American Dream Part II

American Dream Part II
Une autre histoire, toujours californienne, toujours vraie. Un après-midi - c’était quelques jours après avoir rencontré Paris -, j’ai accompagné un ami chroniqueur dans une émission de mode sur le lieu d’une interview. On prend Sunset vers Beverly Hills et à droite Rexford Drive, pour ceux qui connaissent. On rate l’entrée c’est bien normal puisqu’elle est de l’autre côté de la route, mais eux, sur le perron, ne nous ont pas raté. Deux crâne rasés gros bras sous marcel noir nous accueillent, plantés juste en face de la statue de style grec qui honore le jardin, ils nous saluent en donnant l’impression de nous fouiller même s’ils ne nous touchent pas et d’un coup un type arrive et crie “bonjour les mecs”, le type c’est Christian Audigier.

Christian est le fondateur de Von Dutch, vous voyez. Dans l’entrée, il nous présente à sa Harley Davidson offerte par Johnny, “mon ami”, il explique qu’il s’est installé là il y a deux ans et qu’il venait de Thaïlande, qu’il était dans la même galère que Michael Blanc, ce mec emprisonné pour trafic que Ardisson défendait tout le temps, eh bien lui, Christian, s’est cassé de là en payant, il ne nous dit pas qui il nous dit seulement qu’après avoir dû abandonner sa boite de nuit là-bas il est arrivé ici et a eu envie de créer sa marque, et qu’en six semaines, après avoir refilé ses casquettes à Britney Spears et Justin Timberlake il a connu un succès foudroyant. En deux mois, alors qu’il avait 800 dolls sur lui en arrivant à LAX, il s’achetait cette baraque dans Beverly Hills, pas décorée toscan comme c’est le chic suprême par ici, mais quand même, une dizaine de pièce piscine et jardin.

L’accent sentier est marqué parce que Christian, un peu plus de 45 ans, est fatigué. Il y a deux semaines, il a fait une attaque cardiaque. Il s’installe sur son canapé de salon qui est en fait un assemblage de trois canapés aux motifs Von Dutch imprimés sur toute la surface, la pièce doit faire quarante mètres carrés, le canapé en prend les deux tiers, Christian aime son canapé parce qu’il peut s’étaler devant son écran plasma où il se passe des vidéos réalisées par un ami pour faire sa promotion, c’est lui qui le dit.

Pendant l’interview, au cours de laquelle il fait preuve d’une redoutable intelligence situationnelle mais pas au point de m’intéresser plus que la maison, je tente de me balader dans les autres pièces mais les deux mecs de tout à l’heure m’en empêchent disons qu’ils se font comprendre sans avoir à parler, ils me tendent un verre d’eau pour que je le boive et que je ne marche pas.

En passant la tête à l'extérieur de la pièce je vois quand même la femme de Christian, une brésilienne d’environ 25 ans, qui me sourit. Nous passons tous à la piscine où Christian termine l’entretien entouré de deux filles qui portent les vêtements de sa nouvelle marque ODG, d’après son nom, il vient de quitter Von Dutch nous dit-il pour se lancer dans une autre aventure ce qui je dois le dire m’impressionne. Ce type a une confiance folle en lui et j’ai envie de lui faire des bisous. Pour expliquer le look de ses nouveaux jeans assez hideux, très taille basse et parsemés de gouttes de peinture genre je sors de mon atelier mais j’ai quand même envie d’exciter mon mec, Christian détaille son inspiration. Il dit qu’il a voulu une “esthétique artistique infuencée par les peintres tachistes comme mon ami Jason Pollock”.

“Jason que j’adore”, il ajoute, oui “Jason que j’adore”, et là bien sûr je réprime un fou rire mais pas le temps parce que les filles prennent la pose au bord de la piscine pieds nus et elles crèvent de chaud ça se voit mais Christian les enserre et elles ne bronchent pas, ellles regardent ailleurs et rigolent par moments à ses blagues.

Direction la chambre. Non, il ne les baise pas mais il nous montre son mobilier et moi je remarque que seuls deux objets à caractère non strictement décoratif y ont trouvé place : un album rétrospectif de photographies de Helmut Newton, et un DVD de ‘On boit frais à Saint Tropez”. La visite se termine dans la pièce de création où traînent des photos de célébrités et Christian a l’idée comme ça, flash, de faire un film sur lui et que nous le realisions mais on lui explique que ce n’est peut-être pas une si bonne idée et du coup il nous parle de ses autres amis stars, à part Jason, tous ces gens dont il ne se souvient plus du nom sauf Paris, “elle Paris c’est ma copine” et nous sortons non sans avoir tourné un dernier plan de lui démarrant sa moto.

Paris in Los Angeles

Paris in Los Angeles
“Ne sortez jamais quand il pleut, sauf si vous avez un parapluie Gucci”

N’ayant pas donné de raison à mon absence prolongée de ce blog (cruel summer?), je n’en donnerai pas plus sur mon retour. Disons seulement que la vie en pop m’est apparue moins urgente. Depuis, j’ai rencontré Paris Hilton.

Je vous dois bien de raconter l’affaire. C’était sur Sunset Boulevard, dans une librairie tout à fait respectable, en face du Tower Records, pour ceux qui connaissent. Avant Hunter Thompson le mois prochain, “Book Soup” accueillait l’ultrablonde pour la signature de son premier livre, “Confessions of an heiress”, précis de pop culture extravagant dont je me delecterai dans les jours qui viennent de parsemer ce blog d’extraits délicieux. Sur le trottoir, deux cent personnes font la queue avec moi. Parmi elle, deux adolescentes en mini et talons, tank top échancrés, toutes chairs dehors, se distinguent : elles sont bâties sur le même modèle que Paris et son amie Nicole Richie dans “The Simple Life”. C’est voulu. Elles ont dix-sept ans, elles veulent ressembler à Paris et Nicole sur ce trottoir de Hollywood et elles posent pour les paparazzi. A part ces deux teenage girls, la foule est mixte : pas mal de caricatures lumpen (Paris est riche donc elle est leur idole) et lumpen-chic (pédés, allumés, moi).

De l’autre côté du Boulevard, une cinquantaine de babos version troisième millénaire déploient des pancartes et crient des slogans comme ”Paris, tu n’as pas de talent”. Certains sont plus inspirés mais je ne m’en souviens plus. En gros, c’est une manif anti Paris Hilton. La caissière de la libraire, qui a sans doute lu Guy Debord, me glisse qu’elle pense que ce sont les attachés de presse de la miss qui ont payé ces jeunes gens pour faire semblant de manifester contre elle. Je ne sais pas pourquoi mais je pense à ce moment là au fait que le film de Michael Moore va faire gagner l’eléction à Bush.

Je profite de la petite heure que j’ai devant moi (mon numéro de ticket : 191) pour lire la feuille de recommandations donnée avec le livre pour que je me comporte bien avec la star. “On ne personnalise pas la signature / NO PHOTOS NO PHOTOS NO PHOTOS / Paris Hilton ne signera que des livres” etc. Comme si j’allais lui faire signer mon téton. Les cinquante neuf minutes restantes sont consacrées à refléchir à ce dont je pourrais parler avec elle. Je sèche comme un con. “Je n’ai rien à vous demander mademoiselle, je préférerais vous regarder”, voilà ce que je voudrais lui dire mais en aurai-je le courage ?

La réponse est non. Arrivée devant elle, je marmonne un truc débile du style “Je suis venu de France pour vous voir” et je crois qu’elle sens que ce n’est pas vrai et elle fronce les yeux comme un chat et dit “Coooool”. Je suis tétanisé et le temps qu’elle met à faire un coeur et à griffonner son nom me parait infini et à elle aussi sans doute puisqu’elle lance un “What’s up?” digne d’une pornstar. Je ne réponds pas je suis trop ébloui par sa blondeur, je veux dire que j’en ai mal aux yeux. Elle dit “Nice meeting ya” et je dis “Hey, bye” et je me retrouve seul dans le couloir vers la sortie. Un ami qui passait après moi a tenté “j’ai rêvé que vous deveniez brune” et elle a répondu “j’aime bien mes cheveux comme ça”.

Juste avant de repartir vers la maison, je décide avec mes amis d’attendre Paris derrière la librairie, pour voir sa sortie. C’est quoi une sortie de star ? Là, il y a un couple de mexicains avec leur bébé qui ne doit pas avoir plus d’un mois, et une quinzaine de personnes dont un jeune couple utra fringué mais vulgaire, du genre qui dépense des sommes ahurisssantes chez Bloomingdale’s mais n’aura jamais la classe. Paris descend un escalier de service et rentre dans une voiture noire au vitres teintées seulement à l’arrière qui nous envoie ses phares à la gueule pour ne pas qu’on filme. La mère du bébé mexicain l’appelle en lui baragouinant que la photo qu’ils ont prise à l’intérieur n’a pas marché et qu’ils veulent recommencer. Paris dis “OK, come here” et trente secondes plus tard ils reviennent vers nous les yeux remplis d’étoiles comme s’ils venaient de voir le pape, je pense que c’est à peu près ça. Leur bébé a commencé sa vie auprès de Paris Hilton, je suis prêt à parier que c’était sa première sortie.

La voiture de Paris passe enfin devant nous, et quand elle s’éloigne, cette jeune fille de 23 ans passe sa main à travers la vitre et miaule (oui elle ne parle pas elle miaule) “Good night thank you guys so much” et je remarque que le jeune couple chic mais toc a disparu mais pas pour longtemps car je les vois au volant d’un hummer qui ferait frissonner Skoteinos de rage, prêts à démarrer, ce qu’ils font au passage de la limo de Paris Hilton, avant de s’enfoncer dans la nuit sur son sillage.

Faire déborder Michael Moore

Michael et les images
Je me dis de plus en plus qu’on aurait tort de prendre Michael Moore pour un gugusse facile à écarter de nos bras de critiques « avisés », en attaquant ses films seulement pour des raisons ayant trait à une « morale du regard », celle du « vrai cinéma ». Ce sont des arguments valables bien sûr. Exemple : il suffit, pour comprendre comment Moore filme mal son « ennemi » dans « Bowling for Columbine », de comparer la scène finale, avec Charlton Heston, au travail de Claude Lanzmann dans « Un vivant qui passe ». Mais cela ne suffit pas.

Big Fat Michael est autre chose qu’un documentariste agité ou un journaliste égaré. Qu’on le veuille ou non, il est au centre du flux des images. Son travail doit être pris comme un syndrome ultra-contemporain, une forme hybride qui emprunte autant au cinéma militant qu’à la télévision. En quoi « Farenheit 9/11 » est un sale film, mais un film de 2004, contemporain de « Ten » d’Abbas Kiarostami, de certaines vidéos de Sophie Calle, des Colocataires, etc… Voilà ce que j’aimerais lire dans le déluge d’articles qui sortent ces jours-ci… et que je n’ai pour l’instant trouvé que dans… Métro, le gratuit, sous la plume d’un certain Jérôme Vermelin qui écrit :

« A une époque où les genres cinématographiques et télévisuels se multiplient et se confondent, on se demande par instants si Farenheit 9/11 est, au choix : a) un remake de La guerre des mondes ; b) une version géopolitique de la télé réalité ; c) l’épisode III de Star Wars avec un an d’avance et sans les soucoupes volantes. Un peu des trois ? Ou bien pire… »

C’est un début…

Est-ce ainsi que les gens vivent ?

Est-ce ainsi que les gens vivent ?
Extrait d'un email reçu pour assister à l'avant-première d'un film à Los Angeles.

IMPORTANT INFORMATION: 

No one will be admitted if they are directly or associated with the entertainment industry, marketing, advertising, journalism, or any media related business including the internet. No one will be admitted to this recruited audience test preview who appears dirty or unkempt, intoxicated, under the influence of drugs, or who may interfere in any way with the enjoyment of the movie. Since this is a privately recruited audience, if you or your guest do not meet this criteria or any other criteria we feel will not fit the demographics and conditions of the screening, you and your guest will not be admitted or given a ticket. We reserve the right to cancel the screening at anytime. We reserve the right to expel or turn away any person from a screening. We reserve the right to refuse an invitation to any person during a recruit. No backpacks, large bags, video recording equipment, cameras or cell phones that have cameras will be allowed in the screening. We are not responsible for any personal items that are lost or left.

Miracle Thaï

Miracle Thaï
Miracle Thaï
Miracle Thaï
Je parlais dans un commentaire récent de Tropical Malady, du cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul. Son film précédent, découvert à Cannes en 2002, passe à la télé MARDI SOIR pour la première fois.

Blissfully Yours : chef d'oeuvre théorique et sensuel sans aucun équivalent dans le ciné d'aujourd'hui. Please do not miss it.

TV5 / Mardi 15 juin à 22h25.

Télé Z

Télé Z
- Savez-vous comment on rebouche une bouteille de Champagne?
- Non, et vous ?
- Demandez aux Anglais.

PS Fonctionne aussi avec les Italiens !!!

Ton meilleur ami

Ton meilleur ami
Big, bold butter dogs lap up porno stud roles

By Ryann Connell Staff Writer

Puppy love may be all right, but this is barking mad! Loads of Japanese porno actresses say their line of work is going to the dogs because they only make half the wages of their canine co-stars, according to Tokusatsu Shinsengumi (5/16). Bestiality is a beastly business, but Japan has long had an affliction for so-called Butter Dogs, who earn their name from the butter they're supposed to lap up from labia belonging to their mistresses. Works such as "Butter Dog Story DX," which features a dog performing orally on eight women, who the pup later reciprocates in a reversal of usual roles by giving them a bone, are gaining popularity in Japan's saturated porno market. But the rarity of hammy and horny hound stars has seen them appear for a hefty price that would put stars such as Lassie or Benji to shame.

Labrador Retrievers are a favorite of these flicks because of their obedient nature and popularity throughout Japan. "It's not like we breed them to be Butter Dogs," Takayama-san from Alpha International, the company that produced "Butter Dog Story DX" tells Tokusatsu Shinsengumi. "We mostly use dogs from canine talent agencies. We have to have dogs that are used to being around humans, as well as movie studios. By the way, it's not butter that we lather over the women anymore, either. We use non-sugar yogurt. When we used butter, the dogs ended up getting too fat and we were worried about their health."

Few canine talent agencies are keen for their charges to appear in bestiality movies, so producers have to exploit personal ties to get trainers willing to toe the line. "There's no real special training for the Butter Dogs. The most important thing is their nature. Basically, we want dogs that are friendly toward humans and that're obedient. It's important that they don't bark. We do train them not to bark unnecessarily. We also teach them not to bark if they're touched by somebody other than their trainer," a canine talent agency official tells Tokusatsu Shinsengumi. "These conditions don't apply just for the adult movie world, but for any dog that's going to appear on screen."

Considering all the work put into training the puppies for their lip-smacking roles, it shouldn't be surprising that their payment weighs in fairly high. In fact, at an average of 200,000 yen per flick, it's about double the amount handed over to the women who get hot under the collar with them.

Sukeo Yamane, Japan's most prolific director of bestiality movies, notes that Butter Dogs pose a number of production problems. "Sometimes it takes a full day to do a shoot. Just like humans, dogs aren't always able to rise when they want to, so we can be stuck around waiting for hours at a time until the pooch is properly aroused," he tells Tokusatsu Shinsengumi. "It's hard to arouse a dog when it's not on heat. That's why we sometimes start a shoot early in the morning and don't finish it until the middle of the night." Yamane continues, "And it's only natural everybody's a bit worried about diseases when it comes to dogs, even if they're pets. But I've never experienced any sort of illness-related problems. Trainers would make sure they never delivered us an infected dog. In fact, trainers are more likely to be worried if the actresses have got a venereal disease. You hear stories of actors being infected by actresses. That's why we always make sure we only choose girls who're clean. Unlike humans, you can't put a condom on the dogs because they hate 'em."

Even when dogs are ready to perform, it's not always that easy. "Dogs' lives are shortened if they ejaculate too much. Labradors generally live for about 10 years, but if they've appeared in adult videos, their lifespan is generally halved," a canine talent agency source tells Tokusatsu Shinsengumi. "It seems dogs don't like being made to ejaculate when they're not on heat. That's why we insist that a dog can ejaculate only once per day while shooting an adult movie."

Pong vs Rubens

Pong vs Rubens
J’ai fait ce week-end à Lille l’expérience à la fois la plus contrastée et la plus cohérente de consommation culturelle contemporaine en enchaînant presque coup sur coup deux grandes expositions très médiatisées : la rétrospective Rubens au Musée des beaux Arts et Game On, sur les jeux vidéo, au Tri Postal.

Rubens : samedi en fin d’après-midi, heure creuse, mais tout de même des cars de touristes en pagaille, troisième âge en majorité, guides gueulards, au secours. Accrochage ni réussi ni raté puisqu’on sent bien que le but des commissaires a été d’amasser le plus de toiles possible quel que soit l’espace dont ils disposent, histoire de justifier le titre de « grande exposition » qu’on doit donner à cette rétro. Résultat : seuls les grands formats sautent aux yeux, et pour le reste, le visiteur doit se frayer un passage dans les recoins, inventer ses propres angles de vision, rythmer l’exposition à la force du poignet – moi, j’ai suivi ce qui me semblait le fil érotique de la peinture de Rubens, des jets de lait sortant du sein d’une mère, ou encore une « Venus frigida » (Vénus a froid) pleine de sensualité boudeuse, et enfin, le clou, un « Suzanne et les vieillards » totalement teenage. On ne se refait pas.

Game on : dimanche matin, heure creuse mais cette fois pas de cars. Plutôt des gamins avec papa maman, pas mal de trentenaires, des jeunes couples. Baskets pour tout le monde. Révélation : c’est la première exposition que je traverse où il est non seulement permis de toucher les pièces, mais où c’est quasi-obligatoire. Car tout est jouable. On navigue à travers trois grands halls et six ou sept parties dans ce qui est, on le comprend en moins de cinq minutes, une immense salle de jeu. Vision familière de gamers alignés, ultra concentrés, bruits électroniques mélangés, afflux de couleurs criardes. Toutes les consoles et tous les jeux d’arcade importants sont là, de Pong à Virtua Striker, et seuls quelques panneaux avec dix lignes de texte donnent une cohérence théorique à la présentation.

Car la grande cohérence de l’expo est d’abord… pratique : on y apprend, littéralement, ce qu’est l’Histoire, en passant en quelques secondes d’un vieux jeu de baston à la version la plus moderne du genre, sans autre déplacement que physique, sans autre a priori que celui où nous mène notre désir.

Naturellement, le désir n’est pas le même pour tout le monde. Moi, je me suis jeté sur Space Invaders, puis Virtua Tennis sur Dreamcast, j’ai même passé cinq minutes à retrouver mes réflexes d’enfant en jouant à Donkey Kong – même sensation de folie mécanique et d’excitation répétitive, sueurs froides à la clef. D’autres ont peut-être recréé in extenso leur espace privé en restant scotché à la PS2. Mais au bout du compte c’est dans la conjonction d’un espace et d’un imaginaire privés avec un mouvement collectif, celui de l’histoire de l’art jeune des jeux vidéo, que Game On est un expérience fascinante. Il y a bien une touche arty avec quelques installations et deux trois vidéos, mais jamais, me semble-t-il, avec d’autre souci que celui d’étendre sans arrêt le domaine d’étude de l’exposition. Zéro justification haute culture, thank god.

N’ayant rien d’un spécialiste, je ne peux pas juger des éventuels, oublis, erreurs, etc. Ce que je peux dire, en revanche, c’est que l’on reste un peu frustré par le fait que certaines questions théoriques majeures ne sont qu’effleurées – la partie sur le cinéma, par exemple, n’est pas très convaincante, se bornant à donner les exemples d’interactions objectives entre ciné et jeux.

Alors, Pong vs Rubens ? Disons qu'entre la foire à la culture où il faut faire un effort presque surhumain pour trouver son propre point de vue (Rubens) et le grand déballage de signes où l’on construit pied à pied sa réflexion (Game on), ce week end lillois n’a rien fait pour me désespérer de la vie en pop.

Embrasse-moi idiot !

Embrasse-moi idiot !
Je suis finalement ravi de la Palme d’or attribuée à Farenheit 911 de Michael Moore (que je n’ai pas vu, mais on m’en a parlé en long en large et en travers, c’est malheureusement le genre de film où ça suffit).

Pourquoi ? Parce que les abonnés du Monde Diplomatique et autres alter-vivants de toutes espèces vont tiquer : eux qui croyaient lutter contre le méchant système, les voilà partenaires officiels d’une récompense applaudie des deux mains par des dadames en robes Dior du milieu du cinéma. Autrement dit : le débat va enfin s’ouvrir grâce à cette unanimité suspecte du côté des « intelligents », sur l’intérêt fondamental des films de M. Moore. Démagogie, propagande, bien pensante, texte, image, etc, cette publicité délirante faite au film, incomparable à celle qu’avait reçu Bowling for Columbine, ne va pas manquer de susciter des analyses tout à coup empreintes de suspicion.

L'imposture enfin révélée ? Bientôt, peut-être, entendra-t-on dans les cafés tonner cette réplique qu’un ami à la fois drôle et malin a improvisé samedi soir :
« Incroyable, ils ont donné la Palme d’or à un reportage de Karl Zéro de la semaine dernière ! »

Black or white?

Black or white?
Black or white?
En plus de ces images parlantes, voici la note de l'éditeur à propos d'un livre écrit par un professeur à USC, suivie d'une partie de son interview. Pour continuer le débat en cours...

Conversation With Todd Boyd Author of Young Black Rich & Famous

In this controversial look at the impact of cutting-edge black urban culture on contemporary America, Dr. Todd Boyd, the man CNN deemed "the hip-hop professor," uses the intertwining worlds of basketball and hip-hop as a powerful metaphor for exploring the larger themes of race, class, and identity. In the 1970s, as a direct result of both the civil rights and the black power movements, black popular culture became a visible, influential presence in mainstream film, television, music, and sports. Basketball, in particular, reflected the changing landscape. The NBA came to be dominated by young black men whose potent combination of fame and wealth, often coupled with a defiance of white mores, profoundly disrupted the status quo. At the same time, hip-hop music was emerging from the streets of New York City. An expression of and a response to urban conditions, it served as a way of being heard when many other forces attempted to suffocate the black voice. It, too, aroused strong reactions.

In Young, Black, Rich and Famous, Todd Boyd chronicles how basketball and hip-hop have gone from being reviled by the American mainstream to being embraced and imitated globally. For young black men, he argues, they represent a new version of the American dream, one that embodies the hopes and desires of those excluded from the original version.

Shedding light on both perceptions and reality, Boyd shows that the NBA has been at the forefront of recognizing and incorporating cultural shifts-from the initial image of 1970s basketball players as overpaid black drug addicts, to Michael Jordan's spectacular rise as a universally admired icon, to the 1990s, when the hip-hop aesthetic (for example, Allen Iverson's cornrows, multiple tattoos, and defiant, in-your-face attitude) appeared on the basketball court. Hip-hop lyrics, with their emphasis on "keepin' it real" and marked by a colossal indifference to mainstream taste, became an equally powerful influence on young black men. These two influences have created a brand-new, brand-name generation that refuses to assimilate but is nonetheless an important part of mainstream American culture. A thought-provoking examination of basketball and music-"the two rarefied spaces where the most fundamental elements of blackness are articulated and played out, both internally and for the masses"-Young, Black, Rich and Famous brilliantly captures a culture and a sensibility that are at once unique, influential, and sometimes intimidating to so many.

Dr. Boyd recently told us more about why he wrote YOUNG, BLACK, RICH AND FAMOUS, the role of hip-hop in his writing, Kobe, and more.

Why did you write this book and what is the book's main message?

When you look at the culture at large, basketball and hip-hop are amazing because they're both extremely popular and are dominated by young black men. And are both mainstream in their popularity. I was interested in how basketball and hip-hop have become these cultural entities that demand so much attention and at the core is black masculinity. When you look around there's nothing else that demands the attention of the future.

What's the attraction? Why are they able to operate so freely in that environment and not in other parts of society?

Society has always been interested in urban black male style. There was jazz in the 1940s, 1950s and 1960s. There were racial hindrances, but increasingly jazz started to hit the mainstream. Frank Sinatra's whole sense of identity came from the gangsters that he grew up with, but also the black jazz musicians. The same could be said for the Beats, Jack Kerouac (et al.) mimicked Bird and the whole bebop thing. Fred Astaire wouldn't be Fred Astaire if not for copying Bill Bojangles Robinson.

The theme of hip-hop is important to you-all four of your books deal with the topic. Why is hip-hop so significant to you and why has it become such a critical cultural indicator?

I love hip-hop, I grew up with it. I tell people all the time that I was in tenth grade in 1979 when "Rapper's Delight" came out. I'm from Detroit and that was the first time we heard hip-hop. I've grown up with hip-hop and it's always been a part of my identity. When everyone was listening to [Michael Jackson's] "Thriller," I was listening to Grandmaster Flash and the Furious Five. Hip-hop has always been interesting. The attitude is familiar to me and to see that attitude represented now in mainstream society and to see people's reaction to it is amazing. An attitude and a style that's common to black society and black men, but until hip-hop we hadn't seen that style and attitude in public so much. There have been some examples of that attitude, but they haven't been so overt: Miles playing with his back to the audience, and the Black Panthers and their imagery, the images were out there, but they weren't popularized, or broadcast in mainstream society in the same way that they are today. Hip-hop is a movement in which a number of people exhibit an aloof, militant, distant, defiant, and creative style. There's an indifference to mainstream approval with hip-hop but ironically in the end it's received massive mainstream approval. And that approval has turned into dollars and cents.
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