| La Gazette de l'Hôtel Drouot - Top des enchères 
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										| Top des enchères |  
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												      | 557 640 € frais compris.Paul Dupré-Lafon (1900-1971), vers 1940-1945,
											          paire de commodes en chêne cérusé, parchemin, bois noirci ou laqué noir et bronze doré, 91,5 x 115 x 37 cm.
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												      | Dupré-Lafon, Printz, Couturier... |  
												      | Les arts décoratifs du XXe siècle brillaient ici avec un total récolté de 1 578 555 € frais compris. L’invité vedette du programme était Paul Dupré-Lafon, le bien nommé «décorateur des millionnaires». La paire de commodes reproduites était poussée jusqu’à 450 000 € à partir d’une estimation haute n’en excédant pas 80 000. Formes épurées, raffinement des matériaux, gamme chromatique subtile et attention portée au détail font partie des qualités de ces meubles parfaitement dans la «ligne» Dupré-Lafon. Notez le caisson qui semble flotter quelques centimètres au-dessus de son piètement et la clef constituée par l’une des poignées de porte. Eugène Printz était lui aussi bataillé, 85 000 € s’affichant sur une table basse vers 1937 dont le plateau en opaline noire (diam. 1937) repose sur un piètement en fer forgé doré, oxydé à l’éponge, ajouré et cranté sur certains de ses bords. Autre particularité de ce meuble, les deux ceintures hautes sont réunies par quatre sphères en verre. André Domin et Marcel Genévrière ont pour leur part imaginé, vers 1935-1940, une paire de bibliothèques en bois laqué noir en forme de stèle (h. 125 - l. 59 cm). Elle était ferraillée à hauteur de 32 000 €. La caisson, ouvrant par une porte à longue poignée baguette en ivoire et galuchat, est maintenu suspendu au-dessus d’un socle plat carré par un étroit élément en doucine gainée de galuchat et ivoire. Intéressons-nous maintenant à un luminaire. Un grand classique d’Edgar Brandt, un exemplaire de son lampadaire «Tentation» en bronze doré et verre givré de Daum (h. 165 cm), triplait à 68 000 € son estimation. Rappelons qu’il se présente sous la forme d’un serpent dressé dont la tête s’enroule autour du cône de la vasque éclairante. Quittons les arts décoratifs pour nous pencher sur les arts considérés comme majeurs dans la nomenclature classique. Si l’huile sur panneau de Raphael Delorme, Scène mythologique, reproduite page 30 de la Gazette n° 33 ne trouvait pas preneur, la sculpture brillait avec les 98 000 € d’une des six épreuves en bronze à patine noire de la Jeune Femme lamelliforme (h. 115 cm) de Robert Couturier. Il s’agit d’une fonte de Susse à Paris. Le premier exemplaire de cette sculpture a été acheté en 1951 par le musée d’Art moderne de Rio de Janeiro à l’occasion de la première Biennale de São Paulo. |  
												      | Mercredi 6 octobre, salle 5-6 – Drouot-Richelieu. Claude Aguttes SVV. M. Plaisance.
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												      | 247 840 € frais compris. Attribué à Jan Mandyn (1500-1560),
									                  Le Christ devant les portes de l’enfer, panneau de chêne, deux planches, renforcé, 33 x 47 cm. |  |  | 
												    
												      | Collection Robert Courbier |  
												      | La collection du professeur Robert Courbier, chef du service cardio-vasculaire de l’hôpital Saint-Joseph à Marseille, totalisait 1 643 000 € frais compris. Pas moins de quatre enchères à six chiffres étaient prononcées. Le chapitre consacré à la peinture ancienne, le plus chèrement disputé, en trustait trois, sans oublier dix autres à cinq chiffres. À 200 000 €, une estimation décuplée, le panneau attribué à Jan Mandyn reproduit dominait les débats. Rappelons que peu d’oeuvres de ce suiveur de Jérôme Bosch sont répertoriées. Avant de descendre aux limbes, Jésus a été crucifié, un sujet traité à la tempera sur fond d’or sur un panneau de dévotion ) de l’école de Rimini vers 1310-1320, qui récoltait 145 000 €. L’estimation n’excédait pas 15 000 €. Ce calvaire prend pour modèle le crucifix exécuté par Giotto juste avant 1300 pour l’église Saint-François de Rimini. L’école flamande était à nouveau honorée avec les 125 000 € obtenus par un panneau de 1662 de Cornelis Jacobsz Schaeck décrivant des Paysans dans un intérieur. L’estimation était nettement dépassée, comme à 75 000 € pour un panneau de Jan Miense Molenaer (1609/10-1668) au sujet singulier, Le Petit Muet sous la couverture. Ce jeu s’apparentant à celui de la main chaude se réfère à une comptine enfantine. Plus austère, un panneau attribué à Jan Van Scorel (1495-1562), Portrait d’homme au béret, doublait à 30 000 € son estimation haute. Fermons ce chapitre pictural avec les 27 500 € d’une tempera véronaise vers 1430 sur panneau, Madone d’humilité. 
											          L’ultime enchère à six chiffres, 105 000 €, concerne une statue du IIe-IIIe siècle (voir ci-dessous).  |  
												      | Vendredi 8 octobre, salle 7 – Drouot-Richelieu. Cabinet V.A.E.P. Marie-Françoise Robert & Franck Baille SVV. Mmes Fligny, Papillon d’Alton, MM. Ansas, Kassapian, Lebeurrier, cabinet Turquin. |  |  
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												      | 130 116 € frais compris. IIe-IIIe siècle, Dionysos,
 statue en marbre blanc
 avec dépôts calcaires, h. 104 cm.
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												      | Ivresse adolescente |  
												      | Toujours dans la collection du professeur Robert Courbier, ce marbrereprésentant Dionysos adolescent adossé à un haut cep de vigne chargé de grappes était propulsée à 105 000 €. Datant du IIe-IIIe siècle, elle aurait été trouvée lors de la démolition d’un moulin à huile en Grèce, entre Éleusis et Mégare. Le professeur l’a acquise lors de la vente de la collection d’antiques de Roger Peyrefitte en 1977. Il la payait 23 000 F (12 243 € en valeur réactualisée). En 1918, elle appartenait aux collections du vicomte du Dresnay au château du Dréneuc, près de Redon, publiées par l’archéologue Paul Perdrizet. Le professeur Courbier était aussi amateur d’ivoire. 
											          Il travaillait d’ailleurs lui-même cette matière dans un atelier spécialement installé à son domicile. Sculptée en Ile-de-France au début du XIVe siècle, une Vierge assise culminait à 39 000 €. L’Enfant est manquant. 36 000 € s’affichaient sur un diptyque en ivoire , travail parisien du dernier tiers du XIVe siècle. Il représente sur deux registres, sous des arcatures trilobées, la Crucifixion, le Couronnement de la Vierge, l’Adoration des mages, l’Annonciation et la Visitation. Une crosse italienne du XIVe siècle était poussée jusqu’à 28 000 €. Réalisée en quinze éléments, peut-être de l’ivoire, elle est ponctuée de cabochons de corail, la tête d’animal fantastique dont elle émerge et la tête de serpent qui la termine étant polychromes et dorés. Une inscription à demi effacée court sur chacune de ses faces. La Chine s’invitait au palmarès avec les 35 000 €, une estimation pulvérisée, d’un godet de peintre du XVIIIe siècle en néphrite céladonné veiné de rouille. Il représente une coloquinte sur laquelle est posée une chauve-souris. |  
												      | Vendredi 8 octobre, salle 7 – Drouot-Richelieu. 
											          Cabinet V.A.E.P. Marie-Françoise Robert & Franck Baille SVV. Mmes Fligny, Papillon d’Alton, MM. Ansas, Kassapian, Lebeurrier, cabinet Turquin. |  |  
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												      | 47 520 € frais compris.Alexis de Tocqueville (1805-1859), De la démocratie en Amérique, Paris, Charles Gosselin, 1835-1840, 4 volumes in-8o, reliure d’époque en demi-veau rouge.
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												      | Toqué d’Amérique |  
												      | L’Amérique fait encore rêver ! La preuve avec les 39 600 € récoltés par cet exemplaire du célèbre ouvrage d’Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique. Ces quatre volumes sont en édition originale, les deux premiers étant parus en 1835 et les deux derniers en 1840. Outre cette qualité, ils font partie des rarissimes exemplaires à présenter des reliures d’époque. C’est en 1831 que Tocqueville, en compagnie de son ami Gustave de Beaumont, est envoyé aux États-Unis pour y étudier le système pénitentiaire. Cette mission, confiée par le gouvernement de Louis-Philippe, va ouvrir au jeune homme de nombreuses portes et lui permettre d’observer des milieux sociaux très variés. Il peut ainsi donner corps à son idée d’écrire un ouvrage sur les institutions et l’organisation sociale de ce pays. Rentré en France, notre homme laisse donc à Beaumont le soin de rédiger le rapport pénitentiaire et se lance dans l’étude et la rédaction de son grand oeuvre. Le manuscrit est achevé le 14 août 1834. L’éditeur de Lamartine, Charles Gosselin, croit peu au succès de ce livre et le 23 janvier 1835, la première édition ne compte 
												        que quelques centaines d’exemplaires. L’engouement s’avère immédiat, au point que l’auteur est salué comme un nouveau Montesquieu ! |  
												      | Samedi 9 octobre, salle Rossini. Alde SVV. M. Courvoisier.
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												      | 81 180 € frais compris. Anna de Noailles (1876-1933),												        Les Climats, Paris, Société du livre contemporain, 1924, in-4o illustré												        par François-Louis Schmied, 
												        reliure de Louise-Denise Germain.
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												      | Schmied autoportrait |  
												      | La poétesse Anna de Noailles, l’illustrateur François-Louis Schmied et la relieuse Louise-Denise Germain (1870-1936) étaient ici célébrés moyennant 66 000 €, une estimation doublée. La première est l’auteur des poèmes réunis dans ce recueil, proposé dans le premier exemplaire des 125 sur japon, celui imprimé pour le président de la Société du livre contemporain, Louis Barthou. Schmied a pour sa part imaginé 81 gravures sur bois en couleurs avec rehauts d’or et d’argent, dont sept hors texte, et pas moins de 34 culs-de-lampe. Notre exemplaire contient six aquarelles, cinq ayant servi pour les gravures, la dernière (reproduite) ayant orné le menu du dîner de la société bibliophilique. Elle figure Schmied tenant le livre ouvert à la page de titre. Trois suites – 28 épreuves d’essai en couleurs, 22 en noir et blanc et 35 épreuves de culs-de-lampes en noir – accompagnent cet ensemble. 
											          La reliure est quant à elle l’oeuvre de Louise-Denise Germain. Elle est relevée de fil métallique, une technique caractéristique de l’artiste, et ornée de motifs peints en vert, peut-être de la main du gendre de Germain, un certain Joseph Sima. |  
												      | Jeudi 7 octobre, salle 9 – Drouot-Richelieu. Binoche - Renaud - Giquello SVV. M. Courvoisier.
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												      | 134 338 € frais compris.Adam Frans Van der Meulen (1632-1690)
												        et son atelier, Portrait de cheval blanc devant un panorama de la ville de Cambrai,
											          toile, 57 x 65 cm.
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												      | Van der Meulen peintre des conquêtes du roi |  
												      | Les tableaux anciens étaient les stars de cette vacation lilloise, à l’image d’un panneau de chêne intitulé La Trappe aux oiseaux, oeuvre de Gysbrecht Leytens adjugée 100 143 € frais compris. Quant à notre toile spectaculaire, indiquée autour de 40 000 €, elle caracolait en tête des enchères. Triplant largement les estimations, elle serait le tableau figurant sous le numéro 59 dans l’inventaire après décès, établi le 6 mars 1691, des biens d’Adam Frans Van der Meulen, un peintre flamand au service de Louis XIV. D’origine bruxelloise, formé à l’école d’Anvers, le jeune homme se spécialise dans la peinture de batailles. Remarqué par Charles Le Brun, premier peintre de Louis XIV et directeur de la manufacture des Gobelins, il s’établit vers 1662 en France avec d’autres collaborateurs flamands. Employé comme paysagiste aux Gobelins, Adam Frans Van der Meulen va devenir le peintre des conquêtes de Louis XIV. Illustrateur fidèle des campagnes du monarque, à la tête d’un important atelier, il formera de nombreux élèves, tel Martin-des-Batailles. Artiste reporter, il accompagne ainsi Louis XIV dans la guerre menée en Flandres contre les Pays-Bas espagnols. Sur place, il exécute, réalise, dessine et aquarelle des vues de villes, à l’exemple de notre toile. À l’arrière-plan est minutieusement peint un panorama de la ville de Cambrai, revenue à la France en 1677. Fidèle à l’art des peintres du Nord, la composition révèle également une savante maîtrise de l’espace. Sur le premier plan surélevé, se détache le portrait d’un magnifique destrier blanc s’avançant vers la ville conquise. Royal !  |  
												      | Lille, dimanche 10 octobre. Mercier & Cie SVV. M. Latreille.
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												      | 90 000 € frais compris. François-André Vincent(1746-1816), Jeune Femme déchiffrant une page
 de musique, huile sur toile, signée et datée, 81 x 64 cm.
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												      | Vincent, portraitiste virtuose |  
												      | Notre portrait, oeuvre du peintre François-André Vincent, était la vedette de cette vacation nancéienne. Espéré autour de 12 000 €, il aiguisait la convoitise des musées, des collectionneurs et du négoce international. Provenant d’une succession régionale, il est daté Paris, 1792. À cette époque, François-André Vincent est nommé professeur à l’Académie des beaux-arts. Ce titre couronne une carrière commencée trente ans plus tôt. Élève de son père, le miniaturiste François-Élie Vincent, le jeune homme achève son apprentissage auprès du peintre d’histoire, Joseph-Marie Vien. En 1768, il remporte le grand prix de peinture avec Germanicus apaisant la sédition dans son camp. Lors de son séjour de quatre ans à Rome, François-André Vincent étudie les antiques. Dessinateur habile, il portraiture aussi avec brio ses confrères dans des effigies fouillées. Agréé en 1777 à l’Académie royale de peinture et de sculpture, notre artiste peint dès lors d’amples scènes d’histoire, qui en font un rival de David.												        À la demande de Louis XVI, il transcrit par exemple Molé saisi par les factieux de la France, un tableau destiné à être reproduit en tapisserie aux Gobelins. Avec autant de virtuosité, François-André Vincent représente ses contemporains comme sur notre toile. Bien campé, le modèle combine habilement un portrait plein de vivacité avec une attitude plus étudiée. Le jeu de la lumière, le fond neutre, tout en légers frottis, ainsi que la sobriété des couleurs mettent admirablement en valeur la beauté délicate de notre musicienne. Enflammant bien des coeurs, elle repartait finalement au bras d’un acheteur français au sextuple des estimations. |  
												      | Nancy, samedi 9 octobre. Nabecor Enchères SVV.
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												      | 230 000 € frais compris. Pierre-Auguste Renoir (1841-1919),
											            Les Toits du Vieux-Nice, huile sur toile, 26 x 27,5 cm.
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												      | Pour le musée Renoir
											          à Cagnes |  
												      | Notre tableau tenait toutes ses promesses, doublant largement les estimations. Authentifié et certifié de Pierre-Auguste Renoir, il représente le Vieux-Nice aux premières décennies du XXe siècle. Entre 1911 et 1919, notre peintre loge l’hiver dans un appartement, situé à l’angle du quai
											          Saint-Jean-Baptiste et de la rue Palermo (aujourd’hui Alfred-Mortier), appartenant à M. et Mme Roumieux. Il en profite pour transcrire de sa fenêtre de nombreuses vues pittoresques de la ville. Proposée en bon état de conservation, notre toile représente ainsi une vue du Vieux-Nice, dominé par la tour Saint-François. À la mort du peintre, le tableau est offert aux Roumieux en hommage à leur amitié fidèle. Légué ensuite à la fille du couple, il sera donné, faute de descendants, à la fondation Pauliani, la plus importante maison de retraite de la ville de Nice. Notre peintre, perclus de rhumatismes, s’établit à Cagnes-sur-Mer pour bénéficier d’un climat moins humide. Ses doigts alors recroquevillés par la paralysie lui font privilégier les tableaux de petits formats, à l’exemple de notre toile. La composition est peinte d’un dessin rapide et d’un trait hardi. Illustrant un classicisme «méditerranéen», notre paysage était finalement acquis au double des estimations par le musée Renoir de Cagnes-sur-Mer. Signalons encore que sa vente va permettre la création d’un jardin thérapeutique pour des patients touchés par la maladie d’Alzheimer. |  
												      | Nice, samedi 9 octobre. Hôtel des ventes Nice Riviéra SVV. Cabinet Maréchaux-Laurentin.
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