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Top des enchères |
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297 743 € frais compris.
Habit de grand uniforme du maréchal Davout, drap bleu brodé en filé d’or au passé avec des paillettes, neuf boutons avec des bâtons à l’aigle, dix-huit avec des bâtons à fleurs de lis, doublure en satin blanc cassé. |
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Une collection, un Empire |
Salle comble pour cette vente particulièrement attendue par les amateurs du premier Empire, qui permettaient aux enchères de flamber et d’atteindre un total de 3 168 527 € frais compris. L’objet de tant d’attention est une collection réunie depuis 1945 par un couple d’amateur belges désigné par les initiales de Monsieur et Madame, "RVN & GC". Quatre enchères dépassaient la barre des 100 000 € et deux préemptions étaient réalisées par le musée de l’Armée, la plus valeureuse concernant à 18 000 € un casque de dragon du modèle de troupe d’époque Consulat-premier Empire qui aurait appartenu à Jean-Baptiste Rivet, dragon au 17e régiment. La seconde, à 6 000 €, est obtenue sur une paire d’épaulettes de colonel du premier Empire ayant appartenu au baron Joseph Peyrot. Elles sont en passementerie d’argent. La bataille d’enchères la plus échevelée permettait à l’habit de grand uniforme du maréchal Davout reproduit de doubler, à 245 000 €, son estimation haute. Nos collectionneurs l’avaient acquis en octobre 1987 à Saint-Brieuc pour 180 000 F (41 707 € en valeur réactualisée) dans la vente des souvenirs des ducs de Goyon. Cet habit du "maréchal de fer" se caractérise autant par son luxe et sa splendeur que par son étonnant état de conservation. Restons avec une enchère à six chiffres, 240 000 €, grâce au somptueux sabre exécuté par le directeur de la manufacture impériale de Versailles, Nicolas-Noël Boutet. Il aurait été attribué à l’un des frères de l’empereur Louis Napoléon Bonaparte ou offert par lui au général Collaert lorsqu’il était colonel général de sa garde. Il a en tout cas, dans son écrin en maroquin à la forme, respecté son estimation. Ce qui n’était pas le cas d’une plus sobre forte-épée d’officier de cavalerie, de la manufacture de Zlatoust vers 1829, donnée par le tsar Nicolas Ier au maréchal Mortier, duc de Trévise. Estimée pas plus de 15 000 €, l’arme était ferraillée jusqu’à 230 000 €. La lame bleuie et dorée sur la moitié est gravée par un maître de la spécialité, Ivan Boyarshinov, de feuillages, de trophées, du cheval Pégase et, sur une face, du dieu de la Guerre encadré de renommées, l’autre face avec le chiffre du monarque, dans une couronne de lauriers soutenue par deux victoires ailées, ces deux derniers motifs ayant la particularité de se détacher en réserve sur un fond imitant l’aspect du galuchat. La manufacture de Zlatoust fut fondée en 1812 et a recruté les meilleurs spécialistes d’Europe, dont le maître de Boyarshinov, Wilhelm Nicholas Shaff, venu de Solingen. La dernière enchère à six chiffres, 140 000 €, allait à un sabre plus attendu puisque estimé jusqu’à 100 000 €. Du modèle réglementaire d’officier supérieur des chasseurs à cheval de la garde impériale, il date du premier Empire. La lame de Klingenthal est en damas gravé à l’eau-forte et doré de trophées, rinceaux, feuillages et d’aigles couronnées, la garde à fusée en ébène avec le quillon en forme de patte de lion tenant une sphère, la calotte terminée par une tête léonine. |
Mercredi 18 novembre, salle 1-7 - Drouot-Richelieu.
Thierry de Maigret SVV. M. Croissy. |
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322 192 € frais compris. Francesco Guardi (1712-1793), Capriccio, toile, 48,5 x 54,5 cm. |
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Guardi védutiste et capricieux |
Dans la vidéo de la vente où figuraient les tableaux de Guardi, diffusée sur BFM TV et le site internet de la Gazette, Éric Turquin était catégorique : "Mon coup de cœur, c’est ce tableau." Il s’agissait du Capriccio reproduit, bataillé à hauteur de 260 000 € sur une estimation haute qui n’en excédait pas 80 000 €, preuve que l’avis de l’expert était largement partagé. C'était la plus petite estimation des cinq tableaux (dont une paire) du maître vénitien qui affrontaient le feu des enchères. Ainsi que le précise Éric Turquin, le sujet n’était pas "une figure imposée comme l’était la place Saint Marc", permettant à l’artiste de se sentir beaucoup plus libre : "C’est dans ce genre de tableau qu’on sent la touche de Guardi." Et d’ajouter "C’est là que le peintre se révèle dans sa pure virtuosité. On ne le dira jamais assez, Guardi était à la peinture vénitienne ce que Mozart fut à la musique du XVIIIe siècle". Outre ses qualités techniques, notre caprice possède une importance certaine. En effet, une toile traitant d’un sujet comparable - conservée à la Pinacoteca Ambrosiana de Milan - était considérée comme l’oeuvre première, jusqu’à ce que Rudolfo Palluchini révèle, dans un numéro de 1965 de la revue Arte Veneta, qu’il s’agissait en réalité d’une copie de notre tableau. Antonio Morassi confirme cet avis dans le catalogue raisonné de l’oeuvre du peintre publié en 1973. Ce spécialiste va même jusqu’à donner à notre toile le premier prix d’excellence pour ce thème. Il la situe dans les années 1770-1775, l’historien d’art Dario Succi proposant quant à lui une datation plus précise, vers 1770. Rappelons que les "caprices" désignent des compositions imaginaires. Ce thème apparaît en Italie avec le maniérisme et trouve dans la Venise du XVIIIe siècle un terrain fertile, où s’illustreront notamment Marco Ricci et Giuseppe Zais, Guardi le pratiquant également en marge de ses vedute. Retrouvons ces dernières. Si la Piazza San Marco con basilica e campanile ne trouvait pas preneur, la paire de petites toiles (16 x 23 cm) montrant l’Isola S. Michele le cimetière de la cité et le Rio dei Mendicanti avec l’austère façade de l’hôpital civil dépassait nettement, à 260 000 €, son estimation. Elles ont probablement appartenu à lord Carnavon et se trouvaient jusqu’en 1989 dans la collection du comte de Boisrouvray. Chacune offre une version tardive de thèmes récurrents chez Guardi, en format "carte postale", pour les voyageurs du XVIIIe siècle. |
Mercredi 18 novembre, salle 5-6 - Drouot-Richelieu.
Blanchet & Associés. Cabinet Turquin. |
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683 200 € frais compris.
Pablo Gargallo (1881-1934), Bacchante, 1926, cuivre martelé à patine nuancée vert, pièce unique, 47 x 17,5 x 29 cm. |
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Une bacchante record |
Les grâces cuivrées de cette bacchante permettaient au roi du métal découpé, Pablo Gargallo, de décrocher à 560 000 € un record mondial (source Artnet). Elles détrônent son Masque d’Arlequin souriant III (h. 18,5 cm), une pièce unique de 1927 en cuivre à patine brune exécutée spécialement pour Tériade, adjugé 400 000 € le 20 octobre 2007 chez Artcurial. Notre nu allongé est quant à lui daté de 1926 et n’a depuis 1927 pas quitté la famille de son premier acheteur, le docteur Jacques Soubies. Ce grand collectionneur l’avait acquise directement auprès de l’artiste. Gargallo côtoie celui que l’on considèrera comme le père de la sculpture en fer, Julio Gonzales. Il apprend à ses côtés la technique de la soudure autogène, ce qui lui permet de réaliser des oeuvres de plus en plus grandes. Sa syntaxe formelle utilise les pièces de métal juxtaposées et soudées pour former des plans et souligner des vides, créant ainsi une sculpture dite "ouverte". |
Vendredi 20 novembre, salle 5 - Drouot-Richelieu.
Daguerre SVV. M. Derouineau. |
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31 907 € frais compris.
Ilse Bing (1899-1998), Autoportrait : « le métro aérien et moi », 1936, tirage sur papier mat, 18,8 x 28,2 cm. |
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La reine du Leica couronnée |
Deux-cent quatre vingt six numéros inscrits au catalogue, une seule artiste, la photographe Ilse Bing, et un résultat de 555 000 € frais compris (80 % de lots vendus - 200 % des estimations basses) suffisent à exprimer les particularités de cette vente. Pas moins de 61 lots dépassaient largement leur estimation, disputés par une clientèle très internationale, aussi bien européenne qu’américaine et même brésilienne. Ilse Bing, surnommée « la reine du Leica », récoltait ainsi, à 25 000 €, un record mondial avec le tirage d’Autoportrait : "le métro aérien et moi" (voir photo), estimé pas plus de 3 000 €. La photographe apparaît en effet dans le reflet de l’appareil circulaire qui se trouve sur le quai du métro - minimisant encore la place de l’humain dans la gigantesque métropole américaine -, ici surplombé par la flèche d’aluminium du Chrysler Building. L’enchère de 25 000 € n’était cependant pas la plus élevée de cette dispersion, 42 000 € s’inscrivant, à plus du double de l’estimation, sur un reportage réalisé en 1931 sur le Moulin Rouge à Paris. Il comprend 12 photographies (environ 16 x 22,8 cm chaque) montées sur des feuilles d’album dans des passe-partout réalisées par Ilse Bing elle-même. Défenseur du caractère réaliste et objectif de la photographie, Emmanuel Sougez a jugé ces images prises sur le vif "d’un dynamisme photographique peu courant". Les autoportraits de Bing étaient très présents, et convoités, la troisième et dernière enchère à cinq chiffres s’inscrivant à 12 000 €, une estimation haute quadruplée, sur un tirage sur papier mat (10,4 x 7,9 cm) d’une image prise à Francfort en 1928. Ilse apparaît de profil sur un fond de rideau noir, derrière son Voigtländer à plaque. C’est l’année suivante qu’elle abandonnera cet appareil au profit du Leica. |
Lundi 16 novembre, Drouot-Montaigne.
Millon & Associés SVV, Cornette de Saint Cyr SVV. M. Goeury. |
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247 800 € frais compris.
Hugo Pratt (1927-1995), Corto Maltese en Sibérie, encre de Chine, feutre, gouache et aquarelle, 64 x 49,5 cm. |
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Pratt, Loisel, Sempé, Hergé... |
Ces deux jours de ventes consacrés à la bande dessinée totalisaient 1 935 750 € frais compris. Hugo Pratt et son héros Corto Maltese étaient les invités d’honneur, le dessin reproduit doublant, à 200 000 €, son estimation. Il a été réalisé pour la couverture de la première édition en noir et blanc de l’album Corto Maltese en Sibérie, publiée en 1979 chez Casterman. À sa suite, le dessin de la couverture de l’édition française de La Maison dorée de Samarkand atteignait 80 000 €. L’album a été publié en 1986, toujours chez Casterman. Il s’agit d’une aquarelle, encre de Chine et feutre comportant au verso une composition identique annotée "no". Une autre nchère à six chiffres, 121 000 €, s’inscrivait nettement sous l’estimation sur une encre de Chine, mine de plomb et grattage sur carton de Franquin réalisée pour la couverture de l’album Le Cas Lagaffe, publié en 1971. Elle porte au verso une dédicace de 1986, accompagnée d’un dessin à l’encre de Chine montrant un singe espiègle. À 25 000 €, l’estimation était doublée pour une encre de Chine et gouache blanche de Régis Loisel, la couverture de l’album Le Rige publié chez Dargaud en 1985, troisième épisode de la série « La Quête de l’oiseau du temps ». La jeune Pélisse y figure attachée près d’une inquiétante créature. À 16 500 €, l’estimation était toujours dépassée pour une encre de Chine et aquarelle de Sempé de 1977, treizième illustration de l’ouvrage Un léger décalage. On y voit la tentative désespérée de contrôle d’un incendie dans un magasin de feux d’artifice devant une foule ravie. Intéressons-nous maintenant à Hergé et à son infatigable reporter, qui récoltait de bonnes enchères dans toutes les catégories. Débutons avec les dessins originaux et les 26 000 € d’une encre de Chine du milieu des années 1950, publiée dans un des albums à colorier édités par Casterman. On y voit aussi bien Tintin que le capitaine Haddock, Dupond et Dupont, la Castafiore ou encore la fusée de Tournesol. Un crayonné à la mine de plomb pour une illustration inédite de Tintin au Congo triplait, à 20 000 €, son estimation. Notre héros et son fidèle Milou chassent dans la brousse, observés par des animaux sauvages regroupés dans un fourré. Pour les albums, la palme revenait à 36 000 € à un exemplaire du tirage de tête, numéroté et signé « Tintin » par Hergé et « Milou » par sa femme Germaine, des Aventures de Tintin reporter du « Petit Vingtième » au pays des Soviets (Casterman, 1930). |
Vendredi 20 et samedi 21 novembre. Hôtel Marcel-Dassault.
Artcurial-Briest-Poulain-F. Tajan SVV. M. Leroy. |
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343 170 € frais compris.
Louis Majorelle (1859-1926), guéridon tripode en acajou et coubaril orné de bronzes dorés, h. 84,5, diam. 91,5 cm. |
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Les nénuphars de Louis Majorelle |
Le mobilier art nouveau n’est pas toujours apprécié à sa juste valeur. Il prenait une revanche avec les 279 000 € affichés par ce guéridon de Louis Majorelle, s’inspirant d’un motif botanique aquatique, le nénuphar. Ce modèle a été exposé à la première édition du Salon des industries du mobilier, organisé à Paris de juillet à novembre 1902, et également à l’exposition de l’école de Nancy dans la capitale l’année suivante. Les meubles aux nénuphars de Majorelle avaient cependant déjà fait une entrée remarquée sur la scène des arts décoratifs, à l’Exposition universelle de 1900, avec un ensemble, comprenant notamment un mobilier de bureau - actuellement conservé au musée de l’École de Nancy. Majorelle ne se contente pas d’employer le nénuphar comme thème décoratif, il en fait la structure même du meuble. Cette fleur possède en outre l’avantage d’adhérer à un certain esprit du temps : elle emprunte au symbolisme mystérieux de l’Égypte ancienne, où elle représentait la création du monde et une allégorie de la renaissance. |
Mercredi 18 novembre, salle 4 - Drouot-Richelieu. Binoche - Renaud - Giquello SVV. M. Marcilhac, cabinet Buttet-de Lencquesaing. |
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9 563 € frais compris.
Franco Campo et Carlo Graffi, fauteuil édité par Home en velours, piètement croisé en bois teinté acajou, 1954, h. 106 cm. |
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Dolce vita |
L’étonnante collection d’un amateur de sièges italiens entre 1947 et 1974 permettait de faire un point sur la cote de ce type de meuble, rare sur le marché français. Les vingt-neuf lots vendus rapportaient 140 517 € frais compris. L’enchère la plus soutenue, 10 000 €, allait à la paire de fauteuils de Gulio Minoletti. Rappelons que ces sièges ont été réalisés pour les wagons de première classe du train d’avant-garde italien ETR 300, plus connu sous l’appellation de "Settebello". En France, la notoriété de Gio Ponti est plus établie. Il récoltait 9 500 € avec une paire de fauteuils édités par Cassina, dont le modèle a été créé pour l’hôtel Parco dei Principi à Rome. Une paire de fauteuils à dossier bas de même origine allait à 7 500 €. Ces sièges allient un cuir mastic à de l’alcantara vert. Toujours par Ponti, une paire de lumineuses bergères orangées pour l’hôtel Royal à Naples allait à 8 000 €. L’opulent fauteuil de 1954 de Franco Campo et Carlo Graffi reproduit suscitait 7 200 €, remportant la palme pour un siège vendu à l’unité. Tendue de velours violet, une paire de grands fauteuils vers 1950 de Melchiorre Bega dépassait pour sa part, à 7 000 €, son estimation. Tous ces sièges sont à structure coque enveloppante rembourrée recouverte de tissu et reposant sur de petits pieds en bois ou en métal. Une certaine idée à la fois confortable et protectrice de la dolce vita ! |
Mardi 17 novembre, Espace Tajan.
Tajan SVV. M. Wattel. |
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115 454 € frais compris.
Chine, XVIIe siècle. Vase à vin tripode « jue » en corne de rhinocéros, h. 14 cm. |
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Jue en corne de rhinocéros |
On a l’habitude de voir flamber aux enchères les réceptacles en corne de rhinocéros, traditionnellement très recherchés par les amateurs et souvent payés fort cher. Ils affectent en général toujours la même forme de coupe, seul le décor sculpté les différenciant. Celui adjugé cette semaine 95 000 € - sur une estimation haute de 60 000 - possède la particularité d’imiter un vase à vin tripode archaïque dont la forme, dite "jue", est l’une des plus anciennes répertoriées, avec la "jia". Les plus anciens vases jue répertoriés, en bronze, remonteraient à la culture Eritlou (1950-1300 av. J.-C.). C’est sous les Shang vers 1000 avant notre ère que seraient apparues les deux poignées de suspension, clairement visibles ici. Notre pièce date du XVIIe siècle et témoigne de la résurgence du goût pour les formes archaïques traditionnelles, notamment initiée par les empereurs Qing, d’origine mandchoue, fervents admirateurs et mécènes de la culture chinoise. Rappelons que la corne de mammifère est parée de nombreuses vertus, notamment celle de détecter les poisons. |
Vendredi 20 novembre, salle 2 - Drouot-Richelieu.
Beaussant - Lefèvre SVV. M. Portier. |
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159 900 € frais compris.
Peuple fang, Gabon, XIXe siècle. Effigie d’ancêtre dite « eyema byeri », bois à patine brillante et suintante, h. 44 cm. |
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Eyema byeri |
Les sculptures réalisées par les Fangs pour le culte des ancêtres - appelé "Byeri" - sont toujours activement recherchées par les amateurs. Cette eyema byeri respectait à 130 000 € son estimation. Le terme "eyema" désigne les statuettes. L’Eyema byeri est l’évocation physique de l’ancêtre, qui permet de faire revivre ce dernier dans l’intimité du groupe. Notre pièce appartient au style betsi, d’une région du sud du pays fang. Il se caractérise par un sens poussé des volumes, associant dans la figurine des formes arrondies et puissantes, lui conférant une monumentale robustesse. À ce titre, notre effigie présente une face arrière aussi intéressante que l’avant. La patine sombre et suintante est également typique de ce style. Les Betsis, dont la politique était d’anéantir leurs ennemis, ont conservé leur forme propre sans se laisser imprégner par les influences étrangères. |
Mercredi 18 novembre, salle 4 - Drouot-Richelieu.
Binoche-Renaud-Giquello SVV. M. Dulon. |
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319 500 € frais compris. Cabriolet Rolls Royce Silver Dawn série F, 1954.
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La grande classe... |
Vous rêviez de conduire du bout des doigts et cheveux au vent une Rolls Royce Silver Dawn, sur la grande corniche entre Villefranche et Menton, en admirant le profil racé de votre voisine se détachant sur le bleu de la mer ? Cet exemplaire était LA voiture pour vous. En effet, il s’agit du seul et unique fabriqué en conduite à gauche. Un intérêt bien compris par les amateurs continentaux, qui n’hésitaient pas à le pousser jusqu’à 280 000 €, sur une estimation qui n’en excédait pas 180 000. La belle anglaise a appartenu au baron Empain et a bénéficié, à la fin des années 1980, d’une restauration de grande classe qui lui a permis de concourir à plusieurs grands prix d’élégance. Le raffinement de ses deux tons de vert, appliqués aussi bien à la carrosserie qu’à la sellerie, lui a ainsi donné l’occasion de recevoir de la main de la princesse Anne d’Angleterre la plus haute distinction du grand prix de Diane Hermès, histoire de rester entre gens de bonne compagnie... Un dernier mot : sa capote électrique est une option d’origine. Discrétion garantie, sans aucun effort ! |
Lundi 16 novembre, Palais des Congrès. Artcurial - Briest - Poulain - F. Tajan SVV. M. Souvrain. |
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26 000 € frais compris.
Jeff Koons (né en 1955), poupée de chiffon, tissu imprimé. |
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Frimousses caritatives |
La septième édition de l’opération "Frimousses de créateurs" pour l’Unicef remportait un nouveau succès en récoltant 271 900 €. Cette somme permettra de soutenir les campagnes de vaccination au Darfour. L’évènement se déroulait sous l’égide de la marraine d’Unicef France Laeticia Hallyday. Les deux meilleures enchères allaient aux poupées imaginées par les deux coqueluches de l’art contemporain, Jeff Koons et Damien Hirst. Symbole de la naissance d’Aphrodite, déesse de l’amour et de la beauté, celle de Koons (reproduite) montait à 26 000 €, talonnée à 25 000 € par la version de Hirst, portant sa signature, en mouvement de rotation. La maison Christian Dior a surnommé la sienne Saskia et précisait que, née à Amsterdam en janvier, elle aime la peinture flamande. Vêtue de sur-mesure, la petite frimousse de chiffon obtenait 16 000 €. Celle de Louis Vuitton partait à 12 000 €, suivie de près 11 000 € par une consœur imaginée par Jean-Michel Ottoniel. Le designer a accroché autour d’un cœur de verre soufflé à Murano, rehaussé de feuilles d’or, deux personnages de tissu symbolisant la lutte pour sauver les enfants d’Afrique. Cartier a créé une frimousse aussi féminine que féline, Miss Panther, adjugée 10 000 €. |
Jeudi 19 novembre, Drouot-Montaigne.
Gros & Delettrez SVV, Cornette de Saint Cyr SVV. |
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22 306 € frais compris.
Polynésie. Cinq hameçons en nacre, os et métal. |
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Bonne pêche ! |
Ces cinq hameçons polynésiens, de la collection Deveze, réussissaient à accrocher une prise des plus solides, 18 000 €. Ils étaient estimés pas plus de 900 €. Certains portent d’anciennes étiquettes de collecte, l’une indiquant Tahiti et une autre la Nouvelle-Zélande. Celui qui se trouve le plus à droite est lié à un clou d’oreille typiquement marquisien, une origine confirmée par l’étiquette qui l’accompagne. Ils faisaient en tout cas nettement la différence avec deux autres lots d’hameçons, cinq d’origine maorie en bois, nacre, ivoire ou os récoltant 5 000 €, six pièces provenant des îles Salomon en nacre et écaille, agrémentés de petites perles de couleur atteignant 2 000 €. Dans les deux cas, les estimations étaient à nouveau largement dépassées, confirmant l’intérêt porté depuis quelque temps sur ce type d’outil. |
Vendredi 20 novembre, salle 3 - Drouot-Richelieu.
Claude Aguttes SVV. Mme Daffos, M. Estournel. |
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19 200 € frais compris.
Ensemble de trois pots à pharmacie en faïence de Clermont-Ferrand, XVIIIe siècle, pot : h. 50 cm, gourdes: h. 53 cm. |
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Des enchères qui ont du pot |
Vedettes de cette vacation vichyssoise, ces pots à pharmacie se révèlent de précieux témoignages des créations faïencières clermontoises, comme l’indique leur inscription. Antoine Savignat et Antoine-Joseph Jouvenceau, seigneur d’Allagnat, fondent vers 1733 à Clermont-Ferrand une fabrique de céramique. D’abord influencée par les productions rouennaises, elle embauche également des ouvriers venus de Montpellier et de Nevers apportant d’autres références. La faïencerie, active entre 1733 et 1757, a notamment réalisé de nombreux pots, vases et chevrettes destinés à l’hôtel-Dieu de la ville. Dépassant la fourchette haute des estimations (15 000 €), notre ensemble était acheté par le musée d’art Roger-Quilliot à Clermont-Ferrand. Il enrichit ainsi les collections régionales et permettra encore aux chercheurs de mieux appréhender les diverses facettes d’une manufacture auvergnate méconnue. |
Vichy, samedi 21 novembre.
Vichy Enchères SVV. |
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37 500 € frais compris.
René Lalique (1860-1945), lustre en verre moulé pressé blanc patiné, diam. 113,5 cm. |
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Lalique magicien du verre |
Lors de cette vente phocéenne dédiée aux arts décoratifs de la première moitié du XXe siècle, René Lalique se taillait la part du roi avec ce lustre. Attendu autour de 10 000 €, il suscita l’enthousiasme des amateurs, des musées et du commerce international malgré plusieurs manques. Notre suspension, numérotée 2 259 dans le catalogue rédigé par Félix Marcilhac, a été réalisée juste avant la Première Guerre mondiale. À cette époque, René Lalique développe ses recherches vers le dessin du verre et multiplie avec brio ses créations, comme l’illustrent aujourd’hui encore les soixante-deux luminaires ronds et carrés éclairant la salle art déco du Théâtre des Champs-Élysées. Une vraie prouesse verrière ! Après l’avoir loué à la Compagnie générale d’électricité, René Lalique achète en 1913 le moulin de Vaux-la-Reine, situé à Combs-la-Ville en bordure de la forêt de Sénart, où il installe sa cristallerie. Il conduit désormais son activité décorative et artistique vers l’industrie, produisant de beaux objets en séries importantes. Il pratique aussi habilement la technique du verre soufflé moulé, comme le révèle notre modèle aux ailes assemblées séparément. Répertorié en 1914, il figure aux catalogues Lalique de 1928 et de 1932, avant d’être finalement supprimé en 1937. Notre lustre spectaculaire, délicatement ciselé de lacis et d’arabesques, était disputé ferme entre divers collectionneurs. Adjugé finalement au triple des estimations, il va rehausser de son éclat la demeure d’un client français. |
Marseille, samedi 21 novembre.
Damien Leclere Maison de ventes aux enchères SVV. M. Roche. |
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