La Gazette de l'Hôtel Drouot - Top des enchères
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Top des enchères |
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446 413 € frais compris. Égypte, Moyen Empire, linceul écrit de chapitres des textes
des sarcophages, 124 x 57,5 cm. |
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Des pharaons à l’Espagne arabo-andalouse |
L’archéologie accompagnée par l’art d’Orient totalisait 2 783 077 € frais compris. Pas moins de trente-six enchères à cinq chiffres étaient prononcées et trois à six chiffres. L’Égypte, majoritairement représentée en lots, raflait toute une série de bonnes enchères, à commencer par la plus élevée de la vente, 360 000 € recueillis par le linceul écrit reproduit, estimé pas plus de 50 000 €. Il est le plus ancien connu puisqu’il date du Moyen Empire et que les linceuls portant le chapitre des morts datent au plus tôt de la XVIIIe dynastie (Nouvel Empire). Sont ici reproduits des chapitres des textes des sarcophages copiés en hiératique, la cursive hiéroglyphique en écriture rétrograde. Cela signifie que les signes sont tournés vers la droite alors que le texte se lit de droite à gauche. Ces textes devaient servir de guide au défunt dans l’au-delà. 80 000 € revenaient à une statuette en bronze du prêtre Hori (h. 10,5 cm), un travail thébain de la XXIIe-XXVIe dynastie incrusté d’or. Le prêtre est représenté le crâne rasé et agenouillé, son pagne finement plissé portant une colonne hiéroglyphique damasquinée. Il lui manque les bras. Un délicat flacon à khôl de la fin de la XVIIIe-début de la XIXe dynastie en verre (h. 10,9 cm) partait à 65 000 €. 60 000 € s’inscrivaient sur une statuette d’hippopotame de la XIIe-XIIIe dynastie en terre siliceuse à glaçure bleu et noir (l. 13,6 cm). Son dos est peint de deux bandeaux croisés terminés par des rosettes. À 45 000 €, l’estimation était dépassée pour un rarissime shaouabti momiforme au nom de Ramsès II. Datant du règne du pharaon, il est en terre siliceuse à glaçure vert-bleu et noir (h. 16,6 cm). Retrouvons un bronze avec à 48 000 € une estimation dépassée pour une statuette votive de la Basse Époque – XXVIe-XXXe dynastie – représentant une déesse à tête de lion, probablement Sekhmet (h. 15,5 cm). Coiffée du disque solaire avec à l’avant un uraeus ajouré, elle adopte l’attitude de la marche apparente. Datant de l’époque Thinite, Ire-IIe dynastie, un veau couché en ivoire (l. 6,8 cm) était poussé jusqu’à 42 000 €. Il s’agit peut-être d’un pion de jeu. Au chapitre des curiosité ayant suscité de belles envolées d’enchères, citons les 30 000 € d’une statuette en calcaire datant du Nouvel Empire (h. 21,2 cm). Elle représente un prisonnier asiatique nu sévèrement ligoté, les jambes ramenées en arrière dans le dos et maintenues par les bras attachés au niveau des coudes.
Quittons l’Égypte avec la deuxième enchère à six chiffres de la vente, 250 000 €, marquée par une statue étrusque du IIIe-IIe siècle av. J.-C. en bronze, représentant un éphèbe (h. 67,3 cm). Il est figuré nu, debout, légèrement déhanché – en contrapposto – en appui sur la jambe droite, la tête aux traits fins et délicats contrastant avec la plastique robuste du corps. La troisième enchère à six chiffres, 110 000 €, concerne l’art romain de la fin du Ier siècle av. J.-C. avec une tête en marbre (h. 23 cm) estimée pas plus de 30 000 €, un portrait d’un jeune prince julio-claudien, probablement Gaius Caesar (20 av. J.-C. - 4). Adopté par son grand-père maternel, l’empereur Auguste, il est nommé consul à l’âge de 14 ans et meurt à 24 ans au cours d’une campagne en Arménie. |
Jeudi 17 juin, Drouot-Montaigne.
Pierre Bergé & Associés. Mme David, M. Kunicky. |
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148 681 € frais compris.
François-Hubert Drouais (1727-1775), La Jeune Espiègle, 1770, toile, 54 x 46 cm. |
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L’espiègle en version originale |
Voilà une petite fille qui charmait son monde. Estimée au plus haut 60 000 €, elle était adjugée 118 000 €. Quand il exécute cette toile, en 1770, François-Hubert Drouais est un artiste largement reconnu. En 1767, on peut lire dans Le Mercure de France : «Le peintre des enfants est celui de la simple nature, et qui la sait imiter comme M. Drouais atteint la perfection de son art.» Déjà en 1757, il a été choisi pour portraiturer le duc de Berry, le futur Louis XVI, et le comte de Provence son frère, le futur Louis XVIII. Autant dire qu’il jouit d’une réputation royale ! Pour notre portrait, le peintre s’affranchit de tous les codes en vigueur. Exit les riches toilettes et les jouets précieux. Il met l’accent sur le teint, les cheveux poudrés, et fait adopter à la fillette une pose qui justifie le titre du tableau. Ce dernier sera appelé à connaître un franc succès et de nombreuses répliques et copies vont être réalisées, l’une étant conservée au musée de Guéret. Notre toile constitue la version originale de ce sujet à succès, expliquant d’autant l’intérêt soulevé auprès des amateurs, qui mobilisaient pas moins de huit téléphones. Vous avez dit espiègle |
Vendredi 18 juin, salle 5-6 – Drouot Richelieu.
Millon & Associés SVV. Cabinet Turquin. |
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219 338 € frais compris.
Félix Ziem (1821-1911), Venise, le coup de canon, vers 1890, huile sur toile, 82 x 130 cm. |
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Acajou, toiles, diamants et fétiche |
Le programme éclectique de cette vente était émaillé de plusieurs résultats soutenus, dont deux enchères qui franchissaient la barre des 100 000 €. Débutons traditionnellement du côté des cimaises où était tirée la salve la plus retentissante, 177 000 € sur une estimation haute de 100 000, pour l’huile sur toile de Félix Ziem vers 1890 reproduite au sujet sur mesure, Venise, le coup de canon. À 84 000 €, l’estimation était doublée pour un panneau de chêne parqueté de Paul Vredeman de Vries (1567-vers 1630) figurant
Le Banquet d’Antoine et Cléopâtre (74 x 104 cm). Une calme école française du XVIIIe siècle d’un suiveur de Joseph Vernet, Le Départ des pêcheurs (122 x 172 cm) respectait à 50 000 € son estimation basse. Pour la peinture moderne de la collection M., la palme revenait à 16 600 €, une estimation triplée, à une huile sur toile d’Huguette Arthur Bertrand, Grimaine (composition bleue) (160 x 129 cm). Elle porte au dos l’annotation «Salon de 1957».
La seconde enchère à six chiffres, 131 000 €, s’affichait dans le domaine du mobilier sur un petite meuble d’entre-deux d’époque Louis XVI de Jean Henri Riesener, ayant la particularité de former secrétaire. En placage d’acajou souligné d’une fine et élégante ornementation de bronze doré, il présente des côtés concaves encadrant deux vantaux surmontés d’un tiroir à façade abattante dégageant deux petits tiroirs et quatre casiers (h. 86 - l. 80 cm). Il est coiffé d’un marbre blanc et repose sur une plinthe évidée à l’avant. Signalons dans ce chapitre les 22 000 € d’une suite de huit fauteuils cannés d’époque Régence en bois naturel sculpté, à pieds cambrés entretoisés en «X» et dossier plat, et les 30 000 € d’une tapisserie de Bruxelles du XVIIIe siècle en laine et soie, Le Sanglier de Calydon (374 x 535 cm), d’après un modèle du XVIIe siècle de Pierre Paul Rubens.
Une touche d’exotisme avant de nous intéresser aux bijoux avec les 50 000 € d’un fétiche à clous nkondi kongo nkisi en bois, fer, terre, verre, pigments et matières composites (h. 48 cm). Il a la particularité de comporter trois reliquaires : abdominal, dorsal et crânien. Penchons-nous sur les vitrines maintenant où brillait à 39 000 €, une estimation pulvérisée, une chaînette en or gris retenant sept cœurs, travail russe du début du XXe siècle. Chacun est formé d’un grenat facetté de différentes couleurs ou d’une citrine, cerné d’un rang de zircons. Pour légèrement moins, 38 200 €, un doigt se parait d’une bague en platine sertie d’un diamant taillé en brillant (4,08 ct). Estimée 4 000 €, une paire de clips Van Cleef & Arpels en or figurant chacun un bouquet de trois fleurs de tournesol au cœur formé par un dôme de diamants taillés en brillant crapahutait à 14 500 €. |
Mercredi 16 juin, salle 1 - Drouot-Richelieu. Ferri SVV. Mmes Vérot, Papillon d’Alton, de Pazzis-Chevalier, MM. Ansas Bacot, de Bayser, Lacroix,
de Lencquesaing, Lorenceau, Roudillon,
cabinet Dechaut-Stetten, Turquin. |
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101 615 € frais compris. Frédéric Bazille (1841-1870), Deux Enfants dans un village, huile sur toile, 33 x 24 cm. |
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Bazille lumière |
Estimée pas plus de 40 000 €, cette petite toile de Frédéric Bazille représentant deux enfants dans un village était disputée à hauteur de 82 000 €. Les œuvres de Bazille, mort jeune au combat ,en 1870, sont rares sur le marché et l’on n’avait plus vu à Paris de tableau de l’artiste d’un tel calibre depuis 2002. Notre huile prend la quatrième place du palmarès français derrière des toiles nettement plus grandes et la septième place du palmarès mondial de Bazille (source : Artnet). Ce précurseur de l’impressionnisme qui figurera post mortem à la première exposition du groupe, organisée en 1874, quitte Montpellier en 1862 pour étudier à Paris, très accessoirement, la médecine. Sa vocation de peintre, cet enfant de la haute bourgeoisie protestante montpelliéraine la découvre en fréquentant un ami de ses parents, le célèbre collectionneur et mécène Alfred Bruyas, protecteur de Gustave Courbet. Dans la capitale, il va fréquenter l’atelier de Charles Gleyre où il se lie d’amitié avec Renoir, Sisley et Monet. Avec ce dernier, il séjourne en 1863 à Chailly, dans la forêt de Fontainebleau, afin d’expérimenter la peinture en plein air dans la tradition de Barbizon. Incontestablement, notre toile a profité des leçons apprises à cette occasion. |
Mercredi 16 juin, salle 10 – Drouot-Richelieu.
Boisgirard & Associés SVV. M. Willer. |
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121 980 € frais compris.
Amadeo de Souza Cardoso (1887-1918), Composition cubisante, huile sur toile, 27 x 21 cm. Record mondial pour l’artiste. |
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Souza Cardoso redécouvert |
Amadeo de Souza Cardoso est considéré comme l’un des peintres modernes portugais les plus importants du début du XXe siècle. Un fait largement ignoré aussi bien par le grand public que par les enchères. Une injustice réparée par les 102 000 € récoltés par cette Composition cubisante, estimée pas plus de 30 000 €. Elle récolte un record mondial pour l’artiste. Étonnamment, il s’agit de la seule de ses œuvres à être répertoriée sur la base de données Artnet. Ce fils de famille a abandonné ses études de droit pour se consacrer d’abord à l’architecture à Lisbonne avant de venir à Paris, en 1906, se former dans des académies privées. Comme beaucoup de jeunes peintres de cette période, il va évoluer de l’impressionnisme au cubisme. Il exposera au Salon des indépendants entre 1911 et 1914 et à l’Armory Show en 1913, avant de poursuivre, Première Guerre mondiale oblige, sa carrière dans son pays natal. Amadeo de Souza Cardoso est l’une des nombreuses victimes de l’épidémie de grippe espagnole qui ravagea l’Europe à la fin du conflit. À Paris, l’artiste s’était lié d’amitié avec Amedeo Modigliani. La Tête en pierre de ce dernier adjugée 38,5 M€ chez Christie’s à Paris avait ainsi été exposée en 1911 dans l’atelier de notre peintre. Les deux amis récoltaient le même jour un record mondial… |
Lundi 14 juin, salle 5-6 – Drouot-Richelieu.
Claude Aguttes SVV. M. Coissard. |
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1 016 600 € frais compris.
Sanyu (1901-1966), Chrysanthèmes roses,
vers 1930-1940, huile sur toile, 96 x 63 cm.
Record français pour l’artiste. |
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Sanyu au pinacle |
Deux huiles sur toile de Sanyu peintes vers 1930-1940 faisaient chacune l’objet d’une belle bataille d’enchères. Les Chrysanthèmes roses reproduits montaient à 850 000 € et un Brin de muguet au pot vert (35 x 25 cm) à 300 000 €. Nos diaphanes chrysanthèmes marquent un record français et occupent la vingtième marche du palmarès mondial de l’artiste (source : Artnet). Lorsque Sanyu débarque à Paris en 1921, il fait partie des premiers jeunes artistes chinois bénéficiant du programme d’études mis en place par Cai Yuanpei, alors président de l’Université de Pékin, avec les autorités françaises. Plutôt que de s’inscrire à l’École nationale des beaux-arts, notre peintre préfère l’environnement moins traditionnel de la Grande Chaumière. À partir de 1925, il expose régulièrement dans les salons parisiens. Si l’art de Sanyu prend très tôt un caractère occidental, il a cependant su conserver, dans le caractère elliptique de certaines de ses compositions, une identité chinoise. Le musée Guimet a consacré en 2004 une exposition où l’artiste apparaissait «comme l’un des passages obligés entre l’art de la Chine traditionnelle et la modernité». Étaient alors mis en avant les nus de l’artiste. À quand ses fleurs |
Samedi 19 juin, Hôtel des ventes de l’Île Saint-Louis.
Richard Bédot & Associés SVV. M. Marumo. |
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372 298 € frais compris.
Burhan Dogançay (né en 1929), Pink Door, 1966, technique mixte, huile et collage
sur toile, 149,9 x 81,3 cm.
Record mondial pour l’artiste. |
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Dogançay record |
La cote de Burhan Dogançay n’arrête pas de monter, cette œuvre de 1966 justement intitulée Pink Door récoltant à 300 000 € un nouveau record mondial pour l’artiste (source : Artnet). La première apparition remarquée de ce peintre-photographe turco-américain sur le marché parisien remonte à 2006 où la même maison de ventes adjugeait 62 000 € Antique (203,2 x 203,2 cm), un acrylique, collage et technique mixte sur toile de 1965. Lui aussi offrait un aperçu de la vie politique américaine d’après les traces laissées sur les murs – où les portes – des villes. Rappelons que c’est en 1964 aux États-Unis que Dogançay décide de se consacrer uniquement à sa carrière artistique. S’il a suivi des cours à l’académie de la Grande Chaumière à Paris, il a aussi fait des études de droit et d’économie à l’université d’Ankara puis à Paris avant d’intégrer le corps diplomatique turc et de devenir, en 1962, directeur de l’office de l’information et du tourisme de son pays à New York. |
Lundi 14 juin, salle 5-6 – Drouot-Richelieu.
Claude Aguttes SVV. M. Coissard. |
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125 000 € frais compris. Culture Teotihuacán, vallée de Mexico, période classique, 450-650.
Masque funéraire en técali semi-translucide, h. 16, l. 17,6 cm. |
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Teotihuacán et la collection Kerchache |
Les arts précolombiens récoltaient 846 913 € frais compris. Rappelons que cette vente fait suite à l’issue positive pour les propriétaires des œuvres dispersées de l’imbroglio juridico-patrimonial qui avait vu leur vente interdite le 12 septembre 2008. La culture de l’antique cité de Teotihuacán était particulièrement mise à l’honneur. Plusieurs masques funéraires étaient proposés, le plus recherché étant celui reproduit, sculpté dans du tescali et datant de la période classique. Réalisé dans la même pierre et datant de la même époque constituant l’apogée de la cité, un masque funéraire (15,5 x 16,3 cm) empochait 90 000 €. Tout aussi hiératique, il se particularise par une importante oxydation brune parcourant ses joues et sa bouche. Toujours de la même période, un masque funéraire (h. 22,2 cm) en calcaire gris anthracite cette fois-ci doublait à 19 000 € son estimation. La partie centrale du visage est creusée d’une bande grumeleuse qui servait autrefois de support à une mosaïque de pierres dures, obsidienne et coquillages pour décrire les yeux et le nez. Il provient d’une collection new-yorkaise. Intéressons-nous maintenant à la production artistique du Guerrero (Mexique occidental). Pour la culture Mezcala, une statue anthropomorphe de la période préclassique (300-100
av. J.-C.) en diorite vert clair à surface patinée et brillante (h. 5,4 cm) se négociait 40 000 €. Fortement stylisée, elle possède la particularité de montrer un profil incurvé, rare dans ce type de statuaire.
À 30 000 € était cédée une statuette anthropomorphe en pierre dure vert clair veinée vert foncé à couverte d’un dépôt calcaire gris-blanc (h. 38,1 cm) de la fin de la période préclassique (300-100 av. J.-C.). Le personnage présente des caractéristiques stylistiques typiques de la culture Olmèque qui la font dater de la fin du Préclassique, mais elle pourrait aussi appartenir aux premières années de la période de Teotihuacán à l’époque protoclassique. La céramique était pour sa part dominée par les 85 000 €, une estimation nettement dépassée, d'une vénus callipyge de la culture Chupicuaro (Guanajuato, Mexique occidental) de la période préclassique (400-100 av. J.-C.). Elle est en céramique creuse à engobe rouge brique et parcourue de zébrures crantées beige clair soulignées de noir. |
Lundi 14 juin, salle 4 – Drouot-Richelieu.
Binoche - Renaud - Giquello SVV. M. Blazy. |
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68 700 € frais compris.
Ron Arad (né en 1951), luminaire Armadillo, 1987, béton, acier et résille d’acier,
édition One Off, 22 x 90 x 75 cm. |
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Prouvé, Perriand, Arad… |
Le design récoltait 1 499 325 € frais compris en courant de l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1990. À tout seigneur tout honneur, débutons avec les figures historiques de la spécialité formées par le quatuor Prouvé, Perriand, Jeanneret et Le Corbusier. Le premier décrochait la plus haute enchère, 60 000 €, prononcée sur une suite de douze chaises stand démontables dites «Cafétéria n° 300». Créées en 1950 et fabriquées dans les ateliers Jean Prouvé, elles sont en tôle et tube d’acier plié et relaqué noir, l’assise et le dossier en contreplaqué moulé. Vendu seul, un autre modèle de chaise «Standard démontable», de 1947 celui-ci, se négociait 13 000 €. Il est en chêne avec assise et dossier en contreplaqué moulé, seuls les éléments de fixation et l’entretoise haute étant en aluminium et acier laqué. Une potence d’éclairage n° 602 (1952) en tube d’acier laqué noir, fils d’acier et bois (95 x 215 cm) provenant de l’immeuble d’Air France à Brazzaville se négociait 42 000 €. Quittons Prouvé pour dame Charlotte Perriand avec les 44 000 € d’une table de salle à manger de 1967 dite «10 couverts», une édition Steph Simon à plateau en teck d’Afrique (269 x 86 cm) reposant sur des pieds elliptiques. Cosignée par Perriand, Pierre Jeanneret et Le Corbusier, une variante de la table «Thonet B307» (1935) provenant du restaurant marseillais «Crèmerie - chez soi» respectait à 15 000 € son estimation haute. Le plateau composé d’une dalle de verre laquée bleu ceinturée d’une cornière en aluminium (110 x 65 cm) repose sur quatre pieds rapportés en tube d’acier chromé.
L’esprit plus décoratif de Jean Royère était valorisé à 58 000 €, une estimation non atteinte, pour un canapé «Éléphanteau, 1952» à structure en chêne entièrement garnie de tissu rouge à l’exception des quatre pieds coniques en biais.
Du côté des contemporains, Ron Arad réalisait une bonne moisson d’enchères dominées par les 56 000 € d’un exemplaire en acier poli miroir et résille d’acier, édité par la galerie Mourmans, du siège basculant Blo Void II. La chaise origami Box in Four Movements, 1994 était proposée en deux versions, celle en acier poli miroir reproduite récoltant 53 000 € et une autre en bois, 31 000 €. Ce sont des éditions du Ron Arad Studio. Ron Arad ne fait pas que des sièges, mais aussi des luminaires. Un rare exemplaire, celui reproduit, de la lampe Armadillo était vivement disputé, atteignant 55 000 € sur une estimation haute qui n’en excédait pas 35 000. Seulement une douzaine d’unités auraient été produites, à une époque pionnière où la numérotation des pièces d’Arad n’était pas systématique. |
Lundi 14 juin, Hôtel Marcel-Dassault.
Artcurial - Briest - Poulain - F. Tajan SVV. |
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434 260 € frais compris. François-Xavier Lalanne
(1927-2008), Grand Canard, 1992, bronze à patine brune
et dorée numéroté 1/2, fondeur : Bocquel, 142 x 205 x 90 cm. |
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Les Lalanne, Soulages, Mathieu, Rodin… |
L’art contemporain récoltait 3 483 140 € frais compris (80 % du produit vendu) avec un programme composé de diverses provenances et un ensemble d’œuvres de François Xavier et Claude Lalanne, commandées pour agrémenter le parc d’une propriété située en Dordogne. Les neuf numéros vendus de cette origine récoltaient 1 195 417 € frais compris. La plus haute enchère était obtenue dans le jardin avec les 350 000 € décrochés au triple de l’estimation par le Grand Canard en bronze reproduit. Juste avant, un autre Grand Canard (148 x 90 x 190 cm) respectait plus sagement à 218 000 € son estimation. Cette pièce unique de 1971 en tôle de fer calaminée et maillechort poli est en réalité un jette-habits, sa tête pivotante basculant pour former coffre, le dos du volatile faisant également couvercle. Solidement campés sur leurs pattes, deux exemplaires en bronze à patine brune des Sangliers de Villepinte II (grands) (90 x 170 x 38 cm) étaient pourchassés jusqu’à 145 000 €. Il s’agit de prototypes. Le Lièvre de Maillac I, 1999 (h. 71 cm) en bronze à patine brune formant fontaine triplait, à 66 000 €, la fourchette basse de son estimation. Les deux exemplaires d’une édition de douze de la Chouette zinc, 2004 (h. 35 cm) étaient également fortement appréciés puisque vendus séparément, l’un s’envolait à 36 000 € et l’autre, emporté par son élan, à 42 000 €. L’estimation ne dépassait pas 12 000 €. Pour Claude Lalanne, notons les résultats de deux de ses Candélabres, 1992 (h. 87 cm) à sept bras de lumière, l’un partant à 46 000 € et l’autre à 51 000 €. Ils sont en bronze doré et cuivre galvanique. Pour les autres provenances, cinq enchères à six chiffres étaient prononcées. Débutons avec les 285 000 € de l’huile sur toile de 1951 de Pierre Soulages, Composition (73 x 54 cm). Plus lyrique, une huile sur toile de 1956 de Georges Mathieu, L’impératrice Irène fait crever les yeux de son fils Constantin VI (248 x 151 cm), dépassait nettement à 235 000 € son estimation. La sculpture plus classique n’était pas en reste avec les 140 000 € d’une terre cuite patinée de la Faunesse portant un amour (l. 41,4 cm) d’Auguste Rodin, exécutée vers 1886-1887. Elle a appartenu à la collection du mécène et collectionneur de l’artiste Maurice Fenaille. À 110 000 €, l’estimation était doublée pour une épreuve en bronze patiné de la Lionne dévorant (l. 70 cm) de Rembrandt Bugatti. Cette cire perdue d’Hébrard est numérotée «6». |
Vendredi 18 juin, salle 1 - 7 – Drouot-Richelieu.
Piasa SVV. MM. Lorenceau Picard Th., cabinet Maréchaux-Laurentin. |
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195 907 € frais compris.
Chine, XVIIIe siècle. Vase en calcédoine blanche et cornaline en forme de tronc gravé de lingzhis, décoré en relief de chimères, h. 22,5 cm. |
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Chers objets de lettré |
Un nouvel exploit était ici réalisé par l’art chinois avec les 857 394 € frais compris totalisés par seize objets de lettré du XVIIIe siècle sculptés dans de la calcédoine et de la cornaline. Comme souvent, les estimations étaient littéralement pulvérisées. Le vase reproduit fusait ainsi à 162 000 €.
Il est sculpté de lingzhis, un champignon sacré qui, s’il est cueilli au début de l’hiver, accorde la longévité. Présenté sur un socle en ivoire teinté vert et rouge, délicatement ajouré de tiges et fleurs de lotus, un godet à eau en forme de lotus décoré en relief de tiges, boutons et feuillages (l. 17,5 cm) atteignait 150 000 €. Un vase (h. 12 - l. 15,5 cm) adoptant la forme d’un tronc de pêcher orné en relief de branches chargées de fruits, d’un phénix, d’une chauve-souris et de lingzhis montait à 86 000 €. Moyennant 71 000 €, on s’offrait un triple vase (h. 10,4 - l. 16 cm) formé par un important lingzhi et un tronc de prunus accolé à deux troncs de pêcher avec un papillon, une branche chargée de fruits et un tronc de pin avec ses aiguilles. Le décor tout aussi sophistiqué d’un autre vase (8,3 l. 10 cm) suscitait 45 000 €, un exemplaire couvert (h. 16 cm) partant à 39 000 €. |
Mardi 15 juin, salle 12 - Drouot-Richelieu. Mathias SVV, Baron - Ribeyre & Associés SVV, Farrando - Lemoine SVV. M. Raindre. |
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136 312 € frais compris. Chine, XVIIesiècle,
coupe libatoire en corne de rhinocéros blonde à décor archaïsant en relief. |
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Cartier, Topino et la Chine |
Pas moins de trois enchères à six chiffres étaient prononcées dans cette vente au programme classique. Commençons avec un bijou, un collier de chien de Cartier vers 1910-1920 adjugé 195 000 € sur une estimation haute de 150 000. Il est en platine et se compose d’une chute de motifs centrés d’un diamant taille ancienne entouré d’un hexagone diamanté (poids des diamants : environ 40 ct). La deuxième enchère à six chiffres, 110 000 €, revenait à une matière fort courue ces temps-ci, la corne de rhinocéros, taillée en Chine au XVIIe siècle en forme de coupe libatoire à décor archaïsant (voir photo). La dernière enchère à six chiffres s’inscrivait à 105 000 € au triple de l’estimation sur le tableau en micromosaïque de l’atelier Neri fait par F. Maneschi, Vue du Colisée de Rome (61 x 101 cm). Place au mobilier ensuite avec, à 80 000 €, une estimation encore triplée, mais cette fois-ci pour une commode demi-lune d’époque Louis XVI vers 1780-1785, estampillée de Charles Topino, les bronzes – probablement de Ravrio – ciselés par Dubuisson et dorés par Bécard ou Gérard. Ouvrant par trois tiroirs dont deux sans traverse et encadrée par deux portes latérales, elle est en marqueterie de branchages fleuris et panier sur fond de sycomore dans des encadrements de bois de rose et d’amarante. Coiffée d’un marbre blanc (128 x 60 cm), elle repose sur des pieds fuselés à cannelures simulées, comme ses montants. Juste avant, une console-desserte d’époque Louis XVI estampillée de Saunier suscitait 50 000 €. Elle aussi se signale par une ornementation de bronze soignée. Elle est en acajou et placage d’acajou ramageux, les montants en colonnette à cannelures foncées de laiton étant réunis par une tablette d’entretoise à galerie ajourée le plateau en marbre blanc à gorge (130,5 x 46 cm). À 38 000 €, l’estimation était presque quadruplée pour un amusant miroir de la fin du XVIIIe siècle, très probablement irlandais, présentant un cadre chinoisant largement ajouré, en bois sculpté et doré (145 x 100 cm). Restons sur les cimaises pour signaler deux résultats pour les tableaux. 48 000 € s’affichaient tout d’abord sur une toile d’Hubert Robert, Réunion de pèlerins en forêt (81,5 x 65,5 cm). Ensuite, 40 000 € étaient suscités par une toile de Giovanni Boullanger à sujet de Salomon sacrifiant aux idoles (73 x 96,5 cm), une scène prenant place dans la cour architecturée d’un palais. |
Mercredi 16 juin, salle 5-6 - Drouot-Richelieu. Delorme, Collin du Bocage SVV. Mme Papillon d’Alton, MM. Ansas, Autané, de Bayser, Chanoit, Dillée, Doux, Froissart, Kalfon, Millet, Mourrier, Pomez, Ricour-Dumas, Vion, cabinet Franc
Saint Salvy. |
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26 400 € frais compris.
Solidus de 21 siliques en or émis à Marseille, au nom de l’empereur Tibère-Constantin (578-582), poids 3,82 g,
état : très beau à superbe. |
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Solidus provençal |
A 22 000 €, cette monnaie d'or répondait aux espoirs portés par son estimation. Rappelons qu’elle illustre le début du monnayage marseillais au nom de l’empereur de Constantinople, Tibère-Constantin. Cette opération se fait à l’occasion de l’arrivée de Gondolvald – qui se disait le fils du duc d’Aquitaine Clothaire Ier – dans la cité phocéenne en 581-582, venu rétablir la domination impériale sur la Provence. Notre solidus permet de confirmer que l’aventure marseillaise de Gondolvald ne débute pas sous Maurice Tibère mais sous le précédent souverain, Tibère Constantin. Un seul autre exemplaire de cette monnaie pour cet empereur en Provence est connu, celui d’Arles. Le solidus est une monnaie d’or romaine, créée par Constantin en 310, qui sera reprise par Byzance. Les Ostrogoths et les Wisigoths vont eux aussi frapper des solidi au nom des empereurs byzantins. En Gaule, à partir de 575 et pour une centaine d’années, seront aussi frappés quelques solidi au nom d’un roi et les souverains Burgondes feront à leur tour porter leur monogramme sur ce type de monnaie. |
Lundi 14 juin, hôtel Régina.
Alde SVV. M. Crinon. |
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92 195 € frais compris. Toscane, milieu du XVIe siècle. Cassone en noyer et peuplier sculpté,
en partie doré, sur pieds griffe, aux armes des Chigi, 65 x 170 x 56 cm.
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Provenances princières |
De prestigieux objets d’art étrangers étaient les vedettes de cette vente landaise. Annoncé autour de 45 000 €, un rare bijou de commandeur de l’ordre de la Couronne de Westphalie doublait les estimations. Datant du premier Empire, il était décroché à 98 180 € frais compris par un collectionneur français. Notre décoration était talonnée par ce spectaculaire cassone provenant également d’un château des Landes. Finement sculpté, il déploie un magnifique décor représentant d’élégantes figures féminines ailées ainsi que de charmants visages de putti. Proposé dans son jus, il s’anime encore d’animaux marins. D’ample dimension, notre coffre arbore surtout les armes des Chigi, célèbre et illustre famille de Sienne. Dans ses rangs, elle compte par exemple le célèbre banquier et mécène Agostino Chigi, mais aussi le pape Fabio Chigi, connu sous le nom d’Alexandre VII. Par succession, notre cassone est ensuite entré dans les collections de la famille Prudhomme de Saint-Maur et de Bosquat. Resté depuis dans la descendance, il était espéré autour de 17 000 €. Déclenchant l’enthousiasme des amateurs, il était vivement disputé entre des partitculiers présents en salle et une vingtaine de téléphones. Après une vive querelle d’enchères, il était acquis par un client étranger. Il devrait prochainement embellir à Rome le palais Aldobrandini Chigi, aujourd’hui résidence officielle du président du conseil italien. |
Saint-Paul-lès-Dax, dimanche 20 juin.
Cuvreau Expertise Enchères SVV. Mme Fligny. |
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