Nucléaire, en sortir ou pas

Après Fukushima, la France peut-elle continuer à puiser près de 80% de son électricité dans le nucléaire ? Les clés du débat.

Monde

Malgré Fukushima, les Japonais ont choisi un parti pronucléaire

Une femme brandit une pancarte contre le nucléaire lors d'une manifestation à Tokyo, le 18 août 2012.
Une femme brandit une pancarte contre le nucléaire lors d'une manifestation à Tokyo, le 18 août 2012. (Photo Toru Yamanaka. AFP)
Libération

Vingt mois après la catastrophe de Fukushima, le Parti libéral-démocrate (PLD) pro-nucléaire a triomphé dimanche aux législatives, laminant les formations qui avaient fait campagne pour l’abandon de l’atome en pariant sur le rejet de la population.

Ce n’est pas le moindre des paradoxes : bien que des millions de Japonais aient signé une pétition pour dire «adieu au nucléaire», ils ont montré dimanche qu’ils n'étaient pas prêts pour autant à écrire le nom du premier venu sur un bulletin de vote.

On aurait pu penser que la question nucléaire serait déterminante, surtout que depuis des mois des centaines, voire des milliers de militants «no nuke» avaient défilé chaque vendredi sous les fenêtres du Premier ministre. Finalement il n’en a rien été

Le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche), qui gouvernait le Japon au moment de la catastrophe du 11 mars 2011, a eu beau promettre «zéro nucléaire» à l’horizon 2040, les électeurs ont préféré dimanche redonner les rênes du pays aux conservateurs.

Si le nucléaire était l’un des enjeux de la campagne, le PLD s’est posé en «parti réaliste» privilégiant les défis économiques, principale préoccupation des citoyens.

L’une des conséquences probables du scrutin de dimanche est que le plan énergétique du gouvernement sortant de Yoshihiko Noda risque sinon de passer intégralement à la trappe du moins de subir une révision notoire.

Les candidats les plus anti, qui prônaient un arrêt définitif des centrales immédiatement ou dans la décennie, n’ont finalement pas su convaincre.

Reléguant la question des centrales atomiques derrière la reconstruction post-tsunami, le redressement économique, l'éducation ou la diplomatie, le PLD n’a quant à lui jamais parlé de «sortie du nucléaire».

Au contraire, il s’est engagé à un passage en revue des 50 réacteurs du pays dans un délai de trois ans pour se prononcer ensuite sur leur relance. Une stratégie gagnante.

Avant l’accident de Fukushima le PLD, qui a dirigé le pays pendant plus de cinquante ans, voulait plus de 50% d'électricité d’origine nucléaire en 2030.

Il sait qu’aujourd’hui ce n’est plus possible après Fukushima mais il va certainement se donner du temps pour définir le meilleur bouquet énergétique, avec une part de nucléaire.

Le PLD, qui plaide en faveur d’un Japon fort et non tributaire de l'étranger, juge en effet impossible à moyen terme de se passer d’une des rares formes d'électricité que le Japon est capable de produire sans trop dépendre de l’extérieur.

Cette position est proche de celle du patronat, qui a toujours préféré le PLD au PDJ, et estime que l'économie nippone est incapable de se passer totalement d'énergie nucléaire.

Du fait de l’arrêt des centrales atomiques, les entreprises ont en effet été contraintes de réduire leur consommation d'électricité, ce qui a rejailli sur leur activité dans l’archipel.

Les opérateurs ont pour leur part dû compenser l’arrêt des centrales nucléaires par la remise en marche de centrales thermiques au gaz ou au pétrole, des carburants importés dont la facture ruine les comptes nationaux. Alors qu’elle affichait un excédent très enviable, la balance commerciale du Japon est désormais régulièrement dans le rouge.

Seuls deux réacteurs sont actuellement en service, les 48 autres étant maintenus à l’arrêt dans l’attente d’un verdict sur leur sûreté.

Avant un éventuel redémarrage, tous devront passer une batterie de tests de résistance rendus obligatoires par le gouvernement de centre gauche à la suite du drame de Fukushima provoqué par un violent séisme et un gigantesque tsunami.

La décision de relance est certes toujours du ressort du pouvoir politique, mais le verdict de sûreté préalable doit être prononcé par la nouvelle Autorité de régulation nucléaire mise en place en septembre.

Cette instance, statutairement indépendante du gouvernement, prévoit de définir de nouvelles normes de sécurité plus sévères que les précédentes dans le courant de l’année prochaine.

(AFP)

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