Que peut cacher Tepco derrière un nouveau photo-camouflage ?

Devinette : que cache Tepco devant un nouveau camouflage grossier ?Apparemment l’image du mur Ouest de l’unité n°. 4 présentée ci-dessus semble normale, et pourtant, en y regardant de plus près, l’on croit deviner comme une manipulation grossière destinée à cacher ou camoufler on ne sait quoi…

Difficile de retrouver ce camouflage dans les images et vidéos précédentes

Voici une image précédente prise approximativement selon le même angle. Malheureusement cette dernière ne nous renseigne pas beaucoup.

Vue du Sud-Ouest de bâtiment n°. 4 prise le 12/11/11 (AP)

Une image très ancienne nous met pourtant sur une piste

Une photo prise peu après les explosions (24 mars) semble indiquer que la zone grossièrement camouflée correspond en fait à l’ancien tunnel de chargement de combustible par lequel les assemblages sont introduits dans le bâtiment réacteur pour être ensuite hissés dans les étages supérieurs.

BR4 vue de l’Ouest le 24/3/11 (APS/AP)

Le tunnel a probablement été démoli dans le but d’accoler la structure porteuse prévue par Tepco pour procéder en 2013 au déchargement du combustible de la piscine n°. 4.

Nous continuons à nous interroger sur l’utilité de la retouche photographique : les travaux de démolitions, effectués à distance à l’aide d’une grue télécommandée, ont-ils endommagé le mur au niveau de l’ouverture du tunnel ? Quelque chose de « non-photogénique » se trouverait-t-il exposé à l’œil des curieux à cet endroit ?

A l’aplomb de la piscine n°.4

Voici le circuit suivi par le combustible entrant – ou sortant – de piscine dans une unité BWR :

Ce schéma nous permet de constater que le tunnel d’équipement se situe à l’aplomb du puits par lequel les assemblages de combustible sont montés ou descendus en casque du niveau technique au tunnel ; cette ouverture permet également aux équipements lourds d’accéder au confinement au moyen de la porte blindée jaune visible un peu sur la gauche de la zone floutée.

Cette zone est celle de tous les dangers : à la croisée du confinement, du tore et du chemin de combustible, elle peut éventuellement donner une indication sur ce qui s’est vraiment passé le 15 mars à 9h38, heure présumée de l’explosion toujours inexpliquée constatée dans le bâtiment-réacteur n°. 4.

Rappelons que la théorie farfelue de Tepco sur une remontée d’hydrogène de l’unité n°. 3 vers l’unité n°. 4 a été démontée dans ce billet.

Quel manque de chance, une grue masque fort opportunément l’orifice du hatch sur ce cliché datant du 24/4/12…

Cachez ce tag que le monde ne saurait voir…

Un commentaire fort amusant sur la page enenews évoquait l’hypothèse que Tepco voulait simplement camoufler un tag récent du style « Tepco, gros con » mais, évidemment, nous ne saurions cautionner une telle indécence…


Sources :

enenews, 1/9/12

Page Tepco avec les photos d’origine de l’unité n°. 4, 30/8/12 (Japonais)

  • maxchar

    Ce caviardage est beaucoup plus ancient. On le retrouve au mois de juin : http://photo.tepco.co.jp/library/120625_02/120625_04.jpg

    Mais une image plus récente laisse apparaître le trou :
    http://photo.tepco.co.jp/library/20120810_01/120810_01.jpg

    C’est vraiment scandaleux !

    • PiF

      La raison est assez simple à mon sens : Tepco a besoin de faire croire que le bâtiment réacteur n°4 a des bases solides. Le tour de passe-passe est assez grotesque !

  • Lionel F.

    Ray Masalas possède une collection assez remarquable de clichés pris sur cette face et en HD, ce qui permet de constater que le tunnel a été soufflé de l’intérieur ( les parois sont gonflées sur toute la longueur du tunnel ) il y a des clichés de l’environnement immédiat qui montre un étrange ferraillage sortant de la dalle de plus de deux mètres d’épaisseur dont ils ont recouvert les décombres, des ferrailles qui semblent constituer un chemin… pour de canalisations, des évacuations ???
    L’un de ces clichés met en évidence que le sol à cet endroit a été véritablement déstabilisé, voire soulevé !
    C’est sans doute ce qui les a poussé à mettre une telle épaisseur de béton ferraillé sur cet axe d’accès aux motorisés.
    Le tout est de comprendre pourquoi !!!
    Si quelqu’un a une réponse au moins partielle, nous nous sommes pété la tête à imaginer les pires sénarios et avons été couverts d’injures en en parlant à d’autres, mais l’idée d’une explosion souterraine ne nous semblait pas si folle même en n’ayant pas le moindre élément de possibilité pour ça.
    N’empêche, Trifou, si tu peux aller récupérer ces photos, il y a matière à agiter les neurones…
    Alors le maquillage grossier est peut-être pour cacher l’état de délabrement de l’entrée du bâtiment, suite à cette explosion.
    Le béton a forcément été grandement fragilisé, les contraintes liées ont du être énormes sur le béton pour que le tunnel soit entièrement gonflé comme un ballon !