La Gazette de l'Hôtel Drouot - Top des enchères
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Top des enchères |
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789 932 € frais compris.
Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867), Portrait de Charles Marie Jean Baptiste Marcotte, dit Marcotte d’Argenteuil, 1828, mine de plomb, 31 x 24 cm. |
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La famille Marcotte et les autres ... |
Le point culminant d’une semaine où le dessin tenait, dans la capitale, une place de premier plan était atteint aux enchères avec les 2 937 975 € frais compris récoltés par cette vente. Une provenance, l’ancienne collection Marcotte, faisait florès en totalisant en ouverture de programme, et en seulement sept numéros, la bagatelle de 2 090 282 € frais compris. Ces feuilles sont absolument vierges de tout passage en ventes, ayant été transmises depuis leur réalisation aux descendants de Charles et Louise Marcotte. Au menu, rien de moins que quatre Ingres et deux Géricault. Le point d’orgue revenait aux premiers, Charles Marcotte étant l’un des meilleurs amis d’Ingres. Leur rencontre remonte à 1810. Haut fonctionnaire envoyé dans les États romains annexés par Napoléon, Marcotte désire faire réaliser son portrait pour l’envoyer à sa mère. Un de ses parents, le médailleur Édouard Gateaux, pensionnaire à la villa Médicis, lui présente alors un condisciple, Jean Dominique Ingres. Le portrait qui en résultera est maintenant conservé à la National Gallery of Arts de Washington. L’amitié entre les deux hommes va cependant véritablement se sceller après le retour d’Ingres à Paris, en 1824. Quatre ans plus tard, en effet, il réalisera à l’occasion du mariage de son ami le portrait reproduit, adjugé 650 000 € une estimation doublée. Comme tous les dessins d’Ingres vendus, il est daté et dédicacé par l’artiste, ici à la toute nouvelle épouse du modèle, Louise. Il s’agit du premier portrait de Marcotte fait par Ingres depuis son retour à Paris, les trois autres étant, celui de 1810 et deux dessins de 1811 dont l’un conservé au Louvre. En 1851, Ingres réalisera un portrait de Louise, toujours à la mine de plomb (32 x 24 cm), qu’il offrira dédicace à l’appui cette fois-ci à l’époux. Estimé 150 000 € , il montait à 560 000 €. Les deux dessins possèdent le même montage, réalisé par Stal, "Encadreur du musée du Luxembourg". En effet, pour atténuer la différence d’âge entre leurs parents, vingt-quatre années, les enfants du couple ont choisi d’appareiller ces deux portraits. Si le Portrait de Madame Louise Antoinette Marcotte (31 x 22,7 cm) à la mine plomb, exécuté et offert en 1825 à son fils Charles par Ingres, restait à 40 000 € sur son estimation, le Portrait de Marie Marcotte enfant (24 x 18,2 cm) assise triplait, à 290 000 €, la sienne. Daté de 1830, il est dédicacé à "Papa et à maman" et semble être la répétition d’une feuille conservée à la Yale University Art Gallery. Intéressons-nous au cas Géricault. Si le crayon noir sur papier de 1816 Les Funérailles d’Hector (19 x 26 cm) était relativement boudé, à 10 000 €, par les amateurs, tel n’était pas le cas du crayon noir, lavis brun et rehauts blancs La Course de chevaux libres à Rome (13,5 x 23 cm), disputé jusqu’à 150 000 €. Ce dessin est très proche d’une huile, plus petite en format, conservée au Getty Museum. Un autre dessin de Géricault était présenté, provenant pour sa part de l’ancienne collection Achille-Fould et du château de Beychevelle, propriété de la famille jusqu’en 1986. Ce Cheval de charbonnier (15,8 x 21,7 cm) de 1821 exécuté au crayon noir et à l’aquarelle décuplait tout simplement, à 70 000 €, son estimation. |
Mercredi 24 mars, salle 7 - Drouot-Richelieu.
Maigret (Thierry de) SVV. Mme Petroff, MM. Millet, Rançon. |
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173 488 € frais compris. François Boucher (1703-1770), Vénus montrant la pomme de son triomphe aux dieux de l’Olympe, plume, encre brune, lavis bistre et lavis de sanguine, rehaussé de gouache blanche sur papier neige, 27 x 33 cm. |
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Des dessins au firmament |
Avant-dernier rendez-vous de la semaine entièrement consacré au dessin, cette vente totalisait 853 437 € frais compris. Un résultat s’y détachait très nettement, les 140 000 € du dessin de François Boucher reproduit. Inédite, cette composition estimée pas plus de 60 000 € ne peut être rattachée à aucune oeuvre aboutie qui nous soit parvenue. Le sujet est emblématique de la position de notre feuille dans cette vente, Vénus ayant remporté une éclatante victoire sur ses rivales après le jugement de Pâris. Plus modestement estimée 5 000 €, une Scène de banquet dans un jardin (27 x 64,5 cm), une plume et encre brune avec lavis brun sur trait de crayon noir, de l’école franco-flamande du XVIe siècle, suscitait 17 000 €. Mieux identifiée, mais pas plus cher estimée, une plume et encre brune avec lavis d’encre de Chine de Jean-Jacques de Boissieu (1736-1810) répétait la même adjudication. Le dessin représente Le Temple de la Sibylle à Tivoli avec un peintre sur le motif (22 x 31,5 cm). Pour les dessins anciens, citons encore les 15 500 € d’un lavis aux deux tons, plume et encre brune attribué à Joos de Momper (1564-1635), Paysage fantastique de port fluvial au fond d’un golfe (16,2 x 25 cm). Passons au XIXe siècle avec les 38 000 € récoltés par une aquarelle sur trait de crayon noir de Delacroix, ayant appartenu à l’ancienne collection Suzor, un Relevé de décor plafonnant de la chambre à coucher de l’appartement des reines à Fontainebleau (47 x 29,5 cm). Delacroix orientaliste, ensuite, à 20 000 € avec une Femme arabe portant une amphore (29,5 x 19,5 cm), une plume, encre brune et lavis d’encre brune de 1847. Un ensemble de dessins de Grandville, provenant par descendance de Louise Fischer, la soeur de l’épouse de l’artiste, cumulait 209 300 € frais compris en 27 lots. Les estimations étaient littéralement pulvérisées. Estimée 1 000 €, une Métamorphose de femme en bilboquet (20 x 23 cm) à la plume, encre brune et estompe fusait à 15 000 €. Elle était battue à 19 000 € par une plume et encre brune sur trait de crayon noir avec lavis brun, Caricature : cinq personnages et un couple de dos (19 x 27 cm). Terminons avec une feuille plus tardive. Estimé au plus haut 8 000 €, un dessin au fusain et crayon de couleur de Ramon Casa (1866-1932), Portrait de femme (60 x 44 cm), atteignait 15 000 €. |
Jeudi 25 mars, salle 9 - Drouot-Richelieu.
Piasa SVV. MM. de Bayser, Picard, cabinet Maréchaux-Laurentin. |
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198 800 € frais compris.
Théodore Géricault (1791-1824), Croupe de cheval à l’écurie, vers 1820-1821, aquarelle gouachée sur trait de crayon noir
sur papier gris, 25,9 x 20,9 cm. |
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Le XIXe siècle en feuilles |
Spécialité de la semaine, le dessin remportait ici une victoire établie à 1 009 558 € frais compris (85 % en valeur - 70 % en lots). Le XIXe siècle était plus particulièrement prisé, notamment grâce à un ensemble de feuilles de Théodore Géricault. Inédite, la Croupe de cheval à l’écurie reproduite était fermement disputée, à hauteur de 160 000 €, une estimation haute doublée. Elle a appartenu à l’ancienne collection Suzor. À l’instar de la tradition classique, le précurseur du romantisme concentre son attention sur la partie qu’il veut étudier. Déjà, en 1811-1812, il avait réalisé une série de croupes, dans les écuries de Versailles. Restons en compagnie de Géricault et de la thématique équine avec trois feuilles (21,3 x 28,6 cm environ) acquises par Paul et Florence Vercier dans les années 1970, chez un antiquaire montluçonnais, et qui totalisaient 287 100 € frais compris. Elles proviennent d’un carnet d’esquisses démembré. En 1824, la vente de l’atelier de l’artiste comprenait un lot de 33 carnets de croquis. Nos feuilles ont été exécutées vers 1814, une des périodes les plus bouillonnantes de l’artiste. Numérotée 26 et 27, la feuille la plus courue était poussée jusqu’à 100 000 €, le double de l’estimation basse. Elle montre au recto neuf études de cavaliers et trois croquis, et au verso, six études de chevaux, un cavalier de l’armée russe et trois croquis. À 80 000 €, l’estimation était dépassée toujours pour onze études de cavaliers et trois croquis sur une face, et une étude de cavalier, trois études de chevaux harnachés et cinq croquis sur l’autre face. À 58 000 €, l’estimation était frôlée pour la feuille figurant quatre études de cavaliers, deux études pour Le Cuirassier blessé et trois croquis, et au verso, cinq études pour Le Cuirassier blessé, six croquis divers et un portrait. Quittons Géricault pour Victor Hugo avec les 65 000 €, une estimation doublée, d’une Goélette mixte au crépuscule (10,2 x 27,4 cm) à la plume et encre brune, lavis d’encre, crayon noir, estompe avec rehauts de gouache blanche. Elle a été exécutée vers 1860 à Guernesey. Un dessin double face sur papier bleu (44,5 x 30 cm) d’Edgar Degas suscitait 25 000 €. Il montre au recto une étude de drapé et au verso un athlète au disque. Le drapé est à rapprocher de la peinture Étude de drapé au livre réalisée vers 1855-1856. Notre dessin a cependant probablement été réalisé dans l’atelier de l’artiste vers 1860, après son séjour romain. La plus belle envolée d’enchères de la vente concernait un crayon noir et lavis brun de l’école de Giorgio Vasari, figurant la Sainte Famille avec sainte Élisabeth et saint Jean-Baptiste (21 x 18,5 cm). Estimé 1 500 €, il fusait à 35 000 €. Il a été passé au stylet et au crayon au verso en vue d’un report. |
Mercredi 24 mars, Hôtel Marcel-Dassault.
Artcurial - Briest - Poulain - F. Tajan SVV. MM. de Bayser.
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61 248 € frais compris.
Louis Valtat (1869-1952), Maison au fond du jardin, vers 1907, huile sur toile, 80 x 65 cm. |
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Vollard Toujours ! |
Rien de tel, pour ouvrir une vente d’art du XXe siècle, que le pedigree de l’ancienne collection Ambroise Vollard. Les 24 lots affichant cette provenance totalisaient 220 557 € frais compris. C’est Louis Valtat qui s’octroyait la vedette. À 49 000 €, l’estimation basse était triplée pour l’huile sur toile vers 1907 reproduite, décrivant dans des nuances vives "cage aux fauves" oblige une Maison au fond du jardin. À 30 000 €, la touche tout aussi enflammée d’une huile sur toile décrivant une Femme cousant (44,5 x 31,5 cm) faisait merveille, puisque cette oeuvre n’était pas estimée plus de 10 000 €. Les teintes plus sourdes de Bérénice (74 x 56 cm), un nu à l’huile sur carton de 1894, séduisait également, à 18 000. Vu de dos, un Jeune Garçon (74 x 59 cm) exécuté à l’huile sur carton la même année se contentait de 7 000 €. La manière d’Henri-Charles Manguin est incontestablement plus classique. Sa Maternité aux accents contemporains, une huile sur toile de 1903, recueillait 20 000 €. Le sujet indiqué par le titre est en effet décalé vers la gauche pour laisser voir un homme alité. La robe rouge d’une Femme à la balançoire (220 x 130 cm) de Francesco Iturrino, une huile sur toile, suscitait 7 000 €. Pour Jean Puy, retenons les 5 200 € d’une huile sur toile de 1903 (106 x 74 cm), Nu assis dans un intérieur. |
Dimanche 28 mars, salle 1-7 -
Drouot-Richelieu. Cornette de Saint Cyr maison de ventes SVV. |
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123 920 € frais compris.
Fernand Léger (1881-1955), Composition à la roue (projet n° 1), vers 1923, aquarelle et gouache, 31 x 24 cm. |
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Léger, ça tourne ! |
Vous aurez reconnu l’aquarelle préparatoire à l’affiche que Fernand Léger réalisa à la demande d’Abel Gance pour son film La Roue. À 100 000 €, elle respectait son estimation basse. L’intérêt de Léger pour le cinéma remonte à 1916. Alors qu’il est en permission, Apollinaire l’emmène voir en compagnie de Blaise Cendrars, au Ciné Montparnasse, un film de Charlie Chaplin. La découverte du personnage de Charlot, sorte "d’homme-machine de la rue moderne", pour reprendre la définition de Giovanni Lista, constitue pour le peintre une véritable révélation. En 1919, il illustre le roman de Cendrars La Fin du monde filmée par l’Ange Notre-Dame, que l’écrivain conçoit matériellement comme une suite de plans cinématographiques avec des fondus enchaînés formés par l’interpénétration du texte et des images. Pour le film de Gance, il ne se contente pas de traduire dans l’affiche la poétique mécanique et rythmique voulue par le réalisateur, mais il écrit aussi un célèbre essai, "La Roue", sa valeur plastique, publié dans Coemedia en 1922. Il est consacré aux effets de montage, que l’on retrouvera dans le Ballet mécanique, film réalisé deux ans plus tard par Léger et Dudley Murphy. |
Vendredi 26 mars, salle 2 - Drouot-Richelieu.
Ader SVV. Mme Sevestre-Barbé, M. de Louvencourt.
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39 529 € frais compris.
Joseph Sima (1891-1971), Gouttes de lumière, 1958, huile sur toile, 35 x 27 cm. |
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Joseph Sima |
Dans une atmosphère dominicale, Joseph Sima remportait un tiercé gagnant grâce à trois huiles sur toile de la fin des années 1950 de formats très proches. Les Gouttes de lumière reproduites, exécutées en 1958, remportaient 31 000 €, ex æquo avec une autre toile, de 1959 celle-là, Goutte d’eau (35 x 24 cm). Pour la Ferme en Normandie de 1955, il fallait prévoir 20 500 €. Ces trois oeuvres ont appartenu à Monique Faux, qui a rédigé la biographie de l’artiste. Il l’a rencontrée en 1959. Sur son blog sensible et intéressant, l’artiste Sylvie Verchère Merle écrit : "J’étais à l’époque belle-fille de Monique et tous les murs de son appartement parisien étaient couverts des toiles du peintre. Je dois dire que je ne connaissais pas suffisamment son oeuvre, mais j’aimais bien les tons et la douceur qui se dégageaient de cet espace." Elle poursuit : "Il ne me reste de cette époque, mis à part deux enfants chéris, qu’une petite valise en cuir ayant appartenu à l’artiste et le souvenir très présent de ces espaces peints. Ils formaient comme une fenêtre ouverte à travers l’espace clos, un plongeon sur un autrement." On ne serait mieux dire… Rappelons que Sima, d’origine tchèque, arrive à Paris en 1921 et acquiert la nationalité française en 1926, mais va rester lié à l’avant-garde praguoise. |
Dimanche 28 mars, salle 4 - Drouot-Richelieu.
Catherine Charbonneaux SVV. |
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77 400 € frais compris.
Paul Pavlos (né en 1930), Hommage à Tom Wesselmann, 2005, papiers d’affiche massicotés dans du Plexiglas, 156 x 146 x 6,5 cm. |
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Moderne et contemporain jusqu’au street art ! |
Ces deux jours de ventes consacrées à l’art moderne et contemporain totalisaient 3 644 921 € frais compris. Le lundi récompensait le second qui cumulait 2 290 921 € frais compris, un catalogue étant spécialement dédié à l’art graffiti. Particulièrement sous les feux de l’actualité depuis quelque temps, celui-ci totalisait 382 959 € frais compris, représentant 91 % des estimations basses pour 80 % de lots vendus. Un nouveau record était prononcé pour Speedy Graphito avec les 28 000 € obtenus par un acrylique sur toile de 2009, Mandala (180 x 180 cm). Il s’agit de la traduction sur toile de la fresque réalisée le 1er juin 2009 par l’artiste sur la piazza Beaubourg. Futura 2000, ensuite, avec à 27 000 € une estimation frôlée mais un record enregistré pour Baby Formula (237 x 180,5 cm), une peinture aérosol sur toile de 1984. Autre figure incontournable de la spécialité, JonOne empochait 15 000 € avec un acrylique et encre de couleur sur toile de 2009, Snowflakes (159 x 214 cm). Retournons pour terminer vers les sources de ce moyen d’expression avec les 14 000 € d’une peinture aérosol sur toile (131,5 x 241 cm) de Dondi White, de 1983, et les 13 000 € d’une autre de A-One de 1985, The Babylon System, The Prophet Rides Again (205,5 x 254,5 cm). Ces deux dernières oeuvres proviennent de la collection Pijnenburg et se trouvaient accrochées, jusqu’au début de cette année, dans l’exposition "Né dans la rue" de la Fondation Cartier. Le catalogue consacré à l’art contemporain voyait l’Hommage à Tom Wesselmann de Paul Pavlos reproduit enregistrer 62 000 €. Cet hommage était double puisque, dans la composition, apparaît un tableau de Fernand Léger. Une huile sur toile de Jacques Monory de 1977, Technicolor n° 19, n° 558 (150 x 150 cm), dépassait à 52 000 € son estimation. Elle provenait de la même collection française qu’un acrylique sur toile de Valerio Adami de 1993, La Flûte (97 x 130 cm), adjugé 38 000 € au-dessus de son estimation , et qu’un acrylique sur toile d’Antonio Segui de 1987, Recuerdo de provincias (176 x 260 cm), cédé 33 000 €. Dans la journée de mardi, l’art moderne cumulait 1 360 000 € frais compris. La vedette en était Léonard Tsuguharu Foujita, dont une huile sur toile vers 1917 doublait à 46 000 € son estimation. Elle représente une Rue de la banlieue de Paris (33 x 41 cm). La touche rapide d’une huile sur toile de 1927 de Gen Paul, La Gare de Ville-d’Avray (65 x 81 cm), était appréciée à hauteur de 29 000 €. Changement de ton et de manière, à 25 500 €, avec une huile sur toile vers 1925 de Pierre Roy, Proue de navire et papillons (33 x 24 cm). La proue en question prend la forme d’une jeune femme nue couronnée, vue à travers une caisse sur fond d’onde marine. Un hommage à Salvador Dalí était rendu en fin de ventes, marqué par les 22 000 € d’un dessin à l’encre de Chine de 1929 sur fond d’impression sur papier, Projet architectonique (15,5 x 19,4 cm). Il est signé du monogramme armorié "GalaDali". |
Lundi 22 et mardi 23 mars, Hôtel Marcel-Dassault.
Artcurial - Briest - Poulain - F. Tajan SVV. Mme Nieszawer. |
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684 000 € frais compris. Jacques Dubois (vers 1693-1763), époque Louis XV, vers 1750, bureau de pente à panneaux de laque du Japon et bois vernis, ornementation de bronze doré, 88 x 112 x 52 cm. |
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En laque du Japon par Dubois |
Souvenez-vous, il y a deux semaines, c’est une commode d’époque Louis XV de Pierre Roussel plaquée de panneaux de laque de Chine qui défrayait la chronique, en empochant 430 000 €. Le retour en grâce des meubles rocaille en laque extrême-orientale se poursuit, cette semaine, avec les 550 000 € récoltés, dans la fourchette basse de son estimation, par ce bureau estampillé de Jacques Dubois. Il est orné de panneaux de laque japonaise, bien plus recherchée par les amateurs de l’époque que les laques chinois, considérés comme de qualité moindre et plus faciles à trouver. En effet, à partir de 1639, l’accès aux comptoirs commerciaux nippons devient uniquement réservé à la Compagnie hollandaise des Indes. Plus rares, les panneaux japonais sont donc plus onéreux et se retrouvent, de fait, réservés aux ébénistes les plus doués de leur génération. Au cours du règne de Louis XV figure parmi eux l’auteur de notre bureau, Jacques Dubois. Son inventaire après décès révèle une nette prédominance des meubles à écrire, principalement des secrétaires en pente ou en armoire, des bureaux plats et surtout des petites tables. Dubois se fera une véritable spécialité des secrétaires en dos d’âne ou bureau de pente, en laque et vernis Martin. Les ouvrages ornés de laques du Japon sont, bien entendu, les plus rares. Il faut noter également que notre homme possédait un important stock de modèles et de fontes de bronzes dorés, chose rare pour un ébéniste. Ce choix marque le soin qu’il apportait à l’ornementation en bronze de ses meubles, qui transparaît dans notre meuble et éclate littéralement dans l’opulent bureau plat en laque du Japon, vers 1750, conservé au Louvre. |
Vendredi 26 mars, salle 1 - Drouot-Richelieu.
Marc-Arthur Kohn SVV. |
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777 825 € frais compris.
Ancien travail italien ou flamand d’après un modèle du début du XVIIe siècle, Hercule s’apprêtant de sa massue à tuer l’hydre de Lerne, bronze patiné, h. 42 cm. |
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Curieux, de l’Italie à Bornéo |
Le cabinet éclectique d’un amateur se révélait riche en belles enchères, puisqu’il totalisait 2 666 245 € frais compris. Sa principale curiosité n’avait pas été révélée par son estimation, qui n’excédait pas 8 000 €. Il s’agit du bronze reproduit, objet d’une bataille au moins aussi violente que celle qui a opposé son sujet, Hercule, à l’hydre de Lerne, puisqu’elle s’achevait par une victoire à 630 000 €. La date de réalisation de ce travail italien ou flamand n’est pas précisée. Pour la sculpture, signalons un autre joli score, moins retentissant cependant. À 27 000 €, il concerne une vierge en prière en terre cuite émaillée (h. 55,5 cm), de la suite de l’atelier des Della Robbia. Elle a appartenu à l’ancienne collection de Marcel Puech à Avignon, auteur de quatre importants legs à la fondation Calvet. L’intérêt de notre amateur se portait également sur les arts tribaux. C’est dans la partie océanienne de la collection que résonnaient les deux plus importantes enchères. 92 000 € s’inscrivaient sur une figure d’ancêtre de type hampatong du XVIIIe siècle ou antérieur, provenant du Kalimantan, la partie indonésienne de l’île de Bornéo. Elle est en bois de fer (h. 190 cm), dont la partie haute est marquée par l’érosion, et a appartenu à l’ancienne collection du docteur André. Direction la Nouvelle-Guinée, ensuite, avec les 46 000 € d’un bouchon de flûte du peuple biwat vivant sur le cours moyen de la rivière Yuat, dans le Bas Sépik. En bois dur à coloration rouge et brune, ses yeux sont incrustés de nacre marine et son haut crâne est surmonté d’une touffe de plumes de casoar (h. 54,5 cm). Le personnage est censé représenter les enfants d’un esprit crocodile ancestral. Pour les arts extra-occidentaux, signalons également les 46 000 €, une estimation doublée, d’une guanyin chinoise d’époque Ming en bronze laqué or (h. 71 cm), provenant elle aussi de chez Marcel Puech. En peinture, l’école italienne intéressait particulièrement notre amateur. Pour preuve, les 160 000 € recueillis au final par la Résurrection de Lazare (112,5 x 116 cm) de Mirabello Cavalori (1535-1572). Cette enchère constitue un record français pour l’artiste. Un autre record hexagonal était acquis, pour Michelangelo di Pietro Membrini plus connu sous le nom de Mencherini (actif de 1484 à 1525) avec les 92 000 € d’un panneau à sujet de L’Adoration des mages (77,5 x 62 cm). Attribué au maître de Flore, un peintre actif en France et peut-être en Italie au XVIe siècle, une toile probablement transposée, Vénus, Cupidon et les Grâces (106 x 123 cm), doublait à 50 000 € son estimation. La peinture flamande était pour sa part dominée par les 70 000 € d’un panneau de Jacob Van Hulsdonck (1582-1647), Coupe de prunes et cerises sur un entablement (24 x 32 cm). Était également fermement bataillée, 35 000 € sur une estimation haute de 15 000, une toile de l’école de Prague d’un suiveur de Bartholomeus Spranger (159 x 93,5 cm), représentant de manière très suggestive Vénus et Cupidon au miroir. Pour les dessins, retenons les 15 000 €, une estimation pulvérisée, d’une plume et encre brune de l’école italienne du XVIe siècle, une petite (12,5 x 7 cm) Étude de putto en pied. |
Vendredi 26 mars, salle 5-6 - Drouot-Richelieu.
Piasa SVV. MM. de Bayser, Portier, Roudillon. |
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128 186 € frais compris.
Paire de candélabres en argent, composés d’une paire de flambeaux surmontés chacun de deux bouquets superposés, totalisant six lumières, Augsbourg 1781/1783, Johann Philipp Heckenauer (reçu en 1741) pour les flambeaux et un bouquet, Kiev 1828/1857 pour deux bouquets, et poinçons de titre 84 pour le quatrième bouquet et les douze bobèches, h. 55 cm, 14,190 kg.
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L’Europe d’Augsbourg à Kiev |
Cette spectaculaire paire de candélabres enflammait les enchères à la hauteur de la richesse de son répertoire ornemental, 106 000 € sur une estimation haute de 20 000, et du jeu complexe d’entrelacement de ses bras de lumière. Ces derniers sont d’ailleurs l’occasion d’une multiplication de poinçons. En effet, si les flambeaux qui forment la base des candélabres ainsi qu’un des bouquets de lumières sont exécutés à Augsbourg entre 1781 et 1783 par Johann Philipp Heckenauer, les autres bouquets ont été réalisés plus tard, au XIXe siècle, en Russie. En témoignent la marque de Kiev et les quelques poinçons de titre 84. Tout en traversant une partie de l’Europe, ces candélabres ont conservé leur cohérence décorative tout en augmentant leur magnificence. Plus austère mais pas moins recherché, un petit (103,4 g - l. 16 cm) bougeoir en vermeil était propulsé à 85 000 €, d’après une estimation haute de 12 000. Cette pièce a réchappé aux fontes somptuaires louis-quatorziennes, portant le poinçon parisien pour l’année 1675. Celui du maître orfèvre est incomplet. Peut-être s’agit-il de Jean Lequin, reçu en 1661. Estimée au plus haut 8 000 €, une chocolatière en argent (1,2 kg - Rethel 1770/1771) de Jean Baptiste Coche atteignait 21 500 €. À côtes torses, elle repose sur trois pieds à pans et à cannelures à attaches en cartouches rayonnants, le bec étant cannelé et rudenté de fines branches.Dans les vitrines de bijoux, c’est une pierre non montée qui brillait le plus intensément en récoltant 46 000 €. Il s’agit d’un diamant de 7,64 ct taillé en coussin. Monté cette fois-ci sur une bague en platine entre deux diamants baguette, un diamant ovale (6,09 ct) doublait à 22 500 € son estimation. L’envolée à 22 000 € d’un bracelet vers 1930 était encore plus marquante, l’estimation haute étant de 7 000 €. En platine pavé de diamants brillant et baguette, il se présente sous la forme d’un large ruban formé de deux motifs géométriques entièrement articulés et ajourés, autour de deux diamants plus importants. |
Mardi 23 mars, salle 8 - Drouot-Richelieu. Mathias SVV, Baron - Ribeyre & Associés SVV, Farrando - Lemoine SVV. Cabinet Dechaut-Stetten. |
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446 112 € frais compris. Chine, XVIIIe siècle. Brûle-parfum en néphrite blanche avec taches de couleur rouille, l. 16,4 cm. |
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La Chine, l’argent et le bronze... |
Cette vente qui totalisait 2 304 701 € frais compris était marquée par toute une série de résultats soutenus, notamment pour l’art de l’empire du Milieu. Arrivait ainsi en tête du palmarès le brûle-parfum en néphrite reproduit, un travail chinois du XVIIIe siècle poussé à 360 000 €, sur une estimation haute de 40 000. Il est sculpté en léger relief de fleurs de linghzi, les anses étant en forme de fleurs de magnolia avec chauve-souris et caractère "shu", la prise du couvercle adoptant celle d’un chrysanthème. Traditionnellement très recherchée par les amateurs asiatiques, la néphrite remportait un autre succès avec les 62 000 € d’une coupe blanche, légèrement céladonée (l. 18,8 cm), portant à son revers la marque de Qianlong à quatre caractères. Lobée, elle montre à l’extérieur un décor sculpté des quatre symboles bouddhiques, alternés de fleurs et feuillages. Elle a appartenu à l’ancienne collection Goldet de Lyon. Restons en Chine et au XVIIIe siècle, avec les 77 000 € d’une boîte impériale de forme hexagonale à structure en bronze doré sertissant des plaques d’ambre (h. 6 - l. 15,5 cm) sculptée, de qilong, à l’exception de la plus grande, ornant le couvercle, qui montre un dragon à cinq griffes s’enroulant autour d’un caractère "shu" stylisé. Là aussi, l’estimation était largement dépassée. Elle était en revanche respectée, à 52 000 €, par le vase d’époque Juaqing (1796-1820) portant la marque de l’empereur à six caractères . De forme balustre à deux petites anses, il est en porcelaine émaillée polychrome imitant les émaux cloisonnés. Le Japon était également à l’honneur avec les 45 000 €, une estimation décuplée, d’une paire de boîtes lobées du XVIIIe siècle en laque ro-rio à décor en hira maki-e de laque or, d’une fleur de prunier et de croisillons. Elles ont reçu, à la même époque, une monture en bronze doré à cinq pieds galbés, sur un socle ciselé de motifs géométriques et de fleurs (h. 11 cm). Dans un tout autre genre, signalons pour terminer les 230 000 € d'un marbre italien du XIXe siècle célébrant l’arc de triomphe de Titus, provenant d’un cabinet de curiosités. |
Mercredi 24 mars, salle 10 - Drouot-Richelieu. Fraysse & Associés SVV. MM. Fabre, Lepic, Mourier, Portier T, de Sevin, cabinet Turquin. |
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384 152 € frais compris.
Rhin supérieur, Bâle, vers 1470-1480. Tapisserie en laine et soie représentant deux couples d’amoureux sur fond de branches feuillagées et fleuries, bordures flamandes du XVIe siècle, 126 x 204 cm. |
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L'amour au XVIe siècle |
Bâle évoque davantage, de nos jours, l’une des plus importantes foires d’art contemporain que l’art de la lisse au Moyen Âge. Pourtant, deuxième centre commercial du Rhin supérieur à l’époque médiévale, cette riche cité a produit pour l’élite locale des pièces dont quelques exemplaires figurent dans les collections de l’Historischen Museum de la ville. Notre tapisserie sextuplait, à 310 000 €, son estimation. L’attrait de son sujet courtois, son ancienneté, sa qualité d’exécution, son état de conservation et la rareté de ce type de provenance justifient l’engouement suscité. On estime que les nombreux ateliers disséminés dans la région avaient une production importante, comparable à celle des ateliers flamands. Mais la petite taille des pièces réalisées est l’une des raisons avancées pour expliquer leur disparition. Ces tapisseries ne sont pas des ouvrages de dames patriciennes ou de religieuses, comme cela a été longtemps avancé. Des études récentes prouvent en effet qu’elles sont pour la plupart le fruit d’ateliers professionnels. L’origine de leur ancienne appellation, Heidnischwerk ("oeuvres païennes"), ne vient pas de leur sujet, quelques fois religieux, et demeure incertaine... Elle est peut-être due au décor des fonds qui, dans certains cas, imitent de riches brocarts ou des damas, étoffes tissées par des non-chrétiens. |
Lundi 22 mars, salle 1 - Drouot-Richelieu.
Rieunier & Associés SVV. Mme Fligny.
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88 538 € frais compris. Joséphine (Marie-Josèphe-Rose de Tascher de La Pagerie, dite), lettre autographe signée "Joséphine", adressée à son fils le prince Eugène de Beauharnais, château de Navarre [près d’Évreux], 9 avril [1814], 1 p., 2/3 in-12 carré avec décor marginal gaufré. |
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Saga napoléonienne |
L’Empire se présentait sous un jour nouveau ce samedi. La petite et la grande histoire se dévoilaient au fil des cinquante lettres de l’impératrice Joséphine et des quelque 400 documents la concernant ou évoquant la Révolution et le Premier Empire. Les collectionneurs se mobilisaient de façon remarquable pour entrer dans l’intimité de l’aventure napoléonienne : 95 % des pièces trouvaient preneur et le produit 700 000 € doublait les attentes. Quoi de plus touchant qu’une lettre d’amour ? "Mon mari ne m’aime pas, il m’adore, je crois qu’il deviendra fou". Séduit par ce cri du coeur confié par Joséphine à son amie Madame Tallien, le 23 juillet 1796, un amateur déboursait 32 000 €. D’autres pages émeuvent par leur détresse, celle d’une femme divorcée écrivant : "Bonaparte, tu m’as promis de ne pas m’abandonner"... Trois lettres, emportées pour 45 000 €, évoquent le trouble de Joséphine. Deux d’entre elles, signées de l’impératrice, sont adressées à son fils, le prince Eugène de Beauharnais, une autre est une copie à Napoléon Ier. Mais la missive qui a obtenu le plus de succès évoque la chute de l’Empire en ces termes : "Tout est fini, il abdique" (voir photo ci-contre). Pour 70 000 €, cette lettre écrite par l’impératrice à Eugène de Beauharnais, le 9 avril 1814, rejoindra la collection de lettres intimes de madame Springer. Elle est d’autant plus marquante que Joséphine ne survivra pas à l’Empire : sa plume s’arrêtait deux mois plus tard, le 2 juin 1814. Plusieurs témoignages historiques entraient dans les collections publiques, notamment une relation de l’incendie de Moscou en 1812, préemptée à 6 000 € par les Archives nationales. Le lendemain, la maison de ventes bellifontaine renouait avec un programme plus traditionnel de souvenirs historiques, emmené par les 65 000 € prononcés pour un sabre à l’orientale à monture en argent, attribué au maréchal Macdonald. Deux grandes garnitures agrémentées d’un riche décor au repoussé ornent son fourreau. Signée par l’un des plus grands ciseleurs de la place parisienne, Pierre-Philippe Thomire, une imposante paire de girandoles en bronze patiné et doré, réalisées entre 1810 et 1820, obtenait 60 000 €. Juchées sur une sphère posée sur une base quadrangulaire, deux prêtresses drapées à l’antique soutiennent des bouquets à douze lumières sur deux étages. Le raffinement s’exprimait également sur une bague chevalière du XIXe siècle. En or, sertie de vingt-huit diamants de taille ancienne, elle est centrée d’un "H" couronné, orné de brillants sur fond d’émail bleu. Ce bijou, qui aurait appartenu à la reine Hortense, obtenait 20 000 €, malgré un anneau refait postérieurement. Décidément, l’Empire recèle bien des secrets, que les collectionneurs se plaisent à dévoiler ! |
Fontainebleau, samedi 27 et dimanche 28 mars. Jean-Pierre Osenat Fontainebleau SVV. M. Nicolas, M. Dey, Mme Lamort, Mme Finaz de Villaine, Cabinet Dillée, M. Millet, Mme Berthelot-Vinchon. |
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234 643 € frais compris. Francesco Guardi (1712-1793), Caprice architectural vénitien, plume et encre brune, lavis brun, 18 x 26,5 cm. |
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Francesco Guardi, brillant védutiste |
Cette feuille italienne permettait à Orléans de fêter avec éclat la semaine du dessin (voir Gazette n° 11, page 155). Ses nombreux atouts déclenchaient la ferveur des amateurs, des musées ainsi que du négoce international. Proposée dans son jus, elle bénéficie en effet d’un pedigree prestigieux. Après avoir appartenu à Jean Dollfus et à Adrien Fauchier-Magnan, elle a fait partie des collections Dormeuil. Magnifique exemple de paysages imaginaires, elle est l’oeuvre de Francesco Guardi. Ce contemporain de Carlo Goldoni l’inventeur de la comédie italienne moderne appartient à une famille d’artistes. Beau-frère de Jean-Baptiste Tiepolo, notre dessinateur est le fils de Domenico Guardi, qui installa, au début du XVIIIe siècle, un atelier de peinture décorative dans le style du rococo autrichien. Après avoir peint des tableaux d’histoire, Francesco, âgé d’une cinquantaine d’années, s’oriente vers les veduti. Désormais, il représentera Venise, la ville et ses fêtes, sous toutes les coutures, avec réalisme et fantaisie, insufflant une nouvelle vie au genre. Francesco Guardi atténuera ainsi la minutie rigoureuse de ses prédécesseurs, comme Marco Ricci ou Giovanni Marieschi, pour envelopper la composition dans un jeu mobile et continu de lumière, ciselant les détails naturalistes comme sur notre superbe dessin. Saisis sur le vif, de petits personnages dessinés en touches nerveuses s’insèrent dans une atmosphère évanescente. La composition relève d’une mise en scène toute théâtrale : un éblouissant et prodigieux caprice, à la hauteur de l’envolée des enchères. |
Orléans, samedi 27 mars. Binoche - De Maredsous SVV.
Hôtel des ventes Madeleine SVV. MM. de Bayser. |
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167 981 € frais compris.
XIXe siècle, style Louis XVI. Paire de bustes en marbre sculpté à l’effigie de Bacchus et de Cérès sur des gaines en marbre blanc et rouge, h. 195 cm. |
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Succès pour la collection Abadie de Madières |
Le pôle d’attraction de cette vente était les tableaux et les objets d’art provenant de la collection Pierre Abadie de Madières, à l’image de notre paire de bustes en gaine. Indiquée autour de 4 000 €, elle créait la surprise. Vivement débattue entre la salle et divers téléphones, elle suscitait en effet bien des convoitises : à 120 000 € était encore en lice une dizaine d’enchérisseurs. Ornementale, elle embellissait la demeure de Pierre Abadie, descendant de Paul Abadie, brillant et fécond architecte, auteur entre autres de l’hôtel de ville d’Angoulême et de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre ; aux dernières décennies du XIXe siècle, Paul Abadie s’était fait bâtir à Chatou un coquet hôtel particulier. Affichant d’importantes dimensions, nos sculptures sont une belle prouesse artistique. Finement exécutées, les gaines jouent du contraste entre les tonalités blanche et rouge évoquant la pourpre pompéienne. Elles sont également ornées de délicats motifs décoratifs inspirés du répertoire du style Louis XVI : des fruits et des fleurs délicatement maintenus par des rubans. Proposées en pendant, elles supportent les bustes de deux divinités mythologiques : Bacchus et Cérès. Souriant, le visage aux joues rebondies de Bacchus exprime la joie de vivre ; coiffé de luxuriantes grappes de raisins, il fait don aux hommes du vin et préside également aux débordements de la nature. Présentant une mine aussi réjouie, Cérès, sa compagne, arbore un front ceint de deux gerbes de blé ; associée à Déméter, elle est la déesse des moissons et de la fécondité. |
Senlis, dimanche 21 mars. Hôtel des ventes de Senlis SVV.
Mes de Muizon, Le Coënt. MM. Bacot, de Lencquesaing. |
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