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Thant Myint-U, historien birman

"Pas de changement sans l'armée"

LE MONDE | 19.10.07 | 14h41  •  Mis à jour le 19.10.07 | 14h41
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Ex-haut fonctionnaire de l'ONU, Thant Myint-U vit entre New York et l'Asie. Historien, il est le petit-fils de l'ancien secrétaire général des Nations unies U Thant. Il s'exprime sur la crise birmane alors que l'émissaire des Nations unies, Ibrahim Gambari, doit se rendre à nouveau en Birmanie à la fin du mois de novembre. A Rangoun, un journal officiel a mis en cause, jeudi 18 octobre, le rôle des moines dans les manifestations qui ont entraîné une violente répression en septembre.


Après quelques signes de bonne volonté, la junte militaire birmane est apparemment en train d'intensifier la répression. Que faut-il comprendre ?

Il y a deux choses distinctes : il est clair que les militaires n'étaient pas prêts à laisser le mouvement de protestation s'étendre, donc ce qui se passe en ce moment est sans doute la poursuite de la répression, qui continuera jusqu'à ce qu'ils aient totalement rétabli leur autorité. Parallèlement, ils ont accepté de donner quelques signes d'ouverture à la communauté internationale. Que veulent-ils faire ensuite ? Probablement, ils ne le savent pas eux-mêmes. Leur attitude n'est pas fondamentalement pensée. Ils testent. Nous ne savons pas s'ils se sentent sûrs d'eux, à l'intérieur comme à l'extérieur. C'est un régime d'une extrême opacité. Mais si le passé peut servir de leçon, ils ne bougeront que lorsqu'ils se sentiront vraiment en sécurité.

Qu'est-ce qui peut les faire bouger ?

Je crois qu'on a tort de se focaliser seulement sur le mouvement de protestation, l'opposition et Aung San Suu Kyi. La situation est beaucoup plus complexe, il faut aussi prendre en compte l'économie, la militarisation du pays, les deux douzaines de minorités ethniques, le conflit armé dans certaines régions. Il y a un besoin urgent d'assistance humanitaire. Il ne faut pas oublier que le mouvement de protestation trouve son origine non pas dans la revendication politique mais dans le désespoir économique. Quelle que soit sa politique, ce pays a droit à l'aide internationale. L'Occident n'y a plus beaucoup d'influence, il peut en avoir par l'humanitaire. Il faut obtenir que le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) ait de nouveau accès aux détenus, on entend des accusations de torture et de mauvais traitements, il faut absolument s'occuper des prisonniers.

A long terme, je suis opposé aux sanctions. Aussi longtemps qu'on ne pourra pas faire bouger les choses économiquement et politiquement, on sera dans l'impasse. Il faut arrêter de frapper à grands coups sur la porte de devant et essayer d'entrer par la porte de derrière, faire preuve de créativité pour trouver des moyens d'influer sur la vie économique. On a perdu une occasion au début des années 1990, lorsque les militaires ont tenté d'ouvrir et de réformer l'économie ; si on avait participé à cette ouverture, on serait en bien meilleure position aujourd'hui pour peser sur un changement démocratique.

Donc les pays occidentaux se trompent de stratégie ?

Si le monde entier s'y mettait, alors oui, les sanctions pourraient être utilisées comme une menace efficace. Mais puisque les pays d'Asie ne vont pas s'arrêter de faire du commerce avec la Birmanie, la position de l'Occident n'a pas de sens. Il serait aussi très mauvais que l'Asie soit seule à entretenir des relations avec la Birmanie. Si la Birmanie reste coupée de l'Occident et ne peut avoir de relations commerciales qu'avec la Chine et l'Inde, elle deviendra une sorte de parent pauvre de ces deux géants, ce qui sera catastrophique.

Vous mettez en garde ceux qui prônent un "changement de régime" contre les risques d'anarchie, d'un scénario à l'irakienne. Il ne peut donc y avoir aucune transition sans les militaires ?

Absolument, et Aung San Suu Kyi elle-même le reconnaît. Aucun scénario de changement sans l'armée ne tient debout, car c'est la seule institution qui empêche ce pays de s'effondrer. Après, il faut planifier, prévoir d'autres possibilités. Il y a une chose qu'on ne réalise pas, c'est à quel point ce pays est au bord de la désintégration sociale, à quel point sa décomposition s'est accélérée. On atteindra bientôt un stade où la crise sera tellement aiguë que tout scénario politique sera irréaliste. En Birmanie, on traverse des villes et des villages où, en dehors de l'armée, plus aucune institution ne fonctionne, ou alors dans un état d'extrême faiblesse. Il n'y a pas d'administration, la santé publique n'existe plus, l'éducation s'est écroulée, l'économie est exsangue.

Propos recueillis par Sylvie Kauffmann
Article paru dans l'édition du 20.10.07.
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L'émissaire des Nations Unies Ibrahim Gambari et le ministre des affaires étrangères birman Syed Hamid Albar lors de leur rencontre à Kuala Lumpur le 16 octobre 2007. | AFP/TENGKU BAHAR
AFP/TENGKU BAHAR
L'émissaire des Nations Unies Ibrahim Gambari et le ministre des affaires étrangères birman Syed Hamid Albar lors de leur rencontre à Kuala Lumpur le 16 octobre 2007.

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