La Gazette de l'Hôtel Drouot - Top des enchères
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| Top des enchères |
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2 163 234 € frais compris
Époque Qianlong (1736-1795), vase en porcelaine blanche décorée
en bleu sous couverte. Au revers de la base, marque de Qianlong à six caractères, h. 33 cm. |
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| Bleu et blanc Qing impérial |
| Rien de tel qu’une marque impériale pour propulser la porcelaine de l’empire du Milieu vers des hauteurs célestes. Une nouvelle démonstration en était donnée par ce vase qui s’envolait à partir d’une modeste estimation haute de 20 000 €. Il porte au revers de sa base la marque à six caractères en zhuanshu de Qianlong. Celui-ci, quatrième empereur de la dynastie mandchoue, est un fin lettré, calligraphe et poète, amoureux des arts sous toutes leurs formes. Il s’inscrit ainsi dans la tradition de ses prédécesseurs, les empereurs Qing étant de fervents admirateurs et mécènes de la culture chinoise, tout en n’oubliant jamais leurs racines ethniques. En matière de céramique, les Qing ont lancé la reconstruction des fours impériaux de Jingdezhen, principal centre de production de la porcelaine chinoise, qui avait connu un déclin durant la période de transition entre la fin des Ming et le début du règne des Qing. C’est chose faite dès 1677, et vers 1680, Kangxi (1662-1722) crée dans l’enceinte même du palais vingt-sept ateliers qui travailleront exclusivement pour la cour. La première année de son règne, Qianlong (1736-1795) prouve son intérêt pour la porcelaine en nommant Tan Ying, un homme rompu aux techniques les plus diverses de la céramique, à la direction de la manufacture de Jingdezhen. Si l’empereur goûte particulièrement les porcelaines de couleurs, il ne néglige pas pour autant les bleu et blanc, comme en témoigne notre vase. |
Mercredi 14 avril, salle 6 - Drouot-Richelieu.
Jean-Marc Delvaux SVV. M. Portier. |
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84 770 € frais compris.
François Levaillant (1753-1824), Histoire naturelle des oiseaux d’Afrique, Paris, J.J. Fuchs, Delachaussée, (1796 -) 1799-1808 (-1812), six volumes
in-folio ; Histoire naturelle des oiseaux
de paradis et des rolliers, suivie de celle
des toucans et des barbus, Paris, Denné le jeune, Perlet, 1806, deux volumes in-folio. |
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| Ornithologue averti |
| Pour profiter de l’abondante illustration de ces huit volumes de deux éditions originales d’ouvrages de l’ornithologue et explorateur François Levaillant, il fallait prévoir 70 000 €. L’exemplaire des oiseaux d’Afrique est l’un des rares du tirage de luxe in-folio comprenant un double état des 300 planches en noir et en couleurs de Lebrecht Reinhold, gravées par Fissart et Pérec. Il comprend en outre neuf aquarelles originales, peut-être exécutées vers 1820 par Pieter Barbiers le jeune. Deux autres sont reliées, dans le second ouvrage, dont l’illustration compte 114 planches dessinées par Jacques Barraband et gravées par Perée et Gremilier. Ces volumes ont été offerts par l’auteur à l’ornithologue néerlandais Coenraad Jacob Temminck (1778-1858), d’abord trésorier de la Compagnie des Indes à Amsterdam puis premier directeur du Muséum d’histoire naturelle de Leyde. Le nom de Barbiers figure dans le catalogue de la bibliothèque de notre amateur pour un complément d’illustration d’un autre ouvrage de Levaillant. |
Mercredi 14 avril, salle 3 - Drouot-Richelieu.
Claude Aguttes SVV. MM. Dreyfus. |
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292 026 € frais compris.
École française vers 1675, deux projets d’éventail, Vue de Versailles côté cour et Vue de Versailles côté parc, gouaches polychromes avec rehauts d’or, 22,4 x 42,8 cm. |
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| Versailles en feuilles |
| Le résultat obtenu par deux somptueux projets d’éventail vers 1675 est à la mesure du souverain, Louis XIV, qui a transformé l’aimable pavillon de chasse paternel en un palais envié de toute l’Europe. Estimés 12 000 €, ils encaissaient royalement près de 300 000 €. Ils présentent un éclairage documentaire des plus intéressants, figurant le palais tel que voulu par Louis Le Vau, dans un état considéré par l’historien d’art Anthony Blunt comme étant d’une perfection supérieure. En effet, les travaux débutent en 1661, mais Le Vau décède neuf ans plus tard. Côté ville, le château de Louis XIII est toujours là – le «château vieux» a été conservé, davantage par souci d’économie que pour des raisons de goût –, mais il disparaît côté parc, doublé par une enveloppe qui constitue le «château neuf». On voit nettement sur la seconde gouache les deux avancées, celle du pavillon du Roi et celle du pavillon de la Reine, séparées par une vaste terrasse sur laquelle viendra s’implanter la galerie des Glaces, venant détruire l’articulation voulue par Le Vau. |
Vendredi 16 avril, salle 2 - Drouot-Richelieu.
Ferri SVV. M. Auguier. |
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157 986 € frais compris.
Chine, XVIIIe siècle, groupe en néphrite céladon,
chat et chaton couché sur une feuille de pipal, socle en zitan, l. 14 cm. |
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| Le jade n'a pas de prix |
| Le proverbe chinois «Il y a un prix pour l’or, le jade, lui, n’a pas de prix» trouvait un écho avec les 130 000 € récoltés par ce petit groupe en néphrite, estimé au plus haut 30 000 €. Le sujet est charmant, un chat tenant un papillon dans sa bouche, allongé sur une feuille de pipal avec à ses côtés un chaton. Le matou et le lépidoptère couchés sur la feuille forment un homophone de yi ye shang huan, soit «une nuit, double joie»... et peuvent également exprimer le vœu «que vous viviez jusqu’à 80 ans», un âge canonique au XVIIIe siècle ! Le jade et la néphrite sont des roches métamorphiques très semblables. La néphrite est plus tendre que le jade, donc d’une valeur commerciale moindre, mais présente l’avantage d’être plus facile à trouver, notamment sur le territoire chinois. Parée de nombreuses vertus, notamment celle d’allonger la vie, voilà un minéral qui n’a nullement besoin d’une marque impériale pour affoler les enchères ! |
Vendredi 16 avril, salle 10 - Drouot-Richelieu.
Thierry de Maigret SVV. M. Portier. |
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324 991 € frais compris.
Sayed Haider Raza (né en 1922), Paysage, 1960, huile sur toile. 129 x 161 cm. |
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| Raza, Chu, Kiefer, Wesselmann... |
| Les enchères fusaient en soirée, avenue Montaigne, permettant à l’art contemporain d’enregistrer un total de 4 253 627 € frais compris. Sur les treize enchères à six chiffres prononcées, neuf concernaient Sayed Haider Raza. Il était incontestablement la star de la vente, quatorze de ses œuvres provenant d’une même collection totalisant à elles seules 2 081 189 € frais compris. La palme revenait bien entendu, à 260 000 € au marteau, à l’huile sur toile de 1960 reproduite, suivie à 190 000 € par un Paysage (162 x 130 cm) à l’huile sur toile de 1956. Pour les huiles sur toile légèrement plus tardives, notons les 180 000 € d’Énigme (150 x 150 cm), de 1970, les 160 000 € de Congo (161 x 129 cm), de 1965, et les 155 000 € de La Pluie (150 x 150 cm), de 1969. De 1961, une huile sur panneau, Rajasthan IV (112 x 108 cm), empochait 130 000 €. Quelques œuvres d’autres provenances de Raza était proposées. Retenons les 90 000 € d’un acrylique sur toile de 1997, Prakrti (100 x 100 cm). |
Mardi 13 avril, Drouot-Montaigne.
Cornette de Saint Cyr maison de ventes SVV. Mmes Copper, Grinfeder, Tubiana. |
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3 386 000 € frais compris.
Chine, dynastie des Qing, XVIIIe siècle. Cachet impérial en jade néphrite céladon de l’empereur Qianlong, 3,7 x 8,8 cm, 10,6 cm. |
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| Sceau plurimillionnaire |
| Cet exceptionnel cachet ayant appartenu à l’empereur Qianlong surpassait les attentes. Attendu autour de 500 000 €, il était en effet vivement disputé entre des musées, des collectionneurs et le négoce international. Sous les applaudissements du public, un acheteur chinois présent en salle l’empochait au quadruple des estimations. Après le record inscrit à 5,4 M€ le 14 juin 2008 pour un sceau de l’empereur Kangxi, cette étude toulousaine recueille la plus haute enchère française enregistrée depuis le début de l’année. Bien conservé, notre sceau sculpté s’orne de deux dragons adossés et enlacés, traités dans un style archaïsant. Portant quatre caractères en écriture de Haute Époque, le cachet symbolise le pouvoir impérial. D’une grande rareté, il témoigne effectivement d’une des époques les plus brillantes de la Chine ancienne : le règne de Qianlong à la tête de l’empire du Milieu, de 1735 à 1796. Fin lettré, l’empereur appose son sceau sur ses poèmes, sur les peintures ainsi que sur les actes officiels. Notre souverain éclairé en fait façonner pour divers usages, par exemple pour un lieu précis comme celui nommé «Paix et tranquillité sur les neufs continents», l’un des pavillons du palais d’Été. |
Toulouse, samedi 17 avril.
Chassaing - Marambat SVV. Mme Papillon d’Alton. M. Ansas. |
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220 000 € frais compris.
Chine, dynastie Ming, règne de Jingtai, 1454. Peinture représentant quatre des seize principaux luohan, peinture sur soie, marque de Jingtai, 140 x 79,5 cm. |
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| Luohans |
| Attendue autour de 45 000 €, cette peinture représentant une réunion de luohans était combattue avec ardeur entre divers collectionneurs, des musées et le commerce international. Elle appartient à un ensemble commandé par le septième empereur de la dynastie Ming, Jingtai, qui régna de 1449 à 1467 ; célébrant le «Rituel de l’eau et de la terre», le cycle rend hommage aux ancêtres unissant bouddhisme et taoïsme. Trois autres peintures complètent cette série, l’une conservée au musée des beaux-arts de Cleveland, une autre au musée Guimet à Paris, la dernière n’étant pas localisée à ce jour. Livrée «Le troisième jour du huitième mois de la cinquième année Jingtai de la dynastie des grands Ming», notre peinture quadruplait au final les estimations. Après une âpre lutte entre divers enchérisseurs, elle regagne la Chine pour décorer la demeure d’un grand amateur. |
Tarbes, dimanche 18 avril.
Société de ventes aux enchères Henri Adam SVV.
Mme Papillon d’Alton. M. Ansas. |
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