La Gazette de l'Hôtel Drouot - Top des enchères
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Top des enchères |
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2 000 000 € frais compris.
Manuscrit andalou de l’an 514 de l’hégire (1120 de l’ère chrétienne) sur papier,
123 feuillets, 23 lignes par page en écriture andalusi mashkul (vocalisé),
reliure de l’époque en cuir brun, 23 x 16,5 cm. |
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Grammaire arabe : 2 M€ |
Dans une vente spécialisée, les livres et manuscrits orientaux étaient l’objet d’un vif engouement dont l’acmé était constituée par ce manuscrit andalou du XIIe siècle, qui, à 2 M€ frais compris, décuplait son estimation. Précisément datée de l’an 514 de l’hégire, c'est la plus ancienne copie connue dans le monde de l’Al-Idhah fi l-Nahw d’Abu Ali al-Hassan al-Farisi, l’un des plus grands grammairiens arabes du Xe siècle. Cette période constitue l’âge d’or des études grammaticales à Bagdad, où enseignent al-Sirafi, al-Rummani et, surtout, notre auteur. Dans les grands débats qui opposèrent les écoles de Kufa et de Basra, Abu Ali et son disciple Ibn al-Ginni représentent la seconde, prenant position pour l’origine humaine du langage à l’encontre de la doctrine générale, notamment basée sur la révélation. Ce débat imposa définitivement l’école de Basra et acheva la constitution de l’édifice grammatical arabe. L’Al-Idhah fi l-Nahw est une grammaire poussée qui a bénéficié d’une très grande popularité. Cinq commentaires en sont conservés. La plupart des spécialistes reconnaissent qu’une grande partie de l’oeuvre philologique d’Abu Ali al-Hassan al-Farisi demeure inédite. Notre manuscrit possède en outre la particularité d’être arabo-andalou, une rareté puisque beaucoup de ces documents ont été détruits après la reconquête menée par les rois catholiques. Plus tard, en 1609, Philippe III décrète l’expulsion des Morisques d’Espagne. Ce souverain fait déposer à l’Escurial la bibliothèque – comptant près de 4 000 volumes – du Sa’adien Mouley Zaidan, dont une partie seulement sera sauvée du grand incendie de 1671. La copie complète de l’Idhah de l’Escurial porte la date de l’an 605 de l’hégire. Notre copie est plus ancienne de quatre-vingt-onze ans. |
Mercredi 23 juin, salle 3 - Drouot-Richelieu.
Gros & Delettrez SVV. M. Ghozzi. |
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109 600 € frais compris.
Louis-Jean-François Lagrenée (1724-1805), L’Amour à l’affût, 1779, toile, 81,5 x 65 cm.
Lundi 21 juin, Hôtel Marcel-Dassault.
Artcurial – Briest - Poulain - F. Tajan SVV. M. Millet. |
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Arts majeurs :17,4 M€ |
En cinq ventes, la peinture ancienne accompagnée de quelques dessins et de sculpture totalisait 17 484 039 € frais compris. Christie’s cumulait 9 688 112 € frais compris, aidée par des souvenirs du général La Fayette (2 450 000 € frais compris) et la collection Veil-Picard (1 559 200 € frais compris), suivie à 4 494 713 € frais compris par Sotheby’s, Artcurial remportant 1 581 888 €, Tajan 1 144 461 € frais compris à Drouot et Piasa fermant la marche le vendredi à 574 864 € frais compris. Deux enchères millionnaires résonnaient, représentant des records mondiaux pour leur créateur : l’une à 1,3 M€ pour une sculpture, le buste en marbre de La Fayette par Jean-David d’Angers (Christie's), la seconde revenant frais compris à 1 083 950 € à un tableau de Gaspare Traversi, La Rixe de jeu (Sotheby's). Des records mondiaux étaient également prononcés pour Nicolo dell’Abate (260 000 €, Christie's), Ary Scheffer (220 000 €, Christie's), Henri Mauperché (170 000 €, Sotheby's) ou encore Christiaen Van Pol (105 000 €, Sotheby's), pour ne citer que les plus importants. Côté dessins, François Boucher récoltait un record mondial (500 000 €, Christie's). Un total de 26 enchères à six chiffres étaient prononcées dans les cinq ventes, souvent au-dessus, voire très au-dessus des estimations, toujours pour des oeuvres de qualité, avec ou sans pedigree, mais offrant un bon état de conservation et une certaine virginité. Les recettes du succès ! |
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89 940 € frais compris.
Alessandro Rosi (vers 1627-vers 1707), Le Jugement de Pâris, toile, 79 x 54 cm. |
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Rosi va-t-en guerre |
Les quelques accidents nettement visibles de cette toile d’Alessandro Rosi n’effrayaient en rien les enchérisseurs puisque son estimation était triplée. Elle constitue une redécouverte à mettre en rapport avec une autre toile de l’artiste conservée à la Staatsgalerie de Stuttgart. Des détails de la composition de notre Jugement de Pâris peuvent laisser penser qu’il est la suite de la scène décrite par le tableau de Stuttgart représentant le moment où le prince troyen réfléchit pour savoir à laquelle des trois déesses il va donner la pomme. Dans notre tableau, Aphrodite s’apprête à se saisir du fruit, geste fatidique à l’origine de la guerre de Troie. Le cadrage serré choisi par Rosi accentue l’aspect dramatique de la scène, Pâris prenant à témoin le spectateur.
Le peintre florentin est sorti de l’ombre récemment grâce à une monographie d’Elisa Acanfora, publiée en 1994. Auparavant, la plupart de ses oeuvres étaient données à Sigismondo Coccapani (1583-1643), artiste dont l’oeuvre se réduit maintenant comme peau de chagrin au profit de celle de Rosi. Élève de Cesare Dandini, ce dernier se fera à Florence, au milieu du XVIIe siècle, une solide réputation dans la peinture d’histoire. Il exécutera notamment deux bacchanales pour
le grand-duc de Toscane et recevra également de nombreuses commandes d’oeuvres religieuses. |
Lundi 21 juin, salle 5-6 – Drouot-Richelieu.
Tajan SVV. Cabinet Turquin. |
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149 200 € frais compris.
Carle Vernet (1758-1836),
Halte de deux cavaliers pendant une chasse à courre, huile sur toile rentoilée, 80 x 100 cm. |
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Fiers destriers |
Une certaine distinction équestre se dégage de ce tableau de Carle Vernet qui, à 149 200 €, doublait son estimation. Il était dans la même famille depuis le début du siècle précédent. Dès l’âge de 15 ans, Vernet se passionne pour l’équitation. Ce cavalier émérite s’intéresse à l’art équestre sous toutes ses formes, depuis les hippodromes jusqu’aux cirques. Proche de la famille d’Orléans, il partage avec eux un goût prononcé pour les courses et la vénerie. Le château de Chantilly conserve ainsi un tableau de 1787 montrant le duc d’Orléans et le duc de Chartres à un rendez-vous de chasse. Dans les dernières années de l’Ancien Régime, Philippe-Égalité va contribuer à faire évoluer la pratique du "bien-aller". Il importe notamment d’Angleterre des purs-sangs moins robustes mais plus rapides, tout en améliorant les races de chiens courants. Il modernise aussi les tenues, remplaçant le traditionnel tricorne par un couvre-chef plus adapté. Autant de transformations reflétées par les tableaux de Vernet. |
Lundi 21 juin, Hôtel Marcel-Dassault.
Artcurial - Briest - Poulain - F. Tajan SVV. Cabinet Brame & Lorenceau. |
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166 883 € frais compris.
Berthe Morisot (1841-1895), Paysanne avec des oies au bord de l’eau, 1893, huile sur toile, 46 x 54 cm. |
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La femme impressionniste |
Ne cherchez pas ce tableau de Berthe Morisot dans le catalogue de la vente dans laquelle il figurait, il n’y est pas décrit. Il bénéficiait néanmoins d’une attention soutenue qui lui permettait de doubler, à 166 883 €, son estimation. Il porte le cachet de la signature et notre Paysanne avec des oies au bord de l’eau a été esquissée en 1893, à la fin de la carrière de l’artiste. L’année précédente, sa première exposition personnelle, organisée chez Boussod-Valladon, a été un succès, cependant assombri par le décès de son époux Eugène Manet, le frère du peintre. Dans la galerie parisienne, Degas lui fera un compliment de choix, en lui affirmant que sa peinture vaporeuse cache un dessin des plus sûrs. À cette époque, Berthe Moriso subit l’influence de Renoir, qui se traduit par une touche plus arrondie et un dessin plus ferme. L’oeil de Degas ne s’y était pas trompé ! |
Mercredi 23 juin, salle 5-6 – Drouot-Richelieu. Mathias SVV,
Baron - Ribeyre & Associés SVV, Farrando - Lemoine SVV. M. Schoeller. |
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60 480 € frais compris.
Pierre Henri de Valenciennes (1750-1819), Procris montrant ses flèches magiques à Céphale, 1796,
crayon noir, estompe et rehauts de craie blanche, 34 x 50 cm. Record mondial pour un dessin de l’artiste. |
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Feuille mythologique |
Cette feuille particulièrement fouillée de Pierre Henri de Valenciennes, exécutée en 1776, valait à l’artiste de remporter à 60 480 € un record mondial (source : Artnet), et de loin, pour un de ses dessins ! Le sujet est mythologique, Procris montrant ses flèches magiques à Céphale, mais il sert autant à la description d’un vaste paysage boisé. Élève de Doyen, Valenciennes a voyagé en Italie où il a particulièrement étudié les oeuvres de Claude Gellée et de Poussin. De retour à Paris, il se fait rapidement une belle réputation de paysagiste, au point de fonder une école de paysage classique pour y former de nombreux élèves. En 1789, il devient membre de l’Académie royale de peinture et entre au Salon pour la première fois. Notons que le Louvre recevait une importante donation en 1930, par la princesse de Croy, de dessins de la période italienne de notre artiste, qui avait permit de le redécouvrir. S’il reste tributaire de la leçon néoclassique – on l’a appelé le "David du paysage" –, certaines feuilles plus libres annoncent les vues italiennes de Corot. |
Vendredi 25 juin, salle 2 – Drouot-Richelieu.
Millon & Associés SVV. MM. de Bayser. |
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50 000 € frais compris.
Pablo Picasso (1881-1973),
Grande Tête de femme au chapeau orné, 1962,linogravure en noir et ocre sur arches, 75,3 x 62,2 cm. |
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1962, Picasso et Jacqueline à Mougins |
Picasso - encore et toujours - récoltait la meilleure enchère d’une vente d’estampes modernes et contemporaines avec les 50 000 €, une estimation dépassée, obtenus par cette épreuve de la Grande Tête de femme au chapeau orné. Cette linogravure en noir et ocre de 1962 a été éditée en 1963 par la galerie Louise Leiris. Notre épreuve appartient à un tirage à part de l’édition à cinquante exemplaires. Cette tête féminine est sans doute inspirée par les études réalisées sur sa dernière compagne, Jacqueline, qu’il a épousée en grand secret le 2 mars 1961. La même année en juin, il s’installe à Mougins, à Notre-Dame-de-Vie qu’il vient d’acquérir, un mas transformé dans l’entre-deux-guerres en luxueuse villa par Benjamin Guiness. Avant de se replonger avec furia dans la peinture en 1963, Picasso poursuit en 1962 le travail sur les têtes en tôle découpée et peinte. Il va également travailler à toute une série de têtes de femme, avec ou sans chapeau, déclinées aussi bien en peinture qu’en dessins ou estampes, sans oublier des carreaux de céramique. Dans la production de cette année, on identifie Jacqueline à pas moins de soixante-dix reprises. Une vingtaine d’oeuvres la représentant seront exécutées entre novembre et décembre 1962, montrant l’extraordinaire productivité du Malaguène… Amoureux autant de son art que de sa femme. |
Lundi 21 juin, salle 4 – Drouot-Richelieu.
Cornette de Saint Cyr SVV. |
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126 937 € frais compris.
Époque Louis XVI, Adam Weisweiler (1744-1820), secrétaire en placage de loupe de thuya marqueté en feuilles, ornementation de bronze doré et de cuivre, plateau de marbre rouge griotte, 133 x 87 x 41,5 cm. |
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Par Weisweiler |
Ce secrétaire ne porte pas l’estampille du grand Adam Weisweiler, mais il peut lui être donné sans problème, ce qu’atteste aussi le résultat obtenu, 126 937 € sur une estimation haute de 40 000. Il est typique de la production de l’ébéniste faite en collaboration avec le grand marchand-mercier de l’époque Dominique Daguerre. Le modèle des montants en colonnes détachées de
la partie supérieure, imitant les joncs de bambou, est caractéristique. On le retrouve sur les fameux guéridons tripodes de Weisweiler, ouvrages fréquemment ornés de plaques de la manufacture de Sèvres. Notre meuble est dépourvu de ce type de raffinement, son luxe reposant sur l’usage unique de la loupe de thuya, matériau rare et onéreux que l’ébéniste appréciait. La discrète ornementation de bronze et cuivre dorés dessine ses lignes sobrement architecturées. La frise à motifs cannelés qui orne la moulure inférieure se retrouve à l’identique sur une série de commodes de Weisweiler, l’une des plus fameuses étant celle livrée par Daguerre en 1788 pour le cabinet intérieur de Louis XVI au château de Saint-Cloud. Un véritable faisceau d’indices qui accrédite la paternité de notre secrétaire à l’un des grands ébénistes de la fin de l’Ancien Régime. |
Mercredi 23 juin, salle 1-7 – Drouot-Richelieu.
Piasa SVV. Cabinet Dillée |
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115 800 € frais compris.
Époque Louis XV, Pierre Roussel (1723-1782), secrétaire à abattant en laque
de Coromandel, placage de bois de rose, satiné et amarante, ornementation
de bronze doré, dessus de marbre brèche d’Alep, 117,5 x 71 x 36 cm. |
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Dumas fils |
Voici un meuble du XVIIIe siècle enchanteur autant par son décor que par son pedigree. Des qualités qui lui permettaient d’atteindre 93 000 € sur une estimation haute de 50 000. Il constituait la pièce la plus précieuse de la chambre à coucher d’Alexandre Dumas fils dans son appartement du 22, rue Alphonse de Neuville. L’auteur de La Dame aux camélias jouissait d’un patrimoine important qui comprenait un autre appartement parisien ainsi qu’une maison de campagne sise à Marly-le-Roi. L’inventaire après décès de l’écrivain, dressé entre le 6 décembre 1895 et le 28 janvier 1896, permet de connaître avec exactitude le décor dans lequel évoluait Dumas fils. De même, la vente organisée à la galerie Georges Petit les 2 et 3 mars 1896 nous apprend que notre meuble était adjugé 2 000 F – environ 36 000 € en valeur réactualisée –, soit dix fois son estimation. Déjà, cette adjudication récompensait une prouesse, les laques de Coromandel étant rarement appliquées sur des meubles en raison de leur épaisseur. En effet, leurs vertus décoratives reposent en partie sur leur décor creusé dans le mélange de chaux, d’argile et de vernis avant d’être laqué. |
Mercredi 23 juin, Hôtel Marcel-Dassault.
Artcurial - Briest - Poulain - F. Tajan SVV. |
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100 639 € frais compris.
Vers 1440, livre d’heures manuscrit à l’usage du diocèse d’Amiens, 228 feuillets
de parchemin calligraphié, treize grandes miniatures, in-8°, reliure de la fin
du XIXe siècle en velours rouge sur ais
avec écoinçons et fermoirs métalliques. |
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Heures picardes |
À 82 000 €, l’estimation était nettement dépassée pour ce livre d’heures vers 1440 à l’usage d’Amiens. Chacune des pages, sauf la dernière, est bordée de fines guirlandes florales enluminées et rehaussées d’or. De style typiquement amiénois, elles sont comparables à celles présentes dans des exemplaires picards conservés au Waddesdon Manor, à la Pierpont Morgan Library de New York et au Fitzwilliam Museum de Cambridge. Les textes qu’elles mettent en valeur comportent de nombreuses lettrines enluminées à l’or, sur fond rouge ou bleu. Notre ouvrage est également illustré de treize grandes miniatures, anonymes, ce qui ne les empêche pas, enchère à l’appui, d’être de belle qualité. L’origine picarde de notre ouvrage, outre le style des bordures, est attesté par la coiffe de la commanditaire représentée, dans une des grandes miniatures, en prière devant saint Jean-Baptiste. Ses armes et celles de son époux figurent dans le riche décor fleuri de la bordure ainsi que dans l’ornementation d’une autre grande illustration. Enfin, deux feuillets de garde ont servi au début du XVIIesiècle de livre de raison à Diane de Mailloc, dame de Riencourt, confirmant les origines familiales et picardes du manuscrit. |
Mercredi 23 juin salle 10 – Drouot-Richelieu.
Coutau-Bégarie SVV. M. De Broglie. |
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51 660 € frais compris.
Antonio Giannuzzi (1819-1876),
Cimetière de Mechhed. Iran, 1859, négatif papier ciré, 18,3 x 28 cm. |
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Vif succès en noir et blanc |
Intitulée "Épreuves choisies" cette vente de photographies se concentrait sur la partie pionnière de l’histoire de cette dernière, partant des origines à l’après-guerre. Le total obtenu, 858 245 € frais compris, l’était largement au-dessus des estimations, laissant présager de belles envolées d’enchères qui concernaient notamment les plus hauts scores. Débutons avec la photographie dite "primitive", couronnée à 42 000 € par le négatif papier ciré d’Antonio Giannuzzi reproduit, montrant une étonnante vue aérienne du cimetière de Mechhed en Iran en 1859. Il était talonné à 41 000 € par une épreuve sur papier salé, négatif papier ciré, d’une vue du Palazzo Cavalli, Venise 1851 d’Eugène Piot. Il s’agit du palais d’exil du comte de Chambord et de sa suite. En 1851, Piot, ami de Gérard de Nerval et de Théophile Gautier, a fait paraître les cinq premières planches de son Italie monumentale. Un grand classique de la spécialité, Charles Nègre, décrochait deux bonnes enchères avec deux négatifs verre au collodion provenant de son atelier. Le premier, Ruisseau en forêt, vers 1854-1855, montait à 31 000 € et le second au sujet plus technique, Travail des épreuves dans la cour, 21 quai de Bourbon Paris, fin des années 1850, à 12 500 €. Un daguerréotype stéréoscopique attribué à Félix Moulin et intitulé Obscénité (Indescent Exposure), Paris 1851-1852 en raison de son sujet érotique féminin, montait à 12 000 €.
Pour le XXe siècle, Robert Frank recevait les lauriers. 34 000 € étaient remportés par une épreuve argentique d’Hearse, Besize Crescent, 1951montrant une automobile des pompes funèbres dans une rue à l’austère architecture de brique, 20 000 € s’affichant indifféremment sur Théâtre de rue, boulevard de Clichy, Paris 1949 et sur Derrière les baraques de foire, Pigalle 1949 , deux tirages d’époque sur papier mat. Une épreuve argentique de Germaine Krull, Danseuse nue du casino, Monte-Carlo, 1935, triplait à 14 000 € son estimation. Une épreuve argentique sur papier mat du photographe mexicain Librado Garcia, dit Smarth, atteignait 12 000 €. Son sujet Une fantomatique Étude de nu masculin. Guadalajara, vers 1922. Elle provient des archives de Jesus Reyes Ferreria (1882-1977), qui pourrait être le modèle de notre photographie. L’épreuve au charbon de John Claude White montrant Samiti Lake from Goecha La (Sikkim) fusait quant à elle à 20 500 €. |
Vendredi 25 juin, Drouot Montaigne.
Binoche- Renaud-Giquello SVV. M. Plantureux. |
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78 215 € frais compris. Breguet n° 1668, 1808,
montre à tact en or et argent avec petit cadran pour aider à la mise à l’heure, diam. 5,5 cm. |
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Breguet au doigt et à l’oeil ! |
Les montres Breguet se distinguent souvent par leur sens de l’épure. Ce modèle à tact en fait une brillante démonstration, son unique aiguille dardant de surcroît une enchère de 65 000 €. Cette montre n’était pas estimée plus de 40 000 €. Rappelons qu’elle a été vendue le 8 janvier 1809 au général Jean Louis Ebenezer Reynier, considéré comme l’"un des officiers les plus instruits de l’Empire" mais "l’un des moins récompensés". Cette montre permettait à notre valeureux militaire à la fois de lire discrètement l’heure lorsqu’il se trouvait en société, mais aussi nuitamment en l’absence de tout éclairage. La lecture au toucher s’effectue par la position de l’aiguille par rapport aux douze pièces de touche situées sur la carrure. Cette montre sait aussi flatter l’oeil, son autre face étant équipée d’un tout petit cadran classique à deux aiguilles destiné à permettre une mise à l’heure précise. Dérivée de la "montre à souscription" à une aiguille, lancée en 1795 par souci d’économie, la première montre à tact était commercialisée par Breguet en 1799. Dès l’année suivante, une certaine Joséphine Bonaparte faisait l’acquisition d’un précieux exemplaire où l’art du toucher s’exerçait au contact de diamants. Le tact, des salons au champ de bataille… |
Lundi 21 juin, salle 10 – Drouot-Richelieu.
Chayette & Cheval SVV. M. Turner. |
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255 213 € frais compris.
Chaumet, Paris. Collier à double rang
de perles fines, fermoir en platine et or gris, serti d’un rubis dans un pavage de diamants, l. environ 447 cm,
diam. des perles : 6,5 à 9 mm. |
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Perles de joaillier par Chaumet |
Les diamants ne sont pas les seuls à affoler les enchères. Les perles, quand elles sont fines, savent aussi susciter des convoitises effrénées. Ainsi ce collier de perles de Chaumet fusait à 255 213 € à partir d’une modeste estimation de 20 000 €. Il fut un temps où la perle disputait au diamant le statut de meilleur ami de la femme. Les dames du monde n’imaginaient pas pouvoir sortir en journée sans un chapeau… et des rangs de perles. La taille de ces dernières, ainsi que la longueur et le nombre de rangs des colliers qu’elles formaient constituaient un très fidèle reflet de l’état de fortune de madame et de son époux. Car avant l’invention des perles de culture, la perle fine valait aussi cher que le diamant. Ce dernier, monté en rivière, était plutôt réservé au soir. Rien de tel que la lumière du jour pour flatter l’orient d’une perle et l’éclairage artificiel pour faire doucement étinceler, dans la nuit, un diamant… Depuis quelques années déjà, les perles fines retrouvent l’éclat sonnant et trébuchant qu’elles avaient perdu. |
Jeudi 24 juin, salle 16 – Drouot-Richelieu.
Beaussant – Lefèvre SVV. Cabinet Serret
& Portier. |
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32 489 € frais compris.
Charles Delhommeau (1883-1970), Grande Panthère en marche, épreuve en bronze à patine brun nuancé vert, cire perdue de Leblanc Barbedienne, signée sur la terrasse, cachet du fondeur, estampillée "bronze", 30,3 x 58 cm. |
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Élégance naturelle |
Boule de muscles, la panthère est aussi à son aise sur terre que dans l’eau ou dans les arbres, dans lesquels elle hisse ses proies à l’aide de ses griffes puissantes après les avoir coursées, parfois à des pointes de vitesse pouvant atteindre près de 60 km/h… Mais ce n’est pas ce qui intéresse Charles Delhommeau. Loin de la vision romantique d’un Antoine-Louis Barye exaltant la puissance d’une Panthère tuant un cerf, il s’attache à décrire la gracieuse silhouette de la bête au repos, dans un instant de délassement. Il est vrai que les félins observés par le sculpteur, au Jardin des Plantes et au zoo de Vincennes, ont perdu nombre de leurs prérogatives sauvages et se prêtent à merveille au nouveau regard porté sur eux en ce début de XXe siècle. Delhommeau emboîte le pas à François Pompon et à Rembrandt Bugatti, bouleversant les codes traditionnels de représentation. Libéré de ses liens avec les humains, l’animal est figuré pour lui-même et l’attention portée à sa douceur plutôt qu’à sa force se traduit en sculpture par une fluidité des lignes au service de sa beauté anatomique. Delhommeau abandonne bien vite les bustes et les bas-reliefs du début de sa carrière pour se consacrer à ses sujets animaliers, exposés en 1932 au Salon de la société nationale. Il représentera la vie sauvage dans toute sa diversité, mais les grands fauves conserveront sa prédilection. Un choix judicieux, comme en témoigne notre panthère, bataillée jusqu’à 32 489 €, pour être finalement emportée par une galerie anglaise. |
Saint-Germain-en-Laye, dimanche 27 juin.
Alain Schmitz - Frédéric Laurent SVV. |
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222 986 € frais compris.
Alexander Calder (1898-1976),
Sans titre, sculpture-volume, mobile, 10,4 x 13,8 x 11,7 cm. |
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Calder ludique |
Cette sculpture d’Alexander Calder, annoncée autour de 25 000 €, faisait tourner bien des têtes. Authentifiée et enregistrée par la Calder Foundation, elle avait été directement acquise auprès de l’artiste. Resté depuis dans la même collection familiale, notre mobile était ferraillé ferme entre des musées, des amateurs et le négoce international. Il fut réalisé vers 1950 par Alexander Calder, sujet en 2009 d’une importante rétrospective au Centre Pompidou sous la direction de Brigitte Léal.
Passionné de mécanique, l’artiste américain est également un génial créateur de formes. Auteur d’un univers inédit, il va révolutionner le concept de sculpture pour en faire un art du mouvement. Familier du groupe Abstraction-Création, Calder veut ainsi sculpter des "Mondrian
qui bouge !". Comment capter la fébrilité de la vie, simplifier une ligne,
jouer avec le vide et le plein, les formes et les couleurs, passer du plan à la troisième dimension Tels vont être ses desseins. En 1932, il expose ainsi plusieurs oeuvres entrainées par un moteur électrique ou par une manivelle. Renversant les acquis de la sculpture traditionnelle, elles font référence au monde naturel et aux lois de la physique.
Marcel Duchamp, inventeur des ready-made, les baptise aussitôt mobiles. Présentée en bon état de conservation, notre sculpture-volume multipliait les estimations par neuf, emportée par un particulier français. Jouant habilement des effets plastiques, elle allie avec bonheur la pesanteur à la grâce. |
Laval, dimanche 27 juin.
Mes Hiret-Nugues, Hôtel des ventes de Laval SVV. Cabinet Petroff - Rançon. |
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41 250 € frais compris.
René Lalique (1860-1945), pendentif en or estampé ajouré et émaillé, profil de femme stylisant L’Automne, décoré de feuilles
de platane et de leurs fruits en émail orange flamboyants, signé "Lalique", vers 1898-1900, 12,5 g, h. 10 cm, l. 3 cm. |
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Lalique instigateur du bijou moderne |
Avancé autour de 10 000 €, ce ravissant pendentif, présenté comme la pièce maîtresse de cette vente lyonnaise attisait la convoitise de fervents collectionneurs. Triplant largement les estimations, il est l’oeuvre de René Lalique, génie incontesté de la joaillerie Belle Époque. Après avoir dessiné divers bijoux pour Aucoc, Cartier et Boucheron, notre artiste ouvre, en 1886, sa propre maison reprenant l’atelier de Jules Destapes dans le quartier de l’Opéra. Installé ensuite au 20, rue Thérèse, il expérimente des techniques nouvelles et invente aussi des formes inédites. Rompant avec la joaillerie traditionnelle, René Lalique crée, entre 1891 et 1894, une collection spectaculaire de bijoux pour l’actrice Sarah Bernhardt. Présentés au Salon des artistes français à la fin du XIXe, ils le posent en rénovateur du bijou moderne. Comme les autres créateurs de l’art nouveau, René Lalique soumet en virtuose le décor aux règles de la nature. Délaissant les pierres précieuses, notre joaillier travaille surtout les perles baroques, l’écaille, l’ivoire ainsi que l’émail, à l’exemple de notre pendentif. Vendu avec son écrin d’origine, il révèle les thèmes favoris de notre bijoutier. Au gré des volutes, s’unissent femme, feuilles et fruits dans de somptueuses arabesques. Jouant des tourbillons magiques, notre pendentif compose ainsi une symphonie joaillière qui pourrait illustrer la célèbre chanson : "C’est la femme aux bijoux, celle qui rend fou. C’est une enjôleuse..." |
Lyon, mercredi 23 juin.
Aguttes SVV. Mme Dupré La Tour. |
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132 000 € frais compris.
Saint-Pétersbourg, 1896-1908.
Ateliers Karl Fabergé, pendulette-chevalet
en argent ciselé sur fond d’émail rose translucide, diam. 11,8 cm. |
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Wigstrom et Fabergé |
Cette splendide pendulette, proposée en état de fonctionnement, était le point de mire de notre vacation avignonnaise. Suscitant l’enthousiasme des amateurs, elle était débattue avec ardeur entre la salle et plusieurs lignes de téléphone. À 80 000 € étaient encore en lice cinq enchérisseurs. Sextuplant au final les estimations (17 000 €), elle illustre la finesse et la qualité des créations réalisées par la maison Fabergé à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Présentée dans son écrin d’origine en érable, notre pendulette porte le poinçon de Saint-Pétersbourg, 1896-1908, ainsi que la marque du chef d’atelier Henrik Immanuel Wigstrom (1862-1923). D’origine finnoise, le jeune homme devient à 22 ans l’assistant du maître orfèvre de Fabergé, Michael Perkhin. À la mort de ce dernier en 1902, Wigstrom est nommé chef d’atelier des travaux d’orfèvrerie. Il perpétuera l’élégance et la virtuosité des réalisations qui font la réputation de la prestigieuse maison pétersbourgeoise, jusqu’à la Première Guerre mondiale. D’un fini impeccable, les pièces d’Henrik Immanuel Wigstrom font souvent référence au style Louis XVI, à l’instar de notre pendulette. Arborant une exquise monture en argent ciselée, elle est ainsi joliment ceinturée d’un décor de noeuds de rubans feuillagés. Portant le numéro 16943 du stock, elle révèle aussi toute la finesse de l’émaillage chez Fabergé. Il est ici travaillé en couches successives apportant à notre pendulette de superbes effets opalescents. |
Avignon, samedi 26 juin.
Hôtel des ventes d’Avignon SVV. Cabinet Serret-Portier. |
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