Leonardo : "Ancelotti connait tout, même la couleur du slip de l'adversaire"

Info rédaction, publiée le 03 avril 2012
Leonardo

Le quotidien L'Equipe a obtenu un vaste entretien-confidence avec Leonardo, le directeur sportif du PSG. Le Brésilien s'épanche notamment sur l'état de forme de son équipe et ses objectifs, sur le boulot d'Ancelotti, sur la politique de transferts du club - et notamment le cas Pastore - avant d'adresser quelques piques à l'UEFA concernant le fair-play financier.

L'état de forme du PSG

Leonardo ne peut pas se satisfaire des résultats actuels du PSG, défait à Nancy (1-2) samedi soir après avoir buté respectivement sur Bordeaux et Caen. Le directeur sportif parisien souhaite toutefois minimiser la série négative : "On est quand même restés dix-sept matches sans perdre, ce n'est pas rien. Si on m'avait dit que nous serions deuxièmes le 1er avril, j'aurais signé des deux mains." Bien conscient que les attentes suscitées par le club ne sont pas vraiment atteintes, l'ancien cadre du Milan AC souhaite mettre les choses au clair : "Il faut être réaliste. On a fait beaucoup de choses et il en reste beaucoup à faire : dans l'organisation du club, d'un projet commun, de la communication. A Montpellier, ça fait quatre, cinq ans que les joueurs jouent ensemble. Lille revient, pourquoi ? Parce qu'il a gagné le championnat l'an dernier. Chacun a sa force." 

Pour autant, voiler ses ambitions serait manquer d'honnêteté. "J'ambitionnais déjà, au fond de moi, de gagner le championnat cette année. Nous aussi, on a attaqué notre saison pour être champion. Ne pas l'être serait un échec", concède Leonardo. Mais il préfère avant tout transférer la pression sur les épaules lilloises : "Si Lille, champion l'an passé, ne gagne pas le titre cette année, ce sera quoi ? Un échec, non ? Il ne faut pas me raconter d'histoires."

Le boulot d'Ancelotti et les objectifs parisiens

Interrogé sur les apports de Carlo Ancelotti pour le club, Leonardo est dithyrambique : "[Carlo Ancelotti a apporté] ce qu'il y a dans toutes les grandes équipes du monde : la gestion du détail par rapport au physique, aux entraînements tactiques et techniques. Il a apporté une gestion détaillée sur le quotidien du joueur, sur l'étude de l'adversaire, avec un staff très expérimenté. Il connait [la Ligue 1] parce qu'il y a un travail approfondi effectué par rapport à chaque équipe. Ancelotti connait tout, même la couleur du slip de l'adversaire." 

Piégé par une question mettant en avant le meilleur bilan d'Antoine Kombouaré par rapport à l'Italie (Ndlr : Antoine Kombouaré a été viré à la trêve alors qu'il était champion d'automne), le directeur sportif y répond tout en décontraction, justifiant ce choix par les objectifs à long terme que s'est fixés le club : "On n'a pas changé d'entraîneur pour gagner le championnat mais pour le futur. On voulait mettre en place une gestion de l'équipe sur les prochaines années. Sur ce plan, les joueurs ont été formidables." 

La politique de transferts

Et pour développer le club dans les prochaines années, il va falloir recruter à tour de bras. Parlons de transferts justement. Ce qui exaspère avant tout Leonardo, ce sont les spéculations qui vont de bon train autour du recrutement parisien. "Il faut arrêter de penser que, parce qu'on est riches, on se permet de tourner la tête aux joueurs adverses. A chaque fois qu'il y a un joueur à vendre, on sait que le PSG est susceptible de l'acheter. Alors, il est facile de se servir de nous. Parfois, un agent fait "fuiter" que le PSG s'intéresse soi-disant à son joueur, tout ça pour revaloriser son contrat dans un club russe, par exemple." L'agent de Keisuke Honda, le milieu offensif du CSKA Moscou, appréciera la salutation. Et Leonardo de poursuivre : "C'est possible (qu'on fasse surpayer les transferts parisiens de 20 à 30 %). On sait bien qu'à proposition équivalente, un joueur choisira aujourd'hui le Real Madrid ou le Milan AC plutôt que le PSG."

Et concernant les pistes de recrutement ? On parle beaucoup de l'Italie... "Pourquoi a-t-on acheté en Italie, l'été dernier ? Parce que l'Italie traverse une période économique difficile. Les clubs de Série A, aujourd'hui, sont vendeurs." En revanche, le directeur sportif nie toute pression de ses supérieurs hiérarchiques, que ce soit pour acheter en Ligue 1 ou pour investir dans des joueurs arabes : "Le cheikh Tamim a pu dire à un de ses amis que Belhanda était un bon joueur. Et alors ? C'est vrai, c'est un bon joueur, mais ça ne signifie pas qu'on le convoite."

Le cas Pastore

Leonardo a décidé de dire tout ce qu'il avait sur le cœur concernant le sujet de son joyau argentin, Javier Pastore, recruté avec faste l'été dernier : "Je sais qu'il se dit beaucoup de choses sur le coût de Pastore. Ce que je peux vous dire, c'est que son transfert a coûté moins de 42 millions d'euros. Mais une clause de confidentialité m'empêche de révéler le vrai chiffre".

Néanmoins, on peut se douter que la somme a dû être coquette, et il est légitime d'interroger le chef du recrutement parisien sur le rendement pour l'instant décevant de sa pépite. "Il a très bien démarré. Après, il a eu un moment plus difficile et il s'est blessé, explique-t-il, didactique. Mais on ne peut pas oublier qu'il n'a que vingt-deux ans et qu'il est arrivé dans une équipe en construction. Prenons l'exemple de Messi. Si on le met là, ce n'est pas évident qu'il joue aussi bien qu'à Barcelone. J'ignore ce qu'il se passera quand il (Pastore) jouera la Ligue des Champions avec nous. S'il se montre très fort, tout le monde trouvera notre investissement justifié."

Le fair-play financier

En abordant le sujet de la Ligue des Champions, Leonardo bifurque sur un sujet étroitement lié à la politique de transferts : le fair-play financier. Il estime que la réforme de Michel Platini, le président de l'UEFA, va pénaliser les moyennes écuries face aux géants d'Europe. "Le fair-play financier, c'est quoi ? interpelle-t-il. Dépenser ce que tu gagnes. Barcelone ou le Real Madrid perçoivent des droits télé 5 fois supérieurs à ce qu'on touche en France, leur merchandising rapporte 4 ou 5 fois plus. S'ils gagnent 400 millions d'euros et nous 100 millions, alors c'est fini. Aujourd'hui, le club a 100 millions d'euros de budget. Si tu ne peux dépenser que 100 millions d'euros, c'est impossible de faire une équipe compétitive en Ligue des Champions." Mais il acceptera de s'adapter...

Et Leonardo dans tout ça ? 

"Je me sens très bien (à Paris). Vous savez, ma vie est comme ça. Ces dernières années, elle a été pleine de mouvements. J'aime bien la construction, l'idée de gérer les personnes", se réjouit le Brésilien. "[Le vestiaire] me manque un peu. Le côté match surtout, l'adrénaline du match. Je ne dis pas que ça va passer, je suis ouvert à tout". Alors, Leo bientôt entraîneur du PSG ? "Ce serait peut-être difficile d'être entraîneur à Paris après en avoir été le directeur sportif. Je l'ai fait à Milan mais là c'est différent." Mais avant de penser à toute chose, il faudrait en premier lieu qu'Ancelotti l'emporte en Ligue 1, avant de pouvoir s'attaquer à la Ligue des Champions et voir briller un Javier Pastore en pleine forme ? 

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