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5601
Tableaux et Dessins Anciens et du XIXe siècle, Trésors de la Collection Veil-Picard
23 June 2010
Paris
JEAN-AUGUSTE-DOMINIQUE INGRES (MONTAUBAN 1780-1867 PARIS)
Portrait de l'architecte Alexandre Bénard
signé 'Ingres Li[...]' (en bas à gauche), localisé et daté 'Rome 1818' (en bas à droite)
mine de plomb, rehauts de bronze
45,5 x 34,5 cm.
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A. Bénard.
Mme A. Bénard, née Marie Louise Bidot et plus tard Baronne Emil von Pappenheim.
A. Marcel; Paris, hôtel Drouot, 8 février 1886, lot. 1.
Arthur Georges Veil-Picard; puis par descendance au propriétaire actuel.
E. Galichon, 'Description des dessins de M. Ingres exposés au Salon des Arts-Unis', Gazette des Beaux-arts, 15 mars 1861, p. 357.
H. Delaborde, Ingres, Paris, 1870, no. 260.
H. Jouin, Musée de portraits d'artistes, Paris, 1888, p. 12.
H. Lapauze, Les portraits dessinés de J.A.D. Ingres, Paris, 1903, p. 24, no. 5, repr.
H. Lapauze, Ingres, Paris, 1911, p. 184.
F. Elgar, Ingres, Paris, 1955, repr. fig. 7, p. 4.
H. Naef,'Deux dessins d'Ingres, Monseigneur Cortois de Pressigny et le Chevalier de Fontenay', La Revue des Arts, 6, 1957, p. 246.
H. Naef, Rome vue par Ingres, Lausanne, 1960, p. 27, note 52.
H. Naef, 'Zwei ungedeute Ingres-Zeichnungen, die Bildnisse des Ehepaars Alexandre Bénard', Panthéon, XXVI, 5, septembre-octobre 1968, pp. 399-409, fig. 1.
H. Naef, Die Bildniszeichnungen von J.A.D. Ingres, Berne, 1977-1980, II, chap. 101, pp. 318-325, repr. fig. 1; IV, no. 235, repr. G. Vigne, Dessins d'Ingres. Catalogue raisonné des dessins du musée de Montauban, Paris, 1995, p. 509 sous no. 2816.
G. Vigne, Ingres, New York, 1995, p. 92.
Portraits by Ingres, cat. expo. New York, Metropolitan Museum, New York 1999, p. 527.
D. Coekelberghs et E. Bertin, 'Lettres d'Alexandre Bénard, architecte, peintre et amateur d'art, Francois-Joseph Navez (1822-1829)', Les Cahiers d'Histoire de l'Art, 4, 2006, pp. 95-97, ill.
G. Tinterow et A.E. Miller, 'Ingres paysagiste', dans Ingres 1780-1867, cat. expo., Paris, Musée du Louvre, 2006, p. 88.
Dessins [d'Ingres] tirés de collections d'amateurs, Paris, Salon des Arts Unis, 1861, no. 46.
Instants choisis des XIXème et XXème siècles, Paris, Galerie Schmit, 14 février-12 avril 2002, no. 40.
Dans un article de 1966, Hans Naef, l'auteur du célèbre catalogue raisonné des portraits dessinés d'Ingres, se demandait si l'artiste n'aurait pas eu une prédilection pour les portraits d'architectes étant donné leur grand nombre dans son oeuvre graphique ('Eighteen portrait drawings by Ingres', Master Drawings, 1966, p. 255). L'existence de plus de vingt portraits d'architectes témoignait à son avis de la sympathie que le peintre avait pour cet art que Naef définissait comme 'masculin et objectif'.
Le présent portrait appartient à ce groupe de dessins au sein duquel il se distingue par ses grandes dimensions. Rares sont en effet les portraits qu'Ingres dessina sur de si grandes feuilles; mentionnons tout de même le Portrait de Lord Grantham (Los Angeles, Getty museum; Naef, Die Bildniszeichnungen, op. cit., IV, no. 177), et le Portrait du général Louis-Etienne Dulong de Rosnay (New York, collection particulière ; Naef, Ibid., IV, no. 231). Ce dessin constitue un exemple supplémentaire des rares feuilles sur lesquelles Ingres représenta les figures en pied.
Au milieu des ruines du Forum romain, Ingres nous présente un personnage élégant, posant avec un flegme naturel et charmant. La minutie avec laquelle l'artiste s'applique à décrire les riches vêtements nous apparaît nettement dans le détail de la breloque qu'il sublime par l'emploi de rehauts de bronze. On ne retrouve ce procédé que très rarement chez Ingres, notamment dans le Portrait de l'épouse de Bénard, Marie-Louise Bidot (fig. 1, Bayonne, Musée Bonnat) qu'il exécuta la même année, ce qui nous laisse penser que ce portrait fut une commande ou un cadeau particulièrement important.
Les portraits dessinés d'Ingres qui, entre 1815 et 1819 subsistait en dessinant les riches européens, en particulier anglais, de passage à Rome durant leur Grand Tour, sont des témoins biographiques uniques en leur genre. Ils ne sont jamais aussi émouvants et psychologiquement vrais que lorsqu'ils tracent l'effigie des proches de l'artiste, comme le montre cette imposante feuille. Bénard, représenté en jeune homme, les cheveux ramenés sur le front en coup de vent selon la mode du temps, exprime parfaitement l'élégance nonchalante des premières années de la Restauration. La longue redingote dite à la polonaise qui recouvre l'habit dégagé est d'un effet particulièrement recherché. Ses brandebourgs sont un écho aux uniformes militaires du Premier Empire.
Alors que Hans Naef répertorie plus de 450 portraits dessinés par Ingres, ceux tracés sur un fond de paysage sont étonnamment rares. Gary Tinterow et A.E. Miller n'en recensent que trente-quatre (Portraits by Ingres, op. cit., pp. 84-9). Les vestiges du Forum romain derrière lui, Bénard est placé sur un espace libre entre le Capitole et le temple de Vespasien. A gauche on reconnaît le Colisée, le clocher de l'église de Santa Francesca Romana, la colonne de Phocas, les abords de la basilique de Constantin, et ce qui restait à l'époque du bâtiment de la douane du marché aux bestiaux, aujourd'hui détruit. Le paysage assez complexe qu'Ingres juxtapose au portrait, a été exécuté auparavant et réutilisé par l'artiste à cette occasion. En effet, à partir de 1810, Ingres utilise pour les vues qui servent de fond aux portraits, des dessins réalisés auparavant - voire des oeuvres d'autres artistes. Ainsi, la vue du présent dessin reprend une feuille (fig. 2; Montauban, musée Ingres, inv. 867.4315) que Georges Vigne attribue au Maître aux petits points (Vigne, Dessins d'Ingres, op. cit.). Le même dessin est utilisé par Ingres à l'arrière-plan du Portrait de Lord Grantham.
En 1861, après la mort de Marie-Louise Bidot, épouse de Bénard, le présent portrait et son pendant (fig. 1) furent exposés au Salon des Arts-Unis comme faisant partie de la 'collection Alexandre Marcel, élève d'Ingres'. A la mort de leur propriétaire, en 1886, les deux feuilles passent en vente à Paris, et suivent depuis un chemin différent, l'une entrant dans les collections du musée Bonnat à Bayonne, l'autre dans la collection Veil-Picard.
L'identité de l'architecte Alexandre Bénard ou Alexandre-Louis-Pierre-Nicolas Bénard pour être plus précis, a été pendant longtemps mal connue, ses dates de naissance et mort ne sont d'ailleurs toujours pas tout à fait certaines.
C'est encore à Hans Naef et à son travail minutieux dans les archives françaises, que l'on doit le peu d'éléments qu'on connaît sur lui; plus récemment, la découverte d'un fond de lettres écrites par Bénard et adressées au peintre Francois-Joseph Navez (datés entre 1822 et 1829) a mis en lumière les rapports que l'architecte entretenait avec d'autres artistes de son temps (Coekelberghs et Bertin, op. cit.).
Comme le rappelait déjà Lapauze, on connaît mal Bénard en tant qu'architecte, mais on sait qu'il avait 'le goût des arts'. Il était né probablement vers 1790. La date de sa naissance ne peut être établie que par un unique document daté de septembre 1818, année d'exécution de ce portrait, car Bénard, demandant son retour à Paris, avait besoin de faire réviser son passeport et celui de son épouse. Il avait à l'époque 29 ans. Son activité d'architecte est aussi peu connue; il exerça peu, comme le rappelle Emile Galichon en 1861 lors de l'exposition du présent dessin : 'M. Besnard est représenté debout et en pied [...] divers monuments de Rome qu'on aperçoit dans le fond, des débris de colonnes et de frises, sur un plan plus rapproché, indiquent ses goûts d'archéologie plus encore que sa profession d'architecte qu'il exerça fort peu' (Galichon, 1861, op.cit., p. 357). Mis à part l'achèvement d'un bâtiment commencé par son père rue de Castiglione, on ne connaît pas d'autres commandes qu'il aurait menées à terme. A la mort de leur père en 1816, Alexandre et son frère Gracchus héritèrent d'une importante fortune qui leur permit de vivre désormais aisément.
Une lettre non datée, mais placée par D. Ternois fin avril 1819 (Lettres d'Ingres à Marcotte d'Argenteuil, Nogent-le-Roi, 1999, pp. 64-5, note 2), témoigne des liens d'amitié qu'à Rome le peintre et l'architecte avaient noués. La lettre d'Ingres adressée à Charles Marcotte, son ami de toute une vie, est délivrée à Paris par Bénard: 'je charge M. Bénard, mon ancien ami qui m'est venu voir à Rome, d'achever de dire pour moi toutes mes excuses [...] M. Bénard, le meilleur de mes amis, aura bien du plaisir à vous voir ; il m'est bien doux de penser que je serai quelque chose dans votre conversation et que je possède votre estime réciproque'.
La récente découverte de la correspondance entre Bénard et Navez permet de mieux éclairer les liens entretenus par l'architecte avec les artistes actifs en France et en Belgique, et d'expliquer son goût des arts. Toutes les lettres sont envoyées de Paris à Bruxelles, sauf une que Bénard envoie de Bruxelles à Paris lorsque Navez est dans la capitale française pour participer au Salon. Toutes sont de Bénard, sauf une signée par son épouse, datée de 1833, qui signale que l'architecte se trouve à Florence et qu'elle espère le rejoindre vite. Cette dernière missive clôt la série. En novembre 1840, dans l'église de Saint-Thomas-d'Aquin à Paris, Mme Bénard, désormais veuve, se remarie avec Emile-Charles-Maximilien-Desiré baron de Pappenheim ; il est pourtant fort probable que Bénard soit décédé en Italie, entre 1833 et 1840. Son acte de décès n'a jamais été trouvé.
Dans ces lettres, nous découvrons un Bénard inattendu, très impliqué dans la vie artistique de son temps : son adresse à Paris au 1 rue de la Paix était devenue vers la fin des années 1810 l'atelier des dames élèves de Girodet. Les missives sont aussi riches en détails sur Ingres, ses oeuvres et sa méthode de travail que Bénard n'hésite pas à critiquer à cause de l'extrême lenteur du peintre: 's'il avait votre activité, écrivit-il à Navez, Ingres gagnerait 25.000 francs de rentes en dix ans'. On y apprend aussi que tous les lundis à Rome, Bénard et son épouse dînent avec M. et Mme Ingres, en compagnie de M. Thévenin alors directeur de l'Académie de France. On y lit encore que Bénard avait pris des leçons de peinture à Bruxelles auprès de Navez, et que pour lui il dessina les plans de sa maison et atelier bruxellois. Par un étrange concours de circonstances, Navez avait mis en concurrence Bénard et Tilman-François Suys (1783-1861) qui fournirent des plans pour cette construction; les lettres et documents conservés dans les archives bruxelloises permettent maintenant d'établir que Navez retint finalement le projet de Bénard.
Les lettres sont une source précieuse pour explorer et imaginer la collection que Bénard avait constituée à travers plusieurs achats faits en Italie et en France, et qui devait inclure, hors du présent portrait et de celui de sa femme, d'autres oeuvres d'Ingres et de Navez. De ce dernier, nous savons qu'il possédait une dizaine de tableaux dont Vieillard et jeune femme tenant un enfant endormi (localisation inconnue; voir D. Coekelberghs, 'François-Joseph Navez. Quelques nouveaux tableaux, dessins et autres documents', site internet La Tribune de l'Art, février 2008 ). A côté des maîtres contemporains, Bénard possédait aussi des oeuvres des maîtres anciens et se réjouissait de l'achat d'un tableau de Ruisdael, affichant une vraie passion de collectionneur prêt à s'endetter pour ne pas laisser échapper des oeuvres majeures, confiant encore : 'le plus bel évènement qui puisse se présenter pour moi c'est l'arrivée à Paris d'un Titien ou d'un Metsu.'
For an English version of this note, please visit www.christies.com.
Jean-Auguste-Dominique Ingres (Montauban 1780 - Paris 1867)
Portrait of the architect Alexandre Bénard
pencil, heightened with bronze
45.5 x 34.5 cm.
signed 'Ingres Delin' (lower left)
located and dated 'Rome 1818' (lower right)
Provenance, bibliography and exhibition: see page 34.
In a 1966 article, Hans Naef the famous author of the catalogue raisonné of Ingres's portrait drawings, noted the artist's predilection for executing portraits of architects, given the large number of such works in his oeuvre ('Eighteen portrait drawings by Ingres', Master Drawings, 1966, p. 255). To date, twenty portraits of architects have been recorded, proving, in Naef's opinion, that Ingres had a certain sympathy for what Naef describes as the 'masculine and objective' art of architecture.
The present portrait is an exceptionally large sheet. Ingres rarely executed drawings in a format of this size, with some notable exceptions such as the Portrait of Lord Grantham (Los Angeles, Getty Museum; Naef, Die Bildniszeichnungen, op. cit., IV, no. 177) and that of General Louis-Etienne Dulong de Rosnay (New York, private collection; Naef, Ibid., IV, no. 231). Like these examples, our drawing is also unusual for the sitter is represented in a full-length pose.
With the Roman Forum as a backdrop, this elegant and charming man is shown in an informal, naturalistic pose. The minute precision of Ingres's depiction of the costume is remarkable, particularly in his treatment of the watch-fob, for which he used bronze highlights. This last detail, which is very rarely found in the artist's oeuvre, also appears in Ingres's portrait drawing of Bénard's wife, Marie-Louise Bidot (fig. 1; Bayonne, Muse Bonnat). As the latter is dated to the same year as the present drawing, it is likely the portraits were executed either as gifts or as an important commission.
Between 1815 and 1819 Ingres executed many portrait drawings of rich European travellers in Italy, many of whom were English, stopping in Rome on their Grand Tour. They are valuable records of that elegant society, but their psychological intensity varies according to the degree of intimacy between sitter and artist. Young Bénard, his hair brushed over his forehead in a windswept style, expresses all the nonchalance of the Restoration years. Beneath his frock coat he wears a richly-decorated waistcoat, while the ornamental braiding on his coat references the uniforms of the First Empire and of the French armies who had occupied Italy since 1815.
Despite the fact that Hans Naef recorded over 450 portrait drawings by Ingres, those with landscape backgrounds are rare. Gary Tinterow and A. E. Miller (Portraits by Ingres, op. cit., pp. 84-9) noted only 34. Bénard, with the ruins of the Roman Forum beyond, stands in an unoccupied space between the Capitol and the Temple of Vespasian and Titus. To his left the Colosseum is visible, along with the tower of the church of Santa Francesca Romana, the Column of Phocas, the Basilica of Maxentius and Constantine, and the ruins of the customs-house and cattle-market, today destroyed. This landscape, at first glance apparently simple, is in fact quite complex. Ingres reused a landscape from another source, a practice that had become common in his work since 1810. He reused drawings both by his own hand and by other artists, as is the case here. The present drawing was executed after a sheet - now in Montauban, musée Ingres- attributed by Georges Vigne to the Maître aux petits points (The Master of the Small Dots; Vigne, Dessins d'Ingres, op. cit.). The same drawing was again used by Ingres in the Portrait of General Louis-Etienne Dulong de Rosnay, also from 1818.
In 1861, after the death of Marie-Louise Bidot, the present portrait and its pendant (fig. 1) were exhibited at the Salon des Arts-Unis as in the collection of Mr. Marcel, a student of Ingres. After the death of Mr Marcel both were auctioned in Paris and thereafter followed separate routes, one entering the collections of the Musée Bonnat in Bayonne, the other reappearing at auction today.
Alexandre Bénard's personal destiny and his career remained obscure for a long time, and his exact dates of birth and death are still uncertain. It is once again thanks to the minute researches of Hans Naef in the French archives that information on Bénard has been brought to light. The recent discovery of a group of letters written by Bénard to the painter François-Joseph Navez (dated between 1822 and 1829) have helped elucidate his relationship with other artists of his time (Coekelberghs and Bertin, op. cit.).
As an architect, Bénard is not well-known, but it is commonly believed that he had a 'taste for art'. His date of birth circa 1790 is established by deduction from a passport request document established in 1818, the date of the present portrait, stating he was then 29. In 1861 Emile Galichon wrote of the present portrait: 'M. Besnard is represented full-length with several monuments of Rome in the background, the remains of columns and friezes, alluding more to his taste for antiquities than to his low activity as an architect' (Galichon, 1861, op. cit.). Apart from the completion of a building started by his father on rue de Castiglione, no finished work by him is known. At their father's death, Alexandre and his brother Gracchus had inherited a significant fortune which allowed them to live quite comfortably.
A letter, dated by David Ternois end of April 1819 (Lettres d'Ingres à Marcotte d'Argenteuil, Nogent-le-Roi, 1999, pp. 64-65, note 2) which is undated but probably from circa 1818, shows the friendship between Ingres and Bénard in Rome. The letter is from Ingres to Charles Marcotte, his lifelong friend, and was delivered to Bénard in Paris: 'I entrust Mr Bénard, my old friend who came to visit me in Rome, to excuse me further. M. Bénard, the best of my friends will be delighted to see you; it is a comfort to think that you two will speak of me and hold me in your esteem, which is reciprocal'.
The recent discovery of the correspondence between Bénard and Navez also clarifies the links between the architect and French and Belgium artists. All the letters were sent from Paris to Brussels, except those sent by Bénard from Brussels to Paris, where Navez was staying for the Salon. All are signed by Bénard except the last, which is signed by his wife and dated 1833, when Bénard was in Florence, where she hoped to join him presently. In November 1840 Mrs Bénard, then a widow, was married to Emile-Charles-Maximilien-Désiré, baron de Pappenheim; it is therefore likely that Bénard had died in Italy between 1833 and 1840.
Judging from these letters, Bénard was apparently very much involved in the artistic life of his time. By the end of the 1810's, his address in Paris, 1 rue de la Paix, was being used as a studio by female pupils of Girodet. The letters are rich with anecdotes and information about Ingres, such as references to his slow working pace. Writing to Navez, Bénard says: "if he had your activity, Ingres would make 25.000 francs in ten years". Every Monday in Rome, the Bénards would have supper with Ingres, his wife and Mr Thévenin, then director of the Académie de France. Bénard had taken painting lessons from Navez, for whom he had executed designs for the artist's home and studio in Brussels. Strangely, Navez had consulted not only his friend's plans, but also designs by Tilman-François Suys (1783-1861) for these buildings, but it is now known that Bénard's project won.
These letters are also a valuable source through which to reconstruct the collection that Bénard built, from purchases in both Italy and France, and which contained, alongside the present drawing and the portrait drawing of Bénard's wife, other works by Ingres and Navez. It is recorded that he owned about ten paintings by Navez including An old man with a young woman and a sleeping child (unknown location; D. Coekelberghs, 'François-Joseph Navez. Quelques nouveaux tableaux, dessins et autres documents', website La Tribune de l'art', February 2008). He also owned old masters, including a painting by Ruysdael of which he was very proud. He was a passionate collector, never hesitated to borrow money in order to collect, and declared 'the best that could happen to me would be the arrival in Paris of a Titian or a Metsu'.