Recevez chaque semaine le meilleur de zegreenweb !
Interpellé alors qu’il était en transit à l’aéroport de Francfort-sur-le-Main (Allemagne) le 13 mai dernier, assigné à résidence outre-Rhin depuis, le président-fondateur de Sea Shepherd n’est pas sorti de l’auberge.
Rappelons que les faits qui lui sont reprochés remontent à 2002. Ennemi juré des pouvoirs publics japonais, qui ne lui pardonnent pas son opiniâtreté à les empêcher d’assouvir leurs desseins baleiniers, au demeurant contestables également sur le plan économique, M. Watson soutient mordicus que Tokyo est dans le coup. Que le gouvernement nippon a en quelque sorte commandité le mandat d’arrêt international lancé contre lui par le gouvernement costaricain, lequel réclame son extradition pour avoir mis en danger l’équipage d’un bateau et violé le droit maritime dans le cadre du tournage du-film documentaire Les Seigneurs de la Mer, qui dénonce le shark finning.
Symbole vivant de la préservation de la biodiversité, radical et souvent excessif, M. Watson, soixante-et-un ans, « est » Sea Shepherd. Il a créé cette association dont les méthodes indisposent jusque dans les rangs de Greenpeace, chantre d’une non-violence dans laquelle il s’est un temps reconnu. M. Watson et Greenpeace, c’est toutefois une histoire terminée depuis plus de trente ans. Le capitaine a en effet fini par trouver que cette ONG mondialement réputée qu’il a co-fondée manquait d’audace. De fermeté. D’efficacité. À ses yeux, la sauvegarde de cet écosystème marin dont l’Homme ne peut pas se passer justifie de flirter avec l’illégalité. D’aller bien au-delà de ce qu’entreprennent – ou n’entreprennent pas – la plupart des gouvernements, qui regardent ailleurs alors que notre maison brûle…
Quand la justice désavoue la protection de l’environnement
Forte tête, il n’est somme toute pas si surprenant qu’il ait été « rattrapé par la patrouille ». Le Costa Rica réclame son extradition et la justice allemande s’est finalement rangée à son point de vue hier. Une décision qualifiée d’« injustice totale » dans un communiqué par Brigitte Bardot, qui a donné son nom à un bateau de Sea Shepherd. « On est évidemment très déçus. S’il est parti, c’est qu’il n’avait pas le choix », a pour sa part indiqué à nos confrères de l’AFP la présidente de Sea Shepherd France Lamya Essemlali, faisant référence au départ d’Allemagne de M. Watson pour une « destination non-spécifiée », dixit la Cour d’appel de Francfort, informée par le garant du capitaine.
Libéré peu après son interpellation moyennant une caution de deux cent cinquante mille euros, M. Watson avait l’obligation de pointer deux fois par jour au commissariat d’ici la décision de la Cour d’appel. Il ne s’y est plus présenté depuis dimanche. Le capitaine a-t-il reçu des informations avant que ladite cour ne rende son verdict ? Dans un entretien accordé à l’AFP en mai dernier, il avait en tout cas confié craindre pour sa sécurité si d’aventure il devait être extradé.
Dans une autre interview il y a deux ans, M. Watson avait estimé ne devoir de rendre de comptes qu’aux baleines et aux phoques. Il serait bien étonnant qu’il ait changé d’opinion depuis.
Recevez chaque semaine le meilleur de zegreenweb !