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L'agenda des ventes aux enchères |
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République démocratique
du Congo. Peuple hemba, effigie d’ancêtre masculin,
bois à patine noire brillante, croûteuse par endroits, h. 63 cm. Estimation : 500 000/700 000 €.
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En couverture cette semaine |
Le peuple hemba, originaire de Tanzanie, commence sa migration au XVIe siècle, pour finalement s’installer entre la rivière Luika et le lac Tanganyka trois siècles plus tard. Ces cultivateurs et chasseurs, de langue bantoue, se heurtent au peuple luba, auquel ils empruntent de nombreuses formes artistiques. Le rite des ancêtres scande la vie de la communauté. On rend un culte à un ancêtre déterminé, à une certaine date et pour une fonction précise. Son effigie confère un rang manifeste à son propriétaire. Notre sculpture, qui figure dans la vente de la collection Anne et Jacques Kerchache, est caractéristique de l’art hemba. Le torse bombé met en valeur les épaules anguleuses de la statuette. Le ventre rond est orné de scarifications rayonnant autour de l’ombilic saillant. Les yeux sont étirés en amande sous le double arc de cercle des sourcils, le nez fin, aux narines délicatement ourlées, domine une bouche aux lèvres épaisses projetées en avant : autant de traits qui se retrouvent dans les représentations d’ancêtres hemba, tout comme les élégantes tresses horizontales recouvrant à l’arrière les plis de la coiffure et le collier de barbe soulignant l’ovale du visage. Cette sculpture dégage un sentiment de paisible puissance attestant les liens d’un des fondateurs du clan avec les esprits. En effet, ces statues étaient souvent exposées lors de rites divinatoires, l’ancêtre étant l’interlocuteur privilégié des forces de l’au-delà. Les mains, placées de chaque côté de son ventre, indiquent qu’il est la source du lignage de son clan et qu’il veille sur lui. La tête et l’abdomen dominent la sculpture par rapport aux bras et aux jambes, souvent légèrement fléchis, comme pour en souligner l’importance lors des cérémonies. "Parmi bien d’autres moyens, la tribu utilise [...] l’art pour exprimer sa solidarité interne, son indépendance, et, par opposition, sa différence avec toutes les autres", écrit William Fagg, en 1965, prenant en compte la philosophie essentielle de toute société tribale : accroître le pouvoir des siens, augmenter leurs récoltes, leurs troupeaux et leurs zones de chasse. Un Africain ne saurait réagir comme un Occidental devant une statue, car, outre son rôle divin, il apprécie la finition des différentes parties qui doivent être bien lisibles, le poli qui creuse des ombres et accroche la lumière, la posture bien droite et l’impassibilité. François Neyt, dans La Grande Statuaire hemba du Zaïre, comparant notre effigie avec celle du musée Rietberg, note à son propos que c’est "un merveilleux exemple de la statuaire des Hemba septentrionaux, à une période d’organisation clanique florissante. L’équilibre des formes, la taille du visage, la sérénité de cette effigie d’ancêtre à l’allure hiératique déterminent à nos yeux un modèle de l’art de ces populations" |
Paris, Drouot-Montaigne.Dimanche 13 juin, à 15 h.
Pierre Bergé & Associés SVV. MM. Amrouche, de Monbrison. |
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Jean-François de Troy (1679-1752), Moïse sauvé des eaux par la fille de Pharaon, toile, 80,6 x 101,7 cm.
Estimation : 200 000/300 000 €.
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Thème biblique pour un tableau redécouvert |
Un peu avant le règne de Ramsès, Moïse naît au pays de Gochen, dans le delta du Nil. Or, les descendants de Jacob, installés en Égypte depuis quelques siècles, avaient reçu l’ordre de tuer tous les nouveau-nés mâles. Yokebed cache son enfant pendant trois mois, puis use d’un stratagème - qui connut des heures de gloire en peinture. "Elle lui trouva une caisse en papyrus, l’enduisit de bitume et de poix, y mit l’enfant et la déposa dans les joncs sur le bord du fleuve", rapporte l’Exode. Par un heureux hasard, la fille de pharaon descend à ce moment-là pour se baigner, et trouve la caisse. "Elle regarda l’enfant : c’était un garçon qui pleurait." La mère, elle, avait posté sa fille Miriam afin de savoir ce qui adviendrait. La soeur propose à la fille de pharaon de trouver une nourrice (la mère véritable, bien sûr). "La femme prit l’enfant et l’allaita. L’enfant grandit, elle l’amena à la fille de pharaon. Il devint pour elle un fils et elle lui donna le nom de Moïse "car, dit-elle, je l’ai tiré des eaux". Dans notre tableau, on reconnaît la mère/nourrice, Moïse enfant, sa soeur Miriam, qui lui tient le pied, et la fille de pharaon richement vêtue, entourée de ses servantes. Un vague palmier évoque l’Égypte et les ruines, l’époque antique. Cependant, ce qui a motivé le peintre, en l’occurrence Jean-François de Troy, c’est la scène de genre, avec jolies jeunes femmes, soieries chatoyantes et diaphanes mousselines. La peinture est signée "JDe Troy/Filius", indiquant ainsi qu’elle a été réalisée du vivant du père du peintre, directeur de l’Académie et décédé en 1730. On peut donc dater cette composition vers 1715, un autre tableau de ce sujet, conservé au musée Mikkel de Tallinn, en Estonie, ayant été peint entre 1711 et 1714. Ce dernier a fait partie des anciennes collections Leo von Kugelgen et Jaak Kask. Selon des sources anciennes, il est fait mention de deux autres versions sur ce thème, dont on perdit la trace à la fin du XVIIIe siècle. Le premier a fait partie des collections des princes de Salm, au château de Senones, et fut confisqué en 1793 pour enrichir le musée départemental des Vosges, disparu depuis. Le second a appartenu au marquis de Fourquevaux et était exposé au salon de Toulouse de 1783 sous le n° 144. C’est probablement cette toile qui entra dans les collections de la famille Casamor d’Espona et qui réapparaît aujourd’hui. Peintre d’histoire, Jean-François de Troy se fit surtout un nom comme portraitiste et peintre de genre. Son sujet de prédilection est la femme, présentée dans des scènes galantes, ou encore mythologiques et religieuses, mais toujours prétextes à des déshabillés suggestifs. |
Vendredi 28 mai, salle 5 - Drouot-Richelieu.
Lafon - Castandet SVV. M. Millet. |
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George Condo (né en 1957), Los Morros, 1987, huile sur toile, 100 x 73 cm.
Estimation : 30 000/40 000 €.
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Condo ou
le réalisme artificiel |
Peintre et sculpteur, George Condo occupe une place particulière dans la scène de l’art contemporain, tant à New York qu’à Paris. Sous ce qu’il nomme "le réalisme artificiel", il interroge depuis près de trente ans les grands maîtres, principalement espagnols. Il puise aussi bien chez Vélasquez et Goya que chez Picasso ses sujets, transformés avec une "drôlerie élégante", écrit le critique new-yorkais Peter Schjeldahl. "Ses inventions picturales truculentes et sa galerie de “portraits imaginaires” oscillent entre comique et tragique, entre bizarrerie et beauté classique." George Condo apparaît dans l’avant-garde américaine, travaillant avec Jean-Michel Basquiat et Keith Haring à la Factory de Warhol. Il traite le factice avec autant de sérieux qu’une nature morte hollandaise. Cependant, l’humour noir est toujours sous-jacent dans son oeuvre, et visible dans ce portrait de femme rappelant quelque ménine de Vélasquez affublée d’un masque de carnaval funèbre, ou de clown revu par le dessin animé. Los Morros figure parmi les quelque trente tableaux de la collection Andrée Putman, aux côtés de Bram Van Velde, Mike Kelley, Raymond Hains, proposés lors de cette vacation. Un même esprit anime ces artistes et la grande dame du stylisme, qui ose déclarer : "Il faut accepter que beaucoup de choses ne peuvent plus être touchées ou à peine. Si on les touche, il faut apporter une graine de plaisanterie, un recul, un humour."
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Vendredi 28 mai, salle 7 - Drouot-Richelieu. Christophe Joron-Derem SVV. M. Vidal. |
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Joseph Brocard (1831-1896), lampe
de mosquée en verre teinté à décor émaillé polychrome et or de fleurs, caractères orientalisants et inscriptions, h. 38 cm. Estimation : 10 000/15 000 €.
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Un autodidacte
de talent |
D’abord restaurateur d’objets d’art et collectionneur, Philippe-Joseph Brocard a l’idée, dans les années 1870, de se lancer à son tour dans la production de lampes de mosquée. Il en a, bien sûr, admiré quelques spécimens au musée de Cluny et possède déjà quelques beaux modèles. Passionné – et talentueux –, notre homme apprend le métier de verrier et étudie notamment la technique de l’émail, avant de se lancer dans ses "imitations". Chercheur opiniâtre, Brocard parvient même à redécouvrir le procédé des émaux durs colorés en plein et en relief, porté à son apogée par les Syriens et les Iraniens aux XIIIe et XIVe siècles. À son tour, Brocard se taille une solide réputation, comme le prouve notre lampe inspirée d’un modèle de l’art mamelouk. Sur ses flancs, une inscription éclaire le fidèle : "Le dieu absolu, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux. Celui qui accorde la victoire, celui qui pourvoit, qui sustente. Le Très Savant, l’Omniscient, celui qui retient, qui rétracte." Nul doute, Joseph Brocard a su rendre à la verrerie la place de choix qu’elle occupait dans l’Antiquité et à la Renaissance. Ses oeuvres, à l’honneur notamment dans les expositions universelles de la fin du XIXe siècle, retiennent l’attention des musées d’arts décoratifs de l’époque, obtiennent les plus hautes récompenses. Un destin que l’on ne peut que souhaiter à notre lampe... |
Mercredi 26 mai, salle 1 - Drouot-Richelieu. Kapandji - Morhange SVV.
Cabinet Quéré-Blaise. |
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Vers 1860, signée Léo Juvet. Montre de poche en argent doré, à fond émaillé polychrome d’une scène de chasse, le pourtour serti
de demi-perles fines, pont, platine
et double-fond dorés, entièrement gravés, balance en acier à cinq bras, diam. 5,6 cm. Estimation : 12 000/18 000 €.
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La Suisse
à l’heure indienne |
S’il est bien connu que les "petites bêtes ne mangent pas les grosses", la lutte semble âpre entre le pachyderme et le boa... Ces reptiles, parmi les plus grands serpents du monde, ne seraient, paraît-il, pas très dangereux. Embusqué au sol, flairant son futur repas – cervidés, caïmans, oiseaux, moutons et autres tortues –, le boa s’enroule autour de sa proie pour l’étouffer. Une tactique infaillible, ou presque. Il peut cependant passer des mois, voire une année ou deux sans se nourrir. Nous voilà rassurés... À la stratégie de l’attaque, le boa préfère souvent celle de l’intimidation ou de la fuite. Les choses semblent toutefois mal engagées pour le nôtre. Étonnant objet que notre montre réalisée pour le marché indien, par une famille d’horlogers suisses connue dès le début des années 1840. Installés à Fleurier, dans le canton de Neuchâtel, Edmond Juvet, l’un de ses neveux et deux de ses fils, dont Léo (1848-1891), se taillent une solide réputation en Helvétie, mais aussi en Chine. Les premières productions destinées à l’Empire céleste remontent à 1856, et procurent à la maison Juvet une belle prospérité. Il faut dire qu’outre le charme et la finesse de la scène, notre montre avec son rang de perles, ses aiguilles en or, son intérieur entièrement gravé et, bien sûr, sa précision a tout pour séduire. En 1872, Léo Juvet écrit à son frère : "Nos chinoises s’écoulent comme du sel." Autant de raisons d’être confiant pour la nôtre... |
Mercredi 26 mai, salle 6 - Drouot-Richelieu.
raysse & Associés SVV. M. Stetten. |
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Attribuée à Attilio Codognato.
Paire de boucles d’oreilles en or gris
stylisant un crâne, les yeux en diamants noirs, retenant une araignée en or noirci, l’ensemble pavé de diamants brillantés blancs et noirs, h. 7,4 cm poids brut : 55,30 g. Estimation : 20 000/25 000 €.
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Vanités en parure |
Sise sur la place Saint-Marc à Venise, la bijouterie Codognato, fondée en 1866 par Simeone, fournit une clientèle d’illustres personnages. Ses parures s’inspirent des objets de sites étrusques mis au jour. Son petit-fils Attilio, né en 1938, poursuit la tradition familiale et s’inspire de l’histoire de Venise, avec ses vanités et ses Mores. Son goût du baroque extraordinaire, la perfection technique et des choix surprenant pour les pierres, qu’il marie en toute fantaisie, nous séduisent, comme l’ont été Nicole Kidman ou Luchino Visconti. Ce dernier y voyait peut-être une métaphore de la Mort à Venise... Rien d’étonnant, en tout cas, de voir ce joaillier magicien choisi pour figurer dans l’exposition "C’est la vie. Vanités de Caravage à Damien Hirst", organisée par la fondation Dina Vierny - musée Maillol jusqu’au 28 juin. Sous les doigts de Codognato, les crânes, symboles de la mort, putrescibles, destinés à tomber en poussière sont pavés de diamants, la pierre éternelle ! Même ambiguïté pour l’araignée dansant au bout de la pampille. Elle est perçue comme une prédatrice piégeant les animaux et compte même parmi les icônes des films d’épouvante. Mais sa fragile toile renvoie aux vanités des apparences trompeuses... |
Vendredi 28 mai, salle 1-Drouot-Richelieu. Delorme, Collin du Bocage SVV.
Cabinet Vendome Expertise. |
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Torana en bois sculpté polychrome constitué
de quatre pièces de bois polychrome assemblées
figurant Ganesh, ethnie newar, Népal, XVIIe siècle,
65 x 119 cm. Estimation : 14 000/18 000 €.
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Dans la vallée de Katmandou |
Il y en a du monde sur ce panneau, à commencer par Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, aux quatre bras, monté sur un rat. Rappelons que notre pachyderme symbolise ici le Savoir et l’Intelligence… Les toranas sont des arches – ou des portiques – ouvrant l’enceinte d’un lieu sacré ou d’une cité. Si de telles arcatures abondent dans l’architecture indienne, c’est du Népal que provient la nôtre. Elle est très exactement due à l’ethnie newar (1 250 000 personnes environ aujourd’hui), qui régna longtemps en maître dans la vallée de Katmandou et qui a laissé, dans
l’architecture népalaise, de nombreuses empreintes. Bouddhistes, les newars ont toutefois leur propre système de castes et leur langue est la seule à posséder une écriture propre en dehors du népali. Des acteurs incontournables... ?Deux étais de toiture de temple, de mêmes provenance et époque, en bois sculpté, l’un de Ganesh, l’autre de Mahakala monté sur le dos d’un lion mythique (3 500/4 000 € chacun), une peinture du XVIIe-XVIIIe figurant ce dernier entouré de deux adorants en costume newar (7 000/
10 000 €) ou encore une arche en grès d’Inde centrale (Xe-XIIe siècle) mettant en scène Brahma, Shiva et Vishnou (6 500/8 500 €) sont parmi les lots à retenir de ce début de séance réservé aux peuples de l’Inde et de l’Himalaya. |
Dimanche 30 mai (15 h),
atelier Richelieu.
Gaïa SVV. M. Pannier. |
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Suisse, Vaud, 1850. 5c noir et rouge en bloc de 12 exemplaires, neuf avec gomme. Estimation : 125 000/150 000 €.
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Pour quelques milliers d'euros |
L’apparition du 1 penny noir au Royaume-Uni en 1840 est suivie trois ans après d’une émission de timbres par le canton de Zurich et de Genève dont un exemplaire du 5+5c noir et vert, neuf avec gomme, est proposé assorti d’une estimation de 20 000 €. L’adoption de la Constitution fédérale en 1848 ouvre une nouvelle ère pour le service postal helvétique. Le premier arrondissement postal à Genève, qui comprenait aussi le district vaudois de Nyon, entre en fonction le 1er septembre 1849. Selon le spécialiste Jean-Pierre Vuillemier, "un mois après une loi sur les taxes postales de la Confédération entra en vigueur promulguant des taxes et règlements unifiés pour toute la Suisse. En 1850, chaque canton a le loisir d‘émettre ses propres timbres de poste locale jusqu’à l’apparition des premiers timbres-poste fédéraux (4c de Vaud et 5 de Vaud)". |
Vendredi 28 mai, pavillon Gabriel, avenue Gabriel, à 18 h.
Numphil SVV. M. Boule. |
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Maria-Elena Vieira da Silva (1908-1992), Rue des Quatre-Vents à Yèvres, 1968,
huile sur toile, 24 x 40 cm.
Estimation : 40 000/50 000 €.
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Le labyrinthe urbain de Vieira da Silva |
Une rue. Immédiatement, le spectateur s’y engouffre, comme happé par cette perspective qui le projette au fond de la toile. Mais s’il regarde autour de lui, s’il promène ses yeux de chaque côté de l’axe, il se perd aussitôt dans les méandres de ces lignes brisées, esquissant des fenêtres et des bâtiments qui s’estompent sans prévenir... Bienvenue dans l’univers de Maria-Elena Vieira da Silva. Née à Lisbonne en 1908, le peintre, fille unique d’un couple de la bourgeoisie intellectuelle locale, est très tôt encouragée dans ses ambitions artistiques. Âgée d’une vingtaine d’années, elle débarque à Paris et pour elle, nul besoin d’aller plus loin pour connaître le monde... "On le découvre sur place à chaque instant par des moyens spirituels". Là, elle rencontre l’amour en la personne du peintre hongrois Arpad Szenes. Ils se marient en 1930. Voilà pour le versant sentimental... Côté professionnel, Maria-Elena suit les cours de la Grande Chaumière et s’initie en parallèle à la sculpture, auprès d’un certain Bourdelle. Mais très vite, la peinture prend le pas. Sous l’impulsion de Fernand Léger et de Roger Bissière, elle se met à étudier la construction de l’espace pictural au moyen de touches colorées. Son travail suscite l’intérêt, notamment celui de Jeanne Bucher, qui lui organise, en 1933, sa toute première exposition. Spécialisée dans l’avant-garde, la galeriste – qui assure également la promotion de Picasso, de Miró ou de Kandinsky – s’occupera de la carrière de l’artiste durant de nombreuses années, comme en témoigne ce tableau, passé dans ses collections. Le style de Maria-Elena Vieira da Silva s'épanouit dans les années 1950 et 1960, période où le peintre intègre l’école de Paris et se lance dans l’abstraction lyrique, initiée par Georges Mathieu. La signature de l’artiste prend forme. Elle élabore un langage labyrinthique, complexe et envoûtant. Intitulées avec précision, ses toiles décrivent des espaces architecturaux ou urbains – notre composition représente une rue d’Yèvres-le-Châtel, village où le peintre, en compagnie de son époux, passa tous ses étés à partir de 1960. De la figuration vers l’abstraction, Vieira da Silva nous mène dans une autre dimension, un monde éminemment poétique qui n’appartient qu’à elle. |
Lyon, jeudi 27 mai.
Étienne de Baecque SVV. |
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Speedy Graphito (né en 1961), Fascination,
acrylique sur toile, 2009, 150 x 120 cm.
Estimation : 15 000/20 000 €.
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Rêveur de rue |
Speddy Graphito est la vedette, à plus d’un titre, de ce programme dédié au street art. L’artiste se distinguera dans un premier temps la veille de la vacation, dans le cadre d’une performance organisée à partir de 15 h, sous les yeux d’une assistance... assurément émerveillée. Par ailleurs, deux de ses créations réalisées en 2009 seront mises aux enchères ce samedi. Outre notre petit rêveur au nez allongé, une peinture intitulée Cash est estimée 5 000/6 000 €. Olivier Rizzo, alias Speedy Graphito, est l’un des précurseurs de l’art urbain. Inspiré par le mouvement de la figuration libre, ce Parisien sévit dans les rues de la capitale dès le début des années 1980. S’il fonde le groupe "X-Moulinex" avec le photographe Capt’ain Fluo, il revient rapidement à un travail en solo, créant ses pochoirs chez lui et actant dans la rue, caché derrière un pseudonyme. Son credo ? Trouver un langage universel – s’appuyant sur la bande dessinée, le cinéma ou la publicité – pour faire passer son message contre la société de consommation et les valeurs futiles du monde moderne. Des couleurs franches soulignées d’un dessin noir, son langage fait mouche. Quelques années à peine après ses débuts, de nombreuses galeries exposent son travail... un engouement qui ne cessera plus. Aujourd’hui, même la télévision s’intéresse à l’oeuvre de Speddy Graphito. La chaîne Arte lui a consacré en 2006 l’une de ses émissions "L’art et La manière". Ce week-end, partons à la rencontre d’un artiste curieux, tel un Pinocchio finalement désenchanté devant les icônes du monde moderne... un enfant à qui l’on ment, et non le contraire ! |
Marseille, samedi 22 mai.
Damien Leclere Maison de ventes aux enchères SVV. |
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