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L'agenda des ventes aux enchères |
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Cartel à décor de fleurs polychromes sur fond rouge
en vernis Martin, ornementation
de bronzes dorés,
estampille de Jean Goyer, époque Louis XV, 102 x 45 x 24 cm.
Estimation : 3 000/5 000 €.
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En couverture cette semaine |
Il y a bien longtemps, en France. Un couple se met en quête d’un écrin et d’un havre de paix pour abriter sa collection dédiée à l’art de vivre au XVIIIe siècle. Et déniche le lieu idéal, un hôtel particulier construit sur les terrains de l’ancien hôtel des ducs de Bouillon à Versailles, remanié au XIXe siècle. Tout y est : un grand salon d’apparat, des cheminées de marbre, des boiseries dorées du XVIIIe siècle et polychromes de l’époque Directoire, de vastes croisées donnant sur un jardin à la française, un somptueux escalier... Des meubles estampillés Riesener, Dubois, Schlichtig et Jacob y trouvent place ainsi que des tableaux des XVIIIe et XIXe siècles, des objets d’art des mêmes époques. Tel notre cartel, qui ornait une des arcades du grand salon. Il a été réalisé par Jean Goyer - dont il porte l’estampille -, connu pour ses gaines de pendules et de cartels. L’étymologie du nom évoque d’emblée son côté décoratif. Au XVIIIe siècle, la pendule à cartel désigne une pendule murale à encadrement décoratif, avant que le cartel ne devienne le nom de la pendule elle-même. Selon un article de G. Angerville publié dans La Science illustrée en mars 1899, les horloges d’applique sont apparues au début du XIVe. "Le cartel est la forme idéale de l’horloge d’applique, écrit-il. La boîte cylindrique aplatie qui renferme le mouvement et porte en avant le cadran est entourée par un motif ornemental qui se termine, au bas, en cul-de-lampe plus ou moins capricieux." Ses formes conviennent tout à fait à la liberté et à l’imagination du style Louis XV, qui accorde une primauté au décor et à la fantaisie. Il faut aussi signaler un progrès technique : la mise au point, vers 1750, du mouvement rond mieux adapté à cette liberté décorative tout en courbes et contrecourbes. À partir de la même époque, on privilégiera le plus souvent le cadran émaillé d’une seule pièce aux treize plaques : une pour chaque heure plus une pour la partie centrale. Les chiffres romains indiquent les heures et les chiffres arabes, les minutes. Les aiguilles en acier sont, pour leur part, fréquemment ajourées et dorées. Les fonds de bois, de corne teintée, de laque ou de vernis Martin, technique inventée pour imiter les laques asiatiques, rehaussent la beauté et l’exubérance de l’ornementation des bronzes dorés. Ici, le fond rouge est peint sobrement, la virtuosité est réservée aux bronzes qui déclinent fleurs et feuillages, rinceaux et volatiles dans une symphonie de lignes, de ciselures et de découpes, qui font jouer la lumière sur l’or du bronze. Ce réseau de lignes se déploie et se chevauche, donnant libre cours à une composition aérienne et cependant parfaitement équilibrée. |
Mercredi 29 septembre. Drouot-Richelieu - salle 5-6
Beaussant - Lefèvre. SVV MM. Bacot, de Lencquesaing. |
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Sharaku Toshusai (actif en 1794-1795),
Arashi Ryuzo II dans le rôle de Yakko Ukiyo Matahei et Otani Hiroji III dans celui
de Yakko Tosa Matahei, 1794, 37,1 x 25 cm.
Estimation : 30 000/60 000 €.
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Collection Berès |
Abondance de biens ne nuit pas : quatre jours sont consacrés aux estampes japonaises
de la collection et de la galerie Berès. Soit 1 852 numéros ! Une centaine a pour provenance la collection personnelle d’Huguette Berès, dont une bonne partie a déjà fait l’objet de dispersions, en novembre 2002 et 2003 à Paris (Sotheby’s). Quatre cents lots environ, des livres et des dessins - japonais, bien sûr - sont issus d’une collection privée européenne, qui ont été collectés pendant trente-cinq ans environ auprès de la galerie pour l’essentiel. C’est juger la qualité ! Les autres lots, soit 1 300 numéros environ, proviennent du stock du 25, quai Voltaire. Le lieu incontournable, depuis le début des années 1950, pour tout amateur d’images du monde flottant. Ces ventes signifient-elles la fin de l’activité d’Anisabelle Berès et de sa fille Florence dans cette spécialité "On ne peut pas arrêter quand on a autant de choses depuis si longtemps, des connaissances. Et nous aimons toujours autant cela. Mais aujourd’hui, c’est une activité qui ne justifie pas une galerie dédiée, où la partie peinture nous occupe de plus en plus." Nous voilà rassurés... En outre, s’il est un domaine réservé aux collectionneurs et non aux spéculateurs, c’est bien celui des estampes. "Il faut trop de connaissances pour espérer doubler la mise en deux ans", explique Florence Berès. Mais si tout est affaire de rareté dans le domaine, c’est-à-dire de nombre d’exemplaires sans oublier le tirage et l’état de conservation, il est évident que celle-ci n’indique pas toujours la beauté. Plus encore qu’en peinture, il existe des estampes japonaises de "petits maîtres" au charme et à la valeur décorative certains, aime rappeler Anisabelle Berès. Et ce n’est pas ce qui manque dans ces dispersions. Si les portraits d’acteurs de kabuki aux poses figées du génial et mystérieux Sharaku sont attendus entre 30 000 et 100 000 € au moins (voir photo), on pourra acquérir l’essentiel des lots entre 400 et 10 000 €... Des oeuvres d’une grande poésie, qu’il s’agisse des scènes de la vie quotidienne signées Harunobu, des paysages d’Hiroshige, souvent animés de silhouettes aussi discrètes qu’indispensables, ou de la spontanéité au lyrisme étonnant d’un Hokusai. À moins qu’on ne soit plus sensible à l’élégance des femmes vaquant à leurs activités quotidiennes, dans des mises en page raffinées et des cadrages à mi-corps signés Utamaro, ou aux corps emmêlés célébrant le "culte phallique"... C’est dire s’il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses, européennes mais aussi - et surtout - américaines et japonaises. Préemptions et achats de musées (on songe à Boston ou à Chicago, notamment) sont aussi à prévoir. Bref, on pourra sans doute reprendre ce commentaire, écrit en mars 1891 à propos des ventes de la collection de Philippe Burty : "Le feu a l’air d’être à la vente. Voici, je crois, le japonisme lancé et qui va partir pour les gros prix comme j’ai vu partir l’estampe et le dessin français du XVIIIe ". Il est signé Edmond de Goncourt, critique d’art et... grand japonisant devant l’éternel. |
Jeudi 16, vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 septembre, à 13 h 30 et 17 h, Drouot-Montaigne. Pierre Bergé & Associés SVV. M. Sawers. |
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Atelier de Francesco Vaccari, dit Vacca (1715-1786), Paysages de bord de mer
avec bateaux de haut bord
et scènes de pêche,
d’une suite de quatre huiles sur toile,
l’une monogrammée "F.V.", 93 x 140 cm.
Estimation : 8 000/10 000 €.
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Invitation au voyage |
Au château du Deffends à Flayosc, dans le Var, se tiendra une dispersion que l’on ne manquera pas. Après cinquante années passées à honorer sa profession, l’antiquaire Jacqueline Soulard se sépare en effet de son fonds lors de cette vente publique. Aux côtés de dessins et tableaux du XVIIIe au XXe siècle seront ainsi présentés des sculptures et objets d’art du XVIe au XXe, des tapisseries, du mobilier du XVe au XIXe, des boiseries, des cheminées en pierre mais aussi une Mercedes coupé 280 SL de 1981... Parmi les oeuvres les plus anciennes et convoitées, on remarquera une suite de quatre huiles sur toile de l’atelier de Francesco Vaccari, dit Vacca (voir photo).Né à Modène au début du XVIIIe siècle, Francesco Vaccari fut actif en Italie, du côté de Gênes, mais également dans le sud de la France, à Nice. Apprécié pour sa peinture décorative, l’artiste était passé maître dans la composition des dessus-de-porte de ce type, huiles sur toile élégamment encadrées dans des boiseries chantournées. Véritables invitations au voyage, ces oeuvres dans la tradition du paysage à l’italienne nous font également entrer dans le quotidien des gens de la mer. |
Flayosc, samedi 11 septembre.
Hôtel des Ventes de Toulon SVV. MM. Bacot, de Lencquesaing. |
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