrumens à cordes, Plufieurs au- teurs, entr’autres Bu'enger (De theazro. ) , préten- dent que c’étoit une cythare: ce dernier ajoute que, fuivant Hefvchius, c’étoit une cythare qu’on p or- toit fur les épaules. ( lizad. lié. XVIII. v. 569. ). PHORMION , pêcheur d’Erythrée , ayant perdu la vue par une maladie , la recouvra par la protection de l'Hercule d’Erythrée. Voye 1 Ery- thrée. PHORMIX. Voyei Phorminge. PHORONEE , fils du fleuve Inachus , con- jointement avec trois autres fleuves , Céphife , Àflérion & Inachus , fut arbitre entre Neptune & Junon qui dilputoient à qui auroit le pays d’Argos fous fon empire : le différend ayant été jugé en faveur de Junon , Neptune en eut du ref- fentiment , & mit à fec tous les fleuves. Pkoronée fut le fondateur du temple de la déeffe à Àrgos j &Eupalême en fut l’architefte. Voye^ Chrysis , Junon. I! bâtit une ville , & cette ville fut nom- mée Phoronique. PHOSPETORE étoit repréfenté fous la figure d’un jeune homme , portant un flambeau élevé. C’étoit le même génie que les latins appe'Jèrent Lucifer. ( Voye £ ce mot. ) Les grecs lui don- nèrent un nom compofé de ç£s , lumière , & de > je porte. • Plutarque ( In Colotem.) & Hefych’usfont men- tion des Phosphories , fêtes établies en fon honneur. Antiquités , Terne IV. Gruter (88. 13.) rapporte l’infcrbtion fui-' vante , gravée en l'honneur de Phofpkore ou de l'étoile du berger. b o n o. DUO. P U E R O. P O S P H O R O T. FL. I T A L I C U S P R I M U S III I. V I R. M. A. A. CUM STATILIA. L U C I N A. C O N J U G E. ET S II I S. EX. V O T O. PHOTINGE. Il paroit par un pafîage d’A- thénée ( Lié. IV. Dezpnos. ) que c’étoit une des flûtes des anciens , & la même qu’on ap- peüoit latine & oblique ( Plagiaule ) , dont Poflux attribue l’invention aux lybiens ( Onomafi. liv. IV , ch. 10.). Athénée prétend que ce fut Ofîris l’égyptien qui inventa la photinge furnommée oblique ; or comme il paroît que ies anciens ne connoifibient point la flûte traverfière ( Voye j Flûte ) , l’épithéte oblique ne peut lignifier ici que courbe >& comme je crois avoir prouvé dans l’article flûte que toutes les flûtes des anciens croient à anches , la photinge devoit avoir de la reffemblance avec letournebout ; il elt même pro- bable que celui-ci en dérive. Au refte la courbure de la photinge , ne venoit que de la corne de veau qu’on ajoutoit au bas des flûtes , comme nous l’avons déjà dit à X article flûte. Cette corne de veau s’appeiloit codon. Voyei ce mot. ( F. D. C. J PHR ATRIARQUE , çp arpLtpxes , magifirat d’Athènes qui préfidoit furies ççurçU , c’eft-à- dire , furies divrfions d’une tribu : il avoir le même pouvoir ;ur cette partie de la tribu, que le phy- larque avoît fur la tribu entière. PHRATRIQUES , feftin que tes gens d’ans même tribu fe don noient à Athènes pour entre- tenir l’union & l’amitié. Les phratriqu.es étoient une inâitution de Solon. PHRATRIUS (mois.) Mois particulier à la ville de Cumes en Eolie. il étoit compofé de 30 jours. On ne trouve le nom de ce mois que fur un feui marbre tiré des ruines de Cumes , & dont l’infcription eft en dialeéte éolien. On la lit dans les recueils d’antiquité de Caylus (2. 189.) Le nom de ofatpios ou sphetpios vient du nom de #PATFIAI , des fociétés ou confiâmes éta- blies en différentes villes de la Grè - e , qui s affem- V v v v 706 P H R bîoient en des tems réglés pour la célébration des fêtes ou de certaines cérémonies. Le lieu de raffemblée s'appelait fatfion ; on préf urne que le mois oîi ces affemblées fe tenaient à Cumes, étoit appeilé 4 >patfioe. <î>patopes ,, confrères , amis ou voiiîns. Ce furnom vient de , puits. Anftote dit {Rhét. t. 2. 6i- ) que des puits communs doit naîire l'a- mitié entre les citoyens. PHREATIS ( le ) , ou phreatiom , éioit un des quatre anciens tribunaux d’Athènes. Il êtoit établi pour juger ceux qu'on pourfuivoit à l'occa- fîcn d'un fécond meurtre , fans s’être réconciliés avec les pareils du citoyen qu’ils avoient tué invo lontairement. L'exilé acculé , paroiiToit fur la mer à un endroit appeilé le puits , d'où ce tribunal reçut ion nom ; là il fe défsndoit fur fon bord fans jetter l'ancre , ni aborder à terre. S’il étoit convaincu , on lui infligeoit les peines impofées au meurtrier volontaire ; s'il étoit innocent , il retournait à fon exil , à caufe de fon premier meurtre, i eucer fut le premier qui fe jultifia de cette manière, & qui prouva qu'li n’étoit point coupable de la mort d’Ajax. PHRINON- Ce héros grecdifputant à Pittacus, un des fept fages , la propriété du promontoire Sigée , lui propofa un combat finguîier dans le- quel il fut va ncu par un flratagème de Pittacus. Celui-ci l’enveloppa dans un filet , & le mit hors de combat par cette furprife. ( Strab. I. 1 2. Polyen. firatag. I. 1. c. 2 J.) Winchkelman l'a reconnu fur une pâte antique de M. Dehn , publiée au n Q , 166 de fes monument i inediti. PHRIXUS , fils d'A'hamas & de Néphélé , échappa à la mort qu'Ino fa marâtre lui prépa- roit , comme on l'a d;tau mot nèphÉlÉe. Le Bé- lier , fur lequel fa mère lui fit prendre la fuite avec Hedé fa fœur , étoit couvert d'une toifon d'or , 0U lieu de laine. Il arriva heureufement dans la Colchide , où il facrifîa fon Bélier à Jupiter- Ce Bélier fut mis depuis au nombre des lignes du Zodiaque , & la toifon refia entre les mains d'Aë- tes,roi du pays., qui la fit garder dans un parc confacré au dieu Mars. Voye^ Aetes , JasoN, Athamas , Bélier , Hellé , Ino, Néfhélé, ThéophaNe , Toison d’or. Vhrixu époufa Calciope , fille d’Aëtes. Les premières années de fon mariage furent heureufes. Mais fon beau père, jaloux d’avoir la toifon d'or , le fit mourir pour s'en rendre maître. Ses enfans furent fauves par leur mère Calciope , qui les fit paffet fecrettement en Grèce. Pkrixds dans la Lycie. Goltzius feul attribue à cette ville des médailles jr-ptriales grecques. P H R PHRONTIS , fille de Phrixus & de Calciope. • Voyei Calciope, PHRURON. Jablonski ( pantk . &igypt. 102. 2. 16c. ) donne l’étymologie cc-pte de ce furnom du Nil , & il le rend par l'eau defcendante. Il s'appliquait au Nil a l'époque de fou décroif- fesnent. PHRYGIEN , le mode phrygien fut inventé , dit 0:1, par Marfyas, phrygien. Poliux , ( onomajt. iiv. I V , ckap. IO , J dit que l'harmonie pkrigienne eft propre aux joueurs de flûte ; harmonie peut. lignifier ici autant que mode , ou plutôt autant que genre. Voye^ Dorien , (F. D. C.) Phrygien. (Bonnet) Fbye^BoNNET. PHRYGIENS ( les) & les moyens qui en faifoient pâme , tiroient leur origine des tnraces ( ftrabo . lib. 10. J félon Platon ( loix de Platon , üv. j. ) Iis furent iongtems fournis à l’empire de s affyriens. Ces peuples portoient une efpèce de bonnet qui les diilinguoit des autres nations bar- bares. Voye\ bonnet phrygien. La belle ilatue de Paris , confervée à Ptonae dans le palais _A:- temps , raifemble tout l’habillement phrygien ; on voit d'abord le bonnet diftinctif de la nation, different de celui d'une pierre gravée ( Monum . ant. ined. tom. I , fol. 112.) publiée par Win- ckelmann. Ce dernier bonnet a plufieurs bouts pendants, deux defquels paroiffent fervir à le lier fous le menton; il eft orné d'étoiles, & attaché fur le front par un bandeau ou diadème. Ce bonnet diffère des bonnets phrygiens , en ce qu'il n'a point cette pointe élevée & penchant un peu en avant. On en apperçoit d'une forme égyptienne, a des figures q i accompagnent la mère des dieux & Athys ( antiquités facrées & profanes des romains. Tab. 8. 9.) ; maïs cette circonftance ne prouve pas affez que ces figures foient phrygiennes. Numanus beau-frère ( sinéid. lib. IX- v. 616.) de Turnus , reprochoit aux troyens leurs mitres ornées de rubans ; il faifoit aîlufîon fans doute à ces bouts de bonnet de Paris. I! faut ferappellerqu on appelloît mitra , tant la coëffure que les rubans , fervant à contenir les cheveux , & toute ceefture des femmes. On appelloît iuSsmitra les bonnets des nations barbares : ce même. Numanus reprochoit auffi aux phrygiens leurs tuniques a longues man- ches. La iiatue de Pans du pabis Altemps , po.te une femblable tunique qui paroitretroufleepar deux ceintures, à moins que cette fécondé apparence ne foit une manière de replier la tunique , tenant lieu de fécondé ceinture, comme on le peut con- Efturer par une figure qui porte un boucher fur le bas-relief de ia villa Borghèfe eù Prum reçoit P H R penthéfilée. Au refte, comme les grecs n’admet- toient les lonaues manches c-ue dans 1 habillement i ~ /-ainMîvP tomDoïc iur. ies * JO avec celui des femmes grecques. Sur cette tunique les phrygiens portoient ( tnéid. hb. 3, v. 4 M > {•* chlamide. A en juger par le bas-rehefUe , ia v! a Borghèfe , ce manteau étoit moins cïrcu.aire que celui des grecs. Apulée donne à Paris un manteau brodé de différentes couleurs , à la mode des bar- bares ; mode que Virgile appelle phrygienne , par la raifon que Part de broder avoir été invente chez les phrygiens. Il eft probable que ceux-ci fanaient ufage d'autres manteaux que de la chlamide , ou que celle-ci n’étoit pas toujours attachée fur 1 e- paifie , comme il paroît par une figure tirée Q une urne fépuicrale (antiquité prof. & facrée des romains fol. 213 ) : auflî Priam baifant la main d Acnd e furun bas relief de la villa Borghèfe, par ci t vêtu du pallium & non pas de la chlamide. Sur ce bas- relief Priam eft fans mitre ou bonnet ; ii eft appa- rent que l'habile arrfte l’aura fupprimé pour mieux conferver la ncbieffe & la majeftè d'un roi , aux- quelles ces ajuftemens barbares font toujours défa- vantageux. La figure tirée d'une urne fépuicrale & citée plus haut, paroît celle d'un prêtre; on le dircit attaché au culte de ia mère des dieux , mais la barbe qu’il porte le range neceffairement dans une autre claffe. Peut être étoit il d’une inflitution ro- maine & poftérseure : an refte , il diffère de tous les monumens connus par le haut de fon habil- kment. Les phygiens , comme la plupart des nat'ons barbares , portoient des caleçons qui descendaient jufqu’aux pieds , & des fandaies fermées , comme on voit à la ftatue de Paris. La defcrïption des obfèques d’Anchife dans Virgile ( méid. lih. V. v. 5S9-) j où il fait inter- venir Alcagne , & toute la jeuneffe rroyenne , an- nonce un peuple iivré à toutes les recherches du luxe; il parle de colliers & d’autres ornemens fem- blables. Héfiode ( Ænéid . lih. I. v. 6yj. ) ; la plus âgée des filles de Priam , portoit un collier , un fceprre Sc une couronne ornée d’un double rang de pierres précieufes. Au refte l’habillement des troyennes ne différoit guère de celui des femmes grecques , quant à la tunique & le pallium feule- ment; les trovennes n’ont fouvent qu’une cein- ture à la hauteur des hanches. Il feroit difficile de fixer rigoureufement la dif- férence qu’il y avoir entre le cafque phrygien & ce- lui des grecs ; il eft à fuppofer cependant qu’il y en avoit une ,puifque ianuitdelaprifede Troye , la troupe qui s’étoit déguifée en foldats grecs , Se ■ P H R 707 qui en pritlesarmes , futaflailiie par les habitans de Troie ; il exlfte un bas-relief (monum. ant. ined . fig. 135. tom. I. ) , repréfentant Heétor porté par des troyens ; ceux-ci ont des caïques avec le ci- mier où la partie fupérieure élevée 8e recourbee en avant , approchant de la fo; me du bonnet phry- gien ; ils n’ont point cette partie Taillante qui dé- borde le front , 8e qui fert de vifière aux calques grecs fur d’autres monumens ; 8e fur les peintures du Virgile de la bibliothèque du Vatican ; ce font des cafques femblables à ceux des grecs, mais fans faillie en avant , de même que les cafques romains qui ne débordoient jamais le front, i el eft le caf- que d’Enée , il eft tiré des peintures du Virgile de la bibliothèque du Vatican; fon caractère troyen eft une pointe au fommet recourbée en avant , ca- ractère que portent aufu deux médaillés romaines* que Beger ( thefaur . branden'o. pars î , fol. ^60) prouve avoir l'empreinte de Minerve ihade. Son calque diffère ici de ceux qu’on donne commu- nément à cette déeffe qu’il ne faut pas confondra avec la Minerve des grecs. Les troyens avoient la leur qu’ils adoroïent dans la fortereffe Ilium , d’où fon culte paffa chez les romains, peuple qui fe glonfioit d’être forti d’Ilion. C’eft la raifon pour laquelle Minerve porte fur ces médailles un calque phrygien , delà forme de cerji qu Ajax ti-.nt ions les p : eds fur une autre médaille publiée par Beger ( thefaur. brandenb. pars î , fol. 47 6 ). Si Beger eût obfervé cette forme diûinâive , elle eût ajouté à la preuve que cette médaille repréfente ^ Ajax ; au refte, il a fépée à la main avec un boucher de forme ovale pour défigner fcs combats contre les troyens. Quoiqu’il n’y ait point de panache aux cafques cités , Homère en donne cependant aux phrygiens. Du refte , le poëte grec n’entre pas dans des détails alfez circonftanciés fur toutes les pièces qui pouvoient compofer l’armure d’un foldat troyen. Les troupes phrygiennes Ce faifoient proba- blement remarquer par ces tun ; ques à longues manches , & par les caleçons longs que les hifto- riens attribuent à ces peuples. On en voit cepen- dant fur les bas-reliefs qui ont les bras nuds comme les grecs, des cuiraffes de même forme, & des brodequins aux jambes , d’autres ont des ca'eçons femblables à ceux que portent quelques foldats romains, & qui ne débordent pas les genoux. Le bouclier pkrygien étoit indifféremment ou allongé , ou parfaitement rond ; témoin le bas-re- liefde la villa Borghèfe, repréfentant Priam allant à la rencontre de la reine des amazones. Un foldat fur le même bas-relief, tient un bouclier fembiable à ceux dont fe fervoient ces héroïnes ; du refte, les phrygiens différoient infiniment des grecs par leur façon de vivre efféminée. Alle\ phrygiennes, leur dit Numanus ( ttnéid. lib. 9, y.biy. } car vous ne mériter pas le nom de phrygiens ; danger fur votre montagne de Dindime , où vos orei.les font accoutumées aux double fans de la flûte phrygienne i 70 8 P H R cet infiniment & les tambourins de votre déejfe vous appellent. Au palais de Rome appelle !a Farnefîna on voit un Phrygien mourant , figure moitié moins grande que le nature!. PHRYGIO, brodeur. Pline ( 8. 48. ) dit que les phrygiens avoient inventé la broderie , & que l’on donna leur nom aux brodeurs. PHRYNE , Poiîux , ( Onomafl. liv.IV.chap. 9. ) parle d’un air ou chanfon qu'il appel lepnryné de Canton , qui en étoit probablement Fauteur. Il ajoute que cet air ou nome étoit formé de mo- dulations détournées & difficiles. ( F. D. C. ) liio% es , c,n -f d une tribu. Le peuple des grandes vil es grecques étoit partagé en un certain nombre de tribus qui parvenoient fuccefllvement& dans des tems réglés au gouvernement de !a république. Chaque tribu avoit fon chef ou phylarque qui préfïdoit aux af- fembiées de la tribu , avoir l’intendance & la di- rection de fon tréfor & de fes affaires. Arifïote dans fes politiques , parle de ces phyla.rcu.es . Hé- rodote rapporte que CaÜfthène ayant augmenté le nombre des tribus d’Athènes, & en ayant formé dix de quatre anciennes , il augmenta aufiî dans la même proportion , le nombre des pkylarques. Les marbres de Cyzique font mention de plufieurs pkylarques ; on ht fur un marbre de Nicomédïe , qu’Aurélius-Earinus avoir été phylarque d’une des tribus de cette ville- Dans la fu tece terme perdit fa lignification naturelle & primitive en devenant le titre d’une dignité militaire. On y fubftitua le nom d’ épimelete , adminifîrateur , préludent : afin d’éviter toute équivoque, de n’être pas fans ceffe dans lerifquede confondre le commandant d’une troupe de cavalerie , avec un magüîrat. ( Potteri Archdol. grec. liv. 1. c. xiij. ) Il efi aufiî parlé des pkylarques dans l’empire grec , ou l’on donnoit ce nom aux chefs des trou- pes que l’on fourniffoit aux alliés , ou que les alliés fourniffoient à l’empire ; c-’eft ainfî qu’il fut donné au chef des farrafîns, parce que leurs trou- pes auxiliaires étcient divifées en tribus. PHYLÂX , üimom d’Hécate , qui lignifie la gardienne, ce q-o'Katrsxs , je garde. PHYLLA , fanons, bandelettes qui pendoient delà cc effare des femmes , autrement dites , redi- micula mitre,. PHYLLIS, fille de Lycurgue, roi des Lu- îiens , ou de Sithon , roi de Thrace , n’avolt pas vingt ans , lorfqu’elie perdition père, & monta fur le trône. Démophon , roi d’Athènes , ayant été jette par la tempête fur les côtes de Thrace , en reve- nant de la guerre de Troye , fut bien accueilli par la jeune rein; , & s’en fit extraordinairement aimer. Après quelques mois pâlies dans !a p us . tendre union , le prince obligé de retourner a A hênes pour les affûtes de fi n royaume, promut à Ph.yliis d'être de retour dans un mois au plus tard. Mais rois mois s’écoulèrent fans que la p: in- ceste eût aucune nouvelle de fon amant : c’eft dans ces circonfhnees qu’Ovide lui fait écrire une | lettre , ( la fécondé de fes Héroïdes. ) dans !a- > quelle elle emploie pour ranimer l’amour du jeune P H Y prince , toutes les raifons que le fien lui peut ins- pirer. Elle lui reproche fon manque de foi , lui rappelle fes fermens , cherche à lui rappeler par combien de foins 8 c de bienfaits ede a mente la ten- d relîe ; & enfin , elle l’aflure qu elle fs donnera la mort de la manière la plus cruelie , s il ne revient bientôt parcître à fes yeux. Hygin dit queDémo- phon lui avoir marqué le jour précis qu’il feroit .de retour. Ce jour étant arrivé , eile courut neur îojS au rivage où il devoir aborder , & n’en apprenant aucune nouvelle , elle le jetta dans la mer. D au- tres difent qu’elle fe pendit. Le heu où elle périt fut appel'é les neuf chemins , en mémoire de cette courfe , qu’ede avoir neuf fois réitérée; on y bâtit enfuite la ville d’Amphipolis , qui fut appeilée le tombeau de Phyllis. Avant le départ de Démophor, elle lui avoir remis une boëte confacrée , difou-elle , à Rhéa mère des dieux. Elle lui recorr.mmda de ne l’ouvrir que, quand il n’auroit plus d’efpérance de revoir la Thrace. Il arriva dans i’ille de Chypre., & Phyllis fe donna la mort, f V oye% Acamas , teucer. ) On ajoute àl’hiftoire de Phyllis que les dieux l’avoient changée en arbre , parce qu’en effet -les feuilles des arbres s’appellent en grec ipvAAcy ; que , Démophon étant revenu quelque terris après 3 l’arbre fleurit , comme fi Phyllis étoit fenfible au retour de fon amant. Hygin ne parle point de la métamorphofe 5 il dit feulement qu’il vint fur le tombe’au de cette princeffe des arbres dont les feuilles , dans une certaine faifon de l’année paroi- foient mouillées , comme fi elles répandoient des larmes pour Phyllis. PHYLLIUS , pour plaire au fils d’Hyrie, du Ovide { Mlétam. 7. ) , apprivôifoit ces oifeaux & des lions , dont il lui fai/bit préfent. Dans ce del- fein , il avoir combattu contre un taureau indompté & l’a voit vaincu? mais voyant que tous fes foins croient inutiles , & qu’il étoit impofÇbie de s’en faire aimer , il le lui refùfa dans le teros qu’il le lui demandoit avec e-mprefiement. Le jeune homme fe voyant rebuté , lui dit avec dédain : vous fouhaiterez envain dans la faite de m’avoir accordé ma demande ; & fur cela il fe précipita du haut d’un rocher ; ma ; s i! ne périt pas , les dieux l’ayant changé en cygne pendant fa chute. Sa mère Hyri.e-, qui le crut mort , verfa ta s|rae larmes , qu’il s’en forma un lac, auquel on dflÉfel fon nom. PHYLLOBQLIE , ' mot qui dé- figne l’iïfage où étaient les anciens , c.e jetter des fier-rs & des feuilles fur Ses tombeaux des morts. Les romains , en prenant cette coutume des grecs, joignirent aux fleurs .quelques flocons de Line. La pfiyllobolie fe pranquoit auffi à i’oc- cafion des viétoires grgnées par un athlète dans quelqu’un des jeux publics ; oh ne fe contentoit pas de jetter des fleurs aux yiâdrie'ux . mais encore P H Y 7 oj? à tous fes parent qui fe trouvoient dans fa com- pagnie. PHYLLUS, ville de Theflfalïe. Strabon ( l. IX, ?• 43 î ) 3 dit que c’elt dans cette ville qu’étoit le temple de Jupiter Phylléen. Ortélius croit que c’eft la ville P'hylleius d’Apollonius 5 il croit auffi que c’efl: la même que Stace appelle Phyllos. Il s’embarrafife peu du témoignage de Placidus , qui ui eff contraire. Placidus , dit-il , eft un grammai- rien , & ces fortes de gens ne font pas fort exaéts en fait de géographie. / PHYLOBASILE. Les phylobafides étoien: chez les athéniens des magiftrats quiavoient fur chaque tribu particulière le même emploi , la même dignité, que le Sanxié; avoir par rapport à toute la république ; on choififfolt les phyloba - files d’entre la nobL-ffe ; ils avoient l’intendance des facrifices publics Se ce tout le culte religieux qui concernoit chaque tribu particulière , ils te- noient leur cour ordinairement dans Se grand portique appelle , & quelquefois des poids & des monnaies. » « Mais quel parriprendre fur tant de pieds an- ciens quei’on croit être des copies fideiles du pied romain , faudra t-it les re;etter abfolument ? non. Héron vîvoit cent vingt ans avant l’ère vulgaire , & par conféquent au temps de la république ; il P I E nous a donné le vrai rapport du pua. romain , tel qu’il étoit alors avec les mefures de l’Egypte ; ce rapport changea dans la fuite, le pied romain fut altéré &devintpîus court: il me fembie qu’on peut prouver cette alfertioH, & que 1 epzed romain é tou déjà moins grand fous l’empire de Vefpafîen. En effet-, on lit dans Diodore de Sicile ( lib. i. ) que Séfoftiis éleva deux obéhfques d’une pierre très-dure, de cent vingt coudées de haut, fur lef- quds il fit graver le dénombrement de fes trou- . pes, l'état de fes finances s & le nombre d^s nations qu’il avoit foamifes. D’un autre côté on lit dans Pline ( Lib. XXXVI, c. 9. ) qu’un obé- f feue qu’Augnfte avoit fait placer dans le grand cirque, Sz qui étoit un ouvrage du roi Senne ferrée, fous le règne duquel Pythagore avoit été en Egypte , étoit de la hauteur de cent-vingt-cinq pieds trois quarts , outre la bafe qui faifoit partie de la même pierre, mais que celui de Séfoftris qui eft dans le champ de Mars, étoit moins haut de neuf pieds. Ce dernier qui avoit également éré tranfporté d’Egypte par Augufte, ayant neuf pieas de moins que le premier, devoir donc avoir né g pieds romains. Par conféquent cent-vingt cou- dées , qui font ici des pieds géométriques, vau- droient 116 ^ pieds romains, & le pied romain* n’auroit été que de izG , 99 ou environ 127 lignes du pied de roi ; il ne faut pas néanmoins avoir trop de confiance dans cette comparaifon de se- furages. Je ne dois pas omettre d’obferver ici après M. Roliin, ( Hijl. anc. tom. XIII , v, i6j.) que cet obélifque eft encore dans je champ de Mars à Rome , couché dans les terres , où il traverfe les caves des maifons bâties fur fes ruines. Si les cent- vingt coudées de Diodore font des pieds géométriques , & que l’ obélifque en contînt jafte ce nombre , il doit être de ioi. 72 pieds de roi , ou de 102 pieds S pouces 7 J lignes. Ce monu- ment pourroit fervir à juftifier le rapport des me- fures anciennes avec les nôtres. » » M. Montucla m’a fait obferver que cet obé- lifque a été retiré de défions les fcâtimens par Ses foins de Benoît XIV , & placé dans une cour voi- fineoùon peut le voir. Angeto-Maria Bandini a fait imprimer à Rome en 17 >0 un ouvrage italien in-fol. fur ce fujet. M. de la Lande dans fon voyage d’Italie, dit que cet obélifque a Gy pieds de lon- gueur. M. Stuart s’en eft fervi pour déterminer la longueur de l’ancien pied romain ; car apres avoir montré que la partis qui devoir avoir 73 S pieds antiques , à 95, 587 dixièmes de ligne, il dïvife ce nombre par ie premier , & trouve 10 pouce su o lignes & T J C 7 5 ( Voyez le voyage de M. 'de la Lande , tom. 4 . page 3 - ) 53 » On lit dans le même M. Rollîn , qu’Augÿfîe n’ofa entreprendre de tranfporterà Rome un autre obélifque d’une grandeur énorme qui avoir été conftruit fous Rame liés ; il avoit de hauteur , P I E félon M. !e Beau ( H -fi. du bas-empire. US, iX , art. XXV II, ) cent- trente-deux pieds": ce doit être un de ceux dont Pline C Vtb. XXX V I , c. 8- ) parie en ces termes : Ramifes autem is , quo ré- gnante , Ilium captum eft , quadraginta cubiterum ( liiez centum quadraginta ). Idemque digrejfus inde , ubifuit Mnevidis regia , pofuit alium , lon- gitudine undevicenis pedibus per latera cubitis qua- tuor. Si 140 coudées ou pieds géométriques va- loient 132 pieds romains, il s'enfuit que dans ie bas-empire , le pied romain ne valoïtfpius que 130. 74 lignes de pied de roi. Cet obéiifque devroit avoir 119. 84 pieds de roi , à raifon de 140 pieds géométriques. On allure que c'eftlemême obé- fifque que Sixte V a fait rétablir & dreffer dans la place de Saint-Jeaù-de-Latran. » » Mais une obfervation qui peut fervir à prou- ver que les anciennes mefures romaines avoient été altérées & négligées , c'eft que fous Valenti- nien „ Vaîens & Gratien en 367 ( Hijî. du bas-em- pire. liv. XVII , art. 14. ) Prétextât , préfet de Rome , fut obligé de rétablir dans tous les quaitiers de cette ville, de nouveaux étalons pour fixer les poids & les mefures , ce contenir la rnau- Vaife foi des marchands. » PIED HUMAIN. ( Voyez pieds. J PIEDESTAL. Lorfque fur les marbres & les pierres gravées une figure paroît placée fur- un autel , ce qu'on prend pour autel , n'eil fouvent qu’un -pieÈftal ; & par confé - quent pîufieurs piedeftaux antiques font pris à tort pour des autels , quoiqu’ils en aient la forme. Le mot qui figmfie un autel, fe prend auffi pour toutes fortes de fupport , fur lequel on peut placer quelque chofe; c'eft (a4. IL z.p. 722. L. 23. ) Euftathe qui nous l'enfeigne au fujet d’un paffagef II. E. v. 421. ) d'Homère. PIEDS. Pieds (Balfer les ) ( Voyez adoration.) Pieds (Fouler aux) ( Voyez fouler. ) Pieds ( Inégalité des ) ( Voyez Egyptiens monumens. ) Pieds des figures antiques. « Dans les figures antiques, tranquilles, dit Winckelrr.ann ( hift. de V art. ) on ne trouve pas certe préten- due grâce des modernes , enfeignée par les maîtres à danfer & çonfiüant à ne Iaiffer repofer le p : ed tiré en arrière que fur les doigts. Cette pofition n'dt ufîtée chez les anciens que , quand les figures font en marche ou en courfe ; mais jamais quand elles font en repos. Lorfque Philoétète , fur ie bas-relief que j'ai publié dans mes monumens de l'antiquité, tient le pied droit dans cette pofition , c'eft que l'artifte a voulu ex- primer la douleur du héros caufée par la morfure du ferpent, douleur qui ne lui permet pas démar- cher fur ce pied. » , “ ün beau p A 4 , ainfi que de beaux genosx étoient plus vifibles chez les anciens , qu'ils ne le font chez les modernes. » « Comme les anciens ne fe ferroier.t pas tant les pieds que n»us par des chauflures étroites , ils avoient ces parties du corps de la plus belle tour- nure. Nous voyons par les obfervations des phï- lofophes & par les inductions qu'ils tiroient de Sa par rapport aux inclinations de Lame , que les an- ciens confidéroient la forme des pieds avec une attention ferupuieufe ( Arïfiot. . AUtO. A VG. LIB. SECUNDO ÏILARIO. OMNIUM. EMINENT IS S I M O» FECIT. AELIA. EUROPE V I R O. S A N C T I S S I M O. ET. S I B I $ T. SECUNDO. ET. JÉAGH AE. F I L I S ET. LIB. LIBERTABUSQ. POSTERISQ. EORUM Q y I. Y I X I T' ANN. X X X X V I. P I L Quintilien (lib. 10. cap. 7. ) parle de joueurs de gobelets alnfi nommés des balles , pile, dont ils fe fetvoient: quo confiant mlracula ilia in feenis pi- lanorura , ac ventilatorunt, ut ea qus emiferint , ultro venire in manus credas . & qitza jubentur de - currere. ( Noyé j Acet ABULARll. ) On les nommoit encore ventilatores , parce que femblabies aux vanneurs des rains , ventilatoribus ils retiennent les balles qts .ls feig.ieut de jetter en l’air, PILASTILUS , ce mot qui fe trouve dans une infeription publiée par Muratori. ( Tkef. inferip. 558. 1. ) défigne un porte-enfeïgne , qui pilât» ( Ifidoro glosulos ) in kafia ferebat. PILEATIfratres , Caftor & Polîux ainfi nom- més par ks romains, à caufe de leurs bonnets, pileus. PILENTUM , efpèce de char ou de chariot couvert 8e fufpendu v en ufage chez les romains , plus honorable eue le carpentum qui étoit un char découvert. Le pilenturt 1 & fon nom étoient d ori- gine étrufque , comme le dit Varron cité par Non- nias , tujca piUnta. Servhs ( inÆnei'd. NUL 666 '. ) expliquant ces mots pilenùs mol lib us , dit expreifément qçic c é- toit des chars fufpéndus : mollibus penfilïbus : ut molle feretrum . d ’ ofcilla mcllia. Tîte-Live ( /. N. ch. XX N. ) rapporte que l’an de Rome 30.1 , le fénat voulant récompenfer la magnanimité des dames romaines qui avaient fa- crifié leurs joyaux pour fournir la femme promife aux gaulois , leur accorda le privilège d’ufer ^de ce char, à condition néanmoins qu’elles ne s’en ferviroient que les jours de feras, pour fe renare aux jeux & aux facrifices, & que les jours ou- vriers e les n’iroient dans ses rues que dans les chars découverts 5 konortmque ch eam. munificen- tiamferunt matrones habit um . , ut piletiîo ad facta IztdosQiit j carpe nzis Jejio profcilc cpiie uicrefitur. PILES. C’eft en faveur des romains que je ré- clame la méthode ce fonder par encaîfkment dont notre fiècîe fe glorifie d’avoir vu faire ùfaje aux ponts de Weftnvînfter, ce Tours , &c. i out le monde fait que dans cette pratique, abiomment différente de la confi-uâion par épuifement, on bâtit à découvert une pile ou un maint ce maçon- nerie que l’on defeend en fuite dans 1 eau , pour fervir de bafe aux arches des ponts. V ligne par- lant des piles qui portoient les moles eu fameux pont de Baie , dit expreffément qu’on les avoit conftruites avant eue de les jetter dans ta mer { JEnsid, IX, yio. ) P I L taxea pUacaiit, magnis quam molibus ante Cov.firu.Bam jasiunt ponto Vitruve qui vîvoït ainfi quels chantre d’Enée fous l’empire d’Augufte, décrit fort au long la conftruéiion de ces piles , 8 c il ajoute qu il ne tau: ébranler ces maffifis que deux mois après leur cor.l- truébon , afin qu iis puiffent fecher entièrement ; reliquat ur Tgila ne minus quam duos (l:b. V c. Il- ) menfes ut ficcejcat. Il eft impoflible de meconn t 1 e dans cette expreffion la conftruaion par encaiffe- ment dort on a fait honneur à un ingénieur fran- çois nommé la Bébé, qui 1 employa pour la pre- mière fois depuis les romains au pont de Well- minller. P ILEUS & pileum , ( Voye ç Bonnet ) bon- net fait de poil , d'ou lui elt venu fon nom , e pi- lis , ou de cuir. La forme de ces anciens bonnets , faits pour garantir la tête de la pluie , étoit ou ronde , com- me celle d'un cafque , ce qui les a fait appeler galerus , ou pointue comme une pyramide , ( c'étoirle pileus'). La couleur varioit auffi ; on en faifort en pourpre , en jaune, en blanc , & de toute autre couleur. Dans les commencements de la république , les romains a'doient ordinairement nue tête , ou ne fe la couvraient qu'avec un pan de leur robe, comme on le voit dans les ftatues & les médailles ancien- nes ; Fs ne faifoient ufage du bonnet que dans les jeux , au tems des faturnales, dans les voyages & à la guerre. Les’efc’aves que l’on affranchiffoit , fe faifoient rafer la fête & recevoient le bonnet pileus, qui éto t le liane de leur affran chiffe ment ; ainfi capere pileum , fîgnifioit être mis en liberté , & les efc’a- vc-s s qui on accordoit cette grâce , prenaient le bonnet dans le temple de la déeffe Féronie ; de-là eit auffi venue l’autre expreffion ad pileum fervos vocare „ offrir la liberté aux efclaves. F Pileus paxxonicvs , étoit un bonnet mili- taire , fait de peau. Pileus thessazicus , bonnet fait a la thef- falienne , qui avoir de larges bords pour procurer del'onfbre & garantir de la pluie. FlLlCREPUS.’ Ce mot fe trouve dans l’épi taphe â'Urfus togatus , célèbre joueur de paume , ( i Gruteri 637. I. ). On croit qu’il défîgne un joueur de paurm* ; car Ifidore dit dans fes ziofes : pilicrepus qui vilâ ludit. Il étoit formé de pila pau- me , & de crepitare faire du bruit PILOC , addix, tnefure de capacité de l’Afie & de l’Egypte. P I L M Elle valoir en mefure de France 3 pintes & rrii , félon M. Pauéton. Elle valoit en mefures anciennes des mêmes pays : i | gomor. ou 1 f conge facré. ou z cab. ou j murés, ou 4 cherdees. ou 8 iog. ou i <5 mines. Piloc , addix , mefure de capacité de l’Afie & de l’Egypte, Elle valoit en mefure de France yHjô de boif- feau , félon M. Pauéton. Elle valoit en mefures anciennes des mêmes pays : 1 | gomor. ou 1 f conge facré. ou z cab. ou z | mares, ou 4 chenices. ou 8 log. ou 16 hémines. PILOTE. ( Voyei Palinure. ) Les pilotes étoientfortconfîdérésdanslaGréce;' de-là vient que le pilote Phrontis n’a pas été feu- lement immortalifé par Homère , mais le roi de Micène lux éleva un tombeau près du cap de Su- ri ium , & lui rendit les derniers devoirs avec la dilîinction [qu’il méricoit. C’eft ce Phrontis que Polignotte avoit peint dans ce tableau merveilleux qui repréfentoit d’un côté la prife de Trove, & de l’autre les grecs s’embarquant pour le retour. Telles étoient les mœurs de ce tems-L ; aurotir- d’hui un pilote n’eft qu’un marin fans diftinétion ; alors c’étoit un homme utile à l’état & tout mé- rite utile à l’état avoit fa récompenfe. Une inf- cription , une ftatue , un tombeau élevé aux dé- pens du public, entreten ient la gloire & por- taient les hommes à toutes fortes de belles aéhans, ( D. J- ) PILUM ou EPIEU , arme de jet chez les ro- mains , queportoient les haffaires & les princes. Cette arme avoit environ fept pieds de longueur , en y comprenant le fer ; le bois de fa hampe etoit d’une groffeurà être empoigné aifémem^ îë fer s’avancoit jufqu’au milieu du manche, ou i! étoit exactement enchaffé Se fixé par des chevilles qui Y y y y ii 7 2 4 P I L le traversaient dans fon diamètre. Il étoit quarré g’ un pouce & demi dans fa plus grands grotte in, i! perdoit infenfiblement de fou diamètre ju,qu a fa pointe , qui étoit tres-a:gue , &. près as - a quelle était un hameçon qui reteroit cefenortr.e ftylet dans le bouclier qu’il avoir perce, tolard paroît avoir méconnu cette terrible arme de jet , comme orefque tous ceux qui en ont parle. Cet auteur là croit une pertuifane fembiaoîe a l et pon- ton des officiers ; & à la bataille de Régulas , U la donne aux foidats qui formaient la queue des colonnes. Les favans qui ont écrit fur l’art militaire des anciens , ont trouvé obfcure la defcription que Polybe fait .lu pilum , & ils ne conviennent point de la Forme de cette arme. Montîaucon dans fes antiquités expliquées y repréfente plusieurs armes des anciens de d {férents âges , tans déterminer la fi- gure du pilum. Polybe compare le petit que les foidats tenoienr encore quelqufois dans la main gauche , 8 c ^qui étoit plus légère que le grand , aux épieux d uiage contre le fangiier. On en peut déduire la forme du gra^id pilum . En combinant ce que Polybe , Lite- Live , Denys d’Halicarnaffe , Appius & V égece en difent , on trouve que le pilum a eu entre fix 8 c feptpiésde longueur ; que la hampe a été deux fois plus longue que le fer qui y étoit attache par deux p-aques de fer qui s avançant jufau au miLeu .de la hampe , recevoient les fortes chevilles de fer dont'il etoit traverfé. Marius ota une de ces chevilles de fer & il lui en fubftitua une de bois, laquelle fe caffant par l’effort du coup ; faifoit pen- dre la hampe au bouclier percé de l’ennemi , & donnoit.plus de difficulté à arracher le fer. On fait de plus que c étoit un gros fer maffif & pointu de 21 pouces de longueur , qui au fortir de ia hampe , avoir un pouce & demi de diamètre : que le pilum étoit quelquefois arme de jet , & quel- quefois aufll arme pour fe défendre de pîé ferme. Les foidats étoient dreflés à s’en fervir de l’une ou de l’autre manière. Dans la bataille de Lucullus contre Tigrane , le foldat eut ordre de ne pas lancer fo pzlum , mais de s’en fervir contre les chevaux de l’ennemi , . pour les frapper aux en- droits qui n’étoient po;nt bardés. Le pilum étoit l’arme particulière des romains. Auffitôt qu’ils approchoient de l’ennemi à une jufte diftance , ils commençoisnt le combat en le lançant avec beaucoup de violence. Par la grande pefanteur de cette arme &la trempe du fer , elle perç itcuiraffe & bouclier, & aufoitdesbleiTures confidérables. Les foidats étant défarmés du pi- lum , mettoient à l’inftant l’épée à la main , & ils fe jettoi.ent fur l’ennemi avec une impét iofité d’au- tant plus heureufe que fouvent les pilum svoient xenverfé les premiers rangs. P I L Cet ufage du pilum fe trouve démontré dans les commentaires de Céfar, 8 c fur-tout dans le récit de la bataille de Pharfale. “ I! n’y avoit, dit-il, entre les deux armées >= qu’autant d’efpace qu’il en falloir pour le choc 5 » mais Pompée avoir commandé à fes gens ce 33 tenir ferme, fans s’ébranler, efpérant par là 33 de faire perdre les rangs &c l’haleine aux nôtres >3 &c en rompant leur effort rendre le pilum ir.n- 33 tile. Lorfque les foidats de Céfar virent que les 33 autres ne rem.uoient point , ils s’arrêtèrent d’eux- 33 mêmes au milieu de la carrière; & après avoir 33 un peu repris haleine , ils lancèrent 1 e pilum en 33 courant , puis ils mirent l’épée à la main , félon » l’ordre de Céfar. Ceux -de Pompée les reçurent =3 fort bien; car ils foutinrent le choc _ fans s'é- 33 branler , & mirent auffi l’épée à la main , après « avoir lancé leur pilum. » La pefanteur du pilum ne permettoit pas de le tancer ou darder de loin. On laififoit les véiites fatiguer l’ennemi par leurs javelots , avant que l’aéiion fut générale. Les haiîaires & les princes ne fe fervoient du pilum que quand l’ennemi étoit affez proche, Delà ce proverbe de Végèce , pour indiquer la proximité des armées -, ad pila & fpatas ventum efl ; l’affaire en elt venue jufquaux pilum . La pique des triaires , propre pour le combat de main & celui de pied ferme’, étoit plus longue, moins greffe , & par conféquent plus a-fée à ma- nier que le pilum , dont on ne faifoit plus de cas lorfque lecombat étoit engagé ; : eshaftaîres mêmes 8 c les princes étoient obligés de jetter leur pilum fans en faire ufage, quand l’ ennemi étoit trop près. Céfar raconte que trouvant tout d 1 un coup les ennemis près de fes foidats , au point même de n avoir pas ajfeq a efpace pour lancer Us pilum, les foidats furent contraints de les jetter a terre pour fe fervir de l'épée. Les triaires armés de la pique attendoient fouvent de pied ferme le choc de l’in- fanterie comme celui de la cavalerie. Suivant Tite- Live , iis ne quittoientpoint la pique dans la mêlée; ils meurtri]] oient , dit il, les vif âges des latins avec leurs piques , dont la pointe avait été émoujfée dans lecombat. On pourront regarder les triaires comme les piquiers d’autrefois; il y avoit pourtant des occànons où ils abandonnèrent la pique peur je fervir de 1 épée , qui étoit l’arme dans «quelle les romains mettoient leur principale confiance. ’ILUMNUS , roi d’Italie. II. étoit fils de Ju- r, & il régna dans la partie de la 1 ouule , innomma depuis Daume. Il epoufa Danae , t il eut Danaiis , père de Turnus Nonnius rcellus le met au nombre des Dieux. Il dit 1 p r - il doit avec Picumnus aux aufpices qui faifolent dans la cérémonie des noces , & ü fur cela Vairon ( De vita popul. rom. L u. h P I N Varron dit encore que Pihmrtus & Vkumnus étoient les gardiens d une remme^n couche , pour la défendre contre Sylvain & Faune , & les em- pêcher d’entrer la nuit dans la maiion. Ce dieu fut ainfi nommé a Pilo , dit S. Au- guft n ( De civit. Dei , L Kl. c. g. ) , parce qu on lui attribuoit l’invention de piler le bled pour le préparer à être mis en pain. ( Thomas Barthoünus de P uerperio Keter. & Koijks , de Idolol. I. I, c. 40. ) PIMOLIS j dans le Pont Galatique. niMOAis. Les médailles autonomes de c,€tte ville font : RRR. en bronze. O. en or. O. en argent. PIMPLA , montagne de Béotie , voifine de î’Heiicon, & confacrée de même que ce mont célèbre aux divines Mufes , ce qui fait qu’Horace ( lié. I. ode xxv. ) j en s’adreffant à fa mufe , l’appelle Pimplea dulcis ; c’elt ce qui fait dire à jj Catulle ( Cann. 103. ) , Pimpleum Jcandere montem. 1 Ce n’eit donc point d’une fontaine de Macédoine comme l’a cru Fcftus , mais du mont Pimpla , que les mufes ont été furnommées Pimpléides. Je fuis toujours confondu de voir les béotiens connus pour les peuples les plus groflîers de toute la Grèce , tandis que c’eft en Béotie que fe trouvent les lieux où lamythologie place leféjour des mufes. C'eft en Béotie qu’étoiemles fontaines d’Aganipe, d’Aréthufe , de Dircé & d'Hipocrène , tant chan- tées dans les écrits des poètes. PIMPLÉES ou PIMPLÉIDES ou PIM- PLÉIADES , furnom des mufes. Strabon dit que Pimplee étoit le nom d’une ville, d’une fontaine & d’une montagne de Macédoine. Les thraces le tranfportèrent à une fontaine de Béotie , qu’ils confacrèrent aux mufes , & de-!à elles furent nommées Pimplées par les poètes. ( D. J . ) PIN. C’étoit l’arbre favori de Cybèle. On le trouve ordinairemenr repréfenté avec cette déeffe. Koy. Atys. Le pin étoit auffi confacré au dieu Sylvain ; car dans fes images ii porte affez fouvent de la main gauche une branche de pin où tiennent des pommer du même arbre. Properce donne encore le pzn au dieu Pan; car ii dit que le dieu d’ Arcadie ai- me cet arbre- Voyez-en iaraifon à l’article Pithys. On fe fervoic de cet arb-e pour la conftruélîon des bûchers fur lefquels on brûloit les morts.. Le jour où le foleil atteîg oit l’équateur auprin- temps, on coupoit en grande pompe un pin, & on le portoit dans le temple de Cybèle. ( Ar- noo. lib. 5 0 Quid jibivult , ilia pinus , quam fem- per ftatis diebus in dsum matris intromittitis fanc- tuarium ? PIN 725 I! paroît que les grecs employaient plus ordi- nairement que les romains les feuiiies de pin, pour caraâérifer les Pans , les Egypans & ies fuiVans de Bacchus. Les romains les couronnoient plus ftéquemment de pampre & de feuilles de lierre , & les modernes ont fuivi leur exemple. Si les an- ciens ont fait choix de ce genre de feuilles , par rapport à la durée de leur vert , & au peu d’alté- ration qu’elles éprouvent, ne pourroit-on pas ajouter à ces deux motifs , qu’ils vouloient expri- mer par ce moyen la continuité & la ténacité du goût que l’on a pour le vin ; car il eft véritable- ment de tous les âges- L’une & l’autre de ces feuilles produifant la même impreffion fur l’efprit; leur rareté plus ou moins grande , aura fuffi pour établir cette différence dans les ufages. Les ar- tiftes en effet emploient de préférence ce qu’ils trouvent plus aiiément fous leur main, pour le travailler d'après nature; & le peuple eft plus frappé de la feuille eu’il a continuellement fous les yeux. ( Caylus III. pag. 339.) Les pommes de pin. étoient un attribut de Cy- bèle. Les pommes de pin fculptées fur les tombeaux rappeiloient les pins < ou autres arbres réiîueux qui avoient fervi au bûcher, PINAÇIA , ■xivax.ia, on nommoït 3infî chez les athéniens des tablettes de cuivre , où étoient écrits, les noms de toutes les perfonnes duement qualifiées de chaque tdbu , qui afpiroient à être juges de l’aréopagt. On jettoit ces tablettes dans un grand vafe , & l’on mettoït dans un autre vafe un pareil nombre de fèves , dont il y en avoit cent blanches , & toutes les autres noires. On tiroit le nom des candidats & les fèves une par une , 8e tous ceux dont les noms étoient tirés conjointe- ment avec une fève blanche , étoient reçus dans le fénat. Du temps de Solon il n’y avoit que quatre tribus dont chacune élifoit cent fénateurs ; de forte qu’alors l’aréopage n’étoit compofé que quatre cents membres ; mais ie nombre des tribus ayant enfuite éré augmenté , le nombre des féna- teurs le fut auffi proportionnellement : cependant la manière de les élire fubf.fta toujours la même. ( P oteri Arch&ol. tom, 1. p. 97. ) ( D. J. ) PINACLE ( le ) étoit un comble terminé en pointe que l’on mettoit au haut des temples pour les diftinguer des maifons dont les combles étoient tous piats , ou en manière de plate-forme. Les grecs î’appclloient turos «sraçK» , & les latins fafti- gium ; on en voit fur les médailles anciennes. Il ne dépendoit pas des particuliers de pofer à leur volonté de pareils ornemens fur leurs, maifons. C’étoit une faveur précieufe qu’il falloir obtenir du fénat , comme tout ce qui fe prenoit fur le public, C’eft ainfi que pour honorer Publicola , 72S P ï N en lui donna la permiffion de faire que la porte de fa maffon s’ou*. rit dans la rue, au i:eu de sou- vr:r en dedans. Ce far jcuuToit &£ 1 honneur du 'pinacle , que le fénat n’ofi pas lu: refufer , 8c qui diftinguoitfa maifon de toutes les autres. Au relie Je pinacle étoit décoré de quelques ilatues des dieux , ou de quelques figures delà victoire , ou d'autres ornemens , félon le rang , ou la qualité de ceux à qui ce privilège rare éto t accordé ; car les maifons à pinacles ëtôient regardées comme des temples. ( D. J. ) ■ PINACOTECA, ce mot efi formé de , ta- bleau , 8c d :V.?j dépôt. ( Voyez Galerie. ) « V efpafien , dit Winckdtnann , ( hifi. de Part, liv. 6. ch. 4. ) après avoir fait bâtir le temple de la paix, i! le décora d’une partie des ftatuts que N éron avoir fric venir de la Grèce. Il y fit expofer fur tout les tableaux des plus céîèb es peintres de tous tes terris, de forte que ce fut là , comme l’on diroit aujourd’hui, la plus grande galerie pubücue de pe rture. Il paroît cependant ■que ces peintures n’étoient pas placées dans le temple même , niais dans ics filles d en haut aux- quelles on mo i toi: par un*(-fcaiier en limaçon confervé jufqu’à ce jour, La Grèce avo ; t auffi de ces temples . nommés pir.ackotera , ( Strabon liv. 14. p. 944. J c’eil-à-ciire , galerie de tableaux. PINAlAWS dans i’Egvpte. niNA. Cette ville a frit f-apper des médailles impé- riales grecques en l’honneur d’Hadrien. PJNAR1A , famille romaine dont on a des mé- dailles, O. en or. R. en argent; R. en bronze. Les fumoms de cette famille font NATTA , SCARPUS, Goltz’us en a publié quelques médailles incon- nues depuis lui. PIN A RIEN S,, pinarii , prêtres ct’Hercule. Iis furent ainfi nommés «ira centra , a famé , de la faim, pour marquer qu’il ne leur étoit pas pernrs de goûter aux entrailles des victimes , dont les. feuls potitiens avoient droit de manger, & cela en punition de s’être rendus trop tard'aux facri- fices don: Hercule leur avoit donné le foin ; cette punition fut donc l’effet de leur négligence. Par la fuite le facré miniftère cefia dans ces deux ordres de prêtres car du rems de Denys d’Halkarnaffe , c’étoit des efclaves achetés des P I N deniers publics, qui avoient foin des facrifices d’Hercuie. Voèi la caufe de ce changement , rapportée par-Yice-Live, liv. IN. de fon h;f- toire. » Tandis que Claudia- Appius faifoit les fonc- tions de censeur, il engagea les poti tiens à fe dé- charger du foin des facrifices dont ils étoient les (Ttiniürés, & à l’milruire des cérémonies dont ils avoient feuls la connoiffance } mais il arriva , flit l’hiftorien latin, que la même année de douze branches dont étoit alors compofee la famille des potitiens , il mourut trente perfonn s toutes en âge d’avoir poftérité , & que to .te la race fut éteinte. Appius lui-même pour avoir donne ce confeil , devint aveug.e ; comme fi Hercule eût voulu venger fur Appius & fur tous les potitiens , le mépris qu’ils avoient fait de fes facrifices, en les renie; tant en d’autres mains. ( D. J. ) ” PINDARE , poète grec , le plus célèbre entre les lyriques. On raconte de ce poète , dit Pau- fanias , ( dans fes b éo tiques , ch. 2:5. ) qu’étant en- core dans la première j unefle , un jour d été , qu 1! alloit à Thefpies , i! fe trouva fi fatigué de la cha- leur, qu’il fe coucha à terre près du grand che- min , & s’endormit. On ajoute que, durant fon fommeil, des abei les vinrent fe repofer fur fes lèvres, & y biffèrent un rayon demie ; ce qui fut comme un augure de ce que Ion dévoie un jour attendre de lui. Son nom devint bientôt cé- lèbre dans toute la Grèce," mais ce qui mit le comble à fa gloire , ce fut cette fameufe déclara- tion de la Pithie , qui enjoignoit aux habitans de Delphes de donner à Pindare la moitié de toutes les prémices que l’on offrirok à Apollon. On dit que, fur 1a fin de fes jours , le poète eut une vi- fion en dormant : Proferpine s apparut a lui, fe plai- gnant d’être la feule divinité, qu’il n’eût pas cé- lébrée dans fe,s, vers; mais , ajouta-t-elle , j’aurai mon tour: quand je vous tiendrai, il faudra bien que vous falicz aulfi un cantique à mon honneur. Pindare ne vécut pas d;x jours après ce fonge. Il y avoit à Thèbes une femme vénérable , parente du poë e ; une nuit qu’elle dormoit , elle vit en fange Pindare qui lui chanta un cantique qu’il avoir fait pour Proferpine: cette femme à fon reveii fe rappelia le cantique , & le mit par écrit. Tout ce récit eil de Paufanias. PJNDE , montagne de la Grèce entre î’Epire & la Thelfaiie; e;!e eli célébrée par 1 rs poètes, parce qu’elle étoit confacrée à Apollon &c aux mufes. PINNÆ. ( Voye£ Crête de cafque. J Pinkæ. ( Voyez Pinacle. ) PINNE MARINE , coquille marine bivalve P I O dont !e ver file un duvet que les anciens ont tiffu quelquefois & dont on fabrique des gants & des bas à Palerme , à Meiiine , & c * PINTADE , ou poule de Numidïe. » La ccëffure de ces deux figures égyptiennes mérite quelqu'at tendon , dit Caylus (.Rec.^ 1 . 17. ) On y voit d’abord un oifeau , dont les aîles dé- ployées accompagnent la chevelure ; au-deffus de 3’oifeau eft une couronne de feuilles , du miiieu de laquelle s'élèvent deux grandes cornes , qui embralfent le difquede la lune Dans la table Iliaque , & dans d’autres monu- me.ns égyptiens , Ifis paroît plus d’une fois avec la dépouille d'un oifeau fur la tête. K’iiker ( (Æàip. Ægypt. fynt. i.p. 91. de menja. Jfiac. p. 43, ) èc Pignonus ont cru que c’étoit la poule de Numidie , ou la poule pintade , qui par la diverfité de fes couleurs , étoit regardée tomme le fymbolede la variété qui fe fait remar- quer dans les prcdaâions de la nature , que l’on confondait fouvent avec Ifis. « Entre les auteurs romains qui ont parlé de la pintade, les uns l'ont confondue avec la méiéagride & n'en ont fait qu'une feule efpèce- Tels font Varron , Coîumelle & Pline. D’autres les ont diftinguées & en ont fait deux diverfes efpèces ; tel eft Suétone fuivi par Scabger avec cette diffé- rence que Scaliger prétend mettre Varron de fon côté 3 en quoi il eft abandonné de ceux même qui fui vent fon fentttneat fur la diveifité de la pintade & de Sa méiéagride , & en particulier de Fontanini , archevêque titulaire d'Ancyre -, lequel 2 donné une curieuse differtation fur la pintade , dont on trouvera l'extrait dans les mém. de Tré- voux, année 17 19 , au mois de iu:n ; cependant Margaî a combattu le fendaient dé Fonran.ni , dans'Ve recueil des Lettres édifiantes. La pintade faifoit chez les romains les délices des meilleures tab es , comme il paroît par plu- sieurs paffages d’Horace , de Pétrone , de Juvé- nal & de Varron- Ce dernier prétend qu'elle n’é- toit recherchée par ks gourmands que pr opter fafiidium homiaum , o'eft à dire pour piquer leur goût & les remettre en appétit. Pline dit , ve- neunt magno praio ingratum virus , expreffion aflez difficile à entendre , mais qui vraifembla- biement ne veut pas dire qu’on, vendoit cher les pintades , parce quelles étoient déteftables au goût. ( D. J. ) PI ONIA , dans ÎÆolide niONixQN. Cette ville a fait frapper fous l'autorité de fes préteurs des médailles impériales grecques en l'honneur de Juiia- Douma. P ï R 727 PIONIS j un des 3 efcendansd'HercuIe, fonda la ville de Péonie en Béotie. Les habitans de cette ville lui rendirent , après fa mort les honneurs dus aux héros , & facri- fioiênt même fur fon tombeau. PIQUE. ( Voye% Lance. ) Celles qu’on voit dans les monumens faits du temps des empereurs romains , font d’environ fix' pieds & demi de longueur , en y comprenant le fer. Celles des macédoniens e'tcknc infiniment plus longues j puifque tous les auteurs s’accordent à leur donner quatorze coudées , c’eft à-dire , vingt & un pieds de long leur. CJn conçoit diffi- cilement comment ils pouvoient manier avec dex- térité & avantage une arme de cette portée. On voit fur une pâte de verre de îa collection de Stoch un cavalier à cheval , vu par derrière, portant deux piques pofées en travers fur fon che- val. Xénophon veut que le cavalier fou armé de deux piques , afin qu'il lui en refte une, après qu'il aura lancé l’autre contre l'ennemi. Ceux qui combattoient à pied au fiège de Troye en avoient pareillement deux , jufqu’nux chefs mêmes de l’armée, ( Noyez Agameainon dans Homère. ) ( 1 /iad. A. v. 43, ) PIRATES- On aura de la peine à croire que la piraterie chez les anciens ait été honorable, qu'elle ait été l’emploi des grecs & des barbares j c'efi-à dire des autres peuples qui cherchaient das étabMTemens fixes , & les moyens de fubfiller. Cependant Thucydide nous apprend , dès le ccm- mencement de fon hifioire : » que lorfque les grecs & les barbares , qui étoient répandus fur la côte & dans les ifles , commencèrent à tra- fiquer enfemble , ils firent le métier Attirâtes fous le commandement des principaux , autant pour s'enrichir , que pour fournir à la fubf ftancc de ceux qui né pouvoient pas vivre par leur travail ; ils attaquoient les bourgs , les villes qui n étoient pas en état de fe défendre , & les piüoient entiè- rement , en forte que par ce moyen , qui bien loin d’être criminel, paffoit ppr.r honorable, ils fubfiftoient & faifoient fubfiller leur nation. » L’h'ftorien ajoute que l’cn vcyoit encore des peuples , qui fe faifoient gloire du pillage 5 & dans les anciens poèmes on voit de même que lorfqu’on rencontroit dans le cours -de la. naviga- tion quelque navire , on fe dehiandoit réciproque- ment fi l’on étoit pirate. Mais il v a apparence, que le métier de pirate , n’a pas été long-tctr.s un métier honorable ; il eft trop contraire ajoutes forte^s de droits, pour n'être pas odieux a tous les peuples^quij en fouffrent des dommages coniî- dsrabies. 728 P I R On convient que les égyptiens & les phéni- ciens commencèrent à exercer le commerce par la voie de la mer ; les premiers s «parèrent ae^la mer rouge & les autres de la Méditerranée , lur laquelle il établirent des colonies , _& bâtirent des villes qui ont été depuis fameuf s; ils y tranfpor- tèrent l’ufage de la piraterie & du pillage , quoi ou on ait fouvent tâché de les détruire comme étant des voleurs publics, dignes des plus cruels fupplices , ils fe trouvèrent en fi grand nombre fur la méditerranée qu’ils fe rendirent redouta- bles aux romains qui chargèrent Pompee v.e les combattre. On méprifa d’abord des gens errans fur la mer, fans chef, fans diferpline. La guerre contre Mi- thridare étoit un objet plus preffant , & occupoit entièrement le fénat , qui d ailleurs étoit divife par les" brigues des principaux citoyens ; en forte que les pirates profitant de l’occafion , _s aggrandirent & s’enrichirent par le pillage des villes fituees fur le bord de la mer , & par la prife de ceux qu iis rencontroient. Plutarque 2 meme remarque que des perfonnes confiderables par leurs richefïes 8c par leur naiffance armèrent des vaiffeaux , ou us s em- barquèrent & fe firent pirates, , comme fa par la piraterie on pouvoir acquérir beaucoup de gloire. Il faut avouer que de la manière dont Plutarque décrit la vie des corlaires , il n’eft pasfurprenant que des perfonnes riches & meme d une famille iliuftre aient pris ce parti. Leurs vaiffeaux croient magnifiques, l’or & la pourpre y eclatoient de toutes parts , leurs rames même etoient argen- tées • & s’étant rendus maîtres d’une partie de la cote maritime , ils defeendoient pour fe repoier, gc tachoientde fe dédommager de leurs fatigues par toutes fortes de débauches. On n’entendoit , dit Plutarque , tout ie de la c-ète , que des concerts de voix & d inf- truments , & ils foutenoient les depenfes qu ils faifoient par les grofies rançons qu’ils exigeaient des perfonnes , des villes , & meme par *e piuage des temples. Les romains commençant à fe reffentir du voj- finage des pirates , qui caufoient une disette de denrées , & une augmentation de prix à toutes chofes , on réfolut de leur faire la guerre , & 1 < on en donna la commiffion à Pompée , qui les diffipa dans l’efpace de quarante jours & les déttuifi: par la douceur,- au lieu de les faire mourir, ul les re- légua dans le fond des terres & dans les lieux éloi- gnés des bords de la mer ; c’eft ainfi qu’en leur donnant moyen de vivre fans piraterie , il les em- pêcha de pirater. ( D. J. ) PIRÉE ( le ; ■zs-i.tpttns OU TTîipœtias , de mi pce», praverfer , faire un trajet , en latin piræus , par P I R les grecs modernes porto draco , St par les francs porto liane. Le port dePhalèrene fe trouvant ni allez grand, ni affez commode pour la fplendeur d’Athènes, on fit un triple port d’après l’avis de Thémiftocle & on TentoiTra de murailles de forte qu’il éga- loit la ville en beauté & la furpaffoit en dignité ; c’eft Cornélius. Népos qui parle ainfi. Il eft certain que Thémiftocle eut raifon de préférer le portée Pirée à celui de Phalère; car il forme par fes cour- bures trois ports que l’ancrage , l’abri & la ca~ pacité rendent excellents. Son entrée [eft étroite , mais quand on eft dedans , il eft de bonne tenue , bien fermé , fans rocher ni brifans cacnes. Quatre cents bâiimens , félon Strabon , y pouvoient mouiller fur 9, 10 à 12 brades; cependant au- jourd’hui que nos vaiffeaux font de vaftes machi- nes, il paroît que quarante auroient de la peine à s’y ranger. Des trois ports , celui du milieu eft propre- ment 1 e porto-lione. On voit encore sur des rochers dans la mer Jquelques piles de pierres qui foutenoient la chaîne pour la fermer. Dans fon enfoncement il y a un' moindre baffin où fe reti- rent les galères. C’eft ce que les italiens nomment darfe. Les anciens appelloient un des trois ports aphrodion , à caufe dis temple de Vénus qui étoit tout proche ; ils nommoient le fécond cantharon , à caufe du héros Cantharus, & le troifième Zéna , parce qu’il étoit deftiné à décharger du bled. PIRENE , fille du fleuve Achéioüs'', fut aimée de Neptune, dont elle eut un fils , nommé Cen- chrias ; mais ce fils ayant été tué malheureufe- ment par Diane à la chaffe , Pirene inconfolabie de cette perte, verfa tant de larmes , qu’ejle^fût changée en une fontaine de fon nom, qui étoit dans la ville de Corinthe. Le cheval Pégafe buvoit à cette fontaine, lorfque Bellerophon fe faifit de lui parfurprife & le monta pour aller combattre la Chimère. PIRITHOUS , fils djlxion , étoit roi des la- pithes : ayant époufé H'ppodamie, il invita les Centaures à la folemnïté du mariage. Ceux-ci échauffés par le vin, voulurent frire infuîte aux femmes ; mais Hercule , Théfée , Pirithous, 8 c les autres hpithes punirent l’infolence de cespru- taux & en tuèrent un grand nombre. ( Fbyq; CEN- TAURES , Ï.ÂPITHBS. ) Pirithous & Théfée furent unis de l’amitié la plus étroite & la plus confiante: voici comme elle commença. Pirithous frappe du récit des grandes actions de Théfée , voulut mefurer fes forces avec lui & chercha l’occafion de lui faire quere»e , mais quand ces deux héros furent en'préfence , une fecrette admiration s’empara de leurs efpnts , leur cœur fe découvrit fans feinte; ils s embrafferent, au P I s au lieu de fe battre , & fe jurèrent une- amitié éternelle. Piritkous devint le fidèle compagnon de Tbéiee. Ils formèrent le projet d'aller enfemb'e enlever la belle Hélène , qui n’avoit aiors que dix ans 3 & en étant venus à bout, ils la tirèrent au fort , à condition que celui à qui elle refteroiÇ feroit obligé d'en procurer une autre à ion ami. .Hélène échut à Théfée, qui s'engagea d'aileravec Piritkoiis , enlever Proferpine , femme de Pîuton : ils defcendïrentdonc dans les enfers pour exécuter leur téméraire projet 3 mais Cerbère fe jetta fur Piritkcüs 8 £ l'étrangla. Pour Théfe'e il fut chargé de chaînes & détenu priionnier par l'ordre de Piu- ton, jufqu’à ce qif Hercule le vînt délivrer. Pau- fanias explique cette fable , en difant que Théfée vint dans Thefprotie avec Piritho'ùi à deffein de lui aider à enlever la femme du roi des thefpro- tiens , qu'en effet Piritkous délirant paffionnément de l'époufer, entra dans le pays avec une armée , mais qu’ayant perdu une bonne partie de fes trou- pes, il fur pris lui-même avec Théfée par le roi des thefprotiens , qui les tint prifonniers dans l’ile de Gchyros ,• auprès de Cichyros , ajoute-t-il, on voit le marais achérufïen , le fleuve Achéron & le Cocyte , dont l'eau eft fort défagréabie. Il y a apparence qu'Homèrt avoit vificé tous ces lieux , & que c’eft ce qui lui- a donné l'idée d’en faire ufage dans fa defcriptîon des enfers, où il a con- fervé les noms de ces fleuves. Pirztkoils eft compté au nombre des fameux fcé- lérats qui font punis dans le tartare. ( V oyeiTnÉ- SÉE. ) VISA , ou PISE , ville du Péloponèfe dans î'Elîcie , fur larjve droite del’AIphée, fut allez con- fidérab'e pour donner fon nom à la contrée dans laquelle elle étost bâtie; mais dans une guerre qu’elle eut contre les éiéens , elle fut prife & ruinée , de manière qu'il ne relia aucun vefîige de fes murs ni de fes édifices , & le fol où elle avoit été, fut couvert de vignes. Des ruines de cette ville fe forma celle d’Olym- p‘e qui eut aulfi le nom de Pi fa , parce qu'elle en fut très-voifine , n’en étant féparée que par le fleuve. E-le fut bâtie fur la rive gauche de l’Al- phée, & devint très-fameufe, tant par le temple & la ftatue de Jupiter olympien que par les jeux qui fe célébroient tous les quatre ans dans la plaine voifine , où l’on voyoit toute la Grèce affcmblée. Une colonie fortie de Pife vint, félon Virgile, fonder la ville de Pife dans l’Etrurie. Alpkzz ab origine P fz , Urb s etrufca folo. Cette ville bâtie fur l’Arno , devint une répu- . Antiquités , Tonte If. PIS 7 29 blique puiifante dans le XII fiècle , & partagea avec Gènes & Venife le commerce de l’empire de la mer méditerranée. PIS A UR U M en Italie. niSATP. Les médailles autonomes de cette ville font: RR RR. en bronze. Pellerin. O. en or. O. en argent. Leur type ordinaire eft Cerbère. PIS CAT ORES . ( Voyer PÊCHE. ) PISCATORII ( ludi ) ( Voye[ JEUX.) _ PIS CINA , réfervoir oùl’on conferve îepoifTon, vivier. Comme le poiffon étoît fort cher à Rome , les %ùvierséto;ent auflt d’un grand produit, & aug- mentoient de beaucoup le prix d’une maifon de campagne : auffi ils ccûtoient projigieufement à conflruire , à remplir Se à entretenir , comme le dit Varron : zàificantur magno , implentur magno , aluntur magno. Plufieurs romains firent des dé- penfes incroyables en ce genre ; mais nu! n'égala l’extravagante profufion de Lucuüus, qui pour nourrir du poiffon de mer, & en avoir quand il vouloit , avoit fait tirer des canaux pour conduire de l’eau dê la mer dans les foffés de la maifon de campagne qu'il avoit proche de Naples 3 il fallut pour cela percer une montagne, & faire une dé- penfe qui lui mérita le furnom de Xerzes togatus , ainfî que le rapporte Pline : Luc ul l us , excfq eîiam t monte juxta Neapolim 3 majore impcr.dio quant vil- lam zdificaverat , Euripum ù- maria adrnifît , auâ caufâ , magnus Fompeius Xerxem togatum eum ap- yellahat. ( lib . 5?. ) Piscina aqztæ Cl au ni* le t éfervoir des eaux de Claudius, étoit à fept milles de la ville , où l’on ea trouve encore des relies fur la gauche du nouveau chemin qui conduit à Saint-Marin. Piscina publica , étoit un grand réfervoir d’eau à l’ufage de ceux qui ne Tachant pas nager, n’ofoient fe baigner dans le Tibre. t!!e étoit entre le Çélius & le Céiioîus & u’exiftck plus du tems de Feftus , qui en parle en ces termes : PJf- cin/t publiez hodieque norntn mar.ct , ipfp. non extat , ad quam & natatum exerckationis alioqui caufà ve - niebat populus. On conjecture qu’il y avoit une grande place auprès de cette pifeine , puifque Tite-Live dit ( 23- 32. ) que Iorfqu’Annibal me- naça -.Rome , les préteurs y firent placer leurs tri- bunaux , pour rendre la jultice : Prcgtores quorum jurifdiciio erat , tribunaUa ad pijcinam publicam, pofuerunt. Eo vadimonia jieri jujferunt , ibzque eo anno jus ditîum eft. Celte place comprenoit tous 73 ° P I S l’efoacé qui eft entre le grand cirque & les the rmes d-’Antomn. L a pijcine fervouaulïi d abreuvoir aux chevaux, ainfi qu'à laver lesvêtemens. PIS CINAR II , & pifcinartim tritones ( adAttic. I. 20. & 19&2. 9. ) Cicéron défigne par ces mots plaifans les riches citoyens de Rome qui dépenfoient des femmes immenfes à conftruire & à entretenir des pifeines ou viviers. PISC 1 NICA , étoit un tribut que les empereurs de Conftmtinople mirent fur les pifeines , & dont Biilienger parle ainfi : De publicis By^antii veéti- oalibus pifeinicam no minât am paulo plura dma.no- rum mïllia , in annum ferentem. PISE { Voyer L pis a. ) P 1 SEUS , fiirnom de Jupiter , pris de la Ville de 1 * r- T -1 1 ' ' ' 1 I ln nnAfP ?i r iOSdu 13 EJ y lUriIUiiî U.C y pU3 *** j-ne en EH de, où il étoit particulièrement honoré. Hercule faifant la guerre aux éleens , prit & facca- gea la ville d’Elis ; il pre'paroit le même traitement à ceux de Pife, qui croient alliés des éléen.s ; mais il en fut détourné par un oracle, qui l’avertit que Jupiter protégeoit Pife. Cette ville fut donc rede- vable de fon falut au culte quelle rendoit à Ju- piter. PISINOÉ , une des fyrènes. PTS O , furnom de la famille calpurnia. Il ve- noit d’un goût particulier pour la culture des bois. Pi ne le dit (18. 3. ) cognomina prima ir.de : Pifor.es à pifendo. PISON ( L. Caëpurr.ius j tyran fous Gallien L. Ca'parnius Pifo Augujhis. P I T qui nuns pifiores vocantur. On écrafoit donc le bled dans un mortier avec un pilon , à force de bras , pour en tirer la farine. Cette opération fe faïfoit même chez chaque particulier jufqu’en 580, que les boulangers publics s’établirent à Rome. Ils formoient un corps fous Sa protection du préfet des vivres, qui étoit chargé de veiller à ce que le pain fut bien fait. Il y avoir un corps, particulier de ceux que l’on appelioit p fores filiginarii , chez lefquels on trouvoit le pain le plus excellent & 3c le mieux préparé. PISTOR C AND IDA RI VS. Muratori ( thef. infer. 304. 3.) rapporte une infeription dans la- , quelle on lit ces mots pifior candi dari us. Il croit que ce boulanger ne paîtriifoit que du pain blanc, ap- pellé par Qumtiben ( 6 . c. 4. ) punis candidus. C’étoit Se pain des gens aifés ; car les riches man- geoient dès lors un autre pain que les pauvres : ali o pane proceres , aho vulgus vivebai. ( P lin. 1?. 14. ) PISTOR , furnom de Jupiter. Pendant que les gaulois afliégeoient le capitole, Jupiter, dit on, avertit les affiégés de faire du pain de tout le bled, qui leur reftoit , & de Se jetter dans le camp en- nemi pour faire croire qu’ils ne feroient pas de '.ona-tems réduits à manquer de vivres : ce qui réuffit fi bien que les ennemis levèrent le fiège. Les romains en aâions de grâces , érigèrent une ftatue à Jupiter dans le capitole, fous le nom d e pifior. ( Pifior fignrfie boulanger , meunier , celui qui écrafe le bled fous la meule , du verbe pinfere écrafer. ) PIS TJNUM. Ce mot qui défignoit le lieu où l’on piloit le bled, avant i’ufage des moulins, a fignifié depuis le moulin même & la boulangerie, le lieu où l’on fait le pain. On ne connoit point de médailles de ce tyran , quoique l’on en ait rapporté. Il y a un coin faux de M. B. grec, qui paroitêtrede Cogornier. PISTACHIER , Terebinthus ir.dica Tkeo- phrafli , & fiftacia Diofcoridis. Pline dit que Lucius Vitelhus , gouverneur de Syrie , fut le premier qui apporta des piftach.es en Italie , fur la fin du règne de l’empereur Tibère. PISTILLUM , pilon dont les romains fe fer- virent long-tems pour piler les grains , au heu de les moudre. PISTOR. On appelioit ainfi ceux qui avant pufage des me des , piloient le bled dans les mor- tiers; qaia apud majores noftros , dit Servius , ( Æneid. I. 183. ) molarum non cat ufus , fru - tnznta torreban : , & ea in pilas r.iff ’ plnfSànt , & hoc erat gênas moler.di ; unde & pi 1 fores diéli fait On condaranoi: au travail du moulin les efeiaves malfaiteurs , comme il paroit par ce vers ae ié- rence, ( Andr. 1.2.) ferberibus es fit ni in piftrir.um te , U ave , àedam. PISTRIS. ( Voyei pristris.) PITANE en Myfie, iiitanaiûn. Les médailles autonomes de cette vide ion t . RRR- en bronze. O. en or. O. en argent. Leurs types ordinaires font: Téiefphore , «ne étoile. Cette ville a fait frapper des médailles impéna- P ï T les grecques en "honneur d’Alex-Sévère, de Fauf- tine-jeune. Vitruve ( 2. 3. ) dit qu’on y faifoit des briques qui furnageoient à l’eau ; ce qui eft confirmé par le témoignage de Strabon. PITEBI, lupin, ancien poids de l’Afîe & de l’Egypte. ( Voye^ DANIC. ) PITE 1 AÜLES, PITHAULIQVE. V. pyth. PITHEGUSE , petite île dais le golfe de Naples: fon nom figmfie lie aux linges. ( vi^kos fïng:. ) Jupiter , dit on, pour punir les habi tans de leur méchanceté, les changea tous en lin- ges. Epiméthée ayant pris du limon de la terre , en fit une ftatue, à qui h ne manqua que la vie , pour en faire un homme parfait. Le père des dieux irrite contre la témérité de cet homme eu: ofo;t contrefaire l'ouvrage de dieu , le changea en linge Se le relégua parmi les habitans de Pitkécufe. C V oyeç Epimethee. ) Dîodore de Sicile ( lié. 20. e. y?. ) place dans l’Afrique trois villes de ce nom. Il dit qu’on y rendoitun cu‘te a x linges , qui fréquentoient -librement les matous des habitans, & qui ufoient librement des provilions qu’ils y trouvoient. Winckelmann attribue à la colonie grecque éta- blie à Pitkécufe en Afrique le linge que l’on con- ferve au capitoie. PITHÉE , fils de Pélops & d’Hippodamie , roi de Troèzène , étoit l’homme de fon tems, le plus recommandable par fa fageffe. II fit alliance avec Egée, roi d’Athènes, à qui il donna Ethra fa fille en mariage. ( Koye j Ethra. ) II fechargea de l’éducation de fon petit-fils Thé- fée qu’il garda auprès de lui , jufqu’à ce que le jeune-homme fût en état de fe lîgnaler dans le monde. Ce fut auffi ib us les yeux du fage Pitkée que le jeune Hippclyte , fon arrière petit fils, fut élevé. Il y avoir à Troèzène un lieu confacré aux mafes, où Pitkée enfeignoit , dit-on, l’art de bien parler. J’ai même lu , ajoute Paufanias , un livre compofé par cet ancien roi , & rendu public par un homme d’Epidaute. Enfin on montrait à Troèzène le tombeau de Pitkée , fur lequel il y avoir trois lièges de marbre blanc , où il rendoit la juitice avec deux hommes de mérite, quiétcienc comme fes affeffeurs. PITHO , iieiqq , déeffe de la perfuafion. Elle étoit fille de Vénus ( ProcL in Héfiod. Esy.p. 30, ) C’étoit une des cinq déeffes qui préfîioient au mariage. ( Plutarck. qus.fi. rom. ) Son nom étoit dérivé de tmfa, je perfuade. FIT 73 i Elle étoit invoquée principalement par les ora- teurs • elle eut plufieu’rs temples ou chapelles dans la Grèce. La ville d’Egialée étant affligée de la pefie parce qu’eüe avoit reîufé de recevoir Apol- lon St Diane, ou plutôt le culte de ces deux di- vinités , l’oracle déclara aux égialiens que pour faire ceffer le fléau, sis dévoient confacrer à Diane & Apollon fept jeunes garçons & autant de jeunes filles .• ils obéirent promptement $c furent délivrés du fléau. En mémoire de cet événement , iis con- facrèrent un temple à la déeffe Pi tko , parce quelle leur avoir perfuadé d’obéir a l’oracle. Théfée ayant perfuadé à tous les peuples de l’Attique de fe réunir dans une feule ville, pour ne faire plus déformais cu’un peuple , il introduifît , à cette oc- calion , le culte de la déeffe Pitko. Hiperir.neftre ayant gagné fa caufe contre Danaüs fon père , qui la pourfuivoit en juftice , comme défobéiffante à fes ordres, en fauvant la vie à fon mari , dédia un temple à la déeffe Pitko. Enfin elle avoit dans le temple de Bacchus à Mégare, une ftatue de la main de Praxitèle. V~oye^ Suada qui étoit la même divinité chez lesiomains. Sur un bas-relief du duc Caraffa Noja à Naples publié par Winckelmann ( n*. 115 monumenti an- ticki ) qui repréfente les amours de Paris ment , fe nommoit encore Magnum , à caufe de fa grandeur &: Vêtus relativement aux plus nouvelles. Elle étoit fituée entre le mont Palatin & le capi- toie , & comprenoit en longueur tout cet efpace qui s’érendoit depuis l’arc de Septîme-Sevère , jufqu’à l’églife de Sainte-Marie la neuve , où eft l’arc de Tire , & en largeur depuis le mont Pa- latin jufqu’s la voie facrée, au temple de Saturne ; c’eft cet endroit qu’on appelle aujourd’hui Campo vaccina. Au teins de Rornulus , ce ne fut qu’une grande place feulement , fans édifices , ni ornemens. Tullus-Holiilius fut le premier qui l’environna de galeries & de boutiques , & fes fucceffeurs con- tribuèrent à î’envi à l 'embellir, de même que les confiais du te a’ s de la république j ainfï elle devint une des plus beiies places du monde, ornée de plufieurs temples , entourée de portiques , garnis de boutiques ou l’on ven-ioit toutes fortes de mar- chandas. Il re faut que lirece qu’en dit Sfabon , pour fe former une jutle idée de la magnificence de la place , & de la beauté de fes ornemens: at idem fi in forum v nus , deinde progrejfus , ali a aliis hs.ren.tia , & ccnfequenzia videat , bafilicas , portas , templaq tum capïtolium ipfam & in eo templa , tum palatium & Livis ambulacra , & is facile priorum obllvifcatur & omnium que. videra t extra urbem. Cette place fervoit à plufieurs chofes , c’étoit un marché où l’on vendent toutes fortes de pro- vifîons & de marchand: fes i les édiles & les pré- teurs y donnoient des jeux au public ; c’étoit-là que fe tenoient les aflemblées du peuple , dans le lieu appelle comitium ; le préteur y rendoit la juf- tice , & le jeune Marceilus , fils d’Octavie , foeur d’Auguile , fit couvrir cet endroit de toile* pendant fon édùité pour la commodité des plaideurs : ut faLubriùs litiganîes confifierer.t , dit Pline. On avoit P L À 73? pratiqué dans la place un endroit couvert, où l’on avoit placé la tribune aux harangues qu’on nom- moit rofirum , parce qu’elle étoit ornée des éperons des galères qui avoient été prifes fur les Antiates , dans la première bataille navale que les romains gagnèrent l’an 416 delà fondation de Rome. On y faifoit suffi i’éSecbon de certains magiftrats : il y avoit des écoles publiques où les jeunes garçons éc les jeunes filles alloient apprendre les lettres. Der- rière les Rcfira , étoit la curie appeilée hoft'dia , où le fenat s’affembloit fort fouvent ; à l’un des coins de la place , on voyoit cette grande 8c af- freufe prifon que fit faire Ancus-Martius , & que Servius Tullius augmenta depuis de plufieurs ca- chots ; ce qui la fit appelier tullianum. A l’entrée delà place , l’empereur Augufte fit pofer cette fa- mtufe colonne , appeilée milliarium aureum , de laquelle on cemmençoit à compter les milles de toutes les diitances des différens lieux d’Italie comme du centre de la capitale de l’empire. F orum Salufiii ,-étoît fur le mont Quirînaî , ou eu à préfent l’églife de Sainte-Sufanne. Sa’ufte acheta ce terrein après fa préture d’Afrique , 8 c en fit un marché qui po.tta fon nom. Forum Suarium , le marché aux cochons , étoit au pied du Quirinal , près le fentier qui conduit aux chevaux de marbre. On y vendoit des cochons, S 1 c’eft de ce marché qu’à pris fon nom l’églife de- Saînr-Nicolas des Porceletes. A cette vente pré- fidoit un tribun chargé d’empêcher les fraudes. Forum Trajani , la place de Trajan étoit voi- fine de celle dejNerva , & fa fituation eft encore indiquée aujourd’hui par la famenfe colonne qui étoit au milieu, & quels fénatfit élever en l’hon- neur de Trajan, lorfqu’ii faifoit la guerre aux par- tîtes. Cette colonne porte cent vingt huit pieds de haut , 8 c on y monte par cent quatre-vingt-cinq marches qui font éclairées par quarante-cinq fe- nêtres. Autour', font gravés les exploits du vain- queur , Sc les victoires qu’il avoit remportées fur les daces. L’empereur qui mourut à Séleucie d'un flux de fang , après fon expédition contre les par- tîtes, ne vit jamais ce monument ; mais fes cen- dres furent apportées à Rome, & mifes dans une urne d’or au haut de la colonne. Trajan fit conf- truire la place par Apollodorus , très-fameux ar- chitecte, qui en fit une merveille, félon l’éxprefîion de Caffiodore : Trajani forum vel fub ajfiduitate videre miraculum eft. Les dieux memes , ajoute Ammien-Marcellin , ne la regardoient qu’avec étonnement , ne trouvant rien après le ciel de plus beau , & qui en approchât davantage : Singularem fub omni cœlo flrucîuram , ut opinamur , numinum etiam ajfenfione mirabiltm , karebat attonitus per gigantsos contextus circumferens mentem, nec relatu eTabiles , nec rurfùs mortalibus oppetendos. Ls contour de Î2 "place étoit orne de corniches 73 6 P L A P L A dont l’extrémité partoit des figures de chevaux & d'enfe’gnes militaires dorées , avec cette, inscrip- tion : Ex m as v bits. Infafiigiis fort Arajani , dit AulugeUe , pmatacra (uni Jïta circumunaique irzair- rata eau.oru.Tn , arque pgnoruTn miUtarium y jubfcrzp— tumque-eft : Ex manubis.. Forum vinarium. Voyez B-atiosalis vi- norum. PLACENTA, gâteau 3 un des premiers mets appelles hellaria , étoit compofé de farine & de fromage , le tout frit dans de l’huile avec du miel- Ceux d’Attique paffoient pour les plus renommés, à caufe de l’excellence du miel d’Hvmète. Dans la fuite , quand on eut rafiné fur la bonne chère , on fit les gâteaux avec plus d’arc & on mêla du beurre, des œufs, du miel, avec différentes her- bes. Les romains en faifoient un grand ufage dans leurs feftins facrés. Caton, ( de re ruftkâ. ) enfeigne à faire le pla- cera a. » Le placenta ( efpèce de gâteau ) demande un peu plus de foin que le pain. On prend d’un côté deux livres de farine de feigle , pour former l’abaiffe fur laquelle on doit mettre. les traBa 5 on prend, d’un autre côté, quatre, livres de froment &deux livres d’alica , on met infufer ce dernierdans l’eau & lorfqu’il ell bien détrempé, on le met dans un pétrin propre & on le paitrità la main. Lorfqu’il eft bien paîtri , on y ajoute peu-à-peu les quatre livres de farine de froment , pour faire les traBa avec le tout enfembiej on travaille cette pâte dans une corbeille , 8 c à me- fure qu’elle fèche , on façonne proprement cha- cun de ces traBa en particulier. iQuand on leur a donné la forme convenable , on les frotte tout au tour avec un morceau d’étoffe trempé dans l’huile , comme on fait par la fuite à l’abaiffe du ■placenta , avant que d’y mettre les traBa. Pendant ce tems on échauffe bien Pâtre & le couvercle de la tourtière deltinés à la cuiffon. Cela étant fait on verfe les deux livres de farine de feigle qu’on a mifes de côté, fur quatorze livres de fromage fait avec du lait de brebis ; & on en fait une pâte légère pour former l’abaiffe dont nous avons parlé. Il faut que ce fromage foit bien frais , & qu’il ne tourne* po nt à l’aigre. On le fera préala- blement tremper dans de l’eau qu’on aura foin de changer jufqu’à trois fois ; après l’avoir retiré de l’eau , on l’égoutera petit-à-petit entre les mains ; & lorfqu’il fera bien égouté , on le mettra dans un pétrin propre , eu on le biffera lécher ; après quoi vous le paîtrirez à la main dans ce péirin , jufqu’à ce que vous ne fentiez plus aucun gru- meau. Enfuite vous prendrez un tamis àpafferla farine , qui foit propre , & vous le ferez paffer par ! e tamis dans le pétrin. Vous y mettrez quatre livres & demi de bon miel que vous incorporerez bien avec le fromage', fur une planche d’un pied en quatre 3 couverte de feuilles de lauriers , frottées d’huile » fur laquelle vous mettre Yabaijfe munie de fon bourrelet , & vous façonnerez votre placenta , 11 faudra commencer par couvrir tout le fond de l’abaiffe d’un lit de traBa , qu’en pofera l’un après l’autre , & qu’on enduira ce ce fromage incorporé avec le mie! y puis on fric un fécond lit fur le premier qu’on enduit de même, & on i répète cette opération , jufqu’à: ce qu’on ait em- ployé tout le fromage incorporé avec le miel. Enfin vous arrangerez tous vos traBa fur l’abuffe dont vous élèverez fnffifamment ia bordure en l’inclinant en dedans pour les retenir, & vous préparerez votre âtre. Dès qu’il aura acquis un degré de chaleur modéré , mettez y pour lors vozxt placenta , 8c après l’avoir recouvert avec le couvercle de tourtière , que vous aurez déjà fait chauffer. Vous mettrez encore de la braife par deffus & tout à l’entour. Ayez foin qu’il cuife bien lentement j vous le découvrirez deux ou trois fois , pour voir à quel degré en fera la cuif- fen; lorfqu’il fera cuit, vous ie retirerez & le frotterez de miel. » PLACIDIE , fii'e de Théodofs- Galla Placidia Augujla, Ses médailles font : RRR. en or. RRR. en argent. RR. en quinaire. RRR. en médaillons de bronze. PLACIENE , ( la mere ) La mereplacienc eft Cybèle, la mère des dieux, la mère par excellence ; elle étoit honorée en di- vers Iieux.de l’orient d’où elle prit les différens noms de Bérécyntke , de Si'pylène , (Vldêene , de Dindymene , &c. Ma's comme cette déeffe étoit parrieuftèrement adorée à Placia , Ville voilîne & dépendante de Cyz : que , c’eft pour cette raifon qu’on l’appelloit placiene. Il refte un marbre dans ceux de la bibiiothèoue du roi , qui lui donne cette qualification. ( D. J. ) PLAE TOULA . , famille romaine , dont on a des médailles : RRR. en or. C- en argent. RRR. en bronze. Le furnom de cette famille eft CxlS 1 IANUS. PLAFOND. Le plafond des temples quarrés étoit ordinairement de bois, dans les plus an- ciens temps PT A »L J_*i Xi temps , te! que le plafond, de bois rie cy- près ( F lad. puk. y. verf: çi. ) da temple d’Apollon , a Delphes & dans des tems moins reculés. Les temples de Sainte-Sophie & de l’apôtre, à Conitantinople ( Codin. de orig. Conf- iant inop. p. z6 , 2ry , edit , Eagd. 1 5-97. in- 8°. ) avoient de pareils plafonds. Le traducteur Fran- çois de Paufanias s’eft trompé , lorfqu’entr’au- tres il donne au temple d’Àpolion , à Phiga- lis , -un plafond voûté en pierre de taille 5 il a pris le mot , lequel lignifie ici ie toit ( Pau- fan. iïb. 1. p. 684. ) comme il le fait ordinaire- ment ( id. Lib. V , p. 390 J 1. 7. ) pour ie pla- fond. Le toitdeee temple étoit carrelé de pierres : quelquefois , à la vérité, ce mot fîgrûfie aufiï, chez Pauianias , le plafond ; mais ce n’eft que lorfqu ii s'en fert pour exprimer en même teins le plafond & le toit ( id. lib. IX, p. 776, l. ;r. ), L elt vrai aufîique les écrivains grecs des derniers terns , ont employé ce mot en un double fens; de nieme^ que les derniers écrivains romains ont enangé & confondu enfemble les mots ( Conf. faim a f in F opife. p. 393 , A. ) qui lignifient un plafond uni de bois, & une voûte. Ces pla- fonds des temples étoient quelquefois faits de bois de cèdre. Les plafonds de i’églife de Saint- Jean-de Latran , & fde Sainte-M3rie-majeure , peuvent nous donner une idée des plafonds des anciens temples. Je ne veux cependant pas nier qu’il n'y ait eu des temples quarrés avec des voû- tes. ; telles, par exemple, que celle du temple de Pallas , à Athê nés ( Spon , Relat. d’ Athê n. p. * 7 j Lyon, \6- 4, in 12.). Des temples de cette efpèce avoient trois nefs, comme on le voit au temple dont nous parions ici , au temple de la paix , à Rome, & à celui de Balbec. L’intérieur ce ces temples étoit appelle le vaiffeau , à caufe des voûtes que les anciens comparoierrt ( Salmâ- f. us m Salin, p. 1215.) à la carène d’un navire; & c’elt pourquoi l’on dit encore les vailfeaux ou nefs du milieu & des côtér. Le temple de Jupiter ca- pitolin , à Rome , avoit aufiï trois nefs ou cella . , ( Rych. de capit. c. 16. ) 8c cependant un plafond de bois, qui rut doré après la deftruction de Car- thage. Les appartemens avoient des plafonds horizon- taux de bois , comme ils ie font encore aujour- d’hui généralement en Italie , quand iis ne font pas voûtés ; & quand ces plafonds n’étoient for- . mes que par des ais dont on couvrait les fc-lives , ils s’appelloient ( S aimas .in Solia, p. 12! y, E. j chez les grecs , •< pury^ara ; mais quand ils avoient quelques ernemens , qui confiiioient en des com- partimens quarrés, renfoncés, comme ceux qui font encore en ufage en Italie , on leur donnoit le nom de laauearia ; car cette efpèce de compar- timent s appelloit lacus. Les chambres auxquelles en ne donnoit point de plafond } avoient des voû- Antiquiiés y Tome IX. 737 tes ( Vhruve , lib. PT, c. j. ) fftss de cannes grecques battues & écachées , ( voue a canna > dont Palladio ( de re ruft. lib. 1 , c. 13. ) & Vi- truve enfeignent la conftruâion. Les plafonds qui n’avoient point de comparti- mens ou panneaux renfoncés, dont j’ai parlé plus haut, etoient, en général, ornés d’ouvrages en fmc , comme on en voit encore , entr’autres , un plafond d’un bain , à Bayes , proche Naples , où eft repréfentée , d’une manière admirable , Vé- nus Anadyomene avec des tritons, des néréides» &c. ouvrage qui s’eft bien confervé jufcu’à nos jours ; ce qu’il faut fans doute attribuer au peu de relief de ce travail; & comme, dans des tems plus modernes , on a donné plus de relief à cette efpèce d’ouvrage , ifs ont, en général, beaucoup plus fouff-ert. A i’égîife de Saint-Pierre, à Rome, dont les rofettes de duc ont trois palmes d’épaiiTeur » ce dégâta, pour ainfi dire, été immanquable. On dorait anciennement , comme on le fait en- core de nos jours, les figures & les panneaux des plafonds & des voûtes ; & l’or d’une voûte écrou- lée du palais des empereurs s’eft confervé, mal- gré i’hu niditédu lieu . aufiï frais que s’il ne venoit que d’être employé. I! faut en chercher la caufe dans l’épaiffeur de l’or battu des anciens ; car pour leur dorure au feu , leur or étoit en cpailfeur aux feuilles qu’on emploie aujourd’hui pour cet u fa g e , comme -fix font à un , & pour les autres dorures, comme vingt-deux à un , ainfi que Sunna- rotti nous l’a prouvé ( OJferv. fopra all.Mcdagl g. 37 °> 373 ’ ' Pv-AC/i. Nonmus d*t que la vlaga croit une pièce de linge que i’on étendoit fur les lits , un drap , comme l’appellent les franço : s : plaga , grap.de linteum tegmen , quod nunc torale , vel lec- tuariam findonem diczmus. Son diminutif étoit la plagula. X. ce mot. PLAGÆ , forte de filets à prendre des bêtes fauvages , qui n'éteient peint concaves comme ceux que l’on appelloit cafés } mais droits comme les reva , & différens de ces derniers , parce qu’ils étoient beaucoup moins grands, & ne fer- voie.nt que dans des endroits étroits : multi divi- dunt , ut fie retia rara , majora , plages vero mino- ra intelligent ( Scrv. in Æneid. 4. I ; 1 . ). nA Arras , en latin plaguncula & imaguncuU . V aye^ ce dernier. PLAGIARIUS , celui qui vendait ou ache- toit une perfonne libre, ou qui vendeit , achetoit ou rerenoit chez foi un elciave qui ne lui apparte- noit pas , ou qui lui perfuadoitde s’enfuir, ou de quitter foa maître : plagiarius efi non tantum qui Liberos in fiervitutem ducit , fied etiam qui ficrvos do- minis eripit. ( Etymolog. j L* ic-i frbia qondam- noit ces fortes de gens à une amende pécuniaire. A a a 3 a 738 P L A PL AGI AU LE , efpèce de -flûte des anciens, dont P .:l!ux attribue l’ invention aux ly'biens {chap. 10. liv. IV. Onom. ). Cétoit la même que la pho- tinge & la iotine » comme nous 1 avons dit a i ar- ticle phgtinge. Servius. dans fa remarque fur ce vers de Virgile A Enéide, liv. XI. vers 757. ) Aut ubi curva choros indixh tibia Baccki. dit non feulement que cette curva tibia de Virgile eft la même que la plagiaule des grecs ; mais il ajouts encore que les larins l’appeiloient vafea. Le même auteur nous apprend que la flûte appel- lée vafea , avoir plus de trous que la précento- lienne. ( F. D. C. ) PLAGULÆ , diminutif de plaga , défignent de petits linges. Pzaguzæ , rideaux quifermoient les litières. Pzaguzæ , cïir-T’jov , coufinière , voile dont on entouroit les lits & les litières , pour fe defendre des coufins & de la pouftière. Plaguzæ , les deux parties, la droite & la gauche , du devant de la tunique. PLAGVNCULÆ. Voyez Imagusculæ. PLANCHER. Les 'grecs Envoient une mé- thode particulière dans la conftru&ion de leurs planchers- C’eft ainfl que Vitruve l’a décrit : il s’agit ici du plancher du premier étage. On faifoit un creux de deux pieds de profondeur & on bat- toir la terre avec le bélier ; ce creux étoit rempli d’une couche de mortier ou de ciment , qui était un peu élevée au milieu. On couvrait enfuite cette couche avec du charbon que l’on battoir & er.taf- foit boitement , & ceci étoit ce uvert d’un autre enduit, compofé de chaux, de fable & de cendre , de l’épaiffeur d’un demi pied. On dreffoit cet en- duit a la règle & au niveau; on emportait ie deffus avec la pierre à aiguifer, &-on avoît un plancher fort uni. ( Arckitecl. de Vitruve , liv. VII. ch. iîj. ) La defcrîptïon que Vitruve fait des planchers des grecs , & de l’agrément qu’ils procuraient en fécha..t & buvant les liqueurs répandues- deffus , fournit quelques lumières cour deviner î’origine de l’épithète acctfara, qu’on donnoit à ces fortes de planchers. L’étymologie que les grammairiens en ont apprife dePiine , eft bien b'zrre ; cet auteur dit que le premier plancher de cette efpèce, ima- giné par Sofas * était compofé d’une infinité de petites pièces de d fférentes couleurs, en manière de mofaïque, qui repré éntoknt les ordures qui peuvent demeurer fur le plancher , après un repas , & qui le faifoLnt paraître comme n’étant point balayé. Ii eft , ce me femble , plus croyable que ces P L  planchers noirs , qui, à caufe de leur féchereffe ; bu voient tout ce qui "étoit répandu deffus, de- vroient plutôt être appelles parce qu’il ne les falloir point balayer ni eifuyer avec des"épon- ges comme Ses autres planchers. ( D. T. ) P LANCIA , famille romaine dont on a des mé- dailles : RRRR. en argent. O. en or. R. en bronze. PLANCIANUS , furnom de la famille Lee rs-j RI A. PLANCTUS. Voyei Deuil. PLANCUS , furnom des familles Munatm 8 c Plautia. Il défignoit des pieds plats comme des planches , planes.. PLANETE. Voyei Astres. PLANIPES , planipedes , certains bouffons ^ qui jouôient leur perfonnage fans monter fur le théâtre. Non in fuggeftu feens , fed in piano orckef- tr& , ou parce qu’ils fe préfentoient planis pedibus , id eft , nudis , fans cothurne, ni brodequin, otà enfin , comme le dit Donat , parce qu’fis jouoient des comédies appellées planipedis fabula , dont le fujet étoit tiré des gens de baffe condition , nego- tia continet perfonarum in piano & humili loco ha- bitantium. PLA.NO , de piano judicare , juger fur le champ fedifoit d’un juge qui fans monter fur fon fiège , fans formalité , prononçoit un jugement par-tout où il fe trouvoit. PLANTES. Tout le monde fait que les égyp- tiens adoraient les plantes & en particulier celles qui naifîoient dans leurs jardins : de-là vient que le vers de Juvénal a prefque paffé en proverbe : O fanBas gentes , quibus hsc nafeuntur in hortis Numina î ( Satyr. 15. ) On exigeoit à Rome en impôt le cinquième du revenu de toutes les plantes , aibriffeaux & arbres. ( Appian. de bell. civil. I . ) Plantes des pieds fur les pierres fépulchra- les. Voye-p_ Pieds. PLAQUE d’argent. Voyei Doublé. PLAQUES ANTIQUES. Il nous eft refié de l’antiquité plufieurs plaques de diftéiens métaux , &même d’or, iefqueiles étaient ornées de figu- P L A res en relief, ou de deffins en creux. Elles fer- voient à différens ufages dont la plupart nous font inconnus, & nous ne faifons que foupçonner une partie des autres. Quoi cu’ii en fo ; t, le travail de eesmonumtns mérite l’attention des curieux. Vous en trouverez p’ufieurs gravures dans Se receui! des amiq. égypt. étrufq. g'ccq. & rem. de Ca) lus , tant. II. La plupart ont fervi aux militaires , oui les ap- pliquoient à leur baudrier ( Veye ^ Baudrier ) & aux courroies du harnois de leurs chevaux. ^La courroie, dit Caylus ( Recueil. III. pl, 4g. n L. ) qui soutient le carquois de cette chaffeufe , eft.omee de plusieurs plaques rondes, qui nous indiquent la place qu’occupoient celles que nous trouvons réparées, & dont j’ai fouvent dit que les foîdats romains étoient dans l’ufage de parer les cuirs de leurs armes. « P LARASSA , en Carie. iîAafaseign. Les médailles autonomes de cette ville font : RRRR. en argent. .Pèlerin. O. en or. O. en bronze. PLASME d’émeraude. Voye^ Emeraude. PLAT d’argent, rhombus , patina , le luxe des romains pour la grandeur de ces plats étoit fi ex- ceffif, que Sylla en avoir qui pefoient deux cents marcs ; 'St Pline obferve qu’on en auroit trouvé pour iors à Rome plus de cinq cents de ce poids-là. Cette fureur ne fit qu’augmenter dans ja fuite ; puifque du tems de l’empereur Claude , un de fes efclaves , appellé Dru.fillanusrotun.dus, avoit un plat appelle promulfis , de mïiie marcs pefant , qu’on fervoit au milieu de huit petits plats de cent marcs chacun. Ces neuf p!ats»étoieat rangés à table fur une machine qui les foutenoit, & qui du nom du grand plat s’âppelloit promulfidarium. On connoît le plat de Vitellius qui à caufe de fa gran- deur énorme, fut nommé le bouclier de Minerve. (D. JJ PLAT ANE. Le platane fut d’abord cultivé en perfe où l’on en fait encore aujourd’hui uncasfin- gulier, non pas feulement à caufe de fa beauté , mais parce qu’on prétend que fa tranfoiration mê-> lée à l’air, qui s’annonce par une odeur douce & agréable, donne des qualités excellentes à ce fluide que nous refpïrons. Les grecs , ce peuple fî fenfible aux bienfaits de la nature , l’ont culti- vé avec les plus grands foins ; les jardins -d’Epicure en étoient décorés. C’étcit fous le dôme de leurs feuillages qu’il donnoit, parmi les jeux & les ris , des leçons d’une fageffe aimable qu’on a depuis P L A 7*9 calomniée. Tous les fameux portiaues cù s’enfei- gnoient les fçiences & les mœurs , éroient précé- dés de grandes allées de ces beaux arbres; alors les avenues de la phrlofophie écoient riantes ; on ne la voyou point fédentaire & renfrognée , creu- fer dans le vuide au fond d’un cabinet poudreux. Les philofophes favoient penfer St jouir du doux plaifirde la promenade : des quinconces At platane enviropnoient le Lycée. C’eft-ià qu’Arifiote , an milieu de la foule de fes difciples , jettoit fur la nature ce coup d’œil vaile qui nous a appris à la bien î voir ; & s’il étoit permis de croire à la préexif- tence des âmes , on pourroit imaginer que celles des Lmnés , des Buffons, pianotent dès-lors feus ces ombrages , & y recueilioiett les germes de leurs ouvrages immortels. Le platane , félon Pline , fut d’abord apporté dans Pile de Diomède pour orner le tombeau de ce roi ; de-là il pafîa en Sicile , bientôt après en Italie , de-!à en Efpagne & jufques dans les Gau- les, fur !a côte du Boulonnois , cù il étoit fujet à un impôt. Ces nations , dit ce natura’ifte , nous paient jufqu’à l’ombre dont nous les laiffons jouir. IÎ parle d’un fameux platane qui fevoyojt enLycie, dont le tronc creux formoit une grotte de quatre-vingt- un pieds de tour : la cime de cet arbre reffembloie à une petite forêt. Licinius gouverneur de Lycie , mangea avec dix huit perfonnes affifes fur les lits de feuilles dans cette grotte tapiffée de pierre- ponce & de moufle; il affuroit y avoir goûté plus de pliifir que fous des îambi is dorés , & n’avoir pu entendre le bruit d’une groffe pluie , arrêtée par les hauts étages de fes touffes , quelqu’attentïon qu’il s’efforçât d’y apporter. Il y avoit dans l’île de Chypre , une efpèce de platane qui nequittoit pas fes feuilles; mais les rejetions qu’on a trans- portés ailleurs , ont perdu cet avantage, qu’il ne devoir fans doute qu’au climat. Ce fut vers le tems de la prife de Rome par les gaulois , qu’on apporta ie platane en Italie, de- puis lors on l’y avoit prodigieusement multiplié. Les fameux jardins de Saltifte tn étoient rem r .l.s , Sc le luxe des jardins étoit d venu fî exce-iiifqu’on plantoit des forêts à i’afpêét du midi pour pare'r de la chaleur les maifons de pbifance. Pl ne & Ho- race déplorent ces abus. Le poëte phlofophe qui ne dédaignoit pas de boire couronné de. rofes, le faîerne & là cécube avec fes amis , fous l’om- brage épais de quelques arbres fiuvages , a b’âmé la trop grande abondance de : platanes célibataires qui , "félon fon exprefîion avoit chjffé l’orme , appui delà vigne. La culture du p’atane étoit de- venue une forte de culte ; on Li falf.ot des liba-» tionsdevin , qui lui procuroient , dit on ,une vé- gétation étonnante. Macrobe ( S.uurn. ?. 13. ) raconte que le célébré orateur Hou nSuS, fut Se premier qui s’avifa de cet expédient ; & qu’un A a a a a ij 74° P L À ^our qa ’3 devait plaider dans une "affaire où Cicé- ron piroîffolï suffi, i! pria fun collègue d occuper pour itii , parce qu 'l vouloir aller à la campagne air O fer ion -platane : ai ire enim in villatrz necefjario Je -veiie , ut viattm plata.no quant in. tujbulano pojue- rat , ipje fuffur.dcret. Cet arbre croit confacré au plaisir , & c’eit peur cela qu'on l'appeiioit gé- nial is. Platane ( Feuille de ) « Les médailles en argent , où fe trouve la feuille de platane ( dont U forme indiquant celle de tout le Péioponêfe , en devint Peu blême,), n'ayant ni légende ni meme aucune lettre pour en tenir li.u, portant d'ailleurs au revers le carré a. pluficurs divijïons très-irrégulières , font par-là reconnoiffables pour être des premiers tons où Pon en fabriqua. Suivant la remarque très judicieufe de M. d’Hancarville , Phi don d’Argos étoit le plus puiffant de tous les princes de la Grèce , ayant , comme le dit Strabon, réurd tout l'héri- tage de Téménus , auparavant divifé en plaideurs parties, il prétendit à la pôffeflion de toutes les villes qu’Hercule avoit prifes autrefois ; c'eft-à- .dire de tout le Péioponêfe dont il poffédoit une très-grande partie. Il fut le feul des Heraclides qui conçut de pareilles prétentions , ainfi lui feul put faire reprefenter fur fes monnoies le fymboîe du Péioponêfe entier. Ce fyir.hole eft !a feuille du platane-, fi ne fe trouve fur aucune des médailles des tems poidérieurs , ni fur aucune de celles qui font frappées avec un revers ou avec une légende. Ceia nous allure que ces monnoies, d'ailleurs trè,- rares, furent faites su tems de Phidon d’Argos ; elles font les témoins de la domination qu’il affeéta fur tout le PéloDonèfe. Le cabinet du roi poilède ceux espèces différentes de ces anciennes mon- noits les unes paroiffent avoir été faites dans i'île «fEgine , les antres peuvent avoir été frappées dans Argos , où Phi don habitoir ordinairement. Le type de la to, tue fe maintint fur les médailles fi’Ægium , au lieu que Celui de la feuille de \latane ne fe maintînt nulle par: : de-ià vient que les médail- les avec cette empreinte font de la plus grande ra- reté. » ( d‘ Hancarville , vol . 11,398. & fuiv. ) j PLATANïSTE. Le pla tara 'fie , dit la Gai 11 e- tière , eil fi et le rivage de Vifilipotamos , au Sud- Eft du Dr; mos , & la nature y produit encore quelques platanes à la place de ceux de l'antiquité. IL n'y a guèrede terrein dans la Grèce p'us célè- bre que celu : -là ; c'ell dans la prairie du Platanon félonie poète Théocrite , qu’on cueillit autrefois les fleurs qui fervirent à Lire la guirlande dont la belle Hélène fut couronnée le jour de fis noces. C’étcit auffi l’endroit où les jeunes fpartiates fai- foient leurs exercices & leurs combats ; cet endroit fumait une plane, ainfi nommée de la quantité de platanes qu’on y culrivoit, Elle étoit toute entou- s PLA rée de i'Eurpe, & l'on y paifoit fur deux ponts." A l'entrée de l’un, il y avoit une fiatue d’Hercule; oc a l’entrée de l'autre , on trouvoit celle de Ly- curgue. PLATANON, lieu planté de platanes- PLATÉE, fille du roi Afopus, donna le nom à la ville de Platée , en Béot-.e , qui lui érigea, après fa mort , un monument héroïque. Panfimas r - conte uns Lbie à l’occafion de cette platée ( dans fis kéotïques , ch. 3. ). Jun m fe fâcha un jour , dit il, centre Jupiter : on ne fait pas pourquoi , mais on a fibre que de dépit elle fe retira en Eubée. Jupiter n'ayant pu venir à bout de la fléchir , vint trouver Cichéron , qui régnoit à Platée. Cit héron étoit l'homme le plus Cage de fon tems. Tl confeüla à Jupiter de faire faire une fta- tue de bois 3 de 1 "habiller en femme , de la mettre fur un chariot , attelé d’une paire de bœufs , que l’on tsaineroît paria ville, & de répandre que c’étoit Platée , la fille d’Afopus , que Jupiter aïlcit épou.er. Son confei! fut fuiv I. Aufluôt la nouvelle en vient à Junon , qui part dans le mo- ment, fe rend à Platée , s'approche du chariot; & dans fa colère voulant déchirer les habits de !a mariée , trouve que c'eft une itatue. Charmée de l’aventure , elle pardonna à Jupiter fa tromperie, & fe réconcilia de bonne foi avec lui. En mémoire de cet événement , les pbtéens céiébroient une fête en l’honneur de Junon-l’époufée. - La ville de Platée étoit ennemie des thébains , & n dévouée aux athéniens que toutes les fois que les peuples de i’Atriqire s.’affcmbloient dans Athènes cour la célébration des facrifices , le hé- raut ne manquait pas de comprendre les pbtéens dans les vœux qu'il faifoit pour la république. Les thébaïns avoient deux fois détruit la ville de Platée. Arc^idamns, roi de Sparte, la cin- quième année de la guerre du Péioponêfe , blo- qua les platée ns & les força de fc rendre à difcré- ;ion. Iis atttcîcnt eu bonne eompofition du vain- queur ; mais Thêbes unie av c Lacédémone, de- manda qu’on exterminât ces malheureux , & le demandai! vivement qu'e.le j'ofctu.r. Letraitéd'Àntalcidas , dont parle Xénophon liv. V , les rétablit; ce bonheur ne dura pas , car cro s ans avant la bataille de Lenètres, Thêbes indignée ‘ du refus eue firent les plaiéens de fe déclarer pour elle contre Lacédémone , les remit dans le déplo- rable état gu' ils avoient éprouvé déjà par la bar- barie. Dans le Heu même où les grecs défirent Mardo- nius , on éleva un aûtc .1 à Jupiter éleuthérien ou libérateur - auprès de cet autel les plat cens- célé- .1 broient tbos les cinq ans des jeux appelles ékuthéntu P L A On y donnoitde grands prix à ceux qui couroient armés , & qui devançoicnt leurs compagnons. Quand les pîateens vouloient brûler leurs capi- taines après leur mort j ils fdfoient marcher un joueur » inftru nens devant le corps & enfuite des enariots couverts de branches de lauriers & de myrtes , avec pîufieurs couronnes de fleurs. Etant arrivés proche du bûcher , ils plaçoie-nt le corps deffus , & offraient du vin 2c du lait aux dieux. Enfuite le plus ' considérable d’entre eux vêtu de pourpre faifoir retirer les efclaves , & immoioic un taureau. Le facrifice étant accompli, après avoir adoré Jupiter & Mercure , il convioit à fou- per les mères de ceux qui étoient morts à la guerre. Les platéens célébraient chique année des fa- enfires folemnels en i'honneur des grecs qui a voient perdu la vie en leur pays pour ia.défer.fe commune. Le feizièroe jour du mois qu’ils appel 'oient an- thefter:on , iis fiiifoient une proceffion devant la- que!!e_ mrrchoit un trompette cui fonnoit l’allar- me ; is é.oit fuivi de quelques chariots chargés de myrthe &_ de couronnes de triomphe, avec un taureau noir $ les premiers de la vide portoient des vafes à deux anfes pleins de vin , & d’autres jeunes garçons de condition libre tenoient des huiles de lenteur dans des fioles. Le prévôt des platéens à qui il- n’étoit pas per- mis de toucher du f.r , ni d’être vêtu que d'étoffe blanche toute l’année , venoit le dernier partant line chlamyde de pourpre , & tenant un vafe & une épée nue, il marchoit en cet équipage par toute la ville jufqu’au cimetière où étoient les fé- pulcres de ceux qui avaient été tués à la bataille de Platée ; alors il puifbitde l’eau dans la fontaine de ce lieu, ii en lavoir les colonnes St les liantes qui étoient fur ces fépulcres , 8c les frottoir d’hu'ie de lenteur. Enfuite i! immo'oit un taureau 5 Sc -après quelques prières faites à Jupiter & à Mercure , il convioit au feftin général les âmes des vailians hommes morts , & difoir à haute voix fur leurs fépukures : » Je bois aux braves hommes qui ont perdu la vie en défendant la liberté de la Grèce. » PLATON , phflofophe. On né connoît fes têtes que par conjecture 5 car nous n’en avons au- cune avec for. nom en caractères anciens. L’inf- ; cription de la tête du Platon, qui eft au capitole , eft moderne ; ( Mu/e. capit. t. z. tab, 11. ) Sc la médaille ( Patitti esift. de num. aur. Aug, & Plat. -) fur laquelle on vo>t la tête d’Augafte 8c celle de Platon , eft. plus que douteufe. Les -naquaires fembient être convenus tacite- ment d’a-psller du nom de Platon prefque toutes, lestâtes de Termes, parce qu’elles fe xeffembient entre elles. P L A 74ï \ v nickeimar.n a publie oans fes ntctzntjzentl an— tichi inediti , num. 101. une tête ayant des ailes be papillon attachées derrière les 'oreilles. Il a donné à Platon ce balte fT.it en hennés 8c gravé fur. une pierre antique , à caufe du papillon Ivm- bole de i immutabilité de l’ame. Mais cette tète n a aucune reffemblanceavec le bafte de Platon dit ir.ufeutn de Florence , qui porte fon nom en ca- nâerts antiques Elle rtffemble d’aiiieuts beau- coup par les cheveux 8c la barbe au dieu-Terme 3 ou à Jupiter-Terme. Au lu peut-on la prendre P^ ur Morphee à caufe des ailes de papillon , félon M. Vifco.iti éditeur du mnfeuua iÀo-Cié- mentin. « On a trouvé à Herculanum une tête de bronze de Platon , qut n’eft point d’un travail roi Je 8c guindé, mais du plus grand ltyie. Elle doit avec raifon être regardée comme un chef-d’œuvre de l’art. Elle a le regard fixé de côté vers la terre , attitude qui annonce le mépris ; mais les traits du vifage n’indiquent point ce fentiment. Le front eft penlif , ma's le regard agréable : la longue barbe n’eft pas aùfii épaïffe que celle d’un Jupiter, mais elle e!l plus frifée 8c p'us féparée qu’on ne le voit ordinairement aux prétendues têtes de Platon : elle eft partagée en filions avec tant d’art qu’ort croirait qu’elle aurait été arrangée avec un peiane très-fin , fans néanmoins que ces filions fe termi- nent d’une manière trop .tranchante , & les che- veux font fi finement traités qu’on les prendront pour des cheveux gris naturels. C’eft de'la même manière que font exécutés les ch; veux .ondes de la tête. Mais perfbnne , dit Winckelmaan , n’eft en état de décrire l'art avec lequel cette tête eft faîte. » 35 Entre les monumens de. bronze qui doivent fe trouver en Angleterre , je -ne connais , dit Wmckeimann , ( B.} fl. de l’an. ïiv. 4. c . 1. ) qu’un baffe de Platon , que ie-dac de Devonshire doit avoir reçu de la Grèce , il y a un demi-fiècle. L’on allure que les traies de cebufte reffemblent parfaitement au vrai portrait de ce phiiofophe , avec le nom antique gravé fur la poitrine , mor- ceau qui ayant été embarqué à Rome pour l’Ef- pagne à la fin du fiècie paffé , périt dans un nau- frage. Un Hermès du cabinet 'du capitale, rangé dans ia-dalï'e des figures inconnues , eft parfaite- ment fembiabie aux deux têtes précédentes. » ” Entre les hermès , dit Winckeîmannf Hfl. de P art. liv. 4. c. 6. ) qui fe trouvent encore à Rome, celui qui tient le premier rang eft je pré- tendu Platon du pa’ais Farnèfe. Du refte la tête de cette antique reffembie parfaitement à celle d’une ftatue d’homme drapée , de la hauteur.de neuf palmes, & découverte aux environs dè'Frâfcan dans le printemsde 1761 , avec les quatre Carya- tides qui font à la villa Albani. La tunique dent cette ftatue fe trouve vêtue eft d’une étoffe légère . 74 ' ? L A coït me 'i’indiçue la' quantité de petits plis; par déiïus ce vêtement > il y a un manteau qui paffint par de flous le bras droit , monte fur l’épaule gau- chc 3 de façon eue Is l^ras gauche appuyé fur is côté relie couvert; Sur la boroure d-e la partie, du manteau jeté par de (vus l’épaule on lit le nom lui- y - r, - » CA- Y' tl.i UU i I A .1 -AC C . ü PLATRE. » Les images des divinités révérées parles pativTCS'gens , étoient s d't 'W'if-ckeîili'inn j ( H ’/fi'di Vartlïv. 4. c. 7. -)-exéct!tées en p-.avre ( Prudent, àpot&éof. ps-zzj'. I. Il y a grande anoarer.ee eue les" figures des hommes célèbres que Varron envoya dans toutes les. provinces de i’empïre, étoienc moulées en -plâtre. Mais aujour- d’hui nous n’avons d’antiques de cette manière que des bas- reliefs", dont les plus Beaux qui fé foient confervés nous viennent de la voûte de deux cham- bres & d’un bain de mies , près de Naples : fans parler ici des beaux ouvrages de reliefs trouvés dans les tombeaux de Poirzzole &- compofés de chaux & de Puzzolane. Plus le Raillant de ce tra- vail eft doux , plus il paroït agréable à la vue ». « Mais pour donner aux figures qui. ont peu ce relief différentes dégradations , on a indiqué , par des contours enfoncés , les parties qui doi- vent Partir en faillie du fond plané- Entre les ou- vrages de plâtre , découverts dans une. petite cha- pelle au parvis., ou au peribolos du temple, d’Ifis de l’ancienne ville de Pompeia , il s’eft trouvé cette fin.gularité , que ie fcufpteur du morceau qui ,re- prefente .Perfée & Andromède, a travaillé _ la "main du héros qui tient la tète de Médufe, entiè- rement de relief. Cette main pour lui donner tant de faillie , ne pouvoir être aflujettie qu’au moyen d’un fer , qu’on voit encore aujourd’hui que la main eft tombée. ■» PL AUDE-RE & PLAUSORES. Voye j Ar- FLAUDISSEMENS. PL AUDITE , applaudiffez. Les poètes dramati- ques romains detnandoient des app’audifleméns aux fpeélateurs par ce mot qu’ils pjaçoient dans la bouche du chœur , ou du dernier aéteur qui occu- poit la fcène. '- PLA VTIA , famille romaine dont on a des médailles : RRRR. en or., dans le cabinet de Theupolo. C. eô argent. O. en bronze. Les fusroms de cette famille font HrtsjgT-s , Plan ers , Rvrrs , Silvanys. Goîtzius en a publié quelques médailles incon- nues depuis lui. P A PLAÜTIANE, femme de Niger. PjtscztiNiA P l au ti an a. Il n’eft pas démontré qu’on ne pofféde aucune médaille de Plautiam, Baudelot en a cité une grecque , dont il ne rap- porte point 3 e métal : cette médaille ne fe trouve dans aucun cabinet. On a fait encore mention d’une nîédai:le latine qui pouvoit bien être une pièce refaite , ou de coin moderne» PLâUTILLE , époufede Caracalla. Justa Fvlvia Plautilza Augusta . Ses médailles font : RRR. en or. C. en argent, avec ia tête de Caracalla. RRR. RRRR. en G. B. de coin romain. RRR.. approchant du G. B. R.enM.B. RRR. en G. B- de la colonie de Tyr, dans le c&*. binet de Peîlerin. RR. en P. B. de colonies. RRR. en G. B. grec; R. en M- & P. B. On trouve de -cette princeffe quelques médail- lons grecs de bronze. PLAUTUS ou Plotus , fobriquet donné à ceux qui avoient les pieds très-plats. PLEBETI , plébéiens, troisième ordre du peu- ple romain , qui étoit compofé de tout ce qui n’etoit ni patricien ni chevalier. Ces trois ordres étant renfermés dans la diftribution générale que Romulus fit d’abord du pays romain , en parta- geant R.ome par tribus ou quartiers qu’il d vifa en un certain nombre de curies. Le troifième ordre qui étoit compofé de la bourgecifîe, fut chargé du foin de cultiver les terres ,de nourrir les troupeaux, d’exercer les arts roéchaniques , comme nous l’apprend Denys d’Halicarnafle : vt agros colerent , pecora alerent , queftuarias artes exercèrent. Il étoit exclus des facrifices , du pontificat , des autres charges , 8t ne pouvoir même s’allier avec les patriciens. Cependant quoiqu’il fût d’un rang infé- rieur aux autres ordres , fa puiflaoce ne cédoit en rien à la leur. Car c’ étoit lui qui avoit ie pouvoir de créer des magiftrats, de faire des lois d être l’arbitre de la paix &dé la' guerre. II étoit revêtu de ce droit du tems même des rois , ce qui prouve que route la puiffance étoit réellement entre fes tnains , 8f que c’étoit proprement en lui que ré- fidoit la majefté de 1 état. D'ailleurs , il ne tarda pas à jouir des préroga- tives dont il avoit d’abord été exclus,- par exemple 3 P L E de s’allier avec les patriciens , ce qu’il obtint l’an 306, par l’importunité defes tribuns; d'être ad- mis au confinât , droit qu'il arrachai en 307 , alors que fut élu pour la première ibis tin contai plé- béien ; d’être revêtu delà dignité a'augure be de pontife * auxquelles ii s'éleva en 4465 & de par- venir enfin comme ia nobieffe â toutes, les chargés de la république j même d’avoir entrée au iénat: ab eo lempore opes plebis crever unt , dit Denys d’Haltcarnaffe , ( lib.’J,') patres vero multas paries prifea amplitadinis amiferunt. Cum & ia fena~ tu. , à ad magifiratus , G 1 ad facerdotia plebeios admiffïtfent ti reliquorum ornamentorumi illos fecijjent participes 3 qust propria patricïorum fue~ runt. Ce fut autant par les intrigues & les efforts des tribuns du peuple qu’arriva cette révolution , que par la manière dure & haute avec laquelle les patriciens traitoient les plébéiens j ce qui mû fou- vent les derniers dansla néceiiité d'avoir recours à la force ouverte. Outre cela * ii y avoir entre les deux ordres unejalouîie d’autorité qui dura autant que ia république , & qui fut la caulê de beaucoup üe mouvemens , de plusieurs Séditions qu'on ne rendit moins fréquentes, qu’en admettant les plé- béiens , comme lanobleife,' à toutes ies charges de 1 état. Audi ies patriciens, en voulant lé rendre maîtres du gouvernement, fournirent aux plébéiens les moyens d'y avoir plus de part , qu’il n’en au- roit d'atsord ofé efpérer. Veye ç plebs. Plébéiens (jeux'), c’étoit des jeux que le peuple romain célébroit en mémoire de la paix qu il , fit avec ies fenateurs après qu i! rut rentré dans la ville , d’où il étoic forti pour fe retirer fur le mont Aventin. D’autres difent que ce fut après fa première réconciliation au retour du mont ta- cré , l’an 261 de la fondation de Rome, 6 c 495 ayant J. C. Quelques uns veulent que ces jeux aient été inftitués pour témoigner une rejcuiflance publique de ce que les rois avoient été chaffes de Rome l’an 245 8c joa avant J. C. apres ia victoire remportée par le dictateur Polfhumius au lac Regilie fur les latins , & de ce que le peuple avoir com- mencé alors de fe réjouir de la liberté. On les faifoit dans le cirque pendant trois jours , & on les commençait le gavant les calendes de décembre , qui répond au 15 e . de novembre. Leur nom latin étoit ludi pleèeii. Hadrien inftitua des jeux plébéiens du cirque , l’an 847 de la fondation de Rome , c’eft-à-direlam année de Père chrétienne. (D. J. ) PLÉBISCITE ( Un )' étoit ce que le peuple ro- main ordonnait féparément des fenateurs des patriciens fur la réquifîtion d’un de fes magiftrats , c’efi-à-dire d’un tribun du peuple. Il y avoir au commencement plufîeurs diffé- rences entre les plébiscités & les lois proprement dites. I? * t- e g es i étoient les conftttutions faites par ies rois Se par les empereurs , ou par le ■ P L E 745 corps de la république ; au lieu que les plébîfcites etment l’ouvrage du peuple feul, c’eft-à- dire , des plébéiens. 2°. Les lois faites par tout le peuple du téms de .a répub ique , étoient provoquées par un magif- trat patricien. Les plébîfcites fur la réqu'fîrion d’un magillrat plébéien , c’eft-à-dire , d’un tribun du peuple. 3 °; Pour faire recevoir la loi , il falloir que tous les ditférem ordres du peuple fuffent affemblés ; aulièu qüe \t plébi faite émanoît du feu! tribunal des plébéiens ; car les tribuns du peuple nepou- voient pas convoquer les patriciens , ni traiter avec le fénat. 4 °- Tes lois fe pubîioîent dans le champ de Mars ; les plébîfcites fe faïfo'ent quelquefois dans le cirque de Flamînius , quelquefois au Capitole , & plus fou vent dans les comices. .J t J°. Pour faire recevoir une loi , il falloir affem- bler les comices par centuries-, pour les plébîfcites , on affembloit feulement Ies'tribus, & l’on n’avoit pas befoin d’un fénatus-confuîte ni d’arufp-'ces : il y a cependant quelques exemples de plébîfcites pour îefquels les tribuns examinoient le vcl des oifeaux & obfervoient les mouvemens du ciel ayant de préfenter le plébifclte aux tribus. 6°. C’étoient les tribuns qui s’oppofoient ordi- nairement aux lois , & c’étoient les patriciens qui s’oppofoient aux plébîfcites. Enfin, la manière de recueillir les fuffrages étoit fort differente ; pour faire recevoir un plébîfcite, on recueilioit Amplement les voix des tribus , au lieu que pour une loi il y avoir beaucoup plus de cérémonie. Ce qui eft remarquable , c ’eft que les plébîfcites quoique faits par les plébéiens fouis , ne laiffoient pas d’obliger auffi les patriciens. Le pouvoir que le peuple avoir de faire des lois ou plébîfcites , lui avoir été accordé par Romulus , lequel ordonna, que quand le peuple feroit affern- b!é dans, la grande place , ce que l’on sppeüoit l’affemblée des comices , il pourroic faire des lois. Romulus vouloit par ce moyen rendre le peuple plus fournis aux lois qu’il au toit faites lui-même, & lui ôter l’occâlïon de murmurer contre la ri- gueur delà loi. Sous les rois de Rome , & dans les premiers temps de la république , les plébîfcites n’avoient force deioi qu’après avoir été ratifiés par le corps des fenateurs affemblés. Mais fous le confu-af de L. Vaîerius, & de M. Horatius, ce dernier fit publier une loi qui fut ap- pellée de fon nom Horatia , pàr laquelle il fut a:- 7 44 P L E ïtré que tout ce que ls peuple fcpite ci.u fcftat ©r- éonneroit , aurait Sa meme force que fi Ses patri- ciens & le fénat i'eufient décidé dans une afiembiee générale. Depuis cette loi qui fut renouvelîée dans !a fuite parpîitfieurs air res, üyéutp'us de lois faites dans des a Semblées particulières du peuple, que dans les affemblées générales où Ses féuateurs fe 'lou- voient. Les plébéiens enflés de !a prérogative que leur avoir accordée la loi Horaeia , rffecicrent ce .faire Vin grand nombre de püblfcites pour anéantir (s il croit pofljble ) l'autorité du fénat s iis allèrent même jufqu’i donner le nom de lois à leurs plébifcites. E .fin le pouvoir îégiflatif que le fénat & le peu- ple exerçaient amfi par émulation , fut transféré a l'empereur du fems d Augufte par ia loi regia ; au moyen de quoi il ne fe fit plus de plébifcites. PLEBS , le corps des plébéiens .fans compren- dre les fénateurs. Ce mot diffère de populus , comme l'efpèce diffère du genre; parce que fous le nom de -populus , on entendait cette multitude de citoyens qui compofent une ville fans aitlïnc- tion de rang ni de naifTan.ee: populus omn.es civi- tat'is ordin.es continet. Au lieu que fous la dénomi- nation itpltbs , on comptenoit fimpiement les ci toyens qui ne font ni patriciens , ni nobles ■ p/obs en dicitiir in q&â g&ntzs civinm patncis, non injunt , dit Auîugellê. Ce fut Romulus qui fit cette diitinc- tjon des patriciens & des plébéiens ; il exclut les derniers de tons les honneurs dont il fit part aux premiers , $£ il ne leur la. fia ç.: unser;t : ere dépen- dance de ceux-ci. Cette inégalité entre les deux ordres dura fous les rois , & ce ne fut qu’après leur expuifion , que Vaierius-Publicola jetta les fondemen? de Sa liberté du peuple , comme fon collëaue Brutus avoit pofé ceux de la republique. Ce généreux romain ne fupportant qu'avec peine l'état d’opprefiîon où gémi ffoient les plébéiens ., fous la tyrannie des nobles, porta deux lois en leur faveur , dont l'une autorifoit l'appel au peu- ple , & l'autre défendoit d'exercer aucune mïgîf- trature fans fon confentement. Il fit plus ; pour lui témoigner fon affection & par une nouvelle loi , il ordonna que les faifeeaux feroient baiffés devant loi ; ce qu'il exécuta lui-même le premier, en en- trant dans i'affemblée du peuple : fafees majeftati pepuli romani fubmifit , dit Tue-Live. Cette con- duite pleine d'humanité & d'indulgence, lui valut le titre précieux de Publiçola , ami du peuple. L'ordre nommé plehs , ne comprenoît que les perfonnes libres , dont on diftinguoit trois fortes; i°. ceux qui étoient nés de parens libres , & qui î’avoient toujours été ; on les nommoit ingenui : x°. les ejifans des affranchis , appelles Hbtrùni , & F L E 3*. les affranchis même qui, d'efclaves , av oient été mis en liberté par leurs maîtres ; car tant qu’ils étoient efclaves , fis ne pouvoîent être compris parmi le peuple. I! y avoir encore une divîfion moins générale en- tre le peuple de la campagne & le peuple de la ville , vlebs ruflica , vlebs urburuz. Les premiers étoient ceux qui demsuroient aux champs pour les cul- tiver , ceux que Valere-Maxime appelle les tribus ruftiques , tribus rufiicas , qui ne font autre que cette portion du peuple qui cultîvoitîa terre defes propres mains , 8c qui avoit ;epius de crédit parmi îes quinze tribus de la campagne , entre iefquelîes le roi Servius avoit partagé le territoire de Rome. Aorès la guerre des marfes , toute l'Italie ayant obtenu le droit de bourgeoifie à Rome , fit partie du peuple de la campagne, vlebis ruflics . , parce qu’elle donnoit fon fuffrage dans les tribus ruftiques. Vlebs urbana au contraire , étoit le peuple qui ha- ’ bitoit l'intérieur de Rome , qui jfsifou partie des quatre tribus de la ville, que lire Live appelle forenfem turbum , parce qu on la vovoit i ans ceiie fur la place publique , toujours prêt à fe livrer au premier féditieux -, 8-r c eff pour cela que Cicéron ( attic . i. i. 3.) l’appelle ferdem & facem , par cppofiîion aux sens de bien : apud bonos iidem jumus quos reliquijli ,* apud fs.ee m & fonderez urbis multo meliSs quiim reliquifii. PLECTR.UM . baguette faite d’ivoire ou cia bois poli , avec laquelle le muficien touchoit les cordes d’un infiniment pour en tirer les ions : ce mot vient de üt xuttui frapper. Les anciens avoient des infirumens a cordes fur lelquels on iouoit fans plectrum , & d'autres OÙ l’on s’en fervoit toujours. C’étoit aufli dans les commencemens I’ufage de ne toucher la lyre qu’avec le pleBrum ; enfuite la mode vint de n’en pincer les cordes qu’avec les doigts. Le leâeur curieux trouvera toutes îes diverfes. formes de pleBrum dans Pignorîus , dans Mont- faucon , dans Buonarotti , ( ojfervatione fopra i Medaglicni ) &' dans d’autres antiquaires. ( D. J.) Voyei PENTACHORDE. ,, La forme du pleBrum eft très-bien exprimée fur cette figure, dit Caylus (7 />/. Sa. n°. 3.) C’étoit une efpèce de doigt d’ivoire , d or ou d’autre matière un peu recourbée , & dont on fs fervoit pour toucher les cordes de la lyre ; cet exemple nous apprend que les grecs traitoient dif- féremment l’accompagnement de leurs chants bc celui de leurs déclamations, car on ne pmçoit pas touiours la lyre avec les doigts pour former un accord, puifqu’en effet on emploient le pleBrum , qui ne pouvoir fervir qu a donner le ton , & a tCU tenir la voix dans le cours d un récit deciame. » PLÉIADES, c’étoient les fept filles d’Atlas , dos* PLE dôfltîes noms propres font , Alciottê Afterope , Céiéno, Élsâre , Maïa , Mérope , Taygete, Elles furent aimées , dit Diodore , par les plus grands dieux &r par les héros ; elles en eurent des enfans , qui devinrent dans la fuite , aulfi fameux que leurs pères , & qui furent les chefs de pîu- lîeurs peuples. Vcye^ maia , mérope. On dit quelles étoient très-intelligentes , Sc que c’eft pour cette raifon que les hommes les regardèrent comme déciles après leur mort , & les placèrent dans le ciel fous le nom de pléiades. C’eft une coniiellation feptentrionale qui forme comme un peloton de sept étoiles affez petites , mais fort brillantes, placées au cou du taureau, & au tro- pique du cancer. C’ell celle que le vulgaire ap- pelle la poujfiniere. Voye £ ATLAS. Les grecs les appelaient pléiades du mot naviguer, parce que leur lever vers l’équinoxe du Printems , ouvroit la navigation dans la méditer- ranée. Dunom duprintems, ver , les romains les appelaient vergilie. Voici rexplîcation qu’a donnée M. Rabaud de Saint-Etienne , de la fable des Pléiades. Les Hya- des avoient fept fœurs qui ne vivoient pas loin d’elles ; elles étoient filles du Bouvier , elles vi- voient donc en béotie. On les nommoit les Pléia- des , foit que ce nom lignifie une multitude , à caufe de leur figure attroupée , foit parce qu’elles étoient "annonce de la navigation. ( Pléias multi- tude, Pléion beaucoup, Pleio Ploio , je navige) Comme ces explications peuvent fe paher d’éty- moiogies je n’en cite aucune , pour n’être pas chi cane fur des mots , & donner plus de force aux ehofes ». » Les Pléiades étoient peintes auffi fous -la figure de fept filles qui dar.foient en rond. Nonnus dit qtîe lorfque Phaéton troubla tout dans le ciel par fon voyage extravagant , V écho répéta les plaintes cii culaires de la troupe tournoyante des Pléiades. ( Nonni . Dionys.L. 38.) Il y en a une qui eft obfcure ( Germ. Caes. in arat.') auffi dans cette danfe circulaire avoit-on eu foin de la cacher der- rière les autres , tant les anciens avoient mis d’exaétitude dans ces peintures que nous avions cru arbitraires ». «Elles avoient eu à fepîaindre du violent Orion, & Jupiter les arracha à fes pourfuites en les pla- çant iur la croupe du taureau. Elles danfent en rond , elles font fept ; on vit un rapport de leur nombre, de leur danfe & de leur harmonie avec fe nombre & la mufîque des planèses i on dit que chacune des Pléiades étoit animée par un de ces aftres. { Procl . comment, in Hefiod. Nat. cornes. I. IV ■ ) L’une d’elles étoit nébuleufe ; on dit qu’elle fe cachoit de honte , parce qu’elle avoit époufé un fimple mortel, tandis que les autres avoient époufé des dieux. Eleüra , i’unç d’entre Antiquités , Tome IV. PLE 74 % elles , étoit peinte les cheveux épars. Par un jeu e mots fur une autre hleftra 3 fontaine qui eut de Jupiter le célèbre Dardanus , roi des dardaniens ou troyens, on fit la petite hiftoire fuivante. On duoit qu après la prife de Troye , elle avoir eu tant de douleur de la défclation de cette ville , qu’elle n a , Vl ?, It ,P U . f°u tenir la danfe de fes fœurs , & pu eiie étoit allée fe cacher dans le cercle arâique, ou elle prit le nom de comètes ou chevelue. Frétée a conjecture qu’on avoir défigné par-là une co- mète. ^a difcuffion de cette Idée eft étrangère à mon fa; et ». Pi-blN ( Mois ) , année - pleine . Le mois lu- naire fynodique eit alternativement de 2.9 jours x ou cave , ge de 30 jours , ou plein. De même x i annee lunaire eft quelquefois cave , ou de 333 jours ; mais ordinairement de 3 34 jours , ou pleine. Pi-EIONE , mère des pléiades , à qui elle donna fon nom , étoit fille de l’Océan & de Thétis , Sc femme d’Atias ( Oyid. Fafi. V à Sx.). PLÉSÏON. Le vlefion , chez les grecs, étoit une ordonnance particulière à l’infanterie. Elle confiftoit en un quarré long , tantôt à centre plein , tantôt à centre vuide. Quelquefois on pré- fentoit à l’ennemi fon plus grand côté, & d au- trefois on marchsit contre lui par le plus petit ; ainfi cette évolution formoit une véritable co- lonne , & fe ehangeoit encore dans les différentes fortes de quarrés que l’on connoît. La longueur de ce quarré excédoit fa hauteur. Les frondeurs & les archers en occupoient le dedans , couvert de toutes parts en dehors de foldats pefamment ar- més. On empîoyoit contre cette difpofttion la phalange implexe. PLESTORUS , divinité des thraces , à la- quelle ils immoloient des victimes humaines. On croit que c’étoit quelqu’homme célèbre de leur nation , qu’ils avoient divinifé après fa mort ( Herodot. lib. IX. ) PLETHRE , mefure géodefique , ou gramma-s tique de l’Afie Sc de l’Egypte. Voye 1 Aroure. Pour connoître l’évaluation des vletkres , feloa Romé de Lille. Voyei Mesures. Plethre , a fi a , mefure linéaire & itinéraire de i’Afie & de l’Egypte. Elle valoir 14 toifes & de France , félon M, Paneton . Elle valoit en pays : mefures anciennes des mêmes B b b b b 74§ P L E i | chebel. ou xo décapodes, ou 16 1 orgyes. ou 20 bêmes dtploun. ou 40 bêmes aploun. Plethre , médimne, jugere, mefure olym- pique pour l’arpentage des terres. Elle vaioit en mefure de France io©ôâ 4 arpent , félon M. Paudon. Elle vaioit en mefure ancienne : 6 heétes. ou 12 hemihedes. ou 768 hexapodes quarrées. ou 27648 pieds olympiques quarrés. PLETHYPATE ou PLËTYPATE, mois des paphiens qui répondoit au mois de juin. PLEUREUSES. Voye^ Larmes & lacry- MATOIR.es. Les romains pour s’épargner la peine d’offrir une afflidion extérieure dans les funé- railles de leurs parens & de leurs amis , ou pour augmenter l’afped de leur deuil, établirent i’ufage d’un choeur de pleureufes , qu’ils piaçoient à la tête du convoi , & qui par des chants lugubres & par des larmes affectées tâchoient d’émouvoir le public en faveur du mort que l’on conduifoxr au bûcher. Elles avoient à leur tête une femme qui régloit le ton fur lequel elles dévoient pleurer; on les°appei!oit pr&fics , comme nous l’apprenons de Feftus. PrsficA dicuntur mulieres ad lamentardum mortuum conducls , qus dant cœteris modum plan- gendi , quafi in hoc ipfum pr&fects. Le poète Lu- cilius en fait mention, au rapport de Nonnius : Mercede qus ConduBs fient alieno in funere prsfics. Celle qui entonnoit la lamentation , étoit nom- mée pr&fica , du terme pr&fari , parce qu’elle com- mençott à pleurer la première. Les autres étoient auffi nommées prsfics , mais plus rarement que leurs TnsKreffes , & c’eif ce qui a fait croire que prsfica ne vient pas de prefirz, puifque toutes les pleureufes étoient honorées de cette illuftre qualité. Et comme les pleureufes affeéfoient de donner de grandes louanges au mort, elles fe fervoient d’abord félon la coutume du tecms prsfifcir.e pour les fpeébteurs & attirer leur croyance 3 d’où l’on a fait le mot profita. Auffitôt que le malade étoit expiré , l’ufage des romains étoit d’appeller les pleureufes que i’on pla- çoit à la porte de la xnaifon 3 là s’étant inftruites P L E par les domeftiques des cireonffances de la vie dù défunt , elles compofoient un éloge où le menfonge & la fiat crie n’étoient pas épargnés. L’art des pleurs confïftoit dans l’aéticn & dans le chant. Le poète Lucilius nous l’apprend pas ces vers : in fanereprsficn Multo & capiilos fcindunt & clamant magis . On reconnoit dans ces vers les deux parties de l’art de pleurer. Capiilos fcindunt voilà Faction; &• clamant magis , voilà le chant quelles accom- modoient à certains vers lugubres, que l’onnoin- moit nenig. , félon l’explication de Feflus : Nenia efl carmen quod in funere laudandi gratiâ cantatur ; & c’eft ainfi que Cicéron en parle dans le fécond livre des lois : honoratorum virorum laudes in con- dom memorant , eafque etiam ad cantus , ad ti- bicen profequuntur , qui nomen nenis , quo vocabu - lo etiam grsci cantus lugubres nominant. On comprend aïfément que ces pleureufes étoient vêtues de l’habit qui marquoit ordinaire- ment le deuil & l’affliction 3 c’étoît une robe noire» que les romains appeüoient pulla 8c ceux qui en étoient vêtus , étoient défignés par cette épithète pullati. Juvénal en fait mention dans fa troifiéme fatyre : Si magna Afturici ctcidit domus , horrida mater l Pullati proceres , differt vadimonia prstor, Augufte,au rapport de Pétrone , défendît à ceux qui portoient cet habit , de fe préfenter aux fpectacies : Sanxitne quis pullatorum in mediâ caveâ federet. On a mal-à-propos donné le nom de pleureufe ou prs.fi ca à une flatue de femme âgée , qui efl dans le cabinet du capitole. Winckelmann "la re- connoit pour Hécube._ Voye^ H-ecube. PRÆFISCINE . Lorfque les romains vouloient parler d’eux-mê_= mes avantageufement , ils prévenoient leurs audi- teurs par ce mot prsfifczne ; parce qu iis croyoient que l’on excitoît, en fe louant, l'envie & que l’on s’expofoit aux enchantemens des envieux : Paulin ntea , atïiabs , pôl tu ad laudem addito prsfifczne , ne paella fa fciuetur. Nous les imitons en ce ta , tori- que nous vouions nous donner quelques louanges , car nous difons volontiers, cela fou du Jans va - r.hé Nous liions dans Y Afmaria de Plaute, aS. 2f fcen. 4. que Leonida açcufé de quelque tour de foupieffe commença fa julfification prsfifczne 3 parce qu’il devoir aire du bien de lui-meme : Prsfifczne , hoc aune dir.erim , nar.o me etiam accufavit 3 P L I Meritomeo , nequeme Athenis efl alterhocLie quif- quam , eut credi reùle , &que putent. PLEXAURE , une des océani'des & Tune de celles qui préfidoient à l’éducation des enfans mâ- les , avec Apollon & les fleuves félon Héfiode. ( Théogon, 346 3 J3 - ) PLEXIPPE, frère d’Althée , tué par fon ne- veu Méléagre. Voyt^ Meleagre. Piexippe, fils de Pandion & de Cléopâtre. Vcyei Pandion. PLINTHE. Le plinthe chez les grecs étoitune ordonnance quarrée dans laquelle une troupe pré- fenroit de toute part un front exactement égal , quant au nombre & quant à l’étendue , parce qu’elle avoit autant de files que de rangs ; de forte qu’elle occupoit autant de terrein en tout fens. Pour que les faces du plinthe fuirent capables d’un grand effort , on ne les garniffoit pour l’ordinaire que de foidats pefs minent armés , fans mêler avec eux ni archers ni frondeurs. On formoit un plinthe en donnant à une troupe une dime’rie de longueur & une dimérie de hau- teur. PLINTHES, bafes quarrées fupportant des liâmes ou des bufles. « Il paraît , dit Caylus , que les égyptiens ont feuls pratiqué l’ufage de pla- cer des figures à l’extrémité des plinthes. Peut- être youloient ils donner , par cette pofition , une idee de l’efpace qui fépare ordinairement dans les temples les hommes de la divinité. On a déjà vu un exemple de cette Angularité dans le defîîn d’une pierre gravée. Le monument de ce numéro (y/. 7. n°. 4. ) cepréfente un dieu- chien , affis fur le cul ; il a le bras & les jambes d’un homme , la tête feule détermine fon efpèce ». » Lz plinthe de cette figure, dit-iî encore, (rec. '5. p. 56. ) efl formée , félon l’ufage des e'gyp- tiens , par un quatre long ; car ces peuples me pa- roiflent avoir toujours évité le quarré abfolu , du moins je n’en ai jamais vu. Cette plinthe efl, ainfi que l’appui qui foutient le derrière de la figure , remplie d’hiéroglyphes. » PLINTHINE dans l’Egypte. Goltzius feu! at- tribue des médailles impériales grecques à cette ville. PLINTHIUS, fils d’Athamas & de Themiflo. Voyt ces deux mots. PLIS des habits. Voye% Si tru s. '* Chgz les anciens , dit Winckelmann ( Hiji. de p L r 747 l é rt \ hv : c - 5 -) i on étoit dans I’ufage ce puer les habits , & de les mettre en nrefïe - ce quon faifoit fur- tout lorfqu’ils venoient d’être blanchis; & comme dans les temps les plus reculés de la Grece , les vêtemens des femmes étoient blancs , il falloir en venir foutent au blanchiffage. Les preffes dont les écrivains font mention , at- terrent que les anciens s’en fervoient pour com- primer leurs habits ; c’eft ce qu’on voit fur-tout aux eminences & aux cavités des raies qui régnent par-deffus les habillemens , & qui repréfentent * es . ruptures des étoffes. Les flatuaires de l’anr- quité ont fouvent indiqué ces ruptures dans les draperies. Pour moi, je penfe que les raies des vetemens que les romains nommoîent rugas , ri- des , étoient de ces fortes de ruptures, & nos pas des plis repaffés , comme l’a cru Saumaife , qui ne pouvoit guères rendre compte de ce qu’il n’avoit pas vu ». “ L’ornement, dit-il ailleurs ( Liv. V. chap. y) , efl à l'élégance ce que la beauté efl à la grâce. L’élé- gance n’ell pas dans l’habillement même , & l’ha- billement ne devient élégant que îorfqu’il a été afforti par les mains du bon goût. L’élégance pourrait être nommés auffi la bonne grâce de î’ajullement , ce qui ne peut fe dire pourtant que de la draperie de defîus , ou du manteau , parce cette partie de l’habillement pouvoit être jetée à volonté , tandis que la tunique ou l’habit de def- fous devoit fuivre la direction du manteau & de la ceinture, pour concourir à la difpofition des plis. II réfulte de-îà que cette' marche raifonnée des plis peut être affignée à bien plus jufle titre, à la draperie des anciens qu’à celle des modernes; car les habits de ces derniers, de l’un & de l’autre fexe , étant adhérens aux chairs , ne font pas liif- ceptibles de ces tours pittorefaues des premiers. Or, comme la marche des plis efl différente félon la diverfîté des temps de l’art , il réfulte que la difpofinon de la draperie & l’élégance de l’ajufie- ment conftitue une partie de la connoiffance du llyle & des époques. La marche des plis dans les figures des temps les plus reculés efl ordinairement droite , ou forme peu d’infieénons ; ce qu’un écrivain moderne peu inftruit dit de tous les plis des anciens , ne fachant pas que les plis des fi- gures qu’il cite , fe trouvant fur la tunique , doivent tomber perpendiculairement. Dans les temps les plus éclairés de l’art , on cherchoit à mettre la plus grande variété dans les plis 3 tant de la robe que du manteau , & cela à l’imitation de ceux qui for- moîent les vêtemens effeclifs. Il y a apparence que dans les premiers temps , la manière de jetter les draperies étoit la même , mais que l’art encore dans l’enfance ne pouvoit pas atteindre ces ruptures variées des plis. On ne fauroit conüdérer fans ad- miration cette variété iîngulière , ce gcut exquis dans les draperies, depuis les vafes peints, envv- fagés comme des definis , jufqu’aux pierres lesgiis B b b b b ij ' P L O dures , telles que le porphyre. La fculpturê ancienne nous a !a:ffe des modèles dans ce -genre -, rien de plus élégant , de plus noble , que la draperie de rJiobé. Mais lorfque les artiftes fe propofoient pour but de iaiffer entrevoir la beauté du nud , ils facrifioient les fracas de cette draperie à l’in- duffrie des chairs, ainfi que nous le voyons au vê- tement des filles de Niobé. Leurs habits font en- tièrement adbérens aux chairs , & ne forment des plis qu'aux cavités, tandis qu’ils font légers, & pour ainsi dire collés aux éminences, , Amplement pour indiquer un vêtement. Il eft d'expérience que toute draperie qui elt relevée par un mem- bre , & qui tombe librement des deux côtés , ne forme point de plis , & ne s’interrompt qu’aux cavités. Ces plis multipliés & interrompus , iî ré- cherchés par la plupart des fculpteurs & particu- lièrement des peintres modernes , n’ont pas été regardés comme des beautés par les anciens. Mais on voit par la draperie jettée négligemment, comme celle de Laocoon , & une autre étalée- fur un vafe , qui eft avec le nom de l'artifte , E 7 A- TS2N , & qui fe trouve à la villa Albani , avec quelle élégance les anciens favoient alors inter- rompre & contrafter les draperies. PLISTENE , frère d’Âfîrée. On le croit Te vé- ritable père d’ Agamemnon & de Ménélas , quoi- que les poètes les appellent pourtant du nom àlAtrides. PLISTOBOLINDE , jeu de dez chez les an- ciens , où celui qui amenoit le plus de points , gagsoit le coup ou la. partie» PLOMB. « L’ufage d’écrire fur le plomb fembie pouvoir remonter aux premiers fiècles. L'écriture fur le plomb ne fit que s'accréditer dans la fuite de plus en plus. Elle n'eft pas encore aujourd’hui hors d’ufage. Suidas attelle qu’on écrivoit de fon temps fur des lames de plomb, ions les anciens livres , compofés de feuilles de ce métal ne fe font pas tellement perdus , qu’il n’en refie plus aucun. On peut voir dans Frontin & dans Dion - Cafiîus , par quel ftratageme le conful Hirtius affiégé dans Mo- dène , fit tenir des lettres écrites fur une lame de plomb à Décius-Brutus , de qui il en reçut de fem- blables , fans que les affiégeans s’en apperçuffent. Paufanias fait mention de livres d’Héfiode , écrits fur des lames de plomb. Pline dit que les monu- mens publics furent écrits fur des volumes de la même matière ; & Thomas Dempfter, dont l’éru- dition étoit fi vafte , ne connoiffoit que ce texte , qui conftatât l’ufage de rame fervir le plomb de matière à l’écriture ( Nouvelle diplomatique. ). Je vais difcuter un paffage de Pline , qui a pour «bjét ]& foudure ou k plumbum argentarium, On y P L O tfouve les prix de l’étain , du plomb pris féparé* ment , de ces deux métaux réunis à différentes proportions , & tels qu’on lespaycit à Rome du teros où Piine écrivoit. La foudure eft appellée par PL ne plumbum argentarium. Ilia diftingue foî- gneufement de l’étain , plumbum album & du plomb , plumbum nigrum dans ce paffage { U b. 34. c. 48. ) N une adulteratur fiamnum aidita écris can- didi tertio, portione in plumbum album. ; hoc nunc ali - qui argentarium appellatit. lidem& tertiarium votant in quo due nigri portiones font y & tertiaalbi. Pre- tium ejus irt UbrasXX ( denarïi decem') hoc fi-fiula. folidantur. Improbicres ad tertiarum addltls equis partions albi , argentarium vocant : & eo que va - Lunt inçoquunt. Pretiaejusfaciuntinpando C.LX.X. ( in libras centum dtnarii fexaginta )» Albo per fe fin - ceropretiafont X, X. ( decem dtnani ) , nigro feptem t Voici !a traduénon littérale qui prélente pîu- fie-urs erreurs : « aujourd’hui on lophiftique i’ëtain pour en faire i ‘album plumbum , le plomb blanc, en- lui ajoutant une troîfième partie de bronze blanc. Cette fophiftîcation fe pratique, encore d’une autre manière , en-mêîant à égales parties le plomb Sc l’étain. Quelques ouvriers appellent ce mélange plumbum argentarium , ou de la foudure.. Les mêmes ouvriers î’appeilent tertiarium quand il" eft fait de deux parties de plomb & d’une d’étain... La livre fe vend dix deniers (9 liv; à 18 fols le de- nier de Néron ) , 8 c on l’emploie pour fonder les, tuyaux. Les ouvriers de mauvaife foi. donnent, le. nom de plumbum argentarium au tertiarum aug- : tnenté de parties égaies d’étain ; 8 c il feu à l’éta- mage. On le vend 60 deniers les cent livres -f- de denier romain la livre, ou près d’onze fous).. L’étain pur vaut dix deniers ( 9 liv. ) la livre., & le plomb 7 (. L O La, fécondé erreur de calcul eft encore plus ' force. L'alliage de deux parties de plomb & d’une d'étain appeîlé ordinairement ttrtiarum plumBum fe vendoit , félon Pline , i-o den ers la livre. Des ou- vriers de mauvaife foi ajouraient à cet alliage par- tie égale d'étain , c'eft-à-dire de l'étain en quan- tité égale à lui-même pour en former un prétendu plumBum argentarium ; ce qui fjjfcit un alliage mi- parti d’étain & de plomb ^ & iis le vendoientéo deniers les cent livres ; ou 4 -de denier la livre. Or les prix fixes par Pline iübfiaême pour l'étain & le plomb à dix deniers à ay, donnent g. deniers & demi pour la valeur de l'alliage à parties égales. Cependant il ne lui afftgne que f- de denier par livre. je me perds dans ces contradictions & pour 1 honneur de Pline , j’en rejetterais tout l’odieux fur les copiftes , fi la même exeufe pouvoir le la- ver de 1 erreur groffière fur Pétain fophiftiqué , fi on ne lifoit pas dans Fon même livre 34 e que le laiton eft un aTage naturel, qu'il avoir été long- terns extrait tout formé du feîn de la terre, & qu’il ne s'en trouvoit plus de la forte , parce que la terre etoit epmfee. Plaignons le fort des compila- teurs , iorfqu'ils nous rapportent des réfultats fi incohérens ; mais louons leur zèle , & tra- vaillons, fans egard pour leurrenommée , à féparer les vérités , des erreurs qu’ils leur ont fi fouvent affociées. Piomb ( Médaillés de ). « La dernière efpèce de médailles antiques, dit Beauvais , dont pîufieurs font parvenues jufqu’à nous , font des médailles de plomb ,- les rauflaires en ont fabriqué dans ces derniers temps, qui ne valent pas la peine d’être regardées, & qu’on doit rejetter avec mépris. Celles qui nous relient antiques , font en petit nombre ; j’en ai vu d'Antonin & de quelques au- tres empereurs ; elles fe reconnoiftent aifément au plomb , qui eft blanchâtre & terreux , & à la fa- brique bien plus, difficile à imiter en plomb que dans les autres métaux >3. « Les antiquaires ne font pas d'accord fur Pu- fage qu'on a pu faire de quelques petites pièces de plomb antiques. Du Moulinet les prend pour des monnoies antiques , qui ont eu cours en certains temps chez les romains. Baudeîot , dans fon livre intitulé l ' Utilité des voyages , admet cette efpèce de monnoie 5 mais il prétend qu’elle n’avoit cours qu’au jour des fêtes faturnales. M. Ficoroni , dans le favant ouvrage qui a pour titre, J piombi araicki, réfuté nos deux auteurs , & répond aux textes des anciens , par lefqaels on a voulu prouver que le peuple romain s'eft fervi de monnoie de plomb dans le commerce , ou pour acheter ou vendre les mêmes befoins. Quel ufage faifoit-on de ces pièces ou petites médailles de plomb ? Notredâvant italien conjecture que ceux qui avoient l’inten- P L O 749 dance' des fpedhcles publics , fjifcient faire ces mé- dailles pour les diftribuer aux fpeâateurs , afin qu'ils eu lient des places aiïure’es s de la même manière qu’on prend encore aujourd'hui des bidets , pour avoir entrée aux fpe&acies ( Nouvelle diploma- tique. ) », “ Ficoroni, dit Caylus ( Rec. tfAntiq. 3. pag. ) , a rapporté dans fon traité fur les plombs antiques , un grand nombre de monumens de ce métal ; mais ils font tous romains. Ceux qui repré- sentent des divinités égyptiennes , ou fur lefquels on lit des caractères grecs , font conftamment du temps des empereurs. Cet ouvrage me paraît d’une médiocre utilité ; ce n’eft qu’un fommaire & une indication très-légère de chaque objet. L'auteur propofe toutes les difficultés que cette matière peut préfenter , par rapport à fon ancien ufage , mais il n’en lève aucune ». «On a Ibupçonné, dit-il , que ces médail'es ont eu cours dans le commerce , qu'elles ont été fabriquées pour les faturnales , qu'on les a fait fervir de tefsères , & qu’enfin elles ont été faites pour des fceaux ». . « Je ne crois pas que ces fortes d'empreintes aient jamais eu un cours réglé. On a pu y recourir dans quelques circonstances forcées ; mais le peu de réfiftance naturelle de ce métal s’oppofe abfolu- me.nt à un ufage conftant Sc^fuivi. Ces plombs ont pu fervir quelquefois dans les faturnales. Tout ce qui préfentoît un ridicule général ou particulier , étoit admis dans ees fêtes. Je fuis perfuadé qu’on a fait ufage de ces plombs pour les tefsères. Toutes les marques établies & convenues peuvent égale- ment fervir pour les diilributions ou les entrées des fpeétacles. La quantité néceflàire & la faci- lité de les produire par le moyen des moules., font des raifons qui déterminent à le croire ». « Enfin , dans le nombre des plombs antiques „ rapportés par Ficoroni ( Car il en a recueilli beau- coup de modernes. ) , il en eft quelques-uns qui ont fervi de fceaux , comme la forme & la ccnf- truélion ne permettent pas d'en douter. Telle a été auffi la deftination des deux tefsères fie plomb rapportées fous ces numéros ; ce que je dis néan- moins fans donner l'exclufion à d'autres ufa- ges , que je crois poflibles , avec les reftriâions énoncées ». « Plaute , dit la Baftîe , parle de 'monnoies de plomb en p ! :us d’un endroit ( Plaut . Trinumm. A. IV. fc. 4. v. 120. ) : Ei ne nummum crederem , dit lin de fès acteurs , cui fis capitis res fiet , nummum nunquam credam plumbeum J & dans une autre de fes pièces ( Id. Mofiell. A. IV . fc. 2. v. ri. )' : Tace , fis faber qui cudere foies plumbeos nummos „ i A k vérité , Cakubon a prétendu que PLurs 7)0 P L O donnoit le nom de nummi -plumiez a ces petites pièces de bronze des grecs , appellees xa>.r.m & xuAAo'jSoj j 8c ce favant homme donne la même explication aux paffages de Martial ( L. I. evigr. 79 . & L X. 4 . ) , où il eft parlé des médailles de plomb ; il auroit bien changé dé avis , s’il avoit vu celles qui font confervées en grand nombre dans les cabinets de Rome , où j'apprends que divers curieux en ont déjà ramaffé des fuites de trois à quatre cent. Je me contenterai d’en citer ici deux inconteftablement antiques , que j’ai vu moi même dans le cabinet de Rothelin ; la pre- mière , dont le revers eft entièrement fruité , eit un Marc-Aurèîe. La fécondé , qui eit bien con- fervée , repréfente d’un côté la tête de Lucius Verus, couronnée de laurier : imp. caps. z. ve- j ivs. avg. Au revers j une femme debout , vêtue de la (loin , préfente à manger dans une patère qu’elle tient de la main droite * à un ferpent qui s’élève d’un petit autel , autour duquel il eft en- tortillé ; pour légende : sazvti. avgvstor. tr. f. ni. co s. ii. Patin en avoit vu un grand nombre de grecques , 8c il en cite ( Hift. des Med. pag. fo. ) deux latines de fon cabinet. Ainfi il eit certain que les anciens grecs 8c latins fe font fervis de monnoie de plomb ; mais il paroît par les paf- fages de Plaute que j’ai cités , que les pièces de ce métal étcient de la plus petite valeur ». Le nom de plumbum. album , donné par les ro- mains à l’étain , peut fervir à refondre une quef- tion qui a fouvent été agitée par les écrivains de la fcience numifmatique. Les romains ont-ils eu des mormoies de plomb ? Eft-ce de monnoies de plomb qu’il faut entendre les paffages où il eft fait mention des nummi plumbei , & notamment de celui de la Moflellaria de Plaute ? Tace , inquit , tu , faber , qui cudere Joies plum- bcos nummos. Les médailles fourrées font faites quelquefois de fer j mais le plus fouvent de cuivre. Se tou- jours couvertes de deux feuilles d’étain. Cette couverture de plumbum album , ou d’étain , a pu les faire appeller du nom général de plumbei , fans ajouter la différer, ce des deux plumbum. Au refte, ma conjecture eft fortifiée par la répugnance qu’ont tous les antiquaires modernes à reconnoître pour antiques des médailles de plomb ; met J d’ail- leurs qui fe feroit détruit par un long féjour dans la terre. Il eft vrai qu’un paragraphe du digefte fur la loi Camélia contre les faux-monnoyeurs ( Leg. 9. paragr. z. lib. P'III. digejl, titul. 10 . ) dlfiingue ex- preflëment les monnoies de plomb de celles d’é- tain..,.. Eâdem lege exprimitur , ne quis nummos fta- meos , plumbeos emere , vendere dolo malo velit. Mais il ne faut voir dans ce pafiage que l’attention nûmitiçufe d’un juiifconfulte , qui cite tous les P L O métaux avec Iefquels il croit que l’on pourroit fa- briquer des fauffes monnoies , fans prouver la réa- lité de cette fabrication. PLOMBIERES, bourg de Lorraine. Ce lieu eft célèbre depuis le temps des romains, pour fes bains. Versi’an4z8 de Rome,Aëtius eu Aëce, pa- trîce des Gaules 8c général des romains , fut le premier qui fit amafler les eaux chaudes de Plom- bières , pour y baigner fes foldats malades 8c blef- fés. Jules-Céfar jetta les fondemens de quatre ma- gnifiques bains , éleva des murs pour porter les toitures qui font aujourd’hui en pavillons. Ces bains ont été fi bien pavés 8c cimentés qu’ils fub- fiftent encore depuis l’an 695 de Rome. 11 ^ y a piufieurs fources d’eaux chaudes minérales. Trois principales pour l’ufage des malades, propres à boire , qui font limpides 8c fans odeur ; les autres fources font deftïnées pour palier fous deux e’tu- ves. Il fe trouve encore dans ce lieu trois fources d’eaux froides favoneufes. PLOTIA , famille romaine dont on a des mé- dailles : R. en bronze. O- en or. O. en argent. PLOTINE, femme de Trajan. Plotiha Augusta. Ses médailles font : RR. en or. Le revers ara pvdicitiae eft RRRR. RRR. en quinaires d’or. RRR. en argent. Le revers ara svdicitiae eft RRRR. RRR. en G. B. de coin romaiai O. en M. 8c P. B. RR. en P. B. de Colonies. RR. en M. 8c P. B. grecs. RRR. en M. B. grec, au revers de Trajan. PLOTINOPOLIS , dans la Thrace. nA-QTEX- NOnOAEITQN. Cette ville a fait frapper, fous l'autorité des gouverneurs de la Thrace , des médailles impé- riales grecques en l’honneur d’Antonin , de FauR tine jeune, de Caracalia. Elle avoit été ainfi nommée en l’honneur de Plotine,, femme de Trajan. Elle honoroit d’un culte particulier Efculape , qui eft repréfsnte lur fes médailles» PLU PLOTUS. Voyez Plautus. PLOXEMUM , coffre de claies d’ofier , que l’on plaçoit fur les chariots pour voiturer du fu- mier ou d’autres matières. Feitus donne du ploxe- mum cette définition : Ploxemum appellari ait Ca- Zullas capfu.m in cifio , capfave , cîtm ait PLUIE prodigieufe. Nous nommons avec les anciens pluies prodigieufcs 3 prodigia , toutes celles qui font extraordinaires , & qu'ris attnbuoient à des caufes furnaturtiles , parce qu’ils n’en apper- cevoient point les caufes phyfiques. Leurs hifto- riens parient de pluiieurs fortes de pluies prodi- gieufes , comme de pluies de pierres, de cendres , de terre, de fer, de briques , de chair , de fang 6 c d’autres femblables. La plus ancienne pluie de terre dont il foie fait mention dans l’hiitoire romaine , eft celle qui ar- riva fous le règne de Tullus Hofhîius, aptes la ruine d’Aibe. Nuntiatum régi patrihufque eft, dit Tite-Live , liv. I. chap. xxxj , in monte albano la- pidibus pluijfe ; quod ciim credi vix pojfet , mijjis ad id videndum prodigium in confpeîta , haud ali- ter quam cum grandinem venti glomeratam in. terras a gu nt j crebri cecidere cælo lapides. Et quelques lignes plus bas , il ajoute : Manfit foLemne ut quan - docunque idem prodigium nuntiaretur , feri s. per no- vem dies agerentur. Les circonüances rapportées par Tite-Live femblent aifurer la vérité de ce fait d’une manière inconteilable 5 & il s’eft répété tant de fois aux environs du même mont Albanus , qu’il n’eft guères poffible de le révoquer en dou- te j il n’eft pas même bien difficile d’en déter- miner la caufe phyfique , puifque l’on peut fup- pofer avec beaucoup de vraifêmblance qu’il y* a eu dans les premiers temps un volcan fur le mont Albanus , & cette conjecture eit aifez forte- ment appuyée pour la faire tourner en certitude. On fait que c’eft un effet ordinaire aux volcans de jetter en l’air des pierres & de la cendre, qui retombant enfuite fur terre , peuvent être pris par le peuple greffier pour une pluie prodigieufe. Quoi- que le mont Alban ne jetât ordinairement ni flam- mes , ni fumées , le foyer de ce volcan fubfiftcit toujours , & la fermentation des matières fulp.hu- reufes 8c métalliques qui y étoient contenues, avoir affez de force pour jeter en l’air des pierres , de la terre & divers autres corps , qui retomboient du ciel dans les campagnes voifines. Le Vefuve & les autres volcans qui en font pro- ches , auroient un effet tout fetnblable dans !’I- talie inférieure 5 mais comme leur embrâfement étoit continuel , & ces évacuations affez fréquen- tes , les peuples qui s’étoient accoutumés à ce fpectacle , n’étoient plus effrayés que des ex; lo- fions qui voraiiToient ces matières en plus ,gr«n4e PLU 7)i quar.-t.te , ou qui les pouffoient à une plus grands diitance, C’eft à cette dernière caufe, c’eft-à dire , aux embrâfemens & aux évacuations du Vefuve/ que l’on doit rapporter ces pluies de terre dont'il eft fouvent fait mention dans Tite-Live , & dans la compilation de Julius - Obfequens , Caio Mania & Tito Mar.lio Torquato cof. , dit-il , lapi- dibus pluit , & nox vifa eft inter diu in urbe Rome * Cette pluie de pierres étoit donc accompagnée d un nuage de cendres affez épais pour cacher la lumière aux habkans de la ville de Rome. Dans les embrâfemens confîdérabks du Véffuve & du mont Etna , les cendres & les pierres calcinées font quelquefois^portées à une diitance très-confî- dénble. Dion Caffius rapporte que îors du fameux embrâfement du Vefuve , arrivé fous l’empereur Vefpafien,le vent porta les cendres & la fumée que vomiffôit cette montagne , non feulement jufqu’à Rome , mais même jufqu’en Egypte. La chronique du comte Marcellin obferve à l’année 472 , c’eft-à dire , fous le confuîat de Marcien & de Feftus , que cette même montagne s’étant embrâfée , les cendres qui en fortirenL fe répandirent dans toute l’Europe , & causèrent un fi grand effroi à Co.nftanrinople , que l’on célébroit tous les ans la mémoire de cet événement par une fête établie le viij des ides de novembre. Dans l’embrâfement du mont Etna, arrivé en 1 5-37, & décrit dans la Sicile de Fazelîi, & dans le dialogue latin du cardinal Bembo , la cendre fut portée à plus de 200 lieues de la Sicile. . L’h’ftoire romaine n’eft pas la feule qui nous fournifie des exemples de pierres tombées du ciel ; on en trouve de femblables dans l’hiftôire grecque , & même dans ies écrits des phüc-fophes les plus exaéls. Perfonne n’ignoroit que la fécondé année de la Ixxviij olympiade, il tomba du ciel en plein jour une pierre auprès du fleuve Egcs „ dans la Thrace. Pline afïure que l’on montroit encore de fon temps cette pierre , & qu'elle étoit magnhudine vekis , a qlore adufi-o. Cet événe- ment devint fi fameux dans la' Grèce , que Fau- teur de la chronique athénienne , publiée par Selden avec les marbres du comte d’Arondel , en a fait mention fur l’article jS , à l’année 2113 de Fère atticue ou de Cécrops. Cette pierre qui tomba dans la Thrace , étoit apparemment pouffée par le volcan qui en fît tom- ber trois autres dans le même pays plusieurs fiècles après, c’eft-à-dire Fan de J. C. 452 , l’année même de la ruine d’Aquilée par Attila. Hoc tempore_ , dit la chronique du comte Marcellin , très magni la- pides e cælo in Thraçiâ ceci dire. 752 PLU On pourrait peut-être attribuer à la même caufe la chiite de cette pierre qui tomba du ciei en jan- vier 1706 , auprès de Lande en Macédoine ; elle pefoit environ 71 livres , dit Paul Lucas, qui étoit alors à LariiTe. Elle fentoit le fouffre, S: avoir affez i’air de mâchefer. On l'avoit vu venir du côté du Nord avec un grand fiffiement , & elle fembloit être au milieu d'un petit nuage , qui fe fendit avec un très-grand bruit iorfqu’eUe tomba. Le fameux Gaffendi , dont l'exactitude eft audl reconnue que le favoir , rapporte que le 17 no- vembre 1617 , le ciel étant très-férein , il vit tom- ber , vers les 10 heures du matin, fur le mont Vaifien , entre les villes de Guillaume 8 c de Peine en Provence , une pierre enflammée, qui paroidoit avoir 4 pieds de diamètre ; elle étoit entourée d’un cercle lumineux de diverfes couleurs , à-peu-près comme l arc-en-cie! ; fa chute fût accompagnée d’un bruit femblable à celui de plufîeurs canons que l’on tireroit à-la-fois. Cette pierre pefoit $ 9 livres ; elle étoit de couleur obfcure & métalli- que , d’an extrême dureté» Sa pefanteur étoit à celle du marbre ordinaire , comme 14 à 1 1. Si l'on examine ces différens exemples , on conviendra qu'il n’y a rien que de naturel dans ces -pluies de pierres rapportées dans les anciens. La pluie de fer qui tomba dans la Lucanie , l’année qui précéda la mort & la défaite de Craf- fus , fut regardée comme un prodige dans cette province , & peut-être aux environs du Vefuve n'y eût - on fait aucune attention , les peuples étant accoutumés dans ces cantons à voir fouvent tomber des marcaiïîtes calcinées , fembiables à ce que l’on nomme mâchefer ; car le fer qui tomba en Lucanie étoit de cette efpèce : Spongiarum fere fimilis , dit Pline. Quelquefois un ouragan a pouffé des corps pe- fans du haut d’une montagne dans la plaine. Telle étoit cette pluie de tuiles ou de briques cuites , qui tomba l’année de la mort de T. AnniusMilo, lateribus coctis pluijfe. A l’égard de cette pluie de chair , dont Pline parle au même endroit , & qu’il dit être tom- bée plufieurs fois , il n’ell pas facile de déter- miner la nature des corps que l’on prit pour de la chair , n'ayant aucune relation circonftanciée. On peut cependant affurer que ces corps n’étoient pas delà chair , puifque ce qui relia expofé à l’air ne fe corrompit pas , comme Pline l’obferve au même lieu. Quaut aux pluies .de fang , on eft aujourd’hui bien convaincu qu’il n’y a jamais eu de pluie de fang, & que ce phénomène ne vient d'ordinaire que d’une grands quantité de certaines efpèces de papillons qui ont répandu des gouttes d’un fuc range fer les endroits où ils ont paffé 3 ou que ce PLU font de petits pucerons aquatiques qui fe multi- plient pendant i'été dans les cananx & foffés bour- beux , en lî grande quanuté qu'ils rendent la fur- face de l’eau toute rouge. On a bien raifon de penfer qu’il n’en a pas fallu davantage pour don- ner lieu au vulgaire ignorant de dire qu’il a plu du fang, & pour en tirer toutes fortes de préfages fi- niftres. Mais ces généralités , quoique très-vraies, ne fufSfent pas aux naturalises ; ils ont examiné tous ces faits attentivement , & ont communiqué les détails de leurs découvertes , dont voici le réfukat. I! eft très -ordinaire aux mouches 8 c à toutes fortes de papillons , tant diurnes que noélurnes , après s’être dégagés de leur enveloppe de nymphe & de chryfaüdes , 8 c que leurs ailes fe font dé- ployées 8 c affermies , au moment qu’ils fe difpo- fent à voler pour la première fois , de jeter par la partie poftérieure quantité d’humeurs furabon- dantes , dont la Sécrétion s’eft faite Iorfqu’iîs étoient encore en nymphes & en chryfalides. Ces humeurs ne reffemblent en rien aux excrémens de ces inleétes ; elles font de différentes couleurs , & il y en a très-fou vent de rouges parmi les papil- lons diurnes ; telles font , par exemple , celles de la petite chenille épineufe , qui vit en fociété fur l’ortie. Les chenilles de ces papillons & d’autres , quand elles doivent fubir leurs changemens, s’écartent de la plante qu’elles habitent , & fe fufpendent vo- lontiers aux murailles , lorfqu’il y en a dans le voifinage. C’eft ce qui a fait qu’on a trouvé contre les murailles ces taches rouges qu’on a prifes au- trefois pour des gouttes de pluie de farg. Peirefc s’eft, fi je ne me trompe, le premier donné la peine d’examiner ce phénomène. Au mois de juillet de l’an ido8 , on affura qu'il étoit t mbé une pluie de fang; ce trait le frappa, 8 c l'engagea à ne rien négliger pour l’éclairciffemenr d’une chofe auffi finguiière. Il Ce fit montrer ces greffes gouttes de fang à la muraille du cimetière de la grande égüfe d’Aix , & à celle des maifons des bourgeois & des payfans de tout le d ftrift à un mille à la ronde. I! les confidéra attentivement ; & après un mûr examen , il conclut que toutes les folies qu’on débitoit de cette p'uie de fang n e- toient qu’une fable. Cependant il n’en avoit point encore découvert la caufe ; un hazard la^ lui fît trouver. Il avoit renfermé dans une boire une belle & grande chryfaiide. Un jour il entendit qu’elle rendoit un fon ; il ouvrit Ja boite , 8^ il en fortit incontinent un beau papihon qui s envoia, laiffant au fond de la boîte une affez grone goutte de liqueur rouge. 11 avoit'paru , dans le commencement de juillet, une grande quantité de ces papillons ; d ou Peirefc concluoit que ces taches rouges qui PLU paro'ffoient fur les murailles , r/etoient autre cnofe que les exerénaens comme les anciens , feus le nom de mante Lets, Les anciens ménageoient un peu mieux la vie des hommes dans les fiéges dedans les batailes,que ne font les modernes ; les mach'nes dont iis fe fer- volent pour couvrir les travailleurs , font infinies , & celles qui regardent la defeente & le paffage du foffé ; & les précautions qu’ils prenoieùt pour travailler à couvert des armes de jet, font a ami* râbles. (V. ) Plutzvs lignifie aufîi le côté du lit qui étofe tourné vers le mur , dont l’oppofé s’appelloic fponda , ainfî que le dit Ifidere (29 il.). Sponda exterior pars leëti , puteus autem interior. Car les anciens plaçoient toujours leur lit le long du mur, a : nft que nous le pratiquons affez communément , & le côté où couchoient les femmes, fe nommoit piuteus ; l’autre côté qui étoit la place du mari , fa nommoit fponda. Piuteus étoit encore une tablette fur laquelle on plaçoit des livres , ou les buftes des grands hommes , comme le dit Juvenal ( II. 7. ) : Et jubet archejypos pluteurx feryare ClcanthaSi Fin du quatrième V olume. I