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Le feuilleton Paul Watson se poursuit

Le feuilleton Paul Watson se poursuit
Alors que la justice allemande a ordonné son extradition vers le Costa Rica, le président-fondateur de Sea Shepherd Paul Watson est parti pour une destination inconnue

Interpellé alors qu’il était en transit à l’aéroport de Francfort-sur-le-Main (Allemagne) le 13 mai dernier, assigné à résidence outre-Rhin depuis, le président-fondateur de Sea Shepherd n’est pas sorti de l’auberge.

Rappelons que les faits qui lui sont reprochés remontent à 2002. Ennemi juré des pouvoirs publics japonais, qui ne lui pardonnent pas son opiniâtreté à les empêcher d’assouvir leurs desseins baleiniers, au demeurant contestables également sur le plan économique, M. Watson soutient mordicus que Tokyo est dans le coup. Que le gouvernement nippon a en quelque sorte commandité le mandat d’arrêt international lancé contre lui par le gouvernement costaricain, lequel réclame son extradition pour avoir mis en danger l’équipage d’un bateau et violé le droit maritime dans le cadre du tournage du-film documentaire Les Seigneurs de la Mer, qui dénonce le shark finning.

Symbole vivant de la préservation de la biodiversité, radical et souvent excessif, M. Watson, soixante-et-un ans, « est » Sea Shepherd. Il a créé cette association dont les méthodes indisposent jusque dans les rangs de Greenpeace, chantre d’une non-violence dans laquelle il s’est un temps reconnu. M. Watson et Greenpeace, c’est toutefois une histoire terminée depuis plus de trente ans. Le capitaine a en effet fini par trouver que cette ONG mondialement réputée qu’il a co-fondée manquait d’audace. De fermeté. D’efficacité. À ses yeux, la sauvegarde de cet écosystème marin dont l’Homme ne peut pas se passer justifie de flirter avec l’illégalité. D’aller bien au-delà de ce qu’entreprennent – ou n’entreprennent pas – la plupart des gouvernements, qui regardent ailleurs alors que notre maison brûle…

Chantre de la protection de la biodiversité marine, Paul Watson est aujourd'hui introuvable...

Quand la justice désavoue la protection de l’environnement

Forte tête, il n’est somme toute pas si surprenant qu’il ait été « rattrapé par la patrouille ». Le Costa Rica réclame son extradition et la justice allemande s’est finalement rangée à son point de vue hier. Une décision qualifiée d’« injustice totale » dans un communiqué par Brigitte Bardot, qui a donné son nom à un bateau de Sea Shepherd. « On est évidemment très déçus. S’il est parti, c’est qu’il n’avait pas le choix », a pour sa part indiqué à nos confrères de l’AFP la présidente de Sea Shepherd France Lamya Essemlali, faisant référence au départ d’Allemagne de M. Watson pour une « destination non-spécifiée », dixit la Cour d’appel de Francfort, informée par le garant du capitaine.

Libéré peu après son interpellation moyennant une caution de deux cent cinquante mille euros, M. Watson avait l’obligation de pointer deux fois par jour au commissariat d’ici la décision de la Cour d’appel. Il ne s’y est plus présenté depuis dimanche. Le capitaine a-t-il reçu des informations avant que ladite cour ne rende son verdict ? Dans un entretien accordé à l’AFP en mai dernier, il avait en tout cas confié craindre pour sa sécurité si d’aventure il devait être extradé.

Dans une autre interview il y a deux ans, M. Watson avait estimé ne devoir de rendre de comptes qu’aux baleines et aux phoques. Il serait bien étonnant qu’il ait changé d’opinion depuis.

Crédits photos : flickr / guano – Kirstin Tanger
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  • Daniel d

    Excellent article !
    Possible aussi que les Allemands aient fermé les yeux sur son départ à l’anglaise, histoire de se débarrasser de la patate chaude…

  • Robert Green

    Cet article est assez objectif (enfin!). Je ne suis toutefois pas tout à fait d’accord avec l’expression “radical et souvent excessif”car il est trop évident que les excès et la radicalisation des attaques dont Paul Watson fait l’objet sont de l’autre côté, de ceux dont la cupidité débile et sans limite va mener prochainement le Monde à sa perte. Le fait de s’en prendre à des animaux n’est pas secondaire car mettre sans cesse en avant l’homme en l’isolant de son environnement constitue une atteinte insupportable à son propre devenir, au sort de ses descendants. Soutenons donc Paul Watson, en pensant aussi à tous ceux qui ont déjà payé de leur vie leur engagement pour une si noble cause: Diane Fossé, Chico Mendès, Bruno Manserre, et tant d’autres, hélas…Ecoutons aussi les scientifiques, qui savent mais ne peuvent décider à la place des politiques qui sont trop souvent les élus des détenteurs d’une richesse fille de la corruption, de la cupidité. Il faut s’unir entre hommes de bonne volonté, l’urgence de la situation ne permet plus de tergiverser. Vas-y Paul, on est de plus en plus nombreux à te soutenir! 
    Robert Green