La Gazette de l'Hôtel Drouot - Top des enchères
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| Top des enchères |
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1 445 599 € frais compris. Angola, Tshokwe. Roi jouant de la sanza, bois brun à patine brillante, traces d’implantation de cheveux, un pied du siège manquant, h. 37 cm. Préempté par le musée du quai Branly.
Record mondial pour les Tshokwe. |
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| L’esprit Kerchache |
Jacques kerchache, c’était avant tout un oeil absolu servi par une culture immense, aiguillonnée par une curiosité sans limites. La collection qu’il a réunie avec Anne, son épouse, est le reflet de cette passion tous azimuts. Les 7 508 240 € frais compris récoltés font ainsi le grand écart entre les chefs-d’oeuvre africains et des pièces plus modestes. Dans l’interview qu’il avait accordée à La Gazette, Pierre Amrouche, l’un des experts de la vente, déclarait que l’intérêt de la dispersion était de permettre d’acquérir facilement des objets "représentatifs du goût et de l’esprit d’un homme qui a fondamentalement marqué le domaine des arts premiers à la fin du XXe siècle". Place aux enchères, en débutant avec le coeur de la collection, l’art africain, où était prononcé l’essentiel des enchères à six chiffres de la vente. Le musée du quai Branly rendait à l’occasion hommage à l’un de ceux qui a permis à cette institution d’exister, en préemptant le lot le plus cher de la vente, la statue tshokwe reproduite page de droite. Ce roi suscitait la bagatelle d’1,2 M€, marquant ainsi le record mondial pour une sculpture tshokwe. Elle aurait été rapportée en 1893-1894 par un missionnaire, qui l’aurait lui-même reçue d’un chef tshokwe à la mission de Quibicolo, dans le nord de l’Angola. ... |
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459 255 € frais compris. Ruyi en néphrite blanche à décor sculpté en relief de deux poissons
entourant une pivoine, Chine, époque Qing, l. 35,5 cm.
Vendredi 11 juin, salle 14 – Drouot-Richelieu. Piasa SVV. Mme Buhlmann, M. Portier. |
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| La Chine à Paris : 24,2 M€ |
Les arts asiatiques constituaient grâce à quatre ventes la spécialité de la semaine. Ils étaient bien entendu dominés par la Chine, toutefois concurrencée par la Tibet, le Japon parvenant à tirer son épingle du jeu avec des estampes de Sharaku, la plus valeureuse atteignant 280 000 € (Sotheby’s). Le total des quatre ventes s’établissait à 24 252 944 € frais compris. Tajan ouvrait le bal avec 1 083 456 € frais compris, suivi par Christie’s avec 7 973 025 € frais compris, Sotheby’s récoltant le plus important produit, 13 195 488 € frais compris, tandis que Piasa refermait la spécialité avec 2 000 975 € frais compris. Un total de quarante-trois enchères à six chiffres étaient frappées, sans oublier une millionnaire. On a souvent l’occasion de voir briller la Chine grâce à la porcelaine. Cette fois-ci, hormis un bol portant la marque de Yongzheng (1722-1735) vendu 200 000 € (voir ci-contre) et un vase d’époque Yongzheng-Qianlong (1723-1795) cédé 170 000 € , rien d’exceptionnel n’était à relever en la matière.La catégorie reine était dédiée aux bronzes, notamment grâce à la collection d’Herbert Juan da Silva, où résonnait l’enchère à sept chiffres de la semaine, 1,2 M€ suscités par quatre petites statuettes tibétaines du XVIIIe siècle. Cette collection portait sur les bronzes chinois et tibétains. Elle remportait un vif succès, nombre d’estimations étant pulvérisées. Il en était de même dans une autre dispersion avec les 850 000 € obtenus par une sculpture d’époque Kangxi (1662-1722) en bronze doré, estimée pas plus de 300 000 €, ainsi que pour deux cloches rituelles d’époque Qianlong adjugées 620 000 et 600 000 €. La néphrite est toujours très recherchée, deux sceptres ruyis remportant la palme à 370 000 € (voir photo ci-contre) et à 350 000 €. La stéatite était aussi convoitée, notamment sous la forme d’un lohan (320 000 €). Les coupes libatoires du XVIIe- XVIIIe siècle en corne de rhinocéros voyaient leur cote prendre de l’altitude, les deux résultats les plus soutenus s’établissant à 440 000 € et 370 000 €. Dans une vente organisée à Drouot où l’art asiatique ne constituait qu’un chapitre du catalogue, une surprise attendait à 500 000 € deux bols d’époque Qing en ivoire dont le décor est peint à l’encre. Justement, la peinture était aussi à l’honneur avec les 210 000 € d’une encre et lavis sur papier de Nizan (1301-1374), décrivant un paysage de fin d’hiver. Elle comporte plusieurs cachets dont deux de l’empereur Qianlong. Ce souverain était représenté sur deux peintures du XIXe siècle à l’encre et couleurs sur soie, adjugée 180 000 €. De manière générale, la marque de Qianlong était souvent apposée sur des objets fort disputés par la clientèle asiatique. |
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| 557 640 € frais compris. Jacques Prévert (1900-1977), Quai des brumes, 1937,
manuscrit autographe du scénario, 142 feuillets in-folio, sous chemise papier fort bleu-gris. |
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| Une vente à la Prévert… |
Comme il fallait s’y attendre, les "morceaux choisis" de la collection Jacques Prévert mis en vente par son unique petite-fille, Eugénie Bachelot-Prévert, remportaient un véritable triomphe. En seulement quarante-trois numéros, ils triplaient, avec 2 280 000 € frais compris récoltés, les estimations initiales. La barre des 100 000 € était franchie à six reprises, plusieurs achats étant réalisés par un musée privé, celui des Lettres et Manuscrits, et une préemption par la Bibliothèque nationale de France. Notons que la vendeuse avait déjà fait don à la Cinémathèque française du scénario original des Enfants du paradis. Prévert scénariste et dialoguiste était justement célébré. Le plus haut prix enregistré, 450 000 €, revenait sur une estimation haute de 300 000 € au manuscrit du premier jet reproduit, celui de Quai des brumes. Ce grand classique du cinéma français sera mis en scène par Marcel Carné en 1938 grâce à Jean Gabin, l’acteur ayant convaincu son producteur de financer le projet. Les 142 feuillets sur lesquels court la fine écriture de Prévert ont l’avantage de présenter d’importantes variantes avec le long métrage, dans les dialogues comme dans le découpage, ainsi qu’avec le texte publié chez Gallimard en 1988. Notre manuscrit était acquis par le musée des Lettres et Manuscrits de Paris. La spectaculaire planche préparatoire à l’écriture du scénario des Visiteurs du soir, était préemptée à 80 000 € pour la Bibliothèque nationale de France. Un communiqué de presse du ministère de la Culture rappelle que l’institution conserve l’une des plus importantes bibliothèques au monde sur le cinéma d’avant 1945.
Jacques Prévert parolier de quelques-unes des plus belles chansons françaises du XXe siècle était également primé par les enchères, les quatre feuillets du manuscrit de 1946 des "Feuilles mortes" écrits sur leur verso seulement, à l’encre bleu nuit, quadruplant à 150 000 € leur estimation. Ils constituent le deuxième achat du musée des Lettres et Manuscrits. Ce manuscrit de travail présente d’importantes variantes avec le texte définitif, écrit sur une musique déjà composée par Vladimir Cosma pour le ballet Le Rendez-Vous, créé par Roland Petit en 1945. Enfin, les témoignages de la profonde amitié qui unissait Jacques Prévert et Pablo Picasso étaient vivement disputés. Une huile sur contreplaqué en format panoramique mais miniature (11,5 x 37 cm), Les Baigneurs (la famille Prévert), fusait à 360 000 €. Elle représente Janine, l’épouse du poète, jouant au ballon avec leur fille Michèle, tandis qu’à leurs côtés émerge de l’onde marine la tête de Jacques. Picasso disait : "Il n’y a que dans ce qu’a écrit Prévert que je me retrouve." Le poète est l’auteur des textes des Portraits de Picasso (Giuseppe Muggiani, Milan, 1959), écrits autour des photographies d’André Villers. Son exemplaire de l’ouvrage, richement enluminé et décoré de dessins par le Malaguène, était poussé jusqu’à 275 000 €, sur une estimation haute de 150 000.
Le musée des Lettres et Manuscrits achetait 30 000 €, une enveloppe calligraphiée et décorée au crayon de couleur par Picasso. Un émouvant hommage post mortem de Joan Miró au poète, dédicacé au dos "Pour Madame Prévert, à la mémoire de Jacques, de tout coeur, 8 XI 77", était proposé. Titrée Pour le salut international à Jacques Prévert (48,5 x 69 cm), cette gouache, encre de Chine et trait de crayon triplait à 220 000 € son estimation. |
| Mercredi 9 juin, salle 1 – Drouot-Richelieu.
Ader SVV, Mmes Bonafous-Murat, Sevestre-Barbé, MM. Bodin, de Louvencourt, Weill, cabinets Maréchaux-Laurentin, Perazzone - Brun. |
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372 300 € frais compris.
Jean Dunand (1877-1942), paravent à douze feuilles en bois recouvert
à la feuille d’argent et de laque naturelle ambrée, 300 x 54 cm chaque feuille. |
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| L’entre-deux-guerres en exergue |
Les arts décoratifs du XXe siècle recueillaient 2 056 671 € frais compris, avec à l’honneur des créations des années 1920 et 1930. Elles meublaient l’appartement d’un amateur où l’on trouvait le lot qui récoltait la plus haute enchère de la vente, 300 000 €. Il s’agit du spectaculaire paravent de Jean Dunand reproduit, très représentatif de sa première manière. Il reprend en effet des sujets traditionnels, ici un vol de colverts se posant sur un étang. Dans le salon de notre amateur trônait devant ce paravent l’un des exemplaires vers 1931, vendu 45 000 €, du célèbre piano de Poul Henningsen imaginé en 1931 pour le facteur danois Andreas Christensen. Le lourd instrument est rendu aérien par ses pieds arqués en métal chromé et la transparence créée par l’utilisation du celluloïd. 45 000 € se répétaient sur une commode de Jacques Adnet au bâti de chêne entièrement gainé de parchemin (l. 200 cm). Ouvrant par trois tiroirs encadrés de deux portes, elle repose sur quatre petits pieds gaine à sabots en laiton doré, les poignées de tirage étant en plastique transparent à attaches en bronze. Pour Adnet, citons encore les 35 000 € d’une paire de chevets entièrement gainés de galuchat blanc, le tiroir en ceinture étant encadré d’une baguette de bois doré. Ils reposent eux aussi sur des pieds gaine à sabots en laiton doré.
Quittons l’appartement de notre amateur pour nous intéresser à la seconde enchère à six chiffres de la vacation, 110 000 € – une estimation dépassée – pour une console Paons imaginée vers 1927 par le peintre et sculpteur Joseph Csaky pour Marcel Coard, destinée à la décoration d’un château du sud de la France. Elle est en marbre noir de Belgique, ses deux montants antérieurs en forme de paons passés au prisme cubiste étant en marbre blanc (l. 96 cm). Cette console n’étaient jusque-là connue que par une unique photographie d’époque. L’esprit UAM soufflait sur la vente, notamment grâce à Pierre Chareau et deux lots provenant du club-house de Beauvallon (1927). Une table pliante obtenait 78 000 €. Son piètement est en lames et tubes d’acier à sabots en bois tourné, le plateau articulé étant en acajou (130 x 70 cm). À 50 000 €, l’estimation était doublée pour une paire de guéridons à plateau en noyer (diam. 65,5 cm) et piètement croisé en lames de fer plat noirci, cintré par endroit. Estimé 5 000 €, un centre de table de Boris Lacroix et Marcel Goupy était bataillé jusqu’à 29 000 €. |
Mardi 8 juin, Hôtel Marcel-Dassault.
Artcurial - Briest - Poulain - F. Tajan SVV. M. Marcilhac. |
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433 720 € frais compris. Pierre-Paul Rubens (1577-1640), Le Sommeil de Pan, d’après
un marbre attribué à Montorsoli, sanguine
et rehauts de craie blanche, 43 x 26,5 cm.
Record français pour un dessin de l’artiste. |
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| Rubens record |
Cette feuille de Pierre-Paul Rubens était poussée à 350 000 € à plus du double de son estimation, décrochant ainsi un record français pour un dessin de l’artiste (source : Artnet). Cette sanguine rehaussée de craie blanche se place également à la troisième place du palmarès mondial des dessins du maître anversois. Elle avait pour elle la fraîcheur, étant inédite. Rappelons que notre Sommeil de Pan est une copie d’un marbre attribué à Fra Giovanni Angelo Montorsoli (vers 1507-1563) qui se trouvait à l’époque au palais Barberini. Il est maintenant conservé au City Art Museum de Saint Louis, dans le Missouri. Une autre copie de ce marbre par Rubens est conservée à la National Gallery de Washington. Comme notre dessin, elle était passée par la collection de sir Charles Greville et par celle du comte de Warwick. Notre Pan a également appartenu à Jules Augry, qui a été directeur de la galerie Georges Petit. Suivant les spécialistes, la datation de la feuille de Washington hésite entre une période comprise de 1601 à 1608 ou vers 1630. |
Mercredi 9 juin, salle 14 - Drouot-Richelieu.
Camard & Associés SVV. MM. de Bayser. |
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| 471 400 € frais compris. José Cruz Herrera (1890-1972),
Les Fiancés, huile sur toile, 73 x 100 cm. Record mondial pour l’artiste. |
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| Orientalisme triple record mondial |
Le total de 1 570 354 € frais compris (120 % des estimations basses) récolté par cette vente l’était en seulement trente-cinq numéros vendus. Les collectionneurs américains et moyen-orientaux comme ceux d’Afrique du Nord, de Grande-Bretagne et de France permettaient à plusieurs lots de dépasser souvent largement leur estimation, et même à trois d’entre eux de décrocher des records mondiaux. Le plus spectaculaire était établi à 380 000 € pour José Cruz Herrera avec l’huile sur toile reproduite. Ces Fiancés n’étaient pas estimés plus de 80 000 €, et ils établissent un record trois fois supérieur à celui enregistré précédemment pour l’artiste, en 2008 au Maroc. Ce peintre espagnol étudie aux Beaux-Arts de Madrid avant de venir en France. Son premier séjour marocain date ensuite du début des années 1920. Il finira par s’établir définitivement à Casablanca, pour devenir l’un des peintres les plus en vue de ce pays. Le deuxième record mondial recueilli l’était pour Alexandre Roubtzoff avec les 350 000 €, une estimation quadruplée, d’une huile sur toile de 1935 montrant une Bédouine de Tunis. Elle avait été acquise en 1936 au Salon des indépendants pour rester ensuite dans la même famille. Le tableau de Cruz Herrera était lui aussi vierge de tout passage en vente depuis son acquisition dans les années 1940. Le troisième record mondial allait à 55 000 € à Léon Girardet (1856-1895) avec une huile sur toile décrivant l’Intérieur d’une maison mauresque (73 x 59 cm). Le patio représenté peut être rapproché de celui du Château d’Hydra, à Alger, une maison hispano-mauresque où est installée l’actuelle ambassade de France. Pas de vente d’orientalisme sans Jacques Majorelle, qui décrochait la troisième et dernière enchère à six chiffres de la vente, 170 000 € – estimation non atteinte – pour une détrempe sur papier marouflé sur toile, Vue d’Ameniter (66 x 100 cm). Pour Majorelle, signalons également les 22 000 €, une estimation doublée, d’un des 500 exemplaires des Kasbahs de l’Atlas (Paris, Lucien Vogel, Jules Maynial, 1930), dédicacé par l’artiste au docteur Didier. Il comprend trente planches en quadrichromie rehaussées d’or et d’argent. Le Joueur de flute de Paul Élie Dubois, huile sur Isorel, captait 40 000 €. Rappelons que le berger représenté se tient dans un paysage du Hoggar et que le tableau figurait au Salon des artistes français de 1943. L’Empire ottoman finissant était le sujet d’une huile sur panneau de Germain Fabius Brest, Scène animée au bord du Bosphore (21,3 x 37,5 cm), qui dépassait à 27 000 € son estimation. À 26 000 €, elle
était triplée pour une huile sur panneau d’Edy Legrand de 1934, Marabout dans une palmeraie (53,5 x 65 cm). |
Mardi 8 juin, Hôtel Marcel-Dassault.
Artcurial - Briest - Poulain - F. Tajan SVV. |
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586 105 € frais compris.
Zao Wou-ki (né en 1921), Sans titre, 1991, huile sur toile, 113 x 145 cm. |
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| Des cimaises éclectiques |
Le contenu d’un l’hôtel particulier parisien totalisait 3 261 278 € frais compris (88,12 % en valeur). Plus de la moitié du catalogue – décrivant 267 numéros – concernait des tableaux aussi bien anciens que modernes et contemporains, accompagnés de quelques sculptures. L’ameublement et les objets d’art, plus minoritaires en nombre comme en valeur, se révélaient d’un goût très classique. C’est donc sur les cimaises que retentissaient les enchères les plus soutenues, et plus particulièrement sur les oeuvres modernes et contemporaines. Le dynamisme de la cote de Zao Wou-ki observée la semaine dernière ne faiblissait pas, l’huile sur toile reproduite triplant, à 500 000 €, son estimation. Espérée pas plus de 120 000 €, une huile sur toile de 1919 de Maurice Denis, L’Annonciation à Fiesole (110 x 160 cm), était poussée jusqu’à 280 000 €. Le tableau reçoit une lumière latérale qui allonge les ombres de la pergola sous laquelle se déroule la scène. À 122 000 €, l’estimation était tout juste dépassée pour une huile sur toile d’Henri Martin décrivant d’une palette vive et enlevée La Vallée du Vert, la chevrière (68 x 95 cm). L’huile sur carton de Pierre Bonnard de 1900 ayant appartenu à l’ancienne collection Subes, Jeune Fille au chien dans le parc du Grand-Lemps (Dauphiné) (53 x 71 cm), se contentait de 116 000 €. Passons sous la barre des 100 000 € avec les 88 000 €, une estimation doublée, d’une huile sur panneau de 1891 d’Eugène Boudin, Le Canal à Saint-Valéry-sur-Somme (46 x 35,5 cm).
Intéressons-nous à la peinture ancienne avec les 48 000 €, une estimation triplée, d’une huile sur ardoise d’Alessandro Turchi (1578-1649) à sujet des Lamentations sur le corps du Christ (25 x 35,5 cm). Pour la sculpture, citons les 40 000 € d’une épreuve en bronze patiné du Jeune Garçon nu, les mains croisées derrière le dos (h. 44 cm) de Rembrandt Bugatti. Il s’agit d’une fonte à la cire perdue d’Hébrard numérotée 2. Selon le catalogue raisonné de l’artiste, seulement trois exemplaires de ce modèle créé en 1906 auraient été fondus. |
| Vendredi 11 juin. salle 5-6 – Drouot-Richelieu. Beaussant - Lefèvre SVV. Mme Sevestre-Barbé, MM. Auguier, Bacot, de Lencquesaing, de Louvencourt. |
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322 192 € frais compris. Angelica Kauffmann (1741-1807),
Beauty yielded to Love and quitted by Prudence et Beauty tempted by Love and Counselled by Prudence,
paire de toiles à vue ronde, les écoinçons peints en brun, 66 x 66 cm. Record français pour l’artiste. |
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| Avec délicatesse, de Sèvres à Angelica Kauffmann |
Le programme classique de cette vente recelait plusieurs belles enchères. Cette semaine était marquée par des oeuvres inédites, statut qui contribuait certainement au succès enregistré par la paire de toiles d’Angelica Kauffmann reproduites. Estimées 120 000 € au plus haut, elles étaient vivement disputées, fusant à 260 000 €. Cette enchère représente un record français pour le peintre. Depuis mars 1779, date de son achat directement auprès de l’artiste, cette paire de toiles est restée dans la descendance de Pierre de Biron, duc de Courlande (1724-1800). Fortuné et grand collectionneur, il écrivait le 4 mars 1779 à Heinrich Van Offenberg qu’il avait choisi parmi les oeuvres d’Angelica deux pendants, La Beauté entre la raison et l’Amour et L’Amour suivant la Beauté. Dans son palais de Mitau à Jelgava, dans l’actuelle Lettonie, il entretenait une cour brillante. Pour la peinture, un autre résultat est à noter, les 82 000 € – une estimation dépassée – de La Mort d’Adonis, une toile de Thomas Willeboirts-Bosschaert (1614-1654). Une école française de la première moitié du XIXe siècle créait la surprise en étant propulsée à 40 000 €, sur une estimation haute de 3 000. Monogrammée "AJ" ou "AB", cette huile sur carton représente une Vue présumée du lac de Trasimène (45,5 x 59 cm). Une envolée équivalente attendait une huile sur toile d’Henri Ferdinand Bellan (1870-1922), un Autoportrait de l’artiste à la palette (200 x 162 cm) qui marque, et de très loin, un record mondial pour le peintre.
La terre cuite de Guillaume Coustou vers 1734 représentant Minerve (h. 58 cm) dépassait, à 210 000 €, son estimation. Rappelons que son pendant, Mars, est conservé au Louvre, ces deux statuettes étant les projets qui aboutirent, pour l’Hôtel des Invalides, aux réalisations définitives du pavillon central de sa façade nord. Le mobilier était dominé par les 85 000 € d’un fauteuil d’époque Régence attribué à Louis Cresson. Il est un véritable chef-d’oeuvre de sculpture en bois relaqué à décor de feuillages, cartouches, grenades éclatées, rocailles et rubans. Il est à dossier plat à garniture à châssis. Le chapitre consacré à la céramique était riche de belles enchères. Retenons les 32 000 € acquis par le déjeuner "Courteille" en porcelaine de Sèvres polychrome de 1765. Proposant un décor dit "à frise colorée", il comprend un plateau, une théière "Calabre", un pot à lait tripode, deux gobelets "Bouillard" et leur soucoupe ainsi qu’un pot à sucre "Bouret". |
| Mercredi 9 juin, salle 4 – Drouot-Richelieu. Brissonneau SVV, Daguerre SVV. MM. de Bayser, Derouineau, Corpechot, Dubois, Froissart, Millet, cabinet Turquin. |
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197 637 € frais compris.
Wassily Kandinsky (1866-1944), Composition, 1941, gouache sur papier, 47 x 31 cm. |
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| Kandinsky et Bucher |
L’existence de cette gouache de Kandinsky de 1941 n’était connue que par un croquis préparatoire répertorié aux archives Kandinsky du centre Georges Pompidou. Elle était payée 155 000 €. Exécutée en 1941 alors que le peintre résidait à Neuilly-sur-Seine, elle avait été offerte en 1945 par son épouse, Nina, à Monsieur L., en remerciement de sa fidèle amitié et de sa collaboration au sein de la galerie Jeanne Bucher. Fuyant l’Allemagne et la montée du nazisme, les Kandinsky s’installent en France dès 1934. En 1935, le peintre expose chez Christian Zervos et l’année suivante, à la galerie Jeanne Bucher. Ils sont les seuls à montrer à Paris l’oeuvre de cet artiste alors largement négligé dans notre pays et qui survit grâce aux achats réalisés par les marchés suisses et américains. Jeanne Bucher joue un rôle pionnier, mais sa galerie – un appartement en étage – n’a pas une grande envergure. C’est cependant grâce à elle que Kandinsky rencontre André Dézarrois, directeur du Jeu de Paume, avec lequel il organise l’exposition "Origines et développement de l’art international indépendant" en 1937… Dézarrois achetant les deux seules oeuvres acquises par l’État du vivant de l’artiste. Ce dernier exposera chez Jeanne Bucher en 1936, 1939 et 1942 tout en participant à des accrochages collectifs. |
Mardi 8 juin, Espace Tajan.
Tajan SVV. |
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198 272 € frais compris.
Hector Guimard (1867-1942),
table d’appoint en poirier, 1909, 70 x 62 x 55 cm. |
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| 1900 s’enflamme |
L’exceptionnel fait souvent sortir de ses gonds la cote un peu trop assoupie du mobilier art nouveau. La preuve par deux en débutant par la sculpturale table d’appoint d’Hector Guimard de 1909 reproduite. Estimée 20 000 €, elle fusait à 160 000 €. Son piètement aux arcs-boutants naturalistes la rapproche des créations les plus virtuoses de Guimard, comme la banquette de fumoir de 1897 conservée au musée d’Orsay. Tout en semblant défier l’apesanteur, ces meubles restent parfaitement structurés et harmonieusement équilibrés. Un autre grand nom de l’art nouveau, Eugène Gaillard, était célébré avec les 112 000 € recueillis par un lit vers 1900, estimé pas plus de 10 000 €. Monumental avec sa haute tête de lit (h. 181 cm) intégrant deux tables de chevet, il est à structure en acajou dessinant de souples nervures sur fond de placage de citronnier moiré. D’une manière moins enlevée que Guimard, Gaillard fait une magistrale démonstration du "coup de fouet" 1900. Signalons également les plus modestes 14 000 € suscités par un étonnant bureau de Louis Majorelle de la même époque, en acajou nervuré et placage de Courbaril veiné. Les pieds torses, inclinés, donnent un profil trapézoïdal au meuble, équipé d’un tiroir en ceinture et de deux larges tablettes coudées débordantes disposées latéralement entre les pieds. |
Mercredi 9 juin, salle 5-6 – Drouot-Richelieu.
Claude Aguttes SVV. M. Plaisance. |
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33 125 € frais compris.
Hermès, Paris, sac "Birkin" en crocodile caramel mat,
attaches et fermoir platinium, l. 35 cm. |
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| Hermès live |
Les productions de la maison Hermès dispersées au cours de ces deux jours remportaient un franc succès en totalisant 516 763 € frais compris. Cette vente recevait l’appui de Drouot Live, permettant aux amateurs d’enchérir sur Internet. Sur les 766 lots vendus, 230 voyaient leur prix dynamisé par les internautes, 62 lots leur étant adjugés pour un total de 36 537 € frais compris. Si un internaute poussait jusqu’à 7 600 € un sac "Birkin" en cuir d’autruche rouge (30 cm), finalement emporté en salle pour 100 € supplémentaires, le lot le plus cher obtenu sur la toile, 4 900 €, était un autre sac "Birkin", mais en cuir grené café celui-ci (35 cm). Ce modèle était la vedette des deux jours, le sac reproduit surplombant à 26 500 € les débats, la deuxième marche du podium étant occupée à 23 500 € par un exemplaire en crocodile noir (35 cm). |
Lundi 7 et mardi 8 juin, salle 9 - Drouot-Richelieu.
Gros & Delettrez SVV. Cabinet Chombert - Sternbach. |
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148 704 € frais compris.
Pérou, Chongoyapé, 900-400 av. J.-C.,
parure de chaman guerrier , or natif, coquillages, reste de colorant minéral, poids 252 g. |
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| Chaman guerrier |
Cette rare parure péruvienne de Chaman guerrier enregistrait 120 000 €. Elle présente l’avantage d’être probablement complète et homogène. parure de chaman guerrier composée d’une couronne, de deux ornements d’oreilles,
d’un ornement nasal, d’un grand pectoral,
de deux bracelets, de seize pendentifs de plastron ou de pagne et d’un ornement de ceinture. Elle fut découverte à l’occasion de travaux routiers réalisés dans la région de Chongoyapé, avant la Seconde Guerre mondiale, et sauvée par un professeur de l’université de Trujillo. Il l’offre ensuite à l’un de ses confrères de l’université de La Plata, en Argentine, Alvaro Guillot-Muñoz. Vers 1940-1942, celui-ci fait remettre en état les éléments de la parure avec les techniques de l’époque, lui donnant l’aspect qu’elle a aujourd’hui. En 1952, Guillot-Muñoz s’installe avec sa collection à Paris et devient un intime du directeur du musée de l’Homme, Paul Rivet. Après son décès en 1971, sa collection échoit à sa fille. La parure s’accompagne d’un important dossier technique, comprenant notamment une étude du Dr Philippe Blanc, du département de géologie sédimentaire de l’université Pierre et Marie Curie, qui confirme l’origine de la parure tout en soulignant les altérations dues à une restauration faite par "des mains peu expérimentées". |
Mardi 8 juin, Drouot-Montaigne.
Castor - Hara SVV. M. Reynes. |
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| 171 528 € frais compris. Époque Transition, estampillée de Simon Oeben (reçu maître en 1764),
commode "à la grecque" à double ressaut central, placage de bois de rose et de marqueterie
de cubes dans des réserves soulignées de filets en bois d’amarante, ornementation de bronze doré,
marbre rouge griotte d’époque postérieure, 90 x 162 x 64,5 cm. |
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| Camée, porcelaine et diamants… |
Étincelant de quelques bijoux, ce programme classique qui totalisait 1 224 165 € frais compris voyait une vente judiciaire de tutelle représenter, avec 1 004 281 € frais compris récoltés, la majeure partie de ce montant en seulement vingt et un numéros. Le mobilier y tenait la part belle avec deux enchères à six chiffres. La première récompense à 150 000 € la commode de Simon Oeben reproduite. Frère cadet du grand Jean-François Oeben, Simon entre comme premier compagnon aux Gobelins, en 1755, pour devenir neuf ans plus tard le premier ébéniste de la manufacture. Les proportions amples, la qualité de la marqueterie et des bronzes justifient que l’estimation ait été largement dépassée. À sa suite, un secrétaire à plinthe d’époque Louis XVI estampillé de Jean-Henri Riesener la suivait sur la voie du succès en empochant 132 000 €, une estimation haute plus que doublée. En acajou sobrement mouluré, il ouvre par un tiroir, un abattant et deux vantaux en partie basse, les montants arrondis étant cannelées et rudentés d’asperges en bronze doré. Limitée au strict nécessaire, l’ornementation de bronze doré se signale plus particulièrement par la frise de cercles de sa partie haute qui intègre harmonieusement les deux poignées de tirage du tiroir. La céramique récoltait la troisième enchère à six chiffres de la vente, 125 000 € pour un vase "à rubans" ou "à couronne" (h. 43,5 cm) en porcelaine tendre de Sèvres de 1767, à décor polychrome sur fond bleu nouveau dans un médaillon sur une face d’une nourrice sur un âne, probablement d’après Nicolaes Berchem, et sur l’autre face d’un bouquet de fleurs. Ce vase couvert à anses enroulées a appartenu aux collections Rothschild et faisait partie de la vente des objets provenant de l’hôtel Lambert et du château de Ferrière en 1975 à Monaco. La spectaculaire fontaine de table en faïence de Nevers du XVIIe siècle atteignait 87 000 €. Les objets de vitrine se remarquaient par les 90 000 €, une estimation quintuplée, d’un camée ovale prébyzantin du Ve siècle en agate brune zonée figurant Minerve (10,8 x 6,7 cm). Il a postérieurement été rehaussé d’or et de diamants collés. Les bijoux étaient surplombés par les 59 500 € d’un collier de chien étranger de la fin du XIXe siècle en platine et or, formé d’accolades en chute et fleurons centraux pavés de diamants de taille ancienne et alternés de perles fines. |
| Jeudi 10 juin, salle 16 – Drouot-Richelieu. Pescheteau-Badin SVV. Mmes Collignon, David, Fouchet, Jactel, MM. Benelli, Froissart, Godard-Desmarest, Lepic, L’Herrou, Millet, Perras, Portier, cabinet Serret - Portier. |
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| 350 400 € frais compris. Travail français vers 1910, collier dit "négligé" en platine partiellement serti de diamants taillés en rose retenant en pampille deux perles fines, certificat du Laboratoire de gemmologie : perles fines, dans un écrin de la maison Mellerio dits Meller. |
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| Saint-Pétersbourg, les Tuileries et Mellerio |
Le programme classique de cette vacation totalisait 1 511 142 € frais compris. Les bijoux y occupaient une place de choix en empochant deux enchères à six chiffres. Si la maison Mellerio dit Meller ne signait pas les bijoux à l’exception d’une bague en platine sertie d’un rubis coussin (environ 4 ct) entre six diamants baguettes, adjugée 16 000 €, elle en fournissait au moins les écrins. Estimé pas plus de 15 000 €, le collier dit "négligé" reproduit était poussé jusqu’à 292 000 €. La responsabilité de ce prix n’incombe pas aux diamants éclairant ce fin bijou mais aux deux perles fines en forme de poire (10,7 et 11 mm) qu’il retient en pampille. Les perles fines attirent de plus en plus les amateurs, le stock mondial de celles de belle taille se renouvelant très peu. L’autre enchère à six chiffres, 145 000 €, concerne une simple broche-barrette en or gris gravé ayant l’avantage d’être sertie clos de trois respectables diamants coussin de taille ancienne (2 x 5 ct environ L/M- SI supposés et 4 ct J - SI supposés). Ces pierres présentent une fluorescence intense. Pour les bijoux, signalons encore les 30 500 € d’une paire de boucles d’oreilles dormeuses en ors ornées chacune d’un diamant coussin de taille ancienne (environ 3/3,3 ct - J-SI supposés).
Tournons-nous ensuite vers les cimaises pour y découvrir à 98 000 € une huile sur papier contrecollé sur panneau de Pierre Bonnard exécutée en 1897, Femme au chat (31 x 19 cm). Elle a appartenu à la collection Natanson. Estimée 1 500 €, une aquarelle gouachée d’Alexandre Benois de 1939 au sujet visiblement spéculatif, Saint-Pétersbourg, le Sénat (25,5 x 34 cm), grimpait à 27 000 €. L’édifice est figuré sous la neige avec un traîneau se dirigeant vers l’arche, et l’oeuvre est dédicacée à Walter Nouvel. Deux bons résultats étaient prononcés pour l’horlogerie. Estimé 3 000 €, un socle de pendule d’époque Louis XV estampillé de Joseph Saint-Germain, auquel sont également attribués les bronzes rocaille virtuoses, fusait à 45 000 €. De forme tombeau, il est plaqué de corne verte, les côtés présentant des treillages en bronze. Des modèles similaires sont conservés au musée du Louvre et au Victoria & Albert Museum. Plus attendue, une luxueuse pendule squelette d’époque Directoire indiquait 42 000 €. À structure en "Y" renversé, elle est en bronze doré et émail sur socle de marbre blanc (h. 44,5 cm), le cadran principal étant surmonté d’un petit cadran donnant l’âge et les phases de la Lune. |
Vendredi 11 juin, salle 10 - Drouot-Richelieu. Doutrebente SVV, Me Doutrebente. Mme Sevestre-Barbé, MM. Latreille, de Louvencourt,
de Villelume, Froissart, Portier T, du Boisbaudry, cabinets Serret - Portier, Maury. |
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121 980 € frais compris. Louis-Claude Vassé,
buste en marbre blanc sculpté sur piédouche, portrait présumé de la marquise de Flamarens, signé Ludovicus Vassé fecit et daté 1771, 80 x 55 x 30 cm. |
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| Vassé se taille la part du roi |
Un tiercé de spécialités, composé de sculptures, de mobilier et d’orfèvrerie, obtenait les plus belles enchères de ces deux jours d’une vacation dédiée aux arts décoratifs. Issue de la noblesse de province, mais gratifiée d’une place de dame de compagnie et de lecture auprès de la fille de Louis XV, Madame Adélaïde, marquise de Flamarens, aurait sans nul doute été flattée de voir son effigie consacrée sur la plus haute marche du podium. Séduits par son charme, les amateurs poussaient en effet les enchères jusqu’à 98 000 €. Malgré un faisceau d’indices, il n’est pas encore certain que le buste de cette belle jeune femme soit le sien. Ce dont on est sûr, en revanche, c’est qu’il a été sculpté par Louis-Claude Vassé, dont le talent est consacré dès 1739 par l’obtention de son premier Grand Prix de sculpture, puis en 1751, lorsqu’il devient académicien et ensuite professeur. Malgré son mauvais caractère – qui lui vaut notamment des brouilles avec son ancien maître Bouchardon et avec Pigalle –, Vassé a su conserver l’appui du comte de Caylus. Les commandes, privées comme royales, sont nombreuses et, dès 1748, l’artiste expose ses bustes au Salon… Le nôtre y fut présenté en 1771. De facture inspirée de l’Antiquité classique, il arbore les traits idéalisés prêtés aux personnages en vue à Versailles, affichant une coiffure alors en vogue à la Cour. Bien loin du château du Roi-Soleil, c’est en Rhénanie qu’a été réalisée une imposante armoire en noyer, au milieu du XVIIIe siècle. Estimée au plus haut 8 000 €, elle créait la surprise, les enchères s’envolant à hauteur de 63 000 €. Il faut dire qu’elle présente une riche ornementation marquetée et sculptée. Des motifs de bouquets de fleurs, de personnages et d’animaux en ivoire gravé sont incrustés sur ses portes, ses montants et son dormant, lesquels s’ornent également de chapiteaux corinthiens et d’écussons. Encadrés de guirlandes au feuillage fleuri et surmontés d’une couronne, ces derniers se retrouvent sur les portes, dans des réserves en relief également présentes sur les côtés. La base et le fronton largement débordants ajoutent à la puissance décorative de ce meuble. |
Neuilly-sur-Seine, mardi 8 juin.
Claude Aguttes SVV. Cabinet Dillée. |
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18 000 € frais compris.
Roger Chomeaux dit Chomo (1907-1999), Le Grand Totem, quatre masques,
grillage peint, h. 341 cm. |
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| Chomo fait un tabac ! |
Dernier volet de la 22e vente organisée à l’Orangerie du château de Cheverny, la centaine d’oeuvres inédites de Chomo, provenant de la famille, suscitait l’enthousiasme du public. La totalité des lots trouvait preneur. Pour la plupart, ils pulvérisaient les estimations, enregistrant un produit global de 320 000 €. Outre de jeunes amateurs passionnés d’art contemporain, on notait aussi la participation d’institutions tel le Museum of Everything de Londres, qui prépare une prochaine rétrospective Chomo. Le musée londonien achetait 11 000 € une sculpture en bois brûlé peint, titrée Modulation sacrée. La mairie de Melun, qui propose actuellement à l’Espace Saint-Jean une exposition consacrée à "l’ermite de Milly", se portait aussi acquéreur des Gardiens, deux sculptures réalisées en siporex blanc historié peint à l’or, adjugées 4 000 €. Avancé autour de 1 000 €, Le Centaure, une sculpture en grillage et plâtre peint arrêtait sa course à 8 500 €, multipliant ainsi par huit ses estimations. Proche de la démarche artistique de Lucio Fontana, une Grande Empreinte travaillée en tôle lacérée peinte était décrochée à 7 000 €. Quant à notre sculpture, elle était portée au pinacle de la vacation. Disputée ferme entre divers amateurs, elle était finalement adjugée au laboratoire d’huiles essentielles bio du docteur Jean Valnet. Acquéreur d’une trentaine de lots, notre collectionneur va construire un nouveau bâtiment autour des oeuvres de Chomo, qui servira de cadre à ses activités. Un heureux destin pour l’art de Chomo, écologiste avant l’heure ! |
Cheverny, lundi 7 juin.
Rouillac, Vendôme SVV. M. Danchin. |
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