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n moratoire de fait est en train de s'installer aux Etats-Unis sur la peine capitale. Depuis que la Cour suprême a accepté, le 25 septembre, de se saisir du recours de deux condamnés à mort du Kentucky, Ralph Baze et Thomas Clyde Bowling, contre la méthode d'injection létale, les autorités préfèrent différer les exécutions.
Après le Tennessee et l'Alabama, le Texas devrait suspendre les exécutions. La cour des appels criminels de l'Etat y a arrêté, mercredi 3 octobre, la procédure à l'encontre d'un détenu hondurien, Heliberto Chi (28 ans), à quelques heures de l'injection fatale. Les quatre exécutions prévues ces prochains mois devraient aussi être suspendues. L'attorney général de l'Oklahoma a aussi demandé aux tribunaux de ne pas prévoir d'exécutions tant que la Cour suprême n'a pas statué.
Les abolitionnistes ne crient pas victoire pour autant. Ils attendent la décision de la Cour, avant le mois de juillet 2008, mais qui ne fera que clarifier les normes en vigueur afin d'aider les Etats à procéder à des "injections létales humaines", précise le professeur Deborah Denno dans la revue de droit de l'université Fordham, expliquant "comment la médecine a démantelé la peine de mort".
Depuis 2000, le nombre d'exécutions a diminué d'un tiers aux Etats-Unis, suite à la prise de conscience du nombre d'erreurs judiciaires établies grâce au recours aux tests ADN : en dix ans, 208 condamnés ont été innocentés. La découverte que le cocktail de trois substances administré au condamné - l'une censée l'endormir, l'autre le paralyser, la troisième arrêter le coeur - n'est pas aussi indolore qu'il est censé l'être joue un rôle similaire. La Californie et 12 autres Etats ont déjà suspendu les exécutions après des comptes rendus atroces de procédures.
Le dernier détenu exécuté au Texas l'a été à un quart d'heure près. En raison d'une panne d'ordinateur, les avocats de Michael Richard n'ont pas pu présenter leur recours contre l'injection létale à la Cour des appels criminels avant la fermeture, le 25 septembre à 17 heures. Jointe au téléphone, la juge de permanence leur a rappelé les heures de bureau.