• Les meilleurs millefeuilles de Paris

    Colette Monsat, avec Marine Lathuillière, Élodie Rouge et François Simon (Figaroscope)
    15/10/2009 | Mise à jour : 17:09
    | Ajouter à ma sélection

    Crédits photo : RICHARD VIALERON/LE FIGARO

    Pour ceux qui pensent, comme nous, que ce gâteau se déguste à l'année, voici notre top 10 des millefeuilles parisiens.

    » EN IMAGES - Le test des millefeuilles réalisé par notre rédaction

    Ça y est, le mois du millefeuille vient de s'achever. Initié par BakeMark Ingrédients France, leader sur le marché des produits de boulangerie, l'événement a mobilisé quelque 1 700 artisans à travers toute la France, dont une bonne cinquantaine à Paris, sur le thème : « le millefeuille se décline de mille et une manières ». Un mois, donc (14 septembre-11 octobre), pour le déguster à la rose, aux framboises, à la compote de pomme et cranberries, bref à tout et presque n'importe quoi, histoire de prouver qu'il pouvait, comme le macaron, être moderne et caméléon, bourré d'imagination.

    Nous nous sommes, en revanche, intéressés au millefeuille classique. Celui qui incarne l'art de la pâtisserie française dans le monde entier et dont la recette n'a guère varié depuis 1867, année où la pâtisserie Seugnot, rue du Bac, l'a proposé pour la première fois à ses clients. Un édifice fragile fait d'une superposition de couches feuilletées (légères comme des feuilles, d'où son nom) et de crème pâtissière à la vanille, revêtu d'un glaçage ou d'une pellicule de sucre glace. Pas très différent de celui que l'on achetait autrefois le dimanche pour égayer les fins de repas et que certains continuent de fabriquer exclusivement ce jour-là (y compris la très hype Pâtisserie des rêves de Philippe Conticini).

    Un gâteau traditionnel certes, mais non dénué de subtilité, comme nous l'ont montré les variations autour des crèmes, pâtes, glaçages. D'ailleurs, la touche d'alcool, perceptible parfois, peut déclencher des polémiques enflammées. Pas de quoi crier au sacrilège, pourtant, chacun a son propre imaginaire du « vrai millefeuille », ses (p-)références et mémoires gourmandes. En bouche, c'est finalement la qualité des ingrédients qui fait la limpidité (et la sapidité) de la recette (lire l'interview de Christophe Felder plus bas).

    Pour conclure, les résultats de ce test, réalisé comme toujours à l'aveugle, nous ont étonnés et ravis : les deux millefeuilles gagnants (16,5/20 et 16/20) proviennent de pâtisseries de quartier, tenues par d'excellents artisans. Cerise sur le gâteau (sur le millefeuille, en l'occurrence) : les prix ! Chez Vandermeersch (ouvert tous les jours, sauf lundi et mardi), le millefeuille est à 2,60 € pièce et, à la Pâtisserie de l'Église, à 3,40 €, alors qu'il peut dépasser 6 € ailleurs ! Pour nous, c'est tout vu : le millefeuille, ce sera toute l'année !

     

    Notre palmarès

    Test. Le millefeuille fait partie des classiques de la pâtisserie française. Raison pour laquelle il est présent dans (presque) toutes les boulangeries-pâtisseries, à l'année. Nous avons donc opéré une sélection rigoureuse pour ne garder qu'une bonne vingtaine d'enseignes, parmi les plus réputées de la capitale.

    Méthode. Les gâteaux ont été achetés le matin même de la dégustation, de façon totalement anonyme. Ils ont ensuite été numérotés et dégustés à l'aveugle par notre jury composé de journalistes gastronomiques et présidé par le chef pâtissier Christophe Felder.

    Critères retenus. Sur la base de la recette traditionnelle (pâte feuilletée, crème pâtissière vanille, glaçage ou sucre glace), nous avons noté sur 5 points les quatre éléments suivants : l'aspect visuel du millefeuille, la crème (texture, saveur, prégnance de la vanille naturelle), la qualité du feuilletage (goût, cuisson, légèreté…) et enfin le rapport qualité-prix, sachant combien l'écart peut être important entre deux adresses.

    Précision. Certains grands noms de la pâtisserie ne figurent pas dans ce test (Hévin, Constant, Conticini…) car ils ne proposent le millefeuille qu'un jour par semaine ou uniquement sur commande.

    » Découvrez ici les résultats de notre test du millefeuilles

    La vidéo du test :

     

    Christophe Felder : « Je trouve les prix exorbitants ! »

    L'ancien chef pâtissier du Crillon partage son temps entre Paris, où il a son laboratoire de création, et Strasbourg, où il vient d'ouvrir le Studio Felder. Là, chaque samedi matin, il dispense des cours de pâtisserie classique à des groupes de dix participants. Le millefeuille est bien sûr au programme !

    Qu'est-ce qui caractérise un bon millefeuille ?

    L'aspect, d'abord. Il ne doit pas être blanc mais présenter un côté doré, un peu caramélisé si possible, avec de la crème à l'intérieur. Pour moi, la référence, c'est celui que faisait autrefois la maison Peltier, rue de Sèvres, avec son petit centimètre de crème !

    Justement, comment doit être la crème ?

    Lors de la dégustation, nous avons eu quatre variantes de pâtissière. L'une à base de crème fouettée ; une autre plus « beurre », façon mousseline ; une troisième, basique, proche du flan ; et enfin une quatrième, plus « mascarpone ». Les quatre variétés peuvent, individuellement, être excellentes mais elles fonctionnent plus ou moins bien, selon la pâte. Ainsi, quand cette dernière est trop cuite, elle dégage une légère amertume qui tue le goût du beurre. De la même façon, trop de crème peut ramollir le feuilletage.

    Techniquement, le millefeuille est-il difficile à réaliser ?

    C'est long mais pas difficile. Comme le macaron, il fait partie de ces pâtisseries qu'il faut avoir vu faire pour pouvoir les reproduire. En restauration, beaucoup de cuisiniers achètent de la pâte toute faite. Ce qui n'était pas le cas dans notre test. Nous aurions senti, sinon, le goût de margarine.

    Faut-il le parfumer à l'alcool ou non ?

    Déjà, réussir un bon millefeuille vanille est difficile ! Alors… Pour moi, la crème la plus simple peut être exceptionnelle si les ingrédients sont de qualité : lait entier, œufs, vanille naturelle. Ensuite, comme pour les macarons, il peut y avoir des dérivés, c'est une question de goût.

    Un commentaire sur ce test ?

    Je trouve dommage que le glaçage ait pratiquement disparu. On a l'impression que le millefeuille de restaurant a pris le pas sur celui des pâtisseries. C'est pour cela que j'aime bien celui de Ladurée avec son glaçage fin, à la française. Sinon, je trouve d'une façon générale les prix exorbitants. Sans doute parce que chez moi, à Strasbourg, les gâteaux tournent autour de 3 € !

    Dernière parution : « Les Meilleurs Macarons » (Éditions Minerva, sept. 2009), 9,90 €.

     

    » Haché Menu - Impayable Carette

    Imprimer
    .
    Partager
    .
    Envoyer
    .
    S'abonner
    .
    Imprimer
    .
    Partager
    .
    Envoyer
    .
    S'abonner
    Mobile
    3D
    .
    .
  • Liens sponsorisés

    .
  • À la une

  • Sortir à Paris
    .
  • Cinq hammams au banc d'essai

    Cinq hammams au banc d'essai<br/>

    Des lieux de tradition aux établissements plus contemporains, voici une sélection de hammams parisiens où faire peau neuve dès les premiers frimas…

    .
  • .

    Paris célèbre la chute du mur de Berlin

    Spectacles, expos, projections ... Les festivités fleurissent à Paris pour les 20 ans de la chute du Mur de Berlin. Suivez le guide !

    .
    .
  • Les politiques se mettent à table

    Les politiques se mettent à table<br/>

    Finis les banquets républicains qui duraient des heures : les politiques mangent vite et light. Voici leurs adresses parisiennes.
    » Les adresses de la jeune garde : Valls, Autain, Apparu, NKM...

    .
  • La Fourchette du Printemps, l'écho sans égo

    La Fourchette du Printemps, l'écho sans égo<br/>

    LA CHRONIQUE D'EMMANUEL RUBIN - Produits superbes et forte technique à la réplique. Se dire alors que les mêmes plats posés sur le coton d'une haute maison dévisseraient quelques mâchoires, décrocheraient l'étoile et décoinceraient le moulin à superlatifs.

    .
  • .

    Le palmarès parisien du GaultMillau 2010

    Le guide gastronomique GaultMillau, cru 2010, paru le 29 octobre dernier, consacre cette année 3.560 restaurants dont 460 nouvelles adresses et 220 tables créatives. Zoom sur les tables primées à Paris.

    .
    .
  • .

    Le Boom des One-(wo)man-shows

    Pas moins de 150 artistes se produisent actuellement en solo sur les scènes de la capitale avec un seul et même objectif : faire rire aux éclats. Le Figaroscope, lui, a fait son choix, entre valeurs sûres et débutants culottés.

    .
    .
  • .

    Les bons plans de la semaine

    Des ateliers culinaires pour les parents en mal d'idées, un bar à fromages éphémère, un week-end équestre, du théâtre chez Maxim's...

    .
    .
  • .

    Les Abbesses de Julien Boisselier

    MON QUARTIER La vie d'acteur donne le tournis. Il se recentre sur la Butte Montmartre…

    .
    .
  • Luz Casal : «Il faut provoquer la surprise»

    Luz Casal : «Il faut provoquer la surprise»<br/>

    WORLD - Dans son nouvel album intitulé La Pasión, Luz Casal ressucite des boléros classiques ou oubliés. Elle sera en concert les 10 et 11 novembre au Châtelet.

    .
.
.